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Édition Spéciale 2002 - 2005

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Le meilleur de la recherche brésilienne

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4 � ÉDITION SPÉCIALE MARS 2002/MAI 2005 � PESQUISA FAPESP

a Fondation d’Appui à la Recherchede l’État de São Paulo, FAPESP, a étécréée en 1962 et est, depuis, devenue

le principal mécanisme institutionneld’aide à la recherche dans l’État. Elle se dé-tache sur la scène nationale, non seulementpar le fait d’être prévue dans la constitutionde l’État de São Paulo, mais par l’ampleurdes domaines de connaissances dans les-quels elle agit, le volume de ressourcesqu’elle accorde aux divers programmes of-ferts à la communauté culturelle, scientifi-que et technologique, et par sa capacité àmaintenir ces programmes par des verse-ments nécessaires et réguliers et sa capacitéde gestion et de planification, son autono-mie et sa politique de transfert de ressour-ces pratiquée de façon systématique par legouvernement de l’État.

Le budget annuel de la FAPESP, de l’or-dre de 135 millions d’euros, est le fruit de saparticipation à 1% des recettes totales del’État de São Paulo, des apports financierscorrespondants aux revenus des placementsde son patrimoine liquide et d’autres recet-tes qui proviennent des immeubles qui luiappartiennent et des accords de coopérati-on avec des institutions consœurs au Brésilet à l’étranger.

La répartition des investissements dansles différents programmes offerts par la FA-PESP, qui vont de la science de base et laformation de personnel à l’innovationtechnologique, a correspondu, cette année,aux pourcentages suivants: 78% pour lesprogrammes réguliers, 13% pour les pro-grammes d’innovation technologique et9% pour les programmes spéciaux.

Outre ses actions d’aide à la recherche,la FAPESP a, depuis sa création et suivantson statut, pour but de “promouvoir ou desubventionner la publication des résultatsdes recherches”.

C’est dans le cadre de ces attributions età partir de l’expérience de la première pu-blication, en 1995, d’un bulletin informa-tif, qu’a été créée, en octobre 1999, la revuePesquisa FAPESP, dans la série de laquelles’inscrit ce numéro spécial en français. Lesreportages sélectionnés peuvent donner au

La FAPESP et la divulgation scientifique

lecteur un bon aperçu de la variété de laproduction culturelle, scientifique et tech-nologique développée par les chercheursdans l’État de São Paulo et au Brésil. Ces ar-ticles donnent également une idée de l’im-portance que la Fondation accorde à la di-vulgation dans la société de cette activité derecherche, riche et systématique.

Le revue Pesquisa FAPESP est une publi-cation mensuelle, tirée aujourd’hui à 36mille exemplaires, parmi lesquels 13 millesont écoulés par vente ou abonnement et 23mille distribués institutionnellement. Ilexiste également une édition électroniquequi peut être visitée sur le site www.revistapesquisa.fapesp.br.

En 2003, l’Agência FAPESP (Agence FA-PESP) de presse (www.agencia.fapesp.br) aété créée. Son slogan “Divulguant la culturescientifique” traduit sa fidélité à la dynami-que des relations entre la science, la techno-logie et la société par les nouvelles et les in-formations nationales et internationales surla production et les politiques dans ce sec-teur. Actuellement, l’Agência FAPESP pos-sède plus de 47 mille abonnés et reçoit plusde 8 mille visites quotidiennes.

Grâce à un système bien structuré d’en-seignement supérieur et de recherche danslequel, du point de vue de l’appui à la re-cherche, la FAPESP joue un rôle détermi-nant, São Paulo se détache sur la scène na-tionale et internationale de la productionscientifique et technologique, avec des indi-cateurs qui confirment la réussite des poli-tiques adoptées et consolidées durant desdécennies par le gouvernement de l’État.

La revue Pesquisa FAPESP est égalementle résultat de la consistance de ces initia-tives, qui font partie de sa mission d’in-terlocuteur entre la science et la société. Cenuméro, dédié au public francophone, aug-mente ce dialogue et fait, ainsi, croître saresponsabilité de source digne de foi de lacommunication simple, facile et rigoureusedes voies complexes du savoir dans le par-cours quotidien du citoyen commun.

CARLOS VOGT

Président de la FAPESP

L

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14 � ÉDITION SPÉCIALE MARS 2002/MAI 2005 � PESQUISA FAPESP

cette époque personne ne faisait rien àce sujet. En collaboration avec Frota, j’aidécouvert une étude, qui avait déjà étépubliée, sur un enzyme pouvant détec-ter cette affection. J’ai donc mené desrecherches sur mille personnes durantma maîtrise et mon doctorat.

� Comment a évolué votre travail jusqu’àla découverte des premiers gènes de ladystrophie de la ceinture?— Nous menions des recherches sur lesenzymes, jusqu’à ce que la biologie mo-léculaire commence à se développer àl’étranger dans les années 80. Nous avi-ons pris du retard car nous ne faisionsrien dans ce domaine. C’est alors queRita, qui venait de terminer son docto-rat, a décidé d’aller à l’étranger pourétudier ce domaine. J’ai contacté legroupe de Kay Davies, qui était unesommité à l’époque à Oxford, et elles’est donc rendue en Angleterre. MarizVainzof, une de mes amies qui travail-lait sur les protéines et les muscles, aégalement décidé d’aller au Canadaétudier les protéines musculaires. Dèsleur retour, nous avons monté le secteurde biologie moléculaire des affectionsneuromusculaires. Rita s’est occupéede l’étude des gènes et Mariz de l’étudedes protéines du muscle. Nous avonspublié de nombreux travaux, découvertde nouveaux gènes et réalisé un grandbond qualitatif.

� Je me souviens d’un de vos rapports surles conseils génétiques et des secrets de pa-ternité qui font parfois l’objet de craintesnon fondées. Comment gérez vous ce gen-re de situation dans les cas les plus com-plexes?— Nous ne les gérons pas toujours carchaque cas est particulier, mais fré-quemment les tests de DNA révèlentune paternité non attendue.

� Vous dites que cela concerne plus oumoins 10% des cas.— Oui, 10%. Alors que faisons nous? Sicela ne crée pas d’interférences dans leconseil génétique, cela ne nous concer-ne pas. Dans le cas contraire nous de-vons en discuter. Cela me rappelle le casd’une jeune fille qui était enceinte etdont le père était hémophile. Si elle étaitporteuse de cette maladie, qui ne se dé-clare pas chez les femmes, elle aurait50% de chances d’avoir un enfant hé-mophile. Elle est donc venue ici se faireexaminer. C’est ainsi que nous nous

sommes aperçus qu’il ne s’agissait pasde son père biologique. Elle ne couraitdonc aucun risque pour cette grossesseet les prochaines. Mais elle avait énor-mément d’affection pour son père et ra-conter la vérité pouvait détruire sa fa-mille. Nous étions donc en face d’undilemme. Nous avons donc décidé dediscuter avec sa mère qui bien entenduétait au courant. La mère s’est ensuiteentretenue avec sa fille, c’était la meil-leure solution.

� Devez-vous faire face à de nombreuxcas de ce type?— Oui, et quand les gens commencentà discuter de questions éthiques, écha-faudant de nombreuses théories, jepense qu’il vaut mieux parler de caspratiques qui sont complexes. Je mesouviens du cas d’un couple dont l’en-fant souffrait d’une affection neuro-musculaire. Le père se sentait coupablecar il pensait l’avoir transmise à son fils.Grâce à un examen de DNA on a dé-couvert qu’il n’était pas le père. La ques-tion est angoissante: doit-on lui dire ounon ? J’ai rapporté cette histoire durantun congrès de bioéthique uniquementcomposé d’avocats, qui ont déclaré:“vous pouviez être poursuivie judiciai-rement dans les deux situations, quevous lui racontiez ou non”.

� Au final, le supposé père l’a appris?— Il n’est plus jamais revenu ici.

� J’aimerais que vous nous parliez devos récompenses internationales et na-tionales.— J’ai reçu le prix des Femmes dans lesSciences, Women in Science, de l’Unes-co et de l’Oréal, en 2001. Ce prix m’aouvert beaucoup de portes, je ne savaispas que je pouvais avoir autant d’im-portance. J’ai ensuite gagné le prix desSciences Médicales de Base de l’Acadé-mie du Tiers-monde, en 2003. C’est trèsagréable d’être récompensée. En ce quiconcerne le prix Femmes dans les Sci-ences avec L’Oréal, il y avait beaucoupde moyens et on a fait une belle fêteémouvante à Paris au siège de l’Unesco.

� Et les prix nationaux?— J’ai reçu le prix Claudia, le prix duRotary ainsi que d’autres.

� Avant de parler des cellules souches,j’aimerais que vous nous parliez un peudes Cepids (Centres de Recherche, Inno-

j’ai fondé l’Association Brésilienne deDystrophie Musculaire.

� Comment avez-vous réussi à mobiliservotre personnel? Qui vous a soutenu?—Frota était à l’époque directeur sci-entifique de l’association et Maria RitaPassos-Bueno, si mes souvenirs sontbons, a également été une des direc-trices. Nous avons commencé à mobi-liser les gens, j’ai payé de ma pochepour élaborer les statuts de l’associati-on, payer un avocat... Le siège de l’as-sociation était dans ma salle. Nousavons ensuite commencé à vendre desobjets, des billets de loterie, jusqu’à ceque je fasse la connaissance de PedroMoreira Salles, Président de la banqueUnibanco, à qui j’ai demandé un sou-tien plus substantiel pour pouvoir ai-der les enfants.

� Il souffrait déjà de dystrophie?— Oui. Nous avons loué une maison àl’entrée de l’USP qui serait le siège del’association. Pedro nous a soutenu du-rant toute cette période. Nous n’avonsréussi à percevoir des subventions im-portantes qu’un an plus tard, grâce à unpartenariat établit avec le Secrétariatd’État de la Santé qui, outre le soutienapporté à l’Abdim, paie également lestests génétiques des affections neuro-musculaires.

� Le taux d’incidence est élevé?— Un enfant sur mille est affecté. Cesaffections sont peut-être les plus com-munes parmi les maladies génétiquesqui affectent 3% des enfants. Elles sontimportantes car la plupart sont très gra-ves et progressives.

� Vous voulez dire qu’elles mettent très tôtles porteurs en danger de mort?— Oui. Il y a quelques formes adultesmais la plupart sont des maladies infan-tiles ou qui tuent de jeunes adolescents.Je dis toujours que ce ne sont pas les en-fants ou les adolescents qui sont affec-tés, mais la famille entière.

