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Aire Urbaine #26 CULTURE La Japy Factory - Rentrée de l’Allan Décordinaire - Le Salon de Musique / ACTU Grogne au lycée Viette - Rencontres et Racines : culture et coeur PATRIMOINE Phaffans, le mythe des grenouilles / l’agenda du mois p.4-5 / sorties cinéma p.21 + toute l’actu culture/sorties de l’Aire urbaine et au-delà... septembre Mensuel d’information de l’Aire Urbaine 2010

Diversions Aire Urbaine

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Page 1: Diversions Aire Urbaine

Aire Urbaine

Aire Urbaine#26

CULTURE La Japy Factory - Rentrée de l’Allan Décordinaire - Le Salon de Musique / ACTU Grogne au lycée Viette - Rencontres et Racines : culture et coeur PATRIMOINE Phaffans, le mythe des grenouilles / l’agenda du mois p.4-5 / sorties cinéma p.21 + toute l’actu culture/sorties de l’Aire urbaine et au-delà...septembre

Mensuel d’information de l’Aire Urbaine

2010

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2Le Bulletin

COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION BELFORTAINE

Nouvelle directrice au Centre Chorégraphique NationalLa chorégraphe australienne Joanne Leighton a pris ses fonctions de directrice du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort en juillet. Elle aura la lourde tâche de poursuivre l’oeuvre d’Odile Duboc, disparue en avril dernier. Un travail dans la continuité de l’ancienne directrice, mais que Joanne Leighton souhaite éga-lement plus tourné vers l’international. La proximité des frontières suisse et allemande devrait notamment favoriser cette ouverture. Une ouverture qui devrait également s’opé-rer auprès d’autres disciplines qui côtoieront la danse. A Belfort, Joanne Leighton ne sera pas en territoire inconnu puisqu’elle y a déjà mené plusieurs résidences de création. Inauguration de la saison du 15 au 17 octobre prochains (spectacles, ateliers, conférences, projections...) Entrée librewww.ccnfc-belfort.org

PAYS DE MONTBELIARD

Nouveau logo et nouveau nom pour le Pays de MontbéliardLa nouvelle identité visuelle de Pays de Montbéliard agglomération a été présentée lors du Conseil communautaire du 9 juillet 2010, remplaçant l’ancien logo vert et bleu créé en 1988 et réactualisé en 2001. Pour ac-compagner le nouveau projet d’aggloméra-tion 2020, Pierre Moscovici a souhaité « une identité visuelle renouvelée, claire et entraî-nante ». Une nouvelle signalétique pour com-muniquer à l’intérieur du Pays de Montbéliard mais aussi à l’extérieur, « où notre notoriété demeure encore trop faible », dit encore le président de ce que l’on appellera désor-mais Pays de Montbéliard Agglomération. Le « M » bien visible en rouge place Montbé-liard comme cœur d’agglomération, et la typographie en général se veut « solide, très lisible, ronde et carrée à la fois ».

Baptême de pontLe pont reliant Audincourt à Valentigney, créé en 2008, a enfin un nom. C’est le géné-ral de l’Armée française Jacques de Bollar-dière, qui s’est opposé à la torture en Algérie, qui a été choisi. Lors du baptême officiel du pont, des élèves des collèges d’Audincourt et Valentigney ont lu des textes du général et de plusieurs prix Nobel de la paix. Un bap-tême symbolique qui illustre également la volonté de relier les divers lieux du Pays de Montbéliard dans l’optique du futur projet de Transport en Commun en Site Propre après 2015.

Le 19 fermé pour cause d’intempériesLe 19 est fermé durant l’été suite à des intem-péries. Le Centre régional d’art contempo-rain rouvrira le 11 septembre. En attendant, des œuvres sont visibles en extérieur.www.le-dix-neuf.asso.fr

La Communauté d’Agglomération du Pays de Montbéliard devient Pays de Montbéliard Agglomération et change de logo

Joanne Leighton arrive à la tête du Centre Chorégraphique National Franche-Comté de Belfort

Merci de nous fournir les informations suivantes et dans cet ordre exclusivement :* Ville* Lieu et rue* Date* Type de manifestation* Nom de la manifestation* Informations de contact

Les associations, maisons de quartierscentres sociaux peuvent nous transmettre leurs informations pour parution dans notre agenda* * Dans la limite de la place disponible

Informations à transmettre jusqu’au 10 du mois pour publication dans le numéro suivant, par mail :[email protected]

L’actualité du mois sur l’Aire urbaine

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Derrière ce sobriquet élastique et faussement guerrier (quoique...) se cache une « p’tite agence pas com’ les autres » dont l’objectif est de promouvoir les artistes de tous poils en Franche-Comté.

Groupes, peintres, sculpteurs, au-teurs évoluant dans des milieux underground et parallèles ont parfois des difficultés pour faire connaître leurs travaux.

Le Skwatt est justement là pour faire accéder les artistes à un pu-blic plus large, en faisant fi des chapelles et des clichés.

C’est dans cet esprit que la p’tite agence a créé il y a quelques mois un fanzine papier (égale-ment disponible sur le net) qui donne à voir les oeuvres d’artistes très divers, graffeurs, peintres, des-sinateurs, auteurs, poètes. « Enfants de Cayenne », c’est son nom, nous offre l’image du mois. Allusion à cette période estivale qui s’achève. Entre les moules-frites chez Dédé et les soirées va-chettes, beaucoup de choses à voir, à faire, à apprendre dès la rentrée.

Retrouvez-en un aperçu chaque mois dans Diversions, ainsi que dans Enfants de Cayenne.

http://skwatt.jimdo.com

L’AGENDA - 4

CHOSES VUES - 6Eurockénnes 2010La Guerre du SonFestival de la Paille

DANS L’AIRE URBAINE - 8Grogne au lycée VietteRencontres et Racines

La Japy FactoryLe mythe des grenouilles à PhaffansDécordinaire

UNE RENTRÉE 2010 - 12L’Allan de MontbéliardHaut-Doubs Festival à PontarlierThéâtre musical de BesançonFestival Azimut à La Pesse

Orchestre Besançon Franche-ComtéLe Salon de Musique

OUVREZ LES YEUX - 15La Muse RépublicainePierre Feuille Ciseaux

À VOIR PLUS LOIN... EN ALSACE - 16Le Maillon

À VOIR PLUS LOIN... EN BOURGOGNE - 18Tribu Festival à DijonEspace des Arts

CINÉMA - 21Les sorties du mois

CHRONIQUES - 23

Diversions - Edition Aire UrbaineJournal d’information gratuit 12, rue des Vieilles Perrières25000 Besançon03 81 57 58 92 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 57 58 92 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Gilles Bloin, Martial Cavatz, Frédéric DassonvilleDominique Demangeot, Nicolas Keshvary, Hector Mann, Sébastien Marais, Paul SobrinBoban Stanojevic, Marc Vincent

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 57 58 92 / 06 34 12 01 91- [email protected]

Diversions inaugure ses éditions locales La découverte étant au cœur de sa démarche, Diversions a souhaité propo-ser des informations plus proches de ses lecteurs. C’est la raison pour laquelle dès septembre, le journal se déclinera en trois éditions locales se partageant entre les agglomérations de Dijon, Besançon et Belfort-Montbéliard.

Sur l’Aire urbaine ce changement s’accompagne d’une fusion avec le Bul-letin de l’Aire Urbaine lancé en mars dernier. Le résultat est le journal que vous avez entre les mains, traitant de culture, sorties diverses mais ouvrant également sur l’actualité de l’Aire urbaine de manière plus large. Retrouvez ainsi régulièrement des articles sur les grandes préoccupations (ou les petites histoires) de la zone Belfort Héricourt Montbéliard et alentours.

A lire aussi chaque mois un agenda détaillé des sorties et une page cinéma, des chroniques livres, disques, tourisme...

L’objectif ? Mettre en lumière dans une zone géographique plus restreinte des projets associatifs multiples. Parler plus spécifiquement des maisons de quartiers, MJC, centres sociaux. En bref, des forces vives de nos aggloméra-tions.

La rédaction

Dépôt légal : septembre 2010© Diversions 2010Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : 25 septembre 2010

#26

culturessortiessociété

L’image du moisVisuel tiré du numéro 2 du fanzine «Enfants de Cayenne»

Aire Urbaine

Aire Urbaine septembre 2010

diversions-magazine.com

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4Diversions Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

AUDINCOURT

Filature, Espace JapyDu 5 au 6 septembreCampagne à la villeAteliers autour du painExposition «L’amour du pain» au Centre d’éveil Pains et farines bio, tartines et autres produits Marché paysanAnimations - As de Trèfle (rock / varié-té-chanson), Compagnie LAGUEUDAINE (théâtre, chansons, musique), Les Quatre Saisons de Vivaldi (approche ludique de l’œuvre de Vivaldi), «Les Diablotines» (un piano et deux voix) ...Les Gens de la Terre - Des profession-nels du monde rural feront découvrir leurs métiers.

BEAUCOURT

Maison Pour Tous17 septembre - 20h30Nicolas Peyrac + Loraine Félix28 septembre - 20hMichel Rivard

BELFORT

Centre Culturel et Social1er octobreOuverture de saison de la compagnie Capharnaüm

Le GranitDu 27 août au 12 septembre dans l’escalier extérieur, côté SavoureuseInstallation sonore -Le Pont Sonore Belju5 septembre à partir de 20h30Nuit festive de rentréeMichèle Guigon, La Vie va où?à la Maison du Peuple. Entrée libreLe Retour de Charles-Courtois PasteurA minuit au Granit. Entrée libre22 septembre Concert sandwich/PercussionsUsine sonore17 septembre - 20h30Musique classiqueEnsemble CalliopéeDu 25 septembre au 8 novembre - 18hVernissage 25 septembre - 18h/Entrée Exposition - Anne Brégeaut, La nuit froissée

La Poudrière30 septembreApéro Concert - Musée Mécanique - 19h30 (voir chronique p.23)

Tour 46Du 14 juillet au 14 novembreExposition - La muse républicaine, Artistes et pouvoir 1870-1900voir article p. 15

Musée d’histoire Du 14 juillet au 14 novembreExposition - La réforme par l’uniforme

Roger’s CaféConcert dans le cadre de Festi’Bars3 septembre -20h30Le Fil de l’Eau + Ksospiekant4 septembre - 20h30Akim Rebeu des Bois + Ksospiekant5 septembre - 20h30Bob et Hercule18 septembre - 20h30Les Pies Ki Piaff + Duo d’Icare

Manifestations autour des 130 ans du Lion de Belfort

Du 7 au 25 septembreExposition «Le Lion sort de sa réserve» (Bibliothèque municipale)18 septembreSpectacle - «Qui est le roi des animaux ?» (Bibliothèqe Municipale - Cie A la lueur des contes)18 et 19 septembre Spectacle théâtral en lien avec La Fon-taine et Bartholdi 19 septembre Concert lecture - Le Lion embarroqué18 septembreConcert«Symphonie funèbre et triomphale» de Berlioz et «Plaisirs d’amour»(Citadelle et Vieille Ville)1er octobreConcert - Charles Gounod à la cathé-drale Saint-Christophe Certaines dates sont susceptibles demodifications

BOUROGNE

Espace GantnerJusqu’au 18 septembreExposition - mOnO par eRikm

DELLE

Caveau des Remparts11 septembre - 20h30Concert - Hommage à Dalidaavec Ad’LineMaison des RempartsDu 18 au 26 septembre Exposition - Michele LoercherMairie de Delle26 septembre - 14hExposition - Les ItaliensEn centre villeGrand Prix d’Europe de Voitures à pé-dales

GIROMAGNY

Brasserie Franc-ComtoiseConcerts dans le cadre de Festi’Bars3 septembre - 20h30 Akim Rebeu des bois4 septembre - 20h30 Bob et Hercule5 septembre - 18h30 Le Fil De L’eau

HÉRICOURT

Catering Café MusicDu 17 au 19 septembreDécordinaire (musique, théâtre, exposition, spectacles de rue (voir article p.11)

Château d’Héricourt11 et 12 septembre3ème Fête du ChâteauAnimations historiques dans la cour du château autour des métiers du bois et de la marqueterie, vente de gaufres médiévales... Retraite aux flambeaux en costumes le samedi soir dans le cœur historique d’Héricourt

Musée Minal11 et 12 septembre de 14h à 19hEntrée libreLes 10 ans du Club Marqueterie du Centre Culturel Simone Signoret

MONTBÉLIARD

Allan2 septembreArts numériques - Another piece of my Monster entrée libre - 19hLa scène numérique (Pôle Numerica, bât. C, 11 cours Le-prince-Ringuet à Montbéliard)17 septembreOuverture de saison (Arche de Bethon-court)Du 11 septembre au sam 30 octobreExposition - Transfrontaliers entrée libre

Atelier des Môles17 septembre - 21h15Nine Pound Hammer + guest24 septembreKoritni + guest

Gymnase ASCAP5 septembreSport - CyclismeLa LionneRenseignements au secrétariat ASCAP 03 81 95 27 68 ou www.ascap25.com

Musée d’Art et d’Histoire Beurnier RosselJusqu’au 20 septembreExposition - Le Voyage

Route 6618 septembreNo Escape (punk rock/Espagne)The Sioux (punk rock/France)25 septembreAfter Nuit de l’Impossible avec la partici-pation des Hellbats

Exposition de Michel Loercher à la Maison des Remparts de Delle du 18 au 26 septembre prochains

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Michel Loercher

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ÉVÉNEMENTSDu 10 au 26 septembreExpositions, performances, concerts - Japy FactoryUsine des Fonteneilles (voir article p.10) à Beaucourt

SALONS, FOIRESDu 4 au 11 septembre31ème Foire aux Vins de France à Airexpos Andelnans

Diversions5 Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

SOCHAUX

La MalsExposition - Transfrontaliers11 septembre - 11hVernissage «Brunch»18 septembre - 20h30Entrée libreOuverture de saisonOrchestre Tous DehorsConfirmation indispensable avant le jeudi 9 septembre : du lundi auven-dredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h, par téléphone au 03 81 94 16 62, par fax au 03 81 94 78 72, par courrier électronique : [email protected] ou postal : La Mals - BP 51031 - 25601 Sochaux cedex ou en complé-tant le bulletin d’abonnement

VALENTIGNEY

MJCDu 4 au 19 septembre Exposition - Histoire du véloFête du cyclotourisme

Du 20 au 26 septembreExposition - Michel Gay22 septembre - 20h15Conférence - Pierre Croissant26 septembre

Musée de la PaysannerieExpositions, animations, gastronomie... Fête de la paysannerie et des vieux mé-tiers (également au centre-ville)

VALDOIE

Point BreakConcerts dans le cadre de Festi’Bars3 septembre - 20h30Bob et Hercule4 septembre - 20h30Le Fil de l’Eau5 septembreAkim Rebeu des Bois

L’Orchestre Tous Dehors inaugurera la saison de la Mals le 18 septembre, un Big Band synthétisant musiques populaires et savantes

Merci de nous fournir les informations suivantes et dans cet ordre exclusivement :* Ville* Lieu et rue* Date* Type de manifestation* Nom de la manifestation* Informations de contact

Les associations, maisons de quartiers, centres sociaux peuvent nous transmettre leurs informations pour parution dans notre agenda* * Dans la limite de la place disponible

Informations à transmettre jusqu’au 10 du mois pour publication dans le numéro suivant, par mail :[email protected]

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Choses vues 6

En attendant le festival GéNéRiQ qui revien-dra pour sa quatrième édition en décembre prochain sur l’axe Rhin-Rhône, de Dijon à Mulhouse en passant par Besançon et l’Aire urbaine, retour sur quelques temps forts des Eurockéennes 2010.

