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« EDUCATEUR DE RUE …..
UN METIER MECONNU »
Le journal de l’Association accorde un article à
chacune de ses parutions sur un métier de la
Sauvegarde 56.
Rencontre de Geneviève RALLE, Vice-
Présidente de la Sauvegarde 56, avec deux
éducatrice de la Prévention Spécialisée :
Emilie et Virginie.
J’ai voulu faire connaître la Prévention
Spécialisée aux lecteurs, mais aussi montrer
que ce service est partie intégrante de la
Sauvegarde 56. Il fait partie du Pôle Protection
de l’Enfance. Ce service est mal identifié du fait
de son éloignement, de ses locaux anonymes,
de son mode de fonctionnement différent des
autres services, ce qui engendre une
méconnaissance du travail qui est fait et peut-
être aussi une méconnaissance des autres
travailleurs sociaux de la Sauvegarde 56.
J’ai rencontré deux éducatrices de rue :
Virginie et Emilie.
Je rappellerais brièvement l’historique
de la Prévention Spécialisée (la Prev comme on
dit !).
Crée en 1999 avec une première équipe sur la
ville de Lanester, le service de Prévention
Spécialisée bénéficie d’une convention
tripartite : Sauvegarde 56, Conseil Général du
Morbihan et les villes de Lanester et Lorient. En
2002, création de l’équipe de Lorient Sud suivie
par celle de Lorient Nord.
GR : Les éducateurs de prévention spécialisée
sont plus connus sous le vocable d’éducs de
rue. Pouvez vous présenter brièvement votre
métier et en quoi consistent vos missions ?
Emilie : Pourquoi éducateur de rue ? La rue est
un de nos outils pour pouvoir aller sur le
territoire des jeunes qui sont dans la rue .On
est présents physiquement dans la rue.
Peu d’intervenants en travail social vont à la
rencontre physiquement de
leur public. Le support pour
contacter une maman par
exemple c’est la rue.
GR : Sur quels territoires
intervenez vous ?
Virginie : On est mandaté
pour un territoire donné,
c’est le territoire qui fait
notre mandat, c’est pourquoi
à la Prév on parle beaucoup «
d’aller vers ». C’est notre
devise.
GR : C’est vous qui provoquez
la rencontre, vous n’avez aucun nom de
personne, alors comment se fait une
rencontre ?
Emilie : En général, ils savent assez vite que
nous sommes éducateurs car ils partent du
principe qu’un étranger qui est sur leur
territoire,c’est soit un éducateur, soit un flic .
« Un étranger n’a aucun intérêt à venir sur
notre territoire ».
GR : C’est une présence inconnue pour eux
donc pas des leurs ? …en quoi consiste vos
missions ?
Virginie : Nous avons une mission d’aide
sociale à l’enfance, on cible les jeunes de 11 à
21 ans. Pour réaliser notre mission on a
plusieurs outils à notre disposition, plusieurs
modes d’action au delà de la rue. Le jeune est
au courant que nous sommes éducateurs et
que nous avons des principes d’intervention
qui sont la libre adhésion, le mandat territorial
et l’anonymat.
La rue est l’outil le plus visible pour les
habitants du quartier.
Notre rôle en lien avec notre mission est de
ramener ces jeunes vers des structures de droit
commun par la médiation.
Il y a aussi tout ce qui ressort
de l’accompagnement
éducatif où là on est plus sur
de l’individuel et du familial.
GR : Quel est votre public
prioritaire ?
Virginie : Ce sont des jeunes
marginalisés ou en voie de
marginalisation. Ces jeunes
sont éloignés de la société de
part leur mode de vie, de
leur vécu familial, ils
s’éloignent des structures de
droit commun, ou ils n’y vont
plus ou ils mettent ces structures à mal, par
exemple l’école, la maison de quartier….
On élargit notre mission à partir des jeunes de
la famille, on sait bien que ces jeunes ont des
carences affectives, surtout les plus jeunes.
GR : Sur quels types de supports vous basez
vous ?
Emilie : On ne travaille pas comme une maison
de quartier qui propose une activité, c’est
plutôt l’activité qui va faire que l’on rassembles
des gens, on n’a pas de groupes existants sur le
territoire d’action, ce sont des jeunes qui se
socialisent en groupes. Il nous est arrivé d’avoir
des groupes avec des tranches d’âges très
diverses. L’objectif sera de scinder ce groupe
afin que les plus jeunes aillent vers des
structures plus adaptées.
Virginie : on part toujours du groupe existant
même si on n’est pas en adéquation avec ce
groupe.
Emilie : Il arrive que l’on peut demander à 1 ou
2 éléments du groupe de ne pas s’associer au
projet et on trouvera une solution plus adaptée
pour eux. On travaille sur des petits groupes.
GR : Vous parlez beaucoup de groupe, c’est
aussi un support pour vous ?
Emilie : Le groupe est un prétexte de rencontre
pour nous, lors d’animation il nous servira pour
cibler leurs préférences, travailler l’éducatif et
l’accompagnement individuel.
Quand on travaille avec un groupe notre
objectif est de pouvoir appréhender les
individus et mieux les connaître et d’avoir une
relation de confiance qui découlera vers un
accompagnement individuel.
Le groupe est un prétexte pour aller plus loin
dans la relation.