� Comment vous êtes vous orientée versles dystrophies?— La première patiente qui a attirémon attention était une jeune fille quirecherchait un conseil génétique car elleavait trois neveux affectés par la dystro-phie de Duchenne. À l’époque j’étaisencore étudiante. Elle allait se marier etcraignait d’avoir des enfants affectés. À

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des escrocs annonçant qu’ils réalisentdes traitements à partir de cellules sou-ches embryonnaires importées. D’icipeu ils vont dire qu’ils réalisent ces trai-tements avec des cellules nationales.

� Pensez-vous travailler longtemps sur lesanimaux avant de commencer les recher-ches sur les cellules souches embryonnai-res humaines?— J’espère que non. Nous travaillonsdéjà sur les cellules souches du cordonombilical sur un modèle canin dedystrophie. Nous allons commencer àtravailler sur des souris immunodéfici-taires. La recherche sur les animauxn’avait pas besoin de la loi de Biosécuri-té pour être autorisée. Travailler avecdes souris est plus facile bien qu’il s’agis-se d’un modèle très éloigné de l’hom-me. Le chien est plus proche de l’hom-me, mais nous n’arrivons pas à réaliserde fécondation in vitro. Il est très diffi-cile d’obtenir des cellules souchesembryonnaires du chien.

� Pourquoi?— Parce que l’embryon ne se loge dansl’utérus que 14 ou 15 jours après la fé-condation. Vous ne savez qu’elle attenddes petits qu’à partir du deuxième mois.En collaboration avec le professeur Ma-ria Angelica Miglino (de la Faculté deMédecine Vétérinaire et de Zootechniede l’USP), nous essayons de croiser unechienne pour réaliser ensuite un lava-ge utérin afin d’obtenir des embryons.Mais il est très difficile d’obtenir unelignée de cellules souches à partir de cesembryons. Jusqu’à présent, personnen’y est parvenu car, quand les embryonsde la chienne se logent dans l’utérus, ilsse trouvent déjà à un stade bien plusavancé que les embryons humains, et nereprésentent qu’une dizaine de cellules.

� Les cellules souches sont un sujet com-plexe. Ne pensez-vous pas que les gensconfondent les récentes études menées surles cellules embryonnaires humaines dansle pays, avec les essais cliniques déjà réali-sés sur les cellules souches adultes?— C’est une question très importante.L’unique certitude que nous avons enmatière de thérapie est que nous pou-vons utiliser des cellules souches adultesde la moelle osseuse et du cordon om-bilical pour traiter les affections héma-tologiques, comme les anémies et la leu-cémie. Nous avons déjà la certitude queles cellules souches du cordon ombilical

� Avez-vous craqué en vous disant “nousallons devoir monter au front”— Oui, en 2004, quand j’ai vu que lepremier projet présenté par le députéAldo Rebelo (PC do B) autorisant lesrecherches sur les cellules souchesembryonnaires n’allait pas être approu-vé. Le projet était étrange car il recou-vrait en même temps les cellules sou-ches et les transgéniques. Mais bon,tout allait être autorisé et tout le mon-de serait content. C’est alors que la pro-position a été modifiée. Ce fut pourmoi une grande déception. Nous avonsdonc commencé à nous mobiliser.Nous avons repris le projet, un groupea réécrit la partie concernant les cellulessouches, l’autre s’est occupé des trans-géniques et nous sommes allés à Brasi-lia pour rechercher le soutien des sé-nateurs. À cette époque j’ai fait laconnaissance de Drauzio Varella et jelui ai demandé de m’aider: “Vous deveznous aider dans cette cause en utilisantGlobo (principale chaîne de télévisionbrésilienne)”. Il a acquiescé. Nous avonsensuite réalisé une audience publiquequi s’est révélée déterminante.

� Que retirez vous de vos nuits blanchespassées au Parlement?— Ce fut une expérience très riche.Tout d’abord, j’ai compris commentfonctionnait le Parlement car je n’enavais aucune idée. Deuxièmement,nous avons réussi à démystifier cer-tains concepts durant ces audiencespubliques. L’Église parlait d’avorte-ment (quand elle se référait à la recher-che sur les embryons).

� Comme il est admis légalement que lamort est cérébrale, vous défendez le faitque la vie commence quand se forme lesystème nerveux.— Oui. Mais même en ce qui concernel’avortement, il y a une différence fon-damentale et j’en ai d’ailleurs déjà dis-cuté avec un prêtre. Si vous n’interve-nez pas dans une grossesse non désirée,la vie continue. Elle n’est interrompueque par l’avortement. En ce qui concer-ne la recherche sur les embryons dansles cliniques de fécondation, c’est tout àfait le contraire. En effet, ils n’existerai-ent pas sans l’intervention de l’homme.Ils ont été créés par l’homme car lecouple ne parvenait pas à procréer na-turellement. S’ils ne sont pas introduitsdans l’utérus, il ne se passera rien. Mê-me quand ils sont introduits dans l’uté-

rus leur chance de donner la vie est de10%. Des embryons congelés depuistrois ou quatre ans ont une chance dedonner la vie de 2% à 3%. Dire quenous tuons des vies en défendant la re-cherche sur les embryons est exagéré.Nous avons été très critiqués par l’Égli-se Catholique. Les évangéliques sontdivisés sur la question.

� Durant cette lutte, vous êtes vous sentiesoutenue par la communauté scientifi-que?— Oui. J’ai reçu le soutien de l’Acadé-mie des Sciences Brésilienne et de laFAPESP. Mais je pense que la commu-nauté scientifique aurait pu s’engagerdavantage.

� Comment réagissez-vous face aux criti-ques de certains sur la présence de pati-ents en fauteuils roulants à la chambre deDéputés pour influencer le vote?— Ces personnes en chaises roulantesont demandé à être entendues et jepense que c’est leur droit. Ce sont ellesqui souffrent le plus, c’est mon leitmo-tiv. Nous n’avons obligé personne à serendre à Brasilia. Au contraire, ces per-sonnes nous disaient: “pour l’amour deDieu, laissez-nous parler aux députés,ils doivent nous voir”. Cette mobilisati-on était différente car il s’agissait égale-ment de jeunes et d’enfants en fauteuilsroulants. La recherche peut égalementaider les patients atteints de la maladiede Parkinson et d’Alzheimer. Un indi-vidu souffrant de la maladie de Parkin-son, comme le pape, est âgé de 80 ans eta déjà vécu, bien ou mal. Par contre, ilest triste de voir un enfant souffrir d’af-fections neuromusculaires. Je penseque cela sensibilise énormément.

� Quand sera-t-il possible d’initier les re-cherches sur les cellules souches embryon-naires?— Cette année, j’espère. Nous allonsmettre tous les moyens en oeuvre pourcela. Nous ne voulons pas trop attendre.Je pense que la recherche doit être régle-mentée et très bien contrôlée. Je suis in-quiète car il y a de nombreux individusmalhonnêtes proposant des traitementsà base de cellules souches embryonnai-res qui n’existent pas. Maintenant il fautêtre vigilant. De nombreuses personnesnous téléphonent pour s’offrir commecobaye dans des traitements expérimen-taux. Nous n’acceptons pas ce genre dedemande. C’est alors qu’apparaissent

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l’une des plus importantes au mondeet, certainement, avec l’École NormaleSupérieure, la plus importante en Fran-ce. J’ai réussi à conclure un accord decoopération entre l’École Polytechni-que, l’USP – incluant les campus de SãoPaulo et de São Carlos – et l’UFRJ. Parcet accord, les deux universités brési-liennes ont le droit d’envoyer à Poly-technique des étudiants de maîtrise. Ilsétudient deux ans et demi à Polytech-nique et reçoivent le diplôme d’ingéni-eur en France. Ils se retrouvent avecdeux diplômes, le brésilien et le fran-çais. C’est le niveau le plus élevé quiexiste au monde dans des cours univer-sitaires de 2ème cycle.

� Comment avez-vous travaillé pour cesaccords?— L’École Polytechnique de Paris s’estouverte à de nombreux pays. En Amé-rique latine elle collabore, actuellement,avec le Brésil, le Chili et le Mexique. EnEurope, avec l’Allemagne, la Pologne,la Suède, la Russie, la Roumanie. EnAsie, avec la Chine, la Corée du Sud,le Viêt-nam... Comme je suis brésilien,on m’a contacté pour savoir si j’étaisintéressé à aider dans le contact avec lesuniversités brésiliennes. Comme j’étaisde l’USP et j’ai un contact constant avecl’UFRJ, je me suis occupé d’assurer cerapprochement.

� Comment fonctionne cet accord?— Les professeurs brésiliens sélection-nent des étudiants d’ingénierie, de phy-sique, de mathématique, de chimie, quiposent leur candidature. Disons, unetrentaine, parmi 70 ou 80. Le premiercritère est d’être bon en mathématique.Après la sélection brésilienne, une com-mission de professeurs de l’École Poly-technique vient pour un entretien avecces étudiants. Et, à nouveau, un certainnombre est sélectionné. Le 2 avril der-nier j’ai eu un immense plaisir car lespremiers étudiants de l’USP qui sontallés en France en 2002, ont reçu leurdiplôme. Ils étaient 11 étudiants, de l’É-cole Polytechnique de São Paulo, del’École d’Ingénierie de São Carlos et desInstituts de Physique et de Mathémati-que des deux campus. Deux autres grou-pes, de 14 étudiants chacun, sont déjàen France. Cette année 11 étudiants del’USP et trois de l’UFRJ – car Rio pré-sente encore peu de candidats – ont étésélectionnés. Mon objectif est de contri-

buer à élever le niveau de l’enseignementdes écoles brésiliennes d’ingénierie.

� Qui est-ce qui paye pour qu’ils restent àParis?— L’École Polytechnique. Et ce qui estbeau en France c’est que tout le mondea les mêmes droits, il n’y a pas de discri-mination. Les étudiants français ontune bourse d’environ 1.300 euros parmois (plus ou moins 5 mille réaux). Lesétrangers aussi. Avec cet argent, ils pa-yent leur logement, la cantine, les étu-des, et il leur reste environ 400 eurospar mois pour le cinéma, le métro, l’ha-billement etc.

� Comment était votre travail à l’ÉcolePolytechnique de Paris?— De temps en temps je donnais descours sur des sujets liés à mon thème detravail, mais mon activité principaleétait la recherche et diriger des groupesde recherche. Je suis physicien, mais aus-si ingénieur. J’ai, d’abord, conclu mesétudes à l’École Polytechnique de l’USPet c’est pendant le cours d’ingénierie quej’ai commencé à aimer la physique, quej’enseignais dans des cours préparatoi-res et des collèges, comme le font beau-coup de jeunes aujourd’hui. Ma famil-le était pauvre et je devais gagner assezd’argent pour moi, mais aussi pour ai-der ma famille.

