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DÉVELOPPEMENT ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE Possibilités d’évaluation intégrée Rédacteurs: Marcel Kok et BertJan Heij Compte rendu du séminaire CIEG “Évaluation intégrée et changements climatiques en Afrique” 22-25 novembre 1998, Kadoma, Zimbabwe INTERGOVERNMENTAL PANEL ON CLIMATE CHANGE OMM WMO PNUE UNEP “Le coparrainage du CIEG n’implique pas l’approbation du présent compte rendu par le CIEG ni son adhésion aux recommandations ou aux conclusions qui y sont contenues. Ni les articles présentés lors du séminaire-réunion d’experts ni le compte rendu n’ont été soumis à l’agrément du CIEG.”

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DÉVELOPPEMENT ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE

Possibilités d’évaluation intégrée

Rédacteurs: Marcel Kok et BertJan Heij

Compte rendu du séminaire CIEG

“Évaluation intégrée et changements climatiques en Afrique”

22-25 novembre 1998, Kadoma, Zimbabwe

INTERGOVERNMENTAL PANEL ON CLIMATE CHANGE

O M M

W M O

P N U E

U N E P

“Le coparrainage du CIEG n’implique pas l’approbation du présent compte rendu par le CIEG ni son adhésion aux recommandations ou aux conclusions qui y sont contenues.

Ni les articles présentés lors du séminaire-réunion d’experts ni le compte rendu n’ont été soumis à l’agrément du CIEG.”

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Colophon

Développement et changements climatiques en AfriqueÉgalement publié en anglais sous le titre : Development and Climate Change in AfricaRédacteurs : Marcel Kok et BertJan HeijProgramme National Néerlandais de Recherche sur la Pollution Mondiale de l’Air et des ChangementsDimatiques (NRP) Bureau du programme NRP (pb 59)P.O. Box 13720 BA BilthovenPays-Bas

Tél. : +31 30 274 29 70Fax : +31 30 274 44 36 e-mail : [email protected]://www.nop.nl

Design et production : Studio RIVM, Martin Middelburg

ISBN : 90-5851-022-0NRP : 410200040Août 1999, NRP, Bilthoven

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Remerciements

Ce séminaire a été financé par le GIEC, le gouvernement danois (par l’intermédiaire deRisø/CCEE), le gouvernement néerlandais (par l’intermédiaire du NRP), START et LEADRockefeller.

Le comité organisateur souhaite adresser ses remerciements les plus vifs au département desservices météorologiques du Zimbabwe et à l’unité de soutien technique du 3e groupe de travaildu GIEC pour leur aimable assistance. Les rédacteurs sont reconnaissants aux présidents desgroupes de travail et aux rapporteurs : G. Munthali, R. Ndemanou et J.Turkson.

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Le résumé du plan d’action est le résultat dusecond atelier du PICC sur l’évaluation intégréeen Afrique, tenu à Kadoma, Zimbabwe, du 22 au25 novembre 1998. Il repose sur les documentsprésentés à l’atelier et sur les délibérationsorganisées en trois groupes de travail qui ontexaminé les domaines se prêtant à une évaluationintégrée dans le contexte de l’Afrique. Un rapportintégral de la rencontre est également en coursd’élaboration et sera distribué en version anglaiseet française.

1.1 Le contexte africainL’enjeu majeur pour l’Afrique est de procurer unniveau de vie convenable à la génération actuelleet aux générations futures : une alimentationappropriée, de l’eau potable et de l’énergie, laprotection d’un logement, un environnement nonpollué, une éducation pour tous et un travailsatisfaisant.Telles sont les priorités absolues del’Afrique qui devraient constituer le fondementd’une évaluation intégrée sous-tendant les prisesde décision.

L’enjeu des changements climatiques consiste às’attaquer aux questions de politique à courtterme tout en maintenant une perspective à longterme. On pourrait recourir à l’évaluation à courtterme pour essayer d’identifier et d’évaluer leschoix et les mesures à court terme touchant auprocessus de développement dans le contexte deschangements climatiques.

Les organismes de recherche en Afrique fournissentune bonne base pour exécuter des évaluationsintégrées, bien que les régions montrent desdifférences en termes de capacités de recherche.Un travail considérable est effectué en Afrique quiconvient parfaitement à une évaluation intégrée,même is nombre de chercheurs ne font pas encorepartie d’équipes de recherche sur l’évolutionglobale ou les changements climatiques.

Le besoin se fait nettement sentir d’établir demeilleurs liens entre les équipes de chercheurs etles décideurs au niveau national ou international,le secteur privé et les collectivités locales.Toutefois, on peut conclure – et ce point estimportant – qu’en règle générale, les processusdécisionnels en Afrique ne sont pas suffisammentstructurés pour permettre une utilisation efficacedes études effectuées sur l’évaluation intégrée.

1.2 L’évaluation intégréeLe second rapport du PICC sur l’évaluationdéfinissait l’évaluation intégrée comme « descadres facilitant la combinaison des connaissancesdans des disciplines variées » en vue de mener «une exploration coordonnée des futurestrajectoires possibles des systèmes humains etnaturels, d’améliorer la compréhension desquestions clés en matière de définition despolitiques et d’attribuer un ordre de priorité auxbesoins de recherche afin de renforcer noscapacités à identifier des orientations bienfondées. » Synthétiser et communiquer lesconnaissances sous-tendant les choix stratégiques:tels sont les objectifs de l’évaluation.

1.3 L’optimisation de l’évaluation intégrée en Afrique

Les points suivants requièrent une attentionparticulière si on veut accroître l’utilité del’évaluation intégrée pour les prises de décision enAfrique.a. Établir des liens entre la science, les décideurs

et les parties prenantes aux niveaux régional,national et international.

b. Aborder les questions essentielles touchantaux changements climatiques, telles qu’ellesressortent des communications nationales à laConvention-cadre des Nations unies sur leschangements climatiques (CCNUCC), en vuede les intégrer dans des plans de

ÉVALUATION INTÉGRÉE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE: PLAN D ’ACTION

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1. INTRODUCTION

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développement national, et les inscrire dans lecadre du développement durable en Afrique.

c. Améliorer la méthodologie de l’évaluationintégrée. Pour augmenter leur crédibilité auxyeux des décideurs, les instruments d’une

évaluation intégrée doivent être adaptés à lasituation africaine, ce qui, actuellement, n’est pastoujours le cas dans les modèles biophysiques,énergétiques ou socioéconomiques.

ÉVALUATION INTÉGRÉE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE: PLAN D ’ACTION

ii

2. RÉPERTORIER LES PROBLÈMES À RÉSOUDRE EN AFRIQUE ET DÉFINIR LES MOYENS D’ACTION

Trois groupes ont axé leur réflexion surl’application de l’évaluation intégrée en Afrique,partant de trois domaines liés aux changementsclimatiques, considérés comme pertinents dans lecontexte africain. Leurs débats ont abouti auxconclusions suivantes qui comprennent despropositions d’actions (qui ne s’excluent pasmutuellement) pour chacun des trois thèmesabordés.

La forte interaction entre la démographie,l’urbanisation, l’industrialisation et les modèles deconsommation des ressources réside au centre dela plupart des questions relatives audéveloppement, à la sécurité alimentaire, à lapréservation de l’écosystème et aux changementsclimatiques. Elle représente donc un domaineimportant d’identité de conception qui exige uneattention particulière pour garantir la cohérenceentre les approches et les projections réalistesdes conditions africaines.

Une régionalisation africaine minimum pour lesbesoins d’une évaluation intégrée à grande échelleinclurait la zone côtière, le Maghreb, la régionsoudano-sahélienne, la région subtropicale humideguinéenne, les plaines du Congo, le Miombo,Namib-Kalahari-Karoo et les régions demontagne. D’autres répartitions sont possibles etpeuvent être plus appropriées à certaines études:par blocs économiques, gouvernance ou bassinshydrographiques, par exemple.

A. LA SÉCURITÉ ALIMENTAIREDe grandes famines ont frappé l’Afrique au coursde ce siècle et de nombreuses personnes ont unefaible sécurité alimentaire.

« L’évaluation intégrée de la sécurité alimentaire,de l’eau, et de la santé en Afrique dans le contextedes changements climatiques » a été identifiéecomme étant le domaine le plus important liantles préoccupations actuelles à la vulnérabilitéfuture aux incidences des changementsclimatiques. Entre autres facteurs clés ayant uneinfluence sur la pauvreté et la sécurité alimentairequi s’y rattache, on peut citer la démographie, lesconditions d’approvisionnement en eau, lesfacteurs climatiques (variabilité d’une année àl’autre et au cours d’une même année), lestransports, les technologies, la gouvernance, lasanté, les insectes nuisibles et les maladiestouchant les récoltes et le bétail, les sols, lesconflits, les revenus extra-agricoles, les marchés, lerégime foncier. Les six premiers ont étéconsidérés comme les plus importants. Lesdécisions déterminant l’évolution de ces facteursdans les années à venir comprennent l’éducation,le développement des ressources en eau, ledéveloppement des communications (transportset communications), la santé publique, la sécuritéhumaine, le développement de l’infrastructure, leséchanges internationaux, la stimulation du secteurprivé. Les décisions peuvent impliquer lesgouvernements, les bailleurs de fonds étrangers,les sociétés privées et les autorités traditionnelles.Cet ensemble vaste et complexe de facteurs et de

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champs de décision requiert naturellement uneévaluation intégrée. Pour des études de cettenature, on pourrait utiliser de nombreuses étudesachevées ou en cours portant sur le problème dela sécurité alimentaire actuelle, des évaluationssectorielles des incidences des changementsclimatiques, et quelques études sur l’évaluationintégrée.

Les actions proposéesDes projets sur l’évaluation intégrée de la sécuritéalimentaire, de l’eau et de la santé dans le contextedes changements climatiques peuvent se concevoirà des niveaux différents. Il a été proposé de mettreles points suivants au rang des priorités.

a. Une étude panafricaine conduite dans un cadrerégional approprié, liée aux modèles mondiaux(fournissant les informations nécessaires surles conditions aux limites, telles que l’évolutionde l’économie mondiale en général et dumarché international des denrées alimentairesen particulier) et servant de cadre continentalaux évaluations intégrées régionales de lasécurité alimentaire (SADC,Afrique de l’Ouest,etc.) ainsi qu’aux évaluations intégréesnationales de la sécurité alimentaire.

b. D’autres projets sur l’évaluation intégrée de lasécurité alimentaire centrés sur des zonesactuellement en proie à des crises graves, tellesla région des Grands Lacs ou la Corne del’Afrique.

B. LA PRÉSERVATION DE L’ÉCOSYSTÈME ET DE LA BIODIVERSITÉ

Le domaine de la gestion et de la protection desécosystèmes a été choisi pour inclure tous lesécosystèmes de la terre, de l’eau douce et descôtes qui ne font pas l’objet d’une gestionintensive visant à la production de denréesalimentaires. Les principales difficultés génériques

que rencontrent les décideurs africains dans cedomaine sont l’utilisation durable des ressourcesnaturelles renouvelables ; la dégradation des sols ;la pénurie d’eau potable ; les catastrophesnaturelles (inondations, sécheresses, incendies etinsectes nuisibles) ; la lutte contre la pollution ; lacréation d’instances compétentes en matière degestion de l’environnement ; et l’impact dudéveloppement infrastructurel surl’environnement. Une évaluation intégrée est utile(et dans la plupart des cas essentielle) pouraborder ces diverses questions, puisqu’ellescontiennent toutes des retours d’informationconsidérables, de multiples parties prenantes, despolarisations croisées, et de nombreux lienssocioéconomico-biophysiques importants. Il fautnoter que les changements climatiques neconstituent pas une question prioritaire, bien quele climat ait un lien direct important avec cesquestions.

En Afrique, les besoins primaires ont trait à desproblèmes immédiats. La réussite de l’applicationde l’évaluation intégrée aux problèmes à longterme passera par la résolution de ces problèmessur le court terme. De nombreuses évaluationsintégrées ont été effectuées, sont en cours ousont prévues dans ce vaste domaine en Afrique.Lorsque l’infrastructure est déjà en place, il n’estgénéralement pas nécessaire de conduire denouvelles évaluations intégrées, mais il fautidentifier les modalités de mise en œuvre desprojets existants et des projets prévus,d’intégration à un niveau supérieur, et d’adaptationaux recherches sur les changements climatiques.En cas d’absence d’infrastructure, il faut encoredévelopper l’évaluation intégrée (elle est moinscourante en Afrique de l’Ouest et en Afriquecentrale, par exemple, qu’en Afrique australe), etexaminer d’un œil critique, au besoin adapter,certains des instruments qui ont été développéshors d’Afrique. Le développement d’instrumentsprévoyant le taux et le type de transformation dessols est un domaine clé qui revêt des aspects

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propres à l’Afrique et qui exerce une grandeinfluence sur de nombreuses questions. Lesméthodes participatives d’intégration, qui sontbien établies au niveau des projets dedéveloppement pour rapprocher les chercheurs etles parties prenantes, doivent être appliquées àl’échelle régionale et à des questions portant surle long terme, tels les changements climatiques.

L’intégration au niveau supérieur des étudesappropriées disponibles se fera le mieux au niveaurégional, et sera fondée sur les efforts analytiquesactuels, les mécanismes de collaborationinstitutionnelle, et, si possible, les organismesrégionaux officiels. Pour une coordinationrégionale efficace, il faut charger des centresspécifiques de la coordination.

Les actions proposéesIl a été recommandé de donner un caractèreprioritaire aux actions concrètes suivantes.

a. Achever les études par pays sur leschangements climatiques en Afrique ainsi quel’inventaire des gaz à effet de serre etpoursuivre leur intégration.

b. Ajouter au modèle intégré Safari 2000 lesprojections en matière d’émissions guidées parles modèles économico-démographiques et lesaspects relevant de la prise de décision.

c. Intégrer la dynamique de la couverturevégétale des sols du réseau Miombo dansl’évaluation intégrée hydrologique du bassinzambien et ajouter des stratégies dedéveloppement évitant ou limitant lesémissions futures.

C. LE DÉVELOPPEMENTLe problème majeur du développement en Afriqueest l’amélioration de la qualité de la vie despopulations. En termes de sécurité alimentaire,d’établissements humains, de développement del’infrastructure, de sécurité financière et de

sécurité énergétique. Considérant que lesprincipaux moteurs du développement sont ledynamisme de la population dans la région et lacroissance économique, le groupe est convenuqu’il est essentiel de comprendre les facteurssous-jacents qui influencent le taux dudéveloppement et de la croissance économiques, ycompris la disponibilité de capitaux. Il s’agit dedéterminer comment d’autres stratégies dedéveloppement peuvent améliorer la vulnérabilitéaux changements climatiques et éviter lesémissions (atténuation des dégâts).

De nombreux pays de la région ont entrepris sousune forme ou l’autre une analyse des problèmesliés aux changements climatiques. Ces analysesvont des inventaires de gaz à effet de serre auxanalyses de l’atténuation des dégâts et auxanalyses de vulnérabilité et d’adaptation. Laplupart de ces analyses ont abordé de vastessituations de référence économiques, l’évolutiondes situations de référence des émissions etl’évaluation de différentes options d’atténuationdes dégâts qui ouvrent des voies audéveloppement beaucoup plus propres que lescénario classique. Parmi les instruments utilisés,citons LEAP, MARKAL et GACMO. Ces études sesont révélées être des exercices utiles qui ontpermis de renforcer considérablement lescapacités. Cependant, ils étaient orientés projet,dirigés et financés de l’extérieur, et leurs capacitésont à peine été exploitées. Ces instruments n’ontpas permis d’incorporer des indicateurs dedéveloppement durable tels que la lutte contre lapauvreté, le bien-être, les questions sociales, leséléments culturels et politiques, le secteurinformel et un retour d’information sur lesincidences des changements climatiques. Ceséléments comptent parmi les problèmesprincipaux que doivent résoudre les décideurs etil faut les intégrer dans n’importe quelle analyse sion veut que les résultats de cette analyse ait unsens en matière d’orientations.

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Pour la mise en œuvre des études d’évaluationintégrée, les méthodes suivantes sontrecommandées : participation, dialogue sur lespolitiques, modèles d’évaluation intégrée.

Les actions proposéesIl a été recommandé de conduire des actionsconcrètes visant à élargir l’accès durable, pour lamajorité de la population, à des sources d’énergierenouvelables, respectueuses de l’environnement.Parmi les actions recommandées, citons:

a. Évaluer les expériences passées et en cours demise en œuvre, de diffusion et de pénétrationdu marché des technologies énergétiquesrespectueuses de l’environnement.

b. Évaluer les incidences des politiques liées auxchangements climatiques sur les entreprises,l’agriculture, l’industrie, l’éducation et la santé.

c. Évaluer les options en matière d’orientations,dans le cadre de la CCNUCC, des politiquesénergétiques durables répondant aux besoinsdu développement.

d. Rechercher un cadre institutionnel durable etadéquat pour une politique énergétiquedurable aux niveaux local, national et régional.

e. Identifier les potentiels de coopération oud’intégration régionale de politiquesénergétiques n’altérant pas le climat.

