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Le WiFi aux populations via la lampe solaire en Afrique du Sud N° 73 / Août-Septembre 2014 Le magazine des télécommunicaons de l’Afrique francophone France METRO : 4,50 € • BEL/LUX : 4.80 € SUISSE : 7 FS • CAN : 8 $ CAD • MAR : 55 mad TUN : 9,8 tnd • Zone CFA/A : 3500 FCFA Zone CFA/S : 3000 FCFA Le Bénin, un exemple en Afrique « Je sais exactement ce que je veux faire après l’UIT » D r Hamadoun I. Touré DOSSIER PAYS Djalil ASSOUMA, PDG de BENIN TELECOM Robert Aouad, DG de ISOCEL Kennedy Melamu, CEO de MTN BÉNIN

exactement ce que je veux faire après l’UIT marques sont plus connues – Huawei, ZTE, etc. Pendant une conférence internationale sur les TIC, j’ai entendu quelqu’un résumer

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Le WiFi aux populations via la lampe solaire en Afrique du Sud

N° 73 / Août-Septembre 2014

Le magazine des télécommunications de l’Afrique francophone

France MET

RO : 4,50 €

• BEL/LUX

: 4.80 €SU

ISSE : 7 FS • CA

N : 8 $ C

AD

• MA

R : 55 m

ad T

UN

: 9,8 tnd • Zone C

FA/A

: 3500 FCFA

Zone C

FA/S : 3000 FC

FA

Le Bénin, un exemple en Afrique

« Je sais exactement

ce que je veux faire

après l’UIT »

Dr Hamadoun I. Touré

DOSSIER PAYS

Djalil ASSOUMA, PDG de BENIN TELECOM

Robert Aouad, DG de ISOCEL

Kennedy Melamu, CEO de MTN BÉNIN

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 3

Editorial

Les Chinois ont changé la donne

n Afrique, le vocable Chinetok désigne les produits no name, peu coûteux, accessibles en quantité mais très discrets en qualité. Rien qu’au niveau des biens de consommation, faites un tour au marché Joutia de Derb Ghallef à Casablanca (le para-

dis des pirates, à ce qu’on dit) ou à Lagos (vaste marché) pour vous convaincre, s’il en était be-soin. Les tablettes de nos « inventeurs » africains, les disques durs et CD/DVD, les smartphones tournant pour la majorité sous androïd, les télé-phones… à trois, voire quatre puces ne sont-ils pas disponibles à un grand nombre grâce au parc industriel de haute technologie de Shenzhen ?

Dans une interview que j’ai lu quelque part, Vérone Mankou, le célèbre inventeur congolais, avait ironisé en ces termes : « Je produis ma ta-blette, juste à côté de là où les iPhones sont produits », à la question de savoir pourquoi les fameuses Way-C étaient manufacturées dans l’empire du Milieu ? Au delà du sourire que cette réflexion peut susciter, je pense qu’il était en train de faire la révélation d’une nouvelle donne mondiale en matière d’équipements, disons plus simplement de production des biens dans les TIC. Les Afri-cains ont compris que les Occidentaux ne font que concevoir, et s’attachent les services d’un bon équipementier chinois pour produire. Le made in (fabriqué par) est réinventé. C’est dé-sormais conçu par X et fabriqué en Chine pour tout le monde. Pourquoi être une exception alors qu’on a peu de moyens  ? Plutôt que de créer des marques fortes, ce qui est important dans ce monde globalisé, c’est la production « grand tirage » à Shenzen. Une fois conçu ailleurs, tout

bien peut être fabriqué en Chine qui dispose de compétences et d’une flexibilité sans pareil dans les partenariats de production.

Côté «  infras  », c’est pareil sauf que les marques sont plus connues – Huawei, ZTE, etc. Pendant une conférence internationale sur les TIC, j’ai entendu quelqu’un résumer la situation comme suit : « Les Occidentaux, en particulier les Américains, ont le leadership des innovations mais les Chinois ont le leadership des solutions… » Bon marché sentant. Deux modèles différents s’y op-posent. Côté occidental, on propose la solution, tant que les moyens ne sont pas trouvés, le projet ne s’exécute pas. Côté chinois, on va au charbon même dans la recherche de financement et la construction de sites pour ne vendre que de simples équipements. En ce qui concerne le CDMA et les projets de pose de fibres optiques les marchés sont en grand nombre soufflés par les Chinois. Et c’est peu dire !

Comment font-ils, ces Chinois pour être aussi efficaces  ? C’est tellement intéressant de coopérer avec eux que certains donneurs d’ordres africains oublient qu’à la fin il faut payer quand même. Et oui, à un moment donné, il faut sortir le carnet de chèques pour s’acquitter de la va-leur de la commande. Aussi abordable soit-elle, dans les TIC ça se chiffre, pour les opérateurs et agences gouvernementales par exemple, à des millions de dollars. Je connais un opérateur en Côte d’Ivoire qui a ses comptes bancaires bloqués par un grand équipementier chinois. Tant que la traite mensuelle de l’équipemen-tier chinois ne passe pas de débit autorisé, et ce par décision de justice. Business is business, que croyez-vous ? y

E

Par Serge Patrick Séry

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 734 x Août/Septembre 2014

3 x Les Chinois ont changé la donne

10 x Privatisations : quand les raisons et les intérêts divergent

12 x Le câble sous-marin du BRICS bientôt achevé

13 x Prysmian Group s’associe à africa telecom people 2014

14 x TELECOMS, MEDIAS, TECHNOLOGIES : Les grandes tendances 2014 de Deloitte en Afrique

16 x La Fondation MTN Congo construit un centre médico-social au bénéfice des personnes du 3ème âge et retraitées !

18 x L’éternelle privatisation de Nitel

20 x Georges Akoury : « Nous continuons la phase d’extension de notre réseau »

30 x La Côte d’Ivoire identifie les cybercafés pour contrer les cybercriminels

32 x Les PNHD des pays émergents, signe d’une nouvelle vague ?

34 x MTN n’abandonne pas son rêve d’expansion en Inde

41 x Tigo maintient la croissance, Orange se stabilise et Expresso recule dans le mobile

52 x Bharti Airtel discute avec ATC et Eaton Towers pour ses tours télécoms en Afrique

53 x MTN améliore son réseau à Johannesburg via les lampadaires urbains

54 x Afrique du Sud : le Wi-Fi aux populations rurales via la lampe solaire

55 x Tunisie Télécom troque des kilos d’ordures contre des GB d’Internet mobile

56 x MTN CI signe avec Western Union et étend la portée de son Mobile Money

57 x Le Rwanda aux portes de la 4G

58 x Un nouveau statut pour la Fondation MTN Côte d’Ivoire

60 x Cameroun : L’Etat voudrait contrôler les dépenses télécoms des services publics

62 x Viettel Cameroun choisit le nom commercial Nexttel

63 x Orange Cameroon prépare la concurrence avec l’arrivée de Viettel

64 x Nigeria : Glo, actuel grand gagnant de la portabilité

66 x L’argument probant de la réduction des coûts

SOMMAIRE

22 x Téléphonie : lueurs et leurres des opérateurs historiques en Afrique

24 x Guinée : le redressement de la Sotelgui piétine

26 x Tchad : Sotel dernière de la classe

28 x Egypt Telecom : L’opérateur historique n’a pas dit son dernier mot

DOSSIER : OPÉRATEURS HISTORIQUES

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 5

Numéro 73

Août/Septembre 2014www.reseautelecom.com

Réseau Télécom Network est édité par la Société Africaine d’Editions, de Publication de Presse et de Communication. SARL de CFCA 10.000.000 – RC

No 27.433-B Cotonou – Bénin Directeur Général : Serge Patrick Sery

Abidjan CC No 0524448 C. RC No CI-Abidjan B-3316.

