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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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Voyages en ÉgypteDossier pédagogique

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entrée

sortie

3.

4.2.

1.

1. À la conquête de l’Égypte

2. Trésors de pharaons

3. Images d’Égypte

4. Espace ludique

PLAN DE L’EXPOSITION

SOMMAIRE

3Plan de l’exposition

4Introduction / cartes de l’Égypte

6I. À la conquête de l’Égypte

1. L’expédition en Égypte de Bonaparte

2. La Description de l’Égypte

3. Égyptomanie

4. L’égyptologie

5. Photographes en Égypte

23 II. L’Égypte antique

1. Petite histoire de l’Égypte antique

2. Pharaon et son administration

3. La vie après la mort : le mobilier funéraire

4. Les rites funéraires

5. Les dieux égyptiens

6. L’écriture en Égypte antique

38III. Parfums d’Égypte

1. L’orientalisme

2. L’Égypte, destination touristique

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INTRODUCTION

À quoi tient ce goût de l’Égypte dont le XIXe siècle fut le témoin ?

Depuis l’Antiquité, l’Égypte fut pour les Occidentaux tout à la fois une destination de voyage et un fantasme. La splendeur monumentale et la virtuosité artistique de la civilisation pharaonique, le mystère des hiéroglyphes, le caractère fantastique des divinités… sans oublier la fascination exercée par l’Orient musulman ont fait de l’Égypte un formidable support pour l’imaginaire.

L’expédition d’Égypte menée par Bonaparte de 1798 à 1801, la parution de la Description de l’Égypte, suivies du déchiffrement des hiéroglyphes en 1822 par Jean-François Champollion vont générer une approche plus scientifique et donner naissance à l’égyptologie. Savants et artistes nés sur le sol normand ont contribué à cette science archéologique nouvelle.

Issus de ces voyages explorateurs, des objets emblématiques de l’Égypte ancienne constituèrent le noyau des premières collections de musées : momies bien sûr, sarcophages, statuettes de divinités, ouchebtis et amulettes… Parallèlement, le voyage en Égypte a entraîné dans son sillage de nombreux artistes, écrivains, peintres et photographes séduits par le parfum suave de l’Orient. Dans leurs œuvres, dont une belle sélection est présentée ici, on y lit un portrait multiforme de l’Égypte, entre visions fantasmées et réalisme ethnographique souvent saisissant.

LA SITUATION DE L’ÉGYPTE PAR RAPPORT À LA FRANCE

LA CARTE DE L’ÉGYPTE AVEC LES SITES MAJEURS

Nil

MER R

OUGE

MER MÉDITÉRANNÉE

BASSE-ÉGYPTE

HAUTE-ÉGYPTE

DÉSERT LIBYQUE

DÉSERT ARABIQUE

SOUDAN

PALESTINE

Alexandrie

Gizeh

KarnakLouxorVallée des Rois

Le Caire

AbouSimbel

L’Égypte est actuellement un des plus grands pays d’Afrique, cependant seule une faible part de cette étendue est utilisable pour l’Homme, le reste n’est que désert ; les habitants sont donc concentrés sur les rives du Nil, le delta, le Fayoum et quelques oasis. Le reste est recouvert par le désert libyque à l’Ouest, le désert arabique à l’Est et le Sinaï au Nord-est. Cette concentration des Hommes le long du Nil était déjà vraie dans l’Antiquité, même si à cette époque-là le climat était beaucoup plus humide, si bien que les fortes inondations couvraient périodiquement la plaine alluviale et qu’au-delà s’étendait une savane herbeuse avec des animaux sauvages aujourd’hui disparus comme des hippopotames, des lions, des antilopes...

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Voyages en Égypte

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De son voyage en Égypte en 1893-1894, le peintre granvillais Maurice Orange rapporte l’idée d’une toile de très grand format, hommage du peintre à la conquête napoléonienne dont il était admirateur. Le tableau est peint presque 100 ans après l’expédition qu’il glorifie : après son débarquement, Bonaparte conquiert Alexandrie puis écrase les quinze mille mamelouks à la bataille des Pyramides, ouvrant les portes du Caire aux conquérants. Les nombreux documents ramenés par Vivant Denon – célèbre savant qui accompagne l’expédition - ont souvent rendu service aux peintres comme Maurice Orange qui ont relaté les événements.

La scène représentée est fictive : sur le site des pyramides de Gizeh, un sous-officier et un Égyptien présentent à Bonaparte, entouré de ses meilleurs généraux Kléber et Desaix, les dernières trouvailles archéologiques : un sarcophage contenant une momie, dont un savant est en train d’ôter les bandelettes, et tout un matériel funéraire : les vases canopes, les ouchebtis et le couvercle du sarcophage. Autour, sous leurs ombrelles, se tiennent les savants de l’expédition, ainsi que les soldats et officiers, sous le regard curieux de quelques Fellahs en retrait.

BiographieMaurice Orange naît à Granville en

1867. Il prouve très tôt à son entourage son talent pour la peinture et participe au concours de dessins de Cherbourg en 1883. Deux ans après, il est admis

à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il devient alors peintre d’histoire et s’attache à représenter les grandes épopées impériales. À plusieurs

reprises il est récompensé au Salon des Artistes et reçoit une bourse de voyage,

qu’il met à profit pour ses premières excursions en Espagne et en Égypte.

FICHE D'ŒUVRE 1BONAPARTE DEVANT LES PYRAMIDES

La Révolution française concrétise le rêve de la conquête de l’Égypte pour entraver la puissance anglaise et renouer des relations commerciales avec l’Orient. Mais les objectifs sont aussi à visée civilisatrice et humaniste car la France se définit alors comme garante du respect des droits de l’homme. L’argument de la conquête se transforme même en soutien de libération des Égyptiens face à la tyrannie des Mamelouks.

C’est dans ce contexte que s’organise l’expédition d’Égypte qui réunit des compétences militaires mais aussi plus de 160 savants et artistes pour explorer le pays des pharaons.

Le 19 mai 1798, une armada composée de 36 000 soldats s’embarque du port de Toulon vers la vallée du Nil. À la demande de Bonaparte, 167 savants et artistes sont recrutés. Ils sont chargés de décrire l’Égypte et de la révéler aux Européens. Tous les monuments du Nil, du delta et du Sinaï sont étudiés, mesurés, dessinés. En 1799, trois expéditions sont lancées vers le sud et atteignent Thèbes et Assouan.

Sur le plan militaire, les premières batailles sont des victoires mais rapidement les Français sont mis en difficulté par les Anglais et les Mamelouks ; ils capitulent et se retirent d’Égypte en 1801.

Les conséquences de cette conquête sont nombreuses. Malgré l’échec militaire, elle est transformée en épopée, elle relance le goût de l’Égypte et donne naissance aux études et recherches qui aboutissent au déchiffrement des hiéroglyphes et à la mise à jour de tombes et vestiges d’une civilisation fascinante. Du point de vue égyptien, l’expédition d’Égypte marque l’entrée de ce pays dans la modernité et fait naître un sentiment national. Bonaparte, en détruisant le système politique mamelouk, a ouvert la voie à Méhémet Ali, fondateur de l’État moderne égyptien. Lors de son long règne (1805-1849) naîtront des relations franco-égyptiennes apaisées et fraternelles facilitant le développement de l’égyptologie et de l’égyptomanie.

I. À LA CONQUÊTE DE L’ÉGYPTE

1 - L’expédition en Égypte de BonaparteMaurice Orange (1864- 1916) Bonaparte devant les Pyramides contemplant la momie d’un roi, 17981895, huile sur toile, 390 × 490 cm, Granville, musée d’Art et d’Histoire, dépôt à Cherbourg-en-Cotentin, musée Thomas Henry, inv. MTHD 2009.1.1

Portrait de Maurice Orange, in Joseph Uzanne, Figures contemporaines tirées de l’Album Mariani, Librairie Henri Floury, Paris, vol VIII, 1903, Bibliothèque nationale de France

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2 - La Description de l’Égypte

L’expédition d’Égypte menée par Bonaparte fut un échec militaire. Mais elle fait date grâce au colossal travail d’édition entrepris au retour de la campagne, publié sous le nom de Description de l’Égypte, entre 1809 et 1829. En effet, Napoléon décide de publier l’ensemble des documents recueillis par la mission scientifique de l’expédition d’Égypte, sous forme d’une monumentale encyclopédie à sa gloire, afin de transformer une aventure militaire contestable en une conquête culturelle et archéologique, accomplie par le génie de l’empereur. C’est Kleber qui en a eu l’idée en premier.

Divisés en 3 grandes parties, Antiquités, Histoire naturelle, État moderne, ces 23 tomes [9 volumes de textes, soit 9 500 pages, et 14 volumes de planches, soit environ 1 000 illustrations] accompagnent les lecteurs européens dans une connaissance très précise du pays, suscitant bien des vocations. Cet ouvrage, dont le format est quasi pharaonique (70 x 60 cm !), a nécessité la création d’un meuble spécifique dédié à sa présentation ainsi qu’une machine à imprimer les planches inventée par le Normand Nicolas-Jacques Conté.

La première édition fut imprimée en 1000 exemplaires et 4 villes normandes sont aujourd’hui encore détentrices de l’ouvrage en édition originale : Avranches et Rouen ont une édition complète ; Pont-Audemer et Domfront incomplète.L’ébéniste Charles Morel inventa un meuble spécialement conçu pour accueillir les 23 volumes. Il réalisa plusieurs exemplaires de ce meuble, dont au moins 6 sont aujourd’hui connus. Les plus précieux sont en acajou et placage d’acajou ; l’ébéniste a également réalisé des variantes moins luxueuses en bois fruitier ou plaqués d’amarante. Un exemplaire original

en noyer se trouve aujourd’hui au Palais du Luxembourg, dans la bibliothèque du Sénat ; il a été offert par le roi Louis-Philippe à la Chambre des Pairs. Le meuble est de style retour d’Égypte en vogue pendant le Premier Empire.

Les volumes consacrés aux monuments antiques de Haute et de Basse-Égypte, illustrés par d’innombrables dessins et relevés archéologiques, sont les plus connus en tant qu’actes de naissance de l’égyptologie. Mais cet ouvrage a également mis en œuvre la description de l’Égypte moderne du XIXe siècle, exotique et familière, celle des Mamelouks, des fellahs et des bédouins. Des ingénieurs géographes entreprennent un monumental travail de cartographie quand zoologistes et naturalistes inventorient la flore et la faune. Cette collecte pluridisciplinaire reste une source documentaire irremplaçable aujourd’hui encore.

Meuble conçu par Charles Morel (1813-1836) pour le rangement de la Description de l’Égypte (in Egyptomania, Paris, RMN, 1994, p.234).

Le répertoire de formes nouvelles découvertes en Égypte que diffuse la Description transformera la vision des artistes et sera largement utilisé par les peintres pour évoquer l’Orient.

Les objectifs de Bonaparte n’étaient pas que géopolitiques : il souhaitait améliorer le sort des Égyptiens, les arracher à la tyrannie mamelouke. Il crée dès 1798 un Institut d’Égypte chargé d’étudier les usages des autochtones, comme la cuisson du pain ou les méthodes pour rendre l’eau potable, surtout pour assurer l’avancée et l’entretien de l’armée sur le sol égyptien. La nécessité d’administrer le pays efficacement et en bonne intelligence avec ses habitants est donc le premier moteur de l’étude des usages égyptiens, soutenu et suivi par une curiosité scientifique enthousiaste dans l’esprit encyclopédique du XVIIIe siècle ainsi que par une évidente volonté d’apporter le progrès à un peuple jugé « arriéré ».

Notant scrupuleusement tous les points communs et les nombreuses différences entre Européens et Égyptiens, comme par exemple les artisans qui se servent de leurs pieds là où les Européens se servent de leurs mains, ces savants, pionniers de l’ethnographie, participent à l’élaboration d’un discours normatif, ouvrant sur la classification des « races », des comportements, empreints de références au climat et au sol, mais aussi de comparaisons entre les Égyptiens modernes et antiques, afin de déceler des survivances depuis l’époque pharaonique.

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FICHE D'ŒUVRE 2CONTÉ ET VIVANT-DENON: DES SAVANTS PARTIS

EN MISSION EN ÉGYPTE

Les savants qui ont quitté la France afin de réaliser une mission scientifique en Égypte sont nombreux. Parmi eux, deux figures majeures symboliques : Dominique Vivant-Denon, et le Normand Jacques-Nicolas Conté.

Dominique-Vivant Denon (Chalon-sur-Saône, 1747- Paris, 1825)Tête d’un mendiant du Caire, de trois Arabes de la Mecque et d’un habitant de BenhouteEntre 1798 et 1825 Eau forte sur papier vergé, 17,5 × 24,4 cm Chalon-sur-Saône, Musée Vivant-Denon, Inv.2009.0.39

Nicolas-Jacques Conté (Saint-Céneri, 1755 - Paris, 1805) Vue du sphinx et de la grande pyramide pris du sud-est Vers 1798-1800 Aquarelle sur papier, 44 × 56,5 cm.Collection particulière

Dominique Vivant-Denon a plus de cinquante ans lorsqu’il part pour l’Égypte. Il embarque à Toulon à bord de la frégate Junon, le 19 mai 1798, accompagné de cinquante-quatre mille hommes qui s’apprêtent à conquérir l’Égypte. Pendant ces treize mois d’expédition, il parfait sa connaissance de l’Égypte ancienne. Il observe et dessine minutieusement dans son carnet de croquis les vestiges archéologiques de l’Égypte

Un autre savant d’origine nor-mande a également marqué les esprits et fait aujourd’hui partie de cette histoire napoléonienne : Nicolas-Jacques Conté. Il naît en Normandie en 1755, près de Sées, de parents paysans. Dès son plus jeune âge, il se montre passionné par la peinture et par les inventions multiples. Aujourd’hui reconnu comme le célèbre inventeur du crayon à mine conté, il est également peintre et ingénieur et c’est à ce titre qu’il est missionné pour l’expédition en Égypte en tant que chef brigade du corps des aérostiers.

