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Etude de cas sur les coûts et le financement de l’alphabétisation au Sénégal
Par Amadou Wade Diagne
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AvertissementLe rapport sur le financement de l’alphabétisation au Sénégal a été réalisé à la demande de l’UIL par M. Amadou Wade Diagne. Les idées et les opinions exprimées dans cette publication sont celles de l’auteur et ne re-flètent pas nécessairement les vues de l’UNESCO. Les appellations employées dans cette publi-cation et la présentation des données qui y figurent n’impliquent aucune prise de position de la part de l’UNESCO quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant à leurs frontières ou limites.
Droits d’auteursTous droits réservés. Ces informations peuvent être utilisées et re-produites sans autorisation et sans frais, exclu-sivement pour tout usage éducationnel ou autre but non commercial à condition de joindre à toute reproduction la mention UNESCO comme source ( © UNESCO ). Cela ne s’applique pas aux pages et aux images dont la reproduction est explicitement réservée : © accompagné du nom du titulaire du droit et l’année de la première mise en circulation. La reproduction de ces derniers doit faire l’objet d’une autorisation préalable de l’auteur.
Amadou Wade DiagneConsultant en éducation
Août 2007
© UNESCO Institute for Lifelong Learning
Feldbrunnenstrasse 5820148 HamburgGermany
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Resume de l’etude 7
Resume des etudes de base sur le financement et les couts de l’alphabetisation au Senegal 9
Introduction 11
1. Vue d’ensemble l’education non formelle dans le secteur de l’education 131.1. Presentation generale du secteur de l’education au Senegal 131.2. Orientation generale de l’ENF 141.3. Situation du financement de l’ENF 151.3.1. Le financement dans le budget de l’etat 151.3.2. La contribution des partenaires techniques et financiers 161.3.3. Modèles de fonds utilisés aux Sénégal 17
2. L’approche programme en alphabetisation au Senegal 20
3. Les couts unitaires 223.1. Elucidation du choix des concepts de cout et de subvention 223.2. Structure generale du cout unitaire 223.3. Subvention unitaire par programme 233.4. Montant des participation des operateurs et des communautes 283.5. Frais de promotion et de gestion des programmes 283.6. Le mode de calcul des couts d’un programme 29
�. Les principales leçons apprises sur le financement de l’alphabetisation 304.1. L’adoption de la structure du cout d’un programme efficace 304.2. La structure juridique la plus adaptee au contexte de bonne gouvernance pour le financement 304.3. La stabilisation du cadre institutionnel 314.4. La bonne gouvernance dans le choix des operateurs et l’attribution des subventions 314.5. La rationalisation de l’utilisation des moyens mobilises 324.6. L’amelioration du dispositif de suivi et l’evaluation 324.7. L’amelioration de la qualite des offres 324.8. Le renforcement des capacites des differents acteurs 334.9. La soutenabilite des couts 334.10 Le developpement de strategies et pistes de financement du gap financier 34
Conclusion 3�References 36Annexes: les couts par programme 38
Sommaire
Sommaire
6 Sigles et abréviations
ACDI Agence Canadienne pour le Développement InternationalAGETIP Agence de Génération d’Emplois et de Travaux PublicsCEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’OuestCREA Centre de Recherche Economique AppliquéeCRES Consortium pour la recherche économique et socialeDAEB Direction de l’Alphabétisation et de l’Education de BaseDALN Direction de l’Alphabétisation et des langues NationalesDPRE Direction de la Planification et de la Réforme de l’EducationDNUA Décennie des Nations Unies pour l’AlphabétisationDSRP Document de Stratégie de Réduction de la PauvretéENF Education Non FormelleFIDECA Firme privée spécialisée en gestionGTZ Agence de Coopération AllemandeIA Inspection d’AcadémieIDA Association Internationale pour le DéveloppementIDEN Inspection Départementale de l’Education NationaleLIFE Literacy Initiative for EmpowermentMARP Méthode Accélérée de Recherche ParticipativeME Ministère de l’EducationOMD Objectif du Millénaire pour le DéveloppementOsc Organisation de la Société CivileONG Organisation Non GouvernementalePADEN Projet d’Alphabétisation des Elus et Notables LocauxPAIS Programme d’Alphabétisation Intensive du SénégalPAPA Projet d’Appui au Plan d’Action de l’ENFPAPF Projet Alphabétisation Priorité FemmesPDEF Programme de Développement de l’Education et de la FormationPIEA Programme Intégré d’Education des AdultesPOBA Plan d’Opération et Budget AnnuelSAED Société d’Aménagement du DeltaSMIG Salaire Minimum Interprofessionnel GarantiSODEVA Société de Développement et de Vulgarisation AgricoleSODEFITEX Société de Développement des Fibres TextilesUSAID Agence Américaine pour le Développement International
Sigles et abréviations
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Résumé de l’étude
L’étude sur le financement de l’alphabétisation au Sénégal a pour objectif de faire la synthèse des études disponibles sur la question afin de :
Comparer les coûts des différents programmes mis en œuvre dans le pays ;Faire des recommandations concernant le calcul des coûts d’un programme national à la fois de qualité et en adéquation avec les capacités du pays ;Dégager des conclusions pour la planification de l’initiative LIFE et le développement d’une stratégie régionale pour la DNUA.
L’étude a permis de faire les principaux constats suivants :
les programmes d’alphabétisation ont connu cinq (5) sources de financement (l’Etat, les sociétés de développement, les Partenaires Techniques et Financiers, les ONG nationales et internationales et les communautés à la base ;la coexistence sur le terrain de pratiques très divergentes en matière de coût a pour conséquence de sérieux problèmes d’harmonisation notamment sur la nature des programmes offerts (simple apprentissage de la lecture et du calcul contre la formation qualifiante par exemple) et sur la cohabita-tion sur un même site d’offres concurrenti-elles ;le coût unitaire moyen d’un alphabétisé au Sénégal varie entre 5 000 et 35 000 FCFA (1 US $ = 481 F CFA) d’un projet à l’autre ;la structure interne du coût unitaire prend en compte sept (7) préoccupations majeures ou éléments structurants de ce coût moyen : (1) la mise à disposition d’un personnel de terrain de qualité par le canal d’un recrute-ment critérié et d’une formation initiale complétée par un dispositif de formation continuée, (2) l’équipement conséquent des centres de ressources pour configurer l’environnement lettré et assurer la pour-suite de l’éducation de base, (3) l’achat de fournitures classiques de tout apprenant en prévoyant les deux phases avec le renouvel-lement du matériel, (4) la disponibilité des
supports de formation adaptés aux thèmes fonctionnels et aux besoins des apprenants à temps, en quantité et en qualité , (5) la mise en œuvre d’un dispositif permanent de suivi-supervision-évaluation, (6) les frais de gestion et de fonctionnement (frais ban-caires, rémunération des personnels) et (7) l’appui institutionnel pour le renforcement des capacités de l’opérateur et/ou des com-munautés bénéficiaires ;ce coût est avant tout une résultante de la gestion de contraintes d’ordre bud-gétaire et démographique, du fait de la modicité des fonds alloués et du fort taux d’analphabétisme et de la pression de la demande ; cela a eu pour conséquence une orientation essentiellement quantitative dans les interventions ;l’Etat consacre moins d’1% du budget de l’éducation à l’alphabétisation qui est plus portée par les apports des partenaires tech-niques et financiers (ACDI, Banque Mondiale) ; les activités d’alphabétisation sont forte-ment tributaires des financements extérieurs et elles risquent de disparaître avec la non disponibilité de subventions extérieures ;pour réaliser les engagements de l’Etat, le ministère de l’Education devra consacrer au sous-secteur en moyenne 2,6 milliards de francs CFA (5,4 millions $ US) par an ; il est attendu des ménages une contribution de 0,12 milliard (250 000 $ US) et les collectivi-tés locales devront s’acquitter de 0,22 mil-liard de francs (457 000 $ US) ;si les ressources mobilisables auprès des sources de financement internes s’élèvent à près de 3 milliards de francs (6 millions $ US) par an, soit 15 milliards de francs (31 millions de $ US) entre 2006 et 2010, par contre, c’est donc des partenaires financiers extérieurs qu’est attendue la plus importante contribution (4,1 milliards par an soit 8,5 millions de $ US)
Cependant, la mise en œuvre des différents programmes a permis de tirer les trois (3) prin-cipales leçons suivantes :
Résumé de l’étude
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la faible qualité des programmes due au fait principalement du laxisme dans le choix des opérateurs et du relâchement dans le suivi technique et financier ;les différentes études et évaluations ont permis d’établir avec certitude les car-actéristiques d’un programme efficace d’alphabétisation sr la base des leçons apprises notamment avec le PAPF et son Programme Intégré d’Education des Adultes (PIEA) et les implications financières de ces caractéristiques devront être pris en compte dans l’estimation des coûts d’un programme dans le cadre de la DNUA et de LIFE tout en créant les conditions politiques, techniques, sociales et financières absolument indispens-ables pour garantir le succès de la stratégie nationale d’alphabétisation et d’éducation non formelle que l’étude a identifiées ;même si les quatre principaux partenaires financiers extérieurs du sous-secteur mani-festent encore un grand intérêt pour le sous-secteur, il n’y a pas encore une certitude que certains sous-secteurs formels tels les cycles primaire et moyen ne bénéficieraient pas d’un surfinancement au détriment du sous-secteur de l’éducation non formelle qui n’est pas encore suffisamment influent sur les processus de décisions budgétaires.
En conclusion, l’étude recommande à l’Etat:d’arbitrer davantage en faveur de l’alphabétisation en lui octroyant en moy-enne 2,6 milliards de francs (5,4 millions de $ US) par an (1,34 % de ses dépenses ordinaires conformément à la programmation du PDEF) ;développer une stratégie de réduction des coûts unitaires passant par une plus grande concurrence pour le choix des opérateurs, en réalisant des économies d’échelle, en sig-nant des conventions de longue durée et en fidélisant les animateurs par la sécurisation de l’emploi ;
mobiliser des ressources additionnelles (4,1 milliards FCFA par an soit 8;5 millions de $ US) auprès d’autres acteurs tout en préser-vant le soutien des partenaires déjà engagés ;d’inscrire toute dépense dans une perspec-tive de résultat c’est-à-dire une utilisation rationnelle, efficace et efficiente des moyens avec une obligation de résultats et de rendre compte ;et de choisir de travailler avec des ONG pro-fessionnelles plutôt que d’adopter des procé-dures qui laissent de la place à toutes les subjectivités et à toutes formes de dérive.
En plus, l’étude indique que pour mobiliser des ressources de plus en plus importantes pour le sous secteur de l’éducation non formelle, les Collectivités Locales doivent allouer des res-sources substantielles dans les inscriptions budgétaires et rechercher des financements dans le cadre de la coopération décentralisée . Le secteur privé doit aussi occuper une place importante dans le dispositif de mobilisation des fonds en contribuant par exemple au niveau de la construction ou de l’équipement des centres, de la mise à disposition de matériels et supports didactiques ou de mise à disposition de finances.
Pour améliorer les rendements des centres d’alphabétisation, l’étude recommande :
l’adoption d’une approche intersectorielle avec une meilleure coordination de l’action gouvernementale avec l’élaboration participa-tive d’un plan de développement du village dans une approche intégrée prenant en compte l’ensemble des leviers sur lesquels il faudra appuyer pour réaliser les conditions de succès du plan et sur la base d’un bilan diagnostic participatif ;l’amélioration du dispositif de suivi et d’évaluation.
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1. “Partnership Through Outsourcing: the Case of Non-formal Literacy Education in Senegal” par Björn Nordveit, juin 2003Le document décrit un modèle de partenariat public/privé en prenant comme exemple un projet d’alphabétisation au Sénégal basé sur la stratégie du « faire faire », le Projet Alphabé-tisation Priorité Femmes (PAPF) qui a enrôlé, dans une période de cinq (5) ans, environ 200 000 apprenants essentiellement composés de femmes.Plus de 300 sous-projets présentés par des or-ganisations de la société civile furent financés dans ce cadre. La plupart de ces sous-projets adoptèrent des approches de formation, la langue de formation et les calendriers de mise en œuvre selon les desiderata des bénéficiaires.Ces opérateurs en alphabétisation ont tra-vaillé en étroite collaboration avec les associa-tions féminines qui facilitèrent l’organisation des cours. Quelques-unes de ces associations sont, par la suite, devenues des opérateurs selon leur propores règles. L’étude a pris pour base de travail les rapports sur le projet et sur d’autres projets similaires au Sénégal et dans d’autres pays. L’étude a fait des recommanda-tions sur la stratégie du « faire faire » elle-même, les modalités de mise en oeuvre de cette approche dans la livraison des programmes et sur les coûts de quelques programmes d’alphabétisation.
