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Hortésie Urbanisme et Paysage – 11 rue des Saules 95450 Vigny – T/ 01 30 39 24 88 – F/ 01 34 66 16 59 – [email protected] COMMUNE DE MONTLOGNON ETUDE URBAINE OCTOBRE 2009

ETUDE URBAINE

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Page 1: ETUDE URBAINE

Hortésie Urbanisme et Paysage – 11 rue des Saules 95450 Vigny – T/ 01 30 39 24 88 – F/ 01 34 66 16 59 – [email protected]

C O M M U N E D E M O N T L O G N O N

ETUDE URBAINE

O C T O B R E 2 0 0 9

Page 2: ETUDE URBAINE

Etude urbaine de Montlognon

Page 3: ETUDE URBAINE

Présentation générale

Etude urbaine de Montlognon

Présentation générale 1

Page 4: ETUDE URBAINE

Objet de l’étude urbaine L’étude urbaine, adopte une approche initiée par le PNROPF, indépendante de la réflexion liée au Plan Local d’Urbanisme, dont la réalisation est engagée par ailleurs par la commune. Cette étude est source d’analyse de la morphologie du territoire communal et de propositions pour un développement équilibré du village. L’étude urbaine a pour objet, à partir d’un diagnostic du paysage d’inscription des villages au sein de leurs territoires, ainsi qu’une analyse des tissus bâtis, de définir les conditions de développement urbain, et d’identifier les actions à mettre en œuvre dans le cadre de la charte du Parc naturel régional Oise Pays-de-France. Lors de la mise en route de l’étude, plusieurs objectifs fixant le cadre de l’étude urbaine de la commune ont été définis : La commune de Montlognon a prioritairement pour objectifs, en matière de gestion de l’espace bâti : - l’élaboration d’un document d’urbanisme communal permettant une bonne intégration d’éventuelles nouvelles constructions ; - la préservation de l’identité du village ; - la maîtrise de l’évolution de la population ; - la mise en œuvre d’une démarche de développement durable. L’étude se compose de quatre phases interdépendantes : - la compréhension du paysage d’inscription du village - l’analyse des évolutions du tissu et la lecture des paysages bâtis - l’identification des enjeux et analyse des potentialités pour l’élaboration d’un projet local - la définition d’un programme d’action. Les deux premières phases de diagnostic permettent, à partir de sources diverses telles que cartes anciennes et actuelles, documents anciens, ou témoignages, recueillis auprès du Parc, partenaires du Parc, élus et habitants du village, à partir de relevés sur le terrain, de repérer et relater les caractéristiques structurantes de la commune, ses points forts et ses points fables. La troisième phase de l’étude porte sur l’identification des enjeux en termes de préservation, de reconquête, de réhabilitation, de requalification, et sur l’analyse des sites susceptibles de permettre un développement du bâti. Une cohérence d’ensemble est recherchée à partir de l’identification des enjeux et de l’analyse des potentialités. La quatrième phase de l’étude consiste en la recherche d’outils adaptés aux enjeux identifiés. De la concrétisation de ces outils naît un programme d’actions mobilisant l’ensemble des partenaires concernés : Etat, collectivités territoriales, Parc, habitants, acteurs économiques, etc. Ce programme d’actions peut comporter des aspects règlementaires, pédagogiques, opérationnels. Parallèlement, le PNROPF a réalisé sur la commune un cahier de recommandations architecturales, en collaboration avec le CAUE de l’Oise.

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Présentation générale 2

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Situation de la commune dans le Parc naturel régional Oise Pays-de-France. Le Parc Naturel Régional Oise Pays-de-France a été créé le 13 janvier 2004. Dans sa Charte, il recense notamment sur le territoire de Montlognon : - des espaces boisés, les Bois de Montlognon et de Perthe ; - des espaces agricoles fond de vallée et espaces connexes au réseau hydrographique ; - des espaces en marge forestière et autres espaces paysagers structurants, qui concernent la totalité des espaces agricoles situés en dehors du fond de vallée ; - un site d’intérêt écologique, appelé « les Bruyères de Frais Vent » situé dans les bois, ainsi qu’un second dans le fond de la vallée de la Launette, « les prairies de Montlognon » - un tissu urbain d’intérêt architectural qui concerne presque l’ensemble du bâti du village-rue, qui est ancien. - un tissu urbain diffus, plus à l’écart en remontée vers le village de Fontaine. L’ensemble du territoire communal bénéficie d’un patrimoine environnemental d’intérêt écologique, d’espaces paysagers de qualité et de quelques vestiges architecturaux et historiques. Cet important patrimoine est certes un atout, mais rend d’autant plus difficile les choix de projet et de développement durable du village, que celui-ci est enclavé d’une part sous l’emprise du vaste domaine de l’institut de France et d’autre part par ses limites administratives avec les villages limitrophes de Fontaine-Chaalis et de Baron.

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Présentation générale 3

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Le domaine de l’Institut de France Le village de Montlognon est caractérisé par son enclavement entre ses limites administratives au nord et le domaine de l’institut au sud. La Launette à l’ouest et la Nonette au nord dessinent avant leur confluence, la limite communale avec le village de Fontaine-Chaalis. Au sud, l’Institut de France possède 76% du territoire communal, c’est à dire la totalité des terres agricoles, louées à un agriculteur de Fontaine- Chaalis qui les exploite, et une partie du Bois de Montlognon. Les « autres » parties du village, soit de petites propriétés privées, représentent 6% du territoire communal. Ces caractéristiques représentent tout autant un atout qu’un fort désavantage pour la commune : les milieux et les paysages agricoles, forestiers ou de fond de vallée ont été préservés jusqu’à aujourd’hui. Cependant, les possibilités de projets, extensions, aménagements, valorisation ou restauration de patrimoine naturel ou construit sont très limitées.

Fontaine-Chaalis

Bois de Perthe

Domaine de l’Institut de France

Montlognon

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Présentation générale 4

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Localisation territoriale et desserte de la commune

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Localisation territoriale et desserte de la commune 5

Page 8: ETUDE URBAINE

Localisation territoriale

Le village de Montlognon est localisé en amont de la confluence de la Launette avec la Nonette. Ces axes hydrographiques sont également le support d’implantation d’une part d’Ermenonville et de l’Abbaye de Chaalis au sud de Montlognon et d’autre part, des communes de Versigny, Baron, Borest, Mont-l’Evêque, et enfin Senlis, qui s’est développée en amont de la confluence du cours d’eau avec l’Aunette. Le cours d’eau de la Nonette est doublé d’un axe routier, la route départementale 330, qui relie Senlis à Nanteuil-le-Haudouin, ainsi que les communes précitées entre elles. Mais avant de rejoindre cette voie de liaison, l’usager doit traverser le village de Fontaine-Chaalis.

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Localisation territoriale et desserte de la commune 6

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Desserte

Desserte routière La commune est implantée à proximité d’une desserte routière stratégique, permettant aux habitants un accès rapide aux grands pôles urbains : Senlis, Roissy et Paris, mais aussi Creil, Saint-Quentin ou plus au nord. En effet, si la RD 330 est l’axe principal d’accès à Senlis, cette voie est également un des moyens d’accès à l’autoroute A1 pour rejoindre Roissy et la plate-forme d’activités située à 23 km au sud, ou Paris. Toutefois, le passage par l’échangeur de Saint-Witz, situé à 15 km au sud de Fontaine-Chaalis, semble être l’itinéraire préféré par les usagers, malgré la traversée des communes de Mortefontaine, Plailly puis Saint-Witz elle-même. Roissy se trouve ensuite à 8 km de cette entrée sur l’autoroute. Ces deux possibilités d’accès à l’autoroute favorisent la fluidité du trafic des automobilistes qui se répartissent sur l’un ou l’autre de ces trajets, selon qu’ils se dirigent vers le nord ou vers le sud. Desserte ferroviaire Ligne du Transilien K Cette ligne relie Crépy-en-Valois à Paris-nord et passe à Nanteuil-le-Haudouin, à 8 km de Fontaine-Chaalis. Ligne Paris Nord / Saint-Quentin. La commune est située à équidistance des deux gares les plus proches de cette ligne : la gare de Chantilly à 18 km et celle d’Orry-la-Ville à 20 km. Cette relative équidistance permet aussi une répartition du trafic. Les voyageurs se dirigeant vers le nord utiliseront la gare de Chantilly-Gouvieux, voire celle de Creil située à 23 km, tandis que ceux se déplaçant vers le sud préféreront la gare d’Orry-la-Ville. Toutefois, la distance éloignée de cette voie ferrée leurs font préférer celle du Transilien.

