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CLIN D’ŒIL // page 11 Vue de la colonie sur l’îlot La héronnière du domaine St Roch à Couvin: Carnet de bord d’un comptage La persécution, l’usage intensif de pesti- cides et des hivers très rigoureux ont failli avoir raison de ce bel ardéidé, grand pré- dateur de poissons et autres batraciens. Ce n’est que vers la moitié des années 70, après sa mise sous statut d’espèce proté- gée, que le héron cendré (Ardea cinerea) a refait progressivement son apparition en Belgique. Répartis sur tout le territoire wallon, c’est surtout sur le sillon sambro- mosan, le territoire situé au nord de celui- ci et le Condroz qu’ils sont concentrés. Parcellaires avant 2002, les inventaires menés entre 2002 et 2007 donnent en 2007 une population belge estimée à 1400 et 1500 couples pour les 41 colonies dénom- brées en 2002. Certaines colonies peuvent contenir 155 nids comme à Harchies, alors qu’un bon quart d’entre-elles se limitent entre 1et 5 nids. Les statistiques mettent cependant en avant une tendance à la réduction des grosses colonies au profit des plus petites, plus nombreuses et sans doute mieux adaptées à la dispersion des étangs du territoire wallon. De plus la pos- sibilité de chasser à proximité de son lieu de nidification représente une économie d’énergie appréciable 1 . Nonobstant, les populations étant en constante fluctuation il s’avérait utile de lancer une nouvelle campagne de comptage des hérons cen- drés en Wallonie. Ce qui fut fait en 2013 sous le patronage de la Centrale Ornithologique d’Aves (COA). SITE DU PARC SAINT-ROCH À COUVIN Au beau milieu d’un étang situé au cœur du domaine de Saint-Roch à Couvin, un îlot planté de grands aulnes abrite une belle colonie de hérons. Il était donc naturel que cette héronnière, dont le dernier comptage complet remonte à 2002, fasse partie du recensement. La colonie d’une superficie approximative d’un hectare, est difficilement accessible. L’aulnaie, assez dense, dresse dans le ciel ses fûts d’une trentaine de mètres, tels des gardiens échevelés. PRÉLIMINAIRES ET PREMIERS COMPTAGES Nous sommes le 06 mars, il est 07h30. Un ciel couvert écrase l’horizon gris pâle qui se détache derrière les grandes silhouettes sombres des arbres. Il n’y a pas de vent mais il fait frisquet. Je déballe mon attirail dans l’observatoire construit à une dizaine de mètres juste devant la colonie. Aujourd’hui, je me contente d’un premier repérage. Installé derrière ma lunette, je commence par compter les nids que je peux facilement apercevoir car les arbres sont nus. Après avoir attribué à chaque arbre un numéro et une lettre à chaque nid de chaque arbre, je dessine consciencieusement la position des nids dans les arbres. Par sécu- rité je tire quelques clichés du site, ce qui me permettra de vérifier mes notes. A l’exception d’un seul, tous les nids sont répartis en étages au sommet des houppiers mais aucun n’est exactement au même niveau. Avec le temps, la colonie s’active doucement. Un héron passe devant moi le bec chargé de branchettes, probablement un mâle en train d’aménager un nid. Soudain, deux hérons bondissent de leur perchoir et se lancent dans une ronde poursuite ponc- tuée de croassements rauques mais stri- dents. Ce manège se répète à plusieurs reprises au cours de mon observation. A ce stade, les territoires respectifs ne semblent pas encore bien définis pour tous les loca- taires, sauf pour deux couples manifeste- ment formés. J’y observe deux couveuses dont la tête émerge à peine du nid. Les soli- taires (célibataires?), quand ils ne se pour- suivent pas, restent figés, droits sur leur pattes en de longues attitudes d’attente. D’un futur partenaire ? La couleur jaune- orangé éclatante des becs me confirme que j’ai affaire à des adultes en plumage nuptial. J’en remarque toutefois deux au bec nette- ment plus terne, un peu rosé. Deux grands cormorans (Phalacrocorax carbo) se tiennent, immobiles, un peu à l’écart sur le premier arbre à droite de l’îlot. L’arrivée des premiers hérons semble avoir chassé le gros de la petite colonie. Il est à parier que ces deux-là ne tarderont pas à imiter leurs congénères. En fin de matinée j’ai dénombré 26 nids dont Texte et photos de Georges Horney transport de matériaux souvent effectué par le mâle (remarquez la couleur vive du bec)