2. “Managing Public-private Partnerships: Lessons from Literacy Education in Senegal” Par Björn Nordtveit, , 200�La thèse de Bjorn Nordtveit démontre com-ment les grandes institutions internationales peuvent influencer les choix politiques locaux ou nationaux en matière de services sociaux. Il est apparu que l’utilisation de la stratégie du « faire faire » et du partenariat public/privé a été largement promue par les institutions internationales et que ces approches nouvelles peuvent changer la nature même des services offerts. L’ambition est de démontrer, à trav-ers une étude de cas portant sur le PAPF au
Résumé des études de base sur le financement et les coûts de l’alphabétisation au Sénégal
Sénégal, comment le changement d’approche d’implantation peut affecter le service offert. L’étude ne se propose pas uniquement de don-ner un cadre théorique de mise en œuvre de ces nouvelles approches mais fournit également aux acteurs locaux des pistes d’analyse et de décisions. L’étude a abordé le cadre politique de choix de cette approche dans le contexte de la globalisation, la présentation de la stratégie du « faire faire » (le concept, le mécanisme, les acteurs et leurs rôles, l’analyse critique de l’approche et de sa mise en œuvre…, les coûts et l’impact du programme).
3 » Etude sur le financement de l’alphabétisation au Sénégal » par Kassa Diagne et Binta Rassouloula Aw Sall, janvier 2006Cette étude qui a pris en compte l’étude de Mayacine Camara et Gorgui Sow (2003) sur « Coût et financement de l’Alphabétisation au Sénégal » a consisté en une étude diagnostic de la politique et des pratiques de financement de l’alphabétisation afin d’identifier les voies et moyens permettant de mieux optimiser les res-sources allouées à l’alphabétisation au Sénégal et de gérer ces ressources avec efficacité et équité pour en faire bénéficier utilement le plus grand nombre d’hommes et de femmes surtout. L’étude a (i) identifié et analysé les sources ainsi que les mécanismes de financement dans le sous secteur afin de déterminer la part de l’alphabétisation dans le financement global du système éducatif et le volume de ressources alloué à chaque catégorie de dépenses ainsi que les coûts unitaires pratiqués, (ii) exploré les initiatives multi partenariales visant à développer des stratégies de génération et de diversification des ressources en vue d’accélérer la mise en œuvre des politiques en faveur de l’alphabétisation, de l’éducation de base et de la formation des adultes et (iii) déterminé les modalités de financement dans une logique d’approche- programme et donc le passage de l’aide projet à l’aide budgétaire.
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�. « Etude comparative des coûts en al-phabétisation au Sénégal » par Amadou Wade Diagne,août 1999Cette étude menée en 1999 entrait dans le cadre de la recherche d’une harmonisation des coûts des différents projets mis en œuvre au Sénégal dans la même approche de livraison fondée sur la stratégie du « faire faire » :
Le Projet Alphabétisation Priorité Femmes (PAPF) financé par la Banque Mondiale sur une période de 5 ans (1996-2000) ;Le projet d’Appui au Plan d’Action d’Education Non Formelle (PAPA/ACDI, 1997/2001) pour un extrant de 200 000 al-phabétisés dont 65% de femmes de la tranche d’âge 15-55 ans ;Le projet Alpha Femmes de la GTZ, 1998-2000 (3 ans) ;Le projet d’alphabétisation des Elus et des Notables locaux (PADEN/GTZ, 1998/2000) pour un extrant de 6 600 élus et notables alphabétisés (3 ans) ;Le projet d’alphabétisation de l’Etat (PAIS) qui vise 30 000 participants par an.
En outre, l’étude se proposait de fournir les éléments de réduction des coûts unitaires compatibles avec les capacités du pays et les besoins en matière de qualité des programmes offerts. L’étude présente donc toutes les don-nées relatives aux coûts pratiqués et à leurs éléments constitutifs dans la période de 1996 à 1999 et propose des modalités de réduction des coûts fondées sur les économies d’échelle et des changements de stratégies de formation des alphabétiseurs et de contractualisation avec les opérateurs en alphabétisation.
�. « Etude sur le financement de l’éducation non formelle au Sénégal », Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), novembre 200�Cette étude s’est proposée d’analyser les pra-tiques de financement de l’éducation non formelle non plus sur la base des données officielles nationales, mais sur les données révélées par une enquête de terrain auprès des différents acteurs (sources, coûts, participa-tion, besoins en financement). En outre, l’étude analyse des pistes de résorption du gap noté dans le financement de l’éducation non formelle au Sénégal.
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L’étude sur le financement de l’alphabétisation au Sénégal a pour objectif de faire la synthèse des études disponibles sur la question afin de :
comparer les coûts des différents programmes mis en œuvre dans le pays ;faire des recommandations concernant le calcul des coûts d’un programme national à la fois de qualité et en adéquation avec les capacités du pays ;dégager des conclusions pour la planification de l’initiative LIFE et le développement d’une stratégie régionale pour la DNUA.
La principale méthodologie a consisté à procéder à une analyse de cinq (5) grandes études1 effectuées au Sénégal sur la question du financement et des coûts. Les résumés de ces études figurent au début de ce rapport. L’auteur a fait des recoupements avec des analy-ses qualitatives plus actuelles dont :
le rapport introductif à la conférence des ministres en charge de l’alphabétisation en Afrique (Diagne 2006) ;le rapport économique et financier du PDEF (CRES, 2006) ;l’étude de la demande en alphabétisation et en éducation non formelle au Sénégal dans le cadre de l’élaboration du plan LIFE Sénégal (CAPEF, 2007) ;le bilan de la stratégie du « faire faire » en alphabétisation (Diagne et Sall, 2006).
Cette étude entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme LIFE2 (Initiative pour l’Alphabétisation : savoir pour pouvoir) lancé par le Directeur Général de l’UNESCO. C’est un programme d’action stratégique destiné à soutenir l’éducation de base par la promotion des compétences en lecture écriture et calcul nécessaires à l’atteinte de l’EPT et de contribuer de façon significative, en rapport avec la DNUA/UNLD, à la réalisation des Objectifs du Millé-naires pour le Développement (OMD).
La conception et la mise en œuvre du Pro-gramme LIFE s’inscrivent harmonieusement dans la volonté politique de la Communauté internationale et dans celle du Gouvernement du Sénégal de permettre à tous d’accéder à une éducation de base de qualité, de lutter contre la pauvreté et de participer de façon efficiente au processus de développement endogène et durable des communautés de base pour aboutir à l’autonomisation des bénéficiaires des actions d’alphabétisation.
Pour le lancement effectif du programme LIFE, il y a lieu de procéder d’abord à l’identification et à l’évaluation des besoins prioritaires du Sé-négal en matière d’alphabétisation, aujourd’hui, et d’élaborer un document d’évaluation des besoins à cet effet. Les informations contenues dans ce document devront servir, non seule-ment de prétexte à l’élaboration du document national LIFE qui représente le plan d’action de mise en œuvre de LIFE au Sénégal, mais encore à permettre d’assurer, à l’avenir, le suivi et l’évaluation des activités durant la prochaine décennie.
L’étude sur l’évaluation des besoins du Sénégal en alphabétisation a été réalisée en avril 2007 par le Cabinet d’Appui en Education et en For-mation (CAPEF/SARL).
La présente étude permet d’estimer les be-soins en financement pour la réalisation de l’objectif de réduction de moitié du taux d’analphabétisme. En effet, la population cible de l’alphabétisation est évaluée à 3 013 704 in-dividus en 2003 dont 70,65 % sont des femmes. Au cours de la phase II du PDEF, 171 300 personnes seront alphabétisées chaque année jusqu’en 2010 dont 50 300 hommes et 121 000 femmes. Quant à l’éducation communautaire de base, les effectifs d’élèves étaient de 6 677 en 2003 soit 0,87 % de la tranche correspondante.
Introduction
Introduction
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1. Il n’a pas été possible d’avoir des données sur les volets « alphabétisation » des projets sectoriels comme le Projet d’appui à l’élevage (PAPEL), le projet d’appui à la pêche (PAPEL), le Projet de Lutte Contre la Pauvreté (PLCP)…, et des programmes des sociétés nationales et des ONG internationales du fait de la présence de beaucoup de dépenses communes qui ne permettent pas d’établir avec l’exactitude voulue les coûts unitaires pratiqués.2. Literacy Initiative For Empowerment
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L’objectif de la deuxième phase est de porter ce taux à 1,34 %. Les effectifs passeront de 9 667 élèves en 2007 à 12 738 en 2010.
Cet ambitieux programme nécessite 7,1 mil-liards de francs CFA par an d’après la simulation faite dans le cadre du PDEF3 par les services du ministère de l’éducation (CRES, 2005) alors que les ressources mobilisables auprès des sources de financement internes s’élèvent à près de 3 milliards de francs par an (soit un peu plus de 4 milliards à rechercher par an).
Introduction
3. Le Programme Décennal de l’Education et de la Formation (PDEF) constitue le cadre de mise en œuvre de la politique de développement du secteur. Depuis 2000, le Gouvernement a entrepris un processus global de réforme du système éducatifs sénégalais. Le PDEF - 2000/2010 - constitue à la fois un cadre politique et budgétaire élaboré par le Gouvernement et mis en œuvre par le Ministère de l’Education (ME) pour piloter les réformes nécessaires du système éducatif, mais aussi un cadre de coordination des interventions des partenaires techniques et financiers.
131. Vue d’ensemble l’éducation non formelle dans le secteur de l’éducation
Ce chapitre qui a pour objet de fournir une photographie d’ensemble de la situation de l’éducation au Sénégal en général et de la situ-ation de l’éducation non formelle en particulier, abordera successivement une brève présenta-tion du secteur, les orientations de la politique d’ENF, l’état du financement de ce sous-secteur dans le cadre global du budget de l’Etat et du ministère de tutelle, le cadre institutionnel de ce financement.
1.1. Présentation générale du secteur de l’éducation au Sénégal
Le Gouvernement du Sénégal avait adopté une lettre de politique sectorielle pour la décen-nie 1999/2008, dont le PDEF est le cadre d’opérationnalisation. Suite au bilan sur les acquis de la première phase du PDEF et ten-ant compte des évolutions intervenues au plan international, africain et national notam-ment avec les conclusions de Dakar 2000, la Déclaration du Millénaire, la Décennie de l’Alphabétisation et la Déclaration des Nations Unies (2002), le Nouveau Partenariat pour l’Afrique (NEPAD), le protocole de la CEDEAO sur l’Education et la Formation, le Document Straté-gique de Réduction de la Pauvreté (DSRP), cette lettre de politique a été revue et réajustée. De ce fait une lettre de politique générale pour le secteur de l’éducation et de la formation pour la période 2005/2015 a été adoptée en 2005.
La lettre de politique générale du secteur proclame que les activités développées par le PDEF permettront de satisfaire les exigences de la scolarisation universelle conformément aux Objectifs de Développement du Millénaire et de la lutte contre la pauvreté. De ce fait, l’enseignement élémentaire est la première priorité de développement. L’amélioration de la qualité et le processus de décentralisation et de déconcentration constitueront les domi-nantes majeures des stratégies de développe-
ment du secteur. Le Gouvernement place en seconde priorité la formation professionnelle et technique dont la finalité est de mettre sur le marché du travail une main d’œuvre qualifiée, en réponse aux besoins du secteur productif et de l’économie.
Les nouvelles orientations du secteur de l’éducation reposent sur les options suivantes :
l’universalisation de l’achèvement du cycle élémentaire et l’amélioration de l’accès dans les autres cycles ;la création des conditions d’une éducation de qualité à tous les niveaux de formation ;l’éradication de l’analphabétisme et la promo-tion des langues nationales ;l’expansion de la responsabilité des com-munautés dans le système éducatif. Ceci comporte notamment la gestion des écoles, le suivi de la qualité et la mobilisation de ressources ;la promotion et l’orientation de la formation professionnelle vers le marché du travail ;l’élimination des disparités entre groupes économiques (riches/pauvres), entre sexes, inter et intra-régionales, entre mi-lieux (urbain/rural), à tous les niveaux d’enseignement, et la prise en compte des besoins des enfants handicapés ;la promotion de l’éducation des filles ;le partenariat efficace et bien coordonné ;l’ouverture à la coopération régionale au sein de l’espace CDEAO.
En 2005 et 2006, l’Etat a consacré des alloca-tions budgétaires sans précédent à l’éducation, allocations qui ont atteint 213,34 milliards de FCFA en 2005 contre 175 milliards en 2004. Un accroissement de l’ordre de 11 % a été enregis-tré en 2006, avec un montant de 233,5 mil-liards FCFA, soit 40% environ des dépenses de fonctionnement de l’Etat4.
4. Budget de fonctionnement hors dépenses communes et hors dettes
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1. Vue d’ensemble l’éducation non formelle dans le secteur de l’éducation
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En terme de répartition par composante du pro-gramme, 59% des dépenses d’éducation en 2005 étaient consacrées à l’accès, 18,5% à la qualité et 22,5% à la gestion (y compris l’enseignement supérieur). Selon le rapport économique et financier du PDEF, « il ressort qu’en 2005, l’Etat devait allouer 240,4 milliards de francs au secteur de l’Education contre 213,35 milliards qu’il a effectivement budgétisés, soit un écart de 27,05 milliards. En 2006, les prévisions situent à 258,5 milliards de francs l’effort public en faveur du secteur, mais c’est 233,5 milliards de francs que l’Assemblée nationale a votés. On peut donc dire qu’en valeur absolue, l’Etat a alloué au secteur de l’éducation un volume de ressources inférieur à celui qui était prévu dans les projec-tions financières pour la phase 2 du Pro-gramme. »
Cette situation appelle une contribution impor-tante de la part des partenaires financiers et techniques, évaluée en moyenne à 41 milliards de FCFA selon les estimations du PDEF.
