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#43 OCT 2012 GRATUIT SERVEZ-VOUS Dans les murs de Black Diamond VISITE PRIVÉE EVENEMENT L'UTMB en images L'AUTOMNE TREK • Nouveau : le Tor des Géants façon trek • aveNture : Into the Wild, un remake • reportage : sur les chemins de Cappadoce • tests : chaussures tiges mid et sacs à dos

ESCAPE #43

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Escape, le magazine gratuit de l'outdoor

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#43OCT 2012

GRATUITservez-vOus

Dans les murs de Black Diamond

VIsITe pRIVée

eVeNeMeNT L'UTMB en images

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• Nouveau : le Tor des Géants façon trek

• aveNture : Into the Wild, un remake

• reportage : sur les chemins de Cappadoce

• tests : chaussures tiges mid

et sacs à dos

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20112009 - 20102008

“ Lorsque le froid est à son comble, Les nouvelles idées fusent juste parce qu’il le faut.”

—Lors de la première ascension de la directe du « Shark’s � n », l’alpiniste de renom Conrad Anker met en pratique toutes ses compétences acquises en trente ans d’escalade .

La connaissance s’acquiert avec l’expérience. Après deux tentatives échouées, Conrad Anker était résolu à grimper une ligne parfaite sur le Meru Central. Les concepteurs des produits The North Face® ont puisé dans les notes de l’expédition de

Conrad et les ont partagé avec l’équipe pour mettre au point des ensembles parfaitement adaptés à tous les styles d’escalade et toutes les conditions climatiques de la directe du « Shark’s � n ». La veste intermédiaire Radish, la veste de protection et

pantalon Meru, ainsi que la doudoune Shaf� e se combinent pour offrir une protection et une isolation totale par -20 degrés aussi bien en style alpin qu’en escalade mixte ou arti� cielle. Conrad, Jimmy Chin et Renan Ozturk retentent leur épopée

de 2008 et deviennent la première cordée à réaliser la ligne directe du « Shark’s � n », après trente tentatives infructueuses.Conrad Anker dans sa Meru Shell alors qu’il approche de l’un des passages les plus diffi ciles. Photo : Jimmy Chin

La collection Meru est présentée sur le site thenorthface.com

EXPÉDITION :LA DIRECTE DU « SHARK’S FIN »MERU CENTRAL, GARWHAL, HIMALAYA

20031986 2004 2006

Conrad Anker, Doug Chabot et Bruce Miller durent abandonner la directe du « Shark’s fin » à cause de la neige poudreuse et d’un équipement inadapté.

La quatrième tentative d’Hiroyoshi Manome s’acheva lorsque son partenaire se cassa la cheville à 6 050 mètres.

De nombreuses équipes internationales ont tenté en vain l’ascension du sommet du Meru Central par la ligne directedu « Shark’s fin ».

La première tentative de Mugs Stump sur la directe du « Shark’s fin » se soldapar un échec à cause d’une avalanche qui lui valut une luxation de l’épaule.

JUIN / De grosses chutes de neige ont bloqué l’équipe sur la paroi pendant plusieurs jours. Le 18ème jour, elle arriva à cent mètres du sommet, mais ne put s’en approcher davantage. Après deux jours de descente en rappel, elle fut en lieu sûr.

OCTOBRE / Conrad dans sa veste intermédiaire Radish. Ses manches plus longues et son ouverture pour le pouce permettent une escalade plus fluide, sa cagoule se porte sous le casque et sa poche de poitrine permet de toujours avoir les lunettes à portée de main.

De violentes tempêtes pendant l’expédition ont inspiré Conrad, ses coéquipiers et The North Face® pour la création du kit complet destiné à l’ascension Meru.

OCTOBRE / Au sommet, bien emmitouflés dans leurs vestes de protection Meru et leur doudoune Shaffle. Conrad Anker et sa cordée ont enfin atteint le sommet, après trente expéditions infructueuses.

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20112009 - 20102008

“ Lorsque le froid est à son comble, Les nouvelles idées fusent juste parce qu’il le faut.”

—Lors de la première ascension de la directe du « Shark’s � n », l’alpiniste de renom Conrad Anker met en pratique toutes ses compétences acquises en trente ans d’escalade .

La connaissance s’acquiert avec l’expérience. Après deux tentatives échouées, Conrad Anker était résolu à grimper une ligne parfaite sur le Meru Central. Les concepteurs des produits The North Face® ont puisé dans les notes de l’expédition de

Conrad et les ont partagé avec l’équipe pour mettre au point des ensembles parfaitement adaptés à tous les styles d’escalade et toutes les conditions climatiques de la directe du « Shark’s � n ». La veste intermédiaire Radish, la veste de protection et

pantalon Meru, ainsi que la doudoune Shaf� e se combinent pour offrir une protection et une isolation totale par -20 degrés aussi bien en style alpin qu’en escalade mixte ou arti� cielle. Conrad, Jimmy Chin et Renan Ozturk retentent leur épopée

de 2008 et deviennent la première cordée à réaliser la ligne directe du « Shark’s � n », après trente tentatives infructueuses.Conrad Anker dans sa Meru Shell alors qu’il approche de l’un des passages les plus diffi ciles. Photo : Jimmy Chin

La collection Meru est présentée sur le site thenorthface.com

EXPÉDITION :LA DIRECTE DU « SHARK’S FIN »MERU CENTRAL, GARWHAL, HIMALAYA

20031986 2004 2006

Conrad Anker, Doug Chabot et Bruce Miller durent abandonner la directe du « Shark’s fin » à cause de la neige poudreuse et d’un équipement inadapté.

La quatrième tentative d’Hiroyoshi Manome s’acheva lorsque son partenaire se cassa la cheville à 6 050 mètres.

De nombreuses équipes internationales ont tenté en vain l’ascension du sommet du Meru Central par la ligne directedu « Shark’s fin ».

La première tentative de Mugs Stump sur la directe du « Shark’s fin » se soldapar un échec à cause d’une avalanche qui lui valut une luxation de l’épaule.

JUIN / De grosses chutes de neige ont bloqué l’équipe sur la paroi pendant plusieurs jours. Le 18ème jour, elle arriva à cent mètres du sommet, mais ne put s’en approcher davantage. Après deux jours de descente en rappel, elle fut en lieu sûr.

OCTOBRE / Conrad dans sa veste intermédiaire Radish. Ses manches plus longues et son ouverture pour le pouce permettent une escalade plus fluide, sa cagoule se porte sous le casque et sa poche de poitrine permet de toujours avoir les lunettes à portée de main.

De violentes tempêtes pendant l’expédition ont inspiré Conrad, ses coéquipiers et The North Face® pour la création du kit complet destiné à l’ascension Meru.

OCTOBRE / Au sommet, bien emmitouflés dans leurs vestes de protection Meru et leur doudoune Shaffle. Conrad Anker et sa cordée ont enfin atteint le sommet, après trente expéditions infructueuses.

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Je filme doNc Je suis

«S i la photo n’est pas bonne, c’est que tu n’es pas assez près ». La formule historique est de Robert Capa. Dans l’outdoor, les amateurs de vidéo embarquée, vous savez, ceux qui vont aux toilettes des restaus d’altitude avec la chose carrée sur le casque, ont tué toute discussion éthique en matière de réalisation. Le caméraman et

l’acteur sont désormais les mêmes, un et indivisibles dans une spirale qui s’auto boucle : ils sont tellement près de l’action qu’ils « sont » l’action, sans media, sans distanciation. Vertige. Ce dispositif subjectif produit des chefs d’œuvre quand il s’agit de wing suit ou de pentes extrêmes en Alaska dévalées par un rider pro. Jamais on aura vu des angles pareils, l’action « comme si vous y étiez », une nouvelle ère dans les images s’est ouverte. Ces cameras miniatures ont beaucoup fait pour la compréhension, la promotion de disciplines que l’on peut vivre désormais in vivo. Dans la main (sur le crâne) d’amateurs plus ou moins éclairés, le bilan est moins flatteur.

Dans quelques millénaires, les ethnologues vont découvrir avec stupéfaction le résultat d’un narcissisme vidéo que l’on peut résumer par : je filme donc je suis. Le stock de millions de gigas d’images animées laissera à tout coup nos chercheurs cois, pantois, désarçonnés : sur le cul ? Le problème ? Le flot d’images dont le mouvement est le seul but. Le sens par l’action : je bouge donc je suis. Cette production de masse arrive à contaminer par capillarité les canaux professionnels de production, sites internet et parfois émissions de sports outdoor. La grammaire audiovisuelle (à défaut d’écriture) en prend un coup. Où est passée la fonction narrative, les histoires ? L’ émotion a tué le discours. Suffit-il d’additionner les images comme l’on enfile des perles ? Serait-ce pour cela que l’on s’ennuie tant dans certains festivals de films d’aventure ? Les réalisateurs, pardon les filmeurs, en étant réduits à jouer le thème du « slow motion » à tout va pour tenter de réinjecter du sens… L’avenir de ces images à la mission phatique passe par des réalisateurs qui ont un regard global sur leur produit vidéo et surtout le sens de la narration. Heureusement, parmi ceux qui utilisent ces mini caméras et autres boitiers photos, on voit apparaître de vrais talents. Cette production de films de qualité sera peut-être mise sous cloche par nos ethnologues cités précédemment pour signifier l’an 1 de la révolution vidéo outdoor.

Franck Oddoux

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“ Suffit-il d’additionner les images comme l’on enfile

des perles ? ”

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ESCAPE LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR est édité par FREE PRESSESavoie Technolac. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX - Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 / Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12Site Internet : freepresse.comDirecteur de publication et de la rédaction : Claude Borrani (46 13) ([email protected])Rédacteur en chef : Franck Oddoux ([email protected]) Rédaction : Loïc Martin ([email protected]), Liv SansozContributeurs Texte : Fernando Ferreira, Maxime Gouyou Beauchamps, Robin MenonMaquette : Phil Martin ([email protected])

PUBLICITÉDirecteur du service commercial et développement : Kamel Beghidja (46 11) [email protected] de publicité : Fanny Marguet ([email protected]), Morgane Martini (46 10) [email protected]

Administration, relations clients et abonnements : Laurence RémyFREE PRESSE. 9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETON / Tél : 00 33 (0)5 58 41 85 80 Fax : 00 33 (0)5 58 41 85 89 / [email protected]

ISSN 2119-1441Dépôt Légal : à parution

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).

sommaire Escape #4308 I NeWs

Quoi de neuf cet été sur la planète outdoor ? Escape vous met à la page.

24 I INTeRVIeWMartina cufar, la plus française des grimpeuse slovènes.

28 I escape storynous sommes allés en utah, à la rencontre de Peter Metcalf, boss de Black diamond.

32 I portfoliocette 10ème édition de l'uTMB s'est déroulée (encore) dans des conditions météo difficiles. récit en images d'un trail dont les 2000 coureurs se rappelleront longtemps.

38 I reportageQue se passe-t-il dans la tête des dompteurs de vide au moment de sauter ? Immersion dans le monde du BaSE Jump avec les témoigna-ges de pratiquants, pro et amateurs.

42 I BoNNes feuillesImpossible de passer à côté du phénomène Born To run, le best seller absolu des fondus de course. Escape vous offre en exclusivité des extraits du livre édité par Guérin.

48 I expésretour en images sur les expés Millet Expedition Project rentrées au bercail.

51 I spéCIAL TReK52 I Les deNTs de LA TeRRe

La cappadoce, terre classée au Patrimoine Mondial de l'unesco

58 I Back iNto the WildMaxime et robin sont retournés sur les traces de chris Mc candless, à l’endroit même où il a passé ses derniers instants, le fameux Magic Bus 142. récit.

64 I tor des géaNtsultra-trail mythique, le Tor des Géants emprunte les Hautes routes qui font le tour complet du Val d'aoste. Mais c'est également un trek engagé, qu'Escape vous fait découvrir.

70 I TesTsLes bonnes chaussures et le sac à dos qui va bien : les testeurs Escape ont essayé ce qui ce fait de mieux pour les tiges Mid et les sacs 30-35 litres.

82 I esCApe AWARdMoins d'un kilo pour une tente deux places ? Easton l'a fait, et gagne au passage l'award du mois.

illustration de couverture : Tony Manent

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Ouvertures estivales de nouveaux sauts en BASE jumpLe milieu du BASE jump a connu cet été de très belles ouvertures. L’évolution récente des wingsuits permet de réaliser des sauts qui jusque là n’étaient pas envisageables. Ainsi, trois belles ouvertures ont marqué cet été, toutes les trois très techniques et réservées à des pilotes particulièrement expérimentés.Tout d’abord l’ouverture des petits Drus par Géraldine Fasnacht et Julien Meyer mercredi 25 juillet. Un saut au caractère très alpin sur une face mythique que Géraldine convoitait depuis un certain temps. Ce saut, particulièrement engagé et exigeant (faible hauteur verticale, longueur et technicité de l’ascension, altitude) est devenu possible en partie grâce à l’évolution des wingsuits et d’entrainements spécifiques. Géraldine et Julien, accompagnés de Sam Beaugey (guide de haute montagne) et de David Autheman (cameraman) ont rejoint la vierge sommitale au bout de neuf heures d’escalade (par la voie normale des Drus). L’ascension aura été assez physique puisque en plus du matériel d’escalade usuel, il a fallu porter le matériel de BASE jump (parachutes, wingsuits, casques, etc…). Après repérages de la hauteur à l’aide de visées laser (seulement 140 m de vertical), Géraldine et Julien se sont élancés depuis ce sommet très emblématique du massif du Mont Blanc pour un vol magique depuis 3730m d’altitude.

Autre ouverture, moins alpine mais toute aussi marquante, celle du Brévent par Jean-Philippe Gady, Rodolphe Cassan, Maël Baguet et Vincent Descols. Ces quatre compères ont effectué le premier saut du sommet du Brévent le 23 juin dernier. Un départ très technique pour un vol de 1500m de dénivelée au-dessus de la vallée de Chamonix. Le saut avait été minutieusement préparé sur d’autres exits similaires.

Là aussi les mesures au laser ont été de mises. Encore une fois il s’agit d’un saut très technique qui de surcroit a été interdit le 31 juillet pour différentes raisons. Des discussions sont en cours entre la ville de Chamonix, les BASE jumpers et les parapentistes.Dans la foulée, Jean-Philippe Gady, Mathieu Leroux et Vincent Descols se sont offerts le luxe de sauter depuis l’aiguille du midi. Ils ont profité des travaux et d’une plateforme en construction pour pouvoir voler sur tout le long de la partie ouest. D’après Vincent Descols, ce saut est beaucoup plus technique et agressif que le Brévent. Interdit à l’heure actuelle, c’est un saut qui ne sera a priori pas répétable à partir de la fin octobre : une fois les travaux terminés, le bord de la plateforme ne sera plus accessible.

La fameuse poulie…La rupture de poulie est l’une des blessures un peu sérieuses du grimpeur. En effet, cette structure fibreuse dont le rôle est de maintenir le tendon en place contre l’os est bien souvent mis à rude épreuve. La plupart du temps le grimpeur entend un claquement sec quand il y a rupture. Dans certains cas cela peut se rompre de manière progressive. L’échauffement, les étirements mais aussi la façon de prendre les prises (préhension en tendu et non pas en arqué) sont des éléments de prévention. En cas de rupture, qu’elle soit partielle ou totale il faut s’arrêter de grimper et consulter. Une rupture complète nécessite une opération et

un repos d’au moins trois mois avec des séances de kiné. Une rupture partielle exige au mois six semaines sans escalade avec là aussi un travail de rééducation à faire.

Les « 8000 » les plus mortelsL’Annapurna (8091m), le Nanga Parbat (8125m) et le K2 (8611m) sont les trois « 8000 » les plus meurtriers de la planète. C’est l’Annapurna qui détient le plus gros pourcentage de morts si l’on prend en compte le rapport décès/ascensions victorieuses (38%). En comparaison l’Everest s’avère beaucoup moins meurtrier avec un pourcentage de 5,70 %.

Les deux montagnes les plus hautes du monde sans oxygèneL’Everest et le K2 sont les deux montagnes les plus hautes du monde avec respectivement 8848m et 8611m d’altitude. Mais combien d’alpinistes sont parvenus au sommet de ces géants sans utiliser d’oxygène ? Ils étaient seulement 39 à la fin de l’été 2010 à avoir réussi cet exploit. Reinhold Messner fut le premier avec l’Everest en 1978 et le K2 en 1979. Deux femmes sont rentrées dans ce cercle très fermé : l’Anglaise Alison Hargreaves en 1995 et l’Italienne Nives Meroi entre 2006 et 2007.

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Coupe du monde de BloC 2012L’autrichienne Anna Stöhr remporte pour la troisième fois la coupe du monde de bloc, devant la Japonaise Akiyo Noguchi et la Slovène Mina Markovic. Les françaises Mélissa Le Neve et Mélanie Sandoz rentrent dans le top 10 en se classant respectivement 6ieme et 8ieme. Chez les hommes, le Russe Rustam Gelmanov l’emporte devant deux autrichiens, Kilian Fischuber - vainqueur de l’édition 2011- et Jakob Shubert, respectivement second et troisième. Deux français se classent dans les 10 premiers : Guillaume Glairon-Mondet (6ieme) et Thomas Caleyron (8ieme).

Grimper Sarde Envie de dépaysement, de grimpe et de baignade mais sans aller trop loin  ? Pensez à la Sardaigne. Sauvage mais accueillante, l’île possède plus d’un atout pour les grimpeurs : un calcaire d’excellente qualité, des voies pour toutes et tous, un paysage apaisant et une eau bleu turquoise digne d'une carte postale. L’eau y est encore bonne en début d’automne et le prix des ferries commencent à diminuer à cette période. Alors pourquoi pas un petit tour du côté de l’Italie ? Le topo de référence et le Pietra de luna de Maurizio Oviglia. Une mine d'informations également sur www.sardiniaclimb.com

14èmes Rencontres du Cinéma de montagne Comme chaque année il y a de tout : du ski, de l’alpinisme, de l’escalade, du parapente, de la Slackline… Des aventures sportives et humaines, des émotions, du rêve. Rendez-vous au Summum de Grenoble du 19 au 23 novembre.http://www.cinema-montagne-grenoble.fr/

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4ème Commandement « la ConCentratIon »

La concentration tu puiseras en toi pendant que tes chaussons tu astiqueras

et que la gomme brillera.

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Karine Herry, médaillée Karine Herry a été nommée Chevalier de l’Ordre National du Mérite, par décret de Monsieur le Président de la République, (au Journal Officiel du 3 mai 2012). Même si cette nomination tient compte de ses 18 ans de carrière professionnelle en tant que médecin, elle est venue aussi récompenser un palmarès marqué par de nombreuses sélections en Equipe de France et médailles en championnats, d’Europe et du Monde. Elle vient aussi confirmer près de 150 victoires sur trails en France et à l’international, dont certaines particulièrement prestigieuses.

OUvERTURES EN TERRE DE BAffIN43 jours en Arctique et quatre nouvelles voies pour l’Autrichien Hansjörg Auer et les Espagnols Iker et Eneko Pou. « Hotel Gina » et « Hotel Monica » (6b+), 450m ont été ouvertes sur le White Wall. « Levi is coming » (6b, 11 longueurs) a vu le jour sur le Pilier Nord Est du Mont Cook. Mais c’est surtout « the Door » qui aura marqué les esprits. Cette voie de 16 longueurs dans la face Est de la Belly Tower comporte une longueur clé en 8b. Sans doute le premier 8b de l’Arctique.