Il est chargé entre 1798 et 1800 de dessiner les aquarelles qui serviront à illustrer l’œuvre monumentale qu’est la Description de l’Égypte. C’est ainsi qu’il étudie dans les ateliers les différents gestes et procédés techniques réalisés par les artisans égyptiens (coiffeur, barbier…). Par ailleurs, il s’adonne à la représentation de paysages, de sites prestigieux et de monuments emblématiques de l’Égypte, tels que les pyramides et le sphinx. C’est également Conté qui inventera la machine pour graver à moindre coût ces planches destinées à l’ouvrage,

ancienne. Il s’intéresse également aux scènes de genre et aux portraits de contemporains. C’est à son retour à Paris en 1802 qu’il publie ces planches gravées dans son livre, Voyage dans la Basse et Haute Égypte pendant les campagnes du Général Bonaparte. Cette publication connaît rapidement un grand succès et lui vaut d’être nommé directeur général du musée central des Arts, l’actuel musée du Louvre, fonction qu’il occupe jusqu’en 1815. Son œuvre est considérée comme l’élément déclencheur, qui pose les bases d’une véritable réflexion sur l’art égyptien.

sous sa fonction de premier commissaire de la commission de la publication de la Description de l’Égypte. Conté a donc un rôle considérable dans la réalisation de la Description de l’Égypte.

Sur l’aquarelle intitulée Vue du sphinx et de la grande pyramide prise du sud-est, le Normand représente l’un des paysages les plus connus de l’Égypte : le plateau de Gizeh situé à l’ouest du Caire, et qui date de l’Ancien Empire avec son grand sphinx et ses trois pyramides, dont celle de Khéops, la plus grande, ultime rescapée des Sept Merveilles du monde antique célébrées par les auteurs grecs des IVe et IIIe siècles av. J.-C. Des personnages sont également présents, afin de donner une échelle aux monuments représentés.

Sculpté dans un piton de calcaire dur, le sphinx a la fonction de gardien de la nécropole de Gizeh. Sa tête est coiffée du némès. À l’origine, elle était peinte de couleurs vives, du rouge pour les chairs et du jaune et du bleu pour la coiffure royale. Le visage est amputé de son nez. Cette mutilation est mentionnée dès le XIIIe siècle et attribuée à un musulman fanatique au temps de

Le dessin présenté ici représente des têtes d’Arabes, positionnées les unes à côté des autres, afin d’être comparées, dans une perspective d’étude ethnographique. Cette gravure vient ainsi illustrer le caractère scientifique et plus particulièrement ethnographique, naissant au sein de cette expédition menée par Bonaparte.

la conquête arabe. Le monument est gigantesque : il culmine à vingt mètres de hauteur et mesure avec ses pattes antérieures - qui ne sont toujours pas dégagées à cette époque - 73 mètres. Il est intéressant de souligner que le sphinx est à cette époque encore ensablé : ne dépasse du sable que sa tête. Dès son édification en effet, le sable du désert est venu le recouvrir, si bien que le sphinx a nécessité de nombreuses campagnes de dégagement et de restauration au cours des siècles, dès le XVe siècle av. JC et jusqu’à l’occupation romaine. Il faudra ensuite attendre l’expédition d’Égypte de Bonaparte pour que le sphinx émerge à nouveau des sables accumulés par les vents. En 1816, la statue mi-humaine mi-animale attire l’attention de l’égyptologue Caviglia qui commence à en dégager la poitrine et découvre ainsi en 1818 la stèle de Thoutmosis IV, la tête de cobra qui ornait le front du Sphinx et un fragment de sa barbe, deux objets archéologiques que se partagent aujourd’hui le musée du Caire et le British Museum. D’autres campagnes de fouilles seront successivement menées qui finiront par libérer complètement le corps du Sphinx de Gizeh. De nos jours, l’antique édifice est toujours menacé par l’érosion naturelle due aux vents de sable et il souffre de la pollution engendrée par la métropole du Caire toute proche.

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3 - Égyptomanie

Le goût pour l’Égypte pharaonique, ses obélisques et autres sphinx est très ancien. Il est déjà attesté chez les Grecs puis les Romains, à la Renaissance puis à la Révolution française ; chaque découverte archéologique majeure a entraîné un regain de passion pour l’Égypte.

Molière, dans son Malade imaginaire, citait déjà les colosses de Memnon et nombre de pièces de théâtre et d’opéras racontent, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les aventures d’Isis et Osiris, comme La Flûte enchantée de Mozart. Ainsi, bien avant Napoléon, le goût pour l’Égypte et son exotisme antiquisant s’est installé dans les intérieurs en vogue.

Avec la campagne d’Égypte, ce penchant se transforme en véritable phénomène de mode, jusqu’à la formulation du style « retour d’Égypte ». Vivant Denon fut très impliqué dans la construction du mythe napoléonien égyptien, en raison du succès de son ouvrage Voyage dans la Basse et la Haute Égypte dont s’inspireront des manufactures telles que Sèvres ou Wedgwood dans le domaine des arts de la table.

Tout au long du XIXe siècle, de nombreux événements archéologiques vont relancer la mode et expliquer les pointes d’égyptomanie : le déchiffrement des hiéroglyphes en 1822, l’érection de l’Obélisque de Louxor à Paris en 1836, l’inauguration du canal de Suez en 1869 pour laquelle Verdi composera Aïda, opéra présenté pour la première fois au Caire en 1871.

Le rôle des expositions nationales, internationales et universelles est indéniable dans la diffusion du goût, avec la reconstitution de décors et de bâtiments. L’égyptologue Auguste Mariette crée un parc égyptien lors de l’Exposition universelle de 1867. À partir des années 1880, l’industrialisation crée des objets multiples mettant l’égyptomanie domestique à la disposition du plus grand nombre.

Il ne s’agit pas d’un simple courant artistique mais bel et bien de l’intégration de l’égyptomanie au style de chaque période : l’Égypte est présente dans le style classique et de façon très intime avec l’Art nouveau puis l’Art déco. Le sphinx sur le pignon de la maison rue des fossés du château à Caen en est un exemple très proche.

FICHE D'ŒUVRE 3L’INFLUENCE DE L’ÉGYPTE DANS LES ARTS

Aïda de Verdi, Création à l’Opéra de Paris, « Le grand cortège du triomphe de Radamès» (2e tableau, 2e acte), dessin d’Adrien Marie et Scott, d’après les maquettes de M. Eugène Lacoste, dessinateur des costumes. Mise en scène de M. Mayer, régisseur général ».1880 Gravure publiée dans Le Monde illustré, n° 120137 × 108 cmCollection particulière

Sur cette gravure, le compositeur Verdi conduit l’orchestre de l’Opéra lors de la première représentation d’Aïda, au Caire en 1871. Avec cette œuvre, l’Égypte pharaonique rentre véritablement dans le monde de l’opéra. Commandé par Ismaïl Pacha (1830- 1895), le khédive (vice-roi) égyptien (1863-1879), pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez, l’opéra Aïda a été représenté pour la première fois au nouvel opéra du Caire, construit pour l’occasion en 1869.

Ce projet était prévu pour janvier 1871, mais la création d’Aïda est retardée jusqu’au 24 décembre en raison du siège mené par les Prusses à Paris, où l’archéologue français Auguste Mariette est retenu. Ce dernier a en effet joué un grand rôle dans la réalisation de cet opéra : par sa volonté de donner un contexte historique à l’histoire, il renseigne en détails Verdi et prend en charge le décor, les costumes et autres accessoires nécessaires à la mise en scène.

Biographie Auguste Mariette (1821-1881) est né à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). S’intéressant à l’Égypte et apprenant les langues anciennes, il entre comme commis au Louvre et est envoyé par le musée, en 1850, en mission en Égypte, afin d’en rapporter des manuscrits anciens. C’est alors qu’il se fixe à Saqqarah, dont il fouille la nécropole et y découvre de nombreux objets comme le célèbre scribe accroupi, qui aujourd’hui font partis des collections du musée du Louvre. Il fonde le premier musée égyptien à Boulaq, noyau initial du futur musée égyptien du Caire. Il ouvre d’innombrables chantiers de fouilles – Saqqarah, Abydos, Karnak, Dendérah, Edfou, Tanis, entre autres – qui nourrissent de nombreuses publications qui font encore autorité aujourd’hui. Il est l’une des grandes figures de l’égyptologie française.

Auguste Mariette, par Nadar, vers 1861 (source Gallica)

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Rappelons que l’égyptomanie ne concerne pas uniquement la musique et le théâtre. Tous les arts ont été influencés par cette fascination pour la culture et l’histoire de l’Égypte antique : les arts décoratifs (mobilier, papier peint, textile d’ameublement, bijoux…), la peinture, la littérature etc.

Reconstitution dans l’exposition d’une cheminée à la mode égyptienne du XIXe siècle :

• Papier peint : « Meubles à la mode – Décor de cheminée égyptienne »Planche publiée le 1er décembre 1822 dans le périodique britannique illustré Répertoire des arts, de la littérature, du commerce, des manufactures, des modes et de la politique, édité mensuellement de 1809 à 1829 par Rudolph Ackermann.

• Sur la cheminée : Garniture de cheminéeVers 1880Marbre noir, onyx vert clair et bronze Collection particulière

• Dans le foyer :Feu en deux partiesFin XVIIIe siècle Bronze doré et patinéMusée national du Château, Fontainebleau

4 - Égyptologie

L’égyptologie est la science dédiée à l’étude et à la connaissance de l’Égypte antique. Elle s’épanouit dans un intervalle de quelque 70 années comprises entre l’expédition d’Égypte (1798) et l’inauguration du canal de Suez (1869).

Le passage de Napoléon aura permis entre autres la publication de deux ouvrages fondamentaux, le Voyage dans la Basse et la Haute Égypte de Vivant Denon (1802) et la Description de l’Égypte (1809-1829), ainsi que la découverte de la pierre de Rosette comme chaînon manquant de la compréhension des hiéroglyphes.

Dans les années 1820, les grandes collections européennes (Paris, Londres, Turin) voient le jour grâce à l’activité des consuls en poste à Alexandrie : Bernardino Drovetti pour la France, Henry Salt pour l’Angleterre, entourés de leurs pourvoyeurs d’antiquités, Jean-Jacques Rifaud pour la France et Giambattista Belzoni pour l’Angleterre.

Entre 1829 et 1880, l’État français finance une trentaine de missions scientifiques officielles sur le terrain en Orient et surtout en Égypte. L’expédition franco-toscane de Champollion et Belzoni en 1828-1829 ouvre la voie de l’égyptologie et certains sites commencent à être désensablés. La mission la plus connue est celle confiée à Auguste Mariette, conservateur adjoint du Louvre, qui part collecter en 1850 des manuscrits coptes sur les bords du Nil. Cette mission ne sera pas honorée mais aboutira au financement du dégagement du Serapeum à Saqqarah.

Certains Normands ont leur nom gravé dans le marbre de l’aventure du relevé archéologique : Lottin de Laval, Méhédin, Aymard de Banville, chacun avec un outil différent, dessin, photographie, estampage, moulage…La prédominance des Français sur le terrain est réelle ; en témoigne la nomination par le vice-roi (khédive), Saïd Pacha, d’Auguste Mariette à la tête du Service de conservation des antiquités de l’Égypte et du musée de Boulaq (1858). Ce service restera français jusqu’au coup d’État militaire de 1952. Il s’agit d’un acte fondateur de l’organisation de la science égyptologique et de la protection contre les pillages et les destructions.En 1880, Jules Ferry crée une mission permanente au Caire dont la direction est confiée à un autre éminent archéologue, Gaston Maspero. Le XIXe siècle se clôt avec Jacques de Morgan, Normand de cœur, dont une large part de ses archives est conservée au musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard à Bayeux. Il fut directeur du Service des antiquités d’Égypte suite à la découverte du trésor de Dahchour en 1894.

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FICHE D'ŒUVRE 4LA NAISSANCE DE L’ÉGYPTOLOGIE

André Dutertre (1753-1842), dessinateur et Jean-Louis Delignon (1755-1804), graveurDescription de l’Égypte, Antiquités, t. V, planche 3, « Memphis. Vues des ruines, prises du sud-est », 1809- 1828 Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, Rueil-Malmaison

Sur cette planche gravée de La Description de l’Égypte, des archéologues de la mission napoléonienne réalisent un relevé. L’un, coiffé d’un chapeau bicorne maintient la main monumentale d’une statue cassée, alors que les deux autres effectuent les mesures à l’aide d’un mètre en bois. À l’arrière-plan, pyramides et palmiers nous indiquent le lieu géographique où se déroule la scène : en Égypte, sur les bords du Nil, et plus précisément à Memphis, au sud de Saqqarah.

Cette gravure vient témoigner de la naissance de l’archéologie en tant que science. Désormais, les objets découverts ne sont plus prélevés pour être simplement acquis à titre personnel. Les nouvelles techniques utilisées sur les sites antiques apportent une solution non destructrice pour obtenir des relevés archéologiques précis et rapides. Les moulages et photographies étaient ensuite envoyés en Europe pour y être étudiés, voire ensuite déposés dans les musées (au Louvre mais aussi dans de nombreux « petits » musées de province).

