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D O C U M E N T Poitou-Charentes Pays de la Loire D’AGRICULTURE CHAMBRES CASDAR Septembre 2008 Dynamiques d’exploitations caprines : s’installer, faire évoluer son exploitation, transmettre... Poitou-Charentes Bretagne Pays de la Loire 13 cas concrets illustrant la diversité des dynamiques d’exploitations

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Poitou-Charentes Pays de la Loire

POITOU-CHARENTES

D’AGRICULTURECHAMBRES

CASDAR

Septembre 2008

Dynamiques d’exploitations caprines : s’installer, faire évoluer

son exploitation, transmettre...

Poitou-CharentesBretagne

Pays de la Loire

13 cas concrets illustrant la diversité des

dynamiques d’exploitations

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DYNAMIQUES D’EXPLOITATIONS CAPRINES : S’INSTALLER, FAIRE EVOLUER SON EXPLOITATION, TRANSMETTRE...

Pour favoriser l’intallation, la transmission et la pérennité de la production caprine, les professionnels caprins de l’Ouest ont souhaité qu’une synthèse et des outils de réflexion soient mis à la disposition des éleveurs et de l’ensemble des personnes concernées par l’installation et l’accompagnement des éleveurs.

Les techniciens des Chambres d’Agriculture et des Contrôles Laitiers de la région ont finalisé ce travail avec la coordination de l’Institut de l’Elevage.

Ce document rassemble différentes solutions à envisager et les principales recommandations lors de la transmission, de l’installation ou du départ d’un associé ou lors d’un projet d’agrandissement ou de changement de système. Il est illustré de 13 cas concrets.

SOMMAIRE

S’installer«S’installer en GAEC avec ses parents...»• «Construire une société à trois où chacun trouve sa place...»• «Au pays de garouille, un choix de vie et un autre modèle d’élevage...»• «En lisière de la forêt de Chizé, réussir une reconversion professionnelle • pour aller vers un projet de vie...»«S’installer avec un grand troupeau en • ″hors-sol″...»

Transmettre son exploitation«Transmettre, reprendre une exploitation laitière en douceur...»• «Transmettre, reprendre une petite exploitation fromagère...»•

Trouver un nouvel équilibre quand la main d’oeuvre diminue«Un salarié pour me seconder...»• «Un salarié plutôt que l’association...»• «S’associer avec son salarié pour anticiper le départ en retraite des • parents...»«Agrandir le troupeau caprin pour augmenter le revenu et l’efficacité du • travail...»«S’agrandir pour remplacer des associés et pour travailler moins...»• «Se regrouper pour moins d’astreinte...»•

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S'installer

Comment m’installer ? Les différents choix possiblesDe nombreux éléments sont à prendre en compte avant de définir son projet.

Quels débouchés ?

Livreur de lait : passage d’une collecte • de laiterie à cet endroit ? quelles quantités je peux livrer ? Modalité de production (exemple : obligation d’une certaine autonomie alimentaire), Fromager : faire connaissance avec le voisinage, • proximité des fromagers voisins, transformation totale ou partielle, acheteurs potentiels…Définir les modalités de vente : à la ferme, marché, grossistes, GMS…

Reprise ou création ?

Reprise d’une exploitation existante : bien analyser l’exploitation, s’assurer de la bonne santé financière, économique, technique et sanitaire. Pour les fromagers, attention la reprise de clientèle est difficile à chiffrer.

Création : le développement de l'atelier, pour atteindre son rythme de croisière, se fait sur 3 ou 4 ans, donc il faut prévoir sa trésorerie en conséquence. Une réflexion est indispensable sur la conduite alimentaire, le mode de reproduction...

La reprise d’un troupeau en place apparaît souvent plus sécurisant qu’une création pure (production laitière connue et immédiate, investissement moindre…

Quel cheptel choisir ?

éviter au maximum de mélanger les animaux • de troupeaux différents, attention aux aspects sanitaires, acheter de préférence des chevrettes et jeunes boucs • (surtout en cas de mélange de troupeau) mais prévoir la trésorerie pour la période sans lait,préférer un troupeau de qualité génétique même s’il • est plus cher (il sera plus difficile et surtout plus long de rattraper un troupeau faible en génétique)

Quelles sont vos attentes personnelles notamment en fonction de la famille ? nombres de semaines de vacances, astreinte du week-end (choix d’un week-end sur 2 par exemple grâce au service de remplacement, salariés…)

Organisation de la journée de travail type : 3 h 30 par jour pour traite et nettoyage, pour alimentation très variable selon le système alimentaire, équipement…

Réfléchir à un aménagement de bâtiment fonctionnel, quelles mécanisations (et donc quels investissements)…

A consulter : fiches travail du programme FNEC ADAR 2005 –2007

Le projet d’installation doit être une envie personnelle, une idée qui prenne le temps de mûrir. Il est important d’identifier ses motivations et de penser à l’organisation et aux futurs projets de la vie privée qui se dérouleront en parallèle de l’activité d’exploitant.

Point Info Installation (www.agri-installation.fr)

Chambre Départementale d’Agriculture, ADASEA, les JA...

renseignements sur les métiers de • l’agriculture en généralbilan de compétences• niveau de formation scolaire (renseignements sur • formations complémentaires : CFA, CFPPA, validation des acquis : www.vae.gouv.fr)expériences en exploitation caprine•

Permet de savoir très en amont si le projet est réalisable, si une formation complémentaire est nécessaire (formation adulte…), si le jeune doit réaliser un stage 6 mois (contact : Centre d’Accueil et de Conseil du département) d’une durée variable en France ou à l’étranger, s’il a accès aux aides (diplômes)…

Inscription au Répertoire Départemental à l’Installation : ADASEA et www.repertoireinstallation.com

Ce fichier permet de mettre en relation les exploitations des cédants avec les jeunes qui souhaitent s’installer avec un accompagnement dans les démarches de recherche. Il est important de s’inscrire à ce répertoire même si vous avez déjà une exploitation « sous le coude » on ne sait jamais, le projet pourrait ne pas aboutir (désaccord, mésentente…).

Rechercher une

exploitation !

1er contact : dès

que l’on pense à s’installer…

Un projet,

une envie…

Dimension technico-

économique

Dimension travail

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Présentation du PDE en CDOA (présidée par la DDAF) et validation.

Présentation du projet aux banques et financement. Dépôt du dossier de demande d’aides DJA (Dotation Jeune Agriculteur) et instruction par l’ADASEA.

Cas des hors cadre familial

Doit remplir les conditions du JA (entre dans le parcours à l’installation avec les aides), ne doit pas avoir de lien de parentés ( jusqu’au 3e degré) avec cédant, futur associé ou propriétaire.Le parrainage : découverte de l’exploitation à reprendre, entente avec ces futurs associés… avec une rémunération (renseignements : ADASEA).PIDIL : Programmes pour l'installation des jeunes en agriculture et le développement des initiatives locales (renseignements : ADASEA).

Installation sans les aides :Il est aussi possible de s’installer sans aide parce que les critères ne sont pas réunis par exemple.

Il est important d'échanger sur son projet et rester ouvert à différentes possibilités. Même en s’installant de cette façon il est important de passer par le point Info Installation qui permet d’éclaircir de nombreux doutes et questions.

Il existe également des formations (où peuvent participer également les jeunes aidés!) organisées par les Chambres d’Agriculture et les ADASEA :

« être agriculteur demain » : les réalités de ce métier, • les étapes du parcours d’installation…« préparer sa rencontre avec le cédant » :• « travailler en société » : avantage de l’association, • organisation entre associés..

Pour toute installation avec ou sans les aides il est essentiel de faire une étude de viabilité et un plan de financement. Il faut aussi faire une demande d’autorisation d’exploiter pour les terres (auprès de la DDAF).

Et après l’installation : continuer à se formerIl est très important de ne pas s’enfermer dans son nouvel outil de travail et de consacrer une partie de son temps à rencontrer d’autres agriculteurs et des conseillers.

Il existe pour cela selon les départements :

des groupes d’agriculteurs qui se réunissent • régulièrement soit par rapport à un thème commun (le pâturage par exemple) ou parce qu’ils occupent la même zone géographique : riches en échanges,des formations pour mieux gérer son exploitation : • comment gérer ma trésorerie ? Organisation administrative…,accompagnement JA par des conseillers de la • Chambre d’Agriculture sur le thème le plus demandeur de l’exploitation (aspect économique, élevage, travail…).

En société ou individuel ?

Société : création ou modification de statut par un conseiller.

Inscription au CFE (Centre de Formalité des Entreprises).

Permet une transition économique plus douce et avec moins de temps d’astreinte pour la traite.

Attention aux relations entre associés, il faut définir avant l’installation les priorités de chacun et la répartition des tâches de travail. Suite à l’installation, des réunions régulières permettent de bien communiquer et de prévoir les plannings. De plus un accompagnement sur la gestion des relations humaines est à prévoir.

Individuel : se faire connaître auprès du CFE avant l’installation pour remplir le formulaire permettant de faire connaître juridiquement l’exploitation.

Emploi d’un salarié : groupement d’employeurs (1 salarié à plusieurs en temps partiel sur les différentes exploitations), un salarié à mi temps pour les traites (matin, week-end), un salarié à plein temps si possible, pour les absences ponctuelles ou les vacances : service de remplacement.

Il est important de bien définir les objectifs du salarié avant son embauche.

L’organisation du cheptel, du bâtiment… doit se faire en pensant à demain.

Gestion des déchets, utilisation de l’eau (adduction puits…), énergie, système alimentaire. Il faut gérer les priorités en faisant des investissements échelonnés dans le temps mais avec des objectifs finaux bien définis et cohérents dès le départ.

Installation avec les aides(parcours en cours de réforme, certains points sont amenés à évoluer) :

Selon les critères (diplôme, expérience professionnelle, âge…), il est possible d’avoir des aides financières et des taux de crédits bonifiés.

Réflexion sur le projet avec un technicien et possibilité de présentation succincte à la banque pour avoir un avis de principe.

Inscription au stage de préparation à l’installation dans les Chambres d’Agriculture (6 mois - 1 an avant l'installation).

Ce stage permet de travailler en profondeur sur son projet (étude prévisionnelle chiffrée), de rencontrer les acteurs importants de la filière (banque, MSA…), faire le point sur la réglementation et échanger avec les autres participants (permet de faire évoluer son projet et de connaître des jeunes qui en sont au même niveau).

Réalisation d’un projet prévisionnel appelé PDE (Plan de Développement d’Exploitation) avec l’ADASEA (4 à 6 mois avant l'installation).

Validation du projet (2 à 4 mois avant l'installation).

Dimension juridique

Dimension environnementale

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Chantal, Serge et Cédric CLERC, GAEC les Caprines, Ayron (Vienne)

L'exploitation430 chèvres - 360 000 litres• 120 ha de SAU dont 60 ha de SFP• 100 brebis• 3 UMO familiales : Chantal : atelier caprin et comptabilité•

Cédric : atelier caprin Serge : ateliers ovins et cultures

Une installation souhaitée depuis toujours : « Cédric a envie de s’installer depuis qu’il est né ». Cette phrase résume bien la situation. L’objectif professionnel de Cédric a toujours été l’installation.L’exploitation de Serge et Chantal comportait trois productions complémentaires : les ovins, les caprins et les cultures. Les ovins n’intéressent pas Cédric. Concernant les cultures, la pression foncière est trop forte pour envisager un agrandissement et Serge n’a jamais cru à la pérennité de la vente des céréales. Le choix est donc de développer l’atelier caprin."Je ne souhaitais pas non plus m'installer seul, c'était une vraie opportunité de m'installer avec mes parents".

