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13 rapport annuel 14 Espace Culture Emilie-Gourd

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Rapport annuel de l'Espace Culture Emilie-Gourd (du CEC Emilie-Gourd) avec présentation de la saison 2014-2105

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Reproductions page 3 : Gerhard Richter Annonciation d’après le Titien, 1973 huile sur toile ⏐ 150 x 200 cm ⏐ Kunstmuseum Basel Gerhard Richter 256 couleurs, 1974 laque sur toile ⏐ 222 x 414 cm ⏐ collection Steven & Alexandra Cohen

Textes de Anna Aaron, Diana Bianchi, Gabrielle Bollard, Didier Bonvin, Gabriela Della Vecchia, Roman Kroke, Danielle Matter, Omar Porras, Maya Rochat, Maria Antonietta Sirte, Christophe Solioz, Nathalie Tacchella, Leo Tardin

Rapport annuel de l’Espace Culture Émilie–Gourd 2013–2014 Édité par Christophe Solioz Graphisme : c+s, avec l’aide d’Albin Roos pour la couverture © CEC Émilie–Gourd, DIP, Genève, juillet 2014

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Ouverture de l’Espace Culture Émilie-Gourd p. 4 Une équipe p. 7 Saison 2013–2014 p. 17 Saison 2014–2015 p. 25 Présentation de la CECPO p. 43

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Odilon Redon Fleurs, 1909 huile sur toile ⏐ 81 x 100 cm ⏐ collection privée

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Ouverture de l’Espace Culture Émilie–Gourd

Ce bouquet, au jeu chromatique somptueux, présente des fleurs, de toutes les saisons, de toutes les zones climatiques et aux couleurs les plus diverses, rassemblées librement en un bouquet jaillissant d’un vase pour envahir le tableau jusqu’en ses limites.

Fleurs souvent sans tige ni branche, aux contours pourtant précis — elles s’effilochent sur les bords, prennent la forme d’une aile d’insecte, avant de se dissoudre dans un enchevêtrement de touches de pinceau…

Belle illustration d’un espace invitant à un autre regard, à une autre parole — partagée mais aussi décalée, donc risquée. S’il s’agit de mutualiser les pratiques existantes qui méritent toutes d’être recueillies et présentées, il s’agit aussi d’en assurer leur pérennité. A nous d’être assez attentifs pour œuvrer dans ce sens.

S’ajoute à cela une volonté de découvrir ensemble d’autres horizons, de proposer d’autres moments qui poursuivent l’effort entrepris. D’où l’idée d’espaces rencontres, d’espaces laboratoires et d’espaces de découvertes — voyages en dehors de nos murs pour leur donner une nouvelle allure.

D’où ce recueil qui tente de nouer en gerbe à la fois des initiatives passées et à avenir… en vue d’un ouvrage que nous souhaitons écrire ensemble.

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Espace Culture Emilie-Gourd

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Pierre Soulages 2 mai 2011 peinture ⏐ 181 x 244 cm

« La vérité fuit comme de l’eau entre les doigts — qui sont des mots ».

Pierre Soulages, extrait d’un entretien publié dans la revue La Cause freudienne, 2010

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De la page blanche à la lumière noire, l’outrenoir

Plus l’outrenoir envahit les toiles de Pierre Soulages, plus jaillit la négation du noir, la lumière — comme un autre territoire, comme un territoire d’outre-mer (que l’on écrira et entendra comme l’on voudra).

Aussi l’invite permanente à un autre rapport au temps — faire le choix de la simultanéité (plutôt que celui de la continuité) — et au sens. En l’état, découvrir les multiples liens, toujours énigmatiques, entre une œuvre, l’artiste qui l’a produite et celui qui la découvre, sans prétendre en faire le tour. Laisser ouverte la question de son sens, de son interprétation. Et endurer cela !

Travail personnel, tentatives d’ « importation » dans le quotidien d’une pratique qui parfois résiste, voire s’oppose à l’art — qui ne peut être que contemporain. Voilà très certainement ce qui m’a fait redécouvrir mon métier, m’a poussé parfois... souvent à me situer en marge— jamais seul, toujours en excellente compagnie.