Les objets issus de fouilles ne sont plus admirés pour leur seule valeur esthétique mais ils sont désormais considérés comme des témoins du passé et viennent alimenter la soif de connaissances des égyptologues qui veulent comprendre une culture ancienne. Ce changement de vision se traduit par la mise en place systématique et organisée de relevés plus précis et de fouilles archéologiques organisées et suivies par des ministères. Tout cela a pour objectif de contrer et de diminuer les pillages des trésors des pharaons, récurrents depuis plusieurs années.

Dans la science qu’est l’archéologie, le dessin et/ou la gravure constitue la manière première de réaliser des relevés de données archéologiques, au fur et à mesure de l’avancée des fouilles. Cela nécessite de faire venir sur le site plusieurs artistes dessinateurs, afin de faire les relevés (dessinateurs, aquarellistes…). L’utilisation du dessin comme source d’information sur un site archéologique sera complétée au cours du XIXe siècle par de

nouvelles inventions :

- la photographie (née en 1839) qui permettra d’enregistrer entre autres les hiéroglyphes, avec une rapidité et une précision supérieure au dessin.

- le moulage des reliefs et inscriptions comme la lottinoplastie (inventée par le Normand Lottin de Laval) qui consiste à prendre des empreintes à l’aide de feuilles de papier humide …

Victor Lottin de Laval, Le Prince Tia en offrande, 1850,Bernay, musée des Beaux-Arts

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5 - Photographes en Égypte

Dès sa naissance en 1839, la photographie trouve en Égypte un formidable terrain d’exploration. Parmi les pionniers de la pratique, on trouve l’écrivain Gérard de Nerval, le peintre Horace Vernet et son neveu Frédéric Goupil-Fesquet, qui s’essaient au daguerréotype. Leur succèdent les adeptes du négatif sur papier (ou calotype), comme Félix Teynard ou Maxime Du Camp. Celui-ci, accompagné de son ami Gustave Flaubert, fait le voyage en Orient entre 1849 et 1851, missionné par le ministère de l’Instruction publique pour photographier les monuments antiques.

Le nombre d’images rapportées et la promotion organisée par Du Camp font de ce périple le premier grand voyage photographique. On lit dans ces premières vues l’enthousiasme de la découverte technique associée à celle du voyage, produisant des albums pittoresques et romantiques.

De son invention en 1839 aux années 1860, les rapides perfectionnements techniques que connaît la photographie la font très vite accéder au statut d’outil scientifique. Elle est le premier support objectif pour l’étude de l’art et des hiéroglyphes. Le photographe normand Léon-Eugène Méhédin bénéficie en 1860 d’une mission du ministère d’État en Égypte et en Nubie. On lui doit la

première photographie réalisée à l’intérieur d’un temple, celui de Ramsès II à Abou Simbel. Tout comme l’égyptologue Émile Prisse d’Avennes, le conservateur du musée du Louvre et professeur au Collège de France Emmanuel de Rougé a conscience de l’intérêt de la photographie pour faire progresser l’égyptologie, relayant ainsi les propos tenus par le ministre François Arago lors de la présentation du brevet de la photographie en 1839. Pour sa mission en Égypte de 1863-1864, il s’adjoint les compétences du jeune photographe normand Aymard de Banville.

Le développement du tourisme et la fréquentation précoce des sites antiques amènent d’autres photographes, souvent implantés en Égypte, au Caire ou à Louxor, à multiplier les prises de vue des monuments, mais également des scènes pittoresques du quotidien afin de proposer la vente de tirages. L’Italien Beato, l’Allemand Hammerschmidt, l’Anglais Francis Frith, les Français Félix Bonfils ou Henri Béchard ont ainsi fortement contribué au développement d’une iconographie de l’Égypte, largement diffusée en Europe.

FICHE D'ŒUVRE 5LA PHOTOGRAPHIE : UN OUTIL SUPPLÉMENTAIRE

À L’ARCHÉOLOGIE.

Trois grands photographes français ont participé à l’avènement de la photographie comme outil scientifique : Maxime Du Camp, Léon-Eugène Méhédin, Aymard de Banville.

Avec ce nouvel usage de la photographie, l’accès aux hiéroglyphes devient plus rapide et facile pour les égyptologues qui ne peuvent pas se rendre en Égypte. À ce titre, la photographie est à la fois un souvenir documentaire puis un outil de travail pour les scientifiques européens et notamment pour les scientifiques français qui peuvent étudier les hiéroglyphes sans même quitter la France.

Maxime Du Camp

Maxime Du Camp (Paris, 1822 – Baden-Baden, 1894) Thèbes, Palais de Karnak1850Calotype, papier salé d’après négatif papier, 41 × 29,5 cmCollection Gérard Fournier, Concarneau

BiographieMaxime Du Camp (1822-1894) est né à Paris. C’est un grand ami de l’écrivain Gustave Flaubert avec qui il entreprend un long périple en Orient entre 1849 et 1851, après s’y être rendu une première fois, entre 1844 et 1845. Pour ce second voyage, il a été sollicité par le ministère de l’Instruction publique dans le but de photographier les monuments égyptiens. Il rapporte ainsi de nombreux clichés photographiques qu’il rassemble dans un ouvrage, Égypte, Nubie, Palestine, Syrie (1852). Il publie également les récits de ses voyages en Orient.

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Léon-Eugène Méhédin

Léon-Eugène Méhédin (L’Aigle, 1828 - Bonsecours, 1905)Vue panoramique du temple hypogée de Ramsès II à Abou Simbel, hypogée d’Ipsamboul1860Calotype réalisé par collage de trois papiers cirés juxtaposés, 60 × 120 cm, Bibliothèque municipale, Rouen

Léon-Eugène Méhédin, photographe et architecte normand, est officiellement chargé de reproduire les monuments et les sites les plus remarquables, dont cet étonnant panorama d’Abou Simbel où il se rend en août 1860. C’est d’ailleurs lui qui fait dégager l’entrée du temple de nouveau ensablée depuis la venue de Flaubert et de Maxime Du Camp 10 ans plus tôt.

Il est par ailleurs le premier à réaliser une vue photographique intérieure du temple construit par Ramsès II (règne 1279-1213 av. JC). Le photographe a dû mettre un place un immense miroir de papier argenté d’une superficie de 25 m² afin de faire rentrer la lumière dans la cavité pour prendre le cliché de cette impressionnante lignée de piliers sculptés, tous à l’effigie de Ramsès II.

Ce temple, en partie taillé directement dans la roche, orienté vers l’ouest, est dédié au grand dieu Amon-Rê et au dieu soleil Rê-Horakhty, ainsi qu’aux principales divinités du pays. Menacés d’être submergés

en raison de la construction du barrage d’Assouan dans les années 1960, les temples d’Abou Simbel ont été découpés en blocs et remontés de 64 mètres grâce à une campagne lancée par l’Unesco.

À Louxor en août 1860, sous une chaleur étouffante, Léon-Eugène Méhédin entreprend également – et seul ! - le moulage de l’obélisque oriental du temple en employant le procédé de Lottin de Laval (empreintes). Le second obélisque, situé à l’ouest du temple, avait déjà été déplacé en France et installé place de la Concorde depuis 1836.

Léon-Eugène Méhédin (1828-1905), Vue de l’intérieur de l’hypogée d’Ipsamboul, 16 aout 1860, planche 19, Rouen, bibliothèque municipale, inv. BMR 16576

Léon-Eugène Méhédin (1828-1905), Ascension et moulage par Méhédin de l’oblisque oriental de Louxor, 27 août 1860, aquarelle, 35,5 x 49 cm, Rouen, bibliothèque municipale, inv. BMR 16579

BiographieLéon-Eugène Méhédin (1828-1905) est né à L’Aigle, en Normandie. Architecte de formation, il s’intéresse très tôt à la photographie naissante. Il est initié par Gustave Le Gray, inventeur du papier ciré sec et l’un des photographes les plus réputés de son époque. Remarqué par Napoléon III, Méhédin intègre le service photographique de l’armée. Il voyage ainsi aux côtés de son ami, également normand, Lottin de Laval, sur les terres égyptiennes afin de photographier les monuments de l’Égypte antique.

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Aymard de Banville

Aymard Athanase de Banville (Vire, 1837- Fresnes, 1917)Vue générale de Louxor, M. Mariette à gauche1863Négatif sur verre au collodion humide, 23,5 × 27,7Collection Gérard Fournier, Concarneau

ÉPOQUE PRÉDYNASTIQUE 4000-3150 av. J.-C.

ÉPOQUE THINITE 3150-2700 av. J.-C.

Ire dynastie 3150-2925IIe dynastie 2925-2700

ANCIEN EMPIRE 2700-2181 av. J.-C.

IIIe dynastie 2700-2613IVe dynastie 2613-2494Ve dynastie 2494-2435VIe dynastie 2345-2181

PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE 2181-1991 av. J.-C.

De la VIIe au début de la XIe dynastie

MOYEN EMPIRE 1991-apr. 1640 av. J.-C.

XIIe dynastie 1991-1781 XIIIe dynastie 1781-apr. 1640

DEUXIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE apr. 1640-1550 av. J.-C.

Fin de la XIIIe à la XVIIe dynastie

NOUVEL EMPIRE 1550-1069 av. J.-C.

XVIIIe dynastie 1550-1323XIXe dynastie 1323-1186XXe dynastie 1186-1069

TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE 1069-664 av. J.-C.

XXIe dynastie 1069-945XXIIe dynastie 945-712XXIIIe et XXIVe dynasties 828-712XXVe dynastie 760-653 BASSE ÉPOQUE 664-332 av. J.-C.

XXVIe dynastie 664-525XXVIIe dynastie (domination perse) 526-405XXVIIIe dynastie 404-399XXIXe dynastie 399-380XXXe dynastie 380-342XXXIe dynastie (domination perse) 340-332

ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE 332-30 av. J.-C.

30 av. J.-C. : l’Égypte, conquise par Octave, le futur Auguste, devient une province de l’Empire romain.

395 ap. J.-C. : l’Égypte est rattachée à l’Empire romain d’Orient qui deviendra l’Empire byzantin.

641 : conquête arabe.

Chronologie établie à partir de : Damien Agut, Juan Carlos Moreno-García, L’Égypte des pharaons. De Narmer à Dioclétien, 3150 av. J.-C.-284 apr. J.-C., Paris, Belin, 2016, coll. « Mondes anciens ».

Chronologie

Cette photographie réalisée en 1863 par le photographe normand Aymard de Banville nous dévoile l’état du site de la ville de Tanis, lors des fouilles archéologiques orchestrées par l’archéologue Auguste Mariette, d’ailleurs présent et visible sur la gauche de la photographie. La ville de Tanis, située au nord de l’Égypte, à deux jours de marche

du Caire – sur la rive des Morts - a été érigée sous les Ramsès (XIXe et XXe dynasties – 1279-1213 / 1183-1152). C’était un secteur verdoyant, où vivaient auparavant des animaux tels que des lions. Cette photographie nous montre l’abandon de la ville depuis plusieurs années ; en témoigne l’état des statues, ensablées, dont on ne voit que le buste.

Biographie Aymard de Banville (1837- 1917) est né en Normandie à Vire. Il s’intéresse très tôt à la photographie. Emmanuel Rougé, égyptologue, l’engage pour l’accompagner en Égypte durant sa mission de 1863-1864. Lors de ce séjour, il réalise quelques deux à trois cents négatifs sur verre au collodion humide, des vues de sites ou de paysages, mais également de nombreux détails de monuments et d’inscriptions, car le but de cette expédition est de recopier des textes hiéroglyphiques. De retour à Paris, il publie en 1865 un album de photographies, Monuments d’Égypte et organise une exposition. Il s’investit ensuite dans la politique et est nommé Conseiller général de l’Orne en 1870.

II. L’ÉGYPTE ANTIQUE

1 - Petite histoire de l’Égypte antique

La civilisation égyptienne est née au cours du IVe millénaire avant notre ère et a perduré plus de 3 000 ans. C’est vers – 3200 que l’Égypte est unifiée et devient un empire sous le contrôle des rois d’Égypte appelés pharaons. Auparavant, le pays était divisé en deux territoires : la Haute Égypte (symbolisée par la couronne rouge, capitale Thèbes) et la Basse Égypte (symbolisée par la couronne blanche, capitale Memphis). Le royaume unifié sera symbolisé par le rassemblement de ces deux couronnes : le pschent (la double couronne).

Son histoire, divisée en 31 dynasties, est rythmée par une série de périodes stables politiquement (les Empires regroupant les dynasties les plus prestigieuses), entrecoupées de périodes de troubles (les périodes intermédiaires). L’Égypte antique atteint son apogée sous le Nouvel Empire, après quoi elle subira les assauts répétés de puissances étrangères. L’Égypte perd son indépendance politique en 31 avant J.-C. lorsqu’elle devient une province de l’Empire romain. Mais la fin de la civilisation égyptienne est signée en 391 après J.-C. quand l’empereur Théodose ordonne la fermeture de l’ensemble des lieux de culte païens dans l’Empire romain d’Orient.

Chronologie de l’Égypte ancienne :

Chronologie établie à partir de :Damien Agut, Juan Carlos Moreno-García,

L’Égypte des pharaons. De Narmer à Dioclétien, 3150 av. J.-C.-284 apr. J.-C., Paris, Belin, 2016,

coll. « Mondes anciens ».

