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LES ANNONCES DE LA SEINE VIE DU DROIT Tribunal de Grande Instance de Bordeaux Moderniser la justice bordelaise par Claude Laplaud .........................2 Trancher les litiges par Michel Barrailla ..............................................3 Efficacité, qualité, humanité par Jean Seither .....................................4 ANNONCES LEGALES ...................................................10 AVIS DENQUÊTE..............................................................18 ADJUDICATIONS ................................................21 et 23 REGULATION ECONOMIQUE La régulation sans géographie ? Colloque annuel de The Journal of Regulation par Marie-Anne Frison-Roche ..............................................................6 DROITS DE L’HOMME Cent cinquante avocats assassinés, emprisonnés, persécutés dans le monde Rapport 2012 de l'Observatoire mondial des violations des droits de la défense et des droits des avocats dans le monde ....7 CHRONIQUE Le procès de l’Erika devant la chambre criminelle de la Cour de cassation le 24 mai prochain ou comment comprendre les questions juridiques qui se posent devant la Cour de cassation par Christian Huglo ................................9 DECORATION Jean-Marie Salanova, Chevalier de la Légion d’Honneur ...24 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Lundi 14 mai 2012 - Numéro 31 - 1,15 Euro - 93 e année L e nouveau Président du Tribunal de Grande Instance de Bordeaux a été installé dans ses nouvelles fonctions ce mercredi 9 mai 2012. L’Audience solennelle s’est déroulée à la Cour d’Appel de Bordeaux en présence des personnalités politiques locales et des représentants de la famille judiciaire au premier rang desquels Jean-François Weber, Chantal Bussière, André Ride, Alain Nuée, Dominique Main et Martine Comte. Les discours d’usage ont été prononcés successivement par Claude Laplaud, Procureur de la République, et par Michel Barrailla, Premier Vice-Président, qui ont accueilli en termes élogieux Jean Seither, tant une flatteuse réputation le précède, après avoir rendu un hommage appuyé à son prédecesseur Chistian Riss parti à la Cour d’Appel de Lyon. La carrière professionnelle de Jean Seither reflète une expérience exceptionnelle dans la gestion et l’administration des plus grandes juridictions françaises. L’ancien Président du Tribunal de Grande Instance de Chartres a déclaré qu’il porterait une attention toute particulière à la communication afin que l’action de la justice soit mieux comprise par les justiciables. Il entend ainsi développer des partenariats avec l’Ordre des avocats, les notaires, les huissiers, les conciliateurs et les associations d’aide aux personnes. La communication et l’information sont les deux axes majeurs de la politique judiciaire de Jean Seither : il souhaite, tout en conservant une dimension humaine, répondre aux défis de notre temps car, pour lui, la Justice doit rester « ouverte sur le monde ». Jean-René Tancrède Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Tribunal de Grande Instance de Bordeaux Audience solennelle d’installation - 9 mai 2012 Dominique Main, Martine Comte, Jean-François Weber, André Ride, Jean Seither, Chantal Bussière, Alain Nuée et Hubert Weigel

Edition du lundi 14 mai 2012

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LES ANNONCES DE LA SEINE

VIE DU DROITTribunal de Grande Instance de BordeauxModerniser la justice bordelaise par Claude Laplaud .........................2Trancher les litiges par Michel Barrailla ..............................................3Efficacité, qualité, humanité par Jean Seither .....................................4ANNONCES LEGALES ...................................................10AVIS D’ENQUÊTE..............................................................18ADJUDICATIONS ................................................21 et 23REGULATION ECONOMIQUELa régulation sans géographie ?Colloque annuel de The Journal of Regulationpar Marie-Anne Frison-Roche ..............................................................6DROITS DE L’HOMMECent cinquante avocats assassinés, emprisonnés,persécutés dans le mondeRapport 2012 de l'Observatoire mondial des violationsdes droits de la défense et des droits des avocats dans le monde....7CHRONIQUELe procès de l’Erika devant la chambre criminellede la Cour de cassation le 24 mai prochain ou comment comprendre les questions juridiques qui se posentdevant la Cour de cassation par Christian Huglo ................................9DECORATIONJean-Marie Salanova, Chevalier de la Légion d’Honneur ...24

JOURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - INFORMATIONS GÉNÉRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE

Lundi 14 mai 2012 - Numéro 31 - 1,15 Euro - 93e année

Le nouveau Président du Tribunalde Grande Instance de Bordeauxa été installé dans ses nouvellesfonctions ce mercredi 9 mai 2012.

L’Audience solennelle s’est déroulée à laCour d’Appel de Bordeaux en présence despersonnalités politiques locales et desreprésentants de la famille judiciaire aupremier rang desquels Jean-FrançoisWeber, Chantal Bussière, André Ride,Alain Nuée, Dominique Main et MartineComte.Les discours d’usage ont été prononcéssuccessivement par Claude Laplaud,Procureur de la République, et par MichelBarrailla, Premier Vice-Président, qui ontaccueilli en termes élogieux Jean Seither,tant une flatteuse réputation le précède,après avoir rendu un hommage appuyé àson prédecesseur Chistian Riss parti à laCour d’Appel de Lyon.

La carrière professionnelle de Jean Seitherreflète une expérience exceptionnelle dansla gestion et l’administration des plusgrandes juridictions françaises.L’ancien Président du Tribunal de GrandeInstance de Chartres a déclaré qu’ilporterait une attention toute particulièreà la communication afin que l’action de lajustice soit mieux comprise par lesjusticiables.Il entend ainsi développer des partenariatsavec l’Ordre des avocats, les notaires, leshuissiers, les conciliateurs et lesassociations d’aide aux personnes.La communication et l’information sontles deux axes majeurs de la politiquejudiciaire de Jean Seither : il souhaite, touten conservant une dimension humaine,répondre aux défis de notre temps car,pour lui, la Justice doit rester « ouverte surle monde ». Jean-René Tancrède

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Tribunal de Grande Instance de BordeauxAudience solennelle d’installation - 9 mai 2012

Dominique Main, Martine Comte, Jean-François Weber, André Ride, Jean Seither, Chantal Bussière, Alain Nuée et Hubert Weigel

Moderniser la justicebordelaisepar Claude Laplaud

L'audience d'installation d'un nouveauPrésident est pour une juridiction untemps marqué de solennité.Cette solennité doit à vos présences

Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs lesElus, Mesdames et Messieurs les Chefs de Couret Hauts Magistrats, Mesdames et Messieursles Hautes Autorités civiles, militaires etreligieuses qui avez bien voulu répondre à notreinvitation. Nous sommes honorés de la marqued'estime que vous nous témoignez et nous vousassurons de notre gratitude.L'émotion qui vous accueille aujourd'hui,Monsieur le Président ajoute à celle que nouséprouvions il y a quelques semaines quand nousavons vécu le départ de votre prédécesseurChristian Riss.Je ne voudrais pas offenser la modestie de cecollègue mais je dois, à l'heure de la séparation,dire combien il a été apprécié.Riche d'une immense compétence techniquepuisée dans une vive curiosité autant que dansune carrière variée, ajoutant un solide bon senset une belle connaissance de l'humain, il aadmirablement rempli sa difficile mission.Nous nous souviendrons de son humeurtoujours également bonne, de son autoriténaturelle et assurée, de son esprit de dialogueet de son réel sens du partage qui m'apersonnellement été si précieux.Nous n'oublierons ni ses qualités d'administra-teur, ni l'ardeur avec laquelle il s'est dépensépour le bien de la justice, ni le soin qu'il aapporté à améliorer le fonctionnement de cetribunal malgré les adversités de nombreusesvacances de postes de magistrats et unelongue absence pour maladie du précédentdirecteur de greffe.Si le cadre de cette audience interdit de détaillerce que fut ici l'œuvre de Christian Riss, elle estl'occasion d'une esquisse de quelques-uns de sestraits saillants :

1°) l'un d'eux fut assurément un fort engagementdans la voie des nouvelles technologies ;- c'est ainsi qu'il a été l'un des promoteurs actifsde la communication électronique avec leBarreau dont l'acte fondateur fut la conventiondu 8  janvier 2008. Aujourd'hui, l'intégralité dela mise en état se déroule de façon dématéria-lisée dans toutes les chambres civiles etconcerne pratiquement la quasi-totalité sinonla totalité des actes de procédure ;- c'est ainsi, qu'il a lancé la dématérialisation desexpertises avec la mise en place de la plateformeOpalex ouvrant à l'ensemble des parties deséchanges simplifiés et une information en tempsréel ;- c'est ainsi encore qu'il a promu la numérisationdes procédures d'instruction et le recours à lavisio-conférence.

