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PIERRE ET LE LOUP Dossier pédagogique 2014-2015

DP Pierre Et Le Loup

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PIERRE ET LE LOUP

Dossier pédagogique 2014-2015

Vendredi 21 novembre 2014

10h et 14h

CEC Théâtre de Yerres

MUSIQUE CLASSIQUEMusique de Sergeï Prokofiev composée en 1936.

Création à la Philharmonie de Moscou le 2 mai 1936.

Direction musicale et commentaires Constantin RouitsMise en scène NC

Lumières NC

Durée 1h

AVEC

des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Massy

TARIFS

Etablissements scolaires Val d’Yerres : 5€ par élèves

Etablissements scolaires extérieurs :7,50€ par élèves

SOMMAIRE 4

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L’OEUVRELe compositeurL’histoireComprendre l’oeuvre

À LIRE AVANT LE SPECTACLELes personnagesLes instruments

LA PRODUCTIONL’Orchestre de Massy

ALLER PLUS LOINL’orchestre symphonique

Le chef d’orchestre

CONTACTS

L’OEUVRE

SERGEÏ PROKOFIEVSergueï Sergueïevitch Prokofiev est un compositeur et pianiste russedont les œuvres figurent parmi les plus importantes de la premièremoitié du XXe siècle.

Une vie dans la tourmente de l’histoireNé le 23 avril 1891, à Sontsovka, près de iekaterinoslav, en ukraine,Prokofiev reçoit les premières leçons de piano de sa mère, pianisteamateur. il suit les cours du compositeur russe reinhold Glier qui luienseigne en particulier la théorie et l'harmonie. en 1904, à l'âge detreize ans, il entre au conservatoire de Saint-Pétersbourg et étudiel'orchestration avec le compositeur Nikolaï rimski-Korsakov et lepiano avec Anna essipova.

Prokofiev quitte la russie en 1918 pour le Japon, puis les États-uniset la France. De 1918 à 1933, il effectue de nombreuses tournées internationales, en italie, en Allemagne, aux États-unis, au Canadaet à Cuba, jouant particulièrement ses cinq concertos pour piano etles cinq premières de ses sonates pour piano. Après deux tournéesen union soviétique en 1927 et en 1932, il retourne s'installer définitivement dans sa patrie en 1934.

Marié en 1923 à la soprano espagnole Lina Llubera dont il a deux fils,il se sépare d'elle et vit dès 1947 avec la poétesse Mira Mendelson (ci-contre) avec qui il écrit plusieurs de ses livrets, dont celui deGuerre et Paix (1952).

Ses relations avec le pouvoir soviétique se dégradent au fil du temps.Les autorités sont peu disposées à lui accorder des visas de sortie duterritoire afin qu'il puisse poursuivre ses tournées à l'étranger dontla dernière date de 1938. en fait, la pression idéologique qui pèse surlui devient de plus en plus forte à partir de 1936 : Prokofiev est accuséde « formalisme » ainsi que Chostakovitch. À partir de 1943, certainesde ses œuvres sont interdites à la publication. en 1948, à la suite du« rapport Jdanov », il est officiellement censuré en raison non seulement de son « formalisme excessif », mais aussi pour ses « tendances antidémocratiques en musique ». On l'accuse de s'être« montré incapable de refléter la grandeur du peuple ». Son opéral'Histoire d'un homme véritable (1948), écrit dans le but de contenterle pouvoir, est de nouveau censuré. il retrouve les faveurs des autorités soviétiques avec sa Symphonie n° 7 (1952, prix Staline). il meurt le 5 mars 1953, à Moscou, le même jour que Staline.

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Le COMPOSiteur

Néoclassicisme et modernismeDès l'âge de neuf ans, Prokofiev écrit un opéra pour enfant, le Géant

(1900), suivi rapidement par trois autres opéras, Sur les îles désertes

(1902), le Festin de la peste (1904), d'après un poème de Pouchkine,et Ondine (1904-1907). il joue sa première sonate pour piano à Moscou en 1910, puis fait une tournée à Paris, à Londres et en Suisseen 1913. C'est avec son Concerto pour piano n° 1 qu'il obtient en 1914son diplôme au conservatoire et le prix Anton rubinstein décerné auxpianistes-compositeurs.Prokofiev s'engage dans l'écriture symphonique avec la Suite scythe

(1914), inspirée de l'ancien culte russe du Soleil, et la Symphonie

classique (1917). il écrit la même année sa cantate pour ténor, chœuret orchestre Sept, ils sont sept, évocation des titans, maîtres de l'univers, ainsi que son Concerto n° 1 pour violon et les Vingt Visions

fugitives pour piano.

