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 DROIT PENAL DES AFFAIRES Introduction. >> Généralités: Une fable de Bernard Mandeville, médecin et philosophe hollandais du 17ème, auteur de la fable des abeilles ou les vices privés font le bien public. Cette fable va connaître un grand retentissement au 18ème avec à la fois un mélange de critiques et d'injures. Mais de nombr eux auteurs dont des économistes vont voir une anticipation du libéralisme économique. On dira après qu'il était en fait un visionnaire du libéralisme économique et politique. Cette fable repose sur l'idée que les vices privés font la richesse des nations, et la vertu condamne une grande cité à la pauvreté. Mandeville dit que l'homme est par nature un fripon et prône non pas le recours à la force pour amener les hommes à coopérer. Il dit qu'il faut les laisser faire. Ces vices privés assurent le bien public. Des 3 vi ces qu i sont la cause de pr os ri , il y a la tromperie selon Mandeville, qui est l'un des inconvénients qui accompagne le commerce actif. Les autres vices sont le luxe et l'orgueil. => cette fable aurait inspiré la théorie de la main invisible de Smith qui pense qu'en poursuivant leur intérêt particulier, les hommes travaillent au bien commun. Le principe du marché est donc celui d'une main invisible, la somme des intérêts particulier= intérêt général. Cette idée est celle d'harmonie naturelle. => dans ces visions, logique libérale poussée à l'extrême. Il y a l'idée d'une autorégulation du marché. Donc, on pense que c'est pas la peine de contrôler avec un droit pénal extérieur. Cette autorégulation fonctionne si les conditions d'une concurrence sont saines. On voudrait donc exclure le droit pénal de la vie des affaires: parce que ça entrave le dynamisme des entreprise et le fonctionnement du marché dans son efficacité, on est dans un domaine où c'est difficile de distinguer l'erreur de gestion de la malhonnêteté. Dès 96, rapport Marini sur la modernisation du droi t des sociétés, on dit que le droit pénal est un obstacle préoccupant au plein épanouissemen t de la liberté d'entreprendre. Le rapport C oulon de février 08 sur la dépén alisation de la vie des affair es: la dépénalisation du droit de la vie des affaires, attentes des acteurs de la vie économique. On pense que la règle pénale est inadaptée à la vie des affaires

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DROIT PENAL DESAFFAIRES

Introduction.

>> Généralités:

Une fable de Bernard Mandeville, médecin et philosophe hollandais du17ème, auteur de la fable des abeilles ou les vices privés font le bienpublic. Cette fable va connaître un grand retentissement au 18ème avec à la fois unmélange de critiques et d'injures. Mais de nombreux auteurs dont deséconomistes vont voir une anticipation du libéralisme économique.On dira après qu'il était en fait un visionnaire du libéralisme économique etpolitique.Cette fable repose sur l'idée que les vices privés font la richesse des nations,et la vertu condamne une grande cité à la pauvreté.Mandeville dit que l'homme est par nature un fripon et prône non pas lerecours à la force pour amener les hommes à coopérer. Il dit qu'il faut leslaisser faire. Ces vices privés assurent le bien public.Des 3 vices qui sont la cause de prospérité, il y a la tromperie selonMandeville, qui est l'un des inconvénients qui accompagne le commerce actif.Les autres vices sont le luxe et l'orgueil.=> cette fable aurait inspiré la théorie de la main invisible de Smith quipense qu'en poursuivant leur intérêt particulier, les hommes travaillent aubien commun.Le principe du marché est donc celui d'une main invisible, la somme desintérêts particulier= intérêt général.Cette idée est celle d'harmonie naturelle.=> dans ces visions, logique libérale poussée à l'extrême. Il y a l'idée d'uneautorégulation du marché. Donc, on pense que c'est pas la peine de contrôleravec un droit pénal extérieur.Cette autorégulation fonctionne si les conditions d'une concurrence sontsaines.On voudrait donc exclure le droit pénal de la vie des affaires:• parce que ça entrave le dynamisme des entreprise et le

fonctionnement du marché dans son efficacité, on est dans un domaine oùc'est difficile de distinguer l'erreur de gestion de la malhonnêteté.• Dès 96, rapport Marini sur la modernisation du droit dessociétés, on dit que le droit pénal est un obstacle préoccupant au pleinépanouissement de la liberté d'entreprendre.• Le rapport Coulon de février 08 sur la dépénalisation de la viedes affaires: la dépénalisation du droit de la vie des affaires, attentes desacteurs de la vie économique.• On pense que la règle pénale est inadaptée à la vie des affaires

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• les valeurs qu'on veut protéger dans le droit des sociétés ne méritentpas de sanctions pénales.• La vie des affaires, les contraintes économiques, la concurrenceexplique que le droit pénal ne doit pas s'installer dans le droit des affaires.Cependant, on peut dire que la liberté du commerce n'aura de sens que s'il ya un minimum d'éthique ou de morale. On ne peut avoir une économie sansmoralité. Ça contredit l'idée de Mandeville.

 Aujourd'hui:

• on pense que c'est stérile d'opposer le droit et l'économie car le droitest la condition de l'économie libérale. Il faut un minimum d'ordre pour quel'autorégulation fonctionne.• Ce qui est en cause, c'est le degré d'intervention du droit dans la vieéconomique seul• la vie des affaires est naturellement porté par la recherche d'uneéthique minimale, d'une éthique des affaires.• En apportant un minimum de moralité, on participe à la bonne marche

des affaires• on a quand même besoin de cette éthique pour assurer une confiance,laquelle est indispensable au fonctionnement de l'économie, elle en est lesupport.Des affaires, donc Stavisky de 33 ont convaincu que le droit pénal desaffaires était nécessaire. C'est cette affaire qui conduit à la création du délitd'abus de biens sociaux par le décret loi de 35.Autres affaires: Enronn, Madoff, etc.Ces affaires rappellent la nécessité de contrôle.

>> Spécificité de la délinquance en col blanc:

On se demande s'il y a un droit pénal des affaires?• certains disent que ce n'est pas une matière en elle-même, elle n'a pasde spécificité.• Mais en réalité, il y a une spécificité, notamment dans l'aspectsociologique.On va appelé la criminalité en col blanc celle qui concerne les hommesd'affaires.Donc, on en reconnaît l'autonomie, un droit particulier s'applique donc à cedomaine.Les spécificités:• Délinquance concernant un type de délinquant particulier car émanede la classe sociale moyenne voire supérieure. Donc ça émane des cadressouvent.• C'est une délinquance qui n'est pas violente, délinquance d'astucevoire intellectuelle: les moyens de l'infraction ne font pas appel à la violence.• La moyenne d'age est plus élevée que dans la délinquance classique(40 ans contre 25 ans).• Délinquance caractérisée par une présence plus importante desfemmes que dans la délinquance classique.

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On veut savoir qui réalise la délinquance d'affaire pour mieux la prévenir etpour mettre des sanctions adaptées. Il faut aussi comprendre l'infraction etl'élément intentionnel.

Le législateur a réagit à cette notion de délinquant.

>> Les grandes étapes du droit pénal des affaires:

Quand on veut comprendre où est né ce droit, on voit souvent qu'il estapparu avec la révolution industrielle et la naissance des sociétés.En réalité, il existe dès le 12ème avec la banqueroute.À l'époque les commerçants font crédit. Et quand ils trahissent la confiancedes créancier, ils remettent en cause l'équilibre du commerce qui repose surle crédit. Donc aucun créancier ne voudra prêter s'ils ne sont pas sur de sefaire rembourser.Ces genres de commerçants, banqueroutiers (commerçants malhonnêtes)pouvaient être condamnés du fait de leur dangerosité.Le droit des affaires protégeait donc la confiance à cette époque.

Ensuite, industrialisation du pays, essor du commerce. Donc la spéculation etle profit deviennent naturels au commerce. Donc on voit apparaître à cetteépoque un autre noyau dur du droit pénal des affaires dans le droit dessociétés.On crée la personne morale qui reçoit les capitaux, et en échange, lesapporteurs reçoivent des titres → la société.Le droit pénal apparaît inhérent au développement des sociétéscommerciales afin de protéger les apporteurs.Pendant longtemps, fallait une autorisation du gouvernement pour créer desSA, donc, il n'y avait pas de droit pénal pour ces sociétés, ce qui n'était pas lecas pour les SNC. Puis, concurrence des sociétés anglaises de création libre,qui arrivent en France. Alors, l'autorisation gouvernementale est supprimée,et droit pénal pour les SA.La loi du 24 juillet 1867 comporte des articles spécifiques sur les sanctionspénales → développement du droit pénal des affaires:• 1ère étape: droit pénal financier, boursier → du à la crise de 29.• créé par le décret loi du 8 août 35 qui crée 3 nouveaux délits:• présentation ou publication d'un bilan inexact• délit d'abus des biens et de crédits sociaux• abus de pouvoir et des voix• 2ème étape: 2 grandes ordonnances du 30 juin 45 sur laconcurrence et les prix qui ont longtemps constitué les textes de base,

 jusqu'à l'ordonnance du 1er décembre 86• 3ème étape: loi du 24 juillet 66 sur les sociétés commerciales.Elles consacrent un titre énorme sur le droit des sociétés. Remaniement àpartir des années 2000• 4ème étape:  des années 80 aux années 00 → accélération duphénomène de la pénalisation.

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• Concerne le domaine de la consommation: on veut protéger leconsommateur, partie faible, au regard des agressions incessantes dont il estvictime.Une loi de 92 crée un code de la consommation.• Le domaine de la concurrence. L'ordonnance du 1er décembre 86remplaçant celle de 45 et la loi du 1er juillet 96 sur la loyauté et l'équilibredes relations commerciales.• Le domaine des finances, de la bourse: le droit pénal boursier nait avecla commission des opérations de bourse, devenue AMF depuis 03.Une ordonnance de 00 crée le CMF et contient des dispositions boursières.• 5ème étape: depuis les années 00 dans le domaine du droit pénal desaffaires:• Internationalisation de la législation pénale des affaires. Cela est du àla mondialisation de l'économie. Création aussi d'un marché européen doncla législation devait suivre ce mouvement.• Le traité de Lisbonne signé en 07, entré en vigueur en 09:marque la disparition du 3ème pilier qui traitait de façon à part le problème

pénal et consacre des compétences particulières pour la création d'un droitpénal européen, art 83 prévoit un rapprochement.• Rapprochement dans le domaine de la criminalité particulièrementgrave revêtant une dimension transfrontière (blanchiment d'argent,corruption, contrefaçon des moyens de paiement, criminalité organisée)• rapprochement nécessaire à l'effectivité des politiques de l'UE: dansles domaines où ya harmonisation, des règles à minima relatives à ladéfinition des infractions et des sanctions possibles.• Dépénalisation de la vie des affaires: cela est du à des lois:• Loi du 25 janvier 85 sur la banqueroute: cette loi réduit les 15 casde banqueroute existant à 5 cas.• Loi du 15 mai 01 sur les nouvelles régulations économiques(NRE)• 2 lois du 1er août 03: l'une sur l'initiative économique etl'autre sur la sécurité financière. • Ordonnance 25 mars 04 sur la simplification du droit et lesformalités pour les entreprise• Ordonnance du 25 juin 04 sur les valeurs mobilières.• Le rapport Coulon:• suppression de certaines infractions du droit des sociétés.• réduction du champ d'application d'autres infractions (délit detromperie, délit d'abus de biens sociaux)• propose de substituer à la sanction pénale des sanctions civiles et

administratives. Donc on passe d'une réglementation pénale à unerégulation, on garde une volonté répressive mais avec désengagement del'Etat.

>> La définition du droit pénal des affaires:

On peut se dire que c'est le droit pénal dans les affaires.

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Mais, cette notion de vie des affaires est gênante, car on parle de droit pénaldes sociétés, boursier, des entreprises etc, donc on se demande ce qu'on vamettre dans le droit des affaires.Le droit des affaires est en réalité une notion plus large que celle de droitcommerciale car le droit des affaires englobe le droit commerciale et lesautres branche comme le droit fiscal, social et donc les infractions du travail.

On ne sait pas si on droit y inclure le droit de l'environnement.Concernant le droit pénal du travail, il n'est pas inclut, cela est confirmé parle rapport Coulon (domaine trop dense).

 TITRE 1. LA PRATIQUE DES AFFAIRES ET LA THEORIE GENERALE DU DROIT PENAL.

On distingue les infractions portant atteinte aux biens (Chap 1) de celles quisont des atteintes à la confiance public (Chap 2).La responsabilité pénale spécifique aux affaires fait l'objet de règles (Chap3)

Chap 1. La pratique des affaires et les atteintes auxbiens.

Malhonnêteté et fraude: atteintes à la propriété d'autrui.

Les principales infractions:• abus de confiance

• escroquerie

• volNous allons nous intéresser aux 2 premières.Ces 2 infractions sont fondamentales dans la vie des entreprises, ça faitl'objet des grandes affaires.

Sous-chap 1. Les délits de droit commun.

SECTION 1. L'ABUS DE CONFIANCE.

Art 314-1 CP en donne une définition. Il a été réécrit par le CP de 92. l'abusde confiance est le fait pour une personne de détourner au préjudice d'autruides fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'ellea accepté, à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usagedéterminé.

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C'est une définition réécrite par le code pénal de 92. Et du fait de cetteréécriture, de nouvelles questions ce sont posées.

C’est le détournement d’un bien remis à titre précaire. Il permet desanctionner des détournements de fonds. C’est une infraction très importanteau sein des sociétés et des associations. Parce qu’elle sanctionne le

détournement, elle se rapproche de la banqueroute par détournement d’actif,le détournement de bien public ou de bien privé. Cependant il ne faut pas lesconfondre. Il faut toujours déterminer la bonne.

§1. CONDITIONS PREALABLES.

C'est la doctrine qui a créé cette distinction. Le texte nous dit que le bien aété remis et il a été accepté par un destinataire à charge pour leditbénéficiaire de le rendre, représenter ou faire un usage déterminé.Il faut distinguer l'objet de la finalité de la remise.

A. L'objet de le remise.Il s'agit de fonds, valeur ou biens quelconques.Les notions de fonds ou de valeur se retrouvent pour l'escroquerie.Valeur: équivalent d'un bien en argent. Mais ce terme est aussi utilisé pourviser un titre boursier ou un bien de valeur.La notion de bien quelconque: notion nouvelle évitant de recourir àl'énumération longue du CP de 1810.La notion de bien vise toute chose ayant une valeur et étant susceptibled'appropriation.Quand le CP vise tout bien quelconque, inclusion de biens incorporels.Certains arrêts ont confirmé l'extension du délit aux biens incorporels:•

chambre criminelle 30 mai 96 Tuffier: cet arrêt est rendu sousl'empire de l'ancien code et la cour juge que l'inscription en compte de valeurmobilière incorporelle est une écrit qui entre dans les prévisions du champd'application du délit d'abus de confiance. La cour dit que cette interprétationvaut pour les 2 définitions de l'abus de confiance (l'ancienne et la nouvelle)• arrêt du 14 novembre 00 rendu sous le fondement de 314-1: lesdirigeants d'une entreprise de vente par correspondante avait remis àl'entreprise sous-traitante le numéro de carte bancaire communiqué par unecliente. La cliente avait annulé sa commande et son autorisation d'utilisationdu numéro de carte bleue. Le dirigeant est condamné pour abus de confiancepour détournement du numéro de carte bancaire communiqué par unecliente (aucun détournement de bien corporelle).

La cour note que la notion de bien quelconque peut s'appliquer à une valeurpatrimoniale telle que l'autorisation de prélèvement sur un compte bancaire.Ce numéro de carte bancaire a une valeur patrimoniale, de ce fait, il peutêtre détourné.• En droit pénal du travail, abus de confiance quand un salarié utilise àdes fins personnelles la connexion internet mis à disposition par sonemployeur → 19 MAI 04

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• la cour a admis qu'il pouvait y avoir détournement d'un projet: elle ditqu'il peut y avoir ce type de détournement car il s'agissait d'un salarié quiavait conçu pour son employeur un projet de borne informatique de gestion,il continue son travail mais au profit d'une société concurrente par la suite. Lacour de cassation a dit qu'il y avait détournement du projet car ce projetappartenait à l'entreprise de départ.

Mais il y a des limites:• L'information seule, totalement incorporelle: ne peut pas fairel'objet d'un abus de confiance. Ce n'est pas un bien au sens de l'art du CP,pour cela il faudrait qu'elle ait un support qui lui apporte une valeurpatrimoniale.• Les immeubles: ils ont toujours été exclus du champ d'application dudélit d'abus de confiance car on considère qu'on ne peut pas procéder à laremise préalable de ce type de bien, donc c'est un bien qui ne peut êtredétourné. La chambre criminelle le rappelle en 92, puis en 01, puis le 14 janvier 09. Donc, la cour de cassation n'a pas l'intention de changer de

position pourtant une évolution serait possible car la jurisprudence admetque la remise puisse se faire par le transfert d'une valeur patrimonial, donctransfert virtuel. On peut imaginer qu'il y ait détournement d'un immeublepar usage abusif de l'immeuble (ex: se maintenir dans un immeuble au delàdu temps convenu). Cela était d'ailleurs la position de la cour d'appel deCaen du 10 octobre 01 (même s'il y avait eu cassation): dans cette affaire,prêt de clé par le proprio d'un studio. La jeune fille bénéficiaire du prêt refusede rendre les clé. La cour dit qu'il y a détournement. Déplacement du bienpar maniement juridique aurait pu être admise. La cour n'a pas voulu allerdans ce sens.La cour dit qu'on ne peut réprimer l'utilisation abusive d'un bien immobiliersous le couvert de non restitution des clés permettant d'y accéder.•

Les prestations de service: elles peuvent être l'objet d'escroqueriedepuis 92, mais pas d'abus de confiance. Parce qu'elles ne peuvent pas fairel'objet d'une remise préalable à des fins déterminées.La cour de cassation a quand même jugé que le prix de la prestation deservice pouvait faire l'objet d'un abus de confiance (détournement). Ledirecteur d'une association avait employé des salariés de l'association à desfins personnelles.L'emploi de salarié pour la cour de cassation, s'analyse comme undétournement de fond de l'association destiné à rémunérer les prestationseffectuées dans le seul intérêt du dirigeant → Chambre criminelle 20octobre 04.

B. La finalité de la remise.

Cette remise doit avoir une finalité (affectation déterminée du bien)Cela permet de distinguer l'abus de confiance de l'escroquerie; et ça permetd'expliquer la notion de détournement.Il y a eu modification dans le CP:>> Ancien art 408: énumération d'une liste de 6 contrat à partir desquellesla remise devait avoir été nécessairement faite.

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Cela voulait dire que ces contrats étaient le cadre obligé de la remise quipouvait conduire à un abus de confiance.Le travail de qualification était toujours de dire «en vertu de quel contrat laremise a-t-elle était faite?».C'est de là que vient l'abus de biens sociaux: quand on crée le premièressociétés commerciales, on voit que le contrat de société n'est pas dans la

liste des 6 contrats. À ce moment, on se dit qu'il faut créer l'abus de biensociaux.>> Art 314-1: suppression de cette liste limitative, il faut seulement uneremise préalable acceptée, et assortie d'une utilisation déterminée.Donc le contrat de société peut entrer dans ce champ.

=> Donc, on ne s'intéresse plus à la nature du contrat, mais à la finalité de laremise, car ce qui nous intéresse, c'est de savoir quel type de remise a eulieu.Donc on déplace le travail de qualification de la nature du contrat vers lafinalité de la remise.→ on a demandé à la cour de cassation si le titre portant remise devaitnécessairement être un contrat?La chambre criminelle tranche, dans un arrêt du 18 octobre 00 et dit quela nature du titre en vertu duquel s'est faite la remise n'est pasnécessairement contractuelle (ex: remise judiciaire, légale).L'abus de confiance est possible dans le cadre du contrat de société, dans lecadre de convention d'apport ou de souscription à une augmentation de K.

La remise de la chose doit présenter finalement 3 critères:• Elle est nécessaire:  il faut une remise préalable. Préalable audétournement.Un salarié qui décide de se mettre à son compte et attire la clientèle de sonancien employeur. L'employeur agit pour abus de confiance: aucun abus deconfiance, car aucune remise préalable de la clientèle. La chambre criminelleva dans ce sens le 9 mars 87.• Elle est volontaire: elle est librement consentie.• donc exclusion du vol• ça permet de distinguer l'abus de confiance de l'escroquerie. Parceque dans l'escroquerie, la remise a été provoquée par des manœuvresfrauduleuses• Elle est précaire: cette notion de précarité vient de l'affectation dubien; le bien a une affectation déterminée donc la remise est précaire. Doncon dit qu'il faut une remise précaire.

En droit des sociétés, quand le dirigeant reçoit les fonds sociaux, il les reçoità titre précaire car il doit en faire un usage conforme aux besoins de lasociété. Les fonds appartiennent à la société.• On se demande si la remise d'un bien en pleine propriété mais assortied'une affectation déterminée est une remise précaire.Ex: la banque me consent un prêt mais à condition que je construise une villa→ contrat immobilier. Je devient propriétaire des fonds.

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Pendant des années, on pensait que l'abus de confiance était exclut dans lecas d'une remise en pleine propriété. Le code pénal ne visait que les contratde détention précaire.Puis, on a dit que si on transmet la pleine propriété du bien, on ne peut pasdire qu'il l'a détourné car n'a pas fait l'usage prévu; cependant il est vrai quele transfert de propriété est assorti d'une obligation, affectation convenue du

bien. Donc, la précarité ici ne vient pas de la nature du bien mais de lafinalité de la remise qui est l'affectation convenue.La jurisprudence dit à cet égard dans un arrêt du 26 janvier 05, quiconcernait un avocat qui avait reçu les provisions d'une cliente pours'occuper de son dossier mais ne le fait pas qu'il n'y a pas abus de confiancepour l'avocat qui n'a pas fait l'usage convenu des fonds et qui refuse de lesrendre.Chambre criminelle 14 février 07: une banque consentant un prêtimmobilier à un particulier pour qu'il construise des villas. Le particulier neconstruit qu'une villa et utilise le reste des fonds pour vivre. L'emprunteur estcondamné par la cour d'appel. Mais la cour d'appel censure au motif quel'emprunteur était devenu propriétaire des fonds prêtés.La chambre criminelle confirme cela le 5 septembre 07. Depuis, elle n'a cesséde confirmé.Cependant, parfois, la cour prend une position inverse en admettant l'abusde confiance: c'était des cas de remise en pleine propriété assortie d'uneaffectation «seulement» légale des fonds.• Subventions et taxes professionnelles: les subventions sont des fondspublics, et des textes régissent le versement et l'usage des subventions.Quand je ne les utilise pas toutes, je dois, selon la loi, les restituer.• Dans le domaine de la taxe professionnelle (taxe parafiscale): quandl'établissement d'enseignement reçoit cette taxe, il doit obligatoirementl'affecté à la formation selon les textes.

On s'est demandé si en cas de détournement de ces deux types defonds il pouvait y avoir abus de confiance.Arrêt 9 janvier 08 chambre criminelle: condamne pour abus de confiancele gérant d'une société immobilière qui avait reçu et détourné dessubventions reçues du conseil régional de la réunion. Ces subventions ont étéreçues en pleine propriété.Un autre arrêt statue en sens contraire. La chambre dit aucun abus car lebénéficiaire est devenu propriétaire (17 septembre 08).Un arrêt de 2010 sur la taxe d'apprentissage statue dans le sens de janvier 08.Donc, jurisprudence non fixée sur la question.

Un autre arrêt concerne le versement de taxes d'apprentissage:  13  janvier 10 → condamne le bénéficiaire de fonds provenant d'une taxed'apprentissage pour détournement des fonds reçus. La cour dit que lesfonds ont été reçus pour être affectés à la formation. Les fonds qui n'ont pasété affectés: on considère qu'il y a détournement alors que les fonds ont étéreçus en pleine propriété par le bénéficiaire.Cet arrêt va dans le sens de celui de janvier 08.

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Pour la fiducie: elle est introduite dans le droit par une loi de 07 modifiéeen 08 et 09. On ne sait pas encore si des fonds versés en vertu d'un contratde fiducie peuvent être détournés pour abus de confiance. Il y a uneutilisation précise des fonds que doit faire le fiduciaire. Si non respect del'usage précis, on ne sait pas s'il peut y avoir abus de confiance alors qu'il lesa reçu en pleine propriété.

Mais un auteur dit qu'il pourrait y avoir abus de confiance.

§2. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L'ABUS DECONFIANCE.

A. Le détournement.

Cet acte caractérise l'infraction, donc à chaque détournement, il y ainfraction.C'est la nature même du détournement qui va permettre de caractériserl'intention.

Le moment où on bascule du côté pénal: le moment où on détourne le bien.

Plusieurs formes de détournements:>> l'usage abusif : c'est le fait de faire un usage du bien contraire àl'affectation convenue lors de la remise.→ Il y a usage abusif quand le bénéficiaire de la remise s'approprie le bien àdes fins personnelles. Ce sont les détournements les plus simples à établir,mais aussi les plus nombreux.Ex: le directeur d'une association qui dépense à des fins personnelles lesfonds reçus au titre d'une adhésion. Ou bien il fait cet usage avec des donsdonnés à une association.Ex: Association pour la recherche sur le cancer (ARC) → le directeur s'est

approprié des fonds destinés à la recherche pour la lutte contre le cancer.L'arrêt de la chambre criminelle du 11 juillet 01 a condamné.Ex: le fait pour un agent immobilier de détourner les fonds qu'il a reçu d'unclient en vue de l'acquisition d'un appartement.Ce type de détournement est aussi fréquent en droit du travail: ex → lesalarié utilise internet à des fins personnelles ou un salarié chauffeur quiutilise la carte de crédit destinée à l'achat de carburant à des finspersonnelles (19 mai 04 chambre criminelle).→ quand le bénéficiaire ne respecte pas l'usage convenu du bien mais il n'aaucune volonté d'appropriation du bien.L'abus de confiance n'a jamais suscité une volonté d'appropriation; cettevolonté n'est pas indispensable pour caractériser l'abus de confiance. Il suffit

de ne pas respecter l'usage convenu du bien.Ex: un dirigeant de société reçoit des fonds versés pour une augmentation deK mais les utilise pour les besoins en trésorerie de la société → c'est bien lasociété qui reçoit les fonds mais abus de confiance car non respect del'affectation des fonds (Criminelle 19 janvier 80).

>> le refus de restituer: cela signifie qu'on a remis le bien volontairementà une personne mais celle ci doit le restituer dans un délai convenu.

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Détournement si à l'échéance convenue, je décide de ne pas restituer cebien.Ex: un administrateur judiciaire refuse de restituer les fonds sociaux détenuset déposés sur un compte pro alors que sa mission a pris fin.Ce défaut de restitution doit tenir à la volonté du bénéficiaire de secomporter comme le propriétaire du bien, sinon, on est seulement au civil.

>> les situations complexes: elles dépendent des circonstances de fait.Elles exigent une appréciation au cas par cas.→ quand le bénéficiaire restitue le bien, mais avec retard: problème parceque je suis à priori dans une responsabilité civile, pas pénale, car je n'ai pasrespecté une échéance contractuelle. J'ai au final restituer le bien.En plus, ce retard peut être du à un oubli, négligence.Criminelle 25 juillet 91: loueur qui restitue avec retard la voiture louée:pas un abus de confiance.Mais la restitution tardive peut devenir une faute pénale quand je peuxtraduire que le retard traduit la volonté du bénéficiaire de se comportercomme un propriétaire.La jurisprudence va dire qu'il y a une appropriation temporaire du bien.Parce que dans cette hypothèse, je peux démontrer que le bénéficiaire avoulu se comporter comme un propriétaire.Ex: greffier d'un tribunal qui percevait auprès des tiers des émoluments pourle compte de l'INPI. Mais, il ne les reversait à cet organisme que dans un délaide 50 à 100 jours au lieu des 8 à 15 jours prévus. Condamné pour abus deconfiance. La cour a considéré que le comportement du greffier ne traduisaitpas simplement un retard abusif et prolongé mais détournement carcaractère systématique du retard excessif érigé en pratique defonctionnement.Le greffier faisait cela de manière systématique. Donc, on a considérait qu'ilagissait comme un propriétaire des fonds.Un autre arrêt du 22 janvier 03 Chambre crim: une caisse primaired'assurance maladie qui a remis à la mutuelle du personnel de santé desfonds que la mutuelle devait verser à ses assurés sociaux. La mutuelleconnait des difficultés financières et donc, le conseil d'administration donnel'ordre de verser les fonds aux assurés avec retard. Le délai de retard permetde faire face aux difficultés. Le trésorier va être poursuivi pour complicitéd'abus de confiance pour complicité de cet abus de confiance (complice de lamutuelle). Relaxe par la cour d'appel qui retient qu'il n'avait pas la volonté dese comporter comme le propriétaire des sommes et n'avait pas l'intention depriver les assurés sociaux de ces sommes.La cour de cassation va censurer la cour d'appel au motif que le trésorieravait retarder les versements en connaissance de cause alors même que lesretards n'étaient pas motivés par une volonté ou intention frauduleuse. Donc,même si aucune volonté d'appropriation des fonds. Il s'est comporté commepropriétaire donc cela suffit à caractériser un abus de confiance.Ce trésorier a agit sur ordre du conseil d'administration. Mais il estsanctionné quand même. Une autorisation n'évite jamais la qualificationd'infraction.