• Memphis : capitale

- 30- 1 100- 1 600- 1 800- 2 050- 2 200

troubles Ramsès II (- 1290 à - 1224)Toutankhamon (- 1 354 à - 1 346)

◊ Perses : envahisseurs

- 2 700- 3 000

Unificationdu pays

ANCIENEMPIREMemphis

MOYENEMPIREThèbes

NOUVELEMPIREThèbes

◊ Perses- 525

◊ Romains- 30

◊ Assyriens- 666

◊ Grecs et Macédoniens- 332

BASSE ÉPOQUE

Premiers hiéroglyphes

Pyramidesde Guizeh

Temples de Karnak etLouxor, Vallée des Rois

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2 - Pharaon et son administration3 - La vie après la mort : le mobilier funéraire

Le pharaon, le roi du pays, est considéré comme le fils du dieu du soleil Rê. À ce titre, il possède tous les pouvoirs : sur la terre, les eaux, les Hommes et ses animaux. Il a à la fois le pouvoir militaire, en tant que chef de guerre ; le pouvoir législatif et judiciaire, il fait les lois et rend la justice ; et enfin le pouvoir religieux, étant considéré comme le représentant des dieux sur terre.

Mais le pays étant très grand, il n’est pas le seul à s’occuper de l’Égypte. Pour certains domaines, il est aidé de son bras droit, un tjaty aussi appelé vizir, le chef de l’administration (choisi au sein de la famille royale du pharaon). Son rôle est de faire appliquer les décisions royales, dans de nombreux domaines : impôts, justice et sécurité, ressources agricoles (attribution des terres), trésor, approvisionnement des temples pour les offrandes divines ; il est aussi le responsable des ouvriers qui construisent les tombes royales. Les scribes, qui savent écrire les hiéroglyphes, rédigent les lois et tiennent les comptes en écrivant sur des feuilles de papyrus (une plante qui pousse le long du Nil) avec un calame (une sorte de stylo plume).

Les symboles qui permettent de reconnaître un pharaon sont nombreux. D’une part, sur son apparence physique, il porte des accessoires qui permettent de l’identifier : le pschent (la double couronne), le cobra, la barbe postiche, le fléau, le némès et la crosse. Ces symboles se retrouvent en général sur le décor du sarcophage.

Un autre élément symbolique de la puissance pharaonique est la pyramide. Elle est un élément paysager symbolique du pouvoir des pharaons égyptiens et fait de l’Égypte un pays mondialement connu. À l’origine, la pyramide sert de tombeau pour le pharaon défunt. Ce tombeau est situé sous terre alors que les pyramides s’élèvent à des hauteurs impressionnantes. Il y a donc une partie visible composé du serdâb et de la chapelle et la partie invisible, où sont situés les puits et la chambre funéraire, qui abrite le sarcophage (voir schéma). Ces pyramides sont ainsi des tombeaux aussi bien pour les rois – les pharaons -, les reines et les hauts personnages d’État de la civilisation pharaonique. Une seule et mineure partie de la population égyptienne avait donc ce privilège d’avoir son corps abrité et protégé par une pyramide. Les pyramides, comme celles de Gizeh construites vers 2 400 avant J.-C. reflètent l’importance d’un roi tout-puissant.

La civilisation égyptienne est connue grâce aux fouilles des tombeaux menées par les archéologues depuis le XIXe siècle. Ces sépultures sont celles des Égyptiens les plus fortunés (pharaons et hauts fonctionnaires) qui ne représentent que 10 % de la population totale du pays, nous offrant une vision très partielle de la société égyptienne antique.

Les Égyptiens croient que chaque être humain est composé d’éléments physiques et spirituels. Après la mort, les éléments spirituels de la personne sont libérés de l’enveloppe charnelle et peuvent se déplacer à volonté. Pour cela, ils ont cependant besoin que le corps (par la momification), ou qu’un substitut comme une statue, soient préservés pour agir comme un foyer pour devenir un « mort bienheureux ».

Pour les Égyptiens, la vie après la mort est une sorte de prolongement de la vie sur terre ; aliments, boissons et objets de la vie quotidienne sont donc indispensables dans l’au-delà, ainsi que les objets de parure et de toilette. Beaucoup de ces besoins sont satisfaits de manière symbolique par les scènes et inscriptions décorant les murs. Le matériel trouvé dans les tombes venait compléter ces représentations et inscriptions. Certains objets semblent avoir réellement servi, d’autres ont été conçus expressément comme offrandes, ainsi les maquettes illustrant les travaux des champs. Pour échapper aux corvées, le défunt est assisté de serviteurs funéraires, les shabtis ou ouchebtis, chargées de faire le travail à sa place.

Serviteurs funéraires, amulettes protectrices et Livre des morts sont les plus connus des auxiliaires dont le mort était pourvu. Le texte funéraire du Livre des morts est considéré comme un manuel de survie pour l’au-delà. Il apparaît dans les sépultures au Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.). Il est composé de vignettes et formules permettant au défunt d’esquiver les dangers lors de sa progression dans l’autre monde.

LE PHARAONSON ÉPOUSE

VIZIRMINISTRES

SCRIBRES

PRÈTRES

ARTISANS ET COMMERÇANTS

PAYSANS

ESCLAVES ET PRISONNIERS DE GUERRE

« Pyramide » représentant la hiérarchie sociale dans l’Égypte antique

Les attributs du pharaon dans l’Égypte antique

Le pshent : cette couronne représente la Haute et la

Basse Égypte.

La basbe postiche

Le cobra protège le pharaon

et repousse ses énémis.

Le némès

Le némès La couronne de la Haute-

Égypte

La couronne de la Basse-

Égypte

Le fléau

La crosse Le fléau

Le pshent

La crosse

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FICHE D'ŒUVRE 6LE SARCOPHAGE

FICHE D'ŒUVRE 7L’AGRICULTURE DANS L’ÉGYPTE ANTIQUE

Couvercle de sarcophageTroisième Période Intermédiaire (1069-664 av. J.-C.)Bois peint © Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Sandra PointetN° d’inventaire : FGA-ARCH-EG-0364

Modèle de labours, l’attelage constitué de deux bœufs

est guidé par un homme en pagne blanc

Moyen Empire Bois polychrome, 19 × 36 cm

© Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe :

Sandra PointetN° d’inventaire : FGA-ARCH-

EG-0169

Le sarcophage est une forme de cercueil en bois ou en pierre dans lequel le corps momifié du défunt est conservé.Si les Égyptiens ont toujours porté une attention particulière à l’inhumation de leurs morts, types et formes des cercueils ont évolué depuis l’époque prédynastique, passant de simples cuves aux majestueux sarcophages anthropomorphes richement peints et élaborés dont celui-ci est un bel exemple.Sur ce couvercle, on ne voit du défunt que la tête, dans un portait

Cet attelage est une maquette miniature de charrue ou d’araire, qui permettait symboliquement le travail de la terre pour nourrir le défunt dans l‘au-delà.

Toutefois, ce modèle de labours nous donne des indications sur les techniques d’agriculture pratiquées dans l’Égypte antique. L’attelage est tiré par des bovidés à la robe blanche et noire et guidé par un homme à la peau couleur brun-rouge, vêtu d’un pagne blanc et coiffé d’une perruque lisse noire. L’araire est composé d’un soc qui pénètre verticalement dans la terre et d’un timon, où sont accrochés les bœufs. Cette représentation ne nous donne pas un sentiment de dur labeur, ce qui s’explique du fait qu’il n’était pas nécessaire de retourner profondément la terre en Égypte ancienne ; en effet, les grains étaient lancés dans la terre gorgée d’eau, dès le retrait de la crue du Nil, et la charrue n’était utilisée que pour aérer légèrement la terre.

stylisé comme il était d’usage. Il porte perruque et barbe postiche, la poitrine est recouverte d’un large collier et de bandelettes en cuir rouge bordées de jaune servant à la momification depuis le Nouvel Empire. Les mains, en relief, tiennent chacune un bâton symbolique. Sur le pectoral apparaît le nom du pharaon Amenhotep I (XVIIIe dynastie), signe de la longévité de son culte. Bien qu’on ne connaisse pas le nom du défunt, on suppose qu’il était prêtre au temple du dieu Amon à Thèbes.

Les parois extérieures des sarcophages sont peintes, décorées de textes au pouvoir magique et d’offrandes. Le sarcophage conservant la momie était placé dans la chambre funéraire, entouré d’une multitude d’objets accompagnant le défunt dans le Royaume des morts : amulettes, ouchebtis, bijoux, objets du quotidien pour la toilette ou l’alimentation…

Ces paysans travaillant la terre sont nommés les fellahs et représentent la majeure partie de la population égyptienne (environ 90 %). Sous l’Ancien Empire, ces paysans ne possèdent pas les terres qu’ils cultivent et doivent payer des impôts aux propriétaires, les pharaons et les gouverneurs locaux. Les paysans sont alors astreints à la corvée et doivent entretenir les messagers royaux, par des impôts en nature, représentant au moins la moitié de leurs récoltes. Il faut attendre la fin de l’Ancien Empire pour que les paysans soient affranchis et que les terres soient divisées en lots et confiées aux familles.

A côté de ces paysans, parmi la population la plus pauvre, il y a les artisans. La majeure partie d’entre eux sont employés par l’État pour travailler dans les ateliers du pharaon, dans les temples ou pour construire les tombes royales et celles des hauts dirigeants de la société pharaonique.

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FICHE D'ŒUVRE 8L’ALIMENTATION

Plat avec fruits et légumesMoyen EmpireFaïence, 12,8 cm© Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe :Sandra PointetN° d’inventaire : FGA-ARCH-EG-0540

Le premier usage de cet objet est funéraire, au même titre que les modèles de bateaux ou de labours et les objets représentant des scènes de la vie quotidienne. Cette assiette miniature contient un concombre, une figue brune et un troisième légume ou fruit non identifié. Elle est destinée à être emportée par le défunt dans son tombeau, afin qu’il se nourrisse dans le Royaume des morts.

Cet objet est rare, car très peu de modèles semblables sont parvenus jusqu’à nous. Il nous permet par ailleurs d’aborder la vie quotidienne des Égyptiens dans l’Antiquité et notamment leur alimentation.

La production agricole est abondante en Égypte, favorisée par les crues annuelles du Nil qui fertilisent le sol en déposant du limon sur les terres.

Les fruits et les légumes (concombres, melons, oignons, salades, courgettes, fèves, lentilles, haricots et pois, raisins, figues, dattes, grenades…) font partie de la nourriture quotidienne de la population égyptienne tout comme les céréales, nécessaires à la production de pain – l’aliment de base par excellence - et de galettes. Ces aliments de base sont complétés par la cueillette, la viande d’élevage (bœuf, mouton et porc) ou sauvage (canard, oie)

pour les plus riches, ou encore la pêche dans le Nil pour les plus humbles (perches, carpes, anguilles…). Les Égyptiens conservent la viande et le poisson en le séchant et en le fumant. Ils savent même faire des conserves en plongeant les volailles dans de la saumure, un liquide mêlé de sel.

Les Égyptiens font trois repas par jour, dans un plat commun et à la main (sans couverts).

4 - Les rites funérairesLes anciens Égyptiens ont mis en place un ensemble complexe de pratiques funéraires destinées à assurer la renaissance et la survie dans l’au-delà. Ces coutumes consistaient à préserver les cadavres par la momification, accomplir les cérémonies d’inhumation et enterrer, avec le corps, les objets jugés nécessaires au défunt dans l’au-delà.

En Égypte, l’origine de la momification est sans doute à rechercher dans la déshydratation naturelle des corps due à la sécheresse du sol de la vallée du Nil. La première attestation connue de l’embaumement date de l’Ancien Empire vers 2300 av. J.-C. La momification telle qu’on la connaît date du Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.) et se déroule de la manière suivante : l’embaumeur, un prêtre spécialisé, retire le cerveau du défunt par le nez, puis, avec une lame d’obsidienne, pratique une incision sur le flanc gauche afin de retirer poumons, foie, estomac, intestins.

Seuls le cœur (siège de l’intelligence et de la conscience) et les reins restent en place. Depuis la IVe dynastie, les viscères sont conservés séparément dans quatre vases canopes, chacun correspondant à un organe. Les couvercles de ces vases sont à l’effigie des quatre fils du dieu Horus, lui-même fils d’Isis et Osiris : Imset à tête humaine, protège le foie ; le babouin Hapy, les poumons ; Douamoutef, à tête de chacal, protège l’estomac ; et Qebehsenouf, à tête de faucon, les intestins. Le corps est ensuite lavé et placé dans un bain de natron (sorte de sel qui permet de dessécher les corps) et d’aromates pendant 70 jours afin de le déshydrater. À la sortie, il est entouré de bandelettes (jusqu’à 100 mètres de longueur). Entre ces étoffes sont placées des amulettes protectrices à des endroits spécifiques : yeux, poitrine, abdomen, pieds. Des bijoux, un scarabée placé sur le cœur et enfin un masque sur le visage, une résille ou un cartonnage décoré viennent finaliser l’ensemble.

Le corps ainsi apprêté peut être rendu à sa famille pour l’enterrement au cours duquel le prêtre, rôle le plus souvent tenu par le fils aîné, pratique sur la momie le rituel de l’ouverture de la bouche qui lui permet d’accomplir toutes les fonctions d’un être vivant, notamment se nourrir. L’offrande alimentaire est centrale dans ce rite.

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FICHE D'ŒUVRE 9MOMIFICATION ET VASE CANOPE

Vase canope avec un bouchon représentant la tête d’un chacal (Douamoutef)XXVIe dynastieCalcaire légèrement ocréMusée d’Art et d’Histoire, Avranches

À l’origine, le terme Canope est le nom d’une ville du Delta oriental du Nil. On y vénérait Osiris sous la forme d’une cruche surmontée de la tête du dieu. Les premiers antiquaires européens nommèrent ainsi «canopes» les vases contenant les viscères retirés du corps lors de l’embaumement.