CARNET D’ADRESSEC’est le nom de la voie que Nina Caprez a enchainé cet été au rocher du midi. Une voie équipée par Philippe Mussato et répétée seulement deux fois avant elle. Yann Ghesquier en avait fait la première en 2011. Cédric Lachat, le compagnon de Nina avait enchainé ce joli projet une semaine auparavant. Nina est donc la troisième répétitrice et première femme à réussir « Carnet d’adresse », un très belle ligne de huit longueurs allant jusqu’au 8b+. Chapeau madame !

OUvERTURE DU REfUGE DU GOUTER REPOUSSÉEPrévue initialement pour août 2012, l’ouverture du nouveau refuge a été repoussée à 2013. Une météo exécrable et un incident technique survenu dans le circuit de refroidissement du système solaire thermique a déclenché une fermeture administrative pour raisons de sécurité.

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Petzl RocTrip… et de 10 !Dix ans déjà que Petzl organise ses RocTrips à travers le monde. Dix ans de rassemblement de grimpeurs autour d’une même passion et dans une ambiance conviviale. Cette année le Petzl RocTrip aura lieu en Argentine sur le site de la Piedra Parada. Trente grimpeurs (Argentins et du Team Petzl) ont équipé au printemps dernier une centaine de nouvelles lignes pour l’occasion. Si les cadors de la discipline seront présents, le Petzl RocTrip est surtout une invitation pour tout grimpeur en quête d’un site complètement nouveau où l’interaction avec les meilleurs grimpeurs de la planète est également possible. Cela se passera fin novembre. Plus d’infos et inscriptions sur le site Petzl : http://www.petzl.com/fr/outdoor/roctrip-argentine

Vu sur l’uTMB

Stars and stripes pour ce concurrent yankee venu tout droit de sa Géorgie natale…

Jérôme Bernard, le directeur marketing de vibram dans la course (comme chaque année…)

Avant le départ de la CCC, ce

concurrent se fait straper le dos avec un goût artistique

indéniable…

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La fe-nix™ est la première montre Garmin GPS outdoor1 dotée de fonctionnalités de navigation

performantes pour répondre aux situations les plus extrêmes. Développée avec des guides de

haute montagne et conçue pour les alpinistes et les amateurs d’activités outdoor1, la fe-nix

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NOUvEAU KIT ALPINISMEConrad Anker et Renan Ozturk ont tenté en 2011 le sommet du Mont Meru (6310m) par la voie Shark’s fin, sur son versant Nord-Ouest. Ils en sont revenus avec une idée très précise d’un nouvel équipement pour conditions extrêmes. Le Meru Kit The North face était né. veste de protection, doudoune, polaire, pantalons, cagoule, chaussures, polaire… Un ensemble conçu de manière globale. Chaud, technique et léger : il possède sept pièces.

L’UTMB PASSE AU CABINETLes milliers de trailers qui courent chaque année l’UTMB sont de fantastiques sujets d’étude pour percer un peu plus le mystère de l’ultra endurance. La commission médicale de la course, le club des cardiologues Mont-Blanc Cœur et Sport et l’ENSA ont mené des études sur les causes d’abandon en 2008/2009. 36% des coureurs ont rendu le dossard avant la ligne d’arrivée. Loin devant, les causes en sont musculaires, tendineuses et digestives. Pour 10% des cas, ce sont les articulations qui partent en quenouille alors que 6% buttent sur les barrières horaires

CLIMB ON !Les grimpeurs l’adorent et elle nous arrive tout droit des USA. La crème Climb On ! composée uniquement de produits naturels accélère la régénération de la peau ainsi que la cicatrisation. Le produit le plus utilisé est le Climb on ! Bar. Un baume « solide » très pratique et super efficace pour les grimpeurs aux mains sans cesse abîmées et usées. Même les hommes qui d’ordinaire ne sont pas de grands fans des crèmes sont conquis par le Climb On ! A essayer sans plus attendre ! Produit disponible dans les magasins spécialisés,

certaines salles d'escalade et en ligne sur

theclimbingshop.com

DISPARITION DE LAURENT fABRELolo fabre s’est tué au Plan de l’Aiguille (Chamonix) alors qu’il était avec trois élèves. Il était instructeur à l’EMHM, guide de haute montagne et membre du team Raid Quechua (avec Rudy Gouy, Thomas et Sandrine Monnier, franck Gorry et Yves Billobeau). Il était champion du monde de raid 2009 et 2011 par équipe.

PETZL et son award d'or

Petzl a décroché un Award d’or au dernier salon de l’Outdoor de Friedrichshafen avec son casque Sirocco. Son design en a surpris plus d’un, croyant que la mousse

orange présentée sur le stand n’était qu’un prototype. Il fallait oser. Non, il s’agit bien de la version définitive affichant un poids de seulement 165 grammes. Réalisé en polypropylène expansé, il est moulé d’un seul bloc. Pas de doute, il va se voir sur les photos du team de la marque française…

19èMe édiTion du TouT à BlocsLe TAB, à la fois compétition internationale et rassemblement convivial a rassemblé cette année plus de 400 passionnés venus de tous horizons avec 14 nations représentées. Un beau succès pour le club d’escalade Face organisateur de cet évènement ! Cela se passait du 25 au 29 juillet sur les sites d’Argentière la Bessée pour les compétitions et d’Ailefroide pour le rassemblement (Hautes-Alpes).Au programme de cette année une coupe d’Europe jeune avec 140 grimpeurs, une coupe de France senior et vétéran réunissant 120 compétiteurs et le fameux micro TAB (pour les poussins, benjamins et minimes) qui rassemblait 90 jeunes. Et bien sûr le rassemblement convivial d’Ailefroide, ouvert à tous. Le principe est simple, les grimpeurs notent sur leur feuille de route les blocs réussis (cela fonctionne sur la bonne foi des grimpeurs, ici ni juges ni arbitres). Ce sont les cinq blocs les plus difficiles ayant été réalisés qui déterminent le « classement ». Ateliers, de Slackline, tyroliennes, séances de Yoga, barbecue et concerts sont de la fête également. Réservez déjà votre dernière semaine de juillet pour la 20ème édition !Infos sur : www.toutablocs.com

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Tournée mondiale.Pour fêter son 150e anniversaire, Mammut a organisé le plus grand projet d’escalade de tous les temps. Des alpinistes du monde entier sont partis à l’assaut de 150 sommets sur tous les continents dans un esprit de cohésion et de solidarité. Ce sont précisément les valeurs qu’incarne la Peaks Collection, notre collection anniversaire. www.mammut.ch ⁄ 150years

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Grand concours escape / the north FaceGagnez le nouveau meru kit by the north Face et la toile de l’alpiniste renan ozturk !

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l e dimanche 2 octobre 2011, Conrad Anker et Renan Ozturk se sont hissés au sommet du Mont Meru (6310m) par la voie Shark’s fin, sur son versant Nord-Ouest, qui restait

jusqu’alors à conquérir. Ils ont rencontré des conditions de progression extrêmement difficiles. De cette expérience est né le fameux Meru Kit, un ensemble cohérent conçu pour l’alpinisme engagé. Escape et The North face vous proposent de gagner le kit complet (taille M) et la reproduction unique de la toile « Center of the Universe » dédicacée par les athlètes de l’expédition : Conrad Anker et Renan Ozturk, l’auteur de la toile.

Pour gagner, il suffit de répondre aux questions suivantes : 1/ De combien de pièces le Meru KIT The North face est-il compsé ? (vous devriez trouver une indication dans les pages de ce numéro…)2) En quelle année l’athlète italien The North face, Simone Moro, a réalisé la première ascension hivernale du Makalu ? (indications sur www.thenorthface.com dans la rubrique athlètes…)

envoyez vos réponses sur papier libre en indiquant votre nom, votre adresse postale, votre mail et un numéro de téléphone, à escape Magazine, savoie Technolac, 18 Allée du lac saint André, 73 382 le Bourget du lac.

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7 ans d’oubli Seul à l’Aiguille du Tour, Chamonix, Paul fait une chute qui aurait du être fatale dans le couloir de la Table. Les sauveteurs le récupèrent à moitié mort au pied de la face. Il fera 7 ans de coma dont il sortira avec une amnésie sélective. Petit à petit, il doit reconstruire son histoire, recoller les morceaux de sa vie antérieure. Le collage de ce puzzle géant passe par la case « montagne » où il faudra qu’il revienne poser ses crampons… Un roman très sympathique, bien écrit avec de l’alpinisme sensible en toile de fond. Roman, par Arnaud Diguet, éditions Bénévent

Tokyo Le photographe Michael Guez a fait un travail exceptionnel d’auteur en captant un bout d’âme de Tokyo. Réalisé en argentique, à l’Hasselblad moyen format, chaque image est un événement, un clin d’œil, un tableau graphique, un délice. Indispensable avant tout trek urbain dans la cité de Blade Runner. Michael Guez avant de s’immerger dans cette ville multi faces a déclaré : « J’irai à Tokyo pour bousculer mes propres clichés ». Mission accomplie. Par Michel Guez, Omri Ezrati Editions, 35 euros.

Ultra-trail, plaisir, performance et santéGuillaume Millet a des jambes et un cerveau, il le prouve dans cet ouvrage très fouillé qui fait référence. L’auteur d’abord, est professeur de physiologie du sport à l’université de St-Etienne. C’est ensuite un traileur qui ne joue pas les utilités à l’UTMB (3 places dans les 6 premiers), 3ème du Tor des géants 2011… Il a donc commis cet ouvrage qui fait le point sur les connaissances de la course ultra, un regard sans dogme, sans recettes miracles, avec une ouverture d’esprit et un humour très appréciables. Cette bible se lit facilement grâce à une multitude d’encadrés, de témoignage, tableaux, graphiques… Tout est clairement expliqué pour progresser, optimiser sa performance, planifier son entrainement, prévenir les blessures et surtout être à l’écoute de son corps. Un DVD de plus d’une heure est livré avec le livre, de quoi compléter et approfondir par l’exemple tous les thèmes abordés. Par Guillaume Millet, Outdoor-Éditions.Par Franck Oddoux

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Calanques, Marseille, Cassis, Cap CanailleFernando Ferreira, collaborateur d’Escape, ancien grimpeur, photographe/journaliste, spécialiste de l’outdoor publie les photos de son jardin : les Calanques. Alors grimpeur, il tombe dans le bleu, le vert et le blanc de cette partie du sud. Il ne repartira jamais de cette terre qui conjugue horizontalité et verticalité. Son ouvrage est le fruit de toutes ces années de capture de lumière dans ce territoire magnifique. Aucune image n’a été retouchée, à l’heure ou Photoshop règne en maitre sur l’univers graphique, il est parfois bon de rappeler la valeur d’images home made…Par Fernando Ferreira, Editions Privat, 29,50 euros.

The North Face® Ultra-Trail du Mont-BlancUn mythe, un territoire, des hommesPour sa dixième édition, voici la première histoire de The North Face® Ultra-Trail du Mont-Blanc®, la première analyse en profondeur des motivations des coureurs (l’une des parties du livre la plus intéressante, Olivier Bessy n’est pas sociologue pour rien), le premier exposé des retombées économiques extraordinaires qu’il a engendrées pour le Pays du Mont-Blanc. Par Olivier Bessy, 29 euros.

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Christophe, qu'attends-tu de cette expédition ?Comme pour chaque expédition j’essaie de ne pas trop m’inscrire dans l’attente de résultats à tous les niveaux. Que cela soit dans le domaine de la performance, celui des relations humaines ou même de l’expérience intérieure. Pour le moment, je me concentre simplement sur les moyens pour que tout se déroule au mieux pour cette expédition au mois de novembre.J’espère néanmoins que ce voyage me permettra et permettra à toute l’équipe de découvrir un pays, une culture, que personnellement je ne connais pas du tout. Il est évident que nous ferons tout pour

atteindre nos objectifs d’ascensions, nous avons tous très envie de pouvoir tracer de nouveaux itinéraires sur ces très belles montagnes.

L'approche qu'ont les Chinois de l'alpinisme diffère-t-elle de la nôtre ?Une des motivations de cette expédition au-delà de la découverte des montagnes, est la rencontre avec les alpinistes chinois. Nous avons prévu de grimper, de mélanger les cordées avec des alpinistes locaux, au moins durant la première partie de l’expédition. Je suis certain que les motivations qui animent les alpinistes chinois sont sensiblement les mêmes que les nôtres, je crois que c’est

aussi l’avis et l’esprit du GHM (Groupe Haute Montagne) qui réunit les membres de cette expédition. L’alpinisme en Chine se développe très vite, il est probable que sur place nous découvrions de vrais talents. Cela pourrait également être le cas avec l’alpiniste sélectionné dans le cadre du Gore Experience Tour, il va nous accompagner sur une partie du voyage : là aussi l’occasion de belles rencontres.

Les cordées seront composées de deux alpinistes français et un alpiniste chinois. Ça ne va pas poser des problèmes de communication ?Au niveau de la communication nous allons

Cordée FranCo-ChInoIse dans le sIGunIanG shandix-huit jours d'alpinisme dans le massif du siguniang shan en Chine, c'est le programme du projet "sigun'exchange". organisée par le Groupe de haute-montagne, cette expé amènera des alpinistes français à la rencontre de leurs homologues chinois. Christophe dumarest, du team Gore-tex, sera de la partie. Propos recueillis par Loïc Martin

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miser sur l’esperanto international  : l’anglais. Je ne crois pas que du côté des français, il y en aient qui maitrisent le mandarin… Au delà de la langue, il est certain que les manières de vivres et d’appréhender l’existence peuvent être très différentes. La découverte de l’Empire du Milieu pourrait laisser quelques traces et mettre en avant un certain nombre de contrastes culturels, c’est ce que nous recherchons.

Connais-tu déjà le massif du Siguniang Shan ou est-ce une première pour toi ?De mon côté c’est la première fois que je me rendrai en Chine et particulièrement dans ce massif du Siguniang dans lequel il reste tant à faire. Depuis 1949, après la victoire du parti, puis durant toute la révolution culturelle jusqu’en 1977, la Chine est restée très fermée (15 000 visas accordés sur les 200 000 demandés). C’est seulement depuis le milieu des années 80 et particulièrement après les évènements de Tien An Men en 1989 qu’il est véritablement possible de découvrir la Chine. Pour l’alpinisme et l’escalade, la Chine représente un vivier incroyable de possibilités d’ascensions.Concernant notre voyage, nous souhaitons nous appuyer sur les repérages d’Aymeric Clouet et Julien Dusserre qui ont visité la zone il y a deux ans, ainsi que sur toute la documentation existante. Les possibilités sont multiples, nous tenterons d’aller en direction de montagnes techniques, esthétiques aux itinéraires les plus logiques ; nous avons déjà plusieurs idées derrière la tête…

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1- Arc'Teryx / Haku rope BagLe sac Haku Rope Bag permet de ranger sa corde d’escalade de façon simple et rapide. Une fois ouvert, le sac devient une bâche qui permet de protéger la corde de la poussière et de la saleté. 50 euros

2 - MilleT / crag denim PantPantalon d'escalade en Stretch Cordura® Denim Cotton, le Crag Denim Pant a été récompensé d'un award pour sa technicité, son design et pour la qualité des matériaux utilisés.

3 - PeTzl / casque sirocco165 g ! Avec un tel poids, le Sirocco vient de devenir la nouvelle référence en termes de légèreté. Un exploit rendu possible grâce à la construction (monobloc) et le matériau (polypropylène expansé) utilisés. 74,95 euros

4 - PATAgoniA / Veste M10La célèbre veste 3 couches de Patagonia revient encore plus légère que jamais. Affichant mois de 225 g sur la balance, la M10 est une référence en matière de minimalisme et de performance. 300 euros

5 - THe norTH FAce / chaussure Verto PlasmaDessinée et produite en Europe, la Verto Plasma est la dernière-née des chaussures d'approche. Elle associe l'amorti d'une chaussure de montagne à la légèreté (410 g) recherché par les alpinistes, grimpeurs et spécialistes de la via ferrata.

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Back from outdoor : les Nouveautés qui compteNtDébut juillet, la grand-messe annuelle de l'outdoor se tenait en Allemagne, à Friedrichshafen. l'occasion pour escape d'aller repérer les nouveautés que l'on retrouvera en magasins - et sur le terrain - en 2013.

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6 - gArMin / Montre gPs fénixAvec son GPS intégré et ses fonctions ABC (Altimètre, Baromètre et Boussole), la fénix dispose de tous les outils de navigation dont on peut avoir besoin, le tout dans une montre robuste.

7 - lAFuMA / sac à dos red Point 40Conçu en collaboration avec l'alpiniste Christophe Dumarest, le Red Point 40 est un sac compact, léger, en un mot minimaliste. Il intègre en outre tous les accessoires nécessaires : porte-piolets, porte-casque, accès dorsal au volume principal… 140 euros

8 - sAlewA / chaussure wildfireLa forme inspirée des chaussons d’escalade assure à la Wildfire une excellente tenue et une grande précision. La nouvelle semelle extérieure Vibram® Tech Approach EVO offre une accroche et une adhérence remarquables en terrains difficiles. Bref, le must de la chaussure d'approche chez Salewa. 139 euros (159 euros en version Gore-Tex)

9 - BergAns / glittertind rucksack Le sac à dos Glittertind intègre la nouvelle innovation en matière de portage : le système Spine, qui augmente considérablement la liberté de mouvement. Le sac à dos se décline en outre en deux litrages, 55 et 70 litres.199 euros (55 L) et 220 euros (73 L)

10 - deuTer / sac à dos guide 35+slLe Guide, sac à dos d'alpinisme que l'on connaît bien, a été revu pour 2013. Arborant désormais un look plus élégant et plus sobre, presque minimaliste, il intègre un porte-piolet mieux pensé et un système de portage revu pour plus de confort et de liberté de mouvement.

11 - suunTo / core red crushNouveau look pour la Core ! Cette montre propose trois outils essentiels pour garder le cap. L’altimètre suit l’ascension, le baromètre informe sur les tendances météo et la boussole indique la direction à suivre.320 euros

12 - PriMus / eta express Primus a revisité les réchauds de la série ETA pour 2013 : le système pour fixer le pare-vent a été amélioré et le centre de gravité rabaissé, pour plus de facilité.

13 - TeVA / Tevasphere speedLa Speed est dotée de la nouvelle technologie Tevasphere, qui utilise un talon de forme sphérique ainsi qu’un support de voûte plantaire afin d’améliorer la foulée, réduire l’impact de la marche au sol et offrir une stabilité accrue sur terrain difficile.

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des slovèNes

Martina Čufar Potard

Comment as-tu commencé l’escalade ? J’habitais à Mojstrana, le village au pied du point culminant de la Slovénie, le Triglav. Mon père était secouriste en montagne et aimait beaucoup l’escalade et l’alpinisme. Il m’a emmené faire le Triglav par la face Nord, mais cela ne m’avait pas vraiment plu. Je trouvais que c’était trop dangereux. Il faut dire que le rocher n’y est pas de très bonne qualité. Il faut plutôt rentrer les prises dedans que tirer dessus… En fait, je suis tombée amoureuse de l’escalade pendant les vacances scolaires au cours desquelles nous avons fait un jumelage avec de jeunes autrichiens. Dans l’école où l’on dormait il y avait un mur artificiel. Le soir, après la journée de randonnée on grimpait sur ce mur. J’ai tout de suite adoré. Encore plus quand ils nous ont amenés en site naturel. De retour à la maison, je n’ai cessé d’embêter mon papa pour aller grimper. Mais pas en montagne : en couenne ou sur un mur. Il m’a même construit un petit pan d'escalade dans ma chambre.

