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1 DOSSIER PEDAGOGIQUE Dossier Élève Niveau 6 e et 5 e

DOSSIER PEDAGOGIQUE - caumont-centredart.com · Un plan pour mieux te repérer ... également dans le Salon Chinois, ... ont acheté une charge parlementaire les anoblissant- font

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DOSSIER PEDAGOGIQUE

Dossier Élève

Niveau 6e et 5e

S O M M A I R E

1 : PRÉPARE TA VISITE…

1. Présentation de Caumont Centre d’Art 4

2. Que vas-tu voir ? 5

3. Caumont Centre d’Art et l’Histoire des arts 6

4. Caumont Centre d’Art dans l’Histoire d’Aix-en-Provence 8

5. Une exposition à découvrir : Canaletto, Rome-Londres-Venise. 9

6. Je te présente Canaletto 10

7. Chronologie autour de Canaletto et Venise 11

8. Un plan pour mieux te repérer 12

2 : DÉCOUVRE CAUMONT CENTRE D’ART ET L’EXPOSITION :

CANALETTO, ROME, LONDRES, VENISE. LE TRIOMPHE DE LA LUMIERE.

1. La visite de Caumont Centre d’Art et de ses jardins 13

2. L’exposition Canaletto, Rome, Londres, Venise. 21

Analyse des œuvres de Canaletto et de ses contemporains

3. Le film Cezanne au pays d’Aix pour clore

le parcours artistique 37

3 : QU’AS-TU RETENU ?

1. Evocation de Caumont Centre d’Art 38

2. Analyse des œuvres de Canaletto 40

3. Questionnaire d’analyse du film Cezanne au pays d’Aix 48

4. Quiz 49

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AVANT DE COMMENCER

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art

Ce questionnaire va te guider tout au long de ta visite de Caumont Centre d’Art. Il te permettra de revivre au XVIIIe siècle, au temps des Lumières, et de découvrir les salles somptueuses et les jardins à la française.

L’exposition Canaletto, Rome, Londres, Venise, le triomphe de la lumière t’entraînera ensuite à Venise, sur les traces de ce grand peintre, avec autant de témoignages d’une époque où la peinture permettait de découvrir Venise et des paysages inconnus. Enfin le film Cezanne au pays d’Aix te permettra de mesurer l’évolution de la peinture du XVIIIe à la fin du XIXe siècle, à l’aube de l’époque moderne.

Tu devras alors :

Comprendre ce que tu vas voir

Observer un

paysage ou un tableau

Analyser en

choisissant tes réponses

Expliquer ce que tu auras vu

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I-PRÉPARE TA VISITE

1. Présentation de Caumont Centre d’Art

L’Hôtel de Caumont est l’une des plus prestigieuses demeures du patrimoine aixois, au cœur du quartier Mazarin, l’écrin architectural de cette ville d’art.

Il a été construit au XVIIIe siècle, lorsque François Rolland de Réauville, Marquis de Cabannes,

voulut ériger un hôtel particulier digne de sa charge de second Président à la Cour des Comptes d’Aix-en-Provence, cité de premier plan du royaume de France.

La mission fut confiée à Robert de Cotte, Architecte des Bâtiments du Roi, et la construction s’étendit à partir de 1715, sur une trentaine d’années. L’édifice typique du « baroque aixois », mêlant le baroque provençal influencé par l’Italie au classicisme français, devint au gré des successions et des reventes la propriété de Pauline de Bruny qui épousa en 1796 Amable de Seytres, marquis de Caumont. La marquise anima alors la vie artistique aixoise dans son hôtel particulier. Elle lèguera son hôtel particulier en 1850, des figures de l’histoire locale y vécurent, avant que ce lieu ne compte dans l’histoire de la résistance française. Devenu en 1964 Conservatoire nationale de musique, l’Hôtel de Caumont va poursuivre sa vocation d’écrin

artistique, malgré une perte de ses éléments décoratifs d’origine au XXe siècle.

Depuis 2013, Culturespaces redonne vie et authenticité à l’Hôtel de Caumont, en tant que Caumont Centre d’Art, témoin du siècle des Lumières. Le ravalement de la façade, la réhabilitation des espaces intérieurs, notamment les pièces évoquant Pauline, la marquise de Caumont, permettent de créer les conditions propices à la diffusion de la culture pour tous. Ces dossiers pédagogiques participent à la mission de favoriser l’accès aux arts et au patrimoine de tous les jeunes publics.

La remise en état des jardins à la française, leur agrandissement, donne un lustre supplémentaire à Caumont Centre d’Art, lieu de partage et d’échange de différents expressions artistiques. Les

beaux-arts sont au centre du projet avec les expositions temporaires, la première de celle-ci accueillant au printemps 2015 les œuvres de Canaletto : Canaletto, Rome, Londres, Venise. Le triomphe de la lumière.

Dans le cadre du projet artistique, scientifique et pédagogique porté par Culturespaces, l’auditorium projettera en permanence le film « Cezanne au pays d’Aix » , une œuvre évoquant la vie et l’œuvre du grand peintre, point final d’une visite centrée sur la découverte de grandes étapes de l’histoire de l’art européen.

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Caumont Centre d’Art

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I-PRÉPARE TA VISITE

2. Que vas-tu voir ?

En entrant dans Caumont Centre d’Art, tu vas parcourir ces lieux imprégnés de l’atmosphère du siècle des Lumières, jusqu’à l’entrée des grandes salles de l’exposition consacrée à Canaletto.

• Des fiches de questionnaire permettront de montrer que tu as bien su comprendre ce que

tu as visité.

• La découverte du site de l’Hôtel de Caumont, au patrimoine architectural étonnant (cour, façade, appartements, jardins à la française) introduit le visiteur dans le monde du XVIIIe siècle, le temps des Lumières, et lui fera revivre l’ambiance des salons aixois avec Pauline de Caumont, une introduction à la compréhension de l’exposition temporaire et des courants artistiques de cette époque.

• L’exposition Canaletto, Rome, Londres, Venise. Le triomphe de la lumière, met en évidence le maître le plus admiré de l’époque, alors que Venise est encore au centre des regards des cercles lettrés et artistiques. Venise, Rome, mais aussi Londres vont jalonner le parcours de celui qui incarne la peinture de ce grand siècle.

• le film « Cezanne au pays d’Aix » met en perspective l’approche des œuvres du XVIIIe siècle, tant architecturales que picturales, avec l’évolution de l’art jusqu’aux portes de la modernité marquée par le génie de Cézanne. Il est approché ici de manière vivante et incarnée, à

travers la vie et la genèse de l’œuvre du grand peintre.

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3. Caumont Centre d’Art et l’Histoire des arts .

Atlante : deux colosses furent sculptés dans le stuc (plâtre) par des artistes du pays. Ils semblent porter l’hôtel ; l’un observe l’entrée et l’autre scrute l’escalier. Ces atlantes utilisés depuis la Renaissance évoquaient l’Antiquité, comme le légendaire Atlas portant le monde.

Blason : les Roland de Réauville laissèrent leur marque par ces R entrelacés dans les feuilles d’acanthe du garde-corps. Et le cerf des Bruny est là également, sur le macaron face à l’entrée.

Classique : l’art classique va s’épanouir en France au XVIIe siècle et se poursuivra au XVIIIe siècle, en privilégiant les formes simples, une architecture géométrique et ordonnée, à la différence du baroque tout en courbes (art italien ou allemand). Versailles marque le triomphe de l’art classique, de ses inspirations antiques dans les façades (chapiteaux, pilastres encastrés, frontons), ses motifs de sculpture.

Cour : (des communs, cour d’honneur) : Une fois le porche franchi, qui délimite l’espace public et celui de l’hôtel, s’ouvre la cour d’honneur, pavée, qui recevait les carrosses venus du cours Mirabeau et laissait entrer les familles nobles invitées aux réceptions des propriétaires. A sa droite s’ouvre la cour des communs, invisible car close, où travaille la nombreuse domesticité. Leurs pièces de vie, exigües, s’ouvrent sur cette cour des communs.

Fronton : dans les temples grecs, puis romains, les frontons de pierre marquaient le dessus de la façade des temples, avec souvent des frises sculptées dans leur triangle posé sur la colonnade. Après la Renaissance et son retour à l’antique au XVe siècle, les frontons réapparaissent, triangulaires ou en arc.