Plateau Tour BIAO - 13ème étage, porte 1301 25 BP 10 57 Abidjan 25

Tél : +225 20 30 00 71/72/73 Fax : +225 20 30 00 74

Opérateur Médiamania Sàrl - 6 rue de Léman

1201 Genève - Suisse Tél : +41 22 301 96 15 Fax : +41 22 301 96 10www.mediamania.pro

Directeur de la publication Oswald Louéké

[email protected]

Rédaction Agence Ecofin

Rédacteur en chef : Beaugas-Orain Djoyum Ont collaboré à ce numéro :

Agence Ecofin, Muriel Edjo, Assongmo Necdem, Stephen Okwomkor, Dany Bidjo, Serge Patrick

Séry, Jean-Michel Huet (BearingPoint).

Directeur ClientèleCélestin Kouamé Komenan

Mob: +225 02 28 26 [email protected]

AbonnementsThérèse Bakayoko

[email protected] : +225 20 30 00 75 - Cel : +225 01 00 13 73

Direction artistique : Jérémie Flaux Réalisation web : Christian Zanardi

Relecture et corrections : Xavier Michel

Impression Rotimpres, Aiguaviva, Espagne.

Diffusion Internationale

Vente au numéro Pagure Presse - 12 place Henri Bergson

F-75008 Paris Tél : +33 1 44 69 82 82 Fax : +33 1 45 22 12 51

Autorisation No 381 MISAT/DC/DA/SCC

Dépôt légal A parution Cotonou 2014

INTERVIEW

DOSSIER BÉNIN

36 x Hamadoun Touré : « En RD Congo, l’on entre à présent dans l’ère de la société de l’information »

42 x Le Bénin, un exemple en Afrique

46 x Djalil Assouma : « Bénin Télécoms SA deviendra un hub sous-régional »

48 x « Fournir à court terme des services d’accès à haut débit et de qualité mais à des tarifs encore plus attractifs »

50 x Kennedy Melamu : « Notre leadership ne se décrète pas, il se constate sur le terrain »

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 736 x Août/Septembre 2014

Mouvements et nominations

« Début d’une nouvelle aventure comme directeur des opérations (Chief Operations Executive) du groupe MTN. Au siège social. Ce sera un défi inté-ressant. » C’est ce que Zunaid Bulbulia a écrit sur son profil Twitter le 2 août 2014. Alors qu’il était encore il y a peu PDG de la filiale sud-africaine

du groupe, une note de Sifiso Dabengwa, le président et CEO du groupe, l’a propulsé à ses nouvelles fonctions. Dans ses nouvelles attributions, il est confié à Zunaid Bulbulia la mission de susciter davantage la croissance internationale du groupe dans plusieurs de ses marchés à fort potentiel. Il est remplacé à ses anciennes fonctions par Ahmad Farroukh, ancien président directeur géné-ral de la filiale du Nigeria.

La société Business Connexion Group (BCX) a désigné Isaac Mophatlane au poste de président directeur général. La nomination a pris effet le 1er août 2014. Isaac Mophatlane remplace à ce poste Benjamin Mophatlane, son frère. Avant sa désignation à la tête de l’entreprise, le nouveau

PDG était chef des ventes et du marketing et directeur du groupe pour la division Canoa. Son frère et lui sont les co-fondateurs du groupe BCX en 1996. Il se nommait alors Business Connexion. Tony Ruiters, le président de BCX pense qu’Isaac Mophatlane a une forte compréhension de la compagnie, de ses opérations. Pour lui, sa désignation comme PDG n’était qu’un choix naturel.

L’ancien président directeur général de Micro-soft, Steve Ballmer, a quitté le comité directeur de l’entreprise technologique. Nouveau pro-priétaire de l’équipe de basket-ball Los Angeles Clippers, il a décidé de mettre à profit ce temps pour se consacrer à son nouveau projet. Dans

un courrier envoyé à Satya Nadella, la présidente directrice générale de Microsoft, Steve Ballmer explique que l’acquisi-tion de l’équipe des Los Angeles Clippers est une contribution civique qui va lui prendre beaucoup de temps.

Depuis le 4 Septembre 2014, Vincent Lobry est le DG de Telkom Orange au Kenya. Il remplace Mickael Ghossein récemment nommé premier vice-président d’Orange Business Services, Moyen-Orient. Selon Eddy Njoroge, le président du conseil d’administration de l’entreprise, la

nomination de M. Lobry intervient dans un contexte où l’indus-trie se prépare à la concurrence. Le nouveau promu était depuis octobre 2009 le vice-président exécutif d’Orange Polska (Pologne) en charge de la stratégie, du marketing et de la convergence.

La fille du président Jacob Zuma, Thuthukile Zuma, a été nommée au courant du mois de juillet dernier comme chef de cabinet du ministre sud-africain des Postes et Télécommunications. Âgée de 25 ans, elle est passée du poste d’agent de liaison public, à cette nouvelle fonction en deux

mois seulement. Diplômée de l’université de Witwatersrand en Anthropologie, l’ascension fulgurante de la plus jeune fille de Dlamini-Zuma, l’ex-femme du président de la République dans la fonction publique, a suscité une vive contestation dans la presse locale.

Gifty Bingley est le nouveau directeur de la communication d’entreprise de Tigo Ghana. Elle a été débauchée de Vodafone où elle était déjà chargée de la gestion des équipes de communi-cation interne et externe. Avant cela, elle a tra-vaillé à l’ambassade de grande Bretagne à Accra

où elle était chargée de la gestion de la diplomatie sur un large éventail de questions politiques, y compris le développement de plusieurs projets bilatéraux visant à renforcer les institutions de l’Etat et l’amélioration du niveau de vie au Ghana.

ZUNAID BULBULIA, MTN

ISAAC MOPHATLANE, BCX

STEVE BALLMER, MICROSOFT

VINCENT LOBRY, TELKOM ORANGE, KENYA

THUTHUKILE ZUMA, AFRIQUE DU SUD

GIFTY BINGLEY, TIGO GHANA

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 7

« Nous avons une situation très incroyable aujourd’hui. Un boeing qui disparait avec plus de 300 passagers à bord sans aucune trace (…) On utilise encore la technologie des années 40 où il faut trouver la boîte noire d’un avion pour savoir ce qui s’est passé. Or, nous sommes quand même au troisième millénaire avec toutes les évolutions. A l’heure du cloud, on aurait pu mieux faire que cela. »

« Vos intrusions récurrentes dans les secteurs de la télédistribution, de la télédiffusion et de la radiodiffusion sans implication de mon minis-tère sont abusives, illégales et inacceptables, car aucune confusion n’est possible. »

« Je pense que WhatsApp constituera la prochaine plateforme globale de messagerie texte. Je pense que pour WhatsApp nous avons l’opportunité de connecter 2 à 3 mil-liards de personnes. »

Des chiffres...

…et des mots…

Dr Hamadoun Touré, secrétaire général de l’UIT, sur la disparition non-élucidée du vol MH370 de la Malaysia Airlines le 8 mars 2014.

Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias parlant de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre des PT-NTIC, au sujet du retrait de la licence de STARTIMES MEDIA RDC. Finalement, le retrait de cette licence sera effectué comme le réclamait le ministre en charge des PT-NTIC, après avis de la Primature.

Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook qui a acquis WhatsApp en 2013.

Chaque mois, plus d’un milliard d’utilisateurs uniques consultent YouTube et ceux-ci regardent tous les mois plus de six milliards d’heures de vidéo sur YouTube, soit presque une heure par personne sur terre. De même, YouTube affirme que 100 heures de vidéo sont mises en ligne chaque minute sur sa plateforme. En rappel, 80% du trafic YouTube est généré hors des États-Unis.

1 milliard

1,15 milliard 500 millions

58,4 millionsEn dollars, ce montant est celui de l’argent que l’opé-rateur de téléphonie mobile Mobinil réclame à son concurrent Etisalat Egypt. La filiale du groupe français Orange a porté plainte contre celle du groupe émirati pour refus de paiement de frais d’interconnexion.

Le groupe sud-africain des télécommunica-tions MTN cherche à rapatrier ses dividendes de Syrie et d’Iran évalués à 1,15 milliard de dollars. L’argent est bloqué dans les deux pays du fait des sanctions internationales.