Tu as fait de la compétition pendant 17 ans et gagné plus de 32 compétitions internationales. Avec le recul comment vois-tu cette période à l’image de ta carrière ?Ces 17 années sont passées à vitesse grand V ! J’étais absorbée par l’entraînement, le calendrier des compétitions, mes études… Ces années m’ont apporté de la rigueur, elles m’ont appris à être organisée. Cela m’a aussi permis de connaître plein de grimpeurs et grimpeuses

Championne du monde d’escalade en 2001, Martina Cufar Potard a parcouru la planète pour assouvir sa passion entre voies dures et big walls. Avec presque 300 voies au-dessus du 8a, Martina ČCufar Potard fait partie de ces grimpeuses ultra douées à la motivation inépuisable. Aujourd’hui maman et mariée à un guide de haute montagne, elle vit aux Houches et ne se lasse pas du terrain de jeu granitique à un téléphérique de la maison. escape en a profité pour aller à la rencontre de cette grande dame de l’escalade.

Propos recueillis par Liv Sansoz

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Martina use de tout son savoir faire dans la fissure en toit de "Ma Dalton", 7b+ en face Sud de l'Aiguille du Midi

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qui sont devenus de bons amis. Je garde aussi de très beaux souvenirs de mes victoires, notamment celles à Chamonix et à Serre Chevalier. En revanche, j’avoue que j’aurais dû arrêter deux ans plut tôt. Je n’avais plus de motivation. C’était devenu une routine et à un moment j’ai commencé à me demander ce que je faisais là, en isolement, alors que dehors il faisait si beau, des conditions parfaites pour la falaise. Car au fond je suis plutôt falaisiste que compétitrice !

Quelles sont les personnes qui t’ont inspirées ou qui ont joué un rôle majeur dans ta progression ? Je me souviens que j’avais le poster d’Isabelle Patissier dans ma chambre. Mais je ne peux pas dire que c’était mon idole, je ne connaissais pas grande chose d’elle. En fait, la première personne qui a joué un rôle majeur c’est bien évidemment mon père. Puis, à partir de 1996, Tomo Cesen a pris le relais. Je me suis entrainée tout le temps sur son pan pendant mes études à Ljubljana. Il a ouvert des voies sur le mur pour moi, m’a emmenée en falaise et il m’a appris beaucoup de choses sur l’aspect mental de l’escalade et de la compétition. C’est également Tomo qui m’a trouvé des sponsors. Comme cela je pouvais me concentrer sur la grimpe et mes études.

As-tu d’autres passions ? Oui ! J’adore faire du yoga le matin, quand tout le monde dort encore. Cela fait sept ans maintenant que je pratique le Kundalini Yoga. Je suis d’ailleurs professeur du niveau 1, mais pour le moment je n’enseigne pas. Mon autre passion c’est le parachutisme même si j’ai dû mettre cette pratique entre parenthèse pour le moment car j’ai eu un petit garçon. J’ai commencé en rentrant d’un séjour au Yosemite où j’ai

vu mon ami sauter en BASE jump d’El Capitan… Cela m’a vraiment donné envie et je me suis dit que je voudrais pouvoir sauter un jour de cette immense paroi de granite. En Slovénie il y a vraiment une tres bonne ambiance dans le

monde du parachutisme. J’ai passé tous mes week-ends ensoleillés dans les drop zones. Nous sommes partis deux fois en Floride juste pour sauter et faire de la soufflerie. J’étais si absorbée que je ne pensais même pas à l’escalade, ce qui est rare pour moi. J’adore la sensation de la chute libre !

“ J’adore simplement grimper, découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles lignes, de nouveaux

challenges. ”

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Coinceurs, granite et altitude. Le terrain de jeu favori de Martina.

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Carte d’identité• Age : 35 ans• Née à : Jesenice, Slovénie• Vit aux Houches • Etudes : équivalent de Master II STAPS • Employée par l’armée Slovène comme athlète de haut niveau• Blog : http://www.martinacufar.com

PAlMArèS :• Championne du monde à Winterthur en 2001

• Vainqueur de trois coupes du monde (Chamonix, Kranj et Ekaterinburg) et de six masters internationaux• 9 fois championne de Slovénie• Voie la plus dure réalisée après travail : Vizija 8c• Voie la plus dure réalisée à vue : plusieurs 8a+• Big Wall : « Goldengate » et « el nino » sur el Capitan, en libre hormis un passage. le « Nose », en artif et en 18h sur El Capitan. « logical progression », 7c+, sur El Gigante, Mexique. la première féminine de « Hotel Supramonte » 8b en Sardaigne.

• Martina remercie ses partenaires Petzl, Beal, Fiveten, Prana, Mountain Equipement et lapis.

Cela fait 24 ans que tu grimpes. Ta passion et ta motivation sont sans limites. Quel est ton moteur ? J’adore simplement grimper, découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles lignes, de nouveaux challenges. L’escalade est un super sport, tu peux toujours progresser et apprendre de nouvelles choses. En ce moment c’est le granite qui me motive le plus !

Parle-nous un peu de ton été et de tes projets en montagne... Ce printemps j’ai attendu avec hâte que la neige fonde et que le granite sèche pour mettre mes mains dans les belles fissures du massif du Mont-Blanc. Cela faisait presque deux ans  ! Le granite orangé du Grand Capucin et de l’Aiguille du midi est magnifique, c’est à chaque fois une invitation à l’escalade. Je ne me suis pas mise sur de gros projets, cela devient compliqué de partir pour deux jours. Du coup nous avons plutôt fait des voies qui « déroulent » (plus au moins, en granite tu ne sais jamais à quoi t’attendre… il y a des 7a où tu ne comprends rien !).  En face Sud de l'Aiguille du Midi je me suis attelée à "Ma Dalton". C'est le fameux toit tout en verrous de mains et de pieds. Cotée juste 7b+, elle demande l'effort d'un bon 8a à mon avis. J’ai dû monter trois fois là-haut avant de l’enchaîner. Ce qui était super c’était d'être deux filles à l’avoir fait ! Sylvie Drouillat l’avait enchaîné lors de notre deuxième visite. Moi, j’ai dû mieux caler les verrous et ça a marché la fois d’après. Quand Sylvie a enchainé, les gens qui rentraient de leur course et remontaient à l’Aiguille l’ont félicité et applaudit d’en bas ! C’était un tres beau spectacle !

De quoi rêves-tu ? Je dors trop bien pour rêver. Je suis très heureuse avec ma vie, c’est le rêve qui est devenu la réalité…

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Test de ski à Snowbird. Centre de test rêvé : la poudreuse d'Utah.

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Salt Lake City south, rendez-vous chez Black Diamond. A la charnière d’une ville articulée par les highways. Au nord, les quartiers d’affaires et surtout le temple Mormon, l’une des plus riches églises au monde. Au sud, les germes de cette Amérique qui vit parfois dans

les mobile homes, vérolée par les trafics des gangs. Entre les deux, quelques bâtiments de plain-pied, dans un style qui évoque presque un petit village européen. Bienvenue au siège de BD, société introduite en bourse mais qui reste les pieds ancrés dans ce coin d’Utah, à quelques minutes des fameuses Wasatch Mountains.

Les actionnaires, les gars en costard trois pièces, c’est pas trop le genre de la maison. Le ton est donné par Peter Metcalf, le boss. Autour d’une pinte de bière produite par les multiples micro brasseries de la ville, il préfère raconter des aventures (il utilise le terme d’expériences) verticales plutôt que d’essayer d’intégrer les classements du magazine Fortune…   Pour autant, cet ancien de l’équipe de Chouinard (le patron gourou de Patagonia) a du nez pour le business. Au printemps dernier, il s’est offert la société suédoise POC et il lance sa propre ligne de textile prévue pour l’été 2013. Peter Metcalf est un homme discret mais curieux, à l’écoute d’un milieu montagne qu’il connaît bien pour avoir taquiné maintes parois dressées dans le monde.

Le mur d'escalade Black Diamond…

L'atelier Black Diamond. Les machines à commandes numériques sont reines.

Premier moule pour la création d'un mousqueton.

Headquaters Black Diamond, un petit air d'Europe dans

l'architecture…

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Au cœur de l’outdoor uS

Pendant le repas, il pose mille questions sur la pratique du ski free rando en France et l’évolution du matériel light boosté par le ski-alpinisme. Le succès ne peut que passer par une compréhension du milieu, une connexion, une passion. Les locaux BD possèdent d’ailleurs l’un des plus beaux murs d’escalade de Salt Lake City : job and fun. On passe donc directement de la DAO pour créer le dernier mousqueton innovant au mur résiné. SnowBird et Alta ne sont pas loin non plus, un terrain de jeu idéal pour mettre au point les skis. Nous avons juste eu le temps de tracer dans la neige de fin de saison. Le metteur au point des skis, Thomas Laasko a pris ensuite la route

pour surfer en Californie. L’outdoor à l’américaine n’est pas un mythe. Retour à l’usine, Salt Lake City. La R&D et une partie de la production sont réunies. Il suffit de pousser la porte pour passer de l’ambiance bureaux open space à l’atelier avec forges, presses géantes, odeur d’huile hydraulique, palettes d’alliage spéciaux pour les pannes de piolets et autres mousquetons. Peter Metcalf veille sur ce petit monde, un œil sur les produits, un autre sur les banques. La montagne l’inspire et le ressource toujours, il habite d’ailleurs à Park City, une bonne excuse pour s’adonner au ski et au trail running. La vérité est dans le pré.

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Les mousquetons à la sortie de la presse.

Le metteur au point des skis Black Diamond dans

le bowl de Snowbird.

La gamme 2013 des skis Black Diamond.

Les crampons fabriqués à la chaîne et… à plat !

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ULTRA TRAIL Mont BlancThe North Face10ème

Pour la troisième année consécutive, la météo est venue rappeler que l'ultra trail n'est jamais une balade de santé. Au menu : pluie continuelle et neige en altitude. Une fois de plus : dantesque.

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ULTRA TRAIL Mont BlancThe North Face

L’UTMB en trombe (d’eau)Texte et photos : Franck Oddoux

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Avec les deux dernières éditions, on pensait que l’on en avait fini avec la tristesse du ciel, la neige en plein

mois d’août qui vient gripper une organisation pourtant bien huilée. On s’était bien trompés… Le réchauffement de la planète n’étant plus ce qu’il était, pour la troisième fois, les nerfs et surtout les organismes des trailers ont été mis à rude épreuve. N’en déplaise à certains grognons de la semelle de running, le trail est une activité outdoor qui doit jouer, voire se plier aux exigences de la météo et de la montagne. Comme l’a fort justement souligné Catherine Poletti, organisatrice de l’UTMB, il peut neiger de façon occasionnelle tous les mois d’été à Chamonix. Il y a deux ans, suite au déluge enregistré, la décision d’allonger la liste du matériel obligatoire de protection pour chaque trailer avait fait grincer des dents. Aujourd’hui, tout le monde s’en félicite. Côté organisation, on a appris à

mieux expliquer les changements de programmes dans les courses et à gérer des situations de crise comme la modification totale du parcours du prestigieux UTMB. Le tout, quasi au débotté ! Des 166 kilomètres traversant la France, l’Italie et la Suisse par des cols à plus de 2000 mètres, le staf de course est passé à un 100 km uniquement sur les sentiers tricolores et de nuit. Impossible de faire autrement, la neige du côté du Grand Col Ferret était trop présente. Impensable dans ces conditions de lancer plus de 2000 concurrents dans la nature, en baskets et short lycra…

tofol, frAnçoiS, lizzy et dAwA à lA mAnœuvre

On a donc eu droit à des épreuves riches en rebondissements, avec des vainqueurs parfois connus ou complètement surprises : tout a été très ouvert, il fallait être rustique, rapide et doté d’un mental d’acier pour rester étanche. Sébastien Chaigneau, victime il y a quelques semaines d’une méchante chute sur le genou, prend le départ. Dans les premiers mètres, il se fait bousculer et se retrouve à terre, l’autre genou abîmé. Devant, sur un parcours qui privilégie la vitesse plutôt que les qualités alpines, les coureurs impriment un rythme d’enfer, notamment le jeune François d’Haene, team Salomon. Sous le déluge nocturne, il prend la tête dans la montée des Contamines, sans jamais lâcher prise. Le suédois Jonas Budd vice champion du monde des 100 km sur route termine deuxième à 30 minutes derrière. Lizzy

UTMBen trombe (d’eau)

Trailers au départ de la TDS, qui cette année, a presque occulté l'UTMB "réduit"

au format de 100 km.

Parcours de la TDS (Traces des Ducs de Savoie) : lac sous le col du Petit Saint Bernard, côté italien. Malgré le rythme d'enfer, Dawa Sherpa colle au

peloton, en embuscade…

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CCC, montée au refuge Bonatti. Les organismes commencent à souffrir. 100 mètres plus haut, les bourrasques de neige attendent les troupes…

Jour de gloire pour le nouveau poulain du team Salomon qui atomise littéralement les chronos de la CCC. L'espagnol Tofol

Castagner, nouveau roi de Chamonix. Et pendant ce temps, que fait Killian Jornet, absent de cette édition ?

La meute au départ de l'UTMB à Chamonix, l'épreuve reine. Parcours

raccourci à cause des conditions météo exécrables : 100 km au lieu de 166.

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UTMBen trombe (d’eau)Hawker, définitivement intouchable chez les filles, gagne pour la cinquième fois l’épreuve, en terminant 16ème au scratch. Certains mâles en ont mangé leur dossard… Sur la CCC, dans des conditions météo extrêmes, l’espagnol Tofol Castagner de Majorque a pulvérisé toutes les barrières horaires : il boucle les 100 kilomètres en moins de neuf heures ! Des jambes d’acier, un cœur en titane, un mental inoxydable… les qualificatifs manquent. Le team Salomon possède définitivement des perles, une réserve de talents à l’état brut. Il suffit de voir Tofol avaler la montée du refuge Bonati pour s’en convaincre. L’autre grande star de Chamonix aura été Dawa Sherpa dont le capital sympathie (il se pliera pendant 6 heures aux dédicaces et aux questions de son public) et le potentiel athlétique n’ont pas pris une ride. Neuf ans après son succès sur l’UTMB, l’homme en vert décroche sans faillir la TDS. La météo difficile, ça le connaît, c’est sans doute une partie de ses gènes.

La neige en plein mois d'août. Dure loi des sports

outdoor : la météo a toujours le dernier mot.

Dawa Sherpa, à quelques mètres de la victoire sur la TDS. Neuf ans après son podium sur l'UTMB, il renoue avec la

victoire. Un parcours d'exception.

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www.ultratrailmb.com

Merci à tous !coureurs, bénévoles, partenaires, habitants locaux...

rendez-vous l'année prochaine !Revivez les moments forts sur www.ultratrail.tv et à travers les livres édités cette année.

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Escape #43

fred fugen

champion du monde de 2004 à 2009 en freefly

avec vincent reffet. fred a débuté le BASe jump

en 2000. Aujourd’hui il comptabilise environ

700 sauts de BASe dont 200 en wingsuit.

«  Pour moi cela dépend vraiment du type de saut que l’on va faire. Si c’est un saut connu entre copains c’est plutôt la détente totale. Sur certains sauts que je connais très bien cela ne me fait plus grand chose. A partir du moment où j’ai vérifié mon équipement je ne me fais pas de souci par rapport au saut. Il n’y a pas de pression particulière, ce n’est que de la joie. Par contre, quand je fais du Freefly BASE avec Vincent, là j’ai une très grosse pression. Pour moi, la pression que l’on a quand on fait ces sauts c’est un peu la pression qu’a un débutant. Tu sais que tu as le niveau pour le faire mais tu sais aussi qu’il ne faut pas « foirer» car la marge d'erreur est faible. Et quand tu sais que tu n’as pas droit à l’erreur c’est un peu plus la « guerre ». Avant de faire des sauts très techniques en BASE, on répète bien le saut pour avoir la routine calée dans la tête. Donc grosse concentration et répétition mentale de la séquence, comme en compétition en chute libre. L’adrénaline, tu en as à tous les sauts parce qu’au final tu te « jettes » de la falaise et cela, c’est contre instinctif. Mais dans les sauts techniques où je dois être super concentré c’est plutôt une grosse pression que je ressens. Des fois cela m’arrive de reculer ce moment où la pression monte et de me raccrocher à ces dernières secondes. Et puis à un moment il faut y aller, tu vois que tu ne peux pas être plus prêt que ce que tu ne l’es déjà. Au moment de donner le départ, il y a une sensation de « il faut y aller» avec un pourcentage de je ne sais pas quoi, une petite partie

L'INsTANT sUspeNdU...le BAse jump est une activité en plein boom. en dix ans le nombre de pratiquants a augmenté de façon exponentielle. le matériel a énormément évolué en quelques années alors qu’en parallèle la connaissance et les techniques se sont bien étoffées. le BAse jump est présent partout, films outdoor, publicités et bien entendu quantités de vidéos postées sur le net par les passionnés.Mais que se passe-t-il dans la tête de ces experts du vide ? Que se joue-t-il intérieurement alors que tout chez l’être humain s’oppose à se « jeter » dans le vide ? Comment gèrent-ils ces quelques secondes où tout va basculer ? Témoignages de quelques adeptes aux profils bien différents.

Texte : Liv Sansoz

d'inconnu car tu ne peux predir l'avernir. Et juste avant de partir, juste avant que les pieds ne quittent le caillou, il y a un petit pic de grosse pression. Même si nous sommes parfaitement calmes et concentrés. Et au moment où tu fais l’impulsion, c’est une accélération de pensées dans ta tête. Après, il y a tout qui se calme et qui se détend. Une fois que tu es dans le saut tu es parti. Les dernières choses auxquelles je pense avant de sauter c’est le début du saut. Le saut entier, Vincent et moi on l’a déjà répété plein de fois au sol donc on le connait. Mais visualiser le début du saut est super important. Si le saut commence bien, le reste suit, il se déroulera bien.

gérAldine fASnAcht

trois fois vainqueur de l’extrême de verbier en

Snowboard, géraldine a commencé le BASe

jump en 2001 et possède plus de 1000 sauts à

son actif dont 600 en wingsuit.

« Avant de me concentrer sur mon saut j’ai toujours ce rituel où je déplie mon extracteur, je le gonfle et je le replie. Cela fait sourire les autres mais lorsque j’étais à Baffin, mon extracteur avait pris l’humidité et avait gelé. Depuis j’ouvre systématiquement mon extracteur pour le vérifier. Je fais également deux ou trois poignées témoin. Dans les 30 dernières secondes je suis concentrée sur la ligne que je vais faire. Je ferme les yeux, je visualise mon saut, mon départ, comme en snowboard. Je fais des petits mouvements, comme des montées sur mes pointes pour sentir sous mes pieds. Je revis les sensations dans le corps de ce que cela va me faire avant le départ. Il y a de l’attention et de la concentration mélangées. Attention d’avoir le pied sûr au départ. Concentration pour faire le geste parfait et

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pour pouvoir me faire plaisir. Je me refais mentalement les pas que je vais faire avant la poussée. J’imagine tout cela très précisément pour vraiment être sûre de faire le top départ. Dans les toutes dernières secondes avant de partir je vais sentir la petite tendance du vent sur le visage. J’attends que le petit brin de vent tombe, je suis bien et je pars. Ce petit filet d’air qui tombe c’est cela qui me donne le « go ». J’ai la sensation, avant le départ, du moment suspendu avant de prendre appui. Tout de suite après la poussée je pense à ma ligne de vol. »

Andy weSt

Andy west a commencé à sauter en 1989. Avec

23 ans de pratique derrière lui, il a fait du BASe

jump sa vie. il possède aujourd’hui plus de 2000

sauts dont 1100 en wingsuit.