Gypseries : les gypseries sont des ornements muraux de plâtre en relief, les « gipiers » aixois se fournissent en matière première dans des carrières du quartier de Célony. Ils peuvent réaliser des dessins originaux ou s’inspirer de répertoires de formes qui diffusent des modèles inspirés du style Renaissance. À l’Hôtel de Caumont, les gypseries sont présentes dès le hall d’entrée ; au plafond, se trouvent des cartouches- des formes de cartes à demi déroulées- sur des thèmes mythologiques qui rappellent les armoiries des Bruny : Diane chasseresse, accoudée à un cerf. Dans les salons du rez-de-chaussée, les gypseries sont aussi à l’honneur. Le décor du Salon Bleu, aux cartouches sur fond bleu, est dédié à Vénus accompagnée de ses amours. Mythologie, animaux fantastiques se retrouvent également dans le Salon Chinois, la Grande Galerie, et le Salon des Putti avec son décor gris.

Jardin à la française : les jardins à la française sont des œuvres végétales inspirées par les jardins à l’italienne du XVIe siècle. Ils représentent la maîtrise de l’homme sur la nature. Les buis taillés dessinent des motifs géométriques de part et d’autre des allées avec symétrie. Ces jardins furent privilégiés par le Roi-Soleil, à Versailles, il souhaitait que l’architecture des jardins évoque sa domination sur la nature.

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3. Caumont Centre d’Art et l’Histoire des arts. Jardin à la française : les jardins à la française sont des œuvres végétales inspirées par les jardins à l’italienne du XVIe siècle. Ils représentent la maîtrise de l’homme sur la nature. Les buis taillés dessinent des motifs géométriques de part et d’autre des allées avec symétrie. Ces jardins furent privilégiés par le Roi-Soleil, à Versailles, il souhaitait que l’architecture des jardins évoque sa domination sur la nature. Ordre dorique : dans son premier projet de 1715, Robert de Cotte impose un goût classique qui fait autorité dans les milieux parisiens : une façade unie avec un étagement des trois ordres d’architecture, dorique, ionique et corinthien, hérités de la Grèce antique. Seul l’ordre dorique apparaît encore sur la façade, sous le balcon, avec des pilastres aux chapiteaux de formes simples et évasés. Des triglyphes à trois traits verticaux séparant sur la frise de pierre les métopes ou plaques sculptées. Quartier Mazarin : du nom de l’archevêque d’Aix-en-Provence Michel Mazarin, frère du célèbre cardinal. En 1646, il décide d’agrandir la ville sur le terrain d’anciennes fortifications. Marchands fortunés, grosse bourgeoisie, ou noblesse de robe -surtout composée de roturiers qui, au XVII e siècle, ont acheté une charge parlementaire les anoblissant- font construire des demeures luxueuses. Les véritables nobles deviennent majoritaires dans le quartier au début du XVIII e siècle. Cependant l’Hôtel de Caumont se distinguera par son luxe, la présence de cour d’apparat et de jardin, un plan imitant les châteaux mais peu utilisé en ville en Provence. Renaissance : à partir du XVe siècle la tradition antique (sciences, philosophie, sculpture et peinture) est remise à l’honneur. Ce mouvement se dessine d’abord en Italie, au contact des vestiges antiques, de l’apport des cultures méditerranéennes, byzantine et musulmane, qui ont reçu en héritage les textes antiques grecs. Rocaille : la chambre de Pauline de Caumont illustre bien ce style en vogue au XVIIIe siècle, très présent dans les appliques aux murs de la chambre et sur la console dorée sous le miroir. Les arts décoratifs cèdent à cette mode de la volute, du motif végétal ou minéral, où rien ne semble symétrique et tout prend des formes de « coquille » et de rinceaux. Cette esthétique rocaille participe pleinement à la création d'une atmosphère intime et chaleureuse.

4. Caumont Centre d’Art dans l’Histoire d’Aix-en-Provence.

1646 : Michel Mazarin est le frère du célèbre cardinal, conseiller d’Anne d’Autriche, mère de Louis XIV. Il décide d’agrandir la ville sur le terrain du futur quartier qui portera son nom.

1715 : La première pierre de l’Hôtel de Caumont est posée en 1715, à la demande de François Rolland de Tertulle. Le seigneur de Réauville, marquis de Cabannes, est président à la Cour des Comptes. Cette date marque également la mort de Louis XIV.

1718 : Mort de François Rolland de Tertulle.

1742 : Le grand escalier est construit.

1743 : De grands travaux amènent l’eau en abondance dans les jardins.

1745 : La construction initiée par François Rolland de Tertulle est poursuivie par son fils, puis sa femme et sa belle-fille, jusqu’en 1745.

1758 : L’hôtel est vendu pour raisons financière à François de Bruny, président du Parlement de Provence.

1767 : Naissance de Pauline de Bruny, qui deviendra Pauline de Caumont en 1796.

1772 : Jean-Baptiste Jérôme de Bruny prend possession de l’hôtel.

1796 : Mariage de Pauline de Bruny avec Amable de Seytres, marquis de Caumont, marquis avignonnais (1764-1841).

1800 : Mort de Marie-Jean-Joseph, frère de Pauline, qui fait d’elle l’héritière de l’hôtel de sa famille, qui prend le nom d’Hôtel de Caumont.

1850 : Mort de Pauline de Caumont, sans héritier direct.

1854 : Vente de l’hôtel particulier à Jean-Baptiste Albert de Roux. Les propriétaires se succèdent ensuite avec peu d’intérêt pour la demeure, qui devient un immeuble de rapport divisé en ateliers et appartements.

1880 : On ajoute un bâtiment dans la cour d’honneur pour abriter l’administration des Postes, jusqu’en 1924.

1939-1945 : Durant la Seconde Guerre mondiale, l’aixoise Hélène Ardevol y abrite de nombreux résistants.

1964 : La famille Isenbart, dernière propriétaire, le cède à la municipalité d’Aix-en-Provence qui y installe le Conservatoire national de musique et de danse Darius Milhaud.

1987 : Classement de la totalité de l’hôtel à l’inventaire des Monuments Historiques.

2010 : La ville d’Aix-en-Provence cède l’Hôtel de Caumont à Culturespaces.

2013 : Un vaste programme de restauration est lancé par Culturespaces, supervisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, et la Conservation Régionale des Monuments Historiques et l’Architecte des Bâtiments de France.

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5. L’exposition … une histoire d’art. « Canaletto, Rome-Londres-Venise. Le triomphe de la lumière». Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, (Venise 1697–1768) est connu pour être le peintre de Venise le plus important du XVIIIe siècle, celui qui a magnifié sa ville par des vues rigoureuses et empreintes d’une lumière précise et chaleureuse. Canaletto a créé la peinture de veduta à Venise, représentant avec une admirable exactitude mais aussi avec poésie des vues de sa ville natale. C’est ainsi qu’il a formidablement contribué à en créer le mythe dans toute l’Europe. Il a aussi peint dans une démarche semblable des vues de Rome et de Londres. Avec plus d’une cinquantaine d’œuvres, dont un choix très original de peintures, le parcours propose une nouvelle interprétation de différents moments de sa carrière, avec une attention particulière au processus de création. C’est la première fois que sont aussi clairement exposées les œuvres de l’artiste à ses débuts, celles de sa période anglaise et de la dernière période de sa vie. Les recherches engagées à l’occasion de l’exposition par la commissaire, Dr. Bożena Anna Kowalczyk, lui ont permis d’attribuer quatre nouvelles toiles à Canaletto, toutes quatre présentées dans l’exposition : Caprice avec ruines romaines (vers 1720-1721, collection particulière), Venise: la Basilique Saint-Pierre-de-Castello et Venise: Entrée du Cannaregio (vers 1736, The National Gallery, Londres), et Caprice avec une église sur une colline (collection particulière). Avec cette exposition inaugurale, Culturespaces expérimente aussi un nouveau type d’exposition immersif. En complément des œuvres de Canaletto, la part belle est faite aux supports numériques et multimédia pour enrichir l’expérience du visiteur. Commissaire général : Dr Bożena Anna Kowalczyk, spécialiste de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle.

