42
Ce projet a été réalisé avec le soutien financier de la Commission européenne. Auteurs : Pieter ‘t Hart / Dick Schotte Etude sur les ressources humaines : « Changements démographiques et exigences en matière de compétences dans le secteur européen de la construction navale et de la maintenance navale » Comité européen du dialogue social « chantiers navals »

Etude sur les ressources humaines (2008)

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Changements démographiques et exigences en matière de compétences dans le secteur européen de la construction navale et de la maintenance navale.

Citation preview

Page 1: Etude sur les ressources humaines (2008)

Ce projet a été réalisé avec le soutien financier de la Commission européenne.

Auteurs : Pieter ‘t Hart / Dick Schotte

Etude sur les ressources humaines :

« Changements démographiques et exigences en matière de compétences dans le secteur européen de la

construction navale et de la maintenance navale »

Comité européen du dialogue social « chantiers navals »

Fédération Européenne des Métallurgistes

International Trade Union House (ITUH)Boulevard du Roi Albert II, 5 (bte 10)B-1210 BrusselsPhone.: +32.2.227.10.10Fax: +32.2.217.59.63E-mail: [email protected]: www.emf-fem.org

Community of European Shipyards’ Associations

Rue Marie de Bourgogne 52-54B-1000 BrusselsPhone: +32.2.230.27.91Fax: +32.2.230.43.32E-mail: [email protected]: www.cesa.eu

Photos reproduites avec l’aimable autorisation de Aker Yards; Lars Skaaning et Odense Steel Shipyard; Aker Yards France; Howaldtswerke-Deutsche Werft GmbH; Meyer Werft; ECSA.

Conception graphique: CREATIN

Page 2: Etude sur les ressources humaines (2008)

1

Table des matières

1. Préface ................................................................................................................................................................. 2

2. Objectif de l’étude ............................................................................................................................................ 3

3. Description du projet ...................................................................................................................................... 4

4. Méthode .............................................................................................................................................................. 5

5. Comment lire ce rapport ?............................................................................................................................. 7

6. Taille et structure actuelle des chantiers navals européens .................................................................... 8

7. Perspectives d’avenir des chantiers navals européens............................................................................18

8. Conclusions et recommandations ..............................................................................................................32

Annexe 1 : groupe de travail chargé de l’étude RH ....................................................................................36

Annexe 2 : glossaire et questionnaire ............................................................................................................37

Annexe 3 : liste des personnes interviewées ...............................................................................................40

Page 3: Etude sur les ressources humaines (2008)

2

Préface 1.

C’est pour nous un réel plaisir de présenter l’étude suivante : cette étude est le troisième projet mené de concert par la Fédération européenne des Métallurgistes (FEM) et la Communauté des Associations européennes de chantiers navals (CESA) dans le cadre du Comité européen de Dialogue social sectoriel sur les chantiers de construction et de réparation navale (CDSS). Cette étude sur les ressources humaines donne une vue d’ensemble de l’évolution démographique et des besoins en compétences dans le secteur européen de la construction et de la réparation navale ; elle est fondée sur des enquêtes et interviews réalisées au niveau national.

Les entreprises, les syndicats, les comités d’entreprise et les associations nationales ont été consultés au cours de ce processus. C’est la raison pour laquelle ce projet est un excellent exemple du type de dialogue social possible qui devrait être renforcé au niveau national et au niveau international à l’avenir, si nous voulons que les points décrits dans le présent rapport deviennent réalité.

Des divergences naissent parfois entre dirigeants de chantiers navals et représentants des syndicats en raison des intérêts divergents qui sont les leurs. Toutefois, de part et d’autre, l’intérêt fondamental est le même : assurer la pérennité d’une industrie européenne saine et en bonne santé. À cette fin, le Comité européen du Dialogue social sur les chantiers navals est un véhicule essentiel permettant une meilleure compréhension entre les chantiers navals et les syndicats ; il devrait par conséquent intensifier son travail et donner un cadre au dialogue social au niveau régional et local.

L’étude recommande de chercher des solutions en matière d’éducation et de formation, mais aussi en matière de pénurie de main-d’œuvre due aux changements démographiques. Ceci appelle à étudier la question de manière constructive, dans le but de trouver, en temps voulu, des solutions tout en tenant compte des deux questions que sont la délocalisation et l’importance de l’image de marque du secteur. Dès que cela sera possible, le CDSS soutiendra pleinement toute initiative menée au niveau européen ; par contre, la mise en pratique effective de ces initiatives devra être réalisée au niveau national ou au niveau de chaque entreprise.

Au sein de l’Union européenne, travailleurs et entreprises bénéficient de la libre circulation. Cependant, les différences de normes sociales entre les états membres de l’Union peuvent également causer des frictions que le dialogue social peut aider à résoudre. Les partenaires sociaux européens devront donc tenter de traiter de la question des principes fondamentaux en matière de normes sociales. Un tel dialogue devrait également contribuer à donner au grand public une perception positive du secteur, ce qui est essentiel pour aider les chantiers navals à recruter du personnel.

Les 5 et 6 juin 2008, les résultats de l’étude seront présentés à l’atelier ressources humaines qui se tiendra à Koudkerke (Pays-Bas) et sur base de ces résultats, initiatives et programmes pour la promotion de bonnes pratiques seront débattus. Par la suite, le CDSS et les partenaires sociaux au niveau national devraient recevoir des recommandations permettant de construire un cadre qui leur servira à rédiger les politiques de formation et de qualification futures, cadre qui devra être aussi précis que possible.

Nous espérons que cette étude sur les ressources humaines et l’atelier qui lui fera suite nous permettront d’ouvrir la voie à des politiques de ressources humaines plus souples bénéfiques aux chantiers navals européens et aux partenaires sociaux.

Henk van Beers Ruud SchoutenPrésident du CDSS Vice-président du CDSS

Peter Scherrer Reinhard LükenSecrétaire général de la FEM Secrétaire général de la CESA

Page 4: Etude sur les ressources humaines (2008)

3

Objectifs de l’étude2.

Le principal objectif de ce projet est d’identifier les problèmes liés aux changements démographiques dans le secteur de la construction et de la maintenance navale en Europe par rapport aux besoins en compétences qui se dessineront dans les cinq prochaines années et de donner un aperçu des perspectives à 10 ou 15 ans.

Cette étude nous livre une analyse de la situation actuelle et présente les changements qui devraient intervenir dans le secteur de la construction et de la réparation navale en Europe et son but est d’améliorer les expériences en matière de gestion du personnel. Par une compréhension en profondeur de la situation, il est possible d’évaluer l’impact présent et futur des changements démographiques et d’avoir, par ce biais, une base à l’établissement éventuel d’une stratégie à long terme offrant des solutions potentielles aux besoins en compétences des chantiers navals, que ce soit en matière de soutien à l’adaptabilité des travailleurs ou en matière de stratégie de formation tout au long de la vie.

Le projet passe à la loupe la structure actuelle des ressources humaines sur les chantiers navals européens et envisage des questions telles que le vieillissement, les besoins en qualification et en compétences afin d’identifier les mesures éventuelles de gestion de la formation et du recyclage, et de donner des perspectives à cinq ans et à plus long terme sur le recrutement et les pénuries de qualifications.

Les partenaires sociaux du secteur de la construction et de la réparation navale ont compris que l’avenir de leur secteur dépend de sa productivité et de sa compétitivité, mais aussi de la qualification de sa main-d’œuvre ; c’est pourquoi ils ont développé le présent projet qui est la partie maîtresse de leur programme de travail.

Page 5: Etude sur les ressources humaines (2008)

4

Description du projet3.

Ce projet est composé de deux étapes principales :

Une étude réalisée par un expert en ressources humaines d’un chantier naval. Cette étude devrait •déboucher sur la rédaction d’un rapport faisant un état des lieux et identifiant le problème afin d’en comprendre toute la profondeur. Ce rapport serait alors traduit et publié avant la tenue de l’atelier européen.

Un atelier européen sur les ressources humaines rassemblant les partenaires sociaux du secteur •de la construction et de la réparation navale afin de discuter des résultats de l’étude, d’avoir un échange de vues sur les initiatives éventuelles et de réfléchir sur les possibles solutions pour demain. Un second rapport résumera les exposés et les principaux résultats de l’atelier.

Page 6: Etude sur les ressources humaines (2008)

5

Méthode 4.

L’étude permettra de développer un profil complet d’âge et de compétences pour les travailleurs du secteur de la construction et de la réparation navale en Europe en recueillant les données dans 14 pays où sont présents des affiliés de la CESA et de la FEM, à savoir la Croatie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Dans le présent rapport, ces différents pays seront repris sous l’appellation « secteur de la construction navale dans l’UE-14». L’étude est composée des étapes suivantes :

Définition d’un nombre limité de professions essentielles reprises dans un glossaire permettant de a. parler un langage commun et de rendre ces professions comparablesCollecte de données sur les ressources humaines auprès des associations nationales et des b. chantiers navals des 14 pays où la CESA et la FEM sont présentesCompilation et analyse des données ressource humaines pour les cinq prochaines annéesc. Intégration des commentaires et amendements des partenaires sociauxd. Approbation par le comité du dialogue social sectoriel des chantiers navalse. Traduction en allemand, français, italien, polonais et espagnolf. Dernier peaufinage et publication du rapport d’étudeg.

L’agrégation des données disponibles au niveau national pour cette étude a été réalisée par deux experts en ressources humaines jouissant d’une solide expérience de la manière dont les chantiers navals sont gérés. Les experts ont donc fait le tour des pays participant à l’étude et interviewé les partenaires sociaux pour obtenir un complément d’information sur base des données agrégés existantes.

L’étude sur les ressources humaines a été divisée en quatre parties :

Première partie (décembre 2007 à janvier 2008)Le point de départ de cette étude fut la préparation du projet : le développement de l’enquête sur les ressources humaines comprenant un questionnaire et un glossaire des principales professions que l’on retrouve sur les chantiers navals, ainsi que les principaux profils de qualification et de compétences. Ces deux outils ont été développés par un petit groupe composé d’un expert en ressources humaines et de représentants des partenaires sociaux que sont la CESA et la FEM (voir Annexe 1). Avant d’envoyer le questionnaire et de lancer l’enquête ressources humaines, les départements ressources humaines de certains grands chantiers navals d’Allemagne, des Pays-Bas et de France se sont vus demander de tester et d’évaluer le projet de questionnaire à l’avance.

Deuxième partie (janvier à mars 2008)Le questionnaire définitif et le glossaire d’accompagnement ont été envoyés aux associations nationales et à plusieurs chantiers afin d’accumuler suffisamment de données quantitatives sur le secteur de la construction navale et d’avoir une vision de l’intérieur des besoins par pays et par type de chantiers navals (voir Annexe 2). Dans le même envoi, les personnes de contact ont été informées des interviews prévues dans leur pays et devant se dérouler en mars et avril 2008 ; il leur a également été dit que les données quantitatives tirées des questionnaires serviraient de base à la discussion dans chaque pays. Il leur a été suggéré d’activer des groupes de travail nationaux composés de représentants ressources humaines des chantiers navals et d’inviter un représentant des partenaires sociaux à participer étant donné que cette étude est issue de la collaboration entre la CESA et la FEM.

Page 7: Etude sur les ressources humaines (2008)

6

Troisième partie (mars – avril 2008)Des interviews ont été organisées avec des représentants des associations nationales, des chantiers navals et des syndicats en Croatie, au Danemark, en Finlande, en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, en Roumanie et en Espagne. Pendant ces entretiens, les résultats des questionnaires ont été évalués et les tendances et les derniers développements en matière de ressources humaines dans la construction navale ont été discutés en profondeur. Un aperçu des personnes interviewées est repris en Annexe 3 du présent rapport.

