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Dossier production

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Dossier de présentation du webdocumentaire "De l'autre coté".

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2 dossier productionsommaire

De l’autre côté - Communiqué de presse 3

Note d’intention - Auteurs & Réalisateurs 4

Traitement multimédia 6

Navigation et fonctionnalités du site web 7

Maquette site web #1 8

Maquette site web #2 9

Proposition éditoriale 10

Schema Narratif 12

Tannon 14

Adama & Marie Claire 15

Khairullah 16

Les épisodes complémentaires 17

Lancement & diffusion 21

contact : Jeremy CHEONG CHI MOmail : [email protected] : +33 6 33678646

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Plus de 4 millions de kilomètres carrés, presque un demi-milliard d’habitants, une trentaine de langues officielles et une grande peur : être au milieu de mil-liers de migrants qui cherchent une vie plus digne, un espoir, et le plus souvent, le salut même.

C’est l’Europe ! Plus encore, c’est la Forteresse Europe tel est le nom de ce nouveau continent qui se dessine chaque jour sous nos yeux et qui bannit ce droit fondamental qu’est la liberté de circulation. Le système médiatique véhicule certaines images de ces migrations en décalage avec la réalité, et permet ainsi au pouvoir établi de les utiliser, notamment à des fins électorales.

Cette instrumentalisation doit cesser ! Ces migrants sont avant tout des Hommes. « De l’autre coté » est un web documentaire qui tente de comprendre l’immigration et de mobiliser un large public à sa cause, celle de la défense des droits fonda-mentaux de chaque femme et de chaque homme.

Il est co-écrit par différentes organisations militantes dans le do-maine de l’immigration. La Ligue des Droits de l’Homme, la Fasti, la Cimade Rhone Alpes, le réseau associatif Migreurop et le réseau scientifique Terra ont aujourd’hui décidé de rejoindre l’aventure.

Des pourparlers ont été entamés avec France Inter pour une diffusion sur leur site internet. Aussi, notre équipe a été sélectionnée au Festival International des Scénaristes comme nouveaux talents dans la réalisation du web documentaire. Nous étions donc au magic web labo du 30 mars au 2 avril 2011.

Grâce à la rencontre des acteurs principaux, des migrants, et des organisations impliquées, il sera possible de définir et de comprendre les différents enjeux des migrations au niveau des relations internationales. Le tournage se déroulera de Paris à Istanbul en passant par Lampedusa et Patras.

Osons donc savoir, qui sont ces femmes et ces hommes, leurs trajectoires, leurs buts et leurs raisons. Grâce au web documentaire et ses opportunités interactives, osons accepter cette leçon d’humilité que nous donnent ces Hommes, osons engager notre individualité dans ces problèmes qui nous concernent tous !

de l’autre coté

partenaires de co-écriture :

AssociAtion osons sAvoir

N° Siret : 529 065 740déclarée le 20 novembre 2010à la préfecture du Rhône et de la Région Rhône Alpes

président : Jeremy CHEONG CHI MOvice-présidente : Erika MOLETIsecrétaire : Andrea COCCIAtrésorière : Astrid BERTHET

siège social : 218, rue Garibaldi, 69003 Lyon (FRANCE)mail : [email protected] : www.osons-savoir.comtéléphone :pour la France : +33 6 33678646pour l’Italie : +39 3487292696

communiqué de presse

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4 note d’intention auteurs & realisateurs

Après la lecture du livre Bilal sur la route des clandestins de Fabrizio Gatti, reporter au magazine italien l’Espresso, nous nous sommes investis dans ce sujet aussi tra-gique que passionnant qu’est l’immigration. Ce journaliste a eu le courage de partir de Dakar et d’affronter la réalité des migrants dans la peau d’un clandestin. A leurs cô-tés, il traversa le Mali, le Niger et la Libye pour arriver à la Méditerranée. Il est le seul journaliste à être entré dans un centre de rétention administrative en activité, à Lam-pedusa et à Milan, en se faisant passer pour un migrant.

En 2009, un rapport accablant des députés européens vint conforter ses descriptions. La délégation affirma que les centres pour migrants sont des espaces inhumains et dé-gradant en marge de la loi, non conformes aux normes européennes en matière d’ac-cueil et de protection, aussi bien en ce qui concerne les droits des demandeurs d’asile que les droits de tout être humain, indé-pendamment de sa situation juridique.

