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LES ANNONCES DE LA SEINE VIE DU DROIT Ecole Nationale de la Magistrature Les missions de l’Ecole Extraits du bilan d’activité 2010 ....................2 18 ème colloque de la Saint-Yves à Tréguier ........................11 JURISPRUDENCE Prescription de l’action publique Cour de cassation - assemblée plénière - 20 mai 2011 QPC - Arrêts 595, 596, 597 et 598 .......................................................7 Diffamation et liberté d’expression Conseil constitutionnel - 20 mai 2011 - décision n° 2011-131 QPC...10 DÉCORATION Gérard Canales, Chevalier de la Légion d’Honneur .......10 CHRONIQUE Conséquences pour les consommateurs de la suppression des commissions interbancaires par François Schwerer......................................................................13 TRIBUNE Une révolution chez les professionnels libéraux ? par Bernard Monassier ....................................................................14 PALMARÈS 24 ème Prix Turgot..........................................................................15 ANNONCES LEGALES ...................................................17 DIRECT Préfecture des Yvelines ...........................................................24 Association Européenne des Représentants Territoriaux de l’Etat .................................................................24 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Lundi 23 mai 2011 - Numéro 30 - 1,15 Euro - 92 e année C ’est Jean-François Thony qui a présenté ce 19 mai à la presse le rapport annuel 2010 intitulé « Quand une grande école choisit l’innovation » de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) qu’il dirige. Ce bilan d’activité témoigne de la mutation et du dynamisme de cette Ecole dans laquelle sont formés tous les magistrats français, mais aussi bien d’autres publics. Cette année encore les classes préparatoires ENM ont été un succès avec 8 admis au concours 2011 (10% du concours étudiant). L’ENM un est des pionniers de cet engagement pour la diversité sociale. Elle positionne chaque année près de la moitié de ses 45 élèves des 3 classes préparatoires de Paris, Douai et Bordeaux dans différents concours de la fonction publique. Le format de recrutement du nouveau concours constitue également un modèle d’évolution des concours de la fonction publique, il comprend notamment une épreuve de mise en situation qui permet de sortir du purement cognitif, car selon Jean-François Thony « il ne suffit pas d’être un bon juriste, ni même plus tard un bon technicien, pour être un bon magistrat ». La variété des profils est frappante. Avec un âge moyen à l’arrivée à l’Ecole de 30 ans, dont les deux tiers ont déjà eu une expérience professionnelle, les promotions ont changé, et elles intègrent désormais davantage d’avocats, d’avoués, d’huissier, d’enseignants chercheurs, de greffiers et même un pilote de ligne ! Cette diversité trouve un écho dans la composition du jury qui intègre désormais un avocat, un psychologue, un conseiller d’Etat, et actuellement un ancien directeur de l’ONU, qui apportent chacun leurs regards sur les candidats. En 2011, cette diversité devrait être encore renforcée avec le concours complémentaire (date limite d’inscription : 10 juin 2011, voir page 5), lequel, avec le recrutement latéral sur titre, favorise une magistrature aux origines professionnelles variées, et donc plus à l‘image de la société. La pédagogie aussi a évolué à l’ENM. Divisée en huit pôles communs à la formation initiale et à la formation continue obligatoire des magistrats, elle veut transmettre à plus de 450 auditeurs répartis sur trois promotions, les ressources indispensables à l’exercice d’un métier exigeant. C’est ainsi que le pôle humanité judiciaire, qui se concentre notamment sur les questions d’éthique et de déontologie, a pour doyen Pierre Mazeaud, que le pôle administration de la justice, centré sur les aspects gestionnaire du métier, a été confié à Renaud Denoix de Saint Marc, tandis que le pôle communication judiciaire (prise de parole, écoute…) est supervisé par Michèle Cotta. En 2010, près de 60 auditeurs étrangers étaient associés à la promotion. Plus de 150 missions à l’Etranger ont été offertes aux magistrats français dans 30 pays différents. Près de 300 magistrats étrangers ont été formés par l’ENM, tandis que 36 délégations provenant de 28 pays étaient accueillies à l’Ecole et que 49 missions d’expertise étaient dépêchées au profit de 29 pays. Un autre point marquant est l’ouverture vers les autres professionnels du droit. L’ENM a formé en 2010 2 687 juges consulaires, 639 juges de proximité et 825 conciliateurs. Elle a intégré 10 élèves avocats à la promotion. En formation continue, près de 100 sessions ont été ouvertes à différents publics : avocats, commissaires de police, experts, greffiers, mandataires judicaires… Pour 2011, le directeur de l’ENM a indiqué vouloir accentuer ces formations en commun « qui enrichissent mutuellement ceux dont le métier est avant tout de travailler en bonne intelligence pour une œuvre commune de Justice ». Jean-René Tancrède Jean-François Thony Ecole Nationale de la Magistrature Bilan d’activité 2010 Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35

Edition du lundi 23 mai 2011

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    VIE DU DROITEcole Nationale de la MagistratureLes missions de lEcole Extraits du bilan dactivit 2010 ....................218me colloque de la Saint-Yves Trguier ........................11JURISPRUDENCEPrescription de laction publiqueCour de cassation - assemble plnire - 20 mai 2011QPC - Arrts 595, 596, 597 et 598 .......................................................7Diffamation et libert dexpressionConseil constitutionnel - 20 mai 2011 - dcision n 2011-131 QPC...10DCORATIONGrard Canales, Chevalier de la Lgion dHonneur .......10CHRONIQUEConsquences pour les consommateursde la suppression des commissions interbancairespar Franois Schwerer......................................................................13TRIBUNEUne rvolution chez les professionnels libraux ?par Bernard Monassier ....................................................................14PALMARS24me Prix Turgot..........................................................................15ANNONCES LEGALES ...................................................17DIRECTPrfecture des Yvelines ...........................................................24Association Europenne des ReprsentantsTerritoriaux de lEtat .................................................................24

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Lundi 23 mai 2011 - Numro 30 - 1,15 Euro - 92e anne

    Cest Jean-Franois Thony qui a prsent ce 19 mai la presse le rapport annuel 2010 intitul Quandune grande cole choisit linnovation de lEcoleNationale de la Magistrature (ENM) quil dirige.Ce bilan dactivit tmoigne de la mutation et du dynamismede cette Ecole dans laquelle sont forms tous les magistratsfranais, mais aussi bien dautres publics.Cette anne encore les classes prparatoires ENM ont tun succs avec 8 admis au concours 2011 (10% du concourstudiant). LENM un est des pionniers de cet engagementpour la diversit sociale. Elle positionne chaque anne prsde la moiti de ses 45 lves des 3 classes prparatoires deParis, Douai et Bordeaux dans diffrents concours de lafonction publique.Le format de recrutement du nouveau concours constituegalement un modle dvolution des concours de la fonctionpublique, il comprend notamment une preuve de mise ensituation qui permet de sortir du purement cognitif, car selonJean-Franois Thony il ne suffit pas dtre un bon juriste,ni mme plus tard un bon technicien, pour tre un bonmagistrat .La varit des profils est frappante. Avec un ge moyen larrive lEcole de 30 ans, dont les deux tiers ont dj euune exprience professionnelle, les promotions ont chang,et elles intgrent dsormais davantage davocats, davous,dhuissier, denseignants chercheurs, de greffiers et mmeun pilote de ligne !Cette diversit trouve un cho dans la composition du juryqui intgre dsormais un avocat, un psychologue, unconseiller dEtat, et actuellement un ancien directeur delONU, qui apportent chacun leurs regards sur les candidats.En 2011, cette diversit devrait tre encore renforce avecle concours complmentaire (date limite dinscription :10 juin 2011, voir page 5), lequel, avec le recrutement latral

    sur titre, favorise une magistrature aux originesprofessionnelles varies, et donc plus limage de la socit.La pdagogie aussi a volu lENM. Divise en huit plescommuns la formation initiale et la formation continueobligatoire des magistrats, elle veut transmettre plus de450 auditeurs rpartis sur trois promotions, les ressourcesindispensables lexercice dun mtier exigeant. Cest ainsique le ple humanit judiciaire, qui se concentre notammentsur les questions dthique et de dontologie, a pour doyenPierre Mazeaud, que le ple administration de la justice,centr sur les aspects gestionnaire du mtier, a t confi Renaud Denoix de Saint Marc, tandis que le plecommunication judiciaire (prise de parole, coute) estsupervis par Michle Cotta.En 2010, prs de 60 auditeurs trangers taient associs lapromotion. Plus de 150 missions lEtranger ont t offertesaux magistrats franais dans 30 pays diffrents. Prs de300 magistrats trangers ont t forms par lENM, tandisque 36 dlgations provenant de 28 pays taient accueillies lEcole et que 49 missions dexpertise taient dpchesau profit de 29 pays.Un autre point marquant est louverture vers les autresprofessionnels du droit. LENM a form en 2010 2 687 jugesconsulaires, 639 juges de proximit et 825 conciliateurs.Elle a intgr 10 lves avocats la promotion. En formationcontinue, prs de 100 sessions ont t ouvertes diffrentspublics : avocats, commissaires de police, experts, greffiers,mandataires judicairesPour 2011, le directeur de lENM a indiqu vouloir accentuerces formations en commun qui enrichissent mutuellementceux dont le mtier est avant tout de travailler en bonneintelligence pour une uvre commune de Justice .

    Jean-Ren Tancrde

    Jean-Franois Thony

    Ecole Nationale de la MagistratureBilan dactivit 2010

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    Les missionsde lEcoleExtraits du bilan dactivit 2010

    Le nouveau modle pdagogique delENM, initi en 2007, est oprationnel.Son pine dorsale est constitue des13 capacits fondamentales attenduesdun magistrat. Reprer ces capacits, lesdvelopper et les renforcer a ncessit la miseen place, depuis 2009, dune organisation et decontenus de formation et dvaluation repenss.2010 a vu linstauration de la nouvelle valuationfaite en cours de formation initiale, la crationdun cycle de formation ladministration de lajustice, le lancement du dpartement Rechercheet documentation, et le renforcement desdpartements International et Formationsprofessionnelles spcialises.

    Les 13 capacits fondamentales attendues dumagistrat :- Identifier, sapproprier et mettre en uvre lesrgles dontologiques- Analyser et synthtiser une situation ou undossier- Identifier, respecter et garantir un cadreprocdural- Sadapter aux situations- Adopter une position dautorit ou dhumilitadapte aux circonstances

    - Savoir grer la relation, lcoute et lchange- Prparer et conduire une audience ou unentretien judiciaire dans le respect ducontradictoire- Susciter un accord et concilier- Prendre une dcision, fonde en droit et enfait, inscrite dans son contexte, empreinte debon sens, et excutable- Motiver, formaliser et expliquer une dcision- Prendre en compte lenvironnement institu-tionnel national et international- Travailler en quipe- Organiser, grer et innover

    Recrutement et validationdes comptences

    Reprer et dvelopperles potentiels

    La justice a besoin de magistrats qui soient lafois dexcellents juristes et dots de qualitshumaines que le recrutement de lENM doitsavoir identifier. Moderniser celui-ci aura donct lun des principaux objectifs de la rformede lEcole afin quen sortent des candidats auxprofils varis, aptes dvelopper les 13 capacitsfondamentales du magistrat.

