36
ÉDITO 16 e Festival de l’Imaginaire DU 9 MARS AU 17 JUIN 2012 01 45 44 72 30 festivaldelimaginaire.com RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU MONDE

ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

ÉDITO

16e Festival de l’ImaginaireDU 9 MARS AU 17 JUIN 2012

01 45 44 72 30festivaldelimaginaire.com

RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU MONDE

Page 2: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

CORÉE

Avec le soutien

du Ministère de lA culture et de lA coMMunicAtion • Sous-direction des affaires européennes et internationales • Direction générale de la création artistique

de lA ville de PAris

de lA ville de vitré

de lA FondAtion AlliAnce FrAnçAise

de l’unesco et de lA coMMission nAtionAle FrAnçAise Pour l’unesco

du Ministère de lA culture, du sPort et du tourisMe de corée

du centre culturel coréen à PAris

du Ministère de lA Jeunesse, des sPorts et de lA culture des BAhAMAs

du Ministère de lA culture du cAP-vert

en collABorAtion Avec

Auditorium du LouvreInstitut du Monde Arabemusée du quai BranlyThéâtre de la VilleAttacafa - Opéra de LilleLe Théâtre – Centre Jacques Duhamel, VitréL’ARC de RezéFestival Parfums de Musiques

Avec le MécénAt de

hAndiPrint entreprise adaptée (Filiale groupe Lecaux imprimerie)

LE 16e FESTIVAL DE L’IMAGINAIREEST RÉALISÉ PAR LA MAISON DES CULTURES DU MONDE

lA MAison des cultures du MondereMercie les Personnes et les institutionsQui ont soutenu cette 16e edition

BonGsAn tAlchuMM. Junho Choe ; M. Lee Jong-Soo, directeur du Centre culturel coréen à Paris ; Mme Kim Ae-Soon et M. Chang Yong-Il, Bongsan Mask Dance Drama Preservation Society ; Mme Han Yumi et M. Hervé Péjaudier.

hÁt chèoMme Nguyen Thi Bich Ngoan, vice-directrice du Théâtre national Chèo du Vietnam ; M. Yves Defrance, ethnomusicologue ; Mme Nguyen Thuy Tien.

le MAlouF du rhuMelM. Mohamed Metalsi, directeur des actions culturelles de l’Institut du Monde Arabe.

MusiQue sinAWiM. Lee Jong-Soo, directeur du Centre culturel coréen à Paris ; M. Kim Sun-Kook, directeur de Just Music Publishing.

i cAntori di BAGheriAM. Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville ; M. Jack Erwan, conseiller musiques du monde au Théâtre de la Ville ; M. Pierre Vaiana ; M. et Mme Claude Flagel, label Fonti Musicali.

AMdAh, odes MYstiQues et nÛBA clAssiQueM. Jean-Marc Terrasse, directeur de l’Auditorium du Louvre ;Mme Clémentine Aubry ; M. Laurent Fournier.

ZiKr riFAÏ et chAnts du PAYs des AiGlesM. Ylljet Aliçka, ambassadeur d’Albanie en France ; M. Besim Petrela, président de Klasik Albania ; M. Viktor Sharra.

les QhAPAQ neGro de PAucArtAMBoMme Soledad Mujica, directrice de l’inventaire et des études culturelles du Pérou contemporain.

vidhA lAl, dAnse KAthAKM. Gilles Bourquin.

Andros JuBilee sinGers + BohoG And the rootersHon. Charles T. Maynard, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture des Bahamas ; Mme Diana Hamilton ; Mme Karin Mallet, directeur régional de l’Office de Tourisme des Bahamas ; Mme Angelique McKay ; M. Peter Douglas.

sAnKirtAnAM. Stéphane Martin, président du musée du quai Branly ;Mme Margot Chancerelle ; M. Bertrand Hell.

cAP-vertM. Mario Lucio Sousa, ministre de la Culture du Cap-Vert.

Page 3: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1PB

ÉDITO

Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention de l'Unesco pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel (PCI), cette question reste d'actualité. Le Festival de l'Imaginaire y apporte chaque année une réponse en partageant avec le public une programmation qui explore l'imaginaire de l'humanité, levant le voile sur des arts parfois méprisés, souvent marginalisés. À ce titre, les marionnettes yakshagana du Karnataka nous sont particulièrement chères, la Maison des Cultures du Monde ayant joué un rôle majeur pour les empêcher de disparaître totalement. Elles reviennent après plusieurs années d'absence et livreront un magnifique spectacle de marionnettes qui ravira les enfants et ces autres éternels enfants que sont les adultes.

Le PCI est un héritage, certes, mais il demeure vivant et impose déjà une réflexion sur l'évolution de la Convention. La 9e journée du PCI initiera le premier Forum des chercheurs sur la Convention, tandis qu'une exposition au Centre français pour le patrimoine culturel immatériel (Maison des Cultures du Monde à Vitré) proposera de familiariser le public avec le PCI.

La performance, qu'elle soit un rituel ou un divertissement, est un espace de liberté d'expression. L'individu ou le groupe s'y livrent à une lecture critique, satirique de la société comme dans le Bongsan Talchum de Corée, théâtre populaire dansé et masqué ou le Hat Chéo du Vietnam né voici mille ans sur les bords du Fleuve Rouge, autre théâtre populaire dont les acteurs aiment à improviser, enrichissant encore aujourd'hui cet art de leur sensibilité.

Les Qhapaq Negro jouent un rôle essentiel dans la fête de Notre Dame du mont Carmel qui mobilise chaque année plusieurs milliers de participants à Paucartambo au Pérou. Les Qhapaq Negro figurent un groupe d'esclaves en rupture de ban. Devenir Qhapaq Negro est un engagement indéfectible au service de la Vierge mais aussi l'affirmation du libre arbitre de chaque individu.

Le Sankirtana, ou prière en cercle, est un élément très important de la société du Manipur et joue un rôle dans son rassemblement et sa cohésion. Ici, chant, musique, danse et prouesse physique se conjuguent afin de maîtriser le désordre du monde et se rapprocher d'une harmonie cosmique. Le principe de l'harmonie et du lien direct avec le divin se retrouve chez les Rifaï, une confrérie soufie qui a essaimé depuis Bagdad jusqu'aux Balkans. Le Zikr de la confrérie des Rifaï de Tirana fera partie d'un

cycle consacré à l'Albanie et à la diversité de ses traditions musicales guègue, labe, tosque et tchame.

Cette spiritualité mystique prendra encore une autre forme avec l'Orchestre arabo-andalou de Fès dont les chantres et le chœur interpréteront a cappella dans la galerie Daru au Louvre des Amdah, odes mystiques et chants de louanges au prophète, et le lendemain une nouba de l'héritage arabo-andalou dont le jeune chanteur algérien Abbas Righi nous livrera, à l'IMA cette fois, la version constantinoise.

Le Sinawi est la musique des chamanes coréens, une improvisation collective, que certains qualifient parfois de « discorde harmonieuse », à la fois traditionnelle et forcément contemporaine puisqu'elle est en perpétuelle recréation. Ce sera la première fois qu'on pourra entendre à Paris cette musique dans sa version purement improvisée. Vidha Lal porte brillamment le flambeau de la nouvelle génération des danseuses de Kathak, la plus rythmique des danses classiques de l'Inde, qui de dévotionnelle à l'origine est devenue un art de cour. Elle est accompagnée par de remarquables musiciens qui donneront en introduction au récital de danse un concert dans la tradition hindustanie de Lucknow.

Les chants des charretiers de Sicile constituent une tradition européenne à découvrir. Ce concert des Cantori de Bagheria marque une première collaboration avec le Théâtre de la Ville.

Une découverte inattendue, l'archipel des Bahamas avec le rake 'n' scrape de BoHog and the Rooters et les rhyming songs des Andros Jubilee Singers, qui chantent leur spiritualité et une vie de dur labeur.

Enfin, le festival s'achèvera sur une programmation dédiée au Cap-Vert. Une prospection a lieu au moment où cette brochure est sous presse et le programme qui permettra de découvrir la richesse de cet archipel de la créolité sera disponible dès la mi-février.

C'est ensemble que nous pourons défendre la diversité culturelle de l'humanité, nous enrichir en reconnaissant l'Autre, cet Autre qui est constitutif de nous-mêmes. Nous vous attendons nombreux pour cette belle aventure.

Arwad Esber

Page 4: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

32

BONGSAN TALCHUMThéâtre dansé et masquéEn coréen surtitré en français

Vendredi 9 mars à 20h30Samedi 10 mars à 20h30Dimanche 11 mars à 17hMaison des Cultures du Monde

CORÉE

En langue coréenne, chum signifie masque, tal, danse et Bongsan désigne la ville de Corée du Nord dont cette danse est originaire. Mais maintenant, cette danse masquée, populaire, à caractère à la fois satirique et exorciste se pratique, surtout sous forme de divertissement, en Corée du Sud.

Il s’agit d’une forme hybride, dont l’origine daterait de la dynastie Joseon (1392-1910) et qui se serait modifiée, par des apports ou des retraits, comme un reflet de la situation sociale des classes paysannes.Les personnages masqués campent des stéréotypes humains et parfois animalisés, qui traversent les siècles : le noble ivrogne, le moine bouddhiste corrompu, la prostituée, la jeune chamane, le valet malin, la grand-mère libidineuse, la concubine intrigante etc.

La beauté des costumes aux couleurs éclatantes et la sophistication de la danse vont de pair avec l’ironie, la dérision et la satire.

Produites régulièrement, autrefois, à l’occasion de fêtes et de cérémonies chamaniques en plein champ, mêlant ainsi le public aux acteurs issus du peuple, les talchum représentaient un moyen de libération de toutes sortes de frustrations. Le masque, qui permet une parole sans entrave, laisse le danseur acteur donner libre cours à son éloquence, à partir d'un texte dont la portée s’oriente vers le rire satirique ou la verve pornographique.

Fabriqués en papier mâché et peints de teintes vives, les masques présentent des pilosités, des excroissances, des bubons, et parfois des appendices en forme de pénis, qui en font des objets remarquables. La couleur qui, aujourd’hui, ne contient plus la force signifiante d’autrefois, sert pourtant à l’identification immédiate des personnages. Ainsi, le visage noir caractérise-t-il les moines.

Le curieux mélange de cette expression, devenue aujourd’hui un élément du patrimoine traditionnel coréen, permet de discerner les caractères particuliers de la danse. Les mouvements oscillatoires, rythmés par les cymbales métalliques insistantes, prennent appui sur une jambe, toujours fléchie. Le corps pivote librement et les épaules, d’une grande mobilité, jouent le rôle d’une girouette lente. Les mains lestes et agiles projettent dans l’espace les longues manches de soie ou de mousseline d’ortie.Le talchum, témoin des pratiques chamaniques toujours vivantes dans le pays, demeure un spectacle étrange et somptueux, générateur de nombreuses questions.