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Localisation territoriale et desserte de la commune 7

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Maillage interne au territoire communal

Le village est excentré des grands axes locaux de circulation. La RD 330a, accessible par la RD 126, relie Montlognon via Fontaine-Chaalis à Senlis mais aussi à Mont-L’Evêque, Baron, Borest, Nanteuil. La route nationale 330, au milieu de la forêt domaniale, dessert l’Abbaye de Chaalis et le parc d’attraction de la Mer de Sable. Ces deux voies sont situées de part et d’autre de la vallée, tandis que la RD 126, qui rejoint la RN330 dans la forêt et relie Montlognon à Mortefontaine, a une trajectoire transversale et traverse le fond de vallée avant de rejoindre la RD330a. Les trois autres voies, qui correspondent à des voies communales sont situées sur la plaine et traverse le fond de vallée permettant outre la desserte du village, la liaison avec Fontaine-Chaalis et l’Abbaye de Chaalis, cette dernière étant elle aussi propriété de l’institut de France, située sur la commune de Fontaine. Il existe ainsi une continuité entre Montlognon et Fontaine que l’on ressent dans la traversée des deux villages ; on pourrait presque évoquer le caractère dissimulé de Montlognon si lui-même, édifié légèrement en amont du cours d’eau de la Nonette, n’était pas organisé le long de la Grande Rue qui lui est parallèle, rapprochant la structure bâtie de la maille géo paysagère structurante. Le territoire de Montlognon est réellement enclavé par celui de Fontaine-Chaalis et de l’abbaye de Chaalis : - Pour rejoindre la RD330a, qui mène à Senlis, il est nécessaire de traverser le village de Fontaine, qui constitue un point de passage obligé en direction du Nord. - En direction du sud, la voie qui mène à la Chapelle Chaalis est réservée aux riverains. Le point de passage unique est ici l’Abbaye de Chaalis qui permet de rejoindre la RN330.

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Localisation territoriale et desserte de la commune 8

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P A R T I E I – C O M P R E H E N S I O N D U P A Y S A G E D ’ I N S C R I P T I O N D U V I L L A G E

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 9

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 10

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Contexte général

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1. Contexte géomorphologique

Le territoire de la commune de Montlognon se situe entre deux territoires, celui du plateau agricole du Valois au nord et celui de la Plaine de France au sud. La limite entre les deux unités territoriales est révélée par une différence d’altitude entre les deux plateaux agricoles. La Plaine de France se situe en moyenne à une altitude de 25 mètres au dessus du plateau du Valois. Cependant, coiffé par la forêt et pourtant franchement marqué par le relief, le rebord de la Plaine de France disparaît souvent sous le couvert arboré rendant la lecture de cette caractéristique topographique dans le paysage peu aisée. Trois vallées descendent de la Plaine de France en creusant les plateaux au niveau de Fontaine-Chaalis, et en traversant ou en longeant son territoire : la vallée de la Thève, la vallée de la Nonette et celle de la Launette. Toutes les trois s’écoulent vers l’Oise à l’ouest. Le territoire communal se partage équitablement entre le plateau du Valois au nord, les vallées de la Nonette et de la Launette à l’aval de leur confluence, et le massif d’Ermenonville, avancée géomorphologique de la Plaine de France vers le Plateau du Valois, encadrée par les vallées de la Launette et de la Thève.

altitude environ 115

altitude environ 90

altitude environ 60

Un territoire qui épouse deux unités paysagères, le Plateau du Valois et la Plaine de France et traversé par les vallées.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 12

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2. Géomorphologie du territoire

La commune de Montlognon est bordée au nord par les deux cours d’eau et se développe sur 510 hectares vers le sud, englobant un morceau de plaine et une remontée du relief qui s’élève à 120m. Son territoire est doucement marqué par le relief qui descend graduellement de la forêt vers la vallée. Au sud du territoire, la rupture de pente est ainsi plus prononcée dans le bois de Montlognon. Le relief communal a alors une forte amplitude et l’altitude varie entre 65m dans les fonds de vallées et 120m sur les hauteurs dans les forêts. La commune bénéficie d’un découpage administratif lui procurant trois unités géomorphologiques orientées vers le nord et l’ouest, qui apportent des caractéristiques de relief et d’orientation diversifiés. La partie construite du village se situe en amont sur le coteau est de la Launette et le coteau sud de la Nonette.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 13

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3. Géologie

Source BRGM 1/250

Le sous-sol de la commune est principalement constitué de deux couches géologiques :

- Une couche de sables, où domine essentiellement la forêt

- Une couche d’argiles du Bartonien et d’épaisses couches de calcaire grossier du Lutécien avec marnes et caillasse qui produisent un sol plutôt riche, adapté à la culture intensive céréalière.

Autour de la vallée de la Launette, les alluvions déposés par les cours d’eau au cours du quaternaire offrent des sols humides et sableux, plus propices aux pâturages ou aux boisements qu’aux grandes cultures.

Un sous-sol varié

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 14

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Les formations arborées ainsi que la présence plus ou moins prépondérante de bruyères que l’on observe aujourd’hui dans la partie boisée de la commune s’explique en partie par la constitution du sol. D’après la carte de M. Graves datant du 19ème siècle, on constate que : - Les sols de type sableux et de grès moyens ont accueilli les premiers boisements du bois de Montlognon, - Les sols de type marnes et grès calcaires, ainsi que sables ferrugineux, propices au développement de la bruyère ont été longtemps ainsi exploités pour la brande. La plupart des boisements existants aujourd’hui se sont développés récemment. Sur le territoire communal, ces sols concernent le bois de Perthe. Carte géologique du département de l’Oise, d’après M. Graves – 1858 – extrait.

Sables et grès moyens

Marnes et grès calcaires

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 15

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4. Bassin versant

Le territoire est faiblement sillonné par les thalwegs du bassin versant. Deux principaux axes utilisés par les eaux de ruissellement sont situés bien en amont du village et se dirigent vers les deux cours d’eau. Une ligne de crête, reliant le massif forestier de Montlognon et le village, parcours le milieu de la plaine et organise de part et d’autre la séparation des bassins versants de la Launette et de la Nonette La plupart des constructions, anciennes de l’espace communal ont une implantation liée aux thalwegs dont elles s’écartent, pour ne pas connaître le risque ou les désagréments des inondations. A cet effet, le village, se situe en amont dans l’angle formé par la confluence deux rivières et les maisons sont principalement disposées le long d’une rue dont le tracé est perpendiculaire de chaque côté de la ligne de crête.

Un territoire très découpé et des thalwegs irriguant les vallées.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 16

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5. Hydrographie

Les vallées de la Launette et de la Nonette à Montlognon

Les vallées de la Nonette et de la Launette sont les deux événements structurants du maillage géo paysager local. Elles longent le territoire communal au nord et à l’ouest. La Nonette coule sur 41 km de Nanteuil-le-Haudouin jusqu’à Gouvieux, où elle se jette dans l’Oise. Sur le territoire communal, elle constitue la limite avec Fontaine et avec Baron. C’est sur la Nonette, vallée plus encaissée que celle de la Launette que les moines de l’abbaye de Chaalis établirent leur moulin, fonctionnant avec le débit du cours d’eau. Au-delà, la Nonette est ensuite divisée en plusieurs bras dans lesquels l’eau est canalisée et traverse plusieurs fonds de jardins et propriétés de Montlognon. La Launette suit son cours sur 16 km de Marchémont en Seine-et-Marne, à sa confluence avec la Nonette à Fontaine-Chaalis. Sur le territoire communal, elle traverse des milieux humides, roselières et peupleraies et des pâtures en aval de l’Abbaye, avant de se jeter dans la Nonette entre Montlognon et Fontaine. Le ru Sainte Geneviève est un affluent parallèle à la Launette. Il constitue une limite naturelle entre les territoires communaux. La Launette coule dans un fond de vallée large et marécageux au niveau de Montlognon.