B. Le préjudice.

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Art 314-1: un détournement commis au préjudice d'autrui.L'exigence d'un préjudice distingue l'abus de confiance de l'abus de bienssociaux (dans ce dernier, l'existence d'un préjudice est indifférent).

• La nature du préjudice.

Il est d'usage de dire que le préjudice est la privation du propriétaire oupossesseur de son droit sur la chose.→ Ce préjudice peut être matériel. Mais, il n'est pas nécessaire quel'auteur du détournement ait tiré profit de ce détournement.La solution est logique car ce qui est visé, c'est la perte subie dans lepatrimoine de la victime, mais pas l'enrichissement de l'auteur.→ Ce préjudice peut aussi être moral: ex → quand on porte atteinte à laréputation d'une société commerciale qui lui fait perdre de la clientèle; ouquand on porte atteinte à la déontologie d'une profession.→ Ce préjudice peut être éventuel: Cela veut dire que le bénéficiaire dubien, auteur du détournement s'est comporté comme il n'aurait pas du lefaire donc, il aurait pu causer un préjudice. Cela renvoi à l'idée de risque →le bénéficiaire prend un risque avec un bien alors qu'on lui a demandé d'enfaire un usage déterminé.Si le placement se révèle fructueux, il y aura quand même abus de confiance,il en va de même quand ça n'a eu aucun effet.Ex: un salarié licencié emporte des documents qui appartenaient àl'entreprise; il entre dans une nouvelle entreprise et n'utilise pas lesditsdocuments, condamné pour abus de confiance car préjudice éventuel.La cour de cassation a tendance à admettre que l'existence du préjudice peutse déduire de la simple constatation du détournement. Ce qui explique quedans certains ouvrages, on dit que le préjudice n'est qu'une questionformelle.

• La victime du préjudice.

Le texte dit « au préjudice d'autrui ».La victime: propriétaire; possesseur; détenteur précaire.Ex: guichetier d'une banque détourne les fonds reçus des clients d'unebanque. Cette banque est aussi victime tout comme les propriétaires desfonds, mais elle, c'est du fait que ça porte atteinte à sa réputation.

• L'intention.

121-3 CP : tout délit est nécessairement intentionnel sauf si la loi prévoit undélit non intentionnel.Pour qu'on soit en présence d'un délit non intentionnel, il faudrait un texte.Ici, le dol général est la volonté de ne pas respecter l'affectation convenue dubien tout en ayant conscience de l'éventualité du préjudice.Souvent, les juges vont déduire l'intention de l'acte matériel dedétournement: cela suffit à caractériser l'intention.La cour de cassation considère que lorsque les juges ont caractérisé ledétournement, caractérisation de l'intention frauduleuse de l'auteur.

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La qualité de pro du bénéficiaire de la remise facilite la présomption del'intention de l'acte de détournement et de la mauvaise foi.Mais, c'est plus ambigu pour les situations de retard de restitution. Onregarde ce que j'ai fait pendant le temps du retard.

§3. SANCTIONS ET PROCEDURE.

Peine ordinaire: 3 ans de prison et 375 000 € d'amendeArt 340-10CP rajoute des peines complémentaires (interdictions des droitsciviques et de familles; interdiction d'exercer certaines activités pro;exclusion des marchés publics).Peines aggravées: 7 ans de prison +750 000Depuis la loi Perben 2 du 9 mars 04, association comme cas d'abus deconfiance quand réalisé au préjudice qui fait appel aux fonds du public pourla collecte de fonds à usage humanitaire ou social.Aggravation aussi en raison de la particulière vulnérabilité de la victime.Vulnérabilité: age, handicap...Pein es super aggravée: 10 ans et 1 500 000€ quand délit par un mandatairede justice ou officier public ministériel dans le cadre de ses fonctions (ex:huissier)

Délai de prescription de l'action public: 3 ans.Mais en matière d'abus de confiance, il y a une particularité. Depuis une jurisprudence de 35, le point de départ du délai de prescription est retardé.Ça allonge en réalité le délai de prescription.Cet arrêt retard le point de départ au jour où le délit est apparu et a pu êtreconstaté. Criminelle 4 janvier 35.Puis, une formule dit que le point de départ est retardé au jour où le délit apu être constaté dans des conditions permettant l'exercice de l'action public

→ 26 février 90 Crim - 7 mai 02 Crim.>> En réalité, le fait de retarder le délai de prescription est contra legem (nerespecte pas le CPP).Donc la jurisprudence est contraire à la loi.>> On a trouvé une explication à cette jurisprudence: c'est du fait ducaractère clandestin ou dissimulé de cette infraction. Donc, c'est en raison dela nature de l'abus de confiance.De plus, dans l'arrêt de 35, il y avait un acte matériel de détournement; maison n'était pas sûr de l'intention de l'auteur. Donc, on dit qu'on fait courir ledélai après une mise en demeure de rendre le bien. Et comme ça, la couraura tous les éléments constitutifs du délit.

SECTION 2. L'ESCROQUERIE.C'est une des grandes infractions pénales du droit pénal des affaires.C'est différent de l'abus de confiance.C'est le moyen de soustraire la chose d'autrui mais de manière non violente,tout comme l'abus de confiance. On est là encore dans la délinquanced'astuce.

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Escroquerie: plus subtile que l'abus de confiance, car la chose remise àl'auteur l'est par la victime et du fait d'une tromperie. Il y a ici quelque chosed'assez malin.L'escroquerie est la rencontre de la manipulation (auteur) et de lacrédulité (victime).Ça explique:• que c'est l'une des infraction les plus courantes dans la vie desaffaires.• On finit par avoir de l'admiration pour l'auteur et pas pour la victimequi elle a chercher ici à faire une bonne affaire. Elle a chercher quelquechose.En matière d'escroquerie, affaire Madoff .

C'est du fait à la pratique des affaire qu'on a vu l'apparition de nouvellesformes d'escroqueries. Pourtant, au départ, l'escroquerie vient du droitcommun.Art 313-1 CP donne une définition de l'escroquerie.Cette incrimination a été modifiée par le CP de 1992.L'art du CP dit que l'escroquerie est le fait soit par l'usage d'un faux nom oud'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi demanœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale etde la déterminer ainsi à son préjudice ou au préjudice d'un tiers à remettredes fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service, ou unconsentir un acte opérant obligation ou décharge.À partir de cette définition, on reprend les éléments constitutifs del'infraction.

§1. LES ELEMENTS MATERIELS.

A. Les procédés de la tromperie.La tromperie se trouve en amont dans ce processus d'escroquerie.On se demande comment peut-on tromper une victime, et quels sont lesprocédés qui appartiennent à l'escroquerie.Il y en a 4, l'un seul suffit (en pratique, les escrocs cumulent ces procédés).• le mensonge: ce qui n'existe pas dans l'abus de confiance. Dès ledépart, un mensonge qui prend la forme d'une tromperie, car il doit être oudéterminé, ou appuyé.Le mensonge déterminé est le mensonge qui porte sur le nom ou la qualitéde l'auteur. Ce mensonge ici va suffire, c'est pourquoi on dit qu'il estdéterminé. Mais il faut apporter la preuve que ce mensonge a été

déterminant de la remise par la victime du bien ou du service.>> Mentir sur son nom: faire usage d'un nom qui n'est pas le sien:• soit l'auteur invente un nom• soit il prend le nom d'un tiers (usurpation d'un nom): ça été retenudans le cas d'utilisation frauduleuse des cartes bancaires. La chambrecriminelle 19 mai 87 dit que constitue une escroquerie le fait de payer desmarchandises avec des cartes de crédit volées et en signant les documentsprésentés par le commerçant. L'escroquerie est encore constitué en

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l'absence même de signature par le simple fait de mentir sur son nom (ex:retirer de l'argent au distributeur avec une carte de crédit volée).Si l'escroc utilise le nom d'un tiers mais avec l'accord du tiers: escroquerie etle tiers sera complice de l'escroquerie (si on a les éléments de la complicité).>> Le mensonge sur la qualité: est courant dans le monde des affaires eton peut usurper un état ou un titre. On peut retenir par exemple l'affirmation

mensongère d'une profession privé (ex: je mens et je dis que je suiscommerçant) ou bien je mens et je dis que j'exerce une professionréglementée.Quand la fausse qualité est utilisée par l'intermédiaire d'un écrit falsifié, il yaura plusieurs délits en mêmes temps: escroquerie, faux et usage de faux.Le mensonge sur mon état ou mon titre suffit à qualifier d'escroquerie.La jurisprudence sanctionne au titre de l'usage de fausse qualité, la faussequalité de chômeur. On pouvait se demander si c'est une qualité au sens quel'entend le CP. Certains disait que non, mais la jurisprudence voulaitsanctionner les fraudes aux allocations.On s'est aussi demander s'il y avait usage de fausse qualité dans le fait de setaire: ex un chômeur ne déclare pas l'exercice d'une activité libéralelucrative. La jurisprudence dit oui et pour justifier cela, elle développe lathéorie de l'abstention dans l'action = dans le fait de ne rien faire, il y a unusage.Ex: le fait de ne pas déclarer l'activité professionnelle est pour la  jurisprudence un acte positif de prise de fausse qualité → Arrêt Crim 26avril 1994.la jurisprudence dit qu'il y a fausse qualité quand on se prétend faussementmandataire, car ce qui posait problème, mandataire caractérise un attribut juridique mais pas un attribut de la personnalité. La jurisprudence dit que çane pose pas problème; mais elle écarte la fausse qualité de propriétaire ou decréancier. Elle le refuse toujours.

• Abus d'une qualité vraie ou l'emploi de manœuvresfrauduleuses.>> abus de qualité vraie: Faire usage d'une qualité que l'on possèdevraiment mais on s'en sert pour donner l'apparence de la vérité à desdéclarations mensongères, afin d'aspirer la confiance à la victime.Ici, pour la loi une manière de sanctionner le défaut de loyauté.Les professions réglementées sont les plus condamnées pour cela.Ex: un avocat se fait remettre de l'argent par son client pour corromprel'administrateur judiciaire pour obtenir une décision favorable du jugecommercial → Ch crim. 30 juin 99.>> Emploi de manœuvres frauduleuses: fréquent. C'est l'hypothèse la

plus large. Il n'y a pas de définition légale des manœuvres frauduleuses doncla jurisprudence dit qu'un simple mensonge ne peut pas constituer unemanœuvre frauduleuse (or les 2 hypothèses du nom et de la qualité). Laréticence ou abstention ne constituent pas une manœuvre frauduleuse.Manœuvre frauduleuse: se sont un mensonge appuyé par un fait matérielextérieur. Donc, il faut un élément externe qui s'ajoute au mensonge.La façon d'appuyer le mensonge:• intervention d'un tiers: cela peut se faire malgré le tiers, exemple,l'expert-comptable atteste l'exactitude d'un bilan dont il ignore qu'il est faux;

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ou un huissier qui fait sommation de payer une traite alors que la traite estfausse.• Le tiers coopère sciemment: il est de mèche. Il a convenu avecl'escroc d'apporter son aide dans le mensonge; il est alors un tierscertificateur.Cela a lieu fréquemment en matière d'escroquerie à l'assurance.• La production d'un écrit comme élément externe: Cet écritappuie les dires mensongers de l'escroc.Ex: fausse facture; faux bon de livraison.• Escroquerie au bilan: d'autres infractions tournent autour. Onproduit un faux bilan, irrégularités dans les écritures afin de convaincre parexemple de m'accorder un prêt.Avant la jurisprudence considérait que le faux bilan n'était pas suffisant puisrevirement le 4 août 33 où elle considère que la production d'un bilanvolontairement falsifié constitue les manœuvres frauduleuses del'escroquerie. Depuis, cette jurisprudence est confirmée régulièrement. Lebilan qui est un écrit est un élément extérieur et détachable du mensonge

qu'il contient.Cour d'appel de Rennes 15 janvier 04: la présidente d'une SAcondamnée pour escroquerie pour avoir présenter une compta incomplète etirrégulière pour déterminer les cessionnaires à racheter une société etapporter des fonds dans la société alors qu'elle était déjà dans une situationirrémédiablement compromise. Elle avait aussi minorer les pertes. Donc, lescréanciers avaient espoir d'une reprise de l'entreprise. Elle publie le bilan dupremier exercice qu'après la signature du protocole de cession. Condamnée.Dans cet affaire, on se posait la question de la complicité de l'expertcomptable et du commissaire aux comptes.• Escroquerie à l'assurance: attestation écrite constituant lemensonge et des documents externes appuient pour montrer qu'il y a eu

sinistre.• Mises en scène: cette notion est entendue dans le sens demachination, combinaison de faits, organisations de ruses, arrangements destratagèmes. C'est fréquent ne matière d'escroquerie à l'assurance, exemplequand on veut faire croire à un accident.Dans les affaires, un agent de change qui utilise le système informatiquepour entrer des fausses données afin de créditer des comptes qui ont étéouvert au nom de deux complices.Ou encore, création d'une société fictive, puis, procédés de pub pour que destiers achètent des parts d'une société, et les associés se volatilisent dès queles fonds sont reçus.Augmentation de K fictive pour obtenir des prêts au nom de la société.

Dans le droit des affaires:→ carambouille ou pratique du carambouillage: usage d'une faussequalité ou emploi de manœuvres frauduleuses.Un individu crée une société fictive, de façade. Puis, il achète desmarchandises à crédit (achats à terme) qu'il se fait livrer aussitôt pour lesrevendre immédiatement après et ce, au comptant.

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Ce qui constitue ici escroquerie, c'est le fait qu'il y a achat à terme, reventeimmédiate et disparition de la société sans que les marchandises aient étépayées.→ les effets de complaisance: lettres de change créées dans le seul but detromper les tiers.Le cas le plus fréquent: un commerçant confronté à des difficultés et

demande à une personne complaisante d'accepter une traite tirée sur ellebien que cette personne ne lui doit rien. Et il lui permet de fournir les fondspour l=payer à l'échéance. Puis le tireur escompte la lettre auprès du banquequi lui fournit les fonds sans savoir qu'il n'y aucun fonds derrière. Le tireursait qu'il n'y a aucun fonds. Il émet un autre effet de complaisance. On arrivedans un effet de cavalerie. Les effets de complaisance se chevauchent lesuns les autres. En réalité, ici, le tiré ne doit rien au tireur.→ les traites croisées: il y a une complaisance réciproque, chacun tirantune lettre que l'autre accepte (je tire une traite sur toi et toi, tu en tire unesur moi). Ça permet d'obtenir de l'argent mais en réalité, traites fictives quine pourront être payées.Ex: affaires du sentier 1 TGI Paris 28 janvier 2002– CA 6oct 04 – crim,30 nov 05. Elle donnera naissance ensuite à l'affaire du sentier 2.→ escroquerie à la TVA:  au détriment du trésor public; elle est apparuedans les années 50, avec l'apparition de la TVA.Quand un commerçant établit à un client une facture avec TVA, il devient dela débiteur de la TVA envers le trésor public.Mais, lorsque le commerçant fait un achat TTC, la taxe qu'il paie à sonfournisseur est portée à son crédit.Don au final, le commerçant verse au trésor le montant de la taxe perçue surla vente, après déduction de ce qu'il a payé sur ses achats. Il y a un systèmede compensation. On appelle cela récupérer de la TVA.La fraude va consister à grossir le montant de la TVA que me doit le trésor,minorer le montant que je lui dois. Cela est très courant; elle se fait dans lesventes internes, mais elle est très bien pratiquée dans les ventes àl'exportation.

B. La remise de la chose.

Le but de la tromperie est précisément la remise.Chronologiquement, intervient après les manœuvres frauduleuses.Comme pour l’abus de confiance, remise qui est faite par la victime elle-même. Cependant on ne peut pas vraiment dire que la remise est« volontaire », la remise est « provoquée » par les agissements de l’auteur(manœuvres frauduleuses).

3 degrés :• vol, soustraction frauduleuse : à l’insu de la victime : pas de remise.• escroquerie : victime remet la chose, mais la remise est provoquée parles agissements de l’auteur• abus de confiance : remise totalement volontaire par la victimeLa victime remet la chose parce qu’elle est trompée. è Crédulité, naïveté dela victime de l’escroquerie. Parfois même, la victime a cru faire une bonneaffaire. A la différence de l’abus de confiance, ou il y a une trahison de la

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confiance ce qui est très dur, dans l’escroquerie on n’a moins de compassionpour la victime qui a cru faire une bonne affaire et s’est faite « attraper ».Réalité de la pratique : il y a énormément de cas d’escroquerie en droit pénaldes affaires.La remise est une étape essentielle :• c’est elle qui va consommer l’infraction. Point de départ du délai deprescription du délit d’escroquerie : on se place à la remise. è Permet de fairela charnière entre la tentative d’escroquerie et l’escroquerie consommée.• Pour distinguer l’escroquerie d’autres types de remise frauduleuse debien : critère chronologique important : si la remise précède les moyensfrauduleux, il faudra trouver une autre qualification.

• L’Objet de la remise313-1 :

• Fonds, valeurs ou biens quelconques• Fourniture d’un service• Le consentement a un acte opérant obligation ou décharge.

• Notion de fonds et valeur : renvoi à ce qu’on a développé pour abusde confiance (vaut aussi pour l’escroquerie).Rappel : pas besoin du déplacement matériel des espèces, on inclut lamonnaie scripturale (inscription en compte). Ex : manœuvres frauduleusespour recevoir + de crédit de TVA. Opération de compensation (crédit de TVA),on ne reçoit pas d’espèce, il ya t’il remise ? oui car il y a compensation dansles comptes dématérialisation des biens se traduit aussi à travers lesinfractions contre les biens.

• Biens quelconques : renvoi à ce qu’on a développé pour abus deconfiance. Ici note : cette notion provient d’une rédaction nouvelle en 1992.

(en 1810, le CP Parlait de remise d’un meuble ; or la notion de biens sembleplus étroite car juridiquement un bien est une chose ou un droit revêtu d’unevaleur patrimoniale ; un meuble peut désigner une chose : c’était plus large)

Comme pour abus de confiance on exclut en JP les immeubles : ne peuventpas faire l’objet d’une remise. Mais nuances : JP admet l’escroquerieportant sur le titre de propriété d’un immeuble, ou sur le prix d’un immeuble.Concrètement : lorsque grâce à des manœuvres frauduleuses on arrive àfaire surestimer le prix d’un immeuble, alors il y a escroquerie.

• Escroquerie sur la fourniture d’un service : date du CP 1992. Apermis de résoudre un problème qu’on rencontrait en JP : avant 1992, quandil y avait grâce à des manœuvres frauduleuses fournitures d’une PS, il nepouvait pas y avoir escroquerie. Donnait lieu à des solutions étonnantes :lorsqu’un voyageur voyageait en train sans billet, ou pénétrait dans unthéâtre sans billet en utilisant un faux nom, ça ne pouvait pas constituer uneescroquerie. En revanche, si grâce aux manœuvres frauduleuses ont s’étaitfait remettre le billet pour le train ou le spectacle, alors il pouvait y avoirescroquerie. Or, on trouvait que les deux situations ne méritaient pas untraitement pénal différent.

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Aujourd’hui depuis 1992, pour palier cette difficulté, le législateur a introduitl’hypothèse d’une fourniture de PS.

•  Actes opérant décharge : du fait des manœuvres frauduleuses, lavictime doit consentir un acte qui crée, constate ou éteint un droit, ce à sondétriment. Ex : conclusion d’un contrat de vente totalement défavorable. Ex2 : remise d’une quittance. Ex 3 : titre qui permet à l’auteur d’obtenir desallocations chômage, au détriment des ASSEDIC qui versent les allocations.

• Le caractère spontané de la remiseLa victime remet le bien elle-même, parce qu’elle est trompée par lecomportement de l’escroc : on ne peut pas dire que c’est une remise« volontaire » au sens du libre arbitre : ce qu’on veut dire, c’est que c’est uneremise spontanée.On peut imaginer une remise indirecte : il y a encore escroquerie en cas deremise indirecte, celle faite par un tiers à l’escroc. La victime remet un bien àun tiers qui a son tour le remet à l’escroc. Ce n’est pas parce qu’on a unintermédiaire que ca écarte l’incrimination. Le tiers peut être un coauteur oucomplice de l’escroc, mais ca peut être aussi un tiers complètementindépendant. Ce tiers n’est alors ni le coauteur ni le complice, et pourtant onpeut retenir l’escroquerie. Ex en matière de sociétés commerciales : remisefaite par des versements faite par la maison mère à l’une de ses filiales ;dans ce cas le produit de l’escroquerie est intégralement versé dans lescaisses de la société.xxxxxxxxxx3. Le moment de la remise

• La remise doit être postérieure à l’emploi de moyens frauduleux.Raison : ce sont les moyens frauduleux qui sont à l’origine de la remise.

Ex : gérant de société qui opère des détournements de fonds sociaux. Cedirigeant peut agir de différentes manières : s’il détourne les fonds etqu’après il fait des manœuvre pour dissimuler, on est dans l’abus deconfiance, pas dans l’escroquerie. Mais, s’il met un stratagème pour se faireremettre les fonds, alors là escroquerie, car il y a des manœuvresfrauduleuses qui ont abouti à la remise des fonds. è dans la même situationde détournement de fonds, avec la volonté de dissimuler ce détournement,dans un cas on est dans l’escroquerie, dans l’autre on est dans l’abus deconfiance (et même on le verra plus tard on peut être en abus de bienssociaux). è c’est la manière par laquelle il y a eu remise qui va êtredéterminant de la qualification pénale.

• Le préjudice313-1 CP vise aussi bien le préjudice de la victime que le préjudice d’un tiers. JP avec la notion de préjudice : le préjudice peut être présumé dès lorsqu’on prouve que la remise n’a pas été librement consentie.•   Théoriquement, il faut un préjudice puisque c’est un élémentconstitutif de l’infraction ; mais sur le plan probatoire, la preuve n’a pas àêtre amenée dès lors que la remise n’a pas été librement consentie mais aété provoquée ; donc ca revient à dire qu’on n’a pas besoin du préjudice. Lepréjudice n’est donc pas un élément essentiel de l’escroquerie.

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§2 : L’intention de tromper (élément moral)L’intention, c’est la conscience d’agir pour tromper autrui. è dol généralbanal.• Connaissance du caractère frauduleux des moyens employés• Conscience du préjudice qui va en résulter pour la victime.En pratique sur le plan probatoire, l’intention résulte le plus souvent de laconstatation matérielle du procédé de tromperie. Plus les manœuvresfrauduleuses sont élaborées, plus il y a mise en scène avec l’interventionéventuelle d’un tiers, plus l’intention est présumée. Or, pour la cour decassation la simple présomption d’intention suffit pour prouver l’élémentintentionnel. Le fait même d’avoir mis en scène caractérise l’intention. èPrésomption de mauvaise foi à partir de la matérialité des faits ; enconséquence, rien ne sert de s’attarder à tenter de démontrer la bonne foi duclient quand on est avocat. Si on veut écarter la mauvaise foi, il faut prouverque les éléments matériels ne sont pas suffisants.

Cependant, la simple négligence, l’absence de précaution ne constitue pasl’élément intentionnel. Ex : un dirigeant de société va voir son banquier parcequ’il voudrait qu’il m’accorde un prêt. Il lui présente un faux bilan maisl’ignore, parce que le comptable à changer récemment, et le bilan est plusfavorable que le vrai. Il n’y a donc pas d’élément intentionnel. Problème : surle plan probatoire, on va avoir du mal à convaincre le juge qu’on ne savaitpas qu’on avait un faux bilan. La JP va dire que l’élément intentionnel estcaractérisé car compte tenu de sa qualité de professionnel « il ne pouvait pasne pas savoir ». è On balaye les doutes. è La bonne foi est quasi impossible àdémontrer.

§3 : Les sanctions de l’escroquerie.

5 ans et 375 000€ d’amende. Ce n’est pas beaucoup à l’égard de ce que peutrapporter l’escroquerie ; de plus la prison, c’est souvent avec sursis.Pour les PM, 1 875 000€ d’amende ; quintuple que ce qu’encours unepersonne physique.Cas d’aggravation :• auteur est une personne dépositaire de l’autorité publique. Raison :personne du fait de ses fonctions était investie d’une confiance particulière,donc plus grave de tromper quelqu’un.• Auteur est une personne qui fait appel au public, ex pour la collecte defonds à des fins humanitaires.• Escroquerie commise en bande organisée : 10 ans d’emprisonnementet 1 million d’euros d’amende. 132-71 CP. Pas nécessaire d’être très

nombreux : 2 ou 3 personnes suffit. Idée bande organisée : entente préalablepour réaliser l’infraction. Bande organisée à été retenue dans l’affaire duSentier I.

Conclusion escroquerie :• Prescription : escroquerie est une infraction instantanée qui seréalise au moment de la remise. Point de départ du délai de prescription :remise. Mais parfois, pas facile de retrouver la date exacte de la remise.

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> C’est le cas quand il y a virement fait sur un compte courant . Ce virementcorrespond à la remise par la victime. La JP décide que le moment de laremise dans ce cas là, c’est celui de la clôture du compte.> Cas ou la remise prend la forme de reversement périodique : ex fauxchômeur bénéficie de l’allocation chômage. L’escroc va se défendre en se

plaçant le plus loin possible et en disant « c’est dès le premier versementd’alloc que le délai continue à courir », alors qu’il a reçu des versements sur3 ans. La partie adverse va dire que tant qu’il y a consommation il y ainfraction. Réponse JP : lorsqu’il y a des remises répétées et successives,elles forment un tout indivisible, de sorte que la prescription necommence à compter qu’à partir de la dernière remise è recul du pointde perception. En revanche, la JP refuse de reculer le point de prescriptioncomme ce qu’il y a en abus de confiance, c'est-à-dire un délai qui courrait du jour où on a découvert l’infraction.

• Parmi les infractions voisines de l’escroquerie : l’escroquerie aulogement. Art 313-6-1 CP. Elle a été introduite dans le CP par la loi 18 mars2003 sur la sécurité intérieure. Elle sanctionne le fait de mettre à dispositiond’un tiers un bien immobilier appartenant à autrui (pour que cette personne yhabite et verse une contribution ou verse un avantage en nature).Illustration, types d’escroquerie :On crée une fausse société. Au départ, on embauche quelques personnes,elles sont moyennement payées. Activité à peu prêt réelle. Puis, on passe de2 salariés à 15 salariés brutalement. L’activité dure 6 mois, puis il y a mise enliquidation de la société. Intérêt de l’affaire : les personnes recrutées 6 moisauparavant vont bénéficier d’allocations.Comment déceler ce type d’escroquerie ? A l’activité de la société, augonflement brutal des embauches sans modification de l’activité.

Sous chapitre 2 : les délits de conséquence (qui nécessitent une infractionprimaire) : délit de recel et de blanchiment.Section 1 : Le délit de recelC’est le délit de conséquence par excellence.Recel : mode de participation criminelle. (L’autre mode de participationcriminelle en droit pénal, c’est la complicité.).L’acte n’est sanctionné que parce qu’il s’inscrit dans le prolongement d’uneautre infraction, l’infraction primaire / principale / préalable. Le recel s’inscritdans cet enchainement délictueux (comme le blanchiment, qu’on verraaprès). Donc il y a dépendance avec une infraction d’origine. è Infractionconséquence, conséquence de l’infraction antérieure.

L’infraction de recel à l’origine a été sanctionnée comme une forme decomplicité. C’est depuis 1915 que le recel est devenu une infractionautonome donc distincte de celle de complicité. Quand on cherche à savoirs’il y a recel, on doit se poser la question de savoir si les éléments constitutifsde l’infraction de recel sont réunies. C’est un délit distinct de l’infractiond’origine.Il existe dans le CP un ensemble de délits de recels spéciaux (recel d’imagepédopornographiques par ex). On ne les étudiera pas.L’infraction de recel est définie à 321-1 CP comme

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• Al 1 : Le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, oude faire office d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cettechose provient d’un crime ou un délit ». (al 1)• Al 2 Deuxième forme de recel : Le recel, c’est aussi le fait, enconnaissance de cause, de bénéficier par tout moyen du produit d’un crimeou d’un délit ».Résumé des deux alinéas : le recel, c’est le fait de recevoir, détenir,conserver, ou encore de tirer profit de choses dont on sait qu’ellesproviennent d’un crime ou d’un délit.

§1 : Les conditions préalables du recel• la chose receléeSur quoi porte le recel ?

