32
LES ANNONCES DE LA SEINE RENTRÉE SOLENNELLE Barreau de Paris Mendiant de liberté par Jean-Yves Le Borgne .....................................2 Le droit au droit par Jean Castelain.....................................................4 JURISPRUDENCE L’hospitalisation à la demande d’un tiers Conseil constitutionnel - décision n° 2010-71 QPC - 26 novembre 2010..9 TRIBUNE Madagascar, la parole confisquée ! par Jacques Brouillet........................................................................13 DIRECT Syndicat des Avocats de France Avocat en entreprise : clap de fin !..................................................13 VIE DU CHIFFRE Les Entretiens de l’Autorité des Marchés Financiers Où en est la régulation financière, trois ans après la crise ? ................14 VIE DU DROIT 54 ème Congrès de l’Union Internationale des Avocats....16 ANNONCES LEGALES ...................................................17 DÉCORATION Anne-Marie Civilise, Chevalier du Mérite ..........................24 SUPPLÉMENT Rentrée du Jeune Barreau de Paris J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Lundi 29 novembre 2010 - Numéro 60 - 1,15 Euro - 91 e année L a séance solennelle de Rentrée du Barreau de Paris et de la Conférence s’est déroulée ce 26 novembre 2010 au Palais de justice, en présence notamment de Michel Mercier, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Libertés. Le Vice-bâtonnier Jean-Yves Le Borgne, a pris la parole en premier et a rendu un hommage appuyé au courage et la détermination de son confrère chinois Zhang Sizhi. Cette cérémonie étant également celle de « l’intemporalité du talent », les douze Secrétaires de la Conférence 2010 ont reçu leurs prix avant que les discours d’usage ne soient prononcés par les Premier et Deuxième Secrétaires : Emmanuel Ravanas, premier Secrétaire de la Conférence a fait l’éloge de Bernard de Bigault du Granrut, ancien Bâtonnier de Paris, disparu en août 2009 puis, César Ghrenassia, deuxième Secrétaire de la Conférence, a évoqué un célèbre procès des années 1950, l' Affaire du Curé d'Uruffe. « Nous attendons de l’audace pour la garde à vue et de la modération, de la réflexion en ce qui concerne les jurés correctionnels. », a résumé Jean-Yves Le Borgne après avoir évoqué ces deux sujets d’actualité qui mobilisent la profession. Le souhait de l’avènement d’une « grande profession du droit » était au cœur de l’allocution du Bâtonnier Jean Castelain qui a pris ensuite la parole. Alors que le Conseil National des Barreaux vient de prendre position lors de son Assemblée Générale du 20 novembre 2010, contre la fusion avec les juristes d'entreprises et contre la création d’un éventuel statut d’avocat en entreprise, le Bâtonnier de Paris a réaffirmé avec force que « Cette grande profession d’avocat (…) ne peut se priver de la richesse, de l’intelligence et de l’expertise de ceux qui exercent le droit au sein des entreprises. » Jean Castelain a aussi alerté le Ministre de la Justice de la place de Paris sur la scène internationale afin que tous les efforts soient déployés pour conserver à la capitale « sa situation prééminente » et son influence. Enfin, c’est par un regard prospectif sur nos institutions et notre organisation judiciaire qu’a conclu Jean Castelain : « Je rêve tout haut et je souhaite qu’une réflexion soit menée pour que les deux ordres de juridictions se rapprochent afin de fusionner à terme et qu’il n’y ait, au sommet de cette institution juridictionnelle unifiée, qu’une seule Cour Suprême. » La parole a ensuite été donnée au Garde des Sceaux Michel Mercier qui a répondu aux inquiétudes énoncées. Il a confirmé sa volonté de concertation sur les nombreuses réformes intéressant la justice qui seront débattues dès le 10 janvier 2011 : « Il y a dans notre pays une forte attente de Justice, c'est ensemble que nous devrons la satisfaire ; je vous convie à ce que nous y travaillions ensemble. » Jean-René Tancrède Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Barreau de Paris Rentrée solennelle - 26 novembre 2010 Jean-Yves Le Borgne, Michel Mercier et Jean Castelain

Edition du lundi 29 novembre 2010

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Edition du lundi 29 novembre 2010

LES ANNONCES DE LA SEINE

RENTRÉE SOLENNELLEBarreau de ParisMendiant de liberté par Jean-Yves Le Borgne.....................................2Le droit au droit par Jean Castelain.....................................................4JURISPRUDENCEL’hospitalisation à la demande d’un tiersConseil constitutionnel - décision n° 2010-71 QPC - 26 novembre 2010..9TRIBUNEMadagascar, la parole confisquée !par Jacques Brouillet........................................................................13DIRECTSyndicat des Avocats de FranceAvocat en entreprise : clap de fin !..................................................13VIE DU CHIFFRELes Entretiens de l’Autorité des Marchés FinanciersOù en est la régulation financière, trois ans après la crise ? ................14VIE DU DROIT54ème Congrès de l’Union Internationale des Avocats....16ANNONCES LEGALES ...................................................17DÉCORATIONAnne-Marie Civilise, Chevalier du Mérite ..........................24

SUPPLÉMENTRentrée du Jeune Barreau de Paris

JOURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - INFORMATIONS GÉNÉRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE

Lundi 29 novembre 2010 - Numéro 60 - 1,15 Euro - 91e année

La séance solennelle de Rentrée du Barreaude Paris et de la Conférence s’est déroulée ce26 novembre 2010 au Palais de justice, enprésence notamment de Michel Mercier,

Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et desLibertés.Le Vice-bâtonnier Jean-Yves Le Borgne, a pris laparole en premier et a rendu un hommage appuyéau courage et la détermination de son confrèrechinois Zhang Sizhi.Cette cérémonie étant également celle de« l’intemporalité du talent », les douze Secrétairesde la Conférence 2010 ont reçu leurs prix avant queles discours d’usage ne soient prononcés par lesPremier et Deuxième Secrétaires : EmmanuelRavanas, premier Secrétaire de la Conférence a faitl’éloge de Bernard de Bigault du Granrut, ancienBâtonnier de Paris, disparu en août 2009 puis, CésarGhrenassia, deuxième Secrétaire de la Conférence,a évoqué un célèbre procès des années 1950, l'Affairedu Curé d'Uruffe.« Nous attendons de l’audace pour la garde à vue etde la modération, de la réflexion en ce qui concerneles jurés correctionnels.», a résumé Jean-Yves LeBorgne après avoir évoqué ces deux sujets d’actualitéqui mobilisent la profession.Le souhait de l’avènement d’une « grande professiondu droit » était au cœur de l’allocution du BâtonnierJean Castelain qui a pris ensuite la parole. Alors quele Conseil National des Barreaux vient de prendre

position lors de son Assemblée Générale du20 novembre 2010, contre la fusion avec les juristesd'entreprises et contre la création d’un éventuel statutd’avocat en entreprise, le Bâtonnier de Paris aréaffirmé avec force que « Cette grande professiond’avocat (…) ne peut se priver de la richesse, del’intelligence et de l’expertise de ceux qui exercent ledroit au sein des entreprises. »Jean Castelain a aussi alerté le Ministre de la Justicede la place de Paris sur la scène internationale afinque tous les efforts soient déployés pour conserverà la capitale « sa situation prééminente » et soninfluence.Enfin, c’est par un regard prospectif sur nosinstitutions et notre organisation judiciaire qu’aconclu Jean Castelain : « Je rêve tout haut et je souhaitequ’une réflexion soit menée pour que les deux ordresde juridictions se rapprochent afin de fusionner àterme et qu’il n’y ait, au sommet de cette institutionjuridictionnelle unifiée, qu’une seule Cour Suprême. »La parole a ensuite été donnée au Garde des SceauxMichel Mercier qui a répondu aux inquiétudesénoncées. Il a confirmé sa volonté de concertationsur les nombreuses réformes intéressant la justicequi seront débattues dès le 10 janvier 2011 : « Il y adans notre pays une forte attente de Justice, c'estensemble que nous devrons la satisfaire ; je vous convieà ce que nous y travaillions ensemble. »

Jean-René Tancrède

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Barreau de ParisRentrée solennelle - 26 novembre 2010

Jean-Yves Le Borgne, Michel Mercier et Jean Castelain

Page 2: Edition du lundi 29 novembre 2010

Mendiant de libertépar Jean-Yves Le Borgne

(…)

Que soient aussi salués tous ceux queje n’ai pu nommer et toutparticulièrement notre invité etconfrère chinois, Me Zhang Sizhi

qui assume avec courage et détermination samission de défenseur d’un certain nombre dedissidents dans un contexte dont chacun devinela difficulté. Qu’il sache que ses efforts sont ànos yeux l’image d’une espérance et l’esquissed’une promesse.Dans quelques instants le Bâtonnier Castelains’adressera à vous et M. le garde des Sceauxrépondra aux propos qui auront été tenus, enlarge part à son attentionMais cette cérémonie est surtout celle de lajeunesse, de la prospective, du futur, et aussi del’intemporalité du talent.Les Secrétaires de la Conférence y seront doncmis à l’honneur ; il leur sera décerné les prix quela tradition leur attribue ; ils remettront celuiqu’une audace juvénile leur a inspiré et les deuxpremiers d’entre eux prononceront leurdiscours : l’éloge d’un Bâtonnier disparu -dommage qu’on ne puisse l’entendre que de l’au-delà - et l’évocation d’un procès célèbre.Ainsi se clôtureront les travaux de la Conférence2010. Travaux faits de l’assistance discrète etquotidienne des plus démunis aux audiencesde comparution immédiate, devant les jugesd’instruction, les juges des libertés et de ladétention, la chambre de l’instruction, les jugesdu fond et les juges de l’application des peines.Travaux faits aussi de la représentation du jeunebarreau à travers le monde, parfois dans desconditions d’aimable convivialité, parfois dansun environnement plus rude pour rappelerl’attachement séculaire des avocats parisiensaux droits de l’homme.

Garde à vue

Travaux faits encore, cette année, des pre-mières Questions prioritaires de constitution-nalité contestant la garde à vue que le Premiersecrétaire a soutenues devant le Conseilconstitutionnel.Après cette épopée juridique et judiciaire, ter-minée en apothéose par la décision rendue le30 juillet 2010 par le Conseil constitutionnel,ils pensaient - et nous le croyions aussi - que lagarde à vue à l’ancienne était morte et quenous allions entrer dans un nouveau mondeprocédural où l’accusation appellerait ladéfense comme un contrepoids nécessaire,naturel et inéluctable.Nous savions bien qu’il avait fallu plus d’un siè-cle pour que l’avocat cesse de n’être que le plai-deur des derniers instants judiciaires, ceux duprocès. Mais désormais, les choses étaient dif-férentes, les plus hautes autorités nationales etinternationales signifiaient, sans ambiguïté,quelle était la direction à suivre.Las !Il nous parait clairement que le cœur n’y estpas, que des réticences diverses s’emploient àfreiner le progrès et que des lobbies répressifsconfondent la sévérité qu’ils appellent de leursvœux avec le déséquilibre inique de la procé-dure.Nous comprenons que l’Etat doive concilierdes obligations diverses et parfois contradic-toires. Nous ne sommes ni assez partisans, niassez irresponsables pour ignorer le bienfaitqu’est la paix publique et le devoir qui consisteà la protéger.Mais la question est de savoir si le progrès deslibertés est antinomique de l’ordre public.Ceux qui assignent à l’Etat le devoir de choisirentre l’équité du droit et la tranquillité des hon-nêtes gens posent une alternative mensongère.

2 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Rentrée solennelleLES ANNONCES DE LA SEINE

Siège social :12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 572 142 677 - (1957 B 14267)

Téléphone : 01.42.60.36.35 - Télécopie : 01.47.03.92.15Internet : www.annonces-de-la-seine.com

e-mail : [email protected] / [email protected]

Etablissements secondaires :l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST

Téléphone : 01.34.87.33.15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE

Téléphone : 01.42.60.84.40l 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY

Téléphone : 01.42.60.84.41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI

Téléphone : 01.45.97.42.05

Directeur de la publication et de la rédaction :Jean-René Tancrède

Comité de rédaction :Thierry Bernard, Avocat à la Cour, Cabinet BernardsFrançois-Henri Briard, Avocat au Conseil d’EtatAntoine Bullier, Professeur à l’Université Paris I Panthéon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrégé des Universités de droitAndré Damien, Membre de l’InstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit à l’Université Paris I Panthéon SorbonneBertrand Favreau, Président de l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens,ancien Bâtonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut général à la Cour d’appelRégis de Gouttes, Premier avocat général honoraire à la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasFrançoise Kamara, Conseiller à la première chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat général honoraire à la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat à la Cour, Maître de conférence à H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasNoëlle Lenoir, Avocate à la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur émérite à l’Université Paris II Panthéon-AssasPierre Masquart, Avocat à la CourJean-François Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesSophie Pillard, MagistrateGérard Pluyette, Conseiller doyen à la première chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate à la Cour, Présidente d’honneur de l’UNAPLYves Repiquet, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisRené Ricol, Ancien Président de l’IFACFrancis Teitgen, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

Publicité :Légale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frédéric Bonaventura

Commission paritaire : n° 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 995 exemplairesPériodicité : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de l’Atlas - 75019 PARIS

Copyright 2010Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autoriséeexpressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnéepar les articles 425 et suivants du Code Pénal.

Le journal “Les Annonces de la Seine” a été désigné comme publicateur officiel pourla période du 1er janvier au 31 décembre 2010, par arrêtés de Messieurs les Préfets :de Paris, du 29 décembre 2009 ; des Yvelines, du 16 décembre 2009 ; des Hauts-de-Seine, du 23 décembre 2009 ; de la Seine-Saint-Denis, du 22 décembre 2009 ; duVal-de-Marne, du 18 décembre 2009 ; de toutes annonces judiciaires et légales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procédure Civile et de Procédure Pénale et de Commerceet les Lois spéciales pour la publicité et la validité des actes de procédure ou des contratset des décisions de justice pour les départements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : L’administration décline toute responsabilité quant à la teneur des annonces légales.

- Tarifs hors taxes des publicités à la ligneA) Légales :Paris : 5,22 € Seine-Saint-Denis : 5,22 €Yvelines : 5,01 € Hauts-de-Seine : 5,22 €Val-de-Marne : 5,17 €

B) Avis divers : 9,50 €C) Avis financiers : 10,60 €D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,69 € Hauts-de-Seine : 3,70 €Seine-Saint Denis : 3,69 € Yvelines : 5,01 €Val-de-Marne : 3,70 €- Vente au numéro : 1,15 €- Abonnement annuel : 15 € simple

35 € avec suppléments culturels95 € avec suppléments judiciaires et culturels

COMPOSITION DES ANNONCES LÉGALES

NORMES TYPOGRAPHIQUES

Surfaces consacrées aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinéas

Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de l’annonce sera composée en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera l’équivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi à 4,5 mm.Les blancs d’interlignes séparant les lignes de titres n’excéderont pas l’équivalent d’une ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de l’annonce sera composée en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera l’équivalent d’une ligne de corps 9 points Didot soit arrondi à 3,40 mm. Lesblancs d’interlignes séparant les différentes lignes du sous-titre seront équivalents à 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est séparée de la précédente et de la suivante par un filet 1/4 gras. L’espace blanccompris entre le filet et le début de l’annonce sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le même principe régira le blanc situé entre la dernière ligne de l’annonce et le filet séparatif.L’ensemble du sous-titre est séparé du titre et du corps de l’annonce par des filets maigres centrés. Leblanc placé avant et après le filet sera égal à une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinéas : le blanc séparatif nécessaire afin de marquer le début d’un paragraphe où d’unalinéa sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces définitions typographiquesont été calculées pour une composition effectuée en corps 6 points Didot. Dans l’éventualité où l’éditeurretiendrait un corps supérieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

2009

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Jean-Yves Le Borgne

Page 3: Edition du lundi 29 novembre 2010

La criminalité est-elle triomphante et impuniedepuis que l’avocat, en 1897, est entré dans lecabinet du juge d’instruction ?Vivons-nous dans une anarchie délinquantedepuis qu’en 1993, le même auxiliaire de justicea fait une apparition timide en garde à vue ?L’Espagne et l’Allemagne, qui font une largeplace à l’avocat en garde à vue, sont-elles descontrées exotiques et farfelues ayant livré leurspeuples à la dictature des mafias ?Lorsque le droit s’humanise, lorsque laprocédure pénale impose le respect du suspect,ce n’est pas la paix publique qui recule oudevient vulnérable ; ce qui s’estompe, ce sontces résidus de barbarie qui collent à nos mœurscomme les restes d’un passé dont on a pas su sedétourner complètement.Avons-nous vraiment rompu avec l’idéologiede la contrainte facilitant la soumission, si bienrésumée dans cette phrase qu’on dit avoiréduquée - jadis - toute une génération depoliciers : « il faut conduire le suspect jusqu’à cemoment de vertige d’où procède l’aveu ».Le Barreau de Paris a suivi avec intérêt les projetsgouvernementaux de réforme de la procédurepénale. Toujours, bien sûr, avec un œil critique,mais jamais motivé par une hostilité de principe.Nous avions été heureux d’entendre le Présidentde la République dire à la Cour de cassation, ily a près de 2 ans, qu’à l’époque de l’ADN, il fallaitrompre avec la religion de l’aveu. Et quand dans le même discours, il avait ajouté :« parce qu’ils sont auxiliaires de justice et qu’ilsont une déontologie forte, il ne faut pas craindrel’intervention des Avocats dès le début de laprocédure », nous avions cru que la garde à vueallait devenir une phase à part entière du procèspénal, qu’elle allait en épouser les exigences etque le temps policier allait se judiciariser en se

soumettant aux règles du procès équitable.Après l’impulsion présidentielle, il y eut ladécision du Conseil constitutionnel, les arrêtsde la Cour de cassation du 19 octobre 2010, sansparler des multiples arrêts de la Coureuropéenne qui, depuis des années,annonçaient la nouveauté.En un mot, la voie était tracée, le cheminpresque accompli.Pourquoi faut-il alors en parler à nouveau ?Parce que l’on réforme, certes, mais avec réti-cence. Parce qu’on ne trouve dans le projet deloi de septembre que le minimum inévitabledécoulant des objurgations des sages du Palais-Royal. Parce que la modification des régimesspéciaux de garde à vue, rendue inévitable parles récentes décisions de la Cour de cassation,n’a pas même fait l’objet d’une insertion nou-velle dans le texte proposé au Parlement.Parce qu’aussi - et peut-être surtout - l’auditionlibre annonce une zone grise que la garde à vuenouvelle était supposée reléguer aux archives del’histoire. Qu’est-ce que ce temps de rétentionconsentie où aucun droit n’existe, où aucune limitede temps n’est imposée, sinon la reconstructionsubreptice de la garde à vue d’avant 1993 ?A l’aune de l’audition libre, il se pourrait que lesstatistiques inquiétantes de la garde à vuebaissent, mais aura-t-on pour autant fait passermoins de monde dans les geôles policières ou sesera-t-on borné à débaptiser le procédé ? Aurisque d’être taxé de mauvais esprit, pour moil’audition libre et la garde à vue sont dans le mêmerapport que la grand-mère et le loup dans le contecélèbre : une illusion, un piège, un danger.Le renoncement du suspect à ses droits ne faitpas la légitimité de l’absence de défense. Soyezen sûrs, le vrai délinquant, lui, ne renoncera paset préfèrera la garde à vue au leurre d’une

conversation libre avec les policiers qui leretiennent et l’accusent. Le soupçon est le seulcritère qu’il faut appliquer pour ouvrir la porteà la défense, que l’on soit dans une garde à vueà part entière ou dans un modèle réduit de cettelimitation de liberté.Il se peut que les débats parlementairesrépondent demain à ces préoccupations, maiscette perspective est aléatoire et on ne peutlaisser les libertés fondamentales flotter au grédes incertitudes d’un débat politique.Peut-être avez-vous, ici ou là, entendu dire queles avocats, en soutenant une garde à vuemoderne où ils prendraient toute leur place,cherchaient à s’ouvrir un marché. Le propos estsi stupide que j’ose à peine l’esquisser devantcelles et ceux de mes confrères qui, pourquelques dizaines d’euros, se rendent jour etnuit dans les commissariats pour assister lessuspects. Faut-il répondre aux décérébrés quioseraient soutenir que le Docteur Schweitzerou l’Abbé Pierre se cherchaient un business ?La vérité est autre. L’avocat est un mendiant deliberté, mais il ne sollicite pas pour lui-même.Il plaide, comme je le fais aujourd’hui, pour quela liberté progresse, pour que la justice s’installeet que son pays promeuve les règles de l’équité.

Jurés correctionnels

Un dernier mot.On murmure que le tribunal correctionnelpourrait bientôt comporter des jurés ou deséchevins.On ne peut suspecter a priori cette formule dupeuple en toge, comme il y avait jadis une nationen armes.

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 3

Rentrée solennellePh

oto

© J

ean-

Ren

é Ta

ncrè

de -

Tél

épho

ne :

01.4

2.60

.36.

35

“Lorsque le droit s’humanise, lorsque la procédure pénale impose le respect du suspect, ce n’estpas la paix publique qui recule ou devient vulnérable ; ce qui s’estompe, ce sont ces résidus debarbarie qui collent à nos mœurs comme les restes d’un passé dont on a pas su se détournercomplètement.”Jean-Yves Le Borgne

Page 4: Edition du lundi 29 novembre 2010

Le droit au droitpar Jean Castelain

Bienvenue, Monsieur le garde desSceaux, à la Rentrée du Barreau et à lafête de sa jeunesse.Nécessaire, incontournable, attendu,

mais rarement espéré, le discours de Rentrée

du Bâtonnier s’ajoute chaque année à l’édificejamais achevé de l’éloquence judiciaire.Il est d’usage d’évoquer les projets achevés, lesréformes en cours et les espérances que l’onplace dans les temps à venir.Je vais sacrifier à ce rite.Mais ce discours, à mi-mandat, sera celui de laliberté d’évoquer les sujets sur lesquels leBarreau a travaillé durant ces derniers mois etd’aborder ceux dont il devra s’emparer pour quenotre profession évolue dans l’intérêt de nosconcitoyens, des entreprises de notre pays, etplus généralement, de notre système juridiqueet de notre droit.

I. Les réformes en cours

Que veut-on faire précisément ?La réponse pour le Barreau de Paris est claireet simple :Il faut une grande profession du droit.Ou, plus exactement,Une grande profession d’avocat qui s’inscrit dansnotre tradition et qui portera demain, partout,les valeurs qui la fondent.Une grande profession d’avocat implique qu’elleenglobe l’ensemble de ceux qui consultent,conseillent et défendent, de ceux qui forgent ledroit dans le respect d’une déontologie forte,dont les manquements sont sanctionnésdisciplinairement.

La fusion avec les avouésLa profession d’avocat, après avoir fusionné avecles avoués d’instance en 1971, va fusionner avecles avoués à la Cour.Les tarifs disparaissent, la fluidité et la simplicités’installent dans l’intérêt des justiciables.L’avocat assistera son client en premièreinstance, puis devant la Cour.Le Barreau de Paris sera au rendez-vous pouraccueillir, en son sein, 60 ou 70 nouveauxavocats dont les compétences procéduralesenrichiront son expertise.Le Président Pellerin, que je salue, sait que jeferai avec mon conseil tout, notamment en mepréoccupant du sort des salariés de la Chambre,pour que cette fusion réussisse.Mais, après cette étape, la profession d’avocatdoit poursuivre sa croissance nécessaire à notredroit.

Les avocats en entrepriseD’abord, vers les entreprises.La profession d’avocat réfléchit, depuislongtemps, sur son exercice au sein de l’entreprise.Le Barreau de Paris s’est prononcé en sa faveurl’an dernier.Barreau largement ouvert sur l’étranger, plus de2 000 avocats du Barreau de Paris sont membresd’un Barreau hors de nos frontières, sans doutenous avons, mieux que d’autres, conscience desréalités du monde qui nous entoure.Dans les grands pays développés, Etats-Unis,Canada, Japon, ou accédant à ce statut, Brésil,

4 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Rentrée solennelle

Mais qu’on me permette néanmoins dem’interroger :N’espère-t-on pas qu’un peu de passionrépressive s’insinue dans la réflexion des jugesprofessionnels ?Faut-il comprendre autrement la recommanda-tion - il est vrai du ministre de l’Intérieur - de pla-cer aux côtés du juge de l’application des peinesun assesseur président d’une association de vic-

times ? Je comprends que l’on ait de la sympathiepour ceux qui ont souffert de la délinquance.C’est bien le moins qu’on leur doit. Mais l’idéed’ériger des parties civiles en juges est incompa-tible avec la notion d’une justice équitable.Le sujet délicat des jurés correctionnels mériteradonc d’être traité avec précaution, en ne leuraccordant - s’ils doivent advenir - qu’un avisconsultatif.

Nous attendons de l’audace pour la garde à vueet de la modération, de la réflexion en ce quiconcerne les jurés correctionnels. Est-ilraisonnable de demander aux mêmes cesqualités antinomiques ?Je le crois ; car l’on n’est jamais trop exigeantquand on envisage ce que seront, demain, leslibertés en France.

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Jean-Yves Le Borgne

Jean Castelain

Page 5: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 5

Rentrée solennelle

pays dont je salue les représentants de laprofession, et avec lesquels nous avons signédes accords de partenariat, les avocats, inscritsà un Barreau, exercent en entreprise.En Europe, nos principaux partenaireséconomiques, Allemagne, Royaume-Uni, Italie,Espagne, Pays-Bas, Danemark, mais aussi Grèce,Irlande et Islande, connaissent l’exercice enentreprise de l’avocat…Or, voici que des voix représentant diversessensibilités de notre profession se prononcentcontre cette possibilité en France.Alors que j’entends dire depuis si longtemps quel’expert-comptable a des facilités que nousn’avons pas, parce qu’il est fréquemment enentreprise, voilà qu’au moment où on nouspropose d’y avoir un statut, nous refuserionscette possibilité.Faudra-t-il attendre que des avocats de l’Unioneuropéenne, établis en dehors de nos frontières,viennent exercer chez nous, pour nous indigneralors de cette « discrimination à rebours » quifrapperait les avocats français ?Cette grande profession d’avocat, que jesouhaite, ne peut se priver de la richesse, del’intelligence et de l’expertise de ceux quiexercent le droit au sein des entreprises.Je le dis avec inquiétude, car nos amis belges ontfait le choix d’une profession distincte, avec un

statut propre, celle de Juriste d’entreprise, quibénéficie de la confidentialité des avis juridiquesémis.Et que j’ai lu dans la mission confiée à MichelPrada qu’il lui était demandé de réfléchir à cettepossibilité, pour la France, de doter les juristesd’entreprises d’un privilège de confidentialité.Voir côte à côte, mais distincts, les avocats etles juristes d’entreprise, ne permettra pas depromouvoir notre droit à l’étranger, car lesefforts, au lieu d’être conjoints, seront faitsséparément.Nous disperserons nos énergies, et nousgaspillerons nos ressources, à faire valoir nosparticularismes au lieu de voir tout ce qui nousrapproche et qui fait que nous sommes, enréalité, similaires.Alors que le Barreau de Paris est favorable à cetexercice.Alors qu’il était soutenu par d’autres que laprofession d’avocat était, en France, trèsmajoritairement hostile à ce projet, le ConseilNational des Barreaux vient de se déclarerexactement partagé sur cette question.Je souhaite donc que le CNB reprenne sestravaux sur ce point, sauf à accepter que d’autresque les avocats ne viennent fixer le périmètred’exercice de notre profession.Je préfère choisir que subir.

Les avocats devant les Cours suprêmesMais, nous ne pouvons-nous arrêter là.La France a désormais… 3 Cours suprêmes.Deux, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat,sont au sommet de leur ordre juridique, ettransmettent à la troisième, les questionsprioritaires de constitutionnalité.Les avocats aux Conseils ont un monopoledevant les unes, tous plaident devant l’autre.Depuis que ce système existe, le Conseilconstitutionnel s’est-il plaint de l’insuffisancedes avocats à la Cour ?De leur impertinence ?De leur bavardage ?Jamais.Tout au contraire, cette irrigation permet denourrir le Conseil constitutionnel de l’expé-rience de la réalité judiciaire.Alors, je le dis avec sérénité,Les avocats et les avocats aux Conseils doiventtravailler ensemble pour envisager, avant vingtans, délai habituel de nos grandes réformes(1971, 1991, 2011), de fusionner, dans l’intérêtdes justiciables de notre pays.Vainement, on m’opposera les techniquesparticulières de cassation.Les 60 charges d’avocats aux Conseils travaillentavec 400 avocats au Barreau de Paris, qui sontleurs collaborateurs, et qui connaissent

“Alors que j’entends dire depuis si longtemps que l’Expert-comptable a des facilités que nousn’avons pas, parce qu’il est fréquemment en entreprise, voilà qu’au moment où on nous proposed’y avoir un statut, nous refuserions cette possibilité.”Jean Castelain

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Jean-Yves Le Borgne, Michel Mercier et Jean Castelain

Page 6: Edition du lundi 29 novembre 2010

parfaitement la technique du pourvoi et dumémoire.Vainement, on m’opposera le regard nouveauqu’apporteraient les avocats aux Conseils alorsqu’ils plaident - contre nous - devant lestribunaux administratifs et les Coursadministratives d’appel.Quel nouveau regard ont-ils pour préparer leurmémoire devant le Conseil d’Etat lorsqu’ils ontsuivi la procédure en première instance commedevant la Cour et que nous nous trouvonsdessaisis ?Enfin, pourquoi ignorer délibérément auConseil d’Etat, sur les rôles et sur les décisionsrendues, le nom des avocats à la Cour quiassistent les parties lorsque le ministère d’avocatsaux Conseils n’est pas obligatoire ?On voudrait nous ignorer, nous gommer, quel’on ne s’y prendrait pas autrement.Ce n’est pas convenable.Cela étant, qu’on ne s’y trompe pas.Je ne soutiens pas que les 50 000 avocats deFrance pourront demain tous librement repré-senter les parties devant la Cour de cassationet le Conseil d’Etat car je conçois la nécessitéd’une expertise, d’une spécialité pour pouvoirassister les parties devant ces juridictions.Mais l’accès aux juridictions supérieures doitêtre sanctionné par la seule obtention d’undiplôme qualifiant et non par l’achat d’unecharge.

