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Les notions constitutionnelles fondamentales Dans les démocraties occidentales, l’Etat représente la forme essentielle du pouvoir politique, dont le statut est défini par une constitution et dont la source réside dans le peuple. Terme « Constitution » : distinction entre deux sens : - Point de vue formel : ensemble de règles élaborées selon une procédure spéciale et dotée d’une puissance renforcée. - Point de vue matériel (relatif au contenu) : la Constitution consiste traditionnellement dans l’ensemble des règles ayant pour objet l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics étatiques. Ces deux notions ne coïncident pas nécessairement : le R-U possède une constitution d’origine coutumière pas de Constitution au sens formel, uniquement matériel. Il faut donc utiliser le sens en fonction du contexte. Ex : France a une constitution au sens formel (4 octobre 58, 96 articles). Ce texte est complété par lois et par les règlements des assemblées parlementaires. L’ensemble de ces règles définissant la constitution française au sens matériel. Contenu des constitutions : en plus des règles relatives au pouvoir public étatique, on rencontre également des dispositions relatives à l’organisation territoriale (ex : révision constitutionnelle en Février sur le titre 13 de la constitution, consacré à la Nouvelle Calédonie) ainsi qu’aux droits fondamentaux. Ces droits fondamentaux composent ce que le doyen Hauriou a appelé en 1929 la « Constitution Sociale » par opposition à la « Constitution Politique ». expl : en 2007, intégration dans la Constitution d’1 article donnant 1 force supérieure à l’abolition de la peine de mort(elle ne peut être remise en cause) Ces droits fondamentaux peuvent apparaître dans la constitution de trois façons différentes : - Ils peuvent êtres consacrés dans une déclaration distincte de la constitution et placée en tête de celle-ci (ex : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août 1789 a été reprise par la constitution du 3 Septembre 1791). - Ils peuvent êtres définis dans le préambule de la constitution (ex : le préambule de la Constitution du 26 Octobre 1946 consacre des principes politiques, économiques et sociaux « particulièrement nécessaires à notre temps tel que le droit de grève ou la liberté syndicale »). - Les droits fondamentaux peuvent être définis dans le corps de la constitution (ex : la constitution du 4 Novembre 1848 2 nde rép comprend un chapitre définissant ces droits et libertés). I. Le pouvoir constituant

Droit Constitutionnel

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Dans les démocraties occidentales, l’Etat représente la forme essentielle du pouvoir politique, dont le statut est défini par une constitution et dont la source réside dans le peuple.

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Les notions constitutionnelles fondamentales

Dans les dmocraties occidentales, lEtat reprsente la forme essentielle du pouvoir politique, dont le statut est dfini par une constitution et dont la source rside dans le peuple.Terme Constitution: distinction entre deux sens: Point de vue formel: ensemble de rgles labores selon une procdure spciale et dote dune puissance renforce. Point de vue matriel (relatif au contenu): la Constitution consiste traditionnellement dans lensemble des rgles ayant pour objet lorganisation et le fonctionnement des pouvoirs publics tatiques.

Ces deux notions ne concident pas ncessairement: le R-U possde une constitution dorigine coutumire pas de Constitution au sens formel, uniquement matriel. Il faut donc utiliser le sens en fonction du contexte. Ex: Francea une constitution au sens formel (4 octobre 58, 96 articles). Ce texte est complt par lois et par les rglements des assembles parlementaires. Lensemble de ces rgles dfinissant la constitution franaise au sens matriel.

Contenu des constitutions: en plus des rgles relatives au pouvoir public tatique, on rencontre galement des dispositions relatives lorganisation territoriale (ex: rvision constitutionnelle en Fvrier sur le titre 13 de la constitution, consacr la Nouvelle Caldonie) ainsi quaux droits fondamentaux. Ces droits fondamentaux composent ce que le doyen Hauriou a appel en 1929 la Constitution Sociale par opposition la Constitution Politique. expl: en 2007, intgration dans la Constitution d1 article donnant 1 force suprieure labolition de la peine de mort(elle ne peut tre remise en cause)

Ces droits fondamentaux peuvent apparatre dans la constitution de trois faons diffrentes: Ils peuvent tres consacrs dans une dclaration distincte de la constitution et place en tte de celle-ci (ex: la Dclaration des Droits de lHomme et du Citoyen du 26 Aot 1789 a t reprise par la constitution du 3 Septembre 1791). Ils peuvent tres dfinis dans le prambule de la constitution (ex: le prambule de la Constitution du 26 Octobre 1946 consacre des principes politiques, conomiques et sociaux particulirement ncessaires notre temps tel que le droit de grve ou la libert syndicale). Les droits fondamentaux peuvent tre dfinis dans le corps de la constitution (ex: la constitution du 4 Novembre 1848 2nde rp comprend un chapitre dfinissant ces droits et liberts).

I. Le pouvoir constituantLe pouvoir constituant se dfinit comme le pouvoir suprme de lEtat consistant soit laborer une nouvelle Constitution (pouvoir constituant originaire), soit modifier une Constitution existante (pouvoir constituant driv).

A) Llaboration des constitutions (pouvoir constituant originaire)Il existe deux modes dlaboration distinctes: La constitution coutumire La constitution crite

1) Le mode de formation coutumierLes rgles relatives lorganisation et au fonctionnement du pouvoir rsulte de pratiques dont la rptition engendre un sentiment dobligation, cad le sentiment dtre en prsence dune rgle de droit contraignante. Ex: au RU on a lhabitude de dsigner le leader qui gagne le partis, mais aucun crit ne loblige. Coutume: rgle de droit obligatoire ayant 1 lment matriel(physique)Dans le monde contemporain, ce mode de formation ne concerne plus que quelques pays comme le R-U. Toutefois, mme au R-U, la constitution principalement coutumire est complte par quelques textes tels que celui du House of Lords Act qui supprime pratiquement la pairie hrditaire la chambre des Lords (transmission du statut de Lord hrditaire).

2) Les constitutions critesSystme inaugur par les Etats-Unis dont la constitution toujours en vigueur date de 1787 modifie 27 reprises. La modification de la constitution se fait par des amendements. Cette composition crite sest aujourdhui impos dans la majorit des pays. La rdaction de ce type de constitution, appel constitutionnalisme, avait pour objet de limiter labsolutisme du pouvoir, notamment monarchique, afin de garantir le droit des citoyens. Aujourdhui, le constitutionnalisme sattache promouvoir la supriorit effective de la constitution dans lordre juridique, dans le but dempcher une dictature de la majorit politique et de prserver lEtat de droit. En France, la premire constitution, crite le 3 Septembre 1791, tablissait une monarchie limite. La France connat ensuite ce que le juriste Maurice Duverger a appel la valse des constitutions. On peut en effet dnombrer 16 constitutions entre 1789 et aujourdhui. Parmi ces constitutions, on rencontre aussi bien des rpubliques (5), des monarchies (3), des empires (premier et second). On rencontre des rgimes de sparation des pouvoirs, souple ou stricte; et des rgimes de confusion des pouvoirs au profit dun homme (les Bonaparte) ou dune assemble. Donc, la France se caractrise par son instabilit et sa diversit constitutionnelle. Tendance Franaise aux changements constitutionnels. Les procds dlaboration dune Constitution crite sont divers. Certains sont autoritaires: la charte de 1814 est octroye par Louis 18 et par ses conseillers. Il y a galement une tradition dmocratique qui consiste faire laborer la Constitution par lassemble, exerant le pouvoir lgislatif. La Constitution est par la suite adopte soit par lassemble (loi constitutionnelle de 1875: 3 lois constitutionnelles qui formaient la constitution de la 3e rp), soit par le peuple dans le cadre dun rfrendum (constitution de la 4e rpublique, le 27 octobre 1946). La constitution de 1958 a t labore selon une procdure dapparence Bonapartiste.

B) La rvision des Constitutions (pouvoir constituant driv)1) Les procdures de rvisionOn distingue 2 types de constitutions: Constitution rigide: elle exige pour sa modification la mise en uvre dune procdure spciale et renforce. Constitution souple: elle peut tre modifie dans les mmes conditions quune loi ordinaire.Si le texte constitutionnel ne prvoit aucune procdure (comme dans les deux chartes de 1814 = restaurationou monarchie de Juillet 1830), elle est dite souple. En France, toutes les constitutions rpublicaines ont t des constitutions rigides. Toutefois, cette rigidit sest attnue au fil du temps car plus une constitution est rigide, plus elle freine, voir empche les volutions ncessaires et appelle ainsi les rvolutions et coups dEtat. Il ny a cependant aucune automaticit entre rigidit de la constitution et instabilit constitutionnelle puisque les Etats-Unis possdent une constitution rigide vieille de plus de 2 sicles. En France, art. 89 = dernier de la constitution, indique la procdure suivre pour la rvision.

2) La coutume constitutionnelleConcerne principalement les pays constitution crite, souvent rigide. Dans les pays constitution coutumire, une coutume nouvelle peut en principe modifier une coutume ancienne les institutions britanniques ont volu dans la stabilit depuis 1688. Pays constitution crite: le rle de la coutume divise les juristes. On peut dire que nombre dentre eux sont prts reconnatre la valeur de la coutume interprtative (prcise le sens dune disposition constitutionnelle) ainsi que de la coutume suppltive (complte le texte constitutionnel en cas de lacunes). En revanche, la majorit des juristes rejettent la coutume abrogative qui aurait pour objet de modifier ou de dabroger une disposition de la constitution. Le raisonnement est parfaitement rsum par Raymond Carr de Malberg dans un ouvrage publi en 1920-22, intitul Contribution la thorie gnrale de lEtat: la Constitution se dfinie comme une loi dune puissance renforce. Donc la coutume qui renvoie des pratiques ne possde pas la force suprieure qui caractrise le droit constitutionnel.Le problme de ce raisonnement juridique est quil se montre en complet dcalage avec la ralit constitutionnelle. En effet, comme le constate Ren Capitant dans un texte de 1929 intitul La coutume constitutionnelle, il y a un divorce presque constant entre lapparence juridique et la ralit politique et de conclure limportance de la coutume constitutionnelle ct et souvent lencontre des constitutions crites.Dans lvolution des rgimes politiques, la coutume a souvent joue un rle plus important que les rvisions formelles. Cest ainsi que sous la 3e rpublique, elle a donn naissance au Prsident du Conseil. Sous les 3e et 4e rpubliques, elle a donn naissance des pratiques de dlgation de la fonction lgislative du parlement au gouvernement (dcret-loi sous la 3e rpublique), en contradiction avec les dispositions constitutionnelles (ex: 5e rpublique, procdure concurrente lart 89 de rvision constitutionnelle: le rfrendum de larticle 11).

ConclusionLa disparition dune constitution peut se faire de deux manires diffrentes: Elle peut rsulter dun acte juridique contraire, cest--dire dune manifestation de volont qui abroge la constitution en vigueur (ex: loi constitutionnelle du 3 Juin 1958 qui met fin la constitution de la 4e rpublique). Elle peut rsulter dun fait juridique contraire: un coup dEtat manent dun pouvoir public (ex: celui du 2 dc 1851 de Louis Napolon Bonaparte), ou une rvolution lorsque cela mane dune partie du peuple.

