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ECOLE DES MINES DOUAI AL MONTASER (Fatima-Zahra) LESUR (Virginie) ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE LEAN MANUFACTURING (LEAN MANUFACTURING) Promotion 2014 Année Scolaire 2012 2013

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE - cdoc.ensm-douai.frcdoc.ensm-douai.fr/EBs/EB-608667.pdf · De nombreux secteurs ont profité de ces évolutions, notamment les transports (avec le développement

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ECOLE DES MINES DOUAI

AL MONTASER (Fatima-Zahra)

LESUR (Virginie)

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

LEAN MANUFACTURING

(LEAN MANUFACTURING)

Promotion 2014 Année Scolaire 2012 – 2013

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3

REMERCIEMENTS

Nous tenons à adresser nos remerciements dans un premier temps à Madame Fort et

Monsieur Cordonnier pour avoir assuré la partie théorique de notre étude bibliographique.

Nous adressons aussi un merci particulier à Monsieur Patrick Debussche, notre parrain, pour

le temps, l’aide, la disponibilité qu’il nous a accordés tout au long de notre étude. Nos

échanges, ses conseils et son expérience professionnelle nous ont permis de voir comment

s’y prendre pour mener à bien cette étude bibliographique, sur un sujet qui nous a

particulièrement intéressé, et répondre ainsi aux objectifs fixés.

4

5

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................3

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................5

RESUME ................................................................................................................................9

ABSTRACT .......................................................................................................................... 11

INTRODUCTION .................................................................................................................. 13

DEVELOPPEMENT ............................................................................................................. 15

1 Positionnement du Lean Manufacturing ........................................................................ 15

1.1 Un contexte industriel appelant à des évolutions ....................................................15

1.1.1 Le charbon et de la machine à vapeur, piliers de la première industrialisation 15

1.1.2 L’explosion qui mène à la deuxième industrialisation ......................................16

1.2 Les États Unis et le Japon, deux puissances à la recherche de la productivité .......16

1.2.1 Ford, à l’origine de la démocratisation de l’automobile aux États Unis ............17

1.2.2 Deming, père de l’amélioration continue..........................................................18

1.2.3 Le Japon, berceau du Lean .............................................................................19

1.1 Les principes opérationnels du Modèle Toyota, une référence pour le Lean ..........20

1.1.1 Toyota, référence des constructeurs automobiles ? ........................................20

1.1.2 L’élaboration d’un modèle Toyota ...................................................................20

6

1.1.3 Souvent copié, jamais égalé ............................................................................22

2 Le Lean Manufacturing, un levier pour améliorer la performance .................................. 25

2.1 Présentation des concepts et outils Lean ...............................................................26

2.1.1 Kaizen .............................................................................................................26

2.1.2 5 S ..................................................................................................................26

2.1.3 SMED (Single Minute Exchange of Die) ..........................................................27

2.1.4 Kanban ...........................................................................................................28

2.1.5 Diagramme d’Ishikawa ....................................................................................29

2.1.6 PDCA: (Plan-Do-Check-Act) ...........................................................................30

2.1.7 Six Sigma ........................................................................................................31

2.1.8 VSM (Value Stream Mapping) .........................................................................32

2.2 Comment mettre en œuvre le Lean Manufacturing ? ..............................................35

2.3 Effet de la démarche Lean sur la performance industrielle .....................................36

3 Les limites du Lean ....................................................................................................... 39

3.1 Des impacts variés sur l’entreprise. ........................................................................39

3.1.1 Un coût financier à prendre en compte ............................................................39

3.1.2 Le facteur humain, non négligeable .................................................................40

3.2 Que disent les experts? ..........................................................................................42

3.3 Quel futur pour le Lean? .........................................................................................43

7

CONCLUSION ..................................................................................................................... 45

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 47

8

9

RESUME

Dès la fin du XIXème siècle, dans une société bouleversée par l’avènement d’une ère

industrielle, des entrepreneurs innovent en étudiant et en développant le management

scientifique du travail. Les premières études d’élimination du gaspillage, ou celles

décomposant les process industriels peuvent être vues comme les prémisses d’une méthode

conduisant à une meilleure performance industrielle. Plus tard, des ingénieurs du

constructeur automobile japonais Toyota améliorent ces idées de réduction de gaspillage en

introduisant des outils de travail, mais surtout en développant une série de principes qui

synthétisent l’ensemble de ces idées pour former le concept du Lean Manufacturing.

Traduit en français par "maigre, sans gras", le Lean Manufacturing est une approche

industrielle qui vise à tendre vers la performance industrielle. Pour se faire, elle utilise une

boite à outils variée et passablement modulable qui lui confère l'aptitude à s'adapter à

différents services d'une entreprise, ceci quelque soit le secteur d'activité. La mise en œuvre

du Lean mène ainsi à une amélioration de la qualité, une réduction des coûts, un meilleur

respect des délais, et donc une meilleure image auprès des fournisseurs et surtout des

clients. Tout ceci amène une valeur ajoutée à l'entreprise, ce qui reste une question de

survie dans notre monde aussi concurrentiel.

Néanmoins, l'application du Lean laisse présager de certaines limites, notamment au niveau

financier mais aussi humain. Le Lean n'est peut être pas une panacée systématique et il est

intéressant d'écouter un retour critique d'utilisateurs et d'experts pour se forger son opinion

et se questionner sur l'avenir du Lean Manufacturing. Flexibilité, motivation, relationnel,

exactitudes de prévision sont des aptitudes dont doivent faire preuve les acteurs du Lean.

MOTS MATIERES

- Lean Manufacturing

- Amélioration continue

- Système de production Toyota

- Optimisation des performances

industrielles

10

11

ABSTRACT

At the end of the nineteenth century, in a society transformed by the advent of an era

industrial, some business managers innovate by studying and developing the scientific

management of work. Early studies of eliminating waste or those decomposing industrial

processes can be seen as the beginnings of a method leading to better industrial

performance. Later, Japanese Toyota engineers improve these ideas to reduce waste by

introducing tools, but also by developing a set of principles that summarize all of these ideas

to form the concept of Lean Manufacturing.

Lean Manufacturing is an industrial approach which aims to strive for industrial performance.

To do this, it uses a varied and quite flexible toolbox which gives the ability to adapt to

different departments of a company, whatever the industry. Implementation of Lean leads to

improved quality, reduced costs, improved timeliness, and thus a better image among

suppliers and especially customers. All this adds value to the company, which remains a

matter of survival in our world as competitive.

However, the application of Lean suggests some limitations, including financial but also

human. Lean is not a systematic panacea and it is interesting to listen to critical feedback of

users and experts in forming their opinions and to question the future of Lean manufacturing.