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3. TRAIN D’ACTIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LAMÉTHODOLOGIE D’ÉVALUATION INTÉGRÉE ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

Un certain nombre d’actions ont été proposéesen vue du développement méthologique et durenforcement des capacités.

a. Il faut poursuivre le développement, les essaiset la diffusion de modèles permettant de lier etde projeter la croissance démographique, ledéveloppement économique, l’urbanisation etla consommation des ressources, propres auxsituations régionales de l’Afrique. Un projetprioritaire pourrait assurer la formation et lescompétences pour le développement etl’utilisation de modèles, et fournir des intrantsutiles pour le TAR du PICC.Tout endéveloppant les capacités africaines, le projetentreprendrait une critique rigoureuse desmodèles mondiaux d’évaluation intégréefournis actuellement à l’Afrique et utilisés enmatière d’hypothèses, de relations, de donnéeset de prévisions. Une étude approfondie decette nature devrait être conduite par deschercheurs africains spécialisés en économie,

démographie, santé, hydrologie, agriculture,climatologie et écologie, entre autresdomaines.

b. Sur le long terme, il convient d’envisager ledéveloppement d’un modèle d’évaluationintégrée axé sur l’Afrique, adoptant le caséchéant les modèles d’évaluation intégréeexistants et encourageant la collaborationentre les utilisateurs africains et lesconcepteurs des modèles.

c. Il faut organiser des interfaces décideurs-scientifiques-gestionnaires-public et développerdes méthodes participatives (par exemple, desdialogues sur les politiques) à partir desexpériences africaines en matière de méthodesparticipatives dans les projets dedéveloppement.

Pour favoriser le renforcement des capacités et ledéveloppement méthodologique, prévoirl’organisation d’ateliers et d’autres activitéspermettant l’échange des expériences.

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Les membres africains du comité d’organisation(MM. Sahanga, Sokona,Turkson et Davidson) et M.Odada (président du comité panafricain START)ont été chargés de former un groupe intérimaireassurant la transition entre ce plan d’action et lamise en œuvre. Il a été suggéré que ce groupeconstitue un comité de pilotage en concertationavec tous les participants de la rencontre deKadoma. Ce comité de pilotage serait chargé derendre le plan d’action opérationnel en termes demise en place de l’infrastructure nécessaire etd’assistance au développement concret durenforcement des capacités et des projetsd’évaluation intégrée. Les suggestions faitespendant l’atelier concernant des organismesparticipants et la convocation d’experts serontprises en compte dans ce processus.

Certaines préoccupations et considérationsformulées sont importantes pour la phase de miseen œuvre. Nous mentionnons les principales.

a. En ce qui concerne l’infrastructureorganisationnelle, les préoccupations suivantesont été exprimées.Toute structure mise enplace pour une éventuelle évaluation intégréeen Afrique en rapport avec une évolutionmondiale et le PICC doit être synergétique, nepas faire concurrence à d’autres organismes,tels que TAR WG II (Afrique), ni faire doubleemploi avec leur mission, et être située enAfrique. Il a été suggéré de mettre l’accent enpremier lieu sur l’utilisation et le renforcementde l’infrastructure et des réseaux d’évaluationintégrée existants. En cas de lacunes dansl’infrastructure, il sera nécessaire de créer descapacités institutionnelles pour soutenir lesmodèles, les ensembles de données et lesateliers d’intégration. Le concept de centresrégionaux d’impact ou de tout autrearrangement en réseau a été avancé à cet effet.1

b. On pourrait optimiser les possibilités offertespar l’appui de la FEM pour l’adaptation du payset la réduction des émissions en rassemblantcertaines des ressources disponibles au niveaurégional, ce qui engendrerait une valeurajoutée.Actuellement, les possibilités de la FEMsont sous-employées et on peut tirer desenseignements des projets FEM conduitsailleurs avec succès. L’évaluation intégrée peutêtre pour la FEM une manière d’obtenir uneffet de levier. Pour soumettre despropositions « bancables » à la Banqueafricaine de développement, il faudra traduirece plan d’action en projets spécifiques.

c. La mise en œuvre pourrait commencer parl’utilisation des potentiels de partenaires telsque START/PNUE/AMCEN en vue de recueillirdes fonds et de faciliter la mise en place deforums réunissant des scientifiques et desdécideurs qui incluraient également desinitiateurs régionaux d’évaluation intégrée. Sefondant sur les résultats de ces réunions, lesinitiateurs régionaux chercheraient des fondsindépendamment pour établir des groupesrégionaux d’évaluation intégrée et démarrerdes projets régionaux.

d. Parmi les autres canaux de diffusion du rapportde l’atelier incluant des recommandations pourappuyer les activités d’évaluation intégrée, onpeut mentionner l’Organisation de l’unitéafricaine, le CEA des Nations unies et desorganisations sous-régionales (SADC, etc.). Lesréunions des ministres africains del’environnement (AMCEN) organisées par lePNUE pourraient servir de forum pour

ÉVALUATION INTÉGRÉE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE: PLAN D ’ACTION

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4. MISE EN ŒUVRE

1 Par exemple, de nombreuses informations proviennentd’études nationales par pays qui ne sont pas encore disponiblespour une synthèse régionale ; inversement, les méthodes et lesdonnées requises pour entreprendre des études de ce typepourraient être soutenues plus efficacement au niveau régionalqu’au niveau national, et les pays pourraient bénéficier del’expérience des pays voisins.

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informer les décideurs en matière d’évaluationintégrée.

e. Il est suggéré de commencer par certains desmoteurs du développement, à savoir l'énergie,l'infrastructure, les établissements humains,l'utilisation des sols, etc. Plus spécifiquement, ilfaut satisfaire à certaines conditions pour

recourir à l’évaluation intégrée pour lesquestions de développement liées à l’énergie.

Ces préoccupations seront prises enconsidération par le comité intérimaire lorsqu’ilformera le comité de pilotage et fixera les termesde référence.

ÉVALUATION INTÉGRÉE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE: PLAN D ’ACTION

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Pour plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec:

Prof. Dr. Ogunlade Davidson, vice-président du groupe de travail PICC IIIRisoe National LaboratoryP.O.Box 49, Roskilde, DK 4000 DanemarkTél. : +45 56 32 22 88 Fax : +45 46 32 19 99e-mail : [email protected] ou bien [email protected]

Dr. Eric Odada, secrétariat Pan African STARTDept; of Geology, University of NairobiP.O.Box 30197, Nairobi, KenyaTél.: +254 2 44 77 40 / 44 92 33Fax : +254 2 44 95 39e-mail : [email protected]

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Table des matières

Plan d’action i

Table des matières 1

0. Introduction 2

1. Le séminaire régional africain 2

2. Les allocutions introductives 3

3 Le contexte de l’évaluation intégrée en Afrique 4

4. L’évaluation intégrée et la prise de décision en Afrique 74.1 Présentations 74.2 Le panel de décideurs 11

5. Les outils et les méthodologies de l’évaluation intégrée 135.1 Scénarios 145.2 Modèles 145.3 Méthodes participatives 17

6 L’application de l’évaluation intégrée en Afrique 206.1 Introduction 206.2 L’évaluation intégrée des changements climatiques et de la sécurité alimentaire 216.3 L’évaluation intégrée des changements climatiques et des écosystèmes 216.4 L’évaluation intégrée des changements climatiques et du développement 226.5 Les spécificités africaines et les outils de l’évaluation intégrée 256.6 Les critères d’utilité de l’évaluation intégrée servant de cadre analytique 256.7 Les principaux acteurs et les activités de mise en œuvre 25

7. Panel sur le suivi et le financement 27

8. Conclusions des séances plénières et des groupes de travail 28

Annexe 1 Programme 32Annexe 2 Liste des participants 36Annexe 3 Comité organisateur 45

1

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2

Dans son deuxième rapport d’évaluation de 1995, leGroupe intergouvernemental d’experts surl’évolution du climat (GIEC) a discuté l’utilitépotentielle de modèles d’évaluation intégrée pourcombiner les connaissances de nombreusesdisciplines dans l’analyse de questions clés ayant traità la formulation de politiques (climatiques). LeGIEC a remarqué qu’une utilisation plus étenduedes outils d’évaluation intégrée se heurte aux lacunesde notre savoir scientifique et de nos connaissancesen matière de dynamique sociale et économique, enparticulier dans les économies en développement etdans les économies en transition. Depuis lapublication du rapport, on a observé une tendance àpasser des modèles d’évaluation intégrée àl’évaluation intégrée en tant que cadre d’unprocessus soutenant les processus décisionnels. Bienque les définitions et les notions d’évaluationintégrée soient multiples, nous entendons ici par ceterme une méthode qui vise à donner une imagecohérente des causes, des incidences et des solutionssous-tendant la prise de décision. Pour y parvenir,l’évaluation intégrée recourt à de nombreusesméthodes scientifiques associées aux intrants desdiverses parties prenantes, y compris des décideurs etde la société dans un sens large.

Ayant pris conscience de l’importance de l’évaluationintégrée dans la prise de décision relative auxchangements climatiques, le GIEC a décidé, lors desa 12e assemblée plénière tenue à Mexico enseptembre 1996, de soutenir des initiatives dans cedomaine. Le bureau du GIEC a invité desorganisations engagées dans des activités derenforcement des capacités dans les régions àéconomie en développement ou en transition àcollaborer avec le GIEC dans cet effort. La premièreinitiative fut le séminaire GIEC Asie-Pacifique surles modèles d’évaluation intégrée (Tokyo, mars1997). Ce séminaire a centré ses réflexions sur lesprogrès des modèles d’évaluation intégrée et sur lerôle et la participation des pays en développement.Lors de la 13e assemblée plénière du GIEC tenueaux Maldives en septembre 1997, il a été convenuque le Zimbabwe, avec l’appui des Pays-Bas et duDanemark, accueillerait un séminaire du GIEC surl’évaluation intégrée en Afrique, en collaborationavec d’autres partenaires potentiels. Ce séminaire aété intégré au programme des activités 1998 duGIEC. Voir le programme intégral du séminaire àl’annexe 1.

0. Introduction

Le séminaire “L'évaluation intégrée des changementsclimatiques en Afrique” s’est tenu à Kadoma,Zimbabwe, du 22 au 25 novembre 1998. Ilregroupait quelque 70 participants (voir la liste desparticipants à l’annexe 2).

Le séminaire était organisé par le département desservices météorologiques du Zimbabwe, leprogramme national néerlandais de recherche sur lapollution mondiale de l’air et les changementsclimatiques (NRP) et le Risø/CCEE (Danemark), en

coopération avec l’unité de soutien technique du 3egroupe de travail du GIEC. Un lien de collaborationétroite a été établi avec le programme START (uneactivité conjointe du PIGB, du PMRC et del’IHDP) et LEAD/Rockerfeller. Voir les membres ducomité d’organisation en annexe 3. Le séminaireétait financé par le GIEC, le gouvernement danois,le gouvernement néerlandais (via le NRP), STARTet LEAD/Rockerfeller.

Le séminaire a concentré ses activités sur les

1. Le séminaire régional africain

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modalités d’application de l’évaluation intégrée deschangements climatiques dans un contexte régional(par exemple l’Afrique). Il s’était fixé les objectifssuivants:1. examiner quel apport l’évaluation intégrée peutoffrir dans le contexte africain pour sous-tendre laprise de décision dans le domaine des changementsclimatiques:• débattre des approches, des méthodologies et des

outils d’évaluation intégrée existant dans ledomaine des changements climatiques (lesderniers développements), en accordant uneattention spéciale à leur utilisation potentielle enAfrique;

• débattre de l’utilisation des cadres d’évaluationintégrée dans le contexte africain (pour remédierà des problèmes régionaux tels quel’approvisionnement en eau et la sécuritéalimentaire) et évaluer les expériences des activitéspertinentes entreprises récemment;

2. débattre des outils d’évaluation intégrée quidoivent être améliorés ou développés pour remédieraux changements climatiques dans le contexte desproblèmes régionaux; et3. encourager la poursuite des activités dans cedomaine à l’échelon régional, tant en termes dedéveloppement de la méthodologie scientifiquequ’en termes d’utilisation pratique.

Le programme du séminaire comprenait des séancesplénières, deux panels et des activités de groupe. Aucours des séances plénières, les participants ontabordé les questions suivantes:

• le contexte de l’évaluation intégrée en Afrique(paragraphe 3)

• l’évaluation intégrée et la prise de décision enAfrique, avec panel axé sur l’apport del’évaluation intégrée à des processus spécifiquesde prise de décision en Afrique (paragraphe 4)

• les outils et les méthodologies de l’évaluationintégrée (paragraphe 5).

Les activités de groupe portaient sur l’application del’évaluation intégrée des problèmes liés auxchangements climatiques sous-tendant la prise dedécision dans trois domaines de première importancepour l’Afrique : “les changements climatiques et lasécurité alimentaire (eau et santé incluses)”, “leschangements climatiques et la protection del’écosystème et de la biodiversité” et “leschangements climatiques et les alternatives audéveloppement”. Les séances de travail en groupeont abouti à l’établissement d’un plan d’action visantà favoriser les progrès au niveau régional dans ledomaine de l’évaluation intégrée en Afrique, qui estprésenté au début de ce compte rendu du séminaire.De nombreux résultats détaillés des activités degroupe, qui ne sont pas inclus dans le plan d’actionet qui n’ont été ni discutés ni approuvés en séanceplénière, figurent au paragraphe 6. Le second panel acentré ses réflexions sur les options de financementdes futurs travaux africains sur l’évaluation intégréedes changements climatiques (paragraphe 7). Leparagraphe 8, enfin, présente les principalesconclusions du séminaire tirées des différentescontributions.

Son Excellence le ministre des transports et de l’énergiedu Zimbabwe, E. Chikowere, a ouvert officiellementle séminaire. Divers obstacles, a-t-il déclaré,entravent l’application de l’évaluation intégrée enAfrique, notamment le manque d’information. Ceséminaire contribuera à mettre en œuvre les

méthodologies de l’évaluation intégrée en Afrique.

Dr. M. Zinyowera, responsable du département desservices météorologiques du Zimbabwe, a soulignél’importance du séminaire pour la région. Uneanalyse claire et des recommandations sont

2. Les allocutions introductives

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nécessaires pour définir les stratégies appropriées envue d’atténuer les dégâts des changementsclimatiques et de savoir comment s’adapter à leursincidences.

B. Metz, coprésident du 3e groupe de travail GIEC, aexpliqué que les trois principaux sujets sur lesquels leGIEC concentre ses efforts sont le systèmeclimatique et les changements climatiques, lesincidences et l’atténuation des dégâts et l’adaptation.Le GIEC rassemble et évalue les meilleuresinformations disponibles. L’évaluation intégrée sert à

sous-tendre la prise de décision ; elle ne se limite pasaux changements climatiques et elle utilise un grandnombre de méthodes et d’outils. Le GIEC apporteson appui à une série de séminaires sur l’évaluationintégrée. Ce séminaire-ci doit marquer le début d’unprocessus. Il porte principalement sur la questionsuivante: comment le développement économiquepeut-il se faire d’une manière durable au planenvironnemental et social qui diminuerait lavulnérabilité de l’Afrique face aux changementsclimatiques et qui minimiserait les émissions de gaz àeffet de serre?

3. Le contexte de l’évaluation intégrée en Afrique

La première séance du séminaire a défini le cadrenécessaire à la réalisation de l’évaluation intégrée deschangements climatiques en Afrique. Les présentationsont donné un aperçu de la situation sociétale, économiqueet environnementale, des questions locales et des tendancesliées aux changements climatiques. En outre, elles ontexposé le contexte de la recherche internationale etafricaine et des orientations suivies (particulièrementutiles pour le CCNUCC). Parmi les présentations, citons:

• Développement, environnement, affectation desterres (changements), ressources naturelles etchangements climatiques en Afrique,Youba Sokona, ENDA, Sénégal,

• L’économie des changements climatiques, synergiespotentielles et options,Kirsten Halsnaes, Risø, Danemark

• Présentation générale des changements climatiques etdes recherches portant sur l’évaluation intégrée enAfrique,Hassan Virji, STAR, États-Unis,

• Les orientation climatiques (mondiales): CCNUCC, Kyoto et au-delà,Ayité Ajavon, Togo

Youba Sokona a décrit le contexte physique,politique et socioéconomique. L’Afrique se compose

d’un grand nombre de pays (52) qui connaissent dessituations sociales, politiques, économique etculturelles différentes. Un des traits communs à tousces pays est la pauvreté, qui contraste avec la richessedes ressources naturelles (“la pénurie dansl’abondance”). Pour illustrer ce phénomène, il amentionné quelques chiffres. L’État de New Yorkconsomme davantage d’électricité que l’Afriquesubsaharienne. Moins de 1 % de la populationafricaine a le téléphone. Les communications et lestransports posent d’énormes problèmes. Lespopulations se concentrent soit dans les capitales soitdans les zones rurales ; les situations intermédiairessont rares. Les contraintes sur l’environnement, dequelque type que ce soit, ont des effets à court termedirects sur les populations. L’affectation des terres estprofondément liée à des systèmes de production.Il insista sur le fait que, dans de nombreux paysafricains, on considère les changements climatiquescomme un problème purement environnemental,limité principalement aux conditionsmétéorologiques. Peu de liens ont été établis entre lesquestions socioéconomiques et les observations faitesrégulièrement dans le contexte des changementsclimatiques mondiaux. Ainsi, il faut intégrer diversfacteurs ; la manière d’aborder les aspects à court et àlong terme pose un défi majeur. Il faut construire

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l’infrastructure, nous devons donc profiter del’occasion qui se présente maintenant.

Au sujet de l’économie des changements climatiques,Kisten Halnaes a déclaré que les projetsd’atténuation des dégâts ou d’adaptation ont denombreuses incidences (macroéconomie, emploi,répartition des revenus, effets néfastes surl’environnement). Elle a précisé que diverses étudessur l’atténuation des dégâts ont déjà été effectuées enAfrique (notamment par le PNUE), tels quel’évaluation des coûts de projets et de stratégiesd’atténuation des dégâts dus aux changementsclimatiques dans le secteur de l’énergie et dansl’agriculture. Des études par pays ont examinédifférentes options, en particulier l’emploi d’autressources d’énergie et l’amélioration de l’efficacité.Mais on se heurte à un point délicat, à savoir lamise en œuvre des orientations adéquates là où il estpossible d’appliquer ces options. On pourraitrespecter les priorités nationales tout en diminuantles changements climatiques. Il faut un cadre étendude l’évaluation des coûts pour trouver quelquesindications d’incidences plus vastes des optionsd’atténuation des dégâts dus aux changementsclimatiques. L’analyse doit inclure les principauxcritères nationaux (équité, développementéconomique, problématique locale del’environnement. Une évaluation des incidencessociales et environnementales dans un cadre pluslarge s’impose.

