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Studien und Dokumente zur Gallia Pontificia 7 Études et documents poLlr une Gallia Pontificia S CHISME,S, DISSIDE,NCE,S, OPPOSITIONS Le Fn¡NCE ET LE SArNT-SIÈcB AVANT BONIpECE VIII Etudes réunies par Bernard Barbiche et Rolf Grofle Ecors NATToNALE INsrIrur HISToRIeUE DES CHARTES ALLEMAND PARIS 2012

DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

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Page 1: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

Studien und Dokumente zur Gallia Pontificia7

Études et documents poLlr une Gallia Pontificia

S CHISME,S, DISSIDE,NCE,S,OPPOSITIONS

Le Fn¡NCE ET LE SArNT-SIÈcB

AVANT BONIpECE VIII

Etudes réunies parBernard Barbiche et Rolf Grofle

Ecors NATToNALE INsrIrur HISToRIeUE

DES CHARTES ALLEMAND

PARIS2012

E

Page 2: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

Comité rle publication ;

Belnald Balbiche, professeur én-rér'ite à l'École r-ration¿rle cies ch¿rltes

Rolf Gloße , chercheu¡ à l'Institut historiclue :rllernancl de P¿rris et ¡rrofesseltt'¿\ l'université de Heicleiberg

Theo Kölzer', plofesseur à l'tLniversité de BonnAgostino P'.u':rr.icini Ba.gli:rni, pt'oÍèssr:,tr honorrire à I'trnive rsité cle Lattsatrue

Ar-rcl'é VaLLchez, mernbre de l'Institut

ilhtstration de couuerture: Archives nationales, L 231, n" 49, bulle cl'Alexan-

dLe III, r,els 1160. Crédits photographiques : Archives nationales / GhislainBLunel / Ctrenaël VisentiniLogo de l'htstitut historique aLlemand : Kupferschläger Grafikdesign (Aix-la-

Chapelle)

Direction des publications. Oliviel Canteaut

Edìtion et m.ise en Pdges; François Fièvre

Page 3: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

TABLE DES MATIERES

Auant-propos par BenN.tno BARBICHE, et RoLF GROSSE ...... 5

7Abréuiations bi b liograp h iques ........

L'attitude de laNarbonnensísface au schisme dAnacletpar Un sur-,t VONES-LIEBENSTEIN 9

Schisme dans l'ordre naissant des Chartreuxpar Bearn SCHILLING ....................... 3r

L'opposition aux légats pontifcaux en France (xr-xtr siècles)

par Creuore ZEY ............ 49

Grégoire VII con*e les éuêqttes de 7/térouanne : les cltanoines séculiers de

Saint-Omer r¿u secours de la papautépar JnaN-Cnanrss BEDAGUE .............. 59

Urbain II et la nisistance à la uéation du diocèse dArrøspar Lorrn fÉnY 95

Le transfert du siège dAlet à Saint-Mølo : éléments d'un conflit enneéuêques et pl¿prtuté

par CvlnrnN HENRY r07

Zu Austuirþttngen des alexandriniscben Schismas in Diözese und Kirchen-prouinz Reims

von Luowrc FALKENSTEIN ............. r39

Le conflit entre Innocent III et le roi de Fmnce : ffiction et déception

par Ou'urnn HANNE 193

Page 4: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

_.-z

)74 IAI]LË DF,S NIÄTIÈRES

L'oppositiott c/es c/ercs et des lttics du ro1'arrrne de France à la cenî¿lisation

¡tontifcrtle ; L'exeruple le Ln politique bénéfcirtle (1225-1303)

par Pescer MONTAUBIN................ )l<

253

26r

Résunés / Resiiruees

Index des Ltotlts proþrcs

Page 5: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

it à nouveau. Les circonstances

: A¡thelme avait excommunìé

s'adressa au paPe et obtint son

rotester et se retirâ à la Grande

russi bien qu une lettre du PaPe

lartretrx deveult saint, son culte

u une ordonnance du chaPitre

rns doute démissionné de cette

p.23-26 Léditeur (p. 37*) date ces événe-

nmómoretion de son huirième cenlenlire:

.lir Louislienard, Bcllcy. l')70.

L OPPOSITION AUX LÉGATS PONTIFICAUX

EN FRANCE, (XI.-XII" SIÈCLES)

Cr,a.uorl ZEY

Il pourra sembler paradoxal de vouloir parler d'opposition aux légats pon-

tificaux en France aux xle et xrr' siècles. Dans aucun autre pays de l'époque

l'action des légats ne put se déployer de la sorte, dans aucun autre pays ils ne

délivrèrent autant d'actes, et dans auclrn autre pays les légats ne trouvèrentaLlrant de soutien auprès de l'épiscopat régional allquel ils étaient étroitementliés. Notre propos sera donc de nous intéresser à l'exception à cette règle biencorlnue, qui stipule que la royauté française aurait été un partenaire fiable des

papes réformateurs et de leurs successeurs en matière de légats et de légationsr.Certe assertion générale doit être nuancée au moins à deux égards. Tout

d'abord sur un plan chronologique, car les débuts des légations pontificalesen France se déroulèrent dans la deuxième moitié du xI' siècle de façon peuprometteuse, et furent accompagnés de résistances considérables de la part des

* Notre rexte a été tradtrit par lvf Juliar Führer.

