Eiko Matsushima - Le Rituel Hiérogamique de Nabu (ASJ 9)

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Eiko Matsushima - Le Rituel Hiérogamique de Nabu (ASJ 9)

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  • Dans l'article intitule "Une documentation accadienne du rituel du mariage divin",publie dans Ie Recueil de travaux de l'U.A. 1072 de CNRS (France), 1985, pp.92-113,nous avons presente une liste de textes accadiens sur la ceremonie du mariage deplusieurs couple divins. C'etait grace aux descriptions directes d'un rituel, ou bien aun ou plusieurs mots-cles qui nous montrent nettement ou suggerent assez fortementles rapports des documents avec la ceremonie - par exemple, lJa~l1du(ou lJada~~a-tu) "la ceremonie du mariage" ersu "Ie lit" (ou bit ersi ou bit majjaJi "la chambrea coucher") etc. - que nous avons pu choisir les textes a enregistrer dans ia liste.Cependant, nous n'y faisions qu'une presentation sommaire des documents, sans yjoindre une etude detaillee (et poussee) sur un des rituels precis.!

    Dans Ie present article, nous avons l'intention de travailler, en nous bornant, par-mi les textes de la dite liste, a ceux consideres avoir des rapports avec Ie rituel dumariage de Nabu et de son epouse, afin d'attester explicitement son existence et desuivre aut ant que possible son deroulement. L'epouse de Nabu est, dans la plupartde textes que nous allons examiner ci-dessous, Ta~metu, deesse d'origine vraisem-blablement babylonienne, mais connue deja dans les documents en ancien assyrien.2Par ailleurs, il y a un texte ou Nanaja, la fille d' Anu et la deesse d'Uruk, se presen-tait avec Nabu a la ceremonie en question. Pour mettre notre travail assez en ordre,nous allons examiner d'abord Ie mariage de Nabu et Ta~metu, dans ses sourcesdirectes et indirectes, et ensuite celui de Nabu et Nanaja.

    Tout d'abord, examinons quatres textes: trois sont des lettres ecrites par des hautsfonctionnaires ou des pretres de la periode sargonide assyrienne, Ie quatrieme est unouvrage poetique, avec un dialogue entre Nabu et Ta~metu, redige en dialecte neo-assyrien (nA). Les quatres documents appartiennent visiblement a l'epoque neo-assyrienne. Pour commencer, prenons les trois lettres ARL, suivant I'ordre dans le-quel R.F. Harper les enumere.

    * Je voudrais exprimer ici mes remerciements iI tous les specialistes qui ont bien voulu m'apporter leuraide, particulierement MM. J. Bottero et A. Cavigneaux qui ont bien voulu relire mon manuscrit, en cor-riger les fautes et me faire de precieuses suggestions.

  • 1) ABL 65 (= K. 629)f. 1 a-na mar sarri be-li-ia

    2 urad-ka m.dNabU(AG)-sum(MU)-iddina(SUM)na

    3 Iu suI-mu a-na mar sarri be-li-ia

    1718192021

    r. 1234

    56

    a-dan-nis a-dan-nisdNabil dMarduk a-na mar sarri

    be-li-ia Iik -ru-buUD.3.KA.M sa itiAjjaru(GU4)mUKaI-hiersu(GIS.NA.) sa dNabU tak-kar-ra-ardNabu ina bIt er~i er-rab

    UD.4.KA.M qur-su sa dNabumar sarri be-li zi-dalUha-za-nu sa bit dNabil

    iJi-ka a-na-kuIa-aJ-lik final ruru1KaI_l]iiIu ina Iibbi ad-ri ekaIJius-sa sa Iibbi ad-ri ekalli

    .V

    ana gls kiri(KIRI6) il-Ia-kaUdUniqu(SISKUR) ina Jib-bifin]-ne-ep-as[luGALl rzil_ru-u sa iJanirnd.ni

    lUmu-kil kU~appati(PA)rndsa ilanirnd.ni-ma il-Iakila zi-se-sa-au zi-sa-ah-harzi-se-rab su-zie-te-qa il-Ja-kalusamalIe(SAMA.N.LA.)rnd saUdUniqe-szii-ba-as-szi-u-ni ip-pa-as

    Au fils du roi, Monseigneur,Ton serviteur Nabil-sum-iddina.

    Que tout aille tres, tres bien pourIe fils du roi, Monseigneur.

    Que Nabil et Marduk benissent Iefils du roi, Monseigneur.

    Le 3e jour du mois d' Ajjaru,(a) Kalbu,Ie lit de Nabil sera mis en place.

    Nabil entrera dans la chambre acoucher.Le 4e jour,(c'est) Ie qursu de NabG.Le fils du roi, Monseigneur, Ie saiLMoi, Ie lJazannu du temple deNabG ton dieu,

    je dais aller a Kalbu.Le dieu sortira du milieu de I'airedu palais. Celui qui est au milieude I'aire du palaisira au jardin.Des sacrifices y serontfaits.Le chef de I'etable (??) sacreesera Ie cocher du chardes dieux. II partira.II fera sortir Ie dieu,puis (lui) fera faire un tour,(et ensuite Ie) fera rentrer. Lui-memes'en retournera.Le(s) apprenti(s) qui aura(ouauront) un mouton (a sacrifier)Ie fera (ou feront).

  • 18tr.192021

    Celui qui (n'a qu')un sila offrirason painet (Ie) mangera dans Ie temple deNabii.Que (Ies officiants) accomplissent debout en bout Ie rituel de leurdieux,pour preserver la viedu fils du roi Monseigneur,

    a-na bu-lu~ nap-sa-a-tesa mar sarri be-Ii-ialu-sal-li-mumi-i-mu sa mar sarribe-Ii i-sap-par-an-ni

    Quoi que Ie fils du roi,Monseigneur, me mande (je suis ases ordres).Que Bel, Nabii (et) ceuxdont la ceremonie hierogamique(est) au mois de Sabatu,protegent la vie du fils du roi,Monseigneur ,et prolongent ta royautejusqu'au jours lointains.

    dBel dNabU sa ina itiSabatu(ZfZ)ha-sad-da-sa-nu-u-ti

    nap-sa-a-te sa mar sarribe-Ii-ia li-is-s u-rusar-ru-ut-kaa-na sa-at u4-me lu-sa-li-ku

    ReferencesL.Waterman, RCAE pp.46-47.R.H.Pfeiffer, State letters, 1935, no.217.A.L.Oppenheim, Letters from Mesopotamia, 1967, no.I13.J.V.Kinner Wilson, The Nimrud Wine Lists, 1972, p.30.J.N.Postgate, Sumer 30, 1974, p.57 et p.69 ss.F.Pomponio, NabU, 1978, pp.136-7.B.Menzel, Assyrische Tempel I, 1981, pp.98-9.

    NotesL 1 : Nabii-sum-iddina est un nom assez courant (K. Tallqvist, APN p.160).

    L'auteur de ABL 62(=S.Parpola, LAS 79), 73(=LAS 78) et 816(=LAS 77), ainsi quecelui de ABL 332( = LAS 31), porte ce nom. Celui-ci etait un des personnages de lacour d' Assarhaddon, au moins au cours de la periode comprise 683-669 BC. (voirLAS II p.470). II est possible qu'il ait ete aussi l'expediteur de la lettre ABL 65, etqu'elle ait ete adressee a ce meme roi.

    LI0 : Le sens de qur-su (ou bien gur-su) n'est pas encore etabli. Ni dans AHw

  • ni dans CAD se trouve une valeur acceptable pour traduire notre pherase.3 Dans TheCult of Assur 1969, p.40, Van Driel indique que gurSu de Ninlil est mentionne quel-ques fois dans K.13325 et d'autres tablettes ayant rapport aux offrandes faites au templed' Assur (ou, eventuellemtnt, a celui de Dagan). II y suppose qu'alors gurSu, ou plutotIe bit gursi, etait un autre nom du sanctuaire de Ninlil, comparable au bit lJurSi, Iesanctuaire de Dagan-Enlil.

    J.N.Postgate, dans Sumer 30, 1974, p.70, propose la signification de "festin""grand repas", en supposant une forme purs de qarasu "trancher (la viande). IIpense que la ceremonie qursu dans ABL 65 est la phase la plus caracteristique durituel du mariage.

    S.Parpola, dans LAS II p.119 r.24, et la note 251, propose Ie sens "Ia nuit deNoce" ou "Ie mariage", pour gursu, forme purs de garasu "s'accoupler", et il citeIe present passage de notre texte.

    K.Deller, dans BagM 16, 1985, p.353 ss. donne une etude poussee sur ce termeg/qudu, en comparant lJudu (ou bit lJudi) a g/qudu (ou bit g/qudl). De plusieursmateriaux nA,il infere qu'il existe une alternance de la consonne initiale entre lJurSuet g/qurSu et que g/qursu peut signifier quelque chose comme "Ia cuisine". II com-prenq. lui aussi g/qursu une forme purs du qarasu, auquel pensait Postgate, dont Iesens original est de "trancher(la viande)". Toutefois, Deller met a part de son etudequelques exemples de GUR-su/se, y compris celui de notre texte, en avan~ant quepour ces derniers on doit penser a un rapport avec Ie mot arabe Curs "noce, repasde noce"; mais il n'en donne pas d'explication plus poussee.

    Nous n'avons actuellement ni preference ni autre proposition nouvelle. II sembleque notre texte donne, a partir de L11, une description de la ceremonie qursu (ougurSu), laquelle comprend un voyage du dieu, des sacrifices et une participation aurepas au temple. Le qursu (ou gursu) avait lieu au 4e jour d' Ajjaru, et Ie dieu sortalors de "Ia chambre a coucher". II semblait alors qu'il ne s'agisse pas specifique-ment du "mariage", de la "nuit de Noce", mais plutot d'une ceremonie qui faisaitpartie du rituel de mariage, ceremonie ou les sacrifices et Ie repas en commun etaientles rites essentiels.

    L12 : Le lJazannu, dont la traduction en general est "Ie maire", assiste a uneceremonie religieuse, ce qui est rare. Dans LKU 51 L34, nous trouvons un lJazannu(de la ville d'Uruk ou bien du temple d'Eanna) dans une scene de sacrifice au coursd'une ceremonie religieuse.

    f.l5-16 : adru,en general "I'aire", ou I'on bat Ie grain. C'etait aussi I'endroitou I'on faisait la distribution des grains. sa libbi adri eka1li "celui qui (est au) milieude I'aire du palais" peut-il signifier "Ie prepose a I'aire"? Pour I'adru, voir B.Men-zel, Assyrische Tempel, II, 1981, (1326).

  • f.20 : Postgate, dans Sumer 30 p.69 (20), propose de lire cette ligne [ANSEl fzil-TU-U sa DINGIRmd.ni en traduisant 11.20-21 "Ie groupe des chevaux des dieuxavec Ie conducteur de char", ce que AHw accepte (1435b un] II). Mais Ie verbe der.l est au singulier, ce qui pose une difficulte de concordance du nombre. nous prefe-rons donc plut6t JUGAL dans la cassure pour y trouver rab un] sa ilani "Ie chef del'etable des dieux", ce qui nous semble aller bien avec Ie contexte.

    r. 4- 5 : Que veut dire su eteqa illaka "Iui-meme retournera"? Le sujet doitetre Ie miikil appati de f.21. Est-ce qui'il defile en personne? Ou bien continue-t-ildefiler apres avoir depose (Ia statue du) dieu??

    r. 6- 7 : CAD B 151b traduit la phrase "(puis) la personne secondaire qui aun sacrifice (a offrir) Ie fera". Pourtant, niqa prend bien souvent epesu pour verbe(CAD N 256a en donne plusieurs exemples). La phrase serait plus facile a comprendresi on trouvait samalW sa ibassiini niqe-su ippas, ou bien samalW sa niqe-su inassiiniippas. Dans Ie premier cas, y a-t-il une sorte d'inversion dans la phrase?? Ou unefaute de scribe pour BA et NA ?? Dans Ie second cas, la traduction serait "L'appren-ti qui porte son sacrifice (Ie) fera". MES apres LA pourrait etre une simple note pourdesigner une voyelle longue (voir LAS II p.215, note a 223:9); en tuot cas, Ie pro nomsuffixe apres SISKUR est SU au lieu de sunu.r.8 : Pour Siilu "dedier, offrir (quelque chose) a un dieu", voir CAD E 130 a-b.

    r.16-17 : Pour la transcription de cette ligne, voir AHw 1560a. Si l'on prendsa apres dNabU de la 1.16 comme un pronom relatif dont I'antecedent est Bel etNaba, et qu'on traduie "Bel et Nabil dont Ie mariage est au mois de Saba~u", il ya une difficulte ; c'est que l'on n'a jamais entendu parler ailleurs d'une hierogamiede Nabil au mois de Sabatu, avant-dernier mois de l'annee.4 Quant a Marduk, nousavons bien les preuves de son mariage ceremonial avec Zarpanltu, sous Ie regne d' As-surbanipal, mais nous ne savons pas quel mois il avait lieu. Nous savons par ailleursqu'a l'epoque tardive (chaldeene et perse), la ceremonie hierogamique de Sama~ et Ajaetait au mois de Sabatu.5

    Notre proposition est de prendre sa comme pronom determinatif et traduire "Bel,Nabil (et) ceux "

    En resumeCette lettre parle clairement de la ceremonie du mariage celebree a Kalgu. Au

    troisieme jour de mois d' Ajjaru, Nabil entrait dans "Ia chambre a coucher" (bitersi). Le lendemain, Ie 4 Ajjaru, se pratiquait un rite con~ernant Ie "qursu (ougursu)". Le l]azannu du temple de Nabil y assistait. Le dieu sortait de l'adru dupalais. Tout Ie monde gagnait Ie jardin et y celebrait des sacrifices. Le cocher faisaitfaire-un tour au dieu. Le(s) "apprenti(s)" faisai(en)t un sacrifice. On amenait des pains,

  • 2) ABL 113 (=K.501)6f. 1 a-na sarri beJi-ia

    2 urad-ka mUrad-dNabU(PA)3 lu-u sul-mu a-na sarri beli-ici

    4 As-sur dSfn(XXX) dSamas dMarduk5 dZar-pa-ni-tu4 dNabil dTas-me-tu46 dBtar(XV) ~a uruNinua dHtar ~a

    uruArba' -ili7 iliinimd an-nu-u-te rabftime~8 ra-i-mu-te sar-ru-ti-ka9 1+ME samite (MU.AN.NA)me~

    a-na sarri beJi-ia10 lu-ba-li-tu11 [si-bu]-tzi lit-tu-tu a-na sarri beli-ici

    12 lu-sab-bi-zi13 fma!Usar1 sul-mi ba-Ia-ti

    14 issi(T A) sarri beli-ici lip-qi-du15 UD.4.KA.M sa itiAjjaru dNabu

    16 dTas-me-tu4 ina bIt ersitr. 17 e-ru-bu

    18 ina re-eS fsar1-r[u-ti]19 lu-u -tII X [ ]

    r. 1 zi-ba X[ ]2 ina pa-an dNabU ]3 zi-ma-an an-[nu-rig a-na ~arri]4 beli-Ia X[ ]X5 sa sarri fbe1-Ii fi-qa-bu1-[u-n]i!