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4. Je te présente Canaletto. Giovanni Antonio Canal est né à Venise, en 1697. Il appartient à une famille d’artistes, son père, Bernardo Canal, est connu pour ses scènes peintes et les décors de théâtre. Le jeune Giovanni va aider son père et son frère Cristoforo. Il voyage en famille pour réaliser des décors de théâtre et se rend ainsi à Rome, où il va découvrir de célèbres peintres paysagers. L’Italie du début du XVIIIe siècle est inscrite au cœur du voyage que les riches aristocrates et les artistes effectuent afin d’approfondir leur culture : c’est le Grand tour. On redécouvre les ruines antiques de Rome, les peintres réalisent sur commande des scènes pittoresques. Revenu à Venise en 1720, le jeune Canaletto se lance à son tour dans ces vedute, ces vues panoramiques très détaillées pour les riches collectionneurs vénitiens et étrangers. En 1723, Canaletto réalise ses premières commandes, comme Venise, Le Grand Canal vers le nord-est, du Palais Balbi au pont du Rialto, et profite de toutes les cérémonies de la ville pour peindre autant de scènes colorées. A partir de ces années, Canaletto est le peintre de vedute le plus cher. Les marchands d’art et les collectionneurs anglais veulent toujours plus de vues des divers quartiers. Canaletto s’intègre dans un atelier collectif de peinture pour le duc de Richmond, qui va devenir son meilleur client avec le marchand d’art Joseph Smith. Les tableaux et gravures sont de plus en plus petits et précis, appréciés en Angleterre pour leur sens du détail et leur netteté. Le procédé de la camera obscura ou chambre noire va lui être d’un grand secours : connu depuis longtemps ce procédé consiste à faire entrer à travers une lentille, dans un caisson fermé, la lumière par un petit orifice. Le paysage observé se retrouvera exactement reproduit mais à l’envers sur la face interne du caisson : on y disposera une feuille où l’on pourra reporter tous les détails. Malgré la qualité des vedute de Canaletto, il vend moins de tableaux vers 1740 et part pour Londres en 1746. Il va y retrouver des protecteurs parmi les ducs. Peindre palais et demeures de campagne lui procure de nouvelles commandes. Il n’a revu Venise qu’une fois lorsqu’il se décide à rentrer dans sa ville natale en 1756 : collectionneurs et voyageurs lui passent à nouveau des commandes même s’il n’est plus aussi admiré qu’autrefois. Il intègre l’Académie de Venise en 1763 ; le maître du vedutisme meurt en 1768 dans sa ville natale.

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Caumont Centre d’Art 11

5. Chronologie autour de Canaletto et Venise. 1697 : Naissance de Giovanni Antonio Canal à Venise. 1716 : Il aide son père dans l’atelier familial de décors de théâtre. 1720 : Voyage à Rome et découverte des maîtres de la peinture paysagère (Caspar van Wittel). Intronisation dans la société des peintres de Venise. 1723 : Premiers tableaux de Canaletto. 1723-1726 : Commandes de tableaux de grandes dimensions par les diplomates et les nobles de passage à Venise. 1726 : Canaletto travaille pour le duc de Richmond, l’amateur d’art Joseph Smith sera son principal intermédiaire avec le monde anglo-saxon. 1729 : Les sujets se diversifient, les fêtes commémoratives s’imposent peu à peu, comme le montre le Bucentaure au Môle le jour de l’Ascension. 1735 : Joseph Smith édite une série de gravures de Canaletto sur le Grand canal. 1730-1740 : Canaletto s’adapte au goût anglais, avec des tableaux de petite taille, aux détails extrêmement précis et bien rendus, dans un paysage sans défaut. 1744 : Mort du père de Canaletto. 1746 : Canaletto part pour l’Angleterre. 1747 : Célèbres tableaux de la Tamise, du château de Windsor. 1750-1753 : Retour momentané de Canaletto à Venise. 1755-1756 : Canaletto quitte définitivement l’Angleterre. 1760 : Tableaux des quartiers de Venise. 1763 : Canaletto entre à l’Académie de Venise. 1766 : Dernières œuvres. 1768 : Mort de Canaletto dans sa maison de Venise.

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Caumont Centre d’Art 12

6. Un plan pour mieux te repérer.

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Caumont Centre d’Art 13

II - PENDANT LA VISITE DES CLASSES DE

COLLÈGE

Etape 1 : La visite de Caumont Centre d’Art. Cour de réception et façade de prestige : le triomphe du classique. François Rolland de Tertulle est seigneur de Réauville et marquis de Cabannes, est à la fin du règne de Louis XIV un noble puissant, président à la Cour des comptes. Il veut construire un hôtel particulier de style parisien ; il achète un vaste terrain et le confie en 1715 à l’architecte du roi, Robert de Cotte, qui propose une architecture classique et simple. Joseph François Rolland de Réauville, son fils, apporte des touches plus provençales. Aidé d’un architecte aixois, Georges Vallon, il développe le décor, ajoute un fronton au dernier étage… Ainsi la façade de l’Hôtel de Caumont est le fruit de deux influences : celle de Robert de Cotte, classique avec des évocations de l’architecture grecque, et celle de Georges Vallon, l’aixois influencé par le baroque provençal décoratif. François de Bruny rachète cet hôtel prestigieux en 1758, ce qu’évoque le balcon ouvragé, qui surplombe la porte d’entrée avec sa belle ferronnerie. En son centre se trouve ce gracieux cerf en course, le motif principal des armoiries des Bruny de la Tour d’Aigues. Juste au-dessus de la porte, la frise de trophées de guerre et de navires est l’œuvre des seigneurs de Réauville qui firent construire l’hôtel, et l’occupèrent les premiers. Elle témoigne de leur histoire, leurs ancêtres appartenaient au puissant Ordre de Malte qui combattait les Turcs ottomans en Méditerranée.

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Caumont Centre d’Art 14

Cour de réception et façade de prestige : le triomphe du classique. Découvre cette cour de réception et cette façade de prestige en répondant à ces questions : 1)De quand date cet Hôtel de Caumont d’après le texte d’introduction ? 2)Observe le grand porche d’entrée et cette cour pavée, à quoi pouvait-elle servir avec de telles dimensions ? 3)Quels sont les éléments de la façade qui évoquent l’art classique lui-même inspiré de la Renaissance et de ses motifs antiques ? 4)Que représente ce cerf doré ? Les sculptures de la frise sous le balcon ? Le texte d’introduction t’aidera à comprendre.

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Les jardins à la française.

Le site de l’Hôtel de Caumont est une des rares demeures aixoises avec jardin qui permettaient à leurs propriétaires de montrer leur richesse. L’architecte Robert de Cotte en avait fait le dessin, inspiré des œuvres versaillaises du jardinier du roi Louis XIV, André Le Nôtre.

L’esprit était donc celui d’un jardin à la française du XVIIe siècle, bien que le goût, au XVIIIe, ait évolué davantage vers le jardin à l’anglaise qui voulait une imitation de la nature avec ses hasards et sa fantaisie. Les jardins à la française sont des œuvres végétales inspirées par les jardins à l’italienne du XVI e siècle. Ils représentent la maîtrise de l’homme sur la nature. Les buis et topiaires taillés dessinent des motifs géométriques de part et d’autre des allées avec symétrie. Ces jardins furent privilégiés par le Roi-Soleil, à Versailles, il souhaitait que l’architecture de son château comme celle de ses jardins le montrent régnant sur la nature et les hommes.

Dans ces jardins s’épanouissent les plantes typiques des jardins des belles demeures aixoises du XVIIIe siècle : le laurier et le buis comptent parmi les essences les plus fréquentes. On retrouve aussi le robinier (faux-acacia d’Amérique du Nord implanté en France par Jean Robin en 1601), le cyprès, l’if, le tilleul, le lilas, l’érable rouge et argenté, et d’autres plantes emblématiques de la région : le chêne vert, l’agapanthe et le micocoulier de Provence. Charme, murier, lierre et magnolia complètent cette belle diversité de végétaux.

Le jardin haut offre une belle vue sur le jardin bas, ceint d’une double haie formée de chênes verts et d’ifs encadrant une broderie de buis. Au-delà, la fontaine des Trois-Tritons vient fermer la perspective. Sculptée dans de la pierre d’Estaillades, elle rend hommage à Robert de Cotte, initiateur du style rocaille en France.

Le parterre du jardin haut est formé par une pelouse ponctuée de buis boules et dessinée en compartiments géométriques autour d’un bassin circulaire au milieu duquel trône un rocher d’où jaillissent des jets d’eau, comme sur les deux fontaines du Cours Mirabeau. Aux quatre parterres de pelouse répondent les quatre buis boule, en écho à l’architecture classique des lieux. Sous le grand marronnier se dressent des charmes, des ifs et un murier tandis que des fleurs vivaces s’épanouissent dans des vases d’Anduze.

L’eau était un luxe, une joie de pouvoir se rafraîchir à la fontaine dite « des tritons » que l’on peut observer dans le jardin du bas. Les Réauville, en 1743, firent réaliser de coûteux travaux pour alimenter en eau leur hôtel. Les tritons étaient souvent sculptés par les artistes du XVIIIe siècle. Ces animaux étaient les alliés du dieu Neptune… encore une référence à la mythologie grecque inspirée d’une Renaissance qui avait su retrouver l’influence antique.

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Caumont Centre d’Art 15

Jardin Bas © C. Michel

Découvre ces jardins en répondant à ces questions :

1)Quelle est la première impression laissée par la vue de ces jardins ?