La filiale égyptienne du groupe émirati des télécommunications Etisalat a décidé de réaliser une introduction en bourse d’un montant global de 500 millions $, ce qui serait la plus grosse opération d’ouverture de capital réalisée sur l’Egyptian Exchange au cours des cinq dernières années.

« Comment peut-on imaginer qu’un minis-tère se livre à la conception et à la réalisation d’un plan social d’une entreprise publique industrielle et sociale dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière ? Le plan social d’une telle entreprise doit obéir aux règles de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, ndlr). Ce plan social est illégal et injuste, parce qu’il ne répond pas aux disposi-tions de l’OHADA. »Ismael Baldé, PCA de Sotelgui, au sujet du plan social mis en place par le ministre des TIC pour dédommager les employés.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 738 x Août/Septembre 2014

Informaticiens en chômageEn France, le seuil des 40 000 chômeurs informaticiens de catégorie ABC a une nouvelle fois été dépassé en juillet 2014. La forte hausse est observée depuis juillet 2014 et la prudence des entreprises dans les projets d’embauches ont contribué à dégrader la situation de l’emploi dans le secteur, explique Zdnet. Depuis fin 2008, et le début de la dernière crise économique, le chômage des informaticiens est reparti à la hausse. D’après les experts, le niveau demeure néanmoins, pour le moment, inférieur à celui atteint après l’éclatement de la bulle Internet. Une période durant laquelle le nombre de demandeurs d’emplois a ainsi nettement franchi le cap des 40 000, rappelle Zdnet.

Le graphique

Burkina Faso : le nombre d’abonnés à Internet a doublé dans le pays en 2013L’Autorité de régulation des communications et des postes (ARCEP) du Burkina Faso a publié son dernier rapport sur le segment Internet du pays. Il ressort que le nombre total d’internautes burkinabés est passé de 519 526 au 31 décembre 2012, à 1 541 422 au 31 décembre 2013. Soit une progression de 180%.Chez les opérateurs, c’est l’Office national des télécom-munications Onatel qui compte le plus grand nombre d’internautes. En 2012, le nombre qui était de 75 000 abonnés est passé à 1 013 046 abonnés au 31 décembre 2013. Airtel Burkina Faso conserve la seconde place avec 432 759 internautes en 2013 contre 458 085 un an plus tôt. Telecel Faso, qui utilise encore la 2G, ferme le classement avec 70 264 abonnés Internet au 31 décembre 2013, contre 61 413 en 2012.Cette croissance soutenue du parc d’internautes dans le pays, plusieurs acteurs locaux des télé-coms l’attribuent à l’engouement pour l’internet mobile, qui enregistrait 1 516 069 clients à la fin de 2013. L’ADSL n’ayant plus qu’une infime part du marché de l’internet.

Maurice : le ministre invite les internautes à dénoncer les escroqueries sur le débit InternetLors du lancement de la zone Wi-Fi de la gare routière de Victoria, à Port Louis, Tassarajen Pilay Chedumbrum, le ministre des TIC, a invité les populations à revendiquer leur droit à de meilleurs services Internet. « Du moment que vous avez de bonnes raisons de croire que vous n’obtenez pas la qualité de connexion Internet pour laquelle vous avez payé, allez rapporter le cas à l’ICTA », a-t-il conseillé, conformément au nouveau règlement, entré en vigueur le 1er mai dernier et qui stipule que l’opérateur est obligé de fournir aux clients la connexion Internet mentionnée dans le contrat.

Pour le ministre, rapporter de tels cas « est une façon de nous aider à fournir un meilleur service ». Avec l’ambition du gouver-nement de faire de Maurice le pays le mieux connecté au monde, Tassarajen Pillay Chedumbrum explique que l’Etat mène divers projets pour améliorer l’accès des populations au haut débit : « Ne pas dénoncer ces escroqueries des opérateurs sur les débits Internet serait contribuer à ne pas faire avancer les choses dans le sens que voudrait l’Etat. »

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 9

EN HAUSSEBENOÎT JANIN, DG TIGO TCHAD

Le directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Tchad, a lancé la 4G en phase test le 17 juillet 2014 à N’Djamena. Benoît Janin, qui veut contrer la 3G et 4G dont Airtel vient d’acquérir la licence, a exprimé sa fierté que Tigo Tchad soit « la première opération du groupe Millicom en Afrique

à lancer ce projet 4G (LTE) et nous sommes encore plus fiers d’être le premier opérateur de la zone CEMAC à lancer cette technologie, la plus avancée afin de permettre au Tchad de devenir l’un des leaders du développement technologique sur le continent ».

TASSARAJEN PILLAY CHEDUMBRUM, MAURICELe ministre mauricien des Télécommunications, Tassarajen Pillay Chedumbrum, garant du projet Intelligent Mauritian Partnership Programme, va procéder au lancement de l’internet Wi-Fi dans toutes les principales gares routières du pays. La première de la liste a été la gare routière de Victo-

ria, à Port Louis. Le programme, qui s’appuie sur des bornes Wi-Fi bientôt disposées dans tout le pays, permettra aussi un accès au haut débit dans les hôpitaux, les collèges, les écoles, etc.

MOUSTAPHA SABOUN, DG DE L’ART RCAC’est à Moustapha Saboun, le directeur général de l’Agence de régulation de télécommunications (ART) que les autorités de Centrafrique ont confié l’opération d’identification des abonnés au mobile. Lors de la conférence de presse tenue le 26 juillet dernier, le patron du régulateur télécoms a inter-

pellé les opérateurs de téléphonie mobile présents en République centrafricaine – Orange, Telecel, Moov, Azur – sur la nécessité de la réussite de cette action qui rentre dans le cadre de la sécurisation du pays.

ALAIN KAHASHA, DG AIRTEL NIGERLe directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Airtel, Alain Kahasha, a obtenu la licence des télécommunications 3G dans le pays. La tech-nologie permettra à la société, filiale du groupe indien des télécommunications Bharti Airtel, de fournir des communications de qualité supérieure

à ses consommateurs. Les abonnés de l’opérateur pourront bientôt faire l’expérience de la VoIP, du chat vidéo et bien d’autres services innovants. La nouvelle licence 3G d’Airtel Nigeria a été reçue le 22 juillet 2014. Elle est valide pendant quinze ans.

KARIM ZAZ, EX- DG D’INWI Les plaintes de Maroc Telecom et Méditel contre l’ex-président directeur général d’Inwi, accusé de détournement de trafic de télécommunications internationales, ont été jugées recevables par la chambre correctionnelle de Casablanca. Ce qui veut dire que le procès de l’ex-patron d’Inwi

et de ses onze co-accusés pour faux et usage de faux, atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données, abus de confiance, escroquerie détournement de trafic télécom interna-tional… peut commencer. Arrêté en mars dernier, Karim Zaz a déjà passé quatre mois en prison.

OYE GUILAVOGUI, SOTELGUI Une fois de plus, les travailleurs de la Société nationale des télécommunications de Guinée (Sotelgui) exigent le départ d’Oye Guilavo-gui, le ministre des Télécommunications. Ils lui reprochent une fois de plus une mauvaise gestion de la crise sociale qui prévaut chez l’opé-

rateur historique depuis sa faillite en 2012. Le 10 juillet dernier, ils ont convergé vers le palais présidentiel pour attirer l’attention d’Alpha Condé sur les intentions affichées du ministre des TIC de ne pas respecter le contrat social signé entre la direction de la Sotelgui et les travailleurs.

JEAN LOUIS BEH MENGUE, DG ART CAMEROUN Depuis près d’un mois, la qualité des services de télécommunication de l’opérateur de téléphonie mobile Orange laisse à désirer. Malgré les di-verses plaintes des consommateurs, le directeur de l’Autorité de régulation des télécommunica-tions, Jean-Louis Beh Mengue, reste sourd. Ce

n’est pas la première fois que l’absence du régulateur télécom est décriée. La structure n’a jusqu’ici, depuis sa création, jamais pro-duit un rapport sur l’état des télécommunications au Cameroun. Ses sanctions contre les opérateurs restent timides.