    6 Uduniqe[me~l sa mAs-sur-ban(DU)-apli(IBILA) mar ~a[rri(MAN) rab]Uu

    7 sa m.dSamas(GIS.SIR)-Sum(MU)-ukfn(GI.NA) mar sarriBabili(KA..DINGIR)

    Au roi, Monseigneur,ton serviteur Urad-Nabil.Que tout aille bien pour Ie roi,Monseigneur .Que Assur, Sin, Samas, Marduk,Zarpanitu, Nabil, Tasmetu,Btar de Ninive, Btar d' Arbeles,

    (tous) ces grands dieux,qui aiment ta royaute,donnent 100 and de vie au roi,Monseigneur .

    Qu'ils (= les dieux) rassasient Ie roi,Monseigneur, d'une vielongue a l'extreme.Qu'ils concectent au roi, Mon-seigneur,un gardien de la sante et de la vie.Le 4e jour du mois d' Ajjaru, Nabil(et) Tasmetu sont entres dansla chambre a coucher.A la premiere annee du roi

    Devant NabilAujourd' [hui, au roi,]Monseigneur .....Ce que Ie roi, Monseigneur, medit.

    Ie sacrifice d' Assurbanipal, Ie grandfils aine du roi,de Samas-sum-ukin, Ie fils du roi aBabylone,

  • 8 ~a mi.dSe-ru-u-a-eterat(KAR)at9 ~a mAHur-mu-ki~-pale(BALA)me~-ia10 ~a mAN.SAR-< ~ar >-~ame-erseti-

    ubalJissu(TI.BI)11 te-e-mu as-sa-kan12 ~-[balina] pa-an dNabu dTa~-me-

    ftu4'

    15 maremetM-nu mar maremeLM-nu16 up-ta-tar-~u-mu

    de Senja-eterat,d' Assur-mukln-paleja,d' A~~ur-~ame-erseti-uballisu,

    j'(en) ai donne l'ordre.Je presentrai (ou II presentra) leurssac~ifices. Devant NabU (et) Ta~metu

    en la chambre a coucher, je (Ie)ferai (ou il (Ie) fera.)(Et) ils les feront vivre, (eux) centans,et leurs fils et les fils de leurs fils(pourront) survivre pendantlongtemps.Le roi, Monseigneur, (Ie) verra.

    ReferencesL.Waterman, RCAE I, pp.76-77.R.H.Pfeiffer, State Letters, no.216.J.N.Postgate, Sumer 30, pp.58 to 70.F.Pomponio, NabQ, p.138.B.Menzel, Assyrische Tempel, I 97 ss, et II (1335).

    NotesL 2 : D'apres B.Menzel, Assyrische Tempel I, pp.106-108, Exurs IV, il nous

    reste plusieurs lettres redigees par la ou les personne(s) dont Ie nom etait Urad-Nabu.La plupart pouvait avoir quelque rapport, selon Menzel, avec Ie temple de Nabu aKalgu. Malgre tout, nous ne pouvons pas identifier l'auteur de ABL 113. J.N.Post-gate, dans Sumer 30, p.58, envisage la possibilite qu'il s'agisse de la meme personneque celle dont on parle dans ABL 117.

    L18 : R.F.Harper a omis de copier dans ABL 113 Ie signe "ina" au debut dela ligne, mais I.Finkel l'a bien vu (voir note 6).

    r. 5 : La lecture de la deuxieme partie de la ligne fi-qa-bu7-[u-n7i! est maintenantconfirmee par la collation.6

    r. 8 : Pour la lecture et les references de ce nom, voir LAS II p.1l8.r. 9 : AHur-mikin-paleja, voir ibid. p.25, note pour LAS 17(=ABL 675).r.l0 : A~~ur-~ar-~ame-er~eti-ubalissu, ibid. p.118.

  • En resumeCe document nous parle d'une ceremonie du Mariage de Nabu et Tasmetu ayant

    lieu sous Ie regne d' Assarhaddon. Comme on Ie voit aux r.6-7, Assurbanipal n'etaitque prince heritier de l'empire assyrien, et Samas-sum-ukln, prince de Babylone.

    C'est au quatrieme jour du mois d' Ajjaru que Nabu entrait dans la "chambrea coucher" avec son epouse Tasmetu. Suivant l'ordre du roi, on celebrait dans lameme chambre, devant les divinites, un sacrifice pour qu'elles assurent longue vie auxenfants d' Assarhaddon. Nous trouvons, vers Ie milieu du document, mention du reSsarniti "l'annee de la succession royale", ce qui doit faire reference a une situationtres importante, mais dont nous ne savons pas la signification.

    On ignore dans quelle ville la ceremonie hierogamique avait eu lieu : il est bienprobable que ce soit dans la ville de Kalgu, vu Ie contexte analogue a celui d'ABL65 (et aussi d'ABL 366, que nous allons voir).

    3) ABL 366(= 82-5-22, 96)f. 1 a-na sarri beli-ia

    2 urad-ka m.dNergal(U +GUR)-samini(MAN)a.ni

    3 lu-u slil-mu a-na sarri beli-ia

    4 dNabQ(PA) Ii dMarduk5 a-na sarri beli-ia lik -ru-bu6 ina si-ia-re UD.4.KAM a-na ba-a-de7 dNabQ Ii dTas-me-tu48 ina bit ersi(GIS.NA) er-ru-bu

    9 UD.5.KAM sa-ku-su sa sarri

    10 li-sa-ku-lu !uha-za-nu us-sab11 qaqqad(SAG.DU) nesi(UR.MAH).. -

    gIStal-la-ak-ku12 a-na eka11u ub-bu-lu13 issi(TA) libbi! UD.5.KAM14 a-di UD.lO.KAM

    tr. 15 [iliini)IDe~.niina bit ersi su-nu

    16 r Ii7 !uha-za-nu17 [ka]m-mu-us

    Au roi Monseigneur.Ton serviteur Nergal-sarnini.

    Que tout aille bien pour Ie roi,Monseigneur .Que Nabu et Mardukbenissent Ie roi, Monseigneur.Demain, Ie 4e jour, au soir,NabU et TasmetuEntrerout dans la chambre acoucher.Le 5e jour, on leur fera manger Ierepas du roi.Le lJazannu prendra place.On apportera au palais "la tete delion" et Ie tallakku.

    De 5ejusqu'au lOe jourles dieux eux-meme (resteront) dansla chambre a coucher,et Ie hazannuy assistera.

  • r. 1 [UD.jl1.KAM dNabu us-sa-a2 sepa(GIR)-Szi i-pa-as!-sa; .3 a-na am-ba-as-si il-lak4 ri-ma-a-ni i-du-ak5 el-li ina ~ub-ti-~li u~-~ab

    6 a-na sarri [ lX7 u X[ 1 X[ 1 rx X Xl8 a-na sarri beli-ia as-sap-ra

    9 ~arri be-li lu-u-di

    Le 11e jour, Nabil sortira.II "liberera son pied".II ira a l'ambassu,et tuera quelques taureaux sauvages.(Puis) il (re)montera et s'assiera asa place.Au roi .et .Aussi ai-je ecrit au roi, Mon-seigneur.Que Ie roi, Monseigneur, (Ie) sache.

    ReferencesL.Waterman, RCAE I, pp.254-5.A.L.Oppenheim, Letters from Mesopotamia, no.114.J.N.Postgate, Sumer 30, pp.58 et 70-71.F.Pomponio, Nabu, p.138.B.Menzel, Assyrische Tempel, I p.97 ss., II (1355).K.Deller, BagM 16 (1985), pp.332-334 (Ia bibliographie supplementaire s'y trouve ap.332).

    Notesf. 2 : Nous avons plusieurs attestations du nom de Nergal-~amlni dans les docu-

    ments en nA. Selon Sumer 30 p.58, I'auteur de notre letters semble etre Ie meme quecelui qui a ecrit ABL 367, ainsi que ABL 368 et 735, dont Ie sujet tourne autour del'execution du rituel namburbi contre des champignons poussees sur Ie mur du templede Nabil. Autrement, ABL 358 (=LAS 122), date probablement 666 B.C. (Ie debutdu regne d' Assurbanipal), parle d'un certain Nergal-sarnlni, probablement un pretreet Ie frere de Nabil-mldin-surni, un exorciste. Aussi dans S.M.Dalley et J .N.Postgate,CTN III, Ie meme nom est mentionne au moins dans TFS no.99 (date probablemententre 710'::-708 B.C.), peut-etre encore en TFS no.l08, mais il est peu vraisemblableque ce personnage soit identique a I'auteur de ABL 366.

    f. 9-10 : Pour sakkussu, sakultu, voir K.Deller-C.Saporetti, Oriens Antiquus 9,1970, pp.29-59, Mais que veut dire exactement sakussu sa sarri "Ie repas du roi"?Est-ce que c'est Ie repas prepare et offert par Ie roi? ou bien, Ie repas prepare pour queIe roi Ie mange? Nous avons traduit la phrase en sous-entendant Nabil et Tasmetupour complements d'objet indirect, comme CAD A/I 257a et K.Deller dans BagM16 p.332 ; mais on peut se demander pourquoi c'etait Ie "repas royal" qu'on a servi

  • aux dieux. En outre, on ne peut pas exclure I'interpretation de Postgate, "I1s (Nabilet Tasmetu) font manger (au peuple) Ie repas (qu'on doit manger) pour Ie (bien-etre)du roi": Sumer 30 p.58. On se souvient que dans ABL 65, c'est apres Ie sacrifice queI'on mangeait dans Ie temple de Nabil (r.7-8).

    f.ll : Deux termes difficiles, qaqqad ne~i(SAO.DU UR.MAIj) et gi~tal1akku s'ytrouvent. K.Deller, qui donne une etude fouillee sur Ie SAO.DU UR.MAIf dans BagM16 p.327 ss., essaie de trouver, non seulement Ie sens de ce terme, mais aussi celuide giStal1akku a pp.332-3, en y mentionnant justement ABL 366.

    Quant a qaqqad nesi en nA, il est maintenant tres clair, grace a cette etude, qu'ilsignifie un (petit) seau, un gobelet ou un rhyton en forme de "tete de lion". On lesretrouve dans les bas reliefs du palais de Khorsabad. Deller mentionne, dans P .Botta-E.Flandin, Monument de Ninive I, 1849, pI. 76, une piece de bas relief ou sontrepresentes des ennuques remplissant leur qaqqad nesi de vin conserve dans un grandbassin, pour les porter au banquet.

    Le sens de giStal1akku est plus difficile a preciser. Plusieurs hypotheses avanceesjusqu'ici sont rapportees p.333 dudit article. Deller lui-meme y propose de comprendregi~tal1akku, possiblement un terme semitique tire du sumerien gi~.dal.aka(a) "fab-rique en bois", comme une table ou un treteau, en bois, pour transporter les plats,les fruits etc. II se rHere a un relief assyrien (A.Paterson, Assyrian Sculptures in thePalace of Sennacherib, 1915, p1.88) ou se voient des serviteurs du palais portant untreteau sur leurs epaules.

    r. 2 : La phrase signifierait "quitter Ie socle de la statue" (AHw 842b 10) ). IInous semble clair que la ceremonie avait lieu entre les statues de Nabil et Ta~metudeposees dans Ie sanctuaire, et non par Ie moyen d'etres humains qui auraient joueles roles de dieu et la deesse. Dans LAS II p.lO, note a r.l de LAS 6 (ABL 1097),une breve discussion au sujet de pasaru est donnee. L'exemple UD.23.KAM pa-sarOfR.2 (ref. a Assur) dans BM 121206 X 41' (The Cult of Assur p.102 41') est unbon parallele a notre phrase.

    r. 3 : Le sens de ambassu n'est pas encore precise. CAD A/II 44a donne la traduc-tion "reserve de chasse", mais il tire cette interpretation essentiellement de la presentephrase d'ABL 366!

    L'ambassu est en effet, un mot d'origine etrangere. On Ie retrouve souvent dansles textes hittites, en contexte rituel, et il est probable qu'il ait en rapport assez etroitavec les offrandes aux dieux, ou bien avec Ie lieu ou elles se faisaient - ou memeavec la ceremonie de I'offrande. Voir 1.Friedrich-A.Kammenhuber, Hethitisches Hand-worterbuch, Heidelberg, 1975, I p.68 a-b; Friedrich, MVAeO 42/2, 1939, 49-50;E.Laroche, "Grossaire de la langue hourrite", RHA 34, 1976, p.46.

    Le mot ambassu ne se retrouve, en dehors de notre lettre, que dans un petit nombre

  • de textes.- ABL 427 r.6-9

    dAdad(IM) nu-ul]-se ina libbi am-ba-si il-lak niqemeLma sa sarri in-ne-pa-as"Adad-de-I'abondance ira au milieu de I'ambassu. Les sacrifices du roi y serontfaits"

    -DIP 2, 112, VII 87-88 : I'inscription de SennacheribdAdad sa-ri-ik l]egalli a-na mati abul dAdad sa am-ba-si "Adad, celui qui donneI'abondance au pays, (c'est Ie nom de) la porte d' Adad (qui donne sur) I'ambassu".(II est question d'une des portes du cote nord de la citadelle de Ninive construitepar Sennacherib. lei, I'on truove done Adad et ambassu ensemble).