Une évidence s’imposa: il nous fallait com-prendre l’immigration et sa complexité. Et il ne fallait pas seulement comprendre l’im-portance de l’altérité mais aussi remettre en question nos représentations, engen-

drées et influencées par le pouvoir des médias. En effet, à travers l’orientation du discours médiatique l’alterité devient sus-pecte. On se méfie de l’autre, on s’est tou-jours méfié mais pourquoi se méfier de la diversité, pourquoi ne pas l’accepter, tenter de la comprendre ?

Cette différence est permanente, réelle et surtout indispensable. Après de nom-breuses recherches, de nombreuses lec-tures, nous avons constaté l’évolution des différentes politiques européennes à partir de 1985, lorsque l’idée d’une ho-mogénéisation des politiques migratoires européennes fut lancée. Nous débou-chons aujourd’hui sur une politique d’ex-ternalisation des politiques migratoires et nous sous-traitons les applications de ces politiques à des pays non européens. Au-jourd’hui, nous acceptons le chantage de la Libye pour qu’elle s’occupe de stopper les flux migratoires en échange de 5 milliards d’euros par an.

Le colonel Kadhafi, pendant longtemps maintenu à distance de la vie politique in-ternationale, a été reconnecté au monde diplomatique et politique européen par Silvio Berlusconi. Sous prétexte de dédom-magement à la colonisation, il a renforcé

Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quit-ter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, 1948, article 13.

“ ”

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les liens et les relations entre la Libye et l’Union Européenne. Au delà du prétexte, les intérêts européens sont bien évidents : d’une part le gaz et le pétrole présents en Libye et d‘autre part la possibilité d”utiliser le territoire libyen comme une prison en plein d’air, une prison européenne à l’exté-rieur de l’Europe.

Après la célébration d’un gazoduc reliant les deux pays, Berlusconi inaugura le projet d’autoroute financé par Rome, reliant la Tu-nisie à l’Egypte. Connaissant la position au-toritaire du régime libyen, et l’inexistence d’une liberté de la presse ainsi que le non respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de la convention de Genève, il est clair que, sur ce territoire, une issue sanglante se prépare. Par témoi-gnages directs et par les dénonciations des organisations non gouvernementales nous avons connaissance de l’existence de dé-portations massives dans le désert libyen ainsi que de rafles quotidiennes de clandes-tins. Mais l’ancien adage du droit français semble toujours vrai : « testis unus, testis nullus ». Témoin unique, témoin nul. Ap-paremment cette vérité n’a pas encore la force de changer les choses. Il faut conti-

nuer à agir pour savoir et diffuser des in-formations sur ce qu’il s’est passé et sur ce qu’il se passe encore.

La phénomène des migrations est au-jourd’hui instrumentalisé de manière quo-tidienne pour susciter la peur chez la po-pulation et utilisé pour justifier la violence des répressions envers les migrants. Cette vision occulte la richesse produite par la diversité et oublie que ces migrants sont avant tout des hommes et qu’ils sont au-jourd’hui traités comme des marchandises.

Le projet de web documentaire découle de ces constats et d’une envie d’agir et d’informer sur ces problématiques. Pour se faire, nous avons souhaité rassembler des acteurs militants (associations et cher-cheurs) dans le domaine de la migration afin de porter leurs voix et de médiatiser leurs actions dans le cadre des débats des élections présidentielles d’avril 2012.

3,7Centre de retention admnistratif de Lampedusa, 2009. photo, de Sara Prestianni

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Aujourd’hui, le web est devenu la pla-teforme médiatique la plus utilisée. La li-berté, la disponibilité et la créativité qui en résultent nous ont poussé à développer ce projet pour ce support. Les nouveaux médias sont l’avenir de l’information. En effet, les possibilités esthétiques, l’étendue du réseau et la gratuité fondent les nou-veaux moyens de diffusion de demain. La puissance d’indexation des moteurs de recherche actuels oriente les internautes directement vers les informations qui les intéressent.

Avec ce nouveau moyen, les internautes ont désormais la possibilité de construire leur parcours informatif à travers l’en-semble des supports proposés. Ainsi, nous présenterons trois histoires de vie qui se-ront la base documentaire. A n’importe quel moment, des documents supplé-mentaires seront proposés à l’internaute. Vidéos, photos, bandes sonores, textes, hypertextes, nous utiliserons tous les sup-ports internet disponibles pour dévelop-per notre sujet. La construction de cette

toile d’araignée est alors envisageable uni-quement sur le web.