2)Observe la disposition de ces parterres, « à la française » : comment sont-ils plantés ?

3)D’après le texte d’introduction, pourquoi les a-t-on plantés ainsi ?

4)Quel jardin royal prestigieux cette mode des jardins veut-elle copier?

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Caumont Centre d’Art 16

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Le salon de musique, un art de vivre.

Au XVIIIe siècle, c’est à Aix que l’on trouve le plus de familles nobles dans la région. Ces familles aixoises dominent la vie locale, l’urbanisation, la politique et l’économie, et étendent leur influence sur toute la province.

Cette pièce évoque la vie des salons du siècle des Lumières comme il ne s’en trouvait que dans les demeures de la haute noblesse : on y recevait un cercle d’amis pour de savantes conversations, jouer de la musique ou évoquer les nouvelles idées des philosophes.

Il s’agit ici d’un salon de musique, comme le montre cet écrin de clavecin et d’autres instruments. Les gypseries, ces décors sculptés dans le plâtre que tu as déjà pu observer au rez-de-chaussée, sont passées à l’or fin. Leur délicatesse reflète bien le raffinement des arts décoratifs à la fin du règne de Louis XIV.

Le mobilier date de la période Louis XVI, un style néo-classique inspiré de l’Antiquité avec ses lignes droites et ses cannelures qui rappellent les colonnes des temples. Il incarne plus de rigueur que les décorations surchargées du style Louis XV…

Des putti –petits anges- peuplent les corniches de ce salon, ils célèbrent les sens ! Ici ils sont quatre en tout, à chaque angle du plafond. Il y a les astronomes qui figurent la vue avec leur lunette et leur globe, les sculpteurs qui représentent le toucher et façonnent un joli buste féminin, les pâtissiers qui expriment le goût en plongeant le doigt dans ce gâteau merveilleux, les musiciens qui évoquent l’ouïe en semblant nous donner un concert.

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Caumont Centre d’Art 17

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Le salon de musique, un art de vivre.

Découvre ce salon illustrant la vie intellectuelle de l’époque en répondant à ces questions :

1) Quel était l’usage de cette pièce ? Que découvre-t-on comme instrument ?

2) Quels étaient les loisirs de Pauline de Caumont et de la noblesse au XVIIIe siècle ? Aide-toi du texte et du tableau au mur.

Voici un écrin de clavecin italien du XVIIIe siècle, c’est à dire le meuble qui permettait de recevoir l’instrument. Son décor associe rinceaux d’acanthe, rubans, instruments. Son ornement est inspiré d’Ovide et des Métamorphoses de cet écrivain antique évoquant l’amour…

Sur le dessus du couvercle, Jupiter, transformé en taureau, enlève Europe loin de ses compagnes ; sur l’intérieur, qu’on ne découvre que lorsque l’instrument est ouvert, Akteon qui a surpris Diane au bain, est changé en cerf… Et tout autour de la caisse s’ébattent des nymphes, des centaures… Quant à l’extrémité du couvercle que l’on peut rabattre sur le clavier, une femme joue de l’orgue, qui fut autrefois le joyau de ce salon.

3) Quels sont les éléments décoratifs de cet écrin à clavecin qui évoquent l’art classique ?

Observe attentivement et aide-toi du texte ci-dessus.

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Caumont Centre d’Art 18

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La chambre de Pauline de Caumont.

François de Bruny avait acheté l’hôtel en 1758, il le transmit à Jean-Baptiste Jérôme de Bruny en 1772. Pauline était sa fille et elle lui donna un nouveau nom, celui de son époux, le marquis de Caumont.

« Je vois dans vos yeux la bonté, Sur votre front la pureté,

Dans tous vos traits la dignité, Sans faste et sans froideur écrite… »

Ces vers du poète Marie-Joseph Blaise de Chénier dédiés à Pauline de Bruny traduisent l’admiration qu’inspirait cette véritable légende aixoise. Très belle, riche et instruite, c’est une adolescente qui brille au milieu des fastes de l’Hôtel de Caumont, jusqu’à ce qu’un marquis avignonnais l’épouse en 1796… Amable de Seytres, marquis de Caumont, ne fait pourtant guère honneur à ce mariage : il prend la mer quinze jours après les noces, et la délaisse dans les années tumultueuses de la Révolution française, alors que Pauline vient de perdre son père. Elle n’aura pas d’enfants, occupera alors seule l’Hôtel de Caumont à partir de 1800 jusqu’à sa disparition, 50 ans plus tard.

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Caumont Centre d’Art 19

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Découvre cette pièce illustrant la vie de Pauline de Caumont en répondant à ces questions :

Ce lit à baldaquin est dit « à la polonaise », à cause de son armature métallique qui forme un ciel de lit en dôme, orné de feuilles d’acanthes. Il est d’époque Louis XVI, vers les années 1775-1780. Ses deux chevets sont montés à châssis afin de permettre le changement des tissus à chaque saison. Sa fonction était aussi décorative qu’utile, car les larges rideaux protégeaient des courants d’air l’hiver. Ce grand lit est monté sur roulette pour faciliter son déplacement. C’est une pièce importante de la maison, car une dame noble recevait souvent en se tenant dans son lit, qui devait faire figure de mobilier d’apparat.

1) Que nous dit ce meuble de l’usage de cette pièce ?

2) Cette chambre a-t-elle le même rôle que les chambres modernes, avec quels meubles ?

Dans ce tableau du XVIIIe siècle accroché au mur de cette chambre, l’amour est à l’honneur. La Reine Artémise, attribué à Antoine Rivaltz, évoque le destin de la veuve du prince Mausole (Asie mineure), rapporté par l’écrivain antique Pline l’Ancien. Sa dévotion pour son mari défunt était telle que, comme sur ce tableau, elle mélangeait quotidiennement ses cendres à sa boisson. Elle fit aussi édifier à sa mémoire le Mausolée d’Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde (d’où le nom mausolée).

3) Comment ce tableau est-il peint ? pourquoi ce sujet ?

4) Vois-tu Pauline de Caumont dans cette pièce ? Comment est-elle représentée ?

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 20

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Etape 2 : Découverte des tableaux de l’exposition « Canaletto, Rome-Londres-Venise. Le triomphe de la lumière».

Salle 1 : Canaletto, l’imaginaire au théâtre et en peinture.

La première salle de l’exposition nous présente à la fois les œuvres de jeunesse de Canaletto et le milieu dans lequel le jeune peintre se forma : celui des décorateurs de théâtre. Il appartient à une famille d’artistes, son père, Bernardo Canal, est connu pour ses scènes peintes et les décors de théâtre. Il se rend ainsi à Rome où on redécouvre les ruines antiques, les peintres réalisent sur commande des scènes pittoresques.

Ces scènes sont reproduites pour les décors et inspirent des tableaux en vogue à cette époque, les capricci. Ces caprices sont autant des scènes imaginaires, créées à partir de l’observation des ruines antiques.

Pour découvrir cette première salle…

Observe attentivement les trois tableaux, nommés pour certains Caprices, ils nous décrivent …

Cartel n° 1 : le tableau nommé Rome, Santa Maria d’Aracœli et le Capitole est un parfait décor de théâtre ; il dépeint la colline du Capitole, centre de la Rome antique et de la capitale du pape, avec ses palais Renaissance.

Cartel n° 3 : l’œuvre Caprice avec ruines romaines de 1720 évoque la campagne, mais au milieu de ruines, symbole d’une époque lointaine. L’inspiration est évidemment romaine (colonnade au lointain, frontons, chapiteaux).

Cartel n° 5 : l’œuvre Rome, l’Arc de Septime Sévère est au cœur de Rome, ici la scène est moins imaginaire, évoquant le monument à la gloire de cet empereur soldat du second siècle de notre ère.

Cartel n° 4 : l’œuvre Rome et Venise, Caprice architectonique dont la reproduction figure ci-dessous est à nouveau une scène imaginaire de Canaletto : au premier plan figurent colonnes gréco-romaines, fronton, chapiteau et monuments imaginaires, l’arrière-plan est plus réaliste avec des monuments semblables à ceux édifiés pendant la Renaissance (église à coupole).

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 21

Cartel n° 4 : l’œuvre Rome et Venise, Caprice architectonique dont la reproduction figure ci-dessous est à nouveau une scène imaginaire de Canaletto : au premier plan figurent colonnes gréco-romaines, fronton, chapiteau et monuments imaginaires, l’arrière-plan est plus réaliste avec des monuments semblables à ceux édifiés pendant la Renaissance (église à coupole).

Tous ces tableaux pourraient être des décors de théâtre, sur la scène où se donne à Venise les grands opéras de Vivaldi et d’autres compositeurs, un genre musical chanté né en Italie au XVIIe siècle et

dont tu peux admirer les livrets présents dans l’exposition.

