191
AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

Étude de la nocivité d'un défaut de type éraflure sur une conduite

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  • AVERTISSEMENT

    Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de la communaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pnale. Contact : [email protected]

    LIENS Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

  • Laboratoire de Fiabilit Mcanique (LFM) Ecole Nationale dIngnieurs de Metz (ENIM)

    Universit Paul Verlaine de Metz (UPVM)

    THSE

    Prsente par

    Julien CAPELLE Pour obtenir le grade de

    DOCTEUR

    De lUniversit Paul Verlaine de Metz (Spcialit : Sciences de lIngnieur)

    (Option : Gnie Mcanique)

    tude de la nocivit dun dfaut de type raflure sur une conduite destine au transport de gaz naturel

    soumise une pression dhydrogne

    Soutenue Metz le 4 Novembre 2008

    Composition du jury :

    Z. AZARI Professeur des Universits Amiens Prsident

    M. NAT ABDELAZIZ Professeur des Universits Lille Rapporteur

    L. TALEB Professeur des Universits INSA de Rouen Rapporteur

    Y. MATVIENKO Professeur lInstitut de Recherche de Gnie mcanique de Moscou (Russie)

    Examinateur

    I. DMYTRAKH Docteur lInstitut de Physique et Mcanique Karpenko de Lviv (Ukraine)

    Examinateur

    J. GILGERT Matre de Confrences ENIM Co directeur de thse

    G. PLUVINAGE Professeur des Universits Metz Directeur de thse

    R. BATISSE Docteur-Ingnieur Gaz de France-Suez Invit

  • REMERCIEMENTS

    REMERCIEMENTS :

    Ce travail a t ralis au sein du Laboratoire de Fiabilit Mcanique de lEcole

    Nationale dIngnieurs de Metz, sous la direction de Messieurs PLUVINAGE et

    GILGERT, respectivement Professeur des Universits lUniversit Paul Verlaine de

    Metz, et Matre de Confrences lEcole Nationale dIngnieurs de Metz.

    Je tiens leur exprimer toute ma gratitude et ma profonde reconnaissance pour avoir

    accept lencadrement de ma thse. Ils ont su orienter et diriger mes recherches en me

    laissant une complte autonomie et en me confiant la reprsentation du laboratoire lors des

    runions du projet NaturalHy. Quils trouvent, ici, mes sincres remerciements.

    Je remercie galement Messieurs NAT ABDELAZIZ et TALEB, Professeurs des

    Universits l'Universit des Sciences et Technologies de Lille et lInstitut National des

    Sciences Appliques de Rouen, davoir accept de rapporter ce travail.

    Mes remerciements sadressent galement Monsieur AZARI, Professeur des

    Universits lUniversit de Picardie, prsident du jury.

    Messieurs MATVIENKO, Professeur lInstitut de Recherche de Gnie mcanique

    de Moscou et DMYTRAKH, Docteur lInstitut de Physique et Mcanique Karpenko de

    Lviv davoir accept dtre membre du jury.

    Un grand merci aux techniciens de lcole et du laboratoire, tout particulirement

    Monsieur BAKOWSKY, pour son soutien technique, sa disponibilit et sa bonne humeur.

    Que tous mes collgues et amis du Laboratoire de Fiabilit Mcanique, en particulier

    Guillaume, trouvent ici lexpression de mes remerciements, aussi bien pour lambiance

    sympathique durant ces trois ans, que pour leurs disponibilits et leurs conseils.

    Je remercie, enfin, lensemble du personnel de lEcole Nationale dIngnieurs de Metz,

    que jai ctoy durant ces annes.

  • TABLE DES MATIERES

    Table des matires

    Remerciements

    Liste des Figures

    Liste des Tableaux

    INTRODUCTION GENERALE

    CHAPITRE I : Etude bibliographique 3

    I] CONTROLER LA NOCIVITE DES DEFAUTS DANS LES

    TUYAUX DE GAZ

    4

    I-1] Rseau de gazoducs europen 4

    I-2] Matriau utilis 8

    I-3] Sollicitation du rseau 9

    I-4] Dfauts rencontrs 11

    II] OUTIL DANALYSE : LA MECANIQUE DE LA RUPTURE

    13

    II-1] Analyse limite 13

    II-2] Facteur dintensit de contrainte 15

    II-3] Facteur dintensit de contrainte dentaille 17

    II-4] Diagramme Intgrit Rupture (D.I.R.) 20

    II-5] Diagramme Intgrit Rupture utilis pour des entailles 25

    II-6] Amorage en fatigue 27

    II-7] Loi de propagation sur des prouvettes CT normalise 30

    II-8] Emission acoustique 32

    II-8-1] Principe de fonctionnement 32

    II-8-2] Acquisition des signaux 34

    II-8-3] Dtection de lamorage de la fissure 36

  • TABLE DES MATIERES

    III] INFLUENCE DE LHYDROGENE SUR LE CONTROLE DE LA

    NOCIVITE

    37

    III-1] Lhydrogne 37

    III-1-1] Les proprits physiques 38

    III-1-2] Les diffrents modes dobtention 39

    III-1-3] Domaines dutilisation 42

    III-2] Affectation des proprits mcaniques 44

    III-2-1] Limite dlasticit 44

    III-2-2] Rsistance ultime 46

    III-2-3] Essai de Charpy 46

    III-2-4] La tnacit 47

    III-3] Influence de lhydrogne sur la plasticit du matriau 49

    III-3-1] Les forces de cohsions atomiques 49

    III-3-2] Apparition et la propagation des fissures 51

    III-3-3] Pigeage de lhydrogne par les dislocations 53

    III-3-4] Diffusion interstitielle de latome dhydrogne 57

    III-3-5] Hydrogne et triaxialit des contraintes 60

    III-4] Quantification de la concentration dhydrogne 61

    III-4-1] Modlisation de la concentration en hydrogne en fond

    dentaille

    61

    III-4-2] Mesure des quantits dhydrogne absorbes par

    lectrolyse

    64

    IV] PROBLEMATIQUE

    67

    IV-1] Projet Naturalhy 67

    IV-2] Dfauts de type : raflures 68

    IV-3] Qualification de la nocivit du dfaut 70

    REFERENCES BIBLIOGRPHIQUES DU CHAPITRE I 71

  • TABLE DES MATIERES

    CHAPITRE II : Etude exprimentale 75

    Introduction 76

    I] ACIER ET MOYENS MIS EN OEUVRE 77

    I-1] Acier utilis 77

    I-1-1] Provenance et nuance de lacier 77

    I-1-2] Proprits mcaniques et chimiques 78

    I-1-3] Eprouvettes non-normalises Choix du types de sollicitations

    obtenir

    84

    I-2] Matriel utilis 88

    I-2-1] Machines de tests 88

    I-2-2] Montages spcifiques 90

    I-2-3] Capteurs et jauges 93

    I-3] Obtention de lhydrogne pour les essais 97

    I-3-1] Les diffrentes mthodes possibles 97

    I-3-2] Le moyen retenu 98

    II] ESSAIS STATIQUES : INFLUENCE DE LHYDROGENE SUR

    LACIER API 5L X52

    102

    II-1] Limite dlasticit 102

    II-1-1] Principe de lessai 102

    II-1-2] Rsultats 104

    II-2] Essais dclatement 106

    II-2-1] Droulement de lessai 106

    II-2-2] Rsultats 109

    II-3] Essais de tnacit 115

    II-3-1] Eprouvettes utilises 115

    II-3-2] Facteur dintensit de contrainte dentaille lamorage : K,i 117

    II-3-3] Facteur dintensit de contrainte critique lamorage : KIi 122

  • TABLE DES MATIERES

    III] ESSAIS DE FATIGUE : INFLUENCE DE LHYDROGENE SUR

    LACIER API 5L X52

    125

    III-1] Loi de propagation sur des prouvettes CT normalises 125

    III-1-1] Ralisation de lessai 125

    III-1-2] Rsultats 126

    III-2] Amorage et tenue en fatigue 127

    III-2-1] Droulement de lessai 127

    III-2-2] Rsultats 128

    IV] MODELISATION DUN TUYAU ENTAILLE SOUMIS A UNE

    PRESSION INTERNE

    132

    IV-1] Modlisation Elments Finis du tuyau 132

    IV-2] Calcul des contraintes quivalentes pour un tuyau entaill soumis

    une pression interne

    134

    V] CONCLUSION PARTIELLE

    137

    REFERENCES BIBLIOGRPHIQUES DU CHAPITRE II 138

  • TABLE DES MATIERES

    CHAPITRE III : Nocivit des dfauts et perspectives davenir 140

    I] QUALIFICATION DETERMINISTE DE LA NOCIVITE DES

    DEFAUTS

    141

    I-1] Dfauts non voluant 141

    I-1-1] Dfinition de ce type de dfaut 141

    I-1-2] Application notre cas dtude 142

    I-2] Dfauts voluant 144

    I-2-1] Dfinition dun dfaut voluant 144

    I-2-2] Application notre cas dtude 145

    I-3] Validation du cas tudi dans le Diagramme Intgrit Rupture 146

    II] DISCUSSION

    148

    II-1] Influence de la limite dlasticit sur la fragilisation hydrogne 148

    II-1-1] Evolution de la tnacit en fonction de la limite dlasticit

    lair

    148

    II-1-2] Evolution de la tnacit en fonction de la limite dlasticit

    sous hydrogne

    152

    II-1-3] Conclusion 154

    II-2] Triaxialit et concentration en hydrogne en tte du dfaut 155

    II-2-1] Calcul de 155

    II-2-2] Rpartition de la concentration en hydrogne 156

    II-2-3] Rsultat 158

    II-3] Comparaison du volume affect par lhydrogne et du volume

    dlaboration du processus de rupture

    160

    II-4] Concentration dhydrogne absorbe lors dun chargement

    lectrolytique

    161

    III] CONCLUSION PARTIELLE

    165

    REFERENCES BIBLIOGRPHIQUES DU CHAPITRE III 166

    CONCLUSION GENERALE 167

  • TABLE DES MATIERES

  • LISTE

    DES FIGURES

  • LISTE DES FIGURES

    Chapitre I :

    Figure I-1 Rseau de transport du gaz en Europe 4

    Figure I-2 Rseau de transport de gaz autres que le gaz naturel en Europe du

    Nord (Octobre 2001)