Ses conclusions:• Il faut essayer de trouver des synergies et des

options potentielles entre les orientationsnationales et mondiales.

• Les études effectuées doivent se fonder sur lespriorités et les plans nationaux de développement(voir le lien entre ceux-ci et les émissions futures);

• L’évaluation des coûts est nécessaire, mais il faut yinclure une évaluation quantitative et qualitativedes incidences sur le développement, l’équité et ladurabilité;

• Les études sur les changements climatiquesdoivent chercher à recenser des options gagnant-gagnant (en termes de priorités nationales etd’atténuation des dégâts dus aux changementsclimatiques).

Hassan Virji a expliqué que START concentre sesactivités sur la région de l’Afrique australe pourdémontrer l’utilité d’un cadre régional d’évaluationintégrée. START se propose d’encourager desactivités similaires dans d’autres régions. STARTs’intéresse non seulement aux changementsclimatiques, mais aussi aux questions plus vastes desmutations mondiales.Celles-ci sont importantes pour les décideursafricains. Ils ont besoin d’acquérir des connaissancesen matière d’incidences, de vulnérabilité et destratégies d’adaptation et de renforcer les capacitésindigènes pour traiter les problèmes de cette nature.Il a fait observer que:• l’évaluation intégrée est un processus évolutif à

long terme;• le partenariat entre les parties prenantes est d’une

importance extrême pour retirer le service espéréde la méthode de l’évaluation intégrée;

• il est également important de tenir compte desspécificités régionales ; il est indispensable degarantir la continuité des efforts d’évaluationintégrée par des démonstrations de la méthode etde son utilité.

La responsabilisation de la communauté africainequi s’engage dans l’évaluation intégrée estimportante. Les recherches disponibles en Afrique(en particulier en Afrique australe) fournissent unfondement scientifique de qualité raisonnable àl’évaluation intégrée (citons à titre d’exemples lesréseaux de Miambo, de Kalahari, de Rangelands,Safari 2000 et les études par pays). La variabilité duclimat d’une année à l’autre a des effets considérablesen Afrique (voir les conséquences du phénomène duNiño). Les prévisions climatiques régionales établiesen début de saison grâce à ces connaissances sont trèsimportantes. Dans ce contexte, on procède

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actuellement à une évaluation des premièresexpériences d’utilisation des informationsprévisionnelles concernant les changements duclimat dans divers secteurs publics.

Ayité Ajavon a expliqué les faits et les chiffres desorientations climatiques internationales, leCCNUCC et ses objectifs, et le protocole de Kyoto.Puis il a exposé les perspectives pour l’Afrique desnouveaux instruments flexibles: l’Afrique commenceà assumer son rôle ; il faut accepter ses problèmes; lemécanisme de développement propre peut offrir unechance à l’Afrique (technologie, renforcement descapacités). Pour finir, il a affirmé que la participationde chercheurs et le renforcement des capacitésaccroîtront les pouvoirs de l’Afrique dans ceprocessus.

Plusieurs questions et commentaires ont surgipendant l’assemblée plénière:• Pourquoi l’Afrique doit-elle prendre des mesures,

alors qu’elle contribue à hauteur d’unpourcentage relativement faible aux émissions degaz à effet de serre au niveau mondial? L’Afriquea besoin de se développer! Halsnaes a réponduque, pour l’instant, l’Afrique n’est pas tenue deréduire ses émissions de gaz à effet de serre, maisque le développement d’une voie propre (optionsgagnant-gagnant) peut avoir une incidencepositive sur son économie. Le mécanisme dedéveloppement propre peut aussi soutenir desobjectifs nationaux des pays. Selon Ajavon, ilvaut mieux parler d’émissions évitées qued’atténuation des effets néfastes. Nous devonsmiser sur le mécanisme de développementpropre: renforcement des capacités et transfertdes technologies.

• La sécurité alimentaire est une question clé enAfrique. D’où l’Afrique tire-t-elle ses denréesalimentaires en cas de changement de climat ? Cepoint est plus important que les problèmes decommunication.

• Qu’est-ce que Safari?Virji a expliqué que Safari 2000 est unprogramme international de la région de laCDAA qui centre ses activités sur les aérosols, lesgaz très dilués, la combustion de la biomasse, etles changements dans l’affectation des terres. Cetexercice fournirait des informations appréciables àutiliser éventuellement dans l’analyse régionale del’évaluation intégrée.

• Les dimensions culturelles sont absentes.Les aspects culturels sont extrêmementimportants (par exemple le régime foncier influel’affectation des sols). Le programme IHDPprend en compte ces considérations dans lecontexte des mutations mondiales.

• Le continent africain a d’énormes ressourceshumaines, mais son développement estcatastrophique. La situation en Afrique est encoreplus grave que la situation de l’Europe après laSeconde Guerre mondiale. C’est le mondeoccidental qui provoque ce problème. Que peut-on apprendre du développement de l’Europe quisoit utile au développement de l’Afrique?

Sokona a de nouveau souligné la perception qu’ontles Africains des changements climatiques: ils yvoient un problème purement environnemental quin’a rien à voir avec le développement. Il faut donc yintroduire des questions liées au développement et àla culture. Le développement ne consiste pas àoccidentaliser notre société. Nous devons repensernotre paradigme du développement. Les changementsclimatiques en offrent l’occasion; il faut la saisir.

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Le but de cette séance était de positionner l’évaluationintégrée comme une méthode globale, orientée problème,soutenant l’élaboration des orientations en matière dechangement climatique et de prise de décision. Cetteséance a exploré les possibilités et les conditions del’évaluation intégrée dans le domaine des incidences, del’adaptation et de l’atténuation des dégâts en Afrique

Présentations (4.1)• Incidences et adaptation en Afrique

Paul Desanker, université de Virginie, États-Unis,et Geoffrey Chabvula, université du Malawi

• Résumé des constatations pour l’Afrique du rapportspécial du GIEC sur les incidences régionalesMarufu C. Zinyowera, département des servicesmétéorologiques du Zimbabwe

• L’évaluation intégrée et la prise de décision enAfrique : accent sur l’adaptationFerenc L. Toth, PIK, Potsdam, Allemagne

• L’évaluation intégrée et l’atténuation des dégâtsPeter P. Zhou, EECG Consultants, Gaborone,Botswana

• Le processus et l’utilisation de l’évaluation intégréedans la prise de décision,Jill Jaeger, Autriche

Le panel de décideurs (4.2)

4.1 PrésentationsPaul Desanker a abordé deux questions dans saprésentation: les évaluations des incidences peuvent-elles soutenir l’élaboration des orientations enAfrique? Et à quelles conditions l’évaluation intégréepeut-elle répondre aux besoins africains ? Pourillustrer ses propos, il a mentionné le besoin derecherches pour mieux comprendre les incidencesdes changements climatiques sur le secteur de laforesterie et les récoltes. Il concluait du récentrapport spécial du GIEC sur les incidencesrégionales des changements climatiques que laplupart des recherches africaines sont exclues destravaux de la communauté scientifique

internationale, bien qu’elles se fondent sur desdonnées propres à la région. Si peu de travauxsubstantiels sont conduits sur les incidences directesdes changements climatiques, de nombreuses étudessur l’affectation des terres sont disponibles. En règlegénérale, leur synthèse est plutôt maigre. Par ailleurs,Desanker a décelé certains obstacles en Afrique quientravent la compréhension des changementsclimatiques et l’adaptation à ceux-ci: accès limité aux données, insuffisance des capacités nécessairespour mener une analyse des recherches et desorientations en dehors des questions présentant uncaractère critique immédiat, difficultés à soutenirdifférents programmes d’action, et absence demodèles fondamentaux. On dispose de quelquesmodèles mais ils requièrent une application pluslarge et un lien avec un cadre plus vasted’intégration.

Desanker a mentionné les conditions requises pourque l’évaluation intégrée réponde aux besoinsafricains: apporter des solutions aux pays prisisolément et dans leur relation à la région et aumonde; assortir les études sur les incidences auniveau des systèmes où une intervention est possibleou produira des résultats tangibles ; aborder lesquestions clés telles que l’eau, la sécurité alimentaire,la santé, les ressources naturelles, l’énergie, etc.;utiliser les travaux scientifiques disponibles enAfrique; appliquer une méthode ascendante. Poursoutenir l’élaboration des orientations, l’évaluationintégrée doit:• aborder des questions réelles posées en matière

d’orientation par des décideurs réels; • développer des méthodes dans un cadre

d’instruments existants, ou travailler avec desdécideurs pour définir la communauté desusagers des produits de l’évaluation intégrée;

• récapituler les résultats d’une manière telle que lesdécideurs puissent se référer à des réponsesintégrées, approfondies; et

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4. L’évaluation intégrée et la prise de décision en Afrique

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• inclure des aspects critiques du processusdécisionnel actuel dans le domaine politique.

Il a également mentionné l’apport africain àl’évaluation des incidences des changementsclimatiques dans le contexte du troisième rapportd’évaluation. Il a demandé quel impact ce séminairepourrait avoir sur le troisième rapport d’évaluationdu GIEC.

Marufu Zinyowera a présenté les principaux résultatsdu chapitre sur l’Afrique du rapport spécial du GIECsur les incidences régionales des changementsclimatiques. Il a attiré l’attention sur la diversité sous-régionale à l’intérieur de l’Afrique et les différencesentre les pays. Il a fait remarquer que l’Afrique esttrop grande pour qu’on puisse couvrir de façonadéquate la diversité des problèmes actuels et desincidences potentielles des changements climatiques.Concernant les stratégies de réponse, il a étégénéralement convenu qu’aucune stratégie ne peuts’appliquer facilement à toutes les sous-régions. Parailleurs, Zinyowera a souligné le manque de donnéessur le fond du problème : les questions sociales, lesnormes culturelles, les programmes d’actionspolitiques, et la manière de les intégrer pour s’attaqueraux effets néfastes des changements climatiques.

Ferenc Toth a commencé sa présentation en déclarantque les outils et les techniques de l’évaluation intégréesont indispensables dans la conduite d’évaluations des

incidences des changements climatiques dans laperspective du choix des orientations, surtout lorsqueces études visent à explorer les possibilitésd’adaptation. Il a comparé la manière dont leschangements touchant à l’agriculture, à l’affectationdes terres et à la couverture terrestre, secteurs depremière importance pour l’Afrique, sont traités dansles modèles sélectionnés d’évaluation intégrée.Puisque l’importance relative de l’Afrique est en passed’augmenter et que les différentes régions d’Afriquevont jouer des rôles différents sur la scène mondiale, ila plaidé pour une amélioration des solutionsrégionales et de leur représentation dans des modèlesde processus pertinents, tels que la transition del’agriculture de subsistance à l’agriculturecommerciale, le processus de décollage économiquedes pays africains et leur participation aux marchésinternationaux.En outre, Toth a proposé un schéma de cadred’évaluation intégrée régionale servant à étudier lesincidences des changements climatiques et lespossibilités d’adaptation à l’échelon régional.L’évaluation intégrée des incidences et de l’adaptationà ces incidences offre l’avantage de dépasser les limitesdes évaluations traditionnelles des incidences etd’examiner les futurs effets néfastes du climat sur lesconditions socioéconomiques actuelles et l’adaptationà ceux-ci. La figure 1 présente un schéma simplifié del’évaluation intégrée des incidences régionales et desdifférentes possibilités d’adaptation.

Scénarios planétaires/régionaux

de changements climatiques Scénarios socioéconomiques

planétaires/régionaux

Scénarios sectoriels/régionauxdes changements environnementaux

évaluationbiophysiquesectorielle

évaluationintégrée

sectorielle

évaluationintégréerégionale

Conditions socioéconomiques et

techniques

évaluationbiophysique

régionale

évaluation des incidences et des options d’adaptation

intrant direct analyse de fond

Figure 1

Évaluation intégrée des

incidences régionales des

changements climatiques

(Toth)

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Partant d’expériences réalisées dans le Sud-Estasiatique, Toth a encore tiré quelques enseignementsau sujet de l’intérêt pour les incidences deschangements climatiques et l’adaptation à cesincidences au niveau national. Ces enseignementsreposent sur une expérience d’exercice d’orientation(en tant que moyen d’évaluation intégréeparticipative 2). Toth a proposé une stratégie pourrelier les incidences des changements climatiques àquatre ensembles majeurs de questions relatives auprocessus décisionnel actuel. a) Relier les incidencesdes changements climatiques aux problèmes actuelset aux stratégies mises en œuvre pour y remédier; b) Relier les incidences des changements climatiquesaux programmes gouvernementaux à long terme encours ou prévus pour déterminer si ces objectifsrestent valables en cas de changement de climat; c) Relier les incidences des changements climatiquesaux objectifs à long terme du développementsocioéconomique global pour identifier les élémentset les domaines susceptibles d’être menacés par cesincidences; d) Répertorier les nouveaux problèmesd’ordre économique ou social pouvant découler deschangements climatiques. Se référant aux expériencesd’exercices d’orientation et d’autres méthodesparticipatives, Toth a recommandé de les utiliser enAfrique aussi pour les évaluation régionales desincidences des changements climatiques et desoptions d’adaptation. Ces outils ont montré uneflexibilité suffisante pour s’adapter aux paramètresdes problèmes, aux conditions sociales, politiques etculturelles, et au contexte approprié des orientations.

Peter Zhou a abordé les possibilités d’évaluationintégrée et d’atténuation des dégâts en Afrique,accordant une attention particulière auxcommunications nationales. On pourrait penser que

l’atténuation des effets néfastes des changementsclimatiques concerne davantage les pays développésque les pays en développement. Certains préfèrentdonc parler d’émissions de gaz évitées dans les paysen développement que d’atténuation des dégâts.Étant donné que le problème des changementsclimatiques déterminera l’orientation future desactivités dans le contexte du commerce mondial etdes marchés internationaux, il est essentiel quel’Afrique intègre les questions relatives auxchangements climatiques dans les plans nationaux dedéveloppement. Ces plans intégrés permettraientd’éviter un clivage entre les solutions apportées auxproblèmes liés aux changements climatiques et ledéveloppement. Zhou a relevé quatre niveauxd’évaluation intégrée de l’atténuation des dégâts dusaux changements climatiques: a) l’intégration desorientations socioéconomiques et écologiques dansles politiques d’atténuation des dégâts afin d’obtenirle soutien des décideurs et de les aider à élaborer lesorientations adéquates pour le développement futurde leurs pays; b) l’intégration au niveau analytiquedes méthodes d’atténuation des dégâts deschangements climatiques; c) l’intégration desémissions, c’est-à-dire des gaz à effet de serre, desaérosols et des polluants; d) l’intégration desquestions environnementales dans les conventionsinternationales.

Les quatre niveaux d’analyse sont réalisables, enfonction du groupe cible auquel s’adressent lesrésultats. Les pays africains s’intéressent grandementaux aspects socioéconomiques du développementdurable, dans un effort d’amélioration du bien-êtrede leurs populations et de protection de leursressources naturelles. Ces questions sont au cœur desdécisions prises en matière de développement ducontinent.L’article de Zhou a également mis l’accent surl’intégration des aspects socioéconomiques etécologiques dans les analyses d’atténuation des dégâtsdes changements climatiques face aux approches parmodèles de cette atténuation. Si l’évaluation intégréedes changements climatiques doit être un outil de

2 Un exercice d’orientation est un processus à structure flexibleconçu comme une interface, dans le cas présent entre des chercheurset des décideurs, dont la fonction est de réaliser la synthèse etl’évaluation des connaissances accumulées dans divers domainespertinents de la science en vue du choix des orientations parsimulation d’un processus décisionnel.

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prise de décision, elle doit être capable d’incorporerles intérêts des décideurs imposés par les besoinssocioéconomiques et écologiques. L’évaluationintégrée peut être conduite au niveau intersectoriel,sectoriel et au niveau des projets. Pour obtenir unecertaine cohérence de la méthode, il faut développerdivers modèles. Les modèles économiques d’analysede l’atténuation des dégâts sont regroupés dans desmodèles verticaux descendants (macroéconomiques)et ascendants (technologiques). Ces modèles nemanquent pas de points faibles en ce qui concerneleur application à l’Afrique. Il existe encore degrandes incertitudes quant aux voies futures dedéveloppement socioéconomique, au choix des tauxd’escompte et aux hypothèses en matière de coûts,de disponibilité et de diffusion des technologies.Les communications nationales rédigées dans lecontexte du CCNUCC sur l’atténuation des dégâtscausés par les changements climatiques mettentl’accent sur les projets potentiels qui peuvent êtremis en œuvre pour réduire les émissions de gaz àeffet de serre. Les communications nationalesmanquent de débats sur les optionssocioéconomiques et écologiques liées à cettequestion; elles n’établissent pas de lien avec les plansde développement. À cet égard, les décideursnationaux ont vu dans les activités liées auxchangements climatiques un écart du cadre généraldu développement. Les évaluations intégréesdevraient donc présenter des projets d’atténuationfuture des dégâts qui reflètent les priorités nationalesdu développement et la protection des écosystèmes.

Dans sa présentation, Jill Jaeger a examiné leprocessus d’évaluation intégrée et les différentesmanières d’utiliser les connaissances dans lesprocessus décisionnels, en plaçant le débat dans uncontexte plus large. Elle a d’abord montré dans quelsens les questions de changementsenvironnementaux au niveau de la planète diffèrentdes problèmes environnementaux traditionnels. Celatient à l’échelle mondiale, aux effets à long terme, aumanque de données, au caractère complexe ethypothétique de la question et à l’urgence de

certaines décisions. Ces différences impliquent que lascience joue un rôle différent dans les décisionsrelatives au climat de celui qu’elle joue dans lesproblèmes scientifiques plus traditionnels.