Ses œuvres de jeunesse, en particulier son Concerto n° 1 pour piano(1911) et la Suite scythe pour orchestre (1914), valent à Prokofiev uneréputation d'iconoclaste musical.À Paris, il compose pour l'imprésario des ballets russes Serge de Diaghilev les ballets Chout (le Bouffon, 1921) et le Pas d'acier (1927),description de l'évolution industrielle qui touche alors la russie soviétique. il compose aussi ses célèbres opéras l'Amour des trois

oranges (créé en 1921), l'Ange de feu (1927) et le Joueur (1927),d'après Dostoïevski.

Ses œuvres les plus populaires, écrites après son retour en union soviétique, sont le conte de fée symphonique Pierre et le Loup (1934),pour narrateur et orchestre ; les ballets Roméo et Juliette (1938) etCendrillon (1944), l'opéra Guerre et Paix (1952) et la puissante Symphonie n° 5 (1944). Prokofiev composa aussi pour le cinéma lasuite Lieutenant Kijé (1934) et, pour les films du metteur en scène soviétique Sergueï eisenstein, la cantate historique Alexandre Nevski

(1939) et Ivan le Terrible (1945).

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un beau matin Pierre ouvrit la porte du jardin et s’en alla dans les

prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand arbre, était perché

un petit oiseau, ami de Pierre. « tout est calme ici » gazouillait-il

gaiement. un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux

que Pierre n’ait pas fermé la porte du jardin. il en profita pour aller

faire un plongeon dans la mare, au milieu du pré.

Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur l’herbe tout

près de lui.

« Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, qui ne sait voler ? » dit-il en

haussant les épaules.

A quoi le canard répondit :

« Quel genre d’oiseau es-tu qui ne sait pas nager ? »

et il plongea dans la mare. ils discutèrent longtemps, le canard

nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeant au bord.

Soudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de Pierre,

c’était le chat qui approchait en rampant. Le chat se disait :

« L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner. »

et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours.

« Attention », cria Pierre, et l’oiseau aussitôt s’envola sur l’arbre.

tandis que du milieu de la mare le canard lançait au chat des

« coin-coin » indignés. Le chat rôdait autour de l’arbre en se disant :

« est-ce la peine de grimper si haut ? Quand j’arriverai, l’oiseau se

sera envolé. »

tout à coup Grand-père apparut. il était mécontent de voir que Pierre

était allé dans le pré. « L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de

la forêt, que ferais-tu ? »

Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et déclara que

les grands garçons n’avaient pas peur des loups. Mais Grand-père prit

Pierre par la main, l’emmena à la maison et ferma à clé la porte du

jardin.

il était temps. A peine Pierre était-il parti, qu’un gros loup gris sortit

de la forêt. en un éclair, le chat grimpa dans l’arbre. Le canard se

précipita hors de la mare en caquetant. Mais malgré tout ses efforts,

le loup courait plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près,

plus près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.

et maintenant voici où en était les choses : le chat était assis sur une

branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr,

tandis que le loup faisait le tour de l’arbre et les regardait tous deux

avec des yeux gourmands.

Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Pierre observait ce qui

se passait, sans la moindre frayeur. une des branches de l’arbre,

autour duquel tournait le loup, s’étendait jusqu’au mur.

Pierre s’empara de la branche, puis monta dans l’arbre.

L’HISTOIRE

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« Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne

t’attrape. »

De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui sautait

furieusement après lui pour l’attraper. Oh que l’oiseau agaçait le loup

! et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que l’oiseau était bien

trop adroit et le loup en fut pour ses frais.

Pendant ce temps, Pierre fit à la corde un nœud coulant, et les

descendit tout doucement. il attrapa le loup par la queue et tira de

toutes ses forces. Le loup, se sentant pris, se mit à faire des bonds

sauvages pour essayer de se libérer. Mais Pierre attacha l’autre bout

de la corde à l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que

resserrer le nœud coulant.

C’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. ils suivaient les

traces du loup et tiraient des coups de fusil. Pierre leur cria du haut

de l’arbre :

« Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup.

Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique. »

et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale : Pierre est

en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient le loup, et, fermant la

marche le Grand-père et le chat. Le grand-père, mécontent, hochait

la tête en disant :

« Ouais ! et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? »

Au-dessus d’eux, l’oiseau voltigeaient en gazouillant :

« Comme nous sommes braves, Pierre et moi. regardez ce que nous

avons attrapé. »

COMPRENDRE L’OEUVRE

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Ce conte devenu célébrissime, voire emblématique de son auteur,est composé par Prokofiev à une époque vouée à la pédagogie, entreles douze Pièces enfantines pour piano (1935) et les Trois Chansons

enfantines (1936). Le compositeur tente ensuite de renouveler cetteexpérience didactique avec Un jour d'été (1941) et Feu de camp en

hiver (1950), mais Pierre et le Loup demeure incontestablement sonchef-d’œuvre dans ce domaine.

« uN BeAu MAtiN, Petit Pierre OuVrit LA POrte Du JArDiN… » Composé pour orchestre et récitant, Pierre et le Loup se déroule sousforme de mélodrame. une brève introduction permet au récitant deprésenter les instruments solistes (flûte traversière, hautbois, clarinette, basson) ou les groupes (quatuor à cordes, timbales etgrosse caisse, trois cors) qui symbolisent chacun un personnage ouun animal. Puis l'action commence, alternant ou « contrepointant »les passages parlés et les illustrations musicales. Le petit Pierre (quatuor à cordes), profitant du sommeil de son grand-père (basson),sort jouer dans le matin clair. il rencontre différents animaux de sesamis : l'oiseau (flûte), le canard (hautbois), le chat (clarinette). Maisle grand-père s'est réveillé et réprimande Pierre, qui devrait craindrele loup et s'en méfier. Au moment même où ils rentrent à la maison,le loup (trois cors) sort de la forêt et ne fait qu'une bouchée du canard. Pierre, qui a observé la scène, décide de capturer le loup avecune corde pendant que son grand-père a le dos tourné. Aussitôt dit,aussitôt fait : la ruse a raison de la force sauvage de l'animal, d'autantque Pierre est aidé par l'oiseau qui volette courageusement au-dessus de son ennemi. trois chasseurs (timbales et grosse caisse)qui suivaient la trace du loup apparaissent alors, prêts à tuer la bêtefurieuse. Pierre s'interpose et suggère qu'on l’emmène au jardin zoologique. La procession avance fièrement, Pierre en tête et grand-père fermant la marche, et on peut entendre, en tendant l'oreille…la plainte du canard dans le ventre du loup !

« et MAiNteNANt, VOiCi L'ÉtAt DeS CHOSeS » On a pu lire dans cette fable une allégorie de l'idéal soviétique, aumoment où Prokofiev rentre au pays après quinze ans de tournéesoccidentales plus que d'exil délibéré. Délaissant finalement des paysqui ne lui ont pas permis de se libérer des contingences matériellesafin de se consacrer exclusivement à la composition, il rejoint sa patrie d'origine qui semble lui offrir enfin ces garanties. Dans cecontexte, Pierre symboliserait le courageux soviétique, le canard stigmatiserait la veulerie du bourgeois, tandis que les chasseurs, arrivant après le combat pour recueillir les fruits du succès du hérosà sa place, représenteraient les socialistes…

Quoi qu'il en soit, Prokofiev tente ici de familiariser les enfants avecles différents timbres de l'orchestre symphonique. tout d'abord bienisolés, les instruments, ou groupes instrumentaux solistes, reprennent des thèmes que l'on peut qualifier de leitmotiv dans uncontrepoint qui épouse les différentes péripéties du conte. La poésiede l'histoire et la virtuosité spontanée et lisible de la musique ont assuré à Pierre et le Loup un succès constant auprès du jeune publicdepuis sa création, et dans le monde entier.

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A LIRE AVANT LE SPECTACLE

LES PERSONNAGES

L’OISEAUParticularités : agilité, virtuosité

LE CANARDParticularités : pataud, bucolique

LE CHATParticularité : légèreté

LE GRAND-PÈREParticularités : bougon, caustique

LE LOUPParticularités : lugubre, envoûtant

LES CHASSEURSParticularité : enjoués

PIERREParticularités : spontané, simple

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LES INSTRUMENTS

Sauriez-vous les identifier ?

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7

3

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1 Basson / 2 Flûte traversière / 3 Clarinette / 4 Violon / 5 Cor / 6 Hautbois / 7 Grosse caisse

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Quel instrument pour quel personnage ?

L’oiseau : Flûte traversière et sa sonorité cristalline

Le canard : Hautbois et son caractère pastoral

Le chat : Clarinette et son espièglerie naturelle

Le Grand-Père : Basson et sa voix profonde

Le loup : trois cors et ses accords si sombres

Les chasseurs : Cuivres/percussions et leur marche triomphale

Pierre : Orchestre à cordes et sa candeur naïve

le thème de l’oiseau

LA PRODUCTION

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L’Orchestre de Massy

L’Orchestre de Massy a été créé en 1989 par Dominique rouits, son directeur musical, avec le soutien de la ville de Massy et de l’etat. il s'investit dans trois répertoires particuliers : le lyrique, le symphonique et la musique de chambre,

avec beaucoup d’exigence et d’intérêt pour le renouvellement et le partage.