1.2. Orientation générale de l’ENF
En 1993, le Gouvernement du Sénégal avait formulé une politique d’alphabétisation et un plan d’action de 5 ans qui se proposaient de réduire de 5% par an le taux d’analphabétisme en réduisant les disparités entre sexes, âges et régions, en améliorant la qualité de l’offre et en développant un environnement lettré favorable au maintien et au développement des acquis. Cette politique est en cohérence avec l’acception générale de l’éducation de base au Sénégal dont les principales orientations sont les suivantes :
Permettre à chaque individu de développer ses propres potentialités, sa créativité et son esprit critique pour son épanouissement et son bonheur personnels ;
elle doit aider chaque individu à se comport-er en citoyen imbu des valeurs de démocratie, de paix, de justice sociale, de progrès, mais aussi à devenir un producteur utile ;Constituer la première phase d’une éducation permanente ;Devenir un moyen de libération authen-tique : libération politique, libération intel-lectuelle et psychologique, libération culturelle, scientifique et technologique ;S’adapter dans ses contenus, sa nature et ses aspirations à des enseignés qu’ils soient en-fants, adolescents ou adultes, et aux sollici-tations de leur milieu de vie ou de travail ;Etre conçue comme un droit inaliénable de chaque citoyen qui appelle la réflexion pour la recherche et l’application de nouvelles formules d’éducation mieux adaptées et plus efficaces tout en étant moins coûteuses.
Ce vaste programme a été mis en place avec le financement du Gouvernement (PAIS) et l’appui de la Banque Mondiale (PAPF), de l’ACDI (PAPA), de la GTZ (PADEN et ALPHA FEMME) en complé-ment aux programmes développés par d’autres institutions (ONG,, projets d’autres ministères et de sociétés de développement).5 Si pour le PAIS, le Gouvernement avait d’abord opté pour une exécution par ses services centraux et par la suite, pour une délégation aux Conseils Régionaux dans le cadre de la décentralisa-tion avec un appui donné à des opérateurs dits émergents6, par contre les projets mis en place avec l’appui des bailleurs se sont implantés sur la base d’une répartition concertée des zones d’intervention et appliquent tous la stratégie du « faire-faire » avec des manuels de procé-dures très proches dans leur esprit mais prenant en compte les spécificités des partenaires et de la natures des activités développés.
1.1. Présentation générale du secteur de l’éducation au Sénégal l’éducation
5. Voir au chapitre 2 la présentation détaillée de chacun de ces programmes6. Opérateur = organisation (quel que soit son statut) capable de concevoir et de mettre en oeuvre un programme d’éducation non formelle et le développant réellement sur le terrain Opérateur éligible au financement = opérateur remplissant le critère lié à l’expérience et la capacité et dont les indicateurs sont précisés dans le manuel de procédures ;Opérateur émergent = peut être soit une organisation qui vient d’être créée, soit une organisation ayant ouvert des centres mais sans grandes ressources, soit une organisation ayant une expérience dans d’autres domaines du développement et qui s’intéresse maintenant à l’éducation non formelle ; l’opérateur émergent ne remplit pas tous les indicateurs du critère portant expérience et capacité de l’opérateur ;Institutions d’appui = organisations prestataires de services dans le domaine de l’éducation non formelle à la demande (étude du milieu, formation de formateurs, évaluation, études et formations diverses...) ; ces institutions d’appui qui peuvent être des cabinets privés, des instituts, des ONG n’ouvrent pas de centres d’éducation non formelle ; cependant, certains opérateurs de grande envergure peuvent offrir ce type de services gratuitement ou sur rémunération ;Bénéficiaires = groupe d’apprenants suivant le programme proposé par l’opérateur en réponse à leurs besoins révélés par une étude partici-pative du milieu.
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1.3. Situation du financement de l’ENF
Cette section présente les informations sur la part de l’éducation sur le budget de l’Etat, sa répartition entre les différents sous-secteurs au sein du ministère de l’éducation, les ressources allouées au sous-secteur de l’ENF (sources et montants), la structure interne des coûts uni-taires et le cadre institutionnel de financement.
1.3.1. Le financement dans le budget de l’Etat
De manière générale, les contraintes qui pèsent sur le développement de l’alphabétisation dans le pays comme dans l’essentiel des pays afric-ains de manière générale sont relatives :
à la forte demande en éducation non formelle (taux d’analphabétisme estimé à un peu plus de 60% selon le rapport de suivi 2006 avec un stock de 3 345 000 analphabètes en 2004) ;au caractère inopérant du dispositif de col-lecte et de traitement des données ne per-mettant pas de rendre compte des résultats et de l’efficacité du financement des pro-grammes d’alphabétisation ;à la non maîtrise des coûts unitaires qui varient d’un programme à un autre selon la nature de l’intervention, sa durée, le système de rémunération des personnels ;à la concurrence avec les autres sous-secteurs de l’éducation pour obtenir un financement adéquat et suffisant pour les programmes d’alphabétisation ;à la pauvreté croissante qui oblige les popu-lations à se consacrer davantage à la satisfac-
tion de besoins de survie au détriment de l’éducation.
L’analyse combinée du document de politique générale du secteur de l’éducation et du plan d’opération de budget annuel (POBA) démontre la relation étroite et même dialectique entre les options éducatives relatives aux différents niveaux et la planification budgétaire en termes de répartition sur une base annuelle. Elle per-met ainsi de déterminer l’ordre de priorité des sous-secteurs d’éducation qui est en relation avec le financement alloué à chaque sous-secteur.
En voici une illustration :Enseignement élémentaire : 31,97%Enseignement moyen et secondaire général : 24,75%Enseignement technique et formation professionnelle : 2,13%Enseignement supérieur : 17,31% Enseignement préscolaire : 0,72%Alphabétisation : 0,77%Gestion administrative : 22, 35 %Total général : 100%
Au regard de ce qui précède, malgré un budget fort appréciable destiné à l’éducation, on note que l’alphabétisation est le parent pauvre de l’éducation.
D’après l’analyse sectorielle de l’éducation faite par le CREA et présentée lors de la revue du PDEF en février 20047, la première phase du PDEF devait se traduire par une injection totale de 926 millions de dollars américains.
1.3.1. Le financement dans le budget de l’Etat
••
••••••
Source: Diagne and Sail (2006)
Tableau 1 : Répartition de la contribution de l’Etat pour l’alphabétisation (en milliers de FCFA)
Montant Montant Désignation en espèces en nature Total Part en %
Contrepartie PAPF 25000 16200 41 200 11,2
Contrepartie PAPA 30000 20880 50 880 13,9
Contrepartie
PADEN/ Alpha Femme 5760 5 760 0,6
Gestion du secteur 269160 269 160 1,0
Direction de l’alphabétisation 55000 312000 367 000 73,3
TOTAL 110 000 624 000 734 000 100%
7. CREA, « Rapport économique et financier du PDEF », 2004
i)
ii)
iii)
iv)
v)
16
En fait, dans cette phase, le plan de finance-ment prévoit d’augmenter de 165,3 millions de dollars américains en 1998 à 226,46 millions en 2000 et à 239,45 millions en 2003. Cepen-dant, les dépenses publiques de fonctionnement consacrées aux différents sous-secteurs sont très mal réparties. D’un côté le préscolaire, l’élémentaire et le supérieur reçoivent non seulement des allocations intrasectorielles favorables mais aussi bénéficient de ressources largement supérieures aux dépenses prévues. Les taux de réalisation au niveau de ces sous-secteurs sont respectivement 220%, 109% et 129,7% en 2003 contre 126%, 86,2% et 108,4% en 2000. De l’autre côté dans l’alphabétisation et l’enseignement moyen les besoins ne sont satisfaits qu’à respectivement 21,8% et 66,1% en 2003 contre 19,7% et 49,8% en 2002.
1.3.2. La contribution des partenaires tech-niques et financiers
Les programmes d’éducation non formelle ont connu deux phases très distinctes compte tenu du développement du secteur et de l’intérêt des autorités politiques.
Dans la première phase (1989-1993), les programmes étaient financés soit par le Gouvernement avec le projet 1000 classes d’alphabétisation d’un montant de 100 millions FCFA, soit par les projets spécifiques intégrant une dimension éducation non formelle (aucune étude ne fournit des informations fiables sur le niveau de financement compte tenu du car-actère périphérique de l’alphabétisation), soit par les sociétés de développement (SODEFITEX, SODEVA, SAED) ; les observations faites sur les projets restent valables pour les niveaux de financement.
Dans la deuxième phase (1993-2000) qui cor-respond à la formulation et à la mise en œuvre de la lettre de politique du secteur éducation non formelle, les sources de financement du programme du gouvernement sont :
les fonds de l’Etat avec le financement du PAIS à hauteur de 150 millions FCFA ultéri-eurement mis à la disposition des Conseils régionaux à la suite de l’appui de l’ACDI dans la période de 1993 à 1995 ;les grands projets de l’Etat dans le secteur de l’éducation avec le PAPF (14 millions de dollars US de l’IDA), le PAPA (15 millions de dollars canadiens de l’ACDI), le PADEN (2 mil-lions de DM de la GTZ), Alpha Femmes (GTZ) ;les projets sectoriels intégrant une dimen-sion alphabétisation logés dans différents ministères techniques (Ministères de la Famille et de la Solidarité Nationale, de la Pêche) ;les activités développés par les ONG et les as-sociations qui sont capables de mobiliser des ressources externes et internes sur la base de leur dynamisme et de leur relation ;la contribution des communautés qui sont en nature ou en espèces selon les intervenants avec une moyenne de 2 500 FCFA.
Une enquête a été menée par le CRES en 2005 sur 119 programmes d’alphabétisation sélec-tionnés selon différentes typologies (ONG, bailleurs, collectivités locales, organismes ministériels et sociétés de développement) dans la région de Dakar dans la période du 02 au 13 mai 2005 et dans les autres régions dans la période du 15 au 19 mai 2005. Il ressort de cette enquête que les partenaires contribuent de façon inégale au financement de l’éducation non formelle. C’est la coopération internatio-
1.3.1. Le financement dans le budget de l’Etat
Source : Rapport économique et financier du PDEF, CREA 2004
Tableau 2 : Evolution des taux de réalisation des dépenses de fonctionnement (en %) par ordre d’enseignement
2000 2001 2002 2003
Préscolaire 126% 139% 202% 220%
Alphabétisation 19.7% 21.8%
Elémentaire 86.2% 89.9% 106.1% 109.2%
Moyen 49.8% 66.1%
Supérieur 108.4% 125.5% 124.8% 127.9%
•
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nale, avec l’ACDI en tête, qui apporte 32,2 % des ressources. L’Etat vient immédiatement après avec une part de 30,1 %. Les 37,7 % qui restent sont fournis par diverses sources. On constate la faible contribution des ONG (5,4 %) qui confirme que leur principal rôle est la production de services éducatifs et non leur financement.
Au total, le financement de l’éducation non formelle au Sénégal reste marqué par les carac-téristiques suivantes :
un engagement conséquent de l’Etat à travers les inscriptions budgétaires de 150 millions destinés aux régions, le budget d’investissement consolidé avec les crédits IDA et les dons de la coopération bilatérale ;un engagement à long terme des partenaires techniques et financiers qui garantit un fi-nancement durable des activités prévues dans le programme gouvernemental ;la systématisation de la participation des communautés à travers des mécanismes très adaptés à leurs capacités et au contexte local ;
une capacité non négligeable des or-ganisations de la société civile à mobiliser d’importantes ressources financières au profit de l’éducation non formelle ;des difficultés de maîtrise des ressources mobilisées pour le secteur et de leur utilisa-tion optimale dans une approche de coût/ef-ficacité ;la coexistence sur le terrain de pratiques très divergentes en matière de coût avec pour conséquence de sérieux problèmes d’harmonisation notamment sur la nature des programmes offerts (simple apprentissage de la lecture et du calcul contre la formation qualifiante par exemple), sur la cohabitation sur un même site d’offres concurrentielles et sur les lenteurs notées dans l’unification du programme avec un seul manuel de procé-dures.
1.3.3. Modèles de fonds utilisés aux Sénégal
Le Ministre en charge de l’alphabétisation avait décidé en 1993 que son département allait se désaisir de la gestion directe des ressources des-
1.3.3. Modèles de fonds utilisés aux Sénégal
Source : CRES (2005)NB : l’étude du CRES ne précise pas le mode de calcul et de présentation des montants dans le tableau ci-dessus
(montant moyen et montant total).