domaine St Roch à Couvin: Carnet de bord d’un comptage...branche qu’il dispose dans le nid. Un peu plus loin, le long de la berge côté nationale 5, deux hérons chassent tout

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Page 1: domaine St Roch à Couvin: Carnet de bord d’un comptage...branche qu’il dispose dans le nid. Un peu plus loin, le long de la berge côté nationale 5, deux hérons chassent tout

CLIN D’ŒIL // page 11

Vue de la colonie sur l’îlot

La héronnière du domaine St Roch à Couvin:

Carnet de bord d’un comptage

La persécution, l’usage intensif de pesti-cides et des hivers très rigoureux ont failliavoir raison de ce bel ardéidé, grand pré-dateur de poissons et autres batraciens. Cen’est que vers la moitié des années 70,après sa mise sous statut d’espèce proté-gée, que le héron cendré (Ardea cinerea) arefait progressivement son apparition enBelgique. Répartis sur tout le territoirewallon, c’est surtout sur le sillon sambro-mosan, le territoire situé au nord de celui-ci et le Condroz qu’ils sont concentrés.

Parcellaires avant 2002, les inventairesmenés entre 2002 et 2007 donnent en 2007une population belge estimée à 1400 et1500 couples pour les 41 colonies dénom-brées en 2002. Certaines colonies peuventcontenir 155 nids comme à Harchies, alorsqu’un bon quart d’entre-elles se limitententre 1et 5 nids. Les statistiques mettentcependant en avant une tendance à laréduction des grosses colonies au profitdes plus petites, plus nombreuses et sansdoute mieux adaptées à la dispersion desétangs du territoire wallon. De plus la pos-sibilité de chasser à proximité de son lieude nidification représente une économied’énergie appréciable1. Nonobstant, lespopulations étant en constante fluctuationil s’avérait utile de lancer une nouvellecampagne de comptage des hérons cen-drés en Wallonie. Ce qui fut fait en 2013sous le patronage de la CentraleOrnithologique d’Aves (COA).

SITE DU PARC SAINT-ROCH À COUVIN Au beau milieu d’un étang situé au cœur dudomaine de Saint-Roch à Couvin, un îlotplanté de grands aulnes abrite une bellecolonie de hérons. Il était donc naturel quecette héronnière, dont le dernier comptagecomplet remonte à 2002, fasse partie durecensement.La colonie d’une superficie approximatived’un hectare, est difficilement accessible.L’aulnaie, assez dense, dresse dans le cielses fûts d’une trentaine de mètres, tels desgardiens échevelés.

PRÉLIMINAIRES ET PREMIERS COMPTAGESNous sommes le 06 mars, il est 07h30. Unciel couvert écrase l’horizon gris pâle qui sedétache derrière les grandes silhouettessombres des arbres. Il n’y a pas de ventmais il fait frisquet. Je déballe mon attiraildans l’observatoire construit à une dizainede mètres juste devant la colonie.Aujourd’hui, je me contente d’un premierrepérage. Installé derrière ma lunette, jecommence par compter les nids que je peuxfacilement apercevoir car les arbres sontnus. Après avoir attribué à chaque arbre unnuméro et une lettre à chaque nid de chaquearbre, je dessine consciencieusement laposition des nids dans les arbres. Par sécu-rité je tire quelques clichés du site, ce quime permettra de vérifier mes notes. A l’exception d’un seul, tous les nids sontrépartis en étages au sommet des houppiersmais aucun n’est exactement au mêmeniveau. Avec le temps, la colonie s’activedoucement. Un héron passe devant moi lebec chargé de branchettes, probablement unmâle en train d’aménager un nid. Soudain,