D’où le paradoxe d’être référent culturel d’un établissement… pour en explorer le territoire à ma façon, hors des sentiers battus. Au fil des rencontres, des initiatives, des découvertes — retracées en ces pages — s’esquissent de nouveaux possibles, une « communauté inavouable » peut-être, mais qui s’expose ici.

Christophe Solioz

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Cy Twombly Proteus, 1984 polymère synthétique, crayon et graphite sur papier⏐ 76 x 56,5

44 | The Berlin Journal | Number Twenty | Spring 2011

CY TWOMBLY, PROTEUS, 1984

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Du présent de la rencontre, chemin faisant J’ose, rose c’est la vie. Ici, formes en éternelle transformation, recueillies là, dans l’espace plein d’une fleur, au féminin, avec une effusion particulière de la touche, des repentirs certains, des surfaces en fusion légères, blanc, rose, rouge. Nos propres espaces ne sont-ils pas interpellés par les manières de Cy Twombly de rassembler ou dilater l’étendue de la toile ? Les surfaces peintes flirtent avec la marge, façon un peu tangentielle de nous mettre en direct. Légère inclinaison d’un trait, geste d’une fois, élégant et de surcroît qui assume la géométrie de l’ensemble... légère-ment subversif. Mise en danger qui requiert une certaine audace pour s’immerger, celle d’avoir pris les mesures du cadre du tableau et découvrir ce qui échappe au savoir et la virtuosité. Le peintre nous offrant la générosité d’un instant de libération où nous pouvons épancher nos références, mémoires et émotions, l’instant de la rencontre, du présent reçu comme un cadeau — aussi ! Les interrogations nombreuses sur les processus de création invitent aux partages. Les rôles se conjuguent, ainsi les formes, et les limites sont parfois bousculées. Enseignement, tentative d’approche culturelle ou création plastique ; dans le fond, peut-être reste-il la volonté première, à l’origine de nos genèses oubliées, de laisser une trace — n’est-ce une responsabilité commune ? — et par conséquent d’être invités au banquet des formes en devenir — proteus.

Danielle Matter

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Wassily Kandinsky Improvisation 26, 1912 huile sur toile ⏐ 97 x 107,5 cm ⏐ Städtische Galerie in Lenbach

« Projeter la lumière dans les profondeurs du cœur humain, telle est la vocation de l’artiste ». Robert Schumann

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Regards croisés : à la confluence entre art et culture Improvisation, création spontanée, espace-territoire anarchique, illimité ; où la couleur, se libérant de sa fonction descriptive, affirme son auto-nomie, où les objets sont réduits à leur contenu formel essentiel. Ce que Kandinsky appelle « faire sonner plus intensément l’intérieur en limitant l’extérieur », pour faire vibrer la nature « intérieure », c’est-à-dire inconsciente. « Improvisation 26 » comme métaphore d’un mare nostrum et, par oxymore, « extraterritorial », qui nous fait donc sortir des eaux territo-riales, nous invite à découvrir des espaces inexplorés. C’est bien là le défi qu’entend relever l’Espace Culture Émilie-Gourd. Soit dynamiser un espa-ce de liberté et de création pour l’inscrire dans le sillon creusé par Kandinsky : « L’art n’est pas une création sans but de choses qui se dissolvent dans le vide, mais une force qui tend vers un but et doit servir à développer et affiner l’âme humaine » (Du spirituel dans l’art). Une telle réflexion, qui devrait illuminer à mon sens tout projet artistique, rappele que la voie artistique est essentiellement transformation du monde, moyen de connaissance et de salut. Tant l’art permet de dépasser nos limites, nous projette au-delà du monde des phénomènes, des catégories de l’espace et du temps. Le pur et l’éternel artistique, abat toute barrière ethnique, religieuse, socio-culturelle, et constitue — en tout temps — le langage de l’universel commun à tous les hommes. Aux rivages de l’âme, à la croisée des chemins, nous nous projetons donc vers la rencontre entre plusieurs sensibilités et identités au potentiel créateur toujours renouvelé.