Flexibility, motivation, relationships, prediction accuracies are skills that must have actors

Lean.

KEYWORDS

- Lean Manufacturing

- Continuous process improvement

- Toyota Production System (TPS)

- Optimization of the industrial

performances

12

13

INTRODUCTION

L’objet de notre étude bibliographique est le Lean Manufacturing. Tantôt vu comme une

idéologie appliquée à l’entreprise, ou un modèle économique hérité du fordisme, ou encore

un faire-valoir auprès des clients, l’approche Lean doit avant tout être vu comme une

démarche d’amélioration de la performance industrielle.

Si au départ, elle s’est surtout réalisée grâce à l’utilisation de bon sens, d’intégration de

bonnes pratiques, avec « les moyens du bord », elle s’est inscrite avant tout dans une

logique d´optimisation et de rationalisation de la production. Mais bien vite, les industriels ont

vite pris conscience que pour être compétitifs, maintenir leur activité et donc amener une

valeur ajoutée à l’entreprise, il leur fallait adopter la démarche Lean, non seulement dans les

activités de production, mais aussi dans les autres secteurs (développement, gestion…).

Dans un marché technique et économique de plus en plus concurrentiel, la démarche Lean

est devenue plus qu’une préoccupation financière, elle est devenue une problématique de

survie de l’entreprise.

Pour débuter cette étude bibliographique, nous verrons comment le contexte historique et

économique du XIXème et XXème siècle a conduit à la recherche de nouveaux systèmes de

production répondant aux objectifs d’amélioration de la performance. Ces grandes évolutions

industrielles et économiques ont d’abord affecté le Royaume Uni, mais se sont ensuite

déployées dans d’autres pays industrialisés tel que les États Unis et le Japon, d’où le Lean

Manufacturing tire ses origines.

Boite à outils, concept ou ensemble de principes qui tendent à élever la performance de

l’entreprise, nous verrons, dans une seconde partie, comment utiliser l’ensemble de ces

dispositifs afin de mener l’entreprise dans une démarche d’amélioration continue et ainsi

accroître sa valeur ajoutée. De plus, nous détaillerons aussi les domaines d’application,

secteurs d’activités et types d’industries dans lequel le Lean trouve sa place.

Enfin, nous verrons, dans une troisième partie, s’il est possible de poser des limites au Lean.

Limites au niveau financier, au niveau humain et social, nous présenterons aussi des

expertises qui amèneront un retour d’expériences pertinent et constructif à notre étude.

14

Tout au long de ce travail, nous nous sommes appuyées sur des ouvrages divers concernant

l’amélioration continue, l’application du Lean, le déploiement dans certaines entreprises,

mais aussi des sites d’utilisateurs du Lean au quotidien. Toutes deux destinées à suivre la

majeure Organisation et Optimisation des Processus Industriels, nous sommes persuadées

que cette étude bibliographique nous sera utile tant dans notre cursus d’étude que dans

notre future pratique professionnelle.

15

DEVELOPPEMENT

1 Positionnement du Lean Manufacturing

Il est légitime, tout d’abord de s’interroger sur le pourquoi du Lean Manufacturing. Comment

les industriels en sont arrivés à penser Lean, à réfléchir et concevoir selon les principes du

Lean ? Ont-ils été aidés par des éléments nouveaux ou un environnement propice à un

remaniement de leurs méthodes ? La situation économique des siècles derniers s’y prêtait-

elle particulièrement ?

1.1 Un contexte industriel appelant à des évolutions

Un grand nombre de découvertes et de changements sont venus modifier la société du

XIXème siècle, appelant ainsi un basculement vers une ère industrielle .Avant 1800-1850,

les principaux secteurs d’activité étaient l’agriculture et l’artisanat, mais avec la 1ère grande

industrialisation, l’économie mondiale a basculé vers une société à dominante commerciale

et industrielle.

1.1.1 Le charbon et de la machine à vapeur, piliers de la première

industrialisation

Cette 1ère industrialisation a débuté en Angleterre au début du XIXème siècle avec

l’extraction du charbon, qui apparait comme une nouvelle source d’énergie beaucoup plus

efficace et plus économique que le bois. A cette nouvelle énergie, s’est associé le

développement de la machine à vapeur (découverte par Watt en 1769, et qui repose sur le

principe de transformation de l’énergie calorifique issue de la combustion du charbon en

énergie mécanique). De nombreux secteurs ont profité de ces évolutions, notamment les

transports (avec le développement du chemin de fer), l’agriculture mais aussi l’industrie, en

créant de nouvelles machines-outils plus robustes et performantes, qui permettaient aussi

une production massive, à prix de revient plus économique.

16

1.1.2 L’explosion qui mène à la deuxième industrialisation

C’est aux alentours de 1870-1880 que de nouvelles transformations vont venir bouleverser le

paysage industriel. C’est la 2ème industrialisation qui trouve son essor avec l’invention du

moteur à explosion, mais aussi grâce à l’utilisation de nouvelles formes d’énergie (l’électricité

et le pétrole), ainsi que le développement de la chimie et de nouveaux matériaux (aluminium,

bakélite..). Parallèlement, il s’opère une véritable révolution dans le monde des transports et

des communications qui font que les échanges se multiplient et donc que le commerce

international s’installe. Tant de mutations de la société amènent évidemment des

conséquences sur l’économie, la politique, la démographie, la santé, mais aussi la

géographie, l’environnement ou encore la culture.

Ce processus de transformation historique est connu sous le terme de révolution industrielle

(terme créé par Adolphe Blanqui, économiste français 1798-1854). Il a débuté au XIXème

siècle au Royaume Uni (qui manquait de main d’œuvre) et a très rapidement modifié le

paysage industriel des pays développés. Ces évolutions vont émerger dans tous les pays

industrialisés de manière plus ou moins rapide, sous forme de vague successive : Royaume

Uni et France dès le début du XIXème siècle, puis l’Allemagne et les États Unis au milieu du

XIXème, puis le Japon et la Russie dans la 2ème moitié du XIXème siècle. [1]

1.2 Les États Unis et le Japon, deux puissances à la recherche de la

productivité

C’est à la suite de la révolution industrielle qu’un certain nombre de méthodes de travail et

de modèles industriels ont été mis au point par des économistes ou des industriels pour

produire en masse. On peut tout d’abord citer le taylorisme, mis en place par Frederick

Taylor (1856-1915), qui est reconnu comme un des pères de l’organisation scientifique du

travail. Les principes du taylorisme visent à établir la meilleure façon de produire, mais aussi

de rémunérer les employés pour finalement obtenir des conditions de rendement maximum.

Ses principes ont été principalement déployés dans l’industrie (notamment la sidérurgie) de

la première moitié du XXème siècle aux États Unis.

