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Rapport d’évaluation périodique 201, boul. Crémazie Est, 5 e étage Montréal (Québec) H2M 1L3 Téléphone : (514) 873-4024 Télécopieur : (514) 873-3984 Évaluation périodique des interventions du Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation du Québec dans la mise en marché 7 décembre 2005 Dossier 165-20-02

Évaluation périodique des interventions du Syndicat des ... · le 28 juillet 1994 et le 16 mars 2000. Pour une troisième fois, les intervenants de ... Couvoir Côté : Monsieur

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Évaluation périodique des interventions du Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation

du Québec dans la mise en marché

7 décembre 2005 Dossier 165-20-02

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TABLE DES MATIÈRES

1. Le mandat

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2. La séance publique

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3. Les participants

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4. La situation générale et les perspectives de l’industrie, des marchés et des politiques 4.1 La présentation de la monographie

4.1.1 Éléments de contexte 4.1.2 La production 4.1.3 La mise en marché 4.1.4 La qualité du produit 4.1.5 Le commerce international 4.1.6 L’environnement 4.1.7 La recherche et le développement

4.2 Les commentaires et les réactions des intervenants

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5 5 6 7 8 8 9 9 9

5. L’évaluation de la pertinence et des résultats des

interventions du Syndicat dans la mise en marché du produit visé 5.1 L’évaluation de l’administrateur du plan conjoint

5.1.1 Évolution de la production 5.1.2 Pertinence des interventions et résultats

5.2 Mémoire des Couvoiriers du Québec inc. 5.3 Mémoire de la Fédération des producteurs de volailles du Québec 5.4 Commentaires de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec

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99

1415

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6. L’identification des cibles stratégiques et des priorités de l’administrateur du plan conjoint en vue d’optimiser la mise en marché du produit visé 6.1 Mise en marché, scène provinciale 6.2 Mise en marché, scène nationale 6.3 Entente bilatérale Canada-Etats-Unis 6.4 Négociations de l’Organisation mondiale du commerce6.5 Programme canadien de qualité des œufs d’incubation 6.6 Agroenvironnement 6.7 Santé animale et salubrité des aliments

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7. Les attentes et les commentaires des intervenants

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8. L’analyse et les commentaires

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9. Les recommandations 21

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1. LE MANDAT L’article 62 de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche encadre l’évaluation par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec des interventions des offices dans le cadre de l’administration des plans conjoints. Cet article se lit comme suit :

62. À la demande de la Régie et au plus tard à tous les cinq ans, chaque office établit devant la Régie ou devant les personnes qu’elle désigne pour lui faire rapport, que le plan et les règlements qu’il édicte servent les intérêts de l’ensemble des producteurs et favorisent une mise en marché efficace et ordonnée du produit visé.

La Régie donne alors aux personnes intéressées à la mise en marché du produit visé l’occasion de présenter leurs observations sur l’application du plan et des règlements concernés.

C’est en vertu de cette obligation contenue dans la Loi et de la politique qu’elle s’est donnée que la Régie procède à l’évaluation des interventions des administrateurs des plans conjoints dans la mise en marché. 2. LA SÉANCE PUBLIQUE Le Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation du Québec a déjà participé à deux évaluations périodiques depuis l’introduction des dispositions à cet effet dans la Loi, soit le 28 juillet 1994 et le 16 mars 2000. Pour une troisième fois, les intervenants de l’industrie ont été conviés par la Régie à participer à la tenue d’une séance publique, le 13 mai 2005, concernant l’évaluation des interventions du Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation du Québec dans la mise en marché du produit visé par le plan conjoint. Trois objectifs principaux sont visés par la tenue de cette séance publique. Tout d’abord la Régie reçoit le rapport des interventions du Syndicat dans la mise en marché. Par la suite, elle entend les observations et les commentaires de l’ensemble des intéressés impliqués dans la mise en marché. Enfin, l’administrateur du plan précise les cibles stratégiques et les priorités qu’il poursuivra dans le cadre de l’application du plan pour les prochaines années. Afin de susciter la participation des intervenants et pour faciliter la préparation des mémoires ou observations, la Régie leur a fait parvenir préalablement des suggestions de questions portant sur la position concurrentielle de l’industrie, les succès et les menaces prévisibles, les moyens d’atteindre une mise en marché efficace et ordonnée, les résultats de la réglementation en place en vertu du plan conjoint et la concertation entre le Syndicat et les autres intervenants. Le présent document constitue le rapport de l’évaluation faite en séance publique. Il résume les interventions rapportées par le Syndicat dans le cadre de l’administration du plan conjoint. Il fait état des principales observations entendues par la Régie lors de la séance publique. Il traite des cibles stratégiques et des priorités privilégiées par le Syndicat pour les prochaines années. En conclusion la Régie présente son analyse de la situation ainsi que des recommandations susceptibles de rendre plus pertinentes les interventions du Syndicat pour une mise en marché efficace et ordonnée des œufs d’incubation au Québec.

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3. LES PARTICIPANTS La Régie était représentée par :

Monsieur Jean-Claude Blanchette, président de la séance Madame Lise Bergeron, régisseure Monsieur Denys Duchaine, régisseur Madame Evelyne Martel, conseillère économique.

Les personnes et organismes ayant répondu à l’invitation de la Régie sont :

Le Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation du Québec : Monsieur Gyslain Loyer, président Madame Martine Laporte, administratrice Monsieur Pierre Belleau, secrétaire Madame Brigitte Dubois, coordonnatrice

La Fédération des producteurs de volailles du Québec :

Monsieur Martin Dufresne, vice-président Monsieur Jean-François Forest, directeur des affaires économiques

La Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec :

Monsieur Serge Lefebvre, président Monsieur Sylvain Maher, secrétaire

L’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière

(AQINAC) Monsieur Yvan Lacroix, directeur général

Les Couvoiriers du Québec inc. :

Monsieur Michel Fontaine, président

Couvoir Boire : Monsieur Claude Boire

Couvoir Côté :

Monsieur Réal Côté, président Couvoir Provincial

Monsieur Luc Farley, directeur

Couvoir Scott Monsieur Léandre Morin, directeur général

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Direction des politiques commerciales et intergouvernementales:

Monsieur Denis Desrosiers, directeur Madame Louise Vaillancourt, agente de recherche et de planification socio-économique.

