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passer de la sous-traitance à l'entreprise "apporteur de solutions"
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Passer de la sous-traitance à l’entreprise « apporteur de solutions »
DOSSIER
ENTREPRENDREN°24
- MAI
/JUIN
201
2 - 2
e Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie
en Beaujolaisen BeaujolaisMagazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie
Une opportunité formidable
pour les jeunes et les entreprises l'apprentissage
Vous voulez préparer
le personnel qualifié
dont vous avez besoin ?
Formez en interne vos apprentis
aux savoir-faire et méthodes de votre entreprise
Avec la Chambre de Commerce et d'Industrie du Beaujolais,
facilitez-vous l'apprentissage :
• candidatures de futurs apprentis
• dépôt d'offres de contrats d'apprentissage
• établissement et enregistrement du contrat d'apprentissage
• information sur les aides financières
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 3
SOMMAIREENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS N°24 MAI/JUIN 2012
Réalisation :Chambre de Commerce
et d’Industrie de Villefranche et du Beaujolais
317 Bd Gambetta - BP 7042769654 Villefranche sur Saône
Cedex Tél. : 04 74 62 73 00Fax : 04 74 65 31 79
www.beaujolais-cci.comE-mail : [email protected]
ISSN 1951-0918
Directeurde la publication :
Noël COMTE
Coordination de la réalisation :
Elisabeth MEYZEN
Rédactrice en chef : Elisabeth BALLERY
Rédaction :Agence de presse Be-presse
(M. Massip - F. Sigot)
Photos : Francis Mainard
Crédits photos :Eurostyle, Fag Médical, Fotolia (A. Rodriguez,
Liv Friis-larsen), Imprimerie Caladoise, Istock photo (DNY59), Vannerie Caladoise.Tous droits réservés.
Reproduction interdite sauf accord de la direction Entreprendre en Beaujolais
Montage et réalisation du magazine :
Shifumi - www.shifumi.com69004 Lyon
Flashage,impression, façonnage
Imprimerie Chirat42540 Saint-Just-la-Pendue
Adhérent :
Abonnement8 € (4 numéros par an)
Tirage : 7000 exemplaires
4 TABLEAUX DE BORD 5 ÉDITORIAL 6 ACTUALITÉS 8 PRODUITS 10 DOSSIER Passer de la sous-traitance à l’entreprise « apporteur de solutions »
17 SERVICES Aratal prend pignon sur rue dans le Beaujolais
18 ENVIRONNEMENT SRP valorise les déchets
19 REPRISE SEB ne manque pas d’énergie
20 COMMERCE À Marchampt, le multiservice prend des accents indiens
21 À TABLE Le Bistrot d’hélices a des racines et des ailes
22 ACTUALITÉS JURIDIQUES
23 DOSSIER RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Semer à l’export pour se développer demain 31 ACTUALITÉS CCI • 2e édition du Salon de l’Entreprise à ParcExpo Villefranche
• Comment reprendre une entreprise en liquidation ?
• E-cité, nouvelle pépinière
• Le Made in Beaujolais s’exporte à Shanghaï
•Les Clubs d’entreprises visitent les entreprises
P.18ENVIRONNEMENT
P.10DOSSIER
P. 17SERVICES
G Vous souhaitez recevoir la NEWSLETTER de la CCI du Beaujolais
G Vous souhaitez connaître les coordonnées des entreprises citées dans ce numéro
www.beaujolais-cci.com
Une opportunité formidable
pour les jeunes et les entreprises l'apprentissage
Vous voulez préparer
le personnel qualifié
dont vous avez besoin ?
Formez en interne vos apprentis
aux savoir-faire et méthodes de votre entreprise
Avec la Chambre de Commerce et d'Industrie du Beaujolais,
facilitez-vous l'apprentissage :
• candidatures de futurs apprentis
• dépôt d'offres de contrats d'apprentissage
• établissement et enregistrement du contrat d'apprentissage
• information sur les aides financières
12 et 26 juin 2012Création et reprise d’entreprise.Séance d’information d’une demi-journée à la CCI
20 juin 2012 Permanence INPI à la CCI
21 juin 2012 • Club 5 jours • Club des Entrepreneurs d’Anse/Limas• Permanence RSI• Club Azergues Entreprendre
25,26,27,28,29 juin et 4 juilletStage 5 Jours pour EntreprendreFormation pour les futurs créateurs et repreneurs à la CCI
27 juin 2012 Session de découverte GEFI
28 juin 2012 Permanence RSI
29 juin 2012 • Permanence ERAI• Permanence EEN
5 juillet 2012Club Entreprendre en Val de Saône
10 et 24 juillet 2012Création et reprise d’entreprise.Séance d’information d’une demi-journée à la CCI
11 juillet 2012 Club des Entrepreneurs de la Région de Beaujeu
19 juillet 2012 Club des Entrepreneurs d’Anse/Limas
6 et 13 septembre 2012 • Permanence RSI• Club Entreprendre en Val de Saône
11 et 25 septembre 2012 Création et reprise d’entreprise.Séance d’information d’une demi-journée à la CCI
12 septembre 2012 Club des Entrepreneurs de la Région de Beaujeu
13 septembre 2012Business Plan : pour tester pendant 1 h 30 votre projet et présenter votre plan d’affaires devant un jury d’experts à la CCI
17 et 18 septembre 2012 Stage Auto-Entrepreneur : tout savoir sur le statut d’auto- entrepreneur et faire les bons choix
19 septembre 2012 Permanence INPI à la CCI
20 septembre 2012Atelier repreneurs : le financement de la reprise
Contact CCI :Dominique CéruttiTél. : 04 74 62 73 00
AGENDA
4 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
Indicateurs économiques du BeaujolaisIndicateurs économiques du Beaujolais
TABLEAU DE BORD
4 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
158 32 52
126 24 50
154 22 24
123 22 66
122 2319
1er trim.