    5

    Figure I-3 Rseaux pipelines dAir Liquide en Allemagne 6

    Figure I-4 Centre de production dhydrogne de Teeside 7

    Figure I-5 Rpartition des diffrentes nuances dacier composant le rseau

    europen en 2004

    8

    Figure I-6 Evolution des nuances dacier dans le transport par pipelines 9

    Figure I-7 Contraintes sexerant sur un pipeline 10

    Figure I-8 Causes des ruptures de pipelines Canadiens en cours dexploitation 11

    Figure I-9 Quelques dfauts rencontrs 12

    Figure I-10 Caractristique gomtrique dun tube sous pression interne 14

    Figure I-11 Mode I de rupture 15

    Figure I-12 Schma dune fissure 15

    Figure I-13 Diagramme schmatique de la contrainte locale 18

    Figure I-14 Visualisation des contraintes sur diffrentes prouvettes 18

    Figure I-15 Distribution des contraintes et du gradient de contraintes obtenus

    par simulation en Elments Finis

    19

    Figure I-16 Distribution des contraintes et du gradient de contraintes obtenus

    par simulation en Elments Finis

    19

    Figure I-17 Etats limites extrmes 21

    Figure I-18 Diagramme Intgrit Rupture 24

    Figure I-19 Dfinition du facteur de scurit dans un Diagramme Intgrit

    Rupture

    25

    Figure I-20 Courbe de Whler 28

    Figure I-21 Schmatisation des stades de propagation dune fissure de fatigue 31

    Figure I-22 Principaux paramtres mesurs sur une salve acoustique 35

    Figure I-23 Dtection de lamorage dune fissure 37

    Figure I-24 Ford Focus utilisant une pile combustible 43

    Figure I-25 Pile combustible 43

    Figure I-26 Photo dun bus fonctionnant lhydrogne 43

  • LISTE DES FIGURES

    Figure I-27 Photo dun bus fonctionnant lhydrogne 43

    Figure I-28 A380 et A2 44

    Figure I-29 Lavion hypersonique lhydrogne 44

    Figure I-30 Courbe de traction dun acier X52 45

    Figure I-31 Courbes intgrale J-a pour des aciers haute et trs haute limite

    d'lasticit

    47

    Figure I-32 Courbes intgrale J- a dans diverses atmosphres 48

    Figure I-33 Mcanisme de propagation d'une fissure par clivage 50

    Figure I-34 Rsultat de lprouvette 1 52

    Figure I-35 Rsultat de lprouvette 2 52

    Figure I-36 Images obtenues par microscopie photolectrochimique dun

    chantillon dacier X46 charg en hydrogne, pour diffrents

    moments de flexion appliqus

    55

    Figure I-37 Image de rupture intergranulaire dun chantillon dacier P420M,

    en corrosion sous contraintes

    56

    Figure I-38 Image obtenue par microscopie photolectrochimique de la zone

    proche dune fissure (acier X46 charg en H2)

    56

    Figure I-39 Evolution du courant photolectrique le long de la ligne AB de

    lchantillon figure I-39

    57

    Figure I-40 Etapes de diffusion de lhydrogne dans le rseau cristallin 57

    Figure I-41 Eprouvette de chargement/dchargement en hydrogne 64

    Figure I-42 Cellule de chargement lectro-chimique 65

    Figure I-43 Exemple de dchargement dhydrogne sous potentiel anodique 66

    Figure I-44 Catastrophe de Ghislenghien en 2004 69

    Figure I-45 Catastrophe de Ghislenghien en 2004 69

  • LISTE DES FIGURES

    Chapitre II :

    Figure II-1 Procd de fabrication dun tuyau 77

    Figure II-2 Sens longitudinal et circonfrentiel du tuyau 78

    Figure II-3 Eprouvettes de traction 79

    Figure II-4 Comparaison des diffrents essais de traction 81

    Figure II-5 Analyse longitudinale 83

    Figure II-6 Analyse circonfrentielle 83

    Figure II-7 Analyse longitudinale 84

    Figure II-8 Analyse circonfrentielle 84

    Figure II-9 Eprouvette courbe tuyau 219mm 85

    Figure II-10 Eprouvette courbe tuyau 610mm 85

    Figure II-11 Simulation dune flexion 4 points sur une prouvette courbe

    219mm

    86

    Figure II-12 Zoom sur le point dapplication de la charge 87

    Figure II-13 Schma de lentaille 87

    Figure II-14 Machine de traction/compression INSTRON 1341 88

    Figure II-15 Machine de traction/compression INSTRON 5585H 89

    Figure II-16 Montage de flexion 3 points lair 90

    Figure II-17 Montage de flexion 3 points sous hydrogne 91

    Figure II-18 Cellule de chargement lectrolytique 92

    Figure II-19 Montage pour prouvettes CT 93

    Figure II-20 Capteurs VS 150-M 94

    Figure II-21 Capteurs Pico Z 94

    Figure II-22 Principe de dtection des vnements acoustiques 95

    Figure II-23 Exemple de localisation des activits acoustiques sur lprouvette

    Tuile Romaine

    95

    Figure II-24 Capteurs lames 96

    Figure II-25 Jauge de propagation de fissure 96

    Figure II-26 Electrode de travail 99

    Figure II-27 Cycle appliqu pour lobtention de la courbe de polarisation 99

    Figure II-28 Courbe de polarisation de lacier API 5L X52 100

    Figure II-29 Cellule dlectrolyse 101

  • LISTE DES FIGURES

    Figure II-30 Eprouvette de traction pour le chargement en hydrogne

    lectrolytique

    103

    Figure II-31 Rsultats des essais de traction 105

    Figure II-32 Gomtrie du tuyau et de lentaille 106

    Figure II-33 Montage utilis pour lclatement sous pression des tuyaux 107

    Figure II-34 Schma de linstallation 108

    Figure II-35 Cycle de monte en pression 106

    Figure II-36 Gomtrie du meulage interne 106

    Figure II-37 Vues des surfaces internes et externes de lentaille 110

    Figure II-38 Comparaison de la dformation rsiduelle (a), et de louverture de

    lentaille des tuyaux aprs clatements sous mthane et H2 (b)

    111

    Figure II-39 Surface interne au bord de la zone de rupture 112

    Figure II-40 Microfissures source de lamorage de la rupture 112

    Figure II-41 Facis de rupture de lintrieure du tuyau 113

    Figure II-42 Facis de rupture sous lentaille, pour le test sous mthane.

    (les flches reprsentent la direction de la rupture)

    113

    Figure II-43 Facis de rupture sous lentaille pour le test sous hydrogne 114

    Figure II-44 Eprouvette Tuile Romaine (sens dextraction et dimension) 115

    Figure II-45 Eprouvette CT (sens dextraction et dimension) 115

    Figure II-46 Dtection de lamorage par mission acoustique 118

    Figure II-47 Maillage de lprouvette et de lentaille 119

    Figure II-48 Conditions aux limites utilises 119

    Figure II-49 Distance et contrainte effective 120

    Figure II-50 Evolution de la tnacit sous hydrogne, pour le tuyau 610mm 121

    Figure II-51 Courbe charge-ouverture dentaille dune prouvette CT 123

    Figure II-52 Eprouvette CT quipe dune jauge de propagation de fissure 125

    Figure II-53 Vitesse de propagation dans lacier API 5L X52 126

    Figure II-54 Dtection de lamorage de la fissure de fatigue (essai 1 sous

    hydrogne)

    129

    Figure II-55 Courbes de Whler pour le tuyau 610mm 129

    Figure II-56 Influence de lhydrogne sur la dure de vie en fatigue 130

    Figure II-57 Courbes de Whler pour le tuyau 219mm 131

    Figure II-58 Conditions aux limites de la modlisation 133

  • LISTE DES FIGURES

    Figure II-59 Maillage du tuyau et gomtrie de lentaille 134

    Figure II-60 Distribution et gradient de contrainte au niveau du ligament sous

    lentaille

    135

    Figure II-61 Evolution de la contrainte circonfrentielle en fonction de la

    pression applique

    136

  • LISTE DES FIGURES

    Chapitre III :

    Figure III-1 Point limite de propagation dans le DIRM 142

    Figure III-2 Rgressions linaires permettant le calcul du seuil de propagation 143

    Figure III-3 Zone dans laquelle le dfaut est considr comme non voluant 144

    Figure III-4 Dplacement du point de fonctionnement lors de lvolution du

    dfaut

    145

    Figure III-5 Evolution du dfaut dans le Diagramme Intgrit Rupture

    Modifi

    146

    Figure III-6 Evolution du point de fonctionnement 148

    Figure III-7 Micrographie dans la section transversale des tuyaux (x500) 149

    Figure III-8 Courbes de traction pour les 3 aciers lair 150

    Figure III-9 Evolution de la tnacit en fonction de la limite dlasticit 151

    Figure III-10 Courbes de traction aprs chargement en hydrogne

    lectrolytique pour les aciers haute limite dlasticit

    152

    Figure III-11 Evolution de la tnacit aprs chargement en hydrogne

    lectrolytique en fonction de la limite dlasticit

    154

    Figure III-12 Evolution de la triaxialit le long du ligament pour le tube

    entaill

    155

    Figure III-13 Evolution de la triaxialit le long du ligament pour une Tuile

    Romaine

    156

    Figure III-14 Principe de lanalyse 157

    Figure III-15 Modlisation de la mise sous pression 158

    Figure III-16 Evolution de la concentration en hydrogne dans lpaisseur du

    tube

    158

    Figure III-17 Evolution de la concentration en hydrogne le long du ligament

    sous lentaille

    159

    Figure III-18 Concentration en hydrogne et distribution des contraintes le

    long du ligament sous lentaille

    160

    Figure III-19 Quantit dhydrogne cre et absorbe par les aciers 161

    Figure III-20 Evolution de la concentration en hydrogne en fonction du temps

    de chargement

    162

    Figure III-21 Efficacit du chargement 163

  • LISTE

    DES TABLEAUX

  • LISTE DES TABLEAUX

    Chapitre I :

    Tableau I-1 Equations proposes pour le Diagramme Intgrit Rupture 22

    Tableau I-2 Equations de la Ligne Intgrit Rupture pour un matriau ayant une

    courbe contrainte dformation continue

    23

    Tableau I-3 Principaux facteurs influenant le taux dmission acoustique dun

    matriau

    33

    Tableau I-4 Donnes caractristiques sur lhydrogne 38

    Tableau I-5 Caractristiques de diffrents aciers et conditions dutilisation 47

    Tableau I-6 Caractristiques de diffrents aciers et conditions dutilisation 48

    Chapitre II :

    Tableau II-1 Composition chimique des deux tuyaux (proportion massique en %) 78

    Tableau II-2 Dimensions des prouvettes de traction 79

    Tableau II-3 Proprits mcaniques des deux tuyaux 81

    Tableau II-4 Coefficient de la loi de Ludwik 82

    Tableau II-5 Prparation des chantillons avant observation micrographique 82

    Tableau II-6 Dimensions de lentaille 88

    Tableau II-7 Composition chimique de la solution NS4 99

    Tableau II-8 Diffrentes tapes ncessaires la ralisation dun essai de traction 104

    Tableau II-9 Influence de lhydrogne sur les proprits de traction de lacier X52 105