Château d’eau

Moulin

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 17

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6. Les entités paysagères de la commune Le relief et l’occupation générale du sol

découpent la commune de Montlognon en trois unités paysagères distinctes dont on peut établir un lien assez direct avec les trois unités géologiques précédemment citées : - La plaine agricole, exploité en grandes

parcelles, - les fonds de vallées de la Nonette, de la

Launette, alternant espaces ouverts et zones boisées,

- l’espace forestier, occupant la majeure partie du territoire communal de part et d’autre de la vallée de la Launette.

Massifs forestiers et boisements de vallée sont ici distincts, séparés par la plaine agricole. Le village quant à lui, se situe à la frange de la plaine agricole et de l’espace défini par le relief de vallée. Ces trois unités paysagères disposent chacune d’une géomorphologie, d’un mode de gestion des ressources et d’un patrimoine naturel ou artificiel différents et offrent ainsi une diversité de paysages.

L’espace agricole

Le massif forestier

Les coteaux et vallées

Trois unités paysagères

Nonette

Launette

Nonette

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L’espace agricole

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 19

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1. Emprise du territoire agricole

La plaine agricole de Montlognon occupe une superficie d’environ 210 hectares, soit un peu plus de 40% du territoire communal. Ces terres cultivées se situent sur le plateau du Valois, et appartiennent à un couloir agricole reliant la ferme de la Chapelle Chaalis à Fontaine-Chaalis aux territoires de Baron à l’est de Montlognon. Ce territoire agricole est délimité par le bois de Montlognon au sud et la vallée de la Nonette et le village au nord.

Le plateau agricole

Ferme de la Chapelle Chaalis

BARON

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 20

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2. L’exploitation agricole des sols

Le potentiel agronomique des terres de Montlognon est bien moins important que celui des communes voisines, implantées plus largement sur le plateau limoneux du Valois. Dans le fond de vallée, les sols sont constitués de sables marécageux, inexploitables ou de sables noirs, relativement pauvres. En bordure de forêt, les sables blancs sont encore très nombreux et offrent une terre à peine plus riche. Il semblerait que la forêt s’arrête à la limite des sols exploitables et que la lisière suit de très près une ligne pédologique marquant une frontière nette entre sols inexploitables du point de vue agricole et sols peu fertiles mais exploités. En remontant sur le plateau vers Baron, le sol est constitué de limons sableux ou de limons réduits à l’approche de la Nonette. Ces terres limoneuses sont assez fertiles, même si elles ne possèdent pas le potentiel agronomique du plateau situé sur l’autre versant.

Carte de pédologie agricole, d’après le témoignage de M. A. Patria

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 21

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3. Le végétal dans l’espace agricole

Le paysage du plateau agricole est très faiblement contrasté : peu d’éléments s’élèvent vers le ciel, et ni arbres, ni constructions ne viennent se détacher des grandes étendues cultivées faiblement ondulées. En particulier, aucun alignement d’arbres n’accompagne les routes ou chemins traversant le plateau. Arbres isolés ou remarquables : Autour de la Fontaine Sainte Geneviève, quelques arbres remarquables, et notamment deux grands marronniers marquent considérablement le paysage, sont un véritable repère dans l’espace et renforce l’identité patrimoniale du site. Entre le village et la forêt, quelques arbres isolés ou groupés autour du cimetière marquent une ligne d’autant plus perceptible depuis une grande partie du territoire qu’ils sont situés sur une ligne de crête. Haies arbustives : Une grande haie opaque et sombre dissimule un hangar agricole situé près de la forêt. Cette haie est la seule du territoire agricole de Montlognon. La lisière, le village et la vallée : Les jardins du village, ainsi que diverses végétalisation du fond de vallée offrent une frange de qualité à l’espace cultivé sur le plateau. Inversement, au sud de l’espace cultivé, la lisière du bois de Montlognon cadre les perspectives.

Les structures végétales de l’espace agricole

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 22

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Arbres isolés et château d’eau sur la ligne de crête

Marronniers remarquables près de la Fontaine Sainte Geneviève

Mémoire des arbres près du cimetière, abattus depuis.

Silhouette arborée du village Haie opaque près du hangar agricole

Lisière du bois de Montlognon

Thalweg

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 23

Page 26: ETUDE URBAINE

4. Le couloir agricole et son repère

La présence du château d’eau de Montlognon, implanté sur la ligne de crête du couloir agricole, rend celui-ci fortement perceptible depuis une vaste partie de la commune. Depuis le nord du village, il est visible au-delà des constructions mais il est également visible depuis Fontaine-Chaalis et Baron. Ce couloir agricole est une unité paysagère qui caractérise d’autant mieux Montlognon qu’elle est nettement délimitée au nord par le bâti et au sud par la forêt et qu’elle est frappée d’un signal (le château d’eau) qui permet de la localiser dans l’espace rural.

Depuis les champs à l’amont du village

Depuis la rive opposée de la Nonette (commune de Baron)

Depuis la parcelle ouverte entre Montlognon et Fontaine

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Le massif forestier

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Le massif forestier

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 26

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1. Un territoire à l’extrémité est d’un grand ensemble forestier

Liaison entre les massifs forestiers La rupture de relief en forêt L’espace forestier de Montlognon occupe environ 260 hectares, soit un peu plus de la moitié du territoire communal. Il se situe à l’extrémité est de la forêt domaniale d’Ermenonville, elle-même situé à l’extrémité est d’un massif forestier bien plus vaste allant jusqu’à l’Oise, à plus de vingt kilomètres et englobant notamment la forêt de Chantilly. Ce grand massif fait partie de l’ensemble des trois forêts constitué par la forêt d’Ermenonville, le massif de Chantilly et la forêt domaniale d’Halatte. Le déplacement de la faune à l’intérieur et entre les espaces boisés forme un réseau écologique important de corridors dont la protection et la gestion constituent deux des principaux axes de la politique du PNR Oise-Pays-de-France. On peut noter qu’à partir du bois de Montlognon, il y a rupture de la continuité forestière vers l’est où celle-ci devient discontinue jusqu’au bois de Droizelles.

La forêt ici se situe sur un relief accidenté, correspondant à la remontée du relief aux terres sableuses vers le plateau de la Plaine de France, selon un coteau incliné dans un axe nord est / sud ouest. Ce coteau relie la Plaine de France au sud et le plateau du Valois au nord.

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2. Evolution des surfaces boisées

Surfaces boisées en 1711 Surfaces boisées en 1743 Surfaces boisées en 1858

Surfaces boisées en 1887 Surfaces boisées en 2004 L’évolution des surfaces boisées a pu être représentée d’après l’examen des cartes anciennes disponibles. Globalement, la surface n’a cessé d’augmenter depuis trois siècles. Les parties les plus pentues du coteau, semblent être les dernières à avoir été boisées. Cette évolution des boisements est sans doute liée pour partie à la nature des sols. Les premiers boisements connus sont situés en limite des sols agricoles exploitables, sur les sols à caractère sableux. Les boisements ont progressivement gagné tout d’abord la partie sud du territoire, aux sols marneux. La limite entre les deux formations géologiques, qui présente un important dénivelé, a été boisée seulement au cours du XXème siècle.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 28

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3.

Sur les sols sableux, les boisements sont principalement composés de futaies de chênes. On y trouve également quelques parcelles de hêtres. Les sols marneux accueillent également en majorité des futaies de chêne. Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, cette partie était composée de bruyères, probablement à destination du gibier pour la chasse. Au niveau de la rupture topographique, les essences végétales se diversifient mêlant peuplements feuillus et résineux.