Tableau 3 : Répartition des ressources par source de financement
Source de financement
Gouvernement
Collectivité locale
Coopération multilatérale
Coopération bilatérale
Coopération décentralisée
ONG
Ressources propres
Contribution des bénéficiaires
Association communautaire
Mécène
Autres
Total
Montant moyen en Francs CFA par programme
30 429 849
696 000
32 567 576
6 203 236
5 085 474
5 440 791
5 387 773
1 797 741
23 498
2 537 102
10 667 059
Montant en Francs CFA
1 460 632 760
33 408 000
1 563 243 666
297 755 326
244 102 750
261 157 968
258 613 093
86 291 578
1 127 917
119 243 805
522 685 900
4 848 101 656
Equivalent du mon-tant total en $ (1 USD = 500 FCFA)
2,921,000
66,816
3,126,000
595,510
488,205
522,315
517,226
172,583
2,255
238,487
1,045,371
9,696,203
•
•
•
•
•
•
18
tinées à l’éducation. C’est pourquoi il a été fait appel à des structures comme l’AGETIP (fonds de la Banque Mondiale) et le cabinet FIDECA (fonds de l’ACDI) qui présentent les caractéris-tiques suivantes :
la structure a une existence légale ;elle a une expertise en matière de gestion de petits contrats et d’exécution de projets ;elle a la capacité technique (personnel qualifié et expérimenté), financière (surface financière et compte bancaire) et logistique (moyens de déplacement, locaux fonctionnels et équipements) ;elle a une bonne connaissance et une pra-tique confirmée des procédures financières de l’Etat et des partenaires techniques et financiers ;elle dispose ou propose des antennes locales pour la gestion du programme dans les zones d’implantation du plan.
Du fait que l’AGETIP qui devait accompagner le Gouvernement dans la mise en place d’une fondation pour l’alphabétisation a failli à sa tâche (certainement que la mise en place de la fondation allait entraîner une baisse de ses revenus tirés de la gestion des ressources de l’alphabétisation).
Le Centre National de Ressources Education-nelles (CNRE) a été conçu comme pilier du-rable de la politique de partenariat entre les différents acteurs du secteur (Etat, Société Civile, Secteur privé, Collectivités Locales, Com-munautés). Endroit privilégié de rencontres, d’information, de documentation, de formation et d’appui technique, il devait être aussi le lieu où les activités de mobilisation des ressources financières et de développement d’un partenar-iat efficace et durable entre les différentes par-ties impliquées. Il est aussi prévu que le CNRE intervienne à titre d’agence d’exécution tech-nique et financière du programme. A ce titre, le CNRE sera chargé de : (i)mobiliser des fonds et de financer les actions retenues (alphabéti-sation, développement de modèles alternatifs d’éducation, post-alphabétisation), (ii)renforcer les capacités des différents acteurs du secteur, (iii)contribuer à l’amélioration de la qualité des actions entreprises, (iv)appuyer la concertation et le partenariat.
Pour remplir ces missions, le CNRE devra se doter d’un statut adapté et respecter un certain nombre de principes. Cependant, la reconnais-sance légale du CNRE constitue une condition essentielle pour sa mise en place. Malgré la tenue de l’assemblée générale constitutive du Centre sous une forme associative, des suspi-cions persistent sur la sincérité de la partie gouvernementale sur les questions de parité et d’implication pleine et entière des autres secteurs (privé et civil) qui ne seraient plus que de simples figurants.
Il semblerait que le ministre ait finalement opté pour la création du CNRE par décret qui est dans le circuit administratif.
Mise en place et gestion de fonds pour l’Education Non Formelle dans la région Ouest Africaine
En vue d’un développement plus rapide de l’éducation non formelle, beaucoup de pays ont adopté la stratégie du « faire faire » qui consiste à déléguer les fonctions de concep-tion et de mise en œuvre de programmes d’alphabétisation adaptés à la demande à des organisations de la société civile qui en ont l’expérience et les capacités.
Cependant, cette stratégie a ses exigences dont notamment :
égalité d’accès aux fonds pour tous les opéra-teurs dont les propositions de projet répon-dent à un ensemble de critères d’éligibilité reconnus comme justifiés par tous les parte-naires, impartialité et transparence du dispositif d’allocation des fonds,rapidité du paiement des prestations aux opérateurs qui, pour l’essentiel, ne disposent pas de fonds propres et ont une trésorerie réduite.
1.3.3. Modèles de fonds utilisés aux Sénégal
a)b)
c)
d)
e)
•
•
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19
Compte tenu de ces exigences, les pays ont opté pour la mise en place d’agences d’exécution soit simplement financières ou techniques et finan-cières avec le mandat suivant :
mobiliser les ressources destinées à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle (ressources de l’Etat, ressources des partenaires et recherche de ressources additionnelles dans le cadre de démarches novatrices)financer les projets présentés par les opéra-teurs, projets qui répondent à un certain nombre de normes définis dans un manuel de procédures consensuel
Trois (3) approches sont notées en Afrique de l’Ouest :
1. l’appel à une structure existante du type AGETIP comme au Sénégal dans les années 1990 avec les avantages suivants: i) une struc-ture déjà existante la rendant immédiatement opérationnelle ; ii) l’expérience de la struc-ture dans la conduite de projets financés avec l’appui des partenaires au développement, iii) l’efficience liée au partage de certains coûts de fonctionnement entre plusieurs projets ;
2. la création d’un fonds par décret : c’est le cas du Fonds National d’Appui à l’Alphabétisation en Côte d’Ivoire (FNAA) ad-ministré par un Comité de Gestion composé par des représentants de 9 ministères, des réseaux de la société civile et des bénéficiaires organ-isés ; le Comité de Gestion est l’ordonnateur du Fonds qui est doté de services animés par des chefs de division nommés par le Ministre de l’Education à l’exception du chef de la Divi-sion des Finances et de la Comptabilité qui est nommé par le Ministre de l’Economie et des Finances ; le Fonds et ses services sont placés sous la responsabilité d’un Directeur du Fonds nommé par le Ministre de l’Education ; le Mali a mis en place un Centre de Ressources présent-ant un peu les mêmes caractéristiques (le Centre est dans l’organigramme du Ministère de l’Education)
3. la création d’un fonds sous forme associa-tive avec la présence de l’Etat, des Partenaires Techniques et Financiers, la Société Civile et le secteur privé : c’est au Burkina Faso avec le cas du Fonds d’Appui à l’Alphabétisation et à l’Education Non Formelle (FONAENF) ; ce fonds présente les caractéristiques suivantes : ouverture au privé, large autonomie, ap-plication des procédures allégées et souples, équité et transparence, décaissement rapide et effectif, parité dans la composition de son conseil d’administration, tutelle technique du Ministère de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation et la tutelle financière du Ministère de l’Economie et des Finances ; le Sénégal a mis en place un fonds du même type dénommé « Centre National de Ressources Educationnelles pour l’éducation non formelle » avec en plus des missions d’ordre technique.
Une autre modalité existe au niveau sous-ré-gional avec la Fondation Karanta mise en place par quatre pays : le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal.
1.3.3. Modèles de fonds utilisés aux Sénégal
•
•
20
Pour comprendre les différences de coûts entre les différents intervenants, il est néces-saire d’avoir une photographie sommaire de l’ensemble des projets dans leurs caracté-ristiques (nature du programme, durée de l’intervention, modalités de mise en œuvre, partenaire financier…). C’est l’objet de ce chap-itre sur les différents programmes.
Le Sénégal a adopté l’approche programme pour la mise en œuvre de la politique d’alphabétisation. En effet, le Gouverne-ment définit une politique générale avec ses partenaires qui se reconnaissent à la fois dans le plan d’action retenu et dans le cadre stratégique de coordination des actions et d’optimisation de l’utilisation des moyens mo-bilisés. Pour cela, le programme gouvernemental est mis en œuvre à travers des projets auto-nomes avec :
un mécanisme de coordination des bail-leurs pour la détermination des zones d’intervention de chacun, la répartition des efforts en particulier en ce qui concerne l’appui institutionnel au ministère et aux opérateurs et un dispositif de révision con-certée des options ;l’harmonisation des interventions avec l’ajustement des manuels de procédures tout en tenant compte des spécificités de chacun, le partage des informations sur chaque projet avec la tenue de comités de pilotage ouverts à tous les partenaires, la discussion sur les coûts et sur le dispositif de suivi évaluation et ses résultats ;la mise en place d’une base de données pour suivre l’évolution du secteur avec la compila-tion de toutes les données harmonisées et pour fournir aux décideurs et aux partenaires les informations utiles à la prise de décision ;la recherche progressive des points de con-vergence pour arriver à terme à la mise en place d’un programme unique, moins dévo-reur en argent et en ressources humaines ;
l’appel à des institutions spécialisées non gouvernementales pour la gestion financière de manière à décharger l’unité de coordina-tion du projet des tâches de gestion finan-cières classiques et à l’orienter vers des missions techniques d’orientation, de promo-tion, d’information, de régulation et de suivi de l’avancement du projet ( il s’agit de la maîtrise d’ouvrage déléguée à l’AGETIP pour le PAPF et du cabinet FIDECA avec le PAPA ; d’autres projets de moindre envergure admin-istrent eux-mêmes leurs fonds comme c’est le cas avec le PADEN).
Ces grands projets8 qui font de l’alphabétisation dans au moins six (6) langues nationales et très rarement en français sont les suivants :
Programme d’Alphabétisation Intensive du Sénégal (PAIS-Etat) financé par l’Etat: c’est un programme décentralisé exécuté par des opérateurs et s’occupant uniquement de la lecture, de l’écriture et du calcul sur une du-rée de 300 heures en deux périodes de cinq (5) mois ;Projet d’Alphabétisation des Elus et Notables Locaux (PADEN) appuyé par la GTZ : l’objectif du projet est d’élaborer et d’appliquer un programme d’alphabétisation fonctionnelle destiné aux élus, notables et autres leaders de la communauté rurale, en vue de les quali-fier pour l’autoadministration locale ; les par-ticipants aux classes du PADEN sont les élus analphabètes, les notables (chefs de villages et autorités religieuses ou traditionnelles) et les leaders d’organisations communautaires de base ; le projet s’exécute en deux phases étalées sur 18 mois environ (chaque phase compte 150 heures de cours, soit 300 heu-
2. L’approche programme en alphabétisation au Sénégal
2. L’approche programme en alphabétisation au Sénégal
8. Tous ces projets à l’exception du PAIS-Etat ont fait l’objet de plusieurs évaluations qui sont disponibles. D’autres projets dans des secteurs techniques comme l’élevage, la pêche ont un volet « alphabétisation » pour lequel on ne peut pas obtenir des coûts détaillés du fait des dépenses communes.
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i)
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res pour une génération de participants) ; Une phase se déroule généralement en cinq (5) mois . A raison de 5 jours par mois et 6 heures par jour, cela fait 30 heures par mois et 150 heures pour les 5 mois ; c’est la contrainte de la dispersion géographique des élus qui a imposé au projet l’option « sémi-naire » qui consiste en cette concentration des cours sur cinq (5) jours d’affilée par mois ; pour faciliter ce regroupement (en général au chef lieu de communauté rurale) le PADEN a consenti un appui à la restauration de 500 F CFA par jour et par participant et, pour le transport, un forfait de 500 F CFA par « séminaire » ;Projet d’Appui au Plan d’Action (PAPA) ap-puyé par l’ACDI : Alphabétisation fonction-nelle encadrant prioritairement des femmes et des jeunes filles de 15 à 55 ans sur une durée de 300 heures avec deux possibilités : un programme de 10 mois en deux phases de 5 mois et un programme de 5 mois ;Alpha Femmes appuyé par la GTZ : financé par la GTZ sur trois ans, le projet comme le PADEN ne s’est pas fixé d’objectif quantitatif, seulement 3 180 auditeurs, essentiellement des femmes membres de groupements locaux ont été alphabétisées dans le cadre de ce projet ; c’est un programme d’alphabétisation fonctionnelle : il met l’accent sur l’acquisition de compétences en matière de gestion financière, de santé, de droits des femmes, d’environnement et de civisme ;v) Projet Alphabétisation Priorité Femmes (PAPF) puis PIEA appuyé par la Banque Mon-diale : deux modèles mis en œuvre : (i) Pro-gramme d’alphabétisation fonctionnelle et de post-alphabétisation destiné prioritairement aux femmes sur une période 18 mois pour au moins 450 heures en deux phases distinc-tes avec possibilité d’accès à une phase de post-alphabétisation, (ii) Programme inté-gré d’éducation des adultes (PIEA) de 600
heures permettant aux cibles de maîtriser les connaissances instrumentales, de s’organiser efficacement, de disposer de ressources hu-maines endogènes qualifiées pour l’éducation permanente, de conduire des activités pou-vant améliorer sensiblement leurs revenus et de disposer d’un centre de documentation et d’animation fonctionnel et fréquenté.
Cependant, d’autres interventions très impor-tantes sont le fait de projets relevant d’autres secteurs et qui ont un volet alphabétisation. C’est le cas par exemple avec le Projet Agrofor-estier de Diourbel ou le Projet d’Aménagement et de Développement Villageois (PAVD) de Louga et avec certaines sociétés de développe-ment comme la Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX) ou la Société d’Aménagement du Delta (SAED).
2. L’approche programme en alphabétisation au Sénégal
iii)
iv)
v)
22 3. Les coûts unitairess
3. Les coûts unitaires
Ce chapitre a pour objet d’analyser les coûts untitaires différents pratiqués au Sénégal avec l’ambition de fournir les éclairages des concepts utilisés, la logique qui les sous-tend, les élé-ments constitutifs de ces coûts, la répartition de ces coûts par acteur.