2°) Un autre trait fut son militantisme de l'accèsau droit. Grâce à lui le Conseil Départementalde l’Accès au Droit est devenu une structurevigoureuse et rayonnante qui lui doit, entreautres, la création d'un site internet, d'une borneinteractive, la modernisation et la formidable

montée en efficience de nos deux Maisons dela Justice et du Droit, la création de 3 pointsd'accès au droit et de nombreux partenariats auprofit notamment des victimes et des plusdéfavorisés.3°) Un troisième trait -  auquel je suisnaturellement très sensible  - a été soninvestissement dans la matière pénale. Saparticipation assidue et active au groupe pénalde la juridiction, son soutien dans l'épreuve qu'aconstitué, en 2009, « l'aventure » Cassiopée, samobilisation pour imposer une audiencequotidienne de Comparution Immédiate, sonsoutien à la constitution d'une celluled'audiencement en sont quelques illustrations.Je renouvelle à Christian Riss l'expression de mareconnaissance pour le souci qui a toujours étéle sien de favoriser notre fonctionnementdyarchique qui, en définitive, n'aura été marquépar la moindre divergence. Je lui renouvelle messouhaits d'épanouissement à la Cour de Lyonoù, plutôt que de jouir d'une retraite méritée, ila choisi de prolonger son activité.

Monsieur le Président, aujourd'hui, à 51 ans etaprès seulement 24  années de magistrature,vous accédez à un emploi « hors hiérarchie » etau poste très convoité de chef du tribunal degrande instance de Bordeaux, l'un des plusimportants du territoire dont la compétences'étend pour les contentieux civils et pénaux lesplus complexes sur le grand quart « Sud-Ouest ».Cette belle nomination, précédemment dévolueà des magistrats prestigieux comme Marie-Françoise Petit, Vincent Lamanda ou AndréGariazo, est la juste reconnaissance de vosmérites éclatants unanimement reconnus parles plus hauts magistrats aux côtés desquels vousavez servi et qui, pour plusieurs d'entre eux ontbien voulu vous faire l'amitié de leur assistanceà cette cérémonie, vous apportant ainsi laconsécration publique de leur parrainage.Vous êtes, en effet, Monsieur le Président,auréolé d'une carrière exceptionnelle.Diplômé de l'Université Paris II et de l'Institutd'Etudes Politiques de Paris, vous êtes issu de lapromotion 1986 de l'Ecole nationale de lamagistrature.Au terme de votre scolarité, vous intégrez letribunal de grande instance de Fontainebleauen qualité de juge d'instruction, fonction quevous occuperez deux ans (1988-1989).L'excellence de votre rang de classement à lasortie de l'Ecole vous ouvrant la possibilité d'unenomination à la Chancellerie au tour extérieur,vous intégrez, en 1990, l'AdministrationCentrale, et plus précisément la Direction desServices Judiciaires. Dès 1992, le DirecteurHenri Desclaux fait de vous son chef de cabinet,choix qui ne sera pas démenti par sessuccesseurs Roger Tacheau et Jean-FrançoisWeber qui vous maintiendront à ce poste.En 1995, vous devenez secrétaire général de lapremière présidence de la cour de Versaillesalors occupée par M. Henri Boulard.L'année suivante, vous devenez le secrétairegénéral de M. le Premier président Guy Canivetà la cour de Paris. Vous le resterez pendant 3 ans.En 1999, vous suivez M. Canivet à la Premièreprésidence de la Cour de cassation dont vousresterez le secrétaire général pendant 8 ans.Enfin, à l'issue d'un très bref retour à la courd'appel de Paris en qualité de conseiller enchambre sociale, vous serez nommé, en 2008,

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LES ANNONCES DE LA SEINESiège social :

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Directeur de la publication et de la rédaction :Jean-René Tancrède

Comité de rédaction :

Thierry Bernard, Avocat à la Cour, Cabinet BernardsFrançois-Henri Briard, Avocat au Conseil d’EtatAntoine Bullier, Professeur à l’Université Paris I Panthéon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrégé des Universités de droitAndré Damien, Membre de l’InstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit à l’Université Paris I Panthéon SorbonneBertrand Favreau, Président de l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens,ancien Bâtonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut général à la Cour d’appelRégis de Gouttes, Premier avocat général honoraire à la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasFrançoise Kamara, Conseiller à la première chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat général honoraire à la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat à la Cour, Maître de conférence à H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasChristian Lefebvre, Président de la Chambre des Notaires de ParisDominique Lencou, Président du Conseil National des Compagnies d’Experts de JusticeNoëlle Lenoir, Avocate à la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur émérite à l’Université Paris II Panthéon-AssasJean-François Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGérard Pluyette, Conseiller doyen à la première chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate à la Cour, Présidente d’honneur de l’UNAPLYves Repiquet, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisRené Ricol, Ancien Président de l’IFACFrancis Teitgen, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

Publicité :Légale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frédéric Bonaventura

Commission paritaire : n° 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 502 exemplairesPériodicité : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de l’Atlas - 75019 PARIS

Copyright 2012Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autoriséeexpressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnéepar les articles 425 et suivants du Code Pénal.

Le journal “Les Annonces de la Seine” a été désigné comme publicateur officiel pourla période du 1er janvier au 31 décembre 2012, par arrêtés de Messieurs les Préfets :de Paris, du 27 décembre 2011 ; des Yvelines, du 20 décembre 2011 ; des Hauts-de-Seine, du 28 décembre 2011 ; de la Seine-Saint-Denis, du 26 décembre 2011 ; duVal-de-Marne, du 20 décembre 2011 ; de toutes annonces judiciaires et légales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procédure Civile et de Procédure Pénale et de Commerceet les Lois spéciales pour la publicité et la validité des actes de procédure ou des contratset des décisions de justice pour les départements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : L’administration décline toute responsabilité quant à la teneur des annonces légales.

- Tarifs hors taxes des publicités à la ligneA) Légales :Paris : 5,48 € Seine-Saint-Denis : 5,43 €Yvelines : 5,22 € Hauts-de-Seine : 5,48 €Val-de-Marne : 5,41 €B) Avis divers : 9,75 €C) Avis financiers : 10,85 €D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,82 € Hauts-de-Seine : 3,82 €Seine-Saint Denis : 3,80 € Yvelines : 5,22 €Val-de-Marne : 3,83 €- Vente au numéro : 1,15 €- Abonnement annuel : 15 € simple

35 € avec suppléments culturels95 € avec suppléments judiciaires et culturels

COMPOSITION DES ANNONCES LÉGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

Surfaces consacrées aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinéasTitres : chacune des lignes constituant le titre principal de l’annonce sera composée en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera l’équivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi à 4,5 mm.Les blancs d’interlignes séparant les lignes de titres n’excéderont pas l’équivalent d’une ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de l’annonce sera composée en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera l’équivalent d’une ligne de corps 9 points Didot soit arrondi à 3,40 mm. Lesblancs d’interlignes séparant les différentes lignes du sous-titre seront équivalents à 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est séparée de la précédente et de la suivante par un filet 1/4 gras. L’espace blanccompris entre le filet et le début de l’annonce sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le même principe régira le blanc situé entre la dernière ligne de l’annonce et le filet séparatif.L’ensemble du sous-titre est séparé du titre et du corps de l’annonce par des filets maigres centrés. Leblanc placé avant et après le filet sera égal à une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinéas : le blanc séparatif nécessaire afin de marquer le début d’un paragraphe où d’unalinéa sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces définitions typographiquesont été calculées pour une composition effectuée en corps 6 points Didot. Dans l’éventualité où l’éditeurretiendrait un corps supérieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

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président du tribunal de grande instance deChartres, fonction occupée jusqu'à aujourd'hui.Monsieur le Président,Christian Riss et Michel Barrailla, qui vientd'assurer un intérim de grande qualité, voustransmettent une juridiction modernisée etsoucieuse de performance.Pour autant, vous le constaterez bien vite, lesdifficultés ne vous seront pas épargnées... et denombreux chantiers seront à poursuivre ou àengager : il faudra continuer à explorer lespossibilités de reconfiguration d'une structureimmobilière désormais par trop sous-dimensionnée et dont il est devenu urgentd'accroître la sûreté. Il y aura lieu, pour le biende tous, de repenser les conditions de l'accueil,il sera nécessaire de préparer l'accompagnementde la dématérialisation généralisée. Nousdevrons encore rechercher de nouvelles pistesd'amélioration de la gestion des flux et de notrecapacité de jugement, etc. etc.Monsieur le Président, votre expertise dans ledomaine de l'administration est reçue commeun atout majeur pour la réussite de nosentreprises de demainElle sera forte du précieux soutien de femmes et

d'hommes de qualité - magistrats et fonctionnaires -qui, tous, ont un sens élevé du devoir.Vous n'aurez qu'à vous louer de l'esprit constructifet de la loyauté de nos partenaires dont le grandet dynamique Barreau de Bordeaux.

Quant à moi, je vous livre l'assurance duconcours du Parquet et c'est trèschaleureusement que je vous exprime, au nomde celui-ci des vœux de bienvenue etd'excellente réussite en terre girondine.