SIPHO MASEKO, PDG TELKOM Le président directeur général de l’opérateur des télécommunications Telkom fait l’objet d’une enquête de la police de Johannesburg. Il est soupçonné d’avoir utilisé un certificat d’immatriculation clonée pour la Range Rover de couleur noire qu’il conduit. S’exprimant face

à la presse, le porte-parole de la ville de Johannesburg, Nthatisi Modingoane, a précisé que toutes ces allégations feront l’objet d’une étude minutieuse afin d’établir leur véracité. Wayne Minnaar, le porte-parole du commissaire de police, a ajouté que l’affaire était sous le coup du secret de l’enquête.

EN BAISSE

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7310 x Août/Septembre 2014

GEstion publiquE

Dès les années 2000, après la libéralisation du secteur national des télécommunications dans plusieurs pays d’Afrique, plusieurs

opérateurs historiques commencent à rencontrer des difficultés financières qui mettent en péril leur survie. Afin d’éviter que les Etats africains qui les

détiennent  – d’abord pauvres  – ne prennent le risque de dépenser trop d’argent pour les main-tenir à flot, la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), sous les conseils de l’Union internationale des télécommunica-tions (UIT), privilégient alors la privatisation. En cédant une partie de leur capital ou la totalité à des investisseurs privés, les institutions financières internationales pensent que l’Etat pourra gagner simultanément sur deux tableaux. Non seulement il réussira à préserver des emplois, mais il pourra aussi jouir d’une importante rentrée pour le Trésor public. Au Ghana, le président de la République de l’époque, John Kuffuor, met-tra en pratique le conseil en lançant le processus de privatisation de l’opérateur historique Ghana Telecom en 2002, après la fin du contrat exclusif de Telekom Malaisia, partenaire de l’Etat à 30%, jugé défaillant. Malgré les protestations du Sénat quant à la cession qui a suivi de Ghana Telecom à Vodafone, John Kuffuor a considéré que l’opéra-tion était fondée et bienvenue. Dans un commu-

Dans plusieurs pays d’Afrique où le gouvernement a cédé une partie ou l’entièreté de l’opérateur historique des télécommunications, le débat sur le bienfondé de cette opération ne tarit pas. Alors que l’Etat y voit un moyen de protéger des emplois et de renforcer l’économie nationale, d’autres parties y voient une mise en danger des intérêts du pays.

Par Muriel Edjo

Malgré les protestations du Sénat quant à la cession de Ghana

Telecom à Vodafone, John Kuffuor a considéré que : « Dans le cadre de la vente de Ghana Telecom à Vodafone,

mon gouvernement ne doit aucune excuse à n’importe qui dans le pays. »

Privatisations : quand les raisons et les intérêts divergent

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 11

GEstion publiquE

5 En cédant une partie de leur capital ou la totalité à des investisseurs privés, les institutions finan-cières internationales pensent que l’Etat pourra gagner simultanément sur deux tableaux.

niqué, il avait déclaré : « Dans le cadre de la vente de Ghana Telecom à Vodafone, mon gouvernement ne doit aucune excuse à n’importe qui dans le pays ou à l ’extérieur du pays. Et définitivement, rien de mal n’a été fait. »

La protection des employésDu côté du Tchad, la nouvelle privatisation de la Société nationale des télécommunications (So-tel), lancée cette année, se poursuit malgré toutes les oppositions des députés qui estiment qu’elle met en danger la sécurité sociale des employés.

« Depuis sa création en 1998, la Sotel n’a bénéficié que des faveurs de l ’Etat pour son évolution. Toute sa difficulté réside au niveau des factures non payées par ses clients. Sur les 733 millions FCFA pour la facturation mensuelle, seulement 263 millions FCFA ont été recouvrés du fait que l ’Etat tchadien, qui est le grand client, ne paie pas la facture de ses consom-mations (…) La seule alternative qui prévaut pour la survie de cette société est sa privatisation car elle absorbe plus d’argent qu’elle n’en génère ». Pour les parlementaires, qui ne sont pas très favorables à la privatisation de Sotel, l’opération n’est intéres-sante que si l’Etat respecte le pacte social signé en 2014 et qui prévoit le paiement d’une prime inci-tative de départ aux agents ayant moins de quinze ans ou plus d’ancienneté.

Au Bénin, les travailleurs de Libercom, la branche mobile de Bénin Télécom, ne veulent même pas entendre parler de la privatisation de l’opérateur qui est pourtant sur le rail depuis cette année. À travers leur syndicat, les employés ont fait savoir au gouvernement leur opposition. Lors d’une assemblée générale, Moïse Sedjro, le représentant de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), a expliqué que dès qu’une structure privée aura réussi à s’approprier Libercom, la première des choses qu’elle fera c’est de licencier d’abord les anciens agents qui ont déjà effectué une longue carrière dans la maison et représentent une importante masse salariale.

Les intérêts de l’EtatAu Nigeria, la privatisation de l’opérateur histo-rique Nitel a également suscité de la contestation. Alors que le gouvernement y voit toujours un moyen d’éponger les dettes de l’entreprise et de créer des emplois, les sénateurs pensent que c’est brader un grand potentiel économique de l’Etat. Pour le sénateur Gbenga Obadara, le président du comité de privatisation, «  comme les gens qui représentent les Nigérians dans divers districts séna-toriaux, nous avons pensé qu’il conviendrait de ne pas permettre que Nitel soit vendu sans avoir de faits empiriques pour corroborer ce qui nous a été dit. (…) Nitel est une organisation majeure du gouverne-ment, mal gérée par les administrations passées (…) Aucune nation ne vendrait son atout majeur et dans le cas de Nitel, il ne faut pas jeter le bébé avec l ’eau du bain. Si vous regardez les meilleures pratiques internationales aujourd’hui, c’est le partenariat pu-blic-privé (PPP) ou de concession (…) Grâce à cette méthode, plus de personnes seront employées à travers le pays et le PIB du pays sera également augmenté. À la fin du mandat du concessionnaire, le pays héritera d’une bonne entreprise de télécommunications qui fonctionnera bien, en mesure d’être cotée à la bourse et les Nigérians pourront acheter des participations ». y

Au Nigeria, la privatisation de

l’opérateur historique Nitel a également

suscité de la contestation.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7312 x Août/Septembre 2014

EquipEmEnts

Le câble sous-marin du BRICS bientôt achevéPar Muriel Edjo

B ientôt, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud n’auront plus besoin des systèmes de télécommunications de leurs

partenaires économiques que sont les États-Unis et l’Europe. Les cinq pays émergents qui forment le groupe des BRICS sont dans la phase finale d’installation de leur système de câbles sous-ma-rins de fibre optique. Longue de 34 000 km, l’in-frastructure dotée d’une capacité de 12,8 Térabits par seconde (Tbps) sera liée, une fois terminée, au système de câble sous-marin d’Afrique de l’Ouest (WACS), à celui de l’Afrique de l’Est (EAssy) et à celui de l’Océan Indien qui relie l’Afrique du Sud au Kenya (SEACOM). Avec ce maillage de fibre optique, plus besoin de passer par des hubs situés en Europe ou aux États-Unis pour joindre les autres membres. Les pays du BRICS pourront accéder immédiatement à 21 pays d’Afrique qui accueillent l’un des trois câbles sous-marins cités plus haut (WACS, EAssy et SEACOM). En retour, plusieurs pays d’Afrique auront un accès rapide à Internet et aux membres du BRICS. Grâce à l’indépendance dans les télécommunica-

tions qu’apportera le nouveau système de câbles sous-marins de fibre optique, ce sont les risques d’interceptions des communications des chefs d’entreprises et même des hommes politiques par les services de renseignements européens et amé-ricains qui s’en trouveront réduits.