Vendredi 2 juillet 2010En cette étouffante première journée, on perçoit comme une torpeur dans l’air. Ces trois jours s’annoncent caniculaires sur scène également, à en juger par un vendredi qui verse particulièrement du côté du blues et du rock. Le rock dans toutes ses couleurs avec un concert mémorable de The Dead Weather sur la Grande Scène à 19h15, im-manquable si l’on est fan du sémillant Jack White, officiant pour ce projet à la batterie. Pas de plan super techniques à la Joey Jordi-son, mais un tempo rugueux martelé inlassa-blement, un blues rock huileux sans fioritures, illuminé cependant d’éclairs psychédéliques (comme le solo de guitare de White à la fin qui reprenait le manche pour un dernier mor-ceau) et des hurlements sacrilèges d’Alison Mosshart.

L’enthousiasme est également palpable une heure plus tard avec le projet de créa-tion impliquant trois artistes (Sophie Hunger, Piers Faccini et Patrick Watson) ainsi qu'un orchestre et des choeurs d’élèves des écoles de musique de Belfort et Delémont en Suisse. Prestation pour le moins efficace de la part des trois artistes, où un bel équilibre a été ins-tauré entre leurs personnalités contrastées. Sophie Hunger toute en timidité folk, Piers Faccini mêlant ses racines italo-américaines et Patrick Watson, plus fantasque et nerveux.

On retrouve les canadiens de Patrick Watson un peu plus tard dans la soirée à la Loggia. Un concert tout en reliefs alternant le volca-nique et l’introspectif, le barré et l’intimiste. On aime définitivement beaucoup cette scène de la Loggia, qui a perdu son dôme depuis quelques années, l’ouvrant sur la na-ture du Malsaucy. Parfaitement assisté de son groupe dont le guitariste sorcier Simon Angell, Patrick Watson jongle entre la poé-sie et le burlesque, proposant un vrai projet artistique et sensible, tandis que quelques centaines de mètres plus loin, une actrice s’égosille.

Samedi 3 juillet 2010Direction la récente scène du Club Deville pour rencontrer le groupe Repérages alsa-cien de Colt Silvers. Un « indie rock » comme nous dit le programme qui tirerait plus selon nous vers un synth rock tout à la fois futuriste (pour l’importance des machines dans le son du groupe) et rétro (car ces synthés, ces ma-chines déboulent tout droit des années 70 et 80 et des jeux vidéos pixellisés). Ces mu-siciens originaires de Colmar croisent robots improbables, grosses guitares rock et histoires délirantes. Une musique bourrée d’humour et d’esprit festif qui remue le pit en devant de scène.

Entre les féroces coups de boutoir des kan-gourous d’Airbourne et les rythmiques fu-meuses des papys de The Specials, il y avait un groupe à ne pas manquer si l’on voulait sortir des sentiers balisés du rock et du ska. Serena Maneesh jouait en effet à la Loggia ce samedi à 20h15. Le groupe débute son set sur des nappes noisy et hindouisantes, édifiant tranquillement mais pesamment son mur du son. Une musique bouillonnante dans un esprit clairement bruitiste, expérience

sonore tour à tour langoureuse et cataclys-mique.

Autre expérience à suivre cette fois sur la scène Plage, le projet Sawah qui réunit Hindi Zahra et le collectif de musiciens éthiopiens El Tanbura. Une aventure multiculturelle et humaine qui a emmené Hindi Zahra jusqu’au Caire. Sur scène la cohésion et le plaisir de jouer ensemble sont palpables. El Tanbura a fait de la scène son terrain de jeu, improvi-sant rondes et danses aux rythmes de la mu-sique traditionnelle éthiopienne et de celle plus occidentale (bien que métissée égale-ment, la chanteuse étant d’origines berbère et touareg) d’Hindi Zahra.

Dimanche 4 juillet 2010Ce dimanche, qui démarre traditionnelle-ment de manière calme après deux jours de folie déjà dans les jambes, ne fait pas exception à la règle avec une première in-cursion dans l’univers cotonneux de My La-dy’s House, néo folk douce et chaleureuse dans laquelle on se love comme dans une couette accueillante. L’image peut paraître anachronique en plein été quasi caniculaire,

mais la musique de MLH s’accommode à merveille de la chaleur. Rien de tel d’ailleurs pour se revigorer avant un ultime arpentage du site du Malsaucy.

L’impasse est faite sur le live solo de Julian Ca-sablancas (dont l’album nous avait pourtant interpelés positivement à Diversions) pour aller rencontrer les toulousains de My Own Private Alaska. A l’image du nom du groupe quelque peu énigmatique, la musique de ceux que l’on surnomme aussi MOPA distille une étrangeté certaine. Au milieu des toiles peintes par le batteur, le mélange de piano classique et de métal peut paraître aventu-reux voire faire frémir à sa seule évocation les détracteurs de Muse et autres groupes osant concilier l’inconciliable. Et pourtant. Tandis que résonnent les coups de massue du bat-teur dans les ultimes secondes du set, on se dit qu’on a passé trois bons quarts d’heure plon-gés dans un magma en fusion, constamment rafraîchis cependant par un vent glacial. Le feu et la glace, voilà peut-être la meilleure manière de définir la musique chimérique du trio toulousain. « Le mec au piano doit avoir fait le conservatoire », entend-on dans le

public à l’écoute de ces gammes néo-clas-siques qui fleurent bon Rachmaninov et Cho-pin. Yoan à la batterie et Mathieu le chan-teur amènent quant à eux la formation dans un univers métal/death apocalyptique. Au final, la mayonnaise prend. Le groupe qu’on avait pu découvrir au festival Impetus en avril dernier, a offert au public de la plage un concert dense et massif, lardé de brusques poussées de fièvre tandis que la voix de Ma-thieu s’envole vers les hautes sphères.

- Dominique Demangeot -

Photos : Nicolas Keshvary / Diversions / 2010 www.nicolas-keshvary.com

The Dead Weather

Julian Casablancas My Own Private Alaska

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icolas Keshvary

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icolas Keshvary

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icolas Keshvary

Lac de MalsaucyEurockéennes 2010, florilège

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Choses vues 7

La nouvelle édition de la Guerre du Son a tenu une fois encore toutes ses promesses et en attendant de fêter ses dix ans l’été pro-chain, le festival de Landresse nous a réservé quelques moments hauts en couleur cette an-née.

Le vendredi est traditionnellement le jour le plus calme, il n’empêche que ça a tout de même déménagé sévèrement sur la scène couverte de la GDS avec Madjive pour un punk rock qui tenait lieu d’introduction par-faite à ces deux jours de rock pur et dur (avec tout de même quelques envolées reg-gae et électro). La tension a monté de plu-sieurs crans ensuite avec le métal de Black Bomb A. La Guerre du Son jouait l’éclectisme ce vendredi puisqu’après les décharges métal-liques, on a eu droit à la pop autrement plus calme des américains de Nada Surf.Quel plaisir et quelle originalité d’être bercé par le son de Nada Surf dans la campagne au milieu des champs… C’est un Matthew Caws (chanteur, guitariste) un peu éméché et comique qui entre en scène ce soir. D’ha-bitude timide, il nous fait part de toutes ses émotions et impressions. Mais heureusement, la prestation reste excellente. Comme tou-jours, en live, nous découvrons Martin Weeks, l’homme qui intensifie les vibrations et les so-norités par des cuivres et claviers. Nada Surf nous présente douze morceaux, tous aussi délicats et touchants, avec des mélodies même parfois tellement douces, que l’am-biance n’y est pas dans le public, quel dom-mage, ils attendent du « lourd » pour pouvoir se déchaîner ! Certains cependant appré-cient toujours autant leur pop honorable avec See this Bones, Whose Autority, What Is Your Secret. Puis suivent quelques reprises de leur dernier album If I had A Hi Fi. Celle que l’on retiendra est Enjoy the Silence. Plutôt ris-qué de s’y attaquer, mais avouons que cette

reprise de Depeche Mode n’est pas banale et même merveilleuse, tout comme Love Goes One. Ils ne peuvent pas passer à côté des leurs tubes I like What You Say, Weight-less, Always Love et les gardent pour la fin. Le fameux Popular, que le public attendait tant pour pouvoir se défouler, arrive enfin. On reste impatients de découvrir leur prochain

album qui sera enregistré cet automne, la sortie sera probablement pour le printemps. Nous espérons pouvoir les accueillir dans notre nouvelle Smac, à Besac… Dans tous les cas, le plaisir sera partagé.La journée se termine sur un mélange d’électro métal avec le coup de cœur de cette année à la GDS, les suisses de MXD. Du lourd en effet, belle exécution et une fin de première journée dopée en décibels et en BPM…Le samedi fut tout aussi éclectique avec là encore des groupes très différents, entre le reggae d’une valeur montante, Sebastian Sturm, et une autre étoile montante, mais du punk rock cette fois, avec les enragés de Shakaponk. Vivement l’année prochaine.

- Olivia Icart, Caroline Vo Minh, Nico Darnal -

www.laguerreduson.com

Photos : un grand merci à Lucile Volpéï pour les images !

Venir faire du ski sur les pistes de Métabief en juillet aurait été surréaliste. Mais il fallait être à cet endroit-là les 30 et 31 du mois en question pour surfer sur la Paille. Éclectisme musical et fièvre estivale étaient au rendez-vous pour ce dixième anniversaire.

Sur un site désormais agrandi, le reggae musette du groupe Nadamas offre un mini bal bucolique. Le set de Thomas Fersen est quant à lui chaleureux. C’est qu’il fait frisquet sur le Mont d’Or mais les chansons poétiques transportent les fans dans l’univers très per-sonnel du chanteur. Des morceaux enjoués aux instants piano-voix plus intimistes, ici en dernière partie du set, la foule adhère. Mais avant Fersen, une petite touche pop venue de Paris s’était prise dans les filets du festival. Le groupe Revolver et ses guitares en picking ont dispensé leurs notes fraîches et leurs mé-lodies joyeuses. En fin de soirée, il ne fallait pas non plus manquer les rockers de The Electrix. Leur évolution s’est encore vérifiée, leur mu-sique s’étant affinée. Les accents disco-rock de plus en plus prononcés se joignent aux guitares des jeunes musiciens. La fraîcheur de la bise a malheureusement découragé des festivaliers à la fin de Thomas Fersen. La foule s’amenuise en toute fin de soirée pour Beat

Torrent mais le duo bisontin n’a pas démérité devant les derniers irréductibles. En matière de fréquentation, tout s’est joué le samedi. Les températures étant au beau fixe, le programme somme toute plus familial avec comme moteur Renan Luce a presque fait sold out. L’artiste défendait son second album tout en proposant ses quelques mor-ceaux déjà devenus des standards, cer-taines anciennes chansons légèrement re-travaillées toutefois. C’est en toute simplicité que le chanteur apprivoise son public. Plus tôt dans la soirée, Java a littéralement hyp-notisé les spectateurs, comme si le groupe

les tenait dans une seule main… On a pu également découvrir Oldelaf, énergumène parisien dans un rock français totalement décomplexé. Le trio Oldelaf et Monsieur D n’existant plus, il s’est entouré de musiciens restituant le côté décalé scénique de cette époque. Le second degré permanent peut surprendre, mais on rentre pourtant facile-ment dans le jeu.

- Frédéric Dassonville -

www.festivalpaille.fr

de gauche à droite : Nada Surf, Black Bomb A le vendredi, et Shakaponk le samedi, trois groupes parmi la cuvée 2010 de la GDS

Thomas Fersen a ravi ses fans à Métabief, et il en fut de même pour The Washing Machine Cie qui viennent de publier un nouvel album

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© Jean-C

yril Daenekynd

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Plus d’images : http://jcyd.free.fr

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© Lucile V

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© Lucile V

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LandresseLa Guerre du Son

MétabiefLa festival de la Paille

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La rentrée du ministre de l’éducation Luc Chatel promet d’être chargée. Les réformes qu’il a proposées depuis son arrivée aux af-faires en juin 2009 sont loin de faire l’una-nimité auprès du corps enseignant. D’autant plus que ces réformes portent sur plusieurs aspects clés de l’enseignement : effectifs (16 000 suppressions planifiées sur 2010 et 2011), valorisation des filières, formation des enseignants. Diversions Aire Urbaine pro-pose un focus sur la situation au lycée Viette, l’un des chantres de la contestation en début d’année sur le Pays de Montbéliard.

Revaloriser les lycées techniquesEn février et mars derniers, les enseignants du lycée Viette à Montbéliard défilaient dans les rues afin d’exprimer leur désapprobation face aux suppressions de postes prévues. Dans la section BTS Industrialisation de pro-duits mécaniques, on dénombrait l’année dernière 14 offres d’emploi pour seulement 9 élèves dans la section, en sachant que cer-tains ont un niveau trop faible pour obtenir le diplôme. Le lycée technique, qui souffre d’un déficit d’emplois, n’arrive pas à recruter assez d’étudiants et il semble donc néces-saire de redorer l’image des métiers indus-triels. Cette filière permet pourtant d’obtenir plus rapidement un emploi, en comparaison avec le flot d’étudiants sortant chaque an-née des filières générales.

