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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Rue de la Loi 200, B 1040 Bruxelles
ÉTUDE DE LA DISPONIBILITÉ ET DES BESOINS FUTURSEN MINERAIS FLUORES
COMPTE TENU DE LA LUTTE ANTI-POLLUTIONET DE NOUVELLES APPLICATIONS POSSIBLES
par
J. LHÉGU
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
Département méthodologie de la prospectionDivision gîtologie
B.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.00.12
75 SGN 125 MET Orléans, le 1er mars 1975
S O M M A I R E
INTRODUCTION
PARTIE : L'APPROVISIONNEMENT
Pages
I - LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT 4
1 - GENERALITES SUR LE FLUOR 4
1.1. - Abondance et répartition du fluor dans la nature 4
1.2. - Les minéraux fluorés 7
1.3. - Caractère particulier des provinces fluorées 7
2 - LA FLUORINE 8
2 .1 . - Rappel sur la fluorine 8
2.2 . - Répartition des.gisements 8
2.3 . - Typologie et caractères principaux des gisementsd ' importance ëconomi.que 92.3.1. - Gîtes sans relation visible avec le magmatisme .. 92.3.2. - Gîtes en relation avec des granitoïdes 132.3.3. - Gîtes en relation avec le volcano-plutonisme
post-orogénique 152.3.4. - Gîtes associés au magmatisme alcalin anorogénique 162.3.5. - Gîtes divers 17
3 - LES PHOSPHATES 17
4 - LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT' 19
4 .1 . - Les autres sources d'approvisionnement utilisées 19
4.2 . - Les sources d'approvisionnement potentielles 204.2.1. - La topaze 204.2.2. - La villiaumite 214.2.3. - La sellaïte 214.2.4. - La bastnaésite 214.2.5. - Les charbons 21
II - LES RESERVES 23
1 - LES RESERVES DE FLUORINE 23
1.1. - Réserves raisonnablement assurées (sûres et trèsprobables) 23
1.2. - Les réserves potentielles 26
2 - LES RESERVES EN FLUOR DES PHOSPHATES 26
3 - LES AUTRES RESERVES 27
3.1. - La cryolithe .... 27
3.2. - La topaze 27
3.3. - La bastnaésite 27
3.4 . - La villiaumite et la-sellaïte 27
3.5. - Les charbons 27
III - PERSPECTIVES FUTURES CONCERNANT L'APPROVISIONNEMENT ET LES RESERVES
SUITE AUX TRAVAUX D'EXPLORATION ET AUX CONNAISSANCES GEOLOGIQUES 29
IV - PRODUCTION 31
1 - PRODUCTION TOTALE CUMULEE .' 31
2 - EVOLUTION DE LA PRODUCTION 31
3 - PRODUCTION SECONDAIRE' • 35
4 - NOUVEAUX DEVELOPPEMENTS DANS LES METHODES D'EXTRACTION 35
V - L'APPROVISIONNEMENT COMMUNAUTAIRE 40
1 - SITUATION GENERALE ACTUELLE DE L'APPROVISIONNEMENT COMMUNAUTAIRE 40
2 - LES RESSOURCES ET LES RESERVES DE LA COMMUNAUTE 40
2.1. - Ressources et réserves de fluorine 402 .1 .1 . - Les pays producteurs 40
2.1.2 . - Les autres pays 4g
2 .2 . - Autres ressources et réserves 49
3 - IMPORTATION ET EXPORTATION 49
3.1 . - Avec l'Etranger 49
3.2. - Entre les pays de la Communauté 50
4 - PROBLEMES TECHNIQUES ET POLITIQUES 50
5 - EQUIPEMENT DE LA COMMUNAUTE . 56
2eme P A R T I E : LA VEMANVE FUTURE
I - UTILISATION DES PRODUITS FLUORES 59
1 - UTILISATION DE LA FLUORINE • 59
2 - UTILISATION DE L'ACIDE FLUORHYDRIQUE .' 62
3 - UTILISATION DU FLUORURE D'ALUMINIUM ET DE LA CRYOLITHE .... 63
4 - UTILISATION DES FLUORO CARBONE S 63
5 - UTILISATION DE L'ACIDE FLUOSILICIQUE ET DE SES SELS 65
II - LES PRODUITS MARCHANDS DE FLUORINE 65
1 - LA FLUORINE METALLURGIQUE, CHIMIQUE ET CERAMIQUE 65
2 - LES PELLETS 67
III - ANALYSE DE LA CONSOMMATION 67
1 - LA SIDERURGIE 70
2 - LA METALLURGIE DE L'ALUMINIUM 71
3 - LE SECTEUR CHIMIQUE 72
3.1 . - Le marché des fluor o carbon es 72
3.2 . - Les- débouchés des autres produits chimiques 72
4 - AUTRES DOMAINES D'UTILISATION 7 2
IV - LES PROBLEMES DE. POLLUTION 73
1 - ANALYSE DE LA POLLUTION CAUSEE PAR LE FLUOR 73
2 - LES MESURES ANTI-POLLUTION 73
V - LES TECHNOLOGIES NOUVELLES 73
1 - LES PRODUITS DE SUBSTITUTION DE LA FLUORINE DANS LA SIDERURGIE . 74
1.1. - Les borates 74
1.2. - Les produits à base d'alumine 74
2 - LE RECYCLAGE DES PRODUITS FLUORES DANS LA METALLURGIE
' DE L'ALUMINIUM 75
3 - LE PROCEDE AU CHLORE POUR LA FABRICATION DE L'ALUMINIUM 75
4 - LES PRODUITS DE SUBSTITUTION DES FLUOROCARBONES 75
VI - NOUVELLES APPLICATIONS POSSIBLES 76
VII - PREVISIONS DE CONSOMMATION 76
1 - PREVISIONS POUR LES HORIZONS 1980 et 1985 76
1.1. - Prévisions pour la sidérurgie 761.1.1. - Le développement de la sidérurgie et
l'évolution des procédés d'élaborationde l'acier '6
1.1.2. -Les consommations spécifiques 831.1.3. - Evaluation de la consommation 83
1.2. - Prévisions pour la métallurgie de l'aluminium 83
1.2.1. - Le développement de la production d'aluminium . 831.2.2. - La consommation spécifique 831.2.3. - L'évolution technologique 841.2.4. - Evaluation de la consommation 84
1.3. - Prévisions pour la chimie industrielle 841.3.1. - Evolution générale 841.3.2. -Evaluation de la consommation 84
1.4. - Prévisions pour.les autres industries.utilisatricesde produits.fluorés ..-.•. . . . . . . . . . 86
1.5. - Récapitulation de la consommation/pour lesannées 1980 et 1985 86
2 - PREVISIONS POUR L'HORIZON 2000 - 86
3zm& P A R T I E : LES PRIX
I - ANALYSE DE L'EVOLUTION DES PRIX 89
1 - LES COÛTS DE PRODUCTION 90
1.1. - Les coûts de production de la fluorine 90
1.1.1. - Coûts d'extraction 901.1.2. - Coûts de traitement 90
1.2. - Les coûts de production de l'acide fluorhydrique 90
1.3. - Les coûts de production des produits fluorés à
partir de 1 'acide f 1 uosi 1 icique 90
2 - LES PRIX DE VENTE 92
II - TENDANCE FUTURE DES PRIX 92
CONCLUSION 94
BIBLIOGRAPHIE 95
LISTE DES TABLEAUX
Pages
1 - Teneur moyenne en fluor des roches 3
2 - Teneur en fluor de quelques roches alcalines 3
3 - Teneur en fluor de quelques minéraux communs des roches 5
4 - Principaux minéraux fluorés 6
5 - Importance économique des types de gisements de fluorine 10
6 - Principales usines de fabrication de produits fluorésà partir de l'acide fluosilicique. 18
7 - Réserves raisonnablement assurées exploitables et marginales
de fluorine au 1 .1.74 22
8 - Réserves potentielles de fluorine au 1.1.74 24
9 - Classification des réserves et des ressources 25
10 - Evolution des réserves exploitables de fluorine de 1956 à 1973 28
11 - La production de fluorine entre 1929 et 1972 32
12 - Production mondiale de fluorine en 1972 et 1973 , 34
13 - Bilan de l'approvisionnement en fluorine de la Communauté de 1966 à 72 36
14 - Exportations de fluorine des pays de la Communauté en, 1972 37
15 - Importations de fluorine des pays de la Communauté en 1972 38
16 - Réserves en fluorine de la Communauté au 1.1.74 39
17 - Importations-exportations de fluorine de la Communauté 42
18 - Producteurs de fluorine de la Communauté 51
19 - Capacité totale de production de fluorine de la Communauté 55
20 - Principaux producteurs d'acide fluorhydrique et.de produits
fluorés synthétiques de la Communauté
21 - Spécifications courantes des.produits marchands de fluorine 64
22 - Répartition-de la consommation.en fluorine
par secteurs d'utilisation en 1972 66
23 - Consommation de fluorine.dans la sidérurgie de 1962 ä 1972 68
24 - Consommation spécifique de fluorine dans la sidérurgie .aux U.S.A. et au Japon de 1962 à 1972 69
25 - Production d'acier 77
26 - Production et évolution, des.procédés d'élaboration, de. lîacier-.-..... 78
27 - Evolution des consommations-spécifiques ..pour. la. fabricationde l'acier selon les principaux-procédés. :
28 - Prévision de consommation.dé.fluorine.(ou d'équivalent-fluorine)pour 1980, 1985 et 2000. Eléments.analytiques 80
29 - Prévision de consommation de.fluorine.(ou.d'équivalent fluorine)-pour 1980, 1985 et 2000. Tableau récapitulatif 81
30 - Besoins futurs en fluorine selon le BfB 85
LISTE DES FIGURES
Pages
1 - Evolution comparée des productions mondiales de fluorine,d'acier et d'aluminium de 19.13..à- 1972. 30
2 - Production cumulée de fluorine-des-pays. de ..la Communauté .
entre 1961 et 1972 33
3 - Utilisation des produits fluorés 58
4 - Evolution de la production.mondiale et des procédésd'élaboration de l'acier jusqu'en l'an 2000 82
5 - Evolution prévisible de la consommation mondiale.defluorine jusqu'en l'an 2000 87
6 - Evolution des prix de la fluorine aux U.S.A. de 1961 à 1974
LISTE DES PLANCHES HORS TEXTE
1 - Teneur en fluor de certaines eaux potables de France
2 - Carte de localisation des principaux gisements de fluorine
3 - Liste des principaux gisements de fluorine
4 - Carte de localisation des principales réserves de fluorine
5 - Grands courants commerciaux de la fluorine.
91
REMARQUE IMPORTANTE :
Nous utiliserons dans cette étude, selon l'usage courant en languefrançaise, le terme ^•iuo/U.nz pour désigner le fluorure de calcium naturel deformule CaF2. Ce terme est synonyme des mots français fluorite et spath-fluor,de l'anglais jluahApaA. et de l'allemand ^¿
Ne pas confondre ce terme avec le mot anglais ^¡UiOHuiZ. qui désigne lefluor.
INTRODUCTION
Parmi les substances naturelles-non métalliques, les minerais fluorésconstituent l'un des groupes qui provoque le plus d'intérêt-en raison du nombreet de l'importance économique de ses débouchés industriels. Au rang de ceux-cifigurent en effet la sidérurgie et la métallurgie de l'aluminium qui représententles deux secteurs-clé de l'industrie moderne et une série d'industries en pleineexpansion comme la fabrication des matières plastiques, la réfrigération et laproduction d'aérosols.
Jusqu'à présent et depuis le début de l'utilisation à des fins indus-trielles de ces minerais, il y a un siècle environ, la quasi-totalité des be-soins a été assurée par la fluorine (1). L'intérêt qu'on porte aux minerais fluo-rés s'applique donc- essentiellement à cette substance et résulte dans une largemesure des propriétés, de fondant de ce minéral qui ont été mises à profit, dèsla seconde moitié du XIXe siècle, dans la fabrication de l'acier et qui permi-rent ainsi à la sidérurgie de figurer au rang des principaux secteurs utilisa-teurs .
Ce role de fondant de la fluorine, qui vaut à cette, dernière sonutilisation directe, outre sa répercussion sur le plan industriel, ne va passans conférer à l'expression "minerai fluoré" qu'on applique à cette substanceun sens plus étendu que celui qu'on accorde habituellement au terme de minerai(substance naturelle dont on extrait un ou plusieurs éléments utiles). Il neva pas non plus sans nuancer l'intérêt que peuvent représenter d'autres subs-tances naturelles plus ou moins riches en fluor qui peuvent être utilisées commesource de fluor, mais qui ne possèdent pas les propriétés de fondant de la fluo-rine et ne peuvent de ce fait satisfaire aux besoins de la sidérurgie, à moinsd'avoir recours à la fabrication de fluorine synthétique.
Indépendamment de cette remarque, les perspectives de développementdes différentes industries utilisatrices et les possibilités d'apparition denouveaux débouchés confèrent à cette étude une importance certaine que la con-joncture économique et politique et les incidences de la lutte anti-pollution,particulièrement nécessaire pour le fluor, viennent encore renforcer.
(1) Fluorine = CaF2 ~ Voir la remarque importante figurant au début de cette étude.
- 2 -
PARTIE
L'APPROVISIONNEMENT
- 3 -
Familles
Plutonites
Volcanites
Rochessédimentaires
Roches
Ultra-bas ique sGabbrosGranodioritesGranitesSyenites
BasaltesAndésites •Rhyolites
CalcairesDolomiesGrèsSchistes-ArgilitesEvaporitesPhosphates
ppm F
100400520850950
400240480
220260200900800
20 000
TABLEAU 1 ,
Teneur moyenne en fluor des roches
(d'après R. LETOLLE, Encyclopedia universalis, Paris, 1970 etS.' K0RITNIG, Handbook of Geochemistry, Berlin, 1972)
Roches
Granite alcalin d'Autriche
Granite à riébeckite-du Nigeria
Granite alcalin du Colorado
Labradorite du Texas
Foyaïte d'Oslo
Carbonatite d'Alnö (Suède)
Carbonatite d'Oká (Canada)
ppm F
1 400
2 700
12 400
750
900
600 à 24 000
2 500
TABLEAU 2
Teneur en fluor de quelques roches alcalines
(d'après S. KORÏTNIG, Handbook of Geochemistry, Berlin, 1972)
- 4 -
I - LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT
Nous1 avons vu en introduction que la quasi-totalite des besoins enminerais fluorés avait été assurée jusqu'à présent par la fluorine. Cette subs-tance représente toujours aujourd'hui la principale source d'approvisionnementutilisée dans le monde et la Communauté" mais on assiste depuis peu de temps 9-sous l'effet conjugué de la montée des prix de la fluorine et de. la lutte anti-pollution, à une récupération accrue du fluor dans les phosphates lors du'trai-tement de ces minerais en vue de la fabrication d'engrais. Compte tenu des ton-nages traités annuellement, cette source indirecte d'approvisionnement peutdevenir importante à court terme.
Après quelques généralités sur le fluor, nous étudierons successive-ment dans le présent chapitre ces deux sources d'approvisionnement actuellementutilisées". Nous citerons ensuite quelques .autres sources d'approvisionnement quise révèlent dans l'ensemble moins importantes que les précédentes ou encore trèsmarginales au point de vue de leur exploitabilité.
1 - GENERALITES SUR LE FLUOR
l.J - Abondance.et répartition du fluor'dans là'nature"
Avec une concentration de 640 ppm, le fluor est un élément relative-ment abondant de la croûte terrestre. Il est plus abondant en particulier queles autres halogènes dont la concentration atteint seulement 150 ppm pour lechlore, 3 ppm pour le brome et 0,5 ppm pour l'iode (1).
On le trouve principalement dans les roches ignées acides et alca-lines, les phosphates sédimentaires, les évaporites, les schistes et les argi-lites (cf. tab. 1 et 2).
On' le trouve aussis souvent en quantité importante, dans les apogra*-nites, les pegmatites, les greisens, les gîtes pyrométasomatiques et d'une façongénérale dans toutes les formations correspondant aux phases finales de l'ac-tivité magmatique. Il est ainsi souvent abondant dans les gaz et' fumerollesvolcaniques : il a .été calculé par exemple qu'au cours de l'année 1919, 200 Q00 td'acide fluorhydriquë (HF) avaient été déversées dans l'atmosphère par les émis-sions de la Vallée des Dix Mille Fumées (Alaska).
Le fluor est aussi particulièrement abondant dans les filops hydrother-maux qui, ainsi que nous le verrons, constituent souvent d'importants gisementsfluorés exploitables.
En dehors du domaine de la croûte terrestre, ,1e fluor est égalementconnu en quantité notable dans les sédiments océaniques qui contiennent en moyen-ne 730 ppm de fluor et dans la biosphère où certaines plantes comme le thé et
(1) Ces chiffres, publiés récemment par R.- LETOLLE, (Encyclopedia universalis,Paris, 1970), sont ceux qu'on trouve le plus souvent dans la .littérature. Ilssont 'donnés par cet auteur pour un modèle de croûte terrestre conforme auxobservations de surface selon lesquelles la croûte serait constituée de 0,25%de roches ultra-basiques, 18% de basaltes, 39% de grariodiorites, 39% dé gra^nites et 3,75% de syenites. .Ce modèle diffère sensiblement d'un modèle déduitdes données géophysiques selon lesquelles la croûte serait formée de 50% debasaltes et 50% de granodiorites. Pour ce modèle," R. LETOLLE .indique que lesconcentrations en fluor," chlore, brome et iode seraient respectivement de460, 95V 4,1 et 0,5 ppm. ,
™* 5 —
• Roches
Rochesignées
Rochesmétamorphiques.
Rochessédimentaires
Minéraux
AmphibolesApatitesBiotitesMuscovitesSphèneTourmalinesPlagioclases•Feldspaths potassiques
AmphibolesChloritesBiotites
ApatitesMuscovitesGlauconieKaolinite
% F
0,01 à 2,951,35 à 3,350,08 à 3,500,02 à 1,950,03 à 1,360,07 à 1,270,07 à 0,080,03 max.
0,0.1 à 2,140,02 à 8,000,06 à 3,99
0,20 à 5,600,450,07 à 0,250,02 à 0,15'
TABLEAU 3
Teneur en fluor de quelques minéraux communs des roches
(d'après S. KORITNIG, Handbook of Geochemistry, Berlin, 1972)
- 6 -
Famille
Fluorures
Carbonates
Phosphates
Silicates
Minéral
Villiaumite
Sellaïte
Fluorine
Cryolithe
Bastnaésite
Fluorapatite
Herdérite
Aniblygonite
Topaze
Leucophane
Apophyllite
Phlogopite
Lépidolite
Zinnwaldite
Formule chimique
NaF
MgF2
CaF2
Na3 A1F6|
(Ce, La) |F/CO3|
CaslFtPO^hlCa Be | (F,OH)/POlf |
Li Al |(F,OH)/POiJ
Al2 (F,0H)2Si0lt|
(Ca, NaH)2 Be |Si2O6(OH,F)|
K Cait|F/(SiitO10)2| 8 H20
K Mg3|(F,OH)2/Al Si3O10|
K (Li, A1)3|(OH,F)2 (Al, Si) Si3O10|
K (Li,Fe,Al)3|(F,OH)2(AlsSi) Si3Oi0
%F
45
61
49
54
8
3,8
0-11
5-13
20
6
2
9
9
8
TABLEAU 4
Principaux minéraux fluorés
- 7 -
certains animaux comme le maquereau peuvent contenir de 90 à 100 ppm de cetélément. Signalons à propos de la biosphère que le fluor peut se fixer sélec-tivement dans les os et dans les dents ce qui explique les fluoroses dues àl'ingestion excessive de fluor.
L'eau de mer ne titre par contre que-0,8 à 1,4 ppm de fluor et l'at-mosphère ne recèle que des traces de cet élément. Dans les sols et dans les eauxenfin, les teneurs en fluor varient d'une façon relativement importante en fonc-tion du milieu environnant. Daris les sols, elles sont comprises entre 200 et600 ppm, dans les eaux souterraines entre quelques dixièmes et 10 ppm.' Certaineseaux thermo-minérales peuvent, pour leur part, accuser jusqu'à plusieurs dizainesde ppm de fluor. Nous signalerons à propos des eaux douces que la teneur en fluordes eaux de consommation recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé, estde 0,8 ppm et'ne doit pas excéder 1,5 ppm. Beaucoup de ces eaux sont donc" en-deçàou au-delà de ce seuil (cf. à titre d'exemple, lasarte établie par. le B . R . G . M .donnant les teneurs en fluor de certaines eaux potables de France, pi. 1).
1.2 - Les minéraux fluorés
' Le fluor s'exprime minéralogiquement principalement sous forme de fluo-rine - le fluorure de calcium naturel de formule CaF2 - et de topaze - un fluo-silicate d'aluminium de formule Al21 (FjOH^SiOi+.l . On le trouve aussi dans ungrand nombre de minéraux communs des roches tels que les micas, les amphiboles,les tourmalines, les apatites où il remplace partiellement, en raison de sonrayon ionique voisin,, les ions OH ou 02~. Les quantités de fluor ainsi piégéespar ces derniers minéraux peuvent être assez élevées : les biotites par exemplepeuvent contenir jusqu'à 3,5 % de fluor, les .chlorites jusqu'à 8 %, les apatitesjusqu'à 5,6 % (cf. tab. 3). A côté de ces minéraux fluorés principaux, on trouveune centaine d'autres minéraux moins largement répartis ou franchement raresoù le'fluor intervient également soit comme élément essentiel de la formule chi-mique soit.comme élément de substitution, plus ou moins accessoire. Parmi les plusfréquemment rencontrés (cf. tab.. 4-), on peut citer la cryolithe, la sellaïte etla villiaumite, qui sont respectivement un alumino-fluorure de sodium et des fluo-rures de magnésium et de sodium, la bastnaésite, un fluocarbonate de cérium, laherdérite et 1'amblygonite qui sont des fluophosphates béryllifères ou lithinifères,-le phlogopite, la lépidolite et la zinnwaldite qui appartiennent au groupe desmicas. ;
1.3 - Caractère particulier des provinces fluorées
Le remplacement isomorphique des ions OH et 02 par le fluor, s'il joue,comme nous l'avons.vu, un rôle important dans la fixation de cet élément dans lanature, jouerait également un role important en métallogénie. W . C . PETERS (1958)souligne en effet que ce mode de fixation est à la-fois facile et lâche, le fluorpouvant aussi facilement être fixé qu'être libéré, et déduit de cette remarquequ'une région initialement riche en fluor peut rester telle en dépit des trans-formations qu'elle subit, le fluor libéré aux cours de ces transformations se re-fixant aussitôt dans le nouvel environnement créé. Les provinces fluorées montre-raient donc un caractère de permanence. Cette hypothèse permettrait ainsi d'expli-quer la pérennité des manifestations fluorées qu'on observe dans plusieurs dis-tricts minéralisés et le rôle fréquent de gangue que jouent les minéraux fluorésdans des gisements de type, d'âge et d'origine différents dès l'instant qu'ilssont situés à l'intérieur d'une province fluorée.
- 8 -
2 - LA FLUORINE
2.1 - Rappel sur la fluorine
La fluorine est, rappelons-le, le fluorure de calcium naturel de for-mule CaF2» Sa teneur en fluor est d'environ 49 %.
Parmi les minéraux où le fluor intervient comme élément essentiel de laformule chimique, c'est, avec la topaze, le minéral de loin le plus répandu. Onla trouve en quantité plus ou moins importante dans toutes les formations richesen fluor : roches ignées acides et alcalines, pegmatites, gîtes pneumatolytiquesou hydrothermaux, etc.. Elle est en outre pratiquement le seul minéral fluoré àdonner des accumulations importantes exploitables.
Du point de vue physique, c'est un minéral fragile possédant un clivageoctaédrique très facile. Sa dureté dans l'échelle de Mohs est 4 par définition,sa densité 3,18. Elle peut être très diversement colorée, verte ou violette sur-tout, plus rarement jaune et bleue, parfois rose, incolore ou noirâtre, exception-nellement rouge.
Rappelons que cette substance assure depuis toujours la quasi-totalitédés besoins industriels et. qu'elle est utilisée à la fois comme source de fluor(minerai au sens strict du terme) et comme "substance utile" utilisée-directement,principalement en sidérurgie, en raison de ses propriétés de fondant.
2.2 - Répartition des gisements
Les gisements de fluorine exploités dans le monde sont nombreux (cf.pi. 2 et 3, la carte de localisation et la liste des principaux gisements). Lesprincipaux d'entre eux sont situés dans les pays suivants :
Europe (sauf URSS) : Royaume-Uni (Pennines), France (Massif Central,Pyrénées-orientaies), Espagne (Asturies, Province d'Alméria), Italie (Sardaigne),République démocratique allemande (Erzgebirge), Tchécoslovaquie.
URSS : Nord de l'Oural, Sud Kazakhstan, Transbaxkalie, région de Vla-divostok .
Amérique : Canada (Terre-Neuve), USA (Illinois-Kentucky, Colorado),Mexique (Chihuahua, Coahuila, San Luis Potosi).
Afrique : Maroc (région de Meknès), Tunisie (Hammam Zriba), Kenya(Kerrio Valley), République sud-africaine (Transvaal), Sud-Ouest africain.
Asie : Thaïlande (Lamphun, Rat Buri, Kanchanaburi), Inde (Gujarat),Chine (Chekiang, Kouang-Tong), Corée du Sud, Mongolie (Est du pays).
Cette répartition montre que les grandes puissances économiques dis-posent sur leur territoire, à l'exception du Japon et de la République fédéraleallemande, de gisements importants. Ce n'est pas pour autant que tous ces payspeuvent satisfaire aux besoins de leur industrie : c'est le cas en particulierdes USA qui s'approvisionnent en grande partie au Mexique,
On voit d'autre part que sur le plan de la Communauté, seuls la France,le Royaume-Uni et l'Italie possèdent des gisements importants', tandis quela Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark, l'Irlande et la Républiquefédérale allemande en sont dépourvus. Ce dernier pays dispose bien de quelquesgisements d'importance moyenne mais sa production est insuffisante pour les be~soins de son industrie ; aussi doit-il recourir à l'importation, principalement
- 9 -
de minerai français et espagnol. Nous reviendrons sur ces échanges dans le chapi-tre consacré à l'approvisionnement communautaire.
2.3 - Typologie.et caractères principaux des gisements d'importanceéconomique.
Les principaux gisements de fluorine exploités dans le monde ou dontl'importance économique a été reconnue peuvent être classés en quatre catégoriesen fonction de leur rapport avec le magmatisme :
A - Gîtes sans relation avec le magmatisme
B - Gîtes en relation avec des granitoïdes
C - Gîtes en relation avec le volcano-plutonisme post-orogénique
D - Gîtes associés au magmatisme alcalin anorogénique.
Les caractères principaux de ces différents types de gîtes et le' rolequ'ils assument dans la production actuelle sont les suivants : •
2.3.1 - Gîtes sans relation visible avec le magmatisme (type A) -
Ces gîtes sont représentés par des filons, des remplissages de cassuresou des corps plus ou moins stratiformes, localisés dans le socle et dans la couverturedes zones de plate-forme soumises à une réactivation tectonique (tectonique cassante).On peut classer aussi dans la même catégorie des gîtes de même morphologie, localisésdans les mêmes formations, mais dans le domaine des chaînes plissées récentes.
Les principaux caractères de ces gîtes sont les suivants :
Les filons_dans les_socles (type Al)
Situation géologique
Ces gîtes ,sont très nombreux dans les massifs hercyniens d'Europe(Massif Central, zone axiale des Pyrénées, Asturies, Maures-Esterel, Sardaigne,Forêt-Noire, Haut-Palatinat, Harz, Forêt de Thuringe, Erzgebirge). Ils sontconnus également dans l'Oural, en Transbaïkâlie, et à Terre-Neuve. Ils sont trèsrares par contre dans les boucliers précambriens, où l'on ne connaît que des gîtesd'intérêt secondaire.
