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LES ANNONCES DE LA SEINE VIE DU DROIT Conférence des Présidents des Cours d’Appel de l’Union Européenne Du constat à la réflexion par Soraya Amrani Mekki ............................2 Nouvelles technologies de la communication et de l’information et procès équitable par Laure Milano..................................................5 Technologies de l'information et principes fondamentaux du procès Synthèse par Mélina Douchy-Oudot ....................................................9 La communication judiciaire par Natalie Fricéro .............................11 Présents, distants ou absents ? Les justiciables et le développement de la visioconférence dans la justice française par Laurence Dumoulin ...........................12 Projet de loi de programmation relatif à l’exécution des peines ..........................................................16 Avocats Conseils d’Entreprises Motions adoptées lors du XIX ème Congrès de Perpignan..................24 AGENDA......................................................................................5 JURISPRUDENCE Divulgation du nom de la personne ayant consenti à la diffusion de son image Cour de cassation - 1 ère chambre civile - 4 novembre 2011 ............19 PALMARÈS Deloitte Technology Fast 50 National - 11 ème Edition ....20 Crédit Coopératif - 31 ème Rencontre Nationale.................22 ANNONCES LEGALES ...................................................26 DIRECT François Molins, Procureur de la République de Paris ..39 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Jeudi 24 novembre 2011 - Numéro 65 - 1,15 Euro - 92 e année La Conférence des Présidents des Cours d’Appel de l’Union Européenne a organisé du 13 au 15 octobre 2011 à l’ancien Parlement de Bourgogne, siège de la Cour d’Appel de Dijon, un colloque international sur le thème des technologies de l’information et de la communication (TIC) au service de la justice du XXI ème siècle. Cette conférence européenne, qui s’est réunie pour la première fois en septembre 2009 à l’initiative du président de la Cour d’Appel de Naumburg en Allemagne Winfried Schubert, fut un incontestable succès. Les Premiers Présidents de Cours d’Appel français sont venus en nombre et des délégations de vingt-trois Cours d’Appel étrangères ont fait le déplacement en Bourgogne pour participer à ces travaux. La séance d’ouverture solennelle fut honorée de la présence de prestigieuses personnalités au premier rang desquelles Michel Mercier, Garde des Sceaux mais aussi François Sauvadet, Ministre de la Fonction Publique et Président du Conseil Général de la Côte- d’Or, François Patriat, Sénateur et Président du Conseil régional de Bourgogne et François Rebsamen, Sénateur-Maire de Dijon. Pour le Premier Président de la Cour d’Appel de Dijon Dominique Gaschard, le recours aux nouvelles technologies constitue une « véritable révolution avec des enjeux très importants qui s’annonce pour notre institution judiciaire ». Il a souligné que « les technologies de l’information et de la communication ne sont en effet pas neutres » tant en ce qui concerne l’organisation judiciaire et les méthodes de travail, que dans le domaine des principes fondamentaux. Dans ce contexte de profond bouleversement, Dominique Gaschard qui vient d’être élu président de la Conférence des Présidents de Cours d’Appel des pays de l’Union Européenne, Winfried Schubert Président de la Cour d’Appel de Naumburg (Allemagne) et Juan Manuel Fernandez Martinez, Président de la Cour d’Appel de Navarre (Pampelune, Espagne), ont coprésidé et organisé cet événement avec l’objectif de « dresser la liste des risques éthiques liés à l’utilisation des nouvelles technologies par le juge », puis d’élaborer un recueil des bonnes pratiques dans ce domaine. Un projet de guide des bonnes pratiques a donc été soumis à l’ensemble des participants et discuté en réunion plénière, avant d’être validé par le Bureau de la Conférence. Diffusé par tous les Chefs de Cours membres de cette organisation dans les juridictions de leurs ressorts respectifs, ce document accompagnera désormais tous les juges européens dans l’utilisation des nouvelles technologies. Jean-René Tancrède Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Conférence des Présidents des Cours d’Appel de l’Union européenne Dijon - 13 / 15 octobre 2011

Edition du jeudi 24 novembre 2011

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    VIE DU DROITConfrence des Prsidents des Cours dAppelde lUnion EuropenneDu constat la rflexion par Soraya Amrani Mekki ............................2Nouvelles technologies de la communication et de linformationet procs quitable par Laure Milano..................................................5Technologies de l'information et principes fondamentaux du procsSynthse par Mlina Douchy-Oudot ....................................................9La communication judiciaire par Natalie Fricro.............................11Prsents, distants ou absents?Les justiciables et le dveloppement de la visioconfrencedans la justice franaise par Laurence Dumoulin ...........................12Projet de loi de programmation relatif lexcution des peines ..........................................................16Avocats Conseils dEntreprisesMotions adoptes lors du XIXme Congrs de Perpignan..................24AGENDA......................................................................................5JURISPRUDENCEDivulgation du nom de la personneayant consenti la diffusion de son imageCour de cassation - 1re chambre civile - 4 novembre 2011 ............19PALMARSDeloitte Technology Fast 50 National - 11me Edition ....20Crdit Coopratif - 31me Rencontre Nationale.................22ANNONCES LEGALES ...................................................26DIRECTFranois Molins, Procureur de la Rpublique de Paris ..39

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Jeudi 24 novembre 2011 - Numro 65 - 1,15 Euro - 92e anne

    La Confrence des Prsidents des Cours dAppel delUnion Europenne a organis du 13 au 15 octobre2011 lancien Parlement de Bourgogne, sige de laCour dAppel de Dijon, un colloque internationalsur le thme des technologies de linformation et dela communication (TIC) au service de la justice duXXIme sicle.Cette confrence europenne, qui sest runie pourla premire fois en septembre 2009 linitiative duprsident de la Cour dAppel de Naumburg enAllemagne Winfried Schubert, fut un incontestablesuccs. Les Premiers Prsidents de Cours dAppelfranais sont venus en nombre et des dlgations devingt-trois Cours dAppel trangres ont fait ledplacement en Bourgogne pour participer cestravaux. La sance douverture solennelle fut honore de laprsence de prestigieuses personnalits au premierrang desquelles Michel Mercier, Garde des Sceauxmais aussi Franois Sauvadet, Ministre de la FonctionPublique et Prsident du Conseil Gnral de la Cte-dOr, Franois Patriat, Snateur et Prsident duConseil rgional de Bourgogne et FranoisRebsamen, Snateur-Maire de Dijon. Pour le Premier Prsident de la Cour dAppel deDijon Dominique Gaschard, le recours aux nouvellestechnologies constitue une vritable rvolutionavec des enjeux trs importants qui sannonce pour

    notre institution judiciaire . Il a soulign que lestechnologies de linformation et de lacommunication ne sont en effet pas neutres tanten ce qui concerne lorganisation judiciaire et lesmthodes de travail, que dans le domaine desprincipes fondamentaux.Dans ce contexte de profond bouleversement,Dominique Gaschard qui vient dtre lu prsidentde la Confrence des Prsidents de Cours dAppeldes pays de lUnion Europenne, Winfried SchubertPrsident de la Cour dAppel de Naumburg(Allemagne) et Juan Manuel Fernandez Martinez,Prsident de la Cour dAppel de Navarre(Pampelune, Espagne), ont coprsid et organis cetvnement avec lobjectif de dresser la liste desrisques thiques lis lutilisation des nouvellestechnologies par le juge , puis dlaborer un recueildes bonnes pratiques dans ce domaine.Un projet de guide des bonnes pratiques a donc tsoumis lensemble des participants et discut enrunion plnire, avant dtre valid par le Bureaude la Confrence. Diffus par tous les Chefs de Coursmembres de cette organisation dans les juridictionsde leurs ressorts respectifs, ce documentaccompagnera dsormais tous les juges europensdans lutilisation des nouvelles technologies.

    Jean-Ren Tancrde

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    Confrence des Prsidentsdes Cours dAppel de lUnion europenne

    Dijon - 13 / 15 octobre 2011

  • Du constat la rflexionpar Soraya Amrani Mekki*

    Jai lhonneur douvrir les travaux de laconfrence des Prsidents des Cours dappelde lUnion europenne consacre auxTechnologies de linformation et de lacommunication au service de la justice duXXIme sicle.

    1. Je remercie chaleureusement les organisa-teurs pour la confiance quils mont accordesur un sujet dune sduction certaine.La sduction pour les technologies de linfor-mation et de la communication vient desespoirs quelles font natre pour la justice duXXIme sicle. La commission europenneconsidre propos de e-justice par exempleque l'introduction des technologies de l'in-formation et de la communication (TIC) dansl'administration de la justice apporte des pos-sibilits de solutions en amliorant le fonc-tionnement de la justice et en contribuant larationalisation des procdures et la diminu-tion des cots(1) . Les TIC serviraient ainsiutilement la justice du XXIme sicle. Gain detemps, dargent, renforcement du principe ducontradictoire, meilleur accs linformationpar le portail du ministre de la justice ou parles points visio publics(2), meilleur accs lajustice, autant de vertus quil faut saluer et quidcoulent de la varit de loffre technolo-gique.

    2. Nbuleuse aux contours incertains(3) , lestechnologies renvoient des ralits diverses.Il peut sagir de nouveaux modes de commu-nication. Elles renvoient alors aussi bien auxcourriels, aux tlcopies quaux visioconf-rences ou encore au tlphone. Leur spcifi-cit tient non seulement leur support et leur mode de transmission mais galement leur contenu. En effet, courriels et tlcopiesqui sont matriellement des crits ont la parti-cularit dtre rdigs de manire moins for-malise. Sortes dcrits oraliss, ils partici-pent certes de lcrit en ce quils sont fixs,figs mais peuvent tre assimils par leurrdaction spontane et informelle loral.Quant aux visioconfrences, leur oralit estspcifique du fait de la perte de contact phy-sique quelles impliquent. En outre, si leschanges sont enregistrs, la parole fige etprenne se rapproche de lcrit. Les technolo-gies montrent ainsi des formes hybrides et il apu tre voqu leur gard une forme doralitsecondaire(4). Renouvelant les vecteurs demanifestation de la volont, elles ont pouravantage notamment dviter des dplace-ments inutiles, longs et coteux et de favoriserune contradiction interactive. Les technolo-gies renvoient aussi aux bases de donnesinformatiques ou une modlisation des juge-ments ou des conclusions qui sont une aideaux acteurs du service public de la justice ren-forant la rapidit et la qualit de leurs juge-ments et conclusions.