«  Je pense toujours à mon saut précédent et à sa réussite. C’est ma référence pour savoir ce que dois faire pour réussir le saut à venir. Avant, je faisais beaucoup plus de visualisation alors que maintenant je pense juste à la façon dont le dernier saut s’est bien passé. Pour moi, un exit est un exit et je me comporte toujours de la même façon dans les derniers instants. Je dois ressentir ce moment précis où je me sens prêt. Souvent, je vais être là, à l’exit, parfaitement prêt, mais je ne me précipite pas. J’aime attendre de me sentir calme intérieurement. J’attends jusqu'à ce que je sente cet état particulier, que je qualifierai de « reset ». Et au moment où je ressens cet sorte de reset, de remise à zéro, je suis prêt dans ma tête et je m’élance.Ce que l’on ressent juste avant de sauter est en définitive assez difficile

à expliquer. Il y a beaucoup de choses qui se précipitent dans nos têtes dans ce court espace temps. J’imagine cela un peu comme un bouton « boom ». A chaque fois que tu es à un exit, tu vas à l’encontre de ton instinct d’humain qui te dit avec toute sa force de ne pas être là, de ne pas y aller. Beaucoup de choses se jouent à cet instant précis. En

fait tu es en proie avec ces deux forces qui s’opposent : d’un côté ton instinct qui te dit non et de l’autre, vu que tu es là, que tu as décidé de sauter, peu importe cet instinct, tu vas sauter (à partir du moment où toutes les conditions sont réunies). Les quelques secondes avant de sauter sont

pleines d’émotions et d’excitation que tu ne trouves dans aucune autre situation. Tu joues avec ces émotions et cette excitation. Et personnellement, je retarde un peu mon départ pour profiter de cet état psychique si particulier. J’ai beaucoup plus d’émotions lorsque je me trouve à un exit, au bord du vide, qu’en vol. La seconde avant de sauter est meilleure que la seconde où tu pars. Une fois que j’ai poussé, que je suis parti, tout retombe. »

vincent deScolS

vincent est un touche à tout des sports outdoor.

il a commencé le BASe jump en 2008 et affiche

à son compteur 600 sauts dont 450 en wingsuit.

«  Pour moi, tout va dépendre de la technicité du saut à venir. Il n’y a pas de sauts faciles, mais certains sauts sont bien connus et ont un niveau de technicité assez faible. Dans ce cas là, je me trouve dans un niveau de relaxation acceptable. En revanche c’est

“ au moment où tu fais l’impulsion, c’est une

accélération de pensées dans ta tête.”

L'Eiger... une face mythique pour les alpinistes, un terrain de jeu pour les BASE jumpers. Ici, Andy West en plein vol.

© B.

HoLu

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pendant le saut, sensatIons par liv sansoz « Une fois que l’on a poussé, tout bascule. l’espèce de tension ou de stress et l’excitation retombent. Il y a cet instant fascinant où l’on tombe littéralement. une, deux secondes, où le temps et l’action sont suspendus. le regard est plutôt sur la paroi, le visuel défile vite. Et puis, enfin, on prend appui et l’on sent que l’on avance. l’instant précis de cet appui sur l’air est sensationnel et puissant. les gestes se mettent en place automatiquement, à la recherche de la meilleure position. l’état intérieur est à une grande concentration, une hyper vigilance de tout ce qui nous entoure et de nous-même. Et il y a comme une sorte d ‘hyper lucidité présente. Alors que tout se passe très rapidement, on a l’impression de vivre les choses au ralentit avec une grande intensité. le bruit du corps sur l’air, l’air sur le visage et les mains existent, mais dans une sorte de présence-absence. le visuel change ; le terrain se rapproche. a un moment on le sent, c’est la qu’il faut ouvrir. Chacun a un « baromètre » intérieur différent et l’important c’est de l’écouter. au final, le sourire sur nos visages en dit bien plus long que les mots… »

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complètement différent sur un saut nouveau ou un saut qui est très exigeant en terme de technicité. Je dirais qu’avant les 10 dernières secondes il y a toujours la possibilité de se rétracter. Il y a du stress mais on peut renoncer. Dans ce laps de temps qui précède les 10 dernières secondes je fais une dernière poignée témoin, un travail de visualisation de l’envol, de la position et de l’ouverture du parachute. Je sais que je peux renoncer si quelque chose ne va pas. Dans les 10 dernières secondes il n’y a plus de renonciation possible. J’ai pris ma décision de sauter. Je ressens une poussée d’adrénaline. Cette poussée d’adrénaline c’est toujours avant le saut, pas pendant le vol. Je fais juste une visualisation de ma poussée, de mes appuis, je vais me lancer. Dans ces dernières secondes je suis complètement imperméable à l’environnement, au contexte. Au moment de la poussée il n’y a plus de stress du tout mais plus que de la concentration pure. Pas vraiment de gros rush d’adrénaline. Une fois que tu as poussé tu n’as plus peur. C’est libérateur. Pour moi les 10 secondes qui précèdent sont les plus intenses dans un saut : il y a la peur, la concentration et le rush d’adrénaline. »

“ Pour moi les 10 secondes qui précèdent sont les plus intenses dans un saut : il y a la peur, la concentration et le rush d’adrénaline.”

Instant de bascule pour Vincent Descols où la peur et le rush d'adrénaline s'effacent pour laisser place à une grande

concentration.

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Concentration, visualisation et gestion de la tension pour Mathieu Leroux et Jean-Philippe Gady juste avant l'ouverture du

saut à l'Aiguille du midi. En bas : Géraldine Fasnacht.

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Kalanka JacketLe dernier cri en la matière

Une veste des hauts sommets conçue pour être utilisée sur les voies les plus dures et

dans les conditions les plus extrêmes.

Nick Bullock, Kyashar (6769m),Hinku Valley, Nepal Himalaya.

[email protected]

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Tout a commencé par une question toute bête à laquelle personne ne pouvait répondre. Cette énigme en six mots allait me conduire à la photo d’un

homme très rapide vêtu d’une jupe très courte, puis à un mystère qui ne devait cesser de s’épaissir. Bientôt, j’allais me trouver face à un meurtre, à une guérilla des narcotrafiquants et à un manchot coiffé d’un pot de fromage frais. J’allais tomber sur une garde forestière – une blonde superbe – qui avait trouvé sa voie en galopant nue dans les bois de l’Idaho, sur une surfeuse à couettes courant vers sa propre mort dans le désert. Un jeune coureur de talent allait perdre la vie et deux autres devaient s’en tirer de justesse.Plus tard, je croiserais Batman aux pieds nus, le Naturiste, des Bochimans du Kalahari, un amputé des ongles, des adeptes de l’ultrafond et des orgies, l’homme sauvage des Blue Ridge Mountains et, au bout du compte,

la tribu ancestrale des Tarahumaras et leur insaisissable disciple, Caballo blanco.Je finirais par trouver ma réponse après avoir été mêlé à la plus grande course que le monde ait connue, l’Ultimate Fighting de la course à pied, qui mettrait les meilleurs spécialistes actuels de l’ultrafond aux prises avec les meilleurs coureurs de grand fond de tous les temps sur 80 kilomètres de sentiers improbables que seuls les Tarahumaras avaient foulés.Je réaliserais avec stupeur que l’adage du Tao, Les meilleurs coureurs ne laissent pas de traces, n’est pas une vue de l’esprit, mais une consigne d’entraînement.Et tout cela devait arriver parce que, en janvier 2001, j’avais posé la question suivante à mon médecin :— Pourquoi mon pied me fait-il mal ?J’étais allé voir l’un des plus éminents médecins du sport parce qu’un pic à glace invisible me traversait le pied. Durant la semaine précédente, je faisais un jogging

tranquille de cinq kilomètres sur une route de campagne enneigée, quand je me mis à hurler de douleur puis à jurer en attrapant mon pied droit avant de m’écrouler dans la neige. Quand j’eus retrouvé mes esprits, je cherchai à voir la gravité de l’hémorragie. J’avais dû m’empaler le pied sur un caillou pointu ou sur un vieux clou pris dans la glace. Or, il n’y avait pas une goutte de sang, pas même de trou dans ma chaussure.— Votre problème, c’est la course, trancha le Dr Joe Torg, quand j’entrai en claudiquant dans la salle d’examen de son cabinet de Philadelphie, quelques jours plus tard. Il avait forcément raison. Le Dr  Torg était non seulement l’un des fondateurs de la médecine sportive, mais il avait coécrit The Running Athlete, l’analyse radiographique ultime de toutes les blessures imaginables. Il m’inspecta aux rayons X et observa ma foulée, puis il conclut que le problème venait de mon cuboïde, un os parallèle à la voûte plantaire dont j’ignorais l’existence avant qu’il

BORN TO RUN« Les meilleurs coureurs ne laissent pas de trace »C’est l’évènement de la rentrée en matière de trail : l’édition française du best seller « Born to run, est enfin disponible. Ça se passe chez guérin*. vendue à plus d’un million d’exemplaires, l’histoire écrite par Chris Mc Dougall raconte la tribu mexicaine des Tarahumaras. ses membres sont capables de courir pendant des jours, pieds nus, avec une alimentation proche de l’ascétisme… Avec humour, Mc Dougall pose la question du minimalisme élevé au rang de règle par la tribu indienne : « les meilleurs coureurs ne laissent pas de trace ». Alors que les trailers martèlent le sol malgré la religion de l’amorti prêché par les équipementiers, les blessures sont toujours aussi nombreuses. Born to run relance avec acuité le débat sur notre corps, la façon de courir, notre équipement en lien direct avec le minimalisme redécouvert récemment (opportunément ?) par les marques... escape publie en exclusivité des extraits du chapitre 2.

Illustrations : Tony Manent

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ne devienne un instrument de torture.— Mais je ne cours presque pas, rétorquai-je. Je fais à peine quatre ou cinq kilomètres par jour et même pas sur de l’asphalte, plutôt sur des chemins de terre.Peu importe.— Le corps humain n’est pas fait pour ce genre d’agression. Le vôtre encore moins, souligna le Dr Torg.Je voyais exactement ce qu’il voulait dire. Avec mon mètre quatre-vingt-quinze et mes 104 kg, j’entendais souvent dire que je serais mieux sous les paniers de basket ou à protéger le président qu’à battre le pavé. Arrivé à la quarantaine, j’ai commencé à comprendre pourquoi. Cinq ans après avoir arrêté le basket pour devenir marathonien, je m’étais claqué le mollet (deux fois), blessé au tendon d’Achille (beaucoup), foulé les chevilles (les deux, alternativement) et j’avais souffert (régulièrement) de la voûte plantaire au point de devoir descendre les escaliers à reculons pour la soulager. Maintenant,

l’unique zone encore indemne de mon pied avait rejoint les rangs de l’insurrection.Le plus étrange, c’est que tout le reste semblait indestructible. En tant que reporter pour le magazine Men’s Health et membre des « agités » qui formaient la rédaction originelle d’Esquire, l’essentiel de mon boulot était d’expérimenter des sports extrêmes. J’avais descendu des rapides de quatrième catégorie à bodyboard, surfé sur des dunes de sables géantes à snowboard et sillonné les Badlands du Dakota du Nord à vtt. J’avais en outre couvert trois guerres pour l’Associated Press et passé des mois dans les régions les plus inhospitalières d’Afrique, tout ça sans la moindre égratignure. Mais, quelques foulées dans le quartier, et je me roulais par terre comme si on m’avait tiré dessus.

Dans une autre discipline, j’aurais été déclaré inapte avec toutes ces blessures. Pour la course à pied, j’étais un cas normal. Ceux qui ne se blessent pas sont des exceptions. Près de 80 % des coureurs le vivent chaque année. Que vous soyez lourd ou léger, lent ou rapide,

crack ou «  poireau  », vous serez confronté au même risque de vous déglinguer genou, mollet, tendons, hanche ou talon. À la prochaine Corrida de la Toussaint, regardez le coureur à votre droite et celui de

gauche. Statistiquement, un seul d’entre vous sera de retour sur la ligne de départ pour le Semi de Noël.Aucune invention n’a encore enrayé le carnage. On vend aujourd’hui des chaussures à ressorts et des Adidas dont l’amorti est contrôlé par microprocesseur, mais le taux de blessures n’a pas bougé d’un iota depuis

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“ quelques foulées dans le quartier, et je me roulais par terre comme si on m’avait

tiré dessus.. ”

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le plus. Par trois fois, la course à pied a été très en vogue aux États-Unis. La première, c’était lors de la Grande Dépression. Plus de 200 coureurs donnaient le ton en couvrant 65 kilomètres par jour dans le cadre de la Great American Footrace, qui traversait le pays. La course à pied a ensuite sombré dans l’oubli pour rejaillir à nouveau dans les années 1970, alors qu’on essayait de digérer le Vietnam, la Guerre froide, les émeutes raciales, un président hors la loi et le meurtre de trois grands dirigeants. Et le troisième boom de la course de fond ? Un an après les attentats du 11  septembre, le trail est

soudain devenu le sport outdoor à la plus forte croissance aux États-Unis. Peut-être est-ce une coïncidence ? Ou peut-être y a-t-il dans la psyché humaine un mécanisme ou une réponse type qui stimule nos aptitudes les plus critiques lorsque les prédateurs approchent ? Pour l’évacuation du stress et le plaisir physique, on découvre la course à pied avant la sexualité. L’équipement et l’envie sont de série. Il n’y a qu’à se laisser aller et sortir faire un tour.Voilà ce que je cherchais. Je n’avais pas besoin d’un bout de plastique hors de prix à glisser dans mes chaussures, ni d’une dose mensuelle d’antalgiques, mais seulement

trente ans. Il aurait même plutôt augmenté. Les pathologies du tendon d’Achille ont ainsi progressé de 10 %.La course à pied est un peu aux activités physiques ce que l’état d’ébriété est à la conduite : on peut s’en sortir un moment, mais la catastrophe n’est jamais loin.(…)

Savez-vous quel genre de nerfs parcourt vos pieds ? Les mêmes que dans votre appareil génital. Ils grouillent de neurones avides de sensations. Stimulez ces capteurs

un tant soit peu et les influx fusent dans tout votre système nerveux. Voilà pourquoi chatouiller vos pieds peut faire sauter le standard et secouer tout votre corps de spasmes.(…)— Alors, qu’est-ce qui me reste à faire ? demandai-je au Dr Torg.— Vous pouvez continuer à courir, mais vous y aurez encore droit, répondit-il en donnant une pichenette à la seringue de cortisone qu’il s’apprêtait à me planter dans le pied. J’avais également besoin de semelles orthopédiques (400  dollars) à glisser dans mes chaussures avec contrôle de pronation (150  dollars à multiplier par deux pour alterner), mais ça ne ferait que retarder la plus grosse facture, celle de mon inévitable retour dans son cabinet.— Un conseil : achetez un vélo ! conclut-il.Je le remerciai, promis de suivre son conseil . (…)Je ne suis ni têtu ni complètement dingue de la course à pied. Sur le total des kilomètres que j’ai parcourus, une bonne moitié l’a été avec une douleur quelconque. J’avais lu Le Monde selon Garp 20 ans auparavant, mais je n’avais pas oublié cette scène insignifiante (pas celle à laquelle vous pensez) où Garp passait la porte en trombe pour aller courir huit kilomètres au beau milieu de sa journée de travail. C’est un sentiment universel parce que la course fait appel à nos pulsions les plus primitives : la crainte et le plaisir. On court quand on a peur et quand on est fou de joie, on fuit les problèmes et on s’en paye une bonne tranche.Et c’est quand ça va le plus mal qu’on court

de laisser faire la nature sans tomber en morceaux. Je n’aimais pas courir mais je voulais le faire. C’est ce qui m’a amené au troisième médecin : le Dr  Irene Davis, experte en biomécanique et directrice de la Running Injury Clinic (Clinique de la course à pied), à l’université du Delaware.Le Dr Davis me mit sur un tapis de course, d’abord pieds nus puis avec trois types de chaussures différents. Elle me fit marcher, trottiner et remuer. Elle me fit passer dans un sens puis dans l’autre sur un capteur de pression pour mesurer les impacts de mes appuis. Horrifié, je vis ensuite le résultat en vidéo.Dans mon esprit, je suis léger et vif comme un Navajo sur le sentier de la guerre. Ce type à l’écran, c’était Frankenstein s’essayant au tango. Je m’agitais tellement que ma tête sortait du cadre. Mes bras battaient d’avant en arrière comme ceux d’un supporter après une reprise de volée en pleine lucarne et mon 48 fillette s’abattait avec une telle force qu’un mambo semblait jouer en fond sonore. Comme si ça ne suffisait pas, le Dr Davis mit le ralenti et nous pûmes voir en détail mon pied droit vriller vers l’extérieur, mon genou s’enfoncer et mon dos ruer si violemment qu’on m’aurait pris pour un épileptique en pleine crise. Je me demandais même comment je parvenais à avancer avec tous ces soubresauts, ces embardées et ces gesticulations.— Bon, dis-je. Quelle est la bonne façon de courir ?— C’est l’éternelle question, fit le Dr Davis.Quant à la réponse éternelle… Eh bien, c’était un peu compliqué. Je pouvais redresser ma foulée et amortir davantage en posant le pied sur la plante plutôt que sur l’os quasi à nu de mon talon… mais je ne ferais que troquer un problème pour un autre. Tâtonner à la recherche d’une nouvelle foulée risquait d’accroître les traumatismes d’un talon et d’un tendon d’Achille qui n’y sont pas habitués et d’apporter un nouveau lot de blessures.— Courir est pénible pour les jambes, souligna le Dr Davis. « En particulier pour toi, mon grand !  » aurait-elle ajouté si elle n’avait pas été aussi polie et affable.J’étais donc revenu à la case départ. Après des

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mois de consultations et de recherches dans la documentation physiologique disponible sur Internet, je n’avais fait que tourner en rond et mes questions me revenaient en pleine figure.— Pourquoi ai-je mal au pied ?— Parce que courir est mauvais pour toi.— Pourquoi courir est-il mauvais pour moi ?— Parce que ça te fait mal aux pieds.— Mais pourquoi ? (…)