    - ibid. 114 VII 19-21se-er sa-ab-bur-ti sa a-ha am-ba-si karan sadP kali-sLi-un gi-mir inbi ad-na-a-te~iqqe-~i.a U gissi-ir-di a-~a ba- 'u-li az-qu-up "Sur la terre defrichee au bord deI'ambassu, j'ai plante en grande quantite toutes sortes de vignes de la montagne,de fruits, de piantes aromatiques, et d'oliviers(?)".

    - ibid. 80 21a-di memeS la i-kas-sa-du a-na su-ma-me-ti Li-mas-sLi-ma am-ba-su mu-bil ....."]usqu'a ce que I'eau y parvienne, je Ie laissais desertique. L'ambassu "

    - STT 372, 11 : la tablette date probablement de l'epoque d' Assurbanipal.[a]m-ba-si sa giskirf... "ambassu de jardin ... "(Dans ce texte il y a plusieurs mentions des portes, KA.GAL, mais la tablette esttrop fragmentaire pour nous permettre de comprendre Ie contexte.)Ces exemples cites nous suggerent un rapport entre I'ambassu et la porte, ainsi

    qu'un autre entre I'ambassu et Ie jardin. N'est-il pas possible de comprendre que I'am-bassu etait I'endroit, en dehors de la porte de la ville (ou d'un district specifique, commetel temple, tel palais ..), au etaient piantes des arbres et des plantes aromatiques? IIse peut qu'on y ait fait des sacrifices aux dieux, surtout a Adad, mais ce n'etait sansdoute pas I'endroit particulier pour les sacrifices.

    r.S : subti usabu ; voir LAS II p.324 note sur 6 ff. de LAS 311. Cette expres-sion sert a toujours designer Ie retour de dieu a son propre temple.

    En resumeABL 366 nous apprend que Nabil et Ta~metu entraient dans la "chambre a

    coucher", Ie soir du 4e jour. Au se jour, on (leur?) faisait consommer "Ie repas duroi", au palais, en presence du l]azannu. On y amenait la boisson en seaux ou engobelets, et un treteau en bois (pour porter Ia nourriture?). Le couple divin restaitdans la chambre a coucher du se au JOejour, et Ie l]azannu demeurait sur place. Puis,Ie lle jour, Nabil partait seul a I'ambassu. Si notre interpretation sur I'ambassu est

  • correcte, il quittait I'enceinte de son temple. Nabfi y tuait des taureaux sauvages, cequi pourrait etre un acte symbolique, dont nous ne pouvons pas saisir Ie sens. Le dieurentrait ensuite et reprenait sa place. C'est peut-etre la fin de la ceremonie.

    La lettre donne ni Ie nom du mois, ni celui de la ville ou avait eu lieu la ceremonie.Cependant, plusieurs descriptions paralIeles de celie d'ABL 65 et 113, suggerent nette-ment qu'il y etait question du rituel du Mariage sacre de Nabfi et Tasmetu dans laville de Kalgu, celebre au mois d' Ajjaru.

    II est vraisemblable que ces trois lettres, adressees, par de hauts fonctionnairesde I'empire assyrien, au roi ou au prince heritier, parlent de la meme ceremonie : celiedu mariage de Nabfi et Tasmetu. 1)(=ABL 65) et 2)(= ABL 113) contiennent Ie nomdu meme mois d' Ajjaru ou avait lieu la ceremonie. 1) et 3)(=ABL 366) mentionnentla presence du l]azannu, et tous trois parlent de bIt erSi "Ia chambre a coucher" dece couple divino

    Essayons maintenant de preciser un peu, Ie developpement du rituel que chacundes trois decrit pour son compte.- Selon ABL 65, Ie 3 Ajjaru, a Kalgu, on installait au temple de Nabfi Ie litceremonial. Puis, Nabfi entrait dans Ie bit erSi.- Le 4 Ajjaru, se tenait la ceremonie concernant qurSu (ou gursu) de Nabfi. Le l]a-zannu du temple y assistait. Le dieu sortait du palais et passait au jardin : on y faisaitdes sacrifices. On amenait Ie dieu en char: on lui faisait faire un tour. Apres Ie retourdu dieu (a son temple?) un autre sacrifice etait fait par du personnel de second rang.II y avait ensuit un repas auquel I'on participait.- ABL 113 nous enseigne que Ie jour ou Nabfi, ainsi que Tasmetu, entraient dans Iebit ersi, etait Ie 4e jour du mois d'Ajjaru, et non pas Ie 3e. ABL 366 mentionne Iememe 4e jour, mais Ie nom du mois y manque.

    Le developpement du rituel a partir du 5e jour peut etre suivi par la descriptionde ABL 366 :- 5e jour : "Ie repas du roi (sakussu sa sarri)" etait servi (aux dieux?). Au palais,il y avait un banquet, sernble-t-il ; Ie l]azannu y participait.- 5Qoe jours : Nabfi et Tasmetu restaient dans Ie bit erSi. Le l]azannu y assistait.- lIe jour: Nabfi se rendait a I'ambassu pour y faire une chasse. Apres quoi, il retour-nait a son proper sanctuaire.

    II nous reste pourtant quelques problemes.i) II existe un petit decalage d'horaire entre la descriprion d'ABL 65, ABL 113

    et ABL 366. J.N.Postgate, dans Sumer 30 p.59, comprend simplement que I'horairede ABL 65 est "one day earlier", mais cette interpretation ne semble pas etre tresconvaincante. II est pensable que ABL 113 et 366 parlent de la meme sorte de rituel,

  • realise dans une autre grande ville assyrienne, ou bien a l'epoque anterieure ouposterieure que celui de ABL 65.7 Mais ne pourrait-on pas trouver une autre expli-cation?

    ii) Le voyage de Nabfi en char dans ABL 65 et la sortie du dieu a I'ambassu dansABL 366, les deux evenements, sont-ils identiques? II nous semble que non. Dans Iepremier cas, il y avait un sacrifice (prepare par les fideles ou les pretres), et dans Iesecond, une chasse faite par Ie dieu en personne.

    Pour trouve!" une solution aux problemes i) et ii), nous voudrions comprendre queABL 65 decrit les premieres parties du rituel jusqu'au 4e jour, et les deux autres, ABL113 et ABL 366, donnent les renseignements sur les rites celebres a partir de 4e jour.Nous supposons, alors, que Nabfi faisait d'abord un tour en char au jardin, et, quel-ques jours apres, une chasse dans I'ambassu.

    iii) II y a plusieurs mentions de lieu de culte dans ces trois textes.- bit ersi (ABL 65 f.9 : 113 f.16, r.13 : 366 f.8, f.15)- bit Nabu (ABL 65 r.9)adri ekal1i (ABL 65 f.15, f.16) ekallu (ABL 366 f.12)

    - kiru (ABL 65 f.17)- ambassu (ABL 366 r.3)

    Quelle etait la disposition de ces batiments et emplacements? Quel etaient leurs rap-ports mutuels : par exemple, entre kiru et ambassu? bit NabU et ekallu? (du moins,ekal1u a ABL 366 f.12 signifiait-il sans doute Ie palais royal, et non pas Ie templede Nabfi(??), puisqu'on y parle de "repas du roi").

    Laissons maintenant ces trois lettres neo-assyriennes de cote, pour les reprendreplus tard, et passons a un autre texte qui parle egalement de la meme ceremonie, c'est-a-dire celie du mariage de Nabfi et Tasmetu. C'est TIM IX 54, sorte d'hymne avecun dialogue entre les deux membres de ce couple divin, et qui s'etend sur une soixan-taine de ligne au total. II est ecrit en langue assyrienne, et, en fait, tres difficile acomprendre et traduire, d'autant que son "assyrisme" complique les problemes de lec-ture et d'interpretation. II y a plusieurs questions et problemes que nous devons etudierplus a fond. Toutefois, pour que notre expose sur Ie mariage sacre n'en soit pas tropcomplique, nous ne citerons ici que la transcription et la traduction "provisoires" dutexte, reservant a la fin de l'artic1e, dans I'appendice, toutes les discussions philologiques.

    4) TIM IX 54 = 1M 3233f. 1 man-nu a-na sa ta-kiJ-zi lu ta-fkiJI A qui se confier qui soit vraiment

    digne de confiance?Quant a nous, nous nous confionsen Nabfi!

  • sa at-tu-u-ni at-tu-u-ni dNabUbeI(EN)-a-ni

    dTas-me-tu4 sad-du-u sa tuk-Ia-a-te-ni fKI.MINl

    Nous nous abandonnons sansreserve a Tasmetu.Pour ce qui nous concerne, pour cequi nous concerne, Nabil est notreseigneur.Tasmetu est la montagne de notreconfiance. Ditto.

    a-na sa diiri(BAD) a-na sa diiri a-na dTas-me-tu4 qi!-ba!-fnis!-silfmal-a ID-fri!l ~i-i-bi i-na blt(E)pa-pa-lJe-ei-na pa-frakl-ki lil-li-ku seffibun'iSe(LI) elliiti(KO)ffieS KI.MIN

    A celie du rempart, a celie du rem-part, a Tasmetu, dites-Iui:"Descends, et assieds-toi dans Iesanctuaire!Que I' aromat pur de genevriermonte en fumee dans Ie lieu deculte!" Ditto.

    siI giSereni(EREN) siI ereni sil ereni. ..pu-dur(/~ur) LUGAL

    sil giSsurmeni(SUR.MIM) !uGALffieS_

    sufsil kan-nil sa giSburasepu-dur(/tur)dNa-bi-um a-fal fmil-IuI-a

  • semeremd sa-an-ti-kaLA NA A BE TI KI.MIN

    ]UD? tu-~a-a-ni IS.TARmd]X ki-i OIL] X fbil-ru(-)~i-na] KI.MIN

    ........ .les deesses sortent(?)

    .......... comme un cercle(?)

    ............. parmi elIes(?)

    ............. Ditto.

    r. l'2'

    ]rO?l X [ ]]X SUL BU U [ ]

    [ ] X LU KIL E TE [ ][KI.MIN-sa rapasta(OIS.K]UN)!-kigiSnarkabtu(OIOIR) eSsetu(BfL)tu[ ][KI.MIN-sa sa-pu]-la-ki siibitu(MAS.DA) ina seri(EDIN) [ ]KI.MIN-[sa ki-s~jl-la-ki gishashur(IfASIfUR) itiSf[miinu(SIG;)] -KI.MIN-sa fa-si1-da!-ki nMsurru(ZU) MA rx Xl[ ]KI.MIN-sa mim-mu-ki tup-puna4ZA.GIN [ ]X [ . ]

    ta.!J-ti-ni-ip dTasmetu(KURNUN) inablt(E) erSi(OIS.NA)-e te-tar!-rba!lX[ ]te-ta-di-li giSdalat(IG)-sa gissukkurra(SAG.KUL) nMZA.GINta-sa-kan KI.MIN':maftarl-te-hi-si te-ta-le-e ina muhhi~ . --(UGU) du-un-fni' rx (X) X XlKI.MIN-maina kap-pi iq-ni-e ina kap-pi iq-ni-eil-la-ka di-ma-ftal_~a-a KI.MINj-ma

    ina si-gi sa siktap-ri-pi zi-sa-kalU di-fma1-te-sa KI.MIN-mafam l-mi-i-sa sa-al sa-alsa-ni-qa-a sa-ni-qa KI.MIN-ma

    [Son ditto, ton(fem.) bas]sin, c'estun char neuf. .

    [Son ditto, tes cuis]ses, c'est unegazelle dans Ie desert. ...Son ditto, Tes chevilles, ce sont despommes du mois de Simanu.Son dotto, tes talons, ce sont desobsidiennes .Son ditto, tout en toi, c'est unetablette de lapis-lazuli. .. ..Elle ... , Tasmetu, elIe entre dans lachambre a coucher. ..... Ditto(?)

    Elle en a ferme la pote, elle a misIe verrou de lapis-lazuli. Ditto.

    ElIe est montee rapidement sur Ielit(?). .. ... Ditto.

    Du "vase" de lapis-lazuli, du"vase" de lapis-lazuli, les larmescoulent. [Ditto].Avec une frange de laine rouge, ilessuie ses (fern.) larmes. Ditto.La-bas, interroge, interroge! exa-mine, examine! Ditto.

  • 15' r:su-1ulJ-me?-e?-ni? f~ul-ulJ-me?-e?-ni? ZA! NA AT dTa~metu rx Xl[KI.MIN]-ma

    16' [ ]X Alj ~a is-se-ka dNabu-a< -a> a-na giskiri l[a-al-li-kam-maKI.MIN-ma]

    17' a-na giSkiri la-al-li-kam-ma a-nagiSkiri fiJI [dEN KI.MIN-ma]

    18' [ ]X-a-nu la-aJ-li-kam-ma a-nagi~kirf ba-an-ba-nat KI.MIN-ma

    19' ina bi-rit ma-lik -a-nigiSku[ss(](GU .ZA)]U-a-a la id-di-uKI.MIN-ma

    20' qa-ta-pu ~a in-bi-ka ena(IGI.2)-a-ali-mu-ra KI.MIN-ma

    21' sa-ab-ru ~a issiire(MUSEN)meL[ka]~zna(GESTU .'2)-a-a li-sa-am-me-iaU KI.MIN-ma

    22' faml-mi-i-sa ru-uk-sa: sa-mi-da-a:KI.MIN-ma

    23' riime(U4)lmeS ru-uk-sa a-na giskiriu dEN KI.MIN-ma

    24' rmii~e(GE6)lmeS ru-uk-sa a-nagiskirf ba-an-ba-nat KI.MIN-ma

    25' is-'se-ial dTasmetu-ia a-nagiSkirf lu tal-li-fkal KI.MIN-ma

    26' ina bi-rit ma-lik-a-ni giSkussuu DAA SI U KI.MIN-ma

    tranche gauche30' fqa I-ta-pu ~a in-bi-ia? eml(2)-~a-a

    le-'mu-ral KI.[MIN-ma]31' ~a-ba-ru ~a i~~iiremes-ia uzna(2)-

    sa-a li-sa-NA-me-i[a-KI.MIN-ma]

    Pourquoi (??)? Pourquoi (??)?..... Tasmetu ..... [Ditto] .

