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L’AUDITEUR FRANCOPHONE Nー13/JUILLET 2015 (dernier numéro) Lettre trimestrielle ォL’Auditeur Francophone サ nー13 Page 1 ノditorial L’année 2014 aura été fertile en événements pour l’UFAI ! Je demeure impressionnée par le nombre d’événements, d’activités et d’accomplissements. L’année s’est engagée avec notre participation au Global Council de l’IIA à Dubaï, réunissant près de 150 leaders, dans le but de partager sur les initiatives, les vues et les stratégies pouvant avoir un impact sur l’IIA et la profession et de contribuer à l’évolution des initiatives de l’IIA menées par ses comités et ses ォ groupes de travail サ. Puis au cours de l’été, nous avons été présents à Londres pour la Conférence Internationale de l’IIA avec notre stand de l’UFAI permettant ainsi de promouvoir notre profession dans la francophonie et de rencontrer des auditeurs francophones des quatre coins de la planète. Ensuite, s’enchainaient les rencontres des Comités internationaux de l’IIA, particulièrement celui où j’ai eu l’honneur de participer, le ォ Comité des relations avec les Instituts サ. Puis l’automne a été le théâtre d’une série d’événements débutant en octobre, avec la 2 ème Conférence annuelle de l’IFACI, à Paris, marquée sous le thème ォ Audit, risques, contrôle: des synergies au service de la performance durable サ. La semaine suivante, à Ottawa, la Banque du Canada était l’hôte de la 7 ème Conférence des responsables d’audit interne des banques centrales des pays francophones. Ce fût une occasion de présenter l’UFAI à tous ces responsables d’audit interne réunis. Un article vous est d’ailleurs offert à ce sujet dans les prochaines pages. L’Association des Auditeurs Consultants Internes Algériens enchainait de suite, à Oran, avec la tenue du 4 ème Colloque International sous le thème ォL’auditeur interne, acteur de changement サ dont un résumé vous est présenté dans ce numéro. L’UFAI s’est par la suite transportée à Hammamet, en Tunisie, pour le 2 ème Colloque Maghrébin : ォ Audit interne et la fraude : Quelles problématiques émergentes ? De la Tunisie nous voilà repartis pour Haïti, à Port-au-Prince, pour participer à la 3 ème édition de la Semaine de l'audit interne, organisée par IAI Haïti sous le thème : ォ Audit Interne dans son rôle conseil : sa contribution à la performance durable サ. Cette présence en Haiti a également permis à la présidence de l’UFAI de visiter la direction et le personnel du Service de l’Audit Interne de la Unibank et de faire des rencontres avec une soixantaine de participants à la formation. Sur le chemin du retour, escale à Orlando, Floride pour la rencontre des comités internationaux de l’IIA Global et travailler avec les fédérations dont l’AFIIA (African Federation of Institute of Internal Auditors) et l’ECIIA (Confédération européenne des Instituts d'audit interne). Finalement pour conclure l’année, quoi de mieux que se retrouver à Dakar, pour l’Assemblée générale de l’UFAI et sa 11 ème Conférence Internationale ォAudit interne: Apports à la bonne gouvernance des organisationsサ. C’est au cours de la soirée Gala que la remise des prix de reconnaissance en audit interne s’est effectuée dans une ambiance chaleureuse et empreinte d’une grande convivialité. Note aux lecteurs : Des problèmes d’ordre technique ne nous ont pas permis de publier cet ultime numéro du périodique ォ L’Auditeur Francophone サ dans les délais initialement prévus et dans le format habituel. Nous prions nos lecteurs d’accepter toutes nos excuses.

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L’AUDITEUR FRANCOPHONE N°13/JUILLET 2015 (dernier numéro)

Lettre trimestrielle «L’Auditeur Francophone » n°13 Page 1

ÉditorialL’année 2014 aura été fertile en événements pour l’UFAI ! Je demeure impressionnée par le nombred’événements, d’activités et d’accomplissements. L’année s’est engagée avec notre participation auGlobal Council de l’IIA à Dubaï, réunissant près de 150 leaders, dans le but de partager sur lesinitiatives, les vues et les stratégies pouvant avoir un impact sur l’IIA et la profession et decontribuer à l’évolution des initiatives de l’IIA menées par ses comités et ses « groupes de travail ».

Puis au cours de l’été, nous avons été présents à Londres pour la Conférence Internationale de l’IIAavec notre stand de l’UFAI permettant ainsi de promouvoir notre profession dans la francophonie etde rencontrer des auditeurs francophones des quatre coins de la planète. Ensuite, s’enchainaient lesrencontres des Comités internationaux de l’IIA, particulièrement celui où j’ai eu l’honneur departiciper, le « Comité des relations avec les Instituts ».

Puis l’automne a été le théâtre d’une série d’événements débutant en octobre, avec la 2ème

Conférence annuelle de l’IFACI, à Paris, marquée sous le thème « Audit, risques, contrôle: dessynergies au service de la performance durable ». La semaine suivante, à Ottawa, la Banque duCanada était l’hôte de la 7ème Conférence des responsables d’audit interne des banques centrales despays francophones. Ce fût une occasion de présenter l’UFAI à tous ces responsables d’audit interneréunis. Un article vous est d’ailleurs offert à ce sujet dans les prochaines pages. L’Association desAuditeurs Consultants Internes Algériens enchainait de suite, à Oran, avec la tenue du 4ème ColloqueInternational sous le thème «L’auditeur interne, acteur de changement » dont un résumé vous estprésenté dans ce numéro. L’UFAI s’est par la suite transportée à Hammamet, en Tunisie, pour le 2ème

Colloque Maghrébin : « Audit interne et la fraude : Quelles problématiques émergentes ? De laTunisie nous voilà repartis pour Haïti, à Port-au-Prince, pour participer à la 3ème édition de laSemaine de l'audit interne, organisée par IAI Haïti sous le thème : « Audit Interne dans son rôleconseil : sa contribution à la performance durable ». Cette présence en Haiti a également permis à laprésidence de l’UFAI de visiter la direction et le personnel du Service de l’Audit Interne de la Unibanket de faire des rencontres avec une soixantaine de participants à la formation. Sur le chemin duretour, escale à Orlando, Floride pour la rencontre des comités internationaux de l’IIA Global ettravailler avec les fédérations dont l’AFIIA (African Federation of Institute of Internal Auditors) etl’ECIIA (Confédération européenne des Instituts d'audit interne). Finalement pour conclure l’année,quoi de mieux que se retrouver à Dakar, pour l’Assemblée générale de l’UFAI et sa 11ème ConférenceInternationale «Audit interne: Apports à la bonne gouvernance des organisations». C’est au cours dela soirée Gala que la remise des prix de reconnaissance en audit interne s’est effectuée dans uneambiance chaleureuse et empreinte d’une grande convivialité.

Note aux lecteurs :

Des problèmes d’ordre technique ne nous ont paspermis de publier cet ultime numéro du périodique« L’Auditeur Francophone » dans les délaisinitialement prévus et dans le format habituel. Nousprions nos lecteurs d’accepter toutes nos excuses.

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Le poète québécois Félix Leclerc avait écrit la chanson « Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé, » …En 2014, moi et mes souliers ont beaucoup voyagé … et moi, à travers ces voyages, ces rencontres,ces échanges, j’ai beaucoup écouté, beaucoup appris, beaucoup compris les différents contextes,beaucoup tissé des liens précieux, beaucoup apprécié et surtout réalisé que faire partie de la famillede l’UFAI était pour moi, un grand privilège.

Je profite de ce moment pour remercier bien sincèrement les Instituts et Associations ainsi que leurscomités organisateurs pour leur grand dévouement et leur accueil des plus chaleureux, maisremercier tout autant les participants pour leur intérêt, leur contact, leur désir d’apprendre et departager aussi.

Au cours de l’Assemblée générale, on m’a fait l’honneur de me reconduire pour un 2ème mandat à laprésidence, ce que j’ai accepté avec l’insigne honneur de bien servir, de faire grandir l’UFAI dans lamême voie tracée par mes prédécesseurs, avec le souci d’honorer votre confiance. La compositiondu Bureau de l’UFAI pour la période 2015 – 2016 vous est communiquée dans les pages qui suivent.L’année 2015 jusqu’à maintenant a été tout aussi productive en terme d’événements, soulignons leGlobal Council qui cette fois-ci s’est tenue en avril, à Beijing (Chine) et les membres de l’UFAI ontprofité de cette opportunité pour tenir une rencontre. Par la suite nous avons célébré le 30e

anniversaire de l’AMACI (IIA Maroc) dans le cadre d’une conférence organisée à Marrakech. Nousavons aussi participé à la rencontre de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) en juin dernier. Cette rencontrea également permis de resserer les liens déjà importants entre l’UEMOA et l’UFAI. En juilletVancouver a accueilli l’IIA pour les rencontres de comités internationaux. Beaucoup d’autresévénements d’importance sont prévus d’ici la fin 2015.

L’année 2015 aura été tout aussi remplie avec une croissance au niveau des collaborations, maisaussi avec des projets importants, notamment la refonte du site web, mais aussi une grande primeurau niveau de la publication. En effet, ce numéro devrait être un numéro de collection puisqu’il s’agitde la dernière publication de L’Auditeur Francophone. Au cours de ce premier semestre de 2015,vous avez pu découvrir le nouveau format de la revue « Audit, Risques & Contrôle » qui, j’en suisconvaincue, vous a séduit. Bien sûr, nous aurons toujours besoin de la collaboration des Instituts etAssociation ainsi que de leurs membres pour nous alimenter d’articles à vous offrir.

Appréciez bien cette lecture, avec une pensée spéciale pour l’artisan de cette revue, Nourdine Khatal(Algérie), pour son travail exceptionnel dans la préparation, pour vous, de l’Auditeur Francophone,et ce depuis des années, ainsi qu’à monsieur Philip Mariscal (Belgique) qui a su en assurer la mise enpage. Par ailleurs, notre artisan continuera de faire rayonner la vie de nos Instituts par le biais d’unbulletin mensuel.

Avant de vous laisser plonger dans la lecture, je tiens à vous souhaiter de bonnes vacances et uneexcellente lecture.

Bien à vous

Mireille Harnois,

Présidente de l’UFAI

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Sommaire …………………….Quel apport de l’audit interne pour unsystème de contrôle de gestionperformant dans les établissements decrédit ?

L’audit interne et la gouvernanced’entreprise (corporate governance) pouraugmenter sa valeur ajoutée

La fraude et la place de l’audit interne

Le comité d’audit et la prévention du risquede fraude dans les états financiers

Et si développement durable rimait avecévolution de l’audit interne ?

Des auditeurs internes du monde entier sedonnent rendez-vous à la Banque

Assemblée Générale de l’UFAI

Prix de reconnaissance professionnelle del’audit interne de l’Union Francophone del’Audit Interne (Dakar 2014)

Echos des Instituts et Associations

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Quel apport de l’audit interne pour un système decontrôle de gestion performant dans les

établissements de crédit ?« Il n’est pas de vent favorable au marin qui ne sait où il va », Sénèque

L’évolution de l’environnement économique international amplifié par la mondialisation n’a-t-ellepas nécessité de repenser les méthodes et outils managériaux dus à l’incertitude et au changementperpétuel ?

Hier des outils de gestion créant les différences dans le secteur industriel ont fait leur apparition danstous les secteurs, notamment financier, dans un monde où les mutations, les évolutions, voire lesruptures sont légion.

Des outils de gestion, jadis réservés au secteur privé, font aujourd’hui leur introduction réussie dansle public en cette période de rareté des ressources publiques face à l’immensité des besoins desusagers, efficacité et efficience obligent !

Quel mimétisme au service de la performance et de la continuité de l’exploitation de nosorganisations au bénéfice des investisseurs et de l’Homme tout court ?