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4. LA SITUATION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES DE L’INDUSTRIE, DES

MARCHÉS ET DES POLITIQUES À la demande du président de la rencontre, les représentants du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec sont invités à présenter la monographie du secteur des œufs d’incubation. Le président explique que cette monographie aide à situer le contexte global, comparatif et évolutif de l’industrie. Ce portrait peut contribuer à l’efficacité des interventions futures des partenaires de l’industrie. Au cours de la présentation, les participants sont invités à commenter et à questionner les tableaux présentés. 4.1 Présentation de la monographie 4.1.1 Éléments de contexte La gestion de l’offre et le cadre réglementaire Chaque année, l’Office canadien de commercialisation des œufs d’incubation de poulet à chair (OCCOIPC) établit un contingent national. Le comité aviseur (composé des représentants des couvoiriers, transformateurs, surtransformateurs, producteurs de poulets et d’œufs d’incubation de poulet à chair, Agriculture et Agroalimentaire Canada et Commerce international Canada) est responsable d’estimer la production nationale de poulets pour l’année et de faire des recommandations à l’Office. L’Entente fédérale-provinciale La mise en application du système de gestion de l’offre pour la commercialisation des œufs d’incubation de poulet à chair s’appuie sur une entente fédérale-provinciale. Depuis 1998, l’office national examine et révise cette entente avec les provinces signataires pour que le plan national puisse mieux s’adapter aux conditions changeantes du marché. Le différend entre l’office albertain et les autres provinces concernant la méthodologie actuelle d’attribution des contingents de production a freiné les travaux du groupe de travail. Finalement l’office albertain s’est retiré de l’entente nationale le 1er décembre 2004. Les quatre provinces signataires sont donc maintenant le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique. Le taux d’adhésion des provinces à l’Entente fédérale-provinciale est un enjeu important pour l’administration efficace et la poursuite de l’Entente. Les accords commerciaux Pour assurer le bon fonctionnement du système de gestion de l’offre, le Canada contrôle les quantités d’œufs d’incubation et de poussins de type chair importées en établissant un contingent tarifaire (CT). Le niveau des contingents est prévu aux accords internationaux. Deux accords touchent le secteur des œufs d’incubation : l’Accord bilatéral (entre le Canada et les États-Unis) et l’Accord sur l’agriculture de l’Organisation mondiale du commerce. La Direction générale des contrôles à l’exportation et à l’importation de Commerce international Canada établit le contingent au niveau le plus élevé des deux accords. En vertu de l’Accord bilatéral, en 2004, le niveau d’accès correspond à près de 140 millions d’équivalents-oeufs1, soit 21 % de la production nationale prévue pour l’année 2004. Par contre, l’accès concédé en 1994, en vertu de l’Accord sur l’Agriculture de l’OMC, est fixe et correspond à 95,4 millions d’équivalents-œufs.

1 1,27 œuf d’incubation de poulet à chair est égal à un poussin.

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Les pays membres de l’OMC sont entrés dans un nouveau cycle de négociations multilatérales, désigné comme le cycle de Doha. Les pays se sont engagés « … à mener des négociations globales visant à : des améliorations substantielles de l’accès aux marchés, des réductions de toutes les formes de subventions à l’exportation, en vue de leur retrait progressif et des réductions substantielles du soutien interne ayant des effets de distorsion des échanges. ». En août 2004, le Conseil général de l’OMC a adopté un cadre sur les modalités d’engagement. La notion de « produits sensibles » pour les pays développés a été introduite. Les pays visent l’adoption d’un texte sur les modalités d’engagements pour décembre 2005, lors de la VIe Conférence ministérielle à Hong Kong. On ne prévoit pas la conclusion de ce cycle de négociation avant la fin de 2006. L’enjeu de cette ronde de négociation est que celle-ci devrait permettre au système canadien des œufs d’incubation de continuer à administrer de façon efficace la gestion de l’offre. 4.1.2 La production La production d’œufs d’incubation La production canadienne d’œufs d’incubation de poulet à chair a augmenté de 2,5 % annuellement entre 1994 et 2004 pour atteindre 656,4 millions d’œufs. La production québécoise est passée de 145,3 millions d’œufs en 1994 à 186 millions en 2004, soit une croissance annuelle moyenne de 2,6 %. La production ontarienne a enregistré une augmentation légèrement supérieure, soit une croissance de 3,1 %. La production d’œufs d’incubation de type ponte a augmenté au Canada de 4,0 % annuellement entre 1994 et 2004, pour atteindre 73,1 millions d’œufs en 2004. Pour ces mêmes années, la production québécoise est passée de 6,6 millions d’œufs en 1994 à 10,4 millions en 2004, soit une croissance moyenne annuelle de 5,7 %. La part de la production québécoise dans la production canadienne est passée de 12,7 % à 15 % entre 1994 et 2004. La production par les couvoiriers La production provinciale de poussins de type chair a progressé également de façon importante, et plus particulièrement pour la période de 1994 à 2001, soit de 143,7 millions de poussins à 185,5 millions. En 2002 et 2003, la production a diminué étant donné la diminution des activités d’exportation canadienne de poulets, les exigences des restaurants pour des poulets plus lourds, l’augmentation du taux d’éclosion et l’amélioration de la viabilité des poulets. Les taux d’éclosion des œufs de type chair dans les couvoirs enregistrés au Québec sont généralement plus élevés qu’en Ontario et au Canada, pour la période de 1994 à 2004. Quant aux taux d’éclosion des œufs de type ponte, ceux du Québec sont également supérieurs à ceux de l’Ontario et du Canada depuis1998. De 1998 à 2004, la production de poussins de type ponte par les couvoiriers québécois est passée de 6,6 millions à 10,5 millions de poussins. La croissance marquée de la production d’œufs de consommation au Québec a contribué à cet essor.

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Les mises en élevage au Québec Tel que vu précédemment, la production d’œufs d’incubation de poulet à chair domine encore largement le marché des œufs d’incubation au Québec. Les mises en élevage de poussins de type chair au Québec ont augmenté constamment de 1994 à 2001, soit de 146,4 millions de poussins pour la production de poulets à chair à 177,4 millions de poussins. Elles ont diminué en 2002 et 2003 jusqu’à 168,8 millions et l’on prévoit pour 2004 une augmentation (donnée préliminaire : 174,3 millions de poussins). Quant aux poussins de type ponte, les mises en élevage ont augmenté de 1994 à 2004, passant de 2,7 millions de poussins à près de 4 millions. Le nombre d’exploitations Le nombre d’exploitations d’œufs d’incubation de type chair au Canada a diminué, passant de 316 exploitations en 1994 à 276 en 2004, soit une diminution de 12,7 %. Au Québec, le nombre d’exploitations a diminué de 23 %, passant de 61 à 47. Structure de la production et répartition régionale au Québec (type chair) La concentration de la production d’œufs d’incubation dans des entreprises de plus grande taille se poursuit au Québec. De 1995 à 2003, les entreprises détenant plus de 3 000 m2 de quota de production ont augmenté en pourcentage (elles représentaient 44 % en 2003 par rapport à 39,4 % en 1995) alors que celles détenant moins de 3 000 m2 ont diminué (de 60,7 % à 56 % pour la même période). Impact économique de la production Une étude réalisée par le George Morris Center a évalué l’impact économique de la production d’œufs d’incubation de type chair et ses effets directs et indirects dans l’ensemble de l’économie. Les recettes monétaires étaient établies à 55,4 millions de dollars pour le Québec en 2003. Cette production a généré globalement 830 emplois dont 480 emplois directs et plus de 22,7 millions de dollars en salaire et revenus. La contribution économique totale a été de 104,1 millions de dollars, en excluant l’impact du commerce interprovincial. 4.1.3 La mise en marché Les contingents de production d’œufs d’incubation de type chair Les quantités d’œufs d’incubation de type chair importées sont contrôlées par Commerce International Canada (CICAN) qui émet des licences d’importations aux couvoiriers. La politique d’utilisation des contingents tarifaires peut parfois perturber l’équilibre d’approvisionnement des provinces réglementées. Les quotes-parts non utilisées par les couvoirs sont redistribuées à d’autres couvoirs sans égard au fait que la province soit réglementée ou non. Les actions que les producteurs peuvent poser afin de minimiser l’impact du système d’attribution des contingents sur le fonctionnement de la formule d’allocation constituent un enjeu important. En 2004, c’est l’Ontario qui détient le contingent de production le plus élevé au Canada avec 208,4 millions d’oeufs. Le Québec vient au second rang avec 177,4 millions d’œufs. Les provinces de la Saskatchewan et du Manitoba ont enregistré les plus fortes croissances au Canada pour leur contingent soit un taux de croissance annuel de 7,8 % et 5,4 % respectivement. L’Ontario a connu un taux de croissance de 3,1 % comparativement à 2,8 % pour le Canada et 2,0 % pour le Québec. Ainsi le contingent du Québec est passé de 27,5 % en 1994 à 26,4 % en 2004.