    ..... avec toi, mon cher Nabu, je[veux alIer] au jardin! [Ditto.]

    Je veux aller au jardin! Au jardinet [a Bel! Ditto.]... J e veux aller au jardin de labeaute extraordinaire (au pour Iejardin elle est tres belle). Ditto.Au milieu des conseillers, on n'apas installe man trone. Ditto.

    Que mes yeux voient la cueillettede ton (mas.) fruit. Ditto.Que mes oreilles entendent Iebruissement de tes "oiseaux".Ditto.La-bas, attelez! attachez! Ditto.

    Pendant les jours, attelez, pour (al-ler) au jardin et a Bel! Ditto.Pendant les nuits, attelez pour (al-ler au) jardin de la beaute extraor-dinaire(au elle y est tres belle)!Ditto.Avec moi, ma Tasmetu, tu vasvenir (au viens!) certainement aujardin. Ditto.Parmi les conseillers, ... trone.Ditto.

    Que ses yeux voient la cueillette deman (fern.) fruit. Ditto.Que ses oreilles entendent sanscesse Ie bruissement de mes"oiseaux". Ditto.

  • 32' [enii(2)-sa-a le-mu-ra-ma uznii(2)-sa-li-sa-NA-me-'aL[ma KI.MIN-ma]

    Que ses yeux voient! Que sesoreilles ne cessent d'entendre! Ditto.

    Colophone[ 1 X X mpu-siUlu1 lU~upsar(A.BA)

    ReferencesA.Livingstone, Mystical and Mythological Explanatory Works of Assyrian and Babylo-nian Scholars, Oxford 1986, pp.106-108 (f.9-11 et r.4'-8').

    Les interlocuteurs de ce texte seraient a distibuer comme suitef. 1- 5 recitees par Ie choeur : les fideles s'adressent a Nabil et Ta~metu.

    6- 8 Ie choeur, qui invite Tasmetu a aller au lieu du culte.9-11 Ie choeur, qui invite probablement Nabil a la ceremonie.12 Ie choeur parle a Tasmetu qui acquiert de I'or sur les genoux de Nabil.13-16 Tasmetu parle a Nabil : elle veut que Nabil lui mette les pendants

    d'oreille.Nabu parle a Tasmetu de ses anneaux.On y parle "des deesses", mais la situation n'est pas claire a cause dela cassure.

    17-1920

    contexte inconnu.NabU parle a Tasmetu, en comparant des parties de son (fern.) corps adivers objets.Le choeur annonce que la deesse entre dans la chambre a coucher.II semble que ce soit encore Ie choeur qui parle: il est question de larmes,mais Ie contexte est bien obscur.

    14' Tasmetu demande a Nabil de s'enquerir.15' incomprehensible.16'-18 Tasmetu dit a Nabil qu'elle veut aller au jardin.19' Elle lui parle du trone.20' -21' Pres entent des expressions metaphoriques recitees par Tasmetu.22' -24' Le choeur s'adresse au personnel du temple de Nabil(??).25' Nabu parle a Ta~metu au sujet du jardin.26' -32' Monologue de NabU, avec des expressions metaphoriques.

    Bien que Ie texte soit, comme on voit difficile a comprendre, il est evident qu'ily est question de 1a Hierogamie de Nabil et Tasmetu, dans une periode plus ou moinscontemporaine a celie des trois lettres, ABL 65, 113 et 366, ci-dessus.

    Apres une adresse des fideles a Nabil et Tasmetu, on appelle la deesse. (II est

    9'-11'12'-13'

  • possible qu'elle soit alors sur Ie rempart de la ville.)Ensuite, on parle de bit papal]e et du parakku, sanctuaire ou lieu du culte OU

    etait brUle du genevrier aromatique. Apres quoi, sont enumeres des noms d'autresplantes aromatiques. Nabfi entre a ce moment en scene, suivi par les hauts fonction-naires de sa cour.

    Le dialogue de Nabfi et Tasmetu commence alors. La deesse demande a sonepoux de lui offrir et de lui mettre des bijoux precieux. C'est sans doute une phasepreparatoire de la ceremonie du Mariage.

    Au debut du revers de la tablette, Nabfi s'adresse a Tasmetu, en comparantdiverses parties du corps de la deesse a des objets de nature diverse. Quelle est la sig-nification de ces rapprochements? Comme nous Ie verrons plus tard, dans les notesphilologiques en appendice, la comparaison est faite plus ou moins suivant une tradi-tion litteraire assyro-babylonienne. Mais pourquoi y a-t-il a la fin de la phase la"tablette de lapis-lazuli", a quoi Nabfi compare "tout ce qui est de Tasmetu"(r.8')?En fait, dans une vieille tradition du style litteraire sumerien, on trouve quelques foisune scene ou la deesse Nisaba, patronne de l'art du scribe dans Ie monde sumerien,porte une tablette de lapis-lazuli et annonce souvent Ie destin du pays en consultantcette tablette.8 Nous ne savons pas si les assyriens du ler millenaire gardaient encoresouvenir et usage de cette tradition religieuse et litteraire. En tout cas, il faut se rap-peler que Nabfi etait a cette epoque Ie dieu de l'art du scribe, et qu'une de ses preroga-tives etait de "porter la tablette du destin". II n'est pas etonnant alors que la tablettede lapis-lazuli ait pris une place importante, meme essentielle et centrale, dans ce rituel,dont (nous l'avons compris grace aux trois lettres d'ABL) la famille royale jouait uncertain role.

    A la ligne 9' du revers, apres les comparaisons problematiques, la deesse entredans Ie bit erSi. Ensuite, on ferme la porte (du bit ersi?) avec un verrou de lapis-lazuli. Puis, on parle des larmes de la deesse; apres quoi se lit la phrase "interroge,interroge! examine, examine!" Ce serait sans doute Ta~metu qui demande a Nabfid'interroger. Qui? Sur quoi? Pourquoi?? Y aurait-il quelque rapport avec la tablettede lapis-lazuli de la ilgne 8'??

    Apres quoi, Tasmetu exprime son desir d'aller au jardin avec Nabfi. mais nousne savons pas si la deesse s'y rendait finalement avec Ie dieu, ou non. Dans Ie jardin,il est au moins question du trone, pas encore place au milieu des "conseillers".

    Le sens exact des lignes suivantes est fort difficile a saisir. Nous y trouvons desmetaphores avec qatiipu sa inbi et ~abiiru sa i~~iire. Nous y trouvons egalement lesverbes rakasu et samiidu(22' -24'), lesquels peuvent frequement s'employer au sens d'at-tacher ou d'atteler les chevaux a un char. S'agit-il du voyage du dieu (ou la deesse)au jardin, en char?? ou bien est-ce encore une metaphore?? Apres tout, il y a un pas-

  • sage vers la fin du texte OU I'on retrouve les themes du jardin et du trone, et les meta-phores avec qatapu sa inbi et ~abaru sa i~~iire. Nous ne savons meme pas si les !ignesfinales evoquent la fin de la ceremonie, dont nous avons pu suivre a peu pres Ie deroule-ment jusqu'ici.

    II n'est pas possible d'etab!ir la date exacte du texte. Le nom du scribe est lisible,mais, comme nous Ie verrons dans les notes philologiques, nous n'arrivons pas a l'iden-tifier.

    TIM IX 54 etant une composition litteraire, il ne donne pas Ie meme type d'in-formation que celie des trois lettres d'ABL. II ne precise ni la date du document, ni Ienom du lieu du culte, ni celui du mois. Pourtant, il nous fournit certaines suggestionspour mieux descerner Ie developpement du rituel de Mariage de Nabu et Tasmetuen Assyrie. Avec les informations acquises de ces quatre documents, nous pouvonscomprendre comme suit :

    - Le rite (ou les ceremonies preparatoires de la hierogamie) commence bien avantI'entree du couple divin dans Ie bIt ersi. On appelle Tasmetu d'abord, et Nabu en-suite, pour les introduire dans Ie sanctuaire, ou sont brUlees des plantes aromatiques.Ensuite, la deesse se revet des bijoux offerts par son amant-epoux. (Ce preambule n'estpas mentionne dans les lettres ABL.)

    - Apres quoi, figure un monologue de Nabu. II y fait comparaison des partiesdu corps de Tasmetu, a divers objets, en finissant par la "tablette de lapis-lazuli", la-quelle semble avoir une valeur considerable. Ensuite, Nabu et Tasmetu entrent,probablement ensemble, dans Ie bIt er~i. Grace aux lettres de ABL, on sait que c'estau mois d' Ajjaru, Ie soir du 4e jour. II semble qu'on ferme alors la porte avec Ie"verrou de lapis-lazuli". Les lettres ABL nous parlent de sacrifices offerts devant IebIt ersi, ou Ie couple divin restait du 5e jusqu'au we jour.

    - Nabu sort du bIt er.si, selon ABL 65, pour la premiere fois au cours de laceremonie, pour aller faire en char un tour au jardin. D'apres ABL 366, Ie 11e jourNabu quitte encore une fois sa place et se rend a I'ambassu pour y faire une chasse.A partir du moment ou I'on se rend compte que dans TIM IX 54 une bonne partiedu texte est consacree a decrire ce qui se passe dans Ie jardin, on peut aisement com-prendre I'importance significative du jardin dans cette ceremonie hierogamique. II yest question du trane erige "parmi les conseillers".

    - Les quatre documens suggerent qu'il y a des participants au rituel, en dehorsdu dieu et deesse (c'est-a-dire sans doute de leurs statues); Ie lJazannu du temple deNabu (ABL 65 et ABL 366) ; les IUGALmeS;les deesses (?? TIM IX 54); et Ie con-ducteur du char divin (ABL 65) etc.

  • Jusqu'ici, nous avons etudie surtout Ie deroulement du rituel du mariage de Nabiiet Ta~metu en examinant les sources, disons, "directes". Jetons maintenant, un coupd'oeil sur quelques documents qui peuvent representer les sources indirectes ou secon-daires de ce meme ritue!.

    1) Nous commencerons par examiner deux textes economiques, trouves au FortShalmaneser de Nimrud et publies par S.DaIIey et J.N. Postgate dans The Tablets fromFort Shalmaneser, CTN III, 1984. TFS 95 : C'est une liste dont Ie cote A (bien en-dommage) enumere des quantites d'or et d'ivoire. Au cote B se trouvent les mensura-tions des pieces qui decoraient plusieurs sanctuaires d'un temple. Comme il y a deuxfois d.ans Ie texte mention du "temple de Nabii"(cote A 5', cote B 9'), il est vraisembl-able qu'il en est question. Voyons Ie paragraphe qui se rap porte au bit er~i.cote B (copie TFS p!.22, transcription et traduction pp.159-161)21 4 KOS ru-tu OfD 2(?) KOS 2 pu-u~-ki ku-bur ~a gghu-te-e22 [X] KOS GIR.PAD.DU OfD 1 KOS [OIR.PA]D.DU- DAOAL la-a-nu23 [X KOS] ru-tu OfD 1 KOS ru-tu DAOAL qaqqadu(SAO.DU)24 [X] KOS ru-tu ~a salmi(NU) q~-ba-si-e25 [X (KOS) OIR.]PAD.DU OfD 1 KOS OI[R.PA]D irtu(OABA) a-di qaqqadi-~a26 [ ]OfD 1 KOS 2 [pu-ul~-ki ku-bur la-a-nu27 [ ]OfD ru-tu pu-u~-ku DAOAL ~a 1 a-l]u28 [ ]X [~la 'l-te ku-lil-te PAP 15 KOS 2 ku-lil-a-te29 [PAP an-ni-j? ~a] bit er~i(E.GIS.NA)

    "21 41/2 coudees de longueur, 21/3 coudees d'epaisseur, la taiIIe du hutil.22 X2/3 coudees de longueur, P/3 coudees de largeur, la face.23 X1/2 coudees de longueur, 11/2 coudees de largeur, la tete.24 XI/2 coudees de longueur, la taiIIe de la statue, au centre.25 X2/3 coudees de longueur, P/3 coudees de largeur, de (son) sain a sa tete.26 ] de longueur, 11/3 coudees de I'epaisseur, la face.27 ] de longueur, 1/2 + 1/6 coudee de largeur, (la taiIIe) d'un bras.28 [ ] la taiIIe d'une femme-poisson. Au total 15 coudees, 2 femmes-poissons.29 [Le tout] en la chambre a coucher.

    C'est donc en fait une Iiste des meubles destines a un sanctuaire du temple deNabii. Les editeurs supposent que Ie temple en question peut etre identifie a celui dela citadeIIe de Kalgu et que Ie present texte pourrait se rapporter a la restaurationde l'Ezida par Ie roi Sargon II (voir CTN III p.162). S'il s'agit bien du temple de

  • Nabii a Kalgu, no us pouvons donc trouver ici quelques renseignements sur Ie decordu bit ersi dans l'Ezida.

    Nous ne savons pas exactement ce que gisgutu (1.21) signifie,9 mais nous voyonsau moins que trois statues des femmes-poissons (kumu) y etaient placees.lO Autrement,Ie texte suggere nettement qu'une grande quantite d'or se trouvait amassee dans Ie tem-ple de Nabii.