Pendant l’hiver 2003, alors que j’étais en reportage au Mexique, je suis tombé sur une photo de Jésus dévalant une pente caillouteuse. Un coup d’œil plus

attentif me révéla que ce n’était peut-être pas Jésus, mais bien un homme en jupe et en sandales lancé à fond de train dans la descente d’une montagne de gravats. Je traduisis la légende sans comprendre pourquoi elle était rédigée au présent. Cela avait tout l’air d’une niaiserie façon mythe de l’Atlantide sur une civilisation éteinte d’êtres surpuissants. Je finis par réaliser petit à petit que c’était rigoureusement ça… sauf pour « éteinte » et « niaiserie ».J’avais été envoyé au Mexique par le New York Times Magazine pour retrouver la trace d’une pop star disparue, objet d’un culte décérébré, mais l’article que je rédigeais me fit soudainement l’effet d’un somnifère comparé à celui que j’avais entre les mains. Les pop-stars fugueuses vont et viennent, mais les Tarahumaras semblent éternels. Du fond de ses canyons pleins de mystères, cette modeste tribu recluse avait résolu à peu près tous les problèmes de l’humanité. Qu’il s’agisse du corps, de l’âme ou de l’esprit, les Tarahumaras les réglaient à la perfection. Leurs grottes étaient en quelque sorte des couveuses pour prix Nobel tous voués à l’éradication de la haine, des maladies cardiovasculaires, des périostites tibiales et autres gaz à effet de serre.Au pays des Tarahumaras, il n’y a ni meurtres, ni guerres, ni vols. Pas de corruption, d’obésité, d’accoutumance à la drogue, de mauvais traitements, de pédophilie, de

problèmes cardiaques, d’hypertension ou de dioxyde de carbone. Ils n’étaient sujets ni au diabète ni à la dépression, ni même au vieillissement puisque des quinquagénaires étaient plus rapides que des adolescents, dont les arrière-grands-parents couraient encore des marathons dans la montagne à 80 ans. Le cancer leur était presque étranger et ils s’étaient même taillés une place à part dans l’économie avec un système financier sans équivalent basé sur la boisson et la bonté. Coups de main et bière de maïs leur tenaient lieu de monnaie.Dans ces conditions, on peut légitimement s’attendre à une foire d’empoigne avinée où chacun se comporte comme un flambeur ruiné convaincu de se refaire à une table ouverte. Et pourtant, ça marchait chez les Tarahumaras, sans doute parce qu’ils sont travailleurs et honnêtes. Un chercheur a même avancé l’hypothèse selon laquelle le cerveau des Tarahumaras est chimiquement incapable de concevoir le mensonge.Comme si le fait d’être le peuple le plus sympathique et le plus heureux de la Terre ne suffisait pas, les Tarahumaras étaient aussi les plus costauds : seule leur résistance surhumaine à la douleur et à la lechuguilla, une affreuse tequila locale à base de serpent et de cactus, pouvait rivaliser avec leur tolérance hors normes. L’un des rares témoins étrangers de leurs bacchanales dit les avoir vus se mettre dans un tel état que des femmes en étaient venues à se battre à demi-nues tandis qu’un vieillard hilare leur piquait les fesses avec un épi de maïs sous l’œil vitreux de leurs maris anesthésiés. Autant dire que

les réjouissances des Barrancas n’ont rien à envier aux Mardi gras de Cancún.Les Tarahumaras font la fête toute la nuit puis se lèvent le lendemain pour s’affronter dans des courses non pas de deux kilomètres, ni de deux heures, mais de deux jours entiers. Selon l’historien mexicain Francisco Almada, un champion tarahumara aurait parcouru 700 kilomètres d’une traite, un peu comme si vous étiez sorti un jour pour faire New York-Detroit en petites foulées. D’autres coureurs tarahumaras avaient fait près de 500 kilomètres, soit douze marathons bout à bout, en une journée et une nuit entière.(…)

En 1971, un médecin américain qui s’était aventuré dans les Copper Canyons fut si impressionné par les qualités athlétiques des Tarahumaras

qu’il dut remonter 2 800 ans dans le temps pour trouver quelque chose d’équivalent. «  Depuis les Spartiates, aucun peuple n’a probablement atteint ce degré de forme physique  », écrit le Dr  Dale Groom, dans l’article de l’American Heart Journal qui résume les conclusions de ses recherches. Mais, à la différence des Spartiates, les Tarahumaras sont doux comme des agneaux. Ils n’utilisent pas leur force extraordinaire pour mettre des raclées, mais pour vivre en paix. «  Il s’agit d’une culture pleine de mystères  », résume le Dr  Daniel Noveck, anthropologue de l’université de Chicago et spécialiste de la tribu.(…)« Ils doivent être incroyablement disciplinés, totalement focalisés, déterminés… de véritables moines Shaolin de la course à pied », me dis-je.Eh bien, ce n’est pas tout à fait le cas. Les Tarahumaras ont plutôt une approche festive de la course de fond. En ce qui concerne la diététique, l’hygiène de vie et la chasse au surpoids, les entraîneurs s’arracheraient les cheveux. Ils boivent comme si la Saint-Sylvestre avait lieu chaque semaine et s’envoient de telles quantités de bière de maïs qu’ils passent un jour sur trois à s’en remettre. À la différence de Lance, les

“ Des quinquagénaires étaient plus rapides que des adolescents,

dont les arrière-grands-parents

couraient encore des marathons dans la

montagne à 80 ans. ”

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Tarahumaras ne refont pas le plein de sels minéraux avec des boissons d’effort. Ils ne réparent pas les dommages musculaires de l’exercice avec des barres hyperprotéinées. En fait, ils ne mangent pratiquement pas de protéines et ne se nourrissent pour ainsi dire que de maïs parfois agrémenté de souris grillée, leur friandise favorite. À l’approche d’une course, les Tarahumaras ne s’entraînent pas et ignorent l’affûtage. Le jour même, ils ne s’échauffent pas et ne s’étirent pas non plus. Ils se pointent simplement sur la ligne en rigolant… et partent comme des dératés pour 48 heures.Comment font-ils pour tenir le coup ? C’est un peu comme si une erreur d’écriture avait entraîné une inversion des données. Ne serait-ce pas nous, utilisateurs de chaussures spécifiques et d’orthèses sur mesures, qui devrions être épargnés par les blessures alors que les Tarahumaras, qui courent

beaucoup plus, sur des terrains beaucoup plus accidentés et avec des chaussures qui n’en méritent même pas le nom, devraient être constamment amochés ?Leurs jambes sont tout simplement plus fortes, parce qu’ils courent toute leur vie, pensais-je. Mais ça ne tenait pas la route. Si courir est mauvais pour les jambes, courir beaucoup doit être pire encore, ce qui signifie qu’ils devraient être blessés plus souvent.À la fois intrigué et perplexe, je laissais tomber l’article. Tout ce qui concerne les Tarahumaras semblait contradictoire, incohérent et aussi obscur que les énigmes d’un moine zen. Les types les plus rudes étaient les plus sympas, les jambes les plus sollicitées étaient les plus alertes, les gens les plus en forme avaient le régime alimentaire le plus fou, les illettrés étaient les plus sages, ceux qui travaillaient le plus étaient les plus heureux…

Et la course à pied dans tout ça ? Était-ce une coïncidence que le peuple le plus éclairé donne aussi les plus formidables coureurs ? Les pèlerins en quête de sagesse se lancent à l’assaut de l’Himalaya et moi, réalisai-je enfin, je n’avais qu’à passer la frontière texane.Trouver où exactement de l’autre côté de la frontière n’allait pas être simple.

On peut trouver « Born to Run »sur le site des éditions Guérin : www.editiongguerin.comLivraison gratuite. 29 €.

47 BOnnes feUILLeS

Escape #43

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Parti début juin, Yann Couillard s'était fixé comme objectif de franchir le 80ème parallèle et observer la débâcle de l'habitat de l'ours polaire. Départ de Paris,

escale à Oslo puis cap plein nord, direction l'archipel du Svalbard. "Atterrissage à minuit avec un magnifique soleil venant du Nord Est, bienvenu au pays du jour éternel !", raconte Yann. Sept jours plus tard, Yann se rapproche de Ny Alesund, la localité la plus au nord de l'île du Spitzberg. Nous sommes à quelques kilomètres du 79ème parallèle, et notre aventurier au kayak croise de plus en plus de colonies de phoques et autres rorquals…Mais la beauté des paysages ne saurait faire

millet expeditioN proJect des expés et des hommesen solitaire ou en groupe, à but scientifique ou pour partager une passion commune, chaque expédition est différente. Cet été, deux expés de la première session 2012 sont revenues de leur périple et racontent pour escape leur aventure. l'une au spitzberg, l'autre en Albanie.

48 exPés

Escape #43

oublier son côté sauvage et hostile de ces terres arctiques, et c'est avec regrets que Yann doit se rendre à l'évidence : il n'aura pas le temps matériel d'atteindre le 80ème parallèle et de faire le chemin en sens inverse. Tant pis pour le côté challenge de l'expé, Yann va plutôt se concentrer sur l'exploration du Kongsfjorden, "un immense et magnifique fjord avec le glacier du Couronnement qui y vêle ses icebergs au milieu d'énormes détonations".

Rencontres inattenduesEt puis il y a les rencontres, comme cette équipe de l'Institut Paul Émile Victor en train de restaurer une ancienne base du CNRS, à

qui Yann apportera un bout de Beaufort et du nougat depuis son kayak !

19 jours de mer et 400 km plus tard, Yann reprend la route, direction la France. "J'ai pu vivre cette sensation ambivalente d'être seul au monde sur des centaines de kilomètres dans la zone du Sun où aucun navire ne peut passer, j'ai profité d'un jour permanent me faisant vivre de façon totalement décalé par moment. Bref, une découverte de soi et de paysages arctiques inoubliables et irremplaçables."

Photos : Yann Couillard. Page de droite : Expé Albanie 2012

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Quatre jeunes savoyards de 14 à 16 ans, deux éducateurs de la maison d’enfants du Chaudan (association Le Gai Logis) à Albertville et un caméraman :

l'équipe qui part pour les lointaines montagnes de l'Albanie s'est fixée un objectif, tracer de nouveaux itinéraires. Mais pas n'importe où : premier arrêt dans les gorges de Bovilla, un des rares sites d’escalade déjà équipé, mais où il reste encore pas mal de possibilités d’ouverture. Gerhard et Klevi, deux grimpeurs locaux, seront leurs "guides" sur place. David, Hicham, Jean-Baptiste et Dylan vont ouvrir le bal, en gravissant l’arête Est de la pointe 1240. Sofiane, Thierry, Gerhard, Klevi et Manu vont de leur côté se frayer un passage

au travers des dalles compactes dominant le camp. Sur la falaise principale du site de Bovilla, les Albanais indiquent une zone où ils aimeraient équiper des voies faciles, ce sera donc l’occasion pour les jeunes d’ouvrir eux-mêmes leur propre voie, en partant du bas, pendus sur des crochets à goutte d’eau ou des friends et tirant la perceuse pour forer un trou !

Objectif TamareLe but principal du voyage était d’aller dans le nord du pays, sur les falaises de Tamare, petit village situé près de la frontière avec le Monténégro. Ici les faces sont beaucoup plus hautes (jusqu’à 600m), après une journée de repérage, l'équipe choisit une face de 200

49 exPés

Escape #43

mètres de haut située à trente minutes du camp. Ils y ouvriront pas moins de trois itinéraires, sur un rocher sculpté et abrasif.

Voies réalisées à Bovilla :• Chloé 7a max/120m : Manu, Thierry, Gerhard, Klevi.• Arête Est de la pointe 1240 4c max / 400m : David, JB, Dylan, Hicham. • 2 voies 4c et 5a : Dylan, Sofiane, Thierry À Tamare : • Tamare en slip 5c max/200m : David, Manu, Sofiane, Thierry.• Nik Tamare 5c max/200m : David, Manu, Sofiane, Dylan.• La Façade 4c max/100m : Manu, JB, Thierry, Dylan.

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51 sPeCiAl TreK

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52 I Les deNTs de LA TeRReIncroyable tableau dessiné par plusieurs millions d'années d'érosion et d'éruptions volcaniques, la Cappadoce est une terre esthétique et accueillante classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1985.

58 I Back iNto the WildMaxime et Robin, originaires d'Annecy, sont retournés sur les traces de Chris Mc Candless, à l’endroit même où il a passé ses derniers instants, le fameux Magic Bus 142. Embarquement immédiat pour les contrées sauvages de l'Alaska.

64 I tor des géaNtsUltra-trail mythique, le Tor des Géants emprunte les Hautes Routes qui font le tour complet du Val d'Aoste. Mais c'est également un trek engagé, où les montagnes de plus de 4000 m rythment les paysages.

70 I TesTsLes bonnes chaussures et le sac à dos qui va bien : les testeurs Escape ont essayé ce qui ce fait de mieux pour les tiges Mid et les sacs 30-35 litres.

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Classée au Patrimoine Mondial de l’unesco, la terre de Cappadoce affiche un relief sculpté par une main d’artiste doué. il faut se perdre dans les théâtres de cheminées de fées, les dédales de canyons. un archipel riche en histoire pour trekkeur désireux de découvrir une montagne turque, esthétique et accueillante. Texte et photos : Franck Oddoux

Trek en CappadoceLes deNTs de LA TeRReIl y a la Turquie et la Cappadoce, comme il y a l’Italie et les

Dolomites. Dans les deux cas, des îles géologiques, atypiques, dressées, fruits des chaos volcaniques, de la vieillesse et des plis terrestres. Des zones où les formes sont inspirées, les volumes

caressent l’œil ou l’objectif photographique. Des tableaux ou des studios photos, c’est selon l’humeur ou le background. L’analogie s’arrête là. La Turquie, malgré son occidentalisation visible, reste à cheval entre l’Asie et l’Europe. En arrivant à l’aéroport rutilant d’Istanbul on peut croire que rien n’a changé depuis la France, que cet état au croissant blanc a fermement basculé du côté des smart phones, des soap opéras, de la mode occidentale sexy et autres réflexes consuméristes. Un affiche de David Guetta annonçant la venue du DJ semble confirmer cette première impression. Pourtant ici, au delà de la branchitude revendiquée, la religion est l’une des

52 Trek caPPadoce

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Ambiance plein gaz pour Laurence Combs dans la

sixième longueur en 5a de "L’ échine du Diable",

à Pierre-Lys.© Sam Bié

Trek en CappadoceLes deNTs de LA TeRRe

Le pays des arêtes acérées et des cheminées de fée, c'est ici.

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54 Trek caPPadoce

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faces d’un Janus. Laïcité versus religion. Le magnifique coucher de soleil sur la ville lors de l’atterrissage a laissé voir des centaines de minarets dressés. L’ancienne Constantinople ne sait même plus combien elle compte de mosquées, les chiffres vont de 600 à plus de 1000. Pas de doute, nous sommes ailleurs.

le ventre deS montAgneS : deS pigeonnierS

Au cœur de l’Anatolie Centrale, la Cappadoce surprend aussi par son ambivalence : infrastructures pour les touristes occidentaux avec les corolaires qui vont avec : steak frites qui se glissent dans les menus de spécialités turques, décontraction vestimentaire… Ce ne sont que des apparences. On s’est adapté aux demandes touristiques mais on n’a pas renié ses croyances, son histoire, ses coutumes. Quand on quitte les rues asphaltées de Göreme pour marcher au cœur de ses incroyables

montagnes, on rencontre la Cappadoce faite de pierre, de pics, de couleurs sable ou ocre, avec parfois des veines verdâtres. Il y a aussi les gens qui vont avec, ceux qui ont vécu des millénaires au cœur de cette roche friable, à l’abri dans leurs fraîches maisons troglodytiques. Toutes les randonnées longent ces anciennes bâtisses creusées à l’aide d’un outil spécial, sorte de crochet métallique ou parfois à l’aide d’une roche noire jaillie des volcans, coupante et agressive comme un silex. Depuis l’état turc redoutant un tremblement de terre majeur a préféré ouvrir le parapluie et décréter que vivre sous terre était désormais

hors la loi. La tentation de villages neufs a fait le reste. Les habitants ont migré docilement vers le modernisme à base de mœllons et de dalles plus ou moins ferraillées qui attendent la prochaine secousse majeure pour montrer si elles sont capables de tenir debout… A chaque falaise la trace d’une habitation, chaque paroi un pigeonnier géant avec un accès plus ou moins acrobatique. Des escaliers, échelles improbables s’accrochent à la verticalité. Quand on marche en montagne, il suffit de lever la tête pour découvrir les nids ingénieux. Les paysans élevaient les pigeons pour le guano qui fertilisait leurs terres, pour la viande aussi. Aujourd’hui, la plupart sont désaffectés mais restent les architectures superbes, la plupart inaccessibles sauf pour l’œil.

“ Les treks offrent rarement un enchantement visuel aussi soutenu. ”

Parc national en Utah ? Non, 100% Turquie. Sortie de l'église aux colonnes.

La Cappadoce est aussi l'un des hauts lieux pour la montgolfière. Les vols sont magiques.

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55 Trek caPPadoce

Escape #43

La Vallée de l'amour. No comment.

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aller en cappadocela Cappadoce entre cheminées de fées, canyons et églises rupestres.  randonnée Chamina voyages :2 formules : en randonnée liberté : 8 jours / 7 nuits, 5 jours de rando. en randonnée accompagnée, en compagnie d’un guide local agréé : 8 jours / 7 nuits, 5 jours de rando Hébergement : en hôtel *** et auberges familiales(options : nuits supplémentaires, survol de la cappadoce en montgolfière, prolongation de séjour à Istanbul) Comment y aller ? accès en avion Paris / Kayseri, ou Paris / ankara, puis transfert en cappadoce en véhicule privé. Période idéale ?début mars à fin octobre Avec qui partir ?chamina Voyages naussac BP 5 – 48300 LangogneTel : 04 66 69 00 44Mail : [email protected] : www.chamina-voyages.com

l’Art de lA SieSte turque

Les treks offrent rarement un enchantement visuel aussi soutenu. Ici, un artiste a modelé les formes de la terre, a peint le tout de tons sable, a réhaussé de vert électrique les fonds de canyon où l’eau clapote et abreuve un sursaut de chlorophylle. Les randonnées se déroulent tôt pour profiter de la fraicheur, du lever de soleil sur les volcans que l’on aperçoit au loin. Au plus fort de la journée où toute ombre est décimée du paysage, il s’agit de faire la sieste : obligatoire. Un canyon ou mieux, l’un de ces petits restaurants offrent une pause repas salvatrice. Les cuisiniers turcs ont un art consommé pour les petits plats qui titillent les papilles, ouvrent l’estomac en grand et excitent les sens. Cet art a un nom : les « mezze ». N’ayant pas peur du grand écart ou de la faute de goût, on pourrait dire qu’il s’agit de sortes de tapas (!), un assortiment de petites assiettes garnies de mets froids, épicés. Les assiettes font le tour des convives et chacun puise une ou deux cuillères. C’est frais, succulent et ça donne éventuellement envie de poursuivre son repas avec des plats plus consistants. Il faut terminer la pose avec un puissant café turc, il faut simplement savoir s’arrêter avant la fin de la tasse pour éviter le marc : on ne s’y laisse prendre qu’une seule fois. Après la sieste, le soleil se fait moins mordant.

trek dAnS le tempS

Les parcours de randonnée ne sont jamais très techniques, les sentiers sont roulants, parfois longs et une bonne gourde dans le sac est une sage précaution. La Cappadoce est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1985, on comprend pourquoi une fois sur place. Des splendeurs naturelles comme la vallée de l’amour (nom donné à cause des formes fortement suggestives) rivalisent avec les créations des hommes, notamment les églises byzantines creusées dans la roche entre le VIIIème et le XIII siècle. Grecs, arméniens, russes, kurdes, ottomans ont laissé leur empreinte ici, on peut lire ces témoignages architecturaux sur (et parfois « dans ») les montagnes de Cappadoce. L’histoire a été riche, chaque randonnée est l’occasion de lire l’une de ces pages. Depuis 1923, l’esprit du président Mustafa Kemal Atatürk

fondateur de la Turquie, et son inspiration laïque ont cimenté les pièces du puzzle pour créer l’immense Turquie. Lorsque l’on visite les petits villages autour d’Üçhisar célèbre pour sa citadelle, on ne peut s’empêcher de penser au roman d’Orhan Pamuk * « Neige ». L’auteur Stambouliote raconte un bourg, Kars, coincé par la neige. Un huis clos dans lequel les islamistes, l’armée, la religion et la laïcité vont pousser chacune leurs pièces sur l’échiquier turc. En Cappadoce, les étés sont chauds et les rudes hivers se jouent sous la neige. Les montagnes de Cappadoce auraient-elles inspiré le prix Nobel de littérature ?

* Neige, d’Orhan Pamuk (prix Nobel de littérature en 2006), éditions Folio. 625 pages.