    La cration de classes prparatoires galit deschances ds 2008, la refonte des concours en2009 et celle de lvaluation tout au long de laformation en 2010 et 2011 visent assurer ladiversit du corps de la magistrature et laptitudedes candidats et auditeurs devenir desmagistrats ouverts sur la socit, capables des'adapter la complexit du monde moderneet prendre en compte la dimension humainedes dossiers.

    Les classes prparatoiresLENM a mis en place en 2008 des classesprparatoires Egalit des chances afin defavoriser la diversit sociale du recrutementdans la magistrature de candidats mritants etmotivs, boursiers ou issus de ZUS(1) ou CUCS(2).Il sagit dassurer un recrutement diversifi desauditeurs de justice, reprsentatif de la socitdans laquelle vivent les magistrats.

    Davantage de candidatures210 dossiers de candidatures ont t instruitspour 45 places disponibles ; un nombre crois-

    2 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Vie du droitLES ANNONCES DE LA SEINE

    Sige social :12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 572 142 677 - (1957 B 14267)

    Tlphone : 01.42.60.36.35 - Tlcopie : 01.47.03.92.15Internet : www.annonces-de-la-seine.com

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    Etablissements secondaires :l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST

    Tlphone : 01.34.87.33.15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE

    Tlphone : 01.42.60.84.40l 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY

    Tlphone : 01.42.60.84.41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI

    Tlphone : 01.45.97.42.05

    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut gnral la Cour dappelRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasPierre Masquart, Avocat la CourJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 872 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2011Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2011, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 23 dcembre 2010 ; des Yvelines, du 16 dcembre 2010 ; des Hauts-de-Seine, du 22 dcembre 2010 ; de la Seine-Saint-Denis, du 21 dcembre 2010 ; duVal-de-Marne, du 31 dcembre 2010 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,34 Seine-Saint-Denis : 5,29 Yvelines : 5,09 Hauts-de-Seine : 5,34 Val-de-Marne : 5,27

    B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,74 Hauts-de-Seine : 3,72 Seine-Saint Denis : 3,74 Yvelines : 5,09 Val-de-Marne : 3,74 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinas

    Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

    2010

    REPRES

    Bilan & perspectives par Jean-Franois Thony2007-2010 : quelle aura tdurant la cure de jouvence delEcole votre vision stratgiquepour celle-ci ?Elle sest articule autour de deuxaxes. Le premier axe part duconstat que limage de la justicedpend troitement de celle desfuturs magistrats. Uneresponsabilit nous incombait dansle contexte post-Outreau : offrirune cole moderne, inscrite dansson temps, ouverte etprofondment humaine LEcole

    ne se contente plus dvaluer lesconnaissances des candidats, ellejauge aussi leur capacit exercerpleinement les responsabilits dumagistrat. Cest le point cl detoute la rforme.Le second axe porte sur la gestionde lEcole.Celle-ci doit tre gre aujourdhuicomme une entreprise qui doitpouvoir valoriser son savoir-faire.Nous avons une expertise offrir,non seulement auprs de paystrangers qui sont trs

  • sant face aux 130 postulants de 2009. Leslves, diplms, titulaires de Master 1 ou 2avec mention, ont rejoint leur classe 2010/2011 Paris, Douai et Bordeaux le 2 novembre 2010alors que les 10 admissibles au premierconcours de lanne prcdente terminaientleur prparation aux preuves d'admission.129 420 de bourses dtudes ont t verss parlENM aux lves en 2010.

    10 mois de prparationLa prparation se droule de novembrejusquaux preuves dadmission un an plus tard.Cette formation spcifique de prparation auxpreuves dadmissibilit dispense unemthodologie permettant de composer avecsuccs lors des preuves du concours de lamagistrature mais galement de dvelopperleurs connaissances juridiques et la culturejuridique et institutionnelle. Elle repose sur desconfrences, des apports mthodologiques, desgalops dessai et concours blancs. Chaque lveest accompagn par un tuteur magistrat ouenseignant. Les candidats dclars admissiblessont pris en charge dans le cadre de laprparation des preuves dadmission.Visites - Dans le cadre du programme deculture gnrale, les lves sont guids dans desvisites culturelles mettant en perspective lesuvres picturales, thtrales ou musicales etles lieux historiques visits.Corps enseignants - Dans un souci deneutralit lgard des futurs auditeurs de justice,les enseignants qui interviennent auprs deslves des classes prparatoires sont desuniversitaires et des magistrats qui

    nappartiennent pas au corps pdagogiquepermanent de lEcole.Chaque classe prparatoire est dirige par ununiversitaire.

    42% de russiteLes classes prparatoires de lENM ont permisen 2010 19 lves de russir lun des concoursde la fonction publique. 8 dentre eux ont treus au 1er concours de lENM et ont fait leurrentre le 31 janvier 2011.

    Les recrutements et la validation des comptencesLa Sous-direction des recrutements et de lavalidation des comptences a, depuis 2009, deuxnouvelles missions.Aux cts de la traditionnelle organisation destrois concours daccs lENM, elle estdsormais charge, dune part, de la validationdes parcours de formation des auditeurs dejustice et des candidats recruts par lacommission davancement ; dautre part, delorganisation des preuves de fin dtudes et decelles de lexamen daptitude et de classement.Les missions du service ont donc t accruesde 40% ; les concours mobilisant 60% desressources du service.

    Promotion des concoursEn amont du recrutement, le service assureune mission dinformation et dexpertise toutau long de lanne avec un pic dactivit endcembre et janvier lors de linscription descandidats aux concours. Plus de 10 000demandes de renseignements ont t traitesen 2010.

    Paralllement, les auditeurs de justice sontintervenus dans 35 collges, lyces, universits.Des confrences informatives ont t donnesdans les Instituts dtudes judiciaires. Ces actionsvisent travailler sur limage du magistrat, et susciter des vocations.Recherche - Pour sassurer de la diversit durecrutement, le service dploie galement uneactivit de recherche partir des profils descandidats. Dans ce cadre, il pilote un groupe detravail, mis en place lautomne 2010, chargdanalyser les causes et les effets de lafminisation de la magistrature.

    Organisation des concoursLes nouvelles preuves des concours daccs(dcret n2008-1551 du 31 dcembre 2008), quiont pour objectif de recruter les jeunesmagistrats non seulement au regard de leursconnaissances, mais surtout en considrationde leur relle capacit devenir magistrat,ncessitent une importante mobilisationhumaine.Au total, 48 jours dpreuves ont t organiss pourcette deuxime anne des concours rforms.La nouvelle preuve dite de mise en situation au cours de laquelle les candidats sont observs30 mn par groupe de 3 5, ainsi que lentretienindividuel de 40 mn, ont ncessit unedisponibilit du jury et des personnels du servicependant 6 semaines avec un rythme dauditionde 8 9 candidats par jour.

    Evaluation et validation des comptencesLa formation initiale dispense aux auditeursde justice a un caractre probatoire. Avec sarforme, lEcole a repens lvaluation ralisependant la formation et son terme pour mieuxapprcier lacquisition et la matrise des13 capacits fondamentales.Evaluation - En 2010, le service a mis en placela nouvelle valuation sommative poursanctionner les diffrentes tapes du parcoursde formation (fin dtudes, fin de stage, examenfinal) avec notamment la supervision des sujetset lorganisation matrielle de 3 preuves de6 heures.

    Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30 3

    Vie du droit

    QUELQUES CHIFFRES

    Budget 2010

    demandeurs, mais galementdautres professions quiconcourent habituellement aufonctionnement de la justice :juges non professionnels,avocats, experts Autant deprofessions auxquelles lENMpeut apporter son savoir-faire.

    2009 avait t une anne deconsolidation pour lENM.Comment qualifier celle quivient de scouler ?2010 aura t place sous lesigne de nouveaux projetsmens dans la continuit dutravail de rforme de lEcole,autour de trois axes majeurs :lactivit internationale ; lesnouvelles technologies ; laformation dautres publics

    (juges consulaires,conciliateurs, juges deproximit...).

    Sagissant justement de ces autres publics que lEcoleest appele former, soit prsde 6 500 personnes, commentfaites-vous ?Il faut tre inventif. Le budget etle fonctionnement classiquedun tablissement publiccomme le ntre ne permettentpas forcment de faire face une telle demande laquellenous avons pourtant lobligationmorale de rpondre. Ce quincessite des moyenssupplmentaires quil fautidentifier, avec la difficult de lefaire emplois constants. Il faut

    trouver des partenariats, utiliserdes ressources hors plafondpour nous permettre de mener bien ces tches sans que cela setraduise par une chargesupplmentaire en termesdemplois. Mais lENM nestjamais court dides lorsquilsagit damliorer son efficacit.

    Vous avez souhait en 2010mettre laccent sur lesnouvelles technologies dans lecadre de la formationEn effet, nous dveloppons lee-learning. Certes, ce qui fait laforce de notre formationcontinue nest pas uniquementlacquis des connaissances maisgalement le brassage desexpriences. Et pour cela, rien

    nest mieux que de runir lesmagistrats dans une mme sallepour rflchir. En revanche, pourformer massivement lensembledes magistrats une rformercente, la formation en lignesavre trs efficace, comme lamontr notre premireexprience mene en 2010 sur laQuestion prioritaire deconstitutionnalit. Autre aspectque jaimerais approfondir :l'utilisation des techniques de wiki , c'est--dire entreprendreun travail collaboratif entremagistrats destin dvelopperet mettre jour notre fonds dedocumentation pdagogique,chacun apportant sa pierre, sonexprience personnelle ldifice.

    Quid de lactivitinternationale de lENM ?LEcole a ralis en 2010 unchiffre daffaires linternationalde plus dun million deuros !Cest tout sauf anecdotique auregard de notre budget global. Ilsagit dun enjeu crucial pourlEcole et son rayonnement,mais galement pour la Justiceet le systme juridique franais ltranger. Cela permet demaintenir nos positions voiredans certains cas de lesdvelopper. Cest pour cela quilfaut que lENM soit prsente surtous les fronts, tablisse desplateformes, des bases qui luipermettent de multiplier sonaction. Ce sera un des grandsaxes de notre travail en 2011.

  • Validation - Lorganisation du nouvel examendaptitude et de classement dsormais centrsur les savoir-faire (jugement civil et rquisitoiredfinitif ) et sur le savoir-tre (cas pratiquesdthique et dontologie) a ncessit lerecrutement dun nouveau jury. Celui-ci estsoumis une formation spcifique et unerflexion sur les modalits des nouvellespreuves et le choix de sujets adapts.

