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CONTRECHAMPS – Médiation -‐ Sarah Mouquod 022 329 24 00 -‐ [email protected] -‐ http://www.contrechamps.ch/mediation
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ENSEMBLE CONTRECHAMPS
Dossier de présentation
Médiation | pour les élèves de secondaire I et II
La face cachée des icônes Répétition générale du concert Mardi 29 septembre 2015 – 10h Alhambra, Genève
Pour le premier concert de saison, les élèves sont invités à assister à une partie de la répétition générale du concert La face cachée des icônes. Ce concert présente des extraits de The Yellow Shark pour ensemble d’une star des années 70 : Franck Zappa. Musicien surtout connu dans le domaine du jazz, du rock, et de la musique concrète, il se passionnait également pour la musique d’Igor Stravinski, Edgar Varèse ou Anton Webern.
C’est ainsi l’occasion d’écouter ce compositeur engagé pour la défense de la liberté d’expression et très critique des valeurs établies, dans un autre répertoire et de le faire découvrir à la nouvelle génération.
Durée : 50 minutes Programme FRANK ZAPPA Extraits de The Yellow Shark pour ensemble (1992) Times Beach II [7’30] The Girl in the Magnesium Dress [4’30] Be-‐Bop Tango [4’] Ruth Is sleeping [6'] G-‐spot Tornado [5’30] Antoine Françoise et Stefan Wirth, piano Ensemble Contrechamps Michael Wendeberg direction
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Ce dossier pédagogique est destiné aux enseigants de musique de secondaire I et II. Il ne se veut pas exhaustif mais propose une première approche, à compléter, transformer ou adapter selon ses envies. Vous trouverez :
-‐ des informations sur la vie du compositeur, ses œuvres et sa démarche compositionnelle -‐ une proposition d’écoute et étude de deux morceaux permettant de donner quelques clés
de compréhension de l’œuvre de Franck Zappa et d’appréhender certains termes de terminologie musicale
Les informations à transmettre sont à sélectionner en fonction du degré des élèves et du temps à disposition.
Photo 1 : Pochette du disque The Yellow Shark
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La vie de Franck Zappa (Baltimore 1940 – Los Angeles 1993)
1. Adolescence et apprentissage en autodidacte : batterie, guitare, rythm'n blues et intérêt pour la musique contemporaine Vers l'âge de douze ans, Zappa commence à jouer de la batterie. A quatorze ans, il réalise sa toute première composition (il ne subsiste cependant aucune trace de la pièce). Sa deuxième composition, Mice, est une pièce pour caisse claire, dont la partition aurait été conservée dans les archives du compositeur. A cette époque, Zappa découvre Edgard Varèse à travers un article critiquant Ionisation. Pendant une année, Zappa cherche à se procurer l’enregistrement édité et le trouve finalement chez un disquaire qui s’en servait pour faire des démonstrations Hifi !
Il y avait des sirènes, des caisses claires, des grosses caisses, un rugissement de lion et toutes sortes de sons étranges. Elle (sa mère) m'a interdit de jamais rejouer ce disque dans notre salon. Je lui ai répondu que je le trouvais vraiment superbe et que je voulais l'écouter en entier. (...) Pendant toutes mes années de lycée, chaque fois que quelqu'un passait à la maison, je l'obligais à écouter Varèse – c'était pour moi l'ultime test d'intelligence. Chaque fois, on me prenait pour le dernier des cinglés. 1
Pour ses quinze ans, Zappa demande à passer un appel en longue distance à Edgar Varèse qui lui raconte sa composition de Déserts. Le deuxième disque que Zappa achète, est le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky.
J'aimais Stravinsky presque autant que Varèse.
Franck Zappa disait avoir aussi beaucoup d'admiration pour le compositeur Anton Webern.
Je ne connaissais rien à la musique dodécaphonique, mais j'aimais comme elle sonnait.
Il acheta également un enregistrement du Marteau sans maître de Pierre Boulez, couplé avec Zeitmasse de Karlheinz Stockhausen. Vers la fin des années de lycée, il rejoint le groupe de rythm ‘n’ blues The Ramblers en tant que batteur et donne ses premiers concerts. Il joue également dans le groupe The Blackouts en 1957 et 1958. Zappa, qui aime beaucoup écouter les solos de guitare des musiciens de rythm ‘n’ blues dont il collectionne les enregistrements sur disques vynils, décide alors d'apprendre à jouer de cet instrument.