Un parcours semé d’embûches et une réflexion de fond : Le troupeau caprin existant se compose de 120 chèvres. Elles ont de gros problèmes de CAEV qui les pénalisent au niveau de leur potentiel de production et de leur qualité du lait. Malgré la pratique de l’IA depuis de nombreuses années, les performances du troupeau ne sont pas satisfaisantes. Et puis la chèvrerie est vétuste, de nombreux travaux sont nécessaires.

La décision est alors prise de créer un nouveau troupeau indemne de CAEV dans un bâtiment fonctionnel.

Le premier projet, déposé en 2000, est la construction d’un bâtiment de 400 places avec l’achat de 300 chevrettes. La banque n’accepte pas de suivre ce projet qu’elle trouve trop risqué financièrement. Les éleveurs décident alors de déposer un projet en 2 étapes avec la construction successive de deux bâtiments de 200 places. Plus d’auto-construction est également intégrée. Cette proposition est acceptée.

S'installer en GAEC avec ses parents...

Cédric termine ses études en juin et arrive sur l’exploitation.Construction du 1er bâtiment et de la salle de traite, achat de 116 chevrettes et 4 boucs indemnes de CAEV.

2001

2002

2003

2004

Achat de 80 chevrettes et 2 boucs indemnes de CAEV.

Début de construction du 2ème bâtiment, augmentation du troupeau par auto-renouvellement60 chèvres sont inséminées.

Installation de Cédric en janvier après 6 mois en tant qu’aide familiale et 2 ans en tant que salarié.

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PerspectivesSerge, Chantal et Cédric se trouvent face au constat qu’ils ont peu de temps libre et qu’il est difficile de s’organiser pour les week end. Les 3 associés souhaitent donc em-ployer un salarié, et vont proposer un mi-temps traite et alimentation du soir plus un week-end sur deux.

Quelques chiffres : 2007UMO 3 UMOSAU 120 haNombre de chèvres 430EBE 154 000 €Revenu disponible/UMO familiale 33 900 €

Conditions facilitantes

Les parents ont investi dans le troupeau et pour le trou-peau.

Structure d'exploitation en place et les banques ont suivi.

Et si c'était à refaire ?Chantal, Cédric et Serge pensent avoir fait le bon choix en développant l’atelier caprin, compte tenu de la conjoncture actuelle. Par contre leur avis est plus mitigé à propos de leur cheminement.

L’augmentation progressive du troupeau a permis un étalement du financement et du travail. C’est également plus facile techniquement de maîtriser l’atelier caprin.

Cependant c’est très lourd en terme de travail, il ne faut pas laisser les chèvres de côté.

De plus, il y a eu un surcoût de 25 % entre les 2 bâtiments : augmentation du coût des matériaux, du coût de la main d’œuvre, améliorations constatées nécessaires par rapport au premier bâtiment. Ceci n’avait pas été envisagé et a entraîné quelques problèmes de trésorerie.

Stratégie d’investissements et de financements

Investissements Financements

2001 1er bâtiment et salle de traite

1er achat de chevrettes

94 500 €

9 909 €

PAM (12 ans-3%) PAM (12 ans-3%) Prêt complémentaire (12 ans-6.32%) Prêt complémentaire (5 ans-5.37%)

PAM (7 ans-3%)

41 161 €27 441 €4 500 €4 500 €9 600 €9 909 €

2002 2ème achat de chevrettes 6 098 € PAM (7 ans-3%) 6 098 €2003 tracteur

chargeur41 923 €4 878 €

Prêt (7 ans-3.51%)Prêt (7 ans-3%)

41 923 €4 573 €

2004 2ème bâtiment

hangar à fourragesbène et voiture d’exploitation

81 000 €

15 000 €21 500 €

PAM (12 ans-2%)Prêt complémentaire (12 ans-2%)Prêt (8 ans-2%)Prêt (7 ans-3.65%)

41 162 €4 573 €

10 260 €21 500 €

2005 feed-carfaucheuse

34 000 € PAM (7 ans-2%) Prêt complémentaire (12 ans-2%)

18 000 € 16 000 €

TOTAL 308 808 € TOTAL 257 005 €

Avis du technicienL’installation de Cédric semble l’idéal. Serge et Chantal ont préparé l’arrivée, en investissant sur l’exploitation. Cé-dric a aujourd’hui un outil de travail fonctionnel.

Céline SAINT-JEANChambre d’Agriculture de la Vienne

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Construire une société à trois où chacun trouve sa place...

exploitation de type familiale (160 chèvres et 45 vaches laitières sur 100 ha de SAU).

"Mon installation était prévue au 1er Janvier 2009, cependant, j’ai décidé de rester 2 mois de plus au Québec. A mon retour en octobre, nous avons décidé de repousser mon installation au 1er Janvier 2010 pour nous permettre de réaliser au mieux la partie administrative de mon installation. Durant cette période de transition, je reste salarié sur l’exploitation.

Humainement : L’installation de Romain assure la pérennité de l’exploitation familiale répondant ainsi à nos objectifs et nos souhaits :

Construire une société à 3 ou chacun ait sa place.• Mettre en place une transmission simple.• Pérenniser l’exploitation.• Poursuivre l’amélioration génétique.• Ne pas dégrader le temps libre.• Poursuivre l’engagement personnel, départemental et • national au niveau de la filière.Continuer à se déplacer ensemble aux visites.• Prendre le temps de discuter.•

Techniquement : L’objectif est de garder un bon niveau de performances sur le plan technique.

Objectif de production :

950 l / chèvre• Environ 100 chevrettes élevées pour le renouvellement• Engraissement de la totalité des chevreaux• Ventes de reproducteurs•

Il est important pour nous de garder de bonnes performances et de ne pas négliger nos résultats tant sur le plan technique, qu’économique.

C’est d’ailleurs pour cela que nous voulons continuer à travailler avec l’insémination artificielle et sur notre autonomie alimentaire.

Economiquement : Economiquement l’objectif du projet était d’assurer un revenu décent pour chacun.

L’augmentation du cheptel, la construction de la chèvrerie, différents investissements et principalement la performance de l’exploitation permettent aujourd’hui d’assurer ce revenu.

L'exploitationPays Sud Charente340 chèvres de race Alpine86 ha dont : • 21 ha de Luzerne • 6,8 ha de prairies permanentes

• 35 ha de cultures3 UMO : Christine, Alain et leur fils Romain en tant que salarié durant son étude d’installation.

Le projetLe projet d’installation de Romain n’est pas une surprise pour nous, nous avons toujours su que Romain avait hérité de cette passion. C’est d’ailleurs pour cela que ce projet a été mûrement réfléchi.

Dans l’optique de simplifier au maximum son installation mais aussi de nous assurer un revenu correct pour trois, nous avons travaillé et réfléchi ensemble pour construire ce projet. Tout en continuant ses études, Romain est entré dans la réflexion.

En 2004, nous avons donc décidé dans un premier temps d’augmenter le troupeau sur plusieurs années passant de 140 chèvres à 340 chèvres ; assurant ainsi notre premier objectif qui était d’obtenir un revenu décent même pour trois.

Toutefois, pour nous, il était important de ne pas augmenter notre charge de travail « on ne voulait pas passer plus de temps avec nos 340 chèvres qu’auparavant avec 140 ». Un projet de construction de chèvrerie s’est mis en œuvre : consultations, visites, nous avons tout réalisé ensemble.

En 2005, la nouvelle chèvrerie pouvant accueillir 350 chèvres fut opérationnelle. Celle-ci a été construite pour être la plus confortable possible pour le travail. La salle de traite, la présence d’un feed car … ont permis une diminution de la charge de travail et une amélioration des conditions de travail.

Nous avons pu récupérer 20 hectares de foncier en fermage, nous permettant de réaliser une meilleure rotation des cultures et d’amortir au mieux notre matériel.

Durant cette période, Romain a terminé ses études en BTS Productions Animales poursuivies aussitôt par son stage d’installation 6 mois effectué au Québec dans une

� Alain, Christine et Romain DELAUNAY, Le Masdraud, Juignac (Charente)

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Stratégie d’investissements et de financements

Les investissements avant l'installation de Romain

Construction chèvrerie 223 000 €Feed –car 20 000 €Aménagement ancienne chèvrerie 1 500 €TOTAL 244 500 €

Avis du technicienCeci est un très bon exemple pour démontrer l’importance de prendre le temps pour réussir une installation.

Harmony BOUTINChambre d’Agriculture de la Charente

ConclusionLe cas de Christine et Alain Delaunay et de leur fils Romain est très intéressant dans le sens où le projet a été mûrement réfléchi. L’installation n’est pas encore effectuée mais cela donne malgré tout un aperçu de la réflexion d’un tel projet.

Maintenant, il reste tout de même à régler la partie administrative avant le 1er Janvier 2010. La décision de repousser l’installation n’est pas anodine mais plutôt très réfléchie, ce qui va permettre à Romain d’arriver dans l’exploitation sereinement.

Quelques chiffres : 2007UMO 3 UMOSAU 86 haNombre de chèvres 340EBE 92 000 €Résultat courant 39 200 €

AccompagnementAu moment de la réflexion, nous avons travaillé tous les 3 avec le groupe lait pour leur présenter le projet, la construction de la chèvrerie … Ce fut très enrichissant pour nous et cela nous a permis de faire avancer le projet.

Nous avons aussi réalisé une formation concernant les différentes possibilités de formes sociétaires à la Chambre d’Agriculture de la Charente.

PréoccupationsMalgré cette formation, nous nous posons toujours la question de savoir quelle est la société la mieux adaptée à notre situation sachant qu’aujourd’hui l’exploitation est en statut individuel où Christine est considérée comme conjointe d’exploitant. La forme sociétale doit nous permettre de donner un statut à Christine et à chacun de nous.

Une autre préoccupation pour nous est de savoir comment va s’organiser le travail à trois et comment tout cela va pouvoir fonctionner. Pour nous le plus important est de créer une société et une ambiance de travail où chacun trouve sa place.

Les investissements de matériel (tracteur, andaineur, pulvérisateur ) ont été entièrement autofinancés.

L’objectif de revenu étant atteint, l’installation de Romain lui permettra d’acheter des parts sociales. Le but est de permettre à Romain d’obtenir 50 % des parts sociales de l’exploitation (50 % pour Alain et Christine).

Le financement de ce capital social pourra se faire de deux manières :

Par la DJA estimée à environ 10 000 € • Par un emprunt privé d’une durée de 12 ans décomposé en 2 étapes. Il sera à 2,5 % pendant 7 ans (durée de la bonification • JA depuis le 1er Janvier 2008), et 5 % par la suite.

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Isabelle VALLERANT et Alain JOYEUX, objectif « 100 chèvres – 100 000 litres – 15 000 € de revenu », la Rousselière, Rom (Deux-Sèvres)

Au pays de garouille *, un choix de vie et un autre mode d'élevage...

Durant cette période, Alain vit plusieurs expériences professionnelles également, chevrier, moutonnier, contrôleur machine à traire et continue de se former en obtenant un diplôme d’ingénieur agricole à Dijon. Cette vie faite de riches rencontres leur donnera deux enfants et va les conduire à la Rousselière de Rom où leur projet d’éleveur de chèvres verra le jour.

Isabelle n’est pas d’origine agricole. Pourtant, dès l’âge de 15 ans, Isabelle savait qu’elle élèverait un jour des chèvres ! Avant de faire une formation diplômante de chevrière à Melle où elle rencontrera Alain, Isabelle réalise de nombreux stages en chèvreries dans plusieurs régions françaises (Pyrénées Atlantiques et Orientales, Aude, Indre, etc…) depuis l’âge de 18 ans.