    Perspectives 2011

    Nouvel examen de classementLe nouvel examen daptitude et de classementexigera, pour sa premire dition, unemobilisation importante du service jusqu laproclamation des rsultats prvue le 24 fvrier2011. Les 134 auditeurs subiront deux preuvescrites de 6 heures, un nouveau grand oral dunedure porte 40 minutes par candidat (contre15 minutes jusqualors) ; un test danglaisdsormais obligatoire.Le service organisera une session destinationdes 10 auditeurs de la promotion 2008 rattachs la promotion 2009, mais restant soumis lancien systme dvaluation en labsence demesures transitoires (cf. avis du Conseil dEtatdu 6 juillet 2010).Enfin, la notification des valuations de fin destage, la constitution et la supervision des livretsdauditeurs cltureront cette validation descomptences.

    Reprise des cycles prparatoiresLes cycles prparatoires par correspondancedestins aux futurs candidats aux 2me et 3meconcours devraient voir le jour au derniertrimestre de lanne 2011. Le service sera chargde la constitution de la commission derecrutement, du rcolement des candidatures etde lorganisation des auditions par la commission.Il aura en amont prpar le cahier des clausestechniques pour permettre la passation dumarch public et arrt des programmes adaptsaux nouvelles preuves des concours daccs.

    Formation initiale

    Insuffler les fondamentaux

    LENM a pour vocation de former les audi-teurs de justice au mtier de magistrat de lor-dre judiciaire. Lobjectif : les prparer, au planthorique et pratique, leur futur mtier dansses diffrentes fonctions. Il sagit de veiller lacquisition des capacits fondamentales per-mettant une prise de dcision conforme laloi et adapte son contexte, respectueuse delindividu et des rgles thiques et dontolo-giques, sinscrivant dans son environnementinstitutionnel, national et international.

    La formation des auditeurs de justice alternepriodes d'enseignement l'Ecole et priodesde stage, afin de donner aux futurs magistratsune vision globale de leur mtier.Les Sous-directions des tudes et des stageslaborent et mettent en uvre le programmepdagogique destin aux promotions daudi-teurs de justice. Ce programme de 31 mois sedcoupe en squences permettant dassurer

    lacquisition des 13 capacits fondamentales. Ilvise donc lapprentissage non seulement destechniques professionnelles de base mais ga-lement des connaissances transversales surlenvironnement institutionnel, humain etsocial du magistrat.En 2010, les promotions 2008, 2009 et 2010, soit471 auditeurs franais et 62 auditeurs trangers,taient simultanment en formation l'ENM.

    La priode dtudes

    Mise en uvre du programme pdagogiqueIl sagit didentifier et de dcliner les diffrentessquences pdagogiques qui permettent auxauditeurs de matriser progressivement les13 capacits fondamentales (cf. page16). Autotal, 27 semaines dtudes sont dispenses chaque promotion.Fondamentaux - Cette priode dtudes estcentre sur les fondamentaux et consiste privilgier lapprentissage : des techniquesprofessionnelles communes lensemble desfonctions ou spcifiques certaines dentre elles ;des connaissances transversales ncessaires aumagistrat ; des contentieux de base.Ples de formation - Ces diffrents enseigne-ments sont rpartis dans les 8 ples de forma-tion. Au sein de chaque ple, un doyen desenseignements, commun la formation ini-tiale et la formation continue, dfinit avec lesenseignants du ple les orientations et lesmodalits de mise en uvre des objectifspdagogiques. Un animateur assure la coh-rence pdagogique du ple avec le soutien decoordonnateurs de formation et dassistantsde justice.Il conoit et organise le contenu des squencespdagogiques. Il labore et actualise ladocumentation pdagogique.Corps enseignant diversifi - Le corps den-seignants permanents de lEcole, est composde 19 coordonnateurs de formation, chacunaffect lun des 8 ples de formation. Il faitappel 46 enseignants associs (magistrats,

    avocats, mdecins, enseignants, chercheurs)et prs de 750 intervenants occasionnels sp-cialiss dans un domaine. Au total, plus de 800enseignants et professionnels sont intervenusdevant les promotions 2 008, 2009 et 2010lanne passe.Squences pdagogiques - Afin de dfinir etde dcliner le contenu des diffrentes squencespdagogiques, des sminaires ont t organissau sein de chaque ple de formation auprintemps 2010. Chaque animateur de ple deformation a conduit ce processus en lien avecle doyen des enseignements et les membres ducorps enseignant permanent. Des personnalitsextrieures qualifies ont t associes cestravaux qui ont permis de construire le contenudes squences de formation.3 promotions en alternance - Au cours delanne 2010, 3 promotions se sont succdessur les bancs de lEcole au rythme des cycles deleur formation.

    Mthodes et formats pdagogiques innovantsLa combinaison pertinente de plusieurs formatspdagogiques, pendant la priode de formation,garantit un apprentissage optimis. Cest cesavoir-faire, issu de 50 ans dexprience, quinourrit lexpertise de lEcole en matiredingnierie pdagogique.1. Prs de 1 000 directions dtudes - travail enpetits groupes dauditeurs - ont privilgi leschanges entre formateurs et auditeurs autourde ltude de cas concrets ;2. 149 confrences ont permis dactualiser desconnaissances techniques ou de transmettreune exprience professionnelle ;3. 192 mises en situation ou simulations ont tralises partir de dossiers rels ;4. 267 ateliers ont renforc le lien entre thorieet pratique grce au dialogue interactif entrepraticiens de terrain et auditeurs ;5. Une quinzaine de travaux crits, de difficultsadaptes et progressives, ont permis de mettreen uvre les techniques professionnellesacquises avant le dpart en stage juridictionnel.

    4 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Vie du droit

    QUELQUES CHIFFRES

    Formation initiale 2010

  • 48 auditeurs de justice hatiens et congolaisL'Ecole a accueilli 20 auditeurs de justice hatienset de 28 auditeurs de justice du Congo-Brazzaville. Leur formation initiale sest drouleen deux temps. Ils ont suivi une formationthorique de septembre 2010 janvier 2011,avant de partir en stage juridictionnel jusqufin juin 2011.Programme adapt - Des programmes sp-cifiques ont t labors afin de leur permet-tre dacqurir les techniques fondamentalesdu mtier de magistrat, et de suivre de nom-breux enseignements communs avec leurshomologues franais.Une quipe de 6 formateurs hatiens a gale-ment t accueillie lENM de septembre dcembre 2010. Elle a reu une formationdestine lui donner la capacit de conce-voir et mettre en uvre les programmes deformation initiale, danimer des stages etdassurer le suivi des auditeurs.

    Les stages70% de la formation des auditeurs de justicese droule loccasion de diffrents stages, soitun total de 84 semaines.Chronologie - Les auditeurs effectuent pendantleurs 31 mois de formation les stages suivants :En anne 1 : stage dimmersion en juridiction(1 semaine), stage en cabinet davocat(24 semaines), stage dans un service denqute(2 semaines)En anne 2 : stage dans un tablissementpnitentiaire (2 semaines), stage en juridiction(38 semaines)En anne 3 : fin du stage juridictionnel de38 semaines, stage dans une structure extrieure linstitution judiciaire (5 semaines), puis, aprsle choix du poste, stage ltranger (4 semaines),et un stage en juridiction de prparation auxpremires fonctions (14 semaines)Intgration directe - La formation des can-didats lintgration directe est constitueessentiellement de stages : stage probatoire(24 semaines) puis, en cas de succs, stagepralable (24 semaines) la prise de fonc-tions.

    Un maillage national et internationalLorganisation des stages est centralise par laSous-direction des stages dont laction estefficacement prolonge par 9 coordonnateursrgionaux de formation (CRF), rpartis dansdiffrentes rgions. 155 magistrats directeursde centres de stages constituent les relaisessentiels de lEcole pour lorganisation desstages en juridiction, et des correspondantspermettant dorganiser les stages extrieurs et ltranger.

    Plus de 2000 stages organiss en 2010 et planifispour 2011Stages 2010 - Forte de ce maillage, lENM acoordonn le suivi de plus de 1 000 stages en2010. 471 auditeurs de justice ont effectu743 stages.1. Le stage en juridiction de prparation auxpremires fonctions (29 mars au 23 juillet 2010)pour 199 auditeurs de justice de la promotion20082. Le stage en tablissement pnitentiaire (1erau 12 fvrier 2010) et le stage de formationinitiale en juridiction (depuis fin mars 2010)

    pour 144 auditeurs de justice de la promotion2009.3. Le stage en cabinet davocat ou dans unestructure extrieure linstitution judiciaire(22 fvrier au 16 juillet 2010) ainsi que le stagedans des services denqute (6 au17 septembre2010) pour 133 auditeurs de justice de lapromotion 20104. 49 stages probatoires (24 semaines) decandidats lintgration directe5. 246 stages en juridiction pour des lvesdautres coles du service public (gendarmes,lves de lENAP, inspecteurs du travail)Stages 2011 - La Sous-direction des stages agalement prpar plus de 1 000 stages pourlanne 2011 : le stage extrieur et le stage ltranger qui seront effectus par 144 auditeursde justice de la promotion 2009 ; le stagepnitentiaire pour les 139 auditeurs de justicede la promotion 2010 ; le stage dimmersion etle stage avocat effectus pour environ 140auditeurs de justice de la promotion 2011 ; etenfin le stage en juridiction pour 216 conseillersdinsertion et de probation, et 81 lvesinspecteurs du travail.

    Stabilisation et innovations2010 aura t marque en premier lieu par lastabilisation du stage en cabinet davocat. Situen dbut de formation, il permet aux auditeursde comprendre le rle et les contraintes desavocats. Pour ce, ils travaillent sur diffrentsaspects pratiques : recherches juridiques,construction dune argumentation, prise deparole en public Ainsi l'auditeur peutapprocher ses futures fonctions sous un autreangle.Lanne coule aura galement t celle de laprise de fonction des 9 CRF assurant la prsencergulire de lENM dans les juridictionsaccueillant des magistrats stagiaires, et de lamise en place de formations de formateurs auprofit des magistrats matres de stages.

    Perspectives 2011

    Prparation aux premires fonctions conforteAmliorer loprationnalit des auditeurs dejustice lors de leur premire prise de fonction

    Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30 5

    QUELQUES CHIFFRES

    Formation continue nationale 2010

    Vie du droit

  • est un enjeu crucial de la formation initiale.Aussi, un nouveau format pdagogique sera-t-il mis en place pour la squence prparationaux premires fonctions , davril mai 2011. Il

    permettra aux auditeurs de la promotion 2009de suivre une formation thorique dans lunedes fonctions choisies (substitut, juge TGI, jugeTI, juge plac, juge dinstruction, juge des

    enfants, juge de lapplication des peines). Cettesquence sera oriente vers la connaissanceapprofondie des techniques professionnelles dela fonction choisie ; la connaissance deslments denvironnement propres celle-ci ;lapprentissage de connaissances transversales avances .