Ces gîtes sont généralement localisés le long de fractures importantesdélimitant souvent des bassins effondrés -(les gîtes du Massif Central sont, parexemple, presque toujours situés à proximité des bassins houillers). Ces frac-tures correspondraient pour, la plupart à des failles profondes.
Morphologie des gîtes
Les filons de ce type sont souvent groupés en champs, qui s'étendentsur 1 ou plusieurs kilomètres de longueur et plusieurs centaines.de mètres delargeur. La minéralisation se présente généralement en lentilles d'une centaine àquelques centaines de mètres de longueur et de puissance très variable : de "1 à 3 men moyenne, elle peut atteindre dans certains cas des valeurs exceptionnelles (20 mau Barlet dans le Massif Central, par exemple). En hauteur, la minéralisation a étéreconnue jusqu'à 200 à 300 m sous la surface. .-
On observe souvent au contact des filons une faible altération desépontes (kaolinisation et séricitisation des feldspaths par exemple). ;.- .
- 10 -
TABLEAU 5
Importance économique des types de gisementsde fluorine
Al
A2
A3
Bl
B2
C
D
Divers
TOTAL
Production 1972(0
24-
13
6
2
16
35
4
o •
100 %
Réserves(2)
13,50
11,05
8,05
6,25
18,05
25,90
11,70
5,50
100 %
(1) en % de la production mondiale
(2) en % des réserves mondiales sûres et trèsprobables exploitables ou marginales.
- 11 -
Paragenèse.
La plupart de ces gîtes .se caractérisent par une paragenèse simplecomprenant essentiellement de la fluorine, du quartz, de la barytine, de lacalcite, de la galène, plus rarement de la chalcopyrite, de la blende et de la.pyrite. Par cette paragenèse, ces filons se relient à un ensemble plus vaste com-prenant des filons à gangue multiple (quartz, fluorine, barytine, calcite), plusou moins riches en Pb-Zn-Cu. La proportion de ces différents minéraux varie con-sidérablement d'un gîte à l'autre. Les gîtes que nous examinons ici .sont ceuxessentiellement quartzo-fluorés. On note toutefois, dans certains gîtes, desteneurs notables en barytine, en calcite ou en sulfures.. Ainsi, à Voltennes etau Maine, dans le Massif Central, la teneur en barytine peut atteindre danscertains quartiers 5 à 10 % ; à Pic Martin, en Provence, la teneur en Pb s'é-lève à 2 %, et à Terre-Neuve celle en'calcite est de l'ordre de 10 %.
A côté de ces gîtes, on connaît des gîtes à paragenèse plus complexeoù, à côté des minéraux précédents, on trouve de la sidérose et.parfois de l'hé-matite, de la bournonite, de la tétrahédrite. Dans ces gîtes, la proportion desidérose et d'hématite peut être importante. Il en est de même pour les sulfures,pour la chalcopyrite notamment qui fut autrefois exploitée dans le Tarn. Les au-tres minéraux métalliques sont, par contre, le plus souvent accessoires. Parmices gîtes, on peut citer la plupart des gîtes ,du Tarn, ceux des Pyrénées-Orien-tales (Escaro), de Saxe, de Torgola en Lombardie, etc..
On peut aussi mentionner la présence de minéraux particuliers pouvantavoir une importance pour l'interprétation métallogénique des filons, comme l'or-those adulaire. Ce minéral est connu, par exemple, dans l'Erzgebirge. En France,il a été trouvé à Voltennes (Morvan), dans un filon d'importance secondaire,- oùil est associé à une fluorine précoce, antérieure à la fluorine principale. Laproportion d'adulaire dans ces gîtes ne semble jamais importante.
Signalons enfin, comme autre cas particulier, les gîtes à minérauxd'uranium comme Crot-Blanc dans le Morvan, Johannes en Bavière. Dans les zonesoù les minéraux uranifères sont présents, la fluorine se présente souvent sousune variété presque noire : l'antozonite.
Tonnage et teneur des gîtes - Importance du type
On compte parmi ces gîtes bon nombre de petits -gisements de quelquesmilliers de tonnes de fluorine, exploités jadis sur le plan artisanal en raisonde la qualité exceptionnelle du minerai, des gîtes plus importants de 100 000 à1 Mt de fluorine (les gros gîtes du Massif Central par exemple) et des gîtes trèsimportants de plus de 1 Mt de fluorine (St..Lawrence à Terre-Neuve, Escaro dansles Pyrénées-orientales, El Hammam au Maroc).
La teneur en fluorine du minerai varie de 4-0 à 85 %.
Ces gîtes assurent environ 24 % de la production mondiale 1972 (voirtab. 5).
Situation géologique
Les gîtes de ce type sont connus principalement aux USA (Illinois -Kentucky), dans le Royaume-Uni (Pennines), en Tunisie, en Espagne (Andalousie)et en Italie (Lombardie).
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Ils sont localisés dans des series epicontinentales essentiellement car-bonatées, d'une centaine à plusieurs centaines de mètres d'épaisseur. Leur âgeest varié : carbonifère dans le Midcontinent américain et les Pennines, triasiqueen Lombardie et en Andalousie, jurassique en Tunisie.
Des relations, à l'échelle régionale, entre ces gîtes et la présence degrandes fractures, de structures positives et de conditions paléogéographiquesparticulières, ont été souvent établies. Le district de 1'Illinois-Kentucky, parexemple, est situé dans une aire anticlinale faillée. Les principaux gîtes stra-tiformes de ce district sont, en outre, localisés sous une discordance sédimentaire.Notons que la présence d'intrusions alcalines d'âge laramien dans la série carbona-tée et l'existence de liens géochimiques (Sr, T.R.) entre ces roches et les gîtespermettront peut-être, lorsque les études seront plus avancées, de classer ces gî-tes en catégorie D.
Morphologie des gîtes
La morphologie des gîtes est variée. On distingue principalement :
- des remplissages de cassure, généralement lenticulaires, d'une centainede mètres de- longueur, d'une dizaine à plusieurs dizaines de mètres de hauteur etde 1 à 2 m de puissance moyenne. On trouve aussi des filons réguliers et parfoistrès longs : à Rosiclare, par exemple, dans le district de 1'Illinois-Kentucky, laminéralisation fut suivie sur 1,7 km de long, 180 à 200 m de haut, avec une puissancemoyenne de 1 m. Ce type de gîte domine dans les Pennines ;
- des "corps plats", véritables couches minéralisées, concordantes oupénéconcordantes avec la stratification, qui s'étendent sur quelques centaines demètres de longueur et de largeur avec une puissance variant de 2 à 4 m. On trouvesouvent ces couches à plusieurs niveaux de la série carbonatée (3 niveaux minéra-lisés principaux dans 1'Illinois-Kentucky, répartis sur ,60 m de hauteur) ;
- des amas ou corps irréguliers de quelques centaines.de mètres de long,quelques dizaines de mètres de large et de puissance très variable (de 1 à 30 m).Ces corps correspondent le plus souvent à des remplissages de cavités d'effondre-ment ("collapse breccias").
On trouve aussi dans 1'Illinois-Kentucky des dépôts résiduels provenantde la destruction, par les agents météoriques, de gîtes primaires. Les dimensionsde ces dépôts sont peu importantes.
Paragenèse
Les•principaux minéraux associés à la fluorine sont la calcite, la blen-de et la galène. On trouve plus rarement du quartz, de la barytine, de la pyriteet de la chaleopyrite, accessoirement de la withérite et de la strontianite.
La proportion des principaux minéraux peut être assez élevée. Dans legîte de Cave-in-Rock (Illinois), il y a par exemple 4 % de Zn, dans les Pennines,20 % de calcite, 4- % de barytine et 2 % de Pb.
Tonnage et teneur des gîtes - Importance économique
Les gîtes de ce type sont très importants au point de vue économique.Les principaux districts des Pennines et de 1'Illinois-Kentucky ont assuré pres-qu'à eux seuls la totalité de la production anglaise et américaine, soit pour1'Illinois-Kentucky environ 9 Mt de minerai à une teneur comprise entre 20 et40 %. Les réserves des Pennines seraient très importantes (environ 25 Mt de mi-nerai à une teneur comprise entre 35 et 60 %, en.incluant les tailings des an-ciennes mines de plomb-qui font actuellement l'objet d'une exploitation).
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En 1972, 13 % de la production mondiale étaient assurés par ce typede gîte.
sur le_socle (type A3)
Situation géologique
Les seuls gîtes de ce type actuellement connus sont situés sur labordure nord-est du Massif Central (Pierre-Perthuis, Antully) et dans lesAsturies (Caravia, La Collada).
La minéralisation est localisée dans l'assise de base de la sérietransgressive sur le socle hercynien. L'âge de cette assise n'est précisé qu'àAntully où il est triasique. Dans les Asturies, il s'agit du Permo-Trias et àPierre-Perthuis, il pourrait s'agir de l'Hettangien.
L'assise minéralisée correspond à un dépôt en bordure de bassin. Ils'agit soit de grès ou de grès argileux, soit, à Pierre-Perthuis, d'un niveaucalcaréo-dolomitique riche en éléments détritiques. Au contact de cette assise,le socle montre généralement des phénomènes de démantèlement sur place.
A Pierre-Perthuis, la minéralisation est accompagnée d'une importantesilicification de toute l'assise.
Morphologie des .gîtes
Ces gîtes .correspondent soit à une substitution dans les calcaires,soit à une imprégnation des grès. La minéralisation est généralement connue surune grande surface : à Pierre-Perthuis, par exemple, le gîte s'étend sur 2 km2.L'épaisseur minéralisée est de l'ordre de quelques mètres (4- m à Pierre-Perthuis),
Dans les Asturies, les gîtes stratiformes sont superposés à des filonsencaissés dans les, calcaires carbonifères.
Paragenèse ,i _ .
Les principaux minéraux associés à la fluorine sont le quartz, labarytine, la galène. Plus rarement, on trouve de la blende, de la-pyrite et,accessoirement,'de la chalcopyrite.
La barytine est souvent abondante (15 % à Pierre-Perthuis). La galèneet la blende peuvent être localement concentrées : à Chitry-les-Mines, parexemple, à 30 km' au Sud de Pierre-Perthuis, dan"s ,1e même contexte géologique,la galène fut autrefois exploitée.
Tonnage et teneur des gîtes - Importance économique du type
Ces gîtes sont importants au point de vue économique. A Pierre-Perthuis,.gîte encore inexploité s les réserves ont été évaluées à 3 Mt de minerai à 35 %de fluorine. Le gîte d'Antully semble également assez important. Dans les Asturies,le tonnage de minerai connu est d'environ 5 Mt de minerai à 25 - 50 % de CaF2.
En 19 72, le type A3 a fourni 6 % "de la production mondiale. -
2.3.2 - Gîtes en relation.avec des grani.toldes (type B)'
Nous classerons, dans ce groupe, des gîtes génétiquement liés aux gra-nitoïdes et des gîtes dont la liaison avec ces derniers n'est pour le moment dé-montrée qu'au point de vue spatial.
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granitoïdes (type Bl)
La fluorine est un minéral courant des gîtes associés aux granitoïdesnotamment des gîtes à Sn-W ou des gîtes à.Be. Elle est souvent associée dansces gîtes à d'autres minéraux fluorés ou bores (apatite, tourmaline, topaze). Elleest généralement peu abondante. On note, toutefois, dans certains gîtes, desteneurs en fluorine non négligeables, de 10 à 20 et même 30 %. Tel est le cas,notamment, des gîtes de Kramat•Pulai en Malaisie (skarn à scheelite avec 15 % 'de fluorine), d'Iron Mountains au Nouveau-Mexique (skarn à béryllium), des "pi-pes" stannifères de Malaisie, des filons stannifères de la République sud-africaineliés au granite du Bushveld et d'un gîte récemment exploré, à Be et Sn, situé àLost-River (Alaska) qui contiendrait 39 Mt de minerai à 15-30 % de CaF2 (18 % enmoyenne).
Les gîtes de Corée et du Japon pourraient appartenir à ce type quin'assurait en 1972 que 2 % de la production mondiale.
?iî§ë_§ssoc:tés_sj2atialemenj:_aux_p_luj:ons granitiques (type B2)
Les seuls gîtes importants de fluorine montrant une relation spatialeavec des granitoïdes sont situés en Thaïlande et en Afrique du Sud (CentreTransvaal et' Ottoshoop).
En Thaïlandej les gîtes sont représentés par des filons ou des brèchesminéralisées encaissées dans des schistes, des calcaires ou des grès paléozoïques,au voisinage de granites intrusifs, d'âge principalement jurassique. Les filonsatteignent plusieurs centaines de mètres de longueur et jusqu'à 5 m de largeuret sont souvent groupés en champ. Le minerai est toujours siliceux et titre de40 à 50 % de fluorine en moyenne. Associés à la fluorine et au quartz, on trou-ve localement un peu de calcite, de pyrite, de stibine et de chàlcopyrite. Ontrouve aussi des dépots de fluorine résiduels. Les réserves des principaux gî-tes thaïlandais (Ban-Hong et Ban Sam Sui) ont été évaluées à 15 Mt de minerai à45-60 %, certains gîtes ayant une teneur beaucoup plus élevée (80%).
Dans le centre, du Transvaals on connaît plusieurs gros amas plus oumoins réguliers, encaissés dans le complexe du Bushveld, soit dans le granitelui-même, soit dans les felsites, soit dans les granophyres. La paragenèse estcomplétée surtout par l'hématite, un peu de quartz et plus rarement de la cal-cite et des sulfures divers. Les réserves ont été estimées à 58 Mt de mineraià des teneurs variables (18 à 40 % de fluorine). La mine la plus importante,celle de Buffalo, produit environ 150 000 t/an de spath acide.
Le district d'Ottoshoop est situé au Sud-Ouest du complexe du Bushveld.On y trouve de nombreux pipes minéralisés encaissés dans la partie supérieurede la "Dolomite Série" du Système du Transvaal. Ces pipes ont des dimensions va-,riées : ils peuvent atteindre, par exemple, 25 m de long, 15 m de large et unetrentaine de mètres de hauteur et représenter ainsi un tonnage de 40 000 à50 000 t de minerai. La fluorine est souvent très pure. Elle est parfois accom-pagnée d'un peu de sulfures (pyrite, pyrrhotine, blende, galène). Les dolomiesencaissantes sont elles-mêmes minéralisées d'une façon plus ou moins importante.Les réserves de ce district ont été évaluées à 20 Mt de minerai à 20 % de fluo-rine,.
Au total, les gîtes de ce type assuraient en 1972, 16 % de la produc-tion totale. •
- 15 -
2.3.3 - Gîtes en relation avec le volcáno-plutonisme post-orogëriique(type C)
En dehors de gîtes mal connus situés en Chine et en Mongolie, les gîtesde ce type sont particulièrement-nombreux au Mexique et dans les Etats de l'Ouestaméricain (Colorados Utahs Nevada, New-Mexico)..
La pvovinee mexicaine se' caractérise par la présence d'importantes in-trusions ou epanchements de rhyolites d'âge probablement éocène. Les gîtes sontlocalisés soit dans les roches volcaniques, soit dans les terrains encaissants,représentés par des calcaires crétacés, soit au contact de ces deux formations.On distingue ainsi :
- des filons dans les calcaires qui atteignent parfois 1 km de longueur,70 à 80 m de profondeur et 3 à M- m de puissance ;
- des amas irréguliers ou'des cheminées plus ou moins circulaires, loca-lisées dans .les rhyolites ou au contact des rhyolites et des calcaires. Les dimen-sions de ces corps peuvent être très importantes : 100 à 200. m de diamètre et150 m de profondeur ; . . . '
•- des corps stratoïdes, appelés mantos, localisés dans les calcaires.Ces corps ont une centaine de m de longueur et une trentaine de m de largeur.En section, ils ont une forme en auge, de 1,50 ,m en moyenne de profondeur. Les"mantos" sont souvent reliés entre eux par un réseau de fractures et présentent,à l'échelle du gisement,, une structure réticulée.
Dans ces différents gîtes, la fluorine est associée principalement.à dela calcite (10 à 30 %) et du quartz (5 à 10 % ) . On trouve aussi, en plus faiblequantité et localement ¿ de là célestine. A Aguachile, on trouve aussi de la be'r-trandite (jusqu'à 0,3 % de BeO) qui"semble-associée à une fluorine tardive,postérieure à la • fluorine principale.
Les gîtes mexicains sont très importants au point de.vue économique. Le :gîte principal est celui de Las Cuevas, dans l'état de San' Luis Potôsi. Les réservesde ce gîte sont évaluées à plus de 3 Mt de minerai à 60 - 90 % de fluorine. Au totalles réserves de la province mexicaine sont estimées à 25 Mt de minerai à 60 - 90 % defluorine, auxquels s'ajoutent quelques 30 Mt d'anciens tailings à 15 % de fluorine.
Dans l'Ouest oamvieain3 les principaux gîtes de ce type sont ceux deJamestown et de Northgate (Colorado).
A Jamestown, le gîte est représenté par des filons et des brèchesminéralisés encaissés dans des gneiss, des granites ou des granodiorites. Auvoisinage du gîte, on observe un massif}intrusif de porphyre sodique. L'âgede ces différentes formations est varié ¿'-.les gneiss et les granites .sont pré-cambriens, les granodiorites et le porphyre" sodique'dateraient du début duTertiaire. Les corps minéralisés varient de 15 à 300 m de longueur et 3 à 10 mde largeur. La minéralisation se-poursuit jusqu'à 150 m de profondeur.
Les principaux, minéraux qui accompagnent la fluorine sont le quartzet la pyrite. On trouve également de la calcite, de l'ànkérite, de l'adulaire,de la galène, de la blende, de la chaicopyrite, de la tennantite, de l'énargiteet des minéraux uranifères.
Les réserves de ce gîte sont évaluées à 1 Mt de minerai dont la teneuren fluorine varie de 20 à 75 %.
Le gisement de Northgate consiste en deux filons principaux de 1,5 à3 km de long minéralisés sur 300. m de hauteur et sur une puissance variant dequelques mètres à une vingtaine de mètres.
s
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En 1972, les gîtes du groupe C assuraient 35 % de la production mondialede fluorine.
2.3.4 - Gîtes associes au magmatisme alcalin anorogénique (type D)
Le fluor est un élément particulièrement abondant dans la plupart descomplexes alcalins. Il ne prend un intérêt économique, sous forme de fluorine,que dans les termes finaux de la différenciation de ces massifs. On rencontrealors la fluorine, d'une part comme constituant important ou principal de gîtesde remplacement, soit des carbonatites tardives, soit de certaines roches sili-catées des complexes, soit de leurs épontes sédimentaires fénitisées et notammentdes séries carbonatées, d'autre part, comme minéral principal de filons recoupanttoutes les roches du complexe et leurs épontes.
La fluorine y est en général associée à la barytine, aux terres rares(fluocarbonates en particulier), au quartz calcédonieux et à quelques sulfures(Pb, Zn, Cu, Fe, Mo).
Parmi les gisements les plus importants, on peut citer :
Okomisu (SW africain) - Ce complexe renferme un gîte de métasomatosedans les cipolins de contact, les carbonatites et les fénites d'un volcano-pluton annulaire syénitique à coeur de syenites néphéliniques. La fluorine seprésente dans des amas nombreux, mis en place tardivement, qui constituent descorps de remplacement dans les cipolins, les carbonatites et les fénites feld-spathiques, ou dans des veines le long de fractures. Le tonnage reconnu est de7 Mt à 60 % de CaF2. Le minerai peut contenir jusqu'à 10 % d'apatite et êtreen partie légèrement radio-actif (présence de thorium).
Asie oentvale - Un massif alcalin contient un gîte de fluorine, defer et de terres rares, au contact d'un complexe syénitique et de roches sédi-mentaires dolomitiques. Le minerai complexe est contenu dans des corps minérali-sés lenticulaires de quelques centaines de mètres de large sur 1 000 à 1 200 mde long, remplaçant plus ou moins la dolomie. La paragenèse comprend notammentde la magnetite, de l'hématite, de l'aegyrine, de la fluorine, des terres rares(bastnaésite et monazite), de la barytine, de 1'apatite. La fluorine est plusabondante dans les lentilles riches en hématite ou aegyrine. Les réserves recon-nues sont de l'ordre de 10 Mt à des teneurs comprises entre 10 et 20 % de CaF2-La fluorine serait un sous-produit de l'exploitation du fer (plusieurs centainesde millions de tonnes de magnetite et d'hématite) et des terres rares. D'autressous-produits (scandium, niobium) sont récupérables.
Bol Shetagnino (Est Sccyan) - .Ce gîte est constitué de filons et d'amasde fluorine recoupant et remplaçant les carbonatites d'un complexe annulairealcalin à coeur de carbonatites. Le minerai est constitué de calcite et de fluo<-rine finement grenue, avec un peu d'albite, de chlorite et de quelques sulfures.Des réserves de quelques millions de tonnes à 26 % de CaF2 et d'un tonnage ana-logue à 18 - 20 % de CaF2 ont été déterminées.
D'autres gîtes analogues sont connus dans la Sibérie de l'Est, où lafluorine, associée à 1'apatite, aux terres rares et parfois au béryllium, serencontre dans des métasomatites remplaçant un certain nombre de roches d'uncomplexe alcalin annulaire à syénite et syénite néphélinique.
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On peut citer aussi les complexes de Ravalli County (Montana) et sur-tout celui d'Amba Dongar (Inde), qui présente des amas de remplacement et desfilons de fluorine dans des carbonatites calcitiques et qui vient d'entrer enexploitation. Ce gisement contient 5 Mt de minerai à 30 % de C F
On peut rapprocher de ces gîtes intimement associés aux complexes al-calins les gîtes de 1'Illinois qui ont été classés dans le groupe A2 et où desliens plus subtils avec des roches alcalines qui affleurent dans la région peu-vent, être envisagés.
De même, certains gîtes mexicains (Aguachile), classés dans le groupe C,où la fluorine associée au béryllium (bertrandite) est associée à un complexe annu-laire à rhyolite en ring-dyke et syénite centrale, pourraient être rapprochés de cegroupe.
Les métallotectes de l'ensemble du groupe sont constitués, d'une part,par les métallotectes de situation des complexes alcalins (rift-valley, borduredes boucliers, etc.) et .d'autre part, au sein des complexes, par les borduresmétasomatisées ou les carbonatites antérieures.
. En 1972, les gîtes de ce type assuraient M- % de la production mondiale.
2.3.5 - Gîtes.divers
Au Nord de Rome, dans le Latium plusieurs gisements ont été récemmentexplorés. La fluorine est associée à de la barytine et localisée dans des diato-mites de séries lacustres, déposées dans des lacs de cratère de volcans alcalins.L'importance économique actuelle de ce gîte est encore incertaine pour des rai-sons de difficulté de traitement du minerai qui se présente sous une granulomé-trie très fine. Par contre les réserves, de l'ordre de 15 Mt à 50 % de CaF2, sonttrès importantes.
3 - LES PHOSPHATES
Les phosphates constituent d'importants gisements qui sont exploitésactivement en vue surtout de la fabrication d'engrais (80%"de la production,environ, sont absorbés par cette industrie). Du point de vue minéralogique, cesgisements sont constitués essentiellement par des minéraux du groupe de 1'apa-tite généralement chargés d'impuretés (limonite, argiles, etc.). Ces derniersforment une série jalonnée par la fluorapatite Ca5 IFÎPO^^ | , la chlorapatite
I K ^ l l'hydroxylapatite Cas |0H(P0i+)3 | e t l a carbon ate-apatitej I g IH2O. La grande majorité des apatites naturelles sont constituées
par un mélange de ces différents minéraux, parmi lesquels la fluorapatite estla plus abondante. La teneur en fluor va donc varier théoriquement de 0 à 3,8 %(teneur maximale de la fluorapatite).
Trois types de gisements sont actuellement en exploitation : ,
- des gisements sédimentaires d'origine marine qui assurent 80 % del'a production mondiale et contiennent, de loin, les réserves les plus importantes(plusieurs dizaines de milliards de tonnes de P2O5). Ils ont une répartition stra-tigraphique et géographique très variée : gisements d'âge allant du Précambrien auPliocène répartis sur tous les continents ; les réserves les plus importantes étantconstituées par les formations d'âge tertiaire (U.S.A. et Afrique du Nord et del'Ouest) et plus particulièrement éocène (moitié des réserves mondiales).
- des gisements d'origine ignée, le plus souvent liés à des complexesintrusifs alcalins (carbonatites, syenites néphéliniques, pyroxénites) et quisont assez largement distribués en Amérique du Nord (Canada), Amérique du Sud(Brésil), Afrique du Sud et orientale, Inde, U.R.S.S.. Les deux gisements lesplus importants (environ 1,5 milliard de tonnes à 36 % P2O5 chacun) et actuelle-ment exploités sont ceux de la péninsule de Kola (URSS) et de Palabora (Républiquesud-africaine).
- 18 -
TABLEAU 6
PRINCIPALES USINES DE FABRICATION DE PRODUITS FLUORESA PARTIR DE L'ACIDE FLUOSILICIQUE
Pays '
R.F.A.
FRANCE
AUTRICHE
ROUMANIE
U.R.S.S.
U.S.A.
CANADA
MEXIQUE
INDE
JAPON
AUSTRALIE
Localisation
Leverkusen
Pierre-Bénite
Linz
Galati
Halbinsel .
Fort-Meade (Fl.)
Fort-Meade (Fl.)
Chalmette (Lo.)
Trail (BC)
Port Mainland (Ont.)
Coatzacoalcos
Udyogamandal
Tomakomai
Akita
Akita
Camelia (NGS)
Société
Farbenfabriken Bayer
Péchiney - Ugine Kuhlmann
Osterreichische Stickstoff-werke (OSW)
•p
Aluminium Co. of America(ALCOA)
Gulf Desingn Corp.
Kaiser Aluminium & ChemicalsCorp.
Comineo
Electric Reduction Comp. ofCanada
Fertilizantes FosfatadosMexicanos (FFM)
Fertilisers & chemicalsTranvancore (FACT)
Denki Kagaku Kogyo
Showa Denko
Tohoku Hiryo
Stauffer Chemical Corp.
Produitsélaborés (1)
FAI
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Cr
X
X
X
X
X
X
X
X
X
FC
X
X
X
(1) FAI = fluorure d'aluminium
Cr = cryolithe
FC = fluorocarbones.
- 19 -
~ des gisements de type "guano" issus de la réaction de déjectionsd'oiseaux ou de chauve-souris sur des roches réceptives calcaires. Ces gisements,d'une importance économique réduite par rapport aux précédents, sont essentiel-lement localisés dans certaines îles du Pacifique, en.particulier les Iles Christmaset Nauru.
La plupart de ces gisements, quel que soit le type auquel ils appar-tiennent,, titrent .2,5 à 4 % de fluor, en moyenne 3 %. C'est notamment le casdes gisements sédimentaires de Floride, du Maroc, du Sahara espagnol et du gi-sement d'apatite de Khibines (presqu'île de Kola, URSS) qui comptent parmi lesplus importants du monde.
En anticipant sur ce qui sera dit plus loin au sujet des réserves, onpeut évaluer à 3 600 Mt la quantité de fluor contenue dans ces gisements. Cechiffre est considérable', comparé aux réserves connues de fluorine (cf. infra).
Depuis une quinzaine d'années, pour des raisons de perspectives d'ap-provisionnement, plusieurs organismes d'état ou sociétés utilisatrices de pro-duits fluorés - les producteurs d'aluminium en particulier r- étudient la possi-bilité d'employer une telle source de fluor. L'effort de recherche s'est portéessentiellement sur le traitement à appliquer à l'acide fluosilicique, H2SÍF5,l'un des principaux déchets fluorés résultant du traitement des minerais phospha-tés en vue, de la fabrication d'engrais : on peut retenir, qu'en gros, 40 % dufluor contenu dans le minerai utilisé, se retrouve dans cet acide, le reste serépartissant en quantité à peu près égale entre le phosphogypse et les engraiseux-mêmes..
De nombreux procédés de traitement ont été ainsi préconisés. Ils ontété centrés principalement sur la production du fluorure d'aluminium et de lacryolithe qui constituent les produits de base de 1'électro-métallurgie de l'alu-minium et plusieurs d'entre eux sont passés au stade d'exploitation industrielle.