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Les conventions de mise en marché Dans le secteur des œufs d’incubation de type chair, trois conventions de mise en marché ont été négociées par le Syndicat et le Comité des producteurs d’œufs d’incubation de poulet à chair avec les Couvoiriers du Québec inc., la Coopérative fédérée du Québec et l’Association des abattoirs avicoles du Québec inc. Les critères suivants sont considérés dans le cadre de la négociation effectuée par le Comité des prix : les coûts de production, la concurrence interprovinciale et les conditions des marchés de l’ensemble de l’industrie. Depuis plusieurs années, le Comité des prix a convenu d’accorder une prépondérance au critère de concurrence interprovinciale. Au cours des dix dernières années, les producteurs québécois ont obtenu en moyenne pour leurs œufs d’incubation de type chair un prix généralement inférieur à celui en vigueur dans les autres provinces. 4.1.4 La qualité du produit Le Programme canadien pour la qualité des œufs d’incubation Au cours des dernières années, l’Office canadien de commercialisation des œufs d’incubation de poulet à chair a élaboré le Programme canadien pour la qualité des œufs d’incubation (PCQOI). Ce programme a pour but d’améliorer la salubrité à la ferme. Il est reconnu par l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Le processus d’implantation a débuté à l’automne 2004. Le programme de gestion des œufs inaptes à l’incubation Le Syndicat et la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec ont travaillé conjointement à l’élaboration d’un programme pour écouler, de façon sécuritaire, les œufs qui sont inaptes à l’incubation. Ce programme, sous la responsabilité de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec, devrait être mis en place au cours de l’année 2005. 4.1.5 Le commerce international En 2004, les importations canadiennes d’œufs d’incubation et de poussins de type chair représentaient 21,6 % de la production canadienne destinée au marché intérieur. Les importations québécoises représentaient pour leur part 23,5 % de la production québécoise. Les exportations québécoises et canadiennes d’œufs d’incubation et de poussins de type chair représentaient en 2004 respectivement 1, % de la production québécoise et 0,94 % de la production nationale. En 2004, les importations canadiennes internationales d’œufs d’incubation et de poussins de type ponte représentaient 4,1 % de la production canadienne. Les importations québécoises représentaient pour leur part 9,2 % de la production québécoise. En ce qui a trait aux exportations québécoises et canadiennes, elles se situaient respectivement à 5,7 % de la production québécoise et à 9,4 % de la production nationale. Le commerce interprovincial d’œufs d’incubation et de poussins de type chair au Québec s’est intensifié depuis 1999. Hormis l’entente de service intervenue entre l’Office national, un couvoirier québécois et un producteur des provinces de l’Atlantique, cette augmentation du commerce interprovincial est due à un accroissement des ventes québécoises de poussins de type chair à l’Ontario qui sont passées de 2,0 millions à 7,3 millions de poussins de 1994 à 2004. Le commerce interprovincial des œufs d’incubation et de poussins de type ponte au Québec est peu important. Il représente en moyenne 1,1 million d’œufs entrés, des achats de 0,1 million de poussins et des ventes de 0,6 million de poussins.

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4.1.6 L’environnement Les producteurs doivent respecter les dispositions du Règlement sur les exploitations agricoles (REA) qui vise, entre autres, le stockage des déjections animales, leur disposition et l’épandage des matières fertilisantes. Ils doivent également respecter le Règlement sur le captage des eaux souterraines (RCES) qui contient des dispositions particulières pour l’épandage des déjections animales, de compost de ferme, d’engrais minéraux et de matières résiduelles. Les producteurs qui augmenteront leur cheptel devront disposer de superficies requises pour la totalité de la charge de phosphore produite ou encore pouvoir compter sur des modes alternatifs comme, par exemple, le traitement des fumiers. 4.1.7 La recherche et le développement Une nouvelle Chaire en recherche avicole a été créée en avril 1999. De plus, en 2000, la Fondation canadienne pour l’innovation, le ministère de l’Éducation du Québec et plusieurs partenaires, incluant les producteurs de volailles, d’œufs de consommation et d’œufs d’incubation, ont permis la création du Centre de recherche de Montréal pour le développement de volailles exemptes et résistantes aux infections microbiennes. Les œufs d’incubation se positionnent à la base de la chaîne de production avicole. À ce niveau, les préoccupations de salubrité et d’innocuité prévalent. Les priorités de recherche pour les prochaines années seront principalement axées sur la surveillance et le contrôle de pathogènes tels que Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium. 4.2 Les commentaires et les réactions des intervenants L’industrie s’interroge sur le chiffre de 3,9 millions de placements de poussins, pour le type ponte, rapporté dans la monographie. Ce chiffre lui apparaît élevé et on demande de faire les vérifications et d’apporter les modifications s’il y a lieu. On s’interroge également sur la performance élevée du Québec quant aux taux d’éclosion des œufs type chair et ponte dans les couvoirs enregistrés comparativement aux autres provinces. 5. L’ÉVALUATION DE LA PERTINENCE ET DES RÉSULTATS DES

INTERVENTIONS DU SYNDICAT DANS LA MISE EN MARCHÉ DU PRODUIT VISÉ

5.1 L’évaluation de l’administrateur du plan conjoint 5.1.1 Évolution de la production Le Syndicat souligne d’abord dans sa présentation que la production québécoise d’œufs d’incubation de poulet à chair a connu une alternance de croissance et de décroissance au cours de la période 2000-2004 pour se retrouver avec une légère baisse de 0,4 % alors que la production de poulet, pour cette période, s’est accrue globalement de 8,8 %. La différence entre l’évolution des deux courbes de production pour cette période est expliquée par la hausse du taux d’éclosion, la baisse du taux de mortalité dans les élevages de poulet et enfin l’augmentation du poids moyen d’abattage des poulets. La production d’œufs d’incubation de pondeuses d’œufs de consommation a connu pour sa part une croissance régulière au cours de la période de 2000 à 2004, soit un taux de croissance de 57 %.