    Collaboration Ecole-centres de stages renforceAfin dassurer la meilleure continuit entre lesapprentissages thoriques et pratiques, lEcoleveut renforcer son soutien aux matres de stagesdes TGI. LEcole a d'abord propos fin 2010 denouveaux outils aux centres de stages (grillesdanalyses et de corrections). En 2011, elle offregalement aux juridictions qui le souhaitent, lapossibilit de recourir un coordonnateur deformation afin dchanger dune part sur lesenseignements dispenss lENM et laformation en stage, dautre part sur la situationdes stagiaires pouvant rencontrer des difficults.

    Notes :1 - ZUS : Zone urbaine sensible.2 - CUCS : Contrats urbains de cohsion sociale.

    Source : Le bilan dactivit 2010 de lEcole nationale de la magistratureest consultable sur le site internet : www.enm.justice.fr

    2011-237

    6 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Vie du droit

    QUELQUES CHIFFRES

    Coopration internationale 2010

    Cette anne encore, le Cabinetd'avocats BVK a dcid d'apporter sonsoutien un artiste-peintre. C'est dansce contexte que le 10 mai dernier, leBtonnier Pierre-Jean Blard et ses associs duCabinet BVK ont organis un vernissage : jusquen octobre prochain certaines uvres deBruno du Tertre dElmarcq seront accrochesdans la salle dattente du Cabinet autour duthme Naturaliss venus dailleurs .

    Cet artiste est un peintre d'avant pinceau,hdoniste heureux de cder aux tentationsplastiques, donc condamn toutes les habiletspour le plaisir de peindre. Peu importe qu'ils'agisse de la pommade, des tubes de couleursou de l'agencement de la surface par des lmentsdcoups, sortes de naturaliss venus d'ailleurs !Rendus leur rle de rfrents plastiques , lesmatriaux s'effacent au profit de l'oeuvre qui nefait que changer d'accent pour un mme langage.

    Nous adressons nos vives flicitations l'artisteet saluons l'initiative renouvele du CabinetBVK dont les comptences des avocats etcollaborateurs sont reconnues notamment endroit des affaires, de la proprit industrielle, del'immobilier et en droit social.

    Jean-Ren Tancrde2011-238

    Exposition au Cabinet davocats BVKVersailles - 10 mai 2011

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    Culture

    Pierre-Jean Blard, Michle de Kerckhove, Renaud Vercken de Vreuschmen, Bruno du Tertre,Renaud Lemaistre, Alicia dEnnetieres, Patrick Huon de Kermadec, Elodie Vareiro et Alinor de Broissia

  • Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30 7

    Jurisprudence

    Arrt 595

    La Cour,1. Sur la requte aux fins de renvoi :Attendu que M. X...demande le renvoi sans examen au Conseilconstitutionnel de la question prioritaire de constitutionnalit transmisepar le tribunal de grande instance de Paris, aux motifs que lorsquelleexamine une question prioritaire de constitutionnalit qui intervient dansle cadre dune procdure portant sur une accusation en matire pnale, ilexiste un risque que la Cour de cassation ne soit pas considre comme unorgane satisfaisant pleinement lexigence dimpartialit objective au sensde larticle 6 1 de la Convention europenne de sauvegarde des droits delhomme et des liberts fondamentales, ds lors que la question prioritairede constitutionnalit porte sur une interprtation jurisprudentielle dont laCour de cassation est lauteur et quelle a appliqu constamment et detrs nombreuses reprises ;Mais attendu quaux termes de larticle L. 411-1 du Code de lorganisationjudiciaire, il y a, pour toute la Rpublique, une Cour de cassation ; que,ds lors, la requte dirige contre la Cour, dans son ensemble, ne peuttre accueillie ;2. Sur la question prioritaire de constitutionnalit :Attendu, selon le jugement de transmission (tribunal de grande instancede Paris, 8 mars 2011), que M. X... a t renvoy, par ordonnance dunjuge dinstruction, devant le tribunal correctionnel des chefs de complicitdabus de confiance et de complicit de dtournements de fonds publics ;quil a dpos, dans un crit distinct et motiv, une question prioritairede constitutionnalit, que le tribunal a transmise la Cour de cassation ;Attendu que la question prioritaire de constitutionnalit est ainsi rdige : Les dispositions des articles 7 et 8 du Code de procdure pnale qui, tellesquinterprtes de faon constante par rfrence larticle 203 du mmecode, permettent lextension des effets dun acte interruptif de prescription lgard dune infraction aux infractions qui lui sont connexes, portent ellesatteinte aux droits et liberts que la Constitution garantit et plus exactementau principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique deprescription de laction publique, ainsi quaux principes de prvisibilit etde lgalit de la loi, garantis par larticle 8 de la Dclaration des droits delhomme ? ;Attendu que les dispositions critiques sont applicables au litige ; quellesnont pas t dclares conformes la Constitution dans les motifs et ledispositif dune dcision du Conseil constitutionnel ;Mais attendu que, ne portant pas sur linterprtation dune dispositionconstitutionnelle dont le Conseil constitutionnel naurait pas eu loccasionde faire application, la question nest pas nouvelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prescription de lactionpublique :Attendu que la prescription de laction publique ne revt pas le caractredun principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique et neprocde pas des articles 7 et 8 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, ni daucune disposition, rgle ou principede valeur constitutionnelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prvisibilit de la loi enmatire de procdure pnale :Attendu que les rgles relatives au point de dpart de la prescription delaction publique et lincidence que la connexit des infractions peutexercer sur elle, sont anciennes, connues, constantes et reposent sur descritres prcis et objectifs ;

    Sur le grief tir de la violation du principe dapplication lgale de la loi :Attendu que si, selon larticle 8 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, nul ne peut tre puni quen vertu duneloi lgalement applique , cette exigence est satisfaite par le droit unrecours effectif devant une juridiction, qui dcoule de larticle 16 de lamme Dclaration ;Do il suit que la question ne prsentant pas un caractre srieux, il nya pas lieu de la renvoyer au Conseil constitutionnel ;

    Par ces motifs :Dit que la requte aux fins de renvoi sans examen de la question prioritairede constitutionnalit ne peut tre accueillie ;Dit ny avoir lieu de renvoyer au Conseil constitutionnel la questionprioritaire de constitutionnalit ;

    Prsident : M. Lamanda, Premier prsident - Rapporteur : M. Prtot, conseiller, assist de MM. Briand etBorzeix, auditeurs au Service de documentation, des tudes et du rapport - Avocat gnral : M. Cordier -Avocat(s) : Me Spinosi.

    Arrt 596

    La Cour,1. Sur la requte aux fins de renvoi :Attendu que M. X... demande le renvoi sans examen au Conseilconstitutionnel de la question prioritaire de constitutionnalit transmisepar le tribunal de grande instance de Nanterre, aux motifs que lorsquelleexamine une question prioritaire de constitutionnalit qui intervient dansle cadre dune procdure portant sur une accusation en matire pnale, ilexiste un risque que la Cour de cassation ne soit pas considre comme unorgane satisfaisant pleinement lexigence dimpartialit objective au sensde larticle 6 1 de la Convention europenne de sauvegarde des droits delhomme et des liberts fondamentales, ds lors que la question prioritairede constitutionnalit porte sur une interprtation jurisprudentielle dont laCour de cassation est lauteur et quelle a appliqu constamment et detrs nombreuses reprises ;Mais attendu quaux termes de larticle L. 411-1 du Code de lorganisationjudiciaire, il y a, pour toute la Rpublique, une Cour de cassation ; que,ds lors, la requte dirige contre la Cour, dans son ensemble, ne peuttre accueillie ;2. Sur la question prioritaire de constitutionnalit :Attendu, selon le jugement de transmission (tribunal de grande instancede Nanterre, 15 mars 2011), que M. X... a t renvoy, par ordonnancedun juge dinstruction, devant le tribunal correctionnel des chefs dabusde confiance et dabus de bien social dans lexercice de ses fonctions de

    Prescription de laction publiqueCour de cassation - assemble plnire - 20 mai 2011Questions prioritaires de constitutionnalit, arrts 595, 596, 597 et 598

    Dans quatre arrts du 20 mai 2011, la Cour de cassation, runie en assemble plnire, sest prononce sur quatre questionsprioritaires de constitutionnalit concernant le rgime de la prescription de laction publique, les trois premires dposesdans des procdures correctionnelles ouvertes pour des chefs dabus de confiance et dabus de biens sociaux, la quatrimepour des chefs dassassinat et de recel avec arme.Ayant constat que les conditions de nouveaut et de srieux exiges par la loi organique ntaient pas remplies, la Cour decassation a dcid, conformment aux conclusions de lavocat gnral, quil ny avait pas lieu au renvoi des questions auConseil constitutionnel.

  • 8 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Jurisprudence

    dirigeant dun organisme collecteur de la participation des employeurs leffort de construction ; quil a dpos, dans un crit distinct et motiv,une question prioritaire de constitutionnalit ; que le tribunal a transmiscelle-ci la Cour de cassation ;Attendu que la question prioritaire de constitutionnalit est ainsi rdige : Les dispositions des articles 7 et 8 du Code de procdure pnale qui, tellesquinterprtes de faon constante par rfrence larticle 203 du mmecode, permettent lextension des effets dun acte interruptif de prescription lgard dune infraction aux infractions qui lui sont connexes, portent ellesatteinte aux droits et liberts que la Constitution garantit et plus exactementau principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique deprescription de laction publique, ainsi quaux principes de prvisibilit etde lgalit de la loi, garantis par larticle 8 de la Dclaration des droits delhomme et du citoyen ? ;Attendu que les dispositions critiques sont applicables au litige ; quellesnont pas t dclares conformes la Constitution dans les motifs et ledispositif dune dcision du Conseil constitutionnel ;Mais attendu que, ne portant pas sur linterprtation dune dispositionconstitutionnelle dont le Conseil constitutionnel naurait pas eu loccasionde faire application, la question nest pas nouvelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prescription de lactionpublique :Attendu que la prescription de laction publique ne revt pas le caractredun principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique et neprocde pas des articles 7 et 8 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, ni daucune disposition, rgle ou principede valeur constitutionnelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prvisibilit de la loi enmatire de procdure pnale :Attendu que les rgles relatives au point de dpart de la prescription delaction publique et lincidence que la connexit des infractions peutexercer sur elle, sont anciennes, connues, constantes et reposent sur descritres prcis et objectifs ;