II. Rforme juridique de lEtatLEtat a t invent en Europe avant dtre diffus dans le reste du monde. On peut dfinir un Etat comme une personne morale de lordre public qui exerce une puissance souveraine sur une population, dans le cadre dun territoire dlimit par des frontires. Ce qui le distingue des autres groupements humains est linstitutionnalisation du pouvoir et la souverainet de la puissance. En effet, lEtat ne procde daucune autre autorit, ce qui le distingue des organisations internationales dont les comptences rsultent des transferts consentis par les tats-membres. LEtat, en droit du moins, ne peut tre subordonn aucune autorit extrieure et, du point de vue intrieur, il est dot dun pouvoir juridique originaire et suprme en vertu duquel il dcide de son organisation en se dotant dune constitution.

A) LEtat unitaire (ou simple)1. DfinitionCest la forme dEtat la plus rpandue dans le monde et elle se caractrise par lexistence dun seul ordre constitutionnel et politique. Cela signifie quen principe, lEtat dtient et exerce lensemble des comptences rgaliennes tel que la lgislation, la dfense, la justice, la monnaie En cas de centralisation, lEtat constitue mme la seule personne morale de droit public comptente sur son territoire. Donc toutes les dcisions, non seulement politiques mais galement administratives, sont prises au nom de lEtat. Cette centralisation ne peut toutefois aujourdhui se rencontrer que dans des micro-tats.En revanche, dans un Etat possdant une population et un territoire importants, on rencontre des formes de dcentralisation territoriale. Cette dcentralisation territoriale se dfinit comme un mode dorganisation administrative consistant reconnatre dimportantes comptences dcisionnelles des collectivits territoriales distinctes de lEtat et dote dune autonomie de gestion. Dans les Etats dits rgionaux, la dcentralisation devient mme politique, cest--dire que lEtat partage le pouvoir lgislatif avec les collectivits suprieures telles que les rgions en Italie et les communauts autonomes en Espagne. Mais ce qui distingue ces Etats rgionaux des Etats fdraux, cest que ces collectivits suprieures ne possdent pas le pouvoir constituant (constitution californienne, pas de constitution dAndalousie).Le dveloppement des autonomies locales (en Europe) rend toutefois un peu moins nette la frontire entre lEtat unitaire et lEtat Fdral.

2. La situation de la France Traditionnellement, la France constitue un tat unitaire. Aujourdhui, ce principe est consacr par la constitution notamment dans son article 1er La rpublique est indivisible et dans son article 72.La France possde une longue tradition de centralisation administrative qui remonte lAncien Rgime et qui a t perfectionne par la Rvolution puis par Napolon Bonaparte. Toutefois, la France a commenc sa longue marche vers la dcentralisation ds la monarchie de Juillet (1830-1848). Malgr cette anciennet, les lois dites de dcentralisation qui ont t prises entre 1982 et 1986 et la loi constitutionnelle du 28 Mars 2003 relative lorganisation dcentralise de la rpublique ainsi que les textes ncessaires son application sont habituellement dnomms acte 1 et acte 2 de la dcentralisation. Aujourdhui, le caractre dcentralis de la rpublique figure lart. 1er de la constitution, alors que le texte de 1958 ignorait la notion de dcentralisation.Toutefois, apparat aujourdhui comme une bizarrerie voir une monstruosit constitutionnelle puisque la France continue de se prsenter comme un Etat unitaire, mais: la Nouvelle-Caldonie constitue depuis 1998 un pays dOutre-mer souverainet partage (les TOM nexistent plus), cest--dire un Etat quasi-fdr dont on prpare une indpendance qui surviendrait sans heurts. Dj une nationalit spcifique. La France appartient lUnion Europenne dont des pans entiers relvent dune logique fdrale, et qui auraient d se doter dune constitution. Il y a en France des collectivits territoriales qui se voient ou pourraient se voir reconnatre le pouvoir de modifier par leurs actes administratifs des lois et des rglements nationaux. Cela concerne les collectivits territoriales situes en outre-mer, mais galement titre exprimentale lensemble des collectivits territoriales et de leur groupement.

B) LEtat fdralEtat compos qui consiste en des associations dEtats. Dans le monde contemporain, il sagit principalement de lEtat Fdral.

1. DfinitionLa finalit de lEtat Fdral est de concilier lunit et la diversit. Il y a pour cela une superposition de deux ordres constitutionnels: celui des diffrents tats fdrs (la Californie a sa propre constitution) celui du super-tat fdral qui seul est sujet de Droit International.

On distingue traditionnellement deux grandes lois du fdralisme: la loi de participation ou de collaboration. Cette loi exige que tous les tats fdrs participent par leurs reprsentants llaboration, la rvision et la formation de la constitution fdrale, ainsi qu llaboration de leurs dcisions. Donc tous les tats fdrs doivent concourir la dfinition de la volont fdrale. Le plus souvent, la participation llaboration de la constitution se fait grce au bicamralisme: une des deux chambres reprsente le peuple (aux USA, la chambre des reprsentants), et la seconde chambre reprsente les Etats Fdrs (le Snat). La loi dautonomie en vertu de laquelle les collectivits associes constituent des tats qui possdent leur constitution, leur parlement, leur lgislation, leur systme juridictionnel et administratif. La constitution fdrale garantie aux tats fdrs une comptence de principe ou du moins des comptences tendues. En revanche, la comptence fdrale ne sapplique normalement qu la gestion des affaires dintrts communs tels que la diplomatie, la dfense et la monnaie. Il existe par ailleurs une juridiction constitutionnelle (la cour suprme aux Etats-Unis) qui a pour fonction de garantir cette rpartition des comptences.

Lquilibre entre les deux grandes lois du fdralisme se montre souvent difficile tablir et beaucoup dtats fdraux subissent soit un risque de sparatisme (Canada), soit une tendance la centralisation, un renforcement de lEtat Fdral (Les USA).

2. La formation des tats fdraux par le dmembrement dun Etat unitaire (cas de la Belgique en 1993) ou par lagrgation de plusieurs tats unitaires, cette agrgation pouvant se faire librement ou sous la contrainte (les USA en 1871, lAllemagne ). Dans lhypothse de lagrgation, la confdration peut constituer une tape sur le chemin du fdralisme. Cest uneassociation dEtats qui conservent leur souverainet nationale mais qui cooprent pour des activits dfinies par un trait (et non une constitution) en prenant leurs dcisions lunanimit. Attention, malgr son nom, la confdration helvtique (ancien nom de la Suisse) est devenue une fdration en 1848.

III. Les fonctions juridiques de lEtatMontesquieu, dans Lesprit des lois, parut en 1748, distingue trois pouvoirs, savoir les pouvoirs lgislatifs, excutif et judiciaire. En effet, les fonctions de tout Etat sont au nombre de trois, puisquelles consistent laborer la loi, la faire appliquer et enfin rgler les litiges provoqus par cette application. Toutefois, ces fonctions peuvent tres distribues de manire trs diffrentes. Deux grands types de rgime soppose selon quil y a sparation ou confusion des fonctions et des pouvoirs.

A) Les rgimes de confusion des pouvoirs1. au profit dune assembleOn appel rgime conventionnel ou rgime dassemble un rgime dans lequel les fonctions lgislatives et excutives sont exerces par une assemble. Cest le cas de notre premire constitution rpublicaine dinspiration Rousseauiste: la constitution du 24 Juin 1793 ou encore constitution montagnarde, qui na jamais t applique. Cette constitution montagnarde donne en effet tous les pouvoirs au corps Lgislatif, auquel le Conseil excutif est troitement subordonn. On appelle galement rgime dassemble une drive du rgime parlementaire caractris par la subordination du gouvernement par le parlement, en raison notamment de labsence de majorit stable (4e rp Fr).

2. au profit dun hommeLa confusion des pouvoirs excutifs et lgislatifs au profit dun homme correspond dans lhistoire constitutionnelle Franaise aussi bien lAncien Rgime quaux constitutions Bonapartistes.

B) Les rgimes de sparation des pouvoirsOn distingue et on oppose traditionnellement une sparation souple une sparation stricte des pouvoirs: la premire correspond un rgime invent par lAngleterre: le rgime Parlementaire la seconde un rgime invent par les Etats-Unis: le rgime prsidentiel. Depuis les annes 60, on distingue galement une forme de rgime mixte illustre par la France quon peut qualifier de prsidentialiste.

1. Rgime parlementaire et rgime prsidentiel Le rgime parlementaire se dfinit comme un rgime de sparation souple des pouvoirs dans lequel, sous larbitrage du chef de lEtat, le gouvernement et le Parlement collaborent et possdent un droit de rcusation rciproque. Dans un rgime parlementaire, lexcutif est bicphale (deux ttes, le chef de lEtat et de Gouvernement. Pour DG, pas de dyarchie = lutte pour le pouvoir entre le Prsident et Premier ministre). La collaborationsignifie dabord quaucun organe nexerce seul sa fonction matresse: en effet, le gouvernement collabore llaboration de la loi, par exemple par le moyens dinitiatives lgislatives (dposition de projets de lois par le gouvernement). linverse, le Parlement participe lexcution des lois, par exemple en autorisant la ratification de certains traits ou encore la dclaration de la guerre. Le droit de rcusation signifie ensuite que le Parlement peut mettre en jeu la responsabilit du gouvernement et le contraindre dmissionner, alors que de son ct, le gouvernement peut dcider, mme si cette dcision relve formellement du chef de lEtat, de dissoudre le Parlement ou en tout cas une de ses chambres sil est bicamral.

Les lments du rgime parlementaire se sont mis en place au RU partir du 18es et en France aprs la Restauration ( partir de 1814-15). Dans un premier temps, le gouvernement, en raison des pouvoirs importants et personnels que conserve le Roi, est responsable non seulement devant le Parlement, mais aussi devant le chef de lEtat. Cest la raison pour laquelle ce type de rgime parlementaire est appel dualiste (double responsabilit) ou orlaniste (renvoie la monarchie de Juillet). Ensuite, laffirmation du SU comme source du pouvoir a conduit leffacement du Chef de lEtat, et a une responsabilit politique exclusive du Parlement devant le gouvernement. Ce type de rgime parlementaire est appel moniste (un seul).

Le fonctionnement du rgime parlementaire est troitement li au systme des partis. Lorsque ce systme est bipartisan comme au R-U ou producteur de coalition solide comme en Allemagne, il donne naissance ce que lon appelle le gouvernement de lgislature ou le parlementarisme majoritaire. En revanche, en labsence de majorit cohrente au Parlement, comme dans la France de la 3e ou de la 4e rpublique, le rgime risque de sombrer dans linstabilit gouvernementale. Dans ce cas, la solution peut consister dans le parlementarisme rationalis inaugur dans la constitution de Weimar. Cela consiste constitutionaliser certaines rgles traditionnellement dtermines par les assembles parlementaires et notamment celles relatives la mise en jeu de la responsabilit du gouvernement, dans le but de renforcer ce gouvernement et de favoriser sa stabilit. Ex: sous la 5e rpublique, art 49C qui dfinit entre autre la motion de censure, relve du parlementarisme rationalis.