Trancher les litigespar Michel Barrailla

Monsieur le Président,Avant de m’adresser à vous et devous accueillir avec les honneursqui vous sont dus, permettez-moi

de m’associer aux propos que vient de tenir M. leprocureur de la République au sujet de votreprédécesseur, M. Christian Riss.Pendant onze années, ce dernier a présidé auxdestinées de notre juridiction en y consacranttoute son énergie.Homme de devoir, intransigeant pour tout cequi touche à la déontologie, il n’en était pasmoins d’une grande accessibilité et savait êtresensible aux difficultés de ses collègues, qu’iln’hésitait pas à prendre en compte dans sesdécisions relatives à l’organisation et aufonctionnement de sa juridiction.Attentif aux autres et soucieux d’assurer la paixsociale au sein de son tribunal, il n’a eu de cessede poursuivre la modernisation des services etd’en accroître l’efficacité, sans pour autant jamaisperdre de vue la dimension individuelle de sesinterlocuteurs.M. Riss était quelqu’un de présent, de rassurantavec lequel il était agréable de travailler.A titre personnel, je lui suis reconnaissant deson accueil et lui sais gré de m’avoir fait béné-ficier de sa vaste expérience de l’administra-tion et de la gestion d’une importante juridic-tion comme celle-ci.Je ne doute pas que la cour d’appel de Lyonprofite aujourd’hui pleinement de ses qualitésde juriste que ses fonctions de conseiller, qu’il achoisi d’exercer une fois atteint la limite d’âge,lui donnent l’occasion d’exprimer.

M. le président, vous arrivez à Bordeaux,précédé d’une flatteuse réputation, pourprendre la direction d’une juridiction d’une

dimension déjà relativement imposante.En effet :- le tribunal de grande instance de Bordeaux,ce sont près de 80 magistrats du siège dont 17pour les tribunaux d’instance de Bordeaux etd’Arcachon, et plus de 200 fonctionnaires ;- le tribunal de grande instance de Bordeaux,ce sont 14 cabinets d’instruction dont 4 affectésà la juridiction interrégionale spécialisée ;- ce sont encore 4  cabinets de juges del’application des peines, 6 cabinets de juges desenfants, et 7  cabinets de juges aux affairesfamiliales ;- ce sont, selon les chiffres de 2011, 18 598décisions rendues en matière civile et 13 325affaires traitées en matière pénale ;- Bordeaux, c’est aussi un barreau de 1  500membres ;- et c’est enfin parfois, comme chacun sait, le

siège d’affaires sensibles et la perspective degrands procès susceptibles d’être médiatisés.Telle est dans son aspect dimensionnel lajuridiction dont vous allez à présent prendreles rênes et conduire les actions.

L’expérience acquise et la compétence dont vousavez fait preuve dans l’exercice de vosprécédentes fonctions, dont M. le procureurvient de retracer les étapes, dessinent de vousun profil qui vous prédispose à une parfaiteréussite dans les tâches qui vous attendent.A la Chancellerie, en tant que chef de cabinetde trois directeurs successifs des servicesjudiciaires, vous avez acquis une connaissanceapprofondie de l’institution judiciaire sous tousses aspects  : questions disciplinaires etdéontologiques, gestion des fonctionnaires, desressources matérielles et des ressourceshumaines des juridictions.

Secrétaire général de la première présidence dela cour d’appel de Versailles puis de celle de Paris,vous avez assimilé dans cette fonctionl’expérience de la gestion et de l’administration

des plus grandes juridictions françaises,apprenant à affecter les magistrats, sur unegrande échelle, au mieux de leurs compétenceset des besoins de la juridiction.Vos éminentes qualités ont convaincu M. GuyCanivet, alors Premier président de la Courd’appel de Paris, de continuer à travailler avecvous lorsque il est parvenu à la tête de la Courde cassation.Entre 1999 et 2007, vous avez donc assuré lesfonctions de secrétaire général de la premièreprésidence de la haute juridiction, à lamodernisation de laquelle vous avez pris unepart active.D’un travail quotidien de onze ans aux côtés deM. Canivet, vous avez tout appris de ce quiconcerne le cœur de l’activité du juge.En tant que secrétaire du Conseil supérieur dela magistrature pour tout ce qui concerne ladiscipline des magistrats du siège, pendant huitans, vous avez acquis une expérience unique dela déontologie et de la responsabilité desmagistrats, et vous avez eu l’occasion d’aborderce sujet de manière comparatiste avec denombreuses délégations étrangères.Enfin, votre expérience de président du tribunalde grande instance de Chartres vous a permispendant quatre ans de mettre en œuvre, touten présidant les formations du tribunal, unprogramme visant tout à la fois à réduire lesdélais de traitement des affaires, à développerde nouvelles méthodes de travail et à faireconnaître à la population, aux élus et auxpartenaires de l’institution, l’action de votrejuridiction.Je vous souhaite, Monsieur le président, deconnaître la même réussite en terre bordelaise,et vous assure pour cela du concours total etsans réserve des magistrats et fonctionnairesdu tribunal, qui en dépit des difficultés que l’onconnaît, font preuve d’un entier dévouement,et même pour beaucoup d’entre eux d’un réelattachement aux services dont ils sont encharge.

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Efficacité, qualité,humanitépar Jean Seither

Monsieur le Préfet, Madame leDéputé, Monsieur le Député,Messieurs les représentants duprésident du conseil régional, du

président du conseil général et du maire deBordeaux, je vous suis très reconnaissant d’êtreparmi nous aujourd’hui dans cette enceintejudiciaire,Je salue également les hautes autorités civiles,militaires, diplomatiques, judiciaires et religieusesqui nous font l’honneur d’être présentes, Madame la Première présidente, Monsieur leProcureur général,Je vous sais infiniment gré du bienveillantaccueil que vous me réservez au moment dema nomination à la tête du tribunal de grandeinstance de Bordeaux.Madame la Première présidente, vous m’avezd’ores et déjà assuré que vous m’apporteriez lesoutien nécessaire pour remplir au mieux mamission. Votre expérience et votre réussite à latête de plusieurs tribunaux de grande instanceet maintenant de cette cour d’appel me serontprécieuses. Soyez certaine que vous pourreztoujours compter sur mon plein engagement etsur celui de tous les juges de notre juridictionpour la mise en œuvre d’une politique judiciaireefficace et indépendante.Monsieur le Bâtonnier, je vous sais gré de laqualité de l’entretien que vous avez déjà bienvoulu m’accorder; Vous me trouverez toujoursdésireux d’échanges, ouvert à vos préoccupa-tions et soucieux du respect des prérogativesde votre barreau. Je découvre par vous un bar-reau bordelais dynamique, qui ne cesse d’in-nover, un barreau ouvert sur le monde, qui asu, pour investir des secteurs où le besoin dedroit se manifeste de manière particulière, se

doter des instruments nécessaires au planinterne, par la création d’instituts spécialisés,et au plan international, par de multiplesjumelages ; un barreau fidèle enfin à l’engage-ment de l’avocat : être soi-même, faire pour lesautres et ne renoncer jamais. Vous continuez àvous inscrire ainsi dans la tradition d’ouver-ture sur le monde et de grande culture de laville de Bordeaux. Soyez assuré, M. leBâtonnier, que je veillerai sans relâche à ce quele tribunal de Bordeaux continue à se montrerà la hauteur de vos réalisations.Mesdames et Messieurs les avocats,Vous participez avec nous à l’élaboration desdécisions de justice. Je me réjouis de pouvoircompter à Bordeaux sur des professionnels dudroit particulièrement compétents, la qualitédes services juridiques que vous offrez étant legage de la qualité de la justice que nous rendons.Vous pouvez compter sur mon écoute de tousles instants.Je suis sensible à la présence des présidents destribunaux de grande instance d’Angoulême etde Périgueux ainsi qu’à celle des président etprocureur du tribunal de grande instance deLibourne. Je suis heureux d’avoir désormais àtravailler avec eux.Messieurs les hauts responsables de la police etde la gendarmerie,Mesdames et messieurs les représentants del’administration pénitentiaire et de la protectionjudiciaire de la jeunesse,Vous êtes indispensables au bon déroulementdes procédures judiciaires, en amont avec lesenquêtes de police et de gendarmerie, en avalpour l’exécution des décisions de justice. Je vousassure de toute ma considération et de moninvestissement personnel pour que les servicesdu tribunal collaborent avec vous en parfaiteharmonie, pour le bien commun du servicepublic de la justice, dans le respect des fonctionsde chacun.Je ne manquerai pas de vous rendre visite dansles prochaines semaines, ainsi qu’aux présidents