L’acte d’avocatCet instrument juridique nouveau va, - enfin -voir le jour.L’avocat est, déjà et évidemment, responsabledes actes qu’il rédige pour le compte de sesclients, particuliers et entreprises.Il va demain, signer ces actes, leur donnant unevaleur supérieure à celle des actes sous seingprivé.

Il évitera ainsi des contentieux, car les partiesne pourront plus prétendre n’avoir pas mesuréla portée de leurs engagements ou, pire, n’avoirrien compris.Il aura bien sûr, aussi, vérifié la réalité de lacapacité juridique des parties à la convention.Mais surtout, demain, ces actes d’avocats vontcirculer partout en France, en Europe et dansle monde.Cette circulation d’actes estampillés va créerune « soft law », un droit de praticien, un droitd’usager, et ce droit souple sera nécessairementpromoteur de notre droit français, trop souventbrocardé à l’étranger comme étant corseté parun corpus déterminé d’articles codifiés.

La communication électroniqueChacun le sait, le Barreau de Paris a un systèmede communication électronique qui fonctionneet que la Chancellerie a approuvé.Son coût dérisoire - quelques euros par an etpar avocat - est lié à l’expertise que nous avonsdéveloppée et aux investissements réalisésdepuis 15 ans.D’ici au 31 décembre prochain, plus de 10 000avocats au Barreau de Paris seront connectésélectroniquement.En fait, c’est la quasi-totalité du Barreau plaidantà Paris qui sera ainsi connectée.Il y a bien longtemps que les avocatscommuniquent entre eux par voie électronique,pour s’échanger contrats, mais aussi pièces etconclusions.Il était naturel que les avocats communiquentde même avec les juridictions.Je sais que, de ci, de là, une inquiétude semanifeste de voir ainsi menacée la postulation.Mais, là encore, il faut savoir la profession quel’on souhaite.La territorialité de la postulation reflète uneconception de l’avocat qui ne voit en lui qu’un

Avoué napoléonien de première instance.Un avocat n’est pas une guérite de péage surl’autoroute des procédures.Et que l’inquiétude ne gagne pas ceux quicroient qu’ils vont disparaître.Il faudra toujours un correspondant pour suivrelocalement les procédures lorsqu’un dialogueavec les magistrats s’avèrera nécessaire, à l’instardes avocats au Tribunal de commerce de Parisqui ont officiellement disparu depuis 40 ans etdont l’existence est aujourd’hui toujours prospère.

Garde à vue et réforme pénaleSur les réformes de la garde à vue et de laprocédure pénale, Jean-Yves Le Borgne vous adéjà dit nos préoccupations.Je n’y reviendrai pas, sauf à demander que lesréformes soient faites, dans l’intérêt des justiciables,avec une concertation aussi large que possible etune réflexion approfondie, toujours préférable àl’enthousiasme d’une d’annonce précipitée.

II. Les problématiques

Je voudrais ici évoquer les questions surlesquelles j’ai été le plus interpellé.

L’accès à la profession des hommes et femmes politiquesQue n’ai-je entendu ?Tout homme ou toute femme politique,souhaitant utiliser son carnet d’adresse, et lerentabiliser en faisant je ne sais quelle opérationde trafic d’influence, pouvait devenir avocat auBarreau de Paris.Les passe-droits étaient acquis.Les délibérations secrètes.Le contrôle inexistant.Et lorsqu’un homme politique ne pouvaitrejoindre notre profession, l’ostracisme qui le

6 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Rentrée solennelle

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Page 7: Edition du lundi 29 novembre 2010

frappait était évidemment lié à son apparte-nance partisane.Soyons sérieux. L’accès à la profession d’avocatest fixé par la loi. Le Législateur a considéré qu’ilétait possible de devenir avocat dès lors que lesdiplômes et l’expérience professionnels acquislui semblaient équivaloir à ceux de la voie directe.Si le Législateur souhaite émettre desincompatibilités, par exemple, devenir avocatpar équivalence lorsque l’on est Parlementaire,qu’il le décide.Mais qu’il ne compte pas sur moi pour donnerune interprétation restrictive, sinon contingente,voire individualisée, des textes existants.

J’ajoute que le Conseil de l’Ordre travaille dansla transparence.42 membres composent le Conseil de l’Ordrede Paris, issus pour plusieurs de syndicats.Croyez-vous qu’il soit possible, alors que lesnoms des candidats admis à la prestation deserment sont examinés chaque semaine, de faireles choses dans l’opacité ?Enfin, le Conseil de l’Ordre n’est que le premierjuge de l’admission.Il travaille sous le contrôle de la Cour d’appel etnul doute que le Parquet général frapperait derecours une décision lui paraissant erronée.Ainsi, depuis le 1er janvier dernier, quelques

hommes et femmes politiques ont rejoint leBarreau de Paris, ni plus, ni moins que les annéesprécédentes.Ils y sont avocats comme les autres, soumis aucontrôle ordinal, et nul doute que s’ils violaientles règles de notre profession, je serais saisi dansles plus courts délais.Et, je le dis avec sérénité,S’il s’avérait que l’un d’entre eux manque à nosrègles, je le renverrais à s’expliquer devant nosformations disciplinaires, là encore, sous lecontrôle de la Cour.Enfin, ne nourrissons pas de fantasmes surl’importance de cet accès parallèle.Il y a moins de 80 hommes et femmes poli-tiques au sein des 23 000 avocats du Barreaude Paris et beaucoup d’entre eux exerçaienteffectivement notre profession avant d’em-brasser une activité publique.Le phénomène est donc particulièrement limité,même si la notoriété de certains de mesconfrères a pu laisser penser qu’il était d’uneautre ampleur.

L’affaire BettencourtCe qui s’est passé dans le dossier Bettencourt m’aégalement valu d’être fréquemment interpellé.Je ne dirai, bien sûr, pas publiquement ce quej’ai fait dans le cadre des pouvoirs que la loi etles règlements me reconnaissent et qui estcouvert par le secret professionnel.En revanche, il est inconvenant qu’on mesoupçonne de paralysie disciplinaire au motifque le vice-bâtonnier est le conseil d’EricWoerth et que mon confrère AntoineBeauquier, membre du Conseil de l’Ordre,coordinateur de l’autorité de poursuite, le conseilde son épouse.Une fois l’anathème jeté, on a été bien en peinede m’expliquer ce que j’aurais dû faire et que jen’avais pas fait.Ceci dit, trois remarques générales sur ce quecette affaire m’inspire.D’abord, la très grande difficulté des avocatsqui doivent être loyaux, alors que la jurispru-dence de la chambre criminelle de la Cour decassation considère, comme preuve admissi-ble, les enregistrements effectués à l’insu deceux qu’on écoute dès lors qu’ils sont discutéscontradictoirement.La boîte de Pandore est ouverte. Il fautaujourd’hui la refermer, en jugeant qu’unepreuve obtenue par fraude est judiciairementinacceptable.Si le juge cesse d’ignorer la fourberie, lesjusticiables seront moins tentés de la commettre.Ensuite, la complexité infernale des règles dusecret professionnel.La loi ne protège pas le secret comme une valeurobjective.Elle se borne à interdire à celui qui en estprofessionnellement le réceptacle, de ledivulguer.Comment un avocat ou un notaire peuvent-ilsimaginer qu’un juge puisse admettre que soitdiffusé l’enregistrement effectué à leur insulorsqu’ils parlent des affaires de leur cliente àson domicile, avec le mandataire de celle-ci ?Il faut donc, une nouvelle fois, remettre sur latable de travail la question de la protection dusecret professionnel et le protéger intrinsè-quement, en sus de l’interdiction légitime-ment faite à celui qui en est dépositaire, de ledivulguer.

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 7

Rentrée solennelle

REPERES

Médaille 2010 de la Conférencedes Avocats du Barreau de Parisremise à Muhannad Al Hassani

Pour nous dissuader de nousvautrer dans nos instincts

animaux, nous élaborons toutessortes de symboles, de mythes, dereligions, de lois et de moralescensés servir de garde-fous.Nous suivons les chemins tracés parles auteurs de règles que nousglorifions.Nous jalonnons notre existence decérémonies et de rituels, nousconfions les clés de nos vies à ceuxqui s’en proclament les gardiens et- parfois, souvent - nous obtenonsle résultat inverse de celui que nousescomptions.Nous nous coupons de nous-mêmes ; notre nature animale,reléguée dans les oubliettes, grandità notre insu, se nourrit desdéceptions, des frustrationsengendrées par l'impossibilitéd'atteindre l'idéal de nos vies.Car nous ne sommes ni prophètesni saints, seulement des hommesen quête de leur but commun, des

hommes indissociablement liés lesuns aux autres, des hommes quidoivent apprendre à se regarder lesuns les autres, à s'observer àtravers l'autre… à comprendre quel'autre, le monstre, le criminel, l'amid'hier, l'ennemi de demain, n'estqu'une indispensable facette decette humanité qui nous rassemble.Mais l’apprentissage est difficile.Difficile, car tout est prétexte àjuger, le beau, le laid, le grand, lemisérable, l'utile, le superflu…Même pour un avocat.Même pour un bâtonnier qui peutêtre toujours à l'affût de la faillechez l'autre.Qui se pare de l’esprit inquisiteurqui sépare les individus en partisanset en adversaires, répartit les grâceset les anathèmes.Et à Damas, dans cette villeimmémoriale, il y en a tant qui sontmis à l’index.Il y en a un parmi tant d’autres.Un avocat parmi tant d’autres.Qui a commis la faute de ne passolliciter l’autorisation de sonministre des affaires sociales.Qui a commis la faute de ne passolliciter l’autorisation de sonconseil de l’ordre.Qui a commis la faute de créer uneassociation dont le but étaitprécisément de ne pas se parer degrands principes, mais simplementde chercher chez l’autre cette partd’humanité qui nous rassemble. Quinous rend indissociables.Il en paiera encore longtemps le prix.Radié à vie par son ordre.Traduit devant une juridiction dansune cage.Et jeté pour trois ans dans une soi-disant cellule où s’entassent70 prisonniers.

Agressé. Humilié.Un parmi tant d’autres.Qui ne plaît pas à un bâtonnier lui-même inféodé.A un bâtonnier à qui il ne renvoiepas une image flatteuse de lui-même.A un bâtonnier qui supporte mal lavisite du représentant de sonhomologue de Paris.Quand il lui explique que la dignitéd’un homme qui a voué sa vie àdéfendre ses semblables n’est pasune question de politique.Le grotesque est parfois plus fortque le sublime.Notamment quand un homme estaccusé d’atteinte au sentimentnational et de diffusion d’idéesracistes.Parce qu’il a, encore une fois, crééune association de défense desdroits humains sans demanderl’autorisation de son ministre et deson bâtonnier.Muhannad Al Hassani, vous maniezsi bien les paradoxes. Du fond de votre geôle, vous nousapprenez que la vie est plus belleque la prudence… Alors que les portes d’une prison sesont refermées sur vous, vous nousapprenez que le choix est la plusgrande liberté qui puisse nous êtreofferte...Pour tout cela, pour votrecourage, votre combat si simple,mais si ambitieux, j’ai l’honneurde remettre à votre ami etreprésentant, Monsieur KamelJendoubi, au nom de mes onzeconfrères ici présents, la médaillede la Conférence des Avocats duBarreau de Paris.

Karim Makrab-Ebeid

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

KarimMakrab-Ebeid

“Les Avocats et les Avocats aux Conseils doivent travaillerensemble pour envisager, avant vingt ans, délai habituel de nosgrandes réformes (1971, 1991, 2011), de fusionner, dans l’intérêtdes justiciables de notre pays.”Jean Castelain

Page 8: Edition du lundi 29 novembre 2010

Enfin, les propos lâchés à la presse sont devenusun élément de la stratégie judiciaire.Certains avocats croient opportun de tenirdes propos qui ne correspondent pas à cequ’imposent les règles de délicatesse et deconfraternité.On me dit aussi qu’ils s’égarent à des propospeu amènes sur les magistrats.Ce n’est pas ma conception des choses.De tels excès font peut-être vendre du papierjournal et grimper l’audimat, mais j’aime à dire,dans cette enceinte, que ces méthodes ne sontà la gloire ni de notre justice, ni de notreprofession.Face à ces comportements, j’ai exercé, dans ladiscrétion, l’ensemble de mes prérogatives.J’ai eu, jusqu’à aujourd’hui, le souci que monrôle régulateur ne fasse pas apparaître ladéontologie comme le moyen de museler unavocat.Désormais, je donnerai une suite disciplinaireà toute nouvelle incartade, quelle que soit lanotoriété des avocats de la cause.

III. Inquiétudes

Comme tout bâtonnier, j’ai beaucoup d’in-quiétudes.Je voudrais vous en faire partager deux.

La première concerne l’accès au droitJe ne reviendrai pas sur ce qu’ont dit, depuis30 ans, les plus éminents responsables de notreprofession sur la dotation insuffisante dubudget de l’Etat quant à l’aide juridictionnelle.300 millions d’euros quand l’Angleterre yconsacre 2 milliards pour 10 millions dejusticiables de moins, on ne peut que lever lesyeux au ciel car en bas, nous ne sommes pasentendus.Si gouverner c’est choisir, le temps est venu pourBercy, dont j’avais dit, en prenant mes fonctions,qu’il était aussi le Ministère des avocats, dedécider où faire des économies, et où dépenserl’argent de l’impôt.Je le dis avec d’autant plus de force que leParlement a voté, hier, le paiement par le jus-ticiable démuni, relevant de l’aide juridiction-nelle, du droit de plaidoirie que l’Etat assu-mait jusqu’alors.J’aimerais avoir la plume de Victor Hugo, car jevois les larmes de Gavroche dans les yeux de cemineur, victime et partie civile, auquel lelégislateur nous suggère de demander 8,84 eurosavant de plaider pour lui…Ce ticket modérateur, qui ne dit pas son nom,sera la plupart du temps irrécouvrable et serasupporté par les avocats qui se dévouent pourles plus pauvres.Est-ce, Monsieur le Ministre, une manière socia-lement juste d’organiser les économies de l’Etat ?Je ne reviendrai pas plus sur ce que j’ai dit depuisde nombreux mois sur la nécessité de permettreaux classes moyennes un accès simplifié auconseil juridique pour les questions de tous lesjours, loyer, famille, travail, consommation.J’ai été très poliment écouté,A ce jour, je n’ai pas été entendu.Or, on ne peut refuser de prendre ce problèmeà bras le corps et d’y apporter une solution.Ne détournons pas le regard.Il faut, soit créer une assurance de protection

juridique universelle obligatoire, soit rendre leshonoraires d’avocat fiscalement déductibles entant que service rendu à la personne.Le droit au droit est une nécessité comme hierle droit à l’éducation ou le droit à la santé.Sur ce point, mon combat ne cessera jamais.

Ma seconde inquiétude concerne la placede Paris Je suis très préoccupé par la diminution sensiblede notre influence.Savez-vous qu’au sein du CCBE, la languefrançaise pourrait être abandonnée alors qu’elleest la langue, depuis 1951, des délibérés de laCour de justice de l’Union européenne.Savez-vous qu’au sein de l’UIA, fondée par lesBarreaux de Paris et de Bruxelles, la mêmerevendication se fait jour ?Et savez-vous que la Cour internationaled’arbitrage de la CCI pourrait quitter Paris ?Paris est la première place mondiale de l’arbitragemais Genève et Vienne font des offres alléchantesà la CCI qui envisagerait de déménager…Je vous en conjure, Monsieur le Ministre,déployez tous vos efforts, y compris budgétairessi besoin, pour conserver à Paris sa situationprééminente.Car, ne nous y trompons pas, la perte de cettesituation privilégiée se paiera en terme de perted’emploi, de perte d’activité et de perte d’influence.On ne revient jamais sur ce qui a disparu.

IV. Conclusion :quel futur ?

J’en ai terminé.J’aurais pu aborder tant d’autres sujets que jesuis confondu devant ce que je n’évoque pas.Ne croyez pas que je ne suis pas concerné parle projet de déménagement du Tribunal auxBatignolles, ni que j’ai abandonné l’idée d’uneMaison des Avocats de France regroupant lesinstitutions de la profession.Je suis simplement atterré par les taxes que laville de Paris prétend obtenir du barreau pourlui donner le seul droit de construire.Je n’oublie pas l’Ecole de formation des avocatsdu ressort de la Cour de Paris qui s’installe àIssy-les-Moulineaux et je remercie encore lemaire de cette ville, André Santini, et son conseilmunicipal des conditions dans lesquelles il nousaccueille.

Vous pouvez admirer à l’extérieur la maquettede cette école qui sera construite par Jean-Michel Wilmotte.Je vois toujours avec intérêt les perspectivesd’interprofessionnalité d’abord, avec les experts-comptables, en me réjouissant de l’accord trouvéavec le Président Zorgniotti dans l’intérêt de nosdeux professions, ensuite, avec les Conseils enPropriété Industrielle.L’interprofessionnalité n’est pas la fusion ou ledouble exercice.Elle permet à chacun d’exprimer ses talents sansvouloir se faire le clone de l’autre.Simplement, le temps de ce discours ne suffitpas.Deux dernières choses toutefois, tant elles sontimportantes pour notre profession et pour notrepays.Je ne serai pas taisant, dans les temps à venir, surla réforme de la gouvernance de notre profession.Le Conseil National des Barreaux a 20 ans.Il a été un fédérateur des Barreaux et a permisl’éclosion d’une déontologie unifiée dans notrepays. Il regroupe, en son sein, toutes lescomposantes de la profession.Mais qui ne voit la difficulté qu’il a à diriger, lesdélais qui sont les siens, ses hésitations, sestergiversations…Il faut une instance forte au niveau national.Sur ce point, le Barreau de Paris fera, l’anprochain, des propositions pour fédérer lestalents, les moyens et les énergies.Et il occupera toute sa place au sein du ConseilNational des Barreaux pour exprimer sespréoccupations et faire part de ses positions.En tout dernier lieu,Comment ne pas regarder de manièreprospective notre organisation judiciaire.Est-il raisonnable, aujourd’hui, d’avoir deuxordres de juridictions, trois Cours suprêmes, etj’oublie le Tribunal des conflits.Vous avez compris mon propos.Je rêve tout haut et je souhaite qu’une réflexion soitmenée pour que les deux ordres de juridictions serapprochent afin de fusionner à terme et qu’il n’yait, au sommet de cette institution juridictionnelleunifiée, qu’une seule Cour suprême.Nous y gagnerons en lisibilité, en simplicité eten compétitivité.Je le souhaite, car je veux croire à l’union destalents au sein d’une seule justice,Une justice forte,Une justice exemplaire,La justice que mérite la France. 2010-505

8 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Rentrée solennelle

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Michel Mercier

Page 9: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 9

Jurisprudence

Le Conseil,

1. Considérant que le Conseil constitutionnel est saisi de huit articles ducode de la santé publique dans leur rédaction antérieure à la date d'entréeen vigueur de l'ordonnance susvisée du 15 juin 2000 ; 2. Considérant qu'aux termes de l'article L. 326-3 du code la santé publique: « Lorsqu'une personne atteinte de troubles mentaux est hospitaliséesans son consentement en application des dispositions du chapitre IIIdu présent titre, les restrictions à l'exercice de ses libertés individuellesdoivent être limitées à celles nécessitées par son état de santé et la miseen œuvre de son traitement. En toutes circonstances, la dignité de lapersonne hospitalisée doit être respectée et sa réinsertion recherchée. « Elle doit être informée dès l'admission et, par la suite, à sa demande, desa situation juridique et de ses droits. « En tout état de cause, elle dispose du droit : « 1° De communiquer avec les autorités mentionnées à l'article L. 332-2 ; « 2° De saisir la commission prévue à l'article L. 332-3 ; « 3° De prendre conseil d'un médecin ou d'un avocat de son choix ; « 4° D'émettre ou de recevoir des courriers ; « 5° De consulter le règlement intérieur de l'établissement tel que définià l'article L. 332-1 et de recevoir les explications qui s'y rapportent ; « 6° D'exercer son droit de vote ; « 7° De se livrer aux activités religieuses ou philosophiques de son choix. « Ces droits, à l'exception de ceux mentionnés aux 4°, 6° et 7°, peuventêtre exercés à leur demande par les parents ou les personnes susceptiblesd'agir dans l'intérêt du malade » ; 3. Considérant qu'aux termes de l'article L. 331 du même code : « Danschaque département, un ou plusieurs établissements sont seuls habilitéspar le préfet à soigner les personnes atteintes de troubles mentaux quirelèvent du chapitre III du présent titre » ; 4. Considérant qu'aux termes de son article L. 333 : « Une personneatteinte de troubles mentaux ne peut être hospitalisée sans sonconsentement à la demande d'un tiers que si : « 1° Ses troubles rendent impossible son consentement ; « 2° Son état impose des soins immédiats assortis d'une surveillanceconstante en milieu hospitalier. « La demande d'admission est présentée soit par un membre de la familledu malade, soit par une personne susceptible d'agir dans l'intérêt de celui-ci, à l'exclusion des personnels soignants dès lors qu'ils exercent dansl'établissement d'accueil. « Cette demande doit être manuscrite et signée par la personne qui laformule. Si cette dernière ne sait pas écrire, la demande est reçue par lemaire, le commissaire de police ou le directeur de l'établissement qui endonne acte. Elle comporte les nom, prénoms, profession, âge et domiciletant de la personne qui demande l'hospitalisation que de celle dontl'hospitalisation est demandée et l'indication de la nature des relationsqui existent entre elles ainsi que, s'il y a lieu, de leur degré de parenté. « La demande d'admission est accompagnée de deux certificats médicauxdatant de moins de quinze jours et circonstanciés, attestant que lesconditions prévues par les deuxième et troisième alinéas sont remplies. « Le premier certificat médical ne peut être établi que par un médecin

n'exerçant pas dans l'établissement accueillant le malade ; il constate l'étatmental de la personne à soigner, indique les particularités de sa maladieet la nécessité de la faire hospitaliser sans son consentement. Il doit êtreconfirmé par un certificat d'un deuxième médecin qui peut exercer dansl'établissement accueillant le malade. Les deux médecins ne peuvent êtreparents ou alliés, au quatrième degré inclusivement, ni entre eux, ni desdirecteurs des établissements mentionnés à l'article L. 331, ni de lapersonne ayant demandé l'hospitalisation ou de la personne hospitalisée » ; 5. Considérant qu'aux termes de son article L. 333-1 : « Avant d'admettreune personne en hospitalisation sur demande d'un tiers, le directeur del'établissement vérifie que la demande a été établie conformément auxdispositions de l'article L. 333 ou de l'article L. 333-2 et s'assure de l'identitéde la personne pour laquelle l'hospitalisation est demandée et de cellede la personne qui demande l'hospitalisation. Si la demande d'admissiond'un majeur protégé est formulée par son tuteur ou curateur, celui-ci doitfournir à l'appui de sa demande un extrait du jugement de mise soustutelle ou curatelle. « Il est fait mention de toutes les pièces produites dans le bulletind'entrée » ; 6. Considérant qu'aux termes de son article L. 333-2 : « À titre exceptionnelet en cas de péril imminent pour la santé du malade dûment constatépar le médecin, le directeur de l'établissement pourra prononcerl'admission au vu d'un seul certificat médical émanant éventuellementd'un médecin exerçant dans l'établissement d'accueil » ; 7. Considérant qu'aux termes de son article L. 334 : « Dans les vingt-quatre heures suivant l'admission, il est établi par un psychiatre del'établissement d'accueil, qui ne peut en aucun cas être un des médecinsmentionnés au dernier alinéa de l'article L. 333, un nouveau certificatmédical constatant l'état mental de la personne et confirmant ou infirmantla nécessité de maintenir l'hospitalisation sur demande d'un tiers. « Dès réception du certificat médical, le directeur de l'établissementadresse ce certificat ainsi que le bulletin et la copie des certificats médicauxd'entrée au préfet et à la commission mentionnée à l'article L. 332-3 » ; 8. Considérant qu'aux termes de son article L. 337 : « Dans les trois joursprécédant l'expiration des quinze premiers jours de l'hospitalisation, lemalade est examiné par un psychiatre de l'établissement d'accueil. « Ce dernier établit un certificat médical circonstancié précisantnotamment la nature et l'évolution des troubles et indiquant clairementsi les conditions de l'hospitalisation sont ou non toujours réunies. Au vude ce certificat, l'hospitalisation peut être maintenue pour une duréemaximale d'un mois. « Au-delà de cette durée, l'hospitalisation peut être maintenue pour despériodes maximales d'un mois, renouvelables selon les mêmes modalités. « Le certificat médical est adressé aux autorités visées au deuxième alinéade l'article L. 338 ainsi qu'à la commission mentionnée à l'article L. 332-3et selon les modalités prévues à ce même alinéa. « Faute de production du certificat susvisé, la levée de l'hospitalisationest acquise » ; 9. Considérant qu'aux termes de son article L. 351 : « Toute personnehospitalisée sans son consentement ou retenue dans quelqueétablissement que ce soit, public ou privé, qui accueille des malades

L’hospitalisation à la demande d’un tiersConseil constitutionnel - décision n° 2010-71 QPC - 26 novembre 2010

Le Conseil constitutionnel a été saisi le 24 septembre 2010 par le Conseil d'Etat d'une question prioritaire de constitutionnalitérelative à l'hospitalisation sans consentement en général et à l'hospitalisation à la demande d'un tiers en particulier (HDT). Il a ainsi déclaré inconstitutionnelles les dispositions de l'article L.3212-7 du Code de la santé publique relatives au maintien del'hospitalisation d'une personne sans son consentement, celui-ci n’étant soumis à aucune juridiction judiciaire dans les conditionsrépondant aux exigences de l'article 66 de la Constitution.Il a fixé au 1er août 2011 la prise d'effet de cette déclaration d'inconstitutionnalité afin de permettre au législateur d'y remédier.

Page 10: Edition du lundi 29 novembre 2010

10 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Jurisprudence

soignés pour troubles mentaux, son tuteur si elle est mineure, son tuteurou curateur si, majeure, elle a été mise sous tutelle ou en curatelle, sonconjoint, son concubin, tout parent ou toute personne susceptible d'agirdans l'intérêt du malade et éventuellement le curateur à la personnepeuvent, à quelque époque que ce soit, se pourvoir par simple requêtedevant le président du tribunal de grande instance du lieu de la situationde l'établissement qui, statuant en la forme des référés après débatcontradictoire et après les vérifications nécessaires, ordonne, s'il y a lieu,la sortie immédiate. « Toute personne qui a demandé l'hospitalisation ou le procureur de laRépublique, d'office, peut se pourvoir aux mêmes fins. « Le président du tribunal de grande instance peut également se saisird'office, à tout moment, pour ordonner qu'il soit mis fin à l'hospitalisationsans consentement. À cette fin, toute personne intéressée peut porter àsa connaissance les informations qu'elle estimerait utiles sur la situationd'un malade hospitalisé » ; 10. Considérant que la requérante conteste, d'une part, les conditionsdans lesquelles une personne peut être placée, à la demande d'un tiers,puis maintenue en hospitalisation sans son consentement et, d'autre part,l'insuffisance des droits reconnus aux personnes ainsi hospitalisées ; qu'enoutre, elle demande au Conseil constitutionnel de déclarer contraires àla Constitution les dispositions du code de la santé publique relatives àla procédure d'hospitalisation d'office ;

- Sur la procédure :

11. Considérant qu'il n'appartient pas au Conseil constitutionnel, saisid'une question prioritaire de constitutionnalité, de remettre en cause ladécision par laquelle le Conseil d'État ou la Cour de cassation a jugé, enapplication de l'article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 susvisée,qu'une disposition était ou non applicable au litige ou à la procédure ouconstituait ou non le fondement des poursuites ; 12. Considérant que, par suite, doivent être rejetées les conclusions dela requérante tendant à ce que le Conseil constitutionnel se prononcesur la conformité à la Constitution des dispositions du code de la santépublique relatives à la procédure d'hospitalisation d'office, dès lors queces dispositions ne figurent pas dans la question renvoyée par le Conseild'État au Conseil constitutionnel ;

- Sur l'hospitalisation à la demande d'un tiers :

13. Considérant que la requérante soutient que l'atteinte à la libertéindividuelle qui résulte de l'hospitalisation sans consentement requiertque seule une juridiction de l'ordre judiciaire soit compétente pour endécider ; que, dès lors, la procédure d'hospitalisation sur demande d'untiers méconnaîtrait l'article 66 de la Constitution ; qu'en outre, selon larequérante, la décision d'admission dans un établissement de santé privéhabilité à prendre en charge des personnes hospitalisées sans leurconsentement n'est pas entourée de garanties suffisantes ; 14. Considérant que l'article 66 de la Constitution dispose : « Nul ne peutêtre arbitrairement détenu. ° L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté

individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévuespar la loi » ; que, dans l'exercice de sa compétence, le législateur peut fixerdes modalités d'intervention de l'autorité judiciaire différentes selon lanature et la portée des mesures affectant la liberté individuelle qu'il entendédicter ; 15. Considérant qu'en vertu du onzième alinéa du Préambule de laConstitution de 1946, la Nation garantit à tous le droit à la protectionde la santé ; que l'article 34 de la Constitution dispose que la loi fixe lesrègles concernant les garanties fondamentales accordées aux citoyenspour l'exercice des libertés publiques ; qu'il est à tout moment loisible aulégislateur, statuant dans le domaine de sa compétence, d'adopter desdispositions nouvelles dont il lui appartient d'apprécier l'opportunité etde modifier des textes antérieurs ou d'abroger ceux-ci en leur substi-tuant, le cas échéant, d'autres dispositions, dès lors que, dans l'exercicede ce pouvoir, il ne prive pas de garanties légales des exigences consti-tutionnelles ; 16. Considérant que l'hospitalisation sans son consentement d'unepersonne atteinte de troubles mentaux doit respecter le principe, résultantde l'article 66 de la Constitution, selon lequel la liberté individuelle nesaurait être entravée par une rigueur qui ne soit nécessaire ; qu'il incombeau législateur d'assurer la conciliation entre, d'une part, la protection dela santé des personnes souffrant de troubles mentaux ainsi que laprévention des atteintes à l'ordre public nécessaire à la sauvegarde dedroits et principes de valeur constitutionnelle et, d'autre part, l'exercicedes libertés constitutionnellement garanties ; qu'au nombre de celles-cifigurent la liberté d'aller et venir et le respect de la vie privée, protégéspar les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyende 1789, ainsi que la liberté individuelle dont l'article 66 de la Constitutionconfie la protection à l'autorité judiciaire ; que les atteintes portées àl'exercice de ces libertés doivent être adaptées, nécessaires etproportionnées aux objectifs poursuivis ;

. En ce qui concerne les conditions de l'admission : 17. Considérant, en premier lieu, que l'article L. 333 du Code de la santépublique prévoit qu'une personne atteinte de troubles mentaux ne peutêtre hospitalisée sans son consentement, à la demande d'un tiers, que sises troubles rendent impossible son consentement et si son état imposedes soins immédiats assortis d'une surveillance constante en milieuhospitalier ; 18. Considérant que ce même article prévoit que la demande d'admissiondoit être présentée soit par un membre de la famille du malade, soit parune personne susceptible d'agir dans l'intérêt de celui-ci, ce qui impliquequ'elle justifie de relations antérieures à la demande lui donnant qualitépour agir dans son intérêt ; que la demande ne peut, en tout état de cause,être présentée par un membre du personnel soignant exerçant dansl'établissement d'accueil ; qu'elle doit être accompagnée de deux certificatsmédicaux circonstanciés, datés de moins de quinze jours, attestant queles conditions rappelées au considérant précédent sont remplies ; que leseptième alinéa de l'article L. 333 fixe des garanties dans le choix desmédecins rédacteurs de ces certificats ; que le premier certificat ne peutêtre établi que par un médecin n'exerçant pas dans l'établissement

NOTE

Le Conseil constitutionnel aété saisi le 24 septembre

2010 par le Conseil d'Etat, dansles conditions prévues à l'article61-1 de la Constitution, d'unequestion prioritaire deconstitutionnalité posée parMlle Danielle S. Cette questionétait relative à la conformité auxdroits et libertés que laConstitution garantit de huitarticles du Code de la santépublique relatifs àl'hospitalisation sansconsentement en général et àl'hospitalisation à la demanded'un tiers en particulier (HDT). Ces huit articles sont les articlesL. 326-3, L. 331, L. 333, L. 333-1,L. 333-2, L. 334, L. 337 et L. 351du Code de la santé publique,dans leur rédaction antérieure àl'ordonnance du 15 juin 2000,

désormais repris aux articlesL. 3211 3, L. 3211-12, L. 3212-1,L. 3212-2, L. 3212-3, L. 3212-4,L. 3212-7 et L. 3222-1 du mêmecode. Ces huit articles sont issus de laloi du 27 juin 1990, dite « loiEvin » qui a remplacé la loi du30 juin 1838 sur les aliénés.Cette loi de 1990 a repris lesdeux procédures distinctesd'hospitalisation souscontrainte : l'hospitalisation à lademande d'un tiers (HDT) estune mesure d'hospitalisationpour nécessité médicale de lapersonne atteinte de troublesmentaux ; l'hospitalisationd'office (HO) ordonnée par lepréfet ou le maire est motivéepar la sécurité des personnes etl'ordre public. En 2007 et 2008,69 000 personnes environ ont

été hospitalisées sans leurconsentement au moins une foisdans l'année. Pour 2009, ladurée moyenne d'une HDT estde 49 jours et celle d'une HO de82 jours. La requérante contestait, d'unepart, les conditions del'hospitalisation à la demanded'un tiers (HDT) et, d'autre part,l'insuffisance des droits despersonnes hospitalisées sansleur consentement (HDT ou HO).