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Le Syndicat illustre la forte tendance à la concentration des sources d’approvisionnement en oiseaux reproducteurs de type poulet à chair au cours des dernières années. Le groupe Aviagen regroupe maintenant cinq compagnies qui fournissaient antérieurement des reproducteurs. Cette situation peut être inquiétante s’il y a apparition de maladies. 5.1.2 Pertinence des interventions et résultats MISE EN MARCHÉ, SCÈNE PROVINCIALE Le Syndicat a apporté des modifications au Règlement sur le contingentement. Ces dernières visent à assurer un meilleur suivi de la politique de contingentement. Entre autres, le calendrier de placement signé par les parties (producteur et couvoirier) permet de responsabiliser les intervenants quant à la planification de la production et au Syndicat de mieux prévoir la production. Quatre autres modifications réglementaires ont été effectuées afin d’atteindre les niveaux de production établis tout en maintenant l’équité entre les producteurs. Finalement une modification de la norme de propriété et de location des bâtiments en regard du quota a été adoptée afin d’ajuster la réglementation à l’évolution du secteur. Conventions de mise en marché En 2001, les parties ont convenu de réintroduire une procédure d’ajustement automatique lors de la négociation des prix tenant compte exclusivement de la concurrence interprovinciale. Cet addendum a permis de maintenir une stabilité des prix pendant des blocs de huit semaines harmonisés avec le calendrier des périodes de production du poulet. Dans la deuxième moitié de l’année 2004, en raison du contexte particulier, cette pratique a été abandonnée mais le prix convenu demeure en vigueur pendant un bloc complet de huit semaines. Niveau de la demande dans le secteur des œufs d’incubation de pondeuse d’œufs de consommation Le Syndicat peut dorénavant établir la demande pour ce secteur à un niveau plus représentatif des besoins du marché grâce à un meilleur suivi de l’évolution de la production, un cadre réglementaire mieux adapté et des négociations plus serrées. Ainsi, l’utilisation des contingents par les producteurs est passée de 71,3 % en 2000 à 99,2 % en 2004. Œufs inaptes à l’incubation La production des œufs d’incubation génère une certaine quantité d’œufs qui se retrouve sur le marché des œufs de consommation. Le Syndicat et la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec ont mis au point un programme de gestion des œufs inaptes à l’incubation. Le projet a été présenté et soumis aux producteurs concernés qui l’ont accepté. Ce programme permet aux producteurs d’œufs d’incubation d’obtenir un revenu intéressant pour ce produit tout en améliorant la biosécurité sur leurs fermes et les contrôles de la salubrité des produits offerts aux consommateurs. Politiques d’exportation Étant donné l’apparition d’une forme d’exportation qui n’était pas couverte par les deux politiques en vigueur, le Syndicat a adopté une troisième politique d’exportation en vue de supporter les efforts d’exportation des producteurs d’œufs d’incubation de poulet à chair et de poussins. Le Syndicat s’est assuré que ses décisions et actions sont conformes aux règles édictées par l’Office canadien de commercialisation des œufs d’incubation de poulet à chair. Il s’assure également d’obtenir toute l’information nécessaire afin de garantir aux producteurs et à l’industrie l’herméticité des systèmes en place et l’intégrité de sa politique de contingentement.

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MISE EN MARCHÉ, SCÈNE NATIONALE Dossier Nouveau-Brunswick En 1994, le Syndicat a fait reconnaître le principe selon lequel une province signataire de l’Entente fédérale-provinciale sur les œufs d’incubation de poulet à chair devait recevoir un crédit de production pour ses expéditions de poussins de poulet à chair vers les provinces non signataires. Le Québec a ainsi bénéficié de cette mesure pour son commerce avec le Nouveau-Brunswick. Au tournant du millénaire, à la suite de la décision d’un groupe de producteurs du Nouveau-Brunswick de produire les œufs d’incubation nécessaires à ses approvisionnements en poussins d’un jour, le Syndicat a effectué les démarches auprès de l’Office national afin qu’il modifie sa réglementation pour que les œufs ainsi produits au Nouveau-Brunswick puissent être incubés au Québec, en autant qu’une quantité de poussins représentant 96 % de la quantité d’œufs expédiés pour incubation au Québec soit retournée au Nouveau-Brunswick. Cet amendement, malgré son effet négatif sur le crédit de production du Québec, a permis de maintenir et même développer une activité économique dans le secteur québécois des couvoirs. Dossier Alberta Au cours de l’année 1999, des négociations ont eu lieu entre les provinces signataires de l’Entente fédérale-provinciale à propos du partage des contingents entre les provinces. Le Syndicat a joué un rôle de facilitateur entre les provinces qui contestaient le partage proposé, à savoir la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario. L’entente fut signée par toutes les provinces au début de l’année 2000. L’Alberta a obtenu un statut particulier pour l’octroi de son contingent de production. Par la suite, l’Alberta n’a pas produit ses contingents au niveau minimal exigé (98 %) et elle a contesté les pénalités de sous-production prévues. Finalement, devant le refus des autres provinces de modifier l’entente de 2000, ou encore d’en assouplir l’interprétation, les signataires albertains se sont retirés de l’Entente. Entente fédérale-provinciale En 2001, l’Office national a formé un groupe de travail chargé de revoir l’Entente fédérale-provinciale selon le cadre proposé. Les travaux se sont terminés au printemps 2003 et la question de la formule de calcul des contingents de production, principalement en ce qui concerne l’Alberta, n’a pas été résolue. Les représentants des signataires québécois ont participé activement aux réunions du groupe de travail. RELATIONS AVEC LES INTERVENANTS Rencontre avec les associations accréditées Le Syndicat a tenu deux rencontres avec les membres des associations accréditées du secteur des couvoirs. Ces rencontres ont permis d’échanger sur des dossiers d’intérêts communs. Ils permettent à l’occasion d’adopter des positions communes sur des sujets qui interpellent les deux parties. Le Syndicat entend poursuivre cette démarche en raison de ses retombées positives.

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Tournée des couvoirs Au cours de l’automne 2004, le Syndicat a procédé à une tournée de tous les couvoirs afin de permettre aux personnes qui interagissent dans le cadre de l’application du plan conjoint de se rencontrer et de clarifier leur rôle respectif. Le Syndicat a ainsi pu préciser ses attentes relativement aux opérations découlant des conventions de mise en marché, de règlements ou de politiques en vigueur. Les retombées de cette démarche sont positives pour le bon fonctionnement du Plan conjoint. Recueil des couvoirs Lors de la tournée des couvoirs, le Syndicat a remis un « Recueil des couvoirs ». Cet ouvrage est un document de référence comportant tous les documents utiles pour faciliter le travail des couvoiriers relativement à l’application des dispositions du Plan conjoint. NÉGOCIATIONS DE L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE Les négociations se poursuivent entre les pays membres de l’OMC afin d’en arriver à une entente sur l’agriculture. Cette ronde de négociation comporte des risques pour l’avenir du système de mise en marché sous gestion de l’offre. En 2002, le Comité de coordination de la stratégie GO5 (regroupement des cinq productions sous gestion de l’offre) a été créé. Il a comme mandat le développement et la réalisation d’un plan intégré d’intervention pour la défense des intérêts de ses producteurs dans le cadre des actuelles négociations de l’OMC. Les représentants du Syndicat siègent au Comité de coordination de la stratégie GO5 et aux rencontres de certains des sous-comités qui s’y rattachent. Le Syndicat et les producteurs d’œufs d’incubation participent aux activités du plan intégré d’intervention et contribuent financièrement à sa réalisation. Selon le Syndicat, cette nouvelle alliance constitue un levier efficace pour la défense des intérêts de ses producteurs. Depuis le lancement de la coalition, les producteurs d’œufs d’incubation, avec les couvoiriers, ont recueilli l’appui de plus de 800 adhérents à la coalition. L’idée a fait du chemin ailleurs au Canada puisque les producteurs ontariens des secteurs sous gestion de l’offre ont donné naissance au « Farm Gate 5 », organisme équivalent au G-05 du Québec. PROGRAMME CANADIEN DE QUALITÉ DES ŒUFS D’INCUBATION Le Programme canadien de qualité des œufs d’incubation (PCQOI) a obtenu la reconnaissance technique en 2004 de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Le Syndicat a alors mis en marche son plan d’aide à l’implantation de ce nouveau programme à la ferme. Il comprend le développement et la tenue de sessions de formation adaptées (gestionnaires et ouvriers); des visites à la ferme, du support téléphonique (aux adhérents des sessions de formation) et un pré-audit des sites de production. Le Syndicat prévoit rejoindre 500 personnes lors des sessions de formation et une soixantaine de personnes ont déjà bénéficié de cette préparation. AGROENVIRONNEMENT Grâce aux démarches du Syndicat et aux pressions exercées par l’UPA et ses affiliés, le compostage des volailles à la ferme comme mode de disposition des oiseaux morts a été officiellement reconnu par le MAPAQ et intégré à la réglementation. Plus de 80 % des producteurs d’œufs d’incubation ne sont pas propriétaires des sols nécessaires à l’épandage du lisier. Le Syndicat a donc concentré ses efforts de diffusion de l’information aux producteurs concernant l’entreposage des fumiers en structures étanches. Le Syndicat a aussi rencontré les représentants du MAPAQ (gestion du programme Prime-Vert) afin de leur présenter les particularités de la production des œufs d’incubation.