� Cela n’était pas très fréquent il y a 60,70 ans, n’est-ce pas? Quelqu’un issu d’unefamille humble, qui réussit à fréquenterde bonnes écoles publiques, qui arrive àl’université et qui a une progression com-me la vôtre, tellement forte au sein del’université.— J’ai eu énormément de chance dansma vie. Je viens d’une famille d’ouvriersmais, cela peut paraître incroyable, tousavec un intérêt culturel immense. Ilslisaient beaucoup; ils étaient énormé-ment politisés. J’étais un gamin à l’épo-que de la guerre en Espagne. Ils lisaientle journal tous les jours, et j’entendaisquotidiennement des discussions sur cequi était entrain de se passer. Je me sou-viens de cette époque avec mon père etmes oncles; ils étaient contre le généralFranco, contre le fascisme, et solidairesavec la République Espagnole. Com-ment j’ai étudié l’ingénierie? Depuistout petit, j’entendais mon père, mongrand-père maternel, dire:“Roberto seraingénieur, il ne sera pas ouvrier”. Étudier

plasma existe, certaines particules doi-vent être produites avec une certaineprobabilité et doivent sortir avec certai-nes propriétés d’énergie. Il s’agit d’unprocessus nucléaire extrêmement com-plexe. Supposons, alors, que l’on étudieune particule nommée A. Il existe d’au-tres processus nucléaires qui produisentégalement cette particule A. Ce n’est passeulement le plasma. Cela signifie que,pour que nous puissions savoir si cetteparticule a été produite par le plasma,nous devons exclure tous les autres pro-cessus possibles. J’ai préparé un modèlethéorique simple par lequel je démontreque certaines particules caractéristiquesdu plasma sont aussi produites avec lesmêmes propriétés dans des processusnucléaires classiques qui n’ont rien àvoir avec le plasma. Nous n’avons doncpas besoin du plasma pour expliquer saproduction.

� Et pourquoi est-ce que vous ne croyezpas que votre ancien groupe ait décou-vert la particule quark-gluon?— Parce qu’il y a plus d’une interpréta-tion au phénomène. Un phénomène nepeut être considéré nouveau que s’il n’ya aucune autre interprétation possible.Mais s’il peut être expliqué par un pro-cessus classique, connu, nous n’avonspas besoin de lui.

� Cette activité d’analyse d’expériences,vous la faite à Paris. Quand vous êtes iciau Brésil, que faites-vous?— Des choses bien différentes. Prenonsl’exemple de ce voyage. Le Ministèredes Sciences et de la Technologie a misen place une commission pour choisirle nouveau directeur du CBPF. CarlosHenrique de Brito Cruz, recteur del’Unicamp, José Roberto Leite, direc-teur de Développement Scientifique etTechnologique du CNPq, FernandoZawislak, de l’UFRGS, Marco AntônioRaupp, directeur du Laboratoire Natio-nal d’Informatique Scientifique et moi-même faisons partie de cette commis-sion. Je suis ici car nous avons quatrecandidats et nous aurons un entretienavec eux.

� Dans quels projets êtes-vous le plus en-gagé au Brésil?— Je fais quelque chose qui m’intéres-se beaucoup: travailler pour l’enseig-nement. Je suis un physicien retraité del’École Polytechnique de Paris, qui est

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n’avais même pas le temps pour ça. Puis,il y a eu un incident. Nous, les physiciensdu CBPF, nous avons visité l’Arsenal dela Marine, à Rio, où il y avait des labo-ratoires de physique très bien structu-rés. Nous y avons passés plusieurs heu-res et nous avons déjeuné avec lesofficiers. L’amiral Álvaro Alberto, qui, àl’époque, était président du Conseil Na-tional de Développment Scientifique etTechnologique/CNPq, participa à la visi-te et, pendant le déjeuner, par hasard, jeme suis assis à côté de lui. Nous avonsété photographiés et les photos sontapparues dans la revue de la Marine.J’ai su, par la suite, que le chef de la Po-lice de Rio a téléphoné à l’amiral pourlui dire que j’étais de gauche. L’amiralétait furieux... contre moi. À tel point,que je n’ai jamais pu obtenir une bour-se d’études du CNPq.

� Vous avez fait une demande de bourse?— J’ai rencontré, par hasard, le profes-seur Costa Ribeiro, de Rio de Janeiro,qui était du conseil du CNPq. Je lui airaconté que je voulais aller en Angleter-re avec une bourse et il me conseilla dene pas en demander une à ce momentlà. C’était un signal, n’est-ce pas? Je pen-se qu’il a été sympa. Ça aurait été pire devoir ma demande refusée.

� L’amiral vous en voulait simplement àcause de l’épisode de la photo?— Incroyable, n’est-ce pas? Peu detemps après, j’ai eu la preuve de la colè-re qu’il avait gardé contre moi. CesarLattes voulait obtenir un synchrotronpour Rio de Janeiro, identique à celuiavec lequel il avait fait un travail trèsimportant à Berkeley, quand il a produ-it un meson-pi artificiellement. Des in-génieurs et des physiciens de l’Universi-té de Chicago sont alors partis au CBPF,et ils ont passé quelque temps à Riopour projeter le synchrotron. Pendantune certaine époque, ils ont logé dansun bâtiment du CBPF. L’amiral ÁlvaroAlberto a donné l’ordre de m’interdired’entrer dans le bâtiment dans lequeltravaillaient les américains. J’ai trouvéça ridicule et inacceptable, et j’ai déci-dé de partir. Ce serait une immoralitécommise contre moi-même que de mesoumettre à cette condition. J’ai alorsdécidé de présenter ma démission auCBPF. À la même époque, j’ai apprisque l’Unesco offrait des bourses d’étu-des pour l’étranger. J’ai posé ma candi-

dature et je l’ai obtenue. Je suis partifaire mon doctorat à l’Université deManchester. C’était en 1953.

� Dans le domaine des rayons cosmiques?— Oui, dans les rayons cosmiques. J’aichoisi Manchester car je savais qu’il yavait là-bas le laboratoire de rayons cos-miques le plus important au monde. Etje savais que Patrick Blackett, le profes-seur directeur du laboratoire, prix No-bel de Physique, était le pape dans ce do-maine. J’ai appris, par la suite, qu’il étaitégalement un grand leader scientifique,le meilleur administrateur des sciencesque je n’ai jamais connu. Je vais vousdonner un exemple de son incroyablevision de l’avenir. Pendant la SecondeGuerre Mondiale, les anglais se sont ins-crits pour combattre aux forces armées.Cela incluait les universitaires et, naturel-lement, les universités étaient presque vi-des. Blackett a dit:“Ce n’est pas possiblede continuer ainsi, car, un jour, la guer-re va se terminer et nous devons penserà préparer les jeunes pour l’après-guer-re”. Et il recommanda qu’un grand nom-bre de professeurs retourne à l’université.

� Cela a eu lieu?— Oui. Plusieurs universitaires ont étérappelés, mais ils travaillaient dans cequi était appelé la défense civile. C’est-à-dire: quand il y avait un bombardement,ils travaillaient comme pompiers, com-me assistants d’infirmiers, ces choses là.Mais les cours ont continué.

� C’est Blackett qui vous a indiqué auCERN?— Oui. Quand j’étais entrain d’écrirema thèse et me préparai à rentrer auBrésil, Blackett m’a appelé et m’a de-mandé si j’aimerais rester plus de tempsen Europe et travailler au CERN. Je nesavais même pas ce qu’était le CERN,qui venait d’être créé. Il m’a dit qu’il meferait passer un an ou deux de plus enEurope. Je suis allé à Genève, j’ai parléau directeur du CERN et j’ai fini parêtre embauché pour un an. C’était letout début du CERN. En fait, il n’exis-tait même pas. Nous travaillions dansdes baraques en bois qui nous avaientété prêtées par l’aéroport de Genève.Quand j’y suis allé, nous étions moinsde dix physiciens expérimentaux – j’aiété l’un des dix premiers physiciens ex-périmentaux embauchés par le CERN.Il n’y avait rien.

� Combien de temps êtes-vous resté là-bas?— Je devais y rester un an. Mais je suisresté une deuxième année, une troisiè-me, puis ils m’ont offert un contrat per-manent. J’aurai pu avoir pris ma retrai-te là-bas. Pendant la première phase, jesuis resté huit ans à Genève.

� Le premier accélérateur était prêt aubout de combien de temps?— Le plus petit, en trois ans et demi –un record. L’autre, plus grand, avec le-quel j’ai travaillé, au bout de cinq ans.C’était, à l’époque, le plus grand accélé-rateur au monde. Aujourd’hui, ungrand accélérateur de protons est enconstruction – le Large Hadron Colli-der (LHC). Les protons passent par uneassociation d’accélérateurs, plusieursd’entre eux avant d’arriver au LHC.

� Le LHC va remplacer le Large ElectronPosition (LEP), l’accélérateur d’électronsqui a été désactivé?— Exactement. C’est le même tunnel,de 27 kilomètres de circonférence. Maisc’est une autre machine, car les conditi-ons pour l’accélérateur d’électrons sonttrès différentes des conditions pour unaccélérateur de protons.

� Quand vous êtes rentré au Brésil, vousêtes allé travailler directement au CERNpour l’UnB. Qui vous a invité?— Au fond, il n’y a pas eu d’invitationformelle. Je participais à des groupes dediscussions sur la création de l’univer-sité avec des amis intéressés à améliorerl’enseignement supérieur. Mais l’hom-me qui a idéalisé la structure de l’UnB aété Anísio Teixeira, le plus grand éduca-teur que le Brésil n’ait jamais connu. Ilavait conçu cette nouvelle structurepour l’ancienne Université du Brésil àRio, actuellement l’UFRJ, bien avantque l’on ne songe à l’UnB. Il voulait in-troduire cette structure d’instituts et defacultés, comme c’est le cas dans toutesles universités brésiliennes aujourd’hui,lors du transfert de l’Université du Bré-sil vers la cité universitaire à l’Île du Fun-dão. Mais, à Brasília, nous avons com-mencé auparavant.

� L’UnB n’était pas comme ça avant?— Non, pas du tout. C’est ça qui a étél’originalité de l’UnB. La même struc-ture a été adoptée à l’USP, l’UFRJ, danstoutes les universités. Ça a commencéà Brasília, en 1962. Mais, créer des ins-

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de leur expliquer ce qui se faisait. Par-fois, le soir, ils m’invitaient à prendreun café pour se plaindre de l’université.L’ambiance était comme ça. Voyez-vous,la démission était inévitable.

� La solution a été de rentrer à Genève.— Quand j’ai démissionné, je suis res-té cinq ou six mois au chômage et ça aété ma femme, Sonia, qui a pris en char-ge la famille, avec son travail de psycha-nalyste. Le directeur-général du CERN,Victor Weisskopf, a été au courant de cequi se passait à l’UnB. Un beau jour, unsecrétaire de l’Ambassade Française estapparu chez moi en disant qu’il avaitune lettre du professeur Weisskopf quidevait m’être remise personnellement,en mains propres. C’était un contrat,signé, pour que je retourne au CERN.Je suis resté avec cette lettre trois moisavant de me décider à y aller.