    3. Pour autant, la sduction apparente des TICne doit pas aveugler car elle pourrait bien treen partie dolosive. Ainsi que le soulignent lestravaux de la CEPEJ, en thorie, les TC

    renforcent lefficacit, laccs, le respect des dlais,la transparence et la responsabilit, pour aiderle corps judiciaire proposer des services dequalit. En pratique, de nombreux exemples ontmontr que ce nest pas toujours le cas(5) . De lathorie la pratique, la descente est parfoisdifficile. Il ne suffit pas de scander lefficacit desTIC pour en faire une ralit. De nombreuxdysfonctionnements ont rvl en Europe seslimites et si la commission europenne ou laCEPEJ parle defficacit des TIC, cest le plussouvent en rfrence leur utilisation(6) et non leur utilit. La nuance est de taille(7).Il ne suffit pas de dire quun outil est prcieuxparce quil est utilis. Il faut vrifier que cetteutilisation est utile. Or, il y a au vrai peu dtudessur ce point(8) et les rares qui ont t menesfont parfois, au contraire, le constat dunerelative dception(9).

    4. Les charmes des TIC ne doivent pas blouirau point docculter ses dangers potentiels. Cestalert par ceux-ci que le magistrat ou lavocatpourra mieux y succomber. Malheureusement,cest l que le sujet se fait moins sduisant carlon quitte le domaine des apparences pourenvisager le travail au quotidien des gens dejustice qui devront cohabiter au jour le jour avecles technologies auxquelles ils ont succombsde bonne grce. Boire, manger, (surfer)ensemble, cest mariage ce me semble pourrait-on dire. Or, en mariage, il trompe qui peutselon les clbres formules de Loysel.A lpreuve de leurs relations quotidiennes, lesTIC pourraient perdre de leur superbe. Ladmatrialisation ne va pas sans soulever touteune gamme de problmatiques propres, qui nesont pas dpourvues d'effet sur le quotidien despraticiens(10) . Il est faux de croire que loutilinformatique est neutre et il ne faut surtout paslaisser ce domaine entre les mains des seulstechniciens. Il faut se garder du risque rel etdnonc que la norme technologique dicte saloi la norme procdurale(11) . Cest pourquoion ne peut que se fliciter du fait que cetteconfrence des Prsidents de Cour dappel delUnion europenne commence ses travaux parune session consacre lutilisation des TICdans le processus judiciaire car les technologiesdoivent servir la justice et ne pas lasservir.

    5. Traiter du travail au quotidien des gens dejustice amne alors des questionnements deprime abord plus sociologiques que juridiques.Cest sans doute la raison pour laquelle enFrance, ce sont essentiellement les sociologuesqui se sont intresss la matire, soulevant desquestions indites derrires lesquelles pointentdes garanties du procs quitable.Est-ce que la lecture sur informatique est lamme que sur papier par exemple? Rien nestmoins sr et on a pu dnoncer une possibleimpression de gne, de dsorientation ou de dif-ficult, mais aussi de libert, de plaisir ou desatisfaction. Lorsquon sait que la comprhen-sion et la mmorisation sont proportionnelles la vitesse de lecture, on comprend quun nou-veau support qui rduit lautomatisation desprocessus provoque un dficit de rsultat(12) .La qualit du travail sur cran pourrait alorstre remise en cause. Sil faut imprimer avantdtudier, alors, le seul effet des technologiesest de transfrer le cot de limpression ducabinet la juridiction.

    2 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65

    Vie du droitLES ANNONCES DE LA SEINESige social :

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 339 349 888

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    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut gnral la Cour dappelRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasChristian Lefebvre, Prsident de la Chambre des Notaires de ParisNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 756 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2011Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2011, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 23 dcembre 2010 ; des Yvelines, du 16 dcembre 2010 ; des Hauts-de-Seine, du 22 dcembre 2010 ; de la Seine-Saint-Denis, du 21 dcembre 2010 ; duVal-de-Marne, du 31 dcembre 2010 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,34 Seine-Saint-Denis : 5,29 Yvelines : 5,09 Hauts-de-Seine : 5,34 Val-de-Marne : 5,27 B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,74 Hauts-de-Seine : 3,72 Seine-Saint Denis : 3,74 Yvelines : 5,09 Val-de-Marne : 3,74 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinas

    Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

    2010

  • 6. De mme, est ce quune audience distancepar visioconfrence est quivalente uneaudience en presentiel ? Certes, on peutentendre - et voir - distance ; on peut treconvaincant par courriel Mais lchange directentre la personne qui sexprime dans un procs, quelque titre que ce soit, et celui qui va dciderest irremplaable () Priver compltement lesparties de cette possibilit de sadresser au jugesans intermdiaire humain ou technique seraitpeut-tre dans certains cas, contraire au principedu procs quitable(13) . Derrire cette question,il est videmment question de ladshumanisation de la justice dj notable travers certaines tudes empiriques menes,notamment, dans les maisons darrts proposdes visioconfrences avec les dtenus pourviter le cot des extractions(14).

    7. Enfin, pour ne prendre que ces illustrationstopiques, le rituel judiciaire nest-il pasprofondment modifi lorsque laudiencedbute par un bip de connexion et non plus parlentre des magistrats en robe devant un publicqui se lve(15) ? Le caractre peu ritualis etsymbolique des espaces de visioconfrencecontribue inscrire ces sites dans une formedordinarit (des lieux de bureau, des salles derunion comme les autres)(16) .

    8. Du sociologique on passe alors au juridiquepar la grande porte, celle des principesfondamentaux de la procdure. Si lestechnologies de linformation et de lacommunication changent les mthodes de

    travail des juges et des avocats, leurs rituels, estce quil nexiste pas un risque pour les garantiesdu procs quitable?Lindpendance du juge est-elle assure ds lorsque son rendement peut tre chiffr,

    Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65 3

    Vie du droit

    REPRES

    Travaux de la confrence des Prsidentsde Cours dAppel de lUnion EuropenneAvant-projet labor par le Bureau de la Confrence aprs discussion en runion plnire Dijon

    Un projet de guide desbonnes pratiques avait tprpar, en amont du colloque,qui a t soumi lensembledes participants de tous les paysreprsents de lUnion.Ce document a t discut enrunion plnire, Dijon, le 15octobre 2011. A cette occasion,des amliorations y ont tapportes par les participants.Quelques jours plus tard, lespremiers prsidents franais quiavaient particip au colloque ontpropos leur tour quelquesmodifications.Le texte ainsi modifi a tsoumis ensuite par le Premierprsident Dominique Gaschard,premier prsident de la courdappel de Dijon, qui prsideactuellement la Confrence desprsidents de cours dappel despays de lUE, aux autresmembres du Bureau, savoir:- le Prsident Winfried Schubert,prsident de la cour dappel deNaumburg (Allemagne),- le Prsident Juan-ManuelFernandez Martinez, prsidentde la cour dappel de Navarre(Pampelune, Espagne),- le Prsident Johannes Verburg,prsident de la cour dappel deLa Haye (Pays-Bas),- le Prsident Mikko Knkkl,prsident de la cour dappeldHelsinki (Finlande).Ces chefs de cour ayant valid cedocument, il va maintenant trediffus par tous les chefs de coursmembres de cette Confrence

    dans les juridictions de leursressorts respectifs pour tre utilispar les juges de leur pays.Le souci commun tantdactualiser ce guide au fur et mesure de lvolution destechnologies de linformation etde la communication, chacunpourra faire remonter sessuggestions dans le soucidamliorer loutil.

    Article prliminaireLe prsent guide, qui n'a pas devaleur normative, numre lesbonnes pratiques dansl'utilisation par le juge des TIC,qui sont discutes par laConfrence des prsidents descours d'appel de l'Unioneuropenne.Sont notamment considrscomme technologies delinformation et de lacommunication:- la communication lectroniqueavec les parties, avec leursconseils, avec les huissiers et lesexperts,- lutilisation de banques dedonnes lies aux publicationsjurisprudentielles et doctrinales,- la visioconfrence,- le traitement automatis desdonnes de la procdure,- la dmatrialisation de laprocdure.

    Article 1er

    Indpendance du jugeLe juge utilise les technologiesmises sa disposition dans le

    respect du principedindpendance et des rglesprocdurales. Il veillenotamment ce que ni ledroulement des procdures nile contenu de ses dcisions nesoient domins par lesimpratifs et les spcificitstechniques des TIC.

    Article 2Impartialit et respect desdroits de la dfenseLe juge sassure de lgalitentre les plaideurs danslutilisation quils font destechnologies de linformation etde la communication.Il veille ce que les partiesnutilisent pas la communicationlectronique de maniredloyale et ce que chacunepuisse accder aux lments defait et de droit du litigeprsents par ladversaire dansun dlai raisonnable pourpouvoir en discuter utilement.

    Article 3Publicit des dbatsLe juge veille au respect duprincipe de publicit des dbats,mme en cas de recours lavisioconfrence.

    Article 4Humanisme et dialogueavec les justiciablesLe juge veille ce que ladmatrialisation desprocdures et le recours auxtechnologies dinformation et de

    communication ne rduisent pasles droits reconnus aux partiescomme leurs conseils,notamment en ce qui concernelaccs des parties laudienceet la confidentialit delentretien entre la personneentendue et son avocat. Le respect de la singularit dechaque procs doit tre garanti.

    Article 5Respect de la vie priveLe juge veille ce que laconfidentialit et les donnespersonnelles soient respectesstrictement, en prenant toutesprcautions matrielles cettefin dans l'usage des TIC, afin desauvegarder les libertsindividuelles en gnral ainsi queles principes de confidentialitdcouverts par la CEDH.

    Article 6LoyautA loccasion de la mise en placeet du dveloppement des TIC,les juridictions favorisent laconcertation avec les diffrentsacteurs du procs en vue de lesfaire bnficier duneinformation transparente etclaire sur tout changementorganisationnel susceptible denrsulter.

    Article 7Motivation des dcisionsde justiceLe juge veille ce que le recoursaux TIC naltre pas la qualit de

    sa dcision, particulirement loccasion des procduresautomatiquement gnres etde lutilisation des formulesmodlises.

    Article 8Accs effectif au jugeLe prsident de la juridictionveille ce que, dansl'organisation de son tribunal oude sa cour dappel, les TIC neconstituent pas un obstacle laccs au juge.Sous rserve des dispositionslgales autorisant ou prescrivantla communication lectroniqueentre la juridiction et les parties,le juge veille ce que lesjusticiables ne disposant pasdun accs aux TIC ne soient pasprivs daccs la justice.

    Article 9Matrise des TIC Le juge veille entretenir etactualiser ses connaissances,notamment dans le cadre de laformation continue, pourmatriser l'usage des TIC. Ilsemploie apporter sonexprience juridictionnelle laconception, au dveloppementet lamlioration des TIC enformulant toutes propositionsutiles.

    Le 6 novembre 2011

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    Dominique Gaschard

  • contrl? Que des indicateurs de performancepeuvent linciter user de technologiesdiminuant la qualit de lcoute des justiciables?Lintervention dun quatrime acteur de laprocdure en la personne des socitsinformatiques ne risque-t-elle pas de troublerle processus judiciaire?