 A priori, la nature de la chose recelée importe peu, car elle est directementliée à l’infraction d’origine. Simplement, cette chose doit pouvoir êtredissimulée, transmise ou détenue.La chose objet du recel peut être la même que celle de l’infraction principal ;

ex la chose volée deviendra la chose recelée.Mais, il n’y a pas une identité d’objet nécessaire : le recel peut porter surautre chose que l’objet de l’infraction primaire. C’est possible car l’objet durecel peut porter sur le produit de l’infraction primaire : ex vol de voiture ; onrevend les voitures, et un tiers bénéficie du prix de vente des voitures : il estreceleur. C’est le cas de recel–profit. Cela peut aller assez loin : lorsque leproduit de l’infraction d’origine est divisible, il y aura autant de recel que debénéficiaires de ce produit.

Vendredi 04 mars 2011• l’infraction primaire (infraction ayant procuré la chose recelée)Le délit de recel suppose une infraction antérieure. Permet d’inclure dans le

champ délictueux des personnes dont on pensait qu’elles n’étaient pasconcernées.• A la fois un délit à la verticale : découle de l’infraction primaire, etétend le champ des personnes qui vont être sanctionnées• A la fois une infraction transversale : il peut il y avoir recel den’importe quel crime et n’importe quel délit. Pour n’importe quelle infractionon peut chercher si on ne va pas pouvoir atteindre en plus un receleur. Or ona parfois intérêt à rechercher le maximum de personnes à incriminer pouravoir des chances d’être indemniser.

Caractères de l’infraction primaire :• L’infraction d’origine est nécessaire, elle est une condition du recel ;

elle doit être un crime ou un délit. è on n’est pas receleur d’unecontravention.La pratique des affaires est assez riche et montre que l’infraction d’originepeut être très variable : beaucoup d’escroquerie, d’ABS, de banqueroutes…

• Qu’il s’agisse d’un crime ou délit, il faut que l’infraction d’origine soitqualifiée par le juge. è on ne peut pas être condamné pour recel par une

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décision qui se contenterait de dire que la chose objet du recel a une originefrauduleuse. Exemple dans un arrêt 14 décembre 2000, il a été reproché au juge d’appel de ne pas avoir qualifié l’infraction d’origine : on ne peut pas secontenter de dire qu’origine frauduleuse, il faut dire de quel crime ou délit ils’agit.

• Cette infraction d’origine doit être punissable : elle ne doit pas avoirperdu son caractère délictueux. On ne peut pas être receleur d’une infraction qui a été abrogée par une loi pénale plus douce.

§2 : Eléments constitutifs du délit de recel• L’élément matériel• CP : il y a deux types de recel ; cela signifie que l’infraction de recelpeut se réaliser de deux manières possibles.

• Le recel matérielIl correspond à la description de l’infraction donnée à l’al 1 de 321-1 CP.

C’est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose ou de faireoffice d’intermédiaire afin de transmettre cette chose, tout en sachant quecette chose provient d’un crime ou d’un délit.• Dissimulation• Détention•  TransmissionCes trois expressions sont en réalité contenues dans une seule expression : ladétention. è La notion de détention a elle seule englobe les autres.La dissimulation est une sorte de détention secrète : on ne dissimule queparce qu’on possède la chose et donc peut la cacher. Cependant, on met enavant la dissimulation parce qu’elle permet plus facilement une présomptiond’intention : si on démontre non pas la simple détention de la chose mais la

dissimulation, par le seul fait de vouloir dissimuler on traduit l’intention : laconnaissance de l’intention frauduleuse (sinon pourquoi l’avoir dissimulée) ?Donc utilité non pas sur le plan matériel mais sur le plan de l’intention.La transmission : pour transmettre une chose, il faut au préalable la détenirmême de façon temporaire.La détention : c’est la notion centrale dans la notion de recel.Ce que cette notion recouvre : la loi ne l’a jamais défini.On sait cependant que la  JP retient une conception large de la notion dedétention en matière de recel, en raison de sa volonté répressive : fait d’exercer la main mise sur la chose. Interprétation large de la JP :• Pas nécessaire que la détention dure longtemps : une simple réceptionpour transmettre immédiatement suffit. è si on accepte une détention

temporaire, très rapide, prenant la forme d’une simple réception avanttransmission, on est dans l’idée de transmission.• Peu importe les modalités de la rétention :> l’auteur receleur peut avoir reçu directement de l’auteur de l’infractiond’origine.> on peut aussi avoir reçu la chose par l’intermédiaire d’un tiers. Il serareceleur que l’intermédiaire soit ou non de bonne foi.

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• Il peut y avoir détention personnelle, mais aussi il peut y avoirdétention par l’intermédiaire d’un tiers mandataire ou d’un préposé.• Notion de détention très large. Conséquence : nombre de recel trèsimportant dans la vie des affaires.Exemples :• il y a eu recel dans le fait de présenter à l’encaissement un chèquequ’on a reçu de quelqu’un dont on sait qu’il a commis des escroqueries. C’estl’affaire Stavisky dans les années 1930.• Crim 30 novembre 1999 : la crim a condamné pour recel une personnequi était intervenue dans une négociation de bon du trésor volé. Il étaitpoursuivi pour recel des bons du trésor, et pour sa défense le prévenu arguaitque la chose objet du délit suppose une appréhension matérielle, mêmefugace. Il était simplement intervenu dans la négociation de la chose volée,sans à aucun moment appréhender la chose (bons du trésor). La chambrecrim va suivre la position des juges d’appel, et retenir néanmoins le délit derecel pour détention des bons du trésor. è elle juge qu’il y a eu détention ausens du recel. è détention = détention matérielle même fugace, et aussi

détention juridique : pouvoir qu’on a pu avoir à un moment donné sur lachose sans avoir de détention matérielle.• Le fait de faire office d’intermédiaire afin de transmettre la chose enconnaissance de cause : pas de détention de la chose, c’est donc unehypothèse à part, qui permet d’atteindre celui qui n’aura pas la chose entreles mains. Et, l’intermédiaire, c’est par ex celui qui place des camions volésauprès de tiers.

• Le recel profitIl correspond à la description de l’infraction donnée à l’al 2 de 321-1 CP.C’est l’hypothèse du profit retiré de l’infraction d’origine. Le code dit « le faitde bénéficier par tout moyen du produit d’un crime ou d’un délit. «

Le recel profit est une consécration de la JP antérieure. Met fin à la discussionde savoir si pour le recel il faut ou non avoir la chose entre les mains : ici, iln’est clairement pas nécessaire d’avoir eu entre les mains la chose. Ici, c’esttotalement dématérialisé. Concrètement, il suffit de profiter du produit issude l’infraction d’origine.Ex :• profiter du secret de fabrique volé• commander de l’étranger des choses dont on sait qu’elles ont étéobtenues par abus de confiance JP : Pas nécessaire que le receleur ait tiré un profit patrimonial dubien. Cela permet de sanctionner des formes de recel d’usage par le biaisdu recel profit. Recel d’usage = celui qui se sert d’une chose en connaissance

de cause en sachant qu’elle provient d’une infraction). Ex arrêt «27 octobre1997 « Carignon » : a été condamné pour recel d’abus de biens sociaux.L’abus de biens sociaux avait été commis au détriment de sociétés quiavaient effectué des apports en compte courant pour combler le passif d’ungroupe de presse. Ce groupe de presse était dirigé par Alain Carignon. Cetapport avait permis d’éviter la cessation des paiements de ce groupe depresse, qui aurait rejailli sur la réputation de A Carignon qui était un élu. Pour justifier la condamnation d’A. Carignon, la cour rappelle que le recel n’exige

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pas du receleur qu’il ait tiré un profit personnel de la chose recelée [au senspatrimonial du terme], mais qu’il est seulement béné ficié par tout moyen duproduit de la chose. è il suffit qu’il ait même tiré un profit moral de l’infractiond’origine ; en l’occurrence grâce à ce délit d’ABS il avait protégé saréputation et donc tiré un bénéfice moral de la commission de l’infractionprincipale.

• L’intention (dol général)Le dol général : le fait que le receleur connait l’origine frauduleuse de lachose au moment ou il agit.Le texte dit « sachant l’origine frauduleuse » ou « en connaissance decause ».• On n’est pas receleur par inadvertance, par hasard, par imprudence.• On est receleur parce qu’on veut l’être : on connait l’originefrauduleuse de la chose, et on entend quand même en profiter.Problème en pratique : l’auteur ne va pas avouer son intention réelle ; lesreceleurs nient tous qu’ils connaissaient l’origine frauduleuse. Donc problème

de preuve.Par conséquent, on va se retrouver avec une preuve par présomption del’intention : on déduit la preuve de l’intention des circonstances, desconstations matérielles. Exemples :• Le fait d’acquérir le bien à un prix particulièrement bas par rapport auprix du marché : l’auteur se doute bien de l’origine frauduleuse.• Le fait d’accepter d’acquérir un bien sans facture.Les juges sont particulièrement sévères envers les professionnels quant àl’appréciation de l’élément intentionnel. Raison : l’homme d’affaire estquelqu’un qui doit être vigilant. Et, un homme d’affaire avisé doit s’étonnerquand on lui propose un produit au quart de son prix et sans facture. La JP ditqu’un manque flagrant, grossier de vigilance traduit l’intention

coupable. è Quand l’inadvertance, la négligence est a ce pointgrossière, alors l’intention est caractérisée.« Que les receleurs ne misent pas trop sur la naïveté des juges : on ne doitpas recevoir n’importe quoi, n’importe où, de n’importe qui » dès lors qu’onest un professionnel.Lorsqu’on achète un matériel à un fournisseur, mais totalement étranger àl’activité officiel du fournisseur, il faut se douter.. ex : il vend des tondeuseset là nous vend une TV.• L’intention coupable peut se déduire du fait qu’on aurait du êtrebeaucoup plus vigilant en tant que professionnel et poser les questionsnécessaires, on ne pouvait pas ne pas savoir, on ne peut donc pas dire qu’onn’en avait pas connaissance.

Parenthèse : concerne les commissaires aux comptes (CAC). Il y a eu un arrêtou le CAC se défendait en disant qu’il avait été incompétent, mais pascoupable. La JP avait l’habitude de dire dit que l’incompétence grossière vautintention. Mais récemment, arrêt qui relaxe un CAC incompétent. On enreparlera.Y a-t-il recel à conserver une chose dont on apprend en cours de détentionqu’elle a une origine frauduleuse ?

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• Hypothèse où au moment où on reçoit la chose, on ignore son originefrauduleuse ; et au cours de la détention, on apprend qu’elle a pour origineune infraction.La JP civile a pris position, la crim était divergente, puis la crim s’est alignée :il n’y a pas recel à conserver la chose après avoir eu connaissance deson origine frauduleuse. Arrêt de principe : crim, « Pelegrin » 24novembre 1977. Condition : démontrer que lorsque l’auteur est entré enpossession de la chose, il était de bonne foi.§3 : SanctionRecel simple puni de 5 ans de prison et 375 000€ d’amende.Recel aggravé peut doubler les peines.• Règles particulières :Règle posée : le receleur encourt les peines principales plus sévèresattachées à l’infraction d’origine dont il a connaissance. Il encourtaussi les peines complémentaires attachées à cette infraction principales.Peut on poursuivre à la fois comme auteur de l’infraction et commereceleur ? Hypothèse ou on vole la moto puisqu’on l’utilise pour aller au travail. JP : non,impossible de condamner la même personne comme auteur d’une infractionet receleur de cette infraction è Qualifications incompatibles doncexclusives.En revanche, le complice de l’infraction d’origine peut aussi êtrepoursuivi pour recel. Règle qui est logique : le fait matériel de complicité etle fait matériel constitutifs du recel sont distincts. Ex : crim 10 octobre 1996.

• Prescription :Le recel est un délit dont la prescription est indépendante de celle del’élément d’origine. C’est un délit distinct de l’infraction d’origine. è Le délitde recel peut demeurer punissable longtemps après la prescription de

l’infraction initiale. Ex : il peut y avoir des éléments interruptifs deprescription pour le recel mais pas pour l’infraction d’origine.Mais l’infraction d’origine va quand même avoir dans certains cas desconséquences sur le calcul de la prescription du recel, notamment sur lepoint de départ du délai de prescription. La JP a jugé que le délai deprescription du recel ne peut commencer à courir avant celui del’infraction principale. Affaire Carignon 27 octobre 1987.En cas de recel successif : on peut avoir une succession de receleur, dans cecas la JP fixe le point de départ de prescription au   jour ou le dernierrecéleur s’est dessaisi du bien. è JP très répressive.

Section 2 : Le délit de blanchiment

A l’instar du délit de recel, c’est une infraction de conséquence. Raison : ledélit de blanchiment comme le délit de recel exige une infraction préalable(infraction d’origine.). L’infraction d’origine doit être chronologiquementantérieure à l’opération de blanchiment.Opération de blanchiment : consiste à retraiter les produits d’originecriminelle pour en masquer l’origine illégale. Idée : réintroduire dans descircuits légaux de l’argent ayant une origine frauduleuse.

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Réintroduire des fonds dans les circuits légaux de l’économie permetd’utiliser ces fonds sales de façon facile et efficace, ce qui n’est pas possibletant qu’ils sont sales.L’infraction de blanchiment va viser ceux qui participent au mécanisme dedissimulation des fonds illicites. Blanchir, c’est dissimuler dans des circuitslégaux des produits qui ont une origine frauduleuse. Vont être incriminés

ceux qui participent à cette dissimulation :• Soit parce qu’ils vont permettre une  justification mensongère defonds• Soit parce qu’ils vont participer aux opérations matérielles dedissimulation3 phases dans le blanchiment, comme pour laver le linge :• Prélavage : Le placement . introduction des fonds illégaux dans lesystème économique et financier. Souvent, il va fractionner les espèces pouravoir des petits montants, que ce soit moins visibles, et utilise des diversmoyens de paiement (chèque, virement) pour effacer les traces.• Lavage. Phase d’empilement ou d’effacement des traces : série de

conversions, déplacement des fonds pour les éloigner de leurs sources : faireperdre la trace de l’origine frauduleuse.• Essorage : phase d’intégration ou de conversion : les fonds sontréintroduits dans des circuits économiques légitimes. Ex investissement dansl’immobilier, dans les activités d’import export.. . Ici tout à une formeparfaitement légale.Le législateur est intervenu pour la première fois en 1987 dans la législationpénale française. Mais, il ne vise alors que l’infraction de blanchiment detrafic de stupéfiants. Cette infraction spécifique existe toujours, à 222-38.

En 1988, créé un autre délit de blanchiment en matière douanière.Loi 13 mai 1996 : on a une introduction dans notre droit pénal interne d’un

délit général de blanchiment. On le trouve aujourd’hui à 324-1 et s du CP. Jeudi 10 mars 2010Loi 13 mai 1996 : définition générale du blanchiment a 324-1 CP.

 Al 1 :  Le délit de blanchiment est le fait de faciliter par tout moyen la justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ».

 Al 2 : (deuxième mode de réalisation de l’infraction): Fait d’apporter sonconcours à une opération de placement de dissimulation ou de conversion du

 produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit ».Sanction : 5 ans et 375 000€ pour le délit simple.Précision : parallèlement à l’infraction de blanchiment elle-même, on a tout

un ensemble législatif qui a pour objectif de participer à l’amélioration dudispositif de lutte contre le blanchiment :• Notamment, loi 15 mai 2001 NRE, loi 15 novembre 2001 sur la sécuritéquotidienne, loi PERBEN II 9 mars 2004.• Par ailleurs, pour la lutte contre le blanchiment, on a out un dispositif à) travers l’UE, et notamment un ensemble de directives visant la préventionet la répression du blanchiment. 3 directives européennes importantes :

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directive 10 juin 1991, directive 4 décembre 2001, directive du 26 octobre2005.Obligation de vigilance : les professionnels visés dans cette directive ontcertaines obligations lourdes pour déceler des possibles opérations deblanchiment ; s’ils décèlent le blanchiment, ils doivent faire une déclarationde soupçon à TRACFIN sinon, ils risquent d’être considéré comme complice

ou d’engager leur responsabilité.§1 : L’élément matériel du délit de blanchiment d’argent324-1 CP distingue 2 procédés de blanchiment, qui font apparaitre le délit deblanchiment comme un délit de conséquence, à l’instar du délit de recel.Comme le recel, le blanchiment exige toujours une infraction préalable.• Le premier type de blanchiment est l’hypothèse prévu à l’al 1 : c’estune forme générale et indirecte du délit de blanchiment.• Le second type de blanchiment à l’al 2 consiste à apporter sonconcours à l’opération de blanchiment ; il consiste à participer à l’opérationmême de blanchiment. Certains auteurs disent que cette forme de réalisationde blanchiment suffit à elle seule pour englober toute les hypothèses d eblanchiment y compris celle de l’al 1 : dès lors qu’on prête son concours àune opération de blanchiment, on facilite la justification mensongère du délit.Mais la prof dit qu’il ne fat pas minimiser l’al 1, il a son intérêt parce que la justification mensongère visée a l’al 1 peut prendre d’autres formes que cellevisée à l’al 2.Les 2 formes de réalisation de l’élément matériel du blanchiment :• Le blanchiment par justification mensongère.1) la justification mensongèreCe que vise l’article, c’est le fait de faciliter la justification mensongère. è Cen’est pas la justification mensongère elle-même, mais le simple faitde faciliter la justification.Quand on facilite un comportement incriminé, ca ressemble à de la

complicité : cette hypothèse de blanchiment rappelle les formes decomplicité par aide ou assistance, parce qu’il suffit de rendre service àl’auteur de l’infraction d’origine en lui apportant une aide pour qu’il puisse justifier de façon mensongère l’origine de ses biens ou revenus.Ex : auteur d’une escroquerie va tenter de dissimuler les produits de sonescroquerie dans les circuits légaux, et quelqu’un vient l’aider en produitsdans des faux documents, ou parce qu’il y a un métier dans une banque, etc. Toutefois, l’acte de blanchiment est distinct de la complicité parce quel’aide intervient après coup : après la réalisation de l’infraction. Or, unacte de complicité se trouve toujours avant ou concomitamment à laréalisation de l’infraction.L’aide qu’on peut apporter va prendre souvent la forme de l’usage de faux

documents comptables ; fausses factures, jeux d’écriture, attestations decomplaisance… En pratique se trouve toujours la question du cumul dequalification avec faux et usage de faux : on a rarement unecondamnation pour blanchiment seule.L’aide doit émaner d’une personne autre que l’auteur de l’infractiond’origine. Ce parce que le délit ne vise pas l’auteur de l’infraction primaire quiment sur l’origine du produit de son crime.

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2) Justification mensongère porte sur des biens ou revenus de l’auteur del’infraction primaireL’aide doit porter sur l’origine des biens ou revenus de l’auteur de l’infractionprimaire, et qui a procuré à son auteur un profit.Large : permet d’englober toute chose corporelle ou incorporelle qui a unevaleur patrimoniale. La JP a déduit de la formulation du texte qu’il n’est pas

nécessaire que ces biens ou revenus blanchis proviennent del’infraction primaire. Raison : « auteur d’un crime ou d’un délit ». è Onpeut blanchir des biens ou revenus provenant d’une infraction autre que celleà l’origine des biens ou revenus blanchis. Ex : je procure à un voleur de fauxbulletins de salaire afin de justifier son train de vie. è On ne justifie pas leproduit du vol.Sociétés taxis : sociétés réelles ou fictives qui ont pour finalité d’émettredes fausses factures et restituent le montant versé en prenant au passageune commission. Justification mensongère « par tout moyen » : signifie qu’on n’a pas de limitedans le mode de consommation de l’infraction. è On peut servird’intermédiaire par exemple pour permettre la fourniture d’un titremensonger ; quand bien même on n’est qu’un intermédiaire, on facilitequand même par ce moyen la justification mensongère.• le blanchiment par l’apport d’un concours à l’opération dedissimulation des produits d’origine frauduleuse.Blanchiment visé à l’al 2. C’est le plus fréquent. Il consiste à apporter unconcours à une opération de placement, de dissimulation ou deconversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit .A l’inverse du cas précédent, l’objet du blanchiment est ici directement lié àl’infraction d’origine. Raison : l’acte matériel de l’infraction ici, c’est le faitd’apporter son concours à l’une des phases qui permet la dissimulation del’origine frauduleuse des produits.Le texte vise le produit direct ou indirect de l’infraction principale. Infractionlarge : va permettre de sanctionner le blanchiment de n’importe quel produitde substitution du bien originairement tiré du crime. (note : on a eu le mêmeraisonnement en matière de recel, ou il y a le produit directement issu del’infraction, mais celui ci peut être vendu, et le prix tiré du bien issu del’infraction est un produit indirect.)Le   TGI de Paris, jugement 16 février 2004, a considéré que le terme« produit » désigne tout avantage économique découlant del’infraction.Pratiquement :Le blanchiment peut être :• Le fait d’apporter son concours au placement du produit issu de

l’infraction. Ex : prendre des titres du trésor.• Pour la dissimulation, le fait d’ouvrir des comptes à la société, ouparticiper à la création des sociétés fictives.• Pour la conversion, ca peut être le fait de transférer des sommes enargent en plaque de jeu, puis de re-transférer ces plaques en chèques(objectif : brouiller les pistes).« Apporter son concours » : è Vise tout spécialement comme auteurspossibles les professionnels, dont le métier est au quotidien de procéder à cetype d’opération. Sociétés en bourse, assurances, promoteurs immobiliers,

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notaires… sont visés par le délit de blanchiment ceux qui par leur métierpourraient apporter leur concours à l’opération de blanchiment. Pèse sur euxdes obligations de vigilance et de dénonciation pour éviter qu’ils soientutilisés à leur insu.§2 : L’élément intentionnel du délit de blanchiment.Comme tout délit est nécessairement intentionnel (121-3 CP) ; c’est le cas du

blanchiment. Il suppose la mauvaise foi de son auteur : connaissance dela provenance illicite des biens ou des fonds qui sont recyclés.L’auteur doit savoir que les fonds proviennent d’une infraction, sanspour autant qu’il sache quelle est l’infraction d’origine qui a été commise. =>Donc comme moyen de défense, il ne sert à rien de dire « j’avais un doutemais ne voyait pas bien à qu’elle infraction ça pouvait correspondre ».Dans un arrêt crim. 3 décembre 2003, il est démontré que l’auteur croyaitque les fonds provenaient de fraude fiscale ou douanière ; et finalement lachambre criminelle retient une seule infraction d’origine, celle de vol. èDiscordance entre ce qu’à pensé l’auteur et ce que c’était ; pourtant il estquand même condamné.La preuve de cette intention, c'est-à-dire la preuve de la connaissance del’origine frauduleuse des biens, peut être établie à partir de présomptionsqui vont être tirées de circonstances de fait. On a encore la formule«compte tenu des circonstances des faits, l’auteur du blanchiment ne pouvait ignorer l’origine des fonds recyclés ».

• Dans un arrêt AP 4 octobre 2002, qui confirme la condamnation desprévenus pour blanchiment d’argent issu du trafic de stupéfiants, alors qu’ilétait reproché à la CA par le pourvoi de n’avoir relevé aucun élémentobjectif établissant la connaissance personnelle par les prévenus du traficde stupéfiants. è pas besoin de démontrer que connaissait l’origine illicite desprévenus. L’AP retient que les témoignages, certaines déclarations desprévenus et l’ensemble des éléments matériels retenus démontrent qu’ilsavaient connaissance de l’origine illicite des fonds. Dans les élémentsmatériels, est mentionné le grand nombre de mouvement sur les comptesbancaires. è cela suffit à retenir l’élément intentionnel.• Crim 20 février 2008 : la crim approuve les juges du fond d’avoirdéduit l’élément moral de l’abstention réitérée de déclaration annuelle desrevenus et de l’importance des sommes dissimulées. è volume des sommesnon déclarées permettent de dire qu’il y avait connaissance de l’originefrauduleuse.• Par ailleurs, la qualité de professionnel du prévenu va faciliter laprésomption. Cela est encore plus vrai quand pèse sur le professionnels uneobligation de vigilance et une déclaration d’alerte auprès de TRACFIN.Certains professionnels ont une obligation particulière, qu’on appelle

obligation de vigilance, consistant dans l’obligation de procéder àl’examen des opérations> excédant une certaine somme,> ou qui n’ont aucune justification économique,> ou qui se présentent dans des conditions inhabituelles de complexité.Sur la question de bonne ou mauvaise foi du prévenu : il est prévu quele professionnel qui fait une déclaration de soupçons auprès de TRACFIN nepeut pas être poursuivi pour délit de blanchiment. Dans son arrêt 3 décembre2003, prévenu conseiller financier qui avait aidé son client à placer 2 millions

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de francs en espèce, et avait fait une déclaration de soupçon à TRACFIN. Ilavait accompagné sa déclaration d’un courrier, précisant connaitre son clientdepuis 6 mois alors qu’en réalité il ne le connaissait depuis 1 mois.Problème : le prévenu disait qu’il ne pouvait pas être poursuivi pourblanchiment alors qu’il avait aidé au placement des sommes d’originefrauduleuse car il avait fait une déclaration de soupçon auprès de TRACFIN.

Mais en l’espèce, le courrier accompagnant la déclaration de soupçon estmensonger ; tout prouvait qu’il avait été alléché par le montant proposé parson client pour placer les fonds ; et il avait menti pour simuler une relation deconfiance. On écarte, au motif qu’il s’agit d’une concertation frauduleuseavec le propriétaire des sommes que le conseiller financier è il ne peut pasbénéficier de l’exonération de celui qui déclare, car lorsqu’il a fait ladéclaration de soupçon il était en concertation frauduleuse avec lepropriétaire des sommes. On en déduit que le prévenu connaissait l’originefrauduleuse des sommes, et que pour faire accepter sa demande deplacement il avait menti en disant connaitre son client depuis 6 mois.Principe : la déclaration de soupçon auprès de TRACFIN est une caused’exonération, sauf si on parvient à démontrer qu’on a agit en concertationfrauduleuse avec l’auteur de l’infraction d’origine.Voir : sur l’anonymat de la déclaration à TRACFIN (droit positif ? j’ai manquécette petite partie du cours).

§3 : La condition préalable du délit de blanchimentLe délit de blanchiment est un délit de conséquence ; pour sa constitution ilfaut une infraction principale préalable. L’infraction d’origine estnécessairement un crime ou un délit : exclut les contraventions.En revanche, peu importe la nature de l’infraction primaire.C’est au ministère public qu’il appartient d’apporter la preuve que leséléments constitutifs de l’infraction d’origine sont biens rapportés. Et, unarrêt crim. 25 juin 2003 l’a rappelé : il confirme la relaxe des prévenuspoursuivis pour blanchiment de fraude fiscale, d’escroquerie et de faux, aumotif que la preuve n’était pas rapportée de manière précise del’existence des délits supposés avoir procuré les fonds blanchis. « ledélit de blanchiment nécessite que soit relevés précisément les élémentsconstitutifs d’un crime ou d’undélit ayant procuré à son auteur un profit direct ou indirect ».

• L’auteur de blanchiment n’a pas besoin de savoir quelle est l’infractiond’origine pour être l’auteur du blanchiment ; mais le ministère public lui doitapporter la preuve de l’infraction qui a été commise.Pour qu’il y ait blanchiment, il faut que soit établi un lien entre l’infractiond’origine et l’opération de blanchiment. La preuve de ce lien peut être déduit

des circonstances de fait, ex crim. 5 octobre 2009. Preuve de ce lien peut sedéduire des circonstances de fait. Jeudi 17 mars 2011

Deux dernières observations sur le blanchiment1) La question la plus importante en JP pour le délit de blanchiment : Unemême personne peut elle être à la fois auteur de l’infraction d’origine et auteur du blanchiment du produit de cette infraction ? • Note / rappel : pour le recel, réponse de principe : Non, ce sont deuxqualifications incompatibles. Pour le blanchiment : la crim. A répondu

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différemment : arrêt de principe crim. 14 janvier 2004 (extrêmementimportant) : l’infraction de blanchiment est applicable a l’auteur del’infraction principale dont le produit blanchi est directement issu. èqualifications compatibles : on peut être à la fois auteur del’infraction d’origine et auteur du blanchiment du produit de cetteinfraction d‘origine. (« autoblanchiment » (terme non juridique)).

Dans cette affaire, le prévenu était poursuivi sur le fondement de l’al 2 del’infraction (auteur a apporté son concours à une opération de blanchiment).è l’auteur s’est apporté un concours à lui-même. Il a commis un délit, puis il afait quelques opérations consistant à placer, convertir dissimuler le produitde ce délit : apporté son concours à lui-même.Critiques de la solution :

• heurte le principe d’interprétation stricte de la loi pénale.• étonnant la différence de position entre le blanchiment et le recel.

 Justifications de la solution:• politique criminelle de répression : blanchiment au service de la

criminalité organisée, pour qui le but est faire du profit de façon illégale.Donc très forte volonté de répression.• il y a une différence technique avec le recel : dans recel, continuitédans l’action qui est naturelle à l’infraction elle-même (ex je vole, je le garde,c’est naturel) ; or dans l’infraction de blanchiment, on n’a pas cette continuitétotalement naturelle : il y a la première étape, mais la deuxième étape est unnouveau processus criminel, suppose une autre initiative, une autreopération matérielle.