0 50 100 150 200 250
2011
2012
3e trim. 2011
2e trim. 2011
4e trim. 2011
Les créations et reprises d’entreprise en Beaujolais
créations pures reprises transferts(source CCI)
janv. mars mai juillet sept. nov.30
40
50
60
70
80
Taux d’occupation des hôtels du Pays Beaujolais
2011 2012 (taux en %)
(source INSEE)
4865
8502
170 316
8480218 378
13012218 153
8453231 745
210 157
1er trim.
0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000 300 000 350 000
2011
2012
2e trim. 2011
3e trim. 2011
4e trim. 2011
Trafic marchandises aux ports de Villefranche-sur-Saône
trafic voie fluviale trafic voie ferrée(source CCI)
Contrats d’apprentissage par secteur d’activité
2009 2010 2011
bâtiments travaux publics 21 21 23
commerces - services 179 190 258
hôtels cafés restaurants 20 14 18
industrie production 43 70 73
santé sanitaire et social 2 0 1
transport - logistique 8 3 5
Total 273 298 378
(source CCI)
Contrats d’apprentissage par niveau de diplômes préparés
2009 2010 2011
BAC +2, DUT, BTS, DEUG 52 73 88
BAC PRO (IV) ou BP sortie classes terminales 115 105 125
BEP (V) ou CAP ou niveau seconde 75 86 108
Diplôme de grande école ou universitaire 23 23 26
Ingénieur 8 11 31
Total 273 298 378
(source CCI)
Répartition des entreprises par canton
Commerces Industries Services Total
Anse 316 217 557 1090
Beaujeu 201 143 224 568
Belleville 436 308 487 1231
Gleizé 383 298 602 1283
Bois d’Oingt 214 147 297 658
Monsols 48 55 55 158
Villefranche 975 286 889 2150
Beaujolais 2573 1454 3111 7138
(source CCI)
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 5
ÉDITORIAL
Le Beaujolais mise sur l’industrie créatrice de richesse et d’emplois
Depuis deux ans la France met en lumière l’indus-trie et ses métiers avec
la Semaine de l’Industrie qui a lieu en mars. A cette occasion, la CCI du Beaujolais organise des visites d’entreprises indus-trielles locales destinées aux scolaires, et des rencontres avec des experts.
Le Beaujolais compte 1400 établissements industriels (BTP inclus) qui reflètent au niveau local la diversité des activités et des savoir-faire du tissu économique de la région Rhône-Alpes. Le territoire se caractérise par un tissu d’entreprises patrimoniales pérennes, très ancrées sur leur territoire et attachées à investir loca-lement dans l’outil de production et les ressources humaines, à l’inverse du comportement d’entreprises internationales nomades aux investissements beaucoup plus opportunistes.
Nos entreprises patrimoniales, généralement de plus pe-tite taille que les implantations des groupes internatio-naux, et donc peut-être moins visibles, sont toutefois à l’image de la moyenne nationale des PME, et elles font tout autant preuve de souplesse, de capacité d’adapta-tion, de réactivité et d’innovation.
L’industrie représente une source inestimable de ri-chesse et de création d’emplois. La santé des autres secteurs économiques comme le commerce et les ser-vices en dépend. En Beaujolais, près de 12 000 salariés sont employés dans les différents secteurs d’activités de l’industrie et de la sous-traitance industrielle, et leurs métiers qui offrent pourtant de belles perspectives de carrières restent méconnus. Des métiers qui tendent à se féminiser même si une forte proportion d’emplois demeure encore majoritairement masculine.
Il est vrai que le monde industriel n’est pas un univers de communication et de « paillettes », ce qui le rend moins visible par la jeunesse en recherche de sa voie professionnelle. Par méconnaissance de l’entreprise industrielle qui crée, les jeunes passent à côté de belles opportunités : inventer, concevoir, réaliser, et sur le plan humain l’opportunité de s’améliorer, de se dépas-ser… d’être fier de son travail ; un travail qui se mesure directement à ce qui se produit, à ce qui se valorise… De toutes ces valeurs, les entreprises industrielles sont bien les ambassadrices.
Ce nouveau dossier d’Entreprendre en Beaujolais leur est consacré. Il présente des entreprises de sous-trai-tance industrielle en Beaujolais qui ont su s’adapter, se transformer, surmonter les grandes mutations pour mieux se développer.
Vous pourrez découvrir les actions menées par ces chefs d’entreprises qui ont su, parfois en se regroupant, s’adapter aux conditions économiques aussi défavo-rables que la crise de 2008.
Plus généralement, il nous faut apprendre en France à chasser en meute pour élargir le champ de nos op-portunités, et passer de la sous-traitance à l’entreprise « apporteur de solutions » afin de répondre notamment aux exigences de nos clients internationaux.
Nous souhaitons que ce numéro vous apporte un éclai-rage nouveau sur l’économie du Beaujolais.
Sachez que votre CCI est à vos côtés pour vous accom-pagner dans vos projets d’innovation, d’exportation et qu’elle met à votre disposition une large palette de services.