Maria Antonietta Sirte

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Constantin Brancusi Colonne sans fin, 1937 fonte⏐ 29, 33 m ⏐Parcul Coloana Infinitului, Târgu Jiu (Roumanie)

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L’axe du monde La colonne semble s'étirer à l'infini... Ses lignes épurées invitent le regard se perd dans le jeu des répétitions, lui susurrant comme un mantra visuel l'essence de la vie. Brancusi, encore tout jeune lorsqu'il la créé, est à la recherche du sens des choses. Il l'appellera l'axe du monde. Parti des plaines roumaines où il a crée et posé sa première (et monumentale) création, il s'installera à Paris où son œuvre donnera des nouvelles perspectives à la sculpture de son époque. Un nouveau mode d'expres-sion sculptural est né, où l'essence des objets prime sur leurs formes. Brancusi fascine, me fascine, car son art rend transcendantal quelque chose de familier. Les blocs arrondis de sa colonne ne sont autres que ceux employés depuis des temps immémoriaux par les paysans roumains pour créer les piliers d'entrée de leur cour. Les empilant, leur changeant de matière, de proportion, de mise en scène, Brancusi retrouve leur essence même et nous amène à l'essentiel. Le jeu est essentiel dans son processus de création. Jeu musical des frappes du marteau et du burin, jeu des répétitions, jeu de symboles, jeu aussi de société, car son art s'épanouit dans l'environnement artistiquement effervescent de Paris. Alors, inspirons-nous de Brancusi : dans nos rencontres avec des artistes contemporains (MEET ART), dans nos déplacements à la découverte des œuvres exposées dans tous les centres culturels (TRIP ART) et aussi sur notre scène libre (Art LAB) où nous pourrons dorénavant laisser notre propre créativité s'exprimer, dialoguer avec celle des autres, apprendre et s'apprendre, évoluer et aller à l'essentiel et ce, dans un jeu créatif sans fin, infini... Peut-être émergera alors de notre union non pas l'axe du monde, mais l'axe (l'âme) de notre univers, de notre établissement, par tressage, mé-tissage, empilement joyeux et ludique de nos participations diverses, mais harmonisées. C'est le souhait à réaliser vers lequel mes efforts tendent au sein de notre groupe.

Diana Bianchi

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© Pascal Frautschi

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Omar Porras univers festif et baroque

7 mars 2014

Pour notre première manifestation nous avons invité en ami et voisin, Omar Porras : metteur en scène et fondateur du Teatro Malandro, entre temps lauréat de l’Anneau Hans Reinhart (la plus haute distinction de théâtre en Suisse) et, dès 2015, directeur du Théâtre Kléber-Méleau à Renens. Omar Porras en trois mots…

Paris. On me rappelle toujours l’histoire de mes premiers spectacles montés dans le métro parisien. Je ne veux donc pas y revenir, même si le côté souterrain de Paris est important, ne se- rait-ce que parce que les bas-fonds représentent l’autre visage de la Ville Lumière. Je préfère néanmoins rester en haut pour dire que j’y ai côtoyé des artistes merveilleux, Pina Bausch et Bob Wilson entre autres, partageant avec eux l’affiche de scènes prestigieuses, comme le Théâtre de la Ville et la Comédie-Française. Paris, c’est pour moi... comment dirais-je... la gloire?... non, pas la gloire! mais la reconnaissance de mon travail à un haut niveau. La critique et le public ont contribué à cette consécration

Dürrenmatt Bon, c’est l’auteur de La visite... Dois-je dire qu’il a en quelque sorte contribué à ma notoriété? Non, mais soyons sérieux. Dürrenmatt est pour moi un guide et un guerrier. Son arme, l’écriture, il l’a utilisée pour la paix. C’était un visionnaire. L’analyse qu’il fait de la Suisse est provocatrice mais juste. Pour lui, ce pays se mouille et ne se mouille pas. Il s’engage et il ne s’engage pas. Un équilibre curieux. Dürrenmatt exige une prise de position. Son œuvre, je la lis comme un manifeste.

