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DIDIER PLANCHE Fondée en 1991, CimArk SA (vingt collaborateurs ingénieurs et économistes) apporte un soutien aux PME dans leur recherche de compétitivité, et un support profes- sionnel aux start-up. Grâce à son vaste réseau de compétences régio- nales, nationales et internationales, elle favorise le développement de nouveaux potentiels d’affaires. Parmi les trois secteurs d’activité de la Fondation The Ark, lequel constitue le meilleur terreau pour la création de start-up inno- vantes? Il s’agit de celui de l’énergie, comp- te tenu de son changement de para- digme, mais aussi des spécificités de l’économie valaisanne et de ses be- soins. Les start-up, en particulier celles actives dans les énergies re- nouvelables et les réseaux, peuvent lui apporter une réelle valeur ajou- tée en termes de nouveaux métiers et activités commerciales. Je fais également référence au «smart grid», l’une des dénominations du réseau «intelligent» de distribution d’électricité utilisant les technolo- gies informatiques, à la mini-hy- draulique, et à la ré-orientation des Forces motrices valaisannes. Les re- cherches en matière d’énergie s’avè- rent en pleine effervescence, et se- ront encore dynamisées, dès 2014, avec l’arrivée sur le futur campus de Sion de sept chaires de l’EPFL dé- diées à l’énergie. Le Valais devien- dra ainsi le pôle d’excellence de l’énergie, en Suisse. Quels sont les ingrédients néces- saires pour assurer la croissance d’une start-up, ou d’une PME? Indépendamment du finance- ment, du produit, ou du réseau de distribution, par exemple, la base de toute réussite dépend immua- blement des capacités du dirigeant, ou du créateur, à réfléchir, à se com- porter et à agir comme un entrepre- neur. J’entends par là un homme, ou une femme, qui mène ses activi- tés au quotidien tout en anticipant les événements, c’est-à-dire le futur, ainsi qu’en prenant des risques et en décidant vite, afin de toujours posi- tionner son produit dans la cible. Je préfère collaborer avec un vrai tem- pérament d’entrepreneur, dont le produit laisse à désirer, car il réussi- ra toujours, plutôt qu’avec un sem- blant d’entrepreneur ayant mis au point un bon produit. Il convient donc de se focaliser sur l’enseigne- ment de l’entrepreneurship. En quoi consiste le coaching pro- actif de CimArk? Essentiellement à anticiper les si- tuations et les évolutions dans tou- tes les composantes de l’entreprise, afin de préparer à l’avance les ripos- tes stratégiques. Ce coaching vise également à aider l’entrepreneur à se construire, car c’est lui seul qui amènera, ou non, son entreprise à la réussite. Comme vous le consta- tez, nous revenons immanquable- ment à l’indispensable état d’esprit d’entrepreneur. Les start-up et les PME connais- sent-elles des manquements ré- currents? Ils concernent surtout la vente, la force commerciale. Trop de diri- geants croient qu’un bon produit va se vendre tout seul, automatique- ment, alors que la vente nécessite de la conviction, de la persuasion et même une certaine dose d’agressi- vité. A cet égard, l’exemple des Américains est intéressant. Avez-vous des projets dans le domaine du financement? En marge de notre collabora- tion régulière avec des Business Angels et le Centre de com- pétences financiè- res, nous tra- vaillons actuelle- ment avec plu- sieurs parte- naires privés et publics de Suisse occiden- tale sur la mise en place, dès la fin 2013, d’une plate- forme de finance- ment. Elle regroupera des investis- seurs privés, qui seront dirigés vers des projets correspondant aux pro- fils recherchés, afin de créer une parfaite adéquation entre l’offre et la demande. « «La vente reste problématique 1977-1978: Ingénieur R&D chez ABB (Baden) 1978-1983: Ingénieur de projet chez Alusuisse (Sierre) 1983-1991: Account manager chez Swisscom (Sion) Depuis août 1991: Directeur de CimArk SA (Sion) et secrétaire gé- néral de la Fondation The Ark BIO EXPRESS DOMINIQUE PERRUCHOUD (1953) ENTREPRENEURSHIP Homme de terrain expérimenté, Dominique Perruchoud, directeur de CimArk SA, suit au jour le jour l’évolution des start-up et des PME valaisannes. «Le tempérament d’entrepreneur prime»

Entrepreneurship le temperament d'entrepreneur prime

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Fondée en 1991, CimArk SA (vingt collaborateurs ingénieurs et économistes) apporte un soutien aux PME dans leur recherche de compétitivité, et un support professionnel aux start-up. Grâce à son vaste réseau de compétences régionales, nationales et internationales, elle favorise le développement de nouveaux potentiels d’affaires.

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Page 1: Entrepreneurship  le temperament d'entrepreneur prime

LE NOUVELLISTE MARDI 4 DÉCEMBRE 2012

24 ECO.VALAIS

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Crédit d’exploitation BCVs:Contribuer au développementde votre entreprise.

La confiance rapproche

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Crédit d’exploitation BCVs:Contribuer au développementde votre entreprise.