56 Trek caPPadoce

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“ Des splendeurs naturelles rivalisent avec les créations des hommes. ”

L'église aux colonnes a été entièrement creusée dans la roche friable

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Le village d'Üçhisar et sa citadelle creusée comme

un gruyère par les habitations troglodytes.

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mAgic BuS…

L’évidence a surgi comme ça, comme un éclair, lumineuse. Pourquoi n’y avait-on pas pensé plus tôt ? Prendre son sac, et mettre ses pas dans les traces du Super Tramp, alias Mc Candless, héro auto sacrifié sur l’autel de ses rêves. Bien sur, ce coin paumé d’Alaska, du côté de Fairbanks, ce n’est pas la porte à côté, pas non plus franchement une terre de trekking à la cool. Les distances géographiques ne sont sans doute pas l’excuse principale pour ne pas avoir fait le pèlerinage plus tôt. C’est parce que Chris est devenu une icône, un mythe. Les images véhiculées par sa mise au vert programmée sont devenues plus puissantes que la réalité, franchement et malheureusement plus terre à terre. Le mythe a pris naissance par l’écriture du best seller « Into the Wild » puis porté à son paroxysme par l’excellent film du sensible Sean Penn. C’est un rêve d’évasion, de légèreté. A t’on envie d’aller voir ce qu’il y a derrière un mythe ? D’aller humer in situ où Mc Candless a vécu ses derniers mois ? Une curiosité qui peut porter en elle une énorme déception. Tristesse de voir le bus désormais vide, désespérément abandonné, voué à la rouille et à la dislocation certaines. L’âme du clochard céleste, le fantôme, diront certains, flotte sur les objets toujours en place : les vieilles chaises, le

poêle sans chaleur, le lit vide surtout… Mais comme toute histoire de mythe, ces choses matérielles du passé n’ont plus qu’une mission, celle de dire : oui, l’histoire s’est bien déroulée là, elle est véridique, elle a été comme un laboratoire de bonheur. Il a terminé sa vie là, dans le bush, loin des hommes, par volonté galvanisée. Son message, sa pensée ont pris désormais une autre dimension, c’est ce qui importe. Nous avons pu le constater sur place. Des inconnus bravent la Teklanika River, le risque des grizzlis, les nuées de moustiques, la solitude parfois glacée pour venir se recueillir et toucher la vieille carcasse du « Magic Bus » 142 comme aiment à l’appeler Maxime Gouyou Deschamps et Robin Menon. Le message de Mc Candless est passé et survit bien au delà de sa propre mort. Devant l’urgence climatique, une société techno stressante, une citoyenneté consumériste, des ersatz de liberté encadrée, il est à parier que ce qu’il a fait prendra au fil des ans une dimension symbolique encore plus importante. Les jeunes générations ont été fortement touchées par le personnage. Sa mort a initié paradoxalement une sorte de lumière dans les esprits, une espérance. C’est le propre de tout mythe d’allumer une flamme.

Par la rédaction. FO.

BACK INTO THE WILDil y a eu le livre into the Wild, météorite lumineuse, sombre, sanguine et vivante. sans happy ending mais pleine d’espoir avec le message d’une vie décalée, connectée à la nature mère. Maxime et robin, de la génération into the Wild, originaires d’Annecy sont retournés sur les traces de Chris Mc Candless, à l’endroit même où il a passé ses derniers instants, le fameux Magic Bus 142, frêle rempart contre la nature hostile. escape publie l’histoire de ce pèlerinage particulier, émouvant. le clochard céleste devenu icône de l’outdoor était là par son esprit.

par Maxime Gouyou Beauchamps et Robin Menon. Texte : Maxime.

58 TriP BacK InTo THe WILd

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59 TriP

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C’est en mai que notre histoire commence, alors que je retrouve mon ami Robin à Vancouver et que nous prenons la route à la découverte du Nord-ouest américain. Nous passons un mois au Yukon, à nous imprégner de l’ambiance unique qui règne dans les

territoires du nord du Canada. Notre but est de nous préparer pour une expédition de plus d’un mois en canoë, en totale autonomie, au beau milieu de l’Alaska. Au menu, nous avons le choix entre randonnée, canoë, pêche, apprentissage des règles du Nord, règles à respecter afin de se protéger au mieux du climat, des moustiques et des ours… On tente de régler le problème des moustiques avec des manches longues et un voile anti-moustique mais à cette époque de l'année, ils ont toujours le dernier mot ! Quant aux ours, il nous faut tout apprendre, les deux différentes espèces (ours noir et grizzly) les différents comportements de chaque famille et les réactions appropriées à chaque situation. Les règles de base étant de ne pas les surprendre, donc de les avertir bruyamment de notre arrivée, de toujours avoir à portée de main le spray anti-ours et de ne jamais avoir la moindre nourriture dans la tente. La prévention anti-ours est tellement omniprésente au Yukon et en Alaska que l'on s'attend à rencontrer un ours derrière chaque

arbre ! Mais, tout en restant vigilant, il ne faut non plus devenir parano, nous n'en verrons que de loin.

plongée dAnS le BuSh…

En juin, nous passons en Alaska, et alors que nous avons quelques jours de libres avant le grand départ, nous décidons de concrétiser une idée née en même temps que l'idée même du voyage en Alaska : nous rendre au fameux Magic Bus de Chris McCandless, celui-là

même qui a inspiré Sean Penn dans son film « Into the Wild ». C’est ici que Chris s’est retiré pendant quelques mois de la société pour les contrées sauvages de l'Alaska.Après avoir trouvé de rapides

renseignements sur le web et acheté les cartes de la région de Healy à l’Université de Fairbanks, nous sélectionnons le matériel nécessaire : tente, duvets, chaussures de marche, vêtements de rando et de rechange, matériel de bivouac, spray anti-ours, etc… et faisons quelques courses au Safeway du coin. 24 heures à peine après avoir pris la décision d'aller au bus, nous roulions déjà vers le Sud.Nous quittons la highway quelques kilomètres avant de pénétrer dans le Parc national du Denali, et empruntons le "Stampede trail" jusqu'à Eight Mile Lake, endroit où Chris McCandless a commencé, lui aussi,

“ Nous réalisons alors que ce qui nous attend ne tient pas de la promenade de santé. ”

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sa route à pied. On monte la tente, fait le plein d'eau dans le lac, et alors que nous sommes sur le point de nous retirer sous la tente, voilà qu'un père et son fils sortent du bush et regagnent leur voiture garée à quelques pas. Ils reviennent apparemment du bus, nous entamons la conversation. Agés de 68 et 45 ans, les deux hommes ont en effet tenté de rejoindre le bus, mais sans succès. Après une marche de 10 heures dans la boue des marais, ils ont été bloqués par les eaux tumultueuses de la Teklanika river, le point chaud de la rando. En effet, c'est cette rivière grossie par les eaux de fonte qui a pris au piège McCandless lorsqu'il a voulu revenir sur ses pas après 4 mois passés dans ce bus venu de nulle part qui lui avait servi de refuge.Nous réalisons alors que ce qui nous attend ne tiens pas de la promenade de santé. Depuis la France, tout cela parait relativement simple, il suffit de suivre le Stampede trail, de traverser la rivière et hop, on est au Bus.

La réalité n'est pas si facile. A peine 100 mètres le long du Stampede trail, nous nous heurtons aux premières zones détrempées. Au début, on essaye d’éviter, mais au bout de deux ou trois esquives, on se dit qu’on perd non seulement un temps fou mais également beaucoup d’énergie dans ces détours souvent vains. Ainsi, après le premier kilomètre de marche, nous avançons les pieds baignant dans les piscines qui nous servent de chaussures.

Au douzième kilomètre, nous traversons une première rivière, la Savage river. Une traversée simple et rapide avec de l’eau au niveau des genoux. C’est au 16ème kilomètre que les choses se corsent, avec la traversée de la fameuse Teklanika River, dit « the Tek ».Nous savons que cette épreuve est décisive : la traversée est risquée et si elle s’avère trop dangereuse, nous devrons faire demi-tour. La rivière atteint 30 mètres de largeur par endroit et nous n’avons à première vue aucun moyen de passer. Nous remontons vers l’amont jusqu’à trouver une zone où la Tek se sépare en deux bras. J’ai à peine remonté mon pantalon sur mes cuisses que mon ami est déjà les pieds dans l’eau en train de faire le premier test. Il ne semble pas effrayé par la force du courant. Il est là, au milieu de ce petit bras de rivière d’environ 6 mètres de large, l’eau frappe avec violence ses jambes qui disparaissent sous les flots. Il n’a pas l’air de trop lutter pour rester sur place ou même pour avancer. Ce n’est qu’à moitié rassurant car on se dit qu’il suffit d’un rien, d’un faux pas pour que la rivière nous emporte et alors on ne sait pas où on va ressortir…

Au détour d’une courBe : le BuS

Robin ayant réussi à traverser une première fois à vide, nous devons à présent traverser avec nos sacs de plus de 20 kg sur le dos, ce qui se fait également sans aucun problème. Mais nous sommes à présent

sur un petit ilot coincé entre le petit bras que nous venons de passer et le bras principal de la Teklanika. Ce bras fait environ 25 mètres de large, mais nous n’hésitons pas cette fois-ci ; Rob et moi testons chacun le passage que nous avons choisi, lui à 10m en amont de moi. Au plus profond, l’eau nous arrive en haut des cuisses. Ça devrait être faisable ! Nous endossons nos gros sacs et nous lançons dans l’eau boueuse. Le courant pousse nos pas, il ne faut pas lutter. Il faut avancer tout droit en laissant le courant emporter nos pas vers l’aval. Au total, nous avons mis 40 minutes à traverser la Teklanika, ce qui est

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Escape #43

“ ...une Bible déposée par ses parents en 1992 et un exemplaire

du livre « Into the Wild ».”Les ours, des nuées de moustiques… l'endroit demande une certaine adaptation…

Page 61: ESCAPE #43

plutôt rapide pour une première ! Installés sur la rive pour déjeuner, nous observons un élan qui lui, traverse la rivière sans montrer la moindre difficulté ; facile, avec ses 4 grandes pattes ! Seize kilomètres de marche, à travers la forêt sur un sentier par endroit totalement inondé, nous séparent encore du bus. On est loin de tout, fatigués mais poussés par l'excitation nous mettons finalement 7 heures à parcourir les 32km qui nous séparaient de notre but. Au détour d’une courbe, on arrive sur un espace dégagé et le bus est là, fidèle à l'image que nous poursuivions, avec des bouts de plastique

en guise de fenêtres et des bois d’élans posés contre la roue arrière. La première impression est le soulagement d’être enfin arrivés, nous sommes à bout de force ! Débarrassés de nos fardeaux, nous visitons : à l’intérieur, rien ne semble avoir changé depuis la venue de McCandless, on se sent chez lui ! On retrouve le poêle, le lit avec le grand matelas blanc sur lequel il est mort, et la minuscule étagère où se trouve aujourd’hui une Bible déposée par ses parents en 1992 et un exemplaire du livre « Into the Wild ». A la tête du lit, une plaque est dédiée à sa mémoire...

L'intérieur du bus tel que Mc Candless l'a laissé à sa mort : le poêle, le lit et les

fenêtres cassées qui laissent passer le vent mordant des grands espaces.

Page 62: ESCAPE #43

Malgré le vent qui souffle dans le bus, la ferraille rouillée et le confort plus que sommaire, l’ambiance qui règne ici, alors que je suis installé sur le grand lit, à relire quelques

lignes de l’histoire de McCandless, n’est ni glauque ni sinistre. Nous tentons de comprendre ce drôle de jeune homme  : Christopher avait le même âge que nous, 25 ans, lorsqu’il a trouvé la mort dans ce bus il y a 19 ans. Nous entamons la discussion sur la vie qu'il a pu mener ici durant le tragique été 92. Vivre dans ce bus nous semble jouable en période chaude, avec un poêle et du bois de chauffage en abondance dans les alentours. Une rivière coule à 50 mètres. Son seul réel challenge était de trouver à manger. Les ressources abondent, il a tué un élan, il s'est nourri de plantes du coin, mais son manque de connaissances lui a été fatal : il n'a pas su conserver la viande et s'est empoisonné en mangeant des racines non comestibles. Ce qu’il est venu chercher ou fuir ici, bien d'autres le cherchent ou le fuient aussi. En attestent les nombreux messages gravés à l'intérieur de la carrosserie du bus. Au-delà de l'hommage et de la pertinence de ces écrits, ne contrecarrent-ils pas involontairement le désir de fuite et de solitude de McCandless et de ceux qui viennent lui rendre une visite silencieuse ?

Dans cette nature indifférente à notre présence, seulement armés d’un spray anti-ours chacun, nous sommes loin du sommet de la chaine alimentaire. Cela permet de relativiser la place que nous occupons sur cette planète. Ici, nous trouvons une totale solitude, une fuite de la société dans laquelle nous évoluons depuis de nombreuses années en France. Fuir pour éliminer un temps le superficiel qui occupe nos vies : trop plein de communications, de technologies et de richesses. McCandless avait trouvé ses réponses, nous cherchons les nôtres. Par chance, la Teklanika nous a laissé revenir à la civilisation pour tenter d'en faire bon usage…

L'ICONE McCANDLESSDès notre enfance, sans même le savoir, nous sommes sous la pression de la société dans laquelle nous grandissons. Au collège, on nous dit "Tu veux faire quel métier plus tard ? Pense à ton avenir. Il faut faire des études, obtenir un diplôme, avoir un bon travail, gagner de l'argent." On veut nous faire entrer dans un moule, pour faire de nous des êtres bien pensants et dociles. Mais pour certains ce moule est trop étriqué, trop pesant et alors il éclate. C'était notamment le cas de Christopher McCandless alias Alexander Supertramp qui a tout quitté, son diplôme, ses économies, sa famille, pour recommencer une nouvelle vie, hors des sentiers battus. C'est le film de Sean Penn "Into the Wild" qui a rendu célèbre ce jeune homme et sa vie hors du commun. Combien d'entre nous ont eu ce frisson, cette démangeaison de prendre la route après avoir vu ces images ? On veut donner notre propre sens à cette histoire, partir a l'aventure, savoir si nous aussi nous avons le courage de tout quitter comme Christopher McCandless l'a fait il y a 20 ans. Pour la plupart d'entre nous, le conformisme reste coriace et garde son emprise. On ne peut quitter son travail par peur de ne pas retrouver sa place a son retour, peur de partir dans l'inconnu, peur de se mettre en marge de la société. McCandless nous montre que ces peurs sont non seulement surmontables mais qu'une fois dépassées, une nouvelle vie s'offre à nous. Une sorte de second souffle. Sa nouvelle vie à lui, McCandless l'a ouverte sur la Nature, la vraie Nature sauvage mais aussi inhospitalière, cette Nature perdue et oubliée des populations occidentales. Malheureusement il a payé de sa vie la naïveté de croire qu'on peut relativement facilement survivre dans ces contrées sans une longue préparation et sans la solidarité du groupe.

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Escape #43

Autonomie totale pour s'approcher du Magic Bus. Bivouac et toujours un œil sur les ours. L'usage de la

clochette est recommandé.

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PLUS D'INFOSi vous voulez vous lancer dans l'aventure à votre tour, sachez que cette randonnée jusqu’au bus est réellement très risquée, non seulement à cause de la traversée des rivières, mais également parce qu’on évolue au pays des ours. Par conséquent, entreprendre cette expédition demande une certaine préparation et/ou l’aide d’un guide du coin. Les deux aéroports internationaux qui vous donneront accès à la région de Healy sont Anchorage et Fairbanks. Vous y trouverez tout le matériel et l'approvisionnement nécessaires à votre entreprise. Vous pouvez acheter les cartes intitulées « Healy D-6 » et « Healy D-5 » sur le site de l'US Geological Survey (http://www.usgs.gov/) ou au département Géographie de l'Université d'Alaska à Fairbanks (devant la grande parabole bleue). Vous pouvez aussi consulter le guide Lonely Planet « Alaska ».Retrouvez le bus sur Google Earth  : coordonnées 63°52'6.09"N 149°46'9.63"W

QUI SOMMES-NOUS ?Robin Menon et Maxime Gouyou Beauchamps, 25 ans, sont deux amis originaires d'Annecy. Robin habite aujourd’hui à Annecy, et Maxime est installé depuis 2011 à Whitehorse, au Yukon, Canada. Retrouvez moi sur http://www.maximegb.com/.

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64 Trek VaL d’aoSTe Escape #43

On ne présente plus le val d’Aoste, l’autre face du Mont-Blanc, pays du célèbre jambon (!) du même nom, région

magnifique aux grands pâturages fleuris, hérissée de hautes montagnes dépassant les 4000 m, et au plus faible taux de pluviométrie d’italie… On est tombé la semaine qui faisait exception ! le temps n’était clairement pas de la partie. Mais pas grave, “Madaï “ comme dirait Paolo notre guide. entre deux rincées et coups de tonnerre, nous avons parcouru les Hautes routes 1 (nord) et 2 (sud), qui font le tour complet du val d’Aoste, les sentiers empruntés par le fameux ultra-trail du Tor des géants.

Par Fernando Ferreira

hautes routes : le tour des geaNts

Le refuge Vittorio Sella au pied du col de Loson (3299m), l’ancienne réserve de chasse du roi Victor-Emmanuel II devenu Parc National du Grand Paradis pour le grand bonheur de toute la faune.

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Après l’orage un arc-en-ciel géant illumine le Mont Saron.

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66 Trek VaL d’aoSTe Escape #43

C’est une terre de Géants  : le Grand Paradis 4061 m, le Cervin 4478 m, le Mont Rose 4634 m, le Grand Combin 4314 m, les Grandes Jorasses 4201m, le Mont Blanc 4810m. Paysages de haute montagne à couper le souffle, que le parcours croise, longe. Des envies

d’alpinisme naissent. Plus bas, on navigue entre forêts de feuillus, de conifères, et alpages avant de remonter régulièrement vers des paysages plus minéraux, austères, sauvages et parfois durs. On passe dans la même journée des petites fleurs avec aimables bovins aux pieds des glaciers d’altitude. Le sentier emprunte une multitude de cols souvent au-dessus de 2000 m, parfois 3000 m, déroule ses lignes sinueuses de crêtes en vallées profondes, en silence. Quel calme…

De temps en temps on croise un troupeau de bouquetins paisibles nullement dérangés par le passage de notre bande de bipèdes aux couleurs bariolées. Un aigle royal surveille la prairie du haut des nuages. Les sifflets des marmottes ponctuent régulièrement l’air d’un cri strident, presque un lieu commun. La montagne comme on nous la vend dans les cartes postales. On laisse aller. On scrute les pentes, les forêts, l’appareil photo aux aguets au cas où on aurait la chance d’apercevoir un loup ou un Lynx. J’apprendrai au refuge de Vittorio Sella que ce dernier a disparu depuis 1960, et depuis peu seuls trois loups arpentent les pentes du Parc National du Grand Paradis…  Pour la photo, je me suis rabattu sur les bouquetins…Dans le Parc National du Grand Paradis créé en 1922, la Haute Route 2 emprunte sur des kilomètres les chemins de chasse du roi Victor-Emmanuel II qui vers 1850, pour assouvir sa passion, avait quadrillé la montagne d’un réseau de chemins muletiers : sa réserve personnelle ! Paradoxe : c’est grâce à ce roi chasseur qu’il reste des bouquetins et une faune aussi diversifiée. Un roi “écolo“ avant l’heure ? Par défaut, car il sauvait la faune pour mieux la tirer. Bel exemple de quiproquo historique qui sert la bonne cause. Depuis la nature a pris sa revanche sur les coups de fusils. Quant aux sentiers muletiers, l’avantage  : le confort. L’inconvénient : c’est long ! De longs longs lacets… On aurait bien envie de couper. Mais “faut pas“  ! Interdit  ! C’est long quand même… Sur le reste du parcours le style des sentiers est plus classique. Ils attaquent plus directement les pentes, tout en restant très « roulants » et en excellent état. Sur ce trek, déroulant pour les deux Hautes Routes cumulées 330 km de sentiers pour 18 500 m de dénivelé positif, les hébergements sont nombreux, et il faut compter entre 3 et 5 heures entre deux points. Le plus souvent les refuges sont gardés, confortables, bien entretenus, où on vous accueille avec le sourire, l’esprit montagne : on est un montagnard avant d’être un touriste en balade. Au refuge G.B. Ferraro (2066m) dans la Vallée d’Ayas au pied du Mont Rose, Fausta Bo et son mari vous reçoivent avec un immense sourire et des gâteaux faits maison délicieux qui viennent avec bonheur remplir le

déficit en calories cumulé depuis quelques jours…. Et j’oubliais le café qui allait avec, italien, fort, à tordre la petite cuillère ! Fausta est une passionnée de montagne, gardienne de refuge en saison,

elle part au Népal faire du trek ou des sommets dès qu’elle redescend dans la vallée, passionnée par toutes les montagnes et par les gens qui les habitent. Dans le refuge, un peu partout, des dizaines et

des dizaines de livres, de magazines sur la montagne dans toutes les langues. Seule ombre au tableau, une fois dans la vallée le mari de Fausta préfère la mer à la montagne, d’où de longs rounds de négociations racontés par les protagonistes pour essayer de décider la maîtresse des lieux à rester quelques jours à la mer assise sur une plage…. Un beau moment au refuge.

