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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat N°168 - Juillet 2009 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier : Quelle politique de sécurité et de défense pour l’Europe ? Page 8 Histoire : Page 36 1943 – 1945 L’épopée de la 3 e Division d’infanterie algérienne. Page 42 SHD - La division études et enseignement du département de l’armée de Terre. Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 Jean-Marie Bockel secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants Page 3 OTAN : 60 ANS D’ALLIANCE De Washington à Kehl retour sur l’histoire… Page 4 Tribune libre : Baptême du feu pour un jeune Saint- Cyrien en Afghanistan Page 30

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Revue de la mutuelle.

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’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contratN°168 - Juillet 2009

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier :

Quellepolitique desécurité etde défensepourl’Europe ?Page 8

Histoire :Page 36 1943 – 1945L’épopée de la 3e Divisiond’infanterie algérienne.Page 42 SHD - La divisionétudes et enseignementdu département del’armée de Terre.

Éditorial du présidentle général (2s)

Jean-François Delochre Page 2

Jean-Marie Bockelsecrétaire d’État à laDéfense et aux AnciensCombattants Page 3

OTAN :60 ANSD’ALLIANCE

De Washington à Kehlretour sur l’histoire…Page 4

Tribune libre : Baptêmedu feu pour un jeune Saint-Cyrien en AfghanistanPage 30

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SOMMAIRE N° 168 JUILLET 2009

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Présidentfondateur : Général de corps d’armée Paul Candoêt, Présidents d’honneur : Généralde corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général decorps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s)Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard,

Président national (2000 à 2005) - Général de division Daniel Brûlé (Président national (2005 à 2009) - Président national :Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DRL’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon, Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou -Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre -Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social :Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux -75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : [email protected] - Site Internet :http://www.epaulette.org - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

2 ÉDITORIAL - En couverture> P 2 - Agir ensemble, par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 3 - Le choix géopolitique des partenariats stratégiques,par Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants.> P 4 - Interview de M. Alexander Weis, directeur exécutif de l’AED.> P 5 - L’OTAN en bref : son organisation, ses structures et ses comités stratégiques.> P 6 - 2009. Le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, par le GDI Daniel Brûlé.

8 LE DOSSIER - En couverture> P 8 - UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE.> P 11 - La politique de sécurité et de défense commune.> P 12 - Le commandement des opérations de l’UE. L’AED en bref…> P 13 - Les organes politiques et militaires permanents de l’UE.> P 14 - UE-OTAN : Les principes de Feira - La brigade Franco Allemande - L’Eurofor.> P 15 - Eurocorps - Euromarfor.> P 16 - Quelle politique de sécurité et de défense pour l’Europe ? par le GDI Nicolas de LardemelleL’Europe de la formation militaire : initiatives pour mieux former ensemble.> P 19 - « La PFUE et la PESD : « une Europe qui agit pour répondre aux défis d’aujourd’hui »> P 20- Pour une défense de l’Union européenne en commun avec les états qui la composent,par le GCA (2s) Clarke de Dromantin.

22 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 22 - L’entraide dans l’armée de terre l’ADO.> P 22 - Le centre national des sports de la défense (CNSD)« Sports et Défense, des valeurs qui rassemblent ».> P 25 - Défense Mobilité : un nouvel élan pour la reconversion, par le colonel Allavène.

26 VIE D’OFFICIER> P 26 - Le chef d’escadron Albert Michel à Lure 1916-1918, par Général (2s) Georges Philippot.> P 28 - Chanoine Colonel Panaget, prêtre et officier d’infanterie.

30 TRIBUNE LIBRE> P 30 - Baptême du feu pour un jeune Saint-Cyrien en Afghanistan, par le Lieutenant Benoît de Guillebon.> P 33 - Plaidoyer pour la réserve citoyenne, par Benoit Jeanne.> P 35 - Le recrutement semi-direct jeune des officiers de l’armée de Terre par l’EMIA, par le GCA (2s) Norbert Molinier.

36 HISTOIRE> P 36 - 1943 – 1945 L’épopée de la 3e Division d’infanterie algérienne.> P 38 - 1949, l’arrivée de Mao au pouvoir et ses conséquences sur la guerre en Indochine.> P 39 - Le musée du souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan,par le Chef d’escadron Gérald Souprayen.> P 42 - Service historique de la défense (SHD) - La division études et enseignement du département de l’armée de Terre.> P 45 - Éthique éditoriale, Déontologie.

46 VIE PRATIQUE> P 46 - Grille indiciaire des officiers des armes de l’armée de Terre et de la Gendarmerieau 1er janvier 2009.> P 47 - Grille indiciaire des officiers greffiers, commissaires, officiers des corps techniques etadministratifs de l’armée de Terre et de la Gendarmerie, du service de santé et du service desessences des armées au 1er janvier 2009.

48 VIE DE L’ÉPAULETTE• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 48 - Groupement des Pyrénées-Orientales Journée à l’auberge Saint-Vincent de Perpignan. - Groupements du Var etdes Alpes Maritimes, Journée à l’UIISC7 de Brignoles. > P 49 - Groupement Touraine Soirée tradition à Tours. - Groupementde l’Aude, Château de Chemillières. > P 50 - Groupement du Finistère, Journée au centre nautique de Morgat. -Groupement Alsace, Journée au CFIAR de Strasbourg. > P 51 - L’EMIA vainqueur à l’EDHEC. > P 52 - Promotion : L’EMCTAs’engage pour le Téléthon 2008. > P 53 - Promotion « Capitaine Bourgin ». - Promotion « Honneur au Capitaine Biancamaria ».> P 54 - Journée portes ouvertes : première pour l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile de Lure. - Ordre du jour.> P 55 - Journée du parrain de la promotion Général Le Ray. Bulletins reçus des promotions. - Rappel des cotisations…> P 56 - « Et par la Giberne ? » « Vive L’Épaulette ! ». > P 57 - La promotion CGA Carmille de L’EMCTA lauréate européenne.

• CARNET : > P 58 - mariages, naissances, décès, avancement, décorations, succès. P 62 - Bulletind’adhésion à L’Épaulette. > P 64 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

60 BIBLIOGRAPHIENos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°168 :OTAN, 60 ans d’allianceQuelle politique de sécurité etde défense pour l’Europe.

© Droits réservés L’Épaulette

> Jean-Marie BockelSécrétaire d’Etat à laDéfense et aux Ancienscombattants.« Le choix géopolitiquedes partenairesstratégiques »> page 3

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ÉDITORIAL

LÉpaulette travaille aujourd’hui sur laredéfinition de son organisation (trameterritoriale, regroupement des adhérentspar collèges), la précision de ses axesd’efforts et les modalités de mise en

œuvre de ses actions. Ces travaux reposent enpartie sur une approche analytique de nos diffé-rentes activités: fonctionnement, publications,déplacements et contacts, assemblée générale,action sociale, soutien des activités de cohésionet tradition, pour citer les principaux postes dedépense. Cette démarche a un double objectif :mieux répondre à vos attentes et agir avec plusd’efficacité et de pertinence.

Aussi, la première question qui se pose en par-courant notre revue est naturellement :« Répond-t-elle à notre vocation et à vos attentes ? »,autrement dit est-elle « utile ».

Sur le premier point, la vocation, la revue doitprincipalement éclairer de façon originale l’ac-tualité, mettre en lumière les valeurs et expé-riences qui arment nos vies d’officiers, faciliterles liens entre adhérents et développer la cohé-sion. Aussi je me permets d’attirer votre atten-tion sur quelques repères qui, au-delà des grostitres, illustrent cette volonté.

Le premier concerne l’actualité, c’est le dos-sier principal sur l’Europe et l’OTAN. Voustrouverez certainement ailleurs des analysesplus exhaustives. Ce n’est pas notre but. Maisportez votre attention sur les articles traitant dela politique de formation de l’Union européenne(PFUE). Ils éclairent un aspect moins connu dudispositif communautaire. Ils montrent quetoute construction ambitieuse n’est pas tantaffaire d’institutions que d’hommes.

C’est cela le coup d’œil« Épaulette » :les hommes avant tout.

Le second repère porte sur les valeurs et expé-riences. On y retrouve le sport militaire, les bril-lants résultats de la promotion Le Ray à lacourse de l’EDHEC, l’engagement sportif etsolidaire de l’EMCTA et des deux promotionsde l’EMIA lors du Téléthon et l’article du GCAMolinier dans les libres propos. Ce dernier voletva certainement surprendre certains. Aussi jem’explique. Ce n’est pas la polémique que jesoutiens ici. Elle a eu son temps et sa place. Les

décisions sont prises. Elles tracent un nouveaucadre, de nouvelles règles du jeu. A nous de res-ter attentifs et créatifs. Ce que je retiens ce sontla vision positive de notre ancien Président :« Faut-il, pour autant se résigner ? Je répondsnon ! » et les voies de l’effort et du travail qu’ilpropose en réponse. Je place enfin dans cedomaine des valeurs et expériences l’article duLieutenant de Guillebon. En effet, au-delà denos origines 1, c’est bien dans des valeurs com-munes que doivent se reconnaître les officiers.

C’est cela l’esprit« Épaulette » : engagementet ouverture d’esprit.

Le dernier repère concerne le développementdes liens et donc de la cohésion. Je ne peux pasdissocier ce point de ma seconde question :« Votre revue répond-t-elle à vos attentes ? ». Làencore, une observation du contenu est « éclai-rante ». Le lien, la cohésion sous-entendent uneattraction, une réciprocité. Or les articles « pei-nent » à remonter. Il faut parfois les débusquer !Certains adhérents, pourtant prompts à la cri-tique, restent étrangement muets en réponse auxsollicitations. Si vous voulez que cette revue soitvraiment la vôtre… Faites-la ! Mon appel vaen priorité vers ceux qui considèrent, à tort,qu’appartenir à un recrutement « minoritaire »restreint de fait leur droit d’expression !Au cours de mes premiers contacts et rencon-

tres, j’ai pourtant bien trouvé cette envie de par-ticiper. À tel point que nous avons évoqué lapossibilité de faire à intervalles réguliers unnuméro spécial « Adhérents et promotions ».Saurez-vous relever le défi ? Saurez-vous faireun 100 pages ? Le dossier est ouvert. Nousattendons vos articles et photos !

C’est aussi cela l’esprit« Épaulette » : goût du défi !

La vocation d’une association n’est pas dedurer pour durer, mais de durer pour toujoursmieux servir. Engageons-nous résolument danscette voie. �

GBR (2s) Jean-François Delochre,Président national de L’Épaulette

1 Le Lieutenant Benoît de Guillebon est Saint-Cyrien.

Agir ensemble« Les idées ne sont pas faites pour être pensées mais vécues. »(André Malraux)

«Général (2s) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

La vocationd’une associationn’est pas de durer

pour durer,mais de durerpour toujoursmieux servir.

Engageons-nousrésolument dans

cette voie.

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Aujourd’hui, la France a officiellementopéré son « plein retour » dans lecommandement militaire intégré del’OTAN. Le Sommet de Strasbourg-Kehl, les 3 et 4 avril derniers, a vu

l’Alliance atlantique fêter son 60e anniversaire.Organisé pour la première fois en commun entrela France et l’Allemagne, ce sommet aura étécelui de toutes les ambitions : la transformationde sa structure, de ses missions et de son périmè-tre d’action pour faire face à de nouvellesmenaces, la définition d’un nouveau conceptstratégique - dix ans après son élaboration en1999 -, la poursuite de l’élargissement à de nou-veaux Etats européens en quête légitime desécurité collective.Il vient ainsi confirmer que les avancées

significatives obtenues en matière d’Europe dela défense, durant la Présidence française del’Union Européenne, justifient désormais que laFrance soit davantage impliquée dans le proces-sus de prise de décisions qui engage ses hommessur les différents théâtres d’opération.Si nous regardons en arrière, l’Alliance de

1966, année de sortie du commandement mili-taire - par souci d’équilibre stratégique -, déci-sion voulue par le général de Gaulle, n’a plusgrand-chose à voir avec le contexte de 2009.C’est une OTAN qui a beaucoup changé depuisla fin de la Guerre froide.En s’élargissant pour accueillir les pays

d’Europe de l’Est et en menant des opérationsde gestion de crise en dehors de l’espace Euro-Atlantique, elle continue son adaptation à unenvironnement en constante évolution.Dans un monde instable, caractérisé par une

globalisation des menaces, l’Alliance atlantiquedoit retrouver sa vocation initiale de lieu d’éla-boration de la sécurité collective dont a besoin lecontinent européen et, au-delà, tous les pays quicomposent son voisinage stratégique.C’est justement avec ces mêmes voisins, en

premier lieu desquels la Russie, que notre effortde dialogue constructif en matière de stabilitédoit nous porter en priorité.On se souvient qu’à l’occasion du Sommet

de Bucarest, en 2008, plusieurs Etats d’Asiecentrale, tout à la fois membres du Partenariatpour la Paix (PpP) de l’OTAN, initié avec suc-cès en 1994, et de l’Organisation du Traité deSécurité Collective (OTSC) avaient posé lesjalons de partenariats transfrontaliers ambitieux.Le sommet de Sotchi entre la Russie et les

Etats-Unis avait d’ailleurs scellé l’engagementmutuel visant à juguler le terrorisme, tout en

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tenant compte de facteurs communs d’insécuri-tés, en premier lieu desquels ceux liés auréchauffement climatique et ceux induits par leseffets de la crise financière.Cette année, le Sommet UE-USA, tenu à

Prague le lendemain de celui de Strasbourg-Khel, a ainsi pleinement confirmé les propos duvice-président américain Joe Biden, prononcésquelques semaines plus tôt lors de la Conférencede sécurité de Munich, appelant à un nouveaupartenariat stratégique de sécurité entre l’Europeet les Etats-Unis, d’une part, et entre la Russie etl’OTAN, de l’autre.Etait ainsi rappelée l’importance de la

relance de la relation OTAN-Russie en matièrede lutte contre les proliférations et réaffirmél’engagement solidaire nécessaire afin de relan-cer une politique de désarmement initiée à la findes années 60 avec les négociations SALT(Strategic Arms Limitation Talks) puis au débutdes années 90 avec le traité START (StrategicArms Reduction Treaty) limitant les armes stra-tégiques.Auparavant, la Déclaration de Rome, en ini-

tiant, en mai 2002, un Conseil OTAN-Russie estvenue confirmer la nécessité de maintenir le fildu dialogue. Il faut donc se réjouir que le nou-veau concept stratégique de l’Alliance évoqueles occasions où l’OTAN, l’UE et la Russie ontà collaborer.L’Asie centrale, la zone des mers Noire et

Caspienne, la zone arctique, sont autant derégions où la sécurisation des approvisionne-ments énergétiques, l’impact « stratégique » deschangements climatiques, la libre circulation desbiens et des personnes, la libéralisation deséchanges sont de puissants facteurs de cohésionet de rapprochement face à des défis communs.C’est d’ailleurs en dialoguant avec de nom-

breux responsables de l’Europe continentale,que je me suis personnellement forgé l’intimeconviction que la décision de revenir au sein ducommandement militaire de l’OTAN était nonseulement opportune pour la place de la Francedans le monde, mais qu’elle était aussi indispen-sable pour l’avenir de la stabilité du continenteuropéen et la régulation du système internatio-nal que le Président de la République, appelleardemment de ses vœux, comme ses 19 homo-logues du G-20. �

Jean-Marie BockelSecrétaire d’Etat à la Défense et aux

Anciens combattants

Jean-Marie BockelSecrétaire d’Etatà la Défense et auxAnciens combattants

Le Sommet deStrasbourg-Kehl,des 3 et 4 avrilderniers, a vul’Alliance atlantiquefêter son60e anniversaire.Organisé pourla première foisen communentre la France etl’Allemagne.

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> Après le Sommet de Strasbourg :

Le choix géopolitique des partenariats stratégiques

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OTAN-STRASBOURG

L’AED est considérée à tort comme une agenced’armement. Pourriez-vous nous expliquerpourquoi cette idée est erronée et quelles sontses différentes fonctions ?Vous avez raison. Une agence de défense n’est pasune agence d’armement.Développer une coopération européenne de l’ar-mement est juste une de nos quatre fonctions.Les autres sont : harmoniser les besoins militaires,augmenter la Recherche et Technologie collabora-tive et, enfin, créer un marché européen d’équipe-ments de défense plus transparent et renforcer labase industrielle et technologique de défense euro-péenne. J’appelle cela « la chaîne », depuis lademande (de quoi ont besoin les militaires) jusqu’àl’approvisionnement par l’industriel.Ces quatre fonctions produisent ensemble les capa-cités militaires et c’est pourquoi elles doivent êtreintégrées. C’est la particularité de l’AED.A traversune approche intégrée, impliquant les planifica-teurs militaires, les chercheurs, les experts enarmement et les experts en industrie et marché,nous essayons de rendre les capacités meilleures àmoindres coûts.

Alors que le maître mot entre l’OTAN et l’UEdans le domaine des capacités est « pas deduplication », quel type de relations entretien-nent l’AED et les agences correspondantes del’OTAN, et quelle est votre plus-value ?Nous coopérons avec l’OTAN à deux niveaux.Le niveau formel est le groupe UE-OTAN sur lescapacités, qui se réunit environ une fois toutes lessix semaines. Dans ce groupe de travail, les expertsde l’AED et leurs homologues de l’OTAN s’expli-quent mutuellement ce qu’ils font dans chacunedes deux organisations en terme d’effort de com-plémentarité pour développer les capacités. Unexcellent exemple est la disponibilité des hélicop-tères, pour laquelle l’OTAN se concentre essentiel-lement sur la réponse immédiate au besoin opéra-tionnel en Afghanistan, tandis que l’AED travaillesur des solutions plus structurelles.Nous avons aussi un large réseau de relationsinformelles avec des officiers traitants de l’OTAN,y compris avec l’ACT (Allied CommandTransformation).Je dirais que ces relations sont des échanges quoti-diens importants entre les experts pour éviter quechacune des deux organisations ne démarre destravaux dans un domaine sur lequel l’autre a déjàcommencé à travailler et assurer la complémenta-rité des efforts.Ces contacts informels sont très utiles et, selonmoi, la clé du succès des efforts des deux organisa-tions pour répondre aux lacunes capacitaires. Auniveau informel, il y a aussi des réunions de hautniveau, par exemple entre les autorités de l’OTANet moi-même. �1 L’AED Agence européenne de Défense.

Interview de M. Alexander Weisdirecteur exécutif de l’AED1Auparavant, M. Weis a servi commedirecteur de l’armement au ministèrefédéral allemand de la Défense.Il a été directeur de cabinet de deuxsecrétaires d’Etat allemands successifsau ministère fédéral de la Défense(2001-2004) et chef d’état-major de laDirection générale de l’armement(2004-2006).Plus tôt dans sa carrière, M. Weis atravaillé successivement comme attachéde l’armement adjoint à l’ambassaded’Allemagne à Paris et comme person-nel en échange officiel au Ministèrefrançais de la Défense. Il a aussi étéresponsable de la coopération avec lespays étrangers au Bureau fédéralallemand des technologies de défense.Alexander Weis est âgé de 50 ans.Il est diplômé en droit et a travaillécomme expert juridique.

L’Agence européenne de Défense a été créée il ya quelques années. Quelle était la réelle motiva-tion à cette époque pour créer une telle organi-sation dans la PESD ?La date légale de création de l’AED est le 12 juil-let 2004, quand l’action commune portant sa créa-tion a été approuvée. Mais politiquement, l’AEDest née en juin 2003 lors du Sommet deThessalonique, quand les chefs d’Etats et de gou-vernements ont réalisé qu’une telle agence étaitnécessaire pour améliorer les capacités militairesde l’Europe pour les opérations dans les Balkans.Il n’y avait pas de processus cohérent pour soute-nir les Etats membres pour développer les capaci-tés militaires nécessaires à de telles opérations. End’autres termes, l’Agence devait fournir le lienmanquant entre la politique et l’acquisition par lesEtats membres de capacités plus appropriées, enaccord avec les ambitions européennes dans lemonde.

Quels sont la place et le rôle de M. Solana vis-à-vis de l’AED ?Dr Solana est le Secrétaire Général et le HautReprésentant pour la PESC. Il est aussi chef del’AED. Il est le président du comité directeur enformat des ministres de la Défense et il peutcontacter les ministres quand cela est nécessaire.C’est extrêmement important car c’est lui quidonne la direction. Sans direction politique niengagement direct des ministres de la Défense,l’Agence ne peut pas réussir. Il nous guide aussi, àl’Agence, pour concentrer notre travail quotidiensur l’obtention de résultats concrets – et c’est exac-tement ce que devrait être le but de l’Agence.

«Lemaître motentrel’OTAN et l’UE

dans le domainedes capacitésest « pas deduplication »

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M. Alexander Weisest directeur exécutif

de l’Agenceeuropéenne de

Défense depuis le1er octobre 2007.

Extrait de la Newsletter RMF UE n°IV

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> Depuis sa création,en 1949, et sonconcept stratégiquequi consistait àgarantir la sécuritéet la liberté de sespays membres,l’Alliance a considé-rablement évolué, enpassant par la révi-sion de sa stratégieen 1999 et la redéfi-nition de ses mis-sions et de sesmoyens en 2002.Tout laisse supposerqu’en raison ducontexte géopoli-tique internationaldu moment elle seraamenée, dans unavenir proche, àpoursuivre cetteévolution en termesde politique etd’élargissement àd’autres membres.

L’organisation

Créée le 4 avril 1949, l’Organisation duTraité de l’Atlantique Nord est composéeaujourd’hui de vingt-huit pays, dont vingt

et un appartiennent à l’Union Européenne, lessept autres Etats étant l’Albanie, le Canada, laCroatie, les Etats-unis, l’Islande, la Norvège etla Turquie. Le siège de L’OTAN se trouve àBruxelles depuis 1966.

Garante, à l’origine, de la sécurité de l’Europe,l’OTAN a pour rôle de sauvegarder la liberté de sespays membres, ainsi que leurs valeurs communes :la démocratie, la primauté du droit et le principe durèglement pacifique des différends, par desmoyens politiques et militaires. Elle dispose pourcela d’une Force de réaction rapide : la « Nato res-ponse Force » (NRF). Mais, contrairement à uneidée reçue, l’OTAN ne dispose pas de forces opé-rationnelles propres. Celles qui lui sont assignéespar les pays membres ou partenaires, en fonctionde la mission, restent sous le commandementnational.

Les misions de l’Alliance sont essentiellementla défense collective et la gestion des crises. Lesdécisions sont prises sur la base d’un consensus,appelé « l’unanimité tacite » par la Commission dudroit international, car aucun membre ne peutimposer sa volonté unilatéralement.

Deux grandes structuresL’OTAN fonctionne à partir de deux grandes

structures. Le Conseil de l’Atlantique Nord(CAN), composé en session permanente des

ambassadeurs des pays alliés, est la plus hauteautorité politique de l’Alliance. Des comités sontchargés des consultations politiques, des plans dedéfense et des opérations.

Le CAN et ses comités subordonnés s’appuientsur une structure civile et militaire : le Secrétariatinternational dirigé par un secrétaire général, et lastructure militaire constituée d’un Commandementpour les opérations, commandé par le SACEUR(Supreme Allied Commander in Europ) ainsi qued’un Commandement chargé de la transformationmilitaire de l’Alliance (ACT). De ces commande-ments dépendent tous les autres états-majors inté-grés subordonnés de l’OTAN.

Les comités stratégiquesIl convient de citer également les comités stra-

tégiques tels que :le comité des plans de défense qui se réunit au

moins deux fois par an. Tous les pays membressont représentés pour traiter des questions dedéfense et de planification ; c’est ce comité quidonne les orientations aux autorités militaires del’OTAN.

le groupe des plans nucléaires qui rassembleles ministres de la Défense des pays représentésdans le comité des plans de défense pour y exami-ner le sujet nucléaire ;

le comité militaire, placé sous l’autorité géné-rale du CAN. Il est au cœur du dispositif et tra-vaille sur la doctrine et fournit les directives auxcommandements stratégiques. �

La direction

> L’OTAN en bref : son organisation,ses structures et ses comités stratégiques

> Quelques dates clés :

«Lesmisionsde l’Alliance sontessentiellement

la défensecollective

et la gestiondes crises.

•••

En couverture

1949 : création de l’Organisation du traité de l’atlantique nord signé le 4 avril à Washingtonpar douze pays (Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Islande, Italie,Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni) ;

1952 : adhésion de la Grèce et de la Turquie ;1955 : adhésion de la République fédérale d’Allemagne ;1966 : la France se retire du Commandement militaire intégré le 7 mars mais reste membre

de l’organisation;1993 : la France assiste, au cas par cas, aux réunions des CEMA des pays membres et au

Conseil des ministres de l’Organisation ;1995 : la France siège de façon permanente au Comité militaire et au Conseil des ministres

de l’organisation ;1999 : révision du concept stratégique de l’organisation afin de garantir la paix et la stabilité

dans la région Euro-Atlantique ;2002 : l’organisation se dote de nouvelles capacités pour une plus grande réactivité face aux

crises et réforme sa structure de commandement ;2003 : ouverture du partenariat OTAN-UE qui permet à l’Union Européenne de participer à la

planification et à la conduite des opérations dans la gestion des crises ;2004 : adhésion de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Bulgarie, de la Roumanie, de

la Slovaquie, et de la Slovénie ;2009 : adhésion de la Croatie et de l’Albanie et retour de la France dans le Commandement

militaire intégré de l’Organisation.

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OTAN-STRASBOURG

GDI Brûlé : Ce retour dans le commandementintégré achève une mutation de plus de dix ans.C’est la manifestation d’une volonté de cohé-rence politique mais pas seulement. En effet,depuis des années, la France est 4e ou 5e contri-buteur de forces de l’OTAN, avec une participa-tion au budget global à hauteur de 14 ou 16 %,mais elle ne pesait que 1% dans les structuresmilitaires permanentes. Pendant le même temps,elle est très proche du terrain, très impliquéedans les opérations militaires et a exercé descommandements tactiques notamment auKosovo, en Macédoine et en Afghanistan.

Dans ce nouveau contexte, les officiers quiconnaissent mieux que quiconque la dimensionglobale de la défense ont une carte majeure àjouer. En apportant des réponses aux nom-breuses questions qui se posent, ils affirmerontla position française en Europe. C’est aussi uneresponsabilité de nos associations d’avoir réflé-chi à ce retour car c’est une façon de s’impli-quer dans la défense de la France et de l’Europeet d’éclairer ceux qui seront aux commandesdemain.

L’Épaulette : à quelles questions pensez-vousmon général ?

GDI Brûlé : Il y en a beaucoup : quel est le pro-jet français affiché pour l’OTAN ? Quel OTANsouhaitons nous ? Qu’allons nous apporter ànos alliés en revenant dans la structure de com-mandement intégré ? De quelles expériencesmilitaires spécifiques sommes nous porteurs ?De quels concepts et de quelles doctrines del’OTAN sommes nous partisans ? Un outil degestion de crises régionales et d’opérations depaix ou capacités militaires collectives soupleset réactives ? Avons nous réellement les moyensde notre ambition ? Quelle influence de la hié-rarchie militaire dans la décision d’engagementdes forces ? Nos alliés nous le demanderont.

L’Épaulette : quels avantages voyez-vous avecle retour dans le commandement intégré ?

GDI Brûlé : Les militaires français n’ont jamaisété très favorables à la décision du général deGaulle. Beaucoup ont milité pour ce retour dansle commandement intégré et l’ont obtenu. Ceux-là se réjouiront par conséquent de cette oppor-tunité nouvelle qui leur est donnée de pouvoir

renforcer l’influence de la France en Europe etde contribuer à la transformation de l’Alliance.Ajoutons qu’une Europe forte, c’est certaine-ment un meilleur atout pour l’équilibre dumonde.Ce retour est une bonne chose car il apportedavantage de cohérence occidentale : c’est unpoint de principe, de doctrine politique même.Davantage aussi de cohérence géopolitique,idéologique et militaire et pour la France uneespérance d’influence accrue…même si cetargument de l’influence n’est pas le plusconvaincant.

L’Épaulette : vous semblez sceptique quant àl’argument de l’influence?

GDI Brûlé : avec deux commandements et l’in-sertion de plusieurs centaines de cadres dans lesétats-majors de l’OTAN on peut espérer que laFrance pourra agir davantage comme force deproposition avec de véritables offres alterna-tives aux idées américaines et peser aussi ennombre d’hommes, d’équipements et de techno-logies. Nous serons sans doute moins critiquéspar nos alliés européens et par les Canadienspar exemple, mais je crains que vis-à-vis desUSA, notre influence soit simplement compara-ble à celle de nos alliés, c’est-à-dire quasi nulle.J’ai la conviction que la France ne pouvait plusrester en dehors des cercles de solidarité por-teurs que sont l’Union Européenne, les relationseuro-atlantique et les relations de défense parti-culières qui la lient à certains pays d’Afrique etdu Moyen -Orient. La France sera sans douteécoutée avec moins de suspicion par ses amiseuropéens.

L’Épaulette : vous dites « transformation del’Alliance » ?

GDI Brûlé : oui, l’OTAN a soixante ans. Or,depuis des années on n’en finit pas de s’interro-ger sur son évolution, son concept, tout enconstatant qu’elle se disperse. Soixante ans,c’est l’âge où l’on pense à transmettre son héri-tage ! Ce que devraient comprendre les officiersd’aujourd’hui, c’est qu’ils vont hériter d’unevieille structure et auront la charge de dirigerune organisation dont l’utilité continue de s’im-poser mais dont le dynamisme et le potentiel nedureront qu’à la condition d’efforts et de solida-rités réelles. C’est sans doute l’enjeu du futurconcept stratégique de l’OTAN.

GDI (2s) Daniel BrûléPrésident d’honneur

de L’Épaulette

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2009. Le retour de la France dans leintégré de l’OTAN

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Certification du QGdu corps de réactionrapide à Mourmelonen 2007. « Suivre lesles procédures…c’est la seule façonde bien travaillerensemble ».> L’Otan ne possèdepas de force ni dematériel en propre,à l’exceptiondes avions desurveillance Awacs.

L’Épaulette : solidarités fondées sur un élargis-sement ou un approfondissement ?

GDI Brûlé : il y aura un débat auquel nos offi-ciers intégrés seront confrontés et apporterontune sensibilité toute nationale. On sait déjà queles USA et la France ne sont pas sur la mêmelongueur d’onde. Paris pense à l’européanisa-tion d’une alliance plus souple, plus réactivealors que les USA songent davantage à un outilde gestion de crises régionales et d’opérationsde paix, d’ordinaire plutôt gérées par l’ONU. Onsait que les USA n’ont jamais beaucoup aimél’ONU.

L’Épaulette : la normalisation de la positionmilitaire de la France était-elle souhaitable ?

GDI Brûlé : bien entendu. Elle était souhaitablepolitiquement et utile stratégiquement pourmarquer notre solidarité dans cette période oùla gouvernance occidentale du monde s’inflé-chit et se recompose. Cette normalisationconfirme notre solidarité atlantique et notrepositionnement militaire. Elle affirme notrevolonté politique de prolonger la constructionde l’Europe par la voie militaire.Stratégiquement parlant, mieux vaut être au seindes centres de décision.

L’Épaulette : avons-nous les moyens de cetteréintégration ?

GDI Brûlé : L’effort est considérable. Il supposela participation permanente d’une vingtaine denos meilleurs généraux, de quelques centainesd’officiers les plus expérimentés, de sous-offi-ciers et militaires du rang à Bruxelles et dans lesdifférents états-majors de l’Alliance. On peut

imaginer un turn over qualitatif important. Lacontrepartie ne sera pas neutre pour les activi-tés et projets des armées car ils manqueront detoute évidence ailleurs, au moment où le formatde nos armées est appelé à se réduire demanière drastique dans les quatre ou cinq pro-chaines années. Il ne faut pas baisser les bras :les armées continueront d’exister car toutetransformation, toute réforme a toujours un len-demain. Mais elles devront dépasser leurs diver-gences et accepter bien des évolutions au prixde sacrifices certains.

L’Épaulette : en tant qu’officier, peut-on espé-rer tirer des bénéfices de cette réintégration ?

GDI Brûlé : en tant que soldat, en tant qu’offi-cier la seule expérience qui compte vraiment,c’est celle du terrain. Or il y a bien longtempsque nos armées sont très proches du terrain, trèsimpliquées dans les opérations militaires et quenos officiers ont exercé des commandementstactiques à tous les niveaux de la machine opé-rationnelle de l’OTAN. De plus en plus, la majo-rité devra avoir l’ambition d’apporter sonexpérience de terrain dans ces états-majorsintégrés !

L’Épaulette : ce retour dans le commandementintégré peut-il avoir un impact sur la relation dumilitaire et du politique ?

GDI Brûlé : à mon sens oui, progressivementmais inéluctablement. L’influence des militairesdans la décision d’engagement des forces arméessera de plus en plus déterminante et donc sus-ceptible d’atténuer dans les faits le principe desubordination de l’autorité militaire au pouvoirpolitique. L’expérience peut conduire progressi-vement les militaires intégrés à sortir de leur

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8 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

DOSSIER

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xtrait du Compte rendu dela commission de la DéfenseNationale concernant laratification du Traité deLisbonne La commission de

la défense nationale et des forcesarmées a examiné, pour avis, le projetde loi autorisant la ratification du traitéde Lisbonne modifiant le Traité surl’Union européenne.

M. Michel Sordi, rapporteur, arappelé que l’Union européenne jouedepuis maintenant plusieurs années,aux côtés des autres acteurs internatio-naux, un rôle important pour la préser-vation de la paix et de la sécurité dansle monde. Face à la complexité crois-sante des enjeux stratégiques, desmenaces et des crises, le renforcement

L’Europe de la défense ne vise pas àconstituer une armée européenne qui sesubstituerait aux armées nationales.Plus modestement, il s’agit de mettre en commundes capacités militaires nationales (des régiments,des avions, etc.) qui peuvent être mobiliséesrapidement pour assurer ensemble des missionsdites de gestion de crises (missions humanitaires,de secours et d’évacuation de ressortissants,de maintien de la paix, etc.).L’Union européenne s’est ainsi engagée à créerune force de réaction rapide de près 60 000hommes sur la base de moyens mis à dispositionpar chaque pays (20 % du total pour la France).Les textes qui suivent, rappellent et complètentles articles parus dans la revue n°167.

UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE

En couverture

« Le 14 juillet, j’inviterai un détachementmilitaire de chacun des vingt-six pays de l’Union européenne

à défilier sur les Champs-Élysées.Ce sera un beau symbole ! »

Nicolas Sarkozy, Président de la République14 juillet 2007

> Après la signature du Traité de Lisbonne1, ratifié à Prague le06 mai 2009 par la chambre haute du Sénat de la Républiquetchèque par 54 voix, sur les 79 sénateurs présents.Le Traité de Lisbonne renforcera la démocratie dans l’Unioneuropéenne et la capacité de celle-ci à défendre jour après jourles intérêts de ses citoyens. 1Traité Européen signé à Lisbonne, le 13 décembre 2007.

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d’une défense commune n’est cepen-dant pas pour demain puisqu’elle doitêtre décidée par le Conseil européen àl’unanimité des 27 États membres.Les nouvelles dispositions du Traité

de Lisbonne n’ont donc pas vocation àfaire de la PSDC une alliance militairealternative à l’Alliance atlantique, maisplutôt à organiser une complémentarité,dans le respect des spécificités et desengagements de chacun. Elles ouvrentégalement des perspectives pour l’ave-nir de la défense européenne, en cohé-rence avec l’évolution du contexte stra-tégique depuis la fin de la guerre froide.Le traité simplifié élargit également

le champ des interventions extérieuresde l’Union en ajoutant aux missions degestion de crises qu’elle a menéesjusqu’à présent la possibilité deconduire des missions de conseil etd’assistance militaires ainsi que de pré-vention des conflits et de stabilisationpost conflits. Toutes ces actions, et c’estégalement une nouveauté, peuventconcourir à la lutte contre le terrorisme.Le traité insiste également sur la dimen-sion collective de la sécurité et de ladéfense de l’Union, avec l’insertiond’une clause de solidarité en cas decatastrophe naturelle ou d’attaque terro-riste et d’une clause d’aide et d’assis-tance en cas d’agression armée d’unÉtat membre. Sans aller jusqu’à unengagement de défense mutuelle, cesclauses ont une forte signification sym-bolique et politique. C’est en effet lapremière fois que les traités fondateursde l’Union européenne comprennentdes dispositions aussi engageantes enmatière de solidarité militaire et de luttecontre le terrorisme.Le rapporteur a ensuite précisé que

pour mieux assurer la relance et le suc-cès de la PSDC, le Traité de Lisbonneavait fait le choix de la souplesse et dupragmatisme afin de prendre en comptela diversité croissante existant entre lesvingt-sept États membres de l’Union.Cette volonté de souplesse s’exprimedans la confirmation du rôle et du fonc-tionnement de l’Agence européenne dedéfense, créée en 2004. Il s’agit en effetd’une structure ouverte à tous les Étatsmembres, qui participent aux projetsselon leurs besoins, leurs compétences

la ratification du Traité de Lisbonne.Il a rappelé que le traité européen

simplifié permet tout d’abord de bienclarifier les deux objectifs de la PSDC :assurer à l’Union une capacité opéra-tionnelle pour ses interventions exté-rieures et préparer la définition progres-sive d’une politique de défense com-mune. L’objectif capacitaire s’appuiesur des moyens d’action civils et mili-taires fournis par les États membres, quidoivent constituer un réservoir uniquede forces. La PSDC repose donc surl’implication déterminée des Étatsmembres : elle est essentiellementvolontariste. Le deuxième objectiftémoigne de l’ambition européenned’atteindre dans le futur un niveauélevé d’intégration en matière de sécu-rité et de défense. La mise en place

de la politique européenne de sécuritéet de défense apparaît néanmoinscomme une nécessité, tant pour l’Unionque pour ses vingt-sept États membres.Le traité de Lisbonne introduit dans lestraités sur l’Union européenne et sur lefonctionnement de l’Union européenneun dispositif détaillé qui fait de la poli-tique de sécurité et de défense com-mune – la PSDC – une démarche cohé-rente, volontariste, souple et progres-sive. En offrant aux États membres unenouvelle base d’engagement politiqueet militaire, le traité européen simplifiéconstitue donc une véritable opportu-nité de relancer la politique européennede sécurité et de défense.C’est pour cette raison que la com-

mission de la défense a souhaité se sai-sir pour avis du projet de loi autorisant •••

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avec l’objectif d’en faire un outil derenforcement capacitaire et de coopéra-tion industrielle. Elle devrait égalementpermettre de mener à bien la révision dela stratégie européenne de sécurité, afind’assurer son adéquation aux enjeuxstratégiques actuels et au nouveauchamp de mission de la PSDC, etd’avancer sur le dossier du commande-ment européen intégré, gage d’une plusgrande efficacité de l’Union dans sesmissions de gestion de crises et d’unemeilleure complémentarité avecl’OTAN et l’ONU.