    9. Lavocat, quant lui, nest-il pas sevr deparole? La qualit de la mise en tat interactivediminue incontestablement la part doralit.Alors mme que les avocats ont longtempsdnigr les heures dattentes pour des audiencesformelles, ils regrettent parfois la rencontrephysique du magistrat. Le droit dtre entendune suppose-t-il pas un moment dcoutephysique ? Le principe de prsence, quicommence merger en France et qui existedj dans de nombreux pays notamment enEspagne sous lappellation de principio deinmedaccion, semble laccrditer.La seconde session de la confrence est ainsijudicieusement consacre aux TIC confrontsaux principes fondamentaux du procs.

    10. Alerts par les dangers potentiels duneutilisation aveugle des TIC, il faut naturellementpasser le constat et apporter la rflexion. Cestpourquoi cette confrence envisage dapporteraux dbats de manire pragmatique parllaboration de bonnes pratiques. Qui faitlenfant doit le nourrir poursuivait Loysel. Lacohabitation des TIC avec le service public dela justice doit nourrir une rflexion constantesur les adaptations ncessaires et ce sont les TICqui doivent alors se soumettre aux besoins desacteurs de la justice et non linverse.Le juge doit rester au cur du systme. Enmatire de nouvelles technologies, il convient deprogresser graduellement en fonction des moyensdisponibles et de privilgier les solutions pratiquesaux positions de principe, ce qui exclut que lanorme technologique dicte sa loi la normeprocdurale en excluant tout autant que larationalit procdurale ne favorise pas en son seinles bonnes pratiques que peuvent lui apporter lesnouvelles technologies(17) . Lusage destechnologies de linformation et de lacommunication doit demeurer une aide et nonlenserrer dans un carcan. Ainsi que la prcis

    la Cour europenne des droits de lhomme, parexemple, si la participation de l'accus auxdbats par vidoconfrence n'est pas en soicontraire la convention, il appartient la Courde s'assurer que son application dans chaque caspoursuit un but lgitime(18) .

    11. Doit-on avoir peur des TIC ? Tel nestpourtant pas mon sentiment. Labus nest pasdans la technologie, mais dans lusageinconsidr que lon pourrait en faire(19) . Celaest certain pour la mission juridictionnelle dujuge mais lest aussi, dans une certaine mesurepour ses tches administratives carladministration de la justice ne sera jamais uneadministration comme les autres(20). Cestpourquoi il faut saluer linitiative desorganisateurs de cette confrence qui ont sucomprendre que la solution repose sur lesbonnes pratiques des professionnels. Autantvous dire qu lhonneur qui ma t fait douvrirces journes succdera celui dassister ladernire session consacre au recours aux TICet ladoption dun rfrentiel de bonnespratiques. Lhomme doit rester matre de lusagedes TIC qui ne doivent pas devenir des TOC.

    Notes:1 - Communication de la Commission au Conseil au Parlement europenet au Comit conomique et social europen, Sec(2008)1947Sec(2008)1944/COM/2008/0329 final.2 - Communiqu de la chancellerie: Via cet change en temps relfond sur la relation humaine, les dmarches administratives sontsimplifies et les dplacements inutiles et fastidieux vits. (...) Faciliterl'accessibilit des centres administratifs aux citoyens, c'est donner dusens au service public de proximit.3 - L. Cadiet, Le procs civil lpreuve des nouvelles technologies,Rapport de synthse, Procdures avril 2010, dossier 8, spc. n3.4 - S. Amrani Mekki, Limpact des nouvelles technologies, in La parole,lcrit et limage de la justice, Quelle procdure pour le XXIme sicle, Lesentretiens dAguesseau, PULIM, 2011, pp.157 et s.5 - M. Velicogna, Utilisation des technologies de l'information et de lacommunication dans les tats europens, groupe de travail surl'valuation (CEPEJ) Conseil de l'Europe, (CEPEJ 2007)22Prov, p.2. V.not. Lexemple italien, F. Contini et A. Cordella, Information system andinformation infrastructure deploypment: the challenge of the italian ejustice approach, 12me confrence europenne sur les systmesdinformation, Institut dconomie et de gestion de Turku, Finlande,2004.6 - La Europische EDV-Akademie des Rechts GmbH (Facult europennepour la justice en ligne) a t charge de raliser une tude sur le degrd'utilisation des technologies de l'information au sein de la justice (Doc9573/07 JURINFO 17. A propos des visioconfrences. Annexe, Lesprojets ayant trait la vidoconfrence pourront tre valus en fonctiondu nombre de vidoconfrences transfrontalires par an et du nombrede refus de vidoconfrences transfrontalires par an. V. gal. M.

    Velicogna, Utilisation des technologies de l'information et de lacommunication dans les tats europens ", op; cit.7 - S. Derlange, A. Errera, L'essor des tlprocdures judiciaires enFrance et l'tranger: vers la justice de demain, JCP, 2008, I, 224, n19: -En Autriche, le bilan est trs positif. Quelques donnes chiffrespermettent de mesurer le succs de la dmarche : -85% des affairesdposes devant les tribunaux civils ont t envoyes par voielectronique en 2005; -des conomies en frais postaux estimes 2,9M d'euros en 2005, 3M d'euros en 2006; -environ 5 000 participants,qui ont envoy 2,2M de documents et en ont reu 4,3M crs par lestribunaux ; -pour les tribunaux, un gain de productivit estim environ130 quivalents temps plein (le ministre de la Justice compte 11 000fonctionnaires).8 - S. Derlange, A. Errera, op. cit., spc. n9: Une tude de l'universitde Graz a montr que, compar l'envoi d'une requte par voie papier,l'usage de la procdure lectronique prenait sept minutes de moins,du fait de la suppression des manipulations du support papier (K.Starl, Eine Amortisationsrechnung fr den Elektronischen Rechtsverkehr,Datagraph - Zeitschrift fr EDV in Rechtsberufen, 1998, 3, 28).9 - Les travaux la CEPEJ soulignent que leur utilisation namne pas lesgains de productivit et les rendements auxquels on pouvait sattendre.M. Velicogna, Utilisation des technologies de l'information et de lacommunication dans les tats europens op. cit., spc. p.49. R.Susskind, The challenge of the information society: application andAdvanced technologies in civil litigation and other procedures: reportof England and wales, 1999, htpp://ruessmann.jura.uni-sb.de/Grotius/English/report/england/htm p.5. V. gal en ce sens, S.Derlange, A. Errera, op. cit., spc. n22.10 - G. Canal et A. Saragoussi, Perspectives et enjeux de la significationdmatrialise au regard de l'exprience de la Cour de cassation, Gaz.Pal., 23 juillet 2011, n 204, pp.9 et s.11 - L. Cadiet, Le procs civil lpreuve des nouvelles technologies,Rapport de synthse, op. cit.12 - C. Belisle, Lire avec un livre lectronique: un nouveau contrat delecture? in. Interdisciplines.org13 - M. Legras, La justice et les technologies de linformation et de lacommunication, pp.197 et s., in Ladministration lectronique au servicedes citoyens, G. Chatillon et B. Du Marais (dir.), Bruylant, 2003, pp.203-204.14 - Gaz. Pal. NBP n9: Exemples: maisons darrts de Mont-de-Marsan-Lyon Corbas, Saint-Aubin-Routot (en remplacement de celle du Havreprogramme en avril 2010).15 - L. Dumoulin et C. Licoppe, Justice et visioconfrence: les audiences distance. Gense et institutionnalisation dune innovation, Rapportfinal, Mission droit et justice, janvier 2009.16 - L. Dumoulin et C. Licoppe, op. cit., spc. p.207.17 - L. Cadiet, Le procs civil lpreuve des nouvelles technologies,Rapport de synthse, op. cit., spc. n32.18 - CEDH, Marcello Viola c/ Italie, 5 octobre 2006, n45106/04, pt.67.19 - J. Simon Delcros, Visioconfrences, moderniser sans dshumaniser,Gaz. Pal., 11 mai 2010, n131, p.8.20 - H. Croze, Le dcret du 29 avril 2010 relatif la communication parvoie lectronique en procdure civile: les significations dun texteinsignifiant, Gaz. Pal. 11mai 2011, n131, p.7, spc. n5: les rglesde procdure civile passent sous la frule, pour ne pas crire les fourchescaudines, de l'informatique. Il est significatif que la fiche descriptive dutexte mentionne dans la rubrique Nature : simplificationadministrative. La justice est une administration comme une autreque l'on peut simplifier et moderniser... C'est une conception choquante,mais que l'on ne peut plus aujourd'hui carter d'un revers de main.

    * Soraya Amrani Mekki est agrge des facults de droit et professeure lUniversit Paris Ouest Nanterre La Dfense.

    4 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65

    Vie du droit

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    Marie-Dominique Trapet, Wilfried Schubert, Dominique Gaschard,Michel Mercier, Dominique Bohnert et Juan Manuel Fernandez Martinez

  • Nouvelles technologiesde la communicationet de linformationet procs quitablepar Laure Milano

    Pour vritablement apprhender quelpeut tre lapport des nouvelles tech-nologies au procs quitable, il fauttout dabord viter un cueil : lutilisa-tion des nouvelles technologies ne va pasncessairement, invitablement, tre le gagedu renforcement de lquit du procs.A linverse, il ne faut pas, bien entendu, partirdu pralable quelles seraient un obstacle auprocs quitable.De quoi parle-t-on, lorsque que lon parle delutilisation des nouvelles technologies en matireprocessuelle? Si lon se rfre, par exemple, lacommunication de la Commission sur la stratgieeuropenne en matire de-justice, il sagit derationaliser les procdures, diminuer les cots etles dlais, de renforcer lefficacit de lactionjudiciaire grce, entre autres, la dmatrialisationdes procdures, aux courriels, visioconfrence,base de donnes informatiques etc.On ne peut pas en effet nier les progrsconsidrables quapportent, et quapporterontencore dans lavenir, les nouvelles technologiesau service de la justice, mais il ne faut pas oublierque la procdure nest pas une techniquemcanique et formelle dorganisation du procs,les garanties procdurales sont le supportncessaire des droits des justiciables et doiventavoir pour finalit de protger les droits dujusticiable.Cest cette dimension humaine de la justice quilfaut toujours garder lesprit et que lon a parfoistendance occulter lorsque lon parle desnouvelles technologies comme un gage demodernisation et damlioration des systmesjudiciaires.Cette dimension humaine de la justice estsouvent au cur des jugements rendus par laCour EDH.Larticle6 de la Convention qui garantit le droit un procs quitable nonce des garanties trsclassiques, indpendance, impartialit, cl-rit, ces garanties sont reconnues et protgesdans la plupart des droits nationaux, indpen-damment des exigences europennes.Pourtant, on ne peut que constater lemprise deces exigences sur les procdures nationales etles nombreuses volutions et adaptations desprocdures nationales qui ont t amorcessous leffet de la jurisprudence europenne.Cet apparent paradoxe sexplique, mon avis,par le fait que la Cour europenne a replac lejusticiable au cur du procs et cest dans larelation entre les parties et le juge quil fautresituer les garanties procdurales de larticle6 Selon la clbre formule de la Cour, il ne fautpas seulement que la justice soit rendue, il fautque lon voit quelle a t rendue. Ce souci desapparences, des craintes que les justiciablespeuvent nourrir lencontre de la justice a parexemple conduit la Cour juger que lavocatgnral ou le rapporteur public navaient pas participer au dlibr de la formation dejugement, ou encore que les droits de la dfense