On compte ainsi dans le monde plusieurs usines de fabrication de pro-duits fluorés à partir des phosphates (cf. tab. 6). La production demeure encoremodeste, mais on assiste depuis ces dernières années, sous l'effet de la montéedes prix de la fluorine et de lois anti-pollution de plus en plus sévères, à unerecrudescence des projets de construction de nouveaux centres de production, notam-ment en Europe, au Japon et aux U.S.A.-qui permet de conclure qu'à brève échéancecette récupération du fluor lors du traitement des phosphates assurera une partimportante des besoins.
4 - LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT '
4.1 - Les autres sources d'approvisionnement"utilisées
Si-l'on excepte le recyclage des produits utilisés dans l'industriedont il sera fait mention plus loin, les seules sources d'approvisionnement enfluor qui ont été jusqu'à présent utilisées, autres que celles précédemment men-tionnées, sont représentées uniquement par la cryolithe.
La cryolithe est, rappelons-le, un alumino-fluorure de sodium de for-mule Na3|AlFe|. Sa teneur en fluor est de 54 %. Comme la fluorine, c'est un bonminerai de fluor au sens large du terme qui n'a pratiquement été utilisé que di-rectement pour la fabrication de l'aluminium conjointement à la cryolithe arti-ficielle fabriquée à partir de la fluorine.
Minéral assez rare, la cryolithe est associée assez étroitement aumagmatisme alcalin et n'est connue en quantité notable qu'en trois points duglobe : Ivigtut (Groenland), Pikes Peak (Colorado) et Miask (Oural). Ivigtut estle gisement le plus important et le seul d'où l'on a extrait de la cryolithe.
- 20 -
L'exploitation de ce gisement dura une centaine d'années jusqu'en 1963, date àlaquelle la mine fut fermée. On résorbe depuis cette date un stock de mineraiqui a été accumulé sur le carreau. Cette production est acheminée actuellementau Danemark et est, depuis plusieurs années, insignifiante (65 000 t de mineraià 50-60 % de cryolithe en 1972). La minéralisation'était en relation avec uncomplexe pegmatitique et comprenait, outre la cryolithe, de la fluorine,, de la.sidérite, de la chalcopyrite, de la galène, de la blende, de la pyrite, de lacolombite, de la cassitérite et de la molybdenite. Des sondages récemment exécutéssur ce gisement auraient mis en évidence des réserves importantes de minerai.
4.2 - Les sources d'approvisionnement potentielles
En dehors des sources précédemment étudiées, qui sont les seules àêtre ou a avoir été utiliséess il ne semble pas qu'il y ait beaucoup d'autrespossibilités d'approvisionnement. On cite néanmoins quelquefois, la topaze, lavilliaumite, la sellaïte, la bastnaésite et les charbons. Nous examinerons suc-cessivement l'intérêt que peuvent offrir chacune de ces substances.
4.2.1. - La topaze
La topaze, un fluosilicate d'aluminium de formule Al2|(F,. 0H)2 SiOiJ,titre en moyenne 20 % de fluor. Avec la fluorine c'est le seul minéral fluorédont le fluor constitue un élément important de la formule chimique à être lar-gement réparti. Cette substance forme quelquefois des petites concentrations,par exemple en Cornouailles et dans le Thomas Range (Utah).
On la trouve aussi en quantité notable comme minéral de gangue dansdes gisements métallifères principalement dans ceux d'étain et de béryllium oùelle est généralement associée à d'autres minéraux fluorés comme la fluorine,la zinnwaldite, la lépidolite, le phlogopite.
Cette substance, de même que certains autres minéraux fluorés commela fluorine, pourrait, dans certains gisements, être récupérée et fournir ainsiune source d'approvisionnement complémentaire qu'il est difficile de chiffrerdu fait qu'on ne connaît que rarement la teneur des minéraux de gangue des gi-sements métallifères. Signalons par exemple que ce minéral est assez abondantdans les gisements d'étain de l'Erzgebirge (RDA - Tchécoslovaquie).
Le problème de la récupération de ce minéral n'a, semble-t-ila jamaisété étudié. A ce sujet on peut indiquer seulement que l'on récupère actuellementde la fluorine dans les haldes d'anciennes mines de plomb au Mexique, dans larégion de San Francisco del Oro (Chihuahua), et dans le Royaume-Uni dans leDerbyshire, à une teneur qui est respectivement de l'ordre de 15 et de 30-40 %.Il ne serait donc pas impossible de procéder de la même façon pour récupérerla topaze.
L'extraction du fluor contenu dans ce minéral qui n'a également, ànotre connaissance, jamais été étudiée, pourrait en outre soulever des diffi-cultés du fait que le fluor est beaucoup plus solidement ancré dans le réseaucristallin que dans les fluorures puisqu'il s'agit d'un silicate.
L'exemple de la récupération de la fluorine dans les tailings desanciennes mines de plomb du Mexique et du Royaume-Uni nous amène à poserle problème de l'étude systématique des diverses haldes ou tailings des minesmétalliques plus ou moins riches en minéraux fluorés. Celle-ci pourrait aboutirà la mise en évidence de réserves non négligeables.
- 21 -
4.2.2. - La villiaumite
La villiaumite - le fluorure de sodium naturel de formule NaF titrant45 % de fluor. - est connue en petite quantité dans les îles de Los (Guinée). On •la trouve aussi avec de la fluorine sous une forme très finement cristalliséedans les lacs du Kenya et de Tanzanie où elle est associée à des croûtes de selssodiques appelées, trôna qui se sont formées ou se forment encore par evaporationdes eaux de sources alcalines liées au volcanisme alcalin de la Rift-valley. Lavilliaumite et la fluorine de ces trôna sont exploitées de façon intermittente,En dehors de ces régions, la villiaumite n'existe qu'à l'état de traces et neparaît pas devoir constituer pour l'avenir une source d'approvisionnement.
. 4.2.3. - La sellaite
La sellaîte est, rappelons-le, le fluorure de magnésium de formule MgF 2 .Elle titre 61 % de fluor. On rie la trouve généralement qu'à l'état de tracessauf.dans certains gisements où elle peut, être parfois présente en quantiténotable. C'est le cas par exemple du gisement de fluorine de Fontsante (Var,France) mais il ne semble pas que ce minéral puisse être.récupéré par flottationdans cette exploitation. Comme la villiaumite, il ne semble pas que ce minéralpuisse présenter un intérêt comme source d'approvisionnement.
4 .2 .4 . - La bastnaésite
La-bastnaésite est un fluocarbonate de cérium de formule C e | F / C O 3 | .C'est un minerai de cérium exploité à Mountain Pass (Californie). D'autres gise-ments sont connus en Mauritanie, au Burundi, en URSS. La teneur en fluor de ceminéral n'est que de 8 % environ et il semble difficile de l'utiliser directe-ment comme source d'approvisionnement. A peine peut-on envisager une récupérationdu fluor contenu au cours du traitement de ce minerai.. Cette production éventuelleindirecte, qui serait fonction de la cadence d'exploitation de la bastnaésitene constituerait qu'un- apport assez négligeable. Dans la mesure où tout le fluorcontenu serait récupéré, cet apport pourrait être évalué à 16 000 t par an pourle gisement de Mountain Pass qui est le plus gros gisement de bastnaésite actuel-lement connu et qui assure la quasi-totalité de la production de cérium. Noussignalerons à propos de ce gisement que la fluorine est connue à Mountain Passà une teneur d'environ 10 % mais ne semble pas récupérée.
4.2.5. - Les charbons
II-n'existe aucune donnée d'ensemble sur la teneur en fluor descharbons. Celle-ci paraît néanmoins variable et demeure très faible. On citeainsi que certains charbons anglais titrent de 0 à 175 ppm de fluor, ceux del'Utah 195 à 240 ppm,.ceux de l'Illinois 85 à 295 ppm, ceux d'Australie 110 à620 ppm.
Ces substances étant, comme on le sait, utilisées en quantité consi-dérable on peut se demander si dans le cadre^ de lois anti-pollution elles, neconstitueraient pas une source d'approvisionnement indirecte.
Un calcul qui ne peut qu'être indicatif de la valeur d'une telle sourcemontre qu'on pourrait récupérer, environ 100 000 t de fluor par an. Nous n'avonspris en compte pour faire cette évaluation que la moitié de la consommation annuellede charbon dans le monde (qui s'élève à 2 000 Mt ) , considérant que seules certainesinstallations industrielles (centrales thermiques par exemple) pourraient, être dotéesde dispositifs de récupération. Nous avons d'autre part.admis une teneur moyenneen fluor de 100 ppm. Ce chiffre est relativement faible comparé à celui que pourraitdonner la récupération du fluor à partir de la fabrication d'engrais sur les basesd'un taux de récupération de 40 % seulement (cf. chapitre suivant).
- 22 -
Tableau 7 : Reserves raisonnablement assurées exploitables et marginales de fluorine au 1.1.74
Pays
CanadaUSA
MexiqueArgentineBrésil
Amérique
RFAFranceItalieRoyaume-UniEspagne
Europe W
MarocTunisieKenyaMozambiqueRép. aud-afric.
SW africain
Afrique
ThaïlandeIndeDiv. Asie W (5)
Asie W
Australie
URSSChineDiv. pays E (6)
Bloc Est
Monde
A. Cher-mette 1973
(0
522
2342
56
220131510
60
I '10
8
25
1010
20
3
10 (3)5
15
185 (4)
USBM1973(2)
2,226,35
14,52
23,09
9.53
12,70
3,49
5,40
55,12
BfB1974(2)
2.B014.15
21.B5
40,35
1,005.5017.502,0010,50
36.50
1,B55,155,00
1 0,4516,50
4,25
33,20
B,253,500.50
12,25
1.00
7.502.002,50
12,00
135,30
Réserves exploitables
Tonnage - teneur en CaF2
5 Mt à 50-60 4 (Terre-Neuve)20 Mt à 35 4 (Colorado, Illinois-Kentucky)
30 Mt à 15 4 (vx. tailings) • 25 Mt à 60-90 44 Mt à 30-40 42 Mt à 30-40 4
86 Mt à 15-90 4
2 lit à 50 4 (Bavière, Forêt Noire)3 Mt à 35 4 • 9 Mt à 45-55 4 (M.C., Pyrénées)20 Mt à 50 4 (Sardaigne-Lombardie)5 Mt à 40 4 (Pennines)10 Mt à 20-25 4 • 20 Mt à 30-50 4 (Asturles,Almería)
60 Mt à 20-55 4
3,5 Mt à 50 4 (El Hammam)10 Mt à 35 4 (H. Zriba)10 Mt à 50 4 (Kerio Valley)1 Mt à 45 \ (Ouest du pays)50 Mt à 19 4 • B Mt à 40 4 • 20 Mt à 20 4(Transvaal)
102,5 Mt à 19 - 50 4
15 Mt à 45-60 4 (surtout Lamphun)12 Mt à 30 4 (N et NE du pays)1 Mt à 50 4 (Corée du Sud)
28 Mt à 30-60 4
3 Mt à 30-35 4
15 Mt à 35-50 45 Mt à 40 45 Mt à 40-50 4
25 Mt à 35-50 4
313,5 Mt à 15-90 4
CaF2
contenu'(en Mt)
2,607,15
21,851,200,60
33.40
1,003,6010,002,0010,50
27,10
1,853,505,000,4516.50
27,30
8,253,500,50
12.25
1.00
7.502,002,50
12,00
113,05
Réserves marginales
Tonnage - teneur enCaF2
39 Mt à 18 4 (LostRiver)
39 Mt à 18 4
10 Mt à 35 4 (liorvan)15 Mt à 50 4 (Latium)
25 Mt à 35-50 4
5 Mt à 35 4 (H. Zriba
7 Mt à 60 4 (OKurusu)
12 Mt è 35-60 4
76 Mt à 18-60 4
CaF2
contenu(en Mt)
7,00
7,00
3,507,50
11.00
1,75
4,25
6,00
24.00
Reserves exploi-tablesCaF2
contenu(en Mt)
2,6014,15
21,851,200,60
40,40
1.007.1017,502,0010,50
38.10
1,855.255.000,4516,50
4,25
33.30
6,253,500,50
12,25
1,00
7,502,002,50
12,00
137,05
+ marginales7.
mondial
1,9010,32
15,940,880.44
29.48
0,735,1812,771,467,66
27,80
1,353,833,650,3312,04
3,10
24,30
6,022,550,36
8,93
0,73
5,471,461,82
8,75
100
rang
134
11821
19B2155
179
10233
11
61222
19
71514
(1) en Mt de minerai à plus de 30 Z de CaF2
(2) en Mt de CaF2 contenu(3) y compris satellites(4) y compris 6 Mt de reserves non localisées(5) principalement la Corée du Sud(6) principalement la Tchécoslovaquie, la République démocratique allemande, la Mongolie et la Corée du Nord.
- 23 -
II - LES RESERVES
1 - LES RESERVES. DE FLUORINE, (cf. pi." 4)
1.1. - Réserves raisonnablement assurées (sûres et très probables)
Le Bundesanstait für Bodenforschung - BfB - vient récemment de publierune estimation des réserves- sûres et très probables de fluorine au 1.1.71. Seloncet organisme, celles-ci s'élèveraient à 381 Mt de minerai à 36 % en moyenne deCaF2, soit environ 135 Mt de CaF2 pure (1). Cette estimation diffère sensiblementdes chiffres publiés peu de temps auparavant par l'US Bureau of Mines (1974) etpar A. CHERMETTE (1973) (cf. tab. 7). •
Selon l'USBM, ces mêmes réserves s'élèveraient au 1.1.73 à 144,2'Mt deminerai à environ 38 % de CaF2 (soit 55 Mt de CaF2 pure) (1) ou, selon A. CHERMETTE,à 185 Mt de minerai à une teneur supérieure à 30 % (soit 70,3 Mt de CaF2 pure, sil'on prend la mime teneur moyenne que celle indiquée par-l'USBM). ;
Le BfB établit lui-même les raisons de cette différence entre sa propreestimation et celle de l'USBM en indiquant qu'il a tenu compte de minerais à basseteneur en fluorine (15 à 22 %) reconnus comme exploitables ou déjà en exploitationen République sud-africaine óu au Mexique par exemple et également des gisementsdu Latium et de Lost River (Alaska) qui, n'avaient pas été retenus par l'USBM.
Ces derniers gisements constituent à notre avis.seulement des réservesmarginales. Les gisements du Latium posent encore des problèmes d'exploitabilitédu fait de la nature de leur minerai dont le traitement ne semble pas encore trèssatisfaisant. Il en est de même de Lost River du fait surtout de sa situationgéographique mauvaise.
On peut donc penser que le BfB a compté dans son évaluation plusieursgisements marginaux du point de vue économique. Il est certain cependant que leschiffres fournis par le BfB, plus récents que ceux fournis par l'USBM etA. CHERMETTE, tiennent compte de découvertes récentes ou de la mise en exploita-tion de gisements à faible teneur, notamment en République sud-africaine¿ queA. CHERMETTE et l'USBM considéraient encore comme marginaux au moment où ilsétablirent leur évaluation.'
Compte tenu de ces remarques, nous proposons' de retenir comme réservesexploitables raisonnablement assurées un chiffre sensiblement inférieur à celuidonné par le BfB notamment pour l'Italie et les USA, pour lesquels il convientd'exclure les gisements du Latium et celui de Lost.River, et aussi pour la Tunisie,le Sud-Ouest africain et la France, où il nous semble, d'après les documents publiés,qu'une partie des réserves indiquées par le BfB soient encore marginales.
En ce qui concerne la France, nous pensons enfin qu'une partie desgisements inclus dans l'évaluation de A. CHERMETTE sont encore marginaux :• ils'agit des gisements stratiformes. du pourtour du Morvan, à l'exclusion de celuide Pierre-Perthuis.
Ainsi (cf. tab. 7), les réserves exploitables raisonnablement assuréesde fluorine s'élèveraient à 313,5 Mt de minerai à teneur variable en général del'ordre de 35 à 50 % mais toujours supérieure à 19 %. Cette dernière teneur pou-vant être considérée actuellement comme une limite d'exploitabilité pour desgisements exploitables à ciel ouvert,- ce qui est le cas de ceux de la Républiquesud-africaine. Le contenu de CaF2 correspondant à ces réserves serait de 113 Mtenviron.
(1) - Chiffres indiqués par le BfB, Le calcul montrerait plutôt 137,1 pour lesréserves évaluées par le BfB et'54,8 pour celles évaluées par -l'USBM.
- 24 -
TABLEAU 8 .
RESERVES POTENTIELLES DE FLUORINE AU 1,1.74
Pays •
CanadaU.S.A.MexiqueDiv. Amérique
Amérique
Rep. sud-africaineDiv. Afrique
Afrique
FranceItalieRoyaume-UniEspagneDiv. Europe W
Europe W
ThaïlandeIndeDiv. Asie W
Asie W
Australie
Bloc W '
U.R.S.S.ChineDiv. pays E
Bloc E
Monde
Minerai brut
tonnage(Mt)
9,535,055,05,5
105,0
235,06,5
241,5
4,545,020,023,52,5
95,5
9,58,02,0
19,5
3,0
464,5
10,05,05,0
20,0
484,5
teneur(% CaF2)
.20-50..15-5015-6535-40
^ 32
15-4530-50
^ 21
35-6035-5035-6035-5035-60
^ 46
50-7515-3020-50
* 39
35-60
^ 30
35-6035-6035-60
* 45
•b 30
ContenuCaF2 ,(Mt)
2,79,620,02,0
34,3
47,82,2
50,0
. 2,026,08,07,5 .1,0
44,5
5,22,00,5
7,7
1,5
138,0
5,02,11,9
9,0
147,0
%mondial
1,96,513,61,4
23,4
32,51,5
34,0
1,417,75,45,10,7
30,3
3,51,40,3
5,2
1,0
93,9
3,41,41,3
6,1
100,0
Rang
943
11
-.
110
-
1125617
-
71118
-
16
-
81115
-
-
Source : BfB (1974).
- 25 -
TABLEAU 9
CLASSIFICATION DES RESERVES ET DES RESSOURCES(Selon D.A. BROBST et W . P . PRATT, United States mineral resources,
Geol. Survey prof, paper 820, 1973)
Certitude d'existence
9
otíoo
§cd•U• HO
CU
•riCOCOO
PL)
Ex
plo
itab
les
Sub
écon
omiq
ues
Con
di ti
on
nell
es
Ressources découvertes"
certaines probables possibles
Réserves
exploitables
Réserves
s lib économi que s
Réserves
conditionnelles
Ressources non encore, découvertes
dans desdistricts , connus "•
Ressources
hypothétiques
exploitables
Ressources
hypothétiques
subéconomiques
Ressources
hypothétiques
conditionnelles
dans des districtsnon encoredécouverts
Ressources
spéculatives
exploitables
Ressources
spéculatives
subéconomiques
, Ressources
spéculatives
conditionnelles
- 26 -
Les réserves également sûres ou très probables mais marginales pourraientêtre de l'ordre de 76 Mt de minerai à 18-60 %, soit 24- Mt de CaF2 contenu. Nousreviendrons sur la répartition de ces réserves dans le chapitre consacré à l'appro-visionnement communautaire.
1.2. - Les réserves potentielles (cf. tab. 8)
Le BfB et A. CHERMETTE indiquent également les réserves potentiellesde fluorine. Les chiffres donnés sont assez proches : 4-85 Mt à 30 % de CaF2 pourle BfB et 500 Mt à plus de 15 % de CaF2 pour A. CHERMETTE. Nous ne ferons guèrede commentaires sur ces chiffres si ce n'est pour indiquer qu'il est difficile desavoir si toutes ces réserves sont exploitables, subéconomiques ou conditionnellesselon les définitions qui ont été proposées récemment par D.A. BROBST et W.P. PRATT(1973) pour classer les ressources et qui sont résumées dans le tableau 9. De même,le degré de certitude d'existence de ces réserves n'est pas précisé : on peut cepen-dant penser qu'il s'agit surtout de réserves possibles. En ce qui concerne la France,nous pouvons dire à ce sujet qu'il existe très vraisemblablement (réserves possibles)plusieurs Mt de minerai stratiforme à 30-35 %'de CaF2 autour du Morvan mais à desprofondeurs variant de quelques dizaines de mètres à 200 m environ qui interdisentévidemment une exploitation à ciel ouvert. Ces réserves apparaissent, au sens oùle définissent les auteurs précités, comme des réserves conditionnelles, c'est-à-direexploitables seulement si les cours de la fluorine subissaient une hausse consi-dérable. Il en serait de même avec les réserves italiennes, très importantes sil'on en juge par les chiffres indiqués par le BfB,' qui sont représentées prin-cipalement par des gisements de type Pianciano dont l'exploitabilité demeureencore incertaine. Nous signalerons aussi qu'en République sud-africaine, paysqui contiendrait les plus importantes réserves potentielles du monde (32,5 %selon le BfB) une grande partie sinon la totalité de celles-ci sont représentéespar une imprégnation à faible teneur (10 %) des dolomies'du Transvaal et appa-raissent de ce fait conditionnelles.
2 - LES RESERVES EN FLUOR DES PHOSPHATES
Les réserves mondiales de minerais phosphatés ont été évaluées à120 000 Mt. Dans la plupart des gîtes actuellement connus, quelque soit le typeauquel ils appartiennent, la teneur en fluor du minerai varie de 2,5 à 4- %.C'est le cas notamment, comme nous l'avons vu, des grands gisements de Floride,du Maroc, du Sahara espagnol, tous de type sédimentaire, et du gisement d1apatitede la presqu'île de Kola (URSS). Si l'on retient par conséquent une teneur moyenneen fluor de 3 %, on obtient une quantité de fluor contenu dans ces mineraisd'environ 3 600 Mt. Ce chiffre est considérable et représente 25 fois plus queles quantités de fluor que l'on pourrait extraire de l'ensemble des réservessûres et potentielles de fluorine.
Le problème des réserves en minerais fluorés paraît donc, au rythmede la consommation actuelle, résolu pour plus de seize siècles ! Nous avons vuque dans le domaine technique, la récupération du fluor dans les minerais phos-phatés ne soulève guère de difficulté, mais celle-ci n'est effectuée que dansle cadre de la fabrication des engrais phosphatés. Aussi est-ce plutôt dans cecadre qu'il convient de placer les réserves en fluor des minerais phosphatés etc'est donc, probablement et pour de longues années, au rythme de la productionannuelle d'engrais que l'on pourra' disposer de ces réserves en fluor et, par sur-croît, à condition que l'on équipe toutes les usines d'un dispositif de récupéra-tion. Dans cette hypothèse, compte ténu d'une.production annuelle de .phosphatesde 100 Mt qui sont utilisés à 80 % pour la fabrication d'engrais et d'une récupé-ration du fluor contenu lors du traitement des minerais de l'ordre de 4-0 %,'onarriverait annuellement à une production de fluor de 960 000 t, soit un équivalentde 1,9 Mt de fluorine pure. Ce chiffre est inférieur à la consommation 'annuellede fluorine qui s'élève actuellement à 4,4- Mt et se révélerait donc insuffisantpour couvrir la totalité des besoins. L'appoint que constitue potentiellementcette source d'approvisionnement est cependant très important.
- 27 -
3 - LES AUTRES RESERVES
3.1..^ La cryoli the
Cette substance constitue un bon minerai, mais nous rappellerons queles réserves mondiales exploitables sont probablement faibles même si on y inclutcelles qui auraient été mises en évidence à Ivigtut. On ne dispose à ce sujetd'aucun chiffre.
3.2. - La topaze
Les seuls chiffres de réserves de topaze que l'on peut avancer sontceux publiés par R.G. WORL et al. (1973).
Ces auteurs font état de 100 000 t de schistes à 15 % de topaze dansune ancienne mine d'or de Caroline du Sud (les réserves pouvant s'élever jusqu'à800 000 t), et de 600 000 t de gneiss à également 15 % de topaze dans le FrontRange (Colorado). A ces chiffres très modestes on pourrait en ajouter d'autresnon connus, en particulier, comme nous l'avons vu, ceux de Cornouailles et ceuxdes différents gisements métalliques où la topaze constitue un minéral de ganguenotable.
Il faut aussi rappeler que la récupération du fluor de ce minéral n'ajamais été, semble-t-il, étudiée. De ce fait, les réserves éventuelles qu'onpourrait en escompter paraissent très marginales voire conditionnelles.
3.3. - La bastnaësite
Nous avons vu que la bastnaésite était un minerai de cérium et que lefluor qu'elle contient pourrait constituer un éventuel sous-produit de son exploi-tation. Les réserves mondiales de bastnaésite ne sont pas connues mais peuventêtre importantes. A Mountain Pass (Californie), qui est le plus gros gisementactuellement connu, celles-ci s'élèveraient à 100 Mt. On pourrait donc escomptertirer de ce gisement près de 1 Mt de fluor mais comme nous l'avons vu, et de lamême façon que pour les phosphates, c'est seulement au rythme de la production decérium que' l'on pourrait tirer profit de cette source d'approvisionnement. Celle-ci ne fournirait dans ce cas qu'un tonnage de fluor annuel insignifiant qui,rappelons-le, s'élèverait seulement à 16 000 t/an pour le gisement de MountainPass.
i
3.4. - La vi11 iaumite et la sellaïte
Aucun chiffre de réserves ne peut être avancé pour ces substances qui,comme nous l'avons vu sont probablement très réduites, et probablement, inutili-sables. .
3.5. - Les charbons
Nous rappellerons que cette source d'approvisionnement est encore trèshypothétique. Les réserves qu'on est en droit d'en espérer sont encore très maldéfinies et ne peuvent être envisagées que dans le cadre de l'utilisation indus-trielle de ces substances (100 000 t de F par an dans une hypothèse optimiste etdifficile à vérifier dans l'état actuel des connaissances).
- 28 -
TABLEAU 10
EVOLUTION DES" RESERVES EXPLOITABLES' DE" FLUORINEde 1956 a 1973
(en Mt de minerai à environ 35 % de CaF2)
Pays
R.F.A. •
France
Italie
Royaume-Uni
Espagne
Canada
U.S.A.
Mexique
Maroc-Tunisie
Rép.sud-africaine
Monde
1956
3
2
2,5
2
5
6
20
1
3
60.
1959
2
3
2
3
3
10
20
6
1
3
68
1967
2
10
5
15
8
5
20
20
4
5
150
1973
2
20
13
15
10
5
22
23
7
8
185.
Source : A. CHERMETTE (1957, 1960, 1968, 1973)
- 29 -
III - PERSPECTIVES FUTURES CONCERNANT L'APPROVISIQNNEMENT~E-T-LES RESERVESSUITE AUX TRAVAUX D'EXPLORATION ET AUX CONNAISSANCES .GEOLOGIQUES
Une des caractéristiques de l'industrie extractive de la fluorine estd'être captive des utilisateurs de cette substance (sidérurgistes, fabricantsd'aluminium, etc.). Substance de faible valeur comparée aux substances métalli-ques par exemple - la valeur totale de la fluorine consommée annuellement dans lemonde n'atteint que 250 M de dollars - la fluorine n'a jamais intéressé laprofession minière. La recherche et l'exploitation de cette substance sont doncrestées le fait des utilisateurs.
Avant la seconde guerre mondiale, les pays industriels, seuls consom-mateurs de fluorine, ont trouvé sur leur propre territoire suffisamment defluorine pour subvenir aux besoins de leur industrie. Depuis la fin de cetteguerre, sous l'effet de la demande sans cesse croissante, les utilisateurs ont accruleur effort de recherche afin de s'assurer de nouvelles ressources. Celui-cis'est porté d'abord sur les districts minéralisés puis, peu à peu, vers d'autresrégions où l'on ne connaissait souvent que de faibles indices. De nombreusesdécouvertes de gisements couronnèrent ces premières recherches.
