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En terrain MITÉ BIMENSUEL | JGA 3960 Sierre Vendredi 29 octobre 2010 | No 19 | 96e année PUB DISTRIBUTION TOUS MÉNAGES Av. Général-Guisan 5 - 027 455 12 72 Construction de villas, immeubles et chalets Sierre - Tél. 027 455 30 53 - [email protected] Enfin chez vous! On cherche terrains Avenue de France 50 3960 SIERRE E-mail: [email protected] OUVERT AUX RESTAURANTS ET AUX PRIVÉS! (y compris le samedi) LAURENT BRANDI Agent officiel VENTE ET RÉPARATIONS DE TOUTES MARQUES Rte du Bois-de-Finges 10 - 3960 SIERRE - 027 455 87 27 Interview mortelle SIERRE | La Toussaint fait-elle encore sens? Quel rapport les curés entretiennent-ils avec la mort? Prêtre et pro- fesseur de théologie, François-Xavier Amherdt se confie dans l'interview décalée, à la veille de la Fête des morts. > 11 Ils tissent leur Toile CRANS-MONTANA | Ils sont adolescents et adorent Crans-Monta- na. Lucas Bonvin et Christian Gasser ont monté un site internet dédié aux jeunes et aux sports. Une plate-forme plutôt bien faite, four- nie et qui porte un re- gard différent sur le Haut-Plateau. > 14 Temps d'arrêt 2 L'info 5 Gens d'ici 11 Culture-Société 20 Sports 25 En terrain MITÉ POLITIQUE | Une exposition de l'association Altitude 1400 veut sensibiliser le grand public à la mauvaise gestion du territoire (photo: Grimentz). Interview de son vice-président Lucien Barras. DR > 6-7

En terrain MITÉ // Le journal de Sierre: 29 octobre 2010

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En terrain MITÉ // Le journal de Sierre: 29 octobre 2010 Une exposition de l'association Altitude 1400 veut sensibiliser le grand public à la mauvaise gestion du territoire. Interview de son vice-président Lucien Barras.

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Page 1: En terrain MITÉ // Le journal de Sierre: 29 octobre 2010

En terrain MITÉBIMENSUEL | JGA 3960 Sierre Vendredi 29 octobre 2010 | No 19 | 96e année

PUB

DISTRIBUTION TOUS MÉNAGES

Av. Général-Guisan 5 - 027 455 12 72

Construction de villas, immeubles et chaletsSierre - Tél. 027 455 30 53 - [email protected]

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VENTE ET RÉPARATIONS DE TOUTES MARQUESRte du Bois-de-Finges 10 - 3960 SIERRE - � 027 455 87 27

InterviewmortelleSIERRE | La Toussaintfait-elle encore sens?Quel rapport les curésentretiennent-ils avecla mort? Prêtre et pro-fesseur de théologie,François-Xavier Amherdt se confie dansl'interview décalée, à laveille de la Fête desmorts. > 11

Ils tissentleur ToileCRANS-MONTANA | Ilssont adolescents etadorent Crans-Monta-na. Lucas Bonvin etChristian Gasser ontmonté un site internetdédié aux jeunes et auxsports. Une plate-formeplutôt bien faite, four-nie et qui porte un re-gard différent sur leHaut-Plateau. > 14

Temps d'arrêt 2L'info 5Gens d'ici 11Culture-Société 20Sports 25

En terrain MITÉ

POLITIQUE |Une exposition de l'association Altitude 1400 veut sensibiliser le grand public à lamauvaise gestion du territoire (photo: Grimentz).Interview de son vice-président Lucien Barras. DR

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6 Le jds | Vendredi 29 octobre 2010LE DOSSIER

Des chiffres accablantsB.C. | L’exposition «Valais my-thique, Valais mité» appuie là oùça fait mal. Par des phrasescourtes et percutantes, par descartes et des images, par desexemples parlants, elle montre laréalité valaisanne et les consé-quences (économiques, sociales etenvironnementales) qui en décou-lent. Notre canton n'est pas épar-gné par le phénomène du mitage.Pour résumer: la campagne s'urba-nise, le paysage se banalise et lesol s'amenuise. Les chiffres, issusde l'Office fédéral de la statistiqueet de recherches universitaires,traduisent aussi une certaine véri-té, parlante et accablante. Nousvous livrons quelques exemples.• Chaque jour en Suisse, on bé-tonne 5 hectares de terres culti-vables, l'équivalent de 7 terrainsde foot.• En Valais, seul le quart du terri-toire est dévolu aux activités hu-maines, dont les constructions.Les trois quarts des espaces sontoccupés par les montagnes, coursd'eau, forêts et autres glaciers.• Ces cinquante dernières années,la surface dédiée aux construc-tions a quadruplé dans la plainedu Rhône. On a plus construitdans notre canton en quaranteans, que depuis l'installation despremiers hommes, il y a huit milleans.• Les maisons individuelles repré-sentent 40% des logements en Va-lais, mais mangent 80% de la sur-face dévolue à l'habitat. Une villacoûte 2 fois plus à la collectivitéqu'un immeuble de 4 étages, entermes d'infrastructures.• La zone à bâtir actuelle du can-ton permet d'accueillir encore100 000 habitants, soit plus detrois fois la progression attenduepour 2030. Le Valaisan dispose de200 m2 de zone à bâtir en plusqu'un habitant des Grisons.• Dans certaines stations, 8 mai-sons sur 10 sont des résidencessecondaires.• Les 80% des touristes viennentdans les Alpes pour profiter depaysages intacts...

