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LES ANNONCES DE LA SEINE J ournAL oFFiCieL dʼAnnonCes LégALes - i nFormAtions générALes, J udiCiAires et teChniques bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FondAteur en 1919 : rené tAnCrÈde - direCteur : JeAn-rené tAnCrÈde Lundi 26 mai 2014 - Numéro 24 - 1,15 Euro - 95 e année P récieux instrument de travail pour les praticiens du droit et ouvrage de référence des mondes judiciaire et universitaire, le rapport annuel de la Cour de cassation a été rendu public vendredi dernier au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans la chambre criminelle de la juridiction suprême où siégeaient Vincent Lamanda, Jean-Claude Marin, Daniel Tardif et Guillaume Drago. Ce dernier orateur était chargé de présenter l’étude choisie cette année par les hauts magistrats, elle avait pour thème « L’ordre public ». Citant Jean-Etienne Portalis : « Le maintien de l’ordre public dans une société est la loi suprême », le professeur émérite à l’Université Panthéon-Assas Paris 2 a défini l’ordre public comme « l’horizon de l’état légal fixant les bornes de ce qui est possible et ce qui est interdit, comme le rappel des limites qu’il ne faut pas franchir afin de conserver ce vouloir vivre ensemble qui fait une nation ». Les Chefs de Cour ont rendu compte, dans les grandes lignes, des évolutions jurisprudentielles les plus significatives en 2013, et se sont félicités que l’activité soit restée soutenue malgré un léger fléchissement des affaires nouvelles portées devant la Cour de cassation (28 297 en 2013 contre 30 165 en 2012). Attachés à maintenir un délai de traitement des dossiers particulièrement réduit, (395 jours en matière civile et 163 jours en matière pénale), le Premier Président Vincent Lamanda et le Procureur Général Jean-Claude Marin ont, une fois encore, démontré que le rapport annuel de la Cour de cassation, outil de promotion et de réflexion sur l’état du droit, était indispensable à toute la communauté des juristes pour actualiser leurs connaissances et accéder au partage des savoirs. Quant au Directeur du Service de documentation, des études et du rapport Daniel Tardif, il a salué la qualité du travail accompli avec rigueur par son équipe conduite par Marie-Pierre Lanoue qui diffuse sur intranet une veille juridique en droit public et en droit constitutionnel, et qui élabore une documentation accessible sur internet favorisant ainsi le rayonnement du droit et créant une « vitrine » sans précédent pour la Cour de cassation. Jean-René Tancrède Rapport annuel 2013 de la Cour de cassation 23 mai 2014 Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Jean-Claude Marin, Vincent Lamanda, Daniel Tardif et Guillaume Drago VIE DU DROIT Rapport annuel 2013 de la Cour de cassation - Rôles du Parquet général par Jean-Claude Marin .................................................... 2 - L’ordre public entre droit et harmonie par Guillaume Drago ................................... 4 - Favoriser l’accès des internautes au partage du savoir par Daniel Tardif .............. 7 Collège Européen de Résolution des Conflits (CERC) ......................................... 10 « Les Ambassadeurs de la Médiation » ........................................................... 15 « Confédération Nationale des Avocats .......................................................... 15 VIE DU CHIFFRE Advolis Audit & Conseil .............................................................................................. 8 CULTURE Lutte contre la contrefaçon des œuvres culturelles et le piratage commercial sur internet .................................................................... 9 PALMARÈS Prix DJCE CMS Bureau Francis Lefebvre ............................................................... 11 Remise des Mélanges à Paul Le Cannu par Alain Couret .................................... 22 AUDIENCE SOLENNELLE Tribunal de commerce de Versailles - Le glas de la Justice commerciale va-t-il sonner ? par Denis Lambrey de Souza ..... 12 JURISPRUDENCE Conseil constitutionnel - Résolution d’un plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire : saisine d’office du Tribunal de commerce ? ............................................................. 14 ANNONCES LÉGALES ............................................................................ 16

Edition du Lundi 26 Mai 2014

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  • Les Annonces De LA seine

    JournAL oFFiCieL dAnnonCes LgALes - inFormAtions gnrALes, JudiCiAires et teChniquesbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FondAteur en 1919 : ren tAnCrde - direCteur : JeAn-ren tAnCrde

    Lundi 26 mai 2014 - Numro 24 - 1,15 Euro - 95e anne

    Prcieux instrument de travail pour les praticiens du droit et ouvrage de rfrence des mondes judiciaire et universitaire, le rapport annuel de la Cour de cassation a t rendu public vendredi dernier au cours dune confrence de presse qui sest tenue dans la chambre criminelle de la juridiction suprme o sigeaient Vincent Lamanda, Jean-Claude Marin, DanielTardif et Guillaume Drago.Ce dernier orateur tait charg de prsenter ltude choisie cette anne par les hauts magistrats, elle avait pour thme Lordre public. Citant Jean-Etienne Portalis: Le maintien de lordre public dans une socit est la loi suprme, le professeur mrite lUniversit Panthon-AssasParis2 a dfini lordre public comme lhorizon de ltat lgal fi xant les bornes de ce qui est possible et ce qui est interdit, comme le rappel des limites quil ne faut pas franchir afin de conserver ce vouloir vivre ensemble qui fait une nation .Les Chefs de Cour ont rendu compte, dans les grandes lignes, des volutions jurisprudentielles les plus signifi catives en 2013, et se sont flicits

    que lactivit soit reste soutenue malgr un lger flchissement des affaires nouvelles portes devant la Cour de cassation (28297en 2013 contre 30165 en 2012). Attachs maintenir un dlai de traitement des dossiers particulirement rduit, (395 jours en matire civile et 163 jours en matire pnale), le Premier Prsident Vincent Lamanda et le Procureur Gnral Jean-Claude Marin ont, une fois encore, dmontr que le rapport annuel de la Cour de cassation, outil de promotion et de rfl exion sur ltat du droit, tait indispensable toute la communaut des juristes pour actualiser leurs connaissances et accder au partage des savoirs.Quant au Directeur du Service de documentation, des tudes et du rapport Daniel Tardif, il a salu la qualit du travail accompli avec rigueur par son quipe conduite par Marie-Pierre Lanoue qui diff use sur intranet une veille juridique en droit public et en droit constitutionnel, et qui labore une documentation accessible sur internet favorisant ainsi le rayonnement du droit et crant une vitrine sans prcdent pour la Cour de cassation. Jean-Ren Tancrde

    Rapport annuel 2013 de la Cour de cassation23 mai 2014

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    Jean-Claude Marin, Vincent Lamanda, Daniel Tardif et Guillaume Drago

    VIE DU DROIT Rapport annuel 2013 de la Cour de cassation- Rles du Parquet gnral par Jean-Claude Marin .................................................... 2- Lordre public entre droit et harmonie par Guillaume Drago ................................... 4- Favoriser laccs des internautes au partage du savoir par Daniel Tardif .............. 7 Collge Europen de Rsolution des Confl its (CERC) ......................................... 10 Les Ambassadeurs de la Mdiation ........................................................... 15 Confdration Nationale des Avocats .......................................................... 15

    VIE DU CHIFFRE Advolis Audit & Conseil .............................................................................................. 8

    CULTURE Lutte contre la contrefaon des uvres culturelles et le piratage commercial sur internet .................................................................... 9

    PALMARS Prix DJCE CMS Bureau Francis Lefebvre ............................................................... 11 Remise des Mlanges Paul Le Cannu par Alain Couret .................................... 22

    AUDIENCE SOLENNELLE Tribunal de commerce de Versailles- Le glas de la Justice commerciale va-t-il sonner ? par Denis Lambrey de Souza ..... 12

    JURISPRUDENCE Conseil constitutionnel - Rsolution dun plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire: saisine doffi ce du Tribunal de commerce ? ............................................................. 14

    ANNONCES LGALES ............................................................................ 16

  • 2 Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24

    Vie du droit

    Rles du Parquet gnralpar Jean-Claude Marin

    Le rapport annuel de la Cour de cassation retrace une anne de vie judiciaire et offre, par son thme dtude, une prsentation de sa jurisprudence en rapport avec une question de droit dactualit.Le document presse qui vous a t remis souligne combien la Cour de cassation est une juridiction au cur de la socit en semparant de questions parmi les plus actuelles et mergentes.Le Parquet gnral prend pleinement part ce mouvement. Je naurai pas ici rappeler je lai fait lan pass - combien cette terminologie de Parquet gnral et davocat gnral est inadapte lessence de ses fonctions et la finalit de ses interventions.Outre quils permettent, par leur lecture, de mieux mesurer lenjeu dune affaire ou la porte des arrts de la Cour, les conclusions de lavocat gnral prennent une part importante dans llaboration de la jurisprudence de la Cour. Je pense ici aux avis exprims dans des arrts rendus en 2013 sur avis conforme de lavocat gnral dans les affaires dites de gestation pour autrui ou de rgime procdural en matire de presse.Mais la mission juridictionnelle de lavocat gnral ne se limite pas seulement lexpression indpendante dun avis juridique sur un pourvoi pos.Il intervient galement pour clairer la Cour sur les enjeux poss par une affaire, son impact social ou conomique, sa dimension internationale.Cest ainsi quil peut procder de larges consultations extrieures pour enrichir le dbat et largir la connaissance de la Cour sur les consquences ou les implications sociales, conomiques sous-tendues par le pourvoi.En tout dbut danne, loccasion de lexamen par la premire Chambre civile dun pourvoi portant sur la notification internationale dun acte de procdure la Rpublique de Chine, cest--dire Tawan, lavocat gnral, en lien avec la Chambre comptente, a entrepris de larges consultations auprs des Ministre des affaires trangres et celui de la Justice pour apporter des lments de contexte franais ou de droit compar sur le statut actuel de lle dans lordre international mais aussi sur la pratique internationale (arrt du 11 fvrier 2014 pourvoi n F1120312).