« Dans le contexte de chômage actuel, c’est proprement scandaleux », note encore Fran-çois Lachambre, professeur de physique au lycée Viette et membre du SNES. « Le dis-cours est de dire que si les sections sont à moitié vides, on les ferme. Si on pense que la France doit maintenir une activité industrielle productrice de richesses, il faut s’en donner les moyens et former des jeunes. Il n’y a pas

de visée politique de ce que sont les enjeux de l’éducation ». Les enseignants ne souhai-tent pas que l’image du lycée soit réduite à l’automobile, alors que le lycée Viette est po-lyvalent avec d’autres sections affichant de bons résultats.

Avec la complexité des modalités d’inscrip-tion en seconde et une classe de seconde perdue à la rentrée 2009, la coupe est pleine pour les enseignants du lycée Viette. « Notre sentiment est que tout était bon pour faire disparaitre l’établissement », note Jeanne Fouet, professeur de français. Fleuron de l’enseignement technique à Montbéliard qui fêtera son cinquantième anniversaire l’an prochain, le lycée Viette ne possède pas un large éventail de disciplines comme on peut en trouver par exemple au lycée Follereau. La désaffection des jeunes pour les métiers industriels a abouti à une perte de 60% des effectifs en dix ans.

Les petits établissements en dangerDans les zones urbaines, le SNES a demandé à ce que le Syndicat Mixte de l’Aire Urbaine et Pays de Montbéliard Agglomération mè-nent une réflexion sur les formations dans les lycées de l’Aire urbaine. La notion d’aména-gement du territoire étant une compétence de ces deux structures, elles ont donc leur mot à dire sur le développement des activi-tés industrielles (mobilité du futur, véhicules électriques, formation des jeunes de l’Aire urbaine à ces nouvelles technologies). « Il faut éviter de rentrer dans la stratégie du ministère, de mise en concurrence entre les établissements. On risque d’avoir des éta-blissements chouchoutés pour des raisons d’image au détriment d’autres », explique encore François Lachambre. « On nous re-prochait qu’un certain nombre d’élèves viennent en seconde chez nous et ne pas-sent pas le bac au lycée Viette. J’ai dit à

Mme le Recteur que j’étais persuadé d’avoir fait mon boulot de fonctionnaire de l’édu-cation nationale en ayant conseillé à des élèves en fin de seconde d’aller dans un autre établissement ».

Le lycée Viette accueille le seul club scien-tifique du Pays de Montbéliard qui dernière-ment est arrivé deuxième sur 17 équipes au concours « Faites de la science ». Des élèves en difficulté au départ ont progressé, s’inves-tissant notamment sur un projet du Centre National d’Etudes Spatiales il y a deux ans.

Les implications sont également sociales. Les élèves du lycée Viette n’ont pas forcément les moyens d’être scolarisés loin du domicile familial. Aller s’installer dans une ville comme Vesoul, qui ne possède pas de logement étu-diant, peut être source de difficultés pour des familles. Les sections BTS dénombrent 68% de boursiers contre un taux académique de 30%. La dimension sociale n’est donc pas à négliger, mais pas assez (voire pas du tout) considérée par le ministère selon certains en-seignants, qui regrettent que ne soient pris en compte que des éléments comptables.

Nécessité d’une réflexion à l’échelle de l’Aire urbaineIl existe de réels enjeux sur l’Aire urbaine avec le pôle énergie sur Belfort et l’automo-bile dans le Pays de Montbéliard, même si ce secteur est destiné à des mutations pro-fondes. Les professeurs expriment leur inquié-tude sur la réforme, notamment au sujet des enseignements d’exploration. Les éditeurs ne peuvent pas concevoir de manuels dans la mesure où les textes ne sont pas encore sor-tis dans certaines disciplines. Quant au corps enseignant, ils devra quant à lui intervenir sur des programmes qu’ils ne connait pas. La ré-forme appliquée en cette rentrée ne fait que s’ajouter à la situation déjà problématique faite au lycée Viette.

L’inquiétude est qu’à moyen terme, le lycée pâtisse des économies d’échelle. « On ne veut pas rentrer dans des conversations de ce type avec le rectorat dont les seules grilles d’analyse sont les économies de postes réalisées. S’il y a une réflexion à l’échelle du Pays de Montbéliard et du SMAU, dans la logique qu’il faut qu’en zone urbaine les ly-cées offrent une palette suffisante de forma-tions pour être viables, pourquoi pas. Si l’on fait cela avec une vraie vision de territoire, pour offrir le meilleur service public possible », ajoute François Lachambre.

Les collèges d’autres établissements sont prêts à participer à une réflexion à l’échelle de l’Aire urbaine pour étudier l’offre de for-mation. Les demandes ont été très claire-ment formulées à Pierre Moscovici, à la fois président du Pays de Montbéliard Agglo-mération et du Syndicat Mixte de l’Aire Ur-baine. Ce dernier a confié aux professeurs qu’il avait eu des échanges tendus avec la rectrice, qui considérait que les collectivités n’avaient pas à s’immiscer dans une compé-tence d’Etat, en l’occurence ici la formation initiale. Comme souvent, on retrouve l’opposition classique entre le rectorat, qui exécute les directives de l’Etat, et les établissements qui composent chaque jour sur le terrain. L’in-tervention d’un nouvel intermédiaire, ici le SMAU, pourra-t-il changer la donne ?

- Dominique Demangeot -

www.lyceeviette.fr

8Diversions Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

‘‘ Le discours est de dire que si les sections sont à moitié vides, on les ferme. Si on pense que la France doit maintenir une activité industrielle productrice de richesses, il faut s’en donner les moyens et former des jeunes. Il n’y a pas de visée politique de ce que sont les enjeux de l’éducation ’’ François Lachambre, professeur au lycée Viette

‘‘ S’il y a une réflexion à l’échelle du Pays de Montbéliard et du SMAU, dans la lo-gique qu’il faut qu’en zone urbaine les ly-cées offrent une palette suffisante de forma-tions pour être viables, pourquoi pas ’’

Pays de MontbéliardGrogne au lycée Viette

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Diversions9 Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

Audincourt veille particulièrement à la dé-fense des Droits de l’Homme et la lutte contre les inégalités. Une attention que l’on retrouve dans nombre de ses démarches. Avec un taux de chômage de 13 % pour le Pays de Montbé-liard, les effets de la crise financière ne sont pas encore terminés, et le travail social d’au-tant plus nécessaire. Dans cette optique, le festival Rencontre et Racines s’impose comme un temps particulièrement fort, événement festif et culturel s’inscrivant cependant dans une démarche humanitaire plus globale.

Tenu les 26 et 27 juin derniers, le festival Ren-contres et Racines a accueilli cette année 32 000 spectateurs. Jean-Luc Morin, program-mateur du festival, explique cependant que l’objectif n’est pas d’accroitre encore la fré-quentation et préfère citer la dimension fa-miliale de Rencontres et Racines, ainsi que la politique tarifaire mêlée à la rigueur de la sé-lection artistique. Le budget de 240 000 euros est à la fois modeste et important à supporter pour une commune de 15 000 habitants.

Audincourt, village du mondeRencontres et Racines revêt une dimension particulière grâce à son Village du monde où des associations humanitaires tiennent leurs stands. Des tarifs bas sont pratiqués là encore en matière de boissons et restauration. « On a vu la fréquentation du Village doubler en moins de dix ans grâce à une programma-tion exigeante. On ne conçoit pas ce festival sans ces musiques du monde », explique Mar-tial Bourquin. Bien qu’il ne se considère pas comme un « maire-programmateur », il se ré-jouit d’apprécier et découvrir les artistes pro-grammés par Jean-Luc Morin : « En décou-verte cette année, il y avait La Canaille par

exemple et c’était extraordinaire. Les futures grandes têtes d’affiche sont d’abord des dé-couvertes. J’aurai eu de grandes fiertés avec notre festival, comme l’année où j’ai appris que Johhny Clegg allait venir chez nous… ». Jean-Luc Morin évoque aussi la venue de Vieux Farka Touré. « Nous étions dessus de-puis 2009, mais nous attendions le bon mo-ment pour le produire, parce qu’alors il pre-nait de l’ampleur avec son nouvel album ». Le concept d’ensemble, musique plus village, donne un festival quasiment unique en France et Martial Bourquin se félicite des propos élogieux tenus par les festivaliers non Franc-Comtois. « On nous demande surtout de ne pas changer. Nous pourrions être tentés de faire de Rencontres et Racines quelque chose de démesuré, en reléguant le côté associatif… Eh bien pas du tout. Nous al-lons faire en sorte de garder ce concept inno-vant et qui correspond à la vie d’aujourd’hui. Tout le monde recherche de l’authenticité, et nous avons là un festival authentique ». Le choix des groupes implique qu’à travers eux, soient véhiculés des messages de tolérance, de paix et de solidarité. C’est notamment le cas avec le chanteur Yves Jamait venu cette année. « Nous nous sommes vus avant et

après. Le concept-même l’a emballé », ra-conte le maire d’Audincourt. Selon ce der-nier, il ne s’agit pas d’en faire un festival mili-tant, mais « à dimension humaniste ».

Une volonté humanitaireEntre débats et animations (percussionnistes, contes, ateliers), les 160 associations qui se côtoient au village mènent de nombreuses opérations de co-développement, souvent avec l’Afrique. Pour illustrer cela, Martial Bourquin nous parle de l’activité de Kawral et du comité de jumelage d’Audincourt et de Dison (Belgique) : « Nous faisons construire un dispensaire dans un village du Sénégal. Nous assurons durant deux ans le paiement de l’infirmier-chef qui y travaillera ». Plusieurs dizaines de projets de ce type sont ainsi sou-tenus par Rencontres et Racines.

L’aide pour HaïtiCette édition 2010 aura été fortement impré-gnée par l’aide à la reconstruction d’Haïti et Martial Bourquin souligne qu’Audincourt est l’une des villes à avoir le plus collecté d’ar-gent. « Avec l’Unicef, nous voulons construire une école entière ». L’enjeu est d’y associer

les autres associations. Le sénateur indique de surcroît que sous l’égide d’un comité in-terministériel d’aménagement du territoire, il est question de reconstruire Haïti même dans des lieux qui ne sont pas zones sismiques. La question est en cours de réflexion, mais Mar-tial Bourquin nous confie que de source sûre, c’est tout à fait faisable. « On devrait même pouvoir mettre le pays en sécurité durable-ment », ajoute-t-il. « Nous devons le faire car la France a une responsabilité particulière vis-à-vis d’Haïti. Ce pays a payé son indé-pendance, on les a ruinés… La France doit créer des liens nouveaux avec cette partie de l’île ». Le festival Rencontres et Racines souhaite pérenniser cette solidarité, et Mar-tial Bourquin d’imaginer l’idée d’un festival de soutien à la reconstruction d’Haïti avec, pourquoi pas, une édition de Rencontres et Racines qui lui serait dédiée. Plutôt qu’un festival « totalement consumériste », le séna-teur-maire, comme Jean-Luc Morin d’ailleurs, préfèrent ainsi y voir une fête où les gens « sont un peu plus acteurs de la vie social ». L’occasion de mêler culture et engagement à parts égales, pour une fois.

- Frédéric Dassonville -

www.audincourt.com

‘‘ La France a une responsabilité particulière vis-à-vis d’Haïti. Ce pays a payé son indépendance, on les a ruinés… La France doit créer des liens nouveaux avec cette partie de l’île ’’ Martial Bourquin, sénateur maire d’Audincourt

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© Jean-C

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Yves Jamait

AudincourtRencontres et Racines, festival à dimension humaniste

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10Diversions Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

Les mythes se construisent souvent à partir d’anecdotes. Depuis maintenant plus de 50 ans, on se presse pour venir manger les gre-nouilles à l’auberge de Phaffans. Récit d’une histoire de gourmets, étonnante et touchante à la fois.

Le 26 avril dernier, Madeleine Lund 96 ans, s’éteignait brutalement à son domicile de Phaffans. A l’annonce de son décès, per-sonne n’allait rester indifférent devant la disparition d’une femme connue et appré-ciée et qui aura marqué de son empreinte la vie de ce village, dont la renommée est désormais associée aux grenouilles. L’histoire commence un jour pluvieux de printemps de la fin des années 50, lorsqu’un autochtone pénètre dans l’estaminet du bourg, acheté et exploité par Madeleine depuis 1956. Il est presque l’heure du déjeuner et beaucoup d’habitués sont autour du bar pour s’ouvrir l’appétit. Porteur d’une bourriche pleine de grenouilles vivantes pêchées dans une pièce d’eau voisine, l’homme va s’adresser à la te-nancière pour ce qui restera le début d’un mythe qui perdure aujourd’hui. « Et si tu nous cuisinais tout ça Madeleine » lance-t-il à la cantonade. Très rapidement on va s’affai-rer pour dépiauter les batraciens, pendant que Madeleine va préparer la persillade in-dispensable à leur accompagnement culi-naire. Il faut croire que la recette est bonne, puisque dès le lendemain l’histoire fait le tour de la région et le bouche à oreille aidant, une clientèle nouvelle se fait jour et vient spé-cialement à Phaffans pour déguster les gre-nouilles de Madeleine. La production locale

va vite être dépassée et on va faire revenir les amphibiens des Dombes puis de l’étran-ger, pour les passer à la « casserole ». Le jeudi est réservé au dépiautage, auquel partici-pent les habitués du bar et parfois les enfants du village, tout heureux de cette distraction originale. Aux cuisines Madeleine rayonnera pendant 28 ans devant son piano, miton-nant presque exclusivement des grenouilles et provoquant l’admiration de ses nombreux clients et amis fréquentant avec gourman-dise son établissement. Peu de temps avant sa mort, elle avait encore un souvenir précis de tous ceux qui étaient passés dans son auberge. Elle aimait raconter qu’un jour elle avait vu arriver le ministre des PTT de la prin-cipauté de Monaco, vraisemblablement en villégiature sur le secteur et attiré par la re-nommée de son plat devenu au fil des ans une véritable institution. En 1984 à l’âge de 71 ans, Madeleine veuve depuis 1973, va prendre une retraite bien méritée et laissera une affaire prospère à son successeur. Dans son petit appartement et malgré son grand âge, elle cuisinait encore chaque jour pour elle, mais aussi bien souvent pour sa famille et ses connaissances. Si Alexandre Dumas a contribué dans son ‘grand dictionnaire de cuisine’ à faire connaître le délicieux plat de grenouilles, les frogs eaters phaffanais n’ont eux qu’une icône à célébrer dans ce do-maine. Celle de la regrettée Madeleine Iund, qui restera à jamais gravée dans leur cœur.