Raison pour laquelle l’urbanisme du contrôle interne encensé, devenu le théâtre et le sujet depréoccupations de managers de tout acabit a suscité l’intérêt de divers et variés professionnels,notamment de l’audit interne, de la qualité, et du contrôle de gestion faisant l’objet de notreréflexion dans le secteur bancaire.

En effet, le secteur bancaire, fortement affecté par les turbulences nées de l’ouverture des marchéset de l’incertitude grandissante de ces dernières années, notamment politique et sécuritaire, a connuet continue de connaître une contraction sévère de ses marges, consécutive à la concurrence,souvent virulente à travers l’émergence de grands groupes bancaires à dimension internationale.Cette exposition aux risques multiformes des établissements de crédit entraînant le durcissement dela réglementation bancaire internationale et sous-régionale spécifiquement en matière degouvernance et de contrôle, a fait naître l’intérêt des professionnels du contrôle de gestion pourapporter leur savoir-faire dans le pilotage des activités bancaires et financières.

C’est ainsi que la circulaire N°005-2011/CB/C/CB du 4 janvier 2011 relative à la Gouvernance desétablissements de crédit de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) précise à son article N°8 queles établissements de crédit doivent se doter d’un contrôle de gestion capable de mesurer et

Dramane SIDIBE, membre IIA-Mali

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d’améliorer les performances à tous les niveaux. Dans cette optique, quel système de contrôle degestion faut-il pour le pilotage des activités bancaires ?

En effet, les spécificités des établissements de crédit découlant de la nature des services qu’ilsoffrent, des mutations amorcées depuis fort longtemps en leur sein et de la particularité de leursystème d’information constituent un terrain privilégié pour le contrôle de gestion.

Il s’agira d’effectuer un bref rappel historique du contrôle de gestion et d’aborder ensuite les outilsutilisés dans l’évaluation de la performance bancaire. Notre objectif sera également de mettre enexergue l’intérêt combien important de l’ultime collaboration avec l’audit interne d’appellationdifférente suivants les établissements de crédit, au regard des expériences vécues et des échangesavec d’autres professionnels.

Source de confusion sémantique née de la traduction du « management control » en anglais, lecontrôle de gestion a une histoire lointaine, s’enrichissant d’année en année par les apports dechercheurs et de praticiens volontaristes.

1. Genèse du contrôle de gestion : une histoire lointaine :

Les travaux de Luca Pacioli sur la comptabilité en partie double posant les germes du contrôle degestion expliquent de nos jours l’utilisation de la comptabilité générale à des fins de gestion. Larichesse des documents des établissements de crédit (DEC) et la présentation des comptes derésultats en sont des exemples patents dans les pays de l’Union monétaire ouest- africaine (UMOA) àtravers son plan comptable (PCB).

L’éclosion d’un véritable système de contrôle de gestion remonte aux années trente avec l’apparitionde la notion de management control dans les grandes entreprises industrielles américaines, plusparticulièrement de Ford et de General Motors. Si les travaux de Henry Ford ont porté sur laconciliation de l’optimisation des flux physiques et du personnel, ceux de son concurrent GeneralMotors, avec Alfred Sloanet de Donaldson Brown, vont concerner les méthodes de contrôle financierà travers la centralisation de la trésorerie, une politique robuste de réduction des stocks,l’instauration d’un reporting prévisionnel et historique, et la notion de retour sur investissement.

Testé et réussi dans les grandes entreprises industrielles, le contrôle de gestion est actuellementutilisé dans tous les secteurs avec des adaptations nécessaires souvent liées aux particularités desditssecteurs et à la taille des entreprises y afférentes.

Après ce bref historique du contrôle de gestion mettant en exergue la combinaison de plusieursdisciplines, nous allons à présent nous intéresser à sa définition actuelle.

2. Définition, mission et rôles du contrôle de gestion bancaire :

L’émergence du contrôle de gestion d’inspiration multidisciplinaire a occasionné des débats et desréflexions, source de confusion, notamment sémantique. D’où une pluralité de définitions élaboréespar plusieurs auteurs, singulièrement Robert ANTHONY, Louis SCHETZE et Robert TELLER.

Mais la définition la plus répandue est celle de Robert ANTHONY qui précise que « le contrôle degestion apparaît comme le processus par lequel les managers s’assurent que les ressources sont

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obtenues et utilisées avec efficacité et efficience dans l’accomplissement des objectifs del’organisation.

En outre, le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent d’autresmembres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation »1.

De ces définitions, il ressort que le contrôle de gestion couvre différents niveaux comme l’illustre leschéma suivant :

Schéma no1 : Différents niveaux de contrôle du système de gestion2

STRATEGIQUE Environnement Système d'informaion * Lente pour facteurs stablesFinanlités Objectifs PLAN Répartition du pouvoir *Rapide pour corriger les actionsStructures Système de communication

Ressources Humaines

DélégationCentres de Motivation

OPERATIONNEL Responsabilités Performances PROGRAMME Négociation RapidePlotage BUDGETS Ecarts

Groupes et conflits

EXECUTION Täches Réalisations NORMES Très rapideEquipes

PERIODICITE DU DIAGNOSTICENIVEAU DECONTRÔLE

TYPES DEPROBLEMES OUTPUT

TYPES DEFORMALISATION

COMMUNICATIONINFORMATION

Ce schéma souligne l’impérieuse nécessité de tenir compte des différents problèmes et de leurinteraction avec le système d’information et de communication.

Ainsi, les missions du contrôle de gestion synthétiquement se résument à la coordination desinstruments de pilotage et du système d’information à travers :

- la réalisation du plan stratégique grâce à une prévision des besoins en ressources ;- la gestion de la procédure budgétaire ;- l’organisation et la diffusion de l’information.-

Dans le cadre de la réalisation de ces missions, le contrôle de gestion a pour rôles essentiels d’unepart la conception et l’évolution des composantes du système d’information à travers la définitiondes centres de responsabilité, la clarification et l’amélioration des procédures budgétaires…., etd’autre part, l’animation du processus de contrôle, à savoir la gestion prévisionnelle et l’analyse desrésultats.

1 Robert N ANTHONY & J.DEARDEN: Management Control System. D. Irwin Richard, Homewood, Illinois, 1976, p. 8-102 LAUZEL (P.) et TELLER (R.), Contrôle de gestion et budgets, Programme plus, Éditions Sirey, p. 44

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3. Performance du contrôle de gestion bancaire entre optimisation de l’organisation du service etl’étendue des tâches à exécuter :

La gestion de la performance financière et opérationnelle, une des finalités du contrôle de gestion,requiert une structure organisationnelle adaptée et une clarification des tâches.

En effet, en l’absence d’une structure organisationnelle standard, la fonction de contrôle de gestiondans les établissements de crédit est généralement influencée par leur taille et leur organisationgénérale liée au niveau de responsabilité adopté. Avec ses avantages et inconvénients, le contrôle degestion est rattaché généralement à la direction administrative et financière (DAF), à la directionfinancière et comptable (DFC) ou à la direction générale (DG). En tout état de cause, pour jouerpleinement son rôle, le rattachement hiérarchique de la fonction doit permettre son indépendancepar rapport au contrôlé, sa proximité avec les opérationnels et la disponibilité en temps opportundes données.

La complexité des opérations bancaires et l’énormité des tâches à exécuter comme l’indique leschéma no 2 exigent la conduite des activités du contrôle de gestion par une équipe deprofessionnels multidisciplinaire.

Schéma no 2 : La production du contrôle de gestion

Dans un contexte de turbulence et de forte concurrence, et face à l’offre de service du contrôle degestion pour anticiper, innover et agir, il y a une impérieuse nécessité d’investir dans le systèmed’information de type ERP (Enterprise Resource Planning), c’est-à-dire de progiciel de gestionintégré, et de mettre en place une organisation adaptée avec des compétences avérées pouroptimiser la fonction.

Mesure desrentabilités

• Activité• Segment de clientèle• Centre de profit• Produit et client

Budget etsuivi

budgétaire

• Elaboration du budget et veille au respect du calendrier• Suivi et contrôle budgétaire• Analyse des écarts et propositions de mesures correctives• Suivi de la mise en œuvre des propositions et leur effet.

Tableaux debord et

indicateurs

• Produire aux opérationnels des informations sur leur activité• Surveillance des actions mises en œuvre• Evaluation des performances• Assure le trait d'union entre les dirigeants et les opérationnels

Rapports degestion

• Appréciation de l'équilibre de la banque à travers les ressources et emplois• Analyse de la capacité financière pour une couverture et une maitrise des risques• Identifier les possibilités de développement en relation avec la rentabilité• Analyse de l'activité et celle des risques y afférants avec celle de la rentabilité

Plan dedeveloppmemt

• Plan stratégique• planification financière.

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3. Performance du contrôle de gestion bancaire entre optimisation de l’organisation du service etl’étendue des tâches à exécuter :

La gestion de la performance financière et opérationnelle, une des finalités du contrôle de gestion,requiert une structure organisationnelle adaptée et une clarification des tâches.

En effet, en l’absence d’une structure organisationnelle standard, la fonction de contrôle de gestiondans les établissements de crédit est généralement influencée par leur taille et leur organisationgénérale liée au niveau de responsabilité adopté. Avec ses avantages et inconvénients, le contrôle degestion est rattaché généralement à la direction administrative et financière (DAF), à la directionfinancière et comptable (DFC) ou à la direction générale (DG). En tout état de cause, pour jouerpleinement son rôle, le rattachement hiérarchique de la fonction doit permettre son indépendancepar rapport au contrôlé, sa proximité avec les opérationnels et la disponibilité en temps opportundes données.

La complexité des opérations bancaires et l’énormité des tâches à exécuter comme l’indique leschéma no 2 exigent la conduite des activités du contrôle de gestion par une équipe deprofessionnels multidisciplinaire.

Schéma no 2 : La production du contrôle de gestion

Dans un contexte de turbulence et de forte concurrence, et face à l’offre de service du contrôle degestion pour anticiper, innover et agir, il y a une impérieuse nécessité d’investir dans le systèmed’information de type ERP (Enterprise Resource Planning), c’est-à-dire de progiciel de gestionintégré, et de mettre en place une organisation adaptée avec des compétences avérées pouroptimiser la fonction.

• Activité• Segment de clientèle• Centre de profit• Produit et client

• Elaboration du budget et veille au respect du calendrier• Suivi et contrôle budgétaire• Analyse des écarts et propositions de mesures correctives• Suivi de la mise en œuvre des propositions et leur effet.

• Produire aux opérationnels des informations sur leur activité• Surveillance des actions mises en œuvre• Evaluation des performances• Assure le trait d'union entre les dirigeants et les opérationnels

• Appréciation de l'équilibre de la banque à travers les ressources et emplois• Analyse de la capacité financière pour une couverture et une maitrise des risques• Identifier les possibilités de développement en relation avec la rentabilité• Analyse de l'activité et celle des risques y afférants avec celle de la rentabilité

• Plan stratégique• planification financière.

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3. Performance du contrôle de gestion bancaire entre optimisation de l’organisation du service etl’étendue des tâches à exécuter :

La gestion de la performance financière et opérationnelle, une des finalités du contrôle de gestion,requiert une structure organisationnelle adaptée et une clarification des tâches.

En effet, en l’absence d’une structure organisationnelle standard, la fonction de contrôle de gestiondans les établissements de crédit est généralement influencée par leur taille et leur organisationgénérale liée au niveau de responsabilité adopté. Avec ses avantages et inconvénients, le contrôle degestion est rattaché généralement à la direction administrative et financière (DAF), à la directionfinancière et comptable (DFC) ou à la direction générale (DG). En tout état de cause, pour jouerpleinement son rôle, le rattachement hiérarchique de la fonction doit permettre son indépendancepar rapport au contrôlé, sa proximité avec les opérationnels et la disponibilité en temps opportundes données.