Quatrième partie (avril – mai 2008)Cette dernière phase de l’étude ressources humaines comprend l’analyse des interviews et la rédaction du rapport. Un premier projet de rapport a été distribué pour évaluation et commentaires par le groupe de travail et les partenaires sociaux/membres du CDSS. Le rapport définitif était prêt à la mi-mai 2008.

L’étude sur les ressources humaines devait être finalisée avant l’atelier sur les ressources humaines étant donné que celle-ci servira de base et de point de départ aux discussions de la conférence. Ces débats devraient donner la possibilité de construire un cadre permettant de mettre en pratique diverses politiques de formation et de qualification.

Page 8: Etude sur les ressources humaines (2008)

7

Comment lire ce rapport ?5.

Les cinq premiers chapitres du présent rapport sont une introduction à l’étude et présentent ses objectifs, la description du travail et de la méthode de travail. Le chapitre 6 donne un aperçu de la situation actuelle dans le secteur de la construction et de la réparation navale en Europe du point de vue de l’évolution des ressources humaines. Le chapitre 7 analyse les développements futurs en matière de ressources humaines sur base des résultats des questionnaires et des interviews réalisées auprès des représentants de divers chantiers navals européens. Enfin, le chapitre 8 donne un aperçu des conclusions tirées des résultats des questionnaires et interviews, et émet plusieurs recommandations d’action future.

Les graphiques en bleu qui figurent dans le présent rapport sont tirées des données Eurostat ; les graphiques en orange indiquent le statut actuel de la construction navale dans l’UE-14 ; les graphiques en pourpre passent en revue les besoins attendus de la construction navale, et enfin, les graphiques en rouge donnent des informations financières.

Dans le rapport, certains paragraphes sont écrits en caractères italiques. Ce sont des citations tirées d’autres publications ou d’interviews organisées avec les représentants des associations nationales, avec des représentants des chantiers navals, avec des membres des comités d’entreprise et/ou des syndicats.

Page 9: Etude sur les ressources humaines (2008)

8

0 2,500 5,000 7,500 10,000 12,500 15,000 17,500 20,000

Germany

France

Poland

Romania

Netherlands

Italy

Croatia

Spain

United Kingdom

Finland

Denmark

Greece

Portugal

Malta

New building

Repair

Other

Taille et structure actuelle des 6. chantiers navals européens

L’industrie européenne de la construction navale est très diversifiée en termes de taille d’entreprises et de structures. Certains chantiers navals n’emploient que quelques personnes, alors que d’autres ont des milliers de travailleurs. Certains chantiers navals se concentrent sur la construction de nouveaux navires alors que d’autres se consacrent à la réparation et à la maintenance des navires. Certains chantiers se focalisent sur des types spécifiques et novateurs de bateaux alors que d’autres utilisent l’innovation pour construire toute une série de navires différents. Certains chantiers navals construisent pour des clients commerciaux alors que d’autres sont sous contrat pour les gouvernements. Toutefois, nous sommes tous impliqués dans ce secteur appelé la construction navale, et c’est là notre base commune de travail.

Le secteur de la construction navale est international et cyclique par nature. À l’heure actuelle plus de 300 chantiers navals en Europe vivent le plus grand boum de la construction navale depuis 40 ans, ce qui s’accompagne aussi d’une explosion des activités de maintenance, de réparation, et de conversion de la flotte de navires existants. L’image de la construction navale est bonne et s’améliore de jour en jour.

Figure 1 : total des effectifs dans la construction navale pour l’UE-14

Le secteur européen de la construction navale est un secteur de pointe qui offre des emplois directs à plus de 150.000 personnes en Europe. Les effectifs de la sous-traitance, les emplois indirects et le personnel temporaire ne sont pas inclus dans ces statistiques. La Figure 1 vous donne un aperçu du nombre total de travailleurs dans la construction navale par pays ventilé entre construction de nouveaux navires, réparation et autres activités.

Page 10: Etude sur les ressources humaines (2008)

9

Les résultats des questionnaires nous apprennent que les effectifs totaux des 14 pays participant à l’étude sur les ressources humaines (pays identifiés ci-après par l’abréviation UE-14) tournent autour des 127.500 personnes, dont 100.000 pour la construction de nouveaux navires, 22.000 pour les services de réparation et de maintenance et 5500 qui travaillent à d’autres activités telles que la charpente spécialisée pour la construction navale ou encore l’ingénierie électrique ou mécanique spécialement conçues pour la marine. De ces 127.500 personnes qui travaillent dans l’industrie de la construction navale de l’UE-14, 103.000 personnes sont identifiées comme techniciens qualifiés (81 %) et travaillent dans des domaines tels que la vente technique, le service après-vente, la conception, l’ingénierie, la préparation du travail et la production.

Vu qu’en sa qualité de fabricant d’équipements, le secteur de la construction navale a fréquemment recours à la sous-traitance, l’on estime qu’au moins 600.000 personnes sont employées directement ou indirectement par l’industrie européenne de la construction navale.

«En Espagne, le secteur de la construction navale ne s’est jamais aussi bien porté. Bien qu’environ 8000 travailleurs soient employés par les chantiers, le nombre de sous-traitants directement impliqués dans la construction navale est élevé et se développe rapidement. Si l’on additionne le nombre de travailleurs employés directement par les chantiers navals et le nombre de travailleurs au service de la sous-traitance, nous atteignons les 15 à 17.000 personnes. Ainsi, on peut dire qu’il y a autant de travailleurs employés directement que de travailleurs employés par les sous-traitants de la construction navale. » (Source : Interview Uninave avril 2008)

Situation démographique et prévision pour les effectifs en Europe6.1

Le vieillissement de la main-d’œuvre européenne est un énorme défi. Bien que la population totale de l’UE à 25 ne doive que légèrement chuter d’ici 2050 si l’on en croit les prévisions d’Eurostat, prévisions à la base de la Figure 2, la pyramide des âges devrait par contre radicalement changer.

Figure 2 : données démographiques de l’UE à 25 pour 2000 /2025 / 2050

17,1 14,4 13,3

13

10,5 9,7

36,9

31,128,2

17,2

21,3

18,5

15,822,7

30,3

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2000 2025 2050

over 65 yrs

50 - 64 yrs

25 - 49 yrs

15 - 24 yrs

under 14 yrs

Page 11: Etude sur les ressources humaines (2008)

10

0% 20% 40% 60% 80% 100%

ItalyRomania

PolandGreeceCroatia

EUFrance

DenmarkNetherlands

GermanyUnited Kingdom

FinlandSpainMalta

Portugal

Q1. under 25 yrs

Q1. 25 - 40 yrs

Q1. 41- 55 yrs

Q1. over 55 yrs

0% 20% 40% 60% 80% 100%

FinlandUnited Kingdom

NetherlandsDenmark

MaltaGermanyRomania

PolandEU

PortugalCroatiaGreeceFrance

ItalySpain

Q1. under 25 yrs

Q1. 25 - 40 yrs

Q1. 41- 55 yrs

Q1. over 55 yrs

11%

12%

36%

39%

40%

38%

13%

12%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

EU Shipbuilding

EU totalemployment Q1. under 25 yrs

Q1. 25 - 40 yrs

Q1. 41- 55 yrs

Q1. over 55 yrs

« D’ici 2050, l’UE aura perdu 48 millions de personnes en âge de travailler (âgés de 15 à 64 ans) et aura gagné 58 millions de retraités (âgés de 65 ans et plus). Cela signifie que moins de travailleurs vont devoir payer plus de retraites. De 4 personnes en âge de travailler assurant le paiement des allocations de retraite d’un retraité en 2004, ce rapport de quatre à un passera à un rapport de deux à un d’ici 2050. »(Source : European Economy News janvier 2006).

Situation démographique de la construction navale dans l’UE-146.2

Lorsque nous comparons les résultats actuels de la pyramide des âges dans la construction navale de l’UE-14 avec l’ensemble des forces vives de l’Europe sur base des données Eurostat disponibles (2004), nous pouvons en conclure que la construction navale dans l’UE-14 à une main-d’œuvre légèrement plus âgée que le total de la main-d’œuvre européenne.

Figure 3 : main-d’œuvre totale de l’UE à 25 comparée aux effectifs de la construction navale

La Figure 3 indique que la construction navale ne semble pas être confrontée à un problème plus sérieux que le reste des secteurs européens en matière de vieillissement. Par contre, si l’on analyse en détail les chiffres nationaux, nous notons certaines déviations majeures. Ces chiffres sont repris en Figure 4 et ventilés par tranches d’âge jusqu’à 40 ans.

Figure 4 : pyramide des âges des techniciens qualifiés de moins de 40 ans dans la construction navale de l’UE-14

Page 12: Etude sur les ressources humaines (2008)

11

La structure moyenne de la pyramide des âges dans la construction navale de l’UE-14 est indiquée séparément. En règle générale, à l’exception de Malte, les pays du Sud-est de l’Europe ont une main-d’œuvre relativement jeune alors que les pays du nord-ouest de l’Europe ont une main-d’œuvre relativement plus âgée.

C’est la construction navale italienne qui présente le plus grand nombre de techniciens qualifiés de moins de 40 ans (67 %). Nombre de travailleurs qualifiés se retrouvent dans les tranches d’âge de 25 à 40 ans et seulement 3 % de la main-d’œuvre à plus de 55 ans ou moins de 25 ans. C’est au Portugal que la main-d’œuvre des chantiers navals est la plus âgée avec près de 75 % des travailleurs âgés de plus de 40 ans. Cette situation est imputable au fait que pendant les années 70, les chantiers navals portugais ont dû passer des accords contractuels qui continuent, aujourd’hui encore, à bloquer le recrutement de nouveaux effectifs.Seuls trois pays présentent, sur leurs chantiers navals, une main-d’œuvre de moins de 25 ans qui correspond à la moyenne statistique européenne (la Roumanie, la Pologne et le Royaume-Uni). C’est la Roumanie qui a le plus de travailleurs de moins de 25 ans (39 %), c’est d’ailleurs ce même pays qui contribue à relever la moyenne statistique des personnes de moins de 25 ans travaillant sur les chantiers navals de l’UE-14 (11 %).

La Roumanie est l’un des pays d’Europe où la construction navale a une très bonne image de marque. Selon l’association roumaine des chantiers navals, Anconav, le besoin en travailleurs qualifiés en Europe occidentale et aux États-Unis d’Amérique a entraîné un glissement démographique substantiel des constructeurs de navires vers ces pays.

En 2006 et 2007, la Roumanie a perdu environ 2000 travailleurs qualifiés par an à cause de cette tendance. Le pourcentage élevé de jeunes en Roumanie n’est, par conséquent, pas uniquement considéré comme un avantage, étant donné qu’il faut en général environ cinq ans d’expérience professionnelle pour devenir travailleur qualifié.

Perspectives d’avenir à 10 ou 15 ans pour la construction navale6.3

La pyramide des âges des travailleurs de la construction navale de l’UE-14 nous livrer également un aperçu des 10 à 15 années à venir en matière de pénurie de main-d’œuvre. La Figure 5 donne un aperçu de la pyramide des âges par pays répartie par tranches d’âge au-delà de 55 ans. 13 % environ des techniciens qualifiés des chantiers navals européens ont plus de 55 ans. En gros, cela signifie que, dans les 10 à 15 prochaines années, environ 1 % des travailleurs des chantiers navals européens prendront leur retraite chaque année.