I. Sur les conditions del'hospitalisation à la demanded'un tiers Le Conseil a distingué lesconditions d'admission et lemaintien de l'hospitalisation. * En ce qui concerne lesconditions d'admission, lesarticles L. 333, L. 333-1, L. 333-2

et L. 333-4 fixent les conditionsde l'HDT. En premier lieu, unepersonne atteinte de troublesmentaux ne peut êtrehospitalisée sans sonconsentement, à la demanded'un tiers, que si ses troublesrendent impossible sonconsentement et si son étatimpose des soins immédiatsassortis d'une surveillanceconstante en milieu hospitalier.En deuxième lieu, diversesconditions de procédure sontposées : demande d'admissionprésentée par un proche etaccompagnée de deux certificatsmédicaux, confirmation de lanécessité de l'hospitalisationdans les vingt-quatre heures parun psychiatre del'établissement. Le Conseil constitutionnel a jugé

que ces dispositions sontconformes à la Constitution.Elles assurent quel'hospitalisation sans leconsentement du malade, à lademande d'un tiers, ne soit miseen œuvre que dans les cas oùelle est adaptée, nécessaire etproportionnée à l'état dumalade. Par ailleurs, sil'article 66 de la Constitutionexige que toute privation deliberté soit placée sous lecontrôle de l'autorité judiciaire,il n'impose pas que cettedernière soit saisiepréalablement à toute mesurede privation de liberté.

* En ce qui concerne le maintiende l'hospitalisation, l'articleL. 337 du Code de la santépublique prévoit qu'au-delà des

Page 11: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 11

Jurisprudence

accueillant le malade ; que la possibilité d'une admission au vu d'un seulcertificat médical est réservée, à titre exceptionnel, au cas de « périlimminent pour la santé du malade » ; que, dans les vingt-quatre heuresde l'admission, la nécessité de celle-ci doit être confirmée par un médecinpsychiatre de l'établissement d'accueil ; 19. Considérant qu'en adoptant les articles L. 333, L. 333-2 et L. 333-4,le législateur a fixé des conditions de fond et des garanties de procédurepropres à assurer que l'hospitalisation sans consentement, à la demanded'un tiers, ne soit mise en œuvre que dans les cas où elle est adaptée,nécessaire et proportionnée à l'état du malade ; 20. Considérant, en deuxième lieu, que, si l'article 66 de la Constitutionexige que toute privation de liberté soit placée sous le contrôle de l'autoritéjudiciaire, il n'impose pas que cette dernière soit saisie préalablement àtoute mesure de privation de liberté ; que, dès lors, les dispositions del'article L. 333-1 du Code de la santé publique, qui confient au directeurde l'établissement le soin d'admettre une personne en hospitalisation surdemande d'un tiers après avoir vérifié que la demande a été établieconformément aux dispositions de l'article L. 333 ou de l'article L. 333-2,ne méconnaissent pas les exigences tirées de l'article 66 de la Constitution; 21. Considérant, en troisième lieu, qu'aucune règle ou principeconstitutionnel n'impose que l'accueil des personnes atteintes de troublesmentaux hospitalisées sans leur consentement soit confié à desétablissements de santé publics ; que, dans l'accomplissement des missionsprévues par les dispositions contestées, les établissements de santé privéshabilités, dans les conditions fixées par l'article L. 331, à prendre en chargedes personnes hospitalisées sans leur consentement sont soumis auxmêmes obligations que les établissements publics ; que les décisionsd'admission sans consentement dans les établissements privés ou publicsde personnes atteintes de troubles mentaux sont subordonnées auxmêmes formalités et contrôles ; que, dès lors, le grief tiré de ce que lelégislateur n'aurait pas entouré de garanties suffisantes l'admissionprononcée par un directeur d'un établissement privé doit être écarté ; 22. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que les articles L. 331,L. 333, L. 333-1, L. 333-2 et L. 334 du Code de la santé publique doiventêtre déclarés conformes à la Constitution ;

. En ce qui concerne le maintien de l'hospitalisation : 23. Considérant que l'article L. 337 du Code de la santé publique prévoitqu'au-delà des quinze premiers jours, l'hospitalisation peut être maintenuepour une durée maximale d'un mois au vu d'un certificat médicalcirconstancié indiquant que les conditions de l'hospitalisation sonttoujours réunies ; qu'au-delà de cette durée, l'hospitalisation peut êtremaintenue pour des périodes successives d'un mois selon les mêmesmodalités ; que le certificat médical est transmis au représentant de l'Étatdans le département, à la commission départementale des hospitalisationspsychiatriques et au procureur de la République ; 24. Considérant que, si le deuxième alinéa de l'article L. 332-3 du Codede la santé publique, devenu son article L. 3222 5, confie à la commissiondépartementale des hospitalisations psychiatriques le soin « d'examinerla situation des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux

au regard du respect des libertés individuelles », cette commission a uncaractère administratif ; qu'au demeurant, elle n'autorise pas le maintiende l'hospitalisation et n'examine obligatoirement que la situation despersonnes dont l'hospitalisation se prolonge au-delà de trois mois ; 25. Considérant que la liberté individuelle ne peut être tenue poursauvegardée que si le juge intervient dans le plus court délai possible ;que, toutefois, les motifs médicaux et les finalités thérapeutiques quijustifient la privation de liberté des personnes atteintes de troublesmentaux hospitalisées sans leur consentement peuvent être pris encompte pour la fixation de ce délai ; qu'en prévoyant que l'hospitalisationsans consentement peut être maintenue au delà de quinze jours sansintervention d'une juridiction de l'ordre judiciaire, les dispositions del'article L. 337 méconnaissent les exigences de l'article 66 de laConstitution ; qu'en outre, ni l'obligation faite à certains magistrats del'autorité judiciaire de visiter périodiquement les établissements accueillantdes personnes soignées pour des troubles mentaux, ni les recoursjuridictionnels dont disposent ces personnes pour faire annuler la mesured'hospitalisation ou y mettre fin ne suffisent à satisfaire à ces exigences ; 26. Considérant qu'il résulte de ce qui précède qu'aucune dispositionlégislative ne soumet le maintien de l'hospitalisation d'une personne sansson consentement, en application de l'article L. 337 du Code de la santépublique, à une juridiction judiciaire dans des conditions répondant auxexigences de l'article 66 de la Constitution ; qu'il s'ensuit que cet articledoit être déclaré contraire à la Constitution ;

- Sur les droits des personnes hospitalisées sans leur consentement :

27. Considérant que, selon la requérante, les conditions dans lesquellesles hospitalisations sans consentement sont mises en œuvreméconnaissent la dignité de la personne ; qu'elle soutient également qu'enne reconnaissant pas à ces personnes le droit de téléphoner et le droit derefuser un traitement, l'article L. 326-3 du Code de la santé publique porteune atteinte inconstitutionnelle aux droits et libertés ; qu'enfin le droitde ces malades à un recours juridictionnel ne serait pas effectif comptetenu de la lenteur des procédures, de l'absence d'information effective deces personnes sur leurs droits et de la dualité des compétences desjuridictions de l'ordre administratif et de l'ordre judiciaire ;

. En ce qui concerne la dignité de la personne : 28. Considérant que le Préambule de 1946 a réaffirmé que tout êtrehumain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède desdroits inaliénables et sacrés ; que la sauvegarde de la dignité de la personnecontre toute forme d'asservissement et de dégradation est au nombre deces droits et constitue un principe à valeur constitutionnelle ; 29. Considérant qu'il appartient aux professionnels de santé ainsi qu'auxautorités administratives et judiciaires de veiller, dans l'accomplissementde leurs missions et dans l'exercice de leurs compétences respectives, àce que la dignité des personnes hospitalisées sans leur consentement soitrespectée en toutes circonstances ; que la deuxième phrase du premieralinéa de l'article L. 326-3 du Code de la santé publique rappelle cetteexigence ; qu'il appartient, en outre, aux autorités compétentes, dans le

quinze premiers jours, elle peutêtre maintenue pour une duréemaximale d'un mois,renouvelable, au vu d'uncertificat médical circonstanciéindiquant que les conditions del'hospitalisation sont toujoursréunies. Le Conseil constitutionnel arappelé les exigences découlantde l'article 66 de la Constitutionselon lesquelles la libertéindividuelle ne peut être tenuepour sauvegardée que si le jugeintervient dans le plus courtdélai possible. Certes, les motifsmédicaux et les finalitésthérapeutiques quiconditionnent la privation deliberté des personnes atteintesde troubles mentauxhospitalisées sans leurconsentement peuvent être prisen compte pour la fixation de cedélai. Mais, en prévoyant quel'hospitalisation sans

consentement peut êtremaintenue au-delà de quinzejours sans intervention d'unejuridiction de l'ordre judiciaire,les dispositions de l'article L.337 méconnaissent lesexigences de l'article 66 de laConstitution. Le Conseilconstitutionnel a donc déclarél'article L. 337 contraire à laConstitution.

II. Sur les droits des personneshospitalisées sans leurconsentement Ces droits sont identiques pourles personnes en HDT ou en HO. Ces droits n'apparaissent pas,par eux-mêmes, contraires à ladignité de la personne. Ilappartient aux professionnels desanté ainsi qu'aux autoritésadministratives et judiciaires deveiller, dans l'accomplissementde leurs missions et dansl'exercice de leurs compétences

respectives, à ce que la dignitédes personnes hospitaliséessans leur consentement soitrespectée en toutescirconstances. Aux termes de l'article L. 326-3,les restrictions à l'exercice deslibertés d'une personnehospitalisée sans sonconsentement doivent êtrelimitées à celles nécessitées parl'état de santé de l'intéressé etla mise en oeuvre de sontraitement. Ces dispositions neportent pas une atteintedisproportionnée à l'exercice dedroits constitutionnellementgarantis. Si une personne en HDT ou enHO ne peut s'opposer aux soinsmédicaux que ses troublesrequièrent, le Conseilconstitutionnel a jugé que lelégislateur avait ici opéré uneconciliation noninconstitutionnelle entre les

exigences de protection de lasanté et de protection de l'ordrepublic, d'une part, et la libertépersonnelle, d'autre part. Entout état de cause, les garantiesencadrant l'hospitalisation sansconsentement permettent quel'avis de la personne sur sontraitement soit pris enconsidération. Enfin, la personne en HDT ou enHO, ou toute personneintéressée, dispose du droit desaisir à tout moment le tribunalde grande instance pour qu'ilsoit mis fin à l'hospitalisationsans consentement. Le Conseilconstitutionnel a ici formulé uneréserve pour que le jugejudiciaire soit tenu de statuersur la demande de sortieimmédiate dans les plus brefsdélais compte tenu de lanécessité éventuelle de recueillirdes éléments d'informationcomplémentaires sur l'état de

santé de la personnehospitalisée.

Au total, par sa décisionn° 2010-71 QPC du26 novembre 2010, le Conseilconstitutionnel a déclarécontraire à la Constitutionl'article L. 337 du Code de lasanté publique, désormais reprisà son article L. 3212-7. Il a fixéau 1er août 2011 la prise d'effetde cette déclarationd'inconstitutionnalité afin depermettre au législateur d'yremédier. Il a déclaré les autresarticles soumis à son examenconformes à la Constitution touten assortissant sa décisiond'une réserve d'interprétationportant sur l'article L. 351 dumême code, désormais repris àl'article L. 3222-1.

Page 12: Edition du lundi 29 novembre 2010

12 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Jurisprudence

cadre des pouvoirs qui leur sont reconnus par le Code de la santé publiqueet, le cas échéant, sur le fondement des infractions pénales prévues àcette fin, de prévenir et de réprimer les agissements portant atteinte à ladignité de la personne hospitalisée sans son consentement et d'ordonnerla réparation des préjudices subis ; que la méconnaissance éventuelle decette exigence dans l'application des dispositions législatives précitéesn'a pas, en elle-même, pour effet d'entacher ces dispositionsd'inconstitutionnalité ; que, par suite, les dispositions soumises à l'examendu Conseil constitutionnel ne portent pas atteinte à la dignité de lapersonne ;

. En ce qui concerne les autres droits et libertés : 30. Considérant que, selon la requérante, en supprimant le droit derecevoir des communications téléphoniques et le droit de refuser touttraitement, lesquels avaient été reconnus aux personnes hospitaliséessans leur consentement par le paragraphe IV de l'article 71 de la loi du2 février 1981 susvisée, l'article L. 326-3 a apporté des restrictionsdisproportionnées aux droits des malades ; 31. Considérant, en premier lieu, que l'article L. 326-3 du Code de la santépublique reconnaît aux personnes hospitalisées le droit d'émettre ou derecevoir des courriers « en tout état de cause » ; que l'utilisation des autresmoyens de communication est régie par le principe général, énoncé parle premier alinéa de cet article, selon lequel, lorsqu'une personne esthospitalisée sans son consentement, « les restrictions à l'exercice de seslibertés individuelles doivent être limitées à celles nécessitées par sonétat de santé et la mise en œuvre de son traitement » ; que ces dispositionsne portent pas une atteinte disproportionnée à l'exercice de droitsconstitutionnellement garantis ; 32. Considérant, en second lieu, que le législateur a estimé qu'unepersonne atteinte de troubles mentaux qui soit rendent impossible sonconsentement alors que son état impose une surveillance constante enmilieu hospitalier, soit font que cette personne compromet la sûreté despersonnes ou porte atteinte de façon grave à l'ordre public, ne peuts'opposer aux soins médicaux que ces troubles requièrent ; qu'en toutétat de cause, les garanties encadrant l'hospitalisation sans consentementpermettent que l'avis de la personne sur son traitement soit pris enconsidération ; que, dans ces conditions, en adoptant les dispositionsdéférées, le législateur a pris des mesures assurant, entre la protection dela santé et la protection de l'ordre public, d'une part, et la libertépersonnelle, protégée par l'article 2 de la Déclaration de 1789, d'autrepart, une conciliation qui n'est pas manifestement disproportionnée ;

. En ce qui concerne le droit à un recours juridictionnel effectif : 33. Considérant qu'aux termes de l'article 16 de la Déclaration de 1789 :« Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni laséparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution » ; qu'estgaranti par cette disposition le droit des personnes intéressées à exercerun recours juridictionnel effectif ; 34. Considérant, en premier lieu, qu'en vertu du deuxième alinéa del'article L. 326-3 du Code de la santé publique toute personne hospitaliséesans son consentement doit être informée dès l'admission et, par la suite,à sa demande, de sa situation juridique et de ses droits ; que, selon letroisième alinéa de ce même article, elle dispose « en tout état de cause »du droit de prendre conseil d'un avocat de son choix ; 35. Considérant, en deuxième lieu, que la Constitution reconnaît deuxordres de juridictions au sommet desquels sont placés le Conseil d'Etatet la Cour de cassation ; que figure au nombre des « principesfondamentaux reconnus par les lois de la République » celui selon lequel,à l'exception des matières réservées par nature à l'autorité judiciaire, relèveen dernier ressort de la compétence de la juridiction administrativel'annulation ou la réformation des décisions prises, dans l'exercice desprérogatives de puissance publique, par les autorités exerçant le pouvoirexécutif, leurs agents, les collectivités territoriales de la République oules organismes publics placés sous leur autorité ou leur contrôle ; 36. Considérant que, dans la mise en œuvre de ce principe, lorsquel'application d'une législation ou d'une réglementation spécifique pourraitengendrer des contestations contentieuses diverses qui se répartiraient,selon les règles habituelles de compétence, entre la juridictionadministrative et la juridiction judiciaire, il est loisible au législateur, dansl'intérêt d'une bonne administration de la justice, d'unifier les règles decompétence juridictionnelle au sein de l'ordre juridictionnelprincipalement intéressé ; 37. Considérant que, si, en l'état du droit applicable, les juridictions del'ordre judiciaire ne sont pas compétentes pour apprécier la régularité de

la procédure et de la décision administratives qui ont conduit à unemesure d'hospitalisation sans consentement, la dualité des ordres dejuridiction ne limite pas leur compétence pour apprécier la nécessité dela privation de liberté en cause ; 38. Considérant, en troisième lieu, que l'article L. 351 du Code de la santépublique reconnaît à toute personne hospitalisée sans son consentementou retenue dans quelque établissement que ce soit le droit de se pourvoirpar simple requête à tout moment devant le président du tribunal degrande instance pour qu'il soit mis fin à l'hospitalisation sansconsentement ; que le droit de saisir ce juge est également reconnu àtoute personne susceptible d'intervenir dans l'intérêt de la personnehospitalisée ; 39. Considérant toutefois que, s'agissant d'une mesure privative de liberté,le droit à un recours juridictionnel effectif impose que le juge judiciairesoit tenu de statuer sur la demande de sortie immédiate dans les plusbrefs délais compte tenu de la nécessité éventuelle de recueillir deséléments d'information complémentaires sur l'état de santé de la personnehospitalisée ; 40. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que, sous la réserve énoncéeau considérant 39, les articles L. 326-3 et L. 351 du Code de la santépublique ne sont pas contraires aux droits et libertés que la Constitutiongarantit ;

- Sur les effets de la déclaration d'inconstitutionnalité :

41. Considérant qu'en principe, une déclaration d'inconstitutionnalitédoit bénéficier à la partie qui a présenté la question prioritaire deconstitutionnalité ; que, toutefois, l'abrogation immédiate de l'article L. 337du Code de la santé publique, devenu son article L. 3212-7, méconnaîtraitles exigences de la protection de la santé et la prévention des atteintes àl'ordre public et entraînerait des conséquences manifestement excessives ;que, par suite, afin de permettre au législateur de remédier à cetteinconstitutionnalité, il y a lieu de reporter au 1er août 2011 la date de cetteabrogation ; que les mesures d'hospitalisation prises avant cette date enapplication des dispositions déclarées contraires à la Constitution nepeuvent être contestées sur le fondement de cette inconstitutionnalité,

Décide :

Article 1er - L'article L. 337 du Code la santé publique, devenu son articleL. 3212-7, est déclaré contraire à la Constitution. Article 2 - La déclaration d'inconstitutionnalité de l'article 1er prend effetle 1er août 2011 dans les conditions fixées au considérant 41. Article 3 - Sous la réserve énoncée au considérant 39 l'article L. 351 duCode de la santé publique, devenu son article L. 3211-12, n'est pascontraire à la Constitution. Article 4 - Les articles L. 326-3, L. 333, L. 333-1, L. 333-2 et L. 334 duCode de la santé publique, devenus ses articles L. 3211-3, L. 3212-1,L. 3211-2, L. 3212-3 et L. 3212-4, sont conformes à la Constitution. Article 5 - La présente décision sera publiée au Journal officiel de laRépublique française et notifiée dans les conditions prévues à l'article 23 11de l'ordonnance du 7 novembre 1958 susvisée.

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 25 novembre 2010, où siégeaient : M. Jean-LouisDebré, Président, M. Jacques Barrot, Mme Claire Bazy Malaurie, MM. Guy Canivet, Michel Charasse, RenaudDenoix de Saint Marc, Mme Jacqueline de Guillenchmidt, MM. Hubert Haenel et Pierre Steinmetz.

2010-506

Page 13: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 13

Tribune

Depuis près de deux ans, Madagascarvit au rythme des espérances déçuesd’un consensus impossible. Après descoups de force orchestrés, appuyés par

la mutinerie d’une faction de l’Armée, l’ancienmaire éphémère d’Antananarivo s’estautoproclamé président d’une « Haute Autoritéde la Transition ». Ce putsch a été refusé par laSADEC, l’UA, l’UE et les grands états du monde,sauf la France et le Vatican, qui soutiennentofficieusement ce régime illégitime… Plusieursnégociations entre les différentes tendances dela société malgache avaient abouti à des accords…signés, puis dénoncés par le président de la HAT.Une parodie de référendum sur une réformeconstitutionnelle vient de se dérouler : lesrésultats étaient connus d’avance ! Aucunobservateur étranger réellement accrédité, lesopposants embastillés et mis au secret, ceux quis’opposaient à cette mascarade ont été réduitsau silence… L’opinion publique internationaleest largement sous informée… Pas un mot dansles médias parisiens des arrestations des

opposants à Andry Rajoelina, pas une allusionà la chasse aux sorcières qui s’exerce même àl’encontre d’une des personnalités malgachesles plus incontestées, Raymond Ranjeva, ancienvice-président de la Cour internationale deJustice de La Haye et ancien recteur del’université d’Antananarivo. Il avait osédemander un retour à une constitutionnalitéen berne, depuis le coup d’état de mars 2009.Que veut la France, en soutenant un régimecorrompu par toutes sortes de trafics, incapablede représenter le peuple malgache dans sarichesse et sa diversité ? Que veut l’Eglisecatholique, en demeurant silencieuse devantles atteintes graves à la liberté d’expression, ellequi a cautionné la mise à mal d’un patient travailœcuménique, gage d’un avenir paisible pour lavie des Eglises dans ce vaste pays ? Il ne suffitpas de parler de la lassitude du petit peuple, alorsque ceux qui peuvent apporter compétence etsérénité au débat public sont mis hors-jeu etque les manifestations sont interdites etviolemment réprimées.

L’étape que nous vivons s’inscrit dans la logiquedes coups de force qui se sont succédés depuisjanvier 2009, avec la mise en place d’un régimeautocratique, sans légitimité, appuyé sur la seuleloi de la jungle de la frange des militaires qui lesoutiennent et des groupes d’intérêts qui lesmanipulent et les financent. Les démocrates etles hommes de bonne volonté ne peuvent croireà cette nouvelle machination, qui va enfoncerencore davantage ce pays dans la pauvreté etdans la désespérance. Il est temps, avec lacommunauté internationale dans son ensemble,de dénoncer cette parodie et d’en appeler à unvrai sursaut du peuple malgache autour de sesautorités responsables, dans le monde social,économique et religieux.Ne laissons pas la parole de ce peuple, si richede culture et de tradition, être confisquéepar des groupes sans foi ni loi !

* Jacques Brouillet est avocat au Barreau de Paris, Cabinet ACD.

2010-507

Madagascar, la parole confisquée !par Jacques Brouillet*

Direct

Au cours de son Assemblée Généraledu 20 novembre, le Conseil Nationaldes Barreaux a enfin voté !

Le scrutin égalitaire (41/41) met un coup d’arrêtà la politique voulue depuis deux mandaturespar la direction du Conseil National desBarreaux dans une seule logique économique :renforcer la puissance des cabinets français surle marché des services.C’est dans cette logique que se sont succédésles projets de fusion de la profession d’avocatavec les professions de juriste d’entreprise puisde CPI, de grande profession du droit, avant dedéboucher sur celui de l’exercice des avocats enentreprise.A tout cela le Syndicat des Avocats de Frances’est opposé, défendant la diversité des attentesdu public, la difficulté de traiter la professiond’avocat avec des outils économiques tropréducteurs et bien sûr le souci majeur de notreindépendance.La démocratie a parlé, dans un contexte difficile,les partisans du projet estimant quel’approbation par le seul Conseil de l’Ordre de

Paris en Juillet 2009, le soutien de l’ACE et de laFNUJA valait majorité par avance, nonobstantl’opposition de 85 % des Barreaux de France !

Parce que cette question était l’aboutissementd’un débat largement partagé dans la profession,nos élus ont demandé avec le soutien deplusieurs autres élus un vote nominatif ;l’assemblée a préféré un vote à bulletin secret,ce que nous regrettons : si le Conseil Nationaldes Barreaux est, comme nous le pensons, leparlement de la profession, les électeurs doiventsavoir de quelle façon et par qui leurs intérêtssont défendus !

Le Président du Conseil National des Barreauxa annoncé à l’issu de ce vote que le dossier étaitclos.Nous en prenons acte et nous appelons lesavocats à rompre dans leurs réflexions et pourleur devenir avec la logique politique danslaquelle le Conseil National des Barreaux s’esttrop longtemps enfermé.Cet enfermement est aussi la conséquence d’unmode électoral que le SAF n’a cessé dedénoncer : un avocat, une voix, un scrutin deliste élue sur un programme et au scrutinproportionnel est le seul mode qui permette unexercice pérenne de la démocratie au sein denotre profession.Le Syndicat des Avocats de France, ses élus ausein du Conseil National des Barreaux,continueront à agir de façon constructive pourune profession moderne, forte de sa déontologieet de son indépendance.

Source : Communiqué SAF du 24 novembre 2010

2010-508

Syndicat des Avocats de FranceAvocats en entreprise : Clap de fin !

Page 14: Edition du lundi 29 novembre 2010

14 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Vie du chiffre

Le régulateur des marchéspar Jean-Pierre Jouyet

Le régulateur est un funambule. Il doiten permanence jongler avec des intérêtsen apparence contradictoires : laprotection des épargnants d'un côté, le

financement de nos entreprises pour soutenirnotre croissance de l'autre; la supervisionmicroprudentielle d'un côté, la régulationmacroprudentielle de l'autre; l'édiction deprincipes de portée générale et d'applicationuniverselle d'un côté, la définition de règlesd'application locale de l'autre. Nous risquons enpermanence le grand écart dans cet exerciced'équilibriste. Pourtant, entre ces deux abîmes,celui de l'infini et du néant aurait dit Pascal, celuid'une régulation de proximité respectueuse deson écosystème et celui d'une normeinternationale aussi homogène que possible,nous devons, nous pouvons trouver un point

d'équilibre, ce que Pascal, lui encore, appelle lemilieu entre rien et tout.D'une certaine façon, c'est ce vers quoi tendentles conclusions du dernier G20. Lisez lesattentivement, notamment le paragraphe 11. Ilénumère les sujets auxquels les chefs d'Etatdonnent la priorité dans l'agenda de réforme dela régulation financière. Or pour la premièrefois, me semble-t-il, la feuille de route embrasseles deux extrémités du spectre, du cadre derégulation macro-prudentiel à la protection del'épargnant. Les plus hautes autorités ontcompris que l'un n'allait pas sans l'autre; et qu'unebonne régulation, une régulation juste, qui mettela finance au service de l'économie et nonl'inverse, se devait de réconcilier les deuxapproches. Les deux thèmes que nous avionsretenus pour cette nouvelle édition desEntretiens de l'AMF - que rien ne paraissait relierl'un à l'autre - ne font donc en réalité qu'un. En guise de conclusion de vos travaux,permettez-moi de vous faire part, justement, dela façon dont j'envisage, trois ans après la crise,la déclinaison pratique de certaines desthématiques du G20, qui sont devenues, ipsofacto, les priorités de notre présidence et doncles nôtres. Je me cantonnerai à celles du ressortdu régulateur des marchés, en insistant sur :1. l'amélioration du fonctionnement desmarchés ;2. la régulation des marchés de matièrespremières ;3. et la protection des épargnants.