I \/oir Theodor ScnI¿¡pEn, L)ie päpstlichen Legnter in Fnutþreiclt uom \h hnge uon Meetsen (870) bkztnL Schistnn uon 1130, Berlin, 1935 (Hìsrorische Studien, 263) : \Wilhelm JrNssrn, Dia pìipstlichenLegtt,tt itt Fmnl<rcich uon Scltisntn Anaþlcts II. bis zu¡n lodc Coelestitn III. ( I 130- I 198), Cologre / Graz,1961 (KöllcrhistorischeÀbhandlungcn,6);RuclolfHrsstrro,uLeslégatspontificauxenFrancec{umilieuduxr'àìafìnduxrl'siècle'.dans L'EglisedeFratrceetlapapautí(x'-xtrt'siècle)/DìcfnnnisistheKirche uncl dns Papstnm (10.-13 Jahrhunclat), dir. RolfrGroße, Bonn, 1993 (Études et documerrs porrrseryir à nne Gallia pontìficia, 1), p. 54-ao ; RolfGposss, u "La ÊÌle aînée de t'Église". Frankreichs Kircheund die Kurie im 12. Jahrhundert u, dans Rtitniscbes Zenfium und /<ircbliche Peripheric Das uniucrsalePapstnnt als BczugsptnÞt der Kirchen uon len Rafonnp,ipsten bis zu Innozenz 111, dir. Jochen Johrendtet Harald N'tüllcr, Berljn /Neu,York, 2008 (Neue Abhandlungcn der Alqdemie der \(/issenschaften zuGötringen, 2), p 299,321.

PAR

Page 6: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

50 Ct,ÀUDIÀ ZEY

évêq'es et clu ur plrrr géoe'aphiqrLe, car les légars ¡.ronrifi.¡1,,,étaient bierr p l actior.r bcaucoup plus pertinentc, drus l. no,,lc'le l,L F-ralrce cl oìt lcttr t'¡11's11 cl'rctiott se tt'ouvlit limité r

mett par lcs a s cles c¿rth¿rres rc Lr,Lt\''rlL rrrrrttc Ll:ìsò^ì\¡e-

De cette fãço.r tLrr ex¿r.ner1 plus détaillé de l'op¡rosition aux légats porrtifì_crìr.rx poLllra r-noclifiel e rr qLrelclues points trn con.st¿rt cn général positif. En o¡1¡¡gil sera possiblc c1c dcigauer cles problèr-ne.s stlucttLlels qui rccom¡rlgnaienr l¿r'óali.sltion dc la repróscntation cltr pape etr Fr',rnce et :rille trrs.

Lopposition à Ia pnriqtre clcs légations relèr,e cle plusieuls catégories : 311.

perlt être envislgée en fonction cles pelsor-rnes oLl groLrpes cle pelsonnes q¡,if¿ris:rient acte cle résist:rnce, cles fì¡lmes cl'op¡rosition, et cles c¿rlrses lllellant à

cette op¡rosition. Jc t-uc¡trai l'iLccenr clans ce qui srrit sur les différ'el1ts groLrpes

cle pe rso nne s.

Les hruts cligr.ritaires ecclésiastiques n'étaient pas les seLrls à s'opposer à I'ap-par:ition cles légats ponti{ìcalrx :\ l'époqLre dcs débuts des p:rpes r'éfolmateuls, iL

fallait aLrssi corrpter les seigr.reurs laïcs, avec le roi dc France à leul tête. Phì-lippe I" intcrclit e n 1078 aux évêques de son ro),:rume la participation au sl,noclecle Poiticrs présidé pal le légat Hugr.res cle Die , et essa)/a mêmc d'inciter le dr-rc

cl'Aquitair-re à ne plus tolér'el l¿r célébratior-r cle svnocies pLési<1és par dcs légats

dans sor-l dol-nainer. Or cette intelclictior-r ro¡ral. ,,'o.r,r',it son antécédent dansla cond¿rr-r-rnation de ia platiqLre rovale cles investitr.Lres par Hugues de Die lolscl'tLn synode antérielrr. D'après I'interpr'étation r61'¿ls de cette âctiorl, le légaravait fait prelt\/e d'r-urc ingér'ence grossière dans les clr'oits de sonr.eraineté r'o1u¡ls,

et par cor-rséqr-tent perdu le clroit d'exercel son oflìce , prâtiqlre tolér'ée jusqrialors.Les ér.êques étaient tout à fait d'accord poul se iallier à cette interdÌction lovale,