- Christian Courtot -

La Japy Factory reprend ses droits à Beau-court avec une seconde édition qui s’étend encore un peu plus dans le bâtiment de l’usine désaffectée de la famille Japy (passant de 2000 à 4000 mètres carrés cette année). Du 10 au 26 septembre, l’ancienne usine ac-cueille dans ses murs plusieurs artistes pour des expositions, installations, mais aussi per-formances et concerts.

Initiée par Laurent Methot en 2009, la Japy Factory était au départ l’occasion de donner à voir les forces vives locales dans un lieu du patrimoine. Accueillant essentiellement des artistes de la proche région ou du grand est, l’événement se déroule dans un lieu chargé d’histoire, la famille Japy ayant eu un impact économique et social très important sur le Territoire de Belfort à la fin du XIXème siècle. La Japy Factory se déroulera dans l’usine des Fonteneilles où étaient conçues les machines à écrire, bâtiment possédant une structure imaginée par Gustave Eiffel. L’intérêt de la mise en valeur du bâtiment à travers une manifestation culturelle est bien sûr évident. La municipalité de Beaucourt a d’ailleurs très vite adhéré au projet, qu’elle soutient à nouveau cette rentrée 2010. Il faut dire que les chiffres étaient au rendez-vous l’année dernière : près de 2000 spectateurs s’étaient déplacés à la Japy Factory durant les trois semaines que dura la première édition. La mairie a procédé dernièrement à quelques aménagements afin d’améliorer les condi-tions de sécurité. Les dimanches après-midi

durant la Factory, un concept store avec bar et terrasse sera installé au sein du dôme géo-désique (construction en forme de sphère).

Le public lors de la première édition fut di-vers, anciens ouvriers de l’usine intéressés par l’histoire des lieux, amateurs d’arts au pluriel ou tout simplement curieux. Si le thème de l’industrie a prévalu en 2009, cette année la thématique s’ouvre à d’autres disciplines. On rencontrera entre autres artistes, peintres, sculpteurs, installations sonores et visuelles, à l’image de celle de Reno Ruhlmann, photo-graphe habitant Beaucourt bien connu des aficionados de musiques actuelles. Une ins-tallation très ancrée dans le patrimoine tech-nique local puisque Reno détournera

des machines à écrire Japy pour en faire des instruments de musique.

Si la Japy Factory s’étend sur deux semaines, les trois week-ends en marqueront les temps forts. Le premier week-end proposera des concerts (au Foyer Georges Brassens) avec entre autres la venue de Die On Monday (composé de membres de Vegastar, Aqmé, Enhancer…), Generic, duo post métal bison-tin et Kemical Kem (alias Kem Lalot, program-mateur des Eurockéennes, pour un mix entre hard rock et métal). Le second week-end proposera notamment un concert de violon-celle gratuit. Pour clôturer la quinzaine, le soir du samedi 25 septembre accueillera voitures et motos anciennes.

Les organisateurs ont aussi convié deux ef-feuilleuses de Paris pour de petits shows néo-burlesques entre les mixes. L’occasion de découvrir ce haut lieu du patrimoine beau-courtois sous un angle artistique et résolu-ment original. A noter également que cette initiative artistique s’en ira rayonner dans les écoles durant la quinzaine, à travers des vi-sites d’artistes auprès de nos chères têtes blondes à Beaucourt. Histoire que chacun, à son niveau, puisse profiter de cette Japy Factory qui devrait mettre un terme festif et culturel à l’été 2010.

- Dominique Demangeot -

Vernissage le 11 septembre à 16h30, avec une performance du Crash Théâtre, projections...

Madeleine aimait raconter qu’un jour elle avait vu arriver le ministre des PTT de la principauté de Monaco, vraisemblablement en villégiature sur le secteur et attiré par la renommée de son plat devenu au fil des ans une véritable institution

Accueillant essentiellement des artistes de la proche région ou du grand est, l’événement se déroule dans un lieu chargé d’histoire, la famille Japy ayant eu un impact économique et social très important sur le Territoire de Belfort à la fin du XIXème siècle

© Reno Ruhlm

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BeaucourtLa Japy Factory

PhaffansLe mythe des grenouilles

Le chef lieu de la BarochePhaffans est une commune de 348 habitants située au nord de Belfort et qui constitue le centre de la paroisse de six villages nommés « La Baroche ». Pour sa richesse en architecture sacrée, retable du XVIIe siècle, statues, buffet d'orgues et orgues signés par le célèbre facteur d'orgues Verschneider, l'église de Notre Dame de l'Assomption est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le pres-bytère, construit en 1701 a été occupé de 1770 à 1798 par Marc-Antoine Ber-dolet, devenu ensuite évêque du Haut-Rhin puis par la grâce de Napoléon, celui d'Aix-la-Chapelle en 1802. Phaf-fans est un point de passage du che-min de Compostelle et de nombreux pèlerins venant du nord de l’Europe, traversent régulièrement ses rues. Trois rivières au modeste débit, l’Autruche, l’Ermite et la Madeleine, coulent sur le territoire communal. Un site internet « Mon village Phaffans » élaboré par un habitant, met en valeur ce charmant bourg chargé d’histoire. A voir sur : http://phaffans.com/wp/

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Diversions11 Le journal de l’Aire Urbaine, culture et actualités

Neuvième édition déjà pour Décordinaire du 17 au 19 septembre, événement culturel de fin d’été qui anime les rues d’Héricourt de-puis maintenant huit ans. Organisé par l’association Alterna Diff, Dé-cordinaire mêle musiques actuelles et autres arts de la scène, théâtre, performances ainsi qu’expositions et stands divers. Eclairage sur cette nouvelle édition où l’entrée est une fois encore libre. N’hésitez donc pas à aller y faire un tour…

Situé à Héricourt en plein cœur de l’Aire ur-baine, Décordinaire a installé son QG dans la rue des Près (derrière le lycée Louis Aragon), autour du Catering Café Music et de l’es-pace d’exposition Ces Arts. Au programme de ces trois jours, de nombreux concerts, du rock au post rock, du ska à la chanson folk. En acoustique ou en électrique, chaque spec-tateur devrait trouver musique à son oreille…

Quelques temps forts également comme le vernissage d’une exposition du collectif Emul-sion, qui inaugurera Décordinaire le vendre-di 17 septembre à 15h. A suivre également dans les rues d’Héricourt, la Décoparade du samedi après-midi, qu’Alterna Diff aime à appeler « improcession de fin d’été », défilé culturel et festif de troupes de rue. La venue

d’une compagnie de théâtre le même jour, nous transportera entre l’installation et la per-formance, avec vingt-six machines de lec-ture portées par le public et deux vélos pour produire l’énergie. Un spectacle atypique qui parle de notre monde sous un angle pour le moins particulier. On notera encore la volonté de Décordi-naire de mettre en avant les talents locaux avec plusieurs formations de Franche-Comté(Lons-le-Saunier, Vesoul…). D’autres groupes

viendront de Paris, Lyon et ailleurs en France. L’Aire urbaine sera dignement représentée par Tractopelle In Versailles, groupe post rock de Montbéliard, Vidimozz basé à Delle, D-Clic/BC Allstars et Sumbul Palauqui de Bel-fort.

- Dominique Demangeot -

www.alternadiff.fr

Et voici, en prime, le programme détaillé des festivités :

Vendredi 17 septembre 18h : Vernissage exposition permanente à la ga-lerie Ces Arts par le collectif Emulsion20h : Vidimozz (electro rock balkanique)21h : Tractopelle In Versailles (post rock)22h : Gamesdoglar (atypik rock)23h : Tamtrum (dark electro indus)00h : [P.U.T.] (sludge noise punk)

Samedi 18 septembre15h : Décoparade, déambulation en centre ville composée de troupes de rue16h : D-Clic & BC Allstars (rap hip hop)17h : Les Mules et Rose (ska rock)18h : Mad In Ska (ska rock)19h : Sumbul Palauqui (musique du monde)20h : Le Dictatorgue (théâtre interactif)21h15 : The Fat Bastard Gang Band (balkanic groove punk)22h30 : Les Skalopes (ska)23h30 : DI Linc C (mix liquide drum’n’bass)

Dimanche 19 septembre15h : La Honte de la Famille (chanson comédie)16h : Deux Z’Elles (chanson folk)17h : La Mine de Rien (chanson swing)

Tractopelle In Versailles

© Sam

uel Coulon

HéricourtDécordinaire

Page 12: Diversions Aire Urbaine

Une rentrée 2010 12

Un nouveau volet du Haut-Doubs Festival s’ouvrira le 24 septembre prochain à l’Espace Pourny de Pontarlier. Une fois encore l’as-sociation Festivest a concocté une program-mation balancée entre rock et musiques du monde. A noter aussi cette année la prestation de Pulse, groupe de reprises de Pink Floyd, originaires de Franche-Comté et à découvrir.

Hommage à Pink FloydPulse n’est pas une formation totalement inconnue. Ils donnaient en effet leur pre-mier concert durant l’été 2008 aux Journées artistiques et artisanales de Fondremand, accompagnés à l’époque d’un ensemble mixte de 18 choristes. Aujourd’hui le groupe joue sans les choristes, mais avec pas moins de dix musiciens sur scène, Pulse est en me-sure de reproduire avec une grande fidélité les orchestrations complexes et légendaires de Gilmour et ses compères. Pulse s’accom-pagne d’un show laser et lumières à la hau-teur des ambitions du projet. A retrouver dès 21h15 à l’Espace Pourny.

Mais avant cela, ce sont les pontissaliens de Mystical Faya qui ouvriront les festivités à 20h avec un Reggae Dub dans une mouvance roots qui fleure bon la Jamaïque des années 70.

C’est à 23h30 qu’entrera en scène la tête d’affiche de la soirée, à savoir EIFFEL. La for-mation emmenée par Romain Humeau, ori-ginaire de la scène rock bordelaise comme les éminents aînés de Noir Désir, possède à

son actif quatre albums d’un rock à la fois nerveux et non dénué d’une dimension mélo-dique importante (notamment sur le premier album Abricotine en 2001). Les textes, dans la grande tradition d’un certain rock français, sont eux aussi soignés. Le groupe a même mis en musique un poème de Boris Vian dans Je voudrais pas crever. Entre le rock sombre du ¼ D’Heure Des Ahuris et celui plus direct de Tandoori, Eiffel a su trouver une vraie couleur musicale et une personnalité très affirmée. A Tout Moment, sorti en octobre dernier sous un nouvel label suite à des conflits avec EMI, est une étape importante dans la carrière du groupe qui produit ici un album particulière-ment efficace, où se mêlent les différentes fa-cettes du groupe explorées depuis 2001. Sur le single A tout moment la rue, c’est Bertrand Cantat lui-même qui officie aux chœurs.

Cette soirée s’achèvera avec Spiders, origi-naires du Haut-Doubs là encore, pour un mix entre variétés et rock pour des reprises de grands standards français et internationaux.

- Manu Gilles -

Haut Doubs Festival24 septembre 2010, PontarlierSalle Pourny, 19h30www.haut-doubs-festival.com

Haut-Doubs Festival à Pontarlier

Nouvelle saison à la scène nationale de Montbéliard, mais aussi année de transition puisque Didier Le-vallet quittera ses fonctions à la fin de l’année 2010, laissant la place à un nouveau directeur après dix années de bons et loyaux services. Un départ qui correspond à la mise en œuvre d’un nouveau pro-jet pour l’Allan, dans lequel [ars] numerica, centre européen pour les arts numériques, aura toute sa place durant la saison 2011-2012. Dès cette saison cependant, l’orien-tation pour ces prochaines années sera clairement affichée avec la mise en place d’un Café numérique, et des spectacles en décentralisation dans de nombreux lieux du Pays de Montbéliard.

Comme pour nous rappeler l’im-portance que jouera la scène numérique dans les prochaines années, la saison s’ouvrira sur une « Sortie de chantier numérique » que les habitués de l’Allan ont déjà eu l’opportunité de suivre la saison passée, restitution d’un projet artistique faisant appel aux technologies multimédia et conçu avec l’aide d’[ars] numerica. Ren-dez-vous donc le 2 septembre pour Another piece of my monster, par Thomas Fourneau, « récit guerrier » contant la lutte interne d’un indi-vidu… avec lui-même.

L’ouverture de saison officielle aura lieu le 17 septembre à 20h, cette année à l’Arche de Bethoncourt, soirée durant laquelle Didier Le-vallet, accompagné de sa contre-basse, nous contera cette dernière saison montée par ses soins, avant de laisser la place à l’acrobate Mélissa Von Vépy pour un spec-tacle pour le moins aérien. Enfin la compagnie bisontine La Sala-mandre clôturera cette soirée dans son élément : le feu.

Le mois d’octobre sera éclectique avec des spectacles conviant le duo complice de l’accordéoniste Pascal Contet et de la comé-dienne Marie-Christine Barreau que l’on ne présente plus, pour un périple en compagnie de Chopin. Autre invité de choix en octobre, le dessinateur Tardi qui viendra lire des extraits de ses albums Pu-tain de guerre ! et Des lendemains qui saignent, à la lumière de pro-jections présentant certaines de ses planches et accompagné de chansons de Dominique Grange. Un concert-lecture à suivre au Foyer municipal d’Audincourt le 16 octobre prochain.

L’arrivée de l’automne sera éga-lement escortée par des musiques africaines, mais aussi du jazz par le duo violon/percussions Dominique Pifarély et Michele Rabbia, préfi-guration, dans le cadre d’un im-promptu musical, d’une création à voir en décembre à l’Allan.