En conclusion, à ton avis… que nous indiquent ces tableaux ? Coche les bonnes cases…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 22

Oui Non

Ce sont des tableaux de jeunesse de Canaletto.

Ces tableaux sont souvent des capprici, des « caprices » imaginaire du peintre.

L’inspiration est antique, romaine.

Ces tableaux s’attachent à reproduire avec réalisme les formes monumentales.

Ces tableaux copient ce que le peintre voit à Rome.

Rome et Venise, Caprice architectonique

1723

Huile sur toile, 178 x 322 cm

Collection particulière

Salle 2 : Les vedute, portraits de Venise.

Le jeune Canaletto se lance dès 1720 dans ces vedute, ces vues panoramiques très détaillées pour les riches collectionneurs vénitiens et étrangers. Canaletto est le peintre de vedute (panorama) le plus cher.

En 1723, Canaletto réalise ses premières commandes, comme le Grand Canal vers le nord-est du Palazzo Balbi au pont du Rialto et peint toutes les cérémonies de la ville. Canaletto fait des repérages en extérieur, multiplie dessins et croquis, qu’il assemble ensuite en de grandes scènes à l’apparence réaliste, même s’il ne respecte pas la perspective, la taille et la disposition des monuments.

Le succès de ces tableaux est également assuré par la vie qui les anime : de multiples petites scènes vivantes avec toute la société vénitienne.

Pour découvrir cette seconde salle…

Observe attentivement les tableaux, des vedute, ils nous décrivent …

Cartel n° 7 : Venise, la Place Saint-Marc. Ce tableau de la première période du peintre se veut réaliste, la célèbre Place Saint-Marc est encombrée, une vie animée se déroule au pied de la basilique du XIe siècle, du même nom, qui traduit l’influence byzantine (à l’origine de la ville) avec ses coupoles. La place est délimitée par les arcades, le campanile s’élève à 98 mètres.

Cartel n°9 : Venise, le Grand Canal vers l'est, vu du Campo San Vio. Le Grand Canal est l’artère centrale de la ville, large de 30 à 70 mètres. Il est bordé d’édifices construits du XIIIe au XVIIIe siècle, autant de prétextes à de belles études de Canaletto qui privilégie encore le réalisme avec la scène marine au premier plan.

Cartel n° 10 : Venise, le Fonteghetto della Farina. Nous sommes ici dans une Venise populaire, loin des palais, avec cette vie économique toujours centrée sur l’eau et les échanges, que Canaletto s’attache à décrire avec précision pour une scène de genre.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 23

Cartel n°8 : Venise, le Grand Canal vers le nord-est du Palazzo Balbi au pont du Rialto. Canaletto peindra souvent les mêmes scènes, sous des points de vue différents : ici la façade du palais Balbi (fin XVIe siècle) marque à gauche le tableau, avec en perspective tous les palais de cette partie centrale du Grand Canal. Le ciel et ses nuages apportent un éclairage étonnant sur l’eau et les façades.

Cartel n° 15: Venise, le Grand Canal avec l’église San Geremia, le palais Labia et l’accès au Cannaregio. Le canal de Cannaregio se situe au nord de Venise et du Grand Canal. L’atmosphère paisible contraste avec celle du Grand Canal, tandis que le palais des Labia domine le canal.

Cartel n° 14 : Venise, le Grand Canal avec l’église San Geremia, le palais Labia et l’accès au Cannaregio. Cette vue comparable à la précédente permet de comprendre la méthode du peintre, sa mise en perspective, ses arrangements avec la réalité.

Cartel n° 11 : Venise, les Îles de la lagune, vues du Campo San Pietro di Castello, avec l’Arsenal. A l’est de Venise, l’un des îlots qui forme la ville est séparé des autres par un petit canal ; ce quartier ouvre au nord sur la lagune avec cette vue des Alpes lointaines et se trouve proche du célèbre Arsenal où se fabriquaient les galères de la flotte vénitienne. Encore un décor pour une scène recherchée par les collectionneurs.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 24

Venise, le Grand Canal vers le nord-est, du palais Balbi au pont du Rialto

1723

Huile sur toile, 144 x 207 cm ©2014 © Archivio Fotografico- Fondazione Musei Civici di Venezia

Cartel n° 13 : Venise, les Îles de la lagune, vues du Campo San Pietro di Castello, avec Santa Maria delle Vergini. C’est une variation du tableau précédent, une autre scène de la vie de Venise.

Cartel n° 12 : Venise, San Pietro di Castello. L’église importante de ce quartier rappelle qu’elle fut longtemps l’église cathédrale de la ville, en style renaissance édifiée au XVIe siècle et dominée par un grand campanile.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 25

Oui Non

Ce sont des tableaux des différentes périodes de l’œuvre de Canaletto.

Ce sont encore des œuvres de jeunesse.

L’inspiration est antique, romaine.

Ces tableaux s’attachent à reproduire avec réalisme les paysages de Venise.

Le réalisme se traduit par les détails de scènes de vie quotidienne.

En conclusion, à ton avis… que nous montrent ces tableaux ? Coche les bonnes cases…

Salle 3 : Imaginer Venise.

Au sommet de sa carrière et de sa célébrité, juste avant de quitter Venise pour l’Angleterre, Canaletto connaît une période difficile. Canaletto varie alors sa production, toujours destinée aux riches collectionneurs, notamment anglais. Le consul anglais à Venise, Joseph Smith, est pour Canaletto un collectionneur important. C’est pour ce public international que Canaletto va peindre des œuvres qui sont des scènes grandioses ou de vie quotidienne, loin de la vraie représentation de Venise à ses débuts. Il peint aussi des capprici, mais cette fois avec pour cadre Venise.

Pour découvrir cette troisième salle…

Observe attentivement les tableaux, des capprici, ils nous décrivent …

Cartel n° 17 : Caprice, le Pont du Rialto selon le projet de Palladio,1744. Ce tableau du peintre se veut réaliste, mais il s’agit d’une scène imaginaire. Au XVIe siècle, le pont du Rialto était en bois et à refaire en pierre. Canaletto reprend ici le projet de Palladio, un célèbre architecte de cette époque. Le projet de Palladio permet un tableau imposant, où la lumière éclaire fronton, chapiteaux, dans une scène presque sans vie.

Cartel n° 19 : Rome, Caprice avec le Capitole. Bernardo Bellotto peint Caprice avec le Capitole, vers 1742 ; il n’est autre que le neveu de Canaletto, accompagnant son oncle, travaillant avec lui et demeurant à Venise lorsque celui-ci partira en Angleterre. Ce caprice reprend donc la tradition familiale, et la source de l’influence romaine.

Cartel n°16 : Venise, le Palais des Doges et l’escalier des Géants . Ce second tableau de Canaletto traitant de l’escalier des géants dans le Palais des doges permet une comparaison : l’architecture véritable y est bien mieux rendue, le réalisme s’attache aux détails (les tentures aux fenêtres), le peintre est à la fin de sa carrière (1765).

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 26

Venise, le Palais des Doges et l’escalier

des Géants

Vers 1744

Huile sur toile, 43 x 31 cm

© Collection particulière

Cartel n° 21 : Venise : l'intérieur de la basilique Saint-Marc, le Vendredi saint, de jour. Ce tableau date de la fin de la carrière de Canaletto ; il évoque l’intérieur de la basilique Saint-Marc, avec ses mosaïques d’or d’inspiration byzantines. Canaletto change de style à cette période, avec des tableaux sensibles, colorés, plus vivants.

En conclusion, à ton avis… que nous montrent ces tableaux ? Coche les bonnes cases…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 27

Oui Non

Ce sont des tableaux des différentes périodes de l’œuvre de Canaletto.

Ces tableaux appartiennent au genre des capprici, des scènes en partie imaginaires.

Ces tableaux s’attachent à évoquer Venise.

Le réalisme se traduit par les détails de scènes de vie quotidienne.

La reproduction de l’architecture est fidèle à la réalité.

Salle 4 : Venise la splendide interprétée par Canaletto.

Vers 1740, la production de Canaletto se diversifie, les formats également et les vedute évoluent : le paysage vénitien devient un arrière-plan, il cède la place à des scènes plus variées où les personnages envahissent le premier plan. Canaletto peint d’autres paysages, cherche à trouver d’autres publics car ses grands panoramas se répètent trop. Mais Venise l’inspire toujours et il cherche à étonner par les tableaux commémoratifs, comme ceux représentant le Bucentaure, la barque de cérémonie du doge, lors de diverses fêtes.