Portée de la JP : JP de la crim suivant cet arrêt réaffirme sa position, +affirme que l’art 324-1 CP est applicable à l’auteur du blanchiment du produitd’une infraction qu’il a lui-même commise. Donc petite différence avec l’arrêt

de 2004 : on ne vise pas d’alinéa. è Formule plus générale, qui renforce laposition de la chambre crim : les poursuites simultanées comme auteuret comme blanchisseur (cumul) sont possibles sur les deux alinéasde 324-1.

Ce qu’il faut retenir de cette JP :• éloigne l’infraction de blanchiment de l’infraction de recel. On a dit quedans les 2 cas infraction de conséquences ; mais on voit que sur ce point trèsimportant elles sont traitées différemment. Cela montre que l’infraction deblanchiment a plus d’autonomie par rapport à l’infraction d’origineque l’infraction de recel. Montre la volonté répressive de cette infraction.• Le législateur peut paraitre sévère dans la façon dont il incrimine le

blanchiment, puisqu’il n’a pas retenu une possibilité offerte dans laconvention de Strasbourg du 8 novembre 1990 : cet article permet d’exclurede l’infraction de blanchiment les auteurs primaires. Donc les Etats étaientinvités à légiférer sur le modèle de la JP propre au recel, ce que n’a pas fait lelégislateur, ce qui a entrainé cette interprétation large de la part de la JP.

2) Dernière particularité : en matière de fraude fiscale :

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Régime particulier en matière fiscale, les poursuites pénales pour infractionsfiscales nécessitent au préalable une plainte de l’administration après avisconforme de la Commission des Infractions Fiscales (CIF).Un prévenu poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale a fait un pourvoi encassation en se prévoyant de ce que le blanchiment de fraude fiscaleimpliquait selon lui la saisine préalable de la CIF et des poursuites de

l’administration fiscale. è ce qui s’applique pour l’infraction principale defraude fiscale doit s’appliquer pour le blanchiment de fraude fiscale.Réponse cour de cassation arrêt 20 février 2008 : Elle rejette ce moyen, etaffirme que l’art 324-1 CP n’impose pas que des poursuites aient étépréalablement engagées ni qu’il y ait eu condamnation effective et définitiveau titre de cette infraction préalable. è façpon de dire que les infractions sontliées mais quand même détachées, l’infraction de blanchiment est quandmême une infraction autonome distincte de l’infraction primaire.

Section 4 : sanctions du délit de blanchiment

5 ans d’emprisonnement et 375 000€ d’amende.Peines aggravées (façon habituelle ou en utilisant les facilités procurées parune activité professionnelle ex banquier) : 750 000€ d’amende•  Très faible.

324-3 CP : les peines d’amende peuvent être élevées jusqu’à la moitiéde la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté lesopérations de blanchiment. è Très important en matière de blanchiment :l’infraction n’est efficace que si lorsqu’elle est retenue les peines sont fortes.

La tentative est punissable car prévue par la loi. (rappel : la tentative esttoujours punissable en matière criminelle et ne l’est en matière délictuelleque si elle est prévue expressément.)

CHAPITRE 2 : Pratique des affaires et les atteintes à la confiance publique

3 infractions :• Section 1 : faux et usages de faux• Section 2 : Le délit de corruption et le délit de trafic d’influence• Section 3 : délits de prise illégale d’intérêts et délit de concussion

Atteinte à la confiance publique, idée : ces délits viennent rompre unecertaine loyauté, égalité nécessaire dans les transactions, les pratiques

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commerciales. Ce sont des comportements qui déstabilisent le jeu normal del’économie, de la concurrence, et sont donc grave.

Section 1 : Délit de faux et usages de faux

Sous section 1 : Le délit de faux

• Lien avec le monde des affaires :

De prime abord, on a l’impression que le délit de faux ne relève passpécifiquement du monde des affaires. Art 441-1 à 441-8 CP dans le livre 4du CP concernant les infractions relatives à la nation, l’Etat et la paixpublique. Quel est le lien spécifique avec le monde des affaires ?• Faux dans un document administratif • Faux en écriture publique ou authentique• Faux en écriture privée : celui qui nous intéresse.On comprend mieux si on précise que l’infraction est rangée à l’intérieur de

ce livre 4 dans un titre 4 relatif aux atteintes à la confiance publique. è Laplace de l’infraction est symbolique.

L’écrit occupe une place prépondérante dans les relations privées commeprofessionnelles, dans les affaires, parce qu’il a une foi donnée à l’écrit.Donc, l’écrit va être un support important dans la vie des affaires etpour la loyauté en son sein.

• 441-1 : infraction générale de faux. C’est celle qu’on va étudier.• On va laisser de coté les infractions spéciales de faux à 441-2 à -8 uCP. La plupart des faux spéciaux ne concernent pas vraiment le monde desaffaires. Infraction importante en pratique : elle accompagne très souvent les

infractions principales que sont l’abus de confiance par ex, ou abus de bienssociaux, ou escroquerie… parce qu’on va utiliser des documents pour lesréaliser. è faux apparait comme une infraction « moyen » permettant deréaliser ces infractions « objectif ». Les infractions comptables, ou il y a uneirrégularité dans les documents comptables, également vont s’accompagnerde faux.

Définition du faux : 441-1 CP.« Toute altération frauduleuse de la vérité / de nature à causer un préjudiceet accompli par quelques moyens que ce soit / dans un écrit ou tout autresupport d’expression de la pensée / qui a pour objet ou qui peut avoir poureffet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences

 juridiques ». Le texte ajoute à l’alinéa 2 que le faux et usage de faux sontpunis de 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende.

Note : Le législateur réunit dans le même texte 2 infractions distinctes : fauxet usage de faux. Il ne faut cependant pas confondre ces 2 infractionsdistinctes. Ex : une fausse facture. Celui qui l’a faite : délit de faux. Celui quila comptabilise (met la fausse facture en comptabilité) ça c’est l’usage defaux.

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Note 2 : Les altérations de la vérité dans certains écrits, notamment desécrits concernant la vie des sociétés commerciales font l’objetd’incriminations spécifiques au droit pénal des sociétés (notammentprésentation des comptes annuels ne donnant pas une image fidèle etc) doncon se demandera si l’infraction spéciale ne l’emporte pas sur l’infractiongénérale (de faux) ou s’il peut y avoir une double qualification. On reverra ça

plus tard.

Note 3 : depuis les années 2000, fort mouvement de dépénalisation de la viedes sociétés, et de nombreuses infractions spécifiques on été dépénalisées.

Voyons les éléments constitutifs :• Le document support de l’infraction

§1 : Le document support de l’infraction

L’écrit est le support traditionnel.• Effet de commerce• Facture• Fiche de salaire• Bilan• Compte de résultat• EtcMais sont également visés tous les autres supports qui ne sont pas un écrit :• Emprunte d’une machine à timbrer• Bandes magnétiques• Disquettes informatiques clef USB• etc

La seule chose fondamentale, c’est que ce document ait une valeurprobatoire : il a une portée juridique,• soit parce qu’il fonde un droit 

• soit parce qu’il fonde une action en justice

Exemples :• PV d’assemblée d’une société• Rapport d’un CAC• Bulletin de salaire. Ex Un arrêt crim 7 novembre 2005 qui a condamnéun employeur pour faux dans l’établissement d’un faux bulletin de salaire.Faits : cet employeur avait mentionné dans le bulletin de salaire qu’une

salariée se trouvait pour une période en congés payés, alors qu’elle était enarrêt de travail pour cause de maladie. Il a été condamné pour faux et aussiusage de faux.

Pour les documents comptables et les pièces annexes, la JP avait tendancedans le passé à les considérer comme de simples documents établis enfaveur d’un commerçant, mais elle ne leur reconnaissait pas de valeurprobante. Du coup, il ne pouvait pas y avoir de faux. Désormais, et du fait deleur rôle de preuve en matière commerciale, la JP considère que ces

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documents comptables emportent des effets juridiques, et que désormais lesaltérations de vérité dans les docs comptables permettent de caractériser unfaux.

Cela explique la solution qu’on a en matière de facture : pour la faussefacture, en principe, il n’y a pas de faux parce que les factures en elles

mêmes sont dépourvues de tout effet probatoire. La facture constitue pour lachambre criminelle un acte unilatéral, qui peut toujours être discuté contestépar celui qui le reçoit : pas en soi de valeur probatoire.

 Toutefois, la solution change dès lors qu’on reconnait à la facturecertains effets juridiques ; et à ce moment la facture devient un faux. Ex :lorsque la fausse facture permet un montage comptable : ex création d‘unesociété fictive pour facturer de la TVA, escroquerie. La JP considère qu’on afait produire des effets juridiques à la facture, donc constitue un faux. ècirconstances de fait font que la fausse facture acquière une valeurprobatoire.

Arrêt qui a soulevé un problème intéressant, quant à l’existence du titrefalsifié : 24 janvier 2001. Ils ‘agissait d’une directrice adjointe d’une mutuelle,qui avait établi pour son compte des remboursements de prestation indues.Pour procéder à cette fraude, elle avait fait des saisies informatiques pourétablir de faux décomptes de remboursement. Et, les juges vont retenir lefaux pour l’établissement des documents et l’abus de confiance pour laperception des sommes indues.

Vendredi 18 mars 2011

§2 : L’Altération de la vérité dans l’écrit

 Juridiquement, quelle forme de l’altération de la vérité ?

• Le faux matériel

C’est une falsification physique du document.

Le document initialement valable est modifié a posteriori :Exemples :• Fausse signature (ex Imitation d’une signature d’un administrateurde société au bas d’un PV de CA)• Altération d’écriture : ratures, surcharges, ajout de clauses nouvelle

Peut être aussi non pas la modification mais la fabrication de toute pièced’un faux document Illustration JP : CAC qui avait substitué au rapport initial qu’il avait fait unautre rapport qui lui était plus favorable.

• Le faux intellectuel

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• Ce qui est affirmé dans l’écrit est faux. è l’altération est constituée parun mensonge. (affirmer ce qui est faux, ou infirmer ce qui est vrai). Toutes les apparences de la régularité, pas de traces matérielles ; mais lesmentions sont inexactes. Idée : signature est la bonne, pas de ratures, bonneadresse…

Difficultés probatoires par rapport au faux matériel. Souvent, il faut uneexpertise pour se rendre compte de l’altération. Difficile de le détecter.

Exemples courants :• Fausse déclaration de vol ou d’accident . But : toucher la primed’assurance ; dans ce cas aussi escroquerie.• Mentions dans des écritures de commerce• Fabrication d’une reconnaissance de dettes pour obtenir desliquidités. Ex dans cas d’abus de biens sociaux pour détourner les fonds.• Traites de complaisance, traites de cavalerie. Ce sont de faussestraites, dont on se sert pour faire des traites de cavalerie correspondant à

une escroquerie.• Faux procès verbal d’une délibération d’une AG de sociétécommerciale. Ex, on fait mention d’associés présents alors qu’ils sontabsents, ce pour des raisons de quorum.

Arrêt crim. Mars 2005 : le bulletin de salaire était un faux ; pourtant émanaitbien de l’employeur, l’employé, la société, la date ; Ce qui est faux, c’estqu’indique que la salariée est en congés payés alors qu’elle était en congésmaladie è faux intellectuel, puisqu’affirmation de sa situation est fausse.

§3 : Le préjudice

L’ancien CP ne mentionnait pas le préjudice comme élément constitutif dufaux ; mais cette exigence avait été curieusement introduite par la doctrineet JP, qui considérait que le faux était une altération de la vérité commise aupréjudice d’autrui.

A été consacré par le CP de 1992, art 441-1 CP : il faut un acte « de natureà causer un préjudice ».

 JP de la crim : elle a eu tendance à vider l’exigence d’un préjudice de soncontenu. Elle en fait une interprétation telle que c’est une exigence purementformelle : il sera systématiquement constaté. Préjudice interprété defaçon très large :• Préjudice matériel• Préjudice moral ou social• Préjudice éventuel. Il suffit que le préjudice ait été possible, potentiel.

Cette interprétation est parfaitement conforme avec le texte (« de natureà »). Il n’est pas nécessaire que le faux ait constitué effectivement unpréjudice.

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• Le texte distingue le faux de l’usage de faux : le délit de faux estconstitué dès que le faux est constitué, quand bien même l’auteurn’a pas pu ou n’a pas voulu en faire usage. Illustration : Il suffit deconstater que le faux « aurait pu « servir de preuve si l’auteur s’en étaitservi.

• Préjudice présumé lorsqu’il résulte de la nature même de la piècequi est fausse. è pas besoin de constater le préjudice lorsqu’on peutnaturellement le déduire de la pièce. Donc dès lors qu’écriture de commerce,PV d’un CA… le préjudice est inhérent à la nature de la pièce, qui sont despièces destinées à servir dans des finalités précises. PV d’AG est uninstrument de preuve futur par essence. Donc préjudice potentiel.

• Infraction quasiment formelle : peu importe le devenir, l’usage faitde ce faux, le seul fait de fabriquer ce faux suffit. Mais note : pour toutes lesautres infractions qu’on a vu, pas nécessaire qu’il y ait un préjudice, quel’auteur ait profité de l’infraction.

§4 : L’intention :

Visée par L441-1 CP : vise le seul délit de faux, mais pas le faux. Ca invite àdistinguer l’élément intentionnel pour chacun des deux délits.Dol général : altération frauduleuse de la vérité. L’intention est comprisedans cette expression.

Regroupe deux choses :• Conscience d’altérer la vérité.• Conscience au moins éventuellement de causer un préjudice

La preuve de l’intention peut résulter de l’acte même de falsification(donc de l’acte matériel). Ce parce que certaines falsifications ne peuvents’expliquer que par l’intention délictueuse : ex avec une fausse signature, onva avoir du mal à expliquer que ce n’était pas pour faire un faux, qu’on avaitpas conscience de faire un faux. è actes matériels qui caractérisent en eux-mêmes la volonté d’altérer la vérité, et que c’est de nature à causer unpréjudice.

Certaines circonstances peuvent quand même prouver la bonne foi :• L’auteur a agit avec l’accord de celui dont la signature a été imitée.Exemple : fausse signature sur le document, mais c’était un directeuradministratif qui avait imité la signature du président de la société après

accord téléphonique du président. Il a été jugé qu’il n’y avait pas intentioncar il n’y avait pas eu accord.Mais pour la prof, ca n’aurait pas du jouer : le doc est matériellement falsifié,et même s’il a agit avec l’accord, il y avait bien intention de faire un faux ;après, ca aurait pu jouer sur le préjudice (pas de préjudice parcequ’autorisation). Ce qui compte pour la prof,k c’est que pour un tiers quiregarde le document, celui-ci est un faux : la signature n’ a pas été faite de lamain du président de la société. Donc, pour comprendre la position : le bonsens. S’écarter de la technicité du droit pour aller dans le bon sens : la

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qualification de l’infraction n’a pas de sens ici. Mais, cet arrêt doit être prisavec des pincettes : il résulte des circonstances de l’arrêt (en l’espèce, leprésident après coup par vengeance avait poursuivi pénalement le directeurde société, en toute mauvaise foi).

Pour le faux intellectuel : Preuve délicate pour l’élément matériel, mais

l’est a fortiori pour l’élément intentionnel : ce qui est écrit est un mensonge.Et, difficile de dire que du constat du mensonge on peut déduire la volonté dementir. Autant, sur un faux matériel, facile de raisonner par déduction ;autant pour un faux intellectuel (ce qu’il y a marqué est faux), c’est difficilede déduire l’intention de mentir. On peut se tromper, être incompétent ; orl’erreur et l’incompétence n’est pas une intention pénale.Dans ce cas, il faut d’autre éléments que le simple mensonge purementintellectuel, car sinon problème de preuve :• Ex dire que deux jours auparavant, l’auteur du faux disait le contraireet donc se contredit. S’il se contredit, c’est qu’il a conscience de dire quelquechose de faux ;Note : La JP est beaucoup plus sévère à l’égard des professionnels : ceparce que pèsent sur eux des obligations particulières de vigilance. L’erreurgrossière dans ce cas confine quand même au dol. Donc en droit pénal engénéral, quand il y a simple erreur, l’élément intentionnel n’est pascaractérisé ; mais si erreur grossière pour un professionnel alors on peutretenir l’intention.

Deux arrêts permettant de comprendre cette subtilité du raisonnement :

• Crim. 7 septembre 2003• Crim. 18 mai 2005

Dans les deux cas, expert automobile poursuivi pour faux à raison du contenudu rapport de contrôle technique des véhicules qu’il a rendus.• Dans le premier arrêt, l’expert avait omis de faire un contrôletechnique obligatoire, et son rapport gardait le silence sur ces contrôles.C’est donc un rapport mensonger par omission. Il dit que le contrôletechnique a été effectué, c’est pour ça qu’il y a faux, mais il ne disait rien surles points manquant.• Dans le 2ème arrêt, l’expert avait mentionné dans le rapport avoireffectués des contrôles qu’il n’avait pas en réalité effectués : mensonges paraction, affirmation de quelque chose de faux. Donc degré supérieur.

Solutions :• Dans le premier arrêt, expert n’est pas condamné pour faux fauted’éléments intentionnels. Le seul manquement à ses obligationsprofessionnelles ne suffit pas à caractériser l’intention frauduleuse.• Dans le 2ème arrêt, l’expert est condamné parce qu’il affirme avoireffectués des contrôles qu’il n’a pas fait ; et le prévenu savait en plus en saqualité professionnelle que le véhicule était destiné à la revente : attitudefrauduleuse grave.

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Peu importe le mobile : le mobile est indifférent, quelle que soit la raison laplus louable possible pour laquelle on a agi.Illustration : si on a un document dans le commerce sur lequel est porté unmontant, et on s’aperçoit qu’il y a eu une erreur : et on rectifie l’erreur. Onest en train de faire un faux. Il faut refaire le document avec l’accord de tous,

mais on ne peut pas rectifier matériellement seul une erreur. Et l’intention ?Là pour le coup, il fallait agir sur l’intention en disant que si on pensesérieusement corriger une erreur on n’avait pas l’intention de frauder ; maisla cour de cassation peut dire qu’on avait conscience de modifier ledocument. Il y a eu ici condamnation, même si c’est limite.

§5 : La sanction

3 ans, 45 000€.

Point de départ prescription : jour de fabrication du faux.

Pas de report du point de la prescription ; la question a été posée, et la JP aécarté cette possibilité. (crim 25 mai 2004.). Note : le faux est une infractiondissimulée par essence ; or le critère pour repousser le délit de prescriptionest de dire que c’es tune infraction occulte, or, c’est une infraction par natureocculte. Pourtant la cour de cassation écarte la possibilité de report du pointde la prescription, pas logique.

Crim 31 octobre 2001 : pose la question de la frontière entre escroquerie etfaux. Un individu présente à vendre un appartement à une victime désirantacheter ; et le vendeur prétendait que cet appartement provenait d’unevente sur liquidation judiciaire. la victime remet une somme d’argent àl’acheteur, ensuite le prétendu vendeur remet un document relatif à la venteà la victime, et la victime décide de contracter un crédit pour finaliser l’achatde l’appartement, et s’aperçoit à ce moment qu’il y a escroquerie. Elle neremet donc pas la totalité de la somme au prétendu vendeur. Et on s’aperçoitque e prétendu vendeur s’était adressé à des complices, et avait fabriqué defaux documents de vente avec un tampon du TC de paris fabriqué par un descomplices.Ils sont poursuivis l’un pour escroquerie, les autres pour complicitéd’escroquerie, et la cour va requalifier l’infraction en faux et usage de faux.Raison : le délit d’escroquerie ne pouvait pas être retenu à partir du momentoù la production du faux était postérieur à la remise des fonds. Ici, il y avaitun mensonge « j’ai un appartement a vendre provenant d’une liquidation judiciaire », la victime a remis les fonds sur ce seul mensonge. è Remise desfonds avant la manœuvre frauduleuse, donc pas escroquerie. Un mensongeseul ne suffit pas à retenir l’escroquerie. Sur le plan matériel, la contrefaçond’un tampon de paris réalise l’altération de la vérité dans l’écrit, et a poureffet de faire la preuve d’un fait ayant des conséquences juridiques : preuvede la liquidation judiciaire sur un appartement. Et il y avait un préjudice subipar la victime. Elément intentionnel : celui qui a fait le tampon reconnaissaitl’avoir fait à la demande des autres.

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Sous section 2 : Le délit d’usage de faux.

441-1 al 2 CP : incrimine spécifiquement donc de façon autonome l’usagede faux. Faux et usage de faux sont deux infractions autonomes, l’unepouvant exister sans l’autre.

Indifférent que l’auteur du faux soit ou non l’auteur de l’usage du faux. Sic’est l’auteur, il sera à la fois poursuivi pour faux et usage de faux. Mais celuiqui fait usage du faux peut être différent de celui qui le fait.

Mais, l’infraction de faux est reliée à l’infraction de faux par un lien : on nepeut pas avoir usage de faux si on n’a pas au préalable démontré l’existenced’un faux.Même si on ne sait pas qui l’a fabriqué, on sait que c’est un faux, alors onpourra sanctionner pour usage de faux.Lorsqu’on s’interroge sur le délit d’usage de faux, la notion de faux est cellede l’al 1 de l’article.

Ce qu’on entend par usage :Il faut que le faux ait été utilisé, par un acte quelconque pour la destinationpour laquelle il a été fabriqué.• Ex : quand fausse attestation établie par un salarié, destinée à êtreutilisée par l’employeur dans le cadre d’un procès.• Usage peut être aussi la présentation d’un faux document falsifié• Aussi , la comptabilisation du faux document : dès que je fais entrerdans la comptabilité le faux document, il y a usage du faux.

S2- délit de corruption et de trafic d'influence

Ce sont des avantages qui donne des actes de pouvoir qui sont achète ou vendu par leur auteur. Dans les deux cas, le fait visé est de solliciter un tiers ou d’accepter de celui-cisans droit de solliciter un avantage quelconque en revanche les deux infractions se

distingue par leur but. La distinction vient de la forme passive et l’autre passive. De

manière gle les manifestations actives viennent du fait d’acheter la complaisance fautived’un agent public et de l’autre cote la manifestation passive du délit c’est le fait pour 

l’agent public de se laisser acheter. Quand la corruption est active, on se place du côté du

corrupteur, lorsque c’est la corruption passive, on se place du côté du corrompu. En pratique on peut avoir les deux formes.

Sous section I : Le délit de corruption

§1La distinction corruption active et la corruption passive :

A/ La corruption active :

Elle vise le particulier qui corrompt le fonctionnaire et qui est donc le corrupteur, il estdéfinit a l’art 433-1 du Code Pénal : Le fait proposer sans droit a tt moment directement

ou indirectement des offres des promesses ….pour obtenir d’une personne de l’autorité

 publique, pour qu’elle accomplisse ou n’accomplisse pas…un acte de son mandat.

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 NB : Ce particulier ce corrupteur peut être une personne Moral.

Le Corrompu peut être lui-même a l’initiative de la corruption.

B / La corruption passive :

Elle vise le fonctionnaire qui sollicite et reçoit l’avantage illicite et qui est le corrompu

l’art 432-11 : C’est le fait par le dépositaire de l‘autorité pub…de solliciter ou d’agréer 

sans droit a tout moment ...des dons des avantage…C’est le fait du corrompu qui exercent une fonction publique qui sollicite ou accepte des

avantages quelconque en vue de prendre une décision (faire ou ne pas faire).

C / Les catégories de fonctionnaires :

La personne visé, c’est le dépositaire de l’autorité publique. C’est des personnes qui

appartiennent à la fonction publique et qui de ce fait détiennent des prérogatives de

 puissance publique et qui agissent pour la gestion des affaires publique. Ce sont des

 personnes qui sont titulaire Ce sont des personne qui sont titulaire d’un pouvoir dedécision et de contrôle sur les juge dont elle sont investi par la puissance publique

 permanent ou temporaire.tel que les Ministre, les Préfets , les fonctionnaire del’administration fiscale ,de la gendarmerie , de la police, des enseignant ,des directeur 

d’hôpitaux …, à l’exclusion des juge qui relèvent d’un statut particulier .

La deuxième catégorie sont les personnes investi d’un mandat électif public, ce sont tousles élu Nationaux et internationaux (les maires, députés, sénateurs, conseillés généraux,

régionaux …). La même personne peut être un élu et être fonctionnaire.

La Troisieme catégorie c’est les personne chargé d’une mission de service publique, ce

sont des personne qui a titre permanent ou temporaire et sans avoir reçu un pouvoir de

décision dérivant de l’exercice de l’autorité pub ,exerce une fonction ou les acte concourea satisfaire à satisfaire l’Intérêt gle .( Les agent de la SNCF ,Les ad Judicaire ,le Président

de chambre des métiers .Cf : arrêt de 2002 il a reconnu la qualité de personne chargé de

l’exercice de l’intérêt gle :

§ 2 les éléments constitutif du délit de corruption :

A / L’élément matériel :

1 / L’acte matériel de corruption :

Il peut prendre la forme d’une sollicitation, d’un agrément d’offre de promesse de dons

ou avantages quelconque .Ici cette sollicitation est une démarche active. Ex : la

réalisation de travaux de rénovation dans son domicile. Ex : Arrêts de 1985 ou unétudiant qui à envoyer un cheque de 10 000 à son prof, pour avoir la note de 13 / 20. Ce

sont tous les actes de la fonction et de la mission.

S’agissant es actes née d’un mandat, la JP précise qu’il faut chercher si l’acte a été réalisé

dans l’exercice de ses fonction .Ex : Arrêt Toulouse 18 Mai 2000 qui sanctionne un voteen faveur de la construction d’un centre commerciale par un membre d’une commission

départemental qui dépendait de la chambre du commerce et de l’industrie.

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Le texte vise également les actes qui ne relèvent pas directement des prérogatives dufonctionnaire mais qui ont été facilite par lui. Arrêt du 03 juin 1997, c’est un

fonctionnaire qui était employé au service du logement et qui s’’était vue faire remettre

une somme d’argent pour un titre de séjour , cela n’est pas dans l’exercice de ses fonction

,mais il a été condamné du fait de son statut publique .Le pacte de corruption : pour sanctionné la corruption il faut rapporter un la preuve de

l’existence d’un accord entre les deux et qui a pour objet la sollicitation ou l’agrément aufin d’obtenir ce qui est promis.

Mais peut importe que la contrepartie promise ai été apporte ou pas, ce qui importe c’est

le pacte.

Donc l’acte doit précéder l’accord pour condamner le délit, car l’acte postérieur n’est pasun délit de corruption Cf. Crim 14 Mai 1986 qui est rendu suite a l’intervention d’un

inspecteur des impôts qui fourni des document a un contribuable pour assurer sa décence

devant le tribunal et ensuite a demander une somme après lui avoir fourni des documents,n’est donc pas une corruption. Idem pour e cadeau a qui suivent le service.

La JP nuance sa position en disant que si on arrive à déterminer que la

Loi N° 2000-595 du 30 juillet 2000 relative a la corruption internationale va introduire

dans les texte relatif au texte de la corruption interne, des dispositions.

On a une circulaire du 30 décembre 2001qui dit que quelque soit l’interprétation qui serafait devrai faciliter l’acte de corruption.

B-l’élément intentionnel

c’est un dol spécial c’est le fait que l’auteur agit pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir 

si il ya cette finalité on doit avoir l’intention d’avoir cette finalité et le but estl’accomplissement ou l’abstention d’un acte , on est rarement u corrupteur et un

corrompu par hasard , on ne peut pas simplement constater les conséquences de l’acte le

mobile importe peu et le résultat est aussi indifférent , peut importe que l’acte ait ou nonatteint sa finalité ce qui importe c’est qu’il y ait eu un acte de corruption et on na pas

 besoin de la réalisation effective de l’acte de corruption , la corruption est puni de 10 ans

d’emprisonnement et 150 mil euro avec des peines complémentaires 432-17 il peut yavoir l’interdiction d’exo une fct pu , les peines complémentaires sont certes facultatives

mais on trouve les peines les plus hard.

Ex de sanction cour de call de paris 15 juin 99 qui a condamner a 24 mois de prison avec14 avec sursis pour corruption passive , Aix en province 11 déc. 2002 qui condamne a 18

mois de prison 12 avec sursis pour un auxiliaire de justice qui avait proposer de l’argent aune magistrat a l’occasion d’une aff qu’il devait juger , en dpa on a assez rarement des

 peine de prison ferme , le point de départ du délai de prescription de l’action pu ? lacorruption se prescrit par 3 ans prescription qui est de 3 ans et le point de départ du délai

est le jour de la conclusion du pacte de corruption et ca peu être aussi le jour ou le dernier 

acte de corruption est accompli , en revanche il n’ y a pas de report du point de départdu délai de prescription.