Baroque Moi-même je suis baroque. Je porte un prénom musulman, je suis Suisse et Colombien, Européen, Américain et Indien, je me nourris de Molière et Lope de Vega. Comble de l’anarchie: mon œuvre a poussé à Genève, un territoire où le théâtre fut autrefois banni.

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Zürich Transit Maritim, 2014

Los Carpinteros ⏐Cathédrales, 2012 ⏐ œuvre pérenne au Escher-Wyss-Platz

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Zurich

12 avril 2014

De Matisse au Cavalier bleu met en lumière la genèse de l’expressionnisme en illustrant combien ce mouvement est marqué par un esprit cosmopolite. Contrairement à d’autres courants artistiques, ce n’est plus à l’environnement mais aux sentiments et aux états d’âme de l’artiste que l’art donne une expression formelle et un langage aussi puissant qu’ énergique, esprit que nous allons retrouver sur les bords de la Limmat.

Ou quand l’archéologie du futur renoue avec l’esprit Dada. Le projet artistique Zürich Transit Maritim expose temporairement une grue portuaire de Rostock (de plus de 40 mètres). Depuis l’exposition d’Harald Szeemann à Berne (1969) en passant par «La Suisse n’existe pas» de Ben Vautier (1992), c’est l’une des actions artistiques les plus contestées de Suisse. A l’origine de ce projet un peu fou, la découverte des bollards d’amarrage tendant à démontrer que Zurich a été, il y a au moins 18 millions d’années, un port maritime. Dans la foulée, les travaux permettent de mettre au jour une grue portuaire… D’où ce passé–présent poétique qui illustre qu’à Zurich on ose.

Art and the City. 2012 déjà, Zurich accueille dans ses rues 40 artistes contemporains de réputation internationale. Cette exposition temporaire n’existait pas pour elle seule, elle participait au changement de visage du quartier désormais très tendance Zürich-West. En témoigne encore aujourd’hui l’œuvre pérenne du duo cubain Los Carpinteros : cinq « cathédrales » en brique rouge représentent des tournevis électriques stylisés… venant rappeler le passé industriel de ce quartier.

Photobastei : ni musée, ni galerie, ni lieu off, ni maison de vente aux enchères, ni institution, ni bastion de l’avant-garde, mais tout cela à la fois. Pendant huit mois la photographie contemporaine s’expose sur 1500 m2 dans un format d’exposition inédit. Sept étages dédiés à la photographie au cœur de Zurich : un petit paradis au cœur duquel nous faisons la rencontre de Heino Heinmann avec le plus grand appareil photo de Suisse: six mètres de long, deux mètres et demi de côté… Le dispositif de cette « camera oscura » permet des tirages par exposition directe et ne produit donc que des originaux. Ou la redécouverte de la photographie.

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MAD MATHS au CEC Emilie-Gourd

Vous voulez entendre parler mathématiques et rire en même temps ? Alors le spectacle Mad Maths écrit en 2003 par Olivier Faliez et Kevin Lapin est à ne pas manquer ! C’est aussi drôle pour les élèves que pour les enseignants de voir les comédiens incarner deux professeurs de lycée parler de nombres, de fractions, de fonctions trigonométriques, … d’une manière complètement loufoque et pourtant mathématiquement correcte. Le spectacle se compose de plusieurs chapitres traitant chaque fois d’une notion mathématique. Le look est typiquement ce qu’on s’imagine d’un professeur de mathématiques… bien qu’il y ait des exceptions à la règle. Le décor minimaliste — une table, une chaise et un tableau noir — suffit car tout se joue sur les dialogues et l’interprétation de jeunes acteurs qui ont repris le spectacle depuis 2010. A voir absolument si vous « aimez » les maths… ou, au contraire, si vous les « détestez ». Ce sera l’occasion de vous amuser pour les uns et d’avoir une autre vision, moins sombre, pour les autres !

Gabrielle Bollard

! www.madmaths.fr

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Erró Erró Matisse - Errósafn, 1991 offset⏐ 43 x 95 cm

Lyon – Confluence, bâtiments résidentiels © Jean Bono

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Lyon

4 octobre 2014

Anticipant les flux continus et infinis d’images et d’informations qui circulent sur les réseaux numériques, Erró s’est, dès le début de son œuvre, intéressé à la profusion des images et à leur diffusion, inventant des formes de narrations, des grilles de vocabulaire, une grammaire et une rhétorique inédites.