    Ce mme Ministre des affaires trangres a t consult par lavocat gnral dans un pourvoi examin par la troisime Chambre civile et posant la question du bail de la cathdrale orthodoxe de Nice.Dans le mme esprit, lavocat gnral peut alerter la Chambre sur un pourvoi et lamener ainsi, en raison de lenjeu port par laffaire, lever la composition de la formation appele en connatre.Cest ainsi quune affaire oriente devant la Chambre criminelle en non admission pour un motif procdural a finalement, sur avis de lavocat gnral, t oriente vers une formation plus importante de la Chambre criminelle qui, relevant doffice un moyen, a jug que, quel que soit le cas de figure, une personne qui fait appel dune dcision le condamnant ne peut pas voir sa condamnation aggrave du fait de ce recours (arrt du 12fvrier2014 pourvoi n1381683). De mme, la Chambre commerciale a rendu un arrt dans lequel elle a mentionn quelle relevait un moyen doffice sur la suggestion de lavocat gnral rappelant la comptence des juridictions administratives pour connatre des litiges slevant entre un tablissement de sant public et leur rsidant (arrt du 11 mars 2014, pourvoi n1312153).Ainsi, lAssemble plnire de la Cour a rendu, le 15fvrier2013, sur lavis conforme du Procureur gnral, un arrt qui a confirm luniformisation du rgime procdural en matire de droit de la presse.Il en est de mme pour les importants arrts qua rendus, sur avis conforme de Madame le premier avocat gnral Petit, la Premire Chambre civile en matire de gestation pour autrui le 13 septembre 2013.

    Lavocat gnral a pu parfois suggrer la Cour de poser des questions prjudicielles la CJUE.Enfin, il est noter que la premire Chambre civile est saisie dun pourvoi contre un arrt de la Cour dappel de Chambry qui a ordonn la mainleve de lopposition quavait forme le Procureur de la Rpublique un mariage entre deux hommes dont lun est de nationalit marocaine au motif que la convention franco-marocaine du 10 aot 1981 fait obstacle ce type de mariage. Les conclusions venir de lavocat gnral (non encore dsign) seront importantes dans une affaire posant des questions nouvelles et sensibles sagissant de louverture du droit au mariage aux couples du mme sexe.

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    Les Annonces De LA seineSige social :

    12, rue Notre-Dame des Victoires 75002 PARIS R.C.S. PARIS B 339 349 888

    Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr

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    Etablissements secondaires :l4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST Tlphone : 01 34 87 33 15l1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE Tlphone : 01 42 60 84 40l7, place du 11 novembre 1918, 93000 BOBIGNY Tlphone : 01 42 60 84 41l1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI Tlphone : 01 45 97 42 05

    Directeur de la publication et de la rdaction : Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :

    Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAgns Bricard, Prsidente de la Fdration des Femmes AdministrateursAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens, ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Magistrat honoraireRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassation Chlo Grenadou, Juriste dentrepriseSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasGrard Haas, Avocat la Cour, Prsident de GesicaFranoise Kamara, Conseiller la premire Chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasChristian Lefebvre, Prsident Honoraire de la Chambre des Notaires de ParisDominique Lencou, Prsident dHonneur du Conseil National des Compagnies dExperts de JusticeNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire Chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPL Yves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier Chotard Commerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0718 I 83461 I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 13 372 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P. 3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2014Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autorise expressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale ou partielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionne par les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pour la priode du 1er janvier au 31 dcembre 2014, par arrts de Messieurs les Prfets : de Paris, du 24 dcembre 2013 ; des Yvelines, du 19 dcembre 2013 ; des Hauts-de-Seine, du 18 dcembre 2013 ; de la Seine-Saint-Denis, du 26 dcembre 2013 ; du Val-de-Marne, du 30 dcembre 2013 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescrites par le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerce et les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contrats et des dcisions de Justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales : Paris : 5,49 E Seine-Saint-Denis : 5,49 E Yvelines : 5,24 E Hauts-de-Seine : 5,49 E Val-de-Marne : 5,49 E B) Avis divers : 9,76 E C) Avis financiers : 10,86 ED) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,83 E Hauts-de-Seine : 3,83 ESeine-Saint Denis : 3,83 E Yvelines : 5,24 E Val-de-Marne : 3,83 E - Vente au numro : 1,15 E- Abonnement annuel : 15 E simple 35 E avec supplments culturels 95 E avec supplments judiciaires et culturels

    Composition des AnnonCes LgALesnormes typogrAphiques

    surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinas

    Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (ou majuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm. Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse (minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Les blancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanc compris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit 2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif. Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Le blanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dun alina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiques ont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeur retiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

    2013

    P R E S S EPAYANTEDiffusion Certifie

  • Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24 3

    Vie du droit

    Les QPCLa procdure de QPC tend prendre dsormais un rythme assez stable puisquen 2013, 367 QPC ont t dposes contre 385 en 2012, 490 en 2011 et 537 en 2010. Cependant, les questions pnales sont toujours largement majoritaires (151 sur 216).Le taux de renvoi devant le Conseil constitutionnel est demeur constant pour la Chambre criminelle (4%) alors quil est pass de 16 22% pour les Chambres civiles.Parmi les questions transmises, le Conseil a t saisi de questions diverses: situation des matres des tablissements denseignement sous contrat, dispositions du Code civil concernant les libralits, procdure dexpropriation, diffusion dinformation syndicale par la messagerie des entreprises, saisine doffi ce des tribunaux de commerce en matire de procdure collective, situation des femmes en droit de la nationalit franaise, travail de nuit et travail du dimanche, etc..En matire pnale, ont t transmises des questions relatives la fraude en matire de prestations sociales, sur le loi sur la libert de la presse, sur les juridictions comptentes pour statuer sur les crimes commis par des mineurs avant et aprs lge de 16 ans, sur le droit dappel des jugements correctionnels par la partie civile, sur le rgime des saisies des navires loccasion dinfraction en matire de pche maritime etc.Dans chaque dossier de QPC, lavocat gnral a conclu en toute indpendance la transmission ou la non-transmission de la question pose. Les avis exprims tmoignent de lattachement du Parquet gnral une lecture dynamique et constructive des questions de constitutionnalit.

    Cette libert des avocats gnraux nexclut bien videmment pas une coordination dans la prparation des conclusions crites. Celle-ci est facilite par un outil de suivi des QPC qui a t mis en place par la Parquet gnral ds lentre en vigueur de la rforme en 2010. Ce systme a t amlior depuis et un moteur de recherche pour accder aux informations

    contenues dans cet outil est dsormais la disposition, non seulement des avocats gnraux, mais galement de tous les magistrats de la Cour.

    Le lien avec les Procureurs gnraux des Cours dappelLe Parquet gnral de la Cour de cassation est par ailleurs toujours soucieux daider au mieux les Parquets gnraux des Cours dappel dans la formulation de leur pourvoi.Le Parquet gnral a poursuivi en 2013 ces actions de formation sur les techniques pour former et suivre un pourvoi en matire civile et pnale. De mme, des dplacements rguliers de magistrats de la Chambre criminelle dans les Cours dappel ont t organiss pour mieux faire connatre la jurisprudence de cette Chambre. Enfi n, le Parquet gnral a organis plusieurs colloques et manifestations importantes.Le 13 juin 2013 a eu lieu un colloque intitul: De lintelligence conomique lintelligence juridique. La ncessaire protection du secret des aff airesLe 17 octobre 2013, en partenariat avec la CNIL sest tenu le colloque Droit et Internet. Ce colloque, pour la premire fois, a donn lieu un enregistrement qui

    sera mis en ligne sur les sites internet de la Cour et de la CNIL.Enfin, le 13 dcembre 2013, un colloque a t organis avec le Conseil dtat, dans les locaux de la Cour, sur le thme La sanction: regards croiss du Conseil dtat et de la Cour de cassation. Ce colloque a fait lobjet dun enregistrement audiovisuel.

    Jean-Claude Marin, Vincent Lamanda, Daniel Tardif et Guillaume Drago

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    La procdure de QPC tend prendre dsormais un rythme assez stable puisquen 2013, 367 QPC ont t dposes contre 385 en 2012,

    Cependant, les questions pnales sont toujours

    Le taux de renvoi devant le Conseil constitutionnel est demeur constant pour la Chambre criminelle (4%) alors quil est pass

    Parmi les questions transmises, le Conseil a t saisi de questions diverses: situation des matres des tablissements denseignement sous contrat, dispositions du Code civil concernant les libralits, procdure dexpropriation, diffusion dinformation syndicale par la messagerie des entreprises, saisine doffi ce des tribunaux de commerce en matire de procdure collective, situation des femmes en droit de la nationalit franaise,

    En matire pnale, ont t transmises des questions relatives la fraude en matire de prestations sociales, sur le loi sur la libert de la presse, sur les juridictions comptentes pour statuer sur les crimes commis par des mineurs avant et aprs lge de 16 ans, sur le droit dappel des jugements correctionnels par la partie civile, sur le rgime des saisies des navires loccasion dinfraction en matire de Cette libert des avocats gnraux nexclut

    contenues dans cet outil est dsormais la disposition, non seulement des avocats gnraux, mais galement de tous les magistrats de la Cour.

    Le lien avec les Procureurs gnraux des Cours dappelLe Parquet gnral de la Cour de cassation est par ailleurs toujours soucieux daider au mieux les Parquets gnraux des Cours dappel dans la formulation de leur pourvoi.Le Parquet gnral a poursuivi en 2013 ces actions de formation sur les techniques pour former et suivre un pourvoi en matire civile et pnale. De mme, des dplacements rguliers de magistrats de la Chambre criminelle dans les Cours dappel ont t organiss pour mieux faire connatre la jurisprudence de cette Chambre. Enfi n, le Parquet gnral a organis plusieurs colloques et manifestations importantes.Le 13 juin 2013 a eu lieu un colloque intitul: De lintelligence conomique lintelligence juridique. La ncessaire protection du secret des aff airesLe 17 octobre 2013, en partenariat avec la CNIL sest tenu le colloque Droit et Internet. Ce colloque, pour la premire fois, a donn lieu un enregistrement qui

    sera mis en ligne sur les sites internet de la Cour

  • 4 Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24

    Lordre public entre droit et harmoniepar Guillaume Drago

    Il est significatif que la Cour de cassation ait choisi lordre public comme thme de ltude pour son Rapport 2013.Dans une socit franaise trouble, nourrie par la contestation et inquite de son avenir, pour elle-mme, au sein de lEurope et dans le monde contemporain, la Cour de cassation a voulu sattacher faire le point dune notion essentielle pour ltat, pour la stabilit de lordre juridique et de la Socit. Lordre public. Lexpression sonne comme une injonction, comme un impratif catgorique rappel aux acteurs du Droit et de la Justice. Notion complexe et protiforme, lordre public apparat comme lhorizon de ltat lgal fixant les bornes de ce qui est possible et de ce qui est interdit, comme le rappel des limites quil ne faut pas franchir afin de conserver ce vouloir vivre ensemble qui fait une Nation. Le Droit suppose un ordre, ordre politique et ordre dune socit, ordre de droits et dobligations, ordre de rgles de fond et de procdure. Le Droit porte ainsi en lui-mme un principe dordre public.Faut-il commencer par dfinir lordre public ? En toute logique, la dfinition devrait tre donne aprs la lecture de cette tude du Rapport 2013 de la Cour de cassation. Pourtant, la prsentation de ce sujet implique de savoir un tant soit peu de quoi lon parle et ce que lon veut prsenter.