Les conditions facilitantes et les freins d’un projet : « entre volonté et réalisme »Durant près de vingt années d’expériences professionnelles multiples en élevage ou dans son environnement, le couple d’éleveurs a su se forger un savoir-faire doublé d’un avis personnel sur le projet d’élevage qu’il souhaitait développer. Pourtant, la première porte-ouverte à la banque sonne comme un refus. Ce n’est qu’une seconde banque qui croit dans le projet des éleveurs et les accompagne à hauteur des 30 000 € suffisants pour l’acquisition du cheptel, l’aménagement du bâtiment et un peu de matériel. On est loin des 100 000 à 180 000 € nécessaires dans bien des cas pour l’installation d’un jeune agriculteur !

Cette expérience est la preuve qu’une diversité de représentations de l’entreprenariat peuvent se côtoyer en agriculture, même sans apport financier au départ.

Les motivations des éleveurs en terme de revenu, travail mais surtout de choix de vie …L’élevage de chèvres est avant tout un choix de vie avant d’être un objectif de travail ou de recherche de revenu. Une fois l’opportunité d’acquisition d’une ferme à Rom en Deux-Sèvres et l’emploi de formateur d’Alain au CFPPA de Melle, Isabelle peut faire son EPI en 2001 et lancer l’installation progressive sur 5 ans en concertation avec l’ADASEA et l’animateur de la Chambre d’Agriculture.

Suite à cette étude, la banque encourage l’éleveuse à réviser la taille de son cheptel à la hausse pour atteindre 150 chèvres afin que son projet soit financé (c’est la banque qui le demandait).

Quel monde étrange où les projets de vie des individus sont niés au regard de la représentation de ce que doit être le revenu d’un éleveur ! L’idée d’Isabelle, car c’est bel et bien une idée de longue date, était qu’il lui fallait 60 chèvres et pas plus. Finalement, entre 60 et 150, l’effectif du troupeau sera de 100 chèvres, pour 100 000 litres et 15 000 € !

La trajectoire des exploitants : l’expérience avant de s’installer pour un destin tout tracé

* garouille : maïs en patois poitevin (Rom est réputé pour ses étendues de maïs irrigué)

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Le rapport au travail, temps, pénibilité et congés : le choix du bien vivre en famille et de chouchouter les chèvres du troupeau. Chacune son surnom, des réformes de plus en plus rares et des animaux qui sont au petits oignons. L’aire de sortie neuf mois de l’année leur permet de vadrouiller à leur aise.

Le travail d’astreinte est en moyenne de 6 h par jour, soit 42 h par semaine.

Perspectives, questions pour demain et projetsTrouver à se libérer du temps pour des congés, permettre plus d’autonomie à Isabelle sur l’élevage (port de charges notamment et travaux avec le tracteur) et imaginer un peu de terres pour permettre complètement le pâturage des chèvres pour se rappeler le temps des parcours dans les zones de montagne...

L’expérience et la volonté d’y arriver sont par ailleurs au cœur de la réussite du couple. Un seul exemple suffit à comprendre cette idée : Alain qui a été contrôleur machine à traire avait récupéré une machine à traire. Et bien cette machine à traire a déménagé six fois avant de pouvoir être installée sur la ferme !

Entre destin et ténacité, la volonté du projet personnel. A contrario, le couple d’éleveurs met en garde les candidats à l’installation de ne pas s’installer dans des conditions trop difficiles. Ils ont connu trop d’amis qui sont passés par des déceptions et des échecs sur des exploitations ni viables ni vivables.

L’exploitation actuelle : une chèvrerie dans des bâtiments en pierre réaménagés 110 chèvres alpines à 1 140 kg au contrôle laitierTP : 36,7 et TB : 42 g/kg Laiterie : Poitouraine 2 hectares (alimentation achetée)

La Ration : foin de luzerne (1,3 kg) + foin de graminées (0,5 kg) + paille + déshydratés en gros bouchon (1,2 kg) + concentrés du commerce (0,7 kg).

L’économie : « Revenu et capital : des objectifs plus qu’atteints »

Résultats 2007Chiffre d’affaires : 72 000 € (forfait) EBE : 20 300 € Revenu disponible : 19 000 € (26 % du CA)

La marge nette est de 0,17 €/litre avec un prix du lait de 0,61 €/litre grâce aux taux.

Actif : 71 000 € (dont 23 000 € de bâtiments, 20 000 € de chèvres ; 7 800 € de matériel).

Avis du technicien : « une preuve de la diversité encore possible basée sur la volonté »

Le projet des éleveurs présente toutes les caractéristiques d’une trajectoire de vie calée sur la volonté de parvenir à s’installer en caprins. Le projet de vie est au cœur de la réussite tant d’un point de vue social qu’économique. L’équilibre a été trouvé avec un troupeau de 100 chèvres sans avoir subi les contraintes des modes de l’agrandissement et de la nécessité du capital à outrance. Le monde agricole, en partenariat avec les autres composantes du monde rural pourrait s’inspirer de cette expérience pour préserver le tissu rural et garder un monde vivant de sa jeunesse. Juste une question de choix de vie.

Frantz JENOTFRESYCA

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Emmanuelle et Mathias CHEBROU, 11 allée du Vieux Chêne Puy Fosses, Les Fosses (Deux-Sèvres)

En lisière de la forêt de Chizé, réussir une reconversion professionnelle

pour aller vers un projet de vie...

Emmanuelle qui n’est pas d’origine agricole a toujours pensé s’installer fermière depuis sa tendre enfance. Attirée par les chevaux et les chèvres elle démarrera toutefois sa carrière professionnelle comme salariée dans plusieurs entreprises. La rencontre avec Mathias leur permet à tous deux de nourrir leur projet de retourner vivre à la campagne sur une ferme. Mathias est passionné d’éco-construction. Hors de la nature, le métier de salarié d’Emmanuelle ne lui permettait pas de trouver son épanouissement.

Le projet : valoriser la race de chèvre locale, la belle poitevine, pour faire des fromages Doté par les parents d’une parcelle de 1,5 ha sur Juscorps, le couple se lance dans l’éco construction d’une chèvrerie de 70 places à partir de août 2004. L’autoconstruction quasi-totale (seule la charpente est montée par un professionnel) utilise notamment du bois de chêne de la forêt de Chizé toute proche découpé et acheté lors de la tempête de 1999. La toiture est tout simplement en tuile de pays. La ventilation latérale se fait par claire voies ; l’isolation des pans inférieurs est réalisée en paille de lin et de chaux. Au sud, un mur de paille est enduit de chaux. Au nord, le mur en colombage est en paille de chanvre recouvert d’un enduit de finition de chaux. Du bois cordé, de la laine de bois et le liège sont utilisés également. La fromagerie jouxte la salle de traite qui est contiguë à l’espace de vie des 21 poitevines bipares et des 11 primipares. 2006 fut donc la première lactation. L’objectif est d’environ 40 chèvres en lait pour une commercialisation le plus possible à la ferme et dans le village voisin.

Une motivation et une passion aux cœur du développement personnel et professionnelDébut 2004, à 34 ans, fermement décidée à prendre son destin en main, elle prend un congé formation pour obtenir une qualification agricole. Fin juin 2005, à Melle, son BPREA en poche, elle embraye sur son stage six mois qu’elle réalise dans deux exploitations caprines Deux-Sèvriennes, la première laitière et la seconde mixte fermière-laitière et engagée en agriculture biologique. Parallèlement, les époux construisent la chèvrerie à partir de août 2005 et Emmanuelle élève 21 chevrettes de 8 jours dès mars 2005 dans des box à chevaux.

L’idée est de ne pas quitter définitivement le contact avec le salariat tant que le projet n'est pas en rythme de croisière. Aujourd’hui encore, Emmanuelle a préservé un tiers temps d’emploi d’ouvrière sur Niort qu’elle remplit dans la matinée alors que Mathias occupe un emploi dans une mutuelle. Avec leurs deux filles, le couple vit entièrement la passion de la vie paysanne.

La trajectoire de la chevrière : un rêve d’enfance

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Perspectives, questions pour demain et projetsLe site présente déjà une salle d’accueil de groupes pour faire des visites. Mais à terme il est prévu de réaménager un hangar restant en atelier de visite.

L’avenir serait de développer l’accueil à la ferme que ce soit de scolaires ou d’adultes à la fois sur l’animation pédago-gique avec l’élevage des chèvres ou sur l’information et la formation à l'éco construction.

L’exploitation actuelle : une chèvrerie dans des bâtiments écologiques La recherche de performance laitière n’est pas une priorité. L’éleveuse considère que des animaux bien traités feront toujours du lait. Et de ce point de vue, la première lactation avec les primipares s’est bien passée.

Avis du technicien : « projet professionnel et projet de vie se confondent »

Cette trajectoire d’installation témoigne d’une volonté de vivre à la ferme d’un élevage de chèvres poitevines avec transformation fromagère à la ferme, vente à la ferme et animation pédagogique. Si le projet d’élevage doit permettre à l’éleveuse de vivre de ses ventes, la recherche de performances techniques et de chiffre d’affaires ne sont pas une priorité placée au cœur du projet. Cet exemple témoigne d’une trajectoire de rapprochement du projet professionnel avec le projet de vie.

Frantz JENOTFRESYCA

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Yannis MANDIN, EARL de Clairette, Prin Deyrançon (Deux-Sèvres)

S'installer avec un grand troupeau en "hors-sol"...

Un parcours riche en rebondissements"J’ai toujours voulu m’installer mais j’ai aussi suivi le conseil de mon père : « apprend d’abord un métier et ensuite tu verras.. ».

Je quitte donc les Deux-Sèvres pour faire un apprentissage dans les métiers de bouche. Après mon CAP, vient l’heure du service militaire qui dura 2 ans.

A mon retour en Deux-Sèvres je décide de m’installer avec 25 chèvres que je trais à la main. En passant à 80 chèvres je peux m’acheter un transfert mais au cœur du village, je ne peux pas m’agrandir davantage.

J’emmène donc mes chèvres et reprend une ferme en Charente avec ma femme qui s’installe avec les aides. L’exploitation tourne pendant 2 ans avec 350 chèvres, 60 ha en fermage et une salle de traite !

Malheureusement suite au départ de ma femme en septembre 1999, la situation économique devient très fragile car il faut rembourser les aides à l’installation. C’est la tempête en décembre 1999 qui détruira 2 bâtiments entraînera l’avortement et la perte d’une grande partie du troupeau.

Ne me restant plus que 80 chèvres, pour valoriser mon lait, j’ai fait du fromage et j’ai commencé les tournées, les marchés, les halles. La situation se redresse, je reconstruis les bâtiments et augmente le troupeau à 300 chèvres.

Seulement le divorce se passe mal et les finances sont serrées donc je décide de tout arrêter et la ferme sera en liquidation judiciaire jusqu’en 2004.

Pendant ce temps, je retrouve un ami en Charente et apprend le métier de viticulteur mais cette expérience n’aboutira pas."

Pendant 2 ans sa vie privée le conduira à être réceptionniste en fleurs puis vacher.

Une motivation à toute épreuve"J’ai tenté de m’installer en 2006 en faisant un parrainage dans la ferme que je souhaitais reprendre. Tout se passe pour le mieux dans cette exploitation de 700 chèvres et 20 ha mais malgré le beau potentiel de l’exploitation, les banques ne m’ont pas suivi.

Je retourne donc dans la Sarthe à mon emploi de vacher.

Suite à la mutation de mon ami sur Niort fin 2006, je retente une installation agricole.

Je voulais partir sur une installation hors sol car le travail des terres ne m’intéresse pas.

J’ai trouvé une ferme où le troupeau caprin est arrêté depuis quelques années et malgré un refus de la banque au dernier moment, je ne me décourage pas et trouve une autre banque pour me suivre.