    Sur le grief tir de la violation du principe dapplication lgale de la loi :Attendu que si, selon larticle 8 de la Dclaration des droits de lhomme et ducitoyen du 26 aot 1789, nul ne peut tre puni quen vertu dune loi lgalementapplique , cette exigence est satisfaite par le droit un recours effectif

    devant une juridiction, qui dcoule de larticle 16 de la mme Dclaration ;Do il suit que la question ne prsentant pas un caractre srieux, il nya pas lieu de la renvoyer au Conseil constitutionnel ;

    Par ces motifs :Dit que la requte aux fins de renvoi sans examen de la question prioritairede constitutionnalit ne peut tre accueillie ;Dit ny avoir lieu de renvoyer au Conseil constitutionnel la questionprioritaire de constitutionnalit ;

    Prsident : M. Lamanda, Premier prsident - Rapporteur : M. Prtot, conseiller, assist de MM. Briand etBorzeix, auditeurs au Service de documentation, des tudes et du rapport - Avocat gnral : M. Cordier -Avocat(s) : Me Spinosi

    Arrts 597

    La Cour,1. Sur la requte aux fins de renvoi :Attendu que M. X... demande le renvoi sans examen au Conseilconstitutionnel de la question prioritaire de constitutionnalit transmisepar le tribunal de grande instance de Nanterre, aux motifs que lorsquelleexamine une question prioritaire de constitutionnalit qui intervient dansle cadre dune procdure portant sur une accusation en matire pnale, ilexiste un risque que la Cour de cassation ne soit pas considre comme unorgane satisfaisant pleinement lexigence dimpartialit objective au sensde larticle 6 1 de la Convention europenne de sauvegarde des droits delhomme et des liberts fondamentales, ds lors que la question prioritairede constitutionnalit porte sur une interprtation jurisprudentielle dont laCour de cassation est lauteur et quelle a appliqu constamment et detrs nombreuses reprises ;Mais attendu quaux termes de larticle L. 411-1 du Code de lorganisationjudiciaire, il y a, pour toute la Rpublique, une Cour de cassation ; que,ds lors, la requte dirige contre la Cour, dans son ensemble, ne peuttre accueillie ;2. Sur la question prioritaire de constitutionnalit :Attendu, selon le jugement de transmission (tribunal de grande instancede Nanterre, 15 mars 2011), que M. X... a t renvoy par ordonnancedun juge dinstruction devant le tribunal correctionnel des chefs dabusde confiance et dabus de bien social dans lexercice de ses fonctions dedirigeant dun organisme collecteur de la participation des employeurs

    NOTE

    Le 20 mai 2011, la Cour decassation, sigeant enassemble plnire, sestprononce sur quatre questionsprioritaires de constitutionnalitconcernant le rgime de laprescription de lactionpublique, les trois premiresdposes par MM. Chardon etSmadja, dans des procdurescorrectionnelles ouvertes deschefs dabus de confiance etdabus de biens sociaux, laquatrime par M. Fourniret,poursuivi des chefs dassassinatet de recel de vol avec arme.Les requrants mettaient encause lapplication, par la Courde cassation, des rgles relativesau point de dpart de laprescription de lactionpublique, qui est de 3 ans enmatire dlictuelle et de 10 ansen matire criminelle :- la prescription, qui court enprincipe compter du jour de lacommission de linfraction, est,lorsque celle-ci est occulte oudissimule, reporte au jour oles faits ont pu tre constatsdans des conditions permettantlexercice de laction publique ;- linterruption de la prescriptionintervenue dans la poursuitedune infraction joue lgard detoutes les infractions connexes.

    Selon les demandeurs, cesdispositions seraient contraires la Constitution en ce quellescaractriseraient une violationdu principe fondamental de laprescription, des principes deprvisibilit et dapplicationlgale de la loi rpressive ;M. Fourniret invoquait, en outre,la violation de la prsomptiondinnocence, ainsi que desprincipes de la lgalit des dlitset des peines et dgalit devantla loi.Avant laudience, MM. Chardonet Smadja ont dpos unerequte demandant la Cour decassation de se dessaisir de cesquestions avant tout examen etde les renvoyer au Conseilconstitutionnel, la Cour nepouvant, selon eux, statuer entoute impartialit sur laconstitutionnalit de sa propreinterprtation des rgles deprescription et de connexit.Cette demande, qui devait treexamine pralablement, a trejete. Il nest pas possible, eneffet, de mettre en cause la Courde cassation dans son ensemble,alors mme quil nexiste aucuneautre juridiction du mme ordreet de mme nature qui pourraitse prononcer. Pouss jusqulabsurde, un tel raisonnement

    mettrait dailleurs la Cour danslimpossibilit daccomplir samission, ds lors que lesjusticiables invoquent le plussouvent devant elle sa proprejurisprudence, qui nest pasfige.La Cour a ensuite examin lesconditions dadmission desquestions prioritaires au regarddes exigences de la loi organiquen2009-1523 du 10 dcembre2009, selon lesquelles troisconditions doivent trecumulativement runies pourquil y ait lieu renvoi.Il importe dabord que ladisposition conteste soitapplicable au litige et quellenait pas t dj dclareconforme la Constitution dansles motifs et le dispositif dunedcision du Conseilconstitutionnel. La Cour aestim que ces deux conditionstaient remplies.Mais il faut aussi que la questionpose soit nouvelle ouprsente un caractre srieux .Lassemble plnire a jug, enpremier lieu, que les questionsposes ntaient pas nouvellesau sens o lentend le Conseilconstitutionnel lui-mme.Elle a galement considr queces questions ne prsentaient

    pas de caractre srieux,rpondant point par point auxarguments invoqus :- la prescription de lactionpublique nest fonde sur aucunprincipe fondamental, ni aucunergle de valeurconstitutionnelle ;- les rgles relatives au point dedpart de la prescription et lincidence que la connexit desinfractions peut exercer sur elle,satisfont au principe deprvisibilit, en ce quelles sont anciennes, connues,constantes et reposent sur descritres prcis et objectifs ;- ces mmes rgles sontconformes au principe nonc larticle 8 de la Dclaration de1789, selon lequel nul ne peuttre puni quen vertu dune loi lgalement applique , dslors quest assur le droit unrecours effectif devant unejuridiction.Lassemble plnire agalement cart les griefsspcifiques invoqus parM. Fourniret :- les rgles relatives au point dedpart de la prescription delaction publique et laconnexit sont sans incidencesur le respect de la prsomptiondinnocence ;

    - le principe de lgalit desdlits et des peines, quiimplique que le lgislateur fixeseul les rgles du droit pnal etde la procdure pnale, estrespect, les rgles deprescription de laction publiqueet de la connexit contestespar les auteurs des questionsdcoulant de dispositionslgislatives ;- le principe dgalit devant laloi ne fait pas obstacle lapplication de rgles distinctes des situations diffrentes auregard de lobjectif poursuivi parla loi.Ainsi, constatant que ntaientpas remplies les conditions denouveaut ou de srieux exigespar la loi organique, la Cour decassation a-t-elle dcid quil nyavait pas lieu au renvoi desquestions au Conseilconstitutionnel. Cest dailleursen ce sens quavait conclulavocat gnral.

    Source : Communiqu de la Premireprsidence relatif aux arrts n 595 598 du 20 mai 2011 rendus par laCour de cassation ,www.courdecassation.fr

  • Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30 9

    Jurisprudence

    leffort de construction ; quil a dpos, dans un crit distinct et motiv,une question prioritaire de constitutionnalit, que le tribunal a transmise la Cour de cassation ;Attendu que la question prioritaire de constitutionnalit transmise estainsi rdige : Les dispositions des articles 7 et 8 du Code de procdure pnale qui, tellesquinterprtes de faon constante, en ce quelles reportent le point de dpartde la prescription de labus de confiance et de labus de biens sociaux aujour de leur apparition dans des conditions permettant lexercice de lactionpublique au motif du caractre clandestin ou occulte de ces deux infractions,portent elles atteinte aux droits et liberts que la Constitution garantit etplus exactement au principe constitutionnel de prvisibilit et de lgalitde la loi, garantis par larticle 8 de la Dclaration des droits de lhomme etdu citoyen ? ;Que toutefois, la question pose par M. X... dans son mmoire distinctest ainsi formule : Les dispositions des articles 7 et 8 du Code de procdure pnale, tellesquinterprtes de faon constante, en ce quelles reportent le point dedpart de la prescription de labus de confiance et de labus de bienssociaux au jour de leur apparition dans des conditions permettantlexercice de laction publique au motif du caractre clandestin ou occultede ces deux infractions, portent elles atteinte aux droits et liberts quela Constitution garantit et plus exactement au principe fondamentalreconnu par les lois de la Rpublique de prescription de laction publique,ainsi quau principe constitutionnel de lgalit et de prvisibilit de laloi, garantis par larticle 8 de la Dclaration des droits de lhomme et ducitoyen ? ;Que si la question peut tre reformule par le juge effet de la rendreplus claire ou de lui restituer son exacte qualification, il ne lui appartientpas den modifier lobjet et la porte ; que, dans une telle hypothse, il ya lieu de considrer que la Cour de cassation est rgulirement saisie etse prononce sur le renvoi de la question prioritaire de constitutionnalittelle quelle a t souleve dans le mmoire distinct produit devant lajuridiction qui la lui a transmise ;Attendu que les dispositions critiques sont applicables au litige ; quellesnont pas t dclares conformes la Constitution dans les motifs et ledispositif dune dcision du Conseil constitutionnel ;Mais attendu que, ne portant pas sur linterprtation dune dispositionconstitutionnelle dont le Conseil constitutionnel naurait pas eu loccasionde faire application, la question nest pas nouvelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prescription de lactionpublique :Attendu que la prescription de laction publique ne revt pas le caractredun principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique et neprocde pas des articles 7 et 8 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, ni daucune disposition, rgle ou principede valeur constitutionnelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prvisibilit de la loi enmatire de procdure pnale :Attendu que les rgles relatives au point de dpart de la prescription delaction publique sont anciennes, connues, constantes et reposent sur descritres prcis et objectifs ;

    Sur le grief tir de la violation du principe dapplication lgale de la loi :Attendu que si, selon larticle 8 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, nul ne peut tre puni quen vertu duneloi lgalement applique , cette exigence est satisfaite par le droit unrecours effectif devant une juridiction, qui dcoule de larticle 16 de lamme Dclaration ;Do il suit que la question ne prsentant pas un caractre srieux, il nya pas lieu de la renvoyer au Conseil constitutionnel ;

    Par ces motifs :Dit que la requte aux fins de renvoi sans examen de la question prioritairede constitutionnalit ne peut tre accueillie ;Dit ny avoir lieu de renvoyer au Conseil constitutionnel la questionprioritaire de constitutionnalit ;

    Prsident : M. Lamanda, premier prsident - Rapporteur : M. Prtot, conseiller, assist de MM. Briand etBorzeix, auditeurs au Service de documentation, des tudes et du rapport - Avocat gnral : M. Cordier -Avocat(s) : Me Spinosi