    CONTOURS DUNE NOTION Dans la notion dordre public, il faut dabord voir lexpression dune autorit qui simpose aux destinataires dune rgle de droit. Ainsi, dans une premire acception, la plus large, lordre public est lexpression de limprativit dune rgle de droit laquelle on ne peut droger. De ce point de vue, lordre public conduit la restriction de certaines liberts, libert dagir, de contracter, ou au contraire impose dagir dune certaine faon conforme ce quimpose lordre public, ce qui est une autre forme de restriction de la libert.Ce caractre impratif de lordre public se manifeste de deux faons, pour reprendre les deux catgories identifies par Jean Combacau (Conclusions gnrales in LOrdre public: Ordre public ou ordres publics? Ordre public et droits fondamentaux, actes du Colloque de Caen des 11 et 12 mai 2000, Bruylant, 2001, p.415 et s.). Dune part, lordre public relve du maintien dun ordre, face certains dsordres qui se traduisent par des agissements matriels (Jean Combacau, art. prc., p. 419). Cest alors lordre public au sens classique du maintien de la scurit, tranquillit et salubrit publiques et des impratifs de la loi pnale. Cet ordre public concerne les comportements, vient les rguler, par des interdictions ou des injonctions de faire ou de ne pas faire. Ce premier ordre public est celui de la rgulation de comportements matriels, cest un ordre public de police, au sens le plus gnral et le plus classique du terme.Dautre part, on trouve une seconde catgorie dordre public qui relve de

    techniques juridiques qui se rassemblent toutes sous une ide commune: les titulaires dun pouvoir lgal, cest--dire dun pouvoir de produire des effets de droit par leurs agissements, ne peuvent lexercer en toute libert car des rgles simposent eux dans la faon dont ils en usent (Jean Combacau, art. prc., p. 420). Cette seconde catgorie est bien celle de larticle 6 du code civil selon lequel on ne peut droger, par des conventions particulires, aux lois qui intressent lordre public et les bonnes murs. Cet ordre public l est celui qui vient de lextrieur imposer ou interdire, en fonction dexigences suprieures tatiques, extra-tatiques, internationales (conventionnelles ou non conventionnelles) ou supranationales comme celles du droit de la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des liberts fondamentales ou du droit de lUnion europenne.En effet, lordre public procde dabord de la rgle de droit, et au premier rang de ces rgles, il faut placer la Constitution qui forme un ensemble juridique dordre public par nature parce quil simpose ncessairement. Et il est significatif de remarquer combien les normes constitutionnelles sont aujourdhui une rfrence essentielle de la jurisprudence de la Cour de cassation et pas seulement cause ou loccasion de la question prioritaire de constitutionnalit. Dabord, parce que la Constitution fait natre un ordre public politique en forgeant les institutions de ltat. Bien plus, la Constitution organise la rgle de droit, dans son processus ddiction certes, mais aussi en hirarchisant les normes, cette hirarchie tant la manifestation dun ordre juridique qui simpose tous les organes de ltat. Plus prcisment, du point de vue constitutionnel, lordre public est ncessaire lexercice des liberts, est ce qui tend assurer la garantie effective des droits et liberts constitutionnels. Cest ce que rappelle rgulirement le Conseil constitutionnel en disant que la prvention des atteintes lordre public est ncessaire la sauvegarde des droits de valeur constitutionnelle. Ainsi, les pouvoirs publics doivent tre attentifs assurer une conciliation quilibre entre liberts et ordre public, conciliation qui revient

    la loi, selon larticle34 de la Constitution. Cest ce quexprime le Conseil constitutionnel en rappelant que en vertu de larticle34 de la Constitution la loi fixe les rgles concernant les garanties fondamentales accordes aux citoyens pour lexercice des liberts publiques; [...] dans le cadre de cette mission, il appartient au lgislateur doprer la conciliation ncessaire entre le respect des liberts et la sauvegarde de lordre public sans lequel lexercice des liberts ne saurait tre assur (Cons. const., 25 janvier 1985, dcision n 85-187 DC, Loi relative ltat durgence en Nouvelle-Caldonie et dpendances. Sur lordre public dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, voir Ch. Vimbert, RD publ., 1994, p. 693 et s., et, plus rcemment, A. Roblot-Troizier, in LOrdre public, sous la direction de Ch.-A. Dubreuil, Cujas, 2011, p. 309 et s. Plus gnralement, N. Jacquinot, Ordre public et Constitution, thse, Aix-Marseille III, 2000).Cette prise de position du Conseil constitutionnel souligne le rle du juge, gardien de lordre public, ici de lordre public constitutionnel. Il existe donc, comme le souligne tienne Picard cette clause gnrale et implicite dordre public qui veut que tout droit et toute libert, mme de rang constitutionnel, ne puisse sexercer que sous rserve des exigences de lordre public (Introduction gnrale in LOrdre public: Ordre public ou ordres publics ? Ordre public et droits fondamentaux, op. cit., p.36) et quil appartient au Juge de rappeler les exigences de lordre public.Ce constat doit tre largi tous les juges. Tout Juge peut tre conduit dterminer lui-mme les restrictions aux droits que peuvent exiger les ncessits de lordre public. Et ltude du Rapport 2013 de la Cour de cassation souligne loisir combien la Cour rgulatrice exerce cette fonction dans toutes les composantes du droit.Lordre public manifeste donc une double limitation. Il cre dabord un mcanisme dhabilitation donn aux autorits publiques pour restreindre lgitimement certains droits ou certaines liberts. Cette limitation des droits et liberts est organise et encadre, sous le contrle du juge. Dans le mme temps, comme on la vu, cet ordre public comporte en lui-mme des

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    limites, des restrictions qui imposent de ne pas dpasser un certain degr dans latteinte porte aux droits et liberts.Cest ici quintervient le Juge pour identifier ce qui relve de lordre public et ce qui nen relve pas. Cest peut-tre dans cette identification de lordre public et des atteintes qui lui sont portes que le rle rgulateur du Juge se manifeste de la faon la plus clatante. Quil sagisse de la restriction de liberts pour des raisons dordre public, ou de la mise lcart deffets habituellement attachs une rgle de droit telle que lexception dordre public oppose lapplication de la loi trangre ou la reconnaissance dun jugement tranger, le Juge constate que lexercice dune prrogative lgale cde devant un impratif qualifi dordre public et quil a qualit pour identifier, qualifier et appliquer.Il y a en effet, dans la mise en uvre de lordre public, un versant fortement procdural qui souligne galement la fonction du Parquet comme gardien premier de lordre public, ce dont tmoigne larticle 423 du code de procdure civile qui reconnat au ministre public le pouvoir dagir pour la dfense de lordre public loccasion des faits qui portent atteinte celui-ci.

    DIVERSIT DE LORDRE PUBLIC Quand on pense lordre public, la premire rflexion nous porte vers larticle6 du code civil qui nonce que on ne peut droger, par des conventions particulires, aux lois qui intressent lordre public et les bonnes murs. Ce nest pas une dfinition mais une limite pose la libert contractuelle. Car la manifestation de lordre public, dans le code civil, consiste le poser en limite la libert contractuelle. Ce refoulement [...] dans le domaine contractuel, Franois Terr lexplique ainsi, et on ne saurait mieux dire : En matire contractuelle, la libert tait premire, sinon au fondement de lengagement obligatoire, du moins dans la hirarchie des proccupations. Lordre public remplissait un rle, mais principalement afin dassurer le plein exercice de la libert contractuelle ( Rapport introductif in LOrdre public la fin du XXmesicle, avec la

    coordination de Th. Revet, coll. Thmes et commentaires, Dalloz, 1996, p. 4; voir aussi Mustapha Mekki, Lintrt gnral et le contrat. Contribution une tude de la hirarchie des intrts en droit priv, coll. Bibl. de droit priv, tome 411, LGDJ, 2004).Cet ordre public, en tant que limite, se retrouve aussi dans larticle 1128 du code civil qui prohibe a contrario les conventions sur les choses qui sont hors du commerce et quon utilise en jurisprudence dans les domaines du droit des personnes et de la famille. On peut encore citer les articles 1131 et 1133 du mme code qui, par combinaison, conduisent lannulation des conventions dont la cause est prohibe par la loi ou qui sont contraires lordre public et aux bonnes murs. O lon constate que larticle 6 du code civil a une vocation plus large que les contrats au sens strict et que le terme de loi quil emploie a un sens gnrique et non formel. On pourrait mme dire que, par loi, on entend loi sociale, loi gnralement reconnue par la socit, un moment et selon un contexte donns.Et Franois Terr de souligner une deuxime manifestation de lordre public, hors la matire contractuelle: Ailleurs, sa fonction tait bien diffrente: il servait la sauvegarde de tout un ordre social ; celui dun tat et dune socit donns. En cela il tait insparable dun ordre politique et social, de sorte que sa fonction protectrice avait l un objet diffrent. Il tait mdiateur entre lindividu et la socit globale, par lintermdiaire de la famille, ce qui a fait de lordre public familial, une manifestation par excellence de lordre public (id., p. 4).Laissons de ct cette sur de lordre public que sont les bonnes murs cites par larticle6 du code civil, quoique la dignit de la personne, la libert de celle-ci, la lutte contre les contrats objet immoral ou de spculation, sils relvent de la catgorie des bonnes murs, sont aussi la manifestation dun ordre public, peut-tre aussi important en ce quil dfend la personne et les relations juridiques contractuelles dans ce quelles ont de plus essentiel.