Le rgime prsidentiel est un rgime dans lequel la modration du pouvoir doit rsulter de la sparation stricte de ces pouvoirs qui font poids et contrepoids. Dune part, la sparation des pouvoirs est dabord fonctionnelle: le prsident exerce en principe lensemble des attributions excutives, tandis que la ou les chambres font la loi et votent le budget. La sparation est ensuite organique, cad que le prsident ne peut dissoudre la ou les chambres qui de leur ct ne peuvent mettre en cause la responsabilit politique du prsident, et ne peuvent donc lobliger dmissionner en raison dun dsaccord politique. Dans un rgime prsidentiel, puisque le pouvoir excutif et le pouvoir lgislatif ne peuvent se rvoquer, ils sont condamns soit sentendre (cas aux USA actuellement), ou alors faire des coups dEtat tel que celui de LNB le 2 Dcembre 1851 (la seule exprience Franaise de rgime prsidentielle est la constitution de la 2nde rpublique de 1848).

2. Le rgime prsidentialiste ou mixteLa loi constitutionnelle du 3 Juin 58 (mission de DG de mettre en place une nouvelle constitution) imposait au gouvernement du gnral DG 5 principes qui dfinissaient un rgime parlementaire. En raison des pouvoirs importants reconnus par la constitution de 58 au Prsident de la Rpublique, la doctrine dabord qualifie le nouveau rgime de rgime parlementaire dualiste ou orlaniste. Mais la rvision constitutionnelle du 6 Novembre 1962, qui institue llection du Prsident de la Rpublique au SUD ne permet plus de considrer la 5e rpublique comme un rgime parlementaire. Cest pourquoi Maurice Duverger cr un expression nouvelle pour dsigner ce rgime atypique: le rgime semi-parlementaire et / ou semi-prsidentiel. En effet, comme dans un rgime Prsidentiel, on trouve un prsident lu au SUD, mais comme dans un rgime parlementaire, il y a un gouvernement responsable devant le parlement. Cest la raison pour laquelle Pierre Avril prfre parler de rgime mixte. Jean Gicquel: rgime prsidentialiste. En cas de concidence entre majorit prsidentielle et majorit parlementaire, il se produit une concentration du pouvoir au profit du chef de lEtat, comme cest le cas depuis 2002. Mais, la cohabitation vient rappeler que la constitution de 58 est porteuse dau moins deux rgimes diffrents notre rgime se parlementarise. la constitution est alors applique correctement car cest le gvt qui dtermine la politique de la nation.

IV. Le suffrageA) Les conditions de suffrage 1. Llectorat Depuis un dcret du 5 Mars 48, confirm par la constitution du 4 novembre 1848, le suffrage en France est toujours universel, gal et secret comme le proclame lart. 3C de 58. En ralit, luniversalisation du suffrage nest jamais entire. Elle a longtemps t masculine a pris fin en France la libration avec lordonnance du 26 Avril 1944, confirm par la constitution du 27 Octobre 1946. Aujourdhui, les femmes reprsentent 53% du corps lectoral. Les principales conditions de llectorat, aujourdhui, sont: la nationalit, lge et la dignit morale (jouissance des droits civils et politiques). Depuis une loi du 5 Juillet 1974, la majorit lectorale passe de 21 18 ans. Nationalit: la tradition rpublicaine franaise associe citoyennet et nationalit, et rserve le droit de vote aux seuls Franais (art 3 C). Toutefois, dans le cadre de la citoyennet europenne de 1992 formul Maastricht, les ressortissants trangers de lUnion Europenne domicilis ou rsidents en France ont la possibilit dtre lecteurs en France pour les lections municipales (loi organique du 25 Mai 1998, mise en uvre lors des municipales de 2001) et Europennes (1994). Dans tous les cas, llectorat suppose linscription pralable sur une liste lectorale. Dmarche volontaire pour les trangers communautaires, mais automatique pour les Franais depuis la loi du 10 Novembre 97, la majorit. 41,79 millions dlecteurs sur environ 62 Millions dhabitants. En revanche, le vote ne constitue aucune obligation facultatif, contrairement certains pays comme la Belgique. Art 3 C: le suffrage peut-tre direct (les lecteurs choisissent eux-mmes les personnes qui occuperont les mandats et fonctions) ou indirect (ce choix revient des reprsentants lus que lon appel souvent dans le cadre des lections snatoriales les Grands lecteurs).

2. LligibilitPour tre candidat une lection politique, il faut avoir la qualit dlecteur. De plus, le code lectoral impose 3 conditions gnrales sanctionnes par une inligibilit absolue (impossible dtre lu dans toutes lections et circonscriptions). Lligibilit est en principe rserve aux nationaux. Toutefois, dans le cadre de la citoyennet europenne, il existe deux exceptions: un tranger communautaire est ligible comme reprsentant au Parlement Europen. Ex: Daniel Cohn-Bendit. Etranger communautaire ligible comme conseiller municipal, mais ne pourra alors pas devenir maire, adjoint au maire, ou Grand Electeur snatorial. Lge dligibilit dpend de llection: lections locales: 18 ans. Elections prsidentielles et lgislatives: 23 ans. Election snatoriales: 30 ans depuis 2003. La personne que le juge pnal a interdite de droits civiques est inligible et perd ses mandats en cours sil en a.(A Jupp)

La lgislation dfinie galement des conditions particulires certaines lections qui sont sanctionnes par des inligibilits relatives. Ex: lections parlementaires ou locales, certains hauts fonctionnaires de lEtat tel que les prfets ne peuvent tre candidats et lus dans le ressort dexercices de leurs fonctions. Il ne faut pas confondre inligibilit et incompatibilit: celle-ci ninterdit pas la personne concerne dtre candidate et dtre rgulirement lue. Mais en cas dlections, elle devra soit renoncer aux fonctions, mandats ou activits incompatibles, soit dmissionner de son nouveau mandat. Parfois, la loi elle-mme impose le sens de la rgulation (quel mandat doit tre abandonn).

B) Lexercice du suffrage1. Scrutin majoritaire et lections proportionnellesCes deux modes de scrutin sopposent dans leurs modalits, mais galement dans leurs avantages et inconvnients. Le scrutin majoritaire est habituellement lou pour son efficacit dgager des majorits stables, et critiqu pour son manque de reprsentativit. La reprsentation proportionnelle permet une bonne reprsentativit, mais elle donne naissance des Assembles ingouvernables en labsence de majorit stable et cohrente.

Les scrutins majoritaires sappliquent: dans les lections municipales, dans les communes de de 3500 habitants les lections snatoriales dans les dpartements lisant trois snateurs ou moins. Aux lections cantonales (conseiller gnraux) Aux lections lgislatives Aux lections prsidentielles. mode de scrutin le plus utilis dans les lections. En France, ce scrutin se fait deux tours. Pour tre lu au premier tour, le candidat doit obtenir la majorit absolue des suffrages exprims et, sauf dans llection prsidentielle, le quart des lecteurs inscrits (limitation par la participation lectorale). On distingue trois sortes de majorits: la majorit simple (relative) = le plus grand nombre de suffrages la majorit absolue = plus de la moiti des voies la majorit qualifies ou renforces= par exemple 3/5, Si aucun candidat ne remplis les conditions pour tre lu au premier tour, il y a ballottage 2nd tour organis. Le ou les siges reviennent au candidat arriv en tte (majorit simple).

Reprsentation proportionnelle: scrutin de listes 1 tour. Elle consiste rpartir les siges entre les diffrentes listes au prorata (= proportionnellement) des SU exprims quelles ont obtenu, sans panachage ni vote prfrentiel. Elections concernes par le vote proportionnel: lections du parlement europen lections snatoriales dans les dpartements lisant 4 snateurs ou plus. Entre 1985 et 1999, elle sest aussi applique aux conseils rgionaux, o elle na pas permis, dans de nombreuses rgions, lmergence de majorits cohrentes et stables.

2. Le scrutin mixteLoi du 19 Novembre 1982 a mise en place pour les lections municipales dans les communes de 3500 habitants ou plus ce nouveau mode de scrutin qui combine majorit et proportionnalit. Cest un scrutin de liste deux tours. A lissu du 1er ou du 2nd tour, on commence par attribuer la moiti des siges pourvoir la liste ayant obtenue la majorit absolue ou relative (2nd tour) des suffrages exprims. Puis on rpartie lautre moiti des siges la reprsentation proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenues au moins 5% des suffrages exprims, y compris la liste majoritaire. Avec ce mode de scrutin, il est possible de dgager une majorit municipale grce la prime majoritaire (premire moiti donne) et de reprsenter la pluralit des listes. Cest pour ces avantages que la loi du 19 Janvier 1999 modifie par celle du 11 Avril 2003 instaure un mode de scrutin mixte lors des lections rgionales. La prime majoritaire correspondant au quart des siges. Ce nouveau mode de scrutin a t mis en uvre pour la premire fois en 2004. Donc, minimum de 62,5 % des siges.

3. La paritDans certains Etat, notamment en Europe du Nord par une assez forte prsence des femmes dans les assembles locales ou parlementaire et plus fortement au niveau des xecutifs. Cest la raison pour laquelle la constitution a t rvise en 1999 en vue de permettre la loi de favoriser ou dimposer la parit des candidatures lors de certaines lections politiques. La loi sur la parit a ainsi impos la parit trois scrutins de liste nationaux plus aux lections europenne. Les lections municipales dans les communes de 3000 habitants et plus, les lections rgionales et les lections snatoriales dans les dpartement lisant 4 snateurs ou plus. Dans le cadre de ces lections, chaque liste doit comporter une unit prt un nombre gale dhommes et de femmes. Cest la parit globale.Par ailleurs, selon le mode de scrutin, le lgislateur a impos soit les listes alternance systmatique, soit la parit dun groupe de 6 candidats pour les municipales viter que les femmes soient toutes dans la fin des listes. Il est trs difficile voir impossible dimposer la parit des scrutins uninominaux majoritaires comme celui des lections cantonales et lgislatives. En ce qui concerne les lections lgislatives, la loi du 6 Juin 2000 favorise la parit en pnalisant financirement les partis qui ne respectent pas la parit globale des candidatures au niveau national. En cas de mconnaissance de la parit, il se voit priv dune partie de laide financire de lEtat, proportionnelle cette mconnaissance.

Bilan: cette loi sest montre trs efficace pour les scrutins de liste: il y a aujourdhui plus de 47% de femmes dans les assembles municipales de 3000 hab. et +, et dans les assembles rgionales.En revanche, en ce qui concerne les dputs, la loi du 6 Juin 2000 na quasiment eu aucun effet puisquil y a aujourdhui seulement 12,2% de femmes lAssemble Nationale. Au niveau mondial, la France se situe en 85e prcision derrire lAzerbadjan, le Niger et le Liberia. ex quo avec la Slovnie. Cest la raison pour laquelle, conformment un souhait du Prsident de la Rpublique, une nouvelle loi sur la parit a t promulgue le 31 Janvier 2007. Cette loi impose lalternance systmatique des candidats de chaque sexe lors des lections municipales de 3500 hab. et +. Dans ces mmes communes la parit des listes pour les lections des adjoints aux maires. Parit dans les excutifs rgionaux Elle renforce les pnalits financires contre les partis ne respectant pas la parit lors des lgislatives.

V. Elaboration et rvision de la constitution de 58A) ElaborationCest parce quelle est impuissante rsoudre la question Algrienne que la classe politique de la 4e rpublique fait appel DG. Le 1er Juin 58, celui-ci est investi comme prsident du conseil par lAssemble Nationale. La loi constitutionnelle du 3 Juin 58 charge son gvt dtablir une nouvelle Constitution, mais contrairement Juillet 1940, cette loi impose des conditions de fond et de forme.