    Tableau II-10 Dimensions des prouvettes CT et TR 116

    Tableau II-11 Facteur dIntensit de Contraintes dentaille lamorage, pour

    lacier API 5L X52

    120

    Tableau II-12 Influence de lhydrogne sur la tnacit du tuyau de diamtre

    219mm

    122

    Tableau II-13 Influence de lhydrogne sur la tnacit (KIi) du tuyau de diamtre

    610mm

    124

    Tableau II-14 Paramtres de la loi de Paris 127

    Tableau II-15 Valeurs des paramtres de la loi de Basquin (tuyau 610mm) 130

    Tableau II-16 Rcapitulatifs des grandeurs obtenues la suite de la modlisation

    en EF

    135

  • LISTE DES TABLEAUX

    Chapitre III :

    Tableau III-1 Seuil de propagation de fissure 143

    Tableau III-2 Rcapitulatifs des valeurs de Sr et K,r 146

    Tableau III-3 Influence de lhydrogne sur les coefficients de scurit et de

    sret

    147

    Tableau III-4

    Composition chimique des deux aciers haute limite dlasticit

    (proportion massique en %)

    149

    Tableau III-5 Proprits mcaniques des 3 nuances daciers 150

    Tableau III-6 Tnacit des 3 nuances daciers 151

    Tableau III-7 Proprits mcaniques aprs chargement en hydrogne

    lectrolytique des aciers haute limite dlasticit

    153

    Tableau III-8 Tnacit aprs chargement en hydrogne lectrolytique des aciers

    haute limite dlasticit

    153

    Tableau III-9 Loi dvolution de la concentration en hydrogne 163

  • INTRODUCTION

    GENERALE

  • INTRODUCTION GENERALE

    1/169

    Les demandes nergtiques mondiales ne cessent de saccrotre, avec le dveloppement

    trs rapide de pays trs gourmand, comme la Chine, lInde, ou encore les pays dAmrique

    du Sud. Mais les stocks dnergies fossiles disponibles ne sont pas inpuisables. De plus,

    leur utilisation nest pas sans effet sur lquilibre cologique de notre plante. Il est donc

    primordial de contrler au mieux notre consommation et de chercher se dtacher de ce

    type dnergie.

    Le passage lnergie nuclaire est une premire tape. Le dveloppement des nergies

    vertes bases sur le solaire, lolien et lhydrolectrique, en est une seconde. Mais leurs

    capacits de production ne sont pas suffisantes. Lhydrogne est pressenti, comme tant un

    moyen de substitution, long terme, nous pouvons en disposer en trs grandes quantits.

    Pour le transport de gaz sur des grandes distances, le recourt un rseau de tuyaux est

    un des moyens les plus couramment retenu. Mais, ces tuyaux sont souvent lobjet

    dagressions de diverses sortes. Lagression mcanique par un objet extrieur est lune

    dentre elles. Elle se traduit le plus souvent par une raflure ou une griffure du tuyau. En

    assimilant ce dfaut une entaille, nous pouvons recourir une analyse des risques base

    sur la mcanique de la rupture dentaille.

    Cette tude sinscrit dans le cadre du projet europen de recherche NaturalHy. Ce

    programme doit permettre de valider un concept utilisant le rseau de transport/distribution

    europen de Gaz Naturel, pour transporter/distribuer un mlange gazeux dhydrogne et de

    Gaz Naturel.

    Ce manuscrit est divis en trois chapitres.

    Dans le premier chapitre, nous introduisons les diffrentes notions de la mcanique de

    la rupture ncessaires cette tude. Nous y rassemblons, galement, lensemble des

    informations collectes sur lhydrogne et son comportement vis--vis des aciers. La

    problmatique et le cadre de ltude y sont enfin prsents.

    Le second chapitre sattache la dfinition de lacier API 5L X52 constituant le tuyau

    en notre possession. Diffrentes proprits mcaniques de cet acier sont dtermines,

  • INTRODUCTION GENERALE

    2/169

    lair dans un premier temps, puis sous hydrogne. Lexplication du droulement des

    diffrents essais raliss, ainsi que le dpouillement et lanalyse des rsultats, seront

    prsents. Cette partie quantifie les effets de lhydrogne sur le principal acier de notre

    tude. De plus, une modlisation par lments finis dun tuyau entaill soumis une

    pression interne est prsente. Ce modle permet dobtenir la valeur du Facteur dIntensit

    de Contraintes dentaille, ncessaire dans lutilisation du Diagramme Intgrit Rupture

    modifi.

    Le dernier chapitre est ddi, dans sa premire partie, lanalyse dterministe de cette

    tude. Elle sera ralise en couplant le Diagramme Intgrit Rupture et le SINTAP pour les

    adapter notre problme : les entailles. La seconde partie est une perspective quant aux

    nouveaux matriaux qui pourraient tre intgrs dans le rseau de transport/distribution de

    gaz en Europe. Deux aciers de plus haute limite dlasticit sont tudis, lAPI 5L X70 et

    lAPI 5L X100.

  • CHAPITRE I

    Etude bibliographique

    Leau dcompose en ses lments constitutifs [], et dcompose, sans

    doute, par llectricit, [] sera devenue alors une force puissante et maniable,

    car toutes les grandes dcouvertes, par une loi inexplicable, semblent concorder

    et se complter au mme moment.

    Oui, mes amis, je crois que leau sera un jour employe comme combustible,

    que lhydrogne et loxygne, qui la constituent, utiliss isolment ou

    simultanment, fourniront une source de chaleur et de lumire inpuisables et

    dune intensit que la houille ne saurait avoir. Un jour, les soutes des steamers

    et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargs de ces deux

    gaz comprims, qui brleront dans les foyers avec une norme puissance

    calorifique.

    Lle Mystrieuse (1874) Jules Vernes (1828-1905)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    4/169

    I] CONTROLER LA NOCIVITE DES DEFAUTS DANS LES TUYAUX DE GAZ

    I-1] Rseau de gazoducs europen

    Figure I-1 : Rseau de transport du gaz en Europe [1].

    La distance grandissante entre les sites dextraction des matires premires gazeuses et

    le lieu o elles sont transformes, stockes, mais aussi utilises, rend de plus en plus

    frquent lutilisation de gazoducs. Depuis les annes 1960, les socits gazires ouest-

    europennes exploitent des quantits croissantes de gaz naturel provenant de diffrents

    pays. Pour ce faire, un dense rseau de transport, denviron 185 000 km de conduites, a t

    construit, figure I-1. Le rseau interconnect europen, en dveloppement constant, stend

    de la mer du Nord et de la Baltique jusqu la Mditerrane, et de lAtlantique lEurope

    de lEst et la Sibrie. Il permet dexploiter les rserves provenant de gisements disperss,

    de diversifier les voies de transport et dchanger du gaz au niveau international, en cas de

    difficults de livraisons ventuelles.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    5/169

    Le rseau de transport de lhydrogne est, quant lui, nettement moins dvelopp,

    figure I-2. Il est environ 180 fois moins important, et il est surtout compos de petites

    portions.

    Figure I-2 : Rseau de transport de gaz autres que le GN en Europe du Nord (Octobre 2001) [2].

    Rseaux du Nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas :

    Air Liquide exploite depuis 1966 plusieurs pipelines dans le Nord de la France, la

    Belgique et les Pays-Bas. Le rseau Nord est constitu de deux branches.

    La premire relie la station dAir Liquide de Waziers (France), la station dAir

    Liquide dIsbergues (France) et aux stations situes prs de Zeebrugge et Anvers

    (Belgique). Une des sources dhydrogne est lusine dammoniac de Grande Paroisse, S.A.

    Waziers.

    La seconde partie dbute prs de Maubeuge (France) et se poursuit vers une station

    prs de Charleroi (Belgique). Cette ligne est connecte la premire partie du rseau dans

    la rgion dAnvers et se prolonge aux Pays-Bas, jusquau port de Rotterdam/Rozenburg.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    6/169

    Aux Pays-Bas, dans la rgion de lEuropoort, Air Products exploite un pipeline

    dhydrogne de 50 km de long.

    Les autres rseaux en France:

    Le rseau Est en France est consist dune portion de 33 km, allant de la station

    dhydrogne dAir Liquide de Carling vers lusine Solvay de Sarralbe. Lhydrogne est

    obtenu partir du craquage de lthylne effectu par Atofina Carling.

    Le rseau Centre-Est, une ligne de 57 km de la station dAir Liquide Feyzin, est

    aliment partir de lusine Rhodia de Belle-Etoile.

    Le rseau Sud-Est dAir Liquide, long de 42 km, relie Lavera Fos sur Mer.

    Lhydrogne est issu des usines dlectrolyse chloro-alcaline de Fos et Lavera du groupe

    TotalFinaElf.

    Rseaux situs en Allemagne :

    Figure I-3 : Rseaux pipelines dAir Liquide en Allemagne [3].

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    7/169

    En 1993, la socit BOC Limited a acquis un ensemble dans la Ruhr comprenant, un

    pipeline, une usine de vaporeformage et une station de remplissage dtenus par la socit

    Hls AG depuis 1938. La longueur totale de ce pipeline est de 240 km. Quatorze sites de

    production sont connects au pipeline, dont quatre pourvoyeurs dhydrogne ainsi que trois

    stations de remplissage. Ce rseau est exploit par Air Liquide depuis 1998, qui a rachet

    les activits du groupe BOC au Benelux et en Allemagne.

    Rseaux situs en Grande Bretagne :

    Le site ptrochimique de Teeside, figure I-4, possde plusieurs units de production

    dhydrogne alimentant diverses raffineries par pipeline. Air Products y possde un

    pipeline de 5 km de long. Depuis septembre 2000, BOC est en contrat avec Huntsman

    Petrochemicals (groupe ptrochimique) pour lui fournir 32000 t/an dhydrogne de grande

    purete. Lusine de production dhydrogne est en fonctionnement depuis mars 2004. Elle

    fournira par pipeline les usines Huntsman de Wilton et de Teesside Nord pendant 15 ans.

    Figure I-4 : Centre de production dhydrogne de Teeside [4].

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    8/169

    Dautres rseaux europens :

    Dautres rseaux de distribution existent par ailleurs. Nous pouvons citer, par exemple

    six pipelines, de 3 km de long chacun, se trouvant en Sude ou en Italie.

    I-2] Matriaux utiliss

    Les distances de canalisations, toujours plus importantes et un souci de rentabilit, ont

    pouss les compagnies gazires changer les nuances daciers et augmenter

    simultanment le diamtre des tuyaux, et les pressions internes. Cest pour cela que le

    rseau europen est compos dune dizaine de nuances diffrentes (Grade A, Grade B,

    X42, X46, X52, X56, X60, X65, X70, X80,) [5], tout en sachant que 3 de ces nuances

    reprsentent environ 70% de la diversit de ce rseau, savoir : Grade B, X52 et X60,

    figure I-5.