    Arrt 598

    La Cour,Attendu, selon larrt de transmission (Versailles, chambre de linstruction,5 avril 2011), que M. X... a t mis en examen, par deux ordonnances dedeux juges dinstruction, pour assassinat et recel de vol avec arme ; quila relev appel de lune des ordonnances par laquelle les juges dinstructionont dit ny avoir lieu constater la prescription de laction publique ;quil a dpos, dans un crit distinct et motiv, une question prioritairede constitutionnalit, que la cour dappel a transmise la Cour decassation ;Attendu que la question prioritaire de constitutionnalit est ainsi rdige : Les dispositions des articles 7, 8 et 9 du Code de procdure pnale relatives la prescription de laction publique, telles quelles sont interprtes de faonconstante par la jurisprudence de la Cour de cassation aux termes delaquelle par leffet de la connexit, telle que dfinie larticle 203 du Codede procdure pnale, un acte interruptif de prescription lgard duneinfraction interrompt la prescription lgard des infractions qui lui sontconnexes, portent elles atteinte aux droits et liberts que la Constitutiongarantit comme le principe de lgalit attach la procdure pnale et deprvisibilit et dgalit devant la loi pnale garantis par larticle 8 de laDclaration des droits de lhomme et du citoyen ou comme le principe dela prsomption dinnocence garanti par larticle 9 de la Dclaration desdroits de lhomme et du citoyen ? ;Attendu que les dispositions critiques sont applicables au litige ; quellesnont pas t dclares conformes la Constitution dans les motifs et ledispositif dune dcision du Conseil constitutionnel ;Mais attendu que, ne portant pas sur linterprtation dune dispositionconstitutionnelle dont le Conseil constitutionnel naurait pas eu loccasionde faire application, la question nest pas nouvelle ;

    Sur le grief tir de la violation dun principe de prvisibilit de la loi enmatire de procdure pnale :Attendu que les rgles relatives au point de dpart de la prescription delaction publique et lincidence que la connexit peut exercer sur elle,sont anciennes, connues, constantes et reposent sur des critres prciset objectifs ;

    Sur le grief tir de la violation du principe de la prsomption dinnocence :Attendu que si, selon larticle 9 de la Dclaration des droits de lhommeet du citoyen du 26 aot 1789, tout homme est prsum innocent tantquil na pas t dclar coupable, lapplication des rgles de la prescriptionde laction publique et de la connexit est sans incidence sur laprsomption dinnocence ;

    Sur les griefs tirs de la violation du principe de la lgalit des dlits et despeines et du principe dgalit devant la loi :Attendu que le principe de la lgalit des dlits et des peines nonc larticle 8 de la Dclaration des droits de lhomme et du citoyen du 26 aot1789 implique que le lgislateur, comptent en application de larticle 34de la Constitution pour fixer les rgles concernant la procdure pnale,fixe lui-mme le champ dapplication de la loi pnale ; que les dispositionscritiques rpondent cette exigence, ds lors que les rgles de laprescription de laction publique et de la connexit dcoulent dedispositions lgislatives ;Et attendu que le principe dgalit ne faisant pas obstacle lapplicationde rgles distinctes des situations distinctes au regard de lobjectifpoursuivi par la loi, ces mmes rgles ne mconnaissent pas davantagele principe dgalit devant la loi ;Do il suit que la question ne prsentant pas un caractre srieux, il nya pas lieu de la renvoyer au Conseil constitutionnel ;

    Par ces motifs :Dit ny avoir lieu de renvoyer au Conseil constitutionnel la questionprioritaire de constitutionnalit ;

    Prsident : M. Lamanda, Premier prsident - Rapporteur : M. Prtot, conseiller, assist de MM. Briand etBorzeix, auditeurs au Service de documentation, des tudes et du rapport - Avocat gnral : M. Cordier

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  • 10 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Jurisprudence

    Le Conseil constitutionnel,1. Considrant qu'en vertu du cinquime alina de l'article 35 de la loi du29 juillet 1881 susvise, la vrit des faits diffamatoires peut toujours treprouve, sauf lorsque l'imputation se rfre des faits qui remontent plus de dix ans ;2. Considrant que, selon le requrant, l'impossibilit pour la personneprvenue de diffamation, de rapporter la preuve de la vrit des faitsdiffamatoires de plus de dix ans porte atteinte la libert d'expression etaux droits de la dfense ;3. Considrant qu'aux termes de l'article 11 de la Dclaration des droitsde l'homme et du citoyen de 1789 : La libre communication des penseset des opinions est un des droits les plus prcieux de l'homme : toutcitoyen peut donc parler, crire, imprimer librement, sauf rpondre del'abus de cette libert dans les cas dtermins par la loi ; que la libertd'expression et de communication est d'autant plus prcieuse que sonexercice est une condition de la dmocratie et l'une des garanties durespect des autres droits et liberts ; que les atteintes portes l'exercicede cette libert doivent tre ncessaires, adaptes et proportionnes l'objectif poursuivi ;4. Considrant que l'article 35 de la loi du 29 juillet 1881 susvise dfinitles cas dans lesquels une personne poursuivie pour diffamation peuts'exonrer de toute responsabilit en tablissant la preuve du faitdiffamatoire ; que les alinas 3 6 de cet article disposent en particulierque la vrit des faits diffamatoires peut toujours tre prouve sauf lorsquel'imputation concerne la vie prive de la personne et lorsqu'elle se rfre des faits qui remontent plus de dix annes ou un fait constituantune infraction amnistie ou prescrite, ou qui a donn lieu unecondamnation efface par la rhabilitation ou la rvision ;5. Considrant qu'en interdisant de rapporter la preuve des faitsdiffamatoires lorsque l'imputation se rfre des faits qui remontent plus de dix ans, le cinquime alina de l'article 35 a pour objet d'viter

    que la libert d'expression ne conduise rappeler des faits anciens portantatteinte l'honneur et la considration des personnes qu'elles visent ;que la restriction la libert d'expression qui en rsulte poursuit un objectifd'intrt gnral de recherche de la paix sociale ;6. Considrant, toutefois, que cette interdiction vise sans distinction, dslors qu'ils se rfrent des faits qui remontent plus de dix ans, tous lespropos ou crits rsultant de travaux historiques ou scientifiques ainsique les imputations se rfrant des vnements dont le rappel ou lecommentaire s'inscrivent dans un dbat public d'intrt gnral ; que,par son caractre gnral et absolu, cette interdiction porte la libertd'expression une atteinte qui n'est pas proportionne au but poursuivi ;qu'ainsi, elle mconnat l'article 11 de la Dclaration de 1789 ;7. Considrant que, par suite, sans qu'il soit besoin d'examiner l'autre grief,le cinquime alina de l'article 35 de la loi du 29 juillet 1881 susvise doittre dclar contraire la Constitution ; que cette dclarationd'inconstitutionnalit est applicable toutes les imputations diffamatoiresnon juges dfinitivement au jour de la publication de la prsente dcision,

    Dcide :Article 1er - Le cinquime alina de l'article 35 de la loi du 29 juillet 1881sur la libert de la presse est dclar contraire la Constitution.Article 2 - La dclaration d'inconstitutionnalit de l'article 1er prend effet compter de la publication de la prsente dcision dans les conditionsfixes par son considrant 7.Article 3 - La prsente dcision sera publie au Journal officiel de laRpublique franaise et notifie dans les conditions prvues l'article23-11 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 susvise.

    Dlibr par le Conseil constitutionnel dans sa sance du 19 mai 2011, o sigeaient : Jean-Louis Debr,prsident, Jacques Barrot, Claire Bazy Malaurie, Guy Canivet, Michel Charasse, Renaud Denoix de Saint Marc,Jacqueline de Guillenchmidt, Hubert Haenel et Pierre Steinmetz. 2011-240

    Diffamation et libert dexpressionConseil constitutionnel - 20 mai 2011 - dcision n 2011-131 QPC - Mme Trsa C. et autre

    Le Conseil constitutionnel a t saisi le 21 mars 2011 par la Cour de cassation d'une question prioritaire de constitutionnalitrelative la conformit la Constitution du cinquime alina de l'article 35 de la loi du 29 juillet 1881 sur la libert de lapresse aux termes duquel la personne poursuivie pour diffamation peut toujours prouver la vrit des faits diffamatoires,sauf lorsque l'imputation se rfre des faits qui remontent plus de dix ans .Cette interdiction, qui vise sans distinction tous les propos ou crits rsultant de travaux historiques ou scientifiques ainsique les imputations se rfrant des vnements dont le rappel ou le commentaire s'inscrivent dans un dbat public d'intrtgnral, prsente un caractre gnral et absolu.En consquence, le Conseil constitutionnel a jug que cette interdiction porte une atteinte la libert d'expression qui n'estpas proportionne au but poursuivi. Ds lors, elle mconnat l'article 11 de la Dclaration de 1789 qui garantit la libertd'expression.

    Dcoration

    Michel Mercier, Garde des Sceauxa remis ce 26 avril 2011 lesinsignes de Chevalier de laLgion dHonneur GrardCanales Prsident Honoraire de la Chambredes Notaires de Paris. Amis et personnalitsstaient runis pour loccasion Place duChtelet Paris pour fliciter le rcipiendaire.Cest Christian Lefbvre, Prsident en exercicede la Chambre des Notaires de Paris, qui a

    accueilli les invits, puis il a cd la parole auMinistre de la Justice qui a retrac la brillantecarrire de Grard Canales dont lengagementenvers sa profession est indfectible a-t-il prcis.Exerant avec conviction son mtier, il taitlgitime que la Rpublique reconnaisse sesnombreux mrites. Nous adressons nos plusvives flicitations celui qui a particip luvre de justice en privilgiant toujourslintrt gnral. 2011-241 Jean-Ren Tancrde

