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La revue #3 Mai 2019 RESSOURCES HUMAINES Europe CARABIO Une bande dessinée pour mieux comprendre l’action de la délégation aux Affaires européennes de GRTgaz à Bruxelles Le biométhane à la loupe L’art de faire pousser les talents + +

Europe CARABIO de GRTgaz à Bruxelles Le biométhane à la ......#3 La revue Mai 2019 RESSOURCES HUMAINES Europe Une bande dessinée pour mieux comprendre CARABIOl’action de la délégation

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La revue#3Mai 2019

RESSOURCES HUMAINES

EuropeCARABIOUne bande dessinée pour mieux comprendre

l’action de la délégation aux Affaires européennes de GRTgaz à Bruxelles Le biométhane à la loupe

L’art de faire pousser les talents

+

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenirsoGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

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Zoom sur les temps forts de l’actualité de GRTgaz et du secteur

de l’énergie

Chaque jour, l’Europe du gaz se dessine à Bruxelles. Voyage aux côtés

de Cécile, collaboratrice de GRTgaz et grande pédagogue sur le sujet

Rencontres avec des collaborateurset des acteurs externes, qui nous parlent des grandes transformations du secteur

À la découverte des innovations qui font du gaz, l’énergie du futur

C’estdans l’air

En immersion

En relation

C’est déjàdemain

73019

38

Mai 2019

OURS / soGaz La revue est une publication de GRTgaz. Siège social : 6 rue Raoul Norling, 92270 Bois-Colombes Membre de Communication et Entreprise et de l’AFCI - Reproduction, même partielle, interdite, sauf accord préalable de la rédaction - Directrice de la publication : Catherine Brun - Directeur de la rédaction : Christophe Feuillet - Coordination éditoriale GRTgaz : Véronique Volat - Membres du comité éditorial : Christophe Feuillet – Jérôme Valdivia – Véronique Volat - Les membres de la NewsRoom - Conception éditoriale et graphique, réalisation : Éditions stratégiques - www.editions-strategiques.com - Crédit photos : Photothèque GRTgaz : Gaël Jugan – Éric Avenel – Hamid Azmoun – Alexandre Peyrin – Corinne Jamet – Laurent Vautrin – Arnaud Maréchal – Sébastien Couteau – Paul Grécaud/Pickyfox – Tracto-Tecknik GmbH&Co. KG – DDB/Roine Magnusson – Shutterstock – Laurent Carrier – Dæsign – Illustrations : Titwane – Cyril Elophe

Imprimé sur du papier certifié FSC issu de forêts gérées durablement par l’Imprimerie Solidaire, première imprimerie industrielle adaptée.

sommaire

Photo de couverture : contrôle de la qualité du biométhane dans le camion laboratoire de RICE (centre de recherche et de développement de GRTgaz).

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#3 5

# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

Merci à tous les contributeurs

#3Mai 2019

Pascale Guilo Lohandéléguée segment RIAC (Réseau et Installations Annexes Complexes)

@PGuilloLohan_

Nicolas Gloanecadjoint au responsable de Secteur_

Gaëlle Eouzan responsable de pôle

@eouzan_gaelle_

Jasmin Diantouba datascientist _

Christophe Delfeld responsable RSE et Parties Prenantes

@C_Delfeld_

Jéromine Carboniechargée de Programmation

@JromineC_

Guillaume Campion analyste bilan énergie_

Jean-Marc Brimont Head of EU Office

@JMBrimont_

Lorene Caillouxchargée de Relation Commerciale

@LCaillouxx_

Pierre-Dominique Beneyalternant (BTS Maintenance des systèmes)_

Flore Belinpolicy Manager

@Florebelin_

Luis Arbuluchef de Projets _

Et aussi• Dylan Alexandre

soudeur• Sylvie Berthet

assistante Commerciale• Stéphanie Berthommière

attachée au directeur des Ressources Humaines

• David Billandon responsable qualité sécurité sûreté santé environnement Sotradel

• Pierre Billet chargé de mission

• Sébastien Bonnet responsable de Secteur

• Annabelle Brousse-Cleret directrice de Projet

• Jérôme Champredonde manager Énergie

• Brigitte Charlin-Boquet chargée de Communication

• Céline Collomb-Rocher expert Logistique

• Hérard de Nazelle cadre exploitation Compression

• Jean-Christophe Delin adjoint responsable de Secteur

• Jennifer Do Couto attachée de Communication

• Céline Gimonet responsable équipe Soudage Intervention

• Thibaut Guiard responsable pôle Développement des Compétences

• Sylvie Jadoul responsable Grands Comptes senior

• Nora Jout chef de Projet SI

• Yann Le Bar chargé QSE

• Aurélien Lecaille chargé de mission référent stratégie

• Jonathan Losser responsable des affaires européennes au siège

• Philippe Mannoni directeur Prévention et Maîtrise des Risques et déontologue

• Frédéric Mours responsable de Département

• Robert Mulkhe directeur de Projet

• Philippe Pegheon responsable de Secteur

• Marketa Pichlova Lallementova lead Data scientist

• Sylvain Poulain responsable de Secteur

• Pierre-Edouard Sabary spécialiste GNV chez SEAT France

• Sophie Sablon cadre Relations Humaines

• Vianney Sinnapayel habitant de Poissy (Yvelines), propriétaire d’un véhicule GNV

• Marc Vanbaleghem chargé de mission

• Romain Verles développeur Commercial

Céline Reynaudanalyste bilan énergie_

Constance Pateyrondirectrice adjointe de la direction des Opérations

@constcepateyron_

Clara Palau chef de Produit_

Denis Missudingénieur Expert Réseau_

Amélie Louvatchef de projet et Référent expertise odorisation

@AmelieLouvat_

Constantine LevoyannisEU Public Affairs & Communications Director

@clevo275_

Michel Hardy responsable de programme R&D_

Danièle Hacheminresponsable du pôle Audit, Risques, Éthique

@DanieleHachemin_

Thierry Gulminiresponsable de Secteur

@thierrygulmini_

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

ADAPTATION TRANSFORMATION

Édito

ADAPTATION, TRANSFORMATION SONT LES MAÎTRES MOTS QUI GUIDENT NOTRE POLITIQUE DE RESSOURCES HUMAINES. GRTgaz est soumis à de profonds changements dictés par l’évolution de notre société et de notre environnement, en particulier avec la transition énergétique qui impose une « nouvelle donne » et questionne notre organisation, nos métiers, nos compétences. Les ressources humaines sont là pour accompagner l’entreprise dans ces évolutions avec l’objectif de donner à l’énergie gaz la place qui est la sienne dans le paysage énergétique. Les salariés sont au cœur de ces changements et ils évoluent eux-aussi : maîtriser un métier est une chose, mais aujourd’hui d’autres compétences sont requises. Communication, créativité, coopération, esprit critique sont désormais valorisés, recherchés. Ce sont ces qualités d’écoute et d’ouverture qui nous permettront de faire la différence demain. Un « savoir être » que l’on cultive chez nos collaborateurs et que l’on recherche chez nos candidats. Le recrutement reste un sujet primordial. Et l’apprentissage la voie royale. Nous ambitionnons même de compter l’année prochaine 7 % d’alternants dans notre effectif, dont une partie issue de la diversité. La diversité est importante pour nous car nous sommes convaincus qu’une entreprise qui se transforme et qui réussit est une entreprise qui reflète la société. En ce sens, nous continuons également à agir en faveur des personnes en situation de handicap et de plus d’égalité femmes-hommes – notre premier index de l’égalité de rémunération est de 79 %, un résultat honorable. S’agissant de la formation, enjeu majeur pour lequel nous consacrons 5 % de notre masse salariale, nous rénovons nos outils pour qu’ils soient plus adaptés et qu’ils aident les collaborateurs à se transformer… adaptation, transformation, encore et toujours.

HERVÉ RAMBAUDDirecteur des Ressources Humaines

C’est dans l’air

Arrêt sur image

810

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PPE / L’avenir du Gaz vert en FranceSIA 2019 / Entre les vaches et les girafes, il y a le biogaz…

En bref Projet UpGRAID / +50 GWh/jourChallenge Innovation 2018 /GNV 3 en 1Diversité /Quand l’audace est récompensée…Logistique /Mini-containers,maxi-service

Mobilité verte / Ils disent oui au GNV !Prévention de la corruption / Quand l’éthique est en jeu

Mesures compensatoires / Marais du Dévorah Act4Nature / Biodiversité

Association / Méthatlantique Chiffre / Jour de pointe de consommation gazStreet art / Transition énergétique avec styleOlympiade des métiers / Le Championd’Europe des soudeurs est chez GRTgaz !

Brèves

Bilan gaz 2018 / Le Tour de France des chiffres clés

Projet / Carabio : le biométhane à la loupe

171316

C’est dans l’air

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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soGaz -la revue - # 3

C’est dans l’air

clés pour réussir la transition énergétique. Encore faut-il se donner les moyens de développer ces filières encore récentes qui nourrissent des attentes manifestes dans les territoires. C’est pourquoi GRTgaz se mobilise pour éclairer le débat public sur les atouts du biogaz. À travers son organisation territoriale découpée en quatre grandes régions (Nord-Est, Val-de-Seine, Centre-Atlantique et Rhône Méditerranée), ses délégués terri-toriaux animent des échanges avec les élus territoriaux (régions, communautés de com-munes, métropoles, etc.), le monde agricole ou les services de l’administration et contribuent activement à l’élaboration des plans straté-giques et prospectifs en région notamment. Dans le même temps, GRTgaz entretient à l’échelle nationale des relations suivies avec l’administration et le monde politique pour por-ter la voix des gaz renouvelables. Et depuis octobre 2017, l’entreprise mène également des campagnes de sensibilisation et de vul-garisation réunies sur une plateforme digitale www.gazenergiedespossibles.fr, dans les-quelles viennent témoigner des acteurs impli-qués (agriculteurs, collectivités, enseignes de la grande distribution, constructeurs de véhicules, laboratoires de recherche, etc.).

GRTgaz au cœur d’un écosystème engagé« GRTgaz ne porte pas seul la voix des gaz renouvelables. C’est la fi l ière dans son ensemble qui se mobilise, se struc-ture et se coordonne pour valoriser les gaz

renouvelables », explique Christophe Delfeld, responsable RSE et Parties Prenantes au Secrétariat général de GRTgaz. C’est ainsi que GRTgaz fait partie des huit membres fondateurs de l’association France Gaz Renouvelables, créée en 2018 en prévision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019. « Cette association représenta-tive de la filière méthanisation regroupe plu-sieurs acteurs autour du monde agricole avec comme objectif de défendre la place des gaz renouvelables dans la PPE. »

Avec France Gaz Renouvelables, interpel-ler sur la PPEAprès l’annonce du projet de PPE fin jan-vier 2019, France Gaz Renouvelables a publié une tribune co-signée par 43 organisations pour interpeller les pouvoirs publics : Make Our PPE Great Again. Leur message ? La PPE doit être plus ambitieuse pour permettre le développement de la filière méthanisation. Une dizaine de jours plus tard, un courrier signé par 120 députés a été adressé au Premier ministre pour le même motif. « Le Président de la République a ensuite convoqué les signa-taires pour leur demander de proposer des solutions. France Gaz Renouvelables a identifié huit leviers d’actions (cf. encadré) qui vont per-mettre d’agir concrètement sur la compétitivité de la filière. Autant de pistes d’amélioration qui, nous l’espérons, permettront de renouer avec des objectifs ambitieux pour la méthanisation dans la version finale de la PPE », explique Christophe Delfeld.

De l’importance d’éclairer le débat public

Le développement des gaz renouvelables est une des

Gaz renouvelables

1. Adopter une nouvelle trajectoire de tarifs, de volumes et de montants prévisionnels, soit une baisse des coûts de 2 % par an entre 2019 et 2023, puis a minima de 2 % de 2023 à 2028.

2. Objectiver et quantifier les externalités positives, principalement celles qui impactent les finances publiques comme l’eau, l’air, les sols et l’emploi.

3. Allonger la période d’achat du biométhane de 15 à 20 ans, en cohérence avec la durée de vie des installations et pour réduire de 2 % le coût de production des unités de biométhane.