En conclusion, M. Michel Sordi arappelé que la construction de l’Europede la défense était indissociable del’ambition d’une Europe responsable etcrédible sur la scène internationale. Iln’y aura pas de vraie diplomatie euro-péenne sans une Union disposant desmoyens d’agir, y compris sur le planmilitaire quand cela est nécessaire. Biensûr, la France ne fera rien toute seule.Mais elle doit agir dans un esprit d’ou-verture et de souplesse pour persuaderses principaux partenaires de se saisirdes avancées du Traité de Lisbonne.

et leurs choix militaires et industriels.Elle permet donc une coopération à lacarte, adaptable aux capacités etbesoins de chacun. Toujours dans unesprit de souplesse et d’efficacité, leConseil aura la faculté de confier unemission de gestion de crise à un grouperéduit d’États membres et pourra établirune coopération structurée permanenteentre des États membres remplissantdes critères élevés de capacités mili-taires et ayant souscrit des engagementscontraignants en vue de missions exi-geantes. L’objectif de cette coopérationest de permettre aux États membres quile souhaitent d’aller un peu plus vitedans la résorption des lacunes capaci-taires et un peu plus loin dans le déve-loppement d’une action commune.Comme pour tout le reste de la politiquede sécurité et de défense commune, sonsuccès dépendra donc, avant tout, de lavolonté d’implication des États et deleur capacité à dépasser les égoïsmesnationaux.

M. Michel Sordi a ensuite évoquéles défis qui restent à relever pour don-ner toute son amplitude à la PSDC, troiscontraintes déjà existantes n’étant paslevées par le Traité de Lisbonne. Ils’agit tout d’abord de la contrainte ins-titutionnelle de l’unanimité puisque,malgré une évolution des règles demajorité dans de nombreux domaines,l’unanimité est restée la règle pour ledeuxième pilier de l’Union, et doncpour la PSDC. L’intérêt de la coopéra-tion structurée permanente, qui seraquant à elle constituée à la majoritéqualifiée, n’en est que plus grand. Lacontrainte financière demeure égale-ment puisque, malgré une petite avan-cée pour la préparation des missions degestion de crise, l’essentiel desdépenses relatives à des opérationsayant des implications militaires ouintervenant dans le domaine de ladéfense continuera à ne pas relever dubudget de l’Union et à dépendre descontributions, et donc du bon vouloir,des États membres. Enfin, il a soulignél’existence d’une forte contrainte poli-tique induite par le fait qu’il n’existepas au sein de l’Union d’accord sur lesobjectifs, voire l’utilité de la PSDC. Denombreux États membres sont satisfaits

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par le système de défense et de sécuritécollectives garanti par l’OTAN et consi-dèrent le développement d’une poli-tique européenne de sécurité et dedéfense autonome comme, au mieux,une redondance inutile et coûteuse et,au pire, une concurrence dangereusepour l’Alliance atlantique.Pour relancer la dynamique ver-

tueuse de la PSDC, il convient doncavant tout de clarifier les objectifs et lesambitions de l’Union dans ce domaineet de lever toute ambiguïté sur son arti-culation avec l’Alliance atlantique. Carcelle-ci a beaucoup à gagner d’uneUnion européenne mieux dotée encapacités militaires et plus autonomedans la conduite d’interventions exté-rieures. L’intérêt est bien sûr capaci-taire, puisque l’OTAN traverseaujourd’hui, comme l’Union, une véri-table crise de la génération de forces,mais il est également politique, diplo-matique et stratégique, car l’existencemême de la PSDC multiplie les optionsd’interventions pour les acteurs interna-tionaux. Même aux États-Unis, lareconnaissance de l’Union comme unacteur international possible et utile afait son chemin… Reste donc à en per-suader nos partenaires les plus atlan-tistes !

Le rapporteur a estimé qu’au-delàdes textes et des évolutions institution-nelles, seule une volonté politiqueclaire et partagée par plusieurs Étatsmembres pourra relancer la politique desécurité et de défense commune. Ducôté français, le gouvernement estdéterminé à agir dans ce sens et fera del’Europe de la défense l’un des dossiersphares de sa présidence de l’Union, audeuxième semestre 2008. D’ores etdéjà, la France a adopté sur ce sujet uneposition constructive et dynamique enclarifiant sa position par rapport et ausein de l’OTAN, en proposant de réno-ver la stratégie européenne de sécuritéet en s’impliquant dans les programmesd’équipement conduits en coopération.La présidence française de l’Union

sera ainsi l’occasion, après la ratifica-tion du traité simplifié par l’ensembledes États membres, d’engager la consti-tution de la coopération structurée per-manente dans un esprit d’ouverture et

En couverture

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Le Traité de Lisbonne prévoit que lapolitique de sécurité et de défensecommune « devrait conduire a une

défense commune, dès lors que leConseil Européen, statuant àI’unanimité, en aura décidé ainsi ».

Une politique qui relève dudomaine intergouvernemental.La défense, comme la politique

étrangère, continue de relever dudomaine intergouvernemental et restesoumise à la règle de l’unanimité.De plus, le traité précise qu’elle

n’affecte ni le statut de neutralité decertains Etats, ni les obligations décou-lant de 1’OTAN pour les Etats qui ensont membres et qui considèrent queleur défense commune s’organise dansce cadre.Là encore, cette prééminence de

l’intergouvernemental est soulignée parles déclarations n° 30 et 31 annexées autraité.Celles-ci précisent que les disposi-

tions régissant la politique commune enmatière de sécurité et de défense :

- « ne préjugent pas de la naturespécifique de la politique de sécurité etde défense des Etats membres »

- « n’affectent pas le caractère spé-cifique de la politique de sécurité et dedéfense des Etats membres ».Elles précisent également que

« l’Union Européenne et ses Etatsmembres demeureront liés par les dis-positions de la Charte des NationsUnies et, en particulier, par la respon-sabilité principale incombant au

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Conseil de Sécurité et à ses membres dumaintien de la paix et de la sécuritéinternationales ».

Des avancées significatives

• Une solidarité renforcéeLe Traité de Lisbonne contient, à

1’article 42§7, une « clause de défensemutuelle ». Celle-ci prévoit que, « encas d’agression armée sur le territoired’un Etat membre, les autres Etats mem-bres lui devront aide et assistance partous les moyens en leur pouvoir ». II estprécisé que cette clause n’affecte pas lestatut de neutralité de certains Etats,ainsi que les engagements souscrits dansle cadre de 1’OTAN « qui reste, pour lesEtats qui en sont membres, le fondementde leur défense collective et I’instancede sa mise en œuvre ».Il prévoit aussi une « clause de soli-

darité », d’après laquelle « I’Union etses Etats membres agissent dans unesprit de solidarité si un Etat membreest I’objet d’une attaque terroriste ou lavictime d’une catastrophe naturelle oud’origine humaine. L’Union mobilisetous les instruments à sa disposition, ycompris les moyens militaires mis a sadisposition par les Etats membres ».Cette clause a été mise en œuvre paranticipation après les attentats terro-ristes de Madrid du 11 mars 2004.

• Des missions élargiesLe traité actualise les missions

actuelles de l’Union Européenne enmatière de défense (dites « de

Il a ensuite proposé à la commissionde donner un avis favorable à l’adop-tion des dispositions relatives à la poli-tique de sécurité et de défense com-mune du projet de loi autorisant la rati-fication du Traité de Lisbonne.

Le président Guy Teissier a estiméqu’en matière de défense, le Traité deLisbonne ressemblait à une forme d’au-berge espagnole. Les États membrespeuvent apporter à l’Union les moyensqu’ils choisissent, lorsqu’ils le désirent.

M. Bernard Deflesselles aconfirmé que tel était bien l’état d’es-prit qui avait présidé à l’élaboration dutraité.Conformément aux conclusions du

rapporteur, la commission a ensuiteémis un avis favorable à l’adoption desdispositions relatives à la politique desécurité et de défense commune du pro-jet de loi autorisant la ratification duTraité de Lisbonne modifiant le traitésur l’Union européenne, le traité insti-tuant la Communauté européenne etcertains actes connexes. �

Le 14 juillet 2007, détachement desporte-drapeaux Européen et Français

lors du prologue ou les 26 paysmembres de l’Union européenneétaient rassemblés pour défiler

sur les Champs-Élysées.

LA POLITIQUE DE SÉCURITÉET DE DÉFENSE COMMUNE

Le Traité de Lisbonne

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1’accord unanime des Etats membres etla participation d’au moins neuf d’entreeux, la décision de lancer une « coopé-ration structurée permanente » estprise par le Conseil statuant a la majo-rité qualifiée et sans qu’un nombreminimum d’Etats soit exige. �

Petersberg »). Aux missions humani-taires et d’évacuation, de maintien de lapaix, de combat pour la gestion descrises et de rétablissement de la paix,s’ajoutent les actions conjointes enmatière de désarmement, les missionsde conseil et d’assistance en matièremilitaire, les missions de prévention desconflits et les opérations de stabi-lisation après la fin des conflits. IIest, en outre, précisé que « toutesces missions peuvent contribuer àla lutte contre le terrorisme, ycompris par le soutien apporte àdes pays tiers pour combattre leterrorisme sur leur territoire ».

• La consécration de1’Agence Européenne deDéfense (l’AED)

L’Agence Européenne de Défenseest expressément mentionnée dans letraité. Cette agence, qui agit dans ledomaine du développement des capaci-tés de défense, de la recherche, desacquisitions et de 1’armement, avait étécréée par anticipation le 12 juillet2004.

• Les « coopérations renforcées »et les « coopérations structurées »

Le Traité de Lisbonne permet lerecours au mécanisme des « coopéra-tions renforcées » en matière de défenseet il prévoit une procédure particulière« coopération structurée permanente »qui permet à un groupe d’Etats qui rem-plissent certains critères et souscriventà des engagements en matière de capa-cités militaires (tels qu’ils sont définispar le protocole n°4 annexé au traité),de coopérer en matière de développe-ment et d’interopérabilité des forces,pour la réalisation des objectifs fixéspar le traité en matière de défense.

A la différence du lancement d’une« coopération renforcée », qui nécessite

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UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE

En couverture

Le Traité de Lisbonne «LA POLITIQUE DE SÉCURITÉET DE DÉFENSE COMMUNE

L’AED en bref…110 personnes :Budget de fonctionnement 2009 : 30 M€

Capacité :• Harmoniser les besoins militaires pour les capacités de défense pour soutenir la PESD.• Publication en octobre 2008 de la Long-Term Vision (LTV), guide pour la planification des capaci-tés de défense à échéance de 20 ans.

• Gardien du Plan de développement des capacités (CDP) qui sert de pierre angulaire aux travauxde l’AED.

Recherche et technologie :• Améliorer l’efficacité de la Recherche et Technologie européenne.• 90 projets donnant lieu à 200 M€ de contrats notifiés en 2008• ex : Joint investment program sur la Force protection pour 55 M€ sur 3 ans à 19 pays de l’UE +la Norvège.

Armement :• Stimuler la collaboration dans le développement et l’acquisition d’équipements de défense.• Création d’une base de données (CoDa-Ba) : 371 programmes recensés par 21 des Etats membres.90% sont des programmes d’équipements et 68% sont ouverts à la coopération.

• Programmes phares en cours d’élaboration : MUSIS et le futur hélicoptère de transport.

Industrie et marché :• Créer un marché des équipements de défense plus compétitif et renforcer la base industrielleassociée (BITDE).

• Faire en sorte que les Etats membres achètent « européen » en :• ouvrant un site internet de publication d’offres : 7,8 Mds€ de contrats passés pour 463 offres decontrats publiés depuis 2006,

• créant un code de conduite des marchés publics,• levant (en coopération avec la Commission) les freins juridiques aux échanges commerciaux entreEtats.

LE COMMANDEMENTDES OPÉRATIONSDE L’UE

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LES ORGANESPOLITIQUES ETMILITAIRESPERMANENTSDE L’UE

Dépendant des échelons de direc-tion et de contrôle politique duConseil européen :

- le Comité politique et de sécu-rité (COPS), composé de représentantspermanents avec rang d’ambassadeurs,a vocation à traiter, en temps normal, del’ensemble des questions liées à laPESC. Dans le cas d’une opérationmilitaire de gestion de crises, il exerce,sous l’autorité du Conseil, le contrôlepolitique et la direction stratégique del’opération.

- le Comité militaire composé desChefs d’état-major des armées, repré-sentés par leurs délégués permanents,donne des avis militaires et formule desrecommandations destinées au COPS ;il fournit des instructions militaires àl’Etat-major de l’UE. Le président duComité militaire assiste aux sessions du

ECPA

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Coopérer en matière dedéveloppement et

d’interopérabilité des forces,pour la réalisation des objectifs

fixés par le traité enmatière de défense.

Conseil lorsque celui-ci a à prendre desdécisions ayant des implications dans ledomaine de la défense.

- l’état-majormet ses compétencesmilitaires au service de la PECSD,notamment dans la conduite des opéra-tions militaires de gestion des crisesmenées par l’UE. Il est chargé del’alerte rapide, de l’analyse de situa-tions, et de la planification stratégiquepour les missions dites de Petersberg, ycompris l’identification des forceseuropéennes nationales et multinatio-nales.Un document de travail détaille la

composition et le fonctionnement desoutils militaires de l’UE et les méthodesde planification et de conduite desfutures opérations européennes. �

LUnion Européenne décide demener, en fonction de la situation,des opérations militaires ou des

missions civiles. (voir le Focus du moisde février, newsletter n°2).

Quand une mission civile est déci-dée, la planification opérationnelle et laconduite sont menés par la Capacité deplanification et de conduite des missionsciviles (CPCC). Toutes les missionsciviles sont commandées par le chef dela CPCC, M. Klompenhouwer, et sur leterrain par un « chef de mission ».

Pour les opérations militaires, la pla-nification et la conduite sont assuréespar un état-major stratégique ou EUOperational Headquarter (OHQ) situéen Europe qui délègue le commande-ment opératif et tactique à un état-majorde force ou Force headquarter (FHQ)déployé sur le théâtre.

Si l’UE décide de s’engager dans lecadre des accords avec l’OTAN dits de« Berlin + », l’OHQ sera normalementcréé à partir des capacités du SHAPE àMons et le commandant d’opérationpourra être l’adjoint du Commandantsuprême des forces alliées en Europe(DSACEUR).

L’Union peut aussi décider d’utiliserl’un des cinq OHQ nationaux (FR, UK,DE, IT, EL) dédiés à l’UE.

Exemples : le Mont-Valérien (FR)pour EUFOR Tchad/RCA ouNorthwood (UK) pour ATALANTA ouShape (OTAN) pour ALTHEA.

Enfin, si aucun des cinq OHQ n’estdisponible, le Conseil peut déciderd’utiliser le centre opérationnel de l’UEou EU Operations center (EU OPS-CEN), capacité de commandement enveille permanente au sein de l’EMUE àBruxelles. Sur le théâtre, un FHQ repré-sentatif des forces engagées, assure lecommandement opératif. �

Une crise survient ...l’UE décide de s’engager dansune opération militaireou une mission civile...des chaînes de commandementse mettent en place.

Extrait de la Newsletter RMF UE n°IV

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L’EUROFOR

Créé en 1995, déclarée opérationnelleen 1998 et engagée en Albanie en2001, l’Eurofor est une force terres-

tre multinationale d’action rapide, dotéede forces légères rassemblées surdemande et facilement déployables, ainsique d’un état-major projetable. Ce dernier,installé à Florence, a vocation à exercer,en cas d’engagement dans desmissions detype Petersberg, les responsabilités decommandement multinational de la com-posante terrestre (LCC), ou de comman-dement multinational interarmes duniveau brigade.Le Quartier Général de l’EUROFOR

comporte, de façon permanente, une unitéitalienne de quartier général dotée desmoyens et du personnel professionnelnécessaires à la formation du " noyau dur" de ce qui serait utilisé en opération.Ainsi, son état-major permanent composéde 100 officiers et sous-officiers des qua-tre pays, serait renforcé pour effectuer lesdiverses missions qui lui serait assignées.L’EUROFOR ne détient pas d’unités

organiques, mais dispose en revanched’un « réservoir de forces » fourni par lesnations et renouvelable tous les deux ans,qui, fort d’environ 25000 hommes, luipermettrait de mettre sur pied une unité duniveau de la division (de 10000 à 12000hommes) apte à remplir toutes les mis-sions qui lui seraient confiées.Le général commandant l’Eurofor est

subordonné au Comité Interministériel dehaut niveau (CIMIN), composé des chefsd’état-major des armées et des directeurspolitiques des affaires étrangères des qua-tre pays membres (Espagne, France, Italieet Portugal). La décision d’emploi del’Eurofor reste du ressort de chacun desquatre gouvernements.Le commandement de l’Eurofor est

confié chaque année à l’une des nationsmembres.�

14 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

•••

En couverture

LA BRIGADEFRANCOALLEMANDE

Créée en 1989, cette brigade, com-portant des unités binationales, ades capacités sensiblement iden-

tiques à celles des brigades interarmeslégères blindées.Elle est stationnée dans les garni-

sons de Müllheim, d’Immendingen, etde Donaueschingen-Villingen. Elle estla seule grande unité interarmes placéedès le temps de paix sous commande-ment opérationnel du Corps européen,dont elle constitue la capacité de réac-tion initiale.Les états-majors des deux parties

arrêtent, au sein des organismes mixtesde coopération militaire, les décisionsrelatives à l’emploi, à la planificationopérationnelle, à l’entraînement, àl’instruction et aux relations publiquesde la brigade.Des éléments français et allemands

de la BFA ont déjà été engagés, sous lesordres de l’officier général françaiscommandant la Brigade, au sein de labrigade multinationale sud-est de laSFOR (Stabilization force) en Bosnie etau sein de la Kaboul multinationalBrigade (KMNB) sous le commande-ment de l’Eurocorps dans le cadre du 6e

mandat de force internationale d’assis-tance à la stabilité (FIAS). �

UE-OTAN :LES PRINCIPESDE FEIRA

Le Conseil européen a adopté àFeira (19-20 juin 2000) cinq prin-cipes fondamentaux sur les rela-

tions entre l’UE et l’OTAN :• le développement de la consulta-

tion et de la coopération entre l’UE etl’OTAN doit avoir lieu dans le respectde l’autonomie de l’UE et de l’Allianceen matière de prise de décision ;• l’objectif visé est celui d’une

consultation, d’une coopération etd’une transparence complètes et réelles,en vue de déterminer quelle est laréponse militaire la plus appropriée encas de crise. Il s’agit de prendre desdécisions rapides en la matière, ainsique d’assurer une gestion efficace descrises ;• l’UE et l’OTAN sont des organisa-

tions de nature différente. Il en seratenu compte dans les dispositionsconcernant leurs relations ;• chacune des organisations traitera

avec l’autre sur un pied d’égalité ;• dans les relations entre l’UE et

l’OTAN en tant qu’institutions, il n’yaura de discrimination à l’égard d’au-cun des États membres. �

OTA

N

Commandos à l’entrainement.La Nato Response Force est mobilisableen cinq jours et peut déployer jusqu’à25 000 hommes.

UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE

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Page 17: Epaulette 168

EUROMARFOR

Créée en 1995, l’Euromarfor est uneforce navale européenne non per-manente mais pré-structurée,

constituée de bâtiments espagnols, fran-çais, italiens et portugais. Tout commel’Eurofor, l’Euromarfor est une contribu-tion multinationale au catalogue de forcesde l’UE. Sa première mission opération-nelle a été menée en octobre 2002 dansle cadre de l’opération « CoherantBehaviour » de surveillance maritime enMéditerranée orientale.La vocation de l’EUROMARFOR est

de participer aux opérations conduitessous l’égide de l’Union Européenne, maiselle peut également être engagée aux côtésde l’OTAN ou de toute autre organisationou coalition multinationale. Ce fut le casau cours du déploiement « ResoluteBehaviour », où un Task Group del’EUROMARFOR a participé à l’opéra-tion de lutte contre le terrorisme au largede la corne de l’Afrique. Conçue pouropérer dans un large éventail de scénariosde crise, elle peut être employée pour :• des missions humanitaires et d’éva-

cuation de ressortissants,• des missions de maintien de la paix,• des missions de combat pour la ges-

tion des crises, y compris des opérationsde rétablissement de la paix.Le commandement de l’Euromarfor

est assuré par rotation de deux années parune autorité navale de chacune des nationsparticipantes.�

L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 15

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SSIER

de « corps de réaction rapide de l’OTAN »(NATO High readiness force).L’Eurocorps peut donc être engagé

dans le cadre de l’ONU, de l’UE, l’UEO,de l’OTAN, ou de l’OSCE. Cet engage-ment peut principalement être envisagésous deux formes :• organique, avec tout ou partie de ses

forces affectées en tant que corps de réac-tion rapide ;• composite, en tant que noyau dur

d’un quartier général de niveau tactico-opératif à vocation interarmées.En temps de paix, les unités de

l’Eurocorps restent sous commandementnational, à l’exception de la Brigadefranco-allemande qui lui est subordonnée.Les forces allouées par les cinq « nationscadres » sont modulables en fonction de lamission.Tous les deux ans, selon un ordre éta-

bli, un général de corps d’armée d’une des« nations cadres » prend le commande-ment. Ce général est alors subordonné au« comité commun », constitué par leschefs d’état-major des armées et les direc-teurs politiques des affaires étrangères deces pays. La décision d’emploi du Corpseuropéen reste du ressort de chaque gou-vernement et se fait par consensus.L’Eurocorps a été engagé à deux

reprises dans les Balkans. Il a armé le QGde la Force internationale d’assistance à lasécurité (FIAS) enAfghanistan en 2004 et2005.�

La KFOR lors d’une action de protectionde la paix au Kosovo.

Le BPC Mistral et ses 2 chalands de débarquementa participé à l’opération Baliste

(évacuation de 4753 rapatriés depuis Beyrouth).

EUROCORPS

Créé en 1992, ce corps qui rassemblel’Allemagne, la Belgique,l’Espagne, la France et le

Luxembourg, et huit nouveaux paysdepuis le 3 septembre 2003 (Autriche,Finlande, Grèce, Italie, Pays-Bas,Pologne, Royaume-Uni, Turquie), a étéadapté pour devenir un corps de réactionrapide européen, doté de tous les moyensnécessaires à une projection en pleineautonomie.Le quartier général de l’Eurocorps

tient garnison à Strasbourg. Il compteenviron 1000 personnels dont la majoritéest issue des cinq pays fondateurs. Huitautres pays membres de l’Union euro-péenne et/ou de l’OTAN y détachent dupersonnel. Ainsi, quatorze officiers etsous-officiers sont mis à disposition parl’Autriche, le Canada, la Grèce, laPologne et la Turquie. Un poste d’officierde liaison est également honoré parl’Italie.Initiative purement européenne à sa

création et disposant de divisions blindéesou mécanisées pour le combat de hauteintensité en Europe, l’Eurocorps s’estadapté aux changements stratégiques liésà la fin de la guerre froide et aux conflitsbalkaniques. Dans un premier temps, il aacquis les savoir-faire liés à l’exécution demissions en faveur de la paix ou à carac-tère humanitaire, communément appelés"missions de Petersberg". Dans un secondtemps, il a obtenu en 2002 sa certification

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par le général de divisionNicolas de LARDEMELLEcommandant les écoles

de SAINT-CYR Coëtquidan

Lhistoire nous a appris que l’ex-cellence opérationnelle d’unearmée dépend en premier dela qualité de ses chefs et deses cadres. « Les armées ne

pêchent jamais par défaut d’hommes,mais par défaut d’officiers » (NapoléonBonaparte). Dès lors la formation desofficiers a toujours une importance stra-tégique.

Parmi les vingt-sept pays de l’UnionEuropéenne, vingt-quatre ont une aca-démie de formation d’officiers (certainsconfiant à d’autres la formation de leurscadets à l’exemple du Luxembourg).

Le premier constat est une grandediversité des systèmes de formation :disparité des rythmes, des composants,des voies de recrutement, de l’enchai-nement pédagogique.

Ces disparités d’ingénierie de for-mation sont le fruit de différences légi-times liées à chaque Nation, son his-toire, sa culture, son passé militaire, sespolitiques étrangère et de défense, maisaussi du système d’éducation nationaleen amont de l’académie, puis du sys-tème d’armée de ce pays, parfois fondésur la conscription, ou le volontariat, oule contrat. Dès lors les recrutements, les

âges, les niveaux universitaires, la ges-tion de la carrière, les parcours dépen-dent fondamentalement du modèled’armée choisi et de la culture natio-nale.

Le deuxième constat, de manièresurprenante, est celui de certaines simi-litudes ou convergences.La finalité de formation se rap-

proche dans beaucoup de cas. Avec desdegrés d’intensité différents, et à partquelques rares exceptions, la formationcomprend toujours la formation acadé-mique et la formation militaire. La for-mation humaine est intégrée dans cesdeux composantes. La formation acadé-mique est finalisée sur le métier mili-taire, c'est-à-dire les questions dedéfense et de sécurité, par exemple, lastratégie, la tactique, les relations inter-nationales, l’histoire militaire, les

finances publiques, les sciences et tech-niques liées aux technologiesemployées dans le métier (sciences destélécommunications et de l’informa-tion, de la matière et des dynamiques,etc.). La composante « culture générale »est de plus en plus prise en compte.Dans chaque Nation, d’éminents per-sonnages ont tenu des propos équiva-lents à ceux du général de Gaulle : « Laprincipale école du commandement estla culture générale… Au fond des vic-toires d’Alexandre le Grand, on trouvetoujours Aristote ».

Il y a enfin matière à convergenced’appréciation sur la finalité de la for-mation.Convergence d’une part pour assu-

rer la nécessaire capacité d’adaptation.Le contexte de sécurité dans lequel

les futurs officiers vont accomplir leursmissions est en pleine mutation : com-plexité et imprévisibilité du monde,vitesse des évolutions, nouveauxrisques, doctrines, procédés, etc.… Decela, il ressort que les équilibres ne sontjamais totalement assurés, que l’émer-gence de nouvelles menaces est perma-nente. Et les responsables doivents’adapter continuellement et tenter opi-niâtrement de prévoir l’imprévisible. Ilest vain de vouloir former des responsa-bles en général, des officiers en particu-lier, en fonction d’un type identifié demenaces. Seule une formation complètereposant sur une très grande capacitéd’adaptation est raisonnable. Les jeunesofficiers, dès leur premier emploi, puis

16 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

DOSSIERColloque du Club « Participation et progrès » en collaboration avec l’Ecoleroyale militaire (ERM) de Belgique et le Réseau multidisciplinaire d’étudesstratégiques (RMES) - Bruxelles – 20 octobre 2008

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Quelle POLITIQUE de SÉCURITÉ etde DÉFENSE pour l’EUROPE ?L’Europe de la formation militaire :initiatives pour mieux former ensemble. (PFUE1)

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Page 19: Epaulette 168

au gré de leurs responsabilités crois-santes, devront donc être capables des’adapter aux nouveaux défis.

Au-delà des indispensables connais-sances (le savoir) et de la maîtrise destechniques (le savoir-faire), c’est bienle savoir être et le savoir penser qui per-mettront au jeune officier de savoirdécider et commander. Et d’inventer lessolutions aux défis de demain, dontnous ne connaissons aujourd’hui ni lanature ni l’ampleur. La combinaison dela réflexion et de l’action n’est pas lerésultat uniquement d’une accumula-tion de connaissances et de compé-tences techniques, mais d’une capacitéintellectuelle fondée sur la curiosité etla culture et d’une capacité physique ethumaine fondée sur l’équilibre et lasolidité des références.

Cette combinaison doit s’accompa-gner de l’ouverture d’esprit les rendantcapables de travailler avec d’autres par-tenaires dans des crises qui ne peuventse résoudre qu’à plusieurs tant l’actionest globale comme le montrent tous lesconflits actuels.

Convergence d’autre part par l’ac-tion multinationale de plus en plus fré-quente sous l’égide d’une impulsionpolitique intergouvernementale. C’estl’effet des avancées de l’UnionEuropéenne, des opérations sous sonégide ou celle de l’OTAN, des liensentre pays voisins qui unissent davan-tage leurs forces face à des défis com-muns.Ces actions et opérations internatio-

nales poussent déjà à l’interopérabilitétechnico opérationnelle, mais doréna-vant à l’interopérabilité de compréhen-sion et de pensée, c’est à dire la com-préhension des modes de raisonnementdifférents, la connaissance des élémentsde culture qui expliquent les nuances,les réticences, les volontarismes. Ils’agit de se connaitre pour se compren-dre et ainsi mieux œuvrer ensemble.Le développement de l’interopéra-

bilité passe par la compréhensionmutuelle entre européens, c'est-à-direl’émergence d’une culture européenne.

Nous sommes là au cœur de la for-mation des officiers. Et il faut intervenirdès l’enseignement supérieur de la for-

mation initiale, car comme le disaitPaul Valéry : « Tout se joue dans lescommencements ».

La coopération entre académieseuropéennes est déjà en route, car lecadre du processus de Bologne y incite.En effet, l’objectif premier de ce

processus (autrement appelé systèmeLMD – Licence-Master-Doctorat) estde faciliter les échanges et la mobilitéinternationale. L’organisation harmoni-sée des programmes en semestre, lavalorisation des enseignements par uneunité de compte (crédits ECTS2), l’in-ternationalisation d’une partie de la for-mation, la garantie de qualité de forma-tion par évaluation sont autant de cri-tères qui permettent en effet de menerune partie de formation dans un autreétablissement en cohérence avec le par-cours pédagogique de l’école d’origine.Aujourd’hui les trois-quarts des

académies militaires européennes ontrejoint le processus de Bologne pourleur scolarité. Les conditions structu-relles d’échanges d’élèves officiers, oucadets, sont donc en place. Les acadé-mies qui n’y sont pas encore pourraientêtre incitées à le rejoindre.

Le processus de Bologne permetégalement la reconnaissance des conte-nus d’enseignement à finalité profes-sionnelle. En garantissant leur qualité etleur niveau, les académies sortent de la« logique d’équivalence » avec unenseignement académique « civil », etpeuvent délivrer un enseignement aca-démique finalisé sur le métier de laDéfense et de la sécurité. La « logiquede reconnaissance » confère donc de laliberté sur les contenus. Cela a été trèsnettement le cas à partir de 2002 pourSaint-Cyr, et l’est pour plusieurs acadé-mies en Europe.Par ce biais les contenus d’ensei-

gnement académique, finalisés sur lemétier, se rapprochent, de même que lesécoles d’officiers commencent à inté-grer un module international. A Saint-Cyr les élèves officiers font un semestreà l’étranger pour un travail de recherchede niveau Master.

La moitié des académies se sont éga-lement inscrites à la charte ERASMUSqui permet avec le soutien de l’UnionEuropéenne de favoriser la mobilitéinternationale des étudiants par desaides concrètes (sous forme de bourse).

L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 17

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Détachement des porte-drapeaux Européenet Français, le 14 juillet 2007

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Page 20: Epaulette 168

Au bilan les échanges internatio-naux se sont bien développés. A Saint-Cyr, à la centaine d’élèves officiersétrangers qui suivent les scolaritéslongues, s’ajoutent environ cent cin-quante stagiaires étrangers venantaccomplir un module de découverte oud’enseignement pouvant aller d’unesemaine à un semestre.

Mais il faut maintenant aller plusloin entre européens pour les raisonsévoquées plus haut, et afin de faireémerger compréhension mutuelle etpartage de valeurs communes, c'est-à-dire une culture européenne.

Pour cela il convient d’exploiter ladynamique du processus de Bolognepour la formation militaire.La reconnaissance mutuelle des

contenus, l’harmonisation des program-mations, la valorisation en unité devaleur peuvent s’entrevoir pour certainsmodules de formation militaire.L’assurance de qualité et une corres-pondance en crédits seraient vectricesde mobilité et d’échanges. Cette évolu-tion est possible car nous bénéficionscollectivement de la jurisprudence duprocessus de Bologne, pour l’instantappliqué aux enseignements acadé-miques.

Pour le court terme et en parallèle, ilest possible de créer un ERASMUSmilitaire qui offrirait les mêmes avan-tages que le civil, et au demeurant quifaciliterait les échanges pour les payssouffrant d’insuffisances de ressourcespour ce type d’échanges internationaux.L’ERASMUS militaire aurait vocationà soutenir les échanges de professeursou de cadets dans le respect du proces-sus pédagogique d’ensemble de la sco-larité et du cursus de l’élève officier.

De manière bilatérale il est possiblede faire reconnaître la formation mili-taire chez l’autre en lieu et place decelle faite à domicile, par exemple stagede parachutisme ou stage d’aguerrisse-ment en montagne. Il s’agit dans ce casde l’établissement d’équivalences pour

certaines qualifications. A cet effet lesdomaines d’expertise de certains payspourraient être mis en valeur.

Dès lors il s’agirait de proposer uneoffre de stages ou de modules de forma-tion, précisant la langue dans laquelleils s’opèrent, et de les mettre à la dispo-sition de tous, par l’intermédiaire d’unréseau de points de contact dans chaqueacadémie, voire d’unsite Internet dédié àcet effet.

En complément,puisqu’il s’agit ausside faire émerger unecommunauté de vuemilitaire européenne,il pourrait être déve-loppé un module har-monisé sur laconnaissance ducadre politique etmilitaire d’emploipar l’UE (la PESD),proposé à toutes lesacadémies qui le sou-haiteraient en accèslibre.

La barrière de la langue est un obs-tacle, mais dans le domaine militairel’anglais est devenu la langue de travailenseignée dans toutes les académiesmilitaires, ce qui contribue à faciliterles échanges.

Au bout du compte les pays del’Union Européenne pourraient allerencore plus loin comme le fontaujourd’hui l’Allemagne et la France.Celles-ci confient à l’autre la formationcomplète de cinq jeunes officiers paran, en lui reconnaissant la même valeurque la formation nationale en fin descolarité, soit cinq ans après le bacca-lauréat.

La semaine dernière, à l’initiativede Saint-Cyr, le premier séminaire descommandants d’académie terrestres del’Union Européenne s’est tenu àCoëtquidan. L’intérêt de cette rencontre

tient au rassemblement des autorités enmesure à leur niveau d’orienter, impul-ser, faire évoluer la formation, et mettreen œuvre l’action internationale. Trèsouverts, libres, et positifs, ces échangesentre responsables montrent un grandintérêt pour toutes les avancées propo-sées. Les initiatives sont donc non seu-lement possibles, mais aussi attendues.

La France organiseà la mi-novembre, autitre de la Présidence del’UE, un séminaire auniveau politico-mili-taire, en présence despraticiens, pour propo-ser l’initiative d’un« ERASMUS militaire »au profit de toutes lesacadémies, de toutes lesarmées, pour la forma-tion initiale et continue.

Au bilan, pour réus-sir, il ne faut pas cher-cher à unifier, comptetenu des légitimes dif-férences nationales,mais à développer lescontacts, partager les

bonnes idées et pratiques, envisager lescoopérations et partenariats, développerles échanges de cadets et professeurs.C’est par ce biais que, petit à petit, seconstruiront une convergence, voireune identité de valeurs partagées et unecapacité à travailler efficacementensemble.Il s’agit de forger des jeunes chefs

de qualité, conscients de la complexitédu monde, ouverts aux cultures des voi-sins, déterminés à défendre les valeurspartagées et à relever de nouveauxdéfis, et sachant travailler ensemblepour gagner. L’investissement est à pla-cer sur les jeunes générations. Lesrésultats seront certains sur le longterme. � Général de division

Nicolas de LARDEMELLE

1PFUE : Politique de formation de l’Unioneuropéenne.

2ECTS : European Credit Transfert System(unité de valeur liée à un module de formation).

18 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

L’Europe de la formation militaire :initiatives pour mieux former ensemble

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L’ERASMUSmilitaire aurait

vocationà soutenir leséchanges de

professeurs ou decadets dans le

respect du processuspédagogique

d’ensemble de lascolarité et du cursusde l’élève officier.