� Pourquoi?— Parce que je ne voulais pas quitter leBrésil. J’ai essayé de trouver du travaildans des universités de Rio, de Minas etde Bahia, mais les rectorats ne s’y sontpas intéressés, probablement à cause duclimat politique. Je suis alors retourné àGenève. Ça a été très dur. Au CERN,Weisskopf m’a donné le même poste àvie que j’avais avant, et qui était trèsélevé. Je suis alors resté encore un an etdemi au CERN. À cette époque, j’ai éga-lement reçu des invitations pour tra-vailler aux universités d’Oxford, en An-gleterre, de Colombie, à New York, deTrieste, en Italie, et à l’École Polytechni-que de Paris. Nous aurions pu rester àGenève jusqu’à ma retraite. La vie là-bas était très bonne, l’éducation des en-fants de haut niveau, l’université excel-lente. Mais, après plusieurs discussionsavec ma femme, nous avons conclu: “Sinous devons éduquer nos enfants endehors du Brésil, allons à Paris, car là-bas les enfants se développeront dansun climat intellectuel unique au mon-de”. Malgré le fait que la physique était,à Paris, du plus haut niveau internatio-nal, nous sommes partis pour Paris àcause des enfants et non à cause de laphysique. Au CERN j’avais égalementde la physique de haut niveau.

� Comment percevez-vous la physiqueau Brésil de nos jours?— La physique, comme toutes les sci-ences, a beaucoup progressé au Brésil,

particulièrement au cours des 30 derni-ères années. Nous avons plusieursphysiciens d’une formation d’excellentniveau, très compétents. Mais peu degroupes avec un impact international.Cela est dû au manque d’une infras-tructure qui permette trois conditionsfondamentales à la recherche scientifi-que: une autorité qui définisse les prio-rités et qui soit respectée; de l’agilitépour que la décision à propos d’un pro-jet puisse être prise en peu de temps; etla continuité dans le financement desprojets. Il manque, également, plusd’années d’expérience de la commu-nauté, avec un esprit critique aigu, dansun processus de mûrissement, pourque les personnes associées à un travailprennent l’habitude de plonger le plusprofondément possible dans le problè-me spécifique qu’elles étudient, d’allerjusqu’aux dernières conséquences et depouvoir s’imposer. La participation duBrésil dans des projets internationauxest également peu significative, malgréles professionnels que nous possédons,qui sont capables et préparés à partici-per à de tels projets. Il existe certainsdomaines de la physique sur lesquelsl’on ne peut travailler qu’en collabora-tion internationale. Même dans des paysriches comme les États-Unis, la France,l’Angleterre, l’Italie et la Suède, il existecertains domaines dans lesquels aucund’entre eux ne peut travailler seul. Pourdeux raisons: la question financière et àcause du temps de travail. Il existe cer-tains équipements qui, en collaborati-on internationale, mettent huit, dix ansà être construits, avec la participationde 10, 15, 20 pays. Si un pays veut le fai-re seul, quand il aura terminé, le sujetsera dépassé, ou peut-être qu’il nepourra même pas le faire. La collabora-tion internationale est indispensable.Voici deux exemples: l’Observatoire Pi-erre Auger, en Argentine, et le SouthernObservatory for Astrophysical Rese-arch (Soar), au Chili. Ces deux projetsimportants ont été approuvés car il a eula participation déterminante de la FA-PESP. Malheureusement, cela est rareau Brésil, car les décisions sont prisespar des comités qui tendent à distribuerdes petits budgets à plusieurs groupes etn’ont pas l’autorité qu’à eu la FAPESP,de prendre une décision, d’assumer laresponsabilité, en aidant fortement aufinancement d’un grand projet. Il n’y apas d’infrastructure pour les collabora-

tions internationales au Brésil, en com-mençant par une restructuration dessources de financement. Quand il y aune collaboration internationale, lepays assume la responsabilité de cons-truire des équipements. Cette cons-truction dure plusieurs années, et ilfaut voyager constamment pour avoirdes contacts avec tous les laboratoiresqui y participent. Et, au Brésil, il n’exis-te pas de structure pour tout ça.

� Donnez-nous un exemple concret de cemanque de structure.— Je vais vous parler du cas spécifiquede la physique de particules: si un grou-pe brésilien veut travailler au CERN iln’existe pas de structure au Brésil quipermette de financer les équipementset les voyages. C’est toujours une luttepour obtenir des crédits pour chaquechose. Voyez un cas dramatique: il y apresqu’une centaine de physiciens bré-siliens qui ont présenté des projets pourtravailler dans les quatre expériencesqui doivent être faites dans l’accéléra-teur de particules LHC, du CERN. Cesprojets brésiliens ont été présentés voi-ci des années, ils ont été approuvés auCERN, mais n’ont pas encore été ap-prouvés au Brésil. Ce qui se passe c’estque, comme pour chaque partie du pro-jet il y a un temps limité et le Brésil nebouge pas, les responsabilités sont pas-sées à d’autres pays. Par exemple, unedes expériences demandait une grandepièce d’un électroaimant, ce qui, avec laqualité de notre industrie, peut facile-ment être fait au Brésil. Cela auraitmême pu être fait dans un des labora-toires de la Commission Nationale del’Énergie Nucléaire. Le groupe brésilienl’a proposé, le CERN l’a accepté et, pen-dant deux ou trois ans, rien ne s’estpassé. Comme chaque pièce devait êtreterminée dans une période déterminée,le projet a été repassé au Pakistan. LeBrésil a déjà perdu cette collaboration.Et d’autres projets sur lesquels les bré-siliens voulaient travailler sont entraind’être repassés à d’autres pays.

� Quand le Brésil participe de ces projetsde collaboration au CERN, est-ce qu’ildoit également s’engager avec une contrepartie en argent?— Il doit fournir l’équipement, ce qui,pour nous, est excellent, c’est de l’a-vant-garde. Le CERN est grand, il coû-te cher, et est financé par 20 pays (les

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terdits, les scientifiques brésiliens sontallés de l’avant. Ils ont développé ce quela législation leur permettait de faire,menant des recherches sur des cellulessouches animales et des cellules soucheshumaines extraites de tissus adultes, engénéral de la moelle osseuse et du sangdu cordon ombilical. La plupart des re-cherches sont des études biologiques debase. Leur objectif est de comprendre etde contrôler in vitro les mécanismes dedivision et de différenciation des cellulessouches et, dans certains cas, de créer desmodèles animaux pour traiter certainesaffections. D’autres études plus appli-quées concernent le traitement d’affec-tions à l’aide de cellules souches adultestestées sur des animaux et sur des hom-mes. On ne sait pas à l’heure actuelle siles cellules souches adultes possèdent lamême flexibilité que les cellules embr-yonnaires. Cependant, au fil du temps,on découvre qu’il est possible de les ex-traire de tissus plus mûrs qu’on ne lepensait (la graisse est une de ces sour-ces) et de différencier une plus grandevariété de tissus. Elles peuvent peut-êtredevenir la base du traitement de certai-nes affections comme les problèmescardiaques, orthopédiques et dentaires.

Moins versatiles que lescellules embryonnaires, lescellules souches adultes ontl’avantage d’être plus fiables.Durant les traitements expé-rimentaux, on injecte chezles patients des cellules sou-ches extraites généralementde leur propre organisme.Ceci élimine le risque de re-jet et réduit l’apparition d’au-tres problèmes. “De nom-breuses études indiquent quel’injection de cellules souches embryon-naires non différenciées provoque destumeurs chez les souris”, déclare MarcoAntonio Zago, coordinateur du Centrede Thérapie Cellulaire de la Faculté deMédecine de l’Université de São Paulo(USP) à Ribeirão Preto. “Il serait insen-sé d’inoculer des cellules embryonnai-res chez l’homme sans avoir appris à lesdifférentier”, déclare la généticienneMayana Zatz, coordinatrice du Centred’Études du Génome Humain de l’USPet qui mène actuellement des recher-ches sur l’utilisation de la thérapie cellu-laire dans les dystrophies musculaires(voir interview page 12).

C’est pour cela qu’aucun groupe derecherche sérieux, brésilien ou étranger,n’envisage, à court terme, d’injecter unedose de cellules souches embryonnaireschez l’homme. D’ici deux ou trois ans,les résultats cliniques les plus encoura-geants devraient être appliqués avecprudence dans de possibles traitementsà base de cellules souches adultes. Il y aun précédent qui justifie l’optimismemodéré de cet abordage. Jusqu’à pré-sent un seul traitement cellulaire est de-venu routinier dans les hôpitaux depointe. Il s’agit de la greffe de moelle os-seuse, utilisée depuis 40 ans pour soig-ner la leucémie, certains types delymphome ainsi que d’autres désordressanguins. Pour utiliser une métaphore,dans le “miracle” de la greffe, le “saint”,duquel on parlait si peu avant, est repré-senté par la population de cellules sou-ches adultes dans ce tissu mou et spon-gieux situé dans les os. Il y a deux typesde cellules souches dans la moelle: lescellules hématopoïétiques, qui produi-sent les globules rouges (hématies), lesglobules blancs, les plaquettes, et lesmésenchymes qui produisent différentstissus, comme les os, le cartilage, les ten-dons, les muscles et la graisse.

es avancées dans ce do-maine seront dues auxrecherches les plus vari-ées, comme les travauxmenés sur des cellulessouches adultes d’origi-

ne humaine ou animale cultivées en la-boratoire ou implantées sur des animauxet même chez l’homme, des études me-nées sur les cellules humaines embr-yonnaires in vitro ou injectées chez desanimaux ainsi que des expériences me-nées sur les cellules embryonnairesd’animaux. Certaines applications élé-mentaires utilisées par la recherche bré-silienne sont présentées ci-dessous.

Au même titre que l’Allemagne, leBrésil est une des références internatio-nales en matière de recherches cliniquesutilisant les cellules souches de la moel-le osseuse des propres patients pourtraiter leurs problèmes cardiaques. En-

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couragé par les résultats positifs obte-nus par les études pilotes menées sur unpetit nombre de patients victimes d’in-farctus aigu du myocarde, de cardiom-yopathie dilatée, d’ischémie chroniqueet de maladie de Chagas, le Ministère dela Santé brésilien a lancé au mois de fé-vrier un projet d’un montant de 13 mil-lions de réaux au profit des recherchessur les cellules de la moelle osseuse vi-sant à combattre ces affections qui pro-voquent une insuffisance cardiaque. Ceprojet ambitieux appelé Étude Multi-centrique Randomisé de Thérapie Cel-lulaire en Cardiopathie sera coordonnépar l’Institut National de Cardiologie deLaranjeiras (INCL) à Rio de Janeiro etcomptera sur la participation de près de30 universités et hôpitaux du pays. Cet-te nouvelle approche sera testée sur1.200 patients répartis en quatre grou-pes de 300 individus, classés selon leursproblèmes cardiaques. Tous les patientsrecevront un traitement conventionnelet seront suivis pendant un an. Pour vé-rifier les possibles effets bénéfiques de lathérapie cellulaire, la moitié des patientsrecevra une injection d’un placebo (ma-tériel inoffensif, sans effets thérapeuti-ques) et l’autre moitié recevra une in-jection de cellules souches dans le coeur.L’étude aura un caractère confidentiel,car ni les médecins et ni les patients neconnaîtront le contenu des injections.