1 Toutes les citations de Franck Zappa sont extraites de Zappa par Zappa, Christophe Delbrouck, Editions Archipel.
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2. Premières commandes En 1958, Franck Zappa dirige à quelques reprises sa propre musique interprétée par l'orchestre de la classe au Antelope Valley Junior College. En 1959, c'est un professeur d'anglais rencontré trois ans auparavant qui lui passe commande d’une musique pour orchestre, pour le film Run Home, Slow dont il a conçu le scénario. Après sa graduation en 1958, Zappa se bâtit une éducation musicale relativement autodidacte : cours d'été à l'école de musique et d'arts d'Idyllwild (1958), cours d’harmonie durant quelques semaines au Chaffey Junior College d'Alta Loma (1960) et classe de composition de Karl Kohn au Pomona College de Claremont (1961). 3. Studio et travail d'ingénieur du son En 1960, Franck Zappa rencontre Paul Buff, un ingénieur du son qui a construit son propre studio d'enregistrement, le Pal Recording Studio. Lui-‐même multi-‐instrumentiste, Buff embauche Zappa pour le seconder en tant qu'ingénieur du son, instrumentiste et compositeur, dans le but de faire carrière en produisant des hits de surf-‐music. L'entreprise n'ayant guère de succès, Zappa lui rachète le studio, renommé Studio Z. 4. Compositions et réalisations de film Zappa est guitariste au sein de différents groupes mais il s'affirme aussi en tant que compositeur expérimental. En mars 1963, il interprète pour l'émission de télévision The Steve Allen Show, un Concerto pour deux bicyclettes, sons pré-‐enregistrés et ensemble instrumental. En mai de la même année, il propose au Mount St. Mary's College (Los Angeles) un concert intitulé « La musique expérimentale de Frank Zappa ». En 1964, il élabore la trame d'un opéra-‐rock, I Was A Teen-‐age Malt Shop (il reviendra au genre avec Joe's Garage en 1979 et Thing Fish en 1984) et un premier scénario de film (Captain Beefheart vs. The Grunt People). Il scénarisera, réalisera et produira plusieurs films durant sa carrière (200 Motels (1971), Baby Snakes (1979), Video From Hell (1987) entre autres). 5. Développement de sa carrière En mai 1965, le groupe de rock dont Zappa est le leader se rebaptise The Mothers (le terme pouvant être jugé offensant, on ajoutera « of Invention » lors de la sortie du disque Freak Out!, en 1966). Ce double album est un mélange de R&B et de collages sonores expérimentaux. Mais l’année suivante, voyant le producteur peu intéressé par le projet de nouvel album, Zappa décide de produire alors lui-‐même Absolutely Free, ce qu’il fera ensuite toute sa carrière. Il enregistre également We're Only in It for the Money, une satire grinçante du flower power mais aussi du mode de vie traditionnel américain ; la couverture parodie celle de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, remplaçant les fleurs par des légumes. Dans la foulée de We're Only in It for the Money, il sort aux États-‐Unis, en mars 1968, son premier
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album solo : Lumpy Gravy. Signé « Francis Vincent Zappa », c'est un collage de musique contemporaine (enregistrée en trois jours avec le Abnuceals Emuukha Electric Symphony Orchestra) et dialogues qui seront réutilisés dans son dernier album, Civilization, Phaze III. Après plusieurs albums avec The Mothers, dont Cruising With Ruben & The Jets au parfum de musique doo-‐wop ou encore l'album-‐concept Uncle Meat, Zappa sort Hot Rats un album solo instrumental à l'écriture ciselée où apparaît son jeu de guitare influencé par le jazz. Il sort également un album de concert en public enregistré au Fillmore East, avec la participation de John Lennon et Yoko Ono. Le 4 décembre 1971, en plein concert au Casino de Montreux, le feu prend au plafond de la salle. Le Casino ainsi que le matériel des Mothers sont intégralement détruits, mais Zappa parvient à faire sortir tout le public sans incident grave et dans le calme. Le groupe Deep Purple, qui enregistre au même moment l'album Machine Head dans le studio mobile des Stones immortalise l'événement dans son morceau Smoke on the Water. Peu après, le 10 décembre 1971, lors d’un concert donné au Rainbow Theatre de Londres , Zappa est précipité dans la fosse d’orchestre par un spectateur qui se justifie par la qualité de la prestation qu’il trouve médiocre et par l'insistance supposée de Zappa à regarder sa petite amie. Pendant plus d'un an, Zappa reste en chaise roulante.
Durant ma saison en fauteuil roulant, j’ai refusé interviews et photos, je voulais juste faire de la musique, et j’ai quand même pu réaliser trois albums : Waka/Jawaka, Just Another Band From L.A. et The Grand Wazoo.