Si nous étudions les chiffres nationaux, force est de constater que des pays comme la Finlande, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Danemark devraient consentir à de sérieux investissements pour conserver au secteur des chantiers navals toutes les connaissances et les compétences dont ils bénéficient aujourd’hui. Ces pays perdront plus de 20 % de leurs travailleurs dans les 10 à 15 prochaines années simplement à cause du nombre de retraites.

Page 13: Etude sur les ressources humaines (2008)

12

15,000,000 10,00,0000 5,000,000 0 5,000,000 10,000,000 15,000000 20,000,000

15-19

20-24

25-29

30-34

35-39

40-44

45-49

50-54

55-59

60-64

65+

men HRSTC

men

women HRSTC

women

0% 20% 40% 60% 80% 100%

ItalyRomania

PolandGreeceCroatia

EUFrance

DenmarkNetherlands

GermanyUnited Kingdom

FinlandSpainMalta

Portugal

Q1. under 25 yrs

Q1. 25 - 40 yrs

Q1. 41- 55 yrs

Q1. over 55 yrs

0% 20% 40% 60% 80% 100%

FinlandUnited Kingdom

NetherlandsDenmark

MaltaGermanyRomania

PolandEU

PortugalCroatiaGreeceFrance

ItalySpain

Q1. under 25 yrs

Q1. 25 - 40 yrs

Q1. 41- 55 yrs

Q1. over 55 yrs

Figure 5 : techniciens de la construction navale de l’UE-14 – pyramide des âges au-delà de 55 ans.

Données démographiques de l’UE à 25 comparées aux données sur les6.4 ressources humaines dans les sciences et technologies

Eurostat dispose également d’une pyramide des âges pour les ressources humaines dans les sciences et les technologies (abrégé en RHST) qu’il est possible de comparer à l’ensemble de la population active européenne (Figure 6). Les « RHST » sont les personnes qui ont terminé leur formation avec succès, sont détentrices d’un diplôme Bac+3 (de troisième cycle) en science et technologie (maîtrise en sciences) et occupent un poste dans le secteur des sciences et de la technologie. La Figure 6 compare la population active totale de l’UE aux « RHST ».

Figure 6 : données démographiques de l’UE à 25 et des RHST

Page 14: Etude sur les ressources humaines (2008)

13

0% 20% 40% 60% 80% 100%

SpainFranceFinland

NetherlandsPoland

EUCroatiaGreece

GermanyDenmarkPortugalRomania

United KingdomItaly

Malta

Q2. MSC/BSC

Q3. VOC

Q1. Basic

« La base de la pyramide des âges pour la population active totale est plus étroite que le centre de la pyramide, ce qui indique la possibilité d’une pénurie de travailleurs dans l’UE à l’avenir. Toutefois, si l’on regarde les effectifs dans le secteur des sciences et technologies (niveau Bac+3), les éventuelles pénuries futures de ce type de main-d’œuvre hautement qualifiée et productive sont bien moins graves que pour les autres catégories professionnelles. La Figure 6 le prouve : le côté RHST du graphique ressemble bien plus à une pyramide. La partie la plus large de cette pyramide se retrouve dans la tranche d’âge des 30-34 ans, âge auquel la majorité des individus des forces vives de la société ont terminé leur formation. » (Source : Eurostat – Statistiques en bref - édition 11/2006)

Ressources humaines en science et technologie dans la construction6.5 navale dans l’UE-14

Le secteur de la construction navale en Europe est un secteur de pointe. L’un des indicateurs qui le prouve est le niveau de formation de la main-d’œuvre hautement qualifiée qui travaille dans ce secteur. Les chiffres d’Eurostat indiquent que, sur l’ensemble de la population active en Europe, 15 % en moyenne de tous les effectifs appartiennent aux ressources humaines en science et technologie, sont détenteurs d’une formation en sciences et technologies de troisième cycle (niveau Bac+3, maîtrise en sciences et technologies) et travaillent précisément dans le domaine des sciences et technologies.

Dans le secteur de la construction navale de l’UE-14, 19 % en moyenne de tous les travailleurs ont une formation en sciences et technologies de troisième cycle (niveau Bac+3 ; maîtrise en sciences et technologies). La Figure 7 donne un aperçu du niveau de formation des travailleurs de l’industrie de la construction navale en Europe en fonction de leur niveau de formation.

Le chiffre moyen de 15 % de RHST sur l’ensemble de la population active de l’UE à 25 est, dans le graphique, celui de la Roumanie. Cela signifie que 11 des 14 pays européens étudiés et où sont présents des chantiers navals présentent un niveau d’emploi supérieur à la moyenne pour les personnes détentrice d’une maîtrise en sciences et technologies.

Sur ce graphique, nous pouvons constater que l’Espagne, la France et la Finlande ont plus de 20 % des employés travaillant dans les chantiers navals si son détenteur d’une licence ou d’une maîtrise. L’Espagne fait même état de 35 % des effectifs des chantiers navals espagnols qui seraient détenteurs d’une formation de niveau Bac+3.

Figure 7: effectifs des chantiers navals de l’UE-14 et RHST

Page 15: Etude sur les ressources humaines (2008)

14

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

France

Finland

Croatia

Greece

Germany

Portugal

Romania

Malta

Spain

EU

Denmark

United Kingdom

Netherlands

Italy

Poland

Q2. MSC/BSC

Q3. VOC

Q1. Basic

Ressources humaines ayant suivi un parcours de formation professionnelle 6.6

Un autre indicateur du niveau de formation dans ce secteur est le nombre de travailleurs hautement qualifiés travaillant pour les chantiers navals. 66 % des travailleurs des chantiers navals ont suivi une formation professionnelle qualifiante et terminé leurs études avec un diplôme. Durant les interviews menées dans les différents pays européens où sont présents des chantiers navals, il est apparu clairement que les programmes de formation professionnelle qualifiante diffèrent grandement d’un pays à l’autre.

La Figure 8 reprend les mêmes données que celles qui apparaissaient à la Figure 6 triées cette fois en fonction du niveau de formation de base. Le graphique montre que dans huit des 14 pays de l’Union où il y a des chantiers navals, tous les travailleurs sont détenteurs d’un certificat de formation professionnelle qualifiante et/ou d’une licence ou d’une maîtrise en sciences et technologies.

Sur base des interviews menées, nous pouvons également conclure qu’à l’heure actuelle, tous ceux qui commencent à travailler dans la construction navale européenne ont soit un certificat de formation professionnelle, soit une licence, soit une maîtrise. Les travailleurs qui ne sont porteurs ni d’un certificat de formation professionnelle, ni d’un diplôme de troisième cycle (niveau Bac+3) disparaissent peu à peu de ce secteur.

.

Figure 8 : effectifs des chantiers navals de l’UE-14 ventilés en fonction du niveau de formation de base

Page 16: Etude sur les ressources humaines (2008)

15

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Netherlands

United Kingdom

France

Italy

Spain

EU

Germany

Portugal

Finland

Croatia

Poland

Romania

Malta

Denmark

Greece

sales

Q1. all design

Q1. all prod.

6.7 Répartition des fonctions techniques dans la construction navale européenne

Un indicateur des qualifications requises pour les travailleurs du secteur de la construction navale est la répartition des fonctions. Dans le glossaire repris en Annexe 2, les professions techniques de la construction navale sont réparties en trois grands domaines :

Vente et service après-vente (aussi appelé « vente ») •Par ex., experts, gestionnaires clients, ingénieur en charge des offres, gestionnaires du service après-vente

Design et ingénierie (aussi appelé « design ») •Par ex., designers, architectes de la marine, ingénieurs des structures, dessinateurs industriels

Préparation du travail et production (aussi appelé « production ») •Par ex., planificateurs, gestionnaires de projet, responsables de chantier, contremaîtres, soudeurs, ajusteur

Faire une distinction entre les fonctions du groupe « production » et les fonctions des deux autres groupes n’a posé aucun problème. Toutefois, certaines des personnes interrogées ont considéré la différenciation entre vente et design comme une distinction peu claire étant donné que les ingénieurs chargés de la vente et les techniciens chargés de l’estimation peuvent entrer invariablement dans l’une ou l’autre catégorie. Bien que le glossaire des fonctions nous apporte une aide précieuse en la matière, il faut tout de même noter que la différence entre la catégorie vente et la catégorie design n’est pas toujours aussi nette dans la pratique quotidienne des activités des chantiers navals.

Répartition des fonctions pour les techniciens à tous les niveaux 6.8

La Figure 9 présente un aperçu de la répartition des fonctions de tous les techniciens travaillant sur les chantiers navals en Europe.

Figure 9 : répartition des fonctions de techniciens pour tous les niveaux de formation

Page 17: Etude sur les ressources humaines (2008)

16

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Italy

Netherlands

United Kingdom

Poland

France

Denmark

EU

Germany

Portugal

Greece

Spain

Croatia

Romania

Malta

Finland

Q3. VOC sales

Q3.VOCdesign

Q3.VOC prod.

Dans l’UE 14, les moyennes de la construction navale indiquent que seuls 2 % de tout le personnel technique travaille dans la catégorie vente et service après-vente, que 12 % sont employés au design et à l’ingénierie et que 86 % des effectifs accomplissent des tâches de préparation du travail et de production. Les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France ont moins de 80 % de leurs techniciens qui sont employés à la préparation du travail et à la production. Les Pays-Bas sont le pays qui présente le moins de travailleurs affectés aux travaux de préparation et de production ; toutefois, ce pourcentage dépasse toujours les 70 % de tous les techniciens employés dans la construction navale.

Répartition des fonctions des techniciens détenteurs d’une formation6.9 professionnelle (niveau inférieur au Bac+3)

Dans la construction navale de l’UE 14, la moyenne des techniciens détenteurs d’une formation professionnelle (niveau inférieur au Bac+3) employés à des tâches de préparation du travail et de production est même de 91 %. 11 des 14 pays étudiés emploient plus de 85 % des techniciens détenteurs d’un certificat de formation professionnelle qualifiante à des tâches de préparation du travail et de production. La répartition des tâches pour les techniciens détenteurs d’un diplôme de formation professionnelle (niveau inférieur au Bac+3) est représentée à la Figure 10.

Figure 10 : répartition des tâches techniques pour les employer détenteurs d’une formation professionnelle qualifiante (niveau inférieur au Bac+3)

L’Italie présente le pourcentage le plus élevé de diplômés de la formation professionnelle (niveau inférieur au Bac+3) travaillant à des activités de conception et d’ingénierie (24 %). Elle est suivie par le Royaume-Uni (20 %). Les Pays-Bas ont le plus fort pourcentage de diplômés de la formation professionnelle travaillant à des activités de vente et au service après-vente (5 %).

Page 18: Etude sur les ressources humaines (2008)

17

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Malta

Netherlands

Poland

Italy

Germany

United Kingdom

EU

Finland

France

Portugal

Spain

Croatia

Denmark

Romania

Greece

Q2. MSC/BSC sales

Q2. MSC/BSC design

Q2. MSC/BSC prod.

Répartition des fonctions des techniciens détenteurs d’une licence ou 6.10 d’une maîtrise

La plus grande diversité de fonction se retrouve chez les détenteurs de licences ou de maîtrises niveau Bac+3 (voir Figure 11). La répartition des fonctions entre les licenciés en sciences et les détenteurs de maîtrises en sciences est très vaste. La moyenne du secteur de la construction navale dans l’UE 14 indique que près de 49 % des employés des chantiers navals détenteurs d’une licence ou d’une maîtrise travaillent à la préparation du travail et à la production. Toutefois, dans le secteur grec de la construction navale, 95 % des personnes détentrices d’une licence ou d’une maîtrise travaillent dans la production alors qu’à Malte ce chiffre n’est que de 15 %.