3.1. Elucidation du choix des concepts de coût et de subvention
Il faut d’abord constater que la stratégie adop-tée par le gouvernement est le « faire faire » qui est une approche partenariale entre l’Etat et les organisations de la société civile. Cette approche qui est très différente de la passation classique de marché basée sur les coûts et la qualité est fondée sur le partage des coûts entre l’Etat (qui donne une subvention par appre-nant prenant tout ou partie du coût efficacité d’un programme), l’opérateur en alphabétisa-tion (organisation à but non lucratif qui met à contribution sa structure, une partie de ses moyens et son personnel pour la mise en œuvre du programme conformément à son statut d’organisation d’appui au développement et non comme prestataire de service) et les communau-tés (qui contribuent en nature ou en espèces en fonction de la disponibilité gratuite ou non d’infrastructures et du niveau de revenus des bénéficiaires).
Selon l’étude faite par Diagne et Sall (2006 : 12), il s’agit de procéder à « l’analyse des nombreuses façons possibles d’organiser d’une part la production des services éducatifs et la livraison des biens éducatifs et d’autre part de distribuer les ressources entre des éléments tels que le salaire et la qualification/formation des enseignants, la taille de la classe, la dis-ponibilité en matériels pédagogiques pour les alphabétiseurs et les apprenants, l’appui péda-gogique donné aux alphabétiseurs, l’évaluation des apprenants et du système, l’encadrement administratif, la gestion des centres, etc. Dans
l’expérience sénégalaise, il s’obtient, dans un premier temps, par le rapport entre le coût global et le nombre d’apprenants bénéficiant des services éducatifs. Egalement, il est pos-sible de comprendre le coût unitaire comme l’estimation en moyenne des charges fixes et variables nécessaires pour former un ap-prenant selon les objectifs d’un programme d’alphabétisation donné. Sous ce rapport, le coût dépend des objectifs visés par un pro-gramme. La structure du coût intègre les éléments ou paramètres à considérer pour la production de services éducatifs et la livraison des biens éducatifs».
3.2. Structure générale du coût unitaire
La structure des coûts a été déterminée au Sénégal en fonction des coûts pratiqués par les opérateurs avant 19949 et en réponse aux constats et questions suivantes :
a) la faiblesse des programmes d’alphabétisation : les effets conjugués de la standardisation des programmes et de l’absence de visibilité ont été certainement à l’origine de leur inefficacité et de la faiblesse des ré-sultats observés. Les participants n’hésitent pas à avouer leur implication répétitive dans beaucoup de sessions de formation sans pour autant développer des compétences durables. Ce caractère éphémère des acquis était aussi dû en partie à l’absence de mesures spécifiques de post-alphabétisation de manière à garantir la conservation, l’utilisation et le développement des acquis. Cette faiblesse des rendements ex-pliquait les coûts inflationnistes et la réfraction des partenaires financiers très soucieux du coût efficacité des programmes. La qualité douteuse des résultats et de leur durabilité constituaient une conséquence de l’absence de dispositif cohérent et efficace de suivi et d’évaluation pour prendre les mesures correctives néces-saires et constater sur sites réels et auprès
9. En 1994, le ministère a fait faire une étude sur les opérateurs en alphabétisation. L’étude avait répertorié 94 opérateurs (ONG, as-sociations, projets et sociétés de développement) qui avaient des coûts très différents selon la nature de l’alphabétisation pratiquée (apprentissage de la lecture et du calcul pour les associations de langue, alphabétisation fonctionnelle pour les projets et les sociétés de développement comme celle qui travaille sur le coton, le riz ou l’arachide…) et en fonction des ressources mobilisées. Avant cette date, aucune donnée n’existait sur le sujet..
233.3. Subvention unitaire par programme
des bénéficiaires l’impact des programmes sur l’environnement, l’organisation des communau-tés et les compétences des cibles.b) A l’exception des opérateurs de grande envergure qui étaient financés par des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, la plupart des opérateurs opéraient avec de petits bud-gets, un petit nombre de spécialistes et of-fraient des programmes de petite échelle qui ciblent de petits groupes bien définis dans des zones géographiques déterminées. On ne savait pas grand chose sur l’efficacité des programmes offerts par les petits opérateurs, ni si les petits opérateurs avaient la capacité professionnelle de développer et gérer des programmes plus importants. De nombreux opérateurs main-tenaient toutefois qu’il faudrait prendre soin d’assurer un appui technique aux opérateurs les plus petits, notamment dans les domaines de la formation des formateurs, des méthodes d’étude participative du milieu, d’éducation des adultes et des matériels didactiques.c) L’absence de diffusion d’expériences concluantes en matière d’offre qualitative et efficace de formation pouvait susciter des interrogations sur la pertinence des contenus dispensés, l’efficacité des procédures et proces-sus de formation et la disponibilité du matériel didactique en nombre et en qualité à temps opportun. Si au niveau de l’élaboration des programmes pertinents, un dispositif de quali-fication des opérateurs était mis en place, par contre, le problème du matériel didactique - en particulier les manuels - méritait une attention particulière. La direction de l’alphabétisation disposait d’une unité d’édition certes utile mais très vétuste. Des efforts ont été notés en matière d’appui à l’édition malgré l’absence d’une politique éditoriale en langues nationales en accompagnement des programmes en cours.
A partir de 1994 et en réponse à ces préoccu-pations, la structure interne du coût unitaire
autour de sept (7) préoccupations majeures ou éléments structurants du coût moyen a été retenue par tous les programmes :
la mise à disposition d’un personnel de ter-rain de qualité par le canal d’un recrutement critérié, d’une formation initiale complétée par un dispositif de formation continuée:l’équipement conséquent des centres de ressources pour configurer l’environnement lettré et assurer la poursuite de l’éducation de basel’achat de fournitures classiques de tout ap-prenant en prévoyant les deux phases avec le renouvellement du matériel ;la disponibilité des supports de formation adaptés aux thèmes fonctionnels et aux be-soins des apprenants à temps, en quantité et en qualité ;la mise en œuvre d’un dispositif permanent de suivi-supervision-évaluation conformé-ment aux indications. les frais de gestion et de fonctionnement (frais bancaires, rémunération des person-nels)l’appui institutionnel pour le renforcement des capacités de l’opérateur et/ou des com-munautés bénéficiaires.
3.3. Subvention unitaire par programme
Notons que la subvention ne prend en compte officiellement que tout ou partie des éléments structurants comme le tableau ci-dessous mon-tre pour les cinq programmes qui sont consi-dérés dans cette étude. Cette subvention va différer d’un projet à un autre pour les principales raisons suivantes :i) des différences dans la nature du programme et dans sa durée : si le PAIS/Etat10 est orienté vers l’alphabétisation initiale, par contre le PAPF et le PAPA ont opté pour une alphabétisa-tion fonctionnelle même si le PAPF présente
10. La subvention du PAIS/Etat est avant tout une résultante de la gestion de contraintes d’ordre budgétaire et démographique, du fait de la modicité des fonds alloués et du fort taux d’analphabétisme et de la pression de la demande. Cela a eu pour conséquence une orientation essentiellement quantitative ; ce coût est ensuite un appui aux populations organisées et aux opérateurs en complément de leurs propres efforts ; de ce fait, ce coût peut être considéré comme une simple initiation à l’écriture, à la lecture et au calcul élémentaire ; en effet, hormis la prise en charge des personnels, aucun facteur d’efficacité d’un programme fonctionnel n’est identifié.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
2� 3.3. Subvention unitaire par programme
des durée différentes en termes d’heures et de période en mois ;ii) des différences liées aux spécificités de l’approche de livraison : par exemple, le PADEN prend en charge une partie de la formation ini-tiale des facilitateurs (dans les thèmes liés à la décentralisation et la citoyenneté) et organise des sessions de formation au niveau du siège de la Communauté Rurale bénéficiaires alors que les participants (des conseillers élus) viennent de divers villages ; d’où une prise en charge des frais de transport et de restauration ; en plus ce projet a un ratio d’un superviseur pour 4 classes contre 10 classes pour les autres projets compte tenu de la taille des sous-projets par commu-nauté rurale ;iii) de l’orientation de l’appui institutionnel et du mode de prise en charge des frais de super-vision : si l’appui institutionnel au PAPF est presque entièrement absorbé par les moyens logistiques de supervision (le moyen logistique
a une durée de vie supérieure à celle du projet), par contre le PAPA prévoit des frais journaliers de supervision par exemple ;iv) la diversité de l’offre : par exemple, le PAPA a connu trois (3) types d’offre expérimentés : les petites requêtes de 5 classes au plus, le programme de 10 mois et le programme expéri-mental de 6 mois ; ce qui permet d’avoir des économies d’échelle non négligeables et des frais de fonctionnement réduits ;v) des mesures de réduction des coûts : le PAPA a réussi à diminuer considérablement le coût initial en agissant sur la bonne gestion des personnels compte tenu du nombre de classes par sous-projet (le poste de coordonnateur n’est plus rémunéré) et des cohortes d’alphabétiseurs ayant déjà reçu la formation initiale (il est exigé 50% du personnel formé d’anciens appelés à être plutôt recyclés), des acquis en matière d’équipement pour l’opérateur liés à l’appui institutionnel (qui a connu une baisse de 1%) ;
Tableau 4 : Subvention par programme/projet
Sources : the five case studies
Programme ou projet
1. Programme d’Alphabétisation
Intensive du Sénégal (PAIS-Etat)
financé par l’Etat
2. Projet d’Alphabétisation des
Elus et Notables Locaux (PADEN)
appuyé par la GTZ
3. Projet dAppui au
Plan d’Action (PAPA) appuyé
par l’ACDI
4. Alpha Femmes appuyé par la
GTZ
5. Projet Alphabétisation Priorité
Femmes (PAPF) puis PIEA appuyé
par la Banque Mondiale
Montant de la subven-
tion en F CFA
5.299
35 199 pour la forma-
tion + 60 000F pour les
séminaires mensuels =
95 199F
- 22 500 pour les pro-
grammes de 10 mois
- 15 000 pour les pro-
grammes de 6 mois
52,471
27,500
37,000
Participation
par apprenant
en F CFA
Non déterminé
Non déterminé
2,500
2,500
2,500
Participation de
l’opérateur (pas
obligatoire)
Non déterminé
Non déterminé
Non déterminé
Non déterminé
Non déterminé
Non déterminé
Ce tableau a été élaboré en croisant les données de plusieurs sources : Nordveit (2003), Nordveit (2004), Diagne et Sall (2006), Diagne (1999), CRES (2005
2�3.3. Subvention unitaire par programme
vi) des options du partenaire qui appuie le projet : la Banque Mondiale a opté pour le coût/efficacité (avec la prise en charge de tous les éléments qui garantissent la qualité des pro-grammes) tandis que l’ACDI est pour des coûts soutenables par le pays (c’est-à-dire compati-bles avec le PIB) dans la perspective du dépéri-ssement de l’appui des partenaires techniques et financiers.
En outre, le coût unitaire théorique par ap-prenant peut être compris comme le coût unitaire découlant des requêtes de sous-projets d’alphabétisation. Ces coûts servent de base au calcul de la subvention aux opérateurs mais ne sont pas exhaustifs et ne rendent pas compte de la réalité après exécution.
Le sous-projet, quant à lui, est l’unité minimale de classes permettant d’enrôler un nombre donné d’apprenants. A titre d’exemple, une classe d’alphabétisation comprend en moyenne 30 apprenants (entre 35 au maximum et 25 au minimum). La taille d’un sous-projet est esti-mée entre 10 et 20 classes pour une population respective de 300 et 600 apprenants. Cepen-dant, il faut noter que les opérateurs débutants ou encore émergents peuvent se voir attribuer un quota de 5 classes compte tenu de leur ca-pacité de gestion ou se voir proposer une forme d’organisation en consortium avec un opérateur expérimenté à des fins d’apprentissage pour avoir une expérience.
Exemple de structure du coût dans un projet de développement intégré : le cas du Projet d’Aménagement et de Développement Villageois de Louga (Diagne 2000)
Le projet a prévu un budget de 105 200 000 FCFA pour l’alphabétisation, ainsi répartis :Onze (11) sessions de formation des relais à raison de 1 238 000 FCFA par session soit 13 600 000 FCFATrente-deux (32) sessions de recyclage des relais à raison de 413 000 FCFA par session soit 13 200 000 FCFALes salaires et indemnités des relais : 35 000 FCFA/mois X 7 mois X 2 ans soit 78 400 000 FCFA.
Dans les faits et pour la première année de fonctionnement avec 37 centres ouverts, la structure des dépenses effectuées est la suivante :
Coûts de formation des relais : 1 500 000 FCFAFournitures des centres : 3 633 365 FCFASalaire des relais : 35 000 X 37 relais X 7 mois = 9 065 000 FCFARestauration : 4 001 550 FCFA.
Cela fait un total de 18 199 915 FCFA pour 37 centres soit 491 890 FCFA par centre ou 16 352 FCFA par auditeur.