    TYPOLOGIE Peut-on prsenter une typologie de lordre public? Au-del de la dfinition gnrale que lon vient de donner, et de lexistence dun ordre public

    politique et constitutionnel dont on a cherch dessiner les contours, on ne peut que faire le constat dune juxtaposition de conceptions de lordre public appliques des matires, des situations. Lordre public est ainsi toujours situ, selon une configuration donne. Il est tantt un ordre de limitation des liberts, tantt un ordre de protection de ces liberts, mais aussi un ordre de fondation de valeurs (cest le plan de la thse de Marie-Caroline Vincent-Legoux, Lordre public. tude de droit compar interne, coll. Les grandes thses du droit franais, PUF, 2001; prf. J.-P. Dubois).Il faut constater, avec Jean Hauser et Jean-Jacques Lemouland, que lensemble ordre public a un contenu minemment variable en fonction de ce que la socit, un moment donn, estime suffisamment important pour llever la conscration de lintrt gnral. Cette variabilit dans le dtail du contenu nexclut pas une certaine permanence dans les rubriques qui dcoupent la notion (Rp. dr. civ., Dalloz, V Ordre public et bonnes murs, mars 2004, mise jour juin 2013, n31).Ainsi, il est classique de distinguer ordre public de direction et ordre public de protection, en constatant que, dans certaines matires, lordre public de direction est en rgression, comme en matire conomique, alors que lordre public de protection se dveloppe, par exemple au profit des consommateurs.Certains types dordre public ont vu leur contenu, sinon leur conception mme, se modifier substantiellement. Ainsi de lordre public familial, dont les caractres sont intimement lis aux volutions sociales et qui nest plus intangible (voir JeanHauser, LOrdre public dans les relations de famille, Rapport franais, in LOrdre public, Travaux de lassociation HenriCapitant, Journes libanaises, tome XLIX, LGDJ, 1998, p. 475 et s.). De mme, le droit des personnes demeure, aujourdhui plus que jamais, le domaine privilgi dintervention de rgles dordre public, comme les principes de lindisponibilit et de limmutabilit de ltat des personnes en tmoignent. Mais on peut faire le mme constat de limportance de lordre public dans le droit du mariage, de la filiation, comme dans le droit patrimonial de la famille. Lordre public des biens apparat plus stable alors que lordre public des personnes et de la famille connat des bouleversements dont on ne mesure pas encore les effets sur la structuration de la socit et propos duquel la Cour de cassation exerce sa fonction rgulatrice avec une mesure quil faut souligner. Les particularits de lordre public social doivent tre remarques. Dabord par limportance quantitative du recours cette notion, tant par la loi que par les mcanismes conventionnels et leur utilisation par le juge. Mais cest bien cette diversit des sources de lordre public social quil faut souligner et qui en fait une catgorie spcifique dordre public. A son gard, on parle parfois dordre public absolu, auquel on ne peut droger, comme la comptence des Conseils de Prudhommes, ou les liberts et droits fondamentaux des travailleurs, qui trouvent dailleurs leurs fondements dans les rgles constitutionnelles du prambule de 1946 (sur ce dbat, voir Th. Revet, LOrdre public dans les relations de travail, in LOrdre public la fin du XXmesicle, prc., p. 43 et s.).De nouveaux terrains de lordre public apparaissent avec un ordre public rural en construction, et un ordre public environnemental

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    en plein dveloppement. De mme, les relations conomiques ne sont pas absentes dapplication dun ordre public assurantiel ou de consommation, expression dun ordre public conomique qui cherche son quilibre entre libert dentreprendre et scurit juridique.On remarquera, la lecture de ltude, limportance prise par lordre public en droit international, quil sagisse des rserves dordre public dans le droit conventionnel, ou dans lviction de la loi trangre, par exemple en droit de la famille. Cet ordre public se manifeste aussi fortement en droit pnal, non pas pour rejeter les normes internationales mais au contraire pour faire application dun ordre public international rpressif. Plus largement, on souligne limportance, pour la Cour de cassation, de la conception franaise de lordre public international qui a pour fonction dempcher la perturbation que peut produire lapplication de normes trangres dont le contenu heurte les conceptions de lordre juridique du for.Le domaine processuel est aussi devenu un terrain privilgi de lordre public. Les garanties fondamentales du procs, principe de la contradiction, droits de la dfense, peuvent ainsi tre qualifies dordre public plein , pour reprendre lexpression de la Cour de cassation, conception dun ordre public largement influenc depuis longtemps par le droit de la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des liberts fondamentales et aujourdhui par les exigences constitutionnelles. Mais il ne faut pas laisser de ct les moyens dordre public qui forment la charpente de lorganisation juridictionnelle et de la procdure et qui, dpassant les intrts privs, mettent en jeu les intrts gnraux de la socit.Le domaine pnal est videmment le terrain

    dlection de lordre public en ce que les lois pnales sont intrinsquement dordre public, comme le souligne ltude. Enfin, on constatera limportance donne la prsentation des finalits de lordre public comme un ordre de protection et de prvention des atteintes qui peuvent tre portes tant au sujet de droit qu la socit de faon plus gnrale.

    PLAN DE LTUDE Au terme de cet avant-propos, on constate que les sources de lordre public doivent dabord tre identifies avant den dfinir les contours. Cest bien la dmarche intellectuelle qui a t suivie par cette tude du Rapport 2013 de la Cour de cassation puisque sa premire partie porte sur les Sources de lordre public. Selon une prsentation classique, sont ainsi distingues les sources internationales (titre 1er), les sources europennes (titre2), au double sens de sources du droit de lUnion europenne et des autres sources conventionnelles, particulirement la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des liberts fondamentales. Enfin, les sources internes (titre3) distinguent les sources constitutionnelles, les sources lgislatives qui contiennent des dispositions dordre public, enfin les principes essentiels du droit franais que la jurisprudence de la Cour de cassation a identifis et auxquels elle confre la qualit de rgles dordre public. On accordera une importance particulire ce chapitre qui manifeste la vocation rgulatrice de la Cour et sa fonction de veilleur de lordre public franais.Cest donc ensuite dans une deuxime partie que la Notion dordre public est identifie dans la jurisprudence de la Cour de cassation. On trouve dans cette partie les lments de la distinction

    que lon propose au dbut de cet avant-propos: celle dun ordre public procdural (titre 1er) et dun ordre public substantiel (titre 2).Une troisime partie de ltude est consacre assez logiquement aux Finalits de lordre public. Il a paru important de distinguer ici entre un ordre public qui conduit protger le sujet de droit dans sa vie personnelle et familiale, dans ses relations de travail, conomiques et sociales ainsi que dans le cadre du procs (titre 1er), dun autre versant de lordre public dont la finalit est la protection de la socit (titre 2). Cette protection apparat tantt comme une limite aux garanties fondamentales, tantt comme limite la reconnaissance dun droit.

    LORDRE PUBLIC, RECHERCHE DHARMONIE Un rocher, il nous faut un rocher , disait JeanCarbonnier, dans son Exorde au colloque consacr LOrdre public la fin du XXmesicle (op.cit., p. 1). Serait-ce cela, lordre public ? Un rocher, contre lequel se briseraient toutes les tentatives centrifuges des citoyens, des groupes sociaux et du communautarisme au sein de la socit? Franois Terr constate que si ordre et dsordre. Leur coexistence est naturelle (art.prc., p. 8), lordre ne serait quun dsordre domin, mais aussi que lordre public va de pair avec une proccupation dharmonie. Lordre public comme recherche de lharmonie, mille lieux dune conception rpressive ou trique. Comme le rappelle encore Franois Terr (art. prc., p. 11), lordre public est dabord celui dun peuple qui saffirme et se perptue malgr les vicissitudes, les aventures, les heurs et les malheurs de son histoire. Cest cette recherche dharmonie que rvle le thme de ltude du Rapport 2013 de la Cour de cassation.

    *Professeur lUniversit Panthon-Assas Paris II

    Scurit sociale, prestations familiales Prestations Bnficiaires Enfant mineur tranger rsidant en France Conditions Production du certificat mdical dlivr par lOffice franais de limmigration et de lintgration Exception Cas Application de la dcision 3/80 du conseil dassociation CEE-Turquie du 19 septembre 1980Ass. pln., 5 avril 2013, pourvoi n11-18.947, Bull. 2013, Ass. pln., n3, rapport de Monsieur Huglo et avis de Monsieur AzibertIl rsulte de la jurisprudence de la Cour de justice de lUnion europenne quen application de larticle31 de la dcision 3/80 du Conseil dassociation CEE-Turquie du 19 septembre 1980, relative lapplication des rgimes de scurit sociale des tats membres des Communauts europennes aux travailleurs turcs et aux membres de leur famille, applicable aux prestations familiales aux termes de son article 4, labsence de toute discrimination fonde sur la nationalit dans le domaine dapplication de cette dcision implique quun ressortissant turc vis par cette dernire soit trait de la mme manire que les nationaux de ltat membre daccueil, de sorte que la lgislation de cet tat membre ne saurait soumettre

    loctroi dun droit un tel ressortissant turc des conditions supplmentaires ou plus rigoureuses par rapport celles applicables ses propres ressortissants.Ds lors, une Cour dappel en a dduit bon droit que lapplication des articles L. 512-2, D. 512-1 et D. 512-2 du Code de la scurit sociale qui, en ce quils soumettent le bnfice des allocations familiales la production dun document attestant dune entre rgulire des enfants trangers en France et, en particulier pour les enfants entrs au titre du regroupement familial, du certificat mdical dlivr par lOffice franais de lintgration et de limmigration, instituent une discrimination directement fonde sur la nationalit, devait tre carte en lespce.

    Presse Procdure Action en justice Assignation Validit Conditions Prcision et qualification du fait incrimin Dfaut Cas Fait doublement qualifi dinjure et de diffamationAss. pln., 15 fvrier 2013, pourvoi n 11-14.637, Bull. 2013, Ass. pln., n 1, rapport de Madame Feydeau et avis de Monsieur MarinSelon larticle 53 de la loi du 29 juillet 1881, qui doit recevoir application devant la

    juridiction civile, lassignation doit, peine de nullit, prciser et qualifier le fait incrimin et noncer le texte de loi applicable. Est nulle une assignation retenant pour le mme fait la double qualification dinjure et de diffamation.Par suite, une Cour dappel ayant constat que des propos identiques ou quasiment identiques, mme figurant pour certains dans des commentaires publis des dates distinctes, se trouvaient poursuivis sous deux qualifications diffrentes, en a dduit bon droit que ce cumul de qualifications tant de nature crer pour les dfenderesses une incertitude prjudiciable leur dfense, lassignation tait nulle en son entier.

    Convention europenne des droits de lhomme Article 8 Respect de la vie familiale Compatibilit Code de la scurit sociale Article L. 512-2 PorteAss. pln., 5 avril 2013, pourvoi n 11-17.520, Bull. 2013, Ass. pln., n 2, rapport de Monsieur Huglo et avis de Monsieur AzibertAss. pln., 12 juillet 2013, pourvoi n 11-17.520, Bull. 2013, Ass. pln., n 4, rapport de Monsieur Huglo et avis de Monsieur Azibert (arrt interprtatif)Les articles L. 512-2 et D. 512-2 du Code de la scurit sociale, dans leur rdaction issue

    respectivement de la loi n 2005-1579 du 19dcembre 2005 et du dcret n 2006-234 du 27fvrier 2006 qui revtent un caractre objectif justifi par la ncessit dans un tat dmocratique dexercer un contrle des conditions daccueil des enfants, ne portent pas une atteinte disproportionne au droit la vie familiale garanti par les articles 8 et 14 de la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des liberts fondamentales, ni ne mconnaissent les dispositions de la Convention internationale des droits de lenfant.