Françoise Gründ

PaR la BOngSan MaSk DanCE DRaMa PRESERVaTIOn SOCIETy

aVEC lES aCTEURSKIM AE SUN, la jeune chamane, la musicienne CHANg YONg IL, le libertin PARK SANg UOON, le cordonnier

KIM SUNg HAE, le valet, un vieux moine

KIM JONg HAE, le vieux prêtre

RYU DONg CHUL, un vieux moine, le vieux mari

SONg IN HYUN, un vieux moine

KIM EUN JOO, un jeune moine

HA SANg HwA, la concubine, un jeune moine

PARK wON MUK, un vieux moine

YUN KI JONg, un vieux moine

wEON YU SUK, un vieux moine, le vieillard

LEE EUN SOON, un jeune moine

CHANg gYE YUN, un vieux moine, le lion

CHO POONg RAE, un vieux moine, le lion

PARK MI JIN, un jeune moine, la jeune danseuse, le singe

et la vieille femme

ET lES MUSICIEnSKIM HO SEOK, hautbois piri

PARK YONg HO, flûte daegum

KIM NAM EUN, vièle haegum

CHOI YOUNg JIN, tambour janggo

Page 5: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

32Ce programme bénéficie du soutien du Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de Corée et du Centre culturel coréen à Paris.

Atelier de fabrication de masquesSamedi 10 mars de 14h à 16h

Gratuit, dans la limite des places disponiblesPour adultes et enfants à partir de 5 ans

Réservation obligatoire au 01 45 44 72 30

Une représentation de Bongsan comprend sept danses ou saynètes :

1. Quatre jeunes moines invoquent les divinités.2. Huit bonzes regrettent les plaisirs profanes.3. Histoire de la jeune danseuse et des baladins.4. Le cycle du vieux prêtre : un vieux prêtre se laisse séduire par une jeune chamane ; un cordonnier tente de lui vendre de vieilles sandales ; un libertin engrosse la jeune chamane et découvre les joies de la paternité.5. La danse du lion.6. Le valet Maltuggi ridiculise un groupe de jeunes aristocrates.7. Un vieux couple se déchire.

Page 6: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

54

VIETnaM

HAT CHéOOpéra populaireEn vietnamien surtitré en français

Vendredi 16 mars à 20h30Samedi 17 mars à 20h30Maison des Cultures du Monde

Le hát chèo est un art populaire, né dans les villages du delta du Fleuve Rouge (Tonkin), depuis 3000 ans berceau de la civilisation de riziculture du peuple vietnamien. Contrairement à l’opéra de Pékin, au drame noh japonais ou au théâtre classique tuông vietnamien, il ne doit rien au théâtre traditionnel chinois. À la fin des récoltes, les paysans organisaient des festivités pour se divertir et pour remercier les dieux de les avoir aidés.

Le chèo actuel puise ses origines dans la musique et la danse populaires du Xe siècle, et plus précisément dans le trò nhai (sketches satiriques sous forme de mimes simples). Progressivement, des écrivains assemblèrent en longues pièces unifiées les histoires courtes de chèo, basées sur ces saynètes. Au XVe siècle, le roi Lê Thanh Tông, qui était profondément pétri de confucianisme, décida de suspendre les représentations de chèo dans sa cour. Sans patronage royal, le chèo retourna vers ses amateurs d’origine, les paysans. Il eut recours aux histoires nôm, qui étaient des poèmes narratifs vietnamiens écrits en caractères chinois modifiés. Cette forme de chèo prit, au XVIIIe siècle, une importance prépondérante et continua de se développer pour atteindre son apogée à la fin du XIXe siècle.

Les pièces de chèo, à la fois émotionnelles et amusantes, connaissent un dénouement heureux. Elles content des épisodes de la vie quotidienne des gens de la campagne, donnant la voix aux aspirations paysannes à une vie paisible au cœur d’une société féodale injuste. C’est pourquoi le bien triomphe toujours dans sa lutte contre le mal. Les étudiants, doux et sympathiques, réussissent leurs examens et deviennent mandarins. Les paysannes travaillent dur et se sacrifient pour les autres. Les épouses sont fidèles. Les marâtres doivent aimer les enfants de leur mari. Les belles mères et les belles filles doivent vivre en bonne intelligence. Les amis doivent se traiter l’un l’autre comme s’ils étaient membres d’une même famille. Tous ces messages du chèo reflètent l’altruisme du bouddhisme et les vertus du confucianisme.

LA PIÈCE

Quan Âm Thi Kính est une pièce anonyme du XVe-XVIe siècle qui illustre le rôle du théâtre vietnamien dans la transmission de la culture bouddhique. Thi Kính était une jeune femme vertueuse qui, pour échapper à l'injuste courroux de son mari, se déguisa en bonze et se réfugia dans un monastère.

Peu après, le jeune bonze fut accusé d'avoir engrossé une fille du village et condamné à vivre sous le portique de la pagode. À sa naissance, l'enfant lui fut confié mais, contraint de mendier pour le nourrir, sa santé déclina peu à peu et il mourut.

La vérité éclata lors de la préparation du corps : le moine était une jeune femme qui avait donné sa vie pour un enfant qui n'était pas le sien. Thi Kính, par son sacrifice, força l'admiration de tous et l'on en fit une incarnation du bodhisattva Quan Âm, la Déesse de la Compassion.

PaR lE ThÉâTRE naTIOnal háT ChèO DU VIETnaM

NgUYêN THI BíCH NgOAN, chant

TRâN VAN HAI, chant

NgUYêN NgOC KìNH, chant

VU THúY NgAN, chant

TRâN THI QUYEN, chant

DUONg VAN SON, chant

Lê TUâN CUONg, chant

NgUYêN KHáC TU, chant

BùI THI HIêN, chant

Lê XUâN DIêU, vièle dan nhi, luth dan nguyêt,

monocorde dan bau, tambour de bois mo

PHAM VAN DOANH, flûtes sao et tieu, cliquettes phach

BùI TRONg THUY, tambours trong dai et trong de,

cloches chuong et gong thanh la

Page 7: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

54

Les personnages de chèo sont donc conventionnels. Leur personnalité et leur psychologie n’évoluent pas durant la pièce : hommes ivres, enseignants peu impliqués dans leur travail, hommes aisés, fonctionnaires, femmes enclines au flirt, bouffons, etc.

Les œuvres de chèo ne sont pas figées dans leur structure car les artistes aiment à improviser à partir d’un stock de dialogues, de chants, de danses et de pièces instrumentales qu’on évalue à plus de deux cents. L’interprétation, elle-même, autorise des modifications pour mieux transmettre les émotions demandées par le rôle. En plus des techniques spéciales de respiration, d’élocution, de chant, de manière de se déplacer, etc., les artistes maîtrisent tout un langage des postures du corps et attachent une grande importance à la torsion des mains, des poignets et des bras.

Dans la très ancienne culture de cette région d’Asie, les tambours de bronze étaient battus pour obtenir des dieux la pluie indispensable à la croissance du riz. C’est pourquoi, il n’est pas surprenant que l’orchestre de chèo soit aujourd’hui commandé par le joueur de tambour. Les musiciens sont installés sur la scène de part et d’autre de l’espace central occupé par les chanteurs. On y retrouve le nguyêt (luth en forme de lune) et le dàn nhi (vièle à deux cordes), ainsi qu’une flûte traversière en bambou sáo trúc. Pour renforcer la tension dramatique, diverses percussions y sont adjointes.

Yves Defrance

Page 8: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

76

CORÉE

MUSIQUE SINAWIl'héritage chamaniqueVendredi 23 mars à 20h30Dimanche 25 mars à 17hMaison des Cultures du Monde

Depuis trente ans, année après année, la Corée révèle à nos oreilles émerveillées des pans méconnus de son patrimoine musical : musique de cour aak, opéra pansori, chants gagok, solos instrumentaux sanjo, musique de chambre yeongsanghoesang, chants bouddhiques bompae… Cette année, le Festival de l'Imaginaire poursuit cette exploration avec le sinawi.

Cette improvisation collective s'enracine dans la musique vocale et instrumentale des chamanes coréens. Musique et danse occupent en effet une place essentielle dans les grands gut célébrés en l'honneur des divinités d'une maison, d'un village, ou pour la commémoration d'un défunt. Au XIXe siècle, le sinawi, jusque-là cantonné aux rituels et à l'accompagnement de la danse d'exorcisme salpuri, est repris par des musiciens professionnels et joué dans les fêtes et les célébrations, pour le plaisir de l'écoute certes, mais aussi parce qu'il symbolise un trait essentiel de la philosophie coréenne : la restauration de l'harmonie entre les hommes. Un premier disque, enregistré par deux maîtres des cithares gayageum et geomungo en 1928, consomme la sécularisation du sinawi qui entre dès lors dans les programmes de concert et de radio.

Les amateurs de musique improvisée, de sons inusités, de rencontres inattendues, se délecteront de ces mélodies qui se croisent, se mélangent dans une sorte de chaos organisé dont le tempo de plus en plus rapide nous entraîne vers une acmé d'émotion et de plaisir des sens, à l'image de la transe qui possède le chamane dans son voyage à travers les trois mondes.

Les Coréens qualifient parfois le sinawi de « discorde harmonieuse ». Mais que l'on ne s'y trompe pas, le sinawi n'est pas un happening musical. Il exige des musiciens une écoute réciproque et une complicité qui est le fruit d'un long travail en commun. Musique traditionnelle, cette re-création perpétuelle témoigne pourtant d'une étonnante contemporanéité, avec ses sonorités tantôt soyeuses tantôt percussives et ses ornements microtonaux empreints de mélancolie.

Rares sont aujourd'hui les musiciens qui en maîtrisent les codes modaux et rythmiques et laissent en même temps libre cours à leur créativité. Les artistes Kim Hae-sook à la cithare à douze cordes gayageum et Kim Young-gil, à la cithare à archet ajaeng, sont de cette trempe. Accompagnés par Yoon Ho-se au tambour janggu, Kim Chung-hwan à la flûte daegeum et la chanteuse Yu Mi-ri, ils nous proposent un voyage à travers les différents styles de sinawi des régions de Jindo et de Namdo.

Ce programme sera précédé de deux japga, un genre vocal totalement inconnu en France. D'origine populaire, ces chants élaborés exigent une grande maîtrise et sont réservés depuis longtemps aux artistes professionnels gwandae. Accompagnée par un petit ensemble instrumental, Yu Mi-ri, l'une des meilleures chanteuses de pansori de la nouvelle génération, interprétera deux japga de la région de Namdo.

Pierre Bois

Ce programme bénéficie du soutien du Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de Corée et du Centre culturel coréen à Paris.