Sables et grès moyens

Marnes et grès calcaires

Source : données des peuplements boisés, ONF

Rupture topographique

3. Principales formations arborées de la forêt

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 29

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4. La diversité, la gestion et l’architecture de la forêt

Les boisements situés sur la commune sont composés : - du bois de Montlognon, en continuité de la forêt domaniale d’Ermenonville, appartenant à l’Etat, dont la gestion est assurée par l’ONF ; - de la forêt du domaine de Chaalis, appartenant à l’Institut de France, mains dont la gestion incombe également à l’ONF ; - de quelques parcelles privées, à la charge des propriétaires même. La gestion de la forêt est cadrée par un « plan d’aménagement » valide jusqu’en 2014. La plantation de pièces boisées, leur coupe, le choix des essences, la préservation de clairières, sont régies par ce plan. La forêt d’Ermenonville est principalement occupée par des peuplements de chênes et de pins sylvestres. Ces derniers se situent essentiellement sur les anciens secteurs de bruyères. Le bois de Montlognon est quant à lui peuplé de Chênes, en parties hautes et basses et de feuillus variés sur le coteau. L’ONF loue une partie de la surface forestière pour les activités de chasse. Il s’occupe également de l’évaluation des populations de grands animaux et dans ce cadre, l’organisme a notamment constaté une diminution de la population des chevreuils. En revanche, les populations des autres cervidés ainsi que des sangliers ne cessent d’augmenter, ce qui se traduit par de nombreux dégâts sur les jeunes plantations réalisées.

Carte élaborée d’après le plan d’aménagement forestier de l’ONF Source : données des peuplements boisés, ONF

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 30

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5. Les lieux habités de la forêt

Le bois de Montlognon, contrairement à la forêt d’Ermenonville n’abrite guère de construction. Seule une maison située en lisière est habitée, tout en n’ayant aucune fonction liée aujourd’hui à la forêt.

6. Les routes et chemins Le réseau de chemins dans le bois de Montlognon est assez dense et maillé avec celui des communes voisines. Cependant, il reste moins important qu’à Fontaine-Chaalis, Ermenonville ou Baron. De même, si une partie des chemins est carrossable, aucun n’est empierré. Sur le plateau cultivé, les chemins sont également en terre même si ils apparaissent empierrés sur les données du SIG.

Maison en lisière

(Source : SIG)

Chemin de terre dans les bois

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 32

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Les bas de coteau et les vallées

Etude urbaine de Montlognon

Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 33

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1. Hydrographie

Passage de la Launette

en lisière ouest du territoire

communal

Montlognon est longé par la Nonette au nord et par la Launette à l’Ouest. La Nonette pénètre sur la commune en amont du moulin édifié par les moines de l’abbaye de Chaalis, sans doute au 12è ou 13è siècle, pas de date précise connue. Une partie de l’eau de cette rivière est dirigée par un lit creusé dans un fossé assez profond jusqu’aux ouvrages de régulation du débit construits par les moines puis le lit s’aplanit et s’élargit en sortie d’ouvrage, jusqu’à sa confluence avec la Launette, au point le plus en aval de la commune. Un autre bras au tracé plus rectiligne alimente des étangs sur lesquels est installée une activité de pisciculture. S’il y a un rapport privilégié historique entretenu par les moines et les habitants du village avec les cours d’eau, une partie importante des aménagements et de ce patrimoine a aujourd’hui disparu. Les maisons du village, bâties en retrait restent cependant toujours reliées aux rivières et à leurs milieux associés par les routes et chemins. Et la rénovation du bâtiment du moulin et des lavoirs, témoigne d’un regain d’intérêt.

Moulin

Vestige d’une des écluses du moulin

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 34

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2. Une imbrication de milieux divers dans les fonds de vallée

La Launette : En aval du village, elle traverse des milieux très variés mais à dominante naturelle, imbriqués les uns dans les autres et dans un fond de vallée assez large. Roselières, prés et pâtures à chevaux, bois de milieux humides mais aussi peupleraies et jardins des habitations construites le long de la route de Fontaine occupent les espaces aux abords du cours d’eau divisé en de nombreux canaux. La Nonette : le bras sud parcourt une vallée plus étroite, profonde et refermée par les bois. Le bras nord en revanche traverse une zone devenue artificialisée par l’exploitation du sol et par des terrassements et utilisée aujourd’hui à des fins économiques par une activité de pêcherie et de stockage de matériaux et d’engins de VRD. Après la réunification des deux bras, le cours d’eau s’enfonce dans les jardins des habitations construites le long de la rue George Marchal. Globalement, les espaces et milieux humides au caractère naturel très marqué côtoient sans transition les milieux plus artificialisés que constituent les jardins dont certains font appel à des méthodes de gestion horticoles ayant tendance à éloigner les espèces spontanées, ou les activités économiques de Montlognon qui elles, manifestent très peu d’attention à la préservation des milieux au sein de leur entreprise. Cette diversité de situations d’espaces, tantôt dans des milieux ouverts et avec des vues dégagées vers la plaine ou au contraire, resserrés et intimement refermés sur les milieux naturels, crée un environnement de qualité aux abords du village.

Schéma des séquences paysagères des vallées de la Launette et de la Nonette

Nonette

Launette

Coupe 1

Coupe 2

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 35

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3. Les milieux aux abords de la Nonette et la Launette

Sur la Nonette, en amont du dépôt de bois de la scierie : peupleraie rive droite (1) et saulaie sur la rive de Montlognon.

Au bout de l'impasse de la Grenouillère : zone humide inondable composée de peupleraies plus ou moins abandonnées sous lesquelles se développent saulaies et cariçaies (2).

(1)

(2)

Localisations photographiques

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 36

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En rive droite de la Nonette ; sur Fontaine-Chaalis (6), l’ambiance est totalement différente avec des propriétés privées "propres" réservant peu de place aux dynamiques et espèces naturelles des berges…

… et dont les bords de la Nonette peuvent servir de dépotoir inesthétique et polluant (7).

La frange ligneuse du ’’terrain constructible’’ à l’entrée de Montlognon est constituée d’une saulaie à Saule marsault principalement (3).

La démarcation entre zone humide et prairie mésophile est très nette au niveau d'une ancienne clôture (5).

Si constructions il doit y avoir sur cette parcelle, elles devront respecter cette limite avec la zone inondable qui devra être préservé. Le maintien d’une bande large devra également être réservé vers la Nonette pour être laissée à sa dynamique naturelle et entretenu comme telle.

(3) (4)

(5)

Ce terrain n’est probablement pas inondable, au moins vers le bourg (4), où la flore devient plutôt mésophile et montre une végétation de prairie à Fromental dominant, espèce caractéristique d’un fond graminéen des prairies de fauche mésophiles (plus communément dit foins à bestiaux) et composé de Fromentale, Fleur de coucou, Campanule, Gesse des prés, Grande Marguerite, Tanaisie, etc... et une forte pression des préforestières : Bouleau, Saule marsault, Ronce, Eglantier, lianes (Chèvrefeuille, Clématite).

(6)

(7)

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 37

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Au sud du bourg (sud du lavoir), les peupleraies sont déboisées et ces zones humides vont recevoir des constructions (8) ; ce qui ne paraît pas approprié ici (assèchement, rétrécissement de la zone inondable, pollution de la Launette, etc…).

Plus au sud, le long de la Launette et de part et d’autre de la route qui conduit de Montlognon à l’abbaye de Chaalis (9), le secteur est constitué de prairies humides et de jeunes peupleraies.

Un secteur a été déboisé pour permettre la plantation de noyers (10). Dans ces conditions, il serait bien venu d’éviter toute intervention avant un inventaire-diagnostic hypothéquant son avenir ou simplement modifiant l’existant, comme ces plantations de noyers.