Noël Comte, Président de la Chambre de Commerce
et d’Industrie de Villefranche et du Beaujolais
6 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
ACTUALITÉS
La revitalisation du site d’Ontex sur les rails
Leroy Eurosalmon installe sa première boutique dans le Beaujolais
Signée le 31 janvier entre l’Etat et Ontex la conven-
tion de revitalisation qui doit permettre de compenser les 185 emplois supprimés par la fermeture du site d’Arnas, produit ses premiers résultats. « L’accord entre l’Etat et Ontex a permis de créer un fonds d’un million d’euros, alimenté exclu-sivement par l’entreprise, pour faciliter la création d’emplois nouveaux dans le Val-de-Saône et compenser les pertes d’em-plois engendrées par la ferme-ture du site. Le Comité d’enga-gement a déjà validé 4 projets qui devraient permettre de créer 43 emplois », annonce Isabelle
Mercier, directeur du bureau de Lyon du cabinet Katalyse en charge de la gestion opération-nelle de la convention. En plus de l’accompagnement finan-cier - un prêt de 5 ans à taux à 0 %, sans garantie, pour les projets de développement ou d’implantations d’entreprises industrielles, d’artisanat de production et de services aux entreprises induisant la création de plus de 5 emplois en trois ans sur le Val-de-Saône, ou d’une subvention pouvant aller jusqu’à 3000 euros par em-ploi créé pour les projets dont l’impact emploi est inférieur - les porteurs de projets béné-
ficieront également de conseil. « Notre objectif est non seule-ment de repérer les projets, de les valider, de monter les dos-siers de financement, mais aussi de les accompagner à asseoir leur développement en matière d’ingénierie et de conseil, afin que ces implantations soient pérennes », souligne Isabelle Mercier. La CCI du Beaujolais et la CAVIL font partie aux côtés de l’État du comité d’engagement. Plus d’information : www.revitalisation.org/ontex ou CCI : 04 74 62 73 00
Spécialisée dans la trans-formation et le condition-
nement de saumon et de pro-duits de la mer frais, Leroy Eurosalmon a profité de l’exten-sion de ses locaux de Saint-Jean d’Ardières pour installer, en fin
d’année dernière, une boutique. « Ce magasin nous permet d’avoir un contact direct avec nos clients et d’échanger avec eux, ce qui est enrichissant pour faire évoluer notre offre. C’est aussi un moyen de montrer
qu’il n’est pas nécessaire d’être en bord de mer pour avoir accès à du poisson frais chaque jour », observe Jean-Pierre Gonda, directeur industriel et qualité de Leroy Eurosalmon. Le site de Saint-Jean d’Ardières, qui compte 30 salariés, approvi-sionne grossistes, grande distri-bution et fumeurs sur le grand Sud Est du pays et en Suisse. Premier du genre au sein du groupe Hallvard Leroy, maison mère de Leroy Eurosalmon, le point de vente du Beaujolais va d’ailleurs faire école. « L’autre usine du groupe en France implantée à Arras va également ouvrir prochaine-ment un magasin à côté de l’usine », annonce le directeur de Leroy Eurosalmon, dont les deux sites français ont réalisé en 2011, 7 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Villefranche au diapason des Histoires de Famille
L’aventure familiale a débuté mi mars,
et elle est à la hauteur des espoirs d’Hervé
Palazzo et de ses deux filles Cécile et Aurore.
Les créateurs du bar restaurant « Des histoires
de Famille », situé en plein cœur
de Villefranche-sur-Saône, sont en effet pleinement
satisfaits de ces premières semaines d’exercice. « Nous avons voulu
un établissement qui reflète avant tout
cet esprit familial. Nous proposons
une cuisine traditionnelle et de saison, dans
un cadre agréable et une ambiance simple,
mais chaleureuse. Visiblement les clients
apprécient ». Cécile, aux manettes
de la cuisine, concocte des plats réalisés
à base de produits frais et renouvelle sa carte
chaque semaine, Aurore en salle assure
accueil et service en misant
sur la convivialité et H-ervé jongle entre la gestion et le relationnel.
Une histoire qui voit loin. « Pour l’instant, nous nous
mettons en place et nous voulons prendre
le temps de bien faire. Par la suite, nous avons
quelques idées pour organiser par exemple
des soirées à thèmes ou des dégustations »,
annoncent père et filles, qui mettent à profit leurs
rares journées de repos pour mettre au point leurs
idées et projets. Le restaurant est ouvert
le midi du mardi au samedi et le soir
du jeudi au samedi.
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 7
ACTUALITÉS
Lybertec sourit à Hartmann
Installé sur le tout nouveau parc d’activités Lybertec (175
ha sur les communes de Saint-Georges de Reneins, Charentay et Belleville-sur-Saône) depuis avril 2010, le groupe Hartmann s’est vu décerner trois tro-phées Meilleures Plate Formes Logistiques Européennes au salon SITL 2011 : performance du Management des Hommes ; performance environnemen-tale et trophée d’or pour sa meilleure position dans l’en-semble des catégories process, environnement, management et e-commerce. Ces récom-penses couronnent les efforts du spécialiste des dispositifs médicaux et sont intimement liées à son implantation sur Lybertec. « Notre installation sur ce parc d’activités s’est accompagnée de la mise en œuvre de plusieurs démarches importantes, d’abord au niveau de l’organisation et du mana-gement. En effet, nous avons initié ici de nouveaux process organisationnels sur lesquels nous avons formé l’ensemble de nos équipes, notamment la cinquantaine de collabora-teurs déjà présents sur la plate-forme de Villefranche. Ensuite,
nous avons mis l’accent sur le travail en équipe, l’échange, l’enrichissement mutuel. Aujourd’hui, nous prolongeons ces efforts par une démarche de Lean Management, engagée en fin d’année. Sur le plan envi-ronnemental, nous avons mené en collaboration étroite avec le promoteur Goodman, un tra-vail de préservation de la bio-diversité, traitement des eaux de pluie, économie d’énergie, tri des déchets. Enfin, si notre implantation à Lybertec a été dictée par la volonté de rester à proximité de Villefranche pour conserver nos équipes, nous
avons aussi été séduits par la qualité du site. Il dispose no-tamment d’un embranchement fer qui permet de réduire le transport par route », explique Jean-Marc Rohlmann directeur logistique d’Hartmann. Autant de distinctions reçues par le fa-bricant de dispositifs médicaux comme une confirmation et un encouragement à poursuivre ses efforts sur un site qui emploie 150 personnes. Avec plus de 48 000 m², la plate forme d’Hart-mann est chargée du condition-nement et de la distribution des produits du groupe sur le sud et l’ouest de l’Europe.