4. Fixer un seuil de 40 GWh pour les futurs appels d’offres à compter de 2021, le seuil proposé de 15 GWh étant trop bas et mettrait en danger les petits projets.

5. Conforter et rendre plus transparent le système français des garanties d’origine du biométhane jusqu’à ce que la filière soit mature.

6. Mettre en place un pilotage filière pour accompagner son industrialisation et la baisse des coûts du biométhane.

7. Finaliser le dispositif de droit à l’injection et permettre aux collectivités et syndicats de l’énergie d’y contribuer afin de pouvoir utiliser les potentiels les plus éloignés des réseaux.

8. Proposer des leviers et des évolutions tarifaires.

Faire décoller une filière compétitive grâce à 8 leviers d’actions

Connecter les énergies d’avenir

au Salon international de l’agriculture (SIA) 2019. Une fréquentation qui témoigne de l’intérêt des visiteurs du salon pour cette énergie renouvelable. Visiteurs au nombre desquels des agriculteurs, des porteurs de projets, des représentants des chambres d’agriculture mais aussi des élus de la République comme Jean Rottner, Président de la région Grand Est, et même François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Cette année, GRTgaz avait en effet décidé de faire du biogaz son fil conducteur et de montrer que

Entre les vaches et les girafes, il y a le biogaz…

Plus de 10 000 cafés ont été servis au Biogaz Café, le stand conçu à l’initiative de GRTgaz, vaches, cochons, ânes… peuvent grâce à la méthanisation contribuer à la production de gaz renouvelable. Une démonstration a même été proposée grandeur nature par GRTgaz à l’occasion du SIA : une partie des effluents d’élevage du salon a été valorisée sous forme de biogaz, par Thoiry Bioénergie, pour chauffer des installations du parc zoologique. Des vaches aux girafes, il n’y a qu’un pas !

Salon international de l’agriculture

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

+50 GWh/jour

C’est dans l’air

Développement des capacités de livraison

Grâce à la mobilisation des forces de ventes et des équipes techniques de GRTgaz auprès d’industriels porteurs de projets de conversion au gaz, de nouvelles consommations apparaissent via la souscription de nouvelles capacités de livraison sur le réseau de GRTgaz ; et ce à hauteur de 50 GWh/jour additionnels entre 2017 et 2018, un record ! GRTgaz agit et s’engage, en effet, pour la compétitivité du secteur industriel, sa pérennité et donc pour le dynamisme des territoires à travers son projet upGRAID (usages performants du Gaz Réseau Atouts pour l’Industrie de Demain). Celui-ci regroupe des commerciaux, des business developer, mais aussi des équipes R&D et techniques ayant tous pour ambition de valoriser les usages du gaz, performants dans l’industrie, et de promouvoir son développement. Grâce aux capacités supplémentaires, les industries bénéficient d’un tarif d’acheminement plus compétitif. En utilisant le gaz en lieu et place du charbon et du fioul, elles limitent par ailleurs leur impact environnemental en générant moins de polluants (poussières, SO

2*, NOx**), et moins de CO2. Et cela, sans impact sur leurs process en attendant l’arrivée des gaz verts pour permettre de tendre vers le zéro émission de CO2.

* Dioxyde de soufre** Oxydes d’azote

GNV 3 EN 1 : KÉSAKO ?

Challenge Innovation 2018

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Imaginé par Marc Vanbaleghem, chargé de mission, et Laurent Ferdoile, responsable du département Réseau Centre à la direction des Opérations, et réalisé par un fournisseur de stations GNV, le GNV 3 en 1 a été primé au Challenge Innovation 2018. Une récompense bien méritée ! Il permet en effet à GRTgaz de réduire ses rejets de méthane à l’atmosphère lors d’opérations de maintenance tout en développant la mobilité propre au GNV. Une innovation qui contribue à atteindre l’objectif de GRTgaz de diviser par 3 ses émissions de méthane à l’horizon 2020.

Pourquoi 3 en 1 ? C’est avant tout une petite station fixe d’avitaillement/remplissage de véhicules GNV (fonctionnalité 1) très agile puisqu’elle devient mobile très rapidement pour aller récupérer (fonctionnalité 2) et recycler, lors de certaines opérations de maintenance programmées, les émissions de gaz naturel. Mais ce 3 en 1, c’est aussi un mini gas booster capable, simplement, de transférer (fonctionnalité 3), le gaz d’un tronçon à vidanger vers une canalisation voisine. Le gaz n’est ainsi ni gaspillé/perdu ni évacué à l’atmosphère.

Intégré dans le dispositif d’accélération des projets innovants piloté par RICE (centre de recherche et d’innovation de GRTgaz), le projet de déploiement de ce matériel va permettre d’équiper une dizaine de sites de la direction des Opérations au cours du second semestre 2019. Cette opération est pilotée par la direction Achats Approvisionnements et Logistique dans le cadre d’un programme plus large de développement de la flotte interne de véhicules GNV. La généralisation de cette innovation à GRTgaz sera réalisée à l’issue du retour d’expérience de ces sites pilotes.

Mini-containers, maxi-service

En janvier dernier, GRTgaz était « virtuellement » présent à Las Vegas au Consumer Electronics Show (CES), le rendez-vous mondial consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Son partenaire Consignity diffusait en effet, sur son stand une vidéo présentant les mini-containers conçus pour aider GRTgaz à mieux gérer l’approvisionnement de ses stocks de matériel. Le partenariat entre les deux entreprises fait suite au Challenge Open Innovation 2018 dont Consignity était un des lauréats. La direction Achats Approvisionnements et Logistique a en effet décidé de participer au développement des mini-containers proposés par cette TPE de 5 personnes spécialisée dans les objets connectés industriels, basée dans la technopole de Troyes (Aube). Les transporteurs déposent ainsi à toute heure colis et palettes dans ces espaces sécurisés et les équipes GRTgaz les récupèrent librement. Deux prototypes sont en test sur les secteurs de Chartres (Eure-et-Loir) et d’Argenton (Indre). Cette solution innovante va faciliter le quotidien des opérateurs et améliorer la qualité de service de la logistique chez GRTgaz.

Logistique

QUAND L’AUDACE EST RÉCOMPENSÉE…

« Vous êtes musulman ? Et ben ça fait peur aux gens ». C’est sans prendre de gants que la série « Éclairages » de GRTgaz a remporté le COM-ENT d’Or de la campagne RH et marque employeur lors des 32e Grands Prix COM-ENT 2018, dans la catégorie « Quand la communication se met au service de la lutte contre les discriminations ». Le concept ? En 16 épisodes, la série bouscule les idées reçues. Les mots dérangent, le ton oscille entre gravité et légèreté, et le résultat est à la hauteur du sujet : chaque épisode révèle les réels enjeux de l’inclusion dans l’entreprise. Orientation sexuelle, religion, âge, état de santé, origine, situation de famille, harcèlement sexuel… Chaque mois, un nouvel épisode est diffusé sur l’intranet et enregistre une excellente audience. Les collaborateurs réagissent, dialoguent et réfléchissent à leurs comportements et croyances. Avec cette série, GRTgaz réaffirme son engagement au service de la diversité !

Diversité

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soGaz - la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

C’est dans l’air

Évolution de la consommation brute de gaz au cours des 5 dernières années

Le Tour de France des chiffres clésComme chaque année en janvier, GRTgaz a présenté son bilan gaz. Zoom sur les données clés de l’édition 2018 qui rend compte d’une baisse globale de 5 % des consommations, d’un regain de la consommation dans l’industrie, d’un décollage de la filière biométhane…

2014 20152016

Consommation brute de gaz naturel : 442 TWh, soit une baisse de 5 % par rapport à 2017, due à des températures plus clémentes et à une moindre sollicitation de la production électrique centralisée au gaz.

2017 2018-5 %

420 TWh 421 TWh 463 TWh 465 TWh 442 TWh

les plus fortes entrées de GNL depuis 7 ans

de biométhane injecté, soit 714 GWh

de stations GNV publiques à fin 2018, soit 123

consécutive de hausse de la consommation de l’industrie : +4,4 % entre 2014 et 2018, soit 137 TWh en 2018

5e ANNÉE

117 TWh+ 75 % + 50 %

+ 8 %

2,5 TWhPrès de 2,5 TWh de consommation de gaz liées aux nouvelles conversions fioul-gaz et charbon-gaz de clients industriels

2,2 Mtde CO2 évitées en 2018 grâce aux conversions effectuées depuis 2012

d’expéditeurs, 2 mois après le lancement de la zone unique (Trading Region France)

TWh

46 à 60

+de 60

31 à 45

20 à 30

inf à 19

Bilan gaz 2018

Consommation de gaz observée en 2018 et évolution de la consommation 2018 vs 2017

Teréga

Hauts-de-France

71 TWh

Grand Est72 TWh

Ile-de-France73 TWh

Normandie47 TWh

Bretagne16 TWh

Pays-de-la-Loire22 TWh

Nouvelle-Aquitaine14 TWh

Auvergne-Rhône-Alpes

48 TWh

Bourgogne-franche Comté

20 TWh

Sud38 TWh

Centre-Val de-Loire16 TWh

Occitanie6 TWh

-14 %

-4 %

-8 %

-4 %

-7 %

0 %

-2 %-9 %

-4 %

-3 %

+6 %

+2 %

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

C’est dans l’air

ON AIME LA BIODIVERSITÉ, ALORS ON EN PREND SOIN

Act4Nature

Orobranche gracile, floraison mai-août. Les orobanches sont des

plantes herbacées de petite taille, de 10 à 60 cm selon les espèces.

Mesures compensatoires*

la végétation a débuté à Bourg-en-Bresse (Ain) aux abords du marais du Dévorah, dernière zone humide de la commune. Cette opération a été décidée avec l’ONF dans le cadre des mesures compensatoires du chantier de pose du gazoduc Val de Saône, réalisé en 2017/2018. Elle est spécifiquement orientée vers l’amélioration des conditions de vie de l’agrion de Mercure. Cette libellule bleue est une des espèces emblématiques du site qui abrite une faune et une flore remar-quables (cordulie à corps fin, bihoreu gris, loriot d’Europe, laiche paradoxale, etc.). En retirant ronciers et arbres envahissants, le marais va retrouver la lumière, s’oxygéner, de quoi offrir une eau vive et fraîche à l’agrion de Mercure notamment…

*Le dispositif législatif visant à freiner le déclin de la biodiversité implique que tout projet portant atteinte aux espèces, aux habitats et à la fonctionnalité des milieux, doit, selon et par ordre de priorité : éviter le dommage, en réduire l’impact, et ensuite s’il subsiste des impacts résiduels inévitables, compenser le dommage résiduel identifié : ce sont les mesures compensatoires

À l’automne dernier une vaste opération d’entretien de

Une bouffée d’oxygène pour le marais du Dévorah (Ain)

GRTgaz met tout en œuvre pour minimiser, voire positiver, l’empreinte de ses installations sur le milieu naturel. L’entreprise a défini un programme d’actions pour les années à venir en collaboration avec les acteurs locaux, dont les Parcs naturels régionaux (PNR). Un engagement fort, une nouvelle fois réaffirmé dans le cadre de Act4nature, en juillet 2018. Parmi ces actions : l’optimisation de l’entretien des servitudes et la lutte contre les phytosanitaires.

« Les servitudes sont les zones entourant nos canalisations où la végétation doit être maîtrisée. Nous avons adapté nos pratiques de fauche afin de protéger la biodiversité sur des zones à enjeu : par exemple en choisissant la période à laquelle sont faits les débroussaillages dans le respect de la reproduction des espèces. Nous avons déjà pu observer le bénéfice sensible de nos servitudes pour certaines espèces remarquables : 5 espèces régionales dont la trace avait été perdue en région parisienne ont par exemple été retrouvées à proximité de nos canalisations », souligne Pierre Billet, chargé de mission GRTgaz. Parmi elles ? Le millepertuis des montagnes, la campanule à feuilles de pêcher ou encore l’orobanche gracile.