17

Figure 1: Ford Modèle T [3]

1.2.1 Ford, à l’origine de la démocratisation de l’automobile aux États

Unis

Un autre modèle économique, celui de Henry Ford (1863-1947), fondateur du constructeur

automobile Ford aux États-Unis, est aussi souvent cité en exemple, il est appelé le

Fordisme. [2]

Précédemment, nous avons vu comment la révolution industrielle a contribué et à influé sur

l’essor des moyens de transports. Dans un tel contexte historique et économique, on

comprend aisément que la demande était plus élevée que l’offre. La conception de Ford

s’inspire du Taylorisme mais vise à le compléter. Son but était de concevoir un mode de

production qui allait révolutionner le monde de la production automobile: La Ford T signe en

effet le début du travail à la chaine et la production de masse. Entre 1908 et 1927, la chaîne

de montage a produit plus de 15 millions d’exemplaires (voir figure 1).

Une des idées de Ford était de produire à moindre coût : pour cela, il fit produire sur des

chaines de montage, et standardisa au maximum les éléments. Ainsi toutes les pièces sont

fabriquées de série et strictement identiques, donc interchangeables et montées par des

ouvriers affectés à un poste de travail, qui effectuaient donc leurs taches de manière

répétitive. Une telle organisation permet ainsi d’augmenter la cadence, d’éviter les taches

18

imprévues, et par la même, accroitre sa productivité en réduisant les coûts de fabrication. La

légende veut même que la recherche de l’optimisation va jusqu’à ne proposer qu’une seule

couleur, le noir, durant plusieurs années… « You can have any color you want, as long as

it’s black. » Henri Ford.

Le modèle économique de Ford prenait aussi en compte une rémunération élevée de ses

salariés. Le prix de vente de la voiture est de 825 $ à son lancement en 1908 et la montée

en cadence de la production va permettre une réduction de ce prix (260$ en 1926). Henry

Ford savait que plus ses voitures étaient abordables, plus il en vendrait et plus il ferait de

profits ! Ainsi, il contribuait à la consommation de masse et à la démocratisation de

l’automobile.

Ce modèle économique connut de nombreuses années de gloire qui firent de Henry Ford un

des hommes les plus riches et les plus connus de cette époque. Vers 1930, ce modèle

s’essouffla quand un concurrent, General Motors, eut l’idée d’allier la notion de diversité à la

production de masse.

1.2.2 Deming, père de l’amélioration continue

Deming (1900-1993), statisticien américain et docteur en physique, est envoyé au Japon

pour un recensement après la seconde guerre mondiale. Il est à l’origine du démarrage du

mouvement qualité dans ce pays.

Son concept d’amélioration continue s’appuie sur une dynamique de progrès continu dont le

but est l’excellence. Il est représenté sous forme d’une roue en mouvement représentant la

notion de progrès continu par le déplacement vers l’excellence sur une pente de

progression. Le principe de la roue de Deming sera détaillé dans le paragraphe 2.1.6.

Deming enseigna aux industriels comment améliorer la qualité de leurs produits mais aussi

leurs conceptions et leurs ventes. Il contribua ainsi énormément à la renommée ultérieure du

Japon en termes de qualité et d’innovation. [4]

19

1.2.3 Le Japon, berceau du Lean

Après la seconde guerre mondiale, l’industrie japonaise se doit de se relever des

conséquences de l’Empire et relancer son économie. L’exemple de la Toyota Motor

Company qui construira un modèle économique : le Toyota Production System (TPS) restera

un emblème du Lean Manufacturing et le berceau des pratiques et méthodes de production

japonaises. À l'origine de ce système de gestion de la production, le fondateur de Toyota,

Sakichi Toyoda, son fils, Kiichiro Toyoda, et Taiichi Ohno se sont inspirés, entre autre, de

l’exemple américain de Ford de la première partie du XXème siècle et des travaux de

Deming

Dans un pays en ruine au sortir de la guerre, Toyota doit faire face à des contraintes

multiples. En effet, l’ile fait face à des pénuries diverses et a donc des approvisionnements

incertains, le marché est concurrentiel et les moyens financiers et de production sont limités.

Un ingénieur de la compagnie, Taiichi Ohno (1912-1990) est parti d’un constat clairvoyant :

toute ressource étant rare et précieuse, il faut en chercher l’exploitation maximale en

éliminant tout gaspillage. C’est ce qui deviendra l’idée de base du système de production

Toyota (TPS : Toyota Production System).

Pour concrétiser cette idée d’élimination de tout gaspillage, le TPS est conçu de manière à

« tirer » le produit fini d’un bout à l’autre de la chaîne de production. Les pièces détachées

sont approvisionnées au bon endroit, au bon moment, et en quantités suffisantes, sans

gaspillage. Cette méthode repose donc sur deux piliers fondamentaux : le juste à temps et

l’auto-activation de la production. Seule la production répondant à une demande précise, à

un moment donné, sort de la chaîne de fabrication, sans stock inutile. Cette méthode est à

l'opposé du système antérieur de fabrication qui prévoyait des stocks de pièces importants

qui « poussaient » la production, indépendamment de la demande réelle. [5]

Ce système de production au plus juste est qualifié de Lean Manufacturing (traduit par

fabrication maigre, sans gras).

20

1.1 Les principes opérationnels du Modèle Toyota, une référence pour le Lean

1.1.1 Toyota, référence des constructeurs automobiles ?

De l’avis de ses pairs et de ses concurrents, Toyota est la référence concernant la qualité de

ses produits, l’innovation, la productivité, l’adaptabilité et rapidité de production. Ces qualités

sont confirmées par exemple par le faible taux de rappel de ses véhicules par rapport à ses

concurrents ou encore par la place obtenue par leurs véhicules dans des tests comparatifs.

En France, le magazine "UFC, Que choisir" a établi en 2010 un bilan fiabilité des

automobiles qui a été repris par le site Auto Blog. [6]. Le tableau suivant présente la tête de

ce classement, c'est-à-dire les 12 véhicules établis comme étant les plus fiables:

La position de Toyota dans ce classement (cité 4 fois parmi les 12 premiers) ainsi que les

indices de fiabilité ne font que prouver l'excellente qualité des véhicules de ce constructeur et

peuvent faire s’interroger sur le secret d’une telle réussite.

1.1.2 L’élaboration d’un modèle Toyota

Le groupe Toyota, depuis ses premières implantations en Amérique du nord dans les

années 1980, a ouvert en moyenne un nouveau site tous les 2 ans, quelque part dans le

monde. De nombreux économistes se sont penchés sur les raisons qui ont fait de Toyota LA

référence parmi les constructeurs automobiles.