L’analyse de ce budget et de sa mise en œuvre révèle les éléments suivants :un coût moyen de 16 352 FCFA par apprenant pour un programme de 7 mois ; ce coût ne prend pas en compte tous les facteurs d’efficacité d’un programme comme l’environnement lettré avec les bibliothèques et les ouvrages en langues nationales, la supervision assidue et régulière avec ses moyens propres, les conditions d’étude et de travailil existe des coûts cachés non pris en compte tels que la participation des bénéficiaires (construction d’abris…), la supervision avec les moyens logistiques du projet, la conception du programme par l’opérateur, les activités de sensibilisation ainsi que les mesures liées à la sélection des relais
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26 3.3. Subvention unitaire par programme
D’autre part, certaine projets sectoriels fournis-sent des informations incomplètes sur les coûts comme cela est le cas avec le Projet d’Aménagement et de Développement Villageois de Louga (voir encadré).
Compte tenu de ces clarifications sur le mode de calcul des coûts et de la subvention, la structure générale de la subvention est présen-tée dans le tableau suivant.
Le tableau suivant présente la répartition de la subvention par poste de dépense et par projet/programme (voir en annexe 1 le détail des coûts par programme).
D’après l’étude Diagne et Sall (2006), selon les données de micro enquêtes effectuées auprès d’un échantillon d’opérateurs, le coût de revi-ent de la formation d’un auditeur est estimé à
Tableau 5 : Structure de la subvention par projet/programme idéal
Eléments structurant la subvention1. Etude du milieu et prépa-ration de la requête de financement 2. Formation des personnels
3. Matériel didactique
4. Équipements5. Fournitures6. Personnel
7. Fonctionnement
8. Post-alphabétisation
9. appui institutionnel
Détails
Formation des alphabétiseurs à la MARP + conduite sur sites + établissement des contrats avec population + identification des cibles-honoraires des formateurs-prise en charge des formés (transport, hébergement, restauration)-location des locaux-matériel individuel et collectif (bloc-notes, bics, crayons, padex…)-recyclage-livres des participants (lecture, calcul, et thèmes fonctionnels)-livres et livret de l’alphabétiseur (livres des apprenants, livret de suivi, guide- programme)-calculatrice pour participants-affiches et autres supports écrits-matériel pour les formations techniquesConstruction des abris (si nécessaire), tables + bancs, tableauxCahiers, écritoires, gommes, ardoises, craie-coordinateur -superviseur (s)-gestionnaire -facilitateurs-moyens de supervision et entretien et assurance des moyens de supervision-communication -missions (coordinateur et gestionnaire)-secrétariat et reprographie-formation relais villageois-bibliothèque villageoise-documentation (ouvrages, journaux…)-panneaux de lecture-appui aux groupements villageois (financement + formation des dirigeants des organisations communautaires)-appui à l’opérateur
Source : Amadou Wade Diagne, 1999
273.3. Subvention unitaire par programme
Tableau 6 : Comparaison des couts théoriques d’un programme d’alphabétisation fonctionnelle en F CFA
Source: Amadou Wade Diagne, 1999
NB : ces données servent encore de base pour la détermination des subventions accordées aux opérateurs.
Elements Papf Papa Paden Alpha Pais/etat
Constitutifs Femme
1- Formation des personnels 3067 11,633 ND11 200
2- Equipements - ND
3- Fournitures 8,150 5,950 ND 1,136
4- Manuels ND.
5- Suivi, supervision et
évaluation 18,167 1,400 ND 130
6- Fonctionnement 2,100 ND 3,833
7- Appui 3,333 4,591 ND -
TOTAL 32,717 22,15412 35,19913 ND 5,299
25 009 francs CFA, en moyenne, compte non tenu de certaines dépenses en nature. Ce coût est essentiellement constitué de dépenses de fonctionnement qui absorbent près de 76 % des ressources. La dépense d’investissement unitaire est évaluée à 17% de la formation. Cette faiblesse de la part des investissements
tiendrait d’une part à la non prise en compte de certaines dépenses en nature et d’autre part, à l’utilisation des classes de l’éducation formelle par certains opérateurs.
Le tableau suivant résume le poids de chaque élément constitutif de la subvention par appre-nant.
11. Le projet ne dispose pas d’informations sur la subvention12. Coût 1997/98 pour classes de 10 mois (sous-projet de 20 classes/600 apprenants)13. Sans le transport et la nourriture des participants (60 000F/participants)
Source : Diagne et Sall (2006)
Tableau 7 : Répartition de la subvention par apprenant (moyenne sur l’ensembles des programmes
Eléments constitutifs Pourcentage
Equipements 9.2
Formation initiale et continuée des personnels 10.64
Formation des bénéficiaires 58.4
Salaire Personnel : 23.68%
Matériel didactique : 34.72%
Suivi 10.4
Fonctionnement 2.08
Evaluation 0.9
Appui institutionnel 8.47
28 3.4. Montant des participations des opérateurs et des communautés
3.�. Montant des participations des opéra-teurs et des communautés
Il est important de noter que le Gouvernement ne donne qu’une subvention qui ne couvre pas l’ensemble des frais pour un programme effi-cace. Il faudra donc prendre en compte la con-tribution des ménages dans le calcul des coûts unitaires réels.
Dans le cas du PAPF, les apprenants ont con-tribué au projet avec un coût fixe de 2 500 FCFA par personne directement payés à l’opérateur. Cette contribution en nature ou en espèces fait partie intégrante du budget d’exécution de l’opérateur. Cette contribution a été retenue sur la base des pratiques des opérateurs révélées par l’étude sur les opérateurs en alphabétisation réalisée en 1994 et sur la base des capacités contributives des communautés dans un con-texte de pauvreté.
D’après la thèse de Nordveit (2004), l’opérateur récupérerait ainsi 4,63 USD14 par participant, qui correspondrait environ à 7 USD par ap-prenant ayant complété les cours ou environ à 19 USD par alphabétisé. Ce calcul a été fait sur la base des rendements notés dans l’étude longitudinale menée par la DAEB à partir de 1998. Cependant, on doit noter des réserves sur les données ayant servi de base au travail de Nordveit, réserves liées aux éléments suivants entre autres :
la nouveauté de ce type d’évaluation avec le manque d’expérience de la DAEB en matière d’étude longitudinale qui n’a bénéficié d’aucun accompagnement méthodologique et intrumental (c’est la raison pour laquelle on a substitué l’étude d’impact de l’alphabétisation à cette étude) ;le concept de scolarisé ne signifie pas que l’apprenant ayant déjà fréquenté une école a maîtrisé les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul ;l’instabilité des enquêtés avec une forte perte des cibles durant cette étude qui a duré plus de cinq (5) ans ;
les conditions d’administration des tests par des personnes étrangères au milieu ne garan-tissent pas toujours la sérénité des testés ;les multiples choix politiques opérés à partir de 1997 ne sont pas étrangers à la baisse du niveau de qualité des programmes : mas-sification des opérateurs avec l’allègement des procédures, le « repêchage » d’opérateurs dont les requêtes ont été jugées inéligibles par la commission de sélection, choix des membres des comités de sélection pas toujours faits sur la base des capacités et de l’expérience, responsables locaux de l’alphabétisation de connivence avec les opérateurs pour « fermer les yeux » sur des pratiques peu orthodoxes, relâchement du contrôle de l’AGETIP et de la DALN.
3.�. Frais de promotion et de gestion des programmes
Les frais de promotion et de gestion des pro-grammes sont indépendants des subventions décrites dans les chapitres précédents. Gé-néralement, les postes de dépenses suivants ne sont pas suffisamments mis en lumière dans le calcul des coûts unitaires. Il s’agit
Des frais de gestion financière du pro-gramme : dans le cas du PAPF, pour le compte du ministère et dans le cadre d’un contrat de maîtrise d’ouvrage délégué, c’est l’AGETIP qui a été chargée de gérer les fonds du projet:Des frais de coordination et de suivi avec la structure de management du programme ;Des frais de suivi et d’évaluation pour la Direction de l’alphabétisation ;iv. Des dépenses de renforcement des capaci-tés des différents acteurs : diverses forma-tions (utilisation du manuel de procédures, gestion du programme, introduction de nouvelles approches…), diffusion des bonnes pratiques (capitalisation et ateliers de part-ages, publication d’un bulletin de liaison).
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14. Valeur du USD en 1995
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i.
ii.
iii.
293.6. Le mode de calcul des coûts d’un programme
Ces différents coûts sont très rarement docu-mentés et varient d’un programme ou projet à un autre. Dans le cas du PAPF par exemple, la rémunération de l’AGETIP représentait 5% des ressources qu’elle gère.
Cependant, selon la thèse de Nordtveit (2005), les charges réelles de ces trois catégories (AGETIP, cellule de coordination du projet et charges du Cabinet et de la direction de l’alphabétisation) ont représenté environ 30% de tous les coûts du projet.
En conclusion, on peut retenir que très peu de programmes ont pris en compte l’ensemble des paramètres pour le calcul des coûts unitaires et pour la détermination du montant de la sub-vention pour un programme de qualité.
3.6. Le mode de calcul des coûts d’un programme
L’analyse des différents documents de cette étude permet de déterminer la struc-ture générale du coût d’un programme d’alphabétisation fonctionnelle.Compte tenu du fait que les données dis-ponibles sont muettes sur plusieurs aspects des coûts à l’exception du PAPF avec l’étude de Nor-dtveit (2005), il semble nécessaire d’avoir une idée sur l’ensemble des paramètres à prendre en compte dans l’estimation des coûts d’un pro-gramme.Dans le cadre du PAPF, la subvention donnée à l’opérateur a été fixé à 27 500 FCFA par participant dans le cours d’alphabétisation dite fonctionnelle et à 37.000 FCFA pour le pro-gramme intégré. Le prix de revient unitaire du PAPF par apprenant comporte deux parts :
1. La part de l’Etat avec la subvention accordée à l’opérateur, la rémunération de l’agence d’exécution financière, les dépenses de fonctionnement et de suivi ;
2. La part complémentaire avec la con-tribution des apprenants et les coûts d’opportunité ;
D’après les travaux de Nordveit, le prix de revi-ent unitaire public moyen était approximative-ment $78 par apprenant, $118 par apprenant ayant achevé tous les cours et $319 par al-phabétisé compte tenu des résultats des dif-férents tests (coût/efficacité).
30 4. Les principales leçons apprises sur le financement de l’alphabétisation
�. Les principales leçons apprises sur le financement de l’alphabétisation
Ce chapitre va tirer les leçons apprises dans la mise en œuvre de l’ensemble de programmes d’alphabétisation au Sénégal pour déterminer les mesures à prendre pour réaliser les objectifs fixés dans le cadre de LIFE au Sénégal et amé-liorer la qualité de ces programmes.
L’étude d’impact des programmes d’alphabétisation mis en œuvre dans le pays et conduite par la DALN à partir de 2003 avec l’appui d’un statisticien a révélé les principaux constats suivants :
La moitié des apprenants qui avaient un profil d’analphabète ne parviennent pas à distinguer des lettres après 300 heures de cours ;Seuls 20% des apprenants du PDEF/ENF ont acquis un profil de lettré satisfaisant ; il s’agissait des apprenants qui avaient des antécédents en éducation ;les résultats du PAIS sont particulièrement faibles notamment en expression écrite où seul un progrès de 4% a été noté contre 20% pour le PDEF/ENF.
Ces résultats sont comparables avec ceux ob-tenus avec l’étude longitudinale conduite par la DALN (2005). Les différentes leçons apprises dans ces études et dans toutes les évaluations conduites jusqu’à présent n’ont pas été prises en compte pour améliorer le fonctionnement de la stratégie du « faire faire » qui n’a pas répondu aux espoirs placés en elle en ce qui concerne la qualité des apprentissages. C’est la raison pour laquelle des correctifs doivent être apportés au dispositif pour assurer aux inves-tissements faits des rendements acceptables.
�.1. L’adoption de la structure du coût d’un programme efficace
En résumé, on peut retenir que les éléments constitutifs pour le calcul du coût d’un pro-gramme sont les suivants : subvention par apprenant, participation par apprenant, partici-pation de l’opérateur, frais de gestion finan-cière, autres coûts (fonctionement de la cellule de coordination, suivi et évaluation de chaque sous-projet, renforcement des capacités, com-munication).
Cependant, la subvention par apprenant devra prendre en compte l’ensemble des facteurs d’efficacité comme la formation des personnels (coordinateur, superviseurs, animateurs, per-sonnes relais, membres des comité de gestion), les conditions d’étude et de travail (locaux et équipements), les fournitures, supports didac-tiques et l’environnement lettré, les frais de fonctionnement et de suivi, la rémunération de l’opérateur. A l’état actuel des choses au Séné-gal, cette subvention par apprenant destinée à l’opérateur est d’au moins 30 000 FCFA dans le cadre du projet appuyé par la Banque Mondiale et qui sert de référence dans le PDEF.
�.2. La structure juridique la plus adaptée au contexte de bonne gouvernance pour le financement
Sans une Agence d’Exécution Financière, l’efficacité sera très limitée car les procédures de gestion y compris pour les ressources in-ternes seront celles du régime général des marchés publics du Sénégal jugées trop lourdes. Cette efficacité pourrait cependant être accrue si la gestion financière est confiée à une agence comme l’AGETIP. L’équité n’est pas aussi garan-tie quand la structure est un démembrement de l’administration et répond favorablement aux injonctions de celle-ci mêmes si elles sont inopportunes. Les avantages du choix d’une structure avec un statut à but non lucratif sont nombreux. En effet, cette solution a été large-ment testée par le gouvernement au travers des
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314.4. La bonne gouvernance dans le choix des opérateurs et l’attribution des subventions
expériences de l’AGETIP (1989), de l’Agence de Développement Municipal (ADM en 1995), du Fonds de Développement Social (FDS en 2001). Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) accepte généralement de déléguer la gestion des ressources internes et externes sous réserve que les capacités de gestion soient en place car cet organe est une personne morale juridiquement autonome. L’expérience passée a prouvé que les critères d’efficacité, d’équité, de transparence, d’obligation de rendre compte, de soutenabilité et de gouvernance sont correcte-ment mis en œuvre.