1. Conditions de fondla future constitution doit respecter 5 principes: le SU est la seule source directe ou indirecte du pouvoir lgislatif et excutif les pouvoirs excutifs et lgislatifs doivent tre effectivement spars le gvt doit tre responsable devant le parlement points 2 et 3 = rgime qui doit tre parlementaire. lautorit judiciaire doit tre indpendante France doit tre 1 Etat de droit la future constitution devra rgler la question de lassociation de la rpublique avec les peuples doutre-mer.

2. Les conditions de procdurePour tablir le projet de Constitution, le gvt doit recueillir deux avis: dune part celui de nature politique dun comit consultatif constitutionnel (CCC) compos majoritairement de parlementaires et dautre part lavis de nature juridique du conseil dEtat. La loi prvoit que le projet arrt au conseil des ministres est soumis au rfrendum et en cas de victoire du oui que la loi constitutionnelle est promulgue dans les 8 jours. Cest au mois dAot 58 que lavant projet de la Constitution reoit laval du CCC et du conseil dtat, qui mettent toutefois quelques rserves. Aprs des retouches, le projet est arrt en conseil des ministres et le 28 Septembre 58 approuv par rfrendum 80%. Le 4 Octobre 58, le prsident Ren Coty promulgue la nouvelle Constitution.

B) Rvision de la constitution de 581. La procdure ordinaire de lart 89 de la constitutionLa Constitution comprend un titre 16 intitul de la rvision qui lui-mme contient un article unique, lart 89. La procdure de rvision comprend 4 phases: linitiative (qui dclenche la procdure). Procdure double, car elle appartient soit au Pdt sur proposition du 1er ministre(= projet de constitution) soit aux dputs & snateurs(=projet de rvision). Le parlement doit voter le texte en termes identiques la majorit des suffrages exprims, autrement dit les deux assembles sont sur un pied dgalit, ce qui nest pas le cas lgard des lois ordinaires. Sil sagit dun projet de rvision, le Pdt dcide de manire discrtionnaire de poursuivre ou non la procdure. En principe, cest aux lecteurs eux-mmes quil appartient dadopter la rvision par voie de rfrendum. si le texte est un projet de rvision, le Pdt peut dcider de recourir la procdure plus lgre du Congrs. Dans cette hypothse, les dputs et les snateurs runis Versailles (=Congrs) doivent approuver le projet la majorit renforce des 3/5. En cas dadoption, le Prsident a 15 jours pour promulguer la loi constitutionnelle. Lart 89 impose des limites au pouvoir constituant: Il est impossible de rviser la constitution durant Linterim (supplance de la prsidence) En cas datteinte lintgrit du territoire En cas dapplication des pouvoirs exceptionnels de lart 16. Il est interdit de modifier la forme rpublicaine du gouvernement. Cet art 89 a permis 17 rvisions dont 14 depuis 92. instabilit du pouvoir constitutionnel. Certaines de ces rvisions se rvlent fondamentales, comme celles largissant les conditions de saisine du conseil constitutionnel, ltablissement du quinquennat et les modifications exiges par les progrs de la construction europenne. Ces 21 rvisions ont t toute dclenches par le Pdt. Toutes ont t entrines par les dputs, sauf pour celle du quinquennat.Actuellement, 1 processus qui devrait aboutir 1 rvision dampleur de la Constitution, dans ce cadre 1 comit prsid par Balladur a t charg de rdiger 1 rapport. Et partir de ce rapport, le gvt a labor 1 avant projet de lois constitutionnelles sur lequel ont t consult les responsables des diffrents partis politiques (28 art dans lavant projet)

2. La procdure concurrente de lArt. 11 de la constitutionEn 62, DG dsire instituer llection au SUD du Pdt de la rpublique malgr lhostilit dune majorit de parlementaire. Il dcide de court-circuiter le parlement en sadressant directement aux lecteurs, avec lArt. 11. Pour le conseil constitutionnel, lexistence de lArt 89, qui fait une place au rfrendum, excluait la mise en uvre de toute autre procdure. inconstitutionnel.De son ct, de Gaulle faisait valoir que la rvision de lArt. 11 pouvait concerner lorganisation des pouvoir public, et que le prsident en faisait parti. Le 22 octobre 62, en approuvant 62% la rforme qui leur a t propos. Comme le reconnat Mitterrand en 1988, lusage de larticle 11 tablis et approuv par le peuple peut dsormais tre considr comme une voie de rvision concurremment (en mme temps que) avec lart 89.

Le Prsident de la Rpublique

I. Llection prsidentielleA) Les modes de scrutin1. Le scrutin de 1958Selon le texte initial, le Pdt de la rpublique tait lu au SUI; plus prcisment par un collge de grand lecteurs composs dlus nationaux et surtout locaux. Cest ce collge denviron 80000 grands lecteurs qui, en dcembre 58, lit DG Prsident.

2. Le scrutin actuelEn 1962, DG entreprend un rvision de la Constitution de faon ce que ses successeurs reoivent le soutient explicite de la nation. Ceux sont donc dsormais les citoyens qui lisent le Pdt. Si aucun candidat nobtient de majorit absolue au 1er tour des scrutins, un 2nd tour est organis le deuxime dimanche suivant. Ne peuvent se maintenir ce second tour que les deux candidats qui, aprs retrait ventuel de candidats plus favoriss, ont recueillis le plus grand nombre de suffrages au premier tour (pas de retraits jusqu prsent). Depuis 58, tous les prsidents ont t lus au second tour et ont donc reu la confiance dune majorit dlecteurs, et donc une forte lgitimit politique. Llection de 2002 prsente un cas de figure indit depuis 58, puisque Chirac est celui qui a obtenu le plus faible score au 1er tour (19,88%), tout en obtenant le plus fort score au 2nd tour par le soutient de ses opposants de gauche avec 82,5%.

B) Le droulement de llection1. La prsentation des candidaturesLa date des lections est fixes par le gvt et doit normalement tre comprise dans le dlai de 20 jours au moins et 31 jours au plus: soit avant lexpiration des pouvoirs du prsident en exercice, soit aprs la dclaration de vacance ou dempchement dfinitif. Depuis la loi constitutionnelle du 18 Juin 1976, si un candidat dcde ou est empch, le conseil constitutionnel peut ou doit dcider de refaire le 1er tour ou de reporter llection selon le moment de lempchement ou du dcs. Les lecteurs de Tahiti et des territoires doutre-mer votent le Samedi pour parer au problme du dcalage horaire. Selon lart 58 C, le conseil constitutionnel veille la rgularit de llection Prsidentielle. Il joue un rle actif toute les phases du processus lectoral. Cest ainsi lui quappartient ltablissement de la liste des candidats. Auparavant, il doit vrifier la ralit et la rgularit des candidatures dans des conditions amliores par la loi organique du 5 avril 2006. Pour viter les candidatures trop nombreuses et ventuellement fantaisistes, le lgislateur a mis en place un systme de prsentation de candidature, aussi appel systme de parrainage. Systme renforc par la loi organique du 18 Juin 1976 selon laquelle tout candidat doit tre parrain par 500 lus dau moins 30 dpartements ou collectivits doutre-mer diffrents, sans que plus d1/10 dentre eux puissent tre les lus dune mme dpartement, ou dune mme collectivit doutre-mer.Les titulaires dun mandat lectif habilits prsenter un candidat sont notamment les parlementaires (dputs et snateurs) et membres franais lus en France du Parlement Europen, les conseillers rgionaux et gnraux et les maires (36785). Cela reprsente environ 40000 parrains. En 2002, le conseil constitutionnel a valid 16 candidatures soutenues par 17625 parrains. Contrairement ce qui sest pass lors des scrutins prcdents et qui taient contraire la loi, le conseil constitutionnel ne publiera pas le nom de tout les parrains mais tirera au sort 500 parrains.

2. La campagne lectoraleElle est rgie par le principe dgalit entre les candidats, notamment dans le traitement par les mdias et dans les facilits accordes par lEtat tel quune avance financire qui tait de 153000 en 2002 ou tel que le remboursement forfaitaire dune partie des dpenses de campagne. En vertu de la loi organique du 11 Mars 1988, chaque candidat doit tablir un compte de campagne retraant lensemble de ses recettes et dpenses lectorales, qui taient plafonne en 2002 14,79 millions deuro pour un candidat au premier tour, et 19,76 millions deuros pour les deux finalistes. La loi organique du 5 Avril 2006 transfert lexamen en premire instance de ces comptes la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).Le conseil constitutionnel qui auparavant faisait cet examen en premire instance peut toutefois tre saisi dun recourt contre les dcisions de la CNCCFP. Les comptes de campagnes font lobjet soit dune approbation, soit dune rforme, soit dun rejet avec dans ce dernier cas des sanctions financires. Le 26 Septembre 2002, le conseil constitutionnel a rform 15 des 16 comptes de campagne. Le 16e compte, de Bruno Mgret, lui t rejet. On peut mettre en doute lefficacit de cette procdure.

3. Les oprations de voteElles seffectuent dans le respect des rgles du code lectoral et sous la surveillance des quelques 1500 dlgus du conseil constitutionnel. Cest au conseil constitutionnel quil appartient de recenser les rsultats, et aprs les avoir rforms ou annul, darrter et de proclamer les rsultats dfinitifs de llection. Cest lui galement qui examine les rclamations (recours) relatives llection. En cas dirrgularit de nature porter atteinte la sincrit du scrutin, il peut prononcer lannulation totale ou partielle des oprations lectorales.

II. Le statut prsidentielA. La dure du mandat1. La rforme du quinquennatLe Septennat date de 1873. Il avait t institu provisoirement et pour des raisons circonstancielles. Nanmoins, le Septennat a t repris dans les constitutions de la 3e, 4e et 5e rpublique de faon donner au chef de lEtat une stabilit et une permanence.La rforme du quinquennat a t entreprise et abandonne en 1973 par Pompidou et a t reprise en 2000 sur linitiative de VGE, suivie par le gvt Jospin et impos au Pdt Chirac. La loi constitutionnelle a t approuve le 24 Septembre 2000 lors dun rfrendum organis en vertu de lart 89. Il y a eu 73% de oui, mais seulement 30% des lecteurs ont vot. La loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 ne touche pas la possibilit de renouveler librement et indfiniment le mandat.

2. Labrgement du mandatLart 7 distingue 2 hypothses dans lesquelles cette priode est abrge: La vacance de la prsidence: il ny plus de prsident dcs (Pompidou en 74), dmission (DG en 69), la destitution par la Haute Cour de justice en cas de haute trahison. Lempchement: incapacit dexercer normalement les fonctions prsidentielles. Cet empchement est constat par le conseil constitutionnel et il peut tre soit provisoire, soit dfinitif. Lart 7 prvoie, pour assurer la continuit de lEtat, que les fonctions prsidentielles sont provisoirement exerces par le Pdt du Snat et sil est son tour empch, par le gvt collgialement.En 1969 et 1974, cest le Pdt du Snat Alain Poher qui a provisoirement sjourn lElyse. Les pouvoirs du Pdt supplant sont limits de faon figer le paysage institutionnel en attendant llection du nouveau Pdt.Trois attributions lui sont refuses: recours au rfrendum dissolution de lassemble nationale sauf dans le cas o lempchement nest que provisoire, le Pdt supplant ne peut dclencher ou achever une rvision constitutionnelle. En cas de courtes absences prsidentielles, dautres mcanismes de supplances ont vocation sappliquer: Art 21 C permet ainsi au premier ministre de remplacer l chef de lEtat titre exceptionnel dans la prsidence du conseil des ministres.