“ On scrute les pentes, les forêts, au cas où on aurait la chance

d’apercevoir un loup ou un Lynx ”

Sur la Haute route 1 le sentier traverse régulièrement de puissants torrents qui dévalent des cols comme dans la descente entre celui de Loson et Cogne

Le col de Malatra (3142 m), le premier col en altitude sur la Haute Route 1

Page 67: ESCAPE #43

Le découpage en étapes courtes avec 13 jours pour la Haute Route 1, et 12 jours pour la Haute Route 2, permet de planifier un circuit sur mesure, facilement adaptable à son niveau et à la météo… clémente en général (sauf pour les photos-reporters). Un bon marcheur avec des étapes moyennes de 6 heures peut faire la totalité du parcours en 15 à 20 jours, ou en deux virées d’une petite dizaine de jours pour chaque Haute Route. Le dénivelé est important mais il n’est jamais violent, souvent régulier, et les sentiers bien entretenus laissent le pas prendre tranquillement son rythme. Quant à l’orientation, le balisage est impeccable. Prendre quand même une carte et/ou GPS, boussole, par sécurité en cas de mauvais temps (mais il pleut rarement, le Val d’Aoste a le plus faible taux de pluviométrie d’Italie !). Exception faite de la première semaine de juillet 2012). Sur le circuit des deux Hautes Routes est organisé en septembre depuis 2010 l’Ultra Trail du Tor des Géants. De 200 participants

pour la première compétition, on est passé à 650, et une longue liste d’attente aux inscriptions. Un grand succès, sportif et médiatique, dans une ambiance de fête. Toute la Vallée participe à la course. 1200 bénévoles viennent donner un coup de main pendant les 150 heures que dure l’épreuve, et le mot est plus que juste pour les concurrents. Le record de 2011 est de 79h58’ ! Un autre monde pour nous humbles trekkeurs, une autre approche de la montagne. Mais on reste admiratif devant l’exploit : bouche bée, même. Les Hautes Routes du Val d’Aoste sont des treks incontournables pour tout bon trekkeur amateur de montagne, le top du top avec les GR20, Tour du Mont Blanc, GR10 des Pyrénées. Loin de la foule, des refuges bondés, un must à avoir dans son carnet de courses ! Et il fait souvent… toujours beau !

Remerciements à Paolo, Marco, Annette, toute l’équipe d’encadrement.

Petit Lac au niveau du refuge P.Frassati (2540m) sur la Haute Route 1, derniers morceaux de verdure avant le monde minéral de la haute montagne.

Ci-dessous : Ancienne maison en bois dans le petit village de Niel dans la partie la plus orientale du Val d’Aoste

Toits en ardoise de maisons récemment restaurées dans le village de Gaby

Fausta Bo la gardienne du refuge G.B. Ferraro (2066m) dans la Vallée d’Ayas au pied du Mont Rose

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68 Trek VaL d’aoSTe Escape #43

Pratique accès Val d’aoste : par Chamonix, Tunnel du Mont Blanc (49 E le passage, hic !) ou le col du grand saint Bernard. Départ et arrivée à Courmayeur si on fait la boucle complète des deux Hautes routes

epoque : de mai à octobre, quelques plaques de neige au niveau des cols les plus hauts en début de saison.

renseignements, réservations :Office de tourisme - CourmayeurPlace du Mont-Blanc, 13 - Tél.: (+39) 0165.842060e-mail: [email protected] eT AlenTOurs• Office de tourisme - AostePlace Chanoux, 2 - Tél.: (+39) 0165.236627 - Fax: (+39) 0165.34657 - e-mail: [email protected]

Voici les trois façons de réserver vos vacances en Vallée d’aoste : • En ligne : www.lovevda.it - e-mail : [email protected] • Par téléphone : en s’adressant au centre d’appels préposé + 39 0165.33352 • Auprès des Offices du tourisme présents dans de nombreuses localités de la vallée

Trekking des Géants -18 étapes 18 083 m de dénivelé positif et autant en négatifà partir de 2280 E par personne. groupe de 5 personnes minimum. Pour toute information et pour réserver : nuovo Mondo srl, n° de tél. +39 0165.45858 [email protected] www.lovevda.it/trekking

dans le coeur du Grand-Paradis 4 étapes De valgrisenche à Cogne à partir de 225 E par personne Pour toute information et pour réserver : gran Paradiso natura Tel. +39 0165 920609 [email protected]

du Mont-rose au Mont cervin 4 étapes De gressoney-saint-jean à valtournenche à partir de 194 E par personne Pour toute information et pour réserver : Booking valle d’Aosta Tel. +39 0165 33352 [email protected]

Infos sur l’Ultra Trail du Tor des Géants [email protected]@tordesgeants.it

Les Bons Plans :la gruba, gîte restaurant, village gruba di niel / gaby, vieille bâtisse magnifiquement restaurée, une table excellente, www.lagruba.com,encadrement trekking : Paolo Diemoz, [email protected] , www.ambientenatura.comrefuge g.B. Ferraro, www.rifugioferraro.com, [email protected]

La face sud des Grandes Jorasses (4201 m), Géant de glaces et de pierres qui s’élève tel une

muraille au départ de la Haute Route 1 .

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70 TesT SacS À doS TreK Escape #43

nous avons demandé aux marques un sac à dos de 30 litres minimum pour randonnée à la journée. les différences entre les modèles portent essentiellement sur la capacité à porter une charge élevée et la qualité du dos. Dans ces domaines, on peut noter des conceptions radicalement opposées. un test terrain escape pour y voir plus clair avant d’acheter…

Par Franck Oddoux

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71 TesT SacS À doS TreK Escape #43

columBiaendUra 35le TesT Sur le papier, il s’agit d’un litrage restreint (35 litres), pourtant, l’Endura 35 a tout d’un grand. Son dos filet est tendu sur une armature métallique très légère, outre la ventilation, cette dernière permet un portage de charges lourdes dans un confort étonnant. La mousse de la ceinture et des bretelles est très épaisse. Structurée, elle n’est pas ultra confortable quand elle entre en contact avec la peau, il faut absolument porter un t-shirt. La rain cover a été très appréciée, c’est assez rare de bénéficier d’un tel accessoire sur un sac de 35 litres. La poche sommitale est dotée d’un zip étanche et d’un tissu quasi étanche. Les accessoires sont nombreux, les zips solides et efficaces, les sangles bien disposées. Bref, un très bon sac de randonnée.

c'est top | Design des bretelles et de la ceinture, rain cover, « étanchéité » du sac, sifflet de secours

c'est moiNs BieN | Contact un peu « rugueux » des bretelles sur la peau

MILLeTaxPeL 42le TesT L’Axpel 42 est une vraie étude au niveau des transmissions de charge, de la façon de stabiliser le poids sur le dos. On note de fines sangles au niveau de la ceinture qui sont reprises par d’autres qui stabilisent la charge au niveau des lombaires. Au sommet du sac, on retrouve ce système de sangles très astucieux qui limite le ballant : les rappels de charge (réglables) sont fixés du sommet des bretelles jusqu’au centre du sac. Cette architecture en X est très efficace sur le terrain. Couplée à un dos à armature, elle permet le transport de charges élevées en économisant son énergie. Autre gros point fort de ce sac, le Mobility Back System. La ceinture est montée sur un axe central qui permet de suivre les mouvements du bassin, on limite ainsi la raideur du dos.

c'est top | Design/efficacité du portage.

c'est moiNs BieN | rAs

salomoNQUeST 30le TesT Elu parmi les sept meilleurs sacs à dos du marché outre atlantique, nous avons pu évoluer avec ce produit léger, souple. Le dos ne possède en effet quasiment pas d’armature, il accompagne tous les mouvements de la colonne notamment lorsque l’on se baisse ou que l’on tourne les épaules. On perd donc en portage ce que l’on gagne en maniabilité  : le sac a été très apprécié en via ferrata par exemple. Nous avons aimé aussi l’accès au contenu par la large poche supérieure qui s’ouvre grâce à un zip très pratique : le sac s’ouvre entièrement. La poche sommitale est rembourrée pour protéger un appareil photo, un téléphone… Les bretelles ne sont, à notre goût, pas assez rembourrées. Un portage latéral des skis, très classique permet de marcher avec son matériel sur le dos pour une courte durée.

c'est top | Praticité de l’ouverture du sac, poche centrale

c'est moiNs BieN | Bretelles peu confortables

Confort bretelles : 4/5Confort du dos : 4,5/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 119,95 euros

Confort bretelles : 5/5Confort du dos : 5/5stabilité en portage : 5/5Prix : 149,90 euros

Confort bretelles : 3/5Confort du dos : 3,5/5stabilité en portage : 4/5Prix : nC

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72 TesT SacS À doS TreK Escape #43

Black diamoNdePIc 35le TesT Petit mais costaud, telle pourrait être la définition de l’Epic by Black Diamond. Né dans les montagnes de l’Utah, il est en effet très efficace en matière de charges lourdes (malgré son volume restreint). Il est donc efficace quand on fait une randonnée qui nécessite beaucoup d’eau, des vivres, du matériel, voire une corde… Le premier feeling est une impression de rigidité. Pourtant le dos suit plutôt bien les mouvements et les mousses sont efficaces (et solides !). L’appui lombaire très présent est étonnant et peut dérouter de prime abord. La ceinture est articulée, elle pivote et suit les mouvements du bassin  : parfait dans l’action. Les multiples sangles de portage et autres élastiques pour piolets ou bâtons télescopiques sont faciles à manier et rapides.

c'est top | Capacité de portage de charges lourdes

c'est moiNs BieN | Dos ferme

haglöfsKrIoSle TesT Le Krios possède un portage très agréable, une sorte de douceur mâtinée de fermeté. Il est parfait pour les sorties longues car aucun point dur n’apparaît (deux armatures très discrètes). Les bretelles très fines sont pourtant très confort (et aérées). Nous avons beaucoup aimé aussi la ceinture, large mais souple, elle maintient sans jamais bloquer ou provoquer d’irritations. Merci pour la rain cover, le double réglage de la longueur de ceinture, ses sangles qui coulissent au doigt et à l’œil. Seules les sangles des porte piolets et bâtons sont longues à régler, alors que les velcros du sommet du sac se manient aisément et rapidement. Bien vu le trou d‘évacuation d’eau dans sa partie inférieure. Un excellent sac, d’apparence classique mais très bien étudié. Il se fait oublier sur le dos.

c'est top | Confort du portage et facilité d’utilisation

c'est moiNs BieN | rAs

Jack WolfskiNaLPIne TraILle TesT Très léger, compact, l’Alpine Trail est fait pour aller vite. Son dos à armature souple permet de le charger assez lourdement. Les mousses sont très épaisses et dotées d’un filet pour la ventilation, le tout s’avère très agréable (c’est douillet). Même sensation pour la ceinture large qui colle littéralement aux hanches. Sa sangle qui coulisse merveilleusement bien est équipée d’un double réglage pour la longueur et de pinces pour bloquer le surplus. Hormis la légèreté c’est d’ailleurs ce qui définit le mieux ce sac : le souci du détail. Sur la poitrine, aucune sangle ne se promène, tout est bien rangé, coincé. L’Alpine n’a pas oublié de proposer une rain cover et un accès poche à eau, plus classique.

c'est top | rapport légèreté technicité, dos, bretelles ergonomiques, fermeture rapide du sac

c'est moiNs BieN | rAs

Confort bretelles : 4/5Confort du dos : 4/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 139 euros

Confort bretelles : 5/5Confort du dos : 5/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 150 euros

Confort bretelles : 5/5Confort du dos : 5/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 99,95 euros

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73 TesT SacS À doS TreK Escape #43

LAfUMAfaSTLITe 30le TesT Nous avons poussé le vice jusqu’à utiliser ce sac sur un trail long. Son poids ultra light conjugué à un dos très souple lui permet de se faire oublier dans tous les efforts rapides. Dans l’esprit de ce test, il conviendra donc aux marcheurs sportifs qui ne veulent pas s’encombrer de sacs lourds. Avec ses 30 litres, le Fastlite qui porte bien son nom permet d’emporter ses vestes de protection, ses vivres de course et autre menu matériel technique. Simple, efficace, rapide. Un très bon sac 100 % performant.

c'est top | le dos qui s’adapte automatiquement à votre morphologie

c'est moiNs BieN | limité avec les charges lourdes

loWe alpiNeaIrzone TreK PLUS 35-45le TesT Coup de cœur pour ce sac qui allie légèreté et qualité de portage de haut niveau. La plaque rigide se conjugue avec un dos filet pour la ventilation et des mousses très épaisses. La stabilité en charge est très intéressante, on a le sentiment d’avoir un sac compact, ramassé (ce n’est pourtant pas le cas). La ceinture possède de multiples réglages et ne marque pas les hanches. Les bretelles ergonomiques sont un modèle du genre. On aime le système rapide de portage des bâtons, la qualité de l’accessoirisation, la petite poche (téléphone disposée sur la bretelle) et, last but not least, la rain cover.

c'est top | Qualité de finitions, portage, aération du dos, réglage bretelles

c'est moiNs BieN | rAs

deUTeRSPecTro ac 36le TesT Le Spectro AC 36 par Deuter arbore un design réussi. Ses lignes épurées ne doivent pas faire oublier qu’il est aussi efficace grâce à un rapport légèreté/rigidité en portage important. Son armature métallique et son dos en filet offrent ventilation et stabilité malgré des charges lourdes. On note parfois quelques grincements dus à la structure mais rien de grave. Une fois mis sur le dos, le Spectro ne bouge plus. Son poids light permet d’aller très vite à la montée. Nous avons appréciée la grande poche extérieure extensible qui permet de glisser (ou de fourrer) sa veste sans ménagement. Simple, solide, léger, efficace, ce Deuter est à l’aise en toutes situations.

c'est top | légèreté et tenue

c'est moiNs BieN | Quelques petits bruits

Confort bretelles : 4/5Confort du dos : 4,5/5stabilité en portage : 4/5Prix : 100 euros

Confort bretelles : 5/5Confort du dos : 4,5/5stabilité en portage : 5/5Prix : nC

Confort bretelles : 4/5Confort du dos : 4,5/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 124 euros

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74 TesT SacS À doS TreK Escape #43

karrimorKodIaKle TesT Le premier feeling que l’on a avec le Kodiak, est une impression de souplesse. Le dos semi rigide suit les mouvements, y compris ceux en torsion. Des mousses très épaisses et ultra confort assurent le confort et la circulation d’air pour l’aération. On peut le charger mais il faut rester réaliste et ne pas trop le pousser dans ses limites. Il est plutôt conçu pour l’action et la randonnée à la journée. Bien réalisé, léger, il offre deux poches latérales pour glisser une gourde ou des effets personnels. Certains gabarits auraient aimé des bords latéraux de la ceinture qui viennent plus sur l’avant des hanches (meilleur enveloppement). Solide (renforts de la mousse quand le sac est debout au sol), il est équipé d’une rain cover.

c'est top | simplicité, efficacité

c'est moiNs BieN | Ceinture qui demanderait à être plus enveloppante

mouNtaiN hardWearWandrIn 32le TesT On connaît bien le Wandrin mis au point par Mountain Hardwear pour l’avoir testé en 48 litres (voir Escape 41). En 32 litres, on retrouve ses qualités. Au chapitre de la technicité, il n’a rien à envier aux meilleurs modèles. Son dos filet offre une belle souplesse et une adaptabilité à la morphologie de chacun. C’est dû à la structure métallique qui se plie légèrement pour suivre la colonne. Respirant, très confortable, il possède des bretelles aérées et très agréables. Les curseurs de zips sont tous équipés d’un embout pour les saisir plus facilement. Les sangles (blanches, pour le style) coulissent bien et toutes les boucles plastique respirent la solidité. Pour autant, le poids du Wandrin reste limité. Un excellent sac.

c'est top | Dos filet confortable, rain cover

c'est moiNs BieN | rAs

NorroNanarVIK 25le TesT Le superbe sac Norrona ne se résume pas qu’à un design et à des couleurs qui donnent la banane dans le brouillard. L’une des bretelles ergonomiques accueille un long zip qui cache le tuyau de la poche à eau : qui du coup, ne gèle pas ni ne gène dans l’effort ou traine par terre quand le sac est au sol. On a aimé l’astucieux système de portage du piolet qui se transforme et portage de skis l’hiver (sur de courtes distances…). Bien vu aussi les petits velcros qui permettent de ranger le surplus de sangles quand le sac n’est pas trop chargé. Son dos est très souple, confortable. Le portage en charge élevée trouve ses limites surtout à cause d’une stabilité latérale en retrait. Un sac polyvalent, léger, qui ne provoque pas de points durs. Au look sympa, ce qui ne gâche rien.

c'est top | zip pour tuyau poche à eau

c'est moiNs BieN | stabilité latérale lourdement chargé

Confort bretelles : 4/5Confort du dos : 4/5stabilité en portage : 4/5Prix : 99 euros

Confort bretelles : 4,5/5Confort du dos : 4,5/5stabilité en portage : 4,5/5Prix : 125 euros

Confort bretelles : 4,5/5Confort du dos : 4/5stabilité en portage : 3,5/5Prix : 149 euros

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75 TesT SacS À doS TreK Escape #43

arc’teryxcIerzo 35le TesT Le Cierzo proposé par le fabricant canadien est à part dans ce test. La marque, avec ce modèle, a tout axé sur le poids. Avec 580 grammes sur la balance, il se fait complètement oublier sur le dos. Non doté d’armature, de large ceinture ni de mousses épaisses… il propose le minimum. C’est un sac minimaliste pour ceux qui cherchent un sac pour un transport ponctuel ou ceux qui recherchent à tout prix le light. Son usage surprend. A condition de bien remplir le sac, c’est à dire, éviter de placer du matériel dur au contact du dos, il rempli sa mission. Il se glisse aisément dans un gros sac de soute (au cas où…) et se range dans sa propre poche. Bref, un sac de secours ou d’appoint très fûté.