    impliquent lassistance dun avocat ds lespremiers interrogatoires.Au-del du bien-fond, ou non, de ces prisesde position, lapport de la jurisprudence euro-penne est davoir remis en lumire la dimen-sion psychologique et finalement trshumaine de la justice.Nous sommes donc trs loin ici des questionsde rendement ou defficacit que sont suscep-tibles dapporter les nouvelles technologies.Pourtant la dmatrialisation, la visioconf-rence tout ceci a un impact concret sur lesdroits procduraux des justiciables. Cetimpact est trs positif sur grand nombre das-pects (gain de temps, rduction des cots,amlioration de laccs au droit), conditiontoutefois de jauger avec prcision quels sontles effets ngatifs et comment les neutraliser.La Cour europenne na rendu, ce jour, quequelques arrts sur ces questions, mais il estvident quelle va tre amene se prononcersur ces questions dans les annes venir.En dpit du faible nombre darrts, la jurispru-dence relative larticle 6 est suffisammentriche et structure pour que lon puisse dga-ger des lignes forces et ainsi valuer quels sontles apports des nouvelles technologies au droit un procs quitable et ce qui, au contraire, estdifficilement compatible avec lui.Pour procder cette analyse, jai suivi ladmarche de la Cour en distinguant laccs untribunal et lquit du procs, je terminerai parquelques mots sur lexcution du jugement.

    I. NTCI et accs un tribunal

    Lart. 6 1 nonce toute personne a droit untribunal , la Cour dans larrt Golder(1) de1975 en a logiquement dduit que larticle6garantit le droit daccs un tribunal.Les NTCI peuvent influer positivement surcette garantie, mais elles gnrent galementun certain nombre de difficults dont il fauttenir compte.

    A - Les NTCI, garantes de leffectivitdu droit daccs un tribunal

    Ce droit daccs un tribunal se ddouble enralit en deux garanties, complmentaires maisdistinctes : le droit daccs au droit, le droitdaccs au juge.

    1) Laccs au droitLe juge europen utilise un mode deraisonnement in concreto et pragmatique, ilprivilgie ce titre la rgle de leffet utile lorsquilinterprte les dispositions conventionnelles,comme il le dit ds larrt Airey(2) de 1979, il sagitde protger des droits, non pas thoriques ouillusoires, mais concrets et effectifs.Cest la raison pour laquelle il accorde unegrande attention laccs au droit, commepralable ncessaire laccs la justice.Les obstacles laccs au droit peuvent tre dedeux ordres:- des obstacles financiers lis aux cots de laprocdure,- des obstacles juridiques qui tiennent tout lafois laccs matriel aux connaissancesjuridiques et la lisibilit, la clart des rglesjuridiques.

    Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65 5

    Vie du droit Agenda

    CONGRS ANNUEL

    Secret des affairesConfidentialitdes procdures

    1er / 3 dcembre 2011Nantes

    Organisateur : 02 40 29 82 02www.congrestcnantes.com 2011-587

    ENTRETIENS EUROPENS

    Les derniers dveloppementsdu droit europen de laconcurrence

    9 dcembre 2011Bruxelles (Belgique)

    Organisateur : 0032 2230 83 [email protected] 2011-588

    SALON

    Salon europen du Droit,de lAudit et du Conseil

    14 / 16 dcembre 2011Palais Brongniart - Paris 2me

    Organisateur : www.salonlexposia.com 2011-589

    COLLOQUE DROITDE LUNION EUROPENNE

    Les nouveaux droits confrspar la citoyenneteuropenne

    15 dcembre 2011Cour de cassation - Paris 1er

    Organisateur : www.courdecassation.fr 2011-590

    IVME FORUM DES RSEAUX AU FMININ

    La conduite du changement

    15 dcembre 2011Maison du Barreau - Paris 1er

    Organisateur : 01 47 66 30 07wwww.avocats-conseils.org 2011-591

  • Les NTCI constituent sans nul doute dessolutions pour remdier ces obstacles.Dune part, elles permettent de rduire les cots,ceux par exemple lis aux dplacements, auxenvois et demandes de documents qui sontdsormais transmissibles ou tlchargeables enligne etc.Dautre part, elles facilitent laccs aux rglesjuridiques, les informations juridiques en ligne,les formulaires de saisine des juridictions ou dedemande daide juridictionnelle tlchargeablesparticipent la simplification dans laccs audroit. De mme, des projets tels que la crationdun portail du justiciable et la mise en place devisio public permettant aux justiciables danscertains cas de communiquer distance avecles greffes amliorent laccs au droit, mme si,nous y reviendrons, ils peuvent galementgnrer quelques difficults.La simplification des procdures constitue, auxyeux du juge europen, un des moyens pourassurer leffectivit du droit daccs un tribunal,comme il le prconise ds 1979 dans larrtAirey, ds lors lutilisation des nouvellestechnologies sinscrit pleinement dans cetobjectif.

    2) Laccs au jugeDe mme sous langle du droit daccs au juge,qui constitue le droit dengager une action(3),les nouvelles technologies apportent dintres-santes amliorations en terme de facilit dac-cs, de gain de temps et dargent. Cette plus-value quapporte lutilisation des NTCI anotamment t dmontre avec lexprimen-tation mene depuis 2005(4) dans certainesjuridictions administratives concernant lecontentieux fiscal et qui prvoit la dmatria-lisation des requtes et mmoires introductifs,des mmoires et pices justificatives ainsi quela transmission par voie lectronique de lanotification de la dcision juridictionnelle.Face au succs de cette exprimentation, elle anon seulement t proroge mais galementtendue dautres contentieux(5). Des exp-riences similaires sont galement luvredevant les juridictions civiles.Il est vrai que beaucoup de condamnationseuropennes nauront plus lieu dtre danslavenir, si lutilisation des nouvelles technologiesse dveloppe. Par exemple, il y a eu diffrentescondamnations(6) lies lirrecevabilit derecours en raison de fautes commises par lesjuridictions infrieures ou les greffes quinavaient pas transmis les documents pertinentsdans les dlais lgaux. Dans ce genredhypothses, la Cour considre, quoiquil ensoit, que lirrecevabilit du recours constitueune atteinte au droit daccs un tribunal dansla mesure o lon ne peut pas tenir pourresponsable le requrant du non-respect desformalits de procdure, imputable auxjuridictions. La dmatrialisation des actes deprocdure et leur communication lectroniquedevraient viter ce type de dsagrments auxjusticiables.De mme, lirrecevabilit des recours lie auxmodes de computation des dlais pourintroduire un recours fait souvent lobjet decondamnations europennes, lloignement durequrant ou des obstacles matriels pouvantentraver laccs au juge. Par exemple, diffrentsarrts ont t rendus contre la France(7),concernant le dlai de 5jours pour introduire

    un pourvoi en cassation prvu par larticle568du Code de procdure pnale. Ici encore, lacommunication lectronique et la significationdes arrts par cette voie permettent de remdier cet obstacle au droit daccs au juge.On devine trs bien les avantages que sontsusceptibles dapporter lutilisation des nou-velles technologies pour renforcer leffectivitde laccs au droit, de laccs au juge. Il fautdailleurs, ce titre, galement noter que leurutilisation facilitera grandement les actions degroupe qui se caractrisent par une multipli-cit de requrants et donc de pices, de docu-ments.Nanmoins, lutilisation des nouvelles techno-logies peut aussi constituer un obstacle lac-cs un tribunal et cet aspect mrite dtrerelev.

    B - Les NTCI,obstacle laccs un tribunal

    Sous langle de laccs un tribunal, deux sriesde difficults peuvent, mon avis, survenir.Tout dabord, se pose la question des moyenspour accder et dvelopper lutilisation desNTCI.Un des lments qui explique lemprise de lajurisprudence europenne sur les procduresnationales est le fait que le juge europen ne secontente pas dimposer aux Etats lobligationngative de ne pas entraver le droit daccs untribunal, ou de manire plus gnrale le droit un procs quitable, il impose galement auxEtats des obligations positives, lobligation defournir aux justiciables les moyens concretsdaccder au juge. Par exemple, il a impos, danscertaines hypothses, la mise en place desystme dassistance judiciaire gratuite(8) ou uneobligation de clart et dintelligibilit du droit(9).La mconnaissance de ces obligations entraneun constat de violation de larticle6.Or, il est clair que si les nouvelles technologiespeuvent constituer un facteur de renforcementde leffectivit du droit daccs un tribunal, cest la condition que les Etats mettent les moyensncessaires pour dvelopper ces nouvellestechnologies au sein des juridictions et auprsdes justiciables. La Cour rappelle dailleurssouvent quun obstacle de fait peut enfreindrela Convention lgal dun obstacle juridique.Cest justement une question de ce type qua eu rgler la Cour, dans lun des rares arrts quellea rendu en matire de nouvelles technologies,larrt Lawyer Partner contre Slovaquie de2009(10). En lespce, une socit attaquait enjustice un nombre important de personnes (plusde 70000), elle avait donc rdig les actions aumoyen dun logiciel informatique et les avaitgraves sur DVD (les documents papiersreprsentaient plus de 40millions de pages) etenvoyes aux juridictions. Les tribunaux ontrefus dinscrire au rle les actions en invoquantle dfaut dquipement technique pour traiterles demandes, alors mme que le droit interneprvoyait la possibilit de recourir la voielectronique pour prsenter des requtes. LaCour va considrer que lirrecevabilit desdemandes a impos une limitationdisproportionne au droit de la requrante desaisir un tribunal de manire effective etconclure la violation de larticle61 de laConvention. Comme cela a t soulign, cetarrt vient rappeler aux Etats, quavant dinscrire