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Il a également porté une attention particulière au compostage des fumiers. Afin de documenter cette approche, il a visité deux sites majeurs de compostage de fumier de volailles, un situé à la Malbaie au Québec et l’autre situé à St-François-de-Madawaska au Nouveau-Brunswick. Le Règlement sur les exploitations agricoles (REA) a introduit un nouveau concept : le bilan phosphore. Le Syndicat a formé un comité technique ayant comme mandat de déterminer les meilleures valeurs de référence quant aux caractéristiques des fumiers générés par les oiseaux reproducteurs. Ces valeurs de référence peuvent servir à la validation des données de l’entreprise. RECHERCHE Investissements Les producteurs d’œufs d’incubation supportent la recherche et appuient financièrement des institutions tels la Chaire de recherche avicole de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, le Centre de recherche pour la volaille et la Chaire en analyse de la politique agricole et de la mise en marché de l’Université Laval. Le plan d’intervention du Syndicat en matière de recherche comprend aussi la vulgarisation et la diffusion de l’information scientifique et technique auprès des producteurs. Les montants investis par les producteurs québécois pour la recherche par le biais de leurs organisations provinciale et nationale s’élèvent annuellement à près de 40 000 $. Au niveau national, les montants investis en recherche sont versés au Conseil canadien de recherche avicole (CCRA). Cet organisme est responsable de la coordination de la recherche avicole à l’échelle nationale. Projets réalisés Au cours de la période 2000-2004, deux projets répondant aux préoccupations spécifiques du secteur québécois ont été réalisés par le Dr Michel Lefrançois, de l’Université Laval, soit : la « Réduction des rejets de phosphore dans la litière des oiseaux reproducteurs de poulet à chair » et l’« Amélioration de la fertilité des poulets reproducteurs mâles par l’ajout d’acide gras oméga 3 et de vitamine E aux rations ». Livres de Frank Robinson L’Office national a contribué financièrement pour un montant de 500 000 $ à un important programme de recherche réalisé par l’équipe du Dr Frank Robinson, de l’Université de l’Alberta à Edmonton. Ce centre de recherche est spécialisé dans le secteur des oeufs d’incubation au Canada et est reconnu sur la scène internationale. Deux ouvrages de référence ont été publiés et distribués aux producteurs. Le Syndicat a collaboré à la distribution de ces ouvrages auprès des producteurs québécois. Des exemplaires ont été offerts gratuitement aux professeurs responsables de l’enseignement en aviculture. INDICATEURS DE PERFORMANCE À partir des informations recueillies pour le suivi des contingents, le Syndicat transmet à ses producteurs une analyse des résultats techniques obtenus par chacun, comparativement à l’ensemble des producteurs. L’analyse provinciale est publiée dans le Bulletin d’information du Syndicat. Elle est accessible également aux partenaires de l’industrie.

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INFORMATION Le Syndicat utilise deux véhicules de diffusion de l’information afin d’informer ses producteurs : le Bulletin d’information et le Bulletin scientifique et technique. Le Bulletin d’information couvre plusieurs aspects : la mise en marché, le commerce international, l’agroenvironnement, la santé animale. Des rapports statistiques dressent un portrait complet de la situation concernant la production et les secteurs liés. On y retrouve également un sommaire des activités du Syndicat. Le format et les documents du Bulletin ont évolué afin de mieux répondre aux attentes et aux besoins des producteurs et autres utilisateurs de l’industrie avicole. Le Bulletin scientifique et technique permet pour sa part de rendre disponible aux producteurs l’information scientifique et technique d’actualité spécifique à la production des œufs d’incubation. 5.2 Mémoire des Couvoiriers du Québec inc. L’Association des couvoiriers du Québec regroupe six couvoirs de type chair. Les membres de l’Association mettent en incubation 225 millions d’œufs et produisent 185 millions de poussins pour une valeur des livraisons estimée à plus de 96 millions de dollars. Ils produisent 65 % des œufs d’incubation du Québec. Plus de 470 personnes y travaillent. L’Association a comme mission de mettre en marché un poussin de qualité en volume suffisant pour satisfaire la demande tout en répondant aux exigences des consommateurs et de la société en matière de sécurité alimentaire, d’environnement et de retombées économiques. Elle travaille à la promotion de l’industrie avicole et elle défend les intérêts de ses membres et contribue au développement de sa clientèle-producteur. Elle travaille également en synergie et en complémentarité avec les principaux intervenants de la chaîne agroalimentaire. Au cours des dernières années, les membres de l’Association se sont impliqués pour supporter la recherche (investissement de 115 000 $ de 1999 à 2005); l’Association s’est de plus impliquée dans la gestion de la crise aviaire (support financier de 5 000 $), en santé animale, en contrôle de la qualité et pour des pratiques biosécuritaires. De plus, les membres sont en processus afin de mettre en place un programme HACCP. Sur une base individuelle, par ailleurs, les membres investissent en recherche et développement et en formation de leur personnel pour livrer des produits et services de qualité. L’Association émet ses recommandations sur quatre points précis : la méthode d’allocation des œufs locaux, les exigences en santé et le règlement du Syndicat pour le dépôt d’un calendrier de production, l’obligation d’acheter la totalité des œufs d’incubation produits au Québec et les œufs inaptes à l’incubation. La méthode d’allocation des œufs locaux La méthode utilisée pour l’allocation des œufs locaux est le ratio chair/œufs basé sur une moyenne mobile de 52 semaines. Les résultats obtenus au cours des cinq dernières années par l’Association quant à l’utilisation de leurs quotas d’importation démontrent qu’ils n’arrivent pas à utiliser 100 % de ces quotas. L’Association demande donc au Syndicat de mettre en place une méthode d’allocation plus près de la réalité des besoins permettant d’actualiser la production des œufs locaux du cycle en cours et à venir. Les exigences en santé et le règlement du Syndicat pour le dépôt d’un calendrier de production Les consommateurs et les responsables de la santé au Québec sont de plus en plus sensibles à la présence de Salmonella Entéritidis à l’intérieur de la filière avicole. Le Syndicat s’est doté d’un règlement pour le dépôt d’un calendrier de production signé par le producteur et son acheteur (le couvoirier).