La complexité des opérations bancaires et l’énormité des tâches à exécuter comme l’indique leschéma no 2 exigent la conduite des activités du contrôle de gestion par une équipe deprofessionnels multidisciplinaire.

Schéma no 2 : La production du contrôle de gestion

Dans un contexte de turbulence et de forte concurrence, et face à l’offre de service du contrôle degestion pour anticiper, innover et agir, il y a une impérieuse nécessité d’investir dans le systèmed’information de type ERP (Enterprise Resource Planning), c’est-à-dire de progiciel de gestionintégré, et de mettre en place une organisation adaptée avec des compétences avérées pouroptimiser la fonction.

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4. Les difficultés du contrôle de gestion de l’activité bancaire : ou les 3 M (Mimétisme,Méconnaissance ou Mépris) :

La pratique du contrôle de gestion, courante dans nos organisations bancaires ne met-elle pas à rudeépreuve ses principes essentiels de responsabilité, d’exhaustivité et de contrôlabilité ?

La complexité de l’activité bancaire, délégataire du pouvoir régalien de l’État impliquant une veillepermanente règlementaire devient criarde avec les activités de service, de multiproduits et detarifications souvent difficiles à maîtriser.

En effet, sous l’effet de la concurrence, l’opérationnalisation de la décentralisation avec la notion debanque de proximité, c’est-à-dire de multiplication des agences bancaires, souffre de l’incohérencedu système d’information et de l’épineux souci de délégation de responsabilité, avec l’imputation parcentres de coût, de revenu, de profit et d’investissements. La gestion des établissements de crédit estsouvent affectée par l’omniprésence de manager à tout décider malgré l’autonomisation théoriquesous contrôle prévue par les procédures. Comment faut-il apprécier la performance de chaque centrede responsabilité avec la centralisation ou la concentration de toutes les décisions où l’absence dumanager privera l’organisation des opportunités à saisir, source de démotivation et dedémobilisation. N’est-il pas rare d’entendre : « je ne peux rien faire, l’immortel est absent ». Larecherche de la performance opérationnelle à travers l’amélioration des processus se trouveégalement annihilée par le même motif. Mais hélas, les intérims souvent chaotiques et déloyaux enprésence de structures de contrôles passives, spectatrices, voire complices ne doivent pas justifier detels styles de managements frustrants.

L’activité bancaire se mesure à travers le produit net bancaire (PNB) dont les deux composantes sontla marge d’intermédiation et les commissions. En effet, une politique de procrastination dans la miseen œuvre des textes règlementaires, notamment de provisionnement des créances, affectesérieusement le produit net bancaire (PNB) avec la comptabilisation des produits incertainscamouflant la vulnérabilité de l’établissement de crédit à la conjoncture économique et auxfluctuations de taux.

Un autre indicateur de la performance de l’activité bancaire est le résultat brut d’exploitation issu dela couverture des frais généraux par le produit net bancaire. Généralement, il soulève les difficultésde maîtrise des charges directes de personnel et les services extérieurs. Pouvons-nous signaler à ceniveau, l’importance de l’effectif des intérimaires par rapport aux permanents et de la gestion desfrais de missions assimilables à des abus de biens sociaux si leur opportunité n’est pas démontrée. Ilest également possible d’améliorer le résultat brut d’exploitation avec le vernissage du tableau desfrais généraux en jouant sur le niveau des charges exceptionnelles et sur exercices antérieurs.

La présentation des comptes de résultat suivant le plan comptable bancaire (PCB) de l’espaceUEMOA est un véritable outil de pilotage de l’activité bancaire, mais faudrait-il que lesadministrateurs aient la fertilité d’esprit et l’imagination requise pour pouvoir le décortiquer. Detoute cette situation découle la pertinence de l’analyse des réalisations à travers le lien entre lacomptabilité bancaire et budgétaire. Les budgets sont généralement présentés en faisant fi del’évolution des comptes. Ce qui requiert du contrôleur de gestion un véritable effort de retraitementset de reclassements.

Autre élément jouant sur la performance est la politique d’amortissement des grands projets,notamment informatiques, demeurant dans les immobilisations en cours. En effet, des projets

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bouclés peuvent rester sciemment, ainsi, sans constatation de dotation aux amortissementsconstituant une surévaluation du résultat du même montant.

Le mépris des préceptes de gouvernance, notamment du contrôle de gestion, est courant dans lesétablissements de crédit à dominance étatique. Il n’est pas rare de constater que la recherche des« équilibres » politiques, réalisée par la direction générale quoique étant du ressort du conseild’administration, est source de dérive créant souvent des divergences avec le contrôle de gestion.

La tutelle qui doit veiller à l’atteinte des objectifs cultive le financement de projets populistes àimpact et rentabilité douteux, souvent source de corruption à grande échelle, affectant ainsi laqualité du portefeuille. Sans une prise de conscience des gouvernants et un devoir de rendre compte,la privatisation serait salutaire pour mieux gérer les ressources publiques, afin d’éviter ou de réduireles subventions non programmées.

La socialisation et la mobilisation des dirigeants autour des missions essentielles et des principauxindicateurs des établissements de crédit accompagnée par la confiance mutuelle s’avèrentindispensables pour professionnaliser le contrôle de gestion afin que son apport soit appréciable auniveau de l’urbanisme du contrôle interne.

5. Audit interne et contrôle de gestion : complicité et synergie

L’audit interne et le contrôle de gestion, deux fonctions non opérationnelles et indépendantes sontsouvent gérés ensemble par la même entité dans les établissements de crédit de certaines tailles. Aulieu d’une divergence, la complémentarité entre les deux fonctions est sans équivoque et se dévoile àtravers la définition de l’audit interne de l’IIA comme étant une activité indépendante et objective quidonne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte sesconseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée.

L’activité d’audit interne aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par uneapproche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et degouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.

En effet, les travaux du contrôle de gestion décelant des incohérences peuvent susciter des missionsd’audit interne. Et vice versa, des dysfonctionnements indiqués dans les rapports d’audit constituentdes pistes d’études pour le contrôle de gestion. La fiabilité des informations financières,l’optimisation et la réalisation des opérations et le respect des lois et des réglementations,constituant les objectifs du contrôle interne, selon l’approche COSO axée sur les processus, et l’undes champs de l’audit interne, renforcent la crédibilité des résultats du contrôle de gestion.

L’indépendance de l’audit interne lui donne l’occasion de signaler les difficultés que pourraitrencontrer le contrôle de gestion dans les établissements de crédit avant la visite de la Commissionbancaire comme les quelques cas cités ci-dessus.

L’entente mutuelle sur les fondements des deux métiers peut booster la performance desétablissements de crédit dans un environnement concurrentiel.

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Conclusion

Vivre ou périr, la hantise de la dernière ligne ou « the last line » du bilan, tant pour les managers quepour les investisseurs dans un contexte d’incertitude mondiale et d’hostilité managériale, fera del’audit interne et du contrôle de gestion, des frères siamois au service de la continuité et de laperformance des établissements de crédit comme le démontrent les dernières règlementationsbancaires de l’espace UEMOA.

Le socle de la crédibilité de leurs travaux grâce aux soutiens mutuels multiformes et féconds reposesur leur professionnalisme doublé par le respect des valeurs d’indépendance et du désir de seformer.

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L’audit interne et la gouvernance d’entreprise(corporate governance) pour augmenter sa valeurajoutée

Introduction

Dans le cadre de l’amélioration des performances et de l’atteinte des objectifs de l’entreprise (oude l’organisation), le responsable de la direction générale doit veiller au respect de l’éthique, desvaleurs morales et culturelles, avec un haut niveau de crédibilité et de compétences managériales,en tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes (stakeholders), à moyen et longterme.

La gouvernance de la direction et du système d’organisation agit sur les performancesopérationnelles, économiques et financières du groupe.

Plusieurs organisations sont souvent plongées dans des problèmes et dérives graves, au niveau de lamobilisation et de l’emploi des ressources, de la sous-estimation des besoins du personnel, del’insuffisance et la non-fiabilité des informations, des faux contrats, des violations d’engagements etdes normes, des mauvaises décisions, des faux choix d’investissement, des confusions de structureset d’attributions, des nominations légères, injustifiées et dangereuses, des erreurs de priorité ou desynchronisation des opérations et programmes, et du rejet des meilleures pratiques internationales.

Par Alkaly Mohamed Tahey CONDE,Economiste, DPAI, CRMA, formateurMembre IIA, UFAI, AFIIA, IFACI, ISACA, AICPA, PMI

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Lettre trimestrielle «L’Auditeur Francophone » n°13 Page 11

L’audit interne doit contribuer à l’identification et à l’évaluation de ces grappes de risques majeursde gouvernance d’entreprise (corporate governance) pour soutenir les processus de gestion-management des principaux risques en vue d’augmenter sa valeur ajoutée et sa valeur propre,intrinsèque, immédiate et future.

Nous analyserons successivement les qualités réclamées aux équipes d’auditeurs internes et auxleaders, en tenant compte des courants dominants ou principaux (mainstreams) et des obligationsd’autorité.

A) Quelles sont les nouvelles tendances dans les responsabilités des grands services d’auditinterne ?

Le cabinet international d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) a réalisé une étudeen 2014 sur l’état de la profession de l’audit interne, en se focalisant sur les composantes ci-après.

La fonction de l’audit interne est tenue de renforcer ses capacités professionnelles pour livrer desservices et produits de haute qualité, en jouant les rôles : 1) de fournisseur d’assurance (assuranceprovider) ; 2) de solutionneur de problèmes (problem solver) ; 3) de générateur de bonnespratiques et stimulateur de progrès par des outils d’interrogation des données, de recherche et defiltres ; 4) de conseiller fiable ou digne de confiance.

Le rôle de fournisseur d’assurance (assurance provider) permet à l’audit interne d’apporterobjectivement des services d’assurance sur le niveau de maîtrise des activités, par l’évaluation del‘efficacité du système de contrôle interne.

En se faisant l’auxiliaire de la résolution de problèmes (problem solver), la fonction de l’audit internedoit apporter des solutions et perspectives sur les causes profondes et radicales des problèmes etenjeux identifiés dans les résultats des missions d’audit, afin d’aider les unités d’activités à prendredes mesures et actions correctives, préventives et dissuasives bien calibrées et appliquées àtravers un monitoring vigilant et conséquent.

En restant stimulateur de progrès (insight generator), elle doit jouer un rôle proactif en suggérantdes améliorations significatives ou des innovations incrémentales, en vue de maîtriser les risquescritiques ou croissants, de haute fréquence et d’impact destructeur.

Par sa position de conseiller fiable (trusted advisor), elle doit fournir des services de grandes valeursajoutées, avec des conseils stratégiques et des avis sur les programmes opérationnels, au-delà duplan d’audit.

Les fonctions de l’audit interne seront aussi suivies, encadrées, évaluées et revues par les diverstypes d’audit et de contrôle : 1) les auditeurs externes, commissaires aux comptes ; 2) les autresfonctions de contrôle (comme le contrôle de gestion, les vérificateurs spécialisés et le contrôle dequalité totale) ; 3) le comité d’audit ; 4) la commission de coordination du contrôle interne ; et 5)les instituts professionnels de formation-recherche-normalisation dans le domaine de l’audit-contrôle-sécurité et de la gouvernance. Le management des risques, par ses analyses et conseils,viendra appuyer et articuler les actions de l’audit interne, de la direction générale et du comitéd’audit.