    Grard Canales,Chevalier de la Lgion dHonneur

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    Vie du droit

    Le 18me colloque de la Saint-Yves orga-

    nis par le Barreau de Saint-Brieuc,sous la prsidence du Btonnier AlainPouchelon, Prsident de la Conf-

    rence des Btonniers, sest tenu le 14 mai 2011 Trguier au Thtre de lArche, sur le thme La justice internationale. Une justice ouvertesur le monde , en prsence de Sophie Graig,Btonnier du Barreau de Saint-Brieuc, organi-sateur de celui-ci.Parmi les nombreuses personnalits civiles etreligieuses, nous avons remarqu, notam-ment, la prsence de Jean-Yves Mc Kee, unfidle, Premier Prsident de la Cour dAppel deChambry, de Monsieur Olivier de Baynast,Procureur Gnral prs la Cour dAppeldAmiens, de Madame Van Ruymbeke,conseiller la Cour dAppel de Paris, de magis-trats de la Cour dAppel de Rennes, duTribunal et de la priphrie.Ce colloque, qui prcde le Grand pardon deSaint-Yves, a t imagin en 1992 par leBtonnier Morin du Barreau de Saint-Brieuc,en mlangeant avec bonheur, le sacr et leprofane. Il est aujourdhui incontournable. Ildoit son succs limaginaire du Barreau deSaint-Brieuc dans le choix de ses thmes. Sonsuccs ne sest jamais dmenti. Celui de cetteanne La justice internationale a runi desintervenants de qualit qui traitrent magis-tralement ce sujet difficile.Les travaux furent ouverts par le BtonnierAlain Pouchelon. Aprs les paroles debienvenue du Maire de Trguier, il a introduitle sujet par un bref et brillant rappel de lhistoiredes origines du colloque avant la prsentationdes intervenants, en soulignant lintrt maisaussi la qualit des sujets traits.Cest un professeur agrg de philosophieEmmanuel Pasquier qui dveloppa le premierrapport : La paix par le droit .De ce premier rapport comme des suivants, nousne pouvons, en raison de leur technicit, de larichesse de leur contenu, que les rsumer enesprant ne pas en trahir ou dformer lesprit(1).La paix et le droit, une esprance, un souhait,un objectif : substituer le droit et la paix lavengeance, limage de la loi sur la presse de 1881qui a russi son objectif : substituer le droit au duel.Il appartient aux politiques davoir le courage,la volont, travers des institutions, desconventions, dy parvenir.Ce professeur, partant du Tribunal de Nuremberg,impos par la force, mais fond sur le droit, bienque sanctionnant rtroactivement des faitscommis antrieurement, par ses enseignements,devrait nous conduire une justice internationalesubstituant la force le droit. Il a repris et dvelopples penses de Pascal, de Bernanos, sur la justice.Nous y ajouterons celles dun philosopheallemand du XIXme sicle Wilhelm vonHumboldt qui considre que lindividu ne

    devrait pas craindre lEtat, mais la sanction. Ilrappelle que la justice sans la force estimpuissante, mais que la force sans la justice esttyrannique ou, selon Bernanos : Sans lasanction, la loi na pas de force .Cest par la prise de conscience de lhorreurdes crimes commis, de gnocides, de crimes

    contre lhumanit, de guerres, dagressions, dudroit la vie, de la condamnation des traite-ments inhumains, de linterdiction de latorture, de lesclavage, du travail forc, du droit la libert et la sret, et combien dautres quelon peut esprer y parvenir en suscitant unevolont collective internationale lchelle

    18me colloque de la Saint-YvesLa justice internationale. Une justice ouverte sur le mondeTrguier - 14 mai 2011

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  • 12 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Vie du droit

    mondiale. Celle-ci sest exprime par laDclaration Universelle des Droits delHomme (1948), la cration du Conseil deScurit de lOrganisation des Nations Unieset dune multitude de traits et conventions.Nous citerons : la Charte Africaine des Droitsde lHomme du 27 juin 1981, le TraitdAmsterdam de 1987 (Fondateur de laCoopration Judiciaire en Europe), le TribunalPnal International pour la Yougoslavie, leRwanda, les Chambres Spciales des TribunauxCambodgiens et le Trait de Rome en 1950(trait fondamental seulement ratifi par laFrance en 1974 bien que sign en 1950 parMonsieur Pierre-Henri Teitgen).La Cour Pnale Internationale en 2004, unevraie victoire contre limpunit condamnantune vision troite, abusive des Etats, face auxviolations radicales des droits de lhomme.Cependant, comme la dit le dernier interve-nant le Professeur Jean Dhommeaux, le fait quele trait crant cette cour nait pas t ratifi nipar les Etats-Unis, ni galement par la Lybie etquelques autres, en limite la porte. Il sy ajouteque la dfinition des crimes et dlits nont pas lamme signification dun pays, mme signataire, lautre. Il sensuit que le cas de la Cour PnaleInternationale et dautres traits rduisent leurefficacit. Certes, lgard de la Cour PnaleInternationale, la comptence du Procureursaisi par un Etat non adhrent, peut gnrer sacomptence pour engager des poursuites.Lintervenant, toujours le ProfesseurDhommeaux, cite comme exemple le cas duSoudan, en la personne dOmar El-Bachir qui,soutenu par le Conseil de Scurit de lUnionAfricaine en sa runion du 21 juillet 2009, achapp toute poursuite. Il en est de mme enmatire de droits des enfants dont notammentla Somalie et les Etats-Unis nont pas sign, cequexplique avec brio en sa communication leBtonnier Alain Guilloux, nous lavons dit sp-cialiste de droit pnal, sur le thme : Les ins-truments internationaux en Droit PnalAfricain .Certes il faut, dit-il, prendre en compte lesspcificits, les valeurs de la socit africaine.Les instruments pour le respect des valeursuniverselles existent en vertu de la Charteafricaine des droits de lhomme signe le 27 juin1981 que Mouammar Kadhafi a sign, lexception du Soudan.Cette charte est galement une cause dedsenchantement.Cest sur un autre registre, avec talent, minutie,que le juge Renaud Van Ruymbeke, estintervenu sur le thme : Les failles de lacoopration judiciaire internationale en matirepnale , on y retrouve les grands capitaines dela finance. On signe des traits avec les chefsdEtat, on parle des avoirs des chefs africains. Lajustice internationale existe depuis quinze ans,mais ces traits sont imparfaits parce quicicomme en matire de droits de lhomme ou decrimes contre lhumanit, tous ne signent pas.On a des juges en France qui font ce quilspeuvent, mais pour mener des investigations,il faut des enquteurs, tre soutenus, do lesdifficults dinvestigations. Il cite lexemple dusort dune commission rogatoire en Suisse. Sily rencontre de la bonne volont, la cooprationauprs de son collgue suisse, ce dernier seheurte au final au secret bancaire suisse. Lesobstacles, pour les surmonter, chouent. La

    coopration internationale est faible, et de citerune affaire au Nigria, en Grande-Bretagne.Si, dans une rcente opration, suite unednonciation, le rsultat cest 500 milles francssuisses rcuprs, cest 500 000 sur 4 milliardsde dollars en cause.L encore mme sil y a des espoirs de progrs,cest le dsenchantement.Nous avons rserv nos dernires observationsrelatives deux interventions en marge de cettejustice internationale :Tout dabord, celle de la dfense devant lesjuridictions pnales internationales avec le rledes Avocats-sans-Frontires-France danslinternationalisation de la dfense. Ce rapport,qui cltura la matine, fut trait magistralement,avec un talent oratoire qui a sduit lassistance,par Matre Franois Cantier, avocat au Barreaude Toulouse, Prsident de lAssociation Avocats-sans-Frontires-France. La prsence dun avocatdevant les juridictions internationales simpose.Mais la diversit des droits en Europe, enAfrique, et ailleurs, exige de la part de ceux quiassument la dfense devant celles-ci unecomptence particulire : de la connaissancedes rgles de procdure applicables, des rglesde droit, en particulier celles de pays de cultureanglo-saxonne. Devant la Cour PnaleInternationale, la procdure est dinspirationgermano-romaine et anglo-saxonne. Nouslavons dit, mme en Europe, la dfinition descrimes et dlits ont des dfinitions diffrentes.Matre Franois Cantier, en sa communication,a expliqu la complexit de la tche de ceux quiassument la dfense. Il faut de la comptence,de laudace, du courage.Cette niche nouvelle qui souvre aux avocatssuppose de la part de ceux qui sy engagent derecevoir une formation pralable rigoureuse.On ne simprovise pas avocats sans frontires.Franois Cantier la dit et rpt en expliquant,avec art et conviction, cette ralit.Les avocats sans frontires, par leurdvouement, les risques encourus, mritentquil leur soit rendu hommage.Ensuite, celle de Matre Alexandre Boich, avocatau Barreau de Paris, docteur en droit, spcialisteen doit des personnes et droit des relationsinternationales sur le thme : Le droitinternational de la famille est-il un droit ouvert surle monde ? . Beau sujet, belle question, desrponses celles que lavocat du quotidien, enraison du dveloppement des mariages mixtes,se pose.Aprs un expos sur nos rgles de conflits de lois,de juridiction, en matire de droit des personnes,de lanalyse des conventions internationales,notamment de celle relative aux droits de lenfant,leur application l encore, en dpit desconventions, traits, nest pas sans gnrer desdceptions. Il nous en donne le fil dAriane, ensoulignant lautonomie du droit anglo-saxon, enparticulier de la Grande-Bretagne o seules lesrgles de comptence et de conflits relvent deses juridictions.Les avocats spcialiss en matire de droit dela famille prendront connaissance avec intrtdu rapport de Matre Alexandre Boich.Les dbats ont t clturs par le Prsident AlainPouchelon, tche toujours redoutable pourlauteur, dautant plus lourde en lespce, enraison de la technicit des sujets que la majoritdes participants ont dcouvert en coutant lesintervenants.

    Le Prsident Pouchelon y a russi brillammenten une communication dont nous le flicitonset quil nous plat de rapporter : Tout au cours de cette journe nous avons tsensibiliss par le caractre public de la justiceface la vengeance prive, mais galement parle constat qu lintrieur du droit, la norme dela justice peut tre au service du vainqueur, auservice dintrts divers, mme si les Etatsdevraient garantir que le droit est ncessaire pourrgler, rectifier, les relations entre les treshumains.Les divers intervenants ont dmontr lesdifficults rencontres pour instituer un arbitrageimpartial. Lavocat, le juge, veillent ce quechacun dans un Etat retrouve ses droits ou puisseretrouver ses droits.Les choses bougent sous la pression de lopinionpublique, mme si des impatiences existent.Cette opinion publique nous aide combattreles dictatures, les injustices, pour radiquer toutesles corruptions au service du mal.Les avocats, les juges, rpondent toujours prsentsquand il faut dfendre les droits de lHomme.Ils peuvent aider renforcer la volont politiquede construire ou dfendre la dmocratie.Chacun dans son rle, nous voulons tendre voirrespecter les valeurs universelles, mais les intrtsdes Etats les conduisent trop souvent ragiravec gosme pour la protection dintrtsparticuliers.Le droit, la justice au service de lHomme, maiscomme le dit Kant les hommes sont inassociableset sociables, ils veulent vivre en socit car ilssavent que cest ncessaire, mais chacun nest pasdispos simposer lui-mme les exigencesentraines par cette existence.Je sais que nous avons recherch ensemble la Paixpar le droit, par la justice, parce que nous croyonsen lamlioration de lHomme.Demain nous voudrons, nous naurons pas peurde combattre les tyrannies, les injustices.Demain Monseigneur vous allez nous convier rechercher dans la prire universelle le salut delHomme, si ncessaire la Paix des Hommes.