KIM HAE-SOOK, cithare gayageum et direction artistique

KIM YOUNg-gIL, cithare à archet ajaeng

YOON HO-SE, percussions

KIM CHUNg-HwAN, flûte traversière daegeum

YU MI-RI, chant

Page 9: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

76

Page 10: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

98

LE MALOUF DU RHUMELSamedi 24 mars à 20h30Institut du Monde Arabe

Constantine, troisième ville d’Algérie, donne d’elle une image conservatrice, comparée à celle d’Oran. Juchée sur une falaise elle-même traversée par les célèbres gorges du Rhumel, l’ancienne capitale de la Numidie a l’air de narguer le visiteur et ses nombreux ponts baptisés de noms de saints donnent le vertige. La cité n’en demeure pas moins une des capitales du malouf (littér. "habituel" ou "fidèle à la tradition"), une des écoles de musique andalouse musulmane, rapatriée d’Espagne après la chute de grenade en 1492. Elle partage cet héritage avec Tunis et Tripoli et, parmi ses figures les plus emblématiques, on retrouve les chioukhs Chakleb, Bestandji, Raymond Leyris ou Tahar Fergani.

Pourtant les noubas, ces treize suites caractérisant la tradition constantinoise, rattachée à l’école sévillane, relèvent de la belle ouvrage. Les Ottomans sont passés par là et y ont laissé quelques traces admirables donnant à penser qu’à Constantine on s’adonnait à la fusion avant l’heure. Le malouf constantinois diffère sensiblement des versants tunisien et libyen par ses rythmes plus enlevés mais les rejoint sur le principe d’exécution, à savoir, pour ne citer que quelques étapes, ouverture instrumentale dite touchia ou bacheraf, istikhbar (prélude vocal non mesuré), b’tayhi (succession de pièces vocales et instrumentales), khlass (final en ternaire) et inqilab (ultime renversement

rythmique). Cependant, le genre s’étend vers d’autres styles comme le hawzi, l’aâroubi ou les chants des confréries Aïssawiya ou Rahmaniya.

Le jeune Abbas Righi, épaulé par l’ensemble Sabâ et son chef d’orchestre Amine Khettat, en donneront la meilleure des illustrations lors de cette soirée.

Abbas Righi, 28 ans, s'initie à la musique dès l'âge de 14 ans, en fréquentant les cérémonies de deux confréries soufies populaires, la Rahmaniya et l'Aïssawiya. En 2002, il suit l’enseignement de cheikh Abdelkader Darsouni au conservatoire de Constantine, où il apprend la percussion. Il s’initie également au luth et en 2004, il rejoint l’association Alliance culturelle de Cirta. En 2007, il participe en tant que chanteur à la première édition du Festival national de malouf de Constantine. Abbas se reconnaît comme un "conservateur", respectueux du malouf dans sa tradition andalouse classique, et s’inscrit dans la lignée des maîtres Hadj Mohamed Tahar Fergani ou Cheikh Raymond. L'ensemble Sabâ, créé en décembre 2009 par Amine Khettat, a pour but de promouvoir le riche patrimoine musical de Constantine. L'ensemble regroupe des artistes liés par l'amitié, la passion de leur art et une certaine nostalgie.

Rabah Mezouane

algÉRIE

aBBaS RIghI, chant et luth

ET l'EnSEMBlE SaBâAMINE KHETTAT, violon et direction artistique

BADIS BENDJABAR, alto

SAMIR BOUKREDERA, alto

CHERIF BENRACHI, luth

NOUREDDINE ALIANE, mandoline

LAMINE HAFSI, mandoline

LILIA HANNACHI, mandoline ABDELBAKI BOUKREDERA, flûte

ZAHIA BOUMAIZA, piano

SOFIANE BOUCHAMA, tambours derbouka

et naqarat

HICHEM DEHILI, tambours derbouka et naqarat

ADLèNE DJAIECHE, naqarat

FOUAD TACHOUR, tambour târ

Page 11: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

98

SICIlE

I CANTORI DI BAGHERIAle chant de la fiertéEn sicilien surtitré en français

Dimanche 1er avril à 17h Maison des Cultures du Monde

Chaque Sicilien a chez lui une petite charrette en miniature. Pour l’émigré, elle symbolise son voyage ou celui de ses parents et il n’oserait jamais s’en séparer. Pourtant, derrière cette anachronique petite charrette multicolore se cache une toute autre tradition.

Quiconque voyage en Sicile peut croiser une sfilata, un défilé de dizaines de charrettes rutilantes et bariolées, tirées par des chevaux empanachés. Parfois un charretier pousse la chanson dans un mégaphone. Derrière cette voix saturée l'on devine une mélodie sinueuse et des textes d’une rare poésie. Pour bien les écouter, il faudrait suivre ces cantori dans leurs rencontres et leurs joutes poétiques, comme au temps du funnacu. Ce funnacu était un lieu unique où les charretiers de plusieurs villages se rencontraient. Ils y échangeaient les prix du marché, les dernières nouvelles et se défiaient poétiquement.

C'est une forme de poésie propre à la Sicile, l’ottava siciliana : quatre distiques de 11 pieds. C'est aussi la première forme de poésie à rime alternée en « langue italienne » puisqu'elle est apparue à Palerme au XIIIe

siècle. Depuis, l’ottava siciliana rythme la Sicile à travers dictons, proverbes, prières paraliturgiques, contes, épopées, tous transmis de manière orale. Le poème chanté par le charretier reste fidèle à cette forme. Bien qu’il ait pu être en partie improvisé, il s’agit aujourd’hui d’un répertoire de textes classiques qui évoquent en belles métaphores la femme, l’amour impossible, la séparation, la trahison, mais aussi le métier de charretier et son rapport au cheval, compagnon de toutes les routes.

Dans un monde de paysans sans terre, le charretier était respecté car il possédait son cheval et sa charrette. Il était surtout apprécié pour ses connaissances poétiques et sa cadenza, cette faculté de mener avec précision son chant a voce lunga. La voix commence dans le haut du registre, pour effectuer à travers de subtils mélismes des dessins mélodiques qui doivent respecter la cadence du texte et l’amener, dans le dernier quart, à une résolution sur la note fondamentale. À la fin, le chanteur désigne dans un distique celui qui devra lui « donner réponse » sur le même thème.

Qui sait ce qu’il adviendra de la canzuna a la carrittera ? Les charrettes ne roulent plus que pour les sfilate, le métier a disparu et l'on n’entend plus chanter les charretiers à la tombée de la nuit. Les héritiers de cette tradition sont des hommes fiers qui revendiquent leur culture avec ténacité, qui savent que leur patrimoine est noble et irremplaçable. Nous sommes convaincus que ces chants reprendront vie, qu'ils seront une contribution de l’âme sicilienne à un monde ouvert à toutes les cultures et où chacun doit partager le meilleur de lui-même.

Pierre Vaiana

aVEC lES ChanTEURSgIUSEPPE TESTAgIOVANNI DI SALVOEUgENIO DONATOMELCHIORRE DI SALVOgINO PROVENZANO

Ce concert organisé en partenariat avec le Théâtre de la Ville fait suite à celui donné au Théâtre des Abbesses.

À écouterSicile, Canzuna a la carrittera

I cantori di BagheriaUn CD Fontimusicali (fmd 230)

Page 12: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1110

YAKSHAGANA Marionnettes du karnataka En kannada surtitré en français

Au nord de la ville de Mysore, dans l’État du Karnataka, des marionnettes à fils, au corps de bois, recouvertes d’étoffes aux couleurs éclatantes, dansent les drames des dieux de l’Inde pour les villageois, qui s’assemblent devant les temples, dédiés à Kali, au moment des fêtes saisonnières. Elles portent le nom de yakshagana (chant des êtres célestes). Virevoltant avec vivacité, leur visage rond, peint en jaune, bleu ou rouge et éclairé par des yeux dilatés, elles semblent jouer avec leurs montreurs qui se tiennent derrière chacune d’elles et les manipulent par en haut, derrière un jeu de rideaux formant un castelet sommaire.

La plus légère pèse quatre ou cinq kilos ; la plus lourde près de dix. Somptueuses, parce que sculptées avec soin par des artisans spécialisés, elles s’avèrent aussi très mobiles, car elles possèdent des articulations au cou, aux poignets et aux genoux et les six fils noirs qui les lient au manipulateur leur permettent des mouvements d’une grande précision. Chaque entrée, harangue, combat, fuite devient danse.

Un chanteur soliste, le bhagavatar porte le texte en kannada, une des langues du Karnataka, tout en frappant de petits tala (cymbales). Des tambours chenda et madale, un hautbois mukhavina et parfois un petit harmonium l’accompagnent.

Avant de commencer la narration musicale d’un épisode du Râmâyana, du Mâhabhârata ou des Purana, les marionnettes font une invocation à ganesha, le dieu à tête d’éléphant qui abolit tous les obstacles, ainsi qu’à Arati, le feu. Elles remercient également leur guru.

Bien que les pièces du répertoire touchent au sacré, parce qu’elles se fondent sur les épopées de l’hindouisme, la plaisanterie reste toujours présente, grâce à la présence de clowns et aussi de singes, qui, bien que d’essence divine, se livrent à des cabrioles et à des pitreries qui ravissent le public local.

Françoise Gründ

InDE

Vendredi 6 avril à 20h30Samedi 7 avril à 20h30Dimanche 8 avril à 17h lundi 9 avril à 17hMaison des Cultures du Monde

TROUPE UPPInakUDRU yakShagana gOMBEyaTaSOUS la DIRECTIOn DE BhaSkaR kOgga kaMaThNARAYANA BILLAVA, narrateur

RAMA BALEgAR, narrateur

HEMMADY DINAKER BHAT, marionnettiste

NAgESH UPPINAKUDRU PAI, marionnettiste

VISHwANATHA SHANUBHAg, marionnettiste

MANJUNATH MYPADI, marionnettiste

VENKATA RAMANA BHAT gANAPATHI, bhagavatar

NAgOOR MAHABALESHwAR SHET, tambour maddale

SHANKARA HALLADY MOgERA, tambour chenda

RATNAKAR PAI MAILODY, harmonium shruti

Page 13: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1110

Lanka Dahana : l'incendie de LankaLe Râmâyana est une des deux grandes épopées de langue sanskrite et un texte fondamental de l’hindouisme. Sa composition, attribuée à Valmiki, daterait de la fin du IIe siècle avant J.-C. Le Râmâyana raconte la geste de Râma, prince héritier d'Ayodhya et son périple à la recherche de son épouse Sita, enlevée par le démon Ravana, roi de Lanka. L'épisode présenté ici est extrait du cinquième chant. Râma a

sollicité l'aide du roi des singes. Des armées de singes partent aux quatre points cardinaux pour retrouver Sita. On apprend que Ravana la tient enfermée dans son palais de l'île de Lanka. D'un bond, le singe Hanuman franchit la mer et retrouve Sita, amaigrie et prostrée.