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Par sa position centrale, la fonction d’audit interne implique un grand professionnalisme, uncomportement empreint de dignité et d’honnêteté et une formation continue, plus précisémenten : 1) analyse et gestion financières ; 2) finances publiques et fiscalité ; 3) managementstratégique ; 4) management et évaluation des projets, ingénierie des systèmes ; 5) gestionlogistique et des approvisionnements ; 6) comptabilité générale et de gestion approfondie etspéciale ; 7) technologie et système d’Information ; 8) statistique et mathématiques ; 9) économieinternationale et développement durable ; 10) droit et relations juridiques, et ce, quel que soit leniveau initial ou la base de l’auditeur.

B) Quelles sont les marques d’un leadership positif et avancé ?

Une bonne gouvernance interne est organisée par des responsables et gestionnaires compétents,dotés de connaissances, de savoir-faire et de valeurs, sachant démontrer de l’autorité, respecté parl’ensemble du personnel, prenant de bonnes décisions en accord avec les objectifs de l’entreprise, etce, par une correcte allocation des ressources appropriées, tout en considérant les contraintes etcaractéristiques du secteur dans le cadre du développement durable du pays et de la région, et enveillant à la bonne gestion des biens publics.

Hélas ! Malgré des déclarations de bonne intention, plusieurs organisations et leurs dirigeants,même en apparence, ne possèdent ni stratégie cohérente ni gouvernance suffisamment claire ouclarifiée capables de soutenir et de promouvoir les missions assignées.

Certaines organisations sont perdues dans la poursuite de leurs objectifs, dans des problèmes derespect de la conformité et des obligations de rendre compte, de communication des informationsfinancières ou autres fiables , de sécurité et de qualité de produits, biens et services.

Une ou la bonne gouvernance doit être la traduction de la manière dont les groupes deresponsables viennent ensemble préparer et appliquer-exécuter des décisions concernant lesobjectifs prioritaires et essentiels, à moyen et long terme, avec une allocation optimale desressources requises et mobilisées, les cibles, mesures de performance, plans-programmes et projets,les budgets, la gestion stratégique des portefeuilles de produits-clients et des talents.

Dans tous les cas, la prolifération des comités et commissions disparates et sombres reste à éviterdans une gouvernance intégrée et positive. La direction générale doit pouvoir mettre en ordre leséquipes opérationnelles et administratives, de support, de recherche et de pilotage, en établissantdes chartes organisationnelles claires, en coordonnant les flux d’information, en mettant en placeun forum pour un débat ouvert et créatif en vue de résoudre rapidement les grands problèmes del’entreprise, en renforçant réellement les capacités humaines, matérielles, physiques,technologiques et financières, en mettant en valeur toutes les ressources organisationnelles et lestalents antérieurement cachés, sans haine ni attitude égoïste, dans la solidarité sécurisée et lerespect réciproque.

Les rôles de l’audit interne seront plus efficaces si le dispositif de contrôle interne fonctionne bien,sur des bases solides, des procédures et méthodes adaptées, des politiques et structuresappropriées, des régimes de récompense et de sanctions bien dosés, des systèmes d’information etde communication fiables et rapides et des mécanismes transparents de prises de décision visantles objectifs généraux et spécifiques.

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Conclusion

En l’absence d’un système de gouvernance clair, chaque employé dans l’organisation seradésorienté, éloigné des vraies priorités, en végétant avec des comportements de gaspillage et despertes de ressources dans des situations confuses et chaotiques, voire explosives à terme, encassant le processus de valorisation des capitaux, des richesses et des revenus, jusqu’au jour de laprise de conscience collective des masses, canalisée par des groupes de vrais et grands leaders.

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La fraude et la place de l’audit interne

Définition et principales caractéristiques de la fraude :

Le glossaire de l’IIA définit la fraude comme étant « tout acte illégal caractérisé par la tromperie, ladissimulation ou la violation de la confiance, sans qu’il y ait eu violence ou menace de violence. Lesfraudes sont perpétrées par des personnes et des organisations afin d’obtenir de l’argent, des biensou des services, ou de s’assurer un avantage personnel ou commercial ».

Elle se présente sous différentes formes et sa caractéristique principale est l’intention, qui ladistingue d’ailleurs de l’erreur. Il y a en général la fraude avec encaisse et la fraude sans encaisse. Ledétournement de fonds ou de biens publics ou privés, les commissions et autres avantages secrets etillégaux, la divulgation volontaire d’informations comptables et financières erronées, la falsificationde documents, l’intrusion et l’attaque des systèmes d’information, le blanchiment d’argent, lacontrefaçon et l’évasion fiscale constituent autant d’exemples significatifs de fraude.

La fraude : une dimension internationale :

La fraude est un phénomène mondial qui s’amplifie de plus en plus. Les raisons de cet accroissementrésident dans l’absence ou l’insuffisance des mesures efficaces de prévention et de détection, laglobalisation des échanges commerciaux, l’informatisation poussée des transactions, la négligence autravail, le cumul de tâches incompatibles, la dégradation des valeurs morales et surtout l’usage demoyens sophistiqués par les fraudeurs. Elle peut toucher tous les pays et toutes les sociétés. Elle aatteint des chiffres colossaux (plusieurs milliards de dollars par an) ; tout en reconnaissant que lavaleur des fraudes non identifiées dépasse de loin celle des fraudes détectées. C’est pourquoi lesentreprises augmentent leur vigilance à l’égard de ce fléau et renforcent le dispositif de lutte contrela fraude pour atténuer son impact négatif aux niveaux macroéconomique et microéconomique.

Amor SOUIDEN, CIA, CRMA, DPAIPrésident d’honneur et ex-président de l’IIA TunisieMembre d’honneur et ex-président de l’UFAIEx-secrétaire général de l’AFIIA

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L’auditeur interne et la fraude au regard des normes de pratique professionnelle de l’auditinterne :

L’audit interne est un outil important pour la prévention, la détection et l’investigation de la fraude.En tant que fonction normée, les Normes de pratique professionnelle de l’audit interne et leursmodalités pratiques d’application « MPA » consacrent plusieurs passages à la fraude.

Implicitement, les processus ciblés par l’audit interne, à savoir : le management des risques, lecontrôle et le gouvernement d’entreprise, couvrent la fraude, dans la mesure où celle-ci représenteun haut risque qu’il faut nécessairement gérer, que le contrôle est fondamental pour prévenir lafraude et que l’éthique et la conformité à la règlementation sont des éléments qui ont pour but dedissuader les fraudeurs.

Explicitement, les normes de qualification, les normes de fonctionnement et les modalités pratiquesd’application y afférentes, traitent directement de la fraude au regard de différents aspects :

La compétence :

- Les auditeurs internes doivent faire preuve des connaissances nécessaires pourl’identification des risques de fraude.

- À défaut de cette compétence, le responsable de l’audit interne doit faire appel àl’assistance d’experts qualifiés en enquête sur la fraude pour s’acquitter valablement detout ou partie de la mission.

La conscience professionnelle :

- L’attention que doivent apporter les auditeurs internes aux risques de fraude et de fautesintentionnelles est une marque de diligence et de conscience professionnelle.

La gestion des ressources :

- L’évaluation des ressources affectées à l’audit interne doit intégrer, entre autres, lestechniques de prévention et de détection des fraudes, dans le sens de couvrir les risquesles plus significatifs et de favoriser la réalisation du plan d’audit.

La communication à la direction générale et au conseil d’administration :

- Le responsable de l’audit interne doit rendre compte périodiquement à la directiongénérale et au conseil d’administration de l’exposition aux risques significatifs, y comprisles risques de fraude et des contrôles correspondants.

Les évaluations du processus de gouvernement d’entreprise :

- Elles doivent s’appuyer sur le code de conduite pour gérer les risques de conformité etde fraude.

- Comme elles doivent tenir compte des problèmes soulevés au titre d’autres missions eten particulier celles traitant du contrôle interne sur les informations financières et lesrisques de fraude.

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La gestion du risque lié à l’activité d’audit interne, et qui découle de l’absence de ressourcesqualifiées sur les problèmes de fraude :

- Cette situation se traduit par des risques latents de non atteinte des objectifs d’audit, etpar l’implication et la mise en cause de l’audit interne lorsque les contrôles s’avèrentdéficients ou qu’une fraude est commise. Les reproches orientés alors sur l’audit interneportent sur la mauvaise gestion des alertes de fraudes et sur l’absence de communicationdes soupçons de fraude aux personnes appropriées.

Information des audités sur le lancement de la mission :

- En cas de suspicion de fraude, et pour assurer le succès de la mission, l’informationpréalable à son lancement peut être restreinte.

- Dans certains cas, le responsable de l’unité auditée peut ne pas être averti de la mission,avec l’accord de la direction générale.

La mise en œuvre d’outils d’analyse et d’investigation spécifiques :

- Les procédures analytiques sont utiles pour repérer, entre autres, une fraude ou desactes illégaux et pour en apporter les éléments probants.

La communication d’informations sensibles dans ou en dehors de la ligne hiérarchique :

- Ces informations peuvent concerner des risques ou des menaces de fraude. Elles peuventporter préjudice à la réputation et à l’image de l’entreprise.

- S’il estime que ces informations sont importantes et crédibles, l’auditeur interne lescommunique, sans retard, et en suivant la ligne hiérarchique, à la direction générale et auconseil d’administration.

- La législation nationale ou des pratiques communément admises peuvent préconiserl’accélération de l’information du conseil d’administration, pour certains évènementssensibles, tels que la publication d’informations financières frauduleuses par une sociétécotée en bourse, les infractions aux lois ou la corruption.

Les auditeurs internes jouent-ils pleinement leur rôle au regard de la fraude ?

La réponse à cette question nous vient de l’enquête menée en 2010 par l’OCDE auprès de 73ministères relevant de 12 pays répartis sur les cinq continents. Cette enquête conclut enl’insuffisance du rôle joué par l’audit interne en matière de prévention et de détection des fraudes.Deux raisons fondamentales expliquent et appuient cette conclusion :

Le manque d’intérêt des auditeurs internes aux problèmes de fraude ; La cohabitation des fonctions d’audit interne et d’inspection au sein de la même institution.

Quelles pistes pour consolider le rôle de l’audit interne en matière de fraude ?

Elles se résument essentiellement en ces points :

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L’adoption d’une charte d’audit prévoyant clairement la surveillance des risques de fraude. La formalisation d’un cadre de contrôle interne et de gestion des risques intégrant le plan de

prévention de la fraude et de la corruption. L’évaluation périodique de l’efficacité des contrôles mis en place par les gestionnaires pour

traiter les risques de fraude. La nécessité pour les auditeurs internes de montrer des compétences spécifiques pour

évaluer les risques de fraude et pour les détecter. L’information systématique de l’audit interne sur les cas de fraude. Le renforcement de la coordination entre l’audit interne et l’audit externe dans le sens d’une

meilleure maîtrise des risques de fraude et de corruption.

En cas de cohabitation de l’audit interne et de l’inspection, d’autres consignes s’y ajoutent à savoir :

La nécessité de définition d’attributions et de prérogatives précises pour chaque fonction. La coordination des activités des deux fonctions à l’appui de règles évitant le double emploi. L’information rapide de l’audit interne sur les cas de fraude détectés et traités par

l’inspection. La communication par l’audit interne aux autres fonctions concernées sur les faiblesses du

contrôle interne observées et sur les actions correctives engagées en rapport avec la fraude.