Le but de notre webdoc étant de sensi-biliser un large public aux enjeux de l’im-migration, il va de soi que notre dispositif devra offrir une approche pédagogique. Le parcours du web documentaire corres-pond alors à une symbolique forte, celle de la quête du savoir, de la recherche, qui revêt ici un double objectif :

Un objectif narratif : Ligne conductrice de la narration, l’en-

quête permet de donner un enjeu géné-ral dans la narration : enquêter pour com-prendre de quelle manière on a pu arriver à bafouer les droits fondamentaux de cer-tains hommes.

Un objectif de contenu : Recherches d’informations sur les mo-

tivations, le voyage, les difficultés rencon-trées par les migrants et les enjeux au ni-veau des relations internationales.

traitement multimedia

3 Patras, Cimitière des migrants, 2010photo, de Sara Prestianni

4 Enfants ma-

rocains, 2008 photo, de

Jeremy Cheong Chi Mo

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L’esthétique employée au fil de cette narration sera celle de la carte. Elle réfère directement aux différents mouvements migratoires et permet d’aborder plus aisé-ment des questions de géopolitique. L’ar-ticulation des différents épisodes du web documentaire, se fera par des choix de trajectoires sur une carte géographique. Des légendes permettront à l’internaute de s’orienter et de localiser les différents épisodes.

Au fil de la narration, le déplacement géographique s’effectue dans cette carte sur un territoire toujours identifié. Après avoir vu la vidéo d’introduction, l’inter-naute voit les points de départ des itiné-raires de chaque histoire de vie ainsi que les zones frontières.

Lors du clic sur une zone frontière, un zoom automatique s’effectue sur la région concernée. L’épisode histoire de vie / fron-tière y est symbolisé et on est obligé de le lire pour passer au niveau suivant. Des épisodes optionnels sont alors aussi repré-sentés, soient sur la carte si on peut les situer géographiquement, sinon sur une bande grisée située en bas de l’écran.

La France sera le pays d’arrivée des trois histoires. Des cartes de villes seront alors utilisés pour situer les différents épisodes tout comme sur la carte régionale aux frontières.

Cependant, au-delà de la forme narrative de notre webdoc, il sera également possible pour l’internaute de retrouver l’ensemble

des épisodes, indépendam-ment du par-cours narratif initié avec les histoires de vie, dans un espace qui lui permet-tra d’ap-profondir de manière plus théo-rique le sujet.

Cet espace comprendra diverses ru-briques :

le projet, les partenaires, une revue de presse, l’annuaire des associations, un agen-da, des ressources documentaires (biblio-graphie, filmographie, glossaire).

Ainsi, le but premier de ce web documen-taire étant de sensibiliser et d’informer un large public sur l’ensemble des enjeux de l’émigration et de l’immigration, l’espace central est envisagé comme une biblio-thèque ressource, permet une lecture « à la carte » du sujet à travers divers points de vue. Des données géopolitiques pour-ront être affichées grâce à une légende si-tuée en bas à droite de l’écran. Ces infor-mations reprendront les principales cartes produites par Migreurop sur l’immigration.

Navigation et fonctionnalités du site

5 Algeciras, 2008,photo de Jeremy Cheong Chi Mo

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8 maquettedu site web #1

5 Le mode histoire de vie, on peut sélectionner le personnage que l’on souhaite suivre.

6 Après avoir sélectionné une histoire, les diffé-rents épisodes s’affichent sur la carte.

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9maquettedu site web #2

5 La vidéo se lance.

6 Après avoir cliqué sur une zone frontière, les épisodes disponibles sont situés sur la carte.

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Par cette nouvelle forme de documen-taire, le public n’est plus un simple obser-vateur. Il peut désormais choisir quel par-cours « de vie » suivre, et ainsi découvrir l’ensemble des rapports politiques, écono-miques et sociaux se référent à cet itiné-raire.

Entrecoupés par les récits de différents migrants, d’entretiens effectués auprès d’acteurs du tissu associatif et de la re-cherche, ces différents chemins seront racontés dans le synopsis ci après. Notre choix est de centrer la narration autour des histoires de vie afin d’incarner les pro-blématiques à travers des personnages. Ces histoires seront là pour illustrer les diffi-cultés rencontrées par les migrants mais elles seront surtout utilisées pour amener le spectateur vers des informations plus théoriques.

