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Discussion. - Les spondylodiscites à Clostridium perfringens sont rares : seulement cinq cas ont été publiés chez des humains aupara- vant. Une porte dentrée digestive est souvent retrouvée. Les hémo- cultures sont rarement positives. Du gaz intradiscal est visualisé sur les radiographies dans 3/4 des spondylodiscites à Clostridium perfrin- gens.Lévolution est favorable sous antibiotique même en monothé- rapie. Les autres caractéristiques des spondylodiscites à Clostridium perfringens ne diffèrent pas des spondylodiscites bactériennes habi- tuelles. Conclusion. - La présence sur les radiographies de gaz intradiscal nest pas toujours le signe dune discarthrose mais peut être associé à une spondylodiscite à Clostridium perfringens. Lu. 104 Arthrite septique et septicémie à streptocoque salivarus sous anti- TNF alpha L. Chaabouni a , M. Ben Chihaoui a , C.-H. Ben Haj Yahia a , L. Abdelmoula a , R. Zouari a a Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction. - Les nouveaux traitements dirigés contre le TNFα ont permis une amélioration majeure de la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cependant il existe une augmentation du nombre des infections sévères sous anti- TNFα. Observation. - Nous rapportons le cas dune patiente, âgée de 51 ans, suivie dans notre service depuis 2000 pour PR évolutive et réfractaire à plusieurs traitements de fond dont le méthotrexate et le léflunomide, nécessitant sa mise sous infliximab à la dose de 3 mg/kg/ perfusion. Lévolution clinique a été favorable après deux perfusions soit à S 0 et S 1 (DAS 28 est passé de 7,5 à 4,8). Quinze jours avant la 3éme perfusion, la patiente consulte pour une fièvre associée à une altération de létat général. A la biologie, la VS est supérieur à 150, la CRPest à 220 avec une hyperleucocytose à 14300 el/mm 3 et une thrombocytose à 1200.10 3 el/mm 3 . Les hémocultures ont isolé un streptocoque salivarus. La ponction des genoux a ramené un liquide purulent riche en polynucléaires neutrophiles altérés sans germes à la culture. La recherche de BK dans les crachats, les urines et dans le liquide synovial était négative. LECBU était négatif. Lexamen ORL navait pas montré de foyers infectieux. Linfliximab a été arrêté et une antibiothérapie à base dampicilline et gentamycine a été ins- taurée. Devant labsence damélioration clinique et biologique, un drainage arthroscopique des genoux a été effectué. Lévolution a été marquée par la persistance de pics fébrile et du syndrome inflamma- toire biologique motivant le changement de lantibiothérapie : la patiente a été mise sous rifadine et pyostacine entraînant lapyrexie et lamélioration du syndrome inflammatoire biologique. Conclusion. - Cette nouvelle observation souligne le degré dimmunosuppression engendré par les anti-TNF alpha. Elle incite à évaluer la balance bénéfice-risque avant linstauration de ces traite- ments et à adapter leur surveillance. Lu. 105 Épidurite cervicale révélant une spondylodiscite lombaire tuberculeuse M. Ben Chihaoui a , L. Chaabouni a , C.-H. Ben Haj Yahia a , L. Abdelmoula a , R. Zouari a a Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction. - La spondylodiscite est la manifestation ostéoarticu- laire la plus fréquente de la tuberculeuse en Tunisie. Nous rapportons le cas dune spondylodiscite lombaire tuberculeuse qui est particulière par son mode de présentation. Observation. - Une femme âgée de 44 ans, sans antécédents patho- logiques particuliers, a consulté pour des cervicalgies dhoraire inflammatoire associées à une altération de létat général évoluant depuis un mois. Lexamen a objectivé une rectitude rachidienne dif- fuse prédominante à létage cervical, sans fièvre. Lexamen neurolo- gique était normal. À la biologie, la VS était