Franck Zappa reviendra sur scène avec le rôle du récitant dans l'Histoire du soldat de Stravinsky, dirigé par Luka Foss, à l'Hollywood Bool. En 1972, sortent deux albums de jazz avec orchestre big-‐band, Waka/Jawaka et The Grand Wazoo. Mais face aux coûts de fonctionnement du grand orchestre et de l'échec commercial, Zappa décide d'évoluer vers un style de composition plus accessible. Les résultats sont Over-‐Nite Sensation, Apostrophe, Roxy & Elsewhere et One Size Fits All, avec une nouvelle version des Mothers, comprenant George Duke (claviers), Napoleon Murphy Brock (saxophone et chant), Ruth Underwood (percussions), Chester Thompson (batterie), Tom Fowler (basse), considéré comme le meilleur groupe l'ayant accompagné. Un album entier de la série live en six volumes You Can't Do That On Stage Anymore est extrait de cette période faste. Après un dernier disque en public, Bongo Fury, enregistré en 1975 avec son vieux complice Captain Beefheart, Frank Zappa arrête définitivement The Mothers of Invention et ne publie désormais plus que sous son nom. 6. Création de son propre label En 1977, Frank Zappa produit Läther, un coffret de quatre disques qui doit représenter son travail, sur scène, d’orchestration en studio. Mais la Warner qui devait le distribuer, refuse de le publier. Pour riposter, Zappa décide de diffuser l’intégralité sur une radio. Il attaque la Warner et crée son propre label, Zappa Records, distribué par Mercury/Phonogram.
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En 1979, il publie Sheik Yerbouti (album basé sur des enregistrements live de sa tournée européenne 1978) qui marque le début d’une excellente période en termes de réussite commerciale (avec le batteur Terry Bozzio, le guitariste Adrian Belew et le claviériste Tommy Mars). Il sort également l'opéra-‐rock en trois actes Joe's Garage interprété par un nouveau groupe (avec le chanteur Ike Willis, le batteur Vinnie Colaiuta, le bassiste Arthur Barrow et le guitariste Warren Cucurullo)-‐ où tous les genres musicaux du rock (du reggae au disco en passant par le punk, la pop ou le rythm ‘n’ blues) sont abordés à la sauce Zappa. Il y brocarde notamment l'Église de scientologie nommée « church of appliantology » et on y trouve aussi la phrase-‐manifeste « Music is the Best » (la musique est la meilleure des choses). Ce sera un de ses plus grands succès commerciaux. 7. Franck Zappa et Pierre Boulez À partir du début des années 1980, Zappa explore les liens entre la musique qu'il a toujours jouée et la musique classique en enregistrant notamment deux disques avec le London Symphony Orchestra. En janvier 1984, Pierre Boulez et l'Ensemble intercontemporain jouent trois pièces de Zappa qui feront partie de l'album Boulez Conducts Zappa: The Perfect Stranger. Cette reconnaissance de Boulez a certainement contribué à faire évoluer les perceptions de sa musique. 8. The conceptual Continuity Pour sa dernière tournée en 1988 accompagnée d'une formation rock, il exige de ses douze musiciens de connaître plus de cent compositions, la plupart tirées de son propre répertoire. Cette exigence mal reçue par les musiciens écourte la tournée qui est cependant immortalisée dans les albums The Best Band You Never Heard in Your Life (principalement des morceaux aux textes politiques et des reprises de musiques de films), Make a Jazz Noise Here (musique instrumentale et expérimentale), Broadway the Hard Way (nouvelles chansons) ainsi que sur quelques plages de You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 6. Cette production ("Tu ne peux plus faire cela sur scène désormais") sera la dernière importante de sa vie et il parvient tout juste à la mener à bien. Il compile sur six doubles CD (près de treize heures d'écoute) trois décennies de prestations scéniques, mêlant (parfois dans la même chanson) tous ses différents groupes et toutes les époques sans aucun ordre chronologique. C'est une plongée vertigineuse dans ce qu'il appelait The conceptual Continuity, la continuité conceptuelle qui définit la cohérence globale de son œuvre. Au début des années 1990, Zappa consacre presque toute son énergie à des travaux orchestraux et de synclavier. En septembre 1992, pour son tout dernier album, Franck Zappa dirige l'Ensemble Modern à Francfort. Zappa meurt d’un cancer en décembre 1993, à l'âge de 52 ans.