21

Jeffrey Liker, professeur de production et logistique à l’université du Michigan a étudié les

raisons de cette réussite. Il nous présente le modèle Toyota comme clé de la réussite. Ce

modèle Toyota se décompose selon 14 principes qu’il classe ensuite en 4 catégories. Ce

modèle peut être schématisé sous la forme d’une pyramide. [7]

Figure 2: Modèle Toyota selon les 4 catégories de principes

Le tableau suivant présente un résumé des 14 principes du Modèle Toyota selon les études

menées par Jeffrey Liker.

PRINCIPE N°

CONTENU

1ère catégorie : Philosophie à long terme

1 Fondez vos décisions sur une philosophie à long terme, même au détriment des objectifs financiers à court terme.

2ème catégorie: Le bon processus produira les bons résultats.

2 Organisez les processus en flux pièce à pièce pour mettre au jour les problèmes.

3 Utilisez des systèmes « tirés » pour éviter la surproduction.

4 Lissez la charge de travail.

RESOLUTION DE

PROBLEME

EMPLOYES ET PARTENAIRES

PROCESSUS

PHILOSOPHIE

4 ème catégorie (12ème à 14ème principe)

•La résolution continue des problèmes pilote l'apprentissage de l'entreprise

3 ème catégorie (9ème à 11ème principe)

•Valorisez l'entreprise en développant vos employés et partenaires

2 ème catégorie (2nd à 8ème principe)

•Le bon processus produira les bons résultats

1ère catégorie (1er principe)

•Philosophie à long terme

22

5 Inculquez une culture de résolution immédiate des problèmes, d’obtention de la qualité au premier coup.

6 La standardisation des tâches est la base de l’amélioration continue et la responsabilité des employés.

7 Utilisez des contrôles visuels pour qu’aucun problème ne reste caché.

8 Utilisez uniquement des technologies fiables, longuement éprouvées, qui servent vos collaborateurs et vos processus.

3ème catégorie : Valorisez l’entreprise en développant vos employés et vos partenaires.

9 Formez des responsables qui maîtrisent parfaitement le travail, sont imprégnés de la philosophie et l’enseignent aux autres.

10 Formez des individus et des équipes exceptionnels, qui appliquent la philosophie de votre entreprise.

11 Respectez votre réseau de partenaires et de fournisseurs en les encourageant et en les aidant à progresser.

4ème catégorie : La résolution continue des problèmes pilote l’apprentissage de l’entreprise.

12 Allez sur le terrain pour bien comprendre la situation

13 Décidez en prenant le temps nécessaire, par consensus, en examinant en détail toutes les options. Appliquez rapidement les décisions.

14 Devenez une entreprise apprenante grâce à la réflexion systématique et à l’amélioration continue

1.1.3 Souvent copié, jamais égalé

Dans la suite de cette étude, nous allons tenter d’expliquer pourquoi imiter certains outils

présentés ci-dessous n’apporteront qu’une poussée d’amélioration à court terme. Les

principes de Toyota doivent être vus comme une philosophie qui mène à la pensée Lean.

Dans un monde ou la compétitivité au sein de l’entreprise est vue plus comme un instinct de

survie plutôt qu’une préoccupation financière, dans un monde ou le consommateur désire

des produits de plus en plus « High-tech », de meilleure qualité au moindre coût, on peut

comprendre que les industriels doivent se placer dans une dynamique d’amélioration

continue et la pensée Lean va dans ce sens.

L’intérêt de cette pensée Lean consistera à développer des principes comme ceux présentés

ci-dessus, mais qui seront adaptés à l’entreprise et appliqués systématiquement. Ainsi,

23

l’entreprise parviendra à un certain niveau de performance qui lui apportera de la valeur

ajoutée et donc, la rendra compétitive et rentable.

24

25

2 Le Lean Manufacturing, un levier pour améliorer la performance

Pour survivre dans les marchés compétitifs d’aujourd’hui, les entreprises établissent des

stratégies leur permettant de générer de meilleurs produits, plus vite et moins cher que leurs

concurrents, (se référer à la figure 3).

Figure 3: Effet de l'amélioration continue sur les résultats de l'entreprise [8]

Le processus d’amélioration basé sur le Lean Manufacturing est un ensemble d’activités

structurées qui doit être appliqué à toutes les parties de l’entreprise. Il doit être piloté, et une

bonne partie des actions d’amélioration doit provenir d'études faites lors de l’établissement

de la stratégie et de la définition des objectifs.

Étant défini comme l’ensemble de techniques visant à l’élimination de toutes les activités à

non valeur ajoutée. « Lean » en français signifie « Moindre ». Il entend également supprimer

toutes les activités qui ne génèrent pas de valeur ajoutée. Son objectif est donc d’accroitre la

productivité au niveau de la qualité.

Le Lean Manufacturing est, de ce fait, une technique de gestion essentiellement concentrée

vers la réduction des pertes générées à l’intérieur d’une organisation, pour une production et

un rendement plus justes. Il suggère que le personnel travaille dans un état d’esprit orienté

+

Baisse des anomalies externes

Baisse des anomalies internes

Clients satisfaits de plus en

plus nombreux

Baisse des coûts de fabrication

Qualité des produits Prospérité de l'entreprise

+

= =

26

vers la diminution du gaspillage et des pertes (de temps, de matières, d’argent …). La

motivation et l’implication du personnel sont donc nécessaires pour une application efficace

pour introduire tout un ensemble de méthodes.

2.1 Présentation des concepts et outils Lean

Rappelons que le Lean management repose sur l’analyse des flux logistiques et la

suppression de toute activité à non valeur ajoutée, pour une production et un rendement plus

justes.

Tous les acteurs concernés par l’amélioration de la productivité sur des activités de

fabrication de produits, doivent disposer essentiellement de l’ensemble de méthodes et

d’outils définissant le Lean Manufacturing. Dans cette boite à outils, on trouve

essentiellement :

2.1.1 Kaizen

Le mot kaizen signifie « continous improvenment », vient du mot japonais « kai »qui signifie

corriger ou changer et « zen » qui signifie bon. C'est un système qu’intègre tout ouvrier qui

encourage à ramener de petits changements sur une base régulière: toujours améliorer la

productivité, la sécurité et l'efficacité tout en réduisant les déchets. Cette philosophie est

basée sur le principe de "do it better, make it better, improve it even if it isn't broken, because

if we don't, we can't compete with those who do." petites ameliorations quotidiennes sans

gros investissement. [9]

2.1.2 5 S

C'est une méthode basée sur la participation du personnel, qui prend en charge et organise

son espace de travail (voir figure 4).