GR : Pouvez vous nous décrire une journée
type d’éduc de rue ?
Emilie : C’est compliqué d’y répondre car il faut
sans cesse s’adapter. Il y a les réunions
impondérables avec les institutions, les
partenaires.
Virginie : C’est en fonction de l’ambiance du
quartier. Les jeunes peuvent parfois exprimer
leur ras le bol de notre présence !!! Il faut
savoir faire un pas de côté pour être dans la
bonne posture et qu’on ne soit pas vu comme
faisant une ronde.
L’été nous serons plus tard dans la rue.
Emilie : Pour ce qui est de l’accompagnement,
cela dépend de la disponibilité des jeunes, des
familles et de la notre aussi. On essaie de ne
pas travailler dans l’urgence. On peut différer
les demandes.
GR : Le travail en partenariat est important
pour vous, quels sont vos partenaires ?
Virginie : Il y a les maisons de quartier, les
centres sociaux, les assistants sociaux, les
éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance, la
mission locale, le centre d’apprentissage, les
collèges et les lycées et les éducateurs de la
Sauvegarde 56.
GR : Pouvez vous nous décrire un territoire ?
Virginie : Sur Lorient on est sur une typologie
de quartier avec une priorité urbaine, ce qu’on
nomme ici les quartiers CUCS (Contrat Urbain
de Cohésion Sociale).
Ici c’est le quartier Nord de Lorient. Il y a des
équipes Bois du Château – Kerguillette.
L’équipe de Lorient Sud, Kervénanec, n’existe
plus.
On est missionné sur ces quartiers mais le
service est en reconventionnement
actuellement.
Nous avons une mission d’exploration sur le
quartier Frébault mais sur une mission courte.
Le fait de ne plus être sur un quartier peut faire
ressurgir les problèmes, il faut être vigilant.
Notre présence dans la durée facilite notre
intervention « il faut du temps ».
Emilie : La durée sur le quartier permet d’avoir
de l’appui sur la famille et de proposer des
accompagnements éducatifs individualisés. On
a connu les grands frères.
GR : Actuellement le service de prévention
spécialisée est également engagé dans une
recherche -action sur la commune de Séné ?
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Virginie : C’est une recherche–action sur 2 ans
sur Séné à la demande de la Mairie qui se pose
la question de l’avenir de la jeunesse de Séné. L
a mairie a fait appel à la Sauvegarde 56 pour
l’aider à redéfinir ses axes de politique de la
jeunesse et ce avec les outils de la prévention
spécialisée.
Ce n’est pas dans l’objectif d’installer une
équipe de prévention spécialisée.
GR : Comment êtes –vous confrontés aux
réseaux sociaux utilisés par les jeunes .
Virginie : Pas d’usage à titre personnel mais les
jeunes posent la question de savoir si la prev a
un site, ou un blog ou un forum…
L’anonymat étant prioritaire, la question ne se
pose pas pour l’instant. On voit bien que les
jeunes y passent beaucoup de temps, peut-
être que dans un temps futur « faire de la rue
sur internet » sera d‘actualité. Notre rôle est
plus dans la prévention des dangers des
réseaux sociaux. C’est un des sujets de leurs
discussions.
La prévention spécialisée fait partie de
l’observatoire de la jeunesse à Lorient qui
informe sur les réseaux sociaux.
GR : Parlez- nous un peu des chantiers ?
Virginie : Il y a les chantiers « contre partie »
pour les 12-16 ans. Le travail du jeune lui
permet d’ouvrir un compte qui lui donnera
accès à une sortie, à un cinéma…
Les chantiers rémunérés pour les plus de 16
ans, plutôt l’été. Il est rémunéré à l’heure.
Toujours sur la base du volontariat.
La médiation par l’objet créé du lien, les
supports sont variés, leurs cages d’escalier, des
bancs ou des réverbères à repeindre,
réalisation d’une caisse à savon, etc.
Actuellement une caravane est en cours de
restauration et servira de support d’animation
pour une autre association.
GR : Dans ce service les professionnels n’ont
pas les mêmes formations initiales Et vous
Virginie et Emilie, quelle formation avez-vous ?
Virginie : En effet les équipes sont
pluridisciplinaires, ce qui leur permet d’être
des « touche à tout ». Pour ma part, j’ai un
DEFA (Diplôme d’Etat aux Fonctions de
l’Animation) et un Master 2 en ingéniérie des
interventions sociales. Je suis plus issue de
l’animation.
Emilie : Je suis éducatrice spécialisée et j’ai un
BEP de menuiserie,
ce qui surprend mais
c’est un plus car j’ai
pu faire de la
menuiserie dans la
rue à Kervénanec.
GR : Pouvez – vous
nous dire ce que
vous aimez dans
votre métier ?
Emilie : Pour moi la
libre adhésion est
une valeur
personnelle, elle facilite le contact, le jeune est
partie prenante de son projet.
Virginie : Pour moi il y a une grande diversité
d’actions à la Prévention spécialisée, une
liberté de projets et d’action, c’est nous qui
créons notre projet. Et puis la proximité avec
les jeunes.
Notre local prêté par la ville de Lorient est
intéressant car il permet l’anonymat, les
passages sont informels d’où la nécessité de la
proximité du local dans les quartiers
« EDUCATEUR DE RUE …..