    2) TFS 93 (p1.23 et pp.156-157)C'est une liste de distribution(??) de cuivre a plusieurs temples ou sanctuaires des

    grandes villes de l' Assyrie. Sur la face de la tablette, a la ligne 3, il y a une mention,du bit ersi.1 9 GO 21 MA E[ ]2 15 GO 19 MA E d[KU]RNUN?3 19 GO 41/2 MA bIt ersi4 6 GO a-na 6 ha-as-bi X (X)- .5 I? GO 26 MA a-na 14(?) X X X X [n]a? d3[O?] dNIN.GAL6 PAP 53? GO 101/2 MA ruru1K[al?]_zu

    7 36 GO 10 MA a-na I-te er[Q(URUDU) X-]X-ni8 14 GO 10 MA E drA.Ul.U9 15 GO 18 MA E dNabU(PA)10 7 GO 2 MA a-na 53 X X X (X)11 PAP 72? GO 2 MA uruArba(lV)-il

    " 1 9(?) talents 21 mines, Ie sanctuaire de .2 15 talents 19 mines, Ie sanctuaire de [Ta~]metu(??)3 19 talents 41/2 mines, (Ie sanctuaire de) la chambre a coucher.4 6 talents pour Ie (petit vase) ga~bu.5 1 talent(?) 26 mines pour 14(?) 11 ..... Sin et Ningal.6 Au total, 53(71)11 talents, 10 mines, la ville de Kalzu.

    7 36 talents 10 mines pour 1 cuivre .....8 14 talents 10 mines, Ie sanctuaire du dieu A. U. U.9 15 talents 18 mines, Ie sanctuaire de Nabii.10 7 talents 2 mines, pour 53 .11 Au total, 72(?) talents, 2 mines pour la ville d' Arbeles.

    (pour Ie reste du texte, voir CTN III p.156-7)Les editeurs de la tablette proposent de restaurer E d[KUjRNUN (= Ta~metu) a

    la ligne 2 et dpA une ligne avant (dans la cassure), et essaient de rapporter ces trois

  • lignes au bit ersi de Nabu et de son epouse. Nous ne sommes pas sur, cependant,de ces restitutions.12 II nous semble pareiIIement douteux de rapporter ce passage aubit ersi de Nabu et (ou de) Tasmetu.

    3) Nous allons voir ensuite une priere d' Assurbanipal, dans laquelle figurescene de la procession de Tasmetu. Le couple divin se rencontre et dialogue.KAR 122 (E.Ebeling, MVAG 23/1, 1918, 81-82)f. 1 [ ]X-ni dTas-me-t[u4"'] Tasmetu .f. 2 [si]-it-nun-tu4 sar-ra-t[u4 ...] .Ie combat, la reinef. 3 [ ]-ta-ni-tu4 ku-uz-ba-ni- Ia charmente .

    t[u4" ][i-Iat] i-Ia-a-ti sar-rat sar-ra-a-t[i ][ sa]-nu-kat E.sAR.RA bit kis-~u-ti DI[NGIR ][ ]X-ni Ii tu 1]i-rat dNabU(AG)na-ra-am-ti d[ ]mu-sa-qi-tu mu-sa-pil-tu frubat(NUN)l E.ZUDAl [ ]U.D.S.KAM arhi(ITI)-U-masa-da-a1] dTa[s-me-tu4 ]

    uItu(TA!) qe-reb mu-um-me inaasi(E)-sa a-na dNa-bi-a-[ ]~ar dBeJ uItu' bit ~up-pi a-na 1]a-am-mu-[ti

    re-fSil-su ki-i u-saq-qu-u u-ma-a[n ]ep-~i pi-i-ki dTa~-me-tu4-ia am-me-[ ]

    kur-ba-an-ni mar sarri(MAN')ilanimes gi-ir-ru ku-[ ]Ia-ak-ru-ub-ki dTas-me-tu4-iaik-rib-[ki ]hi-ir-ti i-na ra-am-te at-ti X X

    ... La Dame d'Esarra, Ie temple dela puissance (ou totaIite) de.... .I' epouse cherie de Nabu ....

    CelIe qui eleve et rabaisse, la prin-cesse de l'Ezide .....Le se jour de chaque mois (ou dece present mois), c'est la processionde Tasmetu .....Lorsqu'elle sort de I'interieur dumummu, vers (notre?) Nabu, .Le fil de BeI (sort de la) Maison-des-tablettes pour (exercer) Ie role-de-chef-de-famiIIe.Lorsqu'll eleve sa tete .

    Benis-moi, (Ie) fils du roi desdieux, Ie chemin(??) .Je veux te benir, ma Tasmetu, labenediction (pour to i) .....Tu es mon epouse d'amour .....

  • 1718192021

    r. 1

    23

    fKA1-a-a elletu(Ku)md li[k-ru-b]a-ki X X [ ]re-~i ai-Xl[n]am-ru X[K]A. X[[K]A. X[[K]A. X[ ]KA. DINGIR E[ ]KA. dDONGA fLl~n X[ ]tarba~i(TUR) E.BUR.AN. fNAl[ ]kisaimal] (KISAL.MAIJ) E.KUR inaX[ ]LA MAIj ina DIM4-[mapa-pa-l]u ina e-r[e-bi ]

    fKA.l dKuru~(GUR)uLka[d-ria-na E.IjUR.SA[G ]parak(BA.RA) dEN.LiL.LA.u dN[IN?LiL? ]i-ii-i?-ma ti-i[S ]nap-tan E.KUR ~u1.J-1.JuX[ii-iu ku-ru-nu si-rmatT [ ]ur-ru u mu~u(GE6) i-naat-ma-[ ] ME/SI [ ]ku-ru-ub fd1AHur-ban-raplil[isid(SUIjUS) ggkuss.f(GU.ZA)-~uki-in [ ]baJat(TI.LA) um.f(U4)me~ arkati(GfD)me~ [ ]

    pi-ri-i' -su na-an-nab-[su

    [kai]i(DU) mai-ki ~uk-nUa-~uX [ ][J]u?-te-ep-pu-u~ re-'u-u-ut [

    La tete .Le brill ant .La porte deLa porte deLa porte deLa porte deLa porte deL'etable, l'E.BUR.AN.NA

    ... Lorsqu'i!(ou elle) approcheLorsqu'il(ou elle) entre au sanc-tuaire .....La porte de Kuru~kadri .A l'Egursag .Le lieu du culte d'Enlil etNinlil(??) .II est monte(??) .....Le repas de l'Ekur est servi(?)Pur breuvage surfin digne deLe jour et la nuit .

    Benis Assurbanipal .Affermis la fondation de son trone

  • Notes[, 5 : Cette ligne a un paralIele dans Ootteradressbuch 144 (= B.Menzel, Assyrische

    Tempel II T.156) E.sAR.RA rEI kiH[u]-ti E g[ab-bu].[, 8 : L'interpretation la plus simple de ce passage est qu'au 5e jour de chaque

    mois (arlJisam) la procession de Ta~metu avait lieu. C'est-a-dire qu'on parle ici de lascene du rituel mensuel de la deesse. Cependant, une autre lecture - UD.5.KAM ITI-u-ma "Ie 5e jour de ce mois-meme" - n'est pas totalement exclue. Nous nous rappe-Ions que dans ABL 366, Nabfi et Ta~metu restaient dans la chambre a coucher du5e jusqu'au lOe jour du mois d' Ajjaru. N'est-il pas possible de rapporter ce texte ala description de ABL??

    [,9 : mummu : en general, "I' atelier (pour les techniciens)". Pour bit mummu,voir Menzel, Assyrische Tempel I p.287. Ce terme se trouve quelques fois dans lescolophons, par exemple, dNabO u dNisaba beJeme!;E mu-um-me (KAR 31 r.27 =Hunger, Kolophone no.192), dNabO a-sib mu-um-me (BAM I IV 34 = Kolophoneno.234).

    [,10 : lJammutu "Ie statut de chef-de-la-familIe". bit lJammuti "la piece ou IemaItre et la maltresse de la maison habitent ensemble"(AHw 318a, CAD Ij 69b-70a).Noter E. UR4.UR4 bit ha-am-mu-ti bit dNabO (Frankena, Taklutu p.126 173 et "Oot-teradressbuch" 162 = Assyrische Tempel II T.159 162). Se referer egalement a F.Pom-ponio, NabO p.95 37 et note 81.

    On lit dans une inscription d' Assurbanipal dZar-pa-ni-tu4 ina ur-si E lJa-am-mu-ti le-mut-ta-su lit-tas-qar "Que Zarpanltu dise sans cesse du mal contre lui dans lachambre a coucher du bit lJammuti(K.2411 I 28' =ABRT I 77)." lei, bit lJammuti estun batiment dont la chambre a coucher du couple divin fait partie. I'exemple suggerefortement que "la chambre a coucher" est une piece tres importante du bit lJammuti:ce serait aussi Ie cas de KAR 122. (Sur Ie bit ersi de Marduk et de son epouse, nouscomptons preparer prochainement une etude detailIee).

    r. 3 : Le texte a E.BUR.AN.NA, tandis que dans "Ootteradressbuch" 185,E.SUBUR.ANNA E lJur-se nap-ta-ni i-tar-ra-~u. Nous ne corrigerons pourtant pasnotre texte puisque, dans une variante, VAT 13815, on trouve encore E.BUR.AN.NA: voir Assyrische Tempel II, T.164.

    r. 7 : Quant a Bab Kurus-kadri, voir Van Driel, The Cult of Assur p.49 et Oot-teradressbuch 11 (Assyrische Tempel II !"L 147).

    r. 8 : II est possible de restaurer E.IjUR.SA[G.GU.LAj, d'apres Ie Ootteradress-buch 145 (bit salJuri de l'E~arra a Assur) ou E.IjUR.SA[G.KUR.KUR.RAj( = bitpapalJi Assur) d'apres ibid. 146.

    r. 9 : BARA dEN.LiL.LA ; Ootteradressbuch 22-23, dENLiL dDa-gan/dENSUNA dDI.KUsme!; sa! BARA.

  • En resumeLe texte commence par un hymne, consacre particulierement a Ta~metu. Ensuite

    de quoi, nous trouvons un developpement sur une ceremonie ou Nabu et Ta~metujouent Ie role principal.

    Le se jour d'un mois ( ou de chaque mois), Ta~metu sort du mummu d'unepart, Nabu, du bit ~uppi d'autre part, et ils vont se rencontrer. A L10 se trouve Ieterme bammiitu. A partir de L12, un dialogue entre Ie dieu et la deesse est introduit.Apres quoi, l'on trouve une longue enumeration de portes et des toponymes, ce quisuggere qu'a chacun de ces emplacements se deroulait une petite ceremonie particuliere.Peut-etre, la procession de Nabu et Ta~metu passait-elle par tous ces endroits?? Laligne r.6 indique que quelqu'un, possiblement Ie couple divin, entrait au sanctuaire.Apres quoi, l'on parle du "repas de l'Ekur". Malheureusement, Ie texte est trop mu-tile au revers pour permettre plus ample speculation. Enfin il se termine par une adressea Nabu ou a Ta~metu, pour lui demander de benir Ie roi Assurbanipal et de lui as-surer, ainsi qu'a ses descendants, une vie longue et paisible.

    II n'est pas certain que ce document se rapporte au rituel hierogamique de Nabuet Ta~metu. Nous voudrions pourtant y insister, pour les raisons suivantes : 1) Lerituel avait lieu au se jour du mois, ce qui est Ie cas de la ceremonie decrite dansABL 366. 2) II y a mention de terme bammiitu ; et l'on retrouve, dans une inscrip-tion d' Assurbanipal, ou est exposee une dedication du lit ceremonial a Marduk, "lachambre a coucher de bit bammiiti".13 3) Le deroulement du rituel dans Ie presenttexte semble analogue a celui du mariage de Nabu et Ta~metu, que nous venons d'ex-aminer dans ses sources directes. On voit dans KAR 122 chacun des deux membresdu couple divin sortir de son propre sanctuaire, se rencontrer et dialoguer. II y a alors,semble-t-il, un tour de procession ; ensuite l'entree des dieux(?) dans Ie sanctuaire etIe service du "repas de l'Ekur". Vers la fin, on demande au(x) dieu(x) de benir Ieroi et ses descendants. Autant de traits qui soulignent la ressemblance entre ce rituelet celui du mariage divino

    II faut remarquer que la plupart des toponymes enumeres au revers de la tablettese rap portent a la ville d' Assur (voir les notes sur r.3, r. 7, r.8 et r.9), d'ou provenaitce document.

    4) ABL 8S8 (K.822)L I [a-na] sarri be-li-ia

    2 [urad]-ka m.dNabO(PA)-kudurri(NIG .DU)-[u~ur(PAP)]

    3 [lu]-u sul-[mu]4 a-na sarri beli-i[a]

    Au roi, Monseigneur,Ton serviteur Nabu-kudrri-usur.

    Que tout aille bienPour Ie roi, Monseigneur.

  • 156

    5678

    910111213

    14151617181920

    r. 12345678910

    dNabii(AG) u dMarduka-na ~arri be-li-ialik-ru-bui~-~i-ia-a-ri qa-rit DINGIR X X

    dTa~-me-tu4 da-a-tutu-sa-aina libbi bIt a-ki-titu-u-~abUduniqe(SfSKUR)me~ i-na pa-ni-~a

    i-ne-ep-pa-saqa-ni-is-sa

    h,ta-_ap-pl'~a ba-a-dite-e-rabina ~ub-ti-~atu-u-~ab[a]-na ~arri be-lf-ia[lu-u] tak-ru-ub[umeme~] arkuteme~~anateme~da-ra-a-titub(DUG.GA)ub libbi(sA)bitubub ~eri(UZU)~-na sarri be-lf-ialu-u ta-ad-din~arri be-lf [lu-u idi]

    ReferencesL.Waterman, RCAE II pp.96-97.R.H.Pfeiffer, State letters, no.27J.N.Postgate, Sumer 30 p.59 et p.71F.Pomponio, Nabii p.139B.Menzel, Assyrische Tempel II p.119 (1625).

    Que Nabu et Mardukbenissent Ie roi, Monseigneur.

    Demain, c'est Ie festin du dieu (oude la deesse) X X.Ta~metu, puissante,sortira.Elle s'assiera au milieu du bIt aklti.

    Le sacrifice sera accompli devantelle.

    Le soir,elle entreraet s'assiera a sa place.

    Qu'elle accorde des longues jours,des anneeseternelles,la tranquillite du coeur,et la sante du corps,au roi, Monseigneur.

