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« Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »
« Seuls ceux qui sont assez fous pour Dossier de presse1864-2014150 ans Croix-Rougefrançaise
Contacts pressel Christèle�Lambert-Côme�:�
01�44�43�12�07�-�06�07�34�99�29
l Marie-Laure�Lohou�:�01�44�43�11�39�
www.croix-rouge.fr
Mars 2014
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
1864-2014 : depuis 150 ans, aux côtésde chacun, la Croix-Rouge française marqueles pages de notre histoire
L’histoire de la Croix-Rouge appartient à tous : ceux qui y participent tout comme ceuxqui bénéficient de ses actions, bref la société dans son ensemble. À travers plusieursgénérations, partout en France et dans le monde, chacun, de près ou de loin, a eu et a l’occasionde croiser la Croix-Rouge française, que ce soit de façon exceptionnelle, épisodique,récurrente ou durable.
« La fille aînée du plus grand et plus ancien mouvement humanitaire mondial est
avant tout la Croix-Rouge de tous les Français. De près comme de loin, chacun d’entre nous a un
jour croisé son chemin. L’association se mêle intimement à l’histoire de nombreuses familles,
faisant de cet auxiliaire des pouvoirs publics un ‘’bien commun’’ à la disposition de tous. »
Professeur Jean-Jacques Eledjam, Président de la Croix-Rouge française
Créée en 1864, la Croix-Rouge française est l’une des premières des 189 sociétés nationales quirassemblent aujourd’hui 97 millions de personnes dans le monde autour de ses sept principes :humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité, universalité.
Elle fait partie de l’histoire et a transformé parfois le destin de nombreuses familles. L’histoire deblessés et victimes de conflits, de catastrophes, d’accidents de la vie, d’inondations, deconséquences d’une perte d’autonomie, etc. Mais elle a aussi changé la vie de celles et de ceux quis’engagent, au sein de l’association.
150 ans aux côtés de tousLa Croix-Rouge française s’inscrit au cœur de notre histoire, sur tous les fronts de l’urgence et desmissions au long cours. Elle accompagne l’évolution sanitaire et sociale du pays, les événements et lesurgences qui ont marqué les Français. Elle trouve également une large expression dans le monde, lorsdes catastrophes humanitaires d’origines naturelles ou technologiques, ou lors des conflits.
Commencée avec la guerre franco prussienne de 1870-1871, elle se prolonge jusqu’à des événementsplus récents, comme le terrible typhon Haiyan aux Philippines ou les intempéries de ces dernièressemaines, en passant par les deux guerres mondiales, les épidémies et la lutte contre la tuberculose,la rupture du barrage de Malpasset, la guerre d’Indochine, celle d’Algérie, mai 68, le Biafra, les réfugiésdu sud-est asiatique dans les années 1970, la guerre du Kosovo, le crash du Concorde, le tsunami de2004, le séisme en Haïti, la tempête Xynthia, le Samu social… Mais ce sont aussi des centaines demissions en France (handicap, dépendance, illettrisme…) et d’interventions aux quatre coins de laplanète (Niger, Pakistan, Nicaragua…), souvent moins connues du grand public.
150 ans d’engagementsEn 150 ans, ils ont été des centaines de milliers à participer aux innombrables actions de la Croix-Rougefrançaise qui aboutit aujourd’hui à l’engagement des 54000 bénévoles et 18000 salariés. Dans lesgrandes agglomérations, en zone rurale, dans les banlieues, partout en France, mais aussi à
Mars 2014
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française2
l’international, des femmes et des hommes engagés dans la réalisation d’un puissant idéal, viennent enaide et accompagnent des millions de personnes chaque année.Aujourd’hui, ce sont 90000 victimes secourues et un million de citoyens initiés ou formés aux gestesqui sauvent ; 1200000 accueillies et accompagnées au titre de l’action sociale ; 2400000 personnesaidées à l’international ; 400000 journées d’hospitalisation et 60000 hospitalisations de jour ; 25000étudiants en formation sanitaire et sociale…
DES ÉVÉNEMENTS TOUT AU LONG DE L’ANNÉE POUR CÉLÉBRER CET ANNIVERSAIRE
Cette année anniversaire sera bien sûr rythmée par les grands rendez-vous de la Croix-Rougefrançaise tels que la quête, la Caravane d’été, la Journée mondiale des premiers secours,…mais également par des rendez-vous et des événements exceptionnels. À noter d’ores et déjà :
l En mai par exemple, le 25, jour anniversaire de la création de la Croix-Rouge française avecle ravivage de la flamme du Tombeau du Soldat inconnu sous l'Arc de triomphe et du 24 maiau 1er juin la quête nationale et la célébration des 150 ans dans tout le réseau.
l En juillet, le départ de la Caravane d'été, des actions de promotion du Droit InternationalHumanitaire (Limito, Red Cross, etc.) et le 14 juillet, la participation des bénévoles à la fêtenationale sur les Champs-Elysées.
l En septembre, le 13, la Journée mondiale des premiers secours, les 20 et 21 septembre,les Assises de la jeunesse et la participation exceptionnelle de la Croix-Rouge française auxJournées de patrimoine.
l Le 9 octobre, l’ouverture par le ministre de l'Intérieur, de la réunion du Réseau européenpour l’éducation aux premiers secours organisée avec le Centre mondial de référence despremiers secours géré par la Croix-Rouge française.
l Le 27 novembre, les dîners de gala des 150 ans partout en France.
l En décembre, la journée mondiale du bénévolat, le 5, la simulation de procès DIH et unecélébration œcuménique en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides.
UN LIVRE POUR RENDRE HOMMAGE À CE PATRIMOINE UNIQUEÀ l’occasion de son 150 e anniversaire, la Croix-Rouge française, lance unouvrage exceptionnel. Il s’adresse autant aux descendants de cespremiers « héros de l’humanitaire » qu’à tous les curieux qui s’intéressentà la grande marche de l’humanité, car raconter une Croix-Rouge quipanse les plaies du monde, c’est aussi raconter 150 ans d’histoire. Cet ouvrage richement illustré raconte l’histoire de cette association pas comme les autres, qui a su s’adapter aux évolutions de la sociétéfrançaise et à la marche du monde. Il retrace, à travers le parcours defemmes et d’hommes engagés, 150 ans d’histoire humanitaire.
« LA CROIX-ROUGE FRANÇAISE 150 ANS D’HISTOIRE », Ed. Autrement, 224 pages, 32 euros dont 2 euros reversés à la Croix-Rouge française. En vente en librairie et à la Fnac.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française4
Sommaire
• UN PEU D’HISTOIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
• DES HOMMES ET FEMMES ENGAGÉS :
54 000 BÉNÉVOLES… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 5
18 000 SALARIÉS… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 7
• L’ACTION SOCIALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8
• LA SANTÉ ET L’AIDE À L’AUTONOMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
• URGENCE ET SECOURISME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
• L’ACTION INTERNATIONALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9
• LA FORMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 0
• ILS SONT LA CROIX-ROUGE :
PORTRAITS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1
BELLES HISTOIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 4
5
1859-1864LA CRÉATION
En 1859, un citoyen suisse, Henry Dunant, témoin de la bataille de
Solferino, improvise des secours avec le concours des populations
civiles locales. L’aide humaniste apportée aux soldats des deux
camps sans discrimination est l’acte fondateur de la Croix-Rouge.
Le 25 mai 1864, la Croix-Rouge française, créée sous le nom de
Société de secours aux blessés militaires, est la seule société
nationale fondée sur l’instigation d’Henry Dunant.
Jusqu’en 1940, la Croix-Rouge française est composée de trois Sociétés
nationales, reconnues « établissements d’utilité publique » et auxiliaires
du service de santé de l’armée dès 1878.
n La SSBM (Société de secours aux blessés militaires) créée en 1864n L’ADF (Association des dames françaises) créée en 1879n L’UFF (Union des femmes de France) créée en 1881Les trois sociétés coordonnent leurs actions au sein d’un Comité central de la Croix-Rouge
française jusqu’à leur fusion en août 1940.
1864-1914 SECOURS AUX MILITAIRES BLESSÉS ET MALADES
,Les premiers pas de la Croix-Rouge en France
l L’origine du développement du réseauLe réseau se forme à partir de 1865, en commençant par Lyon. S’ils ne sont qu’une dizaine avant
1870, la guerre va engendrer la création de plus de quatre cents comités en quelques mois sur tout
le territoire français. Le réseau va se construire avec le temps en fonction des besoins constatés
localement et s’accroître particulièrement au moment des guerres, des catastrophes et des crises.
Un peu d’histoire
Henry Dunant (1828-1910),photo : Société Henri Dunant
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française6
l La guerre de 1870La Société de secours aux
blessés militaires (SSBM)
intervient alors avec très peu
de moyens, mais se développe
très vite grâce à son réseau
naissant et à la promotion de la
première convention de Genève
(1864) pour la protection des
soldats blessés et la neutralité des secours. Elle crée des ambulances et attire de nombreux
bénévoles, notamment des femmes, sous l’emblème de la Croix-Rouge.
l Les premières formations d’infirmièresConvaincues, par l’expérience de 1870, de l’aide qu’elles peuvent apporter en soignant les
blessés lors des guerres, les femmes veulent être formées. Face à la réticence de la SSBM,
elles fondent l’Association des dames
françaises et l’Union des femmes de France
pour la promotion de leur formation et leur
engagement sur le terrain. En 1877 est ainsi
créée la première école d’ambulancières et
de gardes malades. La SSBM suivra
finalement le mouvement.
,La mission principale
l La préparation en cas de guerre et l’aide aux soldatsLa mission principale des trois associations est
définie par décrets dès 1878 : le soutien au
service de santé de l’armée en cas de guerre.
n Préparer des structures hospitalières en
cas de guerre : hôpitaux auxiliaires et infirmeries de gare.
n Former des infirmières, notamment au sein de dispensaires et hôpitaux-écoles
(le premier voit le jour en 1896) : origine des établissements.
n Venir en aide matériellement aux soldats malades, blessés ou dans le besoin,
ainsi qu’à leur famille, pendant et après les conflits : origine de l’action sociale.