AutonomiePour Andrew Mthembu, le président directeur général de i3 Africa et Imphandze Investments, les deux entreprises sud-africaines qui investissent dans ce projet BRICS, ce câble est une infrastruc-ture « stratégique, avec des avantages sociaux et éco-nomiques pour tous les pays concernés (…) ». D’une valeur d’1,5 milliard de dollars, le câble du BRICS prendra sa source à Vladivostok en Russie, passera par Shantou en Chine, atterrira à Singapour, puis à Chennai dans l’Inde du Sud avant de poursuivre sa route par l’île Maurice, Cape Town en Afrique du Sud, Fortaleza au Brésil et achèvera sa course à Miami sur la côte des États-Unis. Le projet qui doit prendre fin en 2015 est salué par plusieurs personnalités dont Dilma Rousseff, la présidente de la République du Brésil, qui y voit un moyen pour le pays de poursuivre son développement dans les télécommunications sans plus dépendre des autres. L’affaire des écoutes téléphoniques de différents chefs d’Etat par l’Agence de Sécu-rité Nationale (NSA) des Etats-Unis est venue renforcer l’avis des membres du BRICS sur leur nécessité d’indépendance. Une affaire qui avait d’ailleurs suscité beaucoup d’indignation dans tous les pays du BRICS. En Inde par exemple, plusieurs internautes avaient craché leur colère sur les sites web de plusieurs journaux quotidiens du pays, notamment The Hindu. y

L’infrastructure dont les travaux de déploiement ont débuté en 2012 matérialisera, à son achèvement, l’indépendance télécoms de ce groupe des pays émergents vis-à-vis des grandes puissances économiques que sont les États-Unis et l’Europe.

5 Les cinq pays émergents qui forment le groupe des BRICS sont dans la phase finale d’installa-tion de leur système de câbles sous-marins de fibre optique.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 13

EvénEmEnt

Prysmian Group s’associe à africa telecom people 2014

Le leader mondial de l’industrie des câbles, sys-tèmes d’Energie et de Télécommunications, PRYSMIAN GROUP, a signé un accord

avec la société Safep Communication (initiatrice du salon ATP), afin d’être un des sponsors de la 10ème édition de ce salon qui se tiendra les 18 et 19 décembre 2014 au Sofitel Hotel Ivoire d’Abidjan.

Le Groupe Prysmian étudie, développe, produit, fournit et installe une vaste gamme de câbles des-tinés à de nombreuses applications de l’industrie de l’énergie et des télécoms. La présence du par-tenaire PRYSMIAN GROUP,expert mondiale-ment reconnu dans les réseaux fixes, sera une

réelle opportunité pour les professionnels afri-cains de l’Energie et des TIC de découvrir cer-taines de ses innovations.

La présence d’une multinationale de la trempe de PRYSMIAN GROUP est un signal de la confiance accrue des grandes sociétés interna-tionales dans l’essor fulgurant d’une économie numérique Africaine .

Cette année la plateforme ATP, qui a pour thème central « le rôle des réseaux fixes dans le dévelop-pement du haut débit en Afrique », permettra de faire le bilan des nombreux projets structurants menés depuis des années pour briser la frac-ture numérique, connecter l’Afrique au reste du monde et favoriser ainsi l’émergence d’une societé de l’information selon les voeux de l’UIT. Souhaitez vous rencontrer PRYSMIAN GROUP , faire du Networking ou des rencontres B to B contactez nous [email protected] ! y

3 Le Groupe Prysmian étu-die, développe, produit, fournit et installe une vaste gamme de câbles destinés à de nom-breuses applications de l’industrie de l’énergie et des télécoms.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7314 x Août/Septembre 2014

industriE

4 Deloitte prévoit que le nombre d’utilisateurs de vidéo à la demande (VOD) en Afrique subsa-harienne va augmenter d’environ un million d’utilisateurs malgré le manque d’infrastructures à haut débit dans la région.

Le 24 juin 2014, le cabinet Deloitte a présenté à Libreville, au Gabon, son étude sur les grosses tendances du secteur des Technolo-

gies, médias et télécommunications en Afrique pour 2014. La recherche, présentée par Karim Koundi, le directeur associé TMT Leader-De-

loitte Afrique francophone, dévoile que le secteur TMT, qui affiche actuellement le 2ème  taux de croissance le plus important au monde, sera porté par la très attendue classe moyenne africaine estimée à plus de 100 millions de personnes d’ici 2020. Celle-ci, à travers son accès de plus en

Les grandes tendances 2014 de Deloitte en Afrique

TELECOMS, MEDIAS, TECHNOLOGIES

Le cabinet d’audit et de conseil Deloitte a publié ses prévisions sur les segments stratégiques que sont les télécommunications, les médias et les technologies en Afrique pour 2014. Sont annoncés de nouveaux services et l’adoption de nouveaux outils.

Par Muriel Edjo

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 15

industriE

plus aisé au haut débit, adossé au fort maillage progressif du continent en câbles sous-marins de fibre optique qui longent ses côtes, boostera le développement des télécommunications, des médias et l’adoption de nouveaux outils.

TélécommunicationsD’après Deloitte, en 2014, les messageries ins-tantanées sur mobile (MIM) représenteront plus du double du volume, 50 milliards par jour, des SMS. Cependant, les SMS devraient générer plus de 100 milliards de dollars de revenus en 2014. L’année 2017 est présentée comme le point à par-tir duquel les recettes issues des SMS devraient commencer à ralentir. Aux opérateurs télécom, Deloitte conseille d’ajuster leurs modèles écono-miques au regard de la croissance rapide du mar-ché du haut débit et de la 3G qui vont entraîner une mutation vers les services « Data ». La géné-ralisation progressive du haut débit va également susciter l’essor des services comme l’e-médecine. Deloitte estime que les marchés télécom de la RD Congo, du Cameroun, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire afficheront les croissances les plus importantes en Afrique fran-cophone en 2014. 

MédiasDeloitte prévoit que le nombre d’utilisateurs de vidéo à la demande (VOD) en Afrique subsaha-rienne va augmenter d’environ un million d’utili-sateurs malgré le manque d’infrastructures à haut débit dans la région. Les utilisateurs pourront choisir directement les programmes qu’ils vou-dront regarder sur leur poste de télévision. Mais contrairement à l’Europe ou aux Etats-Unis, où des millions de foyers sont équipés avec du haut débit, le contenu VOD en Afrique sub-saha-rienne sera accessible à partir des enregistreurs vidéo numériques (DVR) et les fichiers auront été distribués principalement via des liaisons satellites. D’où le passage dans plusieurs pays d’Afrique de la télévision analogique à la télé-vision numérique terrestre (TNT). Du côté des appareils, la course aux nouveaux équipements sera également au rendez-vous.

Pour ce qui est de la télévision, le montant des droits de retransmission des grands événements sportifs devrait encore croître pour atteindre 24,2 milliards de dollars soit une progression de 14% par rapport à 2013, portée par la signature de nouveaux accords avec plusieurs ligues euro-péennes de football et ligues sportives nord-amé-ricaines. Cette croissance est à comparer aux 5% de croissance enregistrée en moyenne entre 2009 et 2013 et devrait dépasser les hausses de recette

prévues pour les chaînes de télévision payante dans le monde en 2014. Toutes disciplines et tous pays confondus, les droits agrégés de retransmis-sion devraient avoisiner les 35 milliards de dollars en 2014, dont environ 70% pour la catégorie pre-mium. Pour gagner davantage de téléspectateurs, les chaînes de télévision devraient également accroître leurs investissements dans de nouvelles technologies pour améliorer la qualité de la diffu-sion et développer de nouveaux formats.