Figure 4: Dans un bureau [10]

27

Le S est un outil essentiel pour amorcer une démarche de qualité totale, et qui aura un

impact direct sur l’amélioration de la productivité, l’efficacité et la qualité, en diminuant les

pannes, et en minimisant les pertes de temps. Il permet aussi d’inspirer confiance et de

donner une bonne image de l’entreprise.

La signification de chaque S est donnée dans le tableau suivant :

Japonais Anglais Français

SEIRI SORT TRIER

SEILTON SET IN ORDER RANGER

SEISO SHINE NETTOYER

SEIKETSU STANDARDIZE STANDARDISER

SHITSUKE SUSTAIN SUIVRE

2.1.3 SMED (Single Minute Exchange of Die)

C'est un changement rapide d’outils qui a pour objectif de réduire le temps de changement

d’une série et de réduire la taille du lot minimal. Il est important de comprendre que cette

démarche ne peut être mise en œuvre qu’après avoir réalisé avec succès la mise en place

des « 5S» et que suivre des standards de production (savoir faire) est rentré dans les

mesures.

Lors d'une application réussie du SMED, il faut prendre en compte les points suivants :

28

Lors d’un changement d’outillage, on peut différencier deux types d’opérations :

o Les opérations internes sont impérativement effectuées sur des machines

arrêtées (monter et démonter les outillages, par exemple).

o Les opérations externes peuvent être effectuées pendant que la machine

fonctionne (par exemple, sortir les outillages et les réintégrer au magasin).

La mise en œuvre en utilisant la vidéo, on peut:

o Organiser une réunion avec tous les acteurs du chantier SMED, car

l’utilisation d’une caméra est vivement conseillée. Le groupe de travail choisi

est pluridisciplinaire et comporte tous les acteurs susceptibles d’apporter des

solutions au problème choisi.

o Réaliser une première séquence caméra qui décrira le poste et son

environnement en fonctionnement.la deuxième séquence d’enregistrement

sera réalisée de façon à mettre en évidence les opérations dans leur détail et

à révéler l’ensemble des dysfonctionnements. La vidéo prendra en compte

l’ensemble du temps de changement d’outillage, depuis la dernière pièce

bonne de la série précédente jusqu’à la première pièce bonne de la série

suivante. [11].

2.1.4 Kanban

C’est une méthode qui sert à matérialiser la commande que passe un poste client à un poste

fournisseur dans un système de production. Il a pour but d’éliminer le gaspillage par le

maintien de la taille des stocks intermédiaires à un niveau raisonnable. Il ne s’agit donc pas

de faire du zéro stock absolu.

Plusieurs points sont à prendre en compte: normalement les postes fournisseurs (amont)

poussent leur production vers les postes clients (aval), sans tenir compte du besoin réel de

consommation, la méthode du Kanban est considérée comme une forme de "juste à temps"

par étiquette fondée sur le principe de production sur besoin. C'est-à-dire que la production

du poste amont est limitée aux seuls besoins émis par le poste aval.

Sa mise en place nécessite une bonne organisation des processus, une maîtrise des flux

internes, une évaluation rigoureuse du nombre de Kanban et une grande fiabilité dans

l’exécution des commandes.

29

La méthode du Kanban est utilisée entre deux postes client/fournisseur par phase:

Au poste de consommation, l’opérateur prélève un lot (correspondant à un Kanban)

de son stock. Dès qu’il entame la consommation de ce lot, il détache le Kanban qui y

est fixé et le place sur le tableau des Kanbans (bon de commande pour le poste

fournisseur).

Un agent intermédiaire ramasse le Kanban, un contenant vide et se rend au poste

fournisseur. Une fois au poste, il récupère un lot entier, détache le Kanban qui s’y

trouve et le place sur le tableau des Kanbans sur place. Il dépose ensuite le

contenant. Le Kanban placé sur le tableau au niveau du poste fournisseur constitue

une commande pour le poste situé plus en amont. Sur le lot récupéré, il fixe le

Kanban du poste consommateur et effectue la livraison.

Une fois cette livraison effectuée, il vérifie s’il y a un Kanban sur le tableau. S’il n’y a

pas de Kanban, cela veut dire qu’il n’y a aucun besoin en cours. Alors il attend. Le

cycle se poursuit ainsi de poste à poste tout au long de la chaîne

d’approvisionnement ou de fabrication. [12] [13]

2.1.5 Diagramme d’Ishikawa

Le diagramme de cause à effet ou diagramme d’Ishikawa, ou encore méthode des 5M. C'est

une démarche qui permet d’identifier les causes possibles d’un problème ou un défaut

(Effets). Il convient ensuite d’agir sur ces causes pour corriger le défaut en mettant en place

des actions correctives appropriées. La construction du diagramme d'Ishikawa est basée sur

un travail de groupe. Il est important de former une équipe de travail pluridisciplinaire et de

faire participer chaque membre. [14]

Matériel : Recense les causes probables ayant pour origine les supports techniques

et les produits utilisés. Machines, outils, équipements, capacité, âge, nombre,

maintenance.

Main d'œuvre : directe, indirecte, motivation, formation, absentéisme, expérience,

problème de compétence, d’organisation, de management.

Milieu : environnement physique, éclairage, bruit, aménagement, relations,

température, climat, marché, législation.

Méthodes : le mode opératoire, la logique du processus et la recherche et

développement instructions, manuels, procédures, modes opératoires.

30

Matière: les matières et matériaux utilisés et entrant en jeu, et plus généralement les

entrées du processus. pièces, fourniture, stockage, manutention, qualité de la

matière première.

La figure suivante est un exemple de diagramme d'Ishikawa:

Figure 5: Diagramme D'Ishikawa pour résoudre un problème de non-conformité [15]

2.1.6 PDCA: (Plan-Do-Check-Act)

Quatre étapes pour la résolution des problèmes qui peuvent être utilisées en coordination

avec la qualité. Cette méthode est connue aussi sous le nom de Roue de Deming, elle

consiste en:

Plan: Préparer, planifier (ce que l'on va réaliser). Déterminer le cadre du problème et

le diagnostiquer. Qu’est ce qu’il faut faire ?comment le faire ?et quand le faire ?

31

Do: Développer, réaliser, mettre en œuvre (le plus souvent, on commence par une

phase de test). Identifier le nombre d’intervention qui peut réduire le problème ou

son influence sur le processus.

Check: Remesurer pour s’assurer de l’efficacité de l’intervention, Contrôler, vérifier.

Act: Agir, ajuster, réagir (si on a testé à l'étape Do, on déploie lors de la phase Act).Si

les résultats sont positifs, il faut faire les changements nécessaires pour maintenir la

situation dans le nouvel état. [16]

Figure 6: Roue de Deming [17]

2.1.7 Six Sigma

Le Six Sigma est un concept simple, élaboré par Toyota: c'est l’élimination de la variation et

des défauts dans les processus. On peut l'utiliser dans tous les domaines : gérer les affaires,

compléter les tâches ou résoudre les problèmes.