Pour découvrir cette quatrième salle…

Observe attentivement les tableaux, ils nous décrivent …

Cartel n° 24 : Venise, La Piazzetta avec l’angle sud-ouest du palais des Doges. Ce tableau du peintre se veut réaliste, il inscrit la scène sur la Piazetta, la petite place reliant la lagune à la Place Saint-Marc. On y voit la belle façade du Palais des Doges, les colonnes de Saint-Marc et Saint-Théodore à droite. Le peuple envahit l’espace au premier plan, pour rendre plus vivant le seul lieu de débarquement vers Venise autrefois.

Cartel n° 27 : Venise, Le Môle vu du bassin de Saint Marc. Ici la vue est inversée, la scène est décrite depuis la lagune, mais comme dans le tableau précédent ce n’est pas un panorama qui est montré mais une scène de navigation maritime, les barques se côtoient autour d’une grande galère amarrée.

Cartel n° 26 : Venise, la Place Saint-Marc et la Piazzetta vers le sud. Dernière vue de la Piazetta, depuis la Place Saint-Marc. Canaletto variait sans cesse ses angles de vue, au gré des clientèles, afin de renouveler ses propositions aux marchands de tableaux.

Cartel n° 25 : La Punta della Dogana. Ici le point de vue change, Canaletto se place à la pointe du quartier qui fait face au palais des doges ; Dorsoduro abrite notamment la Douane de mer, qui inspectait tout navire entrant dans la ville. Cet emplacement permet de construire une belle vue, avec la scène désormais habituelle de vie quotidienne au premier plan et Venise en arrière-plan.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 28

Cartel n° 23 : Venise, le Bucentaure de retour au Môle, le jour de l’Ascension. Canaletto traita abondamment ce sujet, l’un des plus demandés. Les occasions ne manquaient pas de parader pour le doge. Le Bucentaure, barque du doge, est au cœur du tableau, avec la foule des barques qui l’escortent ; le tableau conte une histoire, la couleur envahit le paysage, le peintre revisite ses thèmes favoris.

En conclusion, à ton avis… que nous montrent ces tableaux ? Coche les bonnes cases…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 29

Oui Non

Ces tableaux sont des commandes.

Ces tableaux sont des productions qui reprennent les mêmes thèmes.

Le réalisme se traduit par les détails de scènes de vie quotidienne.

La reproduction de l’architecture est fidèle à la réalité.

On ne voit que des monuments dans ces tableaux

Venise, le Bucentaure de retour au Môle, le jour de l’Ascension

Vers 1731-1732

Huile sur toile, 156,3 x 237,5 cm

Durham, © The Bowes Museum, Barnard Castle, Co. Durham, UK

Salle 5 : L’enthousiasme pour l’Angleterre.

Canaletto va partir pour Londres en 1746, où il va retrouver des protecteurs parmi les ducs. Peindre palais et demeures de campagne lui procure nombre de nouvelles commandes. Grâce à l’influence de Joseph Smith, Canaletto va rapidement trouver de généreux clients.

Pour découvrir cette cinquième salle…

Observe attentivement les tableaux, ils nous décrivent cette découverte de l’Angleterre…

Cartel n°33 : Londres, La Cité de Westminster vue de la proximité du York Watergate.

Cartel n° 35 : Londres, La City vue de la terrasse de Somerset House.

Ces dessins du peintre à la plume, l’encre brune et lavis gris, se veulent tout aussi réalistes que les panoramas de Venise, avec une observation très minutieuse de la vie au bord de la Tamise. On distingue au loin l’abbaye de Westminster, le cœur monumental de la ville. Un tableau reprend en couleur la même scène de la vue vers Westminster.

Cartel n° 36 : Caprice avec des ruines classiques et des bâtiments de la Renaissance, 1753-55 . Ici seule l’imagination compte pour créer un paysage harmonieux, même loin de l’Italie. Toute l’aristocratie européenne partage les mêmes goûts pour le classicisme.

Cartel 31 : Warwick Castle: la Façade Est.

Cartel 32 : Warwick Castle: la Façade Est depuis la cour.

Le duc de Warwick compte parmi les admirateurs de Canaletto, invité à peindre les belles demeures des ducs anglais. Le peintre s’adapte au goût anglais : le paysage est privé de toute scène trop populaire, les architectures sont mises en évidence avec netteté, le panorama domine mais il s’agit d’un château et non d’une ville et de ses habitants.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 30

Cartel n° 30 : Alnwick Castle, 1752 . Ici le point de vue change, Canaletto se place de l’autre côté d’une rivière pour peindre cette commande du comte de Northumberland. Nous sommes toujours dans un paysage autour du château, selon le goût anglais. La lumière souligne l’architecture.

Cartel n° 29 : Londres, le Pont de Westminster vu du nord, avec le défilé du lord-maire, le 29 octobre 1746. Canaletto traita abondamment ce sujet, l’un des plus demandés. Il retrouve les fêtes qui lui avaient valu tant de succès à Venise. Le pont de Westminster avait occupé l’attention des londoniens car il n’y avait guère de moyens de traverser la Tamise à cette époque. Ici le Lord maire de la ville a remplacé le doge…

En conclusion, à ton avis… que nous montrent ces tableaux ? Coche les bonnes cases…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 31

Oui Non Ce sont des tableaux datant du séjour de Canaletto en Angleterre. Ces tableaux appartiennent au genre des capprici, des scènes en partie

imaginaires.

Ces tableaux sont des commandes des nobles anglais. Ces tableaux sont des productions qui reprennent les mêmes thèmes. L e style de Canaletto s’adapte à la demande anglaise : clarté, absence de

scène de vie typique.

Warwick Castle, la Façade est

1752

Huile sur toile, 75 x 123 cm

© Birmingham, Birmingham Museums Trust au nom du Birmingham City Council

Salle 7 : Du dessin à la peinture.

Canaletto dessinait sans cesse, car à l’époque on ne peignait pas sur place, mais en atelier : les dessins préparatoires avaient donc une importance et ils montrent la même qualité que les tableaux. Ces relevés avaient pour but d’accumuler les points de vue et ensuite le peintre les assemblait, selon sa propre vision, sans suivre nécessairement l’exact emplacement d’une façade ou d’un pont. Il lui fallait créer une nouvelle réalité, obéissant à la perspective, et c’est la réalité du tableau qui comptait.

Pour découvrir cette septième salle… entre vers la gauche de la salle :

Observe attentivement les dessins suivants, ils nous expliquent la technique de Canaletto :

Cartel n° 46 : Venise, le Campo San Giacomo di Rialto .

Toutes les qualités du dessinateur se retrouvent dans ce dessin : sens du détail, perspective parfaite marquée par le dallage de la place, ligne de fuite marquée par les lignes horizontales des palais, diminution des volumes vers le fond du dessin. Le détail des personnages est la marque de Canaletto qui inscrit toujours ses dessins achevés dans la réalité.

Les dessins représentant des scènes vues à Padoue (villa), à Rome (Arc de Constantin), Venise (palais Foscari, Grand Canal, basilique Saint-Marc) illustrent le talent du peintre.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 32

Venise, le Campo San Giacomo di Rialto

Vers 1758-1760

Plume et encre brune, aquarelle grise sur tracé au crayon, entouré à la plume et à la règle, 24,6

x 37,2 cm

© Collection David Lachenmann

En conclusion, à ton avis… que nous disent ces dessins à propos de la technique de Canaletto?

Coche les bonnes cases…

Observe maintenant les tableaux de Rome : Le Forum avec la basilique de Constantin et Santa Francesca Romana (cartel n° 49) ou encore Rome, le Colisée (cartel n°48) et l’Ecluse de Dolo sur le Brenta (cartel n° 50) (une rivière coulant entre Padoue et Venise) :

Ils nous résument les principes de Canaletto : qualité de la reproduction architecturale, pittoresque des scènes animant les petits personnages, influence de l’Antiquité, paysages urbains influencés par l’imaginaire du peintre.

Intéressons-nous à un document exceptionnel, que l’application sur tablette tactile va te faire découvrir : le carnet des dessins de Canaletto, Il Quaderno Veneziano, conservé à la Gallerie dell’Accademia, le grand musée de Venise.

Plus d’une centaine de dessins sont rassemblés dans ce carnet et ses sept parties ; les dessins de petite taille sont réalisés avec des crayons de diverses couleurs, mais également à la plume. Les annotations montrent qu’il s’agit d’un carnet de travail préparatoire aux nombreuses commandes de tableau que Canaletto reçut vers 1730.

Pour terminer la visite de cette salle, retrouvons les capprici déjà étudiés à travers une série de dessins et de tableaux…

Au centre de la salle, une curieuse boîte en bois nous invite à nous intéresser au savoir-faire de Canaletto, c’est la Camera obscura (italien), la chambre noire ou chambre optique.