    Scurit sociale, prestations familiales Prestations Bnficiaires Enfant mineur tranger rsidant en France Conditions Production du certificat mdical dlivr par lOffice franais de limmigration et de lintgration Exception Cas Application de lAccord euro-mditerranen du 22avril2002 (CE Algrie)Mmes arrtsIl se dduit de la jurisprudence de la Cour de justice de lUnion europenne quen application de larticle 68 de laccord euro-mditerranen du 22 avril 2002 tablissant une association entre la Communaut europenne et ses tats membres, dune part, et la Rpublique

    Arrts rendus en Assemble Plnire

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    Vie du droit

    Favoriser laccs des internautes au partage du savoirpar Daniel Tardif

    Ce nest pas une telle assemble que japprendrai aujourdhui que la finalit essentielle de cette Cour est de faire en sorte que linterprtation des textes soit la mme sur tout le territoire de la Rpublique. Cest lunicit de cette juridiction qui permet lunification de linterprtation et donc llaboration dune jurisprudence appele faire autorit. Que serait, toutefois, cette jurisprudence, sans diffusion, sans prise de connaissance complte de celle-ci par les professionnels, les commentateurs et les citoyens eux-mmes?Partager le savoir juridique avec le plus grand nombre, approfondir la mission de diffusion; voil la dynamique qui anime le Service de documentation des tudes et du rapport. En 2013, les ponts dj tendus entre la Cour de cassation, les professionnels du droit et le grand public ont t fortement consolids. Le Rapport annuel, dont un exemplaire sera remis chacun dentre vous au terme de cette rencontre, est ce jalon essentiel permettant la Cour tout la fois de rendre compte de son activit juridictionnelle et denrichir la rflexion juridique.La nouvelle maquette du Rapport, adopte en 2012, semble avoir atteint son objectif. Au fil des mois, nos lecteurs nous ont fait part de leur satisfaction: un ouvrage plus agrable, plus pratique, un outil de consultation soutenant la gageure de permettre des utilisateurs aux attentes extrmement varies daccder aisment aux informations qui les intressent trs spcifiquement. Bien sr, nous sommes rests lcoute. En 2013,

    des ajustements ont t oprs afin de continuer de rvler le plein potentiel du Rapport. Je pense, notamment, la table des matires de la partie tude, dsormais plus simple consulter. Du ct des rseaux sociaux, le succs rencontr par notre compte Twitter montre que nous avons su rpondre un rel besoin. Nos 16000 followers, rejoints chaque mois par 600nouveaux abonns, suivent en temps rel lactualit jurisprudentielle de la Cour et les vnements les plus importants qui rythment la vie de linstitution. Par ce biais, ils peuvent galement entrer directement en interaction avec lquipe webmestre, qui rpond un certain nombre de leurs questions. Mais 2013 a surtout t une anne dinnovation. Cest ainsi que le site internet de la Cour a t repens.

    Sa nouvelle ergonomie offre aux internautes un systme de navigation plus intuitif. Cette simplification de laccs linformation se rvle cruciale lorsque le justiciable souhaite connatre lvolution du traitement de son pourvoi. La nouvelle prsentation de la page daccueil met lhonneur cette fonctionnalit essentielle, via le lien Suivre votre affaire.Avec cette nouvelle version du site internet, les contenus publis quotidiennement se trouvent davantage mis en valeur: quil sagisse, bien entendu, des tout derniers arrts rendus par la Cour ou de limportante base documentaire produite par notre institution. Dailleurs, attentif aux enjeux qui animent le dbat public, et au cours dune priode marque par de nombreux questionnements dans le domaine socioprofessionnel, le Service de Documentation des tudes et du Rapport(SDER) a profit des volutions du site internet pour mettre en avant une nouvelle version du Mensuel du droit du travail, priodique forte valeur ajoute, qui saligne, en termes daccessibilit, sur nos autres publications ditoriales, tel que le Bulletin dinformation de la Cour de cassation. Jinsiste tout particulirement sur la gratuit de laccs lensemble de ces donnes, une gratuit qui obit une logique dintrt gnral. Ainsi, en va-t-il du Rapport annuel, dit en version papier par La Documentation franaise, mais qui sera rendu consultable librement, ds la fin de cette confrence de presse, sur notre site internet. Cest dailleurs pour moi loccasion de saluer le haut degr dinvestissement des contributeurs au Rapport, tous magistrats de la Cour de cassation, qui tiennent chaque anne le difficile pari de mettre disposition de tous les citoyens un ouvrage de rfrence. Quils soient encore remercis publiquement pour la qualit de cet apport essentiel. Et jajoute lexpression de ma reconnaissance Madame Lanoue, Chef du bureau du Rapport, sans qui ce dernier ne serait pas ce quil est.Enfin, deux nouvelles fonctionnalits de recherche ont vu le jour sur notre site internet. Dsormais, il vous est possible dexplorer la jurisprudence de la Cour partir du thme des arrts. Que vous vous intressiez des questions dadoption, de contrefaon, de prt bancaire ou encore de sport... il vous suffit de cliquer sur lun de ces mots-clefs pour accder aux plus

    Algrienne dmocratique et populaire, dautre part, deffet direct, applicable aux prestations familiales en vertu des paragraphes 1et 3, labsence de toute discrimination fonde sur la nationalit dans le domaine dapplication de laccord implique quun ressortissant algrien rsidant lgalement dans un tat membre soit trait de la mme manire que les nationaux de ltat membre daccueil, de sorte que la lgislation de cet tat membre ne saurait soumettre loctroi dune prestation sociale un tel ressortissant algrien des conditions supplmentaires ou plus rigoureuses par rapport celles applicables ses propres ressortissants.Dans ce cas, lapplication des articles L. 512-2, D. 512-1 et D. 512-2 du code de la scurit sociale qui, en ce quils soumettent le bnfice des allocations familiales la production du certificat mdical dlivr par lOffice franais de lintgration et de limmigration lissue de la procdure de regroupement familial, instituent une discrimination directement fonde sur la nationalit, doit tre carte.

    Scurit sociale, allocations diverses Allocation spcifique de cessation anticipe dactivit Attribution Salaire de rfrence Fixation Conditions Affiliation au rgime gnral Exclusion PorteAss. pln., 20 dcembre 2013, pourvoi n 12-24.706, Bull. 2013, Ass. pln., n6, rapport de Monsieur Rmery et avis de Monsieur AzibertEn application de larticle 41 II de la loi n 98-1194 du 23 dcembre 1998 de financement de la scurit sociale pour 1999, ensemble larticle 2 du dcret n99-247 du 29 mars 1999, le montant de lallocation de cessation anticipe dactivit des travailleurs de lamiante est dtermin sur la base dun salaire de rfrence fix daprs les rmunrations brutes vises larticle L. 242-1 du Code de la scurit sociale et gal leur moyenne mensuelle actualise des douze derniers mois dactivit du bnficiaire.En labsence de lexigence dune condition daffiliation au rgime gnral, qui ne rsulte pas du renvoi ce dernier texte, les salaires perus pendant une priode dexpatriation et ayant donn

    lieu cotisations la caisse des Franais de ltranger ne sont pas exclus de la base de calcul de lallocation.

    Scurit sociale, accident du travail Cotisations Taux Fixation Taux individuel Accidents ou maladies professionnelles prises en considration Maladies professionnelles Dpenses engages par la caisse Inscription au compte spcial Conditions DterminationAss. pln., 12 juillet 2013, pourvoi n11-18.735, Bull. 2013, Ass. pln., n 5, rapport de Monsieur Buisson et avis de Monsieur AzibertLe cancer broncho-pulmonaire primitif ayant t inscrit au tableau n 30 instaur par le dcret n85-630 du 19 juin 1985, dont lannulation partielle na pas eu pour effet de len retirer, linscription de ses consquences financires au compte spcial ne peut tre dcide ds lors que fait dfaut la condition ncessaire de lantriorit de lexposition, quel que soit le tableau qui, en vigueur au temps de la dclaration de ladite maladie, en lespce le tableau n 30 bis, rgit les conditions de sa reconnaissance.

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    Vie du droit

    importantes dcisions rendues en la matire par le Juge suprme. En outre, les questions prioritaires de constitutionnalit bnfi cient dun tout nouveau systme de classement par textes de lois contests. Ce systme vous permet de vrifier instantanment si une disposition lgale fait ou a dj fait lobjet dune saisine de la Cour de cassation. Ces apports paratront peut-tre modestes aux yeux des plus svres. Mais on aurait tort de sous-estimer limportance du pragmatisme dans le dveloppement de la culture juridique. La Cour de cassation veille en permanence ce que simplifi cation ne soit pas simplisme, et grce au travail rigoureux ralis par les quipes du SDER, ces outils de recherche, nous en sommes

    convaincus, sauront nourrir les travaux du savant tout en tanchant la soif daccessibilit du profane. Vritable fentre ouverte sur lactivit de la juridiction suprme, avec 21 000 visites par jour de magistrats, davocats, de chercheurs, de journalistes, dtudiants ou encore, et je lespre surtout, de particuliers, la nouvelle version de notre site internet a enregistr une hausse de frquentation de 8%. Ces rsultats sont encourageants et montrent que le rle central confi il y a 66ans au Service de documentation et des tudes, devenu depuis SDER, est plus que jamais dactualit. Le pass rcent a t riche. Le futur le sera tout autant. Cest ainsi que nous explorons dj de nouvelles pistes damlioration, telles que la mise en place dun moteur de recherche plus effi cace

    ou encore la cration dune base de donnes qui permettra au plus grand nombre de consulter les multiples tudes et recherches produites tout au long de lanne par le SDER.Travailler au rayonnement de la jurisprudence de notre Cour, pour que celle-ci, connue et mieux comprise, offre la garantie dune application uniforme du droit sur lensemble du territoireTisser le lien grce auquel le partage du savoir devient possible et la curiosit juridique du citoyen se voit aiguise Lentreprise est ambitieuse. Le chemin que nous avons fait le choix demprunter ne pourra tre parcouru seul, sans ce relais capital que sont les professionnels de linformation, qui jai, prsent, le plaisir de donner la parole. 2014-309

    Advolis Audit & Conseil

    Paris, 15 mai 2014

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    Olivier Coutrix, Damien Bourg, Vronique Genet, Grgoire de Silvestre, Patrick Iweins, Hugues de Noray et Patrick de Bonnires