L’orchestre se produit aussi bien sur scène qu’en fosse, notamment à l’Opéra de Massy où il est en résidence.Les musiciens se déplacent également pour aller à la rencontre de ceux qui ne fréquentent pas les salles deconcert et invitent chacun à venir assister à une répétition ou à participer à un atelier.

L'Orchestre de Massy se veut aussi tremplin, carrefour de rencontre pour les jeunes artistes : instrumentistes(avec l'orchestre-école), chanteurs, chefs d'orchestre, solistes, compositeurs... il collabore ainsi régulièrementavec le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et l'ecole Normale de Musique de Paris.

enfin, proche du monde choral, son travail auprès des choristes allie la complicité à une véritable exigence artistique. Ses actions sur le plan vocal ainsi que sa spécificité lyrique sont amenées à se développer à l'aveniret à faire de l'Orchestre de Massy une formation incontournable dans le domaine de la voix.

La direction musicale

Violoncelliste de formation, Constantin Rouits suit d’abord un cursus scientifique sanctionné par un diplômed’ingénieur de l’ecole Nationale Supérieur des Arts et Métiers, tout en poursuivant des études musicales d’écriture, orchestration et direction d’orchestre. il entre à l’ecole Normale de Musique de Paris où il obtient lediplôme supérieur de direction d’orchestre.

en 2007 il intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il étudie l'analyse dans la classed’Alain Louvier, l'ecriture dans la classe de Fabien Waksman et la direction d'orchestreavec Claire Levachet puis Philippe Ferro. il passe avec succès le Diplôme d'etat de direction d'orchestre en mai 2009.

Parallèlement à ses études musicales poussées, Constantin rouits dirige plusieurs ensembles : l’Orchestre de l'ecole Normale Supérieure de Lyon en 2007 et l’OrchestreSymphonique de Lviv (ukraine), l'Orchestre de Massy, l'orchestre des Lauréats duCNSMDP. De février 2008 à février 2011, il prend la direction de l’Orchestre Symphonique Musiquesen Seine et de la troupe d'opérette « Les Palétuviens ». Par ailleurs, Constantin rouitsenseigne au conservatoire de Levallois-Perret et encadre des stages d'orchestre en partenariat avec l'union des Conservatoires de l'essonne.

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ALLER PLUS LOINL’ORCHESTRE SYMPHONIQUEL’orchestre est un ensemble d'instruments de musique caractéristique notamment de la musique occidentale,ayant pour noyau un groupe d'instruments à cordes de la famille du violon, augmenté d'instruments à vent (boiset cuivres) et de percussions.

L'orchestre peut également désigner d'autres ensembles musicaux comme par exemple l'orchestre de balalaïka, l'orchestre de jazz, ou le gamelan (orchestre indonésien composé d'une majorité de percussions). Le mot « orchestre » désignait à l'origine la partie des théâtres grecs antiques située entre la scène et l'auditoirequi fut utilisée par les danseurs et instrumentistes. Dans les théâtres modernes, la partie de l'auditorium réservéeaux musiciens est appelée fosse d'orchestre.

La disposition de l'orchestre est déterminée par le chef d'orchestre qui dirige les musiciens pendant les répétitions et durant le concert. Les premiers et seconds violons sont généralement placés à gauche du chefd'orchestre, tandis que les altos, violoncelles et contrebasses se trouvent à sa droite (une variante couranteconsiste à placer les premiers et seconds violons face à face, de chaque côté du chef d'orchestre). Les bois et lescuivres font face au chef d'orchestre, mais derrière les cordes, tandis que les instruments à percussion sontplacés au fond.

Pour la petite histoire...

Au temps de Louis XIV, le Roi Soleil, on commence à parler d’orchestre. Lully, le compositeur officiel de la cour,utilise surtout les cordes auxquelles il ajoute parfois des instruments jusqu’alors réservés à la musique militaire: hautbois, bassons, trompettes, timbales, mais aussi les flûtes traversières. Le clavecin, le luth ou l’orgue jouentégalement avec les musiciens. On appelé cet ensemble d’environ trente musiciens un orchestre baroque.