    3%20%

    8%

    4%

    25% 1%

    23%

    7%

    9%

    Grade A

    Grade B

    X42

    X46

    X52

    X56

    X60

    X65

    X70

    Figure I-5 : Rpartition des diffrentes nuances dacier composant le rseau europen en 2004 [5].

    Les prouvettes qui serviront pour nos essais, sont issues de deux morceaux de tuyau

    de diamtre et dpaisseur diffrentes. Ils sont utiliss, dans le transport de gaz naturel par

    Gaz de France et dautres compagnies europennes. Le tuyau 1, provient dun tronon de

    gazoduc mis en service dans les annes 50. Il est donc reprsentatif du rseau de transport

    europen actuel. Le tuyau 2 na jamais t mis en fonction.

    La nuance dacier, dans laquelle est fabrique ces tuyaux, suit la norme de lAmericain

    Petroleum Institut : API 5L X52.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    9/169

    X42/46

    X52NX52TM

    X56-N

    X60-N

    X60-TM

    X65-TM

    X70-TM

    X80-TM

    X100-TM

    X120-TM

    0

    100

    200

    300

    400

    500

    600

    700

    800

    900

    1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

    Annes

    Lim

    ite d

    'la

    sti

    cit

    (

    MP

    a)

    Gaz Naturel Hydrogne

    Figure I-6 : Evolution des nuances dacier dans le transport par pipelines [6].

    La figure I-6 montre la ligne de conduite des fabricants de pipelines. Les tuyaux de

    faible diamtre et de limite dlasticit moyenne ne sont plus dactualit, on leur prfre

    des tuyaux de plus grand diamtre et surtout de plus haute limite dlasticit.

    I-3] Sollicitation du rseau

    Le contenu du gazoduc est sous pression. Cette pression constitue une source de

    contrainte sexerant sur la paroi de la conduite. Le sol, autour du pipeline, peut bouger et

    constitue une autre source de contrainte. Les procds de fabrication des conduites, tel le

    soudage, peuvent introduire galement des contraintes rsiduelles.

    Dans une conduite, les contraintes sexercent dans deux directions, figure I-7,

    circonfrentiellement (contrainte dite circonfrentielle) et longitudinalement (contrainte

    dite longitudinale ou axiale).

    Les fissures de fatigue se forment de faon perpendiculaire la direction de la

    contrainte principale de traction. Nous trouvons, le plus souvent, des fissures

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    10/169

    longitudinales car les contraintes circonfrentielles sont les plus leves; elles sont situes

    dans les zones de concentrations de contrainte axiale leve.

    Figure I-7 : Contraintes sexerant sur un pipeline [7].

    Les diffrentes sources de contraintes circonfrentielles sont :

    La pression interne de service est la composante de contrainte la plus

    importante,

    La fabrication de la conduite induit des contraintes rsiduelles,

    La pression interne, sexerant sur une conduite ovalise, donne une contrainte

    de flexion,

    Au niveau des soudures, ou associe des stries, des piqres de corrosion,

    des raflures, nous avons naissance de concentration de contraintes,

    Les tassements et glissements de terrain induisent des contraintes secondaires,

    Les changements de tempratures le long de laxe du gazoduc.

    Pour les sources des contraintes longitudinales, nous trouvons :

    La pression interne de service donne une contrainte pouvant atteindre le tiers,

    voire la moiti de la contrainte circonfrentielle,

    Les glissements de terrain et tassements de sol,

    La variation de temprature le long de laxe du gazoduc.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    11/169

    Conclusion quant au choix de lprouvette et de la sollicitation utiliser :

    La contrainte circonfrentielle, due la pression interne, est la plus importante. Le

    tuyau, de forte courbure et de faible paisseur, engendre une difficult supplmentaire.

    Nous avons donc dcid de raliser nos essais sur des prouvettes courbes, issues

    directement dun tuyau de gazoducs.

    Lessai de flexion sera utilis, pour simuler au mieux laction de la pression interne dans le

    tuyau. Ltude, mene au sein du laboratoire [8], a permis de choisir parmi les diffrents

    types de modlisation, le meilleur compromis possible : flexion 4 points, flexion 3 points

    (sur des parties entires ou non danneau) et flexion avec encastrement des extrmits de

    lprouvette (sur une partie danneau).

    I-4] Dfauts rencontrs

    Figure I-8 : Causes des ruptures de pipelines Canadiens en cours dexploitation [7].

    Les causes des dfaillances des gazoducs sont de diverses natures, figure I-8. Elles

    peuvent se manifester soit par une rupture, soit par une fuite dans la conduite. Les dfauts

    lorigine de ces dfaillances, figure I-9, peuvent tre classs suivant 4 grandes catgories :

    o Les dfauts de corrosion, causs par des piqres de corrosion ou par des

    fissurations de corrosion sous contrainte ;

    Fissuration par corrosion sous contrainte

    17%Causes gologique (glissements de

    terrain,)19%

    Dommages par contact (contact avec un

    matriel de terrassement,..)

    23%

    Autres16%

    Corrosion gnrale25%

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    12/169

    o Les dfauts de type raflure,

    o Les dfauts de type enfoncement,

    o Les dfauts dans les soudures, les plus courants tant les manques de

    pntration.

    La plupart de ces dfaillances sont causes par des piqres de corrosion ou par des

    fissurations de corrosion sous contrainte, mais il existe galement des problmes lis aux

    dfauts. Les mouvements de terrain (glissements du sol, tremblement de terre,) peuvent

    aussi tre la cause de dommage sur les gazoducs enterrs. Les exploitants de gazoducs

    tudient ces problmes depuis longtemps et possdent une bonne connaissance des

    mthodes permettant de les grer. En Europe, on relve essentiellement des dfauts lis

    aux agressions mcaniques extrieures (70%), et la corrosion (30%).

    a) Eraflures

    b) Cratres de corrosion

    c) Manque de pntration dans les soudures

    d) Enfoncement

    Figure I-9 : Quelques dfauts rencontrs.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    13/169

    Mais, il ne faut pas ngliger les agressions mcaniques extrieures, figure I-8. En effet,

    il arrive que les gazoducs soient endommags ou perfors accidentellement lors de travaux

    dexcavation par des engins de chantier. Les problmes damorage des fissures en fatigue

    et les ruptures, manant de concentrations de contraintes, sont lorigine de plus de 90%

    des ruptures en service. La prsence dune discontinuit gomtrique, telle une entaille,

    provoque laffaiblissement de la rsistance la rupture du gazoduc. Elle rduit la section

    du tuyau, en le rendant plus sensible la pression de service et aux efforts causs par les

    mouvements des sols ; ensuite leffet damplification locale de la contrainte accrot

    exponentiellement la nocivit de ce dfaut.

    Notre tude vise caractriser certaines proprits mcaniques des aciers constituants

    les gazoducs en prsence dentaille. Ce type de dfaut correspond ce qui peut tre fait

    lors dun contact avec un engin de chantier.

    II] OUTIL DANALYSE : LA MECANIQUE DE LA RUPTURE

    II-1] Analyse limite

    Les premiers articles traitant de la thorie de lanalyse limite remontent la fin des

    annes 1930. Elle constitue une branche de la thorie de la plasticit lie un

    comportement lastique parfaitement plastique [9]. Un peu plus tard, dans le milieu des

    annes 50, est apparu un grand nombre de solutions analytiques pour dterminer la charge

    ultime, de poutres et de coques, conduisant des valeurs plus ralistes de la capacit

    rsister la ruine plastique. Cela a conduit progressivement une conception du

    dimensionnement base sur ltat limite plutt que sur la notion de contrainte admissible.

    Lintroduction de la mcanique linaire de la rupture, dans les mmes annes [10], a

    conduit considrer principalement le risque de rupture fragile gouvern par la contrainte

    globale, en apparente opposition avec la thorie de la ruine plastique gouverne par la

    contrainte nominale.

    Au milieu des annes 70, Dowling et Towley [11], montrent que les thories de

    lanalyse limite et de la mcanique de la rupture sont les bases dune nouvelle approche de

    la mcanique de la rupture, dveloppe dans la mthode des deux critres qui a servi de

    base la mthode des diagrammes intgrit rupture.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    14/169

    Lide nouvelle, dveloppe dans la mthode des deux critres, consiste envisager

    une interaction entre les deux mcanismes de sorte que la charge ultime soit infrieure

    celle donne par lanalyse limite, mais suprieure celle de la mcanique lastique de

    rupture.

    La charge ultime peut tre considre comme le critre de base de la rupture,

    condition de ne pas tre considre simultanment comme un paramtre de tnacit.

    Rcemment, lintroduction de la notion de contrainte de rfrence, pour le traitement du

    fluage et des corps fissurs, est de nature clarifier le dbat. La figure I-10 donne un

    exemple de calcul dun tube soumis une pression interne.

    Figure I-10 : Caractristique gomtrique dun tube sous pression interne.

    0=

    +rdr

    drr

    (I-1)

    erR= (I-2)

    Avec comme conditions aux limites : pRr

    =)( int (I-3)

    et 0)( =extRr (I-4)

    Donc :

    =

    int

    ln.R

    Rp ext (I-5)

    ou t

    pR .int si t

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    15/169

    Le calcul de la contrainte circonfrentielle dun tuyau soumis une pression interne

    sera utilis dans le Diagramme Intgrit Rupture Modifi, prsent dans ce chapitre. Il

    permettra dobtenir la contrainte de rfrence, sans dfaut, dans notre cas dtude.

    Il existe un grand nombre de codes de calculs (amricain, europen, nationaux, ) qui

    permettent dobtenir la valeur de la pression limite associe des dfauts de type cratres

    de corrosion. Les principaux codes sont : ASME B31 G [12], ASME B31 G modifi, DNV

    RP-F101 [13], les formules de CHOI [14], les formules de BATELLE [15], BS7910

    (British Standard) [16],

    II-2] Facteur dIntensit de Contraintes

    On peut obtenir une formulation conservative du critre de rupture en considrant le

    matriau comme lastique linaire, et en analysant le champ des contraintes la pointe

    dune fissure. Cette fissure est une discontinuit prsentant un rayon nul son extrmit ou

    une acuit infinie. Cette analyse est base sur une rsolution par des mthodes classiques

    de llasticit. Nous considrons, dans ce qui suit une fissure, figure I-12, dont louverture

    se fait dans un plan normal la direction du chargement (mode I de rupture), figure I-11.

    Figure I-11 : Mode I de rupture. Figure I-12 : Schma dune fissure.