A suivre aussi en octobre, du théâtre ainsi que l’inauguration du café nu-mérique, en collaboration avec le Conservatoire de Montbéliard, pour découvrir les liens étroits entre l’art et les nouvelles technologies, un dé-

bat qui commence tout juste…

- Paul Sobrin -

Place disponibles pour la présentation de saison à partir du 1er septembre

Accueil limité à 400 personnes. Gra-tuit sur réservation au 0 805 710 700 (n° vert) ou à l’Hôtel de Sponeck, 54 rue Clemenceau à MontbéliardProgrammation : www.lallan.fr

L’Allan de Montbéliard

Page 13: Diversions Aire Urbaine

Une rentrée 2010 13

Si le Théâtre musical accueille dès le 18 sep-tembre des concerts du Festival international de musique de Besançon Franche-Comté, sa saison débutera officiellement le 5 octobre avec le concert de Maceo Parker. Il propo-sera cette année encore des pistes artistiques nombreuses et variées, que ce soit en matière d’opéra, concerts classiques, musiques an-ciennes ou actuelles, danse et théâtre.

Cap sur l’opéraCette saison l’art lyrique tiendra le haut du pavé avec six propositions éclectiques, osant des esthétiques parfois aventureuses et non conformistes. Citons entre autres une oeuvre de Purcell, Didon & Enée, production du Théâtre musical pour ce premier opéra de la saison. Afin de servir cette partition « à la fois très riche et très vive », selon Loïc Boissier, on retrouvera notamment Isabelle Druet, bi-sontine encore auréolée de sa Victoire de la Musique Classique acquise en décembre 2009. Purcell reviendra en mars 2011, dans un tout autre style cette fois puisqu’il s’agira d’un King Arthur mis en scène par Corinne et Gilles Benizio plus connus sous le nom de Shirley et Dino. Leur décalage devrait donner une adaptation haute en couleur et conden-sée. Notons également la venue en janvier de La flûte enchantée de Mozart, mise en scène par Peter Brook, « une expérience de musique totalement à part » nous dit encore le directeur du Théâtre musical. Autre œuvre shakespearienne portée à la scène par Fran-çois Sarhan, King Lear, version là encore non conformiste puisque le metteur en scène a souhaité mêler musique contemporaine et humour, en compagnie de deux quatuors.

L’Argentine invitéePour réchauffer l’automne, le Théâtre musi-cal nous propose en novembre et décembre

un temps fort autour de l’Argentine. Si ce festival méritera bien un article plus poussé (rendez-vous en novembre dans ces pages), citons d’ores et déjà quelques traits mar-quants de cette quinzaine sud-américaine, avec deux spectacles du fantasque metteur en scène Alfredo Arias dont Cabaret Brecht Tango Broadway mêlant surréalisme berlinois, chaleur du flamenco et paillettes new-yor-kaises. Quant au Garçon du dernier rang, de Jorge Lavelli, c’est l’un des « chocs de théâtre » de Loïc Boissier l’année dernière. « Un texte dans lequel on se laisse totalement embarquer ». A ne pas manquer également, Ché… Malambo !, impressionnant balai de danseurs de flamenco d’une puissance rare (vu et approuvé l’année dernière à La Cou-pole de Saint-Louis !), et la nouvelle création de Benjamin Lazar, Cachafaz, sur un livret de Copi, figure majeure du théâtre argentin à partir des années 60.

Paris dans l’entre-deux guerresDe la chaleur de la pampa argentine à la légèreté de l’opérette, il n’y a qu’un pas, que la compagnie des Brigands franchira allègrement en février avec Phi Phi, la pre-mière opérette des années folles, pièce de circonstance puisque créée… le lendemain de l’Armistice. Les Brigands seront accompa-gnés pour l’occasion par des marionnettes à taille humaine. Afin de poursuivre cette exploration d’un Paris bouillonnant de créa-tivité et de désir, Stéphanie d’Oustrac inter-prétera La voix humaine, tragédie lyrique en un acte, sur une musique là encore très facile d’accès.

DanseN’oublions pas la danse avec plusieurs pro-positions contrastées, des Indes galantes de

Rameau, devenant « Indes dansantes » avec Nathalie Pernette sur une direction musicale d’Hervé Niquet, à la danse urbaine du Ballet National Algérien, en passant par la venue de marionnettes parmi les danseurs avec Dark Matters, le champ chorégraphique sera large cette année. Le 27 mai avec Il pleut bergère, la compagnie bisontine Muse et Danse, proposera une histoire de la contre-danse (Country Dance) qui se pratiquera au sein d’un grand bal auquel le public sera convié.

Citons enfin les nombreuses collaborations mises en place cette saison, notamment avec La Rodia, Salle des musiques actuelles de Besançon qui ouvrira ses portes début 2011. Le roi du funk Maceo Parker fera ainsi vibrer le feutre des fauteuils du Théâtre mu-sical le 5 octobre. Cette saison le théâtre bisontin confirmera donc son ouverture en co-accueillant des spectacles avec diverses structures (Nouveau Théâtre, Scènes du Jura, Théâtre de l’Espace), à l’image du projet d’atelier avec la MJC Palente mené par l’ac-cordéoniste jazz de talent Richard Galliano.

- Dominique Demangeot -

www.letheatre-besancon.fr

Pour réchauffer l’automne, le Théâtre musical nous propose en novembre et décembre un temps fort autour de l’Argentine

Bien des choses, le 12 octobre avec Morel et Saladin

© Brigitte Enguerand

Théâtre musical de Besançon

L’équipe d’Azimut le dit elle-même : elle n’a pas mis longtemps à s’interroger sur la pour-suite des festivités après une vingtième édi-tion réussie en 2009. Place donc à une 21ème fournée pour le festival des irréductibles de la Pesse. Cette année encore, deux soirées consacrées aux musiques du monde et au blues, ainsi qu’un dimanche familial avec son tradionnel marché bio en musique.

Vendredi 1er octobre 2010 dès 19h30uKanDanZ & Asnaqé GébréyésEntre couleurs ethniques et musiques plus modernes, collaborant ici avec Asnaqé Guèbrèyès, musicien éthiopien, le groupe convoque le jazz, le rock, la pop pour un mel-ting pot musical d’une belle richesse.

Orchestre National de BarbèsRock et musiques traditionnelles nord afri-caines font bon ménage au sein d’un groupe qui n’a pas vraiment de frontières musicales. D’Oran à Londres, de Paris-Barbès à Kings-ton, l’ONB mélange les cultures et passe de l’une à l’autre sans complexes, du désert aux dancefloors en passant par les grandes villes bitumées du monde occidental.

PercubabaLe quatrième album de Percubaba, Primitifs, sort ces jours-ci et dénonce une fois encore quelques travers de notre monde moderne. Entre dub, rock et reggae, Percubaba n’hé-site pas à aborder des styles musicaux ex-trêmement divers. Les onze musiciens et les quatre Mc’s écument les salles et les festivals, tout en s’autoproduisant. La preuve que bien vivre sa musique ne passe pas forcément par la sacro-saint label parisien...

Samedi 2 octobre 2010Apéro, concerts surprises dès 11h30Et le désormais concert traditionnel « Pay-sages sonores » à 17h30 : « Expérience des milieux » par le collectif Ishtar.

Dès 18h30 :Henry's Funeral ShoePour cette seconde soirée, Azimut traverse la Manche pour nous dénicher les frères Cliffor. Ce duo musclé pratique un hard rock influen-cé seventies, retournant aux sources du rock à savoir le blues et la country. Un côté très roots donc popularisé ces dernier temps par The Black Keys ou Jack White et ses multiples projets.

Nina AttalA voir cette frêle jeune fille, on a du mal à croire qu’elle a partagé la scène avec des pointures comme Fred Chapellier, Jean-Jacques Milteau, entre autres stars du blues. Et pourtant. Nina Attal mêle la musique du diable à des couleurs plus soul avec une ma-turité étonnante (elle n’a que 18 ans) et une voix déjà puissante et assurée.

Elliott MurphyOn se souvient d’un concert mémorable au Cylindre il y a un an. Elliott Murphy revient en Franche-Comté à une altitude un peu plus élevée. Après 39 albums et 35 ans de car-rière, le musicien est toujours là et nombreux sont ceux à se réclamer de son héritage, de Lou Reed à Bruce Springsteen. Fervent dé-fenseur du blues et d’un classic / folk rock, le musicien vit en France depuis la fin des années 80, enchaînant les concerts, parfai-tement secondé par un guitariste de talent Olivier Durand et ses Normandy All Stars. S’il n’a pas l’aura d’un Neil Young, sa réputation

dans le petit monde de la musique n’est plus à faire. Une première légende à voir à La Pesse cette année…

Little BobLa deuxième légende s’appelle Little Bob qui revient aux affaires avec un nouvel album, Time to Blast pour une replongée dans les marécages bluesy que le chanteur affec-tionne tant. Officiant depuis le milieu des an-nées 70 dans un registre rock/blues, Little Bob de son vrai nom Roberto Piazza a toujours mêlé à ses musiques des textes engagés (son père était un anarchiste italien antifachiste). Un dernier album qui rend justice à la ligne pure et dure du rock de Little Bob. Sans fiori-tures, carré et chaud bouillant.

- Seb Marais, Gilles Bloin -

Programmation et tarifs : www.azimutfestival.com

Festival Azimut à La Pesse

Orchestre National de Barbès

Elliott Murphy

Page 14: Diversions Aire Urbaine

Une rentrée 2010 14

Nous vous l’annoncions en novembre der-nier, l’Orchestre de Besançon Franche-Comté s’est trouvé un nouveau chef en la personne de Jean-François Verdier. La présentation de la nouvelle saison du Théâtre musical de Be-sançon fut l’occasion, en juin, de sa première apparition officielle en public.

La saison de l’orchestre« Nous allons essayer de cultiver un esprit d’ouverture », annonçait d’emblée Jean-François Verdier sur la scène du Théâtre musi-cal. Le 14 octobre, l’OBFC y interprétera pour son premier concert des œuvres de Berstein, mais aussi d’Alma et Gustav Mahler. Pour ce concert, la formation bisontine partagera la scène avec l’Orchestre de Dijon Bourgogne (voir notre article p.10), puisqu’il ne faut pas moins de 90 musiciens pour prendre en charge l’audace symphonique de Leonard Berstein. Un programme que Jérôme Thié-baut, nouveau secrétaire général de l’or-chestre, estime court et accessible, à voir en famille.

Cette ouverture et cette accessibilité se-ront l’un des crédos de Jérôme Thiébaut et Jean-François Verdier lors de cette saison qui commence.C’est la raison pour laquelle, en novembre, le programme « Voyages » (Bizet, Piazzola, De Falla…) jouera aussi l’ouverture en réunissant tous les arts. Une danseuse (Na-thalie Pernette) ainsi qu’un peintre sur sable seront conviés pour mêler l’image à la mu-sique. Clarinettiste de formation, spécialisé dans le grand répertoire lyrique, Jean-Fran-çois Verdier souhaite aussi ouvrir l’orchestre sur d’autres disciplines. Nous en aurons un bon exemple en novembre.

La baguette de Jean-François Verdier diri-gera également cette saison au Théâtre mu-sical Mozart et Richard Strauss en décembre, pour un hommage à la musique viennoise, dominée par le timbre profond du cor.

Place ensuite au « Nouveau Monde », en mai prochain. Le chef réunira, durant les va-cances de Pâques 2011, des jeunes qui se-ront sous la conduite des musiciens de l’or-chestre. Le but est de former un orchestre de jeunes à l’issue de ce stage. Si le programme n’est pas encore arrêté, la seconde partie

proposera la Symphonie du Nouveau Monde de Dvoràk, à laquelle viendront s’associer les jeunes musiciens pour le final.

Un orchestre de stature régionaleUn bon orchestre est également un orchestre qui rayonne. C’est d’ailleurs l’un des objectifs avoués de Jean-François Verdier, d’affermir la dimension régionale de l’orchestre. Dans le même ordre d’idée, les villes de Besançon, Montbéliard et la Communauté d’agglomé-ration du Pays de Montbéliard annonçaient

début juillet le projet de fédérer les moyens affectés aux orchestres de Montbéliard et de Besançon. Le but est de monter un orchestre de niveau régional. Mutualisation des moyens financiers et des compétences de chaque orchestre seraient ainsi à l’ordre du jour. Dans un premier temps, des musiciens de Montbéliard seront intégrés à l’Orchestre de Besançon avec une direction musicale confiée à Jean-François Verdier. Notons que l’Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté sera présent dans le pays de Montbéliard dès cette saison pour une dizaine de spectacles, dont un créé spécia-lement pour Montbéliard (concert du Nouvel An).

- Marc Vincent -

Venez faire connaissance avec l’Orchestre de Besançon Franche-Comté le 17 septembre à 20h30, Place de la Révolution à Besançon, pour le concert gratuit d’ouverture du Festival de Musique de Besançon

Les villes de Besançon, Montbéliard et la Communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard annonçaient début juillet le projet de fédérer les moyens affectés aux orchestres de Montbéliard et de Besançon.

L’Orchestre de Besançon Franche-Comté

Une nouvelle saison s’annonce pour le Sa-lon de Musique qui propose aux structures culturelles de Franche-Comté de jeunes in-terprètes, en formation de chambristes ou solistes. L’occasion pour ces musiciens de se produire dans des lieux divers, tant en milieu rural qu’en agglomérations. Les prestations de ces jeunes musiciens issus de conservatoires européens et du reste du monde, prennent des formes nombreuses. De la musique de chambre au récital, du concert symphonique à des projets plus ex-périmentaux, le Salon de Musique favorise la rencontre et la découverte. Cette année le Salon tisse une fois encore des liens étroits avec des structures variées. Associations, collectivités, théâtres, peu im-porte le lieu, pourvu que la musique soit à l’honneur... et à la fête. Il est en effet impor-tant d’apporter la musique non seulement dans les villes mais aussi en milieu rural, pour défendre une culture de proximité. A ce su-jet, notons une nouvelle collaboration avec l’ADDIM de Haute-Saône, qui mènera les jeunes musiciens du Salon sur les planches (emplies d’air) de la Bulle, nouvel équipe-ment mobile de diffusion du département. Deux nouveautés cette saisonLes jeunes musiciens du Salon de Musique nous donnent deux nouveaux rendez-vous cette année. Tout d’abord « Novembre au piano », préfiguration d’un futur festival de piano, événement encore inédit en Franche-Comté. Sept concerts se partageront entre

l’Auditorium de Lure, l’Allan à Montbéliard et d’autres lieux, du 5 au 26 novembre pro-chains. Nous reviendrons plus amplement en novembre sur cette première édition bapti-sée « De France et de Russie », qui s’inscrira dans le cadre de l’année franco-russe.