deux hérons bondissent de leur perchoir etse lancent dans une ronde poursuite ponc-tuée de croassements rauques mais stri-dents. Ce manège se répète à plusieursreprises au cours de mon observation. A cestade, les territoires respectifs ne semblentpas encore bien définis pour tous les loca-taires, sauf pour deux couples manifeste-ment formés. J’y observe deux couveusesdont la tête émerge à peine du nid. Les soli-taires (célibataires?), quand ils ne se pour-suivent pas, restent figés, droits sur leurpattes en de longues attitudes d’attente.D’un futur partenaire ? La couleur jaune-orangé éclatante des becs me confirme quej’ai affaire à des adultes en plumage nuptial.J’en remarque toutefois deux au bec nette-ment plus terne, un peu rosé.

Deux grands cormorans (Phalacrocoraxcarbo) se tiennent, immobiles, un peu àl’écart sur le premier arbre à droite de l’îlot.L’arrivée des premiers hérons semble avoirchassé le gros de la petite colonie. Il est àparier que ces deux-là ne tarderont pas àimiter leurs congénères. En fin de matinée j’ai dénombré 26 nids dont

Texte et photos de Georges Horney

transport de matériaux souvent effectué par le mâle(remarquez la couleur vive du bec)

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page 12 // CLIN D’ŒIL

seulement 10 sont occupés par une dou-zaine d’adultes, certains ne semblent avoirqu’un occupant. Vu leurs petites propor-tions, j’ai exclu du comptage originel 3 nids,probablement des ébauches.En moyenne le diamètre des nids n’excèdepas 80 cm pour une hauteur de 30 à 40 cm.Cependant deux ou trois, sans doute les plusanciens, attirent mon attention par leursgrandes dimensions (1 m à 1 m 50. de dia-mètre pour une hauteur de 80 cm voire 1 m).Chaque année les nids sont réaménagés, engénéral par le mâle ; leur taille témoignedonc de leur ancienneté.

Le soleil se lève frileusement sur ce 28mars. L’hiver joue les prolongations avec unthermomètre scotché sur deux degrés souszéro depuis plusieurs jours. Tout est encorecalme dans la colonie. J’aperçois 4 grandscormorans perchés prudemment sur lesbranches extérieures de l’arbre numéro un.Toujours sur le départ ou bien en attented’une opportunité de nidification ? Au cours de mes visites hebdomadairesintermédiaires, j’ai pu constater que leschoses ont bien changé depuis mon premierpassage. 17 nids sont maintenant occupés.Mais je n’arrive pas à détecter les 34 héronssensés y habiter. J’aperçois difficilement lescouveuses dont la tête émerge à peine dunid. Sur le nid 1A, un corps tout entier seredresse à l’arrivée d’un héron, venu le rem-placer sans doute. Difficile de différencier lemâle de la femelle, semblables en touspoints; de plus les partenaires se relaientpour assurer la couvaison. Le seul momentpropice pour les distinguer est lors de l’ac-couplement.

Il est 07h10: retour du héron avec unebranche qu’il dispose dans le nid. Un peuplus loin, le long de la berge côté nationale5, deux hérons chassent tout en restant àdistance respectable l’un de l’autre. Bienque vivant en colonie, notre échassier est unchasseur solitaire ne tolérant même pas laprésence de son partenaire sur son terri-toire de chasse. Chacun pour soi !

Sur le même arbre, une bagarre éclate avecfracas. Un héron en repousse vigoureuse-ment un autre venu trop près de son nid.L’exclu s’envole en vitesse poussant despetits cris puis se repose 3 arbres plus loin.Le ricanement du pic-vert venant du petitbois proche semble ponctuer son humilia-tion. Un couple de bernaches du Canadaglisse lentement sur la surface de l’étang,juste devant moi.Plusieurs individus se tiennent debout,seuls, sur le nid sans jamais recevoir devisites. Peut-être des célibataires en attented’un partenaire ? En tous les cas le froidpersistant semble avoir figé le processus denidification.