du tribunal de commerce et du conseil deprud’hommes, aux représentants des notaireset des huissiers de justice. Votre expériencepermettra de nourrir ma réflexion surl’amélioration de la qualité de la justice àBordeaux.Je voudrais maintenant m’adresser plus large-ment à tous ceux qui apportent leur concoursau fonctionnement de nos juridictions, pourle plus grand bénéfice de celles-ci, et qui mefont également l’honneur d’être là aujourd’hui :conciliateurs, assesseurs non professionnels,médiateurs, pour les assurer du vif intérêt queje porte à leurs fonctions et leur faire savoirqu’ils trouveront auprès de moi un soutiendans la mission difficile et indispensable quiest la leur.La justice est multiple. Elle vit grâce à la parti-cipation de nombreux professionnels et debénévoles qui, par leur investissement profes-sionnel et personnel, concourent à la régula-tion des rapports sociaux. Leur tâche estlourde quoique largement méconnue car elleles condamne à l'excellence et ne leur par-donne rien. C'est pourquoi je les assure de monindéfectible soutien pour le bien commun.Je remercie enfin tous ceux qui m’ont fait l’amitiéde se rendre à mon installation.Je suis très reconnaissant au président dechambre honoraire à la Cour de cassationM. Jean-François Weber de sa présence et tiensà lui dire que je suis fier d’avoir travaillé à sescôtés lorsqu’il était directeur des servicesjudiciaires, une fonction qu’il a assurée avecconviction et droiture.Je salue M. Alain Nuée, Premier président de lacour d’appel de Versailles. Malgré la présencedans son ressort de tribunaux aussi importantsque ceux de Nanterre, de Pontoise et deVersailles, il n’a jamais oublié celui de Chartres,où j’ai bénéficié de son appui constant pendantl’exercice de ma présidence. M. le Premierprésident, je profite de ce moment pour vousen remercier publiquement.Je remercie également Mme Martine Comte,Premier président de la cour d’appel d’Orléans,et M. Dominique Main, Premier président dela cour d’appel de Poitiers, de leur amicaleprésence.Je tiens enfin à redire toute mon estime et monadmiration à M. le Premier président GuyCanivet qui n’a pu échapper au calendrier destravaux du Conseil constitutionnel en cettepériode électorale pour se déplacer à Bordeaux,quoiqu’il en ait eu, je le sais, la ferme intention.Au cours des 11 années passées à ses côtéscomme secrétaire général à la cour d’appel deParis puis à la Cour de cassation, il m’a montréles chemins d’une justice forte et indépendante.Son exemple, son autorité morale continueronttoujours à inspirer mon action.En ce jour où je suis installé pour exercer denouvelles fonctions, je ne veux pas manquer derenouveler mon estime et ma sympathie auxmagistrats, fonctionnaires et avocats chartrains,avec lesquels j’ai travaillé pendant plus de 4 ans,malgré les difficultés, dans la confiance, lasolidarité et le dialogue. Je tiens à remercier lesbâtonnier et ancien bâtonnier de l’ordre desavocats au barreau de Chartres, qui me fontl’amitié d’être présents dans cette salle,Me Nomblot et Me Leroy, auxquels j’associe lebâtonnier Malet qui n’a pu être des nôtresaujourd’hui. Je reste très fier du titre d’avocat

Jean Seither

Les Annonces de la Seine - lundi 14 mai 2012 - numéro 31 5

Installation

d’honneur du barreau de Chartres qu’ils m’ontconféré et qui témoigne de la communautéjuridique qu’ensemble, nous avons su créer àChartres.C’est la deuxième fois que le Conseil supérieurde la magistrature me confie la présidence d’untribunal de grande instance : en 2008, celle deChartres, et aujourd’hui l’importante présidencedu tribunal de grande instance de Bordeaux,ville chère au cœur de tout magistrat - commela plupart de mes collègues, je suis passé parl’Ecole nationale de la magistrature, il y un quartde siècle. La confiance du Conseil supérieur dela magistrature m’honore mais, dans le mêmetemps, je ressens tout le poids de la charge quim’est confiée. Merci à vous, Monsieur le Premier vice-président, pour votre action compétente etefficace au sein de ce tribunal, où, depuis deuxmois, vous avez ajouté à une lourde activitéjuridictionnelle, les fonctions d’administrationet de gestion. Merci pour les propos aimablesque vous avez tenus à mon endroit.Vous-même et les magistrats que j’ai déjàrencontrés, vous avez guidé mes premiers pasau sein de ce tribunal en me communiquantnombre d’informations utiles.Je m'associe à votre éloge de mon prédécesseur.Pour m'être longuement entretenu avec lui, jesais combien M. Riss, juriste éminent, a œuvrédans cette juridiction. Aux témoignages dereconnaissance et d’attachement que vous luiavez adressés, je tiens à ajouter celui de magratitude.Merci à vous, Monsieur le Procureur, de votreaccueil dans ce tribunal, dont nous assume-rons ensemble la gestion dans l’harmonie et lerespect de nos attributions réciproques. Leschefs de juridiction assument l’organisation,l’administration et la gestion budgétaire desservices du ressort dont ils ont la charge. Ilsveillent au bon fonctionnement du tribunal età la répartition équilibrée des services. Vouspouvez compter sur moi pour respecter scru-puleusement les recommandations duConseil supérieur de la magistrature que jeviens de rappeler. La situation inhabituelle denos bureaux respectifs, par leur proximité, yveillera pour nous.Monsieur le Directeur de greffe, je m’adresse àtous les fonctionnaires de cette juridiction pourleur dire l’importance que j’accorde à maintenir

la gestion du tribunal de Bordeaux au niveau dequalité où elle se trouve. Je suis heureux detrouver une équipe aussi compétente et motivée.

Il est dans mon intention d’avoir des contactsavec l’ensemble des élus, maires, députés etsénateurs, car l’action judiciaire s’inscrit dans lavie économique et sociale de notre région. Ilnous appartient d’être à l’écoute du politique etdu monde économique sans oublier que lespouvoirs que la loi confère au juge ne peuventêtre partagés avec d’autres, moins encoreabdiqués.La juridiction doit être une instance de dialogue.Un président ne peut exercer son pouvoir seul.Il doit agir par l’exemple donné, l’engagementpersonnel, l'autorité mais aussi la faculté demobilisation, la concertation et la persuasion. Jerencontrerai chaque magistrat et chaquefonctionnaire de ce tribunal, j’irai dans chaqueservice, dans les tribunaux d’instance -  celui deBordeaux est le plus important de France - pourconnaître vos préoccupations et réfléchir avecvous aux solutions envisageables pour que nouspuissions continuer à rendre la justice dans debonnes conditions. Je m’appuierai sur lescommissions restreinte et permanente et surl’assemblée générale. Je recevrai les organisationssyndicales pour nouer avec elles, avec constance,un dialogue constructif et efficace.Je rappelle que le tribunal de Bordeaux est aupremier rang des onze juridictions les plusimportantes de France en ce qui concerne lacharge de travail par magistrat du siège.Je porterai une attention toute particulière auxconditions de travail dans ce palais de justice,en donnant notamment toute son importanceau comité d’hygiène et de sécurité. La souffranceau travail chez les gens de justice est un terrainqui commence à peine à être exploré chez nous,contrairement aux Etats-Unis par exemple.Si le dialogue et la concertation sont nécessairesen interne, la lisibilité et la transparence de notrefonctionnement, toujours trop, mais souventnécessairement complexe, sont essentiels auxyeux de l’extérieur. L’action de la justice doit êtremieux comprise. La communication etl’information sont l’un des axes de la politiquejudiciaire que je mènerai.Nous devons persévérer à expliquer le fonc-tionnement de notre juridiction, les prioritésdégagées, les résultats obtenus, les difficultésrencontrées. Nous devons rendre compte del’affectation des moyens qui nous sont alloués.Il nous appartient de faire face à de nouveauxenjeux. Le tribunal de Bordeaux exerce unecompétence interrégionale en matière de pro-priété intellectuelle, dessins, modèles etmarques ainsi qu’en matière de nationalité et ila compétence sur tout le ressort de la courd’appel de Bordeaux pour l’adoption interna-tionale. Si certains contentieux connaissentune déflation, il faut, en revanche, faire face àl’inflation des contentieux touchant aux liber-tés individuelles dans le cadre de la garde àvue, des tutelles des majeurs et des hospitalisa-tions sous contrainte, ainsi qu’à celle descontentieux liés plus directement à la criseéconomique qui se traduit par une augmenta-tion d’affaires en matière familiale, sociale etde surendettement, contentieux de masse dif-ficiles et douloureux.Si notre mission première est de trancher leslitiges conformément à la loi, d’assurer la

protection de personnes vulnérables ou ensituation de précarité, de protéger les libertésindividuelles et de contribuer à la préservationde la paix publique, aucune politique judiciairene peut négliger l’accès à la justice. La vitalitédu conseil départemental de l’accès au droit estprimordiale. Il nous faut développer lespartenariats avec le barreau, les notaires, leshuissiers, les conciliateurs et les associationsd'aide aux personnes qui se trouvent en situationde précarité et se considèrent comme excluesde tout, y compris de l’accès à leurs droits.L’accès à la justice n’a de sens que s’il y a accès àune justice efficace. Cependant, cette notiond’efficacité ne doit pas être comprise dans uneacception étroite. Elle ne saurait se limiter à unelogique productiviste. Certes, l’avènement d'une gestion moderneétait indispensable tant elle était étrangère ànotre culture. Mais la gestion n’est qu’un outilet non une fin en soi. Bien juger, ce n’est passeulement écouler des stocks. La justice nedoit pas au nom de l’efficacité oublier sa mis-sion constitutionnelle : protéger les libertésindividuelles et garantir les droits des justicia-bles, traiter les litiges en prenant en considéra-tion chaque situation individuelle.Les critères d’efficacité doivent aussi être qua-litatifs :- qualité de l’accueil dans la juridiction,- qualité de l’écoute du juge,- respect des délais,- qualité et clarté de la décision et du tempsconsacré à l’explication,- qualité de l’exécution de la décision, dans lecadre des moyens accordés.