Le vase canope présenté ci-dessus est fabriqué en calcite. Il sert d’urne funéraire avec un couvercle représentant une tête de chacal. Celui-ci est associé au génie Douamoutef, ainsi qu’à la déesse

Neith et au point cardinal Est. Il contient l’estomac embaumé lors du rituel de la momification.

Au moment du rituel de l’embaumement, les viscères du défunt sont soigneusement lavés, avec du vin de palme, puis farcis avec de la myrrhe, de l’anis, des oignons et le cerveau est extrait par le nez. Ensuite, les organes (le foie, l’estomac, les poumons et les intestins) sont enveloppés dans une toile de lin très fine, puis placés séparément dans quatre vases, au milieu d’un liquide

conservateur à base d’huile. Lorsque les quatre vases canopes sont remplis, ils sont déposés à côté du sarcophage, avec les autres objets protecteurs des sarcophages, les amulettes et l’œil oudjat, afin de garantir au défunt une protection dans l’au-delà. Chacun des quatre vases canopes est associé à la fois à un organe, à un dieu et à un point cardinal. Le vase canope à tête de chacal ci-dessus était pour sa part placé à l’est dans la chambre funéraire.

5 - Les dieux égyptiens

Les anciens Égyptiens vénèrent plusieurs dieux, on qualifie leur religion de polythéiste. En effet, les divinités sont omniprésentes dans la vie quotidienne du peuple auprès desquelles ils recherchent soutien et protection contre les forces du mal. La mythologie égyptienne est complexe. Plus de 700 dieux sont adorés, mais tous n’ont pas la même importance ; seule une cinquantaine joue un rôle majeur. Selon les croyances égyptiennes, les dieux auraient créé les rois-pharaons pour qu’ils assurent l’ordre et l’équilibre du monde ; ainsi le pharaon est considéré comme le fils de Rê (le dieu solaire) et comme un véritable dieu vivant ; à ce titre il détient un pouvoir absolu sur ses sujets et sur tout le territoire.

Il est difficile d’étudier les dieux de l’Égypte antique comme on aborde les mythologies grecque ou romaine où le roi des dieux est bien identifié. Le panthéon des dieux égyptiens est compliqué. Ils se reconnaissent à leurs attitudes, à leurs accessoires et à leurs coiffures mais leurs formes ou attributs peuvent aussi être empruntés à d’autres dieux. Plusieurs représentations sont possibles pour une seule et même divinité, humaine, animale ou mixte.

Les plus grandes divinités correspondent à la nature, aux animaux et à la mort. D’autres divinités personnifient les sentiments et les grands moments de la vie : Hathor est la déesse de l’amour, Thouéris protège les femmes enceintes… et beaucoup de dieux aident et protègent les Égyptiens dans leur vie quotidienne comme Ptah, protecteur des artisans ou Thot, patron des scribes.

Certaines divinités, selon les dynasties et donc la volonté propre des pharaons, sont plus ou moins vénérées localement et associées à une ville égyptienne ou à un temple, comme la déesse Hathor à Denderah, Ptah à Memphis, Amon à Thèbes ou Horus à Edfou. Plusieurs divinités créatrices coexistent, chacune tentant d’expliquer les complexités de l’origine du monde. Contrairement à Ptah dont l’épouse est Sekhmet, Atoum n’a pas de conjoint et a engendré ses enfants par l’émission de ses fluides corporels : Chou, le dieu de l’air et sa sœur Tefnout, la déesse de l’eau, qui donneront eux-mêmes naissance à Geb, le dieu de la terre et à son épouse Nout, déesse du ciel. Geb et Nout sont les parents d’Osiris, Isis, Seth et Nephtys. Le rôle premier de ces dieux est de maintenir l’ordre dans l’univers, d’en assurer la perpétuation des cycles de vie et d’empêcher le monde de sombrer dans le chaos.

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FICHE D'ŒUVRE 10DIVERSITÉ DES DIEUX ÉGYPTIENS

Statuette de la déesse Bastet tenant une égide

Basse ÉpoqueBronze avec une boucle

d’oreille en orN° d’inventaire : FGA-ARCH-

EG-0095© Fondation Gandur pour

l’Art, Genève. Photographe :Sandra Pointet

Statuette de la déesse MaâtBasse Époque

BronzeN° d’inventaire : FGA-ARCH-

EG-0325© Fondation Gandur pour

l’Art, Genève. Photographe :Sandra Pointet

L’animal est très présent dans les représentations des dieux égyptiens, car les Égyptiens croyaient que les animaux possédaient des pouvoirs magiques et divins. Certains dieux sont groupés en paires représentant la nature double de la vie, les forces négatives et positives du Cosmos, si bien que plusieurs représentations sont possibles pour une seule et même divinité comme la déesse Bastet ou la déesse hippopotame.

Maât est toujours anthropomorphe, comme la plupart des concepts abstraits personnifiés : c’est une femme, en général assise sur ses talons, ou debout.

Fille du dieu solaire Rê, elle est donc la sœur mystique de pharaon. Elle incarne l’ordre sous toutes ses formes. Elle assure l’équilibre cosmique et c’est donc grâce à elle que le monde fonctionne de façon harmonieuse. Sa seconde dimension, terrestre celle-là, est aussi l’expression sociale et juridique de l’ordre établi et le symbole de la justice, de l’équité et de la vérité. Dans les faits, c’est le rôle du vizir, qui porte le titre de « Prophète de Maât », de rendre la justice au nom de la déesse et donc de pharaon qui l’incarne.

Le mythe osirien est le récit religieux le plus élaboré et sans doute le plus célèbre : Seth est jaloux de son frère Osiris, roi de la terre. Il le défie, le tue, le démembre et disperse son corps dans le Nil. Isis, sœur mais aussi femme d’Osiris, recueille et rassemble les morceaux épars ; de cet acte magique naîtra leur fils Horus. Osiris devient alors le dieu du royaume des morts.

Déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil et de la maternité aux traits félins, Bastet est une déesse au double visage : sous sa forme de chatte elle est une déesse bienveillante. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet.

Une autre déesse fait partie des dieux à double nature : la déesse hippopotame, d’abord considéré comme un animal nuisible en raison de son grand

appétit. Herbivore, l’hippopotame était un véritable fléau pour les paysans égyptiens, car il ravageait les champs, ce qui pouvait provoquer des famines. Mais il est aussi considéré comme un symbole universel de la maternité et incarne la promesse de régénération de la population égyptienne.

Le jour du jugement, l’âme du défunt est pesée en déposant sur un plateau de la balance le cœur du défunt et sur l’autre Maât, aussi légère qu’une plume, afin d’établir si le défunt est sincère. Il faut donc que le cœur soit aussi léger qu’elle pour que le ka, l’âme du défunt, puisse accéder au monde des bienheureux. C’est pour cela que Maât est représentée par une femme coiffée de la plume d’autruche ou simplement par cette plume elle-même.

Le mythe de la famille divine – Osiris, Isis et Horus.

Statuette de la déesse Thouéris, Basse Epoque

Bronze, 14,2 x 3,6 x 6 cmFondation Gandur pour l’Art, Genève,

inv. FGA-ARCH-EG-0083

Statuette d’hippopotame, Moyen EmpireFaïence bleue, rehauts de noir, 5,9 x 10,7 cmFondation Gandur pour l’Art, Genève,inv. FGA-ARCH-EG-0333

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6 - L’écriture en Égypte antique

Il existe trois principaux systèmes d’écriture dans l’Égypte antique : le hiéroglyphique, le hiératique et le démotique.

L’Égypte pharaonique est un État fort et structuré. Administrer cet État nécessite un encodage graphique de la langue. Ainsi naît l’écriture hiéroglyphique vers 3250 av. J.-C, faite de symboles, pour beaucoup liés à la faune et à la flore. Les premiers noms écrits sont ceux des rois et des palais. Puis, le registre augmente pour répondre aux besoins des pratiques religieuses et des rites funéraires qui requièrent tout un ensemble de formules élaborées. Écriture et religion sont intimement liées. Le terme de hiéroglyphe est d’ailleurs inventé par les Grecs et signifie « gravure sacrée ».

Le système hiéroglyphique est presque exclusivement réservé aux textes gravés ou peints sur des parois de monuments ou des objets en ronde-bosse. La forme simplifiée de cette écriture, le hiéroglyphe cursif, est propre à la notation de certains textes religieux sur bois ou papyrus.

L’écriture hiéroglyphique est un système complexe, car composé de trois types de signes : des logogrammes (un signe = un mot), des phonogrammes (un signe = un son) et des déterminatifs, précisant dans quelle catégorie d’objets ou de concepts le signe doit être classé. C’est Champollion en 1822 qui déchiffrera ce système d’écriture, au bout de quatorze années de travail !

Ce système d’écriture restera en usage jusqu’au IVe siècle après J.-C. ; la dernière inscription gravée en hiéroglyphes a été localisée dans le temple de Philae (+ 394).

Cependant l’écriture hiéroglyphique n’est pas pratiquée par tous les Égyptiens. Elle est surtout utilisée par les élites et les hauts fonctionnaires religieux et politiques.

Il existe une forme d’écriture plus simple, du quotidien : l’écriture hiératique, faite de signes très simplifiés, écrite en ligne de droite à gauche, le plus souvent sur papyrus ou tablettes d’argile et utilisée pour les archives civiles, les textes commerciaux, littéraires ou scientifiques.

Dès la fin de la préhistoire, les hiéroglyphes (l’écriture sacrée) et le hiératique (l’écriture du quotidien) se développent de façon parallèle. Ces deux écritures sont employées jusqu’à l’époque romaine par les scribes (fonctionnaires de l’État, qui rédigent les actes administratifs égyptiens).

Enfin, le démotique (du grec demotika qui signifie écriture populaire) est lui-même une simplification du hiératique. Ce système apparaît vers 715 av. J.-C. La dernière inscription connue date de 452 après J.-C.

Par la suite, autour du Ier siècle, l’alphabet copte commence à être utilisé : il est basé sur les 24 lettres de l’alphabet grec mais intègre 7 lettres issues de l’écriture démotique.

À partir de la conquête arabe, en 641, cette langue copte décline peu à peu au profit de l’arabe pour s’éteindre à partir du IXe siècle. Seule l’église copte continue aujourd’hui à l’employer dans sa liturgie.

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ÉCRITURECette planche réunit tout ce qui peut expliquer la fabrication du papier des Egyptiens, nommé Papyrus. Au centre est le roseau qui croit sur les bords du Nil que Linnée nomme cyperus papyrus. La tige, qui est triangulaire, était coupée dans la région moyenne de la plante, et divisée en lames très-minces avec un instrument tranchant. Ces lames, collées les unes auprès des autres, formaient une surface aussi étendue que le souhaitait le fabricant, et à laquelle on donnait plus de solidité en faisant l’application par-dessus et en travers, d’un second rang de lames de papyrus. C’est cette opération qui est indiquée à la gauche du dessin.La partie droite de la planche représente un papier entièrement terminé et roulé sur lequel sont tracés des peintures de divinités et des caractères d’écriture cursive et hiéroglyphique. Au bas est la palette chargée des couleurs avec lesquelles le scribe écrivait au pinceau sur le papyrus.

Planche l4 in Œuvres complètes de Rollin avec notes et éclaircissements sur les sciences, les arts, l’industrie et le commerce des anciens par Emile Bères : Atlas de l’histoire ancienne de Rollin, explication des planches, 1845.

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Ce document original est un manuscrit écrit par la main de Jean-François Champollion (1790-1832), le déchiffreur des hiéroglyphes. Sur ce manuscrit, six inscriptions figurent avec leurs traductions. Les trois premières évoquent les pharaons de la XVIIe dynastie tandis que les trois autres, les pharaons de la XVIIIe dynastie.

Le déchiffrement des hiéroglyphesLa Pierre de Rosette, découverte lors de la campagne d’Égypte en juillet 1799 par le lieutenant du génie François-Xavier Bouchard, constitue la clef du déchiffrement des hiéroglyphes. En effet, Champollion travaille sur des reproductions de l’inscription mais il étudie aussi

toutes les autres inscriptions hiéroglyphiques disponibles en Europe. Champollion présente lui-même la pierre de Rosette comme étant le chaînon manquant, l’élément décisif d’un long processus de recherche engagé avec d’autres savants, il l’écrit d’ailleurs, en 1822 dans sa lettre à M. Dacier, relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques : « À l’égard de l’écriture démotique en particulier, il a suffi de la précieuse inscription de Rosette pour en reconnaître l’ensemble, […] et c’est de cette même inscription que j’ai déduit la série des signes démotiques qui, prenant une valeur syllabico-alphabétique, exprimaient dans les textes idéographiques les noms propres de personnages étrangers à l’Égypte ». C’est

BiographieJEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION

(Figeac, 1790 – Paris, 1832)Fils de libraire, doué pour les langues, il consacre sa vie à la connaissance de l’Égypte antique et à la reconnaissance

de son art.Après avoir été bercé dans son

enfance par l’expédition d’Égypte de Bonaparte, il étudie le copte dès 1804 puis découvre la copie des textes de la pierre de Rosette, ramenée par les

armées républicaines en 1798. En 1822, âgé de 32 ans, il découvre le secret

des hiéroglyphes. Deux ans plus tard, il est le seul égyptologue au monde à

pouvoir les déchiffrer. Sur ses conseils, Charles X achète

des collections privées de plusieurs milliers de pièces, en vue d’un musée d’antiquités égyptiennes au Louvre.