Nous notons également que les pays européens où l’industrie des chantiers navals est très importante emploient moins de 25 % des diplômés de niveau Bac+3 dans des travaux de préparation ou de production. Seuls cinq pays d’Europe ont plus de 10 % de leurs effectifs détenteurs d’une licence ou d’une maîtrise employés dans les activités de vente et de service après-vente.

Figure 11 : répartition des fonctions techniques des détenteurs de licence ou de maîtrise en sciences

Page 19: Etude sur les ressources humaines (2008)

18

Perspectives d’avenir des chantiers 7. navals européens

En Europe, la construction navale est une activité internationale et très cyclique par nature. Après des années difficiles, en 2003, 2004 et 2005, les chantiers navals européens vivent actuellement le plus grand boum de la construction navale depuis 40 ans.

La demande en main-d’œuvre qualifiée pour les chantiers navals augmente donc rapidement. Cette tendance est encore renforcée par le fait que bon nombre de baby-boomers, nés juste après la seconde guerre mondiale, viennent de prendre leur retraite ou sont en passe de prendre leur retraite dans les années à venir d’ici 2010. Cette explosion rapide des besoins en effectifs ne peut être résolue uniquement par l’éducation et la formation. En moyenne, une formation prend deux à cinq ans et, bien que les besoins en personnel doivent continuer à se faire sentir à l’avenir, la seule formation ne pourra pas résoudre les problèmes à court terme, les problèmes que vivent aujourd’hui et que vivront demain les chantiers navals. Pour l’heure, sous-traiter et employer du personnel issu d’autres secteurs de la métallurgie ou de l’électrotechnique sont les deux meilleures manières de résoudre le problème de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Dans le questionnaire utilisé pour cette étude sur les ressources humaines, les associations nationales de la construction navale et les chantiers navals se sont vus demander d’estimer le besoin annuel en personnel technique dans les cinq prochaines années. Dans cette évaluation annuelle, les personnes interrogées devaient tenir compte des retraites escomptées et de la migration naturelle d’employés vers d’autres entreprises.

Le besoin annuel total en effectifs nouveaux pour le secteur européen de la construction navale est estimé à 11.000 personnes, soit près de 11 % de toute la main-d’œuvre technique de la construction navale dans l’UE-14.

Bien qu’aucune statistique européenne ne soit disponible pour évaluer les migrations naturelles de travailleurs d’une entreprise à l’autre, certains estiment que cette migration est de l’ordre de 4 %, retraites exclues. Au paragraphe 3.1, nous concluions que les retraites annuelles dans la construction navale de l’UE-14 représentent environ 1 % de toute la main-d’œuvre technique. Si l’on se base sur ce présupposé, les effectifs techniques du secteur de la construction navale dans l’UE-14 devront croître de 6 % l’an pendant les cinq prochaines années.

Le besoin annuel en personnel technique de la construction navale dans l’UE-14 est représenté à la Figure 12. Le besoin annuel attendu en techniciens est dominé par des pays comme la Roumanie et la Pologne. Ces deux pays représentent à eux seuls 46 % du besoin total des chantiers navals en main-d’œuvre. La Roumanie et la Pologne ont enregistré, ces dernières années, d’énormes glissements démographiques au sein de leur population active.

Page 20: Etude sur les ressources humaines (2008)

19

0 500 1.000 1.500 2.000 2.500 3.000

Romania

Poland

United Kingdom

France

Netherlands

Germany

Croatia

Finland

Denmark

Spain

Italy

Malta

Portugal

Greece

Q4. need all levels sales

Q4. need all levels design

Q4. need all levels prod.

Figure 12 : besoins annuels escomptés en techniciens de la construction navale dans l’UE-14

Le besoin annuel de la construction navale en personnel technique, tous niveaux de formation confondus, tel que le représente la Figure 12 a également été réparti entre les trois groupes de fonctions définis précédemment :

Vente et service après-vente : 3% des besoins de la construction navale •Design et ingénierie : 17% des besoins de la construction navale•Préparation du travail et production : 80% des besoins de la construction navale•

La répartition actuelle des fonctions dans l’industrie de la construction navale européenne est la suivante (voir également Figure 9) :

Vente et service après-vente : 2% des effectifs techniques actuels•Design et ingénierie : 12% des effectifs techniques actuels•Préparation du travail et production : 86% des effectifs techniques actuels•

Deuxièmement, le besoin annuel en personnel technique pour les chantiers navals (tous niveaux de formation confondus), tel que représenté à la Figure 12, peut également être réparti en fonction du niveau d’éducation et de formation :

Licence/ maîtrise : 25% des besoins de la construction navale•Formation professionnelle : 74% des besoins de la construction navale•Enseignement fondamental : <1% des besoins de la construction navale•

La répartition actuelle entre les différents niveaux de formation des effectifs de la construction navale en Europe est la suivante (voir aussi Figure 7) :

Licence/ maîtrise : 19% des effectifs techniques actuels•Formation professionnelle : 66% des effectifs techniques actuels•Enseignement fondamental : 15% des effectifs techniques actuels•

Page 21: Etude sur les ressources humaines (2008)

20

22%

17%

15%

14%

13%

11%

11%

10%

8%

7%

6%

6%

5%

4%

4%

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Romania

Poland

United Kingdom

Netherlands

Malta

EU

Denmark

Finland

France

Portugal

Greece

Croatia

Spain

Germany

Italy

Q4. annual need all levels

Il semble apparaître que dans les cinq prochaines années, la construction navale dans l’UE-14 mettra plus l’accent sur les ventes et le design, et moins sur les activités productives à proprement parler. Ceci correspond bien à la tendance générale qui règne sur les chantiers navals en Europe et fait la part belle à la sous-traitance des activités de production. Deuxièmement, le besoin en effectifs détenteurs de licences ou de maîtrises, voire d’un certificat de formation professionnelle se verra encore renforcé dans les cinq années à venir. Cela confirme également la tendance que ce secteur a à aller vers l’engagement d’employés hautement qualifiés, notamment pour accomplir les tâches liées à la vente et au design.

Dans les paragraphes qui suivent, nous analyserons les chiffres nationaux plus en détail afin de cerner les besoins annuels des chantiers navals en personnel technique de différents niveaux de formation pour occuper les postes disponibles dans les différents groupes de fonctions.

Besoins annuels en personnel technique (tous niveaux de formation) sur 7.1 les chantiers navals

Le besoin annuel de la construction navale en personnel technique est représenté par un pourcentage du nombre actuel de techniciens employés dans une certaine fonction et présentant un certain niveau de formation. Représenter les données chiffrées de cette manière nous permet de mieux cerner le taux de croissance de certains niveaux de formation ou de certains groupes de fonctions, pays par pays.

La Figure 13 nous indique que le besoin total en personnel technique, tous niveaux de formation confondus des chantiers navals de l’UE-14 est de 11 %. Pour être plus spécifique, les quatre pays dont le besoin annuel en techniciens qualifiés est le plus élevé (à savoir la Roumanie, la Pologne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas) sont responsables de 65 % du besoin total en techniciens qualifiés dans le secteur de la construction navale.

Figure 13 : besoins annuels en techniciens qualifiés (tous niveaux de formation) dans la construction navale.

Page 22: Etude sur les ressources humaines (2008)

21

Polish migration

Migration of Polish workers

Le besoin annuel significatif de la Roumanie et de la Pologne est imputable à un glissement démographique important dû aux ressortissants de ces pays partis travailler ces dernières années dans d’autres pays. Une explication éventuelle du besoin plus important en techniciens du Royaume-Uni et des Pays-Bas pourrait être la main-d’œuvre relativement plus âgée de ces pays (voir Figure 5). Un autre facteur qui joue également un rôle est que et au Royaume-Uni, et aux Pays-Bas, le secteur de la construction navale présente également un nombre significatif de services annexes qui exigent également des compétences en matière de construction navale (voir Figure 1), comme la mécanique et l’électromécanique. Il n’en reste pas moins qu’après la Roumanie et la Pologne, ce sont les chantiers navals britanniques et néerlandais qui ont le besoin le plus important en personnel tous niveaux de formation confondus.

Malte investit également plus que la moyenne dans l’engagement de personnel (tous niveaux de formation confondus) pour ses chantiers navals. Bien que certains doutes aient été exprimés quant à l’avenir de la construction navale maltaise, ceci pourrait bien indiquer la volonté d’investir dans l’avenir des chantiers navals à Malte.

« L’association polonaise de la construction navale, Forum Okretowe, estime que 5000 Polonais travaillent aujourd’hui dans le secteur maritime en Norvège. Environ 30 % d’entre eux travaillent sur les chantiers navals norvégiens en tant que constructeurs navals, soudeurs ou ajusteurs. Nombre de constructeurs navals polonais sont également employés en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande, en France et en Finlande. » (Source : Interview Forum Okretowe mars 2008)

« L’association finlandaise des industries maritimes soutient fermement l’harmonisation des systèmes d’éducation et de formation en Europe. Il faudrait qu’il y ait une harmonisation des compétences, ainsi qu’un langage commun pour la formation de travailleurs qualifiés en Europe. Par ailleurs, il faudrait fournir un aperçu du type de formation à la construction navale disponible en Europe et du niveau de cette formation, afin de mieux comprendre les divers niveaux de diplômes et/ou certificats qui en découlent. » (Source : Interview AFMI avril 2008)

Page 23: Etude sur les ressources humaines (2008)

22

Romanian migration

Migration of Romanian workers

« L’Association roumaine de la construction navale, Anconav, a confirmé que ces trois dernières années, les chantiers navals roumains ont dû faire face à une forte émigration de leurs travailleurs vers l’Europe et les États-Unis d’Amérique. Ceci est tout particulièrement vrai pour les travailleurs âgés de 30 à 45 ans. Selon les estimations, environ 2000 à 2500 travailleurs roumains spécialisés dans les systèmes de tuyauterie, en électricité et en charpente reçoivent un permis de travail de neuf mois chaque année pour travailler aux États-Unis. Après ces neuf mois, ils rentrent en Roumanie pendant trois mois, avant de recommencer exactement la même procédure l’année suivante. Étant donné que les frontières européennes sont aujourd’hui ouvertes aux travailleurs roumains, bons nombres de travailleurs qualifiés ont également quitté la Roumanie pour travailler en Norvège, en Finlande, en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas. Selon les estimations, 1500 à 2000 travailleurs qualifiés des chantiers navals roumains travaillent aujourd’hui dans un autre pays d’Europe. Cette tendance ne s’applique pas uniquement aux travailleurs actifs dans la production, elle s’applique aussi aux designers et aux ingénieurs. »(Source : Interview ANCONAV mars 2008)

« La Corporation croate de la construction navale doit également faire face à l’émigration des travailleurs employés dans la production vers l’Italie et l’Allemagne. Dernièrement, les plus jeunes et les mieux formés émigrent même vers la Chine ou la Corée où ils font partie de diverses équipes d’experts. Assurer une bonne rétention du personnel exige une attention de tous les instants et inclut la formation des jeunes en décrochage scolaire pour qu’ils puissent travailler dans certaines professions comme la soudure par exemple. Les ajusteurs spécialisés en tuyauterie devraient au moins avoir une formation dans les métiers de l’acier. Cependant, la fuite des cerveaux les plus éduqués est le plus grand problème. Un système de bourses a été introduit et propose cinq années d’études suivies par un contrat à durée déterminée de 10 ans. » (Source : Interview CSC mars 2008)

Page 24: Etude sur les ressources humaines (2008)

23

42%

24%

19%

14%

13%

12%

9%

9%

8%

7%

6%

4%

4%

4%

3%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Poland

Romania

United Kingdom

Denmark

Netherlands

EU

Finland

France

Malta

Portugal

Croatia

Germany

Italy

Spain

Greece

Q6. annual need VOC

Besoins annuels en techniciens qualifiés sur les chantiers navals 7.2

Le besoin annuel en techniciens qualifiés détenteurs d’un diplôme de formation professionnelle, tels que représentés à la Figure 14, ne diffère que très légèrement de la Figure 13, étant donné que les techniciens qualifiés employés sur les chantiers navals représentent le groupe de main-d’œuvre le plus important avec 65 %. Outre la Pologne, la Roumanie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, le Danemark a aussi un besoin en personnel technique qualifié plus important que la moyenne. Ceci s’explique en partie par l’âge relativement élevé de la population active au Danemark.