Mais le bruit qu'il fait alerte les gardes du palais. Après bien des péripéties, il parvient à leur échapper en provoquant avec sa queue enflammée un gigantesque incendie.

Page 14: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1312

ORCHESTREARABO-ANDALOUDE FÈS

la nûba classiqueDimanche 29 avril à 17hAuditorium du LouvreEn tournée : jeudi 26 avril au Rocher de Palmer, Cenon

MaROC

amdah, odes mystiquesSamedi 28 avril à 20h30Galerie Daru, Musée du Louvre Attention, concert sans siège : le public est assis sur des tapis.

Page 15: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1312

Fondée en 789 par Idris Ier, Fès s’affirme très tôt comme l’une des principales métropoles culturelles du Maghreb, avec Kairouan en Tunisie. C’est là, dans cette ville impériale réputée pour sa bourgeoisie cultivée et dévote, ses pèlerins soufis qui en ont fait l’un de leurs sanctuaires, que se forgent à partir du XIe siècle la tradition musicale classique marocaine, al-âla et un vaste répertoire de chants d’inspiration soufie, les amdah, chantées lors des cérémonies de dhikr et de samâ ainsi que pour l’anniversaire du prophète, le mawlid. La mosquée universitaire al-Qarawiyyin, où se forment la plupart des maîtres musiciens avant d’aller répandre leur savoir dans les autres villes du pays, va jouer jusqu’au XXe siècle un rôle important dans l’évolution de ces traditions musicales.Si les répertoires de âla et de amdah sont assez proches du point de vue du style, ils se différencient en revanche par leur forme, leur contenu, leur mode d’exécution et les circonstances (profanes/religieuses) dans lesquelles ils sont interprétés.

La âla est la musique classique marocaine par excellence. On la joue en concert, dans des cercles d’amateurs et parfois dans de riches fêtes de mariage ou de circoncision. Elle se compose de onze grandes suites vocales et instrumentales, les nûba, organisées en cinq mouvements et interprétées par quelques chanteurs solistes et un chœur qui s’accompagne au rebab, aux violons, altos, luths et percussions. Après un ou plusieurs préludes instrumentaux qui installent l’ambiance, les chants, lents, solennels, entrecoupés de longues reprises instrumentales, s’enchaînent sans interruption, célébrant l'amour, l'amitié, le vin, des jardins odorants ou la douceur d'une nuit d'ivresse. Au fur et à mesure, le tempo s'accélère, emportant l’auditoire dans une sorte d’extase physique et émotionnelle.

Compagnon, livrons-nous aux délices d'une musique émou-vante,Il me tarde de retrouver les filles de la vigne et du raisin.Regarde, les soldats de la nuit ont fui,Et les armées du matin sont à leurs trousses.

Les Marocains ont toujours réservé une place prépondérante aux chants religieux et mystiques. Les confréries soufies furent le creuset d'un vaste répertoire de amdah (chants de louanges au prophète) ainsi que de litanies et de psalmodies, notamment celles de la burda et de la hamziya, deux poèmes composés au XIIIe siècle par al-Busayri. Ces chants sont interprétés a cappella par les chantres et le chœur de l'orchestre arabo-andalou de Fès.Le Festival de l'Imaginaire et le Louvre ont choisi de présenter ce concert de Amdah dans le cadre exceptionnel de la galerie Daru, consacrée aux antiquités grecques et romaines. Le public, invité pour l'occasion à s'asseoir sur des tapis, aux pieds des chantres, retrouvera ainsi à deux pas de la Victoire de Samothrace, l'acoustique et l'ambiance d'une mosquée ou d'une zaouia soufie.

O Mustafa, qui fus élu avant la création d'AdamAvant que ne s'ouvrent les portes de l'univers,Comme oser te louerQuand Dieu lui-même a reconnu tes mérites ?

L’orchestre arabo-andalou de Fès s’inscrit dans la continuité de l’héritage culturel de cette ancienne cité et plus particulièrement celui de Mohamed Benabdeslam al-Brihi (1860-1945) et de Haj Abdelkrim Raïs (1912-1996), deux maîtres qui rayonnèrent pendant plus d’un siècle sur la musique arabo-andalouse. Né en 1954, Mohamed Briouel représente une génération charnière dans la musique traditionnelle marocaine. Il reçoit à la fois une formation traditionnelle et un enseignement en théorie et en solfège au sein du conservatoire de Fès créé en 1960 par Haj Abdelkrim Raïs. grâce à cette double formation il publie la première transcription intégrale d’une nûba, Gharibat al-Husayn, qui lui vaudra le Prix du Maroc en 1986. Il assiste Raïs au à la préparation et à l'enregistrement de quatre nûba intégrales dans le cadre de l’Anthologie Al-Âla produite par le ministère de la Culture marocain et la Maison des Cultures du Monde de 1989 à 1992. À la mort du maître en 1996, il prend sa suite à la tête du conservatoire et de l’orchestre. Ces dernières années, avec l'Orchestre arabo-andalou de Fès, il fait connaître dans le monde entier les répertoires classique et islamique marocains et accompagne parfois des artistes de la tradition juive sépharade, comme Françoise Atlan, perpétuant ainsi une vieille tradition marocaine d'ouverture et de tolérance.

Pierre Bois

SOUS la DIRECTIOn DE MOhaMMED BRIOUEl, alTOaVECSAID CHRAIBI, chant

ANASS BENMOUSSA, chant

ABDELMALEK OTMANI, chant

MOHAMMED ARABI gHARNATE, violon et chant

MOSTAFA AMRI, alto et chant

ABDELHAI BENNANI BAITI, rebab et chant

DRISS BERRADA, luth et chant

AZIZ ALAMI CHENTOUFI, tar et chant

ABDESSELAM AMRI, derbouka et chant

Page 16: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1514

ZIKR RIFAÏCérémonie soufie de Tiranasous la direction du shaykh Qemaluddin Reka

Jeudi 3 mai à 20h30Vendredi 4 mai à 20h30Maison des Cultures du Monde

Les confréries soufies ont joué un rôle essentiel dans la propagation de l'islam dans les Balkans, en particulier les Halveti et les Bektashi mais aussi les Naqshbandi, les Qadiri et les Rifai qui sont toujours présents en Albanie, en Bosnie et en Bulgarie.

La Rifâ‘iyya naît en Irak au XIIe siècle de l'enseignement du shaykh Sayyid Ahmad al-Rifai. Ce descendant du prophète prônait un idéal de modestie, de pauvreté et de dévouement et son hagiographie contient plusieurs récits de guérisons miraculeuses. Mais c'est en Égypte, au siècle suivant, que cette tariqa prend son essor. Au cours des deux siècles suivants, elle essaime dans tout le Moyen-Orient jusqu'en Anatolie puis aux marches occidentales de l'empire ottoman.

Les Rifai ont souvent été considérés comme extravagants car, au moment de l'extase, ils avaient coutume d'absorber du verre pilé, de marcher sur le feu ou de danser avec des broches et des épées plantées dans le corps. Aujourd'hui ces pratiques, encore en vigueur en Égypte et dans le golfe, tombent en désuétude en Turquie et dans les Balkans.La première tekke rifai d'Albanie fut fondée en 1680 par le shaykh Rizai. Aujourd'hui, il en existe trois : à Tirana, Shkodra et Berat. Le shaykh Qemaluddin Reka dirige celle de Tirana et se réclame de la filiation spirituelle du shaykh Ahmed Shkodra, un important soufi albanais du début du XXe siècle dont le grand-père de shaykh Qemaluddin fut le disciple et le secrétaire. La tekke de Tirana est aujourd'hui installée dans la maison de la famille Reka, transformée en

alBanIE

mosquée. En effet, pendant le régime communiste, suite à l'interdiction de toute pratique religieuse en 1967, les Rifai furent contraints à la clandestinité et la famille Reka s'efforça de préserver le rituel en transformant sa maison en lieu de prière.

Depuis la chute du communisme, ce lieu est devenu leur tekke officielle et les fidèles s’y réunissent le dimanche soir pour y célébrer le zikr, cérémonie de remémoration et d'extase. Prières, versets du Coran, litanies et louanges, en arabe et en albanais, se succèdent, chantées en solo ou en chœur. Entre deux chants s'élève le son de la flûte fyell. Cette grande flûte des bergers albanais, au timbre riche en harmoniques, remplace ici le nay en roseau des soufis turcs et arabes dans d'émouvantes improvisations pastorales. Enfin, un petit groupe de tambours, composé de daf et d'une darbouka, prend le relais et annonce la danse. Le shaykh Qemaluddin se lève et invite un des fidèles. Les deux hommes se font face. Se tenant par les pouces, puis par les épaules, ils commencent à tourner en cercle, lentement, tandis que l'assemblée entame la récitation haletante des 99 noms divins. Ils sont bientôt rejoints par deux autres. Le rythme s'accélère et la danse devient bondissante. Au-delà de la quête de l'extase, elle affirme le lien puissant qui unit les membres de la tekke au fondateur de l'ordre et à la famille du prophète dont le nom turquisé, ehli beyt – les gens de la maison, a été donné au lieu de prières de la confrérie.

Pierre Bois

aVECBILAL MUKAENES REKASIDIT REKAALTIN BOSHNJAKUARDIT LALARENARD AHMETIDENIS AHMETIARBEN BULQIZAYLBER ÇULIQ ARDIT BUÇPAPAJ

Page 17: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1514

alBanIE

CHANTS DU PAYS DES AIGLESTraditions musicales guègue, labe, tosque et tchame

Le chant, qu'il soit monodique dans le nord ou polyphonique dans le sud, revêt une importance considérable dans la vie des Albanais. Qu’il s’agisse d’une naissance, de fiançailles, de noces ou d'un simple repas entre amis, il coule, aussi spontanément que le raki et le vin. Chants historiques, épiques, éloge d'une femme, d'un paysage, chroniques satiriques, chants de séparation, amours impossibles, nostalgie d'un pays perdu… le répertoire semble inépuisable et se nourrit en permanence de chants nouveaux.Le rapsode Pjeter Matusha fait revivre aux sons de sa viole lahutë, les héros de l'histoire albanaise, leurs exploits, leurs amours, leurs martyres.Sherif Dervishi vient de Dibër, à deux pas du Kosovo. Maçon de son état, il allie la spontanéité et le naturel du musicien amateur à une grande maîtrise de la voix et du luth çifteli. Il interprète des chants d’amour, des chants satiriques, des chroniques et de douloureux chants de conscrits de l'époque ottomane.Le clarinettiste Barjam Saçma vit dans un village à côté de Fier, dans la plaine de la Myzeqë, sorte de frontière culturelle entre le nord et le sud. Avec son ensemble (violon, luth, accordéon, chant et percussions) il se produit dans les mariages, improvisant des élégies bouleversantes suivies de danses dont les rythmes lents et boîteux déroutent puis envoûtent l’auditeur.