I. Améliorer l'efficacitéet l'intégrité des marchés

Il a fallu batailler pour obtenir que le G20 sepréoccupe enfin du bon fonctionnement desmarchés. Il s'était focalisé jusqu'ici sur larégulation prudentielle, au détriment de celledes marchés alors que ceux-ci sont eux aussiporteurs de risques systémiques. Maisl'insistance française a payé et nous avons doncune chance historique de corriger lesdysfonctionnements les plus criants sur desmarchés de moins en moins organisés, de plusen plus fragmentés et de plus en plus opaques. En Europe, nous devons être au clair sur ce quenous voulons faire de nos marchés. En tant querégulateur, ma priorité est de m’assurer que lemarché soit le lieu de rencontre entre l’émetteuret l’investisseur et qu’il finance correctementl’économie réelle. Or à cet égard, le bilan de la

directive MIF est très mitigé. Nos entretiens del'an dernier l'avaient déjà montré. La MIF aconduit à une concurrence désordonnée entrelieux d’exécution des ordres, à unefragmentation de la liquidité et à plus d’opacitésur les transactions.Que les émetteurs, eux-mêmes, ne sachent plusce qui se passe sur leurs titres est assez grave.Quant à l’investisseur, il reste confronté à descoûts élevés. Il faut donc revenir auxfondamentaux : transparence et équité. C'estpourquoi nous demandons à la faveur de larévision de la directive MIF une équité detraitement entre les différentes placesd’exécution et que les zones de non droit restentlimitées.Les dérogations prévues par la MIF au principede transparence pré-négociation sur les darkpools doivent être plus précisément définies etplus strictement encadrées. Les transactionsaujourd'hui réalisées de gré à gré doivent êtrerapatriées sur des plateformes multilatéralestransparentes. Ainsi, pour l’AMF, les ordres quiont vocation à participer à la formation des prixne devraient pas bénéficier de cette dérogationet seuls les ordres de gros montants devraientpouvoir échapper à l'exigence de transparencepré-négociation parce qu'ils peuvent par leurvolume perturber le marché.Plus de transparence signifie que le marché doitaussi avoir accès à des données post négociationconsolidées sur les transactions effectuées. Surles marchés d'actions, cela suppose que nousnous inspirions de la "consolidated tape"américaine qui collecte et diffuse au marchél'ensemble des transactions et leurscaractéristiques. J'observe avec intérêt lesinitiatives d'Euronext en la matière mais ceci nepeut rester du seul ressort des opérateurs privés.L’évolution des techniques de négociation, quiont tiré parti de la concurrence accrue entreplateformes, doit également être prise encompte. Le trading à haute fréquence repré-sente environ 35% de l’activité totale enEurope et pourrait atteindre 60%, comme auxEtats-Unis, d’ici à 2012. Ces techniques, dontj'ai déjà dit qu'elles me paraissaient avoir uneutilité sociale douteuse, compliquent la détec-tion des manipulations de cours, tout en per-turbant les investisseurs qui n'arrivent plus àlire le marché. Elles engendrent aussi desrisques opérationnels, voire pour la stabilitéfinancière. Dans un monde idéal, nousdevrions nous entendre au niveau européenpour hausser aux niveaux des nouvelles tech-nologies nos moyens réglementaires et tech-niques. Mais si nous ne voulons pas nous en

Les Entretiens del’Autorité des Marchés FinanciersEdition 2010 : où en est la régulation financière, trois ans après la crise ?

Pavillon Cambon Capucines, Paris - 25 novembre 2010

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Jean-Pierre Jouyet

Page 15: Edition du lundi 29 novembre 2010

donner les moyens humains, financiers outechniques, alors je plaide pour que l'on brideces activités, comme on l'a fait avec lesmoteurs de voitures supposées respecter leslimites de vitesse sur nos autoroutes.Pour garantir l'intégrité de ces marchés, lerégulateur doit avoir les moyens d'unesurveillance efficace. A cet effet, l'AMF, commeles autres régulateurs qui le souhaiteraient, doitobtenir un accès automatique aux carnetsd'ordres des plateformes autres qu'Euronext,pour lui permettre de consolider l'informationsur les ordres, seul moyen de surveillercorrectement. Comment sinon garantirl'intégrité d'un marché où les opérateurs peuventmanipuler le cours d'un titre en intervenantsimultanément sur plusieurs plateformes ?Enfin, l'AMF réclame également la mise enplace de reportings plus précis, incluant unidentifiant client pour chaque transaction :aujourd’hui, les informations sur les transac-tions communiquées aux régulateurs n’intè-grent que le nom de l’intermédiaire financier,et non celui du client final, ce qui limite lacapacité du régulateur à déceler un comporte-ment suspect, nécessite d’interroger indivi-duellement chaque prestataire et compliqueinutilement le dépouillement.L'Europe doit être au rendez-vous de cetterévision en profondeur de la directive MIF pourhonorer les engagements qu'elle a pris dans lecadre du G20. Et elle ne pourra exciper dumanque d'ambition des Américains sur ceterrain, au contraire, pour se défausser de sesresponsabilités.

II. Proposer des modalitésde régulation des marchés

de matières premières

Le constat est clair : les marchés de matièrespremières sont de plus en plus volatiles etproducteurs et consommateurs subissent avecune plus de violence qu'auparavant lescontrecoups de ces variations.Par ailleurs, ces marchés de matières premièresse sont fortement financiarisés, sans que larégulation suive.Or, il n'y a aucune raison de laisser ces marchésà l'écart du mouvement général de re-régulation.Il faut donc décliner aux marchés de matièrespremières les mêmes recettes que celles misesen œuvre pour les marchés financiers, règles debonne conduite, règles d'organisation, règlesprudentielles, encadrement des abus de marché,mais aussi enregistrement, compensation, etstandardisation des contrats dérivés passés surces marchés. Cela signifie qu'il nous faut balayertout le cadre réglementaire européen pertinentpour intégrer ces marchés dans l'espace régulé,à commencer par la directive sur les marchésd'instruments financiers et la directive abus demarchés.Mais compte tenu de la spécificité de cesmarchés, les règles éprouvées pour lestransactions financières traditionnelles nesuffiront pas et devront donc être complétéeset adaptées pour faire cohabiter en bonneintelligence producteurs et consommateursavec les intermédiaires financiers. J'en donneraideux exemples :

- Il nous faudra être en mesure, sur une matièredonnée, comme le blé, d'exiger la transparencesur les positions agrégées des principalescatégories d'intervenant.- Le régulateur devra également pouvoir fixer,s'il en était besoin, des limites de position pouréviter qu'un marché ne soit phagocyté par unopérateur ou un groupe d'intervenants.Mais en définitive, le plus épineux sera decoordonner nos efforts de régulation desmarchés financiers avec les efforts de régulationconcomitants - et nécessaires - des marchésphysiques. Car la seule régulation des marchésfinanciers de matières premières ne suffira pas,j'insiste sur ce point, à réduire la volatilité descours. Il nous faudra donc, dans certains cas,mettre en place de nouvelles structures derégulation de ces marchés physiques quidevront coopérer avec les régulateurs desmarchés financiers et organiser la transparencesur les données physiques, qu'il s'agisse desperspectives de production, des stocks ou destransactions.

III. Nous préoccuper de laprotection des consommateurs

Il s'agit pour moi des investisseurs et desépargnants, sans la confiance desquels lamachine économique ne peut repartir.Les régulateurs en avaient déjà acquis l'intimeconviction et c'est bien le sens, aux Etats-Unis,de la création du "Bureau of Consumer FinancialProtection, en Angleterre de la réorganisationde la Financial Services Authority qui scindeses activités entre d'un côté le prudentiel, del'autre une « Consumer Protection and MarketAuthority ».Le tout quelques mois après la création parl'AMF d'une Direction des Relations avec lesEpargnants et la mise en place d'un pôlecommun avec l'ACP afin de nous assurer de lacohérence de notre dispositif de protection desépargnants, quels que soient les produits ou lescanaux empruntés pour les commercialiser.Nous avons tous la même approche. Nousvoulons :- Rehausser les niveaux d'exigence en matièrede règle de commercialisation. Voyez nosnouvelles règles sur la commercialisation desproduits complexes, prises de concert avecl'ACP; mais aussi le dispositif de certificationdes connaissances professionnelles qui imposeà tout vendeur de produits financiers demaitriser un socle de connaissances minimal;voyez également, pour ceux qui sont familiersde nos procédures, l'intensification de noscontrôles. N'oubliez pas le chantier en cours àBruxelles sur les produits substituables, élémentclé d'un dispositif homogène de protection desépargnants.- 2ème objectif, mieux garantir la sécurité desavoirs confiés à des opérateurs financiers. Pourl'Europe, cela passe, entre autres par l'unificationde l'interprétation de nos règles sur lesdépositaires. N'oublions pas que la nouvelleAutorité des marchés financiers européens seral'arbitre en cas de divergences entre paysmembres.- 3ème objectif, sur lequel nous devonsassurément progresser, mieux réparer lespréjudices subis par les victimes de la

délinquance financière. Les conclusions dugroupe de travail sur l'indemnisation desvictimes, coprésidé par Jacques Delmas-Marsalet et Martine Ract-Madoux devraientêtre publiées au début de l'année 2011. Je vousrappelle également que la nouvelle loi derégulation bancaire et financière accorde àl'AMF un pouvoir de transaction que nousexercerons avec à l'esprit ce souci del'indemnisation des victimes.Que peut nous apporter le G20 dans undomaine où les spécificités locales prévalent ?Bien-sûr des éléments de comparaisoninternationale dont nous pouvons faire notremiel ; mais aussi et surtout une impulsionpolitique pour que ces sujets soient traitéslocalement avec le même sens d'urgence et lemême degré d'exigence que les problématiquesde stabilité financière.Je ne rentrerai pas dans le détail d'un quatrièmesujet, pourtant essentiel, auquel le G20 nousdemande de travailler, « la finance de l'ombre »ou « shadow banking ». C'est un terrain essentiel,à défricher d'urgence, lorsque l'on considère quele shadow banking est du même ordre degrandeur que l'intermédiation bancairetraditionnelle aux Etats Unis. L'adoption derègles sur l'encadrement des Hedge Funds, enEurope et aux Etats-Unis, ne l'épuise pas, loins'en faut.Le régulateur prudentiel et le régulateur desmarchés devront y travailler de concert, d'abordpour cerner l'ampleur du phénomène - leConseil de la régulation financière et du risquesystémique en France, le Conseil européen durisque systémique, en Europe, auront à se saisirdu sujet -, ensuite pour le circonscrire et lemaîtriser, puisque l'éradiquer n'aurait pas desens, voir serait contre-productif. Prenezl'exemple des fonds monétaires ou de latitrisation.

Bien évidemment, je n'ai pas fait aujourd'hui letour de l'agenda du G20 dont les objectifsdépassent largement le champ de compétencede l'AMF, même si les décisions qu'il aura àprendre sur la résorption des déséquilibresmacroéconomiques, la réforme des institutionsfinancières internationales et celle du systèmemonétaire auront un impact majeur sur la viedes marchés financiers.Je voudrais néanmoins rappeler en conclusionque sur tous ces sujets, le souci de convergencede nos corpus de règles nationales ne faiblit paset ne doit pas faiblir. D'ailleurs, et je crois quec'est une première, le communiqué de Séouldemande que le point de vue des économiesémergentes soit mieux pris en compte dans laréforme du cadre de la régulation financière.C'est une demande d'autant plus légitime queleur système financier fonctionne différemmentdu modèle traditionnel occidental. D'où lanécessité de prendre en compte lesparticularismes nationaux dans la déclinaisondes principes et, inversement, que ces paysparticipent eux aussi à l'effort d'aggiornamentode la régulation mondiale.Sur tous ces sujets, votre régulateur des marchéscontinuera à faire entendre, en touteindépendance, son point de vue, avec la libertéde parole que vous me connaissez et à laquelleje ne suis pas prêt de renoncer.

2010-509

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 15

Vie du chiffre

Page 16: Edition du lundi 29 novembre 2010

Plus de mille congressistes, venus de83 pays, se sont retrouvés pendant4 jours, du 30 octobre au 3 novembre2010 sur les rives du Bosphore et de la

Mer de Marmara, à Istanbul, ville magique etsuperbe qui porte en elle la diversité des cultureset des civilisations dont témoignent son histoire,son architecture et sa culture hétéroclite.Comme toujours dans les congrès de l’UIA, ladélégation française est la plus nombreuse, avecplus d’une centaine de membres.

Le choix du Conseil de Présidence de Rome aété confirmé par l’assemblée générale :Monsieur le Bâtonnier Jean Marie Burguburua été élu vice-président pour prendre sesfonctions en 2013 après Pascal Maurer (Suisse)et Driss Chater (Maroc).Le Comité National Français a élu à sa têteMonsieur Jérôme Cayol (Paris) qui succède auBâtonnier Claude Duvernoy (Nanterre).Le samedi 30 octobre, la cérémonie d’ouverturea été menée par le Président Corrado DeMartini, dans une salle immense, à la mesurede l’évènement, en présence du représentantdu Maire d’Istanbul et du Bâtonnier d’Istanbul.Le dimanche 31 octobre, l’entière matinée estconsacrée au Sénat International des Barreaux,présidé par Jean-Marie Burguburu.

8 intervenants, dont le Bâtonnier de Paris JeanCastelain, parlent de « l’Avocat et son nouvelenvironnement ».Le rôle des nouvelles technologies et leur essorinéluctable dans notre pratique professionnellesont évoqués et une intervention de ChristianeFéral-Schuhl a été particulièrement remarquée.Hervé Chemouli, de son côté, s’est fait applaudirpour son excellent espagnol, langue danslaquelle il a fait son intervention.Comme toujours, pendant que se déroule lethème principal, se tiennent les commissions.Commission de Droit Pénal sur « l’Avocatpénaliste et la presse » menée avec brio parMaxime Delhomme (Paris) avec diversintervenants américains, allemands, suisses ouitaliens, qui entendent avec délice MonsieurJean-Yves Dupeux raconter l’affaire Bettencourtet les combats homériques (et plutôt nouveauxà ce stade dans la profession) entre MaîtreGeorges Kiejman et Olivier Metzner.Madame Catherine Paley-Vincent intervientavec brio. La soirée se déroulera, après lestravaux des commissions et du thème principaldans un lieu magique, la Citerne d’Istanbul.Le lundi 1er novembre, le Président MichelBénichou (Grenoble) coordonne une journéeentière de déontologie.Il s’agissait de donner suite au thème principallancé au congrès de Fez sur « Avocat du Monde :une seule déontologie ? » et animé à l’époquepar le bâtonnier Paul-Albert Iweins.Cette année, le thème était plus précis puisqu’ils’agissait d’étudier « la charte des principes dedéontologie pour la profession d’avocat ».Tout y passe : indépendance, intégrité morale,compétence, secret, conflit d’intérêts, rému-nération, etc…

Dans le même temps, se tient le « Forum desFirmes » co-présidé par Mary-DaphnéFischelson (Paris), Jean-Jacques Uettwiller(Paris) et Michael Brauch (Munich).Les commissions se réunissent dans le mêmetemps : droit de la famille, médiation,investissements étrangers, organisationsinternationales du patrimoine [cette dernièreanimée par Hugues Letellier (Paris)], propriétéintellectuelle, etc.Les avocats de la Hong Kong Bar Associationorganisent un cocktail pour célébrer leurpremière participation au congrès de l’UIA.Le mardi 2 novembre, le thème principal était :« Droits de l’Homme et Entreprise Privée ».Il s’agissait d’examiner les obligations du mondedes affaires vis-à-vis des Droits de l’Homme.Comment les faire entrer dans la pratique desentreprises ?Les américains sont très présents et donnentleur avis.Toujours en parallèle, se tiennent les réunionsdes commissions, notamment celle animée parAlain Bensoussan (Paris) sur « La propriété desdonnées personnelles et mode de protection »au cours de laquelle, Alain Bensoussan, commed’habitude, et sa fille Virginie Bensoussan-Bruleont été écoutés avec beaucoup d’attention.Il est impossible de rendre compte en quelqueslignes de la richesse et de la diversité des travauxde ce congrès qui s’est révélé, tant par le nombredes congressistes, que par la qualité de leurassiduité, tout à fait remarquable.

La cérémonie de clôture a adopté un certainnombre de résolutions et remis un certainnombre de prix dont, pour la première fois, leprix Jacques Leroy du nom d’un ancienprésident de l’UIA, prématurément décédé il ya quelques années.L’UIA fera connaître ultérieurement les résultatsde ses travaux sur la charte du principe dedéontologie pour la profession d’avocat.Espérons que ce mouvement est lancé pourunifier la profession dans le monde entier autourd’une déontologie commune.Pour donner des regrets à ceux qui n’ont puparticiper à ce congrès, ajoutons qu’il a bénéficiéd’un temps absolument magnifique et que lescouchers de soleil sur la Corne d’Or ont réjouiles visiteurs de cette superbe ville.Rendez-vous a été pris pour le prochain congrèsde 2011 à Miami (USA) après que les pouvoirsdu Président Corrado De Martini aient étéconférés à son successeur, le Bâtonnier Maurer(Genève).

Paul Nemo2010-510

16 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Vie du droit

54ème Congrès del’Union Internationale des AvocatsIstanbul - 30 octobre / 3 novembre 2010

Phot

o ©

Uni

on I

nter

natio

nale

des

Avo

cats

Corrado de Martini

Page 17: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 17

PARIS

CONSTITUTION

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris du 10 octobre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

BSP ENVIRONNEMENT Siège social : 22, rue Perdonnet 75010 PARIS Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 1 000 Euros. Objet : nettoyages et multiservices. Durée : 99 ans. Gérance : Madame Nadia MarieSORRIAKUMARAN demeurant 6, ruedes Bas Coquarts 92220 BAGNEUX. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6477 Pour avis

Rectificatif à l’insertion 5942 du8 novembre 2010 pour POPESAUTOPRODUCTION, lire : acte du30 octobre 2010 (et non, 31 octobre2010) Charles-Eric du PERRAY (et non,Charles-Eric PERRAY).6478 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Paris du 28 septembre 2010, avis est donné de la constitution de laSociété à Responsabilité LimitéeUnipersonnelle, dénommée :

CIANI DIFFUSION Siège social : 10, rue de la Paix 75002 PARIS Capital social : 1 000 Euros. Objet social : exploiter etcommercialiser les droits de l’image desportifs de haut niveau en général et defootballeurs en particulier. Durée : 99 ans. Gérance : Monsieur Michaël CIANIdemeurant 3 bis, chemin des Ontines33700 MERIGNAC. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6489 Pour avis

BG INVESTISSEMENTSINTERNATIONAL BG2I

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 15 000 Euros

Siège social :199, rue de Vaugirard

75015 PARIS

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Paris du 20 octobre 2010, il a été constitué une Société àResponsabilité Limitée présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

BG INVESTISSEMENTSINTERNATIONAL BG2I

Siège social : 199, rue de Vaugirard 75015 PARIS Capital : 15 000 Euros. Objet social : la fourniture deprestations de services de conseil etd’assistance à tout tiers dans le domainede la conception et de la mise en œuvrede leurs stratégies commerciales,industrielles et de financement, et, dudéveloppement des organisations enmatière de marketing, actions

commerciales, communication etressources humaines. Prise de participa-tion dans toutes opérations ou entrepriseset gestion du portefeuille de participa-tions et de valeurs mobilières et lesopérations y afférentes. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés. Gérant : Monsieur Bruno GENYdemeurant 199, rue de Vaugirard 75015PARIS. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Paris.6495 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris le 9 novembre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

AS LOCA Sigle :

A.S.L. Siège social : 2, passage Penel 75018 PARIS Forme : Société Civile Immobilière àcapital variable. Capital social d’origine : 600 Euros,divisé en 600 parts d’un Euro, chacune. Capital minimum : 120 Euros. Capital maximum : 6 000 Euros. Objet : l’acquisition, la propriété,l’administration et l’exploitation par bail,ou autrement de tous immeubles bâtis ounon bâtis dont elle pourrait devenirpropriétaire ultérieurement. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés, sauf dissolution anticipéeou prorogation. Gérance : par acte séparé, MonsieurMohamed AHMED demeurant2, passage Penel 75018 PARIS, nommépour une durée indéterminée. Clauses d’agrément pour les cessionsde parts : Les parts sociales sont librementcessibles au profit d’un Associé. Toute cession à un tiers de la sociétéest soumise à agrément de la collectivitédes Associés réunie en AssembléeGénérale. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Paris.6512 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris du 24 novembre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

B CONSEIL Nom commercial :

B CONSEIL Siège social : 1, rue Joseph Granier 75007 PARIS Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 5 000 Euros. Objet : conseil en gestion depatrimoine, conseil en investissementsfinanciers, courtage en assurance. Durée : 99 ans. Gérance : Monsieur Jean-PierreCOQUARD demeurant 1, rue JosephGranier 75007 PARIS. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6485 Pour avis

SCATEC SOLAR PRODUCTIONSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 20 000 Euros

Siège social :27, rue La Boétie

75008 PARIS

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Paris du 23 novembre 2010, avis est donné de la constitution de laSociété par Actions SimplifiéeUnipersonnelle, dénommée :

SCATEC SOLAR PRODUCTION

Siège social : 27, rue La Boétie 75008 PARIS Capital social : 20 000 Euros. Objet social : la propriété et la gestiondes panneaux solaires, de capteursd’énergie solaire et des systèmes photo-voltaïques des centrales électriques etdes solutions autonomes de productiond’électricité à partir de l’énergie solaireet toutes les énergies renouvelablesinstallés sur le sol tels les parcs solaires. Durée : 99 ans. Transmission des actions : les actionssont librement négociables. Les cessionsd’actions consenties par l’AssociéUnique, à titre onéreux ou gratuit, ainsique les transmissions par voie desuccession ou de liquidation decommunautés s’opèrent librement. Président : Monsieur TerjeOSMUNDSEN, demeurant Aspehaug-veien 10B, 0376 OSLO (Norvège). Aux termes d’un acte séparé en datedu 23 novembre 2010, - ERNST & YOUNG, SAS à capitalvariable, 41, rue Ybry 92200 NEUILLYSUR SEINE (438 476 913 R.C.S.NANTERRE) a été nommée en qualitéde Commissaire aux Comptes Titulaire. - AUDITEX, SAS à capital variable,Faubourg de l’Arche, 11, allée del’Arche 92400 COURBEVOIE(377 652 938 R.C.S. NANTERRE) a éténommée en qualité de Commissaire auxComptes Suppléant. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6496 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Paris du 26 novembre 2010, il aété constitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SITEEASY Siège social : 82, avenue Secrétan 75019 PARIS Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital : 1 000 Euros. Objet social : la conception, la réalisa-tion et l’édition de sites Internet et desites mobiles. Et généralement, toutesopérations commerciales, industrielles,financières, mobilières ou immobilièresse rattachant directement ou indirecte-ment à l’objet social ou à tous objetssimilaires ou connexes. Durée : 99 ans. Co-Gérance : - Monsieur Alban UGUEN demeurant18, rue des Trois Ecritoires 37000TOURS. - Monsieur Yannick TOUCHARDdemeurant 82, avenue Secrétan 75019PARIS. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6525 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris du 2 novembre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

DA COSTA JOAO Siège social : 6, cité Joly 75011 PARIS Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 3 000 Euros. Objet : tous travaux de rénovation,peinture, prestations de nettoyage,accessoires de tous les locaux, toutesprestations de services se rapportant auxacitivités ci-dessus. Durée : 99 ans.dissolution anticipée ou prorogation. Gérance : Monsieur Joao José DACOSTA demeurant 8, rue Mattéotti94500 CHAMPIGNY SUR MARNE. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6504 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris du 29 novembre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

ONE DEAL RECORDS Siège social : 64, rue des Rigoles 75020 PARIS Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 5 000 Euros. Objet : production artistique. Durée : 99 ans. Gérance : Monsieur Xavier NTSAMAETOUNDI demeurant 64, rue desRigoles 75020 PARIS. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6533 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Paris du 19 novembre 2010,enregistré au Service des Impôts desEntreprises de Paris 9ème, le 29 novem-bre 2010, bordereau 2010/3 903, case 48,extrait 23 782, il a été constitué une société civilerégie par les dispositions du Titre IX duLivre III du Code Civil et du décretnuméro 78-704 du 3 juillet 1978,présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCI DU GERDIL Siège social : 76, rue de Monceau 75008 PARIS Forme : Société Civile. Capital social : 2 000 Euros, divisé en200 parts de 10 Euros, chacune. Objet : la société a pour objet : - l’acquisition d’un immeuble sis à187, Chemin de l’Etraz 74170 SAINTGERVAIS LES BAINS, l’administrationet l’exploitation par bail, location ou au-trement dudit immeuble et de tous autresimmeubles bâtis dont elle pourrait deve-nir propriétaire ultérieurement, par voied’acquisition, échange, apport ouautrement, - éventuellement et exceptionnelle-ment l’aliénation du ou des immeublesdevenus inutiles à la société, au moyende vente, échange ou apport en société,et généralement toutes opérations quel-conques pouvant se rattacher directementou indirectement à l’objet ci-dessusdéfini, pourvu que ces opérations ne mo-difient pas le caractère civil de la société. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés, sauf dissolution anticipéeou prorogation. Associé-Gérant : Monsieur Jean-

Annonces judiciaires et légales

Page 18: Edition du lundi 29 novembre 2010

18 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Philippe BAILLY demeurant227, avenue de Miage 74170 SAINTGERVAIS LES BAINS a été nommé enqualité de Gérant par acte séparé en datedu 19 novembre 2010, pour une duréeillimitée. Associée : - Madame Christelle ROSENMUND-MALLET demeurant 15, avenue desSpélugues 98000 MONACO. Clauses d’agrément pour les cessionsde parts : Toute cession même entre Associésest soumise à agrément de la collectivitédes Associés réunie en AssembléeGénérale. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Paris.6538 Pour avis

MODIFICATION

PARTHEMESociété à Responsabilité Limitée

au capital 10 000 EurosSiège social :

9, avenue des Sycomores93310 LE PRE SAINT GERVAIS

487 801 367 R.C.S. BOBIGNY

Aux termes de la décision del’Associé Unique du 19 novembre2010, il a été décidé de transférer lesiège social du : 9, avenue des Sycomores 93310 LE PRE SAINT GERVAIS au : 290, rue des Pyrénées 75020 PARIS Suite à ce transfert, il est rappelé lescaractéristiques suivantes : Durée : 99 ans à comtper du 3 janvier2006. Gérant : Monsieur Jean-LucVISCIANO demeurant 290, rue desPyrénées 75020 PARIS. En conséquence, la sociétéPARTHEME, société immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deBobigny sous le numéro 487 801 367,fera l’objet d’une nouvelle immatricula-tion au Registre du Commerce et desSociétés de Paris.6486 Pour avis

LAURENT-PERRIERDIFFUSION

Groupement d’Intérêt EconomiqueSiège social :

27, rue du Faubourg Saint Honoré75008 PARIS

319 556 031 R.C.S. PARIS

Aux termes de l’Assemblée GénéraleOrdinaire en date du 23 novembre 2010,les Membres ont pris acte de la fin dumandat d’Administrateur de MonsieurBernard de NONANCOURT, en raisonde son décès survenu le 29 octobre 2010. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6509 Le Représentant Légal

BINGOOO SARLSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 10 000 EurosSiège social :

12, rue Saint Fiacre75002 PARIS

501 160 386 R.C.S. PARIS

Aux termes de l’Assemblée GénéraleMixte Annuelle du 16 juin 2010, lesAssociés ont décidé, conformément àl’article L223-42 du Code de Commerce,de ne pas dissoudre la société bien queles capitaux propres soient devenusinférieurs à la moitié du capital social. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6519 Pour avis

ARTYS CONFORTSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 100 000 EurosSiège social :

17/19, rue Pelleport75980 PARIS CEDEX 20478 456 585 R.C.S. PARIS

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire du 24 novembre2010, les Associés ont modifié l’objet dé-sormais rédigé comme suit : l’installation de pompes à chaleur,chauffage, génie climatique, électricité,géothermie, énergie solaire et de touteénergie renouvelable. L’article 2 des statuts a été modifié enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6493 Pour avis

CABINET CONFINOSociété d’Exercice Libéralà Responsabilité Limitée

au capital de 902 000 EurosSiège social :

68, avenue d’Iéna75116 PARIS

484 774 807 R.C.S. PARIS

Aux termes du procès-verbal del’Assemblée Générale Ordinaire du30 juin 2010, il résulte queMonsieur Mathieu JACOB demeurant20, rue Henri Barbusse 92300LEVALLOIS-PERRET, a été nommé enqualité de Co-Gérant à compter du1er juillet 2010. Mention sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6482 Pour avis

ARNO SCISociété Civile

au capital de 2 000 EurosSiège social :

7, rue François 1er

75008 PARIS492 512 140 R.C.S. PARIS

2006 D 4481

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale Ordinaire du10 novembre 2010, il a été décidé detransférer le siège social du : 7, rue François 1er

75008 PARIS au : 64, avenue Henri Martin 75116 PARIS à compter du même jour. L’article 4 des statuts a été modifié enconséquence et est désormais rédigéainsi qu’il suit : Article 4 - Siège social "le siège social est fixé 64, avenueHenri Martin 75116 PARIS". Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6546 Pour avis

ASA AVOCATS ASSOCIESAssociation d’Avocats63, avenue des Vosges67000 STRASBOURG

Téléphone : 03.88.56.56.49.Télécopieur : 03.88.35.54.71.