TechnologiesDeloitte estime que la vente des smartphones devrait augmenter de 50% en Afrique en 2014, grâce à l’entrée sur le marché d’appareils robustes au prix réduit de 250 dollars. Ce taux de vente qui représente 10 millions d’unités viendra ain-si s’ajouter aux 21 millions d’unités vendues en 2013. Avec la chute des prix des smartphones, le marché africain des solutions d’entreprises et d’autres solutions comme le m-commerce grand public se développeront. Même les phablettes seront prisées. Elles représenteront un quart des ventes de smartphones, soit 300 millions d’uni-tés en 2014. C’est le double du volume enregistré en 2013, et dix fois plus qu’en 2012. Les recettes

générées par les phablettes devraient se chiffrer à 125 milliards de dollars, avec un prix moyen de vente de 415 dollars, soit environ 10% de plus que les smartphones dans leur ensemble. Mais cet élan devrait rapidement retomber pour se tasser en 2014 ou 2015 et plafonner à 30-40% du marché global des smartphones. Les acces-soires connectés ne seront pas en reste. 10 mil-lions d’entre eux devraient se vendre en 2014 pour générer près de 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Les lunettes connectées devraient se vendre à quatre millions d’unités, avec un prix de vente moyen de 500 dollars. Pour les bracelets fitness et les montres intelligentes, les prévisions portent sur six millions d’unités vendues, avec un prix moyen de 160 dollars. y

Le 24 juin 2014, le cabinet Deloitte a présenté à Libreville, au Gabon,

son étude sur les grosses tendances du secteur des Technologies,

médias et télécommunications en Afrique pour 2014.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7316 x Août/Septembre 2014

Communiqué

Le 3ème âge ! Comment l’aborder ? La question devrait interpeller tous les individus, jeunes et moins jeunes, vu

que c’est un passage obligé.

La situation de la plupart des per-sonnes du 3ème âge n’est guère enviable dans beaucoup de pays africains, où les dysfonctionnements des caisses de re-traite rendent plus difficile la vie de ces milliers de travailleurs qui, chaque an-née, font valoir leurs droits à la retraite. Vivant dans la précarité, presque aban-données à leur triste sort, souvent mal accueillies dans les hôpitaux, ces per-sonnes du 3ème âge doivent souvent faire face, seules, à toutes leurs sollicitations sanitaires onéreuses. Leur suivi et leur prise en charge médicale représentent aujourd’hui des défis que les pouvoirs publics ont du mal à relever seuls.

Cette problématique n’a pas laissé indifférent les Administrateurs de la

Fondation MTN Congo qui ont vite été convaincus de la nécessité de por-ter celle-ci à travers la construction et l’équipement, à Brazzaville, d’un centre médico-social en faveur des personnes du 3ème âge, retraitées de leur état ou pas.

Cette réalisation, fruit d’un par-tenariat triptyque entre la Fondation MTN Congo, l’Union nationale des travailleurs retraités de la santé et des Affaires sociales (UNATRESAS) et la Direction départementale de la santé de Brazzaville, est faite sur fonds propres de la Fondation MTN Congo, évalués à plusieurs centaines de millions de francs CFA.

Le CMS Jaune, premier du genre au Congo selon le directeur départemen-tal de la santé et de la population, le Dr Dominique OBISSI, est situé en plein cœur de Brazzaville, dans l’enceinte de la direction de l’hygiène générale, à un jet de pierres du Centre hospitalier et

universitaire (CHU), le plus important établissement hospitalier du Congo.

Il a été inauguré le 26 juillet 2014 par sa marraine, l’épouse du chef de l’Etat, Mme Antoinette SASSOU N’GUESSO, présidente de la Fondation Congo Assistance  ; ce en présence du ministre d’Etat, du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Florent NTSIBA, de la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Mme Emilienne RAOUL, de quelques conseillers du chef de l’Etat, des am-bassadeurs résidents du Cameroun, du Brésil, de la Chine et d’Afrique du Sud et autres diplomates, des représentants du système des Nations Unies, du staff de MTN Congo, des principaux béné-ficiaires, c’est-à-dire des personnes du 3ème âge et de nombreux invités.

La pérennisation du centre médico-social

La question relative à la pérennisation du CMS Jaune met en évidence le paradigme du financement de la cou-verture des soins de santé de qualité et la gestion efficiente d’un tel centre. Pour ce faire, une mutuelle de santé a été mise en place afin de construire un écosystème de solidarité économique et sociale allant de 30% à 80% du taux de prise en charge en matière de presta-tions médicales, au profit des personnes âgées, dont la limite du pouvoir d’achat réduit leurs capacités à s’offrir des soins de qualité à moindre coût.

Son personnel, recruté sur la base des compétences et d’éthique profes-sionnelles, est composé d’un médecin-

La Fondation MTN Congo construit un centre médico-social au bénéfice des personnes du 3ème âge et retraitées !

Un enjeu sociétal

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 17

Communiqué

chef soutenu par un médecin traitant, d’un gestionnaire-comptable, de sages-femmes, d’infirmiers, de techniciens supérieurs de laboratoire et techniciens auxiliaires de laboratoire, d’un dispensa-teur de médicaments, d’un gestionnaire de stocks, de clercs, d’une secrétaire-caissière et de techniciens de surface.

Le CMS Jaune est un établissement moderne de santé publique et d’intérêt communautaire, spécialisé pour les per-sonnes du 3ème âge et retraitées. Il se pro-pose d’offrir une filière complète en ma-tière de prestations de services de santé de qualité à l’ensemble de ses patients. Afin d’y arriver, le CMSJ travaillera en collaboration avec des médecins spécia-lisés en cardiologie, en rhumatologie, en urologie, en diabétologie, etc. La liste des spécialités sera ajustée en fonction des besoins spécifiques des personnes âgées.

Le centre dispose d’un bâtiment principal de 400 m2, d’une large cour de vie, d’un bâtiment faisant office de réception, d’une bâche à eau de 20 000  litres, d’un groupe électrogène de 30 KVA, d’un commun WC extérieur pour accompagne malade, d’un bâtiment abritant la mutuelle de santé et le bureau de l’UNATRESAS, d’une paillotte de 60 places pour des actions de vulgarisa-tion sociale.

Il comprend une salle de soins tota-lement équipée, un espace de réception des patients, une pharmacie approvi-sionnée, une salle de traitement de gy-nécologie avec échographie, un labora-toire totalement équipé en matériel de dernière génération, deux salles d’obser-vation jour d’un total de six lits pour femme et homme.

L’investissement de la Fondation MTN Congo

Selon le directeur général de MTN Congo, M. Freddy TCHALA, « chaque année, MTN Congo met une part de ses bé-néfices à la disposition de sa Fondation pour soutenir des initiatives de santé, d’éducation et de culture… » Ainsi, une partie de ces bénéfices a été utilisée pour la construc-tion de ce Centre Médico-Social Jaune pour personnes du 3ème âge.

Il a, par ailleurs, annoncé que la Fondation MTN Congo accompagnera le développement des capacités d’autofi-nancement du CMSJ et cela durant les trois prochaines années, afin de gérer la période de transition.

En outre, Monsieur TCHALA a également pris l’engagement solennel que MTN Congo affiliera désormais et automatiquement ses retraités à la mutuelle de santé dudit CMS pendant une période de trois ans. Elle octroiera également des bourses de doctorat à la Faculté de médecine et à la Faculté des sciences sociales et humaines de l’Uni-versité Marien NGOUABI du Congo en matière de spécialisation en gériatrie ; une manière pour MTN de contribuer à la mise en exergue de cette probléma-tique qui touche l’Afrique en général et

le Congo en particulier  : «  Quelle poli-tique et quel dispositif pour les personnes du 3ème âge ? »

Une fois de plus, MTN Congo, toujours au faîte de sa responsabilité sociétale, vient d’allonger là la longue liste de ses réalisations en faveur des Congolais qu’elle accomplit par le biais de sa Fondation.

C’est une preuve irréfutable d’un engagement économique structurel à long terme auprès des communautés congolaises. Cette vision est conforme à celle du Groupe MTN qui œuvre à travers toutes ses opérations afin d’être à l’avant-garde de la fourniture d’un au-dacieux Nouveau Monde à ses clients, afin de rendre leur vie encore plus radieuse. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7318 x Août/Septembre 2014

GEstion publiquE

Un nouveau processus de privatisation de la Nigeria

Telecommunications Plc (Nitel) a été lancé le 10 juin 2010 par le

Bureau des entreprises publiques (BPE), l’institution responsable

de la gestion de la liquidation des entreprises publiques en faillite.