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La décision de mettre la PESD au cœurde notre programme de la PFUE a étéliée au constat que l’UE peut jouer unrôle primordial dans une approcheglobale de la sécurité – les évène-

ments de septembre dernier en Georgie nenous ont pas démenti – et qu’il est donc néces-saire d’accroître sa capacité à faire face à denouvelles crises et menaces et ce en coopéra-tion avec tous ses partenaires. Ceci s’est aussiinscrit dans un cadre politique qui a réaffirméavec force la vision française du rôle complé-mentaire de l’OTAN et de la PESD tout en pre-nant en compte le nouvel équilibre né de notrefuture participation aux différentes structuresmilitaires de l’Alliance Atlantique.

Grâce à une présidence Française de l’UEambitieuse et active, le bilan « sécurité etdéfense » s’est amélioré et la PESD a été conso-lidée.

Fruit d’un travail collaboratif intense entreles acteurs parisiens, bruxellois et nos ambas-sades, cette Présidence a permis une relance dela défense européenne sans équivalent depuisle lancement de la PESD, en surmontant unebonne partie des difficultés que l’on aurait pucraindre de la part de certains de nos parte-naires. A ce titre, l’adhésion des Etats membresà l’essentiel de nos propositions a été un élé-ment nouveau qui mérite d’être souligné.

Elle s’est en particulier concrétisée par :• une analyse partagée des menaces et desrisques (SES) et un niveau d’ambition précisé,

• un engagement collectif sur l’accroisse-ment de nos capacités militaires,

• un pas important vers le renforcement dela BITD (Base industrielle et technologiquede défense) européenne,

• un développement des partenariats(UE/OTAN – UE/Afrique – UE/ONU),

• avec toujours un fort engagement sur leterrain car il est essentiel « d’inscrire laPESD dans les opérations où elle estlégitime et a une plus value ».

Dans le domaine des opérations, ce semes-tre aura été marqué par d’importants succès :

• l’opération EUFORTchad/RCA a montré lacapacité de l’UE à conduire une opérationautonome, dans des conditions parfoisdifficiles, et ayant un réel impact positifsur le terrain. Cette opération aura aussipermis à nombre d’Etats membres de sefamiliariser avec le théâtre africain et sescontraintes.

• le lancement de l’opération EU NAVFOR« Atalanta » contre la piraterie au largedes côtes somaliennes est un indéniablesuccès. Première opération maritime del’UE, elle contribue directement à ladéfense d’intérêts européens au sensstrict par des moyens militaires et estaussi symbolique puisque commandéepar un Britannique depuis Northwood.

• dans le domaine des opérations civiles,l’opération EULEX Kosovo est désormaispleinement opérationnelle mais c’est sur-tout l’opération EUMM en Géorgie qui aretenu l’attention. Lancée dans des délaistrès courts (6 semaines entre le début duconflit et le déploiement sur le terrain),elle a obtenu un résultat initial encoura-geant mais qui reste à concrétiser dans letemps. Les travaux de planification, réali-sés en grande partie par des militairesdétachés de l’EMUE et des Etats membresont démontré la pertinence du projet decréation d’une direction intégrée de plani-fication civilo-militaire.

En dehors de la mise à jour de la stratégieeuropéenne de sécurité avec une analyse parta-gée des menaces et des risques, c’est bien dansle domaine des capacités que des avancéesconcrètes ont été réalisées.

Cela s’est traduit d’abord par l’approbationd’un niveau d’ambition plus précis qui repré-sente un engagement collectif sur l’accroisse-ment de nos capacités européennes avec l’adop-tion de projets structurants visant à améliorer:

• la projection de forces : modernisation deshélicoptères dans laquelle la France vainvestir financièrement et en capacitéd’entraînement, déclaration sur l’établis-sement de partenariats structurants entreles flottes européennes de transportaérien/EATF (12 signataires), initiatived’interopérabilité aéronavale euro-péenne/IIAE (9 signataires), unité multina-tionale A400M (4 signataires), etc.

• l’information et le renseignement spatial :mise à disposition d’imagerie militaireau profit du centre satellitaire de l’UE,programme MUSIS (5 signataires), etc.

• la protection des forces : fédération desprojets de surveillance maritime, pro-gramme de déminage…

• la culture commune et l’interopérabilitéavec un développement du collège euro-péen de sécurité et de défense et l’initia-tive, approuvée par la totalité des Étatsmembres, inspirée du programmeErasmus, afin de favoriser les échanges dejeunes officiers européens.

Il faut aussi souligner le soutien affirmé duministère de la Défense aux travaux menés parl’Agence Européenne de Défense et lesmesures destinées à favoriser l’industrie dedéfense européenne dans le cadre de la BITDeuropéenne en encourageant la constitution degrands groupes industriels de défense euro-péens, pour permettre une mutualisation et unespécialisation dans le domaine des capacités dedéfense et en s’accordant sur deux directivesdu « paquet défense » de la CommissionEuropéenne (simplification des procédures detransfert de biens de défense à l’intérieur del’UE – réforme des procédures de passation

des marchés publics de défense et de sécurité).

Dans le domaine des partenariats, une nou-velle impulsion a été donnée sur leur renforce-ment avec d’autres acteurs (OTAN – Russie –Afrique – Nations Unies).

Enfin, il faut aussi évoquer l’initiative visantà améliorer la capacité de planification straté-gique des opérations civiles et militaires de l’UEpar la création d’une direction de la gestion descrises et de la planification qui devrait se met-tre en place au cours de l’année 2009.

Tout cet élan doit être conservé et prolongédans le cadre des présidences suivantes car ilest bien sûr indispensable désormais de suivreavec attention ces projets, de les faire vivre etde donner, si nécessaire, des impulsions nou-velles. C’est la raison des contacts étroits quiexistent avec la présidence Tchèque et la futureprésidence suédoise.

Cependant, il ne faut pas aussi oublier quela physionomie de la PESD pourrait évoluerconsidérablement en 2009 sous l’effet de fac-teurs dimensionnants, comme la mise en placede nouvelles équipes au sein des institutionseuropéennes (Commission, SH/HR, Parlement,etc….) ou l’adoption du Traité de Lisbonne quipermettra, comme l’a souligné le Président dela République le 12 mars 2009, de disposer« d’un cadre cohérent en matière dedéfense. Quand il entrera en vigueur, lecadre institutionnel de la PESD sera conso-lidé pour de nombreuses années ».

ConclusionLe Président de la République a dit que la France a mon-

tré que l’Europe pouvait changer, protéger, agir, vouloir. Cessix mois ont ainsi été marqués par le plein retour de laFrance sur la scène européenne, sa capacité d’initiative etde son capital d’influence en Europe et dans le monde.

Pour exister sur la scène internationale, l’Union euro-péenne doit à la fois affirmer ses positions et pouvoiragir, y compris avec des moyens militaires. Or, jusqu’àprésent elle a souffert d’un déficit de capacités qui meten cause sa crédibilité. L’enjeu de la défense européenneest de doter l’UE de la capacité d’agir à l’extérieur, avecdes moyens militaires adaptés pour faire face à unesituation de crise ou de menace contre ses intérêts ouson intégrité.

« L’Europe n’est pas qu’une affaire d’institu-tions, elle est aussi une affaire de conscience etde vision ». (Bruno Le Maire, Ministre).

« La priorité absolue, c’est de construire enEurope des capacités, modernes, robustes etinteropérables ». (le Président de la République aucolloque de la FRS, 11 mars 2009). �

GBR Le Jariel des ChâteletsEMIA Cne Cardonne (75-76)

1 Cet article a fait l’objet également d’une publication dansles points de vue au sein du site du CEREM :http://www.cerems.defense.gouv.fr

L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 19

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«La PFUE et la PESD : « une Europe qui agit pourrépondre aux défis d’aujourd’hui » 1

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en exemple et déplorent son rejet par lesélus du peuple français en 1954, rappe-lons ce qu’elle était.

La « Communauté européenne dedéfense » avait pour but la protection del’Europe de l’Ouest face à la menacesoviétique. A cet effet elle comportait laparticipation conciliatrice des ex belligé-rants occidentaux d’Europe qui s’étaientopposés en 1939-1945. Elle associaitdonc la jeune et néanmoins respectableR.F. A. à la tâche dans une organisationtelle qu’elle ne doive pas effaroucher lesnations précédemment confrontées auxactions guerrières du IIIe Reich. Conçueen étroite coopération avec l’OTAN,créée en 1949 sous la prééminence despuissants Etats-Unis d’Amérique, laC.E.D. établissait alors « une armée mul-tinationale européenne intégrée » directe-ment à ses ordres au détriment des Etatsmembres devenant seulement les fournis-seurs des hommes et des moyens dont lanouvelle communauté avait besoin.

Celle-ci avait sur le plan militaire desobjectifs limités à un rôle strictementdéfensif mais, ainsi que le faisait savoirl’article 38 de son projet, devait aboutir àune « structure politique communautaire »,ébauche d’un pouvoir politique supérieurà celui des Etats. Par ailleurs son article 6précisait qu’elle ne comportait aucune

discrimination entre les Etats membres.Fort bien pour l’égalité des participantsmais avec des conséquences capitalespour leur liberté d’action. Souvenons-nous à ce propos que la R.F.A. était,sui generis, interdite de tout accès àla recherche atomique militaire.L’application de l’article 6 conduisaitdonc à interdire aussi toute recherchemilitaire sur l’atome à chacun des autresmembres. Dès lors, pas d’armementnucléaire possible pour la France (ni pourla Grande-Bretagne, d’entrée de jeu enretrait) et pas de dissuasion qui allaitconstituer la pièce maîtresse de notredéfense honteusement nationale...

La dissuasion nucléaire est, il fautbien le constater, discrètement passéesous silence dans la plupart des proposfavorables à une mythique « armée euro-péenne » censée concrétiser une « défensecommune » et être apte à obtenir enfin lesbudgets indispensables à son existence.Pourtant, si on accepte d’observer la réa-lité des choses, il n’y a en la matière quequelques possibilités. Ou bien la dissua-sion nucléaire française demeure cequ’elle est. Parler d’une « défense com-mune » relève alors d’un remarquableabus de langage. Ou bien la France pro-pose ou est sollicitée d’étendre le rôle desa dissuasion à l’ensemble de l’Union

20 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

DOSSIERPour une défense de l’UnionEuropéenne en commun avec lesétats qui la composent

Pour le « citoyen françaisengagé » que je suis, une libredéfense de l’Union Euro-péenne et des Etats qui la com-posent ne peut être cette

« défense commune » hypothétiquementévoquée dans les traités européens et pré-sentée par certains de ses partisanscomme une incontournable panacée. Or,l’organisation, le financement, la conduited’une telle défense ne sauraient en véritése concevoir sérieusement que sousl’égide d’un « super pouvoir » fort, situéau-dessus des nations. Seul ce pouvoirpourrait bâtir une « armée européenne »comme il existe aujourd’hui des armées« française », « britannique », « allemande »ou autre dépendant chacune de l’Etat dontelles relèvent. Ce type d’armée et dedéfense est appelé de leurs vœux par deseuropéistes radicaux qui s’affichent indif-férents à l’extinction de leurs arméesnationales et, de facto, à la soumission deleurs Etats qui, même si des lambeaux deleurs forces pouvaient encore fairequelques temps illusion, seraient dépossé-dés de l’un de leurs essentiels droits etdevoirs régaliens. Il ne s’agirait plusd’une évolution mais d’une révolutionque j’estime inacceptable.

A ce titre et à l’attention des thurifé-raires de la CED qui la citent volontiers

Cet article du général de corps d’armée (2s) Clarke de Dromantin,qui exprime une appréciation personnelle de son auteur aurait pu en toutelogique trouver sa place dans la rubrique « libres propos ».La rédaction a pris la décision de l’inclure dans le « dossier » en raison dunombre et du niveau des réflexions qu’il peut susciter, après la lecture desautres productions. Ce faisant, notre revue assume ainsi son rôle de lieud’expression et de débat, dans la limite des règles éthiquesque L’Épaulette s’est toujours imposées.La rédaction

Extraits d’un article parudans le bulletin de liaison n°67 du G2Set publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.

OTAN

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européenne qui, de la plus invraisembla-ble façon, accepte de dépendre de l’un deses Etats membres à qui est confiée la fan-tastique tutelle de l’ultime défense d’uncontinent et de ses nations.

Ou bien la dissuasion française esttransférée à une dissuasion européenne etc’est le chef du nouvel « Etat européen »qui endosse une terrible responsabilité etparvient à convaincre tous ses Etats crou-pions qu’il ne s’agit pas d’un cadeauempoisonné mais d’une évolutionobligatoire pour parvenir à une« défense commune »v é r i t a b l e m e n tindépendante. MadameMERKEL et d’autres, dontl’enthousiasme nucléaireest bien connu, ont le choixd’aller à CANOSSA ou derefuser la défense communedont ils étaient les chantres.Quant à la France elle-même, il lui reste seulementle lâche soulagement den’avoir plus à s’assumer etle remords lancinant des’être sabordée. On n’oseimaginer enfin une impensa-ble hypothèse qui conduiraitun jour notre pays à démante-ler unilatéralement sa dissua-sion nucléaire au nom dont onne saurait quelle angéliquedécision et à s’abandonnerainsi au-delà de toute raison.

Les européistes idéologiques ontactuellement d’autres tours dans leur sac.Monsieur VERHOFSTADT, ex premierministre de Belgique chaud partisand’une armée commune, revendique unsiège unique européen de membre perma-nent du conseil de sécurité de l’ONU. Vude Belgique il n’y a pas, il est vrai, descrupule à avoir en ce domaine puisqueles seules nations à en payer le prixseraient la France et la Grande-Bretagne.Vu de France il ne peut évidemment enaller de même sauf, en compagnie deseuropéistes radicaux, à se plier toujoursdavantage à son effacement et en démon-

trant ainsi la difficulté -le mot est faible- àconcilier « civisme et patriotisme national »avec une « citoyenneté et un civismeeuropéens » qui devraient toujours l’em-porter.

Est-ce à dire qu’un vrai patriotisme(l’amour de la « terre des pères », faut-ille souligner) empêcherait d’oeuvrer aubénéfice d’une « Europe de la défense »adaptée aux réalités ? Bien sûr que non sices réalités étaient prises en considérationpour parvenir à un projet convenable.

Dans ces conditions une premièreconstatation s’impose.Ainsi que cela a déjà étédit souvent, on ne« désinventera » pasl’atome. Le caractèreeffroyable du feunucléaire continuera del’astreindre au pouvoird’un seul là où il sera. Etun tel armement conti-nuera d’être refusé parprincipe dans nombre depays y compris parmiceux de l’Union euro-péenne en particulierlorsqu’ils se réclament deleur neutralité. A monsens exit donc unnucléaire « européen »dont l’irréalisme can-tonne l’Europe de ladéfense à l’aspect clas-

sique dont elle pourrait disposer. Il faut lereconnaître et construire en conséquence.

Mais pour construire il faut aussi tenircompte de ce qu’est l’Union européenneà 27 (en attendant « mieux ? ») : unemosaïque d’Etats, de nations, de langues,de cultures, d’histoires, de richesses ou depauvretés avec des poids et des capacitésextrêmement divers en dépit d’un fondcommun indiscutable de civilisationd’origine gréco judéo-chrétienne et d’uneappartenance, jusqu’à présent, à un mêmecontinent. Un tel assemblage ne peut semanier comme s’il était homogène etcomme si ses composantes étaient égale-ment en mesure de pouvoir ou vouloir

fournir, à leur échelle certes, un pourcen-tage d’efforts comparable.

Et puis, l’Union Européenne ne peutse comporter comme si elle étaitAphrodite surgissant de l’onde. Elle estapparue dans un monde déjà fait et dansun contexte satisfaisant ou non mais dontelle est bien obligée de tenir compte. Sepose évidemment alors la question de sesrapports avec ce qui l’entoure, notammentavec l’actuelle première puissance duglobe, avec l’Alliance atlantique quecelle-ci domine et avec l’OTAN qui enémane. Il est vrai que l’OTAN aurait pu sedissoudre après la disparition de lamenace soviétique. Mais cela n’a pas étéle cas. Elle existe toujours avec un extra-ordinaire pouvoir d’attraction sur sesmembres les plus intégrés mais aussi surd’autres, sur les récents venus dansl’Union et même sur ceux qui, éventuelle-ment, pourraient en être un jour. Alorsl’Europe de la défense devrait-elle oupourrait-elle s’éloigner de l’OTAN ? Neserait-elle pas mieux inspirée de s’effor-cer de devenir effectivement le pendanteuropéen de ce qui demeure l’allianceatlantique, en édifiant non la « défensecommune » ci-dessus critiquée mais une« alliance de défense européenne » auxcôtés de l’Union ? Pour signifier quelquechose, cette alliance ouverte à tous lesmembres de l’Union intéressés, devrait nepas être limitée aux missions dePetersberg et donc disposer des fameuxmoyens « dupliqués » dont l’Europe estaujourd’hui privée. Compte tenu des réti-cences internes à l’Union et en particuliersur le plan des budgets de défense la réa-lisation d’un tel projet, en fait très inspirédes structures type OTAN, nécessiteraitde longs efforts. Mais à l’inverse d’une« défense commune » qui a touteschances de ne pas exister elle pourraitpartir d’un petit noyau d’Etats décidés àtravailler « en commun » tout en gardantleur personnalité, leur armée et, finale-ment leur âme. �

Général de corps d’armée (2s)Clarke de Dromantin

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DO

SSIERR.PELLEGRINO/ECPAD

La dissuasionnucléaire est,il faut bien leconstater,

discrètementpassée sous

silence dans laplupart des

propos favorablesà une « mythique »

arméeeuropéenne

censée concrétiserune

défensecommune.

Deauville, les1er et 2 octobre 2008,Hervé Morin,ministre de laDéfenseréunissaitses homologueseuropéens.

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Hormis les toutes jeunes géné-rations, nous connaissonstous le fameux B.J. (Bataillonde Joinville) qui a donné à laFrance tant de champions

sportifs de haut niveau et/ou olympiques,pendant près de 40 ans dont une partie estaujourd’hui fortement impliquée dans lemouvement sportif français.

En 2002, la conscription disparaissantdéfinitivement, le B.J. avait vécu.Qu’allait devenir l’EIS (EcoleInterarmées des Sports) qui abritait àFontainebleau non seulement le fameuxB.J. mais aussi le non moins connu B.A.(Bataillon d’Antibes), l’unique unité enFrance destinée à former tous les spécia-listes du sport et de l’entraînement phy-sique, toutes qualifications confonduesdes trois armées et de la gendarmerie.

Après une tentative avortée de déloca-liser l’EIS à Brest (?) en 2000, en 2003 lenouveau ministre de la Défense prit ladécision de relancer l’aventure de laDéfense au sein du sport français. Eneffet, comment une institution comme lanôtre pouvait-elle être absente du sportfrançais, vecteur de rayonnement de notrepays, ambassadeur de notre savoir-fairetant reconnu dans le monde depuisCoubertin, l’inventeur des jeux olym-piques modernes. Comment ce qui nousrapproche, ces valeurs universelleshumaines et sportives comme le dépasse-ment de soi, le respect de l’adversaire, lecourage et bien d’autres encore, pou-vaient-elles ne pas nous inciter à conti-nuer l’aventure engagée depuis desdécennies.

LADO, association pour ledéveloppement des œuvresd’entraide dans l’armée, crééeen 1939, reste fidèle à sa mis-sion en aidant ceux d’entre

nous qui sont en difficultés quelle qu’ensoit la cause. Nous ne pouvons pasoublier ceux qui sous les armes ontservi notre pays. Leurs familles méri-tent notre soutien moral et si nécessairematériel.Aujourd’hui, c’est au sein de l’ar-

mée de Terre que cette entraide est lamoins développée. Pour améliorer cettesituation et se donner les moyens demieux répondre aux besoins de noscamarades en difficultés en complé-ment de ce qui peut être fait par lesorganisations sociales (ASA, compa-gnies d’assurances, mutuelles…),l’ADO a initié un partenariat qui esteffectif depuis maintenant plus d’un anavec Terre Fraternité dont le Présidentest le général d’armée (2s) BernardThorette.La professionnalisation a malheu-

reusement entraîné un accroissementdes problèmes matériels en particulierchez nos jeunes engagés et leursfamilles. En général ils ne bénéficientdu soutien d’aucune association. Seulesquelques associations spécifiques(entraide montagne, ancre d’or, entraideALAT, parachutiste, légionnaire) lesaident dans des conditions précises. Ilnous semble à nous, Terre Fraternité etADO, que nous ne pouvons ignorer lessituations de détresse de nos ancienscompagnons d’armes quelles que soientles unités dans lesquelles ils servent etquelles que soient les raisons qui sont àl’origine de ces difficultés.Dans ce partenariat ADO/Terre

Fraternité nous avons donc prévu quel’association Terre Fraternité s’effor-cera de sensibiliser le monde des entre-prises, des élus, des associations etaussi les unités de l’armée de Terre afin

de susciter des dons pour aider en prio-rité les blessés (en moyenne 100/an) etleurs familles. L’ADO, quant à elle,essaiera de mobiliser chacun d’entrenous pour multiplier les petits donsindividuels qui permettront d’aiderdans la durée les veuves et leurs enfantsen particulier pendant la période desétudes (en moyenne 70 veuves et 100orphelins par an). Nous avons un groseffort à fournir pour atteindre dans cedomaine un niveau comparable à ce quiest fait dans les autres armées.Aujourd’hui, l’action de l’ADO est

le fruit de la générosité de ses 9000adhérents et donateurs dont la grandemajorité sont des retraités. Pour attein-dre le niveau souhaitable il nous fauttrois à quatre fois plus de dons de20 euros ou plus qui, défiscalisés, repré-sentent somme toute un effort relative-ment modeste pour aider ceux quimomentanément ont de grosses diffi-cultés. La réussite d’un tel projet passeaussi par la « mobilisation » de ceux quisont encore en activité.Pour pouvoir reverser la totalité des

cotisations et des dons à ceux qui en ontbesoin, l’ADO a mis à la disposition deTerre Fraternité sa structure associative,en particulier sa commission sociale quise réunit chaque semaine.Ainsi, tout enévitant un accroissement des frais destructures, nous disposons d’une granderéactivité au moment des drames.Nos anciens ont su nous montrer

l’exemple en n’abandonnant pas leurscamarades de combat. Aujourd’hui, ilnous appartient de relever le défi et demontrer concrètement aux jeunes géné-rations que servir son pays crée desliens de camaraderie solides et qui nesont pas un vain mot. C’est sans douteaussi une des clés pour consolider laprofessionnalisation de nos armées. �

Général de corps d’armée (2s)Michel Barro – Président de l’ADO

• Les dons peuvent être effectués au profit de ADO/TERRE FRATERNITÉ(défiscalisation à hauteur de 66%)Les chèques sont à adresser à :

ADO CASE 104 – FORT NEUF DE VINCENNES –COURS DES MARECHAUX - 75 614 PARIS CEDEX 12Tél. : 01 41 93 35 04> Site internet ADO : taper sur Google « entraide defense »

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ACTUALITÉS MILITAIRESL’entraide dans l’armée de terre«Legénéral de brigadeJacques Renaud est

actuellement commissaire auxsports militaires et déléguémilitaire départementde Seine-et-MarneIl a déroulé l’essentiel desa carrière dans la mêlée,en métropole et en outre-mer.Il a participé à une dizained’opérations extérieuresdont dans les dernières années,en République du Congo,au Kosovo et en Républiquede Côte d’Ivoire.

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Ainsi fut décidé le maintien àFontainebleau, site incomparable auxportes de Paris, de l’EIS avec ses mis-sions régaliennes de formation auxmétiers du sport militaire et la mise enplace d’un nouveau système, successeurdu fameux BJ, les « SHND », Sportifs deHaut Niveau de la Défense. En 2006, futcréé le CNSD (Centre National des Sportsde la Défense), organisme interarmées(OIA) subordonné au CEMA, regroupantsous l’autorité du général commissaireaux sports militaires qui avait rejoint lesite de Fontainebleau quelques annéesplus tôt, l’EIS, structure formant corpsavec son chef de corps et son drapeau, etle Commissariat aux sports militaires(CSM) chargé du suivi et de la gestion desSHND ainsi que de la politique de l’en-traînement physique et sportif dans lesarmées.

En ce début 2009, 190 SHND dont 10agents civils de la Défense répartis dans35 disciplines, se préparent aux grandsrendez-vous internationaux, européens,mondiaux et olympiques avec de grandssuccès. Parmi ces 190 SHND, 6 équipesont été constituées en 2003 : Equitation,Ski et Triathlon pour l’armée de Terre,Parachutisme pour l’armée de l’Air, Voilepour la Marine, Tir pour la Gendarmerie.Ces équipes sont encadrées par des offi-ciers et sous-officiers désignés par lecommandement de chaque force et,comme tous les autres SHND dans toutesles autres disciplines, elles s’entraînentdans un cadre totalement civil, sous lahoulette des fédérations concernées. Ceschéma de fonctionnement s’appuie sur le

protocole signé en 2003 entre le ministrede la Défense et le ministère des sports aunom de toutes les fédérations concernées,fixant les modalités de notre implicationau sein du mouvement sportif français.

Le CNSD est aujourd’hui la « maisonmère du sport militaire français et l’en-traînement physique » dont la mission esttriple :

• au niveau interarmées, il définit lapolitique de l’entraînement physiquemilitaire et sportif au sein de la Défense,il évalue le niveau physique et sportif desforces pour le CEMA et forme les spécia-listes de l’entraînement physique militaireet sportif. Ce troisième volet est la mis-sion essentielle du Bataillon d’Antibes(24 formations différentes y sontaujourd’hui dispensées au cours de l’an-née). Il est chargé de donner de hautescompétences à nos cadres qui ne doiventplus être vus comme ceux qui organisentles contrôles annuels et le sport desfamilles (image tenace détestable) mais,et avant tout, comme des spécialistes quele commandement doit savoir utiliserdans le but primordial de la préparationphysique de toutes les forces à l’engage-ment opérationnel, la vraie finalité denotre outil actuel de Défense,

• au niveau interministériel, il conduitsous l’autorité du MINDEF, toutes lesactions liées au sport de haut niveau, enliaison avec toutes les instances concer-nées (ministère de la Santé, sports, jeu-nesse et vie associative, CNOSF, fédéra-tions nationales, CIO,….) et entretient desrelations toutes particulières avec des très

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LITÉS

nombreux partenaires, institutions (ex :l’INSEP) et associations relatives ausport. Le CNSD veille à ce que notreimplication soit à la hauteur de notreinvestissement. Et force est de constaterqu’après cinq ans de partenariat, les résul-tats sont là. A titre d’exemple je citerai lesjeux d’hiver de TURIN (55% desmédailles ont été gagnées par des mili-taires) et à PEKIN, les 27 militaires quireprésentaient 8% de la délégation fran-çaise ont ramené 30% des médailles (12sur 40) et notre seul handisport sélec-tionné a ramené une médaille de bronze,

• au niveau international, le commis-saire aux sports militaires est chef de ladélégation française du CISM (ConseilInternational du Sport Militaire). Cetorganisme a été créé en 1948 par 5 pays(Danemark, Belgique, Luxembourg,Pays-Bas et la France) sous la forteimpulsion de cette dernière. Le CISMcompte 131 pays dans ses rangsaujourd’hui. Véritable « CIO militaire », ildéroule des très nombreuses compétitionsannuelles internationales militaires par-tout dans le monde et organise les jeuxmondiaux militaires tous les 4 ans, un anavant les JO. La dernière édition a eu lieuen INDE en octobre 2007 et a réuni 3500athlètes dans 24 disciplines. La prochaineaura lieu à RIO en juillet 2011. L’objectifdu CISM, jamais démenti depuis 60 ans,est de faciliter la paix entre les peuples autravers du sport déroulé entre forcesarmées, y compris entre ceux qui sontaujourd’hui face à face sur les théâtresd’opérations. Sa devise est « l’amitié parle sport ». Force est de constater qu’il yparvient régulièrement. La France et leCNSD en particulier sont très actifs ausein du CISM comme la plupart de sesvoisins européens. On ne peut que regret-ter la méconnaissance du CISM dans nosrangs et la faible médiatisation, malgré delourds efforts, de ces événements par lesgrands médias civils.

Enfin dans le cadre de la profonderéforme de notre Défense, dans un soucid’économie et d’efficacité, le CNSD pré-pare son avenir en déroulant deux proces-sus fondamentaux :

• en premier lieu, une fusion indispen-sable de l’EIS et du commissariat auxsports militaires, qui fonctionnaient

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© DR - AVEC NOS REMERCIEMENTS, PHOTOS EXTRAITES DE TERRE INFORMATION MAGAZINE - TIM N° 196 - REPORTAGE DES MILITAIRES EN MARCHE VERS PÉKIN.

LE CENTRE NATIONAL DES SPORTS DE LA DÉFENSE« Sports et Défense, des valeurs qui rassemblent »

•••

Second maitre Christophe Espagnon> Voile (Tornado)

Championnats du Monde :9e (2008), 6e (2007), 3e (2005).

Matelot Anne-Sophie Mondière> JudoMédaillée de Bronze à Rio(toutes catégories) 2007.

Agent sous contratFabrice Jeannet

> EpéeMédaille d’argent.

Il à remporté lamédaille d’or paréquipe face à la

Pologne.

Gendarme adjoint volontaireAlain Bernard> Natation

Médaille d’or, actuel détenteurdu record du monde

du 100 m nage libre en grand bassinen 46,94 secondes.

SoldatClara Sanchez> Cyclismesur pisteMédaillée d’argentdu keirin.

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jeunes générations relatifs aux effortsphysiques et au sport, autant de paramè-tres qui doivent être pris en compte. LeCNSD est grand par son rayonnementinternational ; il constitue une originalitéqui intéresse de nombreuses arméesétrangères. Nos visiteurs étrangers ennotent sa pertinence et toute la cohérenceréalisée entre la formation des spécialisteset le sport de haut niveau, véritable vitrinedu dynamisme sportif militaire tant vis-à-vis des autres pays que des propres rangsde la Défense française comme du mou-vement sportif français en général.

Le CNSD est encore jeune mais ilest l’héritier d’unités prestigieuses. Ildoit être soutenu par ses anciens,notamment par les « Joinvillais » quis’y emploient en permanence mais partous les militaires anciens amoureux dusport pour favoriser sa mission et sonrayonnement. Nul doute, chers lecteurs,que vous aurez à cœur, là où vous êtes,de le faire connaître et de faire connaî-tre en particulier ses grands championsdont on ignore souvent qu’ils sont mili-taires en dépit de tous nos (et leurs)efforts, réalisés auprès des grandsmédias civils pour le faire savoir. �

GBR Jacques Renaudcommissaire aux sports militaires

- Le CNSD peut être retrouvé sur Internet etnotamment la liste des 190 SHND actuellementdans ses rangs.

jusqu’à ce jour en deux chaines séparées.Il n’y aura donc plus dans les prochainsjours qu’une seule et nouvelle entité dansle camp Guynemer à Fontainebleau : leCNSD (l’EIS et le CSM disparaissant dupaysage de nos unités) sous l’autorité dugénéral commissaire aux sports militaires,commandant le CNSD. Le drapeau del’EIS restera l’emblème du CNSD,

• en second lieu, le CNSD va deveniren 2010 un pôle sportif civilo-militaire,qui, outre la pérennisation de la missionactuelle du CNSD, accueillera des pôlesdes fédérations sportives ainsi que d’au-tres activités se rapportant au sport. Lecamp sera géré par un opérateur civil quiaura contracté avec la Défense un bail quipourra aller jusqu’à trente ans. Le proces-sus, en cours, appelé PPP (partenariatpublic-privé), est conduit par l’EMA et

doit déboucher courant 2010 sur le choixde l’opérateur parmi les candidats actuel-lement en course. Cette opération consti-tue une nouveauté à la fois par sa dimen-sion et son caractère interministériel maisil préfigure probablement de futurs fonc-tionnements qui s’inscrivent judicieuse-ment dans la RGPP et la recherche demutualisations tout à fait raisonnables.

En conclusion, le CNSD est un petitorganisme (son effectif devrait se situerautour de 130 personnes à terme) qui estunique en son genre, interarmées, dont lamission est essentielle à la Défense de parl’expertise qu’il est le seul à détenir, lescompétences de ses cadres dans undomaine fondamentalement changeant euégard aux modes de vie des nos popula-tions, aux nouveaux modes de pensée des

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ACTUALITÉS MILITAIRES« Sports et Défense,des valeurs qui rassemblent »

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1er Classe Clara Sanchez Caporal Marion Lorblanchet Sergent Stephane Poulat Soldat Mounir TemmouniLors des jeux Olympiques de Pékin en août 2008.

« Je me suis toujours appliqué à être un militairecomme les autres » Sergent Djamel Mastouri(ci-dessus) - 2008 : record du monde du 1500 m,handisport en 4’13’’50 (Saint-Maur).Caporal Laurent Vidal (ci-contre)Lors des jeux Olympiques de Pékin, en août 2008.

«C’est vraimentune fierté dereprésenter la France,de voir ce drapeauhissé en entendantcette Marseillaise.C’est beaucoupd’émotion,parce que c’estnotre drapeau,c’est mon pays,c’est ma nation etje suis vraiment fierde pouvoir lareprésenter decette manière là. »Alain Bernard,JO de Pékin,août 2008.

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«Dans le cadre de la révision générale

des politiques publiques, le minis-tre de la Défense, Hervé Morin, a

décidé une réorganisation profonde dudispositif de reconversion1 afin d’accom-pagner au mieux les réorganisations de laDéfense et les déflations d’effectifs qui ysont associées.

Le 26 mars dernier, une structureunique de reconversion a donc été mise enplace, réunissant les dispositifs de recon-version d’armées2 : l’agence de reconver-sion de la Défense dénommée « DéfenseMobilité ».

Ce service à compétence nationale,placé sous l’autorité du directeur desRessources Humaines du Ministère de laDéfense (DRH-MD), vise à renforcer laqualité de l’accompagnement des candi-dats à un emploi civil en développantnotamment les partenariats avec lesemployeurs.

Toutes les catégories de personnelayant à opérer une transition profession-nelle sont donc susceptibles d’êtreaccompagnées par cette nouvelle agence :les militaires et les conjoints des ressortis-sants de la Défense, et de la Gendarmerienationale mais également pour la pre-mière fois le personnel civil en réorienta-tion professionnelle hors des fonctionspubliques.

Au-delà de cette mesure, il convientd’insister sur son opportunité au momentmême où le ministère de la Défense tra-verse une période de restructurationintense.

En effet, véritable enjeu pour leministère au travers de la réussite de lamanœuvre des ressources humaines, lacréation de l’agence de reconversion de laDéfense traduit l’impérieuse nécessitéd’adapter la mission reconversion auxexigences du marché de l’emploi et d’ini-tier un nouvel élan pour la reconversiondes ressortissants de la Défense.

Un véritable enjeupour le ministèrede la Défense

La reconversion est un acte majeur dela politique des ressources humaines duministère de la Défense. La reconversionest une étape du parcours professionneldes militaires au même titre que la forma-tion initiale ou continue. Elle se révèleêtre un argument déterminant pour lerecrutement en participant pleinement àl’attractivité des armées. La reconversionimpacte la qualité du recrutement, etconstitue – par des formations profession-nelles proposées en milieu civil ou despériodes d’adaptation au sein des entre-prises – un vecteur de rayonnement pourles armées.

La création de Défense Mobilité inter-vient au moment même de la suppressionprogrammée de l’ordre de 55 000 postesentre 2009 et 2014 (environ 8200 par an)dans le cadre des restructurations duministère de la Défense.

Pour l’agence le challenge est triple,réussir sa montée en puissance sans pro-voquer de rupture du service vis à vis desayants droit du ministère, démontrer trèsrapidement sa capacité à mieux accompa-gner les candidats plus nombreux audépart – c’est dire sa plus value – etréduire les coûts du chômage des anciensmilitaires.

Pour ce faire, l’agence est assujettie àun contrôle de gestion et à un pilotage quis’inscrivent dans une logique de perfor-mance et de résultat. Le ministre de laDéfense et les armées, clientes del’agence, fixent des objectifs à atteindre àl’occasion d’un conseil de gestion présidépar le DRH-MD et composé des DRHd’armée et de l’EMA.

Défense Mobilité dispose d’un autreatout de taille, l’interarmisation.

En effet, l’agence de reconversion de

la Défense a été conçue, dimensionnée etmodélisée sur la base des meilleures pra-tiques des dispositifs d’armée existantsjusqu’à présent. La démarche qualité miseen œuvre par l’armée de l’Air, les procé-dures définies par la Marine nationale, laformation professionnelle et le maillageterritorial du dispositif de l’armée deTerre sont autant de pôles d’expertise quicomposaient la corbeille de la mariée.

Il est véritablement question d’une miseen commun des savoir-faire. Il convient àprésent de simplifier les procédures pour lecandidat comme pour l’employeur, afind’améliorer la réactivité face à l’emploi.

L’adaptationde la mission.

La création de Défense Mobilitépermet de recentrer l’agence sur son cœurde métier : l’accompagnement et le place-ment, en réduisant au strict minimum lagestion et le soutien. Une seule finalité :l’accès à l’emploi.

Au-delà de sa mission d’accompa-gnement individuel envers les différentspublics concernés (militaires, civils de laDéfense et de la Gendarmerie nationaledans leur démarche de mobilité profession-nelle externe), l’agence se vend comme unvéritable cabinet de placement reconnu.

Défense Mobilité s’engage à pro-poser aux entreprises des profils adaptéset ciblés correspondant à leurs besoins età leurs exigences procédant d’une vérita-ble gestion prévisionnelle des flux de par-tants et de suivi dans l’emploi. L’objectifétant la meilleure adéquation entre lescandidatures et une offre d’emploi don-née, garantie de succès à long terme etd’efficacité pour l’entreprise.