Mon dossier est passé en CDOA en novembre 2006 et ensuite tout a été très vite !

J’achète 130 chevrettes Saanen et 30 chèvres. J’ai été très exigeant sur la qualité du cheptel (bon troupeau, indemne CAEV) et je ne le regrette pas !"

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Techniquement : L’éleveur travaille avec un roto 12 places. Il souhaite une ration simple et travaille en hors sol donc il nourrit ses chèvres en ration sèche, paille et concentrés.

« Ma première année a été superbe avec 90 % de chevrettes et plus de 1 000 kg de lait et cette année commence tout aussi bien ! »

Les motivations et les freins du projet :Malgré les nombreux obstacles que Yannis a du franchir, il a toujours souhaité travailler pour lui et prendre ses propres décisions « mon expérience m’a aidé à prendre mes décisions »

Pour son installation, Yannis a obtenu les aides JA mais pour cela il lui manquait le niveau scolaire. Il a monté un dossier de validation des acquis qui a été validé mais ça n’a pas été facile, il faut être motivé.

Perspectives, questions pour demain et projetsYannis s’est fixé un objectif, un rêve, celui d’avoir un cheptel de 1 200 chèvres pour faire vivre 2 couples sur son exploitation. Son ambition est de créer des emplois et de se libérer du temps. Le troupeau augmentera progressivement et s’il rencontre des problèmes liés à l’effectif important, il stoppera l’évolution pour toujours maîtriser sa production laitière et pouvoir bien suivre son troupeau « j’ai besoin de voir mes chèvres, de les toucher et de surveiller leur comportement, la traite est donc un moment privilégié d’autant plus que ça ne me dérange pas de passer 2 heures à la traite puisque je n’ai pas de cultures ! »

Mise en route du projet et premières impressions"Très vite j’ai eu l’opportunité de racheté 100 chevrettes, seulement le manque de place dans le bâtiment se fait sentir et je dois lancer un projet de bâtiment neuf rapidement. L’avenant à l’EPI est accepté, tout comme le permis de construire, en octobre 2007, toutes mes chevrettes rentraient dans le bâtiment ! .

Le tunnel est un très bon bâtiment, bonne ambiance avec un bon rapport qualité/prix et surtout monté en 10 jours !"

L'exploitation crééeEconomiquement : Chiffre d’affaires : 128 962 €EBE : 32 533 €Revenu disponible : 15 772 €

Financièrement : Coût de l’installation : achat du bâtiment : 45 000 €, achat du cheptel : 54 000 € et achat et aménagement de la salle de traite : 20 000 €.Financement : Prêt JA de 110 000 € pour le cheptel et le bâtimentAide JA : 19 000 €Aide laiterie : 20 000 € pour gérer la trésorerieEn 2008, construction du bâtiment neuf, tunnel : financement : 11 000 € avec le reste du prêt JA et 50 000 € en emprunt classique, il a été réalisé en auto construction pour limiter les frais.

Avis du technicienLes exploitations en ration sèche et qui plus est en hors sol sont très fragiles aux variations du coût et de la qualité des aliments. Suite aux récentes augmentations il faudra rester très vigilant techniquement pour conserver une production laitière élevée.

De plus, l’augmentation du cheptel devra être progressive pour toujours maîtriser la technique avec un taux de renouvellement qui ne devra pas être trop important pour pouvoir conserver la génétique acquise à l’achat des animaux. Qui dit plus d’animaux dit construction de bâtiment neuf donc attention au taux d’endettement.

Angélique ROUĖChambre d’Agriculture des Deux-Sèvres

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Trouver un nouvel équilibre quand la main d’œuvre diminue

Rester en individuelRecourir à de la main d’œuvre extérieure

Embaucher un salarié• Déléguer certaines tâches, non abordé dans ce dossier•

Simplifier le système et les pratiques d’élevage, non abordé dans ce dossier

S’équiper et automatiser, non abordé dans ce dossier

Remplacer l’associé qui partDans le cadre d’un départ d’associé, son simple remplacement par un nouvel installé est la solution la plus logique. Ce choix permet de maintenir la main d’œuvre disponible et la cohérence de l’outil en place en terme de système et d’investissements.

Anticiper la reprise

D’un point de vue économique, il est préférable que l’associé qui part ait un compte courant associé peu important. Le jeune, qui arrive généralement avec peu de capitaux propres, aura alors plus de facilité à reprendre le capital laissé par le cédant (capital social+compte courant).

Lors de l’installation, il faudra veiller à un rapport convenable entre le niveau des capitaux à reprendre et la valeur ajoutée potentielle dégagée par l’exploitation.

Un préalable : s’assurer d’un projet commun

Sans négliger les aspects économiques, l’intégration du nouvel associé et la réussite du projet commun dépendent de la compatibilité des attentes personnelles de chaque associé. Les éleveurs raisonnent souvent à l’inverse. Des conflits peuvent naître d’une faille au niveau de la reconnaissance de chacun dans le groupe. Pour les éviter, une réflexion doit être engagée en amont. Cette phase préparatoire , conduite avec une tierce personne, permettra surtout de recueillir les attentes personnelles des futurs associés. Au final, il s’agira de vérifier comment chacun se retrouve dans le projet collectif..

Quelques questions préalables à l’intégration du nouvel associé

Est-on en posture de changer en fonction des souhaits • d’un nouvel arrivant… ?Est-on prêt à céder une partie du capital à un tiers?• Est-on prêt à changer l’organisation du travail ?• Est-on prêt à changer la répartition des responsabilités, • du résultat Est-on prêt à discuter et éventuellement changer la façon • de prendre du temps libre, les congés ?

Si à ces questions, la réponse est non, c’est plutôt une autre solution qu’il faudra rechercher.

Quelques questions à se poser pour bien orienter son choix

Quelles sont mes attentes en terme de travail : plus de • souplesse, plus de week-ends, moins de pénibilité »… ?

Quel est le cœur de mon métier, ce à quoi je tiens et que • je veux conserver ?

Quels sont les atouts et les contraintes de ma structure • d’exploitation ?

Quelles sont mes capacités de financement ?•

Quelles solutions sont envisageables dans mon • environnement proche (regroupement) ?

D’autres autour de moi ont ils les mêmes • problématiques ?

Suis-je prêt à partager les tâches de l’exploitation et les • responsabilités ?

Suis-je prêt à déléguer certaines tâches et lesquelles ?•

Suis-je prêt à faire confiance aux nouvelles technologies • et à l’automatisation ?

Suis-je prêt à gérer un salarié ?•

Suis-je prêt à simplifier mes pratiques : la traite, • l’alimentation… ?

Constituer une nouvelle associationRemplacer l’associé qui part

S’associer avec un voisin

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S’associer avec un voisinSe regrouper pour conserver les week-ends et les vacances

S’il est bien réfléchi, le regroupement de deux élevages laitiers permet de maintenir les conditions initiales de travail (temps libre, partage des responsabilités…). Cette solution est une des réponses aux problèmes posés par le départ d’un associé. Dans les exploitations spécialisées, la principale difficulté réside surtout dans la capacité à trouver une organisation qui permette à chaque associé de bien vivre son métier (partage des responsabilités et des tâches…). Dans les exploitations diversifiées, il est surtout important de trouver une organisation permettant le remplacement pendant le week-end et les vacances.

Adhérer à un projet commun

Il est important d’insister sur la nécessité de définir un projet commun avant de s’engager. La réussite d’une association ne s’improvise pas : prendre du temps pour échanger sur la situation actuelle (efficacité, endettement, trésorerie de chaque exploitation), se faire aider par des conseillers compétents.

Un bâtiment neuf pénalise fortement le revenu

Avec une augmentation de la dimension par travailleur, l’EBE est le plus souvent amélioré avec le regroupement. Toutefois, le revenu disponible de la nouvelle structure est avant tout lié à la masse d’investissements réalisés pour regrouper les deux structures (pas d’investissements nouveaux, agrandissement, nouvelle construction).

Embaucher un salariéCréer un temps plein, seul ou à plusieurs

Dans une exploitation, l’embauche d’un salarié est avant tout réalisée pour réduire la charge de travail, avec parfois en perspective, la recherche d’un nouvel associé. Pour pérenniser les emplois et stabiliser le salarié, il est important de créer un temps plein, seul ou avec d’autres agriculteurs (groupement d’employeurs…). La diversité entre les systèmes de production est un atout pour trouver une complémentarité des activités du salarié sur l’année.

Planifier le travail sur l’exploitation

La majorité des éleveurs employeurs de main d’œuvre l’affirme : embaucher un salarié impose une rigueur de travail et un effort de planification. Au final, cet effort de planification permet de gagner en efficacité.

Investir 4 500 à 5 000 € par an pour une journée par semaine

Pour un temps plein, le montant est proche de 22 000 € par an soit 4 500 à 5 000 € pour une journée par semaine. En intégrant la répercussion du coût du salarié sur les charges sociales de l’exploitant, le coût annuel est proche de 2 500 à 3 000 € pour une journée par semaine.

Remplacer l’associé qui part

S’associer avec un voisin

Embaucher un salarié

Quelle conception du travail ont les éleveurs ?

Accepter de commanderAccepter de déléguerAssurer les tâches administrativesPartager les responsabilitésOrganiser, planifier le travail

+++

+++++

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++++

Impact sur les conditions de travail

Réduire le volume global de travail par personneAlléger les pointes de travailDonner plus de souplesse aux horairesFaciliter la prise de week-ends et de congésRéduire la pénibilité de l’astreinte

++++++++

+++++

+++

+++

++++++++

Impacts économiques

Charges opérationnellesCharges de structureImpact sur les annuitésRevenu par travailleur

==--

---

- à ---- à +

=---==

Légende : Du --- (très défavorable) au +++ (très favorable)

Source, Réseaux d’élevage bovins lait des Pays de la Loire

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Didier RAT, E.A.R.L. du Moulin de Saint Cassien, Angliers (Vienne)

Un salarié pour me seconder...

520 chèvres – 450 000 litres• 37 ha dont 19,5 ha de SFP• 2,8 UMO•

L'exploitation Mes attentes« Le salarié doit pouvoir me seconder, j’ai des responsabilités, je m’absente au moins 3 jours par semaine » Didier souhaitait déléguer la traite et l’alimentation, au fil du temps, la confiance s’est installée et le salarié gère la conduite du troupeau. « Il faut avoir confiance » concède Didier « mais parfois il faut rappeler que l’on est le chef d’exploitation ».

Comment le projet a-t-il vu le jour ?« J’ai eu plusieurs expériences qui ont duré de quelques semaines à quelques années, mais il s’agissait de mi-temps, et les salariés finissaient par partir ». En même temps, Didier utilise aussi le groupement d’employeurs mais les résultats techniques du troupeau se dégradent tandis que le troupeau s’agrandit. La solution est d’employer un ouvrier à plein temps.

Installation de Didier RAT1979

1990-

1993

1995

Retraite des parents de Didier

Embauche du 1er salarié

Pourquoi ce choix ?« Je me suis installé en GAEC avec mon père, ma mère a pris le relais quand il est parti en retraite. Pour préparer le départ de ma mère, j’ai trouvé un associé, le projet était presque fini mais il n’a pas voulu signer. J’ai alors choisi de prendre un salarié. » Didier ne voulait pas travailler seul, l’association semblait l’idéal. Suite à cet échec, l’emploi d’un salarié a permis de répondre au besoin de main d’œuvre.

Qu’est ce qu’un groupement d’employeurs ? (GE)

Le Groupement d’Employeurs est une association d’entreprises ou d’individus constituée dans le but de recruter un ou plusieurs salariés afin de les mettre à disposition de ses membres selon leurs besoins respectifs.