L’objectif global de ce web documen-

taire est de lutter contre la désinformation actuelle en matière d’immigration. Il veut proposer des clés de compréhension sur le phénomène de l’immigration. Pour ce faire, ce web-documentaire a pour ambi-tion d’être à la fois un puzzle géographique et psychique des expériences des migrants; une reconstitution des difficultés vécues par les migrants, des différents points de vue de la population, des chercheurs et des organismes agissant dans le domaine de la migration; une enquête sur l’instru-mentalisation politique du phénomène de l’immigration et le rapprochement des problématiques de l’immigration et du co développement.

Dans le monde d’aujourd’hui, l’informa-tion est partout, tout le temps. Il devient complexe pour un simple citoyen de sélec-tionner les informations et de comprendre le fond du sujet à cause de son manque de vulgarisation et de l’intellectualisme de certaines élites. Ce web-documentaire a donc l’ambition de pouvoir être compris

proposition editoriale

3 Patras, grèce campement des subsahariens, photo de Sara Prestianni

4Camp de

rétention en Grèece,

photo de Sara Prestianni

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de tous. Il est important à travers cette démarche de comprendre et de faire en-tendre que chacun d’entre nous peut com-prendre n’importe quel sujet, dès lors qu’il s’y intéresse. S’il est expliqué de manière, non pas simpliste mais ouverte, accessible à tous, c’est à dire en explicitant le fonde-ment de l’ensemble des concepts, si né-cessaire. Ainsi, un glossaire sera intégré au webdoc.

Accès à l’information

Deux modes de lecture pourront per-mettre aux internautes d’accéder aux dif-férents épisodes.

Un mode histoire de vie, le spectateur aura le choix entre trois parcours diffé-rents, représentant différents itinéraires migratoires. Ces histoires seront segmen-tées en deux actes : passage de frontières et difficultés rencontrées en Europe. Tout le long des différents récits, des épisodes complémentaires seront proposés aux in-ternautes afin d’approfondir le sujet.

Un mode galerie documentaire, l’inter-

naute pourra alors accéder à l’ensemble des épisodes regroupés sous différentes thématiques : droits de l’Homme, relation internationale, itinéraire migratoire.

Plateforme participative

L’internaute pourra participer pleine-ment au web documentaire en postant ses propres histoires sur la migration (person-nel ou d’autrui) en les situant géographi-quement. Il pourra aussi recenser les rafles, les grèves des travailleurs sans papiers, les mobilisations en soutien aux migrants, les expulsions .... Grâce à n’importe quel sup-port (vidéo, photo, texte) les internautes pourront laisser des commentaires et compléter le contenu informatif.

Un espace question ouverte sera aussi créé afin de diffuser les avis des internautes sur différents points. Et pour vous, qu’est ce que l’immigration ? Et si vous deviez quitter votre pays demain, vous feriez quoi ? Selon vous, quels sont les droits fonda-mentaux qui doivent être respectés ?

7 Lampedusa, 2010;3Manifestation à Rome, 2010photos de Sara Prestianni

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12 schemanarratif

Présentation de trois itinéraires diffé-rents par la rencontre de migrants qui viennent de régions différentes (Afrique de l’Ouest, Maghreb et Moyen Orient). Ils nous expliquent leur volonté de circuler à travers le monde comme n’importe quel homme et ce qui les a poussé à partir. Aus-

si, le spectateur découvrira les difficultés rencontrées durant les différents voyages. Nous suivrons ces personnes de juin à octobre 2011. Ces trois histoires de vie seront suivies tout au long du web docu-mentaire. L’internaute pourra en voir une ou plusieurs.

introduction

acte 1 :Histoires de vie : À travers le récit des

migrants, nous illustrerons les différents points de passage (Maroc --> Espagne / Tu-nisie, Libye --> Italie / Turquie --> Grèce) des flux migratoires en Europe.

Episodes optionnels :• Historique sur les relations Nord Sud

depuis la décolonisation.• Sur le front de frontières : Les frontières

seront illustrées selon les divers facteurs (géographique et technique + politiques +

économiques + juridiques ...) qui les com-posent.

• Zone internationale.• Frontex et les centres de rétention.• Carrefour des histoires de vie.