De collages en tableaux, il a ainsi élaboré une sorte d’anti-encyclopédie visuelle et critique de tous les savoirs, pleine de couleurs et de drôleries, d’outrances et d’ambiguïtés, accessible à tous.

C’est cet aspect de l’œuvre, profondément actuel, qu’expose le mac sur 3 étages. Collages, performances, films, aquarelles, peintures, dessins : plus de 400 œuvres choisies dans les collections publiques et privées d’Europe et d’Islande, toutes les formes novatrices du premier storyteller de l’histoire de l’art.

Confluence, fondée sur une identité plurielle, mosaïque de quartiers, s’étend de la place des Terreaux jusqu’au point de rencontre du Rhône et de la Saône. Quartier de ville au contact de l’eau, c’est aussi un laboratoire d’architecture contemporaine.

A (Saône Park), B (Lyon Islands), C (le Monolithe), chaque îlot développe son propre vocabulaire architectural : poétique sur la Saône, industriel sur la darse, urbain sur la voie ferrée. Réversibilité des fonctions, recherche de vues traversantes, éclairage naturel et conception énergétique innovante ont défini leur conception. Pour créer l’émulation, le schéma directeur imposait dans chaque groupement un panachage d’agences incluant un jeune talent, un Lyonnais et une « pointure » internationale.

Après Züriwest, nous invitons à la découverte de Lyon Confluence.

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© M.J. Cachero

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Leo Tardin le piano comme horizon

6 octobre 2014

Parallèlement aux nuits transfigurées de Grand Pianoramax, projet nourri à l’échelle d’une décennie par les électricités cosmopolites de New York, Berlin ou Mumbai, l’arpenteur des claviers Leo Tardin consacre un premier album au piano solo: DAWNSCAPE (2014). Dans Grand Pianoramax, accompagné du batteur Dom Burkhalter, Leo Tardin manipule des claviers modifiés, des sonorités préenregistrées, il laisse du champ à la scansion de Black Cracker — poète-boxeur pour lequel le ring ne suffit pas.

Avec DAWNSCAPE, Tardin est seul. A la lisière de l'intime, à fleur de voya-ges et de rencontres, écloses ou éphémères, le musicien d'origine suisse se met au jour, autrement.

«Je porte ce projet solo en moi depuis de nombreuses années. Simplement il appartenait à ma sphère privée. C’est un processus créatif spontané, plus immédiat qu’avec Grand Pianoramax : je m’assieds à l’instrument, chez moi ou dans des lieux de passage, je pose mon humeur dans un enchaînement d’accords ou dans une ligne mélodique. Je les avais gardés pour moi jusqu’ici.» L’Espace Culture Émilie–Gourd ouvre sa nouvelle saison sur les quelques notes de DAWNSCAPE en piano solo suivies d’une rencontre-débat pour vous faire découvrir un irrésistible baroudeur et pianiste. Date : 6 octobre 2014 à 17 h. 30 « DAWNSCAPE, c'est la contraction de dawn ("aube") et landscape ("paysage"). Comme une volonté de s'immerger dans la fragilité du jour qui bascule, de saisir la nuit évanouie, de mettre en espace l'instant, l'éphémère, la lumière. La musique a cette force. » ! www.leotardin.com