L'introduction des techniques de flottation dans le traitement de lafluorine marque une étape décisive dans le développement de ces recherchesd'après guerre. Jusque là, les anciens mineurs cherchaient surtout à "faire duspath métallurgique", c'est-à-dire à produire une qualité de fluorine susceptiblede satisfaire aux besoins de la sidérurgie (cf. infra, les différentes qualitéssous lesquelles la fluorine est commercialisée). Des types de gisement à faibleteneur, qui avaient toujours été délaissés, devinrent de ce fait intéressants.Ainsi, en France, alors qu'on exploitait-traditionnellement les filons riches detype Al, on aborda l'étude d'indices stratiformes de fluorine à faible teneur(30 - 35 %) qui se révélèrent exploitables. Il en fut de même des gisements liésaux complexes alcalins (type D) qui se caractérisent aussi, dans l'ensemble, parleur faible teneur.
Sur le plan des régions étudiées, on peut dire aussi que la prospectiondéborda très largement le cadre des pays utilisateurs pour s'exercer.dans despays où personne ne s'était jamais intéressé à la fluorine faute de besoins surplace et aussi du fait que la fluorine, substance bon marché, ne pouvaitsupporter des frais de transport trop coûteux. Ainsi le Mexique, à la suite desrecherches conduites par les Américains, la Thaïlande et le Kenya, sous l'impulsiondes Japonais, devinrent-ils bientôt de grands pays producteurs.
Le bilan de cet effort de prospection est donc positif et peut êtreillustré par le tableau 10 où sont réparties, pour les principaux pays du monde,les réserves connues à différentes dates des années d'après guerre. On remarqueraque la République fédérale allemande est le seul pays qui n'a pas vu ses réservess'accroître au cours de cette période.
Pour l'avenir, il est bien certain que des régions hautement pros-pectées, comme les pays européens, ne semblent plus guère propices à la décou-verte de gisements importants quoique les moyens de prospection tels que lagéochimie ou l'hydrogéochimie, encore relativement'imparfaits, puissent, ens'améliorant, conduire à de nouvelles découvertes. Il y aurait certainement aussiquelques gains à espérer si l'on pouvait mieux définir la géologie des gisementsde fluorine qui n'a fait l'objet que d'études peu poussées.
- 30 -
A c i e Ä m i AI en 100 000 t
7,2-116
7,0-112
6,8-108
6,6-104
6,4-100
6,2 - 96
.6,0- 92
5,8 - 88
5,6 - 84
5 , 4 - 8 0
5,2 - 76
5,0- 72
4,8 - 68
4 , 6 - 64
4 , 4 - 60
4 ,2 - 56
4 ,0 - 52
3,8- 48
3 , 6 - 4 4
3,4- 40
3,2- 36
3,0- 32
2,8- 28
2,6- 24 -
2 ,4 - 20 •
2,2- 16 •
2,0- 12 •
1,8- 8 •
1,6- 4 •
1,4- 0 ^
1,2-
1,0-
0 ,8 -
0 ,6 -
0 ,4 -
0 ,2-
0 -
fig 1
EVOLUTION COMPAREE DES PRODUCTIONS MONDIALES
DE FLUORINE , D'ACIER ET D'ALUMINIUM
DE 1913 A 1972
1913
I I I I I f I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
15 17 19 21 1923 25 27 29 31 1933 35 37 39 41 1943 45 47 49 51 1953 55 57 59 61 1963 65 67 69 71 72
- 31 -
En ce qui concerne les autres pays, où la prospection ne fait quecommencer, il nous semble par contre qu'il y a encore d'énormes possibilités pourdécouvrir des gisements, en particulier des gisements de type A2 ou .A3 dont lamise en évidence sur le terrain n'est pas toujours aisée du fait de la complexitéde leurs contrôles géologiques.
Ces quelques remarques tendent donc à montrer qu'il y a certainementdes découvertes à espérer en matière de fluorine mais que celles-ci se ferontprincipalement dans des pays éloignés de la Communauté. Nous reviendrons sur cepoint dans le chapitre consacré à l'approvisionnement communautaire.
IV - PRODUCTION
1 - PRODUCTION TOTALE CUMULEE
La production totale cumulée approximative de fluorine dans le mondes'élevait à 70 Mt en 1973. Dans les pays de Communauté elle s'élevait à la mêmedate à 20 Mts soit 28 % de la production totale cumulée du monde.
Comparée à ces chiffres, la production totale cumulée de cryolithe pro-venant du seul gisement exploité est négligeable. Elle serait de l'ordre de 2 Mt.Il en est de même pour la production de produits fluorés synthétiques fabriqués àpartir de la récupération du fluor des phosphates qui vient à peine de sortir dustade expérimental.
2 - EVOLUTION DE LA PRODUCTION
La production de fluorine dans le monde (cf.-fig. 1-) a toujours'suivisensiblement la même évolution que celle de la sidérurgie et de la métallurgie del'aluminium qui constituent les deux usages principaux de cette substance avant^'apparition vers les années 50 de nouvelles applications industrielles desproduits fluorés synthétiques (cf. infra les usages de la fluorine).
Ce parallélisme entre les courbes de production de la fluorine,. del'acier et de l'aluminium .s'observe particulièrement bien dans les deux pics deproduction des années 1918 et 1944 qui coïncident avec l'effort d'armement desdeux dernières guerres et dans la chute brutale qui suivit. On l'observe égalementtrès bien au moment de la crise économique des années 30 et dans l'augmentationrapide de la production qui suivit la seconde guerre mondiale.
Depuis la fin de cette guerre, on constate que la production mondialede fluorine a doublé en gros tous les dix ans : elle s'élevait en effet à 800 000 ten 1948,.à l-,6.Mt en 1958. et:à 3,2 Mt en 1967. Elle est pour l'année 1973 de 4,7 Mt.Au cours de cette période d'après guerre, le taux moyen d'expansion a légèrementaugmenté passant de 7, % environ jusqu'en 1964 à 8 % entre cette date et 1971.
La récession économique qui s'est amorcée dans le monde en 1971 estmarquée par un fléchissement sensible du taux d'expansion qui n'a été que de 0,7 %en 1972 et de 1 % en 1973.
La part qu'ont assurée les différents pays dans cette production s'estprofondément modifiée depuis la seconde guerre mondiale. Privilège des payshautement industrialisés jusqu'à cette date, la production est maintenant aussiassurée et dans une part qui tend à devenir prépondérante par des pays jusque lànon producteurs tels que le Mexique, la République sud-africaine, la Thaïlande,
- 32 -
TABLEAU 11
LA PRODUCTION DE FLUORINE ENTRE 1929 ET 1972(en % de la production mondiale)
PAYS
Mexique
Espagne
U . R . S . S .
Thaïlande
France
Italie
Chine
U . S . A .
Royaume-Uni
Rép. sud-africaine
Canada
R . F . A .
R . D . A .
TOTAL CEE
TOTAL MONDE
1929
0,2
3,2
?
12,7
1,4
7
31,9
10,2
0,6
4,1
25,7
-
90,0
1935
0,2
2,1
?
6,4
2,7
?
35,4
8,9
0,5
1,2
27,8
-
85,2
1939
0,1
1,4
?
10,9
2,3
?
28,7
6,7
1,8
4,1
28,0
-
84,0
1948
9,4
5,3
9,0
4,2
5,1
7
37,8
8,9
0,4
6,0
6,2
3,8
24,4
96,1
1954
11,0
5,9
8,3
6,1
6,4
7
18,5
6,9
0,1
8,9
13,7
6,6
23,1
92,4
1960
19,6
5,6
9,7
6,9
8,2
12,7
10,6
5,0
0,5
3,5
6,6
3,6
23,7
92,5
1966
25,5
7,9
12,3
1,7
7,5
6,2
8,9
8,0
5,2
2,8
2,5
2,9
2,8
21,8
94,2
1972
22,3
10,4
9,1
8,5
8,0
6,0
5,4
4,9
4,7
4,5
3,5
1,8
1,7
20,5
90,8
- 33 -
en Mt
4,75
4,50
4,25
4,00
3,75
3,50
3,25
3,00
2,75
2,50
2,25
2,00
1,75
1,50
1,25
1,00
0,75
0,50
0,25
•m@0§mmB:m.France
1961 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72
Fig 2 PRODUCTION CUMULEE DE FLUORINE DES PAYS DE LA
COMMUNAUTE DE 1961 A 1972
TABLEAU 12
PRODUCTION MONDIALE DE FLUORINE EN 1972 ET 1973
. (en t) .
Pays1972
Tonnage %
1973
Tonnage
R . F . A .FranceItalieRoyaume-Uni
TOTAL CEE
EspagneSuisse
83 400369 000275 300218 700
946 400
483 700n.d.
1,88,06,0
20,5
10,
TOTAL EUROPE OCCID. 1 430 100 30,9 1 300 000
BulgarieTchécoslovaquieR.D.A.RoumanieU.R S.S.
n.d.90 00081 00015 300423 000
1,91,70,39,1
TOTAL EUROPE ORIENT. 609 300 13,0 700 000
TOTAL EUROPE
CanadaU.S.A.MexiqueArgentineBrésil
TOTAL AMERIQUE
TartisieMarocKenyaRodésieRép. sud-africaine
TOTAL AFRIQUE
TurquiePakistanIndeBirmanieJaponThaïlandeCorée du Sud
TOTAL ASIE W
Corée du NordChineMongolie
TOTAL ASIE E
TOTAL ASIE
AUSTRALIE
2 039 400 43,9
162 000225" 300
1 034 10072 00039 600
3,54,922,31,60,8
1 533 000 33,1
45 700n.d.10 400
100209 100
1,0
0,2<\< 04,5
165 000220 000
1 100 000
110 000
50 000
210 300
265 300 5,7
1 0002 3003 500200
8 200391 90028 700
<\, 0^ 0^ 0^ 00,28,50,6
435 800 9,3
29 700252 00079 200
0,65,4.1,7
340 00029 000
300 000
360 900 7,7
796 700 17,0
400
TOTAL MONDE 4 634 800 99,7 4 700 000
Sources : pour 1972 : Minerai,Yearbook 1972pour 1973 : B.L. HODGE, Mining annual review 1974.
n.d. : non disponible.
- 35 -
l'Espagne. En même temps de-gros producteurs des années d'avant- guerre-tels que lesU.S.A. et l'Allemagne (nous groupons ici la République fédérarle-'-ei?" la-'Républiquedémocratique) voient -leur rôle diminuer (cf. tab. 11).
En ce qui concerne les pays de la Communauté, le ¡Luxembourg, les Pays-Bas,l'Irlande et le Danemark n'ont jamais assuré de production. La Belgique a assuré unepetite production entre les deux guerres. La République-fédéraie allemande depuis1964 voit sa production annuelle stagner autour de 90 000 t. Par contre la France,lenRoyaume-Uni et l'Italie voient la leur augmenter sensiblement-, les taux d'expansionannuels moyens de la production de ces trois pays étant respectivement pour la périodecomprise entre 1961 et 1972 de 5,8 %, 2,5 % et 5,1 % (cf. fig. 2). Grâce à ces troisderniers pays et malgré la stagnation .de production de la République fédérale allemande,le taux moyen d'expansion des pays de la Communauté a été entre ces deux années de 4,8 %alors qu'il a,été pour la production mondiale de 7jl %. "Au'total, en 1972, lespays de la Communauté assuraient, avec une production de 946 000 t, 20,5 % de laproduction mondiale de fluorine (cf. tab. 12). At ces chiffres concernant la fluorineil convient d'ajouter les quelques 65 000 t de minerai cryolithe naturelle à 50-60 %produites par le Groenland correspondant à environ 30 à 40 000 t de concentrés.
3 - PRODUCTION SECONDAIRE
Nous verrons dans la seconde partie de cette étude qu'on recycle depuisquelques années la eryolithe synthétique fabriquée à partir de la fluorine ou del'acide fluosilicique dans la métallurgie de l'aluminium où ce produit est utilisé.Cette production secondaire qui semble n'avoir pris une certaine ampleur qu'auxU.S.A. et en République fédérale allemande est très réduite. Elle est évaluée auxU.S.A. à quelques 100 000 t d'équivalent fluorine.
4 - NOUVEAUX DEVELOPPEMENTS DANS LES METHODES D'EXTRACTION
L'extraction de la fluorine est longtemps restée du domaine de l'ar-tisanat. Comme nous l'avons vu précédemment',• beaucoup d'exploitants cherchaientessentiellement à produire, pour les besoins de la sidérurgie, une fluorine dequalité dite "métallurgique", c'est-à-dire un produit à teneur relativementélevée en fluorine (75 à 85 % ) , exempt de-sulfures et aussi soias forme de grains(cf. infra, les spécifications courantes des produits•marchands de'fluorine). Ilss'attaquaient donc principalement aux parties riches des gisements, délaissantles parties pauvres. La fluorine était en outre une substance bon marché qui nepermettait pas de gros investissements financiers. Seuls les fournisseurs defluorine destinée à'la métallurgie de•l'aluminium, qui étaient souvent'les utilisa-teurs eux-mêmes et qui'devaient-, par nécessité,1 traiter le-minerai'par flottât ionpour obtenir un produit ayant les qualités requises pour cette industrie (qualitédite "acide", cf. infra), pouvaient utiliser un minerai tout—venant moins richeet conduire ainsi plus rationnellement leur exploitation.
Cette exploitation rationnelle s'est maintenant généralisée du faitsurtout de l'introduction du traitement-du minerai en milieu dense, qui permetsouvent d'obtenir un produit de qualité satisfaisante-pour la.sidérurgie, et dela flottation. Elle se caractérise par une mécanisation de-plus en plus grandequoique les dimensions modérées des gisements fassent souvent obstacle à celle-ci. On utilise aussi le plus souvent possible l'exploitation en carrière, maisseuls les gros gisements se prêtent à ce type'd'exploitation.'"En France, parexemple, il n'y a que trois gisements actuellement exploités en carrière : Escaroet Sahorre (dans les Pyrénées-orientales) et-Montroc'(dans-le Tarn): On notera,en ce qui concerne Escaro, qu'on extrait environ 20 m3 de stériles pour-récupérer1 m3 de minerai.
Pour les gisements, les plus nombreux, exploités par-t-ravaux souter-rains on utilise les procédés classiques des mines métalliques qui varientselon la nature du gisement : chambres-magasins pour les filons, chambres etpiliers pour les gisements strat-iformes par exemple.
• - 36 -
TABLEAU 13
BILAN DE L'APPROVISIONNEMENT EN FLUORINE DE LA COMMUNAUTE DE 1966 à 1972
en (t) (1)
Années
• 1966
. 1967
1968
1969
1970
1971
1972
Importationsd'origineétrangère
80 000
82 700
94 900
143 000
254 900
262 400
173 200
Exportationsvers
. l'étranger
96 700
139 300
150 000
185 200
181 600
228 800
124 000
Production
totale
625 300
684 100
769 800
807 800
848 000
920 000
946 400
Consommation
apparente
608 600
627 500
714 700
765 600
921 300
953 600
995 600
Taux d'auto -
approvisi onneœnt
102
109
107
105
92
96
95
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté (NIMEXE)
(1) Irlande exclue faute-de statistiques
- 37 -
TABLEAU 14
EXPORTATIONS DE FLUORINE DES PAYS DE LA COWIUNAUTE EN 1972(en t) (1)
Pays exportateurs
Pays destinataires
R . F . A .Belgique/LuxembourgPays-BasFranceItalieRoyaume-UniDanemark
TOTAL CEE
EspagneSuèdeTchécoslovaquieSuisseAutricheGrèceYougoslavieNorvège
.Roumanie ,U . S . A .IndeDivers
TOTAL ETRANGER
EXPORTATIONS TOTALES
• R . F . A .
_
2 9681 589
5301 027
01 598
7 712
20015
23085
2 103-199
---137
2 969
10 681
Belg. /Lux.
3-
0528• o
00
531
------
-----
0
531
Pays-Bas
1171
-74
000
192
------------
0
192
France
38 2197 416
120-
16 6070
1 176
63 538
-2 4307 3851 2543 188
325235----220
15 037
78 575
Italie
11 3290
2 200 .1 369
-00
14 898
---
3671 879
1090
6 7001 086
41 3202 700
-
54 152
69 050
Royaume-Uni
080
5 00040
9 237-
0
14 357
-----------
51 843(3)
51 843
66 200(2)
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté.L'équilibre a été établi d'après les importations (cf. tab.15 ) .
(1) Pas de statistique pour l'Irlande et le Danemark.Les exportations de ces pays devraient être nulles.
(2) Le chiffre de 66 200 t est donné par Commodity Summaries.
(3) Vers le Canada, le Japon, la Suède et les U . S . A . surtout.
- 38 -
TABLEAU 15
IMPORTATIONS DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 1972(en t) (1)
Pays importateurs
Pays d'origine
R . F . A .Belgique/LuxembourgPays-BasFranceItalieRoyaume-Uni
• Danemark
TOTAL CEE
EspagneR . D . A .TchécoslovaquieTunisieMozambiqueRép. sud-africaineU.S .A .MexiqueChineDivers
TOTAL ETRANGER
IMPORTATIONS TOTALES
R . F . A .
3117
38 21911 329
00
49 668
44 907-
-960
1 745---
61 143(4)
108 755
158 423
Belg./Lux.
2 968-
17 416
080
0
10 465
1 740---
. ---540
-
2 280
12 745
Pays-Bas
1 5890
-120
2 2005 000
0
8 909
--------
15 485(5)
15 485
24 394(5)
France
530528
74-
1 36940
0
2 541
_
--
. 464-
1 268---
2
1 734
4 275
Italie
1 02700
16 607-
9 2370
26 871
_
--
21 184-
9 023718
10 172-
3 660
44 757
71 623
Royaume-Uni(2)
00000-0
0
0
0
Danemark(3)
1 59800
1 17600
~
2 774
?
?
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté.L'équilibre a été établi d'après les exportations (cf. tab. 14).
(1) Pas de statistique pour l'Irlande.
(2) Pas de statistique d'importation pour le Royaume-Uni. Celles-ci devraient être très faibles.
(3) Pas de statistique d'importation de l'Etranger pour le Danemark.Les importations en provenance des pays de la CEE semblent faibles.
(4) Probablement en provenance de la Chine, de la Thaïlande, de la Rép. sud-africaine et duMexique, ces trois derniers pays figurant au rang des fournisseurs de la H . F . A . en 1971pour respectivement 15 965, 27 329 et 543 t. La Chine exportait en R . F . A . 26 654 t en 1968date des dernières statistiques où ce pays est désigné.
(5) Le chiffre total des importations des Pays-Bas reproduit ici (24 394 t) compte probablementdes produits en transit. Nous l'avons cependant conservé et l'avons réparti selon des sta-tistiques datant de 1967 et 1968 entre le Royaume-Uni et un ensemble de pays étrangers (Chine,Rép. sud-africaine, Espagne) connus pour être des fournisseurs des Pays-Bas.
- 39 -
TABLEAU, 16
RESERVES EN FLUORINE DE LA COMMUNAUTE AU 1.1.74
R . F . A .
France
Italie
Royaume-Uni
CEE
Espagne
Europe W
Monde
Réserves raisonnablementassurées
exploitables
CaF2
contenu(en Mt)
. 1,0
3,6
10,0
2,0
16,6
10,5
27,1
113,05
%mondial
0,88
3,18
8,84
' 1,77
14,68
9,28
23,97
100
marginales
CaF2
contenu(en Mt)
3,5
7,5
11,0
-
11,0
24,0
%mondial
14,58 .
31,25
45,83
-
45,83
100
Réservespotentielles
CaF2
contenu(en Mt)
2,0
26,0
8,0
36,0
7,5
44,5
147,0
%mondial
17,7
5,4
24,5
5,1
30,3
100
Réservestotales
CaF2
contenu(en Mt)
1,0
9,1
43,5
10,0
63,6
18,0
82,6 .
284,05
%mondial
0,35
3,20
15,31
3,52
22,39
6,33
29,07
100
- HO -
V- - L'APPROVISIONNEMENT COMMUNAUTAIRE
1 - SITUATION -GENERALE ̂AGT-UELLE -BE' L''APP-RQV3;SI0NNEMENT-:'G0MMUNAUTAIRE
Depuis de nombreuses années, ©n peut estimer que -la-production autochtonede fluorine des pays de la-Communauté-couvre à peu près totalement les besoins. Ainsientre 1966 et 1972, pour une consommation apparente-de fluorine qui a varié de608 600 t à près de -1 Mt, la production totale est passée-'de -62-5 300 à, 9M-6 4-00 t,soit un taux d'auto-approvisionnement variant' 92 à-109 %-(ef. tab. 13). La Communautéapparaît donc -très peu tributaire de -l'Etranger -pour-son-approvisionnement.
La situation réelle est cependant- légèrement différence compte-tenu des échangesentre les Etats membres de la Communauté et l'Etranger. Ainsi l'Italie et- le Royaume-Uniexportent-i-ls des quantités-importantes'de minerai dans des-pays étrangers à la Commu-nauté. Pour le Royaume-Uni, il s'agit surtout-du Ganada, pour'l'Italie des U.S.A. (cf.tab. 1M-). On notera :à-propos de l'Italie que ce pays importe de ;1'Etranger un peumoins de fluorine qu'il n'en exporte, ce-qui-se traduit sur le plan de la Communautépar une "perte" faible. Ce n'est pas le cas du Royaume-Uni qui n'importe pratique-ment pas de minerai (cf. tab. 15).
La France qui, comme ces deux Etats, représente aussi un gros producteurde fluorine, bénéficie également"d'une production excédent-aire-qu'elle achemine,contrairement à l'Italie et--au -Royaume-Uni, presqu'exclusivement'vers les pays dela Communauté moins favorisés comme -la République fédérale-allemande vers -laquellela France a acheminé ;50 %• de ses- exportations1 de 197-2 -et près "de 70 •% de cellesde 1973.
2 - LES RESSOURCES ET LES RESERVES DE LA COMMUNAUTE
2.1. - Resseure&s -et-^éseFves-de- fluorine
2.1.-1. -Les pays producteurs
Quatre pays de -la Communauté seulement,- la République' fédérale alle-mande, la France, -l'Italie et le Royaume-Uni, -possèdent -sur -leur1 territoire desgisements de fluorine. Les gisements de la République fédérale aMemande sontsitués principalement en Bavière, dans 1 ' ©berpfal^,- et dans la Forêt- Noire. Tousces gisements sont des filons de type Al.- Les gisements bavarois exploités depuisfort longtemps, sont épuisés ou en voie d"'épuisement. Les -gisements de ForêtNoire, par contre, d'exploitation plus récente contiennent" encore'des réservesnotables. Pour l'ensemble du-pays, celles-ci s'élèveraient,- selon-les "dernièresestimations à 2 Mt de minerai à 50 % de fluorine (ef. tab. 16).
La situation de la France, de l'Italie et- du'Royaume-Uni est beaucoupplus satisfaisante que celle de la République fédérale-al-lemande.-La Francepossède en effet plusieurs gros gisements actuellement-exploités'."'Ces gisementssont de même-type que les-gisements allemands .•••II s'agit--principalement desgisements de Sahorre et d'Esearo dans les Pyrénées-orientales, de ceux de Montrocdans le Tarn et du Maine dans le Morvan. Ces gisements ont été découverts il y a
- 41 -
une dizaine ou une quinzaine d'années et sont venus assurer le relai de gisementsde même type localisés surtout dans le Massif Central qui ont été souvent exploitéspendant de.nombreuses années (certains d'entre eux depuis plus-de cent ans) etqui sont maintenant épuisés ou en voie d'épuisement.
La France possède en outre des gisements stratiformes importants detype A3 situés autour du Morvah. Ceux-ci ne sont pas actuellement exploités etleur exploitabilité paraît encore légèrement marginale. L'un d'entre eux cependant,le gisement de Pierre-Perthuis, devrait en principe être mis en exploitationprochainement mais il se pose à son sujet des problèmes d'environnement qui nesemblent pas avoir été complètement'résolus.
Au total, les réserves raisonnablement assurées françaises sont assezimportantes (cf. tab. 16). Pour tenir compte des remarques précédentes sur lesgisements stratiformes du Morvan, nous avons distingué des réserves exploitableset des réserves marginales. Les premières s'élèveraient à 9 Mt de minerai à 50 %de fluorine environ (gisement filonien de type Al) et à 3 Mt de minerai à 35 % •(gisement stratiforme de Pierre-Perthuis). Les secondes à 10 Mt de minerai à35 %. A ces réserves s'ajoutent des réserves potentielles probablement assezimportantes. Le chiffre avancé pour celles-ci, de l'ordre de 5 Mt de minerai à30 - 35 %, repose essentiellement sur la présence d'indices de minéralisation demême type que celui des gisements stratiformes du Morvan qui ont été reconnus ende nombreux points de la même région mais qui sont souvent situés à plusieursdizaines de mètres voire 200 m de profondeur. L'exploitabilité de tels gisementsparaît de ce fait très conditionnelle au sens précédemment défini (cf. çi-dessusle chapitre consacré aux réserves générales).
En Italie, les gisements actuellement exploités sont localisés prin-cipalement en Sardaigne (dans la région de Cagliari), en Lombardie (dans lesrégions de Bergamo et de Brescia) et dans le Trentin. Les gisements sardes sontde type Al tandis que ceux de Lombardie et du Trentin sont surtout de type A2.
Les réserves exploitables italiennes raisonnablement assurées liées àla présence de ces gisements sont, comme nous l'avons vu, de l'ordre de 20 Mt deminerai à 50 % de fluorine. L'Italie est en outre l'un des pays du monde quipossède les plus grosses réserves potentielles. Celles-ci sont principalement enrelation .avec les gisements récemment découverts dans le Latium où l'on a reconnuune minéralisation en fluorine.et barytine associées qui présente une très faiblegranulométrie. L'exploitabilité de ces gisements paraît encore marginale enraison principalement des difficultés de traitement dont le rendement ne seraitpas entièrement satisfaisant (70 % environ). Les gisements actuellement connus, "ceux de Pianciano et de Valentano situés respectivement à côté dès lacs de Bracianoet de Bolsena,- totaliseraient 15 Mt de minerai à 50 % de fluorine. Nous avonsclassé ces réserves dans les réserves marginales raisonnablement assurées. Lesréserves potentielles, qui seraient donc en grande partie marginales, s'élèveraientà 45 Mt de minerai à 35-- 50 % de fluorine (cf. tab. 16).
Le Royaume-Uni est, comme la France, un ancien producteur de fluorinequi a pu maintenir et développer son activité grâce à la présence de nombreux .gisements découverts ou remis en valeur, surtout depuis une dizaine d'années.
Ces gisements sont situés dans les Pennines, principalement dans lecomté de 'Durham et dans le Derbyshire. Tous appartiennent au type A2. La fluorineest souvent accompagnée de galène et aussi de blende qui-furent autrefoisactivement exploités pour plomb et zinc dont la production totale a été évaluéerespectivement à 4,7 et à 0,4- Mt. Une bonne part de la production du Royaume-Uniprovient de l'exploitation des tailings de ces anciennes mines de Pb-Zn quicontiennent souvent de 30 à 40 % de fluorine.
TABLEAU 17 Ä-
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 19 66
(en t) (1)
Pays
R.F.A.
Belg./Lux.
Pays Bas
France
Italie
Royaume-Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE-
57593
5373
4006
3109
12284
0
584
82949
Etranger
62749
J2J9.
11802
0
• 2563
600
imo
80043
Totales
120342
6592
15808
31Ö9
.14847
600
1694
162992
Exportations
Destination
• CEE
. 3414
10
14
. 72431
39BB
2639 '
0
82488
Etranger
7808
0
• 1
15966
51296.
21661
0
96732
Totales
11222;
10 .
15
88397
55276
24300
0"
179220
Produc-• tion
84600
0
0
215400
176000
149300
0
625300*
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté (NIMEXE)
(l) Irlande exclue faute de statistiques
TABLEAU 17 fr'
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 19 67
(en t) (1)
Pays
R.F.A.
Belg./Lux. '
Pays Bas
France
Italie
Royaume Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
70036
7267
5962
1516
20103
0
221
105105
iEtranger
48406 '
' 26E5.