    Les composant des contraintes peuvent tre prsentes comme la somme de termes

    singuliers et rguliers [17] :

    ( ) zyxjiFfa

    Kijij

    f

    Iij

    ,,, , 2

    =+=

    (I-7)

    2a

    y

    x 0

    af

    xx

    yy

    xy

    yx

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    16/169

    Les origines des systmes de coordonnes cylindriques (r,,z) et cartsiennes (x,y,z)

    sont situes la pointe de la fissure. Laxe z concide avec le fond de la fissure, et laxe y

    est normal au plan de la fissure ; af est la distance de la pointe dune fissure ; fij() est

    fonction uniquement de langle ; Fij est la somme des membres rguliers dfinissants

    ltat de contraintes du corps sous laction des charges lointaines, autrement dit, dans les

    endroits o on peut ngliger linfluence de la concentration des contraintes provoque par

    la prsence de la fissure.

    En raison de lexistence dune singularit en 1/ af, donne par le premier terme de la

    relation (I-7), quand on sapproche de la pointe de la fissure (af 0), ce terme devient

    prpondrant.

    ( )

    ij

    f

    Iij

    fa

    K

    2= (I-8)

    La relation (I-8) dcrit ltat local des contraintes la pointe de la fissure, sige du

    processus de rupture. Pour cette raison, elle prsente un grand intrt pour la thorie de la

    rupture fragile. Cest sur cette relation quest fond le critre le plus important de la

    mcanique linaire de rupture, quation I-9. On peut constater, dans la relation (I-8), que

    pour nimporte quel point repr par ses coordonnes relatives la pointe de la fissure, les

    valeurs des composantes de ltat local de contraintes sont dfinies par le seul paramtre

    KI, appel Facteur dIntensit de Contraintes. Il est alors naturel de faire lhypothse que la

    rupture se produira lorsque le paramtre KI atteindra un niveau critique KIc, caractristique

    du matriau donn. La condition de la rsistance lamorage dune rupture scrit :

    IcIKK < (I-9)

    Le critre de rupture snonce :

    IcIKK (I-10)

    Dans le cas le plus gnral, la valeur du Facteur dIntensit des Contraintes, dpendant

    de la gomtrie de la structure fissure et du systme de charges, scrit laide de la

    relation :

    ( )WaI FaK /.= (I-11)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    17/169

    O est la contrainte douverture ; a est la demi-longueur de fissure ; F(a/W) une

    fonction non dimensionnelle prenant en considration linfluence des frontires libres de la

    structure.

    En particulier, dans le cas dune plaque de largeur infinie et soumise une traction ,

    pour une fissure traversante de longueur 2a, nous avons la valeur particulire F(a/W) = 1. Le

    calcul des valeurs du Facteur dIntensit de Contraintes KI, dans le cas le plus gnral, est

    ralis avec des mthodes numriques ou des mthodes simplifies.

    Dans le critre de rupture, prsent dans lquation (I-10), la grandeur KIc est une

    caractristique du matriau appele Facteur dIntensit de Contraintes critique. Elle se

    dtermine sur des prouvettes assurant la condition de dformations planes en pointe de la

    fissure, au moment critique. Cette condition conduit une valeur minimale donc

    conservative de la tnacit. La grandeur KIc caractrise la valeur minimale de la capacit

    du matriau de rsister au dveloppement de la rupture fragile ; les autres valeurs sont

    appeles Kc.

    II-3] Facteur dIntensit de Contraintes dentaille

    Limpact dune raflure sur un tuyau de gaz peut tre dtermin, en simulant ce dfaut

    par une entaille gomtrie connue. Cette tude sappuie sur lun des concepts de la

    mcanique de la rupture dentaille : la mthode volumtrique. Cette mthode, semi-locale,

    permet dtudier des problmes en fatigue et en rupture en sappuyant sur la mthode des

    Elments Finis [18], [ 19].

    Plusieurs approches ont t dveloppes [20], celle prsente ci-dessous est spcifique

    au Laboratoire de Fiabilit Mcanique.

    Principe :

    Dans le cas dun comportement lastique, en prsence dune entaille, nous avons

    une concentration locale du champ des contraintes, qui trouve son maximum au fond

    dentaille, figure I.13.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    18/169

    Figure I-13 : Diagramme schmatique de la contrainte locale [21].

    Cependant, dans le cas dun comportement lasto-plastique, nous considrons que la

    contrainte maximale nest plus en fond dentaille mais une certaine distance de celui-ci,

    figure I-14.

    Figure I-14 : Visualisation des contraintes sur diffrentes prouvettes.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    19/169

    La mthode volumtrique implique un volume dlaboration du processus

    dendommagement de la structure en mode lasto-plastique. Ce volume peut tre ramen

    la dfinition de son diamtre Xeff grce sa gomtrie.

    Cette mthode permet de calculer la valeur de la distance effective : xeff, et la valeur de

    la contrainte effective : eff.

    Ces deux paramtres sont dfinis partir dun diagramme obtenu par un calcul utilisant

    une modlisation par lments finis, figures I-15 et I-16.

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1400

    0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2

    Distance le long du ligament sous l'entaille (mm)

    xx (

    MP

    a)

    I IIIII

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1400

    0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5

    Distance le long du ligament sous l'entaille (mm)

    xx (

    MP

    a)

    -1,50

    -0,50

    0,50

    1,50

    2,50

    3,50

    4,50

    Gra

    die

    nt

    de c

    on

    tra

    inte

    s(m

    m-1

    )

    Distribution de la contrainte

    Gradient de contrainte

    Distance Effective

    Figures I-15 et I-16 : Distribution des contraintes et du gradient de contraintes obtenus par

    simulation en Elments Finis.

    La contrainte lastoplastique (contrainte douverture en fatigue) et le gradient des

    contraintes sont prsents dans ce diagramme. Trois zones particulires peuvent tre

    distingues :

    Zone I : la contrainte lastoplastique en fond dentaille augmente jusqu la

    contrainte maximale max. On remarque que la contrainte nest pas maximale en

    fond dentaille, mais une distance xmax.

    Zone II : la contrainte lastoplastique diminue jusqu la distance effective xeff, qui

    correspond au minimum du gradient des contraintes.

    Zone III : lvolution de la contrainte lastoplastique a un comportement linaire,

    dans un diagramme bi-logarithmique.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    20/169

    La contrainte douverture en fatigue et la distance effective sont toutes deux

    dtermines par un calcul aux Elments Finis. La contrainte effective est calcule de la

    manire suivante :

    (I-12)

    O : (I-13)

    On obtient : (I-14)

    Avec :

    eff contrainte effective,

    effx distance effective, selon la mthode volumtrique,

    yy contrainte douverture en fatigue,

    gradient des contraintes,

    ( )x fonction poids qui ne dpend ni du chargement appliqu, ni de la gomtrie

    mais qui dpend du comportement du matriau.

    La connaissance de la contrainte et de la distance effectives, permet dobtenir le

    Facteur dIntensit de Contraintes dentaille critique : K,c.

    effeffcXK 2, = (I-15)

    II-4] Diagramme Intgrit Rupture (D.I.R.)

    Dans cette tude, nous avons fait le choix dutiliser une approche dterministe, qui fait

    appelle la procdure SINTAP (Structural INTegrity Assessment Procedure for european

    industry) dans un D.I.R. (Diagramme Intgrit Rupture).

    =effX

    yy

    eff

    effdxxx

    X0

    )1).((1

    ( ) xx = 1

    =effX

    yy

    eff

    effdxxx

    X0

    )1).((1

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    21/169

    La procdure SINTAP, base sur le principe de la mcanique de la rupture, a pour

    objectif ltude des structures contenant des dfauts, connus ou postuls, en dterminant :

    la tolrance dun dfaut dans une structure,

    si ce dfaut connu est acceptable,

    (ou augmentant) la dure de vie dune structure,

    La cause dune rupture.

    La philosophie de lapproche se traduit par le fait que la qualit des donnes se reflte

    dans la sophistication et lexactitude des rsultats. Pour cela, il existe plusieurs niveaux

    danalyse, de plus en plus complexes, qui permettent selon les donnes dobtenir un

    rsultat prcis. Le niveau le plus bas permet dobtenir le rsultat le plus conservatif.

    Toute rupture lasto-plastique est caractrise par un point dans un diagramme que lon

    nomme Diagramme Intgrit Rupture. Lensemble des points se place sur une courbe

    dinterpolation entre deux tats limites, figure I-17 : la rupture fragile ( 0;1 == rr Sk ) et la

    ruine plastique ( 1;0 == rr Sk ), o rk est la tnacit non dimensionnelle et rS la

    contrainte non dimensionnelle.

    0

    1

    0 1 Sr

    Kr

    Figure I-17 : Etats limites extrmes.

    Rupture Fragile

    Ruine Plastique

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    22/169

    Linterpolation entre ces 2 tats limites se fait au moyen dune courbe reprsentant la

    courbe limite de rupture appele : Ligne Intgrit Rupture. De nombreuses courbes

    dinterpolation ont t proposes. Le tableau I-1 prsente quelques quations

    reprsentatives.

    Irwin

    21 0

    *

    c

    g

    c

    g

    c

    aK

    =

    21

    2r

    r

    SK =

    Dugdale

    =

    e

    c

    g

    eD

    R

    Lna

    RK

    2cos

    1.8

    2*

    =

    2cos

    1.

    8

    1

    2r

    r

    SLn

    K

    Newmann aKc

    NN .*

    = rNr SmK = 1

    R6 effc

    gc aK =*

    +

    =

    665.0

    27.03.0.14.01

    rS

    rr eSK

    Tangent

    Stress ( )

    +

    =

    +1

    0

    2

    0

    *.

    nc

    g

    c

    gc

    gc WaFaK

    12 +

    +

    =n

    rr

    rr

    SS

    SK

    EPRI ( ) ( )

    1

    ,

    2*

    ..0

    +

    +

    =

    n

    Lnapl

    LaelJ P

    PEJ

    P

    PEJK 12 +

    +

    =n

    rnre

    rr

    SHSH

    SK

    NUREG

    0744

    ( )

    2

    0

    2

    *

    1

    .

    =

    c

    g

    c

    g

    c

    F

    Fa

    K Wa

    2

    2

    1

    r

    r

    S

    FK

    =

    RCC-MR 16. Aelpl KJJ =

    +

    ==

    ref

    refe

    ref

    ref

    ref

    c

    r

    E

    RE

    AK

    ..2

    .

    11

    2

    Tableau I-1: Equations proposes pour le Diagramme Intgrit Rupture [22].

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    23/169

    La procdure SINTAP, pour un niveau danalyse standard (niveau 1), ncessite

    seulement la connaissance de la tnacit du matriau et ses principales caractristiques

    mcaniques (limite dlasticit et limite la rupture). Ces diffrents paramtres sont relis

    au travers de lquation suivante I-16 :

    )(r

    Sfr

    k = (I-16)

    Pour utiliser le Diagramme Intgrit Rupture, il est ncessaire de tracer un point de

    fonctionnement du matriau de coordonnes ( rS ; rk ), calcul partir des conditions de

    chargement, du type de dfaut et des proprits du matriau. Ce point peut ensuite tre

    compar avec la Ligne Intgrit Rupture. Si le point se trouve au dessus de la courbe, cela

    signifie que la structure sest rompue en dpassant les conditions limites.