Le GE vise à répondre au besoin de main d’œuvre d’entreprises qui n’ont pas la capacité d’embaucher seules un salarié à temps plein ou qui souhaitent partager à plusieurs les compétences spécifiques d’une personne (comptable, mécanicien)

Le GE n’est pas une entreprise de travail temporaire. Association à but non lucratif, le groupement n’exerce pas d’activité commerciale. Il met des salariés à disposition de ses seuls adhérents et, en aucun cas à des entreprises extérieures.

Un groupement d’employeurs est toujours et exclusivement constitué sur la base d’une association loi 1901. Cette association devient employeur et met ses salariés à la disposition unique de ses adhérents. Le groupement d’employeurs est régi par les articles 127-1 et suivants du code du travail.

Page 18: Dynamiques DOCUMENT

Avis du technicienLe travail avec un ou plusieurs salariés est pleinement satisfaisant dès lors que l’on a confiance, il faut savoir

déléguer et accepter que l’ouvrier s’implique dans la conduite de l’exploitation. Didier utilise aussi le groupement d’employeurs, c’est une aide précieuse en cas de coup dur.

Céline SAINT-JEANChambre d’Agriculture de la Vienne

Les freins« Je voulais miser sur les jeunes, mais je me suis vite rendu compte qu’ils voulaient voir autre chose et faire leurs expériences ». L’idée de Didier était de former un jeune pour éventuellement s’associer avec lui. Après 4 expériences infructueuses, Didier a préféré embaucher une personne de 50 ans.

Il n’y a pas eu de freins à l’embauche d’un salarié, les résultats économiques de l’exploitation le permettaient.

Quelques chiffres : 2007UMO 2,8SAU 37 haNombre de chèvres 520EBE 70 000 €Revenu/UMO 30 400 €Capital d'exploitation 314 000 €

Conseils de l'éleveur« Chacun doit trouver sa place ». Didier apprécie le travail avec son salarié, ils s’entendent bien, ils ont les mêmes objectifs pour la conduite du troupeau et il a pleinement confiance en lui. Didier dit même qu’il est meilleur que lui. Didier met en avant 2 autres points importants : « le salarié doit être bien payé et il faut de bonnes conditions de travail ».

Et si c’était à refaire ?« Je ferais différemment, j’aurais demander plus d’aide extérieure pour m’aider à réfléchir ».

Perspectives« Depuis 2006, j’ai embauché la femme de mon ouvrier, elle aide à la traite du soir. Aujourd’hui l’exploitation tourne bien, je ne souhaite pas changer » L’équipe de travail est stable chacun connaît son travail et tous ont trouvé leur place sur l’exploitation.

A 52 ans, Didier ne pense pas encore à la transmission de son entreprise, il se laisse du temps.

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Thierry NEEL, La Rousssille, Asnois (Vienne)

Un salarié plutôt que l'association...

Comment le projet a-t-il vu le jour ?« Après l’échec du projet d’association, j’avais plusieurs choix : soit je mécanisais, soit j’embauchais. La mécanisation, je ne suis pas partisan, cela ne résoud pas tout. Je voulais de la sécurité, avoir des contacts, l’embauche était l’idéal ». Après avoir analysé l’aspect financier de l’embauche, le projet a rapidement vu le jour. « Je voulais souffler, l’embauche d’un salarié m’a permis de le faire ».

L'exploitation490 chèvres, 345 000 litres• 91 ha de SAU dont 42 ha de céréales et 49 ha de SFP.• La main d’œuvre est composée de l’exploitant, d'1 salarié à temps plein et de deux salariés à temps partiel.•

Pourquoi ce choix ?Après le départ en retraite de son père, Thierry pallie au manque de main d’œuvre par l’emploi de stagiaires et d’apprentis, mais la situation est précaire. En 1997, un travail de parrainage est entamé, c’est un échec. Thierry se tourne alors vers l’embauche d’un salarié. L’exploitation est importante, il y a du travail toute l’année, notamment avec l’irrigation du maïs. « L’avantage d’employer un salarié est que je garde ma liberté de choix et la maîtrise de mon outil de travail, c’est différent avec un associé ».

Mes attentes« Le salarié me permet d’avoir du temps libre pour ma famille. Je finis le soir à 18 heures, grâce à l’embauche du ¼ temps, j’ai quelqu’un pour la traite du soir. J’ai aussi des responsabilités extérieures, il faut pouvoir sortir de l’exploitation». Après avoir géré les 35 heures, les vacances de chacun et les attentes des salariés, Thierry se sent bien dans son organisation et c’est un point essentiel.

Installation de Thierry en GAEC avec son père1980

1980

1997

1999

Retraite de Monsieur NEEL

Essai de parrainage

Embauche du 1er salarié

Démarche pour embaucher

bien évaluer les tâches qui peuvent être déléguées et • leurs évolutions possibles dans le temps,être clair sur le profil de salarié qui conviendrait le • mieux sur l'exploitation. Bien évaluer les compétences et motivations du salarié (période d'essai),choisir le moyen approprié pour entretenir la • motivation (partage des tâches et responsabilités, intéressement, ...).

Les formalités pour embaucher

A l'embauche, il faut produire :contrat de travail rédigé 48 h après la date effective,• déclaration unique d'embauche effectuée au plus tard • 1 jour avant l'embauche auprès de la MSA,demande d'aide à l'emploi avec l'accompagnement • du coordonnateur départemental (service juridique des Chambres d'Agriculture ou des Centres de Gestion, ...),document unique d'évaluation des risques • professionnels.

Pendant le travail :enregistrement journalier des horaires,• rémunération mensuelle avant la date limite inscrite à • la convention collective,déclaration trimestrielle des salaires.•

Les exonérations après l'embauche

l'allègement Fillon,• aides spécifiques pour les personnes en difficulté • d'emploi.

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Quelques chiffres : 2007UMO 2,5SAU 91 haNombre de chèvres 490EBE 74 200 €Revenu disponible/UMO familiale 47 400 €Capital d'exploitation 314 000 €

Les freins« Pour l’embauche du premier salarié, je n’avais pas de crainte. C’est plutôt pour l’embauche du 2ème, j’avais peur qu’ils ne s’entendent pas ».

« En 1999, il y avait des aides financières pour l’embauche d’un salarié, il y avait moins de question à se poser ».

Et si c'était à refaire ?« Je refais la même chose ». Thierry pense aussi à l’avenir : « Aujourd’hui j’ai 50 ans, et je pense à la transmission de mon outil de travail, des grosses structures sont parfois difficiles à transmettre, cela conforte mon choix par rapport au salariat ».

Avis du technicienComme le dit Thierry, « Le salarié n’est pas un pousse brouette, il faut des conditions de travail satisfaisantes : planning, mécanisation et un salaire motivant » C’est un bon compromis entre ne pas être seul sur son exploitation et rester « maître » de son outil de production.

Céline SAINT-JEANChambre d’Agriculture de la Vienne

Conseils de l'éleveur« Il faut être réglo », Thierry apprécie son travail avec les salariés car ils sont impliqués dans l’exploitation, ils échangent ensemble sur l’avenir de l’entreprise, les besoins de chacun, ils sont partie prenante de l’exploitation. C’est un travail de confiance : « Il faut expliquer ce que l’on fait et pourquoi, il faut planifier et se fixer des objectifs ensemble».

Perspectives« Mes salariés souhaitent travailler plus, on réfléchit à l’aug-mentation du cheptel. Le bâtiment le permet, mais il faut regarder le financement. On pense augmenter le troupeau de 100 chèvres, construire un bâtiment pour les chevrettes et continuer à améliorer les conditions de travail par des aménagements qui diminuent la pénibilité du travail ».

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Régine, Jean-Claude, Damien BOUCHET et Sylvain COULOT, GAEC des feuillages, La Popinière, Blanzay (Vienne)

S'associer avec son salarié pour anticiper le départ en retraite des parents...

L'exploitation230 chèvres - 268 000 litres• 202 ha de SAU dont 19 ha de SFP• 4 UMO•

Installation de Monsieur et Madame BOUCHET1974

1997

2005

2008

Installation de Damien

Embauche de Sylvain

Installation de Sylvain

Mes attentesDamien souhaitait un associé polyvalent et qui veuille bien travailler avec les chèvres car même avec 200 hectares, il souhaite conserver le troupeau.

"Je ne me voyais pas seul avec deux employés après le départ de mes parents. Le degré d'implication dans les prises de décisions et d'oganisation d'un associé n'est pas le même que celui d'un salarié."

Pourquoi ce choix ?« Très tôt nous avons réfléchi au départ en retraite de mes parents car ils souhaitent partir en même temps. D’un autre côté nous avions un stagiaire depuis plusieurs années, qui travaillait l’été sur l’exploitation et que l’on souhaitait garder ». Après son BTS ASCE par apprentissage sur l’exploitation, Damien et ses parents ont proposé à Sylvain de s’installer avec eux pour préparer le départ en retraite prévu en 2011 ou 2012.

Comment le projet a-t-il vu le jour ?« En septembre 2005, la situation financière de l’exploitation a permis d’embaucher Sylvain à plein temps, et donc de préparer l’installation sur du long terme car on n’avait pas de date butoir, cela s’est fait très sereinement »

Sylvain n’était pas contre l’élevage des chèvres, bien au contraire, ce qui a été un point important. En hiver, il n'y a pas grand chose à faire avec les céréales et j'ai besoin d'être constamment occupé". Pour préparer l’arrivée d’un 4ème associé, la chèvrerie a été rallongée de 30 places (10 000 €) et la SAU a augmenté de 30 ha.

Page 22: Dynamiques DOCUMENT

Avis du technicienMême si Sylvain arrive sur une exploitation qu’il connaît depuis longtemps, il n’est pas toujours facile de trouver sa

place dans un GAEC familial. Passer du statut d’ouvrier à celui de chef d’exploitation peut être délicat notamment dans le cas d’installation hors cadre familial, il est important que le jeune soit très tôt intégré à la vie de l’entreprise

et aux prises de décisions mais surtout ne pas précipiter l’installation.

Céline SAINT-JEANChambre d’Agriculture de la Vienne

Les freinsIl n’y a pas eu de freins à l’installation de Sylvain car tout s’est fait dans la continuité. La réflexion a débuté en 2005 pour une installation en 2008, c’était très confortable.

Par ailleurs c’était notre premier employé donc nous avons bénéficié de toutes les aides la 1ère année (4 000 € d'aide du Conseil Général), et le coût salarial a eu peu de répercussions sur la trésorerie.

Et si c'était à refaire ?« Nous referions la même chose ».

Quelques chiffres : 2007UMO 4SAU 202 haNombre de chèvres 230EBE 171 500 €Revenu disponible/UMO familiale 31 600 €Capital d'exploitation 359 000 €

Le coût de l'installationJusqu'à présent, le capital de l'entreprise était détenu à 40 % par Damien et 30 % par chacun de ses parents. Lors de son intallation, Sylvain a acquis 20 % appartenant à Régine BOUCHER. En 2011, les deux associés restant devraient être à part égale, Sylvain rachetant 20 % du capital à Jean-Claude. "Dans un esprit de progressivité, le devenir des 20 % restants n'est pas encore défini. Nous ne voulons pas non plus imposer à Sylvain d'ingurgiter 40 % en si peu de temps. Pour l'instant, l'achat de 2000 parts à 32 € l'unité est déjà un investissement considérable."

Conseils de l'éleveur« Comme dans toute installation il faut surtout bien s’entendre et avoir les mêmes objectifs ».

Perspectives« Il y a du travail pour 4 sur l’exploitation, nous devons penser d’ici 2 ans à avoir une autre personne : salarié, apprenti, stagiaire ? Nous aimerions faire comme avec Sylvain : former un jeune et le garder.»