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L’Association recommande au Syndicat de mettre en place un programme de compensation pour les producteurs afin d’encourager la destruction de troupeaux positifs à la Salmonella Entéritidis et ainsi protéger la production. L’obligation d’acheter la totalité des œufs d’incubation produits au Québec Les membres de l’Association sont inquiets d’une résolution, présentement à l’étude au Syndicat, qui obligerait les couvoiriers du Québec à acheter tous les œufs produits par les membres du Syndicat. Si ce règlement venait à être mis en place, l’Association recommande que ce règlement ne puisse s’appliquer sans la mise en place d’un mécanisme de gestion des surplus des œufs d’incubation. Les œufs inaptes à l’incubation Une entente est intervenue entre le Syndicat et la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec pour la gestion des œufs inaptes à l’incubation. L’Association supporte la sécurité qu’apportera ce programme pour l’industrie. Cependant les prix reçus pour les œufs qui ne se retrouvent pas à l’incubation représentent une proportion importante des revenus pour les producteurs d’œufs d’incubation de type ponte, pouvant aller jusqu’à 40 % comparativement à un demi pour cent pour les producteurs d’œufs d’incubation de type chair. L’Association recommande donc qu’une catégorie soit créée pour les œufs d’incubation de type ponte et qu’un prix supérieur soit déterminé afin de demeurer concurrentielle face aux autres provinces avec qui les couvoiriers réalisent des échanges de ces œufs d’incubation. EN CONCLUSION L’Association souligne l’excellent historique de collaboration avec les représentants du Syndicat. Selon l’Association, il en résulte que l’industrie des œufs d’incubation met en marché le produit visé d’une façon compétitive, ordonnée et efficace. L’Association souligne que l’esprit de leurs recommandations est de poursuivre cette collaboration avec le Syndicat et de produire des poussins de qualité tout en respectant les exigences des consommateurs et de la société. Ils souhaitent que la Régie et le Syndicat aient une oreille attentive à leurs recommandations. 5.3 Mémoire de la Fédération des producteurs de volailles du Québec La Fédération des producteurs de volailles du Québec souligne l’importance de la production des œufs d’incubation pour les producteurs de poulet du Québec étant donné que celle-ci est un intrant essentiel à la production des poulets. Aussi, les enjeux sont-ils intimement liés. La Fédération note les efforts consentis par le secteur des œufs d’incubation afin de s’adapter à la dynamique du marché du poulet et à la capacité de celui-ci à répondre aux besoins variables de ce secteur, et ce, à prix concurrentiel. Elle souligne l’implication du Syndicat et de ses dirigeants au sein de la coalition GO5-Québec afin de promouvoir la gestion de l’offre sur les tribunes québécoises, canadiennes et internationales. La Fédération identifie quatre enjeux importants pour le secteur des œufs d’incubation soit les négociations de l’OMC, le retrait de l’Alberta de l’Entente fédérale-provinciale, le niveau des importations d’œufs d’incubation au Québec et l’innocuité et la qualité des œufs importés. Concernant la position concurrentielle de l’industrie, la monographie du MAPAQ indique que les œufs d’incubation sont vendus à prix compétitif au Québec. Selon la Fédération, les intervenants ne sont pas en mesure d’évaluer de quelle façon ces gains d’efficacité se traduisent au niveau du prix du poussin puisqu’on ne retrouve pas le parallèle pour le prix des poussins payés par les producteurs de poulet.

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La Fédération est préoccupée par le retrait de l’Alberta de l’Entente fédérale-provinciale et les discussions au niveau des offices nationaux et du Conseil national. Selon la Fédération, le Québec subira de la pression pour abandonner ses parts de marché au profit de provinces plus agressives. Les signataires québécois devront être vigilants pour éviter des pertes additionnelles de parts détenues du contingent canadien qui pourraient affecter la position concurrentielle de l’industrie des œufs d’incubation au Québec. Quant aux succès et menaces de l’industrie en regard d’une mise en marché efficace et ordonnée du produit visé, pour la Fédération des producteurs de volaille du Québec, l’issue des négociations à l’OMC constitue la principale menace en regard d’une mise en marché efficace et ordonnée des œufs d’incubation au Québec et au Canada. Selon elle, les intervenants devront redoubler d’ardeur durant les prochains mois afin de protéger les fondements de la gestion de l’offre au Canada. Le retrait de l’Alberta de l’Entente fédérale-provinciale et les discussions entourant le renouvellement de cette entente constituent également une menace à la mise en marché efficace et ordonnée, selon la Fédération. Elle est également préoccupée par le niveau des importations d’œufs d’incubation au Québec et les incidences que cela pourrait avoir sur la qualité et l’innocuité des œufs. Elle considère que les priorités de recherche pour les prochaines années devraient être axées sur la surveillance et le contrôle des pathogènes pour les œufs canadiens et ceux en provenance de l’extérieur du pays. Enfin, concernant la concertation actuelle entre le Syndicat et les autres intervenants de l’industrie afin de saisir les opportunités du marché et développer le secteur adéquatement, la Fédération note les efforts fournis par les producteurs d’œufs d’incubation afin de produire à des prix compétitifs au Canada et leur flexibilité leur permettant de répondre aux besoins du marché du poulet à chair. L’épisode de la grippe aviaire en Colombie-Britannique est un exemple où le Syndicat et les producteurs d’œufs d’incubation ont eu un rôle important à jouer afin d’ajuster leur production. L’industrie avicole québécoise se dote actuellement d’un plan intégré de gestion et de communication en situation d’urgence. Le Syndicat est partenaire dans ce projet.

5.4 Commentaires de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec La Fédération indique qu’elle offre son entière collaboration au Syndicat concernant le projet d’œufs inaptes à l’incubation. L’aspect salubrité est un élément essentiel à l’opération et elle compte sur la collaboration des couvoiriers. 6. L’IDENTIFICATION DES CIBLES STRATÉGIQUES ET DES PRIORITÉS DE

L’ADMINISTRATEUR DU PLAN CONJOINT EN VUE D’OPTIMISER LA MISE EN MARCHÉ DU PRODUIT VISÉ

6.1 Mise en marché, scène provinciale Programme relève Le Syndicat est conscient des difficultés liées au démarrage et au maintien du nombre d’entreprises dans le contexte actuel. La relève agricole constitue une cible stratégique d’importance. Le Syndicat travaille actuellement à un Programme d’aide à la relève pour le secteur des œufs d’incubation de poulet à chair. L’objectif de celui-ci est de faciliter les premières années d’opération des nouveaux producteurs. Le programme devrait entrer en vigueur pour l’année 2006.