En conclusion, il est aisé de dire quela réussite du nouveau dispositif consistepour partie dans sa crédibilité, aussi bienpour les candidats eux-mêmes que pourles autorités de tutelle et les partenairesemployeurs. Cette crédibilité repose surune meilleure communication et unemeilleure information, cet article y contri-bue. Elle repose surtout sur la démonstra-tion rapide d’une performance quiconcurrence celle de cabinets privés.

Le temps de la réconciliation avec ledispositif de reconversion de la défenseest arrivé, et à vous lecteurs de devenirnos fervents supporters. �

www.defense-reconversion.frColonel Allavène

Chef du bureau pilotage, études générales,évaluation de l’agence Défense – Mobilité

1 Lettre du 31 juillet 2008.2 BIRT pour l’armée de Terre – Air Mobilité pourl’armée de l’Air – Marine Mobilité pour la Marinenationale.

Défense Mobilité :un nouvel élan pour la reconversion

DR

Hervé Morin, ministre de laDéfense, et Claude Tarlet,président de l’Union desentreprises de sécurité

privée, lors de la signaturede nouvelles conventions de

partenariat le 25 févrierdernier. Chaque année

30 000 militairesretournent à la vie civile.

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«Albert Michel « Alsacien,Français et gendarme »

C’est ainsi que le Journal d’Alsace et deLorraine présente le lieutenant-colo-nel Michel, commandant la légion de

gendarmerie d’Alsace et Lorraine, dans sonarticle du 14 octobre 1919 qui paraît sous letitre « Les Gendarmes d’Alsace-Lorraine ».On ne peut effectivement écrire plus court etplus juste pour résumer la vie de cet officierde gendarmerie alsacien, né à Strasbourg en1867 et mort à Strasbourg en 1939, donttoute la carrière est orientée vers un seul but :refaire de l’Alsace-Lorraine une terre fran-çaise et le refaire avec des gendarmes.

Après un court passage dans l’infanterie,arme dans laquelle il sert, notamment àLunéville, comme sous-lieutenant puis lieutenantau 2ebataillon de chasseurs à pied, il entre dans lagendarmerie en 1897. Affecté à la GardeRépublicaine, il s’y fait remarquer par ses quali-tés intellectuelles, à travers les études qu’il four-nit et le cours d’allemand qu’il professe. À partirde 1905, toute sa carrière est tournée versl’Alsace. Il commande successivement l’arron-dissement de gendarmerie de Saint-Dié en 1905,le détachement de gendarmerie de Belfort en1908, la compagnie de la Haute-Saône en 1914.En décembre 1914, il est affecté au 2e bureau del’état-major de l’armée des Vosges (VIIe armée àpartir de 1915), état-major installé d’abord àRemiremont puis à Lure à compter de 1916.C’est là qu’il devient, en 1918, le commandantdu Centre d’Instruction des GendarmesAlsaciens-Lorrains, première école de gendarme-rie, tout en conservant sa fonction de chef du ser-vice des renseignements à l’état-major de la VIIe

armée. En novembre 1918, il est l’un des touspremiers officiers français à entrer à Strasbourg.En décembre il est nommé lieutenant-colonel etprend le commandement de la toute nouvellelégion de gendarmerie d’Alsace et Lorrainetout en restant le commandant du Centred’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains,transféré à Strasbourg, et qui devient, fin juin1919, l’Ecole Préparatoire de Gendarmerie deStrasbourg. Il termine sa carrière comme colonel,toujours à la tête de sa légion, en 1925.

À Lure (1916-1918)Le séjour d’Albert Michel à Lure s’organise

autour de deux activités majeures : sa fonction dechef du service des renseignements du 2e bureaude la VIIe armée et celle de commandant duCentre d’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains

Renseignement,contre-espionnage etpropagande à laVIIe arméeCe sont là les domaines d’activité d’Albert

Michel au 2e bureau de la VIIe armée.L’affectation du chef d’escadron de gendarmerieà ce poste n’est bien évidemment pas un hasard.Son parcours au sein même du 2ème bureau,pendant toute la durée de la guerre, suit unelogique tout à fait classique. Ses origines alsa-ciennes, ses connaissances linguistiques, tant enallemand qu’en dialecte alsacien, le conduisent às’occuper tout d’abord des étrangers, de la circu-lation, des interprètes, des Alsaciens et de lapresse allemande.

Mais rapidement Albert Michel passe durenseignement au contre-espionnage. On l’ap-prend par les notes que lui attribue son chefd’état-major le 18 décembre 1917 : « après s’êtreoccupé, au début de l’année, des questions de cir-culation et de surveillance des étrangers, estdevenu, depuis deux mois officier du S.R. et s’estmis de suite à l’ouvrage pour l’étude des ques-tions de contre-espionnage… ». Dans cette nou-velle fonction le chef d’escadron Albert Michelva impliquer fortement les gendarmes. Il parti-

cipe à la rédaction de deux documents qui figure-ront parmi la documentation d’instruction desélèves gendarmes du Centre d’Instruction desGendarmes Alsaciens-Lorrains de Lure. Le pre-mier, de juin 1918, « Instruction Technique sur lecontrôle de la circulation » (vérification d’iden-tité) est un véritable morceau d’anthologie sur latactique du gendarme dans la détection des sus-pects. Comment déceler le faux permissionnaire,le faux voyageur de commerce, le faux étranger ?Comment l’observer, le décrire, le faire parler, lepiéger ?... Le second, de juin 1918 également, estun document classé « secret » qui a pour titre :« Contre-espionnage. Notes sur la participationde la gendarmerie à ce service ». On note dans lalettre de présentation de ce document, sous lasignature du général commandant en chef : « ladiffusion de ce cours spécial me paraît être d’unegrande utilité dans le centre d’instruction de lagendarmerie d’Alsace-Lorraine ». Ainsi les gen-darmes du CI de Lure seront instruits sur la for-mation des agents, les procédés de toutes sortesconcernant la correspondance clandestine, lesfaux papiers, les déguisements, les cachettes, lesparachutages, les écoutes, les procédés de des-truction, de démoralisation…

Suivant toujours la même logique, AlbertMichel passe du contre-espionnage à la propa-gande sous diverses formes. L’opération la plusoriginale qu’il va organiser, conduire et évaluertient à la mission que lui confie, en octobre 1917,le général de Castelnau, commandant le Groupedes Armées de l’Est (GAE). À la fin de l’été1917, une mission parlementaire est envoyéedans les départements des Vosges, de la Haute-Saône, du Doubs et du Territoire de Belfort, envue d’examiner la situation matérielle et moraledesAlsaciens qui s’y sont réfugiés après les bom-bardements. La situation est pour le moins déplo-rable. Le président du Conseil, ministre de laGuerre, demande au général en chef de prendredes mesures « aussi bien pour améliorer le sortdes réfugiés que pour éviter qu’ils puissent seconsidérer ou se dire prisonniers ou confinésdans les villages de refuge ». Le général deCastelnau, territorialement et opérationnellementcompétent est chargé de l’exécution de cesmesures. Il désigne le chef d’escadron Michel, dela VIIe armée, pour les mettre en œuvre. Cesmesures visent à « assurer le contact avec lesréfugiés alsaciens et leur fusion avec les habi-

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VIE D’OFFICIER> Le chef d’escadron Albert Michelà Lure 1916-1918

DR

La biographie d’Albert Michel mériterait un ouvrage complet. Sa carrière, largement rapportée dans diversesétudes ou publications, le classe dans la catégorie des officiers de gendarmerie atypiques et, de ce fait même,longtemps ignoré et marginalisé par l’Institution qui peine toujours à reconnaître ceux des siens qui ne sontpas conformes au modèle basique commun.C’est pourtant un officier de très grande valeur, un des rares à avoir compris la fonction fondamentale de lagendarmerie, à savoir son rôle dans la construction de la nation, dans le maintien de l’unité nationale et de lacohésion sociale.Cette compréhension l’amènera à orienter sa carrière puis à utiliser les moyens qui lui seront confiés dans cetesprit. Refaire l’Alsace-Lorraine française avec des gendarmes, à la fin de la Première Guerre mondiale, c’estson idéal. Pour atteindre son objectif, il lui faudra convaincre les responsables politiques et « fabriquer » desgendarmes spécialement adaptés à cette finalité. Mais qui est Albert Michel ?

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tants français ». Elles prendront trois formes :l’attribution de nouvelles cartes de circulationfacilitant le déplacement des réfugiés, la mise enœuvre d’une campagne d’information à base decauseries auxquelles viendront s’ajouter des pro-jections cinématographique. C’est Albert Michelqui, de septembre 1917 à janvier 1918, a lacharge de cette opération de propagande (decommunication dans la terminologie d’au-jourd’hui) dont le but est de réduire les tensionsqui sont apparues entre les réfugiés alsaciens etles populations d’accueil et faciliter une intégra-tion réciproque.

Il était difficile de faire un meilleur choix.Non seulement Albert Michel est alsacien, offi-cier français, mais il est aussi gendarme, doncreconnu aussi bien par les populations que par lesautorités administratives et par les gendarmesdes brigades. Par ailleurs, les territoires concer-nés il les connaît très bien pour avoir commandésuccessivement la section de gendarmerie deSaint-Dié, la gendarmerie du Territoire deBelfort, la compagnie de gendarmerie de laHaute-Saône et avoir séjourné les deux pre-mières années de la guerre à Remiremont et,depuis, à Lure. En outre, la détresse des réfugiés,il l’a vécue de très près, lui à qui le commande-ment a attribué une citation à l’ordre de l’arméepour avoir « dirigé sous le feu de l’ennemi etpendant plusieurs nuits l’évacuation de deux vil-lages d’Alsace » et « déployé une activité inlas-sable pour procurer aux réfugiés alsaciens lelogement, les vivres, les vêtements et les secoursnécessaires». Il est effectivement l’homme de lasituation. Il va remplir cette mission avec passionet méthode. Il la prépare, la conduit et l’évalue.

Il serait trop long de rapporter ici le détail decette opération qu’Albert Michel prépare en écri-vant et en faisant éditer, par le ServiceGéographique de l’Armée, un petit ouvraged’une trentaine de pages : « L’Alsacien évacué».Ce document, tiré à 3.000 exemplaires, sera dis-tribué, dans toutes les mairies des départementsconcernés, toutes les unités de la VIIe armée,toutes les brigades de gendarmerie de la zone.

Pour atteindre son objectif le chef d’esca-dron Michel va parcourir en deux mois tous lesdépartements et visiter toutes les communes quihébergent des réfugiés alsaciens. Au cours deréunions, il rassemblera dans ces communes lesréfugiés, la population autochtone, les élus…pour que tous puissent s’exprimer. Il intervienten dialecte alsacien. Il développe une énergieconsidérable. A titre d’exemple, pour la seulejournée du 7 décembre 1917, à 10 heures, il réu-nit 300 auditeurs environ à la salle des fêtes deHéricourt, à 15 heures, 60 à la mairie de Raddon,à 16 heures 30, 50 à la mairie de Faucogney…« Le préfet de la Haute-Saône et le sous-préfet deLure étaient présents à toutes les réunions.Partout le préfet a prononcé une allocution pourdire aux Alsaciens combien tout le monde s’inté-ressait à eux, de ne pas se formaliser de certainsmots qui pouvaient les froisser mais n’étaient pasà imputer à de la méfiance ou à l’intention réellede les blesser… L’allocution a été entièrementtraduite et développée en patois alsacien… ». Cerythme de réunions, il va le tenir pendant deuxmois sur la base de deux journées par semaine.

Ce n’est pourtant pas la seule activité de cechef d’escadron de gendarmerie. En effet, touten conservant son activité au 2e bureau de la

VIIearmée, il doit assurer une autre mission d’en-vergure, que lui a confié le général Bouchez, ins-pecteur général de la gendarmerie aux armées :mettre sur pied puis commander le centre d’ins-truction pour gendarmes alsaciens-lorrains.

Un centre d’instructionpour gendarmesalsaciens-lorrainsà Lure en 1918La genèse de ce centre d’instruction serait

bien trop longue à raconter. Pour en venir à Lureen 1917, il est cependant nécessaire de rappelerla toute première origine de ce projet. Il est né dela territorialisation des prévôtés des divisions quiopéraient en Alsace reconquise (territoires deThann, Masevaux, Dannemarie) au début de laguerre. Une fois transformées en brigades(16 brigades, 87 gendarmes) ces unités se heur-tent, dans leurs activités quotidiennes auprès despopulations, aux difficultés de la langue. C’est ceconstat qui conduit le général inspecteur de lagendarmerie aux armées, le général Klein, à pro-poser au commandant en chef de rechercher,dans toute la gendarmerie de l’Intérieur, les mili-taires parlant l’allemand et le dialecte pour servirdans la gendarmerie des Territoires d’Alsace. Enaoût 1916, les gendarmes ainsi recensés sontaffectés dans les brigades d’Alsace. Un officierest désigné pour vérifier leurs compétences lin-guistiques. Il s’agit du chef d’escadron AlbertMichel de l’état-major de la VIIe .

Cette expérimentation s’avérant trèsconcluante, le général commandant en chef envi-sage de développer au sein de la VIIe, une forma-tion beaucoup plus étendue, dans la perspectivedu « mouvement en avant » qui est dans toutesles têtes des officiers d’état-major au début demars 1917. Il y a urgence, car on doit pouvoirdisposer rapidement d’une gendarmerie capablede se substituer, en Alsace et Lorraine, à la gen-darmerie allemande, dès la reconquête. L’échecdu Chemin des Dames mettra momentanémentun terme au projet, mais l’idée était lancée.Reprise par le nouvel inspecteur de la gendarme-rie aux armées, elle est soumise au nouveau com-mandant en chef qui la valide dans sa réponse du14 mai 1917. « Monsieur le général en chef adonné son approbation au projet d’un corps degendarmerie spécialement destiné à l’Alsace-Lorraine… Il a estimé que sur l’effectif prévu de600 hommes, il serait nécessaire de réserver untiers des désignations (soit 200) à des originairesd’Alsace-Lorraine possédant toutefois uneconnaissance suffisante du français pour pouvoirrédiger correctement un procès-verbal. La réu-nion de ce corps se ferait à bref délai dans uncentre d’instruction en vue de sa préparation ».

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VIE

D’O

FFICIER

Une lettre d’Albert Michel datée du 17 mai1917 nous apprend que « son nom est associé auprojet à l’étude ». Effectivement le lieu d’im-plantation, au siège de l’état-major de l’armée laplus impliquée en Alsace, allait de soi, commeallait aussi de soi, une fois ce premier choix fait,la désignation du chef d’escadron Albert Michelpour préparer puis commander ce centre. Maisles problèmes à résoudre étaient considérables.Le premier concernait le recrutement. A lademande du général Bouchez (général de gen-darmerie qui a commandé une division d’infante-rie pendant presque trois ans), inspecteur généralde la gendarmerie aux armées, tout prélèvementde candidats dans les corps servant sur les frontsNord, Nord-est et d’Orient était exclu. Il faudradonc aller chercher des candidats soit dans lescorps servant dans les colonies soit dans lescamps de prisonniers alsaciens-lorrains. Lescorps d’Afrique du Nord traîneront des piedspour fournir la ressource recherchée ; quant auxcandidats provenant des camps, ils ne paraissentguère motivés. Il faudra de nombreusesdémarches pour trouver, au bout de plusieursmois, les 80 premiers candidats pour le premierstage. Pendant ce temps Albert Michel s’em-ploie, sur place à Lure, à tout préparer.

Dès le mois de juillet 1917, il rédige undocument d’une dizaine de pages. Sous le titre« Ecole de Gendarmes alsaciens » le projet estprésenté dans tous ses détails. Le choix de lalocalité d’implantation, le casernement, l’organi-sation, l’encadrement, le directeur de l’école, lescollaborations extérieures, l’organisation descours…tout est prévu. Et pourtant il faudra atten-dre l’Instruction du 12 juin 1918 pour qu’enfinces propositions soient validées. L’ « Instructionrelative à l’organisation de la Gendarmeried’Alsace-Lorraine », qui paraît sous le timbre ducabinet civil du ministre de la Guerre, reprenddans sa deuxième partie la quasi-totalité des pro-positions d’Albert Michel. En août 1918, leCentre d’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains (CIGAL) fonctionne enfin, à la grandesatisfaction du chef d’escadronAlbert Michel quiécrit, le 13 septembre 1918 : « Notre école fonc-tionne à merveille et j’en suis heureux. Jecompte qu’il en sortira des hommes, des vrais… »

• Une seule promotion sortira de cette école.La seconde terminera sa formation à Strasbourg,toujours sous les ordres d’Albert Michel. En effetdans sa lettre du 5 novembre 1918, le sous-secré-taire d’Etat à la présidence du Conseil consacrela carrière d’Albert Michel :

« J’ai désigné Monsieur le commandantMichel, chef du Service des Renseignements dela VIIe armée pour remplir les fonctions de chefde la légion de Gendarmerie d’Alsace-Lorraine,à l’exclusion de tout autre service. Cet officiersupérieur relèvera dans ses fonctions du Sous-secrétariat à la présidence du Conseil. Il aura lecommandement :

• des forces de gendarmerie de l’Alsace-Lorraine ;• des centres d’instruction de gendarmerie ;• des forces mobiles constituées par lesélèves de l’école de gendarmerie » �

Général (2s) Georges PHILIPPOTAncien chef du SHGN

Président de la SNHPGDocteur en histoire

DR

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HISTOIREHISTOIREVIE D’OFFICIER

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Le chanoine Panaget sut remplir àla fois le rôle d’officier qui com-mande et celui d’aumônier mili-

taire qui sait écouter, consoler, encoura-ger ses soldats. C’était un homme sou-riant et affable.En avril 1917, la 3e compagnie du

109e, campait près de Soissons. Elleétait commandée par le capitainePanaget. Le moral de l’armée, à cemoment-là, était déplorable et des cir-culaires étaient distribuées pour récla-mer la paix.

A la 3e compagnie, l’ambiance étaitla même : les hommes étaient amèrs.Lorsque tout à coup, on entendit desrumeurs et montait dans la nuit le chantde I’Internationale L’armée abandon-nait, pire, elle désertait !

Le capitaine Panaget qui compritaussitôt la situation, donna ses ordres :« Garde à vous ! à droite, alignement »Et devant ses hommes, il prit la parole :

« Mes amis, vous entendez ? Unepartie de I’armée Française refuse lecombat. Je vous donne I’ordre, moi,votre capitaine, de laisser passer laboue. Je suis seul et, si vous n’êtes pascontents, vous pouvez m’abattre. Je nebougerai pas. Mieux vaut mourir enhonnête homme que de vivre déshonoré »- un grand silence - « Personne nerépond ? Personne ne proteste ? Pas uncri, pas un murmure. Alors, je vousremercie. Je reste à votre tête et je gardele commandement. Nous allons nousenfoncer dans les terres. Changementde direction. À droite, marche ».

Le lendemain matin, le capitainePanaget dit sa messe devant tous ses-hommes. Puis, sur d’eux, il va se pre-senter au PC du colonel. II le trouveaccablé, ayant perdu la moitié de sonrégiment qui a mutiné.

« Eh bien, Panaget, et vous ? Et lesvôtres ? ». Panaget se met au garde à-vous : « 3e compagnie, il ne manquepersonne, Mon colonel ».

Pendant quatre ans, il se battra avec

droiture et honneur. Deux citations àI’ordre de l’armée, une au corps d’ar-mée, deux à la division, une au régi-ment.

II fut décoré de la Légiond’Honneur sur le champ de bataille le25 octobre 1917, de la Military Crossen mars 1919 et fut officier de laCouronne de Chêne du Grand-duché deLuxembourg en novembre 1921.

Durant la Deuxième guerre mon-diale, Il se battit encore. Il fut arrêté parla Gestapo. Devenu otage dans un campde représailles, il reçut des coups debottes rageurs. Pre-pigeon, Compiègne,Godesberg, Plunce, tous les cachots duTyrol et de la Prusse orientale où onI’avait torturé, abandonné sans connais-sance pour le faire parler, mais il neparia pas !

Devenu officier de la Légiond’Honneur, il reçut la croix de guerre duLuxembourg en 1949 et la croix desservices volontaires en 1955.

Prêtre combattant, officier d’infan-terie de première ligne, 200 drapeauxlui rendirent un dernier hommage lorsde ses obsèques dans une cathédraled’Angers comble. �

Le 109e RI

Le 109e Régiment d’lnfanteile deLigne, dans lequel a servi le ChanoineColonel PANAGET, est Issu descompagnies ordinaires de la mer,régiment de Martinique et deGuadeloupe crée en 1772. II a été dis-sous à plusieurs reprises en 1803,1923 et finalement en 1940, et a étérécréé en 1870 et 1939. Sa devise est« Renaître et Vaincre ! ». En 1914, ildonne naissance à un régiment deréserve, dont le numéro (309e Rl) estcelui du 109 majoré de 200 commeil était d’usage à cette époque.

La cravate du 109e Rl est décoréede la croix de guerre 1914-1918, avecquatre palmes et de la croix de guerre1939-1945 avec une palme. Il porteégalement la fourragère aux couleursdu ruban de la médaille militaire(attribuée le 4 août 1918) et huitInscriptions ornent les plis de sonDrapeau : Ettlingen 1796, Feldkirch1799, Moesskirch 1800, Memmingen1800, Artois 1915, La Somme 1916,La Malmaison 1917, Champagne1918.

• Bulletin de liaison n° 134ANORI - Association Nationale desRéservistes de I’lnfanterie Bulletin

> Chanoine Colonel PanagetPrêtre et officier d’infanterie

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Article paru dans la revue 472 du Souvenir Français

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«Quel jeune lieutenant ne s’est

pas un jour demandé s’ilserait capable, dès le débutde sa carrière, de commandersa section au feu. Plus que le

simple récit de mon premier contact, jetenterai de donner des éléments deréponse à cette sempiternelle question.

Commençons par dresser le tableaude la situation tactique du lieu de l’enga-gement du GTIA Kapisa, réparti sur lesFOB de Nijrab et de Tagab dans la pro-vince de la Kapisa. La vallée d’Alasay estle centre névralgique de l’activité insur-gée en Kapisa. Sans pouvoir dénombrerprécisément le volume ennemi, il estestimé entre 100 et 200 combattants pou-vant être renforcés en quelques heures. Ilssont organisés en plusieurs rideaux défen-sifs s’appuyant sur les mouvements deterrain situés de part et d’autre de la val-lée. Celle-ci, large d’environ deux kilo-mètres, s’étend en profondeur sur huitkilomètres d’ouest en est. Deux axes prin-cipaux la sillonnent : l’un au nord et l’au-tre au sud.

Aujourd’hui, 7 mars 2009, la 2e com-pagnie du 27e bataillon de chasseursalpins renforcée de deux sections d’infan-terie de la 4e compagnie et d’une sectiond’appui mortiers du 93e régiment d’artille-rie de montagne, a pour mission de recon-naître l’axe sud jusqu’au troisième rideaudéfensif afin d’évaluer la réaction de l’en-nemi en vue d’une mission future duGTIA ayant pour but d’appuyer la

construction de deux COP de l’ANA.Quatre sections d’infanterie, unepatrouille blindée, une section du géniedu 2e régiment étranger de génie, lesappuis de la compagnie avec unVAB canon de 20 mm, un groupe detireurs d’élite, une équipe JTAC et unesection d’appui mortiers sont déployéssur le terrain. Ma section est en positionintermédiaire dans la vallée à hauteur dudeuxième rideau défensif ennemi. Elle apour mission de tenir une portion de l’axepour permettre le désengagement de lavallée en sûreté.

Ayant posé le décor, nous pouvonsentrer dans le vif du sujet que je traiteraien deux parties. Une partie décrivantchronologiquement la mission, puis unedeuxième pour en analyser les différentesphases.

FOB de Nijrab, 2h30 : réveil. 3h15 : lasection en ordre de combat est rassembléeau niveau des VAB. 3h30 : départ pourTagab. A 4h00, en passant au niveau de laFOB de Tagab le commandant de la 2e

compagnie rejoint notre rame de véhi-cules et s’installera avec mon groupemilan sur les hauteurs Sud dominant l’axeet le centre de la vallée. Une fois ces der-niers en appui, je démotorise un peu plusloin avec les deux groupes de combat.5h00, je profite de l’obscurité pour étirermon dispositif le long d’un village et ainsiécarter le risque de débordement et d’uneembuscade sur le chemin du retour lors dudésengagement de la compagnie. En

parallèle, les commandos de montagne ensoutien de l’ANA mènent une patrouilleau plus loin dans la vallée.

6h30, premier contact avec les insur-gés. Un soldat de l’ANA trouve la mort,un deuxième est porté disparu et un troi-sième est blessé par balles. La section deréserve de la compagnie intervient avec leVAB sanitaire pour procéder à l’évacua-tion du blessé et du mort. De ma position,je n’entends qu’un échange de coups defeu et je ne suis pas encore réellementimpliqué dans le combat. Seules quelquesroquettes tirées en tir courbe atteignent lazone de mes VAB dont une à moins decinquante mètres. Elle n’explose pas.Cela donnera lieu à la réflexion du capi-taine adjoint : « Tout va bien alors si ellen’a pas pété ! ». L’ANA parvient peu àpeu à se désengager appuyée par les com-mandos de montagne. Pendant ce temps,la section qui a patrouillé au plus profonddans la vallée, a pu reconnaître la futurezone d’installation du COP.

9h00, le commandant d’unité ordonnele désengagement du SGTIA . Je recueilleun à un les éléments les plus avancés dansla vallée. Au passage des derniers, masection repère un personnel en treillisANA armé d’un RPG 7, environ 500 m ànotre Est, à proximité du village deDarwali. Le soldat de l’ANA étant tou-jours porté disparu, le capitaine a préparéentre temps une manœuvre pour aller lerécupérer. La section jonquille 20 qui apour mission de recueillir ce personnel,

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TRIBUNE LIBRE

Baptême du feu pourun jeune Saint-Cyrien en Afghanistan D

R27EBCA

Spécial témoignage d’Afghanistan par le LieutenantBenoît de Guillebon

PromotionLieutenant Brunbrouck (2004-2007)

En donnant une place à cet article, avec l’aimable autorisation de son auteur et de laSaint Cyrienne, j’entends déjà ricanements et interrogations.OUI ! Il aurait pu être écrit par tout officier confronté pour la première fois à l’« épreuve devérité » qu’est le feu. Mais aucun autre que le lieutenant de Guillebonne l’a fait récemment et « à chaud »… Pourquoi le publier ? Tout simplement parce que,au-delà du strict récit factuel de l’incident, il rappelle avec force l’absolue nécessité de laformation et de l’entraînement que par manque de moyens résultant souvent d’un manqued’imagination, par manque supposé de temps, par négligence ou par paresse,il est trop souvent tentant de rayer des emplois du temps.

GDI (2s) Christian Cavan

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présent un silence pesant. Plusieurscolonnes de femmes et d’enfants ontquitté le village, ce qui généralementn’est pas bon signe. La vigilance estaccrue pour tous les chasseurs qui guet-tent le moindre détail anormal. Puis, d’uncoup, l’embuscade éclate. Chacun seposte et riposte. L’ennemi était invisible.Son embuscade était presque parfaite àceci près que le coup d’arrêt n’a blessépersonne. Avant de réagir, je dois prendreen compte plusieurs facteurs. Toutd’abord l’ennemi, dont il faut rapidementestimer volume et position. Ensuite les« frictions » propres à tout engagementqui se sont traduites icipar la perte de la liai-son avec un groupe quis’est engouffré dans levillage d’où venaientcertains tirs et, ce queje n’avais pas prévu,l’impossibilité de com-muniquer par radioavec tous les élémentssous le feu en raisond’un volume sonoretrop élevé. Malgré tousces paramètres, ladécision doit être laplus rapide possible. Jedonne l’ordre au pre-mier groupe de remo-toriser. Un tir de mis-sile du groupe milan toujours en appuinous offre un court répit. Néanmoins, jene vois toujours pas ressortir le groupeentré dans le village. J’envisage alors plu-sieurs solutions pour aller rapidement lerecueillir avec ses éventuels blessés et meprépare à réengager le premier groupe.Heureusement, je le vois ressortir unecentaine de mètres plus loin. Lesroquettes de PG 7 tombent toujours àproximité des VAB. Je m’assure que per-sonne ne soit oublié sur le terrain lors dudécrochage. Une fois que j’en ai la certi-tude, toujours appuyé par mes mitrail-leuses de 12.7 mm, je me désengage àmon tour. Les VAB s’extraient à vive

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SIRPA

TERRE

allure de la kill zone. En rejoignant lacompagnie, nous ne sommes plus sous lefeu, les 12.7 se calment, les VAB ralentis-sent. Mais il s’agit à présent de resterconcentré et de ne pas se relâcher avant leretour sur la FOB. Il faut à nouveau êtreen mesure de réagir à une autre embus-cade ou à un IED . L’anticipation reprendà nouveau le dessus sur la réaction ce quirend la conduite de la manœuvre plusaisée.

Ce que je retiens de ce combat : lorsd’un contact de haute intensité il reste leréflexe. Le drill trouve donc ici tout son

aboutissement. Pour lereste, tout est affaired’adaptation à la situa-tion ennemie et au ter-rain, mais les fonda-mentaux du combat etdu commandementne changent pas.Individuellement, labonne réaction a étéconditionnée par lamaitrise des actesréflexes et collective-ment, par la détermina-tion et la cohésion detoute la section. Pour lechef, il faut ajouter aupréalable la conscienceet surtout l’acceptation

du risque et de ses conséquences ainsi quela capacité de s’adapter à un événementimprévu. De la rapidité et de la pertinencede la réaction dépend la survie de la sec-tion. Cette rapidité n’a été rendue possibleque par l’entrainement.

C’est en effet celui-ci qui sera déter-minant dans tout engagement. Mais enconsidérant la guerre comme une scienceexpérimentale, il faut accepter que, parnature, l’expérience vienne infirmer unprésupposé, ie que l’inattendu survienneou autrement dit, que le combat ne soitpas le reflet de l’entrainement. Prenons lamission en tant qu’expérience au sens

arrive au niveau du village de Darwalivers 10h00 et ouvre le feu sur deux insur-gés armés. Le premier, blessé, sera évacuétandis que le second réussit à prendre lafuite. Une fois le désengagement de jon-quille 20 effectué, vient mon tour. Jeregagne l’axe à 200 m au Sud de ma posi-tion. Les VAB restent en appui et avance-ront au dernier moment pour permettre deremotoriser ma section à l’abri, derrièreles premières maisons du village deShekut. Au moment où les premiers élé-ments arrivent à l’entrée du village, lesinsurgés ouvrent le feu. Nous sommes prisà parti depuis des murets dans le décou-vert à l’Est, les fenêtres et les toits du vil-lage à l’Ouest, les arbres dans le wadisitué au Nord. Il y a même des tireursennemis qui se dévoilent au Sud de l’axedans une lisière et dans un bosquet.Certains sont en treillis de l’ANA.Rapidement, je me rends compte que l’en-nemi a réussi à s’imbriquer dans une par-tie de mon dispositif (son mode d’actionpréféré) et à couper le chemin de replid’un groupe. Nous sommes encerclés etisolés du reste de la compagnie.

En dépit du volume ennemi et de l’in-tensité des feux, nous parvenons cepen-dant à rompre rapidement le contact, cequi prendra tout de même une dizaine deminutes. Une fois remotorisés, nousessuyons encore des tirs sur plus d’unkilomètre avant de rallier le reste duSGTIA. Le retour sur FOB où nous arri-vons vers 13h30 s’effectue sans encom-bre. Dans le feu de l’action tout s’est passétrès vite. Il m’a fallu attendre le retour surNijrab pour analyser dans le détail ce quenous venions de vivre.

Revenons donc sur le cœur de notreengagement : notre réaction à l’embus-cade. De 7h30 à 10h l’action principale sedéroulant à plus d’un kilomètre de maposition, j’en ai profité pour planifier mondésengagement. Quand je reçois l’ordrede me retirer, après presque trois heures decontact à l’Est de ma position, il règne à

La section de réserve de la compagnieintervient avec le VAB sanitaire pourprocéder à l’évacuation du blessé et du mort.

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La bonneréaction a étéconditionnéepar la maitrise

des actes réflexeset collectivement,

parla déterminationet la cohésion

de toutela section.

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scientifique du terme. Au préalable, sesitue la MRT, version militaire du proto-cole expérimental, qui aboutit à l’ordreinitial. Ce protocole est basé sur des sup-positions, telles que les modes d’actionsennemis. Jusqu’à présent, tout est scienti-fiquement élaboré et, par conséquent,peut s’enseigner en école. Il ne s’agit niplus ni moins que de la théorie. Le pas-sage à la pratique est plus délicat. De fait,pour un même protocole, le résultat d’uneexpérience n’est pas toujours identique,notamment car l’environnement est pluscomplexe que le modèle que l’on s’enfait. Nous entrons alors dans un autredomaine, celui de la réactivité et del’adaptation qui n’est pas enseigné en tantque tel mais qui s’acquiert en école.

En effet, le but de l’entrainement n’estpas de donner une manœuvre toute faitepour répondre à une situation, mais plutôtde créer un catalogue de réactions à diffé-rentes situations, desquelles se rappro-chera la situation réelle, permettant paranalogie une sage et rapide décision aumoment voulu. L’inattendu peut survenir: aucune situation vécue ne s’en rap-proche. Dans ce cas, le bénéfice de l’en-trainement est d’avoir développé la capa-cité d’adaptation.

La solution viendra d’autant plus viteque l’on est expérimenté. C’est là que lejeune saint-cyrien doit compenser soninexpérience initiale par une « expériencethéorique » tirée de l’étude des retoursd’expérience permettant ainsi de s’appro-prier l’expérience des prédécesseurs.Ainsi, j’ai eu la chance les deux semainesprécédant l’arrivée de ma section sur lethéâtre, d’être binômé avec un adjudant,chef de section du 8e Rpima, ayant passé5 mois ici. A mon tour, je retransmettraiau chef de section du 3e Rima qui merelèvera dans quelques mois toute l’expé-rience que j’ai acquise au cours des opé-rations que j’ai conduites avec ma sec-tion.

Comment ne pas établir maintenantun parallèle avec la pratique de la mon-tagne ? Une course en montagne se pré-pare toujours par une étude détaillée dutopo, laissant néanmoins l’incertitude sur

la météo et l’ensemble des risques objec-tifs. Pour parer à cet imprévu, la cordéedoit faire preuve d’une bonne capacité deréaction qui dépend de sa connaissancetechnique, de son expérience et de sacohésion. Le combat se déroule de lamême manière. Le risque objectif existe(IED, embuscade) et, de même que pourfranchir un passage exposé on placeraplus de points de protection, en combat cesera un bon appui. Dans ce domaine l’ex-périence fait gagner en fluidité que ce soitdans la pose des points de protections oudans la « lecture du terrain ». Jusqu’icitout est dans l’anticipation, fruit de l’ap-prentissage et bagage du saint-cyrien àson arrivée en bataillon. Mais par défini-tion, l’imprévu sort de ce cadre. Aussiimportant que la maitrise de la théorie etque la réactivité, s’ajoute inévitablementle facteur humain. Comme en montagneoù l’on « teste » sa cordée sur une sortiefacile avant une course engagée, il estnécessaire de bien connaître sa sectiondonc de s’être entrainé avec elle au préa-lable.

Pour conclure, je pense qu’un jeuneSaint-Cyrien possède tous les outils pourêtre engagé au combat. Bien sûr, restel’épreuve du feu qui ne peut être repro-duite à l’entrainement mais il faut alorsoser commander ses hommes au feu,comme en montagne on ose sa premièresortie en tête de cordée. �

Lieutenant Benoît de GuillebonPromotion Lieutenant Brunbrouck

(2004-2007)Chef de la 1e sectionde la 4e compagniedu 27e bataillon de

chasseurs alpins

GTIA : groupement tactique interarmes.FOB : forward operationnal base.COP : combat oupost.ANA : armée nationale afghane.TAC : joint tactical air controler.SGTIA : sous-groupement tactique inter-armes.IED : improvised explosive device.MRT : méthode de raisonnement tactique.

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TRIBUNE LIBRE> Baptême du feu pour un jeuneSaint-Cyrien en Afghanistan

DOMINIQUEVIOLA/DICOD

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Budget consacré à la réserve militaireen millions d’euros.

Montée en puissance du nombre deréservistes servant sous ESR.

Besoins en réservistes volontaires pararmées et service.

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Créée par la loi du 22 octobre19991 la réserve citoyenne apour objet selon l’articleL 4241-1 du Code de laDéfense « d’entretenir l’esprit

de défense, de renforcer le lien entre laNation et ses forces armées et de fournir,sous certaines conditions, les renfortsnécessaires à la réserve opérationnelle ».Elle constitue, avec la réserve opération-nelle, une des deux composantes de laréserve militaire. L’appartenance à laréserve citoyenne s’inscrit dans le par-cours citoyen qui permet à tout Françaiset à toute Française de contribuer à ladéfense de la Nation2 .

Le réserviste citoyen ne sert pas sousstatut militaire et les activités qu’il peutaccomplir dans le cadre d’activités défi-nies par l’autorité militaire s’effectuent enqualité de collaborateur bénévole du ser-vice public.

Volontaires agréés par l’autorité mili-taire, le réserviste citoyen est recrutéparmi les anciens militaires d’active,réservistes opérationnels ou appelés ducontingent mais aussi parmi les membresde la société civile, sans expérience mili-taire préalable.