Et les phytosanitaires ? « Nous testons actuellement une dizaine de techniques alternatives (végétalisation, réaménagement de la surface du poste, désherbage manuel ou mécanique, éco pâturage, eau chaude) pour généraliser le “zéro phyto” dans 450 de nos sites à l’horizon 2020. »

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenirsoGaz -la revue - # 3

C’est dans l’air

kilométrique bien moins élevé que celui du diesel… le gaz naturel pour véhicules (GNV) a de quoi séduire de nombreux acteurs, entreprises comme particuliers. En France, le développement du GNV émerge, avec un parc d’environ 15 000 véhicules, essentiellement composé de bus, de camions et d’utilitaires. Mais la donne est en train de changer avec la mise sur le marché de premiers modèles de véhicules légers. « Fer de lance de la mobilité au GNV du groupe Volkswagen, avec la technologie TGI – un moteur essence optimisé pour fonctionner aussi au gaz naturel – le constructeur SEAT est l’un des premiers à se lancer dans l’aventure sur le marché français, annonce Pierre-Édouard Sabary, spécialiste GNV chez SEAT France. Après avoir ouvert la commercialisation de la Leon TGI 1.5 130ch en France lors du dernier Mondial de l’auto à Paris, nous nous apprêtons à commercialiser le tout premier SUV (Véhicule utilitaire sportif) au GNV : l’Arona TGI. Et les perspectives de ventes sont encourageantes, surtout du côté des flottes d’entreprises qui demeurent le cœur de cible du gaz naturel. » Le développement du réseau hexagonal de stations gaz pourrait donner le signal d’une conversion massive des particuliers. « On compte actuellement 123 stations GNV* en France, contre plus d’un millier chez nos voisins italiens ou allemands », indique ainsi Pierre-Édouard Sabary. Mais cela devrait évoluer : 50 nouvelles stations en projet* doivent être mises en service dans l’année.

* Source mobilité Gaz OpenData

Ils disent oui au GNV !Moins d’émissions de CO2, d’oxyde d’azote et pratiquement aucune particule fine, un coût

Mobilité verte

« Je cherchais à remplacer mon véhicule au diesel, et mes convictions écologiques m’incitaient à acheter électrique mais le coût à l’achat m’a découragé… Et puis j’ai découvert le GNV. Après avoir vérifié qu’il y avait des stations gaz à proximité de chez moi et dans les zones où je me déplace régulièrement, j’ai sauté le pas et acheté une GOLF TGI d’occasion. Depuis, je n’ai jamais douté de mon choix : je vais au travail en GNV, je pars en week-end en GNV, en grandes vacances en GNV… Sans le moindre souci ! Et avec une balance économique très positive : un plein de gaz à environ 20 € me permet de rouler pendant 380 km… »

Vianney Sinnapayel, habitant de Poissy (Yvelines), profession libérale

« Labellisée Objectif CO2, la société de transport Sotradel a fait partie des membres fondateurs du projet Équilibre lancé en 2011 avec le soutien de l’Ademe et de GRTgaz pour expérimenter le GNV en situation réelle. Huit ans plus tard, un dixième de notre flotte (cinq véhicules) roule au Gaz naturel comprimé avec une autonomie de 500 km environ. Le bilan est favorable sur tous les plans : émissions réduites, coûts de détention et de maintenance maîtrisés, conduite confortable, etc. Et posséder ces véhicules est un atout concurrentiel pour les appels d’offres ! »

David Billandon, responsable qualité sécurité sûreté santé environnement chez Sotradel

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Connecter les énergies d’avenir

« Lors de nos Comités Éthiques, nous partageons les dilemmes en respectant l’anonymat des personnes. La parole se libère et les tabous tombent ! Les collaborateurs découvrent que les risques éthiques peuvent comprendre de la corruption ou encore du harcèlement : ils apprennent à identifier toutes les situations. Notre objectif ? Faire en sorte que le respect des règles éthiques entre dans la culture d’entreprise au même titre que la sécurité des personnes. »

Philippe Mannoni, directeur Prévention et Maîtrise des Risques et déontologue de GRTgaz

2018-2020 renforce la prévention dans l’entreprise. « Développer un bon climat éthique dans l’entreprise permet de créer de la valeur », soulignait Patrick Widloecher, vice-président du CEA lors de la conférence éthique du 10 décembre 2018, que GRTgaz a organisée.

Quand l’éthique est en jeuPrévention de la corruption

modernisation de la vie économique (loi « Sapin II ») demande aux entreprises de mettre en place huit actions clés pour lutter contre la corruption. Parmi elles : la formation des collaborateurs les plus exposés au risque de corruption. « Nous avons mis en place un dispositif de formation à deux niveaux, explique Danièle Hachemin, responsable du pôle Audit, Risques, Éthique à la direction Prévention et Maîtrise des Risques de GRTgaz. D’un côté, une avocate a formé 180 managers membres du COMEX et des Comités de Directions de GRTgaz, de l’autre, nous avons déployé un parcours pédagogique et interactif en ligne pour sensibiliser les collaborateurs à ce risque. »

Un cadeau, un déjeuner… Comment être dans les règles ?Face à cette question, plusieurs réponses sont proposées aux colla-borateurs dans le parcours interactif. Mais laquelle choisir ? Obligatoire pour les salariés les plus exposés, soit le tiers des effectifs (acheteurs, commerciaux, chargés d’affaires, prescripteurs, délégués territoriaux, personnel de chantier, cadres d’exploitation, managers, etc.), le par-cours pédagogique n’en reste pas moins ouvert à toutes les per-sonnes au sein de l’entreprise. Cofinancé et co-construit avec cinq autres entreprises, il innove en mêlant quiz, serious game et vidéos.

La prévention anti-corruption chez GRTgazTout commence en 2014, lorsque la direction des Achats diffuse un code de déontologie « Relations fournisseurs » à l’ensemble des sala-riés et une charte éthique à ses fournisseurs. Un an plus tard, une charte éthique GRTgaz et un guide pratique sont proposés à tous les salariés, suivis du premier plan d’actions éthiques 2015-2017 : réunions trimestrielles du Comité Éthique, remontée des signale-ments par les canaux proposés, prise en compte de l’éthique dans la cartographie des risques, renforcement du contrôle interne, audits flash… En 2017, GRTgaz adhère au Cercle d’Éthique des Affaires (CEA), une association engagée pour l’éthique et la conformité des entreprises. L’année suivante, le deuxième plan d’actions éthiques

« Depuis 2017, la loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la

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C’est dans l’air

Carabio : le biométhane à la loupeGRDF, mène depuis plusieurs mois un projet baptisé Carabio (CARActérisation des BIOméthanes). L’enjeu ? Enrichir les connais-sances disponibles sur la composition des biométhanes (= biogaz épurés) injectés sur le réseau de gaz français et leurs impacts potentiels sur l’en-vironnement et la sécurité des biens et des personnes. « Concrètement, le programme repose sur une vingtaine de campagnes de prélèvement et d’échantillonnage par an, explique Amélie Louvat, chef de projet chez RICE. Pour construire la base de connaissances la plus riche et la plus pertinente possible, nous avons misé sur la variété, aussi bien au niveau de la localisation des sites de prélèvement, que de la nature des intrants transformés en biogaz (résidus agricoles, boues usées, ordures ménagères, etc.), les procédés d’épuration, ou encore sur les dispositifs de prélèvement et les méthodes d’analyse ». Au total, les tests menés dans le laboratoire de RICE à Saint-Denis (93) ont permis de rechercher environ 400 composés – soufrés, terpènes, siloxanes, métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc. – dont les caractéris-tiques ont été comparées à celles des composés présents dans le gaz naturel. Lorsqu’ils sont observés, ces composés sont présents à l’état d’ultra-traces et n’engendrent aucun impact sur l’environnement ou la sécurité des personnes. Les impacts sur le réseau restent mineurs.

RICE* en collaboration avec les opérateurs Teréga, Storengy, GRTgaz et En 2017, les premiers résultats de ces campagnes d’échantillonnage ont amené Teréga et Storengy à autori-ser l’injection du biométhane de première génération dans leurs stockages souterrains, permettant ainsi une avancée notable vers l’atteinte des objectifs français en matière de gaz renouvelable. « Aujourd’hui, notre priorité est d’établir des corrélations entre types d’intrants, types d’épuration et composés identifiés. Ce travail permettra d’avancer vers une meilleure connaissance des biométhanes afin de garantir l’intégrité du réseau et la sécurité, et de préparer les futures évolutions des normes concernant la qualité des biométhanes et les méthodes de contrôle associées. Pour ce faire, nous lancerons cette année une étude en data science avec le Datalab de GRTgaz qui permettra de com-mencer à établir des corrélations entre les types d’intrants et les systèmes d’épuration, puis de sélectionner les sites où seront organisés des prélèvements complémentaires pour affiner cette étude. Ces campagnes seront lancées au second semestre sur une demi-douzaine de sites », annonce Amélie.*RICE est le centre de recherche et développement de GRTgaz

Projet

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La Roche-sur-Yon

Nantes

Angers

Le Mans

Laval

VENDÉE

SARTHE

MAYENNE

MAINE ET LOIRE

LOIRE ATLANTIQUE

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# 3 - la revue - soGaz

Méthatlantique, accélérateur de la méthanisation en Pays de la Loire

Association

Méthatlantique a vu le jour en janvier 2018. Cette association regroupe les entre-prises de la méthanisation en Pays de la Loire. Elle compte aujourd’hui 40 adhérents dont GRTgaz, un des membres fondateurs. L’ambition du cluster est triple : soutenir l’écosystème régional existant en apportant une expertise industrielle, contribuer à la mise en place d’une filière d’excel-lence, développer le rayonnement des entreprises du territoire. Pour cela, il participe à de nombreux événements, groupes de travail avec la Région ou l’Ademe, et organise également une fois par an un forum. L’édition 2019 qui a eu lieu en mars dernier portait sur les facteurs de réussite et de performance des unités de méthanisation. Et comme à chaque fois, le suc-cès était au rendez-vous. Les participants y trouvent une expertise et des éléments qu’ils n’ont pas ailleurs. Méthatlantique entend en effet devenir un pôle de compétences pour la région Pays de la Loire. Et un an après sa création, on peut dire que le cluster est en bonne voie : il est reconnu loca-lement comme un acteur fort de la méthanisation. Pour accompagner son développement, l’embauche d’une personne est prévue très prochaine-ment dans le cadre de la TRIA (Troisième Révolution Industrielle et Agricole) en collaboration avec la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie.

2 597 GWh

* Pour le périmètre GRTgaz et 2 775 GWh pour la maille France, Teréga compris

** Une centrale à cycle combiné gaz produit de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de gaz naturel (turbine à gaz) puis grâce à la vapeur qui s’en dégage (turbine à vapeur)

Le pic de consommation journalière de gaz a été enregistré pour l’hiver 2018-2019 le 24 janvier avec 2 597 GWh*, soit 108, 2 GW. Un chiffre assez éloigné du seuil de 3 000 GWh dépassé ponctuellement pour des périodes de pointes de froid et du dernier record enregistré le 8 février 2012 avec 3 389 GWh, soit 158 GW. La plus forte consommation des centrales à cycles combinés gaz** a également été enregistrée le même jour le 24 janvier avec 277 GWh, soit plus de 10 % de la consommation réalisée ce jour-là.

L’approvisionnement en gaz n’a pas connu de tension cet hiver pour plusieurs raisons : le très bon niveau de remplissage des stocks en début de saison ; leur bonne gestion régulière au long de l’hiver ; un niveau de consommations modéré et l’arrivée significative de gaz naturel liquéfié aux terminaux méthaniers.

Consommation

Le 24 janvier, le jour de pointe

*

Connecter les énergies d’avenir

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suivons cécile, collaboratrice de la délégation aux affaires européennes de grtgaz, entre la france et bruxelles,aux côtés de sa famille et de ses collègues, pour mieux comprendre comment se dessine l’avenir du gaz au niveau européén.

cécile : collaboratrice

de la délégation aux affaires européennes de grtgaz

à bruxelles. stélios et baptiste : les collègues de cécile

à la délégation aux affaires européennes

à bruxelles.

jérémy : collaborateur au bureau parisien de la délégation

aux affaires européennes de grtgaz.