UN METIER MECONNU »
Le journal de l’Association accorde un article à
chacune de ses parutions sur un métier de la
Sauvegarde 56.
Rencontre de Geneviève RALLE, Vice-
Présidente de la Sauvegarde 56, avec deux
éducatrice de la Prévention Spécialisée :
Emilie et Virginie.
J’ai voulu faire connaître la Prévention
Spécialisée aux lecteurs, mais aussi montrer
que ce service est partie intégrante de la
Sauvegarde 56. Il fait partie du Pôle Protection
de l’Enfance. Ce service est mal identifié du fait
de son éloignement, de ses locaux anonymes,
de son mode de fonctionnement différent des
autres services, ce qui engendre une
méconnaissance du travail qui est fait et peut-
être aussi une méconnaissance des autres
travailleurs sociaux de la Sauvegarde 56.
J’ai rencontré deux éducatrices de rue :
Virginie et Emilie.
Je rappellerais brièvement l’historique
de la Prévention Spécialisée (la Prev comme on
dit !).
Crée en 1999 avec une première équipe sur la
ville de Lanester, le service de Prévention
Spécialisée bénéficie d’une convention
tripartite : Sauvegarde 56, Conseil Général du
Morbihan et les villes de Lanester et Lorient. En
2002, création de l’équipe de Lorient Sud suivie
par celle de Lorient Nord.
GR : Les éducateurs de prévention spécialisée
sont plus connus sous le vocable d’éducs de
rue. Pouvez vous présenter brièvement votre
métier et en quoi consistent vos missions ?
Emilie : Pourquoi éducateur de rue ? La rue est
un de nos outils pour pouvoir aller sur le
territoire des jeunes qui sont dans la rue .On
est présents physiquement dans la rue.
Peu d’intervenants en travail social vont à la
rencontre physiquement de
leur public. Le support pour
contacter une maman par
exemple c’est la rue.
GR : Sur quels territoires
intervenez vous ?
Virginie : On est mandaté
pour un territoire donné,
c’est le territoire qui fait
notre mandat, c’est pourquoi
à la Prév on parle beaucoup «
d’aller vers ». C’est notre
devise.
GR : C’est vous qui provoquez
la rencontre, vous n’avez aucun nom de
personne, alors comment se fait une
rencontre ?
Emilie : En général, ils savent assez vite que
nous sommes éducateurs car ils partent du
principe qu’un étranger qui est sur leur
territoire,c’est soit un éducateur, soit un flic .
« Un étranger n’a aucun intérêt à venir sur
notre territoire ».
GR : C’est une présence inconnue pour eux
donc pas des leurs ? …en quoi consiste vos
missions ?
Virginie : Nous avons une mission d’aide
sociale à l’enfance, on cible les jeunes de 11 à
21 ans. Pour réaliser notre mission on a
plusieurs outils à notre disposition, plusieurs
modes d’action au delà de la rue. Le jeune est
au courant que nous sommes éducateurs et
que nous avons des principes d’intervention
qui sont la libre adhésion, le mandat territorial
et l’anonymat.
La rue est l’outil le plus visible pour les
habitants du quartier.
Notre rôle en lien avec notre mission est de
ramener ces jeunes vers des structures de droit
commun par la médiation.
Il y a aussi tout ce qui ressort
de l’accompagnement
éducatif où là on est plus sur
de l’individuel et du familial.
GR : Quel est votre public
prioritaire ?
Virginie : Ce sont des jeunes
marginalisés ou en voie de
marginalisation. Ces jeunes
sont éloignés de la société de
part leur mode de vie, de
leur vécu familial, ils
s’éloignent des structures de
droit commun, ou ils n’y vont
plus ou ils mettent ces structures à mal, par
exemple l’école, la maison de quartier….
On élargit notre mission à partir des jeunes de
la famille, on sait bien que ces jeunes ont des
carences affectives, surtout les plus jeunes.
GR : Sur quels types de supports vous basez
vous ?
Emilie : On ne travaille pas comme une maison
de quartier qui propose une activité, c’est
plutôt l’activité qui va faire que l’on rassembles
des gens, on n’a pas de groupes existants sur le
territoire d’action, ce sont des jeunes qui se
socialisent en groupes. Il nous est arrivé d’avoir
des groupes avec des tranches d’âges très
diverses. L’objectif sera de scinder ce groupe
afin que les plus jeunes aillent vers des
structures plus adaptées.
Virginie : on part toujours du groupe existant
même si on n’est pas en adéquation avec ce
groupe.
Emilie : Il arrive que l’on peut demander à 1 ou
2 éléments du groupe de ne pas s’associer au
projet et on trouvera une solution plus adaptée
pour eux. On travaille sur des petits groupes.
GR : Vous parlez beaucoup de groupe, c’est
aussi un support pour vous ?
Emilie : Le groupe est un prétexte de rencontre
pour nous, lors d’animation il nous servira pour
cibler leurs préférences, travailler l’éducatif et
l’accompagnement individuel.
Quand on travaille avec un groupe notre
objectif est de pouvoir appréhender les
individus et mieux les connaître et d’avoir une
relation de confiance qui découlera vers un
accompagnement individuel.
Le groupe est un prétexte pour aller plus loin
dans la relation.