13308
3960
32762
600
. 1483
82784
Totales
118442
9932
19870
3476
32865
600
1704
187889
Exportations
Destination
• CEE
2002
25
0
92861
5544
4811
0
105243
Etranger
7401
0
20
16242
79733
35889
0
139285
Totales
9403
25
20
109103
85277
40700
0
244528
Produc-tion
86900
0
0
234000
205200
148000
0
684100
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté (NIMEXE)
(l) Irlande exclue faute de statistiques
TABLEAU 17
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 1968
(en t) (1)
Pays
R.F.A.
Belg-./Lux.
Pays Bas
France
Italie
Royaume Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
8329.2
J2994
• 79B6
365
J5165
0
376
120178
Etranger
70194
247
14621
0
• 6449
100
3251
94862
Totales
153486
13241
22607
365
21614
100
3627
215040
Exportations
Destination
• CEE
1992
0
75
105751
121
7437
0
115376
Etranger
7349
2
0.
11510
83721
47363
0
149945
Totales
9341
2
75
117261
83842
54800
a
265321
Produc-tion
87700
0
0
260600
225400
196100
0
769800
Source : Annuaire du commerce extérieur de' -la Communauté (NTMEXE)
(J) Irlande exclue faute de statistiques
TABLEAU 17
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 19 69
(en t) (1)
• Pays
R.F.A.
; Belg./Lux.: Pays Bas
France
' Italie
Royaume Uni
. Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
63.924
12173
11044
538
12301
• 0
99980
Etranger
.99098
.1921
16952
6191 .
'16964
100
1728
,142954
Totales
163022
14094
27996
6729
29265
100
.1728
242934.
Exportations
Destination
• CEE
2304
37
42
92215
5362
7500 ?
0
107460
Etranger
7652
0
0
10010
132113- ,
35400
0
185175
Totales
9956 •
37 .
42
102225
137475
42900
' 0'
292635
Produc-tion
84800
0
0"
274900
257800
190300
0
807800
Source': Annuaire du commerce extérieur de.la Communauté (NIMEXE)
(l) Irlande exclue faute de statistiques
i • .
- 46 -
TABLEAU H E -
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PA^S DE LA COMMUNAUTE EN 1970
(en t) (1)
Pays
R.F.A.
Belg./Lux.
Pays Bas
France
Italie
Royaume Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
• 105592
1327B
5555
3404
13434
0 ?
1644
142907
Etranger
162968
3988
30004'
9164
- 46462
200
2136
f254922
Totales
268560
17266
35559
12568
59896
ZOO
3780
397829.
Exportations
Destination
• CEE
2718
537
16
129914 '
8145
10000 ?
0
151330
Etranger
5270
2
25
16541
118811.
41000
0
181649
• Totales
7988
539
41
146455
126956
51000
o-
332979
Produc-tion
75100
0
0
290300
289300
193300
0
848000
Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté (NIMEXE)
(l) Irlande exclue faute de statistiques
- 47 -
TABLEAU 17 F
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 19-71
(en t) (1)
Pays
R.F.A
Belg./Lux.
Pays Bas
France
Italie
Royaume Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
72429
1G9O5
• 1679B
3703
15117
1653
1779
122384
Etranger
167139 ;
3379
7467
1887
•81753
347
475
262447
Totales
239568
14284
24265
5590
96870
. 2000?
2254
384831
Exportations
Destination
• CEE
4098
206
169
93472
21951
12000 ?
0
133896
Etranger
6,122
0
57
26742
139123.
56800
0
228844
Totales
10220
206 .
226
122214
161074
68800
0
362740
Produc-tion
84700
0
0
299400
291000
244900
0
920000
Source : Annuaire du commeyrce extérieur de' la Communauté (NIMEXE)
(l) Irlande exclue faute de statistiques
TABLEAU 17
IMPORTATIONS - EXPORTATIONS ET PRODUCTION DE FLUORINE DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EN 1972
(en t) (1)
Pays
R.FA.
Bslg./Lux.
Pays Bas
France
Italie
Royaume Uni
Danemark
TOTAL
Importations
Origine
CEE
49668
10465
8909
2541
26871
0
2774
101228
Etranger
108755'
2280
15485
1734
•44757
• .o
226
•173237
Totales
158423
12745
24394
4275
71626
0
3000?
274465-
Exportations
Destination
• CEE
7712
531
192
63538
14898
14357
0
101228
Etranger
2969
0
0
15037
54152 .
51843
0
•124001
- Totales
10681
531 .
. 192
78575
69050
66200
0
225229
Produc-tion
83400
0
0
369000
275300
218700
0
946400
• Source : Annuaire du commerce extérieur de la Communauté (NIMEXE)
(j) Irlande exclue faute de statistiques
Au total, les réserves du Royaume-Uni s'élèveraient à 5 Mt de mineraiexploitables. La moitié de celles-ci serait représentée par des.réserves sûres,incluant des vieux tailings tels ceux de Mill Close dans le Derbyshire ou desmines récemment ouvertes à l'exploitation comme par exemple celles de Sallet Holeet Ladywash dans le Derbyshire.
2.1.2. - Les autres pays
Les'ressources en fluorine de la Belgique, du Luxembourg, .des Pays-Bas,du Danemark et de l'Irlande, comparées à celles des pays précédemment étudiés,surtout aux trois derniers, paraissent très réduites. Il existe bien quelquesindices de fluorine en Belgique mais ceux-ci semblent de peu d'intérêt. C'estpeut-être dans le territoire danois du Groenland que pourraient résider lesmeilleures possibilités de gisements quoique celles-ci soient relativement limitéesà la fois par l'inlandsis qui recouvre la quasi-totalité du territoire et par lesconditions géologiques qui semblent, autant qu'on puisse en juger, assez défavora-bles (socle précambrien très érodé). Les recherches qui ont été effectuées récem-ment à Ivigtut, l'ancien gisement de'cryolithe où l'on trouve aussi de la fluorine,pourraient toutefois aboutir à la découverte de réserves importantes.
Il'serait peut-être aussi intéressant de rechercher la fluorine enIrlande où les conditions géologiques paraissent favorables à la présence degisements de type A2 et peut-être A3.
2.2. - Autres ressources et réserves
Nous venons de citer à propos du Groenland l'intérêt que pourraitreprésenter la découverte de nouvelles réserves de cryolithe à laquelle estassociée de la fluorine à Ivigtut. Ce cas mis à part, la découverte de concentra-tions, importantes de cryolithe en d'autres régions de la Communauté est probable-ment à exclure. '
Comme autres sources d'approvisionnement nous rappellerons que latopaze se trouve en relative abondance en Cornouailles, quoique cette sourced'approvisionnement paraisse encore très conditionnelle.
Au point de vue des phosphates, si l'on ne connaît pas sur le terri-toire de la Communauté de gisements importants, il existe par contre un grandnombre d'usines de fabrication d'engrais qui pourrait, par le biais de la récu-pération du fluor, constituer une source d'approvisionnement importante. Nousrenvoyons à ce sujet à l'étude sur les.phosphates réalisée conjointement à celle-ci par le B.R.G.M..
3 - IMPORTATION ET EXPORTATION (cf. tab. 14, 15 et 17 et pi. 5)
3.1. - Avec 1'Etranger
Nous avons vu dans le premier paragraphe de ce chapitre que la Com-munauté était très peu tributaire de l'Etranger, sa production totale couvrant àpeu près sa consommation. Néanmoins, les pays de la Communauté se livrent aucommerce de la fluorine ,et s'inscrivent ainsi dans le marché international decette substance. Les principaux fournisseurs de la Communauté sont l'Espagne, laTunisie et la République sud-africaine. Une part non négligeable des importationsde la Communauté est aussi.assurée par le Mexique, la Thaïlande et la Chine. Sil'on exclut ce dernier pays, tous ces fournisseurs n'ont accédé que récemment àune production importante due à la mise.en valeur de gisements de taille souventexceptionnelle. Le Mexique est ainsi le principal producteur du monde (22 % de laproduction mondiale en 1972). L'Espagne, en assurant 10 % de la production mondiale,
- .50 -
vient au second rang, la Thaïlande, avec 8,5 % de la production, au quatrième,juste après l'U.R.S.S.. Tous ces pays n'ont pas de besoins importants et appro-visionnent les grands consommateurs dépourvus de ressources comme le Japon ou dontla production est nettement insuffisante comme les U.S.A.
Sur le plan des exportations, on relève que la Communauté fournit de la •fluorine aux pays d'Europe occidentale, tels que la Suisse, l'Autriche et laSuède qui sont particulièrement démunis de ressources, et aux grands pays amé-ricains (Canada et U.S.A.) qui, comme nous l'avons vu, figurent au rang desgrands importateurs mondiaux, malgré une production non négligeable.
3.2. - Entre les pays de la Communauté
Sur le plan intérieur, les échanges qui interviennent entre les pays dela Communauté sont dominés par les exportations de la France et de l'Italie àdestination de la République fédérale allemande. Il y a entre la France et l'Italieune complémentarité touchant à la qualité de produits exportés qui doit êtresoulignée. La fluorine est en effet commercialisée sous trois qualités - métallur-gique, acide et céramique - qui sont destinées aux trois,usages fondamentaux decette substance : la sidérurgie, la chimie et les industries céramiques (cf.infra). La qualité céramique ne fait pas l'objet d'un commerce intensif étantdonné le peu d'ampleur de ses débouchés, par contre les deux autres sont grandementutilisées. En ce qui concerne ces deux produits, la France exporte principalementde la fluorine de qualité métallurgique que ses gisements sont prédisposés àfournir et ont fournie traditionnellement. L'Italie, par contre, exporte de lafluorine acide en provenance principalement de Sardaigne où est installée une desplus importantes usines de production du monde (cf. ci-dessous).
4 - PROBLEMES TECHNIQUES ET POLITIQUES
II n'existe pas actuellement de problème politique pour l'approvi-sionnement communautaire et il ne semble pas, même pour l'avenir, qu'il puisses'en poser. La France, l'Italie et le Royaume-Uni détiennent en effet des réservesexploitables ou marginales raisonnablement assurées qui s'élèvent à 26 Mt de CaF2 contenuet dont la durée de vie, au rythme de la consommation actuelle (1 Mt environ)peut être estimée à une vingtaine d'années. Il est même certain qu'avec le concoursde l'Espagne, l'Europe occidentale pourra se suffire à elle-même pour de longuesannées.
Du point de vue technique, trois problèmes sont- à retenir. Le premierconcerne la valorisation des gisements particuliers du Latium dont le traitement,comme nous l'avons vu, ne donne pas entièrement satisfaction. Il en est de même,quoique à un niveau moindre, pour les gisements de type A3 du Morvan.
Le second problème est en relation avec l'approvisionnement en fluorine dequalité métallurgique que seule la France produit en grande quantité. Nous verronscependant que ce problème paraît secondaire car pour satisfaire aux besoins de lasidérurgie on pourra recourir à des agglomérés de fluorine de q'ualité chimiquedésignés sous le nom de pellets comme cela se pratique déjà aux U.S.A. et en Républiquefédérale allemande. Nous verrons aussi que l'utilisation de produits de substitutionpeut devenir importante.
Enfin, le troisième problème technique se rapporte à la récupérationgénéralisée du fluor dans les usines de fabrication d'engrais phosphatés implantéesdans les différents pays de la'Communauté. Celles-ci pourraient en effet fournir unapprovisionnement important de produits fluorés utilisables pour la métallurgie del'aluminium et soulager d'autant la consommation de ïluorine.
TABLEAU 18
PRODUCTEURS DE FLUORINE DE LA COMMUNAUTE (1)
Sociétés exploitantes
Zone d'activitéminière
(principaux gise-ments exploités)
Usine de traitement .
Localisation TypeCapacité(t/an)
Qualitéproduite
Observations
REP. FEDERALE ALLEMANDE
Gewerkschaft Finstergrund Wieden Sud Forêt-Noire UTZENFELD flottation 20 000 acide
Fluss 8 SchwerspatwerkePforzheim G.m.b.H
Nord Forêt-Noire KARLSRUHE flottation •v- 20 000 acide
Flus sspatwerkSchwarzenfeld G.m.b.H.
Oberpfalz SCHWARZENFELD flottation 25 000 acide
VAW Flussspat-Chemie A.G. Oberpfalz STULLN flottation 25 000 acide La fluorine acide produite esttransformée dans l'usine enfluorure d'Al et en cryolithepour Vereinigte AluminiumWerke (VAW)
Fried Krupp Oberpfalz WOLSENDORF 10 000 à15 000
métall.
DANEMARK
Kryolitselskabet Groenland (Ivigtut) COPENHAGUE raffinage 30 000 cryo-lithe
Seule usine de traitement duminerai de cryolithe d1IvigtutProduit aussi de la fluorineet des sulfures métalliques.
(1) y compris pour le Danemark la cryolithe naturelle d'Ivigtut.
TABLEAU IC (sjita)
Sociétés exploitantes
FRAWCE
CFMU (Cie française desminerais d'uranium)
Sté française immobilière deDong-Trieu
SIC (Sté industrielle du Centre)
Aciéries de Paris et d'Outreau
SECHE (Sté d'entreprises, .carrières et mines de l'Esterel)
Exploitations minières P. LEBRAT
Etablissements Teisset-Kessler
SOGEKEM (Sté générale de• recherches et d'exploitationsminières)
Denain-Anzin Minéraux
COMIFLUOR (Sté de concentrationde minéraux fluorés)
Sté des Mines de Garrot
Exploitations minièresR.J. ANTOMOLI
. Mines du Haut du Them -B. CHOMSKI
Sté Minière de Trébas
Zone d'activité
(principaux gise-ments exploités)
Morvan (Le Maine,Argentolle)
Limousin(La Charbonnière)
Limousin (Chaillac)
Limousin (Baraize,le Peurault)
Haute-Loire(Marsanges,Chavaniac-Lafayette)
Provence(Font-Sante)
Haute-Loire (Costes-Bois Marsange)
Puy-de-Dôme(Le Beix)
Tarn (Le Bure,Montroc)
Pyrénées orientales(Escaro, Sahorre)
—
Provence (Les TroisVallons, Pic Martin)
Provence(Maurevieille)
Vosges(Maxonchamp)
Tarn (Trébas)
Usine de traitement
Localisation
CORDESSE(S-et-L)
LUSSAC-les-EGLISES(Haute-Vienne)
CHAILLAC (Indre)
BARAIZE(Creuse)
LANGEAC(Haute-Loire)
FONT-SANTE(Var)
CHANTEUGES(Haute-Loire)
HERMENT(P-de-D)
TEILLER(Tarn)
BOHERE(Pyrénées orient.)
OLETTE(Pyrénées orient.
MAURE VIEILLE(Alpes Maritimes)
MAXONCHAMP(Vosges)
TREBAS (Tarn)
Type
liq. dense
liq. dense
liq. dense
?
liq. dense +flottation
flottation
pulvérisa-tion
liq. dense
flottation
calibrage
flottation
gravité
gravité
flottation
Capacité(t/an)
"»5 000
24 000
20 000 ?
4 000
45 000
60 000
2 000
e ooo
40 000
30 000
60 000
10 000
8 000
60 000
Qualitéproduite
métall.
métall.
métall.
métall.
acide
acide -
métall.
métall.
acide
pellets
acide
métall.
métall.
métall.
acide
Observations
•
Produit aussi de' la barytine.
Le gros de la production desgisements exploités parDenain-Anzin Minéraux esttraité par COMIFLUOR à Olette(cf. infra).
Traite le minerai exploitépar Denain-Anzin Minéraux dansles Pyrénées (cf. super.)
Usine, en cours d'équipement.
Usine en construction.
r
ro
I
TABLEAU 18 (suite)
Sociétés exploitantes
Zone d'activitéminière
(principaux gise-ments exploités)
Usine de traitement
Localisation Type Capacité(fc/an)
Qualitéproduite
Observations
ROYAUME-USI
Laporte Industries Ltd. Derbyshire (SalletHole, Ladywash)
CAVENDISH(Derbyshire)
flottation 130 000 à
mo oooacide+métall.
Surtout fluorine acide(100 000 t ?).Production également de bary-tine (18 000 t/an ?) et de Pb(3 500 t/an 7). .Augmentationde la capacité prévue. L'usinetraite aussi du minerai ex-ploité par les "tributeurs"(cf. infra).
C E . Giulini (Derbyshire) Ltd. Derbyshire(Hill Close :anciens tailings Pb)
HOPTON(Derbyshire)
flottation 80 000 acide Augmentation de la capacitéprévue (130 000 t/an ?).L'usine traite aussi du mine-rai exploité par les "tribu-teurs" (cf. infra).
British Steel Corp. (Groverake,White he,aps)
BLANCHLAND liq. dense tflottation
12 0003 000
métall.acide
(Weardale) BLACKDENE 6 S 00 métall.
(Allenheads, enpréparation)
ALLENHEADS 85 000 métall. Usine prévue pour 1975
Weardale Lead Co. (Red Burn, BurtreePasture)
liq. dense +flottation
12 5008 000
acidemétall.
Augmentation de la capacitépossible si nécessaire ouconstruction d'une nouvelleusine à Rookhope.
Clay Cross- Co. LtdBleaklow Mining Co. Ltd.Bertram Marshall (Minerals) Ltd.Wm Smith (Fluorspar) Ltd.R . C . Conway Ltd.Gregory Fluorspar 8 Lead MinesLtd.Netherwater Spar Co. LtdT. Skidmore S Sons
Derbyshire .95 000 à100 000
métall. "Petits exploitants" exploi-tant différents gisements dansle Derbyshire. Le plus impor-tant d'entre eux - Clay CrossCo. Ltd. produit ^ 30 000 T.
Deepwood Mining Co.F.L. Turner S SonsA. Eidson S Sons
Ltd. Derbyshire Principaux "tributeurs" ex-ploitant divers gisements maisvendant leurs produits auxgrands exploitants (Laporte,Giulini)..
TABLEAU 18 (suite)
Sociétés exploitantes
Zone d'activitéminière
(principaux gise-ments exploités)
Usine de traitement
Localisation TypeCapacité(t/an)
Qualitéproduite
Observations
ITALIE
Mineraria Silius S.p.A.(groupe CE. Giulini)
Sardaigne (Silius) ASSEMINI (Cagliari) flottâtion 250 000 acide 2 usines jumelées (GiuseppePeddis et H.L. Mermod).Préconcentration en liq. densedans usines installées prèsdes mines
ASSEMINI (Cagliari) agglomé-ration
50 000 pellets Usine appartenant à FLUORSID,filiale de CE. Giulini."
GENNA TRES MONTIS liq. dense métall. Usine assurant aussi la pré-concentration en liq. dense -pour les usines de flottationd'Assemini.
Montedison (Montecatini-Edison S.p.A.)
Trentin (Mezzolom-bardo)
IEZZOLOMBARDO(Trento)
flottation 23 à 21 00012 à 1 50026 à 30 000
acidecéram.'métall.
Trentin (Prestavel) VARENA-TESERO(Trento)
flottation 11 à 12 0003 à 500
acidecéram.
Brescia (Torgola) COLLIO (Brescia) flottation 15 à 16 000à 5 000
14 à 15 000
acidecéram.métall.
Bergame(Paglio Pignolino,Dezzo)
CAMERATA-CÖRNELLO(Bergamo)
flottation 8 à 9 000500 à 1 0003 à 4 000
acidecéram.métall.
Préconcentration en liq. denseà Colère.
Sarramin (Sarrabus MinerariaS.p.A., filiale de Montedison)
Sardaigne (BruneuMannu, Perda Lai)
SANTA LUCIA(Cagliari)
flottation 10 000 acide Produit aussi de la barytineet du Pb.
Soricom Latium (Pianciano) cyclonage 200 000 pellets Usine prévue pour 1975.Rendement 70 %.
TABLEAU 19
CAPACITE TOTALE DE PRODUCTION DE FLUORINE DE LA COMMUNAUTE(en t)
R . F . A .
FRANCE
ITALIE
ROYAUME-UNI
TOTAL
acide
^ 90 000
205 000
^ 320 000
^ 195 000
* 810 000
Capacité existante
métal 1.
^ 12 000
^ 120 000
^ 50 000
^ 165 000
^ 350 000
pellets
30 000
50 000
80 000
céramique
^ 6 000
'V; 6 000
Capacité supplémentaire prévue
acide
60 000
50 000
110 000
métal 1.
85 000
85 OOQ
pellets
200 000
200 000
OÍ
- 56 -
5 - EQUIPEMENT DE LA COMMUNAUTE
Les principaux gisements de fluorine exploités dans .la Communauté sontdotés d'installations de-traitement de minerai modernes. Sous l'effet des besoinscroissants qui se sont manifestés au cours des dernières années, celles-ci ontaugmenté souvent leur capacité de production, en particulier celles qui produisentde la fluorine chimique (acid - grade) plus vivement demandée que la fluorine métal-lurgique .
Au total, la capacité de production de l'ensemble de la Communauté s'élèveà 810 000 t/an pour la fluorine acide et à 430 000 t/an pour la fluorine métallur-gique et les pellets (cf. tab. 18 et 19).
' - • 5 7 • -
limn PARTIE
LA VEMAWE FUTURE
r -i
COLEMAN ITE
BOUES ROUGEBAUXITE...
L J
S • Agglomérat.
/ \
Pellets
\/ \
FLUORINE
BRUTE
7Traitement
gravimétrique
liqueur.dense
Flotte
/
tion
fig 3
UTILISATION des PRODUITS
FLUORES
r< ,
t Spathmétallurgique
céramique
Spathacide
_ — — •_ — —
, •
PHOSPHATES
CRYOLITHE
NATURELLE
Traitementpar attaque
acide
Acidefluorhydrique * T V.
i-~— _——•
Acidefluosilicique
Engrais
*>
Cryolitheartificielle
) »
; 1
FluorureAl
Fluorocarb.
Fluoruresdivers
Félément
Fluosilicates
Fluorinesynthétique
recyclage/
_ X
i//
Acier
Fonteferro.alliages
Métaux nonferreux
(sauf Al)
Ciment
Electrodes
VerreEmail
Aluminium
PlastiquesAgents gonf|5
Réfrige'rantsSolvants
ChimieUranium
Carburants
•—v
• v.
/
enœ
- 59 -
I - UTILISATION »BES -PRQDUIT-S FLUORES (ef. fig. 3)
Les débouchés industriéis des binerais- fluorés--sent-, eomme-neus- -1 ' avons vuen introduction-, nombreux-et-souvent-importants.
Ces -produits, qu'il-s'agisse-de la fluorine--el-le^même-eu'-de ;-la eryolithenaturelle, sont--en effet dotés de -propriétés---efr±in±ques"~©U"-physiques "d=ntéressantessur le-plan-industriel- qui ~en--ont- f-avorisé -voire'-imposé--1-1 emploi.- "lis sonf en outrela source de toute-une-gamme-de-produits fltaorés"synthé-triques"qui'-ont-eux—mêmes reçuun très :grand nombre d'^applications. -Nous -examinerons dans-'ce'-ehapi-fcre 'quelques unesdes principales ut-il-isat-ions -de oes -différentes -substances -nairurelies"ou -synthéti-ques.
1 - -¥TILISAT-IQN -DE--LA -FLUORINE
•La fluorine-est-, comme on :i':a--vu, le •prineipal'minerai-~f-lia©ré et est doncde "ce fait • à-la-base de la-quasi-totalité des-produits "fluorés-synthétiques. Ceux-cisont -élaborés à'-partir de :l'aeide -flaorhydrique -("HF) qu'on, obtient" par'-action del'acide suifurique sur -1-a fluorine :
GaF2 + ñ¿S% -*-. 2 HF + CaSO^
La fabrication de 1 t de -HF requiert entre -2,2 et- -2,-4- -t- de fluorine dequalité chimique (ou acide)- à 9-8 % de ;@aF2 (cf. -infra).- Qn notera que le gypseobtenu comme sous-produit n'est généralement pas utilisé Con en-produit environ 4 tpar t de HF fabriqué) et- que le problème de sen utilisation éventuelle se pose autanten termes techniques (présence d'acides résiduels-et d-'impuretés ¿ granulométrie inadé-quate) qu'en termes économiques (prix de revient élevé).
Indépendammant de -ce -rôle de ''matière première" -la fluorine est aussiutilisée directement dans plusieurs -seeteurs industriels--en -raison- principalement deses qualités de fondant.
Ceux-ei sont représentés surtout -par -la-sidérurgie où-,-, dès le début decette industrie, il y a-un peu plus d'un siècle; les propriétés-de fondant de lafluorine furent mises à profit pour l'élaboration de-l'acier.- Ces propriétés ontpour effet de rendre -la -scorie- plus fluide-et de -faerli-ter 1 'élimination du soufreet du phosphore (1).
La fluorine est également utilisée en -raison -de ses qualités de fondantdans la fusion et-l'affinage-de-certains-métaux non-ferreux en -particulier•le zinc,l'antimoine, le-cuivre, -l'or¿ le plomb, dans la réduction du "magnésium, dans lamétallurgie de l'aluminium où-elle intervient comme nous le-verrons en quantiténégligeable par rapport à la cryolithe et au fluorure d'aluminium.
La fluorine intervient également- comme fondant dans la fabrication desbaguettes de soudure.
Pour ces mêmes -propriétés -et- aussi en -rai-son-de ses- qualités--d ' opacifianton utilise traditionnellement-la fluorine pour-la fabrication du verre, -en particulierdes verres colorés ou opalescents et pour l'émaillàge et la vitrification.
(1) Les propriétés de fondant étaient déjà connues parties anciens métallur-gistes du XVIe sièele -et- c'est à cet antique -usage -que-1'en "doit le termede fluor qui est-tiré -du latin fluere, ce qui signifie couler : "le spath-fluor (ou fluorine) signifie étymologiquement • "la pierre qui coule".
TABLEAU 20
PRINCIPAUX PRODUCTEURS D'ACIDE FLUORHYDRIQUE ET DE PRODUITSFLUORES SYNTHETIQUES DE LA COMMUNAUTE
; (année 1973)
Sociétés
REPUBLIQUE FEDERALE ALLEMANDE
Farbenfabriken Bayer AG
Kali - Chemie AG/Saline Ludwigshalle
Farbwerke Hoechst AG
VAW - Flussspat - Chemie G.m.b.H.
Süddeutsche Chemische Werke G.m.b.H.
Ferak Berlin OHG
E. Merck AG '
Riedel de Haen AG
Dr. Theodor Schuchardt G.m.b.H; & Co.
Oxydo Ges. f. ehem. Produkte G.m.b.H.
Chemische Fabrik Weyl AG
Minnesota Mining & manufacturing Co..m.b.H.
Capacité totale
FRANCE
Péchiney - Ugine-Kuhlmannti
Capacité totale
Localisation des usines
Leverkusen
Hannover/Bad Wimpfen
Griesheim
Stulln
Gernsheim
Berlin
Darmstadt
Seelze' - Hannover
München
Emmerich
Mannheim - Waldhof-
Düsseldorf
Pierre-Bénite (Rhone)
Salindres (Gard)
Produits i
HF
X
X
X
X
X
X
X
X
80
X
X
90-
FAI
X
X
X
X
12
X
X
100.
fabriqués
Cr
X
X
X
X
X
35
X
X
• . 1 4 .
FC
X
X
X
X
X
X
X
X
120
X
X
• .70
•o
I
TABLEAU 20 (suite)
Sociétés
ITALIE
Montecatini - Edison S.p.A.
Industrie Chimiche Ing. Borrelli S.p.A.
Capacité totale
PAYS-BAS
Zinc - Organon C.V.
Du Pont de Nemours N.V.
NV Zuid-Chemie
Capacité totale
ROYAUME-UNI
Imperial Chemicals Industries Ltd.
Imperial Smelting Corp
Laporte Industries Ltd.
Cruickshanks Division of M & T Chemicals Ltd.
Aluminium Sulphate Ltd
Capacité totale
Localisation des usines
Porto Marghera
Spinetta
Marengo
Treviglio
Budel
Dordrecht
Sas Van Ghent
Run corn
Avonmouth
Rotherham
Birmingham
Source : BfB (1974
HF = acide fluorhydriqueFAI = fluorure d1aluminiumCr = cryolitheFC = fluorocarbonescapacité totale en 1 000 t/an.