Groupe devant une tente durant la guerre de 1870-1871, photo Croix-Rouge française
Cours de Mlle Génin aux infirmières du dispensaire, école de Plaisance à Paris (début XXe), photo Croix-Rouge française
Campagne de Madagascar, photo DR
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,La mission secondaire
l L’intervention en cas de catastrophe Mise en œuvre d’abord par les femmes de
l’Association des dames françaises (ADF) et de
l’Union des femmes de France (UFF), ce champ
d’action est très vite intégré par la Société de
secours aux blessés militaires (SSBM).
1914-1918LES INFIRMIÈRES A L’ÉPREUVE DU FEU
Cinquante ans de préparation et d’expérience permettent aux trois Sociétés d’être
opérationnelles dès la déclaration de guerre en août 1914. Son action s’articule autour de deux
axes : l’aide aux soldats et le secours aux populations civiles.
l La Croix-Rouge française auxiliaire du service de santé de l’armée :
n Plus de 68 000 infirmières mobilisées à
l’arrière comme sur le front
n Près de 1 500 structures hospitalières
déployées sur le territoire (hôpitaux
auxiliaires, infirmeries et cantines de gare)
n Aide aux prisonniers de guerre, recherche des
soldats disparus, rétablissement du lien
avec les familles.
l L’aide aux populations civiles :n Accueil des réfugiés des zones occupées
n Aide aux populations des régions dévastées
du nord de la France.
Les premières interventions marquantes :
1879-1880 Hiver meurtrier
(première action sociale en faveur des civils)
1884 Épidémie de choléra à Marseille et
Toulon (première intervention lors d’une
crise sanitaire)
1906 Explosion des mines de Courrière
1908 Tremblement de terre en Italie
(première intervention internationale lors
d’une catastrophe avec envoi de personnel)
1909 Tremblement de terre en Provence
1910 Inondations de Paris.
Inondations de Paris en 1910, les dames de la Croix-Rouge à l’école maternelle deMaisons-Alfort, photo : RUCK
Hôpital Auxiliaire 201, ADF, Lycée de garçons, Le Mans, Sarthe, dortoir (1914-1918),photo Croix-Rouge française
Alavoine, 20 rue des Arts, Saint-Quentin. Région dévastée (1914-1918),photo Croix-Rouge française
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française8
1919-1939UNE CROISADE PACIFIQUE
,La reconnaissance du potentiel de la Croix-Rouge
Au sortir de la guerre, en 1919, le pacte qui fonde
la SDN (Société des nations), attribue à toutes les
Sociétés nationales de la Croix-Rouge une
véritable fonction sanitaire et sociale auprès des
civils :
« ARTICLE 25. Les membres de la Société
s'engagent à encourager et favoriser
l'établissement et la coopération des organisations
volontaires nationales de la Croix-Rouge, dûment
autorisées, qui ont pour objet l'amélioration de la
santé, la défense préventive contre la maladie et
l'adoucissement de la souffrance dans le monde. »
En parallèle, en 1919, la Croix-Rouge française est l’une des cinq Sociétés nationales qui
participent à la création de la FICR (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge), alors appelée Ligue, à Paris.
,L’ère des dispensaires
Les missions attribuées par la SDN et l’impulsion
donnée par la FICR confirment le nouveau champ
d’action de la Croix-Rouge française : le soutien
sanitaire et social aux populations civiles par le biais
de dispensaires spécialisés, notamment dans les
domaines de :
n La lutte contre la tuberculose
n La protection sanitaire de l’enfance, prémices de la
protection maternelle et infantile.
,L’aide aux victimes de la crise de 1929
Ces dispensaires sont les lieux privilégiés pour détecter les familles en situation précaire,
notamment au moment de la crise de 1929 qui touche la France en 1930. Le réseau déploie un
effort important pour venir en aide aux populations touchées.
Conférence médicale internationale de Cannes (avril 1919), photo : F. Martin
Dispensaire de Compiègne, Oise. Groupe d’infirmières(années 1920), photo Croix-Rouge française
9
,Les prémices de la formation au secourisme et de la formalisation de l’urgence
l L’origine du secours sur routeConstatant la gravité des accidents provoqués par l’utilisation
croissante de l’automobile, une convention est établie en
1929 avec l’UNAT (Union nationale des associations de
tourisme), dont le réseau couvre toute la France, pour
l’établissement de postes de secours. Les infirmières Croix-
Rouge française y jouent un rôle important :
n Former les membres de l’UNAT aux premiers gestes et à
contacter les secours
n Contrôler le matériel de secours
La formation aux premiers secours s’étend bientôt aux
scouts, gendarmes, etc.
l L’origine des premières procédures d’intervention en situationd’urgence Lors des inondations du sud-ouest de 1930, la Croix-Rouge française est particulièrement
mobilisée. Cette expérience d’ampleur l’incite à formaliser ses interventions sur les situations
d’urgence, interventions de plus en plus fréquentes.
Au niveau international, les interventions de soutien aux sociétés nationales et aux côtés du
CICR et de la Ligue (FICR) sont elles aussi de plus en plus fréquentes.
l Les femmes à la manœuvreLes femmes de la Croix-Rouge ont toujours été une force novatrice. En 1934, au moment de la
création de l’armée de l’air, se forment les IPSA (Infirmières pilotes secouristes de l'air). À la
veille de la Seconde Guerre mondiale, elles prennent le volant et constituent les sections de
conductrices-ambulancières. On les verra bientôt transporter les victimes des bombardements
et, avec les IPSA, participer au rapatriement des camps de concentration.
Le premier avion de l’aéroclub desIPSA, Le stamp « Maryse Bastié »(années 1960), photo : C. Janets
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française10
1939-1945 LA CROIX-ROUGE SUR TOUS LES FRONTS
,L’aide aux prisonniers de guerre
Les combats de 1940 font 1,8 million de
prisonniers de guerre français. Jusqu’en 1945, la
Croix-Rouge française s’attache à maintenir le lien
avec les familles par la transmission de messages
et de colis, et à rechercher les disparus. Les
conductrices ambulancières visitent les camps de
prisonniers de guerre en France pour le dépistage de la tuberculose.
,Le soutien aux civils et la Défense passive
La Croix-Rouge française est présente auprès des civils
dès l’exode de 1940 et tout au long du conflit (aide
alimentaire, aide à l’enfance…)
Les bombardements voient la création des premières
équipes secouristes (1942-1943) qui, avec les infirmières
et les conductrices-ambulancières, constituent des
Équipes d’urgence et participent à la défense passive.
,La libération et les rapatriements
Les Équipes d’urgence seront très actives
notamment lors des combats de la Libération. La
guerre achevée, les conductrices-ambulancières
iront chercher les déportés aux portes des
camps de concentration. Les infirmières et
assistantes sociales assurent leur accueil en France.
Pour son action durant la guerre, la Croix-Rouge française reçoit la Légion d’honneur en 1946.
Bureau du service de recherches des prisonniers de guerre (1939-1945),photo : Agence A.B.C.
Equipes d’urgence (1939-1945), photo Croix-Rouge française
Conductrices ambulancières consultant un plan (1939-1945), photo Croix-Rouge française
11
1945-1968 L’OUVERTURE DE L’APRÈS-GUERRE
,Les guerres de décolonisation
Indochine (1945-1954) : mission traditionnelle de la Croix-
Rouge française auprès du service de santé de l’armée
avec la mobilisation particulière des IPSA.
Algérie (1954-1962) : double mobilisation :
n auprès des civils : soutien sanitaire et social des
populations touchées par les actes terroristes, dans les centres de regroupement imposés
par l’armée, accueil des rapatriés en France
n auprès des militaires : aide sociale aux soldats, aux harkis
n recherche des disparus
,Le boom de l’urgence et du secourisme
Au niveau international, l’action de la Croix-Rouge française devient
régulière auprès :
n du CICR: conflit israélo-palestinien (1949), révolution en Hongrie (1956)…
n de la Ligue (FICR) : inondations en Hollande (1953), au Pakistan
(1960), séismes, déplacements de population…
n des sociétés nationales naissantes d’Afrique et d’Afrique du Nord,
avec des programmes de coopération et d’appui au développement
Au niveau national, la Croix-Rouge française participe à la création du plan Orsec (Organisation des
secours) en 1952 et aux dispositifs de protection des populations civiles. Elle développe son offre
de formation auprès du grand public, les gestes qui sauvent sont créés en 1966.
Les nouvelles équipes secouristes donnent un « coup de jeune » au réseau, se spécialisent
(secourisme en montagne, en zone rurale…). Elles participent également à l’action sociale.
,L’action sociale au quotidien
Du côté de l’action sociale, une formation novatrice de soins au foyer
est proposée aux familles pour maintenir les malades à domicile
dans les meilleures conditions (origine de la bientraitance). Elle
structure son action quotidienne autour de la recherche des
détresses cachées, notamment en faveur des personnes âgées. Elle
implante des structures sanitaires et sociales dans les grands
ensembles immobiliers qui se créent dans les banlieues.
Centre de regroupement, Algérie (1960), photo Croix-Rouge française
Exercice de secourisme en hiver à la montagne, Serémange-Erzange,Moselle (années 1950), photo : Studio Lieber
Goûter de Noël des personnes âgées chez les secouristesde Valence, Drôme, 27 décembre 1952, photo: DR
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française12
,L’affirmation des métiers, la spécialisation des établissements
La formation professionnelle suit le même rythme et
s’adapte aux évolutions des métiers : création de l’école des
cadres infirmiers (1949-1950), affirmation des métiers
d’infirmières et d’assistantes sociales.