    dans le droit interne la possibilit de recourir la voie lectronique en matire procdurale,lEtat doit quiper les juridictions et prvoir lesmoyens ncessaires pour assurer concrtementle recours ces nouvelles technologies car laCour europenne, elle, ne manquera pas desanctionner la violation de ses obligationspositives par lEtat.La question des moyens mis disposition desjuridictions est donc une question centrale, maisil convient galement de tenir compte desmoyens dont disposent les justiciables pouraccder aux nouvelles technologies. Sil ny a pasdarrt de la Cour europenne en la matire, onpeut se rfrer sa jurisprudence relative laccs au droit qui impose l encore desobligations positives, pour en dduire quenaucun cas la voie lectronique ne devra treimpose comme un moyen unique deprsentation des documents aux tribunaux, cequi pnaliserait les personnes nayant pas accsaux nouvelles technologies.On peut dailleurs mentionner, en ce sens, unarrt de la Cour de justice de lUnioneuropenne, larrt Alassini du 18mars 2010concernant lItalie(11), puisquil y a un effetdinfluence rciproque entre les deuxjuridictions europennes. La Cour de justice esttrs attentive, elle aussi, au respect du procsquitable, elle se rfre pour cela lajurisprudence de la Cour europenne, maisgalement dsormais la Charte des droitsfondamentaux de lUnion.Sans rentrer dans le dtail de laffaire, la questionprjudicielle pose la CJUE consistait savoirsi le fait dimposer la mise en uvre duneprocdure extrajudiciaire de conciliationcomme condition de recevabilit de touteaction en justice concernant les droits affrents la directive relative au service universel enmatire de communication lectronique(12), taitcompatible avec le principe deffectivit desrecours internes. La Cour estime que laprocdure prvue par le droit italien estcompatible avec le droit de lUnion conditiontoutefois que le juge national vrifie que laprocdure de conciliation nest pas uniquementaccessible par voie lectronique, ce qui pourraitrendre laccs la conciliation pratiquementimpossible ou excessivement difficile pour lesjusticiables ne disposant pas dun accs internet.Lautre difficult que peut gnrer lutilisationdes NTCI, mais qui est intimement lie lapremire, a trait aux discriminations quellespeuvent crer.Dune part, comme la soulign la Cour dejustice, il ne faut pas que la communicationlectronique soit lunique moyen disponiblepour changer avec les juridictions, ce quientraverait le droit un tribunal des personnesqui nont pas accs aux moyens modernes decommunication.Dautre part, est souvent mis en avant lidedune justice deux vitesses pour les procduressans reprsentation obligatoire, entre lesrequrants qui auront les moyens de recourirdirectement des professionnels du droit etseront ainsi mieux conseills, et ceux qui nayantpas cette possibilit devront se contenter desinformations mises leur disposition grce auxnouvelles technologies et qui auront, parexemple, recours au visio public. Pour autant,le bnfice des nouvelles technologies ne doit

    6 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65

    Vie du droit

  • pas tre cantonn aux seules procdures avecreprsentation obligatoire.Il me semble toutefois que cette critique relativeaux risques dune justice deux vitesses est unfaux problme. Le dsquilibre des rapportsfinanciers entre les parties cre un dsquilibredes moyens juridiques, le cot de la justiceengendre invitablement des discriminationsen matire daccs la justice. La Coureuropenne admet pourtant les systmes defiltrage des demandes daide juridictionnelle, ycompris dans les procdures avecreprsentation obligatoire(13). La Cour estconsciente quil existe un principe de ralit etquelle ne peut pas imposer aux Etats desobligations quils ne seraient pas en mesure deremplir. Cest la raison pour laquelle, une requtequi allguerait dune discrimination dans laccs la justice en raison de lutilisation des nouvellestechnologies naurait que trs peu de chancedaboutir, sauf dans lhypothse o le recours ces nouvelles technologies serait lunique moyendaction du justiciable.

    II. NTCI et quit du procs

    Il faut distinguer, dans un premier temps, ce quejappellerai les droits condition de la fonctionjuridictionnelle, cest--dire les droits qui sontinhrents loffice du juge, et puis dans unsecond temps, les droits condition de laprotection juridictionnelle du justiciable.

    A - Les droits conditionde la fonction juridictionnelle

    Il sagit donc des droits qui ont trait au statut et la mission du juge, cest--dire lindpendance,limpartialit, la facult de statuer.Les NTCI peuvent soulever 2types de ques-tiontrs lies : la question de lindpendancedu juge et celle de la qualit de son travaildonc de sa facult de statuer.

    1) NTCI et indpendance du jugeLutilisation des NTCI facilite et amliore letravail du juge. Grce elles, le travail du jugedevient galement quantifiable et donc

    contrlable. Ceci peut bien sr avoir des effetspositifs mais il faut nanmoins tre attentif auxrisques de drive managriale de la justice,dailleurs souvent dnoncs par les syndicats demagistrats. Lefficacit, la performance, lerendement, ces objectifs sont louables etlutilisation des NTCI doit aider les atteindremais il ne faut pas oublier, comme je le disais enintroduction, que la justice nest pas un servicepublic comme les autres. Le respect des droitsdu justiciable doit toujours primer sur lesobjectifs de rentabilit et si les NTCI apportentune aide prcieuse aux magistrats, on ne doitpas pour autant attendre delles toujours plusde rapidit, plus defficacit, plus dconomiescar cest la qualit de la justice qui risquerait denptir.La question est donc pose de savoir silutilisation des NTIC et le contrle de lactivitjuridictionnelle quelles rendent possible, sontsusceptibles de porter atteinte lindpendancedu juge?Le Conseil dEtat a apport un dbut de rponse cette question en jugeant dans un arrt de2005(14) que la cration dune prime modulabledestine prendre en compte la quantit et laqualit du travail fourni par un magistrat neportait pas atteinte lindpendance du juge.La Cour europenne na quant elle jamais tconfronte ce type de question. Elle acependant dvelopp une jurisprudence trsriche sur lindpendance et limpartialit du jugeet elle considre que pour bnficier de laqualification de tribunal au sens de la CEDH,lorgane doit tre indpendant, impartial et apte dcider en toute libert.

    2) NTCI et qualit de la dcision de justiceAu-del du contrle de lactivit juridictionnelle,lutilisation des NTCI peut galement amener une certaine modlisation, standardisationdes dcisions de justice qui nuit la facult destatuer du juge et nuit au justiciable lui-mme.La motivation de la dcision de justice est unlment capital dans lacceptation et la com-prhension du jugement par le justiciable et lejuge europen ne sy est dailleurs pas tromp,puisque cest lui qui a mis jour cette garan-tie(15), alors quelle ntait pas expressmentgarantie par larticle 61. La motivation est un

    lment inhrent la qualit de la dcisionjuridictionnelle et le justiciable ne peut doncpas se satisfaire de motivation lapidaire ou decopier-coller.Ainsi le juge europen, sil admet que lamotivation nimplique pas une rponse dtaille chaque argument, considre que les jugesdoivent indiquer avec une clart suffisante lesmotifs sur lesquels ils se fondent(16). De mme,si pour des raisons de clrit, le juge europentolre, selon les circonstances de laffaire, desprocds de motivation simplifis (formeabrge du jugement, motivation parappropriation des motifs de la dcisionattaque)(17), il estime cependant que le juge alobligation de se livrer un examen effectif desmoyens, arguments et offre de preuves desparties(18).Le juge europen pratique un contrle souplesur lobligation de motivation mais il est trsattentif ladquation de la motivation et soncaractre explicite.Au regard de cette jurisprudence, lutilisationdes NTCI est un formidable outil de travail pourle juge condition que cela ne porte pasprjudice au caractre individualis et prcis dela motivation de la dcision.Limportance de la motivation tient aussi au faitquelle est la garante de leffectivit ducontradictoire et des droits de la dfense enpermettant au justiciable de vrifier si sademande et ses moyens ont t srieusementexamins. Elle assure donc la protection desdroits du justiciable.

    B - Les droits, conditionde la protection juridictionnelle

    du justiciable

    On peut distinguer les droits qui ont trait laqualit de linstance et ceux qui ont trait laprotection des parties dans linstance.

    1) Les droits relatifs la qualit de linstanceOn peut ranger dans cette catgorie, la clritet la publicit de linstance.Sagissant de la clrit, on peut tre bref dansla mesure o lutilisation des NTCI noffre quedes avantages en facilitant la transmission desdocuments, en vitant des dplacementsinutiles, en facilitant le travail du juge et desavocats etc. Ceci est dautant plus importantque parmi les 3 critres quutilise la Coureuropenne pour apprcier le dlai raisonnable,complexit du litige, comportement dujusticiable, comportement des autoritsjudicaires, elle apprcie ce dernier critre demanire trs stricte. Les motifs avancs par lEtatpour justifier les lenteurs de la justice sont trsrarement accepts par la Cour et, en particulier,lencombrement des juridictions ou les lenteursimputables aux greffes ou aux auxiliaires de lajustice ne constituent jamais des motifslgitimes aux yeux du juge europen. On saitaussi que la Cour, ces dernires annes, a tconfronte de multiples affaires rptitives enmatire de violation du dlai raisonnable etquelle a beaucoup durci sa jurisprudence,notamment en exigeant des recours interneseffectifs pour se plaindre de cette violation(19).Lutilisation des nouvelles technologies, en tantque gage de rapidit, rpond donc parfaitement lexigence europenne de clrit.

    Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65 7

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    Michel Neugnot, Franois Sauvadet, Michel Mercier et Dominique Gaschard

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  • Sagissant de la publicit, il faut distinguer ledroit la publicit des audiences qui nest pasun droit absolu puisque larticle 6 1 contientune liste de motifs permettant dy droger, et ledroit la publicit des jugements qui ne connatpas de drogation possible dans le texte delarticle6.En ce qui concerne la publicit des audiences,lusage des NTCI ne figure pas parmi la liste desmotifs permettant dy droger mais la Cour faitune interprtation souple de ce principe. Toutdabord, elle exerce un contrle global, un dfautde publicit un stade de la procdure, pouvant,selon les circonstances, tre corrigultrieurement. De plus, elle admet, dans descirconstances exceptionnelles, que desimpratifs defficacit et dconomie puissentjustifier labsence daudience publique(20) pourdes affaires ne soulevant pas de difficultsjuridiques. Enfin, elle reconnat au justiciableune facult de renonciation la publicit desaudiences.Sagissant de la visioconfrence, la Coureuropenne na pas pris position sous langle duprincipe de publicit mais on peut penser queneffet, cela ne soulve pas de problme deconventionnalit, condition toutefois que lepublic soit inform de la date et du lieu de laretransmission(21).Sagissant de la retransmission audiovisuelle, laCour a eu loccasion indirectement de seprononcer sur cette question et elle considrequil faut laisser une large marge dapprciationaux Etats pour dterminer si cela peut ou nonnuire aux intrts dune bonne administrationde la justice(22).La communication lectronique, qui exclut lepublic, pose plus de difficults mais au regardde la jurisprudence europenne, elle pourraitsans doute tre admise dans des litiges nesoulevant pas de difficults.En ce qui concerne la publicit des jugements,si elle nest pas susceptible de drogation danslarticle 6, la Cour en fait nanmoins uneinterprtation souple et laisse aux Etats unegrande libert quant aux moyens propres assurer cette exigence. Elle admet, en lieu etplace dune lecture en audience publique, undpt au greffe(23), la publication de larrt dansun recueil officiel(24). En dfinitive, le caractreabsolu de ce droit est quelque peu remis encause par linterprtation opre par la Cour.Dans ces conditions, la communicationlectronique des jugements ne devrait passoulever de difficults condition, l encore,que laccs du public cette dcision soit assur.