L’instruction ministérielle n° 459décline les domaines dans lesquels leréserviste citoyen peut manifester sonsoutien aux armées : actions visant à ren-forcer l’esprit de défense, aide au recrute-ment de l’active et de la réserve, aide à lareconversion et au reclassement desanciens militaires, actions d’informationau profit de la défense…

Le réserviste citoyen agréé par l’auto-rité militaire se voit attribuer à titre hono-rifique un grade en fonction de certainscritères tels que son âge, sa notoriété, sonniveau de responsabilités profession-nelles, publiques ou électives, sa proxi-mité avec la défense (passé militaire,IHEDN)…

Selon le rapport d’évaluation desréserves, il y avait au 31 décembre 2007,14962 réservistes citoyens dans lesarmées et les services, chiffre qu’ilconvient de relativiser car la Marine

nationale (12414 réservistes citoyens)décomptait à cette date d’office les anciensdisponibles dans la réserve citoyenne. Onétait donc plus proche de 3000.

Des réservistes au servicedu lien armée-nation

La réserve citoyenne a été imaginéepour participer au maintien du lienArmée-Nation et de l’esprit de défense aumoment où les citoyens français n’ontplus été associés, à travers le Servicenational, à la préparation de la défense dupays 3. En une décennie, aux notionsd’impôt et de citoyen-soldat se sont subs-tituées celles de volontariat et de profes-sionnel. À la suspension du service natio-nal décidée par le Président de laRépublique en 1996 s’ajoute, révisiongénérale des politiques publiques oblige,la moindre présence territoriale desarmées, même là où elle faisait tradition-nellement corps avec la population, sonterroir, son patrimoine, ses élites et cecidepuis des décennies, parfois des siècles 4 .

Heureusement, les Français sontencore attachés à leur armée Nos famillessont encore marquées par les lourds sacri-fices qu’elles ont concédés à la défense dela Nation : l’héroïque fantassin de Verdunétait paysan, ouvrier, instituteur, curé par-fois seulement militaire de carrière5.Notre esprit ne peut pas avoir oublié cesterribles épreuves dans lesquelles laFrance a perdu ses forces vives6.N’oublions pas la Résistance, et plus prèsde nous, n’oublions pas non plus que lamoitié des tués de la guerre d’Algérieétaient des appelés et des rappelés, descivils en somme. Les rescapés de ceconflit sont les pères des quinquas et lesgrands pères des adolescents d’au-

jourd’hui. Comment la tragique histoirede plus d’un million de nos contempo-rains7 pourrait-elle disparaître et ne pasmarquer notre conscience collective ?Notre histoire plaide pour un lien presquecharnel entre la France et son armée.

Cependant, malgré Valmy, malgréVerdun, malgré les Aurès… le risque quele lien entre les armées et la Nation se dis-tende est réel. L’armée commence à neplus faire partie du patrimoine vivant denos terroirs8. La défense d’un pays est-elle seulement une affaire technique ouune affaire de cœur ? Qui va entretenirl’esprit de défense si ce n’est ceux quil’ont toujours incarné dans ce pays, sescitoyens ? L’entretien du lien Armée-Nation et de l’esprit de défense n’est passeulement une nécessité pour les armées,c’est également un devoir dû à ceux qui sesont sacrifiés pour la défense de notrepays, défense qui a été assumée jusqu’àprésent par ses citoyens en armes.

La réserve citoyenne :innovation forte ou idéeextravagante sans avenir ?

Cette définition audacieuse de la« deuxième réserve » a émergé du débatparlementaire ainsi que son nom évoca-teur et au combien conforme à l’esprit dedéfense de notre pays. 9

La réserve citoyenne ne peut évidem-ment pas prétendre à l’exclusivité dans ledomaine complexe du maintien de l’espritde défense. Mais elle peut néanmoins seprévaloir d’être un relais d’opinion effi-cace au service des forces armées et de ladéfense au moment où la compréhensionde la chose militaire a tendance à s’affai-blir dans le pays.

En plus, la fin de la conscription et la

L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 33

DRDICOD

«> Plaidoyer pour la réserve citoyenne

TRIB

UN

ELIB

RE

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Entretenir l’esprit de défense, renforcerle lien entre la Nation et ses forces arméesc’est fournir, sous certaines conditions,les renforts nécessaires à la réserve opérationnelle.

ADÉQUATION EMPLOIS CIVILS/MILITAIRES

� 75% des réservistes ont un emploi militaire différentde leur emploi civil.

� 19,8% ont des emplois civils et militaires proches.� 5,2% ont des emploi identiques dans leur vie civile et

leur engagement dans la réserve.

Source : rapport OSD 2005

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VIE D’OFFICIERTRIBUNE LIBRE

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torturé, il a été exécuté le 16 juin 1944.6 Ainsi, ma famille reste attachée à la mémoire dedeux de mes grands-oncles, l’un porté disparu enfévrier 1915 et l’autre tué à Douaumont en mai1916. Le drame d’une famille qui a perdu sesdeux fils à la guerre ne s’efface pas en quatregénérations.7 BO Sénat du 7 août 1986 : sur 1 747 927 per-sonnes ayant servi en Afrique du Nord entre 1952et 1962, 1 343 000 soit plus des ¾ étaient des per-sonnels appelés ou rappelés.8 Quelle présence militaire à Toul aujourd’hui(mis à part la présence emblématique de l’enfantdu pays, le général BIGEARD) ? Alors que laville et sa population restent profondément mar-quées par leur rôle de sentinelle au service de ladéfense de la France : entre 1900 et 1998, 16 régi-ments y ont tenu garnison et la ville a été le sièged’états-majors de corps d’armée et de division en1914 et en 1939.9 Réserve de cœur et d’esprit, liens charnels et deréflexion, selon le Président de la Républiquedevant le Conseil supérieur de la RéserveMilitaire au Palais de l’Élysée, le vendredi16 février 2001. Initialement dénommée « première »et « deuxième » réserve dans le projet de la loi22 octobre 1999, les composantes de la réservemilitaire ont été appelées respectivement« réserve opérationnelle » et « réserve citoyenne »lors de la discussion devant le Sénat, ces appella-tions permettant de mieux définir, selon les séna-teurs, la vocation propre de ces deux ensembles.A cette occasion, le président de la commissiondes affaires étrangères saisie du texte devait dire :« La commission a enfin eu la volonté de souli-gner plus fortement (…) l’indispensable maintiendu lien entre la Nation et son armée, car notrearmée, fût-elle professionnelle, doit rester celledu peuple français. (…) Ce sera en particulier latâche de la seconde réserve qui garde, à nos yeux,un rôle important et que nous proposons dans cetesprit, monsieur le ministre, de baptiser du beaunom de « réserve citoyenne » (…) ». Je partagesans réserve ce point de vue : quel beau nom !10 Parfois, on peut constater, de façon marginalemais révélatrice, chez certains militaires d’activeou de la réserve opérationnelle, la tendance àdévelopper une vision fantasmagorique des ban-lieues et à se créer un univers mental dans lequelun ennemi intérieur est pensé et des moyens d’ac-tion envisagés, tels le recours à des méthodes de« pacification ». Beaucoup de civils vivent,connaissent, travaillent quotidiennement dans cesbanlieues, qu’ils aient un lien avec l’armée pouréquilibrer les perceptions pourrait éviter l’instal-lation de graves malentendus entre les armées etles citoyens. A ce titre, les réservistes locaux à lajeunesse et à la citoyenneté (RLJC), qui sont desréservistes citoyens, informent et accompagnentles jeunes dans leur parcours citoyen devraientretenir toute l’attention des pouvoirs publics etdes armées.11 Comme par exemple « officier, sous-officier ousoldat honorifique des Armées ».

ment évité des vexations et des tensionsinutiles.

Malgré ces anicroches, la nécessité dela réserve citoyenne n’est pas à démonteret de nombreux organismes et unités nesauraient assurer l’ensemble de leur mis-sion d’influence sans l’appui de réser-vistes citoyens. La réserve citoyenne doitrester une des composantes de la réservemilitaire. La confondre, comme semblel’entrevoir le Livre Blanc, dans une vasteréserve interministérielle sans objet etsans but n’aurait guère de sens et ne ser-virait en rien l’esprit de défense qui nedoit pas être considéré à la légère.L’histoire de notre pays l’a suffisammentdémontré. �

Benoit JEANNE, IHEDN (AR3 – SR 159)Directeur d’hôpital

Lieutenant-colonel de la réservecitoyenne du service de santé

des armées

1 Article 19 de la loi n° 99-894 du 22 octobre1999 portant organisation de la réserve militaireet du service de défense.2 Selon l’instruction du 27 juin 2008n° 459/DEF/CAB/CSRM/SP relative à la réservecitoyenne.3 L’article 19 de la loi n° 99-894 du 22 octobre1999 portant organisation de la réserve militaireet du service de défense précise que la réservecitoyenne a pour objet d’entretenir l’esprit dedéfense, de renforcer le lien entre la Nation et sesforces armées et de fournir, sous certaines condi-tions, les renforts nécessaires à la réserve opéra-tionnelle.4 L’institution militaire risque de disparaître duchamp de vision des Français, La réforme desbases de défense va ramener la présence desarmées à moins d’une centaine de sites contre plusde 450 aujourd’hui. Le lien mémoriel est égale-ment menacé si on envisage la suppression cetteannée par l’Office national des anciens combat-tants et victimes de guerre (O.N.A.C.) des délé-gués départementaux à le mémoire combattante.5 Marc Bloch (1886-1944), L’étrange défaite,Témoignage écrit en 1940, Société des ÉditionsFranc-tireur, Paris, 1946, page 68 : « L’infanteriede Verdun et de la Somme était une armée deréservistes, dans ses rangs et, pour une large part,dans ses cadres. ». Historien français de réputa-tion internationale, fondateur de la revue desAnnales ; ce civil, ce citoyen soldat, était titulairede 5 citations (14-18 et 1940). Résistant, arrêté,

moindre présence des militaires sur le ter-ritoire pourraient engendrer une tendanceà l’isolement intellectuel et social desarmées : à un pays ne se reconnaissantplus dans son armée pourrait répondreune armée découplée de la Nation. Sansqu’il soit besoin de développer, lesrisques que pourrait engendrer la ten-dance à la confusion entre la sécurité inté-rieure et la sécurité extérieure imposentaux responsables militaires de conserverune vision réelle et équilibrée du pays10 .

Cependant, la réserve citoyenne quifête cette année ses dix ans ne fait pasl’unanimité. Ainsi, des groupes de travaildu Conseil Supérieur de la RéserveMilitaire sont régulièrement saisis à sonsujet. Les rapports remis, favorables dansles grandes lignes au statu quo, sont clas-sés et un autre groupe de travail ad hoc,remanié, est créé dans l’espoir inavoué,mais de plus en plus perceptible, d’obte-nir une position franche et unanime pré-conisant que la réserve citoyenne ne doitplus appartenir à la réserve militaire.

L’indigence du livre blanc sur ce sujetest surprenante et révélatrice en regard dunombre d’études réalisées sur le sujet ! Ilest symptomatique que les travaux desdifférents groupes de travail ayant œuvrésur le sujet n’aient pas été consultés parles rédacteurs du Livre Blanc qui s’entiennent à la sempiternelle et pauvre pro-blématique du supposé manque de noto-riété de la réserve citoyenne !

ConclusionQue les mêmes questions reviennent

de manière récurrente (notoriété, lisibi-lité…) bien qu’entre temps la situation dela réserve citoyenne ait évolué sur le ter-rain, renvoie au non-dit : derrière lesdébats sur la réserve citoyenne se posesimplement le sentiment que peut fairenaître chez certains le fait d’attribuer desgrades honorifiques à des civils. Cettefaçon de faire a certainement été mal-adroite quand on sait la symbolique, maisaussi le travail personnel et la reconnais-sance que représente la détention d’ungrade en milieu militaire. Une appellationunique11 et un quasi statut tel que celuides peintres des armées aurait certaine-

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CSRM

> Plaidoyerpour la réserve citoyenne

La réserve citoyenne doit rester une des composantesde la réserve militaire.

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VIE

D’O

FFICIERS

ous le titre « Après l’assem-blée générale 2009 » j’aiexprimé en Tribune Libre dela précédente revue la stupé-faction, la déception et l’in-

quiétude que m’ont causé les déci-sions concernant l’EMIA et le recru-tement semi-direct, annoncées à cetteoccasion par le GA Elrick Irastorza,CEMAT.Dans la même revue j’ai eu la

satisfaction de lire deux articles oùont été développés les mêmes idéesavec beaucoup de talent et de convic-tion.Dans la réponse, très courtoise, à

une lettre que je lui ai adressée à cesujet, le général CEMAT, a repris sesdécisions 1, assorties de commentairesexplicatifs accentuant encore sa déter-mination. Je les résume car je ne suispas sûr que tous en on bien comprisl’importance et la gravité :• recrutement de l’EMIA unique-ment parmi les sous-officiers etles soldats, limité à une centainepour en conserver la qualité. Ilest absolument exclu pour lesOSC en raison de leur niveauacadémique 2 ;

• élévation d’un an (de 22 à 23ans) de l’âge minimum pourconcourir à l’EMIA, afin d’éviterun recouvrement avec le recrute-ment direct (maximum 23 ans) ;

• différenciation des carrièresselon les origines, les officiers IAayant vocation aux commande-ments de second niveau et à ter-miner leurs carrières plutôt augrade de lieutenant-colonel « cequi doit exclure tout esprit deconcurrence entre les recrute-ments 3 ».

Je ne comprends pas ce dernierpoint. Il ne faut pas confondre avecune saine ambition qui est une bonnechose, par le travail qu’elle nécessiteà tout âge et l’élévation qui en résulte.Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup

LIBR

ESPR

OPO

S

L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 35

de bons Saint-Cyriens qui aient euleur carrière limitée au profit d’offi-ciers IA qui n’auraient pas été meil-leurs.

Ce sont donc des mesures qui nes’imposaient pas pour l’intérêt du ser-vice ; instaurent unesorte de Corps deDirection, refouléjusqu’à présent ; créentun fossé entre les ori-gines préjudiciable àl’unité du corps des offi-ciers, et contraires à lapromotion sociale dontles armées se flattent.Ces décisions n’in-

terdisent pas aux meil-leurs de se distinguerdans leur parcours et« de trouver toute leurplace dans le corps desofficiers des armes »me rappelle pourconclure le généralCEMAT. C’est vrai. Lecontraire serait aberrant. Encore faut-il qu’ils soient encouragés, efficacementaidés, et qu’on ne leur en enlève pasl’envie par des barrières inutiles.

Faut-il, pour autant,se résigner ?Je réponds NON !

Etant donné la spécificité du com-mandement militaire, notamment opé-rationnel, j’ai appris que la valeurd’un officier se forge plutôt dans lesécoles militaires et sur le terrain qu’enfaculté.Les choses peuvent évoluer en

fonction des circonstances et pourvuque l’on en ait vraiment la volonté parl’effort personnel des candidats àl’épaulette et leur mise en conditionpar l’attention de leurs chefs. Ainsi, jeconsidère comme une erreur d’avoirmaintenu le concours au niveau dubaccalauréat, ce qui en détourne ceuxqui ont commencé des études supé-rieures (le général Barbe, avait élevé

avec succès le niveau des études àl’Ecole de Strasbourg quand il la com-mandait, en accord et avec l’appui del’université). Ne serait-ce pas le caspour certains OSC ?Je recommande donc aux candi-

dats et aux jeunesofficiers IA de fairecet effort tout au longde leur carrière. Et decommencer par seprésenter au concoursde l’EMIA dès qu’ilsen remplissent lesconditions d’âge etd’ancienneté. Le rôlede leur encadrementest évidemment capi-tal.

Enfin, ce qui menavre, c’est den’avoir perçu aucuneréserve (à moinsqu’elle ne m’aitéchappée) des grands

Anciens formés à Cherchell et àl’ESMIA qui ont toujours affirmé leurattachement à l’égalité des chances ausein du corps unique des officiers, lavaleur réelle et constatée faisant seulela différence. Ni de nos camaradesSaint-Cyriens, de la Saint-Cyrienne etde l’Union des associations. �

GCA (2s) Norbert Molinier

1 cf - L’allocution prononcée par le généralCEMAT lors de l’assemblée générale deL’Épaulette du 7 février 2009 est publiée à lapage 4 de la revue n°167.

2 (NDLR) : « Contrairement aux ORSA quin’avaient qu’une formation d’EOR, les OSC enca-drement ont suivi l’année complète de Divisiond’application. Leur retour dans un cursus EMIA-Ecole d’application engendrerait une redondancepeu d’actualité ».

3 (NDLR) : « Cette disposition (recul de lalimite d’âge) s’appuie sur les nouveaux statuts etsur le principe de différenciation des carrières quiparticipe à une meilleure lisibilité des parcoursprofessionnels des officiers. Elle est, par ailleurs,le fruit d’une harmonisation interarmées. Pourautant, l’élargissement des créneaux d’avance-ment, institué par le nouveau statut particulier,permet sans difficulté de positionner parmi leurspairs de recrutement direct les officiers brillantsissus de l’EMIA ».

DR

Je recommandedonc aux candidats

et aux jeunesofficiers IA de fairecet effort tout au

long de leur carrière.Et de commencer

par se présenter auconcours de l’EMIA

dès qu’ils enremplissent les

conditions d’âge etd’ancienneté.

> Le recrutement semi-direct jeune desofficiers de l’armée de Terre par l’EMIA

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Le 8 mai 2009, à l’occasion descérémonies célébrant la vic-toire sur l’Allemagne nazie etla fin de la guerre sur le théâtreeuropéen, le Président de la

République, monsieur Nicolas Sarkozyrendait un hommage appuyé aux sol-dats de l’Armée d’Afrique 1. Cestroupes, comme leurs faits d’armes pen-dant la Seconde Guerre mondiale, sontlongtemps restées méconnues desFrançais, l’accent ayant été davantagemis sur l’action de la Résistance(Forces françaises de l’intérieur, FFI) etdes Forces françaises libres (FFL).

Pourtant, tant par le volume desforces engagées que par les sacrificesconsentis, l’armée d’Afrique méritecertainement mieux que l’oubli danslequel elle est tombée. L’épopée de la3e Division d’infanterie algérienne(3e DIA) est une parfaite illustration decette méconnaissance du grand public àl’égard de ces Français (métropolitainsou pieds-noirs) et « indigènes » quicomposent cette armée. Pourtant, cettegrande unité est, à partir de novembre1942 de toutes les campagnes : Tunisie,Italie, France et Allemagne, où elle ter-mine la guerre en s’emparant deStuttgart. C’est elle qui, de toutes lesdivisions françaises de la Libération,enregistre le taux de pertes le plus élevéavec 4 500 tués et disparus, c’est elleencore qui, toujours en pointe, totalisele plus grand nombre de jours passés aufront et en première ligne. Il est désor-mais temps que ces hommes retrouventleur place aux côtés des maquisards duVercors, des Glières ou encore des sol-dats de la Division Leclerc, c’est ce quese propose de faire, à son modesteniveau, cette courte synthèse sur l’his-toire de la 3e Division d’infanterie algé-rienne.

Créée le 1er mai 1943 à partir desunités de la Division de marche deConstantine qui prennent part, dans desconditions difficiles et avec un matérielobsolète aux opérations de Tunisie, la3e DIA est placée sous le commande-ment du général de Goislard de

Monsabert, qui a passé la plus grandepartie de sa carrière en Afrique. Grâceau plan d’Anfa (janvier 1943), la 3e DIAest mise sur pied sur le modèle améri-cain et devient une unité entièrementmotorisée forte de 16 000 hommes.Formée autour de trois régiments d’in-fanterie, les 3e et 7e régiments de tirail-leurs algériens (3e et 7e RTA) et le 4e

régiment de tirailleurs tunisiens (4e

RTT), forts d’un peu plus de 3 000hommes chacun, la division comprendégalement un régiment d’artillerie (le67e régiment d’artillerie d’Afrique), unrégiment de cavalerie (le 3e régiment despahis algériens de reconnaissance) etdes unités de soutien et des services.Par ailleurs, même s’il n’est pas unrégiment organique de l’unité, le 7e

régiment de chasseurs d’Afrique ren-force souvent la division en opérations.

Les officiers viennent pour la plu-part de l’armée d’Afrique et les sous-officiers sont des « pieds noirs » quioccupent les fonctions de gradés d’en-cadrement ou de spécialistes : radio,chauffeurs, tireurs FM, chef de piècesmortiers… Quant à la troupe, elle est

très majoritairement autochtone dansl’infanterie (79 % dans les compagniesde combat), un pourcentage plus faibledans les autres armes, 50 % dans legénie, inférieure à la moitié dans lesunités de l’ABC. Au total, la divisioncomprend environ 40 % d’Européenscontre 60 % d’indigènes ; ceux-ci nebénéficient toutefois pas du même sta-tut (appelés ou engagés pour l’Algérie,département français, volontaires pourles Tunisiens et les Marocains).Instruits et formés à la guerre moderneavec un équipement neuf à l’été et l’au-tomne 1943, les hommes de la DIAreprésentent, au moment où ils vontentrer en ligne en Italie, en janvier1944, un ensemble cohérent et dotéd’un fort esprit de corps : cadres ettroupe ont appris à se connaître, à serespecter et à s’estimer.

Dès les premiers engagements sur lefront italien, la 3e DIA fait montre d’unallant et d’un mordant qui sont recon-nus tant par les Américains que par lesAllemands. Initialement employée encouverture des troupes alliées qui cher-chent à faire sauter le verrou de

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HISTOIRE

DRECPAD

> 1943 – 1945 L’épopée de la 3e Divisiond’infanterie algérienne

Le 3e RSAR en progression à partir de novembre 1942 de toutes les campagnes :Tunisie, Italie, France et Allemagne, où elle termine la guerre en s’emparant deStuttgart. Ci-dessus le cimetiere de la 3eDIA le 24-02-44.

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Cassino, c’est pourtant elle qui parvientà rompre la première la ligne Gustav,grâce notamment à l’action du 4e RTTau Belvédère (25 janvier – 3 février1944), mais faute de réserves, le Corpsexpéditionnaire français (CEF) en Italiene peut exploiter cet avantage. Ce n’estque partie remise puisqu’au mois demai, à la faveur de la quatrième offen-sive sur Cassino, la bataille duGarigliano, le CEF parvient à rompreles défenses allemandes2 ; il revientprincipalement à la 3e DIA d’assurerl’exploitation. Grâce à Monsabert, quiest un général résolument offensif, ladivision talonne les Allemands, empê-chant ces derniers de se rétablir. Aprèsmaintes péripéties, la poursuite de laDIA s’achève le 4 juillet ; là la divisionest retirée du front et envoyée dans larégion de Naples, un nouveau défi l’at-tend : la libération de la France.

Le 16 août 1944 tirailleurs et spahisdébarquent en Provence et sans attendrele reste des unités de la division sontlancés à l’assaut de Toulon et deMarseille. Après dix jours de combataux côtés des autres grandes unités de la1re Armée française, les deux villes sontlibérées, la rapidité des Français a bou-leversé toutes les prévisions, Marseillene devant être atteinte, selon les plans,qu’à J+40.

Sans bénéficier d’un seul jour derepos, la division, désormais aux ordres

du général Guillaume, est alors lancée àla poursuite de la XIXe armée alle-mande qui bat en retraite. Au mois deseptembre le front se stabilise, l’adver-saire a durci sa résistance et le tempss’est détérioré : l’hiver dans les Vosgeset en Alsace s’annonce particulièrementdifficile pour la division, d’autant plusque les vêtements chauds sont encoresur les plages de Provence… Au moisde novembre, la situa-tion de la division estinquiétante, les régi-ments ont été dure-ment éprouvés par lescombats, le 7e RTAcompte, pour la seuleannée 1944, 5584tués, blessés et dispa-rus, soit deux foisl’effectif initial. « Madivision est morte »peut alors écrire legénéral Guillaume.Pourtant, comme lesouligne de Lattre « ilne peut être questionde la relever ». Ainsi,c’est encore elle quiest sollicitée au mois de janvier 1945pour défendre Strasbourg, de nouveaumenacée, et pour enfoncer au mois demars les premières lignes de défenseallemande sur la rive ouest du Rhin.Entre temps, la 3e DIA change de phy-

sionomie dans le cadre de « l’amalgame »,le 7e RTA est ainsi remplacé parle Corps franc Pommiès qui devient49e RI.

Dans la nuit du 30 au 31 mars, alorsque la 2e DIM franchit le Rhin àGemersheim, la 3e DIA, à l’aide dequelques bateaux pneumatiques faitpasser ses compagnies en aval de Spire.Après l’établissement d’un pont par le

génie de corps d’ar-mée, toute la divisionse regroupe sur la riveorientale du Rhin le 4avril 1945 : le dernieracte peut commenceravec Stuttgart pourobjectif. La ville,détruite par les bom-bardements alliés estatteinte quinze joursplus tard. La DIAentreprend alors desopérations de net-toyage dans cetterégion quand inter-vient la cessation deshostilités. Après troisannées de combat,

sans véritables trêves ni repos, officiers,sous-officiers et soldats, européenscomme indigènes, de la 3e Divisiond’infanterie algérienne peuvent êtrelégitimement fiers de leur action.L’armée d’Afrique a payé un lourd tri-but à la libération de la France et méritela reconnaissance de la Nation. Pourtantau plus fort des combats du Belvédère,le lieutenant Nicolas, chef de section àla 10e compagnie du 4e RTT, déclare àl’un de ses camarades : « Personne nepourra savoir ce que nous avons fait.Personne ne le soupçonnera. Ces choseslà (…) nul ne saurait les raconter. Ellesdisparaîtront avec nous. Les Françaisn’en sauront rien ». A nous de les faireconnaître et d’en garder le souvenir,toujours. �

Capitaine Ivan CADEAU - SHD

1 « L’Armée d’Afrique » n’est pas une appellationofficielle et désigne en fait le XIXe Corpsd’Armée, créé dans le cadre de la réorganisationde l’armée française qui fait suite à la défaite de1871. Elle regroupe des troupes européennes(zouaves, légionnaires, chasseurs d’Afrique) etautochtones (tirailleurs, spahis, goumiers) issuesdes trois pays du Maghreb : Maroc, Algérie etTunisie.2 Notamment grâce à l’action des 1re DMI, 2eDIM,4e DMM et du corps de montagne formé par lestabors marocains.

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HISTO

IRE

DRECPAD

L’arméed’Afrique a payéun lourd tributà la libérationde la Franceet mérite

la reconnaissancede la nation.

Le 16 août 1944 avec les américains, tirailleurs et spahis débarquent en Provence et sansattendre le reste des unités de la division sont lancés à l’assaut de Toulon et de Marseille.

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DR

HISTOIRE«1949, l’arrivée de Mao au pouvoir et sesconséquences sur la guerre en Indochine

Il y a soixante ans, la victoire remportée parles communistes chinois sur leur adversairenationaliste du Guomindang et la proclama-tion de la République populaire de Chineentraînent d’importantes conséquences sur

la physionomie de la lutte que livre le corps expé-ditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO).D’une part l’arrivée de Mao au pouvoir introduitune menace nouvelle –une intervention massivedes Chinois dans le conflit, qui doit être prise encompte dans la stratégie du commandant en chef.D’autre part elle permet à l’armée populaire viet-namienne (APV) commandée par le général Giapde disposer désormais d’un allié puissant. Ce der-nier lui offre en effet, outre un sanctuaire à proxi-mité de la frontière tonkinoise, la possibilitéd’être instruite, équipée et armée de matérielsmodernes par les Chinois. Du côté français, cettemenace, qui prend le nom de code d’hypothèse« Damoclès » aboutit au changement de posturedu corps expéditionnaire et à la mise en défensedu delta Tonkin. Par ailleurs, elle amène les Etats-Unis à reconsidérer et à redéfinir leur politiquevis-à-vis de la France : l’Indochine devient unfront de la guerre froide, elle peut, à ce titre béné-ficier de l’aide américaine.

En mars 1949 le général Koch, alors com-mandant des troupes françaises d’Indochine duNord peut écrire : « l’aggravation de la menacechinoise se traduit déjà pratiquement (…) par desincursions et (…) par des concentrations à lafrontière ». Un an plus tard, le général Carpentier,alors à la tête du CEFEO est encore plus clair :« il n’est pas défendu, maintenant, d’envisagerdans un avenir plus ou moins lointain une attaque[des communiste chinois] sur le Tonkin ». Cettepeur d’une intervention domine les préoccupa-tions des responsables militaires en Indochine,elle devient même, pour certains, la« hantise du général de Lattre » en 1951. Garantde la souveraineté et des intérêts français, celui-cin’a d’autre choix que de mettre en garde le norddu Vietnam contre toute agression. Aussi décide-t-il la construction d’une ceinture fortifiée béton-née protégeant le delta et sa capitale, Hanoï, ainsique le port de Haïphong. Réalisée entre 1951 et1953 (quelques ouvrages sont même coulés en1954), la ligne de Lattre, totalise un ensemble de1600 blockhaus répartis en 230 points d’appui(PA). En effet, la forme de fortification retenue estcelle du PA comprenant un ouvrage central, pou-vant abriter une vingtaine d’hommes, entouré parquatre ou cinq blocs périphériques, occupés par8 hommes, distant de deux à trois kilomètres lesuns des autres. Des positions d’artillerie appuientde leurs feux ses positions défensives.

Très critiquée après la mort du maréchalde Lattre, la ligne de Lattre s’est vue reprocherson coût et son inutilité, notamment parce qu’ellen’entravait en rien les infiltrations du viêt-minh.En fait telle n’était pas sa fonction ; réalisée dansl’urgence, cette fortification de campagne n’ad’autre objet, soulignons-le encore, que « de met-tre le dispositif du Tonkin à l’abri d’une attaquede la Chine communiste disposant d’une grossesupériorité quantitative d’effectifs ».Ainsi, empê-cher l’infiltration d’unités autonomes viêt-minh àl’intérieur de la zone contrôlée par les Françaisn’entre pas dans ses missions. Toutefois, aumoment où le Viêt-Minh dispose d’un corps de

bataille puissant, fort à la fin de 1951 de cinq divi-sions d’infanterie et d’une division mixte artille-rie-génie dite « lourde », les blockhaus du deltajouent leur rôle, car Giap n’a pas les moyens etn’ose pas lancer d’attaque massive. Il le reconnaîtd’ailleurs dans ses mémoires : « nous nous étionsrendu compte que lancer une offensive d’enver-gure était peu réalisable dans le delta où l’ennemiattendait nos attaques (…). [C’était là] que setrouvait le noyau dur du dispositif ennemi. Laligne des bunkers construits par de Lattre n’avaitpas empêché notre infiltration dans les zonesoccupées mais elle nous occasionnait encorenombre de difficultés lors des combats d’enver-gure ».

De fait, le delta n’a pas été attaqué enforce et paradoxalement, les fortifications ontamené l’adversaire à définir une stratégie péri-phérique qui aboutit, quelques années plus tard, àDiên Biên Phu.

De toute façon, comme le rappellent fré-quemment les sapeurs français, il serait vain devouloir faire jouer à la fortification un rôle qui ladépasse. Ce n’est pas une pensée universelle.C’est un instrument de combat et de manœuvrequi s’intègre dans un ensemble. Pour s’exprimercomme en mécanique rationnelle, c’est l’une desforces d’une résultante et non la résultante elle-même. Il ne faut donc jamais la concevoir commeun problème isolé qui se suffit à lui-même, maisen fonction d’une manœuvre qui s’appuie sur elleet sur bien d’autres forces telles que le réseau demanœuvre, l’infrastructure aérienne… (…). Il fautd’abord la concevoir dans un ensemble défini ».Ce rôle d’appui à la manœuvre, les principauxdétracteurs du « béton » ne l’ont apparemment pastous saisi. En effet, la ligne de Lattre s’inscrivaitdans un vaste programme d’équipement duchamp de bataille comprenant la création d’unvéritable réseau de manœuvre et la mise en placede véritables bases opérationnelles, chargées depermettre au corps expéditionnaire de mener laguerre.

Le réseau de manœuvre était à la foisnécessaire et rendu possible par l’arrivée de l’aideaméricaine. En effet, les Etats-Unis, jusque làopposés à la guerre menée par les Français enIndochine avaient, devant le changement de rap-port de forces, décidé de soutenir ces derniers parune aide financière, mais également par la livrai-son de matériel de guerre. Les différentes armesse transforment : l’arme blindée et cavalerieacquiert des chars lourds, M4 Sherman, M 36,celui-ci devait d’ailleurs initialement être déployéà la frontière sino-tonkinoise, il sera finalementemployé dans un rôle d’appui-feu. L’artillerie voitégalement ses dotations en canons de 155mmaugmenter et le génie reçoit toute une gammed’engins utilisés pour le renforcement des voiesde communications et la construction des bases.Le corps expéditionnaire « s’alourdit » et changede physionomie ce qui sur le théâtre d’opérationindochinois, aux infrastructures fragiles et agres-sées tous les ans par le climat, entraîne de grandesservitudes pour le génie militaire. En effet, lesprincipales voies de communication et ouvragesd’art du delta du Tonkin doivent être portés à uneclasse supérieure, 30 ou 40 tonnes pour les plusimportants afin d’accueillir les Groupes mobilesdont de Lattre a décidé le développement. C’est

notamment le cas de la Route coloniale 5 (RC 5)qui relie Hanoï et Haïphong, celle-ci est la vérita-ble « artère » du corps expéditionnaire tout aulong de la guerre, elle permet l’amenée deshommes, du matériel et du ravitaillement sur l’en-semble du front du « delta ». En 1951 en mêmetemps qu’est réalisé ce réseau de manœuvre (quine satisfait toutefois pas le commandement dugénie, faute de moyens), des bases opération-nelles voient le jour, capables d’accueillir deschasseurs à réaction dans le cas d’opérationsaériennes contre l’aviation chinoise.

Le principal bénéficiaire de l’arrivée descommunistes chinois à la frontière du Tonkin a été,on l’a dit, le Viêt-Minh, il s’est en quelques moisconsidérablement renforcé, ce qui n’a pas échappéau 2e Bureau français ; celui-ci écrit dans sa syn-thèse mensuelle du mois d’août 1950 que les pos-sibilités de ses unités vont se modifier profondé-ment du fait de l’amélioration considérable appor-tée à leur armement et à leur encadrement. Lescombattants français, sur le terrain, ont bien notéd’ailleurs qu’ils avaient devant eux un nouveladversaire ; aux qualités d’endurance et de rusti-cité que l’on prêtait alors aux bo doïs viennent dés-ormais s’ajouter une instruction, un entraînementet un équipement individuel qui n’ont rien à envierà celui d’une armée européenne. Pourtant malgréles mises en garde répétées des différents servicesde renseignement en Indochine, le commandementdécide en octobre 1950 l’évacuation de la zonefrontière et le repli de Cao Bang, aboutissant à lacatastrophe que l’on connaît.

« Il avait inconsciemment substitué aux don-nées réelles qu’il possédait sur le Viêt-Minhl’idée préconçue qu’il s’en faisait ». En fait, Labataille de la RC 4 sanctionnait un fait nouveau :grâce aux communistes chinois, le rapport deforce avait évolué. Et non seulement, les unitésennemies étaient maintenant de très bonne valeur,mais l’état-major vîet-minh était maintenantcapable de monter et de coordonner des actionsd’ensemble dans la durée.

L’aide militaire chinoise au Viêt-Minh quise met en place à partir de l’automne 1949 ne vacesser dès lors de se développer. Peu de tempsaprès la chute de Diên Biên Phu (qui signifie envietnamien « chef lieu de la zone frontalière »), le2e bureau estime que l’aide chinoise a permis auViêt-Minh de disposer outre le renforcement enarmement individuel et collectif dans les unitésd’infanterie, d’importantes livraisons de carbu-rant (2 400 tonnes entre janvier et avril 1954)nécessaires au 1 500 camions de son parc auto-mobile, mais également de 80 pièces de DCA de37 mm et des lance-fusées multitudes apparus à lafin de la bataille, improprement appelé « orgue deStaline » dans de nombreux ouvrages.

Ainsi, si l’histoire retient plus volontiers lesdates de grandes batailles, instant de rupture, ilfaut souligner que ces dernières ne sont souventque la conséquence de phénomènes plus lointainset plus profonds, se faisant dans la durée. L’année1949 est à ce titre une année charnière pour laguerre d’Indochine, sans doute plus que ne l’est1950 et le désastre de Cao Bang. Sans minimiserles atouts et la valeur du Viêt-Minh, l’aide appor-tée par la Chine communiste au Viêt-Minh est àl’origine directe de la transformation de l’APV encorps de bataille mobile et manœuvrier. Quant àla menace que fait planer la Chine sur le Tonkin àpartir de l’arrivée au pouvoir de Mao, elle contri-bue encore davantage à la dispersion des effortsfrançais avec la création de centaines de postes quiimmobilisent des milliers d’hommes. �

Capitaine Ivan CADEAU - SHD

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HISTO

IRE

Lieu de conservation et de mise envaleur du patrimoine, le Musée duSouvenir est destiné à la formationdes élèves-officiers. Vitrine del’ESM de Saint-Cyr, de l’EMIA et

de l’EMCTA, vecteur privilégié du lienArmée-Nation, le Musée du Souvenira un projet scientifique et cultureldigne d’intérêt et convoite le label« Musée de France ».

Intimement lié aux événements de l’his-toire de France, le patrimoine est un enjeumajeur de notre culture. Au Musée duSouvenir des écoles de Saint-CyrCoëtquidan, ce patrimoine est une véritableleçon d’histoire qu’il faut se réapproprier.