à 140 et la CRP à 86 ans. La NFS était normale. Les radiographies du rachis cervical étaient normales. LIRM rachidienne a montré une épidurite cervicale C1- C2 sans atteinte disco vertébrale, une spondylite dorsale étagée de D9 à D11 et une spondylodiscite D12-L1 associée à une épidurite et des abcès du psoas et des muscles pararachidiens droits. LIDR à la tuberculine était phlycténulaire. Les prélèvements bactériologiques (hémocultures, ECBU, recherches de BK dans les crachats et les uri- nes et sérologies de Wright et Widal) étaient négatifs. Une ponction de labcès du psoas a ramené du pus sans germe. Devant laltération de létat général, lIDR positive, latteinte étagée associée à des abcès du psoas et pararachidiens et labsence de lhyperleucocytose, le diag- nostic de spondylodiscite tuberculeuse a été retenu. La patiente a été mise sous traitement antituberculeux avec amélioration clinique et biologique dès la 3éme semaine de traitement. Conclusion. - Lexistence dune épidurite en regard dune spondy- lodiscite tuberculeuse est fréquente. Lépidurite isolée est en revanche exceptionnelle, posant des difficultés diagnostiques en labsence dune localisation disco vertébrale associée. Lu. 106 Symphysite infectieuse : à propos de trois cas M. Ben Chihaoui a , L. Chaabouni a , L. Abdelmoula a , C.-H. Ben Haj Yahia a , R. Zouari a a Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction.- La symphysite infectieuse est rare, de diagnostic difficile. Elle fait suite dans la majorité des cas à une intervention sur le petit bassin, chez les sportifs ou chez les toxicomanes. Nous en rapportons 3 observations. Observation. - Il sagit de 2 hommes et une femme, lage moyen était de 50,3 ans. Le délai diagnostic moyen était de deux mois. Le motif de consultation était une douleur inguino-crurale associée à une fièvre dans deux cas et une douleur inter fessière dans un cas. Linter- rogatoire a retrouvé la notion dintervention chirurgicale pour deux patients. Il sagissait dune cure de prolapsus génito-urinaire dans un cas et dune cure dhernie inguinale pour le 2éme patient. La mobili- sation des hanches et la pression en regard de la symphyse pubienne étaient douloureuses dans tous les cas. Un syndrome inflammatoire biologique a été noté dans tous les cas. Les radiographies du bassin ont objectivé un élargissement de linterligne de la symphyse avec des érosions des berges et des branches ischio-pubiennes, pour tous nos patients. Le scanner du bassin pratiqué dans tous les cas était en faveur de symphysite infectieuse. Une porte dentrée a été retrouvée dans un cas : il sagissait dune infection urinaire à Klebsielle pneu- monie. La biopsie sous scanner de la symphyse pubienne a été prati- quée dans tous les cas. Lexamen anatomopathologique était concluant dans deux cas montrant un aspect en faveur dune symphy- site infectieuse non spécifique. Pour le 3éme patient le diagnostic de symphysite infectieuse à été retenu sur des éléments de présomption. Lévolution clinique, biologique et radiologique sous antibiothérapie probabiliste était favorable pour tous les patients. Conclusion. - La symphysite infectieuse est rare, de symptomato- logie trompeuse. La démarche diagnostic nest pas bien codifiée. La tomodensitométrie reste un examen essentiel pour le diagnostic. Lu. 107 L ostéite iliaque tuberculeuse : à propos dun cas et revue de la littérature L. Souabni a , L. Chaabouni b , C.-H. Bel Haj Yahia b , L. Abdelmoula b , R. Zouari b a Service de Médecine Interne et Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie b Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction. - La tuberculose ostéoarticulaire représente 15 % des localisations extra pulmonaires de la tuberculose. Latteinte de los Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 10891259 1124