Figure 14 : besoins annuels en techniciens qualifiés sur les chantiers navals

Pour les techniciens qualifiés issus de la formation professionnelle (niveau inférieur au Bac+3), des pays comme le Danemark et les Pays-Bas emploient principalement ces travailleurs dans des domaines comme le design et l’ingénierie ; la Roumanie fait de même, mais dans une moindre mesure car elle concentre également ses techniciens qualifiés sur des travaux de préparation et de production. Il est important de noter que la Grèce, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne ont un besoin relativement peu élevé de personnels issus de la formation professionnelle qualifiante (≤ 4 %), ce besoin correspond en effet au nombre de remplacements à effectuer et son but n’est pas de venir augmenter les effectifs.

« En France, la construction navale se concentre sur le recrutement de personnes capables d’atteindre le niveau de qualification requit par la formation professionnelle qualifiante (niveau inférieur au Bac+3). Toutefois, les ressources en personnel de ce type sont plutôt basses. Le système de formation français ne produit que peu de jeunes qui présentent les bonnes compétences de départ. Les chantiers navals doivent travailler dur pour étoffer cette formation fondamentale et doivent résoudre ce problème national eux-mêmes. Les compétences des jeunes issus de la formation professionnelle ont diminué au fil du temps, alors que le nombre de jeunes intéressés par les professions techniques diminuait lui aussi. » (Source : Interview CSCN avril 2008)

Page 25: Etude sur les ressources humaines (2008)

24

71%

37%

36%

23%

15%

15%

15%

14%

13%

9%

8%

7%

6%

6%

5%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Poland

Netherlands

Malta

Greece

EU

Italy

Romania

United Kingdom

Finland

Portugal

Spain

France

Denmark

Germany

Croatia

Q5.annual needMSC/BSC

Besoins annuels en techniciens licenciés et détenteurs de maîtrises sur les7.3 chantiers navals

Le besoin annuel en licenciés et détenteurs de maîtrises en sciences dans le secteur de la construction navale de l’UE-14 est repris en Figure 15 et atteint les 15 %. Si l’on tient compte des autres besoins en formation technique (tous niveaux de formation confondus, 11 % et formations professionnelles qualifiantes, 12 %), le besoin futur en personnel hautement qualifié est l’élément prédominant. Par conséquent, les besoins futurs en travailleurs ne disposant que d’une formation de base ont chuté sous la barre de 1%. Ceci confirme nettement la tendance européenne de la construction navale à ne travailler qu’avec des techniciens qui ont reçu une éducation et une formation solides.

Figure 15 : besoins annuels en techniciens licenciés et détenteurs de maîtrises sur les chantiers navals

La Figure 15 indique que la Pologne, les Pays-Bas, Malte et la Grèce ont un important besoin en licenciés et détenteurs de maîtrises. La Pologne atteste d’un besoin particulièrement élevé en détenteurs de maîtrise et licenciés en sciences sur les chantiers navals. A l’heure actuelle, 75 % des Polonais détenteurs d’une licence ou d’une maîtrise et travaillant dans la construction navale sont affectés à des tâches d’ingénierie et de design, et seuls 18 % d’entre eux sont employés aux travaux de préparation et de production (voir aussi Figure 11).

L’Association polonaise de la construction navale a fait état de la forte croissance d’entreprises spécialisées dans le design et l’ingénierie pour la construction navale en Pologne. C’est la raison pour laquelle la construction navale polonaise voit un avenir plein d’opportunités pour toute personne détentrice d’une licence ou d’une maîtrise en sciences souhaitant travailler au design et à l’ingénierie pour les chantiers navals.

Les besoins en licenciés et détenteurs de maîtrise aux Pays-Bas, à Malte et en Grèce sont également particulièrement élevés. Pour le moment, c’est Malte qui a le pourcentage le plus faible de licenciés et de détenteurs de maîtrise en Europe (4 %), alors que la Grèce présente un pourcentage quasiment dans la moyenne (17 %) (Voir aussi Figure 7). Toutefois, et la Grèce, et Malte ont un pourcentage relativement peu élevé d’employés travaillant à des tâches de design et d’ingénierie (voir aussi Figure 9). Apparemment la Grèce et Malte doivent rattraper le reste de l’Europe pour ce qui est des activités de design et d’ingénierie de la construction navale.

Page 26: Etude sur les ressources humaines (2008)

25

84%

43%

20%

18%

15%

13%

13%

11%

8%

6%

6%

4%

4%

0%

0%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Poland

United Kingdom

Malta

Netherlands

EU

Finland

Croatia

Spain

Portugal

Greece

France

Germany

Italy

Denmark

Romania

Q4. annual need all level sales

Les Pays-Bas présentent aussi un pourcentage moyen de licenciés et de détenteurs de maîtrise (19 %) (Voir aussi Figure 7). Toutefois, à l’heure actuelle, seuls 55 % des détenteurs d’une licence ou d’une maîtrise travaillant dans la construction navale néerlandaise occupent des postes de design et d’ingénierie. Même si ce pourcentage reste bien au-dessus de la moyenne européenne (43 %), il est nettement plus bas, par exemple, que le pourcentage de la construction navale allemande (72 %) (Voir aussi Figure 11), qui est d’ailleurs souvent considéré comme une référence.

L’actuelle demande en activités spécialisées tels que des activités offshore, des activités de dragage ou des activités de navigation de plaisance, mais aussi une concentration plus forte sur des commandes de bateaux uniques ou sur de plus petites séries de navires créent un énorme besoin en personnel technique hautement qualifié destiné à travailler dans le design et l’ingénierie aux Pays-Bas.

Besoins annuels en techniciens dans les services vente et après-vente7.4

La figure 16 présente les besoins annuels de la construction navale de l’UE-14 en personnel (tous niveaux de formation confondus) pour les services vente et après-vente comparés au nombre actuel de personnes employées dans ces services (tous niveaux de formation confondus).

Figure 16 : besoins annuels en technicien dans les services vente et après-vente (tous niveaux de formation confondus)

Le besoin annuel total en personnel technique (tous niveaux de formation confondus) dans la construction navale de l’UE-14 est de 11 % (voir aussi Figure 13). Le besoin annuel total en technicien pour les services de vente et après-vente (tous niveaux de formation confondus) est par contre de 15 %. Comme nous l’avons déjà dit, la tendance à venir est de mettre tout particulièrement l’accent sur les activités de vente et de service après-vente.

Page 27: Etude sur les ressources humaines (2008)

26

La Pologne a un besoin particulièrement élevé en effectifs pour les services vente et après-vente (84 %) et il en va de même pour le Royaume-Uni (42 %). Malte et les Pays-Bas présentent aussi un besoin annuel au-dessus de la moyenne pour ce qui est des effectifs des services vente et après-vente.

Le chiffre particulièrement élevé de la Pologne peut être expliqué par le fait qu’à l’heure actuelle, seul 0,6 % de tous les techniciens employés en Pologne travaillent sur la vente et le service après-vente (voir Figure 9). Le Royaume-Uni ne compte que 1,1 % de son personnel technique employé à la vente et au service après-vente. Ce chiffre est relativement bas comparé à la moyenne du secteur de la construction navale dans l’UE-14 qui est de 2 %. Voilà ce qui pourrait expliquer les statistiques relativement élevées enregistrées en Pologne et au Royaume-Uni.

Autre raison que l’on pourrait invoquer pour un besoin supérieur à la moyenne en effectif de vente et de service après-vente aux Pays-Bas, à Malte, au Royaume-Uni et en Pologne : le taux relativement élevé d’activités de réparation et de maintenance des chantiers navals de ces pays (voir également Figure 1). Les chantiers navals de réparation et de maintenance ont généralement plus de personnes qui travaillent dans leur service chargé de la vente et du service après-vente. Bien que la France ait également une partie significative de ses effectifs affectés à des activités de réparation et de maintenance, ceci est principalement lié aux activités réalisées au service de la Défense nationale. Voilà ce qui explique le chiffre bien moins élevé de la France (6 %).

Page 28: Etude sur les ressources humaines (2008)

27

135%

81%

34%

33%

29%

18%

18%

15%

13%

13%

12%

10%

9%

8%

7%

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% 140% 160%

Malta

Greece

Denmark

Netherlands

Romania

Poland

Finland

EU

United Kingdom

Croatia

Portugal

Spain

France

Italy

Germany

Q4. annual need all levels design

Besoins annuels en techniciens dans les services de design et d’ingénierie7.5

Le besoin annuel en techniciens dans les services de design et d’ingénierie des chantiers navals de l’UE-14 atteint les 15 %. A nouveau, ceci indique que, dans les années à venir, les chantiers navals de l’UE-14 vont se concentrer sur des activités de design et d’ingénierie. Sept pays ont un besoin en effectifs au-dessus de la moyenne : Malte, la Grèce, le Danemark, les Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne et la Finlande. Pour six de ces pays, cela s’explique par le fait qu’à l’heure actuelle seul un faible pourcentage de leurs effectifs (< 10%) travaille au design et à l’ingénierie (voir aussi Figure 9). Les Pays-Bas par contre ont déjà 20 % de leurs effectifs affectés à des activités de conception et d’ingénierie, même s’ils n’en expriment pas moins un besoin annuel en personnel de design de 33 %.

« L’industrie néerlandaise de la construction navale déclare qu’actuellement, elle a désespérément besoin d’employés hautement qualifiés. Malheureusement, la formation de travailleurs hautement qualifiés prend au moins quatre à cinq ans, alors que le besoin en effectifs de production est principalement considéré comme un besoin à court terme, même si dans des secteurs plus pointus comme la construction de yachts et la réparation de navires, le besoin en effectifs de production n’est pas uniquement un besoin à court terme mais aussi un problème à moyen terme. Toutefois, le facteur essentiel pour la construction navale néerlandaise est de trouver du personnel capable d’assurer les activités de design et d’ingénierie. »(Source : Interview VNSI mars 2008)

La déclaration ci-dessus se retrouve en Figure 17.

Figure 17 : besoins annuels en techniciens dans les services de design et d’ingénierie (tous niveaux de formation confondus)

Page 29: Etude sur les ressources humaines (2008)

28

22%

19%

15%

10%

10%

9%

9%

8%

8%

7%

5%

4%

4%

4%

3%

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Romania

Poland

United Kingdom

EU

Malta

Denmark

Finland

Netherlands

France

Portugal

Croatia

Spain

Germany

Greece

Italy

Q4. annual need all levels prod.

Besoins annuels en techniciens de préparation et de production7.6

Le besoin annuel en techniciens de préparation et de production (tous niveaux de formation confondus) de la construction navale de l’UE-14, présenté en Figure 18, est de 10%. Ce chiffre est en-dessous du chiffre enregistré pour le besoin général en personnel technique à tous les niveaux qui est quant à lui de 11% (voir aussi Figure 13).