Lieu unique de Mémoire et de témoi-gnages d’où se détachent des vocations etdes destinées exceptionnelles, le Musée duSouvenir est un univers référentiel communtant historique que scientifique. En adoptantune approche globale et ouverte, il peut ser-vir les réflexions contemporaines :

• En mettant le citoyen en rapport avecson histoire, il renforce les liens Armée-Nation et véhicule des valeurs pérennes deculture et d’éthique de l’officier français(sens de l’honneur, esprit de sacrifice,loyauté, désintéressement, disponibilité).

• En tant que vecteur important d’infor-mation et de formation, le Musée oeuvrepour le rayonnement des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et de l’histoire militaire.

Enfin, une reconnaissance locale puis régio-nale renforce son appartenance à un patri-moine national.

Lieu d’échanges et de partages au carac-tère original, le Musée du Souvenir permetl’épanouissement des consciences indivi-duelles et collectives.

Si l’armée de Terre est une école d’éner-gie, le Musée se doit d’être dynamique,novateur, moderne, ouvert sur le monde. Ildoit s’inscrire dans un paysage touristique,culturel, local et régional. Il devient unespace exigeant de projet, qui requiert unlarge savoir. Il s’agit aujourd’hui, pour nous,de renforcer l’attractivité du Musée duSouvenir par une démarche innovante etpragmatique.

Enfin, un projet d’extension et demodernisation du Musée du Souvenir estinitié, avec pour objectif l’inauguration dunouveau musée à l’horizon 2012, à l’occa-sion du centenaire de sa création. Un pro-grammiste a rendu une étude qui proposetrois scénaros.

Historique

Le Musée du Souvenir, inauguré en1912 dans la chapelle Saint-Louis à Saint-Cyr l’Ecole dans les Yvelines, est détruit parles bombardements alliés en 1944. Il estinauguré à Coëtquidan par le PremierMinistre, Pierre MESSMER, le 23 juillet1967.

Lieu de mémoire et d’histoire, les col-lections sont présentées sur deux niveaux.Selon un parcours à la fois chronologique etthématique, 1 500 objets militaires com-mentent l’évolution de l’histoire des écolesde Saint-Cyr Coëtquidan. Accessible etenrichissant, le Musée du Souvenir assure lasauvegarde d’un patrimoine militaireemblématique qu’il valorise, restitue et faitvivre.

Au rez-de-chaussée, un vaste hall quidonne sur la cour d’honneur « Rivoli »accueille les expositions temporaires. Aupremier étage, les visiteurs parcourent deuxsiècles d’histoire de la formation des offi-ciers.

Une borne permet de consulter 8 000fiches constituant le Mémorial numérisé des

Saint-Cyriens et des officiers des Ecolesd’Armes morts pour la France.

Les écolesde Saint-Cyr Coëtquidan

• L’Ecole Spéciale Militaire est créée àFontainebleau le 1er mai 1802 par NapoléonBonaparte, Premier Consul. Elle s’installe àSaint-Cyr (Yvelines) en 1808, dans l’an-cienne maison royale de Saint Louis fondéeen 1685 par Madame de Maintenon pourl’éducation des jeunes filles de la noblessepauvre. Les bâtiments ont été détruits pardes bombardements en 1944.

• L’Ecole Spéciale Militaire est transfé-

Le musée du souvenirdes écoles deSaint-Cyr Coëtquidan

DR

DR

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Le Premier Consul franchissant les Alpesau col du Grand-Saint-Bernard château de MalmaisonJacques-Louis David, 1800Huile sur toile Peinture260 × 221 cm, figureChâteau de Malmaison, Rueil Malmaison

MaréchalLouis HubertGonzalve Lyautey(1854-1934)Élève à Saint-Cyr(1873).

L’activité muséographique et culturelle duMusée du Souvenir des écoles de Saint-CyrCoëtquidan s’inscrit dans la politiquepatrimoniale et de tradition de l’armée deTerre, qui vise à offrir à tous les français,une meilleure compréhension de l’histoiremilitaire de la France puis d’ouvrir largementle musée au grand public(scolaires et universitaires).

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HISTOIRE

Les campagnes coloniales de la secondemoitié du XIXe siècle occupent une placeimportante de notre histoire à travers denombreux souvenirs.

Le Grand Uniforme (G.U.) embléma-tique du Saint-Cyrien Allard Meeus, qui achargé en casoar et gants blancs en août1914, trouve toute sa symbolique dans lanotion du thème de sacrifice suprême del’officier qui accomplit son devoir au périlde sa vie.

Dans les années (1920-1930) l’EcoleSpéciale Militaire contribue au développe-ment de l’Empire colonial français, en parti-culier en Afrique. Deux noms, parmitant d’autres, méritent d’être cités :« Lyautey et Charles de Foucauld ». Unevitrine est réservée aux élèves étrangers (leroi Pierre 1er de Serbie, le prince Muta Guchicousin de l’empereur du Japon et le princeLouis II de Monaco).

Dans la partie du musée consacrée à laSeconde Guerre mondiale (campagne deNorvège, puis la campagne de France) nousévoquons la France Libre, avec un hom-mage particulier au général de Gaulle, les

l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyravant le bombardement par les alliésen 1944, d’un diorama du camp deCoëtquidan et d’une maquette sur la batailled’Austerlitz (1805).

Les grandschefs militaires

Les officiers d’aujourd’hui, hommes etfemmes, appartiennent à leur époquecomme les officiers d’hier furent aussi deleur temps : précurseurs, aventuriers, mis-sionnaires, pacificateurs, visionnaires maiségalement artistes. Ces officiers célèbres etanonymes eurent des vies singulières (undestin mythique, mondial, tragique ouhéroïque) et parfois romancées.

Certaines vitrines sont plus anecdo-tiques, comme celle présentant les décora-tions de Monseigneur Lanusse, Aumôniermilitaire de Saint-Cyr (1859-1905), vénérédes Saint-Cyriens.

Les Ecoles d’Armes d’où sont sortis lesélèves officiers issus du corps des sous-offi-ciers sont également évoquées.

rée à Aix-en-Provence de novembre 1940 ànovembre 1942. La formation des officiersest ensuite répartie entre Malvern etRibbesfords (Grande-Bretagne) de 1941 à1944 (Cadets de la France Libre) etCherchell (Algérie) de 1943 à 1945. En1945, l’école s’installe à Coëtquidan(Morbihan).

Depuis 1803, l’Ecole Spéciale Militairea formé plus de 63 686 officiers dont plus de2000 élèves étrangers. Plus de 10 000 Saint-Cyriens sont tombés au champ d’honneur.

• L’Ecole Militaire Interarmes est crééele 13 septembre 1961, Elle est héritière desEcoles d’Armes, formées dès 1873.

Avec la préparation au baccalauréat puisau concours d’entrée à l’EMIA et àl’EMCTA, l’Ecole Militaire de STRAS-BOURG a permis aux sous-officiers et auxofficiers de réserve en situation d’activitéles plus méritants d’accéder à l’Epauletted’Officier (4 500 d’entre eux sont tombés auchamp d’Honneur en 1914-1918). L’EMIAa formé plus de 34 020 officiers.

• L’Ecole Militaire des CorpsTechniques et Administratifs, créée le 1eraoût 1977, forme des officiers destinés auxétats-majors et services inter-armées.

Les collectionspermanentes

Un passé aussi glorieux mériterait d’êtremis en valeur.

Au sein du musée, le visiteur perçoittout d’abord une évocation de Napoléon Ier,

fondateur de l’Ecole Spéciale Militaire (por-traits, sculptures, souvenirs, décorations etpièces d’uniforme de l’Empereur).

Des plaques commémoratives et ungrand nombre de mannequins portant diffé-rents uniformes de tradition rappellent ceque furent les écoles. Une vitrine exposeune collection complète des insignes de pro-motion.

Deux escaliers (ornés de vitrines conte-nant de splendides armes orientales) per-mettent l’accès à l’étage supérieur qui seprésente comme une large galerie « en U ».Plus de deux siècles d’histoire de Francesont évoqués, dans une galerie qui se pré-sente en « U », à travers ses grands chefsmilitaires, connus ou anonymes.

Dès la fin du règne de Louis XVI,l’école de Brienne, et l’école de Mars, sousla Révolution sont évoquées par des recons-titutions d’uniformes.

Les armes à feu et armes blanches, sontauthentiques et accompagnées d’une fichesignalétique descriptive.

Nous disposons aussi d’une maquette de

> Le musée du souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan

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HISTO

IRE

que patrimoine de proximité. Il est aussipartenaire du Musée de la Résistance bre-tonne à Saint-Marcel. Par ailleurs, avec leconcours de la Direction militaire du patri-moine et des archives (DMPA), le Musée duSouvenir s’inscrit dans le cadre du Tourismede Mémoire tel qu’il se pratique enNormandie.

Une action de promotion du Muséedemeure indispensable en liaison avec lesorganismes extérieurs (publicités touris-tiques et signalétiques, communauté deCommune de Guer, Comité départementaldu Tourisme. Rectorat d’Académie deRennes).

La cible scolaire etétudiante en Bretagneet Pays de Loire.

Le développement du Musée passe parune approche plus didactique, plus accessi-ble au public jeune en partenariat avecl’Éducation nationale. Cela permet de ren-forcer le lien Armée-Nation. Un dossierpédagogique est remis aux

enfants et aux professeurs. Le Musée estaussi tourné vers le monde extérieur etdevient une richesse historique au coeur deBrocéliande.

A Coëtquidan, le patrimoine identitairemilitaire est au service de la cohésion ducorps des officiers de l’armée de Terre.Désormais, le Musée doit s’inscrire dans ladurée, être visité, par de nouveaux publicsqu’il faut conquérir et fidéliser.

Si l’existence et la cohérence d’unmusée sont le signe de la maturité des socié-tés, le Musée du Souvenir reste un lieu his-torique et de recueillement. Il peut aussidevenir un centre culturel et pédagogiqueformidable et le ciment indispensable del’esprit de Défense en Bretagne.

Ce lieu pluriel marie l’Art et l’Arméepour éviter les stéréotypes, l’indifférence etle cloisonnement.

Lieu de savoir et de mémoire collective,le souvenir y est bien vivant, authentique,chargé d’affectif, d’honneur et de gloire.« Ceux qui sont morts nous regardent » !

Accueil d’ungroupe scolaire

Désormais, parce qu’il y a « unevolonté, il y a un chemin » pour faire de ceMusée un site majeur, éducatif, patrimonialet culturel en Bretagne, dans le Morbihan enparticulier, au coeur du pays de l’Oust àBrocéliande

Avec enthousiasme, détermination et

l’idée d’impulser une nouvelle dynamique,le Musée du Souvenir devrait à l’aveniroccuper une place unique dans le départe-ment du Morbihan. Depuis 64 ans, le Muséea su attirer des visiteurs avec des exposi-tions inédites et de qualité. Il a su renouve-ler un public toujours désireux de connaîtrel’histoire militaire de la France, l’histoiredes officiers issus de Saint-Cyr et des Ecolesd’Armes (recrutement semi-direct rapidedes officiers de l’armée de Terre).

De nombreux horizons s’offrent auMusée du Souvenir pour les années à venir :diversifier les visiteurs et augmenter davan-tage le public de proximité et les scolairesafin qu’ils puissent mieux connaître et s’ap-proprier notre musée, tout en renforçant lespartenariats de proximité. Ces actions sontautant de chantiers ouverts à développer.

Notre exposition itinérante intitulée« 60 ans de présence des écoles Militairesde Saint-Cyr Coëtquidan en région Bretagne(Morbihan-Guer, 1945-2005) » a d’ores etdéjà été accueillie avec un réel enthou-siasme par 40 000 visiteurs depuis 2005.

De nombreuses visites culturellestémoignent du rayonnement actuel duMusée qui restitue un patrimoine militaireemblématique. Proche de la forêt deBrocéliande, notre Musée vous propose dedécouvrir des oeuvres exceptionnellesautour des expositions temporaires. Dans uncadre prestigieux chargé d’histoire, leMusée du souvenir dispose aussi d’un cen-tre de documentation d’archives des promo-tions d’élèves-officiers depuis 1830 etaccueille 100 universitaires par an qui redé-couvrent les richesses d’un patrimoine mili-taire authentique, en Bretagne-Morbihan-Guer.

Depuis 1912, 1 040 000 visiteurs se sontréappropriés avec succès le Musée duSouvenir des écoles de Saint-CyrCoëtquidan qui vous accueille avec ferveuret professionnalisme, en Bretagne depuis1947. �À très bientôt à tous ....

Chef d’escadron Gérald SOUPRAYENConservateur du Musée du Souvenirdes écoles de Saint-Cyr Coëtquidan

Informations pratiques :• Bulletin d’adhésion de l’Associationdes amis du musée du souvenir ;• Accueil musée 02 97 70 77 49ou 77 51 et 77 52• Courriel [email protected]• Site web associatif www.aamds.fr• Site web Ecoles www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr

campagnes d’Afrique, d’Italie, laRésistance, les Maquis et les combats de laLibération, la Déportation.

On peut voir la carabine US Ml offerteau général Juin par le général Clark, com-mandant la 5e Armée US lors de la prise deRome. Des chefs illustres et moins connussont évoqués, parfois avec une simple photoou plus largement lorsque les souvenirsrecueillis le permettent : « Tom Morel,Bournazel, Delestraint, Frère, Giraud,Leclerc, Juin, de Lattre ».

L’après-guerre est le théâtre d’opéra-tions nouvelles en Indochine, en Corée et enAlgérie. Là encore, les officiers formés àSaint-Cyr paieront un lourd tribut.

Ce sont ensuite, après une période depaix, des missions au Liban, dans le Golfe,en ex-Yougoslavie, qui sont mises en scène.Toutes ces campagnes sont matérialisées pardes photos, des insignes, des décorations,des pièces d’uniformes ayant appartenu àdes officiers issus des Ecoles de Saint-CyrCoëtquidan.

Une autre vitrine est consacrée aux rela-tions internationales avec des cadeauxofferts par des chefs d’Etat en visite auxécoles. On y trouve des objets personnels,des lettres parfois très intimes comme cellede ce jeune lieutenant qui, retranché dans unposte assiégé en Indochine, sait qu’il vamourir. Il écrit à sa jeune épouse pour luifaire part de son amour, mais aussi de sadétermination à accomplir son devoir pourla patrie, s’il le faut au péril de sa vie.

Ouverture etdémocratisation d’accèsau musée du souvenir

Dans le cadre de sa stratégie d’ouvertureet de démocratisation d’accès à la culture, lemusée ouvre ses portes gratuitement le pre-mier dimanche des mois de février à juin, deseptembre et d’octobre ainsi que les jours decérémonies nationales légales ou de fêtesparticulières. Le musée devient un lieu derencontres, de partages et d’échanges pourle plus grand nombre.

Lieu identitaire de mémoire et de cohé-sion pour les militaires, qu’ils soient offi-ciers, sous-officiers ou engagés volontaires,le Musée du Souvenir contribue au rayonne-ment de l’armée de Terre et au renforcementdu lien « Défense et Société ».

Inscrit dans de nombreuses brochuresrégionales telles que les Portes deBrocéliande, Entre Terre et Mer, le Guide duRoutard, le Guide de vos loisirs enMorbihan (AMEL) ou la route des Ducs deBretagne, le musée ancre sa présence en tant

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Ces recherches ont pour objetde permettre au commande-ment de disposer d’enseigne-ments tirés des conflits passésafin d’alimenter la réflexion

doctrinale. Elles doivent égalementconcourir aux progrès de la connais-sance historique en collaboration étroiteavec des chercheurs civils ou, mili-taires, français et étrangers par le biaisde publications ou de participations àdes colloques.

Surtout, la DEE est chargée d’orien-ter l’enseignement et la recherche enhistoire militaire au sein de l’armée deTerre et au profit des organismes intéres-sés par la dimension terrestres des opé-rations, tout en y participant activement.

Axe de recherche

Du fait même de sa spécificité l’his-toire militaire est sujette à un certainnombre de dérives qui nuisent à l’imageque l’on s’en fait au sein de l’armée deTerre, et à l’extérieur de celle-ci. Cettesituation amène de nombreux officiers àla considérer comme un passe-temps ou

une matière secondaire, voire superflue.L’histoire militaire est, en effet, sou-

vent mise au service de matières oud’activités qui lui sont étrangères : tra-ditions, mémoire, commémoration,hagiographie.À la concevoir sous cette forme, on

s’interdit toute connaissance sérieusedes événements et toute réflexion perti-nente à leur sujet. Or ce sont bien laconnaissance des événements et lesleçons que l’on peut en tirer qui consti-tuent le but de l’étude de l’histoire mili-taire. Cette étude permet également desaisir la validité et la pertinence desréflexions des théoriciens militaireslorsqu’elles prennent contact avec lesréalités lors de leur application à laconduite d’opérations.C’est la raison pour laquelle l’axe

de recherche retenu par la DEE estl’histoire de la pensée militaire et desopérations.Les archives et les fonds déposés au

SHD se prêtent particulièrement bien àla conduite de travaux s’inscrivant danscet axe. Réciproquement, les travauxeffectués constituent un excellent

moyen de valoriser et de faire connaîtreles ressources du SHD.L’histoire de la pensée militaire et

des opérations permet de traiter denombreux sujets historiques tels que :• Doctrine d’emploi des forces ;• Fonctions opérationnelles ;• Pouvoir politique et autoritémilitaire ;• Diplomatie et action militaire ;• Histoire des combattants ;• Formation et instruction des mili-taires.

Cette liste est loin d’être exhaustive,l’essentiel étant que les sujets trèsdivers abordés, aillent dans le sens del’axe de recherche de la DEE.Cet axe de recherche lui permet de

contribuer efficacement à la créationd’un pôle de compétence original quiest sans équivalent en France.La méthode employée est la

méthode heuristique. En s’appuyant surune problématique pertinente, elle doitpermettre la réalisation, non pas d’unehistoire descriptive, mais d’une histoireexplicative :

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HISTOIRESERVICE HISTORIQUE de la DÉFENSE (SHD)La division études et enseignementdu département de l’armée de Terre

Dans le cadre de sa participationà la valorisation des archiveset des fonds déposés auService historique de la Défense,la division études et enseignementdu département de l’armée de Terre(DAT/DEE) mène des recherchesqui s’inscrivent dans un espritinter-forces armées.

SHD

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• envisageant ce qui aurait pu sepasser afin de mieux comprendrece qui est réellement advenu ;• faisant ressortir les évolutions etles permanences (procédés et prin-cipes) ;• faisant le lien entre la théorie et lapratique, les grandes décisions etles frictions ;• balayant un large spectre chrono-logique et couvrant l’ensemble desarchives du SHD, de manière àpermettre prendre du recul et àfournir des clefs d’explication.

La recherche est menée avec unesprit pluridisciplinaire, imaginatif,nécessitant une grande curiosité intel-lectuelle.Afin de disposer du plus grand nom-

bre de clefs de compréhension, il estsouvent fait appel à d’autres disciplinescomme la philosophie, l’économie,

la sociologie, le droit, etc.Rien n’étant définitif en histoire, il

est difficile de trouver des sujets entiè-rement traités car c’est l’angle d’ap-proche qui fait l’originalité et la perti-nence des travaux de l’historien.

Actionsde Formation

S’appuyant sur les recherches effec-tuées, les actions de formation menées

au profit des organismes de l’armée deTerre ou des armées étrangères, peuventprendre la forme de conférences au pro-fit de l’enseignement militaire supérieuren France et à l’étranger, ou de coursdans les écoles de formation initiale etd’application. Elles peuvent égalementprendre la forme d’études historiquessur le terrain.

De l’utilité de l’histoire de lapensée militaire et des opérationspour les forces armées.L’histoire militaire, entendue de la

façon exprimée supra, est la matière lamieux à même d’aider les officiers àsaisir toute la difficulté que présente lepassage de la pensée à l’action, de lathéorie à la pratique. Tout en leur four-nissant les connaissances nécessaires àl’alimentation de leur réflexion et lesclefs de compréhension qui leur per-mettront d’acquérir de nouvellesconnaissances, il s’agit de :• faire comprendre que l’histoire nese répète pas mais n’en comportepas moins des invariants et demontrer les conséquences de cetétat de fait :• de l’histoire on ne peut pas tirer derecettes :• parce que la réalité est complexe etchangeante et que les événementsrésultent souvent de faisceaux decauses ;

• parce qu’il est très difficile d’éta-blir les faits : les sources et lespoints de vue des acteurs ou destémoins divergent la plupart dutemps, ces derniers, à l’image deFabrice del Dongo à Waterloo,ayant toujours une vision parcel-laire et subjective des événements.• mais derrière l’apparence deschangements, il s’avère que :• certaines causes produisent tou-jours les mêmes effets, parce quel’Homme, qui fait l’histoire, esttoujours le même ;• il existe des permanences, desprincipes valables en tous temps eten tous lieux qu’il faut savoiradapter, avec intelligence, à lasituation, ce qui nécessite la maî-trise d’un certain nombre desavoir-faire et de procédures élé-mentaires (seul domaine où l’utili-sation de recettes se justifie).

• les faire réfléchir à la question del’application des principes aux circons-tances et aux problèmes que cette ques-tion a toujours soulevés : doit-on procé-der en utilisant des schémas (orga-niques et doctrinaux) ou peut-on s’enaffranchir ?Les études historiques sur le terrain

(en anglais staff-ride) concourent effi-cacement à la poursuite de cet objectif.Leur principal intérêt est de montrer

la complémentarité existant entrel’étude des documents et celle du ter-rain sur lequel on se rend, et de faireappréhender la difficulté que présentel’application des principes élémentairesde la tactique, dans des circonstancesqui sont toujours particulières. Ellespermettent de montrer que le non res-pect de ces derniers mène inéluctable-ment à l’échec et que ce sont souventles détails – habituellement considéréscomme de simples anecdotes - qui fontl’histoire. Les chargés de recherchespeuvent dispenser des cours et desconférences au profit d’organismes de

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La méthode employée est la méthode heuristique. En s’appuyant sur une problématique pertinente, elle doit permettrela réalisation, non pas d’une histoire descriptive, mais d’une histoire explicative…

S’appuyant sur les recherches effectuées, les actions de formation menées au profit desorganismes de l’armée de Terre ou des armées étrangères.

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formation supérieure civils qui enferaient la demande. Ces cours doiventimpérativement s’inscrire dans l’axe derecherche fixé par le chef de la DEE.

Productionde travaux

Les travaux produits au sein de laDEE privilégient la coopération avec lesorganismes français ou étrangers dont lespréoccupations se rapprochent dessiennes.

Mais cela n’exclut nullement unecontribution ponctuelle à des travaux dontle sujet général ne s’inscrit pas directe-ment dans l’axe de recherche, mais elledoit constituer l’apport de l’historienmilitaire au traitement de ce sujet.

Les chargés de recherches assistent leplus souvent possible aux colloques etaux conférences auxquelles le SHD estinvité et traitant de sujets se rapprochantde ceux de la DEE. �

> Les étudeshistoriquessur le terrainContrairement aux voyagesd’études historiques- les Battlefieldtour desBritanniques –pendant

lesquels les péripéties desbatailles du passé sontévoquées, les études histo-riques sur le terrain (EHT)consistent à utiliser leterrain pour mettreles officiers en situationet les faire réfléchir à lamanière dont lesopérations ont étéconçues et conduites.

Les EHT ont été pratiquées par lesPrussiens, sous l’appellation d’histo-rische Geländebesprechungen dès le

début du XIXe siècle, puis par les Anglo-américains qui utilisent l’expressionStaff-Ride pour la désigner. Leur pratiquedans l’armée française paraît en revanchetrès récente.

Les EHT ont été introduites aux Ecolesde Saint-Cyr Coëtquidan en 2003, en com-plément des cours magistraux et des tra-vaux dirigés en salle. Les élèves officiersdu 2e bataillon de l’ESM ont été les pre-miers à en bénéficier.

Il s’est agi pour eux de résoudre descas concrets du niveau chef de section,tels qu’ils se sont posés aux officiers sub-alternes de la 2e DB française, de la5e (US) DB ou de la 9. Panzer, dans larégion comprise entre le Mans etAlençon, en août 1944.

Depuis cette époque, la pratique desEHT s’est étendue à l’enseignement mili-

taire supérieur (CSEM) avec lequel laDEE collabore étroitement. Les officiersstagiaires sont invités à se mettre à laplace des officiers d’état-major et descommandants de grandes unités (divi-sions et corps d’armée) des armées de laSeconde Guerre mondiale.

Quel que soit le niveau auquel ellessont pratiquées, les EHT présentent l’inté-rêt de permettre l’appréhension des opé-rations militaires selon deux approchescomplémentaires : celle de l’historien etcelle de l’homme de terrain. Une histoiredes opérations bâtie sans tenir compte duterrain risque de ne pas bien rendrecompte de la manière dont les résultatsont été obtenus.

Réciproquement, sans la connaissancede la sanction apportée par l’histoire, leterrain ne parle pas aussi bien qu’il lepourrait. Les EHT se prêtent donc parti-culièrement bien à la poursuite du butassigné à l’enseignement de l’histoiremilitaire dans la formation des officiers : lesamener à réfléchir aux problèmes poséspar le passage de la pensée à l’action, dela théorie à la pratique, de la conceptiondes opérations à leur conduite, et à laplace qu’occupe la prise de décision dansce processus.

L’étude de l’histoire sur un terrain quiménage toujours des surprises - y comprisen temps de paix - permet en effet de biencomprendre toute la difficulté que pré-sente ce « passage » du fait des nom-breuses frictions qui ne manquent jamaisde se produire et compromettent ainsi les

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HISTOIRESERVICE HISTORIQUE de la DÉFENSE (SHD)La division études et enseignement du département de l’armée de Terre

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L’étude de l’histoire sur un terrain qui ménage toujours des surprises - y comprisen temps de paix - permet en effet de bien comprendre toute la difficulté queprésente ce « passage » du fait des nombreuses frictions qui ne manquent jamaisde se produire.

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plus beaux plans. En conséquence, l’undes enseignements majeurs qui se dégagedes EHT est qu’à la guerre les recettesprêtes à l’emploi sont contre-productives : iln’y a que des principes qu’il s’agit d’ap-pliquer à bon escient.

De manière à ce que les EHT soientles plus fructueuses possibles, les officiersqui y participent résolvent les casconcrets en petites équipes. Pour des rai-sons pédagogiques, les délais de réflexionqui leurs sont laissés sont brefs : pas plusd’une demi-heure. Cependant, cela nenuit pas à la qualité de leur réflexion dansla mesure où les aides pédagogiques utili-sées permettent de saisir rapidement lesdonnées essentielles des problèmes posés.Les exposés préliminaires en salle et lescommentaires effectués dans les busconstituent par ailleurs une bonne misedans l’ambiance.

A l’issue du travail de réflexion effec-tué par les différentes équipes, les solu-tions retenues sont présentées à l’ensem-ble des participants. Le responsable del’atelier procède ensuite à leur critique ense gardant toutefois de donner une solu-tion idéale pour la simple raison qu’iln’en existe pas : il se contente de présen-ter le plan qui a été retenu dans la réalité -ou la décision qui a été prise - et lamanière dont il a été exécuté, ainsi que lesrésultats obtenus.

Les cas concrets sont choisis afin depermettre aux stagiaires d’avoir unevision cohérente de la bataille ou de

l’opération qu’ils étudient. Certaines EHTsont en outre conçues de manière à ce queles conclusions tirées de l’étude d’un casconcret servent ensuite à la résolution ducas concret suivant. Une telle manière deprocéder permet d’obtenir un travailapprofondi des participants.

C’est ainsi que les officiers stagiairesdu CSEM ont pu s’entraîner à la mise enœuvre de la méthode d’élaboration desordres (MEDO) en enchaînant huit casconcrets à l’occasion d’EHT effectuées enItalie, dans la région du Mont-Cassin et dela vallée du Garigliano en janvier 2009.

Le succès que connaissent les EHTauprès des élèves officiers et des officiersélèves des écoles de formation de l’arméede Terre, valent désormais à la DEE dudépartement de l’armée de Terre desdemandes de plus en plus nombreuses dela part des organismes de formation, ainsique de la part des forces et des états-majors nationaux et internationaux. C’estainsi que de nombreuses EHT vont êtremontées avec le concours de la DEE dansles prochains mois : en Italie, avec l’état-major de l’Eurofor, puis avec le CSEM,pendant la première quinzaine de juin ; àSedan, avec le CESM, à la fin juin ; enSicile avec l’état-major de l’ARRC enjuillet. Sont également en cours d’étudedes EHT avec deux états-majors de bri-gades. �

Lieutenant-colonel Thierry Noulenschef de la section étudeset enseignement du SHD

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S agissant des « articles signés »adressés au sécrétariat du siège

social de l’association, et destinés à lapublication de la revue L’Épaulette soitpar courrier, ou par courrier électroniqueà l’adresse : <[email protected]>Eu égard à la ligne éditoriale de la

rédaction, la direction de la publica-tion décline toutes responsablilitésquant au sens déontologique des articlesqui lui sont adressés et destinés à êtrepubliés dans la rubrique « Tribune libre ».La direction de la publication met en

garde les futurs auteurs de ces articles.« Cette responsabilité engage seuls lessignataires de leurs articles » sur leplan déontologique, comme devant despoursuites éventuelles.Merci de bien vouloir le prendre en

compte lors de la rédaction de vos futursarticles. �

SHD

L’un des enseignements majeurs qui se dégage des EHT est qu’à la guerre les recettesprêtes à l’emploi sont contre-productives : il n’y a que des principes qu’il s’agitd’appliquer à bon escient.

ÉTHIQUE ÉDITORIALE

LÉpaulette à pour principe d’agir avec unesprit de discipline, de loyauté et de stricte neu-

tralité politique et religieuse.L’éventuelle publication, dans la revue, d’un

texte qui n’obéirait pas à ce principe, sans que luisoit jointe une explication appropriée, relèveraitd’une inattention de la rédaction qu’il conviendraitde lui signaler sans délai. �

DÉONTOLOGIE

NOUVELLEADRESSE ?

Nous vousremercions

de nous signalervotre changement

d’adresseen cas

de mutation.Tous les ans,

plus de 1000 revuesne parviennent pasà leurs destinataireset sont impriméesen pure perte.

Merci

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VIE DE L’ÉPAULETTEVIE PRATIQUE> Grille indiciaire des officiers au 1er janvier 2009

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> Grille indiciaire des officiers au 1er janvier 2009

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Le plaisir de nous retrouver ne sedément pas à l’occasion de notrejournée départementale 2009.

Néanmoins, les participants sont un peumoins nombreux que les années précé-dentes, les propositions de co-voituragen’étant pas la solution miracle et lessoucis de santé apportant leur lot d’an-nulation.

Le cadre retenu est celui de l’au-berge Saint-Vincent à Perpignan. Unitéde temps, de lieu et d’action nous incite,outre la qualité de l’accueil, à recon-duire ce cadre pour ces quelques heurespassées en commun.

Mais, notre réunion n’a rien de théâ-tral.

Le colonel (h) Talarie accueille nosinvités, le général (2S) Pirson, déléguédépartemental de la Saint-Cyrienne etson épouse ainsi le chef de bataillonOgier, président de la FraternelleMilitaire pour les Pyrénées-Orientales,et excuse les invités dont les contraintesne leur permettent pas d’être présents.

Quelques instants de recueillementsont observés à la mémoire des adhé-rents ou parents d’adhérents et amis dis-parus depuis février 2008.

Notre groupement reste dynamiquemalgré une petite baisse des effectifsdes retraités, une stricte stabilité deseffectifs des adhérents en activité etl’accroissement du poids des ans.

A noter, sur proposition de son pré-sident, le général (2S) Florimond, laperspective de la visite du CentreDépartemental de Mémoire dans le cou-rant cette année. Les informations utiles

seront diffusées en conséquence.Le président rend compte des nom-

breux sujets traités lors de la journéenationale du 07 février 2009 et desinterventions des autorités.

Il donne lecture des courriers (épis-tolaires et électroniques) échangés avecle général de division (2S) Brûlé à l’oc-casion d’évènements forts.

A l’issue d’une matinée studieuse, leréconfort vient d’un excellent repasagrémenté par des vins de Banyuls etCollioure, issus de leurs terroirs, et pré-sentés par madame et monsieur Puig,vignerons-viticulteurs à Collioure. �

Le Col (h) Christian TALARIECS-OA Capitaine Vergnaud (72-74)

président du groupement 66

> Groupement des Pyrénées-OrientalesJournée à l’auberge Saint-Vincent de Perpignan

> Groupements du Varet des Alpes MaritimesJournée à l’UIISC7 de Brignoles

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DR

La journée annuelle des groupements83-06 s’est déroulée le 6 mars 2009 àl’Unité d’Instruction et d’Intervention

de la Sécurité Civile n° 7 (UIISC7) située àBrignoles (Var). Une grande première dansla mesure où il ne s’agissait pas cette fois deregrouper les adhérents disponibles dans un« petit restaurant du coin » ou dans une unitéd’active, mais dans une formation bien par-ticulière dépendant du ministère del’Intérieur.

Cette journée poursuivait deux objectifs :réunir nos « anciens » pour leur faire un« débriefing » de l’assemblée générale deL’Épaulette du 7 février dernier et leur pré-senter cette Unité qui nous a fait le plaisir etl’honneur de nous recevoir.

Une bonne trentaine d’adhérents desdeux départements se sont inscrits(sur 180 invitations lancées …) pour yparticiper. Il faut reconnaître que lamoyenne d’âge de bon nombre d’entre euxne leur permet pas toujours de se déplacer.

Le Lieutenant-colonel (er) Ph. Dentinger,président des groupements, a accueilli lesinvités en fin de matinée en présence duLieutenant-colonel P. Delforge, comman-dant en second de l’Unité et correspondantlocal de L’Épaulette.

Un premier amphi a été destiné aucompte rendu de la dernière journée natio-nale. Bilans moral et financier, fonctionne-ment de l’association, statuts. Ont surtoutété appréciées les informations transmises

Nos fidèles anciens regroupés devant l’UIISC7 de Brignoles.

Groupe restreint cette année, mais compensé par la qualité de l’accueil fraternel.

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Bourges dès la rentrée prochaine et queseule une participation importante desofficiers de la future sous direction « for-mation-écoles » de la Direction des res-sources humaines de l’armée de Terrepourra compenser. Peut-être est-ce unsigne, mais pour la première fois, plu-sieurs officiers du Commandement de laFormation dont le chef de corps, le colo-nel Gusse, étaient présents à la soirée.

Puis le colonel Aguado a rendu briè-vement compte du déroulement del'Assemblée générale du 7 février en sou-lignant le maintien de l’équilibre finan-cier, la légère progression des effectifs eten annonçant le départ du général Brûléet son remplacement par le généralDelochre comme président national.

Enfin, il a annoncé officiellement sondépart après dix ans passés à la tête dugroupement de Touraine et présenté sonsuccesseur, le général (2S) Leroux, de lapromotion « Capitaine Cazaux » (EMIA74-75).

La centaine de participants a ensuitegagné les somptueux salons où un excel-lent dîner leur a été servi par un personnelstylé et souriant. La soirée s’est poursui-vie avec des échanges intergénérationsfacilités par la composition des tables, etpour certains par la danse, le tout dansune ambiance toujours sympathique etchaleureuse. �

Colonel (e.r.) Roger AGUADOEMIA Promotion Zirnheld (64-65)

> GroupementTouraineSoirée tradition à Tours

La soirée de tradition 2009 du groupe-ment de Touraine s’est dérouléedans les salons de l’Hôtel du Grand

commandement à Tours le jeudi 12février, sous la présidence du général decorps d’armée Garrigou-Grandchampcommandant la Formation de l’armée deTerre, en présence du général Le Garrec,commandant les écoles de la logistique etdu Train, du général (2s) Manceaux-

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Demiau délégué de la Saint-Cyrienne pourle département d’Indre et Loire ainsi quedu président des officiers du CoFAT.

Cette année, après le rappel de lasignification symbolique de cette soirée etl’exécution collective du chant de tradi-tion puis de la Prière, les participants ontrendu hommage aux adhérents disparus, legénéral Lairé et le colonel Tatin.

Le Col (e.r.) Aguado a ensuite remerciéle général Garrigou–Grandchamp pour sonaccueil et sa participation à la soirée mal-gré un emploi du temps extrêmementchargé. Il s'est félicité aussi de la présenceimportante des lieutenants de la Divisiond’application, tout en faisant remarquer levide que laissera le départ des écoles vers

> Groupementde l’AudeChâteau de Chemillières

Le groupement de l’Aude s’est réuniau Château de Chemillières près deCastelnaudary le jeudi 2 avril 2009.

Une réunion a rassemblé les vingt per-sonnes présentes pour avoir un compterendu de l’assemblée générale de l’asso-ciation qui s’est tenue le samedi7 février 2009, à Paris.

L’assemblée accueille notre nouveauprésident avec confiance et tient à saluerplus particulièrement notre ancien prési-

dent, le Général de division (2s) DanielBrûlé, arrivé au terme de son mandat.

Le groupement de l’Aude tient àporter témoignage du travail accompli etdu chemin parcouru pendant ces quatreannées par notre association sous laconduite du Général Brûlé et avecl’aide du conseil d’administration.

Il faut noter le retour à l’équilibre denos finances et l’arrêt de la diminutionde nos effectifs.

Les membres de L’Épaulette, pré-sents à ce rassemblement, conscientsdes efforts qui restent à faire, souhaitentla bienvenue au nouveau conseil d’ad-ministration et l’invite à poursuivre lesefforts entrepris.

De nombreuses questions sontconfiées au président du groupementpour mise en forme et transmission ausiège.

La soirée se poursuit par le repas tra-ditionnel au mess des officiers du 4e

Régiment Etranger qui s’est déroulédans le meilleur esprit d’animation et deconvivialité.