Produits fabriqués
HF
X
X
X
X
75
X
X
X
X
X
X
^.40.
FAI
X
X
X
X
40
X
9
Cr
X
X
X
X
85
X
FC
X
X
X
60
X
X
27
X
X
X
CD
- 62 -
Parmi les autres usages directs de la fluorine, on peut citer l'adjonctionde cette substance dans certains ciments, ce qui permet d'abaisser la température deprise.
On l'utilise aussi comme catalyseur pour l'obtention de certains produitschimiques comme la cyanamide calcique ou chaux azotée qui est utilisée comme engraiset pour la préparation d'autres produits chimiques azotés.
La fluorine est aussi utilisée, en raison de ses qualités optiques, dansla réalisation de lentilles spéciales pour appareils scientifiques. Les cristauxnaturels susceptibles de se prêter à cette utilisation sont néanmoins très rares,aussi, pour satisfaire aux besoins de cette industrie, on réalise de plus en plusdes cristaux synthétiques. Il existe néanmoins en France, dans les Pyrénées, au coldu Pourtalet, un gisement qui fournit une fluorine très pure à partir de laquelle onréalise des monocristaux de fluorine optique.
Nous ne saurions terminer.cette enumeration sans rappeler le rôle décoratifde la fluorine, qui, malgré sa fragilité, est utilisée quelquefois en bijouterie oudans l'ornementation. Nous citerons à ce propos les balustrades de l'Opéra de Parisqui ont été taillées dans la fluorine verte du gisement de Voltennes situé dans leMorvan (France).
2 - UTILISATION DE L'ACIDE FLUOKHYDRIQUE
L'acide fluorhydrique (HF) est, comme nous l'avons vu, le produit fluorésynthétique de base à partir duquel sont élaborés la quasi-totalité des autresproduits fluorés synthétiques et le fluor élémentaire lui-même (cf. tab. 20, laliste des principaux producteurs d'acide fluorhydrique et de produits fluorés synthé-tiques de la CEE).
Entre 75 et 80 % de-la-production de HF sont utilisés pour la fabricationdu fluorure d'aluminium.et de la cryolithe artificielle qui sont utilisés à leurtour pour la fabrication de l'aluminium et celle des fluorocarbones qui possèdent demultiples usages. Nous examinerons le rôle de ces différents composés dans lesparagraphes suivants.
Le reste de la production est utilisé dans différents domaines parmilesquels on peut citer :
- l'obtention de carburant à haut indice d.'octane où l'on utilise HFcomme catalyseur, •
- la séparation de l'uranium 235, qui est effectuée à partir dufluorure d'uranium,
- le nettoyage des aciers inoxydables,
- la production du tantale et du colombium,
- la gravure et le polissage du verre,
- la propulsion des missiles et des fusées,
- la fluoration des eaux pour laquelle on utilise surtout le fluorurede sodium,
- 63 - V
- la protection du bois,
- etc
3 - UTILISATION DU FLUORURE .D?ALUMINIUM,.ET.-DE- LA CRYOLITHE
Ces .deux .fluorures synthétiques sont utilisés presque en totalité pour lafabrication de l'aluminium où ils servent d'electrolytes pour la réduction de l'alumine.Une petite quantité de fluorure d'aluminium et-une quantité plus grande'de cryolithesont utilisées également comme fondant pour les produits de soudure et comme opacifiantdans les industries céramiques et du verre.
Nous rappellerons que la cryolithe et le fluorure d'aluminium sont obtenusprincipalement à partir de la fluorine mais aussi, en faible quantité cependant, àpartir de l'acide fluosilicique qui se forme lors de la fabrication des engraisphosphatés.
En ce qui concerne la cryolithe, nous rappellerons également que cettesubstance fut exploitée à Ivigtut (Groenland) mais que cette source d'approvisionnementne joue plus aujourd'hui qu'un rôle historique, la faible quantité produite encoreactuellement étant utilisée dans l'industrie céramique.
4 - UTILISATION DES FLUOROCARBONES
Les fluorocarbones sont comme leur nom l'indique, des composés fluorés etcarbonés. Ces composés sont nombreux et doués de propriétés particulières qui leuront assuré de nombreux débouchés. On les utilise ainsi :
- comme agents réfrigérants type Fréon (réfrigérateurs, congélateurs,climatiseurs, etc. ).
- comme propulseurs d'aérosols (cosmétiques, déodorants, insecticides,bombe à peinture ou à laque, produits pharmaceutiques, désinfectants,etc.).
- comme matières plastiques renforcées comme le Téflon qui se carac-térisent par leur caractère ininflammable, leur insolubilité dansles solvants organiques, leur stabilité à la chaleur, leur extrêmerésistance mécanique et bien d'-autres .propriétés et qui sontutilisées pour la fabrication de matériel de chimie, dans la construc-tion mécanique (segments de piston, paliers, pignons,)-,-dans l'indus-trie électrique (isolation de moteurs et de câbles), dans l'industrieaéronautique et spatiale et aussi comme bandes transporteuses etcomme ustensiles de cuisine, etc.. Sous leur forme fluide, cesmatières plastiques sont également utilisées comme lubrifiants ourefroidisseurs. Certaines autres matières plastiques, comme lefluorure de vinyl sont utilisées pour l'emballage ou comme filmprotecteur contre l'humidité (dans la construction par exemple).
- comme solvants et supernettoyants (pour le nettoyage des circuitsélectroniques par exemple).
- comme agents gonflants pour l'élaboration des.mousses plastiquessouples ou rigides, lesquelles sont utilisées à leur tour dansl'ameublement, les sièges de voiture, la construction et la réfri-gération (comme isolant thermique), la fabrication de petits bateaux,etc..
- 64
TABLEAU 2.1
SPECIFICATIONS COURANTES DES PRODUITS MARCHANDS DE FLUORINE
Qualité
Métallurgique
Chimiqueou acide
Céramique
Teneuren CaF2
75 % mini.
97 % mini.
93 à 95 %
Teneuren SiO2
5 à6 % maxi.
1,5 % maxi.
3 % maxi.
Granulomet ri e
25 à 35 mm15 % maxi, de fines
*
< 200 mesh
variable maisgénéralementfine
Divers
S(sulfures) : 0,3 %maxi.
CaC03 : 1 % maxi.S(sulfures) : 0,03
maxi.Humidité :
10 % maxi, (fil-ter cake)1 •% maxi, (dry)
CaC03 : 1,5 %maxi.
Fe203 : 0,12 %maxi.
S(sulfures), Pb,Zn : traces
- 65. -
- comme film protecteur et imperméable sur les textiles.
- comme produits extincteurs.
- comme anesthésiques et produits pharmaceutiques.
Cette liste déjà longue mais non exhaustive montre tout l'intérêt deces substances dont l'emploi sur le-plan industriel s'est développé principa-lement depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
5 - UTILISATION DE-L'ACIDE FLUOSILICIQUE ET DE SES SELS
Ces composés peuvent être obtenus à partir de la fluorine mais ils sontsurtout, comme nous l'avons vu, dés'sous-produits du traitement dès phosphates.
L'acide fluosilicique, outre qu'il constitue une source de fabricationdu fluorure d'aluminium et de la cryolithe, est utilisé en particulier dans lafluoration des eaux de consommation et la préservation des bois.
Les différents sels de cet acide ont généralement les mimes usages etservent en outre d'agents de blanchissage, d'insecticide, d'agents opacifiantsdans la fabrication d'émaux et de verres opalescents, de flux dans certainesopérations métallurgiques, etc..
II - LES PRODUITS MARCHANDS DE FLUORINE
1 - LA FLUORINE METALLURGIQUE, CHIMIQUE ET CERAMIQUE
Pour répondre à ses nombreux usages, la fluorine'est commercialisée sousforme de trois produits distincts designés sous les noms de fluorine métallurgique,de fluorine chimique (ou acide) et de fluorine céramique.
La fluorine métallurgique est utilisée dans la sidérurgie, la fluorinecéramique dans les industries de mime nom et dans celle du verre. La fluorinechimique est destinée principalement à l'élaboration de l'acide fluorhydrique etdes produits chimiques qui en dérivent (y compris ceux destinés à la métallurgiede l'aluminium). -
Les spécifications courantes de ces trois produits marchands sontreportées dans le tableau 21. On remarquera que la fluorine métallurgique diffèretrès sensiblement des deux autres par la granulométrie exigée, qui ne doit pasêtre inférieure à 2,5 mm, et par sa teneur en CaF2 quispar contre, est plus faible.On notera qu'aux U.S.A. on lie la teneur en fluorine et en silice pour définirla qualité de ce produit. Celle-ci s'exprime en "% de CaF2 effectif" qu'on obtientpar la formule suivante :
% CaF2 effectif = % CaF2 réel - 2,5 x % SiO2 réel
Ainsi un produit contenant 80 % de CaF2 et 4- % de SiO2 correspondraà une fluorine métallurgique à 70 % de CaF2 effectif.
Les deux qualités chimique et céramique, compte-tenu de leur richesseen fluorine et leur pureté, ne peuvent être obtenues pratiquement que par flot-tation. La qualité métallurgique, dans le cas de gisements constitués de fluorinemassive, tels les filons de type Al exploités en France ou en République fédéraleallemande¿ peut par contre être obtenue par un traitement plus rudimentaire
- 6 6 <=>
TABLEAU 22
REPARTITION DE LA CONSOMMATION EN FLUORINEPAR SECTEURS D'UTILISATION EN 1972 (en %)
Pays
U . S . A .
Japon
R . F . A .
France
' Italie
Royaume-Uni
Sidérurgie
43,5
70
28,7
17,0
30.,0 •
5 3 , 3
. Aluminium(1)
- ; 16
9,8
• 10,3
5,5
6,8
Chimie(1)
38
.14
42,5
50,3
57,5
34,5
Divers
3,5
0
19,0
22,4
7,0
5,4
Total
100
100
100
100
100
100
Source : d'après BfB (1974).
(1) La proportion entre la métallurgie de l'aluminium et la chimieest approximative pour la R.F.A., la France, l'Italie et leRoyaume-Uni.
- 67 -
(triage à la main, traitement gravimétrique et, le plus souvent maintenant, trai-tement par liqueur dense). Cette qualité peut donc être obtenue à moindres fraisque les deux autres, mais elle est plus difficile à trouver car le minerai debeaucoup de gisements ne convient pas.. Il se pose aussi à son propos un problèmede résorption des fines d'exploitation ou de concassage qui ne peuvent êtreécoulées dans ce produit (cf. tab. 21).
2 - LES PELLETS
Les difficultés d'approvisionnement en fluorine métallurgique et égalementle problème d'écoulement des fines que nous venons de signaler ont. conduit lesexploitants de fluorine à-fabriquer des agglomérés ou "pellets" à partir des concen-trés de flottation ou des fines qui puissent être acceptés par les sidérurgistes.
Ces pellets sont devenus d'un usage courant aux U.S.A. et même préféréspar les sidérurgistes à'la fluorine métallurgique traditionnelle en raison de laconstance de leur qualité tant au point de vue de leur composition chimique qu'àcelui de leur- calibrage uniforme. Il existe ainsi'dans ce'pays une dizaine d'usinesde fabrication de pellets dont la capacité totale de production s'élève à 250 000 t/an,soit environ 50 % des besoins de la sidérurgie.
Ces produits sont aussi utilisés en République fédérale allemande, enFrance, en Italie et au Royaume-Uni', 'la principale usine de -fabrication étantcelle de la société italienne Mineraria Silius (groupe Ç.E. Giulini) installéeprès de Cagliari en Sardaigne dont la capacité de production s'élève à 50 000 t/an.
Depuis quelques années, ©n'introduit de plus en plus dans les pelletsdes produits divers non fluorés comme la bauxite ou les borates qui jouent égalementun rôle de fondant. Cette pratique marque, comme nous le verrons, un tournantdans l'utilisation exclusive de la fluorine dans la sidérurgie et prélude enquelque sorte à l'emploi de produits de substitution qui semble devoir se préciserdepuis un an ou deux.
III - ANALYSE DE LA CONSOMMATION
Les principaux secteurs utilisateurs de produits fluorés sont représentéspar la sidérurgie, la métallurgie de l'aluminium et la chimie, ce dernier débou-chant à son tour sur de très nombreuses utilisations.
En 1972, ces trois secteurs absorbaient respectivement aux U.S.A. 4-3,5 %,15 % et 38 % de la consommation totale de fluorine des U.S.A., 28,7. %, 9,8 % et4-2,5 % de celle de la'République fédérale allemande, 17 %, 10,3 %, 50,3 % de cellede la France et d'une façon générale la quasi-totalité de la consommation defluorine de tous les pays (cf. tab. 22). On'notera que les chiffres donnés dansce tableau sont tous très approximatifs faute de statistiques précises. En général,ils ont été calculés en prenant pour base les données suivantes :
<- consommation pour la métallurgie de l'aluminium et la chimie : pro-duction de HF x' 2,2,
".consommation pour la métallurgie de l'aluminium : production de Al ent x 60 kg (ce dernier chiffre correspondant, comme nous le verrons, à la consommationspécifique actuelle de fluorine dans cette industrie). .
En ce qui concerne les consommations de la sidérurgie, nous avonsutilisé les estimations publiées en 1974- par le Bundesanstalt für 'Bodenforschung.
Tableau 23 : Consommation de fluorine dans la sidérurgie de 1962 à 1972
USA
Japon
RFA
Roy.Uni
France
Prod, totale acier CD% acier SM% acier oxy.% acier élect.Consomm. totale fluorine C2)Consomm. moyenne fluorine C3)
Prod, totale acier CD% acier SM% acier oxy.% acier élect.Consomm. totale fluorine C2]Consomm. moyenne fluorinB C3)
Prod, totale acier CD% acier SM% 'acier oxy.% acier élect.% acier ThomasConsomm. totale fluorine (2)Consomm. moyenne fluorine C3]
Poids total acier (1) .% acier SM% acier Oxy.% acier élect.% autres aciersConsomm. totale fluorine (2)Consomm. moyenne fluorine (3)
Prod, totale acier CD% acier SM% acier oxy.% acier élect.% acier ThomasConsomm. totale fluorine (2)Consomm. moyenne fluorine C3)
1962
8920384,45.69.2
1950472.2
27546
> ndl.
735342.67
3256346.35.27.9
40.6380001,16 '
20820
420002,01
1723328,64.Ú8,8
58,229000
1,68
1963
.9912281.37.8
10.0220449
2,2
31501
-
946913,01
3159744.37,8B.439,537000' 1.17
.22882
500002,18
1755427.27.78.656.0
300001,71
.1964
>11528377,212,110,0
2765912.8
39799
-
1203673,02
. 3733945.014,18.1
32.8. 46000
1.23
2665170.510.511.257.75
610002.28
197B226,211,38,653,6
. 33000 .1,66
1965
11926271.617.410.6
3219612,7
41162
-
1331913,24
36B2142,919.18.6
29.4450001,22
27440' 63,75
Î6.5512,707,00
730002,66
1960024,413,19,1
53.0330001,68
1966
12162863.525,311,0
3676623,0
47784
-
1667693,49
3531639,024.58.7
27,8500001.41
2470659.1021.8013,755.35
710002,87
1959322,914,69,5
52,6330002.11
1967
11514255.732,711,6
3827773,3
(52154
-
2512364,04
3674437,031.58.5
23,0740002,01
2427957,1023,3014,305.30
710002,92
1965821.816.79.7
51,4330001,68
1968
11893250.437.712,6
4398213.7
66893
-
2972064,44
4115935,337,19,0
18.6• 88000.'2,14;
2627754,8523,9016,055.20
780002,96
2040520,01B.110,151.5320001,56
1969
12815343,142,614,35109074,0
82166
-
3535044,30
4531629,846,09.2
15,0-960001,76
26846' 52,6025,0518,403,75
82000• 3,05
2250919,922,010,647,4370001.64
1970
11926636,548.115,4
5014684,2
93322
-
4062584,35
4504126.355,89,98,0
1200002,66
2831647,2030,9019,502.40
89000'3,14
2377418,729,011,141,139000
1.64
1971
10926629,553.117.4
4907144,5
88557
-
3446403,89
4031321,161.910.07,0930002,30
2417542,1037,2518,052,60
800003,30
2284116,637,110,735,5
380001,66
1972
12087326.256,017.8
5085494,2
969002,0
80,018.0
3277103,38
4370519,164,610,26,1
7B00D1.78
2532137,0041,40
1 19,402.20
860003,47
2405413,046,011,030,0390001,62
Source BfB (1974)
en 1000 ten t
(I)(2)(3) en kg CaF2/t acier
n.d. : non disponible
CD00
-• 69- - •
TABLEAU 24
CONSOMMATION SPECIFIQUE DE FLUORINE DANS LA SIDERURGIEAUX U .S .A . ET AU JAPON DE 1962 A 1972
(en kg CaF2/t acier)
USA SM
Oxy.
Elec.
Japon SM
Oxy.
Elec.-
1962
1,6
7,6
3,7
0,5
2,2
8,2
1963
• 1,6
7,9
3,8
0,5
2,5
7,9
1964
1,6
6,2
3,8
0,4
2,7
7,7
1965
1,7
6,1
3,9
0,5
3,0
6,9
1966
1,8
5,8
3,8
' 0,5
3,3
6,6
1967
1,9
5,7
3,4
1,1
4,0
6,4
1963
1,6
6,3
4,1
1,0
4,2
6,5
1969
1,8
6,3
3,7
1,1
4,0
6,5
1970 1
1,9
5,8
4,2
0,8
4,1
6,3
1971
2,0
5,9
3,9
0,3
3,6
5,3
1972
' 1,9
5,2
4,5
0,2
3,1
4,6
Source : BfB (1974)
- 70 -
Avant d'analyser la consommation dans ces trois domaines principaux,nous rappellerons que la quasi-totalité des produits fluorés élaborés à partirde l'acide fluosilicique récupéré lors du traitement des phosphates est destinéeà la métallurgie de l'aluminium, le reste de cet acide recevant, comme nous l'avonsvu, de multiples applications parmi lesquelles figurent la fluoration des eaux deboisson, la préservation des bois, etc. (cf. ci-dessus, les usages de l'acidefluosilicique et de ses sels). Pour mémoire enfin, nous rappellerons aussi que lapetite production de cryolithe naturelle d'Ivigtut est absorbée en majeure partiepar les industries céramiques et du verre.
1 - LA SIDERURGIE •
L'utilisation de la fluorine comme fondant dans la sidérurgie remonte,comme nous l'avons" vu, au début de cette industrie il y a un peu plus d'un siècle.
En rapport avec le développement de la fabrication d'acier, les quan-tités de fluorine consommées dans le monde par la sidérurgie n'ont jamais cesséde s'accroître. Elles sont ainsi passées aux U.S.A. de 195 000 t en 1962 à 508 500 ten 1972, en même temps que la production d'acier passait de 89,2 à 120,8 Mt. Ilen est de même en République fédérale allemande, en France, au Japon, dans le Royaume-Uni et d'une façon générale dans tous les pays producteurs d'acier (cf. tab, 23).
On constate cependant, au niveau de la consommation moyenne de fluorinepar tonne d'acier fabriquée, une évolution qui'se traduit par une augmentationassez générale des taux jusque vers les .années 1970-1971, puis, à partir de cesdernières années, par une légère diminution.
Pour la période antérieure à ces dernières années, la consommationmoyenne de fluorine par tonne d'acier fabriquée est ainsi passée aux U.S.A. de2,2 en 1962 à M-,2 kg en. 1970, au Japon de 2,6 à 4,3 kg et en République fédéraleallemande de 1,1 à 2,6 kg.
Les raisons de cet accroissement résident dans le développement, pourla fabrication de l'acier, du procédé à l'oxygène et des procédés électriques quise sont révélés plus gros consommateurs de fluorine que le procédé Siemens-Martinutilisé traditionnellement. En 1969., on consommait en moyenne aux U.S.A. 1,8 kgde fluorine par tonne d'acier fabriquée selon ce dernier procédé alors qu'ilfallait 3,7 kg de cette même substance pour obtenir la même quantité d'acierselon les procédés électriques et 6,3 kg pour les aciers à l'oxygène (cf. tab. 24-).
Au Japon, au cours de cette- même année on retrouve à peu près les mêmesconsommations spécifiques sauf pour les aciers Siemens-Martin qui ne nécessitaientque 1,1 kg/t d'acier.
Il n'existe pas de statistiques précises permettant d'évaluer les consom-mations spécifiques dans les pays européens. Il semble cependant qu'elles aientété à cette époque du même ordre. En outre, le procédé Thomas, qui n'est guèreutilisé qu'en République fédérale allemande et en France, consommait pour sa part2 à 3 kg de fluorine par t d'acier.
L'introduction de ces techniques nouvelles s'est faite progressivementdans les différents pays industrialisés. Ainsi aux U.S.A., en 1962, on ne comptaitque 5 ,6 % d'acier fabriqué par les procédés à l'oxygène alors qu'en 1972, pour cemême pays, cette proportion avait atteint 56 %. De même, la part de productionassurée par les aciers électriques est passée dans ce même pays de 9,2 % en 1962à 17,8 % en 1972 (cf. tab. 23).
Cette même évolution s'est manifestée dans tous les pays producteursd'acier mais moins rapidement en particulier en République fédérale allemandeet en France où le procédé Thomas, qui tend à disparaître, est encore utilisé.
- 71 -
Pour ce dernier pays cependant, en 1972, 57 % de l'acier étaient, fabriqués parles procédés nouveaux alors*qu'en 1962-ceux-cine comptaient que pour 12 %. Bemême, en République fédérale allemande,.la fabrication de l'acier en 1962 se répar-tissait de la façon suivante : •
- acier Thomas : M-0,6 %,- acier Siemens-Martin : 4-6,3 %,- acier électrique : 7,9 %,- acier à l'oxygène : 5,2 %.
alors qu'en 1972,. les procédés Thomas et Siemens-Martin ne représentaient plusrespectivement que 6 et'19%, les procédés électriques et à l'oxygène assurantle reste de la production, soit respectivement 10 et 64 %.
Compte-tenu de cette .disparité de l'évolution des techniques d'éla-boration de l'acier entre ces différents pays pris comme exemple, le taux moyende consommation s'est-maintenu généralement à un niveau plus bas en Républiquefédérale allemande et en France qu'aux U.S .A. et au Japon.
La diminution générale des taux moyens de consommation qui s'estmanifestée à partir des années 1970-1971 surtout en République fédérale allemandeest due à une meilleure utilisation de la fluorine et aussi à l'apparition de pro-duits de substitution. Ceux-ci sont, comme'nous'le verrons plus loin, de naturediverse. Proposés surtout pour lutter contre la pollution, ces produits n'ont guèresoulevé d'enthousiasme au début de leur emploi mais ont néanmoins été introduitsdans plusieurs pays, notamment en République fédérale allemande où ils sont soitemployés seuls soit mélangés à la fluorine. Nous avons vu qu'on les incorporaitaussi en proportion variable dans les pellets. L'utilisation de ces produits,outre la baisse de consommation de fluorine qu'elle a engendrée dans la sidérurgie,marque aussi un tournant important dans les pratiques traditionnelles de cetteindustrie. Nous verrons à la fin de ce chapitre qu'elle ne sera probablement passans incidence sur l'évolution future de la consommation.
2 - LA METALLURGIE DE L'ALUMINIUM
Toute la métallurgie de l'aluminium est basée sur la réduction électro-lytique de l'alumine en présence de cryolithe et de fluorure d'aluminium. Cesdeux produits dérivent comme nous l'avons vu de l'acide fluorhydrique fabriquéà partir de la fluorine .et aussi, depuis quelques années, mais en faible quantité,du fluor récupéré lors de la fabrication des engrais phosphatés. Cette dernièresource d'alimentation aurait toutefois produit aux U.S .A. 35 000 t d'acide fluo-silicique correspondant à 59 000 t de fluorine et-permettant d'économiser environ20 % de cette substance, pour couvrir les besoins de cette industrie. Rappelonsaussi que la cryolithe d'Ivigtut a été aussi longtemps utilisée dans cette indus-trie mais qu'elle ne joue plus aujourd'hui qu'un rôle négligeable.
Comme pour la sidérurgie, le développement de la production d'aluminiumqui est passé' de près de 5 Mt en 1962 à 11,5 Mt en 1972, a eu pour conséquence •une augmentation continue de la consommation des produits fluorés qu'il est dif-ficile ,de chiffrer faute de statistiques précises. Actuellement on estime à 22 kgde cryolithe et à 20 kg de fluorure d'aluminium la quantité de ces deux produitsnécessaires à la fabrication d'une tonne d'aluminium. Ces chiffres, publiésrécemment aux U . S . A . , tiennent "compte des améliorations sensibles intervenuesdepuis quelques années qui portent notamment sur la récupération des produitsutilisés, en particulier de la cryolithe, et sur un meilleur rendement des cellulespar adjonction de carbonate de lithium qui réduit les émissions gazeuses de fluor.Ils équivalent en gros à 60 kg de fluorine alors qu'il y a quelques années on •.annonçait des chiffres de l'ordre de 70 kg. Ces améliorations de la consommation .ont été prises également bien souvent sous l'effet des contraintes d'environnement/
- 72 -
Comme pour la sidérurgie, nous verrons que cette évolution des techniquesne manquera pas de jouer un role dans la consommation future de produits fluorésdans la métallurgie de l'aluminium.
3 - LE SECTEUR CHIMIQUE
3.1 - Le marché des fluorocarbones
Le marché des fluorocarbones est depuis plusieurs années en pleineexpansion et absorbe de ce fait une quantité croissante de minerai fluoré.Aux U.S .A. celle-ci était évaluée en 1972 à 28 % environ de la consommationde fluorine. Le Japon pour sa part consacrait à la même date 14 % de sa consom-mation à la' fabrication de ces produits, soit 2 % de moins seulement que pourla métallurgie de l'aluminium. L'Italie, la République fédérale allemande, laFrance, le Royaume-Uni, y consacraient pour leur part'entre 30 et 40 % de leurconsommation. Il s'y ajouté dans plusieurs de tous ces pays notamment aux U.S .A .et au Japon une petite production provenant de l'acide fluosilicique récupérédes phosphates.
Dans les différents domaines où ces substances sont utilisées, ilsemble que d'une façon générale celui des aérosols pour lesquels les fluoro-carbones servent de propulseurs occupe la première place. Un autre marché quisemble en augmentation est celui des mousses plastiques dont la fabricationnécessite des fluorocarbones. Ces mousses- sont en effet utilisées dans de trèsnombreux domaines (l'ameublement, les sièges de voiture, l'isolement thermique,etc.).
La réfrigération, la climatisation des salles publiques sont aussi enaugmentation. Par contre, les matières plastiques type Téflon se maintiennentdepuis quelques années à un niveau de production constant.
3.2 - Les débouchés des autres produits chimiques
Parmi les différents domaines d'utilisation des produits chimiquesfluorés autres que les fluorocarbones, les plus importants semblent représentéspar l'énergie atomique où l'on utilise du fluor pour la séparation isbtopiquede l'uranium. Cette industrie absorberait aux U.S .A . entre 2 et 4 % de la consom-mation de fluorine. On peut citer aussi l'obtention de carburant à haut indiced'octane et le nettoyage de l'acier qui, dans ce même pays, représentaient en1972 respectivement 2 et 1,5 % de la consommation de fluorine.
4 - AUTRES DOMAINES D'UTILISATION
A côté de ces trois grands secteurs il en existe, comme nous l'avons vu,plusieurs autres moins importants où la fluorine est utilisée directement.
Le plus ancien est certainement représenté par les industries céramiqueset du verre où la fluorine est utilisée en raison de ses qualités de fondant etd'opacifiant. Ce secteur n'a jamais été un très gros consommateur de fluorineet paraît même en légère régression si l'on en juge par les statistiques améri-caines. Celles-ci montrent en effet qu'entre 1962 et 1972 la part de la consom-mation de fluorine affectée à cet usage est passée de 5,2 à 0,8 %.