GR : Pouvez vous nous décrire une journée
type d’éduc de rue ?
Emilie : C’est compliqué d’y répondre car il faut
sans cesse s’adapter. Il y a les réunions
impondérables avec les institutions, les
partenaires.
Virginie : C’est en fonction de l’ambiance du
quartier. Les jeunes peuvent parfois exprimer
leur ras le bol de notre présence !!! Il faut
savoir faire un pas de côté pour être dans la
bonne posture et qu’on ne soit pas vu comme
faisant une ronde.
L’été nous serons plus tard dans la rue.
Emilie : Pour ce qui est de l’accompagnement,
cela dépend de la disponibilité des jeunes, des
familles et de la notre aussi. On essaie de ne
pas travailler dans l’urgence. On peut différer
les demandes.
GR : Le travail en partenariat est important
pour vous, quels sont vos partenaires ?
Virginie : Il y a les maisons de quartier, les
centres sociaux, les assistants sociaux, les
éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance, la
mission locale, le centre d’apprentissage, les
collèges et les lycées et les éducateurs de la
Sauvegarde 56.
GR : Pouvez vous nous décrire un territoire ?
Virginie : Sur Lorient on est sur une typologie
de quartier avec une priorité urbaine, ce qu’on
nomme ici les quartiers CUCS (Contrat Urbain
de Cohésion Sociale).
Ici c’est le quartier Nord de Lorient. Il y a des
équipes Bois du Château – Kerguillette.
L’équipe de Lorient Sud, Kervénanec, n’existe
plus.
On est missionné sur ces quartiers mais le
service est en reconventionnement
actuellement.
Nous avons une mission d’exploration sur le
quartier Frébault mais sur une mission courte.
Le fait de ne plus être sur un quartier peut faire
ressurgir les problèmes, il faut être vigilant.
Notre présence dans la durée facilite notre
intervention « il faut du temps ».
Emilie : La durée sur le quartier permet d’avoir
de l’appui sur la famille et de proposer des
accompagnements éducatifs individualisés. On
a connu les grands frères.
GR : Actuellement le service de prévention
spécialisée est également engagé dans une
recherche -action sur la commune de Séné ?
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Virginie : C’est une recherche–action sur 2 ans
sur Séné à la demande de la Mairie qui se pose
la question de l’avenir de la jeunesse de Séné. L
a mairie a fait appel à la Sauvegarde 56 pour
l’aider à redéfinir ses axes de politique de la
jeunesse et ce avec les outils de la prévention
spécialisée.
Ce n’est pas dans l’objectif d’installer une
équipe de prévention spécialisée.
GR : Comment êtes –vous confrontés aux
réseaux sociaux utilisés par les jeunes .
Virginie : Pas d’usage à titre personnel mais les
jeunes posent la question de savoir si la prev a
un site, ou un blog ou un forum…
L’anonymat étant prioritaire, la question ne se
pose pas pour l’instant. On voit bien que les
jeunes y passent beaucoup de temps, peut-
être que dans un temps futur « faire de la rue
sur internet » sera d‘actualité. Notre rôle est
plus dans la prévention des dangers des
réseaux sociaux. C’est un des sujets de leurs
discussions.
La prévention spécialisée fait partie de
l’observatoire de la jeunesse à Lorient qui
informe sur les réseaux sociaux.
GR : Parlez- nous un peu des chantiers ?
Virginie : Il y a les chantiers « contre partie »
pour les 12-16 ans. Le travail du jeune lui
permet d’ouvrir un compte qui lui donnera
accès à une sortie, à un cinéma…
Les chantiers rémunérés pour les plus de 16
ans, plutôt l’été. Il est rémunéré à l’heure.
Toujours sur la base du volontariat.
La médiation par l’objet créé du lien, les
supports sont variés, leurs cages d’escalier, des
bancs ou des réverbères à repeindre,
réalisation d’une caisse à savon, etc.
Actuellement une caravane est en cours de
restauration et servira de support d’animation
pour une autre association.
GR : Dans ce service les professionnels n’ont
pas les mêmes formations initiales Et vous
Virginie et Emilie, quelle formation avez-vous ?
Virginie : En effet les équipes sont
pluridisciplinaires, ce qui leur permet d’être
des « touche à tout ». Pour ma part, j’ai un
DEFA (Diplôme d’Etat aux Fonctions de
l’Animation) et un Master 2 en ingéniérie des
interventions sociales. Je suis plus issue de
l’animation.
Emilie : Je suis éducatrice spécialisée et j’ai un
BEP de menuiserie,
ce qui surprend mais
c’est un plus car j’ai
pu faire de la
menuiserie dans la
rue à Kervénanec.
GR : Pouvez – vous
nous dire ce que
vous aimez dans
votre métier ?
Emilie : Pour moi la
libre adhésion est
une valeur
personnelle, elle facilite le contact, le jeune est
partie prenante de son projet.
Virginie : Pour moi il y a une grande diversité
d’actions à la Prévention spécialisée, une
liberté de projets et d’action, c’est nous qui
créons notre projet. Et puis la proximité avec
les jeunes.
Notre local prêté par la ville de Lorient est
intéressant car il permet l’anonymat, les
passages sont informels d’où la nécessité de la
proximité du local dans les quartiers
« EDUCATEUR DE RUE …..