Par leurs chants, les officiers du4eRE, du 3eRPIMa et en retraite ont sudonner un lustre certain à cette soiréeappréciée de tous les participants. �

Lieutenant-colonel (er) ROUPPERTPrésident du groupement de l’Aude

EMIA - Général Koenig (70-71).

sur les interventions du CEMAT et du géné-ral commandant les écoles de Saint-CyrCoëquidan. Les évolutions récentes, encours ou à venir, ont fait l’objet de beaucoupd’attention de la part des auditeurs et denombreuses questions ont été posées notam-ment sur le devenir de la formation de nosofficiers non-directs.

Le Lieutenant-colonel Lena, chef deCorps, nous a ensuite convié au verre del’amitié dans les salons du mess avant deprendre en commun un excellent repas « à lagardianne » comme le veut la tradition.

A l’issue, le chef de Corps a pris laparole en amphi pour nous présenter longue-ment son Unité ; Son discours a été particu-lièrement apprécié par sa précision, saclarté,… et sa vision personnelle de sa mis-sion et de son organisation interne.L’attention de tous a été totale et conservéeen permanence.

Après un mot de conclusion du prési-

dent, chacun a pu visiter lasalle d’honneur de l’UIISC,riche en histoire et avec desfiches synthétiques desmultiples missions faitespar cette Unité, en Francecomme à l’étranger, ou voir sur le terrainleurs principaux matériels d’intervention.

Pour le président de groupement, etcompte tenu des multiples appréciationssur place ou en retour, cette journée a obtenuun vif succès. Reste à souhaiter que lescadres d’active des formationsstationnées, malgré leurs contraintesdiverses, puissent se joindre davantage à nosactivités et participer ainsi à un échange quiserait encore plus fructueux pour tous. �

Lieutenant-Colonel (er) PhilippeDENTINGER

président des groupements 83-06EMIA - Lt Chezeau (77-78)

Le colonel (e.r.) Aguado a remerciéle général Garrigou–Grandchamp

pour son accueil et sa participationà cette soirée de tradition.

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50 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

Placée sous la houlette du présidentsortant, le Colonel Frédéric Dufay,la journée de L’Épaulette du

Groupement 29 s’est déroulée enpresqu’île de Crozon le vendredi 03 avril2009.

Le Colonel JORROT, président de laSaint-Cyrienne du Finistère et son épouse,nous ont fait l’honneur d’être parmi nous.De nombreux amis se sont excusés de nepouvoir participer à cette journée pour desraisons familiales ou de santé. Malgré celaet un ciel voilé, quarante-trois adhérents etleurs épouses se sont retrouvés dans lasalle de réunion du centre nautique duport de Morgat où les attendaient unexcellent café et de délicieuses pâtisseriespréparées par nos charmantes bénévoles:Jacotte FOURNIER et Catherine CER-CLEUX.

Nous sommes accueillis, dans un pre-mier temps, par le Général Daniel MOY-SAN, maire de Crozon Morgat et membrede l’Epaulette qui se charge de la présen-tation de sa Commune où, d’un avis una-nime, il fait bon vivre. Ce dernier insistetout particulièrement sur la qualité del’accueil de la population, le charme et larichesse du territoire administré, bordépar une zone littorale très importante.

Sur la même lancée, Le Lcl GuyMALBOSC prend la parole pour uneconférence remarquable sur l’outil decryptage « ENIGMA » utilisé par leTroisième Reich. Le conférencier captiveson auditoire en nous éclairant sur cefameux système qui était un boîtier élec-tromagnétique portable employé pour lechiffrement et le déchiffrement des mes-sages militaires et diplomatiques des alle-mands. Il nous apprend par ailleurs lefonctionnement de cette machine.

Dans sa brillante intervention, leconférencier, épaulé par le soutien audio-

visuel du Lcl Guy LE BLOA, notre spé-cialiste chevronné de la vidéo projection,nous indique comment les crypto-ana-lystes britanniques aidés par les polonaisont été capables de décrypter les mes-sages. Ceci allait donner un avantageindiscutable aux alliés qui surent garder lesecret jusqu’au bout. Les allemands onttoujours été persuadés que leurs codes nepouvaient être brisés. Le décryptaged’ENIGMA a changé indiscutablement lecours de la guerre.

Après cette conférence de hautefacture, arrive le compte rendu del’Assemblée générale du 07 févrierconclu par le chapitre des peines et uneminute de silence à la mémoire de ceuxqui nous ont quittés prématurément : lecommandant Joseph DESRUE et le géné-ral Guy ROBLIN. S’en suit la présenta-tion des nouveaux adhérents et du Lt-Colonel Martial Le Goff qui a accepté deprendre la suite à la tête du groupement.Ce dernier a d’ailleurs participé àl’Assemblée générale à Paris pour facili-ter la prise de consignes.

Après des remerciements chaleureuxadressés par le président à toute l’équipequi est cette année encore restée « groupir »,selon son leitmotiv, pour que L’Épaulettecontinue à rayonner en Pen Ar Bed, nousnous dirigeons vers l’hostellerie de la merau Fret ou un repas de choix, à base depoissons, nous est servi dans uneambiance « repas de corps », animé parnotre traditionnel popotier, le ColonelGabriel ESNAULT et achevé par le chantde L’Épaulette.

L’après-midi est bien avancée lorsquenous nous séparons, heureux d’avoirpassé une agréable journée. �

Lt-colonel (er) Martial LE GOFFprésident du groupement du Finistère

••• Groupement AlsaceJournée au CFIAR de Strasbourg

> Groupement du FinistèreJournée au centre nautique de Morgat

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Le conférencier captive son auditoire en nous éclairant sur le fameuxsystème « ENIGMA » qui est un boîtier électromagnétique portable.

Malgré de nombreux adhérents enopérations extérieures ou retenuspar la préparation du sommet de

l’OTAN à Strasbourg-Kehl ou empêchéspour raison de santé ou encore pourraisons non avouées, la journée deL’Épaulette du 20 mars 2009 a réuniprès de 30 adhérents au CFIAR(Centre de Formation InterArmées auRenseignement) à Strasbourg. Cette faibleparticipation au regard des 160 adhérents dugroupement, constatée année après année,prouve une fois de plus que l’effort à se ras-sembler n’est toujours pas au rendez-vous !

La journée a débuté par un office reli-gieux, célébré par l’aumônier catholiqueERBLANG avec la participation du pasteurMULLER, en mémoire des camarades dis-parus et en particulier du capitaine LouisMARIDET (TDM-EMIA – Union française53/54) décédé depuis la journée 2008.

A l’issue, les participants se sont réunisdevant le monument aux morts du quartierStirn, au pied duquel a été déposée, uneplaque à la mémoire des anciens élèves del’EMS morts pour la France. En effet, lemonument aux morts de l’EMS relevé aprèsla dissolution de l’Ecole en 1985, la réalisa-tion de cette plaque par L’Épaulette n’étaitqu’une juste réparation. Outre les membresde L’Épaulette, on notait la présence dugénéral DEXTER, gouverneur militaire deStrasbourg, commandant la brigade dugénie, du colonel (air) CHAMPEAUX, com-mandant le CFIAR, du colonel ROBIQUET,commandant la région de gendarmeried’Alsace, du colonel PELLISTRANDI,commandant la base d’appui au commande-ment du corps européen, du colonel (er)MELIANI, vice-président de la communautéurbaine de Strasbourg, membre deL’Epaulette, du général de BONNIERES,délégué de la Saint-Cyrienne, du lieutenant-colonel GERONDE, directeur du bureau duservice national, du lieutenant-colonel DOT-TER de l’association des officiers deréserve, de Madame ROMAIN-CARCY,directrice de l’ONAC, du colonel LEFEVREde la délégation du Souvenir Français, deMonsieur GILLMANN, président del’ANMONM et de Monsieur MEICHEL,président délégué de l’UNC. La cérémonie adébuté par la lecture de l’ordre du jour par lelieutenant TAÏEB du 1° RHC et suivie d’undépôt de deux gerbes : l’une du CFIAR etl’autre du groupement, en hommage aux ser-viteurs du Renseignement et aux anciensélèves de l’EMS et plus largement aux offi-ciers du recrutement semi-direct tombés au

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champ d’honneur. Après la traditionnellephoto, les participants ont été conviés auvin d’honneur servi dans les locaux del’annexe Stirn du cercle militaire deStrasbourg. Au cours de son allocution, lelieutenant-colonel MOTEL a remercié lesautorités militaires, les adhérents, lesreprésentants des associations d’officierset patriotiques, la directrice de l’ONAC.Leur présence symbolise l’ouverture deL’Épaulette vers les autres associations etau-delà de l’institution militaire. Enfin, ila adressé un merci particulier aux mem-bres empêchés qui ont fait un don au pro-fit des œuvres d’entraide et de secours deL’Épaulette.

Le président a excusé le généralDELOCHRE, président national deL’Épaulette et transmis aux adhérents letémoignage de sa confiance et de son ami-tié et aux autorités ses remerciementspour l’intérêt porté à notre action.

Il a ensuite fait un compte-rendu de lajournée nationale du 7 février à Paris. Leprésident national a annoncé que 2008 aété riche et dynamique pour notre asso-ciation. Elle a sollicité le ministre pourqu’il présente ses idées aux associationsd’officiers à l’occasion de la publicationdu Livre Blanc. Il s’est adressé auCEMAT pour lui dire que le décret sur lerecrutement à l’EMIA mériterait unréexamen, en particulier sur la questiondes conditions d’âge passant de 22 à 23ans. Au sujet de l’intégration, il a évoquéle cas des officiers qui ne se sentent pasintégrés : les OSC et les officiers de recru-tement tardif. Pour ces deux catégories,L’Épaulette a vocation à les accueillir et àrépondre à leurs attentes car ils n’ont pasla possibilité, à l’instar de leurs cama-rades IA ou CTA, de s’appuyer sur ladynamique des promotions.

Le CEMAT, dans son intervention, arappelé qu’il n’est pas question de suppri-mer l’EMIA car, il veut pérenniser le prin-cipe de promotion sociale et profession-nelle. En revanche, pour les OSC il a étécatégorique : il est exclu qu’ils intègrentl’EMIA du fait qu’ils ont déjà effectuéleur année d’application et que leurniveau académique Bac + 3 ou 4 est supé-rieur au niveau de sortie de l’EMIA.S’agissant de la carrière, il a précisé queles officiers semi-directs ont vocation àterminer LCL et les meilleurs, s’ils sontbrevetés, de passer COL, voire généralpour les plus performants. Quant à l’avan-cement, il a indiqué que les officierssemi-directs ne sont pas lésés, puisqu’ilsreprésentent 20% des dernières promo-tions CID, 15% du dernier tableaud’avancement de colonel dont 2 non bre-vetés et 10% du volume de la liste d’apti-tude et du nombre total de généraux dont2 GCA.

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Les participants se sont réunis devant le monument aux morts du quartier Stirn,au pied duquel a été déposée, une plaque à la mémoire des anciens élèves de l’EMSmorts pour la France. Puis, la photo traditionnelle nous a rassemblés.

Au terme d’une semaine de compétitionacharnée, les équipes Terre et Mer se sonttoutes deux classées premières.

> L’EMIAvainqueur à l’EDHEC

Chaque année, l’Ecole Des Hautes Etudescommerciales (EDHEC) organise unecourse-croisière étudiante constituant la

plus grande manifestation sportive étudianted’Europe. Depuis plus de 20 ans, l’EcoleMilitaire Interarmes participe à cet événement, etc’est tout naturellement que la promotionGénéral LE RAY a aligné cette année un équi-page parmi les 165 de cette compétition.

L’équipe « DEFI EMIASNSM » était en réa-lité constituée de trois équipes qui ont participéaux différents trophées de la compétition : mer,terre et logistique.

L’équipe mer était composée d’un skipperprofessionnel, un tacticien, un numéro 1 et septsous-lieutenants : D’AVOUT D’AUERSTAEDT,DROUINEAU, MOUTEL, OLIVERI, ROBLIN,STRUYVEN et WAUQUIER, voguant sur unBénéteau de 40 pieds baptisé « Coup de Cœur ».

L’équipe terre comptait pour sa part cinqcompétiteurs : les sous-lieutenants ARRAULT,DURANT, ESPOSTI et VILLENAVE et le maré-chal des logis-chef COUTIN.

Enfin, l’équipe logistique était animée parles sous-lieutenants CATALLO, GILBERT,MARCEAU, MUTET, VASSEUR et HERMI.

Supporté par des sponsors tels que le SociétéGénérale ou la CARAC, ce projet a nécessité dessemaines de préparation sur le plan de l’organisa-tion et de la communication, au profit de laSociété Nationale des Sauveteurs en Mer.

Cette compétition représentait en outre pourles sous-lieutenants un défi en termes de prépara-tion technique, de travail d’équipe, d’enduranceet d’adaptation au milieu. Ayant mis l’accent surla préparation de cette épreuve, en y consacrantleurs jeudis après-midi depuis le mois d’octobre,

Le général GILLES, dans son point desituation sur l’intégration de la gendarme-rie au sein du ministère de l’intérieur, a ditque ce changement de ministère sera l’oc-casion pour la gendarmerie de réaffirmerson statut de force militaire.

Un compte-rendu détaillé des diffé-rentes interventions sera présenté dans uneprochaine revue. Pour conclure, le prési-dent de groupement a exprimé toute sagratitude au colonel CHAMPEAUX pourl’excellent accueil réservé, montrant ainsi

l’intérêt porté à l’association et lui remit,au nom de l’association, la médaille deL’Épaulette.

Enfin, le repas a permis de poursuivreles conversations et de passer un agréablemoment. Avant de se séparer, le chant detradition de L’Épaulette mit un point finalà cette rencontre entre adhérents. �

Lt-colonel (er) André MOTELPrésident du groupement AlsaceEMIA – Général Brosset (73 – 74)

les équipes sont arrivées sereines à La Rochelle,mais toujours animées de la volonté de vaincre.

Pour l’équipe mer, il s’agissait de donner lesmeilleurs résultats au cours de chaque manchedéfinissant le classement. Pour l’équipe terre, lapolyvalence était le maître mot, nos compétiteursayant dû enchaîner des épreuves de coursed’orientation, de run and bike, de VTT, de conaoë,et de tir à l’arc. L’équipe logistique, quant à elle,assurait la base arrière des compétiteurs avec uneorganisation toute militaire qui a surpris plus d’unétudiant !

Au terme d’une semaine de compétition achar-née, les équipes Terre et Mer se sont toutes deuxclassées premières, confirmant ainsi les qualités dechallengers des sous-lieutenant de la LE RAY, etportant haut les couleurs de notre école. �

• Vous pouvez retrouver les détails et les pho-tos de cette compétition sur le site de la promotionGénéral LE RAY : www.emia47.fr.

Sous-lieutenant Guillaume LAMBERTpromotion Général Le Ray EMIA (2007-2009)

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Le 3 décembre 2008,l’Ecole Militaire du CorpsTechnique et Administratifa apporté son soutien àl’Association Françaisecontre les Myopathies(AFM) en organisant unejournée de cohésion et desolidarité aux Ecoles deSaint-Cyr Coëtquidan aveccomme objectif pour lajournée : récolter del’argent pour la recherche.

Comme chaque année, le Téléthonaide à récolter des fonds pour lut-ter contre la maladie. En plus du

marathon télévisuel que tout le mondeconnait, ce sont des centaines de béné-voles qui, partout en France, organisentdes manifestations afin de sensibiliserle public et récolter encore plus d’ar-gent.

Cette année encore, l’EcoleMilitaire du Corps Technique etAdministratif a apporté son soutien àl’Association Française contre lesMyopathies.

L’AFM est une association dont lebut, depuis plus de 50 ans, est de soute-nir les malades et leurs familles enrécoltant des fonds pour financer larecherche. Et les résultats sont là, cetteannée, grâce aux dons et au travail deschercheurs, un programme de soins quilimite les effets de la maladie a été misau point.

Cependant, le Téléthon ne fait pasque montrer la souffrance ou le mal-heur, il célèbre la vie de ceux qui résis-tent, le courage de ceux qui se battenttous les jours, et la volonté de vaincre.

C’est pourquoi, tout au long de cettejournée, les élèves officiers des écolesont été invités à faire un maximum debruit… Les élèves de l’EMIA 1 et 2 etde l’EMCTA se sont donc relayés dansdes challenges sportifs au gymnase et àla piscine. Et contre toute attente,l’épreuve la plus redoutée a été celle dela « course de caddies » !

Heureusement, les élèves des écolesmaternelles du pays de Guer ont active-ment aidé… par un lâcher de ballons !A cela s’ajoute l’extraordinaire partici-pation sportive des élèves des écoles

primaires. Argent, argent, argent, c’étaitle leitmotiv de chacun et chacune ce3 décembre 2008. Le mot « argent » arapidement laissé sa place aux motscohésion, solidarité et courage notam-ment lors de la venue de Nadège,autiste et invitée d’honneur.

Une journée riche en émotion pourles élèves de la promotion ContrôleurGénéral Carmille qui a permis de récol-ter 900 euros.

Cette journée s’est achevée par unkaraoké à Saint Malo de Beignon, défide la soirée : faire chanter le GénéralArtur…

Bilan de la journée : la 32 a relevétous les défis ! Et n’oubliez pas, lesdons sont acceptés toute l’année sansdiscrimination. �

Elève Officier d’active CHRIQUI

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L’AFM est une association dont le but, depuis plus de 50 ans, est de soutenir lesmalades et leurs familles.

Une journée riche en émotion pour les élèves de la promotion ContrôleurGénéral Carmille qui a permis de récolter 900 euros.

Les élèves de l’EMIA 1 et 2 et de l’EMCTA se sont donc relayés dans des challengessportifs au gymnase et à la piscine.

> Promotion : L’EMCTA s’engage pourle Téléthon 2008

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Commémoration du cinquantenairede la mort du capitaine PierreBOURGIN. Dimanche 8 mars 2009,

la promotion « Capitaine Bourgin » (EMIA1961-62) a commémoré le cinquantenairede la mort de celui dont elle a choisi deporter le nom, à Saint-Nizier-de-Fornas(Loire), village natal et lieu de sépulturede cet héroïque officier de la Légionétrangère.

Seize officiers - tous maintenant à laretraite - étaient présents à cette cérémonie.

Rappelons que Pierre Bourgin était dela promotion « Nouveau bahut » (ESMIA1945-47) ; qu’il avait vaillamment com-battu en Indochine et qu’il est mort le 1er

mars 1959, à l’âge de 35 ans, en Algérie,dans la région de Souk Arras, aucours d’une action de combat à latête de la compagnie portée du2e REP. Il était officier de la Légiond’honneur et titulaire de huit citations

Le 11 février 1959, le capitaine AntoineDominique BIANCAMARIA tombaitau combat à la tête de la 2e compagnie du

8e Régiment de Parachutistes Coloniaux.Avant de trouver une mort de chef et de sol-dat dans le djebel algérien, il avait déjà glo-rieusement servi la France en Indochine.Brillant officier et glorieux chef de guerre, ilavait été fait chevalier de la Légiond’Honneur à 30 ans.

En juillet 2002, la 41e promotion del’Ecole Militaire Interarmes se plaçait sous lepatronage de ce sous-officier de tirailleurssénégalais devenu officier parachutiste colo-nial. L’approche du cinquantenaire de la mortau combat de notre parrain exigeait de la pro-motion capitaine BIANCAMARIA qu’ellecommémore cet anniversaire. Et quelle meil-leure façon de le faire pouvait-il y avoir quel’envoi d’une délégation sur sa terre natale,cette terre corse où il repose désormais.Contact fut donc pris avec les autorités mili-taires, mais surtout avec la famille du parrain.Son frère, le colonel (ER) Jérôme BIANCA-MARIA, et sa sœur, madame Anne-MariePOLI, se firent dès lors les efficaces organisa-teurs de la cérémonie.

Aussi lorsque les dix représentants de lapromotion, accompagnés de trois épouses, seprésentèrent le samedi 21 février à la cathé-drale d’Ajaccio, ils trouvèrent rassemblés denombreux représentants des anciens combat-tants de l’île venus s’associer à leur hom-mage. La messe associa dans un même hom-mage notre parrain et notre camarade Jean-Noël GUERIMAND, tragiquement disparu

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> Promotion « Capitaine Bourgin »

> Promotion « Honneur au Capitaine Biancamaria »

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au large du Gabon en janvier dernier auxcommandes de son hélicoptère. Puis le cor-tège, mêlant anciens combattants et membresde la promotion, traversa le centre ville pourranimer la flamme du monument de laLégion d’Honneur, accompagné comme il sedoit par la musique municipale en tenue degrognard.Au monument aux morts de la villele colonel BIANCAMARIA prononçaensuite un discours vibrant d’émotion enhommage à son frère et à notre parrain.Aprèsune minute de silence, la délégation entonnala prière, chant de tradition de l’EcoleMilitaire Interarmes et des parachutistes.Anciens combattants, autorités civiles etdélégation de la promotion procédèrentensuite au dépôt de gerbes, avant de gagner lesalon d’honneur de la mairie, accueillis cha-leureusement par monsieur RENUCCI,député maire d’Ajaccio. Tous se retrouvèrentaprès le vin d’honneur autour d’un repas,occasion de partager souvenirs et évocationsdu parrain comme de ses proches, ainsi quedes anciens combattants présents. Momentsoù récits de la petite et de la grande histoirese mêlent…

Longeant la mer nous nous rendîmesensuite au cimetière marin où repose dans lachapelle familiale le capitaine BIANCAMA-RIA, pour un hommage plus intime qui nousa tous profondément touchés. L’occasionaussi de se souvenir de tous ceux qui, partisde l’Île de beauté, tombèrent sur la terre algé-rienne, de l’autre côté de la Méditerranée.Les efforts inlassables des anciens combat-tants insulaires ont, en effet, permis d’élever

tout récemment unmonument du souve-nir qui se dresseaujourd’hui, face à lamer, en mémoire deces Corses morts pourla France.

C’est donc aprèsune journée bien rem-plie que les représen-tants de la promotionse retrouvèrent pourconclure ensembleleur court séjour surl’île et évoquer plus légèrement la vie de lapromotion…

Ce trop rapide passage leur permit néan-moins d’apprécier pleinement le chaleureuxaccueil qui leur fut réservé. Merci encore auxautorités civiles, en particuliers à monsieur lemaire d’Ajaccio, aux anciens combattantsprésents, et tout particulièrement à la familledu capitaine BIANCAMARIA, pour sonaccueil particulièrement touchant que nousne pourrons oublier et pour le travail accom-pli pour le bon déroulement de cette journée.

Merci enfin à ceux qui se sont joins, par-fois de fort loin et malgré la tempête, le 24janvier 2009, aux familles de Jean-NoëlGUERIMAND et de son épouse Isabelle, enla petite église de SAJAS. Il laisse derrière luison épouse et deux enfants, et une image deforce et de joie de vivre que nous n’oublie-rons pas. �

Capitaine Olivier BAYADAEMIA (2001-2003)

dont deux avec palme. La cérémonie,sobre mais empreinte d’un profondrecueillement, fut l’occasion de rappelerles circonstances dans lesquelles le capi-taine Bourgin trouva la mort et de renou-veler aussi l’hommage qui lui fut rendulors de ses obsèques par le colonel Lefortqui commandait alors le 2e REP.

Vinrent ensuite la lecture d’un trèsbeau poème écrit par Pierre Bourginquelque temps avant sa mort, puis celled’une prière personnalisée, faite en samémoire, par sa belle-sœur.

Ces diverses prises de paroles furentsuivies d’un dépôt de gerbe, de la sonnerieaux morts et d’une minute de silence, auterme de laquelle les représentants de lapromo entonnèrent avec beaucoup de fer-veur la Marseillaise et le chant de l’EMIA.

Une quarantaine de personnes ontassisté à cette commémoration. Outre lesofficiers de la « Bourgin » (déjà cités) et

leurs épouses, étaient également présentsplusieurs membres de la famille (dontAlexis, frère du capitaine), ainsi qu’unedélégation des officiers de réserve de laLoire avec leur drapeau et celui de l’UNPlocale.

Le capitaine Pierre Bourgin, déjàréputé de son vivant pour son entrain, sondévouement et sa noblesse d’âme, est, parson sacrifice suprême, survenu dans lafleur de l’âge, entré dans la légende :• dans la légende de son village et de sarégion,

• dans la légende de la Légion étrangère,sa seconde famille,

• dans la légende de l’EMIA dont la pre-mière promotion a choisi de porter sonnom. �

COL (h) Bernard ChurletSecrétaire de la promo« Cne Bourgin » (61-62)

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Lescadron 55/7 de gendarmeriemobile a organisé pour la premièrefois depuis sa création en 1998 une

journée portes ouvertes destinée à lapopulation locale dans le cadre del’inauguration de sa nouvelle placed’armes le 24 avril 2009.

Cette journée particulière avait pourthème général « entre tradition etmodernité ».

On pouvait en effet, à travers cesdeux aspects de tradition et de moder-nité, présenter en quelques lignes lescaractéristiques principales de l’esca-dron 55/7 de gendarmerie mobile.

La journée du 24 avril 2009 se vou-lait avant tout une activité de tradition,destinée à renforcer la cohésion del’unité tout en permettant de faireconnaître ses missions à la populationde la ville de LURE et de ses environs,toujours attentive à ce type de manifes-tation.

Le baptême de la place d’armessous la forme d’une cérémonie militaireprésidée par le général de corps d’ar-mée SAMUEL, commandant la régionde gendarmerie de LORRAINE et lazone de défense EST, resta le point cen-tral de cette activité, liant un monumentdu quartier LASALLE à la carrière

exemplaire d’un officier de gendarme-rie, le colonel MICHEL. La cérémoniemilitaire fut précédée d’une autre tradi-tion à destination de la population cettefois-ci.

En effet, les portes ouvertes à partirde 14 heures constituèrent un véritabletrait d’union entre l’escadron et leshabitants de la ville de LURE. Elle ontpermis de faire découvrir notre infra-structure, nos matériels et nos missions.

Résolument tourné vers ce début duXXIe siècle, l’action de l’escadron luipermet de se situer au cœur de l’évène-ment, en restant au contact de la popu-lation tout en occupant une place cen-trale au sein de tout dispositif opéra-tionnel.

L’escadron remplit les missions quilui sont confiées avec professionna-lisme. Au nombre de ses contributionsfigurent les grands rassemblements depersonnes, les missions de sécurisationgénérale en renfort à la gendarmeriedépartementale et les déplacementsdans les DOM-TOM ou en opérationextérieure comme celui de 2008 oùl’escadron fut projeté simultanément enNouvelle-Calédonie et au Kosovo.

Au contact de la population, l’esca-dron a à cœur de participer à la vie de sa

commune en entretenant des relationsharmonieuses avec tous les acteurs dela vie locale et en particulier avec lamunicipalité qui souhaite intégrer « sesgendarmes » au tissu social de la villedans les meilleures conditions possi-bles.

Enfin, au centre du dispositif opéra-tionnel, l’escadron remplit ses missionsen liaison avec tous les acteurs de lasécurité, notamment avec les forces depolice et de gendarmerie départemen-tale mais aussi avec tous les services del’Etat.

Cette journée du 24 avril 2009,ambitieuse pour un escadron de gendar-merie mobile, s’est donc voulue à lahauteur d’un évènement particulier etunique, ayant sollicité de nombreuxpartenaires civils et militaires et permisde célébrer, comme il se doit, la pré-sence de l’escadron 55/7 de gendarme-rie mobile à LURE depuis dix ans. �

Capitaine Eric DESSE,commandant l’escadron 55/7 de

gendarmerie mobileEMIA, promotion

capitaine COIGNET, 2000-2002EOGN, promotion

général FAUCONNET, 2007-2008

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> Journée portes ouvertes : première pour l’escadron55/7 de gendarmerie mobile de Lure

VIE DE L’ÉPAULETTE

Cette place d’armes s’appellera désormais : Place du ColonelAlbert MICHEL.Né à Strasbourg en 1867, le colonel Albert MICHEL embrasse la

carrière militaire en 1888. Affecté comme soldat au 124e régimentd’infanterie, il est promu caporal en avril 1889 puis sergent lamême année. En 1893 il intègre l’école militaire d’infanterie commeélève-officier.A sa sortie d’école en 1894, il sert comme sous-lieutenant, puis

comme lieutenant, au 2e bataillon de chasseurs à pied à Lunéville.En 1897, il entre en gendarmerie comme lieutenant d’infante-

rie à la garde républicaine. Il s’y fait remarquer par ses qualitésintellectuelles, à travers les études qu’il fournit et par le coursd’allemand qu’il y professe.Nommé capitaine en 1905, sa carrière se tourne résolument

vers l’Alsace. Il commande successivement l’arrondissement degendarmerie de Saint-Dié, puis le détachement de BELFORT en1908 et enfin la compagnie de la Haute-Saônne en 1914.Promu chef d’escadron en décembre 1914, Il prend la tête du

2e bureau de l’état-Major de la VIIème Armée, installé initialementà REMIREMONT et transféré à LURE en 1916.Homme de conviction, il obtient le soutien du Ministère de la

Guerre pour la création du centre d’instruction des gendarmes alsa-ciens-lorrains à LURE, première école de gendarmerie, dont ildevient le commandant en 1918, tout en conservant sa fonction dechef du service des renseignements à l’état-major de la VIIe armée.En novembre 1918, il est l’un des tous premiers officiers fran-

çais à entrer à STRASBOURG.En décembre il est nommé lieutenant-colonel et prend le com-

mandement de la toute nouvelle légion de gendarmerie d’Alsace-Lorraine tout en conservant ses attributions de commandant ducentre d’instruction des gendarmes Alsaciens-Lorrains, transféré àSTRASBOURG et qui devient, fin juin 1919, l’école préparatoire degendarmerie.Il termine sa carrière comme colonel, toujours à la tête de sa

légion, en 1925.Chevalier de la Légion d’Honneur en 1919, il meurt à STRAS-

BOURG en 1939 à la veille de la seconde Guerre Mondiale.

En baptisant cette place du nom d’Albert MICHEL, le quartierLASALLE, caserne au long passé militaire, est lié pour la postérité àcelui qui contribua à écrire un volet de son histoire en créant ici la pre-mière école de gendarmerie des « gendarmes alsaciens-lorrains ».�

Ordre du jour

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> Journée du parrain de la promotion Général Le Ray

> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régula-riser leur situation dans les meilleurs délais.L’Épaulette les en remercie vivement !« Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

Catégories 01 janvier 2009Officiers généraux et colonels ....................................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants........................................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................................ 17 €

> Rappel des cotisations…> Bulletinsreçus despromotionsTERRE D’AFRIQUE CinquantenaireGARIGLIANO (n° 108)

UNION FRANÇAISE(octobre 2008)

CHARLES de FOUCAULD-MARECHAL JUIN (n° 21)

Du jeudi 12 mars au dimanche15 mars 2009, les sous-lieutenantsde la 1e brigade de l’Ecole Militaire

Interarmes étaient présents dans la régionde Grenoble afin de rendre hommage àleur parrain. Cette journée avait pourobjectifs d’honorer la mémoire du généralAlain LE RAY, de présenter la promotionaux invités présents et, pour la promotion,d’en apprendre davantage sur la personna-lité de son parrain. Ces objectifs ont étéremplis au travers d’activités réunissantses compagnons d’armes, ses amis, ainsique des unités commandées par le généralLE RAY.

Le jeudi 12 mars, après un long trajetdepuis la lande bretonne jusqu’aux Alpes,la promotion a pu établir ses quartiers àVarces, hébergée par la 27e BIM.

Le vendredi 13 mars, la journée mara-thon a commencé, tout d’abord, dans leVercors, où la promotion a participé à undépôt de gerbes à la nécropole de Saint-Nizier, en mémoire des résistants de cemaquis cher au général LE RAY, qui en futle premier chef militaire.

Dépôt de gerbes,SAINT-NIZIERCérémonie au Mont Jalla

L’après-midi, la promotion s’est ren-due au mémorial des troupes de mon-tagne, pour une seconde cérémonie, pointd’orgue de la journée. Après l’ascensiondu Mont Jalla, au-dessus de la Bastille quisurplombe la ville de Grenoble, l’ensem-ble des participants s’est préparé aurecueillement et à la solennité de cettecérémonie. Les anciens éclaireurs-skieurs,chasseurs alpins, résistants, étaient pré-sents au côté de la promotion lors du dépôt

de gerbe en mémoire des combattants desalpes tombés sous les ordres et aux côtésd’Alain LE RAY. Monsieur Michel LERAY, neveu du général, a pu prendre laparole pour témoigner de son émotion devoir la mémoire de son oncle ainsi hono-rée. Maître Jean-Michel DETROYAT,conseiller municipal délégué au devoir demémoire, a rappelé ensuite le lien indéfec-tible qui unit le général LE RAY à la villede Grenoble.

La journée s’est poursuivie et terminéepar une conférence sur le souvenir dugénéral Le Ray, organisée par la promo-tion au Musée de Grenoble. De nombreuxfrères d’armes, anciens compagnons etamis du général y étaient présents. Aprèsune présentation de la promotion à l’as-semblée, trois intervenants ont pu témoi-gner de leur connaissance de la personna-lité d’Alain LE RAY sous différentesfacettes. Ainsi, se sont succédé les inter-ventions du lieutenant-colonel (er) Jean-Pierre MARTIN autour du thème « Lepatriote en résistance«, de Monsieur RogerChappaz » L’alpiniste dans la guerre « et

de Madame Huguette Cruse « L’officierface à ses choix ». Ces interventions ontsuscité un vif intérêt pour la promotioncomme pour l’ensemble de l’assemblée,présentant le général LE RAY sous unaspect personnel, voire intime.

Le cocktail d’échanges offert par laville de Grenoble nous a permis de tisserdes liens plus directs avec l’ensemble desparticipants.

La promotion a d’ailleurs été très tou-chée et honorée par l’investissement totalet l’aide fournie par la ville de Grenobledans cette activité qui témoigne bien deson attachement au général.

Le samedi 14 mars avant de repartirvers la Bretagne, nous avons pu profiterdu plaisir que partageait déjà notre parrainà l’époque, le ski, sur la station deCHAMROUSSE. Soleil, poudreuse etdécontraction étaient au rendez-vousavant de regagner Coëtquidan �

Sous-lieutenant Guillaume LAMBERTOfficier Traditions

Promotion Général LE RAY

DR

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Les officiers de recrutementinterne se retrouvent àl’Ecole Militaire pour parti-ciper à la journée nationalede LÉpaulette.Dès le vendredi 06 février,les élèves officiers de la 48,de bonne heure et debonne humeur, se rendentà Paris pour 2 jours, avecl’envie de rayonner au-delàdes landes bretonnes.Au programme : musée desarmées aux Invalides,séance photos, interventiond’autorités à l’EcoleMilitaire, ravivage de laflamme à l’Arc de triomphe.

A l’aise dans toutes les situa-tions cette promotion !

Nous voici dans la cour d’honneurdes Invalides à 14 heures, entenue de parade. Découverte du

musée des armées pour certains, redé-couverte pour d’autres, tous sont sensi-bles au panorama historique, aux tenueset armes de toutes les époques qui défi-lent sous nos yeux. Un coup d’œil auvoisin nous rappelle que nous sommesen tenue de parade, et qu’un jour, ànotre tour et à notre place, notre par-cours fera partie de l’Histoire. Unephoto dans la cour d’honneur a gravé lepassage de notre promotion. La journéede L’Épaulette est l’occasion pour labrigade de « briller » à Paris, mais éga-lement de se retrouver loin des impéra-tifs catégoriques de la DGER2. Jeudiaprès-midi : course d’orientation dansla boue et tractions avec un sac de dixkilos ; vendredi soir : nous sommes àParis en tenue civile, sobre et élégante,cocktail et petits fours à la main. Àl’aise dans toutes les situations cettepromotion… !

« Ils nous ont montréla voie… »

Mais l’objectif majeur de ce dépla-cement n’a pas changé : réussir la jour-née de L’Épaulette le samedi 07 février

2009 à l’Ecole Militaire en présence duCEMAT3, le général d’armée ElrickIRASTORZA. Encore une photo deprestige à Versailles, histoire de consta-ter que les japonais apprécient eux aussila tenue de parade, et nous nous instal-lons dans l’amphithéâtre Foch pour ledébut des allocutions de L’Épaulette.Cette journée a permis à la Promotionde montrer le chemin déjà parcouru, etde présenter les projets qu’elle souhaiteréaliser. A peine la séance terminée,l’Arc de triomphe nous attend pourraviver, au crépuscule, la Flamme sur la

tombe du Soldat Inconnu, autrement ditentretenir la mémoire de tous les com-battants français et alliés tombés auchamp d’honneur. A l’issue de la céré-monie, le chant de L’Épaulette résonneencore : « Ils nous ont montré lavoie… ». �

Elève d’Officier d’Active RAMPARANY

1 Sac à cartouches des soldats.2 Direction Générale de l’Enseignement et de laRecherche.3 Chef d’Etat-major de l’armée de Terre.

56 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE> « Et par la Giberne1 ? » « Vive L’Épaulette ! »« Nos anciens nous ont enseigné, Le travail pour loi, l’honneur comme guide,L’Épaulette nous a rassemblés, La force est dans l’unité.»

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À l’Ecole Militaire enprésence du CEMAT,le général d’arméeElrick Irastorza.Encore une photode prestige à Versailles,histoire de constater queles japonais apprécienteux aussi la tenuede parade.

Entretenir la mémoire detous les combattants

français et alliés tombés auchamp d’honneur.