Au lieu de nous concentrer sur les taux de besoins élevés, nous avons décidé de nous concentrer sur les pays attestant d’un niveau continuellement bas de besoins annuels dans ces services ; il s’agit de l’Allemagne et de l’Italie. Evalués en fonction du tonnage brut compensé (TBC) sur leurs carnets de commandes, l’Allemagne et l’Italie sont les plus grands pays d’Europe en matière de construction navale. Ceci étant dit, ces deux pays conservent des besoins annuels en effectifs très modérés.

« L’Association allemande de la construction navale, VSM, confirme que le secteur de la construction navale en Allemagne n’a ni plan, ni stratégie offensifs pour étendre la capacité de production des chantiers navals allemands. En matière de ressources humaines, les chantiers navals mettent principalement l’accent sur le remplacement du personnel sur le départ et sur le développement structurel. En Allemagne, la sous-traitance ne se limite pas à l’équipement des navires, elle porte aussi sur la conception et le design des navires. Le besoin annuel en licenciés et détenteurs de maîtrise, relativement peu élevé sur les chantiers navals allemands (6%) comparativement au pourcentage pour l’ensemble de l’industrie de la construction navale de l’UE-14 (15 %) peut, par conséquent, être expliqué par le niveau élevé de coopération entre chantiers, équipementiers et sous-traitants en ingénierie. Le besoin annuel en licenciés et détenteurs de maîtrise pour l’ensemble de l’industrie marine en Allemagne que représente d’ailleurs VSM tourne autour de 700 personnes, alors que le besoin annuel chiffré des seuls chantiers navals est d’environ 150 personnes. Nombre d’ingénieurs de la construction navale diplômés de niveau Bac+3 travaillent dans des entreprises spécialisées en design et en ingénierie, ou dans des entreprises de pointe. »(Source : Interview VSM avril 2008)

Figure 18 : besoins annuels de techniciens de préparation et de production (tous niveaux de formation confondus)

« L’Association italienne de la construction navale, Assonave, a exprimé clairement que le nombre de gens travaillant dans la construction navale devrait rester stable dans les cinq prochaines années. Les constructeurs navals n’entrevoient ni croissance, ni déclin de leurs effectifs. Le seul besoin en personnel technique sera dû aux

Page 30: Etude sur les ressources humaines (2008)

29

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Malta

Netherlands

Italy

Croatia

United Kingdom

France

Denmark

EU

Finland

Germany

Greece

Poland

Spain

Romania

Portugal

Q6. need VOC sales

Q6. need VOC design

Q6. need VOC prod.

retraites et aux flux migratoires naturels. Ces dernières années, en Italie, la construction navale à augmenté son niveau de sous-traitance pour atteindre les 70 %. Ceci donne également plus de souplesse aux chantiers navals en matière de gestion de leurs effectifs. La Croatie est le principal partenaire de l’Italie pour la sous-traitance d’activités liées à la construction navale. »(Source : Interview ASSONAVE avril 2008)

Répartition des besoins annuels en fonction des postes à pourvoir pour les7.7 techniciens issus de la formation professionnelle

Vu que les besoins des chantiers navals en main-d’œuvre non qualifiée sont réduits au strict minimum, les emplois non qualifiés disparaissent peu à peu du secteur et il est donc impossible de répartir les postes à pourvoir à l’avenir entre les trois niveaux de formation. Toutefois, il est possible de répartir les postes futurs entre diplômés de la formation professionnelle (niveau inférieur à Bac+3) d’une part, et licenciés/détenteurs de maîtrise (niveau Bac+3) d’autre part. Les graphiques vous donneront la répartition des besoins pour certains postes dans les cinq prochaines années.

Figure 19 : répartition des besoins annuels en fonction des postes à pourvoir et des niveaux de formation.

La Figure 19 présente la répartition des postes allant à des diplômés de la formation professionnelle. La moyenne du secteur de la construction navale dans l’UE-14 atteste du fait que 92 % des besoins en diplômés de la formation professionnelle se retrouvent dans les postes de préparation du travail et de production, 7 % dans les activités de design et d’ingénierie et seulement 1 % dans les services de vente et d’après-vente.

Si l’on compare ces résultats avec la distribution actuelle des postes de techniciens diplômés de la formation professionnelle reprise à la Figure 10, ses techniciens qualifiés sont aujourd’hui présents à 91 % dans les activités de production, à 8 % dans les activités de design et à concurrence de 1 % dans le service vente. Cela veut donc dire qu’au niveau européen, la tendance de la construction navale va à renforcer les activités de vente et de service après-vente, ainsi que les activités de design et d’ingénierie, et que cette évolution est provoquée par le changement annuel des besoins en licenciés et détenteurs de maîtrise.

Page 31: Etude sur les ressources humaines (2008)

30

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Romania

Netherlands

Portugal

United Kingdom

Germany

Denmark

Italy

Greece

EU

Spain

France

Finland

Malta

Croatia

Poland

Q5. need MSC/BSC sales

Q5. need MSC/BSC design

Q5. need MSC/BSC prod.

Répartition des besoins annuels en fonction des postes à pourvoir pour 7.8 licenciés et détenteurs de maîtrise (niveau Bac +3)

La répartition du besoin annuel en licenciés et détenteurs de maîtrise est complètement différente de la demande en techniciens qualifiés et varie beaucoup d’un pays à l’autre. La moyenne du secteur de la construction navale dans l’UE-14 démontre que 44 % des besoins en licenciés et détenteurs de maîtrise se situent dans la préparation du travail et la production ; alors que 49 % des besoins portent sur le design et l’ingénierie et 7 % sur les ventes.

Si l’on compare ces résultats avec la répartition actuelle des fonctions de techniciens allant aux RHST, reprise à la Figure 11, la moyenne actuelle de la construction navale dans l’UE-14 est de 49 % en production, 43 % en design et 8 % dans la vente. Cela signifie que le besoin de licenciés et détenteurs de maîtrise dans les départements vente et design augmente au détriment de leur présence dans les services de production. La Figure 20 démontre qu’au niveau national, les différences peuvent être considérablement plus marquées.

Figure 20 : répartition du besoin annuel en licenciés et détenteurs de maîtrise par fonction.

Page 32: Etude sur les ressources humaines (2008)

31

10,000,000 20,000,000 30,000,000 40,000,000 50,000,000

Q7.total budget sales

Q7.total budget design

Q7.total budget prod.

� 500 � 1,000 � 1,500 � 2,000 � 2,500

Q7.budget p.p. sales

Q7.budget p.p. design

Q7.budget p.p prod.

10,000,000 20,000,000 30,000,000 40,000,000 50,000,000

Q7.total budget sales

Q7.total budget design

Q7.total budget prod.

� 500 � 1,000 � 1,500 � 2,000 � 2,500

Q7.budget p.p. sales

Q7.budget p.p. design

Q7.budget p.p prod.

Budgets pour l’éducation et la formation 7.9

Afin de mieux comprendre les budgets de la construction navale pour l’éducation et la formation, il a été demandé aux chantiers navals d’estimer le budget annuel qu’ils consacrent à l’éducation et à la formation. Cette tâche s’est avérée plus difficile qu’escompté, étant donné que les politiques nationales de financement de la formation professionnelle diffèrent largement les unes des autres et que plusieurs questions ont été soulevées quant à savoir ce qu’il fallait vraiment intégrer à ce budget. Le budget total du secteur de la construction navale de l’UE-14 a toutefois été estimé à 80 millions d’euros pour environ 100.000 techniciens. Les résultats ainsi obtenus donnent un budget annuel pour la formation de 800 EUR par personne.

Toutefois, le budget disponible par personne varie grandement, allant de 200 EUR par personne pour les pays où la construction navale est émergente, à 2000 EUR par personne pour les pays où la construction navale est déjà bien présente. Hélas, les données présentées se sont avérées bien trop imprécises pour offrir des chiffres nationaux solides et en tirer des conclusions au niveau national aussi. Il n’en reste pas moins que ces chiffres nous donnent une estimation de budget pour l’éducation et la formation disponible dans le secteur de la construction navale de l’UE-14, ainsi qu’une estimation du budget disponible par personne.

La Figure 21 donne un aperçu de la répartition du budget éducation/formation entre les différents groupes de fonctions et la Figure 22 présente un budget moyen par personne dans chacun de ces groupes de fonctions.

Bien que le budget total pour les activités liées à la préparation du travail et à la production soit de loin le plus important, suivi par celui consacré à la formation des personnes destinées à des postes de design et d’ingénierie, les réserves budgétaires les plus importantes disponibles par personne sont celles qui vont aux employés des services vente et après-vente.

Figure 21 : budget annuel estimé pour la formation dans la construction navale de l’UE-14

Figure 22 : estimation du budget éducation et formation par personne et par groupe de fonctions

Page 33: Etude sur les ressources humaines (2008)

32

Conclusions et recommandations8.

Conclusions tirées des statistiques sur les ressources humaines8.1

Les conclusions suivantes peuvent être tirées des statistiques sur les ressources humaines que nous avons prélevées dans les questionnaires qui ont été envoyés aux associations nationales de la construction navale.

1. Taille et situation démographique de la construction navale dans l’UE-14Les chantiers navals européens emploient 127.500 personnes. Environ 103.000 d’entre elles (81 %) sont considérés comme du personnel technique. La situation démographique et la pyramide des âges du secteur de la construction navale dans l’UE-14 sont comparables à la situation de l’ensemble de l’Europe. Au niveau national, il n’en reste pas moins quelques déviations significatives par rapport à la moyenne européenne.

2. Dans l’UE-14, la construction navale emploie du personnel hautement qualifiéLa construction navale de l’UE-14 emploie plus de techniciens détenteurs d’une licence ou d’une maîtrise de niveau Bac+3 (19 %) que la moyenne européenne de la population active (15 %). Ceci confirme le profil de haute technologie de la construction navale européenne.

3. La construction navale de l’EU-14 emploie des effectifs hautement qualifiés et jouissant d’une très bonne formationLa construction navale de l’UE-14 emploie un pourcentage élevé (85 %) de techniciens qualifiés détenteurs d’une maîtrise ou d’une licence, voire au moins d’un diplôme de formation professionnelle qualifiante (niveau inférieur à Bac+3). Les travailleurs qui ne sont que diplômés de l’enseignement fondamental disparaissent peu à peu de ce secteur, étant donné qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de la main-d’œuvre non qualifiée sur les chantiers navals de l’UE-14.

4. Le vieillissement du personnel des chantiers navals est un problème mineurSelon la pyramide des âges des techniciens de la construction navale dans l’UE-14, environ 1 % des effectifs prendra sa retraite dans les 10 à 15 années à venir. Pour les pays où la main-d’œuvre est relativement plus âgée, ce chiffre sera de maximum 2 %.

5. La fabrication de navires reste l’élément essentiel de la construction navale dans l’UE-14 A l’heure actuelle, l’ensemble des techniciens employés par la construction navale dans l’UE-14 sont répartis entre les groupes de fonctions suivants : 2 % dans le secteur des ventes et du service après-vente, 12 % dans les activités de design et d’ingénierie, et 86 % à la préparation du travail et à la production. Au niveau national, cette répartition est toutefois considérablement différente d’un pays à l’autre.

6. La construction navale dans l’UE-14 a d’importants besoins annuels en techniciensLe besoin en techniciens de la construction navale dans l’UE-14 dans les cinq prochaines années est d’environ 11.000 personnes par an. Cela représente 11 % des effectifs actuels de ce secteur dans les 14 pays. Si l’on tient compte des retraites (-1 %), les effectifs de la construction navale dans l’UE-14 devront augmenter de 10 % par an dans les cinq prochaines années. Si l’on considère une migration moyenne des techniciens d’un chantier naval à l’autre de l’ordre de 4 % environ, les effectifs techniques des chantiers navals de l’UE-14 devront encore croître de 6 % par an.