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Sous section 2 : le délit de trafic d’influence

C’est lorsque le fonctionnaire corrompu agit a la demande du particulier corrupteur pour 

abuser de son influence réel ou supposer en vu de faire autoriser par l’ad pu des emploi

ou décision favorable ou des distinctions, c’est une infraction voisine du délit de

corruption , et ce délit a été créer par une loi de 1889 a la suite d’un scandale lier a desdécorations il s’agissait du gendre du pr de la rep qui s’était fait rémunérer pour 

intervenir auprès du pr pour l’obtention de décoration en faveur de certaine personnes. Lefonctionnaire corrompu joue le rôle de intermédiaire et il va se servir de son influence au

 bénéfice d’un tiers , l’auteur va abuser de l’influence ou du crédit dont il joue dans l’ad ,

il va exploiter son réseau au sein de l’ad et il entent se servir de son influence au bénéfice

du tiers qui la sollicite , du cote de fonctionnaire pu c’est un trafic d’influence passif etcelui du cote du particulier c’est un trafic d’influence actif , le fait pour un élu

d’intervenir auprès d’un conseiller municipal pour orienter l’attribution d’un marcher en

faveur d’une sct déterminer , ex ch criminel 20 mars 1997 on était dans une aff d’un partqui croyait avoir commis une inf a la réglementation fiscal et s’était confier a un receveur 

des service fiscaux , celui-ci s’engage a étouffer l’aff moyennant le payement de 600 milen plusieurs mensualités, il va payer une première mensualité donc il vient rémunérer uneinfluence de ce receveur principal qu’il croyait être nécessaire il va dénoncer les fait a la

gendarmerie ,il va dire que l’inf n’est pas constituer car le transfert de fond était

 parfaitement régulier car l’accord na pas de cause a parti du moment ou il a rémunérer unabus d’influence car de toutes les manière il n’y avait pas d’influence vu qu’il n’y avait

 pas de fraude , la cour dit que il importe peu que la décision favorable escompter de

trafic s’avérait inutile et sans objet des lors que le prévenu a use des moyen prévu par la

loi.Le délit de trafic est puni des mm peines que celui de la corruption.

Section 3 : délit de prise illégale d’intérêt et délit de concussion

Sous section1 : délit de prise illégale d’intérêt

Il a pour finalité d’éviter pour un agent pu tt conflit d’intérêt entre les aff pu et prive ce

que on vise est de garantir l’Independence et l’impartialité de l’agent pu , il ne faut pas

nous dis le conseil d’état que le fonctionnaire puisse se trouver dans une situation tel queses intérêts puisse être en contradiction avec ceux de l’état ou de la collectivité pu qu’il

représente et cela veut dire kil n’est pas nécessaire que l’agent pu tire un profit de la

situation , on ne vise pas le fait de s’enrichir abusivement on vise le fait de se mettre dans

une situation de conflit d’intérêts, le délit garantie l’objectivité de ce fonctionnaire dansl’exo de ses prérogatives et donc l’égalité du citoyen dans ces prérogatives et le délit

garantie la probité de l’agent dans la gestion des aff pu et on va garantir une bonnerégularité économique en s’assurant d’une pleine et saine concurrence des acteurs éco ,les art 432-12 et 13 =/= deux forme de prise de participation interdites :

1er  : la personne investie d’une fonction public

2e : la personne qui a été agent pu mais qui a cesser ses activités

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Ces deux correspondent au délit d’ingérence (1er  ) , et celui de prise de participation d’un

ancien fonctionnaire dans les anciens texte (2e )

Para 1 : de délit de prise illégale d’intérêt par une pers investie par une pers pu art432-12

<C’est le fait par une pers dépositaire ----- le payement>

Le délit tient a la qualité de l’agent et au pouvoir qu’il exo sur une entreprise ou dans uneopération.

• Les conditions préalables

• La qualité de l’agent

Qui peut être auteur de l’infraction ?

On doit avoir le reflexe de la complicité si on a pas les caractéristiques de l’auteur.

Le texte dit que ce peut être (432-12)

- la pers dépositaire de l’autorité pu

- celle investie d’un mandat électif 

-la pers chargée de pouvoir public

Le droit pénal donne une def très large de cette notion que celle que on peut trouver dans

la fct pu , ce st des ? que on rencontre :Ex : La notion de domicile privé par ex qui intéresse le droit pénal qui pense qu’il peut

apprécier cette notion =/= de cette du droit civil

- pers dépositaire de l’autorité pu

Chambéry 11 jan 2001 a été condamner le président de la fédération national de sky qui

est un établissement d’utilité pu détenant des prérogatives de puissance pu , criminel 3avril 91 un inspecteur des impôts , criminel 17 jan 2003 pour un comptable pu

 

- une pers chargée du pouvoir pu

Criminel 15 déc. 2004 le pr d’une ch de commerce de d’industrie

- les pers investie d’un mandat électif 

Ce st les élu municipaux qui sont le plus visée criminel 8 nov. 2006 on y trouve le

 président d’une assemblée territoriale d’outre mer ou le pr ou vis pr du conseil national.

Peut importe que la prise illégale soit réalisée par une tel pers, ce n’est pas important parce que ce serait peut être une mise en scène. cet article prévoit des dérogations au

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 profit des élus de moins de 3500 habitants pour passer des contrats avec la commune

dans la limite d’un montant annuel. Il ne suffit pas d’avoir une de ces qualités pour entrer 

dans le délit il faut encore que ce fonctionnaire soit investie de certaine responsabilité quilui confère un pouvoir effectif dans l’entreprise ou dans une opération visée dans le texte

de loi au moment ou est réaliser l’acte incrimine, ce pouvoir est ce qui va permettre de

faire le lien entre l’agent pu et la sphère prive dans lequel on le soupçon et cela va permettre de caractériser le conflit d’intérêt .

• Les pouvoir de l’agent

La prise illégale d’intérêt doit avoir lieu dans une aff précise la loi parle d’entreprise ou

d’opération dont l’agent avais au moment de l’acte en tt ou partie la charge d’assurer la

liquidation la surveillance l’ad le payement , la notion d’entreprise est une notion pluséco que juridique , cette notion vise toutes les formes d’entreprise et vise aussi les

groupement et organisme parapublic et peut être une entité sans but lucratif et c’est une

notion entendu de manière tres large et cela vise une entreprise civil les groupement et

organisme para pu, ceux peu être une opération et on entent par la tout acte juridique qui porte sur une aff dans laquelle l’agent a un intérêt et la un acte unique est suffisant. La

chose importante est que on puisse relier l’opération au pouvoir de l’agent, le texte dit

que pour que le délit se réalise il faut que l’auteur ait dans cette opération certain pouvoir énumérer par le texte et ces un pouvoir de surveillance ou d’ad ou de liquidation ou de

 payement.

La surveillance : Vise l’agent qui participe a la gestion ou o contrôle de l’entreprise ou de

l’opération , il suffit qu’il ait donner des avis en vu de décision qui seront prise par d’autre ch criminel 9 mars 2005 , il suffit qu’il ait préparer des rapports ou fait des

 proposition dans le cadre de l’entreprise qui est viser ou de l’opération et peut importe

qu’il est partager ces pouvoir avec d’autre organe dans l’entreprise et le simple faitd’avoir participer a une délibération dans une aff dans laquelle on a intérêt cela vaut

surveillance ch criminel 19 mai 99 la ch criminel condamne pour prise illégale d’intérêt

un conseiller municipal qui avait participer a une délibération du conseil mini qui portait

sur une aff dans laquelle il avait des intérêts et celui-ci arguait pour sa défense que l’aff  portait sur une branche pour laquelle il avait reçu aucune délégation de pouvoir de la part

du maire , la cour dit que la participation a cette organe délibérant vaut surveillance

lorsque il a un intérêt dans cette aff.La surveillance exo dans une opération vise l’agent pu qui a prit un intérêt dans une

opération juridique isolée et le pouvoir d’ad de liquidation ou de payement, le pouvoir 

d’ad vise le pouvoir de gestion dont est investir l’agent pu et le pouvoir de liquidation etde payement vise les pvr d’ordonnancement de gestion du pouvoir pu.

• Les éléments constitutifs

• l’élément matériel

c’est le fait pour cet agent de prendre recevoir ou conserver directement ou indirectement

un intérêts, les 3 situations prises en comptes st : la prise, la réception ou la conservation

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d’un intérêt, et on s’aperçoit que par rapport incrimine je suis sois en amont au cœur ou

en aval

- en amont : il ya prise d’intérêt lorsque l’agent use de ses pouvoirs pour intervenir dans

l’opération dans laquelle il est intéresse cet agent peu prendre un intérêt en capital ex

acquisition de part social, ou encore un intérêt en travail cad la participation a unedélibération, il ya une prise d’intérêt par l’agent qui use de ses pouvoir parce qu’il prend

un intérêt en part social.

- au cœur : on a la réception d’un intérêt c’est le fait de recevoir du fait de l’acteincrimine un intérêt pécuniaire matériel ou simplement moral et cela directement ou

indirectement, l’intérêt moral est constituer lorsque un acte permet de favoriser un ami du

fonctionnaire un membre de sa famille (il peut avoir recel de prise illégale d’intérêt de la

 part du membre de la famille) une relation amical. La réception illégal d’un intérêt peutêtre la conséquence de la prise illégale d’intérêt en amont a la suite je vais donc

recevoir un intérêt donc c’est la réception, il n’y a réalisation d’un new délit que si la

réception repose sur un new acte de l’agent pu a défaut la réception n’est que laconséquence de la prise illégale d’intérêt. La réception peut se faire indépendamment en

amont d’une prise illégale d’intérêt il peut avoir une délibération de l’agent dans un acte

ou il est concerner 

- en aval

Cette hypo de conservation un intérêt est une new dans l’incrimination et qui est la

consécration d’une jp antérieur, on sanctionne le fait de ne pas mettre fin a un intérêt quel’on avait avant de rentrer dans la fct publique et qui a compter de l’entrée devient

incompatible c’est un délit de prévention par commission par invention. Le moment de

l’acte matériel il peut être réaliser directement par l’agent pu ou par l’intermédiaire d’unetiers pers il peut être réaliser directement ou indirectement et cela se réalise par l’intermédiaire d’une tiers pers le bénéficiaire de la prise d’intérêt peu être une personne

avec laquelle il a des intérêts arrêt de 9 fev 2005 ex de ce que ont peut reconnaitre une

 prise illégale d’intérêt le pr du conseil général de haute corse avait présidé 2 séance de lacommission d’appel d’offre pour la commission d’un marche alors que figure une

entreprise appartenant a sa femme et ses enfant , il dit kil s’était retirer au moment de la

délibération au moment de la candidature de l’entreprise familiale , il a été condamner  pour prise illégale d’intérêt indirect car on a dit kil avait seul l’ad des aff du département

et rentre dans les fct certain pouvoir de préparation et d’exécution des appel d’offre. Les

 juges disent qu’il n’aurait pas du présidé la 2e séance car en raison de ses fct il possédait

une influence qui pouvait dissuader les autres membres de vote dans un sens défavorableau intérêt du président , lorsque il ya a une délégation de compétence par laquelle l’agent

 pu va confier ses pouvoir on considère que le déléguant se dessaisi de la compétence et

c’est le délégataire qui va encourir pour prise illégale d’intérêt parce que d’une part unedélégation de signature l’est pour un acte précis il n’est pas nécessaire que l’agent tire un

 profit pécuniaire de la prise d’intérêt ni d’ailleurs que la collectivité ait subit un

 préjudice , il importe peut que l’acte incriminer n’ait été exécuter parce que on n’a pas besoin de préjudice, la loi sanction l’atteinte a la probité .

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La prise illégale d’intérêt est un délit intentionnel il faut que l’auteur ait prit conserver oureçu un profit, il appartient a tt fonctionnaire de vérifier la régularité de ses engagements

et que cela fait partie de sa fct et si la décision le met en situation de conflit d’intérêt.

Conclusion : 5 ans de prison et 75 mil euro d’amende , il ya des peine complémentaire possible art 432-17 du code pénal et ce peut être la confiscation des sommes reçu , oul’interdiction d’exo un fct pu , l’interdiction des droits civique civil et de famille qui peut

entrainer une éligibilité de l’auteur, dans ce type d’affaire il peut avoir des cumul de faute

 pénal qui peut être une faute disciplinaire assez importante parce que l’agent a uneobligation de désintéressement prévu dans le statu de la fct pu , le disciplinaire st des

règles établir par le corps professionnel auquel adhère l’agent il ya des organe charger 

d’appliquer les sanctions disciplinaire.

C’est un délit qui se prescrit a compter du dernier acte accompli par l’agent pu par lequel

il reçoit un intérêt et pour la conservation on considère que ca devient un délit constituequi se prescrit du jour ou cesse la conservation délictueuse.

Para 2 : le délit de prise d’intérêt par l’agent pu ayant cessé son activité

Le fait par une personne ayant été charger en temps que fonctionnaire ou agent d’une ad

 pu dans le cadre des fct quelle a exercée soit d’assurée la surveillance d’une entreprise

 pu ou de faire des contrat, de prendre ou recevoir une participation dans un délai de 3 ansDans les alinéas qui suivent le texte prévoit les notions d’agent pu et d’entreprise privée

• les conditions préalable soumise a la qualite d’agent publique et a la nature des

fonctions

le texte vise les fonctionnaires public et les agents contractuel de la fonction public l’idéeest d’évite que les meilleurs agents publics ne soit débaucher par les entreprises et on peut donc penser que le texte s’applique au ancien ministre parce que il est d’usage

d’appliquer le contraire par un arrêt de la haute cour de justice 21 juillet 1931 qui avait

acquitter un ancien ministre des fi devenu l’avocat conseil de la banque oustric elle laacquitter en raison la nature des fct kil avait exo. Sont visee aussi les agents assimilés a

des agents pu l’al 4 de l’art 432-13 ce st les agents des établissements pu entreprise pu

des sct d’éco mixte dans lesquels l’état ou les collectivités d’économie mixte détiennent

 plus de 50% du capital. St également visee par une loi du 31 déc. 2003 les agents desservices de poste et France télécom (a revoir).

C’est une mise à jour du texte pénal puisque l’expression de service pu remplace celle de

l’ad, de la poste et France télécom. Les élus et personnes chargées d’une mission deservice pu ne st pas viser.

Sur la nature des fonctions le texte vise les fonctions ou pouvoir que l’agent devait avoir 

dans l’entreprise dans laquelle il prend une participation c’est un pouvoir de contrôle oude surveillance qui est comparable a celui de délit de prise illégale d’intérêt.

Une loi du 23 déc. 1960 a supprimer l’exigence d’une surveillance directe et celle

suppression a été reprise par le code pénal de 1992 , la jp a déduite qu’il n’était pas

nécessaire que l’agent ait contrôler ou surveiller l’entreprise pendant le temps ou il était

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en fct la jp a dit que il suffisait que par son statu l’agent ait eu vocation a exo ce pouvoir 

ou fonction mm si il n’a pas eu le pouvoir de le mettre en œuvre , il faut juste une

surveillance. La loi du 2 février 2007 vise les fct que l’agent a effectivement exercé cequi veut dire que on ne peut pas retenir l’inf antérieur.

La nature des fct que dois avoir exercer l’agent : il peut s’agir du fait qu’il a eu de

conclure des contrat de tt nature avec l’entreprise visee ou du pouvoir de formuler un avissur de tel contrat , l’ancien texte visait les contrat de tt nature.

Il s’agit du pouvoir d’émettre un avis sur les opérations passées par des entreprises

 privées et depuis la loi du 2 fev 2007 de modernisation de la fct pu du pouvoir de

 proposer directement a l’autorité compétente des décisions relative a de tel négociation

 pour l’application de cette art est une entreprise privée tt sct ou établissement du secteur  prive qui produit des biens et services dans un but privée pour servir des biens privée , st

visées les filiale contrôler a 100% par les sct mère, est assimiler a une activité privée tt

entreprise pu exo son activité dans un secteur concurrentiel et conforment au règle dedroit prive al 3 de l’art 432 al 4

B - les éléments constitutifs

• l’élément matériel

 

c’est une prise de participation par l’agent pu dans l’entreprise et la prise de participationest entendu par le fait de tak ou recevoir une participation / travail conseil ou capitaux ds

une des entreprise vises dans un délai de 3 ans suivant la cessation de ses fct. Cette notion

de prise de participation en travail va visée le cas de l’ancien agent pu qui deviens salarier dans sa filiale et il n’est pas nécessaire que le travail soit permanent il suffit d’avoir un

contrat de travail pour des injonction ponctuel et le caractère ponctuel de ce travail

n’exclu pas la sanction et va tomber sous le coup de ce délit un ancien agent pu qui vaorganiser après la cessation de ses fct un séminaire qui entrai ds le champs d’application

de ses anciennes fct , la prise d’intérêt par participation en conseil si l’ancien agent donne

des consultations ou avis rémunérer sans avoir participer a la gestion de l’entreprise par 

exemple , la prise d’intérêt par participation en capitaux et cela vise le cas ou l’ancienfonctionnaire prend des parts dans une ancienne sct, on part de la date a laquelle l’agent

cesse ses fct et on cour un délai de 3 ans , la jp dit que le pts de départ de ce délai est le

 jour de la cessation qui lui donnait les pouvoir tel qu’il était viser dans le texte . il peut yavoir aussi le jour ou il a cesser tout fonction dans l’ad.

• l’élément moral

il nous faut un dol spécial et la doctrine dit que le dol requis est le même que l’art 432-12

et que il suffit qu’il ait agit en connaissance de cause , aucun dol special n’est requis sur 

ce plan et il n’est pas nécessaire que l’auteur ait agit dans un but de cause, il n’est pas

nécessaire qu’il démontre un dol spécial que ce soit a l’encontre de l’état ou pour lui mmest puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 mil euro d’amende par ailleurs des peines

complémentaires peuvent être évoquer .

Sous section 2 : délit de concussion

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Art 432-10 ccp est un manquement a un devoir de probité et c’est donc l’abus d’autoritéd’un agent public c’est une infraction rarement appliquée , le délit de con est le fait par 

une pers dépositaire de l’autorité pu ou charger d’une mission de service pu de recevoir 

exiger ou ordonner de percevoir a titre de droit ou contribution impôt ou taxe pu une

somme impôt quel sais ne pas être du ou excédée ce qui due , c’est encore le fait pour ces mm pers d’accorder sous une forme quelconque ou pour quelque motif que ce soit

une exonération ou franchise des droit contribution impôt ou taxe pu en violation destextes légaux et règlement.

il a été distinguer du délit de corruption dans la corruption il ya un échange entre le

corrupteur et le corrompu dans la concussion l’auteur qui est un agent pu abuse de son

autorité en demandant a une pers l’exo d’une prestation qui va au delà de ce qui estréellement due, et concrètement l’auteur exige une somme ou le montant peut dépasser 

cette somme l’élément centrale de la concussion est la perception d’un indus par l’agent

ou le fait d’accorder indument une exonération.

Sur le plan matériel on est en présence d’une personne charger d’une mission de service public, ne st pas vises les pers investie d’un mandat pu électif s’agissant de l’acte matériel

c’est soit la perception d’un indu soit une exonération ou franchise indu et c’est cette

élément qui constitue l’infraction.

La perception d’un indu est le fait de recevoir exigée ou ordonner de percevoir ce quel’auteur sais être un indus mais il n’est pas nécessaire qu’il lait provoquer la perception

de l’indus. Il a été juger qu’il ya concussion lorsque des membres d’une profession

libérale rémunérer sous forme de vacation par la collectivité pu il ya concussion

lorsqu’ils se font ensuite payer des honoraires cette perception indu doit avoir lieu en casde droit contribution impôt ou taxe pu cour de call de Versailles 26 avril 2006 on a

considérer k le délit de concussion peut porter sur un droit de place verser par un

marchand sur le marcher.

L’exonération ou la franchise indu elle consiste a accorder une exonération ou franchisede droit sans que aucun texte autorise l’agent a agir de la sorte, ex le cas pour un maire de

dispenser son fils du payement de redevance d’occupation du domaine public.

• L’élément intentionnel

Il faut qu’ont soit dans un cas de l’hypo de la perception ou de l’exonération

5 ans d’emprisonnement 75 000 mil euro d’amende et la tentative est puni.

Conclusion de la section 3 :

Une décision du conseil d’état 2 juin 2010 : au départ on a un tribunal de grand instance

qui ordonne l’expulsion d’un immeuble de ses occupant car cette immeuble est devenuela propriété d’une sct Monreale et il y a eu une tentative d’exclusion par l’huissier et le

 préfet a donner son accord et l’expulsion a lieu en mai 2005 au cour de l’expulsion le fils

de l’occupant fait une chute de 30 mètre et les occupants ont demander au ministre de

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l’intérieur réparation des préjudices subit lors de cette expulsion et devant les juridiction

ad leur demande est rejeter et il vont se pourvoir devant le conseil d’état parallèlement la

cour de call d’Aix en Provence va condamner le commissaire de police pour prise illégaled’intérêt parce que il est intervenu dans l’instruction de la demande il a été responsable

des opérations matériels de l’expulsion alors mm que la fameuse sct Monreale a été

constituer par le commissaire de police avec ses enfants et son épouse.La faute peut être sur un plan ad commise dans le service du commissaire au compte ? il

a été admis que c’est une faute commise dans le service car l’intervention de la force pu a

été très rapide et cela témoigne de l’emprise que a pu avoir le commissaire sur la cause etcela du fait de sa qualité et aussi c’est une faute commise avec les moyen du service car il

a diriger les moyen d’exclusion, le conseil d’état va accepter la demande de

dédommagement.

Para 2 : le délit de prise d’intérêt par l’agent pu ayant cessé son activité

Le fait par une personne ayant été charger en temps que fonctionnaire ou agent d’une ad

 pu dans le cadre des fct quelle a exercée soit d’assurée la surveillance d’une entreprise

 pu ou de faire des contrat, de prendre ou recevoir une participation dans un délai de 3 ansDans les alinéas qui suivent le texte prévoit les notions d’agent pu et d’entreprise privée

• les conditions préalable soumise a la qualite d’agent publique et a la nature des

fonctions

le texte vise les fonctionnaires public et les agents contractuel de la fonction public l’idée

est d’évite que les meilleurs agents publics ne soit débaucher par les entreprises et on peut donc penser que le texte s’applique au ancien ministre parce que il est d’usage

d’appliquer le contraire par un arrêt de la haute cour de justice 21 juillet 1931 qui avait

acquitter un ancien ministre des fi devenu l’avocat conseil de la banque oustric elle laacquitter en raison la nature des fct kil avait exo. Sont visee aussi les agents assimilés a

des agents pu l’al 4 de l’art 432-13 ce st les agents des établissements pu entreprise pu

des sct d’éco mixte dans lesquels l’état ou les collectivités d’économie mixte détiennent plus de 50% du capital. St également visee par une loi du 31 déc. 2003 les agents des

services de poste et France télécom (a revoir).

C’est une mise à jour du texte pénal puisque l’expression de service pu remplace celle de

l’ad, de la poste et France télécom. Les élus et personnes chargées d’une mission deservice pu ne st pas viser.

Sur la nature des fonctions le texte vise les fonctions ou pouvoir que l’agent devait avoir 

dans l’entreprise dans laquelle il prend une participation c’est un pouvoir de contrôle ou

de surveillance qui est comparable a celui de délit de prise illégale d’intérêt.Une loi du 23 déc. 1960 a supprimer l’exigence d’une surveillance directe et celle

suppression a été reprise par le code pénal de 1992 , la jp a déduite qu’il n’était pasnécessaire que l’agent ait contrôler ou surveiller l’entreprise pendant le temps ou il était

en fct la jp a dit que il suffisait que par son statu l’agent ait eu vocation a exo ce pouvoir 

ou fonction mm si il n’a pas eu le pouvoir de le mettre en œuvre , il faut juste une

surveillance. La loi du 2 février 2007 vise les fct que l’agent a effectivement exercé cequi veut dire que on ne peut pas retenir l’inf antérieur.

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La nature des fct que dois avoir exercer l’agent : il peut s’agir du fait qu’il a eu de

conclure des contrat de tt nature avec l’entreprise visee ou du pouvoir de formuler un avis

sur de tel contrat , l’ancien texte visait les contrat de tt nature.

Il s’agit du pouvoir d’émettre un avis sur les opérations passées par des entreprises

 privées et depuis la loi du 2 fev 2007 de modernisation de la fct pu du pouvoir de proposer directement a l’autorité compétente des décisions relative a de tel négociation

 pour l’application de cette art est une entreprise privée tt sct ou établissement du secteur  prive qui produit des biens et services dans un but privée pour servir des biens privée , st

visées les filiale contrôler a 100% par les sct mère, est assimiler a une activité privée tt

entreprise pu exo son activité dans un secteur concurrentiel et conforment au règle de

droit prive al 3 de l’art 432 al 4

Section 2 : Le délit de corruption et le délit de trafic d’influence

 Jeudi 31 mars 2011

On est dans : section 3Section 3 : délits de prise illégale d’intérêts et délit de concussionDéjà entamé

• Les éléments préalables

Pouvoir d’émettre un avis sur les opérations par des entreprises privées ;mais également depuis la loi de 2007 pouvoir d’e proposer directement àl’autorité compétente des ?

Pour l’application de cet article, est une entreprise privée :• toute société ou établissement du secteur privé qui produitdes biens ou services dans un but d’intérêt privé ou pour satisfaireune mission de SP. Ex : les caisses de SECU.• Sont également visées les filiales de ces entreprises privéesentièrement contrôlées.Raison : Il aurait été trop facile si on n’avait pas visé les filiales pour unauteur de se faire embaucher non pas par la société dans laquelle il avaitexercé ses fonctions de contrôle mais par la filiale à 100% de cette société.Ex :on a déjà vu que parfois des créations de filiales détenues à quasiment100% par des sociétés mères n’avaient d’autre but que de contourner la loi.

• Est également pour cet article assimilé à une entreprise privée toute

entreprise publique exerçant son activité dans un secteur concurrentiel etconformément aux règles du droit privé.Extension du champ du délit qui a été demandée par la cour de comptes.Cette extension du champ d’application du délit a été demandée par la courdes comptes

• Les éléments constitutifs

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• Elément matériel : prise de participation par l’agent public dansl’entreprise.

La prise de participation est entendue comme le fait de prendre ou derecevoir une participation par travail, conseils ou capitaux dans l’une desentreprises visées avant l’expiration d’un délai de 3 ans suivant la cessationde ses fonctions.

• La prise d’intérêt par participation en travail :

Elle va viser le cas de l’ancien agent public qui devient salarié de l’entreprisequ’il contrôlait ou surveillait.La JP est assez sévère pour caractériser l’élément matériel :• il n’est pas nécessaire que le travail soit permanent• ce peut être un travail ponctuel : pas nécessairement un CDI.

Ex : Tombe sous le coup de ce délit le fait pour un ancien fonctionnaire public

d’organiser après la cessation de ses fonctions un séminaire sur un thèmeentrant dans son ancien champ de compétence, et auquel participent lesentreprises qu’il contrôlait.

• Prise d’intérêt par participation en conseil :

Cas ou l’ancien fonctionnaire donne des consultations ou avis rémunérés,sans pour autant qu’il soit nécessaire qu’il ait participé à la gestion oudirection de l’entreprise.

• Prise d’intérêt par participation en capitaux

Vise le cas ou l’ancien fonctionnaire prend des parts dans une entrepriseprivée. L’interdiction de prise de participation ne dure que 3 ans après lacessation par l’agent de ses fonctions.

Précision apportée par la JP : le point de départ de ce délai de 3 ans c’est le jour de cessation de ces fonctions, mais précisément le jour de la cessationdes fonctions qui lui donnaient le pouvoir de contrôle dans l’entreprise.

• Elément moral :

Un dol général : l’article dit qu’il suffit que l’ancien fonctionnaire ait agi

volontairement avec la conscience qu’il commettait le délit.

Pas nécessaire d’apporter la preuve que l’auteur avait une finalité spéciale àl’encontre de l’Etat ou pour lui-même.

• Sanctions

2 ans d’emprisonnement, 30 000€ d’amende.

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Peines complémentaires :L131-5.

Sous section 2 : Le délit de concussion

432-10 CP. Manquement à un devoir de probité. Concrètement, c’est l’abusd’autorité d’un agent public. « Fait par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’unemission de SP :• de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir, à titre de droit oucontribution, impôt ou taxe publique, une somme qu’elle sait ne pas être dueou excéder ce qui est du. »• C’est encore le fait pour cette même personne d’accorder sous uneforme quelconque et pour quelques motifs que ce soit une exonération oufranchise des droits, contribution ou charge publique en violation des texteslégaux ou règlementaires.

Le délit de concussion est très ancien, il a été distingué de la corruptionauquel il ressemble.• Dans la corruption, il y a un échange entre le corrupteur et lecorrompu.• Dans la concussion, l’auteur qui est un agent public abuse de sonautorité en demandant à une personne l’exécution d’une prestation qui vaau-delà de ce qui est réellement du.

Concrètement, l’auteur exige indument le versement d’une somme, ou il vapercevoir une somme dont le montant dépasse ce qui est légalement du ;Et l’autre forme : accorder une franchise ou exonération.

Elément central de l’infraction : la perception d’un indu par l’agent, ou lefait d’accorder indument une exonération.

Note : Ne sont pas visées ici les personnes investies d’un mandat publicélectif.

• L’élément matériel :

2 formes :• Soit la perception d’un indu• Soi une exonération ou franchise indue

Elément central parce qu’il consomme l’infraction au sens qu’il réalisel’infraction.