Si nous voulons rester crédibles, particulière-ment dans des contentieux à fort contenujuridique, nous avons besoin de magistratstoujours mieux formés. L’excellence juridiquedoit être mieux valorisée dans notre corps,ainsi qu’elle l’est dans les autres systèmes judi-ciaires développés. La répartition des moyenshumains, qui ne peuvent être entièrementabsorbés par les contentieux de l’urgence, lescontentieux pénaux et les contentieux civilsde masse, doit en tenir compte.Les femmes et les hommes qui composent unejuridiction sont sa force et ce sont eux que jeveux mettre au centre de ce discours. Ilsassurent l’unité de la juridiction. La consciencede cette unité permet d’insuffler une politiquejudiciaire cohérente. Une juridiction est bienplus qu’une simple juxtaposition de différentsservices réunis sous une même enseigne. Monrôle sera de renforcer la cohésion de cettecommunauté, de fédérer les énergies, deconvaincre, pour ensemble surmonter lesdifficultés quotidiennes et structurelles.Nous ne pourrons faire face aux nombreux défisqui nous attendent que grâce à la mobilisationdes énergies autour de valeurs partagées etd’objectifs clairement définis. C’est ensemble,magistrats et fonctionnaires du greffe, avec lesoutien des avocats, que nous devons travaillerpour améliorer le fonctionnement de notrejustice, dans l’intérêt du justiciable.Soyez sûrs de ma volonté de promouvoir unejustice indépendante, rigoureuse et responsable,en mesure de répondre aux défis de notretemps, ouverte sur le monde, et présentant entoutes circonstances une dimension humaine.

2012-339Détail du plafondde la Cour d’Appel de Bordeaux

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Régulation économique

En effet, pourquoi ce sujet de géographieet pourquoi y associer dans le titremême de la manifestation un pointd’interrogation ?

Le thème de la géographie a été retenu par lecomité éditorial du Journal et ses partenaires quitravaillent à la construction scientifique de sescolloques, parce que les manifestationsannuelles cherchent toujours à reprendre à labase des problématiques élémentaires, qui pénè-trent le thème de la régulation économique, tan-dis que des manifestations plus spécialiséesabordent des thèmes propres à tel ou tel secteur.La géographie, quoi de plus général que cettedimension-là, qui s’infiltre dans tout secteurrégulé, ou au contraire dont on s’inquiète de sadisparition ? En effet, sommes-nous dans desrégulations qui peuvent faire abstraction de lagéographie ? ou bien, les secteurs, parce qu’ilsont pu s’abstraire de la géographie, sont-ilsdevenus de ce fait hors d’atteinte de touterégulation ?Ce dernier discours est souvent entendu, qu’ilsoit émis avec approbation ou effroi.Mais sans doute, faut-il distinguer selon lessecteurs. Il est vrai que les régulations ont unlien avec les Etats, lesquels ont un rapportontologique avec le sol et les frontières,l’indépendance des régulateurs ne signifiant pasqu’ils soient hors de l’Etat. Dès lors, des secteursnon plus seulement transfrontaliers, mais sansfrontières, feraient un pied de nez à l’idée derègles, quel qu’en soit l’émetteur, le système derégulation n’étant en cela guère une réponseplus performante que l’Etat classiquementorganisé. Le seul barrage normatif ne pourraitplus alors être que l’alliance entre tous les Etatscomme le G20, car le handicap de la maille quifile dans le dispositif, par exemple la taxe sur lestransactions financières adoptée ici et pas là, cequi conduit les flux d’argent à se déplacer (et à« punir » l’Etat régulateur vertueux).Cela est sans doute soutenable pour les espacessans frontière. On pourrait le croire. CommeInternet, la finance est « globalisée », ce qui lessoustrairait aux régulations, dès l’instant quecelle-ci ne peuvent couper tout lien avec les

Etats. Ainsi, La globalisation, se caractérisanten cela comme un phénomène nouveau, faisantdes êtres virtuels (nous sommes des données,des informations qui circulent sans obstacles,sans lieu et sans temps), évoluant dans desespaces virtuels) : il n’y a pas plus de géographie.Il faudrait donc apprendre à réguler sansgéographie. Serait ainsi résolue la question dupoint d’interrogation.Mais l’on ne peut pas si aisément chasser lagéographie, elle revient au galop. Le mondeéconomique et humain ne se réduit pas à lafinance, à Internet et à la seule « information ».D’ailleurs, Internet et la finance ne sont pas sidésincarnés. Les gestionnaires de sites detéléchargement illicite sont arrêtés, les chambresde compensation, cœur des marchés financiers,sont géographiquement situés.Plus encore, beaucoup de régulations consistentnon seulement à gérer mais encore à concevoirdes infrastructures essentielles. Ainsi, les réseauxsont le plus souvent physiques. Ainsi, les réseauxde transport d’énergie sont l’élément majeur detout le système de la régulation énergétique. Lagéographie n’est pas que celle des montagnes etdes rivières, elle est aussi celle des intempériesou de la sécheresse, de la façon dont lespersonnes vont s’adapter à ces paysages(géographie humaine, géographie urbaine) etdont le Politique va projeter dans le futur lafaçon dont les personne vont vivre en communsur le sol organisé par les transports, les villes,les remembrements, le littoral, les forêts, etc. :la géographie est politique. Ainsi, le « Grand

Paris » est certes un immense dossier financieret technique, où se projettent des plans detransports urbains pour les cinquante annéesqui viennent, mais l’essentiel est l’idée que lePolitique se fait de la façon dont les personnesvont vivre dans l’Ile-de-France.Ainsi, la régulation, à travers la géographie, faitapparaître l’essentiel : la personne, mieux quele font les discours directement politiques, parexemple ceux alléguant les droits de l’homme.Or, l’espace concurrentiel, qui fût à l’époquemédiévale l’espace géographique des foires, estdevenu un espace abstrait, celui de la rencontrede l’offre et de la demande et ce n’est qu’à titred’indice que le critère géographique est pris encompte.Pourtant, la géographie, cette fois-ci politique,reprend ses droits, lorsque la régulation étendson emprise au-delà des Pyrénées, pour avoirles mêmes contours que le secteur dont elle doitêtre le miroir, alors que l’Etat ou le peuple et lesmontagnes, sont plus étroits que le secteur, parexemple l’industrie ou la finance. Ainsi, onaffirme toujours qu’à marché mondial, unerégulation mondiale est requise. Mais à regarderde plus près, on mesure que la culture bancaire,par exemple, reste nationale et le plan Volcker,nord-américain, a peu de point commun avecle plan Vickers, britannique.De la même façon, peut-être osera-t-on un jourde nouveau reparler de « service public à lafrançaise », alors même que la crise mondialefait se construire depuis 2011 des institutionsde régulation et de supervision européennes ?L’Europe a-t-elle une unité géographiquesuffisante pour aboutir à cette régulation quisuppose une contrainte admise ? L’histoire despeuples européens est-elle suffisammentcommune pour cela, les taillades des guerres nel’ayant pas entamée ?On voit ici à quel point la géographie estporteuse d’histoire. Fernand Braudel disait quela géographie est adossée à l’histoire. Larégulation ne l’est pas moins à la géographie,alors même qu’elle croit lui échapper en mêmetemps que les entreprises auraient congédiél’Etat. 2012-340 Marie-Anne Frison-Roche

La régulation sans géographie ?Colloque annuel de The Journal of Regulation - Cabinet Allen & Overy, Paris - 22 mars 2012

The Journal of Regulation a organisé le 22 mars 2012 son troisième colloque annuel. En 2010, le premier avait eu pour thème“Le rôle des Cours suprêmes en matière économique”. En 2011, le deuxième avait porté sur “La neutralité dans les systèmeséconomiques régulés”. Sa publication s’opère par des dossiers thématiques successifs dans les numéros du Journal of Regulationet sur le site Internet de celui-ci. Le troisième colloque porte sur un sujet plus mystérieux de prime abord.

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Marie-Anne Frison-Roche et Jean-Pierre Jouyet

René Ricol et Jean-Pierre Jouyet

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Droits de l’Homme

Cent cinquante ?