Autre initiative nouvelle, la mise en place d’un orchestre de chambre de 25 musiciens, issu de l’Orchestre Symphonique du Jura suisse, formation itinérante qui proposera un programme pour cette première année. Le public est donc invité à embarquer en avril prochain pour un « Voyage symphonique », périple qui s’accomplira en avril 2011 à Gray, Lure et Dole. Deux concerts se dérouleront également en Suisse à Porrentruy et Delé-mont.

Une saison bien remplieLa collaboration se poursuit avec l’Espace Gantner à Bourogne autour de la musique contemporaine. En février 2011, l’Ensemble Itinéraire mêlera musique instrumentale et traitement sonore en direct. « L’Itinéraire, créé en 1973 comme lieu alternatif pour la jeune composition musicale, fut immédiate-ment encouragé par Olivier Messiaen », ex-plique Alain Buttard. Cette saison, notons que le Salon de Musique recevra un jeune maître. « Nous accueillerons le pianiste Igor Tchétuev, qui jouera à Lure le 6 novembre. Il est professeur à la Hochs-chuhle de Hannovre, assistant d’un des plus importants représentants de l’école russe de piano en Europe, Vladimir Kraniev », explique Alain Buttard.

Le Salon de Musique investira une fois encore les planches du Théâtre musical, comme il l’avait fait l’année dernière avec les Figures du Trio. Cette année cependant, ce seront les quatuors, quintettes et sextuors qui seront à l’honneur.Si les « concerts au chocolat », initiative du précédant directeur de Scènes du Jura, Franck Becker, s’arrêtent, sa remplaçante Vir-ginie Boccard a souhaité poursuivre la colla-boration avec Le Salon de Musique mais sous une forme différente. Deux concerts avec des formations de plus grande ampleur se-ront organisés. « En revanche Franck Becker, directeur de la Scène Nationale de Quimper, poursuit avec nous, pour sa deuxième saison en Bretagne, la série des concerts au cho-colat » ne manque pas de remarquer Alain Buttard. Le Salon de Musique s’exporte donc aussi dans l’ouest de la France… Citons enfin une belle initiative à Morvillars, au Château des Tourelles mis gracieusement

à la disposition de trois associations. Trois concerts durant l’année dont les fonds récol-tés iront à des actions caritatives.Et pour débuter cette saison en beauté, le Salon de Musique poursuit sa collaboration avec le Festival international de Musique de Besançon Franche-Comté, des rencontres qu’Alain Buttard a souhaitées « plus insolites - autour du trombone, des percussions, de l’accordéon et de la mandoline, sans pour autant nous départir du piano ». Concerts à voir dans la salle du Parlement à Besançon le 25 septembre de 11h à 18h pour un tarif unique de 3 euros par concert.

- Dominique Demangeot -

Nouvelle saison du Salon de MusiqueProgrammation complète sur :www.lsdmusique.com

Le Salon de Musique

Jean-François Verdier

Page 15: Diversions Aire Urbaine

Ouvrez les yeux 15

La Muse Républicaine, artistes et pouvoirs 1870/1900L’exposition « La muse républicaine », visible à la tour 46 à Belfort du 14 juillet au 14 no-vembre 2010, nous plonge dans une période que l’on connaît peu : la IIIème république qui s’étend de 1870 à 1940. L’occasion dans cette exposition, montée dans le double cadre des 130 ans du Lion de Belfort et de la Biennale de la Métropole Rhin-Rhône, d’en apprendre plus sur une période de notre histoire décisive pour la république telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Le visiteur découvre six pièces traitant cha-cune de thématiques particulières : Fragile, Après ?, L’antichambre, Le triomphe, Cher-chez la femme et Le jour de gloire. L’exposi-tion donne à voir des œuvres issues de nom-breuses collections, des musées de Belfort bien sûr mais également le Louvre et le Petit Palais entre autres lieux. Les œuvres d’artistes majeurs comme Bartholdi, Rodin et Courbet, nous offrent un regard éclairant sur la répu-blique naissante. L’exposition de la Muse ré-publicaine est aussi une bonne introduction à l’année de célébration des 130 ans du Lion de Belfort, dans ce qu’elle nous apprend sur les relations entre art et pouvoir, mais aussi sur l’importance de la symbolique dans l’évolu-tion d’une nation.

La mère RépubliqueLa première pièce rassemble six peintures d’artistes divers qui tentent de représenter la République sous les traits d’une femme tantôt éducatrice, tantôt combative. L’État doit s’incarner dans une figure, un symbole auquel les citoyens vont pouvoir s’identifier. On distingue d’une part un courant bourgeois prônant une démocratie libérale et optant pour le dialogue, d’autre part une attitude plus révoltée comme choisit de le faire Jules Ziegler avec La République. La Troisième Ré-publique divise certes, mais c’est elle qui a marqué durablement nos institutions (école laïque, régime parlementaire, démocratisa-

tion de la presse...). Les artistes utilisent leur savoir-faire pour faire transparaître cet idéal républicain et cette image de la République féminine et mère nourrissière. Un buste d’Au-guste Rodin se différencie pourtant avec un visage marqué par un sentiment de colère, tête coiffée d’un casque, à l’exact opposé des autres bustes illustrant la sérénité. Bel-lone fait référence à la déesse romaine de la guerre, comme pour nous rappeler que les moments décisifs de notre histoire sont passés le plus souvent par les armes et le sang.

L’angoisse du futurLe visiteur plonge ensuite dans un univers plus sombre. La pièce intitulée Après ? évoque un avenir incertain en ces temps troublés. Quatre tableaux réalisés par Carpeaux, Besnard et Doré symbolisent le désespoir d’après-guerre, la mort, les blessés, l’exode… Le peuple est démuni et perdu car la France est vaincue. Des oeuvres comme l’épisode du siège de Paris par Gustave Doré, témoi-gnent d’une époque certes révolutionnaire mais également source d’angoisse.

Aux grands hommes la patrie reconnaissanteL’antichambre s’ouvre sur quatre portraits de personnages importants : Jules Simon, Jules Grévy, George Clémenceau et Léon Gambetta. Les personnages se tiennent di-gnement dans leurs costumes sombres, in-carnant l’ordre et la droiture de la Troisième République. Si les événements politiques sont suivis par le peuple à travers les journaux, les allégories et les caricatures diverses, la Répu-blique a aussi besoin de donner corps à ses héros. Vases, livres reliés et mobilier nous re-plongent dans l’ambiance de l’époque.

Ici et maintenantLa République doit s’incarner dans des sym-boles pour affirmer son identité. Le triomphe marque la quête de cette identité républi-caine entre 1872 et 1879. Les artistes optent pour une représentation traditionnelle néo-

classique, ou au contraire pour la simplicité avec la figure de la mère et l’enfant. Un grand concours eut lieu en 1879 afin de dé-terminer quelle image on souhaitait donner à la République. Le vainqueur se nomme Léo-pold Morice qui prend le parti de reproduire trois sculptures représentant respectivement la liberté, l’égalité et la fraternité sous le trait de jeunes filles de l’époque. Le sculpteur permet ainsi d’incarner la République dans son temps, et non plus en se référant aux modèles de l’Antiquité. Les trois sculptures fu-rent aménagées dans le bas de la colonne du monument situé place de la République à Paris.

Fête nationale« Le jour de gloire » clôt la visite et présente quelques peintures et sculptures célébrant le 14 juillet 1880. C’est en effet cette an-née-là que le 14 juillet fut désigné fête natio-nale. Alfred Roll, avec son immense fresque « Le 14 juillet 1880 » nous donne à voir une foule joyeuse, des couples qui dansent, des enfants qui crient. La Troisième République avait encore de belles années devant elle.

- Caroline Vo Minh -

La muse républicaine, artistes et pou-voir 1870/1900, Tour 46 - rue de l’Ancien Théâtre, Belfortjusqu’au 14 novembre

L’exposition de la Muse républicaine est une bonne introduction à l’année de célébration des 130 ans du Lion de Belfort, dans ce qu’elle nous apprend sur les relations entre art et pouvoir, mais aussi sur l’importance de la symbolique dans l’évolution d’une nation.

Bellone, de Rodin

C’est reparti pour un tour. Fort du succès de la première édition, l’association ChiFouMi, qui se consacre à la promotion de la bande dessinée contemporaine et underground, renouvelle l’opération les 2 et 3 octobre pro-chains à la Saline royale d’Arc-et-Senans. Ce week end aura été précédé, comme l’année dernière, par une semaine de résidence de création sur les lieux. Pierre Feuille Ciseaux souhaite en effet se distinguer d’autres mani-festations de ce type en mettant l’accent sur la création, le dessin en train de se faire. Tour d’horizon de Pierre Feuille Ciseaux #2.

Week-end de rencontre, Pierre Feuille Ci-seaux invite le public à découvrir ou mieux connaitre l’univers des auteurs à travers dif-férentes manifestations, ateliers, expositions, boutiques, etc. La Boutique proposera un large choix de travaux d’auteurs, fanzines, coins lecture et même... un distributeur de fanzine ! Une série limitée de petites boîtes contenant fanzines, sérigraphies, linogra-vures, etc. sera créée. On pourra les acheter en insérant une pièce dans le Distroboto...

La BD en train de se faire...Autre temps d’échange et de rencontre, l’Usine proposera des ateliers de sérigraphie et de fanzines. Les 60’ sont un exercice col-lectif consistant à côtoyer les auteurs et créer une bande dessinée commune en l’espace

d’une heure (le public pourra y prendre part le dimanche). Les Causeries, conférence autour de la BD, seront aussi l’occasion de parfaire sa culture BD ou discuter autour d’un thème particulier (à 11h, 14h30, 17h le samedi et 12h et 14h30 le dimanche).

La BD à voir...Des expositions sont également mises en place. On se souvient notamment l’année dernière de celle mettant en lumière des travaux faits sur Post-It ! Cette année, pour la première fois en France, l'exposition XX/MMX rend hommage aux 20 ans de la mai-son d'édition l'Association. Montée à l’origine au festival SISMICS de Sierre en Suisse, l’expo donne à voir une relecture par des auteurs d’une centaine de planches originales, suites ou variations.

La BD s’anime...Pierre Feuille Ciseaux s’intéresse aussi à l’image animée, et ce sont plusieurs projec-tions qui seront proposées durant le week-end, films sur les auteurs invités, rétrospective de la première édition de PFC, l’occasion d’en apprendre plus sur l’univers d’artistes comme Frank, animé à travers de nom-breuses techniques où l’inventivité est roi, ou encore L’An 01 rendant hommage au proli-fique Gébé, plongée dans l’époque contes-tataire et idéaliste des années 70. A suivre aussi la plume acérée du dessinateur de presse Willem, Art Spiegelman, Chris Ware…

Semaine de résidence du 27 septembre au 1er octobreL’une des particulariés de Pierre Feuille Ci-seaux est la semaine qui précède le week-end ouvert au public, une résidence d’au-teurs de bande dessinée dans les murs de la Saline royale d’Arc-et-Senans. Les aboutisse-ments de ces séances intensives de travail seront affichés, au fur et à mesure, sur les murs de la Saline. Outre la résidence de création collective de 21 auteurs de bande dessinée européens, des ateliers pédagogiques à destination des étudiants de l’École Régionale des Beaux Arts de Besançon seront menés. Collégiens

et lycéens de six établissements de la région Franche-Comté bénéficieront également d’un cycle d’ateliers de bande dessinée. Rendez-vous est d’ores-et-déjà pris dans Di-versions pour suivre certaines de ces opéra-tiosn et, pourquoi pas, en publier quelques travaux dans nos pages en 2011...

- Dominique Demangeot -

Pierre Feuille Ciseaux, 2 octobre 2010 de 10h à 20h et 3 octobre 2010 de 10h à 17hwww.pierrefeuilleciseaux.com

Pierre Feuille Ciseaux

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Le Maillon inaugurera sa nouvelle saison le 15 octobre prochain avec La Menzogna, par Pippo Delbono, bel exemple de théâtre contestataire et radical. Quelques semaines auparavant, quatre apéros de présentation auront eu lieu sur Strasbourg. L’équipe du Maillon donne rendez-vous au public autour d’un film et d’un verre pour présenter la nou-velle saison 2010-2011.

En matière de théâtre, le Maillon conviera auteurs et compagnies venus de France, mais aussi d’Italie, d’Allemagne et du Brésil. Citons notamment une jeune artiste promet-teuse, Julie Bérès, qui abordera avec Notre besoin de consolation la difficile question du clonage. Cette année, le théâtre se mêlera aux arts visuels, la vidéo avec Pierrick Sorin remarqué au Chatelet en 2006, la musique avec Big Bang de Philippe Quesne (déjà vu dans les désopilants et décalés Effet de Serge et La Mélancolie des dragons), adaptations de répertoires classiques (Shakespeare) ou textes éminemment contemporains.

Le premier rendez-vous musical de la saison sera en lien avec le théâtre puisqu’il s’agira des Concerts Brodsky en octobre. Comme son nom l’indique, ce spectacle s’inspirera des œuvres du poète russe Joseph Brodsky, le pianiste Kris Defoort accompagnant la voix du comédien Dick Roofthooft. A venir égale-ment, entre autres propositions, des couleurs jazz en novembre dans le cadre du festival Jazzdor, ainsi que Claire Diterzi qui était ve-nue présenter au Maillon la saison passée son déconcertant Tableau de chasse. Cette

fois elle chausse les souliers de la révolution-naire Rosa Luxembourg, dans un spectacle à la croisée de la musique, du théâtre, de la danse et de la vidéo. La saison chorégraphique sera elle aussi cosmopolite et apportera son lot de grands noms tels William Forsythe qui inaugurera la programmation danse avec trois de ses pièces interprétées par le Ballet de Lorraine en novembre. C’est ensuite le belge Alain Platel qui viendra accompagné de ses Bal-lets C de la B qu’il a fondés, avec sa nouvelle création Gardenia. A noter qu’un focus sur la danse brésilienne sera opéré en avril pro-chain, en collaboration avec Pôle Sud.