7. La construction navale de l’UE-14 à d’importants besoins en licenciés et détenteurs de maîtrise La main-d’œuvre technique de la construction navale dans l’UE-14 a d’importants besoins en techniciens détenteurs d’une licence ou d’un maîtrise niveau Bac+3 (15 %), un besoin normal en techniciens diplômés de la formation professionnelle qualifiante niveau inférieur à Bac+3 (12 %), mais n’a absolument pas besoin de travailleurs non qualifiés (<1%).

Page 34: Etude sur les ressources humaines (2008)

33

8. La construction navale de l’EU-14 glisse de plus en plus vers des activités de vente et de design Les besoins futurs en techniciens dans la construction navale de l’UE-14 sont répartis entre les groupes de fonctions suivants : 3 % dans les ventes et le service après-vente, 17 % dans le design et l’ingénierie, et 80 % dans les travaux de préparation et la production. Ceci indique que la construction navale européenne se concentre plus sur la vente et le service après-vente d’une part, et sur le design et l’ingénierie d’autre part, au détriment des travaux de préparation et des activités de production.

9. Les budgets éducation et formation de la construction navale de l’EU-14 sont principalement réservées aux effectives destinées à travailler en productionSeules quelques remarques d’ordre général peuvent être formulées sur les budgets éducation et formation; en effet, les systèmes de formation et leur financement varient grandement d’un pays à l’autre et les données disponibles ne sont que très limitées. Le budget éducation et formation de la construction navale dans l’UE-14 est estimé à 80 millions d’euros par an et réparti comme suit : travaux de préparation et production (61 %), design et ingénierie (33 %), vente et service après-vente (6 %). Le budget moyen de formation par personne atteint les 800 EUR mais varie considérablement d’un pays à l’autre.

Conclusions et recommandations tirées des statistiques et des interviews8.2 auprès des ressources humaines

Sur base des statistiques et des interviews réalisées auprès du personnel des ressources humaines, il y a cinq ans grands domaines où des tendances européennes, des réponses et des actions à poser peuvent être définies :

1. Lasous-traitance

TendanceLa plupart des pays européens où la construction navale est présente n’investissent pas dans l’expansion de leurs capacités de production et préfèrent se concentrer sur la sous-traitance. Plusieurs pays ont mentionné qu’ils externalisent les activités d’ingénierie et de design, alors que d’autres se concentrent sur une sous-traitance des activités liées à l’acier, comme la réalisation de modules, de section, voire même de coques entières. Le Forum Okretowe insiste d’ailleurs pour dire que les chantiers navals qui appartiennent à l’État polonais sont disponibles pour accepter des travaux de sous-traitance qui leur seraient confiés par les constructeurs navals européens désireux d’externaliser une partie du travail de métallurgie, mais qu’ils doivent toutefois attendre la décision de la Commission européenne par rapport aux aides d’État qui leur sont accordées.

Réponse Bon nombre de pays européens utilisent des travailleurs qualifiés venus de Pologne ou de Roumanie pour assurer la couverture des pics de production. Parfois, ces personnes sont employées (temporairement) par le chantier naval, toutefois, dans la plupart des cas, ses effectifs travaillent indirectement pour le chantier naval et sont sous contrat de sous-traitance spécialisée. Pour les activités de design et d’ingénierie, les employés n’ont pas nécessairement besoin de travailler sur le chantier naval, ni même tout près de celui-ci. Les entreprises spécialisées en design et en ingénierie sont installés en Pologne et en Roumanie et travaillent pour des chantiers navals essaimés aux quatre coins du monde.

Action européenne recommandéeLes pays européens où la construction navale est présente proposent la rédaction d’une législation européenne pour l’emploi (temporaire) de travailleurs qualifiés européens et non-européens afin de maintenir tout le monde sur un pied d’égalité. En outre, le secteur européen de la construction navale devrait également développer des principes garantissant le respect de cette égalité. Le Comité européen du Dialogue social pour les chantiers navals pourrait être la plate-forme de rédaction de ces principes.

Page 35: Etude sur les ressources humaines (2008)

34

2. L’imagedeLaconstructionnavaLe

TendanceDans plusieurs pays d’Europe, l’image de la construction navale s’améliore. Des campagnes de promotion de l’image de la construction navale sont aujourd’hui organisées au niveau européen, national et des entreprises, à intervalles réguliers. Toutefois, il est important de noter que, dans la plupart des pays, les systèmes traditionnels de formation ne sont pas en mesure de suivre la demande sans cesse croissante des chantiers navals. Bien que cela puisse paraître logique étant donné que la formation d’un technicien prend généralement deux à cinq ans, l’impression générale dans la plupart des pays est que le système éducatif réagit trop lentement à l’évolution de la demande.

Réponse Afin d’améliorer encore l’image de la construction navale et d’y attirer plus de travailleurs, il est nécessaire d’organiser des campagnes de sensibilisation non seulement au niveau national, mais aussi au niveau local ou régional, ce qui pourrait être la tâche des chantiers navals individuels. En Europe, l’image que l’opinion publique a des chantiers navals s’améliore et l’actuel boum de la construction navale offre encore plus d’opportunités d’améliorer cette image de marque. Les entreprises de la construction navale investissent dans la formation et optent pour des solutions novatrices telles que les bourses de formation en entreprise, par exemple, afin d’attirer de nouveaux effectifs.

Action européenne recommandéeLes actions européennes visant à promouvoir le secteur de la construction navale sont particulièrement appréciées par la construction navale européenne. Il s’agit là d’une importante tâche pour la Commission européenne que de soutenir les partenaires sociaux dans leur effort de conscientisation et de défendre des industries essentielles à l’avenir de l’Europe telles que la construction navale.

3. LaformationàLaconstructionnavaLe

Tendance Ce sont principalement les pays européens où la construction navale est l’un des tout grands secteurs de l’industrie qui sont confrontés à une pénurie de licenciés et détenteurs de maîtrise de niveau Bac+3 désireux de travailler dans la construction navale. Les chantiers navals commencent même à recruter des étudiants issus d’autres disciplines techniques (par exemple, l’électromécanique, la logistique, l’administration des affaires ou l’informatique). Pour nombre de pays européens où il y a de la construction navale, le recrutement de techniciens et les besoins en formation qualifiante de ces techniciens restent un problème majeur. Force est de conclure que les qualifications de base des étudiants en formation professionnelle sont trop basses. Dans plusieurs pays, l’éducation nationale ne produit pas suffisamment de techniciens qualifiés. Il faut donc que les nouveaux engagés subissent une formation sur le terrain d’environ six mois avant de pouvoir être affectés aux activités de production.

RéponsePlusieurs pays européens ont émis des suggestions pour pallier le manque de constructeurs navals hautement qualifiés détenteurs soit d’une licence, soit d’un diplôme de formation professionnelle. Un développement intéressant est à signaler dans la construction navale allemande : le secteur a développé un système double qui combine une formation professionnelle qualifiante et une licence en sciences appliquées. En quatre à cinq années, les étudiants, qui sont déjà employées par un chantier naval, suivent les cours de formation et réalisent leurs travaux pratiques sur le chantier naval qui les emploie. En fin de cycle, ils peuvent ainsi obtenir un double diplôme de travailleurs qualifiés et de licenciés en sciences. Dans d’autres pays, la formation continue et des filières d’éducation telles que les technologies maritimes sont de plus en plus promues. Certains pays où les chantiers navals sont présents ont également une solide expérience des programmes d’échanges d’étudiants et/ou de connaissances au niveau européen.

Action européenne recommandéeL’Europe devrait faciliter le développement d’une académie européenne du design maritime et d’un programme de formation et d’éducation technique et professionnelle à l’échelon européen ; ceci inclurait

Page 36: Etude sur les ressources humaines (2008)

35

évidemment l’harmonisation des systèmes d’enseignement et de formation à tous les niveaux. Certains pays où la construction navale est présente demandent une approche plus active de la formation tout au long de la vie. À cet égard, les pools de travailleurs sont mentionnés comme une solution éventuelle, au même titre que les abattements fiscaux pour les chantiers navals qui pratiqueraient la formation en alternance.

Un énorme potentiel reste aujourd’hui encore inexploité : les femmes. Jusqu’à présent les femmes ont été largement négligées et oubliées ; il faudrait les motiver à embrasser ce type de carrières dans la construction navale mais aussi les soutenir directement pour qu’elles soient attirées par des carrières dans les professions techniques en général, et dans la construction navale plus particulièrement.

4. LesfLuxmigratoiresdestravaiLLeursquaLifiés

Tendance Plusieurs pays sont confrontés à des problèmes de personnel en raison des migrations (temporaires) de leur main-d’œuvre qualifiée. La Roumanie doit faire face à l’émigration de son personnel de bureau et de ses effectifs de production vers d’autres pays d’Europe et vers les chantiers navals des États-Unis. La Pologne observe l’émigration de ses travailleurs de la production vers les pays européens où sont présents les chantiers navals. La Croatie vit actuellement une migration de ses travailleurs de la production et de son personnel de bureau vers l’Italie, ainsi qu’une migration de son personnel de bureau vers la Corée, la Chine et le Japon.

RéponseLes constructeurs navals polonais, roumains et croates peuvent apporter des solutions au manque de main-d’œuvre qualifiée de la construction navale européenne. Vu que, dans ces pays, la formation professionnelle n’est pas taillée sur mesure pour la construction navale, les chantiers navals passent un temps considérable et dépensent des sommes importantes pour former de jeunes diplômés sortant des écoles de formation professionnelle aux techniques utilisées sur les chantiers navals. Le développement de centres de formation professionnelle qualifiante devrait être l’une des grandes priorités de l’industrie européenne de la construction navale.

Action européenne recommandéeActuellement, le développement de centres de formation aux métiers de la construction navale ne bénéficie d’aucun soutien financier ni de la part des gouvernements nationaux, ni de la part de la Commission européenne. Au vu de cette lacune, l’Europe devrait soutenir les jeunes en les armant d’une formation professionnelle solide afin qu’ils puissent devenir des ouvriers qualifiés. Selon les estimations, le développement de centres de formation aux métiers de la construction navale en Europe de l’Est coûteraient environ 600.000 EUR par centre de formation et par an.