Avec une meilleure prise en charge sanitaire de la population
due aux nouvelles lois hospitalières et à l’évolution de la
médecine, la Croix-Rouge française reconvertit ses
établissements. Elle les modernise et les dirige vers les secteurs de la rééducation, crée des
instituts médico-éducatifs, des maisons de retraite, des structures de soins à domicile… Elle
participe activement à la protection maternelle et infantile (PMI).
1968-1989VERS UN NOUVEAU MONDE
,1968 : La crise au Biafra
Intervention d’importance de la Croix-Rouge française, aux côtés
du CICR. Le conflit voit émerger, de la part d’humanitaires, les
premières revendications liées au droit d’ingérence, qui donnent
naissance aux ONG. La Croix-Rouge, elle, réaffirme le principe
de neutralité.
Premier événement au cours duquel s’instaure le lien humanitaire-
médias. Ainsi, en 1984, la médiatisation de la famine au Sahel
permet une mobilisation sans précédent du grand public
,1974 : le début de la crise économique
… que nous vivons encore aujourd’hui
Action accrue en faveur des personnes sans emploi, des personnes
sans-abri, mais également des personnes âgées, isolées,
handicapées. Développement des maraudes et participation au
Samu social ; les structures d’hébergement et de distribution
alimentaire, les vestiboutiques, s’installent dans la durée.
Soins à domicile, infirmière avec voiture (années 1960),photo Croix-Rouge française
Guerre du Biafra, groupe de réfugiés au camp deIkot-Umo-Essien, 1968, photo CICR
« La Croix-Rouge, trait d’union entre leshommes », création ERPI (années 1970)
13
1989-2013À L’AUBE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE
La Croix-Rouge française développe ses cinq domaines d’intervention, les intensifie, y déploie
des stratégies nouvelles avec la volonté d’une action toujours plus efficace, en accord avec
l’évolution des besoins croissants d’une société en crise.
Elle affirme et assure son rôle d’auxiliaire et de partenaire des pouvoirs publics dans tous ses
domaines d’action, la souplesse et l’étendue de son réseau permettant adaptation rapide et
anticipation, malgré des contraintes réglementaires de plus en plus fortes. Elle se positionne
toujours comme une association pionnière en matière de prévention, de formation, d’adaptation
de son organisation, de ses structures et de son réseau (décentralisation), de recherche des
besoins des populations en souffrance.
Avec les nouvelles associations et les ONG, elle recherche concertation et coordination pour
des actions communes.
Dans le domaine médicosocial, sa priorité tend de plus en plus vers des solutions
d’accompagnement « extrahospitalières », de maintien à domicile.
,2006 : le déménagement du siège, un symbole
En 2006, le siège de la Croix-Rouge fran-
çaise quitte le VIIIe arrondissement de
Paris, où il était établi depuis 1864 dans
plusieurs bâtiments successifs.
En s’installant dans les anciens locaux de
l’hôpital Broussais, dans le XIV e arrondis-
sement, la Croix-Rouge française affirme
son attachement au secteur sanitaire. Elle
réinvestit aussi un lieu connu, symbolique
de son action médico-sociale et pour la
formation de ses infirmières : le quartier où
elle créait en 1899 son premier dispen-
saire-école.
Paris VIIIe, ancien siège de la Croix-Rouge française, photo DR
Entrée du siège de la Croix-Rouge française, Paris XIVe,, photo TPG Communication
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française14
,2008 : la Croix-Rouge jeunesse
Créée initialement en 1922, la Croix-Rouge jeunesse a connu une
nouvelle dynamique à partir de 2009. À travers la mise en place de son
Projet Jeunesse, la Croix-Rouge française a souhaité renforcer l’action,
la participation et l’expression des jeunes, dans tous les domaines
d'activité de l’association, tout en favorisant le lien intergénérationnel.
À travers sa Déclaration Jeunesse, élaborée par les jeunes bénévoles en 2010, elle inscrit pour eux
cinq domaines d’action prioritaires (solidarité, santé, citoyenneté, interculturel, environnement). La
Croix-Rouge française s’attache ainsi désormais à « répondre à l’envie d’agir des jeunes »:
sensibiliser les jeunes aux enjeux humanitaires, citoyens et de santé, encourager et accompagner
les initiatives des jeunes, renforcer leur prise de responsabilité, développer de nouvelles formes
d’engagement répondant à leurs intérêts et à leurs besoins, créer des équipes jeunesse et
favoriser la présence de la Croix-Rouge dans leurs lieux de vie… bref, offrir la possibilité aux
jeunes d’être de véritables acteurs de solidarité et de changement et de jouer un rôle majeur
dans la société, tout en veillant à leur construction personnelle.
,La mobilisation face aux catastrophes
Déjà reconnue pour son potentiel de mobilisation,
la Croix-Rouge française, depuis les inondations
de Vaison-la-Romaine (1992), est perçue comme
un acteur de référence des secours en cas de catastrophe en France et à l’international.
En France, l’activité liée aux catastrophes est en croissance depuis une vingtaine d’années.
Plus de 50 opérations Croix-Rouge française de grande envergure ont été menées depuis 1992 ;
plus de 800 opérations Croix-Rouge française d’urgence ont été menées en 5 ans.
,Développement accru des interventions internationales
À l’international, les mobilisations sont également très nombreuses,
certaines particulièrement médiatiques (Haïti, Japon…) et d’autres
beaucoup moins (Inondations au Pakistan, etc.)
n 1994 : Guerre au Rwanda n 1999 : Guerre du Kosovo
n 2004 : Tsunami n 2010 : Haïti
La Croix-Rouge française développe ses interventions d’urgence et des programmes au long
cours, et crée en 2002 ses Équipes de réponse aux urgences (ERU).
Aujourd’hui, la Croix-Rouge française compte plus de 54000 bénévoles et 18000 salariésqui donnent de leur temps, apportent leurs compétences et leurs expertises tout au long de l’année.
Dans les grandes agglomérations, en zone rurale, dans les banlieues, partout en France, mais
aussi à l’international, des femmes et des hommes, spécialistes du secourisme, acteurs de la
solidarité sociale et sanitaire ou simplement porteurs d’humanité, engagés dans la réalisation d’un
puissant idéal, viennent en aide et accompagnent des millions de personnes chaque année.
54000 bénévoles…Le bénévolat est la pierre angulaire de l’engagement associatif et le tout premier bénévole de la
Croix-Rouge n’est autre que son fondateur, Henry Dunant, lorsqu’il organise spontanément les
secours aux blessés de Solferino en 1859, avec le concours de la population locale.
Depuis cent cinquante ans, des générations de bénévoles se succèdent à la Croix-Rouge et
transmettent cet esprit d’engagement sans faire aucune discrimination au service de la dignité
de l’Homme.
Hommes, femmes, jeunes, retraités, actifs, tous ces bénévoles, si différents, déclinent
l’engagement de la Croix-Rouge, gratuitement, avec cœur et conviction.
Qui sont les bénévoles de la Croix-Rouge française ?
,Une majorité de femmes : 60 % de femmes et 40 % d’hommes.
AU SERVICE DES PLUS VULNÉRABLESLa répartition des bénévoles de la Croix-Rouge par domaine d’action s’établit comme suit :
n 40 % dans l’action sociale
n 30 % dans l’urgence et le secourisme
n 30 % dans la vie associative
15
Des hommes et femmesengagés
À TRAVERS TOUTE LA FRANCELes bénévoles sont engagés au sein de 665 unités locales, soit une moyenne de 81 bénévoles
par unité. Ainsi la France compte 8 bénévoles Croix-Rouge pour 10000 habitants.
UN BON ÉQUILIBRE ENTRE GÉNÉRATIONS :n 39 % de 30 – 60 ans
n 39 % de plus de 60 ans
n 22 % de moins de 30 ans
22 % SONT DES JEUNESLa Croix-Rouge française compte aujourd’hui 12500 jeunes âgés de 7 à 30 ans, sans oublier
les 14000 étudiants, qui étudient au sein de ses instituts de formation. La majorité se consacre
à l’urgence et au secourisme et près de 40 % aux actions sociales. Ils représentent par ailleurs
5,7 % des élus de l’association.
,Une histoire de femmes
En mettant toute leur patience et leur créativité à exister, non pas par volonté féminine mais
simplement par volonté d’agir, les femmes ont fini par s’imposer comme acteurs à part entière
de l’association. Elles ont donc tout naturellement accompagné le déploiement et la
diversification des actions de la Croix-Rouge française.
Aujourd’hui, elles représentent largement la majorité des 54000 bénévoles de la Croix-Rouge
française : 60 % jusqu’à 60 ans, plus de 69 % au-delà, notamment dans les activités phares
des quelque 665 délégations : l’action sociale dans laquelle sont engagés 63 % des bénévoles
et l’urgence secourisme (25 %), mais également dans des fonctions liées à la vie associative
[gouvernance : pilotage, contrôle, etc. ou de soutien aux activités : communication,
informatique, logistique, gestion, etc. (12 %) ]
FEMMES SUR TOUS LES FRONTSMobilisées sur le terrain de l’action sociale (urgence sociale, aide alimentaire et vestimentaire, lutte
contre l’illettrisme, accompagnement vers la réinsertion, etc.), il n’en demeure pas moins que la réalité
du terrain donne aussi à voir une autre facette de la femme au cœur de l’action humanitaire : une
femme qui mène des missions dans des conditions où la place des hommes est plus
communément attendue. C’est le cas des femmes volontaires en missions internationales ainsi que
celles (47 %) qui sont aujourd’hui intégrées aux équipes ERU (Équipe de réponse aux urgences). La
présence de femmes dans les prisons apportant des « formations aux gestes qui sauvent » aux
hommes incarcérés en est un autre exemple.
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française16
LES FEMMES AUSSI AU POUVOIRReflet d’une présence croissante des femmes aux plus hautes instances de décision, la Croix-
Rouge française s’enorgueillit de compter une forte représentation des femmes bénévoles à des
postes de pouvoir : plus de 45 % des fonctions de présidents d’unités locales (605 au total) et
30 % de celles des présidents de délégation départementales sont tenues par des femmes à
la Croix-Rouge française.