I YoiL RÉlÃ. r Xl\', p 6líB : Hucurs o¿ Fr.s'tc:rt. Cl¡ronlcon (ll), écl, Ceorq Heìnrich Perrz.

d¡LrsIy'G l'1. Sctiptons, t \/lll, Hanovre, 1848, p. 180-503. à la p 418 L¿rcLnorj¡ior clrL roi de Frauce

rtt duc CrLilhrLne YllL d'AqLLìreine , qLri lui cLrjoignaìr de ne ¡rlus pe rmertre liì terluc clc colcilcs sous

l¿i cljrcctiol de lé.qars d,rrs son cluché. ne l arajt visiblcLnclr grtère inpressìonné. Au sLLjer tlLr svLrocle clc

Poiriers. voir'1, ScHt¡rr¡n, Dic pilpstlilrn Liyt,u . p 103-10(r : ,\ìfirns Brcxrn, Stuliet zttnt [¡t¡,t:-tittrr¡toblatt in l)tt¡þnitlt Ptp:tÍtrrtr, Kiitri.{htnt tnttl [:pì:kopnr i¡t Z¿itnltt¡ .l(i grcgoiitnisrl(¡t /(irclt,¡t-refoittt (1019 ll19l, Serrebruck, 1955 (SchLfìcr der Llljversicär des S¡erlancles), p 63-(r. ; GillcsBoruNor, Utr lígtpoutificnl ¡u ¡t :ìiclc : f lrtgrrt: t'uitltrt rl, Dìc (107-1,1082), piìntr les G¡ttl,: (1082-

I 106), thèse cte doc¡orat, clroit. uljversiti'c{c Lvon. 19-3, p l1--3 et 100-103 I RuclollScrrrr¡¡r,n. Dl¡Drt:ttltritg tl,s prip\tlicl.ten ltuesriruiuabot:-fiit tlot datttsrL¿¡t,/ío;rþ SrLLrtgaLr, 19Ul (Àl C H Schrif¡en,28). p Ì64-16- IJohun Ë:crclRcrR, ( Gresor YII rurcl cìie Bjschol.serhebunqen in Fralhcich ZurEr ts teh rLns clcs e rs ren rö ¡¡ ischcl lnves rirurcìel<re ts r onr Herlrst 1 0-8 ,, clirLrs D ic -f ii/t- tntd l.¡ot lnt itt,:lnl-tllit.l,t Bi:thoficrbcburg in atrropii:tltat l'ergl,ich, dìr Franz-Reiner Erkens, Coloqre/\\tim¿rr/\'ienne.1998. p 193-258. :rux p )li-D1; ì{rìsron l{ Rrx:rr. " Ref-orm in Lhe localjtics : thc councjl ol\îlence(Xiavl0-9),,clansAnntn¡itt¡¡tltistoti¡eco¡tciliotttl¡,t 37,2005,p 43,55,icip 4--48;rl.. Collaboratiorr ancl corLrcil crìLerìa in the age of rcÊorn Legarìne councils under GrcgorvYll ,, l1u2/.,

t 38, 2006. p 95 I 14 r lD , ( Htrqh of Dic and rhe leqatine ofÌcc unclcr Gregorr VlI C)l tbc cfli'crs of'a rvaLrjLrs eclminisrr:rrion ", da¡s Rtuttt'tl'l,istoirc acclísirtxiqu¡, ¡. I03, 2008, p 27,49, riux p. 30-31

Page 7: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

LOPPOSITION AUX LÉGdfS PONI-IFICAUX EN I._RÀNCE 5l

qui correspondait palfaitement à leur résistance à I'exercice rigouleux de 1'ofÊcedes légats pontiÊcaux. Déjà auparavant ils s'étaient sousrrairs à la convocatior-rdu légat à son synode. La pratique des légations pontificales dans le royaume deFlance entlait alors dans une clise profonde et aurait sans doute échoué dura-bÌement si Gr'égoire VII avait cédé à la volonté clu loi et des évêques de conresrerl'évêque de Die comme r:eprésentant du pape. Or c'était jusrenent cela que lepape ne pouvait pas admettre, et c'esr par là qu'il fournit à Hugues de Die laleconnaissance et l'acceptation nécessaires auplès de 1'épiscopat français por-rr