    Pour fter son dixime anniversaire, le Cabinet Advolis Audit & Conseil accueillait de prestigieux invits au muse Jacquemart-Andr pour une visite prive de lexposition : De Watteau Fragonard, les ftes galantes ce 15 mai 2014.Au nombre de sept, les associs de ce cabinet, spcialis dans la fi nance, se sont rjouis de partager avec leurs clients un moment dexception qui leur a notamment permis de contempler des uvres dart savamment exposes dans un htel particulier particulirement raffi n.Cest un des co-fondateurs en 2004, Patrick Iweins, qui pronona le discours dusage : aprs stre flicit que lEquipe Advolis ait gagn la confi ance dun large spectre dacteurs dont la prsence nombreuse en est lillustration , il a rappel que les dix premires annes dAdvolis tmoignent dune aventure entrepreneuriale reposant sur la double volont dapporter des solutions adaptes aux enjeux fi xs par la clientle et de conjuguer les expertises ddies au conseil et laudit dans la sphre fi nancire .Nous souhaitons plein succs Advolis Audit & Conseil dans les dcades venir. 2014-310 Jean-Ren Tancrde

    Vie du chiffre

  • Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24 9

    Culture

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    Lamlioration et le renforcement des outils de lutte contre les sites hbergeant massivement des uvres et des contenus pirats, en impliquant les intermdiaires tels que les acteurs de la publicit ou du paiement en ligne (approche dite Follow the money), tait lune des pistes proposes, notamment, par le rapport de Pierre Lescure pour un ActeII de lexception culturelle. Lobjet du rapport confi Madame Imbert-Quaretta par la Ministre de la Culture et de la Communication, tait de passer ltape suivante en laborant des outils oprationnels.Ce rapport, sous-tendu par une approche pragmatique, propose la mise en uvre de trois types doutils:- lincitation des acteurs de la publicit et du paiement en ligne signer et respecter des chartes prcisant leur cadre dimplication et dintervention en matire de lutte contre la contrefaon du droit dauteur sur internet; ce type de chartes existe dj, notamment au Royaume-Uni et aux tats-Unis, o des accords ont t conclus entre ayants droits et acteurs sectoriels pour dfi nir les bonnes pratiques;

    - cette dmarche dautorgulation serait complte par une information systmatique sur les sites internet portant massivement atteinte au droit dauteur: une autorit publique serait ainsi charge, partir dinformations vrifi es sur les atteintes au droit dauteur, de dresser la liste des sites concerns; cette liste servirait alors de rfrence pour scuriser les actions dautorgulation et informer lensemble des intermdiaires techniques et fi nanciers sur les sites en cause; - enfi n, le rapport fait plusieurs propositions pour lutter contre la rapparition de contenus pirats ayant pourtant fait lobjet de suppression, et pour viter le contournement des dcisions judiciaires concernant les sites abritant massivement de la contrefaon. En particulier, une injonction de retrait prolong pourrait tre cre et la charge de son prononc confi e une autorit publique.Lensemble des propositions sera examin afi n denrichir les orientations du Ministre de la Culture et de la Communication en matire de protection du droit dauteur et de lutte contre le piratage commercial. 2014-311

    Source: communiqu du 12 mai 2014

    Aurlie Filippetti et Mireille Imbert-Quaretta

    Lutte contre la contrefaon des uvres culturelles et le piratage commercial sur internetDans le cadre de sa priorit donne la lutte contre le piratage commercial, la Ministre de la Culture et de la Communication a confi en juillet 2013 Mireille Imbert-Quaretta, la mission de rfl chir aux moyens permettant de lutter effi cacement contre le piratage commercial des uvres culturelles sur internet. Lundi 12 mai 2014, Mireille Imbert-Quaretta a prsent la Ministre les conclusions de son rapport.

    Agenda

    CENTRE DTUDES CONSTITUTIONNELLES ET POLITIQUES - INSTITUT CUJAS - SOCIT DE LGISLATION COMPARE La lgislation dlgue Journe dtudes le 6 juin 2014 Conseil dtat Salle dAssemble Gnrale 1, place du Palais-Royal 75001 PARISRenseignements : 01 44 39 86 [email protected] 2014-312

    UNION INTERNATIONALE DES AVOCATS

    Actualit sur la jurisprudence de la Cour Europenne des Droits de lHomme en matire civile et pnale - questions choisies Sminaire les 5 et 6 juin 2014 CEDH Alle des Droits de lhomme 67000 STRASBOURG Renseignements : 00 322 538 90 10 j.goffi [email protected] 2014-313

    AVOCATS CONSEILS DENTREPRISES

    6me Sminaire Franco - Espagnol La mutation de lentreprise : regards croiss France - Espagne Anticiper et Accompagner Sminaire les 5 et 6 juin 2014 Maison du Barreau de lOrdre desAvocats Sede Central - C/ Chapineros, 641004 SEVILLE - ESPAGNE Renseignements : 01 47 66 30 [email protected] 2014-314

    ASSOCIATION DES AVOCATS CONSEILS DENTREPRISES - JEUNES AVOCATS

    5me dition de la course des jeunes avocats Course le 8 juin 2014 9 heures 30 9 heures 50 : Distribution des dossards 10 heures: Dpart de la course Bois de Boulogne Route de Suresnes - Carrefour du bout du lac 75016 PARIS Renseignements : 01 47 66 30 07 [email protected] 2014-315

    MASTER 2 PROFESSIONNEL DROIT DU MULTIMDIA ET DE LINFORMATIQUE CENTRE DTUDES JURIDIQUES ET CONOMIQUES DU MULTIMDIA (CEJEM) Les objets connects : vers un nouvel environnement juridique ? Confrence 12 Juin 2014Universit Panthon-Assas12, Place du Panthon75005 PARIS Renseignements : 01 44 41 56 [email protected] 2014-316

    Agenda

  • 10 Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24

    Le Professeur Didier Ferrier au nom du Premier Prsident Jean-Claude Magendie, loign par une raison aussi imprative quintempestive, et des membres du CERC a remerci le Premier Prsident Jacques Degrandi et le Prsident Jean-Nol Acquaviva pour lhonneur et lamiti faits au CERC travers lhospitalit off erte et la participation assure ces considrations sur larbitrage qui ont t prpares, au cours de lanne 2013, par trois groupes de rfl exion constitus au sein du CERC. Les propositions de chaque groupe ont t prsentes aujourdhui: sur le thme de laccs raisonnable larbitrage, par Emmanuel Jolivet Conseiller gnral de la Cour darbitrage de la CCI, Matre Andra Pina et le Professeur Yves-Marie Serinet; sur le thme du contrle raisonnable de lindpendance de larbitre par Matre Louis-Christophe Delanoy, Matre Marc Henry, Matre Pierre Gachot et le Professeur Didier Ferrier; sur le thme des garanties raisonnables dune bonne administration de la procdure arbitrale par le Professeur Xavier Boucobza, Matre Sbastien Bonnard, Le Professeur BrunoDondero et Matre Alexandre de Fontmichel. Le thme de laccs raisonnable larbitrage renvoie dun ct au principe de laccs raisonnable la Justice et de lautre la question de limpcuniosit des parties. En effet si doit tre assur laccs la Justice arbitrale pour viter tout dni de Justice, limpcuniosit des parties peut constituer un obstacle quel que soit le stade de la procdure auquel elle apparait. Ont t notamment voqus ce titre: les droits denregistrement, les modalits de paiement notamment paiement davances, dlai trs court, garantie bancaire, susceptibles de constituer un obstacle insurmontable pour la partie impcunieuse. Au demeurant, il faut aussi prendre garde certaines allgations dimpcuniosit avances des fi ns purement dilatoires. Plusieurs remdes ont t alors proposs pour pallier les difficults financires que rencontrerait une partie et tout particulirement la collectivisation du risque dimpcuniosit

    grce la constitution dun fonds abond par les cotisations des membres de linstitution arbitrale concerne. Le thme du contrle raisonnable de lindpendance de larbitre renvoie au vif dbat sur la porte de lobligation de rvlation mise la charge de chaque arbitre pour tablir la ralit de son indpendance et de son impartialit qui constituent deux qualits substantielles et essentielles requises de larbitre comme de tout juge. Il a t soulign que les deux notions sont distinguer : lindpendance tant gnrique et objective, limpartialit apparaissant plutt comme subsidiaire, au sens de rattache lindpendance, et subjective. Au demeurant, la question sensible est de savoir ce qui permet de les tablir. Laccent est aujourdhui mis sur lobligation faite chaque arbitre de rvler tout ce qui pourrait le lier

    aux parties voire leur conseil et qui serait de nature conduire une partie douter de son indpendance et de son impartialit. La mise en confi ance doit-elle alors passer par la recherche dun accord de chaque partie sur la dsignation de larbitre de lautre? Il a t plutt propos de conserver une approche raisonnable qui maintienne le lien de confi ance rsultant du choix de larbitre par chaque partie mais qui prvienne lobstacle du soupon rsultant dune obligation de rvlation trop tendue. Pourraient tre cet gard renforcs le contrle des conditions de la rcusation dans sa mise en uvre (rcusation tardive par exemple) comme dans sa motivation et, de manire plus large, le contrle du comportement de larbitre au long de la procdure voire le contrle de la sentence rendue (?).