On retrouve des épisodes carrefour de vie à l’acte 1 et 2. Ils illustreront d’autres histoires de vie rencontrées sur les zones frontières, reliant ainsi l’actualité migra-toire (ex : les tunisiens qui arrivent en ce moment à Lampedusa).

acte 2 : Histoires de vie : Les récits des migrants

illustreront les difficultés rencontrées une fois en Europe (logement, éducation, santé, travail, asile, autorisation de séjour).

Episodes optionnels :• Historique des politiques migratoires

des pays européens.

• Accords de réadmission : les enjeux des frontières entre les états du Sud et du Nord.

• L’asile au guichet.• Délit de solidarité.• L’ennemi intérieur (M. RIGOUSTE).• Carrefour des histoires de vie.

conclusion :La conclusion sera un état des lieux des

politiques migratoires au niveau des rela-tions internationales (accord de réadmis-sion, externalisation). Au vue des actuali-tés, nous soulèverons particulièrement les accords passés avec la Tunisie et la Libye. Comment ces politiques évolueront elles avec les dernières révolutions arabes ?

Une ouverture sera réalisé pour sou-tenir la liberté de circulation comme un

droit fondamental a respecter pour chaque femme et chaque homme. Nous mettrons ainsi en avant la thèse développer par Amartya Sen sur le développement par les droits fondamentaux afin de montrer une alternative aux politiques de co-développe-ment néolibérales mise en place par le FMI, la Banque Mondiale et les pays “dévelop-pés”.

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5Enfants qui jouent, Maroc, 2008photo de Jeremy Cheong Chi Mo

5Marché marocain, 2008photo de Matthieu Moraly

3Le port d’Athènes, le

Pireaus,

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14 tannon :

Tannon a 24 ans, elle vit à Marrakech au Maroc depuis toujours et s’endort chaque soir en pensant à sa vie dans un autre pays. Comme nous tous, elle souhaite voyager et découvrir, d’autres paysages, d’autres ma-nières de vivre. Elle souhaite voir l’Europe, une terre qu’elle a uniquement vu à la télé-vision ou, dans les jours les plus beaux, de l’autre coté du détroit de Gibraltar.

Elle souhaite rejoindre l’oncle de sa mère qui vit en France depuis des années. Elle sait que l’unique façon de traverser, est de se cacher sous un des nombreux camions

qui, attendent quotidiennement au port de Tanger avant de pouvoir embarquer vers l’Europe.

Après avoir discuté avec ses parents,

Tannon décide de faire le voyage. Avec l’ar-gent nécessaire elle part vers Tanger. Prés du port, elle rencontre d’autres personnes qui comme elle, souhaitent traverser le dé-troit. Après plusieurs échecs, elle réussit à passer les contrôles à la douane et, après 48 heures de voyage, toujours cachée sous le camion, elle descend quelques dizaines de kilomètres après Algeciras. Arrivée dans la première grande ville

d’Espagne, Sevilla, elle achète un billet de train pour Paris, Gare d’Austerlitz.

Arrivée à Paris, elle est arrêtée directe-

ment à la sortie du train et est placée en centre de rétention. Des passagers contes-tent l’arrestation et sont mis en détention provisoire à leur tour. Ils seront jugés pour délit de rébellion et risquent alors jusqu’à deux mois de prison et jusqu’à 7500 € d’amende.

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15Adama et marie claire :

Adama et Marie Claire sont un couple nigérien d’une cinquantaine d’années. Ils ont fui leur pays, lorsque Adama, membre d’un parti d’opposition et travailleur social pour l’UNICEF, critiqua, dans un dossier présenté au gouvernement, le manque de réforme sociale dans son pays et la mau-vaise gouvernance des dirigeants. Sans pou-voir prendre leurs enfants avec eux, ils ren-contrent un passeur pour quitter le Niger. Equipés d’un bidon d’eau et de quelques billets, ils quittent Agadez en direction de Dirkou pour passer en Libye.

Après des jours de voyage et de nom-

breuses difficultés dues à la mer agitée, le

couple arrive, avec 250 migrants, à Lam-pedusa. Directement arrêtés par la police, Adama et Marie Claire sont enfermés dans le centre de rétention. Ils savent qu’ils ne doivent pas dévoiler leurs origines pour éviter d’être expulsés, mais heureusement pour eux le centre est bondé et ils sont déplacés en Sicile, au centre de rétention et d’expulsion de Trapani.