Conclusions :

C’est dire, enfin, que l’Audit interne est fortement concerné par les problèmes de fraude et que lesauditeurs internes doivent jouer pleinement et efficacement leur rôle en cette matière, enconformité avec les dispositions des Normes de pratique professionnelle de l’audit interne. Plusieurspistes permettent de renforcer ce rôle et de contrer ce fléau très couteux et aux conséquencesnégatives pour les organisations et pour leurs dirigeants. L’objectif étant de cerner les problèmes defraude en mettant l’accent sur la prévention. Les valeurs éthiques constituent un véritable remèdepréventif de lutte contre les dérives, les abus et les fraudes aussi bien dans le secteur public queprivé. Mais l’adoption des règles d’éthique et de bonne conduite doit nécessairement s’accompagnerpar une veille permanente et une surveillance soutenue des risques de fraude. Le rôle de l’auditinterne dans ce cadre est déterminant. Pour cela, l’audit interne doit montrer ou/et faire usage descompétences nécessaires en matière de prévention, de détection et de traitement des fraudes. Il nedoit pas sous estimer ou négliger les activités en liaison avec les problèmes de fraude. Comme il doitassurer la coordination de ses travaux avec les fonctions concernées par ces problèmes. L’auditinterne doit enfin faire valoir l’importance du contrôle hiérarchique et se montrer exigeant quant àson accomplissement de façon suffisante et efficace pour garantir la surveillance permanente desrisques de fraude. C’est de cette façon que l’audit interne s’imposera comme fonctionincontournable pour une meilleure maîtrise des risques de fraude.

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Le comité d’audit et la prévention du risque de fraudedans les états financiers

L’entreprise est le lieu où est censé se produire la richesse, le partage du savoir, l’accumulation du capital etl’échange d’informations fiables, autant d’éléments qui nécessitent une bonne gouvernance et uneprotection intelligente et permanente.

Le comité d’audit, organe de visibilité et de gouvernance d’entreprise, peut influencer d’une manièreimportante les décisions managériales, et ainsi impacter certains aspects du devenir de l’entreprise. Nousrappelons que les membres de comité d’audit « doivent être indépendants de la gestion et libres de touterelation qui pourrait biaiser leurs jugements ». Nous ajoutons que compte tenu de ses responsabilités, lacompétence et l’expertise dans des domaines tels que l’audit interne, l’audit externe, les systèmesd’informations, le management, la gestion des risques et l’expertise métier, sont des critères importants àretenir lors de la composition du comité d’audit.

Les responsabilités du comité d’audit ont évolué à travers différentes législations, notamment anglo-saxonnes, où les préoccupations sont de plus en plus axées sur la transparence et le contrôle.

Le contrôle qu’exerce le comité d’audit couvre plusieurs aspects, et notamment :

- Le contrôle des états financiers ;- L’information financière ;- Le contrôle interne ;- L’audit interne ;- Les systèmes d’information ;- L’éthique et la gestion des risques.-

Dans ce qui suit, nous allons présenter le rôle du comité d’audit dans la gestion particulière de l’informationcomptable et financière et la prévention de fraude dans les états financiers.

Tout d’abord, il y a lieu de comprendre que la fraude est un acte illégal et délibéré tendant à soutirer del’argent et/ou falsifier de l’information, intentionnellement, pour en tirer des avantages pour soi et/ou pourune organisation au détriment des intérêts d’autrui.

Djamel MELHENASExpert comptable diplômé, Commissaire aux comptesCertified Internal Controls AuditorCertified Fraud ExaminerACCA Certificates in IFRS and International Auditing Standards

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Le comité d’audit et la prévention du risque de fraudedans les états financiers

L’entreprise est le lieu où est censé se produire la richesse, le partage du savoir, l’accumulation du capital etl’échange d’informations fiables, autant d’éléments qui nécessitent une bonne gouvernance et uneprotection intelligente et permanente.

Le comité d’audit, organe de visibilité et de gouvernance d’entreprise, peut influencer d’une manièreimportante les décisions managériales, et ainsi impacter certains aspects du devenir de l’entreprise. Nousrappelons que les membres de comité d’audit « doivent être indépendants de la gestion et libres de touterelation qui pourrait biaiser leurs jugements ». Nous ajoutons que compte tenu de ses responsabilités, lacompétence et l’expertise dans des domaines tels que l’audit interne, l’audit externe, les systèmesd’informations, le management, la gestion des risques et l’expertise métier, sont des critères importants àretenir lors de la composition du comité d’audit.

Les responsabilités du comité d’audit ont évolué à travers différentes législations, notamment anglo-saxonnes, où les préoccupations sont de plus en plus axées sur la transparence et le contrôle.

Le contrôle qu’exerce le comité d’audit couvre plusieurs aspects, et notamment :

- Le contrôle des états financiers ;- L’information financière ;- Le contrôle interne ;- L’audit interne ;- Les systèmes d’information ;- L’éthique et la gestion des risques.-

Dans ce qui suit, nous allons présenter le rôle du comité d’audit dans la gestion particulière de l’informationcomptable et financière et la prévention de fraude dans les états financiers.

Tout d’abord, il y a lieu de comprendre que la fraude est un acte illégal et délibéré tendant à soutirer del’argent et/ou falsifier de l’information, intentionnellement, pour en tirer des avantages pour soi et/ou pourune organisation au détriment des intérêts d’autrui.

Djamel MELHENASExpert comptable diplômé, Commissaire aux comptesCertified Internal Controls AuditorCertified Fraud ExaminerACCA Certificates in IFRS and International Auditing Standards

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Le comité d’audit et la prévention du risque de fraudedans les états financiers

L’entreprise est le lieu où est censé se produire la richesse, le partage du savoir, l’accumulation du capital etl’échange d’informations fiables, autant d’éléments qui nécessitent une bonne gouvernance et uneprotection intelligente et permanente.

Le comité d’audit, organe de visibilité et de gouvernance d’entreprise, peut influencer d’une manièreimportante les décisions managériales, et ainsi impacter certains aspects du devenir de l’entreprise. Nousrappelons que les membres de comité d’audit « doivent être indépendants de la gestion et libres de touterelation qui pourrait biaiser leurs jugements ». Nous ajoutons que compte tenu de ses responsabilités, lacompétence et l’expertise dans des domaines tels que l’audit interne, l’audit externe, les systèmesd’informations, le management, la gestion des risques et l’expertise métier, sont des critères importants àretenir lors de la composition du comité d’audit.

Les responsabilités du comité d’audit ont évolué à travers différentes législations, notamment anglo-saxonnes, où les préoccupations sont de plus en plus axées sur la transparence et le contrôle.

Le contrôle qu’exerce le comité d’audit couvre plusieurs aspects, et notamment :

- Le contrôle des états financiers ;- L’information financière ;- Le contrôle interne ;- L’audit interne ;- Les systèmes d’information ;- L’éthique et la gestion des risques.-

Dans ce qui suit, nous allons présenter le rôle du comité d’audit dans la gestion particulière de l’informationcomptable et financière et la prévention de fraude dans les états financiers.

Tout d’abord, il y a lieu de comprendre que la fraude est un acte illégal et délibéré tendant à soutirer del’argent et/ou falsifier de l’information, intentionnellement, pour en tirer des avantages pour soi et/ou pourune organisation au détriment des intérêts d’autrui.

Djamel MELHENASExpert comptable diplômé, Commissaire aux comptesCertified Internal Controls AuditorCertified Fraud ExaminerACCA Certificates in IFRS and International Auditing Standards

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L’Association des experts examinateurs de fraudes certifiés (ACFE) donne la typologie suivante pour lafraude ; elle la classe en trois catégories :

- Détournement ;- Corruption ;- Informations frauduleuses.

D’autres typologies existent, telles que celle qui classe la fraude, en interne, c'est-à-dire celle profitant à unemployé ou un dirigeant de l’entreprise ou à l’entreprise elle-même. Par contre, celle qui profite à unepersonne et/ou une organisation externe à l’entreprise est appelée fraude externe.

Avant de poursuivre, nous souhaitons dire qu’il existe une différence importante entre la fraude et l’erreur,cette dernière ne comporte pas les caractéristiques liées à la volonté délibérée de commettre l’acte et de ledissimuler. Les juristes sont les mieux placés pour la qualification légale de la fraude.

Le conseil d’administration a, parmi ses obligations, celle d’assurer une gestion optimale des ressourcesexistantes, qu’elles soient financières ou opérationnelles, en veillant au respect de la loi et de laréglementation. À cet effet, il doit être bien informé pour la prise de décisions tendant à fixer les objectifs etles suivre. Il doit veiller à produire une information sincère et transparente dans le cadre de la loi.

Ainsi, parmi les responsabilités du conseil d’administration, il y a l’arrêté des comptes sociaux qui, chaqueannée, constitue une obligation réglementaire. L’objectif est de préparer et de présenter des états financierssincères, réguliers et conformes aux normes et à la réglementation en vigueur, et donnant une image fidèledu résultat des opérations de l’exercice comptable ainsi que de la situation financière et du patrimoine del’entreprise.

Le comité d’audit peut apporter une valeur ajoutée incontestable quant à la préparation des états financiersen contribuant, dans le cadre de ses missions, à l’émergence et à la vulgarisation d’un système de contrôleinterne adéquat dans lequel le risque de fraude est évalué et géré.

Le risque de fraude :

Dans toute entreprise, le risque de fraude est présent et son ampleur dépend de la nature del’environnement dans lequel l’entreprise évolue. Ce risque est la probabilité de survenance de l’actefrauduleux et de son impact sur l’entreprise en matière financière, juridique, ainsi que sur son image.Concernant les états financiers frauduleux, il s’agit d’une déclaration trompeuse délibérée sur la situationfinancière d’une entreprise par la présentation erronée ou l’omission intentionnelle de montants ou d’autresinformations dans les états financiers en vue de tromper les utilisateurs de ces états financiers. » DéfinitionACFE3.

La réduction de ce risque passe par la prise de connaissance des motivations, des méthodes et modesopératoires que peut prendre la fraude en matière d’états financiers.

Le Triangle de la fraude :

Dans son hypothèse appelée « le Triangle de la fraude », le Dr Donald Cressey, éminent professeur àl’université de Californie, constate que la fraude survient lorsque trois éléments sont réunis, à savoir la

3 ACFE : Association of Certified Fraud Examiners

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pression, la rationalisation et l’opportunité. Pour le premier élément, il s’agit de sentir ou recevoir unepression qui pousse à commettre l’acte frauduleux. L’opportunité est la défaillance et la faiblesse dans lesystème de contrôle interne qui constitue une brèche. La rationalisation est l’action par laquelle le fraudeurtrouve des justificatifs pour se convaincre que l’acte commis est « admissible ».

Méthodes et modes opératoires :

La fraude portant sur les états financiers prend généralement deux formes (méthodes) : soit la surévaluationdes actifs et des produits, soit la sous-évaluation des charges et des dettes. Parfois les deux méthodes sontcombinées. Les modes opératoires utilisés sont souvent classés dans l’un ou l’autre des modes cités ci-dessous :

- Produits fictifs (fabrication de produits, mauvaise comptabilisation des avoirs, réductions et ventessous condition, etc.) ;

- Décalage ou différence temporelle ;- Élimination ou surévaluation des charges et des dettes ;- Mauvaise évaluation ;- Informations erronées.

Le rôle du comité d’audit :

Le rôle du comité d’audit dans la gestion du risque de fraude liée aux états financiers peut couvrir plusieursaspects, à savoir :

Évaluation de la procédure de clôture des comptes (états financiers) ; Évaluation du système de contrôle interne (plan antifraude) ; Évaluation de l’audit interne ; Évaluation de l’éthique ; Communication avec les auditeurs externes.

Nous pensons que le comité d’audit peut agir sur l’ensemble des éléments cités ci-dessus, en tenant comptedes spécificités et du métier de chaque entreprise.

Le comité d’audit doit s’assurer de l’adéquation du processus de la production de l’information comptable etfinancière et il doit poser toutes les questions nécessaires sur les politiques comptables significativesadoptées, les estimations comptables et les jugements ; les ajustements comptables lui permettant des’assurer de la transparence et de la fiabilité de l’information produite.

À cette fin, il doit revoir tout particulièrement le processus de clôture des comptes et de la préparation desétats financiers, et notamment les notes annexes qui doivent, à notre avis, être aussi complètes et précisesque possible. Une communication sur les différents sujets en relation avec les états financiers avec lesauditeurs externes et les commissaires aux comptes ne peut être que bénéfique et vivement recommandée.La revue des rapports de certification des comptes des exercices antérieurs constitue aussi une bonneopportunité pour l’amélioration de l’information financière.