Les iso-polyphonies du sud de l'Albanie ont été proclamées chef-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Le marrës lance la première phrase, une seconde voix lui répond par une petite vocalise hachée puis le chœur entonne le bourdon (iso) sur lequel le soliste martèle son chant agrémenté par les broderies de la seconde voix et parfois d'une troisième. L’ensemble Bilbilat réunit des chanteurs de premier plan comme Nazif Çela, Mehmet Vishe ou Diana Ruci, et couvre aussi bien le répertoire chaleureux et doux de gjirokastër que les chants drus et puissants de Vlora et de Lapardha. Quant aux polyphonies des Tchames, les moins connues car leur diffusion hors d’Albanie fut plus tardive, leur style vocal empreint d'une grande souffrance nous fait partager un souvenir douloureux. Celui de la Tchameria, au nord de la grèce, ce pays perdu qu'ils durent quitter après la deuxième guerre mondiale.gramsh est célèbre pour ses flûtes pastorales fyell, au timbre riche en hamoniques. Bashkim Llapushi, Neim Sharku, Shaqir Sinani et gëzim Bajrami sont bergers, ils improvisent des airs bucoliques intitulés : L’avaz de la flûte qui pleure ; L'Avaz à l’ombre des arbres ; Quand le troupeau va boire ; Chant de la fleur de printemps...

Pierre Bois

Projection - samedi 5 mai à 18h30 - Entrée libreChant d'un pays perdu

un film de Bernard Lortat-Jacob et Hélène Delaporte, production CNRS et Arca Films, 2007, 64 mn. Le pays perdu, c'est la Tchameria, au nord de la Grèce actuelle, que les Albanais musulmans ont été contraints d'abandonner après la guerre. Pays de haute nostalgie que l'on chante et pleure tout à la fois. Le chanteur tchame Shaban Zeneli passe parfois la frontière en

clandestin dans le simple but de revoir le village de son père, désormais en ruines. Sur le coup de l'émotion, il chante et crée de nouvelles chansons. Le film raconte ce périple que les auteurs du film firent avec lui en août 2006. Ce film a reçu le Prix Bartók lors du Festival du

film Jean Rouch – 26e Bilan du film ethnographique en 2007.

Samedi 5 mai à 20h30Dimanche 6 mai à 17hMaison des Cultures du MondeEn tournée : jeudi 3 mai à l'ARC de Rezé et mercredi 9 mai à l'Opéra de Lille

PJETER MATUSHA, rhapsode

SHERIF DERVISHI ET TONIN HAXHIA, chants de Dibër

ENSEMBLE BARJAM SAÇMA DE LA MYZEQëENSEMBLE BILBILAT, chants labes

SHABAN ZENELI ET REFAT SULEYMANI, chants tchames

FLûTES PASTORALES DE gRAMSH

Page 18: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1716

LES QHAPAQ NEGRO DE PAUCARTAMBODanse masquée et chants à la ViergeSamedi 12 mai à 20h30Dimanche 13 mai à 17hMaison des Cultures du MondeEn tournée : mardi 15 mai au Théâtre de Vitré

PÉROU

PaR la CUaDRIlla MayOR QhaPaQ nEgRO DE PaUCaRTaMBO

FREDI VILLAgARCIA, guiador

aVEC lES DanSEURSADRIáN FARFáN TORRESANDRÉS gENARO PONCE gARRIDOEDDIE gONZALO PIZARRO PACHECOEDMUNDO BRAgAgNINI FLORESFERNANDO MARTíN MERCADO ZAMALLOAFERNANDO ZENOBIO NAVARRO LIZáRRAgAFRANCO VILLAgARCIA gONZáLESHUgO ENRIQUE gUTIÉRREZ DELgADOJAIME gALLEgOS CáCERESJOSÉ ANTONIO CáCERES VALDIVIAJOSÉ ARMANDO gALLEgOS CáCERESJULIO ALEJANDRO CáCERES VALDIVIAMARIO gALLEgOS CáCERESRAúL ARANIBAR ASTETERICHARD DAVID VILLAFUERTE VARgASVICENTE wILFREDO OLIVARES ARENAS

ET lES MUSICIEnSwILHEN wILFREDO OLIVARES CHEVARRíA, harpe andine

SERgIO VILLAFUERTE RODRígUEZ, flûte quena

JOSÉ MANUEL CáCERES MARTíNEZ, violon

MARTíN QUISPE MOLINEDO, accordéon

JORgE ALFONSO gUTIÉRREZ VALDIVIESO, tambour

Page 19: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1716

Chaque année entre le 14 et le 18 juillet, Paucartambo, paisible bourg de l’Altiplano situé à 100 km à l’est de Cuzco, reprend vie. Plusieurs milliers de participants venus de Cuzco, de Lima, des pays voisins où ils se sont expatriés, envahissent les rues, dorment dans d'antiques masures familiales, à même le sol des auberges voire dehors, pour célébrer la fête de Notre Dame du Mont Carmel : la Virgen del Carmen ou plus affectueusement Mamacha Carmen (Mamacha renvoie à Pachamama, la Terre Mère).

Plus d’une dizaine de cuadrillas de danse participent à cette manifestation. Chacune symbolise une composante de la société péruvienne. Les Qhapaq Qolla représentent les Indiens des Andes, les Chunchos ceux d’Amazonie, les Maqt'a des péons pauvres qui dans un processus d'inversion carnavalesque sèment la pagaille ou au contraire assurent le service d'ordre des cortèges, les Saqra sont des êtres telluriques, vestige du culte inca de Pachamama, la Terre Mère.

Les Qhapaq Negro, quant à eux, figurent un groupe d’esclaves noirs affectés au travail dans les mines et qui se seraient échappés lors des fêtes de la Vierge afin d’y participer. Cette cuadrilla aurait été créée en 1694 par des habitants de Paucartambo en hommage à ces « nègres » révoltés. La ferveur et la discipline quasi-militaire des Qhapaq Negro leur vaut de jouer un rôle essentiel dans la structure même de la fête.

Chaque membre de la cuadrilla réalise son costume qui se compose d’un pantalon bouffant bleu, rouge ou orange sur lequel il porte une chemise et une tunique blanches évoquant les vêtements de nuit que les esclaves dérobèrent à leurs maîtres pour s’échapper. À la ceinture, pendent des chaînes symbolisant leur condition et un foulard brodé. Sur la poitrine, les épaules, le dos et le grand chapeau rouge, broderies, perles, miroirs, images saintes, créent un camaïeu scintillant. Le masque, acheté à un artisan spécialisé, le mascarero, représente un visage africain aux traits exagérés, souriant, mais dont l’expression varie subtilement d’un danseur à l’autre. Enfin, ils tiennent dans leur main droite un bâton surmonté d’un poing noir sculpté, le maki, symbole de leur rébellion.

Pendant quatre jours d’affilée, les Qhapaq Negro défilent dans les rues de Paucartambo, participent à la célébration de la grand-messe devant l’église et dansent sur les places du village. Chants de procession, litanies et cantiques à la Vierge, en espagnol et en quechua, font pénétrer le spectateur dans un univers de piété mystique empreinte d’une certaine mélancolie. Pendant les processions quotidiennes, ils s’arrêtent à plusieurs reprises pour danser une belle chorégraphie enchaînant onze mouvements en triangle, en ligne, en colonne, en quinconce, en étoile etc. Ces chants et cette danse sont accompagnés par un ensemble de musiciens locaux engagés pour la circonstance et comprenant un violon, une flûte quena, un accordéon, une harpe – que le musicien porte à l’envers sur l’épaule – et une grosse caisse.

Devenir Qhapaq Negro est un engagement indéfectible. En se vouant à la Vierge, le Qhapaq Negro conditionne son existence et celle de sa famille autour de cette figure du catholiscisme latin mâtinée de croyances inca, tout en affirmant à travers son personnage de Noir Marron, le libre arbitre de chaque individu.

Pierre Bois

Page 20: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1918

VIDHA LAL, DANSE KATHAKPrécédé d'un récital de musique hindustanieSamedi 19 mai à 20h30Dimanche 20 mai à 17hMaison des Cultures du Monde

À l'origine, ce sont des ménestrels itinérants, kathakaar ou kathika, qui chantent, dansent et miment en musique les kathas, récits mythologiques hindous. Dans une première période, l'art de la danse kathak se développe dans les temples des grands centres hindous du nord de l'Inde : Ayodhya, Bénarès, avec un fort ancrage dévotionnel. Puis, au XVIIe siècle, avec l'éclosion de l'empire moghol et des multiples royaumes périphériques, le kathak devient un art de cour, ou le lustre de la culture arabo-persane vient enrichir l'héritage indien.

À l'orée de l'ère moderne, après les derniers feux des grandes cours du XIXe siècle où la musique classique légère a conquis une forte audience populaire, le kathak enrichit son répertoire vocal dans le foisonnement romantique des thumri et ghazal, et la virtuosité rythmique des tarana, tout en excellant dans la chorégraphie des innombrables événements de la vie de Krishna.

Deux grandes écoles animent aujourd'hui la tradition kathak : Lucknow et Jaipur. Ces deux styles, relativement proches, sont enseignés conjointement à la Kathak Kendra de Delhi. Le premier met l'accent sur la mise en scène et l'expression narrative, le second sur la technique rythmique. Évoquons surtout la magie des deux plus grands danseurs de ces dernières décades : Durga Lal à Jaipur et Birju Maharaj, dont l'arrière grand-père Durga Prasad fut le maître de khatak du dernier nabab de Lucknow, wajid Ali Shah, exilé en 1856.

C'est donc à Delhi que Vidha Lal, aujourd'hui âgée de 29 ans, a accompli sa formation sous l'égide de geetanjali Lal, une prestigieuse danseuse de Jaipur, et porte brillamment le flambeau de la nouvelle génération.

De toutes les danses classiques de l'Inde, le kathak est celle qui privilégie le plus l'aspect rythmique. Parmi les instruments qui accompagnent la danseuse, le tabla est prépondérant. Complice indispensable, il impulse aux pas de la danseuse un langage rythmique commun. Ustad Ilmas Hussein Khan, actuel chef de l'école de tabla de Lucknow, est ici secondé au tambour pakhawaj par Arshad Khan, petit-neveu du légendaire Ahmed Jan Thirakwa.

Pour la mélodie, le chanteur Vinod gandharv, grand interprète de ghazal, et enfin ghulam Ali à la viole sarangi et Pandit Mukesh Sharma au sarod qui nous donnent l'occasion d'entendre, en ouverture du récital, un grand khyal instrumental en duo, dans un raga classique hindustani.