Ne pouvant identifier l’origine et la na-

tionalité d’Adama et Marie Claire, les au-torités italiennes relâchent le couple. Ils prennent le train pour Milan où ils ren-contrent des migrants nigériens qui leur

conseillent de ne pas rester en Italie, mais d’essayer de partir vers la France. Ils arri-vent à Marseille, où ils rencontrent Wadon, une amie qui vivait dans le même quartier qu’eux à Agadez et qui les aide dans un premier temps. Ils vivent avec elle durant quelques mois dans un squat.

Désormais, un nouveau chapitre de leur

long parcours débute pour obtenir la pro-tection internationale. Fin 2007, ils deman-dent l’asile à la préfecture de Marseille. Ils ont désormais le statut de réfugiés poli-tiques mais la seule chose qui les préoc-cupe est de retrouver leur famille. Après une année de recherche, ils retrouvent leurs enfants dans un camp de rétention. Ils n’attendent plus qu’une chose, se retrou-ver ensemble.

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16 khairullah :

Khairullah a 16 ans et vie à Kaboul avec sa mère et ses deux frères. Suite à la mort de son père, tué par des miliciens talibans pour avoir refusé de les suivre dans les combats, il part avec sa mère et ses frères vers l’Iran où il commence à travailler au noir pour gagner sa vie. En 2008, suite à la décision du gouvernement iranien de ren-voyer les afghans dans leur pays, Khairullah fuit vers la Turquie.

Arrivé à la frontière turque, il rencontre

une famille afghane avec laquelle il arrive jusqu’à Istanbul. Il y reste pendant six mois en mendiant sur la route et en travaillant au noir avec les touristes à Sultanamet. Après

avoir gagné quelques sous, il se dirige vers la Grèce et souhaite passer par la frontière de l’Hèbre.

Durant l’été 2009, il arrive sur l’ile grèque

de Lèsbos où il est enfermé pendant un mois dans le centre de rétention jusqu’à ce qu’il reçoive le papier d’expulsion l’obli-geant à quitter la Grèce. Avec d’autres afghans, il quitte alors le centre pour ar-river à Patras, où il attend dans un camp improvisé de trouver un moyen pour continuer son voyage. Il se cache finale-ment dans un camion avec deux autres migrants pour arriver à Ancone, en Italie, où ils sont arrêtés par la police.

Durant le transport vers la préfecture, il s’échappe et se cache dans un train qui le ramène à Turin. Immédiatement, il saute dans un nouveau train pour arriver à Lyon.

Il arrive enfin en France, mais il doit main-

tenant faire face à des nouveaux problèmes : il a besoin de se renseigner pour faire sa demande d’asile, mais ne parlant que pashtun et un peu d’arabe, il lui est difficile d’accéder aux informations nécessaires. Exténué, il commence à baisser les bras jusqu’à la rencontre de Patricia, militante à la Cimade. Elle l’aidera à obtenir une pro-tection jeune majeur jusqu’à sa majorité. Sa régularisation lui est refusée par deux fois et le jour de ses 18 ans, il reçoit une obliga-tion de quitter le territoire.

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17les episodescomplémentaires

Historique sur les relations Nord Sud depuis la décolonisation :

Depuis la période de décolonisation, les pays “développés” ont montré leur volonté d’aider les pays “sous développé” selon les termes de l’ONU. Si le terme de dévelop-pement peut déjà être mis en doute, nous l’aborderons dans la conclusion avec la théorie d’Amartya Sen du développement selon les droits fondamentaux afin de per-mettre à chaque homme d’avoir le choix, la capacité et enfin la liberté de mener sa vie comme il l’entend. Dans cette épisode, nous encadrerons les programmes mis en place par les institutions de Bretton Wood et par les pays “développés” dans le cadre de la coopération décentralisée afin d’en comprendre les conséquences sur les po-pulations.

Sur le front de frontières :

Nous adopterons une vision pluridiscipli-naire afin de comprendre que la notion de frontière de se limite pas à son caractère g é o - graphique. En effet,

la frontière est au-jourd’hui juridique, politique, écono-mique et sociale. Dès lors, quels moyens doit on se donner afin de pouvoir les franchir, les abolir pour p e r m e t t r e aux diffé-

rences de se ren-contrer, d’accep-ter l’altérité dans son intégrité tout en respectant nos identités.