B) La responsabilit du Prsident1. La responsabilit politiqueLa Constitution prvoit lirresponsabilit politique du prsident, cad quil nexiste aucune procdure permettant au parlement, une autre institution ou au peuple dobliger le prsident dmissionner pour des motifs politiques. En revanche, rien ninterdit au prsident lui-mme dengager sa responsabilit politique devant le peuple en sengageant dmissionner en cas de dfaite lors dlections lgislatives ou dun rfrendum. Jusqu maintenant, seul DG utilis cette pratique de la responsabilit politique en 69.

2. La responsabilit pnaleArt 68 de la constitution dispose que le Pdt de la rpublique nest responsable des actes accomplis dans lexercice de ses fonctions quen cas de haute trahison ce qui exclu toutes les autres formes de responsabilit pnale. La haute trahison nest dfinie dans aucun texte. Elle ne figure pas dans le code pnal et la doctrine la dfinie comme un manquement grave aux devoirs de la charge prsidentielle (ex: intelligence avec lennemi; refus de promulguer une loi rgulirement adopte). Il appartient en fait la Haute Cour de justice elle-mme, qui est une juridiction politique compose de 12 dputs et de 12 snateurs, de juger si un acte constitue une haute trahison.En revanche, la Constitution naborde pas la question de la responsabilit pnale pour des actes effectus avant lentre en fonction ou en dehors des fonctions. Cette question a t pose avec le prsident Chirac et le conseil constitutionnel, le 22 Janvier 99, et la cour de cassation, le 10 octobre 2001, ont interprt de manire contradictoire le statut pnal du chef de lEtat. Cest pourquoi celui-ci va faire lobjet dune rforme constitutionnelle. Un projet de loi constitutionnelle a t dpos le 3 juillet 2003 lAssemble nationale. Ce texte tait inspir du rapport dune commission prside par le constitutionnaliste Pierre Avril; commission constitue par le Pdt de la Rpublique conformment une promesse lectorale. Dans lensemble, ce texte, qui vient dtre promulgu le 23 Fvrier 2007 entrine dans lensemble linterprtation de la Cour de Cassation. Aspects de la rforme: confirmation du principe de lirresponsabilit pnale du Pdt pour les actes accomplis dans lexercice de ses fonctions. Toutefois, une exception est prvue: elle concerne non plus les actes de haute trahison, mais les actes constituant des manquements manifestement incompatibles avec lexercice du mandat prsidentiel. en cas de manquement, ce nest plus la haute cour de justice compose de 12 dputs et de 12 snateurs qui juge le Prsident, mais cest le Parlement tout entier, runi en haute cour, qui se prononce sur la destitution du Prsident de la Rpublique. Le Prsident bnficie pendant tout son mandat dune inviolabilit, cad quil ne peut tre impliqu, fusse comme tmoin, dans une procdure pnale, pour des actes antrieurs ou extrieurs ses fonctions. (expl: plainte Sarkozy en 2008) Toutefois, lissue du mandat, des poursuites pnales peuvent tres engages ou reprises. Les dlais de prescription tant suspendus pendant le mandat. Art 67: Pdt est responsable devant CPI. Depuis le 1er Juillet 2002, il existe une Cour Pnale Internationale(CPI) comptente pour juger les auteurs de crime de guerre, de gnocides ou de crimes contre lhumanit. Ratification de ce trait le prsident de la Rpublique relve de cette juridiction internationale.

III. Les pouvoirs propres du Prsident de la RpubliqueArt. 5 C: dfinit le rle du prsident. Il sagit, comme pour nimporte quel chef dEtat dun rgime parlementaire, dun rle darbitre, dun rle de rgulateur du fonctionnement des institutions, dun rle de garant de lindpendance nationale et de la continuit de lEtat. Pour quil assure ce rle, la Constitution lui reconnat des pouvoirs. La grande innovation de la Constitution de 58 tant que certains de ses pouvoirs ne sont pas partags avec le gouvernement et sont propres au Prsident.

Art. 19 C: numre 8 attributions dans lexercice desquels le Pdt de la Rpublique na pas obtenir le contreseing du 1er ministre et le cas chant des ministres responsables. Le Pdt est seul signer le dcret. Les ministres contresignent. Tous les autres pouvoirs sont soumis lobligation de contreseing (contre signature).

A) Rapports avec les institutions1. Les rapports avec le Premier MinistreEn vertu de lArt 8 alina 1er C, le Pdt nomme le 1er Ministre et met fin ses fonctions lorsque celui-ci prsente la dmission de son gvt.

2. Les rapports avec le ParlementPour des raisons historiques, depuis 1873, le Pdt de la Rpublique est interdit dentrer dans un hmicycle parlementaire Il ne peut pas sadresser directement aux Parlementaire.Lart 18 C lui permet de communiquer avec les deux assembles en leur faisant lire par le prsident des messages qui ne donnent lieu aucun dbat. Il y a eu 19 messages depuis 1958, correspondant pour lessentiel 4 situations: la prise de fonction prsidentielle assemble nouvellement lue survenance dune crise majeure annonce dune dcision importante tel que celle dorganiser un rfrendum.dans lavant projet de la loi constitutionnelle de dc. 2007, il est prvu que le Pdt puisse prendre la parole devant l1 ou lautre des Assembles ou devant les dputs & snateurs runis en Congrs.

3. Les rapports avec le conseil constitutionnelLe Pdt de la rpublique nomme 3 membres du conseil constitutionnel dont il dsigne le Prsident. Celui-ci peut saisir une juridiction, une loi (art 61 C)ou un engagement international (art 54C) de faon faire contrler la constitutionnalit.

B) Les rapports avec la nation1. Le rfrendumArt 11 C: permet au Pdt dorganiser un rfrendum en lui imposant des rgles de forme et de fond.Rgle de forme doit intervenir sur proposition du gvt durant des sessions parlementaires ou sur dcision conjointe des deux assembles. Dans les deux cas, les propositions sont publies au journal officiel. Le Pdt possde ensuite un pouvoir discrtionnaire pour donner suite ou non aux propositions.Lorsquil sagit dune proposition gouvernementale, un dbat prcd dune dclaration gouvernementale se tient devant chaque assemble. Enfin, si des lecteurs approuvent le texte qui leur est soumis, la loi doit tre promulgue dans les 15 jours suivant la proclamation des rsultats. Rgles de fond: lart 11 limite lapplication du rfrendum 3 catgories de projet de loi: ceux relatifs lorganisation des pouvoirs publics ceux portant sur des rformes relatives la politique conomique et sociale ainsi quaux services publics qui y concourent ceux tendant autoriser la ratification dun trait qui, sans tre contraire la Constitution, auraient des incidences sur le fonctionnement des institutions. toutes questions ne peut tre soumis rfrendum comme la libert publique, la politique trangre, la scurit intrieure. Ex: la rvision de la constitution sur la peine de mort.Depuis 1958, 8 rfrendums ont t organiss dont 4 par DG. Entre 72 et 88, aucun rfrendum na t organis certains parlaient dun dsutude du rfrendum. Dans la plupart des cas, la question pose concernait lorganisation des pouvoirs publics. Dans les 3 autres cas, lautorisation de ratification dun trait. Le oui la emport 6 reprises, 2 rejets (Avril 69 sur la rforme du Snat et celui du 29 Mai 2005). Il ny a jamais eu de rfrendum sur la politique conomique & sociale.

2. La dissolutionArt 12 C: permet au Pdt de dissoudre lAssemble Nationale qui, de son ct, est la seule des deux chambres pouvoir mettre en cause la responsabilit du gvt. Cet article reconnat au Pdt un pouvoir discrtionnaire, sa seule obligation est de consulter le Premier Ministre et les Prsidents des deux assembles. La dissolution est interdite dans trois priodes particulires: en cas de supplance de la rpublique en cas de recours aux pouvoirs exceptionnels (art 16 C) dans lanne suivant les lections lgislatives, provoques par une dissolution. En revanche, lart 12 C nimpose aucune condition de fond, et la pratique des 5 dissolutions rvle des motifs trs divers: De manire traditionnelle, la dissolution peut servir faire trancher par les lecteurs un conflit opposant lassemble nationale et le gouvernement aprs le vote dune motion de censure par les dputs (dissolution du 9 Octobre 1962 par DG). La dissolution peut servir prvenir une cohabitation politiques et parlementaires lorsque des lections viennent de donner aux majorits prsidentielles et parlementaires des appartenances politiques opposes (dissolution de 1981 et 1988 dcides par Mitterrand pour objectif dempcher 1 crise politique car Pdt ntait pas du mme bord que lassemble nationale). Crise parlementaire: la dissolution permet de sortir dune crise de socit (crise de Mai 68). De faon indite, le Prsident Chirac a tent une dissolution la Britannique, de manire organiser des lections lgislatives au moment jug le plus favorable pour la majorit en place.

3. Les pouvoirs exceptionnels Art 16 C dfinit les rgles aux pouvoirs exceptionnels. Cet article donne au Pdt le pouvoir de mettre en uvre une sorte de dictature de salut public en lui imposant toutefois des conditions de fond et de forme.Deux conditions de fond: menace grave et immdiate portant sur lindpendance de la nation lintgrit du territoire les institutions de la rpublique lexcution des engagements internationaux. Interruption du fonctionnement rgulier des pouvoirs publics constitutionnels. Ces deux conditions sont cumulatives: elles doivent tre toutes les deux remplies.Conditions de forme: Consultation du 1er ministre des prsidents des deux assemble du conseil constitutionnel dont lavis est publi. Information de la nation par message. Consquences: cet article habilite le Pdt prendre les mesures exiges par les circonstances, que ces mesures soient de nature gouvernementales, lgislatives. Le Pdt peut mme suspendre une disposition de la constitution comme en 61 en suspendant linamovibilit du magistrat du sige. Toutefois, lart 16 C prcise que les mesures prsidentielles, appeles dcisions, doivent tre inspires par la volont dassurer au pouvoir public constitutionnel, dans les moindres dlais, les moyens daccomplir leur mission. Le but du Prsident doit donc tre le retour la normalit institutionnelle, ce qui exclu toute rvision de la Constitution. Pour faire contrepoids la puissance prsidentielle, le Parlement se runie de plein droit et lassemble nationale ne peut tre dissoute. Lunique utilisation de lart 16 C, dAvril Septembre 1960, a suscit de nombreuses controverses. Le conseil constitutionnel a jug que les conditions taient remplies. Le problme est que le putsch des gnraux dAlger choue au bout de quelques jours, alors que le Gnral de Gaulle maintient larticle en vigueur pendant 5 mois. Mais dans le silence du texte constitutionnel sur la fin des pouvoirs exceptionnels, il appartient au seul Pdt de la Rpublique de juger en opportunit de cette question. En cas de dtournement de procdure (dictature), les Parlementaire ont la possibilit de le destituer.La prochaine rvision constitutionnelle pourrait ajouter 1 alina lart 16 C mettant en place 1 mcanisme 3 niveaux: Aprs 30 jours dapplication, le conseil constitutionnel peut tre saisi par le Pdt de lassemble nationale, ou Pdt du snat, ou 60 dputs ou 60 snateurs afin dapprcier si les conditions sont toujours runies. Aprs 60 jours dapplication, il procde de pleins droits cet examen Au del de 60 jours, il peut tout moment & de sa propre initiative procder cet examen.