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

C’est dans l’air

22 ans et déjà champion européen. Dylan Alexandre a remporté la Médaille d’excellence dans la catégorie « soudage » aux Championnats d’Europe des métiers 2018 qui ont réuni 28 pays du 26 au 28 septembre à Budapest. Plus de 600 compétiteurs de moins de 25 ans ont fait la démonstration de leurs savoir-faire dans 37 métiers. Parmi les 28 soudeurs en lice, Dylan s’est distingué grâce à son haut niveau de technicité. « Nous avions des tôles et éprouvettes à souder, l’objectif étant de nous évaluer sur les quatre procédés requis par cette tâche. » Cette récompense bien méritée vient couronner onze semaines de préparation intensive. « J’ai commencé les entraînements en janvier 2018, souligne le jeune homme originaire de Nouvelle-Aquitaine et embauché chez GRTgaz en 2016. Il a fallu gérer les chantiers en parallèle de ma préparation au championnat ». Le talent de Dylan n’a d’égal que son goût pour le dépassement de soi : « j’ai voulu donner le meilleur de moi-même ! Tout ce que j’ai appris chez GRTgaz a été bénéfique pour moi lors de cette compétition. Par exemple, l’électrode enrobée était l’un des procédés les plus compliqués à réaliser : or, j’en fais tous les jours chez GRTgaz, ce qui m’a permis de faire la différence. »

Dylan Alexandre : soudeur au sein de la

direction Technique

Quel est le point commun entre les villes de Pavillon-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Gif-sur-Yvette (Essonne) ? Des postes gaz aux couleurs du développement durable. GRTgaz s’est associé à des grapheurs pour habiller ses deux installations. Des créations originales qui valorisent ses projets de transition énergétique. À Pavillon-sous-Bois, les élèves d’une école ont même pu participer au projet ! « Nous avons voulu faire connaître GRTgaz, parler du projet d’entreprise et surtout mettre en lumière une énergie d’avenir, le Gaz Naturel pour Véhicules (GNV), en représentant le secteur gazier, le réseau et comment les énergies renouvelables pourraient être réinjectées dans ce réseau », explique Sylvain Poulain, responsable du secteur Paris Grand Canal – sites de Villemomble et Gennevilliers. « Nous avons beaucoup de retours positifs des riverains. Nous souhaitons poursuivre la démarche sur d’autres postes, nos ouvrages participent ainsi à habiller la ville aux couleurs du développement durable » ajoute Philippe Pegheon, responsable du secteur de Palaiseau. À travers ces projets artistiques, GRTgaz réaffirme son ancrage territorial pour un futur durable et haut en couleur !

Olympiade des métiers

Le Champion d’Europe des soudeurs est chez GRTgaz !

La transition énergétique avec style

Street art

En immersion

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En immersion

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En immersion

www.ngva.eu/stations-map

MAI 2019

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En immersion

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En immersion

Bon alors, suite aux élections de mai dernier, nous voici avec un nouveau parlement européen représentant tous les états membres de l’Union Européenne, y compris la France.

Baptiste, jeudi prochain tu accompagnes notre DGA au rendez-vous à la

représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne.

Cette réunion aura pour objet la position que la France défendra au conseil

vis-à-vis de la réforme du marché du gaz.

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En immersion

« L’Europe de l’énergie compte sur les gaz et les infrastructures »Entretien avec Jean-Marc Brimont, Responsable du bureau de Bruxelles

uelles sont les rai-sons qui ont poussé GRTgaz à ouvrir un bureau à Bruxelles ?

Jean-Marc Brimont : L’engagement de GRTgaz à Bruxelles dans les associations représentatives des intérêts des gestionnaires d’infrastructure gazières ne date pas d’hier. Le premier directeur général de GRTgaz Jacques Laurelut a été président de Gas Transport Europe, l’association des transporteurs de gaz européens. GRTgaz siège au board de l’ENSTOG, le réseau européen des gestionnaires de transport de gaz depuis sa création en 2009. Nous avons à ce titre fortement contribué à la rédaction des codes de réseau qui définissent les règles de fonctionnement du marché du gaz, ainsi qu’à la préparation des édi-tions successives du plan décennal de développe-ment de l’infrastructure gazière européenne.

Le bureau de Bruxelles a été créé fin 2017 avec l’ambition d’étendre l’influence de GRTgaz à la sphère du Parlement et du Conseil qui co-construisent la politique énergétique européenne avec la Commission Européenne. Nos principaux homologues européens ont également fait ce choix.

L’Union de l’Énergie et l’action pour le Climat est une priorité pour la Commission qui achève-ra son mandat à l’automne 2019, quel bilan au bout de cinq ans ?

J.-M. B. : Un des temps forts de la Commission « Juncker » restera le paquet législatif « énergie propre » qui vise à compléter le cadre d’action de l’Union euro-péenne en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030. Fin 2018, il s’est traduit par de nouveaux objectifs ambitieux : la part des énergies renouvelables est por-tée à 32 %, l’effort d’efficacité énergétique à 32,5 % et celui de réduction des émissions de gaz à effet de serre est fixé à 40 % par rapport à 1990. De nouvelles règles de gouvernance sont également introduites. Elles ren-forcent les obligations de planification et de suivi des États membres qui ont d’ailleurs remis leur premier plan énergie/climat intégrés en fin d’année dernière. Ce paquet introduit par ailleurs de nouvelles règles

de fonctionnement du marché de l’électricité à compter de 2020. L’exécutif renforce en particulier le pouvoir des consommateurs, tout en protégeant les plus fragiles. Il définit aussi les principes d’un système plus décentralisé et plus smart où l’autoconsommation ainsi que des collectivités énergétiques reposant sur des ressources locales jouent un rôle important.

Quelles ont été les priorités de GRTgaz dans ce cadre ?J.-M. B.  : C’est un train législatif que nous avons pris en

marche ; un de nos objectifs majeurs consistait à assurer que le biométhane soit reconnu comme une source d’énergie d’origine renouvelable, susceptible de contribuer aux objectifs européens et nationaux, ce qui est désormais prévu dans les textes. La décarbo-nation du secteur des transports et le développement de mobili-tés propres ont également occupé les débats. L’électrification y est souvent vue comme l’unique solution, et les biocarburants tels que le biométhane, le bioGNL et l’hydrogène sont négligés. Beaucoup d’efforts ont été consacrés à faire prendre en compte les béné-fices pour le climat et la qualité de l’air de ces technologies. Nous pouvons être satisfaits du tour pris dans les négociations sur les nouveaux standards européens d’émissions de CO2, pour les voi-tures et les poids lourds, entrant en vigueur en 2020. Même s’ils reposeront encore sur des mesures d’émissions au pot d’échap-pement, le mandat donné à la Commission d’étudier la possibilité d’introduire « des analyses de cycle de vie » vers 2025 pourra per-mettre aux technologies gaz de rester une des options à la dispo-sition des constructeurs pour réduire les émissions des nouveaux véhicules.

Nous avons aussi suivi de très près les négociations du paquet Horizon Europe qui définit les priorités et le budget de l’effort européen de R&D. Nous sommes satisfaits que l’accord trouvé entre les institutions fin mars fasse mention de l’infrastructure gaz, des gaz renouvelables et des technologies telles que le Power to Gas alors que ces sujets étaient absents de la proposition ini-tiale de la Commission. Cela signifie que ces problématiques pour-ront être soutenues dans le cadre des différents programmes européens. Une bonne nouvelle, en particulier pour les projets développés par notre centre de recherche RICE !

Q Efficacité énergétique, passage aux renouvelables et élec-trification accrue semblent tenir une place importante dans l’approche de la Commission, quel rôle pour le gaz dans tout cela ?

J.-M. B. : La commission a présenté fin novembre sa vision stratégique de long terme pour parvenir à une Europe « neutre pour le climat » d’ici à 2050. L’efficacité et la sobriété sont vues comme les vecteurs principaux de cette transition avant le ver-dissement de l’énergie. L’électrification fait partie de la palette de solutions mais n’est pour autant pas vue comme la panacée par la Commission. Le constat est cependant clair : le gaz devra lui aussi se verdir pour continuer à faire partie du paysage énergé-tique de demain. La commission souligne également l’importance d’un meilleur couplage entre les secteurs électrique et gazier. Il permet de faire jouer à plein les synergies et envisager une tran-sition plus soutenable pour la société. L’infrastructure gaz va jouer un rôle clé dans ce couplage ainsi que dans l’essor des gaz renouvelables. L’étude menée par GRTgaz dans l’initiative Gas For Climate illustre les bénéfices d’une telle approche pour l’Europe. Un scénario selon lequel l’infrastructure gazière existante com-binée au développement des gaz renouvelables (biométhane, hydrogène) dans les secteurs de la production électrique, des transports, du chauffage et de l’industrie, ainsi que le déploie-ment industriel de technologies innovantes telles que le Power to Gas peut conduire dès 2050 à une économie annuelle de 217 mil-liards d’euros par an dans une économie neutre en carbone.

Quels enjeux pour le prochain paquet sur le gaz naturel ?J.-M. B. : Une nouvelle commission sera nommée à l’automne

2019 après les élections européennes. Même si ses priorités ne sont pas encore connues, ses services sont déjà à pied d’œuvre pour préparer les prochaines évolutions de la législation du secteur de l’énergie. Pour le gaz, elles devraient s’articuler autour de trois piliers. En premier lieu, adapter au marché du gaz certaines des dispositions instaurées par le paquet énergie propre pour l’élec-tricité (coopération régionale, droit des consommateurs, entité européenne des distributeurs…). Ensuite, parachever le marché intérieur du gaz, cela vise en particulier les marchés en Europe du Sud Est qui restent moins matures et posent encore des pro-blèmes de concurrence, d’intégration ou de sécurité d’approvi-sionnement. Enfin, et c’est sans doute ce chapitre qui concentre les principaux enjeux pour GRTgaz, il s’agira de définir le rôle futur du gaz naturel, des autres gaz et de l’infrastructure gazière en lien avec les objectifs européens de décarbonation. À ce titre, le cadre législatif devra être adapté pour favoriser l’essor des gaz d’origine renouvelable. Au cœur des débats figureront des sujets comme les dispositifs de soutien aux technologies innovantes, la défini-tion d’objectifs, le système unifié de certification de l’origine, les bases d’un marché pour l’hydrogène. Sur ce plan, les TSOs ont un rôle essentiel à jouer ce qui nécessitera probablement d’élargir le périmètre de leurs missions. Le cadre régulatoire devra peut-être également s’assouplir, tout du moins temporairement pour lais-ser suffisamment de flexibilité aux acteurs de marché pour indus-trialiser ces nouvelles filières technologiques qui sont aujourd’hui encore, comme le Power to Gas, au stade de pilote.

Connecter les énergies d’avenir

« Un de nos objectifs majeurs consistait à assurer que le biométhane soit reconnu comme une source d’énergie d’origine renouvelable, susceptible de contribuer aux objectifs européens et nationaux, ce qui est désormais prévu dans les textes. »

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L’art de faire pousser les talents...

34Ressources humaines

32Le rôle clé des analystes bilan énergie

Données énergétiques

se rénover et innover à la fois

36Vindecy,

Pari tenu pour les émissions de méthane : - 45 % par rapport à 2016

31Engagement

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Pari tenu pour les émissions de méthane : - 45 % par rapport à 2016

Le méthane est un gaz à effet de serre qui figure au deuxième rang des responsables du réchauffement climatique après le dioxyde de carbone. En France, les émissions de méthane s’élèvent chaque année à envi-ron 3 100 millions de Nm3, attribuables pour l’essen-tiel au secteur agricole et au traitement des déchets. « Les émissions dues aux activités de transport du gaz représentent moins de 1 % des émissions nationales. Néanmoins, nous considérons qu’il est de notre res-ponsabilité de mieux connaître les facteurs d’émissions pour les maîtriser et in fine les réduire. Notre projet d’en-treprise GRTgaz 2020 lancé fin 2016 intègre ainsi un programme de réduction des émissions de méthane », explique Pascale Guillo Lohan, déléguée segment RIAC (Réseau et Installations Annexes Complexes) et coordi-natrice de ce programme.