• La perception d’un indu

Recevoir, exiger ou ordonner de percevoir ce que l’auteur sait êtreun indu.

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Mais, il n’est pas nécessaire qu’il ait lui-même provoqué la perception del’indu.

Il a été jugé que les membres d’une profession libérale spécialementhabilitée, et qui étaient rémunérés sous forme de vacations par la collectivitépublique pour assurer une prestation de service de contrôle, il y a concussion

lorsqu’ils se font en plus payer des honoraires.

Cette perception indue doit avoir lieu à titre de droit, contribution, impôtou taxe publique.• Exemple donné par la CA de Versailles le 26 avril 2006 : on a considéréque le délit de concussion pouvait porter sur un droit de place versée par uncommerçant pour un emplacement sur le marché.

• Autre exemple de 2001 : cas d’un maire qui impose à chaquepromoteur ou particulier le paiement d’une somme de 400 francs parlogement construit dans sa commune. Il reversait ensuite la somme sur uncompte occulte de l’office du tourisme.

Si les perceptions indues n’entrent pas dans un droit, contribution, impôt outaxe publique, il ne peut pas y avoir concussion. Ex : cas du maire qui avaitordonné le paiement indument majoré de fournitures pharmaceutiques : on aconsidéré qu’il ne pouvait pas y avoir délit de concussion parce que lasomme demandée ne visait ni droit, ni impôt, ni contribution ni taxe publique.

• L’exonération ou la franchise indue

Consiste à accorder sous une forme quelconque une exonération ou franchise

de droit contribution impôt ou taxe publique sans qu’aucun texte n’autorisel’agent à agir de la sorte.

Ex : un maire qui dispense son fils du paiement d’une redevanced’occupation du domaine public qu’il aurait du payer comme garagiste.

Ex 2 : fait pour le maire de dispenser un employé municipal du paiementdu loyer du logement municipal qu’il occupe en l’absence de toutedélibération du conseil municipal. L’employé municipal aurait du payer unloyer pour ce logement communal ; l’exonération caractérise le délit deconcussion. Crim 31 janvier 2007.

• Elément intentionnel

Dans l’hypothèse de l’exonération comme perception, dans les deux cas ildoit s’agir d’un acte volontaire. Donc pour se défendre de ce délit, on vainvoquer l’erreur matérielle. Ex, erreur informatique, ou négligence…

Sanctions : 5 ans, 75 000€.

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CE 2 juin 2010 : TGI qui rend une ordonnance de référé pour ordonner uneexpulsion des occupants d’un immeuble. Raison : cet immeuble est devenu,par une adjudication de 1996, la propriété d’une SCI.

La faute peut être considérée comme commise dans le service du CAC, ouest ce u

CHAPITRE 3 : Pratique des affaires et responsabilité pénale

Section 1 : Auteurs et complices dans la pratique des affaires

But du législateur : sanctionner ceux qui organisent, dirigeant, détiennent lespouvoirs de gestion / de direction.

Dans les notions d’auteurs et complices en DPA : d’après le DP général,l’auteur est celui qui exécute matériellement l’infraction, et le complice estcelui qui va participer à la réalisation de l’infraction.En DP des affaires, notamment en droit pénal des sociétés, on a desinfractions qui sont limitées à une certaine catégories de personnes commeauteurs de l‘infraction (ex corruption, prise illégale d’intérêt). C’est uneparticularité

Souvent, on vise comme auteur celui qui s’est comporté comme un complice,mais le législateur décide qu’il est complice pour une répression plusefficace.

• Auteur dans la pratique des affaires

Le droit pénal des affaires vise comme auteurs possibles d’une infractionpénale :• les dirigeants de droit,• mais aussi les dirigeants de fait dans certaines circonstances

Dirigeant de droit : celui qui occupe les fonctions de gestion / direction ausein de la société.Dirigeant de fait : personne qui sans avoir de fonctions dans la société est enrevanche très proche du dirigeant.

01 avril 2011

Notion de dirigeants de fait : personne qui dans la réalité est une autre

personne qui est auteur de l’infraction parce qu’il s’est comporté comme undirigeant, et que le dirigeant de droit est un homme de paille. (derrière, c’estle dirigeant de fait qui continue de diriger la société ; ex quelqu’un qui a euune peine complémentaire d’interdiction d’exercer).

Principe : Pour la répression, on assimile le dirigeant de fait au dirigeant dedroit. L241-9 et L246-2. Sont assimilées aux dirigeants de droit quiconque adirectement ou indirectement (par personne interposée) a exercél’administration ou la gestion au lieu et place des représentants légaux.

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Doctrine et JP : est un dirigeant de fait celui qui en toute souveraineté etindépendance exerce une activité positive de gestion et de direction.Question de fait : Avoir le contrôle financier de la société, disposer decertains types de délégations montre qu’on est bien un dirigeant de fait.Apprécié au cas par cas par les juges du fond.

Le simple fait de détenir une participation majoritaire au capital ne suffit pas ;raison : ce n’est pas pour cette raison qu’on est un dirigeant de fait. Ce seracertainement un élément qui viendra compléter d’autres indices, mais nesuffit pas en soi.

Dirigeants de droit et de fait : L626-1 vise pour la banqueroute directement ledirigeant de droit et celui de fait.

En dehors de ces dispositions légales, deux précisions à donner : la JP estassez sévère :• Elle retient un cumul de responsabilité dirigeant de droit etdirigeant de fait.On aurait pu penser qu’à partir du moment ou on détermine l’existence d’undirigeant de fait, cela écartait le dirigeant de droit de toute responsabilitépénale : dire que c’est en fait le dirigeant de fait qui matériellement a agi,commis l’action, et le dirigeant de droit qui n’est qu’un homme de paille n’yest pour rien, ou n’est peut être qu’un complice.Pourtant, la JP les retient comme coauteurs : l’un parce qu’il est dirigeant dedroit, il lui appartenait comme dirigeant soit de contrôler tel acte, soit des’abstenir de faire quelque chose, et qu’il ne pouvait pas ne pas savoir(élément moral) et pour le dirigeant de fait c’est parce qu’il a réalisématériellement l’acte. Ex : crim. 12 septembre 2000 gérant de fait d’une SNCcondamné pour blessures involontaires en même temps que le gérant dedroit.• Assimilation du dirigeant de droit au dirigeant de fait même enl’absence de texte. C’est notamment le cas souvent en droit du travail, lachambre criminelle à approuvé la condamnation d’un directeur de SARL quiarguait pour sa défense qu’il n’avait pas la qualité de gérant. (crim 11 janvier1972).

• La question de la complicité en droit pénal des affaires

Deux choses importantes à retenir : complicité définie à L121-7 CP, et la JP se

montre très souple dans son appréciation et donc assez sévère sur deuxpoints :• Elle admet que la complicité soit constituée même si le complice n’apas la qualité requise pour être auteur de l’infraction principale. Not.Crim 7 septembre 2005.Note : un CAC peut avoir des infractions pénales spécifiques ; mais ne pasoublier qu’il peut aussi être complice de toutes les infractions réalisées parles dirigeants. è Ouvre un champ pénal de responsabilités considérable.

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• La complicité par abstention : normalement, la complicité exige uneaction : participer au processus criminel.Pourtant, il peut y avoir complicité par abstention : Les professionnels ontdes obligations professionnelles ; la complicité par abstention peut êtreretenue à partir du moment ou ce professionnel, du fait de ces obligationsprofessionnelles, avait une obligation de faire.Ex : un expert comptable condamné pour complicité de fraude fiscale pourn’avoir pas vérifié les documents qui lui ont été remis par le dirigeant. Laligne de défense : l’avocat aurait dit il a mal travaillé, mal fait son travail,c’est une faute civile professionnelle mais pas une faute pénale. Mais ici, le juge pénal a décidé qu’à force de mal le faire on devient complice. On est à lafrontière.

 Section 2 : La responsabilité pénale des personnes morales Responsabilité à l’origine prévue pour permettre d’alléger voire d’écarter laresponsabilité des dirigeants sociaux. Raison : on considérait que souvent lesdirigeants sociaux étaient pénalement responsables d’infractions qu’iln’avaient pas vu venir, parce qu’ils sont responsables en leur qualité dedirigeant de droit mais ils n’ont pas matériellement participé à l’ensembledes faits.

Cumul des responsabilités PM / dirigeant possible :Lorsqu’une infraction est commise à l’intérieur d’une société, ex ABS. Quedoit on faire ? R vegarder si la responsabilité pénale peut peser sur lapersonne morale et sur le dirigeant simultanément.

§1 : Le principe de la responsabilité pénale des personnes morales

Elles sont pénalement responsables des infractions commises pour leurcompte par leurs organes ou leurs représentants. pour leur comptePlusieurs questions :

• Détermination des PM responsables

Du point de vue des affaires, c’est fondamental.Idée d’origine : Seuls les groupements (avec personnalité morale) visant laréalisation d’un profit doivent pénalement répondre de leurs agissements. Onlaisse les autres tranquilles, parce que pas de finalité lucrative. C’étaitcurieux et contestable :•

Introduit une discrimination entre les PM, contraire aux principesd’égalité devant la loi (inconstitutionnel).

Désormais, vise un grand nombre de groupement :• Sociétés commerciales• AssociationsEst exclu l’Etat. 121-2.Il y a une exception, la CT pourra être responsable pour les infractionscommises dans l’exercice d’activités susceptibles de faire l’objet de

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conventions de délégation de SP. La DSP est très fréquente : hypothèse de laresponsabilité pénale le sera aussi. La DSP est un mode de gestion pratiquépar les CT. (Enlèvement d’ordures, ramassage scolaire…).

Il faut avoir la personnalité morale, juridique. Donc question : Commentsavoir qu’un groupement à la personnalité juridique ?

2 réponses :• La PM attribuée expressément par la loi. Vaut pour toutes les sociétés.• Civ 2ème 28 janvier 1954 : théorie de la réalité : signifie que 2 théoriess’opposaient : la théorie de la fiction, dans laquelle on prétendait que lapersonnalité juridique n’étant qu’une fiction juridique, soit la loi la donnaitsoit elle n’existait pas. Théorie de la réalité : le groupement existe en tantque tel, physiquement, avec ou sans reconnaissance de la loi. Donc c’est au juge de dire si ce groupement a eu une existence physique réelle. C’est cettedernière théorie qui a prévalu.

Question : est ce que le juge pénal pourrait, dans le cadre dans le cadre de lapoursuite pénale reconnaitre la personnalité juridique à un groupement pourles besoins de la répression ?La personnalité juridique peut aussi etre reconnu : JP théorie de la réalitéconsacré par 2civ 22 janvier 1964, par laquelle un juge peut reconnaître lapersonnalité juridique à un groupe pendant le contentieux qui ne l'avait pas.

Par ailleurs, les personnes morales étrangères sont elles aussi concernés parla répréssion. Sont simplement applicable toutes les regles de la loi pénaldans l'espace article 113-1 code pénale.

Pour connaître la nationalité de la personne morale, principe : on prend le lieudu siège social

si critère ne marche pas on prend le lieu de le de direction effective ou à lanationalité des personnes contrôlant la société. En pratique on rencontre unedifficulté pour faire exécuter les peines prononcés surtout si la personnemorale ne dispose pas d'établissement en France.

Sont en revanche exclus les groupements qui ne possèdent pas lapersonnalité morale, société crée de fait, association non déclarée, société enparticipation...Sont également exclus le groupe de société. Cette exclusion de groupe desociété était quelque chose d'assez curieux parce que en pratique lesgroupes de sociétés sont très nombreux, représentent en volume d'affaire levolume le plus important.

Q° : le juge pénale peut reconnaître l'existence d'une personnalité morale ?Ex : reconnaît la personnalité morale aux groupes de société.On pourrait imaginer qu'il le fasse. Ce n'est pas absurde de penser qu'ilpourrait le faire dans le cadre de son appréciation autonome. Mais il estdifficile de condamner une personne morale en l'absence d'identité et enl'absence d'un patrimoine propre.Le problème que ça pose est celui de la sanction : si aucune identité etpatrimoine propre, sur qui va peser la sanction ?

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On peut rétorquer qu'il suffit d'adapter la sanction à la situation et proposerune peine symbolique. Mais en réalité, cela serait contraire au principe de lalégalité pénale. La légalité pénale, c'est la sécurité juridique, la prévisibilité.

Dans le monde des affaires, des questions posent des difficultés :→ la personne morale en formation :

Sa constitution peut durer sur un temps plus ou moins long. Le point dedépart de la société : immatriculation au RCS. Mais, entre le temps de ladécision de la création et le dépôt du dossier au TC, il y a une période :période de constitution, de formation.La question qui se pose : qu'est ce qu'il advient des infractions commisespendant la période de formation ?La période de constitution conduit à faire des actes qui sont fait pour lapersonne morale qui va être constituée.On se demande si la responsabilité pénale de la personne moralenouvellement créée peut être engagée pour des infractions commises avantsa constitution.Il y a une date précise pour l'acquisition de la personne morale : avantl'immatriculation, il n'y a aucune responsabilité car n'a pas la personnalitémorale.Seuls les actes accomplis après l'immatriculation par la personne juridiquepeuvent engager sa responsabilité pénale.La question se pose parce que les actes ont été accomplis avant que lasociété n'ait la personnalité juridique mais par les fondateurs, pour le nom dela société. Avant l'immatriculation, seul la responsabilité de ces fondateurssera engagée.

Par ailleurs, précision : on sait que la loi prévoit la possibilité pour une sociétérégulièrement immatriculée de reprendre les actes qui avaient été accomplispar les fondateurs avant l'immatriculation, pour son compte. C'est lareprise.Cette reprise des actes pourrait constituer un délit de recel. Recel profit desinfractions qui ont été réalisées par les fondateurs : c'est quand ils réalisentdes infractions pendant la période de formation, et la société qui reprend detels engagement pourra être poursuivie pour recel.Il faudrait apporter la preuve qu'elle avait connaissance qu'il s'agissait pources actes d'infractions.

→ la personne morale en liquidation :Une règle du CC et du Code de com : la personnalité morale subsiste pourles besoins de la liquidation.Pour toute infraction commise pendant la période de liquidation, laresponsabilité pénale de la personne morale peut être engagée.Pendant cette période, c'est le liquidateur qui représente la personne moraleet qui agit au nom et pour le compte de la personne morale au nom et pourle compte de l'infraction qui est censé réaliser l'infraction.

→ hypothèse d'une fusion-absorption :

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Personne morale qui fait l'objet de poursuites pénales est en cours deprocédure pénale absorbée par une autre personne morale dans le cadred'une fusion-absorption (ou scission).La question qui se pose est celle de savoir si du fait de la disparition juridiquede la société absorbée, les poursuites peuvent être continuées à l'égard de lasociété absorbante ? On aurait une sorte de transfert de responsabilité

pénale.Une opération de fusion-absorption est courante. C'est ce qu'on appelle uneopération de restructuration des sociétés. Ça entraine une modification desstatuts + 3 conséquences majeurs :•  Transmission universelle du patrimoine de la société absorbéevers la société absorbante. Donc, augmentation de K au sein de la sociétéabsorbante.• La dissolution de la société absorbée : elle disparaît juridiquement. La dissolution a lieu immédiatement, sans liquidation. Aucuneliquidation car le patrimoine de la société absorbée est transmise àl'absorbante. Seulement publication au RCS pour cette dissolution.Les créanciers de la société absorbée deviennent dès la fusion, créanciers dela société absorbante dans les conditions prévues par le contrat de fusion.Cela est prévu par le Ccom, c'est un automatisme. L236-14CCom : lasociété absorbante est débitrice des créanciers de la société absorbée, auxlieu et place de celle-ci. Cette règle joue aussi pour les débiteurs qui ont unnouveau créancier.• Échange des titres de associés de la société absorbée. Cesassociées ont des titres d'une société qui a juridiquement disparu, donc vontrecevoir des parts de la société absorbante.

Pour la société absorbée, extinction de l'action publique, plus de poursuitespénales. C'est une application de l'art 6CPC : action publique s'éteint par la

mort du prévenu.Pour la société absorbante, on s'est demandé si la responsabilité pénale peutêtre recherchée chez elle pour les faits commis par l'absorbée. En pratique,l'opération de fusion-absorption peut être une fraude à la loi quandl'absorbée a fait cette opération pour échapper à des poursuites pénales.La responsabilité pénale de la personne morale reste une responsabilité dufait personnel (121-1CP : responsabilité du fait personnel), doncthéoriquement, l'absorbante ne peut pas engager sa responsabilité pour desactes commis par l'absorbée.Et corollaire à la responsabilité du fait personnel, personnalité des peines.Pour la fusion-absorption, seule l'absorbée est visée par les poursuitespénales pour les infractions qu'elle a commis. Et quand elle disparaît, sa

responsabilité disparaît aussi.

Arrêts du 20 juin 00, 14 oct 03, 9 septembre 09 : la chambre criminelleconfirme tout cela.

Les cours d'appel ne sont toutefois pas allées dans le même sens, ellesconsidèrent qu'on peut poursuivre pénalement la société absorbante.Cause : La fusion-absorption s'accompagne d'une transmission universelle dupatrimoine de la société absorbée vers l'absorbante. Cela signifie que la

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société absorbante reçoit les créances de la société absorbée mais aussi lesdettes. La société absorbante est substituée avec transmission des biens,droits et obligations. Donc, la personne morale société absorbée n'a jamaisvraiment disparue.Ex d'arrêt : CA Pau 28 août 02 : la société absorbante a continuée voirempruntée sa personnalité juridique à la société absorbée et qu'elle a ainsi

épousé sa responsabilité pénale. SANCTION par la Ch crim 14 oct 03cependant.

Dès lors qu'il y a transmission universelle du patrimoine, la sociétéabsorbante est civilement (seulement civilement, donc, paiement de D&I)responsable des infractions pénales par la société absorbée.

La décision de la CA de Pau s'est fondée sur quoi :ça s'inspire du principe de continuité économique et fonctionnelle del'entreprise qui est propre au droit de la concurrence.La continuité économique et fonctionnelle de l'entreprise vise l'ensemble desmoyens humains et matériels affectés à l'exercice d'une activité économique.Quand une société est absorbée par une autre, ce qui se passe pour lematériel de la société absorbée : repris par l'absorbante.Rapport du Conseil de la concurrence en 91 énonce une idée : si uneentreprise cède la totalité de son activité économique et disparaît en tantqu'entreprise, c'est l'entreprise cessionnaire qui sera incriminée desinfraction commises par l'entreprise disparue.→ idée sera d'appliquer cette idée du droit de la concurrence au droit pénal.On transfert la responsabilité pénale de la personne morale ancienne à lanouvelle, donc, raisonnement atypique. Mais défendu par la CA Bastia 15décembre 99 mais censuré par la chambre criminelle par l'arrêt du 20 juin00 précédemment cité.La CA disait que la personne morale n'a pas disparu car elle n'a pas étéliquidée.

Il ne faut pas confondre la fusion-absorption avec la transformation de lasociété au cours de son existence, cette dernière est un changement deforme juridique (ex : SARL qui devient une SA → aucune dissolution de lapersonne morale, juste modification de l'habillage juridique).Donc, tout le passé pénale de la société qui se transforme demeure.

B. La généralisation de la responsabilité morale des personnesmorales.

Dans le CP de 92, le principe était le principe de la spécialité de laresponsabilité pénale des personnes morales. Donc, le texte d'incriminationprévoyait que les personnes morales étaient pénalement responsablesuniquement dans les cas prévus par la loi. Il fallait que l'infraction ait étéexpressément prévu par un texte comme pouvant entrainer la responsabilitépénale.Pb : il pouvait y avoir des oublis du législateur. Autre pb : on ne pouvait paspoursuivre pour complicité une personne morale pour des infractions dontelle ne pouvait pas être l'auteur.

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C'est pourquoi la loi Perben 2 du 9 mars 04 portant adaptation de la justiceaux évolutions de la criminalité fait que la responsabilité pénale devient uneresponsabilité générale (modification de l'art 121).

Observations : il y a eu des exceptions prévues par la loi Perben 2,notamment, en matière de presse.

On s'est aussi demander s'il y avait une limite naturelle pour les infractionsapplicables à la personne morale. Ex : l'infraction de viol ne peut pass'appliquer à la personne morale. On peut se dire évidemment qu'unepersonne morale ne peut commettre d'infractions de viol. Mais, on a dit celapour lutter contre la pratique des sectes.

En droit pénal du travail et atteinte à l'environnement, ça marche aussi.

• Les conditions de fond.

 Art 121-2 « Les personnes morales sont pénalement responsable pour les infractions

commises pour leur compte par leur organe ou représentant. »

on dit que c’est une responsabilité par représentation.

• La notion d’organe de représentation :

Cette notion vise les personnes qui sont habilité par la loi ou les statuts pour administrer 

et gérer la personne morale, dans le cas du droit des Société, c’est le PCA pour la SA, le

gérant pour la SARL et aussi les organes collective come les AG ou le CA …

TGI de Strasbourg du 9 fév. 1996 qui consacre la notion d’organe de fait, idem pour la

CA de Toulouse du 26 Mars 1998.

Sur la notion de représentation :

Elle vise la personne charge des rapports de la personne morale avec les tiers, c’est-à-dire

celui qui a reçu de la loi ou d’un mandat le pouvoir d’engager la personne morale dans

ses relation avec les tiers.

La responsabilité de la personne morale peut elle être engagée par le salarier ayant reçu

une délégation pouvoir ? Est-ce que dans l’exercice de ses pouvoir l’acte commit peut

engager la responsabilité de la personne morale ?

La réponse est en deux temps, pour la chambre crim, on s’aperçoit que le délégataire, est

un préposé car la JP décide que la délégation de pouvoir n’est pas une convention

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autonome, mais n’est qu’une modalité d’exécution du contrat de travail .Dans un

deuxième temps la Crim décide que le délégataire est le représentant de la personne

morale et peut engager la responsabilité pénal de celle-ci.

La première JP qui dit que le délégataire est un préposé, repose sur une approche civiliste

de la représentation. Pour la deuxième JP, la Crim retient une conception fonctionnelle dela représentation et le délégataire est ici investi légitimement d’une partie du pouvoir de

direction, et donc la délégation entraine un transfert de représentation CF. Arrêt Crim du

14 Déc. 1994.

La Crim a étendu la délégation a la SUPDELEGATION c’est-à-dire c’est e délégataire

qui a son tour délègue une partie de son pouvoir au subdelegataire CF. Arrêt Crim du 26

 juillet 2001.

La notion d’agissement pour le compte de la personne morale :

Le texte nous dit que l’infraction doit être commise pour le compte de la personne

morale, certain l’appel la confusion de criminalité, car la personne physique est réputé

être elle-même la personne moral, pour cela l’organe ou l’intérêt doit avoir agit dans

l’intérêt de la personne morales et pas seulement pour le profit pécuniaire de cette

 personne morale que ce soit dans l’objet sociale ou en dehors.

Mais l’abus de pouvoir qui est caractérisé par le fait d’agir dans son propre intérêt est à

ne pas confondre avec l’acte posé en tant que représentant même hors de son objet social.

C/ La preuve du fait réalisé par l’organe ou le représentant (La présomption

d’imputation)

La JP classique va dire que pour retenir une infraction a l’encontre de la personne morale,

il faut apporte la preuve que l’élément matériel et intentionnel de l’infraction de la

  personne morale sont bien établi a l’encontre d’une personne physique organe ou

reprenant ayant agit dans l’intérêt de la personne moral. Cf arrêt de principe de déc. 1997concernant un délit de faux entre un salarier et son employeur ce dernier qui la fait et tout

deux était poursuivi pour délit de faux , et la personne morale et la Cass a cassé cette arrêt

en disant que les juge en appel n’ont pas recherché si le DG de la Société avait eu

connaissance de l’inexact de des fait relaté dans , l’acte , donc elle senseur au motif que

la CA n’a pas caractérisé l’élément intentionnel du délit e faux .Et dans arrêt du 18

 janvier 2000 même solution mais cette fois pour une infraction non intentionnelle ici la

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SNCF est poursuivi pour homicide involontaire ,elle est condamné en appel et censure

 par la Crim au motif que les juge d’appel n’ont pas recherché si les négligence …ont été

commises par les organes ou repesant de la SNCF.

Depuis un arrêt du 20 juin 2006 en matière de faute intentionnelle et en matière de faute

non intentionnelle , il ya cependant eu des arrêts contradictoire, la ch crim va se prononcer en matière de faute non intentionnel ds le cadre d’un homicide , la personne

morale a été condaner sans que l’organe le représentant ayant agit pour son compte ait étéidentifier et la ch. crim va confirmer cette décision de call compte tenue des circonstance

de faits l’inf n’a pu être commisse pour le compte de la personne morale que par ses

organes ou représentants, le principe demeure cadi il faut un organe et un représentant ds

les cas ou les circonstance de fait le permettent , la ch. criminel va confirmer ds deuxarrêts 26 mai 2007 et 15 mai 2006 , il restait la ? des délits intentionnelle, la ch. criminel

refuse la présomption d’imputation ds un arrêt du 1er  avril 2008 il s’agissait d’un abus de

confiance et la personne morale était condamner pour abus de confiance , les jugesd’appel ont pas constater pour retenir l’inf. l’existence des éléments spécifique en la

 personne des organes et représentants. Ds un arrêt du 25 juin 2008 en matièreintentionnel est un revirement et contredit l’arrêt du 26 mai 2007 , la cour de cassationconfirme la condamnation de la personne morale au motif qu’il se déduit des inf. retenu

que elle s’inscrive ds la politique commerciale des sct en causes et quel ne peuvent avoir 

été commise pour le compte de la pers morale que par les organes et représentants cad

que la cour de cass admet la présomption en cas de délit.Ds cette arrêt on n’a pas identifier d’organe représentant. Les inf. s’inscrive ds le cadre de

la politique commercial de la sct , lorsque les circonstance de fait l'autorise il est possible

de retenir une présomption d’imputation , la cour de cass a décide ds une décision du 11 juin 2010 na pas renvoyer la ? au conseil constitutionnel , car la ? prioritaire porte sur son

interprétation jp cad la présomption d’imputation.

Para 2 : le principe du cumule de responsabilité entre les pers phys. et personnemorale

L’art 121-2 al 3 pose que la responsabilité pénal de la pers morale n’exclus pas la celle dela pers phys. auteur ou complice des mm fait , la pers phys. ici est l’organe ou le

représentant , le cumul est possible .

D’un point de vue procédural si il ya double poursuite entre la personne moral et pers

 phys. qui est son organe , l’organe de peut pas représenter la sct cad la pers moral devantles juridiction vue que lui mm il l’est , ds ce cas la pers moral peut être représenter par un

mandataire de justice.La loi du 10 juillet 2000 introduit une new distinction en cas de responsabilitépénal des personnes phys. , pour une pers phys. ont doit rechercher la fauted ;imprudence si c’est la cause directe ou indirecte du dommage , si c’estindirect je ne peux engager sa responsabilité que si je démontre un fautequalifier de sa part CAD si la causalité est directe un faute simple suffit si elleest indirecte je ne peut use la faute simple cette =/= ne joue pas pour lespers moral , lorsque la faute d’imprudence est due par une pers morale lafaute simple suffit.

29/04/11

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 TITRE 2. LA PRATIQUE DES AFFAIRES ET LE

DROIT PENAL SPECIAL.Il faut avoir à l'esprit que les sources du droit pénal spécial sont disperséesdans différents codes, pas dans le CP.Infractions qui relèvent d'un droit pénal spécial : pas dans le CP.Elles sont dans le code de commerce, le CMF, le code de la santé public, etc.

Loi du 18 septembre 10 comprend des articles portant réforme. Environ1600 art dans le nouveau code de commerce.

Quand on s'intéresse au droit pénal spécial des affaires, normalement, on

devrait aller au delà du droit des sociétés : on doit faire entrer le droit de laconcurrence, de l'environnement.

Chap 1. Infractions à la loi sur les sociétéscommerciales / Le droit pénal des sociétés.

Concernant les sociétés commerciales : les sociétés commerciales se sontdéveloppées principalement au moment de la révolution industrielle.Loi du 17 juillet 1866 : loi sur les commandites par action.Loi du 24 juillet 1867 : société par action.

Loi du 7 mars 1925 : sur les SARL=> ces lois sont marquées par la période libérale et la quasi absence dedispositions pénales. Il faut rappeler que le principe est celui de la liberté ducommerce et de l'industrie, affirmée par la loi du 2 mars 1791. a cetteépoque, absolutisme et perpétuité de la propriété, et liberté des conventions(dans le CC).

Quand naissent ces différentes sociétés, elles sont marquées par uneapproche contractuelle qui est d'aspiration anglo-saxonne. Cette approche sedémarque de la conception institutionnelle qui est d'inspiration romano-germanique.

Cause de la naissance des sociétés commerciales en période derévolution industrielle ?Au moment de la révolution industrielle, il y a un besoin de concentration dek considérables car il y a de nouvelles exploitations considérables. On veutréunir de telles K pour cette industrie naissante. Mais concentration de K n'est pas possible sur une seule et même personne physique. C'estl'économie qui sollicite le monde du droit pour avoir un instrument juridiquepour répondre à la besoin de concentration de K. Cet instrument : lapersonnalité morale.