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© Sabine Burger

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Anna Aaron

2 décembre 2014

GAP (Gibson Aaron Project) propose de mettre en résonance littérature et musique en faisant dialoguer William Gibson, auteur de l’anti-utopie Neuromancer (1984), et Anna Aaron, dont le dernier l’album, NEURO (2014), est la transcription sonore. Anna Aaron interviendra tout d’abord, dans la langue de Shakespeare, dans le cadre d’un cours-séminaire d’anglais animé par Sylvain Marlot ré-servé aux élèves de 4ième ayant travaillé les textes. Un event accueille ensuite tous les élèves et collaborateurs du Collège et Ecole de Commerce Émilie-Gourd pour un concert unplugged suivi d’une rencontre-débat en français avec Anna Aaron. Date : Anna Aaron unplugged le 2 décembre 2014 à 18 h. J’écoute ce que j’ai en moi. Tout ce monde intérieur se compose d’images, de rêves et de sensations que je transforme ensuite en musique. Mon ap-proche est en grande partie intuitive. Pour « Neuro », la thématique développée est celle du monde digital. J’en suis venue à m’interroger sur les rapports qu’entretiennent le monde phy-sique et le monde numérique. J’ai lu beaucoup de science-fiction et c’est ce qui m’a amenée à me pencher sur l’interaction entre corps physique et univers digital. Avant s’opposaient le corps et le monde spirituel. Aujourd’hui, se pose la question de l’interaction avec la matrice. Dès lors que la machine devienne humaine quelles sont les différences entre l’homme et la machi-ne? Comment l’homme parvient-il à s’affirmer dans ces différentes dimensions ?

! annaaaron.com

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© Eric Balaire

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Roman Kroke la danse de la résistance

23 février 2015

« (…) in der Entscheidung gibt es keine Umwege » — phrase emblématique d’Adolf Reichwein, résistant allemand contre la dictature hitlérienne, exécuté le 20 octobre 1944. En miroir, une danseuse tourbillonnant en l'air, grand écart ; un acrobate cherchant son équilibre à une hauteur vertigineuse. Mon fusain dansant sur la toile… pont entre ces deux mondes. Ma nouvelle création explore des images venues de l’univers du ballet et de l’acrobatie : la flexibilité, la posture, la marche droite, le vestiaire, etc. Préliminaires de métaphores visuelles captant un état d’esprit, un acte civique, un positionnement politique de l’individu dans la société. La résistance du corps — qu’illustre la tension d’une posture du danseur — symbolise l’opposition de l’homme au rejet des valeurs humaines. À partir de la biographie d’Adolf Reichwein, mon travail invite à une réflexion sur le concept de la citoyenneté. Ce projet artistique, actuellement en cours de création, est réalisé en coopération avec l’École de Danse et d’Acrobatie de Berlin (Staatliche Ballettschule Berlin und Schule für Artistik) et l’Association Adolf Reichwein (Adolf-Reichwein-Verein e. V.). Date : lundi 23 février 2015 à 18 h. Roman Kroke. Artiste Berlinois. Son travail consiste principalement dans l’illustration d’événements historiques et de biographies. Son œuvre — établissant une relation organique entre le passé, le présent et le futur — est caractérisée par une approche interdisciplinaire combinant arts, histoire, littérature, philosophie, sociologie et pédagogie. Roman Kroke animera un atelier d’une semaine à Berlin sur le thème « Le Mur de Berlin et la métaphore universelle de la frontière ». Cet atelier art-histoire en allemand se déroulera dans le cadre du séjour linguistique des élèves de deuxième année. ! www.Roman-Kroke.de

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Maya Rochat Love

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Maya Rochat

6 mars 2015

Maya Rochat aime compliquer les ombres pour rendre encore plus dange-reuse la contreculture dont son œuvre est la complice. Loin des jeunes filles en fleurs qui dans leurs appartements que le soleil safrane plissent des papiers de soie, Maya Rochat les déchirent pour communiquer avec les espaces sidéraux par de telles étranges lucarnes improvisées. Pire : refusant le bronzage sur des plages encombrées de férus d’essaimages l’artiste parachève de sa main ses prises du réel pour les faire mousser de miaulements optiques très particuliers et drôles. Les photographies séduisent par leur pelage gris sales avec des mouche-tures plus sombres. Cela fait penser à la brume de quelque château gothique, à une boissellerie couverte d’étranges paillettes qui ne cher-chent pas forcément le captieux mais se plaisent à montrer les êtres et les choses plus vieux que leur âge. Maugréeuse à l’occasion, sourde comme des soubassements, laissant radoter pour eux tout seuls des oiseaux punks (car à aigrettes) l’œuvre prouve que qui dit poules ne dit pas forcément plumes. Agrémentés de bandages herniaires les photogra-phies ne cherchent jamais la couleur locale mais le bizarre. Il s’agit de remonter des horloges de sable ou des clepsydres pisseuses d’eau afin de permettre aux amateurs voyeurs de jouir d’une liberté de vue au sein d’un swiss’ delirium parfois en miettes sur carrelage jonché des déchets. L’impertinente Mélusine y secoue ses poupons polychromes. Ils sentent l’abricot, le chocolat refroidi et l’acide phénique. L’artiste y apparaît parfois telle une femme au déshabillé compliqué de tractions filiformes, une écorcheuse de nerfs ou telle une minette qui amidonne les cols marins de futurs tueurs de mouettes et de geais d’eau (mais uniquement à Genève). Jean-Paul Gavard-Perret ! www.mayarochat.com