    Notesf. 2 Quant a Nabu-kudurrl-usur, voir Pomponio, Nabii p.139 note 93.

  • f. 8 : CAD D 112b restaure, apres qa-rit, iliini, et CAD Q 24lb d) y supposedNabil ; mais ni l'un ni l'autre ne precise la raison de sa restitution. Nous ne trou-vons ailleurs dans ce texte aucune mention du NabiL

    f. 9 : D'apes S.Parpola, dans LAS II p.202 (sur LAS 206 1.8; Ie present textey est mentionne), da 'attu est une forme de l'adjectif dannu "fort".

    LIS : Le sens de qariitu nous est inconnu. AHw 897a enregistre ce mot en Ie faisantvenir qunItu "Ie propre", sans preciser Ie sens exacte. CAD Q 81b non plus trouvela signification.

    En resumeCette lettre nous apprend qu'au jour du festin qarItu, Tametu sortait et prenait

    place dans Ie bIt akIti. On faisait un sacrifice et elle brisait son qanItu. Le soir, elleresortait et revenait a sa place (en son temple?). II semble que par l'execution du rituel,on demandait a la deesse d'assurer au roi une vie longue et paisible.

    Apparemment, c'est la un des rituels importants ou Ta~metu jouait Ie role prin-cipal. Le texte nous enseigne que la deesse quittait son propre sanctuaire pour allerau bIt akIti, ou elle recevait un sacrifice. Voyage(s) et sacrifice(s) avaient ete les arti-culations les plus importantes du rituel du mariage de Nabil et Ta~metu, comme nousl'avons deja vu. J.N.Postgate mentionne ce texte quand il etudie Ie bIt akIti du templede Nabil a Kalgu, avec les trois lettres, ABL 65, 113 et 366. II suppose que Ie bItedi de Nabil faisait partie du bIt aklti de l'Ezida. II se demande alors si Ie ceremonialexpose par les documents ABL 65, 113 et 366 ne faisait pas partie de la ceremoniea bIt akIti, parce que d'une part, Ie plan du temple de Nabil a Nimrud, dans lequelil trouve Ie batiment de l'akItu, semble convenir a la ceremonie expliquee par les troislettres d'ABL. En ce qui concerne Ie sanctuaire propre a cette ceremonie, il supposeune piece dans Ie batiment de l'akItu, "la salle du huitieme jour" (E.UD.8.KAM),mentionnee dans la tablette 1M 67543, qu'il pub lie lui-meme dans Sumer 30 p.64 ss.D'apres lui, ce serait la "chambre a coucher" du mariage de Nabil et Ta~metu.

    En revenant a ABL 858, il y a la, en fait, point de mention, ni de Nabil, ni d'unmois determine, ni du nom de la ville ou s'etait tenue la ceremoine.14 Comme les rap-ports entre la ceremonie du mariage, que nous etudions, et Ie rituel de l'akItu ou dubIt akIti ne sont pas precisement assures, nous ne pouvons pas affirmer, pour Ie mo-ment, que Ie rituel decrit dans ABL 858 faisait bien partie de celui du mariage sacrede Nabil et Ta~metu.15

    5) ColophonsAvant de terminer l'examen des textes consideres comme sources indirectes du rituel

    hierogamique de Nabil et Ta~metu, jetons un coup d'oeil sur les colophons des tex-tes, en provenance de la bibliotheque d' Assurbanipal. Dans Ie passage que nous citons

  • ci-dessous, Assurbanipal, dont Ie nom se trouve deja dans Ie texte-meme, adresse unepriere a NabG, et puis il s'exprime ainsi:21 [Tamejtu beJtu rabltutu lJi-ir-tu na-ram-ta-ka22 sa-bi-ta-at ab-bu-ut-ti23 ina mah-ri-ka ina ma-a-a-aJ tak-ne-e24 [iiniamj Ja na-par-ka-a Ji-ter-rt~-ka ba-1;i-~i25 [tiikiJ-kja uJ iba dNabu(MU.VUlO.GA.SA4.A)

    "Tasmetu, la grande Dame, tone = NabG) epouse aimee,qui intervient (pour moi),qui devant toi, dans Ie lit de luxe,elle te demande [chanque jour(?) 1 d'assurer ma vie.Celui qui te fait confiance n'aure pas honte, 6 NabG."H.Hunger, BabyJonische und assyrische KoJophone, AOAT 2 1968, no.338. Voiraussi ZA 36, 1925, 117 ss. RA 17, 1920, 139 et K.10600 r.5-8 (duplicat). KoJo-phone no.339 est probablement un parallele de no. 338.Ce n'est pas la un texte ou I'on trouve quelque reference directe au mariage sacre

    de NabG et Tasmetu. Mais la tournure des lignes 23-24 fait allusion a une des sig-nifications importantes de la hierogamie a cette epoque. Le meme type d'expressionspeut se rencontrer ailleurs avec mention d'autres dieux.16

    Nous avons examine jusqu'ici les documents en provenance des villes assyriennes.II y a cependant un texte purement babylonien, un calendrier rituel, ou nous est ex-po see la hierogamie de NabG et Nanaja. Nous rapportons ici Ie passage concernantIe calendrier liturgique pour les mois de Nisannu et Ajjaru.SBH no.VIII(pp.145-146) : VAT 663Lcol.II

    1 [itiNisannu arl ame[e] uersetimtim ni-bit-su zak-rat

    On appelle [Ie mois de Nisannul dumon de "roi des cieux et de la

    [ JilF u-te-ir ana qe-rebE.SISKURx.RA

    terre" ........ la purification. II se dirigevers ...... .... .. il revet Ie vetement de lasouverainete et porte Ie rayonne-ment surnaturel...... 11 se dirige vers Ie Temple de laPriere.

    [ lX MES te-JiJ-tu4 u-fte7-~ir ana X EN EN[ tle-di-iq be-Ju-tdu in-na-an-di-iq i-na-,g me-Jam-mu

  • ....... celui qui demeure sur Ia terreet aux cieux........ on les fait entrer successive-ment devant eux ..Au 11e jour, iIs celebrent (I'unapres I'autre) la ceremonie dans IeTemple de la Priere........ apkaIIu .. .i1 se hihe a laceremonie du mariage.

    ..... iis demeurent dans Ie temple ..Anu pour la royante.... Ies dieux. lIs brfilent I'encens de-vant les dieux au complet.

    DA? A QA X[ ] E us-te-ner-ru-bu ma-!Jar-su-nuina? UD. I 1.KAM ina qe-rebE.SISKURx i-te-ne-ep-su i-sin-nu

    x X X sa su X X apkaJIu(NUN.ME) SAD DUR NU i-hi-isana ha-da-a~-~u-tuX X X X X rina?l E AZ? dA-nimir-mu-u ana sarru-u-tuX X iJanirnd [qut-ri?-]nu ultu(TA)mah-ri-su us-tah-ma-tu ma-hariJa;;irnd kalama(DO .A.B!) -

    rana itil Ajjaru(GU4) aral] dNin-gfr-su iSSak(ENSI) dEn-IiI qu-ra-duarl]u alpe-rnd us-te-sir up!-ta-at-ta-aba-ba-a-tuUD.2.KAM tar-ba-~i u4-mu sa-ga-~udSamas(UTU) qu-ra-dudNabU sa l]a-da-as-su-tui-na-an-di-iq te-diJiql dA-nu-tu

    ultu qeJreb1 E-zi-da ina ~at mu-sius-ta-pa-a na-an-na-ri-is

    ki-ma dSfn(30) ina ni-ip-gi-suu-nam-mar ek-Ietina qe-reb E-hur-~a-ba u~-te-~iri-sad-di-hu fnam1-ris

    i-ru-um-ma ana ma-gar dBelti(NIN)ka-li sit-ku-nu ana ga-d[a-as-su-tu]ina qe-reb E-hur-~a-ba kima(GIM)u4-mu i-sak-kan na-m[ir-tu]

    Au mois d' Ajjaru, Ie mois de Nin-girsu, Ie vaillant Laboureur d'Enlil,Ie mois ou I'on atteIIe les boeufs etou I'on ouvre les champs,Ie 2e jour, (Ie jour de) I'etable, lorsque se leve Ie vaillant Samas,Nabfi, qui est dans I'etat de marie,se revet du vetement de la supremesouverainete divine.Depuis I'interieur de l'Ezida, durantla nuit il brille comme I'astrenocturne.Comme Sin dans sa splendeur, il il-lumine I'obscurite.Du milieu de l'Ehudaba ils'avance: dans tout (son) eclat ilprocede.II entre devant "Ia Dame". Toutest dispose pour la fete du mariage.Dans l'Ehur~aba iI introduit laclarte comme en plein jour.

  • lis s'allongent sur Ie bon lit noc-turne, pour un sommeil agreable.Le 6e jour, on fait sortir vers l'in-terieur du jardin et il montre ...Le 7e jour, il se dirige versl'Emeurur, vers Ie saint Eanna.II sort pour (aller) au jardin : ilentre dans Ie jardin d' Anu et s'in-stalle.Puisqu'il a pris la supreme souve-rainete divine .....L'incantation del iisipu : "II serevet d'un lJimsatu de palmier, etde la couronne d' Anu".Le 17e jour, Nanaja se leve (etsort) de I'interieur de l'Egursaba.Elle se dirige vers Ie jardin de lamontagne .....Enlil de (ou a) Nippur, Ie culte

    ..... celui qui demeure .....

    ..... on fait sortir .....

    ReferencesP.Jensen, KB 6/11, 1915, p.24 ss.E.Unger, Babylon, 1931, p.264 ss.T.Jacobsen, Unity and Diversity, 1975, pp.71, 74-76.

    ina ma-a-al-tum mu-si ta-a-biit-ta-na-a-a-lu fsit-ta 7 [tiibta]UD.6.KAM ana qe-rb ggkiri us-te-~a!-am-ma li-kal-lam X-[ ]UD.7.KAM ana E.ME.UR.URus-te-sir a-na E-an-na el-[li]ana ggkiri us-sa-a : ana ggkiridA-nim i-ru-~~-ma us-sa-f ab7

    Notesf. 1 : La restauration du debut de la ligne, proposee par CAD Z 20b et CAD

    N/11 202a, se fonde sur Ie nom Lugaldimmerankia, une des denominations de Marduk(Ee VI 139-142). CAD Ij 22b suppose alors que c'est Marduk qui joue Ie role prin-cipal dans Ie premier paragraphe, f.l-lO. Cependant, Ie texte, dans I'ensemble, pari antbien de liturgies de Nabil,17 il est fort possible que ce passage aussi se rapporte a lui.

    f. 3 : Quant a malammu, voir L.Oppenheim, JAOS 63, p.61 ss. et E.Cassin, La

    as-sli sarrutU1 dA-nim il-qu-lili-gam-mi-ri X[ ]sipit(EN) 1Uiisipi(MAS.MAS) : hi-im-sa-at gi~gisimmari(GISIMMAR) ~aga(AGA) dA-nim i-te-ed-[de-eq]UD.17.KAM ultu qe-reb E-gur-sa-badNa-na-ia i-t[e-eb-ba][ana] gi~kiri lJur-sa-an-rnu1 [us]-te-sir

    [X X ]dEn-lil [sa1 [Nip]pur(EN.LlL)kipel-lu-de-e X-[ ][ ] AN [ QA A anaE.ZAG.IjE.RA [ ][ ] RI? a-si-ib [ ][ ] us-te-sa-am-ma [

    (casse)

  • splendeur divine, 1968, pp.65-82. Le melammu, qui designe Ie rayonnement surnatureldu dieu en question dans notre texte, doit y avoir des rapports etroits avec Ie pouvoirroyal divino Sur ce point, voir aussi CAD Mill lla.

    f.l8 : D'apres E.Unger, Babylon, p.150, l'E\}ursaba est Ie temple de Nanaja aBabylone. Mais RLA II 304a considere que, d'apres VS V no.96, c'est plutot celuide Borsippa. Dans notre texte, coUll 18, il y a ina Bar-sip[ki ]. (A Uruk, Ie templede Nanaja s'appelait, a l'epoque recente, Egilianna : il y avait un jardin. Voir A.Falken-stein, Topographie von Uruk I, 1941, pAl.

    L19 : D'apes Ie contexte, il est evident que dBeltu designe Nanaja.L20 : Selon RLA II 361b, Emeurur est un temple d'Inanna/Btar a Larsa(?), con-

    struit par Kudurmabug et Rim-Sin.L26 : Nous ne connaissons pas Ie sens de l]imsatu. CAD I] suggere qu'il pour-

    rait s'agir de l]imsatu, pI. de mot *l]imistu.

    En resumeDans la premiere partie (LI-1O) est decrite une ceremonie au mois de Nisannu.

    Visiblement, il s'agit du mariage d'un dieu ; mais nous ne savons pas son nom, niIe nom de la ville ou se deroule Ie rituel : Borsippa? Uruk? (nous avons plusieurs men-tions d' Anu et une de l'Eanna a la 1.25). Le theme de "revetir Ie vetement de la sou-verainete", qui se retrouve a plusieurs reprises en la deuxieme partie, est deja apparu.Malheureusement, la cassure nous empeche encore de voir la suite.

    Dans la deuxieme partie, il s'agit de la ceremonie ayant lieu au mois d' Ajjaru.Le 2e jour, Nabfr, "dans l'etat de marie", s'etant revetu du vetement de la "souve-rainete supreme - aniitu", se transporte dans l'Egursaba, Ie temple de son epouseNanaja, et se couche avec elle sur Ie lit. Au cours de la procession de son temple al'Egursaba, Nabfr, lui-meme tres brillant, illumine meme l'obscurite nocturne. Nabfret Nanaja restent ensemble vraisemblablement du 2e jusqu'au 6e jour. Le 6e jour, Nabfrsort seul dans Ie jardin. Le 7e jour, il se dirige vers l'Emeurur, dans l'Eanna : il prendla royaute supreme aniitu. L'asipu recite une incantation en sa presence. Le 17e jour,Nanaja sort, pour s'en aller au jardin de la Montagne.