    2) Les droits des parties dans linstancePlusieurs aspects mritent dtre relevs.Les nouvelles technologies facilitent leschanges et la communication entre les partieset leurs avocats, entre les parties elles-mmeset entre les parties et les juges, cela doit amener un renforcement de lgalit des armes et ducontradictoire.Il faut nanmoins tre attentif ce quelinformation du justiciable soit complte ettransparente, linformation transmise par voielectronique doit tre a minima de mmequalit que celle du support papier et lobjectifserait mme que les facilits offertes par lesnouvelles technologies permettent davoir accs une information plus complte.La dmatrialisation, la vidoconfrencesoulvent nanmoins quelques difficults.Dune part, certains ont mis en avant unprincipe de prsence(25), qui existe dans plusieurssystmes trangers, et qui implique que le jugeet le justiciable soit mis en prsence lun delautre un moment de la procdure. En effet,lchange direct, lunit de temps et de lieu sontdes lments, dans certains domaines, qui sontirremplaables pour lquit du procs.La Cour europenne reconnat dailleurs, souslangle du contradictoire et des droits de ladfense, que la comparution personnelle duprvenu, bien que non mentionne en termesexprs dans larticle6, dcoule de lobjet et dubut de cet article(26). Il sagit pour la Cour dundroit de la personne poursuivie mais galementdune obligation de ce dernier, elle considreque la comparution du prvenu revt uneimportance capitale en raison tant du droitde celui-ci dtre entendu que de la ncessit deprotger les intrts de la victime(27). Elle admettoutefois, quen fonction des particularits de laprocdure, larticle 6 nimplique pas toujours ledroit de comparatre en personne, en particulieren appel.La Cour a eu loccasion, dans plusieurs affaires(28),de se prononcer sur la compatibilit de la vidoconfrence avec les exigences de larticle6. Elleestime que si la participation de laccus auxdbats par vidoconfrence nest pas en soi,contraire la Convention, il lui appartient desassurer que ses modalits de droulement sontcompatibles avec les exigences du respect desdroits de la dfense. Le point dterminant pourla Cour est de savoir si le justiciable a t enmesure de suivre la procdure, dtre entendusans obstacles techniques et de communiquerde manire effective et confidentielle avec sonavocat. Elle est, en effet, particulirementattentive ce que lavocat bnficie du temps etdes facilits ncessaires pour prparer la dfensede son client et pour cela elle se livre desvrifications trs prcises, elle vrifie parexemple que le requrant et son avocat ont pusentretenir de manire confidentielle, quils onteu le temps ncessaire etc. Si tel nest pas le cas,elle conclut la violation de larticle6, commelarrt de grande chambre, Sakhnovski contreRussie(29) rendu en 2010, dans lequel elleestimera que la vidoconfrence na pas offertsuffisamment de confidentialit.Au sujet de la confidentialit des changes, ilfaut galement noter que la Cour est trsattentive la confidentialit des donnes caractre personnel, qui sont protgs par lebiais de larticle8 de la Convention sous langledu respect de la vie prive. De manire

    exceptionnelle, elle tolre mme que desrestrictions soient apportes au principe ducontradictoire pour la protection desdocuments confidentiels(30), la Cour de justicede lUnion a une jurisprudence similaire.Lutilisation des NTCI doit donc garantir uneparfaite inviolabilit des donnes transmises etun parfait respect du secret professionnel, quiest protg par la Cour europenne souscouvert des droits de la dfense et du droit aurespect de la vie prive(31).Quelques mots pour terminer sur la dernirephase du procs quitable, lexcution de ladcision(32) qui concerne, selon la jurisprudenceeuropenne, les seules dcisions dfinitives etobligatoires(33), excution prise en compte dansle calcul de dlai raisonnable de jugement.Lutilisation des NTCI pourrait donc trebnfique, dautant que la responsabilit de lEtatpeut tre engage du fait dune ingrence active,un refus dexcuter un jugement, maisgalement du fait dune ingrence passive cest--dire quil est tenu par des obligations positiveset doit mettre en place des procduresdexcution suffisamment performantes, ycompris dans les litiges purement privs.

    Notes:1 - CEDH, 21/02/1975, Golder c/ Royaume-Uni, A.18.2 - CEDH, 09/10/1979, Airey c/ Irlande, A.32.3 - Cour EDH, 1/03/2002, Kutic c. Croatie, req. n48778/99, 25.4 - Dcret n2005-222 du 10/03/2005, Droit admin. , 2005, comm. 106;Arrt du 11/05/2007, Droit admin., 2007, comm.141; Dcret n2009-1649 du 23/12/2009.5 - Litiges relatifs aux actes pris en matire de fonction publique militairepar le ministre de la dfense, arrt du 3fvrier 2009.6 - Par ex. Cour EDH, 26/10/2000, Leoni c/ Italie, req. n43269/98; CourEDH, 27/05/2004, Boulougouras c/ Grce, req. n66294/01.7 - CEDH, 10/07/2001, Tricard c/ France, req. N40472/98; CEDH,17/01/2006, Barbier c/ France, req. n76093/01; CEDH, 10/01/2006,Gruais et Bousquet c/ France, req. n67881/01.8 - CEDH, Airey, op. cit.9 - CEDH, 16/12/1992, Geouffre de la Pradelle c/ France, A.253-B, 27-35.10 - CEDH, 16/06/2009, Lawyer Partener SA c/ Slovaquie, n54252/07;Procdures, 2009, comm.358 N. Fricero.11 - CJUE, 18/03/2010, Alassini, aff. C-317/08.12 - Directive 2002/22/CE concernant le service universel et les droitsdes utilisateurs au regard des rseaux et services de communicationslectroniques.13 - CEDH, 26/02/2002, Essaadi c/ France, req. n49384/99; CEDH,26/02/2002, Del Sol c/ France, Rec.2002-II.14 - CE, 4/02/2005, Syndicat de la magistrature et M. X, req. n264843et 265111, Rec. p.33; Note P. Planchet, AJDA 2005, p.1519.15 - V. CEDH, 30/11/1987, H. c/ Belgique, A.127-B, 53.16 - CEDH, 19/04/1994, Van De Hurk c/ Pays-Bas, A.288.17 - V. CEDH, 07/12/2000, Zoon c/ Pays-Bas, Rec.2000-XII.18 - CEDH, 21/03/2000, Dulaurans c/ France, req. n34553/97.19 - CEDH, 26/10/2000, Kudla c/ Pologne, Rec.2000-XI.20 - Dcision CEDH, 25/04/2002, Varela Assalino c/ Portugal, req.n64336/01 ; Dcision CEDH, 2/02/2006, Rippe c/ Allemagne, req.n5398/03.21 - Voir par analogie, sagissant dun procs se droulant en prisonCEDH, 14/11/2000, Riepan c/ Autriche, Rec.2000-XII.22 - Dcision CEDH, 6/05/2003, P4 Radio Hele Norge c/ Norvge, req.n76682/01.23 - CEDH, 8/12/1983, Pretto c/ Italie, A.71.24 - CEDH, 24/04/2001, B. et P. c/ R.Uni, Rec.2001-III.25 - V. L. Cadiet, Le procs civil lpreuve des nouvelles technologies,Procdures, avril2010, dossier8.26 - CEDH, 12/02/1985, Colozza c/ Italie, A.89, 27-29. 27 - V. CEDH, 23/11/1993, Poitrimol c/ France, A.277-A, 35; CEDH, GC,01/03/2006, Sejdovic c/ Italie, req. n56581/00, 92.28 - V. CEDH, 5/10/2006, Marcello Viola c/ Italie, req. n45106/04; dc.CEDH, 9/11/2006, Golubev c/ Russie, req. n26260/02.29 - CEDH, GC, 2/11/2010, Sakhnovski c/ Russie, req. n21272/03.30 - CEDH, 21/06/2007, Antunes et Pires c/ Portugal, req. n7623/04.31 - CEDH, 24/07/2008, Andr c/ France, req. n18603/03.32 - CEDH, 19/03/1997, Hornsby c/ Grce, Rec.1997-II.33 - CEDH, 28/06/2001, Maillard Bous c/ Portugal, req. n41288/98;CEDH, 18/04/2002, Ouzounis c/ Grce, req. n49144/99.

    * Laure Milano est professeur lUniversit de Bourgogne, (IDEDH, EA3976; CREDESPO).

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  • Technologiesde l'informationet principesfondamentauxdu procsSynthse par Mlina Douchy-Oudot*

    Je remercie vivement Monsieur le Premierprsident Gaschard, et tout lquipe qui sestoccupe de ces belles journes; je songeaux Conseillers Trapet et Bohnert, sansoublier mon amie Ccile Caseau-Roche et lestudiants du Master de droit processuel de laFacult de droit de Dijon. Il y a de nombreuxamis dans la salle, Matre Gerbay, Monsieur lePrsident Munier et bien dautres, et cest unejoie dtre l avec vous. Ceci tant, la synthsedune journe est toujours un exercice prilleuxcar on risque dune part de dire moins bien ceque dautres ont mieux dit [...]. Mon apport, cesoir, sera donc modeste et tout ramass danscette question pose en ouverture par Madamele professeur Soraya Amrani-Mekki: Faut-ilavoir peur des TIC? . Il nous a t rpondu enouverture que non.Et en effet, pourquoi devrions-nous avoir peurde ces technologies qui permettent denombreuses informations nominatives dtreaccessibles en ligne sur la toile via des mots depasse savants et scuriss? Parfois, il est vraique ces donnes ne sont accessibles qu unpublic rduit- quelques milliers de magistratstout de mme! -mais nous avons tous comprisavec Monsieur le Prsident Lacabarats quelletait limportance de la protection des donnespersonnelles et Monsieur le Professeur Silgueroa montr la mise en uvre de cette protectiondans le systme judiciaire espagnol. Le risquedu piratage demeure ainsi que le soulignaitMonsieur le Professeur Hoeren et lon a vultendue parfois des informations sur lesdossiers ou sur les dtenus grce lexpos desplateformes existant en Roumanie parMonsieur le Premier prsident Hincu.Faut-il avoir peur lorsque lon voit lconomiedes moyens supplanter le rapport humain etviter par exemple lextraction du dtenu par lerecours la visio-confrence et quune circulairedu 5fvrier 2009 incite les juges dveloppercette pratique? Au cur du succs du recoursaux TIC demeure la question de lhumanit dela justice comme la dit hier Monsieur le gardedes Sceaux Michel Mercier. Il y a bien sr unecrainte lgitime envers cette dpossessiontechnique ralise par laudience lectroniqueselon les mots de Madame le Professeur Fricero.Ne faut-il pas sinquiter par exemple de cechamp de vision limit du juge qui procde auxauditions par visio, laissant le hors champ endehors de son apprciation ? Il nest passurprenant davoir entendu lide tout au longde cette journe de la ncessit dun principede prsence - principio de inmediacion enEspagne - repris par Madame le ProfesseurLaure Milano. Cette ncessit du contactphysique, tout simplement de ce rapporthumain quest le face face prsentiel, Monsieurle Premier prsident Ferrire nous la rappel

    daprs lexprience quil en fait lle de laRunion lors de certains dlibrs. Tous lesdossiers ne sy prtent manifestement pas.Pourquoi sinquiter de ce dversement continudes informations juridiques, de ces banques dedonnes orientant le champ de la rflexion pardes champs bloqus, par le recours des mots-cls limitant la recherche? Le flux est tel que lapriorisation des informations est devenuimpossible lesprit humain et oblige soit dlguer dautres, soit utiliser des logiciels,pour assurer cette tche de tri dont chacun saitpourtant quelle prjugera de notre choixintellectuel. Latelier dont rapport a t fait parMonsieur le Premier prsident Bangratz arflchi sur ce danger de la substitution dunsyllogisme technique au syllogisme proprementjudiciaire.