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Elle permet de réunir des personnes physiques qui vont apporter des K. Lasociété commerciale sera donc responsable des K apportés.Après avoir connu des compagnies, on va avoir la naissance de SA,anonymes car on apporte des K et pas le nom d'une famille.=> Donc, naissance de la personnalité morale qui est un serviteur del'économie dit Ripert. Celui ci dit aussi que la personnalité morale est un

instrument juridique merveilleux et aussi un être puissant mais effrayant,surdimensionné par sa dimension.Cet instrument est aussi un écran entre les personnes physiques quicomposent la société et les tiers. La personnalité morale : lieu propice à laréalisation des infractions.Ces infractions peuvent se faire au détriment de la société elle-même dontles dirigeants peuvent se servir pour accroitre leur patrimoine personnel. Cesfraudes peuvent aussi se faire au détriment des créanciers qui contractentavec la personne morale. Et au détriment des autres membres de la société.Ou du public quand appel public à l'épargne. Ça remet en cause la confianceque le public accorde à l'épargne.=> infractions sont donc très graves.

Les sociétés commerciales sont donc nées d'un besoin même de l'économie.C'est aussi un instrument de fraude donc, fallait légiférer sur le droit dessociétés. C'est ce que va faire le droit pénal. Mais la place du droit pénal dansles sociétés commerciales ne va pas de soi, car idée que le droit pénal seraitun frein au dynamisme des affaires.« Oui à la régulation, non à la répression » telle est l'idée aujourd’hui.

Cela explique qu'on est une élaboration lente d'un tel droit. Et aussi qu'on aitune volonté de dépénalisation en droit des sociétés.

Naissance d'un tel droit pénal des sociétés :→ Loi du 17 juillet 1866 : crée le délit d'émission ou négociation illicited'action / délit de distribution de dividendes fictifs.Pourquoi ces 2 délits : parce que ce sont les abus commis dans les sociétésen commandites par action qui sont à l'époque les sociétés les plusimportantes.À l'époque, la constitution de telles sociétés est libre, contrairement aux SA.Mais, la donne va s'inverser par la suite.→ Loi du 24 juillet 1966 : sur les sociétés. Elle consacre un titre entier auxdispositions répressives. Législation pénale de référence. Un auteur dit quecette loi consacre un vrai code pénal des sociétés commerciales.Cette loi intervient au moment où s'ouvre l'Europe. Tend vers une conceptioninstitutionnelle issue du droit allemand. La société dans cette conception :porteuse d'un intérêt social.Dans une telle approche, l'intérêt de la société est un intérêt social qui lui estpropre et va au delà des intérêts individuels des personnes qui la compose,et au delà d'un simple intérêt collectif.Idée : à travers cette législation sociale, on veut protéger les partenaires del'entreprise (salariés ; créanciers ; fisc et clients.) Idée que les actionnaires nedoivent pas faire valoir que leurs intérêts dans la gestion de la société.

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Rapidement, auteurs et milieu des affaires dénoncent l'inflationpénale dans le milieu des entreprises. On dit que ces législationsgênent le droit de la concurrence, ya trop de délits etc.→ La loi de 66 est modifiée notamment par une loi de 81, une de 85. Maisce sont de petites lois.→ Une première tentative de réforme : Modernisation du droit des

sociétés → rapport de 96 par le Sénateur Marini.Ce rapport préconisait une dépénalisation des négligence formelles etmeilleure définition de certaine des infractions. Ça visait à l'époque déjà ledélit d'abus de biens sociaux.→ Loi du 15 mai 01 NRE (nouvelles régulations économiques). Dans cetteloi, une partie porte sur le droit des sociétés commerciales, dépénalisation :suppression de certaines infractions purement formelles. Elle rééquilibreaussi les pouvoirs dans la SA.il y a modification de certaines infractions.→ Ensuite, 2 loi du 1 aout 03 sur la sécurité financière et l'autre surl'initiative économique : dispositions sur la dépénalisation du droit dessociétés.→ 0rd 25 mars 04 : sur la simplification du droit.→ Il reste le rapport Coulon : ce rapport sur la dépénalisation de la vie desaffaires rendu public en 08 comporte des dépénalisations du droit dessociétés.Certain disent que ce rapport, pas vraiment de la dépénalisation mais unesubstitution de sanctions. Il faut supprimer les sanctions pénales dans le droitdes sociétés. Il veut substituer aux sanctions pénales, des sanctions civiles etadministratives.Ce rapport revient aussi sur les injonctions de faire.Ce rapport dit qu'il existe un noyau dur d'infractions en droit des sociétésauquel il ne faut pas toucher car elles garantissent la confiance (abus de c,abus de b sociaux, le faux).Enfin, ce rapport prévoyait un point de départ fixe.

SECTION 1. DELIT DE MAJORATION DES APPORTS ENNATURE.

Concernant le délit de majoration des apports en nature : apport ennature fait à la société. Il faut évaluer la valeur de cette apport pour donneren contrepartie, la valeur en part à l'associé.Si c'est surévalué : mensonge quant au montant du K social et ruptured'égalité avec les autres associés.Si c'est sous évalué : fraude vis à vis de l'apporteur.

L'évaluation est faite par un commissaire aux apports : c'est le commissaireaux comptes qui exerce cette mission.

SECTION 2. LA GESTION DES SOCIETES : DELIT D'ABUS DEBIENS ET DE CREDITS SOCIAUX.

Infraction ancienne qui fait beaucoup parler d'elle.

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Par leur dimension, les sociétés de K ne peuvent pas concevoir une gestioncommune. Donc, elles sont gérées par des mandataires (dirigeants) agissantau nom de tous les associés. Ils ont un vrai pouvoir de gestion.C'est la société personne morale qui est proprio des K. Ces K sont confiés àquelques personnes physiques, donc c un pb. Ça fait que c'est propice à lafraude de la part de ces personnes physiques.

Le droit pénal intervient pour éviter un détournement de gestion.

Ce délit : L241-3 4° C Com pour la SARL et L242-6 3° pour les sociétés paraction.L'abus de b sociaux est aussi prévu pour d'autres sociétés.

Cet abus de b ou de crédit sociaux sanctionne d'un emprisonnement de 5 anset amende de 375 000€ le président, administrateurs ou DG d'une SA ougérant d'une SARL qui de mauvaise foi, auront fait des b ou du crédit de lasociété un usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de celle-ci, à des finspersonnes ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ilsétaient intéressés directement ou indirectement.La lecture de l'art montre que sont visés les dirigeants pour un abus despouvoirs de gestion qui leurs sont confiés, abus commis au détriment de lasociété.

§1. HISTORIQUE DE CETTE INFRACTION.

quand vont naitre les sociétés commerciales, le délit d'abus de b sociauxn'existe pas, mais il y a des fraudes de la part des dirigeants, détournementsde fonds.Pb : on cherche une sanction pénale. Il faut sanctionner sévèrement. Et on setourne vers l'abus de c. à l'époque, cet abus est enfermé dans l'énumération

limitative des contrats. Et parmi l'énumération, ya pas le contrat de sociétés.Mais ya le contrat de mandat. On va alors qualifier les dirigeants demandataires sociaux. Dirigeant est lié aux autres associés par le contrat demandat. On dit cela pour appliquer l'abus de confiance.Le pb : l'incrimination apparaît vite insuffisante car l'abus de confiance nevise que les éléments d'actifs mobiliers.Puis affaire Stavisky : ébranle la 3° république, des hommes d'affaire sontmis en cause dans cette affaire. Décret loi 8 aout 35 va alors créé le délitd'abus de b et de crédits sociaux.=> Ce délit est issu de l'infraction de droit commun de délit d'abus deconfiance : on crée un délit d'abus de confiance spécifique au chef d'entreprise.

§2. CONDITIONS PREALABLES AU DELIT D'ABUS DE B ET DECREDIT SOCIAUX.

Vise des biens sociaux ou le crédit social.Biens sociaux : éléments mobiliers et immobiliers du patrimoine social(élargissement par rapport à l'abus de confiance).Les biens les plus souvent atteint sont des biens corporels et fonds sociaux.

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On a pas d'exemple jurisprudentiel d'abus de b sociaux portant sur desventes d'immeuble : parce que la vente d'immeuble est soumise à unformalisme très stricte : présence de notaire, pub foncière → donc, dur dedétourner.

Mais on trouve en revanche, des cas d'hypothèques consenties par le

dirigeant sur la société mais dans son intérêt personnel.Ex dirigeant contracte un prêt à titre personnel et pose une hypothèque surla société comme garantie pour la banque.La notion de crédit social doit être entendu au sens large, c'est la réputationcommerciale de la société (faire crédit à quelqu'un : faire confiance). Donc, laréputation commerciale, c'est la confiance qu'inspire la société en raison desa surface financière, de la nature de ses affaires, de la bonne marche del'entreprise.Il y a donc abus de b sociaux quand on porte atteinte à la réputation de lasociété, à son image de marque.Ex : fait de faire cautionner des dettes personnelles par la société. Voirexemple précédent.Ou encore un dirigeant qui signe des traites de complaisance en son nom :porte atteinte à la réputation commerciale → parfois, aucun préjudice de lasociété car la fraude n'est pas allée jusqu'au bout. Le simple fait de signer estun abus de b sociaux, aucun besoin de préjudice patrimonial.On engage la responsabilité car atteinte à la réputation de la société.

§3. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU DELIT D'ABUS DE BET CREDIT SOCIAL.

A. Élément matériel.

Usage contraire à l'intérêt social.

• Usage.

 Terme que connait bien le droit pénal. Faire usage, c'est accomplir des actesd'administration ou des actes de disposition (aliénations, acquisitions).La jurisprudence décide dans le cadre de cette infraction, que l'usage peurrésulter d'une omission d'agir.Ex : dirigeant qui s'abstient de demander à une autre société le paiement desmarchandises qu'il lui ont été livré (souvent, il est associé majoritaire dans lasociété qui reçoit les marchandises (15 mars 72 Ch crim)).Ch crim 18 déc 97 porte sur cet abus de b soc et condamne la dirigeante

d'une SA qui s’abstient de demander le paiement de marchandises à unesociété qu'elle exploitait personnellement.Ch crim 28 janvier 04 : fait preuve d'un peu plus d'audace car décide quel'usage des b ou du crédit de la société peut résulter d'une action ouabstention volontaire. Cet arrêt est plus important que le précédent car il estposé un principe. Donc, usage peut prendre la forme d'un non usage.

5 et 6/5/11.Nous sommes dans la pratique des affaires, dans la vie des affaires.

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Quand on se pose la question de l'abus des b sociaux dans la vie desaffaires, on se pose la question d'un acte abusif de gestion.On doit se replacer dans le droit commercial, dans le droit des sociétés et sedemander ce qu'est un acte de gestion.Acte de gestion au regard du droit commercial : c'est l'absence de décision.L'acte anormal de gestion permet de faire des corrections fiscales. Ex :

absence de correction fiscale.=> dans les 2 cas, c'est le fait pour un dirigeant de n'avoir pas fait quelquechose.

On étend cette notion au droit pénal.

On peut se demander pk il faut viser le fait pour le dirigeant de ne pas faire :quand on a accepter la fonction de dirigeant, on sait que cela implique desobligations de faire.Il est inhérent à la gestion d'une entreprise d'avoir des obligations de faire.

Par ailleurs, il importe peu que l'usage n'ai pas manifesté une volontéd'appropriation définitive par le dirigeant. Et la cour de cassation le précisedans une affaire où le dirigeant poursuivi arguait que les sommes de lasociété versées sur son compte personnel avait été par la suite débitées pourrémunérer les ouvriers de la société.Il a fait l'opération parce qu'en réalité, ses comptes personnels étaient endébit.

On se demandait s'il avait fait usage. Lui disait que non donc, ne devait pasêtre condamné. C'est ce qu'on appelle l'excuse de compensationéconomique.Mais cela ne tient pas. Au jour où les fonds entre dans son compte, il y a unABS. Le fait qu'on sort l'argent de son compte pour payer les ouvriersn'excuse rien du tout.

Il importe peu que cet usage ait ou non provoqué un dommage à la société.On ne doit pas se poser la question de savoir si du fait de cet usage, lasociété a subi un préjudice.Pour être abusif, cet usage doit être contraire à l'intérêt social et doits'accompagner d'un avantage personnel au profit du dirigeant.

• La notion d'intérêt social.

Face à un ABS, on regarde l'acte de gestion fait par le dirigeant, pour ensuite

se demander si cet acte est contraire à l'intérêt social.Le respect de l'intérêt social est la limite qui est imposée au comportementdes dirigeants.Le pb : il n'existe pas de définition légale de l'intérêt social. On dit que c'estun concept général et abstrait.Cette notion dépend un peu même du juge.

→ On se demande qui a qualité pour apprécier ou dire ce qu'estl'intérêt social ?

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Quand je suis devant le juge pénal, on reproche à M . X dirigeant d'avoir faitun acte contraire à l'intérêt social.Alors que le dirigeant va dire qu'il connait l'intérêt social.La question : qui va avoir gain de cause ?1° Solution : On va dans un premier temps dire que ce sont les organes quisont compétents pour apprécier l'intérêt social. Donc, tout acte de gestion

conforme à la procédure interne de la société est nécessairement conforme àl'intérêt social.Mais cette solution est écartée :

• on pourrait craindre que les quitus donnés soient donnés sur labase d'informations erronées.• Si on retient cette interprétation, ça veut dire que l'intérêt socialse réduit à l'intérêt des associés. Or c faux Quand l'AG approuve à postérioril'acte, c'est conforme à l'intérêt social.

2° Solution : c'est le juge pénal qui apprécie l'intérêt social. Or ça fait que le juge pénal s'immisce dans la gestion de la société. Certains ont dit que le juge pénal devient une sorte de contrôleur de la gestion social, car contrôle lafaçon dont a été appréciée le pouvoir de gestion.

→ Qu'est ce que l'intérêt social.• définition négative :>> Ça n'est pas l'intérêt propre de chacun des associés.>> Ça n'est pas l'intérêt commun des associés.Il y a la thèse de la société contrat. La société est un contrat donc, l'intérêtdes contractant est l'intérêt social dans un contrat.1832CC dit que la société est un contrat. 1833CC met en avant l'intérêt desassociés.Cette conception est écartée aujourd’hui, maintenant, la jurisprudence

affirme que le délit d'ABS a été prévu pas dans l'intérêt des associés maispour protéger le patrimoine social dans l'intérêt de la société.

On a des arrêt dont Crim 26 Mai 94 : le gérant de la SARL familiale prenaitotus les ans 250 000 Francs pour des raisons personnelles. On lui a dit que lepb était que la société personne morale était distincte de ses membre etdonc, qu'il ne pouvait agir ainsi.

>> L'intérêt social n'est pas non plus l'objet social : parce que l'objet socialdéfinit les activités que doit faire la société. C'est donc ce qu'elle doit fairestatutairement.Mais un acte qui entre dans l'objet social peut être contraire à l'intérêt social.

Ex : rémunération excessive du dirigeant → verser une rémunération entredans l'objet social, mais quand excessive : ABS.Parfois, un acte étranger à l'objet social n'est pas contraire à l'intérêt social.Ex : faute civile de gestion qui n'est pas forcément une faute pénale degestion.24 oct 96 Crim : président du CA d'une SA qui avait pour objet social lenégoce de dentelles et broderies. Or, ce président avait acquis au nom de lasociété des participations dans 2 SCI constituées pour acquérir deslogements. Il prend l'un des logements pour lui et l'autre pour sa mère.

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Il est poursuivit pour ABS car a mis des participations dans une SCI pour avoirdeux appartements. Mais pas condamné pour ABS car l'acte bien que horsobjet social, dirigeants et sa mère chacun locataire du logement et chacunpayait un prix conforme à la valeur locative du logement.→ hors objet social→ mais société pas lésée car reçoit un prix conforme à la valeur locative.

=> donc, ya un raisonnement pour retenir l'ABS.

>> acte anormal de gestion est une notion fiscale : acte qui met à la chargede l'entreprise ou prive l'entreprise d'une recette sans que cet acte soir justifié par l'intérêt social.→ ça affecte le bénéfice imposable. Alors le fisc écarte l'acte considérécomme anormal en disant qu'il est contraire à l'intérêt de la société, donc,pour le calcul de l'imposition on réintègre dans le montant imposable l'actequi avait été écarté.Le fisc ici ne se préoccupe que d'une chose : il tient compte ou non de l'actequ'on lui oppose. Il ne dit pas si on est ou non face à un ABS.

L'acte anormal de gestion est au droit social ce que l'ABS est au droit dessociétés → un acte contraire à l'intérêt social.Le juge fiscal a une appréciation purement objective de l'acte, il appréciel'acte par référence au code général des impôts et se pose simplement laquestion de la déductibilité des charges, c'est tout. Il ne se préoccupe pas dela licéité ou de l'illicéité de l'acte, ni de l'intention du dirigeant.

Définition de l'acte contraire à l'intérêt social :• la notion d'intérêt social va s'apprécier par rapport à la notioninstitutionnelle de la société.La notion vient d'Allemagne : intérêt social est l'intérêt patrimonial supérieurde la personne morale. Donc, l'intérêt autonome d'une entité autonome.

La notion d'intérêt social se présente uniquement en cas d'abus. Tant quetout va bien, que la société fait du profit, personne va regarder si mon acteest conforme à l'intérêt social.L'intérêt social survient en cas de conflit donc, faut voir quand je remet encause un acte de gestion.L'une des façons de faire émerger un ABS : quand il y a une nouvelle équipedirigeante dans une société. L'équipe nouvelle va vouloir remettre en causecertains actes.Ou soit ce sont les actionnaires minoritaires qui vont vouloir remettre encause les actes.

Ou quand la société connait des difficultés : on fouille les comptes et parfoison découvre des fraudes.

Donc, un acte contraire à l'intérêt social est une question de fait soumise àl'appréciation des juges du fond.Un tel acte va porter atteinte au patrimoine social, donc, hypothèse d'unappauvrissement de la société, pertes illégitimes.Ex : dirigeant qui puise dans les comptes sociaux pour satisfaire des besoinspersonnels ex:payer ses vacances.

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La jurisprudence est allée un peu plus loin : elle dit que la protection del'intérêt social, ça n'est pas que la protection du patrimoine social. Cettenotion d'intérêt social est plus large que patrimoine social. Un acte ayantexposé l'actif social à un risque auquel il n'aurait pas du être exposé → actecontraire à l'intérêt social.

Dans l'hypothèse précédente, on a appauvrit le K social. Donc, ABS.Mais ici, aucune perte patrimoniale, on n'a pris de l'argent à la société maison a simplement fait un acte de gestion qui a exposé la société à un risquede perte injustifié, donc peut importe si le risque se réalise ou non, il y a ABS.(attention, le droit pénal ne condamne pas la prise de risque mais les prisesde risques injustifiées).La jurisprudence a considéré que le risque anormal auquel pouvait êtreconfrontée la société pouvait être un risque anormal de sanction pénal oufiscal. Quand bien même cet acte pourrait se révéler bénéfique, c un ABS.

3 points :• L'acte de gestion incriminé s'apprécie au jour de sa réalisation,peu importe son résultat.• L'argument de la compensation économique ne fonctionne pas.• Un acte fait dans un but illicite est-il nécessairement contraire àl'intérêt social ?Le premier arrêt chambre criminelle Carpaye 22 avril 92 : l'usage des biensd'une société est nécessairement abusif quand fait dans un but illicite.Dirigeants de SARL ayant prélevé des fonds sociaux pour corrompre un élulocal. Ils détournent pour corrompre le maire afin d'obtenir le marché destransports scolaires au profit de leur entreprise.Les dirigeants seront poursuivis pour abus de b s.ils disaient qu'il n'y avait aucun ABS car avaient agi dans l'intérêt de la

société. Ils disaient que cette dépense inefficace et reprochable avaitcependant été faite dans l'intérêt de la société.L'usage est nécessairement abusif quand il est fait dans un but illicite.

Le président de la chambre criminel dit que cette solution étaitmalencontreuse car contraire à la loi. Dire que dès lors que c'est illicite, c'estabusif → création prétorienne car le texte ne dit pas cela.Ce que dira le président de la chambre criminel : cet arrêt est contraire àl'interprétation stricte de la loi pénale.

2 autres arrêts :>> Rosemain 11 janvier 96 Ch crim :

• La chambre criminelle décide qu'un acte de gestion illicite n'estpas nécessairement contraire à l'intérêt social.Dans cette affaire, prélèvements dans les fonds sociaux par le biais decaisses noires pour payer des salariés non déclarés.Les prélèvements sont illicites mais conformes à l'intérêt social car on paiedes salariés qui travaillent réellement pour la société.On note aussi que ces prélèvements ne sont pas fait dans l'intérêt personneldu dirigeant.

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• Elle juge que les prélèvements avaient été faits sur les fondssociaux mais n'était pas justifiés par les dirigeants. La cour dit qu'ils ont éténécessairement accomplis dans l'intérêt personnel du dirigeants donc ABS.Si l'affectation des fonds n'est pas donnée, on présume que les fonds ontservi l'intérêt personnel du dirigeant. Présomption de détournement.Cette solution est reprise par l'arrêt 20 juin 96 Ch crim et 6 février 97.L'arrêt de 97 : concernait le gendre du ministre du commerce extérieur etmettait en cause un Monsieur K...Une société va payer une certaine somme au gendre, sur les fonds sociaux.Poursuites pénales car la société a payé des factures fictives. La cour d'appelretient donc l'existence d'un ABS.Arrêt censuré par la cour de cassation qui relève qu'un acte ne peut êtreconsidéré contraire à l'intérêt social du seul fait qu'il est illicite. Fut-il illicite,exclusif de l'ABS quand le dirigeant, loin de rechercher son intérêt personnela agit dans l'intérêt de la société.

Ch crim 27 oct 97 : arrêt Carignon.Alain Carignon,maire de Grenoble, passe un accord avec la Lyonnaise desEaux pour que celle ci conserve la régie des eaux potables de Grenoble.Parmi les avantages que reçoit le maire pour accepter de décider de prendreune décision favorable à la Lyonnaise des eaux, mise à disposition d'unlogement pour le maire, vacances etc.Les dirigeants de la société diront que cela a couté 19 millions de francs à laLyonnaise des Eaux.=> La chambre criminelle : quel que soit l'avantage à court terme qu'ellepeut procurer, l'utilisation des fonds sociaux ayant pour seul objet decommettre un délit tel que la corruption est contraire à l'intérêt social en cequ'elle expose la personne morale au risque anormal de sanctions pénales oufiscales contre elle même et ses dirigeants et porte atteinte au crédit et à saréputation.

Aujourd’hui, les décisions rendues dans ces considérations d'actes illicitessont toutes constitutives d'un ABS.

L'arrêt vise le risque d'une sanction pénale à l'encontre d'une personnemorale alors que les faits ne peuvent pas tomber sous le coup d'uneresponsabilité pénale de la personne morale.Motivation pour les arrêts futurs.

Dans l'arrêt Carignon, on a l'explication de cette affirmation : la ch crim dit enquoi l'utilisation des fonds sociaux pour commettre une infraction est

contraire à l'intérêt social.Si on commet un acte de gestion illicite, même si fait dans l'intérêt de lasociété → acte abusif car on a exposé la personne morale au risque desanctions pénales et fiscales. Mais dans cet arrêt Carignon, il y a eu desdivergences car certains ont dit que tout acte de gestion illicite estnécessairement abusif car on fait courir un risque à la société (prise de risqueanormale à la société) ; on dit qu'on fait courir un risque à la société qu'ellene devrait pas courir et le risque : sanction pénale ou fiscale.

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D'autres auteurs vont dire qu'il ne faut pas entendre l'arrêt de façon aussilarge, que l'arrêt est limité à l'hypothèse de prélèvements de fonds sociauxpour commettre un délit. Mais en dehors de cette hypothèse, quand les fondssociaux sont obtenus à partir de facturation complaisance mais non destinésà la commission d'une infraction, il faut laisser la possibilité au dirigeant

social de dire ce qu'il a fait des fonds. Et s'il parvient à se justifier, peut êtrequ'il n'y aura pas d'ABS.Le fait de prélever des fonds sociaux de manière illicite : prélevés illicitementmais pas forcément pour commettre une infraction.

Arrêt 1 mars 00 ch crim : va en ce sens.Dans cet arrêt, le dirigeant d'une SA avait fait réglé par sa société desfactures fictives, mais pour retenir l'ABS, les juges vont expliquer que ce n'estpas le caractère illicite des prélèvements, mais le fait que la société n'en atiré aucune contrepartie.Si le dirigeant avait pu dire quelle était la contrepartie reçue par la société,aucun ABS même si prélèvement fait par des factures fictives.

=> Donc, dans les dossiers d'ABS, il faut partir du principe qu'il y a matière àdiscussion, à interprétation.

→ La notion d'intérêt social au regard de l'intérêt de groupe :La question : est-il possible d'échapper à l'incrimination d'abus de bienssociaux en invoquant l'intérêt du groupe dans lequel s'insère la société.Une SA par exemple qui est une filiale dans un grand groupe. Le dirigeant decette SA est poursuivi pour réalisation d'un ABS. Comme moyen de défense,peut-il dire que l'acte de gestion réalisé, bien que contraire à l'intérêt social,est conforme à l'intérêt du groupe dans lequel s'insère la société ?On se pose cette question car le groupe de société n'a pas la personnalitémorale.On répond oui car ce n'est peut être pas une notion juridique mais il arriveque le droit tienne compte de la réalité économique que représente le groupede société.CA paris 23 mars 99 : la notion de groupe de société n'est connu que de lalégislation sociale, fiscale et commerciale, mais les juridictions répressivestiennent le plus grand compte des liens structurels, objectifs communs... pourapprécier les conséquences d'un acte […].On veut tenir compte de la réalité économique même s'il n'y a aucunetraduction juridique.4 février 85 Rozen Blum => on cite cela aussi. Cet arrêt admet quel'intérêt général du groupe puisse écarter le délit d'abus de biens sociaux. Onpeut apprécier la notion d'intérêt social au regard de l'intérêt général dugroupe dans lequel se trouve la société.Il faut connaître les critères pour retenir les critères du groupes comme fait justificatifs de l'ABS. Ces critères :→ on doit être face à un vrai groupe de société : il y a un ensemblede sociétés unies entre elles avec une société mère qui exerce uncontrôle sur les autres sociétés.

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Il faut qu'il y ait une politique commune de ce groupe dictée par un intérêtéconomique, financier ou social commun.=> exiger la structure économique : ça permet d'écarter des groupesconstitués de sociétés fictives.Cela permet d'écarter des groupes constitués de sociétés fictives, écran ouparasites.

Parfois des montages frauduleux veulent donner l'apparence d'un groupe. 

Dans cet arrêt on retrouve certaines des notions qu'on a abordé quand on atraité de la personne morale.

→ il faut que l'acte incriminé soit justifié par l'intérêt général de cegroupe :Il faut démontrer cela.Comment justifier : on montre que l'acte est nécessaire pour l'équilibre dugroupe ou dans le cadre d'une politique globale cohérente.

→ l'acte ne doit pas imposer à l'une des sociétés du groupe dessacrifices démesurés mettant son avenir en péril. Il faut que l'actesoit proportionné.Ça veut dire qu'on peut toujours défendre l'acte de gestion incriminé. Mais,on doit démontrer que l'acte ainsi réalisé dans le cadre de cette politiquecohérente du groupe ne met pas en péril l'équilibre financier du groupe.Si je démontre que l'acte est fait pour sauver une société du groupe mais audétriment de ma propre société qui connait une procédure de redressement judiciaire, l'acte ne sera pas justifié.=> ce fait justificatif est souvent invoqué. La jurisprudence ne retient querarement le fait justificatif du groupe de société.

B. L'élément intentionnel.

Le législateur s'est montré exigent quand il crée cette infraction : il exige undol général et un dol spécial.Le dol général : c'est la mauvaise foi du dirigeant. Le dirigeant sait qu'ilaccomplit un acte contraire à l'intérêt social.Soit parce qu'il est en train de détourner de manière illicite les fonds, soit il ala conscience de faire courir un risque anormal à la société. Ex : risquedistinct du risque inhérent à la nature du marché. Donc, le dirigeant sait quepar cet acte, il est en train de faire courir un risque anormal à la société.Quand on crée le délit d'ABS, le législateur pense qu'il risque d'y avoir une

infraction trop large : cette infraction ne vise a priori que les dirigeants, et onsait qu'en matière de gestion des sociétés, il peut y avoir de la malchance,erreur qui sont normales dans la vie des affaires.

Le dol spécial : le dirigeant a conscience de l'acte contraire à l'intérêt socialmais en plus doit avoir agit à des fins personnelles ou favoriser une autresociété ou entreprise dans laquelle il est directement ou indirectementintéressé.