Rendons enfin hommage aux tawaif, les courtisanes ; professionnelles du spectacle, formées aux arts, garantes pendant des siècles de la qualité de la musique, de la danse comme de la poésie, régentes du marché de la musique et de la transmission de leur art. Certaines d'entre elles, excellentes danseuses ou chanteuses de thumri, fascinaient les experts les plus conservateurs. Pourtant, les mutations de la société indienne, à la fin du XIXe siècle, et le puritanisme indo-victorien ont éteint la plupart de ces foyers de culture. Mais la mémoire des tawaif, leur legs artistique et leur aura sont toujours bien présents sur la scène indienne.

Gilles Bourquin

InDE

aVECVIDHA LAL, danse VINOD gANDHARV, chant PANDIT MUKESH SHARMA, luth sarod

gHULAM ALI, vièle sarangi

ILMAS HUSAIN, tabla

ARSHAD KHAN, tambour pakhawaj

Page 21: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

1918

Page 22: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2120

ANDROS JUBILEE SINGERS+ BOHOG AND THE ROOTERS Rhyming spirituals / Rake 'n' Scrape

Quand on évoque les Bahamas, s’impose aussitôt une image de plages, de soleil, de tourisme de luxe. C’est oublier que derrière cette façade d’un état de vacances permanent il y a toute une population de descendance africaine qui acquit son indépendance de la grande Bretagne en 1973.

Si elle a été beaucoup influencée par la musique des Etats-Unis et par les désirs peu curieux des touristes qui ne demandent à écouter que ce qu’ils connaissent déjà, la musique des Bahamas n’en possède pas moins quelques délicieux joyaux. Il faut savoir que les Bahamiens, qui sont généralement plutôt croyants et pratiquants, baignent dans la musique alors qu’ils sont encore nourrissons : dans chaque bourgade, dans chaque hameau, une église ou un temple. Pas un lieu de culte qui n’ait sa ou ses chorales et son band. À chaque office, les murs des lieux de prières vibrent et résonnent des notes et des chants des fidèles qui accompagnent ou reprennent en chœur les

chanteurs et musiciens. Les bébés, dans les bras de leurs pères, sur le sein de leurs mères, sur les genoux de leurs grands-parents s’imprègnent des airs et des rythmes plutôt endiablés, si on me passe cette expression. N’étaient les prêches, le visiteur percevrait ces moments de dévotion comme une véritable fête.

Des genres musicaux se sont particulièrement développés dans certaines îles. Si on peut écouter un peu partout des rhyming spirituals, c’est surtout sur l’île d’Andros qu’ils se sont développés. Anthems et rhyming spirituals sont des chants qui font penser au spirituals des esclaves africains du sud des Etats-Unis. D’inspiration biblique, ils évoquent aussi les difficultés de la vie, le lien avec la mer et la pêche. Un groupe de rhyming peut comprendre un ou plusieurs ténors, un alto et une voix de basse, mais c’est le ténor, appelé aussi le rhymer qui mène le chant, chante la mélodie, entame et clôt chaque chant. Les ensembles peuvent aussi inclure des voix féminines.

lES BahaMaS

anDROS JUBIlEE SIngERSwILFRED MACKEY JRTHOMAS MACKEYNATHANIEL MACKEYMADELEINE MACKEY

BOhOg anD ThE ROOTERSALFRED JOHNSON "POMPEY", accordéon concertina

CEDELL HUNTER, percussion CRYSTAL SMITH, scie

Vendredi 1er juin à 20h30Samedi 2 juin à 20h30Maison des Cultures du MondeEn tournée: dimanche 3 juin à La Roseraie du Val de Marne dans le cadre du festival Parfums de Musiques

Page 23: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2120

Les Andros Jubilee Singers est un groupe constitué des trois frères Mackeys, wilfred, Thomas, Nathaniel et de Madeleine, l’épouse de Nathaniel. Ils sont peut-être parmi les derniers habitants d’Andros à maintenir cette tradition vivante. En effet, elle s’était beaucoup développée avec la pêche à l’éponge et a quasiment disparu avec son déclin. Retraités, agriculteurs, pasteurs, les Mackeys chantent toujours avec enthousiasme et fierté teintée d’un zeste de timidité, notamment lors de l’office du dimanche au Temple.

Une autre île (et quelle île !), un autre genre musical : Cat Island et son rake ’n’ scrape qui rappelle étrangement le vallenato de Colombie ! L’appellation de ce genre musical qui accompagnait les quadrilles vient de l’acte de gratter et racler les instruments, notamment la scie de menuisier. Un ensemble de rake ’n’ scrape comprend donc un accordéon diatonique appelé aussi concertina, une scie

de menuisier, laquelle procure au rake ’n’ scrape toute son originalité mais aussi en définit la ligne rythmique et un tambour goombay.

Avec beaucoup de malice et de désinvolture, Pompey BoHog est l’élégant « vétéran » de cette musique chaleureuse, dansante, entraînante. Avec ses « Rooters », les deux jeunes Cedell-Princess Hunter et Crystal Smith, Pompey et ses rythmes chaloupés ne peuvent laisser le public indifférent.

Arwad Esber

Ce programme bénéficie du soutien du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture des Bahamas.

Page 24: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2322

SANKIRTANAChants et tamboursrituels du ManipurVendredi 8 juin à 20hSamedi 9 juin à 20hDimanche 10 juin à 17hmusée du quai Branly

Un spectacle présenté en collaboration avec le musée du quai Branly. Le jour de la représentation, bénéficiez d'un accès GRATUIT aux collections permanentes du musée, ainsi qu'à l'exposition Maîtres du désordre, sur présentation du billet du spectacle.

Sankirtana, ou Nata Sankirtan est le nom d’une cérémonie rituelle particulière aux communautés hindoues du Manipur, état du nord-est de l’Inde. Nata veut dire danse et sankirtana signifie chant en chœur de forme responsoriale. Le Sankirtana est un cercle de prières, une glorification de la déité par des chants, des danses, de la cantillation et une virtuosité dans le jeu des tambours. Dans d’autres traditions, dans d’autres cultures, c’est par la répétition du

InDE

aVECNINgTHOUJAM SHYAMCHANO SINgH, maître de cérémonie

TAKHELLAMBAM NANAOTOMBA SINgH, percussion

AKOIJAM IBOMCHA SINgH, percussion

HAOBAM IBOMCHA SINgH, souffleur de conques

ET lES DanSEURSAHONgSANgBAM MANgI SINgHSAMOM KUMAR SINgHYAIKHOM MANgLEM SINgHLAISHRAM BIRJIT SINgHMANIBHADRA DASIROM JAMESBOND SINgHBROJENDRO NONgTHOMBAM SINgHNONgMEIKAKAPAM NABA SINgHTHONgAM TOMBA SINgHwANgKHEIMAYUM AMARJIT SINgHLAIPUBAM ASHOK SHARMAPHILLEM SURENDRA SINgHDEBAN NINgOMBAM SINgHKANgABAM MAINgOU SINgHTAKHELCHANgBAM ROMEN SHARMAwAIROKPAM SANTIKUMAR SINgH

Page 25: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2322

nom de la divinité que le chantre lui rend hommage et peut chercher à l’atteindre. Dans cette tradition de l’hindouisme vishnouite, c’est dans la récitation et le chant de textes qui évoquent Krishna que l’hommage est rendu.

Cette véritable performance dévotionnelle menée par des ensembles d’hommes, ou de femmes (mais le rituel prend alors une autre forme), peut avoir lieu soit à la demande des particuliers, sur simple commande, soit au moment des grandes occasions rituelles des Meitei, l'ethnie majoritaire du Manipur. Présent à toutes les étapes qui marquent le cycle de la vie, le rituel du Sankirtana accompagne les hommes depuis leur naissance jusqu’à la mort, ainsi que lors de toutes les fêtes religieuses, notamment celles qui ont lieu au moment des équinoxes. Les grands maîtres du Sankirtana comme Sri Ningthoujam Shyamchano Singh qui dirige la cérémonie ou Akoijam Ibomcha Singh et Takhellambam Nanaotomba Singh sont reconnus comme les meilleurs tambourinaires du Manipur. Ils ont un « agenda » rempli longtemps à l’avance et sont généralement engagés à longueur d’année. Cette importance que les Manipuri accordent au rituel du Sankirtana et l’implication de toute la société dans sa tenue aura permis à ce patrimoine culturel immatériel dont les origines remonteraient au moins jusqu’au XVIIe siècle de rester bien vivant et de se développer. Les ensembles de Sankirtana regroupent des maîtres confirmés et de jeunes novices. L’apprentissage se fait par une relation directe de maître à disciple.

Le Sankirtana se tient généralement dans un mandapa, cour d’un temple, ou tout simplement dans la cour d’une maison. Les fidèles sont installés sur trois côtés de l’espace sacré autour du mandala ou cercle formé par les officiants vêtus de dhotis et de turbans d’un blanc immaculé, chacun muni d’une paire de petites cymbales reliées par un cordon rouge. Le maître de cérémonie, le mandap mapu qui est aussi le récitant et chanteur principal ouvre et clôt ce rituel mystique et extatique qui se déroule entre les chanteurs-danseurs et les tambourinaires-danseurs. Le jeu des tambours est d’une grande virtuosité, les tambourinaires allant avec grand art du murmure imperceptible au grondement du tonnerre. Le jeu est accompagné de bonds vigoureux, de sauts acrobatiques, un jeu qui peut mettre le tambourinaire en transe. Les chanteurs debout en cercle jouent de petites cymbales, interprétant le sens des paroles chantées par une gestuelle expressive, toute en élégance, douceur et rondeur, une danse de tournoiements et de balancements qui contraste avec la vigueur des tambours. Deux conques sonnent pour marquer chacune des six étapes du rituel.

Rarement présenté à l’étranger, et jamais dans sa forme intégrale, le Sankirtana est un joyau du patrimoine culturel immatériel qui subjugue par la beauté des voix et des chants, des danses et des rythmes qui s’accélèrent en crescendo, et l'expression gestuelle d’une sobriété élégante et épurée.

Arwad Esber

Page 26: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2524

ESCALES MUSICALES À CABO VERDE

CaP-VERT

Du vendredi 15 au dimanche 17 juin (sous réserve de modification)Un week-end festif qui réunira des musiciens et chanteurs venus de diverses îles de l'archipel. Le programme définitif sera communiqué ultérieurement.

Page 27: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

2524

Dix îles entre trois continents. Une langue maternelle qui embrasse des mots de toutes les langues. Un archipel sec : ni Cap ni Vert. Une nation où la musique traditionnelle jaillit des sonorités du violon, du piano, de la guitare à dix cordes, mais aussi des rythmes du tambour et de la vièle à une corde cimboa. Des styles de musiques divers comme le funana, le batuco, la morna et la coladera, mais aussi la mazurca, la contredanse, la valse et le samba. La littérature insulaire, pleine de sodade, de dialogue avec la mer et le ciel, est marquée par l'absence de la pluie, par l’imaginaire merveilleux des tropiques. Sa peinture est une narration arc-en-ciel. Une gastronomie riche de saveurs et de goûts qui ont suivi toutes les routes tracées par les hommes avant de se retrouver au Cap-Vert : sel, canne à sucre, piment, maïs, riz, poisson, café, vin, fromage, liqueur, rhum, une véritable compilation du raffiné qui existe dans toutes les langues.