Finalement l’option a été faite de mettre en place une structure dédiée exclusivement aux programmes d’alphabétisation qui aura tous les avantages d’efficacité, d’équité, de trans-parence, d’accountability, de soutenabilité et de bonne gouvernance. Elle profitera de l’expérience des agences déjà existantes. Le MEF devra lui déléguer la gestion des res-sources externes et internes avec un régime particulier de passation des marchés. Elle aura aussi l’avantage de se mouvoir dans un envi-ronnement constitué des différents acteurs concernés par l’alphabétisation et sera très endogène.
�.3. La stabilisation du cadre institutionnel
Le Sénégal a connu une instabilité chronique au niveau politique. En effet, le secteur de l’alphabétisation a connu cinq (5) ministres dé-légués ou de pleins pouvoirs selon les époques dans la période de 1993 à nos jours avec la par-ticularité suivante : un ministre a pu faire cinq (5) ans au poste de manière à développer une vision, un plan et des projets avec l’appui con-séquent du Gouvernement et de ses partenaires ; cependant, aucun des autres ministres n’a pu rester au poste pendant deux années fermes. A cela se sont ajoutés les fréquents changements
dans la répartition des services de l’Etat, la création/fusion de nouvelles entités qui n’ont pas toujours eu le temps de fleurir (exemple : la direction de la promotion des langues natio-nales) ou de connaître une vie institutionnelle normale faute de textes (le Centre National de Ressources, l’Académie des Langues et la Cellule de planification, de coordination et de suivi rattachée en son temps au cabinet).
�.�. La bonne gouvernance dans le choix des opérateurs et l’attribution des subventions
L’étude Nordveit (2005) a montré que la qualité et l’efficacité d’un programme ainsi que son coût sont largement tributaires du profession-nalisme de l’opérateur. Cependant, selon Ba (1995), les ONG africaines pêchent parfois par amateurisme. Si celles-ci font généralement appel à de simples volontés qui n’ont souvent aucune qualifications professionnelles, rares sont en outre les dirigeants qui témoignent d’une formation technique. Tant qu’il s’agissait de conduire des actions caritatives, il n’y avait pas de problèmes notables, la bonne volonté doublée d’un esprit d’organisation suffisait. Par contre, en matière d’appui dans des domaines techniques, des problèmes d’efficacité se ren-contrent; problèmes aggravés par une obstina-tion à travailler en vase clos, sans recours à la sous-traitance technique (qui, il est vrai, nécessite des possibilités financières dont elles ne disposent pas).
Les OSC doivent être capables de balayer devant leur porte si elles veulent être prises au sérieux. Cependant, il appartient à l’Etat de choisir de travailler avec des ONG professionnelles plutôt que d’adopter des procédures qui laissent de la place à toutes les subjectivités et à toutes formes de dérive.
32 4.5. La rationalisation de l’utilisation des moyens mobilisés
�.�. La rationalisation de l’utilisation des moyens mobilisés
L’étude de Diagne et Sall (2006) a proposé que chaque poste de dépense inscrit soit justifié pour sa pertinence à travers ses objectifs et ses indicateurs quantitatifs et/ou qualitatifs d’où l’exigence de réaliser plutôt des résultats. Cela signifie en clair une utilisation rationnelle, efficace et efficiente des moyens avec une obligation de fournir des résultats et de rendre des comptes. Cependant, l’étude reste muette sur les conditions de faisabilité d’une pareille approche. Les mesures suivantes pourraient être envisagées sur la base de l’évaluation de la stratégie du « faire faire »:
Procéder à une préqualification des opéra-teurs : sur la base de ce diagnostic réalisé par le service local en charge de l’ENF, l’opérateur sera pré-qualifié pour être autorisé à déposer une demande de subvention dans le cadre du plan local de développement de l’éducation non formelle ; ce travail de pré-qualification devra être réactualisé chaque année ;Assujétir le décaissement de la rémunération ou motivation de l’opérateur (qui est dif-férente des autres intrants selon la structure du coût) à la réalisation des objectifs rete-nus de commun accord dans les conventions d’objectifs ;Sous-traiter la fonction de suivi administratif et financier à des organisations indépendan-tes choisies sur la base de leur capacité, de leur intégrité et de leur expérience ;Mettre en place un mécanisme d’allocation des subventions fondé sur la parité entre les représentants de l’Etat, de la société civile et du secteur privé dans le cadre d’une organi-sation jouissant de l’autonomie administra-tive et financière et appliquant les règles du privé à la fois dans le recrutement des personnels et dans le fonctionnement.
�.6. L’amélioration du dispositif de suivi et l’évaluation
En rappel, la mise en place d’un dispositif de suivi/ évaluation efficace est l’une des con-ditions exigées pour réaliser les objectifs de qualité, de planification, d’information et de contrôle du programme national de développe-ment de l’éducation non formelle. Au motif de son importance stratégique dans le processus
de prise de décisions correctives des politiques et des projets d’alphabétisation, ce dispositif devrait s’appuyer sur les principes et axes mé-thodologiques suivants :
Une définition claire d’indicateurs pertinents sur la base des missions de chaque acteur ; La constitution à tous les niveaux d’intervention de bases de données sur le programme en vue de faciliter le suivi et l’évaluation mais également le pilotage ; Une prise en compte de tous les aspects de la formation (aspects instrumentaux et activités de développement) ;
L’analyse des réalités du terrain indique la nécessité de redoubler d’efforts pour juguler les défaillances notées dans le champ des apprentissages en situation. Ces faiblesses concernent :
l’implication insuffisante des comités de gestion des centres dans le suivi du fait de l’analphabétisme de leurs membres et de l’absence d’outils de supervision conçus à leur attention ; L’indigence logistique, matérielle et finan-cière dans laquelle baignent les chargés de l’alphabétisation limitant les possibilités de certification, de suivi et d’évaluation des centres par les services déconcentrés ; la lenteur administrative entraînant le retard dans le financement du suivi et de l’évaluation des apprenants ;La persistance des problèmes de reconnais-sance des acquis.
�.7. L’amélioration de la qualité des offres
Il a été démontré dans le cadre du PIEA appuyé par la Banque Mondiale que l’approche la plus porteuse de qualité est l’approche intersecto-rielle qui permet de mettre l’alphabétisation au cœur du développement, car celle-ci doit tisser des liens fonctionnels avec les autres pôles de développement. La synergie des ac-tions se fait à la base au bénéfice de la com-munauté. Ainsi les objectifs de lutte contre la pauvreté, de santé, de nutrition et d’éducation sont atteints avec toute la pertinence et la cohérence nécessaire. L’un des effets positifs qui découle de cette approche est la baisse des coûts de l’alphabétisation dans ses aspects fonctionnels car les intrants sont partagés entre les différents programmes qui interagis-
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334.9. La soutenabilité des coûts
sent et le suivi est assuré par toutes les parties prenantes. Ainsi tous les secteurs intéressés par l’alphabétisation participent à la prise en charge du coût global et ceci a une influence positive sur la qualité du programme développé.Cependant, cette approche ne peut prospérer que:
s’il existe un leadership affirmé dans le secteur avec une autorité ministérielle crédible, visionnaire et gestionnaire ;si la coordination de l’action gouvernemen-tale dans le secteur bénéficie d’un mécanisme efficient et d’un soutien politique fort à un haut niveau et que cette coordination encouragée au niveau national se fasse réel-lement au niveau local à travers la planifica-tion du développement local avec l’ensemble des acteurs ;si l’on crée au niveau de chaque site d’intervention une dynamique durable de développement par le renforcement des capacités des populations et la mobilisa-tion effectives des ressources disponibles ; la mise en œuvre d’une pareille approche se fera sur la base d’une démarche participa-tive qui met les populations au centre des processus d’identification, de mise en œuvre, de fonctionnement et de gestion des actions communautaires et de groupe qu’elles auront retenues comme prioritaires ; cette option stratégique renvoie à une vision du dével-oppement villageois articulée autour de trois pôles :-Elaboration participative d’un plan de développement du village dans une ap-proche intégrée prenant en compte l’ensemble des leviers sur lesquels il faudra appuyer pour réaliser les conditions de suc-cès du plan et sur la base d’un bilan diag-nostic participatif-Mise en place d’organisations capables de mettre en œuvre ce plan (Comité de Dével-oppement Villageois, Comité de Lutte contre les feux de brousse, Association des Usagers des Forages (ASUFOR), Comité de gestion des centres de santé, comité d’entretien des pistes rurales, comité de gestion des infra-structures sociales et économiques…)
-Disponibilité de ressources humaines compétentes pour porter à la fois la vision (élaboration du plan), l’organisation (mem-bres des comités directeurs, des bureaux des différents comités) et les actions (relais villageois pour l’alphabétisation et autres ressources humaines membres des organes de gestion, productrices et chargées de la commercialisation du lait par exemple).
�.8. Le renforcement des capacités des différents acteurs
Les phénomènes de non qualité notés dans l’alphabétisation s’expliquent aussi par la diffi-culté à disposer de cadres expérimentés chargés d’élaborer les plans d’action et de mettre en œuvre les stratégies les plus appropriées pour réaliser les ambitions affichées dans les docu-ments officiels et dans les engagements nation-aux et internationaux. C’est une des raisons pour lesquelles il faudra appuyer la formation continue des cadres dans les domaines des orientations stratégiques et du développe-ment des approches partenariales garantissant l’efficacité des interventions. Il faut réaffirmer que le ministère de l’Education, à travers la DALN, doit disposer, pour l’éducation non formelle d’une masse critique de compétences en matière de conception de programmes pour pouvoir bénéficier plus facilement de l’adhésion des partenaires financiers extérieurs qui seront les principaux bailleurs du sous-secteur.
�.9. La soutenabilité des coûts
D’après l’étude du CREA en novembre 200515, « selon le schéma retenu, le ministère de l’Education consacrera chaque année 0,1 % de ses dépenses ordinaires au sous-secteur, soit en moyenne 2,6 milliards de francs16 par an. Il est attendu des ménages une contribution de 0,12 milliard de FCFA et les collectivités locales devront s’acquitter de 0,22 milliard de francs. Au total, les ressources mobilisables auprès des sources de financement internes s’élèvent à près de 3 milliards de francs par an, soit 15 milliards de francs entre 2006 et 2010 en prenant en compte à la fois l’accès, la qualité et la gestion ».
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15. Page 5316. 1 $ US = 500 FCFA
3� 4.9. La soutenabilité des coûts
Pour s’assurer de la faisabilité d’une pareille opération, une stratégie de réduction des coûts devra être mise en œuvre. Dans ce cadre, une nouvelle approche, testée dans le cadre du nouveau projet appuyé par la Banque Mondiale, va permettre de passer d’une subvention de 27 500 à 22 500 FCFA soit une réduction de 5 000 FCFA par apprenant (18%). Compte tenu du fait que les coûts/efficacité des programmes d’alphabétisation sont assez élevés en fonction des revenus du pays et des autres urgences, une réduction des coûts devrait être possible en :
passant par une plus grande concurrence pour le choix des opérateurs qui ne doit plus être basé seulement sur la capacité technique mais aussi sur la proposition financière faite par les opérateurs qui sollicitent un contrat de prestation de services pour la conduite de classe d’alphabétisation ; de ce fait, la rémunération pourrait être faite au prorata des résultats obtenus en terme d’acquisition de connaissances par les apprenants ;
réalisant des économies d’échelle en signant des conventions de longue durée (au moins 3 ans pour prendre en charge au moins 100 analphabètes dans le site d’implantation du centre avec une approche en cascade et par cohorte avec possibilité de rattrapage pour ceux qui ont des difficultés) avec des opéra-teurs dans une zone géographique homogène ne nécessitant pas de longs et coûteux déplacements et dans des villages à fort taux d’analphabétisme ;
fidélisant les animateurs par la sécurisation de l’emploi sur une durée d’au moins 3 ans avec obligation de rester sur les mêmes sites et en enrôlant à tour de rôle au moins trois cohortes d’apprenants utilisant les mêmes locaux, équipements et matériels didactiques.
�.10 Le développement de stratégies et pistes de financement du gap financier
Compte tenu du fait que le sous-secteur a besoin de déployer un effort spécifique pour amener le ministère de l’Education à lui affecter 1,34 % de ses dépenses ordinaires conformé-ment à la programmation du PDEF, il faudra, selon l’étude du CRES (2005) :
persuader les bailleurs pour qu’ils inscrivent l’éradication de l’analphabétisme dans leurs priorités en matière d’éducation ;mettre en place un dispositif dans le cadre de la préparation du budget du ministère de l’Education permettant de s’assurer que la programmation du PDEF en matière d’allocation des dépenses ordinaires du ministère à l’éducation non formelle sera respectée ;organiser régulièrement des campagnes na-tionales de levée de fonds 17;amener les collectivités locales à investir da-vantage dans la lutte contre l’illettrisme, par exemple en les associant à l’élaboration de programmes opérationnels dans leurs circon-scriptions respectives ;attirer de nouveaux bailleurs dans le sous-secteur (GTZ, USAID, BAD, Banque islamique, etc.) ;examiner les possibilités de déduction fiscale des subventions qu’offriraient des entreprises à une institution dédiée à l’éducation non formelle.