La prise de décision en matière de changementsenvironnementaux mondiaux fait appel à desconnaissances d’ordres divers. Elles peuvent êtrefournies par exemple par des modèles formels, despanels d’experts, des scénarios, des exercicesd’orientation et des simulations. L’évaluationintégrée rassemble les connaissances d’un grandnombre de disciplines si bien qu’elles deviennentexploitables lors de la prise de décision sur desquestions complexes. Vue sous cet angle, l’évaluationintégrée est une passerelle importante entre la scienceet les orientations. On peut définir le rôle desmodèles d’évaluation intégrée comme consistant àdonner non pas des prévisions mais une meilleureconnaissance de la situation et à communiquer deshypothèses, des convictions et des données partagées.Sur la base d’expériences réalisées en Europe aumoyen de modèles tels que RAINS et IMAGE 2, onpeut reconnaître plusieurs facteurs de réussite. Parexemple, les modèles nécessitent bon nombre dedétails et de descriptions pour montrer d’autresorientations intéressantes et ils doivent être enmesure de fournir des cartes des incidencesenvironnementales importantes. En outre, lesmodèles doivent relier explicitement les actionsentreprises dans le cadre des orientations et les effetssur la réduction des émissions et de leursconséquences et doivent être utilisables dans l’analysedu scénario. En exécutant des évaluations intégrées,on doit aussi avoir conscience de plusieurs piègespossibles, tels que l’ignorance du contexte,l’ignorance des besoins des utilisateurs potentiels,l’ignorance de l’expérience passée, la participationinappropriée, l’instauration d’une inadéquationscience-orientations au plan national ouinternational entraînant l’échec du suivi (mauvaiseplanification des actions de vulgarisation et decommunication). Il faut bien se rendre comptequ’une évaluation intégrée ne débouche pas

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seulement sur un rapport, mais aussi sur unprocessus.

Pendant le débat en séance plénière suivant lesprésentations, les participants se sont demandéscomment relier l’évaluation intégrée au processusdécisionnel en Afrique dans un environnement oùles grandes orientations sont imposées de l’extérieurdu continent et où les processus décisionnels internesou nationaux sont bien souvent absents. Leproblème des orientations décidées à l’extérieur estgrave. Il a été suggéré qu’une solution consisteraitpeut-être à assurer une participation importante auxscientifiques et aux décideurs à l’évaluation et auprocessus décisionnel. Ce n’est qu’avec laparticipation active des scientifiques africainsappropriés que le processus d’évaluation acquerralégitimité et efficacité. Il en va de même de laparticipation des pays africains dans les conventionsmondiales (qui imposent certaines politiques àl’Afrique). Avant de poursuivre leur participation auxconventions mondiales, les nations africainesdevraient explorer les possibilités d’adopter uneposition commune sur les questions en jeu. Cetteattitude permettrait aux gouvernements africains designer et de ratifier des protocoles en touteconnaissance de cause.

Les participants ont soulevé un autre point, à savoirle manque d’interaction généralement observé entreles chercheurs et les décideurs. Ils ont suggéréquelques traits propres au processus décisionnel dontles scientifiques doivent être bien conscients: a) laprise de décision est un processus continuel, et nonun produit; b) que ce soit voulu on non, elle atendance à être incrémentielle et adaptative; c) lesdécideurs ont tendance à s’écarter des problèmes,mais pas toujours dans la direction de solutions; d)les orientations choisies ont souvent une portéelimitée (elles sont généralement mal intégréeshorizontalement ou même verticalement dans lessecteurs); et e) il existe de nombreux mandants ouparties prenantes : les scientifiques n’en sont qu’ungroupe parmi d’autres.

Certains participants avaient des difficultés avec lanotion d’atténuation des dégâts. En effet, l’Afrique n’apas d’obligations au titre de la CCNUCC et il n’est pasaisé de convaincre les décideurs. Le véritable problèmeréside dans les modalités du développement. Peut-onatteindre les buts du développement tout en évitant, dumoins en partie, les émissions de gaz à effet de serre ?

4.2 Le panel de décideursLes membres du panel ont émis des commentaires sur lesprésentations antérieures, sur les processus de prise dedécision auxquels l’évaluation intégrée peut contribueret sur les impératifs de l’évaluation intégrée en Afriqueface à des situations spécifiques. Les commentairestournaient autour de la question suivante : à quellesconditions l’évaluation intégrée peut-elle servir à laprise de décision ?

Membres du panel : Clive Turner (ECOM, Afriquedu Sud), Yinka Adebayo (PNUE, Nairobi), GrahamFarmer (FAO), Todd Ngara (ministère de l’énergie etdu développement, Zimbabwe), A. Allali (Maroc), S.Adejuwon (Nigeria).

Les membres du panel ont recensé les pointssuivants:

Farmer: • Nous devons définir clairement l’échelle des

activités. À quelle échelle devons-nous opérer?Que pouvez-vous m’offrir avec l’évaluationintégrée, et à quelle échelle? Les changementsclimatiques touchent aussi bien les ménages quel’ensemble du globe. Nous n’avons pas dedonnées au niveau des ménages.

• La FAO a une grande expérience de l’analyseplurisectorielle. Il ne s’agit pas d’évaluationintégrée au sens propre du terme, mais cetteexpérience peut être utile.

• Il faut inventorier les questions importantes.Répondre aux besoins d’information desutilisateurs. L’eau (pour l’agriculture) est unepriorité absolue. L’important, c’est l’économie.

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La FAO peut participer de diverses manières auprocessus d’évaluation intégrée. En qualité d’agencespécialisée de l’Onu, la FAO peut aider des nationsmembres par le biais des activités de ses techniciens,les possibilités de collaborer aux activités conduitesau niveau régional étant multiples. De plus, il estégalement possible d’utiliser les banques de donnéesde la FAO.

Ngara: Il faut agir en toute impartialité et équité.Les changements climatiques sont soumis à deuxtypes d’incertitudes cruciales:• les prévisions concernant le climat futur;• les processus socioéconomiques et politiques et

les données s’y rapportant (par exemple lesdistorsions des marchés).

Allali:Nous devons établir un lien avec les problèmesprioritaires actuels de l’Afrique. Par exemple lessécheresses fréquentes au Maroc. Saisir cesoccasions d’effectuer une évaluation intégrée etde rapprocher l’évaluation intégrée de la réalité.

Adejuwon:L’évaluation intégrée est un outil efficace à conditionque ses résultats soient pris en compte dans leprocessus décisionnel. On se heurte principalement àl’absence de données adéquates. Et au fait que laplupart des modèles ignorent les parties prenantes.

Turner:Les décideurs ne se laissent pas toujours convaincrepar la science : nous devons écrire des rapports pourles convaincre d’agir. Il faut à cet effet faire unedistinction entre différents types de décideurs.Aujourd’hui, les changements climatiques sont à 90% une question politique. Nous devons établir unbon plan d’activité: des options gagnant-gagnant. Pas de messages pessimistes ! Voici le meilleurbouquet d’opportunités qu’on vous ait jamais offert(développement économique + changementclimatique) ! Par exemple une planification intégrée

de l’énergie. Le travail en équipe (équipesscientifiques pluridisciplinaires) est de premièreimportance.

Adebayo:Au plan de la méthodologie, l’évaluation intégréetouche à de nombreuses questions. Pour êtreutilisable, une méthode doit prendre enconsidération les informations provenant de sourcesmultiples et faire appel à des spécialistes dedisciplines diverses. La plupart des analystes destemps oublient d’identifier leurs utilisateurs etd’évaluer leurs faiblesses. Or leurs besoins ne sontpas statiques. Il est donc essentiel d’identifier lesutilisateurs actuels et potentiels ainsi que leursbesoins. En outre, il est important d’agir par pays.Étant donné l’importance cruciale dudéveloppement économique pour l’Afrique,l’évaluation intégrée doit y rester très sensible, sinonelle ne parviendra à rien d’efficace. Nous devonsgarantir que le programme d’action proposé estvalable d’un point de vue économique, profitable àla population et favorable à l’environnement.

Les bureaux de la Conférence des ministres africainsde l’environnement (AMCEN) se trouvent àNairobi. L’AMCEN et START ont conclu desaccords de collaboration. L’AMCEN participe à lapréparation de la quatrième conférence des parties.Les ministres africains de l’environnement portentun grand intérêt aux questions de changementsclimatiques. Néanmoins, la diffusion del’information auprès du public africain est encoretrès faible. Récemment, par exemple, El Niño étaittenu responsable de tous les maux.

Le débat en séance plénière:Mohamed il faut étendre les actions de sensibilisationà la fois aux décideurs et à la société civile, enparticulier dans les zones rurales, pour parvenir àune interaction totale. Il faut également établir unlien étroit entre les organismes compétents afind’effectuer une évaluation intégrée de qualité.

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Oucho: nous devons être prudents face àl’affirmation selon laquelle la croissancedémographique a des effets néfastes sur le climat. Ilfaut étayer certaines variables ou certains paramètresdémographiques : la répartition géographique, ladensité démographique et surtout les pressionsexercées par la population sur les ressources (parexemple sur les terres agricoles ou les forêts), larépartition entre zones urbaines et zones rurales, lapyramide des âges, les relations entre les hommes etles femmes, les types de migration, et analyser leurseffets sur les changements climatiques. Par ailleurs, ilconvient d’analyser l’incidence des changementsclimatiques sur des formes particulières decomportement démographique.

Yamba: la plupart des prises de décision en Afriquene reposent pas sur des informations suffisantes.Toutefois, nous sommes d’accord pour dire quel’évaluation intégrée est essentielle à la prise dedécision. Mais la question de l’expérience et descapacités constitue un écueil important. Par exemple,

l’évaluation des coûts dans l’analyse de l’atténuationdes dégâts doit s’inscrire dans la perspective del’évaluation macroéconomique et du développementdurable.

Ngara: les décideurs africains ont pris conscience desproblèmes posés par les changements climatiques.L’évaluation intégrée peut aider à comprendrel’incidence de ces derniers. Cependant, la science deschangements climatiques comporte de nombreusesincertitudes (prévisions climatiques, dynamiquesocioéconomique complexe). Nous avons besoind’améliorer la qualité des processus d’évaluation(évaluation intégrée) et d’appliquer de “bonnespratiques” pour faire face aux incertitudes, intégrer lapluralité des approches, introduire les spécificitésafricaines dans les modèles et renforcer lasensibilisation (en particulier celle des décideurs dansle domaine des changements climatiques).Cohen nous devons également apprendre à gérer lesincertitudes.

5. Les instruments et les méthodologies de l’évaluation intégrée

Pour atteindre ses buts, l’évaluation intégrée doit êtreconsidérée comme une approche utilisant tant desinstruments analytiques que des instrumentsparticipatifs. Selon la situation, le contexte et lesproblèmes qui se posent, on peut recourir simultanémentà plusieurs instruments. Cette méthode multiple permetd’améliorer les propriétés et la qualité de l’évaluationintégrée à réaliser. Cependant, avec les dernièresméthodes d’évaluation intégrée, on est loin de savoirdans quelles conditions et dans quelles situations il fautchoisir tels ou tels instruments dans la boîte à outils.Cette séance proposait de dresser l’inventaire des outilset des instruments disponibles pour effectuer uneévaluation intégrée en Afrique.Répartis sur plusieurs présentations, les débats ont portésur les outils de l’évaluation intégrée et leursapplications, en particulier:

Scénarios (5.1)• Les scénarios des changements climatiques en tant

que base de l’évaluation des incidencesMike Hulme, unité de recherche sur leschangements climatiques, Norwich, Royaume-Uni

Modèles (5.2)• Résumé des résultats du premier séminaire GIEC sur

l’évaluation intégrée et les modèles économiquesd’évaluation intégréeP. Shukla, Inde

• Modèles d’évaluation intégrée mondiale. Prévisionsen matière d’émissions, de climat et d’incidences enAfrique.Rik Leemans, RIVM, Pays-Bas

• Quelques notes sur les outils d’évaluation intégrée enAfriqueShakespeare Maya, Southern Centre, Zimbabwe

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Méthodes participatives (5.3)• Les processus participatifs dans l’évaluation intégrée

des changements climatiquesStewart Cohen, University of British Columbia,Canada

• Les possibilités d’application en AfriqueYouba Sokona, ENDA, Sénégal

5.1 ScénariosDans sa présentation, Mike Hulme a introduit quatre sources d’incertitudes dans les scénarios dechangements climatiques : les trajectoires et lesprojections des émissions, les relationsconcentration-émissions, la sensibilité du climat etles possibilités de prévisions concernant le systèmeclimatique. Il a également présenté quatre typesdifférents de scénarios climatiques servant de base àl’évaluation des incidences. Il est essentiel que cesquatre sources d’incertitude des prévisionsclimatiques soient réfléchies de façon adéquate dansles scénarios climatiques utilisés dans les évaluationsintégrées. Les quatre méthodes génériques despécification des scénarios climatiques sont lessuivantes: 1) Les scénarios simples : on spécifie unscénario simple ou de la “meilleure conjecture” sur labase d’une seule expérience avec le modèle GCM. 2) Les scénarios multiples on définit deux scénariosou plus se rapportant à différents scénariosd’émissions ou à différentes expériences avec lemodèle GCM. 3) Les séries de scénarios : on définitun certain nombre de scénarios avec l’intentionexplicite de représenter une partie choisie del’ensemble des incertitudes. La spécification de cesséries est fortement subjective et les différentsrésultats s’expriment en termes de scénariosalternatifs plutôt qu’en termes de probabilités derésultats. 4) Les distributions de probabilité :requérant une procédure plus formelle et quasiobjective, elles servent à spécifier la distribution deprobabilité de l’ensemble des résultats des scénarios.Cette approche est quasi objective seulementpuisqu’il n’est pas possible de déterminer avecprécision les distributions de toutes les sourcespertinentes d’incertitudes.

Hulme est d’avis que c’est la quatrième méthoded’élaboration des scénarios climatiques qu’il fautdévelopper dans les futures évaluations desincidences des changements climatiques. Jusqu’àprésent, les tentatives ont été rares (sinoninexistantes). Les trois autres méthodes introduisenttoutes des biais – parfois considérables – dansl’incidence considérée des changements climatiques,qui modifient la spécification de la réaction adéquateau plan des orientations à suivre face auxchangements climatiques. Une autre raison de setourner vers la présentation de scénarios climatiquesen termes de distribution de probabilité réside dansle fait que cette information est plus appropriée àl’évaluation actuelle des risques et aux cadresdécisionnels. En particulier, les prévisionssaisonnières pluviales qui apparaissent dans denombreuses régions d’Afrique se développent entermes de distributions variables de probabilité. Enutilisant les mêmes modalités pour exprimer lesrésultats à long terme des changements climatiques,on favorisera le développement de méthodologiescohérentes permettant d’intégrer à la fois lesinformations concernant les prévisions saisonnièrespluviales et les informations climatiques dans lesstructures de prise de décision à court et long terme.

5.2 ModèlesP. Shukla a présenté certaines conclusions duséminaire GIEC sur les modèles d’évaluationintégrée qui s’est tenu à Tokyo en mars 19973). Ceséminaire était intitulé “Changements climatiques etmodèles d’évaluation intégrée – combler les lacunes”.L’atelier avait un triple objectif: • analyser les résultats des modèles d’évaluation

intégrée depuis le deuxième rapport d’évaluation ;• voir comment les modèles d’évaluation intégrée

peuvent servir au processus du troisième rapportd’évaluation; et

3 Pour un rapport complet de la rencontre, cf. “Climate Change andintegrated assessment models [IAMs] – bridging the gaps.Proceedings of the IPCC Asia-Pacific Workshop on IntegratedAssessment models”. Université des Nations unies, Tokyo, Japon,mars 1-12, 1997. Rapport CGER.

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• favoriser les communications entre les chercheurstravaillant sur l’évaluation intégrée et lesdécideurs, et transférer les modèles d’évaluationintégrée aux nations en développement.

Certains ont soutenu (Morita et al. dans les actes duséminaire de Tokyo) que les modèles actuelsd’évaluation intégrée comprennent de façoninhérente des hypothèses simplistes sur le Sud etdénotent un manque de connaissances sur lesperspectives du Sud. Dans sa présentation, Shukla aposé plusieurs questions montrant les limites de lapertinence de l’application des modèles d’évaluationintégrée dans les pays en développement : dansquelle mesure les modèles d’évaluation intégréereflètent-ils correctement les structuressocioéconomiques des pays en développement? Est-ilpossible d’évaluer les mêmes instruments pour lespays développés et les pays en développement ? Dansquelle mesure les catactéristiques régionales sont-ellesreprésentées dans les modèles d’évaluation intégrée?Et quel est le degré d’exactitude des évaluations desincidences des changements climatiques? Pour êtreplus utiles dans les pays en développement, lesmodèles d’évaluation intégrée doivent mieux refléterla dynamique socioéconomique de ces pays. À cetégard, il convient de tenir compte de certainsfacteurs, tels que l’économie duale et le processus detransition, les activités de l’économie grise, lesrelations foncières et l’affectation des terres, lesperformances et les déséquilibres des marchés, lescombustibles non commerciaux, les préoccupationsnon économiques et les déviations des orientationschoisies.Shukla a axé la seconde partie de sa présentation surles modèles économiques dans l’évaluation intégrée.Il a d’abord exposé quelques réflexions sur lesproblèmes liés au développement:• pourquoi estimer les coûts, qu’estimons-nous,

les coûts pour qui ?• le paradoxe du “sans regret”. En d’autres

termes : pourquoi les modèles économiques évaluent-ils des actions salutaires qui, en réalité,ne sont jamais réalisées ?