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Producteur sans calendrier Au cours des dernières années, le Syndicat a été interpellé afin de résoudre des problèmes rencontrés par certains producteurs pour la vente de leurs œufs; l’absence d’entente écrite, un changement au calendrier de placement sans entente entre les parties ou une incapacité de prendre entente avec un couvoirier pour le placement d’oiseaux illustrent cette problématique. Le Syndicat a adopté des mesures réglementaires afin de limiter la répétition de ces situations. Il poursuit sa réflexion afin de s’assurer que la production de tous les producteurs puisse trouver preneur. 6.2 Mise en marché, scène nationale Entente fédérale-provinciale À la suite du retrait de l’Alberta, la question en litige qui empêchait la finalisation du processus de renouvellement de l’Entente fédérale-provinciale est maintenant écartée. L’Office canadien pourra donc compléter le renouvellement de l’Entente avec les quatre provinces signataires. Gestion des contingents tarifaires Selon le Syndicat, deux éléments de la politique du ministère des Affaires extérieures et du Commerce international (MAECI) sont responsables du déséquilibre qui peut exister quant aux approvisionnements en œufs des provinces, soit le lieu d’utilisation des contingents tarifaires et la nature des pénalités pour la sous-utilisation des contingents tarifaires. Le MAECI ne tient pas compte du contexte particulier prévalant dans le secteur des œufs d’incubation. Comme la production de certaines provinces n’est pas contrôlée, celles-ci peuvent produire jusqu’à 100 % de leurs besoins provinciaux et enrayer les effets des mouvements des contingents tarifaires en les envoyant vers l’extérieur de la province. Quant à la seconde pratique, tout détenteur de contingent tarifaire doit utiliser au moins 90 % du contingent annuel qui lui est émis sinon la quantité d’œufs non utilisée sera redistribuée l’année suivante aux autres couvoiriers. Selon le Syndicat, le MAECI doit revoir ses politiques afin de venir en appui aux efforts de l’Office national et créer un équilibre entre l’offre et la demande à l’échelle nationale. Le Syndicat prévoit d’autre part rencontrer les associations accréditées concernées afin d’établir une position commune pouvant être défendue au sein des organisations nationales. Contrôle des mouvements interprovinciaux Le Règlement canadien sur la commercialisation des œufs d’incubation de poulet à chair et des poussins permet à l’Office national d’exercer un contrôle sur le flux de commerce des œufs d’incubation de poulet à chair et poussins produits dans les provinces non signataires et expédiés vers les provinces signataires. L’Office national n’a cependant pas de juridiction sur les transactions impliquant des produits importés. L’Office national demandera sous peu un amendement à la Loi sur les offices de produits agricoles afin d’obtenir juridiction sur les transactions de produits importés entre les provinces non signataires et les provinces signataires. Le Syndicat entreprendra par la suite une démarche visant à recueillir l’appui des signataires québécois de l’Entente fédérale-provinciale sur cette question.

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Adhésion de nouvelles provinces Suite au retrait de l’Alberta, le 1er décembre 2004, seulement quatre provinces sont signataires de l’Entente fédérale-provinciale, soit la Colombie-Britannique, le Manitoba, l’Ontario et le Québec. Les producteurs albertains et les couvoiriers de cette province sont en discussion afin d’en arriver à une entente quant à l’utilisation qui sera faite des contingents tarifaires émis aux couvoiriers pour établir le volume de production de la province. Cette entente sera soumise à l’Office national pour une réintégration éventuelle de l’Alberta à l’EFP ou pour la signature d’un contrat de service. Selon le Syndicat, des espoirs sont permis pour une adhésion de la Saskatchewan à l’EFP puisque le gouvernement a mis fin tout récemment à une débat concernant la structure administrative à privilégier pour un fonctionnement adéquat sur la scène provinciale. Enfin du côté des provinces atlantiques, les discussions se poursuivent. Les espoirs se tournent plus particulièrement vers le Nouveau-Brunswick puisque les producteurs de cette province sont également producteurs de poulet, de dindon et d’œufs de consommation, un contexte propice à une éventuelle adhésion. Le Syndicat continuera de s’impliquer dans des démarches auprès des provinces non signataires pour solliciter leur adhésion ou pour fournir de l’expertise en matière de gestion du contingentement. Le Syndicat est conscient que l’augmentation du nombre de provinces signataires est un élément important de solution concernant les problèmes de gestion des contingents tarifaires et des mouvements interprovinciaux. 6.3 Entente bilatérale Canada-États-Unis L’Office national a fait une demande formelle au Gouvernement canadien de résilier l’entente Canada-États-Unis concernant les importations d’œufs d’incubation de poulet à chair et de poussins, en mai 2002. Le gouvernement fédéral a refusé cette demande mais la réponse n’est venue que deux ans et demi plus tard. Le gouvernement indique qu’il y a absence de consensus au sein de l’industrie canadienne sur la question et que des inquiétudes sont soulevées par cette demande sur le plan commercial et sur le plan juridique. Certains aspects fondamentaux n’ont jamais été abordés en profondeur telles la notion de rétroactivité sur le niveau du contingent tarifaire (retour à 95 millions d’œufs ou plus) ainsi que les conséquences économiques reliées à ce changement. Pour l’Office national, le dossier le plus urgent pour le moment concerne la gestion des contingents tarifaires. 6.4 Négociations de l’Organisation mondiale du commerce Pour les productions sous gestion de l’offre, le pilier de l’accès aux marchés est l’enjeu principal de l’actuelle ronde de négociation de l’OMC. L’entente intervenue en juillet 2004 introduisant le concept de produits sensibles et la possibilité de leur appliquer un traitement particulier quant aux aspects concernant l’accès aux marchés devrait, selon le Syndicat, permettre au Canada de préserver les mécanismes nécessaires à la gestion de l’offre. Dans le secteur des œufs d’incubation, le gouvernement canadien a certains atouts qu’il pourrait utiliser lorsque viendra le temps de discuter des modalités concernant le traitement des produits sensibles tels le niveau des contingents tarifaires et les tarifs intra contingent.

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Le Syndicat poursuivra son implication au sein du Comité de coordination de la stratégie GO5 dans le but de s’assurer que les résultats des négociations soient bénéfiques pour les producteurs d’œufs d’incubation. 6.5 Programme canadien de qualité des œufs d’incubation Au cours des prochaines années, le Syndicat poursuivra l’application de son plan d’aide à l’implantation du Programme canadien de qualité des œufs d’incubation à la ferme. Il prévoit compléter la formation des gestionnaires et des ouvriers, offrir un support téléphonique aux entreprises qui adhèrent, effectuer une visite de suivi des sites en phase d'implantation et effectuer un pré-audit des sites ayant terminé l’implantation du Programme. 6.6 Agroenvironnement Le Syndicat travaillera pour les prochaines années aux éléments suivants touchant l’environnement : fournir aux producteurs l’information pertinente et adaptée à la réalité du secteur, épauler les producteurs dans leurs démarches personnelles quant à l’entreposage des fumiers, poursuivre l’analyse des options concernant la disposition des fumiers et suivre de près les discussions relatives à l’application et/ou la modification du Règlement sur les exploitations agricoles (REA). Le Syndicat veut s’assurer que les producteurs pourront procéder aux aménagements de leurs installations pour répondre aux besoins du marché et que les contraintes réglementaires ne viennent affecter la position concurrentielle du secteur. 6.7 Santé animale et salubrité des aliments Plan d’urgence En 2004, un Comité québécois de coordination des mesures d’urgence en santé animale a été créé. Il regroupe des représentants de tous les secteurs de la filière avicole québécoise dont le syndicat. Il a comme objectif d’identifier les enjeux quant à la prévention des maladies et à la gestion de crises liées à la santé animale et l’élaboration d’un plan intégré pour faire face à une éventuelle crise. Ces travaux se réalisent en complément avec ceux initiés par les offices nationaux avicoles, les partenaires de l’industrie et l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Règlement sur les couvoirs L’Agence canadienne d’inspection des aliments travaille à la révision du Règlement sur les couvoirs. Elle voudrait notamment amender la définition de troupeaux approuvés fournisseurs de couvoirs afin d’y inclure des exigences nationales en matière de dépistage de salmonelles. Selon le Syndicat, le dépistage des salmonelles au niveau des troupeaux reproducteurs se fait au début de la chaîne d’approvisionnement. Les producteurs ne doivent pas assumer tous les coûts. Enfin les normes qui pourraient être imposées devraient également être les mêmes pour les produits importés. Le bien-être des animaux Suite à l’offensive médiatique du groupe PETA pour la défense des animaux en 2003, le Syndicat s’interroge sur les différentes actions qu’il devra entreprendre pour rassurer les consommateurs quant au bien-être des animaux. Les éléments analysés seront les pratiques de production, la mise en place d’un programme et/ou la formation d’un organisme provincial ou national chargé de traiter ces questions.