Prestatime se lance avec un bouquet de services Virginie Viailly a créé Prestatime, positionnée sur deux métiers, le business et la conciergerie d’entreprise. La jeune société propose pour l’offre business des prestations de conseil en gestion financière, RH, accompagnement de projets. « J’ai une expérience de plus de 20 ans en TPE, PME et grands groupes au sein de services financiers et RH. Je la mets donc à profit pour épauler les entrepreneurs sur la gestion ponctuelle de projets ou de façon plus pérenne sur l’accompagnement en gestion, par exemple », explique Virginie Viailly. Pour optimiser son offre, elle vient de rejoindre un groupement lyonnais, Performance, rassemblant des compétences en gestion, communication, qualité et commercial. Autre offre, la conciergerie d’entreprise, avecune batterie de services, de la livraison de fleurs à l’accès à des offres de loisirs, que Prestatime met à disposition des petites entreprises. « Beaucoup pensent que seules les grandes organisations ont les moyens d’offrir cette prestation à leurs salariés. En agissant de façon externalisée et en mutualisant les offres et les demandes, nous allons prouver que la conciergerie d’entreprise n’est pas réservée aux seuls grands comptes », projette la fondatrice de Prestatime. Elle finalise le développe-ment d’une plate forme Internet et téléphone à travers laquelle les salariés des adhérents de Prestatime auront un accès privilégié.
Question à Gabrielle Motte, présidente de l’Association STVB (Service de Santé au Travail de Villefranche et du Beaujolais).
La médecine du travail devient la santé au travail. Quel est désormais son rôle ?Depuis la loi du 20 juillet 2011 et la publication des décrets d’applica-tion du 30 janvier 2012, l’équation « la médecine du travail = la visite médicale » n’est plus d’actualité. Notre mission est désormais pré-ventive : il s’agit d’éviter toute alté-ration de la santé des travailleurs du fait de leur travail. Pour cela, assisté d’une équipe, le médecin du travail conduira diverses actions en
matière de prévention des risques professionnels. Il s’agit de participer au suivi médico-professionnel, de contribuer à la traçabilité des expo-sitions professionnelles et à la veille sanitaire. La périodicité des exa-mens médicaux est donc revue en fonction des risques. Pour prendre en charge ces missions nouvelles, les services de santé ont intégré, depuis 2004, des compétences tech-niques qui sont à la disposition des médecins du travail. Ainsi, le STVB emploie des ergonomes, des assis-tantes en santé au travail, des assis-tantes techniques, une conseillère du travail. À la demande des méde-cins, ces équipes font des études
de postes de travail, des relevés de bruits, analysent des fiches de données de sécurité et participent à l’évaluation du risque chimique, à l’élaboration des fiches d’entre-prise, aident certains salariés à finaliser leurs dossiers avec les orga-nismes sociaux... Sans compter le travail de recherche des médecins, le temps passé en CHSCT, un salarié peut être reçu plusieurs fois dans la même année. Prochainement de nouvelles compétences telles que les infirmières en santé au travail rejoin-dront nos équipes.
Consultez les textes : www.beaujolais-cci.com
Question à
8 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
L’Imprimerie Caladoise commence un nouveau chapitre de son histoireImprimer son livre sans passer par un éditeur, c’est désormais possible à Villefranche. L’Imprimerie Caladoise a lancé ce nouveau service en début d’année, en complément de son activité pour les entre-prises. « C’était une demande qui revenait de plus en plus régulièrement : anciens chefs d’entreprise - parfois déjà clients de l’imprimerie - voulant publier leurs mémoires, personnes âgées désirant laisser leurs souvenirs à leur famille, jeunes auteurs de contes pour enfants... Cette activité s’adresse à une clientèle de particuliers qui n’a pas accès à l’édition, mais qui est désireuse de publier quand même son premier livre », explique Corinne Mandy, responsable commerciale de l’Imprimerie Caladoise. Grâce à un équipement numérique (presse HP 5000) adapté à la petite série, l’imprimerie familiale peut travailler de l’exemplaire unique à 500 unités. Une diversi-fication qui permet à la société créée en 1948 de se renouveler : « le numérique permet de diversifier notre clientèle. Nous continuons à produire pour les entreprises, mais désormais, nous ajoutons avec les particuliers une dimension plaisir et sen-timentale. Le livre est un objet qui garde un grand prestige ». Ce qui n’empêche pas l’Imprimerie Caladoise d’innover aussi dans le domaine com-mercial, puisque c’est sur un site internet propre à cette nouvelle activité (jefaismonlivre.fr) que les auteurs en herbe peuvent façonner eux-mêmes leur ouvrage, simuler différentes options et obtenir un devis en temps réel.