    La Ligne Intgrit Rupture se dfinie selon les diffrents critres, tableau I-2.

    Equations Dfinitions

    rS 1 )]exp(7.03.0[)5.01( )( 62/12 rrr SSSf ++=

    ]6.0);/(001.0min[e

    RE=

    E est le module dYoung en MPa

    Re est la limite dlasticit en MPa

    Max

    rr SS 1

    NN

    rr SfSf2/)1()1()( =

    N = 0.3[1-( Re/Rm)]

    Rm est la rsistance mcanique en

    MPa

    )/1(5.0max er RRS m+=

    rS > max

    rS ( ) 0 =rSf

    Tableau I-2 : Equations de la Ligne Intgrit Rupture pour un matriau ayant une courbe contrainte

    dformation continue.

    Ces critres sont valables dans notre cas puisque notre matriau possde une courbe

    containte-dformation continue.

    Dans le Diagramme Intgrit Rupture, les paramtres rK et rS sont dfinis de la

    manire suivante :

    y

    g

    rS

    = (I-17) et

    IC

    Ir

    K

    KK = (I-18)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    24/169

    ICIgKetK , ,

    y sont respectivement :

    la contrainte globale,

    la rsistance quivalente (ou contrainte lcoulement),

    le Facteur dIntensit de Contraintes,

    le Facteur dIntensit de Contraintes Critique.

    La figure I-18 donne la forme du Diagramme Intgrit Rupture.

    0,0

    0,2

    0,4

    0,6

    0,8

    1,0

    1,2

    0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

    Sr

    Kr

    Zone de Rupture

    Zone de scurit

    Figure I-18 : Diagramme Intgrit Rupture.

    Dans un Diagramme Intgrit Rupture, les facteurs de scurit sont dfinis par :

    La charge :

    AO

    BOf

    s ""

    applique chargerupture laproduit qui charge

    , ==

    La taille du dfaut :

    OA

    ODf

    as==

    considre dfaut de taillelimitedfaut de taille

    ,

    (I-19)

    (I-20)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    25/169

    Le facteur dintensit de contraintes :

    AO

    COf

    ks ''

    considre contrainte de intensitd' facteurlimite contrainte de intensitd' facteur

    , ==

    Les facteurs de scurit, permettent de tracer une zone de scurit dans le Diagramme

    Intgrit Rupture, et de vrifier si le point de fonctionnement exprimental A, figure I-19,

    appartient bien cette zone.

    II-5] Diagramme Intgrit Rupture utilis pour des entailles

    Le code de procdure SINTAP, explicit prcdemment, a t tabli pour des dfauts

    de type fissure. Or, lobjectif principal de notre tude porte sur la caractrisation de dfauts

    obtenus lors de contacts avec des engins dexcavation, par exemple. Ces dfauts sont de

    type entailles. Nous avons donc dcid dadapter ce code de procdure notre besoin.

    Les paramtres du Diagramme Intgrit-Rupture Modifi (D.I.R.M.) sont les suivant :

    0,0

    0,2

    0,4

    0,6

    0,8

    1,0

    1,2

    0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2

    Sr

    Kr

    O

    O

    A

    C

    B

    D

    O

    Niveau de scurit

    Niveau de sret

    Figure I-19 : Dfinition du facteur de scurit dans un Diagramme Intgrit Rupture.

    (I-21)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    26/169

    c

    app

    r K

    KK

    ,

    ,

    ,

    = (I-22)

    0

    =r

    S (I-23)

    20me

    RR += (I-24)

    Avec :

    app

    K , : le Facteur dIntensit de Contraintes dentaille appliqu, obtenu en utilisant

    la mthode volumtrique explicite au paragraphe II-3,

    c

    K , : Facteur dIntensit de Contraintes dentaille critique, obtenu sur une

    prouvette tuile romaine, voir le paragraphe II-3-2 du chapitre II,

    : Contrainte circonfrentielle,

    0 : Limite dcoulement conventionnelle,

    e

    R : Limite dlasticit,

    m

    R : Rsistance ultime.

    Il est toutefois important de souligner que la tnacit obtenue par le biais du Facteur

    dIntensit de Contraintes dentaille critique est dpendante du rayon dentaille utilis. Le

    fait davoir un paramtre r

    K , , sans dimension, permet dutiliser les mmes courbes

    dintgrit rupture quelque soit le rayon dentaille.

    Dans notre Diagramme Intgrit-Rupture Modifi, la Ligne Intgrit Rupture et le

    cfficient de scurit gardent les mmes dfinitions qunonces prcdemment.

    Tout point de fonctionnement, dans ce Diagramme Intgrit Rupture Modifi, sera

    reprsent par un couple de coordonnes : (Sr ; rK , ).

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    27/169

    II-6] Amorage en fatigue

    Lorsquun matriau est soumis, un grand nombre de fois, des amplitudes de

    contraintes cycliques, pour des niveaux de contrainte bien infrieurs sa limite dlasticit,

    un endommagement par fatigue peut apparatre. Il est donc indispensable de connatre sa

    courbe de tenue en fatigue.

    Universellement connue, la courbe de Whler, appele galement courbe dendurance,

    est la plus ancienne et la seule qui permet de visualiser la tenue dune pice mcanique ou

    dun matriau dans le domaine de fatigue. Elle renseigne sur la dure de vie, exprime en

    nombre de cycles rupture NR (porte en abscisse), et sur lamplitude de la contrainte

    applicable (porte en ordonne). Cette courbe est dtermine partir dune srie

    dprouvettes, soumises un effort priodique (diffrent pour chaque prouvette)

    damplitude maximale et de frquence constante.

    Lessai se termine une fois lprouvette rompue. On relve alors le nombre de cycles

    rupture : NR. A chaque prouvette correspond un point dans le repre (, NR).

    Daprs la Figure I-20, la rupture est atteinte aprs un nombre de cycles qui crot quand

    la contrainte dcrot. Les rsultats des essais de fatigue sont rpartis de faon statistique, de

    telle sorte que lon puisse dfinir des courbes correspondant des isoprobabilits de

    rupture donnes selon lamplitude de contrainte et le nombre de cycles.

    Les essais classiques de dtermination dune courbe de Whler donnent une

    information globale sur lendurance dun matriau : amorage dune fissure de fatigue et sa

    propagation jusqu la rupture, mais sans en donner les dures. Cette courbe peut

    gnralement tre dcompose en trois zones distinctes, figure I-20 :

    Zone I : Zone de fatigue oligocyclique, qui correspond aux contraintes les plus

    leves, suprieures la limite dlasticit Re du matriau. La rupture survient aprs

    un faible nombre de cycles variant gnralement de de cycle environ 103 105

    cycles. Dans cette zone, nous observons, trs rapidement, une dformation

    plastique importante suivie dune rupture de lprouvette,

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    28/169

    Zone II : Zone de fatigue ou dendurance limite, o la rupture est atteinte aprs un

    nombre limit de cycles, nombre qui crot lorsque la contrainte dcrot (compris

    entre 105 107 cycles environ). Cette zone peut tre considre comme linaire en

    chelle semi-logarithmique,

    Zone III : Zone dendurance illimite ou zone de scurit, sous faible contrainte,

    pour laquelle la rupture ne se produit quaprs un nombre donn de cycles (107 et

    mme 108), suprieur la dure de vie envisage pour la structure.

    Figure I-20 : Courbe de Whler.

    Dans de nombreux cas, nous obtenons une branche asymptotique horizontale la

    courbe de Whler : lasymptote est appele limite dendurance ou limite de fatigue et est

    note D. Par contre, dans certains cas, par exemple lorsquil y a simultanment fatigue et

    corrosion, il ne semble pas y avoir dasymptote horizontale. On dfinit alors une limite

    conventionnelle dendurance comme la valeur de la contrainte maximale qui nengendre

    pas de rupture avant un nombre de cycles fix (par exemple 107 cycles).

    I

    II

    III

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    29/169

    Dans certains cas, les courbes de Whler peuvent tre reprsentes en fonction dautres

    paramtres :

    Le nombre de cycles lamorage dfini partir de la cration dune fissure de

    dimensions dtectables.

    Des essais sur prouvettes entailles. La limite dendurance diminue alors en

    fonction de la svrit de lentaille (lorsque le facteur de concentration de

    contrainte augmente).

    La notion de limite dendurance est relative et non absolue, puisque sa dfinition

    dpend du problme trait, par exemple, les limites dendurance en traction et en torsion

    alternes sont diffrentes.

    Diverses expressions ont t proposes depuis les deux sicles derniers pour rendre

    compte de la forme de la courbe de Whler. La plus ancienne expression, propose par

    Whler en 1870, scrit :

    WWR

    baLogN = (I.25)

    o aw et bw sont des constantes dtermines exprimentalement.

    Basquin a propos en 1910 une relation de la forme :

    LogbaLogNbbR

    = (I.26)

    Ce qui, sous une autre forme, scrit :

    CteANb

    b

    R

    b

    == (I.27)

    Dans ces relations, on assimilent la zone II une droite (endurance limite) qui ne tend

    pas vers une limite D lorsque NR augmente pour dcrire la zone III. Pour rendre compte de

    la courbure et de lasymptote horizontale (limite dendurance), Stromeyer, a propos en

    1914, une autre expression :

    ( )DssR

    LogbaLogN (I.28)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    30/169

    ou encore :

    ( ) MN nDR

    = (I.29)

    avec n gnralement compris entre 1 et 2.

    Bastenaire, a propos en 1971, lexpression :

    ( )( ) ( )[ ] CBN DADR

    =+

    exp (I.30)

    Les constantes A, B et C sont dtermines exprimentalement.

    II-7] Loi de propagation sur des prouvettes CT normalises

    Dans le but de prvoir la rupture des pices mcaniques sollicites en fatigue, de

    nombreuses tudes ont permis dtablir des lois empiriques de fissuration. Ces modles,

    reposant parfois sur des hypothses grossires, tentent de retrouver et dexpliciter le

    comportement en fatigue des fissures.

    Les paramtres qui rentrent en considration dans ces lois de fissuration peuvent tre

    classs selon deux grandes catgories :

    Les paramtres intrinsques qui dpendent du matriau : module de Young,

    limite dlasticit, proprits cycliques et tat mtallographique du matriau,

    Les paramtres lis aux conditions dessai (indpendamment du matriau

    considr) : temprature, frquence, environnement, gomtrie de lprouvette,

    sollicitations imposes, etc.

    Il est cependant important de remarquer, que linfluence de la seconde catgorie,

    dpend du matriau analys et de son tat.