IV. Les pouvoirs partags du Prsident de la RpubliqueTous les autres pouvoirs du Pdt doivent tre contresigns par le 1er ministre & en cas chant par les ministres responsables. En les contresignant le 1er ministre les approuvent & en endossent la responsabilit politique devant le parlement.

A) Les attributions excutives1. Le pouvoir normatif et les pouvoirs de nominationPouvoir normatif: le Pdt de la Rpublique participe au pouvoir rglementaire mme si lessentiel de la comptence appartient au 1er Ministre.(art 13 C) le Pdt de la Rpublique signe les dcrets et les ordonnances qui sont dlibres en conseil des ministres. Le critre de rpartition des comptences entre les deux ttes de lexcutif est formel, puisquelle dpend du passage du texte en conseil des ministres.. Tout les autres dcrets ministres chargs de leur excution.3 raisons conduisent dlibrer un dcret en conseil des ministres: Une disposition constitutionnelle lgislative ou rglementaire impose cette dlibration. Le Pdt de la Rpublique, seul comptent pour arrter lordre du jour du conseil des ministres, dcide dvoquer un texte en conseil des ministres de manire le signer. En vertu du principe de paralllisme des formes, tout dcret dlibr en conseil des ministres et sign par le Pdt de la Rpublique ne peut tre sign et abrog quen respectant des formes identiques (larrt du conseil dEtat qui pose ce principe est larrt Meyet du 10 Sept 1992).Lorsque le Pdt signe un dcret non sign en conseil des ministres, le dcret est valide mais le juge considre que son vritable auteur est le 1er Ministre contresignataire, et que la signature du Prsident est inutile.(Arrt du conseil dEtat Sicard de 62). Le Prsident ne signe quenviron 5% des dcrets rglementaires. Le Premier ministre signe les 95% autres.

Pouvoir de nomination: Celui du prsident concerne les membres du gouvernement et les emplois suprieurs, civils ou militaires, de lEtat. Il sagit dabord des emplois pourvus en conseil des ministres et numrs par lArt 13 C, complt par une ordonnance organique du 28 Nov 1958.4 exemples demplois pourvus par le Prsident: les ambassadeurs les prfets les recteurs dacadmie les dirigeants des tablissements publics, des entreprises publiques, ou des socits nationales figurant sur une liste dresse par un dcret en conseil des ministres.(ENA,SNCF)Lordonnance de 58 prvoit galement que certains emplois, comme celui de professeur de lenseignement suprieur sont nomms par dcret prsidentiel non dlibr au conseil des ministres.On estime environ 70000 emplois relevant des nominations prsidentielles. Lavant projet de rvision constitutionnelle prvoit de complter lart 13. En effet pour certaines nominations qui en raison de leur importance pour la garantie des droits et liberts, les activits conomiques et leur rgulation ou le fonctionnement des pouvoirs publics ne pourraient tre effectues quaprs avis d1 commission constitue de membres de lassemble nationale et du snat.

2. Les affaires trangres et la dfense nationale Diplomatie: le Pdt de la Rpublique donne ou reoit les accrditations des ambassadeurs Franais ou trangers. Cest galement le Pdt qui ngocie et avec lautorisation du Parlement et de peuple pour les plus importants dentre eux, et ratifie les traits. il est inform par le gouvernement de la ngociation de tout accord international non soumis ratification. Enfin, cest le Pdt qui reprsente la France, il est le chef de lEtat, dans les sommets internationaux et depuis 1974 au conseil europen. Dfense nationale: Le Pdt de la Rpublique est le Chef des Armes selon art 15C. A ce titre, il prside les conseils et comits suprieurs de la dfense nationale. Pourtant, cest dun simple dcret (jugeable comme inconstitutionnel) quil tire un de ses pouvoirs militaires les plus importants: le dcret du 12 Juin 1996 qui lhabilite a ordonner lengagement des forces nuclaires Franaises et qui fonde la monarchie nuclaire.

B) Les attributions 1. Les attributions lgislativesLe Pdt intervient dans les attributions lgislatives en ouvrant et en clturant les sessions extraordinaires du Parlement. Sil est vrai que le Prsident est normalement absent de la procdure lgislative, il intervient toutefois pour promulguer une loi dfinitivement adopte. Cette promulgation dans le dlai de 15 jours constitue une obligation pour le Prsident. Toutefois, lart 10 C lui permet de demander au Parlement une nouvelle dlibration qui ne peut lui tre refuse. Lart 61 C lautorise saisir le conseil constitutionnel pour quil vrifie la constitutionnalit de la loi. En revanche, en ce qui concerne les lois constitutionnelles, lart 89 reconnat au Prsident dimportantes comptences commencer par le pouvoir dinitiative lgislative et comme il sagit dun projet de rvision, il peut dcider de convoquer le Congrs ou dorganiser un rfrendum. Sarkozy a dcid que la rvision constitutionnelle pour la ratification du trait de Lisbonne se fasse par Congrs.

2. Les attributions judiciairesDe manire paradoxale, lart 64 C fait du prsident le garant de lindpendance de lautorit judiciaire. Dans cette fonction, il est assist par le Conseil Suprieur de la Magistrature quil prside.

Art 17 C: le Prsident possde galement le droit de grce, cest--dire le droit de rduire ou de supprimer les peines de personnes condamnes. Contrairement une ide reue, ce pouvoir nest pas dispens de contreseing. Le dcret de grce peut tre individuel mais aussi collectif (vider des prisons surpeuples).

V. Les deux prsidencesA) La banalisation de la prsidence1. Le prsidentialisme du fondateurLanne 1962 joue un rle crucial dans la prsidentialisation du rgime:Rvision constitutionnelle rvisant llection au SUD du Pdt. Dsormais, le prsident est llu de toute la nation, et cest propos de son lection que se dbattent les grandes orientations de la politique nationale.2nd vnement: rsulte de la dissolution de lassemble nationale dcide par DG. Les lecteurs donnent au prsident une majorit parlementaire discipline qui le reconnat pour son chef. cest le fait majoritaire. La principale consquence est que le gvt abandonne au prsident la dfinition de la politique de la nation et met son service les moyens juridiques et humains que lui reconnat la Constitution. Le Pdt de la rpublique est le chef suprme de lxcutif.

2. Le prsidentialisme des successeursTous les Pdt ultrieurs reprendront et banaliseront un prsidentialisme qui a put paratre li la personnalit, la lgitimit historique de DG. Mme larrive de la gauche au pouvoir en 81 na pas remis en cause ce prsidentialisme que la gauche critiquait dans lopposition. On peut mme considrer que les deux prsidents les plus interventionnistes ont prcisment t ceux qui avaient critiqu la pratique gaullienne du pouvoir: VGE: lexercice solitaire du pouvoir et Franois Mitterrand qui a publi Le coup dEtat permanant.

B) Le parlementarisme majoritaire en priode de cohabitation1. Le fonctionnement de la cohabitationEn Mars 1986, les lecteurs envoient pour la 1re fois lassemble nationale une majorit de dputs politiquement opposs au Pdt. Le Pdt Mitterrand, malgr ce dsaveu, fait le choix de rester lElyse et de nommer Matignon le chef de la majorit parlementaire: Jacques Chirac (qui avait t 1er min de VGE de 74 76). Les deux hommes se donnent pour rgle de respecter la Constitution, rien que la constitution, toute la constitution (extrait du message de Mitterrand au parlement le8 Avril 86).

Le principal changement est lapplication parlementariste de lart 20 C. En effet, en priode de cohabitation, cest bien le gvt qui dtermine et qui conduit la politique nationale, en tout cas en matire de politique intrieure. Toutefois, le chef de lEtat nest pas condamn un effacement complet: dune part, il conserve la disposition de ses 8 pouvoirs propres mais ceux-ci sont intermittentsou exceptionnels (art 16) et de plus, pour 2 dentre eux, ils impliquent une initiative du gvt (les deux pouvoirs propres subordonns au premier ministre: le rfrendum et la dmission du gvt).En ce qui concerne les pouvoirs partags, les rgles sont fixes lors de la premire cohabitation et seront reprises lors des deux cohabitations suivantes. En matire de politique internationale, de dfense voir de justice, le Pdt de la rpublique demande et obtient une prminence. le droit au dernier mot (J. Chirac).En revanche, en matire de politique intrieure, le Pdt na quun droit de remontrance.En ce qui concerne les nominations aux emplois suprieurs de lEtat, la cohabitation a vu la mise en place dune sorte de spoil systme: rpartition des nominations entre Pdt et le 1er ministre.

2. Bilan de la cohabitation3 priodes de cohabitation: deux de 2 ans et une de 5 ans. Dans un premier temps, les lecteurs ont t sensibles certains avantages de la cohabitation: sur le plan international, la cohabitation oblige les chefs de la majorit et de lopposition parler dune seule voix, ce qui contribuerait renforcer la position exprime au nom de la France. Sur le plan intrieur, la cohabitation met fin la concentration du pouvoir et aux drives monarchiques que lon peut constater en priode majoritaire. Du point de vue de la lgitimit politique, la cohabitation permet aux lecteurs des deux principaux camps dtre reprsents au plus haut sommet de lEtat et donc de se reconnatre dans les institutions.

Toutefois, la 3me cohabitation a t la plus dure puisque le Pdt et le 1er ministre taient candidats aux prsidentielles. Ce sont surtout les dfauts et les vices de cette situation qui ont t mise en vidence: dans les affaires intrieure, la dyarchie a encourage une sorte de surenchre entre les deux ttes de lexcutif et parfois favoris la paralysie, personne ne voulant prendre la responsabilit de mesures ncessaires et impopulaire (rforme des retraites). En matire de politique internationale, il est parfois arriv que le Pdt et le 1er ministre prennent des positions contradictoires (ex: Proche Orient), ce qui contribue affaiblir la position de la France. Du point de vue de la lgitimit, lespce de consensus mou impos par la cohabitation perturbe le jeu de lalternance et favorise les partis marginaux consquence de 2002. Finalement, Jacques Chirac, Lionel Jospin et leurs lecteurs ont dress un bilan critique de la cohabitation.

Le gouvernement

le gouvernement se dfini comme lorgane collgial et solidaire form par les ministres et ventuellement les secrtaires dEtat sous lautorit du 1er Ministre. Le Pdt de la rpublique, bien quil prside le conseil des ministres, ne fait pas partie du gvt.

I. La structure du gouvernementA) Le Premier ministre1. Nomination du premier ministreEn vertu de larticle 8 C alina 1er , le Pdt de la Rpublique nomme le 1er ministre. Il sagit dun pouvoir dispens de contreseing. En pratique, si lon excepte Chirac en 76, tous les Pdts se sont reconnus le pouvoir de relever des ses fonctions le 1er ministre. De cet article, il dcoule que le pouvoir de nomination prsidentiel est discrtionnaire: comme le revendique Mitterrand en 86, le Prsident nomme qui il veut. le 1er ministre relve de la seule volont Pdtielle & il na pas tre investi par lAssemble nationale ni faire approuver par elle son programme. Toutefois, il doit tenir compte de la composition politique de lassemble nationale, qui a le pouvoir de paralyser ou de censurer le gvt. Cest ainsi quen priode de cohabitation, le rapport des forces politique conduit le Pdt nommer le chef ou le reprsentant de la majorit parlementaire.