Elle nous guide vers la salle suivante pour en comprendre le fonctionnement…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 33

Oui Non Le dessin précède le tableau. Ces tableaux sont faits d’abord à la plume et à l’encre. Ces dessins sont des productions qui reprennent les mêmes thèmes. Ces dessins peuvent être de grande taille. Le dessin est obligatoirement fidèle à ce qu’il reproduit Canaletto dessine à l’extérieur, mais peint dans son atelier, d’après ses

dessins.

Salle 8 : La Camera obscura, ou chambre noire.

Canaletto ne pouvait manquer d’utiliser la Camera obscura (italien) pour rendre avec réalisme les panoramas vénitiens à partir d’une image reproduite fidèlement –mais inversée- sur une face de la chambre noire. Imaginée dès l’Antiquité, réalisée au Moyen Âge, la chambre noire ne fut utilisée qu’à partir du XVIe siècle, par Léonard de Vinci notamment et ce furent les paysagistes comme Canaletto qui en firent le plus grand usage.

Mais comment fonctionne-t-elle ?

Placés au fond de cette boîte totalement obscurcie, une feuille de papier ou un autre support reçoivent l’image du paysage qui leur fait face, au travers d’un petit orifice. La faible ouverture de celui-ci ne laisse entrer que des rayons en ligne droite et donne une image, fidèle et inversée, du panorama visé. La présence d’une lentille améliore le procédé et le peintre pourra reproduire ainsi fidèlement tous les détails recherchés à partir de sa feuille.

Découvre les secrets de la Camera obscura dans cette salle…

Camera Obscura

Venise, XVIIIe siècle

Bois, verre et miroir, 38 x 24,2 x 22,5 cm

Venise, Fondazione Musei Civici di Venezia, Museo Co

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 34

Salle 9 : Canaletto et ses successeurs.

Revenu à Venise dès 1756, Canaletto attire toujours les collectionneurs mais le maître du vedutisme meurt en 1768 dans sa chère ville natale.

Bernardo Bellotto, son neveu, sut très tôt remplacer son oncle lorsque celui-ci était indisponible et devint célèbre auprès des cours princières européennes.

Bellotto a produit des tableaux différents, dans l’esprit de la fin du XVIII e siècle. La scène prend plus d’importance que le panorama, les personnages content une histoire, l’ensemble s’anime.

Francesco Guardi est le rival de Canaletto vieillissant, avec son frère. Védutiste après 1760, il a produit beaucoup de panoramas à l’atmosphère bien rendue, une nouvelle mode.

Pour découvrir cette neuvième salle…

Observe attentivement les tableaux, ils nous permettent de comparer Canaletto et ses successeurs…

Cartel n° 56 : Venise: les Fondamenta Nuove avec la lagune et l'île de San Michele. Ici Guardi peint une scène vue des quais du nord de Venise, en direction de l’île San Michele , qui abrite le cimetière de la ville. L’horizon enneigé des Alpes, la lagune paisible et le ciel changeant donnent le ton à ce tableau nostalgique, loin des panoramas des vedute. C’est un nouveau type de peinture.

Cartel n° 57 : Venise, Caprice avec une maison sur la lagune, 1745-1746. Bernardo Bellotto oublie totalement Venise dans ce tableau, prétexte à une scène rurale, au bord de la lagune. La précision, le sens du détail de Canaletto ne sont plus à la mode, on privilégie l’atmosphère sombre, la mise en scène.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 35

Cartel n° 58 : Venise, le Bucentaure de retour au Môle le jour de l'Ascension (1760) est une nouvelle version du thème cher à Canaletto. La barque du doge va accoster près de son palais (le Môle désigne le quai), Venise est en fête lors de cette commémoration religieuse. Evolution du style tardif de Canaletto avec ces cieux changeants, une atmosphère plus dramatique. Le panorama se fond dans le tableau et n’est plus l’atout principal de l’œuvre, comme le veut la mode nouvelle.

En conclusion, à ton avis… que nous disent ces tableaux à propos de l’évolution de la peinture vénitienne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ? Coche les bonnes cases…

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 36

Oui Non

Ce sont des tableaux qui ressemblent aux premières œuvres de Canaletto.

Bellotto était l’élève de Canaletto, mais pas Guardi.

Les tableaux s’animent sous des cieux changeants.

Le réalisme se traduit toujours par les détails de scènes de vie quotidienne.

Le tableau se veut fidèle à ce qu’il reproduit.

Canaletto évolue mais reste fidèle à ses grands sujets vénitiens.

Venise, le Bucentaure de retour au Môle, le jour de l’Ascension

1760

Huile sur toile, 58,3 x 101,8 cm

© Londres, The Dulwich Picture Gallery

Etape 3 : Le film « Cezanne au pays d’Aix ».

Caumont Centre d’Art t’invite à découvrir le film retraçant la vie de Cezanne, la genèse de son œuvre dans le pays d’Aix-en-Provence, point final d’une visite centrée sur la découverte de grandes étapes de l’histoire de l’art européen.

Dans l’auditorium – salle de projection pouvant accueillir une centaine de personnes- est projeté tous les jours « Cezanne au pays d’Aix », un film d’une vingtaine de minutes dédié à Paul Cezanne (1839-1906).

Ce film présente le parcours de l’artiste, sa passion pour Aix-en-Provence et sa région, ainsi que les grands événements de sa vie et de sa création artistique. Paul Cezanne, grand peintre lié aux impressionnistes et précurseur du cubisme, éprouvait un véritable attachement à sa région natale : la Provence. Il explore la région et y peint les paysages et demeures qui marqueront sa vie.

Le film est une réalisation fidèle à l’histoire de l’artiste dans la région d’Aix-en-Provence et il comporte une dimension scientifique grâce à la collaboration des grands spécialistes de Cezanne.

Le film « Cezanne au pays d’Aix » met en perspective l’approche des œuvres du XVIIIe siècle, tant architecturales que picturales, avec l’évolution de l’art jusqu’aux portes de la modernité marquée par le génie de Cezanne. Il est approché ici de manière vivante et incarnée, à travers la vie et la genèse de l’œuvre du grand peintre.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 37

III : QU’AS-TU RETENU ?

1 : PISTES D’APPROFONDISSEMENT DE LA DECOUVERTE DE CAUMONT CENTRE D’ART

Se souvenir de Caumont Centre d’Art

Résume ta découverte de Caumont Centre d’Art en répondant à ces quelques questions de synthèse :

1) À quelle période architecturale correspond cet hôtel particulier ?

2) Où trouve-t-on le souvenir de Pauline de Caumont ?

3) Quels étaient les loisirs des nobles dans l’Hôtel de Caumont ?

4) Cite des œuvres d’art de cet hôtel influencées par l’Antiquité.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 38

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Les salons de l’Hôtel de Caumont, témoins d’une vie fastueuse.

Découvre avec ces photos d’autres pièces, des salons de réception, qui complètent ta visite de Caumont Centre d’Art :

1) D’après les photos, à quoi servaient ces pièces du rez-de-chaussée ?

2) L’un de salons est nommé le salon chinois, pourquoi ?

3) Le dernier salon ouvrant sur les jardins est orné de grands miroirs muraux. Pourquoi ?

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 39

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2 : ANALYSES ET INTERPRETATION DES ŒUVRES DE CANALETTO.

Raconte un tableau peint par le jeune Canaletto… Venise, le Grand Canal vers le nord-est du Palais Balbi au pont du Rialto.

Canaletto est le peintre de vedute (panorama). En 1723, Canaletto réalise ses premières commandes de grandes dimensions. Canaletto fait des repérages en extérieur, multiplie dessins et croquis, qu’il assemble ensuite en de grandes scènes à l’apparence réaliste, même s’il ne respecte pas la perspective, la taille et la disposition des monuments.

Le succès de ces tableaux est également assuré par la vie qui les anime : de multiples petites scènes vivantes les parsèment avec toute la société vénitienne.

Canaletto peindra souvent les mêmes scènes, sous des points de vue différents : ici la belle façade du palais Balbi (fin XVIe siècle) marque à gauche le tableau, avec en perspective tous les palais de cette partie centrale du Grand Canal. Les contrastes du ciel tourmenté apportent de la vie et un éclairage étonnant sur l’eau et les façades.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 40

Venise, le Grand Canal vers le nord-est, du palais Balbi au pont du Rialto

1723

Huile sur toile, 144 x 207 cm

Venise, © Fondazione Musei Civici di Venezia, Ca’Rezzonico, Museo del Settecento Veneziano

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 41

QUESTIIONNAIRE

QUESTIONS

Réponse de l’élève

Que vois-tu sur ce tableau ?