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Le style Zappa : composition, performance sur scène et engagement politique
1. Composition Le synclavier C’est le premier synthétiseur numérique piloté par un ordinateur et associé à des organes périphériques d'entrée de données, d'affichage et de mémorisation. Créé par Sydney Alonson, Cameron Jones et le compositeur Jon Appleton, il est commercialisé en 1975 par la société New England Digital Corporation (NEDco). Le Synclavier permet de mémoriser des séquences jouées par un interprète sur un clavier puis de les transformer et les combiner avec avec une séquence jouée en temps réel au clavier. La machine permet aussi d'éditer les partitions. Franck Zappa qui est toujours très attiré par les nouveautés technologiques est l’un des premiers à s’y intéresser, avec Stevie Wonder. The Cure, Depeche Mode, Pink Floyd, Michael Jackson, Jean-‐Luc Ponty, Philippe Sarde se sont aussi servis de cet instrument révolutionnaire. Les polyrythmes Franck Zappa utilise beaucoup les superpositions de rythmes différents dans une même partie. Par exemple, il joue dans ses solos de guitare, 17 temps en l'espace de 14 temps prévus « ou lundi et mardi dans l'espace de mercredi », selon ses propos. Les accents d’appui ne coincident plus entre eux, ce qui donne une impression de décalage, de structure bancale. L’esthétique du collage Franck Zappa veut casser les catégories et les cloisonnements entre les différents styles musicaux. Il utilise la technique du collage, l’assemblage de différents matériaux sonores afin de créer une œuvre en soi. Dans ses compositions, de nombreux styles populaires et classiques de la musique nord-‐américaine sont plus ou moins entremêlés. On le dit d’ailleurs l'inventeur de la xenochronie, technique qui consiste à placer un bout de musique dans un autre contexte musical, un solo de guitare par exemple, ce qui rend les deux parties asynchrones. Les références à la musique contemporaine L'utilisation des polyrythmes (on pense inévitablement à Igor Stravinski) mais aussi au collage sonore (Karlheinz Stockhausen bien-‐sûr, John Cage) sont des techniques très présentes dans la musique contemporaine de l'époque. Franck Zappa fait aussi, tout au long de sa vie, des références à des oeuvres de musique contemporaine qu'il connait bien. -‐ Dans Call Any Vegetable, on trouve une référence (« tordue », selon ses propres termes) à Charles Ives, compositeur qui confrontait plusieurs thèmes disparates s'interpénétrant jusqu'à donner l'illusion de plusieurs fanfares se téléscopant. Une partie du groupe joue en effet Star-‐Spranglet Banner, d'autres entonnent God Bless America et le dernier carré interprète America the Beautiful. Zappa emprunte également différents thèmes d’Igor Stravinski :
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-‐ La Berceuse de L'Oiseau de feu « surnage » un thème plus rythmé emprunté au Sacre du printemps dans Duke of Prunes.
-‐ L’arrangement de la fanfare de trompette du ballet Agon dans Status Back Baby. -‐ Et enfin, le morceau I'm losing Status at the High School est inspiré directement de
Petrouchka. L'importance de la virtuosité Zappa demande à ses musiciens une extrême virtuosité pour jouer ses compositions mais aussi pour les interprèter. Il exige d’eux qu'ils connaissent ses morceaux par coeur et qu'ils puissent les interprèter en temps réel dans différents styles, ce qui demande une maitrise totale de son oeuvre.
Les arrangements de Zappa sont très rigoureux, imposant des mises en places terriblement complexes et rigoureuses, recourant souvent aux polyphonies et polyrythmies ainsi qu'au Zapping musical : véritables déferlements de flashes musicaux de quelques secondes, enchaînés selon la volonté du chef. (Marc Perrenoud, Franck Zappa ou le fait musical)
La composition selon Franck Zappa (extrait de Zappa par Zappa)
La composition est un processus organisationnel, comparable à l'architecture. Tant que l'on est capable de conceptualiser ce processus, on peut se prétendre compositeur – quelque soit le domaine d'application. Un compositeur est un type qui impose sa volonté à d'innocentes particules d'air, souvent aidé dans sa tâche par d'innocents musiciens. (...) Instructions simples à suivre à la lettre : 1. Annoncez votre intention de créer une « composition ». 2. Commencez la composition à un moment donné. 3. Faites en sorte que quelques chose se produise pendant un laps de temps (peu importe
quoi, pendant le « trou temporel » qui est le vôtre – les critiques sont là pour vous signaler ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, aucun souci à avoir).
4. Terminez la composition à un autre moment donné (ou continuez, mais prévenez le public que l'oeuvre est en cours).
5. Prenez un job à mi-‐temps pour pouvoir vivre sans renoncer à faire des trucs comme ça. 2. Performance sur scène Le jeu de guitare Zappa définit son style comme se rapprochant de celui de Guitard Slim, ce bluesman du milieu des années cinquante qui semble jouer « au-‐delà des notes ».
Sa façon de charcuter/étrangler sa guitare m'a donné des repères esthétiques important pour le style que j'ai plus tard développé.
En effet, ses improvisations mais aussi son style sont nettement inspirés du jazz blues.