En 1827, Champollion est à la tête du musée égyptien qui voit le jour. En

1828 il part enfin à la découverte de l’Égypte, débarque à Alexandrie avant de parcourir la vallée du Nil. C’est le

choc. Les relevés et les dessins qu’il en rapporte font l’objet de publications :

Monuments de l’Égypte et de la Nubie et Notices descriptives. Deux ans plus tard, à 42 ans, il meurt d’épuisement.

FICHE D'ŒUVRE 11L’ÉCRITURE

Jean-François Champollion (1790- 1832) Manuscrit de Champollion Écrit à Turin, en Italie, entre juillet et décembre 1824, édité et révisé avant 1826Papier et encre de deux couleurs, 23,6 × 18,5 cm N° d’inventaire : FGA-ARCH-EG- 0531© Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Sandra Pointet

Portrait de Jean-François ChampollionLéon COGNIET (1794 - 1880) peintre© Photo RMN-Grand Palais - R. G. Ojeda

donc bien la confrontation des nombreuses inscriptions étudiées, la correspondance suivie qu’il entretenait avec les autres savants et un travail acharné, de plus de 10 ans, fait de tâtonnements, de découragements et d’intuitions géniales, qui permirent à Champollion d’affirmer que l’écriture hiéroglyphique « n’était sûrement ni symbolique, ni purement idéographique ».

Ainsi, le 27 Septembre 1822, il peut enfin rédiger un compte-rendu de son travail de déchiffrement, la Lettre à M. Dacier, dans laquelle, il pose les bases de la compréhension des textes hiéroglyphiques mais aussi de l’égyptologie moderne.

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Momies et pyramides n’expliquent pas à elles seules l’engouement pour le voyage en Égypte au XIXe siècle. Il est contemporain de l’avènement de l’ethnologie exotique et porte en lui l’expérience de l’altérité. La diffusion de la Description de l’Égypte à travers les milieux lettrés européens a fait croître l’intérêt pour l’art islamique, et plus généralement pour la culture arabe, qui constitue l’une des composantes majeures de l’orientalisme.

Se confronter à l’Autre est aussi une manière de se dire soi-même. L’artiste voyageur n’a pas été porté par le seul désir d’exotisme et de rencontre des cultures. De cette interaction des regards est né un Orient créé par l’Occident. Écrivains,

peintres et photographes s’en sont allés saisir les parfums et les couleurs d’une Égypte prometteuse d’éblouissements et de délectations. Il en découle des images portant chacune l’empreinte de son auteur, oscillant entre visions fantasmées et attentions ethnographiques. Certains motifs sont récurrents et viennent rythmer les cimaises du musée de Normandie : les pyramides de Gizeh bien sûr, mais aussi le Nil et sa végétation, éléments fondateurs de la civilisation égyptienne ; l’architecture islamique, à travers mosquées et moucharabiehs, sans oublier les chatoyantes scènes de rue et les portraits de fellahs aux costumes pittoresques, dans la continuité du répertoire de la Description de l’Égypte.

III. PARFUMS D’ÉGYPTE

1- Les artistes occidentaux face à l’Orient

FICHE D'ŒUVRE 12LE NIL

AnonymeInondation, 1875Tirage albuminé, 18,5 × 24,5 cmConcarneau, collection Gérard Fournier

Auguste Veillon (1834-1890)Pyramides de Gizeh, vers 1880 Huile sur toile, 132 × 82,5 cm Collection particulière

Parmi les nombreuses images d’Égypte qui nous sont parvenues, le Nil est un élément singulier et paysager, représenté dans de nombreuses images d’artistes, qu’ils soient photographes, peintres ou dessinateurs

Le Nil est le plus long fleuve d’Afrique et du monde, mesurant 6 741 kilomètres, venant de la région des grands lacs africains pour se jeter dans la mer Méditerranée. Au niveau de la capitale égyptienne Le Caire, il se divise en deux branches principales pour former le Delta.

La photographie réalisée en 1875 a capturé le fleuve lors de sa crue, d’où le titre donné à cette photo : Inondation. Cette crue avait lieu chaque été, de juillet à septembre, provoquée par les pluies abondantes d’Éthiopie. C’était un phénomène naturel et météorologique essentiel pour maintenir l’agriculture

pratiquée par les Égyptiens. L’eau qui débordait sur les deux rives du fleuve, déposait un limon fertilisant les terres où étaient cultivés des plantes et des légumes. C’est pourquoi, malgré une superficie importante, seules les terres situées près du fleuve étaient vivables, car fertiles. Le reste du pays n’est que désert : à l’ouest le désert libyque, à l’est le désert arabique et au nord-est, le désert du Sinaï. C’est pourquoi 90% de la population égyptienne vit à côté du Nil, véritable source de vie, pour les Hommes et la nature flamboyante qui l’entoure. L’inondation pourvoyeuse de richesse alimentaire est incarnée par le génie Hâpy.

La seconde œuvre, une peinture réalisée par l’artiste suisse Auguste Veillon, dans les années 1880, confirme l’importance à la fois iconographique et humaine du Nil. Des éléments semblables à ceux sur la photographie sont représentés : les pyramides en

arrière-plan et des personnages sur les bords du fleuve. Un élément apporte une nuance à la première image photographiée : la présence d’un bateau qui nous rappelle que le Nil n’est pas seulement un noyau de vie pour les Égyptiens, il est aussi un axe maritime de communication majeur de l’Égypte et de l’Afrique plus généralement. Le Nil artère vitale de l’Égypte a ainsi inspiré les artistes et demeure un motif central dans de nombreuses œuvres artistiques. Il a aussi attiré le regard des voyageurs lors des travaux engendrés pour la construction du barrage d’Assouan, dans les années 1960-1970. La création de ce barrage hydroélectrique a régulé les crues du Nil, permis un système d’irrigation des terres efficace, amélioré la circulation fluviale et fourni l’électricité en Égypte.

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FICHE D'ŒUVRE 13L’ARCHITECTURE ARABE

Louis Claude Mouchot (1830-1891)Rue du Caire, 1868Huile sur toile, 60 × 47 cmBayeux, musée Baron Gérard, P0030

Ermé Désiré (1830-?)Moucharabieh au Caire, seconde moitié du XIXe siècleTirage albuminé, 45,5 × 31,5 cmConcarneau, collection Gérard Fournier

Dans cette œuvre, Louis Claude Mouchot met en avant l’architecture civile et religieuse arabe, objet de découverte et de fascination pour les artistes orientalistes du XIXe. Des éléments caractéristiques de ce que les spécialistes nomment aussi «l’architecture islamique», ont permis aux artistes de contextualiser et de souligner l’exotisme singulier des rues d’Égypte et des lieux emblématiques de la vie quotidienne des Égyptiens.

Avec cette peinture, il donne à voir aux spectateurs les moucharabiehs, un dispositif oriental de ventilation, composé de panneaux ajourés et faits de petits morceaux de bois tournés et assemblés par emboîtement. C’est un élément typique de l’architecture traditionnelle des pays arabes. Ce motif est récurent dans les peintures orientalistes ; on le retrouve également dans la photographie du XIXe siècle.

Un autre élément archétypique de l’architecture arabe est la mosquée, lieu de culte des Musulmans, dont on voit sur le tableau de Mouchot le minaret à l’arrière-plan. Rappelons que les Égyptiens, polythéistes durant la période antique, deviennent monothéistes de religion chrétienne (coptes) et enfin au VIIe siècle musulmans après l’invasion des Califes omeyades [aujourd’hui 90% de la population égyptienne est musulmane et 10% copte (= chrétiens d’Égypte)]. Ce changement de religion a eu un impact architectural à travers tout le pays par la construction de nombreuses mosquées qui marqueront profondément le paysage égyptien. La première mosquée égyptienne est construite au Caire en 642.

FICHE D'ŒUVRE 14L’ETHNOLOGIE

Legekian (actif entre 1860-1890)Rue Nahassin (près Khan Khalil), le Caire, 1880 26,2 × 21 cm Concarneau, collection Gérard Fournier

Les campagnes napoléoniennes ouvrent la voie à l’engouement occidental pour l’Orient, et l’Égypte en premier lieu. Mais rapidement momies et pyramides n’expliquent pas à elles seules cette fascination pour l’Égypte au XIXe siècle. La diffusion de la Description de l’Égypte à travers les milieux lettrés européens a en effet fait croître l’intérêt pour l’art islamique, et plus généralement pour la culture arabe, qui constitue l’une des composantes majeures de l’orientalisme.

Après avoir constitué pendant plusieurs siècles une formidable source d’imagination pour les artistes en quête de sujets exotiques, l’Égypte éveille en eux une curiosité ethnographique à partir du milieu du XIXe siècle. La confrontation avec la civilisation égyptienne, rendue plus directe par l’établissement de liens diplomatiques et économiques et par l’amélioration des conditions de voyage, conduit notamment des peintres à s’intéresser plus volontiers à la réalité de ce

pays. Les artistes voyageurs élargissent donc leurs sujets aux représentations du quotidien des Égyptiens, à l’architecture des villes, aux paysages modernes afin de capturer l’essence du peuple égyptien. La rencontre avec l’Orient porte en elle l’expérience de l’altérité et forme ainsi une culture « regardante » de l’Autre, dans laquelle l’observateur mesure les écarts à la norme occidentale.Écrivains, peintres et photographes essaient de restituer, chacun à sa manière, son expérience de l’Égypte à travers des portraits et scènes de genre de la vie quotidienne. Aux planches de la Description du début du XIXe siècle représentant les « arts et métiers », et particulièrement les techniques agricoles, succèdent les tableaux hauts en couleur qui les replacent dans un environnement pittoresque. Les tableaux orientalistes ont non seulement séduit leurs contemporains, mais ils ont surtout enrichi le regard occidental sur l’Orient.

Émile Lecomte-Venet (1821-1900)Femme fellah portant son enfant, 1864Huile sur toile, 116 × 75 cmLa-Roche-sur-Yon, musée municipal, inv. 1012.6.14

Il ressort deux catégories de ces œuvres, qu’elles soient iconographiques ou littéraires :

Les productions que l’on pourrait qualifier de subjectives et personnelles, qui transmettent une image idéalisée ou fantasmée de l’Égypte tels les récits de voyage bondés d’anecdotes et de souvenirs intimes, ou les peintures orientalistes et leurs visions exotiques de l’Autre et de cet « ailleurs » surprenant et mystérieux. La seconde catégorie rassemble des œuvres héritières de l’encyclopédisme du XVIIIe siècle, qui se veulent plus scientifiques et objectives, avec des observations méthodiques et minutieuses. Cette approche est à l’origine d’un renouvellement profond des savoirs sur l’homme et d’une reformulation des disciplines qui prennent les « mœurs et coutumes » pour objet. Elle donnera

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naissance à l’ethnologie en tant qu’étude comparative et explicative de l’ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains, en abandonnant le point de vue trop « européocentré » de la littérature exotique.

La photographie ci-dessus de l’arménien G. Légékian est représentative de cette seconde catégorie, qui s’attèle à témoigner des coutumes étrangères au travers d’un portrait ethnographique de l’Égypte. Partant découvrir la ville et ses habitants, il capture dans son appareil une image de la vie quotidienne des Cairotes, de la rue Nahassin. Ces hommes prennent place devant un café, assis ou debout, ils discutent et observent les passants. Cette habitude quotidienne est une pratique découverte en Orient, étrangère à un public européen ; elle a été le thème de nombreuses réalisations artistiques, photographiées ou peintes.Cette recherche de vérité se retrouve également dans certaines œuvres picturales, où transparaît le souci du détail, du rendu des couleurs, de l’ambiance, à l’instar du tableau de Louis Claude Mouchot intitulé « Rue du Caire », et réalisé en 1868. On y voit une étroite rue où se pressent de nombreux Cairotes. L’artiste retranscrit ici l’animation et l’activité des villes égyptiennes, et met en scène des Égyptiens dans leur costume traditionnel, coiffés de fez ou de turbans, des étals de marchandises colorées, un âne, à travers un regard ethnographique.

Au second plan, l’œuvre présente plusieurs moucharabiehs, un dispositif de ventilation typique du monde arabe, en s’attardant ainsi sur l’architecture traditionnelle de l’Égypte.

Enfin, la présence de deux minarets blancs en arrière-plan permet au peintre de présenter une vision sur l’architecture religieuse islamique.

La rencontre avec la population peut également donner naissance à des représentations plus idéalisées et éloignées de la démarche scientifique entreprise par certains photographes ou peintres. Le tableau exécuté en 1864 par Émile Vernet-Lecomte, intitulé Femme fellah portant son enfant, fait partie de cette catégorie d’image posée, à la recherche d’exotisme.

Sur cette toile est représentée une femme vêtue d’un fin et transparent vêtement noir, laissant apparaître le contour de sa poitrine. Cet élément confère au tableau un aspect sensuel voire érotique, nuancé par la présence de l’enfant. La position abordée par ces deux personnages traduit une représentation posée devant un paysage archétype de l’Égypte – représenté en arrière-plan- où figurent les pyramides et en bas à gauche, l’eau du Nil. Le sentiment d’image posée que renvoie cette peinture est par ailleurs visible à travers l’expression du visage : la femme regarde le spectateur et n’est en aucun cas en train d’accomplir une action de la vie quotidienne, elle pose simplement. Outre ce paysage égyptien, l’exotisme est également traduit par les nombreux bijoux, colliers et bracelets que portent généreusement la femme, ainsi que le tatouage qu’elle porte sur le menton.