Lrne action colr-tme légat pontifical couronnée de succès à plus long rermer.Nous n'apprenons plus rien sur l'opposition clu roi contle l'action de Hugues

comme légat pontifical dans les années suivanres. Les relations enrre pâpauté etloyauté fi-rrenr même plutôt étloites sous Ulbain II jusqu'au momenr ou Phi-lippe I' brisa en quelque sorte le lien avec la papauté réformatrice à cause de sonaffaire matrimoniale. D'aborcl Hugues de Lyon excommunia le roi au synodef-ortement fréquenté de 1094, puis, trois ans plus tard, il fiappa rnême rour lepays de f interdit parce que le roi n'avait pas respecré les concessions qu'il avaitaccordées afir-r d'obtenil I'absolution'. Ce n'est que sous Pascal Il qu'un légatfut à nouvean chargé de l'affai¡e royale : le ca¡dinal-évêque fuchard d'Albano.Malgré plusieurs renconrres et négociatiorls enrre le roi et le légat on n'atteignitpas 1e résult:rt désiré. Lacquittement du loi se déroula sans le cardinal légati. IIn'est plus possible de répondre à la question de savoil lequel des deux partisét:rit responsable de ces échecs ; il n'est cependant pas per-mis de par-ler- cl'r-rn

3 Grégoìre VII suspendir err ellet qrLclqtLes serrences de cléposirion er de bannisscrnerL clc Hrrguesclc I) je cotrtre des ér,êque-s clc France, nltjs rclr ol,a ces dernie rs à HtLguc,s pour urìe Lrouvclle iruc{ie lcect ne lui retìra clorc pirs le pouvoir clc légar sur les repróselr:rlrs de ì'épiscopar fìrncaìs : voir Drc Rcg-i\t.) Gï¿goD lzl1., ód Erich Caspar. Berlir, 19)0-1923 (À4 G H EpisroJae selecrae, 2/J,2), n.'\'/17,

tencecl'interclirsLL¡l¿FLr¡rcc,sansclorLreenl0g/,roirJL5/14;\llcx¡P/,¡ ljl,coL í38,du.1¡+rvLiL R,\NDEL, llrtitg i19(12 Sruc1ie.. ronci¿r<¡Lr'ÀJ Urb¡¡t [1. ttu¿l þì

lia k ¡. S¡Lrrrqr 19/l),109 8

\

Page 8: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

t52 C],AI]DTA ZF,I'

reflrs génér'al du loi de se plier à la senteuce du lég¿rt. Philippe tr'avait Pas nonplns essar,é d'empêcher: le légat de tenir des syr-rodes ou cl'irmettteL les ér'êqlLes

cor.ltre le légat. LattitLrde clu loi et des ér,êques face anx légats pontificalix s'était

profondéncnt rnodifiée depuis lcs années 1080.

Laction des légats pontifìcalrx ne lut lrne nouvelle fois lortemer.rt peltnr:bée

dans le domaine ro)¡al dc France que cleux génér'ations plus tarc1, sor-ts le r'ègne

du petit-fils de Philippe I"', Louis VII. Ure fois c1e plLrs la cause erl étrrit r.Lre

¿rfl¿rile rlatrinoniale. Le roi était concelné cl¿rns la mesule oùr il ¿rvait ar-rtorisé le

comte Raoul de Verrnanclois à se sépalel de s,r ferlme afin qtiil puissc é¡rouse r

une sæur cl'Aliénor d'Aqr-ritainc. l-e pèr'e de l'épor-rsc répudiée n'érait auttc que

le cor-nte de Cl-rarnpagne, qtLi avait fourni son soutielr à la papauté sttl clcs pointsin-rportants cle politique ecclésiastique('. E,r-r 1142 Lrr.rocent lI envol'a le ca¡cli-

nal-pr'être Yves de S. Lorenzo in Darnaso, oliginairc de France et pottn,u d'uuefonlation juridique-. Celui-ci agit avec une extrême sévér'ité et, à I'occasior-t

d'un concile tenu alr plintemps de I'année 1i42, pLocécla à la cassation duverclict du divorce, déclala le premiel mariage valable, et de plus excommuniaRaoul et sa nouvelle épouse cornlrre adultères, fi'appa les territoircs du comte de

Vermanclois de f interclit et suspendit les ér.ôques cle Noyon, de Laon et de Senlis

qui avaient annulé l'ur-rion de Raor-rl et de sa femme sous pr'étexte cl'un clegré de

parenté trop pr:oches. Er-rsuite le légat n'osa plus travelser la F¡ance pollr rentrerà Rome et se rendit àTièves où il mourut peu de temps apr'èse.

En France le confit clégénéra en la c{évastation de la Champagne et ladestlucrion clr-r boulg cle Vitry par Lor-ris VII qui Êt plus de rnille uorts"'. Les

événements de Vitry engendrèrent à leur tour une perte de réputation de laro)/auté fr:ançaise et, d'un autle côté, tendit'ent une r'éconciliatiotl entre le pape

et le roi impossible dn vivant d'L.rnocent II. Des conflits cltion croyait sur'-

montés depuis longtemps avaient refait surface et ar.aient lourdement pesé sr,Lr

les relatior-rs entle Rome et la rovauté ; un danger clu moins passager por.rr la

position primatiale cie l'Église romaine était visible. Au cours de cette phase

du conflit toute âctivité des légats cessa d'être effective. Un lapprochement llefut possible que sous les successenrs d'Innocent, c'est-à-clire sous Célestin II et