Zone inter-nationale :

Les zones in-ternationales sont les zones de transit pour les passagers en prove-nance de l’étranger dans les aéroports. Des nombreux migrants arrivent aujourd’hui par ce biais directement en Europe mais n’arrivent pas à passer la frontière. Ils sont alors placés en zone d’attente dans laquelle un combat dure depuis plus de vingt ans, celui du droit à l’assistance et à l’informa-tion juridique.

Frontex et les centres de réten-tion :

Frontex est l’agence européenne pour la gestion de la coopération opération-nelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne. Financée par l’union européenne, cette agence para militaire a pour fonction la surveillance des frontières, l’analyse des problématiques re-latives aux frontières et d’assistance aux personnes en cas d’urgence. Ses activités se déroulent des eaux grecs aux côtes des îles canaries. Les associations dénoncent le non respect de grands principes du droit international par le bafouement du prin-cipe de non refoulement et du principe

5 La Turquie vue de l’ile de Samos, 2009

photo de Sara Prestianni

5 Lampedusa, 2010photo de Sara Prestianni

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d’interdiction des expulsions collectives. Les centres de rétention sont directement associés à cette politique afin de contrôler les populations migrantes. Les associations dénoncent la banalisation de la détention des sans papiers, le non respect des per-sonnes dans leur individualité et les condi-tions déshumanisantes de vie dans ces centres.

Historique des politiques migra-toires des pays européens :

Depuis les années 80, les pays européens ont émis la volonté de mettre en place une “gestion concertée des flux migratoires”. De ce souhait à la convention de Dublin II en 2003, nous analyserons l’évolution des frontières de l’Europe vers leurs mili-tarisations et l’annonce de la construction d’un mur entre la Grèce et la Turquie, en passant par les entraves à la convention de Genève sur le droit d’asile et le non res-pect de la déclaration universel des droits de l’Homme.

Accords de réadmission :

Si les accords de coopération décentrali-sée et les plans d’ajustement structurel im-posés par les pays “développés” imposent

l’idéologie libérale, les nouveaux accords conditionnent aujourd’hui l’aide au déve-loppement aux pays tiers par la réadmis-sion des migrants chassés d’Europe et par le contrôle sur les territoires des popula-tions afin de les empêcher d’entreprendre le voyage vers l’Europe.

L’asile au guichet par Alexis Spire, présentation de l’éditeur, Raison d’Agir :

Un bureau de préfecture, une file d’at-tente, un espoir - obtenir des papiers. Désormais banale, cette image de l’immi-gration occulte l’essentiel : ce qui se joue de l’autre côté du guichet. Là, des fonction-naires examinent les dossiers, jaugent les candidats, statuent sur leur sort. C’est à eux que l’Etat délègue la mise en oeuvre de sa politique d’« immigration choisie ». Mais qui sont ces hommes et ces femmes qui décident d’attribuer des papiers ou, au contraire, de reconduire à la frontière ? Comment tranchent-ils ? De quelle lati-tude disposent-ils dans l’interprétation des règlements ? Au terme de plusieurs années d’enquêtes dans les coulisses des consulats, des préfectures et des services de la main-d’oeuvre étrangère, Alexis Spire dévoile la face cachée de cette machine à trier les

3 Athenes, en attente d’enregistrer une demande d’asile, 2009photo, de Sara Prestianni

7 Arrivé de migrants à Lampedusa, 2010, photo de Sara Prestianni

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étrangers. Ceux qu’on éloigne, et ceux qui rejoignent la main-d’oeuvre bon marché réclamée par les employeurs. Situés au bas de l’échelle administrative, les personnels chargés de l’immigration sont sommés de « faire du chiffre » et de « traquer les frau-deurs ». Cobayes de la « modernisation de l’Etat », il s’enrôlent dans cette croisade en croyant défendre le modèle social français.

Délit de solidarité, par Violaine Carrère et V é ro n i q u e

Baudet du GISTI :

Institué ini-tialement

pour lutter contre les réseaux qui aident les étrangers à entrer ou se maintenir il-légalement sur le territoire, le délit « d’aide à l’entrée, à la circulation et au sé-jour d’un étranger en situation irrégulière » a aujourd’hui un champ tellement large que les immunités protégeant les proches parents, et sous certaines conditions les associations, apparaissent bien illusoires. Face à l’aggravation, dans la réforme 2003, des sanctions punissant ce délit, des asso-ciations ont cherché à interpeller l’opinion sur l’incrimination de l’aide et du soutien aux étrangers, en inventant l’expression « délit de solidarité ».