• le développement : la question de l’œuf et de lapoule.

Il a également abordé les avantages et lesinconvénients des modèles par voie ascendante et parvoie descendante. Les modèles par voie ascendantesont trop optimistes quant au potentiel de réductiondes émissions, ils ignorent les frais de transaction etconduisent à des sous-estimations du coût del’atténuation des dégâts (de nombreux frais peuélevés et des options sans regret). Cependant, la fortedésagrégation favorise les estimations au niveaumicro, sectoriel ou technologique. Les modèles parvoie descendante supposent que l’état actuel del’économie est efficace; ils ignorent les frais peuélevés ou les options sans regret et ils surestiment lecoût de l’atténuation des dégâts. La forte agrégationconvient aux estimations des coûts au niveau macro.Shukla a consacré le reste de sa présentation aumodèle intégré Asie-Pacifique qui a été développépour évaluer les différentes orientations quis’offraient dans la région Asie-Pacifique pourdiminuer les émissions de gaz à effet de serre etéviter les effets néfastes des changements climatiques.Il estime que, s’il faut développer des idées sur lamanière d’incorporer l’Afrique dans les modèlesactuels d’évaluation intégrée ou sur ledéveloppement d’un modèle d’évaluation intégréepour l’Afrique, il convient de tirer des enseignementsde l’expérience de l’Asie.

Rik Leemans a abordé la question des modèlesd’évaluation intégrée et des estimations des émissionsfutures, du climat et des incidences en Afrique. Il acommencé sa présentation par une introductiongénérale de l’utilisation des modèles et des scénarios.Il a comparé les différents modèles utilisés pour lafigure 2 du deuxième rapport d’évaluation du GIEC.La figure montre l’équilibre entre globalité etcomplexité dans différents types de modèles.

Les modèles d’évaluation intégrée utilisent uneapproche complexe d’analyse de système, établissentun lien entre compréhension et connaissances issues

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à la fois des sciences naturelles et des sciencessociales, et stimulent de façon dynamique lesprocessus pertinents. Ils comportent des liens et desprocessus de retour d’information et peuvent servirau développement de scénarios pertinents au plandes orientations et crédibles au plan scientifique. Lesscénarios se divisent en scénarios de référence quisimulent des développements de scénarios non liés àune orientation donnée, et des scénarios liés à desorientations qui spécifient des évolutions futuressuivant différentes hypothèses en matièred’orientation choisie. En général, les scénariosprésentent les avantages suivants: ils décrivent dessituations futures concevables tout en mettant enlumière les forces motrices qui les sous-tendent; ilsmontrent les conséquences des différentesorientations possibles dans un environnementexterne en mutation constante ; et ils définissent leslimites du système et rendent explicites les liens et lesrelations existant entre les éléments. Commeexemple de modèle d’évaluation intégrée, Leemans aprésenté le modèle IMAGE 2.1 et certains de sesdétails, tels que les dimensions régionales etspatiales, la réduction d’échelle avec IMAGE et lamanière dont la productivité agricole et ladisponibilité alimentaire sont incluses dans lemodèle. En conclusion, Leemans a déclaré que lesmodèles d’évaluation intégrée ont déjà nettement

progressé, mais qu’il faut encore considérablementaméliorer l’introduction dans ces modèles desdynamiques du développement. Enfin, il a annoncéque, dans les versions futures du modèle IMAGE,l’Afrique serait divisée en sous-régions.

Shakespeare Maya s’est demandé si la culture africainese prête à l’évaluation intégrée. Les outils ont-ilsencore un sens dans le contexte africain ?Permettent-ils d’évaluer les effets sur les objectifsprimaires ? On observe souvent un comportementsemblant dire “pas inventé ici”. Pour faire mieuxaccepter l’évaluation intégrée, il faut adapter lesmodèles et les autres outils à la situation africaine.Puis il a demandé ce que nous entendons parévaluation intégrée. Nous avons encore beaucoup àapprendre sur les stratégies du moindre coût, lesoptions du moindre effet et les plus grands avantagessociaux. Il s’agit d’approfondir notre savoir sur lestransitions sensibles, les solutions simultanées et lesunités d’intérêts communes. L’évaluation intégrée enAfrique est entravée par l’absence fréquente dedélégués nationaux fiables à qui se référer; parl’absence de données fiables d’intrants et de résultats,de lignes de références fiables et par l’insuffisance descapacités pour effectuer une analyse sérieuse enmatière d’orientation.

COMPLEXITÉÉlevéeFaible

Faible

Élevée

GLO

BALI

Modèles d’évaluation

intégrée

Modèles de circulation générale

atmosphériqueSchémas de

transfert sol-végétation-

atmosphère

Modèles de cycle du C

Modèles mer-glace

Modèles de diffusion des

résurgences/d’équilibre de l’énergie

Modèles d’équilibre énergétique

Modèles de convection et

radiatifs

Comparaison des différents modèles utilisés dans le deuxième rapport d’évaluation du GIEC

Modèles de circulation générale

couplée

Modèles de biome simple

Figure 2

Comparaison des différents

modèles utilisés dans le

deuxième rapport d’évaluation

du GIEC

(Harvey, D., Gregory, J., Hoffert, M.,Jain, A., Lal, M., Leemans, R., Raper,S., Wigley, T. and de Wolde, J., 1997.An introduction to simple climatemodels used in the IPCC SecondAssessment Report. February 1977. IPCC Technical PaperIntergovernmental Panel on ClimateChange, Geneva, 50 pp.)

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5.3 Les méthodes participativesStewart Cohen a abordé la questions de la possibilitéde contribution des processus participatifs àl’évaluation intégrée des changements climatiques.Pour étendre la communauté susceptible departiciper à une évaluation intégrée, il a présenté leconcept de “collaboration entre scientifiques etparties prenantes”. Récemment encore, l’évaluationintégrée, en tant que recherche et processusd’apprentissage, était principalement axée sur lesmodèles d’évaluation intégrée. Avec la collaborationentre scientifiques et parties prenantes visant àcompléter le processus d’établissement des modèles,Cohen cherche à pallier la disposition exclusive demodèles d’évaluation intégrée établis à l’échelleplanétaire. La collaboration entre scientifiques etparties prenantes doit fournir une plateformed’apprentissage mutuel, de partage des informationset d’appropriation commune des questions derecherche, des méthodologies, des résultats et descommunications. Ainsi, la collaboration entrescientifiques et parties prenantes combine plusieursméthodes analytiques et participatives et des outilsd’évaluation intégrée. Centrée sur les effets des

changements climatiques au plan régional,l’évaluation intégrée doit servir à identifier lesincidences indirectes et synergétiques au niveau desparties prenantes, c’est-à-dire généralement àl’échelon régional ou national. La collaboration entrescientifiques et parties prenantes est envisagéecomme un processus en cinq étapes, illustré ci-dessous à la figure 3.

La création d’une plateforme d’intégration pour lepartage de l’information peut, à première vue,paraître une structure purement bureaucratique.Toutefois, sans structure explicite, les différentsparticipants, scientifiques et parties prenantes,risquent de suivre des voies séparées, ce quianéantirait la possibilité de partage. En plaçant laplateforme à l’échelon de la région ou du pays, cetteapproche n’oblige pas les participants à procéder àdes “superagrégations” et à laisser de côté des pointsqui sont difficiles à quantifier, par exemple lesaspects culturels et sociaux et le souci d’équité(comme c’est le cas dans l’établissement desmodèles).

1. Définir le domaine d’étude etles problèmesObjectifs de l’orientation définieLimites du champ d’étude

2. Établir le cadre d’intégrationObjectifs de l’intégration

Consultation régionale

Final Report

4. Élaborer des scénarios

5. Inventorier les études sectorielles

3. Créer les comités d’étude et la stratégie de communicationComité de travailSous-comité d’intégrationLettre d’information et rapports

Inté

grat

ion

vert

ical

e

Inté

grat

ion

hori

zont

ale

Cadre d’organisation d’une évaluation intégrée des changements climatiques

Figure 3

Cadre d’organisation d’une

collaboration entre scientifiques

et parties prenantes visant à

produire une évaluation régionale

intégrée des incidences des

changements climatiques et de

l’adaptation nécessaire (Cohen)

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La deuxième étape de ce processus requiert une plusgrande attention. La création de ce cadred’intégration peut revêtir différentes formes, enfonction de l’expertise disponible et des rechercheseffectuées antérieurement dans la zone. C’est ce quemontre la figure 4.Les modèles d’évaluation intégrée constituent uneoption d’intégration. On considère que cette optionétablit des liens “hard” entre les divers éléments.Cependant, d’autres options d’intégration sontqualitatives et créent un lien “soft” entre leséléments. Citons par exemple le jugement despécialistes, les systèmes de soutien des décisions etdes approches participatives, telles que les évaluationsrurales participatives, les exercices d’orientation et lestables rondes de parties prenantes.

Cohen a posé en conclusion que la collaborationentre scientifiques et parties prenantes pourraitégalement servir de mécanisme d’intégration,applicable dans le contexte des incidences deschangements climatiques et de l’adaptation. Cecipourrait compléter les efforts entrepris pour élaborerdes modèles. La collaboration peut contribuer à

renforcer les capacités et à fournir une basepermettant de créer une institution centrée sur lagestion des changements climatiques. Des outilsd’intégration de nature diverse favorisent le processusd’intégration, mais le point clé est l’appropriation dela question par les parties prenantes. Pour y parvenir,une composante participative s’impose. Ce processuspeut être adapté à la région intéressée, puisque leprogramme des recherches serait fixé encollaboration, dans le cadre de l’enjeu deschangements climatiques planétaires. Dans lapratique, l’enjeu pour les pays en développementconsiste à identifier dans la région les personnesaptes à participer à ce processus. Rien ne garantittoutefois que ce processus réalise l’intégration, ni queles résultats de cet exercice aient une influence sur lesprocessus décisionnels dans la région.

À la fin de sa présentation, Cohen a soulevé laquestion de savoir si un processus de ce type peutêtre inclus dans la catégorie des programmesbénéficiant d’un financement du Fonds pourl’environnement mondial ou dans le mécanisme dedéveloppement propre. Étant donné que ce

1. Étude de la littérature

Recherche d’une base d’intégration

Effectuer à la place une analyse des effets sectoriels

utiliser les études existantes

adapter et étendre les études

études existantes et nouvelles

scénarios d’orientations et stratégies de communication

3. Établir une cohérence entre les secteurs et une concordance dans les scénarios,

les données, etc.2.

Déf

inir

les

buts

de

l’éva

luat

ion

inté

grée

5. Effectuer une analyse intégrée des incidences du lien « soft » à la modélisation intégrée

6. Effectuer une évaluation des incidences impliquant décideurs et parties prenantes

4. Établir une concordance entre les secteurs, supprimer les recoupements, relier les intrants et les résultats

Étape 2 : établir le cadre d’intégrationFigure 4

Étape 2 du processus de

collaboration en cinq étapes. Le

choix de l’intégration dépend des

recherches antérieures effectuées

dans la zone de référence, et du

temps et des ressources

disponibles (Cohen).

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processus est axé sur les incidences et l’adaptation, ilfaudrait un outil de mesure différent de celui utilisépour les réductions d’émissions, puisque lesquestions d’adaptation et de vulnérabilité devraientêtre incorporées dans les modalités de mesure de laréussite.

Youba Sokona a fait des commentaires directs sur laprésentation de Cohen. Il a déclaré que la méthodeproposée est très familière à la situation africaine. Ilconvient en effet d’appliquer cette méthode àcondition qu’elle soit adaptée au contexte africain,puisqu’en Afrique, le dialogue entre scientifiques ethommes politiques est peu développé. Lacollaboration entre scientifiques et parties prenantesest une procédure qui peut contribuer au processusdémocratique. Cependant, l’absence fréquente deprocessus décisionnel auquel se référer pose unproblème. Sokona est donc d’avis qu’il convient deprocéder encore à des analyses des processusdécisionnels en Afrique et d’envisager des modalitéspermettant d’établir un lien avec ces processus.

Pendant le débat en assemblée plénière, Bob Scholesa répertorié divers éléments à prendre en comptedans l’évaluation intégrée en Afrique; en particulier,le fait que l’intégration de la science sous-tendant leprocessus est faible sur ce continent; Scholesconsidérait comme raisonnable l’état desconnaissances en biophysique et, dans une moindremesure, en économie sociale. Les modèles sontcentrés sur le Nord et se contredisent. Scholespropose donc que les hypothèses intégrées dans lesmodèles soient contrôlées et testées avec soin ; il fautaméliorer les données utilisées et travailler à desscénarios et à la triangulation de méthodes multiples.Pour finir, il a déclaré que ce n’est pas une bonneidée de développer un nouveau modèle d’évaluationintégrée pour l’Afrique, qu’il vaut mieux “intégrercorrectement” l’Afrique dans les modèles actuels. Il aillustré cette opinion à l’aide des deux schémas ci-dessous : l’évaluation intégrée et l’évaluation intégréedans une perspective africaine (figure 5).

Océans

Gaz à effet de serre

Climat

Aide

Dette

Économie du monde développéDemande

de produits de base

Économie

DÉVELOPPEMENT

populationsSANTÉ

DENRÉES ALIMENTAIRES EAU

Affectation des terresclimat

Schéma de l’évaluation intégrée des changements planétaires

océans

affectation des terres

population activités économiques

gaz à effet de serre

Perspective africaine

Figure 5

L’évaluation intégrée et la vision

africaine (Scholes)

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Il a conclu qu’une modification ou une adaptation àla situation africaine des outils et des méthodologiesde l’évaluation intégrée est nécessaire. La meilleuremanière de progresser consiste probablement (pourl’instant) non pas à développer un nouveau modèled’évaluation intégrée, mais à introduire correctementl’Afrique dans les modèles existants. Il faut choisir lesfacilitateurs parmi les spécialistes régionaux quiconnaissent la zone et les habitants. Il faut bien serendre compte, a précisé Odingo, que l’Afriquecompte 52 pays. Cette situation diffère grandementde celle que connaît l’Asie du Sud-Est, par exemple.En Afrique, nous avons également besoin d’uneparticipation active des pays africains à l’effort demodélisation de l’évaluation intégrée (comme lesmodèles d’évaluation intégrée utilisés en Asie). Ceséminaire doit aboutir à un plan de création de

groupes d’évaluation intégrée dans les centresrégionaux (comme la CDAA). Ces groupesfaciliteraient l’établissement d’un modèle viabled’évaluation intégrée des changements climatiquespour la région africaine. START doit axer ses effortsde renforcement des capacités de ces centres. Lescentres régionaux (par exemple la CDAA) auraientainsi un rôle important à jouer dans ledéveloppement de l’évaluation intégrée.

Totolo a déclaré que l’appropriation des décisions partoutes les parties prenantes est d’une importancecruciale dans l’évaluation intégrée. Pour une véritableparticipation, les parties prenantes doivent êtreintégrées au processus à partir du moment où onpose les questions.

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6. L’application de l’évaluation intégrée en Afrique

En groupes de travail, les participants se sont penchéssur l’application de l’évaluation intégrée deschangements climatiques en soutien à la prise dedécision dans trois domaines particulièrement sensiblesen Afrique. Le travail de groupe a abouti à un pland’action pour “l’évaluation intégrée et les changementsclimatiques en Afrique” (voir le début de ce rapport duséminaire), qui a été adopté après débat en assembléeplénière de l’avant-projet. Ce paragraphe présente lesrésultats détaillés des trois séances de travail en groupesqui ne figurent pas dans le plan d’action.

6.1 IntroductionTrois groupes de travail ont été créés pour étudierchacun une problématique, à savoir:• la sécurité alimentaire,• la protection de l’écosystème et de la biodiversité• les alternatives du développement.

Les débats des groupes de travail avaient les objectifssuivants:• générer des idées sur le rôle que l’évaluation

intégrée peut jouer dans l’intégration desquestions liées aux changements climatiques dansle choix des orientations et les processusdécisionnels, et constituer un système de soutienaux décisions favorisant un dialogue efficace entreles analystes et les décideurs;

• répertorier les besoins nécessaires en matière derecherche et de renforcement des capacités pouradapter l’évaluation intégrée à la situationafricaine;

• proposer des projets et des programmes derecherche, ainsi que des plans et des stratégies demise en œuvre de l’évaluation intégrée dans lecontexte africain, et recenser tous les résultatssusceptibles d’être intégrés dans le troisièmerapport d’évaluation du GIEC;

• dresser l’inventaire des sources potentielles definancement.

Chaque groupe de travail a centré ses réflexions surla manière d’utiliser l’évaluation intégrée en soutienaux décisions, les besoins en données, les outils

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disponibles (y compris leurs forces et leurs faiblesses)et les aspects institutionnels.

6.2 L’évaluation intégrée des changements climatiques et de la sécurité alimentaire

Le groupe a vu dans “l’évaluation intégrée de lasécurité alimentaire, des ressources en eau et de lasanté en Afrique dans le contexte des changementsclimatiques” la problématique majeure faisant le lienentre les préoccupations actuelles quant à lavulnérabilité future aux effets néfastes deschangements climatiques. Parmi les facteursprincipaux ayant des incidences sur la pauvreté et lasécurité alimentaire, il a cité la croissancedémographique, les ressources en eau, les facteursclimatiques (variabilité d’une année à l’autre et aucours d’une même année), les transports, lestechnologies, la gouvernance, la santé, les insectesnuisibles et les maladies frappant les récoltes et lebétail, les sols, les conflits, les revenus extra-agricoles,les marchés, le régime foncier. Les six premiers ontété considérés comme les plus importants. Lesdécisions dans ces domaines portant sur les années àvenir comprennent l’éducation, l’amélioration desressources en eau, le développement descommunications (transports et télécommunications),la santé publique, la sécurité humaine, ledéveloppement de l’infrastructure, le commerceinternational, l’encouragement du secteur privé. Lesdécisions peuvent impliquer les gouvernements, lesbailleurs de fonds étrangers, les entreprises privées etles autorités traditionnelles. Cet ensemble vaste etcomplexe de facteurs, de domaines et de milieuxspécialisés exige naturellement des évaluationsintégrées. Ces évaluations pourraient emprunter deséléments à de nombreuses études antérieures et encours portant sur la sécurité alimentaire actuelle, desévaluations sectorielles des effets néfastes deschangements climatiques, et quelques études surl’évaluation intégrée.