Mozart (1756-1791) ou Beethoven (1770-827) enrichissent l’orchestre baroque par l’apport des clarinettes et destrombones. Le clavecin, le luth ou l’orgue disparaissent de l’orchestre. L’ensemble compte désormais de 40 à 60musiciens, c’est l’orchestre classique.

Au XIXe siècle, du temps de Berlioz (1803-1869) et de Wagner (1813-1883), les compositeurs s’expriment avecdes moyens beaucoup plus importants. On multiplie le nombre de cordes, de bois, de cuivres, on invite la harpe,le piano et d’autres percussions. C’est la naissance de l’orchestre romantique qui comprend plus de 80 musiciens.

Depuis le XXe siècle, l’orchestre moderne n’a pas énormément évolué par rapport à l’orchestre romantique :le principal changement concerne la famille des percussions, qui s’est considérablement agrandie et s’est ouverteà des sonorités empruntées au monde entier.

LE CHEF D’ORCHESTRE

Le chef d’orchestre est apparu au courant du XIXe siècle lorsque les formations de musiciens ont commencéà prendre de l’ampleur. Auparavant, lorsqu’un directeur d’orchestre était nécessaire, un musicien se chargeaitde cette fonction. Hans Von Bülow est considéré comme le premier musicien chef d’orchestre. Pianiste de formation et compositeur, il a longtemps accompagné Wagner.

Sa main droite tient la baguetteet bat la mesure. elle peut également donner quelques départs aux instrumentistes.

Son regard transmet les indications nécessaires au musicien chargé d’unsolo ou qui doit faire ressortir l’intensitéde son jeu, il rassure et aide à la concen-tration, il donne l’assurance nécessaireaux attaques ou commande un passageplus expressif.

Sa main gauche indique les phrasés,conduit les grandes variations denuances et signale leurs entrées aux différents musiciens, celles-ci pouvantégalement être données au moyen d’unsigne de tête. On peut dire que la maingauche a un rôle d’adjectif, elle indiquele « comment ».

Sa partition s’appelle un conduc-teur. elle est posé sur un pupitre.

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La fonction du chef d’orchestre consiste à coordonner l’ensemble des acteurs musicaux d’une pièce, c’est-à-dire les solistes, le chœur et les musiciens. Sur le plan technique, il utilise sa gestuelle pour rendre cohérent lejeu de l'ensemble des musiciens, ainsi que sa respiration ! La respiration personnelle du chef d’orchestre va donner la respiration collective. et de manière plus large, l’attitude corporelle globale du chef accompagne lesinstrumentistes. Sur le plan artistique, il cherche à communiquer la pensée du compositeur qu’il exprime lorsde la préparation (étape préalable aux répétions). Lors de la phase de préparation, le chef d’orchestre analysela structure de la pièce musicale, sa construction harmonique et son essence musicale. il s’imprégne de la viedu compositeur puis identifie les gestes qui communiqueront au mieux aux musiciens de l'orchestre sa pensée.S’ensuit la phase de répétition qui a pour but d’obtenir le son voulu, l'interprétation désirée par le chef d’orchestre. La phase finale est bien entendue celle du concert.

Le chef d’orchestre travaille également avec le metteur en scène lors des répétitions scéniques. il oriente lejeu du chef de chant chargé d’accompagner les chanteurs, indique les phrasés et donne leurs entrées aux différents solistes. Le chef d’orchestre et le chef de chant échangent sur leur vision respective de l’œuvre, leurconception peut ainsi évoluer lors des répétitions scéniques.

TYPOLOGIE DES INDICATIONS QUE LE CHEF DONNE À L’ORCHESTRE :

> Les phrasés : « Parler-chanter » fondé sur des onomatopées : « yam, pa pa pa pam », « ta di, ti ti tam tam », etc. remarques plus techniques (en complément, facultatif) : « On n’entend pas assez la levée », « il faut donner plusde poids aux syncopes », etc.

> Le caractère musical : Analogies stylistiques : « Les cordes, il faut qu’on entende toutes les croches, c’est comme dans du Bach », « C’est une écriture chorale, pensez à la Passion selon Saint Matthieu », etc.indications d’expression : « très dramatique », « Pas trop fort, mais très vivant », etc.

> La couleur orchestrale : Métaphores : « très sombre », « Plus brillant », etc.evocation d’un timbre instrumental : « Ca doit sonner comme un orgue », « Les violoncelles et les contrebasses,pour vos pizzicatos, pensez à un son de grosse caisse », etc.indications de jeu : « Pas de vibrato sur les valeurs longues, s’il vous plaît », « Les cordes, ça doit être très aérien,n’appuyez pas trop les archets », etc.

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