L’autre aspect que le comité d’audit doit gérer est sa relation avec la fonction audit interne ; il doit s’assurerque cette dernière fonctionne ou fait des efforts pour fonctionner selon les normes internationales pour la

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pratique professionnelle de l’audit interne éditées par The Institute of Internal Auditors (The IIA4). L’adoptionde telles normes, confère une assurance raisonnable quant à la qualité et la pertinence des informations etdes rapports produits et soumis à la revue et à l’exploitation. L’autre prérogative qui incombe au comitéd’audit dans le cadre de la gestion du risque de fraude, c’est d’obtenir l’assurance que les auditeurs internespossèdent les compétences nécessaires dans la reconnaissance des signes de fraude, ou se font assister pardes experts dans le domaine en cas d’absence de compétence interne, et enfin d’assurer aux auditeursinternes un canal de communication ouvert, responsable et permanent.

Le contrôle interne est l’autre aspect que le comité d’audit doit surveiller en termes de conception,d’évaluation périodique et de maîtrise. Nous rappelons que le système de contrôle interne est l’ensembledes procédures et moyens mis en place par l’entreprise afin d’en assurer les objectifs suivants :

- Fiabilité de l’information financière et opérationnelle ;- Efficience et efficacité des opérations ;- Conformité aux lois et à la réglementation.

Selon le COSO II, les composantes suivantes doivent être prises en compte dans le management des risques :

- L’environnement de contrôle ;- Définition des objectifs ;- Identification des évènements ;- Évaluation des risques ;- Traitement des risques ;- Activités de contrôle ;- Information et communication ;- Pilotage.

Dans ce cadre, le comité d’audit doit s’assurer que le système de contrôle interne et le système demanagement des risques prévoient et traitent des anomalies, des erreurs et de la fraude. Ainsi, un planantifraude doit être établi, évalué et revu quand cela est nécessaire.

Le plan antifraude doit porter la vision et l’action que le management envisage quant au traitement des casde fraude et leur prise en charge sur le plan pratique et légal, ce que les anglo-saxons appellent « the tone atthe top », l’objectif étant de transmettre une culture d’intégrité qui favorisera la détection de la fraude.

Le cadre préventif de la gestion du risque de fraude doit comprendre, également, les éléments suivants :

- Rédaction et mise en place d’une procédure de gestion de la fraude ;- Sensibilisation du personnel (formation, étude de cas portant sur l’impact et les conséquences, etc. ;- Mise en place d’une cartographie des risques de fraude financière et son pilotage.-

Enfin, un code d’éthique mettant en relation l’entreprise devant ses responsabilités envers elle-même et sespartenaires ne peut être qu’une locomotive dans la gestion du risque de fraude dans les états financiers.

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4 The Institute of Internal Auditors

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Et si développement durable rimait avec évolution del’audit interne ?L’Institut des auditeurs internes d’Haïti (IAI-HAITI) milite, depuis plus d’une décennie, en vue demontrer la nécessité qu’ont les entreprises haïtiennes, publiques et privée d’avoir un départementd’audit interne. Retour avec le président et le secrétaire de cette jeune organisation, respectivementMessieurs Thomas Emmanuel Blot et Nathanaël Jean-Louissur ce qu’est l’audit interne et le travail del’IAI-HAITI dans ce domaine.

« Avoir la fonction d’Audit interne dans les entreprises publiques et privées aurait été un signal fortde l’engagement du pays en faveur de la bonne gouvernance et de son pouvoir à attirer del’investissement […] Quelle que soit la nature de l’entreprise, il faut qu’il y ait des moyens de contrôleet l’audit interne y a sa place », a déclaré péremptoirement Thomas Emmanuel Blot, comptable deprofession, fraîchement élu président du conseil d’administration de l’IAI-HAITI.

Vice-président de l’audit interne à la Unibank, ce dernier se dit déterminé à faire connaître laprofession d’auditeur interne à l’échelle nationale afin qu’elle puisse occuper sa vraie place dans lemonde des affaires. En ce sens, l’IAI-HAITI s’engage à faire un plaidoyer visant à démontrer auxhommes d’affaires haïtiens la nécessité d’avoir des contrôles adéquats ainsi qu’une augmentationdes mesures de contrôle.

Quid de l’audit interne :

Par définition, l’audit interne consiste en une activité objective et indépendante d’assurance et deconseil dont la raison d’être est d’apporter une valeur ajoutée aux activités d’une organisation et deles améliorer. Cette activité aide l’entreprise à atteindre ses objectifs par une approche systématiqueet disciplinée d’évaluation et d’amélioration des procédés de gestion des risques, de contrôle et degouvernance.

Cette technique de contrôle a vu le jour aux États-Unis peu après la première guerre mondiale. Lescompagnies de chemins de fer sont parmi les premières à initier un programme d’audit interne.L’année 1941 marque un tournant dans l’évolution de l’audit interne moderne avec la création del’« Institute of Internal Auditors, Inc. » (IIA) ou (IIA global, en français).

Depuis lors, l’IIA Global qui est l’autorité mondiale dans le domaine et dont le siège social est àOrlando (Floride), n’a de cesse de promouvoir, avec succès, cette profession. En 1977, la législationaméricaine exige des entreprises publiques de développer et maintenir des systèmes de contrôleinterne adéquats. Actuellement, l’IIA global compte plus de 180 000 membres venant de 190 pays. Lenombre d’instituts à travers le monde s’élevait à 109 en 2013.

« En Haïti, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant de jouir de pareillereconnaissance », constate avec lucidité le président de l’IAI-HAITI.

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Audit interne versus audit externe :

D’une manière générale, les experts dans le domaine plaident en faveur d’une harmonisation desactivités d’audit externe et interne, et ce, notamment, dans le but d’apporter une valeur ajoutée auxprocessus de contrôle, aux opérations de l’organisation et à sa gouvernance. Attention à ne pas lesconfondre, prévient Nathanaël Jean-Louis, Secrétaire du Conseil d’administration de l’IAI-HAITI etdirecteur exécutif de l’audit interne à la BUH.

En effet, les différences entre ces deux disciplines sont beaucoup plus vastes qu’il n’y parait. Lamission des auditeurs externes est de déterminer si les rapports financiers présentent fidèlement lasituation financière d’une organisation et les résultats de ses opérations pour la période sousexamen. Ces derniers doivent attester si ces rapports sont préparés en conformité avec les principescomptables généralement reconnus.

Par contre, les auditeurs internes fournissent aux gestionnaires de l’organisation les informationsnécessaires à la prise de décision. L’audit interne est une activité indépendante et objectived’évaluation des opérations. Tout en étant une fonction intrinsèque à l’organisation, il mesure etévalue l’adéquation des systèmes de contrôle, l’efficacité et l’efficience des opérations.

« L’auditeur interne n’est pas forcément un expert-comptable, alors que l’auditeur externe estobligatoirement un comptable agréé habilité à signer les états financiers vérifiés », nous apprendThomas Emmanuel Blot, détenteur, entre autres, d’une maîtrise en Services financiers et d’undiplôme spécialisé en management bancaire.

La croisade de l’IAI-HAITI :

L’Institut des auditeurs internes d’Haïti est une organisation apolitique, non gouvernementale, à butnon lucratif qui existe depuis 2003. Le 23 mai 2003, la première assemblée annuelle de l’Associationélit le premier Conseil d’administration. Un mois plus tard, soit le 28 juin 2003, l’Institut des auditeurs

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internes d’Haïti obtient l’affiliation officielle avec l’IIA. sous la dénomination officielle IAI-HAITI. Etdepuis 2005, l’IAI-HAITI jouit du statut d’institut national […] auprès de l’IIA global.

Selon Thomas E. Blot, les membres de ce nouveau conseil, dès leur prise de fonction, ont émis le vœude faciliter la mise en place des structures démocratiques de gestion et des mécanismes de contrôleinterne capables de garantir une qualité adéquate de gouvernance, tant au niveau des institutionspubliques que privées, en faisant la promotion de la pratique professionnelle de l’audit internecomme discipline en Haïti.

Dix ans plus tard, l’objectif fondamental, consistant à aider les professionnels de l’audit à s’épanouiret à faire connaitre le métier, n’a pas changé. Par contre, l’organisation, elle, n’est plus la même.Selon Nathanaël Jean-Louis, l’IAI-Haïti compte plus de 200 membres qui se retrouvent à tous lesniveaux (des chefs de département d’audit, des auditeurs seniors et des auditeurs intermédiaires),répartis un peu partout dans le secteur public, dans le secteur privé (commercial et industriel) etdans presque toutes les banques commerciales.

À ce jour, les statuts de l’organisation prévoient cinq catégories de membre, avec des conditionsd’adhésion différentes pour chaque catégorie. «Toute personne ayant une responsabilité directeliée aux activités d’audit interne ou qui est activement engagée comme auditeur interne, ayant aumoins une licence […] est habilitée à être dans la catégorie des membres réguliers de l’institut», afait savoir Nathanaël Jean-Louis.

À très court terme, l’IAI Haïti, selon les propos de son président, cherche à augmenter le nombre deses membres et travaille activement en vue d’offrir à ceux-ci un meilleur encadrement pour lesexamens de certification de l’IIA Global, dont le plus prestigieux n’est autre que le « CIA – CertifiedInternal Auditor » (Auditeur interne certifié). L’organisation espère être capable de leur offrirdavantage d’opportunités de formation et d’être capable d’accompagner certaines entreprises dansleur démarche de mise en place d’un département d’audit. La «Semaine de l’audit», constitué d’uncolloque et de deux séminaires, est une activité annuellement organisée depuis 2012 qui poursuitdonc cet objectif.

La plus récente édition de la «Semaine de l’audit» a eu lieu du 1er au 5 décembre 2014 à Royal OasisHôtel, nous a aussi confié le Secrétaire du Conseil de l’IAI-Haïti.

« En un mot l’IAI Haïti ouvre ainsi ses portes à tous ceux qui évoluent dans le domaine, qui veulentembrasser cette nouvelle carrière ou qui sont simplement intéressés par les principes de bonnegouvernance», a affirmé Thomas E. Blot, dans un message s’apparentant à un cri de ralliement,conscient que cette petite révolution ne saurait être l’affaire d’une poignée d’âmes.

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Des auditeurs du monde entier se donnent rendez-vous à la BanquePar Céline ArmstrongBanque du Canada

Les professionnels de l’audit interne représentant les banques centrales de quinze paysfrancophones, de l’Algérie à Haïti en passant par le Cap-Vert et le Liban, se sont réunis au siège de laBanque les 9 et 10 octobre derniers. Cette conférence annuelle, qui en était à sa septième édition etse tenait pour la première fois au Canada, avait pour objectif de permettre aux participantsd’échanger des façons de faire, de discuter de leurs défis communs et de réfléchir à l’avenir de l’auditinterne, une fonction cruciale au sein des organisations.

« Nous sommes très fiers d’avoir organisé ce grand rassemblement cette année. C’était une occasionen or de nous pencher sur les principaux enjeux du domaine et d’engager un dialogue avec dessommités des quatre coins de la Francophonie », affirme Julie Champagne, vérificatrice interne enchef.

L’idée de mettre sur pied une telle activité remonte à une conversation entre Mohammed OtmaneAmrani, de la banque centrale marocaine, et son homologue de la Banque de France de l’époque.Tous deux estimaient qu’une occasion de réunir les auditeurs francophones constituerait un boncomplément aux congrès d’envergure internationale déjà existants.

« Le fait d’avoir une langue commune nous rapproche. Nos membres n’hésitent pas à débattre desquestions en profondeur, avec beaucoup d’ouverture », explique M. Amrani, qui a contribué àl’organisation de la rencontre aux côtés de Julie.