L’éternelle privatisation de NitelPar Muriel Edjo

Un nouveau processus de privatisation de la Nigeria Telecommunications Plc (Nitel) a été lancé le 10 juin 2010 par le Bureau des

entreprises publiques (BPE), l’institution respon-sable de la gestion de la liquidation des entreprises publiques en faillite. C’est le cinquième processus du genre que le pays mène sur la même société. Un appel à manifestation d’intérêts a été publié à cet effet malgré une vive opposition du Sénat qui proposait plutôt un contrat de concession. Au 23 juillet 2014, 17 entreprises avaient déjà fait connaître au gouvernement nigérian leurs intentions vis-à-vis de Nitel. Comme l’expliquait le BPE aux potentiels investisseurs, celui qui sera retenu comme adjudicataire de Nitel héritera

entre autres de ses licences télécoms et spectre de fréquence réseau pour la fourniture de services nationaux de télécommunications, de ses stations de base ainsi que de son réseau filaire fixe. À ces équipements s’ajoutent le réseau GSM, le portail international et les stations terrestres de MTEL, la branche mobile de Nitel, créée en 1996 et dont les activités ont démarré effectivement en mars 2003. Pour comprendre la liquidation de Nitel, il faut remonter dans le temps.

Grandeur et décadenceNitel a été créé en 1984 mais a officiellement lancé ses opérations en 1985. La société est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement fé-déral du Nigeria, détenteur de 93,3% de part, et la First Bank of Nigeria Plc (FBN), propriétaire de 6,7% de parts. Comme monopole d’Etat, Nitel recevait la subvention de l’Etat jusqu’à ce qu’un terme y soit mis en 1992. Malgré cela, l’opérateur historique, seul sur le marché local des télécom-munications, n’avait pas de soucis financiers à se faire. Bien que la mauvaise qualité de service et les lenteurs à répondre aux plaintes de ses quelques abonnés fussent les principaux défauts de Nitel, les consommateurs qui n’avaient pas tellement le choix ne pouvaient que faire contre mauvaise for-tune bon cœur. Dans leur étude intitulée « Public Service Reforms and the Nigerian Telecommuni-cations (NITEL) Plc », parue en décembre 2011 dans le volume 40 de la revue Development and society, Akinpelu Olarewaju Olutayo, titulaire d’un doctorat Ph.D, alors maître de conférence

Depuis 2001, la Nigeria Telecommunications Ltd, l’opérateur historique du pays, est en faillite. Afin de lui redonner son prestige d’antan, ou presque, le gouvernement s’est lancé dans une succession d’opérations de sauvetage, qui, jusqu’ici, n’ont pas fonctionné. Actuellement, une cinquième tentative est en cours.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 19

GEstion publiquE

3 La première tentative de privatisation de Nitel a démarré en 2002, juste après la libéralisation du secteur télécom.

et chef du département de Sociologie de l’Uni-versité d’Ibadan, et Ayokunle Olumuyiwa Omo-bowale, titulaire également d’un doctorat Ph.D et chercheur en sociologie dans la même université, le confirment. Pour obtenir une ligne, il fallait pa-tienter parfois de longs mois et ceux qui n’avaient pas cette patience étaient obligés de courir pen-dant des semaines après des techniciens de Nitel.

En 2001, lorsque souffle le vent de la ré-forme avec la libéralisation du secteur télécom et son ouverture aux opérateurs de téléphonie mobile MTN, Econet et plus tard Globacom, la fin de Nitel est engagée. Pendant ses années de gloire, l’opérateur historique qui s’est illustré par une couverture réseau approximative, des ser-vices télécoms et un service client de mauvaise qualité, est vite abandonné par ses consomma-teurs. C’est le début de la descente aux enfers. En 2003, les dettes de Nitel qui étaient de 75,8 milliards de nairas (462,9 millions de dollars) ont augmenté à 130 milliards de nairas (802,4 millions de dollars) en 2005. M-Tel, filiale mo-bile de Nitel, qui détenait 11% de part de mar-ché malgré la présence de nouveaux concurrents ne s’accrochait plus qu’à 5% en 2005. Les parts de marché de l’opérateur historique qui étaient de près de 100% en 2001 ont en outre chuté de 49% en 2006. Nitel, qui affichait un bénéfice net de 8 milliards de nairas en 2002 a enregistré une perte de 22,2 milliards de nairas (135,8 millions de dollars) à la fin de l’année 2004. Le manque de projection et la mauvaise gestion auront conduit l’entreprise au bord du précipice. Afin de sauver les intérêts de l’Etat, plusieurs tenta-tives de privatisation de Nitel seront alors élabo-rées par le gouvernement.

Échecs successifsLa première tentative de privatisation de Nitel a démarré en 2002, juste après la libéralisation du secteur télécom. L’opérateur historique, en proie à de gros soucis financiers, doit être cédé à un investisseur international. La société Investment International London Limited (IILL) se montre intéressée, mais échoue à verser au gouvernement, dans la période impartie, la somme de 1,317 mil-liard de dollars qu’il avait promis à l’Etat pour les 100% de Nitel. Pour ne plus tomber sur de gros disant dans l’incapacité de payer, le Bureau des entreprises publiques modifie les critères de soumission au processus d’acquisition de Nitel. Le candidat devra être une entreprise interna-tionale, fournir la preuve qu’elle a géré un réseau de plus d’un million de consommateurs, fournir la preuve d’une expansion réseau réussie dans un

pays en développement, et disposer de ressources financières suffisantes pour développer Nitel et améliorer la valeur des parts des actionnaires. Après ce recadrage, la société Pentascope dépose sa candidature auprès du BPE en 2004. Mais la collaboration avec l’Etat est vite interrompue. La société manque à certaines de ses obligations. En 2005, le groupe Egyptien Orascom Telecom es-suie un refus catégorique des autorités nigérianes qui jugent son offre de 256,53 millions de dollars « inacceptable ».

Le déblocage interviendra en 2006 de Trans-corp, qui propose 750 millions de dollars au gou-vernement pour 75% de Nitel. L’accord est fina-lement conclu pour 51% de l’opérateur alors que BNP Paribas avait évalué 100% de Nitel à 704 millions de dollars. Mais en 2009, les choses vont se gâter de nouveau. Le Nigeria, accusant Trans-corp d’avoir brisé son contrat en ne respectant pas ses engagements, notamment l’investissement de 8,9 milliards de nairas (55,6 millions de dollars) dans les 100 jours suivant la prise de Nitel, et le non-paiement d’une dette de 17 milliards de nairas (105 millions de dollars), va reprendre le control total de Nitel. Le dernier processus de privatisation de Nitel, le cinquième, a été lancé cette année suit actuellement son cours. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7320 x Août/Septembre 2014

Communiqué

4 « Certainement, la qualité est notre crédo. Le territoire national n’est couvert qu’à 80% mais nous prévoyons atteindre les 100%. »

Monsieur le Directeur Général, Azur Gabon est la dernière-née des compagnies de télé-phonie mobile, quelle est à ce jour votre niveau d’implantation au Gabon ?Georges Akoury : De manière générale, nous avons un cahier de charges que l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste) nous impose. Ce cahier de charges est une feuille de route soumise par l’Etat, nous donnant l’obligation de couvrir plusieurs villes avant 2014. A l’heure actuelle, nous sommes pré-sents sur plusieurs sites au point où nous avons dépassé les objectifs imposés. Dans tous les cas, nous continuons la phase d’extension de notre réseau quand bien même nous sommes présents dans les neuf provinces du pays.

Quel est le feedback de cette implantation, que pensent vos abonnés de la qualité de vos ser-vices ?GA  : Du fait de notre présence sur le territoire national, nous progressons en termes d’abon-nés. Nos abonnés, nous font confiance. Selon nos enquêtes de satisfaction, ils apprécient les services proposés ainsi que la fiabilité du réseau.

Pour preuves, lors de l’ouverture de notre réseau dans la province du Woleu-Ntem, nous avons été chaleureusement accueillis. Azur représente aujourd’hui, pour notre clientèle, une communi-cation excellente assortie de tarifs imbattables.

Qu’en est-il du coût financier de votre implan-tation ?GA  : Les coûts d’investissement sont colossaux-car ils intègrent l’installation des infrastructures, la logistique, les prestations et autres charges liées au déploiement du personnel dans les provinces.