c'est top | légèreté, disponibilité

c'est moiNs BieN | Peu de qualités de portage

Confort bretelles : 3 /5Confort du dos : 2,5/5stabilité en portage : 3/5Prix : 90 euros

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76 TesT cHaUSSUreS TreK MId Escape #43

Pour de longues randonnées à la journée, un trek ou simplement si vos chevilles ont des faiblesses, les chaussures à tige Mid sont toutes désignées. relativement légères, accrocheuses, elles assurent un maintien efficace en terrain tourmenté. nous avons testé ces baroudeuses l’été dernier. verdict. Par Franck Oddoux

chaussures TReK MId

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77 TesT cHaUSSUreS TreK MId Escape #43

MILLeTSWITcHle TesT La nouvelle Switch conjugue la solidité d’une chaussure alpine avec la nervosité d’une chaussure taillée pour la vitesse. On croit mettre le pied dans une modèle de randonnée : la pare pierre est bien là, la tige monte assez haut, la semelle semble rigide… Pourtant, dès les premiers pas on note un amorti agréable et bien dosé en talon. La semelle déroule bien, son flex est régulier, l’assise au sol très bonne. La tige middle ne se fait pas sentir, elle accompagne la cheville, sans plus : on a donc une grande disponibilité du pied pour aller vite au attaquer droit dans le pentu. Précise, la Switch est légère, accrocheuse. On aime son laçage qui maintient le pied sans le bloquer. Très bon crochet intermédiaire qui stoppe le lacet. Une très bonne chaussure typée fast packing mais qui ne se limite pas à cette pratique sportive : tous les randonneurs et adeptes de sports outdoor (on pense notamment aux parapentistes) peuvent l’adopter sans arrière pensée.

c'est top | Amorti et déroulé du châssis, confort autour de la malléole

c'est moiNs BieN | rAs

salomoNx ULTra MId GTxle TesT On découvre une paire de chaussures légères, largement dotée de crampons voraces dispensés sur toute la surface de la semelle. Son accroche en terrain boueux est très bonne, rassurante. Elle marque par son confort immédiat grâce à un mesh souple. Mais attention, il ne faut pas trop la serrer car les œillets métalliques au niveau du cou-de-pied ont tendance à provoquer un point douloureux. La tenue du pied est présente sans être trop affirmée, confort avant tout. L’avant du pied peut être qualifié de fin, précis. Son appui au sol est bon et le déroulé très agréable. La tenue de la cheville ou plutôt l’enveloppement du talon a été très apprécié. On bénéficie en plus d’un amorti en talon très sympathique. Doté d’une membrane Gore-Tex, la X Ultra Mid GTX est étanche mais pas respirante. Très facile à chausser.

c'est top | Confort, souplesse, qualité de semelle, amorti

c'est moiNs BieN | Attention à ne pas trop serrer le lacet sur le cou-de-pied

columBiaTaLUS rIdGe MId oUTdry LTrle TesT Cette Columbia propose une réalisation sérieuse, une membrane Outdry plutôt efficace et un bon maintien du talon. La cheville est très maintenue par la tige montante, verrouillée par un laçage qui ne laisse pas beaucoup de place au flou. Ce serrage, cet enveloppement du haut de la cheville peut provoquer des frottements selon sa morphologie : au pied du tibia pour notre cas. Il faut donc porter cette Talus Ridge avant de se lancer dans une randonnée d’envergure. Le volume du pied à l’avant est large, surtout dans la zone des orteils : on perd en précision ce que l’on gagne en confort. Le déroulé est agréable grâce à la semelle souple, suffisamment accrocheuse pour la plupart des situations rencontrées. L’appui au sol tranche par rapport à d’autres chaussures qui possèdent un talon surélevé : la Columbia propose plutôt une assiette plate.

c'est top | Chaussure au volume important

c'est moiNs BieN | Attention aux frottements au sommet de la tige, il faut accompagner le serrage du lacet sur l’avant du pied

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 580 g en taille 42 2/3Prix : nC

Qualité semelle 4,5/5efficacité laçage 4/5Poids : 460 g en taille 42 2/3Prix : nC

Qualité semelle : 4/5efficacité laçage : 4/5Poids : 540 g en taille 42 2/3Prix : 139,95 euros

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78 TesT cHaUSSUreS TreK MId Escape #43

the North faceVerBera HIKer GTxle TesT La Verbera Hiker est une des chaussures qui nous a conquis, à plus d’un titre. Nous avons apprécié son maintien de la cheville qui se fait sans provoquer de frottement : les mousses sont bien disposées mais surtout la découpe des matériaux a été soignée. Le laçage est puissant, grâce à un œillet au niveau du cou-de-pied, le lacet peut quasiment être bloqué et ne bouge plus dans l’action. Solide, un poil rustique, elle reste cependant souple dans son déroulé, confortable sur l’avant du pied alors que le talon est bien maintenu. Son confort est immédiat, pas besoin de la « casser » avant de se lancer dans une longue aventure sac sur le dos. La membrane Gore-Tex assure l’étanchéité (la respirabilité ne nous a pas sauté aux yeux…). L’appui au sol est très rassurant, l’accroche excellente. On sent un amorti présent sous le talon mais aussi sous les métatarses : très agréable.

c’est top | la chaussure se fait au pied et non pas l’inverse

c’est moiNs BieN | lacet qui coulisse difficilement jusqu’au bout du pied

patagoNiadrIfTer ac MIdle TesT Cette belle chaussure Patagonia est une pantoufle, au sens noble du terme ! Son confort immédiat dans l’action est très appréciable. Son mesh sur le dessus du pied ventile bien cette chaussure taillée pour le baroud. C’est l’un des seuls modèles de cette sélection à offrir un coulissement du lacet facile jusqu’au bout du pied. Le volume sur l’avant du pied est assez important alors que la zone arrière est bien calée au niveau du talon. Le déroulé est agréable, souple. L’amorti dispensé par la semelle filtre toutes les vibrations et les terrains délicats : petites pierres pointues, sols durs… L’accroche est superbe, spécialement dans la boue, l’une des meilleures. Last but not least, le confort autour de la cheville et de la malléole est l’un des meilleurs de cette sélection. Un très bon produit.

c’est top | Confort doublé de technicité, accroche semelle

c’est moiNs BieN | Certains collages/assemblages

haNWagSaPonI GTxle TesT C’est l’une des chaussures les plus abouties de ce test. La Saponi offre une très belle qualité de fabrication avec des solutions techniques qui ont fait leurs preuves. On note d’emblée un enveloppement du pied précis mais cependant doux : pas de points durs à l’horizon. La languette est particulièrement efficace. Le laçage descend loin sur l’avant du pied, il faut un peut accompagner le lacet pour répartir la pression. Le dosage de la fermeté générale est très bon, la coque, la tige sont présentes mais ne blessent jamais, la cheville et le talon sont bien calées. Le volume correspond à un medium. La semelle, classique, rempli sa fonction. La découpe et la mousse au niveau du talon d’Achille sont parfaits. Le pare-pierres est idéal, il ne nuit pas à la souplesse de l’avant. Les matériaux sont nobles, résistants, étanche (Gore-Tex). L’assise au sol est très bonne. Bref, un quasi sans fautes.

c’est top | Finitions, prestations générales, matériaux, confort, tenue

c’est moiNs BieN | rAs

KeeNBISonle TesT Réalisée en cuir pleine fleur, cette Keen Bison joue la carte de la tradition. Solide, voire rustique, elle n’a pas peur d’affronter les éléments. Dotée d’un volume de pied plutôt large, c’est le genre de chaussure à s’adapter à une multitude de morphologies. Le confort immédiat est agréable, on ne note pas de points durs, la languette tient bien en place et offre un rembourrage satisfaisant. Le lacet ne coulisse pas spontanément sur l’avant du pied. Son blocage est très efficace sur le haut. Le tour de cheville est choyé avec des découpes de matériaux et des mousses confortables, qui ne prennent pas l’humidité. L’assise au sol est rassurante, l’amorti présent alors que visuellement on pourrait s’attendre à une chaussure dure au vu de sa forme. Le déroulé est assez fluide avec une souplesse prononcée sous l’avant pied. La semelle ne se charge pas en boue. Taille 42 plus proche du 42 2/3.

c’est top | Confort, amorti talon bien dosé, cuir

c’est moiNs BieN | Finitions

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 4/5Poids : 590 g en taille 42,5Prix : 180 euros

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 550 g en taille 43Prix : 145 euros

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 4,5/5Poids : 570 g en taille 43Prix : 159,95 euros

Qualité semelle : 3,5/5efficacité laçage : 4/5Poids : 600 g en taille 42Prix : 159,95 euros

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79 TesT cHaUSSUreS TreK MId Escape #43

MeRReLLrefUGe core MIdle TesT Nous avons apprécié ce modèle Merrell, notamment son pare pierre efficace. L’avant de la chaussure est précis, plutôt fin et permet d’évoluer en terrain difficile sans se poser de questions. La semelle est accrocheuse et ne se charge pas en boue (un tout petit peu, parfois en talon). Confortable, elle offre des mousses bien disposées au niveau de la malléole. Il faut veiller à ne pas trop serrer le haut de la tige car malgré l’épaisseur importante de la languette, des points durs peuvent apparaître. Le lacet ne coulisse pas spontanément lors du serrage, il faut alors employer les deux mains pour bien répartir les pressions, notamment sur l’avant du pied. Le talon est bien maintenu et l’amorti très bien dosé, nous avons apprécié ! Conçue pour les pieds medium.

c'est top | Qualité semelle, déroulé, pare pierres, œillets métalliques supérieurs

c'est moiNs BieN | Certains collages

asoloaxeLer GVle TesT Asolo a joué la carte d’une chaussure de randonnée lady pour ce test. Cette belle italienne est conçue pour des randonnées à la journée (voire du trek urbain où elle s’avère extrêmement confortable), peu techniques et avec un sac à dos pas trop lourd. Ce préalable admis, elle est très saine. On retrouve le légendaire sérieux dans la fabrication : les collages, les assemblages, les coutures, les détails sont du grand art. A la manière d’un chausson d’escalade, le lacet descend très loin sur l’avant du pied (on compte 9 œillets !). Le pare pierre est superbe, il affiche une rigidité très bien dosée. Nos testeuses n’ont pas noté de points durs, au contraire, la souplesse de la tige est à noter (ne pas se lancer dans des terrains trop techniques). L’appui au sol est ferme, précis. La semelle assure une bonne accroche sur la plupart des sols rencontrés. Sa rigidité en torsion est en accord avec celle de la tige. Une chaussure très bien réalisée pour du trek facile.

c’est top | Qualité des finitions, confort immédiat

c’est moiNs BieN | Peu de tenue du pied avec un gros sac à dos

garmoNtToWer LIGHTle TesT La Tower Light est la chaussure que nous avons le plus utilisé. Après des semaines intenses en montagne (et même en bûcheronnage !) elle a tenu le coup. Seul le lacet en extrémité de chaussure a tendance à s’user prématurément, mais en utilisation « normale » il faudra des saisons entières pour arriver à ce résultat. Pour le reste, nous avons noté un très bon maintien du pied aidé en cela par un laçage qui descend très bas (extrémité du pied). Le volume du pied est plutôt prévu pour une morphologie fine, nous avons apprécié la précision des Tower Light. Le poids est en effet contenu, comme le nom l’indique. L’accroche est très bonne et la stabilité au sol excellente (elle ne se dégrade pas avec le temps, les mousses du talon restant opérationnelles. Chaussure étanche. Au final, Garmont signe un excellent modèle.

c’est top | solidité, précision, accroche, confort

c’est moiNs BieN | rAs

Jack WolfskiNSoLId TraIL TexaPorele TesT Jack Wolfskin propose une chaussure très précise, pour pieds plutôt fins. Sa tenue générale et de cheville en particulier est exemplaire. La tige, ferme, soutient le pied et procure un sentiment de sécurité agréable. Le serrage du cou-de-pied appartient aussi au haut de gamme. Le lacet répartit bien la pression et son blocage est très efficace. L’assise au sol est au-dessus de tout soupçon. L’appui est ferme, on cherche un peu l’amorti qui ne vient pas. Les amateurs de précision apprécieront. Le grip de la semelle aime les terrain humides et chargés en boue. La fabrication est très soignée et dégage une impression de solidité.

c’est top | Maintien du pied

c’est moiNs BieN | Quasi absence d’amorti

Qualité semelle : 3,5/5efficacité laçage : 4/5Poids : 600 g en taille 42Prix : 159,95 euros

Qualité semelle : 4/5efficacité laçage : 5/5Poids : 400 g en taille 38Prix : nC

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 4/5Poids : 500 g en taille 38Prix : 149,90 euros

Qualité semelle : 5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 660 g en taille 42Prix : 169 euros

Qualité semelle : 5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 670 g en taille 43Prix : 179,95 euros

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80 TesT cHaUSSUreS TreK MId Escape #43

AdIdAsTerrex faST x MId GTxle TesT Nous avons pesté contre la galère du chaussage de cette Adidas avant de découvrir qu’il fallait déconnecter le lacet au niveau du sommet de la tige (œillet extérieur). Une fois l’opération de déverrouillage effectuée, le pied a largement la place pour passer. On découvre alors l’une des meilleures chaussures de cette sélection. Tout le savoir faire Adidas est là : stabilité au sol, dosage et présence de l’amorti enchanteur, déroulé fluide, enveloppement du pied (attention, volume plutôt fin, notamment sur l’avant), enveloppement du talon. On aime le laçage automatique qui prend très bas et coulisse d’un simple mouvement de traction. Idem pour le serrage type « chaussure de trail ». Le surplus de lacet se range sur le dessus de la chaussure (sangle un peu petite à saisir avec les doigts). Le pare-pierre est un modèle du genre, la languette très bien étudiée. La semelle est agressive malgré des crampons peu profonds. Ses quelques rainures se charge (un peu) de boue ou d’herbes. Très belle découpe au niveau du talon d’Achille. Une chaussure moderne, bien désignée, performante, rassurante, précise, pour marcheur rapide pouvant même courir sur de courtes distances. Un de nos coups de cœur.

c’est top | Précision, dosage de l’amorti, confort au niveau du talon d’Achille, design, rapidité du laçage

c’est moiNs BieN | sangle de serrage du surplus de lacet pas facile à manier avec les doigts froids

MeINdLTaMPa GTxle TesT La Tampa GTX appartient à la famille des chaussures de randonnée « brunes » : elle est réalisée en cuir Nubuck, de manière traditionnelle. Elle assure un très bon confort du pied grâce à des matériaux bien assemblés et souples. L’enveloppement de la cheville est simplement le plus douillet de ce test. Elle offre un volume important, de quoi porter une paire de chaussettes épaisses pour ceux qui le souhaitent. La semelle est en accord avec la tige et l’empeigne : le flex est (très) souple dans le déroulé et aussi en torsion (sur l’avant du pied). L’appui au sol est ferme, la semelle assure pourtant un peu d’amorti. Le grip est puissant sur terrain gras, il est rarement mis en défaut, on a donc une confiance quasi absolue dans sa tenue. Le laçage est très efficace et agréable à manier : le lacet coulisse bien et un crochet au centre de la languette permet de bloquer le tout d’un tour de main. Malgré son poids sur la balance de 595 grammes, cette Tampa semble très légère. Est-ce dû à sa souplesse générale ? Une très bonne chaussure, très bien finie, étanche, confortable (absence de points durs et donc pas d’ampoules à l’horizon !)

c’est top | Confort, souplesse, laçage, douceur en cheville, qualité semelle

c’est moiNs BieN | manque un peu de rigidité quand on est lourdement chargé

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 490 g en taille 42 2/3Prix : 170 euros

Qualité semelle : 4,5/5efficacité laçage : 5/5Poids : 595 g en taille 42,5Prix : 179 euros

LAfUMAaScU MId cLIMacTIVle TesT Cette chaussure Lafuma se fait complètement oublier au pied tant elle donne une impression de légèreté. Mais sa caractéristique principale est sa respirabilité grâce à un mesh qui occupe une grande majorité de la surface de la chaussure. Ce mesh produit d’ailleurs un léger bruissement quand le pied bouge : curieux mais pas franchement gênant. Très souple, confortable, elle ne provoque pas d’ampoules dues à des points durs et conviendra à quasiment toutes les morphologies de pieds (sauf peut-être les pieds très fins). Le confort au dessus de la malléole est excellent, le laçage est à la fois facile (tout coulisse bien) et efficace. Le pare pierres est présent, il reste souple. L’amorti est important en talon, moins prononcé sur l’avant du pied. De manière générale, l’ensemble de l’Ascu Mid Climactiv donne une sensation de souplesse, les concepteurs ayant focalisé son développement sur le confort. La semelle assure un bon grip.

c’est top | grand confort

c’est moiNs BieN | souplesse générale lorsque l’on évolue très chargé

Qualité semelle : 4/5efficacité laçage : 4,5/5Poids : 480 g en taille 43 1/3Prix : 140 euros

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82 esCAPe aWard Escape #43

eastoNteNte kilo 2p

eLLe Ne fAIT pas le cloNeGo farther. La marque Easton est habituée à l’outdoor américain qui se décline version grands espaces, autonomie et lourds portages : vivres, matériel technique et tout le barda de bivouac. La tente Kilo offre des solutions pour limiter le poids. A moins de 1000 grammes sur la balance pour une deux places, elle performe. Le poids n’a pas été gagné sur le tissu

qui reste totalement étanche mais sur les piquets 100 % carbon. On devrait plutôt dire : 100 % plume (160 grammes l’armature). Chaque pièce est designée avec un soin quasi maniaque, les sardines pourraient être signées par Philippe Starck. Légèreté, épure, efficacité ; un ADN bien solide à l’heure où les toiles de tentes paraissent toutes clonées.

Prix : 499 euros

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Nous encourageonsNous encourageonsLa Consommation raisonnée

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Qu’est-ce que la Consommation Raisonnée ?La Consommation Raisonnée désigne une nouvelle forme d’engagement de la part de TWINNER : privilégier la qualité au détriment de la quantité en tenant compte des impacts de la production industrielle en terme écologique et social.Consommer moins pour consommer mieux, cela permet de minimiser l’impact sur l’environnement tout en offrant au client la garantie d’un produit conçu pour durer et répondre au mieux à son usage.

Consommation de pétrole :De la culture du coton jusqu’à son acheminement en Europe, en passant par sa confection, un pantalon aura consommé l’équivalent de 25 litres de pétrole1.

Consommation en eau :Il faut l’équivalent de 2700 litres d’eau pour la fabrication d’un T-Shirt2.

Utilisation de produits polluantsLa phase d’ennoblissement du coton correspond à l’ensemble

des traitements subis par la matière brute pour devenir du fi l (teinture, imperméabilisation, traitement anti-rétrécissement, etc.). Pour cela on utilise des résines synthétiques toxiques.Outre les dangers que cela représente pour les travailleurs, si le pantalon est produit dans un pays ne disposant d’aucune législation sur le traitement des eaux, cela peut avoir des conséquences extrêmement néfastes pour l’environnement.

Un magasin engagé dans une politique de Consomma-tion Raisonnée permet à ses clients d’économiser des ressources naturelles précieuses.Il leur permet également de faire un pas de plus vers une consommation responsable, plus respectueuse des hommes et de l’environnement.

La mission du magasin TWINNER doté du label est d’ai-der le client à identifi er la nature exacte de son besoin et de l’orienter vers le produit correspondant.

(1) - Source Ademe. (2) - Source WWF

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