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Inlassablement, MICR, 2014 © Isabelle Meister

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Le territoire est un espace travaillé par l'homme Le premier espace auquel je m’intéresse est celui du corps, en tant que réalité préexistante. Avec les danseurs professionnels et les danseurs potentiels, je travail-le sur la mémoire du corps, les souvenirs des étapes de nos constructions. J’en aborde les enjeux par les relations de soi à soi, de soi à l’autre, de soi au cercle social, de soi à l’environnement direct et plus vaste. Traverser cette étape de réflexion active pour aborder le consentement, la résis-tance, la lutte, la résilience et l’abandon. Le corps existe, évolue, révolutionne dans un espace. Peut-on s’approprier un espace sans que cela le soit aux dépens de nos pairs, y a-t-il des perceptions territoriales ouvertes supportant les juxtapositions et les dé-cloisonnements ? Ou revient-on toujours à cette notion de protection, de marquage ou de frontières que l’on assimile au mot territoire ? Mettre en œuvre ces questions dans le mode de production d’une création chorégraphique — « Go », de la compagnie l’estuaire (mai 2015) — me permet d’envisager des collaborations avec d’autres territoires que ceux de la danse. C’est dans cette perspective que se déroulera un parcours de création avec des élèves du Collège Émilie-Gourd suivant un cours de philosophie consacré au territoire. L’intérêt pour les uns et les autres est de créer un dialogue entre le terrain artistique et le terrain scolaire, de décentrer les savoirs et savoir-faire dans d’autres territoires que ceux que nous occupons habituellement. Prendre et apprendre de l’autre. Envisager la remise en question comme un élément d’évolution et de révolution.

Nathalie Tacchella, chorégraphe – cie de l’estuaire

! www.estuaire.ch

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Hendrick Avercamp Paysage d’hiver, vers 1608 huile sur panneau ⏐ 77,3 x 131,9 cm ⏐ Rijksmuseum

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« Le trajet d'une rivière » — Méandres bénéfiques Sécheresse – Aridité Au quotidien : morcellement de la formation gymnasiale – prolifération de l’administration – individualismes (des élèves et des professeurs) – absence de réflexion sur la complémentarité des savoirs – assujettisse-ment progressif à une pensée matérialiste et mercantile. Des langues pour la communication courante uniquement, des arts pour (se) vendre et consommer, des sciences pour réduire et manipuler le réel. Générosité Dans un contexte encore plus difficile, Francis Tregian (1574–1619), virginaliste et compositeur anglais, traverse son siècle ensanglanté, sous la plume de la romancière Anne Cuneo. Il en sort indemne, grandi : homme. Les épreuves n'ont pas manqué, ni les errances, ni les blessures, ni les obscurantismes de tous bords. La source de sa réussite : une sages-se pratique appuyée sur Montaigne, sur la poésie, le théâtre, la musique. L'idéal et le quotidien réconciliés. Ponts En avril 2015 plusieurs professeurs des collèges d’Émilie-Gourd et Clapa-rède conjuguent leur pratique pour explorer ensemble et à nouveaux frais Le trajet d'une rivière. La Vie et les Aventures parfois secrètes de Francis Tregian, gentilhomme et musicien, d’Anne Cuneo (1993). Conférences, concerts, concerts-conférences, expositions, visites sont au programme. Ferons-nous tourner la roue dans un sens que nous aimons ? Didier Bonvin