POLITIQUE | L’associationAltitude 1400 a monté uneexposition itinérante sur lamauvaise gestion du territoi-re: «Valais mythique, Valaismité». Celle-ci fera halte àSierre dans quelques jours.Interview du vice-présidentde l’association et architecteLucien Barras.

B E RT R A N D C R I T T I N

Vous connaissez sans doute l’asso-ciation Altitude 1400. Elle est néeen 2007, suite à l'introduction duMoratoire Cina en Valais, qui inter-disait la vente des résidences se-condaires aux étrangers. Regrou-pant des urbanistes, desarchitectes, des professionnels dutourisme et du développementdurable, elle avait lancé le débatautour des villes qui poussent au-dessus de 1400 mètres, et des pro-blèmes qui en découlent: litsfroids, mitage du territoire, pénu-rie de logement, explosion desprix… Depuis, l’association apoursuivi son travail et s'est mêmedéveloppée. Elle a monté une ex-position itinérante, qui fera halte àSierre ces prochains jours: «Valaismythique, Valais mité». On y traitede la mauvaise gestion du territoi-

re dans notre canton, dont le mita-ge est le symptôme visible. «Notreassociation comble un manque.Nous représentons plusieurs cou-rants et idées. Nous ne sommespas une force d'opposition, maisde réflexion et de proposition.Voilà un élément qui manquedans de nombreux domaines.Nous le constatons avec la gestiondu tourisme», énonce Lucien Bar-ras, vice-président d'Altitude1400. Interview de l'architecte, ori-ginaire de Montana.

L’exposition tourne en Valaisdepuis quelques mois déjà.Comment est-elle perçue?

Nous avons installé l'expositiondans des lieux publics, centrescommerciaux et scolaires, pourqu'elle touche le plus grandnombre de gens. Notre objectif estd'informer et de sensibiliser la po-pulation. L’exposition est consti-tuée de panneaux indépendantsles uns des autres, vus comme desaffiches publicitaires. Les sloganssont simples. On retient un chiffre,une image. L’exposition fait réagir.

Le phonème du mitage touchele Valais. Le canton pensait êtreà l'abri?

Le mitage est un terme de plus enplus utilisé. Mais sait-on réelle-ment ce qu'il recouvre? Les Valai-sans se disent qu'ils ne sont pasconcernés, ou alors uniquementles villes de la plaine du Rhône.L’exposition montre des exemplesproches de chez nous. Le Valais estd'autant plus concerné par le mita-ge qu'il cumule les problématiquesde la plaine et de la montagne.L'accroissement des villes et desstations induit une consommationexagérée du sol. Certes, le territoirevalaisan est grand, mais il est auxtrois quarts improductif. Le soln'est pas une ressource renouve-lable. Il faut le préserver et leconsommer de manière mesurée,en construisant de manière plusdense, plus concentrée et plus effi-cace. On sent des tensions, unecrispation en Valais, qui se traduitdans les débats ayant trait à l'amé-nagement du territoire. L'exemplede la 3e correction du Rhône le dé-montre.

En montrant des exemples, enpointant certaines situationsdélicates, l'exposition cherchedes coupables?

L’exposition se base sur des no-tions de connaissance et de res-

Le mitage n'est pas

Lucien Barras, vice-président de l’association Altitude 1400: «L’exposition montre des exemples proches de chez nous. LeValais est d’autant plus concerné par le mitage, qu’il cumule les problématiques de la plaine et de la montagne. L’accrois-sement des villes et des stations induit une consommation exagérée du sol.» MAMIN/NF

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Le jds | Vendredi 29 octobre 2010 7LE DOSSIER

B.C. | L'exposition «Valais mythique,Valais mité» montre, par l'image, desexemples touchant le district deSierre. Celui concernant la Noble-Contrée est particulièrement frap-pant. Deux cartes montrent l'étale-ment des constructions, entre 1966et 2008. Il y a quarante ans, les vil-lages de Veyras, Miège, Venthône,Mollens et Randogne étaient denseset indépendants. Dans les années1980, de grandes zones de construc-tion s'ouvrent à l'extérieur des vil-lages. Le centre du village se déplacevers le bord des routes, le centre his-torique se meurt. Paradoxe: danscertaines localités, les surfaces bâ-ties explosent, mais la populationdiminue. «Ce phénomène du mitageest visible à l'œil nu. Postez-vous àVercorin et vous remarquerez quasi-ment une seule zone des hauts de