La confiance rapproche

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Crédit d’exploitation BCVs:Contribuer au développementde votre entreprise.

La confiance rapproche

HORLOGERIE Lawrence d’Arabie a porté des montres de la marqueWest End Watch Co, vendues à plus de quinze millions d’exemplaires.C’est la Société des Montres West End SA, basée à Leytron, qui les fabrique toujours.

Du Valais à l’HimalayaLes montres suisses West End

Watch Co, aujourd’hui made inValais, ont une histoire des pluspittoresques, puisqu’elles ont étéparmi les toutes premières à péné-trer, dès les années 1880, les mar-chés d’Asie, en particulier les an-ciennes Indes britanniques (Inde,Népal,Pakistan).DelaMerRougeà la Chine, de nombreuses généra-tions, toutes classes sociales con-fondues,ontconnuetconnaissentla marque West End Watch Co,élevée au rang d’institution, etmême de numéro 1 dansl’Himalaya.

La Société des Montres WestEnd SA contrôle la marque juras-sienne depuis son rachat en 2001par Monnat. CH SA, la plus an-cienne entreprise horlogère (as-semblage) du Valais encore en ac-tivité. Désormais, elle renforceson réseau de distributeurs, unevingtaine, en Inde, dans les paysdu Golfe Persique et en Chine, sonobjectif étant de vendre 50 000

montres par an, si possible d’ici2015. Quant à ses modèles, ils fontl’objet d’innovations constantes,

alors que leur design est adaptéaux goûts de la clientèle des diffé-rents marchés. Les montres gar-

dent cependant leur caractèreclassique, qui va de pair avec leurrobustesse.

Mouvementsà quarzL’accent sera aussi mis sur les

mouvements à quartz, afin de gar-der une meilleure marge de ma-nœuvre et des prix compétitifs(catégorie moyenne gamme).Jusqu’en 2006, les affaires de laPME valaisanne, en restructura-tion, étaient difficiles, puis la ten-dance s’est inversée. «Travaillantexclusivement à l’exportation,nous souffrons de la cherté de no-tre devise, et du coût de la vie enSuisse. Nous devons aussi affron-ter la rude concurrence des mon-tres asiatiques bon marché et lesaléas des circuits de distribution»,relève le jeune CEO JérômeMonnat Jr, qui a déjà à son actifplusieurs tours du monde pour vi-siter les distributeurs de la mar-que.�

Date de création dela marque West EndWatch Co: 1886Effectif: 10 collabora-teursNombre de sériesde montres: 15 (250modèles différents)Effectif: 5 dévelop-peurs et responsablesde projetsNombre de montresvendues depuis2001: 300 000 (environ25000 par an)Montant investi:500 000 francsCroissanceannuelle:10% en moyenne

SOCIÉTÉ DES MONTRES WEST END SA

DIDIER PLANCHE

Fondée en 1991, CimArk SA(vingt collaborateurs ingénieurs etéconomistes) apporte un soutienaux PME dans leur recherche decompétitivité, et un support profes-sionnel aux start-up. Grâce à sonvaste réseau de compétences régio-nales, nationales et internationales,elle favorise le développement denouveaux potentiels d’affaires.

Parmi les trois secteurs d’activitéde la Fondation The Ark, lequelconstitue le meilleur terreaupour la création de start-up inno-vantes?

Il s’agit de celui de l’énergie, comp-te tenu de son changement de para-digme,maisaussidesspécificitésdel’économie valaisanne et de ses be-soins. Les start-up, en particuliercelles actives dans les énergies re-nouvelables et les réseaux, peuventlui apporter une réelle valeur ajou-tée en termes de nouveaux métierset activités commerciales. Je faiségalement référence au «smartgrid», l’une des dénominations duréseau «intelligent» de distributiond’électricité utilisant les technolo-gies informatiques, à la mini-hy-draulique, et à la ré-orientation desForces motrices valaisannes. Les re-cherches en matière d’énergie s’avè-rent en pleine effervescence, et se-ront encore dynamisées, dès 2014,avec l’arrivée sur le futur campus deSion de sept chaires de l’EPFL dé-diées à l’énergie. Le Valais devien-dra ainsi le pôle d’excellence del’énergie, en Suisse.

Quels sont les ingrédients néces-saires pour assurer la croissanced’une start-up, ou d’une PME?

Indépendamment du finance-ment, du produit, ou du réseau de

distribution, par exemple, la basede toute réussite dépend immua-blement des capacités du dirigeant,ou du créateur, à réfléchir, à se com-porter et à agir comme un entrepre-neur. J’entends par là un homme,ou une femme, qui mène ses activi-tés au quotidien tout en anticipantles événements, c’est-à-dire le futur,ainsi qu’en prenant des risques et endécidant vite, afin de toujours posi-tionner son produit dans la cible. Jepréfère collaborer avec un vrai tem-pérament d’entrepreneur, dont leproduit laisse à désirer, car il réussi-ra toujours, plutôt qu’avec un sem-blant d’entrepreneur ayant mis aupoint un bon produit. Il convientdonc de se focaliser sur l’enseigne-ment de l’entrepreneurship.