Il faut souligner qu’au XIXe siècle, l’immense majorité des acheteurs d’œuvres d’art appartient à la grande bourgeoisie industrielle et financière. Prisonnière de son mode de vie sédentaire, elle laisse vagabonder son imagination sans quitter le confort douillet de ses salons feutrés ornés d’œuvres de prix qui invitent à la rêverie. Les peintres orientalistes lui offrent l’évasion dont elle a besoin, la possibilité de rêver devant des images de minarets, de souks colorés, de déserts, d’oasis, mais aussi de femmes orientales. Pour la grande bourgeoisie, l’orientalisme, c’est la sensualité, l’excitant mystère des nudités suggérées par des soieries légères et diaphanes, l’apparente liberté de mœurs de ces femmes dont les attitudes et les comportements contrastent fortement avec la pruderie occidentale. Le spectacle de ces images lui donne la sensation de pénétrer par effraction dans un univers interdit où se mêlent intimement exotisme et érotisme.

2 - L’Égypte, destination touristique

L’Égypte est l’une des plus anciennes destinations touristiques du monde. Précurseur des voyages culturels organisés, l’agence Thomas Cook y joue un rôle majeur. En janvier 1869, elle organise un voyage d’un nouveau genre, destiné au public des classes moyennes et supérieures : la formule du voyage en groupe, libérant le voyageur de tout souci matériel.

L’Égypte devient une sorte de laboratoire du tourisme de masse, de la société de loisirs associée à la consommation patrimoniale, dans un contexte d’expansion de l’Empire britannique au Moyen-Orient.

À partir de 1876, la croisière sur le Nil constitue un produit-phare de l’agence Cook, qui détient la gestion exclusive du transport fluvial, marquée pour l’éternité par Agatha Christie (Mort sur le Nil, 1937). Escale obligée de la croisière sur le Nil, le site de Louxor, ancienne capitale de Thèbes, doit son expansion au tourisme et à l’exploitation de ses richesses archéologiques.

La démocratisation du voyage en Orient est favorisée par la diffusion au grand public des

connaissances sur l’Orient, grâce aux grandes découvertes archéologiques, aux expositions universelles du milieu du XIXe siècle et à l’édition de guides touristiques qui remplacent les récits de voyage.

Ce goût de l’Égypte s’observe très tôt dans l’histoire des musées occidentaux, les collections d’antiquités égyptiennes faisant partie des incontournables dès les années 1820. En 1967, au Grand Palais à Paris, l’exposition Toutankhamon ouvre le règne des expositions à succès, 45 ans après la découverte du site par Howard Carter. La renommée de l’Égypte tient encore aujourd’hui en sa faculté à réunir les amoureux d’histoire antique et les scientifiques.

Les récents événements politiques qui ont agité l’Égypte en 2011 ont considérablement ralenti l’activité touristique internationale, mettant en péril un équilibre économique fragile. Mais comme l’explique Robert Solé, auteur de L’Égypte, passion française, le pays de Ramsès II n’est pas une destination touristique qui peut aisément être remplacée par une autre : « on reporte son voyage en Égypte, on n’y renonce pas ».

Anonyme, Touristes européens devant le sphinx, photographie vers 1900, Concarneau, collection Gérard Fournier

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Amulette : petit objet qui joue un rôle protecteur et qui est souvent déposé sur la momie.

Cartouche : encadrement elliptique portant les noms et les attributs des souverains ou des divinités.

Chambre funéraire : la chambre dans laquelle on plaçait le sarcophage (cercueil) du pharaon.Fellah : paysan d’Égypte, membre des basses classes.

Hiéroglyphes : forme ancienne d’écriture utilisant des phonogrammes, des logogrammes et des déterminatifs disposés en lignes horizontales et verticales.

Mamelouk : cavalier d’une milice turco-égyptienne, créée vers 1230 pour servir de garde au sultan

Némès : coiffe la plus emblématique des pharaons, en lin, à rayures (souvent bleues et or), ornée sur le front du cobra protecteur et se terminant à l’arrière de la tête par une tresse (portée de l’Ancien Empire jusqu’à la période ptolémaïque).

Obélisque: monument en pierre, en forme d’aiguille, dont la pointe a la forme d’une petite pyramide.

Ouchebti : petite statuette déposée près de la momie, représentant un personnage, qui par magie devait s’animer et remplacer le défunt pour ses corvées dans l’au-delà, en devenant son serviteur funéraire.

Papyrus : plante aquatique poussant dans les marais le long du Nil, dont l’écorce est utilisée par les Égyptiens pour faire des feuilles d’écriture.

Pagne : vêtement rudimentaire fait de matière végétale comme le lin, ajusté autour des hanches et qui couvre le corps de la taille aux genoux.

Pharaon : nom donné aux rois de l’Égypte ancienne

Pschent : double couronne rouge et blanche portée par le pharaon, symbolisant le rassemblement en un seul royaume de la couronne rouge de Haute Égypte et la couronne blanche de la Basse Égypte.

Sarcophage : coffre de pierre ou de bois, abritant le cercueil ou directement la momie.

Scribe : haut fonctionnaire de l’Égypte antique qui occupait les fonctions de rédacteur ou de copiste des textes liturgiques, funéraires ou juridiques, de juriste, de secrétaire royal, parfois d’écrivain public.

Serapeum : dans l’Égypte ancienne, nécropole souterraine où étaient ensevelis les taureaux sacrés, incarnations du dieu Apis.

Serdâb : cellule étroite et haute qui contient les effigies du mort, dans les tombes et les monuments funéraires de l’Ancien Empire égyptien.

Vizir : deuxième personnage du royaume après le pharaon, responsable de l’administration du territoire et des grands travaux de construction. Il représentait le pharaon dans tous les domaines, sauf les affaires militaires et religieuses.

Lexique Chronologie

ÉPOQUE PRÉDYNASTIQUE 4000-3150 av. J.-C.

ÉPOQUE THINITE 3150-2700 av. J.-C.

Ire dynastie 3150-2925IIe dynastie 2925-2700

ANCIEN EMPIRE 2700-2181 av. J.-C.

IIIe dynastie 2700-2613IVe dynastie 2613-2494Ve dynastie 2494-2435VIe dynastie 2345-2181

PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE 2181-1991 av. J.-C.

De la VIIe au début de la XIe dynastie

MOYEN EMPIRE 1991-apr. 1640 av. J.-C.

XIIe dynastie 1991-1781 XIIIe dynastie 1781-apr. 1640

DEUXIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE apr. 1640-1550 av. J.-C.

Fin de la XIIIe à la XVIIe dynastie

NOUVEL EMPIRE 1550-1069 av. J.-C.

XVIIIe dynastie 1550-1323XIXe dynastie 1323-1186XXe dynastie 1186-1069

TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE 1069-664 av. J.-C.

XXIe dynastie 1069-945XXIIe dynastie 945-712XXIIIe et XXIVe dynasties 828-712XXVe dynastie 760-653 BASSE ÉPOQUE 664-332 av. J.-C.

XXVIe dynastie 664-525XXVIIe dynastie (domination perse) 526-405XXVIIIe dynastie 404-399XXIXe dynastie 399-380XXXe dynastie 380-342XXXIe dynastie (domination perse) 340-332

ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE 332-30 av. J.-C.

30 av. J.-C. : l’Égypte, conquise par Octave, le futur Auguste, devient une province de l’Empire romain.

395 ap. J.-C. : l’Égypte est rattachée à l’Empire romain d’Orient qui deviendra l’Empire byzantin.

641 : conquête arabe.

Chronologie établie à partir de : Damien Agut, Juan Carlos Moreno-García, L’Égypte des pharaons. De Narmer à Dioclétien, 3150 av. J.-C.-284 apr. J.-C., Paris, Belin, 2016, coll. « Mondes anciens ».

Chronologie

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Voyages en ÉgypteDossier pédagogique

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Bibliographie jeunesse

ALBOU-TABART Sylvie, L’Egypte des pharaons, Hachette, 2005

ALPHANDARI Yves, À la découverte des hiéroglyphes, Flammarion, 1999

ALPHANDARI Yves, Les Hiéroglyphes : du dieu Thot à Champollion, Castor Doc, 2013

BAUSSIER Sylvie, Champollion et le mystère des hiéroglyphes, Paris, Ed du sorbier, 2002

BAUSSIER Sylvie, L’Égypte ancienne, Paris, Mango Jeunesse, 2002

BAUSSIER Sylvie, L’Égypte des pharaons, Collection Kididoc, Nathan Jeunesse, 2011

BAVAY Laurent, L’Égypte : tout ce qu’on sait et comment on le sait, Paris : Ed. de la Martinière jeunesse , 2003 .-182 p. : cartes, ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

BEAUDE Pierre-Marie, Archéopolis : Le pilleur de tombes, Gallimard Jeunesse, 2006

BEAUMONT Émilie, L’Egypte : pour répondre aux questions des enfants, Fleurus, 2006

BOUTAN Mila, Je regarde mieux les animaux : Egypte, RMN, 1993

CALMETTES Marie-Astrid, La création du monde dans l’Égypte ancienne, RMN, 2004

CARMINATI Muriel, L’Éléphant du Nil, Oskar jeunesse, 2009

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Quand les premiers hiéroglyphes sont-ils apparus ? Com-ment Champollion les a-t-il déchiffrés ? Un ouvrage vivant et pratique pour pénétrer à la suite des scribes dans l’univers mystérieux et fascinant de l’Egypte Ancienne. Quelques clés pour s’initier à lire et à écrire en hiéroglyphes.

Des clés pour pénétrer dans l’univers des hiéroglyphes : 11 leçons et 7 jeux pour découvrir les différentes catégories de hiéroglyphes, le sens de lecture, un vocabulaire de base, le féminin, le pluriel, etc. Avec des rabats à manipuler, des lexiques, cartes et schémas.

La biographie captivante de celui qui réussit après bien des recherches à déchiffrer les hiéroglyphes. Un texte très docu-menté revient sur l’enfance de ce génie des langues - il maî-trise à 13 ans le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe, le syriaque et le chaldéen - et approfondit le lien avec son frère qui le guide tout au long des années de formation. Superbement illustré le volume ne manquera pas de captiver les passionnés d’Égypte.

Retrace les 3.000 ans d’histoire de l’Egypte ancienne. Les crues du Nil, les trésors des pyramides, les dieux et la mythologie, l’organisation de la cité, les hiéroglyphes, les grands pharaons, la médecine et les momies, sont les thèmes abordés.

Des tirettes à actionner, des volets à soulever et d’autres surprises au fil des pages pour s’amuser et partir à la décou-verte de l’Egypte ancienne.

Rejoindre en Egypte un oncle archéologue ? Découvrir le tombeau d’une princesse inconnue ? Quand le rêve se réalise pour Alisson, 13 ans, elle ignore encore qu’elle vient de se jeter dans la gueule du loup : la bande de Kaligane, le célèbre pilleur de tombes, a juré de s’emparer du trésor. Même s’il faut pour cela réveiller Anubis lui-même, le redoutable dieu a tête de chien...

Comment Ramsès II s’est-il rendu célèbre ? Pourquoi les Egyptiens momifiaient-ils leurs morts ? Pourquoi les pyramides sont-elles gigantesques ? Comment les Egyptiens dormaient-ils ? Pourquoi les Egyptiens se maquillaient-ils tant les yeux ? Toutes les réponses à ces questions et à près de 500 autres sont rassemblées dans cette imagerie.

Lors d’une partie de football, des enfants découvrent un mystérieux paquet contenant un coffret recouvert de soie et de fils d’or. A l’intérieur se trouve un flacon décoré de diamants et d’un éléphant revêtu d’ornements de parade. Lorsqu’ils l’ouvrent, les effluves se changent en un alphabet qui compose un texte. Les enfants découvrent alors l’histoire d’un éléphanteau albinos du Soudan.

CRÉTÉ Patricia, Les Égyptiens, Quelle histoire, 2015

DE GIETER, Papyrus, tome 1 : la momie engloutie, Dupuis, 1998

DELAFOSSE Claude, J’observe le tombeau égyptien, Gallimard, 1998

DETHAN Isabelle, Sur les Terres d’Horus ( tomes 1 à 4)

DUROU Jean-Marc, L’Égypte racontée aux enfants, La Martinière jeunesse, 2010

ELSCHNER Géraldine, KLAUSS Anja, Petit Noun, l’hippopotame bleu des bords du Nil, Élan vert, Sceren, collection Pont des Arts, 2012

ÉVANO Brigitte, Contes et Légendes de l’Égypte ancienne, Nathan, 1998

GIOUX Thierry, L’Aventure égyptienne, Le lombard, 1993

GREGORY Kristiana, Cléopâtre, fille du Nil : Egypte, 57-55 avant J.-C, Gallimard Jeunesse, 2005

GROS DE BELER Aude, L’Égypte à petits pas, Actes Sud, 2013

GROS DE BELER Aude, l’Égypte a très petits pas, actes sud , 2013

HARRIS Nicolas, La Pyramide, Casterman, 2003

Bibliographie jeunesse

L’histoire des égyptiens racontée aux enfants

Le pays tout entier est en deuil. Théti-Chéri, princesse héritière du trône, est morte, emportée par un mal mystérieux. Embaumée à la hâte, son sarcophage a disparu. Même Pharaon, désespéré, n’a pu la voir. Les dieux semblent se détourner du maître des deux terres... Très loin de Thèbes, sur les bords du Nil, un jeune pêcheur dort. Il ne voit pas une jeune déesse qui se glisse près de lui... Quel étrange destin attend Papyrus ?

