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Tous droits réservés © Spirale magazine culturel inc., 2013 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 11 juil. 2020 16:47 Spirale arts • lettres • sciences humaines Espionner des suspects consentants Entretien avec les artistes du projet Filature. Christian Leduc et Marc-Antoine K. Phaneuf Geneviève Goyer-Ouimette Horizon incertain du théâtre québécois Numéro 245, été 2013 URI : https://id.erudit.org/iderudit/69739ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Spirale magazine culturel inc. ISSN 0225-9044 (imprimé) 1923-3213 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Goyer-Ouimette, G. (2013). Espionner des suspects consentants : entretien avec les artistes du projet Filature. Christian Leduc et Marc-Antoine K. Phaneuf. Spirale, (245), 66–68.

Espionner des suspects consentants : entretien …...Espionner des suspects consentants Entretien avec les artistes du projet Filature. Christian Leduc et Marc-Antoine K. Phaneuf Geneviève

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Tous droits réservés © Spirale magazine culturel inc., 2013 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 11 juil. 2020 16:47

Spiralearts • lettres • sciences humaines

Espionner des suspects consentantsEntretien avec les artistes du projet Filature. Christian Leducet Marc-Antoine K. PhaneufGeneviève Goyer-Ouimette

Horizon incertain du théâtre québécoisNuméro 245, été 2013

URI : https://id.erudit.org/iderudit/69739ac

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Éditeur(s)Spirale magazine culturel inc.

ISSN0225-9044 (imprimé)1923-3213 (numérique)

Découvrir la revue

Citer cet articleGoyer-Ouimette, G. (2013). Espionner des suspects consentants : entretien avecles artistes du projet Filature. Christian Leduc et Marc-Antoine K. Phaneuf.Spirale, (245), 66–68.

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SPIRALE — Le projet Filature a été réalisésur une période de plus d’une année, dejuin 2011 à novembre 2012 ; l’ampleur del’organisation entourant cette filaturesemble une aventure en soi. Commentavez-vous procédé pour trouver des parti-cipants et des collaborateurs dans la villede Granby ?

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — Pour parti-ciper aux filatures, nous cherchions desgens susceptibles d’être intéressés àprendre part à notre jeu. Des extravertis.Nous avons produit une annonce en PDFdiffusée sur Internet, dans les réseauxsociaux et le site du 3e impérial, le centred’artistes autogéré coproducteur du pro-

jet. L’annonce a également été envoyée àdes organisations regroupant de poten-tiels intéressés : la ligue d’improvisation,l’école de théâtre, le cégep. La ligue d’im-provisation de Granby n’a pas été unebonne piste, puisque tous les participantshabitaient les régions de Montréal ou deSherbrooke. Lors de notre premièresemaine de résidence, en septembre 2011,nous avons présenté le projet à des étu-diants du cégep.

De plus, nous cherchions des gens  quiavaient un horaire chargé  : plusieursemplois, des activités diverses, une viesociale active. Il nous fallait des suspectsqui seraient excitants à suivre.

CHRISTIAN LEDUC  — Nous avons reçuquelques propositions de candidatures et,en septembre 2011, nous avons rencontréles intéressés. Trois candidats ont été rete-nus. Ils répondaient exactement au profilque nous voulions pour nos suspects, si cen’est qu’ils habitaient tous les trois chezleurs parents ! Nous cherchions de primeabord des gens entre 25 et 35 ans, mais ceux-là n’ont pas répondu à l’appel.Le projet s’est donc déroulé avec de jeunesadultes de 19 à 21 ans. Cela a donnéune saveur à la fiction qui a découlédes filatures.

Les collaborateurs — et je pense ici auxinformateurs — n’ont pas été difficiles à