Parfois, le Six Sigma peut être vu comme un concept complexe, mais c'est avant tout une

vision, une philosophie, qui doit apporter aux clients la certitude de livraison du produit ou du

service sans défaut. Le Sigma est aussi présenté comme un indicateur car c'est en fait l'écart

type de la courbe de Gauss (voir la figure 7 page suivante).

Figure 7: Six Sigma [18]

32

Il peut être vu comme :

une comparaison avec les meilleurs (benchmarking). Il ne faut pas hésiter à voir ce

que font les meilleurs sur le marché, s'en inspirer et faire au moins aussi bien.

une méthode avec des outils pour se concentrer sur le client, pour s’améliorer

fortement et en continu en impliquant le personnel.

Le terme Six Sigma tire son nom du fait qu'il faut que l'écart entre la limite de spécification

basse et la limite de spécification haute du client peut contenir six fois l'écart-type (d’où les

Six Sigma) de la courbe de production du processus. Cela signifie 3 à 4 défauts par millions

de pièces.

La vision finale est de satisfaire le client en ayant des processus sans défaut avec des outils

avancés de progrès. De plus, le Six Sigma est un changement de culture positive et

profonde avec des résultats financiers réels. L’hypothèse de Six Sigma repose sur le

principe que tous les processus ont de la variabilité, ces variabilités ont des causes,

généralement peu nombreuses, mais qui peuvent se déterminer par prévision avec de

méthodes telles que la loi des 20% 80% (ou loi de Pareto). Si on connaît ces causes on

devrait pouvoir les contrôler.

2.1.8 VSM (Value Stream Mapping)

La cartographie VSM est une approche plus récente et désormais plus conventionnelle au

travers de laquelle, dans un premier temps, on cartographie le processus tel qu’il est

réellement et non pas comme les procédures prévoient qu’il le soit. La cartographie fait

apparaitre les gaspillages, les dysfonctionnements, les améliorations potentielles sur

l’ensemble du processus. Dans un second temps, on imagine le processus idéal, débarrassé

de ses gaspillages et dysfonctionnements, dont on dessine la cartographie.

L’intérêt de cette approche est de considérer d’emblée le processus transversalement, en

plaçant l’exigence client en tant que déclencheur et la réalisation de la commande comme

aboutissement, à un niveau de détail que l’on peut ajuster au souhait.

33

Le document présenté ci dessous propose un résumé des méthodes et approches utilisées.

L’élaboration de ces fiches est largement inspirée d’ouvrages et de sites traitant de la

question, en l’occurrence (Biteau, 2002 ; Pillet, 1993 ;Wikipédia ; Shingo, 1987 ; Imai, 1990 ;

Adam, 1987). Les approches retenues sont présentées de manière alphabétique. Le tableau

1 ci-après en dresse une vision synthétique. [19]

34

Figure 8 : Résumé des outils et concepts liés au Lean Manufacturing [20]

35

2.2 Comment mettre en œuvre le Lean Manufacturing ?

L’implantation du Lean management au sein d’une entreprise nécessite une plate forme très

solide qui doit être élaborée entre deux parties : d’une part la direction qui désigne l’esprit

pilote des projets en se mettant en position protecteur bienveillant et jury exigeant. D’autre

part les personnels du service, qui sont sujet d’implantation du projet Lean.

L’ensemble de ce personnel est encouragé en cas d’écart remarquable entre les actions

planifiés et réalisés, et appeler à traiter les dysfonctionnements si l'avancement ou les

résultats ne sont pas satisfaisants.

Un projet Lean passe essentiellement par les étapes suivantes :

1- Redéfinir les modes de développement des nouveaux produits.

2- Mettre en œuvre une nouvelle stratégie d’achat, en intégrant les fournisseurs dans

le processus de production et de développement.

3- Appliquer les principes du juste à temps.

4- Perfectionner les équipements goulets pour augmenter l’efficience de l’outil de

production et maîtriser les coûts de fabrication.

5- Appliquer les principes du Total Quality Management en rendant aux opérateurs la

responsabilité de l’assurance qualité et de la résolution de problèmes.

6- Éliminer les opérations sans valeur ajoutée.

7- Alléger et décloisonner l’organisation, en particulier par une réduction du nombre

de niveaux hiérarchiques.

8- Porter une nouvelle considération aux ateliers, c’est-à-dire reconnaître que c’est

dans les ateliers que se crée la valeur ajoutée de l’entreprise.

36

9- Favoriser le travail en équipe.

10- Procéder à des améliorations constantes, pas à pas et continuellement, des

processus de production. Cela ne peut se faire qu’en mettant l’accent sur l’intégration

et non plus comme autrefois sur la division des tâches.

2.3 Effet de la démarche Lean sur la performance industrielle

Dans la thèse doctorale de Sofiane Ahmed Sahraoui, donnée dans la source [20], l’auteur

décrit les bénéfices du Lean conduisant à l’amélioration de la performance. Ces bénéfices

peuvent être classés en trois catégories : opérationnelle, administrative et stratégique.

D'un point de vue opérationnel, les impacts les plus importants de l’approche Lean sont la

réduction des stocks, l’augmentation de la productivité et la réduction des coûts de

fabrication, ainsi que la réduction du temps de cycle de fabrication et de l’espace utilisé et

une meilleure rotation des stocks.

Une étude menée dans 40 entreprises a mis en évidence une augmentation moyenne de la

productivité de 50% et une réduction moyenne des stocks de 80%, dans des petites et

moyennes entreprises (PME), ainsi que dans de nombreux secteurs d’activités jusque dans

les services.

La démarche Lean engendre également des gains au niveau administratif. Une réduction

des erreurs de commande ainsi que du nombre de documents administratifs ont été

soulignés. De la même façon, une augmentation représentative de la précision des

commandes clients en termes de qualité et de livraison.

Du point de vue stratégique maintenant, on met en évidence une augmentation du volume

des ventes pouvant atteindre plus de 20% suite à la mise en œuvre du Lean. De manière

similaire, dans le secteur particulier d’un service hospitalier, Dickson a montré une

augmentation du nombre de patients vus grâce à la réduction du temps de séjour moyen des

patients. Une amélioration du taux de service a également été soulignée suite au

déploiement du Lean dans des PME françaises.