Comme si vous étiez archéologue, pénétrez dans un couloir qui descend à l’intérieur d’une falaise en Égypte, participez à la découverte d’un tombeau égyptien.

Sous le règne de Ramsès II, plusieurs affaires entachent le royaume et ébranlent le pouvoir : des tombes sont profanées et des crimes ont lieu au harem royal. Khàemouaset, prince et enquêteur à la cour, est assisté de Meresankh pour faire toute la lumière sur ces évènements et pour que la justice divine soit respectée.

L’Egypte d’hier et d’aujourd’hui racontée à travers l’histoire de son peuple, de sa culture et de ses coutumes.

L’histoire de Petit Noun, l’hippopotame bleu, commence dans l’Egypte des pharaons. Enterré avec son vieil ami, il se réveille quand les archéologues mettent au jour son tombeau. Il décide alors de partir à la recherche des siens et commence un long périple à travers les déserts et les forêts, jusqu’à Paris et le Louvre.

Le pays du Nil, fleuve divin : dieux tout puissants et magiciens, Pharaons désignés par le ciel, paysans courageux... Isis veut à tout prix ravir le pouvoir de Ré ; Osiris, puis Horus affrontent seth, le cruel dieu rouge ; Khounapoup, le paysan et Ipower, le sage, défient le pharaon.

Nous découvrons Bonaparte, jeune officier, au cours de son expédition en Egypte.

Partage le journal intime de Cléopâtre, et vis avec elle le destin captivant d’une jeune princesse égyptienne.

Un documentaire pour partir à la découverte de cette civilisation : la société égyptienne (les pharaons, les scribes, les paysans...), les activités (la pêche, les mines...), la vie quotidienne (l’école, les vêtements, l’alimentation...), les sites et monuments (la vallée du Nil, le temple de Louqsor, la Vallée des Rois...).

Un documentaire pour partir à la découverte de cette civi-lisation : la société égyptienne (les pharaons, les scribes, les paysans), les activités (la pêche, les mines), la vie quotidienne (l’école, les vêtements, l’alimentation), les sites et monuments (la vallée du Nil, le temple de Louksor, la vallée des Rois).

Il y a 4500 ans, le roi d’Égypte y fait bâtir son tombeau, une gigantesque pyramide. Grâce aux onglets disposés au bord de la page, sautez d’une époque à l’autre ! Suivez les différentes étapes de la construction, l’installation de la momie du pharaon, les cérémonies dirigées par les prêtres ... Apprenez comment les pilleurs dérobent les trésors ensevelis ou utilisent les blocs de pierre pour bâtir leurs propres édifices ou rejoignez les touristes qui visitent aujourd’hui l’une des merveilles du monde !

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Voyages en ÉgypteDossier pédagogique

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HAUSFATER Rachel, Gigi en Égypte, Casterman, 2003

HEUGEL Louise, KOENIG Viviane, Un prince égyptien, éd. Thierry Magnier, 1980

JUILLARD André, Arno: L’œil de Kéops, Glénat, 1985

LAMBERT Christophe, Les aventuriers du Nil, Bayard jeunesse, 2005

MARSHALL Amandine, En Égypte ancienne. Meryrê, Set Maât, 1480 av. J.-C., collection « Le Journal d’un enfant », Gallimard jeunesse, 2008

MARTIN Jacques, Bonaparte : La campagne d’Égypte, Casterman, 2008

MARUÉJOL Florence, Au temps des pharaons, Fleurus, 2005

MARUÉJOL Florence, Dictionnaire de l’Égypte ancienne, Casterman, 2003

MARUÉJOL Florence, Égypte, Fleurus, 2005

MARUÉJOL Florence, Le trésor de Toutankhamon, Casterman, 2004

Megascope : Fascinants Pharaons d’Égypte

MICHEL Laurence, Fabuleuses découvertes en Égypte, Elytis, 2015

OSBORNE Mary Pope, La Cabane Magique, Tome 3 : Le secret de la pyramide, France Loisirs, 2016

REID Struan, L’Égypte ancienne : Livre puzzle, Usborne, 2006

SABET Katia, Sadi et le général, Gallimard jeunesse, 2005

SAFA Karine, L’Égypte : de l’expédition de Bonaparte à nos jours, Autrement, 2005

SOLET Bertrand, En Égypte avec Bonaparte, Nouveau monde éd. , 2008

SOLET Bertrand, Espion en Égypte, Flammarion Jeunesse, 2011

VERCOUTTER Jean, À la recherche de l’Égypte oubliée, Gallimard, 2006

WEULERSSE Odile, Les pilleurs de sarcophages, Le livre de poche, 1984

Bibliographie jeunesse Bibliographie jeunesse

« Le cœur de Gigi s’arrête de battre. Un exposé ? Elle n’avait pas prévu ça... Comment faire pour se sortir de ce guêpier ? « Eh oui ! Si Gigi avait pu deviner que Mme Madon, le prof d’histoire, lui demanderait un exposé, jamais elle n’aurait dit qu’elle partait en Egypte. D’autant plus que c’est un énorme mensonge.

Un jour, les dieux accordent au roi et à la reine d’Égypte le fils qu’ils attendent depuis des années... Peu après sa naissance, les sept Hathor, ces déesses qui connaissent l’avenir, annoncent une terrible nouvelle : « Notre prince mourra piqué par un serpent, dévoré par un crocodile ou mordu par un chien. «

Le Caire, 1798. Hubert de Saint-Vincent, jeune dessina-teur, se lie d’amitié avec Omar, un Cairote d’une quinzaine d’années. Les deux compagnons découvrent que d’inquié-tants personnages œuvrent à l’ombre des palmeraies, à la recherche du légendaire trésor d’Alexandre le Grand. Les ennemis de la France ont l’intention d’utiliser ces richesses pour financer l’effort de guerre contre Bonaparte

À Deir el-medineh, Ramose rêve de devenir peintre de tombe, comme son père. Encouragé par le scribe, Inti, il consigne ses joies et ses peines dans son journal : la mort de son grand-père mordu par un scorpion, la fête d’Itep à la-quelle doit assister Pharaon. Le documentaire développe les thèmes de l’école, des hiéroglyphes, les animaux, les dieux, la pêche, la médecine, etc.

Des pages documentaires évoquent l’expédition en Égypte de Napoléon Bonaparte, le contexte culturel, la genèse et les protagonistes de cette campagne militaire.

«Au temps des pharaons» retrace la vie quotidienne et les croyances en Egypte antique, des pharaons aux paysans, des dignitaires aux artisans, des prêtres aux militaires... Une chronique vivante, au coeur de cette civilisation qui a dominé le monde pendant près de 3 millénaires.

De A, comme Abou Simbel, à Z comme zodiaque, plus de 350 mots clés pour comprendre l’univers de l’Égypte des pharaons. À l’instar du Dictionnaire de l’histoire de France, ce volume propose aussi bien des noms de personnes de dieux, de lieux que des thématiques essentielles et des mots immédiatement associés à l’Égypte.

Visitez les recoins les plus secrets des pyramides, partez en campagne avec Pharaon, partagez le repas des ouvriers des tombes, vivez au rythme des crues du Nil, suivez les prêtres au cœur des temples et consignez avec les scribes l’histoire fascinante du pays des Deux-Terres... Sept chapitres pour tout savoir sur la politique, la religion, la mythologie, la vie quotidienne et les arts d’une des civilisations les plus fabuleuses de l’Histoire.

Octobre 1922. L’archéologue Howard Carter va pouvoir enfin entreprendre des fouilles dans la Vallée des Rois, à la recherche de la tombe de Toutankhamon. Explorateurs, savants, conquérants, ingénieurs: chacun dans leur domaine, ils ont été les premiers ! Par le texte et par l’image, une collection pour revivre l’histoire vraie de ces découvreurs et pour connaître les prolongements de leur succès.

La vie au temps des pharaons, de l’Ancien Empire à l’époque romaine. Des jeux, des tests et des activités pour être imbattable sur l’Egypte. Des autocollants Des photos de trésors retrouvés pour illustrer dossiers et exposés. Des fiches photos à collectionner et à coller.

Pays du Nil et des pharaons, des pyramides et du sphinx, du phare d’Alexandrie, mais aussi de la Bible et des mosquées aux innombrables minarets, l’Égypte est aussi la terre qui mit en lumière les archéologues et savants qui se donnèrent corps et âme pour redonner vie au passé. Pour la première fois, ce sont donc ici les acteurs de ces fabuleuses décou-vertes qui nous parlent de ces moments où l’histoire de l’Égypte retrouve la lumière, illustrés avec des documents d’époques souvent inédits.

Tom et sa sœur, Léa, découvrent l’Egypte ancienne. Guidés par un mystérieux chat noir, ils entrent dans une pyramide... et se retrouvent nez à nez avec le fantôme de la reine Hutépi. Qu’attend d’eux la reine morte ? Est-elle dangereuse ? Trouve l’indice caché dans chaque aventure de Tom et Léa et découvre qui est le mystérieux propriétaire de la Cabane magique.

Introduction originale et instructive sur le pays des pharaons. Chaque double page donne des informations essentielles sur cette ancienne civilisation, dont l’importance du Nil pour les habitants, la vie quotidienne des Egyptiens de l’époque... Six puzzles s’insèrent sur les illustrations, qui présentent des tas de choses à chercher.

Recueilli par le matelassier Farghali, Sadi devient son apprenti. En cette année 1798, des événements vont bouleverser sa vie : Napoléon Bonaparte s’installe au palais d’Elfi Bey au Caire et convoque les meilleurs matelassiers pour regarnir coussins et matelas. Farghali et son apprenti font ainsi leur entrée au palais. La campagne d’Egypte de Napoléon sert ici de cadre historique.

Permet de comprendre les enjeux de l’histoire récente de l’Egypte d’aujourd’hui : son indépendance, ses réformes, sa politique, ses relations internationales.

Lorsque François Laplume se présente chez le savant Dutilleul pour devenir son secrétaire, il ne se doute pas que celui-ci prévoit de se joindre aux troupes de Bonaparte, à la conquête de l’Egypte. Dutilleul et lui, parvenus enfin en Egypte, sont victimes d’attaques de Bédouins. Mais Dutilleul n’a qu’une idée en tête : voir les pyramides et trouver le trésor de la reine Nitaqrit.

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Dossier pédagogique

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Crédits

Couverture : © Audrey Laurent et Luc Charrier Photographes et Archiveuro /O. Caillebotte ;

p.4-5 : Burodesformes / Gilles Acézat

p. 7 : musée d’Art et d’Histoire de Granville

p. 7 droite : New York Public Library

p. 8 : bibliothèque municipale de Provins

p. 10 : © musée Denon / Chalon-sur-Saône

p.11 : collection particulière – droits réservés

p.12 : musée de Normandie

p. 13 haut : Archiveuro / O. Caillebotte

p. 13 bas : Gallica

p.14 : musée de Normandie

p. 16 : New York Public Library

p. 17 : © musée des Beaux-Arts, Ville de Bernay

p.19 : Archiveuro / O. Caillebotte

p.20-21 : bibliothèque municipale de Rouen

p.22 : Archiveuro / O. Caillebotte

p.23 haut : Hervé Chéri

p.23 bas ; p.24 : Burodesformes / Gilles Acézat

p.26 : © Fondation Gandur pour l’Art, Genève, photographe : Sandra Pointet

p.27-28 : © Fondation Gandur pour l’Art, Genève, photographe : Grégory Maillot/agence point-of-views.ch

p.30 : musée d’Art et d’Histoire – ville d’Avranches

p.32 : © Fondation Gandur pour l’Art, Genève, photographe : André Longchamp

p.33 haut et bas gauche : © Fondation Gandur pour l’Art, Genève, photographe : Sandra Pointet

p.33 bas droite : Hervé Chéri

p.35 : Gallica

p.36 : © Fondation Gandur pour l’Art, Genève, photographe : Sandra Pointet

p.37 : © Photo RMN-Grand Palais - R. G. Ojeda

p.39 gauche : Archiveuro / O. Caillebotte

p.39 droite : © Audrey Laurent et Luc Charrier Photographes

p.40 haut : © Bayeux – MAHB

p.40 bas et p.41 gauche : Archiveuro / O. Caillebotte

p.41 droite : Jacques Boulissière 2012 / musée de La Roche-sur-Yon

p.43 : Archiveuro / O. Caillebotte

p.45 : Hervé Chéri

Visite avec livrets pédagogiques :- Visite libre (gratuit)- Visite accompagnée d’un médiateur (20 € par classe)

- 3 niveaux de livrets : cycle 1 / cycle 2-3 / secondaire version approfondie

Visite avec carnets de voyage :

- Visite mêlant pratique artistique et découverte pédagogique,

accompagnée d’un médiateur (30 € par classe) / Cycles 2 et 3

Espace ludique à la fin de l’exposition :

- En accès libre, activités autonomes pour appréhender l’exposition

avec ses mains : création de masques de pharaons, dessins, marque-

page en hiéroglyphes, fabrication d’hippopotame …

Conception : service des publics, musée de Normandie

Conception graphique : Gilles Acézat, burodesformes

Impression : imprimerie municipale, Ville de Caen, 2017

Musée de NormandieChâteau - 14000 Caen

02 31 30 47 [email protected]

www.musee-de-normandie.fr

QUE FAIRE AUTOUR DE L’EXPOSITION ?

Visite pour les plus petits (cycle 1) :- Visite avec Mî-Ou le chat et ses amis (20 € par classe)

Musée de Normandie – Château de CaenTel musée : 02 31 30 47 60

Tel Réservation : 02 31 30 40 85Mail Réservation : [email protected]

www.musee-de-normandie.fr

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