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    Didier Ferrier et Jean-Nol Acquaviva

    Collge Europen de Rsolution des Confl its (CERC) Les principes fondamentaux de la procdure arbitrale

    Paris, 14 mai 2014

    Le Collge Europen de rsolution des confl its (CERC), prsid par Jean-Claude Magendie Premier Prsident honoraire de la Cour dappel de Paris, a organis une confrence sur les principes fondamentaux de la procdure arbitrale qui sest tenue le mercredi 14 mai 2014 la GrandChambre de la Cour dappel de Paris. Le Prsident Jean-Nol Acquaviva a accueilli, au nom du Premier Prsident Jacques Degrandi, les participants, en soulignant le lien entre cette manifestation et celle qui, lan dernier, avait conduit une rfl exion commune entre magistrats et spcialistes de larbitrage sur le rle du Juge face aux questions souleves par la clause darbitrage, la procdure arbitrale et la sentence arbitrale. Le Prsident Acquaviva a relev le grand intrt du thme choisi cette anne par le Premier Prsident Magendie, compte tenu des litiges connus par le Juge en matire daccs larbitrage, dindpendance de larbitre, dadministration de la procdure arbitrale, sujets particulirement sensibles aujourdhui. Jean-Ren Tancrde

    Vie du droit

  • Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24 11

    Vie du droit

    Le thme des garanties raisonnables dune bonne administration de la procdure arbitrale sinscrit dans la problmatique des contentieux clats, en raison notamment dun groupe de contrats renvoyant diffrents tribunaux arbitraux ou de plusieurs contrats ouvrant

    diffrents contextes litigieux susceptibles dappeler des traitement distincts et des solutions contradictoires avec mme parfois une atteinte lautorit de la chose juge par larbitre.A partir de plusieurs illustrations rcentes a t notamment propose la stipulation

    de clauses permettant dassurer la jonction des contentieux devant un Tribunal arbitral unique ou dorganiser larticulation du traitement de contentieux par plusieurs tribunaux arbitraux. 2014-317

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    Yves-Marie Serinet, Andra Pina, Didier Ferrier et Emmanuel Jolivet

    Le Prix DJCE (*Diplme de Juriste Conseil dEntreprise)- CMS Bureau FrancisLefebvre des meilleurs futurs avocats par quipe rcompense trois tudiants des 11 DJCE en France sur leur aptitude travailler en quipe pluridisciplinaire. Douze tudiants pr-slectionns sur leur motivation et rpartis en quatre quipes travaillent en parallle sur un mme cas, en interaction avec des avocats du cabinet, chaque quipe dfendant en fin de journe ses propositions face un jury interne prsid par Daniel Gutmann, avocat associ en fiscalit, responsable de la doctrine fiscale du cabinet et Professeur lUniversit de ParisI Panthon Sorbonne. Sont galement membres du jury Philippe Grousset, avocat associ en fi scalit, Christophe Blondeau, avocat associ en droit des socits et Damien Decolasse, avocat en droit social. Lobjectif de ce prix est de mettre les tudiants dans une situation qui les prpare leur future vie professionnelle.Nous flicitons les laurats 2014: Simon Dereix, DJCE de Toulouse, Claire Feat, DJCE de Caen et Erdogan Kurban, DJCE de Strasbourg qui Daniel Gutmann a remis un chque de 2000euros et une off re de stage au Cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre.2014-318 Jean-Ren Tancrde

    CMS Bureau Francis Lefebvre Prix DJCE* par quipe des meilleurs futurs avocats

    Paris, 19 mai 2014

    Erdogan Kurban, Claire Feat, Simon Dereix et Daniel GutmannPh

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  • 12 Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24

    Audience solennelle

    Le glas de la Justice commerciale va-t-il sonner ?par Denis Lambrey de Souza

    M(...)esdames, Messieurs, vous avez devant vous aujourdhui les Juges de ce Tribunal qui sont ou ont t Chefs dentreprise ou cadres suprieurs, acteurs majeurs de lconomie, et qui ont dcid de faire bnfi cier bnvolement la collectivit de leur exprience, de leur savoir-faire et de leurs convictions.Le recrutement dont le point dorgue est cette installation, assure au Tribunal un niveau de comptence indispensable laccomplissement de la mission de service public qui lui est dvolue de par la somme des expriences individuelles et le haut niveau de la formation initiale qui est dispense aux nouveaux juges.Nous vous flicitons, Messieurs, pour votre engagement bnvole au service de la Justice commerciale. Lassiduit dont vous avez fait preuve lors de la formation initiale, et qui, jen suis convaincu, ne se dmentira pas lors des sances de formation continue, est la preuve de votre volont dacqurir les connaissances qui vous seront indispensables pour mener bien votre mission de juge. Nous comptons sur vous pour que, dment forms et conformment votre engagement, vous y consacriez le temps et lnergie ncessaire, souvent au dtriment de vos loisirs et de votre vie prive, dans la droite ligne dthique et de comportement de vos prdcesseurs qui ont fait la rputation de ce Tribunal. Je remercie particulirement Messieurs Berjal et Duranthon pour leur engagement dispenser cette formation initiale au dpend de leur vie de famille.(...)Lanne 2013 a t marque par des moments forts dont le point culminant a t lhomologation du protocole de conciliation de HIME, holding de la SAUR, troisime distributeur deau dans notre

    pays, qui a permis de rduire la dette de lentreprise de 2 milliards 900 millions d avec une fl exibilit additionnelle de 150 millions d, et de sauver 13000 emplois. Je tiens souligner le travail exemplaire des deux co-conciliateurs, dans la russite du rglement de ce dossier et prciser que ce travail est tout fait caractristique de la qualit de tous les intervenants dsigns par ce Tribunal dans les dossiers de procdures collectives. Mesdames et Messieurs les Administrateurs et Mandataires Judiciaires, vos comptences dans des situations de plus en plus complexes ont encore cette anne t mises en avant. Vous avez su grer intelligemment, avec fi nesse et humanitles situations les plus diffi ciles. Nous ne pouvons que souhaiter une continuation de lexcellence dont vous avez fait preuve, surtout dans cette priode diffi cile pour lconomie. Nous allons encore voir de nombreuses entreprises tre confrontes des diffi cults majeures, et nous savons que votre souci est identique au ntre, savoir de

    permettre au plus grand nombre dentre elles de se relever pour relancer lconomie.La dcision du Conseil constitutionnel de dcembre2012, privant les Tribunaux de commerce de leur facult dauto-saisine a considrablement modifi le processus de prvention des difficults des entreprises. Comme la soulign le professeur Roussel Galle, le fait que la saisine doffi ce mane du Prsident sur la base dune note quil rdige et dont la Cour de cassation contrle limpartialit, constituent des garanties rglementaires qui fondent un contrle concret de limpartialit par les juridictions de recours, mais ne constituent pas des garanties lgales assurant le respect de ce principe. Reste donc savoir quelle est la porte dune telle dcision mais elle semble bien laisser entendre que la saisine doffi ce pourrait tre rtablie condition de prvoir des garanties lgales et non seulement rglementaires, ce quoi on pourrait ajouter linterdiction faite au Juge rdigeant la note de participer la dcision. Cette dcision a des

    Denis Lambrey de Souza

    Tribunal de commerce de VersaillesVersailles, 13 janvier 2014

    Denis Lambrey de Sousa, a prsid lAudience Solennelle de rentre ce lundi 13janvier2014, la crmonie, laquelle assistaient les autorits locales, a dbut par linstallation des Juges nouvellement lus que nous flicitons (Roger Agniel, PaulChenel, Jean-Louis Coville, Patrick Desnos, Jean-Marie Gouezou, Claude Le Sach et Jrme Nenert. Ce fut loccasion pour le Prsident de la juridiction commerciale versaillaise dvoquer les moments forts qui ont marqu lanne 2013 dans le contexte conomique franais particulirement confront dexceptionnels dfi s. Au centre de ses proccupations: la rforme envisage par ChristianeTaubira qui se voulait rassurante le 14 dcembre 2012: Ltat est responsable de lordre conomique et social du pays. Nous allons renforcer les tribunaux de commerce, renforcer les mcanismes de prvention et de dtection pour les entreprises en diffi cult.Malgr la concertation promise, le Prsident Denis Lambrey de Sousa est inquiet et vigilant car il estime quen 2013 linstitution consulaire franaise a t remise en cause par les politiques, la commission des lois ayant fait des propositions qui pourraient sonner le glas des prrogatives du Juge de lconomie.Bien que quelques points daccord aient t trouvs notamment sur la formation, lthique, la dontologie et la prsence du MinistrePublic certaines audiences, la question de lchevinage reste entire surtout quand les conclusions du groupe de travail prsid par Didier Marshall sur les juridictions du 21me sicle prconise la suppression des Tribunaux de commerce, la cration de Tribunaux commerciaux et leur chevinage gnralis Pour conclure, il a exhort ses collgues versaillais rester dtermins dans leurs missions respectives afi n de continuer rendre la justice dans les meilleures conditions. Jean-Ren Tancrde

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  • Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24 13

    Audience solennelle

    effets directs notamment sur la prvention et sur la rapidit avec laquelle les procdures de redressement ou de liquidation judiciaire peuvent tre ouvertes. Il convient de trouver rapidement une solution cette situation, et aussi dtre vigilant, lors des prochaines rformes du droit constitutionnel, et souhaiter que lensemble des innovations soient dfres au Conseil constitutionnel pour viter ensuite les mauvaises surprises ! Dans lattente de ces dispositions, ce Tribunal a nanmoins travaill troitement avec le Ministre public pour que cette prvention reste efficace et puisse traiter des difficults des entreprises le plus en amont possible. Jespre sincrement que ce processus pourra encore samliorer de faon prserver au maximum le maillage conomique de notre rgion dans cette priode de crise au cours de laquelle les ravages au niveau national sont dramatiques. Notre cellule prvention est renforce et les Juges qui la composent sont particulirement motivs pour parfaire la mission qui leur est confie. Je souhaite que la prvention remplisse le rle qui lui est dvolu et que les organisations syndicales professionnelles, comme les Chambres de commerce nhsitent pas renvoyer leurs adhrents qui les sollicitent vers le Tribunal. Venir au Tribunal dans le cadre de la prvention nest pas venir devant un Tribunal. Ce volet de notre activit a pour objectif daider lentrepreneur, confront des difficults ponctuelles, rebondir, dans la mesure du possible, dans les meilleures conditions matrielles et humainespossibles; et cela nest envisageable que si lentrepreneur lui-mme accepte de faire face ses responsabilits et de solliciter laide de la juridiction suffisamment temps.Comme la soulign Monsieur Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France dans sa lettre introductive au rapport annuel de la Banque, lettre adresse au Prsident de la Rpublique, au Prsident du Snat et au Prsident de lAssemble Nationale, lconomie franaise est confronte des dfis exceptionnels. Pour la deuxime anne conscutive, la croissance aura t, en 2013, proche de zro, trs en de du niveau ncessaire au maintien de lemploi. Lenvironnement international reste incertain; la dette publique se situe au niveau le plus lev depuis la seconde guerre mondiale et les dsquilibres et incertitudes de la zone euro ne sont pas totalement rsorbs. Pour ces raisons, notre mission revt une importance primordiale dans le maintien de lconomie de notre rgion et donc de notre pays. Or, linstitution judiciaire, en France, demeure souvent sous les feux de lactualit. Elle appelle pour certains observateurs une ncessaire volution, elle pche pour dautres, par une attitude trop corporatiste, sabritant trop facilement derrire une incontournable valeur qui de plus en plus peut apparatre gomtrie variable la sacro-sainte indpendance. Comme vous le savez, les Juges consulaires tirent leur double lgitimit de leur lection et de leurs connaissances des milieux conomiques, financiers, techniques et des pratiques commerciales; autant dlments qui chappent, sans vouloir minimiser le respect qui leur est d, la formation des Juges professionnels, et ce de laveu mme du Directeur de lcole nationale de la magistrature. Je ne peux que souhaiter que la rforme envisage par Madame la Ministre de la Justice tienne compte de ces lments et je me permets de la citer lorsquelle disait, le 14 dcembre 2012 Ltat est responsable de lOrdre conomique et social du pays. Nous allons renforcer les Tribunaux de commerce, renforcer les mcanismes de prvention et de dtection pour les entreprises en difficult; nous attendons dailleurs sur ce dernier point