6. \ioir au sujct de la nertion fi-éqLrente de cer ér,énenrcnr clans les sorrrces V/. J.rxssrN, L)ic pripstliclrrt

Lagrtttr , p 36, n. 3 et 5

7 Voi¡Barl¡araZrNxrn, DitAIitglicrltrlesKarlinnlkollegitnusttor ll30bi:1159, Diss phil ,\\'ürz-burg, 1964, p -7--9;\Çi JrrsseN, Die pripstliclrn Legrttu , p 35-38 ;\X'erner Nl,rlrczrt<, u Das

Knrclirralskollegium unter lnnocenzll, unclAnaldctll ,",dttsArcltiwrm lListotirtepotrtiJtci¿r, t 19, 1981,

p.2,-78, à lap 56, n 115;R Hrssuro, " l-eslésats pontilìcaux... ,, p 65

8. \bir\ñ1 J:\NssÊN, Dir päpstlichn Legrteit...,p. 3--389 \irìrJohannes ll,rcrräreNN, Diapìipstlichu Lagntan in Døttschl¡td utd Sþ¡udin¡tuier (1125-1159),

Berlin, 1913 (Historische Stuclicl, 115), p 6- ; V1 Jr\Nssnn, Die pipstlichctt Legntcn , p 38

10 \bi¡ÀlarceLP¡c¡ul,l.ottis14letlesálcctiott:ápiscopalestlauslcrol,aunt¿deFrnnce,Ì'aris,1957(Bib-Jiothèque de la Sociéré d'hisroire ccclésiastique de la France), p. 9l-l 00 ; to., Louis VII t sott ro)¡nt!tne,

Parjs, I 964 (Bibliothèque gérérale de l'É,cole prarique des harrtes étudcs, \-l'scction), p 43-44

Page 9: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

Lucius II, avant qr-re les relations entre les deux pouvoirs n'atteignent LIn ilou-

\/eau somlrlet sous Eugène IIItt.Au cours des décennies suivantes, I'action des légats ue fut interrompue

visite est évidente r'r.

IOPPOSITION ÀUX LÉG,{IS PONTIFIC¡.UX EN FRANCE 53

I I \i,ir pour (urc plìr\c, \\. J.rxssrr, Dit piip:tlitl.t.tt I P\ntt¡t. , p -ì!)-i6ll \LìL lì. (ìRU\sL. ,, 'L.r lìllc ¡ini'c de l'Églisc"... '' p. .ì11 -31lr

^\-

Page 10: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

54 CI,AUDIA ZI]\'

devant l'alchevêqr-re de Cantolbér)' lors cles fèstivités de Pâques per.rdant rur

concile tenu à \(/estmirrster fut critiqr-rée rt'.

Non seulernent le loi d.'Angleterle, c'est ce qlle noLrs lllontle cet exer-nple,

mais aussi l'épiscopat ar-rglais galdaient ellcore une attitude asscz résen'ée envers

1es légats pontificâux lors de la troisiène décenr.rie du xtI' siècle. Ils \/oyaienrI'honor de leul seigneur spirituel lésé par la présidence des synodes par les légats

cléjà r'evencliquée pal Gr'égoire VII -, er cela s¿rns égarcl ar.r degr'é d'orclinationde ccs delniers. En Flance, les évêques avaient abandonnó cette position depuislongtenrps. La clépositior.r de M¿rrassès I" de Reirns en 1080 lenr ar,¿rit claire-ment lnontré lì quoi por-rvnit mener nne révolte oLr\¡crte contre le pape et ses

légatsr-.

L¿r situation était quelque peu différente quand 1e schisme entre L.urocent IIet An:rclet II ouvrit deux possibilités d'obédience ecclésiastique. Alors qlle tourl'épiscopat du domaine roval frança's se rangeait rapidement clu côté d'Inno-cent, un légat important passâ dans le camp d'Anaclet - il s'agit cie l'évêque

Gilald d'AngoLrlêrne. Depuis 1107 il avait été actif d¿ns l'ouest de [a France]8.

La Br:etagne et les provinces ecclésiastiques de Bor,rrges, Boldeaux et Toursétaient son ten'air.r d'action, qLiil gar:cla sous Gélase II, Calixte II et Honolius II.On ne sait pas avec la demièr'e certitLlde por-l'quoi Gilarcl est l'esté du côtéd'Anaclet, étar-rt clonr-ré qu'il er-rtleter-rait des contacts également ar.ec Innocentet son entouragere.

Il est poultar.rt assez plobabie qu'Anaclet a pu le gagrler à sa cause en pro-longear-rt sa chalge de légat et en envo)/allt un caldinal-diacle colrìrrìe soutienr0.