    A. Coriolis

    Note :1 - Les lecteurs intresss pourront se les procurer auprs du Barreaude Saint-Brieuc. Monsieur le Btonnier Yves Avril a la charge, lacomptence pour les runir, les mettre disposition en un dlai qui faitnotre admiration. 2011-242

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    Alain Pouchelon

  • Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30 13

    Chronique

    L es CMIs(1) sont apparues comme

    gonflant la base sur laquelle lesbanques acqureuses se fondent pourfixer les commissions de service

    commerant en crant un important lment decot commun tous les acqureurs (2) et, dslors, ces commissions interbancaires sontcenses porter atteinte la concurrence et pesersur les consommateurs.Cest pourquoi les entreprises de la distributionet du commerce ont en effet fait valoir que si lonsupprimait les commissions interbancaires, ellespourraient faire payer moins cher leurs produitsaux consommateurs. Cependant, ce quelles nedisent pas cest que, compte tenu du niveaumoyen des commissions interbancaires frappantles changes dimages chques dune part et dumontant moyen du panier dachat dans lesentreprises tous commerces confondus dautrepart, le rabais quelles seraient ainsi amenes accorder serait infrieur 1 pour mille(3). Lersultat ne serait pas trs diffrent en ce quiconcerne les paiements par carte, la rpercussionde ces commissions interbancaires sur les clients- notamment les gros distributeurs - ntant pasarithmtique. Cest peut-tre ce qui explique queles autorits australiennes avaient t amenes constater, aprs la suppression de cescommissions, que lavantage pour leconsommateur quoique rel a t imperceptible !En mettant en place une commissioninterbancaire multilatrale, gnralement payepar la banque du crancier la banque dudbiteur, les banques de dtail franaisessentendraient pour interdire de facto auxbanques grant les comptes des grandscommerants de descendre dans leursngociations tarifaires au-dessous dun certainseuil constitu par le montant de cettecommission interbancaire. Ds lors, les acteursdu grand commerce seraient obligs derpercuter ce cot dans les prix quils pratiquentvis--vis des consommateurs. Selon la doctrinetablie par la Commission europenne dans lecadre de sa dcision MasterCard du19 dcembre 2007 : la concurrence entre lesbanques acqureuses en gonflant la base surlaquelle ces dernires se fondent pour fixer lesfrais imputs aux commerants [conduit] ainsi tablir un niveau plancher pour ces derniers.Si ces commissions multilatrales dinterchangenexistaient pas, les prix appliqus par les banquesacqureuses seraient infrieurs, ce qui favoriseraitles commerants et leurs clients (4).Cependant, comme les commissions inter-bancaires sont payes par la banque du cran-cier cest--dire du commerant la banquedu dbiteur cest--dire du consommateur,elles ont pour effet de peser sur le rsultat de

    la banque du commerant et daugmentercelui de la banque du consommateur. Ds lorsla suppression des commissions interban-caires voulue par les autorits de concurrencequi suivent en cela les entreprises de la grandedistribution, entranera une diminution duchiffre daffaires de la banque du consomma-teur (sur une activit qui, dj en soi, nest pasbnficiaire). Pour combler son manque gagner la banque du consommateur sera alorsoblige daugmenter la facturation quelle faitpeser sur ledit consommateur(5). Or commecelle-ci est dj trs contrainte par la loi (gra-tuit du chque, gratuit des oprations debase pour les clients surendetts...) cette aug-mentation de la facturation ne pourra pas tretablie sur une base dune affectation directe.Elle manquera ncessairement de transpa-rence et ne permettra pas dapporter auconsommateur linformation quelle est censelui donner sur lefficience relative de chaqueinstrument de paiement.La lgislation franaise actuelle nest donc pas enharmonie avee la logique dominante en Europe(6).Dans un Mmo dat du 16 dcembre 2010 etqui accompagnait la publication de la propositionde rglement Date butoir , la Commissioneuropenne a expliqu que le consommateur estseul dcisionnaire en ce qui concerne le choixde linstrument de paiement quil entend utiliser.Pour elle, les commissions interbancaires qui sontinvisibles aux yeux du consommateur ne luidonnent pas dindication sur le choix delinstrument le plus efficient. Comme lesentreprises de la distribution, qui sont censesnavoir aucune part dans le choix de linstrumentde paiement utilis par le consommateur, sontobliges de rpercuter ces cots dans leurs prixce sont bien les consommateurs qui in fine payentces commissions interbancaires, mais de faonopaque.Dans le mme esprit, la Commissioneuropenne et la BCE(7) avaient souhait voirinstituer des mcanismes qui fassent que lesconsommateurs soient directement facturs enfonction des cots quils induisent pour lescommerants en logique conomique pure,prtendent-ils, cela leur permettrait de faire unchoix optimal de linstrument utiliser(8).De la mme faon, dans sa dcision MasterCarddu 1er avril 2009, la Commission europenneavait dj expressment reconnu quunecommission interbancaire pouvait avoir unintrt pour la promotion dun instrument depaiement efficace condition quelle soitrpercute par la banque mettrice de la cartesur le porteur, cest--dire le consommateur (cequi supposerait donc que la commission soitpaye par la banque du porteur la banque

    acqureur et non linverse comme cest le casactuellement).Visa avait bien tent dexpliquer laCommission europenne que la suppressionde linterchange en Australie sest traduite parune augmentation de la cotisation carte et parun appauvrissement des programmes de fid-lit sans rduction des prix (9) et quauDanemark labsence de commissions inter-bancaires avait conduit une partie des com-merants pratiquer une surcharge sur lestransactions rgles par carte, ce qui avait pro-voqu une baisse gnrale de la consomma-tion. Visa avait aussi voqu ses propres son-dages selon lesquels les consommateurs prf-reraient revenir au paiement en espces pluttque de payer une ventuelle surcharge pour continuer utiliser la carte. La positionde la Commission europenne na pas tbranle. Le 5 novembre 2009, Le Point, citantle rapport du cabinet de conseil CRAInternational, avait prcis propos de lexem-ple australien que la plupart des commer-ants nont jamais rpercut la baisse, tandisque les metteurs de cartes, pour compenser lemanque gagner, ont relev les frais facturs leurs dbiteurs. Aprs ladoption de la loi, lacotisation a augment de 22% pour stablir enmoyenne 25,65 dollars. Sur les cartes primes , elle a fait un bond de 77% depuis queles entreprises mettrices ont vu leurs rentresdargent diminuer. Comme aux Etats-Unis, lesmetteurs australiens prlevaient gnralementdes frais de transaction plus levs sur les cartes primes , pour couvrir les cots supplmen-taires que font natre les prestations offertes .Cela navait pas fait voluer le dbat.Craignant probablement que ces attaques contreles commissions interbancaires aient defcheuses consquences sur leur proprequilibre conomique et financier, les petitscommerants ont attir lattention des pouvoirspublics sur le cas particulier des paiements depetit montant , ce qui a conduit MadameLagarde confier une nouvelle mission audput des Bouches-du-Rhne, Richard Malli.Cette question de la facturation par lesbanques de dtail franaises leurs clients-consommateurs de laccs aux instruments depaiement, en lieu et place dune commissioninterbancaire multilatrale cense pnaliser lescommerants, concerne aussi mais indirecte-ment laccs aux espces. Ainsi certains cono-mistes prnent le dveloppement en Francedu systme qui sest gnralis aux Etats-Unisdepuis 1996. Toute personne qui, laide de sacarte bancaire, retire des espces dans un dis-tributeur de billets verse sa banque une com-mission qui est de lordre de 1,3 $ par retrait. Si

    Consquences pour les consommateurs de lasuppression des commissions interbancairesQuand il faudra payer pour payer !par Franois Schwerer

  • 14 Les Annonces de la Seine - lundi 23 mai 2011 - numro 30

    Chronique

    ce client retire de largent en allant sur un auto-mate gr par un tablissement concurrent decelui qui tient son compte (ce que lon appelleun retrait dplac) il verse en supplment augestionnaire de ce distributeur une sur-charge de 1,7 $ par retrait. Pour les cono-mistes qui dfendent ce modle , la substitu-tion dune ou plusieurs commissions payespar les clients pour retirer des espces lacommission interbancaire verse par labanque mettrice de la carte la banque ges-tionnaire de lautomate est bonne pour laconcurrence car elle incite les banques accueillir des dposants additionnels dans lamesure o elles nont pas ensuite payer quoique ce soit pour leurs retraits dplacs (sic).La gratuit de lusage des instruments depaiement, ou plus exactement ce libre choixdes instruments de paiement pour le consom-mateur est devenu la cible des diverses autori-ts de la concurrence au prtexte que ce sys-tme favorise lutilisation du moyen de paie-ment le moins efficace, faute pour les utilisa-teurs de disposer de bons signaux tarifaires(10). Malgr cette position tranche qui est deplus en plus partage lchelle europenne,les Pouvoirs publics franais, en transposanten droit national la Directive relative aux ser-vices de paiement par lordonnance n2009-866 du 15 juillet 2009, ont encore os imposerla fourniture gratuite sur support papier desinformations mensuelles relatives aux opra-tions de paiement ralises(11). LAutorit de laconcurrence a, pour sa part, officiellementdplor que ne soient pas suivis les exemplesbritanniques et allemands qui laissent aux ta-blissements de paiement libres de facturer ounon la fourniture de cette information.Cette mme directive relative aux services depaiement, permet aux Etats membres dautori-ser le surchargement - la surfacturation -cest--dire la facult pour les commerants defacturer lusage de tel ou tel instrument depaiement en sus du prix pay pour accder un produit. La France na pas encore fait usagede cette facult mais elle se trouve de plus enplus isole en Europe. Pour lAutorit de laconcurrence, en France, il faut pour quun sys-tme de paiement soit optimal faire payer auxclients les charges bancaires supportes par lescommerants pour consommer les paie-ments , cest--dire pour encaisser sur leur

    propre compte les sommes vhicules par lesinstruments de paiement qui leur ont tremis. La principale difficult une telle libra-lisation provient du fait que linstrument dontlusage est le plus onreux pour le commerantest la monnaie fiduciaire, la seule monnaie offi-cielle ayant cours lgal et dont lusage est obli-gatoirement gratuit en vertu, en France, delarticle R.642-3 du Code pnal ! Mais, endehors de lusage de cette monnaie courslgal, les commerants doivent tre libres derpercuter sur leurs clients tous les cots qu ilssupportent pour lusage de tout instrument depaiement ; il sagit en effet de pousser lesconsommateurs effectuer des choix ration-nels en ce qui concerne les instruments depaiement (12) et donc de promouvoir les ins-truments de paiement avantageux (sic).Quel est le but final des organisations decommerants dans leur guerre contre lescommissions interbancaires si ce nest deprendre les banques de dtail franaises en otagejusqu ce que le lgislateur ait pris les mesurespour faire payer direct