Chaque pathologie dépendra d’uncentre coordonnateur d’études. L’INCLs’occupera des travaux sur la cardiom-yopathie dilatée (le coeur augmente devolume et pompe difficilement le sang).L’InCor coordonnera les études concer-nant l’ischémie chronique du coeur.L’Hôpital Santa Izabel de Salvador, encollaboration avec la Fondation Oswal-do Cruz (Fiocruz) à Bahia, superviseraune toute nouvelle recherche sur les in-dividus souffrant de la maladie de Cha-gas. L’Institut de Sciences Biomédicalesde l’Université Fédérale de Rio de Janei-ro (ICB/UFRJ) et l’Hôpital Pro-Cardia-que coordonneront les expériences réa-lisées sur l’infarctus aigu du myocarde.

Si à la fin de cette étude, certainesthérapies cellulaires se montrent plusefficaces que le traitement cardiaqueactuel, elles seront adoptées dans le ré-seau des hôpitaux publics. “D’ici un anet demi, nous devrions connaître lespremiers résultats concernant l’efficaci-té des cellules souches de la moelle os-

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devait élever ses deux filles Amanda etMariana âgées de 5 et 2 ans, a dû choi-sir et a décidé de quitter l’USP. “Jen’avais plus le temps de tout faire cor-rectement ”, déclare-t-elle.

L’équipe qui a travaillé sur ce viruspendant deux ans et demi est égalementconstituée de dix docteurs en biologie,de quatre chercheurs ayantleur maîtrise et de 12 étu-diants universitaires en bi-ologie. “Ce travail a été en-tièrement financé par lesecteur privé, mais il n’a étérendu possible que grâceà l’université publique quia formé ce personnel ”, dé-clare Reinach. L’équipecomprend également deuxvirologues qui possèdentune large expérience et quiont travaillé en tant que consultants. Ils’agit de l’israélien Moshé Bar-Joseph,qui travaille actuellement au sein del’Organisation de la Recherche Agrico-le en Israël et d’Elliot Kitajima de l’Éco-le Supérieure d’Agronomie Luiz deQueiroz (Esalq) de l’USP, une des plusgrandes autorités brésiliennes en mati-ère de virologie des plantes.

Production limitée - Il est assez rare quedes entreprises privées brésiliennes di-vulguent les résultats de leurs recherchesdans des revues scientifiques. Généra-lement, les techniciens, les biologistes,les ingénieurs agricoles ou les vétérinai-res qui travaillent au sein de ces entre-prises ont le droit divulguer leurs dé-couvertes dans des revues spécialisées.Toutefois on ne les encourage pas à lefaire car s’agissant principalement de re-cherches concernant un produit qui seravendu ou breveté, elles doivent dans unpremier temps être tenues secrètes.

Les centres de recherches travaillantpour différentes entreprises enrichis-sent facilement les bases de donnéesdes publications scientifiques. C’est lecas du Fonds de Défense de la Culturedes Agrumes (Fundecitrus), une asso-ciation de producteurs d’agrumes etd’entreprises de traitement d’agrumesdont les spécialistes ont déjà publié 51articles scientifiques (33 nationaux et18 internationaux) ces cinq dernièresannées, seuls ou en collaboration avecd’autres centres de recherche. L’équipedu Centre de Technologie de la Canne

à Sucre (CTC) à Piracicaba, contrôléepar la Coopérative des Producteurs deCanne à Sucre et d’Alcool de l’État deSão Paulo (Copersucar), a publié un ar-ticle dans une revue internationale et aparticipé à six études publiées dans desrevues brésiliennes durant ces trois der-nières années.

es articles scientifiquessignés par des chercheursd’entreprises sont encorerares. Lors d’une recher-che non exhaustive sur lePubMed, banque d’arti-

cles contrôlée par les Instituts Natio-naux de la Santé (NIH) nord-améri-cains, on ne trouve qu’un seul articleprovenant d’une entreprise brésilienne,signé par l’équipe de l’entreprise Natu-ra Inovação e Tecnologia de Produtos(Nature, Innovation et Technologie deProduits), outre celui d’Alellyx. Cet ar-ticle qui a été publié l’année dernièredans la revue Journal of Cosmetic Scien-ce, présente une méthode alternativepour calculer les dommages causés auxcheveux par l’utilisation continue debrosses à cheveux. La situation est iden-tique dans la banque de données duScielo qui regroupe les meilleurs arti-cles scientifiques publiés au Brésil.L’entreprise Vallée de l’état de MinasGerais, qui fabrique des médicaments àusage vétérinaire, a publié deux articlesdont l’un écrit en collaboration avecl’USP et l’Institut Pasteur de São Paulo.L’entreprise Biobrás, achetée en 2002par l’entreprise danoise Novo Nordisket qui est l’unique producteur brésiliend’insuline, a également publié deux tra-vaux réalisés en collaboration avec d’au-tres groupes de recherche.

Brevets - La publication de cet articlesur le virus est une étape de plus dans lastratégie élaborée par Reinach. Ce der-nier avait déjà participé à la coordinati-on du séquencement et à l’analyse degénomes de bactéries qui attaquent lesplantes et parrainés par la FAPESP, avantd’obtenir près de 30 millions de réauxde l’entreprise Votorantim afin de créer

l’entreprise Alellyx en mars 2002. Dès ledébut, Reinach a exigé que les décou-vertes faites par son équipe débouchenttout d’abord sur des brevets, essentielspour le développement de produitsinnovateurs et qu’ensuite ces résultatssoient publiés afin de renforcer la cré-dibilité de l’entreprise auprès d’une com-munauté scientifique exigeante.

Les séquences du génome du virusont fait l’objet de trois brevets concédésen septembre 2003 par le gouverne-ment nord-américain à Walter Mac-cheroni et Ana Claudia Rasera da Silvaqui sont les deux principaux auteurs del’article publié dans la revue Journal ofVirology. Ces séquences de gènes ontpermis d’identifier le virus CSDaV grâ-ce à deux types de tests, un moléculaireet l’autre avec des anticorps, en utilisantégalement les molécules de revêtementdu virus sur des plantes résistantes à lamort subite. “Comme ces découvertessont protégées par des brevets, pluspersonne ne peut réaliser de tests diag-nostics basés sur ces séquences d’icivingt ans”, déclare Reinach.

L’entreprise Alellyx réalise déjà descentaines de tests par jour, principale-ment pour contrôler la santé des arbresfruitiers des nouveaux vergers. “Nousoffrons déjà nos services aux grandsproducteurs d’agrumes qui cultivent unquart du total des orangers de l’état deSão Paulo ”, déclare Reinach. Ces testsde diagnostic, développés tout d’abordpour répondre aux besoins des cher-cheurs de l’entreprise, peuvent mêmeindiquer l’endroit où la maladie pour-rait apparaître car ils détectent égale-ment des signaux du virus CSDaV dansles insectes vecteurs, comme les variétésde pucerons Aphis spiraecola et Aphisgossypii. C’est ainsi que ce type de test,développé actuellement par d’autrescentres de recherche, peut compléterdes mesures préventives comme l’éli-mination des plantes infectées avantque les autres ne soient contaminées.

Pour l’entreprise Alellyx, conquérirle marché de ce type de test afin de cou-vrir les investissements réalisés et quis’élèvent actuellement à près de 3 milli-ons de réaux est une tâche aussi ardueque la propre identification du virus. Ilne s’agit évidemment pas d’un produitqui sera utilisé à grande échelle dans lescultures. Pour les producteurs d’oran-ges qui luttent pour réduire leurs coûts

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a plupart des archéologues nord américains ont l’ha-bitude de dire que Luzia est une aberration, une ex-ception et non pas une règle parmi les premiers ha-bitants des Amériques, appelés paléo indiens, etnormalement décrits comme mongoloïdes avec destraits orientaux semblables aux asiatiques et aux in-

digènes d’aujourd’hui. Luzia est le nom donné au crâne d’une jeune fille qui avécu il y a environ 11 mille ans dans la région de Lagoa Santa, aux alentours deBelo Horizonte, région riche en sites préhistoriques. Ce crâne est polémique etdérange les traditionalistes car il ne possède pas les caractéristiques crâniennesdes populations mongoloïdes et ses traits rappellent ceux des aborigènes austra-liens et des africains. Cette singularité a amené Walter Neves, chercheur au La-boratoire d’Etudes Evolutives Humaines de l’Université de São Paulo (USP), etHector Pucciarelli, chercheur à l’Université de La Plata en Argentine, à proposerà la fin des années 80 une théorie alternative pour expliquer la colonisation desAmériques. Selon Neves et Pucciarelli, la première vague d’individus ressem-blant à Luiza et venant d’Asie serait apparue dans le Nouveau Monde il y a en-viron 12 mille ans. Les mongoloïdes, également originaires d’Asie, et desquelsdescendent toutes les tribus indigènes que l’on retrouve encore de nos jours dela Patagonie à l’Alaska, n’auraient atteint le continent que quelques temps plustard. Les deux populations ont utilisé la même voie d’entrée des Amériques quiest le détroit de Boering.

Certains détracteurs déclarent que les sud-américains n’ont construit unethèse qu’à partir d’un seul crâne. Cependant de nouvelles études publiées parNeves et ses collaborateurs en 1999, démontrent que les populations humainespréhistoriques semblables à Luiza n’étaient pas rares dans les Amériques et queleur répartition géographique ne se limitait pas aux alentours de Belo-horizonte.Deux travaux récemment publiés soutiennent la théorie alternative sur la colo-nisation des Amériques. Dans un article publié dans la dernière édition de la re-vue britannique World Archaeology, une équipe de chercheurs coordonnée parNeves décrit neuf crânes découverts à Cerca Grande, un ensemble de sept sites

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Le Nouveau MondeDix ossements de la préhistoire brésiliennesuggèrent que les premiers habitants des Amériques n’avaient pas de traits mongoloïdes

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Neurones ArtificielsUn ordinateur remplace les cellules nerveusesde crabes et de langoustes

e crabe bleu reste couvert de glace dans une cais-se en polystyrène pendant une demi-heure dansle laboratoire du physicien Reynaldo Daniel Pin-to de l’Université de São Paulo (USP). Quand onle retire de la caisse, il est déjà anesthésié par lefroid. Sur sa table de travail, le chercheur ouvre la

carapace du crustacé (Callinectes sapidus) et examine l’intérieur. Entre lesyeux se trouve le cerveau et juste en dessous l’estomac.