UN METIER MECONNU »
Le journal de l’Association accorde un article à
chacune de ses parutions sur un métier de la
Sauvegarde 56.
Rencontre de Geneviève RALLE, Vice-
Présidente de la Sauvegarde 56, avec deux
éducatrice de la Prévention Spécialisée :
Emilie et Virginie.
J’ai voulu faire connaître la Prévention
Spécialisée aux lecteurs, mais aussi montrer
que ce service est partie intégrante de la
Sauvegarde 56. Il fait partie du Pôle Protection
de l’Enfance. Ce service est mal identifié du fait
de son éloignement, de ses locaux anonymes,
de son mode de fonctionnement différent des
autres services, ce qui engendre une
méconnaissance du travail qui est fait et peut-
être aussi une méconnaissance des autres
travailleurs sociaux de la Sauvegarde 56.
J’ai rencontré deux éducatrices de rue :
Virginie et Emilie.
Je rappellerais brièvement l’historique
de la Prévention Spécialisée (la Prev comme on
dit !).
Crée en 1999 avec une première équipe sur la
ville de Lanester, le service de Prévention
Spécialisée bénéficie d’une convention
tripartite : Sauvegarde 56, Conseil Général du
Morbihan et les villes de Lanester et Lorient. En
2002, création de l’équipe de Lorient Sud suivie
par celle de Lorient Nord.
GR : Les éducateurs de prévention spécialisée
sont plus connus sous le vocable d’éducs de
rue. Pouvez vous présenter brièvement votre
métier et en quoi consistent vos missions ?
Emilie : Pourquoi éducateur de rue ? La rue est
un de nos outils pour pouvoir aller sur le
territoire des jeunes qui sont dans la rue .On
est présents physiquement dans la rue.
Peu d’intervenants en travail social vont à la
rencontre physiquement de
leur public. Le support pour
contacter une maman par
exemple c’est la rue.
GR : Sur quels territoires
intervenez vous ?
Virginie : On est mandaté
pour un territoire donné,
c’est le territoire qui fait
notre mandat, c’est pourquoi
à la Prév on parle beaucoup «
d’aller vers ». C’est notre
devise.
GR : C’est vous qui provoquez
la rencontre, vous n’avez aucun nom de
personne, alors comment se fait une
rencontre ?
Emilie : En général, ils savent assez vite que
nous sommes éducateurs car ils partent du
principe qu’un étranger qui est sur leur
territoire,c’est soit un éducateur, soit un flic .
« Un étranger n’a aucun intérêt à venir sur
notre territoire ».
GR : C’est une présence inconnue pour eux
donc pas des leurs ? …en quoi consiste vos
missions ?
Virginie : Nous avons une mission d’aide
sociale à l’enfance, on cible les jeunes de 11 à
21 ans. Pour réaliser notre mission on a
plusieurs outils à notre disposition, plusieurs
modes d’action au delà de la rue. Le jeune est
au courant que nous sommes éducateurs et
que nous avons des principes d’intervention
qui sont la libre adhésion, le mandat territorial
et l’anonymat.
La rue est l’outil le plus visible pour les
habitants du quartier.
Notre rôle en lien avec notre mission est de
ramener ces jeunes vers des structures de droit
commun par la médiation.
Il y a aussi tout ce qui ressort
de l’accompagnement
éducatif où là on est plus sur
de l’individuel et du familial.
GR : Quel est votre public
prioritaire ?
Virginie : Ce sont des jeunes
marginalisés ou en voie de
marginalisation. Ces jeunes
sont éloignés de la société de
part leur mode de vie, de
leur vécu familial, ils
s’éloignent des structures de
droit commun, ou ils n’y vont
plus ou ils mettent ces structures à mal, par
exemple l’école, la maison de quartier….
On élargit notre mission à partir des jeunes de
la famille, on sait bien que ces jeunes ont des
carences affectives, surtout les plus jeunes.
GR : Sur quels types de supports vous basez
vous ?
Emilie : On ne travaille pas comme une maison
de quartier qui propose une activité, c’est
plutôt l’activité qui va faire que l’on rassembles
des gens, on n’a pas de groupes existants sur le
territoire d’action, ce sont des jeunes qui se
socialisent en groupes. Il nous est arrivé d’avoir
des groupes avec des tranches d’âges très
diverses. L’objectif sera de scinder ce groupe
afin que les plus jeunes aillent vers des
structures plus adaptées.
Virginie : on part toujours du groupe existant
même si on n’est pas en adéquation avec ce
groupe.
Emilie : Il arrive que l’on peut demander à 1 ou
2 éléments du groupe de ne pas s’associer au
projet et on trouvera une solution plus adaptée
pour eux. On travaille sur des petits groupes.
GR : Vous parlez beaucoup de groupe, c’est
aussi un support pour vous ?
Emilie : Le groupe est un prétexte de rencontre
pour nous, lors d’animation il nous servira pour
cibler leurs préférences, travailler l’éducatif et
l’accompagnement individuel.
Quand on travaille avec un groupe notre
objectif est de pouvoir appréhender les
individus et mieux les connaître et d’avoir une
relation de confiance qui découlera vers un
accompagnement individuel.
Le groupe est un prétexte pour aller plus loin
dans la relation.