Tel est le Cap-Vert, pays qui est à l’origine de la créolisation du monde, territoire que l'on pourrait qualifier de maritime, avec ses 700 000 km2 de mer pour seulement 4033 km2

de terre ; une nation mondialisée et diasporique, les deux

tiers du million et demi de Capverdiens étant éparpillés sur la planète, une population animée par la morabeza, dans laquelle s'expriment le sens de l'accueil et du partage, la parole souriante, l'amour de la différence, la joie de vivre l'éternité au jour le jour comme des noces de la genèse et de l’Apocalypse.

En résumé, le Cap-Vert est une culture où le presque rien est converti chaque jour en presque tout. Quand quelqu’un nous ouvre sa porte, c'est le bonheur qui entre. Quand quelqu’un frappe à notre porte, c'est la chance qui est bienvenue. Voilà ce que nous voulons vous montrer à la Maison des Cultures du Monde. Nous espérons ouvrir encore plus notre imaginaire et remplir l’imaginaire de tous ceux qui nous y rendrons visite. Nous y serons en pleine fêtes de la Saint Jean, le saint le plus fêté au Cap-Vert car cette célébration augure d'une bonne année agricole. Cela veut dire que notre avenir dépend de chaque visiteur venu faire la fête avec nous.Merci !

Mario Lucio SousaMinistre de la Culture du Cap-Vert

Ce programme bénéficie du soutien du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Cap-Vert.

Page 28: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

26

ÉDUCaTIOn CUlTUREllE

Le Festival de l'Imaginaire convie les élèves de l'école élémentaire au lycée à découvrir différents spectacles, concerts et rituels du monde.

Choisis tant pour leurs qualités esthétiques que pour leur potentiel pédagogique, les spectacles de ce programme sont conçus sous forme de rencontres, généralement 1h de représentation suivie de 30 minutes de discussion avec les artistes. Ils ont lieu en semaine, pendant le temps scolaire.

Chacun de ces spectacles ou concerts s’accompagne d’un dossier pédagogique adapté, remis à chaque professeur environ deux semaines avant la représentation. Celui-ci permet d'aborder en amont les dimensions artistique, sociale et culturelle de la forme présentée et, ce faisant, de préparer la classe au temps de la représentation.

Cette année encore, nous espérons vous retrouver nombreux !

CM, COllègE, lyCÉElE BOngSan TalChUM - CORÉEThEaTRE DanSÉ ET MaSQUÉ lundi 12 mars de 14h00 à 15h30 à la MCM Voir aussi p.2-3

Le Bongsan est un théâtre originaire des campagnes coréennes qui combine danse, musique et scènes mimées. Plein de vie et d’humour, il est composé d’une suite de saynètes dans lesquelles la sagesse populaire épingle les petits travers humains : aristocrates bernés par leurs valets, moines corrompus, vieillards séduits par de jeunes femmes. On pense ici bien sûr à Molière ; comme chez ce dernier, le Bongsan permet de dénoncer les abus d’une société hiérarchisée grâce à des personnages caricaturés... et le rire est assuré !

CE, CM, COllègE ET lyCÉE

lE yakShagana - InDEMaRIOnnETTES À FIlS DU kaRnaTaka Mardi 10 avril de 14h00 à 15h30 à la MCMVoir aussi p.10-11

Le yakshagana gombeyata est un théâtre de marionnettes à fil dont le répertoire puise dans les épisodes picaresques des grandes épopées indiennes. Avec une grâce et une virtuosité étonnantes, les marionnettes dansent sur la scène au rythme des tambours, sautent à cheval, volent dans les airs et combattent à l’épée ou à la lance. Au delà de la découverte culturelle, un spectacle truculent, plein d’humour et de vivacité.

CONCERTS ET SPECTACLES PENDANT LE TEMPS SCOLAIRE

Page 29: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

27

Toute l’année, l’équipe du Festival de l’Imaginaire - Maison des Cultures du Monde vous accompagne dans vos projets éducatifs autour des spectacles et des musiques du monde.

Monter un projet éducatif autour des arts du monde, c’est permettre d’engager le dialogue avec d’autres cultures au sein même de l’univers quotidien des enfants et des adolescents (établissement

scolaire, centre de loisirs etc). De tels projets demandent non seulement un appui scientifique de qualité mais aussi une documentation adaptée. Tout cela, la Maison des Cultures du Monde vous l’offre volontiers.

Faites appel à nous, nous vous aidons !

VOUS MONTEZ UN PROJET AUTOUR DES CULTURES DU MONDE ?NOUS SOMMES LÀ POUR VOUS AIDER !

CM, COllègE ET lyCÉE lES QhaPaQ nEgRO DE PaUCaRTaMBO - PÉROU DanSE MaSQUÉE ET ChanTS À la VIERgEVendredi 11 mai de 10h00 à 11h30 à la MCMVoir aussi p.16 et 17

Chaque année, Paucartambo, paisible bourg de l’Altiplano situé à 100 km de Cuzco, accueille des milliers de participants venus fêter la Vierge du Carmel. Diverses confréries de danse et musique, costumées et masquées, représentent les différents groupes de la société péruvienne. Les Qhapaq Negro sont l’un d’entre eux : ils incarnent des esclaves noirs qui se seraient échappés lors des fêtes de la Vierge afin d’y participer. Une plongée haute en couleurs dans les arts traditionnels et l’histoire du Pérou.

REnSEIgnEMEnTS ET RESERVaTIOnSSolange Arnette : 01 45 44 84 23 [email protected]

TaRIFS DES SPECTaClES5 euros par élève pour chacune des représentations. Tous les accompagnants bénéficient de places exonérées. Réservation obligatoire.

Page 30: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

28

EXPOSITIOn

LE PCI, KéSAKO ?

Saviez-vous que le fado portugais ou la calligraphie chinoise étaient inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité ? Que les polyphonies corses figuraient sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ? Que le fest-noz breton, mais aussi le rituel du maraké pratiqué par les Amérindiens wayana-apalai de guyane, étaient recensés à l'inventaire français du patrimoine culturel immatériel ?

Selon la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l'Unesco en 2003, le patrimoine culturel immatériel ou PCI désigne « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ». Nous avons ainsi tous en mémoire des chants, des danses, des contes, des jeux, des remèdes ou des techniques, hérités de nos parents, que nous pratiquons toujours en les adaptant au gré des circonstances.

Pour contribuer à leur sauvegarde, la Convention instaure une Liste représentative du patrimoine culturel immatériel, et une liste du PCI nécessitant une sauvegarde urgente. Du Maloya réunionnais au chant diphonique Khöömei de Mongolie, de la mascarade Makishi de la boucle du Zambèze aux géants et dragons processionnels de Belgique et de France, de l'orchestre Timbila des Chopi du Mozambique au théâtre de marionnettes wayang d'Indonésie... : en trente années d'existence, la Maison des Cultures du Monde a ainsi accueilli plus d'une soixantaine de formes d'expression qui sont aujourd'hui inscrites sur ces listes !

À voir et à écouter pour être incollable sur le PCI : une exposition multimédia associant photos, vidéos et objets issus des collections de la Maison des Cultures du Monde (masques, instruments de musique, marionnettes...), à la découverte de pratiques vivantes mais parfois menacées, pour mieux comprendre les enjeux de leur transmission et interroger nos propres représentations du patrimoine.

L'exposition tournera en 2013 pour célébrer le dixième anniversaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

En 2011, le centre de documentation de la Maison des Cultures du Monde à Vitré a été désigné par le Ministère de la Culture et de la Communication : Centre français du patrimoine culturel immatériel, « organisme compétent pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur le territoire national », en application de la Convention de 2003.

Du 4 mai au 29 juilletDu mardi au dimanche de 14h à 18h - Entrée libreCentre français du patrimoine culturel immatérielMaison des Cultures du Monde à Vitré

Wayang Kulit, théâtre d'ombres de Solo, Indonésie

Page 31: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

29

PaTRIMOInE CUlTUREl IMMaTÉRIEl

9e JOURNEE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIELPremier Forum de chercheurs du PCIDimanche 3 juin de 10h à 13h et de 15h à 19h - Entrée libreMaison des Cultures du Monde

avec la participation de :

• harriet Deacon, Hon. Research Fellow, Archive and Public Culture initiative, University of Cape Town, South Africa

• Marc Jacobs, Directeur de FARO – Interface flamande pour le patrimoine culturel et professeur d’études critiques du patrimoine à Vrÿe Universiteit Brussel (Université libre de Bruxelles)

• Chérif khaznadar, Président de la Maison des Cultures du Monde

• Toshiyuki kono, Professeur à la faculté de droit, Université de Kyushu (Fukuoka, Japon)

• kristin kuutma, Professeur à l’Institut des recherches culturelles et des beaux arts, Université de Tartu, Estonie

• Pape Massène Sène, Professeur à l’Institut Supérieur des Arts et des Cultures, chercheur à l’IFAN, Université de Dakar

• Öcal Oguz, professeur à l’Université gazi, Ankara, Turquie

• ahmed Skounti, anthropologue, Institut national d’archéologie et du patrimoine, Maroc

• Rieks Smeets, ancien secrétaire de la Convention pour le PCI

• Wim van Zanten, ethnomusicologue, Université de Leiden, Pays-Bas

Pour sa 9e Journée du patrimoine culturel immatériel (PCI), la Maison des Cultures du Monde accueille cette année le premier Forum de chercheurs du PCI. Ce Forum créé à l’initiative d’un groupe d’experts avec le soutien de FARO – Interface flamande pour le patrimoine culturel, du Centre japonais de catégorie 2 de l’UNESCO pour la recherche sur le PCI et de la Maison des Cultures du Monde, se tiendra tous les ans, à la veille de la réunion de l’Assemblée générale de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du PCI.

Constitué d’experts qui ont participé à l’élaboration de la Convention et/ou qui ont accompagné sa mise en œuvre, le Forum se propose d’organiser des débats de fond sur la Convention, d’en dresser un état des lieux, d’en dégager les perspectives de développement et de réaliser des recherches et des études scientifiques sur les différents domaines couverts par cette Convention.

C’est ainsi que, pour sa première réunion, deux concepts feront l’objet des communications des experts participants :

• Qu'entend-on par « communautés » au sens de la Convention ?

• Quels sont les critères de définition d’un PCI ?