Des actions sur toute la chaîne de transportL’objectif est clair : diviser par trois les émissions de

méthane à l’horizon 2020. Pour y parvenir, l’entreprise a misé sur une mobilisation à grande échelle, impliquant

toutes les équipes au quotidien, en particulier sur le terrain. De nombreuses mesures ont été mises en œuvre sur toute la chaîne de valeur du transport du gaz : recours au dispositif gas booster (vidange de conduites sous pression) lors des opérations de main-tenance sur les très grosses canalisations, systéma-tisation de la détection de micro-fuites sur le réseau, renforcement des audits sur la compression, systéma-tisation du brûlage du gaz émis à l’atmosphère durant les travaux (une mesure qui divise par dix le potentiel de réchauffement global du méthane), etc.

« L’an dernier nous avons mené une opération “coup de poing” et structuré une task force dédiée, témoigne ainsi Denis Missud, ingénieur Étude Appui à l’exploita-tion. Nous avons sollicité Bureau Veritas pour un vaste plan d’inspection mené dans tous les secteurs mais aussi pour former les opérateurs. Nous nous sommes égale-ment dotés de matériels de détection mieux adaptés, en complément du savonnage. »

Une mobilisation efficace« Aujourd’hui, les résultats sont là puisque le volume

d’émissions enregistré en 2018 est inférieur de 45 % à celui de 2016 », annonce Pascale. Les campagnes d’au-dits menées en 2017 et 2018 sur une centaine de postes ont relevé une baisse drastique du taux de fuites impor-tantes et une diminution globale de 50 % des micro-fuites réseau. « Fort de ces résultats très encourageants, GRTgaz peut aujourd’hui affirmer sa volonté de passer sous le seuil des 10 millions de Nm3 à l’horizon 2020 en concentrant ses efforts sur d’autres sources d’émissions, en particulier les rejets permanents liés aux garnitures, aux boucles d’échantillonnage des chromatographes*, ou encore au réglage des soupapes de sécurité. »

*Dispositif pour évaluer les caractéristiques physico-chimiques du gaz

Chargés de mettre en place des mesures de détection systématique sur les canalisations sur lesquelles ils interviennent, les opérateurs de GRTgaz utilisent une technique de savonnage qui permet de rendre visible la fuite de gaz par la formation d’une bulle. Des études sont actuellement menées par RICE pour mettre au point un savon encore plus performant.

LA TECHNIQUE DU SAVONNAGE

+

Opération de gas booster sur le poste de Leuchey (Haute-Marne).

Engagement

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En relationEn relationEn relationEn relation

déterminer le pouvoir calorifique en chaque point de livraison et ainsi calculer l’énergie livrée, explique Céline. Pour réussir ce challenge, nous travaillons en étroite coo-pération avec la direction des Opérations, la direction Technique, la direction Commerciale, mais aussi la direc-tion du Système d’Information, ou encore les Centres de Surveillance Régionaux. » Céline et Guillaume opèrent respectivement sur les territoires Rhône Méditerranée et Val de Seine. « Toutefois, il nous arrive d’être au téléphone afin d’échanger sur plusieurs “points fron-tières” au niveau du comptage ou de la qualité gaz par exemple. » souligne Guillaume. « Nous nous déplaçons aussi pour échanger avec les équipes sur différents points tel que les comptages, les chromatographes, l’Écart de Bilan Technique, le logiciel de reconstruction du pouvoir calorifique “Simone”, ou encore les futurs projets à venir comme le biométhane ».

Un levier de la qualitéGrâce à cette collaboration et à la réactivité des diffé-rentes équipes, Guillaume et Céline fournissent chaque jour des données de qualité. Pour Guillaume, « ce métier contribue aussi à l’amélioration continue de notre acti-vité, par la détection et l’analyse des anomalies et par l’implémentation d’évolutions dans nos méthodes et nos outils. C’est en identifiant au plus tôt les pannes de matériel via l’analyse des données télétransmises que les interventions de dépannage peuvent être programmées rapidement ».

Un rôle crucial sur le marché du gazIl faut savoir que la qualité de service relative à l’activi-té de GRTgaz fait l’objet d’un suivi régulier à travers plusieurs indicateurs. Certains de ces indicateurs sont

23 millions C’est le nombre de données calculées chaque jour par ETR (Énergie Temps Réel, logiciel de traitement des données de comptage).

éceptionner, contrôler, analyser, corriger et valider les données de comptage : tel est le quotidien de Guillaume Campion et Céline Reynaud, analystes bilan éner-

gie chez GRTgaz. De leur travail dépend la qualité des informations transmises aux clients expéditeurs de GRTgaz pour assurer leur équilibrage ainsi que la fia-bilité des données de facturation et du bilan de l’entre-prise. « Nous devons fournir les données de comptage les plus précises possible, et le plus rapidement possible, à partir des remontées de nos installations sur le terrain mais aussi de la reconstitution des flux sur le réseau pour

Ils sont une trentaine à passer au crible l’ensemble des données énergétiques de GRTgaz. Qui sont-ils ? Les analystes bilan énergie. Leur mission ? Garantir la fiabilité des données de comptage de l’entreprise. Plongée dans un océan de chiffres, où la rigueur et l’esprit critique sont indispensables.

Le rôle clé des analystes bilan énergie

Données énergétiques

RPour Guillaume et Céline, la première des qualités est d’avoir « un très bon esprit d’analyse ». Au-delà des compétences techniques sur la modélisation et l’analyse de données, il faut être capable de « donner un sens à tous ces chiffres, graphiques, tableaux » qui sont reçus chaque jour. Si l’analyste bilan énergie se doit d’être individuellement « réactif, rigoureux et organisé », il doit aussi être capable de travailler en équipe : « le bon relationnel est essentiel pour une collaboration efficace avec les différentes directions impliquées dans ce travail. »

QUELLES SONT LES QUALITÉS D’UN BON ANALYSTE BILAN ÉNERGIE ?

essentiels pour le bon fonctionnement du marché du gaz et font l’objet d’incitations financières : « des bonus sont attribués à l’entreprise lorsque l’indicateur dépasse l’ob-jectif cible fixé par la Commission de régula-tion de l’énergie (CRE) et des pénalités sont attribuées à l’entreprise lorsque l’indicateur n’atteint pas l’objectif de base fixé par la CRE », précise Céline.

Le goût du challenge« Ce métier m’est tombé dessus un peu par hasard. Et j’y ai pris goût tout de suite ! s’ex-clame Guillaume. Ce qui me plaît ? Le fait de travailler sur la donnée en elle-même, qui est un enjeu clé pour respecter les objectifs de la CRE et de l’entreprise. J’aime quand le tra-vail est bien fait et que nous atteignons tous ensemble nos objectifs définis. Notre travail permet à GRTgaz de maîtriser les données de comptage prises en compte dans son bilan. Ces données sont essentielles pour assurer l’équilibre de son réseau. » Ce métier en pleine mutation s’adapte aussi aux évo-lutions du marché : « Nous travaillons avec des outils informatiques sophistiqués que nous faisons évoluer en permanence », sou-ligne Céline. « Nos clients ont besoin d’avoir des données de plus en plus fiables et le plus tôt possible, ajoute Guillaume. Notre rôle est essentiel pour la réputation de l’entreprise ».

Guillaume Campion et Céline Reynaud, analystes bilan énergie respectivement sur les territoires Val de Seine et Rhône Méditerranée.

Connecter les énergies d’avenirConnecter les énergies d’avenir

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L’art de faire pousser les talents…

Ressources humaines

Pour disposer des compétences les plus adaptées à ses besoins, GRTgaz mise notamment sur l’apprentissage afin d’intégrer des jeunes formés aux spécificités de l’entreprise, mais aussi sur les pépinières pour faire émerger des managers « maison ».

uel est le point commun entre l’apprentissage et une pépinière ? Ils permettent à GRTgaz d’inté-grer des collaborateurs formés « maison ». Mais pourquoi est-ce si important ? « L’apprentissage nous permet de former des jeunes aux spécificités de nos métiers. Il existe en effet peu de formations dédiées à la mainte-nance des postes, aux travaux tiers, à la surveillance du réseau ou encore aux mesures de pré-

vention spécifiques à nos métiers. Néanmoins, les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) étant présents sur toute la France, cela répond à nos besoins sur les territoires, explique Gaëlle Eouzan, responsable pôle Recrutement et gestion de carrières. Et puis, nous disposons ainsi d’un vivier de jeunes à embaucher à la fin de leur cursus. » Même son de cloche du côté de Constance Pateyron, directrice adjointe de la direction des Opérations : « Nous avons mis en place les pépinières en 2014 pour anticiper les futurs départs de responsables de secteur et de sta-tion, et pour faire face à la difficulté de trouver des can-didats. Nous avons par la suite élargi le dispositif aux adjoints qui est aussi un métier en tension. Les “pépins”* peuvent être des collaborateurs mais aussi des personnes externes qui ont déjà soit une expérience managériale, soit une expérience technique. » Le recrutement de ces postes clés est d’autant plus important pour la direction des Opérations qu’elle doit assurer à la fois la fiabilité et la disponibilité des ouvrages de transport de gaz natu-rel haute pression appartenant à GRTgaz et situés sur le territoire français ; la continuité d’alimentation des clients

Q industriels et des distributions publiques ; le transit dans des conditions optimales de sécurité, de coût, de qualité et dans le respect de l’environnement.

Des pépinièrespour développer les compétences13 pépinières ont été mises en place depuis 2014 : 9 collaborateurs sont aujourd’hui dans leur nouveau poste, 2 sont en cours de for-mation et 2 ont finalement renoncé. « Être “pépin” exige un engagement fort. GRTgaz assure un poste mais en contrepartie, le col-laborateur doit accepter de suivre une for-mation de 12 à 24 mois, et une mobilité géographique (dont le périmètre est à définir en amont) pour l’attribution du futur poste, explique Constance.

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dispositif permet de proposer à des jeunes sur l’ensemble du territoire de découvrir le monde de l’entreprise et les métiers de GRTgaz. Et pour un tiers d’entre eux il y a un poste à la clé. « Nous accueillons envi-ron 200 alternants, principalement sur les métiers techniques, explique Gaëlle. Nous rencontrons en effet des difficultés à attirer les jeunes qui ont parfois peur de s’enfermer dans la spécificité du gaz. L’apprentissage est donc un bon moyen de leur faire décou-vrir les atouts de nos métiers, au cœur de l’entreprise. » Les tuteurs ont alors un rôle majeur à jouer pour transmettre leur pas-sion. GRTgaz qui a lancé une nouvelle campagne de recrutement pour 160 postes d’alternants, entend bien poursuivre, voire amplifier son engagement en faveur de l’ap-prentissage : « Les alternants représentent 5,5 % de l’effectif, soit plus que le minimum légal qui est de 5 %. Et nous envisageons l’année prochaine d’aller au-delà des 7 % », conclut Gaëlle. Un bel exemple de l’enga-gement de GRTgaz pour l’emploi dans les territoires…* Personnes qui intègrent le dispositif de pépinières

« L’apprentissage est indispensable car il n’existe pas vraiment de cursus scolaire spécifique à nos métiers. On recrute des alternants dans l’optique de les embaucher : ils sont notre relève ! Avec Pierre-Dominique, c’est la première fois que l’on a un étudiant en BTS. Il avait déjà fait un premier contrat d’alternance chez nous. On l’a intégré comme un agent de l’équipe et on se doit de le former pour qu’il puisse s’intégrer dans tous les secteurs. »

THIERRY GULMINI,responsable de Secteur à la direction des Opérations (pôle Exploitation Rhône Méditerranée) et tuteur de Pierre-Dominique Beney

« C’est notre relève ! »

« Après mon contrat d’alternance dans le cadre d’un bac pro, je souhaitais passer un BTS et aussi intégrer GRTgaz. J’ai donc enchaîné sur un second contrat. Je suis en doublon dans toutes les actions menées au quotidien : c’est rassurant pour apprendre. On progresse à notre rythme : on a le temps d’être formé, et dans mon équipe je bénéficie du savoir-faire de collègues qui ont plus de vingt ans d’expérience. On peut aussi faire des stages en plus pendant le cursus. C’est vraiment bien. »