    Dailleurs, nul na sembl plus surpris que celatout lheure de cette situation dcrite parMadame le Professeur Amrani-Mekki o lcritnest plus que lexpression de ce qui a tspontanment et immdiatement pens, sansrflexion, nos courriels trop tt envoys parexemple, et o loral o lon pensait avoir unecertaine libert de ton se fige et se grave par latechnique des visio enregistres. Et lon ne peutsempcher de se demander dans ces TIC oest la densit, si lcrit qui devait porter larflexion ne la porte plus et si loral o par natureelle lest moins se substitue lcrit par sa fixation.Cette absence de formalisation saccompagnede la disparition des formes au sens du rituelqui sestompe derrire lordinateur, jusqu lordinarit a-t-on pu dire, caractre banal,ordinaire du recours une justice facilite. Ce

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    REPRES

    Promotion GilletEtudiants du Master 2 de droit processuel

    Madame Ccile Caseau-Roche,co-directrice du Master 2droit processuel la Facult dedroit et de sciences politiques deDijon, qui faisait partie du comitscientifique de prparation du

    colloque, avait envoy 22 tudiantsdu Master 2 droitprocessuel-Promotion Gillet dontle parrain est le Prsident Jean-Louis Gillet, prsident de chambrehonoraire la Cour de cassation.

    Ils furent trs fiers de ctoyerd'minents magistrats venant detoute l'Europe et de se familiariseravec une problmatique judiciairenouvelle pour eux.

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  • faisant, ladministration de la justice serait-ellequipollente ladministration des postes? Lerisque dnonc par le vice-prsident Van Dijkest la perte de confiance des justiciables en leurjustice. Or, il faut penser montrer que cest lajustice qui a t rendue. On doit voir que lajustice a t rendue a bien soulign notrecollgue Soraya Amrani-Mekki.La forme au demeurant ne disparat que pourrenatre mais ce nest plus la mme, il sagit desprocdures formulaires si bien dveloppes ausein de lUnion europenne ainsi que la exposMonsieur le Recteur Nourissat. Il nous agalement t dit que la construction de lacoopration judiciaire a intgr les TIC, tousces textes prvoient le recours aux TIC , car ilssont une rponse la distance et la frontire.Cette dmatrialisation, ce dveloppement desprocdures formulaires risque a soutenulintervenant de rduire lautonomie procduraledes Etats. La question sera peut-tre dbattuedemain avec Madame le Professeur Fricero.Un autre danger ne saurait tre occult, celuide la surveillance; une surveillance bien sr parles systmes de vido-surveillance,denregistrement dans nos juridictions mis enlumire par Monsieur le Prsident Hincu enRoumanie notamment; une surveillance ausside lactivit de nos juges, de leur rendement quipourrait altrer leur indpendance ainsi quil at discut dans latelier sur ce thme rapportpar Madame le Professeur Amrani-Mekki, avecdes indicateurs de performance. Le Premierprsident Grange nous a rappel quil estvidemment ncessaire de vrifier que le jugetravaille et quil le fasse de faon normale . Ila ensuite prcis que pour linstant nous navionspas de normes de travail communiques selonle type dactivits, mais quune commissiontravaille sur cette question sous la responsabilitde Monsieur le Premier prsident Degrandi.A plus long terme, le RPVA, le RPVJ et le RPSH(rseau priv scuris des Huissiers en cours deconstruction) rendent poreuse la dlimitationdes fonctions entre gens de justice. A unmoment o la profession davou disparat, etje fais partie de ceux qui le regrettent, cest laquestion des primtres du droit qui se pose

    ainsi quil a t abord par Madame le Premierprsident Lottin propos des notifications et ladiscussion qui sest engage avec Matre Soulardreprsentant la chambre dpartementale desHuissiers de justice.Faut-il vritablement se rjouir de cet accs linformation offert au justiciable de faonillimite alors quil na pas reu la bote outilsncessaire sa comprhension ? Faut-il serjouir de laccs rapide prvu par des points devisio-publics sortes de bornes interactives si jaibien compris et est-ce l le meilleur accs pourle justiciable sa demande de justice, mme silon comprend que cest aussi une faon derpondre lgalit entre tous les justiciablescomme le rappelait Madame le professeurFricero. La solution reste discutable et tout lemoins il faudrait ainsi que le suggrait Monsieurle Prsident Lacabarats des services deproximit pour les accompagner. Evidemment,la rponse est diffrente pour les juristes qui euxne peuvent quapprcier par exemple liberiusde informacion y documentacion judicialprsent par Monsieur le Professeur Silguero.Toujours dans une mise en perspective des TIC,doit-on rendre grce aux TIC de pouvoirtravailler de nimporte quel endroit, nimportequelle heure, sans relche, sans temps mort,rappelant la semaine post-rvolutionnaire dedix jours, o le travail finit par simmiscer auplus intime des alcves. Qui ici peut dire quilna pas travaill jusqu point dheure sur son litavec son prcieux ordinateur connect enrseau?Aprs cette belle journe de travail, devons-nous avoir peu alors quil apparat de faonindniable quen matire de managementlefficacit est au rendez-vous? Les demandessont facilites et lon peut former dclarationdappel en chaussons de son salon, lesdplacements dispendieux sont vits encommuniquant par son et image , laprocdure peut ou pourra tre suivie pas pas,comme nos envois Chronopost ou pour ce quime concerne mes commandes de livres ancienspar AbeBooks, juste par un clic de souris.Chacun est heureux de ces dossiersrationnaliss surtout pour le contentieux demasse, de ces jugements modliss par latechnologie, de ce contradictoire renforc parune communication acclre, mme si lateliersur lindpendance et limpartialit a montr quela discussion demeure ouverte sagissant de lamodlisation. Il a galement t expos parMonsieur le Prsident Lacabarats pour la Courde cassation comme consquence des TIC uneamlioration du travail intellectuel des juges parla communication entre magistrats que les TICpermettent, a fortiori linternational, sousrserve de se mfier des listes de discussionchronophage dnonces par Monsieur lePremier prsident Ferrire. Je ne peux toutefoisne pas songer au dficit de rsultat qui pourraitrsulter du travail sur du tout numrique dnonc par les sociologues ainsi que lesoulignait en dbut de journe Madame leProfesseur Amrani-Mekki.Jai exclu dlibrment les dangers propres latechnique qui ont pourtant t dnoncs parMonsieur le Professeur Hoeren. Il ne faut pasomettre les multiples pannes susceptiblesdenrayer la machine.Comme le disait fort justement Monsieur leprofesseur Cadiet cit par sa disciple, la norme

    technologique na pas dicter sa loi la normeprocdurale. Fort de cette vidence, on peutconcevoir que la rationalit procdurale favoriseles bonnes pratiques que peuvent lui apporterles nouvelles technologies poursuivait-il. Celasuppose que tous les acteurs soient associs auxtravaux comme la parfaitement soulignMonsieur le Prsident Lacabarats, y compris lesutilisateurs finaux ajoutait Monsieur leProfesseur Hoeren. La CEDH en tout tat de cause veille. Madamele Professeur Laure Marino nous a montr quela CEDH veille ce que les TIC ne portent pasatteinte aux principes fondamentaux. Il y a ainsique la rappel Monsieur le directeur des projetsde dmatrialisation, Luc Ferrand, un vrairisque, mme si parfois les TIC peuvent venirrenforcer ces principes fondamentaux.Un ami qui mest cher, ceux qui me connaissentle savent, commenait sa charge en disantNayez pas peur!. Madame le ProfesseurSoraya Amrani-Mekki nous a dit Nayons paspeur! au sujet des TIC. Je vous dirai linverse propos de ces TIC Ayez peur ! , restezvigilants, pour que au cur de cettetransformation du procs que lon observedepuis un peu plus dune dcennie, la justice duXXIme sicle sorte vainqueur de cette priodede croissance. La peur seule nous donnera lecourage qui permet demporter la victoire. Cettevictoire en laquelle depuis le dpart, notre amiele Professeur Amrani-Mekki croit, cette victoirequi sera -je nen doute pas- remporte par cerfrentiel de bonnes pratiques soumettant lesTIC aux finalits propres de la justice.Ces bonnes pratiques permettront dviter queces TIC ne deviennent, ainsi quil a t dit louverture, des TOC, cest--dire des troublesobsessionnels compulsifs, ou librement adaptset souffls par mon amie Madame le ProfesseurNatalie Fricero des technologies de linformationcompulsives!

    * Mlina Douchy-Oudot est Professeur lUniversit du Sud Toulon-VAR, doyen honoraire de la Facult de droit de Dijon, membre du CDPCUMR 62-01.

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    Dominique Greff-Bohnert

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  • Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65 11

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    La communicationjudiciairepar Natalie Fricro

    Les TIC, ou Technologies delInformation et de la Communication,recouvrent lensemble des ressourceset outils ncessaires pour traiter linfor-mation, la stocker, la grer, la convertir, puis latransmettre pour communiquer linformation,et enfin, la conserver pour la retrouver ult-rieurement! Ces termes englobent, la fois, les techniques de linformation et de la com-munication (quipement informatique, ser-veurs, microlectronique, composants,rseaux informatiques, multimdia, logi-ciels) et la technologie, cest--dire rflexionsur la technique. Le recours Internet et auWeb sest dvelopp au point que les TIC ontacquis une dimension socitale considrable,aussi bien au regard de lhyperinformation quede linstauration de rseaux sociaux. Les TICconstituent galement un facteur de crois-sance conomique, de comptitivit des entre-prises (le Forum conomique mondial publieun classement des pays en fonciton de leurindice dutilisation des TIC). Lorganisationet le fonctionnement du service public de laJustice ne pouvaient donc pas chapper lem-prise des nouvelles technologies de linforma-tion et de la communication. Laccessibilit deschanes de mtiers distance se ralise via leRPVJ.