Renseignements : www.ichresearchers-forum.org (en anglais)

Yeongsanjae, danse bouddhique (chakpop), Corée

Page 32: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

3130

lE FESTIVal REMERCIE SES PaRTEnaIRES

LE MONDE.FRPremier site d’information. Les articles du journal et toute l’actualité en continu.

FRANCE INTER« Constamment, les auditeurs de France Inter découvrent des artistes, des manifestations, des créations cinématographiques ou scéniques valorisés à l’antenne. France Inter s’associe à nouveau au Festival de l’Imaginaire.L’occasion pour les auditeurs de voyager au travers des cultures du monde, de découvrir les expressions qui les portent, traditionnelles ou contemporaines, savantes ou populaires. Danse, théâtre, musiques, arts visuels… Autant de rendez-vous artistiques et humains inédits au programme de cette 16e édition. Un événement à découvrir, vivre et explorer sur les antennes de France Inter et sur franceinter.fr »

COURRIER INTERNATIONALL’actualité mondiale vue à travers la presse étrangère

À NOUS PARISLe magazine urbain

MONDOMIX.COMMusiques et cultures dans le monde

MEDIATRANSPORTSAffichage transports et communication événementielle

Cette brochure a été réalisée sousla direction d’Arwad Esberavec le concours de Pierre BoisCoordination : Aimée PollardConception et réalisation : www.ranasalam.comImpression : Handiprint 50110 Tourlaville

Textes : MCM / D.R.

Association loi 1901 d’intérêt général, créée en 1982

Président, Chérif KhaznadarDirectrice, Arwad Esber

Et par ordre alphabétiqueCatherine annoepel, coordination– programmes de formationSolange arnette, relations presse, développement des publics et programmes éducatifsEdith Barré, documentaliste – CFPCICharlie Bayot, webmasterPierre Bois, conseiller artistique,directeur du label INEDITIsaline Bouchet, chargée de mission– programmes de formationFlorence Bourgeade, comptableSéverine Cachat, direction - CFPCIFrancis Comini, régisseur généralCécile Drossos, billetterieJuliette Farcy, chargée de mission– programmes de formationStéphanie harvier, chargée de mission– programmes de formationkaren Jeuland, médiatrice culturelle, actions pédagogiques – CFPCInoémie Martin, chargée de la productionClaire Marcadé, attachée à l’accompagnement des pratiques artistiques et culturelles – CFPCIastrid Moors, webmarketeuseCécile Pélissier, directrice adjointeaimée Pollard, responsable de lacommunication et des partenariatsCaroline Rouet, accueil et billetterieSophie Tanton, chef comptable

etZinaïda Delfin, stagiaire administrationlaura hatinguais et Rindra Rakotomanana,stagiaires communicationDaï-linh nguyên, stagiaire programmationJihâd gillon, Marine Prouteau, Vannick Rico,Chérifa Tsouri, Paola Souchal, accueil théâtre

Les opinions exprimées dans les textes de cette brochure n’engagent que la responsabilité de leur auteur.

la MaISOn DES CUlTURES DU MOnDE - Centre français du patrimoine culturel immatériel

Page 33: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

3130

MAISON DES CULTURES DU MONDE 101 boulevard Raspail75006 ParisM° Notre-Dame-des-Champs,Rennes ou Saint-Placide

INSTITUT DU MONDE ARABE1 rue des Fossés-Saint-BernardPlace Mohammed V75005 ParisM° Jussieu, Cardinal-Lemoineou Sully-Morland

MUSÉE DU LOUVRE75001 ParisM° Palais-Royal ou Louvre-RivoliAccès Galerie Daru et Auditorium par la Pyramide

MUSÉE DU QUAI BRANLY37 quai Branly75007 ParisM° Alma-Marceauou RER Pont de l'Alma

CENTRE FRANÇAIS DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIELMAISON DES CULTURES DU MONDE À VITRÉPrieuré des Bénédictins2 rue des Bénédictins35500 Vitré

lIEUX DU FESTIVal

CRéDITS PHOTOSCouverture : Rana Salam Design / D.R.p. 3 : D.R.p. 5 : Yves Defrancep. 7 : D.R.p. 8 : D.R.p. 9 : Pierre Vaianap. 10 et 11 : J.M. Steinlein / MCMp. 12 : D.R.p. 14 et 15 : Pierre Bois / MCMp. 16 et 17 : Soledad Mujica

p. 19 : D.R.p. 20 : Arwad Esber / MCMp. 21 : D.R.p. 22 et 23 : François guénet / MCMp. 24 et 25 : D.R.p. 26 gauche : D.R.p. 26 droite : J.M. Steinlein / MCMp. 27 : D.R.p. 28 et 29 : Marie-Noëlle Robert / MCM

Page 34: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

PB32

lOCaTIOn TaRIFS SPÉCIFIQUESA partir du 14 février 2012

PaR InTERnETwww.festivaldelimaginaire.comwww.fnacspectacles.com

PaR TÉlÉPhOnEDu 14 février au 15 juin au 01 45 44 72 30, du mardi au vendredi de 14h30 à 18h00, exceptés les mardi 1er, mardi 8 et jeudi 17 mai (fériés).Paiement par carte bancaire uniquement. Les billets peuvent être retirés sur le lieu du spectacle avant la représentation, sur présentation de la carte bancaire qui a servi au paiement et des justificatifs pour les éventuels tarifs réduits.

PaR CORRESPOnDanCE(à partir du 14 février 2012, jusqu’à 10 jours avant la date du spectacle choisi)• Compléter et retourner le bulletin ci-contre, accompagné d’un chèque à l’ordre de la Maison des Cultures du Monde, et d’une copie des justificatifs pour les éventuels tarifs réduits.• Merci de joindre une enveloppe timbrée si vous souhaitez recevoir les billets par courrier.• Les billets achetés par correspondance pourront aussi être retirés sur le lieu du spectacle avant le début de la représentation.

POUR EnTRÉE IMMÉDIaTE SUR lES lIEUX DES SPECTaClES aVanT lES REPRÉSEnTaTIOnSLes caisses sont ouvertes sur les lieux des spectacles avant la représentation :• à la Maison des Cultures du Monde : 2h avant le début de la représentation – 01 45 44 41 42• à l’Institut du Monde Arabe :à partir de 19h30 – 01 40 51 38 14• à l’Auditorium du Louvre : 1h avant le début de la représentation – 01 40 20 55 00• au musée du quai Branly : 2h avant le début de la représentation à l'entrée du théâtre – 01 56 61 70 00

Nous acceptons la carte CEZAM, les Chèques Culture® et la carte Scène et Sortie®.

aUPRèS DES MagaSInSFNAC – Carrefour – géantau 0892 68 36 22 (0,34 euros/min)

SPECTaClES DU FESTIVal En TOURnÉESe renseigner directement auprès des billetteries des lieux concernés.

TaRIFS aBOnnÉSAccordés aux festivaliers qui achètent 3 billets ou plus pour trois spectacles différents, ainsi qu’aux groupes de 10 personnes minimum et aux collectivités. Également accordés, sur présentation d'un justificatif, aux abonnés de l'Auditorium du Louvre, de l'Institut du Monde Arabe et du Festival d'Île de France.

Les abonnements sont nominatifs et délivrés uniquement par la billetterie de la Maison des Cultures du Monde. Ils donnent droit, sur présentation de l’abonnement, à des tarifs privilégiés pour les saisons 2011-2012 en cours à l’Auditorium du Louvre et à l’Institut du Monde Arabe, ainsi qu’à l’édition 2012 du Festival d’Île de France.

TaRIFS RÉDUITSAccordés aux jeunes de moins de 26 ans, ainsi qu’aux personnes sans emploi, sur présentation d’un justificatif.Attention ! Les enfants de moins de trois ans ne seront pas admis dans les salles de spectacles.

Offre valable uniquement pour le spectacle Sankirtana : Les amis et adhérents du quai Branly, sur présentation de leur carte d’adhérent 2011/2012, bénéficient du tarif réduit dans la limite des places disponibles.

POUR lES REPRÉSEnTaTIOnS À DESTInaTIOnDES PUBlICS SCOlaIRES5 euros par élève. Les accompagnants bénéficient de places exonérées.Contacter Solange Arnette au 01 45 44 84 23

Page 35: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

CALENDRIER DES SPECTACLES PAR LIEUXlieux Manifestations dates et horaires

MAison des cultures du Monde

BONGSAN TALCHuM Vendredi 9 mars à 20h30Samedi 10 mars à 20h30Dimanche 11 mars à 17h

HáT CHèO Vendredi 16 mars à 20h30Samedi 17 mars à 20h30

MuSIquE SINAwI Vendredi 23 mars à 20h30Dimanche 25 mars à 17h

I CANTORI DI BAGHERIA Dimanche 1er avril à 17h

YAKSHAGANA Vendredi 6 avril à 20h30Samedi 7 avril à 20h30Dimanche 8 avril à 17hLundi 9 avril à 17h

ZIKR RIFAï Jeudi 3 mai à 20h30Vendredi 4 mai à 20h30

CHANTS Du PAYS DES AIGLES Samedi 5 mai à 20h30Dimanche 6 mai à 17h

LES qHAPAq NEGRO DE PAuCARTAMBO

Samedi 12 mai à 20h30Dimanche 13 mai à 17h

VIDHA LAL, DANSE KATHAK Samedi 19 mai à 20h30Dimanche 20 mai à 17h

ANDROS JuBILEE SINGERS + BOHOG AND THE ROOTERS

Vendredi 1er juin à 20h30Samedi 2 juin à 20h30

ESCALES MuSICALES À CABO VERDE du 15 au 17 juin (à préciser)

institut du Monde ArABe LE MALOuF Du RHuMEL Samedi 24 mars à 20h30

GAlerie dAru – Musée du louvre

AMDAH, ODES MYSTIquES Samedi 28 avril à 20h30

AuditoriuM du louvre LA NûBA CLASSIquE Dimanche 29 avril à 17h

Musee du QuAi BrAnlY SANKIRTANA Vendredi 8 juin à 20hSamedi 9 juin à 20hDimanche 10 juin à 17h

RENCONTRES, EXPOSITIONS, PROJECTIONS, ATELIEREntrée libre

Lieux MANIFESTATIONS DATES ET HORAIRESMAison des cultures du Monde

Fabrication de masques - atelier Samedi 10 mars de 14h à 16h

chant d’un pays perdu - projection

Samedi 5 mai à 18h30

9e Journée du pci - rencontre Dimanche 3 juin de 10h à 13h et de 15h à 19h

centre FrAnçAis du PAtriMoine culturel iMMAtériel - McM à vitré

Le pci késako ? - exposition Du 4 mai au 29 juillet

Page 36: ÉDITO RITUELS, SPECTACLES ET MUSIQUES DU …PB 1 ÉDITO Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Presque dix ans après la signature par les États parties de la convention

Le monde, Le mondetoujours recommencé…