www.jefaismonlivre.fr
La Vannerie Caladoise : le rotin pour la vie !Le point commun entre la nacelle de montgolfière la plus haute du monde, les fauteuils du dernier palace à Courchevel et la déco-ration d’une chaîne d’instituts de beauté ? Ils sont tous fabriqués en rotin à la Vannerie Caladoise, créateur de meubles depuis bientôt 70 ans. Mais si le fabricant, l’un des derniers spécialistes du rotin en France, est capable de réaliser des modèles sur mesure, il a aussi son catalogue de meubles extérieur/intérieur et son show room sur la future zone d’activités Viadorée. « Le rotin est un matériau finalement assez méconnu, une liane que nous recevons brute et que nous travaillons dans notre atelier à Anse, du débit à la finition », explique Patrick Wuillème. Avec sa sœur Bernadette, ils ont repris l’entreprise familiale en 1991, fondée par leur père en 1944 à Châtillon d’Azergues. Du fau-teuil au salon complet, de l’ar-
moire à la chambre à coucher, toutes les ambiances sont possibles grâce à un matériau qui allie esthétique, légèreté, durabilité, pratiquement garanti à vie. « Je restaure actuelle-ment une paire de fauteuils de 200 ans pour un particulier, et le rotin est encore en bon état. D’un autre côté, nous venons de livrer un étui pour le transport d’une contrebasse pour un client recherchant le meilleur rapport solidité/légèreté », poursuit Patrick Wuillème. Seul regret du créateur : la perte de savoir-faire d’un métier passion à 95 % manuel, qui ne forme plus aujourd’hui la nouvelle génération de rotiniers.
http://la-vannerie-caladoise.com
8 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 9
Fag Médical fusionne et continue d’innoverRécemment rachetée par la société Ormihl Danet, Fag Médical (Saint-Georges-
de-Reneins), concepteur et fabricant d’attelles et de bandages orthopédiques, continue d’innover. « L’un des avantages de la fusion, en cours, des deux
sociétés est de disposer maintenant d’un service recherche et dévelop-pement de très haut niveau », explique Georges Gaucher. L’ancien
dirigeant de FAG laisse progressivement sa place au Pdg d’Ormihl Danet, Pascal Sailhen. Ce dernier, qui dirige maintenant le nouveau
groupe, a fixé des objectifs précis : « une vingtaine de produits sont actuellement en chantier. Mais l’objectif est de sortir cinq produits novateurs chaque année, afin de renforcer notre position vis-à-vis
des prescripteurs et de devenir le numéro deux sur le marché français, en développant notamment notre présence dans les officines ». Pour y arriver, dans les mois qui viennent, Ormihl Danet va inté-grer les locaux de Fag Médical, qui seront agrandis pour l’occasion et accueilleront une soixantaine
de salariés contre trente aujourd’hui. Au total, le nouveau groupe compte 200 salariés et trois sites de production (Saint-Georges ; Crolles en Isère ; Plérin dans les Côtes d’Armor). « La fabrication reste
entièrement réalisée sur place. Nous produisons des articles à forte valeur ajoutée, pratiquement à l’unité, avec une dimension service qui fait la différence. Chez nous, un pharmacien qui fait une com-
mande est sûr de l’avoir dans les 24h », affirme Pascal Sailhen.
PRODUITS
Eurostyle, orfèvre en la matièreSur un plan de travail, vingt pots à sorbet en laiton argenté, en pleine fabrication pour Paul Bocuse. Plus loin, les esquisses d’un modèle de beurrier rafraichisseur commandé par Georges Blanc. Partout, timbales de baptême, argenterie de table classique ou plus contemporaine, articles de décoration... Bienvenue dans l’un des derniers ateliers intégrés d’orfèvrerie en France ! Au cœur du vignoble, Marc et Christian, ont repris l’atelier de leur père avec un objectif : garder la qualité de fabrication d’un orfèvre traditionnel, tout en développant la diffusion d’une collection maison, entièrement fabriquée en interne par quatre ouvriers hautement qualifiés (deux orfèvres, un polisseur-aviveur, un argenteur repousseur). « Grâce à ces savoir-faire traditionnels et une dose d’innovation - couleurs, formes - nous avons diversi-fié notre clientèle en trois secteurs d’égale importance : les articles de baptême, la restauration et la sous-traitance pour des donneurs d’ordre qui ne disposent plus eux-mêmes d’ateliers en interne », résume Marc Baudoin-Picaud. Avant d’évoquer l’émotion procurée par l’une des dernières livraisons d’Eurostyle : une ménagère en argent de 200 pièces, partie au Qatar. « Le Fabriqué en France garde son aura dans le monde. De nombreux clients régionaux jouent aussi le jeu : bijou-tiers de la région, Hôtel du Château de Pizay, Troisgros, plusieurs restaurants à Courchevel... ». www.orfevrerie-eurostyle.fr
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 9
10 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
DOSSIER
‘‘ ‘‘Terre industrielle, le Beaujolais, comme d’autres territoires,
a traversé les mutations successives de la sous-traitance.