Cent cinquante en 2011 ? C'est le titre.Car, ils sont beaucoup plus, nous lesavons bien. Rien que dans ce rapport,pour qui souhaiterait les compter, ils

sont près de deux cent. On aurait voulucommencer en célébrant le barreau de Tunisie,comme on n’avait pas manqué de le faire, pourterminer l’année 2010. Pourtant, - et parce quenous n'avons pas fini de parler du « Printempsarabe », - c’est par les avocats syriens qu’il fautcommencer. Plus que jamais, la Syrie figure au sommet dumartyrologe des avocats. On le savait pour s'êtrepréoccupés depuis plus d'une décennie despersécutions endurées, notamment par Ryadal-Turk - plus de vingt années de prison à luitout seul -, par Aktham Naisse - neuf ans deprison en 1991 -, Habib Isa - cinq ans en 2002 ,ou de celles subies par Anouar Bounni,Mohannad al-Hassani et Haytham al-Maleh,récemment libérés. Après d'eux, les autrespourraient paraître n'avoir payé qu'un modestetribut, sacrifice inhérent aux circonstances. Pourtant, en cette année 2011, rien qu'en Syriecombien furent-ils ? De juin à août, ce sont80 avocats qui ont été soumis à des arrestationsarbitraires ou a des tortures. Au 3 novembre, ilsétaient 114. Et, à eux seuls, près de 150 au31 décembre 2011. Sans distinction, de 28 à80 ans. Arrêtés puis relâchés à plusieurs reprises.D'autres qui n’ont toujours pas réapparu à cejour. Autant de disparitions que ne compensentaucunement de trop rares libérations, par effetd'amnistie parcimonieusement concédée àl'opinion internationale.Le 14 mai 2011, on a rendu un corps à sa famille.Il avait disparu un mois plus tôt et avait été

questionné dans un centre de sécurité à Homs.C'était le cadavre d’Ahmed Hamshuh, celui dupremier martyr avocat de la révolution syrienne. Certes, ce n'est pas en Syrie que l'on meurt leplus. Ce n’est plus en Colombie non plus quel’on tombe le plus malgré une moyenne de plusde 20 avocats tués chaque année entre 2003 et2009. C’est pour des raisons diverses sans doute,au Pakistan que, cette année encore, les avocatsqui s’occupent de la défense, notamment desminorités religieuses, sont assassinés. En 2011,encore, le barreau du Pakistan a payé un lourdtribut en perdant vingt de ses membres dansune série de ce qu’il est convenu d’appeler des« attentats ciblés ». Quinze avocats de Karachisont morts ainsi, et 5 avocats du barreau duSindh ont connu le même sort. Le plussouvent en se rendant de leur domicile à leurcabinet ou près des juridictions, ou bien enen revenant. Mais pour d’Ahmed Hamshuh,en Syrie, il ne s'agit pas d'un attentat ciblé. Ilest mort après avoir été arrêté et emmenédans les locaux de la police de sécurité d'Etatd'Homs.

Les héros du « Jasmin chinois »

Ce vent de liberté venu des côtes de laMéditerranée, empruntant la route de la Soie,a soufflé jusqu’en Chine. A cette extension duchamp d'action, aura répondu en écho unprintemps de répression. Car, pour les dissidentschinois, l'année 2011 aura été l'une des piresdepuis la répression de Tiananmen. Avantmême les mouvements de libération dans lemonde arabe, le régime avait durci leharcèlement des dissidents à la suite del'attribution en octobre du prix Nobel de la paixà Liu Xiaobo, qui purge une peine de 11 ans de

prison pour avoir préconisé l'avènement d'unedémocratie pluraliste en Chine.Depuis qu'un appel anonyme a été lancé surInternet, le 17 février, pour une « Révolution deJasmin » en Chine, les autorités chinoises ontlancé une campagne de harcèlement etd'intimidation à l'encontre des avocats. Entre le19 février et l’été 2011, ils sont nombreux, euxaussi, les avocats qui ont disparu brutalement.- Teng Biao, Tang Jitian, Jiang Tianyong, LiuShihui, Tang Jingling, et Li Tiantian - interpellés,interrogés, passés à tabac et internés, souventdans des «  prisons noires  », des chambresd'hôtels ou appartements coupés du monde,hors de tout cadre juridique. Certains ont

Cent cinquante avocats assassinés,emprisonnés, persécutés dans le mondeRapport 2012 de l'Observatoire mondial des violations des droits de la défenseet des droits des avocats dans le monde

Chaque année, davantage d’avocats sont assassinés et persécutés dans le monde. Le vice-président de la plus importantestructure turque de défense des droits de l’homme Muharrem Erbey a été arrêté à l’aube du 24 décembre 2009 alors qu’ilvenait de s’exprimer devant les Parlements belge, suédois et britannique sur la situation des Kurdes en Turquie ; c’est à cetavocat de Diyarbakir (Turquie) qu’a été attribué, à Bordeaux le 12 mai 2012, le 17ème Prix International des Droits de l’HommeLudovic-Trarieux 2012 par l’IDHAE (Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens) présidé par Bertrand Favreau.Nous rendrons compte ultérieurement de la cérémonie qui se déroulera à l’automne prochain à Berlin, ci-après nous publionsl’avant-propos du rapport annuel 2012 de l’Observatoire mondial des violations des droits de la défense et des droits desavocats dans le monde. Jean-René Tancrède

8 Les Annonces de la Seine - lundi 14 mai 2012 - numéro 31

Droits de l’Homme

réapparu progressivement certains ont étéenvoyés en liberté surveillée.Teng Biao, a disparu pendant 70 jours. Peu detemps avant de disparaître longuement à sontour, Liu Shihui a été violemment agressé pardes agents de police, mutilé, alors qu’il se rendaità un rassemblement. Il en gardera des séquelles.Comme Tang Jingling, torturé pendant cinqmois pour « incitation à la subversion contrel'État », ou Jin Guanghong, revenu amnésique,en avril, d'un internement forcé en hôpitalpsychiatrique dont il ne se souvient que pour yavoir été battu. Ou Ni Yulan, qui s'est battu tantd'années contre les expulsions arbitraires dansle vieux Pékin, et qui a été elle aussi, à nouveauarrêtée, le 6 avril 2011, et accusée de « créer uneperturbation » lors des manifestations du Jasminchinois. Sous l'accusation perce le cynisme. NiYulan n'aura que très modérément troublél'ordre public lors des manifestations. Infirme àla suite des tortures subies lors de sa détentionen 2002, elle ne peut, depuis, marcher qu'avecdes béquilles, ou dans un fauteuil roulant...Tout près de la Chine, au Vietnam, leharcèlement judiciaire redouble à l’encontre desavocats qui acceptent de s'exposer en assurantla défense de journalistes, de blogueurs, prônantle respect des droits de l’Homme et desréformes démocratiques. Ils sontquotidiennement harcelés  : après que leursclients aient fait l’objet de pressions pour mettrefin à leur mandat, ils sont emprisonnés, radiésdu barreau ou même expulsés de leurhabitation. En Iran, le champ du printemps ne s'est étenduqu'à la répression. Là, les peines de prison àdoubles chiffres s'abattent périodiquement surles avocats. En 2010, neuf ans de prison pourMohammad Seifzadeh puis le même tarif, en2011, pour Mohammad Ali Dadkhah, tousdeux fondateurs du Centre des Défenseurs desDroits de l'Homme de Téhéran, peines assorties,de surcroît, d’interdictions d’exercer la professiond’avocat pendant dix ans. Dès janvier 2011,11 ans de prison et la radiation du barreau, pourNasrin Sotoudeh. La réduction en appel nechange rien à l'affaire, car, le tarif sembledésormais avoir doublé, en ce début de 2012,contre les plus pugnaces et les plusemblématiques, comme Abdolfattah Soltani,autre fondateur du DHRC, condamné à dix-huit ans de prison et vingt ans d'interdictiond'exercice professionnel. Au moins dix avocatssont prisonniers d'opinion en Iran. Et puisque nous sommes européens, parlonsde l'Europe. Les avocats kurdes sont persécutés

ailleurs qu'en Syrie. Ils sont tout autantmartyrisés en Turquie. A l'instar de tous ceuxqui attendent toujours leur procès, ou de ceuxqui ont été arrêtés en masse, en 2011, parfoisseulement pour avoir été membre d’un cabinetqui a défendu Abdullah Öcalan. La rafle opéréeen décembre 2011, a jeté plus de 40 avocats dansles prisons. Trois d’entre eux, après avoir étélibérés, sont retournés derrière les barreaux. EnTurquie comme en Syrie, qui les a soutenus ?

Barreaux en lutteet barreaux « scélérats »

En Syrie, contrairement à la Tunisie, les avocatsdans leur combat, n'auront pas reçu le secoursdes organes du barreau. Comment oublier quel'admirable lutte des avocats syriens pour laliberté et l'état de droit, est d'abord une luttecontre leur ordre des avocats, qu'il soit nationalou local ? S'il est des organes qui usurpent le beau titre debarreau, ce sont ces ordres des avocats locaux,que Vincent Nioré qualifie de « scélérats ». Nonseulement, ils se sont bien gardés d'apporter lemoindre soutien aux avocats disparus,emprisonnés ou maltraités, au cours de l’année2011, mais pis encore, ils se sont érigés en brasséculier de la police de sécurité d’Etat. Poursuitesdisciplinaires et menaces de radiation sontdevenues le prélude aux poursuites pénalespour « affaiblissement du sentiment national ».Une loi de 2010, censée constituer le codedéontologique des avocats syriens, ne fait-ellepas obligation aux avocats syriens de coopéreravec les responsables de l'Etat, ainsi qu’avec lesdirigeants du parti Baas ?Comme en Syrie, au Vietnam, en Biélorussie ouen Azerbaïdjan, on voit les organes disciplinairesvenir parachever l'œuvre de répression, là oùdes organismes d'avocats indépendants et fiersde le revendiquer devraient marcher à la têtede la lutte pour l'état de droit. En Azerbaïdjan,les radiations se sont multipliées. Toutes ontvisé les avocats qui défendaient avec ardeur desopposants au gouvernement. La Commissionde discipline du barreau semble n’agir que surdemande des autorités de police. En Biélorussie,aussi, l’indépendance du présidium du barreaun’est même plus une façade. Elle n’est plusrevendiquée par ses membres. L’agence pour lasécurité de l’état réclame et obtient elle-mêmesuspensions et radiations des avocats. Et lorsquele barreau tarde, c’est la Commission dequalification du ministère de la Justice qui prendun décret pour radier les avocats.Au contraire, on ne célèbrera jamais assez lesorganes de la profession qui s'efforcent demanifester leur solidarité avec leurs confrèreslorsqu’ils sont menacés. Il existe heureusementdes barreaux qui « défendent » leurs avocats enRépublique Dominicaine, au Burundi, enGambie ou ailleurs. On accordera une mentionspéciale au barreau de Malaisie dont le Conseilnational, exemplaire, a publié une longuemotion publique apportant son soutien à unavocat poursuivi en justice pour son blog enrappelant la nécessaire liberté d’expression del’avocat y compris lorsqu’il parle sur Internetd’affaires en cours. Il faut encore signaler lasolidarité toujours réaffirmée des barreaux duPakistan, et, au premier chef, de celui de Karachi,