Sierre à Crans-Montana. Les villagesont explosé, avec une perte del'identité villageoise et du lien so-cial. On crée des villages banlieueset dortoirs de la ville», souligne Lu-cien Barras, vice-président d'Altitude1400.L'exposition aborde aussi certainscas du val d'Anniviers, comme Gri-mentz. Huitante pour cent des tou-ristes viennent dans les Alpes pourprofiter des paysages intacts. Or, il ya un décalage entre l'image vendued'authenticité et la réalité que dé-couvre la clientèle sur place. Levieux village de Grimentz laisse pla-ce à des zones de constructions, deschantiers permanents. La stations'est étalée de manière difforme etchaotique, menaçant le paysage. «Laclientèle va-t-elle encore venir»,s'interroge Lucien Barras.

Mitage et conséquences

une FATALITÉponsabilité. Il y a cinquante ans,on ne pouvait pas supposer le dé-veloppement qu'a connu le Valais.Notre propos n'est pas de dire quetelle ou telle commune a fait faux,mais que le mitage concerne l'en-semble des régions du canton. Ilfaut avoir conscience de ce qui aété fait et ne pas répéter lesmêmes erreurs. Nous montronsdes lieux, nous donnons deschiffres et des définitions simples,sans entrer dans des théories in-tellectuelles. Nous pouvons tirerun parallèle avec la probléma-tique écologique. Il a fallu une àdeux générations pour que celle-ci entre dans les mœurs, pour quecertains gestes deviennent natu-rels, à l'exemple du tri des déchets.Notre démarche veut toucher lesjeunes qui demain feront deschoix de vie, voteront et élirontdes politiciens sensibles à la pro-blématique de l'aménagement duterritoire. Il y a une génération quine veut pas entendre parler dechangements et qui critique notreaction.

Les communes voient l’associa-tion d'un mauvais œil?

Nous n'avons pas toujours uncontact facile avec les communes,ce que nous regrettons. Nous ex-posons des questions qui, je l'es-père, deviendront des enjeuxélectoraux pour les prochainesélections communales. Le ci-toyen doit être conscient de cesenjeux. Généralement, le dicastè-re de l'aménagement du territoiren'est pas celui rêvé par les politi-ciens, car il est délicat. Il ne doitpas être perçu comme un moyende contrainte, mais un outil etune chance de se diriger dans uncertain type de développement.Nous avons toutefois des contactsponctuels avec certaines com-munes qui mènent des réflexionssur l'aménagement du territoire,comme Evolène ou Anniviers.

Quel est votre travail avec la commune d'Anniviers?

L’association a tenu le rôle d'ani-matrice lors d'ateliers. La commu-ne a lancé une réflexion parti-

cipative, en réunissant des per-sonnalités anniviardes représen-tant les villages, pour donner leslignes directrices de son nouveaurèglement de l'aménagement duterritoire. Faire appel à des gensexternes était courageux de sapart. La FDDM (Fondation pour ledéveloppement durable des ré-gions de montagne) est aussi im-pliquée. Nous avons émis des pro-positions provocantes, exagéréespour dépasser certaines idées.

Qu'en est-il ressorti?Certaines questions concrètesont été abordées, par exemplemettre Moiry en zone de protec-tion, apporter une attention par-ticulière aux prairies sèches. Il aété question de tourisme et de lacomplémentarité que doiventtrouver les stations de la vallée.Anniviers entend favoriser l'hô-tellerie.

Des communes ne vous ont pasattendu pour prendre certainesmesures, à l'exemple du RQC àCrans-Montana?

C'est remarquable qu'une stationcomme Crans-Montana montrel'exemple. Cela peut aider cer-taines communes à franchir lepas. Au départ, le RQC faisait peur.La majorité de la population valai-sanne est favorable à la régulationdes constructions, pas forcémentles décideurs. Il y a là un décalage.L’association Altitude 1400 veutdonner du corps à cette réactioncitoyenne. La nouveauté: vousavez un rôle à jouer. L'échellecommunale est devenue trop pe-tite pour régler les problèmesd'aménagement du territoire.Dans ce sens, les fusions ou les as-sociations de communes, les pro-jets d'agglomération, sont unebonne chose. Avoir un projet desociété constitue la base d'unaménagement territorial ration-nel. Il y a peu de régions qui ontune vision claire de ce qu'ellesveulent devenir.

Exposition itinérante: «Valais mythique, Valais mité», de l’association Altitude 1400.Elle sera visible au centre commercial Manor,à Sierre, du 15 au 20 novembre.

La cartede 1966montre

une Noble-Contrée

composéede

villagesindépen-dants. DR

En 2008, l’urbanisa-tion s’estétalée, avecquasimentune seulezone, allantde Sierre àCrans-Monta-na. DR