Page 23: Dynamiques DOCUMENT

Agrandir le troupeau caprin pour augmenter le revenu et l'efficacité du travail...

Trajectoires croisées de 2 projets …. « Notre souhait était d’augmenter le revenu disponible. Le bâtiment dont nous disposions était à saturation et comptait déjà 350 chèvres pour 300 places. Soit nous améliorions l’existant, mais nous étions limités dans les différents choix possibles, soit nous réalisions un grand investissement dans la recherche d’une nouvelle organisation pour augmenter la rentabilité de l’atelier caprin et l’efficacité du travail ». Cette réflexion s’est déroulée, alors que la Laiterie Triballat de Noyal sur Vilaine, lançant sur le marché un nouveau fromage "le Petit Billy affiné", avait demandé à chaque élevage ses perspectives d’évolution en 2005.

L’exploitation : quelques donnéesHumainement : Au niveau humain, l’exploitation dispose de 3,5 UMO. Chacun est responsable d’un atelier (Franck : les chèvres, Jacques : les cultures, Daniel : les vaches laitières, Jeannine : la traite du soir des vaches et génisses) et travaille souvent par binôme. En cas de travail non régulier, Jacques vient en appui aux chèvres. Chaque associé a des heures de travail fixe (fin de la journée à 18 h 30) et dispose de 3 semaines de congés payés, d’un week-end de 2 jours et de 2 ½ journées toutes les 3 semaines.

Economiquement : L’exploitation est assez efficace. Elle permet de dégager un EBE de 200 000 € et un revenu disponible de 94 000 €. La marge brute est cependant assez limitée de par la ration sèche et l’achat des fourrages (250 €/1 000 l vendus).

Financièrement : Le coût de l’investissement s’élève à 500 000 €. Le tout est financé par emprunt à hauteur de 64 000 € d’annuité, les principales annuités de l’exploitation arrivant à échéance en 2010.

2 ans de réflexion et d’avancement du projet« Avec du recul, ce projet a évolué assez vite mais nous avons néanmoins anticipé et réfléchi cet agrandissement. Nous avions en effet réservé des chevrettes auprès de grands troupeaux du Grand-Ouest 1 an et ½ avant la mise-bas. Cette période nous a permis de sélectionner ces élevages selon certains critères sur lesquels nous avons été vigilants (production, génétique et sanitaire). Cette période de réflexion a d’ailleurs été riche car, au cours de nombreuses visites d’élevage, notre projet initial a évolué et s’est même métamorphosé quant au système alimentaire (le bouchon de luzerne a été remplacé par du déshydraté de luzerne en brin long), au mode de distribution (la trémie mobile a disparu au profit du râtelier) et au système de reproduction (les deux périodes de mise-bas ont été effacées par les lactations longues,...). Notre volonté était d’augmenter l’efficacité du travail et nous y sommes parvenus aujourd’hui : tout le travail d’astreinte est effectué par une seule personne avec au maximum 2 h de traite ».

� GAEC des Hautes Marettes (Bretagne)

� Projet d’un nouveau fromage à la laiterie TRIBALLAT Noyal

4 associés 330 chèvres, 750 kg/chèvre/an, 84 vaches laitières, 150 ha.Projet : 1 000 chèvres, construction d’une chèvrerie.

L'exploitation

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Accompagnement"J’ai sollicité les conseillers spécialisés du Grand Ouest, via la Chambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine, pour la recherche d’élevages respectant mes exigences et susceptibles de me fournir en chevrettes."

Le projet s’est surtout fondé sur des échanges entre associés et de visites d’élevage sur tout le Grand Ouest.

Et si c’était à refaire« Si c’était à refaire, on le referait à l’identique ; c’était un beau défi. On est cependant arrivé à une taille de troupeau optimale. Toute évolution aujourd’hui ne pourra se faire que par une augmentation de main d’œuvre. Même si on arrive à se libérer de temps en temps, aujourd’hui faire plus pourrait devenir une corvée ».

Techniquement : Les résultats de l’atelier caprin se sont améliorés en productivité (bâtiment) et valorisation du lait livré en hiver.

Les normes et les conditions d’ambiance sont optimales (densité, luminosité, ventilation et isolation), par rapport à l’ancien bâtiment aujourd’hui reconverti dans l’élevage des chevrettes et la nurserie.

Conception du grand troupeau« Un « grand » troupeau se résume pour moi au temps passé dans l’élevage et à la main d’œuvre nécessaire au quotidien pour le travail d’astreinte. Dans notre ancienne organisation, 350 chèvres constituaient un grand troupeau. En quantité de travail et en stress, 1000 chèvres ne représentent pas plus que notre ancienne taille de cheptel mais ce système a nécessité une autre organisation ».

Organisation du travail d’astreinteL’aire d’alimentation est uniquement disponible sur la moitié de la longueur du bâtiment pour distribuer de la paille. Des râteliers sont présents sur l’aire paillée et sont approvisionnés en balles de luzerne déshydratée brins longs 2 fois par semaine (les mardi et vendredi) en même temps que le paillage. Les concentrés sont distribués en salle de traite (2 x 600 g). La traite est limitée à 4,5 h par jour tout au long de l’année et effectuée par un seul associé.

Stratégie d’investissements et de financements

Investissements Financements

2 tunnels 212 000 € Emprunt 300 000 €Bloc traite-roto 64 places 134 000 €Pailleuse - télescopique - râteliers 114 000 €Achat chevrettes 90 000 €TOTAL 550 000 € TOTAL 300 000 €

Avis du technicienLe projet a été réfléchi et montre un bilan positif pour ces deux premières années, tant au niveau travail (efficacité du travail importante et ambiance agréable) qu’au travers des résultats techniques. Le troupeau est néanmoins très jeune, les résultats des prochaines années seront déterminants. Un tel projet ne peut cependant se mettre en place que par une remise à plat de l’organisation totale de la main d'œuvre sur l’exploitation. Des priorités et des objectifs précis doivent être établis entre les associés. Le facteur limitant de ce système est lié à la dépendance des tiers par rapport aux besoins fourragers : l’achat de volumes importants de luzerne déshydratée va influer fortement l’efficacité économique de l’atelier selon la négociation et les cours du marché.

Carole DAVID – Conseiller caprinChambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine

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Stéphane, Mélanie et Arnaud MERCEROLLE, GAEC MERCEROLLE, La Tourlandry (Maine et Loire)

S'agrandir pour remplacer des associés et pour travailler moins...

400 chèvres (390 000 litres de référence), • 200 000 litres de lait de vache• 76 hectares• 3 UMO•

L'exploitation Stéphane Mercerolle avait à son installation en 1996 ajouté un atelier de 250 chèvres à la ferme laitière de ses parents. En 2004, ses parents envisagent la retraite et il doit trouver des solutions. Son épouse Mélanie souhaite s’installer et son frère Arnaud également. Une réflexion s’amorce.

MotivationsLes exigences de prélèvements privés des nouveaux associés sont plus élevés que ceux des parents. De son côté Stéphane ne souhaite pas trop se réendetter… Au niveau du travail, deux traites sur une même structure sont plutôt contraignantes. De plus des investissements pour mieux loger les chevrettes sont nécessaires. Avec les parents nous avions réussi à rester « au forfait » cela signifiait pour le futur une capacité limitée de financer des projets nouveaux limités. Finalement nous avons étudié la possibilité d’augmenter la taille du troupeau caprin et de mécaniser le plus possible pour ne pas augmenter le temps de travail.

Mise en oeuvre du projetDéjà nous avions une conduite très simplifiée : mises bas groupées au printemps et lot unique. La ration est à base de maïs ensilage et luzerne deshydratée. Passer de 250 à 400 chèvres a entraîné des investissements importants, la chèvrerie a été agrandie et un local chevrettes s’est greffé pour un total de 900 m2 supplémentaires. La salle de traite est passée de 16 à 22 postes avec décrochage automatique. De plus nous avons installé un feed car et acheté une dérouleuse pour le foin. Total 160 000 € (avant subvention et autoconstruction) d’investissements pour 150 chèvres supplémentaires et un bâtiment chevrettes. Heureusement nous avons fait des économies en autoconstruction d’environ 30 000 € et nous avons bénéficié du plan bâtiment pour 33 000 €. Le croît de cheptel a été autofinancé.

Les aménagements ont été fait courant 2005, aujourd’hui nous arrivons à l’effectif de croisière. En 2002 avec 250 chèvres, il fallait compter 10 h 30 de travail par jour, aujourd’hui grâce à la mécanisation 8 h suffisent pour le travail d’astreinte (traite et alimentation). La charge de travail autour des mises bas a augmenté en proportion de l’effectif. Pour l’instant nos prévisions économiques sont respectées ; notre marge brute est d’environ 380 € /1 000 litres (hors mécanisation). Nous devons faire face à 15 000 € d'annuités supplémentaires liées aux investissements et à l'augmentation des charges de la MSA.

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Stratégie d’investissement et mode de financement

Investissements Financement

Bâtiment 53 700 € Aides plan bâtiment 32 000 €Matériel 50 000 € Emprunt 95 000 €Croît cheptel 20 000 € Auto construction 30 000 €TOTAL 123 700 € TOTAL 157 000 €

Avis du technicienAttention l’autofinancement du cheptel est possible mais seulement si la trésorerie de l’exploitation le permet.

Manon GILLIER - Chambre d'Agriculture du Maine et Loire et Virginie TARDIF - BOVICAP Conseils

Perspectives"Sécuriser le système fourrager en mettant en place de l’irrigation sur le maïs fourrager et réflechir à des améliorations de condition de travail sur l’atelier vaches. Pouvoir augmenter notre revenu disponible afin de pallier aux besoins de la famille."

Les freins"En année sèche l’exploitation est beaucoup moins autonome. En 2005 nous avons dû acheter plus de 6 000 € de maïs grain pour combler le manque d’ensilage. L’exploitation a moins de stocks pour faire tampon."

Economiquement :

EBE objectif : 105 000 €EBE réalisé en 2007 : 131 810 €Prélèvements familiaux : 66 100 €

Conseils de l'éleveur"Attention à l’autoconstruction ! Certes nous avons gagné sur le coût de maçonnerie et le bardage mais en revanche nous avons perdu beaucoup de chevrettes à cause du manque de place et de suivi."

Et si c'était à refaire"Je referai à l'identique. Les conditions de travail se sont nettement améliorées. Nous avons plus de temps pour la gestion administrative. Les annuités sont là mais les résultats aussi, notre suivi est meilleur".

Page 27: Dynamiques DOCUMENT

Philippe MASSE et Christophe BOURBON, GAEC le mel’élie, Messé (Deux-Sèvres)

Se regrouper pour moins d'astreinte...

Deux parcours similaires

En 2006, Christophe et Philippe font connaissance grâce à des amis communs et commencent à discuter d’une éventuelle association.

« Nous avions la même vision de l’élevage et nous nous sommes mis d’accord sur le type d’élevage que nous souhaitions créer ».

Regroupement des 2 exploitations Le 1er janvier 2008, on a créé le GAEC le mel’élie sur le site de Philippe. On s’est posé la question de transformer une partie du lait et de livrer une autre partie à la laiterie et nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous ne voulions pas trop de chèvres donc nous sommes partis sur la transformation et la commercialisation de l’ensemble de la production.

Sur le site, il y a une chèvrerie de 50 places et 2 hangars de 200 et 320 m² pour le stockage.

Christophe a ramené son troupeau de 30 Alpines (avec un peu de Saanen) qui cohabitent aujourd’hui avec les 30 poitevines de Philippe.

Pour une meilleure organisation du travail, l’objectif est de pratiquer la monotraite, que nous pratiquons déjà une bonne partie de l’année.