Un-autre secteur, par lequel nous terminerons cette analyse, est celui •des produits de soudure qui semblent par contre se maintenir à un niveau de pro- .duction relativement élevé, en particulier en République fédérale allemande. Cepays consacre à cet usage depuis plusieurs années environ 1 % de sa consommationde fluorine. ,, .
- 73 -
IV - LES PROBLENES DE POLLUTION
1 - ANALYSE DE LA POLLUTION CAUSEE PAR LE FLUOR
Les problèmes de pollution liés au fluor se posent dans toute lafilière des minerais fluorés depuis leur extraction jusqu'à leur utilisation sousforme de produits naturels ou synthétiques.
L'industrie extractive de la fluorine est ainsi source de pollution,principalement des eaux. On relève, par exemple, en aval des haldes des mines desteneurs en fluor dans les eaux de l'ordre de plusieurs milliers.de ppb alorsque, ainsi que nous l'avons vu, la teneur optimale de celles-ci doit être del'ordre de 1000 ppb (1 ppm).
La pollution s'exerce également au niveau du traitement du mineraiprincipalement par émission de poussières lors du concassage et du broyage. Ilen est de mime lors de la transformation chimique, au stade par exemple del'élaboration de l'acide fluorhydrique, qui se traduit souvent par des émissionsgazeuses polluantes.
Au-niveau de l'utilisation des produits fluorés, les industries lesplus polluantes sont représentées par la sidérurgie et la métallurgie de l'alu-minium. En Maurienne (France), par exemple, cette dernière industrie a causéune dégénérescence de la forêt sur plusieurs dizaines d'hectares. Au point de vuequantitatif, on peut évaluer, en fonction du tonnage de fluorine consommée, à quel-ques 20 000 t la quantité de fluor déversée dans l'atmosphère par la sidérurgiefrançaise en 1972.
En ce qui concerne les produits fluorés synthétiques eux-mêmes, onpeut citer une pollution du milieu "solide" par accumulation de déchets imputres-cibles : c'est le cas principalement des plastiques fluorés type Téflon qui nesont pas biodégradables. Nous rappellerons que le fluor, outre son action nocivesur la flore et la faune, peut déterminer aussi dans l'organisme humain desmaladies connues sous le nom de fluorose qui se traduisent principalement pardes troubles osseux ou dentaires. L'inhalation d'air vicié en fluor peut égale-ment provoquer des troubles respiratoires. Ceux-ci apparaîtraient déjà à partird'une concentration en fluor de l'ordre de 2 ppm.
2 - LES MESURES ANTI-POLLUTION
La pollution pose de plus en plus de problèmes aux pays industrialisés.En ce qui concerne le fluor, des dispositions sévères ont déjà été prises pouratténuer les effets nocifs de cet élément. Nous rappellerons aussi que ce futdans le cadre de ces mesures qu'ont été étudiés et mis au point les procédésd'utilisation de l'acide fluosilicique, principal déchet fluoré résultant dela fabrication des engrais phosphatés. Au niveau des industries utilisatricesde produits fluorés, nous avons vu que c'est également dans le cadre de cesmesures qu'on peut inscrire le recyclage des produits fluorés lors de l'élabo-ration de l'aluminium et la recherche de produits de substitution non polluantssusceptibles de répondre aux besoins de la sidérurgie.
V - LES TECHNOLOGIES NOUVELLESNous avons signalé dans les chapitres précédents que les années 1969-
1970 marquent en quelque sorte un tournant dans tout ce qui a trait au fluor,qu'il s'agisse de l'approvisionnement ou de l'utilisation des produits fluorés.En ce qui concerne le premier aspect, nous rappellerons seulement ici que c'està cette époque que furent préconisés de nombreux procédés de récupération du •fluor dans les phosphates lors de la fabrication d'engrais ouvrant ainsi la voieà une source nouvelle d'approvisionnement considérable.
- 74 -
Sur le plan de l'utilisation des produits fluorés, on peut caractériserla période antérieure à ces années 1969-1970 par l'augmentation sans cesse crois-sante des besoins en minerai par suite du développement des industries utilisanttraditionnellement des produits fluorés (sidérurgie et métallurgie de l'aluminiumprincipalement) et de l'apparition de multiples débouchés (pour les fluorocarbonesnotamment)¿
Les changements qui sont intervenus depuis cette date ont souvent étédictés par les contraintes d'environnement et aussi par des soucis d'économie ou dedifficultés d'approvisionnement. Les plus importants résident dans l'apparition deproduits de substitution à la fluorine dans la sidérurgie, dans le développementdu recyclage des produits fluorés utilisés dans la métallurgie de l'aluminium et lamise au point pour cette dernière industrie d'un procédé de fabrication de l'aluminiumse dispensant totalement du fluor et moins consommateur d'énergie (procédé dit auchlore). Nous donnerons dans le présent chapitre quelques précisions sur ces dif-férentes technologies nouvelles. ,
1 -.LES PRODUITS DE SUBSTITUTION DE LA FLUORINE DANS LA SIDERURGIE
Plusieurs produits de substitution ont été préconisés pour l'industriesidérurgique pour remplacer la fluorine traditionnellement utilisée. Ceux-ci peuventêtre classés en deux groupes : les borates et les produits à base d'alumine.
1.1 - Les borates
Les borates forment un groupe de minéraux comprenant de nombreuses espècesparmi lesquelles le borax (un borate de sodium), la rasorite (un autre borate desodium), la colémanite (un borate de calcium) et l'ulexite (un borate mixte de sodiumet de calcium) dominent largement. Ces substances sont généralement associées et for-ment d'importants gisements, les principaux étant situés au Chili, au Pérou, en Bolivie,en Argentine, aux U.S.A.' et en Turquie. Ces deux derniers pays sont actuellement lesplus gros producteurs de borates du monde et détiennent les plus fortes réserves connuesà ce jour (plusieurs centaines de Mt pour chacun de•ces pays). La production mondialeatteint actuellement 1,5 Mt.
Les borates sont surtout utilisés dans l'industrie du verre et les indus-tries céramiques où ils servent de fondant, comme la fluorine elle-même. On lesutilise aussi dans l'industrie des détergents, en agriculture et pour de nombreuxusages mineurs (pharmacie, chimie, colle et papiers, tannerie, etc.).
Parmi-ces différents produits, c'est surtout la colémanite qui a été préco-nisée pour remplacer la fluorine dans l'industrie sidérurgique du fait qu'elle contientde la chaux et qu'elle pourvoit ainsi à la constitution de la scorie. C'est actuellementla Turquie qui est le plus gros producteur de colémanite. Nous soulignerons cependantque les borates turcs, qui sont principalement importés dans la Communauté, contien-nent de l'arsenic, de telle sorte que l'utilisation de ces substances ne va pas sansposer à nouveau le problème de la pollution.
On a aussi préconisé la rasorite.qui est surtout produite aux U.S.A..
Ces différents produits n'ont guère été prisés au moment de leur intro-duction sur le marché en raison de leurs prix non compétitifs avec ceux de la fluorineet aussi d'une efficacité moindre. Ils sont cependant maintenant utilisés assez couram-ment en République fédérale allemande qui importe la plus grande partie de la fluorinemétallurgique nécessaire à sa sidérurgie de France et qui a pu de ce fait réduire saconsommation de façon tangible (cf. ci-dessus).
1.2 - Les produits à base d'alumineA date récente,- plusieurs autres produits tous à base d'alumine, ont
été préconisés.
- 7 5 - " • •-
II s'agit principalement de "l'Alblack" mis au.point au Japon par 'Nippon Steel. Corp. et 'contenant 40 à 45 % d'alumine, 20' à 25 % d'oxyde de feret 8 à 10 %'de'silice et de deux produits américains dans lesquels on agglomèrede la fluorine, des oxydes de fer provenant des poussières émises par les aciériesélectriques et de l'alumine provenant soit de bauxite soit des boues rouges.
On ne sait pas encore l'efficacité du produit japonais. Par contreles deux produits américains sont devenus d'un usage courant aux U.S.A. et enRépublique fédérale allemande. On notera à propos de ces produits américainsque l'utilisation des boues rouges, dont on ne sait que faire (on en "produit"25 Mt par an) a été assez bien accueillie (en Jamaïque cependant on a mis aupoint un procédé de récupération du fer, du titane et de l'aluminium contenusdans ces boues rouges).
2 - LE RECYCLAGE DES,PRODUITS FLUORES DANS LA METALLURGIE DE L'ALUMINIUM
Le recyclage des produits fluorés est devenu de règle depuis déjàplusieurs années sous l'effet des contraintes d'environnement. Aux U.S.A., en1972, on a évalué que le recyclage des produits fluorés, essentiellement dela cryolithe, avait réduit de 11 % la consommation de fluorine affectée à cetusage, ramenant celle-ci de quelques 70-75 kg à 60 kg environ par tonne d'alu-minium fabriquée.
Il semble cependant que cette récupération ait porté surtout sur desinstallations utilisant des cuves électrolytiques fermées. En ce qui concerneles installations dotées de cuves ouvertes, plus nombreuses que les précédentes,la récupération, qui exige des investissements importants et présente plus dedifficultés techniques, n'a été réalisée que lorsqu'il y a eu une nécessitéimpérieuse de limiter la pollution atmosphérique.
Il y a lieu de bien distinguer cette réelle économie de produitsfluorés dans la métallurgie de l'aluminium de l'approvisionnement nouveauen fluor que représente pour cette industrie l'utilisation des phosphates.
3 - LE PROCEDE AU CHLORE POUR LA FABRICATION DE L'ALUMINIUM
ALCOA a annoncé il y a quelques années la mise au point d'un nouveauprocédé de fabrication de l'aluminium basé sur la réduction électrolytique duchlorure d'aluminium. Dans ce procédé, le chlore est recyclé. Selon les donnéesfournies par ALCOA, le processus de réduction s'effectuerait à température plusbasse que l'actuel procédé Bayer et économiserait 30 % d'énergie électrique. Ledémarrage d'une usine-pilote de 15 000 t/an de capacité est prévu dans le cou- 'rant de l'année 1975 pour déterminer la valeur commerciale de ce procédé.
4 - LES PRODUITS.DE SUBSTITUTION DES FLUOROCARBONES
Nous avons vu que les fluorocarbones ont reçu un grand nombre d'appli-cations. Il semble cependant que dans plusieurs domaines où ces produits sontutilisés on tente depuis quelques.temps de leur substituer des produits nonpolluants. Ainsi l'azote liquide a-t-il été préconisé pour remplacer le fréondans la réfrigération. On a aussi envisagé d'utiliser cet élément sous formegazeuse pour servir de propulseur d'aérosols dont le marché constitue commenous l'avons vu l'un des principaux débouchés actuels des fluorocarbones. Ona proposé également pour ce même usage des hydrocarbones.
Ces différents produits de remplacement, dont on ne connaît pasencore l'efficacité, peuvent cependant à court terme jouer un role importantdans l'évolution de la demande de minerais fluorés. . - •'
- 7 6 •-
VI - NOUVELLES APPLICATIONS POSSIBLES
II semble que ce soit.dans le domaine de la chimie qu'on puisse trouverde.nouvelles applications possibles du fluor. Cet élément est, rappelons-le,, douéd'une grande activité-chimique et peut ainsi se combiner à un grand nombre d'élé-ments. Il n'existe pas toutefois dans la littérature d'exemples susceptiblesd'étayer cette hypothèse. On peut cependant.estimer que'l'intervention de cetélément apparaisse nécessaire pour mener à- bien certaines réactions chimiquescomplexes telles par exemple celle qui est utilisée actuellement pour la sépa-ration de l'uranium 235, qui est effectuée à partir du fluorure '. d'uranium, et lesréactions d'alkylation qui sont utilisées actuellement pour-l'obtention de carbu-rant à haut indice d'octane et qui s'effectuent en présence d'un catalyseur fluoré(1'acide fluorhydrique).
VII - PREVISIONS DE CONSOMMATION
Toutes lés prévisions qui ont été faites depuis 1972, celle deA. CHERMETTE (1973), de B.L. HODGE (1973) et du Bundesansalt für Bodenforschung -BfB - (1974) s'accordent pour estimer que la consommation de fluorine, qui s'étaitaccrue au rythme moyen de 10 % par an entre.1962 et' 1971 doit subir un fléchis-sement net au cours des prochaines années,
Ces prévisions, qui portent uniquement sur la fluorine, font état del'utilisation accrue de la nouvelle source d'approvisionnement.représentée par.la récupération du fluor dans les phosphates mais aussi de l'abaissement sensibledes consommations spécifiques des produits fluorés dans la sidérurgie et la métal^lurgie de l'aluminium.
On remarquera que ces raisons sont indépendantes du développement propredes industries utilisatrices qui est toujours considéré comme devant se poursuivre.Les récents événements, auxquels personne ne prête un caractère de crise éphémère,ne manqueront pas cependant de perturber le développement de ces industries, enparticulier celui de la sidérurgie et de la métallurgie de l'aluminium qui reflètentle plus directement notre civilisation industrielle. Il est donc certain qu'ilfaudrait tenir compte également des perspectives de développement de ces industriespour évaluer le plus justement possible les besoins futurs en produits fluorés. Nousne pouvons toutefois que faire état de l'incertitude générale qui règne en cedomaine car les statistiques dont on dispose actuellement datent toutes d'avantces événements. Nous avons donc retenu les chiffres proposés tout en sachant queceux-ci ne correspondront probablement pas à la réalité. Aussi notre étude revetira-t-elle'un caractère strictement indicatif et mettrait-elle surtout l'accent surl'évolution de l'utilisation des produits fluorés plutôt que sur les quantitésnécessaires.
Nous examinerons successivement les perspectives de consommation des pro-duits fluorés pour les horizons 1980 et 1985. Nous verrons ensuite celles concer-nant l'an 2000.
1 - PREVISIONS POUR LES, HORIZONS'1980 ET'1985
1.1 - Prévisions pour la sidérurgie
1.1.1 - Le développement,de la sidérurgie et l'évolution des .procédés d'élaboration de l'acier
Toutes les prévisions qui ont été proposées sont unanimes pour reconnaîtreune augmentation sensible de la production d'acier et le remplacement progressif desprocédés Thomas et Siemens-Martin par les procédés à l'oxygène et les procédés élec-triques qui permettent l'utilisation de fours de plus grande capacité et assurent
- 77 -
TABLEAU 25
PRODUCTION D'ACIER
1972
Tonnageen Mt
1980
Tonnageen Mt '
1985
Tonnageen Mt
AMERIQUE
dont U.S.A.Canada
CEE
dont RFABelgique/LuxembourgFranceItaliePays-BasRoyaume-Uni
EUROPE OUEST(sauf CEE)
dont AutricheEspagneSuède
EUROPE EST
dont U . R . S . S .
ASIE
dont JaponChine
AFRIQUE ET MOYEN-ORIENT
dont Rép. sud-africaine
OCEANIE
dont Australie
147,7
120,811,8
'139,0
43,719,924,019,85,625,3
26,6
4,09,55,2
170,6
126,0
130,1
96,923,0.
6,5
5,3
6,9
6,7
23,54
19,251,88
22,15
6,973,173,833,160,894,03
4,24
0,641,510,83
27,19
20,08
20,74
15,443,67
1,04
0,84
1,10
1,07
213
15416.
174
55242925833
53
7159
224
156
220
16040
13
10
18
17
23,3
16,81,8
19,1
6,02,63,32370,93,6
5,7
0,81,61,0
24,5
17,1
24,0
17,04,4
1,4
1,1
2,0
1,9
230
16318
198
602733291038
51
82010
252
172
253
17255
18
1.4
23
22
22,5
15,91,8
19,3
5,92,63,22,81,03,7
5,0
0,81,91,0
24,6
16,8
24,7
16,85,4
1,7
1,4
2,2
2,1
MONDE 627,4 100,0 915 100,0 1 025 100,0
Sources : estimations 1980 et 1985 : J.R. MILLER (1974)production 1972 : annuaire de l'ONU (1973).
TABLEAU 26 .
PRODUCTION ET EVOLUTION DES PROCEDES D'ELABORATION DE L'ACIER
Pays
U . S . A .
CANADA
JAPON
R . F . A .
FRANCE
ITALIE
ROYAUME-UNI
MONDE (1)
1972
Produc-tion
d'acieren Mt
121
. 11,8
97
44
24
19,8
. 25,3
627,4
Procédés en %
Th.
0
0
0
6
30
1
?
4,5
SM
26
39
2
19
13
20
37
35,5
0
56
43
80
65
46
39
40
46
E
18
18
18
10
11
40
.14
1980
Produc-tion
d'acieren Mt
160
17
168
58
39
28
31
915
Procédés en %
Th.
0
0
0
0
12
0
0
0,9
SM
17
21
1
8
7
8
14
17
0
63
55
80
81
66
56
. .61
62
E
20
24
19
ir
15
36
. .25
. . 2 0 .
1985
Produc -tion
d'acieren Mt
175
20
208
65
47
31
34
.1.025 .
Procédés en .%
Th.
o
o
en
o
o
o
o
. 0 , 5 .
SM
13
9
0
1
3
5
. .4
. ,6,5
0
67
63
80
" 87
75
60
.71
.65 . .
E
20
28
20
12
17
35
.25
28.
Source : BfB (1974)
(1) Selon J.R. MILLER (1974). -
Th. : Thomas, SM : Siemens-Martin, 0
I
CO
oxygène, E : électrique.
- 79 -
TABLEAU 27
EVOLUTION DES CONSOMMATIONS SPECIFIQUES POUR LA FABRICATIONDE L'ACIER SELON LES PRINCIPAUX PROCEDES
(en kg CaF2/t acier)
U . S . A .
JAPON
FRANCE
' ROYAUME-UNI
1972
SM
.1,9
0,2(?)
1,3
2,6
0 '
5,2
' 3 , 1
.2 ,5
5,0
E
4,5
'4 ,6
•5 ,0 .
1,9
1980
SM
1,7
1,0
1,0
2,6
0
4,5
3,4
2,0
5,0
E
4,0
4,1
3,0
2y0
1985
SM'
1,7
1,0
0,8
2,6
0
4,0
3,0
2 ,0 .
5,0
E
4,0
2,5
2,5
2,0
Source : BfB (1974)
SM = Siemens-Martin0 = oxygèneE = électrique.
TABLEAU 28
PREVISION DE CONSOMMATION MONDIALE DE FLUORINE (OU D'EQUIVALENT FLUORINE) POUR 1980, 1985 ET 2000"" ELEMENTS ANALYTIQUES
1980
1985
2000
SIDERURGIE
Prod,acier(Mt)
915
1 025
1 250
Siemens-Martin
%prod,
totale
17
6,5
1.9
Prod,acier(Mt)
155
66,6
24
Cons,spécif.(kg/t)
1,5
1,5
0,5
Cons.CaF2
(1000t)
232,5
99,9
12
Oxygène
%prod,
totale
62
65
57
Prod,acier(Mt)
567
666,2
712,5
Cons,specif,(kg/t)
4
3,5
2
Cons.CaF2
(lOOOt)
2 268
2 331,7
1 425
Electrique
%prod,
totale
20
28
41
Prod,acier(Mt)
183
287
512,5
Cons,specif,(kg/t)
3,5
3
2
Cons.CaF2 „
(lOOOt)
640,5
861
1 025
ALUMINIUM
Prod,totale(Mt)
23,5
34,5
90
Cons,specif,(kg/t)
4'0
30
20
Cons.CaF¿
(1000t)
940
1 035
1 800
CHIMIE
Tauxexpan-sion
6
6
7
Cons.CaF2
(lOOOt)
2 300
3 100
8 400
DIVERS
Cons.CaF2
(lOOOt)
450
590
800
CO
O
Sources : - pour la production d'acier et la part assurée par chaque procédé : J .R. MILLER (1974),- pour les consommations spécifiques dans la sidérurgie : évaluation moyenne d'après BfB (1974) (cf. tab. 26),- pour la production d'aluminium : B . L . HODGE (1973), G . A . BANDART (1972),-pour les consommations spécifiques : B . L . HODGE (1973), BfB (1974),- pour Chimie et Divers : B . L . HODGE (1973).
- 81 -
TABLEAU 29
PREVISION DE CONSOMMATION MONDIALE DE FLUORINE (OU D'EQUIVALENT FLUORINE)POUR 1980, 1985 et 2000Tableau récapitulatif
Sidérurgie
Aluminium
Chimie
Divers
TOTAL
1980
Quantités(1 000 t)
3 141
940
2 300
450
6 831
%
46
13,8
.33,7
6,5
100
1985
Quantités(1 000 t)
8 293
1 035
3 100
590
8 018
%
41
12,9
38,6 •
7,5
100
2000
Quantités(1 000't)
2 462
1 800
8 400
800
13 462
*%
18,3
13,4
62,4
5,9
100
- 82 -
îooMt
t13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
01950 1960 1970 1980 1990 2000
1955 1965 1975 1985 1995
8075 85
90 200095
Fig 4 EVOLUTION PREVISIBLE DE LA PRODUCTION MONDIALE ET DES PROCEDES
D'ELABORATION DE L'ACIER JUSQU'EN L'AN 2000 ( d'après J.R.Miller )
- 83 -
une meilleure productivité que les precedents. On-rappellera à ce sujet que leprocédé Thomas n'est plus guère utilisé qu'en Europe occidentale et qu'on ne cons-truit plus dans le monde d'aciéries basées sur le procédé Siemens-Martin.
Pour la production d'acier, J.R. MILLER; dans une étude publiée enseptembre 1974 d'après les données existant en 1973, estime que celle-ci devrait'atteindre 915 Mt en 1980 et 1 025 Mt en 1985"(cf. tab. 25 et fig. 4). On noteraque selon les prévisions de cet auteur, la production d'acier des pays de laCommunauté représenterait en 19 80 et 1985 environ 19 % de la production mondiale,contre 22 % en 19 72.
En ce qui concerne les procédés d'élaboration de l'acier, ce même auteurévalue la part de production qu'assureront à ces mêmes dates les procédés Siemens-Martin, à l'oxygène et électriques. Les pourcentages indiqués montrent la placede plus en plus prépondérante' qu'occuperont ces derniers (cf. tab. 26 et fig. 4),Le BfB dans son étude générale sur la fluorine indique pour sa part des chiffresconcernant sept pays occidentaux : U . S . A . , Canada, Japon, République fédéraleallemande, France, Italie et Royaume-Uni (cf, tab. 26). On y suit la même évolution.
1.1.2 - Les consommations spécifiques
Les consommations spécifiques marquent comme nous l'avons vu un léger •fléchissement'depuis ces dernières années par suite d'une meilleure utilisationde la fluorine et surtout par suite de l'introduction de produits de substitutionà laquelle les difficultés d'approvisionnement en fluorine métallurgique et lescontraintes d'environnement ne sont pas étrangères, principalement en Républiquefédérale allemande.
Le BfB, dans son étude précitée, indique des chiffres variables selon-les pays et les procédés considérés mettant ainsi en évidence la persistance desdifférences existant actuellement mais aussi une décroissance générale de la consom-mation spécifique qui rend semble-t-il bien compte de l'évolution amorcée vers 1970-1971 et d'une utilisation accrue des produits de substitution (cf. tab. 27),
1.1.3 - Evaluation de la consommation
En fonction des chiffres de production de J.R. MILLER précédemment citéset des données concernant la part qu'assumeront les différents procédés dans cetteproduction et en-considérant qu'en moyenne le procédé Siemens-Martin consommera1,5 kg par tonne d'acier, les procédés à l'oxygène 4 kg/t et les procédés électri-ques 3,5 kg/t, on peut évaluer à 3,14 Mt les quantités de^fluorine absorbées parla sidérurgie en 1980, Pour l'année 1985, avec des consommations spécifiques de1,5, 3,5 et 3 kg/t pour ces trois procédés, ces mêmes quantités s'élèveront à 3,3 Mtenviron (cf. tab. 28 et 29).
1,2 - Prévisions pour la métallurgie de l'aluminium "
1.2.1 - Le developpement.de la production d'aluminium
Selon différentes statistiques publiées vers les années 1972 et 1973, onprévoit que la production d'aluminium primaire devrait se développer au taux moyenannuel de 8 % au cours des prochaines années. On peut ainsi calculer qu'en 1980 et1985 celle-ci atteindra respectivement 23,5 et 34,5 Mt.
1.2.2 - La consommation spécifique^
Plus encore que pour la sidérurgie, la consommation spécifique de produitsfluorés dans la métallurgie de l'aluminium semble devoir décroître de façon impor~tante. Les contraintes d'environnement devraient, ici aussi, jouer un rôle importantdans cette diminution en incitant les utilisateurs à recycler les produits utilisés.
Selon le BfB, les milieux professionnels eux-mêmes considèrent que ceux-ci pour-raient être, à assez brève échéance, récupérés à 50 %, ce qui aurait pour effetde ramener la consommation spécifique, actuellement de l'ordre de 60 kg d'équi-valent fluorine par tonne d'aluminium, à quelques 30 kg.
1.2.3 - L'évolution technologique
Nous rappellerons ici le rôle important que pourrait jouer sur la consom-mation de produits fluorés dans la fabrication de l'aluminium le procédé au chlorepréconisé par ALCOA actuellement en cours d'étude. Il est cependant évidentqu'un tel procédé, s'il se révélait applicable sur le plan industriel ne pourraitprendre effet qu'à long terme, les usines existantes étant toutes basées sur leprocédé éleetrolytique actuel.
1.2.4 - Evaluation de la consommation .
Sur la base de production d'aluminium donnée ci-dessus et en admettantque la réduction de consommation de 50 % ne serait réalisée qu'en 1985, les quan-tités de fluorine nécessaire à la métallurgie de l'aluminium s'élèveraient res-pectivement "à 0,94 Mt pour l'année 1980 et, à 1,03 Mt pour l'année 1985 (cf. tab. 28).Nous ajouterons à ce sujet que c'est probablement'dans cette industrie que pourraêtre utilisée de la façon la plus importante la nouvelle source d'approvisionnement •que représente la récupération du fluor dans les phosphates. Nous avons vu en effetque c'est à l'instigation des producteurs d'aluminium que les procédés d'utilisa-tion de l'acide fluosilicique se sont développés afin de produire la cryolithe et .le fluorure d'aluminium nécessaires à cette industrie. Nous avons vu également queces produits étaient déjà fabriqués sur le plan industriel aux U.S.A. et en Républiquefédérale allemande en particulier. Le BfB pour sa part estime que la totalité de lacryolithe synthétique nécessaire à la métallurgie de l'aluminium et une bonne partdu fluorure d'aluminium pourraient être assurées en 1985 par cette nouvelle sourced'approvisionnement, ce qui réduirait considérablement voire annulerait la consom-mation de fluorine.
1.3 - Prévisions pour la chimie industrielle
1.3.1 - Evolution générale
La chimie industrielle recouvre comme nous l'avons vu un nombre impor-tant de domaines d'utilisations', qui tous semblent devoir se développer. Le tauxd'accroissement moyen de la consommation de produits fluorés que l'on indique géné-ralement pour faire face à ce développement est de 5 à .7 % par an.
Contrairement à la sidérurgie, il n'y a que peu de possibilités desubstituer aux produits chimiques fluorés des produits non fluorés ayant le mêmeusage. Rappelons cependant que l'azote pourrait jouer un role dans la réfrigérationet la propulsion des aérosols. _Ici encore la lutte anti-pollution pourrait jouerun rôle important dans la recherche de tels produits en particulier dans le domaine .des aérosols.
Nous rappellerons que c'est probablement dans ce secteur de la chimieindustrielle que pourrait apparaître de nouveaux débouchés du fait des propriétéschimiques exceptionnelles du fluor.