GR : Pouvez vous nous décrire une journée
type d’éduc de rue ?
Emilie : C’est compliqué d’y répondre car il faut
sans cesse s’adapter. Il y a les réunions
impondérables avec les institutions, les
partenaires.
Virginie : C’est en fonction de l’ambiance du
quartier. Les jeunes peuvent parfois exprimer
leur ras le bol de notre présence !!! Il faut
savoir faire un pas de côté pour être dans la
bonne posture et qu’on ne soit pas vu comme
faisant une ronde.
L’été nous serons plus tard dans la rue.
Emilie : Pour ce qui est de l’accompagnement,
cela dépend de la disponibilité des jeunes, des
familles et de la notre aussi. On essaie de ne
pas travailler dans l’urgence. On peut différer
les demandes.
GR : Le travail en partenariat est important
pour vous, quels sont vos partenaires ?
Virginie : Il y a les maisons de quartier, les
centres sociaux, les assistants sociaux, les
éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance, la
mission locale, le centre d’apprentissage, les
collèges et les lycées et les éducateurs de la
Sauvegarde 56.
GR : Pouvez vous nous décrire un territoire ?
Virginie : Sur Lorient on est sur une typologie
de quartier avec une priorité urbaine, ce qu’on
nomme ici les quartiers CUCS (Contrat Urbain
de Cohésion Sociale).
Ici c’est le quartier Nord de Lorient. Il y a des
équipes Bois du Château – Kerguillette.
L’équipe de Lorient Sud, Kervénanec, n’existe
plus.
On est missionné sur ces quartiers mais le
service est en reconventionnement
actuellement.
Nous avons une mission d’exploration sur le
quartier Frébault mais sur une mission courte.
Le fait de ne plus être sur un quartier peut faire
ressurgir les problèmes, il faut être vigilant.
Notre présence dans la durée facilite notre
intervention « il faut du temps ».
Emilie : La durée sur le quartier permet d’avoir
de l’appui sur la famille et de proposer des
accompagnements éducatifs individualisés. On
a connu les grands frères.
GR : Actuellement le service de prévention
spécialisée est également engagé dans une
recherche -action sur la commune de Séné ?
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Virginie : C’est une recherche–action sur 2 ans
sur Séné à la demande de la Mairie qui se pose
la question de l’avenir de la jeunesse de Séné. L
a mairie a fait appel à la Sauvegarde 56 pour
l’aider à redéfinir ses axes de politique de la
jeunesse et ce avec les outils de la prévention
spécialisée.
Ce n’est pas dans l’objectif d’installer une
équipe de prévention spécialisée.
GR : Comment êtes –vous confrontés aux
réseaux sociaux utilisés par les jeunes .
Virginie : Pas d’usage à titre personnel mais les
jeunes posent la question de savoir si la prev a
un site, ou un blog ou un forum…
L’anonymat étant prioritaire, la question ne se
pose pas pour l’instant. On voit bien que les
jeunes y passent beaucoup de temps, peut-
être que dans un temps futur « faire de la rue
sur internet » sera d‘actualité. Notre rôle est
plus dans la prévention des dangers des
réseaux sociaux. C’est un des sujets de leurs
discussions.
La prévention spécialisée fait partie de
l’observatoire de la jeunesse à Lorient qui
informe sur les réseaux sociaux.
GR : Parlez- nous un peu des chantiers ?
Virginie : Il y a les chantiers « contre partie »
pour les 12-16 ans. Le travail du jeune lui
permet d’ouvrir un compte qui lui donnera
accès à une sortie, à un cinéma…
Les chantiers rémunérés pour les plus de 16
ans, plutôt l’été. Il est rémunéré à l’heure.
Toujours sur la base du volontariat.
La médiation par l’objet créé du lien, les
supports sont variés, leurs cages d’escalier, des
bancs ou des réverbères à repeindre,
réalisation d’une caisse à savon, etc.
Actuellement une caravane est en cours de
restauration et servira de support d’animation
pour une autre association.
GR : Dans ce service les professionnels n’ont
pas les mêmes formations initiales Et vous
Virginie et Emilie, quelle formation avez-vous ?
Virginie : En effet les équipes sont
pluridisciplinaires, ce qui leur permet d’être
des « touche à tout ». Pour ma part, j’ai un
DEFA (Diplôme d’Etat aux Fonctions de
l’Animation) et un Master 2 en ingéniérie des
interventions sociales. Je suis plus issue de
l’animation.
Emilie : Je suis éducatrice spécialisée et j’ai un
BEP de menuiserie,
ce qui surprend mais
c’est un plus car j’ai
pu faire de la
menuiserie dans la
rue à Kervénanec.
GR : Pouvez – vous
nous dire ce que
vous aimez dans
votre métier ?
Emilie : Pour moi la
libre adhésion est
une valeur
personnelle, elle facilite le contact, le jeune est
partie prenante de son projet.
Virginie : Pour moi il y a une grande diversité
d’actions à la Prévention spécialisée, une
liberté de projets et d’action, c’est nous qui
créons notre projet. Et puis la proximité avec
les jeunes.
Notre local prêté par la ville de Lorient est
intéressant car il permet l’anonymat, les
passages sont informels d’où la nécessité de la
proximité du local dans les quartiers
« EDUCATEUR DE RUE …..