    Un des modles phnomnologiques, des plus connu et des plus utilis, reste le modle

    dvelopp par Paris et Erdogan [23] en 1963. Les auteurs proposent dexprimer

    laccroissement de la longueur ou de la surface de fissure (mm/cycle) en fonction de la

    notion de Facteur dIntensit de Contraintes K (en MPam), dveloppe dans la thorie

    dIrwin [24]. Ce modle est de ce fait uniquement destin aux matriaux fragiles. Tant que

    la plasticit reste confine, le calcul de K est acceptable et le modle est valid. Lquation

    qui rgit ce modle, est :

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    31/169

    ( )mKCdN

    da= (I.31)

    Avec :

    minmax KKK = (I.32)

    O C et m sont des coefficients caractristiques du matriau tudi. Ils sont obtenus par

    le biais dessais de traction sollicitation cyclique raliss sur des prouvettes CT

    normalises. Pour des matriaux mtalliques courants, la valeur de m est comprise entre 2

    et 5. Kmax et Kmin, sont respectivement, la valeur maximale et minimale du Facteur

    dIntensit de Contraintes.

    La relation propose par Paris et Erdogan [23], permet un calcul simple de prdiction

    du temps de propagation, mais ne tient pas compte de linfluence des paramtres

    intrinsques et extrinsques prsents prcdemment. De plus, elle ne donne aucun

    renseignement sur le comportement de la fissure dans le domaine de la rupture (cf. figure I-

    21, Zone III) ou au niveau du seuil de non fissuration (cf. figure I-21, Zone I). Dans la zone

    I, cette relation surestime la vitesse de propagation relle, et dans la zone III, elle en donne

    une valeur beaucoup trop faible.

    Figure I-21 : Schmatisation des stades de propagation dune fissure de fatigue.

    Il est important de souligner quun certain nombre dauteurs ont montr lintrt de ces

    deux tats limites.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    32/169

    Ltat limite nomm KS, figure I-21, correspond au seuil en dea duquel, la

    propagation de la fissure ne pourra se faire. Dans la norme Afnor [25], ce seuil peut tre

    dfini comme tant la valeur asymptotique de K pour laquelle da/dN tend vers 0. Il est

    conventionnellement obtenu comme tant la valeur de K qui correspond une vitesse de

    propagation de fissure de 10-7 mm/cycle.

    II-8] Emission acoustique

    II-8-1] Principe de fonctionnement

    La technique de dtection par mission acoustique est essentiellement utilise pour

    ltude des phnomnes physiques et des mcanismes dendommagement du matriau,

    mais galement comme mthode de contrle non destructif (CND). Selon lAssociation

    Franaise de NORmalisation (AFNOR) [26], le phnomne dmission acoustique

    correspond un phnomne de libration dnergie lastique sous forme dondes lastique

    transitoires au sein dun matriau ayant des processus dynamiques de dformation.

    Il sagit donc dune mthode passive denregistrement volumique dune forme de

    rponse dun matriau face une sollicitation mcanique. Cette technique est non

    directionnelle, les sources missives irradient leur nergie dans toutes les directions. De

    plus, lmission acoustique est sensible la croissance et la multiplication des dfauts et

    aux changements dans le matriau plutt qu la prsence de dfauts statiques. La dtection

    ne peut donc se faire quau moment mme o seffectue le relchement des contraintes

    donnant naissance lmission acoustique.

    La technique de lmission acoustique consiste dtecter, en temps rel, des ondes

    pour en extraire des informations sur le comportement du matriau. On distingue

    communment lmission acoustique continue de lmission acoustique discrte par salves

    (ou pulses). Lmission discrte est constitue de signaux transitoires alatoires de fortes

    nergies et de courte dure. Lmission acoustique continue correspond laugmentation

    ponctuelle dun bruit de fond qui sapparente, par exemple, aux mouvements des

    dislocations dans un mtal lors des dformations plastiques [27].

    Ce type dmission est trs peu utilis. Lavantage des vnements discrets rside dans

    le fait quils puissent tre spars les uns des autres, contrairement aux vnements

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    33/169

    continus. Les sources dmission acoustique sont lies des phnomnes irrversibles. On

    compte parmi ces phnomnes physiques :

    Dformation plastique, mouvement de dislocations, maclage, glissement aux

    joints de grains, formation des bandes de Piobert-Luders, rupture dinclusion ou

    de composs intermtalliques, transformation de phase,

    Amorage et propagation de fissures,

    Fragilisation par hydrogne,

    Corrosion,

    Rupture microscopique et macroscopique dans les matriaux composites,

    Frottement,

    Impacts (mtalliques,),

    Fuites (de liquide ou de gaz), cavitation, bullition,

    Bruits extrieurs des essais (mise en place de montage, groupe hydraulique

    des machines dessai, environnement, etc.).

    Daprs Touya [28], les principaux facteurs, influenant le taux dmission acoustique

    dun matriau, peuvent tre rpertoris de la manire suivante, tableau I-3.

    Facteurs favorisant les signaux de :

    Grande Amplitude Faible Amplitude

    Forte limite dlasticit Faible limite dlasticit

    Transformation martensitique Transformation par phase de diffusion

    Anisotropie Isotropie

    Htrognit Homognit

    Epaisseur importante Epaisseur faible

    Taille de grain leve Structure grains fins

    Tendance former des macles Maclage trs difficile

    Rupture par clivage Dformation par cisaillement

    Propagation de fissure Dformation plastique uniforme

    Temprature basse Temprature leve

    Vitesse de sollicitation leve Vitesse de sollicitation faible

    Grande dformation Petite dformation

    Tableau I-3 : Principaux facteurs influenant le taux dmission acoustique dun matriau [28].

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

    34/169

    II-8-2] Acquisition des signaux

    La transformation des ondes mcaniques, la surface dun matriau, en signaux

    dmission acoustique, est gnralement ralise par lutilisation de capteurs de nature

    pizolectrique. Ces derniers sont placs en surface du matriau tudi, le couplage tant

    assur le plus souvent par lutilisation dun gel silicone. Le couplage amliore la

    transmission des ondes entre la surface tudie et le capteur. Le signal dtect est ensuite

    amplifi, chantillonn puis stock pour un traitement futur.

    Deux grandes familles de capteurs sont utilises en mission acoustique. Les premiers

    possdent une bande passante rgulire, dans une zone tendue de frquences allant

    jusquau MHz, sont appels : large bande . Ils prsentent lavantage de peu modifier la

    forme relle du signale, mais possdent, comparativement au second, une plus faible

    sensibilit. Les seconds, dits rsonnant , ont une bande passante moins large et un pic de

    rponse aux alentours dune frquence dfinie. Cette caractristique entrane

    inexorablement une modification de lallure des signaux, ainsi que de leur contenu

    frquentiel. Cependant, ils sont beaucoup plus sensibles et permettent une dtection des

    signaux de plus faible frquence.

    Le choix du capteur est donc trs important, pour ladapter linformation souhaite.

    Pour un signal obtenu dans une salve dmission discrte, plusieurs informations

    peuvent tre extraites.

    Tout dabord, nous nous plaons dans lhypothse o chaque salve correspond un

    vnement physique (obtenu dans le matriau considr) et o la forme de la salve est

    directement lie aux caractristiques de cet vnement.

    Il est important de relever tous les paramtres pouvant caractriser un type de signal

    dans le but didentifier les diffrents mcanismes mis en jeu. Dans la figure I-22, sont

    annots les principaux paramtres exploitables. La plupart de ces paramtres sont dfinis

    par rapport un seuil dacquisition. Plusieurs mthodes existent pour fixer ce seuil. La plus

    couramment employe tant le rglage un niveau lgrement suprieur la valeur du

    bruit de fond.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    Figure I-22 : Principaux paramtres mesurs sur une salve acoustique.

    Les paramtres classiquement enregistrs en temps rel sont les suivants :

    Le temps : temps darrive en jour/heure/minute/seconde, par rapport au dbut

    de lessai,

    Le nombre de coups ou le nombre dalternance : nombre de franchissement du

    seuil par le signal,

    La dure : temps qui spare le premier et le dernier dpassement du seuil par le

    signal (unit s),

    Le temps de monte : temps qui spare le premier dpassement de seuil et le

    coup damplitude maximale (unit s),

    Lamplitude : amplitude maximale enregistre pendant la salve (unit dB),

    Lnergie : nergie totale dlivre par le capteur (unit dnergie : ue)

    ( )=D

    tEAdtVE

    0

    2 (I.33)

    O V(t) est la valeur instantane de lamplitude de la salve et D sa dure,

    La frquence moyenne : rapport entre le nombre de coups et la dure (unit

    kHz),

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    Average Signal Level (ASL) : tension efficace calcule et compresse de

    manire logarithmique. LASL bnficie dune grande dynamique, et est

    reprsentative du bruit de fond (prcision 1 dB),

    Rooth Mean Square (RMS) : tension efficace linaire. Cette valeur mesure

    galement le bruit de fond et prsente une grande prcision (200 V), mais une

    dynamique restreinte.

    II-8-3] Dtection de lamorage de la fissure

    Pendant la phase de propagation de fissure, Smith [29] a montr que les ruptures et/ou

    les dcohsions des inclusions, taient la source principale dmission acoustique. En effet,

    les inclusions sont gnralement trs fragiles et donc rompent assez facilement. Ceci est

    rvl par lexamen de la surface fissure au Microscope Electronique Balayage

    (M.E.B.). Smith [29] y montre lexistence dun nombre dinclusions rompues le long de la

    surface. Il remarque que le nombre dvnements acoustiques enregistrs est plus grand

    que le nombre dinclusions rompues.

    Ce phnomne peut tre expliqu de deux manires :

    Une inclusion peut se rompre en plusieurs fois et produire donc plus dun

    vnement acoustique,

    Une observation surfacique est insuffisante pour compter le nombre

    dinclusions rompues, de part et dautre de la fissure.

    Lors dune propagation de fissure obtenue, par coalescence de microfissures, nous

    remarquons le niveau assez faible dnergie. Il est donc assez difficile de corrler mission

    acoustique et vitesse de propagation de fissure.

    Lamorage de la fissure, par contre, est beaucoup plus facile dtecter lors dessais de

    rupture statique, figure I-23 correspondant un essai de flexion 3 points sur une prouvette

    Tuile Romaine (le principe de lessai est explicit au paragraphe II-3-2 du chapitre II). Cet

    amorage est caractris par un pic dnergie se dgageant trs nettement lors de

    lenregistrement.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000Temps (s)

    Ch

    arg

    e (k

    N)

    0

    2000

    4000

    6000

    8000

    10000

    12000

    En

    erg

    ie (

    ue)

    Figure I-23 : Dtection de lamorage dune fissure.

    III] INFLUENCE DE LHYDROGENE SUR LE CONTROLE DE LA NOCIVITE

    DES DEFAUTS

    III-1] Lhydrogne

    L'hydrogne est l'atome le plus simple de lunivers, et galement le plus abondant,

    (75 % en masse et 95 % en nombre d'atomes). On le trouve en grande quantit dans les

    toiles et les plantes gazeuses, mais reste trs rare dans l'atmosphre terrestre : environ

    1 ppm en volume. Son noyau ne contient qu'une seule particule : un proton. Autour de ce

    noyau, un seul lectron tourne.