B.H.S.Société à Responsabilité Limitée

de type E.U.R.L.au capital de 7 622,45 Euros

Siège social :3, avenue Bertie Albrecht

75008 PARIS415 073 873 R.C.S. PARIS

Additif à l’insertion 4107 du 5 août2010, lire :

Aux termes d’une décision en date du27 juillet 2010, l’Associé Unique a pris

acte de la démission de Monsieur JérômeHEMMERT de ses fonctions de Gérantstatutaire. L’article 7 des statuts a été modifié enconséquence. Madame Laurence, Colette, DianePAULE demeurant 24, boulevard deGrenelle 75015 PARIS a été nommée àces fonctions par décision du même jour. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6513 Pour avis

ATW CONSEILSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 8 000 EurosSiège social :

10, avenue Malesherbes78600 MAISONS LAFFITTE

440 323 160 R.C.S. VERSAILLES

Aux termes d’une délibération en datedu 15 novembre 2010, l’AssembléeGénérale Extraordinaire de la sociétéATW CONSEIL a décidé de transférer lesiège social du : 10, avenue Malesherbes 78600 MAISONS LAFFITTE au : 75, avenue de Breteuil 75015 PARIS à compter du 1er décembre 2010, et demodifier en conséquence l’article 4 desstatuts. Suite à ce transfert, il est rappelé quele Gérant de la société est MonsieurAlain TEITELBAUM demeurant75, avenue de Breteuil, 75015 PARIS. La Société fera l’objet d’une nouvelleimmatriculation auprès du Registre ducommerce et des sociétés de Paris désor-mais compétent à son égard et radiée duRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles.

Pour avis6480 La Gérance

L.P. ACTIVITESGroupement d’Intérêt Economique

Siège social :27, rue du Faubourg Saint Honoré

75008 PARIS339 530 641 R.C.S. PARIS

Aux termes de l’Assemblée GénéraleOrdinaire en date du 23 novembre 2010,les Membres ont pris acte de la fin dumandat d’Administrateur de MonsieurBernard de NONANCOURT, en raisonde son décès survenu le 29 octobre 2010. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6510 Le Représentant Légal

DYNTRADE SOLUTIONSSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 92 000 EurosSiège social :

31, rue de Châteaudun75009 PARIS CEDEX

477 909 121 R.C.S. PARIS

Suivant délibération de l’AssembléeGénérale Extraordinaire en date du22 novembre 2010, il a été décidéd’augmenter le capital social d’unesomme de 80 000 Euros afin de le porterde 92 000 Euros à 172 000 Euros, parcompensation avec des créances liquideset exigibles appartenant à MonsieurChiaa BABYA et Monsieur SoufieneMAAZOUZ. Cette augmentation de capital a étéréalisée par création de 8 000 partsnouvelles de 10 Euros, numérotées de9 201 à 17 200, émises au pair dont lasouscription est réservée à : - Monsieur Chiaa BABYA, déjàAssocié, à concurrence de 4 000 parts, - Monsieur Soufiene MAAZOUZ,déjà Associé, à concurrence de 4 000parts. En conséquence, les statuts ont étémodifiés comme suit :

Ancienne mention : Le capital social, fourni au moyen desapports ci-dessus constatés, est fixé à lasomme de 92 000 Euros. Il est divisé en 9 200 parts sociales de10 Euros, entièrement libérées et quisont attribuées en représentation ce leursapports. Nouvelle mention : Le capital social est fixé à la sommede 172 000 Euros. Il est divisé en 17 200parts sociales de 10 Euros chacune,numérotées de 1 à 17 200, entièrementlibérées et réparties entre les Associés enproportion de leurs droits respectifs. Le dépôt légal sera effectué au Greffedu Tribunal de Commerce de Paris.

Pour avis6494 Le Représentant Légal

AGENCE DES DEPOTSNUMERIQUES

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 2 500 Euros

Siège social :160, rue Oberkampf

75011 PARIS505 402 636 R.C.S. PARIS

Par décision de I’Assemblée GénéraleExtraordinaire en date du 22 novembre2010, il a été décidé de transférer lesiège social de la société du : 160, rue Oberkampf 75011 PARIS au : 81, rue Léon Frot 75011 PARIS à compter du 25 novembre 2010. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6498 Pour avis

Rectificatif à l’insertion 6061 du15 novembre 2010 pour ANTIPODESVOYAGES, lire, augmentation ducapital de 148 189,92 Euros (et non,148 099,92 Euros).6483 Pour avis

SOFREEDSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 15 500 EurosSiège social :

3, rue Louis Loucheur75017 PARIS

490 246 170 R.C.S. PARIS

Sur décision de la Grance en date du16 août 2010, il a été décidé de transférerle siège social du : 3, rue Louis Loucheur 75017 PARIS au : 1, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 94120 FONTENAY SOUS BOIS à compter du 1er janvier 2011. L’article 4 des statuts a été modifié enconséquence. Le dépôt légal sera effectué au Greffedu Tribunal de Commerce de Créteildésormais compétent à son égard et lasociété sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6540 Le Gérant

JOHN CHARLESSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 93 000 EurosSiège social :

76, avenue des Champs-Elysées75008 PARIS

622 054 542 R.C.S. PARIS1962 B 5454

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale Extraordinaire du11 octobre 2010, il a été décidé denommer en qualité de Gérante, MadamePaule ROTSTEJN épouse MOREAUXdemeurant 9, rue Amiral Courbet 21000DIJON pour une durée indéterminée en

Annonces judiciaires et légales

Page 19: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 19

remplacement de Madame MargueritteROTSTEJN, décédée. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6547 Pour avis

DISSOLUTION

INSTITUT DE PALEOGRAPHIEGENEALOGIQUE

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 305 Euros

Siège social :11, rue Saint-Sauveur

75002 PARIS439 917 857 R.C.S. PARIS

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du25 novembre 2010, les Associés ont : - décidé la dissolution anticipée de lasociété et sa mise en liquidation amiable, - nommé en qualité de LiquidateurMonsieur Pierre ARCHASSALdemeurant 35, rue Meslay 75003 PARIS, - fixé le siège de liquidation au siègesocial. La correspondance est à adresserchez le Liquidateur. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6487 Pour avis

SCIENCES INSTRUMENTALESET ANALYTIQUES

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 8 000 Euros

Siège social :68, boulevard de Port Royal

75005 PARIS390 089 027 R.C.S. PARIS

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du12 novembre 2010, les Associés ont : - décidé la dissolution anticipée de lasociété et sa mise en liquidation amiable, - nommé en qualité de LiquidateurMonsieur Gérard DEVANT demeurant94, rue Broca 75013 PARIS, - fixé le siège de liquidation au siègesocial. La correspondance est à adresserchez le liquidateur. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6505 Pour avis

DISSOLUTION CLÔTURE

SOCIETE CIVILE IMMOBILIEREDU 6 RUE BRONZAC

Société Civile en liquidationau capital de 1 829,39 Euros

Siège social :5, rue de l’Ambroisie

75012 PARIS431 432 137 R.C.S. PARIS

L’Assemblée Générale Extraordinaireréunie le 20 novembre 2010 à 10 heuresa décidé la dissolution anticipée de lasociété à compter du même jour et samise en liquidation amiable sous lerégime conventionnel dans les conditionsprévues par les statuts et les délibérationsde ladite Assemblée. Elle a nommé en qualité de Liquida-teur Monsieur Christophe GIACALONEdemeurant 20, avenue Roger Salengro92290 CHATENAY MALABRY, pourtoute la durée de la liquidation, avec lespouvoirs les plus étendus tels que déter-minés par la loi et les statuts pourprocéder aux opérations de liquidation. Le siège de la liquidation a été fixé5, rue de l’Ambroisie 75012 PARIS.C’est à cette adresse que la correspon-dance devra être envoyée et que les acteset documents concernant la liquidation

devront être notifiés.

L’Assemblée Générale réunie le20 novembre 2010 à 11 heures a : - approuvé le compte définitif deliquidation, - déchargé Monsieur ChristopheGIACALONE de son mandat de liquida-teur, donné à ce dernier quitus de sagestion, - constaté la clôture de la liquidation àcompter du jour de ladite Assemblée. Les comptes, les actes et piècesrelatifs à la liquidation seront déposésau Greffe du Tribunal de Commerce deParis, en annexe au Registre duCommerce et des sociétés duquel lasociété sera radiée.

Pour avis6523 Le Liquidateur

CLÔTURE DE LIQUIDATION

SOCIETE CIVILESABATIER TONIOLATTI

Société Civileau capital de 1 524,49 Euros

Siège social :21, rue Clavel75019 PARIS

381 103 506 R.C.S. PARIS

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire du 25 novembre2010, les Associés ont : - approuvé purement et simplementles modalités de la liquidation, - constaté que les opérations de liquida-tion étaient achevées et en consquénce, - prononcé la clôture de liquidation dela SOCIETE CIVILE SABATIERTONIOLATTI, dont la personnalitémorale a cessé d’exister à compter du25 novembre La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6520 Le Liquidateur

CIVI TROIS LSociété Civile Immobilière

en Liquidationau capital de 7 622,45 Euros

Siège social :4, rue du Cirque

75008 PARIS353 432 263 R.C.S. PARIS

L’Assemblée Générale du 2 novembre2010, a : - approuvé les comptes définitifs de laliquidation au 31 octobre 2010, - donné quitus au Liquidateur, pour sagestion et décharge de son mandat, - prononcé la clôture des opérations deliquidation à compter du même jour La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6536 Le Liquidateur

TRANSFORMATION

COMPAGNIE IMMOBILIEREDES MATHURINS

Société Anonymeau capital de 154 735,75 Euros

siège social :6, cité de la Chapelle

75018 PARIS572 171 932 R.C.S. PARIS

Aux termes d’un procès verbal del’Assemblée Générale Extraordinaire endate du 2 novembre 2009 enregistré auService des Impôts des EntreprisesGrandes Carrières le 23 novembre 2010,bordereau 2010/510, case 9, extrait 3250, il a été décidé de transformer lasociété en Société par Actions Simplifiée

à compter du même jour. Cette transformation n’entraînera pasla création d’une personne moralenouvelle, sa durée, son objet et son siègesocial ne sont pas modifiés. Madame Claude THIERY deBERCEGOL du MOULIN, épouse deBONY de LAVERGNE demeurant 2 bis,rue Garnier 92200 NEUILLY SURSEINE a été nommée en qualité dePrésident. Il a été pris acte de la démission del’ensemble des Administrateurs ainsiqu’il a été mis fin aux fonctions desCommissaires aux Comptes Titulaire etSuppléant. Les statuts ont été modifiés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.6522 Pour avis

YVELINES

CONSTITUTION

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Achères du 1er novembre 2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCOPITOWN ARCHITECTURE Siège social : 10, rue Hélène 78260 ACHERES Forme : Société à ResponsabilitéLimitée de type E.U.R.L. Capital social : 1 500 Euros. Objet : l’exercice de la professiond’architecte et d’urbaniste, en particulierla fonction de maître d’oeuvre. Durée : 99 ans. Gérance : Monsieur Bruno deOLIVEIRA demeurant 10, rue Hélène78260 ACHERES. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6503 Pour avis

Suivant acte sous seing privé en date àVersailles du 27 novembre 2010, il a étéconstitué une Société Civile Immobilièreprésentant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCI ALAUNA SAMBREET MEUSE

Siège social : 19, boulevard de la République 78000 VERSAILLES Capital : 1 000 Euros par apport ennuméraire. Objet : acquisition, administration etgestion par location ou autrement de tousterrains, immeubles, fractionsd’immeubles, parts de Sociétés CivilesImmobilières ou autres biensimmobiliers. Durée : 99 années à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Gérant : Monsieur Michel TASSINdemeurant 9, rue de la Garderie 78620L’ETANG-LA-VILLE. Clause d’agrément : les parts sontlibrement cessibles entre Associés. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6541 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéà Trappes en date du 4 novembre 2010,il a été constitué une société présentantles caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

LE TOUZOU Siège social : 5, rue Pavlov 78190 TRAPPES Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 1 000 Euros. Objet social : la représentation, lanégociation la distribution de produitsalimentaires solides liquides alcoolisésou non. Durée : 50 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés sauf dissolution anticipéeou prorogation. Gérance : Monsieur Roger RIBEIROdemeurant 23, rue Gabriel Lamé 75012PARIS. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Versailles.6516 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéà Buc en date du 24 novembre 2010 il aété constitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SOCIETE BUCOISEDE DISTRIBUTION

- S.B.D. Sigle :

SBD Siège social : Zac du Prés Clos Immeuble "Les Satellis" 418, avenue Roland Garros 78530 BUC Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 5 000 Euros. Objet social : l’achat, la vente,l’importation et l’exportation, en gros,demi-gros et au détail, de toutes marchan-dises alimentaires ou non, notamment lesproduits liés aux arts de la table et à ladécoration. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés sauf dissolution anticipéeou prorogation. Gérance : Monsieur Philippe BICHOTdemeurant 1, squarre des Marronniers78150 ROCQUENCOURT. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Versailles.6508 Pour avis

Suivant acte sous seing privé en date àVersailles du 27 novembre 2010, il a étéconstitué une Société Civile Immobilièreprésentant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCI LES VOLENDERIES Siège social : 19, boulevard de la République 78000 VERSAILLES Capital : 1 000 Euros par apport ennuméraire. Objet : acquisition, administration etgestion par location ou autrement de tousterrains, immeubles, fractionsd’immeubles, parts de Sociétés CivilesImmobilières ou autres biens

Annonces judiciaires et légales

Page 20: Edition du lundi 29 novembre 2010

20 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

immobiliers. Durée : 99 années à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Gérant : Monsieur Michel TASSINdemeurant 9, rue de la Garderie 78620L’ETANG-LA-VILLE. Clause d’agrément : les parts sontlibrement cessibles entre Associés. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6542 Pour avis

SHAMISSociété Civile

au capital de 1 000 EurosSiège social :

11, rue de Liechlingen78160 MARLY LE ROI

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Marly le Roi du 16 novembre2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SHAMIS

Siège social : 11, rue de Liechlingen 78160 MARLY LE ROI Forme : Société CivileLimitée. Capital social : 1 000 Euros. Objet : l’acquisition et la propriété detous biens et droits immobiliers, lagestion l’administration, l’exploitationpar bail, location ou autrement et la miseen valeur de ces biens et droitsimmobiliers. Eventuellement et exceptionnellementl’aliénation du ou des immeubles deve-nus inutiles à la société, au moyen devente, échange ou apport en société. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés sauf dissolution anticipéeou prorogation. Gérant : Monsieur BernardISSAUTIER demeurant 11, rue deLiechlingen 78160 MARLY LE ROI. Cessions de parts : libres entreAssociés et descendants, soumises àagrément envers les tiers. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6545 Pour avis

MODIFICATION

ATW CONSEILSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 8 000 EurosSiège social :

10, avenue Malesherbes78600 MAISONS LAFFITTE

440 323 160 R.C.S. VERSAILLES

Aux termes d’une délibération en datedu 15 novembre 2010, l’AssembléeGénérale Extraordinaire de la sociétéATW CONSEIL a décidé de transférer lesiège social du : 10, avenue Malesherbes 78600 MAISONS LAFFITTE au : 75, avenue de Breteuil 75015 PARIS à compter du 1er décembre 2010, et demodifier en conséquence l’article 4 desstatuts. La Société fera l’objet d’une nouvelleimmatriculation auprès du Registre ducommerce et des sociétés de Paris désor-mais compétent à son égard et radiée duRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles.

Pour avis6481 La Gérance

GAPSociété Anonyme

au capital de 38 112,25 EurosSiège social :

Rue Serge NoyerZ.A.C. du Quartier Henri IV78200 MANTES LA JOLIE

349 649 871 R.C.S. VERSAILLES

Aux termes d’une délibération duConseil d’Administration en date du18 septembre 2010, les Administrateursde la Société GAP, ont constaté : - que les actions nouvelles émises enreprésentation de l’augmentation decapital en numéraire, décidée aux termesd’une délibération en AssembléeGénérale Extraordinaire en date du18 septembre 2010, ont été intégralementsouscrites par la société ITMEQUIPEMENT DE LA MAISON,

- que la somme représentative de cetteaugmentation de capital, soit 682 666,62Euros, a été libérée par compensationavec des créances liquides, certaines etexigibles détenues sur la société par lasociété ITM EQUIPEMENT DE LAMAISON,

- la réalisation définitive de l’augmen-tation du capital social sus-visée, parl’émission au pair et sans appel public àl’épargne de 44 780 actions nouvelles de15,2449 Euros chacune, ce qui porte lecapital social à 720 778,87 Euros,

- la réalisation définitive de laréduction du capital social de 682 666,62Euros, telle que décidée par l’AssembléeGénérale Extraordinaire en date du18 septembre 2010, par imputation surles pertes antérieures ; ce qui ramène lecapital social à 38 112,25 Euros, diviséen 2 500 actions d’une valeur nominalede 15,2449 Euros chacune,

- que la modification de l’article 6 desstatuts, telle que décidée par l’AssembléeGénérale Extraordinaire en date du18 septembre 2010, est devenue défini-tive et décidé de compléter la rédactionde l’article 6 des statuts par les indica-tions se rapportant au certificat duCommissaire aux Comptes et à la datedu Conseil ayant constaté la réalisationdéfinitive de l’augmentation de capitalsus-visée.

En conséquence, l’article 6 des statutsa été modifié, comme suit : Article 6 - Apports :

1º/ Lors de la constitution de lasociété, il a été fait divers apports ennuméraire pour un montant total de38 112,25 Euros.

2º/ Aux termes d’une AssembléeGénérale Mixte en date du 20 octobre2008, il a été décidé d’augmenter lecapital social d’une somme de144 995 Euros, pour le porter de38 112,25 Euros à 183 107,25 Euros, parl’émission au pair et sans appel public àl’épargne de 9 511 actions nouvelles de15,2449 Euros chacune, libérées intégra-lement lors de la souscription, ainsiqu’en atteste l’attestation duCommissaire aux Comptes de la sociétéen date du 21 octobre 2008.

La réalisation définitive de cetteaugmentation a été constatée par Conseild’Administration en date du 21 octobre2008.

3º/ Aux termes d’une AssembléeGénérale Mixte en date du 20 octobre2008, il a été décidé, sous conditionsuspensive de la réalisation définitive del’augmentation décidée par Assembléedu même jour, de réduire le capital sociald’une somme de 144 995 Euros pour leramener de 183 107,25 Euros à38 112,25 Euros, par imputation sur lespertes antérieures.

4º/ Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du18 septembre 2010, il a été décidéd’augmenter le capital social d’une

somme de 682 666,62 Euros, pour leporter de 38 112,25 Euros à 720 778,87Euros, par l’émission au pair et sansappel public à l’épargne de 44 780actions nouvelles de 15,2449 Euroschacune, libérées intégralement lors de lasouscription, ainsi qu’en atteste l’attesta-tion du Commissaire aux Comptes de lasociété en date du 18 septembre 2010.

La réalisation définitive de cetteaugmentation a été constatée par Conseild’Administration en date du18 septembre 2010.

5º/ Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du18 septembre 2010, il a été décidé, souscondition suspensive de la réalisationdéfinitive de l’augmentation décidée parAssemblée du même jour, de réduire lecapital social d’une somme de682 666,62 Euros pour le ramener de720 778,87 Euros à 38 112,25 Euros, parimputation sur les pertes antérieures. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.

Pour avis6479 Le Conseil d’Administration

SCI LOGSociété Civile Immobilièreau capital de 1 500 Euros

Siège social :57, boulevard de la RépubliqueEspace Lumière - Bâtiment A

78400 CHATOU452 492 077 R.C.S. VERSAILLES

2004 D 327

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale Mixte, Ordinaireet Extraordinaire du 30 juin 2009, il a étépris acte du transfert du siège social du : 57, boulevard de la République Espace Lumière - Bâtiment A 78400 CHATOU au : 48, rue des Renards Parc d’Activités des Trembleaux 78500 SARTROUVILLE à effet rétroactivement au 1er mai2009. L’article 4 des statuts a été modifié enconséquence et est désormais rédigéainsi qu’il suit : Article 4 - Siège social "le siège de la société est fixé au Parcd’Activités des Trembleaux, 48, rue desRenards 78500 SARTROUVILLE".

Suite à ce transfert et pourrégularisation, il est rappelé les caractéris-tiques suivantes : Gérant : Monsieur Monsieur SergeYves HANDSCHUH demeurant Jardindes Merlettes, Impasse Paul Eluard78360 MONTESSON, Associés : - la SCI SYBEJDA, Société CivileImmobilière dont le siège social est situéJardin des Merlettes, Impasse PaulEluard 78360 MONTESSON, identifiéeau Registre du Commerce et des Sociétésde Versailles sous le numéro451 903 223, représentée par son GérantMonsieur Serge Yves HANDSCHUH, - Madame Stéfanie PENAUD-ROUAULT demeurant 6 bis, rue Beau-marchais 92500 RUEIL MALMAISON. Durée : 99 ans. Objet : l’acquisition, la propriété, lamise en valeur, l’administration et lagestion par bail, location ou autrementdes immeubles bâtis ou non bâtis de tousbiens et droits immobiliers dont ellepourrait devenir propriétaire par voied’acquisition, échange, apport,construction ou autrement. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6518 Pour avis

SCI GUYARD GOLF ET MERSociété Civile Immobilière

au capital de 2 286,74 EurosSiège social :

Résidence le Grand Cerf numéro 1119, chemin de l’Abreuvoir

78590 NOISY LE ROI423 694 637 R.C.S. VERSAILLES

Par décision de I’Assemblée GénéraleExtraordinaire en date du 27 novembre2010, il a été décidé de transférer lesiège social de la société du : Résidence le Grand Cerf numéro 11 19, chemin de l’Abreuvoir 78590 NOISY LE ROI au : 16, rue Benjamin Franklin 78000 VERSAILLES à compter du 1er janvier 2011. Autres modifications : - La modification de l’article 12 desstatuts portant sur la mutation entre vifs : Ancienne mention : le consentementunanime de tous les autres Associés estrequis. Nouvelle mention : la majorité desdeux tiers des voix des Associés présentsou représentés est requise. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6526 Pour avis

TRAVAUX D’ELECTRICITECFO-CFA

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 10 000 Euros

Siège social :Zone Industrielle du Petit Parc

25, rue des Fontenelles78920 ECQUEVILLY

503 744 922 R.C.S. VERSAILLES

Aux termes d’une délibération en datedu 29 octobre 2010, l’AssembléeGénérale Extraordinaire des associés,statuant en application de l’articleL. 223-42 du Code de Commerce, adécidé qu’il n’y avait pas lieu àdissolution de la société bien que lescapitaux propres soientdevenus inférieurs à la moitié ducapital social. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.6537 Pour avis

FUSIONARTICLE 1844-5 ALINEA 3

DU CODE CIVIL

ASSISTANCE CHAVENAYSIENNEDE BATIMENT ACB

Société par Actions SimplifiéeUnipersonnelle

au capital de 7 622,45 EurosSiège social :

1, rue de Gally78450 CHAVENAY

428 713 879 R.C.S. VERSAILLES

Le 25 novembre 2010, l’AssociéeUnique, la société ATOUTS SERVICE,Société par Actions Simplifiée au capitalde 7 622,45 Euros, dont le siège socialest situé 1, rue de Gally, 78450CHAVENAY et dont le numéro uniqued’identification est 392 363 875 R.C.S.VERSAILLES, représentée par sonPrésident Monsieur Jean-LucANGOULEVANT demeurant 5, routed’Auteuil 78770 AUTOUILLET, a prononcé la dissolution sansliquidation de la société en applicationde l’article 1844-5, alinéa 3, du CodeCivil et de l’article 8, alinéa 2 du décretnuméro 78-704 du 3 juillet 1978 sansqu’il y ait lieu à liquidation. Les créanciers peuvent former

Annonces judiciaires et légales

Page 21: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 21

opposition à la dissolution devant leTribunal de Commerce de Versaillesdans le délai de trente jours à compter dela présente publication. La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles6491 Pour avis

TRANSFORMATION

SAM’ELECSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 19 000 EurosSiège social :

6, rue Paul Curien78130 LES MUREAUX

509 644 654 R.C.S. VERSAILLES

L’Assemblée Générale Extraordinaireen date du 12 novembre 2010 a décidéde transformer la société en Société parActions Simplifiée, à compter du mêmejour, sans création d’un être moralnouveau. Il n’a été porté aucune modification àla dénomination, à l’objet, au siège, à ladurée, à la date de clôture de l’exercice,au capital, qui demeure fixé à la sommede 19 000 Euros, divisé en 190 parts de100 Euros. Monsieur Brahim OTHMANIAdemeurant 6, rue Paul Curien 78130 LESMUREAUX , ancien Gérant de lasociété, a été nommé Président de laSociété par Actions Simplifiée. Suite à cette transformation, il estrappelé les caractéristiques suivantes : Droit de vote : chaque action donnedroit à une voix. Cessions, apports ou transmissionsd’actions : - libres entre Associés, - soumises à l’agrément des Associéspar décision collective extraordinairepour toute autre opération de cession,apport ou transmission. Conditions d’admissions auxAssemblées : chaque Associé peutparticiper aux Assemblées ou s’y fairereprésenter. Mention en sera faite au Registre deCommerce et des Sociétés de Versailles.6527 Pour avis

HAUTS DE SEINE

CONSTITUTION

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Levallois Perret du22 novembre 2010, il a été constitué unesociété présentant les caractéristiquessuivantes : Dénomination sociale :

SCI LEVEN 2 Siège social : 7, rue Camille Pelletan 92300 LEVALLOIS PERRET Forme : Société Civile Immobilière. Capital : 100 Euros. Objet social : l’acquisition et lagestion par location ou autrement de tousimmeubles et biens immobiliers. Gérance : Monsieur Steven CARNELdemeurant 7, rue Camille Pelletan 92300LEVALLOIS PERRET. Durée : 99 ans. Cessions de parts sociales : les partssociales sont librement cessibles auprofit d’un Associé. Toute cession à un tiers de la sociétéest soumise au préalable à agrément dela collectivité des Associés réunis enAssemblée Générale Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6521 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Asnières sur Seine du23 novembre 2010, il a été constitué unesociété présentant les caractéristiquessuivantes : Dénomination sociale :

74 PRODUCTIONS Siège social : Tour d’Asnières 4, avenue Laurent Cély, Hall D 92606 ASNIERES SUR SEINE Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 1 000 Euros. Objet social : productionaudiovisuelle, communication etpublicité. Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation au Registre du Commerce etdes Sociétés sauf dissolution anticipéeou prorogation. Gérance : Monsieur RichardBUISSON demeurant 3, rue Arago92800 PUTEAUX. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Nanterre.6528 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privéen date à Boulogne Billancourt du25 novembre 2010, avis est donné de la constitution de laSociété à Responsabilité LimitéeUnipersonnelle, dénommée :

KEOPS DEVELOPPEMENT& CAPITAL

Siège social : 117, avenue Victor Hugo 92100 BOULOGNE BILLANCOURT Capital : 1 000 Euros. Objet social : toutes activités desoutien aux entreprises. Le conseil enplacement et recrutement de cadres et depersonnels spécialisés, la mise àdisposition de ressources humaines. Durée : 99 ans. Gérance : aux termes d’un procèsverbal de l’Assemblée en date du25 novembre 2010, Monsieur EmmanuelSCHAEFER demeurant 42, rue de laBelle Feuille 92100 BOULOGNEBILLANCOURT a été nommé enqualité de Gérant de la société. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6543 Pour avis

MODIFICATION

LA REGIE CADEAUXSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 685 000 Euros

Siège social :14, rue Chaptal

92300 LEVALLOIS-PERRET518 411 418 R.C.S. NANTERRE

Aux termes d’un courrier en date du12 avril 2010, Monsieur FranckDUBOIS a démissionné de ses fonctionsde Directeur Général de la société àcompter de cette même date. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6531 Pour avis

RETHICSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 7 500 EurosSiège social :

9/11, allée de l’Arche92671 COURBEVOIE CEDEX518 384 052 R.C.S. NANTERRE

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du15 août 2010, les Associés ont décidé detransférer à compter du 1er septembre2010 le siège social du : 9/11, allée de l’Arche 92671 COURBEVOIE CEDEX au : 5, avenue Maurice Thorez 78190 TRAPPES L’article 4 des statuts a été, en consé-quence, mis à jour. La société fera l’objet d’une nouvelleimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés de Versaillesdésormais compétent à son égard et seraradiée du Registre du Commerce et desSociétés de Nanterre.