La dynamique naturelle a installé des situations intéressantes qui mériteraient d’être inventoriées, puis protégées et valorisées comme ce continuum depuis la Launette (eau libre) jusqu’à la prairie humide (joncs, menthes, etc…) en passant par une ripisylve linéaire et la roselière (11).

(8) (9) (10)

(9)

Une zone d’habitat remarquable à intérêt floristique est repéré sur la prise de vue n°11 ci-contre. Identifié comme un site d’intérêt écologique du Parc, les « Prairies de Montlognon », font l’objet de la fiche n°21 du document « cartographie : plan et notice de la charte du Parc », qui indique comme habitats justifiant l’intérêt du site, les prairies humides, les cours d’eau et les haies. Une expertise écologique serait à réaliser pour ce secteur.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 38

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 39

Page 42: ETUDE URBAINE

4. Symétrie de la vallée de la Nonette

En amont du village, la Nonette dessine une vallée assez étroite faussement symétrique. Le fond de vallée est relativement boisé, mais les coteaux sont occupés par les cultures céréalières. Dans les bois, sa division en plusieurs bras assure l’alimentation des bassins de la pisciculture ou anciennement, du moulin de Montlognon.

La Nonette coule sur 41 km de Nanteuil-le-Haudouin jusqu’à Gouvieux où elle se jette dans l’Oise. Sur le territoire communal, elle constitue la limite nord de la commune en passant dans une vallée fermée, puis en séparant les villages de Montlognon et de Fontaine. Là, elle offre des espaces entretenus par de grandes pelouses, ou naturels, boisés, roselières, avant de recevoir les eaux de la Launette sur la commune de Fontaine-Chaalis.

Vestiges des ouvrages hydrauliques du moulin Jardins et milieux naturel entre Fontaine et Montlognon Grandes pelouses près du lavoir

Coupe 1

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 40

Page 43: ETUDE URBAINE

5. Dissymétrie de la vallée de la Launette

La vallée de la Launette est ici un ruban écologique entre les terres cultivées et les fonds de jardins. En aval de l’Abbaye de Chaalis, le cours d’eau étroit de la Launette, doublé par le rù de Sainte Geneviève parcours la plaine sableuse et marécageuse. Le fond de vallée est ici très large, favorable au développement des roselières qui s’étalent. Quelques jeunes peupleraies et pâtures les suivent dans le fond de vallée.

Pâtures et peupleraies

La Launette suit son cours sur 16 km de Marchémont en Seine et Marne, à sa confluence avec la Nonette à Fontaine-Chaalis. Sur le territoire communal, elle traverse des espaces naturels, plantés de peupleraies ou pâturés, en limite communale avec Fontaine-Chaalis. Elle pénètre ensuite dans les bois humides où elle se divise en de nombreux bras, passant dans certaines propriétés jardinées de Montlognon avant de rejoindre la Nonette.

Bras dans les roselières Sous-bois humides près de la confluence

Coupe 2

Sur la rive droite, les terres exploitées remontent lentement vers le plateau agricole de Montlognon à l’est. Sur la rive gauche, la forêt ou les cultures s’étendent sans toutefois prendre réellement de hauteur avant de rejoindre le coteau de vallée qui se situe bien au-delà, dans le massif forestier d’Ermenonville.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 41

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6. Le patrimoine hydraulique

Bien que situé à l’aval de Chaalis, l’environnement hydraulique de Montlognon, entre autre, est un héritage fortement lié à la création de l’abbaye. Les cisterciens ont nécessairement aménagé ou dirigé l’aménagement de la vallée marécageuse de la Launette dont ils ont drainé les sols et canalisé les eaux, et canalisé les eaux de la Nonette pour utiliser et partager le potentiel énergétique récupéré par les mécanismes du moulin qu’ils ont construit. L’abandon des ouvrages et le retrait progressif des activités rurales de bord d’eaux, ont ensuite favorisé le développement des milieux naturels observable aujourd’hui et la disparition d’un paysage organisé par le génie hydraulique à des fins d’exploitation des ressources des cours d’eau. Des recherches archéologiques associées à des recherches historiques permettraient d’approcher cette histoire des aménagements des milieux naturels et des paysages et redonner vie à ce patrimoine.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 42

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La Launette canalisée le long de la VC7 de Chaalis à Montlognon Ces canaux reliés au réseau hydraulique de l’Abbaye de Chaalis figurent sur les cartes anciennes dès 1711.

Le bélier hydraulique, il alimentait l’Abbaye de Chaalis grâce au réseau de canaux. Il est actuellement muré et à l’abandon.

Les ouvrages hydrauliques du moulin, ils canalisent la Nonette depuis un bras dont le lit aurait été aménagé par les moines cisterciens.

Pont sur la Launette, VC7 de Chaalis à Montlognon

Petit pont permettant une traversée d’un bras artificel de la Nonette

La fontaine Sainte-Geneviève

Lavoirs restaurés avec l’aide du Parc naturel régional

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 43

Page 46: ETUDE URBAINE

Fond de carte : cadastre napoléonien, 1812

Lavoir

Lavoir

Bras artificiel de la Nonnette mentionné sur cette carte du 19è siècle et qui aujourd’hui assure la délimitation d’une parcelle privée.

La Nonette canalisée aux abords du moulin

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 44

Page 47: ETUDE URBAINE

7. Implantation du village

Les villages de Fontaine-Chaalis et de Montlognon forment une continuité urbaine. En deux points cependant, la Nonette marque la séparation au niveau de la route qui relie en boucle sur Montlognon, les deux villages. Ces deux points sont en même temps deux espaces paysagers particuliers : le premier est celui situé en sortie des ouvrages hydrauliques du moulin et du rassemblement des deux biefs de la rivière mais qui fait face à la construction de la scierie dont l’impact sur le paysage dissimule le caractère et ne favorise pas sa mise en valeur. Le deuxième est situé dans l’espace dessiné par la confluence avec la Launette mais dont le développement boisé esquive l’ouverture topographique et le retournement du relief de coteau. Les zones d’habitation de Montlognon se situent sur le coteau est de la vallée de la Nonette, au-delà des marais et zones inondables, qu’une bande de fonds de jardins délimite.

Près du moulin et du pont menant à la scierie, les constructions se sont rapprochées de la rivière et la route principale qui dessert le village y conduit naturellement.

Moulin

Château d’eau

Fond de vallée humide

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 45

Page 48: ETUDE URBAINE

Regroupement des deux villages entre cultures et forêt : une unité urbaine traversée et longée

par les rivières et leurs milieux naturels

A

A B

B

Le village se situe légèrement en hauteur par rapport aux deux rivières. Les parcelles de fond de jardins descendent vers la rivière et sont occupées par des grandes pelouses ou des sous bois et roselières humides. Ces territoires arborés contribuent à marquer le retrait du village par rapport aux rivières tout en offrant des paysages de qualité, d’autant plus que les cours d’eau peuvent être longés grâce à des chemins et ponts. Aux deux extrémités du village, les constructions jouxtent l’eau (moulin, lavoirs) et renforce le lien entre Montlognon et ses vallées.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 46

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8. Les franges de Montlognon

1

2

Ligne de crête

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 47

Page 50: ETUDE URBAINE

2. Frange sud-est Des constructions récentes sont implantées en remontée du relief, sur le plateau. Un espace arboré situé à l’arrière des constructions visuellement perceptibles joue le rôle d’écran végétal et masque les constructions anciennes du centre du village. Le château d’eau, implanté en ligne de crête, marque le paysage en servant de point de repère.

1. Frange sud Les constructions sont implantées à flanc de coteau et sont très peu perceptibles des vues lointaines. Des espaces arborés agrémentent les abords de la limite construite, et confèrent à cette frange un aspect très naturel.