PREMIÈRES NAISSANCESJ’ai continué mes visites hebdomadairessans noter de changement remarquables, sice n’est une activité plus importante mar-quée par des allers-retours plus fréquents. Ce dimanche, 28 avril, le ciel est couvert et,décidément, le printemps a avalé son calen-drier ! Il fait à peine 4 degrés, et la sensationde froid et d’humidité est bien réelle. 7heures 30 sonnent à l’église de Couvin, toutest calme. Après une heure, la héronnièresemble s’éveiller enfin. Je remarque denombreux va-et-vient inhabituels sur lesarbres 1 et 3. Soudain, je détecte des mou-vements suspects dans le premier nid, celuioù j’ai repéré la première activité de couvai-son. Vite, ma longue-vue, pour découvrir lestêtes de deux poussins qui s’agitent ! Descris perçants à l’autre extrémité de l’îlot, surl’arbre n°6, attirent aussi mon attention:trois jeunes à peine emplumés se dressentfrénétiquement cous tendus et becs grandouverts à l’arrivée du parent. C’est l’heurede la becquée…. Ils doivent avoir deuxsemaines. Finalement, je dénombre sur toutle site 8 poussins sensiblement du mêmeâge. Ces premiers arrivés seraient donc nésvers la mi-avril. Pourtant, je ne suis pas au bout de mes sur-prises. Sur l’arbre n°1, un nid situé anorma-lement bas et que je considérais commeinoccupé abrite en fait une couveuse. Cettedécouverte porte à 18 le nombre de nidsoccupés, et donc à 36 le nombre des adultes.

L’ÉLEVAGELes semaines suivantes voient la démogra-phie de la héronnière s’emballer. Lesadultes se partagent les obligations paren-tales. Si les poussins sont encore trop petitspour rester seuls, les parents alternent lesdéplacements en quête de nourriture. Plus

tard, ils pourront chasser à deux, laissant àeux-mêmes des juvéniles apparemmentinsatiables. La nourriture étant abondante,certains hérons chassent en groupe à l’ar-rière de l’îlot, au sud, alors que d’autresexploitent plutôt en solitaires les bergesorientales de l’étang qui longent la natio-nale. Il en est même qui reviennent de l’estou du sud, ce qui indique que leurs terri-toires de chasse s’étendent plus loin, là oùse trouvent également d’autres zoneshumides (Roly, Ry de Rome..etc).Si le nombre de naissances est passé à lavitesse supérieure, force est de constater queleur cadence n’est pas régulière. Nombre dejuvéniles sont déjà bien en plumes, ayantpresque atteint leur taille d’adulte, deboutaux abords directs du nid, guettant le retourdes parents et se chamaillant quelquefoisentre eux. C’est ainsi que l’on peut reconnaî-tre le plus faible de la nichée, tenu à l’écartpar ses grands frères au moment de la curée.Par contre, certains sont encore des poussinsau duvet toujours présent et dont la tête estcouronnée d’une houppe comique qui leurdonne un air d’Iroquois…!

Contrairement aux adultes, le plumage desjuvéniles d’un gris brun plus terne recouvreune grande partie du corps. Les partiesblanches et noires si caractéristiques desadultes sont très peu marquées, l’aigretteest absente et la mandibule supérieure dubec ainsi que les pattes sont gris terne. Au fil des jours, la colonie voit ses rangsgrossir et son activité s’intensifier. En cedébut de juin, 5 juvéniles perchés à côté dunid pratiquent déjà la musculation en delongues séances de battements énergiquesdes ailes. On les sent bientôt prêts pourl’envol. J’en compte aussi 8 autres, plusjeunes debout dans le nid et bien emplumés,qui consacrent leur temps à se toiletterconsciencieusement en attendant le retourdes adultes. Malgré l’apparition des feuilles,tous sont bien visibles, même les 6 derniersvenus qui se manifestent par des cris aigusà l’arrivée des parents.

Chasseur solitaire en poste le long de la berge

Juvéniles bien formés, attendant le retour des parents.Notez la différence de taille avec la photo précédente.