18 000 salariés…La Croix-Rouge française, ce sont 18 000 salariés travaillant sur tout le territoire national,
126 emplois dans 8 grands domaines de métiers au sein de 4 grands secteurs d’activités :
n le sanitaire,
n le social,
n le médico-social
n et la formation.
Qu’ils soient infirmiers, éducateurs, aides-soignants, responsables d’équipe, aides à domicile,
directeurs d’établissement, enseignants, formateurs ou secrétaire, chaque jour, ces salariés
accompagnent la personne à tous les âges de la vie.
Du nourrisson en crèche, à la personne âgée en maison de retraite médicalisée ou l’adolescent
en difficulté, ils répondent aux besoins de tous.
,Les emplois d’avenir
En 2012, la Croix-Rouge française a été la première association à signer avec le gouvernement
un engagement portant sur l’embauche de 200 jeunes en contrat d’avenir dans les deux ans.
17
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française18
Les bénévoles, comme les salariés, travaillent au quotidien pour préserver le lien social et
favoriser la réinsertion de chaque bénéficiaire. En plus d’actions ciblées, la Croix-Rouge
française vise surtout une approche globale de la personne. Grâce à un large éventail de
services, l’association intègre toutes les dimensions de la vie du bénéficiaire. Écouter, conseiller,
orienter et accompagner les personnes vulnérables et leur apporter des réponses
personnalisées, pour leur permettre un retour vers l’autonomie.
Des exemples parmi les très nombreuses actions mises place :
Préserver la qualité de vie des personnesâgées et de leur famille
HALTES-RÉPIT DÉTENTE ALZHEIMER (HRDA)Espaces d’accueil non médicalisé ouverts une ou plusieurs demi-journées par semaine et gérés
par des bénévoles. Les Haltes répit-détente Alzheimer (HRDA) ont pour vocation d’accueillir des
personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et vivant à domicile afin de soulager les aidants
et d’offrir un espace chaleureux aux personnes en leur proposant des activités conviviales,
individuelles ou collectives.
• 20 Haltes répit-détente Alzheimer et 35 en projet
• 280 bénévoles mobilisés
• 150 personnes prises en charge
MONALISA, POUR ROMPRE L’ISOLEMENT DES AÎNÉSParce qu’incontestablement, le manque de liens sociaux constitue un facteur d’accélération de
la perte d’autonomie, la lutte contre la solitude des aînés doit être une priorité. Pleinement
conscients de l’enjeu, pouvoirs publics, opérateurs parapublics et monde associatif ont lancé
fin 2012 MonaLisa. Derrière ce nom qui parle à tous, un acronyme, pour Mobilisation
nationale contre l’isolement social des âgés, et surtout un dispositif destiné à favoriser les
initiatives locales à destination des personnes âgées, auquel la Croix-Rouge française a pris une
part active et dont elle assure la co-présidence du conseil d’administration.
L’action socialeCHIFFRES CLÉS
19
Accueillir, écouteret accompagner les personnes victimesde la grande exclusion
PRÉCARITÉ ET EXCLUSIONDe l’action de ses équipes mobiles et Samu sociaux, aux pensions de famille, en passant par
l’accueil téléphonique 115 et l’hébergement, la Croix-Rouge française est présente à toutes les
étapes de la chaîne de l’urgence sociale jusqu’au logement adapté. L’association est
particulièrement impliquée dans la gestion de l’hébergement et du logement des personnes
sans abri et participe activement à la mise en place d’un service intégré de l’accueil et de
l’orientation (SIAO) dans chaque département.
SAMU SOCIAL, ÉQUIPES MOBILES• 211 équipes mobiles/Samu sociaux sur 78 départements• plus de 75000 personnes différentes rencontrées
HÉBERGEMENT, LOGEMENT, INSERTION• Gestion du 115 dans 8 départements• 3257 places annuelles en hébergement ou logement accompagné (soit près de 1000 personnes de plus qu’en 2012)
• 55 services de domiciliation qui ont bénéficié à 30000 personnes
PRISON-JUSTICEFavoriser les aménagements de peine et les alternatives à l’incarcération, faire en sorte que la
prison soit un temps utile, garantir la dignité des personnes détenues. L’action des quelque
500 bénévoles de la Croix-Rouge française auprès des personnes placées sous main de justice
vise un objectif : favoriser la réinsertion de ces détenus et leur permettre de mener une vie
responsable mais également prévenir le suicide grâce à deux dispositifs : les codétenus de
soutien et Croix-Rouge Écoute les détenus.
• 500 bénévoles engagés• 100 unités locales et départementales actives• 105 établissements pénitentiaires « visités » par les bénévoles• 81500 personnes accueillies dans un lieu d’accueil des famillesen attente de parloir
• 890 personnes sous main de justice formées aux gestes qui sauvent• Croix-Rouge Écoute les détenus dans l’ensemble des 190 établissements pénitentiaires
• 540 personnes accueillies dans le cadre d’un TIG ou d’unemesure de réparation pénale
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française20
LES ANTENNES DE PREMIER ACCUEIL SOCIAL MÉDICALISÉ (APASM)Les APASM offrent à la fois des prestations médicales ou paramédicales, des actions de
prévention et d’éducation pour la santé et un accompagnement social
• 11 APASM (antennes de premier accueil social médicalisé)
• 150 bénévoles actifs
• 7300 personnes suivies à l’année
Rompre la spirale de l’exclusiondès l’enfance
ENFANCE ET FAMILLEProtéger, accueillir et accompagner les enfants, notamment les plus fragiles et les plus en
danger, ainsi que leur famille, dans une logique de prévention, constitue pour la Croix-Rouge
française l’une de ses ambitions fortes. Dans la pleine logique de la convention internationale
des droits de l’enfant, l’association privilégie toujours l’intérêt supérieur de l’enfant et de sa
famille, quelles que soient les actions qui leur sont destinées.
Avec plus d’une centaine d’établissements (crèches, haltes garderies, maisons d’enfants à
caractère social, centres de protection maternelle et infantile, centres de placement, centres
maternels…) la Croix-Rouge française œuvre au quotidien pour le bien-être des enfants et
des familles en difficulté.
• 12 Espaces Bébé-Maman (EBM)• 60 établissements d’accueil du jeune enfant (crèches)• 6 protection maternelle infantile et protection infantile• 2 centres de planification• 24 structures de la protection de l’enfance dont : 6 maison d'enfants à caractère social (MECS), 4 centres maternelles ; 6 structures dédiées à l’accueil de mineurs isolés étrangers (MIE) ; 4 placements familiaux ; 3 relais parentaux ; 1 pouponnière ; 1 centre d’accueil parental
• 16 administrateurs ad hoc (AAH) ont représenté 143 MIE en zone d’attente
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
21
Préserver l’intégration sociale
LES AIDES MATÉRIELLESL’aide alimentaire et vestimentaire fait partie des missions traditionnelles et essentielles de la
Croix-Rouge. Et aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte de précarisation grandissante,
elle devient une véritable nécessité pour de nombreuses personnes.
Mais au-delà de l’aide matérielle, les équipes de la Croix-Rouge française se mobilisent pour
offrir un accompagnement individualisé sur la durée, dans le respect de la dignité des
bénéficiaires.
AIDE ALIMENTAIRE• 1002 unités d’aide alimentaire dont 835 centres de distribution et épiceries sociales
• 142500 foyers inscrits, dont 25 % de familles monoparentales• 420000 personnes servies• 2500000 colis distribuésACTIVITÉ TEXTILE• 11 100 bénévoles impliqués• 412 vestiboutiques et 7 bébé boutiques• 452 vestiaires• plus de 700 conteneurs permettent de récupérer le textile
CROIX-ROUGE SUR ROUESLa restauration du lien social apparaît comme nécessaire à la lutte contre la précarité. Dans le
paysage associatif français, la Croix-Rouge est singulière, car elle couvre à peu près tout
l’éventail des situations de précarité. Lutter contre l’isolement des personnes dans les
grandes villes, mais aussi les espaces ruraux, aller à la rencontre de ceux qui ne peuvent
pas se déplacer pour maintenir le lien social, tels sont les objectifs de l’association.
• 23 dispositifs itinérants• 2000 foyers accompagnés dans l’année• 350 communes concernées• 140 bénévoles impliqués
APPRENTISSAGE DE LA LANGUEAider les personnes à mieux parler, écrire et compter c’est leur permettre d’accéder à leurs
droits et devoirs, c’est favoriser leur réinsertion, leur redonner accès à l’autonomie et
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française22
favoriser leur intégration sociale, professionnelle et familiale. C’est aussi renforcer leur
confiance en elles et revaloriser l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.
• Plus de 3000 apprenants accompagnés• 1650 bénévoles impliqués
DÉPARTS EN VACANCESLa Croix-Rouge française facilite le départ en vacances des personnes dont les revenus sont les
plus faibles en utilisant ce temps pour les aider à se réinsérer et favoriser des moments
privilégiés en famille ou en groupe, loin des préoccupations du quotidien. Ces « temps de
respiration » sont en effet importants pour l’équilibre personnel et familial et, plus
globalement, pour aider à la mise en place d’une dynamique de projet.
• 1038 bénéficiaires• 174 séjours organisés soit près de 8000 jours de vacances• 60 unités impliquées et 250 bénévoles et salariésd’établissements engagés
OPÉRATION « TOUS EN FÊTE ! »Depuis 7 ans, l’opération Tous en Fête propose à 50 000 personnes isolées ou en difficulté de
vivre des moments de convivialité lors des fêtes de fin d’année. Goûters de Noël, spectacles
de cirque, marchés de Noël,… Ce sont plus de 300 événements festifs dans toute la France qui
ont vocation à estomper, le temps d’une journée, les difficultés du quotidien.