Girald devait organiser ur-r concile er-r Aquitaine pour assurel l'obéclience à

Anaclet, mais appalemment les évêques les plus importar.rts cle la Flar-rce du

16 \birHeleneTtlr¡lrx^-,DitpipstlichcttLtgatatinEttglrtncl bi:zu¡BrcntligungrloLtgntionGunlas(1218),Diss phil.,Bonn, 1926,p.2--30, avecd'autrestémoignagesduséjourdeJeandeCremaenÀrglererrc ; Couru ìk nrrd Sl,nods uitlt oiltcr Doctt¡n¿tts rc/atiug to tbe Brylish Chtrclt, t 1 12 : 1066- 1 20'í,dir Dorothi'\/hitelock, Àlartir Brctt ct Chrisropher N L Brookc, Oxforcl, 1981, p.730--49 ;KxlScnxrtr,. Erzbìschöflicher Prinrat und päpstlicher Primar Zrur Hinrergrulc{ dcr cnglischer Korzi-lien in der Zeit Hejnrichs I. ', dans lrcclesia nrilì¡ans Sutdien ztu Korzi/ien- uld Rtfotnatiottsgesthìclttt

Ilentigius Bäurna zrrtn 70 Gcbrrit:ttggttuiclntet, t | : Ztt¡ Kottziliangt:chichli, clìr. \\¡alrer Brandnrüller er

al., Paderborn, 1988, p 37-65, aux p 55-60 ; Ste phar Fnrurl, u Giovanri cìa Crcnir ,, àats Diziotutriobiogtnfco lcgli lttlinni, r. 55, 2000, p. . 88--91.

1- .A.u sujet des rapporrs crtre Grégoirc \{1, lVfanassès J" de Reims et Hugues de Die, r'oir Her-bert EsardJolrn Cox'otp.y, Pope Grcgor|, I/II, 1073-1085, Oxford, 1998, p 3-5-388 ; f) LounrrrNN,u Papes er cardilaux ,, p. 169-1-9 ar.ec Jes regestes de leLLr échange épistolaire entrc ì077 er 1980 cranrlexe, p 172-I-9

18, \\1 Jr^'ssnx, Die päpstlithen Legrtan , p 5-1419. Ilri¿., p 6, n 5

20, \bir JL 837--8378 ; NIIcNT PL, t. Ia9, col 698-699. A propos de la délégation du carc{inal-

diacre Grégoire cìe S Ì\laria in Aquiro, r.oir B. Z¡^-r¡n, Dic Mitglicclu , p 17t ; V{ JrNssrN, Dlrpìipstlithen Legttett ,p 2-3i R Hrrsunr,.Leslégarsponcìficaux.., ', p 59

Page 11: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

LOPPOSITION AUX LÉGATS PONTIFICAUX EN FRANCE 55

sud-ouest se sont opposés à cette démarche' de sorte que celle-ci ne semble

p", ",roi,

abouti2l. To.tt.fol, Girard semble avoìr réussi à convaincre le comte'Guillaume X de Poitiers de prendre le parti d'Anaclet2''

uence de Girard par le biais des légats

e GeoffroY de

e pendant des

outien de Ber-

nard de clairvaux, d'avoir gagné Ie comte de Poitou à la cause d'Innocent2a'

Ái.,ri Clr"r¿ d'Angoulême p.ia^i. son soutien politique le plus important, et

demeura sans pouvoir .ff..ilf hors de son diocèsett. On voit une fois de plus

que c'est grâce notamment au soutien d'un seigneur qu, ol.loullit donner un

.'.rt"i' po"ids à l,opposition d,un évêque ; en revanche, la disparition de ce sou-

tien rendait très vite i'évêque impuissant'

vue sous cet angle, I'évolution de la situation dans la France méridionaie

est assez.o-p"."bl pour les années 1170-1180' La propagation de l'héré-

sie cathare limitait alors fortement l'influence de l'Église institutionnelle' Le

vicomte de Toulotrse y était mêlé, tout comme quantité. d,évêques de la région,

et d,es laïcs bien nantis qui permettaient aux cathares de mener une existence

rassurée et protégée26. Les piemières tentâtives du iégat Pierre de S.,Grisogono,

p", "itt..rrr'^ssez'habile,

då \r"r-ri, à bout des hérétiques échouèrent lamentable-

mentZ7. Ainsi on ,. prono^ç" en faveur d'une action violente à l'encontre des

21. \rV. JrrssrN, Die pàpstlichen Legnten ', p' 8

22. Ibicl., p.7 .

23.VoirLnc/lrolitlttecle(III,2),édLéonltfraor,Paris,1909(Collectìondetextcs pour servir à l'éru<le l'histoire)' p' 66-67 ' pour l'atrribution.dc la légarion

r'ersl,Äquitairlc;Gat(í.ittielogitntexltecrologioCarnorensisecclesiæ,éd'R.H'F',t. Xl\¡, p. 333. La norninatio, a clir a'oir.u li.u