10 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
INDUSTRIE
ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012 11
DOSSIER
D’ici la fin de l’année, le site de production de Segepo Décolletage, à proximité du
village de Saint-Lager, sera agrandi de 900 m². « Après 18 mois d’une rude ba-taille contre des concurrents asiatiques, nous avons obtenu l’an dernier, auprès du groupe danois Danfoss, un marché de composants de vannes de régulation pour produits frigorifiques, qui démarre dès 2012. Cela nécessite l’agrandisse-ment de nos sites de Saint-Lager et de Châtillon sur Chalaronne. Nous livre-rons le Danemark et la Chine. Près de 15 emplois seront créés au total, pour un investissement - bâtiment et machines - de 2 millions d’euros. Cette extension va également permettre de répondre à la
demande de nouveaux clients », précise Philippe Chapeaux, Pdg de la société créée dans les années 1960 et qu’il a reprise en 2007 (CA 2011 : 34 M€ ; 250 salariés). À quelques kilomètres de là, le plasturgiste AMDI vient, lui, d’acquérir un deuxième local, à proximité de son siège de Belleville. « Nous séparons physiquement nos deux activités - usi-nage et injection plastique - avec un nouveau bâtiment dédié uniquement à l’injection. Cela nous a permis d’inves-tir dans l’acquisition de deux nouvelles presses à injecter, de nous équiper pour la soudure et l’assemblage, et ainsi de renforcer notre vocation de fabricant de pièces plastiques complexes à destina-tion de multiples secteurs », explique
Bassin industriel important, le Beaujolais a vu ses entreprises de sous-traitance
subir une crise qui a touché le monde entier. Comment ont-elles surmonté cette période,
quelles solutions ont-elles imaginé et sur quels leviers de croissance s’appuient-elles aujourd’hui ?
Éléments de réponse recueillis auprès de sociétés du Beaujolais.
Passer de la sous-traitance à l’entreprise
« apporteur de solutions »
12 ENTREPRENDRE EN BEAUJOLAIS MAI/JUIN 2012
Thierry Noyel, gérant d’AMDI (15 personnes). Les activités industrielles représentent la part belle de l’économie locale en Beaujolais, et les sociétés de sous-trai-tance constituent 38 % de cet ensemble, et 42 % des effectifs des établissements industriels (hors secteur du BTP), selon les chiffres de la CCI du Beaujolais. Pour ces entreprises, la croissance re-trouvée ne fait pas oublier les heures plus difficiles. Terre industrielle s’il en
est, le Beaujolais, comme d’autres terri-toires, a traversé les mutations succes-sives de la sous-traitance.
Rétablir les fondamentauxLa dernière crise en date, en 2008, n’a pas été la moins violente : « notre acti-vité a baissé de 30 % en quelques se-maines. Certains clients issus de l’auto-mobile ont stoppé leurs commandes du jour au lendemain, sans aucune garan-tie de reprise », témoigne un dirigeant.
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Les activités industrielles
représentent la part belle de l’économie
locale en Beaujolais, et les sociétés
de sous-traitance constituent 38 % de cet ensemble.
Philippe Chapeaux, Pdg de Segepo
Décolletage
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Pourtant, en générant une remise en question sur leur activité, cette crise sé-vère a débouché pour certains vers une nouvelle période, sinon de prospérité, au moins de stabilisation et de rétablis-sement des fondamentaux, à l’image de Segepo et AMDI. Ces deux entreprises réinvestissent dans leur outil de produc-tion. « Ce qui nous a permis de sortir de la crise ? La diversification de notre clientèle, que nous avions déjà amorcée sur plusieurs secteurs. Résultat : nous avons été touchés de façon progres-sive : quand un domaine d’activité était en recul, un autre amorçait sa reprise. Actuellement, nous n’avons pas un client qui représente plus de 15 % de notre activité, et nous n’avons jamais été aussi nombreux dans la société, avec un résultat net positif », explique Marc Brenon, Pdg de Foureau SAS (28 personnes), décolleteur et usi-neur, voisin de AMDI, à Belleville. Le Pdg renforce encore aujourd’hui sa politique de diversification en allant démarcher de nouveaux clients, dans des secteurs non encore réfé-rencés : chauffage, machinisme, climatisation. « Les temps ont changé : nous préservons toujours le savoir-faire, et nous l’améliorons en exécu-tant des pièces plus complexes. Mais il faut maintenant le faire savoir, en sortant de l’atelier, en allant cher-cher de nouveaux marchés », poursuit le Pdg.
Se transformer pour pérenniser son activitéUne évolution inexorable, constatée aussi par Michel Jandard, dirigeant de Jandard, une société de chaudronne-rie métallerie qu’il a créée en 1981 à Monsols (8 personnes). « Jusqu’à 2007, la plus grande difficulté était d’assurer une cadence de production suffisante pour alimenter nos donneurs d’ordre. Un peu par la force des choses, nous nous sommes progressivement orientés vers des secteurs plus porteurs que la sous-traitance pure, raconte le dirigeant. Les constructeurs de station d’épuration
d’eau, dont nous équipons les chantiers en garde-corps et éléments de sécurité, représentent aujourd’hui nos principaux clients. Mais le secteur industriel (chan-tiers et sous-traitance) constitue toujours une part importante de notre activité, et le bâtiment (travail avec des architectes sur des constructions design) est mieux qu’une alternative. Aujourd’hui, cette présence sur plusieurs secteurs équivaut à une force : quand un secteur ralentit, la société compense ailleurs ». De son côté, si Segepo investit aujourd’hui à Saint-Lager, c’est aussi parce qu’il a su se transformer et s’adapter à la demande de ses clients, bien avant la crise. « Nous avons d’abord créé une unité de produc-tion en Pologne en 2001, à la demande de notre principal client, le groupe Schneider, pour qui c’était une condi-tion sine qua non si nous souhaitions rester fournisseur. Depuis deux ans, nous sommes aussi présents en Turquie, sur la demande des clients de l’indus-trie mécanique et aujourd’hui, nous
lançons une démarche d’excellence basée sur le Lean management dans nos sites », explique Philippe Chapeaux. Dans un contexte de mondialisation, bénéficier de l’offre commerciale la plus large possible, y compris grâce à des sites à l’étranger pour le marché local, nous permet d’obtenir des dossiers complets chez nos clients et d’alimenter aussi nos sites en France. Cela garantit la pérennisation de l’entreprise ».