2. La fin des fonctionsSelon lart. 8, le Pdt met fin aux fonctions du 1er ministre lorsque celui-ci prsente la dmission de son gvt. Mais en priode prsidentialiste, cette disposition constitutionnelle nest absolument pas respecte. En effet, DG, ds 62, et tous ses successeurs se sont reconnu le pouvoir de relever leur 1er ministre de leurs fonctions. Ceci rgularisant posteriori la dcision prsidentielle en prsentant une dmission quils nont pas voulue. En priode de cohabitation, le 1er ministre ne peut plus tre rvoqu: VGE parle dun 1er ministre indboulonnable en priode de cohabitation.

B) Les autres membres de gouvernement1. La nominationAlina 2 de lart. 8 C, le Pdt de la rpublique nomme les membres du gvt sur proposition du 1er ministre. Toutefois, en priode prsidentialiste, il arrive que la composition du gvt soit contrle ou ngocie par lElyse. Il peut mme arriver quelle soit dcide lElyse. La priode de cohabitation oblige une application scrupuleuse de lart 8. Toutefois, le Pdt Mitterrand a obtenu en 86 une sorte de droit de veto sur les titulaires des portefeuilles ministriels troitement lis aux fonctions prsidentielles. Notamment pour les affaires trangres et la dfense nationale. (refus de Lecanuet & Lotard)En plus du 1er ministre, il peut comprendre 4 catgories de membres; ces membres se succdant dans le dcret de nomination, dans un ordre qui est lordre protocolaire. Sommet hirarchie: ministres dEtat. Titre non attribu entre 93 et 2004, mais depuis 2004, un seul homme Sarkozy dans le gvt de Raffarin. Les ministres dEtat, comme les autres ministres, dirige un dptmt ministriel. Leur titre de ministre de lEtat est purement honorifique honorer un membre du gvt en raison de sa personnalit ou en raison de ses responsabilit partisane (chef dun parti politique) ou importance dans lorganisation et les priorits du gvt. ministres classiques, chargs dune dptmt ministriel dont lintitul correspond aux grands secteurs dactivit traditionnelles de lEtat, ou affiche des priorits politiques nouvelles du gouvernement. ministres dlgus, rattachs soit au 1er ministre, soit un ministre. Ils exercent leur fonction par dlgation mais en exerant une pleine autorit sur leurs services.(pas de ministres dlgus actuellement) le gvt comprend ventuellement des secrtaires dEtat. Ils sont en principe rattachs au 1er Ministre ou un ministre. Ils exercent galement leurs fonction par dlgation mais en ayant simplement la disposition de services administratifs.Le gvt de Villepin ne comprend aucun secrtaire dEtat mais comprend 15 ministres dlgus + un secrtaire dEtat alors que gvt actuel en a 16. La tenue rgulire du conseil des ministres, chaque mercredi matin, incarne la collgialit et la solidarit du travail gvtal. Toutefois, si tous les ministres, quelque soit leur titre, y assistent, les secrtaires dEtat ne participent quau conseil des ministres dont lordre du jour comprend une questionrelevant de leur comptence. Dans le gvt actuel de Fillon il y a 32 membres: 1er ministre, 14 ministres, 16 secrtaires dtat & 1 haut commissaire aux solidarits contre la pauvret(ancien Pdt dEmmas)

2. La cessationSelon lart 8 alina 2, le Pdt de la Rpublique met fin aux fonctions des membres du gvt sur proposition du 1er ministre. Cette cessation des fonctions gouvernementales peut tre collective ou individuelle. Lorsque lAssemble nationale a adopt une motion de censure, la prsentation de la dmission du gvt constitue pour le 1er ministre une obligation. En dehors du cas de dcs, elle rsulte une pratique soit dune rvocation par le chef de lEtat sur proposition du 1er ministre, le cas par exemple de manquement la solidarit gvtale. Donc, soit dmission volontaire, soit dmission impose(=rvocation). Les motifs de dmission peuvent tre trs divers: Raisons personnelles (maladies emplois)ex: 1 ministre galement chef dentreprise prfre se concentrer sur son entreprise. la victoire ou la dfaite une lection politique nationale ou locale. 1 dsaccord politique avec gvtRecord: Chevnement qui a dmissionn 3 fois pour manifester ses dsaccords. limplication dans une affaire judiciaire, ou affaire tout court. Ex: Herv Gaymard. Jurisprudence Balladur: systmatise une rgle impose par le 1er ministre Pierre Brgovoy (92-93, qui sest suicid) impos Bernard Tapi dans la procdure OM-VA. La jurisprudence Balladur conduit un ministre mis en examen prsenter sa dmission. Mais depuis 95, cette jurisprudence nest plus applique de manire systmatique: les 1er ministres se reconnaissant le droit dexiger ou non la dmission du ministre impliqu en fonction de la nature de laffaire. La tradition veut quaprs des lections lgislatives, si celle-ci prsente une victoire ou une dfaite pour le gvt, le 1er ministre prsente sa dmission et peut tre rappel.

II. Le statut des membres de gouvernements A) Le rgime des incompatibilitsArt 23 C: les fonctions de membre de gvt sont incompatibles avec lexercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de reprsentation professionnelle caractre nationale et de tout emploi public ou de toute activit professionnelle.

1. Les activits non lectivesEn ce qui concerne les fonctions publiques nominatives (nomm, pas lu) et les activits professionnelles prives, linterdiction de cumul sapplique dans toute sa rigueur afin de prvenir les conflits dintrts et de prserver lindpendance du gvt. Ainsi, un membre du gouvernement ne peut tre membre du Conseil constitutionnel. Ex: Jean-Louis Debr. Il ne peut tre fonctionnaire franais, communautaire ou international.

2. Fonctions et mandats lectifs58: incompatibilit entre la fonction de ministre et le mandat de dput ou de snateur, ou de dput Europen, contrairement ce quil se passe dans les rgimes parlementaires.En consquence, tout dput ou Snateur nomm au gvt ou au contraire, tout membre du gouvernement lu dans une assemble parlementaire, dispose dun dlai de rflexion dun mois pour faire son choix. Si lissue de ce dlai il appartient toujours au gvt, il perd automatiquement son sige au parlement o son supplant le remplace jusqu la fin de son mandat. Lobjectif de cette incompatibilit tait de renforcer le gvt, de lmanciper par rapport au Parlement, au nom de la sparation des pouvoirs. En revanche, aucun texte ninterdit un ministre de conserver un mandat lectif ou une fonction excutive locale. Toutefois depuis 97, le 1er ministre impose ses ministres de dmissionner de leurs fonctions de maire ou de Prsident de conseil gnral ou rgional. Mais certains ministres obtiennent parfois des drogations, et mme certains dfient lautorit du 1er Ministre et du Pdt de la rpublique. Ex de Sarkozy

B) La responsabilit individuelle1. La responsabilit politiqueDevant lAssemble Nationale, la responsabilit est toujours collective: les parlementaires peuvent contraindre le gvt dmissionner (motion de censure), mais pas un seul de ses membres. En revanche, le Pdt de la Rpublique a lui la possibilit, sur proposition du 1er ministre, de rvoquer un ministre qui aurait commit une faute (exemple: qui aurait manqu la solidarit gvtale).Gnralement, ce ministre va prfrer devancer cette rvocation en dmissionnant.

2. La responsabilit pnaleDans le texte de 58, les ministres taient responsables des crimes et dlits commis dans lexercice de leurs fonctions devant une juridiction parlementaire (donc politique): la Haute Cour de Justice (disparue en 2007). Cette disposition assurait en ralit au Ministre une impunit de fait. Cela a suscit beaucoup dmoi lors de laffaire du Sang contamin dans 80s (quand le SIDA sest dvelopp de faon connu, du sang a continu tre transfus mais la Haute cours de justice tant politique, la condamnation des Ministres ntait pas effective).Cest pour rendre cette responsabilit pnale effective que la loi constitutionnelle du 27 Juillet 93 cr la Cour de Justice de la Rpublique (CJR). Cette cour comprend 12 membres de parlementaires (6 dputs et 6 snateurs lus par leur assemble) et 3 magistrats de la Cour de Cassation, un de ces magistrats tant le prsident de cette CJR. Cette cour est charge de juger les membres du gvt, mme pour des faits antrieurs sa cration, dans le respect des rgles du droit pnal et de la procdure pnale. Cest ainsi quelle a jug 3 membres du gvt impliqus dans laffaire du sang contaminle 9 Mars 99 (15 ans aprs les faits): Laurent Fabius (ancien Premier Ministre), Georgina Dufoix (Ancien Min de la sant) et Edmond Herv (Ancien responsable de la sant). Relaxs de laccusation dhomicide involontaire et datteinte involontaire lintgrit des personnes. Edmond Herv a lui t condamn mais dispens de peine. Affaire comparable en cours: Affaire de la Vache Folle: 4 ministres impliqus.+ plusieurs procdures contre Charles Pasqua.Les ministres, contrairement au Pdt de la Rpublique, ne bnficient pas de linviolabilit. Cela signifie quils sont passibles des tribunaux de droit commun pour les infractions quils commettent lorsquelles nont pas de rapport direct avec la conduite des affaires de lEtat. Concerne les infractions de la vie prive mais galement les infractions commises dans lexercice des responsabilits locales. Comme le Pdt de la Rpublique, un membre du gvt impliqu dans un crime de guerre, de gnocide, ou contre lhumanit pourrait tre jug par la CPI de la Hayes.

III. Les attributions du gouvernementA) Attributions de larticle 20 de la constitution1. La dtermination et la conduite de la politique de la nationCette formule du premier alina de lart 20 signifie: quil appartient au gvt de dfinir les grandes orientations politiques quil lui revient de prendre les mesures ncessaires la mise en uvre de ces orientations.Cet alina nest dans les faits pas respect pendant les priodes Prsidentialistes: en effet, le gvt abandonne alors au Pdt de la rpublique la charge de dfinir la politique de la nation. Tous les 1er ministres ont reconnu la lgitimit de cette pratique et, de manire plus rcente, les Pdt ont pris lhabitude de donner priodiquement au gvt une feuille de route. En ralit, lart 20 nest respect quen priode de cohabitation.

2. La disposition de ladministration et de la force armeCette prrogative est attribue par le 2me alina de lart 20 qui donne au gvt la direction de ladministration civile et militaire. Du point de vue des principes, cela signifie que dans une dmocratie, il ne saurait exister un pouvoir administratif. Concrtement, cest par lintermdiaire de ses membres, qui sont des autorits non seulement politique mais aussi administratives que le gvt dispose de ladministration civile et militaire. A ce titre ils dirigent les services de leur ministre & exerce 1 pouvoir hirarchique sur les agents de leur service.