".,"nt le 5 nor.em[¡rc 1132, voirJL 7601 ; lr{rcNe ?I '

¡ ì19,col. 165;W. l¡nssE.',DieplipstlichenLegote':"''p 18-19'PorrtGeoffro1"voirégalementRoger

Àu¡enr, u Gcoffroy de Lèves ,, ,lan's Dictionnnire tl'histoire et da géogrnphie ecclésinstìquas, r. XX' Paris'

1984, col 546-54.l.Po,,. 1., ".ti.'ité,

dc Geoffrov jusqu'à la fìn de 1 134' dont Lrne reucontre aYec Ie roi

Henri I" d'Argleterre , r,ojr V/. J¡x sstN, Die pipsrliclten Legúau ' p 19-21'

24 \bir EnNt¡, Vint S Bclrtnrrli (36-38i, ¿t1' ì\{rcNE?1"' t 185' col 26--302' auxcol 288-290:

\\al^..;r*,;l;1,ap,,rLirlt*Lagnten .,p.)2-23:PercrDtrz*s¡cnr'p'Be¡tthntduonChiruaux Labett

toul W'at l< ¿lcs lreii¡lt,,ttn Zir¡crrlrzs.l:, l)rrtustadt, 1 998' p 1 60- l 6 l '

25. \birY{ hNs ..'P. 13-14'

2(,. \bir lörs L)n I ii( Ålbig,rs,t. Krtz( ittt llittclnltrr'

D.,,,.rr";;:;;0;sous Lucius lI, qtri ue Àlbéric d'C)sria' u vers l'r Frarrce

m¿,iaion"t..,.,ii,celui-ci n'étritpascutresurcti'agir'r'oir\XiJÑ'rsszN'Dicpiipstliclnt Ltgrten "'p'45'48 50 , il"ìiNi;;rr. . ¡tS.r¡-, .,,..1i,,"1. u.r.uuo d'Os¡ia e la stra attività cli legaro po.tifìcio '' cla's

Archiuio clel!¿ Sociatà rontntnt tl¡ sÍolì/r Piîrirt, t -8' 1955, p' 23-68' aux p 56-61

.:- r. r¿g",.ì,,';;";;'i0,r" c, qt''il atair prr frìrc drtns l¡ l¡¡16 ç'rtttrc lcs hórériqtrts tl¿¡¡' ¡¡¡¡¡ ¡¡¡issi'e

¡.","u" iìlì"ì..'À.ül;,,,, S,Ëfin Vi,,.r, Dia LJrktn,c, ,cr pàpstlithctt Lagttcn uorr I eo IX. hìs Coclev

ti, Irt (t04;'-;;it9uì,'ðrf.l".rttoinrar /Vicnre, 1995 (Forschungerr zur Kaiset- und Papsreeschichtc

Page 12: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

l56 CI,AUDIA ZEY

l-rérétiqLres aLl rl'oisième concile dr.r Latlan, qui neua fin¿rler.uct.tt ¿\ I'assassinat dulégat Pierre de Casteluau en 1208 et à la croisadc des Albigeoisrs.

À côré cle ces événemenrs cle politiqLre ecclésiastique d'irnportance eulo

péerrrre, d'¿rutles rìlou\/enìellts d'opposition à l'action cle cet'tair.rs légats pon-

tificaux, dout t-torts apprenorls l'existence à travers des traces éparses clans les

soLuccs cles xr'et xrr'siècles, polrfrorlt se mblel n-roins peltireuts. Ces cor-r{lits

pell\¡ent tlou.\/er leur: oligir-re clars le choix cle I:r persottue clu légat, cl:rtts sort

rallg, soll rrttitude, sa fnçor-r d'agir, rnais aussi d¿rrs des ar-rimosités persontrelles,

sultolrt qLrald les légats étaient d'oligine fiançaise, on avaiettt plssé ltue oltplusieur.s phases de leur- carL'ière ecclósiastique d¿rns des églises ou des abbaves

û'ançaisest''.

Pourt¿rnt il s'agissait le plus souvent dc ve ldicts concrcts oùL l'un cles prutis se

sentait c{éfavolisé. Quancl ce parti usait du c{roit d'appellation ¿rlt pape, celui-citendait à confie¡ l'affaile au légat orL bien à des juges délégués. Dans très peu de

cas senlement le pape plocédait à une cassation du verclict de son légat, commele fit Calixte II en i 123 pour une décisior-r de l'ér'êque Gilald cl'Angoulême,

déjà cité alr coLlls du plen-rier concile du Latranr0. Le clésaccord entre le pape et

le légat pouvait être dissipé lors cl'un séjor-u clu légat :\ Rome, mais I'autolité cl-r

légat en était bier-r sûr affaìblìe .