    I. Les objectifs et les avantagesde la communication lectronique

    judiciaire sont multiples:

    - acclrer le cours des procdures et gains detemps par une communication en temps reldes procdures lintrieur des juridictions etavec les diffrents partenaires de la justice(- avocats, huissiers et experts) ;- amliorer la qualit de la justice, de lactivit

    des magistrats, fonctionnaires du tribunal,avocats et auxiliaires de justice, en raison despossibilits amliores de traitement etdarchivage des dossiers ;- meilleure connaissance du dossier, possibilitaccrue danalyse des lments des dossiers(accs permanent lhistorique organis dudossier), gestion dynamique des procdures,ractivit en temps rel, accessibilit du dossiersur cran, sur clef USB ;- meilleure gestion financire des procdures,avec diminution des frais (suppression desenvois postaux, rduction des transfrementsdes dtenus par la visio-confrence, possibilitsventuelles de plaidoiries distance) ;- amliorer laccs la justice par des possibilitsde saisine des juridictions par voie decommunication lectronique, rserves auxprofessionnels du droit quips (ex. linjonctionde payer lectronique devant les tribunauxdinstance, IP WEB ; la dclaration dappellectronique par avocat, la procdure depourvoi en cassation) ;- rduction du volume des changes papier (etdu temps de classement par le greffe ou le pro-fessionnel), avec un impact sur lenvironne-ment ;- modifier lorganisation du travail judiciaire:les charges de travail font lobjet dune nouvellerpartition, les schmas procduraux sontmodifis, linteraction entre les diffrentsintervenants est facilite et acclre ;- renforcer les mcanismes de scurit danslaccs linformation (les Rseaux sontinteroprables mais leur accs est contrl) ;- permettre une communication transversale,interprofessionnelle (avec avocats, mais aussihuissiers de justice, et bientt expertsjudiciaires).En interne, le recours aux TIC offre aussi desopportunits damlioration du travailjudiciaire :- aide la dcision par le recours facilit auxbases de donnes rserves aux juges (dcisionsde la Cour de cassation des cours dappel) ;- foires aux questions (FAQ) permettantlchange des bonnes pratiques, la rponse des

    questions rcurrentes lors de la mise en placede rformes ;- outil de formation continue, avec possibilitdaccs des dossiers thmatiques, auxcirculaires dapplication des rformesLes TIC dans la justice constituent un formi-dable instrument dinternationalisation dela procdure civile, particulirement danslUnion europenne. La dmatrialisation decertaines procdures europennes (injonc-tion de payer par exemple) permet de suppri-mer les barrires juridiques, gographiques,linguistiques ! Elle offre un accs effectif etgalitaire la justice tous les citoyens euro-pens

    II. La mise en place de lacommunication lectronique

    Un important travail lgislatif a t accomplipour mettre en place la communicationlectronique, aussi bien pour les procduresciviles que les procdures pnales (nombreuxtextes, lois, dcrets et circulaires). Les articles748-1 et suivants du CPC constituent le titre 21intitul La communication par voielectronique en matire civile. Des groupes de travail ont t mis en place ausein du ministre de la Justice, runissantmagistrats, fonctionnaires des juridictions,avocats et membres de ladministration, pourlaborer des guides mthodologiques destins proposer des adaptations des pratiquesjudiciaires(plusieurs ont t publis)! A ct des guides mthodologiques, il fautmentionner les diverses conventions passesentre les juridictions et les organismesprofessionnels reprsentant les auxiliaires dejustice, soit au niveau national, soit au niveaulocal : un modle type est labor, et lesconventions locales amnagent le processus decommunication en fonction des spcificits etdes contraintes particulires. Ce pragmatismea donn lieu des dialogues fructueux entre lespartenaires locaux. Les TIC ont permis unecontractualisation du fonctionnement de lajustice tout fait propice une excellente

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    Anne Boquet, Michel Neugnot, Michel Mercier, Dominique Gaschard,Franois Rebsamen, Jean-Marie Beney et Franois Sauvadet

  • 12 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 novembre 2011 - numro 65

    Vie du droit

    Prsents, distantsou absents?Les justiciableset le dveloppementde la visioconfrencedans la justicefranaise(1)par Laurence Dumoulin*

    En France comme dans dautres pays,un grand nombre dactes judiciairespeuvent maintenant tre effectus parvisioconfrence. Il est ainsi possible deplaider, tmoigner, requrir et mme juger distance. Cest non seulement possible maiseffectivement pratiqu, et surtout, trs forte-ment recommand par le ministre de la

    Justice franais, lequel mne depuis les annes2000 une politique active de dveloppementde la visioconfrence des fins juridiction-nelles. Et ce, dans un contexte europen etinternational favorable au dveloppement destechnologies dinformation et de communica-tion: je pense notamment aux recommanda-tions de lOCDE en matire dadministrationlectronique ou au rle de lUnion euro-penne dans la promotion de la visioconf-rence pour les procdures transfrontalires(2)par exemple.Des textes juridiques ad hoc ont t adoptsquiconfrent une lgalit aux actes effectus distance(3) que ce soit en matire pnale ou enmatire civile, au cours de la phase denquteou dinstruction, dans le cadre de lexcution oude lapplication des peines ainsi que devant lesjuridictions de jugement pour laudition detmoins, parties civiles ou experts. Jusqu il y apeu de temps, seule la comparution dunepersonne prvenue ou accuse devant lajuridiction de jugement ne pouvait tre ralisepar le biais de la visioconfrence. Mais des

    exceptions sont dsormais permises puisque leprvenu dj dtenu peut comparatre distance devant le Tribunal correctionnel poury tre jug(4)Paralllement cet largissement du cadrejuridique, lensemble des juridictions et la grandemajorit des tablissements pnitentiaires ontt quips en matriel( hauteur de 7 millionsdeuros entre 2003 et 2009(5) ; des incitationsfortes ont t dcides afin de contraindre lesCours dappel augmenter le pourcentagedaudiences ralises par visioconfrence etdiminuer consquemment le taux detransfrement des dtenus(6).Les pratiques se sont elles-mmes dveloppes,sans toutefois devenir massives. Un peu plus de2 000 visioconfrences recenses par lesecrtariat gnral du ministre de la Justice surles 3premiers trimestres 2009 sur lensembledu territoire (Outre-Mer compris) au civil et aupnal. Avec une forte polarisation despratiquesen fonction des Cours dappel -lunedentre elle ralise elle seule plus de 300audiences- et de fortes disparits en fonction

    adhsion aux nouveaux schmas procduraux(calendrier de la procdure). Dimportants moyens matriels ont t mis enuvre pour quiper les juridictions (matrielde numrisation, de visio-confrence), et pourformer les personnels judiciaires. LEtat doitveiller ce que lquipement soit suffisant pourle traitement des donnes et le confort de travaildes personnels!Le dispositif de communication revt denombreux aspectsvolutifs :- visio-confrence ;- communication lectronique entrejuridictions et professionnels du droit (RPVJ etRPVA par ex.) ;- dmatrialisation des procdures (pnales,cassation) ;- signature lectronique ;- cration de points visio-public, accueiladministratif virtuel permettant aux citoyensdtre en relation avec le greffe de la juridictionla plus proche (borne interactive avec camravido, scanner, imprimante, combintlphonique et connexion ADSL (obtentionde renseignements, rception de formulaires).projet de portail daccs internet grand public(mise disposition de formulaires, informationsur ltat des procdures avec un code daccs,et, plus tard, possibilit dintroduire unedemande en ligne).

    Sur un plan technique, la communicationlectronique suppose notamment:- un systme informatique scuris, obissant des normes de certification reconnues etcontrles (qui ne seront pas dveloppes, desarrts ministriels en dfinissent les exigences).Larticle 748-6 du CPC reprend lessentiel desprconisations.- la rdaction de messages types qui permettentune lecture rapide et une comprhension sansfaille de lobjet du message. Ces messagesdoivent tre harmoniss au sein dune mmejuridiction. Les messages-types peuvent treutilement adresss en pice jointe au messagelectronique lui-mme (surtout dans le cadre

    de la mise en tat, pour permettre aux avocatsde rpondre aux messages envoys par le jugede la mise en tat)

    La scurit juridique, lment du procsquitable, doit tre garantie, dans le processuset surtout, dans le rglement des incidents decommunication- La prorogation du dlai: selon larticle 748-7du CPC, si un acte doit tre accompli avantlexpiration dun dlai et ne peut tre transmispar voie lectronique le dernier jour du dlaipour une cause trangre celui qui laccomplit,le dlai est prorog au 1er jour ouvrable suivant ;La formulation exceptionnelle de lacte par crit:selon larticle 930-1 du CPC, si un acte ne peutpas tre communiqu la cour dappel par voielectronique pour une cause trangre celuiqui laccomplit, il est tabli sur support papieret remis au greffe. La remise est constate parla mention de sa date et le visa du greffier surchaque exemplaire, dont lun estimmdiatement restitu.- Les avis, avertissements et convocations: sontremis aux avocats (avous jusquau 1er janvier2012) des parties par voie lectronique, saufimpossibilit pour cause trangre lexpditeur. - Les rgles techniques de traitement desdifficults: les messages non-conformes sontrejets. Le professionnel doit donc tre trsvigilant: le message qui ne correspond pas latrame type, lacte qui nest pas renseign demanire complte, nest pas enregistr par legreffe ;- Les rgles conventionnelles de respect de certainsdlais denvois des messages lectroniques: lesconventions locales amnagent le dlai au-delduquel le greffe ne traite plus les messages avantlaudience. Ces dispositions ont plusieursobjectifs: le respect de la loyaut procduraleentre parties, et la prise en compte descontraintes matrielles de traitement demessages! Le dlai varie entre 48 h et 24 h avantlaudience, ce qui est un dlai raisonnable, maisexceptionnellement, un dlai plus bref peut tre

    ouvert (par ex. un message annonce que lesconclusions, ou les pices, sont en cours designification ladversaire).- Le juge dcide des suites donner en cas decontestations portant sur la communicationlectronique: les conventions locales prcisentsouvent le mode de vrification de la rceptiondes messages, en cas de contestation.

    III. Les limitesde la communication lectronique

    Le maintien souhaitable daudiences physiques:le dialogue direct entre le juge et la partie oulavocat peut tre ncessaire certaines phasesessentielles de la procdure (pendant la miseen tat, laudience, la demande du juge oudes avocats). La procdure ne doit pas treentirement informatise, dshumanise, laproximit physique doit tre sauvegarde quandelle savre utile! Il faut veiller conserver un accs effectif aujuge: le rejet des messages et actes de procdureincomplet cre un nouveau type de sanction,inconnu jusque l, indpendant de la causetrangre.