B) Les autres attributions1. Les attributions normativesDans le cadre du parlementarisme rationalis, la Constitution donne au gvt la matrise de la procdure lgislative. De plus, lart 38 C lui permet, pour lexcution de son programme, de prendre par ordonnance, pendant un dlai limit, des mesures qui relvent normalement du domaine de la loi et donc qui normalement sont prises par le Parlement. Cet article constitutionnalise ce que lon appelait les dcrets-lois sous la 3e rpublique, mais en imposant des limites que la jurisprudence du conseil constitutionnel a ensuite renforc: 1re limite: le dessaisissement du Parlement et il prend fin la date fixe par la loi dhabilitation.2me limit: depuis 1977 et surtout 1986, le conseil constitutionnel exerce un contrle stricte sur lobjet de la dlgation. En effet, il impose au gvt de dfinir avec une prcision suffisante la finalit des mesures quil se propose den prendre, ainsi que leur domaine dintervention. 3me limite: la loi dhabilitation doit fixer une date limite pour le dpt des projets de loi de ratification des diffrentes ordonnances prises par le gvt. En ce qui concerne la procdure, les ordonnances sont soumises pour avis au conseil dEtat avant dtres prises en conseil des ministres et signes par le Pdt de la Rpublique. Cette signature pdtielle correspondant un pouvoir discrtionnaire, comme la signifi Franois Mitterrand en refusant de signer 3 ordonnances du gvt Chirac en 86. Donc, lordonnance de lart 38 a une valeurs juridique changeante selon le stade de la procdure: il constitue soit un acte administratif susceptible dtre attaqu devant le conseil dEtat (notamment le cas entre la publication de lordonnance et lexpiration du dlai dhabilitation), soit un acte de valeur lgislative, insusceptible de recours pour excs de pouvoir (cest le cas de lordonnance ayant fait lobjet dune ratification expresse ou implicite par le Parlement).

2. Le fonctionnement des institutionsIl y a de nombreux articles de la Constitution, qui prvoient lintervention du gvt (32 membres), et donc du 1er ministre qui le reprsente.Quelques exemples dinterventions dans le fonctionnement des institutions: le gvt saisi le conseil constitutionnel en cas dempchement du Pdt de la Rpublique. Cela ne sest encore jamais produit sous la 5e rpublique. Cest le gvt qui exerce la supplance du Pdt de la rpublique si le Pdt du Snat est son tour empch de remplir ce poste. Le gvt propose au Pdt de la Rpublique de soumettre un projet de loi au rfrendum. Le titre de la Constitution consacr au gvt ne comprend que 4 articles, mais en ralit, nombre de ces pouvoirs sont dissmins dans tout le texte constitutionnel; contrairement ce qua soutenu dans les annes 60 Mitterrand, le gvt nest pas le parent pauvre des institutions.

IV. Les attributions du Premier MinistreA) La direction du gouvernement1. Le Chef du gouvernementArt. 21 C proclame que le 1er Ministre dirige laction du gvt: dfinit le rle & les attributions du 1er ministre. Cela ne signifie pas quil exerce un pouvoir hirarchique au sens stricte sur les autres membres du gvt. En revanche, normalement, les procdures de nomination et de rvocation des ministres, le soutient et la confiance du Pdt de la Rpublique, lui assurent un ascendant sur les ministres dont il encadre laction par des circulaires. Toutefois, les donnes politiques et psychologiques peuvent conduire un certain effacement ou affaiblissement du 1er ministre en priode pdtialiste. Du point de vue politique, cest en principe au 1er ministre quil revient dincarner laction du gvt. Il a ainsi vocation diriger la majorit parlementaire et la mener au combat au moment des lections lgislatives. Cest galement le 1er ministre qui, aprs dlibration du conseil des ministres, engage la responsabilit du gvt et met en jeu son existence. Enfin, cest le 1er ministre qui, en cas dchec politique, fait office de fusible.

2. La coordination du travail gouvernementalEn principe, le 1er Ministre est dgag de la gestion dun dpartement ministriel, mme si quelques-uns dentre eux (Raymond Barre, Pierre Brgovoy) ont tenu diriger en mme temps un ministre (conomie).En revanche, tous les premiers ministres ont pour fonction essentielle danimer et de coordonner le travail gvtal en intervenant tous les stades de laction dans la dfinition des objectifs, dans limpulsion, dans la prise de dcisions, et dans le suivit de lexcution. Ce pouvoir darbitrage du 1er Ministre se montre particulirement important en matire budgtaire; notamment arbitrage entre les ministres dpensiers et le ministre de lconomieMme en priode prsidentialiste, le chef de lEtat se limite normalement dfinir les orientations essentielles et donner les impulsions fondamentales, car il ne possde pas les moyens humains et juridiques dune gestion quotidienne des dossiers gouvernementaux. En priode de cohabitation, le contexte politique impose de toute faon le respect de lart 21C.

B) Les autres attributions du Premier Ministre1. Le Pouvoir normatif et le pouvoir de nominationPouvoir normatif: cest le 1er ministre qui est charg par art 21 C de lexcution des lois. A ce titre, il est le dtenteur de droit commun (de principe) du pouvoir rglementaire gnral, cad du pouvoir ddicter des dcisions excutoires caractre gnral et impersonnel applicable lensemble du territoire. Ce pouvoir rglementaire est cependant limit par lart 13 C qui rserve au Pdt de la Rpublique la signature des dcrets rglementaires dlibrs en Conseil des Ministres. Depuis 1958, on distingue deux catgories de rglementpris par le 1er Ministre: sur linvitation du lgislateur ou sur linitiative du 1er Ministre, celui-ci prend dans un dlai raisonnable les rglements ncessaires lapplication des lois ceux sont les dcrets dapplication. Ces rglements sont dits drivs ou subordonns une loi. Pouvoir rglementaire dans sa forme traditionnelle. Depuis 1958, dans les matires que la Constitution ne rserve pas la loi, le 1er Ministre intervient indpendamment de toute loi appliquer. Ex: lorganisation interne de ladministration tatique indpendante du Parlement. Ces rglements sont appels autonomes. Prsents en 58 comme une rvolution juridique, ils nont pas eu la porte et le dveloppement escompt. De surcrot, ce pouvoir rglementaire autonome peut tre rattach une jurisprudence Labonne du Conseil dEtat du 8 Aot 1919: cet arrt reconnat au 1er Ministre le pouvoir de prendre les mesures de police applicables lensemble du territoire, mme en labsence de toute habilitation lgislative. Par ailleurs, la jurisprudence Jamart du 7 Fv 1936 reconnat au 1er Ministre, comme tout chef de service, le pouvoir de prendre les rglements ncessaires au fonctionnement des services placs sous son autorit.

Pouvoir de nomination: nomination aux emplois civils et militaires de lEtat, la rpartition des comptences entre le Pdt et le 1er ministre manque de clart. Le pouvoir Prsidentiel est quantitativement limit (70000 emplois), mais qualitativement essentiel (tous les emplois suprieurs). En priode de cohabitation, la rpartition des nominations entre les deux ttes de lexcutif se fait selon le principe Amricain du Spoil System et donne lieu des marchandages, conflits et parfois des blocages.De nombreuses attributions en son nom ou en celui du gvt qui lui assure un matrise de la procdure lgislative. De plus, une fois la loi adopte, il peut saisir le conseil constitutionnel (rare dans les faits).

2. Les Affaires Etrangres et la Dfense Nationale Mme dans ces domaines privilgis de laction Prsidentielle, le 1er Ministre exerce des attributions. Domaine rserv inadquate. En matire de Dfense Nationale, lArt 21 lui donne la responsabilit de cette dfense et par consquent le code de la dfense lui attribue la direction gnrale et militaire de la dfense. Toutefois, lexercice de ces attributions est limit par lemprise sur les questions militaires que le Pdt de la Rpublique parvient imposer car il est le chef des armes, mme en priode de cohabitation.

Il ny a pas davantage de domaines rservs qui concerneraient les Affaires Etrangres, auxquelles le 1er Ministre a galement vocation sintresser. Cest ainsi le gvt qui est constitutionnellement charg de ngocier et conclure les accords internationaux en informant le Pdt de la Rpublique. De plus, en priode de cohabitation, le 1er Ministre sinvite aux sommets internationaux et aux runions du Conseil Europen qui font lobjet dune prparation commune.

V. Le travail gouvernementalA) Le processus dcisionnel 1. Les mcanismes interministrielsIl appartient chaque membre du gvt de prparer les avants projets de lois ou les projets de dcrets relevant de son domaine dattribution. Mais de nombreuses dcisions et de nombreux textes impliquent la collaboration de plusieurs ministres et cest pourquoi diffrents mcanismes ont pour objet de dgager des dcisions interministrielles.En principe, la discussion se fait dabord entre les ministres concerns ou entre les membres de leurs cabinets, mais en cas de dsaccord persistant ou sil sagit dun texte important, plusieurs catgories de runion sont susceptibles de se tenir Matignon. Les plus frquentes sont les runions interministrielles: 1533 en 2005. Y participent les reprsentants des ministres concerns (pas les ministres eux-mmes) sous la Prsidence dun membre du cabinet du 1er ministre. Le comit interministriel, qui en principe est cr par dcret, runi sous la Prsidence du 1er ministre les ministres et secrtaires dEtat intresss. Ce comit a pour objet de suivre la politique du gvt dans un domaine intressant plusieurs ministres. Il existe des Runions de Ministres (pas interministrielles) ou Sminaires gouvernementaux qui rassemblent sous la prsidence du 1er Ministre tous les ministres et membres du gvt de faon examiner de manire informelle diffrent aspects de la politique gouvernementale. En priode de cohabitation, ces sminaires ou runions se tiennent souvent sur un rythme hebdomadaire car ils permettent au gvt de se runir et de dbattre sans la prsence du Pdt. Il y a eu en 2005 39 Sminaires. Larbitrage peut galement se faire sous la prsidence du chef de lEtat qui convoque les ministres concerns par une question ainsi que le 1er Ministre dans le cadre dun conseil restreint. En priode prsidentialiste, ce conseil peut voquer mme des questions de la comptence gvtale. En revanche, en priode de cohabitation, il est ncessairement consacr des comptences partages comme la prparation dun Conseil Europen ou la gestion dune crise internationale.

2. Le Conseil des MinistresIl incarne vritablement lunit de lexcutif et la collgialit du gvt. Il est prsid par le Chef de lEtat, exceptionnellement suppl par le Premier Ministre. Il comprend tout les ministres, plus les secrtaires dEtat intresss par lordre du jour, en prsence du secrtaire gnral de la prsidence de la Rpublique et du secrtaire gnral du gouvernement. Le Conseil des Ministres est le point de passage oblig des textes les plus importants, savoir les projets de loi, les ordonnances et de nombreux dcrets rglementaires ou individuels.Lordre du jour est arrt par le Pdt de la Rpublique sur proposition du cabinet du 1er Ministre et du secrtariat gnral du gouvernement. Toutefois, le Conseil des Ministres constitue surtout une chambre denregistrement: il ne dcide rien; ses membres ne votent pas car les arbitrages sont effectus en amont et les textes sont dj arrts.A lissue du Conseil des Ministres, il est publi par le secrtariat gnral du gvt un Relev de dcisions. A charge pour les autorits comptentes de prendre les actes ncessaires pour donner une traduction juridique ces dcisions.Un communiqu a pour objet dinformer par crit la presse et lopinion des travaux des conseils des ministres.

B) Les services du Premier MinistreLe 1er Ministre est la tte dune quarantaine de services extrmement htroclites. Limportance de ces services se montre trs ingale puisquon y trouve des rouages essentiels comme le Secrtariat Gnral des Affaires Europennes (SGAE) ou le Secrtariat Gnral de la Dfense Nationale (SGDN), ou encore le Service dInformation du Gouvernement (SIG). On y trouve galement de nombreux organismes de prospective ou dtudes comme lobservatoire de la parit hommes femmes, le Conseil dAnalyse Economique ou encore des organismes danalyse de la socit. Les deux structures les plus importantes pour commander la machine tatique et diriger laction du gouvernement sont: le cabinet du Premier Ministre le Secrtariat gnral du gouvernement.