qui ne manque pas de protester inlassablementcontre les attaques subies par ses avocats,paralysant les tribunaux, et hissant le drapeaunoir aux faîtes des palais de Justice pour exigerdes pouvoirs publics une enquête effective etla fin de l'hécatombe. Combien d'autres n'ontpas compris ce que doit être l'indépendance desbarreaux ?L'indépendance est une exigence. Elle a horreurdu vide. « L'indépendance n'est pas un état dechoses. C'est un devoir » disait Vaclav Havel.Pour accomplir ce devoir, face aux organesdéficients ou disqualifiés, incapables de remplirleur mission première, tous les avocats dumonde en lutte savent qu'il existe une instancede substitution. A moins, que ce ne soit la seule,en toutes circonstances. La seule à laquelle ilsont à rendre des comptes. Et, notre devoir estde saluer, ici, l'action des ONG face à trop debarreaux défaillants. Citons en exemple, laFondation Lawyers for Lawyers ou l’UIA etl’IBA se rendant, tour à tour, comme grandstémoins des procès en Syrie, tel celui de RadeefMoustafa, repoussé ou étouffé à la seulel’annonce de leur arrivée. Les ONG, qu'ellessoient citées dans ces pages ou non, de la FIDHau REMDH, de Frontline à Amnesty, ou d'autresplus régionales dont le travail est toujours plusdifficile et plus dangereux, ont rempli par leursobservateurs, ce rôle de rempart des avocatsquand les organes chargés de les défendrechoisissaient le mutisme ou la répression. Caril demeure que, sous toutes les latitudes, lesavocats en danger, confrontés à des organesreprésentatifs dirigés par des avocats complices,collaborateurs ou indifférents, n'ont jamaistrouvé d'autre recours que d'invoquer lesprincipes cardinaux de la liberté d'expression,des droits de la défense, de l’indépendance desbarreaux. En un mot d'en appeler àl'universalisme des droits de l’homme. Unenouvelle démonstration de ce que la relativitédes droits de l’homme relève bien del’argumentaire de la tyrannie. Car le propre dutyran est de trouver toujours les meilleuresraisons pour relativiser les droits de l’hommeau nom de sa culture pour pouvoir continuer àtorturer sans ingérence quelconque. Du tyranlaïc au tyran religieux, l’antienne est la même. La dignité de l’être humain appartient à toutesles cultures. Ils sont universels ou ils ne le sontpas. Rien sinon eux-mêmes ne saurait lescontenir ou les confiner. Le droit naturel de l’êtrehumain à être un homme et à le demeurer, estpremier. Il ne cède devant aucune autre loi,devant aucune autre révélation. Il n’est pas dereligion qui puisse l’ignorer, l’occulter ou ladominer. C'est pourquoi jamais ils ne sauraients'assimiler à des droits octroyés par ungouvernement ou un monarque ou issus d'unepuissance divine. C'est pourquoi, aussi, ilsportent, en eux et en creux, les devoirs que l'onveut parfois leur opposer ou leur associer, defaçon presque pléonastique, comme pourmieux les limiter. Cent cinquante… Chaque année nousvoudrions qu'il y en ait moins. Mais, notredevoir est de dénoncer le mal, toujours tapi dansl’ombre, d'où qu'il vienne, dès qu'il s'apprête àressurgir. La vigilance de l’IDHAE, trèsinsuffisante mais supérieure à celle de tantd’autres, ne doit pas cesser.

Bertrand Favreau2012-341

D.R

. Muharrem Erbey

Les Annonces de la Seine - lundi 14 mai 2012 - numéro 31 9

Chronique

Du point de vue de la procédure, ilexiste aujourd’hui des positionsconvergentes du rapporteur et del’avocat Général pour demander à la

chambre criminelle de la Cour de cassation decasser sans renvoi l’arrêt de la cour d’appel deParis qui avait condamné pénalement Total etpénalement et civilement la société declassification RINA, pour montrer que celles-ci méritent facilement discussion.Or, deux sujets sont en cause :1. L’applicabilité de la loi à la cause2. Le droit de la réparation du dommage

1. Contrariété prétenduede la loi pénale du 5 juillet 1983

avec le droit international

Pour les hauts magistrats l’article 8 de la loi du5 juillet 1983 sur la pollution marine qui avaitservi de base à la condamnation serait contraireau droit international et devrait faire l’objet, parconséquent, d’un contrôle, de ce qu’on appellede conventionalité, c'est-à-dire de conformitéau droit des Traités puisque l’article 55 de laConstitution reconnaît aux traités une valeursupérieure à celle de la loi.Il est vrai que la Cour de cassation hésite trèssouvent à le faire mais ici, ces magistrats, leconseiller rapporteur et l’avocat général ontconduit la discussion de façon très formelle et,nous semble-t-il également, dans un sens trèsunivoque.

En effet, l’examen attentif des pièces du dossiermontre que le rapporteur ne tient pas comptede la jurisprudence créée par Corinne Lepagedans le domaine du droit des déchets dans laditeaffaire Commune de Mesquer c/ Total, quimontre que la loi déchets s’applique contreTotal ; les magistrats de la chambre criminelleparlent à peine de l’arrêt de la Cour de Justice,comme de l’arrêt civil de la Cour de cassation,qui sont favorables à l’application du droitcommun.En effet, précisément, la Cour de cassation areconnu sa compétence dans cette affaireprécise, ce qui montre :1°) que la convention de 1969 ou « CLC » n’estpas le remède exclusif ;2°) que le droit commun ou le droit des déchetstrouve à s’appliquer dans l’affaire de l’Erika.

On ne voit pas pourquoi le droit de la pollutionmarine tel que l’interprètent ces magistrats feraitobstacle à la compétence de la juridictionfrançaise alors que, par ailleurs, dans uneancienne affaire dite « des boues rouges », dansdes circonstances assez semblables, la Cour deCassation par décision du 3 avril 1978 avaitreconnu le principe selon lequel le TribunalFrançais doit se déclarer compétent même si lapollution a sa source en haute mer.Une recherche approfondie montre que laposition actuelle des magistrats rapporteurs dela chambre criminelle de la Cour de cassationest en contrariété claire avec la position de laCour européenne des droits de l’homme quireconnaît dans une affaire dite Green Peace queprécisément un Etat a le droit dans sa zoneéconomique de réprimer certainscomportements et d’attraire devant sestribunaux les étrangers qui y commettent desdélits.En clair, la thèse des magistrats rapporteurs enquestion est de dire au législateur, « certes, vouspouvez faire des lois pour vos nationaux pourprotéger vos côtes mais vous ne pouvez pas lesappliquer pour les étrangers ».Cette position est absurde vis-à-vis du droit del’environnement qui ne se fonde pas sur le pointde savoir si la pollution est le fait d’un étrangerou non, puisque la seule question qui compte,c’est la pollution qui arrive sur les côtes, qu’ellequ’en soit la cause.Telle est depuis longtemps la position de la Courde justice de l’Union européenne dans d’autresaffaires (à propos de la pollution du Rhin parles Mines de potasse d’Alsace, cf. l’arrêt du30 novembre 1976 CJCE).On voit bien qu’il y a de sérieux arguments à

développer à partir de tout cela, d’autant plusque la position de l’avocat général aboutit àconsidérer que dans notre cas précis, si l’originede la faute qui a conduit à la pollution est due àRINA qui a son siège à Malte, ce sont lestribunaux de Malte qui devraient êtrecompétents.Or, Malte a renoncé à établir des tribunaux pourjuger de ce type d’affaires, et de ce fait, le droitinternational considère que dans ce cas précis,la relation entre l’Etat du pavillon et ses proprestribunaux n’a aucun sens ; donc, tout cela peutêtre démonté fortement et très sérieusement.Mieux encore, il semble que Malte n’aurait pasratifié Marpol !!! Notre territoire et nos côtesdoivent être défendus quoi qu’il arrive !