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Les improvisations à la guitare semblent participer totalement de cette figure du guitar-‐hero émergée dès la fin des années soixante. (Marc Perrenoud, Franck Zappa ou le fait musical)
Le jeu de guitare de Franck Zappa a en effet influencé des générations de guitariste et notamment celles ultra-‐virtuose des années 1980-‐1990.
Plutot qu'un son à lui, Zappa élabore un jeu initable et s'approprie le son de son époque. (Marc Perrenoud, Franck Zappa ou le fait musical)
Sur scène Sur scène, Franck Zappa utilise des signes codés pour indiquer à ses musiciens dans quel style interpréter sa musique. Peu importe le style original, il fait signe aux musiciens pour qu'ils interprètent dans un style donné.
Par exemple, je tourne mes doigts comme si je me tripotais des dreadlocks sur le côté droit du crâne – ça signifie « Jouez reggae ». Si je fais le même geste, mais des deux côtés de la tête, ça veut dire : « Jouez ska » (comme du Reggae à double temps).
3. Engagement politique Zappa s'attaque à l'Amérique du Nord blanche, anglo-‐saxonne et protestante, pour lui, consumériste et bien-‐pensante. Les premiers albums sont dans la lignée contestataire des mouvements hippies et surtout freaks.
Les freaks, selon l’approche de Zappa, ont résisté aux binarismes de droite contre gauche, culture savante contre culture populaire, free contre blues, qui animaient la plupart des débats au sein de la contre-‐culture dominante. Ils se situent aussi contre le modèle et la mode hippie, préférant au lieu de s'aligner sur cette esthétique de ne pas strictement se définir par une mode ou une tendance politique. (Wykipedia)
Mais Franck Zappa entretient aussi avec vigilance un rapport critique au conformisme de son propre camp. Tout est toujours remis en cause. Le compositeur est très auto-‐ironique.
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L’album Yellow shark
Sorti en 1993, The Yellow Shark est un album de musique orchestrale jouée par l’Ensemble Modern dirigé par Peter Rundel lors d’un show enregitré en 1992. L'album est sorti un mois avant le décès de Zappa. Le chorégraphe Édouard Lock a collaboré au spectacle avec sa troupe La La La Human Steps. Conception de l’album En juillet 1991, L’Ensemble Modern se déplace à Los Angeles pour répéter les morceaux de Zappa. Mais, suite à l’insistance des musiciens pour jouer des pièces concues avec le synclavier et réputées injouables, Zappa décide de leur expliquer sa méthode d’improvisation, de les enregistrer puis de composer avec ces samples sur son synclavier. Avec son arrangeur et copiste Ali N. Askin et l’ingénieur du son Todd Yvega-‐Took, il retranscrit ensuite les données DATA en partitions pour l’orchestre. Askin crée également à la demande de Zappa de nouveaux arrangements de standarts comme Be-‐Bop Tango et The Girl in the Magnesium Dress. Zappa retourne ensuite deux semaines en Allemagne pour travailler avec l’orchestre. L’album est une suite de pièces pour ensemble qui n'ont pas été initialement composées pour être jouées ensemble, avec des morceaux très diverses dans leurs formes, instrumentations, mais aussi dans leurs degrés de difficulté. L’Ensemble Contrechamps va jouer des extraits du concert de l’Ensemble Modern que l'on peut écouter sur you-‐tube : https://www.youtube.com/watch?v=QCSbucdVEkg Les pièces
-‐ Times Beach II [7’30] [flûte, hautbois, 2 clarinettes, basson, cor]
Pièce très virtuose. Commande du Aspen Wind Quintet, en cinq mouvements dont l’un était injouable lors de la création, en 1985. Le titre fait référence à un important scandale de pollution aux Etats-‐Unis concernant une ville infestée par des dioxines et dont la population n’avait pas été évacuée.
The Girl in the Magnesium Dress [4’30] [célesta, piano, percussions, harpe, mandoline, guitare]
Cette pièce de Synclavier a déjà été enregistré sur l’album The Perfect Stranger avec Pierre Boulez (1984). La pièce a été transcrite pour ensemble pour ce projet.
Be-‐Bop Tango (1992) [4’] [Flûte (fl alto, picc), hautbois, 2 clarinettes (1.sib;2.t sax), basson, 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones (2. Tbne si), piano, 3 percussions, harpe, guitare, mandoline, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse]
Un standart de la tournée de Zappa en 1972-‐1973.
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Ruth Is sleeping (1992) [6']
[2 pianos] Version arrangée pour deux pianos de Ali N. Askin de la première composition de Zappa avec le synclavier en 1982-‐1983.