UN METIER MECONNU »
Le journal de l’Association accorde un article à
chacune de ses parutions sur un métier de la
Sauvegarde 56.
Rencontre de Geneviève RALLE, Vice-
Présidente de la Sauvegarde 56, avec deux
éducatrice de la Prévention Spécialisée :
Emilie et Virginie.
J’ai voulu faire connaître la Prévention
Spécialisée aux lecteurs, mais aussi montrer
que ce service est partie intégrante de la
Sauvegarde 56. Il fait partie du Pôle Protection
de l’Enfance. Ce service est mal identifié du fait
de son éloignement, de ses locaux anonymes,
de son mode de fonctionnement différent des
autres services, ce qui engendre une
méconnaissance du travail qui est fait et peut-
être aussi une méconnaissance des autres
travailleurs sociaux de la Sauvegarde 56.
J’ai rencontré deux éducatrices de rue :
Virginie et Emilie.
Je rappellerais brièvement l’historique
de la Prévention Spécialisée (la Prev comme on
dit !).
Crée en 1999 avec une première équipe sur la
ville de Lanester, le service de Prévention
Spécialisée bénéficie d’une convention
tripartite : Sauvegarde 56, Conseil Général du
Morbihan et les villes de Lanester et Lorient. En
2002, création de l’équipe de Lorient Sud suivie
par celle de Lorient Nord.
GR : Les éducateurs de prévention spécialisée
sont plus connus sous le vocable d’éducs de
rue. Pouvez vous présenter brièvement votre
métier et en quoi consistent vos missions ?
Emilie : Pourquoi éducateur de rue ? La rue est
un de nos outils pour pouvoir aller sur le
territoire des jeunes qui sont dans la rue .On
est présents physiquement dans la rue.
Peu d’intervenants en travail social vont à la
rencontre physiquement de
leur public. Le support pour
contacter une maman par
exemple c’est la rue.
GR : Sur quels territoires
intervenez vous ?
Virginie : On est mandaté
pour un territoire donné,
c’est le territoire qui fait
notre mandat, c’est pourquoi
à la Prév on parle beaucoup «
d’aller vers ». C’est notre
devise.
GR : C’est vous qui provoquez
la rencontre, vous n’avez aucun nom de
personne, alors comment se fait une
rencontre ?
Emilie : En général, ils savent assez vite que
nous sommes éducateurs car ils partent du
principe qu’un étranger qui est sur leur
territoire,c’est soit un éducateur, soit un flic .
« Un étranger n’a aucun intérêt à venir sur
notre territoire ».
GR : C’est une présence inconnue pour eux
donc pas des leurs ? …en quoi consiste vos
missions ?
Virginie : Nous avons une mission d’aide
sociale à l’enfance, on cible les jeunes de 11 à
21 ans. Pour réaliser notre mission on a
plusieurs outils à notre disposition, plusieurs
modes d’action au delà de la rue. Le jeune est
au courant que nous sommes éducateurs et
que nous avons des principes d’intervention
qui sont la libre adhésion, le mandat territorial
et l’anonymat.
La rue est l’outil le plus visible pour les
habitants du quartier.
Notre rôle en lien avec notre mission est de
ramener ces jeunes vers des structures de droit
commun par la médiation.
Il y a aussi tout ce qui ressort
de l’accompagnement
éducatif où là on est plus sur
de l’individuel et du familial.
GR : Quel est votre public
prioritaire ?
Virginie : Ce sont des jeunes
marginalisés ou en voie de
marginalisation. Ces jeunes
sont éloignés de la société de
part leur mode de vie, de
leur vécu familial, ils
s’éloignent des structures de
droit commun, ou ils n’y vont
plus ou ils mettent ces structures à mal, par
exemple l’école, la maison de quartier….
On élargit notre mission à partir des jeunes de
la famille, on sait bien que ces jeunes ont des
carences affectives, surtout les plus jeunes.
GR : Sur quels types de supports vous basez
vous ?
Emilie : On ne travaille pas comme une maison
de quartier qui propose une activité, c’est
plutôt l’activité qui va faire que l’on rassembles
des gens, on n’a pas de groupes existants sur le
territoire d’action, ce sont des jeunes qui se
socialisent en groupes. Il nous est arrivé d’avoir
des groupes avec des tranches d’âges très
diverses. L’objectif sera de scinder ce groupe
afin que les plus jeunes aillent vers des
structures plus adaptées.
Virginie : on part toujours du groupe existant
même si on n’est pas en adéquation avec ce
groupe.
Emilie : Il arrive que l’on peut demander à 1 ou
2 éléments du groupe de ne pas s’associer au
projet et on trouvera une solution plus adaptée
pour eux. On travaille sur des petits groupes.
GR : Vous parlez beaucoup de groupe, c’est
aussi un support pour vous ?
Emilie : Le groupe est un prétexte de rencontre
pour nous, lors d’animation il nous servira pour
cibler leurs préférences, travailler l’éducatif et
l’accompagnement individuel.
Quand on travaille avec un groupe notre
objectif est de pouvoir appréhender les
individus et mieux les connaître et d’avoir une
relation de confiance qui découlera vers un
accompagnement individuel.
Le groupe est un prétexte pour aller plus loin
dans la relation.