1.3.2. - Evaluation de la consommation
II ne semble pas que ce domaine complexe de la chimie industriellepuisse faire l'objet de modifications aussi importantes que celles que nous avonsmentionnées dans la sidérurgie et la métallurgie de l'aluminium. Faute de données
- 85 -
•TABLEAU 30
•BESOINS FUTURS EN FLUORINE SELON LE BfB• . en 1 000 t (CaF2 contenu)
Pays
R . F . A .FranceItalieRoyaume-Uni
Total pour ces 4 pays
Espagne .Autres pays d'Europe de l'Ouest
Total Europe de l'Ouest
U . S . A .CanadaJaponAutres pays du bloc de l'Ouest
Total bloc de l'Ouest
Pays du bloc de l'Est
TOTAL MONDE
1975
244229269194 -
936
215150
- 1 301
1 409195732520
4 157
1 200
5 357
1980
300286341251
1 178
250175
1 603
1 562225850717
4 957
1 430-
6 387
1985
352341412303
1 408
285198
1 891
1 708253918892
5 .662
1.670
7 332
Source : BfB (1974).
- 86 -
très précises, nous proposons de retenir le chiffre de 6 % comme taux d'augmen-tation moyen annuel de la consommation de fluorine dans ce domaine, ce chiffretenant compte des estimations généralement admises et d'une compensation éventuelleentre une baisse de consommation qu'engendrerait l'introduction de produits de •substitution et une hausse due à l'apparition de nouveaux débouchés.
Dans cette hypothèse, les quantités de fluorine nécessaires pour satis-faire les multiples domaines de la chimie industrielle seraient de l'ordre de2,3 Mt en 1980 et 3,1 Mt en 1985. On notera ici aussi que la récupération du fluordans les phosphates peut à plus ou moins court terme concourir à l'approvisionnementpuisqu'il est possible déjà actuellement de fabriquer des fluorocarbones à partirde l'acide fluosilicique. Cet éventuel'apport devrait cependant être relativementpeu important comparé à celui que nous avons mentionné pour la cryolithe synthétiqueet le fluorure d'aluminium.
1.4 - Prévisions pour les autres industries utilisatricesde produits fluorés"
Les autres industries utilisatrices de produits fluorés telles que lacéramique, la verrerie, la cimenterie, les produits de soudure sont égalementappelées à se développer.
Leur rôle dans la consommation de produits fluorés est cependant modesteet devrait rester tel dans l'avenir.
On notera à leur propos qu'il n'est pas exclu que des produits de subs-titution puissent faire leur apparition dans ces différentes industries où l'onutilise uniquement de la fluorine en raison principalement de ses qualités defondant. Des substances comme les borates pourraient présenter les mêmes avantages.
B.L. HODGE, sans indiquer les raisons de ses prévisions, estime quel'ensemble de ces industries consommerait en 1980 environ M-50 000 t de fluorinesoit une augmentation de quelques 150 000 t par rapport à 1972. En se basant surun taux d'augmentation égal on pourrait, pour 1985, retenir le chiffre de 590 000 t.
1.5 - Récapitulation de la consommation pour les années 1980 et 1985
Si nous additionnons les chiffres précédemment indiqués, nous arrivonsà un tonnage total de fluorine et en partie d'équivalent fluorine (en tenant comptede la part que pourra assurer la récupération du fluor.dans les phosphates) de 6,8 Mtpour l'année 1980 et de 8 Mt pour l'année 1985 (cf. tab. 29).
Si l'on retient ces chiffres, on peut donc évaluer que le taux de pro-gression moyen annuel de la consommation de fluorine (et d'équivalent fluorine)serait de l'ordre de 5,3 % entre 1971 et 1980 et de 3,2 % entre cette dernièredate et 1985, soit entre les deux dates extrêmes 1971-1985 d'environ.4-,5 %.
Ce chiffre est légèrement plus fort que celui indiqué par le BfB quis'élève à 3,9 % (cf. tab. 30). Cette différence est due en partie au fait que leBfB n'a pas compté dans son estimation, qui porte uniquement sur la fluorine, lesquantités d'équivalent fluorine que procureront probablement les phosphates. Ilsemblerait par ailleurs que notre estimation de la consommation de la chimie soitun peu plus élevée que celle du BfB, mais cet organisme ne précisant pas les basesde son calcul, il est impossible de vérifier cette hypothèse.
2 - PREVISIONS POUR L'HORIZON 2000
Plus encore peut-être que pour les années 1980-1985, la remarque impor-tante que nous avons faite au début de ce chapitre au sujet de l'incertitude tou-chant les prévisions de consommation s'applique aux perspectives de l'an 2000.
en 1000 t
15000
13000
10 0009 0008 0007 000
ó 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000 •+-
15 000
13 000
10 0009 000
8 0007 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
1962 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 8685
88 90 92 94 96 98 2000
I
00
Fig 5 EVOLUTION PREVISIBLE DE LA CONSOMMATION MONDIALE DE FLUORINE JUSQU'EN L'AN 2000
- 88 -
Avant de présenter quelques chiffres nous essayerons de dégager lesprincipales lignes de force qui devraient orienter l'évolution de la consommationdes produits fluorés pour les dernières années du XXe siècle.
Il semble probable, en particulier, que les contraintes d'environnementauront déjà joué ou joueront encore un rôle déterminant pour supprimer l'emploides produits fluorés partout où ils ne seront pas'indispensables. On peut doncpenser que les produits de substitution tels que les borates et les produits àbase d'alumine, dont les réserves sont importantes, auront pris*une part prépon-dérante dans la sidérurgie. La consommation dans la métallurgie de l'aluminiumdevrait également diminuer soit par adoption du procédé au chlore soit par unrecyclage de plus en plus poussé des produits fluorés utilisés. La chimie indus-trielle du fluor devrait par contre consommer plus de minerais fluorés car, commenous l'avons vu, c'est probablement dans ce domaine complexe qu'apparaîtront denouveaux débouchés.
Si l'on prend pour base les prévisions de production d'acier et d'alu-minium faites vers la fin de l'année 1973 et des éléments reproduits dans letableau 28, on arrive ainsi à une consommation de fluorine ou d'équivalent fluo-rine de 13,5-Mt pour l'an 2000 (cf. tab. 29). Il" convient de remarquer que cechiffre se partagerait probablement entre les deux sources d'approvisionnementconnu - les gisements de fluorine et la récupération du fluor dans les phosphates -cette dernière assurant probablement une part importante de la production en raisondes contraintes d'environnement qui pèseront sur les fabricants d'engrais eux-mêmes.
Si l'on retient ces chiffres, le taux d'expansion moyen annuel de la.consommation serait de 3,5 % entre 1985 et 2000 et de 4- % entre 1971 et cettedernière date (cf. fig. 5).'
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3zm<L P A R T I E
LES PRIX
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I - ANALYSE DE L'EVOLUTION DES PRIX
1 - LES COÛTS DE PRODUCTION
1.1 - Les coûts.de production de la;fluorine
1.1.1 ~ Coûts d'extraction
Les coûts d'extraction de la fluorine varient beaucoup d'un pays àl'autre en fonction du coût de la main d'oeuvre et des frais inhérents à l'exploi-tation (matières consommables par exemple).
Ils varient- aussi beaucoup en fonction du type d'exploitation (minessouterraines ou carrières à ciel-ouvert), lequel est souvent déterminé par letype de gisement. Ainsi un gisement filonien n'est-il généralement exploitable •que par travaux souterrains alors qu'un -gisement en amas affleurant ou subaf-fleurant peut permettre une exploitation mécanisée à ciel-ouvert. En 1973, onévaluait par exemple qu'une.tonne de minerai extraite d'un filon exploité partravaux souterrains en République fédérale allemande revenait entre 75 et 130 Ftandis qu'en République Sud-africaine l'extraction de la même quantité de mineraides carrières à ciel-ouvert du Transvaal revenait entre 2 et 8 F.
1.1.2 - Coûts de .traitement
Le minerai brut extrait doit être traité pour donner l'une des troisqualités métallurgique, céramique ou chimique sous lesquelles la fluorine estcommercialisée pour répondre aux besoins spécifiques des industries utilisatrices.
En général, et de plus en plus maintenant, la fluorine métallurgique estobtenue après traitement en liqueur dense, la fluorine céramique et chimique aprèstraitement par flottation.
On peut évaluer qu'une tonne de fluorine .de qualité métallurgiquerevient actuellement entre 8 et 28 F, la tonne de qualité chimique entre 13 et 46 F,en fonction de la capacité de traitement de l'usine,
1.2 - Les coûts.de production de, Vacide fluorhydrique'
Base de tous les produits fluorés synthétiques, l'acide fluorhydriqueest obtenu à partir de la fluorine chimique (ou acide). Il faut, rappelons-le,entre 2,2 et 2,4 t de fluorine et entre 2,8 et 2,9 t d'acide sulfurique pourobtenir une tonne d'acide fluorhydrique. Le coût de fabrication d'une tonned'acide fluorhydrique est d'environ 2 220 F pour lequel la fluorine intervientpour 4-0 % et l'acide sulfurique pour 15 %.
1.3 - Les coûts de production des produits fluorés ä partirde l'acide fluosi M ci que
L'acide fluosilicique constitue comme nous l'avons vu le déchet fluoréprincipal provenant du traitement des phosphates lors de la fabrication des engrais.Jusqu'à présent seul la cryolithe synthétique et le fluorure d'aluminium ont étéfabriqués à partir de cet acide afin de pourvoir aux besoins de la métallurgie del'aluminium. On ne connaît pas les prix de revient actuels de ces deux produits. Onsait simplement que les procédés utilisés pour les fabriquer commencent à se déve-lopper sous l'effet de la.montée des prix de la fluorine de qualité acide à partirde laquelle ces produits sont habituellement élaborés. Ceci pourrait signifierque le prix de revient actuel supporterait la concurrence des procédés d'élabo-ration classique à partir de la fluorine.
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30
Fig Ó EVOLUTION DES PRIX DE VENTE DE LA FLUORINE
AUX U S A DE 1961 A 1974
1— 1 1 1 1 1 1 1 1 11961 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
-+• «»année72 73 74
d'après B.f.B (1974)
I - Fluorine acide américaine 97% Ca F2 (wagon > 40 t, sec, en vrac, fob raine Illinois)II - Fluorine métallurgique américaine 70 % Ca F2 (en vrac, fob mine Illinois)
III - Pellets métallurgiques américains 70 % Ca F2 effectif (fob Illinois)IV - Fluorine métallurgique mexicaine 70 - 72,5 % Ca F2 (en camion, fob frontière US,
douane payée) . . •V - Idem IV, douane non payée
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2 - LES PRIX DE VENTE»
Les•prix de la fluorine différent selon qu'il s'agit des qualités métal-lurgique ou chimique. ,
De façon générale, la qualité chimique qui a nécessité une concentrationpar flottation est plus chère que la qualité métallurgique lorsque cette dernièren'est pas présentée en pellets.
Les teneurs en CaF2 et impuretés servent le plus souvent à la détermi-nation des prix sauf aux U.S.A. où l'on utilise pour la qualité métallurgique lateneur "effective" en CaF2 qui est liée, comme nous l'avons vu, à la teneur réelleen CaF2 et en SiO2 pour la relation :
% CaE2 effectif = % CaF2 réel - 2,5 x % SiO2 réel
Partout dans le monde, les prix de la fluorine, qui étaient restésrelativement stables jusque vers les années 1965-1966 ont subi depuis cette dateune augmentation importante. Ainsi, si l'on se réfère aux prix pratiqués aux U.S.A.,on constate (cf. fig. 6) que la fluorine acide fob Illinois coûtait jusqu'à cettedate 50 $ environ la tonne. Cette même qualité vendue.dans les mêmes conditionscoûtait, en 1971, 90 $/t.' Elle est ensuite restée stable jsuqu'en 1974 où l'on enre-gistre une nouvelle hausse portant le prix de ce produit à 125 $/t.
Il en est de même pour la fluorine de- qualité métallurgique fob Illinoisqui coûtait 42 $ avant 1966 et déjà 50 $ à la fin de l'année 1970 date à laquellece produit cesse de figurer dans les statistiques.
En ce qui concerne la fluorine importée du Mexique on observe rigoureu-sement la mime évolution, l'augmentation observée entre 1973 et 1974 n'ayant toute-fois pas été enregistrée. On notera que la fluorine importée de ce pays est frappéed'une taxe de douane à son entrée aux U.S.A. dont le montant est de l'ordre de10 g/t.
En France, les prix de la fluorine métallurgique fob frontière allemandeont aussi nettement augmenté, passant de quelques 90 F/t en 1962 à 250 F/t en 1971et 287 F/t en 1972. Une légère baisse s'est amorcée après cette date portant leprix à l'exportation à 208 F à la fin de l'année 1973.
Sur le marché intérieur, qu'il s'agisse des produits français ou alle-mands, les prix n'ont guère de signification puisque l'industrie extractive estgénéralement captive des utilisateurs. On relèvera cependant qu'en France les prixde la fluorine métallurgique sur le marché intérieur qui étaient réglementés jus-qu'en mai 1971 sont dorénavant libres. Ils atteignaient en 1973 environ 160 F/tdépart mine pour une qualité contenant 80 % de CaF2.
11 - TENDANCE FUTURE DES PRIX
L'évolution future des prix peut être influencée par plusieurs paramètres.
On peut citer en premier lieu les recherches qui se sont développéesdepuis plusieurs années un peu partout dans le monde et qui ont abouti à la dé-couverte de plusieurs gisements importants. La mise en exploitation de ces der~niers devrait, en mettant sur le marché des quantités nouvelles de fluorine, jouerun rôle de tampon sur les prix.
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Un autre paramètre important qui devrait endiguer la hausse des prixest la concurrence des produits de substitution à la fluorine dans.le domaine dela sidérurgie. Nous avons vuque ces produits, qu'il s'agisse dés borates tels quela colemanite ou des produits mixtes à base d'alumine sont abondants et peuventêtre assez vite adoptés après quelques: adaptations techniques de la sidérurgie.
Les contraintes d'environnement qui ne sont pas étrangères à l'intro-duction des produits de substitution joueront aussi un rôle important dans l'amé-lioration du recyclage des' produits fluorés dans la .métallurgie de l'aluminium.On peut donc s'attendre dans ce domaine à une baisse de la consommation spéci-fique et donc à une pression moins forte de la demande.
Nous signalerons enfin que¿ également dans le cadre de mesures de pro-tection de l'environnement, la récupération du fluor lors de la fabrication desengrais phosphatés devraient aussi s'accroître et entraîner de la même façon queles autres- paramètres un certain équilibre des prix.
Au total, on peut conclure que les prix de la fluorine devraientse maintenir à moyen terme au niveau de ces dernières années et qu'ils ne croî-tront que sous l'effet de l'inflation mondiale et des prix des transports direc-tement liés à l'augmentation générale des carburants.
CONCLUSION
II ressort de cette étude que l'approvisionnement en minerais fluorésdes pays de la Communauté paraît assez bien assuré,
Si l'on retient en effet un taux d'expansion moyen de la consommationde l'ordre de 4,5 %, qui est le plus fort que nous ayions indiqué d'ici la findu siècle, on peut estimer que l'ensemble des réserves raisonnablement assurées,exploitables et marginales des pays de la Communauté (27,6 Mt au total) assureraà celle-ci une autonomie jusque vers l'année 1990. On peut penser en outre, qued'ici cette date, une partie des réserves potentielles pourra également êtreutilisée. De même, on peut compter d'ores et déjà sur l'appoint supplémentaireque constitue la récupération-du fluor dans les phosphates, quoique dans cedomaine, la Communauté soit tributaire de ses importations de minerais bruts(cf. l'étude sur les phosphates réalisée, conjointement à celle-ci, par leB.R.G.M.).
Un dernier aspect, que l'on peut également estimer favorable, estreprésenté par les importantes réserves exploitables et potentielles, de fluorinede l'Espagne qui s'élèvent respectivement à 10,5 et 7,5 Mt et qui, dans le cadred'une "Communauté européenne élargie" ne manqueraient pas de jouer un role déter-minant dans l'autonomie de l'approvisionnement communautaire.
Nous rappellerons cependant que cette autonomie relativement confortablede la Communauté en matière d'approvisionnement ne pren'd de valeur que si celle-civivait en complète autarcie, ce qui n'est pas le cas ajourd'hui. Indépendammentde cet aspect politique, il se pose au point de vue technique deux problèmes prin-cipaux. Le premier réside dans la valorisation des minerais fins du Latium et àmoindre titre de ceux des gisements stratiformes du pourtour du Morvan, sanslequel le relatif optimisme auquel nous aboutissons, serait pris en défaut. Lesecond concerne l'équipement des usines de fabrication d'engrais en vue de larécupération du fluor. Celle-ci est, comme nous l'avons vu, techniquement réali-sable mais ne semble pas encore avoir été adoptée partout. Il semblerait doncopportun de la susciter et, si possible, de l'améliorer afin de ne pas perdrele bénéfice d'une source d'approvisionnement aussi importante.
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BIBLIOGRAPHIE
I - ETUDES ECONOMIQUES SUR LA.FLUORINE
Un grand nombre d'études économiques sur la fluorine ont été publiéesdepuis ces dernières années. Parmi celles-ci on peut citer les articles deA. CHERMETTE, de B.L. HODGE, de H.H. GOSSLING, de R.G. WORL et ait., deE. GUCCIONE et une série d'articles anonymes parus dans Industrial Minerals.II faut aussi citer la très importante étude réalisée en mars 1974 par le BfBet le DIW, à laquelle il conviendra de se référer en priorité. Nous indiquonsci-dessous les principales références.
1.1 - Articles de A. CHERMETTE
A. CHERMETTE publie périodiquement depuis 1923 des articles sur lafluorine en France et dans le monde. Parmi les derniers parus, on peutrelever :
. Les ressources de la France en spath-fluor. Mém. B.R.G.M., Fr., n° 1, 1960.
. Le spath-fluor français en 1962. Mines et métall., Fr., mars à dec. 1963.
. La province fluorée tunisienne. Rev. ind. miner, tunisienne, 1964, n° 1.
. Le spath-fluor en Afrique du Sud. Mines et métall., Fr., avril à sept. 1964.
. Les ressources du Mexique en spath-fluor. Mines et métall., Fr., oct. 1964 à
fév. 1965.. Le spath-fluor en Grande-Bretagne. Mines et métall., Fr., avril à nov. 1966.
. Le marché du spath-fluor dans le monde. Mines et métall., Fr., mai à déc. 1968,
. Le spath-fluor français en 1968. Mines et métall., Fr., mai 1969 à mai 1970.
. Spath-fluor : perspectives françaises et internationales. Métal serviceéd. , Paris, 1973.
1.2 - Articles de B.L. HODGE
Cet auteur publie depuis 1970 les revues annuelles sur la fluorinequi paraissent dans Mining annual review. Parmi les autres articles de cetauteur on peut citer :
. The U.K. fluorspar industry and its basis. Ind. Min, G.B., avril 1970,p. 23-37.
. Fluorspar : a world review. Ind. Min., G.B., sept. 1971, p. 9-29.
. World fluorspar developments. Ind. Min., G.B., mai 1973 (p. 9-25) etjuin 1973 (p. 9-21).
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1.3 - Articles anonymes parus dans Industrial Minerals (G.B.)
. Forecasting future fluorspar needs. Juin 1968, p. 9-13.
. World fluorspar markets. Juin 1968, p. 15-23.
. Fluorspar users take fright. Juin 19.69, p. 7-18.
. Steelmakers face possible shortages, of fluorspar. Juin 1970, p. 9-13.
. World fluorspar industry. Juin 1970 (p. 15-29) et' juil. 1970 Cp. 21-28).
. The adequacy of acid-grade fluorspar supplies questioned. Juil. 19.70,p. 11-19.
. Trade and trends in fluorspar. Juin 1973, p. 23-31.
1.4 - Etude du BfB et du DIW
BUNDESANSTALT FÜR BODENFORSCHUNG (Hannover) et DEUTSCHES INSTITUT FÜRWIRTSCHAFTSFORSCHUNG.(Berlin). Flussspat, Mars 1974, 1 vol. 151 p., 75 tabl.,14 fig., 39 pi. h. t..
1.5 - Autres références (par ordre alphabétique)
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. H.B. WOOD - Fluorspar. Eng. Min. J. , USA, mars 1972, p. 151-153.
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2 - GEOCHIMIE DU FLUOR - FLUOR EN TRACES
Au point de vue de la géochimie du fluor, nous renvoyons aux«données'rassemblées par S. KORITNIG, Handbook of geochemistry, Berlin, 1972, chapitre.Fluor.
Sur le fluor en traces dans les charbons, on pourra consulter :
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. R. BEISING, H. KIRSCH - Das Verhalten des Spurenelementes fluor ausfossilen Breesntoffen bei der Verbrennung - VGB Kraftwerkstechnik, RFA,1974, vol. 54, n° 4, p., 268-285.
. F.H. KUNSTMANN, L.B. BODENSTEIN, J.H. HARRIS, A.M. VAN DEN BERG - Theoccurence of boron and fluorine in south african coals and their behaviourduring combustion - Fuel research inst. South Africa bull., n° 63, 1963.
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Sur le fluor dans les eaux et les problèmes dentaires, voir la thèsede J.P. GARNIER, le dosage du fluor dans les eaux potables de France, thèsedoct. 3e cycle, Univ. Louis Pasteur, Strasbourg, 1972.
3 - PRODUITS DE SUBSTITUTION A LA FLUORINE POUR LA SIDERURGIE
Mention de ces produits est souvent faite dans les études économiquessur la fluorine précitées. On peut mentionner en plus :
. F.M. BUXTON, P.A. SANDALUK - Fluorspar substitutes in steelmaking - AISIregional tech. Meeting, Pittsburg, nov. 1972, 16 p.
- 98 _
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- Japon interest grows in red-mud substitute for fluorspar -Ind. Min¿, G . B . , sept. 1972, p. 34-35.
- Fluorspar substitute - Metal bull., G . B . , 1972, N° 5743, p. 31.
- Preformed slag to replace fluorspar - Ind. Min., G . B . ,Nov. 1972, p. 29.
4 - RECUPERATION DU FLUOR DANS LES PHOSPHATES
La littérature est assez abondante à ce sujet. On se rapporteraprincipalement à :
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- SIP Inc. acquires Har Fluor corp. - Eng. Min. J., USA,janv. 1972, p. 129.
- Fluorine - Phosph. Potass., G . B . , fév. 1972, p. 6Q.
- Aluminium fluorine from waste fluosilicic acid - Phosph.Potass., G . B . , juil. 1972, p . 25-29.
5 - ACIER - ALUMINIUM
. G.A. BAUDART - Réserves de bauxite et production d'aluminium dans lemonde occidental - Rev. alumin. appl., Fr., 1972, n° 412, p. 863-864. •
. S. BRUBAKER - Trends in the world aluminium industry - J. Hopkins press,Baltimore, 1967.
. J.R. MILLER - Iron, stellmaking metallics supply seen meeting worlddemand forecast for 1975 - 1985 - Eng. Min. J., USA, sept. 1974,'p. 116-117.
. Anonyme - Al short - Metal bull., G . B . , 1974, n° 5903, p. 20.
6 - METALLOGENIE ET GITOLOGIE DE LA FLUORINE
Nous ne citerons que quelques références importantes dans ce domaine :
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• C. DERRE - Histoire des filons de fluorine et du bassin houiller deLangeac - Thèse doct. 3e cycle, Univ. Paris VI, 1972, 1 vol., 227 p.
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. G. EINECKE - Die flussspat lagerstätten der Welt - Verlag Stahleisened., Dusseldorf, 1956, 1 vol., 408 p.
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. A.K. TEMPLE, R.M. GROGAN - Manto deposits of fluorspar, Northern Ceahuila,.Mexico - Econ. Geol., USA, vol. 58, n° 7, p. 1037-1053.
. E.'O. Von TEUSCHER - Neuere Untersuchungen auf Bayerischen'Flussspatvorkommen •Geol. bavarica, n° 35, 1957, p. 5-38.
Planche 3
Liste des principaux gisements
GrçënUnd
1 Ivigtut (cryolithe)
Canada
2 St Lawrence
3 Lake Ainslie
4 Madoc
5 Birch Island
6 Liard River
7 Lost River
8 Meyers Cove (Montana)
9 Nevada (Baxter mine, Crowell mine)
JO Utah (Thomas Range, Indian Peaks)
U Colorado Nord (Northgate, Jamestown)
12 Colorado Sud (Wagon Wheel Gap, Browns Canyon)
13 New Mexico Nord (.Zuni Mountains)
14 New Mexico Sud (Tortugas, Cooks Peaks, Fluorite Ridge, Gila, Burro Mountains)
15 Texas (Eagle Mountains)
16 Illinois-Kentucky (Rosiclare, Cave in Rock)
Mexique
17 Pico Etéreo (Aguachile, Cuatro Palmas),El Tule, Buenavista-Encantada
18 Paila - San Marcos
19 Esqueda
20 San Francisco del Oro
21 Sombrerete (Frió, Villa union)
22 Zaragoza (Las Cuevas, la Consentida), Rio Verde
23 Taxco - Zacualpan
Brésil
24 Rio Grande do Norte
25 Bahia
26 Criciuma (Sta. Catarina)
Argentine
27 Sierra Grande - Valcheta
Royayme_yni
28 Durham
29 Derbyshire
France
30 Morvan (Le Maine, Pierre-Perthuis)
3J Limousin (La Charbonnière - Chaillac)
32 Tarn -• Puy de Dôme CLe Beix, Montroc, Trébas, Le Bure)
33 Haute Loire (Le Barlet, Chavaniac-Lafayette)
34 Provence (Fontsante, Maurevieille, Pic Martin)
35 Pyrénées-orientales (Sahorre, Escaro)
Espagne
36 Asturies (Caravia, La Collada)
37 Gérone (Osor)
38 Cerro Muriano
39. Andalousie, (Sierra de Gadors Sierra Lujar)
ItaHe
40 Cagliari (Muscadroxiu - Genna Tres Montes)
4J Latium (Pianciano)
42 Lombardie - Trentin (Paglio i Pignolino, Torgola, Vallarsa)
43 Foret Noire (Utzenveld, Brandenberg)
44 Bavière (Nabburg, Regensburg)
45 Harz (Strassberg, Rottleberode, Glarebach)
46 Erzgebirge et Rudne Hory (Schoenbrun et Bosenbrunn, en RDA
Hradiste, Sneznik et Bestvina - Javorka en Tchécoslovaquie)
Suède
47 Yxsjöberg
48 Donetzk (Dmitrovskoe - Patapovskoe, Petrovskoe)
49 Krasnovishersk
50 . Amderma
1] Taymir
52 Kokchetav
53 Semipalatinsk
54 Altai
55 Balkhash
56 Sud Kazakhstan CAurakhmat, Takob, Ramit, Khaidarkanskoye)
57 Transba'ikalie occidentale (Burun Ul'skoye, Ivolga, Novo-Pavlovskoe)
58 Transba'ikalie orientale (Kalanguy, Baley, Abagaytuyskoye, Usugli, Solonechnoye)
59 Vladivostok (Mikhailovka, Milogradov)
60 Mongolj.e (Galchary, Tsagan-Eligeni)
62 Corée du Sud
Chine
63 Shantung
64 Chekiang (Wu Shih Shan)
65 Kwantung
Jha'iMande
66 Lamphun (Ban Hong)
67 Petchaburi
68 Surat Thani
Inde
69 Amba Dongar
70 Chowkri Chapoli
Pakistan
71 Koh i Mar an
Australie
72 Pilbara
73 Seepwah Valley
74 Chillagoe
75 Transvaal (Buffalo, Kromdraï)
76 Ottoshoop
77 Okurusu
Mozambique
78 Canxixe - Chioco - Djanguire
Kenya
79 Kerio Valley
Maroc
80 El Hammam
Jurrisie
8] Hammam Zriba
PL.2
LOCALISATION DES PRINCIPAUX GISEMENTS
DE FLUORINE
© TYPE A© id B© id C® id DO TYPE divers ou non connu
Cryolithe
O Production inférieure a 100 0 0 0 t/an
Production supérieure à 100 000 t/an
( ) Gisement inexploité
PL.4
LOCALISATION DES PRINCIPALES
RESERVES DE FLUORINEE N °/o D E S RESERVES M O N D I A L E S
(d'après B.f B -1974 )
Reserves potentielles
Reserves exploitables et marginales
rPl.5
G R A N D S C O U R A N T S COMMERCIAUX
DE LA FLUORINE