Pour avisGilles POUBEL

6488 Gérant

LUCEORSociété par Actions Simplifiée

au capital de 88 300 EurosSiège social :

2, place Gévelot92138 ISSY LES MOULINEAUX482 228 830 R.C.S. NANTERRE

Aux termes du procès-verbal desdécisions du Président en date du 25 juin2010 de la société LUCEOR, il a étéconstaté la réalisation définitive d’uneaugmentation de capital décidée lors del’Assemblée Générale de ladite société le28 mai 2010, d’un montant de 8 690Euros, par émission de 869 actions de10 Euros de valeur nominale chacune,assortie d’une prime d’émission de120 Euros, souscrites en totalité etintégralement libérées en numéraire etpar compensation avec des créancesliquides et exigibles sur la société, Les articles 6 et 7 ont été modifiés enconséquence, à savoir pour l’article 7 : Article 7 – Capital social : Ancienne mention : Le capital social est fixé à la sommede 88 300 Euros. Nouvelle mention : Le capital social a été fixé à la sommede 96 990 Euros. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6515 Pour avis

DTZ EUREXISociété Anonyme

au capital de 160 000 EurosSiège social :

8, rue de l’Hôtel de Ville92200 NEUILLY SUR SEINE

332 111 574 R.C.S. NANTERRE1995 B 149

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale OrdinaireAnnuelle du 20 octobre 2010, il a étédécidé de :

- renouveler, pour une durée de sixannées, soit jusqu’à l’AssembléeGénérale Ordinaire annuelle appelée àstatuer sur les comptes de l’exercice closle 30 avril 2016, les mandats de : Monsieur Gérard MARGIOCCHIdemeurant 115, rue Jean Jaurès 93240STAINS Monsieur Philippe DORION demeu-rant 18, rue Léonard DE VINCI 92400COURBEVOIE la société DTZ HOLDING, SociétéAnonyme à Directoire et Conseil deSurveillance dont le siège social est sis8, rue de l’Hôtel de Ville et 114, avenueCharles de Gaulle 92200 NEUILLY

SUR SEINE, immatriculée au Registredu Commerce et des Sociétés deNanterre, sous le numéro 399 735 331. La société DTZ HOLDING a décidéde nommer en qualité de nouveauReprésentant Permanent MonsieurSteven WATTS demeurant Flat 12,Theatre View Apartments 19 ShortStreet, Waterloo, SEI 8LJ LONDON(99132 GRANDE BRETAGNE), pour ladurée de son mandat d’Administrateur,en remplacement de Monsieur KeithSTOCKDALE, Représentant Permanentdémissionnaire. - nommer en qualité de nouveauxCommissaires aux Comptes : titulaire : la sociétéPRICEWATERHOUSECOOPERSAUDIT, Société Anonyme dont le siègesocial sis 63, rue de Villiers 92200NEUILLY SUR SEINE, immatriculéeau Registre du Commerce et des Sociétésde Nanterre sous le numéro 672 006 483, suppléant : Monsieur Yves NICOLASdemeurant 63, rue de Villiers 92200NEUILLY SUR SEINE, pour une durée de six exercices, soitjusqu’à l’Assemblée Générale Ordinaireannuelle appelée à statuer sur les comp-tes de l’exercice clos le 30 avril 2016, enremplacement des Co-Commissaires auxComptes titulaires, la COMPAGNIEFRANCAISE DE CONTROLE ETD’EXPERTISE COMPTABLES - CFCEet la société DELOITTE & ASSOCIES,et des Co-Commissaires aux Comptessuppléants, la société BEAS et laCOMPAGNIE EUROPEENNE DECONSEIL ET D’AUDIT.

Aux termes du procès verbal duConseil d’Administration du 20 octobre2010, il a été décidé de renouvelerMonsieur Gérard MARGIOCCHIdemeurant 115, rue Jean Jaurès 93240STAINS dans ses fonctions de Présidentdu Conseil d’Administration pour ladurée restant à courir de son mandatd’Administrateur. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6535 Pour avis

EC2J PRODUCTIONSSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 10 000 EurosSiège social :

34-36, rue de la Belle Feuille92100 BOULOGNE BILLANCOURT

517 702 270 R.C.S. NANTERRE

Par décision de I’Assemblée GénéraleOrdinaire en date du 22 novembre 2010,il a été pris acte de la nomination deMonsieur Emmanuel GATEAU demeu-rant 27, quai de la Tournelle 75005PARIS en qualité de nouveau Gérant, àcompter du 22 novembre 2010 pour unedurée illimitée, en remplacement deMonsieur Michel CAZAUBIEL,démissionnaire. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6511 Pour avis

DTZ CONSULTANCYOPERATION DESIGN

Société Anonymeau capital de 40 000 Euros

Siège social :8, rue de l’Hôtel de Ville

114, avenue Charles de Gaulle92200 NEUILLY SUR SEINE

410 970 420 R.C.S. NANTERRE1997 B 897

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale Ordinaire du15 novembre 2010, il a été décidé denommer en qualité d’Administrateurs : - Madame Claudia LIHRA épouseMANSARD demeurant 2, rue de laConcorde 92600 ASNIERES SURSEINE - Madame Isabelle SANCHEZ épouse

Annonces judiciaires et légales

Page 22: Edition du lundi 29 novembre 2010

22 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

CARON demeurant 26, rue des Biaunes78510 TRIEL SUR SEINE, pour une durée de six années soitjusqu’à l’Assemblée Générale Ordinaireannuelle appelée à statuer sur lescomptes de l’exercice clos le 30 avril2016. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6534 Pour avis

FUSIONARTICLE 1844-5 ALINEA 3

DU CODE CIVIL

AOCISociété à Responsabilité Limitée

au capital de 8 000 EurosSiège social :

3, rue du Général Henrion Bertier92200 NEUILLY SUR SEINE

494 867 021 R.C.S. NANTERRE

Par décision du 27 novembre 2010, laSARL OBJECTIF CONSEILS, Société àResponsabilité Limitée au capital de15 245 Euros, ayant son siège social3, rue du Général Henrion Bertier 92200NEUILLY SUR SEINE, immatriculéeau Registre du Commerce et des sociétésde Nanterre sous le numéro 401 726 468,dont le représentant légal est MonsieurJacques RICHE domicilié 3, rue duGénéral Henrion Bertier 92200NEUILLY SUR SEINE, AssociéeUnique de la société AOCI, a décidé ladissolution anticipée de ladite sociétésans qu’il y ait lieu à liquidation. Cette décision de dissolution feral’objet d’une déclaration auprès duGreffe du Tribunal de Commerce deNanterre. Conformément aux dispositions del’article 1844-5 du Code civil et del’article 8 alinéa 2 du décret numéro78-704 du 3 juillet 1978, les créancierspeuvent faire opposition à la dissolutiondans un délai de trente jours à compterde la publication du présent avis. Ces oppositions doivent être présen-tées devant le Tribunal de Commerce deNanterre. La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.

Pour avis6507 La Gérance

TRANSFORMATION

DTZ CONSULTANCYOPERATION DESIGN

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 40 000 Euros

Siège social :8, rue de l’Hôtel de Ville

114, avenue charles de Gaulle92200 NEUILLY SUR SEINE

410 970 420 R.C.S. NANTERRE1997 B 897

Aux termes du procès verbal del’Assemblée Générale Mixte du15 octobre 2010, enregistré au Servicedes Impôts des Entreprises de Neuillysur Seine, le 29 octobre 2010, bordereau2010/779, case 14, il a été :

- pris acte de la démission du Co-Commissaire aux Comptes titulaire lasociété DELOITTE & ASSOCIES et duCo-Commissaire aux Comptes suppléantla société BEAS, de leurs fonctions àcompter rétroactivement au 1er mai 2010.

- décidé de transformer la Société àResponsabilité Limitée en SociétéAnonyme, à compter du même jour sanscréation d’un être moral nouveau etd’adopter les statuts sous sa nouvelleforme.

En conséquence, le mandat de Gérantde Monsieur Gérard MARGIOCCHI apris fin de plein droit. La dénomination sociale, l’objet, ladurée, le capital et la date de clôture del’exercice social demeurent inchangés. Suite à cette transformation, il a éténommé : Administrateurs de la société : - la société DTZ HOLDING, SociétéAnonyme à Directoire et Conseil deSurveillance dont le siège social est sis8, rue de l’Hôtel de Ville et 114, avenueCharles de Gaulle 92200 NEUILLYSUR SEINE, immatriculée au Registredu Commerce et des Sociétés deNanterre, sous le numéro 399 735 331,représentée par Monsieur StevenWATTS demeurant Flat 12, TheatreView Apartments 19 Short Street,Waterloo, SEI 8LJ LONDON (99132GRANDE BRETAGNE) - Monsieur Paul HARDINGdemeurant The Old Rectory GreatWymondley Hitchin Herts SG4 7ES(99132 GRANDE BRETAGNE). - Monsieur Gérard MARGIOCCHIdemeurant 115, rue Jean Jaurès 93240STAINS pour une durée de six années soitjusqu’à l’Assemblée Générale Ordinaireannuelle appelée à statuer sur lescomptes de l’exercice clos le 30 avril2016. Commissaire aux Comptes : - titulaire : LA COMPAGNIEFRANCAISE DE CONTROLE ETD’EXPERTISE COMPTABLES -CFCE, Société Anonyme dont le siègesocial est situé 4, rue Mugnier 78600MAISONS LAFFITTE, immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles sous le numéro 602 006 116, - suppléant : Monsieur AlbertABEHSSERA demeurant 75, avenueSimon Bolivar 75019 PARIS, pour une durée de six exercices soitjusqu’à l’Assemblée Générale Ordinaireannuelle appelée à statuer sur lescomptes de l’exercice clos le 30 avril2016.

Aux termes du procès verbal duConeil d’Administration du 15 octobre2010, il a été décidé de nommer enqualité de : - Président du Conseil d’Administra-tion de la société sous sa nouvelleforme : Monsieur GérardMARGIOCCHI demeurant 115, rue JeanJaurès 93240 STAINS, pour la durée deson mandat d’Administrateur. - Directeur Général : Monsieur PaulHARDING demeurant The Old RectoryGreat Wymondley Hitchin Herts SG47ES (99132 GRANDE BRETAGNE)pour la durée du mandat du Président duConseil d’Administration. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.6530 Pour avis

SEINE-ST-DENIS

CONSTITUTION

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date au Blanc Mesnil du 12 novembre2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

CARRE 6 Siège social : 11, rue des Frères Lumière Zone Industrielle du Pont Yblon 93150 LE BLANC MESNIL Forme : Société à ResponsabilitéLimitée. Capital social : 8 000 Euros. Objet : service informatique, créationde campagne publicitaire, site internet et

import-export. Durée : 99 ans. Gérance : Monsieur Marc WUdemeurant 3, rue Jacques Margottin92340 BOURG LA REINE. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.6499 Pour avis

Aux termes d’un acte sous seing privé,en date à Noisy le Sec du 17 novembre2010, il a été constitué une société présen-tant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

VERBAT Siège social : 17, avenue Alsace Lorraine 93130 NOISY LE SEC Forme : Société à ResponsabilitéLimitée de type E.U.R.L. Capital social : 5 000 Euros. Objet : bâtiment, rénovation. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés saufdissolution anticipée ou prorogation. Gérance : Monsieur Andrzej WOJDAdemeurant 17, avenue Alsace Lorraine93130 NOISY LE SEC. Cessions de parts : cessions soumisesau consentement de l’Associé Unique. Immatriculation : la société sera imma-triculée au Registre du Commerce et desSociétés de Bobigny.6532 Pour avis

MODIFICATION

ALDIMOSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 78 000 EurosSiège social :

75-77, rue des Frères LumièreZone Industrielle des Chânoux93330 NEUILLY SUR MARNE302 654 694 R.C.S. BOBIGNY

Aux termes d’une délibération en datedu 22 novembre 2010, l’AssembléeGénérale Extraordinaire de la sociétésusvisée a décidé de : 1º) de transférer le siège social du : 75, 77, rue des Frères Lumière Zone Industrielle des Chânoux 93330 NEUILLY SUR MARNE au : 60, rue Louis Ampère Zone Industrielle des Chânoux 93330 NEUILLY SUR MARNE à compter du 25 novembre 2010. 2º) de modifier l’article 5 des statutsen conséquence Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.

Pour avis6484 Le Gérant

FAIRPLAYSociété à Responsabilité Limitée

de type E.U.R.L.au capital de 8 000 Euros

Siège social :23, rue François Arago

93500 PANTIN480 229 129 R.C.S. BOBIGNY

Aux termes des décisions de l’AssociéUnique en date du 30 juin 2010, il a étédécidé, conformément à l’articleL.223-42 du Code de Commerce de nepas dissoudre la société bien que l’actifnet soit devenu inférieur à la moitié ducapital social. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.6492 Pour avis

M.B.S MULTI BATIMENTSSERVICES

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 4 000 Euros

Siège social :6, rue du Président Wilson

94250 GENTILLY510 440 811 R.C.S. CRETEIL

Par décision de I’Assemblée GénéraleExtraordinaire en date du 16 novembre2010, il a été décidé de transférer lesiège social de la société du : 6, rue du Président Wilson 94250 GENTILLY au : 29, rue Charles Auray 93500 PANTIN à compter du 18 novembre 2010. Suite à ce transfert, il est rappelé lescaractéristiques suivantes : Objet : entreprise générale de bâtimenttous corps d’état. Durée : 99 ans. Autres modifications : - il a été pris acte de la nomination deMonsieur Junayed BHUIYANdemeurant 29, rue Charles Auray 93500PANTIN en qualité de nouveau Gérant,à compter du 18 novembre 2010 pourune durée illimitée, en remplacement deMonsieur Harish SEENARAM,démissionnaire. La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deBobigny et radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Créteil.6500 Pour avis

VIN BONACCORDSociété à Action Simplifiéeau capital de 10 000 Euros

Siège social :16, rue de la Concorde

93160 NOISY LE GRAND511 690 836 R.C.S. BOBIGNY

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du22 octobre 2010, il a été décidé d’étendrel’objet social à compter du 12 novembre2010, l’article 2 des statuts a été modifiéen conséquence.

Ancienne mention : la société a pourobjet, tant en France qu’à l’Etranger : - L’achat et la revente, le négoce detous types de vins, spiritueux, bières,ainsi que toutes boissons non alcoolisées,l’eau minérale, les sodas et jus de fruits àtous types de clientèle (particuliers ouprofessionnels) ainsi que tous typesd’accessoires, - la création, l’acquisition, la location,la prise en location-gérance de tousfonds de commerce, la prise à bail,l’installation, l’exploitation de tousétablissements, fonds e commerce,usines, ateliers, se rapportant à cesactivités, - la prise, l’acquisition, l’exploitationou la cession de tous procédés et brevetsconcernant ces activités, - la participation directe ou indirectede la société dans toutes opérations finan-cières, immobilières ou mobilières etdans toutes entreprises commerciales ouindustrielles pouvant se rattacher àl’objet social ou à tout objet similaire ouconnexe, de nature à favoriser sonextension ou son développement.

Nouvelle mention : la société a pourobjet, tant en France qu’à l’Etranger : - L’achat et la revente, le négoce detous types de vins, spiritueux, bières,ainsi que toutes boissons non alcoolisées,l’eau minérale, les sodas et jus de fruits àtous types de clientèle (particuliers ouprofessionnels) ainsi que tous typesd’accessoires, - La vente de produits alimentaires parcorrespondance, - la création, l’acquisition, la location,la prise en location-gérance de tous

Annonces judiciaires et légales

Page 23: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60 23

fonds de commerce, la prise à bail, l’ins-tallation, l’exploitation de tous établisse-ments, fonds de commerce, usines,ateliers, se rapportant à ces activités, - la prise, l’acquisition, l’exploitationou la cession de tous procédés et brevetsconcernant ces activités, - la participation directe ou indirectede la société dans toutes opérations finan-cières, immobilières ou mobilières etdans toutes entreprises commerciales ou industrielles pouvant se rattacher àl’objet social ou à tout objet similaire ouconnexe, de nature à favoriser sonextension ou son développement. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny6502 Pour avis

DISSOLUTION

WEB NEOSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 7 500 EurosSiège social :

23, allée Gambetta93250 VILLEMOMBLE

507 851 384 R.C.S. BOBIGNY

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du27 octobre 2010, les Associés ont : - décidé la dissolution anticipée de lasociété et sa mise en liquidation amiable, - nommé en qualité de LiquidateurMonsieur Marc SERS demeurantLaborie 19120 SIONIAC, - fixé le siège de liquidation au siègesocial. La correspondance est à adresserchez le Liquidateur. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.6497 Pour avis

FUSIONARTICLE 1844-5 ALINEA 3

DU CODE CIVIL

CYCLEONSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital 500 000 Euros

Siège social :Les Mercuriales

40, rue Jean Jaurès93170 BAGNOLET

433 761 988 R.C.S. BOBIGNY1987 B 10630

Aux termes du procès verbal du26 novembre 2010, enregistré auService des Impôts des Entreprises deMontreuil, le 29 novembre 2010,bordereau 2010/675, case 3, extrait 3731, la société UMICORE FRANCE,Société par Actions Simplifiée dont lesiège social sis 40, rue Jean Jaurès 93170BAGNOLET, immatriculée au Registredu Commerce et des Sociétés deBobigny sous le numéro 342 965 001,Associée Unique, représentée parMonsieur Raymond REYMONDET, sonPrésident demeurant 26, rue des Ecoles75005 PARIS, a décidé la dissolutionsans liquidation à compter du même jourde la société CYCLEON dans lesconditions de l’article 1844-5, alinéa 3,du Code Civil. Les créanciers de la sociétéCYCLEON peuvent faire opposition à ladissolution dans un délai de trente joursà compter de la publication du présentavis. Les oppositions doivent être présen-tées devant le Tribunal de Commerce deBobigny. La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.6524 Pour avis

VAL DE MARNE

CONSTITUTION

Rectificatif à l’insertion 6376 du25 novembre 2010 pour ZAHRAA, lire :Gérant : à compter de la création de lasociété a été nommé Gérant, MonsieurHector HALABI demeurant au352, avenue de Stalingrad 94550CHEVILLY-LARUE, né le1er juillet 1966 à Temnine Tahta,Baalbeck (99205 LIBAN) marié denationalité Française et non MadameZahraa ARAR, épouse HALABI a éténommé Gérante.6517 Pour avis

MODIFICATION

M.B.S MULTI BATIMENTSSERVICES

Société à Responsabilité Limitéeau capital de 4 000 Euros

Siège social :6, rue du Président Wilson

94250 GENTILLY510 440 811 R.C.S. CRETEIL

Par décision de I’Assemblée GénéraleExtraordinaire en date du 16 novembre2010, il a été décidé de transférer lesiège social de la société du : 6, rue du Président Wilson 94250 GENTILLY au : 29, rue Charles Auray 93500 PANTIN à compter du 18 novembre 2010. La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deBobigny et radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Créteil.6501 Pour avis

SOFREEDSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 15 500 EurosSiège social :

3, rue Louis Loucheur75017 PARIS

490 246 170 R.C.S. PARIS

Sur décision de la Grance en date du16 août 2010, il a été décidé de transférerle siège social du : 3, rue Louis Loucheur 75017 PARIS au : 1, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 94120 FONTENAY SOUS BOIS à compter du 1er janvier 2011. Suite à ce transfert, il est rappelé quele Gérant de la société est MonsieurVèng TRANG demeurant 3, allée desHirondelles 77330 OZOIR LAFERRIERE. L’article 4 des statuts a été modifié enconséquence. Le dépôt légal sera effectué au Greffedu Tribunal de Commerce de Créteildésormais compétent à son égard et lasociété sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis6539 Le Gérant

DISSOLUTION CLÔTURE

SOCIETE CIVILE VALORAYSociété Civile en liquidationau capital de 24 391,84 Euros

Siège social :18, avenue de Tunis

94100 SAINT MAUR DES FOSSES345 367 163 R.C.S. CRETEIL

L’Assemblée Générale Extraordinaireréunie le 20 novembre 2010 à 10 heuresa décidé la dissolution anticipée de lasociété à compter du même jour et samise en liquidation amiable sous lerégime conventionnel dans les conditionsprévues par les statuts et les délibérationsde ladite Assemblée. Elle a nommé en qualité de Liquida-teur Monsieur Michel DORAY demeu-rant 18, avenue de Tunis 94100 SAINTMAUR DES FOSSES, pour toute ladurée de la liquidation, avec les pouvoirsles plus étendus tels que déterminés parla loi et les statuts pour procéder auxopérations de liquidation. Le siège de la liquidation est fixé18, avenue de Tunis 94100 SAINTMAUR DES FOSSES. C’est à cetteadresse que la correspondance devra êtreenvoyée et que les actes et documentsconcernant la liquidation devront êtrenotifiés.

L’Assemblée Générale Ordinaireréunie le 20 novembre 2010 à 11 heures,a : - approuvé le compte définitif deliquidation, - déchargé Monsieur Michel DORAYde son mandat de Liquidateur, donné àce dernier quitus de sa gestion, - constaté la clôture de la liquidation àcompter du jour de ladite Assemblée. Les comptes de liquidation, les acteset pièces relatifs à la liquidation serontdéposés au Greffe du Tribunal deCommerce de Créteil, en annexe auRegistre du Commerce et des Sociétés,duquel le société sera radiée.

Pour avis6490 Le Liquidateur

CLÔTURE DE LIQUIDATION

SAVEURS D’EPICESSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 8 000 EurosSiège social :

42, rue Charles Silvestri94300 VINCENNES

479 288 326 R.C.S. CRETEIL

Aux termes d’une AssembléeGénérale Extraordinaire en date du23 novembre 2010, les Associés ont : - approuvé les comptes définitifs de laliquidation, - donné quitus au Liquidateur,Monsieur Otman EL KASMI, pour sagestion et décharge de son mandat, - prononcé la clôture des opérations deliquidation à compter du jour de laditeAssemblée. La société sera radiée du Registre duCommerce et des Sociétés de Créteil.6529 Pour avis

TRANSFORMATION

ALDSociété par Actions Simplifiée

au capital de 214 500 EurosSiège social :

44, rue du Bois Galon94120 FONTENAY SOUS BOIS

353 992 704 R.C.S. CRETEIL

Aux termes du procès-verbal del’Assemblée Générale Extraordinaire du

22 novembre 2010, il résulte que : il a été décidé la transformation de lasociété en Société à ResponsabilitéLimitée à compter du même jour. Cette transformation entraîne lapublication des mentions suivantes : Forme : Ancienne mention : Société parActions Simplifiée. Nouvelle mention : Société àResponsabilité Limitée. Direction : Anciennes mentions : Président : Monsieur BenjaminMAQUET demeurant 60, rue RogerSalengro 92160 ANTONY. Nouvelles mentions : Gérant : Monsieur BenjaminMAQUET demeurant 60, rue RogerSalengro 92160 ANTONY. Commissaires aux Comptes : Anciennes mentions : Commissaire aux Comptes Titulaire :Monsieur Laurent MAAREK. Commissaire aux Comptes Suppléant :H C A Nouvelle mention : Néant. Les mentions antérieures relatives auxsociétés par actions Simplifiée sontfrappées de caducité. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Créteil.

Pour avis6506 Benjamin MAQUET

Annonces judiciaires et légales

J R T SER VIC ES

Domiciliationscommerciales

✆ 01 42 60 36 [email protected]

12, rue Notre-Dame des Victoires75002 PARIS

R. TANCRÈDE S.A.

Toutes formalités légaleset démarches administratives

✆ 01 42 60 36 3512, rue Notre-Dame des Victoires

75002 PARIS

Page 24: Edition du lundi 29 novembre 2010

Dans le bureau de Monsieur leConservateur Général duPatrimoine, Directeur de l’EcoleNationale Supérieure des Beaux

Arts de Paris, Henry-Claude Cousseau, Anne-Marie Civilise, Avocate à la Cour de Bordeaux,a été décorée, au titre du ministère de la cul-ture, des insignes de Chevalier dans l’OrdreNational du Mérite, par Michel BerthodInspecteur Général des Affaires Culturelles.Sur les rives de la Seine, après un élogieuxdiscours, il a conclu en ces termes :

« A tous les talents et mérites que je viensd’énumérer, qui justifient la reconnaissance quevous témoigne aujourd’hui la République,permettez moi d’ajouter un titre de reconnaissancebeaucoup plus personnel, et que d’aucunspourraient juger mineur et trop personnel, maisdans lequel je discerne un symbole. Vous avez mareconnaissance personnelle pour m’avoir un jouroffert un livre, un livre intitulé Georges Mandelou la Passion de la République, écrit par votremari, Me Bertrand Favreau. J’ai dévoré ce livreavec passion, moi aussi, parce que Mandel faitdepuis longtemps partie du panthéon deshommes politiques que j’admire, et aussi parceque ce livre, fort bien écrit et documenté, m’aappris plein de choses que j’ignorais sur cet hommeadmirable, et parce qu’en lisant ce livre, on sentque son auteur est animé de la même passion dela République que le personnage dont il fait labiograhie. Eh bien, je crois que ce qui vous animevous aussi, dans votre militantisme associatif, cen’est pas seulement l’amour de l’art ou le culte dupatrimoine, c’est avant tout la passion de la chosepublique : parce que l’art et le patrimoine, vousne voulez pas en faire un objet de délectationréservé aux happy few, vous voulez en partagerl’amour et le soin avec tous les citoyens.C’est ce qui justifie pleinement que le Présidentde la République ait distingué vos mérites sur saréserve personnelle. (…) »

La récipiendaire, qui a prêté serment en 1973,après de brillantes études en droit public etprivé, s’est rapidement intéressée à la défensedu patrimoine culturel français.

Après quelques années de militantisme actifdans l’Association « Renaissance du VieuxBordeaux », elle crée en 1987 l’Association« Renaissance des Cités de France » quiinvente en 1989 les « Nuits du Patrimoine »associées aux « Journées du Patrimoine ».Convaincue que le patrimoine n’est pas uneaffaire réservée aux spécialistes mais qu’ilconcerne tous les citoyens, la juriste bordelaisea également organisé de nombreux colloquesqui ont eu pour but d’intégrer patrimoine etdéveloppement durable.La haute exigence éthique d’Anne-Marie Civilisereflète une carrière professionnelle exemplaire :cette femme, accomplie et humble, a  mené denombreux combats toujours dans le souci dedéfendre l’intérêt général .Sa rigueur dans son travail et sa finesse d’esprit laplacent au rang des meilleures juristes parmi lesplus grandes . Contradicteur redoutable, elle restenéanmoins appréciée par ses pairs pour sa loyautéet son génie.Nous adressons nos amicales félicitations à cettefemme combative dont l’extrême intelligencereflète d’innombrables qualités intrinsèques etd’incomparables mérites,  il était donc légitimeque la République reconnaisse et mette en lumièreson humanisme et son ouverture d’esprit.Perfectionniste, la récipiendaire force l’admi-ration tant elle exerce son métier avec éclat etun  acharnement sans faille, sa passion pour ledroit et la valorisation du patrimoine culturelde notre pays contribue au prestige de sa pro-fession donc à celui de la France. 2010-511 Jean-René Tancrède

24 Les Annonces de la Seine - lundi 29 novembre 2010 - numéro 60

Décoration

Anne-Marie Civilise, Chevalier du MériteEcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris - 25 novembre 2010

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Anne-Marie Civilise

Michel Berthod et Anne-Marie Civilise Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Page 25: Edition du lundi 29 novembre 2010

LES ANNONCES DE LA SEINE

JOURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - INFORMATIONS GÉNÉRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE

Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010 - 91e année

Phot

os ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

L’audience solennelle de Rentrée du Barreau de Paris, qui s’est déroulée à laCour d’appel le 26 novembre dernier, fut aussi la cérémonie de la jeunesse.Outre la traditionnelle remise de prix aux Secrétaires de la Conférence, elledonne le privilège aux Premier et Deuxième secrétaires de la Conférence de

prononcer un discours devant une prestigieuse assistance qui comptait notammentcette année Michel Mercier, Ministre de la Justice et des libertés.Apres les allocutions de Jean-Yves Le Borgne, Vice-bâtonnier et de Jean Castelain,Bâtonnier de l’Ordre, Emmanuel Ravanas, premier secrétaire de la Conférence a

brillamment fait l’éloge d’une grande figure du Barreau de Paris, le bâtonnierBernard de Bigault du Granrut disparu l’année dernière.L'Affaire du Curé d'Uruffe, célèbre affaire judiciaire qui défraya la chronique dans lesannées 1950 a ensuite été retracée avec talent par César Ghrenassia, deuxièmesecrétaire de la Conférence : le prêtre catholique Guy Desnoyers qui avait assassinésa jeune maîtresse de 19 ans, enceinte de lui puis tué l'enfant, l'ayant baptisé au préa-lable, avait échappé à la peine de mort.

Jean-René Tancrède

Jeune Barreau de ParisRentrée solennelle du 26 novembre 2010

Emmanuel Ravanas César Ghrenassia

Page 26: Edition du lundi 29 novembre 2010

Eloge duBâtonnier Bernardde Bigault du Granrutpar Emmanuel Ravanas

Il devait être onze heures et je me souviensque le ciel était couvert en ce début deSeptembre.Il faisait mauvais, pas mauvais mais gris, ce

gris luisant d’ardoise et de pluie des rues de Paris,ce gris qui hésite entre une tristesse presque saleet les teintes argentées et nacrées des miroirs etdes fleuves.On se dispersait déjà tandis que l’orguemonumental résonnait encore derrière nous.Pourquoi diable avais-je décidé de me rendredans cette Eglise des Invalides ?Etait-ce parce que j’y retrouverais cet orgue tenujadis par un de mes parents ?Etait-ce parce que, jeune provincial venu de mesterres de Provence, j’étais inconsciemmentcurieux des hauts lieux de notre histoire ?Je n’en ai plus le souvenir.C’était la fin. Bernard de Bigault du Granrut,vos confrères vous avaient rendu le dernierhommage.Chacun déjà s’en retournait vers ses affaires etson destin.Je me retrouvai là comme orphelin de vous, queje n’avais jamais vu. Je vous regrettais sans vousavoir connu. J’arrivais trop tard.Je vous enviai secrètement, vous, nombreux iciaujourd’hui, qui l’aviez côtoyé,Vous, qui l’aviez entendu plaider,Vous, qui l’aviez aimé.Je gardais en moi l’image de ce visage empli delumière, là-bas, sur la grande photographieinstallée sur la gauche de la travée centrale.Jusque-là, je ne vous connaissais nullement.