6.3 L’évaluation intégrée des changementsclimatiques et des écosystèmesLe groupe de travail a convenu d’examiner les

problèmes tombant dans le domaine des écosystèmesnaturels et semi-naturels, tels que la biodiversité, laproduction d’eau, la séquestration du carbone, lebétail et la faune, les zones humides, les lacs et lesrivières, les ressources forestières, les ressources deszones côtières et la pêche, les parcs et les zonesprotégées, les prairies et les zones arides, lesinteractions sol-atmosphère, etc.

Concernant les unités d’échelle et géographiques, ilconvient de déterminer l’échelle appropriée àl’évaluation intégrée en Afrique. Elle dépend de lamatière en question et il faut se demander si l’échelledoit être inférieure en Afrique à celle appliquée aumonde développé, à cause du lien ténu entre leséconomies. Les participants se sont accordés pourdire que l’Afrique toute entière était une échelle tropvaste pour les incidences sur les écosystèmes. Legroupe de travail a proposé la régionalisationminimum suivante, prenant en compte les réalitéssocioéconomiques et biophysiques (“écozonage”):

• la région du Maghreb : terres arides situées aunord du Sahara, dans la bordure méditerranéenne

• la zone soudano-sahélienne: terres semi-aridessituées au sud du Sahara

• la zone Congo-Guinée : terres humide, en grandepartie couvertes de forêts, de la région équatoriale

• la zone zambézienne : terres arides et hypo-humides de l’Afrique australe

• la zone côtière: tout le long de la bande côtière

Les problèmes génériques principauxUne longue liste de préoccupations pour lesdécideurs de ces régions peut se condenser en uneliste plus courte des principaux problèmesgénériques.• L’utilisation durable des ressources naturelles.

Définir et gérer la stratégie et le niveau appropriésd’exploitation des ressources renouvelables, allantde la pêche aux forêts, en passant par la faune etles prairies.

• La dégradation des sols. Définie comme la pertesemi-permanente du potentiel productif. Elle

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inclut la désertification, la perte de fertilité dessols, l’érosion des terres, la salinisation, etc.

• La pénurie d’eau potable. Englobant les questionsde quantité des ressources, l’accès à l’eau et laqualité de l’eau.

• Les catastrophes naturelles. À savoir lesinondations, les sécheresses, les incendies de forêtet les invasions d’insectes nuisibles.

• La gestion de la pollution. Comprenant la pollutionde l’air, de l’eau, le traitement des eaux, etc.

• L’infrastructure. Incluant l’urbanisation, lestransports, les communications ; constitue unfacteur important accélérant le changement de lacouverture terrestre

• Les institutions. Quelles sont les instancesappropriées (structures, législation, compétences,etc.) pour la gestion de l’environnement?

En illustration, l’évaluation intégrée a été appliquée àl’utilisation durable des ressources naturelles (figure6).

Application de l’évaluation intégrée à l’utilisationdurable des ressources naturelles

Le groupe de travail a tiré les conclusions suivantes:1. Il n’est pas possible de parvenir à une parfaite

connaissance de la problématique de l’utilisationdes ressources durables sans prendre en compte

tous ces aspects. Une évaluation intégrée est doncindispensable.

2. À quelques exceptions près, des donnéesspécifiques à l’Afrique sont disponibles pour laplupart des éléments, selon l’échelle utilisée.

3. La plupart des relations biophysiques sontconnues quantitativement. Les relationssocioéconomiques sont bien connuesqualitativement. Mais les relations plusspécifiques à l’Afrique, et même à des régionsparticulières, requièrent une attention spécialedans les modèles et des paramètres spécifiques.

4. Les outils d’évaluation intégrée existent pour cedomaine, mais ils nécessitent un examen critiqueet une adaptation à l’Afrique.

5. Pour intégrer le processus de l’évaluation intégréeen Afrique, il importe d’instaurer un processus dediscussion parmi les parties prenantes afind’améliorer la connaissance mutuelle desquestions et des réponses à y apporter.

6.4 L’évaluation intégrée des changements climatiques et du développement

Le groupe de travail a centré ses réflexions sur les“alternatives du développement” dans le contexteafricain en vue de parvenir à une compréhension et àune perception mutuelles. Ce thème venait enréponse à la question de la raison d’être du“développement alternatif en Afrique”. Il a été

Rate of resourceproduction

Resourcestocks

Institutions

Exploitablearea

Abiotic controlseg climate, soils Technology

Substitutablegoods

Consumptionpatterns

Population

Trade

Rate of resourceextraction

Application de l’évaluation intégrée à l’utilisation durable des ressources naturelles

Figure 6 Les éléments clés del’utilisation durable d’uneressource générique

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L’évaluation Outils Données Études et projets intégrée est-elle pilotesnécessaire ?

1. Exploitation Oui, grâce aux Développés mais Disponibles pour Projet de prairies dedurable des polarisations non appliqués la plupart subsistance (Afriqueressources croisées et aux en Afrique australe)renouvelables liens biophysiques

sociaux

2. Dégradation Oui. Nombreux Certaines parties Existantes, mais Réseau Miombodes sols documents de de la boîte à outils non synthétisées (Afrique australe)

retour d’expérience sont développées et non disponiblespour l’emploi

3. Pollution Oui. Les législateurs Disponible pour Disponibles en Projet APINAen Afrique du Sud chaque médium, nombre croissant (Afrique australe) –ont adopté une pas d’outil pour l’Afrique LME (Afriqueapproche intégrée. totalement intégré australe centrale et deProblématique disponible l’Ouest)transfrontalière

4. Catastrophes Oui. La Dans certains Illimitées Agrimet (Afrique denaturelles vulnérabilité dépend domaines l’Ouest) REWS

de facteurs sociaux (Afrique australe) SWIOTCC

5. Infrastructure Oui pour le Modèles Suffisantes Étude PDE dedéveloppement démographie/ l’IIASA auurbain, non pour économie, modèles Botswana et enles transports empreinte Namibie

6. Eau Longue tradition Oui. Hautement Généralement Projet bassin dud’études intégrées développés et bonnes Zambèze du PNUE;sur le captage adaptés à l’Afrique, ABN ; bassin du

pas toujours transférés Nil ; CBLTde façon durable

APINA Réseau Afrique pour les incidences de la pollution de l’airREWS Système régional d’alerte SWIOTCC Centre pour les cyclones tropicaux du sud-ouest de l’Océan IndienCBLT Commission du bassin du lac TchadPDE Modèle population-développement-économieIIASA Institut international pour l’analyse des systèmes appliquésABN Autorité du bassin du NigerLME Projet grand écosystème marin

Tableau 1. Aptitude et application de l’évaluation intégrée aux principaux problèmes de gestion de l’écosystème en Afrique

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avancé que le développement africain doit êtreindigène et commandé par les besoins, et nondéterminé par les priorités fixées par les paysdéveloppés. Néanmoins, il a été convenu que, d’unpoint de vue sémantique, l’alternative peutprécisément désigner des options, des choix à faire,des stratégies. En guise de compromis, le groupe detravail a adopté la dénomination de“développement” pour le thème central au lieu d’“alternatives du développement”.

Après avoir adopté “le développement” commethème de discussion, le groupe de travail a procédé àla définition d’une “voie du développement” enrapport avec les changements climatiques.Il a été convenu que les options du développementdoivent être durables et non commerciales commec’est généralement le cas. Ces options pourraientdonc exploiter les possibilités de projets liés :• à la prévention de la production de gaz à effet de

serre, par exemple dans le développement et lamise en œuvre de sources d’énergie noncarboniques (par exemple solaires, hydrauliques,géothermales);

• à la réduction des gaz à effet de serre, parexemple la substitution de combustibles(développement de centrales électriques à gaz aulieu de carburants fossiles liquides ou solides) etle développement ou le transfert plus efficaces detechnologies.

• à la séquestration de gaz à effet de serre dans desprojets de reboisement et d’agroforesterie.

Ces projets de prévention ou de réduction des gaz àeffet de serre pourraient éventuellement constituerune atténuation efficace des dégâts dus auxchangements climatiques et attirer des capitaux etdes investissements étrangers en Afrique dans lecadre de la CCNUCC, en particulier dans celui dumécanisme de développement propre, pour ledéveloppement et l’adaptation durables.

En vue de lancer en Afrique des processusd’évaluation intégrée pour des problèmes liés au

développement, les participants ont égalementrecensé les moteurs spécifiques du développementqui doivent servir de pivots aux actions d’évaluationintégrée. Il s’agit de l’énergie, de l’infrastructure, desétablissements humains et de l’affectation des terres.Comment l’évaluation intégrée peut-elle rendre lesproblèmes liés aux changements climatiquespertinents pour les décideurs et les responsablesafricains ? Pour répondre à cette question, le groupede travail a discuté des modalités d’application del’évaluation intégrée propres à faciliter l’intégrationdes problèmes liés aux changements climatiques dansles stratégies nationales et sous-nationales.

Il a répertorié un certain nombre de domaines :• L’étude et l’analyse des stratégies nationales et

sous-nationales existantes et nouvelles pourdéfinir d’autres voies du développement quiréalisent les buts du développement durable touten atténuant les effets néfastes des changementsclimatiques. Par exemple, des voies dudéveloppement qui procurent :

- des avantages financiers optimums à ceux quirespectent les conditions du développementdurable

- le moins d’effets néfastes possible dus auxchangements climatiques

- un financement des mesures d’adaptation, parexemple des projets dans le cadre du mécanismede développement propre

- des avantages sociaux considérables• l’inventaire des possibilités offertes par la

Convention-cadre sur les changementsclimatiques, en particulier par le mécanisme dedéveloppement propre, d’attirer des capitauxétrangers dans la région, garantissant dessituation de gains pour tous (c’est-à-dire pour larégion, pour le pays investisseur et enfin pourtout un chacun - environnement planétaire).

• L’analyse des plans nationaux de développementet de leurs conséquences pour l’évolution deschangements climatiques.

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6.5 Les spécificités africaines et les outils de l’évaluation intégrée

Les points suivants sont suffisamment différents enAfrique pour qu’on leur accorde une attentionspéciale et un examen minutieux dans les modèlesdéveloppés à l’échelon mondial. Cette liste n’est pasexhaustive.• Une proportion considérable (10-40 %) des

terres africaines, en particulier dans le sud et l’est,est officiellement réservée à la conservation de labiodiversité. Le secteur de l’écotourisme, quidépend de ces ressources, contribue fortement àl’économie.

• On constate une grande concentration desrichesses, à la fois dans certaines régions et entreles mains de certaines personnes.

• En Afrique, le bétail a une valeur sociale trèsélevée et représente beaucoup plus que laproduction de lait ou de viande.

• L’Afrique a une grande superficie de sols stériles,ce qui réduit la végétation et les possibilitésagricoles, surtout en l’absence de capitaux pourdes intrants.

• On observe un décalage profond entre lesintentions des institutions et la mise en œuvre.

• L’urbanisation est moins forte en Afrique quedans d’autres continents.

• En général, l’adoption des technologies se faitlentement et reste limitée.

• Le secteur informel contribue à hauteur de 70 %à l’économie de la plupart des pays africains.

Il a été proposé de commencer des étudescomparatives des modèles existants et de leur utilitédans le contexte africain. Ce point est essentielpuisque nombre de modèles actuels d’évaluation deschangements climatiques utilisés par des analystesafricains sont orientés projet, conduits et financés del’extérieur. En outre, les capacités de ces modèles n’ontpratiquement pas été exploitées en termesd’intégration d’indicateurs de développement durable:lutte contre la pauvreté, bien-être; questions sociales,culturelles et politiques, et retour d’expérience sur lesincidences des changements climatiques.

6.6 Les critères d’utilité de l’évaluation intégrée servant de cadre analytique en Afrique

Les groupes de travail ont débattu des critèresauxquels l’évaluation intégrée doit répondre pourpouvoir servir de cadre analytique. Parmi les critèresproposés, nous mentionnons les suivants:• Elle procure un cadre permettant une analyse

rigoureuse qui offre des options dedéveloppement constructives pour les décideursafricains.

• Elle est en phase avec les circonstances propres aupays, à la sous-région et à la région.

• Elle procure un mécanisme de retourd’expérience sur les incidences des changementsclimatiques dans l’analyse.

• Elle facilite le début du dialogue sur lesorientations avec les décideurs et les responsables,et elle permet également de transposer le débatdu niveau des analystes au niveau des autresparties prenantes, en particulier du secteur privé.

• Elle fournit un cadre dans lequel on peut stockerles résultats selon des modalités familières auxdécideurs et aux responsables africains.

• Elle utilise des indicateurs de développementdurable pour présenter ses résultats.

• Elle procure des moyens efficaces pour garantirdes interactions des chercheurs de disciplinesdifférentes, notamment les sciences naturelles,sociales, physiques et appliquées, en vue d’uneanalyse plus globale.

• Elle couvre des tendances et des signaux d’alerterapide utiles aux parties prenantes, par exempleaux agriculteurs.

6.7 Les principaux acteurs et les activités de mise en œuvre

La liste suivante d’acteurs importants (définiscomme des institutions fortement touchées par laquestion ou susceptibles d’en influencerconsidérablement les résultats) a été passée en revueà la lumière des thèmes de discussion. On en aconclu qu’il était possible de trouver des exemples depresque chaque type d’acteur dans chaque domaine.

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Cet exercice nous enseigne que l’éventail des partiesprenantes est beaucoup plus large qu’on ne leprétend souvent (tableau 2).

Les groupes de travail se sont entretenus des projetset des accords institutionnels potentiels favorisant lelancement du processus d’évaluation intégrée et lefaisant progresser vers des activités plus formalisées.Il en a résulté un plan d’action dont les propositionsles plus spécifiques sont les suivantes :• START commence et anime le renforcement ou

la revitalisation des réseaux et projets existants quiincluent les moteurs du développement recensés,à savoir : énergie, affectation des terres,transports, établissement humain et agriculture.

• L’accès aux décideurs pourrait être facilité par lesinstitutions et groupements nationaux, sous-régionaux et régionaux existants, notamment :

• AMCEN, ECA, OUA, PNUE, BAD, Ecowas,CDAA, Comesa

• les négociateurs nationaux chargés du climat• les comités nationaux pour les changements

climatiques.

• La création d’un forum africain de formation àl’évaluation intégrée.

• Encourager les analystes nationaux et sous-régionaux à intégrer les données sur les activitésen cours dans des cadres d’évaluation intégrée.

• Le GIEC pourrait intensifier la diffusion de sestravaux auprès des gouvernements nationaux afinde faciliter les dialogues sur les politiques etl’intégration des problèmes liés aux changementsclimatiques dans les stratégies nationales et sous-régionales de développement.

• Créer une structure soutenant les activitésd’évaluation intégrée dans la région.

Gouvernance/autoritésAgences internationalesGroupements régionauxGouvernements nationauxAutorités locales

urbainesrurales

Autorités traditionnellesInstitutions locales

Propriétaires fonciers/utilisateurs desterres/exploitants des ressources

Exploitation commerciale à petite échelleà grande échelle

Exploitation de subsistanceCommerce

Marchés mondiauxMarchés régionauxMarchés nationauxMarchés locaux

IndustrieMultinationalesGrandes sociétés nationalesMoyennes, petites et micro entreprises

Institutions financièresBailleurs de fondsBanques internationalesBanques et compagnies d’assurance locales

Organisations non gouvernementales et organisationsà base communautaire (ONG et OBC)

InternationalesNationalesLocales

Experts techniquesLocaux Internationaux

Citoyens

Tableau 2 - Les principales parties prenantes des changements

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Membres du panel : Eric Odada (START), YinkaAdebayo (PNUE), Y. Viyas (BAD)

Viyas a déclaré que la BAD dispose de fonds limités ;elle est actuellement en cours de restructuration. Ellea une unité Environnement et durabilité, créée en1996 qui compte 14 spécialistes.Elle connaît une subdivision par régions.Viyas se félicite de l’intention de préparer un pland’action : de nombreux séminaires s’achèvent sansaucune forme de plan d’action. Il émet lescommentaires suivants:• Les propositions doivent porter sur des actions ou

des projets spécifiques.• Qui se chargera de la synthèse et de la cohérence

des activités prévues?• La BAD exerce ses activités uniquement par le

biais des gouvernements africains. Les paysremettent des études stratégiques ; tous les troisans, un dialogue regroupe toutes les partiesprenantes (ONG, secteurs privés) qui fixent lespriorités.

• Le séminaire “Gestion des écosystèmes marins etde la zone côtière”, tenu au Cap, a abouti à debonnes propositions de projets pour diversesrégions d’Afrique. Il faut essayer de les relier auxactivités prévues dans le domaine des changementsclimatiques et préparer des propositionscommunes en vue d’un financement par la BAD.

• Les Pays-Bas ont fourni une subvention pour lacréation d’un centre pour les énergiesrenouvelables au sein de la Banque africaine dedéveloppement (lutte contre la pauvreté dans leszones rurales). Les propositions à l’échelon de lacommunauté (énergies durables : énergie solaire,biomasse, énergie éolienne) ont de bonneschances d’être acceptées.