Page 37: Etude sur les ressources humaines (2008)

36

Annexe 1 Groupe de travail en charge de l’étude sur les ressources humaines

Nombre Organización

M. Henk van Beers EMF

M. Pieter ‘t Hart Koers & Vaart

Mme Andrea Husen EMF

M. Marco Kirsenstein CESA

M. Reinhard Lüken CESA

M. Ruud Schouten CESA

M. Fabrice Theobald CESA

Mme Heike Thomsen CESA

M. Andreas Veres EMF

Page 38: Etude sur les ressources humaines (2008)

37

PR

of

Es

sio

ns

TE

ch

niQ

UE

s

niv

eau

d’en

seig

ne-

men

t

Moy

enne

d’

âge

en

débu

t de

fo

rmat

ion

Dip

lôm

en

iVE

AU

Ven

te/s

ervi

ce a

près

-ven

teD

esig

n/in

géni

erie

Pré

para

tio

n du

tra

vail/

pro

duct

ion

Uni

vers

itéou

niv

eau

univ

ersi

tair

e

18 a

nset

plu

sM

aîtr

ise

ou

licen

ceEl

evé

- di

rect

eur

des

vent

es-

tech

nici

en r

espo

nsab

le d

es v

ente

s-

ingé

nieu

r en

cha

rge

des

offr

es-

éval

uate

ur-

dire

cteu

r ap

rès-

vent

e-

resp

onsa

ble

clie

ntèl

e-

resp

onsa

ble

rela

tions

clie

nts

- di

rect

eur

du d

esig

n-r

espo

nsab

le d

u dé

part

emen

t in

géni

erie

- re

spon

sabl

e de

sign

- re

spon

sabl

e in

géni

erie

- ar

chite

cte

nava

l-

desi

gner

- in

géni

eur

des

stru

ctur

es-

ingé

nieu

r en

che

f

- di

rect

eur

du d

épar

tem

ent

prép

arat

ion

- di

rect

eur

du d

épar

tem

ent

prod

uctio

n-

resp

onsa

ble

de la

pré

para

tion

des

trav

aux

- re

spon

sabl

e pr

oduc

tion

- pl

anifi

cate

ur e

n ch

ef/r

espo

nsab

le

logi

stiq

ue-

char

gé d

e pr

ojet

- co

ordi

nate

ur p

rodu

ctio

n-

char

gé d

e ré

para

tion/

mai

nten

ance

- co

ntre

mai

tre

en c

hef

- re

spon

sabl

e sa

nté

et s

écur

ité

form

atio

npr

ofes

sion

nelle

qual

ifian

te

16 a

ns

et p

lus

Cer

tifica

t de

fo

rmat

ion

Moy

en-

tech

nici

en a

ssis

tant

ven

te-

éval

uate

ur a

ssis

tant

- as

sist

ant

aprè

s-ve

nte

- as

sist

ant

clie

ntèl

e-

assi

stan

t re

latio

ns c

lient

s

- in

géni

eur

en c

onst

ruct

ion

nava

le-

ingé

nieu

r m

écan

icie

n-

ingé

nieu

r él

ectr

icie

n-

dess

inat

eur

indu

stri

el

(CD

AO

)-

ingé

nieu

r en

cha

rge

du p

lan

- as

sist

ant

de p

rodu

ctio

n-

assi

stan

t de

pré

para

tion

- as

sist

ant

plan

ifica

tion/

logi

stiq

ue-

cont

rem

aitr

e-

char

pent

ier

nava

l/con

stru

cteu

r na

val

- m

aîtr

e ar

tisan

- as

sist

ant

répa

ratio

n/m

aint

enan

ce-

assi

stan

t co

ntre

maî

tre

en c

hef

Form

atio

nte

chni

que

de b

ase

Pas

de

cert

ifica

tde

form

atio

n

Basi

que

- de

ssin

ateu

r en

con

stru

ctio

n na

vale

- de

ssin

ateu

r en

méc

aniq

ue-

dess

inat

eur

en é

lect

rici

té)

- m

étal

lurg

iste

- op

érat

eur/

asse

mbl

eur

sur

acie

r-

soud

eur

- m

écan

icie

n co

upe

- aj

uste

ur/a

just

eur

en p

lom

beri

e/pl

ombi

er-

élec

tric

ien

- ch

arpe

ntie

r-

tech

nici

en d

e m

aint

enan

ce-

tech

nici

en d

’ent

retie

n-

assi

stan

t à

l’am

arra

ge

Annexe 2 Glossaire et questionnaire

Glossaire des principales professions du secteur de la construction et de la réparation navale

Page 39: Etude sur les ressources humaines (2008)

38

«Questionnaire CESA / FEM Etude sur les ressources humaines»Changements démographiques et exigences en matière de compétences.

GÉn. infoRMATion GÉnÉRALE

A. Nom du chantier secteur de la construction navale dans l’UE-14

B. Localisation

C. Pays

D. Nombre total d’employés 127.587

D.1 Nombre d’employés dans la construction navale 100.583

D.2Nombre d’employés dans la réparation / la maintenance navale

21.730

E. Nom de la personne de contact

F. Coursiel de la personne de contact

G. Numéro de téléphone de la personne de contact

PR. siTUATion AcTUELLE < 25 ans 25-40 ans 41-55 ans > 55 ans

1.aNombre d’emplois techniques uniquement (tous niveaux de formation) pour les différentes classes d’age?

11.331 36.907 41.456 13.389

1.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

1.b.1 Vente/ Après -vente: 63 741 839 336

1.b.2 Design/engineering: 683 4878 5036 1769

1.b.3 Préparation du travail /Production: 10416 30838 34584 10853

2.a Nombre de ceux qui ont niveau supérieur à Bac+3 17816

2.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

2.b.1 Vente/ Après -vente: 1337

2.b.2 Design/engineering: 7311

2.b.3 Préparation du travail /Production: 8450

3.a Nombre de ceux qui ont niveau inférieur à Bac+3 67835

3.bCi-dessous Ci-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques: echniques:

3.b.1 Vente/ Après -vente: 568

3.b.2 Vente/ Après -vente: 5677

3.b.3 Préparation du travail /Production: 60705

Page 40: Etude sur les ressources humaines (2008)

39

GÉn. infoRMATion GÉnÉRALE

A. Nom du chantier secteur de la construction navale dans l’UE-14

B. Localisation

C. Pays

D. Nombre total d’employés 127.587

D.1 Nombre d’employés dans la construction navale 100.583

D.2Nombre d’employés dans la réparation / la maintenance navale

21.730

E. Nom de la personne de contact

F. Coursiel de la personne de contact

G. Numéro de téléphone de la personne de contact

PR. siTUATion AcTUELLE < 25 ans 25-40 ans 41-55 ans > 55 ans

1.aNombre d’emplois techniques uniquement (tous niveaux de formation) pour les différentes classes d’age?

11.331 36.907 41.456 13.389

1.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

1.b.1 Vente/ Après -vente: 63 741 839 336

1.b.2 Design/engineering: 683 4878 5036 1769

1.b.3 Préparation du travail /Production: 10416 30838 34584 10853

2.a Nombre de ceux qui ont niveau supérieur à Bac+3 17816

2.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

2.b.1 Vente/ Après -vente: 1337

2.b.2 Design/engineering: 7311

2.b.3 Préparation du travail /Production: 8450

3.a Nombre de ceux qui ont niveau inférieur à Bac+3 67835

3.bCi-dessous Ci-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques: echniques:

3.b.1 Vente/ Après -vente: 568

3.b.2 Vente/ Après -vente: 5677

3.b.3 Préparation du travail /Production: 60705

BEsoinsBEsoins AnnUELs DE PERsonnEL TEchniQUE sUR LEs 5 PRochAinEs AnnEEs (2008- 2012)

4.aBesoins de recrutements d’employés rechniques au cours des 5 ptocaines années (tous niveaux d’éducation):

11163

4.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

4.b.1 Vente/ Après -vente: 304

4.b.2 Design/engineering: 1899

4.b.3 Préparation du travail /Production: 8817

5.a Niveau supérieur à Bac+3 2719

5.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

5.b.1 Vente/ Après -vente: 204

5.b.2 Design/engineering: 1309

5.b.3 Préparation du travail /Production: 1176

6.a Niveau inférieieur à Bac+3 8189

6.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

6.b.1 Vente/ Après -vente: 79

6.b.2 Design/engineering: 583

6.b.3 Préparation du travail /Production: 7521

BUDG. BUDGETs DE foRMATion AnnUELs En MoYEnnE AU coURs DEs 5 PRochAinEs AnnEEs (2008- 2012)

7.aBudget moyen annuel de formation pour les emplos techniques au cours des 5 prochaines années (tous niveaux de formation):

80521

7.bCi-dessous répartition en % en fonction des catégories techniques:

7.b.1 Vente/ Après -vente: 6%

7.b.2 Design/engineering: 32,6%

7.b.3 Préparation du travail /Production: 61,4%

Page 41: Etude sur les ressources humaines (2008)

40

Annexe 3 Liste des personnes interviewées

Nombre Organización PaísMme Rajka Borcic-Mihov Croatian Shipbuilding Cooperation CroatieMme Jaguda Bulat Brodosplit Shipyard CroatieM. Zoran Butic Brodotrogir Shipyard CroatieMme Nadja Dijan 3M Maj Shipyard CroatieMme Ljubica Linardic Viktor Lenac Shipyard CroatieM. Ivo Martinovic Croatian Shipbuilding Cooperation CroatieM. Neven Pajdas Croatian Shipbuilding Cooperation CroatieMme Tonka Radnic Brodosplit Shipyard CroatieM. Cvjetko Vretenar Uljanik Shipyard CroatieMme Jenny Braat Danish Maritime DanemarkMme Maria Hamm Odense Steel Shipyard DanemarkM. Lars Hensen Odense Steel Shipyard DanemarkM. Jeppe Orskov Orskov Yard DanemarkM. Arto Helin Aker Finnyards FinlandeM. Ari Rajamaki Aker Finnyards FinlandeMme Merja Salmi-Lindgren Association of Finnish Maritime Industries FinlandeMme Beatrice Gouriou Aker Yards France FranceM. Michel Ollier DCNS FranceM. Fabrice Theobald Chambre Syndicale des Chantiers Navals FranceM. Heino Bade IG Metall AllemagneM. Alexander Geisler Verband fur Schiffbau und Meerestechnik AllemagneM. Volker Karpen Verband fur Schiffbau und Meerestechnik AllemagneM. Joachim Kell ThyssenKrupp Marine Systems AllemagneM. Erwin Kiel Howaldtswerke-Deutsche Werft AllemagneM. Ralph Soeren Marquardt Verband fur Schiffbau und Meerestechnik AllemagneM. Livio Marchesini ASSONAVE ItalieM. Pierfrancesco Tartarelli Fincantieri ItalieM. Timo Bindels IHC Merwede Pays-BasM. Ruud van den Bergh FNV Pays-BasM. Marco Kirsenstein Shipbuilding Netherlands Pays-BasM. Charles van de Loo Damen Shipyards Pays-BasM. Nick van Putten Heesen Yacht Builders Pays-BasM. Bert van der Sluis IHC Merwede Pays-BasM. J. Teensma Damen Shipyards Pays-BasM. J. Czuczman Forum Okretowe PologneM. Nuno Ivo de Magalhaes AIM PortugalM. Pimentel das Neves ENVC PortugalM. Jose Ventura de Sousa AIM PortugalM. Florin Spataru Damen Shipyards Galati RoumanieM. Gelu Stan ANCONAV RoumanieM. Jose Belon Lopez MCA-UGT EspagneM. Enrique Calvet Chambon UNINAVE EspagneM. Ramon Lopez Eady UNINAVE EspagneM. Jose Luis Gacio Caeiro MCA-UGT EspagneM. Manuel Garcia Gonzalez MCA-UGT EspagneM. Javier Leguina Gogenola ELA metal EspagneM. Joseba Postigo Gonzalez Astilleros La Naval EspagneM. Jesus Querol Pascual UNINAVE EspagneM. Juan Rojo Gerencia del Sector Naval EspagneM. Pedro Lorca CCOO EspagneM. Vicente Sanchis Belmonte Astilleros De Sevilla EspagneM. Jim McHarg BAE Systems Royaume-Uni

Page 42: Etude sur les ressources humaines (2008)

Fédération Européenne des Métallurgistes

International Trade Union House (ITUH)Boulevard du Roi Albert II, 5 (bte 10)B-1210 BrusselsPhone.: +32.2.227.10.10Fax: +32.2.217.59.63E-mail: [email protected]: www.emf-fem.org

Community of European Shipyards’ Associations

Rue Marie de Bourgogne 52-54B-1000 BrusselsPhone: +32.2.230.27.91Fax: +32.2.230.43.32E-mail: [email protected]: www.cesa.eu

Etude réalisée par Koers & Vaart • www.koersenvaart.nl

Photos reproduites avec l’aimable autorisation de Aker Yards; Lars Skaaning et Odense Steel Shipyard; Aker Yards France; Howaldtswerke-Deutsche Werft GmbH; Meyer Werft; ECSA.

Conception graphique: CREATIN