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Joan Miró Peinture — escargot, femme fleur, étoile, 1934 huile sur toile ⏐ 172 x 195 cm ⏐ Musée reine Sofia

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Au-delà de la peinture ? La poétique de Miró « A Childish Spirit » avec Maya Rochat Dès les années 1920, Miró intègre l’écriture à ses toiles. D’abord des lettres, puis des mots, enfin des phrases. « Ceci est la couleur de mes rêves » (1925), « Une étoile caresse le sein d’une négresse » (1938). Ensuite, les titres-poèmes prendront le relais, comme « La nuit se lève au rythme de l’aube percée par le glissement du serpent » (1954). Plus tard, à la demande d’amis, Miró publiera des textes poétiques : « Jeux poéti-ques » (1946) et « Carnaval d’Arlequin » (1952). Dans « Nord-Sud » (1916–1917), devant le journal, une poire, un poisson rayé multicolore et une paire de ciseaux : un livre de Goethe, peut-être son Traité des couleurs (1810). Aussi est-ce dans la patrie de ce dernier, dans le cadre d’un séjour linguistique — « Qui ne connaît pas de langues étrangères ne sait rien de la sienne », Goethe — que deux classes découvriront les peintures-poèmes du peintre catalan au Bucerius Kunst Forum à Hambourg. Durant le séjour, les élèves participeront à un atelier art — en allemand — au Collectif Frappant (Hambourg). Maya Rochat animera un workshop sur le thème « A Childish Spirit » avec pour objectif l’exploration de stratégies de communication par le visuel ; un travail in situ comprenant l’appren-tissage de gestes collectifs, le développement d’une démarche personnelle et l’esquisse d’un projet artistique. Un questionnement sur les différents médiums et les possibles porosités avec d’autres pratiques participera à la mise en espace d’une exposition. « Ce qui est important, ce n’est pas de finir une œuvre, mais d’entrevoir qu’elle permette un jour de commencer quelque chose » (Joan Miró) Séjour linguistique à Hambourg du 20 au 24 avril 2015 Equipe pédagogique : Danielle Matter, Diana Bianchi, Paul Marti et Christophe Solioz Artiste invitée : Maya Rochat

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ECprésentation

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Daniel Buren Momumenta 2012, Grand Palais, Paris © Jacques Bousiquier

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Présentation d’Ecole & Culture

Les univers artistiques et culturels sont infiniment diversifiés, leurs signi-fications et leurs perceptions multiples. Ecole&Culture (E&C) convie les élèves de l’école publique genevoise à les découvrir et à y cheminer. En tant que relais entre les mondes de l’école et de la culture, E&C peut être consulté pour toute demande culturelle à l’attention des élèves. E&C soutient les mesures favorisant l’accès et la formation des élèves à la richesse des expressions culturelles : subvention de billets permettant à tout élève de se rendre dans les lieux culturels du canton à prix modique, soutien de projets spécifiques menés par les établissements, organisation de représentations ou concerts à l’attention des élèves, mise sur pied d’ateliers pratiques menés par des artistes, … Ce qui est principalement visé : — éveiller la curiosité des élèves et contribuer à leur formation culturelle — privilégier les rencontres entre élèves et artistes/œuvres — promouvoir des offres culturelles dans toutes les filières — valoriser la nouveauté, la diversité et la singularité des offres — exiger une qualité des propositions culturelles à l’attention des élèves Au secondaire II, tous les établissements ou structures d’enseignement sont représentés par un.e référent.e culturel.le siégeant à la Commission Ecole&Culture du secondaire II postobligatoire (CECPO). Il/elle est soute-nu.e dans son travail de promotion culturelle au sein de son établissement par un groupe culturel. Au total, 80 enseignant.e.s sont impliqué.e.s. La CECPO permet d’échanger sur les pratiques de promotion culturelle au sein de chaque école, de développer des projets culturels spécifiques ou communs à plusieurs établissements, de faire une promotion culturelle attentive à l’équilibre des filières, des domaines artistiques et des discipli-nes d’enseignement impliquées par les projets culturels.

Gabriella Della Vecchia

! icp.ge.ch/dip/culture