Fédérer les savoir-faire pour proposer des offres globalesAlors que les donneurs d’ordre ont eu tendance à diminuer le nombre de leurs fournisseurs en privilégiant ceux qui étaient capables d’assurer une pres-tation globale, certains sous-traitants qui n’avaient pas atteint une taille cri-tique, ont choisi de s’unir. C’est le cas d’AMDI, GS Transports, Pasquier Favre, Prodimeca, Romaire, Servica et Rent a car Villefranche, qui se sont asso-ciés dans une « fédération de sous-trai-
Guillaume de Fleurieu, président de HPM
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Foureau soigne son cœur de métier
Entré dans l’entreprise en 1982, juste après les premières machines à com-mandes numériques, Marc Brenon dirige le décolleteur Foureau SAS de-
puis 1991. « La société a été créée en 1948, raconte Marc Brenon. À l’époque, c’était un petit atelier, dans le sous-sol de la maison de monsieur Foureau ». On a du mal à l’imaginer aujourd’hui, dans l’atelier de 1600 m² où travaillent une vingtaine d’opérateurs sur des machines dernier cri : une vingtaine de centres de tournage multiaxes entièrement automatisés, plusieurs centres d’usinage à commande numérique... « Nous venons d’investir dans de nou-velles machines multiaxes. Par rapport à la taille de notre entreprise, cet équi-pement en nombre est assez unique », avance le Pdg. À la pointe dans son secteur, la société reste uniquement tournée vers le décolletage et l’usinage. « Je passe beaucoup de temps dans l’atelier et j’aime vraiment ce métier. Le montage ? Non, nous n’en faisons pas pour le moment. Notre cœur de métier reste axé sur la pièce. Aujourd’hui, nous allons vers des produits de plus en plus complexes, en petites et moyennes séries ». Cette recherche, alliée à une certification Iso 9001, permet aujourd’hui à Foureau SAS de travailler avec des fabricants leaders dans leurs domaine en mécanique, électroménager, robi-netterie, chauffage... « Nous pouvons résumer ainsi notre stratégie : toujours aller chercher des clients sur de nouveaux secteurs, tout en restant au top niveau et sans nous écarter de notre spécialité ».
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Alors que les donneurs d’ordre
ont eu tendance à diminuer le nombre de leurs fournisseurs
en privilégiant ceux qui étaient
capables d’assurer une prestation
globale, certains sous-traitants ont
choisi de s’unir.
tants » baptisée LabElysées. La SARL, créée fin 2011, propose aux donneurs d’ordre d’avoir un seul interlocuteur pour la réalisation de sous-ensembles complexes intégrant à la fois plasturgie, tôlerie, câblage et mécanique, ainsi que des services comme la logistique et le transport. « L’objectif est de travailler avec le client dès la phase d’études, en intégrant ensuite les spécialités des uns et des autres, explique Thierry Noyel, dirigeant d’AMDI. LabElysées devient ainsi un apporteur de solutions globales qui permet à chacun de ses membres de dépasser le statut de simple sous-trai-tant. Au final, ce que nous proposons à nos clients, c’est pratiquement un bureau d’études externalisé, pour une solution réactive et sur mesure ».Une approche que partage, à une autre échelle, le groupe HPM. Installé depuis l’an dernier avec l’établissement
Comera à Arnas, le groupe compte deux autres sites en Rhône-Alpes (Annecy et Pontcharra sur Turdine) et, depuis 2011, une unité en Tunisie. « Depuis la créa-tion de notre groupe de mécanique de haute précision, en 2006, notre objec-tif est la maîtrise globale de la chaîne de valeur, de la conception, grâce à un bureau d’étude intégré, à l’industriali-sation de pièces de petite et moyenne série, en passant par l’ingénierie. Pour continuer à travailler avec des équi-pementiers de premier rang (Valeo, Safran…) ou l’industrie du luxe (Rolex, Omega...), c’est indispensable », précise Guillaume de Fleurieu, président de HPM. Il affiche aussi la volonté de ne pas dépasser 25 % de son activité pour un seul secteur client.
Conserver et cultiver les savoir-faire clés« Aujourd’hui, nous travaillons à part à peu près égale pour l’aéronautique, la défense, l’automobile et l’horlogerie de luxe. Le reste se répartit entre le nu-cléaire, le médical et la prospection pé-trolière. En ce moment, l’aéronautique aurait tendance à prendre le dessus en terme de volume », poursuit Guillaume de Fleurieu. Il se déclare « optimiste pour l’avenir de la sous-traitance industrielle, même si le marché devient de plus en plus tendu, exigeant, et manque de visi-bilité. L’industrie a reculé bien sûr, mais en externalisant de plus en plus, les grands groupes ont fait progresser leurs sous-traitants renforçant ainsi leur colla-boration avec ces derniers.Mais la dimension clé des savoir-faire ne peut être séparée de la question des ressources humaines. « Le recrutement est devenu un enjeu stratégique pour une entreprise comme la nôtre, plaide Marc Brenon. Le métier a évolué. Nous investissons énormément dans un parc de machines de plus en plus sophistiqué. Ensuite, trouver le régleur commande numérique de bon niveau qui va en tirer le meilleur parti devient capital ». Thierry Noyel renchérit : « nous sommes passés en quelques années d’une activité
Saint-Jean Industries étoffe
son offre
L’actualité a fait la Une des jour-naux nationaux : Saint-Jean
Industries s’est porté candidat à la reprise de la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA, Ingrandes, Vienne). L’opération a bénéfi-cié d’aides financières (19 Me de Renault - principal client de la fonderie - 12 Me du fonds de modernisation des équipementiers automobiles et 8 Me d’autres aides publiques au titre de la réindus-trialisation) et permet de conser-ver 402 emplois sur 455. « Cette reprise s’est effectuée dans une logique d’intégration d’un nou-veau savoir-faire dans le groupe. Elle permet de compléter notre offre, de la valoriser auprès de nos clients, principalement des constructeurs automobiles ex-plique Maxence Pecheur, assistant marketing. En outre, nous répar-tissons mieux notre risque client en faisant de Renault un de nos principaux clients (déjà client à hauteur de 1,8 % en 2011), et en sécurisant avec le constructeur l’activité de FDPA jusqu’en 2015 ». Saint-Jean Industries compte dé-sormais 12 sites de production dans le monde, dont 6 en France (CA : 177 millions d’euros en 2011) et près de 1400 salariés. « Le lien avec le Beaujolais reste très fort, précise Maxence Pecheur. La socié-té reste un groupe familial, détenu par la famille Di Serio, qui a fait du site de Saint-Jean d’Ardières, où œuvrent 400 personnes, le princi-pal centre de compétences et une vitrine commerciale reconnue par nos clients, comme le montre la labellisation en tant que « fournis-seur majeur » par le groupe PSA.