Cette saison on notera également une place importante faite au cirque. L’occasion donc de se rendre au Maillon en famille à la ren-contre des artistes circassiens de France ou d’ailleurs (Suisse, Finlande).

- Amandine Mannier -

Le Maillon, scène européenne, nou-velle saison 2010-2011Programmation à découvrir lors des apéros : mercredi 1er septembre à 19h (Cité de la Musique et de la Danse, Auditorium) et les jeudi 2, mercredi 8 et jeudi 9 septembre à 19h au Gobelet d’Or (28 rue de la Broque). Entrée libre dans la limite des places disponibles – Réservation nécessaire au 03 88 27 61 71 – www.le-maillon.com

Le Maillon

A voir plus loin... en Alsace

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A voir plus loin... en Bourgogne 18

Du 24 septembre au 3 octobre, le Tribu Fes-tival revient pour une onzième édition où seront à l’honneur les musiques du monde. Entre jazz, musiques urbaines et expérimen-tales, afrobeat et autres cultures, Tribu porte décidément bien son nom.

L’Ethiopie à l’honneurLe festival se diffuse aux quatre coins de Di-jon et son agglomération, les artistes se pro-duisant dans des lieux aussi divers que la Va-peur ou le Jardin du Musée archéologique, la Péniche Cancale ou le Théâtre Mansart. Tribu s’inscrit donc pleinement dans la cité, à l’image du projet mené avec Zé Ethiopian Brass Band, qui parcourera les Marchés des Grésilles, de Longvic et de Dijon notamment, mais aussi la Promenade du Ruisseau de la Fontaine d’Ouche. L’occasion de découvrir les musiques d’Ethiopie.Une culture que l’on pourra également ap-procher à la Péniche Cancale le dimanche 26 septembre, avec le duo d’Eténèsh Was-sié et Mathieu Sourisseau qui se produira en compagnie du Trio Kazanchis, faisant se cô-toyer tradition d’Ethiopie et musique avant-gardiste, rock et pop. La soirée s’accompa-gnera d’un repas éthiopien typique, avec en supplément pour les yeux la projection du film Yezemed Yebaed de Leïla Morouche, hommage à la musique éthiopienne.

Les têtes d’afficheSi Tribu met un point d’honneur à faire rayon-ner les forces vives locales, le festival conviera également quelques grands noms, à l‘image du duo électrisant constitué du grand bat-teur fondateur de l’Afrobeat Tony Allen et Jimi Tenor, multi-instrumentiste finnois. Un mix

inédit de soul, jazz et musique africaine west coast. A suivre le 24 septembre à partir de 20h à La Vapeur. Le duo sera précédé de Vertigo & Mésselé Asmamaw pour une créa-tion conjuguant folk rock et musique éthio-pienne.

On retrouvera également le 30 septembre Vincent Ségal, violoncelliste émérite de Ma-thieu Chédid et l’une des parties du binôme surréaliste Bumcello (avec Cyril Atef, batteur de -M-), se produisant ici en duo avec Bal-laké Sissoko, joueur de kora malien qui fait perdurer la tradition des griots mandingues.

Mais aussi...Si Tribu reçoit les aînés de l’Afrobeat, les jeunes pousses seront aussi à l’honneur à tra

vers la présence de Fanga et Kèlè Kèlè, jeunes artistes dignes héritiers de l’Afrobeat en France, le 25 septembre à la Salle Mendès France de Quétigny. Un autre musicien pro-metteur sera convié en la personne d’Ibra-him Maalouf au Théâtre des Feuillants le 29 septembre à 20h30. A ne pas manquer éga-lement à La Vapeur la veille de la clôture du festival le 2 octobre, la bouillonnante Ebony Bones (voir encadré).Le festival propose d’autres créations, avec A riot called Nina, hommage à la mythique Nina Simone le 1er octobre à l’Atheneum, et du théâtre qui rend hommage cette fois à un autre chanteur de légende : Ziggy Stardust, le 28 au Théâtre Mansart.

- Manu Gilles -

Tribu Festival à Dijon

Ebony Bones, chanteuse à l’organe vo-cal bodybuildé, trempé dans un mel-ting pot d’influences musicales allant du punk le plus sauvage et tribal à la soul la plus sensuelle, à l’image de ses costumes bigarrés, sera à La Vapeur dans le cadre d’une soirée DUM DUM Club #3 vs TRIBU FESTIVAL. L’occasion de rencontrer cette londo-nienne qui a su insuffler dans sa mu-sique une certaine sauvagerie propre à la capitale anglaise, où les commu-nautés et les cultures se côtoient. En cela elle illustre bien l’esprit de Tribu.Ebony Thomas, qui est également co-médienne, parvient à instiller à sa mu-sique et ses interprétations une dimen-sion dramatique évidente, magma psychédélique et décadent comme le morceau electro-dancefloor fumant et irrésistible The Muzik, où le funk, l’électro et la pop sont aussi de la par-tie. Probablement l’un des moments les plus chauds bouillants de cette on-zième édition de Tribu.

- Sébastien Marais -

Oxo Production présente

PuggyLa Vapeur, Dijon4 novembre 2010Fondé en 2005, le groupe propose une musique entre la pop et le rock acous-tique dans la lignée de Ginzhu et Deus.

Show DanceLe Zénith de Dijon5 novembre 2010L’Axone, Montbéliard2 avril 2011De Gene Kelly à Piaf ou Maryline, de West Side Story à Cabaret, en passant par les comédies musicales de Broadway, SHOW DANCE est un spectacle bouillonnant, porté par la performance des danseurs.

RaphaëlSalle Sembat, Chalon/Saône19 novembre 2010Plutôt rock à ses débuts, Raphael a en-suite évolué vers un univers folk («Sur la route », « Caravane »). Son nouvel album «Pacific 231», le 5ème, est sorti le 30 août.

Pony Pony Run RunMicropolis, Besançon25 Novembre 2010Pony Pony Run Run, groupe déjanté aux influences diverses et à la culture parfai-tement pop, a sorti en 2009 son 1er al-bum You Need Pony Pony Run Run. Ce titre était prémonitoire car depuis la sortie du 1er single «Hey You», hit de l’été 2009, les français ne peuvent plus se passer du groupe !

Choeurs de l’Armée RusseThéâtre municipal, Beaune30 novembre 2010Chants populaires et folkloriques mer-veilleusement interprétés par les voix graves et puissantes du Choeur des hommes. Invitée d’honneur de la forma-tion, Lioudmila Safonova, artiste émérite de la Fédération de Russie.

Irish LegendsParc Expo, Chalon/Saône16 décembreLa Commanderie à Dole18 décembreUn spectacle de danses, de musiques et de chants, chaleureux et éclatant aux couleurs de l’Irlande.

PigalleLa Vapeur, Dijon28 janvier 2011Pigalle réapparaît avec un nouvel album « Des espoirs ». François Hadji-Lazaro a creusé dans son univers particulier sur les contradictions, les angles multiples, les pa-radoxes. Des textes qui mêlent moments de soupirs et moments de sourires, des musiques qui, toujours, se moquent des limites et des étiquettes.

Jamel DebbouzeZénith de Dijon13 mai 2011Le nouveau spectacle de Jamel Deb-bouze est évidemment très attendu puisque le précédent, “100% Debbouze” remonte à 2003/2004, hors ses interven-tions dans le cadre du Jamel Comedy Club.

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A voir plus loin... en Bourgogne 19

Nouvelle saison pour l’Espace des Arts qui proposera cette année encore théâtre, mu-sique, danse, sans oublier le jeune public avec un second Rendez-vous des Piccolis qui a connu un beau succès en 2010.

CréationsL’Espace des Arts soutient largement la créa-tion. Roland Auzet, artiste associé, adap-tera un texte de Fabrice Melquiot, pour du théâtre musical accueillant notamment la grande comédienne Anne Alvaro. On retrou-vera ainsi dans La Nuit les brutes un chanteur et un accordéoniste, à suivre en novembre. Philippe Buquet a également souhaité pro-grammer deux courtes pièces peu connues de Musset, auteur assez peu monté en France de nos jours, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée et On ne saurait penser à tout en janvier prochain mis en scène par Frédérique Plain. A suivre enfin une dernière création théâ-trale, Notre besoin de consolation, par Julie Bérès, traitant de la préoccupation éthique du clonage en février.

DanseEn matière de danse, l’Espace des Arts ac-cueillera notamment, dans le cadre d’Ins-tances 8 en novembre prochain, Anne Teresa de Keersmaeker et la compagnie Rosas, l’une des grandes compagnies euro-péennes, spectacle monté autour des poly-phonies du Moyen-Âge.

Cycle autour du cirqueCette année l’Espace des Arts portera un

éclairage particulier sur le monde du cirque, à travers trois spectacles très différents, dont l’un d’eux ouvrira la saison le 6 octobre : Làng Tôi (Mon village). « Mon village est un spec-tacle porteur d’émotions mais qui n’est pas qu’artistique », fait remarquer Philippe Bu-quet. «Làng Tôi nous parle aussi des relations entre le Vietnam et la France ». L’occasion de découvrir l’art du cirque vietnamien et de se pencher sur un moment douloureux de l’histoire de nos deux pays. Les deux autres propositions de ce cycle, Chouf Ouchouf vu cette année à Avignon, et Paradis Tsigane, nous transporteront respectivement au Ma-roc et dans l’univers du peuple Rom. L’occa-sion donc de découvrir les cirques du monde.

MusiqueLa musique aura également droit de citer, illustrant là encore, comme le souligne Phi-lippe Buquet, « les cultures du monde sur des formes artistiques très créatives ». Pour cela, l’Espace des Arts convie notamment Bratsch et leurs invités (Kamilia Jubran par exemple) pour des couleurs orientales, l’ensemble Dia-gonal/Jean-Christophe Cholet pour une « French Touch » de jazz ou encore les éton-nants musiciens de Staff Benda Bilili, musi-ciens professionnels et amateurs évoluant sur scène dans de drôles de machines roulantes (ils souffrent tous de handicap et ne peuvent marcher). La musique les porte pourtant très loin, dans un mix atypique de musique tradi-tionnelle africaine, de funk et de reggae.

- Gilles Bloin -

Programmation complète : www.espace-des-arts.com

Puggy 4 novembre La Vapeur - Dijon

Pigalle 28 janvier 2011 La Vapeur - Dijon

Show Dance 5 novembre Le Zénith - Dijon 2 avril 2011 L’Axone - Montbéliard

Jamel Debbouze 13 mai 2011 Le Zénith - Dijon

Raphael 19 novembre S.Sembat - Chalon/Saône

Choeurs de l’Armée Russe 30 novembre Théâtre Municipal - Beaune

Pony Pony Run Run 25 novembre Micropolis- Besançon

Yannick Noah 18 janvier 2011 Le Zénith - Dijon 25 mars 2011 Parc Expo - Chalon/Saône

Florence Foresti 21 décembre L’Axone - Montbéliard 20 janvier 2011 Le Zénith - Dijon

Irish Legends 16 décembre Parc Expo - Chalon/Saône 18 décembre La Commanderie - Dole

Cie Les Farfadais, «Mana» 9 janvier 2011 Le Zénith - Dijon 28 janvier 2011 L’Axone - Montbéliard

Ecoutez les artistes, visionnez les videos et découvrez toutes les infos sur vos spectacles sur www.oxoproduction.com. Soyez informés les premiers en vous inscrivant à notre newsletter. 03.80.410.333 - Réservations dans les points de vente habituels.

NOUVEAU

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Espace des Arts

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http://cyril.almeras.free.fr/PAO/carte-bonne-annee-feux-artifice.jpg

ARNO09/10/10 • LA VAPEUR • DIJON • 20H30

SCORPIONSGET YOUR STING AND BLACKOUT19/10/10 • ZÉNITH • DIJON • 19H30

LES MONOLOGUES DU VAGIN04/11/10 • ZÉNITH • DIJON • 20H30

CELTIC LEGENDS11/11/10 • ZÉNITH • DIJON • 16H00

- M -LES SAISONS DE PASSAGE12/11/10 • ZÉNITH • DIJON • 19H30

CATCH AMÉRICAINWRESTLING EXTREME RAMPAGE TOUR 201014/11/10 • ZÉNITH • DIJON • 16H30

OUI-OUI & LE CADEAU SURPRISE24/11/10 • ZÉNITH • DIJON • 14H & 17H08/12/10 • MICROPOLIS • BESANCON • 14H & 17H

OTANGO04/12/10 • ZÉNITH • DIJON • 20H30

RFM PARTY 80LOVE & PARTY18/12/10 • ZÉNITH • DIJON • 20H30

MICHEL LEEBHILARMONIC SHOW23/01/11 • ZÉNITH • DIJON • 17H00

ABBA MANIA03/02/11 • ZÉNITH • DIJON • 20H30

STÉPHANE ROUSSEAU12/03/11 • AUXERREXPO • AUXERRE • 20H30

BERNARD LAVILLIERS08/04/11 • ZÉNITH • DIJON • 20H30

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03 80 667 666 - www.pyrprod.frNOUNA PROD / PYRPROD - 32 bd Carnot - 21000 DIJON

Locations : Pyrprod et points de vente habituels

C L U BP Y R P R O D

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Cinéma 21

01 septembrePiranha 3DDe Alexandre Aja Horreuravec Elisabeth Shue, Eli Roth, Adam Scott Alors que la ville de Lake Victoria s’apprête à re-cevoir des milliers d’étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre sous le lac une faille d’où des mil-liers de piranhas s’échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac . Pour voir la bande annonce,scanner le QR Code avec votre mobile

Rudo y CursiDe Carlos Cuarón Comédie dramatiqueavec Gael García Bernal, Diego Luna

Be Bad !De Miguel Arteta Comédieavec Michael Cera, Portia Doubleday

KrachDe Fabrice Genestal Thrilleravec Gilles Lellouche, Vahina GiocanteErwan est trader dans une banque new-yor-kaise. Un article consacré à la climatologie dans une revue scientifique le fait croire qu’il existe une relation entre les variations climatiques et les flux boursiers. Il pense avoir trouvé la formule magique qui lui permettra de contrôler les mar-chés financiers.