37

En effet, plusieurs études ont identifié des impacts positifs du système Lean sur le

personnel. Par exemple, la mise en œuvre du Lean génère une amélioration de la motivation

du personnel.des contrôleurs qualité témoignent d'une amélioration des conditions de travail

après la mise en place de la démarche Lean dans un grand groupe américain du secteur

automobile. [20]

38

39

3 Les limites du Lean

Le retour de certaines expériences d’application du Lean met en évidence quelques limites

qui peuvent retarder, voire bloquer un projet Lean :

3.1 Des impacts variés sur l’entreprise.

Lorsqu’une entreprise fait le choix de s’engager dans une démarche Lean Manufacturing,

elle doit garder en tête que toute action aura un coût. Nous allons voir que les impacts du

Lean peuvent être financiers, bien sûr, mais également à un niveau humain, voire social.

3.1.1 Un coût financier à prendre en compte

Le Lean Manufacturing est une méthode d’optimisation de la performance industrielle qui

permet, grâce à une analyse détaillée des différentes étapes d’un processus de production,

d’optimiser chaque étape et chaque fonction de l’entreprise. Elle repose sur le principe de la

chasse aux gaspillages tout au long du processus, et permet donc de réduire les déchets et

les coûts associés à chaque étape. Mais il peut arriver que la recherche d’économies à tous

les niveaux amène paradoxalement à une augmentation des dépenses de l’entreprise. [22]

Si les compétences d’organisation ne se trouvent pas en interne dans l’entreprise, il faut

alors solliciter le diagnostic, voire l’accompagnement par un cabinet en conseil, et les coûts

peuvent être relativement conséquent.

Il parait évident aussi que le Modèle Lean ne fonctionnait dans une entreprise que si chacun

était engagé dans la démarche. Pour être pilote, ou au minimum acteur, il faut au moins être

formé à cette démarche et les coûts de formation professionnelle peuvent là encore être

substantiels. Le management se doit donc d'analyser le degré d'application du personnel

Il faut avoir aussi en tête que la mise en place d’une démarche Lean peut nécessiter une

remise en conformité de certains équipements. Là encore des coûts de maintenance

(curative et préventive) pour mise en état, des frais d’achat de matériel ou d’entretien sont à

prévoir. De même, lors de la remise à jour de certaines étapes ou certains processus

oubliés, il faut revoir l’organisation du travail, prévoir le temps de formation, prévoir des

besoins en main d’œuvre, voire des calculs de temps de cycle qui peuvent impacter les

indicateurs de productivité.

40

Enfin, à un niveau comptable de l'entreprise, l’analyse des variances et la minimisation des

coûts unitaires ignorent les inconvénients introduits par des lots dits "économiques". Les

stocks sont désormais certains et sont porteurs de risques pour des recettes qui demeurent

hypothétiques. Le tableau ci-dessous représente une approche plus claire. [19]

Comptabilité traditionnelle Lean

Le profil par la pleine utilisation, la saturation

des ressources de l’entreprise.

Le profil vient de la satisfaction clients, qui

tirent les flux.

La focalisation porte sur la minimisation des

coûts, notamment de main d’œuvre.

La focalisation porte sur l’élimination des

gaspillages.

Le contrôle porte sur le détail de chaque

opération

Le contrôle porte sur les flux, à la source et

en temps réel

Toute activité non utilisée est un gaspillage Toute capacité suractivée conduit à des

gaspillages, l’excès de capacité autorise de

la flexibilité.

3.1.2 Le facteur humain, non négligeable

La démarche Lean est souvent vue dans l’entreprise comme une véritable transformation qui

touche tous les salariés. Nous allons voir que les acteurs d'une démarche Lean peuvent être

touchés à différents niveaux.

Au niveau individuel, cette transformation peut parfois être mal vécue par certains individus,

réfractaires au changement, et le Lean est alors vu comme une atteinte à la santé des

salariés. En effet, la dynamique d’organisation « au plus juste » intensifie le travail en

supprimant les moments de récupération et d’échange sous prétexte de réduire les

41

« gaspillages sans valeur ajoutée ». L’opérateur se retrouve ainsi mobilisé physiquement,

psychiquement, cognitivement à tout moment et se doit aussi de faire preuve de polyvalence

au sein de son atelier (qualité, tâche sécurité, maintenance de premier niveau, rangement

5S, flexibilité…). Il va sans dire que le Lean Manufacturing nécessite de garder un visage

humain en intégrant par exemple la prise en compte du point de vue des opérateurs mais

aussi les difficultés que peuvent avoir certains salariés à gérer les compromis entre

productivité, qualité et sécurité.

A un niveau collectif, même si l’innovation, la créativité, l’investissement du collectif ont une

place importante dans les équipes, paradoxalement, le lien social et le sentiment

d’appartenance à un groupe ne s’en trouve pas renforcé. En effet, à tout niveau, chacun se

trouve tributaire de ce qui est fait en amont et en aval pour son travail, et donc pour la

réalisation de ses objectifs et par la même de l’évaluation de sa performance. Il en résulte

naturellement des tensions car un temps non négligeable est consacré à la récupération des

imperfections générées au sein de l'organisation afin d’éviter des dysfonctionnements.

Parfois même, ces recherches de perfections peuvent entrainer des prises de risques, un

climat de concurrence malsain (pratiques opaques, rétention d’information..) ou encore une

déresponsabilisation de certains acteurs.

Au niveau organisationnel maintenant, la logique d’amélioration continue prônée par le Lean

vise à renforcer l’organisation de la manière la plus rationnelle possible. L’idée est de tendre

vers un système pilotable, prévisible, déterminé et privilégiant la performance économique.

En réduisant l’aspect superflu, ces systèmes conduisent à réduire leurs capacités de

réaction face à l’imprévu ou à l’incertitude et s’en trouvent moins disposés à gérer la

variabilité. [23].

L’implantation du top management dans une démarche de politique globale est aussi

essentielle. Le manager ne doit pas tenter de prouver aux salariés que les outils de

l’amélioration et du Lean fonctionnent, mais il faut qu’il montre que chaque membre de son

équipe est acteur et moteur de réalisation des projets. C'est au manager de bien définir les

objectifs à atteindre rapidement et en les diffusant ensuite du haut vers le bas.une fois le

rythme statué. Il est bon de garder en tête que toute mécanique d’amélioration doit suivre

cette cadence, mais il n'est pas toujours facile de la suivre.

42

3.2 Que disent les experts?

Cette partie présente un retour d’expérience de certaines personnes qui ont essayé

d’intégrer la philosophie du Lean au sein de leur entreprise, l’auteur nous exprime son avis.