Il est clifficile de dire si Calixte a pris sa décisior.r contle sorì légat ¡-rour des

raisons de fait ou pour le soLrmettle à la discipline. Mais si l'on consiclèr'e le faitque ce pape utilisait, polu la plemière fois dans un plivilège d'exemption, ladésignation exclusive de carciinaux et d'autres clercs cle la province ecclésias-

tique de Rome comme legati a latere poul les clistinguer des antres légats, le

désaveu de Gilald peut sembler s'inscrire dans une terltative d'aller à l'eucotttred'ér'êques légats pelmanents trop sûrs de leul position et de leul pouvoirrr.

clcs l\f ìrcel¿lters, l3), p. 259, n. 22 ; Hippoll.te Del¡n¡t'r, " Pierre dc Parie, lésat clu pape Alex,rldrc

Ill cr Frarce ", dans R¿¡rl¡ dts c|tcstiotts hìstorìqttr, ¡, 49, 1891, p 5-61, icì p 40-49; \V. JrNsscì!, D1¿

piipsrlithen Legatot , p 105-108 ; Chrisrìre Tsouzsrrrrn, Ctttlntisn¡e at ut/dlistnc atr Ldttgrtloc à ltr

.fìn rlrr trr' ¡ìù/e.2' éd, Parìs. 1969. p.2l-2328 \l,ir l. Onrr'rr . D,t Krett,:ttg . p 4J.81

29 Lactìriré de légar du carclìlal-prétre Jordan de S SusarLra, un chartreux peur-être cì'origire

fr¿rrcaise. suscitirit des réacrions rrès négatircs r il,rvai¡ exercé sa lòncrion cle légar cn Fratrce sur La

dcLr¡nde cl'F,rLgène ìLl entre 1151 er I153 l rojr \\l J.rNssrN, Dit piipstliclrn Legttett . p 54 5tr. OnlLLi reprochair srrrrour sa crLpicliró

30. \bìr JL 70311-034 (identiques) . Bullnire dtr ¡ty Calixte IL l I 19-l l2'1. l:ss,ti dt rrstìrurion, &7

Ulysse Robert, Paris, 1891, p. 136-13-, n" 361 l Hubcrt Crru¡r-, . Gérard d'Àrgoulêrnc, scs puuvoiLs

de légat en Äqrriraine aLr non cìcs papcs Pascal ll, Calixte lI er Honorius li,', <Iats Mútnir¿s de h Société

nrchíologiqtrrthistotiutretl¿lnChnrent¿,1968,p 1-l-182,àtap 179 P.nll22encotedenxlirisesaraicrrréréconhésàpeLrd'ìnrervalleauléeatparCalixtell;roiraLrssi'l.ScHrrrrrn, DtptiPstlich?ÌlLgrtett . | 220. rr |ro1r¡r rlq ir'\.lrrl|L\ .r\ti\ i(c\,

3t \bir lL 682Z; ùrllrtirc úr Tape C¡lìxtc II. , p 214-2'16. n" 145, à La p. 215 : et Vicnrens¿¡n acclc'

sì¡nt ¡/ittti sLbittcatc lcgrta, nisi cnrdintrli uel ¡/ii tle Ront¡nrr prouincirL, qui t Ronani potttifds latilz'r/iti-gitrrr, proltiberntts il s'¿reissait d'un transfe.t des llcrs aposroliqucs à Picmc cìe Yienne porLr les provi nces

Page 13: DISSIDE,NCE,S, CHISME,S, S OPPOSITIONS

LOPPOSITION ,A.UX LÉGATS PONTIFICAUX ËN I,RANCE )t

Pour conclure, il fäut insister sur le fait qu'une opposition signifiante à l'ac-tion de légats pontificaux en France ne s'est fonr-rée que clans quelques cas assez

rares, mais à des moments de haute tension sur le plan politique. Cette oppo-sition ne pouvait déplover son impact qu'avec la collabolation des seìgneurs

et dignitaires, tant séculiers qfecclésiastiques. Celui qui s'aventurait trop loindans ce conflit avec les papes et leurs repr'ésentants sans disposer du soutien de

seignenrs laïcs avait le dessous, comme I'archevêque Manassès I" cle Reims. Cecas fut presque unique dans l'épiscopat français, et n'en resta que plus mémo-rable. Il met-ra finalement à une bonne entente entre l'Église romaine et l'Égliserle France.

eccli'irstiqucs dt \/icrnt, Bourges, Borclc:rux, ALrch, Narbonne. Aix er l:nrLrruur, er cle I'exenprior de

),1:'l l",l .1rtk. lcq.rt.,¡rri r.,.,i.',,r.rrrrr, lrc..À..,rrier,roir tll.rrrdi.r Zrr. Di, {rrscrrrle. l'.rl.sr,s

n-,,n iqìtÙt,tlr.n rur.l Vollrn¡chren piipsrlìcher Legaren ", dt¡s Rätni¡tlt¿s Z.trtruttt... ¡r.

---108, aux