    le projet de texte actuellement ltude la chancellerie.Il est difficilement comprhensible que dans un pays o il est demand un permis pour conduire, pour chasser, pour pcher, pour construire, pour naviguer, etc. il soit, pour quelques euros et par internet, dlivr un permis de faire des dettes. Le total des procdures impcunieuses et des cltures pour insuffisance dactif prononces par les Tribunaux de commerce reprsentent plusieurs dizaines, si ce nest plusieurs centaines de millions deuros qui, pour ce qui est des dettes fiscales et sociales sont pays par la collectivit, et pour ce qui est des dettes chirographaires peuvent avoir un effet domino catastrophique et mettre en danger la cohrence et lquilibre du tissu conomique et social dune rgion et par consquent, du pays tout entier. Le lgislateur a depuis plusieurs annes fait preuve dimagination pour faciliter et encourager la cration dentreprise (auto-entreprenariat, entreprise individuelle responsabilit limite, notamment). Il autorise mme la cration dune SARL avec un euro de capital social seulement. Or, le capital social dune socit reprsente, dans la mesure o les associs ne sont responsables qu hauteur de leurs apports, comme cest le cas dans une SARL, le montant maximal quun individu engage personnellement dans lentreprise. Donc, pour ce type de socit, plus le capital social est lev, plus le niveau de confiance des partenaires conomiques sera confort. A contrario, les socits dont le capital est minime se trouvent quasiment dans limpossibilit de crotre, et comme nous pouvons le constater trop frquemment, le manque de rigueur ou de connaissance du dirigeant en matire de gestion engage lentreprise sur une pente glissante, dont lissue est bien souvent fatale. Si les entrepreneurs ont des droits, ils ont aussi des devoirs. Nous voyons trop souvent des socits ne pas respecter leurs obligations dclaratives ou de paiement de taxe ou de cotisation, du simple fait que les dirigeants ignorent ltendue de ces obligations. Je souhaite voir tablir une obligation de conseil des professionnels du chiffre pour essayer de mettre ou remettre sur la bonne voie les dirigeants qui, pousss par leur dsir dentreprendre dans une activit quils matrisent, pchent souvent par ignorance des devoirs qui sont les leurs et qui, de ce fait, engagent les deniers de la collectivit.Je voudrais galement souligner le dilemme auquel il nous arrive dtre confront. Les dcisions contradictoires des diffrentes Chambres de la Cour de Cassation mettent bien souvent les Juges du fond dans une situation dquilibre prcaire. Jen veux pour exemple les dcisions rcentes de la 1reChambre civile et de la Chambre commerciale en ce qui concerne lapprciation de la disproportion dun engagement de caution. En 2013, ces dcisions, opposes dans leur analyse et dans leur conclusion, soulignent encore les diffrences dinterprtation dun texte de loi vot en 2003. Cette contradiction ne pourra tre aplanie que par la dcision dune Chambre mixte ou mme une dcision rendue lissue dune Assemble plnire de la Cour. Ceci ne saurait tre fait dans un bref laps de temps et implique pendant cette priode dincertitude jurisprudentielle une apprciation laisse la discrtion du Juge du fonds qui pourrait prter le flanc la critique et lincomprhension malgr une motivation fonde sur lune ou lautre de ces dcisions de la Cour suprme. Je ne peux que souhaiter une acclration de luniformisation de la jurisprudence, tant celle de la Cour de Cassation que celle rsultant des arrts des Cours dAppel, qui

    pourra donner lieu une interprtation unique des textes codifis permettant au Juge du fonds dancrer sa dcision sur un fondement inattaquable. Car si le droit est fait pour lhomme, et non linverse, cest cette vrit qui commande toute cration jurisprudentielle Une concertation troite avec les Prsidents de Chambre de la Cour dAppel est fortement souhaite pour que les dcisions rendues sur le sujet en premire instance et en cause dappel soient homognes.Lanne 2013 a vu, une fois de plus, la remise en cause de notre institution par les politiques. Dans son rapport dpos le 24avril2013, la commission des lois de lAssemble nationale sur le rle de la Justice en matire commerciale a fait des propositions qui, si elles devaient tre adoptes en ltat par lAssemble, sonneraient le glas de la Justice commerciale telle quelle est connue et apprcie des justiciables. Si certaines de ces propositions emportent lassentiment de la quasi-unanimit des Juges consulaires en ce qui concerne lamlioration de linstitution, certaines autres ont t totalement rejetes par les juges. Je tiens rappeler ici que les 134Tribunaux de commerce rendent environ 12% des dcisions civiles de notre pays, que pour ltat le cout moyen dun dossier devant un Tribunal de commerce est de 6,50 , que le temps entre lintroduction de linstance et le jugement est de 5,4 mois, que le taux dappel des jugements rendus par les Tribunaux de commerce est plus faible que celui de bien des autres juridictions civiles et que le taux dinfirmation des jugements frapps dappel est minime. Je souhaite que nos dputs, lorsquils auront se prononcer sur le projet de loi, entendent la voix de la raison et puissent arriver une rforme constructive qui ne pourra se faire quavec les Juges consulaires et non pas contre eux. A lheure de la crise conomique, de lclatement des liens sociaux et de la peur du lendemain, chacun dfend la ncessit des solidarits de proximit: nous y rpondons. La proximit dcisionnelle et la qualit juridique vont de pair avec une bonne Justice. La frnsie agite dune technocratie aveugle par une rationalit court terme ne doit pas conduire faire fi des ralits du terrain, cest--dire des attentes des citoyens et des entreprises, sous prtexte de normalisation abstraite, en ralit contre-productive. Il y a un peu plus dun an, loccasion du Congrs national des Tribunaux de commerce M. Christian Vigouroux, alors Directeur de Cabinet de Madame la Garde des Sceaux, saluait les Juges du commerce, soulignait que le pays avait besoin deux, que nos juridictions taient au carrefour denjeux essentiels pour lavenir du pays. Il indiquait encore et citons-le nous rechercherons ensemble les adaptations ncessaires apporter au fonctionnement des juridictions commerciales et aux procdures collectives.Le Prsident Drummen soulignait lors du congrs du mois de novembre dernier que notre dtermination prserver une belle exception franaise, made in France a-t-il dit en prsence du Ministre du redressement productif, admire par nos amis europens, adosse notre culture sculaire ninterdisait nullement lvolution. Il ajoutait que lesprit douverture et le sens du devoir nous animaient et que nous tions prts, dans la confiance partage, rechercher les voies du progrs.Alors, o en sommes-nous aujourdhui? Des points daccord importants ont t trouvs, notamment sur la formation, lthique, la dontologie et la prsence du Ministre public certaines audiences.

  • 14 Les Annonces de la Seine - Lundi 26 mai 2014 - numro 24

    Audience solennelle

    Jurisprudence

    Une concertation a, aussi, t engage. Pour notre part, nous considrons lintroduction de lchevinage comme une marque de dfiance et de dresponsabilisation, qui namliorerait en rien lefficacit, objectif recherch. Cest une autre juridiction commerciale qui se substituerait lactuelle. Les 134Tribunaux de commerce sont unanimes sur ce point.Les diffrents travaux auxquels la Confrence a particip au sein de plusieurs instances ont mis en lumire laction reconnue de la juridiction consulaire au service de lintrt gnral. Les tmoignages recueillis lont conforte dans sa volont de prserver la spcificit des Tribunaux de commerce et de son ambition de progresser.Madame la Garde des Sceaux elle-mme, dans le discours quelle a prononc loccasion de notre dernier Congrs national en novembre dernier, a prcis, en ce qui concerne lchevinage, je cite, nous nen sommes pas l. Vous avez not, a-t-elle poursuivi, que je nai pas dit que nous nen sommes pas encore l. Nous nen sommes pas l. Et je peux mme vous faire une lgance, une rvrence mme et vous dire que nous ny serons pas. Les Tribunaux de commerce ont pris bonne note, avec satisfaction de ces propos. Mais nous devons rester vigilants et encore plus particulirement aprs la lecture des conclusions du groupe travail prsid par Monsieur Didier Marshall sur les juridictions du XXImesicle remis Madame la Garde des Sceaux en prvision du colloque des 10 et 11 janvier 2014 sur la Justice du XXImesicle. ce rapport prconise la suppression des Tribunaux de commerce, la cration de Tribunaux commerciaux (proposition n10) et un chevinage gnralis (proposition n19). Le projet de loi attendu nest pas encore sorti. Madame la Garde des Sceaux nous a indiqu quil est encore en criture, quil sera soumis la concertation trs bientt, quil sest inspir, notamment, du rapport de la mission parlementaire conduite par Madame la dpute Ccile Untermaier. Nous noublions pas que ce rapport prvoit lchevinage et quil y aura

    le dbat parlementaire. Un dbat que Madame la Garde des Sceaux qualifiait encore il y a 48heures, lors de la clture du dbat national sur la Justice du XXImesicle dexercice dintelligence collective et les mots employs par Madame la Ministredoivent nous mettre en garde lorsquelle disait, je cite, : je vous sais suffisamment dynamiques, actifs et vigilants pour savoir que vous prendrez toute votre part lors du dbat parlementaire; que vous prendrez cette part en approchant les dputs et les snateurs. Oui, Madame la Ministre, nous prendrons toute notre part ce dbat et nous ferons entendre notre voix dans cet exercice dintelligence collective auquel nous entendons participer. Pour envisager lavenir sous un angle optimiste, optimisme qui est le propre des entrepreneurs qui constituent les juridictions consulaires, les Tribunaux de commerce se doivent davancer et de concrtiser les mesures positives dont ils ont eu, soit linitiative, soit le bnfice.Par la signature dun arrt en date du 21 juin2013, Madame la Garde des Sceaux a parachev la construction juridique de la communication par voie lectronique devant le Tribunal de commerce. Cette communication par voie lectronique est intimement lie la dispense de prsentation de larticle 861-1 du CPC telle quintroduite par le dcret1165 du 1er octobre 2010. Notre juridiction est pilote sur ce sujet et jai le plaisir de vous informer que les tests grandeur nature raliss au sein de la juridiction se sont avrs concluants, permettant ainsi une mise en application complte des dispositions du dcret ds le mois prochain. Cette mise en uvre ne changera rien la p