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L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 57

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, format RTF

([email protected]) sinon tapés à la machine. Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue

(soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous

forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut

acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

Pour la 10e année consécutive, uneéquipe de l’EMCTA a représentéles couleurs des écoles de Saint-

Cyr Coëtquidan au tournoi européen degestion organisé par l’ordre des expertscomptables d’Alsace les 26 et 27 mars2009 à Strasbourg. Cette année 13équipes issues d’écoles de gestion fran-çaises et allemandes étaient en lice.Souvent caricaturée par leurs camaradesde par leur destination de « stratif », lesélèves officiers de la 32e promotionContrôleur Général Carmille ont unefois de plus prêté le flanc à la critique enprenant part à ce tournoi. En s’illustranten tant que gestionnaires, les élèves offi-ciers ont laissé dans l’ombre leur qualitéde chef militaire, métier auquel, il estbon de le rappeler, ils sont formés toutau long de leur scolarité aux écoles deSaint-Cyr Coëtquidan.

Ce tournoi se présente sous la formed’une simulation d’entreprise sur unepériode comptable d’un an, ce qui setraduit pour les candidats, par la remisede 4 décisions trimestrielles qui leurpermettent d’interagir sur l’ensembledes paramètres du jeu (achats, produc-tion, embauches, salaires, prix deventes, budgets publicitaires, force devente, acquisition de titres financiers…)en fonction de leur analyse du marché.L’ensemble des décisions des treizeéquipes est ensuite enregistré dans lelogiciel par les organisateurs. C’est de laconfrontation de l’ensemble des déci-sions par rapport aux hypothèses dulogiciel, que les résultats économiquesde chaque entreprise sont établis (nom-bre de ventes, résultats comptables,satisfaction client…). En fonction deces données, les équipes définissent leurpositionnement et prennent de nouvellesdécisions à partir de leurs analyses etdes nouveaux paramètres du marché D

REM

CTA

De gauche à droite : ASP Arnaud MALLEGOL, EOA Cécile VIGOUROUX, Monsieur PaulRODRIGUEZ, l’EOA Alexandra AURIERE et l’EOA Stéphane MONNARD.

(prix d’achats des matières premières,cours des actions…).

Afin d’interagir avec leur marché,les équipes ont à leur disposition l’en-semble des acteurs institutionnels d’unvéritable espace économique. En effet,« un espace affaires » leur permet d’yrencontrer les organisateurs qui jouentle rôle de banquiers, conseillers marke-ting, ou encore d’assureurs tout au longde la simulation.

Cette année, les candidats prenaientles rênes d’une entreprise produisant desbateaux de plaisance proposant 3 typesde produits (bas de gamme, moyennegamme et luxe).

Notre équipe souhaitait relever ledéfi cette année en faisant encore mieuxque la promotion précédente ayant rem-porté le 3e prix de gestion. Une foisl’équipe sélectionnée, un fichier desimulation des décisions a été développésur tableur, afin de s’affranchir de cal-culs longs et fastidieux tout au long du

tournoi, ce qui devait permettre aux can-didats de se concentrer sur leur straté-gie. Cet investissement en amont, dontles estimations nous ont permis de pren-dre rapidement les bonnes décisions,s’est révélé être un véritable atout. Dansce type de jeu, la principale difficultéconsiste à s’immerger rapidement dansle marché en faisant abstraction du mar-ché réel. En effet, lors des deux pre-mières décisions nous avons été surprisdes marges démesurées de nos adver-saires, ce qui nous a fait perdre desbénéfices. Finalement, nous avonsréussi à y remédier lors des deux déci-sions suivantes.

Grâce à une gestion efficace dansl’ensemble des challenges, l’EMCTA adécroché le premier prix de gestion, cequi n’est pas rien ! Certes, cette victoirecontribuera un peu plus à alimenter lacritique. Tant pis, on ne peut rien contrela tradition ! �

ASP Arnaud MALLEGOLpromotion CGA Carmille de L’EMCTA

> La promotion CGA Carmille de L’EMCTA lauréate européenne

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MARIAGES> MAGALIE, fille du Chef de bataillonGilles CHEVALIER (INF-OAEA-Lieutenant Malassen-78/79) et de Madame,avec Monsieur Michaël LOUBLIER, le14 juin 2008 à Beaurainville.

> Lieutenant Romuald CHEVALIER (GEN-EMIA-Colonel Delcourt-05/07), fils du Chefde bataillon Gilles CHEVALIER (INF-OAEA-Lieutenant Malassen-78/79) et deMadame, avec le Lieutenant VirginieCALMETTES (GEN-Cyr-LieutenantBrunbrouck-04/07), le 25 avril 2009 àPuymoyen.

> SANDRINE, fille du Lieutenant-colonelJoël BAPTISTE (INF-EMIA-LieutenantChezeau-77/78) et de Madame, avecMonsieur Florent BEGON, le 18 juillet 2009à Marly. �

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux debonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> CAMILLE, deuxième arrière petit-enfantdu Lieutenant-colonel Louis GRANGIER(CTA/SANTE-Varsovie-39) et de Madame(†), au foyer de Monsieur et Madame RUIZGRANGIER, le 21 avril 2008 à Piolenc.

> EMILE, douzième petit-enfant duLieutenant-colonel Daniel LECORVAISIER(ART-OR-18ème promotion Châlons surMarne) et de Madame, au foyer de leur filsGuillaume, le 8 juillet 2008 à Lunéville.

> LOUNA, quatrième petite-fille du Chef debataillon Gilles CHEVALIER (INF-OAEA-Lieutenant Malassen-78/79) et de Madame,au foyer de Dimitri CHEVALIER et LauraBOUQUET, le 23 novembre 2008 à Rouen.

> SUZANNE, cinquième petit-enfant duColonel Jean-Jacques BERENGUIER(MAT-OA-Villa Literno-71/73) et deMadame, le 13 janvier 2009 à Lille.

> MAXIME, deuxième petit-enfant duLieutenant-colonel Jean-Louis LEMMET(INF-EMIA-Capitaine Cozette-80/81), au

foyer de Marie et Laurent SAINT RAY-MOND, le 7 février 2009 à Toulouse.

> CLÉMENCE, troisième petit-enfant duColonel Joseph GAMBERT (GEN-EMIA-Aspirant Zirnheld-64/65) et de Madame, aufoyer de Guillaume et Emmanuelle GAM-BERT, le 10 février 2009 à Aix en Provence.

> QUITTERIE, sixième enfant duCapitaine Erwan de PENFENTENYO deKERVÉRÉGUIN (MAT-EMIA-Lieutenantde Ferrières-02/04) et de Madame, le28 février 2009 à Lescar.

> PAUL, dixième arrière petit-enfant duLieutenant-colonel Guy KLEPPER (TDM-Poitiers-39) et de Madame, septième arrièrepetit-enfant du Général Michel LAFITTE(TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) etde Madame, premier petit-enfant duLieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INF-EMIA-Général Laurier-78/79) et deMadame, au foyer de Catherine et ChristianKLEPPER, le 4 mars 2009 à Paris.

> MARION, deuxième petit-enfant duGénéral Christian CAVAN (ART-EMIA-Général Koenig-70/71), Vice-président deL’Épaulette, et de Madame, au foyer duCapitaine Nicolas CAVAN (CTA/GSEM) etde Madame, le 12 mars 2009 à Villeneuved’Ascq.

> LOU-ANN et TIMOTHÉE, troisièmeet quatrième enfants du CapitaineFabrice CLAUDEL (ART-EMIA-CapitaineCoignet-00/02) et de Madame, le 18 avril2009 à Haguenau. �

> L’Épaulette adresse ses félicitationsaux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Lieutenant-colonel Roger JEAN (TDM-OA-38), le 18 décembre 2008 à Rochefort.

> Sous-Lieutenant Jean CECCHI (INF-Rang-85), le 13 février 2009 à Paris.

> Commissaire Général Pierre CANTIN(CAT-OA-48), le 22 février 2009 à Lyon.

> Madame Elisabeth PUTOD, épouse duLieutenant-colonel Louis PUTOD (CAT-Capitaine Piccato-57/58), le 23 février 2009à Thionville.

> Colonel Jean-Louis DUSSAUME (GEN-OAEA-62), le 28 mars 2009 à Doué LaFontaine.

58 • L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

CARNET> Madame Germaine POUGET, mère duLieutenant-colonel Bernard POUGET(ART- Lieutenant Mallassen- 78/79) le 28mars 2009 à Perpignan.

> Lieutenant-colonel Guy DELARBRE(ART-EMIA-Serment de Koufra-62/63), le29 mars 2009 à Auch.

> Madame Octavie CUSTODY, belle-mèredu Capitaine Jean-Pierre MOINGS (TRS-EMIA-Libération de Strasbourg-68/69), le30 mars 2009 à Agen.

> Lieutenant-colonel Roger HOLTZER(CS-ESMIA-Rhin Français-44/45), le 2avril 2009 à Marseille.

> Lieutenant-colonel Hervé WINTER-GERST (INF-EMIA-Capitaine Cardonne-75/76), le 12 avril 2009 à Bordeaux.

> Monsieur Armand KEHR, beau-père duGénéral Olivier ROSTAIN (TRN-EMIA-Cinquantenaire de Verdun-65/66),Secrétaire général de L’Épaulette de 2005 à2009, le 19 avril 2009.

> Lieutenant-colonel Philippe LECLERC(CS-EMIA-Victoire-45/46), le 24 avril2009.

> Lieutenant-colonel Paul BIROCHAU(ART-OR-39) le 9 mai 2009 à Royan.

> Commandant René BOULON(EMIA-Indochine-46/47), le 17 mai2009 à Rognes.

> Colonel Guy GERBAUD (INF-Empire Français-38/39), le 18 mai 2009au Chesnay.

> Colonel Jean VIENET (ART-ESMIA-Nouveau Bahut-45/47), le 24 mai 2009à Dijon.

> Colonel Daniel GROSJEAN (INF-EMIA-Indochine-46/47), le 28 mai2009 à Cleder.

> Général Jacques MUZI (INF-OR-54),le 31 mai 2009 à Porticcio. �

> L’Épaulette adresse ses sincères condo-léances aux familles.

AVANCEMENTJ.O. du 17 mars 2009

Décret du 16 mars 2009

portant promotion et nominationdans la 1e et la 2e section,

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L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 • 59

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

promotion et nominationau titre du congé du

personnel navigant et affectationd’officiers généraux

GENDARMERIE NATIONALEArt. 2. Est nommé dans la 1e section

des officiers générauxAu grade de général de brigade

Pour prendre rang du 1er mai 2009

> M. le Colonel Jean-Michel VANDEN-BERGHE, nommé chargé de mission auprèsdu directeur général de la gendarmerienationale à la même date. �

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL

DE LA LÉGION D’HONNEURJ.O. du 15 mars 2009

Décret du 13 mars 2009portant élévation

Militaire n’appartenant pasà l’armée active

À la dignité de grand officierSans traitement

ARMÉE DE TERRE> M. le Général de brigade André COF-FRAND.

J.O. du 13 mai 2009Décret du 11 mai 2009

portant élévation et promotionAu grade de commandeur

Avec traitement(Art.R.42 du code de la Légiond’honneur et de la médaille

militaire)

MUTILÉS DE GUERRE

> LTN Marcel GIUDICELLI (INF).

PRISONNIER DU VIET-MINH

> CBA Henri MASQUET (TDM).

portant promotion et nominationAu grade de commandeur

Sans traitement

ARMÉE DE TERRE> GBR René AUVIN (GEN) – LCL RenéBOYEZ (ART) – LCL Lucien PICARD(INF) – GBR Arthur SCHWARTZ (INF) –LCL Edmond VAYRIOT (INF).

Au grade d’officierSans traitement

> LCL Gilbert BOUTIN (INF) - LCLLucien MÉTAIRIE (TDM) – COL ClaudeNOËL (TDM) – CBA Michel POUILHE(TDM) – CNE François RABUT (INF).

Au grade de chevalierAvec traitement

> CNE Antoine ORSINI (INF).

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

J.O. du 15 mars 2009Décret du 13 mars 2009

portant élévation

Militaires n’appartenant pasà l’armée activeARMÉE DE TERRE

A la dignité de grand’croix> M. le Général de division AndréFAYETTE.

A la dignité de grand officier>M. le Général de brigade Eugène BARBE.

J.O. du 7 mai 2009Décret du 6 mai 2009

portant promotion et nomination

Militaires appartenant àl’armée active

Au grade d’officier

ARMÉE DE TERRE

> LCL Denis BRISTIEL (TRS) – LCLDaniel BRUGEAUD (INF) – COL ThierryGABALDA (MAT) – COL Etienne PELLE-TIER (ART) – CCL Jean-Michel THO-MAS.

Au grade de chevalier

ARMÉE DE TERRE

> CBA Eric ABÉLARD (INF) – CBAPhilippe BALLAND (TRS) – CDT EricBERTRAND (MAT) – CBA Frédéric BON-NOUVRIER (INF) – LCL Philippe CHAU-VIE (ABC) – CBA Stéphane COLLET(GEN) – LCL Xavier DEBISSCHOP(GEN) – CDT Hervé DEMUYS (GEN) –CNE Jean-Claude DIEN (INF) – CBAVéronique DUSCH épouse HUMMEL(GEN) – CDT Eric GAUVRIT (GSEM) –LCL Philippe GOISNARD (ART) – LCLAndré-Maïeul HUREL (ABC) – CENDaniel LAPOIRIE (ART) – LCL MarcLECAPLAIN (INF) – CEN Fabrice LES-SEUR (ART) – CBA Pierre LORIDON

(TRS) – CBA Stéphane MAURY (TDM) –CEN Olivier MOUTON (ART) – CDTMarc MOUTRON (MAT) – LCL Jean-YvesMUSARD (MAT) – CNE RolandNIHOUARN (MAT) – LCL PhilippePARAHY (ART) – CEN Pierre PASTO-RELLI (ART) – CES Christophe deREVIERS de MAUNY (ABC) – CBAEmmanuel RIGAUD (TDM) – CBA JoëlROBERT (TDM) – LCL Frédéric ROI-RAND (TDM) – CNE Frédéric SOL (TDM)– CBA Géry de STABENRATH (INF) –CEN Bertrand TADDEI (ART).

Militaires n’appartenant pasà l’armée active

ARMÉE DE TERRE

Au grade de commandeur

> COL Pierre MARSANNE (TDM) – COLJean MAYER (INF).

Au grade d’officier

> COL Christian BARASCUD (ART) –LCLAlexandre FATTON (GEN).

Au grade de chevalier

> LCL Bernard BON (GEN). �

SUCCÈSATTRIBUTION DU BREVETTECHNIQUE D’ÉTUDES

MILITAIRES SUPÉRIEURES

J.O. du 12 mars 2009Arrêté du 3 mars 2009

A compter du 1er novembre 2008

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> CBA Franck BONNARD (TRS) – CBAEric DU PONTAVICE (INF) – CBAFrançois-Xavier DUPILLE (INF) – CDTEmmanuel GRUNNER (MAT) – CDTVincent MONFRIN (MAT) – CBA (TA)Laurent VONDERSCHER (INF). �

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxlauréats.

> La parution tardive du tableau d’avancement au Journal officiel de la République Française, du 21 mai 2009, n’apas permis sa publication dans le présent numéro de L’Épaulette. Ce tableau sera diffusé par l’intermédiaire d’unnuméro spécial de l’Alpha.com à paraître avant l’été, et sera repris dans la prochaine revue. La rédaction.

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60 • L’Épaulette n° 168 - juillet 2009

BIBLIOGRAPHIE

COMMANDO« GEORGES » ET

L’ALGÉRIE D’APRÈSLÉGION ÉTRANGÈRE– HARKIS – O.A.S.

du Lieutenant-colonel(E.R.) Armand BÉNÉSIS

DE ROTROUpréface du GénéralMaurice FAIVRE

ALGÉRIE 1956-1968Jeune officier ayant servi dans des unitésde quadrillage et de harkis comportant denombreux rebelles ralliés, l’auteur a vécucette période de la guerre et de l’après-indépendance au sein d’une populationautochtone qu’il a bien connue et àlaquelle il s’est profondément attaché.Gardant en lui une blessure jamais refer-mée à ce jour au souvenir de ses frèresd’armes de toutes origines tombés aucombat ou exterminés, il témoigne decette guerre gagnée sur le terrain et dansla conquête des âmes mais perdue politi-quement.Il atteste, vérité mal connue, que la Franceaurait pu quitter l’Algérie la tête haute, enléguant un pays prospère et ami à seshabitants.

458 pages - Format 14,8 x 21Collection Vérités pourl’Histoire Editions Dualpha– BP 58 –77522 COULOMMIERS CEDEX

LES RIVIÈRES DE LAFRATERNITÉ

par René-Pierre COSTA

Décembre 1946- Au cœur duCambodge, deux amis d’enfance,Robert et Brahim ont la satisfactionde se retrouver dans des unités dumême groupement Franco-Khmerlancé dans la réoccupation de la pro-vince de Battambang rétrocédée parla Thaïlande.Leur saine et franche amitié scelléedans les épreuves de leur vie de sol-dat deviendra une fraternité qui nesera jamais altérée ni par la diffé-rence de religion ni par les troublesqui affectent aussi bien le Maroc oùrésident leurs parents respectifs quel’Indochine où ils combattent lesrebelles.Tout en accomplissant leurs missions

LE PLAN SUSSEXpar Dominique SOULIER

Ils avaient un idéal…

En 1943 alors que les grands réseaux de ren-seignements accusent des pertes impor-tantes du fait des coups portés par laGestapo et l’Abwehr. En raison des infiltra-tions et trahisons possibles, l’état-major dugénéral Eisenhower (SHAEF) demande au général de Gaulle de lui déta-cher une centaine de Français hautement sélectionnés. Eux seuls seraienten mesure de se fondre au sein de la population et de pouvoir renseignerl’EM interallié sur les mouvements de troupes ennemies juste en arrièredu front. Le plan Sussex est né ainsi et a largement contribué à la réus-site de l’opération Overlord, le débarquement en Normandie.Dédiées aux missions de renseignement, les équipes Sussex sont compo-sées d’un binôme d’officiers français (1 observateur et 1 radio).Parachutée en tenue civile, chaque équipe doit se fondre dans l‘anony-mat et rechercher tout type de renseignements sur l’avance (ou laretraite) des Allemands et les points stratégiques (stockage armes, carbu-rant, ponts utilisés par les Allemands, etc). 2 équipes de Pathfinders(éclaireurs) et 52 équipes Sussex sont parachutées de février à septem-bre 1944.Parmi eux, deux femmes, Jeannette Guyot et Evelyne Clopet. Les équipesSussex ont perdu 10 agents tués en mission dont Evelyne Clopet etJacques Voyet, fait Compagnon de la Libération à titre posthume.Réalisé par Dominique Soulier, fils de Georges Soulier parachuté dans lecadre de la mission Sussex « VIS », et basé sur 3 récits de missions, cetouvrage inclut plus de 300 photos de personnes, d’objets et documentsinédits touchant au Plan Sussex qui illustrent magnifiquement ces précur-seurs des services spéciaux.

175 pages - Format 23,5 x 27,5Collection Sussex – 12 place du Général Koenig –67270 HOCHFELDEN

Le DVD de la promotion VICTOIRELa promotion VICTOIRE, première promotion deCoëtquidan (juillet à décembre 1945) comprenait2 900 élèves-officiers, agés de 18 a 30 ans, d’originesdiverses : maquisards, sous-officiers, saint-cyriens (despromotions 1942, 1943. 1944), jeunes engagés pour ladurée de la guerre.Au bout de six mois d’entrainementintensif, 1750 reçurent Ie galon d’aspirant ou de sous-lieutenant.Certains poursuivirent une carrière plus ou moinslongue sous les armes. Deux cent trois d’entre eux sont

morts pour la France en Indochine. à Madagascar, en Tunisie, en Algérie.Les autres accomplirent des carrières civiles très diverses : diplomates, magistrats, industriels, etc.Quelques uns furent parlementaires. élus locaux, etc.

La promotion VICTOIRE publie un coffret contenant deux DVD :

> un « DVD ROM », lisible sur ordinateur équipé d’un lecteur de DVD,et divisé en sept chapitres :

> Guerre de 1939-1945, > Ecole de Coëtquidan et Ecoles l’application,

> Guerre d’lndochine, > Guerre d’Algérie ,> Les épouses,

> Les carrières civiles, > Vie de I’Association

Il présente des témoignages écrits et illustrés de cartes et de photos, des diaporamas ou desvidéos selon différents classements : chronologique, géographique et par thèmes. Un systèmepermet de naviguer dans cet ensemble selon les choix que fera Ie lecteur et les invitations auvoyage qu’il découvrira.

> un « DVDVidéo », lisible sur TV équipée d’un lecteur de salon, qui présente les mêmes thèmes,de façon moins étendue. à l’aide de diaporamas et de vidéos, ces demières étant des documentshistoriques de L’ECPAD avec, également, un système de navigation.

Les DVD sont disponibles des maintenant, en souscription,au prix de 20 euros le coffret.> La souscription est à adresser à :Promotion Victoire Coëtquidan 1945 8 bis, rue Vavin 75006 Paris (tel/fax 01 40 46 82 83)> en précisant les Nom, Prénom et adresse du souscripteuret en joignant un chèque du montant correspondant au nombre de coffrets commandés.

respectives, les deux jeunes amis,animés de nobles sentiments maisplongés dans une atmosphère deguérilla et d’orage de mousson, seretrouvent de temps à autre dansdes situations imprévues et peucommunes où les risques côtoientparfois des intrigues agréables...Robert n’en oublie pourtant pasHélène la jolie jeune fille aveclaquelle il avait débuté une tendrerelation avant de quitter le Maroc. Ledestin lui réserve une heureuse sur-prise car après l’avoir perdue de vuependant plusieurs années, il laretrouve fortuitement à Saïgon enseptembre 1947. Mais ce bonheursera de courte durée…Beaucoup plus qu’un roman, « Lesrivières de la Fraternité » est letémoignage romancé d’une époqueoù se manifestent les premières fis-sures de l’Empire Colonial Français !...320 pages - Format 16 x 24Editions Les Presses du Midi– 121 avenue d’Orient –83100 TOULON

ENTRE GUERRESET PAIX

Témoignages etfragments de vie

d’une promotion deSaint-Cyriens,1959-2000

PRÉFACE du PRÉSIDENTVALÉRY GISCARD D’ESTAING

Été 1962. La guerre d’Algérie prendfin. L’Empire colonial Français dispa-raît. Au même moment, les cinqcents saint-cyriens de la promotion« Lieutenant-colonel Jeanpierre »sortent d’école. Pour eux, dont lavocation est souvent née dans larumeur des combats d’lndochine etd’Algérie, les portes de I’aventuresemblent se refermer.Et pourtant, leur parcours ne serapas banal. Soldats de la guerrefroide, ils contribueront à assurer lapaix sur notre continent. Plus tard,engagés dans les opérations interna-

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tionales de maintien de la paix, ils yconnaîtront de drôles de guerres. Ilsauront aussi participé aux nom-breuses interventions françaises enAfrique et, dans un cadre multinatio-nal, à la première guerre du Goifeainsi qu’aux différentes forces d’in-terposition au Liban. Entre-temps, ilsauront connu I’arrivée de I’atomedans les forces, les nombreuses réor-ganisations de leur armée, la baissespectaculaire des effectifs, mais aussila mise en place des structures parti-cipatives dans les unités, la féminisa-tion et la révolution informatique quia profondément bouleversé tant lesprocédures de travail que l’évolutiondes matériels.Enfin, et ce n’est pas Ie moindre desparadoxes, officiers dans une arméede conscription, ils seront les arti-sans de I’Armée professionnelle.Cinquante ans plus tard, ils témoi-gnent.Directs, surprenants, drôles ou pathé-tiques, passionnants, provocateurs etparfois désabusés, toujours sincères,ces fragments de vie retracent, sanstabou, des expériences dont la diver-sité étonne - qu’elles soient vécuessous I’uniforme ou en dehors deI’institution militaire - et reflètent desopinions très différenciées surI’exercice du métier militaire.Mais, au total, il s’en dégage unevéritable passion pour ce métier pasordinaire.Aujourd’hui, après s’être penchéssur leur passé, les officiers de la« Jeanpierre », pour la majoritéd’entre eux, ne regrettent en rien Iechoix qu’ils ont fait à vingt ans.Ces témoignages sont présentésdans un cadre chronologique assorti,pour chacun des chapitres qui com-posent I’ouvrage.de brèves syn-thèses permettant de les éclairer etde les situer dans leur époque. Ilssont aussi abondamment Illustrés dedocuments, de tableaux statistiqueset d’œuvres originales créées àcette occasion par les artistes de la« Jeanpierre ».

Colonel Philippe Coeffet,président de l’association de lapromotion LCL Jeanpierre6, rue du Pont Guilhemery —31000 ToulouseTél. : 05 61 34 22 48 —email : [email protected]

LES GUERRES MODERNESRACONTÉES AUX CIVILS…ET AUX MILITAIRESpar Pierre SERVENT

Afghanistan, Irak, Liban, Palestine,Caucase, Afrique… la guerre est deretour même si elle n’a plus grand-choseà voir avec la bataille de Verdun ou leDébarquement. Le front n’est plus devant,mais « autour », et les civils font souventles frais de ces conflits qui ne disent pasleur nom.Sur le terrain, la haute technologie se heurte à la kalachnikov, à la bombeartisanale et aux kamikazes. La puissance militaire permet de gagner desbatailles, mais n’offre pas nécessairement la victoire. C’est la leçon desconflits modernes menés contre des ombres, civiles le jour, guerrières lanuit. Ces nouveaux insurgés ne craignent pas la mort –ils l’espèrent-, etjouent en maîtres de la mondialisation de l’information, du choc desimages et du poids des mots.La guerre a changé de visage. Pour l’expliquer, Pierre Servent, l’un desmeilleurs experts en questions militaires, emmène le lecteur sur le terrain,aux côtés des hommes au combat, au cœur de ces nouveaux conflits quidonnent une prime à l’insurgé rustique face au soldat bardé d’électro-nique. Son livre illustre, avec de nombreux exemples de première main,des récits inédits, des témoignages et des portraits sans concession, lesdéfis lancés aux démocraties occidentales.

300 pages - Format 15 x 23Editions Buchet-Chastel – Groupe Libella – 7 rue des Canettes –75006 PARIS

JOURNAL DE MARCHEDE L’ARME DU TRAIN

DES HISTOIRESD’HOMMES

LA VOIE SACRÉE1916

POUMON DE VERDUNpar le Colonel (ER)Daniel LABBE

Cet ouvrage présente de nombreuxaspects techniques en matière detransport par voie routière et ferrée.Il doit permettre de découvrir, au tra-vers de la bataille de Verdun, lesmultiples rouages d’un service qui asu s’adapter au mieux à l’évolutiondes combats contribuant ainsi à lavictoire.Il montre les circonstances qui ontabouti à la création de la premièrecommission régulatrice automobile,ancêtre de nos actuelles unités decirculation, son évolution et le déve-loppement impressionnant destransports routiers massifs.Il permet aussi de rendre hommageaux mérites des poilus de l’automo-bile et des tringlots du train deséquipages qui se sont illustrés sur la« Voie Sacrée »¹ ou sur les sacréesvoies comme ont disait alors. Eneffet, des centaines d’unités du trainhippomobile ou muletier ont prispart aux transports intensifs àVerdun, ravitaillant les troupesjusqu’aux premières lignes, évacuantles blessés sur un terrain bouleversé,sous les bombardements incessantset les obus asphyxiants.Leurs qualités d’initiative, d’endu-rance et de rusticité ont toujours étéau-dessus de tous les éloges.N’oublions pas non plus les territo-riaux qui ont permis à la route dedurer, les sapeurs du génie et chemi-nots rivalisant de ténacité pour fairecirculer les trains, les dépanneurs quiont maintenu les camions en état etles millions de combattants qui sontmontés sur Verdun par cette route,vers les champs de bataille, jour etnuit, jusqu’à la victoire.Sur la Voie Sacrée, artère nourricièrede Verdun, est née une nouvelleforme de transport : les transports encours d’opérations appuyés par lacirculation routière en genèse.

LE SERVICE MILITAIRESOUVIENS-TOI BIDASSE…par Michel MARMIN

« Papa raconte-moiton service militaire… »

L’histoire se termine le 30 novembre 2001.Ce jour-là, les derniers appelés étaient ren-dus à la vie civile et le service militaire prenait fin, pour être remplacé parune armée de métier. Mais avec la fin du service militaire, tel que l’ontconnu des dizaines et des dizaines de millions de jeunes Français detoutes origines sociales, c’est aussi tout un univers qui disparaissait. Nerestait plus que la mémoire d’une expérience partagée de génération engénération, avec ses traditions, son folklore, ses bons et ses moins bonsmoments.C’est justement cette mémoire nationale que cet ouvrage ambitionne depréserver, par le texte et par l’image. Tous ceux qui ont fait leur servicemilitaire s’y reconnaîtront, quel que soit leur âge : une bonne occasiond’ouvrir la boîte à souvenirs ! Du conseil de révision à la quille, du piou-piou de la Belle Époque au bidasse des années yé-yé, chacun pourra revi-vre ce qu’il a vécu… et le raconter à ses enfants ou petits-enfants. Toursde garde, permissions, grandes manœuvres, corvées, histoires de cham-brée, chansons, rien ne manque au rendez-vous de la nostalgie, pasmême le vocabulaire poivré des casernes. On était jeune, pas toujours dis-cipliné et c’était finalement le bon temps !

112 pages - Format 19,5 x 26,5Editions Chronique – Département Dargaud– 44 rue Wilson – 24000 PÉRIGUEUX CEDEX

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Situation militaire : Active – Retraite*

Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année du grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cotisations :Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 eurosLt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 eurosOfficier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 eurosElève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GratuitConjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros

Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS).Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON*L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

Fait à .................................................................................. le .............................................................................................Signature :

* Rayer les mentions inutiles

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ROMMEL ET LA STRATÉGIEDE L’AXE ENMÉDITERRANÉE(FÉVRIER 1941 – MAI 1943)par Vincent ARBARÉTIER

Le maréchal Rommel, tacticien de génie de laguerre des blindés et du désert n'a rien pufaire pour permettre aux puissances de l'Axe de l'emporter enMéditerranée. Il a tout juste pu retarder de deux ans l'éviction des Italienset des Allemands de l'espace méditerranéen, trop souvent relégué par leshistoriens au plan de théâtre secondaire de la Deuxième Guerre mondiale.Au contraire, l'auteur montre que ce théâtre a été de première impor-tance, conjuguant les trois éléments (terre, air et mer) où les puissancesde l'Axe n'ont pas su tirer avantage de plusieurs situations favorables quiauraient pu, sinon leur faire gagner la guerre, du moins encore retarderl'inéluctable échéance de leur défaite militaire.Passionné par les questions stratégiques et par la Seconde Guerre mon-diale, l'auteur a écrit ce livre à partir de sa thèse de doctorat, utilisant denombreuses sources, notamment italiennes, allemandes et anglo-saxonnes.

294 pages - Format 15,5 x 24Editions Economica – 49 rue Héricart – 75015 PARIS

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RELIREFOCH AU XXIE SIÈCLEd’André MARTEL

Relire Foch au XXIe siècle parait, àpriori, n’avoir qu’un intérêt historique.Plus d’un siècle s’est écoulé depuis laparution de ses ouvrages : fondamen-taux : Des Principes de la guerre(1903) et De la Conduite de la guerre

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ENCYCLOPÉDIE DESTERRORISMES ET

VIOLENCES ORGANISÉESpar Jacques BAUD

Le terrorisme n’est ni une fata-lité, ni une doctrine. C’est uneméthode. Une méthode miseau service des stratégies et desobjectifs les plus divers. Même siles attentats se ressemblent, ilsrépondent le plus souvent à desfinalités différentes.La lutte contre le terrorisme, ouplutôt les terrorismes, supposeune stratégie adaptée à chaqueadversaire à ses structures, à sesmotivations, à ses stratégies etses objectifs.Conçue sur le modèle del’Encyclopédie du Renseignementet des Services Secrets - ouvragequi s’est imposé très vite commela référence des professionnelsde la «communauté du rensei-gnement» mais également detous ceux qui s’intéressent aurenseignement au sens large –

(1904). Ses Mémoires ont été publiés,à titre posthume, en 1931. Ses notes,discours, articles de la décennie 1918-1928 ne semblent être que des écritsde circonstance. Depuis, la guerre achangé trois fois de nature : laDeuxième Guerre mondiale s’est ter-minée par l’emploi de l’arme nucléaire; la Guerre froide a été caractérisée parl’Equilibre de la terreur ; les guerres dedécolonisation ont débouché sur unterrorisme international écartant l’em-ploi massif de forces armées.Trois arguments plaident cependantpour la relecture, par les praticiens dela guerre… et autres, de l’œuvre deFoch saisie comme un tout. Il a penséla guerre sans l’avoir jamais faite ladoctrine a donc précédé la pratique. Ila conduit les armées alliées à la vic-toire de 1918. Sans renoncer à sonenseignement théorique, il l’a adaptésous la pression des faits, mais aussidans la logique de sa méthode fondéesur l’analyse de la spécificite dechaque cas et sur l’application demodèles préétablis.

André MARTEL a terminé sa car-riere comme titulaire de la chaire« Histoire de la Défense », àl’Institut d’Etudes Politiquesd’Aix-en-Provence. Après avoirenseigné en Tunisie, il a fondé, en1968, le premier Centre d’Histoiremilitaire et d’Etudes de Defensenationale a l’Université PaulValéry (Montpellier III) qu’il a pré-sidée de 1975 a 1981. II est colo-nel de réserve de l’ABC-C.

« Il faut reconnaître que le serviceautomobile a été l’un des orga-nismes les plus vivants de la guerre,qui ont fait honneur au génie denotre race, à sa faculté d’adaptationet d’assimilation, à ses qualités d’ini-tiative » A.J. Navarre – 1919.²Symbole de ce que l’on appelleaujourd’hui la logistique opération-nelle, la Voie Sacrée rassemble denombreux acteurs qui ont permis defournir au moment et à l’endroitvoulus les besoins nécessaires aucombattant pour vivre et combattre.Elle ouvre une ère nouvelle placéesous le signe de la motorisation desforces.Enfin parler du service automobile,c’est parler du train contemporain.En effet, l’arme du soutien aux ravi-taillements et de l’appui aux mouve-ments devient l’héritière des tradi-tions et des missions de ce servicedès la fin de la grande guerre. En1919/1920, le train hippomobilefusionne avec le train automobilepour former en 1928 l’arme du train.L’arme du train, servant des équipe-ments modernes, et fière d’unelongue tradition d’action au côté deses compagnons d’armes est vérita-blement au cœur des forces.¹La loi du 30 décembre 1923, publiée au jour-nal officiel du 1er janvier 1924, sur propositionde Maurice Barrès, classe « comme route natio-nale l’ensemble des chemins –Voie Sacrée- quirelient Bar-le-Duc à Moulin Brûlé ».

²Le service automobile pendant la grandeguerre, librairie Delagrave.

232 pages - Format 21 x 29,5Publication des écoles de lalogistique et du train –60 rue du Plat d’EtainBP 3425 – 37034 TOURS CEDEX 1

••• l’Encyclopédie des Terrorismes etViolences Organisées présenteun large panorama de l’environ-nement terroriste et constitueun outil indispensable à celui quitente de comprendre la violencemoderne.Les divers groupes terroristes ouviolents sont présentés demanière non-partisane avecleurs structures, leurs objectifs etleur stratégie. Le fonctionne-ment du terrorisme, sesméthodes de financement, sestechniques opérationnelles, l’ar-ticulation des réseaux sontdécrits en détail à l’aide d’orga-nigrammes et cartes et en don-nent une vision complète.Grâce à son système de renvois,cet ouvrage permet de suivre lesmultiples réseaux et d’en com-prendre de manière simple lesmécanismes complexes.

1290 pages - Format 14,8 x 21Collection RenseignementHistoire et GéopolitiqueEditions Lavauzelle – BP 8 –87350 PANAZOL

TRIOMPHE 2009Programme de la journée :

• Fortes ouvertes : de 10h00 a 20h30.Visite du musée du souvenir, de la salled’évolution de I’armement, exposition sta-tique de matériels de I’armée de terre, tirà I’arc, piste d’audace pour enfants, tir aplomb, lancer de grenades, paint-ball, bal-lades en poney, stands d’exposition,grande échelle des pompiers, etc.

• Spectacle traditionnel :de 14h15 a 16h45.

• Cérémonies nocturnes : de22H45 a 00h30

• 00h30 : Bals des promotionsd’élèves.

Restauration : Un service de restau-ration (sur réservation unique-ment) est prévu pour Ie déjeuner(15 euros) et Ie diner (10 euros)au restaurant WAGRAM.En parallèle, un service de restaurationrapide sera mis en place pour Ie dejeuneret Ie dîner (en libre service).Spectacle et cérémonies nocturnes :Toutes les tribunes proposées a la réserva-tion sont équipées de sèges individuels. Lalocation des places en tribune est a effec-tuer auprès du bureau « organisation duTriomphe ».

Le prix des places est de :• 12 euros pour le spectacle de I’après-

midi.• Gratuit pour les cérémonies nocturnes.Pour accéder aux tribunes le soir, il estnécessaire d’être muni d’un billet d’entrée(ticket différent de celui des activités deI’après-midi). La priorité, pour I’accès entribune pour les cérémonies nocturnes,sera donnée aux personnes qui auront déjaréservé pour les activités de I’après-midi.

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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion etpourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par ladélibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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