08 septembre Leaves of GrassDe Tim Blake Nelson Comédie dramatiqueavec Edward Norton, Lucy DeVitoDeux jumeaux que tout sépare, l’un professeur de philosophie, l’autre cultivateur de marijuana, se retrouvent lorsque le professeur retourne dans sa ville natale en Oklahoma, pensant en-terrer son frère. Mais ce dernier est bien vivant et va entrainer son jumeau dans l’univers du grand banditisme...

TwelveDe Joel Schumacher Drameavec Kiefer Sutherland, Chace Crawford

Copains pour toujoursDe Dennis Dugan Comédieavec Adam Sandler, Kevin JamesCinq amis d’enfance se retrouvent après 30 ans durant le week-end de la fête nationale. Triste anniversaire puisqu’ils assistent aux funérailles de leur ancien entraîneur de basket-ball. Dans la maison de ce dernier, les souvenirs ressurgis-sent. Ils comptent bien montrer à leurs enfants combien leur jeunesse a été inoubliable.

Des hommes et des dieuxDe Xavier Beauvois Drameavec Lambert Wilson, Michael Lonsdale

Benda Bilili !De Renaud Barret, Florent de La TullayeDocumentaireavec Cubain Kabeya, Paulin Kiara-MaigiRicky veut faire de Staff Benda Bilili le meilleur groupe du Congo. Il croise la route de Roger, en-fant des rues, qui rêve quant à lui de rejoindre cette formation atypique qui parcourt la ville sur des fauteuils roulants customisés pour jouer leur musique. Le film retrace le le parcours excep-tionnel du Staff Benda Bilili, depuis les tous dé-buts jusqu’au succès dans le monde entier.

Abattoir 5De George Roy Hill Fantastiqueavec Michael Sacks, Ron Leibman

Une ChinoiseDe Xiaolu Guo Drameavec Lu Huang, Geoffrey Hutchings

15 septembreThe TownDe Ben Affleck Drameavec Jeremy Renner, Ben AffleckDans la banlieue ouvrière de Boston, Doug Ma-cRay et sa bande aimeraient orchestrer le casse du siècle. Ils cambriolent une banque lorsque la directrice appuie sur l’alarme. Doug la kidnappe mais tombe vite amoureux d’elle, ce qui com-plique sérieusement les plans des malfaiteurs, d’autant plus lorsque le FBI s’empare de l’affaire.

Les RunawaysDe Floria Sigismondi Biopic Musiqueavec Kristen Stewart, Dakota Fanning

Ces amours-làDe Claude Lelouch Drameavec Dominique Pinon, Anouk Aimée

Happy FewDe Antony Cordier Drameavec Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle

Notre jour viendraDe Romain Gavras Comédie dramatiqueavec Vincent Cassel, Olivier Barthélémy Deux roux partent sur la route en rupture avec leurs existences passées. Ils veulent se rendre en Irlande. Une quête pleine de bruit et de fureur.

The HousemaidDe Im Sang-soo Thrilleravec Jeon Do-yeon, Seo Woo, Lee Jung-jae

ChougaDe Darezhan Omirbaev Drameavec Alnur Turgambayeva

22 septembre Mange, prie, aimeDe Ryan Murphy Comédie dramatiqueavec Julia Roberts, James Franco

MielDe Semih Kaplanoglu Drameavec Bora Altas, Tülin Özen, Alev Uçarer

AmoreDe Luca GuadagninoDrame, Romanceavec Tilda Swinton

Resident Evil : AfterlifeDe Paul W.S. Anderson Science-Fictionavec Milla Jovovich, Wentworth Miller

Hors-la-loiDe Rachid Bouchareb Comédie dramatiqueavec Jamel Debbouze, Sami BouajilaEn 1945 à Alger, trois frères dont la famille a été chassée de ses terres se retrouvent en France. Si deux d’entre eux militent pour l’indépendance de l’Algérie, le troisième ne partage pas cet idéal.

Pauline et FrançoisDe Renaud Fely Drame, Romanceavec Laura Smet, Yannick Renier

ChantrapasDe Otar Iosseliani Comédie dramatiqueavec David Tarielashvili, Tamuna Karumidze

Hors la loi, le 22 septembre

Copains pour toujours, le 8 septembre

Benda Bilili, le 8 septembre

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Chroniques CD 23

ROCK

ArnoBrussld(Naïve)

Arno enchaîne les albums comme les bocs de bière –belge- et livre encore ici, pour la première fois sous son nouveau label Naïve, un album d’une créativité irréfutable, trois ans après Jus de box (Covers Cocktail il y a deux ans était un disque de reprises). Le chanteur passe avec une déconcertante facilité des brûlots rock enfumés et hypno-tiques (Black Dog Day) à des ballades inti-mistes à l’image de Quelqu’un a touché ma femme ou Elle pense quand elle danse, reprises de manière encore plus sensible au piano en fin d’album. Un Brussld entre fureurs et larmes, une sensibilité à fleur de peau pour l’ours Arno, entre la lourdeur et la moiteur nord-européennes (Le vendredi on reste au lit, Mademoiselle, gentille mu-sique de carrousel) et l’énergie rock anglo-saxonne. En français ou en anglais, Arno joue aussi parfois sur le mode electro rock doucement cradingue… C’est que tout lui va à ce vieil Arno qui nous accompagne dans nos élans rock depuis maintenant 24 ans, lorsqu’il a débuté sa carrière solo. Même sur des titres surréalistes comme Ça monte et ses traits mélodiques orientalisants sur fond bruitiste, on le suit volontiers de bout en bout, jusqu’à Bruxelles et bien au-delà.- Dominique Demangeot -

ELECTRO

Solange la FrangeSolange la Frange(Two Gentlemen Records)

Accompagnée de ses deux compères, Ju-lie (pas Solange) enchaîne les morceaux fié-vreux, nourris d’une tension qui s’apparente tout à fait à une énergie rock lors de mo-ments particulièrement chaotiques. L’esthé-tique dominante reste cependant l’électro, mais une électro nourrie d’un esprit féroce-ment punk, dans sa rage et ses déchaîne-ments. Ainsi Wak a Wak avance une ligne de basse bien affirmée, tandis que Open The Door My Dear sort les guitares et la bat-terie pour un morceau ne nous laissant là encore que peu d’occasions de respirer. Et même si sur scène le trio joue sans batteur, la rage est bien là et l’important est que l’ensemble groove méchamment... Un titre comme Give Me A Reason To Yeah Yeah, taillé pour les dancefloors, devrait en effet soulever pas mal de sueur dans les clubs, et s’annonce bien différent d’autres morceaux plus rock, mais c’est justement l’intérêt de l’album de décliner l’électro et le rock et d’y retrouver, finalement, la même énergie. - Sébastien Marais -

INDIE FOLK

Musée mécaniqueMusée mécanique(Souterrain/Transmissions)

Le premier opus de ces garçons venus de la froide Portland, s’annonce d’emblée comme une plongée intimiste dans un océan sonore ouaté. Forgeant sur leurs gui-tares et leurs synthés des ballades tombées des étoiles, Musée Mécanique s’abreuve à des influences aisément reconnaissables tant du côté de la folk que de la pop anglo-saxonne (Sufjan Stevens, Radiohead, Notwist). L’ensemble conserve néanmoins une tenue exemplaire, suivant la voix angé-lique et hantée de Micah Rabwin, servie par des orchestrations magistrales. Les chœurs solennels apparaissant tout à coup derrière le frêle arpège acoustique de The Propel-lors, en font ainsi l’un des joyaux de l’album. Hold This Ghost dévoile une horlogerie fine-ment huilée de glockenspiels cristallins, pe-dal steel liquide et pianos… mécaniques. La formation a hérité son nom d’une collection privée de pianos mécaniques et de jeux vidéo vintage à San Franciso. On entre en effet dans ce premier album comme dans une caverne d’Ali Baba peuplée de trésors sonores évanescents, émouvantes mélo-dies tricotées sur d’antiques Yamaha et des Casio SK-10 d’avant le déluge. Fulgurances mélodiques discrètes mais acérées qui vous touchent en plein cœur. - Manu Gilles -

FOLK ROCK

Livin’ In A Tree HouseLivin’ In A Tree House(Autoproduction)

Livin’ In A Tree House, c’est la rencontre entre trois musiciens expérimentés et Anaïs. Rencontre également avec les poèmes d’Edgar Alan Poe composant la majorité des textes. On comprendra alors que les théma-tiques gravitent autour des amours déçues, corbeaux et fantômes errants, une palette de couleurs nocturnes déployée dans un univers folk rock. Les guitares claires dissi-pent la brume lorsque résonnent les accords des deux premiers morceaux. Un album qui navigue entre tension (l’électriquement ef-ficace The Raven Song) et apaisement (A Dream Within A Dream et quelques cordes de violoncelle, Me and Neil, le temps d’un bel hommage acoustique au chanteur de The Divine Comedy). Le travail de pronon-ciation rend toute la beauté des textes de Poe, dans des contextes parfois antino-miques comme sur le très rock’n’roll The Bri-dal Ballad… Et même si « tous les bons mots ont déjà été dits et les belles phrases posées sur le papier », comme le chante Anaïs, Li-vin’in a Tree House pourrait bien être en train d’ouvrir une nouvelle page de la musique bisontine. - Dominique Demangeot -

Phil UmbdenstockAnge en images(Les Bandits Company)

Entre l’ange et la plume, il n'y a qu'un pas... Phil Umbdenstock l'a bien compris en don-nant corps aux images et à la musique du groupe belfortain Ange, l’un des fers de lance du rock progressif français. Comme chez beaucoup de formations de l’époque, l’exubérance musicale des frères Décamps et leurs acolytes trouvait son pendant sur les pochettes d’album, le plus souvent illus-trées par des dessinateurs de talent. Ce fut le cas pour Ange qui rencontrèrent, un soir de 1971 au parc des expositions de Colmar, un tout jeune dessinateur du nom de Phil Umbdenstock. Empli d’anecdotes, Ange en images revient donc sur l’histoire des visuels du groupe mais aussi celle de la formation elle-même, ses évolutions au fil des décennies, les hauts et les bas et surtout la douce folie de Christian Décamps que Phil a su si bien retranscrire. L'ouvrage qui prend la forme d’un entretien entre le dessinateur et Thierry Busson, chroni-queur au magazine Xroads, montre à quel point l’univers visuel d’un groupe peut mar-quer les esprits. Phil Umbdenstock, originaire de Colmar, est un artiste discret, presque

effacé parfois, qui a accompli (et accom-plit toujours) une belle carrière, tout en ac-compagnant depuis près de quarante ans le groupe Ange. Le livre vaut bien sûr pour l’abondante iconographie, pochettes, des-sins, croquis divers. L’occasion également de se replonger dans une époque enfuie où le monde de la musique était bien différent de ce qu’il est aujourd’hui.- Dominique Demangeot -Prix (25 €)+le port (6,70 €). Réglement à envoyer à Bandits company, Chemin du Haut des Buissons, 95430 Auvers sur Oise

Sous la direction d’Yves Agnès et Patrick EvenoIls ont fait la presse(Vuibert)

En 40 portraits, Ils ont fait la presse nous conte l’histoire du journalisme en France, depuis ses origines jusqu’à ses ultimes et nécessaires évolutions, notamment sur internet. Ecrite par des journalistes et des historiens, cette histoire de la presse n’omet aucun détail, re-gorgeant même d’anecdotes. On apprend notamment que le premier journal est né de l’esprit d’entreprise d’un médecin français

au XVIIème siècle du nom de Théophraste Renaudot. L’occasion également de mesu-rer les relations étroites, et souvent ambigües, entre les patrons de presse et le pouvoir. Le journalisme ne fait pas que relater l’Histoire, parfois il l’accompagne étroitement comme lorsque Mirabeau donne l’impulsion à l’im-munité parlementaire mais aussi à la liberté de la presse. Du Figaro créé par Hippolite de Villemessant en 1854 à L’Humanité de Jaurès en 1904, on suit l’existence mouvementée des quotidiens, déboires financiers et coups de génie des patrons de presse, le plus sou-vent véritables passionnés, quitte parfois à y perdre leur âme. De belles histoires égale-ment comme les irréductibles aiguilloneurs du Canard Enchaîné, ou Ouest France et son charismatique (et incorruptible celui-là) Fran-çois Régis Hutin. Car derrière toutes ces sagas de presse, il y a des hommes avant tout. - Dominique Demangeot -

BerthLes expulsables(Hoëbeke)

Alors qu’il était encore à Charlie Hebdo, Siné avait salué avec enthousiasme la parution du premier ouvrage du dessinateur Berth.

Cet enthousiasme n’était pas feint, puisque lorsque Siné, suite à son éviction de Charlie Hebdo, créa son propre hebdomadaire, il fit immédiatement appel au dessinateur bison-tin. On ne peut que saluer la constance de Siné qui signe aujourd’hui, une préface élo-gieuse au nouvel ouvrage de Berth regrou-pant les strips publiés pendant plus d’un an et demi dans Siné Hebdo.Contrairement à ce que pourraient laisser supposer certaines de ses anciennes (Le Monde Libertaire, L’Humanité) ou actuelles (CQFD, Alternatives Libertaires) collabora-tions, Berth n’est pas un dessinateur militant. Il ne faut donc pas s’attendre à trouver uni-quement de la dénonciation dans cette série de Strips qui a pour objet le doulou-reux problème des sans-papiers. La critique chez Berth prend un tout autre chemin, celui d’une quête perpétuelle de l’absurde. Afin de mieux le faire ressortir, ce sont les victimes qui prennent le pouvoir dans ses dessins, car c’est à travers leurs actes et leurs paroles que l’absurdité de la situation qui leur est faite ap-paraît le mieux. Néanmoins, les victimes ne sont jamais idéalisées, et il leur arrive, ici ou là, de se comporter bêtement.Il va s’en dire que le livre de Berth est avant tout un livre drôle, c’est une évidence qui saute aux yeux dès la première page. C’est pour cela qu’on a préféré orienter l’attention sur ce qui est moins visible dans ses dessins: l’absence de misérabilisme dans le traite-ment de son sujet.- Martial Cavatz -

Consulter le blog de Berth :http://berth.canalblog.com

Chroniques Livres

Le 9 octobre à La Vapeur de Dijon

Le 30septembre à La Poudrièrede Belfort

L’album du mois

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