    La communaut scientifique sattache dire que c'est le premier lment form sur

    terre. L'hydrogne aurait ainsi donn naissance tous les autres lments qui composent la

    matire. La molcule d'hydrogne est compose de 2 atomes d'hydrogne. On l'appelle

    parfois le di-hydrogne (H2). C'est le gaz le plus lger puisque 1 litre pse moins de 90

    milligrammes.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    Il possde 3 isotopes, le Protium ( H1

    1 , environ 99,98%, isotope stable), le Deuterium

    ( H2

    1 , 0,015%, isotope stable) et le Tritium ( H3

    1 ,un atome de Tritium pour 1018 atomes de

    Protium, isotope radioactif).

    III-1-1] Les proprits physiques

    L'hydrogne ne se trouve dans l'atmosphre qu' l'tat de traces, il est donc gnr

    partir des hydrocarbures (ptrole et ses drivs), et partir de l'eau, puisqu'il reprsente la

    fraction la plus lgre de la molcule H2O.

    L'hydrogne est un gaz incolore, inodore et sans saveur, extrmement inflammable, trs

    lger, qui n'entretient pas la vie et ragit facilement en prsence d'autres substances

    chimiques. Cest le plus petit des atomes. Son faible rayon atomique fait quil est du mme

    ordre de grandeur que la taille des sites interstitiels dans un rseau mtallique. Il peut donc

    se trouver facilement en solution dinsertion dans les mtaux usuels.

    Quelques donnes caractristiques :

    Poids molculaire 2,016 g/mol

    Solubilit dans l'eau (1,013 bar et 0C) 0,0214 vol/vol

    Concentration dans l'air 0,00005 % vol

    Temprature d'auto inflammation 560 C

    Masse volumique de la phase liquide (1,013 bar au point d'bullition) 70,973 kg/m3

    Masse volumique du gaz (1,013 bar au point d'bullition) : 1,312 kg/m3

    Masse volumique de la phase gazeuse (1,013 bar et 15C) 0,085 kg/m3

    Point de fusion -259C

    Point d'bullition (1,013 bar) -252,8C

    Chaleur latente de vaporisation (1,013 bar au point d'bullition) 454,3 kJ/kg

    Chaleur latente de fusion (1,013 bar, au point triple) 58,158 kJ/kg

    Viscosit (1,013 bar et 15C) 0,0000865 Poise

    Conductivit thermique (1,013 bar et 0C) 168,35 mW/(m.K)

    Facteur de compressibilit (en phase gazeuse 1,013 bar et 15C) 1,001

    Tableau I-4 : Donnes caractristiques sur lhydrogne [2].

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    III-1-2] Les diffrents modes dobtention

    L'hydrogne est un gaz tellement lger qu'il ne peut pas tre retenu dans notre

    atmosphre. Encore plus lger que l'hlium qui gonfle les ballons. Impossible donc de

    trouver de l'hydrogne gazeux sur terre.

    Et pourtant, latome d'hydrogne est le plus abondant dans lunivers. On le retrouve

    partout, mais jamais tout seul. Il est toujours associ d'autres atomes.

    Tout d'abord dans l'eau. La molcule d'eau est compose d'un atome d'oxygne et de

    deux atomes d'hydrogne. Et de l'eau, on en trouve beaucoup : elle recouvre 70% de notre

    terre et constitue plus de 60% de notre corps!

    Ensuite dans les hydrocarbures, qui comme leur nom l'indique, sont forms de carbone

    et d'hydrogne.

    Llectrolyse de leau

    La raction chimique, qui se produit lors de llectrolyse de leau, est la raction inverse

    celle obtenue dans une pile. Il faut de l'eau trs pure (dionise) pour viter que les

    impurets perturbent le fonctionnement de l'lectrolyse. Typiquement, la cellule

    dlectrolyse est constitue de deux lectrodes (cathode et anode), d'un lectrolyte et un

    gnrateur de courant. Llectrolyte peut tre une membrane polymre changeuse de

    protons ou une membrane cramique conductrice dions oxygne.

    Dans le cas d'une membrane changeuse de protons, nous avons les ractions suivantes:

    A l'anode, l'eau se dissocie en oxygne et en protons. Les lectrons partent dans

    le circuit.

    H2O 2H+ + O2 + 2e

    - (I-34)

    A la cathode, les protons, passs travers la membrane, se recombinent avec les

    lectrons pour donner l'hydrogne.

    2H+ + 2e- H2 (I-35)

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    Sous lapport du courant, l'eau est dissocie en hydrogne et oxygne. Il est ncessaire

    d'apporter de l'nergie lectrique, puisque l'enthalpie de dissociation de leau est de

    285kJ/mol. Cela correspond un potentiel thorique de 1,481 V 25C, mais en pratique

    nous sommes plutt entre 1,7 2,3 V.

    Actuellement, des lectrolyseurs d'une puissance de 1 100 kW sont dvelopps. Le

    principal inconvnient de cette mthode est sa dpendance lutilisation de lnergie

    lectrique (dont la production est polluante). Il faudrait donc lui coupler de llectricit

    provenant de source non polluante : solaire, olienne, ou hydrolectrique. Le cot de la

    production par lectrolyse est lev, de lordre de 3 euros par kilogramme (avec un prix

    moyen du kilowatt heure de 6 centimes deuros en France).

    Le craquage de leau

    Le nuclaire pourrait aussi permettre la production d'hydrogne. Depuis 5 ans, des

    racteurs dits de 4me gnration sont l'tude. Plus srs, ils devront aussi permettre de

    consommer moins de combustible nuclaire, produire moins de dchets mais galement

    produire autre chose que de l'lectricit : de l'hydrogne ou de l'eau de mer dsale. On

    parle de rendements de l'ordre de 50 %.

    Peu de pays (10 en tout) travaillent actuellement sur cette technologie, nous citons la

    France, les USA, le Japon, l'Argentine, le Brsil, Canada, Core du Sud, Afrique du Sud,

    Suisse, Royaume-Uni. Il existe en tout 6 technologies : le racteur neutrons rapides

    (R.N.R.) refroidi soit par du sodium liquide, soit par un alliage de plomb liquide, ou encore

    par du gaz, le racteur refroidi avec de l'eau supercritique, le racteur gaz trs haute

    temprature, et enfin le racteur sels fondus.

    Le CEA a retenu en particulier le racteur gaz haute temprature, soit 1100C. Ce

    haut niveau de temprature permet de dcomposer l'eau en hydrogne et en oxygne par

    une raction catalyse. Le Japon et les USA s'intressent au systme refroidi au sodium.

    Nanmoins, cette technologie ne serait commercialement disponible que vers 2030-2040.

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    Le reformage la vapeur

    Le gaz naturel et le charbon, brls haute temprature, permettent dobtenir de

    lhydrogne. Cette opration, appele reformage la vapeur, est toutefois polluante

    puisquelle dgage du dioxyde de carbone, qui entre en compte dans leffet de serre.

    Avec le gaz naturel, le cot de production revient en moyenne plus de 1 euro par

    kilogramme dhydrogne, mais il augmente drastiquement lorsque lon prend en compte

    les cots de stockage du dioxyde de carbone (par pigeage au fond des ocans ou dans les

    cavits souterraine ayant servi lextraction du ptrole ou du gaz).

    La biomasse

    La biomasse (bois, cellulose, dchets, etc.) est quasiment illimite et renouvelable.

    Plusieurs mthodes existent actuellement :

    transformation en alcool (thanol, mthanol) ou mthane suivi de reformage,

    pyrolyse et gazification de la biomasse suivies de reformage.

    La fermentation de la biomasse permet de produire une solution alcoolise, dont on

    pourra ensuite obtenir aprs distillation du mthanol ou de l'thanol. Un autre type de

    fermentation (anarobie) permet d'obtenir du biogaz contenant essentiellement du mthane

    et du CO2. Ceux ci peuvent tre ensuite reforms suivant les procds vus prcdemment.

    Dans le cas de la gazification de la biomasse, on sche la biomasse, puis on la

    thermolyse 600C. On la fait ragir vers 1000C avec de l'air ou de l'eau (reformage), et

    on limine enfin les impurets. De l, on obtient un gaz riche en H2 et CO, que l'on peut

    utiliser directement pour produire de l'lectricit, purifier pour en extraire H2, ou

    transformer en mthanol. C'est un procd dont la mise au point pourrait mettre encore 5

    8 ans.

    Son cot de production est suprieur 2 euros par kilogramme.

    Les produits organiques

    La biophotolyse permet des organismes vivants (algues et bactries) de casser les

    molcules deau en produisant de lhydrogne. Actuellement, les rendements ne sont pas

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    suffisamment levs. Toutefois, en modifiant le matriel gntique de certaines bactries, il

    serait possible doptimiser leur rendement. Une autre voie vise intgrer ces capteurs

    vivants sur des puces lectroniques, symbole dune convergence entre nanotechnologie et

    biotechnologie.

    III-1-3] Domaines dutilisation

    Les toiles, ainsi que le soleil sont essentiellement composes d'hydrogne. Par une

    raction de fusion entre deux atomes d'hydrogne, le soleil produit une trs grande quantit

    d'nergie et se transforme en hlium. C'est cette nergie qui chauffe la terre.

    De plus, lutilisation de lhydrogne nest pas si rcente que cela. Puisquil sert faire

    dcoller des fuses depuis 1968, et quil tait dj employ dans les V1 allemand pendant

    la Seconde Guerre Mondiale.

    Le lanceur ARIANE emporte avec lui 150 tonnes d'hydrogne et d'oxygne liquide

    pour faire fonctionner le moteur Vulcain 2. Leur rencontre produit une trs grande quantit

    d'nergie qui propulse la fuse.

    Lhydrogne est essentiellement utilis, de nos jours, dans les industries

    chimiques pour la fabrication :

    dengrais agricoles

    (synthse de lammoniac : 3 H2 + N2 2NH3 (I-36)),

    de rsines, de caoutchouc ou dautres produits pour la synthse chimique

    (synthse du mthanol : H2 + CO CH3OH (I-37)),

    du sucre basse calorie (Aspartam).

    Dans 95% des cas [30], lhydrogne est fabriqu sur place et non transport du site de

    production vers le site dutilisation.

    Lutilisation plus grande chelle de cette nergie, contraint les fabricants avoir

    recourt la distribution de lhydrogne par gazoducs, puisquil est dj utilis dans les

    piles combustible, figure I-25, destines aux batteries de tlphones portables, aux

  • CHAPITRE I Etude bibliographique

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    batteries des voitures, figure I-24, et bus dis cologique, figures I-26