PIERRE-DOMINIQUE BENEY, alternant (BTS Maintenance des systèmes) à Chalon-sur-Saône/Montceau-les-Mines

« On a le temps d’apprendre »

« J’étais technicien en station de compression et je souhaitais travailler côté secteur et prendre des fonctions managériales. Comme la marche était un peu haute à franchir, on m’a proposé d’être pépin. Pendant un an, j’ai travaillé en doublon. Le dispositif est très bien huilé : on fait des points réguliers, la formation est adaptée aux besoins. Être pépin a clairement été un plus pour faciliter la prise de poste et être plus rapidement opérationnel. Cela demande en revanche un engagement fort car il y a beaucoup de formations, de déplacements. Il faut vraiment avoir envie de changer, être demandeur, poser des questions : on est là pour apprendre, retenir le meilleur de l’expérience des collègues et du tuteur qui nous accueillent. »

NICOLAS GLOANEC, adjoint au responsable de Secteur à la direction des Opérations (pôle Exploitation Rhône Méditerranée) A intégré la pépinière le 1er juin 2017, obtenu le « satisfecit » le 18 juin 2018, et a été nommé le 1er septembre 2018 à son nouveau poste

« La pépinière, apprendre pour être plus rapidement opérationnel »

D’où l’importance de trouver les bons candidats. » En cela, la direction des Opérations est aidée par la direc-tion des Ressources Humaines qui évalue les compé-tences, les motivations, les appétences, la capacité d’apprentissage, etc. des candidats. « Ils doivent être capables de suivre des formations et disposer au moins de bases dans l’un des deux domaines : technique (compression, réseau) ou animation d’équipe, explique Sophie Sablon, chargée de Développement Ressources Humaines à la direction des Opérations. Selon le profil, la montée en compétences se fait au travers d’un plan de formations personnalisé (technique ou managé-rial) et d’immersions dans une équipe avec l’appui d’un tuteur. » Et Constance d’ajouter : « On propose un suivi à la carte, c’est ce qui explique que le système fonctionne. À la fin de sa convention, le “pépin” présente un rap-port d’activité, devant un jury composé de managers et d’un RH. » Les retours sont très positifs : il faut dire que pour les collaborateurs, être « pépin » est un bon moyen d’évoluer plus rapidement ou de changer de métier. Et pour les tuteurs, leur expérience est valorisée via ce processus de transmission de compétences.

L’apprentissage comme levier de recrutementCôté apprentissage, les résultats sont tout aussi posi-tifs. Pratiqué depuis longtemps chez GRTgaz, ce

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Vindecy, se rénover et innover à la fois

Situé au sud-ouest de la Saône-et-Loire, le village de Vindecy compte 252 habitants, un château médiéval, une église gothique… et une station de compression exploitée par GRTgaz. « Construite en 1959, cette dernière est l’une des plus anciennes du réseau, indique Luis Arbulu, chef de Projet à la direction de l’Ingénierie. C’est aussi la seule qui fonctionne encore avec des motocompresseurs, sachant que les 25 autres stations de GRTgaz sont équipées d’électrocompresseurs ou de turbocompresseurs (turbines à gaz), plus performants. » Début 2018, GRTgaz a pris la décision de prolonger de 30 ans l’existence du site, qui des-sert les artères de « Charolais », « Centre Est » et « Beaujolais » et

Depuis le début de l’année, des engins de terrassements sont à l’œuvre à Vindecy (71). C’est la première étape du chantier de reconstruction de l’une des plus anciennes stations de compression du réseau GRTgaz. Coup de projecteur sur un projet qui conjugue innovation et responsabilité environnementale.

Station de compression

Assemblage d’une turbine dans les

locaux de Solar à San Diego (Californie).

Package compression prêt pour tests finaux.

Travaux de terrassement

pour l’extension de la station.—

figure toujours dans le top trois des stations les plus sollicitées du réseau. Mais ce choix implique de reconstruire entièrement la station et de remplacer les motocompresseurs devenus difficiles à maintenir, ainsi que la turbine à gaz d’un mégawatt qui avait été ajoutée en renfort.

Un engagement environnemental et sociétal« En août 2020, GRTgaz comptera donc deux nouvelles tur-

bines à gaz de six mégawatts chacune – (dont une de secours) qui seront installées sur une extension de 3 hectares de la sta-tion actuelle », poursuit Luis Arbulu. Doté d’un budget d’envi-ron 60 M€, ce projet de grande ampleur sera le théâtre d’une importante innovation. « En effet, nous allons mettre en œuvre un dispositif de récupération du méthane que l’on injecte dans les garnitures mécaniques – les dispositifs d’étanchéité des com-presseurs – pour éviter les micro-fuites de gaz. » Jusqu’à présent, une partie du gaz injecté – l’équivalent de 20 m3 par heure – était rejetée dans l’atmosphère. Sur les futurs turbocompres-seurs, GRTgaz aura recours à une technique déjà expérimentée sur la station de Beynes (78), qui consiste à collecter le gaz sor-tant dans une petite capacité. Mais au lieu d’être ensuite brûlé, comme c’est le cas à Beynes, le gaz sera stocké, avant d’être compressé à nouveau et réinjecté dans le réseau. « C’est un vrai plus pour la protection de l’environnement, qui s’inscrit pleine-ment dans la démarche mise en place par GRTgaz pour lutter contre les rejets de méthane (cf. page 38) », souligne Luis Arbulu. Exemplaire sur le plan environnemental, la future station de compression de Vindecy est aussi une bonne nouvelle pour le dynamisme socio-économique du territoire. « La prolongation du site permettra de maintenir la dizaine d’emplois existants, sachant que GRTgaz est le premier employeur du village. Par ailleurs, une partie des travaux a été confiée à la société Thivent et à la SCTP, deux entreprises locales qui ont mobilisé une vingtaine de collabo-rateurs sur ce chantier », annonce Luis en conclusion.

« L’année dernière, j’ai participé pour la seconde fois au Mondial de l’Auto. Ce qui m’a motivé ? Je voulais partager mon intérêt pour le gaz vert et transmettre mes connaissances au public présent. Ce salon m’a aussi permis d’expliquer les actions mises en œuvre par GRTgaz, comme notre volonté de passer à 250 stations-service équipées à l’horizon 2020. J’ai été agréablement surpris par le public : de plus en plus de gens s’intéressent aux carburants alternatifs ! La moitié de mes interlocuteurs avait déjà une bonne compréhension de ce qu’est le bioGNV, ce qui nous a permis d’approfondir le sujet. Ils s’interrogent aujourd’hui sur la différence entre GPL et bioGNV, sur le coût de revient de l’utilisation d’une voiture au bioGNV par rapport à un carburant classique, ou encore le surcoût à l’achat… Il y a deux ans, c’était vraiment difficile d’intéresser le grand public là-dessus. Cette année, il y avait presque une file d’attente ! »

« J’ai intégré la communauté « Capital filles » pour aider les jeunes filles des quartiers populaires et des zones rurales dans leur orientation scolaire et professionnelle. Je pense que nous avons tous besoin d’un parrain ou d’une marraine issu(e) du monde de l’entreprise pour nous guider dans nos choix professionnels. J’ai moi-même ressenti ce besoin quand je faisais mes études ! En ce moment, j’accompagne une jeune lycéenne en lui faisant découvrir mon expérience et ma connaissance des métiers du gaz. Ce n’est qu’avec le recul de l’âge que l’on comprend ce qui est important dans le monde du travail. Pour moi, c’est très gratifiant et enrichissant de participer à ce genre de démarche car on apprend tout en apportant une vraie valeur ajoutée aux autres. »

Des bancs de l’école aux salons professionnels, nos Ambassadeurs sont sur tous les fronts pour faire connaître l’énergie gaz et nos métiers ! Nora, Sylvie et Yann partagent leurs dernières actions.

Ambassadeurs du gaz : quelle énergie !

« De plusen plus de gens s’intéressent aux carburants alternatifs »« Je voulais

enrichir ma culturesur les énergiesde demain »

Nora Jout Chef de projet SI

Sylvie Berthet Assistante commerciale

Yann Le BarsChargé QSE

« En novembre, j’ai participé au salon Pollutec. Mes motivations ? Accueillir les visiteurs, représenter GRTgaz sur notre stand. En tant qu’ambassadrice du gaz, je voulais aussi enrichir ma culture sur les énergies de demain et la transition énergétique. J’ai pu assister à une table ronde au Village Biogaz sur le thème des gaz renouvelables et du biogaz, avec des échanges concrets entre acteurs de la filière. Ce fut aussi l’occasion d’échanger avec d’autres exposants sur leurs attentes, projets, et même de détecter un projet d’injection de biométhane dans la communauté de communes Hauts de Flandre avec l’agence Dunkerque Promotion. Beaucoup de contacts aussi avec des étudiants qui souhaitaient découvrir l’entreprise pour un stage ou un emploi. Une expérience riche d’autant plus que je fais partie d’un groupe de travail “Parlons Gaz” pour réaliser un support d’intervention à destination des lycées et collèges. »

« Nous avons tous besoind’un parrain ou d’unemarraine pour nous guider »

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personnes nées entre 1980 et 2000] sur le marché du tra-vail a bouleversé les rapports dans l’entreprise. « Le mana-ger n’est plus seulement un expert qui chapeaute le travail des autres : il doit aussi donner envie à ses équipes de s’en-gager pleinement dans leur travail. » Pendant longtemps, la problématique de l’entreprise était de retenir ses talents. Aujourd’hui, il s’agit de faire revenir les talents. « Les nou-velles générations ont envie de voir autre chose. De plus en plus de jeunes quittent une entreprise après deux ou trois ans. Nous devons apprendre à dédramatiser ce phéno-mène des départs, car ces nouvelles expériences font gran-dir les jeunes talents qui en reviennent enrichis », souligne Jéromine. La confiance prend le pas sur le contrôle.

« Les trois valeurs du manager aujourd’hui ? Empathie, transparence et fragilité. C’est-à-dire une capacité à reconnaître qu’on peut se tromper ou qu’on ne sait pas. » Emmanuelle Duez, fondatrice du cabinet de conseil The Boson Project

Ce n’est pas un monde qui change, c’est un changement de monde ». Pour Emmanuelle Duez, fondatrice du cabinet de conseil The Boson Project, « le capital humain est le seul qui vaille pour transformer de manière pérenne les organi-

sations. » De nombreux collaborateurs de GRTgaz ont pu apprécier la qualité de son analyse lors d’une conférence enthousiasmante sur l’innovation managériale qui s’est tenue l’année dernière dans l’entreprise. Pour Jéromine Carbonie, chargée de Programmation à la direction Système Gaz, « on ne peut pas innover en ne ciblant que les managers. Nous devons intégrer tous les collabora-teurs GRTgaz et leur expliquer les bénéfices de l’innovation managériale. »

Faire (re)venir les talents« Les modèles traditionnels de croissance des entre-

prises ne fonctionnent plus. Aux progrès techniques s’ajoutent l’intelligence émotionnelle et la capacité d’adap-tation », précise Jéromine Carbonie. L’arrivée des Millenials [N.D.L.R. : aussi appelés Génération Y pour désigner les

«Créativité, audace, intelligence collective… Aujourd’hui, l’entreprise réinvente ses méthodes de management pour rester compétitive. Mais comment faire pour se distinguer ? Chez GRTgaz, l’innovation managériale fleurit un peu partout. Tour d’horizon.

Innover pour l’avenir de l’entreprise

Management

C’est déjà demain

Les managers bénéficient d’un programme bien à eux : le Lab manager ! Ce coaching prend la forme de journées animées par des consultants externes spécialistes de la transformation, au cours desquelles ils décident eux-mêmes des pratiques et freins sur lesquels ils veulent travailler. Un module « learning expedition » les aide aussi à s’ouvrir à de nouvelles pratiques. « Recrutement, renforcement du lien avec le terrain, optimisation des notes de frais… Au Lab manager, tous les sujets sont permis », souligne Jéromine Carbonie.