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Partie I - Compréhension du paysage d'inscription du village 48

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Dynamique urbaine

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 49

Page 52: ETUDE URBAINE

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 50

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Evolution historique du village

XIIIème siècle (fond de carte indicatif)

Le village de Montlognon et son origine sont étroitement liés à la présence de l’Abbaye de Chaalis. Aujourd’hui encore, la totalité des terres autour du village sont propriété de l’Institut de France, qui a hérité du Domaine. La fondation de l’Abbaye de Chaalis remonte en 1136, par l’implantation en premier lieu, de la Chapelle-Chaalis, proche de l’Abbaye puis l’établissement du monastère et de la grange de Fourcheret sur le plateau limoneux sur le village de Fontaine tandis qu’à Montlognon, était installé le Moulin.

N

N

Le Moulin

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 51

Page 54: ETUDE URBAINE

1. Evolution du territoire communal au travers des cartes anciennes

Carte de la Capitainerie d’Halatte - 1711 Le village tel qu’il apparait sur la carte de 1711 est déjà implanté le long de la rue George Marchal, avec une direction sensiblement parallèle à la Nonette, mais celle-ci semble se terminer à cette époque en impasse sur la Launette, à l’ouest. La carte ne mentionne ainsi qu’une seule liaison avec Fontaine, par la rue du Moulin. En revanche, plusieurs chemins permettent de rejoindre Baron, dont qui se trouve en amont et au sud de Montlognon. Les premières constructions furent l’église, le moulin, les corps de ferme et leurs dépendances. La trame bâtie est compacte : les maisons sont implantées autour de l’intersection de la rue du Moulin, de la rue Georges Marchal et de la voie communale n°1.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 52

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Carte de la forêt d’Ermenonville - 1743 Peu de temps après, sur cette carte, on aperçoit qu’un deuxième accès vers le village de Fontaine est constitué depuis la rue Georges Marchal. La rue du Moulin, la rue Georges Marchal et la voie n°1 forment désormais une boucle. La voie rejoignant Baron de l’autre côté de la Nonette semble avoir été abandonnée. La représentation graphique montre des dispositions bâties moins rectilignes que la carte précédente sans permettre toutefois d’identifier une évolution notable pendant ces 30 années du 18ème siècle.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 53

Page 56: ETUDE URBAINE

Plan d’intendance 1787 Le territoire communal comprend une partie située rive droite de la Nonette, et aujourd’hui située sur le territoire de Fontaine-Chaalis (Actuelle scierie, et étangs de la pisciculture). Les chemins référencés sont moins nombreux.

Carte géologique du département de l’Oise 1858 Le chemin menant à la Chapelle Chaalis et l’Abbaye de Chaalis n’apparaît pas sur la carte.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 54

Page 57: ETUDE URBAINE

Carte des trois forêts par Réthoré – 1880-1900 La voie menant à l’abbaye réapparait.

Carte IGN Scan 25 - 2004 Le village s’est légèrement étendu, notamment le long de la voie communale n°1. Le secteur de la scierie est identifié. Les voies circulées sont différenciées des chemins. Le secteur des bruyères au sud devient boisé.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 55

Page 58: ETUDE URBAINE

2. Périodes de construction du bâti ²

Début du XVIIIème et antérieur Les constructions existantes à cette époque observables aujourd’hui sont : - Le moulin et sa ferme - Deux corps de ferme, l’un se situant le long de la rue Georges Marchal et l’autre à l’angle de la rue du Moulin et de la route de Chaalis. - Quelques habitations dont la petite maison à droite au bord de l’impasse menant à la Nonette.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 56

Page 59: ETUDE URBAINE

Fin du XVIIIème Les constructions sont toujours édifiées édifiées au sein du tissu existant, le long de la rue principale : - La Cour des miracles - Les Ecuries de la ferme du Moulin. - Les constructions alignées

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 57

Page 60: ETUDE URBAINE

Début du XIXème

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 58

Page 61: ETUDE URBAINE

Fin du XIXème

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 59

Page 62: ETUDE URBAINE

Début du XXème siècle Le village se construit très progressivement le long de la rue Georges Marchal et de l’impasse et commence à remonter vers la route de Fontaine.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 60

Page 63: ETUDE URBAINE

Années 1950-1970

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 61

Page 64: ETUDE URBAINE

Fin du XXème siècle à aujourd’hui

Apparaissent les extensions pavillonnaires du village, réalisées en dehors du « périmètre ancien » c'est-à-dire à l’écart de la desserte par la rue principale, le long de la route de Fontaine, ainsi qu’au sud du village. Apparaît également l’urbanisation de la partie nord-est du moulin, avec les installations liées à la scierie, ainsi que le siège de la pisciculture.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 62

Page 65: ETUDE URBAINE

Début du XVIIIème et antérieur Début du XIXème Fin du XVIIIème

Fin du XIXème Début du XXème Milieu du XXème (années 50 à 70)

Fin du XXème à aujourd’hui

Différentes maisons de Montlognon illustrant les diverses périodes de construction du village.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 63

Page 66: ETUDE URBAINE

3. La structure historique du village Le village de Montlognon est aujourd’hui structuré par un bâti ancien, dont la majorité des constructions ont été édifiées avant la seconde guerre mondiale. Ce bâti est organisé de part et d’autre d’un axe principal formé par la rue du Moulin et la rue Georges Marchal et qui s’étend depuis la Nonette à l’est, jusqu’à la Launette à l’ouest. Cet axe est complété par segment perpendiculaire, une petite sente qui se dirige vers le fond de vallée de la Nonette, conduisant une partie du bâti vers les berges du cours d’eau. Un bâti plus récent situé à l’écart de cette ossature ancienne s’est implanté d’une part le long de la Launette, et d’autre part est remonté sur le plateau, au sud du tissu bâti ancien. Le village s’est historiquement formé entre les deux cours d’eau, la Nonette et la Launette. Le fond de vallée marécageux sur lequel est implanté le village aurait été assaini par les moines de l’abbaye cistercienne de Chaalis. La canalisation des cours d’eau de la Nonette et de la Launette, l’implantation du moulin et la réalisation des ouvrages hydrauliques, a transformé l’eau, initialement vecteur de maladies, en énergie, en réserves de poissons, en eau courante…. Le village a pu se développer en étroite relation avec l’eau, élément naturel fondamental pour les moines cisterciens. Le village trouve sa place à la confluence de la Launette et de la Nonette, les accès aux cours d’eau sont ménagés.

Coupe schématique transversale d’implantation du village

Implantation du bâti ancien par rapport au passage des cours d’eau

N

Nonette

Launette

Nonette

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 64

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4. Le patrimoine bâti

1

2

3

5

4

6

1 le moulin 2 les écuries de la ferme du moulin 3 l’ancienne ferme 4 l’ancien presbytère 5 l’église 6 la cour des miracles

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 65

Page 68: ETUDE URBAINE

Le moulin

Les écuries de la ferme du Moulin Le bâtiment de l’ancien corps de ferme appelé « la cour des miracles »

L’église, dont le clocher est en bois et la nef asymétrique

L’ancien presbytère

L’ancienne ferme

1

2

3

4

5

6

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 66

Page 69: ETUDE URBAINE

Structure Urbaine

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 67

Page 70: ETUDE URBAINE

Trame foncière Le village possède une caractéristique foncière intéressante. La partie est du village comporte de nombreux grands terrains, alors que sa partie ouest en est quasiment dépourvue. A l’est, ce sont exclusivement des constructions récentes qui bénéficient de grands jardins. On peut notamment remarquer qu’au niveau du moulin, l’axe principal est plus proche de la Nonette. Plus on s’éloigne vers l’ouest de la rue, plus celle-ci s’écarte du cours d’eau et moins on recense de grands terrains.

1. Typologie du tissu bâti Au sein du tissu bâti de Montlognon, on peut distinguer :

- Un bâti villageois, essentiellement constitué d’anciens corps de ferme, de maisons de village, de longères et organisé autour de la rue du Moulin et la rue Georges Marchal. Ce tissu villageois est ancien et resserré, très souvent mitoyen, à l’exception d’une maison bourgeoise qui caractériserait plutôt un tissu bâti ancien diffus.