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Julie Champagne (assise, au centre) et Keltie Donohue (assise, deuxième à partir de la droite) de la Banque duCanada, en compagnie des délégués qui ont participé à la conférence sur l'audit interne.(Photo gracieuseté de la Banque du Canada)

Un programme bien rempli

Dans son mot d’ouverture, notre chef de l’exploitation Filipe Dinis a traité des rôles stratégique,pédagogique et consultatif de l’audit interne, ainsi que son importance quant à la préservation de laréputation des banques centrales.

Les délégués et des membres du personnel de la Banque ont ensuite présenté des exposés sur unevariété de thèmes des plus féconds.

Interrogée sur les moments forts de l’événement, Maria Constantinescu, directrice adjointe dudépartement de l’audit interne à la Banque nationale de Roumanie, a fait l’éloge de la séance sur lacybersécurité. Celle-ci était animée par Christopher Houle, expert en sécurité de l’information(Sécurité de la Banque), Stephanie Cook, directrice adjointe, Systèmes TI (Vérification interne), etdeux spécialistes de la firme Deloitte. « C’est un sujet très actuel et crucial pour les banquescentrales. Cet exposé était excellent. »

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De son côté, Alain Fagnon Koutangni, contrôleur général à la Banque Centrale des États de l’Afriquede l’Ouest, admet avoir du mal à retenir un seul coup de cœur. « Tous les exposés étaientexceptionnels. Et c’était une brillante idée de faire coïncider notre rencontre avec la Conférencenationale de l’Institut des auditeurs internes, qui se déroulait la même semaine à Ottawa, et queJulie coprésidait également. »

« Plusieurs d’entre nous se côtoient depuis longtemps. L’atmosphère est donc très conviviale etpropice à la collaboration. Les débats sont toujours efficaces et de qualité supérieure », ajoute DidierElbaum, contrôleur général à la Banque de France.

L’an prochain, ce sera à la Tunisie d’organiser la Conférence, et les préparatifs vont déjà bon train.Aux dires de l’hôte Jamal Baltagi, contrôleur général à la Banque Centrale de Tunisie : « Il s’estentamé ici une discussion extrêmement ouverte et dynamique sur la fraude. Je souhaite que cetteconversation se poursuive l’an prochain ».

Le temps frisquet du mois d’octobre n’a pas empêché Julie et sa collègue Keltie Donohue, sous-chefde la Vérification, d’offrir un accueil chaleureux à tous les invités. « Les séances étaient formidables.Nous avons pu rencontrer des confrères de longue date et leur montrer certaines de nos plus bellesattractions, comme le parc de la Gatineau et le Château Laurier. C’était un honneur de recevoir pourla première fois au Canada un groupe d’experts aussi distingués. »

(Reproduction d’un article tiré d’une publication de la Banque du Canada).

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Assemblée Générale de l’UFAI

L’Assemblée Générale de l’UFAI s’est tenue le 15 décembre 2014 à l’hôtel King Fahd Palace deDakar. Quinze (15) pays présents ou représentés et un (01) pays à statut d’observateur ont pris partaux travaux de cette Assemblée Générale dont le déroulement peut se résumer comme suit :

1. Rapport de la Présidente :

Dans sa présentation des activités de l’UFAI au titre de la période 2012-2014, la Présidente a mis enrelief les principales actions réalisées, à savoir :

Rappel de la mission et des objectifs principaux de l’UFAI. Echange avec les instituts et soutien ponctuel, notamment le Togo et le Niger. Il faut s’aider pour chercher le plus d’auditeurs. Evolution de l’UFAI ces dernières années L’Audit Interne a vu sa valeur augmenter. Des rôles en évolution Représentation de l’UFAI Vision 2016

La Présidente a clôturé son propos par l’annonce du lancement, en mars 2015, de la nouvelleRevue Francophone qui sera éditée par l’IFACI et remplacera les deux publications « Audit &Contrôle Internes » de l’IFACI et « L’Auditeur Francophone » de l’UFAI.

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2. Rapport du Secrétaire général :

L’intervention du Secrétaire Général de l’UFAI s’est focalisée, essentiellement, sur les principauxdéfis auxquels devra faire face l’UFAI à très court terme, à savoir :

- Assurer une gouvernance irréprochable ;- Promouvoir la pratique professionnelle ;- Servir les adhérents de l’UFAI et surtout répondre à leurs attentes changeantes ;- Faire face à la concurrence croissante, notamment avec la multiplication des services

gratuits offerts par internet (diffusion gratuite de la connaissance, etc.). L’UFAI est donccondamnée à revoir son organisation pour une meilleure utilisation du réseau IIA.

- Les instituts devront fournir des formations, de l’information, des réunions, des services àplus haute valeur ajoutée. Pour cela, il faudra s’organiser de façon différente et s’appuyerplus sur le réseau IIA.

- Développer la représentation et élargir l’empreinte.

3. Rapport des Vice-présidents :

Rapport Afrique Subsaharienne :

Deux actions conduites par le Vice-président de cette région ont été rapportées :

- Suivi de la formalisation de la création de l’Institut du Niger ;- Participation au règlement du problème qu’a rencontré l’Institut du Togo.

Rapport Europe :

Le Vice-président Europe remarque une bonne interaction entre les instituts en Europe. Il proposecomme plan d’action pour le futur que ceux qui ont des besoins pour des sujets bien ciblés commecyber sécurité et autres, que les instituts européens fournissent de l’aide.

Rapport Amérique du Nord et Caraïbes :

Deux faits marquants ont été signalés concernant cette région :

- Un plus grand intérêt pour l’UFAI est constaté au Canada depuis le changementde board de l’IIA-Canada. Le Vice-président Amérique du Nord et Caraïbes aentamé un rapprochement avec l’IIA-Canada, largement apprécié par lacommunauté francophone de cette région.

- Depuis le dernier Global Council, les professionnels de l’audit interne en Haïticommencent à s’organiser et beaucoup de choses ont été faites pour leredéploiement de l’institut. La Présidente de l’UFAI saisit cette occasion pourrappeler sa visite en Haïti début novembre 2014 où s’est déroulé un événementimportant dédié à l’audit interne.

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1. Renouvellement du Bureau Directeur :

La composante du nouveau Bureau Directeur de l'UFAI pour la période 2014-2016 se présente commesuit :

Présidente Mireille Harnois (Canada)Vice-président Europe (hors France) Christian Vandervelde (Luxembourg)Vice-présidente Amérique du Nord et Caraïbes Christine Lafrance (Canada)Vice-président Afrique du Nord Mounim Zaghloul (Maroc)Vice-président Afrique Subsaharienne Pape Alpha Sy (Sénégal)Secrétaire Général Philippe Mocquard (France)Trésorière Loubna Khatib (Maroc)Past Président Denis Neukomm (Suisse)

Remerciements de la Présidente de l’UFAI :

Nous reproduisons, ici, les propos de Madame la Présidente de l’UFAI à l’issue de l’élection dunouveau Bureau Directeur de l’UFAI :

« Au cours de 2014, au sein de certains Instituts, de nouvelles personnes ont levé la main pour venircontribuer et servir au meilleur de leurs capacités, la profession. Je suis ravie de voir le cercle debénévoles s’agrandir avec l’apport de leur dynamisme. Je veux saluer en particulier Octave Goh Bi,Roger Kouassi et Dramane Sidibe pour leur collaboration auprès des instituts du Niger et du Togo,leur volonté d’entraide et leur influence dans le recrutement. Personne ne peut mieux vanterl’UFAI que ceux-ci !

Je tiens à souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivés au sein du Bureau de l’UFAI et les accueillirbien chaleureusement, mais aussi remercier, reconnaitre et applaudir vivement les gens qui ontcontribué au cours des dernières années à l’UFAI et qui, au terme de leur mandat, ont cédé la place àla relève. Je pense ainsi à messieurs Zied Boudriga (Tunisie) et Sérémé Sidiki (Burkina Faso) quiavaient également organisé de main de maitre les deux dernières conférences de l’UFAI ».

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Prix de reconnaissance professionnelle de l’auditinterne de l’Union Francophone de l’Audit Interne2014 – DakarLa 11ème conférence internationale de l’UFAI a été l’occasion de la remise des prix de reconnaissanceprofessionnelle lors du dîner de gala à l’Hôtel King Fahd de Dakar le 15 décembre 2014.

Le prix de reconnaissance professionnelle est attribué depuis 2002, tous les 2 ans, lors de laConférence Internationale de l'UFAI. À l’origine, trois étaient attribués, un pour l’Afrique, un pourl’Amérique du Nord et un pour l’Europe. En 2008, lors de la conférence des 20 ans de l’UFAI à Paris, ila été décidé d’attribuer deux prix pour l’Afrique, un pour l’Afrique du Nord et Moyen-Orient et un

Denis NeukommPrésident de l’UFAI 2008-2012Président du comité d’évaluation du prix dereconnaissance professionnelle de l’UFAI

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Prix de reconnaissance professionnelle de l’auditinterne de l’Union Francophone de l’Audit Interne2014 – DakarLa 11ème conférence internationale de l’UFAI a été l’occasion de la remise des prix de reconnaissanceprofessionnelle lors du dîner de gala à l’Hôtel King Fahd de Dakar le 15 décembre 2014.

Le prix de reconnaissance professionnelle est attribué depuis 2002, tous les 2 ans, lors de laConférence Internationale de l'UFAI. À l’origine, trois étaient attribués, un pour l’Afrique, un pourl’Amérique du Nord et un pour l’Europe. En 2008, lors de la conférence des 20 ans de l’UFAI à Paris, ila été décidé d’attribuer deux prix pour l’Afrique, un pour l’Afrique du Nord et Moyen-Orient et un

Denis NeukommPrésident de l’UFAI 2008-2012Président du comité d’évaluation du prix dereconnaissance professionnelle de l’UFAI

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Prix de reconnaissance professionnelle de l’auditinterne de l’Union Francophone de l’Audit Interne2014 – DakarLa 11ème conférence internationale de l’UFAI a été l’occasion de la remise des prix de reconnaissanceprofessionnelle lors du dîner de gala à l’Hôtel King Fahd de Dakar le 15 décembre 2014.

Le prix de reconnaissance professionnelle est attribué depuis 2002, tous les 2 ans, lors de laConférence Internationale de l'UFAI. À l’origine, trois étaient attribués, un pour l’Afrique, un pourl’Amérique du Nord et un pour l’Europe. En 2008, lors de la conférence des 20 ans de l’UFAI à Paris, ila été décidé d’attribuer deux prix pour l’Afrique, un pour l’Afrique du Nord et Moyen-Orient et un

Denis NeukommPrésident de l’UFAI 2008-2012Président du comité d’évaluation du prix dereconnaissance professionnelle de l’UFAI

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pour l’Afrique subsaharienne qui enregistre un accroissement constant du nombre d’adhérents. Celapermettant de donner à chaque prix le nom d’un des quatre fondateurs de l’UFAI.

Le prix de reconnaissance professionnelle récompense des personnes qui se sont particulièrementengagées dans l'audit interne au niveau de l'audit interne francophone.

A chaque conférence internationale, la remise des prix de reconnaissance est très attendue lors de lasoirée de gala. L’édition 2014 n’a pas échappé à la règle. Le palmarès 2014 est le suivant :

Pour la région Amérique du Nord et Caraïbes, le prix Jean Pouliot a été remis à Thomas E. Blot,Président de l’IAI Haïti. Thomas E. Blot ne pouvant pas être présent, la Présidente de l’UFAI, MireilleHarnois, a reçu le prix avec la mission de le transmettre en Haïti.Elle a par ailleurs lu avec émotion lecommuniqué de la part de Thomas E. Blot.