GR : Pouvez vous nous décrire une journée
type d’éduc de rue ?
Emilie : C’est compliqué d’y répondre car il faut
sans cesse s’adapter. Il y a les réunions
impondérables avec les institutions, les
partenaires.
Virginie : C’est en fonction de l’ambiance du
quartier. Les jeunes peuvent parfois exprimer
leur ras le bol de notre présence !!! Il faut
savoir faire un pas de côté pour être dans la
bonne posture et qu’on ne soit pas vu comme
faisant une ronde.
L’été nous serons plus tard dans la rue.
Emilie : Pour ce qui est de l’accompagnement,
cela dépend de la disponibilité des jeunes, des
familles et de la notre aussi. On essaie de ne
pas travailler dans l’urgence. On peut différer
les demandes.
GR : Le travail en partenariat est important
pour vous, quels sont vos partenaires ?
Virginie : Il y a les maisons de quartier, les
centres sociaux, les assistants sociaux, les
éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance, la
mission locale, le centre d’apprentissage, les
collèges et les lycées et les éducateurs de la
Sauvegarde 56.
GR : Pouvez vous nous décrire un territoire ?
Virginie : Sur Lorient on est sur une typologie
de quartier avec une priorité urbaine, ce qu’on
nomme ici les quartiers CUCS (Contrat Urbain
de Cohésion Sociale).
Ici c’est le quartier Nord de Lorient. Il y a des
équipes Bois du Château – Kerguillette.
L’équipe de Lorient Sud, Kervénanec, n’existe
plus.
On est missionné sur ces quartiers mais le
service est en reconventionnement
actuellement.
Nous avons une mission d’exploration sur le
quartier Frébault mais sur une mission courte.
Le fait de ne plus être sur un quartier peut faire
ressurgir les problèmes, il faut être vigilant.
Notre présence dans la durée facilite notre
intervention « il faut du temps ».
Emilie : La durée sur le quartier permet d’avoir
de l’appui sur la famille et de proposer des
accompagnements éducatifs individualisés. On
a connu les grands frères.
GR : Actuellement le service de prévention
spécialisée est également engagé dans une
recherche -action sur la commune de Séné ?
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Virginie : C’est une recherche–action sur 2 ans
sur Séné à la demande de la Mairie qui se pose
la question de l’avenir de la jeunesse de Séné. L
a mairie a fait appel à la Sauvegarde 56 pour
l’aider à redéfinir ses axes de politique de la
jeunesse et ce avec les outils de la prévention
spécialisée.
Ce n’est pas dans l’objectif d’installer une
équipe de prévention spécialisée.
GR : Comment êtes –vous confrontés aux
réseaux sociaux utilisés par les jeunes .
Virginie : Pas d’usage à titre personnel mais les
jeunes posent la question de savoir si la prev a
un site, ou un blog ou un forum…
L’anonymat étant prioritaire, la question ne se
pose pas pour l’instant. On voit bien que les
jeunes y passent beaucoup de temps, peut-
être que dans un temps futur « faire de la rue
sur internet » sera d‘actualité. Notre rôle est
plus dans la prévention des dangers des
réseaux sociaux. C’est un des sujets de leurs
discussions.
La prévention spécialisée fait partie de
l’observatoire de la jeunesse à Lorient qui
informe sur les réseaux sociaux.
GR : Parlez- nous un peu des chantiers ?
Virginie : Il y a les chantiers « contre partie »
pour les 12-16 ans. Le travail du jeune lui
permet d’ouvrir un compte qui lui donnera
accès à une sortie, à un cinéma…
Les chantiers rémunérés pour les plus de 16
ans, plutôt l’été. Il est rémunéré à l’heure.
Toujours sur la base du volontariat.
La médiation par l’objet créé du lien, les
supports sont variés, leurs cages d’escalier, des
bancs ou des réverbères à repeindre,
réalisation d’une caisse à savon, etc.
Actuellement une caravane est en cours de
restauration et servira de support d’animation
pour une autre association.
GR : Dans ce service les professionnels n’ont
pas les mêmes formations initiales Et vous
Virginie et Emilie, quelle formation avez-vous ?
Virginie : En effet les équipes sont
pluridisciplinaires, ce qui leur permet d’être
des « touche à tout ». Pour ma part, j’ai un
DEFA (Diplôme d’Etat aux Fonctions de
l’Animation) et un Master 2 en ingéniérie des
interventions sociales. Je suis plus issue de
l’animation.
Emilie : Je suis éducatrice spécialisée et j’ai un
BEP de menuiserie,
ce qui surprend mais
c’est un plus car j’ai
pu faire de la
menuiserie dans la
rue à Kervénanec.
GR : Pouvez – vous
nous dire ce que
vous aimez dans
votre métier ?
Emilie : Pour moi la
libre adhésion est
une valeur
personnelle, elle facilite le contact, le jeune est
partie prenante de son projet.
Virginie : Pour moi il y a une grande diversité
d’actions à la Prévention spécialisée, une
liberté de projets et d’action, c’est nous qui
créons notre projet. Et puis la proximité avec
les jeunes.
Notre local prêté par la ville de Lorient est
intéressant car il permet l’anonymat, les
passages sont informels d’où la nécessité de la
proximité du local dans les quartiers