- Un bâti pavillonnaire diffus, caractérisé par un habitat individuel souvent récent, avec grand jardin. Hormis quelques cas particuliers, il se trouve à l’écart de la rue principale, le long de la Launette ou bien au sud du village.

- Un bâti pavillonnaire plus dense, dont les constructions possèdent un terrain de taille plus modeste. Elles sont en majorité située en sur la frange sud du village.

- Un bâti à usage d’activités, constitué d’entrepôts de stockage et de bâtiments à caractère industriel, situé sur la rive droite de la Nonette (fossé des communes).

Ensemble villageois

Pavillonnaire diffus

Grandes parcelles Zone d’activités

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 68

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 69

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2. Implantation des constructions

tissu villageois

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 70

Page 73: ETUDE URBAINE

On distingue principalement deux formations du bâti : - Une partie du village organisée le long de la rue principale (tissu villageois), et dont les implantations des constructions présentent un caractère homogène tout en offrant une diversité et une irrégularité de distances, de hauteurs, de détails volumétriques… Les maisons sont la plupart du temps mitoyennes, constituant une importante continuité urbaine. Les différents types d’implantation recensés qui la caractérisent sont : - une implantation à l’alignement : le front bâti vient s’aligner à la limite d’une voie, par la façade ou le pignon, - une implantation en retrait de la voie, laissant un espace formant une cour ou un jardin entre la construction et la rue, - une implantation en cour : cette formation est composée de plusieurs constructions, pouvant être implantée à l’alignement, parallèlement ou perpendiculairement à la voie - Un tissu plus lâche, caractérisé par une implantation des constructions unique, en milieu de terrain. Elle s’articule en périphérie de la rue principale, le long de la route de Fontaine, ainsi que sur la frange sud du village.

On rencontre seulement deux maisons construites en second rang, presque enclavée, édifiées derrière le premier rang de construction situé à l’alignement ou en retrait de la voie. Seul l’accès donne sur la voie, le terrain s’ouvrant à l’arrière de la construction.

Exemple d’implantation en cour : le long de la rue Georges Marchal, les constructions principales sont alignées avec un retrait par rapport à la rue, des constructions annexes sont implantées entre la construction principale et la limite avec la rue, l’alignement étant refermé par le pignon et un mur de clôture.

Principe d’implantation en cour

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 71

Page 74: ETUDE URBAINE

La rue Georges Marchal : trame parcellaire et implantation des maisons

La « cour des miracles » : bâtiments d’habitation alignés par le pignon, bâtiments annexes et mitoyens en retrait.

Maison alignée à la sente par le pignon

Exemple de maison En second rang.

Ensemble de maisons édifiées à l’alignement

N

La partie du village organisée autour de la rue Georges Marchal, et correspondant à la partie ouest de l’axe principal du village, présente une trame parcellaire orthogonale : les parcelles, orientées soit perpendiculairement soit parallèlement à la rue sont rectilignes, parfois étroites et disposées en lanières. La plupart du bâti est édifié à l'alignement, parfois en retrait. On trouve une grande cohérence urbaine, ordonnée par la cohésion du bâti avec la trame parcellaire orthogonale.

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 72

Page 75: ETUDE URBAINE

La rue du Moulin : trame parcellaire et implantations des maisons

La rue du Moulin organise la partie est du village. A ses abords, et à contrario de la rue Georges Marchal, on ne retrouve pas l’orthogonalité de la trame parcellaire. Celle-ci est plutôt calée sur des découpages en biais, des angles et des redans. Au sud de la rue, les parcelles se referment autour : - du moulin, dont le terrain comprend également des écuries, - de l'église, implantée sur une parcelle de forme triangulaire, - d'un ancien corps de ferme, implanté sur un grand terrain. Au nord, Le parcellaire est constitué de parcelles de formes variées ; on y trouve en effet de longues parcelles, parfois jusqu'à la Nonette, et d’autres plus morcelées s'arrêtant sur une limite qui semble être la prolongation de l'axe du "fossé des communes", dérivation de la Nonette. Aux abords de la Nonette la trame foncière est peu maillée, ce sont de vastes parcelles enherbées appartenant à de grandes propriétés. Les implantations du bâti y sont ici plus hétérogènes : le tissu villageois, formé par plusieurs ensembles de constructions, côtoit des habitations à caractère pavillonnaire diffus.

Maison édifiée le long d’une sente de desserte

Habitation implantée en retrait, avec un bâtiment annexe à l’alignement

Pavillon, implantée en milieu de terrain

Maison bourgeoise, édifiée en milieu de terrain

N

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 73

Page 76: ETUDE URBAINE

L

Bâti ancien implanté à l’angle des voies, formant deux rangs de constructions parallèles et délimitant une cour.

Implantation de la construction en milieu de terrain

Située à l’extrémité nord ouest du village, cette partie est occupée par des pavillons, construits sur de vastes terrains traversés par la Launette. Seules les deux parcelles en angle avec la rue Georges Marchal ont des maisons implantées à l’alignement des rues ou en cour, caractéristique ancienne. Le long de la rue de Fontaine, les terrains sont de grande taille, arborés sur la rive gauche de la Launette. Les constructions y sont édifiées dans le premier tiers de la parcelle vers la route. La densité construite est faible, contrastant fortement et sans transition avec celle du bâti villageois. De l’autre côté de la route, en vis-à-vis des pavillons, est conservée une grande prairie. N

Bâti ancien édifié à l’alignement, de part et d’autre de la route de Fontaine

Pavillon, implanté sur grand terrain.

La route de Fontaine : trame parcellaire et implantation des maisons

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Partie II - Lecture des paysages bâtis 74

Page 77: ETUDE URBAINE

3. Hauteur des constructions

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Page 78: ETUDE URBAINE

3. Hauteur des constructions

Le village de Montlognon possède un bâti dont la hauteur est assez homogène, elle varie de R+C (rez-de-chaussée et combles aménageables) à R+1+C (avec un étage supplémentaire). Quelques habitations, anciennes comme récentes, ne possèdent qu’un rez-de- chaussée. Certains bâtiments sont néanmoins plus imposants : C’est le cas notamment du Moulin, et de l’Eglise qui sont les édifices les plus hauts du village. Des bâtiments se distinguent également par leur hauteur élevée dans les cas suivants : - Sur un terrain en pente, le jardin est parfois surélevé par rapport à la voie. L’entrée dans la maison se fait alors au niveau du rez-de-jardin. Par rapport à la rue, cela crée une rehausse d’environ un mètre qui peut aller jusqu’à deux mètres. Ce cas concerne notamment l’ancien presbytère ainsi que les corps de logis de la ferme de la Cour des Miracles. - Certaines constructions d’anciens corps de ferme possèdent un plafond rehaussé. Cette particularité architecturale était notamment réalisée pour le passage de charrettes. Les habitations à caractère pavillonnaire, plus récentes présentent de faibles hauteurs, également très homogènes, variant de R à R+1.

Exemple de maison rehaussée: l’ancien presbytère, dont le rez-de-jardin est situé à 2m de hauteur de la chaussée

La hauteur de plafond d’un des logis de ce corps de ferme est plus élevée que l’autre.

Ensemble de maisons dont la hauteur est homogène,

Edifice le plus imposant du village, le Moulin se démarque des autres constructions.

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La cartographie des emprises bâties confirme l’organisation et la densité des constructions de Montlognon en forme de village-rue. Le village est caractérisé par un bâti ancien et resserré, dense le long des voies. Cela se retrouve par des coefficients d’emprise bâtie élevés le long des rues du Moulin et Georges Marchal, axe principal. On constate ainsi que le tissu parcellaire est très fragmenté aux abords de rue, et que les constructions occupent une partie importante de la parcelle, laissant peu voire aucun espace libre entre elles et avec la rue. Certaines parcelles toutefois, ayant de faibles emprises se démarquent de l’homogénéité globalement constatée. Il s’agit de grands terrains qui s’étendent, sans l’atteindre, avec de grands jardins vers la Nonette. Par ailleurs, on note que le tissu pavillonnaire présente des emprises parcellaires modérée et très homogènes, inférieures à 30%.