L’ennemi intérieur par Mathieu Rigouste, présentation de l’édi-teur, La Découverte :

La France des années 2000, comme de nombreux pays, a vu se confirmer un mo-

dèle de contrôle censé protéger la po-pulation contre la pro-

lifération, en son sein, de « nouvelles menaces » : islamisme, ter-rorisme, im-migration clan-

5 Port de Tanger, 2008photo de Erika Moleti

5 Détroit de Gibraltar, vu par satellite.

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destine, incivilités, violences urbaines… Et pour justifier cet arsenal sécuritaire, un principe s’est imposé : désigner l’« en-nemi intérieur ». Cette notion évoque la guerre froide, quand cet ennemi était le communisme. Et surtout les guerres colo-niales d’Indochine et d’Algérie, quand l’ar-mée française a conçu la « doctrine de la guerre révolutionnaire », afin d’éradiquer au prix des pires méthodes la « gangrène subversive pourrissant le corps national ». Si cette doctrine a été évacuée officiel-lement depuis lors par l’État, certains de ses éléments clés auraient-ils contribué à façonner cette grille de lecture sécuritaire qui présente les populations immigrées is-sues de la colonisation comme les vecteurs intérieurs d’une menace globale ? C’est ce que montre Mathieu Rigouste dans ce livre rigoureusement documenté, en s’appuyant notamment sur un corpus d’archives conservées à l’École militaire. Retraçant l’évolution des représentations de l’ennemi intérieur dans la pensée d’État depuis les années 1960, il explique comment, des ter-ritoires colonisés d’hier aux quartiers po-pulaires d’aujourd’hui, la Ve République a régénéré un mo-dèle d’encadrement fondé sur la désigna-tion d’un bouc émis-saire socio-ethnique. À travers l’étude minu-tieuse des étapes de la lutte antimigratoire et de la structuration de l’antiterrorisme, il révèle l’effrayante évolution du contrôle intérieur, de ses

dimensions médiatiques et économiques, ainsi que la fonction de l’idéologie iden-titaire dans la mise en œuvre du nouvel ordre sécuritaire.

Carrefour des histoires de vie :

Les carrefours des histoires de vie pré-senteront des personnages rencontrés sur notre route. Ils compléteront l’approche des différentes problématiques par les his-toires de vie.

5 Mellilla, 2006photo de Sara Prestianni

5 Patras, Cimitière des migrants, 2009photo de Sara Prestianni

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Ce web-documentaire a pour intention de rassembler les différents acteurs tra-vaillants sur la compréhension de la réalité des migrants. Il s’impose donc, de fait, de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires (associations & chercheurs). Notre web-documentaire a pour vocation de rassembler autour de lui la population. De ce désir découle l’importance d’une large diffusion.

De fait dès avril 2011, avant même le tournage du web-documentaire, un site internet sera mis en place, afin de créer un premier espace de rassemblement sur le thème de l’immigration. Si nos moyens nous le permettent, nous ferons vivre cet espace dès le début du tournage et durant les déplacements effectuées en postant ré-gulièrement des documents de différents supports. Un making off sera réalisé pour partager cette aventure avec le public.

Le rassemblement des différents acteurs militants dans le domaine de l’immigration nous donne accès à un large réseau sur le-quel nous pourrons diffuser sans possibi-lité. Le réseau Migreurop rassemble à lui seul plus de trente organisations interna-tionales. La Fasti regroupe plus de soixante associations de solidarité avec les tra-vailleurs sans papier. Le réseau Terra asso-cie plus de 180 chercheurs internationaux. Sans évoquer les membres de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Cimade, un large public est déjà mobilisé par la pro-duction du webdoc.

Le montage devrait être finalisé pour fé-

vrier 2012. Nous serons alors au coeur de la période pré électorale dans laquelle le sujet de l’immigration sera débattu comme à chaque élection présidentielle. C’est donc ce contexte là, qui apportera sans doute des interrogations à la population française. Le web documentaire sera alors une des possibilités de réponse en portant la pa-role des associations et des chercheurs partenaires. Des pourparlers sont entamés avec France Inter et Dailymotion afin de mettre en place des plans de diffusion.

Lancement & diffusion

6 Lampedusa, 2010photo de Sara Prestianni

4 Journaux,

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