Épidurite cervicale révélant une spondylodiscite lombaire tuberculeuse

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Page 1: Épidurite cervicale révélant une spondylodiscite lombaire tuberculeuse

Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1089–12591124

Discussion. - Les spondylodiscites à Clostridium perfringens sontrares : seulement cinq cas ont été publiés chez des humains aupara-vant. Une porte d’entrée digestive est souvent retrouvée. Les hémo-cultures sont rarement positives. Du gaz intradiscal est visualisé surles radiographies dans 3/4 des spondylodiscites à Clostridium perfrin-gens. L’évolution est favorable sous antibiotique même en monothé-rapie. Les autres caractéristiques des spondylodiscites à Clostridiumperfringens ne diffèrent pas des spondylodiscites bactériennes habi-tuelles.

Conclusion. - La présence sur les radiographies de gaz intradiscaln’est pas toujours le signe d’une discarthrose mais peut être associé àune spondylodiscite à Clostridium perfringens.

Lu. 104Arthrite septique et septicémie à streptocoque salivarus sous anti-TNF alphaL. Chaabounia, M. Ben Chihaouia, C.-H. Ben Haj Yahiaa,L. Abdelmoulaa, R. Zouariaa Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

Introduction. - Les nouveaux traitements dirigés contre le TNFαont permis une amélioration majeure de la prise en charge de lapolyarthrite rhumatoïde (PR). Cependant il existe une augmentationdu nombre des infections sévères sous anti- TNFα.

Observation. - Nous rapportons le cas d’une patiente, âgée de51 ans, suivie dans notre service depuis 2000 pour PR évolutive etréfractaire à plusieurs traitements de fond dont le méthotrexate et leléflunomide, nécessitant sa mise sous infliximab à la dose de 3 mg/kg/perfusion. L’évolution clinique a été favorable après deux perfusionssoit à S0 et S1 (DAS 28 est passé de 7,5 à 4,8). Quinze jours avant la3éme perfusion, la patiente consulte pour une fièvre associée à unealtération de l’état général. A la biologie, la VS est supérieur à 150,la CRPest à 220 avec une hyperleucocytose à 14300 el/mm3 et unethrombocytose à 1200.103 el/mm3. Les hémocultures ont isolé unstreptocoque salivarus. La ponction des genoux a ramené un liquidepurulent riche en polynucléaires neutrophiles altérés sans germes à laculture. La recherche de BK dans les crachats, les urines et dans leliquide synovial était négative. L’ECBU était négatif. L’examenORL n’avait pas montré de foyers infectieux. L’infliximab a été arrêtéet une antibiothérapie à base d’ampicilline et gentamycine a été ins-taurée. Devant l’absence d’amélioration clinique et biologique, undrainage arthroscopique des genoux a été effectué. L’évolution a étémarquée par la persistance de pics fébrile et du syndrome inflamma-toire biologique motivant le changement de l’antibiothérapie : lapatiente a été mise sous rifadine et pyostacine entraînant l’apyrexieet l’amélioration du syndrome inflammatoire biologique.

Conclusion. - Cette nouvelle observation souligne le degréd’immunosuppression engendré par les anti-TNF alpha. Elle incite àévaluer la balance bénéfice-risque avant l’instauration de ces traite-ments et à adapter leur surveillance.

Lu. 105Épidurite cervicale révélant une spondylodiscite lombairetuberculeuseM. Ben Chihaouia, L. Chaabounia, C.-H. Ben Haj Yahiaa,L. Abdelmoulaa, R. Zouariaa Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

Introduction. - La spondylodiscite est la manifestation ostéoarticu-laire la plus fréquente de la tuberculeuse en Tunisie. Nous rapportonsle cas d’une spondylodiscite lombaire tuberculeuse qui est particulièrepar son mode de présentation.