Quels sont les détails du tableau ? A gauche, au centre, à quoi le voit-on ?

Comment le peintre les a-t-il dessinés?

Cette scène donne-t-elle l’impression d’être réaliste ?

Raconte un tableau de Canaletto peint à la fin de sa carrière…

Le Bucentaure de retour au Môle le jour de l'Ascension.

Le Bucentaure de retour au Môle le jour de l'Ascension (1760) est une nouvelle version du thème cher à Canaletto. La barque du doge va accoster près de son palais (le Môle désigne le quai), Venise célèbre la fête religieuse, prétexte à peindre une scène colorée.

Evolution du style tardif de Canaletto avec ces cieux changeants, une atmosphère plus dramatique, le panorama se fond dans le tableau et n’est plus l’atout principal de l’œuvre, comme le veut la mode nouvelle. La scène prend plus d’importance que le panorama.

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 42

Questions

Réponse de l'élève

Que vois-tu sur ce tableau ?

Quels sont les détails du tableau ?

Cette scène donne-t-elle l’impression d’être réaliste ?

Quelle est l’évolution de Canaletto dans ses tableaux?

Venise, le Bucentaure de retour au Môle, le jour de l’Ascension,1760

© Londres, The Dulwich Picture Gallery

Une initiation à l’Histoire des arts avec le thème du dessin de Canaletto :

Cartel n° 46 : Venise, le Campo San Giacomo di Rialto.

Toutes les qualités du dessinateur se retrouvent dans ce dessin : sens du détail, perspective parfaite marquée par le dallage de la place, ligne de fuite marquée par les lignes horizontales des palais, diminution des volumes vers le fond du dessin. Le détail des personnages est la marque de Canaletto qui inscrit toujours ses dessins achevés dans la réalité.

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Caumont Centre d’Art 43

Venise, le Campo San Giacomo di Rialto

Vers 1758-1760

Plume et encre brune, aquarelle grise sur tracé au crayon, entouré à la plume et à la règle, 24,6

x 37,2 cm

© Collection David Lachenmann

CORRESPONDANCE DES DOMAINES DE L’HISTOIRE DES ARTS A ABORDER AVEC CE THEME

DEMARCHE METHODOLOGIQUE INTERDISCIPLINAIRE

Progression de la démarche méthodologique pour l’étude des œuvres de la fiche

TÂCHE DE L’ELEVE

-Trouver le titre de l’œuvre.

-Trouver l’époque de création.

-Types de matériaux utilisés.

-Faire la différence entre les éléments des différents plans.

-Faire des liens entre des éléments de même nature.

-Donner un nom à chaque renseignement prélevé pour pouvoir le citer en le localisant précisément.

-Trouver une explication à la façon de créer le tableau avec des connaissances extérieures (camera oscura) : citer l’élément puis l’explication.

(picto A)

Le Campo San Giacomo di Rialto (Plume, encre et aquarelle grise)

Toutes les qualités du dessinateur se retrouvent dans ce dessin : sens du détail, perspective parfaite marquée par le dallage de la place, ligne de fuite marquée par les lignes horizontales des palais, diminution des volumes vers le fond du dessin. Le détail des personnages est la marque de Canaletto qui inscrit toujours ses dessins achevés dans la réalité.

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Caumont Centre d’Art 44

Arts de l’espace Arts du spectacle vivant

Arts du langage Arts du son

Arts du quotidien X Arts du visuel

Reconnaissance d’une œuvre et d’un artiste (classe de 5e)

Qui a peint le tableau ?

Quelques éléments pour t’aider à proposer un nom de peintre et nommer ce type d’œuvre :

Ces tableaux sont autant des scènes imaginaires, créées à partir de l’observation des ruines antiques le plus souvent ; le genre apparaît dès le XVIe siècle, pour devenir au XVIIIe siècle une mode de représentation des paysages imaginaires, très appréciés par l’aristocratie vénitienne.

Maintenant que ce texte et le tableau t’ont permis de reconnaître l’auteur de cette œuvre, décris-la…

Voici quelques questions pour t’aider :

-Qui a peint ce tableau? Que représente-t-il ?

-Vois-tu comment la scène a été peinte, avec quels grands ensembles?

-Quelle influence apparaît dans ce tableau ?

-Quelle impression domine dans ce tableau ? Comment le peintre la suggère-t-il ?

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Caumont Centre d’Art 45

Rome et Venise, Caprice architectonique

1723, Huile sur toile, 178 x 322 cm

Collection particulière

Comparaison des œuvres de Canaletto.

Que représentent ces tableaux ?

Quelques éléments pour t’aider à les reconnaître :

Warwick Castle, la Façade Est depuis la cour (en haut) et Warwick Castle, la Façade Est (en bas).

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Caumont Centre d’Art 46

Warwick Castle, la Façade est, © Birmingham Museums Trust au nom du Birmingham City Council

Warwick Castle, la Façade est depuis la cour,1752, ©Birmingham, Birmingham Museums Trust au nom

du Birmingham City Council

Et maintenant essayons de retrouver les ressemblances et les différences dans ces deux tableaux.

Marque la même lettre dans les tableaux sur les points de ressemblance :

Lettre A : La plus haute des tours, toute droite

Lettre B : Une tour avec un chemin de ronde à mi-hauteur

Lettre C : la porte d’entrée fortifiée

Place une croix sur des éléments que l’on ne retrouve que dans un seul des deux tableaux :

Voici des affirmations comparant la manière de peindre de Canaletto, coche les phrases qui te semblent justes en regardant les tableaux :

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Caumont Centre d’Art 47

Un ensemble de maisons

Un groupe de personnes

Des arbres

Le tableau peint la même vue.

Il a voulu peindre en copiant la réalité de l’architecture.

Il a peint les deux côtés de la façade, intérieure et extérieure.

C’est un tableau de commande en Angleterre.

Les tableaux semblent vivants, grâce à la qualité de la représentation des objets, de la nature, des gestes.

Il a voulu peindre chaque détail avec beaucoup de précision.

C’est un château italien.

Ce sont des tableaux du Moyen Âge, avec des costumes de cette époque

3 : Questionnaire d’analyse du film « Cezanne au pays d’Aix ».

Souviens-toi du film « Cezanne au pays d’Aix », comment l’œuvre de ce génie de la peinture est-elle un pont entre l’exposition de Canaletto et l’art de notre temps?

1) Pourquoi associe-t-on Cezanne à Aix-en-Provence ?

2) Quand est-il né ? Dans une famille d’artiste ?

3) Comment peint-il, dès ses débuts, par rapport à Canaletto par exemple ?

4) Quelles sont ses priorités lorsqu’il peint une nature morte aux pommes ?

5) Cezanne rencontre-t-il le succès à Paris, vers 1880 ?

6) Qui va l’accompagner toute sa vie et lui servir de modèle ?

7) Quels sont les tendances majeures de sa peinture, lorsqu’il traduit un paysage ?

8) Quel est son paysage préféré, près d’Aix-en-Provence ?

9) Quelle scène reconstituée avec ses personnages deviendra son tableau le plus connu ?

10) Quel est le grand peintre du XXe siècle qui reconnut Cezanne comme son maître ?

11) Comment l’expliques-tu ?

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Caumont Centre d’Art 48

4 : Quiz bilan.

1) Quel est le nom de l’hôtel particulier où se tient l’exposition Canaletto ?

2) De quand date la construction de ce monument ?

3) Comment se nommait la marquise, protectrice des arts, qui vécut en ce lieu au XVIIIe siècle ?

4) Comment se nomme ce quartier d’Aix-en-Provence ?

5) Comment nomme-t-on le style des jardins ?

6) Comment nomme-t-on le style architectural de la façade ?

7) Où et quand est né Canaletto ?

8) Quel est son vrai nom de famille ?

9) Dans quelle capitale artistique italienne le jeune Canaletto fut-il influencé par les grands maîtres de la peinture de paysages ?

10) Comment appelle-t-on ces dessins ou peintures de paysages imaginaires?

11) Comment appelle-t-on les tableaux décrivant la ville de Venise ?

12) Comment se nomme ce célèbre pont de Venise, souvent peint par Canaletto ?

13) Comment se nomme cette célèbre place de Venise, devant la basilique, souvent peinte par Canaletto ?

14) Comment se nomme le neveu de Canaletto, peintre lui aussi de vues de Venise ?

15) Quel est l’autre grand peintre vénitien de vedute, qui succéda à Canaletto ?

16) Quelle est la date de la mort de Canaletto ?

17) Comment nomme-t-on en français ou en latin, ce procédé qui permet de reproduire très fidèlement les éléments d’un paysage ?

Dossier pédagogique. Elève (6e et 5e)

Caumont Centre d’Art 49