Thomas est récompensé pour son engagement formidable dans le redémarrage de l'audit interne enHaïti, suite aux dramatiques événements qui ont touché profondément le pays. Ce prix est nonseulement une récompense pour Thomas, mais aussi un encouragement à continuer ses efforts dansle développement de l'audit interne.

Pour la région Europe, le prix Louis Vaurs a été remis à Christian Van Nedervelde, du Luxembourg parTommaso Capurso. Christian est engagé depuis plusieurs années au sein du Conseil d'administrationde l'UFAI, tout d'abord en tant que Trésorier, puis actuellement en tant que Vice-Président pourl'Europe. Il fait aussi partie du Conseil d'administration d'IIA Luxembourg, dont il fut le Président. Sesprésentations lors de conférences sont remarquables et toujours suivies avec grand intérêt.

Pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, le prix Abdelatif Benkaddour a été remis à LoubnaKhatib du Maroc par Mohamed Barnia. Depuis de nombreuses années, Loubna Khatib est engagée ausein du Conseil d'administration de l’IIA Maroc, dont elle fut la Présidente pendant 6 ans. Elle estl’actuelle Trésorière de l’UFAI. Loubna est intervenue lors de différents colloques et conférences tantnationaux qu’internationaux, elle enseigne et intervient dans des universités et écoles de commerceet dans des groupements professionnels.

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Et finalement, la remise du prix Amor Souiden pour l'Afrique subsaharienne a débouché sur unesurprise. Pour la première fois dans l'histoire du prix de reconnaissance professionnelle de l'UFAI, leprix a été décerné non pas à une personne physique, mais à une organisation, l’Union Economique etMonétaire Ouest Africaine(UEMOA).

Le prix a été remis à Kodjo Agbeko Sededji, Directeur de l'Audit Interne de l'UEMOA, par DramaneSidibé.Le choix de l'UEMOA est une marque de profonde reconnaissance pour son soutien direct etindirect depuis près d'une dizaine d'années, notamment à l'occasion des conférences internationalesou régionales de l'UFAI. Elle a facilité l'organisation de conférences, la participation de délégués despays UEMOA aux conférences et assemblées générales, la formation d'auditeurs internes, laparticipation d'intervenants et assuré aussi la présence et le soutien des plus hautes personnalitéspolitiques et administratives.

Félicitations aux quatre récipiendaires !

N’oublions pas de remercier chaleureusement Pape Alpha Sy et toute l'équipe de l'IIA Sénégal pourl'accueil et l'organisation de la 11ème Conférence Internationale de l'UFAI.Rendez-vous à la prochaine remise de prix de reconnaissance professionnelle qui se tiendra dans lecadre de la prochaine conférence internationale de l’UFAI à Québec en 2016.

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Echos des instituts et associations...

IIA Algérie :

NOUVELLES D’ALGERIE : 4ème COLLOQUE INTERNATIONAL, ORAN 12/13 OCTOBRE 2014ORAN EL BAHIA Capitale de l’Ouest Algérien, cette belle ville, si hospitalière et si attachante a eu àaccueillir les 12 et 13 octobre 2014, au niveau du superbe hôtel LE MERIDIEN, les travaux du 4èmeColloque international de l’AACIA qui a eu pour thème central : L’Audit Interne : acteur dechangement.

Ce rendez-vous marquant de par la thématique proposée et sa programmation décidée dans uncadre délocalisé à ORAN EL BAHIA aux fins de faire connaitre après Alger et Constantine, l’AACIA àl’ensemble des professionnels de l’Audit Interne disséminés sur l’ensemble du territoire et aux amisde l’AACIA venant de différents pays, de conforter son action de marketing, dans une logique deproximité géographique, pour aller à la rencontre de tous ceux et celles qui croient fermement, dansle travail de fond réalisé, de promotion et développement de la bonne pratique de l’Audit Interne,mené depuis plus de 21 ans par l’AACIA.

La tenue de cette 4eme édition du Colloque International qui a offert une nouvelle fois l’occasion auxprofessionnels algériens de l’audit interne de se mettre au diapason des faits majeurs marquantl’évolution continue de l’audit interne, est à considérer surtout comme un acte de persévérance pourcontinuer à vouloir, hisser l’audit interne en Algérie vers les bonnes pratiques consacréesuniversellement.

De par la variété des thèmes qui ont été abordés et qui ont été encadrés par d’éminents spécialisteset professionnels de l’audit interne nationaux et étrangers (France, Belgique, Canada, Maroc, Tunisie,Cameroun), les travaux du colloque ont été une occasion propice pour les participants, plus de 200personnes d’écouter et d’échanger avec ces spécialistes de renom de l’audit interne qui ont acceptéde faire le voyage d’ORAN, de venir nous restituer leur expertise et leur altruisme pédagogique auxfins de donner durant deux jours les 12 et 13 octobre, du sens, du faste, de l’éclat, à la Conférenceinaugurale, aux quatre plénières et aux deux ateliers programmés, soit l’équivalent de vingt et unecommunications rendues.

Les Présidents des plénières et des ateliers, qui sont d’éminentes personnalités de renommée, decompétence et d’expertise reconnues, ont su cadrer les débats pour susciter le questionnement utileporté par un auditoire désireux d’en savoir plus à propos des bonnes pratiques universellementconsacrées.

Cette manifestation s’est déclinée aussi comme une nouvelle opportunité pour contribuer demanière effective à une mise à niveau en termes informationnels et de capitalisation de nouveauxsavoirs faire de tous les acteurs intéressés par l’audit interne, la gouvernance et l’éthique.

Enfin, ce 4eme colloque aura été l’espace dédié ou la devise de l’IIA : le progrès par le partage, s’estexercée pleinement, car elle a permis à tous les participants (intervenants et séminaristes) forts desspécificités de leurs pays respectifs, d’être réellement en phase avec le propos si cher à AIMECESAIRE, du donner et du recevoir, de partager leurs expériences dans ce qui les unit, l’audit

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interne, qui est une activité encadrée par des normes universelles, en perpétuelle évolution eu égardaux besoins changeants des organisations.

Le 4eme Colloque International d’Oran aura été une autre étape de consolidation pour l’AACIA, quise prépare déjà à accueillir à ALGER courant septembre/octobre 2015, la 3ème ConférenceMaghrébine de l’Audit Interne.

L’invitation est lancée.

Mr MEZIANE Mohamed, Président AACIA

Association Guinéenne des Auditeurs (AGA)

Compte-rendu du séminaire international organisé par l’AGA (ASSOCIATION GUINÉENNE DESAUDITEURS) sur le thème Détecter et prévenir la fraudeLes 28 et 29 avril 2014 à ConakryPar le président de l’AGA, Alkaly Mohamed T. CONDE

1. Dans le cadre de la coopération entre les membres de l’UFAI (Union francophone de l’auditinterne), l’Association guinéenne des auditeurs a organisé le séminaire intitulé Détecter et prévenirles fraudes , du 28 au 29 avril 2014, au NOVOTEL - Grand Hôtel de l’Indépendance, à Conakry, sous lebrillant parrainage de Monsieur François FALCONE, directeur exécutif de l’ANLC/Agence nationalede lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance, de la Présidence de laRépublique de Guinée.

2. Le séminaire a été dirigé par Dramane SIDIBE (DPAI, CIA, CICA, CRMA, DESS en audit et contrôle,maîtrise en économétrie, certificat en bonne gouvernance et anti-fraude), directeur del’Organisation, des Études et de la Formation à la Banque de l’Habitat du Mali, ancien vice-présidentde l’UFAI, conseiller spécial de la présidente de l’UFAI, chargé de cours en audit interne, encomptabilité générale et commissariat aux comptes dans des universités du Mali.

3. La survie des entreprises est souvent menacée par la fraude, avec des risques amplifiés par lamondialisation, le progrès technique, les défaillances du dispositif de contrôle interne. L’AGA, pourcontribuer au renforcement des capacités professionnelles en matière de contrôle et d’audit interne,a donc mis en œuvre un programme de formation spéciale pour les entreprises, banques etorganisations publiques, avec la participation de 25 cadres, vérificateurs, contrôleurs et auditeurs.

4. Dramane SIDIBE, assisté par messieurs les formateurs guinéens Alkaly Mohamed,Tahey CONDEet Mamadi KABA, avec l’appui de monsieur le Secrétaire général Mamady TRAORE, a réussi à fairecomprendre aux participants que la fraude constitue un ensemble de risques majeurs à identifier,analyser, évaluer et maîtriser par des voies et méthodes adéquates, pour réaliser les objectifs avecles meilleures performances et au moindre coût.

5. Les objectifs pédagogiques et andragogiques ont été atteints, avec l’identification des différentsacteurs responsables, la détection des faiblesses de contrôle interne favorisant les fraudes deplusieurs types, l’évaluation des conséquences en chaîne, et l’utilisation des techniques de détectionet de contrôle. Les cadres deviennent ainsi plus conscients, dotés de connaissances etd’expériences, motivés, capables, compétents, habiles, pour la mise en pratique des savoirs et la

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résolution responsable de problèmes, en situation réelle et variable, par des comportementspositifs et éthiques.

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IIA Tunisie :

LA DEUXIEME CONFÉRENCE MAGHRÉBINE D’AUDIT INTERNE

M. Abdessatar KRIMI,Membre du Comité de Rédaction de la Revue Francophone de l’Auditeur Interne

Dans le cadre de son activité internationale, l’Association Tunisienne des Auditeurs Internes (IIATunisia) a eu l’honneur et le plaisir d’organiser la 2ème Conférence Maghrébine de l’Audit Interne les27 et 28 novembre 2014 à Hammamet, sous le thème :

L’AUDIT INTERNE ET LA FRAUDE : QUELLES PROBLÉMATIQUES ÉMERGENTES ?

Le programme de cette conférence s’est articulé autour de 5 séances plénières et de 2 ateliers :

Les séances plénières avaient comme thématiques :

- Panorama de la fraude en Tunisie et dans le monde- La contribution de l’audit interne à la prévention et à la détection de la fraude- Le contrôle interne : une ligne de défense de premier ordre pour la lutte contre la fraude- Le rôle des trois lignes de maîtrise dans la prévention de la fraude et de la corruption- L’éthique pour un meilleur environnement de l’entreprise

Les deux ateliers portaient sur :

1. Les dispositifs anti-fraude dans l’entreprise2. Les méthodologies de prévention et de détection des fraudes spécifiques.

Cette conférence qui s’est tenue à Hammamet Sud, à 60 km de la capitale, a réuni environ 250participants, avec plus de 30 conférenciers, en provenance d’Algérie, de Belgique, du Canada, deFrance, du Maroc, ainsi que de Tunisie, des experts dans les domaines de la fraude, de lagouvernance, de l’audit interne, du contrôle interne et du management des risques.

Durant ces deux jours, les intervenants, hautement qualifiés, ont déchiffré, décodé, et vulgarisé lesmontages frauduleux, en mettant en évidence le rôle de l’auditeur interne eu égard à ce fléau,confirmant par ailleurs que l’audit Interne est plus que jamais au centre de tous les intérêts, aussibien dans le secteur privé que dans le secteur public.

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Il faut signaler également que cette conférence a été la consécration des associations d’auditinternes de l’espace maghrébin, l’AMACI (Maroc), l’AACIA (Algérie) et l’ATAI (Tunisie), en attendantl’intégration dans un prochain avenir des auditeurs internes de Mauritanie et ce, partant de laproximité culturelle et géographique, pour arrêter ensuite une stratégie commune de lutte contre lafraude, la corruption et le blanchiment.

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EDITEURUFAI Union Francophone de l’audit interne

98 bis, boulevard Haussmann-75008 Paris (France)www.ufai.org

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Mireille Harnois, Présidente de l’UFAI-----------------------------------------Responsable de la publication

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