    Le terme accadien qui designe formellement Ie rituel hierogamique, l]adassiitu setrouve bel et bien dans ce texte.

    Ainsi avons nous examine les documents supposes en rapport avec Ie rituel dumariage de Nabfr et son epouse. En fait, la plupart de textes rassembles ci-dessus

  • parlaient ce rituel dans Ie monde assyrien, ou Tasmetu jouait, d'apres notre documen-tation, Ie role de l'epouse. Nous croyons avoir pu demontrer I'existence de la ceremoniea I'epoque neo-assyrienne, et suivre avec assez de details son deroulement. Par ailleurs,un seul texte, a notre conaissance, a ce jour, nous donne des renseignements sur Iememe rituel dans Ie monde babylonien. Le texte unique ne nous fournissant done quedes informations limitees, une comparaison entre les rituels hierogamiques assyrien etbabylonien ne pourrait guere etre fructeuse. Ne mentionnons done, brievement, queles points communs et les differences entre les deux, sans insister sur les details. IS

    points communs :1) Le rituel avait lieu, en Assyrie anisi qu'en Babylonie, au mois d' Ajjaru.2) Au cours de la ceremonie, Nabfi faisait Ie voyage au jardin(kinl). Dans Ie cas

    de I'Assyrie, il en faisait un en char, et se rendait aussi a I'ambassu, pour tuer "Iestaureaux sauvages". Dans Ie jardin, on lui offrait un sacrifice, et il y est questiond'un trone du dieu. En Babylonie, il entrait dans Ie "jardin d' Anu", et y prenait lasouverainete et la couronne d' Anu, Ie dieu supreme et pere de la deesse.- differences :

    II n'est pas facile de trouver et designer precisement differences ou oppositions,puisque les informations acquises ne sont pas de meme nature pour Ie rituel en As-syrie et pour celui en Babylonie. On peut dire au moins que dans les documents as-syriens, c'est toujours Tasmetu qui jouait Ie role de I'epouse en la hierogamie, tandisqu'en Babylonie, c'est Nanaja qui etait presente. Mais on ne peut pas affirmer quece soit la une veritable difference, puisque la documentation disponible est insuffisante,et qu'il est bien entendu que Tasmetu etait connue aussi en Babylonie, ainsi queNanaja en Assyrie.

    Le fait qu'il y a toujours un (ou plusieurs) voyage(e) de Nabfi au jardin au coursde la ceremonie attire particulierement notre attention. On ne sait pas si la deesse avaitI'occasion de I'accompagner : TIM IX 54 fait allusion a la visite de Tasmetu aujardin, mais les aut res documents n'en parlent pas. En tous cas, plusieurs descriptionssuggerent qu'une scene tres significative s'y deroulait, non pas une simple scene d'amourou quelque chose d'analogue, mais plutot de "pouvoir"- avec un trone, la souve-rainete supreme etc.

    Nous voudrions signaler que la deesse semblait jouer, dans la ceremonie, un roleimportant. TIM IX 54 parle enigmatiquement de la "tablette de lapis-lazuli", com-paree a "tout ce qui est de Tasmetu": cette tablette de lapis-lazuli etait, d'apres unevieille tradition litteraire sumerienne, la tablette tenue par Nisaba et ou se trouvaitmarque "Ie destin du pays". Par ailleurs, il existe quelques exempIes de I'adresse aTasmetu sur Ie lit nocturne, pour lui demander de s'interposer entre son epoux Nabfiet un fidele. Ce type d'adresse se rencontre aussi avec mention d'autres deesses.

  • A travers l'examen et l'analyse de plusieurs documents assyriens et babyloniens,nous avons essaye de definir Ie rituel hierogamique de Nabu et son epouse. II reste,bien entendu, quantite de problemes irresolus, sur les details du ceremonial, la miseen place de plusieurs lieux du culte - bit erSi, bjt papal]i, ambassu, etc.-, la signifi-cation de certaines scenes - par exemple Ie voyage au jardin - , Ie but et la valeurdu rite dans Ie cadre religieux, etc. Mais tant qu'on n'aura pas decouvert quelque nou-veau document explicite, nous ne pourrons tenter de resoudre ces problemes que pardes comparaisons avec les rituels analogues des autres couples divins. Nous laissonsdonc tous ces problemes, quitte ales reprendre un jour prochain, apres avois etudieles autres rituels hierogamiques, comme nous comptons faire, suite au present travail.

    I A propos du rituel du mariage de Sama~, cite aussi dans cette liste, nous avions aupar avant pub-lie une edude, "Le "Lit" de Samas et Ie Rituel du Mariage a l'Ebabbar", A1S 7, 1985, pp.129-147.

    2 Voir F.Pomponio, Nabu, studi semitici 51, Roma 1978, pp.18-20. Quant a Tasmetu en Assyrie,voir H.Hirsch, Untersuchungen zur altassyrischen Religion, AfO Beiheft 13/14, Osnabruck 1972, pp.26.

    3 AHw 299b gursu I, "qqch. comme grande chapelle (etw."Hauskapelle")".4 J.Bottero, dans Le Mariage sacn! a Sumer et a Babylone, Paris 1983, p.212 note 39, considere que

    Ie scribe devait ecrire dans r.16 Ie signe zfz au lieu de GU4. Les formes de deux signes different visible-ment, mais on ne peut pas totalement exclue la possibilite que Ie scribe ait commis I'erreur par distraction.

    5 Pour ces deux hierogamies, voir Ie Recueil, p.92 ss. et A1S 7 p.129 ss.6 Pour transcrire Ie texte, nous avons utilise, non seulement la copie de Harper dans ABL, main aus-

    si la collation tres fructueuse faite Ie 15/XII/81 par Ie Dr.I.Finkel, a la demande du Prof.K.Delier. Nousremercions tres vivement Ie Dr.Finkel, ainsi que Ie Prof.Delier qui a bien voulu communiquer cette collation.

    7 Par exemple, la ceremonie funebre taklimtu, en nA, se deroulait du 27-29 Dumuzi a Arbeles, du26-28 a Assur et a Ninive, du 27-28 a Kall]u. Voir T.Jacobsen, Unity and Diversity (ed. par H.Goedickeet J.J.M.Roberts), 1975 p.72 et A.Livingstone, Mystical and Mythological Explanatory Works, 1986,pp.139-140.

    8 Voir B.AIster, "On the Earliest Sumerian Literary Tradition", leS 28, 1974, P.I09 ss., M.W.Green,"The Eridu Lament", leS 30, 1978, p.127 ss. A.Sjoberg, TeS 3, 1969, p.148 note 538. Autrement, GudeaCyl.A IV 26 - V 4, V 23 - VI 15.

    9 Voir eTN III p.161, note sur B 8.10 ibid. p.161, note sur les lignes 20 et 29.II Les editeurs du texte comprennent ces chiffres 15(1.5) et 52(1.6), mais nous gardons la valeur des

    signes qu'on trouve sur la tablette pour transcrire et traduire.12 Quant a la restauration des lignes 1-2, voir la traduction de eTN III, p.157 et notes I et 2. Le

    dernier signe de 1.2 peut etre [KUJRNUN, mais ce n'est pas totalement silr. A la ligne I, les signes apresrEl sont completement casses.

    13 Pour gammutu et Ie rituel hierogamique, nous avions mis une breve remarque dans Ie RecueiJ detravaux de L'U.A. 1072, p.103.

  • 14 B.Menzel explique, dans Assyrische Tempel I p.119, que Ie texte parle probablement de bit akitide Ta~metu a Ninive, puisque dans ABL 951, it y a une autre mention de ce sanctuaire a Ninive.

    15 Pour etab1ir un certain rapport entre Ie bit akiti et Ie rituel hierogamique, on peut aussi se referera un passage de ABL 1202, ou est mentionne une visite de "Ia Dame d' Akkad", ici visiblement Nanaja,au mois d'Ajjaru. L'evenement se passe a Borsippa, Ie centre du culte de Nabu. Nous avions cite ce textedans Ie Recueil, mais actuellement, il ne nous semble pas sur qu'il s'y agisse du rituel en question.

    16 Pour la documentation et les expressions paralleles, voir E.Matsushima, Recueil p.92 ss.17 La tablette elle-meme est en fait assez endommagee, mais les mentions de Nabu, Nanaja ou d'Ezida

    se trouvent aussi au revers, aux colonnes IV et V.18 Livingstone, dans op.cit. p.107, suppose que Ie rituel du mariage de Nabu avait d'abord pour l'origine

    babylonien et que la composition du texte TIM IX 54 pouvait avoir un certain rapport avec I'introductiondu culte de Nabu en Assyrie. II est vrai que I'auteur du texte avait de profondes connaissances en traditionlitteraire babylonienne, comme nous Ie verrons dans l'appendice. Mais pour Ie moment, il nous manquede materiaux, surtout babyloniens, pour etayer cet avis: nous laissons donc ces problemes en esperant d'avoirun jour prochain une nouvelle information precise.

    APPENDICE : Notes phiioIogiques sur TIM IX 54 (1M 3233)(Les notes ci-dessous se fondent sur mes propres remarques, ainsi que sur Ies avis duProfesseur K.Deller. que a bien vouiu me communiquer nombre de references et demateriaux. Je tiens a Ie remercier tres vivement.)

    f. 1 : La lecture du 7< signe pose un probleme. Sur la copie de van Dijk, nous voyons clairementun "kil", ainsi que sur la photo (unpublie): comparer au 2< "kil" a la fin de la meme ligne et a I'autresigne de "kil' , complet au r.3'. Nous y trouvons un "kil", en admettant une forme verbale "ta-kil-u",qui serait un statif, au subjonctif, de takiilu. Dans ce cas-la, la phrase comporte deux statifs : la traductionserait, "A qui se confier qui soit vraiment digne de confiance?" Cette phrase ne donne pas un sens clair.Le subjonctif de takalu a la graphie tak-lu en general, et actuellement, nous ne connaissons pas d'autreexemple de la graphie ta-kiJ-u.

    Le Professeur Deller propose de lire ce signe "ru!" et y trouve ta-ru!-u, statif 5< m. sg. subjonctifde tni G, pour traduire "Qui se confier a celui qui est emporte?" Nous preferons cependant garder lalecture "kil", parce que Ie signe est beaucoup plus proche de "kil' , , que de "ru": comparer avec "ru"de f.22, r.21', 22', 23', 24' et tranche gauche 2. Aussi pourrait-on penser au fait que c'est ici un ouvragepoetique, qui devait etre recite, voire chante accompagne de musique. N'est-il pas impossible que la melodieou Ie rythme musical ait influence la prononciation, et par la, la graphie du texte, en ta-kiJ-u?

    3 : Noter la forme assyrienne du statif 1er pI. -ani au lieu de -anu, ainsi qu'a la ligne precedente: tak/ani. rabatu "ceder, s'abandonner" (AHw 933b) : comme la forme S marque normalement une nu-ance de superlatif (voir E.Speiser, JCS 6 p.87), nous traduisons "nollS nous abandonnons sans reserve".

    4 : belani, forme particuliere au n/spB (GAG 42 j et k note 12), contre belni et beJlni (voir OrNS35, 121-122).

    5 : saddu = sadu "Ia montagne" est souvent employe en tant qu'epithete des dieux au sens de"protecteur" : AHw 1125 11c) et K.Tallqvist, AGH 221. Dans KAR 158 II 38, on trouve sa-du-u lu-ue-lu-u-ma "La montagne (est) vraiment haute" (un incipit d'un chant, probablement en I'honneur de Nanaja).Un parallele interessant se trouve dans 1a description de l'Ezida, d'un hymne a Nabu, SIT 65 6, qaq-q[uj-

  • ru M._f quLu bit tuk-Ia-te-e-ni "La haute terre, la demeure de notre confiance".II est clair que les lignes 1-5 sont recitees par Ie choeur. Nous y trouvons plus d'une fois Ie verbe

    takiilu et Ie substantif tuklu. En fait, on a nombre d'exemples ou I'on trouve takiilu employe avec Nabfiou Ta~metu. Reppelons seulement cette phrase bien connue, d'une inscription de I'epoque de Adad-nirariIII(810-783 BC.), a-na dNabil na-at-kiJ a-na ili ~a-ni-ma la ta-tak-kil "Fais con fiance il Nabfi. Ne faisconfiance il nul autre dieu" : IR 35 no.2 12 (inscription de Bet-taqi-i1uma).

    Parmi les colophons neo-assyriens, particulierement au temps d' Assurbanipal, les formes suivantes sontfrequement employees; nom du scribe + salSa dNabu tuk-lat-su(/NU-su) Hunger, Kolophone 200, 208,211, 214, 238, 248, 252 ; nom du scribe + ana dNabu dTasmetu4 ta-ak-lu op.cit. 217, 322, 326, 332(?);tiikil(NIR.GAL.ZU)-ka ul(NU) ibfis(UR) dNabil op.cit. 224(?), 244, 245, 246, 321, 322, 336, 337, 338,341(?), 351, 352(?), 353. Cette derniere phrase "Celui qui te fait confiance n'aura jamais honte, 6 Nabfi!",se trouve aussi dans ND 4304 (M.Mallowan, Nimrud and its remains 1,1966, p.270, trouve dans l'Ezida).lei, Ie nom de Nabfi seul est mentionne alors que les symboles de Marduk et Nabfi sont representes (cf.Hunger, op.cit. pp.14-15).

    La note KI.MIN est placee il la fin de la derniere ligne du paragraphe, compose de cinq lignes.6 : sa diiri : il y a deux interpretations possibles. La premiere est de comprendre sa diiri' en tant

    qu'epithete de Ta~metu. Cette epithete, dans G6tteradressbush, est reservee il Ninurta (GAB 113, Menzel,Assyrische Tempel II T.146-166). Voir aussi dans Surpu III 31, ma-mit NIN(/be-let) diiri(BAD) Ii sa-mi-ti(/sa-mJ-i-te) "Ia miimitu de la Dame du rempart et parapets" (E.Reiner, Surpu, 1970, p.21). Apres tout,nous pouvons done dectuire que sa diiri serait I'epithete d'un dieu ou d'une deesse.