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17. « Il est établi que le Sénégal a une expérience riche en matière de collecte de fonds. Les initiatives gouvernementales et privées sont orientées vers le soutien une cause nationale, soit une cause religieuse, soit une cause coopérative. Dans la sollicitation, pour la plupart l’acte volontaire est visé, toutefois l’Etat a pris une décision politique qui paraît s’imposer devant le travailleurs. Les donateur qui ont contribué sont à la fois des individus des associations et des entreprises. On reste muet sur l’utilisation des fonds, la gestion financière et le devoir de rendre compte. » (Guèye , 2006, p. 2)..
3�Conclusion
Conclusion
Sur la base d’une analyse comparée des coûts unitaires en vigueur au Sénégal, l’étude sur le financement de l’alphabétisation a permis de dégager les conclusions suivantes pour la plani-fication de l’initiative LIFE dans le cadre de la DNUA :
le coût unitaire d’un alphabétisé dans un programme efficace qui prend en charge tous les facteurs de qualité est au moins égal à 35 000 FCFA soit 70 $ US ;les activités d’alphabétisation sont forte-ment tributaires des financements extérieurs et elles risquent de disparaître avec la non disponibilité de subventions extéri-eures : l’Etat consacre moins d’1% du budget de l’éducation à l’alphabétisation qui est plus portée par les apports des partenaires tech-niques et financiers (ACDI, Banque Mondiale) ; pour réaliser les engagements de l’Etat, le ministère de l’Education devra consacrer au sous-secteur en moyenne 2,6 milliards de francs (5,4 millions $ US) par an ; il est at-tendu des ménages une contribution de 0,12 milliard (250 000 $ US) et les collectivités locales devront s’acquitter de 0,22 milliard de francs (457 000 $ US).si les ressources mobilisables auprès des sources de financement internes s’élèvent à près de 3 milliards de francs (6 millions $ US) par an, soit 15 milliards de francs (31 millions $ US) entre 2006 et 2010, par contre, c’est donc des partenaires financiers extérieurs qu’est attendue la plus importante contribution (4,1 milliards par an soit 8,5 millions $ US);
des stratégies de recherche d’une meilleure qualité des services devront être mises en œuvre avec notamment une meilleure sélec-tion des ONG partenaires et un un rigoureux dispositif de suivi et d’évaluation ;pour la soutenabilité des efforts en con-formité avec les capacités du pays, l’étude préconise une stratégie de réduction des coûts unitaires passant par une plus grande concurrence pour le choix des opérateurs, en réalisant des économies d’échelle, en sig-nant des conventions de longue durée et en fidélisant les animateurs par la sécurisation de l’emploi. .
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36 Références bibliographiques
Références bibliographiques
Ba, Moussa, 1995. Acquis et limites des ONG en Afrique de l’Ouest, dans Courrier ACP-UE, no. 152 juillet-août 1995.
Cabinet d’Appui en Education et en Formation (CAPEF/SARL), 2007. L’étude sur l’évaluation des besoins du Sénégal en alphabétisa-tion. Cabinet du Ministre délégué chargé de l’alphabétisation, des langues nationales et de la francophonie.
Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), 2006. Rapport économique et financier du Programme Décennal de l’Education et de la Formation (PDEF), Ministère de l’Education.
Direction de l’Alphabétisation et de l’Education de Base. Rapport final de l’étude longitudinale des programmes d’alphabétisation au Sénégal Direction de l’Alphabétisation et des langues Nationales. Premier rapport de l’étude d’impact des programmes d’alphabétisation
Diagne, Amadou Wade, 2006. L’alphabétisation et de l’éducation non formelle : état des lieux, défis et messages clés, Conférence des ministres en charge de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, 19 et 21 novembre 2006, Dakar Diagne, Amadou Wade, décembre 2004. Evalu-ation du volet alphabétisation du Projet d’Aménagement et de Développement Villageois (PAVD), Louga, Sénégal, PAVD.
Diagne, Amadou Wade, mai 2000, La stratégie du faire-faire en alphabétisation , BELOISYA. Banque Mondiale.
Diagne, Amadou Wade, mars 1999. Etude comparative des coûts en alphabétisation au Sénégal. Dakar : Projet Alphabétisation Priorité Femmes.
Diagne, Amadou Wade, mars 1994. Etude de-scriptive des opérateurs en alphabétisation. Da-kar : Ministère de l’alphabétisation du Sénégal, Banque Mondiale.
Diagne, Kassa et Binta R. Aw Sall, janvier 2006. Etude sur le financement et les coûts de l’éducation non formelle au Sénégal. Associa-tion pour le Développement de l’Education en Afrique (ADEA).
Financement de l’éducation : Modèle de simu-lation financière, 2002, Dakar : Direction de l’Administration Générale et des Equipements/Ministère de l’Education du Senegal.
Guide pour la conception et la mise en oeu-vre des programmes intégrés de formation des adultes, version 1, 2001. Dakar : CAPEF, Ministère de l’Education.
Guide pour la conception et la mise en oeu-vre des programmes intégrés de formation des adultes, version 2, 2003. Dakar : CAPEF, Ministère de l’Education.
Guèye, Papa Madéfall, mars 2006. Expériences du Sénégal en matière de levée de fonds. Projet d’Appui au Pland’Action (PAPA), ACDI, Dakar.
Nordtveit, Bjoern H., 2005. The role of civil society organizations in developing countries: A case study of public-private partnerships in Senegal. Dissertation. University of Maryland.
37Références bibliographiques
Nordtveit, Bjoern H., October 2005. country case study: literacy in senegal. Washington DC: World Bank.
Nordtveit, Bjoern H., 2004. managing public-private partnerships: Lessons from literacy education in Senegal. Africa Region Human Development Working Paper Series – No. 72. Washington DC: World Bank.
Manuel de Procédures pour l’Expérimentation des Programmes Intégrés d’Education des Adultes, 2000-2002. Dakar : Groupe SIFNI, Direction de l’Alphabétisation et de l’Education de Base (DAEB).
Ministère de l’Education, 2000. Programme dé-cennal de l’éducation et de la formation (PDEF). Dakar.
Rapport d’évaluation du PAPF/EQPT SENEGAL 2002. Dakar : Banque Mondiale.
Rapport mondial de l’EPT, 2006. Alphabétisa-tion, un enjeu vital. Paris : UNESCO.
38 Annexes: les coûts par programme
Annexes: les coûts par programme
Coût théorique initial par apprenant du PAIS/Etat (1998-1999)1000 classes et 30.000 participantsDurée : 5 mois
Source: DAEB6
Rubriques
1- appui à la formation
2- Appui à l’achat des
manuels et fournitures
3- Appui au suivi décentralisé
4- Rémunération des personnes
(moniteurs et superviseurs)
Cout Global
6.000f/classes x
1000+6 millions
34.080.000F
3.900.000 F
20.000F/mois/moniteur
30.000F/mois/superviseur
TOTAL
Cout par apprenant
200 F
1,136 F
130 F
3,833 F
5,299 FCFA
Ce coût a ét retenu en fonction des éléments suivants :il est le résultant de 2 contraintes : bud-gétaire (limites des ressources allouées par l’Etat à ce programme) et démographique (option affichée de l’Etat de réduire de moitiè le nombre d’analphabètes sans une
allocation cons équente de ressources) ;il s’agit d’un appui et non d’un coût réel ; cette somme couvre la prise en charge des monit-eurs et des superviseurs ; c’est un programme orienté vers l’initiation à la lecture et au calcul ; ce coût est accepté essentiellement par les opérateurs émergents.
1-FORMATION INITIALE DES PERSONNELS DE TERRAINDurée : 08 joursParticipants : 82Formateurs :05
1.1 Transport 500F/apprenant
1.2 Restauration, hébergement, locaux 2.304F/apprenant
1.3 Matériels individuel 370F/apprenant
1.4 Formateurs 266F/apprenant
1.5 Perdiems participants (2000F/jour 728F/apprenant
1.6 Autre(divers) 90F apprenant
TOTAL 1 4,258F/learner
Montant par apprenant 11,683F
Coût théorique initial par apprenant du PADEN (1997-1998)
39Annexes: les coûts par programme
Exemple de requete de ADEF/Afrique et Vision Mondiale en 1997/98 pour 11 classes et 333 participants = 92.965 fcfa/participantSource : PADEN
2- MATERIEL DIDACTIQUE
a-pour apprenant
2.1 Manuels 4.000F/apprenant
2.2 Fournitures 1.050F/apprenant
2.3 Tableau noir 500F/apprenant
TOTAL 5.550F/apprenant
b-pour facilitateur
(livre + cahiers + bics + éponge + seau + règle plate + livres de
cours) soit .500F/classe 400F/apprenant
TOTAL 2 5,950F/apprenant
3- SUPERVISION
3.1 Déplacement (4 classes x 2
Visites/mois x 10 mois x 1.500F) 1.000F/apprenant
3.2 Matériel de supervision 400F/apprenant
TOTAL 3 1,400F/apprenant
4- FONCTIONNEMENT/FRAIS DE GESTION
4.1 Matériel 5.000F x 12 mois 2.100F/apprenant
4.2 Gestion 15.000F x 12 mois
4.3 Transport 5 déplacement x 20.000F
TOTAL 4 2,100F/apprenant
5- REMUNARATION DU PERSONNEL
5.1 Facilitation (30.000f/mois x 10 mois 10.000F/apprenant
5.2 Superviseur (50.000F/mois x 11 mois 4.600F/apprenant
5.3 Gestionnaire/coordin. (70.000F/mois x 12 mois) 2.300F/apprenant
TOTAL 5 16,900F/apprenant
TOTAL GENERAL 1 (1 + 2 + 3 + 4 +5) = 30,608 F CFA
Appui institutionnel (15%) 4,591 cfa/apprenant
TOTAL GENERAL 2 35,199 cfa
Nourriture et transport des apprenants 6.000F/séminaire/mois x 10 séminaires =
(formule séminaires mensuels 60.000F/apprenant
TOTAL GENERAL 35,199 cfa + 60,000F = 95,199 cfa
�0 Annexes: les coûts par programme
Coût théorique initial par apprenant du PAPFdans un programme de 10 classes et 300 apprenants
Source : Rapport d’Evaluation N°15 517/SE du 09 MAI 1996
En fonction de ces conditions préalables et partant des paramètres suivants, le PAPF a mis en œuvre un coût initial théorique
de 40.000Fcfa (1995/96) réajusté en 1996 à 30.000Fcfa sur la base de la structure théorique suivante :
CARACTERISTIQUE NOMBRE
Nombre d’heure 300
Nombre moyen d’auditeurs par classe 30
Nombre d’heure par séance 03
Nombre de séance par semaine 03
Nombre total de semaines 09
Nombre de semaines par mois 04
Nombre total de mois de cours 11
Nombre total de mois y compris la formation 13
Nombre de classes par superviseur 10
Nombre de classes 10
Nombre d’auditeurs 300
Nombre de moniteurs 10
Nombre de superviseurs 01
Nombre de jours d’une session de formation des moniteurs 35
Nombre de jours d’une session de formation d’un superviseur 20
�1Annexes: les coûts par programme
Cout theorique initial par apprenant du papf dans un programme de 10 classes et 300 apprenants
SOUS –TOTAL 1: 8,150 CFA
SOUS –TOTAL 2: 3,067 CFA
SOUS –TOTAL 3: 18,167 CFA
RUBRIQUE
1- Matériel
didactique
2-formation
des personnels
3- frais de
gestion
UNITE
1.1 manuel
1.2 Autre (cahiers,
craie, tableau)
2-1 Formation des
moniteurs
2-2 Formation des
superviseurs
3-1 Rémuné.
Des moniteurs
3.2 rémuné du su-
perviseur
3.3 Rémuné du
coordinateur
3.4 rémuné du
comptable
3.5 frais de fonc-
NOMBRE
5 (auditeurs +
moniteur) 10
01
01
10 x11 mois x
110hommes/
mo is
1x12 mois
1x12 mois
1x12 mois
PRIX
UNITAIRE
900
105,000 F
80,000F
(forfait)
120,000F
25,000 F
50,000F
30,000F
20,000F
125,000 F
PRIX
TOTAL
1,395,000F
1,050,000F
800,000F
120,000F
2,750,000F
600,000 F
360,000 F
240,000 F
1,500,000 F
COUT PAR
APPRENANT
4,650F
3,500F
2,667F
400F
9,167F
2,000F
1,200F
800F
5,000F
Sous-total 1 + sous-total2+ sous-total 3 = 29.384Fcfa
4- appui institutionnel 1,000,000F 3,333F
TOTAL PAR APPRENANT : 32.717F CFA
�2 Annexes: les coûts par programme
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