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EN CONCLUSION Le Syndicat s’affaire à revoir périodiquement les structures et mécanismes qui soutiennent le secteur des œufs d’incubation afin de s’adapter à l’environnement changeant dans lequel les producteurs et leur industrie doivent évoluer. Les interventions du Syndicat au chapitre des règlements, des politiques des conventions mises en place en vertu du Plan conjoint et de l’Entente fédérale-provinciale donnent, selon le Syndicat, les bases de l’encadrement nécessaire à une mise en marché efficace et ordonnée du produit visé. Ces interventions contribuent à l’amélioration de la position concurrentielle du secteur. 7. LES ATTENTES ET LES COMMENTAIRES DES INTERVENANTS Le président des Couvoiriers du Québec inc. insiste sur l’importance de l’enjeu entourant le système d’attribution des contingents tarifaires au Canada. Le fonctionnement actuel peut créer des déséquilibres qui nuisent à une mise en marché ordonnée des œufs d’incubation de type chair, au niveau national. Il rappelle que les couvoiriers ont l’obligation d’importer 90% de leurs contingents tarifaires sinon ils s’exposent à des pénalités. De plus, lorsque les couvoiriers n’arrivent pas à importer les contingents auxquels ils ont droit, ils se trouvent désavantagés par rapport à leurs compétiteurs quant aux prix payés pour les œufs d’incubation. D’autre part les couvoiriers doivent acheter le maximum de la production québécoise. Les couvoiriers demandent au Syndicat de tenir compte de ces contraintes. Concernant l’impact du départ de l’Alberta sur le contrôle de la production nationale, on apprend que le contrôle de la production nationale par l’Office passe de 90% à 79%. Relativement à la diminution prononcée du nombre de producteurs d’œufs d’incubation type chair, au Québec, de 1994 à 2004 (de 61 à 47), comparativement à la stabilité du nombre dans d’autres provinces telles l’Ontario et la Colombie-Britannique (86 et 62 respectivement pour cette période), elle serait due aux regroupements des entreprises. Concernant le respect des normes par les importateurs quant à la salubrité et l’innocuité des œufs importés, le président des Couvoiriers du Québec inc. mentionne que les couvoiriers exigent des données qui confirment la salubrité et l’innocuité de ces œufs importés. 8. L’ANALYSE ET LES COMMENTAIRES La Régie veut d’abord souligner la contribution positive du Syndicat et des intervenants à l’évaluation périodique des interventions de l’administrateur du plan conjoint dans la mise en marché des produits visés par le plan. La qualité des présentations et des suggestions reflète un climat de concertation susceptible de favoriser l’application des pouvoirs du plan dans le meilleur intérêt de la production, de l’industrie et des intervenants concernés. La Régie remarque que le Syndicat s’implique dans plusieurs dossiers stratégiques susceptibles d’influencer l’orientation et le développement de la production et de la mise en marché des œufs d’incubation au Québec et même au Canada; c’est le cas, entre autres, pour les dossiers de la recherche, de la qualité et de l’innocuité du produit et du contrôle de la mise en marché des œufs inaptes à l’incubation. Ces implications démontrent, aux yeux de la Régie, une vision globale et à long terme du développement de la production et de la mise en marché qui doit être soutenue et encouragée. La Régie observe de plus que le Syndicat entretient des liens étroits et réguliers avec l’ensemble des producteurs visés par le plan en les informant, en les impliquant dans les orientations et en leur fournissant des services personnalisés.

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Cette stratégie contribue certainement à maintenir regroupées, sur la base d’intérêts communs, des catégories différentes de producteurs qui, a priori, pourraient mettre en évidence des intérêts particuliers et spécifiques (producteur, producteur-couvoirier, producteurs d’oeufs d’incubation de poulets à chair, producteurs d’œufs d’incubation de poules pondeuses). Le Syndicat doit continuer ses efforts pour que chacune des catégories de producteurs puisse trouver sa place et soit soutenue par l’ensemble de la structure regroupant les producteurs visés par le plan. Le Syndicat et certains intervenants ont souligné des menaces qui peuvent avoir des conséquences déterminantes sur le développement de la production et de la mise en marché des œufs d’incubation au Québec et au Canada en identifiant spécifiquement la diminution du nombre de provinces et du pourcentage de la production régi par l’Office canadien depuis le retrait de l’Alberta de l’Entente nationale et les négociations de l’OMC. La Régie est sensible aux impacts possibles de ces deux dossiers sur le développement de l’industrie du Québec, en particulier concernant l’Entente fédérale-provinciale sur les œufs d’incubation. La Régie, l’un des signataires de cette entente, appuie les efforts du Syndicat et interviendra auprès des organismes qui sont ses homologues dans les autres provinces pour que soient consolidée l’efficacité de l’Entente fédérale-provinciale. Relativement aux cibles stratégiques et aux priorités présentées par le Syndicat pour ses interventions futures, la Régie évalue que le tout aurait avantage à être articulé et priorisé dans une planification stratégique qui permettrait d’en évaluer périodiquement le cheminement et les résultats. Par ailleurs, la Régie n’a pas été informée que le Syndicat avait donné suite à sa recommandation de se doter d’indicateurs lui permettant de mesurer périodiquement l’efficacité et l’opportunité de ses interventions. 9. LES RECOMMANDATIONS La Régie recommande au Syndicat de discuter avec l’association accréditée qui représente les couvoiriers du Québec des suggestions et recommandations contenues dans sa présentation à la Régie lors de la séance publique pour en comprendre la portée et en évaluer la faisabilité. La Régie incite le Syndicat à maintenir sa vigilance et son implication active dans les dossiers qui menacent le développement de la production et de la mise en marché des œufs d’incubation, soit la représentativité et l’efficacité de l’Entente fédérale-provinciale sur les œufs d’incubation et les négociations de l’OMC. La Régie recommande au Syndicat de traduire dans une planification stratégique ses cibles stratégiques et ses priorités pour les prochaines années, incluant les moyens de mise en œuvre, les échéanciers et les indicateurs qui permettraient d’en évaluer périodiquement les résultats. __________________________________ _________________________________ Jean-Claude Blanchette Lise Bergeron __________________________________ Denys Duchaine