• 4000 bénévoles et salariés impliqués• 50000 bénéficiaires• 300 actions réalisées• 200 structures impliquées
CROIX-ROUGE ÉCOUTESoucieuse d’offrir aux personnes vulnérables un accompagnement global, de maintenir le lien
social et de désamorcer les situations de détresse afin de prévenir tout passage à l’acte violent,
la Croix-Rouge française a créé en 1988, Croix-Rouge écoute, un service de téléphonie sociale
à l’écoute de la souffrance psychologique, composé de deux lignes de téléphonie sociale,
l’une à destination du grand public, l’autre à destination des personnes incarcérées.
• 159694 appels reçus : 87 501 reçus sur la ligne généraliste(CRE) ; 72 193 appels reçus sur la ligne dédiée aux personnesdétenues
• 49 écoutants dont 46 bénévoles : 34 à Paris, 12 à Limoges
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
23
Soutenir les personnes migrantesPour la Croix-Rouge française, les besoins et la vulnérabilité des personnes migrantes priment
sur leur catégorie juridique ou leur statut administratif. De ce fait, l’association accueille toute
personne en situation de précarité sans condition préalable ni distinction de sexe, de race,
de religion, de nationalité, de condition sociale et d’appartenance politique ou idéologique.
• 6 centres d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) - 498 places• 9 centres d’hébergement d’urgence pour les demandeurs d'asile(HUDA) - 519 places
• 1 plate-forme d’accueil d’urgence humanitaire (PAUH)• 30000 domiciliations dont 75 % auprès de demandeurs d’asile
Le rétablissement des liensfamiliaux, une mission historiquede la Croix-RougeLe rétablissement des liens familiaux (RLF), terme générique utilisé pour désigner les différentes
activités de la Croix-Rouge est un service méconnu du grand public et pourtant l’une de ses
missions historiques. Il permet, lors des conflits armés, des catastrophes naturelles ou d’origine
humaine et des migrations internationales, de prévenir la dispersion des familles et les
disparitions, de rétablir et/ou maintenir les liens entre les membres d’une famille et de faire la
lumière sur le sort des personnes portées disparues.
• 841 situations traitées en 2013• 760 nouvelles demandes, soit environ 3 nouvelles demandes par jour
• 526 recherches de personnes• Transmission de 186 messages Croix-Rouge• 27 dossiers de regroupement familial
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française24
Présente dans le secteur sanitaire et médico-social, la Croix-Rouge française a pour ambition de
privilégier l’autonomie de toute personne en situation de vulnérabilité, en l’accompagnant au plus
près de ses besoins et de ses attentes, dans une démarche volontariste de bientraitance impliquant
collectivement l’ensemble de ses professionnels.
Ses actions visent à préserver la qualité de vie des personnes âgées dépendantes et de leurs aidants,
à domicile ou dans une structure adaptée (EHPAD), à permettre l’accès des personnes malades à
des soins de qualité, en contribuant à la réduction des inégalités sociales de santé et d’accès aux
soins des personnes les plus vulnérables, à apporter une réponse adaptée aux besoins des
personnes handicapées.
Elle est en mesure de concevoir des réponses souples et innovantes qui dépassent les clivages
traditionnels et permettent un accompagnement global de la personne sur l’ensemble de son
parcours de vie.
Un savoir-faire qui couvrel’ensemble de l’offre sanitaireet médico-sociale
C’est une réalité parfois méconnue, mais la Croix-Rouge française est l’un des premiers
opérateurs associatifs dans le champ sanitaire et médico-social. Elle compte en France, 264
établissements et services répartis dans 66 départements qui rassemblent 12 068 salariés.
L’originalité de son offre est de couvrir l’ensemble du champ sanitaire et médico-social, la Croix-
Rouge française étant présente à la fois dans le secteur des soins de premier recours, des
établissements de santé (MCO, soins de suite, HAD, psychiatrie et addictologie), de
l’accompagnement des personnes handicapées et des personnes âgées, tant en
établissement qu’à domicile.
Ce positionnement à l’articulation du sanitaire et du social lui permet de proposer des solutions
construites autour des besoins des personnes et de leur parcours, souvent dans des missions
pour lesquelles les besoins sont les moins couverts. Cette vision globale est au cœur de
l’engagement de l’association, qui se refuse à opposer la qualité technique des soins prodigués
et la dimension humaine de l’accompagnement proposé à chaque personne.
La santé et l’aide à l’autonomie
25
Une complémentarité « bénévole-salarié » uniqueSi l’ensemble des missions de soins et d’accompagnement des personnes accueillies dans les
établissements et services de la Croix-Rouge française est bien entendu assuré par des
professionnels qualifiés, leur action est prolongée par l’implication de nombreux bénévoles
qui favorisent l’accès à la vie sociale, citoyenne et culturelle des personnes accueillies.
Les établissements de santé et d’aide à l’autonomie de la Croix-Rouge française sont répartis
en quatre filières.
LA FILIÈRE SANITAIRES’appuyant sur 48 structures de santé, la Croix-Rouge française s’attache à permettre l’accès
de tous à une médecine de qualité. Les établissements de santé constituent la principale
composante de l’offre sanitaire et sont très majoritairement positionnés sur l’offre de soins de
suite et de réadaptation, polyvalents et spécialisés, adultes et pédiatriques.
Elle comporte également des centres de santé, qui dispensent des soins de premier recours et réalisent
des actions de prévention, ainsi que des structures dédiées à la psychiatrique et à l’addictologie.
• 22 établissements à dominante de soins de suite et deréadaptation (SSR)
• 1 établissement MCO (médecine, chirurgie, obstétrique)• 6 services d’hospitalisation à domicile (HAD)• 2 services de psychiatrie infanto-juvénile• 9 centres de santé• 8 autres structures : appartements de coordination thérapeutique(ACT) ; centre médico-psychologique (CMP) ; centres de soinsd’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)…
LA FILIÈRE PERSONNES HANDICAPÉESAlors que la France compte aujourd’hui 6 millions de personnes handicapées, la Croix-Rouge
française œuvre pour répondre aux besoins insatisfaits et diversifier les modes d’accueil,
grâce à 95 établissements et services répartis dans 32 départements. Cette action s’inscrit
pleinement dans la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances.
• 3600 enfants et adultes accompagnés en 2013 par les 2854salariés de cette filière
• 95 établissements répartis dans 32 départements• 3 sous-filières : enfants handicapés, adultes handicapés, travail protégé
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française26
LA FILIÈRE PERSONNES ÂGÉESAlors que le grand âge, conséquence inéluctable de l’allongement de la durée de vie, représente
un des grands défis de la solidarité nationale, la Croix-Rouge, dans ses 48 établissements et
services, s’attache à prévenir les risques de dépendance et préserver le bien-être et la qualité
de vie des personnes âgées et de leurs aidants, en proposant des dispositifs adaptés, dans le
respect de leur choix et de leur dignité, jusqu’à la fin de vie.
• 48 établissements répartis dans 26 départements soit :- 33 établissements d’hébergement pour personnes âgéesdépendantes (EHPAD) ;
- 2 unités de soins de longue durée (USLD) ;- 13 accueils de jour, logements-foyer et foyers-restaurant
• 1848 salariés en 2013
LA FILIÈRE DOMICILEÀ la croisée du social et du médico-social, la filière domicile propose des services d’aide ou
de soins répartis à travers 39 départements.
Parmi eux des centres de soins infirmiers (CSI) qui assurent, auprès de tout public, des actes
uniquement infirmiers, sur place ou à domicile, et participent à des actions de santé publique.
Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) prodiguent quant à eux des soins aux
personnes âgées, handicapées ou atteintes de maladies chroniques. Enfin, les services d’aide
et d’accompagnement à domicile (SAAD) proposent des prestations d'aide à la personne pour
les activités ordinaires et essentielles de la vie
• 50000 personnes en perte d’autonomie sont accompagnées au quotidien en 2012, qu’elles soient âgées ou handicapées,
• 30 services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)départementalisés
• 24 équipes spécialisées Alzheimer (ESA)• 14 centres de soins infirmiers (CSI) départementalisés• 20 services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD)prestataires départementalisés
• 8 services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD)mandataires départementalisés
• 2 portages de repas• 4 autorisations services polyvalents d’aide et de soins à domicile(SPASAD)
• environ 3500 salariés en 2013
CHIFFRES CLÉS
CHIFFRES CLÉS
27
Faire face aux urgences du quotidien comme aux événements exceptionnels estune mission essentielle de la Croix-Rouge
Depuis 2006, la Croix-Rouge française bénéficie de l’agrément de sécurité civile délivré par
l’État. Une reconnaissance due à la force de son réseau, de sa perception du terrain et du
professionnalisme reconnu de ses équipes. Cet agrément lui permet d’être en mesure d’agir
immédiatement aux côtés des pouvoirs publics lors de situations d’urgence (tempêtes,
inondations ou crises sanitaires).
Par ailleurs, la Croix-Rouge française gère le Centre mondial de référence des premiers secours
(CMRPS). Créé sur les bases du Centre européen de référence pour l’éducation aux premiers
secours, né en 1996 et qui réunissait 52 Sociétés nationales européennes dans le but de
promouvoir l’éducation aux premiers secours, le Centre européen est devenu un Centre mondial
fin 2012. Ce centre d’excellence a pour mission de développer des formations aux premiers
secours en adéquation avec les recommandations du Mouvement ainsi que les directives
scientifiques internationales. En outre, le CMRPS apporte un soutien aux Sociétés nationales
dans leurs efforts de formation au niveau national et de partage d’informations au sein du réseau
Croix-Rouge et Croissant-Rouge tout entier, dans leurs activités d’assurance qualité des
premiers secours et dans leur volonté d’harmoniser les premiers secours dans l’ensemble du
Mouvement.