Daniel Pinto identifie les 30 neurones qui contrôlent le système digestif et lamastication du crabe, les isole avec précaution et commence une opérationdélicate. À l’aide d’un microscope, il implante dans une de ces cellules nerveu-ses une électrode en verre remplie d’une solution de chlorate de potassiumdont la pointe est plus fine qu’un fil de cheveu. Des fils de cuivre connectentcette électrode à un circuit électronique qui convertit les impulsions nerveusesen chiffres numériques qui seront lus par un ordinateur classique, et qui main-tenant jouera un rôle spécifique: remplacer une des cellules et agir comme unneurone artificiel. Voici un crabe bionique.

Dans cette expérience, le physicien évalue la capacité d’exécution de l’or-dinateur à reproduire la même fonction qu’un neurone appelé gâchette anté-rieure, une des 14 cellules nerveuses composant le circuit pylorique qui com-mande le transport des aliments de l’estomac vers l’intestin. Si un de cesneurones est détruit ou si la communication avec les centres nerveux du cerve-au est interrompue, les autres neurones commencent à émettre des signauxélectriques désordonnés et la digestion s’arrête. C’est à ce moment là que l’or-dinateur dûment programmé entre en jeu en se transformant en neurone vir-tuel qui agit comme l’original, tel un simulateur cardiaque.

Une autre électrode plantée dans le neurone envoie un courant d’ions(particules atomiques chargées électroniquement) de potassium et de chlore quimigrent vers la cellule. On recrée ainsi dans la cellule l’environnement chimiquenécessaire à la transmission de l’impulsion nerveuse. Aussitôt stimulée, la cellu-le nerveuse du crabe réagit et transmet l’information aux neurones. En moinsde deux secondes, un message arrive à l’estomac et les mouvements musculai-res poussent l’aliment vers l’intestin.

Avec cette même technique, il est possible de savoir comment différents ty-pes de synapses (connections entre les neurones) agissent dans la saisie d’infor-mation, comme cela est décrit dans un article publié en juin dans la revueNeurosciences. “C’est un jeu de questions et de réponses où nous essayons de

orie du Chaos intervient pour expli-quer la destruction irrégulière de la cou-che d’ozone. Si la répartition de CFCétait homogène et régulière, les atomesde chlore libérés dans la haute atmos-phère auraient un impact sur une zonespécifique de la couche et le trou cor-respondrait à une zone à peu près cir-culaire. Les molécules de CFC ont ce-pendant des trajectoires chaotiques etforment des filaments fractals identi-ques à ceux observés dans le plancton.

La dispersion du gaz en filamentsaccroît la zone de contact entre les mo-lécules de CFC et celles d’ozone, accélé-rant la destruction du gaz qui protège lesêtres vivants de la radiation ultraviolet-te du soleil. Selon la règle générale, plusgrande sera la surface de contact entredeux composants chimiques, plus gran-de sera la vitesse de réaction. Il suffit decomparer la rapidité avec laquelle se dis-sout un bloc de sel dans un verre d’eaupar rapport à du sel en poudre. “Cetteconstatation nous permet d’orienter nosefforts afin de mieux comprendre ladestruction de la couche d’ozone ”, dé-clare Moura. Ce chaos qui est une sour-ce de vie et un élément incontournablepour comprendre certains scénariosconfus, peut parfois être indésirable.

Dans certaines applications indus-trielles comme la production de peintu-res, les pigments doivent être mélangésde la manière la plus homogène possible.Le problème apparaît quand le mouve-ment chaotique des mélangeurs de pig-ments provoque la formation de fila-ments indésirables car non homogènes.“Si nous sommes capables d’éliminer lechaos, cette théorie pourrait s’appliquerà l’industrie”, déclare Grebogi. Son équi-pe étudie également les fluides turbu-lents qui ont un comportement aléatoi-re et extrêmement complexe, commeles tourbillons qui se forment dans unruisseau ou les turbulences provoquéespar le décollage d’un avion. Comme cesturbulences se produisent autant dansl’atmosphère que dans les océans oudans d’autres situations où les fluides sedéplacent à grande vitesse, il s’agit d’unphénomène d’une très grande impor-tance pratique, principalement en ma-tière d’aviation et de navigation. Mourasuppose également que “l’effet cataly-seur du chaos est peut-être encore pluspuissant en ce qui concerne la turbu-lence des fluides”. •

LPublié en janvier 2005

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es mouvementsprovoqués parles vagues enhaute mer peu-vent être néfas-tes aux platefor-

mes qui extraient le pétrole à desmilliers de mètres en eau profonde etultra-profonde. Ce phénomène se pro-duit dans le bassin de Campos qui est leplus grand champ d’exploitation pé-trolier brésilien, où les vagues de l’Océ-an Atlantique balancent excessivementdes plateformes pétrolières de toutestailles. Ce balancement est aussi néfastepour la stabilité du système que pour lasécurité des travailleurs qui vivent enhaute mer. Les particularités océano-graphiques des eaux du littoral brésili-en où se trouvent certaines des plusgrandes plateformes de forage en eauprofonde du monde, ont amené leschercheurs du Département d’Ingénie-rie Océanique et Naval de l’École Poly-technique (Poli) de l’Université de SãoPaulo (USP) à développer un projet de

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ProfondeStabilité Des chercheurs de l’USPdéveloppent un projet inédit de plateforme pétrolière en haute mer

EDUARDO GERAQUE

INGÉNIERIE NAVALE

TECHNOLOGIE

plateforme innovateur. Le dessin de cenouveau projet est surprenant car laplateforme repose sur une seule colon-ne et non pas sur plusieurs comme lesplateformes semi-submersibles.

“Toutes les simulations réalisées surce système inédit indiquent des gainsimportants en termes de stabilité et desécurité”, déclare l’ingénieur naval Da-niel Cueva, membre de l’équipe du pro-fesseur Kazuo Nishimoto de la Poli etcoordinateur de la recherche menée enpartenariat avec Petrobras dans le cadredu Centre d’Excellence en IngénierieNavale et Océanique. Ce Centre d’Excel-lence comprend l’USP, l’Institut de Re-cherches Technologiques (IPT), l’Uni-versité Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ)et le Centre de Recherche et de Déve-loppement de Petrobras (Cenpes). Se-lon le chercheur, ce projet de construc-tion d’une plateforme possédant uneunique colonne a déjà fait l’objet d’undépôt de brevet aux États-Unis par Pe-trobras. L’entreprise a investi 1,2 millionsde réaux dans ce projet en deux ans.

Publié en juin 2004

L Les moyens technologiques mis enœuvre, concernent la création d’uneplateforme flottante ne possédant pasde compartiment de stockage d’huile.C’est une option offerte aux platefor-mes classiques semi-submersibles quisont très utilisées dans le monde entier.Dans la catégorie unités flottantes, Pe-trobras possède également des naviresFPSO (floating, production, storage andoffloading ou support flottant de pro-duction, stockage et transfert). L’autrefamille de plateforme est composée deplateformes reposant sur une structurefixée au fond de l’océan.

“Le MonoBR (nom du nouveauprojet de plateforme) correspond auxobjectifs de Petrobras qui a choisi d’in-vestir dans de grandes unités flottantesde production qui offrent davantage desécurité et de meilleures caractéristiquesopérationnelles”, déclare Isaías Quares-ma Masetti, ingénieur du Cenpes et res-ponsable du projet. Selon l’équipe tech-nique, cette plateforme a déjà passé tousles tests de viabilité technique et écono-

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compétitif, l’idéal est que l’unité de pro-duction de plastiques biodégradablesfonctionne auprès d’une usine sucriè-re”, déclare Ortega Filho.

Malgré cette réduction des coûts deproduction, le plastique biodégradableest plus cher que le plastique classique.“Un kilo de polymère synthétique coû-te environ 1 dollar US alors que le PHBcoûte entre 4 et 5 dollars US selon sonapplication”, déclare Ortega Filho. Il estquand même compétitif et principale-ment sur le marché international. Eneffet, les fabricants de polymères com-me les États-Unis, le Japon et certainspays européens sont obligés de recyclerleurs produits. Les dépenses de recycla-ge ne sont pas inclues dans le coût duplastique. Au Brésil, le calcul de ce coûtne considère que l’achat de la résine etsa transformation. Il n’y a aucune pré-occupation à ce sujet ni de coûts effec-tifs de recyclage.

Durant ces 60 prochaines années,l’Allemagne prétend remplacer aumoins 60% de sa consommation deplastiques synthétiques par des poly-mères biodégradables. Cette mesure vi-se, entre autres choses, à soulager lesdécharges publiques du pays. La lon-gue permanence des plastiques synthé-tiques dans ces décharges provoque degraves problèmes environnementauxcar ils forment une couche imperméa-ble bloquant le passage de liquides et degaz issus de la fermentation des déchetset retardent ainsi la stabilisation de lamatière organique. Le problème est in-quiétant quand on sait qu’au Brésil cesplastiques représentent 20 % des dé-chets urbains.

Selon Luiziana, ces résines plastiquesbiodégradables ont un autre avantagecar elles sont produites à partir de res-sources renouvelables contrairement auxplastiques classiques à base de pétrole

Production de pellets - La productionmondiale de plastique représente 200millions de tonnes par an. Selon les pré-visions de certains spécialistes, la part demarché des bioplastiques représenteraenviron 1% à 2% de cette productiondans les dix prochaines années et le PHBcompte bien y participer.“Mais pour quecela devienne possible nous devons toutd’abord conclure la mise au point de cet-te technologie afin de produire des pel-lets qui pourront être vendus aux indus-tries de transformation”, déclare-t-elle.

Les Pellets sont de petites pastillescylindriques millimétriques obtenues àpartir du mélange de résine granulée dePHB avec d’autres polymères ou des fi-bres naturelles. C’est la matière premi-ère qui est utilisée par les industries detransformation. “Les industries n’achè-tent pas le PHB pur. Elles veulent qu’ilsoit déjà préparé avant la transformati-on finale”, déclare Ortega Filho.

Pour mettre au point ces pellets, l’en-treprise PHB Industrial a signé un ac-cord de coopération et de recherche avecle Département d’Ingénierie de Matéri-aux de l’Université Fédérale de SãoCarlos (UFSCar) et a obtenu un finan-cement de 338 mille réaux de la FA-PESP. Ce projet qui a débuté en 2001devrait encore s’étendre sur un an.