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exclusivement centrée sur l’automobile, à la fabrication en petite série de pièces de plus en plus complexes pour un nombre important de secteurs : loisirs (selles de vélo, fixations de ski…), mé-dical (carrousel d’analyse sanguine...), audiovisuel (protège caméra, micro...) etc. Nos métiers demandent donc d’autres compétences et d’autres qua-lités : il faut être plus curieux, s’inté-resser, non seulement à la demande du client, mais aux besoins de l’utilisateur final des ensembles que nous concevons et fabriquons ».
Puiser dans les forces vives du territoirePreuve du caractère stratégique de la gestion des ressources humaines dans l’industrie : la plupart des entreprises rencontrées qui ont passé la crise de 2008/2009 l’ont fait sans licencier, en jouant sur la limitation du recours aux intérimaires et le chômage partiel. « La priorité était de conserver les forces vives malgré d’évidents surcoûts, en espérant que le ralentissement de l’acti-vité ne s’éternise pas trop longtemps. Heureusement, les commandes ont re-pris avant que la situation ne devienne critique », témoigne Philippe Chapeaux. « L’objectif était alors de conserver toutes les compétences pour être prêts au moment du redémarrage », ajoute Guillaume de Fleurieu. Un enjeu res-sources humaines si important pour Comera qu’il a été une des principales raisons du déménagement de l’entre-prise de Trévoux à Arnas, en 2011. « Outre l’agrandissement possible sur cette zone d’activités, pour nous, se rap-procher, même de quelques kilomètres, de l’axe Mâcon Lyon, nous permet de cibler un bassin d’emplois plus impor-tant : les 40 personnes qui travaillaient sur l’ancien site nous ont suivis et en plus, nous avons pu embaucher trois personnes qui n’auraient sans doute pas postulé sur notre ancienne localisation. « Chacun est bien conscient que nous ne pourrons jamais lutter contre des fabri-cants dont le seul argument est le coût le
plus bas possible, estime Michel Jandard. Aujourd’hui, j’ai la satisfaction de créer des objets, de réaliser des produits, et je pense que c’est un sentiment partagé par l’ensemble de l’équipe. J’aimerais voir ce que l’on peut apporter par exemple dans les énergies renouvelables et les éoliennes. Tout en restant prudent, c’est l’envie de découvrir de nouveaux débouchés, de nouvelles applications, qui nous pousse aujourd’hui ». Cultiver des vecteurs de différenciation, former et préparer les générations futures, tels sont bien les challenges qui s’imposent aux dirigeants des entreprises de sous-traitance et à leurs salariés. Reste, pour beaucoup d’entre elles, à affirmer leur présence sur les marchés étrangers mal-gré d’évidents surcoûts.
Matthieu Massip
Calade Electro Erosion transmet sa foi dans l’avenir
Dans son bureau, Pascal Cléaut reçoit clients et fournisseurs vêtu de la blouse bleue du chef d’atelier qu’il a été pendant des années, avant de
créer, en 1998, Calade Electro Erosion. Sa spécialité : la découpe de précision. « En quelques années, nous sommes passés de la fabrication d’outillage en petites séries à des interventions plus ponctuelles : pièces à façon, réparation, support technique. Bref, nous apportons des services aux clients qui externa-lisent de plus en plus tout ce qui concerne leur outillage. Haut degré de tech-nicité, réactivité et proximité font la différence », explique le dirigeant de la TPE de quatre personnes. Avec une clientèle allant d’industriels locaux comme AMDI, aux centres de recherche (CETIM, INSA…) et jusqu’aux grands groupes d’armement, de l’aéronautique ou du luxe, Pascal Cléaut reconnaît pourtant qu’une de ses grandes fiertés est d’avoir obtenu le trophée du meilleur maître d’apprentissage 2011. « J’ai moi-même été apprenti. Alors l’embauche pro-chaine d’un apprenti qui va passer son BTS après quatre ans ici, représente un grand moment ! J’ai l’impression d’ajouter ma pierre à l’édifice. Nous, indus-triels avons un rôle à jouer dans la transmission de notre savoir-faire, même si la fabrication de pièces mécaniques n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était quand j’ai débuté. Et c’est tant mieux ! Désormais, le travail s’effectue en par-tie en amont, par informatique. Et il y a de l’avenir dans ce métier ».