La Croix-Rouge française, acteur majeur de la formation aux gestes qui sauventRéférence dans le secteur du secourisme, la Croix-Rouge française est un acteur majeur de
l’initiation et la formation aux gestes qui sauvent. Parce que chacun doit être en mesure de se
soigner ou, à tout moment, peut être amené à porter secours à autrui, l’association œuvre tout
au long de l’année à placer le citoyen au cœur de la chaîne de secours en dispensant des
formations aux gestes qui sauvent.
Urgence et secourisme
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française28
Partout en France, dans les délégations, les bénévoles de la Croix-Rouge française proposent,
deux types de formation : l’initiation aux premiers secours (IPS) ou la prévention et secours
civiques de niveau 1 (PSC1) ainsi que des formations spécifiques destinées à tous les publics :
prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) pour les personnes atteintes d’un handicap
moteur, visuel ou auditif, l’IPSEN (initiation aux premiers secours enfant-nourrisson), PREVIC
(prévention dans la vie courante),
Et plus que jamais impliquée dans la prévention des risquesQu’elle soit quotidienne (accidents de la vie courante) ou exceptionnelle (catastrophe naturelle,
technologique, etc.), une catastrophe peut avoir des conséquences significatives et devenir un
désastre familial.
À tout moment, chaque citoyen peut être confronté à un événement traumatisant. Première
victime potentielle, il en est aussi le premier témoin, et donc, le premier à pouvoir intervenir en
attendant l’arrivée des secours.
Comprendre et connaître son environnement, les risques encourus, les mesures à adopter
pour y faire face et les moyens de se protéger contribuent à accroître la résilience de la personne,
à la rendre actrice de sa sécurité et permettent de réduire les conséquences d’une catastrophe.
« Préparez-vous à être prêts » : c’est le message que la Croix-Rouge lance à tous les citoyens
afin de les interpeller sur leur rôle primordial dans la chaîne de secours en les aidant à décrypter
une situation d’exception et agir en conséquence pour eux-mêmes et leurs proches, au travers
d’initiations et d’échanges.
Depuis le 1er juillet 2012, la Croix-Rouge française est le premier et le seul opérateur à
intégrer l’initiation à la réduction des risques (IRR) dans la formation PSC1 (prévention et
secours civiques de niveau 1), le diplôme de base de premiers secours reconnu par l’État.
L’URGENCE ET LE SECOURISME À LA CROIX-ROUGE C’EST :• le premier opérateur national de l’urgence et du secourisme• 103663 personnes formées aux premiers secours : initiation aux premiers secours (IPS), prévention et secoursciviques de niveau 1 (PSC1)
• 2840 formateurs (instructeurs + moniteurs)• 10776 intervenants secouristes• 71425 postes de secours assurés (prompts et prévisionnels)• 90581 personnes prises en charge par les secouristes Croix-Rouge française
• 441 appels d’urgence au cadre de permanence en 2012
CHIFFRES CLÉS
29
Plus de 2 millions de personnes aidéeschaque année à l’international
Aide aux victimes de catastrophes naturelles, mais aussi lutte contre le VIH ou la malnutrition,
réhabilitation des systèmes d’accès à l’eau potable, soutien à la reconstruction des
logements…, la Croix-Rouge française, en coordination avec le réseau des autres Sociétés
nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, est très active à l’international.
Quels que soient le pays et le contexte, l’association se prévaut d’une totale neutralité, doublée
d’une exigence de qualité et de rigueur. Si la Croix-Rouge française dispose d’une légitimité
s’appuyant sur plus de 80 interventions d’urgence ces quinze dernières années, elle a su
également s’imposer dans la gestion de projets de développement sur le long cours, en
collaboration étroite avec les communautés locales
De l’intervention d’urgence à la mise en place de programmes de développement, l’objectif est de
soutenir les populations fragilisées en créant les conditions d’une action humanitaire aux
effets durables. Cela se traduit par une articulation des activités d’urgence, de post-urgence, de
sortie de crise et de reconstruction visant la meilleure efficacité. L’objectif est de mener des actions
aux effets pérennes et de permettre aux populations de retrouver leur entière autonomie.
Grâce à une approche intégrée, la Croix-Rouge française apporte une réponse adaptée en
temps de crise et mène des actions humanitaires durables, avec, pour objectif, la réduction de
la pauvreté via un meilleur accès aux soins, à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement. Cet
accompagnement des communautés et des structures locales dans la durée permet de renforcer
leur résilience, leur capacité à se préparer et à faire face aux crises de façon autonome.
LA CROIX-ROUGE FRANÇAISE À L’INTERNATIONAL C’EST :• 170 expatriés• 1200 collaborateurs nationaux et 1250 volontaires détachés dessociétés sœurs sur nos projets
• 3 plateformes d’intervention régionale : PIROI (Océan Indien) ;PIRAC (Amériques Caraïbes) ; PIROPS (Océan Pacifique Sud)
• 2226000 personnes servies via 107 projets en cours dans 31 pays et 4 territoires Outre-mer
L’action internationaleCHIFFRES CLÉS
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française30
Près de 25000 professionnels des métierssanitaires et sociaux formés chaque annéeFormer tout au long de la vie, tel est le credo de la Croix-Rouge française, créatrice des premières
écoles d’infirmières et aujourd’hui premier formateur privé en soins infirmiers.
Grâce à son ancienneté dans ce domaine et à son expertise, l’association est l’un des acteurs
majeurs du secteur, présent à la fois dans les champs du sanitaire, du social et de la sécurité au
travail. Proposant un panel de formations toujours plus riche d’année en année, la Croix-Rouge
française s’adapte aux besoins du marché et à l’évolution des métiers, une réalité observée à
travers les nombreux établissements sanitaires et médico-sociaux dont elle a la charge.
La Croix-Rouge française a ainsi su faire évoluer son offre de formation, proposant par exemple
plus de transversalité entre le sanitaire et le social, ce qui permet aux professionnels de faire
face à des situations et à des trajectoires de vie de plus en plus complexes.
Elle intervient dans de nombreux domaines : les formations paramédicales, les professions
sociales, la formation professionnelle aux salariés dans les domaines de la prévention des
risques et des premiers secours… offrant ainsi aux étudiants, aux professionnels et aux
demandeurs d’emploi de nombreuses opportunités de se former tout au long de leur vie.
À cela s’ajoute une plus grande ouverture à l’international et une innovation technologique
constante, notamment à travers des plateformes d’e-learning.
LA FORMATION À LA CROIX-ROUGE FRANÇAISE C’EST :• 20 instituts régionaux de formations sanitaires et sociales (IRFSS)dans le champ sanitaire :33 instituts de formation en soins d’infirmiers (IFSI) soit 12 % de l’offre de formation infirmier(e) IDE ; 33 instituts de formation d’aides-soignants (IFAS) soit 14 % de l’offre de formation aide-soignant(e) ; 7 instituts de formation d’ambulanciers et d’auxiliaires ambulanciers (IFA) ; 15 instituts de formationd’auxiliaires de puériculture (IFAP) ; 1 école d’infirmier(e)s en puériculture ; 1 institut de formation decadres de santé (IFCS) soit 12 % de l’offre de formation ; 2 instituts de formation de masseurs-kinésithérapeutes (IFMK) ; 1 école de personnel navigant commercial (PNC aéronautique)
dans les champs social et médico-social :7 écoles d’assistants de service social (ASS) soit 14 % de l’offre de formation; 1 école d’éducateursspécialisés (ES) et moniteurs éducateurs ; 11 écoles d’auxiliaires de vie sociale (AVS) ; 8 écoles d’aidesmédico-psychologiques (AMP) ; 4 écoles d’assistants familiaux (AF) ; 4 écoles de techniciens del’intervention sociale et familiale (TISF) ; 2 écoles de médiateurs familiaux (MF) ; 1 institut de formation au certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale(CAFERUIS) ; 7 écoles de secrétaires médicales et médico-sociales (ESMMS)
• 21 centres régionaux de formation professionnelle (CRFP)• 4 centres de formation professionnelle en Outre-mer (Guyane, Guadeloupe,Martinique, La Réunion)• 1 centre national de formation Croix-Rouge française
La formationCHIFFRES CLÉS
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Ils sont la Croix-Rouge...
PORTRAITS
ALDO ET LUCETTE
Vivre avec la maladie d’Alzheimer
Aldo, 78 ans, et sa femme Lucette, 77 ans, vivent dans le Lot-et-Garonne. Deux après-
midi par semaine, Lucette est accueillie par les bénévoles de la Croix-Rouge dans la
halte répit-détente Alzheimer de Tonneins. Une parenthèse nécessaire qui permet à son
mari de prendre du temps pour lui et de souffler un peu…
Aldo et Lucette se sont mariés en 1959. Depuis que la maladie d’Alzheimer a été diagnostiquée
chez Lucette en 2008, c’est Aldo qui veille chaque jour sur sa femme et l’accompagne dans
toutes les tâches du quotidien. Un vrai bouleversement qui lui laisse peu de répit et l’oblige à
un accompagnement de tous les instants.
La matinée est souvent consacrée aux tâches ménagères. Une auxiliaire de vie aide Lucette à
faire sa toilette et à s’habiller tandis qu’Aldo fait les courses et prépare le déjeuner. Deux fois par
semaine, le mardi et le vendredi, Lucette passe son après-midi à la halte répit-détente de
Tonneins. Avec les autres personnes accueillies et les bénévoles, elle partage des activités
comme le loto, les promenades en groupe et le traditionnel goûter qui rassemble tout le monde
autour de la table.
Un temps joyeux et convivial pour Lucette, un repos nécessaire pour Aldo qui en profite pour se
consacrer un peu de temps : « ça me permet surtout de me reposer le cerveau. Si le temps n’est
pas trop mauvais, je bricole un peu au jardin. Je fais aussi un peu de vélo, de la marche…
n’importe quoi pour évacuer. » Quelques heures bénéfiques pour s’évader du quotidien et
penser à soi.