G-‐spot Tornado (1992) [5'30"] [flûte (picc), hautbois, 2 clarinettes (1. Sib-‐mib, 2. Clb, t sax), 2 cors, 2 trompettes (1 tp en
do, 2. Flügelhorn), 2 trombones ( 2 tbne si), tuba, 2 pianos (2. Célesta), 3 percussions, harpe, guitare, mandoline, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse électrique) ]
Photo 2 : Le synclavier de Zappa
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Ecoute Dans ces deux morceaux proposés en analyse, on retrouve des éléments caractéristiques de l’écriture de Zappa :
-‐ utilisation de boucles (samples) -‐ mélange de différents styles musicaux : musique contemporaine, jazz, musique du monde -‐ impression de collage sonore -‐ utilisation de polyrythmes et rythmes asymétriques
Be-‐Bop Tango
Instruments Certains instrumentistes sont également sollicités pour jouer un instrument de percussion indiqué ci-‐dessous entre parenthèse. Flûte (piccolo, alto) (claves), hautbois (maracas), clarinette (triangle), saxophone ténor (cymbale), basson (grelots) 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones, tuba Percussions Piano, harpe Mandoline, guitare 2 violons (cloche agogo, vibraslap), alto (guiro en métal), violoncelle (gros guiro), contrebasse (petite cymbale) Extrait 1 : Mes.1 à 8 (de 0’00 à 0’27) Mes. 1 à 8 Les cors et trombones font entendre un rythme caractéristique du tango aux cors et trombones qui se poursuit sur 8 mesures, sous forme d’un ostinato.
Figure 1 : Rythme caractéristique du tango aux cors et trombones (mes. 1 à 4)
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Extrait 2 : Mes. 9 à 14 (0’27 à 0’45) L’ostinato aux cuivres et percussion s’arrête brusquement pour faire place à une séquence de collage sonore. Cette séquence est constituée par un enchaînement de motifs très courts et variés, joués à différents instruments : -‐ le motif des trompettes (mes. 9)
Figure 2 : Motif aux trompettes 1 et 2 (mes. 9) -‐ le solo de saxophone (mes. 10) -‐ le motif à la percussion (mes. 12)
Figure 3 : Motif à la percussion 1 (mes. 12) L’atmosphère glisse ensuite vers une ambiance de musique jazz avec : -‐ le glissandi aux bois (mes.11. avec indication gliss.)
Figure 4 : Glissandi des bois (mes. 11) -‐ l’utilisation de la sourdine wah-‐wah aux trompettes (mes.13) -‐ l’utilisation de la sourdine plunger aux trombones (mes.14)
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Extrait 3 : Mes. 24 à 27 (1’13 à 1’29) Mes. 24 Le saxophone ténor débute un solo de jazz. Franck Zappa indique sur la partition « Laugh, mumble, etc». Tous les instrumentistes doivent rire, marmonner, parler… « comme dans un restaurant avec pour fond sonore un groupe de jazz » selon ses propos. Le pianiste doit, quant à lui, faire un solo ad lib. (ad libitum, à volonté) à la manière du pianiste de jazz Thelonius Monk. Franck Zappa fait ainsi clairement une référence à ce musicien, célèbre notamment pour son style d'improvisation. Mes. 26 On note aux cordes, l’indication « arco trem sul pont. ». Cette technique de tremolo tout près du chevalet donne un son sifflant, très aigu, un peu effrayant. Extrait 4 : Mes. 28 à 31 (1’29 à 1’41) L’atmosphère change de nouveau avec un motif avec notes tenues à la flûte, saxophone, piano, harpe et cordes. Cors, tuba et percussions répondent par un motif rythmique ternaire (3 pour 2) cassant la dynamique installée et donnant une forte impression de ralentissement.
Figure 5 : Motif 3 pour 2 aux cors, tuba et percussions (mes. 27 et 28)
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Extrait 5 : Mes. 32 à la fin (1’41-‐fin) Mes. 32 Tous les instruments sont en homorythmie (rythmes identiques pour tous). Ils produisent un rythme asymétrique (sur une mesure de 4 noires, il faut compter 7 croches en 4 croches puis 3 croches en 2 croches).