4. Emprises bâties

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Mur de pierre, piliers en briques rouges

Mur en moellon et chaînages en pierres de taille Le tissu villageois, composé de maisons anciennes et resserrées entre elles, est caractérisé par une impression de compacité. La mitoyenneté du bâti dans son ensemble confère au village cette forte ossature construite. A cette configuration, s’associe la construction quasi systématique de murs reliant les maisons entre elles et à la limite des rues du Moulin et Georges Marchal, de l’impasse Grenouillère. Sur cet axe structurel du village, cette continuité vient enrichir la cohérence urbaine et architecturale assurée par l’implantation des constructions. Les murs utilisent souvent le même matériau ou la même couleur que celui ou celle du bâti qu’ils accompagnent, réalisant ainsi une harmonie de teinte et de texture.

Impasse grenouillère : maisons mitoyennes à gauche et murs en pierres à droite

Harmonie entre la maison et le mur de clôture

5. Continuités bâties

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Grand jardin arboré dans le fond de vallée de la Nonette

Espaces jardinés à l’arrière du bâti

6. Les jardins et la végétation Un lien naturel La présence végétale, au travers de jardins notamment traduit l’importance que lui accordent les habitants. Ce lien, entre végétal et construit s’exprime fortement dans la comune. Au sud de la Nonette, de grands jardins et des espaces arborés se succèdent graduellement entre la rivière et les maisons situées le long de la rue. De son côté, la Launette est elle-même bordée par de grands jardins arborés qui deviennent un espace de transition entre la forêt d’Ermenonville, au caractère naturel et les espaces construits et leurs abords plus artificialisés. Une transition Au sud de la rue du Moulin, on retrouve de vastes surfaces boisées à l’arrière du bâti, notamment au niveau de l’ancien corps de ferme et derrière l’ancien presbytère. Ces terrains boisés, remontant jusqu’au la rupture de la pente du coteau qui délimite le plateau, assurent la transition entre le village et les espaces agricoles du sud. Des espaces dédiées La forme urbaine et l’implantation bâti de Montlognon, permet la formation de cour. Le bâti continu et son aspect très minéral favorise un contraste qui valorise les plantations arbustives et florales que l’on peut y trouver. Les terrains situés au sud de la rue Georges Marchal sont également très végétalisés. On y trouve des jardins potagers, des parcelles enclavées non construites et arborées... Ces espaces de diversité végétales créent des coupures entre cette partie du village et les constructions récemment édifiées à la frange. Des ruptures En revanche, la partie construite la plus au sud du village a été implantée sur le plateau et est très perceptible depuis des points de vue lointains au sud. Cette zone nouvellement urbanisée s’inscrit en rupture de la formation antérieure du village, dans laquelle l’ensemble des espaces arborés et jardinés formait une ligne végétale le long de l’axe principal initialement organisé, et assuraient l’insertion paysagère du village. La structure du village ayant évolué, cette ligne verte ne joue plus totalement son rôle.

Parcelles arborées entre deux parties urbanisées

Espaces arborées du jardin de l’ancien presbytère

Cour fleurie

Grande prairie entre le village et la Nonette

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Extension récente du village qui occulte la ligne végétale d’insertion du village par le sud dans le paysage

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7. Perceptions visuelles depuis la rue principale Les rues de Montlognon, très structurées comme on a pu le constater ne sont cependant pas rectilignes et ne donnent visuellement aucune profondeur de champs. Les échappées visuelles latérales ne sont pas nombreuses également, étant donnée la compacité, la continuité et les hauteurs construites. Cependant, cette continuité bâtie ne constitue pas un obstacle à la perception du végétal. Les parcelles arborées sont fortement visibles depuis la voie publique et les arbres de jardins dépassent bien souvent les maisons par leur hauteur. Certains portails, moins opaques que d’autres, permettent d’entrevoir les fleurs et arbustes à l’intérieur des cours et abords de maisons. Les trottoirs sont agrémentés de plates-bandes plantées de vivaces ou petits arbustes. Les maisons sont parfois accompagnées par une plante grimpante (clématites, rosiers..). La rue principale est ainsi très fleurie. Les ouvertures visuelles que l’on a pu recenser le long de la rue principale sont assurées par :

- Les intersections entre les voies, la route de Chaalis, la Sente au dessus du Marais et la route de Fontaine. Ces directions différentes données par les rues signalent la fin d’un périmètre bâti.

- La placette du village. Peu aménagée, on y trouve le monument aux morts entouré de deux tilleuls, d’une

surface en enrobé à usage de stationnement, ainsi qu’une surface enherbée. La placette est prolongée à l’arrière par des parcelles jardinées et arborées.

- Le virage en face du moulin, vers la sortie de Montlognon. La vue s’ouvre vers les installations de la scierie,

bâtiments d’activités, surfaces de stockages et clôtures en mauvais état, dont l’insertion paysagère négligée offre une perception peu avenante pour la sortie de village et la liaison avec Fontaine.

Plates-bandes florales et arbustives au pied du bâti à l’alignement

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Les principales échappées visuelles depuis les rues

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8. Les espaces publics du village

Mairie et école *

Les espaces publics du village sont peu nombreux, ils sont essentiellement représentés par les voies de circulation, quelques surlargeurs de la rue généralement utilisées en stationnement et par la place du village. Quelques petits espaces de prairie agrémentent les rues.

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Stationnement le long de la rue en face de la mairie et de l’école

Placette du village : monument aux morts, deux tilleuls, un parking et une petite prairie. Cette place mérite une mise en valeur

Large accotement enherbé tenant la route à distance de la Nonette. Noter le stationnement intrusif….

Les petits bancs en pierre, le long du bâti, invitant à s’asseoir et converser… ont bien du charme

Prairie confinée menant au lavoir, au bout de la rue Georges Marchal.

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Conclusion des phases 1 et 2 Montlognon bénéficie d’un cadre territorial qui offre une diversité environnementale et paysagère, et dont le patrimoine rural est préservé. Le caractère ancien des maisons et des murs le long des rues, marque fortement les ambiances du village et, ne serait-ce la constitution des routes par les matériaux enrobés, la présence des voitures, des réseaux de câbles aériens, et autres signes de modernité, on pourrait s’imaginer revivre dans des temps plus reculés. On peut alors regretter que les aménagements de rues, les équipements d’infrastructure ne soient pas mieux en rapport avec la qualité du bâti, la qualité du paysage pour permettre le saut temporel. La taille modeste des maisons et leur ordonnancement le long des rues, l’absence d’architecture bourgeoise, de monument : le village ancien est proportionné pour s’intégrer voire disparaitre dans la déclivité du coteau à mi pente entre le plateau et les rivières. Toute remontée de l’urbanisation vers le plateau modifie de façon signifiante cette relation de l’environnement bâti à l’environnement agricole. Mais toute occupation ou artificialisation des espaces se rapprochant des cours d’eau, entrave le lien du village et de son origine avec les éléments hydrauliques naturels ou construit et les milieux naturels qui sont associés. Le caractère humble du village, à l’écart des routes du canton et effacé dans le paysage physique mais aussi territorial, ne doit pas faire oublier que Montlognon possède un patrimoine historique qui a longtemps été le rayonnement du village et de l’Abbaye de Chaalis et dont malheureusement, l’usage ou l’abandon ne mettent pas pleinement son histoire et son caractère en valeur. Le moulin, étymologie et raison de l’origine du village reste encore aujourd’hui le symbole de la construction du paysage de Montlognon et au-delà : drainage des vallées de la Nonette et de la Launette, creusement des lits de rivières, dérivations, canalisations et exploitation des sources telles que celle du rù de Sainte Geneviève, ouvrages hydrauliques….. On peut déplorer que tout cela ne se voie pas et que le génie et l’ingénierie hydraulique des moines cisterciens disparaissent lentement par les forces de l’abandon, sous l’envahissement végétal…

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