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française32
MAEVA
Apprendre aux autres les gestes qui sauvent
Maeva Bardin, 23 ans, a passé neuf mois en service civique à la délégation départementale
Croix-Rouge de l’Yonne. Un engagement qu’elle compte bien poursuivre et qui a décuplé
son envie d’être utile aux autres.
C’est en repérant une annonce sur Pôle Emploi que Maeva rencontre le président de la délégation
départementale Croix-Rouge de l’Yonne, Jacques Maxel. Il cherche un volontaire en service civique
dont la mission sera de former des personnes aux gestes qui sauvent.
Maeva se lance dans l’aventure et débute par un stage intensif de deux semaines à l’Albaron
(Savoie), le centre de formation de l’association. De retour à la délégation, la jeune femme dispense
des initiations aux premiers secours (IPS) et des formations prévention et secours civiques de
niveau 1 (PSC1). Elle intervient aussi bien auprès d’adultes que d’élèves du lycée: « j’avoue que
j’étais un peu paniquée la première fois mais finalement les jeunes sont très réceptifs », confie-t-elle.
Maeva se prend au jeu, passe la formation aux premiers secours en équipe de niveau 1 (PSE1)
et son permis ambulance pour participer activement aux postes de secours lors des
manifestations qui se déroulent dans le département. Ses envies aujourd’hui ? Devenir adjointe
à la jeunesse dans sa délégation et développer des projets à destination des femmes pour les
préparer à l’accouchement en leur apprenant des gestes simples.
THÉRÈSE MOREAU
Une vie au service des autres
À94 ans, Thérèse Moreau étonne par son enthousiasme, sa vitalité et les nombreux projets
qu’elle a en tête. Portrait d’une femme de poigne qui compte près de 80 ans de bénévolat
Croix-Rouge à son actif ! Installée depuis 1944 à Barbezieux, en Charente, Thérèse Moreau
a passé sa vie à aider les autres. Une vocation qui trouve sans doute ses racines dans une enfance
très tôt marquée par le drame. En 1931, alors qu’elle a seulement 12 ans, la petite fille perd coup
sur coup son père et son frère puis sa mère, la même année…
Confiée à un oncle qui la fait travailler sans relâche, Thérèse possède déjà un caractère bien trempé
qui la pousse à s’enfuir pour rejoindre son parrain à Angoulême. Sur place, elle convainc un juge de
lui permettre de rester et de travailler. Elle passe ainsi ses matinées à la maison de retraite de la
Providence et le reste de son temps libre au dispensaire de la Croix-Rouge, en tant que bénévole.
Après son installation à Barbezieux, Thérèse fera l’essentiel de sa carrière au bloc opératoire de
l’hôpital. Une fois son diplôme de secouriste en poche, c’est elle qui a l’idée de lancer les premiers
cours… avec quelque 618 personnes formées à son actif !
Presque 80 ans plus tard, Thérèse est toujours bénévole de la Croix-Rouge française. Un
engagement sans faille et une joie de vivre intacte qui forcent l’admiration.
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MARILYNE PARIS
Accompagner au mieux les personnes à domicile
Une fois son diplôme d’infirmière en poche, Marilyne Paris a choisi de se spécialiser dans
les soins à domicile. Une vocation qui trouve ses fondements dans le respect de la
personne et la proximité avec les patients.
En 2012, Marilyne Paris, 24 ans, obtient son diplôme d’infirmière à l’Institut de formation en
soins infirmiers (IFSI) d’Auxerre. Aujourd’hui, elle exerce au centre de soins infirmiers de Toucy,
un établissement Croix-Rouge où elle effectue des remplacements : prises de sang, toilettes et
distribution de médicaments font partie de son quotidien.
Un accompagnement des patients au plus près de leurs besoins qu’elle trouve gratifiant et qui
lui permet de tisser des liens profonds avec les personnes chez qui elle se rend : « A domicile,
encore plus qu’ailleurs, le respect de la personne est omniprésent. Lorsqu’on entre chez les
gens, on propose des soins réellement adaptés aux conditions de vie de la personne. »
NICOLE MOLLEREAU
Son engagement pour moderniser l’aide alimentaire
Nicole, 56 ans, est directrice départementale de l’action sociale à la Croix-Rouge
française. Grâce à l’association, cette infirmière à la retraite a trouvé un autre moyen de
s’investir sur le terrain et d’aider les autres.
Désireuse de poursuivre son engagement à son rythme, Nicole Mollereau, ancienne infirmière à
l’hôpital d’Auxerre, se tourne il y a peu vers le bénévolat et choisit la Croix-Rouge française pour
sa première expérience dans l’humanitaire.
Intéressée par le secteur social, elle se voit rapidement proposer un poste de responsable
départemental. Elle a pour missions de réorganiser les différentes unités locales de distribution
alimentaire pour répondre aux normes croissantes d’hygiène et de sécurité – notamment tout
ce qui a trait à la traçabilité – et d’accompagner les bénévoles en charge de l’aide alimentaire
dans leur parcours de formation : « Chez les bénévoles, j’ai rencontré des gens formidables
prêts à s’investir et avec l’envie de progresser. »
À la Croix-Rouge française, Nicole a trouvé des valeurs qu’elle apprécie particulièrement : « A
un moment où les gens sont de plus en plus dans le besoin, la Croix-Rouge reste une
association neutre qui privilégie le respect du bénéficiaire. »
Ses projets à court terme ? Mettre en place une navette dédiée à l’aide alimentaire qui
sillonnerait les villages isolés du département.
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française34
BELLES HISTOIRES
ESTELLE GINET
Histoire d’une seconde naissance
En 1976, alors qu’elle s’était perdue en montagne, la petite Estelle est retrouvée saine et
sauve par les secouristes de la Croix-Rouge, au bout de quatre jours d’angoisse. Près de
40 ans après le drame, la jeune femme retrouve ceux qui lui ont sauvé la vie…
Dimanche 4 juillet 1976. La famille Ginet se promène en montagne après un pique-nique au col
de la Madeleine, en Savoie. Vers 16 h 30, la petite Estelle, 6 ans, manque à l’appel. Très vite, les
parents donnent l’alerte et les secours se mettent en place, déployant d’importants moyens
humains – gendarmes, pompiers, chasseurs alpins… Au total, près de 250 hommes quadrillent
le secteur, sans succès.
Les heures et les jours passent, l’inquiétude grandit, d’autant que la petite fille a pour seuls
vêtements un maillot de bain et des sandalettes, maigres remparts contre le froid qui sévit la nuit
à 1 500 m d’altitude. Accident, enlèvement, toutes les pistes sont envisagées.
Plusieurs équipes de secouristes de la Croix-Rouge française sont appelées en renfort pour
poursuivre les recherches. Parmi eux, Brigitte Margueron et François Novellino se souviendront
longtemps de cette journée.
Nous sommes jeudi. Estelle a maintenant disparu depuis quatre jours lorsqu’en survolant à
nouveau la zone du col de la Madeleine à bord de l’hélicoptère de la Protection civile, les
secouristes Croix-Rouge aperçoivent la petite fille, réfugiée contre une butte – affaiblie, transie
de froid mais vivante. Estelle est sauvée et rapatriée à l’hôpital de Grenoble où elle sera soignée.
Presque 40 ans plus tard, Brigitte et François sont toujours à la Croix-Rouge, respectivement
directrice et fondateur du centre national de formation de l’Albaron, à Modane. Tous deux
pensent régulièrement à la petite fille, se demandent ce qu’elle est devenue. Pour Brigitte, 17
ans à l’époque, cette opération de secours est une première et marque le fondement de son
engagement Croix-Rouge.
En juillet 2013, le destin les réunit tous les trois à nouveau. Le bouche-à-oreille a fonctionné et
Estelle a fini par téléphoner à ses deux sauveteurs. Très vite ils se revoient, l’émotion est
immense face à ce lien si particulier qui les unit. « J’avais envie de savoir qui étaient ceux qui
m’avaient redonné vie en 1976 », confie Estelle. Depuis, ils sont régulièrement en contact et
Estelle a tenu à leur présenter Emma, sa petite fille de 11 ans. La boucle est bouclée...
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LES ARMENGAUD
Secouristes à la Croix-Rouge françaisede père en fils
À30 ans, Julien cumule plusieurs fonctions électives à la Croix-Rouge française. Il est,
entre autres, président de l’unité locale de BALS (Bobigny-Aubervilliers-La Courneuve-
Stains) et coordinateur départemental de l’urgence. Portrait d’un bénévole qui a la Croix-
Rouge dans le sang !
Dans la famille Armengaud, on est bénévole à la Croix-Rouge française depuis trois générations.
Alors que les grands-parents maternels étaient secouristes, formateurs, directeurs et vice-
présidents de la délégation locale de Bobigny, la branche paternelle s’occupait quant à elle de
la présidence départementale et du centre de formation professionnel de Seine-Saint-Denis
puis de la présidence de la délégation locale d’Aubervilliers - La Courneuve.
C'est donc tout naturellement qu’en 1992, Julien le petit-fils s’engage en tant que bénévole à la
délégation locale de Bobigny. Il obtient son brevet de secourisme à 15 ans et demi, participe à
tous les temps forts qui rythment le calendrier de l’association puis les choses s'accélèrent. Sa
délégation a besoin d'un directeur : qu’à cela ne tienne, il apprend alors tout sur le terrain… à
seulement 19 ans !
En 2003, il est étudiant et passe quasiment tous les diplômes la même année : chef
d'intervention, chauffeur ambulancier, moniteur de premiers secours.
À partir de 2008, il intègre la direction départementale de l’urgence et du secourisme où il
occupe successivement jusqu’en 2010 le poste de chargé des chefs d’intervention puis de
responsable de l’urgence, en plus de son mandat de vice-président à la délégation locale de
Bobigny.