Les fonds ont été utilisés pour ache-ter des équipements de base pour la fa-brication des pellets.“Nous avons ache-té un appareil permettant de mesurerl’indice de fluidité et un équipement

d’essai universel pour analyser la tracti-on, la flexion et la compression”, décla-re Ortega Filho. “D’ici la fin de l’année,nous allons recevoir une machine d’ex-trusion avec laquelle nous réaliseronsdes études visant à développer un pro-duit possédant des caractéristiques ré-pondant aux demandes du marché.” Leséquipements seront installés dans unnouveau laboratoire au sein de l’UFS-Car. “Le financement de la FAPESP estessentiel pour que le Biocycle (nom don-né au PHB) devienne commercialementviable.”, déclare l’ingénieur en matéri-aux Jefter Fernandes do Nascimento,coordinateur du projet du PIPE.

Pour l’instant, les 60 tonnes annuel-les de Biocycle produites par l’entrepri-se PHB Industrial sont principalementenvoyées dans des entreprises et descentres de recherche étrangers qui dé-veloppent également des pellets. OrtegaFilho déclare également: “Nous expor-tons vers des centres américains et eu-ropéens, comme le Fraunhofer Institute,en Allemagne, et l’entreprise américai-ne Metabolix, dont les propriétairesétaient auparavant des chercheurs ap-partenant au Massachusetts Institute ofTechnology (MIT). Ils poursuivent lesmêmes recherches que nous en essa-yant de découvrir le pellet idéal pourchaque application. Cependant le PHBa pris de l’avance sur ses concurrents etsi tout se déroule comme prévu l’entre-prise exportera d’ici peu des pellets deplastique biodégradables”. •

PHB Industrial: en 2005, l’entreprise produira 10 mille tonnes de bioplastique par an

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dans les circuits intégrés. Toutes ces dé-couvertes intéressent déjà une entrepri-se multinationale, que les chercheursne souhaitent pas pour l’instant citer enfonction des négociations en cours.

De petits isolants - Pour comprendrel’avancée des produits présentés par leschercheurs il faut entrer dans le mondedes semi-conducteurs et de leurs élé-ments. Ce nouveau matériel en formede pellicule, appelé films fins, à base deTitanate de baryumet de plomb (PbBa-TiO3), possède debonnes caractéristi-ques pour pouvoirintégrer un dispositifde mémoire infor-matique et son effetdiélectrique constantet élevé est de bon-ne augure. Plus cetteconstance sera éle-vée, plus grande serala quantité d’élec-trons stockée dans lamémoire. Ce para-mètre mesure la ca-pacité du matériel àpermettre le dépla-cement de la chargeélectrique à travers sasurface vers les autrescouches internes des circuits. En vérité,il s’agit de matériaux isolants et inca-pables de conduire un courant électri-que, contrairement aux matériaux con-ducteurs dans lesquels le courant passenormalement. Les semi-conducteurssont des matériaux composés d’élé-ments chimiques comme le silicium, legermanium ou des substances commel’arsénite de gallium, et possèdent uneconductivité électrique intermédiaire,stockant moins d’électrons qu’un mé-tal, mais favorisant un contrôle plusaisé et plus ordonnée de ces particules.Dans un matériel diélectrique la chargeest déplacé vers un autre niveau dansdes circuits électroniques, connu sousle nom de puce (un sandwich de maté-riaux semi-conducteur et conducteurintercalés par des couches de films dié-lectriques), sous la forme de décharges,également appelées inductions, quandla rigidité diélectrique est dépassée.

L’effet diélectrique constant du filmde titanate de baryum et de plomb ob-

tenu à São Carlos est de 1.800, soit plusde 250 fois celui d’un capaciteur (dis-positif qui stocke la charge électriquedans un espace très réduit), utilisé dansles circuits intégrés. Les films actuels àbase d’oxyde de silicium et de nitrate desilicium possèdent un effet diélectriqueconstant égal à sept. Dans d’autres pro-duits mis au point par les chercheursdu CMDMC et par les nord américainset les japonais, les plus grandes cons-tantes diélectriques obtenues atteig-

nent 700 avec desméthodes sophisti-quées et onéreuses.“Les puces actuellesd’une constance desept sont par exem-ple capables de gérerune mémoire d’unGigaoctet, alors quele matériel que nousavons mis au pointatteint 250 Gigaoc-tets”, déclare le pro-fesseur Elson Lon-go, coordinateur duLaboratoire Inter-disciplinaire d’Elec-trochimie et de Cé-ramique (Liec) duDépartement deChimie de l’Univer-sité Fédérale de São

Carlos (UFScar) et du CMDMC. Cedernier appelé également Cepid Céra-mique, est composé de l’Institut deChimie (IQ) de l’Université d’État Pau-liste (Unesp) d’Araraquara, de l’Institutde Recherches Énergétiques et Nucléai-res et de l’Institut de Chimie de l’Uni-versité de São Paulo à São Carlos.

“Actuellement il est possible de sto-cker 1 mégaoctet d’informations dansdes pastilles semi-conductrices d’un cen-timètre carré (cm2). Avec la nouvellemémoire il sera possible de stocker 250mégaoctets dans le même espace”, dé-clare Longo.“La haute densité diélectri-que, outre le fait de représenter unegrande avancée pour le stockage de lemémoire des capaciteurs, est nécessairepour maintenir la concentration et lestockage de la charge électrique à desniveaux exigées par les prochaines gé-nérations de mémoires à accès aléatoiredynamique, appelées Dram (DynamicRandom Acess Memory), qui stockentles données et les informations du logi-

ciel utilisé et favorisent également uneéconomie d’électricité.”

La recherche qui a débouché sur ladécouverte des films fins de titanate debaryum et de plomb fait partie d’unecourse mondiale initiée depuis plus devingt ans pour résoudre un des problè-mes de la microélectronique; la taille descellules de mémoire. Cette pièce dimi-nue chaque année afin d’augmenter lenombre de ces dispositifs et favoriser uneplus grande capacité de stockage et detraitement des données. C’est une voiedictée par l’évolution des logiciels, cha-que fois plus variée, répandue et sophis-tiquée. La diminution des dispositifs demémoires favorise la miniaturisation etla création de nouveaux équipementsélectroniques ainsi que la multiplicati-on des fonctions de ces appareils.

Les recherches visant à augmenter lamémoire et l’espace dans les dispositifssemi-conducteurs sont permanentes de-puis les années 70. La plus fameuse pré-diction sur les progrès de l’informatiqueémane de l’ingénieur en électroniqueGordon Moore, un des fondateurs d’In-tel, principale fabrique de semi-con-ducteurs aux États-Unis. Il avait déclaréque la croissance de l’industrie infor-matique provoquerait une augmentati-on de la capacité de traitement des pu-ces qui devrait doubler tous les deuxans. Cette prévision rédigée par ses pro-pres soins dans un article publié dans larevue Eletronics en 1965 sera connueplus tard sous le nom de Loi de Moore.Depuis lors, l’industrie électronique aexactement suivi cette évolution parfoismême avec davantage de rapidité. À ti-tre d’exemple, la taille des mémoiresRAM quadruple tous les trois ans.

Il est cependant chaque fois plusdifficile de maintenir la densité desélectrons dans des capaciteurs utilisantles dérivés actuels du silicium. Le capaci-teur qui est un élément essentiel pource type de dispositif diminue chaqueannée. Au début des années 1990, ilmesurait 3,6 mm2 et actuellement ilmesure 0,1 mm2. La prévision est qu’ilatteigne la taille de 0,04 mm2 entre2007 et 2010. Grâce à la miniaturisati-on, la quantité de transistors (amplifi-cateurs de signaux électriques) a égale-ment augmenté dans les équipementsélectroniques. Les processeurs 8086, in-troduits sur le marché en 1978, possé-daient 29 mil transistors. De nos jours

Matériaux pourles générations

futures demémoires

à accès aléatoire

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a phrase légen-daire, pronon-cée par l’actriceMarilyn Mon-roe, suivant la-quelle elle ne

dormait habillée que de quelques gout-tes de Chanel nº 5, conserve – qui l’au-rait dit – une touche bien brésilienne.Le principal ingrédient du fameux par-fum français, lancé par l’entreprise demademoiselle Coco Chanel en 1921, estune huile essentielle extraite du bois derose (le pau-rosa), un arbre originaired’Amazonie. Des estimatives indiquentqu’environ 500 mille arbres de cette es-pèce ont déjà été abattus depuis le débutde l’exploitation du bois de rose, ce quia impliqué en son inscription, en avril1992, par l’Institut Brésilien pour l’En-vironnement et les Ressources Naturel-les Renouvelables (Ibama), sur la liste desespèces en danger d’extinction. Pourpréserver ce bois précieux et garantir lalivraison de la matière première à l’in-dustrie du parfum, le professeur Lau-ro Barata, du Laboratoire de Chimiedes Produits Naturels de l’Universitéd’État de Campinas (Unicamp), a com-mencé à développer, en 1998, un projetd’extraction de l’huile essentielle desfeuilles qui résultait en une productionet une qualité similaires à celle obtenueà partir du bois. “J’ai appris que l’huilepouvait être extrait des feuilles par des tra-vaux publiés par le professeur Otto Got-tlieb”, raconte Barata. Il se réfère à uneétude publiée à la fin des années 1960par le chimiste né en République Tchè-que et naturalisé brésilien, professeur re-traité de l’Université de São Paulo (USP)et dont le nom a été proposé par la com-munauté scientifique brésilienne pourconcourir au Prix Nobel.“J’ai égalementappris avec l’expérience de Raul Alencar,un riverain de 80 ans qui a toujours vé-cu des produits de la forêt et est un pro-ducteur traditionnel de l’huile de bois

Les feuilles d’un arbre d’Amazonie assurent la continuité de la production du parfum Chanel

DINORAH ERENO

de rose”, dit Barata. Ces deux référencesont servit de base pour son projet, fi-nancé par la Banque de l’Amazonie(Basa), d’un montant de 25 mille réaux.

L’intérêt du professeur de l’Unicampd’étudier l’arbre amazonien est apparuen 1997, quand les écologistes françaisont commencé une campagne pour boy-cotter les produits Chanel à cause del’extraction du bois de rose – dont le nomscientifique est Aniba rosaeodora - et laconséquente dévastation de la forêt. Enréponse, l’entreprise française a engagél’organisation non gouvernementalePro-Natura, d’origine franco-brésilien-ne, qui travaille en partenariat avec desentreprises, pour développer des pro-grammes de développement durable.L’objectif était de trouver une solutionqui calme les esprits des groupes d’en-vironnementalistes. Barata a alors étéappelé par l’ONG pour faire un diag-nostique de la situation de l’extractionde l’huile de l’arbre amazonien. Dansson rapport final, il enseignait commenttravailler avec la production durable dubois de rose, qui commençait avec la cul-ture et la gestion, en passant par l’ex-traction des feuilles.“Nous avons fait uninventaire de la situation et l’entreprises’est engagée à adopter le développementdurable proposé dans notre rapport”, ra-conte Barata. “La solution indiquée apermis de stopper les manifestations quiétaient programmées.”Mais ils continu-ent, de nos jours, à acheter l’extrait ob-tenu des arbres coupés entièrement aumilieu de la forêt. La pression interna-tionale a provoqué une reprise des pos-sibilités de gestion durable du bois derose et, suite à une série de discussionsavec la participation des producteurs,l’Ibama a publié, en 1998, un arrêté con-tenant des directives qui réglemententl’abattage de l’arbre.