Sources potentielles de financement:• Le FAD (Fonds africain de développement);

principalement pour les grands projetsd’infrastructure;

• Le FAT (Fonds d’assistance technique) ; financela préparation de projets (en amont dufinancement proprement dit);

• Les contrats bilatéraux. Les pays ont desadministrateurs auprès de la BAD. Certains paysfournissent des fonds spéciaux.

Odada était impressionné par le foisonnement desidées. Il a fait valoir que START n’est pas une agencede financement. Il a abordé trois questions: ledéveloppement de la méthodologie, le renforcementdes capacités et le financement.Concernant le développement de la méthodologie, ilconvient d’essayer d’appliquer des modèles(modifiés) d’évaluation intégrée à la région et defaire participer des personnes qui ont de l’expériencedans ce domaine.Pour ce qui est du renforcement des capacités, il estimportant de développer des réseaux. Il faut inscrirele renforcement des capacités dans le contexte d’uneactivité (par exemple le financement de séminairesou d’activités réalisées par des personnes) faisantpartie d’un projet spécifique. START recherche despersonnes qui peuvent contribuer à créer un certaincadre et établit des liens entre elles.En ce qui concerne le financement, START exploreactivement d’autres sources de financement.Odada a également déclaré que nous avons innovéavec de bonnes idées. Comment allons-nouscontinuer ? Nous avons besoin de volontaires. Lesecrétariat panafricain de START, PASS, essaiera detrouver un capital initial pour rédiger un documentà soumettre à la BAD. Nous devons faire passerl’esprit de Kadoma. PASS est disposé à prêter sonconcours pour négocier avec des bailleurs de fondspotentiels. Il facilitera également la communication.Il faut quatre ou cinq personnes servant de pointscentraux ; START Afrique animera ce réseau. Unecoopération étroite avec l’Organisationintergouvernementale africaine pourl’environnement et le développement est importante.

7. Panel sur le suivi et le financement

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8. Conclusions des séances plénières et des groupes de travail

Adebayo a expliqué que le PNUE fait partieintégrante du FEM. Avec le PNUD, il constituel’épine dorsale du FEM. Il a exprimé les remarquessuivantes:• Le PNUE n’est pas une agence de financement.

Cependant, il peut fournir des fonds agissantcomme catalyseurs sur la base de priorités fixéespar le conseil d’administration qui se réunit tousles deux ans;

• Le PNUE facilite le développement depropositions de projets visant à recueillir desfonds pour des activités à l’échelon national etinternational;

• Il est nécessaire que les pays africains tirent deplus grands avantages du FEM et le PNUE peutles y aider;

• On conseille vivement aux pays africains debénéficier de l’aide de la BAD par le biais de leursactivités nationales quand ils cherchent desressources pour appuyer les analyses intégrées ;

• Le bureau régional du PNUE est disposé à aiderles partenaires du continent à obtenir desressources pour appuyer des propositions réalistes;

• Il importe que les propositions et les projetssoient orientés vers des questions thématiques serecoupant de par leur nature même; surtout celles qui recoupent des zones écogéographiques.Le caractère transfrontalier de ces projetsaugmente leurs chances (par exemple, le projetdu lac Tchad auquel cinq pays participent);

• Il faut également étudier attentivement les

intérêts des bailleurs de fonds et les propositionsorientées vers ces intérêts;

• Il est indispensable de relier les questionsclimatiques à des questions qui intéressent denombreux pays africains, telles que l’eau,l’énergie;

• Il convient d’essayer de fournir un intrant à partirde cette initiative à la réunion de l’AMCEN quise tiendra au Caire en novembre 1999(l’AMCEN est un organisme fédérateurregroupant les ministres africains del’environnement);

• Les multinationales (sociétés pétrolières, banques,sociétés minières) peuvent procurer des fondsincrémentiels. Elles sont disposées à fournir desfinancements sous l’égide d’organisationsinternationales (renforcement de leur image).

Il a été souligné au cours du débat que le programmed’action de l’évaluation intégrée ne doit pas êtreconduit par les bailleurs de fonds; il revient auxparties prenantes de prendre l’initiative.Si les études aux fins d’évaluation intégrée peuventcontribuer à satisfaire aux obligations des paysafricains dans le cadre des conventions sur labiodiversité, la désertification et les changementsclimatiques, on peut envisager une possibilité definancement par le FEM. Une séance debrainstorming aura lieu l’année prochaine à Nairobi(FEM); les personnes impliquées dans les mutationsplanétaires y seront invitées.

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Le contexte africain de l’évaluation intégréeL’enjeu majeur pour l’Afrique consiste à assurer unniveau de vie équitable aux générations présentes etfutures : une alimentation appropriée, de l’eaupotable et de l’énergie, la sécurité d’un logement, unenvironnement sain, une instruction et un travailsatisfaisant. Ces points sont des priorités absolues enAfrique et doivent être à la base de toute évaluation

intégrée soutenant les processus décisionnels.

Dans de nombreux pays africains, les changementsclimatiques sont considérés comme un problèmepurement environnemental, limité aux conditionsmétéorologiques, qui n’a aucun rapport avec ledéveloppement socioéconomique. De nombreusesrégions africaines sont très vulnérables aux incidences

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des changements climatiques. Surtout leschangements affectant l’agriculture, la couvertureterrestre et l’affectation des terres constituent unfacteur majeur pour l’Afrique. Étant donné que leschangements climatiques sont susceptibles dedevenir un élément important des orientationscommerciales futures dans le contexte des échangeset des marchés planétaires, il est primordial pour lecontinent que les questions liées aux changementsclimatiques soient intégrées dans les plans nationauxde développement. Les communications nationalessur l’atténuation des effets néfastes des changementsclimatiques mettent en lumière les projets potentielsqui peuvent être mis en œuvre pour réduire lesémissions de gaz à effet de serre, mais il manque undébat sur les corollaires: les optionssocioéconomiques et écologiques. En effet, lesresponsables nationaux ont envisagé les activités liéesaux changements climatiques en dehors du cadregénéral du développement. Le défi posé par leschangements climatiques consiste à s’attaquer auxproblèmes à court terme tout en maintenant uneperspective à long terme. L’évaluation intégréepourrait servir à tenter de répertorier et d’évaluer leschoix et les mesures à prendre sur le court termedans le processus du développement dans le contextede la problématique des changements climatiques.

Les groupes de recherche en Afrique fournissent unebase solide pour la réalisation d’une évaluationintégrée, bien que les capacités de recherche diffèrentgrandement d’une région à l’autre. De nombreuxtravaux effectués en Afrique peuvent parfaitementservir à l’évaluation intégrée, même si tous leschercheurs ne sont pas encore intégrés dans deséquipes de recherche sur les mutations planétaires oules changements climatiques. L’évaluation intégréeétant un processus qui évolue sur le long terme, il estimportant d’établir des partenariats entre lesscientifiques et les parties prenantes.

L’évaluation intégrée et les processus décisionnelsen AfriqueIl existe un besoin évident d’améliorer les liens entre

les équipes de chercheurs et les décideurs au niveaunational et international, dans le secteur privé etdans les communautés locales. Cependant, uneconclusion s’impose : d’une manière générale, lesprocessus décisionnels en Afrique sontinsuffisamment solides et structurés pour permettreune utilisation efficace des études aux finsd’évaluation intégrée. Il s’agit là d’un facteurimportant dont il faut tenir compte dans laconception des évaluations intégrées.

Les points suivants requièrent une attentionparticulière si on veut que l’évaluation intégréeservent à améliorer les processus décisionnels enAfrique:a. établir des liens entre scientifiques, décideurs et

parties prenantes au niveau régional, national etinternational;

b s’attaquer aux problèmes majeurs dus auxchangements climatiques et ressortant descommunications nationales adressées à laCCNUCC en vue de les intégrer dans les plansnationaux de développement, et inscrire ceux-cidans le cadre du développement en Afrique;

c améliorer les méthodologies de l’évaluationintégrée. Pour être crédibles aux yeux desdécideurs, les outils de l’évaluation intégréedoivent aborder l’Afrique d’une façon spécifique,ce qui fait actuellement défaut dans les modèlesbiophysiques, énergétiques et socioéconomiques.

Pour que l’évaluation intégrée des changementsclimatiques devienne un outil de prise de décision,elle doit:• intégrer des pays isolément et leur relation à la

région et au monde;• aborder les problèmes majeurs tels que l’eau, la

sécurité alimentaire, la santé, les ressourcesnaturelles, etc. qui sont des priorités absoluespour l’Afrique (processus vertical ascendant) etinclure des variables des changements climatiquesainsi que d’autres variables critiques;

• améliorer la représentation régionale desprocessus pertinents dans les pays africains;

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• prendre en compte les intérêts des responsablesqui sont fonction des besoins socioéconomiqueset écologiques;

• développer des méthodes dans le cadre desinstruments existants en matière d’orientation outravailler avec les décideurs pour familiariser lesutilisateurs avec les produits de l’évaluationintégrée;

• fournir des tendances pertinentes et des signauxd’alerte rapide aux décideurs.

Les incidences et l’adaptation:• situer les études d’impact à un niveau des

systèmes où une intervention est possible oudonnera des résultats tangibles;

• résumer les incidences de façon que les décideurspuissent s’y référer;

• établir le lien entre, d’une part, les incidences deschangements climatiques et, d’autre part, lesproblèmes actuels et les stratégies pouvant yremédier;

• établir le lien entre les incidences deschangements climatiques et les programmesgouvernementaux prévus sur le long terme afinde déterminer si ces objectifs restent valables avecles changements climatiques;

• établir le lien entre les incidences deschangements climatiques et les objectifs générauxà long terme de développement socioéconomiqueafin d’inventorier les éléments et les domainespouvant être menacés par ces incidences;

• inventorier les nouveaux problèmes économiquesou sociaux potentiels découlant des changementsclimatiques;

• recourir à des méthodes participatives poureffectuer à l’échelon régional l’évaluation desincidences des changements climatiques et desoptions d’adaptation.

L’atténuation des dégâts • combiner les questions se rapportant aux

changements climatiques avec les prioritésnationales de développement et définir desoptions gagnant-gagnant ; inclure des évaluations

qualitatives et quantitatives des incidences desprojets d’atténuation des dégâts sur ledéveloppement, la notion d’équité, la durabilitéet les questions locales;

• relever les futurs projets d’atténuation des dégâtsdus aux gaz à effet de serre pouvant favoriser lesplans nationaux de développement et laprotection des écosystèmes;

• intégrer les orientations socioéconomiques etécologiques et les orientations en matièred’atténuation des dégâts des changementsclimatiques pour obtenir l’appui des décideurs etles aider à définir les orientations pour ledéveloppement futur de leur pays;

• intégrer les émissions, c’est-à-dire les gaz à effetde serre, les aérosols et les polluants.

Pendant la réalisation des évaluations intégrées, ilfaut avoir à l’esprit divers pièges possibles,notamment l’ignorance du contexte, l’ignorance desbesoins des utilisateurs potentiels, l’ignorance desexpériences passées, une participation inadéquate,l’apparition d’un décalage entre la science et lesorientations suivies, et l’échec du suivi (actions malplanifiées de vulgarisation et de communication).

Les outils et les méthodologies de l’évaluationintégrée en AfriqueDivers outils et méthodologies de l’évaluation intégréeont fait l’objet de débats pendant le séminaire. Lesparticipants ont émis des propositions en vued’adapter et d’ajuster les outils et les méthodologies del’évaluation intégrée au contexte africain.

Quant à la question de savoir si les modèlesd’évaluation intégrée constituent des outils importantsd’évaluation intégrée, les participants ont conclu qu’ilsapportent une aide considérable mais qu’il imported’améliorer l’introduction dans ces modèles de ladynamique du développement. Le rôle des modèlesdans l’évaluation intégrée consiste à apporter desconnaissances, non des prévisions, et des hypothèses,des convictions et des données partagées. On peutrelever plusieurs facteurs de réussite. Les modèles

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doivent être suffisamment détaillés et descriptifs pourprésenter diverses orientations intéressantes; être enmesure de procurer des cartes montrant les incidencesimportantes pour l’environnement; associerexplicitement les actions ayant des effets sur laréduction des émissions de gaz et leurs conséquences;et pouvoir servir à l’analyse de scénarios.

Les modèles actuels d’évaluation intégrée comportentcertaines hypothèses simplistes sur le Sud et dénotentun manque de connaissance des perspectives du Sud.Ils négligent les dimensions culturelles. Les incidencessur l’agriculture sont très importantes en Afrique. Lesmodèles doivent prendre en considération les grandsproblèmes de l’Afrique, tels que les ressources en eau,la sécurité alimentaire, la santé et les écosystèmes. Lesgroupes de travail ont discuté ces points de façonapprofondie ; ils ont essayé de structurer cesproblèmes en termes d’évaluation intégrée, en rapportavec les changements climatiques.

Pour les scénarios climatiques, les participants étaientd’avis que la meilleure manière de progresser consisteà adopter une approche reposant sur les distributionsde probabilité, puisque cette information se prêtemieux à l’évaluation actuelle des risques et aux cadresdécisionnels. Les prévisions en matière deprécipitations pluviales saisonnières, notamment, quiapparaissent dans de nombreuses régions d’Afrique,

sont développées en termes de distributionschangeantes de probabilité. En exprimant de la mêmemanière les effets néfastes sur le long terme deschangements climatiques, on pourra développer desméthodologies cohérentes permettant d’intégrer à lafois l’information relative aux prévisions en matière deprécipitations pluviales saisonnières et l’informationsur le climat dans des structures décisionnelles pour lecourt et le long terme.

Pour ne pas avoir à se fonder uniquement sur lesmodèles d’évaluation intégrée établis à l’échellemondiale, la proposition de collaboration entrescientifiques et parties prenantes destinée à compléterles processus de modélisation a été bien reçue. Lacollaboration entre scientifiques et parties prenantesdoit fournir une plateforme d’apprentissage mutuel,de partage d’information et d’appropriationcommune des questions faisant l’objet d’unerecherche, des méthodologies de recherche, desrésultats et des communications. La collaborationentre scientifiques et parties prenantes combine ainsidiverses méthodes et outils analytiques et participatifsde l’évaluation intégrée. Dans un même esprit, lesparticipants ont présenté un cadre d’évaluationintégrée régionale visant à étudier les incidences deschangements climatiques et les options d’adaptation àun échelon régional.

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Annexe 1 PROGRAMME DU SÉMINAIRE

JOUR 0 Samedi 21 novembre

20h00 Convivialité : contacts informels et apéritif

JOUR 1 Dimanche 22 novembre

08h00 – 09h00 Enregistrement09h00 – 09h40 Cérémonie d’ouverture

1. Allocution introductive prononcée par Son Excellence le ministre des transports et de l’énergie duZimbabwe, E. Chikowere

2. Remarques préliminaires, objectifs et programme du séminaire, résumé des conclusions du premier séminairedu GIEC sur l’évaluation intégrée, tenu à Tokyo, M. Zinyowera, chef du département des servicesmétéorologiques du Zimbabwe, et B. Metz, coprésident du 3e groupe de travail.

09h40 – 10h00 Pause café

10h00 – 13h-00 Première séance - Contexte de l’évaluation intégrée en AfriquePrésident de séance: M. Zinyowera, chef du département des services météorologiques du ZimbabweCette séance vise à poser le cadre de l’évaluation intégrée des changements climatiques en commençant par uneprésentation générale de la situation sociétale, économique et environnementale, des questions et des tendances localesliées aux changements climatiques. Il convient de noter que l’évaluation intégrée dans le domaine des changementsclimatiques ne s’avère utile que si elle est orientée problème et placée dans le contexte régional. Cette séance aborderaégalement les développements internationaux au sein du GIEC et de la CCNUCC.

- Développement, environnement, affectation des terres (changements), ressources naturelles et changementsclimatiques en Afrique, Y. Sokona

- L’économie des changements climatiques: synergies potentielles et options, K. Halsnaes- Présentation générale des changements climatiques et des recherches portant sur l’évaluation intégrée en

Afrique, H. Virji (START)- Les orientations climatiques (mondiales): la CCNUCC et au-delà, A. Ajavon

Débat

12h30 – 13h30 Déjeuner

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13h30 – 18h00 Deuxième séance – Évaluation intégrée et processus décisionnel en AfriquePrésident de séance: Richard OdingoCette séance se propose de positionner l’évaluation intégrée comme une méthode de soutien de l’élaboration desorientations en matière de climat ; les orateurs sont chargés d’étudier les possibilités de procéder à l’évaluation intégréedes incidences, de l’adaptation et de l’atténuation des dégâts, et de dresser une liste des utilisateurs des orientationsfixées (clients), des domaines des processus décisionnels liés au climat auxquels l’évaluation intégrée peut apporter unecontribution et d’inventorier les conditions auxquelles l’évaluation intégrée doit satisfaire pour être applicable enAfrique.

- Évaluation intégrée et incidences, Paul Desanker- Rapport spécial du GIEC sur les incidences régionales, M. Zinyowera- Évaluation intégrée et adaptation, F. Toth- Évaluation intégrée et atténuation des dégâts, y compris le lien avec les communications nationales, Peter

Zhou- Processus et utilisation de l’évaluation intégrée dans les processus décisionnels, Jill Jaeger

Débat

15h30 – 16h00 Pause café

Panel de décideurs, présidé par B. MetzMembres du panel: C. Turner, Y. Adebayo, T. Ngara, A. Allali, S. AdejuwonLe panel formulera des commentaires sur les présentations et entamera un débat avec le public ; les membres du panelne préparent pas leur propre présentation. Le but du panel est de discuter des processus décisionnels spécifiques auxquelsl’évaluation intégrée peut contribuer et de définir, d’un point de vue de décideur, les conditions à remplir parl’évaluation intégrée pour être applicable dans ces situations données.