Philippe : « Je suis sur la route du Chabichou depuis 4 ans et adhérent à accueil paysan depuis 2 ans et nous souhaitons continuer dans ces démarches. Depuis 2008, notre système est reconnu par l'IRQUA en entrant dans la démarche Fermier Signé Poitou-Charentes ».

La rencontre

Christophe s’est installé hors cadre familial dans les anciens bâtiments de ses parents en 2003 dans l’Indre. Il part sur un projet de transformation fromagère et livraison à la laiterie avec 40 chèvres dans la région du Pouligny.

Suite à un problème de santé, il doit arrêter le fromage. Il augmente donc son cheptel à 110 chèvres en hors sol pour livrer l’intégralité de son lait à la laiterie.

L’augmentation de son cheptel est conditionnée par la surface des vieux bâtiments donc pour vivre de son élevage il a 2 choix :

Rester dans ses vieux bâtiments : pour cela il faut diminuer • à nouveau son cheptel et repartir sur la transformation fromagère, construire un bâtiment neuf pour augmenter son • troupeau et continuer de livrer à la laiterie.

De son côté, Philippe s’est installé en 1998 à MESSE dans les Deux-Sèvres. C’est une installation hors cadre familial et hors sol avec un troupeau de 30 Poitevines.

Il transforme tout son lait et vend ses fromages sur 4 marchés.

En 2005, il a 50 chèvres et quelques vaches pour valoriser les refus ainsi que 5 hectares dont 2 en céréales et le reste en herbe pour les chèvres.

Page 28: Dynamiques DOCUMENT

Motivations des éleveursNotre souhait en créant un GAEC était de pouvoir parta-ger le travail et les responsabilités. De plus, nous souhai-tions l’un et l’autre plus de souplesse dans notre emploi du temps, quand l’un de nous 2 doit s’absenter une journée, que ce soit prévu ou non, ça ne pose pas de problème.

Les freinsCompte tenu de l’éloignement géographique de nos 2 fermes, nous n’avons pas pu travailler ensemble avant de nous installer, nous avons dû gérer nos fermes jusqu’au bout. Nous nous sommes mis d’accord dès le début sur le fait que nous souhaitions transformer la totalité du lait sans aucune livraison à la laiterie.

Reprise de l'exploitationEconomiquement :

Valorisation du lait : 1,5 €/litre avec un objectif de 2 €Prélèvements : objectif 1 000 €/mois/UMO

Financièrement : Coût de l’installation : 50 370 € de reprise (bâtiments, salle de traite, fromagerie)Achat matériel : 12 200 € (véhicule, remorque frigorifique)

Techniquement : Les chèvres sont nourries au foin de lu-zerne, orge, maïs et paille de pois. Il y a du foin de RGI pour les chèvres taries. La production est de 600 à 700 l pour permettre une transformation de 40 000 l de lait par an et l’objectif en croisière est de transformer 50 000 l par an.

Avis du technicienDans la cas de cette association, les outils de travail existaient et étaient déjà en phase de croisière au moment de la création du GAEC, ce qui permet d’être plus serein sur les prévisions de résultat.

La difficulté est en effet de travailler et prendre des décisions ensemble, quand chacun a géré seul son exploitation avant. Des concessions sont à faire et des efforts d’adaptation aux méthodes de travail de l’associé. De plus, en amont de l’association il est très important de définir les objectifs de travail et ses objectifs personnels pour avancer dans le même sens.

Angélique ROUĖChambre d’Agriculture des Deux-Sèvres

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Se faire connaître auprès des organismes en charges de la transmission des installationsNe pas réduire sa SAU sous peine de conséquences administratives (pertes de droits)Préparer la cessation d’activité avec un conseiller de gestion ou d’entreprise

s’inscrire à une cession de formation « préparation à la transmission » si possible

Rechercher activement un successeur

Etudier ses droits à la retraite avec la MSA

Envoyer à l’ADASEA la déclaration d’intention de cessation d’activité

Informer les propriétaires de sa cessation et des aides existantes pour la location des terres à un jeune

Faire réaliser un diagnostic de l’exploitation pour mieux juger de sa valeur

Déposer avec l’aide d’un conseiller, les demandes d’aides existantes (notamment si installation en hors cadre familial)

Déposer à la MSA le dossier de de-mande de retraite

Informer le centre de formalité des entreprises du département

Prévoir les formalités comptables du dernier exercice

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à l lEnvoyer à l’ADASEA la déclaration d’intention de cessation d’activité

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S ffSS ff

J – 5 ans

ASEASEE

J – 18 mois

J – 2 ans J – 1 an J – 4 mois J + 1 mois

J – 6 mois

i lli ll

J – 1 mois

Transmettre son exploitation

Etre au clair sur son objectif:

Quel est mon intérêt à transmettre ?

Je veux transmettre un outil de • production pour que ce que j’ai « construit » continue d’exister.

Je souhaite maintenir une dynamique dans ma petite • région au travers des emplois qui sont générés par l’activité de l’exploitation. Je veux installer un jeune.

Je veux un revenu de mon capital.•

Suis-je prêt à accepter certaines modalités de trans-mission ? don, vente, location, création d’une société. Le choix de ces procédés peut avoir un impact important sur la possibilité ou non de répondre aux attentes du cédant comme du repreneur (impact économique, social, fiscal,…).

Que transmettre et comment ?

La transmission ne se réduit pas forcément à une vente. On peut y envisager d’autres stratégies, présentant des conséquences fiscales et sociales (TVA, impôt sur le reve-nu, charges sociales, plus-values…) intéressantes à chiffrer avant toute prise de décisions :

Foncier et bâtiments : je vends ou je loue ?• Transmissions progressives• Transmettre ou garder des parts financières• …•

Faire de la transmission un passageLa transmission d’une exploitation doit s’envisager comme un nouveau projet. Le cédant envisagera cette étape d’autant plus positivement qu’il pourra entrevoir de nouvelles activités et l’organisation d’un nouvel emploi du temps. Elle se prépare dans le temps :

Ce que je vais faire• Comment je vais le faire?• Quand et sous quels délais ?• Avec qui vais-je le faire ?•

la réflexion de départ :

Puis-je faire valoir mon droit à la retraite ?•

En parler à la famille, aux voisins ou/et aux éventuels • propriétaires des terrains. Ils ont un lien avec l’exploitation. Il est important de les tenir au courant et de les consulter pour que l’installation du jeune se fasse sur de bonne base d’intégration sociale.

S’y prendre à l’avance : Le planning

Distinguer le projet du cédant

de celui du repreneur

Envisager la retraite comme un nouveau projet

Anticiper et Agir

Page 30: Dynamiques DOCUMENT

Les méthodes d’évaluationVous avez décidé de céder votre exploitation. Une question vous « travaille » : combien peut-elle valoir ?

Il n’existe pas qu’une seule méthode pour estimer le prix de transmission d’une exploitation agricole. Des techniques de calcul permettent néanmoins de dégager un ordre de grandeur qui pourra servir de base dans la négociation avec le repreneur :

3 méthodes : Valeur patrimoniale Valeur de reprenabilité Valeur de rentabilitéDéfinition Estimation par des experts de

l’ensemble des actifs nécessaires au fonctionnement de l’entreprise

Analyse comparée des disponibilités de l’exploitation et du coût des emprunts

Etude de rentabilité des capitaux investis

Principe Evaluation du matériel et des stocks par des professionnels Evaluation des bâtiments : prix de revient actuel diminué d’un coefficient de vétustéEvaluation du cheptel : évaluation en fonction du niveau génétique, de l’état sanitaire , de l’âge moyen …

Elle dépend pour le repreneur de sa capacité à rembourser les fonds empruntés pour permettre l’acquisition de l’entreprise.

C’est l’estimation d’un outil de production à partir des résultats qu’il permet de dégager et de l’évolution prévisible de son environnement économique, à partir d’un examen approfondi du bilan et du compte de résultat des années précédentes.

Avantages Valeurs concrètesPoints de repères présents dans la comptabilité

Transmission dans l’optique rentabilité/équilibre d’une activité plutôt que de capitauxCorrespond à la démarche du repreneurPrise en compte du risque

Acquisition d’un outil de production pour ce qu’il rapportePrise en compte du revenu, des risques et du financement

Inconvénients Certains biens n’ont de valeur que dans la mesure où ils forment un tout

Inadapté en cas d’apports personnels importantsMise en œuvre plus compliquée en société

Méthode compliquéeFortes variations selon les critères retenus

D’une manière générale, les techniques d’évaluation ne tiennent pas compte du foncier, de la maison d’habitation, des cultures en terre, des stocks végétaux et des approvisionnements.

A chaque question, des interlocuteurs spécialisés :

Y a t’il des transferts de droits à produire, de contrat agro-environnemental ? • ⇒ Direction Départementale de l’AgricultureQuelle est la valeur de mes biens à transmettre , estimations ? • ⇒ Centre de gestion, Chambre d’AgricultureComment éclaircir les points qui touchent ma famille et mon patrimoine ? • ⇒ NotaireQuelles sont les incidences fiscales de mes choix ? • ⇒ conseiller juridique de la Chambre d’AgricultureQuelles sont les aides qui existent pour faciliter ou rendre attrayant tel ou tel mode de transmission ? • ⇒ ADASEA ou Chambre d’AgricultureComment chercher mon successeur ? • ⇒ le RDI (www.repertoireinstallation.com)

Les Régions, les Conseils Généraux et les collectivités locales peuvent aussi proposer des dispositifs complémentaires locaux en faveur de la transmission…

En fonction des départements, les attributions de compétences entre organismes sont diverses et peuvent être différentes par rapport à ce qui est mentionné ci-dessus. N’hésitez pas à rechercher vos interlocuteurs et à vous faire accompagner…

Limites :- cohérence patrimoniale- disponibilité financière

Vendeur Acheteur

Prix de venteferme et définitif

Limites :- financement/capacité de remboursement - risques

Zone de négociation

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Joël DUGUE, Guillaume et Aurélie, Brulain (Deux-Sèvres)

TransmettreReprendre

L'exploitation 320 chèvres• 38 ha dont 31 ha SFP•

nécessitent de la force et Guillaume travaillant à l’extérieur ne pourrait pas toujours être là en cas de besoin.

En octobre 2007, après avoir fait validé notre stage 6 mois, nous avons fait notre 50 h tous les 2. C’était très utile notamment pour connaître les différentes démarches et refaire le point sur la réglementation.

Fin 2007, l’EPI a été transmis au banquier qui a validé l’emprunt sans cautionnement et avec un projet de délocalisation dans les 10 ans."

L’exploitation reprise :Humainement : Le cédant avait vraiment le souhait de transmettre son exploitation telle qu’elle est aujourd’hui et à des jeunes. Aujourd’hui ça fonctionne, il n’est donc pas nécessaire dans un premier temps d’augmenter le cheptel.

Economiquement : pour les 2 UMO

EBE avant reprise : 50 000 €

Le coût de la reprise s'élève à 188 000 € (petit matériel, cheptel, stocks, matériel, machine à traire).

EBE prévu : 28 300 €

Chiffre d’affaires prévu : 196 000 €

Revenu disponible prévu : 21 300 €

Un projet longuement réfléchiJoël : "Cela fait quelques années que je pense à céder mon exploitation. Mon objectif était d’installer un jeune sur l’exploitation et le cheptel existant."

Guillaume : "Depuis 1999, je travaille dans l’exploitation de Joël en tant qu’apprenti dans un premier temps puis comme salarié agricole à quart temps ensuite. Mes parents ne sont pas agriculteur mais j’ai toujours vécu à Brulain et j’aime l’agriculture. J’ai donc fait des études agricoles."