Extraction expérimentale - À partir del’étude commandée par Chanel et avec

Publié en mai 2004L le financement du projet par la Basa,Barata s’est rendu plusieures fois enAmazonie. Ces voyages ont résulté enun travail de culture du bois de rose enpartenariat avec le producteur RaulAlencar. Une zone de capoeira – forêtqui naît suite au déboisement de la fo-rêt originale – dans la commune de No-va Aripuanã, dans l’État de l’Amazone,a été choisie pour abriter les plants debois de rose. Actuellement, la régionpossède 10 mille arbres âgés de trois anset demi et qui sont prêts à être tailléspour commencer l’extraction expéri-mentale de l’huile. Pour l’explorationcommerciale, la coupe peut commen-cer à cinq ans pour l’extraction du lina-lol, et, à la 25ème année, l’arbre peut êtrecoupé et l’huile extraite du bois, suivantune gestion durable.

L’huile pure du bois possède une to-nalité jaune-dorée. Au début, elle pos-sède un arôme fort, un peu citrique, quise superpose aux autres arômes. Avec letemps, d’autres odeurs s’agrègent à lapremière, de façon à composer un mé-lange harmonieux, doux et boisé. Parcontre, l’huile obtenue des feuilles estd’un jaune presque transparent, avecun parfum très doux, sans trop de gra-dations. Pour tester la qualité de l’huile,des feuilles de différents âges, entre cinqet trente cinq ans, ont été collectées aussibien dans la forêt que dans les champsde culture pendant six mois. La premi-ère plantation expérimentale évaluée aété établie en 1990 par des chercheursde l’Université Fédérale Rurale de l’Ama-zonie (Ufra), dans la commune de Ben-fica, à 27 kilomètres de Belém, dans l’É-tat du Pará, en collaboration avec leschercheurs Selma Ohashi et LeonildeRosa. Une autre plantation étudiée se si-tue à Curuá Una, dans le Pará, où ilexiste 300 arbres plantés depuis 1973.L’huile extraite des feuilles a présentéun rendement et une qualité similairesà ceux du bois. En ce qui concerne la

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Une étude révèle une aggravation de la qualité de vie dans 76 des 96 districts de la ville de São Paulo depuis ces 15 dernières années

a ville de São Paulocompte 1 million d’exclussupplémentaires depuisces dix dernières années.Actuellement, près de8,9 millions de person-

nes sur les 10 millions habitant à São Paulo viventen dessous d’un niveau de vie approprié, accè-dent difficilement à l’éducation, aux servicesd’assainissement et au logement, entre autresservices. Cette détérioration de la qualité de viedans 76 des 96 districts de la ville est due à l’ab-sence ou à l’inadéquation de politiques publiqueset au manque d’équipements sociaux. La situati-on s’est aggravée car le manque de planification aaccru les inégalités intra-urbaines. Vila Jacuí, parexemple, enregistre un déficit de plus de 27 milleplaces dans les crèches, ce qui est loin d’être le caspour les districts de Jaguaré, Brás ou Bom Retiro.Pour chaque nouvel emploi créé à Aricanduva,1.114 postes sont créés à Sé. Pour chaque SDF deMorumbi, il y en a 1 061 à Mooca, et le taux mo-yen des homicides du district du Jardim Ângelaest 28 fois plus élevé que celui de Moema.

Cette topographie sociale perverse apparaîtsur la Carte de l’Exclusion/Inclusion sociale de laVille de São Paulo, point central du projet de re-cherche Dynamique Sociale, Qualité Environne-mentale et Espaces Intra-Urbains à São Paulo. Ils’agit d’une analyse socio-spatiale développée

La carte de l’exclusion

dans le cadre du programme de Recherches enPolitiques Publiques de la FAPESP.

Cette carte est le fruit d’un partenariat entrel’Université Pontificale Catholique de São Paulo(PUC-SP), l’Institut National de Recherches Spa-tiales (Inpe) et l’Institut Polis. Elle en est à sa troi-sième édition et a été élaborée au moyen d’unecomparaison des recensements réalisés par l’Ins-titut Brésilien de Géographie et de Statistique(IBGE) en 1991, 1996 et 2000, les statistiquescommunales et les données de la recherche Ori-gine/Destination de la Compagnie du Métro deSão Paulo qui découpe la ville en 270 régions. Larecherche utilise une méthode d’analyse géospa-tiale et un traitement mathématique informatiséappartenant au Système d’Information Géo réfé-renciée (SIG), qui permet d’identifier le lieu exactdes données recensées dans les différentes zonesde la ville et d’élaborer d’un Indice d’Exclusion(IEX) permettant de classer les divers niveaux dequalité de vie des districts de São Paulo.”Les in-formations générées par la carte sont stratégiquespour définir des politiques publiques adaptéesaux nécessités de chaque région”, déclare AldaízaSposati, coordinatrice du projet et assistante soci-ale de la commune de São Paulo.

L’Indice d’Exclusion/Inclusion sociale (IEX),élaboré par les chercheurs du projet, ressembleà l’Indice de Développement Humain (IDH)utilisé par l’Organisation des Nations Unies

HUMANITÉS

SOCIOLOGIE

LPublié en janvier 2003

CLAUDIA IZIQUE

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me ceux d’Anhangüera, Grajaú et Cidade Ti-radentes, entre autres. Cette migration estmotivée par le manque d’équipements et deservices publics qui ne répondent plus auxdemandes d’une population croissante.

Ce mouvement migratoire a compromisla qualité de vie des différents districts paulis-tes. L’indicateur Autonomie, par exemple, arévélé une impressionnante inégalité en cequi concerne les offres d’emploi parmi les dif-férents districts paulistes. Celui de Sé, d’unefaible densité populationnelle, concentre leplus grand taux avec 6,80 emplois par habi-tants. La région d’Anhangüera, malgré l’ex-plosion démographique de cette dernière dé-cennie, conserve un taux de croissance stableen termes d’offres d’emploi, 0,18 emploi parhabitant. Le manque de travail oblige les tra-vailleurs/habitants à se déplacer quotidienne-ment vers d’autres zones plus favorables enmatière d’emploi. “Cette situation devrait in-terpeller davantage les pouvoirs publics lo-caux, principalement en matière de trans-ports en commun “, déclare Dirce Koga.

Le cadre occupationnel s’aggrave quandon compare le nombre d’emplois offert à lapopulation économiquement active (PEA)comprise entre 14 et 69 ans. Il n’y a que 64 %d’emplois disponibles par rapport à la PEA dela ville. Selon les statistiques, les 36% restantsne font pas partie du marché du travail. La si-tuation la plus critique est celle de Cidade Ti-radentes où moins de deux habitants (1,8) sur10 ont un emploi dans le même district.

Le plus faible revenu familial, correspon-dant à 4,64 salaires minimums, se trouve dansle district de José Bonifácio, et le plus élevé,environ 41 salaires minimums, à Moema. Leniveau de base de l’Indice d’ Exclusion du re-venu familial correspond à 14 salaires mini-mums, comme à Bom Retiro. En utilisant cecritère, 20 districts ont reçu des notes positi-ves et 54 des notes négatives.

Services déficitaires - Le manque de placedans les crèches publiques et privées de SãoPaulo a augmenté de 34% depuis 1995. Il estvrai que durant cette période, la populationcomprise dans une tranche d’âge se situant en-tre 0 e 4 ans a chuté de 12%, cependant lenombre de places est toujours insuffisant. Leproblème est particulièrement grave à Vila Ja-cuí où ce déficit est passé de 540 à 10.014 pla-ces, situation 2 mille fois plus grave que cellede Jaguaré. Il manque également des placesdans les écoles maternelles pour les enfantsâgés entre 5 et 6 ans dans 85 des 96 districtspaulistes. Dans certaines zones comme Pari,qui a vu sa population diminuer, on enregistre

vestissements que des améliorations. Ces zonesdévalorisées sont maintenant envahies et dé-gradées. “Les indices d’exclusion compromet-tent l’avenir de la ville. Aucune mesure n’estprise en matière de politique environnementa-le ou de protection humaine” alerte Aldaíza.

Planification urbaine - La carte de l’exclusi-on/Inclusion sociale permet de réaliser uneradiographie détaillée de la topographie so-ciale de São Paulo et c’est un excellent outilde planification urbaine. La première carte,comparant les données du recensement de1991 et les données de 1996, a été utilisée parle Secrétariat Municipal de l’Éducation du-rant le mandat du maire Celso Pitta afind’évaluer la demande éducationnelle des dif-férentes régions. La deuxième carte publiée en2000, dans le cadre du programme de Politi-ques Publiques promu par la FAPESP, a été unoutil stratégique pour définir des zones demise en oeuvre de programmes sociaux du-rant le mandat de Marta Suplicy. “L’accent estmis sur les zones présentant un plus grand in-dice d’exclusion”, déclare Aldaíza.

La troisième version qui inclut les donné-es du recensement de 2000 n’est pas encore ter-minée mais les résultats préliminaires sontdéjà utilisés dans les discussions menées sur leBudget Participatif de la mairie et la planifica-tion de programmes de santé.

“Les politiques publiques profitent de cettespatialisation des données. Cette méthoded’analyse permet de comprendre les différen-ces existantes entre les différents territoiresd’une même commune”, déclare Gilberto Câ-mara, coordinateur général de l’Observationde la Terre de l’INPE et coordinateur adjointdu projet. “Les pauvres d’Itaim Paulista sontdifférents des pauvres du Jardim Ângela”. L’uti-lisation de la statistique spatiale est très sensibleà l’analyse et elle complète les évaluations qua-litatives. Elle augmente les chances d’identifieret de choisir “une cible” pour la définition depolitiques publiques, augmentant ainsi leschances de succès de projets et de programmesociaux en évitant également le gaspillage desfonds publics. “La carte de l’exclusion socialeest un outil visant à améliorer la capacité de dé-cision du maire”, déclare Câmara.

À titre d’exemple, la méthode d’analyse uti-lisée dans le projet révèle qu’entre 1996 et 2001,la population de la ville a enregistré une crois-sance de 2%. Le nombre d’habitants du districtd’Anhangüera a augmenté de 129,96%, alorsque celui de Pari a diminué de 27,54%. Ceschiffres indiquent une grande migration in-tra-urbaine des districts du centre de la villecomme celui de Pari, vers la périphérie com-

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