Je comprenais seulement qu’un monumentvenait de nous quitter.Mais la beauté de votre regard bleu m’avait sansdoute invité, aujourd’hui, à la Première de laCour. Le hasard est parfois un rendez-vous…De l’avocat disparu que reste-t-il ?Il reste la flamme d’une ambition, il reste foulede discours, de dossiers jaunis, de penséesvisionnaires parfois déjà estompées !De l’homme, il reste un être attachant, d’autantplus attachant que vous vous êtes vouluinaccessible. Discret, complexe, secret. Vousparliez si peu de vous !Faire l’éloge du Bâtonnier du Granrut ou tenterfidèlement de conquérir l’intimité d’une grandeombre(1) !Quel homme êtes-vous donc ?Homme enraciné, vous êtes de ceux qui nerenient pas leurs origines. Votre vie est undestin : un destin assumé, un destin transcendé.14-18. Vous vous éveillez à la vie en 1920 dansces plaines d’Argonne gorgées du sang desguerres qui racontent l’Histoire de France,depuis Varennes et Valmy.Vous êtes de ces hommes qui ont des ancêtres :des gentilshommes, mais souffleurs de verre :nobles, mais autorisés à travailler, car entre leursmains la matière devient lumière !Votre père dirige en paternaliste les centainesd’ouvriers de la verrerie des Islettes, ce villagedésolé au climat si trempé.« L’Idéale », quelle splendide marque defabrique, même si elle a du mal à ennoblir labanalité des bocaux de conserve qu’on yfabrique…Nous sommes en 1920 et pourtant, on secroirait au temps de Balzac et de Flaubert…Au siècle lointain de la France des notables deprovince.Dans le temps des villes tentaculaires, vous êteshomme de la terre : vous passez votre jeunesseà vous promener dans les bois, cueillir leschampignons, visiter vos camarades à bicyclette.Vous vivez l’enfance heureuse des jeunes gensde bonne famille.Avec bien sûr cette éducation chrétienne strictedes temps anciens, intimement liée au culte dutravail, au respect des traditions et de l’autorité.On vouvoie ses parents, on ne parle pas à table,on ne caresse pas, on n’étreint pas.A votre manière, vous êtes - et vous resterez -« trop bien élevé »(2).Votre mère vous comble de son affectionmaternelle.Mais elle se rend à l’évidence : l’avenir passe parParis : du Cours Saint Louis au Collège Stanislas,vous voilà à 17 ans bachelier section MathsElém.Votre grand-père maternel est avocat et ancienmembre du Conseil de l’Ordre du Barreau deParis.Alors, c’est tout logiquement, généalogique-ment, que vous faites votre Droit.Pendant ce temps, la Conférence de Munichsonne le glas d’une Europe faussement apaisée.Le temps s’accélère, la guerre frémit, éclate.Vous voulez vous engager : que pourraitd’ailleurs bien faire d’autre un jeune né de la terredes tranchées de l’Argonne ?Mais vous êtes refusé.Vous vous engagez quand même, et pour la vie :le 24 octobre 1940, vous prêtez serment. Voustravaillez alors pour Georges Chresteil.Et tandis que le bruit des bottes nazies résonne

dans le Palais, le Bâtonnier Charpentier exhorteà retrouver le sens des mots perdus: « Avoir faim,avoir froid mais être libre ».Vous devenez alors avocat en résistance, dansun Barreau en guerre, gangréné par « unantisémitisme ordinaire »(3).Mais que peut un avocat quand il y a uneapparence de justice mais qu’il n’y a plus dedroit ?Dès le deuxième jour des « sections spéciales »,sections très spéciales instaurées en guise decours pénales par l’occupant nazi, vous voilàcommis d’office.Vous plaidez en appel pour un jeunecommuniste accusé de détention de tracts. Ilrisque la peine de mort : vous arrachez lestravaux forcés pour vingt ans.La force du verbe.Premier succès… éphémère pourtant car vousapprenez quelques jours plus tard qu’il a été traitécomme un otage et fusillé. Drame qui resteraancré en vous jusqu’à votre dernière heure.Fragilité de la condition d’avocat : gagner à labarre et perdre dans les couloirs de la lâcheté.Mais ne jamais plier, ne jamais céder. S’imposerla droiture.Votre père André et vos deux frères ainésFrançois et Henri s’engagent dans la résistanceen Argonne.Quant à vous, vous refusez le STO, et vousentrez dans la clandestinité, mais sansabandonner la particule, noblesse oblige !Vous ne serez plus Bernard du Granrut,avocat… mais Bernard de Grandpré, électricien.Le 23 août 1944, des hommes aux visagesrassurants s’attablent à un café des Islettes. Ilsse présentent comme des résistants. Ils veulentmonter un coup. Alors on les conduit aumaquis.Trahison ! Ce sont des collabos.La maison familiale qui cachait un émetteurradio est réquisitionnée par les Allemands quil’incendient, sous les yeux révulsés de votremère et de votre grand-mère, enfermées dansla chapelle familiale avec une partie du village.Il n’en restera que quelques pierres calcinées,aujourd’hui recouvertes par une herbe grasse.Une vie de souvenirs qui s’efface.Vos frères sont pris, puis votre père : tous troissont déportés vers les camps.Dans le sillage de la libération de Paris, vousrejoignez la deuxième division blindée duGénéral Leclerc, vous faites flotter le drapeautricolore sur la cathédrale de Strasbourg puis,avec vos camarades, vous participez à la prisedu nid d’Aigle d’Hitler à Berchtesgaden.Votre père ne reviendra pas de Neuengamme.Votre frère François mourra du typhus unesemaine après l’Armistice, après avoir soignéHenri, seul revenu de cet enfer, traumatisé àjamais.Vous êtes un survivant et garderez à jamais cechamp de braise au fond de vous.Vous devenez à 25 ans le chef d’une familledécimée, avec ce sens de la responsabilité quedonne la vie à ceux qu’elle fait devenir hommeplus tôt que les autres. Sans doute éprouvez-vous la culpabilité de ceuxqui ont réchappé.Car c’est soixante-quatre ans après leurdisparition, en 2008, lors de la cérémonie decommémoration des disparus de la famillejudiciaire du 11 novembre, que pour la premièrefois, vous aurez ces mots bouleversants :

2 Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010

Rentrée solennelle

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Emmanuel Ravanas

Page 27: Edition du lundi 29 novembre 2010

[Les décès de mon père et de mon frère ont été]« une épreuve personnelle dont je n’ai jamais parléen public, considérant qu’il ne faut pas donnerl’impression de porter en bannière de gloire lecourage, la souffrance et la mort des autres,fussent-ils des proches ».Votre souffle se coupe, vos jambes ne vousportent plus : vous vous effondrez alors sur lemarbre de la salle des pas perdus.Ces événements tragiques de la guerre sont sansdoute les clés de compréhension de votre être :Un survivant n’est pas un héros,Un survivant a une dette,Un survivant n’a pas le droit de se plaindre.Vous savez distinguer les soucis des tourmentscar vous savez ce que sont les drames. Vousserez toute votre vie habité par le devoir et lesens de l’honneur.Et bien plus tard, quarante ans plus tard, dansle procès du tortionnaire nazi Klaus Barbie, c’estce sens du devoir et de l’honneur qui vous feraaccepter, à la demande des associations juives,de coordonner la défense des 29 parties civiles.Procès particulier, dont je devine qu’il vous aurapermis d’exorciser une partie de vos souffrancesde guerre.Les crimes contre l’humanité sont imprescrip-tibles, les crimes de guerre se prescrivent pardix ans. Or, c’est vous qui réussirez à cerner ladéfinition du crime contre l’humanité per-mettant ainsi aux Juifs et aux Résistants d’agirsur ce fondement et d’éviter la prescription.Vous, le plaideur décrit comme froid ettechnique, congédiez le silence des assises deLyon et élevez alors votre éloquence à la hauteurde l’histoire :« vous êtes aujourd’hui les jurés du Rhône, les jurésde la France tout entière et aussi, je dois le dire, lesjurés, les mandataires, les représentants de lacommunauté internationale ; et c’est une décisionde portée internationale que vous avez à rendreen vous rappelant que hélas, l’humanité n’a jamaisprogressé qu’au travers de son malheur ». Et le malheur, vous ne le connaissez que trop.Nul doute que cette période charnière de laguerre a forgé vos convictions, et plusparticulièrement vos convictions gaullistes.Vous vouez au général un véritable culte, aupoint de quitter - avant le plat principal - desdîners en ville où il est critiqué.Vous partagerez avec lui ce destin d’homme del’Est reconnu à Paris.Vous aimerez comme lui avoir raison contretous !Mais au fait, au lendemain de la résistance, vousn’avez toujours que 25 ans !Vous revoilà, la paix revenue, redevenu lecollaborateur du futur Bâtonnier Chresteil chezqui vous débutiez en 1940.Vous êtes toujours le même avocat : celui quiplaidait pour le communiste devant les sectionsspéciales, voici maintenant qu’il défend à lalibération des collabos de la « Légion desVolontaires français ». Justice n’est pas vengeance. Vous êtes avocat,tout simplement.Vous voici en 1946 élu douzième Secrétaire dela Conférence.Puis rapidement, vous prenez votre envol etcomme tous les jeunes gens d’alors, vous vousinstallez.Votre cabinet ? Juste une pièce de l’appartementfamilial rue d’Anjou, puis rapidement unedeuxième.

Un petit cabinet individuel de jeune notable,penseront certains.Certes, mais très vite, vous comprenez leslimites de l’exercice solitaire.Vous avez « soif d’agir et de projeter l’avenir »(4),alors vous vous associez, en 1957, avec Georges-Antoine Chresteil, camarade de promotion dela Conférence.A vrai dire, vos personnalités sont passablementcontrastées :Vous êtes plus que timide et discret : il est pleind’aisance et d’exubérance.Vous avez le complexe de la Province : lui estissu d’une grande famille parisienne.Vous êtes de l’école du travail perfectionniste :lui est jouisseur, et grand improvisateur.Mais c’est ensemble que vous créez la premièreassociation d’avocats de l’histoire du barreau.Oui, chers confrères des grands cabinetsd’affaires internationaux, écoutez bien l’acte denaissance de la toute première associationd’avocats, il y a un demi-siècle et jugez desmoyens considérables qui furent mis encommun ce jour-là :« un classeur métallique, un bureau secrétairemétallique, un bureau secrétaire en bois, deuxsièges métalliques de secrétaire, une machine à écrireRemington, une machine à écrire Underwood ».Vous avez 37 ans.

Le cabinet grandit, change plusieurs foisd’adresse, mais toujours dans de belles avenues.Droit des contrats, droit des sociétés, droitcommercial, droit des successions… et bientôtdroit pénal.Comme vous avez une certaine idée de vous-même, vous vous attachez à faire payer à leurjuste prix - c'est-à-dire en général à un prix élevé- vos services.Le succès vous donne raison.A la moindre sonnerie du téléphone, voussurgissez des endroits les plus inattendus ducabinet pour indiquer que si la communicationvous est destinée, vous êtes là !(5)

Vous travaillez beaucoup, consacrez le plus clairde votre temps à vos clients.Certes, le samedi ou le dimanche, vous vousadonnez avec passion à un parcours de Golf, àune journée de chasse, mais ne tardez pas àretrouver vos dossiers.

Même en vacances dans la maison familialed’Argonne, on vient vous rencontrer pour vousdemander conseil. Vous vous retirez alors,fermez la porte, demandez que l’on ne vousdérange pas. Puis la voiture rentre à Paris. Rienne filtre.Ciseler la plaidoirie, affiner les conclusions :porter l’exigence du fait bien présenté et du droitbien agencé(6).Oui, mais voilà… vous avez un sacré caractère.Vous êtes d’abord intransigeant avec vous-même. Mais aussi avec vos collaborateurs, avecvos associés, avec vos clients…Alain French qui vous quittera après avoirœuvré à vos côtés pendant dix-sept ansrappelait lors de vos funérailles vos deux ou troisdéfauts si indispensables pour s’attacher à vous.Il reconnaissait vous avoir craint, indiquant avecaffection « je ne trouve pas mal, je trouve mêmetrès bien, l’idée de craindre un peu ceux que j’aimebeaucoup ».Vous, d’un naturel si calme, si mesuré, vous êtescapable de colères mémorables : vous faites alorsvoler dans le bureau même le précieux tampon-buvard d’Hitler ramené de Berchtesgaden telun trophée. Mieux vaut alors se taire qued’essayer de soutenir votre regard.Et c’est bien ici que commence …votre secondevie !

La guerre ? La résistance ? Allons donc !Votre plus grand combat, vous l’avez menécontre votre Barreau, contre ses habitudessurannées, contre sa réticence au changement…Alors que votre histoire vous prédisposait auplus paisible des traditionalismes, vous allezréaliser l’alchimie explosive entre l’hommeconservateur et l’homme novateur.Vous vivez avec l’obsession que la professionqui s’est endormie depuis des décennies s’adapteaux nouveaux défis du temps. Vous prenez lerisque de passer pour un traître à votreprofession, un traître à votre milieu. Maiscomme le dira de vous Jean-Denis Bredin, vousêtes « partout où souffle l’esprit nouveau »(7).Dès le Livre Bleu de 1966, vous prônez unegrande profession du droit avec notamment, lafusion des avoués et des avocats.Ce sera chose faite pour les avoués au tribunalen 1971.

Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010 3

Rentrée solennelle

Emmanuel Ravanas et Madame Bernard de Bigault du Granrut

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Page 28: Edition du lundi 29 novembre 2010

4 Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010

Rentrée solennelle

Mais il faut aller encore beaucoup plus loin.Vous combattez les périmètres fermés et lesfrontières obsolètes :Oui à la grande profession du droit ;Oui à l’indépendance des Ordres, à lareconnaissance des diplômes dans l’espaceeuropéen ;Oui à l’application d’une TVA plus juste pourles particuliers.En 1991, vingt-cinq ans après votre Livre Bleu,votre opiniâtreté permettra enfin la fusion desavocats et des conseils juridiques, après que vousaurez mené l’estocade en qualité de Déléguéinterministériel aux professions libérales.Votre spécialité ? Avoir raison vingt ans troptôt !Une spécialité impopulaire, et dont vous êtescependant fier : il est si difficile de faire le biendes autres malgré eux.L’informatique ? Vous ne saurez jamais fairefonctionner un ordinateur, mais en visionnaire,vous en comprenez avant tout le monde lesenjeux.Avec un magistrat(8), avec un professeur(9), vouscréez en 1970, l’Association pour leDéveloppement de l’Informatique Juridique, àpartir d’une intuition simple : « j’étais persuadéqu’il fallait utiliser l’informatique pour larecherche de documents ». Comme vous aviezraison…Et quelques mois avant de disparaître, vousprononcerez encore une Conférence surl’internet comme nouveau support descommunications(10).Vous avez le goût de la nouveauté. Le progrèstechnologique vous fascine.Il faut dire, et vous aimez à le rappeler, que vousaviez fait Math « Elém », gage élémentaired’esprit scientifique !Vos confrères, eux, ne comprennent pas :comment un homme aussi guindé,conservateur, peut-il être en même temps unpartisan et un artisan d’approches futuristes eticonoclastes ?C’est que chez vous, la contradiction estrichesse : tradition n’est pas synonyme depasséisme.Malgré les souffrances et les deuils personnelsde la guerre, vous ne vous repliez pas sur unevision étriquée de la France et affirmez dès 1956une sensibilité européenne qui ne se démentirajamais.Vous participez au groupe « Appel pourl’Europe » et inondez la presse d’articles en faveurdu Traité de Rome.Comprenant que la construction européennedéplace les centres de décision, vous créerezbien plus tard à Bruxelles la délégation desBarreaux de France(11).Mais allez savoir pourquoi, il vous a été si difficiled’entraîner le Barreau sur les voies duchangement et de la modernité !Il est de bon ton aujourd’hui de chanteraujourd’hui vos louanges.Mais l’histoire de votre accession au Conseil del’Ordre est la démonstration presque comiqueet caricaturale de la capacité de résistance denotre profession aux idées nouvelles et de votrecapacité de résistance face à l’adversité.Vous voilà candidat pour la première fois.Vous êtes confiant et l’après-midi de l’élection,vous avez téléphoné à votre épouse pour qu’ellemette le soir sa plus belle robe et se tienne prêteà vous rejoindre.

Pourtant, c’est vous qui rentrez à la maison levisage fermé.« Pas facile d’être de petite taille et de venir deProvince », répétez-vous.Vous êtes battu.Sans doute en référence à votre histoirepersonnelle, vous gardez le cap. En gaullien, vousne changez rien à vos convictions.Vous êtes l’anti-candidat : sans promessesdémagogiques, sans réseau pour vous appuyer,sans syndicat pour vous soutenir.Vous attendez simplement que les autresviennent à vos idées !Une fois, deux fois, trois fois… encore battu.Quatre fois, cinq fois, six fois… oui, six défaites,six humiliations pour un homme tel que vous.Mais qu’importe une traversée du désert quandon a foi en ses idées.Au Palais, on ne vous connaît pourtant pasd’ennemis mais vous faites peur. On vousrespecte. Certains vous admirent, mais à lavérité, on vous aime peu.Il faut dire que derrière votre armure, voussemblez froid et distant.La septième tentative sera la bonne.Et de même, pour devenir, notre211ème bâtonnier, en 1982, il vous faudra làencore trois tentatives, avec une élection àcinquante voix ! Vous avez alors 61 ans.Ce parcours d’obstacles vous a-t-il rendu souple,complaisant, démagogique ?Nullement : vous restez égal à vous-même.Ainsi, lors de la rentrée de la Conférence de1982, vous recevez le Président Mitterrand.Vous, le gaulliste, ne partagez pas ses idéespolitiques.Et c’est le jour que vous choisissez pour dire auchef de l’Etat, votre définition, notre définitionde l’avocat : « oui, nous sommes des gêneurs, noussommes, nous devons être le petit caillou, lescrupulus qui empêche de marcher avec laconscience tranquille ».Et aussitôt, vous jouez votre rôle de « scrupulus »en insistant sur le nécessaire renforcement dusecret professionnel, garantie de l’indépendancede l’avocat.Face à Mitterrand, vous affirmez que cette règlea besoin « d’une reconnaissance solennelle etd’une protection légale à l’époque de la photocopie,de la télécopie, mais aussi …des écoutestéléphoniques ».Vous ne croyiez pas si bien dire en ce début deseptennat ! Ironie de l’histoire, vous défendrezplus tard nombre de victimes des écoutesprésidentielles !Et enfin, devant le président Mitterrand, chacunattend ce que dira le Bâtonnier de Paris sur latoute récente abolition de la peine de mort.A la stupéfaction de tous, et à l’indignation debeaucoup, avec un culot inimaginable pour unhomme aussi respectueux des convenances,vous n’en direz pas un mot(12).Car, si vous rendez à César ce qui est à César,vous voulez rendre à Badinter ce qui est àBadinter.C’est donc l’année suivante, et toujours lors dela rentrée de la Conférence, mais cette fois enl’absence de Mitterrand, que, le regardantfixement, vous aurez cette phrase touchantepour votre ami Badinter :« En faisant adopter par le Parlement lasuppression de la peine de mort, vous avez eu lecourage d’aller jusqu’au bout de vos convictionspour lesquelles, avocat, vous aviez combattu […]

Au soir de ce vote, vous avez su ce qu’est un rêveréalisé et, par là même, vous avez connu lajustification de l’action, la récompense d’une vie ».Aller jusqu’au bout des convictions pourlesquelles on a combattu, tel est bien en effetvotre idéal d’avocat. Et c’est cet idéal que vouspoursuivez, de combat en combat.Après votre bâtonnat, les affaires célèbrescontinuent et s’enchaînent.Place Vendôme, un ministre de la Justice est prisdans la tourmente. Oui, vous m’avez bienentendu, un garde des Sceaux !Qui aurait un compte rémunéré de l’autre côtéde la Place dans une célèbre bijouterie :Une faillite frauduleuse ;Une banqueroute scandaleuse ;Les plus grandes fortunes volées et flouées.Et tout cela par deux illustres joaillers : deuxhommes, deux frères, dont chacun pense, dontchacun sait, que la seule chose qu’ils n’ont pasvolée, ce sont leurs six mois de détentionprovisoire et leurs deux ans de prison ferme !Et cela ne vous suffit pas ?A peine en charge de l’affaire, Bernard duGranrut, vous voulez interjeter appel !Allons donc !Auriez-vous à ce point perdu votre luciditélégendaire pour braver ainsi l’opinion et lesmédias ?La parole est à la défense.De toute votre personne courte, forte, au bustedroit comme une statue romaine, vous vousdressez :« Leur vie civile s’est arrêtée le 13 Juin 1987. Ellene reprendra pas. Ils sont des morts civils. Leurmise à l’écart est perpétuelle. Jacques, 66 ans,femme malade. Pierre, 64 ans, veuf.[…] Alors, puisque étymologiquement infliger unepeine signifie faire du mal, ne croyez- vous pas quetout le mal qu’ils ont enduré justifie qu’ils n’aientpas une peine de plus, même si des victimes ontsubi des préjudices financiers incontestables ?[…] Il est temps que l’affaire Chaumet prenne fin.Que condamnés, blâmés et bannis, ayant perduleur nom, leurs biens, rejetés par tous, vous lesrenvoyez finir leur vie avec leurs remords. Ce seraleur peine perpétuelle ».La Cour se retire.Elle n’ajoutera pas de sanction à la faillite de leurvie : les frères Chaumet ne retourneront pasdormir à l’ombre.Une plaidoirie pour l’histoire…Quelques années plus tard, c’est le procèsd’Omar Raddad, accusé d’avoir sauvagementéliminé Ghislaine Marchal, votre propre belle-sœur.L’affaire est médiatique : un dossier écrit enlettres de sang, un jardinier marocain face à uneriche propriétaire de la Côte d’Azur assassinée :le risque d’instrumentalisation est maximal.Votre neveu Christian Veilleux reste orphelin:alors tel un père, vous vous engagez dans ledossier. Sans doute trop.En homme de prudence, comme lors du procèsdes assassins du Juge Michel aux assises d’Aix-en-Provence, vous faites appel à Henri Leclerc.Vergès s’invite dans le dossier : vous redoutezson habileté manœuvrière.Vous l’affrontez alors sans jamais vous parler :avec votre regard bleu, vous tentez de percer lesien.Et c’est votre thèse qui l’emporte : Raddad estcondamné… mais vous n’êtes pas homme àvouloir gagner à n’importe quel prix.

Page 29: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010 5

Rentrée solennelle

Ainsi, dans un autre procès, après des joursd’audience où vous assistiez là aussi une partiecivile, c’est vous qui perdez(13). Dans la voiturequi vous ramène du Palais, vous avez cettephrase pour votre associé: « il faut toujours seréjouir d’une relaxe ». La marque des grands.Au tournant des années 2000, vous avez 80 ans.Vous êtes au faite de la réussite et des honneurs.Deux opérations chirurgicales vous ont untemps ralenti mais vous gardez une formephysique enviable.Vous êtes confortablement installé dans ce qued’aucuns appellent « le Cabinet des Bâtonniers »,entre l’Eglise Saint Augustin et le CercleMilitaire.Vous avez eu les plus beaux clients et beaucoupdes plus retentissantes affaires de votre temps.Oui… mais depuis les années soixante, le moded’exercice anglo-saxon vous séduit.Vous ne parlez pas un mot d’anglais, qu’importe !Après tout, vous n’avez que 80 ans, et au lieu devous reposer sur vos lauriers, vous êtes favorableà une alliance avec le cabinet anglais PinsentMason.Le Bâtonnier Bernard Vatier votre associé estcontre.Qu’à cela ne tienne, vous vous séparez,déménagez rue du Faubourg Saint Honoré etvous lancez dans une ultime aventureprofessionnelle.Vous avez 85 ans et vous vous étonnez que lecourrier se fasse moins épais, les appels moinsnombreux : pour vous être avocat n’est pas unequestion d’âge…Vous le resterez jusqu’à votre dernier souffle,comme si vous n’aviez pu vivre autrement qu’enembrassant cette robe… au rendez-vous desgrands enjeux du siècle.Le 19 novembre 2008, comme une apothéose,Madame Christine Lagarde, notre confrère, vavous élever au rang de Grand Officier de laLégion d’honneur.Vous avez 88 ans …et vous refusez !Vous refusez non l’honneur qui vous est fait,- vous ne rechigniez jamais à une décoration -mais que la cérémonie se tienne au Palais. Eneffet, le protocole vous aurait empêché deprendre la parole alors que vous avez plus quejamais tant à dire sur l’avenir, tellement plus quebeaucoup de ceux qui parlent(14).Vous qui êtes entré jadis dans un Barreau de1 800 membres, vous qui avez été le chef d’unOrdre de 5 300 avocats pendant votre Bâtonnat,c’est désormais à vos 22 000 confrères que vousvoulez, lors de cette cérémonie, faire partagervos visions.Alors à Bercy, vous exposez à loisir toutes vospréoccupations pour la profession : passage del’autorité judiciaire au pouvoir judiciaire, unicitéjuridictionnelle, création d’une Cour suprême,question prioritaire de constitutionnalité, Pariscapitale européenne du Droit, statut de l’avocaten entreprise, formation commune des avocatset des magistrats.Au-delà de ce prodigieux équilibre que vousincarnez entre la puissance attachante du passé,de l’histoire, de la tradition et de la confiance enl’avenir, c’est votre unité qui me touche etm’interpelle :Un soldat quand il faut se battre,Un avocat quand il faut convaincre,Un citoyen quand il faut légiférer,Et un homme de constance et de droiture dansla cité.

Tout cela est beau, tout cela est grand,Mais pour être avocat, on n’en est pas moinshomme…Monsieur le Bâtonnier, me permettrez-vousune question indiscrète : à coté de cettepassion dévorante pour notre profession,quelle était votre vie personnelle ? Votre viefamiliale ?Votre existence est cloisonnée mais chacunau Palais vous sait marié depuis toujours avecClaude, qui a vécu elle aussi la déportation deses parents pendant la guerre.Elle est la femme de votre vie. Elle est belle etvous l’admirez. Son amitié pour JacquelineBouvier devenue Kennedy vous fascine.Votre couple est ambitieux. Le pouvoir vousporte, vous électrise même.Le temps pour la vie de famille est organisé,adapté en fonction de vos contraintesprofessionnelles.Nul n’ignore l’affection que vous portez à voscinq enfants, à vos onze petits-enfants, à votrearrière-petite-fille(15).Vous êtes soucieux de la réussite de chacun.Réussir, toujours réussir…Vous êtes fier de leurs parcours.Mais de cette fierté, vous ne leur en parleznaturellement jamais. Votre pudeur vous enempêche !Est-ce la marque d’un homme de votregénération, la marque de votre éducation ? Vous gardez une distance : on ne caresse pas,on n’étreint pas, on ne montre pas sessentiments.Vous connaissez le tout Paris et pourtant, onvous connaît si peu d’amis.Vous ne savez pas, vous n’aimez pas, vous nevoulez pas parler de vous, et moins encore desvôtres !Alors, je ne dirai rien de ce qui pour vous étaitpersonnel, donc sacré.Rien, sauf peut-être cette manière sobre devivre, loin de l’exubérance qui emporte ceuxqui ne savent y résister ;Rien, sauf peut-être cette fin de vie presquesolitaire où vous ne vous êtes pas résolu àécrire vos mémoires, craignant sans doute lepoint final ;Rien, sauf peut-être que même pour beaucoupdes vôtres, vous restez largement un mystère.Qui peut se targuer aujourd’hui de vousconnaître ?Votre petite-fille Pauline peut-être, qui vousaccompagne ce 12 août 2009 en Argonne.Vous n’êtes pas malade, juste fatigué, pâlecomme un cierge.Vous retrouvez cette terre tant aimée. Vousne la quitterez plus. Vous avez ces mots : «Mon cœur …appartient à l’Argonne ».Le 15 août, vous êtes fragile mais vous tenezcomme chaque année à fêter l’assomption dela Vierge dans la petite église des Islettes.Vous avez peur de la mort.Vous êtes comme ce personnage de Bernanos,avec vingt-trois heures de doute pour uneheure de certitude.Vous êtes de ceux qui croient, parce qu’ilsespèrent, mais vous aimez la vie. Vous n’êtespas résolu à accepter de saisir cette main queDieu vous tend.Dans ces lieux qui vous avaient vu naître voilà89 ans, vous disparaissez à nos regards.Vous êtes inhumé dans la Chapelle familialedes Sénades, là-même où votre grand-mère

et votre mère avaient été enfermées pendantl’incendie de leur maison par les Allemands.A tout jamais, vous y reposez sous la protectionde Notre Dame de l’Usine et de l’Atelier,Patronne du Travail, qui orne le vitrail sommital.Quel symbole de votre vie !Retour à la terre. La roue de la vie achève sarévolution… mais quelques jours plus tard, ildevait être onze heures et je me souviens quele ciel était couvert en ce début de septembre.On se dispersait tandis que l’orgue résonnaitencore derrière. C’était la fin.Je me retrouvai là comme orphelin de vous quele temps ne m’avait pas permis d’approcher. Jevous regrettais, sans vous avoir connu.Mais cela je crois, je vous l’ai dit déjà…Ce 15 septembre 2009, dans cette Eglise desInvalides, vous êtes réunis en esprit avec leMaréchal Leclerc sous les ordres duquel vousaviez servi.Servir, le maître mot de votre vie.Avec près de soixante-dix ans d’exercice, votredestinée au Barreau est unique.Rarement autant de sens de l’honneur, de génievisionnaire, de ténacité, de courage aussi,n’auront habité dans un même homme(16).Voilà des mois que vous accompagnez mesjours et mes veilles, voilà des mois que tant deparents et de proches me parlent de vous.Le temps est venu pour moi de vous saluer unedernière fois.Alors, adieu Monsieur le Bâtonnier, au revoircher confrère ;Adieu à vous l’éveilleur d’avenir, qui avez sisouvent nagé à contre-courant ;Adieu à vous le médecin des soucis(17) qui avezeu tant de mal à être aimé de vos confrères etqui avez su trouver la plus rare desreconnaissances que cette profession puisseoffrir : celle des magistrats !Adieu à vous, qui selon la devise de Foch, avezsu « Commander court pour viser loin »(18).

Notes :1 - Référence à Christian Charrière-Bournazel, éloge de Georges Izarddu 30 Janvier 1976.2 - Référence au livre de Jean-Denis Bredin.3 - Référence au livre de Robert Badinter.4 - Expression du Bâtonnier Bondoux lors de la cérémonie de remisedes insignes de Grand officier dans l’Ordre national du mérite en avril2000.5 - Référence au discours d’Alain French prononcé lors du cinquantenairedu cabinet Granrut en 2007.6 - Référence au discours d’Alain French prononcé lors du cinquantenairedu cabinet Granrut en 2007.7 - Expression de Jean-Denis Bredin dans son article paru à la Gazettedu Palais le 24 Janvier 1981.8 - Lucien Mehl.9 - Professeur Catala.10 - Conférence prononcée le 23 septembre 2008 à la Maison duBarreau.11 - Création de la Délégation des Barreaux de France en 1981.12 - Il y aura simplement dans le discours d’accueil cette phrase elliptiqueà l’attention de Robert Badinter : « Monsieur le Garde des Sceaux, vousêtes ici entouré de beaucoup d’amis. Ils se joignent à moi pour rendrehommage au combat que, avocat, vous avez mené, vous affirmant ledéfendeur intransigeant et courageux des libertés ».13 - En l’espèce la société des imprimeries du Louvre.14 - Expression tirée du discours d’éloge d’Alain French lors desfunérailles dans l’Eglise des Islettes.15 -L’arrière-petite-fille de Bernard de Bigault du Granrut est née le24 novembre 2010, après son décès.16 - Référence au discours de François Mitterrand parlant du BâtonnierAndré Toulouse lors de la rentrée du 30 Janvier 1982.17 - Expression que Bernard de Bigault du Granrut utilisait pour définirla profession d’avocat.18 - Cette devise n’est pas unanimement retranscrite : on trouve aussiparfois « commander court, voir loin », « commander court et voir loin ».