    Mais une autre interpretation est que Ta~metu reste actuellement sur Ie rempart (ou en dehors durempart?), et qu'elle va etre invitee il rejoindre Nabfi.

    7 : La ligne est difficile il comprendre. II est claire qu'ici, un discours direct, introduit par ma-acommence.

    D'apres la copie et la collation faite par Ie Prof.O.D.Edzard (et communiquee par Ie Prof. Van Dijk,Ie 8/VI, 1978, dont nous remercions vivement tous deux), la premiere hemistiche doit etre transcrite commefma1-a ID 'RIfI si-i-bi. si-i-bi serait une variante de sibi, I'imperatif 2e fern. de (w)asiibu G (en nA usii-bu) "assieds-toi". En fait, tous les exemples de I'imperatif 2e m. sg. de (w)asiibu, dont la forme gram-maticale doit etre sib, sont ecrits si-bi ou si-i-bi (avec "voyelle surajoutee") : alors, on voit pratiquementpas de difference entre masculin et feminin.

    Pour ID RI, nous n'avons pas de solution certaine. Etant donne que c'est un discours direct adresseil Te~metu, on peut attendre un imperatif (c'est-il-dire deux imperatifs dans une ligne) ou quelque chosecomme un adverbe. Avec ID-RI, nous pensons il ederu "embrasser", eteru "enlever, sauver". mains il noussemble difficile de trouver lil une forme convenable pour I'un de ces deux verbes. Une autre possibiliteest d'y faire une correction, comme it-frill-di. Ce serait une forme (pas encore attestee) de I'imperatif Gt(w)ariidu "descendre", 2e fern. Nous proposons ici de preferer cette derniere interpretation.

    Quant il bit pa-pa-lJi, nous avons quelques references;edem.ma dNin.ur[ta.kam] 23.am mu.sid.imi-na arlJi(ITI) UD.3.KAM la-am kinsigi(KIN.SIG) i-na bit pa-pa-lJi dTas-me-tu4 iz-za-[am-mur] (BM132093 = CT 42 pl.22 26-28)"Er~emma de Ninurta, 23 lignes.lIl est chante Ie 3 du mois avant Ie repas du soir."

    (remarquer aussi M.Cohen, Sumerian Hymnology; The Ersemma, pAl, ... ina E pa-pa-lJa dNa-na-a anaIGI dNa-na-a iz-za-mu-ur : MLC 382 (inedit))E.SAG.fL ki-sal-lu e-lu-nu-u / ina bit dBel dBelti(GASAN)-ia us-sa-bu-ni / a-di ekurriite(E.KURyr.es-su bit

  • pa-pa!J dTa~-me-tu4 / ki-sal-Iu ~ap-li-u a-di e[kumiteme:Hu / nap!Jar an-ni-u gab-bu e-pi~ g[a-mir]"A l'Esagil, la cour superieure ou (se trouve) Ie temple dans lequel Bet et Beltija demeurent, y comprisles temples et Ie sanctuaire de Ta~metu, la cour en bas avec les temples, tout cela est totalement acheve."(ABL 119 f.I2-16)nu-sa-lil bit pa-palJ-lJu Sa [dTaS-me-tu4] / ina libbi gil~urmeni gilme-ell-ri X[ ] / E.ENGUR.RA ina flib-bi1 'gi:surmeni gi:[ ] / nu-~aJlill naplJar fan1-ni-u [gab-bu e-pis ga-mir]"Nous avons couvert ; Ie sanctuaire [de Ta~metu, nous I'avons couvert] avec les cypres et Ies sapins ;l'Engurra, nous I'avons couvert avec les cypres let les sapins]; tout cela est totalement acheve" (CT 5360 r.4'-7')

    dE-ma-gar-qa-bu-sa dTas-me-tu4 beJet(GASAN) bit pa-palJ dMarduk belna4NA.RU.[A] / lip//lip"Par E-magar-qabuSa, Tasmetu, la dame du sanctuaire~ Marduk, seigneur de la stele, que tu en sois li-bere, que tu en sois abusous"

    (E.Reiner, JNES, 15, 1956, p.146 19-20, vers la fin de Lipsur; lip//liplippatrunikku et lippasrunkku

    8 : Nous avons un bon parallele pour cette ligne.! DUG.GA i-za-ar-ri-qu / UDU.SISKURme: ep-pu-su / SEM[ll,a il-Ia-ku

    "On arrose de l'huile parfume, on fait Ie sacrifice, les aromates montent (en fumee)". (ABRT 1 23K.2401, II 29-31)Cette reference nous aide it conclure que :emU Kume: est Ie sujet de la ligne 8. cf. encore:ta-at-ta-sa dTas-me-tu4 niqnaqqa il-la-ku sa :emburasi"Ta~metu sort. Les fumigations de genevrier montent."(S.A.Pallis, The Babylonian akftu festival, 1926, pI. VIII 9)

    Quant it papalJu et parakku, voir aussi A.Schotte, ZA 40, 1931, p.19 ss.)9 : Nous avons des difficultes pour la lecture du 8e et ge signes. II est possible d'y voir putur, I'im-

    peratif 2e m. sg. de pataru G. pataru a, en general, Ie sens de "(se) liberer, (se) degager", mais il peut, .

    signifier aussi "prendre chemin, partir, s'en aller" (AHw 850 14b). Mais si c'est un impetatif, on attendina silli ereni au lieu de sil ereni, ce qui fait probleme. A.Livingstone, dans Mystical and Mythological. .Explanatory Works of Assyrian and Babylonian Scholars, 1986, p.IO?, mentionne les lignes 9-11 et il transcritcette partie pu-tur pour traduire "release, 6 King!", malheureusement sans donner une explication detaiIleede cette interpretation.

    Une autre possibilite est de transcrire pu-dur et d'y voir une graphie neo-assyrienne pour puzur "pro-tection, refuge, securite" aussi "intimite, presence protectrice". II n'y a pas, pour I'instant, d'exemples ex-actement paralleles de spirantisation d

  • tel que les eponymes. B.Menzel, dans Assyrische Tempel I, 286, parle de (lu)TURmes (lu)OALmes, par quoielle interprete les personnes chargees du coeur et de la musique dans les ceremonies officielles, mais vuI'absence de IUTURmes dans notre texte, cette explication ne peut guere s'appliquer ici.

    "L'ombre du cedre ou du cypres" peut avoir plusieurs sens.a) I'omber d'un grand arbre. b) I'ombre donne par les pout res et Ie toit en cedre et en cypres d'un bati-ment (Ie palais ou bien une salle du palais). II est vrai que les rois assyriens, particulierement Sennacherib,ont souvent donne it leurs palais ou leurs batiments royaux des noms tires des arbres utilises pour les con-struire. Pour Ie moment, nous n'avons pas de critere decisif pour choisir entre les deux. En tout cas, latraduction, "I'ombre du cypres, (ce sont) ses hauts fonctionnairs" peut avoir Ie sens "L'ombre de cypres(protege) comme ses fonctionnaires": on s'y sent en securite comme aupres de ces braves gens. La con-struction parallele de deux lignes 9 et 10 inviterait it prendre pu-dur(ou tur) de la ligne 9 comme substantif.

    II : C'est la ligne la plus difficile it la face de la tablette. Le premier signe sera bien sil commeaux deux lignes presedentes. Mais Ie 2e et 3e signes sont malaises it identifier. lis ressemblent auxOANIKAN-NI. II serait possible alors de traduire "I'ombre du 'tronc' de genevrier", en y trouvant kannu"Ie tronc, la branche" (CAD K 157b kannu C). Ou bien, on pourrait penser it gannulgannatu, un motrare, enregistre dans CAD G 41b, sans traduction (on y explique que c'est un mot emprunte it I'arameenet qu'il signifierait "jardin de plantes"). Comme il n'y a de place que pour deux signes entre sil et ~a,la restauration sil qut-rin-ni Sa giSLI "I'ombre de fumigation de genevrier" nous semble pratique~ent im-possible, meme si elle va beaucoup mieux dans Ie contexte et que I'expression est attestee ailleurs. Ou bien,y a-t-il faute du scribe ou omission de signe(s)?

    La suite de la ligne presente encore une difficulte: comment comprendre dNa-bi-um A A MI LUL A??a-a peut etre, une particule de la negation aj, du prohibitif qui exige un preterit. Mais il peut etre

    aussi une interjection: "helas!, malheur! ah!"Une autre possibilite est de la reunir avec Ie nom propre qui Ie precede et de transcrire dNa-bi-um-a-a

    "mon NabG". Le nom du dieu est ecrit ici syllabiquement, au nominatif en -um. Nous avons dAG-a(+a?)it la ligne 16' au revers, "mon NabG". Mais derniere graphie nous semble representer autre chose que dNa-bi-um-a-a. D'autre part, il y a dNa-bi-ia-a-ni (W.G.Lambert, Unity and Diversity p.116 col.A 16), lequeldoit etre un exemple de I'orthographe normale.

    Pour me-lul-a, nous avons plusieurs possibilites d'interpretation.II y a un verbe melulu "jouer". Il serait possible de penser it I'imperatif "pluriel" de verbe, dont la

    forme normale est meJila. Pour accepter cette hypothese, iJ faudra supposer une alternance vocalique i/u.Nous pouvons evoquer une autre hypothese, en supposant ici une faute de scribe, et transcrire mi-

    lui--ti, puisque me-lul-a n'est, apres tout, pas une bonne forme verbale. Dans W.G.Lambert, Unityand Diversity, p.108 section 1 2-3, il y a mi-lul-a-ti Sa dMarduk mi-lil-a-ti Sa dMarduk "Jeux de Marduk,jeux de Marduk".

    Or, on trouve J'infinitif du verbe melulu employe dans certaines phrases. Par exemple, u4-ma lib-bime-lu-la ni-gu-ta "Aujourd'hui, 0 mon coeur, c'est jeu et musique" KAR 158 VIII 27 ; e-bir-tu nari a-lume-li-li "De I'autre cote du fleuve (se trouve) une ville ou I'on joue" ibid. VIII 30 ; a-sa-ret-ti ilanimes

    sa me-lul-sa qab-lum "Elle est la premiere des dieux, et son jeu est Ie combat" ABRT I 54 I 6. Avec cesexemples, me-lul-a peut etre compris comme un simple infinitif du verbe melulu.

    En tenant compte de toutes les interpretations possiboes des problemes, il nous semble preferable deprendre a-a comme une simple interjection "ah!", et mi-lul-a comme une forme nominale provenantdu verve meJulu. Ce qui nous est certain, c'est que Ie choeur recite encore les trois phrases de cette strophe.

    12 : Pour sa-gi-lac, AHw 1586b mentionne (avec hesitation) cette phrase sous sagilatu et de meme CAD

  • S 23b : saggilatu ("une plante alcaline"), qui propose dubtativement d'y voir "un ornement".Le Prof. Deller prefere de Ie tirer de sikiItu "acquistion" - AHw 104la(sakalu I). En nA, on a quel-

    ques exemples du fait que la forme PARIS remplace de la forme PIRIS (ainsi gimirtu/gamirtu): GAG 55i. II serait alors possible, selon lui, de voir ici une exemple d'alternance vocalique a/i, consonantique g/k.Concernant sakaIu, on pourrait faire comparaison de ce verbe a seguJIa de l'hebreu post-biblique, suivantM.Held dans lSC 15, 1961, pp.II-12. Ailleurs, dans STT 65 29, il y a i-gi-il-tu-ma qui signifie "I'ob-scurite", (normalement ikiltu ou ikeltu), et encore a-na sa-ga-ni-ja (ibid. 25) qui remplace sakanija. Cesexemple etaient l'hypothese sagiltu = saki/tu. cf. aussi OrNS 34 459-460.

    L'expressidn "de I'or, de I'argent ou quelque chose de precieux + ina burki X sakanu (ou un verbede sens analogue) se trouve bien dans les documents economique et administratifs en nA (Menzel, AssyrischeTempel II T.196-228).

    Une autre interpretation est de comprendre sagiltu/sakiItu, participe ou adjectif verbal, fern. de sakalu"s'approprier, acquerir", pour traduire sagilat I]urasi "qui acquiers de I'or".

    La suite de la ligne est encore difficile. Apres les signes A A, il y a UD LA LA. ut-Ia-Ia semble possi-ble, mais une forme d'aJaJuA "accrocher", ni d'aJaJuB "crier" n'est grammaticaJement admissible. d/taJaJunon plus n'est pas acceptable. Or, avec une correction, on pourrait transcrire tam-mal-Ia, 3< fern. sg. pres.du verbe maW, a la forme N, qui peut signifier "etre rempli". Si I'on accepte I'hypothese du Prof.Dellersagiltu = sakiItu et qu'on lit a la suite tam-mal-Ia, la phrase donne un sens precis. Pourtant, Ie signe apresUD/TAM nous semble plutat a LA, ce qui nous laisse encore Ie probleme.

    II y a encore A-A apres Nabil. Est-ce que c'est un pro nom suffixe de la lere personne? Dans cetteligne, comme sont mentionnes les noms du dieu et de la deesse, c'est silrement Ie choeur qui leur adressela parole: dans ce cas-la, "mon Nabil" n'est pas convenable. Sans doute, comme a la ligne precedente,a-a serait donc une simple interjection "ah!", sans signification negative. Ce serait du moins une solutionsimple, nous semble-t-il.

    13 : Ici commence Ie discours de Ta~metu. Elle demande a Nabil des bijoux pour les mettre et luipromet en echange la joie.

    beli signifie en general "mon seigneur", mais il se trouve souvent dans les chants d'amour et, dansce cas-la, on y voit une nuance d' "amant". Voir M.Held, lCS 15, 1961, P.13 note sur I 25.

    14 : Le premier signe doit etre KI, mais la suite est illisible (on verrait seulement SAR? a la fin dupremier hemistiche). En revanche, au second hemistische, on lit clairement lullalikii, I'optatif du verbe lulla+ pron. suffixe + une voyelle a. luJIa est un denominatif de laW "charme, attrait physique" et signifie"rendre attirant, desirable, heureux" (CAD L 242a-b). Le a n'a pas de valeur gram