JOUR 2 Lundi 23 novembre

08h30 – 13h00 Troisième séance - Méthodes et outils de l’évaluation intégréePrésident de séance: G.J. HeijLe président récapitulera les travaux de la première journée (en particulier les conclusions du panel). Pour atteindre sesbuts, l’évaluation intégrée doit être considérée comme une méthode nécessitant à la fois des instruments analytiques etdes instruments participatifs. En fonction de la situation, du contexte et des problèmes en cause, on peut recourirsimultanément à différents instruments d’évaluation intégrée. Cette approche à méthodes multiples améliorera lacapacité et la qualité des évaluation intégrées à effectuer. Cependant, au stade actuel d’évolution de l’évaluationintégrée, il est difficile de savoir dans quelles conditions et dans quelles situations prendre tels ou tels instruments de laboîte à outils. Cette séance se fixe pour objectif de dresser l’inventaire des outils et instruments disponibles pour réaliserdes évaluation intégrées en Afrique et affronter l’enjeu mentionné plus haut des choix et du transfert des méthodes.Chaque orateur doit aborder les points suivants :1. Outils spécifiques de pointe et discussion d’hypothèses critiques2. Expériences avec un outil et modalités d’utilisation de cet outil avec d’autres outils d’évaluation intégrée3. Modalités d’utilisation de l’instrument dans le contexte africain

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Scénarios- Scénarios climatiques servant de base à l’évaluation des incidences, M. Hulme

Modèles- Modèles économiques d’évaluation intégrée et résumé des conclusions du premier séminaire du GIEC sur

l’évaluation intégrée (Tokyo), P. Shukla- Modèles d’évaluation intégrée, R. Leemans

Débat

10h50 – 11h15 Pause café

- Quelques réflexions sur les outils de l’évaluation intégrée en Afrique, S. Maya

Méthodes participatives- Méthodes participatives d’évaluation intégrée, Stuart Cohen- Possibilités d’application en Afrique, Youba Sokona

Débat et conclusion servant de point de départ au travail en groupe.

13h00 – 14h30 Déjeuner

14h30 – 18h00 Quatrième séance - Groupes de travail en parallèleLes séances suivantes visent à élaborer les contributions possibles de l’évaluation intégrée au troisième rapportd’évaluation, à établir un programme de recherche pour poursuivre les travaux sur l’évaluation intégrée dans ledomaine des changements climatiques en Afrique et à examiner comment respecter ce programme de recherche enAfrique, et encourager l’utilisation de l’évaluation intégrée dans la pratique. Le produit final sera un plan d’action(comprenant les conclusions, les enseignements tirés, les recommandations et le programme d’action R/D).

• Évaluation intégrée des effets néfastes des changements climatiques (président: R. Scholes)• Évaluation intégrée des options d’adaptation (président: F. Toth)• Évaluation intégrée des options d’atténuation et des stratégies politiques (président: J. Turkson)

JOUR 3 Mardi 24 novembre

Séance plénière: rapports sur l’avancement des activités des groupes de travailPoursuite des activités des groupes de travail

12h30 – 14h00 Déjeuner

Présentation des activités des groupes de travailChaque groupe de travail exposera les enseignements tirés, les questions abordées et ses recommandations.

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Débats en séance plénière

16h00 – 16h30 Pause café

Préparation d’un programme de recherche en groupe de travailChaque groupe de travail établit son programme de recherche

Soirée : préparation d’un plan d’action par un groupe restreint (présidents et rapporteurs)

JOUR 4 Mercredi 25 novembre

Cinquième séance – Suivi : stratégies de mise en œuvre et plan d’action Président: Bert Metz

Présentation des avant-projets de conclusions et de plan d’action (comprenant les enseignements tirés, lesrecommandations et un programme R/D)Débat en séance plénière

10h30 – 11h00 Pause caféPanel de représentants de START, de la Banque africaine de développement, d’agences bilatérales definancementY. Viyas, chargé de l’environnement à la Banque africaine de développementE. Odada, STARTY. Adebayo, PNUE

13h00 – 14h00 DéjeunerFinalisation du plan d’action

15h00 – 15h30 Sixième séance – Remarques finalesM. Zinyowera, responsable du département des services météorologiques du ZimbabweB. Metz, coprésident du 3e groupe de travail du GIEC

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Annexe 2 Liste de participants

P. Acquah Enivronmental Protection Agency Tel: 233-21-664697/8P.O. Box M326 Fax: 233-21-667374Ministries Post Office Email: [email protected]

Y. Adebayo United Nations Environment Programme Tel: 254-2-623444P.O. Box 30552 Fax: 254-2-623928Nairobi Email: [email protected]

S.A. Adejuwon Dep. of International and Public Affairs Tel: 234-9-2342807Federal Environmental Protection Agency Fax: 234-9-2342807/5238331Independent Way South Central Area Email: [email protected] 265Garki AbujaNIGERIA

Aimin Ma Office to National Coordination Committee Tel: 86-10-68576760on Climate Change Policy Fax: 86-10-68576760/68502728Department of Regional Economy Email: [email protected] Development Planning Commission [email protected] 38 S. Yuetan StreetBeijing 100824CHINA

A. Ajavon University of Benin Tel: 228-269170Atmospheric Chemistry Laboratory Fax: 228-218595BP 1515 Email: [email protected]

A. Allali Ministry of Agriculture, Rural Development Tel: 212-7-761275/761360and Fishing Fax: 212-7-7761557/7761473DPV BP 1387 Email: [email protected] RBMOROCCO

G. Akumu Climate Network Africa Tel: 254-2-545241/545242Kedong Road, Off Daidai Road, South B Fax: 254-2-559122P.O. Box 76479 Email: [email protected]

M. Bachirou National Meteorological Services Tel: 00-227-732160BP 218 Fax: 00-227-733837Niamey Email:NIGER

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M. Boko Universite Nationale du Benin Tel: 00-229-360061Laboratoire de Climatologic (FLASH/DGAT) Fax: 00-229-36006103 BP 1122 Jericho Email: [email protected] DU BENIN

E. Calvo Comision Nacional de Cambio Climatico Tel: 00-511-4491341Consejo Nactional del Ambiente Fax: 00-511-4520505Av. San Borja Norte 226 Email: [email protected] 41PERU

P.F.F. Cambula C.P. 4597 Tel: 258-1-416513Maputo Fax: 258-1-422315MOZAMBIQUE Email: [email protected]

J. Chakwera Ministry of Transport Tel: 265-783066/781992P/Bag 322 Fax: 265-781992Lilonngwe 3 Email: [email protected]

R. Chanda Department of Environmental Sciences Tel: 267-3552521University of Botswana Fax: 267-356591/3552784Private Bag 0022 Email: [email protected]

M.G.S. Chavula Department of Civil Engineering Tel: 265-670411University of Malawi- The Polytechnic Fax: 265-670578P/Bag 303 Fax: [email protected] 3MALAWI

S.J. Cohen EARG/EC, SDRI Tel: 1-604-8221635University of British Columbia Fax: 1-604-82291912202 Main Mall Email: [email protected] 1Z4 CANADA

P.V. Desanker Global Environmental Change Program – Africa Tel: 1-804-9243382Department of Environmental Science Fax: 1-804-9822137University of Virginia/Clark Hall Email: [email protected], VA 22903USA

B. Diarra Direction Nationale de Meteorologie Tel: 223-222101BP 237 Fax 223-222101Bamako Email: [email protected]

S.M.K. Donkor UNCEA Tel: 251-1-510406P.O. Box 3005 Fax: 251-1-530350Addis Ababa Email: [email protected]

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G. Farmer Food and Agriculture Organization Tel: 263-4-791420P.O. Box 3730 Fax: 263-4-703497Harare Email: [email protected]

V. Fock-Tave Ministry of Foreign Affairs Tel: 248-224688P.O. Box 656 Fax: 248-224845Victoria Email: [email protected] OF SEYCHELLES

P. Frost Institute of Environmental Studies Tel: 263-4-302602University of Zimbabwe Fax: 263-4-332853P.O. Box MP 167 Email: [email protected] PleasantHarareZIMBABWE

M. Githendu Ministry of Research and Technology Tel: 254-2-219420P.O. Box 30568 Fax: 254-2-223187Nairobi Email: [email protected]

E.O. Gomm Energy Programme Zimbabwe Tel: 263-4-791760/9Ministry of Transport and Energy Fax: 263-4-721967Department of Energy E-amil: [email protected] Bag 7758Causeway, HarareZIMBABWE

K. Halsnaes UNEP Centre on Energy and Environment Tel: 45-46-322288Riso National Laboratory Fax: 45-46-321999DK 4000 Roskilde Email: [email protected]

G.J. Heij Programme Office NRP Tel: 31-30-2743108RIVM (pb 59) Fax: 31-30-2744436P.O. Box 1 Email: [email protected] BA BilthovenTHE NETHERLANDS

M. Hulme Reader in Climatology, Climatic Research Unit Tel: 44-1603-593162School of Environmental Science, Fax: 44-1603-507784University of East Anglia Email: [email protected] NR4 7TJUK

T.M. Hyera Directorate of Meteorology Tel: 255-051-110227P.O. Box 3056 Fax: 255-051-110231Dar-es-Salaam Email: [email protected]

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J. Jaeger Birneckergasse 10 Tel: 43-1-2632104A-1210 Vienna Fax: 43-1-2632104AUSTRIA Email: [email protected]

R. Jansen IUCN-The World Conservation Union Tel: 267-301584Private Bag 00300 Fax: 267-371584Gaborone Email: [email protected]

B. W. Jamba Ahmadu Bello University Tel: 234-6950397Centre for Energy Research and Training Fax: 234-62-242227Zaria, Kaduna Email: [email protected]

M.T.J. Kok Programme Office NRP Tel: 31-30-2743717RIVM (Pb 59) Fax: 31-30-2744436P.O. Box 1 Email: [email protected] BA BilthovenTHE NETHERLANDS

R. Leemans RIVM Tel: 31-30-2743377MNV (pb 47) Fax: 31-30-2744435P.O. Box 1 Email: [email protected] BA BilthovenTHE NETHERLANDS

F. Luboyera South African Weather Bureau Tel: 27-12-3093068Directorate of Climatology Fax: 27-12-3093979Private Bag X097 Email: [email protected] 0001SOUTH AFRICA

W. Marume Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5Box BE 150 Fax: 263-4-774890/774897Belvedere, Harare Email: [email protected]

A. Matonse Universidade Pedagogica Tel: 258-1-401078/400604Faculty of Natural Sciences and Mathematics Fax: 258-1-415195C.P. 4040 Email: [email protected]

S. R. Maya Southern Centre Tel: 263-4-70075531 Frank Johnson Avenue Fax: 263-4-738316Eastlea, Harare Email: [email protected] [email protected]

A. Meier TSU IPCC Working Group III Tel: 31-30-2742639P.O. Box 1 Fax: 31-30-27444643720 BA Bilthoven Email: [email protected] NETHERLANDS

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B. Metz IPCC Working Group III Tel: 31-30-2743990P.O. Box 1 Fax: 31-30-27444353720 BA Bilthoven Email: [email protected] NETHERLANDS

I. F. M. Mohamed Ministry of Aviation Tel: 24-911-778836Meteorological Authority Fax: 24-911-771693P.O. Box 574 Email:KhartoumSUDAN

G. Munthali Meteorological Department Tel: 265-692333Chileka Airpot Fax: 265-692329P.O. Box 2 Email: [email protected]

C.T.F. Murewi Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5P.O. Box BE 150 Fax: 263-774897Belvedere, Harare Email: [email protected]

D. Musoni Rwanda Meteorological Services Tel: 250-72971/75813P.B. 898 Fax: 250-72971 Kigali Email: [email protected]

R. Ndemanou Ministry of Environment and Forestry Tel: 237-239461Permanent Secretariat of Environment Fax: 237-239461P.O. Box 7439 Email:YaoundeCAMEROON

S. Ndiaye University CHEIKH ANTA DIOP Tel: 221-8250443Dept. De Mathem,Fac des Sciences Fax: 221-8246318Boulevard Martin Luther King Email: [email protected]

T. Ngara Ministry of Mines, Environment and Tel: 263-4-757431/2Toursim (MMET) Fax: 263-4-757431P. Bag 7753 Email: [email protected]

A. Njie Gambia Public Transport Corporation Tel: 220-224122Kanifing, Kombo St. Mary Fax: 220-225009P.O. Box 801 Email: [email protected], BanjulTHE GAMBIA

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S. Nyambe Meteorological Department Tel: 260-1-252728P.O. Box 30200 Fax: 260-1-251889Lusaka Email: [email protected]

E. Odada Pan African START Secretariat Tel: 254-2-447740/449233Dept. of Geology, University of Nairobi Fax: 254-2-449539Box 30197 Email: [email protected]

R.S. Odingo IPCC Vice Chairman Tel: 254-2-334244Uiversity of Nairobi Fax: 254-2-336885P.O. Box 30197 Email:NairobiKENYA

A. Omojola University of Lagos Tel: 234-1-826584Department of Geography and Planning Fax: 234-1-820397Akoka, Lagos Email: [email protected]

J.O. Oucho University of Botswana Tel: 267-3552825Porgamme Coordinator, International Fax: 267-375810Programme in Population and Email: [email protected] DevelopmentPrivate Bag 0022GaboroneBOTSWANA

Z. Rabefitia Direction de la Meteorologie l’HYDROLOGIE Tel: 261-20-2240241B.P. 1254 Fax: 261-20-2240581/2240823Antananarive Email: [email protected] [email protected]

M.V. Sahanga Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5Box BE 150 Fax: 263-4-774890/774897Belvedere, Harare Email: [email protected]

R. Scholes Division of Water, Environment and Forest Tel: 27-12-8412045Technology (CSIR) Fax: 27-12-8412689P. O. Box 395 Email: [email protected], PretoriaSOUTH AFRICA

S. Shongwe Swaziland Meteorological Service Tel: 268-45728/46274P.O. Box 1003 Fax: 268-45728/41530Mbabane H100 Email: [email protected]

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P.R. Shukla Indian Institute of Management Tel: 91-79-6407241Vastrapur Fax: 91-79-6427896Ahmedabad 380015 Email: [email protected]

Y. Sokona Environmental Development Action in the Tel: 221-82 25983/8222496Third World (ENDA) Fax: 221-8217595/8235157Deputy Executive Secretary for Email: [email protected] Relations [email protected]. 3370 54Rue CarnotDAKAR

J. Sylla Ministere de L’Equipment Tel: 224-464850Direction Nationale de l’Environemnt Fax: 224-464839B.P. 3118 Email:ConakryGUINEA

F. Toth Postdam Institute for CIR Tel: 49-331-2882554Dept. of Global Change Fax: 49-331-2882600P.O. Box 601203 Email: [email protected] PotsdamGERMANY

O. Totolo University of Botswana Tel: 267-311023 (home)Department of Environmental Sciences 267-3552510 (Work)Private Bag 0022 Fax: 267-3552784 (Faculty)Gaborone 267-356591 (University)BOTSWANA Email: [email protected]

J. Turkson UNEP, Collaborating Centre for Energy Tel: 45-46-322288and Environment Fax: 45-46-321999DK 4000 Roskilde Email: [email protected]

C. Turner Climate Change Secretariat Tel: 27-12-3093227South African Weather Bureau Fax: 27-12-3093989SOUTH AFRICA Email:

H. Virji International Start Secretariat Tel: 1-202-4622213Deputy Director Fax: 1-202-45758592000 Florida Avenue NW Email: [email protected] 200Washington DC 20009USA

Y. Vyas Chief Environmental Officer Tel: 255-204280/204826African Development Bank Fax: 255-20503301 B.P. 1387 Email: [email protected] D’IVOIRE

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D. Yamba University of Zambia (Lusaka) Tel: 260-1-262482Great North Road Fax: 260-1-262482Box 3279/Box E721 Plot 1635 Email: [email protected]

P. Zhou EECG Tel: 267-307310/312845Box 402339 Fax: 267-307310Gaborone Email: [email protected]

M. C. Zinyowera Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774893Box BE 150 Fax: 263-4-774890/774897Belvedere, Harare Email: [email protected]

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SUPPORT STAFF

C. Masikati Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5

Box BE 150 Fax: 263-4-774897

Belvedere, Harare Email: [email protected]

ZIMBABWE

M. Madzvamutse Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5

Box BE 150, Belvedere Fax: 263-4-774897

Harare Email: [email protected]

ZIMBABWE

T. Bandason Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5

Box BE 150, Belvedere Fax: 263-4-774897

Harare Email: [email protected]

ZIMBABWE

M. Dorobeni Department of Meteorological Services Tel: 263-4-774891/2/5

(Mrs Muchena) Box BE 150, Belvedere Fax: 263-4-774890/774897

Harare Email: [email protected]

ZIMBABWE

A. Meier TSU IPCC Working Group III Tel: 31-30-2742639P O Box 1 Fax: 31-30-27444643720 BA Bilthoven Email: [email protected] NETHERLANDS

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Annexe 3 Comité organisateur

Mr. Sahanga Departement of Metereological Services, ZimbabweOgunlade Davidson IPCC, Working Group III co-chair, Sierra LeoneBert Metz IPCC, TSU, Working Group III, co-chair, The NetherlandsKirsten HalsnaesUNEP, Centre on Energy and Environment, DenmarkBertJan Heij Programme Office NRP, The NetherlandsMarcel Kok Programme Office NRP, The NetherlandsRichard Moss IPCC, TSU, Working Group II, USAEric Haites CanadaJohn Turkson UNEP, Collaborating Centre for Energy and Environment, DenmarkYouba Sokona ENDA, Environmental Development Action in the Third World, SenegalHassan Virji START, International Secretariat USARob Swart IPCC, TSU, Working Group III, The Netherlands

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