La filière Expertise poursuit son déploiement pour faire rayonner le savoir-faire GRTgaz. Le principe ? À l’issue des entretiens professionnels, les directions de GRTgaz positionnent certains de leurs collaborateurs pour rejoindre cette filière qui propose trois labellisations : Spécialiste, Expert et Expert Leader. En 2018, la filière a labellisé six Experts Leaders ainsi que 115 Experts et Spécialistes dans les domaines de la Géomatique, de la Compression, de l’Offre commerciale ou encore celui de l’inspection, métallurgie et réparation des canalisations métalliques… La communauté des experts GRTgaz prend forme !

Et les managers dans tout ça ?

Les experts aussi se font entendre !

Les jeunes sur le pontDans le cadre du projet d’entreprise GRTgaz 2020,

les jeunes ont désormais une nouvelle voix. La direc-tion des Ressources humaines, la direction Technique et RICE ont lancé en 2018 des Comités de direction « miroirs », en partenariat avec le Réseau des jeunes cadres, le Réseau des Jeunes de la direction Technique et le GT Professionnalisation des managers. Leur parti-cularité ? Ils sont composés de jeunes volontaires issus de tous les horizons avec un point commun : l’envie de challenger leurs aînés aux Comités de direction et pro-poser de nouvelles idées. Cette initiative de GRTgaz permet une implication renforcée des jeunes dans la stratégie de l’entreprise, tout en bénéficiant en retour de la valeur ajoutée de leurs profils et propositions divers et variés. 2018 a donc été une année « test » : les comités miroirs, composés de sept à huit participants chacun (avec un sponsor) ont choisi de se réunir plusieurs fois dans l’année et ont déjà abordé différents sujets comme la culture sécurité ou encore l’efficacité des réunions. Pas de doute, la relève est assurée !

« Nous mobiliser permet à GRTgaz de porter un regard neuf sur des sujets de fond. C’est aussi l’occasion de confronter différentes façons de travailler et de faire remonter notre approche “terrain” auprès des membres du Codir. »Florian Morin et Léa Pichot, jeunes membres du Comité miroir de la direction Technique

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Orfeus : vers un forage dirigé intelligent…Vingt ans de travaux, une douzaine de partenaires internationaux, un budgetà plus de 20 M€… Les chiffres du projet de recherche européen Orfeus impressionnent, mais l’enjeu est lui aussi d’envergure puisqu’il révolutionne les techniques du forage dirigé.

ur le papier la technique de forage dirigé offre une solu-tion séduisante pour les

travaux de création ou d’extension de réseaux de cana-lisation : moins d’impact sur les milieux naturels, meil-leure acceptabilité sociale, économies substantielles sur les travaux de terrassement et de remise en état des sols, etc. Mais, malgré ces avantages, le forage dirigé ne connaît pas le développement que l’on pourrait attendre.

C’est déjà demain

S « En France, moins de 5 % seulement des opérations sont réalisées en forage dirigé, essentiellement quand on n’a pas d’alternative, par exemple quand il s’agit de fran-chir une voie ferrée ou un rond-point », remarque Michel Hardy, délégué programme R&D au sein de RICE. Le pro-blème ? Il est simple à expliquer : ces forages se font pour l’heure « à l’aveugle » et par conséquent les dommages en sous-sol sont toujours possibles malgré un travail de préparation très méticuleux.

• une antenne radar capable de détecter toutes natures de réseaux ou d’objets, associée à un dispositif de communication des données,

• des capteurs d’inclinaison,

• une bague collectrice à insérer entre tige et foreuse pour le transfert du signal et de l’énergie électrique,

• des équipements de visualisation et de traitement des données radar et des données système.

Le système Orfeus comprend :

Un projet européen…C’est pour lever ce frein que GRTgaz, GRDF et onze

partenaires venus du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Ita-lie, de Slovénie, d’Irlande, de Grèce et de France se sont engagés il y a près de vingt ans dans un vaste projet de R&D baptisé Orfeus – pour Operational Radar For Every drill string Under the Street. « Soutenu par l’Union euro-péenne, ce projet a débouché sur la réalisation d’un pro-totype opérationnel de tête de forage – dotée d’un radar et de capteurs d’inclinaison, associée à un logiciel de trai-tement des données radar et de visualisation – qui a été mis en œuvre sur plusieurs chantiers expérimentaux dont un mené en 2015 à La Courneuve », poursuit Michel. Le bilan de ce programme Orfeus s’est révélé encourageant.

Mais si la solution technique apportait satisfaction, plu-sieurs points restaient encore à optimiser pour une indus-trialisation et une commercialisation : l’acquisition des données n’était pas intégrée à la machine, le système de détection et d’alerte restait perfectible, l’affichage gra-phique demeurait complexe à lire pour l’opérateur et le matériel n’était pas suffisamment robuste. « Le consor-tium de partenaires a alors estimé qu’il faudrait encore deux années de travail et environ 3 M€ de budget supplé-mentaire pour parvenir à une solution industrialisable », se souvient Michel.

…et des synergies internationalesC’est alors que l’équipe de RICE a décidé de se tour-

ner vers son réseau de contacts aux États-Unis où les techniques de forages dirigés sont plus utilisées qu’en Europe. « Nous avons ainsi sollicité Pacific Gas & Electric, l’un des plus grands acteurs de la distribution gazière de la côte ouest américaine. Cette initiative nous a permis de réaliser un chantier de démonstration sur l’une des implantations de PG&E qui a débouché sur une colla-boration avec Gas Technology Institute et finalement sur l’obtention d’un financement de la part de l’organisme américain PHMSA (Pipeline Hazardous Material Safety Administration) qui couvrira la moitié des frais associés à l’industrialisation de notre prototype. Une bonne nouvelle en entraînant une autre, nous avons appris en début d’an-née que Comgás, principal distributeur gazier du Brésil, souhaitait également s’inscrire au tour de table d’Orfeus. »

Bientôt un kit de rétroéquipement sur le marchéSi tout se passe comme prévu, ce projet unique de

par sa durée et sa dimension internationale devrait abou-tir à une commercialisation à l’horizon 2021 ou 2022. « L’enjeu n’est pas de lancer un tout nouveau modèle de tête de forage dirigé mais un kit modulable qui permettra de rétroéquiper 90 % des types de machines existants sur le marché et ainsi de leur “donner des yeux”, pour-suit Michel. Sans réelle concurrence jusqu’à aujourd’hui, cette solution offrira un gain immédiat en termes de sécurité, de coût des travaux et d’impacts environne-mentaux. »

Détection en temps réel des obstacles dans un rayon de 50 cm. Le système Orfeus pourra retro-équiper l’ensemble du parc des machines existantes d’ici 2021.

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C’est déjà demain

Depuis quelques années, on s’en est tous rendu compte, les hivers sont de plus en plus doux, où que l’on soit en France. Les chiffres le confirment. Et les prévisions ne laissent pas imaginer que la tendance puisse s’inverser.

Comment dans ces conditions prévoir au plus juste les pics de consommation hivernale de gaz ? Le réchauffement climatique est une des raisons majeures qui a incité la direction Commerciale de GRTgaz à repenser sa méthode de prédiction. « L’hiver 2015-2016 a été le plus chaud de toute l’histoire de l’Hexagone. Il n’a fait que confirmer ce que nous ressentions depuis quatre, cinq ans : notre méthode de calcul arrivait à ses limites et avait de la difficulté à prendre en compte cette variable nouvelle, expliquent Clara Palau

GRTgaz a revu sa méthode d’évaluation des pics de consommation journalière en hiver pour mieux prendre en compte les effets du changement climatique. À la manœuvre, la direction Commerciale et la direction du Système d’information dont le Datalab qui a mis au point un algorithme dédié.

Datascienceou comment mieuxprévoir les consommations hivernales extrêmesà l’avenir

Conformément aux obligations de service public dictées par le décret n°2004-251 du 19 mars 2004 : « L’opérateur de réseau de transport doit être en mesure d’assurer la continuité de l’acheminement du gaz même dans les situations suivantes : hiver froid tel qu’il s’en produit statistiquement un tous les cinquante ans ; température extrêmement basse pendant une période de trois jours au maximum telle qu’il s’en produit statistiquement une tous les cinquante ans. ». Le risque froid 2 % correspond à ce risque qui peut survenir deux fois dans le siècle.

LE RISQUE FROID 2 %

Depuis le début des mesures météorologiques en France, l’hiver 2015-16 s’est révélé être le plus chaud avec une température moyenne de 8,0 °C, soit 2,6 degrés au-dessus de la normale. Il devance ainsi l’hiver 1989-90 (+2 degrés) relégué à la 2e place des hivers les plus doux. Trois des quatre hivers les plus chauds se sont produits dans les dix dernières années avec les hivers 2006-07 et 2013-14 (+1,8 degré, ex-aequo). Et ce réchauffement hivernal devrait se reproduire si l’on en croit une étude révélée l’année dernière par des chercheurs du CNRS, de l’Université de Southampton et l’Institut royal météorologique des Pays-Bas : à l’échelle du globe, la période 2018-2022 risque d’être encore plus chaude que ce que laisse présager le réchauffement climatique en cours.(Sources : Météo France et CNRS)

DES HIVERS DE PLUS EN PLUS CHAUDS

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et Lorène Cailloux, respectivement chef de Produit et chargée de Relation Commerciale à la direction Commerciale. L’ancienne méthode était en place depuis plus de dix ans et nécessitait ces dernières années un calcul manuel complémentaire pour tenir compte de la tendance baissière de la consommation, qui s’explique également par l’amélioration de l’efficacité énergétique. » C’est ainsi que la direction Commerciale s’est tournée il y a deux ans vers le Datalab de la direction du Système d’information pour que la méthode de calcul soit repensée.

Mieux calculer le risque 2 %« Nous avons travaillé en mode agile avec

la direction Commerciale et un chercheur du CNRS pour faire évoluer la méthodologie d’analyse de l’hiver. Nous avons produit un prototype que nous avons testé pendant deux exercices annuels en parallèle de la méthode en cours afin de comparer les résultats, expliquent Marketa Pichlova Lallementova et Jasmin Diantouba, Lead datascientist et Datascientist au Datalab. Grâce aux données, à l’intégration d’un historique et de nouvelles variables, on obtient des résultats plus précis, plus cohérents avec l’évolution des consommations annuelles. Le risque d’erreur diminue. » Sur le terrain, les équipes gagnent du temps, l’automatisation des calculs ayant

« Cette nouvelle méthode prend en compte une multitude de paramètres et impacte l’entreprise plus globalement »

presque fait disparaître l’intervention manuelle. Cette méthode plus robuste, moins sensible aux hivers chauds, permet à la direction Commerciale de mieux calculer le risque 2 % (cf. encadré). Chaque année, en avril, GRTgaz estime en effet la pointe de consommation journalière théorique au risque froid 2 % de l’hiver gazier (du 1er novembre au 31 mars) écoulé en chaque point du réseau. Connaître ce risque est indispensable pour que soit assurée la continuité d’acheminement du gaz.

Mieux prévoir l’activitéLa méthode et les résultats obtenus

ayant été validés en mai 2018, l’algorithme a été déployé dans les outils commerciaux. Dès ce printemps, il va être appliqué pour le calcul du tarif. « Cette nouvelle méthode prend en compte une multitude de paramètres et impacte l’entreprise plus globalement, expliquent Clara et Lorène, on obtient en effet des données plus fiables qui vont permettre de mieux calculer les tarifs mais aussi de mieux dimensionner le réseau. » La direction de la Stratégie et la direction Système Gaz ont également demandé au Datalab d’adapter l’algorithme pour d’autres cas : hiver au risque froid 10 %, hiver moyen, année médiane, etc. « Elles ont en effet besoin de mieux prévoir l’activité au regard de la transformation climatique, commentent Marketa et Jasmin. Le modèle va être mis en commun pour les trois directions. Nous aurons ainsi des données cohérentes d’une direction à l’autre, ce qui permettra notamment de comparer les risques sur des données communes. » Est-il encore nécessaire, avec ce nouvel exemple, de montrer le rôle clé que joue la datascience dans l’entreprise ? Les données ont beaucoup à apporter sur d’autres problématiques telles que la maintenance, le pilotage et la supervision du réseau, etc. et ça n’est qu’un début !