2. Le préjudice écologique

En ce qui concerne le préjudice écologique, leraisonnement de l’avocat général consiste àconsidérer que seule la convention CLC sur laresponsabilité civile est le remède exclusif etqu’elle ne le prévoit pas, or ceci est inexactcomme on l’a vu.RINA n’est pas protégée par la Convention, laconvention CLC car elle n’entre pas dans sonchamp d’application. Au contraire le Parlementa adopté en cours d’instance un article de loisur mesure qui a été inséré dans la loi du1er août 2008 et qui ajoute un article 142-4 auCode de l’environnement qui reconnaîtl’indemnisation du préjudice écologique (dontl’avocat général admet l’application directe aucas de l’espèce), c'est-à-dire le droit pour lescommunes de réclamer le préjudiceenvironnemental pour atteinte à ses intérêtsdirects ou indirects ce qui est une positionextrêmement classique en la matière.Jamais les collectivités publiques n’ont réclaméce que la doctrine appelle «  le préjudiceécologique pur ». Personne ne l’a tout entierchacun en a sa part.Le droit à la réparation de l’atteinte à l’image demarque et du dommage causé à un milieu quiaccueille des activités économiques outouristiques sont des classiques du droit del’environnement !Aller en arrière serait ici pure régression.En tous cas les débats devant la Hautejuridiction promettent d’être nécessairementde haute qualité.

* Christian Huglo est avocat à la Cour, docteur en Droit.

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Le procès de l’Erika devant la chambrecriminelle de la Cour de cassationle 24 mai prochain ou comment comprendre les questions juridiques qui se posent devant la Cour de cassationpar Christian Huglo*

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Annonces légales Adjudications

YVELINES

Vente sur licitation aux enchères publiquespar devant le Tribunal de Grande Instancede Versailles - 5, place André Mignot

Le mercredi 13 juin 2012 à 9 heures en un seul lot

UN PAVILLON LIBRE à HOUILLES (78800)65, Rue Ambroise Croizat

Elevé sur sous-sol, dʼun rez-de-chaussée surélevé de 3 pièces principales ;Sur un terrain cadastré section AH n° 481 pour une contenance de 5 ares et 29 centiares.

Mise à Prix : 250 000 €Avec faculté de baisse dʼun quart, dʼun tiers et même indéfinimentjusquʼà provocation dʼenchères.Pour tous renseignements, sʼadresser au :- Cabinet de Maître Josiane OLEOTTO-GUEY,avocat à la Cour de Versailles - 38, avenue de Saint-Cloud78000 VERSAILLES - Téléphone : 01 39 50 02 31- Greffe du Tribunal de Grande Instance de Versailles,où le cahier des conditions de vente est déposé (porte 174).

POUR LES VISITES SUR PLACE :TÉLÉPHONER À MAÎTRE SENUSSON AU 01 39 50 03 26.

Nota : On ne peut enchérir que par le ministère d'un avocat postulant près leTribunal de Grande Instance de Versailles. 04014

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CREUSE

Vente sur licitation à l'audience des saisies immobilièresdu Tribunal de Grande Instance de Guéret, au Palais deJustice de ladite Ville - place Bonnyaud

Le mardi 26 juin 2012 à 14 heures

UNE MAISON DʼHABITATIONà GUERET (23000) 7, rue Eugène France

Sur un terrain cadastré section BS n° 169 pour une contenance de 9 ares et 80 centiares.

Maison dʼhabitation en plein centre ville, construite sur rez-de-chaussée avec deuxétages et toiture à la mansarde, grand vestibule ouvrant sur la rue Eugène France parune porte cochère, cour derrière et petit parc avec dépendances, comprenant :- Au rez-de-chaussée: hall, cuisine, salle dʼeau, 2 wc, salle à manger,“studio”, couloir, dépendance accessible à partir du jardin, réserve de bois ;- 1er étage : accès par un escalier en chêne, un palier qui dessert 4 piècesdont 3 chambres, salle de bains, un salon et un bureau ;- 2ème étage : accès par un escalier en chêne, un palier desservant un contre couloir, uncouloir fermé, une pièce centrale qui dessert des pièces tant sur lʼavant du bâtiment quesur lʼarrière comprenant 2 salles dʼeau et wc ;- Greniers et Cave.

Mise à Prix : 250 000 €Avec baisse dʼune seule fois dʼun dixième, à défaut dʼenchères

Pour tous renseignements, sʼadresser au :- Cabinet de Maître Maria COLOMB-AUDRAS, avocatRésidence Vallée des Chers - 6, avenue Charles de Gaulle23000 GUERET - Téléphone : 05 55 51 03 82- Cabinet de Maître Richard LAURENT, avocatRésidence Vallée des Chers - 4, avenue Charles de Gaulle23000 GUERET - Téléphone : 05 55 52 03 88Le cahier des charges, clauses et conditions de la vente est déposé auGreffe du Juge de lʼéxécution près le Tribunal de Grande Instance deGUERET où toute personne peut, sans frais, en prendre communication.

Tous les frais faits pour parvenir à la vente dont s'agit seront payables enaugmentation du prix y compris la TVA si elle n'a pas été réglée.Avis important : Tout acquéreur éventuel est prié de se munir dʼun extrait dʼacte denaissance, dʼun chèque de banque de 10 % du montant de la mise à prix avec unminimum de 3 000 € rédigé à lʼordre de la CARPA, ou dʼune caution bancaire.IL EST INDIQUE QUE LES ENCHERES NE SERONT RECUES QUE PARL'INTERMEDIAIRE D'UN AVOCAT INSCRIT AU BARREAU DE LA CREUSE. 03998

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Décoration

Le Préfet des Yvelines Michel Jau aprésidé ce mercredi 9 mai 2012 lacérémonie patriotique qui s’est dérouléedans la Cour de la Préfecture de

Versailles en l’honneur des policiers morts pourla France. Pour commémorer le 8 mai 1945, lereprésentant de l’Etat a lu le message duMinistre de l’Intérieur Claude Guéant :

“67 ans après la capitulation du nazisme, nouscommémorons la France victorieuse, celle qui n'ajamais renoncé et s'est toujours battue pour sonidéal de liberté, d'égalité et de fraternité.Nous saluons la mémoire de tous les artisans,illustres ou anonymes, de cette victoire : soldatsde l'ombre, héros de la France libre ou agents del'Etat dressés contre un ordre coupable, souventau prix de leur vie. Parmi eux, de nombreuxpoliciers, vos aînés, se sont battus pour protégerleurs concitoyens et faire triompher les valeursde notre République.Policiers de France, vous êtes les dignes héritiersde ces hommes et de ces femmes.En ce jour d'hommage solennel, c'est à vous aussique la Nation tient à manifester sareconnaissance et son estime.Nous voulons vous dire notre reconnaissance, carnous savons ce que nous devons à votre actionjuste et résolue. Nous savons que, sans sécurité,toute liberté est illusoire et que, sans ordrerépublicain, aucune cohésion sociale n'est possible.Mais nous voulons aussi vous dire notre estimecar nous mesurons combien est admirable etdifficile l'engagement que vous prenez au servicede notre pays.L'engagement de policier n'est pas anodin. C'estun engagement contraignant, qui impliquechacun d'entre vous personnellement autant queceux qui vous sont proches.C'est un engagement risqué, qui demande sang-froid et esprit de décision face à des situationstoujours susceptibles de basculer et danslesquelles des vies humaines - les vôtres, souvent,en première ligne - sont en jeu.

C'est un engagement total, que vous répétez jouraprès jour, sans hésitation, avec ce couragesilencieux qui est celui des vrais héros.À chacun d'entre vous, personnellement, je veuxdire notre respect.À ceux et celles d'entre vous qui ont été blessés,cette année, dans l'accomplissement de leurmission, je veux dire, plus particulièrement, notresoutien et nos vœux de complet rétablissement.Aux victimes du devoir, tombés, cette année encore,sous les coups de criminels sans conscience niscrupules, je veux rendre l'hommage de la Nationtoute entière. Que leur exemple, comme celui deshommes et des femmes tombés pour la liberté au

cours de la seconde Guerre Mondiale, soit toujourspour nous un modèle et une inspiration à défendrenotre République et ses valeurs”.

A l’issue de cette cérémonie émouvante, MichelJau a remis les insignes de Chevalier de la Légiond’honneur à Jean-Marie Salanova, ContrôleurGénéral de la Police Nationale et DirecteurDépartemental de la Sécurité Publique desYvelines puis des médailles pour des actes debravoure et de dévouement effectués par despoliciers ayant accompli des actes remarquablesréalisés soit au péril de leur vie, soit qui ontpermis de sauver des vies ; d’autres médaillesd’honneur ont été décernées à des policiers enraison de la qualité de leurs états de service etde leur ancienneté.Monsieur le Préfet a également salué les porte-drapeaux des Associations d’AnciensCombattants.Nous présentons à toutes ces personnes noschaleureuses félicitations et saluons plus particu-lièrement l’engagement du Contrôleur Généralde la Police Nationale Jean-Marie Salanova dontl’inlassable dévouement au service de l’intérêtgénéral et de la sécurité force l’admiration deceux qui ont la chance de le connaître.Ce serviteur de l’Etat est apprécié dans sonentourage en raison de ses qualités intrinsèquesau premier rang desquelles humanisme etclairvoyance. Il était légitime que les talents decet homme loyal, dont la diversité des actionsa contribué au prestige de la France, soient misen lumière. 2012-343 Jean-René Tancrède

Jean-Marie SalanovaChevalier de la Légion d’HonneurPréfecture des Yvelines - 9 mai 2012

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François de Mazières, Michel Jau et Alain Schmitz

Michel Jau et Jean-Marie Salanova