Page 30: Edition du lundi 29 novembre 2010

Le procèsde Guy Desnoyers,curé d’Uruffepar César Ghrenassia

« L’art de l’âme laide. On prescrit à l’art des limitesbeaucoup trop étroites en exigeant que s’y exprimeuniquement l’âme réglée, moralement équilibrée.Tout comme dans les arts plastiques, il y a enmusique et en poésie un art de l’âme laide ; et leseffets les plus puissants de l’art, briser les âmes,mouvoir les pierres, changer les bêtes en hommes,c’est peut-être cet art-là qui les a surtout réussi. »,F. Nietzsche, Humain, trop humain, I, Gallimard,coll. Folio essais, trad. R. Rovini, n° 152, p. 136.

L’assassin dépose l’arme du crime sur sonbureau. Il a laissé deux cadavres sur lebas-côté. On l’appelle pour mener lesrecherches. Il s’arrête à l’endroit exact

où les corps ont été abandonnés.Sous un taillis, une jeune femme est étendue. Adeux pas, son nourrisson repose. Le curérapproche le nouveau-né de sa mère. Il récite à ses victimes une prière avant de lescouvrir de son manteau.« Je le savais, cela devait arriver », dit-il. Et commeon se presse autour de lui, il s’isole et, après avoircompulsé un livre de théologie, conclut : « je nepeux rien dire vraiment ce serait un casd’excommunication. Je ne peux rien dire de ce quej’ai appris dans le secret de la confession ».Quelques heures plus tard, quand on luiprésente la douille retrouvée sur les lieux, ilavoue et sort un couteau de sa poche.Le curé d’Uruffe avoue aux enquêteurs ce quetout le village savait.Il s’appelle Guy Desnoyers. Il a été ordonnéprêtre à l’âge de vingt-six ans. C’est en Lorrainequ’il a toujours vécu et toujours officié, dans depetits villages de campagne jusqu’à ce jour dedécembre 1956.A Uruffe, où il est arrivé, il y a six ans, il a d’abordrencontré Michèle. Elle s’est trouvée enceinte

de ses œuvres et, sur son avis, elle a bien vouluaccoucher en secret et abandonner son enfant.C’est elle, qui l’a appelée pour lancer les recherches.A la même époque, il s’est lié avec Régine. Elleest tombée enceinte, mais elle n’a rien vouluentendre. Ses parents lui avaient pardonné.Leur enfant allait naître, qui aurait pu avoirquelque chose de son visage, de ce regard noir,de ses joues creusées, de ce corps sec et commetraversé d’une agitation qu’on prenait pour del’enthousiasme quand elle n’était que le signed’une profonde inquiétude.Il avait trahi ses vœux. Comment épargner àl’Eglise un tel scandale ?Le dimanche, Guy Desnoyers donne un dernierrendez-vous à Régine.Au calvaire, elle l’attend, un sac de provisions àla main. Il la fait monter dans son automobileet s’éloigne des lieux habités. Ils roulent versPagny-la-Blanche-Côte. Il a un revolver 6,35dans la boîte à gants. Il roule et ne parle pas.Sans doute Régine sait-elle que son amant estd’un naturel tourmenté. Sans doute sait-elle aussiqu’il ne désire pas cet enfant, mais elle se dit qu’ilva s’y faire comme il s’est arrangé de leursrencontres secrètes.Alors quand, à l’arrêt, il lui propose l’absolution,elle lui répond indifférente qu’elle a déjàdemandé pardon à Dieu. Et quand il luidemande si elle lui pardonne, à lui, GuyDesnoyers, elle lui répond dans un soupir etamoureuse encore : « Depuis longtemps déjà… »Cette parole ne lui suffit pas ; il insiste pour luidonner l’absolution. Elle descend de la voiturecomme pour partir. Il saisit son revolver et lasuit, sur le bas-côté, à un mètre, un mètrederrière elle presque au toucher, il tire. Il tire uncoup de feu qui l’atteint à la nuque.Elle tombe. Il la soulève pour la porter contrele taillis voisin. A quel moment se presse-t-ilvers la voiture pour en allumer les phares etexécuter les dernières opérations de sonrituel ?(1) Il ne le sait pas.Elle est à ses pieds. Il transperce ses vêtementset sa chair d’un seul coup de canif. Il écarte leventre au-dessus du sexe et fait reposer l’enfantà deux pas de la mère. C’était une fille et elleétait vivante, dira l’autopsie. Lui ne l’entend pascrier mais il voit qu’elle a ouvert les yeux.Alors il lui dit quelques mots. Il récite les parolesdu baptême. Et une fois l’enfant sauvé deslimbes, il le défigure et le larde de coups decouteau.Les faits sont là. Leur auteur les révèle.Comment ne plus les voir ? Comment laver larobe souillée de sang et traînée dans la boue ?Comment ne pas découvrir les victimes dumanteau de leur assassin ?Guy Desnoyers a tué pour sauver le curéd’Uruffe et pour épargner un scandale à l’Eglise.Devant le magistrat instructeur, il aurait déclaré :« je ne comprends pas comment j’ai pu penserque je ne causerai pas un scandale plus grand entuant qu’en laissant venir au monde ».Comment faire pour que cette voix resteenfermée dans un procès-verbal ?Comment faire pour que les oreilles soientlassées d’entendre, les yeux fatigués de voir, pourqu’on ne puisse plus parler ?(2)

Il suffit de suivre le procès.A neuf heures, l’escorte livre son accusé. Il étaitséduisant, hyperactif et vif ; il est effacé,misérable et seul, secouru seulement parl’aumônier des prisons.

Il est curé d’Uruffe ; on l’appelle Desnoyers.On lui choisit des jurés ; il y reconnaît ses fidèles.Sept jurés et cinq membres de l’Actioncatholique : ce sont ses fils(3). Un coup d’œil à lafoule où il reconnaît Mgr Lallier accompagnéde l’émissaire discret du Vatican.Interrogatoire. La préméditation : « il y acertainement eu quelque chose, je le reconnais »(4).Le coup de feu qui frappe Régine de dos et enplein crâne : « J’ai totalement perdu la tête ». «Et la scène atroce qui va suivre ? Je ne pensais pasà cette scène […] je ne peux l’expliquer »(5).Le Président règle le procès au pas de charge. Ala montre, il n’est pas midi et l’on a déjà entenduDesnoyers, la mère de la victime, les comptesrendus de flagrance, le maire et le médecinlégiste.C’est un rite, privé de son inspiration, mais quiproduit son effet.Le Président ne pose pas vraiment de question :il expose les faits et il reçoit confirmation.Il officie. L’accusation n’a rien à ajouter. Ladéfense n’a rien à retrancher.Midi déjà. L’instant où le commissaire s’apprêteà rendre compte de son enquête de moralité oùil va dire enfin, qui était Guy Desnoyers, prêtre,assassin et infanticide(6).Le Président l’interrompt et pose alors laquestion du huis clos. Accord sur tous les bancs.Et même à huis clos, pas une seule question.Aucun témoin.A seize heures, retour du public, fin des débatssi tant est qu’ils aient jamais commencé.Guy Desnoyers ne conteste pas les faits ; lapréméditation résulte de ses aveux ; et rien dansce qui a été dit à l’audience ne permet de luireconnaître des circonstances atténuantes.C’est donc en toute logique que l’avocat généralBorel requiert la mort.Robert Gasse, bâtonnier de Nancy commisd’office pour la défense de Guy Desnoyers, apeu de mots pour celui « à qui Dieu a donnél’activité du corps et refusé les richesses dusentiment »(7).Il a peu de mots, mais ceux-ci portent bien aucœur des jurés. Ils portent d’autant mieux queces jurés ont été choisis pour l’illustration de sonpropos : la vie n’appartient pas aux hommes etencore moins la vie d’un curé.Et Guy Desnoyers devant la Cour vient conclureainsi : « Je suis prêtre, je reste prêtre, je répareraien prêtre. Je m’abandonne à vous parce que jesais que devant moi vous tenez la place deDieu. »(8)

En vérité, c’était tout autant Dieu qui se tenaità leur place que l’Eglise.Après moins de dix heures d’audience, et uneheure et demie de délibéré(9), Guy Desnoyersest reconnu coupable des crimes d’assassinat etd’infanticide et le curé d’Uruffe sauve sa tête.Les jurés lui ont reconnu des circonstancesatténuantes. Il est condamné aux travaux forcésà perpétuité.Procès exemplaire par sa rapidité et par cetteleçon : moins l’accusé se défend et plus il a dechances d’être sauvé.Leçon qui devrait vous séduire, Mesdames etMessieurs les Hauts Magistrats, où l’avocat leplus convaincant est celui qui préfère s’enremettre à Dieu.Mais leçon qui devrait également vous fairedouter. Un esprit plus juste et impartial encoreque le vôtre, il ne peut s’agir que d’un esprit saintbien entendu, siégerait ainsi à l’endroit où vous

6 Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010

Rentrée solennelle

César GhrenassiaPh

oto

© J

ean-

Ren

é Ta

ncrè

de -

Tél

épho

ne :

01.4

2.60

.36.

35

Page 31: Edition du lundi 29 novembre 2010

Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010 7

Rentrée solennelle

vous asseyez. Avez-vous vraiment et à chaqueinstant le sentiment que la place est déjàoccupée ?En vérité, la Cour d’Assises de Nancy a sauvéDesnoyers parce qu’elle avait encore peur duDieu qui l’avait fait curé. Ses jurés ont trouvé lescirconstances atténuantes qu’on leur avaitinterdit de connaître. En refusant la mort, quellesoudaine clémence les a donc inspirés ?Ce n’est pas le sang qui les effrayait ; il couleraitaprès eux et sans doute par le vote de leursfrères. Ils craignaient de verser le sang d’unprêtre. Redoutait-il aussi de le voir se releverd’entre les morts, comme Elophe, martyr et saintde Lorraine, ramasse sa tête et la porte ausommet d’une colline pour y prononcer undernier sermon ?

Quel sermon aurait-il voulu faire ? Lui qui avaitcru se rendre, corps et âme, à la guillotine, endéposant son arme sur son bureau, qu’aurait-ileu à dire sur le mal et sur le salut ?N’avait-il pas le visage de tous les hommes ?Comme beaucoup pendant la guerre, il avaitprotégé un résistant, mais il n’y avait personnepour témoigner de cette bonne action. Laprovidence hélas ! a toujours quelque chose desecret.N’avait-il pas été choisi pour partager leurépreuve ?Superbe quand, de sa chaire, il élevait les foulesen les faisant prier pour les soldats français partisau combat !Misérable quand quelques heures avant sonprêche, il console sa maîtresse du départ de sonmari pour le front algérien !Superbe quant à la nuit tombée, ramassé surune mobylette, il se rend à travers champs porterl’extrême-onction à un père de quatre enfants !Misérable quand il en repart son ministèreaccompli, avec une voiture et un prêt de 150 000francs, consenti par la veuve, pour le prix de sesconsolations !Superbe et misérable comme toutes ses femmesqui ne le quittent jamais et qui le suivent desannées durant de Blamont à Uruffe. Elles ne sesuccèdent pas, elles se fréquentent et prient lesunes aux côtés des autres !Superbe et misérable comme Michèle trahie,trompée et forcée à abandonner son enfant et quiappelle son curé, au secours, la nuit du drame ! Misérable seulement la mère de la victime quine sait que trop que le bon curé tripote aussi safille de quinze ans et qui lui dit simplement demoins « chahuter avec sa dernière à cause qu’elleest bien frêle ».Etaient-elles attirées par le secret ou par leprestige de la robe ? Le succès du curé d’Uruffen’appelait-il pas toujours plus de succès etn’excusait-il pas d’avance leur faute ?Comment aurait-il pu y mettre fin ?Ressemblait-il à ce pécheur qui pour chaquefaute s’inflige autant de mortifications ? Ou,dans l’emballement des temps, qu’il rythmait demille sorties, voyages, discours, visites avait-ilassez étourdi sa conscience pour ne plus ensentir le poids ?Je ne sais s’il ressemblait à tous les hommes, maisje crois qu’il ressemblait à tous les curés(10).Et ceux-ci comment auraient-ils pu ne pas voir ?À Blamont, on connaît ses rapports coupableset son abbé recommande de l’envoyer bien loinet de le laisser comme vicaire à seule fin qu’ilsoit encore sous la coupe d’un curé.

On écrit à l’archidiacre encore et décidément ildevient difficile de tout expliquer par un excèsde café et de tabac.On aurait chargé un laïc d’une enquête dont onne sait rien.Et pourtant, le curé d’Uruffe avait écrit à sesamis de jeunesse pour confesser sa faute. QuandMichèle est partie accoucher loin de la paroisse,il leur a dit qui était le père. Et ses amis ont alertél’abbé du coin qui l’a convaincu de rentrer àUruffe rendre compte à Mgr Lallier.De leurs entretiens, chacun garde un souvenirpudique. Ceux-ci regardent-ils seulement lajustice des hommes ? Ils se sont écrits ; deslettres se sont perdues.Sur tout cela, silence. Aucun de ces témoins n’estconvoqué.Après son double crime, Guy Desnoyers écrità Mgr Lallier : « Je viens à vous comme le filsprodigue ou comme Marie Madeleine […] Je m’enremets à vous comme un fils ingrat, mais qui veutrentrer au bercail. Priez, priez, priez. »L’Eglise l’a secouru, ses fidèles l’ont épargné, maisson cœur ne s’est jamais résolu à battresereinement.La vérité c’est que l’âme de Desnoyers avaitchoisi le gibet ; que ses os avaient choisi lamort(11). Dans la proximité de Dieu, il vivait et ilétait au désespoir de l’y trouver. Son corps toutentier témoignait contre sa foi et contre sonautorité.Desnoyers se rend à la révélation du crime ettous s’y rendent avec lui. D’une voix d’enfant dechœur, il demande pardon(12). Et, avec la mêmevoix, il maintient que sa condition de prêtre nelui laissait pas d’autre alternative que le crime -le mariage, le suicide ou l’exil lui étantpareillement interdits.Pourquoi n’est-il pas mort au sortir du sein etpourquoi n’a-t-il pas expiré quand il sortait duventre ? Pourquoi deux genoux l’ont-ils accueilli? Pourquoi n’a-t-il pas été comme un avortoncaché comme les petits qui n’ont pas vu lalumière ?(13)

Guy : l’arbre sous lequel on s’embrasse.Desnoyers : le bois mort auquel des noyéspensifs s’accrochent, la planche de salut qui lesaccompagne dans le cours des eaux. Il est l’égaréet celui qui égare, cette « tête qu’un jour Dieu achoisi pour l’épreuve des hommes et l’épreuve dessiens et qui a reçu les huiles sacrées del’ordination »(14).Il est à la vérité cette tête intouchable lors mêmequ’elle s’est damnée. L’homme né d’une femmevivant peu de jours et en proie à l’agitationcomme une fleur germe et se fane et fuit dansl’ombre sans s’arrêter. Il s’use comme une chosepourrie, comme un vêtement qu’ont mangé lesmites ! Et c’est sur lui que l’œil s’ouvre et qu’onamène justice ! Qui tirera le pur de l’impur ?(15)Qui tirera Dieu de son ministre ? Et dans cesheures où l’accusé est toujours plus coupable,seul et menacé par un rituel dont il ne comprendrien n’est-il pas le plus proche de la grâce ?Le curé d’Uruffe ne pouvait être condamné àmort : on ne coupe pas en deux la parole divineet l’Eglise ne s’expose pas au jugement.Au terme de son procès, quelles circonstancesatténuantes auraient pu profiter à GuyDesnoyers ? Il avait porté une robe noire et ill’avait constamment trahie.Les paroles du baptême, il en avait fait uneoraison funèbre ; la bénédiction du mariage, unvaudeville ; l’absolution, une indulgence. Et c’est

par respect pour ses mots que le procès a faitsilence. « Tout ce qui n’est pas de la foi est péché »,dit Saint-Paul(16). Le procès mené portes ferméeset bouches closes est, lui aussi, un rituel macabre.81. En sauvant sa tête, on a sacrifié la vérité. Etcependant, la vie de celui qui agit sans lesentiment de la vérité ne ressemble-t-elle pas auxparoles d’une tête qu’un mort porterait à bout debras ?(17)

Monsieur le Garde des Sceaux,Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats,Mesdames et Messieurs les Hautes Personnalitésciviles et militaires,Messieurs les Bâtonniers,Mes Chers Confrères,La bonne nouvelle est déjà arrivée, elle esttoujours là(18), et si les mots qui sauvent ne nousviennent pas toujours, que la parole ne nousserve pas à masquer l’abandon de notre foi.A sa dernière heure, il était avec le larron et lelarron à chaque heure s’adresse à nous et dit :«vous passerez le bonjour au curé d’Uruffe ».L’avocat général Parisot avait quelque chose dularron. Il avait tout du moins su imaginer sespropos. Trois jours après le procès où il n’a pureprésenter le Ministère public et l’arrêt quiépargne Desnoyers, il se dit désormais incapablede requérir la peine de mort : « si vouscondamnez cet homme à mort, j’irais certes leréveiller dans sa cellule, mais ne pensez-vous pasqu’il me dira : vous donnerez le bonjour au Curéd’Uruffe ? »(19)

Le 25 septembre 1973, Guy Desnoyers estgracié. C’est un patient travail de l’ombre quimet un terme à ses travaux forcés. En 1978, ilest libre.Desnoyers vivant, passe comme la rumeur. Onl’a vu dans le Sud ou en Louisiane(20). On le ditaussi en ménage avec une visiteuse de prison.On se souvient encore que sa sœur, handicapéementale, s’est trouvée grosse par deux fois et quepar deux fois, ses enfants ont été recueillis. Et l’onse met à songer que ce sont peut-être les fils deDesnoyers, frère et sœur, que le village a adopté(21).A Uruffe comme ailleurs, les corbeauxappartenaient à tous les camps, les unssollicitant la « bonne foi » des magistrats pourqu’on le guillotine ou qu’à « tout le moins ils’empoisonne ». Les autres écrivant aux parentsde Régine pour louer le bon curé et blâmer la« putain » de leur fille(22).Si le procès n’a pas l’ambition de la vérité, ilexpose la justice au soupçon et cède la place àla rumeur et à la calomnie.Je ne saurais dire si la foi du curé d’Uruffe étaitsincère. Je ne saurais dire s’il a été sincèrementaimé. Mais je le crois et je crois que le temps leconfirme. Et puisqu’on a si constamment parléde lui, il était normal que je l’invite.Vous donnerez le bonjour au curé d’Uruffe, auxdamnés qui ont perdu le chemin de la grâce, àces âmes en peine qui hantent le palais à larecherche du procès dont on les a privés. A cebox où l’accusé voudrait dire un mot quand onne veut que son identité, à cette langue qu’il necomprend pas mais dans laquelle il a su fairedes aveux.Que deviennent les Eglises à la mort de Dieusinon des tombeaux ?(23) Et cette chambre quedevient-elle si nous ne sommes plus unis parune dernière conviction : celle que chaqueprocès recèle un péril et chaque péril lapromesse d’un salut ?

Page 32: Edition du lundi 29 novembre 2010

8 Les Annonces de la Seine - Supplément au numéro 60 du lundi 29 novembre 2010

Celui qui est fou aux yeux du monde, celui quiest faible aux yeux du monde, celui qui est vilet méprisé aux yeux du monde, Dieu ne l’a-t-ilpas choisi pour s’adresser à nous ?(24)

Avocats et magistrats, en tenue de conseil oudépouillés de nos robes, ne sommes-nous pas,tous ici, dans ces murs, comme pierres et poingsliés ?« L’agonie de Dieu durera jusqu’à la fin du mondeest-il écrit ; nous ne pouvons dormir pendant cetemps-là. »(25)

Dans la petite Eglise d’Uruffe, Pierre Hayotte aremplacé Guy Desnoyers(26).On le dit plus beau encore que sonprédécesseur : est-il autant apprécié ? Dans lerecueillement de l’office, il ordonne les actionset les sacrements de l’eucharistie.Les corbeaux sont-ils là ? Michèle a-t-elle soignéson chagrin et a-t-elle trouvé un mari ? EtDesnoyers assiste-t-il, ici ou ailleurs, à l’office ?L’ordonne-t-il en secret récitant, pour lui seul,psaumes et versets ?(27)

Chacun se lève pour recevoir l’hostie. Chacunà son tour et selon le rang. Et cependant quelquechose vient troubler l’ordre de la communion.Quelque chose d’innocent et de spontané. Toutle monde entend et personne ne s’interrompt.Il n’y a rien à craindre. La bonne nouvelle estconnue. Ce sont les rires d’un nouveau-né.

Notes :1 - Marcel Jouhandeau, Trois crimes rituels, Gallimard, p. 45.2 - La Bible, Ancien Testament, L’Ecclésiaste, I, Pléiade, p. 1504 : « Toutesles paroles se lasseront ; on ne pourra plus parler : l’œil ne se rassasiera

plus de voir et l’oreille ne sera plus comblée à force d’entendre. »3 - Claude Lanzmann, Le curé d’Uruffe et la raison d’Eglise, in Les Tempsmodernes, avril 1958.4 - Jean-Pierre Bigeault, Le double crime de l’abbé Desnoyers, curéd’Uruffe, L’Harmattan, Annexe 2, p. 186 et suivantes.5 - Jean-Pierre Bigeault, Le double crime de l’abbé Desnoyers, curéd’Uruffe, L’Harmattan, Annexe 2, p. 186 et suivantes.6 - Claude Lanzmann, Le curé d’Uruffe et la raison d’Eglise, in Les Tempsmodernes, avril 1958.7 - Plaidoirie de M. le Bâtonnier, Robert Gasse, commis d’office pour ladéfense de Guy Desnoyers d’après les notes manuscrites aimablementcommuniquées par M. le Bâtonnier Bertrand Gasse.8 - Claude Lanzmann, Le curé d’Uruffe et la raison d’Eglise, in Les Tempsmodernes, avril 1958.9 - Frédéric Pottecher, Les Grands procès de l’Histoire, 1982, Fayard.Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde, 25 janvier 1958.10 - Claude Lanzmann, Le curé d’Uruffe et la raison d’Eglise, in LesTemps modernes, avril 1958.11 - La Bible, Ancien Testament, Le Livre de Job, XIX, 20-21 : « Dans mapeau, ma chair est pourrie et j’ai rongé mes os […] avec mes dents ».12 - Claude Lanzmann, Le curé d’Uruffe et la raison d’Eglise, in LesTemps modernes, avril 1958. Voir également, Marcel Jouhandeau, Troiscrimes rituels, Gallimard, p. 75 -76.13 - La Bible, Ancien Testament, Le Livre de Job, III, 11-19.14 - Plaidoirie de M. le Bâtonnier, Robert Gasse, commis d’office pourla défense de Guy Desnoyers d’après les notes manuscrites aimablementcommuniquées par M. le Bâtonnier Bertrand Gasse.15 - La Bible, Ancien Testament, Le Livre de Job, XIV, 1-6.16 - La Bible, Nouveau Testament, Saint Paul, Epître aux Romains,chapitre XIV, 22-23 : « La conviction que te donne la foi, garde-la en toidevant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lorsqu’il se décide.Mais celui qui a des doutes est condamné s’il mange quand même, caril ne le fait pas par conviction de foi. Or tout ce qui ne vient pas de lafoi est péché. » Sur ce sujet, voir également Discussion sur le péché,Georges Bataille, éd. Ligne, exposé du R.P. Daniélou, p. 95 : « Reste aveccela que le péché est une voie d’accès au sacré. […] Il y a [dans lesacré] un contenu qui est précisément commun au péché et à la grâce– et qui est la référence à Dieu. Ce qui constitue le péché comme tel[…] c’est qu’il offense Dieu, qu’il est sacrilège. C’est là ce qui lui donneson caractère absolument irréparable, irrévocable. Or les hommes sontsous le péché et totalement impuissants par eux-mêmes à s’en libérer.« Tout ce qui n’est pas de la foi est péché » dit Saint-Paul. La prise de

conscience du péché est donc l’acte décisif qui rend possible la rencontreavec le sacré - et qui permet de sortir de la sphère du moralisme ». 17 - Ecrits Gnostiques, Evangile selon Philippe, 93, Pléiade, p. 365 : « Cemonde est un mangeur de cadavres. Aussi tout ce qu’on y mange estmortel. La vérité est une mangeuse de vie. Voilà pourquoi aucun deceux qui sont nourris de vérité ne mourra ».18 - F. Nietzsche, L’Antéchrist, Gallimard, coll. Folio Essais, 33 à 36 :« Le « péché » comme tout sentiment de distance dans les relationsentre l’homme et Dieu est aboli - et la « Bonne nouvelle » c’estprécisément cela. La béatitude n’est pas promise, elle n’est soumise àaucune condition : elle est la seule réalité - le reste n’est que signepermettant d’en parler ».19 - L’Est Républicain, 29 janvier 1958, « Le mineur de Joudreville estcondamné à 20 ans de travaux forcés. Dans son réquisitoire, l’avocatgénéral fait le procès… du procès Desnoyers » : « […] S’il y a des avocatsgénéraux qui tremblent dans leur robe rouge, ce n’est pas mon genre.Quand il s’agit de réveiller un condamné à mort pour aller à la guillotine,j’y vais moi-même et je n’envoie personne à ma place. Mais vous m’avezcoupé les jarrets ! La défense et vous-même, Messieurs les Jurés. Il ya trois jours, tout le monde attendait la peine de mort de votre verdict.Vous avez vu défiler devant vous l’effroyable journal d’un curé decampagne qu’aucun Bernanos n’eût osé écrire. J’étais là derrière vous.J’ai pu observer des mines crispées. J’ai vu M. Gilbert Cesbron torturéen contemplant un « saint parti en enfer et ne pouvant en sortir » […]si vous condamnez cet homme à mort, j’irais certes le réveiller dans sacellule, mais ne pensez-vous pas qu’il me dira : vous donnerez le bonjourau Curé d’Uruffe ? »20 - Eric Nicolas, L’Est Républicain, 15 octobre 2010, « Le curé d’Uruffeest mort ».21 - Le curé d’Uruffe, un film de Marie David, diffusion sur 13ème rue,intervention de Pierre Hayotte, curé d’Uruffe.22 - Lettres anonymes respectivement adressées au magistrat instructeuret aux parents de la victime.23 - F. Nietzsche, Le Gai savoir, Gallimard, coll. Folio Essais, Livretroisième, « L’insensé », n°125.24 - La Bible, Nouveau Testament, Saint Paul, Epître aux corinthiens, I,27 cité par F. Nietzsche, L’Antéchrist, Gallimard, n°51 : « Ce qui estfaible aux yeux du monde, ce qui est fou aux yeux du monde, ce qui estvil et méprisé aux yeux du monde, Dieu l’a choisi. »25 - B. Pascal, Mystère de Jésus, Fr. 553, édition Brunschvig des Penséeset opuscules, Paris, classiques Hachette, 1978. Voir également, Miguelde Unamuno, L’agonie du christianisme, trad. Jean Cassou, 1925, recueillidans Anthologie de la littérature espagnole des débuts à nos jours parGabriel Boussagol, Delagrave, 1931 : « De même que le christianisme,le Christ agonise toujours. « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin dumonde : il ne faut pas dormir pendant ce temps là ». Ainsi écrivait Pascaldans le Mystère de Jésus. Et il l’écrivait en agonie. Car ne pas dormir,c’est rester éveillé, c’est rêver une agonie, c’est agoniser. […] Vivre,lutter, lutter pour la vie et vivre de la lutte, de la foi, c’est douter. […]Une foi qui ne doute pas est une foi morte. »26 - France Soir, 28 janvier 1958 : « En terminant son prône, l’abbéHayotte, qui a recueilli la lourde succession du condamné de samedi,a dit : « La justice humaine a parlé… Que Dieu accorde à notre paroisse,non pas d’oublier ses épreuves, mais d’y puiser les enseignementsqu’elles comportent ».27 - Le Monde, 5 juillet 1978 : « La famille [de la victime], l’ancien et lenouveau maires, jugent la dette à la société impayée. « Nous ne pouvonspar pardonner à la justice. […] Il vaut mieux pour lui qu’il ne reviennepas ici. » La colère après le retour de la peur. Et s’il revenait ?... S’il luiprenait l’envie de revoir l’église ou le presbytère, même à la sauvette,même en se cachant ? La question vient hanter, certains soirs, desesprits qui ne parviennent pas à trouver le sommeil. »

2010-504

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Phot

o ©

Jea

n-R

ené

Tanc

rède

- T

élép

hone

: 01

.42.

60.3

6.35

Emmanuel Ravanas et Michel Mercier

Jean-Marc Sauvé et César GhrenassiaLES ANNONCES DE LA SEINE

Siège social :12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS

R.C.S. PARIS 572 142 677 (1957 B 14267)Téléphone : 01.42.60.36.35. - Télécopie : 01.47.03.92.15

Internet : www.annoncesdelaseine.fr - e-mail : [email protected]

SUPPLÉMENT JURIDIQUE ET JUDICIAIRE

Directeur de la publication

et de la rédaction : Jean-René TancrèdePublicité : au JournalCommission paritaire : n° 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 5 156 exemplairesImpression : M.I.P.3, rue de l’Atlas - 75019 PARISAbonnement : 95 €uros

Copyright 2010 : Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi etles conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du présent numéro est interdite.