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C’est déjà demain

n entend beaucoup parler d’économie circulaire. Mais de quoi s’agit-il exactement ? De produire des biens et des ser-vices de manière durable, en limitant la consommation et

les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets, et en favorisant l’utilisation de ressources de proximi-té. Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) pour « boucler la boucle » et notamment de transformer

La ville et le village de demain seront vertueux ou ne seront pas. Si l’on veut que la transition énergétique avance, adopter

les principes de l’économie circulaire s’avère incontournable, en particulier la transformation de nos déchets et résidus en ressources nouvelles et en gaz. Petite visite dans le futur… immédiat, au cœur de deux technologies révolutionnaires.O

L’économie circulaire ou comment nos déchets se transforment en ressources

les déchets en ressources. Une manière de dépasser la transi-tion énergétique pour tendre vers la transition écologique. C’est dans cette logique-là que les eurodéputés ont voté en avril 2018 le paquet « Économie circulaire » qui fixe à 55 % le recyclage des déchets municipaux à échéance 2025 [N.D.L.R. : dix ans aupa-ravant la directive-cadre de l’Union européenne établissait ce taux à 50 % à échéance 2020]. Un objectif qui progressera à 60 % en 2030 et à 65 % en 2035*. Le texte limite également à 10 % la mise en décharge des déchets municipaux en 2035. La France a encore du chemin à parcourir : elle affiche un taux de recy-clage des déchets municipaux de 42,9 % (2017). Pour favoriser leur valorisation, de nombreuses solutions voient le jour. La R&D

DÉCHETS EN FRANCE : CHIFFRES CLÉS

progresse à grands pas pour faire émerger des tech-nologies capables de traiter et recycler les nombreux déchets que nos villes et villages produisent chaque année. À commencer par les déchets et résidus issus de l’assainissement.

de tonnes de déchets produits en France chaque année

de tonnes de déchets ménagers et assimilés collectés par le service public de gestion des déchets

de tonnes de déchets non dangereux non minéraux incinérés avec récupération d’énergie

de tonnes de déchets envoyés dans les installations de stockage

de tonnes de matériaux recyclés utilisés(hors bois et granulats)

de tonnes envoyées vers des installations de traitement des déchets ménagers et assimilés

324,5 M

14,4 M

18 M

48 M

17,5 M

37,9 M

(Source : Déchets, chiffres-clés, l’ADEME édition 2017)

Gazéification hydrothermale : des biomasses liquides au gaz renouvelable…Et si l’on utilisait en effet les boues ou les digestats

des boues des stations d’épuration pour produire du gaz ? Utopie ? Non, réalité, grâce à la technique de la gazéification hydrothermale ! « Il s’agit d’une conver-sion thermochimique à haute pression et haute tem-pérature de biomasses liquides comme les résidus agricoles (déjections animales, etc.), les résidus de l’in-dustrie agroalimentaire (graisses animales ou végé-tales usées, etc.), certains effluents industriels (liqueur noire, etc.), les digestats d’installation de méthani-sation ou encore les algues (macro-et micro-algues) mais aussi certains résidus d’apparence solide (herbe, résidus de fruits et de légumes, etc.) qui contiennent souvent plus de 50 % d’eau », explique Robert Muhlke, directeur du Projet Gazéification hydrothermale chez GRTgaz. On obtient un gaz riche en méthane, quasi sans trace de polluants, à haute pression (200 bars) évitant donc au producteur l’installation d’un com-presseur pour l’injection dans le réseau de trans-port. Doté d’une haute efficacité énergétique, le procédé permet de convertir quasiment tout le car-bone contenu dans la biomasse en gaz, un record pour des procédés thermochimiques. Autres atouts : le temps de séjour très rapide dans le réacteur, la compacité de l’installation, la récupération de sels minéraux, la séparation des métaux et d’autres matières inorganiques pouvant être valorisées ou isolées et traitées proprement, mais aussi la récu-pération d’une eau claire riche en azote valorisable dans l’agriculture. Du côté économique, en utilisant des déchets et résidus sans réelle valeur marchande, le coût de production du gaz renouvelable bénéficie des effets positifs liés à la valorisation de certaines ressources récupérées (minéraux, métaux, eau) et des coûts évités (traitement de déchets) et devrait se situer à un niveau bien inférieur à 100 €/MWh. Enfin, d’après une étude en cours d’élaboration sur les gise-ments disponibles au niveau national, un potentiel de production de gaz d’au moins 50 TWh en 2050 dont quelques TWh dès l’horizon 2030 semble être tout à fait atteignable.

« Le gaz est une énergie vertueuse qui a toute sa place dans l’économie du futur »

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# 3 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

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C’est déjà demain

… une technique bientôt déployée ?« Cinq acteurs européens, des instituts de recherche

aux développeurs de technologie, travaillent actuel-lement au développement de prototypes, de pilotes ou de démonstrateurs, poursuit Robert. GRTgaz a fait réaliser des essais avec des micro-algues par le CEA qui propose un prototype sachant traiter un débit de 10 kg/h et d’autres essais avec des digestats de boues par leurs collègues suisses du PSI (Paul Scherrer Institut) dans leur prototype. Ces derniers, déjà bien avancés, ont lancé la construction d’un pilote de 110 kg/h. D’ici 2022, ils visent avec leurs partenaires industriels le lancement d’un premier produit industriel sachant traiter 3 à 6 tonnes/heure de boues de STEP ce qui couvrirait le besoin de 80 % des stations d’épu-ration en Suisse. » Le montage d’un premier projet de démonstrateur en France est imaginé par GRTgaz d’ici fin 2021. Ce sera le deuxième en Europe après celui lancé et soutenu début 2019 par Gasunie aux Pays-Bas : après une première phase de test traitant un débit de 2 t/h (~ 2 MW), le projet devrait atteindre une puissance finale de 20 MW d’ici 3 à 5 ans. Les partenaires visent la commercialisation de la tech-nologie sous licence juste après. « La technologie de gazéification hydrothermale, encore quasi inconnue du public en France, commence à intéresser des premiers acteurs, et en premier lieu ceux du secteur du traite-ment des eaux usées et des déchets. Mais il faut encore optimiser la technologie, le business model et com-biner les avantages du traitement de déchets et de la production de gaz pour qu’elle soit économiquement la plus intéressante, commente Robert. Dans le cas d’un site (par exemple d’une station d’épuration) sans accès au réseau de gaz, une boucle vertueuse complète-ment décentralisée peut être envisagée : le gaz produit pourrait alimenter directement une station GNC assu-rant l’avitaillement de bus, camions, tracteurs, utili-taires ou véhicules légers en bioGNV. »

Pyrogazéification :des matières résiduelles solides aux gaz verts…Reposant également sur le principe de réaction

thermochimique, la pyrogazéification permet, quant à elle, de produire du gaz renouvelable à partir de résidus de biomasses sèches (biométhane) ou à partir d’autres intrants secs non renouvelables (méthane de synthèse). « Cette technologie est une solution idéale

• Recenser les gisements disponibles, les caractériser et estimer les coûts.

• Mettre ces gisements en perspective avec les sources/ressources de chaleur renouvelable disponibles localement.

• Co-construire des solutions avec les collectivités territoriales et les industriels.

• Faire évoluer les réglementations en matière d’injection de gaz renouvelable dans le réseau, de récupération de sels minéraux d’une grande pureté et de valorisation de digestats et de boues (pour limiter les épandages).

• Faire connaître la technologie et ses atouts auprès des pouvoirs publics, des territoires, des industriels, des équipementiers et des acteurs de la filière gaz.

LES LEVIERS POUR DÉVELOPPER LA GAZÉIFICATION HYDROTHERMALE

pour traiter et valoriser les gisements de déchets secs pas ou peu valorisés par les voies conventionnelles. C’est un substi-tut à l’incinération ou à l’enfouissement et un bon moyen de contribuer à la mise en place de circuits vertueux à la hauteur des enjeux des territoires », explique Annabelle Brousse-Cleret, directrice de Projet Gazéification chez GRTgaz. Cette filière permet donc de réduire l’impact environ-nemental lié au traitement des déchets (et donc de générer des gains sur la santé), de déployer une économie circulaire effi-ciente avec l’optimisation des schémas régionaux biomasse et déchets, de pro-duire des emplois non délocalisables, de créer des synergies avec d’autres instal-lations, etc. Elle présente également un excellent rendement global (70 à 80 %). Des projets européens produisent déjà du méthane de synthèse injectable. L’Autriche a commencé la démarche dès 2009 et la Suède possède, depuis 2013, la plus grosse unité de pyrogazéification européenne (20 MW) afin d’alimenter notamment les bus de la ville de Göteborg. Des sites sont également en train de voir le jour au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

… demain un tiers du mixrenouvelable gazier« De premiers projets se dessinent en

France et il y a une forte mobilisation des acteurs de la filière. GRTgaz, pour sa part, pilote le groupe de travail “Injection gaz de synthèse par pyrogazéification” qui regroupe plus de 35 entreprises et orga-nismes contributeurs. Nous agissons pour soutenir le développement de la filière en France, la R&D sur les technologies les plus récentes et les plus prometteuses et son industrialisation, et restons à l’écoute des besoins des territoires et des porteurs de projets. Nous estimons que la pyrogazéifi-cation devrait représenter un tiers du mix renouvelable gazier en 2050 », explique Annabelle. GRTgaz s’engage également via des partenariats : dans la région des Hauts-de-France, par exemple, avec ETIA qui disposait déjà d’un gazéificateur à l’échelle laboratoire et qui a ajouté une brique d’épuration et de méthanation catalytique pour faire des tests de com-position gaz sur plusieurs types d’intrants. « La pyrogazéification doit être encoura-gée. Pour que les choses avancent plus vite, il faudrait cependant que les pouvoirs publics lancent des appels à projets sur un nombre limité de projets mais représen-tatif et que la réglementation facilite par exemple, le droit à l’expérimentation. Nous devons donc agir en ce sens auprès des pouvoirs publics. Il est d’autant plus impor-tant d’agir vite que les collectivités sont en attente de cette technologie qui pourrait les aider à régler de nombreuses problé-matiques, comme nous l’avons vu. » Pas de doute en tout cas : le gaz est une énergie vertueuse qui a toute sa place dans l’éco-nomie du futur.

*À noter que les déchets municipaux, collectés par les collectivités locales, ne représentent que 10 % des ton-nages annuels produits dans l’UE.

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soGaz -la revue - # 3 Connecter les énergies d’avenir

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La revue

#4Prochain numéro

w Du 7 au 9 juin : Régate voile de l’énergie

& de l’environnement, Marseille

w 12 et 13 juin : Expobiogaz, Lille

w 18 et 19 septembre : Salon Tech&Bio, Valences

w 13 et 14 juin : Conférence annuelle

du GIE, Paris

Retrouvez le 4e numéro de soGaz La revue à l’automne.

Au programme : un retour sur les chantiers de l’été dans les territoires, une immersion

complète dans un grand projet GRTgaz, des rencontres enrichissantes et conviviales

avec des collaborateurs et des experts de la profession, et bien sûr un regard porté sur les

innovations du moment, celles qui font ou feront évoluer le secteur du gaz.

C’est aussi votre revue, alors n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, de vos

suggestions, de vos idées de sujets !C’est cela aussi « être connectés » !

Contact : [email protected]

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Le biogaz, l’énergie des territoiresLes déchets organiques, et notamment ceux produits par le monde agricole, peuvent être méthanisés et transformés en biogaz. Injectée

dans les réseaux. Cette énergie renouvelable est disponible à tout instant pour se chauffer, cuisiner ou se déplacer. Et produire du biogaz, c’est produire local ! Cette énergie nouvelle est en effet une source de revenus pour nos agriculteurs, en plus d’être une solution environnementale pour la culture des sols et une réponse au défi de la valorisation des déchets. Le biogaz présente aussi l’avantage de pouvoir être produit tout au long de l’année et d’être stocké facilement ! La transition énergétique, il y a ceux qui en parlent et ceux qui la font.

gazenergiedespossibles.fr Une initiative