Aujourd’hui le jeune trentenaire, infirmier en salle de réveil, consacre presque tout son temps
libre à l’association : « Je n’envisage plus ma vie sans la Croix-Rouge. » Parmi ses nombreuses
missions : la restructuration de l’aide alimentaire locale, la formation des bénévoles, la
participation à l’élaboration du plan d’urgence départemental… Et toujours un même moteur :
« Aider son prochain nourrit, fait grandir. »
Son engagement, il le partage depuis toujours avec sa sœur Émilie et depuis quelques années
avec Héloïse, sa femme, qui vient de recevoir la croix de bronze de la Croix-Rouge française
pour son implication au sein du pôle santé départemental. Cette jeune secouriste monitrice est
mutée à la délégation locale de Bobigny en 2007. « Je l'ai tout de suite repérée », confie Julien.
Au fil des missions, tous deux se rapprochent et tombent amoureux. Le mariage aura lieu en
2007.
Pour couronner ce bonheur, le couple donne naissance à un petit Théo, aujourd’hui âgé de 7
mois. Un joli bébé Croix-Rouge très vite devenu la mascotte de l’unité ! Julien souhaite bien sûr
lui transmettre sa passion et son sens de l'engagement, « puis il aura le choix de continuer ou
pas » conclut-il. Gageons que la relève est assurée !
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française36
SERGE
Ancien enfant soldat de Kinshasa
Serge Matondo a 24 ans, il est Congolais. À 19 ans, il décide de fuir la guérilla qui fait rage
à Kinshasa. Escroqué par un passeur, il est parachuté à Dijon alors qu’il pensait rejoindre
son frère et sa sœur en Angleterre. Aujourd’hui, accueilli au sein du Centre provisoire
d’hébergement de la Croix-Rouge à Quétigny, il tente de reconstruire sa vie.
Serge Matondo revient de loin. Au Congo, à Kinshasa, l’adolescent est enrôlé de force par
l’armée du gouvernement et part faire la guérilla pendant cinq ou six mois, tuant des hommes
et des femmes dont les visages viennent encore hanter ses nuits… Pris dans les filets des
guerriers rebelles, il est ensuite obligé, pour sauver sa vie, de servir l’autre camp pendant
quelques mois.
Serge réalise alors que la seule issue pour s’en sortir est la fuite. Il décide de rejoindre son frère
et sa sœur partis se réfugier en Angleterre en 1998, au moment de la guerre entre le Congo et
le Rwanda. Mais le destin frappe encore une fois : escroqué par un passeur qui le laisse seul à
la gare de Dijon, il va raconter son histoire et demander de l’aide à la préfecture.
Il passe d’abord par le foyer de sans-abri Sadi-Carnot avant d’être accueilli au Centre d’accueil
de demandeurs d’asile (CADA) de Châtillon-sur-Seine. En mai 2010, il obtient le statut de réfugié
et rejoint le CPH de la Croix-Rouge de Quetigny qui marque pour lui le début d’une nouvelle vie.
En décembre 2012, il accède à un petit logement autonome et fait quelques missions d’intérim,
en travaillant notamment comme maçon sur le chantier de Chevigny-Saint-Sauveur. Un travail
de reconstruction d’autant plus difficile que Serge a laissé femme et enfant au pays : « J’ai laissé
là-bas ma femme enceinte. Aujourd’hui, j’ai un petit garçon de 4 ans, je ne l’ai jamais vu. Mais
si je retourne au pays, je me ferai tuer. » Serge va lancer une demande de réunification familiale
mais il sait que les démarches seront longues et fastidieuses… Il maintient régulièrement le
contact avec les siens par téléphone, en attendant de les retrouver et de commencer, enfin, une
nouvelle vie en France.
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MÉLANIE PHAM
Un réveillon de Noël sous le signede la solidarité
Mélanie Pham est arrivée en France avec sa famille en mai 1989. Vingt-cinq ans plus tard,
cette restauratrice qui habite désormais Limoges a décidé de rendre hommage aux
associations qui l’ont aidée à s’intégrer, et tout particulièrement à la Croix-Rouge
française, en offrant depuis trois ans un repas de Noël à une centaine de personnes démunies.
Le 1er mai 1989, alors qu’elle a seulement 11 ans, Mélanie Pham débarque en France avec ses
parents et ses frères et sœurs pour fuir le régime communiste vietnamien. La famille a été
dépossédée de ses biens après la guerre et a tout perdu. Le premier contact avec la Croix-
Rouge française se fait dès l’arrivée à l’aéroport où les bénévoles accueillent Mélanie et ses
proches puis leur fournissent un repas et des vêtements. « Je me rappelle encore du petit
manteau rose qu’on m’a offert. C’était pour moi le début d’une nouvelle vie », se souvient
Mélanie.
Parents et enfants passent d’abord quelques semaines au foyer des rapatriés de Créteil avant
d’être dirigés vers Limoges. Soutenus par plusieurs associations dont la Croix-Rouge française,
ils entament leur parcours d’intégration : foyer, apprentissage du français, puis premier
appartement dans la ZUP de L’Aurence. Mélanie est scolarisée au collège Donzelot avant de
suivre une formation en pâtisserie au lycée professionnel Jean-Monnet : « Mon père était retraité,
ma mère sans emploi. Je voulais vite entrer dans la vie active pour aider mes parents ».
À son père aujourd’hui disparu, Mélanie fait la promesse d’aider un jour à son tour les plus
démunis. Promesse tenue. En 2010, elle se rapproche de la délégation locale Croix-Rouge de
Limoges et leur parle de son projet – organiser un dîner de réveillon qui réunisse une centaine
de convives identifiés par l’association. En parallèle, elle entraîne dans l’aventure serveurs,
chanteurs, amis et fournisseurs qui s’investissent tous bénévolement pour cette soirée. Le
25 décembre, Mélanie ouvre les portes de son restaurant – « Buffet du monde » – à près de 130
personnes !
Venus des quatre coins de la Haute-Vienne, les invités se retrouvent autour d’un grand buffet,
le temps d’une soirée musicale et conviviale qui leur permet d’oublier pour quelques heures les
soucis du quotidien et le sentiment d’isolement.
Pour Mélanie, qui a elle aussi vécu des moments difficiles, ce dîner est hautement symbolique :
il s’agit de rendre hommage aux gens qui lui ont tendu la main et de donner en retour, comme
pour prolonger la solidarité dont sa famille a bénéficié durant ses premières années en France.
« C’est une démarche qui vient du cœur. J’aimerais donner l’exemple à d’autres restaurateurs en
leur montrant ce qu’ils peuvent faire pour aider ceux qui en ont besoin. », conclut-elle.
Dossier de presse n 1864-2014 n 150 ans Croix-Rouge française38
« ALLÔ, TU ME VOIS? » :
Les nouvelles technologies au service des personnes âgées
Sortir de l’isolement les personnes âgées dépendantes grâce à internet, c’est l’idée
originale de la délégation départementale Croix-Rouge de l’Ain qui expérimente un
nouveau dispositif – « Allô, tu me vois? » – tout au long de l’année 2014. Une visite, une
tablette numérique avec webcam intégrée, une connexion… et le tour est joué !
Nadia Nasri est bénévole à la Croix-Rouge française depuis 34 ans. Après avoir été présidente
de la délégation départementale de l’Ain, elle est aujourd’hui secrétaire adjointe au bureau de la
délégation régionale Rhône-Alpes et coordinatrice de l’action sociale pour la région.
En 2012, elle rencontre une vieille dame atteinte de la maladie de Parkinson qui lui confie sa
tristesse à l’idée de ne plus jamais revoir sa sœur, aucune des deux ne pouvant désormais se
déplacer… Emue par cette histoire, Nadia réfléchit alors à un projet qui permettrait aux
personnes âgées isolées de voir régulièrement leur famille et monte le dispositif « Allô, tu me
vois? ». Le principe ? Mettre en relation les personnes âgées et leurs proches grâce à internet.
Nadia organise des réunions d’information au sein de plusieurs EHPAD du département pour
leur présenter le fonctionnement du dispositif qui suscite très vite l’intérêt des usagers et de
leurs familles. Dans le même temps, « Allô, tu me vois? » fait partie des 19 initiatives lauréates
de l’appel à projets 2013-2014 de la Fondation pour le lien social, sur la thématique des réseaux
sociaux et solidaires.
Depuis novembre 2013 et l’arrivée de deux volontaires en service civique – Elodie, 24 ans et
Cédric, 21 ans –, le projet prend vie sur le terrain. Tous deux y voient une expérience gratifiante
et enrichissante qui leur sera très utile dans les domaines professionnels auxquels ils se
destinent (l’économie sociale et solidaire pour Elodie, une formation d’auxiliaire de vie sociale
pour Cédric).
En coordination avec les EHPAD et foyers logement du département qui ciblent les bénéficiaires
du dispositif, Elodie et Cédric organisent un rendez-vous mensuel avec les familles. Grâce à leur
tablette numérique, ils permettent à des familles séparées par les kilomètres de se parler mais
surtout de se voir via Skype.
Lorsqu’on leur demande s’ils se souviennent d’un moment particulièrement marquant, les deux
jeunes volontaires évoquent un couple de septuagénaires dont la fille et les petits-enfants
résident à Bangkok et leurs larmes réciproques en se découvrant grâce à la webcam. La maman
est d’ailleurs devenue tellement demandeuse d’apprendre à se servir de la tablette, que sa fille
a décidé de lui en acheter une lors de son prochain voyage en France !
Soutenu par la Fondation Croix-Rouge française, le projet « Allô, tu me vois ? » est actuellement
en phase d’expérimentation jusqu’à la fin de l’année 2014. À terme, l’équipe souhaiterait étendre
le concept aux personnes isolées vivant à domicile. Qui a dit que les nouvelles technologies
isolaient les utilisateurs derrière leur écran ?
Croix-Rouge française 98, rue Didot 75694 Paris Cedex 14 Tél. : 01 44 43 11 00www.croix-rouge.fr