En quoi consiste le coaching pro-actif de CimArk?

Essentiellement à anticiper les si-tuations et les évolutions dans tou-tes les composantes de l’entreprise,afin de préparer à l’avance les ripos-tes stratégiques. Ce coaching viseégalement à aider l’entrepreneur àse construire, car c’est lui seul quiamènera, ou non, son entreprise àla réussite. Comme vous le consta-tez, nous revenons immanquable-ment à l’indispensable état d’espritd’entrepreneur.

Les start-up et les PME connais-sent-elles des manquements ré-currents?

Ils concernent surtout la vente, la

force commerciale. Trop de diri-geants croient qu’un bon produit vase vendre tout seul, automatique-ment, alors que la vente nécessitede la conviction, de la persuasion etmême une certaine dose d’agressi-vité. A cet égard, l’exemple desAméricains est intéressant.

Avez-vous des projets dans ledomaine du financement?

En marge de notre collabora-tion régulière avecdes Business Angelset le Centre de com-pétences financiè-res, nous tra-vaillons actuelle-ment avec plu-sieurs parte-naires privéset publicsde Suisseocciden-tale surla miseenplace,dès la fin2013,d’une plate-forme de finance-

ment. Elle regroupera des investis-seurs privés, qui seront dirigés versdes projets correspondant aux pro-fils recherchés, afin de créer uneparfaite adéquation entre l’offre etla demande.�

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BAROMÈTRE: EN HAUSSE

�««La vente resteproblématique.»

Aussi une valeur ajoutée

1977-1978: Ingénieur R&D chez ABB (Baden)1978-1983: Ingénieur de projet chez Alusuisse (Sierre)1983-1991: Account manager chez Swisscom (Sion)Depuis août 1991: Directeur de CimArk SA (Sion) et secrétaire gé-néral de la Fondation The Ark

BIO EXPRESS DOMINIQUE PERRUCHOUD (1953)

LE COIN DEL’INNOVATION

ENTREPRENEURSHIP Homme de terrain expérimenté, Dominique Perruchoud, directeur deCimArk SA, suit au jour le jour l’évolution des start-up et des PME valaisannes.

«Le tempéramentd’entrepreneur prime»

jpc - mt - ar

Quels sont les principes éthiquescensés régir le secteur de la cons-truction?Ils concernent le respect du client toutd’abord, en lui communiquant les caracté-ristiques exactes de la construction envi-sagée en fonction du prix offert, y com-pris sa qualité. La bonne conduite del’entreprise ensuite, qui, en cas de diffi-cultés financières par exemple, ne doitaucunement sacrifier la qualité de laconstruction, ni son droit à une juste rému-nération. La correction vis-à-vis des colla-borateurs enfin, qui doivent bénéficierd’excellentes conditions-cadre et tra-vailler dans un environnement sain et sé-curisé.

Vous préoccupez-vous de la problé-matique du travail au noir?Elle est l’une des priorités de l’AVE, qui ad’ailleurs été à l’origine de la créationd’une section sur cette question, au seinde l’Etat du Valais. Avec les partenairessociaux et le Bureau des métiers, nous fi-nançons un inspecteur, sur un total decinq actuellement. Leur mission consiste àvisiter les chantiers à l’improviste, y com-pris le soir et les jours de congé, afin dedébusquer les travailleurs au noir. Ils lesdénoncent ensuite aux autorités, ainsique leurs employeurs qui sont durementsanctionnés. L’AVE mène donc un combatsans merci contre ce fléau. Aujourd’hui,nous sommes particulièrement attentifsaux soi-disant «bénévoles» et pseudo-in-dépendants, étonnamment de plus enplus nombreux...

Que faites-vous en matière de for-mation pour intéresser la jeunesseaux métiers du bâtiment?L’AVE est leader en matière de formationinitiale, avec le CFC, et continue, avectoute une palette de métiers passion-nants et bien rémunérés. Chaque jeunedoté d’une formation initiale, qui souhaitese perfectionner, peut ainsi devenir chefd’équipe, contremaître, conducteur de tra-vaux, etc., et même décrocher une maî-trise d’entrepreneur. A sa demande, ilpeut bénéficier d’une bourse d’études.Actuellement, l’AVE réalise un film sur laformation, dédié à la jeunesse.�

SERGEMÉTRAILLERDIRECTEUR DEL’ASSOCIATIONVALAISANNE DESENTREPRENEURS(AVE)

= TROIS QUESTIONS À...

«Un combat sans mercicontre le travail au noir»

Les guérisseurs, rebouteux et fai-seurs de secret constituent à leurmanière une valeur ajoutée pourun canton, puisqu’ils concourentau soulagement, voire à la guéri-son, de certains maux. En Valais,ils seraient une vingtaine en activi-

té, selon la sélection de l’ethnologueMagali Jenny, auteure du passion-nant «Guide des guérisseurs deSuisse romande»1. Les légendessouvent mystiques de ce canton ex-pliqueraient l’origine de leurs dons.1 Nouvelle édition parue aux EditionsFavre SA (Lausanne), 2012 Carte

de visite