Séance de musculation pour un juvénilePoussins encore en duvet (remarquez la huppeIroquoise !)

Accouplement

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CLIN D’ŒIL // page 13

DERNIÈRES VÉRIFICATIONS ET CLÔTURE DU COMPTAGECela fait maintenant quatre mois que j’aicommencé le suivi de la colonie. Depuis plu-sieurs semaines, la température dépassedifficilement les 8 degrés, on se croirait enautomne ! Le ciel reste obstinément cou-vert, comme écrasé par une perpétuellechape grise. Il est temps de consolider défi-nitivement mes chiffres car lors de mes der-niers passages j’ai remarqué que bon nom-bre de jeunes étaient particulièrement ner-veux. Aussi ai-je décidé de me poster trèstôt dans le cabanon d’observation, histoirede relever les présences avant l’envol desadultes et des éventuels jeunes volants pourla chasse. Pourrai-je confirmer le chiffre de34 jeunes relevé il y a 10 jours? Tout lemonde semble répondre à l’appel. Chaquenid que j’avais repéré comme habité estoccupé. Vingt-huit jeunes pour les 15 nidsdes arbres n°1et 3, un seul jeune pour le nidde l’arbre n° 4, 2 pour celui du n°5 et enfinles 3 derniers de l’arbre n°6, cela fait 34 ; lecompte y est ! Après une bonne heure, tout ce beau mondesemble sortir de la torpeur glacée. Un à unla plupart des échassiers quitte l’îlot. L’envoldes aînés est ponctué de leurs cris rauquescaractéristiques. Le long de la berge, unpetit groupe d’une dizaine de juvéniles

s’exerce à l’art de la chasse sous l’œil atten-tif d’un adulte. Doucement la colonie se videde ses habitants pour ne laisser que 2 ou 3nids encore occupés par des jeunes incapa-bles de voler.

Durant la défeuillaison de l’automne, lesquelques contrôles rapides effectués m’ontconfirmé la présence de 3 nids situés à l’ar-rière de l’îlot et invisibles de mon poste d’ob-servation. Je les suspectais cependant enraison des nombreux mouvements dehérons. Cela porte à 29 le nombre total denids dont 21 probablement occupés car onpeut raisonnablement penser au vu de ce quiprécède, que les 3 derniers nids ont abritédes couples. Si on considère que ces troisnids ont produit un minimum de 6 jeunes,leur nombre total s’élèverait donc à 40. Soitune moyenne de 1.9 jeune par famille. Onpeut en déduire une population totale de 82individus dont 42 adultes et 40 jeunes.

CONCLUSIONSVoilà, le cycle est presque bouclé. Au fil dessemaines les grands aulnes seront désertés,ne laissant paraître au travers de l’amas defeuilles que les silhouettes imprécises desnids vides. Par rapport aux 28 couples recen-sés en 2002, ce résultat tend à confirmer ladiminution sensible de la population wallonne

constatée lors du recensement de 2013.Seule la poursuite systématique desdénombrements de héronnières dans lesannées à venir permettra de confirmer s’ils’agit d’une simple fluctuation ou, pire,d’une véritable inversion de tendance. Cescampagnes de comptages ne peuvent doncêtre efficaces sans le concours des acteursde terrain. Par conséquent, n’hésitez pas, sivous êtes intéressés, à vous porter volon-taires auprès du coordinateur d’enquête dela section Aves de Natagora, Jean-PaulJacob2. Son soutien et ses connaissancesont été précieux pour la réalisation du pré-sent recensement. En outre, il m’a transmissa passion pour ce mal aimé qu’est cetéchassier emmanché d’un long cou…

Georges Horney

1 - sources: Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie - Leguide ornitho (Lars Svensson) – Centrale Ornitho -logique d’Aves – Les oiseaux (www.oiseaux.net)

2 - Jean-Paul Jacob; [email protected] ou [email protected];Centrale Ornithologique d’Aves www.aves.be/coa

Aperçu des nids sur l’arbre n°3un célibataire fait le guet.