Figure 6 : Exemple du rythme asymétrique aux percussions sur une mesure 4/4 (mes. 32) Comme dans un concert de jazz où chaque musicien improvise, différents instruments font leurs solos respectifs, qui sont par ailleurs ici complétement écrits. L’impression qui se dégage est celle d’une improvisation : -‐ les percussions (mes.34-‐36) (1’46 à 1’52), -‐ la clarinette et la guitare (mes.37-‐42) (1’52 à 2’05), -‐ les trompettes (mes. 45-‐48) (2’15 à 2’30) pour finir par le retour du solo du saxophone ténor (mes. 49) (2’31 – fin) et le crescendo sur le point d’orgue final. Terminologie Ostinato : formule harmonique, mélodique ou rythmique répétée obstinément. Glissando : italianisation du mot francais « glisser ». Passage d’une note à l’autre en glissant de façon continue sur les notes intermédiaires. Sourdine wah-‐wah : Les sourdines permettent de changer le timbre ou l’intensité d’un instrument. La sourdine wah-‐wah est appelée ainsi car le son ressemble à l’onomatopée « oua». Elle est très utilisée en jazz. Sourdine plunger : à l’origine une ventouse pour déboucher les lavabos. Elle permet de produire des sons plus étouffés. Arco tremolo sul ponticello : tremolo réalisé avec l’archet retourné du côté du bois sur le chevalet de l’instrument Homorythmie : Simultanéité rythmique de toutes les voix. Terme utilisé en opposition au style horizontal hétérorythmique.
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G-‐spot Tornado Instruments Flûte (piccolo), hautbois, clarinette en sib, clarinette basse, basson 2 cors, 2 trompettes (piccolo), 2 trombones, tuba Percussions Célesta, piano Harpe, mandoline, guitare 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse électrique Extrait 1 : Mes. 1 à 27 (0’00-‐0’27) Mes. 1-‐2 (0’00-‐0’03) L’introduction se fait par un roulement de percussions et la montée chromatique de la harpe (indiqué glissando ad libitum).
Figure 7 : Introduction aux percussions et harpe (mes.1 et 2) Mes. 3 (0’03 à 0’27) Le thème est joué par les vents, les cordes (frottées) et le piano. Il est en quasi-‐homorythmie (même rythme pour tous les instruments), binaire sur 4 temps avec une structure sur 4 mesures. Il est très répétitif et fait entendre un motif de boucles qui tournent (avec seulement une variante
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à la fin dans la 4e mesure). Ce morceau a en effet été initialement composé avec le Synclavier qui permet d’enregistrer des petites séquences (appelées sample) et de les faire jouer en boucle.
Figure 8 : Exemple du thème à la flûte, hautbois et clarinettes (mes. 3 à 6) Extrait 2 : Mes. 27 à 75 (0’27 à 1’16) Mes. 27 (0’27) Un coup de cymbale chinoise indique la reprise du thème par le célesta, le piano, la harpe, la mandoline et la guitare, instruments majoritairement à cordes pincées et donnant une couleur (sonorité) différente. Mes. 39 à 50 (0’38 à 0’50) Une variante du thème, sorte de réponse, est ensuite jouée aux hautbois, clarinette, xylophone violoncelle et contrebasse. Mes. 51 (0’50) Le thème initial est repris par les vents, cordes (frottées), piano. Mes. 55 et 57 (0’55 à 0’57) Les glissandi des cors (Hn.1 et 2) donnent un effet de surprise qui rappelle les ponctuations de la mélodie par les cuivres dans les ensembles de jazz.
Figure 9 : Glissandi aux cors (mes. 55 à 57) Extrait 3 : mes. 75 à 87 (1’16 à 1’29) Mes. 75 (1’16) On entend la transition avec le solo de saxophone bariton doublé aux cors qui fait référence au jazz.
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Mes. 87 à 97 (1’29 à 1’42) Le thème est repris aux glockenspiel, célesta, piano, harpe, guitare, violoncelle, contrebasse. Extrait 4 : mes. 97 à 148 (1’42 à 2’30) La transition aux percussions, deux bongos marquant la pulsation (dans un rythme asymétrique de 11 croches sur 8 croches), permet d’arriver à un nouveau thème.
Figure 10 : Transition aux percussion (mes. 97) La mélodie donne l’impression d’une musique chinoise (selon la conception occidentale) qui s’explique par l’échelle pentatonique caractéristique.
Figure 11 : Echelle pentatonique (exemple de la main droite du piano, mes. 100 et 101) Extrait 5 : mes. 149 à 192 (1’42 à fin) Mes. 149 (1’42) C’est la transition pour la reprise du premier thème. On note l’utilisation de polyrythmes : Les bois, le célesta, le piano et les cordes pincées ont une mesure de 9 temps (8+1) tandis que les cuivres et percussions ont une mesure de 11 temps. Mes. 156-‐157 et 160-‐161 (2’41 et 2’44) Les cors interviennent de nouveau de manière remarquée.