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Condition du dol spécial : négligée par la jurisprudence, est devenuepurement formelle :→ en raison de la notion d'intérêt personnel : on se demande de quel intérêtpersonnel on parlait dans la définition.Intérêt personnel, c'est l'intérêt matériel du dirigeant.→ ça peut être un intérêt moral ou pro : le fait que le dirigeant ait agit pour

sauver sa réputation familiale, assurer ses intérêts électoraux ou sauver desrelations personnelles d'amitié => intérêt personnel au sens du délit d'ABS.Donc, on n'exige pas qu'il y ait un profit.Comment prouve-t-on l'intérêt personnel ?Intérêt personnel : souvent déduit de l'existence de la contrariété de l'acte àl'intérêt social. Ça veut dire que quand la jurisprudence constate que l'acteest contraire à l'intérêt social, elle fait peser une présomption de mauvaisefoi sur le dirigeant.On dit que quand il y a des prélèvements occultes qui ont été fait, ils sontprésumés avoir été fait dans l'intérêt du dirigeant si le dirigeant n'expliquepas leur usage.

Parfois, la cour oublie l'intérêt personnel, elle n'en parle pas.Rappel Arrêt crim 1 mars 00 : La cour censure un arrêt d'appel quicondamne le dirigeant qui avait fait payé à sa société des fausses factures.On a la preuve des fausses factures, la ch crim censure la décision des jugesd'appel qui n'ont pas recherché si le dirigeant avait pris un intérêt personneldans le règlement de ses fausses factures.

Arrêt Billon 14 mai 03 : dit qu'il n'y a pas contrariété a retenirsimultanément comme intérêt du dirigeant à la fois l'intérêt de la société etla recherche d'un intérêt personnel.Ça veut dire quand il a réalisé l'acte de gestion, double intérêt :→ favoriser la société→ satisfaire son intérêt personnelDonc, ABS.

Arrêt 10 mars 04 ch crim :→ dans la lignée de l'arrêt de 03.→ on dit aussi que l'acte destiné à sauvegarder le CA de l'entreprisen'apparait avoir été effectué que dans l'intérêt personnel du dirigeant.Ça veut dire que la chambre criminelle ne se donne même plus la peine dedire qu'intérêt personnel et intérêt social peuvent coexister, et procurer unavantage à la société peut relever d'un intérêt purement personnel.Parce que ça permet au dirigeant « de conforter sa position de PDG etc ».

Ça prouve que l'intérêt personnel peut être facilement admis.

§4. PROCEDURE : LA QUESTION DE LA PRESCRIPTION DEL'ACTION PUBLIQUE.

L'ABS est un délit instantané, comme tout délit instantané, le délai deprescription courre à compter du jour de la commission de l'infraction.Une jurisprudence atypique sur cette question, et la matière peut évoluer.

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Le principe : l'ABS est un délit instantané, le délai de prescription devraitcourir du jour de la commission de l'infraction. Parce que les art 7 et 8 CPCposent le principe.

Mais la jurisprudence prétorienne décide qu'il y a un report du point dedépart du délai de prescription en matière d'ABS.

Une jurisprudence de prescription différée existe pour le délit d'abus deconfiance. On avait déjà une jurisprudence de la prescription différée. Dansles années 60, la jurisprudence qui a suivi les conseils de la doctrine vaétendre la jurisprudence de l'abus de confiance pour l'ABS.Parce que lors de sa création, le délit d'ABS a été conçu comme un délit d'abus de confiance spécifique du chef d'entreprise. CA Paris 30 juin 61 : un des premiers qui applique le report du point dedépart du délai de prescription (en copiant la jurisprudence propre au délitéd'abus de confiance.)Mais crim 10 aout 81 → arrêt de principe pour l'ABS en matière deprescription car pose clairement la règle du report et dit « le point de départde la prescription est le jour où le délit est apparu et a pu être constaté dansdes conditions permettant l'exercice de l'action publique, c'est-à-dire quandle ministère public ou la partie civile ont la possibilité effective d'agir ».Cet arrêt avait été précédé d'autres arrêts.Cet arrêt a été beaucoup remarqué et critiqué par une autre partie de ladoctrine. On reproche à cette jurisprudence d'être contra legem, contraireaux art 7 et 8 CPC.Arrêt Carignon étend cette jurisprudence au recel d'ABS. Cela a été critiquéparce qu'on dit que le délit de recel est un délit autonome de l'infractionprincipale. Et il peut être en principe parfaitement poursuivi même si le délitprincipal ne l'est pas.Le fait que le délit principal n'ait pas commencé à se prescrire fait que le délitde recel n'a pas commencé non plus à se prescrire.

Il y a eu des propositions de lois, projets qui veulent revenir sur la jurisprudence de la prescription différé, dont le rapport Coulon de février 08sur la dépénalisation de la vie des affaires. Ce rapport revient sur cette  jurisprudence pour la critiquer en expliquant qu'elle est contra legem. Cerapport propose de modifier les délais de prescription des délits. Et d'inscriredans le texte que le point de départ serait le jour de la commission del'infraction quelle que soit la date à laquelle l'infraction a été découverte.→ ce n'est qu'une proposition, mais ça a été sur le point d'aboutir.Le rapport Coulon n'a pas abouti.

Mais la jurisprudence n'a pas été insensible à toutes ses critiques. Certainsont dit que le délit d'ABS finalement devenait imprescriptible au même pointque les crimes contre l'humanité.

Alors, 2 arrêts : 13 oct et 10 novembre 99 ont voulu contenir cette jurisprudence.La jurisprudence continue de différer le point de départ du délai, mais ditdésormais que le délai de prescription de l'action publique courre, sauf 

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dissimulation, à compter de la présentation des comptes annuels par lesquelsles dépenses litigieuses sont mises indûment à la charge de la société.Donc, critère plus objectif qui est la présentation des comptes annuels. Parceque lorsqu’il y a eu un ABS, ça veut dire qu'il y a eu d'une façon ou d'uneautre un acte de gestion qui a été fait. Et cet acte trouve une traductioncomptable. Obligation de toute société : présentation des comptes annuels

au moins 1x/an. Et idée : les actionnaires, grâce à la publication des comptespeuvent voir les irrégularités constitutives du délit.

Cette jurisprudence de 99 est qu'elle propose un nouveau critère plus objectif → les comptes annuels. Mais le pb est celui de la dissimulation : qu'est cequ'une dissimulation ? On en sait rien. Ça dépend de la jurisprudence. Parfois,elle dit que c quand les docs joints à la comptabilité sont faux, alors que lacomptabilité ne comporte pas d'erreur matérielle.

Pour un type de contrats à exécution successive : le délit d'ABS résulte duversement pour chaque salaire rémunérant un emploi fictif. C'est à chaquefois une infraction instantanée, donc tant d'infractions que de versements.

Puis arrêt 8 octobre 03 : une société de management et de conseil avaitsigné avec d'autres sociétés appartenant au même groupe. La société deconseil signe une convention d'assistance avec les 2 sociétés avec unerémunération annuelle de 0,20% du chiffre d'affaire des sociétés.Ces conventions avaient été approuvées sur rapport spécial du CAC par lesAG de chacune des sociétés. Mais les actionnaires de l'une des sociétéclientes (celles qui rémunèrent la prestation de s) jugent la rémunérationexcessive. Ils vont agir ut singuli (au nom de la société ) et se constituerpartie civile. La défense invoque la prescription de l'action publique.Q° : versement chaque année des honoraires litigieux constituaient un nouvelABS ou fallait-il considérer que l'ABS avait été constitué le jour de lasignature de la convention ?Il va y avoir une décision CA Paris 02 et Tribunal de Paris 00 : quand lesusages successifs résultent d'une décision d'engagement ou de dépensedont ils constituent l'exécution automatique, il convient de se référer à cetengagement initial (convention) qui caractérise l'élément matériel del'infraction.→ donc, faut se placer au jour de la conclusion de la convention pour voir lepoint de départ du délai du prescription. Au point de départ de sa signature.La défense disait que si on se place à ce moment, c'est prescrit.Ch crim 8 oct 03 sanctionne l'arrêt d'appel et dit que l'usage contraire àl'intérêt social résulte non pas des conventions litigieuses mais de leursmodalités d'exécution. La ch crim dit qu'a chaque paiement, rapport du CAC ;et chaque année ou paiement, on se place à la date où les comptes sontprésentés avec approbation de la convention pour marquer le point dedépart.

La question qui se posait : est-ce qu'on se place à la date de la signature dela convention ou au dernier jour de l'exécution de cette convention (paiementannuel) ? Cour de cassation retient la deuxième solution. Ça retarde le pointde départ du délai de prescription.

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2 observations :→ il est arrivé que la jurisprudence raisonne en sens inverse quand çal'arrangeait et que ça permettait de retarder le point de départ du délai deprescription.→ tout récemment (avril 2011), 2 QPC déposées contestant cette jurisprudence de la prescription différée. Elles ont été transmises à la cour de

cassation par le tribunal de Nanterre. Et dans les QPC, ce qui est contesté,c'est une interprétation des textes qui est contraire aux textes du CPC. Onest en attente de la décision de la cour de cassation. Va-t-elle transmettre ounon au conseil constitutionnel une QPC portant sur l'interprétation jurisprudentielle du texte légal.

Entre la décision du 10 juin 10 et la date à laquelle les QPC ont ététransférées, 4 décisions du conseil constitutionnel qui disent que le conseilconstitutionnel est compétent pour apprécier l'interprétation jurisprudentielled'une question.

SECTION 3. DELITS RELATIFS AUX AG.

Non traitée.

SECTION 4. INFRACTIONS RELATIVES A LA COMPTA DE LASOCIETE.

[On n'a pas vu dans le délit d'ABS l'aspect procédural, mais c'est important.Si on voulait une étude complète de l'ABS, il aurait fallu faire une étude del'action civile.]

Sur les infractions pénales, Droit pénal et Comptabilité 2009, Litec.

→ Le dirigeant social a l'obligation légale de tenir une comptabilité (L232-1C Com).• Obligation de dresser à la clôture de l'exercice lescomptes annuels

• sinon, délit d'omission d'établissement des documentscomptables.• Obligation de tenir une comptabilité exacte.• Qu'est ce qu'une compta régulière ?→ ceux qui s'occupent de la compta dans une société :• débiteur : le dirigeant•

mais il y a un :• chef comptable : généralement un salarié, il peut êtreresponsable pénalement notamment en cas de complicité d'infraction ouinfractions.• expert comptable : il est extérieur à la société, professionlibérale. Il est appelé pour donner des conseils et s'assurer de la régularité dela comptabilité.

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Aucune infraction pénale spécifique pour lui, comme pour les 2 précédents.Mais souvent, poursuivi pour complicité des infractions commises par ledirigeant.• Commissaire aux comptes (CAC) : L225-35 : précise la missiondes CAC dans une société. C'est une personne extérieure à la société, c'estune profession libérale. Les sociétés qui ont l'obligation d'avoir uncommissaire aux comptes vont mandater.Celui qui paie le CAC : c'est la société. Le CAC contrôle les comptes de lasociété et dénonce au procureur de la république les faits qui lui paraissentdélictueux (bizarre!).Concernant les CAC, il y a des infractions spécifiques dans leur travail deCAC. Ils ont pour mission principale de certifier les comptes de la société :certifient leur régularité, sincérité et donne une image fidèle de la situationde la société → certification annuelle. Par la certification, il engage saresponsabilité dont responsabilité pénale. Donc, pour lui, il y a des infractionspénales spécifique.Le CAC contrairement à l'expert comptable ne tient pas les comptes, il fait unaudit. Il n'intervient pas dans l'écriture comptable.

§1. LE DELIT DE PRESENTATION OU PUBLICATION DESCOMPTES ANNUELS NE DONNANT PAS UNE IMAGE FIDELE.

Infraction spécifique du Dirigeant social.

Les infractions pénales sont à la mode parce que c'est un moyen de pression.On utilise aujourd’hui beaucoup les infractions pénales.aujourd’hui, la comptabilité doit donner une information aux investisseurs.

Ce délit est prévu aux L 242-6 2° et L 241-3 3°code de commerce :

Le premier article concerne les Sa et le second les SARL.Ces textes sont modifiés par une loi comptable du 30 avril 83, loi qui met ledroit français en harmonie avec des dispositions européennes.Sont punis le président, les administrateurs ou DG d'une SA ou gérant d'uneSARL qui même en l'absence de toute distribution de dividendes, aurontsciemment publié ou présenter aux actionnaires, en vue de dissimuler lavéritable situation de la société, des comptes annuels, ne donnant pas pourchaque exercice, une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice,de la situation … du patrimoine ... .Pour la SARL, il n'y a que le mot présentation des comptes annuels, mais pasl'hypothèse de la publication.Cette infraction est sanctionnée par un emprisonnement de 5 ans et 375

000€ d'amende.

Il y a dans cette infraction, une condition préalable et 2 élémentsconstitutifs :→ situation préalables : comptes annuels infidèles.Concernant la notion de fidélité, c'est rare en droit pénal des affaires deparler de fidélité. Cette notion de fidélité des comptes vient de la loi de 83.Cette loi met le droit français avec une directive européenne d'inspirationanglo-saxonne.

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Avant d'aborder la notion d'image fidèle, il faut savoir que le domaine del'infraction est élargit par la notion de compte annuels qui vise le bilan, lecompte de R et les annexes : L123-12C de commerce. Ces 3 documentsforment un tout indissociable.Par ailleurs, la notion d'infidélité élargit l'incrimination parce qu'on parlaitavant de bilan inexact, d'inexactitude.

Comptes annuels fidèles : comptes doivent être réguliers, sincères et donnerune image fidèle du patrimoine : L124-14 code de commerce.Par fidélité, il faut comprendre qu'on va au-delà de la simple exactitude. Lescomptes doivent être exacts, réguliers au regarde des normes comptables.Mais on exige aussi une certaine forme de loyauté dans la présentation descomptes.Il ne sert à rien d'avoir une exactitude matérielle. En compta, faut indiquerpas mal de choses, ex, les provisions, je crains des pertes, je vaisprovisionner des pertes.La fidélité est la loyauté dans la façon d'apprécier la situation et de laretranscrire en compta.

A. notion de fidélité.

→ erreur matérielle: facile à contrôler. C'est une erreur dans les écriturescomptables. Je mets 40 au lieu de 30 ou j'oublie de mentionner une dettedans le bilan. Il peut y avoir une erreur dans le classement des opérationsparmi les placements du code autorisés.→ Le fait d'avoir changé le poste comptable peut changer l'imagepatrimoniale que l'on va donner de la société.→ la fausse évaluation : on peut être sincèrement dans l'erreur admissiblemais on est aux limites de la fraude.Ex : majoration des éléments d'actif.Ex : minoration des éléments du passif. Quand j'oublie d'inscrire une dettequi pourtant est certaine.On peut avoir l'inverse, c'est-à-dire la majoration du passif ou la minorationde l'actif.

Sur cette notion de fidélité, des 3 documents, les plus importants, ce sont lesannexes car expliquent le bilan et le compte de résultat.Des textes expliquent que parfois, je dois pouvoir ne pas retranscrire laréalité pour donner une image fidèle de la société → la notion de fidélité peutnous forcer à aller outre de certaines prescriptions légales.

B. Les autres éléments constitutifs.

Présentation des comptes : le fait de communiquer pour approbation descomptes à l'AG des actionnaires. Donc, la présentation est strictement liée àl'AG. Et on ne peut pas entendre cette notion autrement. C'est la seule notionpour la SARL.Publication des comptes : tout procédé portant les comptes à la connaissancedu public. Ça peut être une communication écrite, orale, conférence depresse. Donc, toute hypothèse dans laquelle je communique sur les comptes.

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Ch crim 13 février 97 : une CA qui avait reconnu le bien fondé de lademande d'une banque qui, sur présentation d'un faux bilan avait consentiun crédit à une société. Et elle avait mis cette ligne de crédit à la dispositionde la société après que les compte aient été présentés à l'AG annuelle. Or lacour de cassation a rejeté le pourvoi formé par le commissaire aux comptescontre cet arrêt au motif que la CA a retenu que la présentation des comptes

annuels a été déterminante dans l'octroi des concours financiers à la société(sachant que si le bilan était falsifié, situation compromise de la société aumoment de la demande de crédit). Donc, le délit peut se commettre par uneprésentation individuelle des comptes à des créanciers.

Ensuite, il faut un élément moral, dol général et dol spécial.Dol général : mauvaise foi, connaissance de l'inexactitude des comptesannuels.Le dirigeant tient pour discours qu'il s'est trompé, que c'est une erreur poursa défense. Parfois, on peut penser que cela n'est pas vrai. Il y a globalementici une présomption de mauvaise foi à l'encontre du D car c'est un pro etdonc a l'obligation de tenir une compta régulière.Difficile pour le dirigeant d'arguer de son ignorance de l'irrégularité descomptes. La présomption de mauvaise foi joue surtout quand les erreurscommises sont importantes.Dol spécial : but déterminé, poursuivi par le D donc, la volonté de dissimulerla véritable situation de la société.Il y a tout un débat en pratique sur cette exigence parce qu'une grandemajorité des auteurs explique que ça ne sert à rien d'exiger ce dol parce quequand on falsifie les comptes, c'est qu'on veut dissimuler la situation de lasociété. Donc ce dol serait compris dans le dol général.

Pour conclure sur cette infraction : on peut noter que pour les groupes desociété, les D doivent établir des comptes consolidés → compte del'ensemble des sociétés du groupe.Il n'aurait pas été absurde de reconnaître la personnalité morale au groupede société.

§2. LE DELIT DE REPARTITION DE DIVIDENDES FICTIFS.

Infraction fréquente.Dividende : part de bénéfice attribuée à chaque associé. C'est la sommed'argent qui provient du partage des bénéfices distribuables.Généralement, on investi dans une société pour recevoir des dividendes.Art L232-11 code de commerce définit les bénéfices distribuables comme

le bénéfice de l'exercice diminué des pertes antérieures ainsi que dessommes apportées en réserve par la loi ou les statuts et augmenté du reportbénéficiaire.

Il ne suffit pas de constater qu'on a un bénéfice, il faut voir si dans cebénéfice, il y a du dividende distribuable.On impute le bénéfice des pertes antérieures. Mais il y a aussi les sommes àporter en réserve → réserves légales (celles que la loi impose à chaque

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société de faire) et réserves libres (parfois prévues dans les statuts qui vontalors imposer une réserve supplémentaire à la réserve légale).Le K social est le gage des créanciers. Quand je distribue des dividendes, jedonne le signal que la société va bien. Donc, on donne une information sur lemarché qui est fausse si on ne respecte pas les conditions de bénéficedistribuable. Parce que la société ne va pas bien et on distribue quand même

des dividendes.Le K social, plus il est gros, plus j'ai confiance. Quand le D ment sur le K social, il ment aux créanciers. Ce sera donc grave, ça le sera d'autant plus sila société est cotée.

C'est considéré comme une manœuvre incriminée, prévue aux L242-6 1°pour les sociétés anonymes, L241-3 pour les SARL : c'est le fait pour les Dd'opérer entre les associés, la répartition de dividendes fictifs en l'absenced'inventaire ou au moyen d'inventaire frauduleux.

• Absence d'inventaire ou inventaire frauduleux.

Inventaire : tableau qui décrit et évalue tous les éléments de l'actif et dupassif à la date où il est établit.L'inventaire est de fait un doc comptable proche du bilan, en quelque sorte,un résumé du bilan.Cela explique qu'en pratique, quand est mise en œuvre cette infraction, rarequ'on trouve une absence d'inventaire. Parce qu'on trouve toujours un doccomptable qu'on va pouvoir assimiler à un inventaire. Donc, en pratique,c'est l'inexactitude de l'inventaire qui est souvent constaté, inventairefrauduleux, donc va majorer ou minorer les montants portés au bilan.

Quand on peut amener un inventaire et dire qu'il est frauduleux , on a lacondition préalable pour passer à la recherche des éléments constitutifs dece délit

• Éléments constitutifs de ce délit.

La répartition des dividendes fictifs : mise à disposition des actionnaires dessommes. Et les actionnaires acquiert dès la mise à disposition un droitprivatif sur ces sommes.La distribution des dividendes est l'étape ultérieure.

Qui décide de la répartition : AG des actionnaires sur proposition du Conseild'Administration. Mais il faut que l'ordre de procéder à cette distribution ait

été donné.Il faut ensuite que cette répartition décidée porte sur des dividendes fictifs :ce ne sont pas les dividendes qui sont fictifs mais les bénéfices, lesquels nesont pas encore réalisés.D'après L232-12 C de com, c'est à l'AG des actionnaires qu'il revient dedéterminer cette part à attribuer aux associés sous forme de dividendes. Çadoit se faire après l'approbation des comptes.Est dans ces conditions considéré comme un dividende fictif, tout dividendedistribué contrairement à la décision de l'AG ou sans décision de l'AG. C'est le

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cas quand aucun bénéfice réel à distribuer. Et dans ce cas là, le dividendesera pris sur le K ou les réserves légales ou statutaires.C'est encore le cas quand le dividende est prélevé sur un bénéfice nonencore réalisé, c'est-à-dire un bénéfice futur.Précision sur les dividendes distribués à partir des réserves libres : on s'estposé la question sur les réserves libres car celles-ci proviennent des

bénéfices réalisés au cours de l'exercice précédent.Un arrêt de principe Léonard Ch crim 22 janvier 37 et L232-11 C Com: leprincipe est que les réserves libres peuvent permettre une distribution dedividendes, à la condition que dans sa décision l'AG dit expressément quedécision de répartition des dividendes provient des réserves et non desbénéfices.→ idée : faut donner une information exacte à ceux qui regardent lefonctionnement de la société.

Il y a un élément moral ici aussi : parce que c'est une infraction intentionnel.Cet élément: connaissance par l'auteur de la fictivité du dividende distribuéet connaissance d'un inventaire frauduleux.→ cette connaissance dépend de l'ancienneté du D etc mais souvent, onconsidère qu'il devait savoir.

§3. LE DELIT D'INFORMATION MENSONGERE.

On va se placer ici au coté du commissariat aux comptes. Le CAC est unauditeur cad une personne chargée de faire l'audit des comptes de la société.Il est rémunéré par la société qui l'emploi. Mais il n'appartient pas à lasociété. Ce métier, c'est une profession libérale. On peut ne pas avoir besoinde CAC car on échappe à l'obligation légale. Parfois 2 CAC dans certainessociétés importantes.

• Complicité permet d’aller chercher des pers autres que le dirigeant. Icion se place du côté du commissariat aux comptes.Le CAC est un auditeur, il doit faire l’audit des comptes de la sté. Il estrémunéré par la profession qui l’emploie mais il n’appartient pas à la sté.C’est une profession libérale. Pour certaines sté c’est obligatoire d’avoirrecours à un CAC.

Double mission du CAC : contrôle et informations not auprès des actionnaireset dirigeants de la sté. Cette double mission se traduit not par la certificationdes comptes annuels. Il a une marge d’appréciation quant à la régularité,sincérité et fidélité des comptes.

Il peut certifier les comptes, les certifier avec réserves ou refuse de lescertifier et il va expliquer ce refus.

Il va rendre compte de sa mission dans un rapport général présenté à l’AGannuelle. Il rend compte tout au long de l’année de missions spéciales qui luiont été données => obligation d’information.

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Le CAC est garant des informations données sur la sté. Le code dedéontologie de la profession précise que le CAC exerce une mission d’intérêtpublic.

Lorsque l’info donnée par le CAC soit à travers une certification ou un rapportest mensongère, le CAC va engager sa quadruple responsabilité : civile,

disciplinaire, administrative et pénale.

L820-7 com prévoit la responsabilité pénale : sanctionne le fait pourtoute pers de donner ou de confirmer des info mensongères sur lasituation de la personne morale.

• L’élement matériel 

• Le CAC doit avoir donné des info sur la situation de la PM ouqu’il ait confirmé des info sur la stéQuel type d’information est visé ? Sont visées toutes les informations qui serattachent directement à la mission de contrôle du CAC et se rapportent à lasituation de la sté.

• Info que le CAC est légalement tenu de porter à la connaissance desdirigeants, associés, ou des tiers désignés par la loi.

En pratique la question s’est posée de savoir si le champ d’applicationpouvait être étendu aux informations données ou confirmées par le CAC horssa mission légale. C’est ce qu’on appelle les missions conventionnelles duCAC. Ex : il va y avoir une cession à un tiers, la sté va demander unecertification des comptes intermédiaires (certification des comptes arrêtés enmilieu d’année).

La JP a répondu dans le sens d’une extension du délit : la mission devérification du CAC à un caractère permanent selon la JP.

AMREP 2 AVRIL 1990 CRIM : la chambre crim pose le ppe de l’extension de cedélit aux missions conventionnelles du CAC

2 FEV 2000 confirme cette solution

Les info doivent porter sur la situation de la PM. Il suffit que l’info porte surdes données précises qui sont en rapport avec la mission légale ouconventionnelle du CAC.

• Ces informations doivent être mensongèresLe caractère mensonger de l’info : le CAC a donné ou confirmé des info quisont mensongères. L’info est jugée mensongère lorsqu’elle suffisammentprécise et qu’elle comporte des irrégularités de nature à tromper ledestinataire.On considère qu’il existe un seuil ab duquel l’irrégularité va produire desconséquences sur l’information reçue par le destinataire. Dans la pratiquedes CAC il y a le seuil de signification : un CAC ne va réagir à une irrégularité

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dans les comptes que si elle atteint un seuil de signification ie qu’il va y avoirune csqce.

CA Caen 14 DEC 2000 : l’irrégularité alléguée n’altère pas de façonsignificative le compte de charges et le total des charges au bilan ni lerésultat de l’entrep. Donc le CAC a pu penser que les irrégularités relevées

n’étaient pas de nature à modifier l’appréciation qui pouvait être portée surles comptes sociaux.

Le CA doit avoir donné ou confirmé l’information mensongère => ça peutprendre la forme d’une communication écrite ou verbale, publique ou privée.Simplement elle est faite sans réserve. Ça peut être des info données par le dirigeant et confirmées par le CAC.

• L’intention coupableDu fait de sa qualité de CAC on a une présomption d’intention connaissance.CRIM 8 AVRIL 1991 : l’accumulation de différents indices et info étaitsuffisamment révélatrice de l’intention coupable, que par suite le CAC nepouvait ignorer par son expérience pro que le poste de stock est l’un des plusfacilement falsifiables ; il dénature sa mission en se laissant aveugler par unexcès de confiance.

Sanction : 5 ans + 75 000 euros

§5 le délit de non-révélation des faits délictueuxCsqce directe au regard du dirigeant de la sté• L820-7 com sanction : 5ans + 75 000 euros.

Cet article est le pendant de L225-240 al2 COM : obligation au commissairede révéler au procureur de la République les faits délictueux dont ils ontconnaissance.L820-7 Sanctionne le CAC qui n’a pas révélé au procureur de la Rep les faitsdélictueux dont il a connaissance dans l’exercice de sa mission.

Ne pèse aucune obligation de ce type sur l’expert-comptable.

• Connaissance par le CAC de faits délictueuxPas de def légale. Ce sont des faits auxquels une loi pénale est applicable aumoment où le CAC en prend connaissance quelle que soit la gravité.Ils ne vont révéler les faits que lorsqu’ils en ont connaissance dans le cadre

de leur mission de contrôle => sont concernées toutes les infractionsrelatives à la constitution et à la gestion de la sté (droit des sté, abus deconfiance, escroquerie, faux, ABS…) + les infractions qui émanent de toutautre texte et qui ont une incidence sur les comptes annuels.

Dirigeant poursuivi pour ABS et CAC poursuivi pour non révélation de faitsdélictueux. Si le dirigeant est relaxé, on ne peut plus poursuivre le CAC pournon révélation des faits.

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Le CAC a connaissance des faits et de leur caractère délictueux. Ce qui estdemandé au CAC de qualifier les faits. Il doit transmettre au procureur de laRépublique que des faits qui pourraient constituer une infraction pénale =>CRIM 15 SEPT 1999 : il faut révéler les régularités susceptibles de recevoirune qualification pénale

Le CAC invoque souvent comme moyen de défense son ignorance des faitsdélictueux. Il y a des causes d’ignorance qui sont inacceptables compte tenude la mission du CAC. Ce que veut dire la JP : on ne peut révéler ce que l’onsait certes, mais il y a des choses qu’un pro ne peut pas ignorer donc on vaprésumer qu’il sait.

CA MONTPELLIER 2010 : a accepté l’incompétence du CAC et il n’a pas étécondamné !!!

• L’élément intentionnel : abstention volontaire de ne pasrévéler les faits au procureur de la République

L823-16 3° com => le CAC a la possibilité de demander au dirigeant de régulariser. Si ledirigeant régularise immédiatement ce n’est pas nécessaire que le CAC révèle.

En revanche le CAC doit demander des traces écrites de la demande de régularisation et

le CAC ne doit pas attendre trop longtemps.Conclusion : la difficulté de l’infraction c’est qu’il y a d’un côté l’obligation detravailler au sein de l’entrep et d’un autre il faut garder une certainedispense pour garder une certaine objectivité dans le cas de faits délictueuxet entre les 2 il y a la possibilité d’une régularisation.