Aurélie : "De mon côté, mon souhait était de m’installer en élevage caprin donc j’ai aussi fait des études en milieu agricole pour finir par un CS caprin à Melle. J’ai aussi été apprentie chez Joël puis salariée au trois quart temps."

"Au départ on ne pensait pas forcément reprendre l’exploitation de Joël. On s’est inscrit au répertoire à l’installation en 2003 et 2004. On a été voir une exploitation dans la Vienne où habite la famille d’Aurélie. Il y avait plus de terres avec le troupeau caprin ce qui intéressait beaucoup Guillaume. Malheureusement une autre personne a repris cette exploitation.

Finalement on a décidé de réfléchir sérieusement à la re-prise de la ferme de Joël. La première étape a été de définir une date de reprise par rapport à la date de départ en retraite de Joël.

Pour savoir où nous allions, on a rencontré le banquier tous les 2 et Joël nous a accompagné avec sa comptabilité. Celui-ci a été très rassurant en nous disant même qu’il n’y aurait pas besoin de caution des parents (ce qui était notre souhait). Du coup, nous avons pris rendez vous avec un conseiller de la Chambre d’Agriculture pour faire 2 simulations. Une simulation où Aurélie s’installe seule en réduisant le cheptel à 200 chèvres et une deuxième avec l’installation d'Aurélie et Guillaume avec le cheptel existant.

Après réflexion et en travaillant toujours sur l’exploitation on s’est rendu compte que si Aurélie s’installait toute seule elle aurait trop de travail. De plus certain travaux

une exploitation laitière en douceur...

Page 32: Dynamiques DOCUMENT

Avis du technicienUne transmission bien organisée dans le temps et très bénéfique pour pouvoir explorer les différentes possibilités

de reprise. De plus, les jeunes connaissent l’exploitation pour y avoir déjà travaillé ce qui permet une transition en douceur.

Par contre attention, quand le cédant ne sera plus sur l’exploitation les décisions devront être prises par les jeunes qui avaient l’habitude de s’appuyer sur son expérience, il faudra être capable de prendre les rênes de la gestion de

la ferme. Angélique ROUĖChambre d’Agriculture des Deus-Sèvres

Freins"Malgré tout, il y a eu des petites erreurs dans le projet. Le projet a été validé en CDOA avec des chiffres faux à cause de la précipitation de l’administration. Nous sommes donc obligés de faire un emprunt supplémentaire de 10 000 € qui ne sera pas comptabilisé dans les prêts JA donc plus de frais et des tracas supplémentaires."

"De plus, les stocks à reprendre sont très difficiles à estimer et ne sont plus finançables par le prêt JA, ce que nous avons appris que récemment, il faut donc encore trouver une solution de financement ou réestimer le cheptel à la hausse ce qui est loin d’être satisfaisant."

Points fortsJoël : "Mon objectif de céder est atteint et ça s’est fait dans la durée. J’ai pu faire les démarches auprès des différents propriétaires par rapport à la succession et il ne devrait pas y avoir de soucis. Nous avons eu le temps de faire un chiffrage sérieux de la reprise."

Aurélie et Guillame : "De notre côté, le gros point fort, c’est que nous connaissions tous les 2 l’exploitation pour y avoir travaillé plusieurs années donc la transition sera douce même si on se repose encore beaucoup sur Joël pour certaines décisions.

On s’y est pris très en avance donc on y a bien réfléchi et chaque chose a été faite à temps.

L’autre gros point fort de cette reprise, c’est la façon dont l’exploitation nous a été cédée. Nous reprenons aujourd’hui un cheptel et un peu de matériel, pour tout le reste c’est de la location. Le bâtiment était déjà en location et le propriétaire a accepté de le louer à nouveau pendant 10 ans. Ce bâtiment est dans le village proche des tiers donc nous devrons le délocaliser mais nous avons le temps de nous adapter déjà à l’outil, au troupeau… De cette façon, la délocalisation se fera aussi tranquillement que l’installation et nous pourrons décider du type de bâtiment par rapport à la façon dont on travaillera."

Page 33: Dynamiques DOCUMENT

Trajectoires croisées de 2 projets …. Célibataire sans enfant. Je ne pensais pas m’arrêter si rapidement, je ne serai d’ailleurs à la retraite qu’un an après ma cessation d’activité. C’était quand même un projet que j’avais et qui s’est mis en place progressivement avec l’arrivée de Mélanie. Je ne souhaitais pas non plus retirer beaucoup d’argent de cette reprise. Avec le parrainage, pas d’assurance à avoir, pas de salaires à verser et du temps pour préparer la reprise. Pour moi, l’important, c’est que l’activité pour laquelle j’ai travaillé pendant plus de 30 ans, continue….

Célibataire, 1 enfant. Mes parents ne sont pas agriculteurs mais j’ai toujours été attirée par l’agriculture et les chèvres. Je ne me destinais pas particulièrement à l’installation. Un jour, mes finances m’ont permis d’imaginer une autre vie. Je suis partie en formation caprine à Melle et le hasard des rencontres, des stages, … m’a amenée chez Nicole. Le fonctionnement de cette exploitation correspond à mes valeurs. Le respect de la nature et de l’homme, le lien de proximité avec les clients, le voisinage… Le projet d’installation a alors débuté.

L’exploitation reprise :Humainement : Nicole s’occupe amoureusement de ses 30 chèvres depuis une trentaine d’année. André l’épaule dans les tâches les plus dures. Il est installé indépendamment sur une petite surface et fournit à l’élevage de Nicole les aliments nécessaires (fourrages et céréales). La production fromagère est vendue sur les marchés et dans la grande surface localement implantée.

Economiquement : une exploitation efficace

Chiffre d’affaires : 60 000 € (forfait), EBE : 34 000 €, Valorisation du lait : 2 €/litre, marge nette : 1,1 €/litre

Revenu disponible actuel : 34 000 €, revenu disponible envisagé avec les remboursements d’emprunts et le salarié à payer : 15 000 €.

Parcours d’installationEn 2004, je suis allée en formation BPREA à Melle (79). J’ai rencontré Nicole en février 2005 et ai travaillé chez elle pendant l’été pour faire connaissance et voir ses méthodes de travail. Début 2006, j’ai commencé un stage 6 mois et j’ai enchaîné plusieurs stages et remplacements jusqu’en septembre 2006. C’est à ce moment là que nous avons décidé d’effectuer un « parrainage » dans le cadre du PIDIL (Programme pour l'Installation des jeunes en agriculture et de Développement des Initiatives Locales). L’année 2007 a été riche et difficile car j’ai mis en place le projet de reprise : devis, démarches administratives, étude d’installation. Dans le même temps, il fallait travailler ensemble, préparer la suite ….Humainement, ça nous a apporté beaucoup mais c’est difficile. Les accords, banque et CDOA, sont arrivés fin octobre (enfin …) après de multiples problèmes à régler. Heureusement, j’ai pu compter sur les conseils d’un ami pour avancer dans la jungle administrative. En décembre 2007, le permis de construire est accordé et je m’installe en janvier 2008. Il ne reste plus qu’à demander les aides financières et construire le bâtiment.

� Nicole VERNOUX, La Villedieu, Charente-Maritime, « transmettre une "petite" exploitation fromagère »,

� Mélanie BOURSIN, une "petite" exploitation fromagère qui correspond à mes valeurs.

Reprise : 30 chèvres, 950 kg de lait/chèvre/an, vente sur les marchés (80 %), 1 UMO + 1 bénévole à ½ temps.

Projet : 40 chèvres, 1 UMO + 1 salarié à ½ temps, construction d’une chèvrerie et d'une fromagerie.

L'exploitation

TransmettreReprendre

une petite exploitation fromagère...

Page 34: Dynamiques DOCUMENT

AccompagnementJ’ai bénéficié de l’aide de nombreuses personnes. En plus de l’aide d’un ami qui s’installe, de Nicole et André (son ami), l’architecte conseil, les conseillers de la Chambre d’Agriculture, la Confédération paysanne, l’ADASEA et le point info installation, sans oublier les voisins, présents à chaque fois que de besoin.

Et si c’était à refaireNous le ferions mais fort de notre expérience, avec quelques changements dans les démarches : Faire les dossiers plus tôt : Inutile d’attendre d’être installé ou d’avoir toutes les autorisations pour faire des démarches (devis, aides financières, banques, MSA, …). Il faut anticiper. Tout préparer avant l’étude d’installation et effectuer le passage du dossier en CDOA le plus rapidement possible. Ça nous aurait évité beaucoup de stress à moi comme à Nicole et André.

Conditions facilitantes« Le parrainage permet de bien connaître l’exploitation, les clients et les artisans locaux (en faisant les marchés). Heureusement que Nicole m’a accompagnée. Elle avait la volonté que l’exploitation soit effectivement reprise ! J’ai aussi beaucoup retiré de l’expérience d’un ami en cours d’installation sur un projet similaire plus avancé que le mien ».

Freins« Il y a eu des « prises de bec » entre nous. C’est difficile, humainement de travailler ensemble, du jour au lendemain, sans se connaître et pendant 1 an. Il faut faire des concessions ! On en rit aujourd’hui heureusement ».

« Les démarches administratives sont compliquées et longues. Il y a un manque d’information et d’organisation qui fait perdre du temps ».

« La banque demande énormément de garantie. Elle a remis en cause le projet alors qu’on pensait être d’accord… c’est stressant ».

Stratégie d’investissements et de financements

Investissements Financements

Reprise (terrain, matériel, animaux, aliments) 15 000 € Aides 30 000 €Construction chèvrerie et fromagerie 113 000 € Prêts JA 110 000 €Achat matériel (tracteur, voiture) 15 000 € DJA 15 800 €TOTAL 143 000 € TOTAL 155 800 €

Avis du technicienAttention au dimensionnement du projet, plus le nombre de chèvres est réduit, plus il est nécessaire d’être efficace. L’organisation du travail doit aussi être au cœur de la réflexion. A contrario, il n’est pas nécessaire de sur dimen-sionner l’outil de production pour être « bien dans son projet ». Un bel exemple de synergie et de solidarité rurale alliant un vrai désir de transmettre à celui de s’installer…à méditer.

Sébastien BESSONNETChambre d’Agriculture de Charente Maritime

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POUR ÉTUDIER ET FAIRE CONNAÎTREDES SYSTÈMES D’EXPLOITATION

ANIMATION DÉPARTEMENTALE

Harmony BOUTIN - Chambre d’Agriculture de la Charente � 05.45.24.49.49.

Sébastien BESSONNET - Chambre d’Agriclture de la Charente-Maritime � 05.46.50.45.00.

Angélique ROUÉ- Chambre d’Agriculture des Deux-Sèvres � 05.49.77.15.57.

Céline SAINT-JEAN - Chambre d’Agriculture de la Vienne� 05.49.44.74.74.

Carole DAVID - Chambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine � 02.23.48.26.93.

Manon GILLIER - Chambre d’Agriculture du Maine et Loire � 02.41.40.20.80.

Virginie TARDIF - BOVICAP Conseils � 02.41.33.61.00.

Bernard POUPIN - Contrôle Laitier de la Vendée � 02.51.41.38.66.

Frantz JENOT- FRESYCA � 05 49 29 59 41

COORDINATION RÉGIONALE

Nicole BOSSISInstitut de l’Elevage - B.P. 50002 - 86550 MIGNALOUX-BEAUVOIR

� 05.49.44.74.94.

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DES RÉSEAUX D’ÉLEVAGE CAPRINSDANS LES RÉGIONS NATURELLESpour tenir compte des réalités locales.

DES FERMES ET DES ÉLEVEURS «COMME LES AUTRES»pour que leur expérience serve au plus grand nombre.

DES TECHNICIENS DE TERRAINpour observer, analyser avec les éleveurs et assurer la diffusion.