Figure 12 : Intervention aux cors (mes. 160 et 161)
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Mes.192 (fin) Le morceau se ponctue par un coup de gong, ce qui n’est pas sans rappeler le deuxième thème et son impression chinoise. Ce morceau a été initialement composé uniquement au synclavier (album Jazz from Hell, 1986). On comprend toute la virtuosité requise pour jouer ce morceau conçu par un ordinateur. Il est intéressant de faire écouter la version des années 80 sur You tube : https://www.youtube.com/watch?v=TUvH3xf0e-‐I Terminologie Célesta : instrument à clavier, métallophone. Des barres d’acier sont placées au-‐dessus de résonateurs individuels en bois et sont frappées avec des marteaux en feutre. Homorythmie : simultanéité rythmique de toutes les voix. Terme utilisé en opposition au style horizontal hétérorythmique. Glissando : italianisation du mot francais « glisser ». Passage d’une note à l’autre en glissant de façon continue sur les notes intermédiaires. Pentatonique : échelle pentatonique comprend 5 hauteurs de son par octave. Polyrythmie : superposition de plusieurs rythmes de métriques différentes.
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Bibliographie
Jean-‐Patrick Besingrand, De l’orchestre rock au Synclavier : Etude de l’effectif instrumental chez Franck Zappa, musicologie.org Christophe Delbrouck, Zappa par Zappa, Editions Archipel Marc Perrenoud, Franck Zappa ou le « fait musical total », La revue des musiques populaires, 2004 : Le savant à l’épreuve du populaire Wykipedia.org, Franck Zappa Zappa, The Wellow Shark – Ensemble Modern, notice du CD
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LA MUSIQUE CONTEMPORAINE L’adjectif « contemporain » signifie « d’aujourd’hui, de maintenant, de notre époque ». La musique dite « contemporaine » se définit donc a priori comme la « musique d’aujourd’hui ». Il y a cependant beaucoup de styles de musique à notre époque et que nous pouvons écouter à la radio, sur nos mp3, en concerts : pop, rock, reggae, R’n B, techno,... Lorsqu’on parle de « musique contemporaine » dans la tradition musicale occidentale, le terme signifie plus spécifiquement la « musique classique d’aujourd’hui ». C’est la continuité de compositeurs classiques comme Mozart, Beethoven, mais aussi Ravel, Stravinski et Boulez, Stockhausen, Aperghis, aujourd’hui. Les compositeurs d’aujourd’hui, ceux qui inventent de nouvelles musiques et crééent de nouveaux sons, sont en quelque sorte les élèves des élèves des élèves ... de grands compositeurs de musique classique comme Mozart et Beethoven. Leurs créations se situent dans le même courant musical, dans la même lignée artistique. Cela ne les empêche pas d’être influencés par les autres musiques qu’ils entendent et de mettre dans leur composition, un peu de rock, pop ou techno par exemple! On utilise le terme «musique contemporaine» pour désigner la musique classique d’après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, celle qui remet en cause toute la facon de concevoir la musique classique depuis le XVIIIe. Le compositeur Arnold Schönberg est l’un des principaux compositeurs à avoir opérer cette grande révolution musicale. Des compositeurs vivants très connus aujourd’hui : En Suisse : Heinz Holliger, Klaus Huber, Michael Jarrell En Europe : George Benjamin, Pierre Boulez, György Kurtàg, Helmut Lachenmann Dans le monde : John Adams, George Crumb
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L’ENSEMBLE CONTRECHAMPS Fondé en 1980, l’Ensemble Contrechamps a pour mission de jouer le répertoire des XXe et XXIe siècles et de soutenir la création actuelle. Il anime une saison à Genève comprenant des concerts dirigés, des concerts de musique de chambre et des activités destinées à tous les publics, enfants, scolaires, adultes, passionnés comme néophytes. Son répertoire va de la musique de chambre aux oeuvres pour ensemble de trente musiciens environ. L’Ensemble Contrechamps a commandé et créé de nombreuses oeuvres et enregistré plus d’une vingtaine de disques. Brice Pauset est directeur artistique de l’Ensemble Contrechamps depuis janvier 2013. L’Ensemble Contrechamps travaille de façon privilégiée avec les compositeurs pour la réalisation de ses concerts. Il joue sous la direction de chefs reconnus dans le monde entier. Michael Wendeberg est le directeur musical de l ‘Ensemble. L’Ensemble est régulièrement invité à l’étranger et participe à de nombreux festivals. Il collabore régulièrement avec la Haute École de Musique de Genève, le Conservatoire de musique de Genève, le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre, Eklekto, le Musée d’art et d’histoire de Genève, le Mamco, le Musée d’Ethnographie de Genève, le Théâtre Am Stram Gram et le Théâtre du Galpon. L’Ensemble Contrechamps propose de nombreuses activités de médiation et notamment à destination du public scolaire : ateliers de découverte ou de pratique, répétitions générales commentées, concerts, visite en musique et spectacles.
Contrechamps bénéficie du soutien de la Ville de Genève et de la République et canton de Genève.