« Grâce à plusieurs années de mise en place de projets, je me suis rendu compte de

l’importance de la pratique du Lean, en règle générale, il est assez facile de comprendre la

philosophie du Lean qui, une fois les outils opérationnels maitrisés, et majoritairement basés

sur le bon sens. Il est, par contre, beaucoup plus difficile de la transcrire (c'est-à-dire de

l’appliquer) sur le terrain. Car chaque entreprise, chaque secteur d’activité et chaque

processus de fabrication est différent. Seules une pratique et une connaissance solides des

bases du Lean peuvent aider à la compréhension rapide des problématiques que peuvent

rencontrer certaines entreprises d’aujourd’hui et ainsi mieux apprécier et évaluer la

performance des divers flux (matériel ou immatériels) qui compensent l’entité.

La recherche et la formation sur internet sont jugées non suffisante sur la globalité des sujets

du Lean (démarches, historique de la philosophie, outils, gains typique, risques….). L’un des

piliers du Lean est d’aller voir par soi même sur le terrain, et de participer au maximum tous

les acteurs du processus pour assurer l’amélioration de celui-ci. Une fois ce principe en tête,

il est alors plus facile de faire adhérer, d’accompagner et de faire participer les acteurs de

tous les jours à l’amélioration de leurs processus. Car, ne l’oublions pas, l’un des piliers Lean

est l’écoute du client, et pas seulement celui qui paie le produit ou le service final. C’est aussi

votre client de tous les jours, qui à côté de notre poste de travail, de notre bureau, ou même

dans le bâtiment voisin.

La pratique montre qu’une part importante de la réussite d’un projet vient aussi des gens qui

composent le groupe de travail, mais aussi de toutes les personnes qui de près ou loin,

seront impactées par les changements à l’issu des projets. Une recommandation est de ne

jamais négliger la communication. L’échange et l’accompagnement aux changements autour

des projets Lean de votre entreprise : n’attendez pas l’idée géniale d’une personne, préférez

l’idée commune de dix personnes ou du groupe. L’esprit d’équipe est la clé de vos projets

Lean.

L’autre clé est la préparation d’un projet est :check list, passage en revue des planning des

journées de travail, anticipation sur les achats de matériel ou encore collaboration avec un

43

sous-traitant local pour aller plus vite, toutes ses phases sont sous la responsabilité du chef

de projet garant du rythme à avoir et à garder tout au long des journées.

Enfin, à tous les futurs chefs de projet, je conseille de rester simple durant les journées

d’animation des projets : simple dans les outils (brainstorming, 5M, 5S, PDCA ….) et simple

sur la forme (paperboard, plan papier….) privilégiez l’échange et la créativité autour d’une

feuille de papier ou d’un plan, que l’échange de l’écran d’ordinateur, et gardez toujours en

tête qu’il vaut mieux essayer et tester une idée et ensuite critiquer, plutôt que de faire le

travail en salle, durant une réunion. Faire confiance aux faits et toujours vérifier les

données." [21] (d’après Julien CHARLES dans son livre l’amélioration continue en 3 jours.)

3.3 Quel futur pour le Lean?

Le McKinsey Global Institue suggère six pistes pour redynamiser la base industrielle

française, dont une qui préconise de lancer une initiative Lean pour accomplir un saut de

productivité. Cette recommandation se fonde d’une part sur les marges d’amélioration

importante que rapporte l’étude, et d’autre part sur la menace sur l’industrie que se feraient

peser à terme les produits assemblés dans d’autres pays, notamment la Chine. [19].

Le rapport fait également un état des lieux de la diffusion du Lean en France comparée au

Japon, et conclut à la diffusion insuffisante dans l’hexagone. Les quatre points saillants

sont :

La formation de base des ingénieurs et techniciens.

Le nombre de professionnels et d’expert du Lean.

Le dynamisme de l’entreprise.

L’acceptation des méthodes Lean.

En matière de formation des ingénieurs et techniciens, le Lean commence à être intégré

dans le cursus de certaines écoles. Auparavant, la formation était assurée en interne dans

l’entreprise pour le personnel (par des acteurs Lean déjà en poste) ou par l'intermédiaire de

société de conseil et formation. Cependant, l'enseignement du Lean en France reste encore

théorique, sauf en cas de formation-action en entreprise. [19].

44

45

CONCLUSION

Le travail d'étude bibliographique dans le cadre de notre formation Ingénieurs à Mines Douai

poursuit plusieurs buts. Tout d’abord, il nous a permis d’approfondir un thème à partir de la

littérature scientifique afin d'en tirer des informations utiles et utilisables. Il nous a donné

aussi l'occasion de travailler en binôme afin de rédiger un rapport commun, selon des règles

de mise en forme bien établies, ainsi qu'une présentation didactique qui sera présentée lors

de notre soutenance orale. Enfin, il nous a permis de partager une expérience enrichissante,

variée, sur un thème qui nous a fortement intéressées.

Ayant toutes deux quelques années d'expérience dans l'industrie, cette étude nous a permis

de mettre à jour certaines de nos connaissances, d'élargir notre point de vue sur l'approche

Lean Manufacturing, et nous sommes persuadées que ces recherches nous permettront de

mieux appréhender la démarche Lean dans notre future carrière professionnelle..

A la suite de cette étude, nous pouvons affirmer sans conteste, que les principes du Lean

ont largement fait la preuve de leur pertinence, de leur puissance et de leur durabilité.

Reconnaissant ces caractéristiques et les bénéfices que l’on peut en tirer, s'appuyant aussi

sur les résultats encourageants de pairs ayant adopté le Lean Manufacturing, les entreprises

embrassent volontiers cette manière de penser ainsi que les outils et méthodes associés. Le

Lean se banalise, au point de faire partie de la culture générale industrielle et plus largement

du management. Ainsi, les entreprises déjà engagées dans cette transformation gagnent en

maturité et en performance, elles demeurent compétitives, et servent donc de modèles pour

d'autres qui peinent dans la jungle du marché concurrentiel. Cette adoption du Lean est donc

un phénomène qui tendra à se généraliser, qu'importe la taille ou le secteur d'activité de

l'entreprise.

Cependant, il est intéressant aussi de signaler que notre travail nous a permis d'observer

que l’application du système Lean nécessite une adaptation de certains de ses concepts.

Ainsi, la pérennisation de l’application de la démarche Lean et de ses actions repose

essentiellement sur l’engagement de la direction et du personnel. Des questions se posent:

Comment conserver l'implication du personnel dans les actions de progrès? Après la phase

«d’excitation» de la mise en place de la démarche Lean et de l’obtention des premiers

46

résultats toujours très encourageants, comment alimenter la motivation des acteurs d'une

démarche Lean? Quel budget, quels moyens, quelle politique d'entreprise faut-il consacrer

pour ce type de projet?…Le jeu en vaut-il toujours la chandelle ?

47

BIBLIOGRAPHIE

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