Espionner des suspects consentantsEntretien avec les artistes du projet Filature

CHRISTIAN LEDUC ET MARC-ANTOINE K. PHANEUFPROPOS RECUEILLIS PAR GENEVIÈVE GOYER-OUIMETTE

ENTRETIEN

En 2011 et 2012, dans le cadre d’un projet surprenant mis en place par Christian Leduc et Marc-Antoine K.Phaneuf, une filature artistique a eu lieu dans la ville de Granby. Leur projet peut rappeler Filatures parisiennes(1978/1979) ou encore Filature (1981) de Sophie Calle ; il s’en distingue toutefois de diverses façons. En effet, lesdeux artistes ont su marier leurs préoccupations esthétiques (introduction de poses photographiquesantiphotogéniques ou d’objets populaires) et leurs orientations conceptuelles personnelles (l’anonymat dessujets photographiés ou encore la recherche du potentiel narratif des objets) dans cette performance in situmise en scène dans une vidéo. Ainsi, en puisant dans leur univers créatif respectif, Christian Leduc et Marc-Antoine K. Phaneuf sont devenus des collectionneurs de situations inattendues au fort potentiel « fabula-toire ». C’est grâce au consentement des « suspects » et à la participation active de délateurs (les proches des« suspects ») qu’ils ont pu réaliser leurs nombreuses filatures et bâtir ainsi une banque de photographiesvolées. Dans le but de s’intégrer à une fiction d’une autre époque, ils se sont eux-mêmes transformés(déguisements et moustaches) en un duo de détectives sortis tout droit d’un film des années soixante-dix. Cechoix délibéré du déguisement décalé ajoutait une dimension « improbable » au projet puisque les artistescherchaient, d’une part, à se soustraire au regard de leur sujet filé et, d’autre part, à mieux se faire remarquerde la population locale. Ici, tout comme dans le roman de Tonino Benacquista Quelqu’un d’autre (2003), où lepersonnage de Thierry Blin change de vie (et de visage) pour devenir détective, les artistes ont emprunté uneidentité fictive afin de vivre — et de faire vivre — une expérience qui nous sort du quotidien.

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trouver. Chaque participant qui a passél’entrevue a pris le temps de remplir unquestionnaire sur ses habitudes de vie etses intérêts. Dans ce questionnaire étaientlistés des informateurs potentiels, aveccourriel et numéro de téléphone. Noussavions donc qui joindre pour nous infor-mer de leurs déplacements, occupations,activités, etc.

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — En com-muniquant avec ces informateurs,quelques-uns nous ont affirmé que le rôlede collaborateur leur convenait mieux quecelui de suspect, avouant avoir considéréde soumettre leur candidature. C’étaitdonc une manière pour eux de prendrepart au projet (en dupant leur ami ou col-lègue) sans en être le point central.

SPIRALE — Il a été passionnant de suivrel’enquête sur Internet à travers les deuxrapports écrits de vos alias, les détectivesChristian «  Le Duc  » Boily et Marc A.Kowalski. Les photos les accompagnantajoutaient tant à la fiction qu’à notreregard voyeur. Dans ces rapports, vous évo-quez le fait que certaines personnes vousont repérés et que vos « suspects » en ontété informés. Comment avez-vous faitusage des situations inattendues, dontcelles de la dénonciation, pour enrichirvotre projet?

CHRISTIAN LEDUC — Tous les moments oùune tierce personne faisait entrave à nosfilatures — que ce soit en nous dénonçantà un suspect, ou simplement en garant savoiture dans notre champ de vision — ontcollaboré à l’expérience de filature, ennous donnant du fil à retordre et en créantdes rebondissements. D’autres momentsinattendus nous ont été très bénéfiques.Justement après avoir été dénoncé à unesuspecte, nous l’avons revue par hasard,environ une heure plus tard : elle traver-sait la rue à proximité du restaurant oùnous dînions. Ce moment — digne d’unfilm — a été très excitant, puisqu’il nous apermis de rebondir et de reprendre la fila-ture plus rapidement que nous l’avionsespéré. Ajoutons à cela qu’il est fort pro-bable que la suspecte croyait toujoursnous avoir semés.

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — Il faut direaussi que le scénario du film est construità partir de tous ces moments inattendus.Les événements vécus lors de la filature —se faire obstruer la vue par une voiture, ouse faire dénoncer par un quidam —, sihasardeux et anodins qu’ils ont pu êtredans le jeu avec les suspects, sont devenusdes moments de tension dans la fictionque nous en avons tiré. Il y a un mondeentre la réelle filature, passive et de longuedurée, et ce qu’on en voit au cinéma, les

scènes d’action et les interactions entre lessuspects et les détectives. Même si noussuivions simultanément trois suspects(pour ne jamais avoir à attendre trop long-temps), nos surveillances avaient l’allurede réelles filatures ; afin de les rendre exci-tantes pour les spectateurs, il fallait créerdes intrigues.