Observation. - Une femme âgée de 44 ans, sans antécédents patho-logiques particuliers, a consulté pour des cervicalgies d’horaireinflammatoire associées à une altération de l’état général évoluantdepuis un mois. L’examen a objectivé une rectitude rachidienne dif-fuse prédominante à l’étage cervical, sans fièvre. L’examen neurolo-

gique était normal. À la biologie, la VS était à 140 et la CRP à 86 ans.La NFS était normale. Les radiographies du rachis cervical étaientnormales. L’IRM rachidienne a montré une épidurite cervicale C1-C2 sans atteinte disco vertébrale, une spondylite dorsale étagée deD9 à D11 et une spondylodiscite D12-L1 associée à une épidurite etdes abcès du psoas et des muscles pararachidiens droits. L’IDR à latuberculine était phlycténulaire. Les prélèvements bactériologiques(hémocultures, ECBU, recherches de BK dans les crachats et les uri-nes et sérologies de Wright et Widal) étaient négatifs. Une ponctionde l’abcès du psoas a ramené du pus sans germe. Devant l’altérationde l’état général, l’IDR positive, l’atteinte étagée associée à des abcèsdu psoas et pararachidiens et l’absence de l’hyperleucocytose, le diag-nostic de spondylodiscite tuberculeuse a été retenu. La patiente a étémise sous traitement antituberculeux avec amélioration clinique etbiologique dès la 3éme semaine de traitement.

Conclusion. - L’existence d’une épidurite en regard d’une spondy-lodiscite tuberculeuse est fréquente. L’épidurite isolée est en revancheexceptionnelle, posant des difficultés diagnostiques en l’absenced’une localisation disco vertébrale associée.

Lu. 106Symphysite infectieuse : à propos de trois casM. Ben Chihaouia, L. Chaabounia, L. Abdelmoulaa,C.-H. Ben Haj Yahiaa, R. Zouariaa Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

Introduction. - La symphysite infectieuse est rare, de diagnosticdifficile. Elle fait suite dans la majorité des cas à une interventionsur le petit bassin, chez les sportifs ou chez les toxicomanes. Nousen rapportons 3 observations.

Observation. - Il s’agit de 2 hommes et une femme, l’age moyenétait de 50,3 ans. Le délai diagnostic moyen était de deux mois. Lemotif de consultation était une douleur inguino-crurale associée à unefièvre dans deux cas et une douleur inter fessière dans un cas. L’inter-rogatoire a retrouvé la notion d’intervention chirurgicale pour deuxpatients. Il s’agissait d’une cure de prolapsus génito-urinaire dans uncas et d’une cure d’hernie inguinale pour le 2éme patient. La mobili-sation des hanches et la pression en regard de la symphyse pubienneétaient douloureuses dans tous les cas. Un syndrome inflammatoirebiologique a été noté dans tous les cas. Les radiographies du bassinont objectivé un élargissement de l’interligne de la symphyse avec desérosions des berges et des branches ischio-pubiennes, pour tous nospatients. Le scanner du bassin pratiqué dans tous les cas était enfaveur de symphysite infectieuse. Une porte d’entrée a été retrouvéedans un cas : il s’agissait d’une infection urinaire à Klebsielle pneu-monie. La biopsie sous scanner de la symphyse pubienne a été prati-quée dans tous les cas. L’examen anatomopathologique étaitconcluant dans deux cas montrant un aspect en faveur d’une symphy-site infectieuse non spécifique. Pour le 3éme patient le diagnostic desymphysite infectieuse à été retenu sur des éléments de présomption.L’évolution clinique, biologique et radiologique sous antibiothérapieprobabiliste était favorable pour tous les patients.

Conclusion. - La symphysite infectieuse est rare, de symptomato-logie trompeuse. La démarche diagnostic n’est pas bien codifiée. Latomodensitométrie reste un examen essentiel pour le diagnostic.

Lu. 107L’ostéite iliaque tuberculeuse : à propos d’un cas et revuede la littératureL. Souabnia, L. Chaabounib, C.-H. Bel Haj Yahiab, L. Abdelmoulab,R. Zouariba Service de Médecine Interne et Rhumatologie, Hôpital CharlesNicolle, Tunis, Tunisieb Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

Introduction. - La tuberculose ostéoarticulaire représente 15 % deslocalisations extra pulmonaires de la tuberculose. L’atteinte de l’os