De même, certains éléments détachés, parexemple la présence d’une boîte de cartondans deux lieux et moments différentslors de la filature, sont devenus des élé-ments clés de la fiction racontée dans lefilm. Ils ont permis de construire l’histoireautour d’éléments bien réels pour déve-lopper des récits fictifs ; dans ce cas-ci (laboîte de carton), pour créer un lien entredeux personnages sans réelle relation.

SPIRALE — Il s’agit de votre premier pro-jet de collaboration ; comment évaluez-vous l’apport et l’effet de la confrontationde vos deux univers de recherches, c’est-à-dire la photo et la création de situa-tions inattendues, d’une part (ChristianLeduc), et le « ready-made populaire » etle littéraire, d’autre part (Marc-Antoine K.Phaneuf) ?

CHRISTIAN LEDUC — En fait, nos intérêtset nos univers respectifs ne sont pas sidifférents les uns des autres. Dans lecadre de la filature, ils ont fonctionné encomplémentarité.

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — Par cettecollaboration, nous nous sommesinfluencés l’un l’autre  : Christian s’estpenché sur un type de photographiesqu’il n’avait jamais considéré, alors queles filatures m’ont permis de vivre desexpériences sur le terrain, ce qui n’est pasau cœur de mon travail habituel. Noussommes sortis de nos pratiques habi-tuelles. Ça nous a même permis d’enri-chir nos démarches au point d’imaginerd’autres collaborations où l’interventiondans la vie privée des gens serait le pointde départ des projets ; nous avons connuun rapport d’intimité hors du communavec nos suspects, même si nous ne lesconnaissions pratiquement pas.

Pour la filature, les tâches étaient biendivisées. Christian est photographe, etcomme j’affirme toujours que je suis nulavec un kodak, c’était à lui de documen-ter visuellement le projet. Je ne m’entenais alors qu’aux notes manuscrites— le travail d’auteur, disons. Puis j’ai

Christian « Le Duc » Boily et Marc A. Kowalski. Crédit photo : Patrick Beaulieu

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scénarisé le film, ce qui m’a permis deplonger dans un type d’écriture quim’était inconnu, où j’ai procédé parmimétisme à partir de modèles précis, declichés du genre.

CHRISTIAN LEDUC — La filature nous apermis de mélanger nos deux pratiques :de vivre une expérience où nous étions àla merci de sujets sur lesquels nousn’avions pas une grande part de contrôle.Ils étaient comme des ready-made quenous suivions.

MARC-ANTOINE  K. PHANEUF — Idempour le film. Nous l’avons construit avecle matériel déjà accumulé, comme undocumentaire.

SPIRALE — Votre vidéo Granby mystère :milice anachronique secrète occulte, pré-sentée à la communauté de Granby ennovembre 2012, représente l’aboutisse-ment de votre projet. Composée desimages recueillies des « suspects » et desdétectives en action, elle expose lespreuves tout en brouillant les pistes d’in-terprétation de celles-ci. En quoi cetteposition ambivalente est-elle le « miroir »de la posture que vous avez adoptéedans le cadre de votre projet ?

CHRISTIAN LEDUC — Les trois suspectsque nous avons suivis et dont les allées etvenues ont été documentées à leur insune se connaissaient pas. Pour que le pro-jet ait une unité, il nous fallait montrerque ces trois suspects frayaientensemble. Il fallait donc inventer.

Nous avons pensé à des astuces pourréunir au moins deux des trois suspects,mais comme nous allions nous y pen-cher, nous avons appris, avec l’aide d’unde nos informateurs, qu’un de nos sus-pects avait une activité dans le mêmelieu (un centre communautaire) et à lamême heure qu’une autre suspecte. Lelien était créé. Il ne s’agissait alors que dedocumenter l’arrivée des deux protago-nistes au lieu dit.

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — Tout leprojet exploite une tension entre la réa-lité et la fiction. Lors des filatures, à titrede détectives des années soixante-dix,nous étions de supposés personnages defiction qui documentaient des événe-ments réels — non scénarisés — perpé-trés par des gens qui n’ont rien de sus-pect, vivant normalement leur quotidien.

Cette tension entre la réalité et la fictionest reflétée dans le film. L’histoire narréepar l’animateur de Granby mystère estune fiction fantasmée qui trouve sonpendant dans des documents photogra-phiques relatant des banalités de la vie :aller travailler, dîner au restaurant, sou-per chez des amis, se rendre à l’école, ren-trer après le boulot, etc. C’est justementpar ce clivage que la fiction devient effi-cace : parce que le visuel ne sert pas lerécit, tout le film devient une narrationqui tourne à  vide. Les forces occultessupérieures et la milice anachroniquesecrète occulte deviennent des objetsfarfelus et infondés. Ils ne sont pas desmiroirs déformants, mais davantage unepure invention digne de l’écriture d’unefiction.

CHRISTIAN LEDUC  — Les élémentsétaient si banals qu’une histoire tropprès de la réalité aurait été ennuyante. Ilnous fallait de l’occulte, du mystérieux,de l’excès. L’histoire racontée est trufféede raccourcis, d’affirmations infondées ;c’est là une couche supplémentaire defiction, l’animateur de Granby mystèredevient un genre de mythomane peuconvaincant.

SPIRALE — L’aspect général de votrevidéo évoque de diverses manières l’es-thétique des émissions des annéessoixante-dix, comme les plans statiques,la répétition à outrance, le filtre vieillotbrun-beige, le bureau au mur de boisfoncé couvert de chapeaux, l’animateurqui fume, le téléphone rouge avec fil, leszooms sur des photographies des « sus-pects » et la mise en scène des deux« héros » :  les détectives Christian « LeDuc » Boily et Marc A. Kowalski. Votre filmse sert de cette esthétique pour mettreen valeur les images volées lors de vosfilatures ; toutefois, même si vous mettezen relief la construction tendancieuse deces types d’émissions populaires, on ysent votre attachement aux annéessoixante-dix. Pour quelles raisons avez-vous choisi de puiser à même l’universtélévisuel et esthétique de cette périodepour la réalisation de cette vidéo ?

MARC-ANTOINE K. PHANEUF — La thé-matique des années soixante-dix faitpartie du projet depuis sa genèse.Lorsque nous avons eu l’idée de suivredes gens (volontaires) dans la ville,nous avons pensé qu’être déguisés en

détectives des années soixante-dix pour-rait apporter un élément de fiction sup-plémentaire au projet : pour les passants,voir deux détectives hors du temps pour-rait être une rencontre intéressante. Enusant de ce clivage temporel, nous nousarrangions pour nous faire remarquer, cequi contribuait à la thématique de « l’en-vers de l’endroit » qui chapeautait lesprojets du 3e impérial dans les dernièresannées.

Aussi, il faut dire que le cliché du détec-tive n’a rien de très actuel. Même si lemétier a peu changé (on se cache tou-jours dans une voiture pour espionnerdes suspects en vue d’amasser despreuves documentées à l’aide d’appareilsphoto et de caméras vidéo), la véritableréférence de l’image du détective datedes années soixante-dix, voire même desannées quarante. Des films comme TheFrench Connection et The Conversation,se déroulant dans les années soixante-dix, nous ont beaucoup influencés pourle projet.

CHRISTIAN LEDUC  — Tu oublies« Sabotage » ! Notre inspiration premièreissue de cette décennie était le vidéoclipde « Sabotage » des Beastie Boys, tantpour l’allure des personnages — lunettesfumées, moustaches, vêtements beigeset bruns — que pour la dynamique desactions posées. Ce qui est drôle, c’est quenotre film apparaît comme le contrairede ce vidéoclip. Nous ne sommes pasdans l’action mais plutôt dans la narra-tion documentaire.

L’inspiration première de Granby mys-tère est bien sûr l’émission Dossiersmystère, celle des années quatre-vingt,que Marc-Antoine et moi écoutionslorsque nous étions enfants. C’est untype d’émission qui existe encoreaujourd’hui  : on y raconte des faitsinusités, en les appuyant sur des recons-titutions vidéographiques ou desarchives photo. Il en pleut à Canal D. Cegenre de documentaire de bas niveaunous intéressait pour raconter une his-toire invraisemblable. Pour conclure unprojet dont le dessein premier était lacueillette de preuves photographiques,il était de bon aloi de laisser une grandeimportance à ce support dans la finalitéde notre œuvre.

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