Prévoyez-vous d’autres investissements en vue de l’amélioration de la qualité du service ?GA : Certainement, la qualité est notre crédo. Le territoire national n’est couvert qu’à 80% mais nous prévoyons atteindre les 100%.

Les investissements prévus visent tant la couverture totale du territoire qu’une bonne qua-lité de réseau. Un bon réseau est essentiel. Azur se doit d’améliorer son service afin de répondre à ses abonnés dont le nombre ne cesse de croître.

Dans le volet Internet, vous n’êtes pas encore détenteur de la licence 3G ou 4G, votre clien-tèle est-elle satisfaite ?GA : Pour l’obtention de la 3G et 4G, nous avons introduit une lettre d’intérêt à l’ARCEP. Nous attendons le retour afin de discuter de l’opéra-tionnalité. Nous espérons que cela se fera dans les plus brefs délais.

Par ailleurs, 40% de notre parc d’abonnés souscrivent au service DATA, il est vrai que ce n’est pas la 3G. Néanmoins, vu le dimensionne-ment du réseau qui a été fait pour des applica-tions simples d’accès à Facebook ou Yahoo ou pour les recherches, les services se font aisément.

Georges Akoury : « Nous continuons la phase d’extension de notre réseau »

Page 21: exactement ce que je veux faire après l’UIT marques sont plus connues – Huawei, ZTE, etc. Pendant une conférence internationale sur les TIC, j’ai entendu quelqu’un résumer

N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 21

Communiqué

Avec l’obtention de cette licence, la qualité du réseau sera t’elle améliorée ?GA : Il est vrai que la 3G et la 4G améliore l’uti-lisation du DATA. Cependant la fibre optique reste l’élément par excellence qui donnerait une amélioration optimum de l’utilisation de l’inter-net. Ce qui permettrait de réduire les charges et donc d’offrir un service de qualité à moindre frais aux populations.

Parlons de vos relations avec la concurrence, sont-elles conviviales ?GA : Oui, nous avons de bonnes relations avec la concurrence. Cela peut se constater par les diffé-rents contrats qui nous lient, tels que le partage des sites, l’interconnexion, etc. Je pense que le respect est mutuel. Nos rapports restent cordiaux et amicaux. Nous nous comprenons bien malgré les objectifs commerciaux à atteindre. C’est une concurrence qui reste saine et réglementée par l’ARCEP.

Que pensez-vous de la régulation telle que faite par l’ARCEP ?GA : L’ARCEP joue son rôle. C’est un organisme qui a été créé pour contrôler le marché des té-lécoms au Gabon. Elle fait un bon travail et se montre conciliante avec nous, tout en considérant nos doléances. L’ARCEP est là pour veiller à la qualité du service, elle a d’ailleurs reçu un prix comme le meilleur régulateur de l’Afrique cen-trale.

En qualité de régulateur, elle se doit de sanc-tionner les opérateurs lorsqu’ils ne respectent pas leurs engagements. Sachez que toutes les maisons de téléphonie mobile ont déjà été sanctionnées. La solution lors de litiges avec l’ARCEP est de s’asseoir autour d’une table et de trouver un ter-rain d’entente.

Tous les six mois, un audit est fait. De cet audit émanent des conclusions qui permettent à chaque maison de réajuster son fonctionnement suivant le respect des normes établies.

En parlant des auditions de L’ARCEP, Azur semble remplir toutes les conditions en termes de qualitéGA  : Effectivement, quand on commence quelque chose de bien, il ne faut jamais s’arrêter. Nous œuvrons pour maintenir la qualité du ser-vice grâce à la réactivité des équipes sur le terrain et des infrastructures techniques implantés sur l’ensemble du territoire.

Selon les cabinets indépendants, Azur est considéré comme l’un des meilleurs réseaux en

termes de qualité de voix au Gabon. Ces études nous encouragent à continuer d’investir pour te-nir ce rang. Quand on a mis la barre haute, il faut être capable de la tenir.

Quel est le pourcentage d’Azur en termes de part de marché au Gabon ?GA  : Nous avons enregistré une croissance de 60% en 2013, et nous prévoyons une croissance similaire pour 2014. En tant que dernier entrant dans le marché mobile au Gabon, Azur détient plus de 10% de part de marché.

En outre, nous avons créé une centaine d’em-plois directs et 500 emplois indirects.

L’opinion publique pense que le coût d’un ap-pel reste encore élevé, n’est-il pas possible de le réduire ?GA : Azur a introduit la facturation à la seconde. Nous sommes de ce fait considérés comme étant le réseau dont les tarifs sont les moins chers par-mi tous les opérateurs.

Par ailleurs le consommateur devrait avoir comme information que l’on ne peut se permettre d’avoir un coût de communication inférieur à nos charges. Il y a des investissements qui ont été faits, les services, les salaires. Et les investisseurs attendent un retour sur investissement. Ceux sont toutes ces charges qui déterminent le tarif de communication.

Aussi il faut se poser la question de savoir, en établissant un tarif à moins d’un franc la seconde, la société sera-t-elle pérenne après un an d’acti-vités ?

Il faut penser à la qualité du service, avec un tarif attractif et compétitif pour prétendre à une qualité de service. Nous ne pouvons pratiquer des tarifs en dessous de nos charges. Mais nous restons la maison de téléphonie avec les coûts d’appel les moins élevés.

Avez-vous un public cible ?GA : Notre public cible, c’est la masse, mais sur-tout la jeunesse !

Nous comptons sur la jeunesse parce que c’est elle qui accompagne les opérateurs. Un adolescent entre 15 et 18 ans sera un abonné fidèle. Dans ce sens, nous mettons en place des stratégies, avec des promotions, des sponsorings, en accompa-gnant les instituts dans leur programmes d’acti-vités culturelles, qui permet non seulement de les attirer mais en plus de les fidéliser. Nous faisons des animations dans les marchés, les quartiers, les écoles et des campagnes de proximité dans les universités. y

« Nous avons enre-

gistré une croissance de 60% en

2013, et nous pré-

voyons une croissance

similaire pour 2014. »

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7322 x Août/Septembre 2014

opératEurs historiquEs

n Afrique, les opérateurs historiques de téléphonie mobile connaissent des fortunes diverses. Pendant que cer-tains sombrent dans des problèmes techniques, des grèves à répétition, une qualité de service médiocre ou encore des endettements, d’autres brillent au

contraire sur le plan national et international et font la fierté de leur pays. Votre magazine Réseau Telecom Network, dans ce numéro, n’a pas choisi de dire qui sont les mauvais et les bons élèves, mais a trouvé nécessaire de montrer les ingré-dients qui ont conduit soit à la faillite des uns, soit au succès des autres.

Maroc Telecom, par exemple, ne cesse de prendre des galons en Afrique, alors qu’en Gui-

née l’on attend l’arrivée de nouveaux investisseurs pour que la Sotelgui puisse sortir sa tête de l’eau. Au Tchad, l’opérateur historique, la Sotel, se di-rige après quatorze ans d’activité vers sa troisième privatisation.

Nous le verrons également, la question de la privatisation des opérateurs historiques natio-naux est posée en Afrique. Les avis divergent. Alors que certains proposent de conserver ou de nationaliser ce secteur stratégique des télé-communications, non seulement pour la sécu-rité du pays, mais aussi pour en tirer un profit total, d’autres invitent à la privatisation pour être non seulement compétitifs, mais aussi plus rentables. Débat. y

Bonne lecture !

Téléphonie : lueurs et leurres des opérateurs historiques en Afrique

EPar Beaugas-Orain Djoyum

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7324 x Août/Septembre 2014

opératEurs historiquEs

5 La Société guinéenne des télécommunications (Sotelgui) est à l’arrêt. F in août 2011. Ce que tout le monde redou-

tait le plus en Guinée finit par arriver. La Société guinéenne des télécommunications

(Sotelgui) est à l’arrêt. Son réseau ne fonctionne plus. Ses quelque 1 600 employés sont pour l’es-sentiel mis en congé technique. L’entreprise, qui fut l’un des fleurons de l’économie nationale, a fait faillite. Sa dette est estimée à plus de 1 000 milliards de francs guinéens (GNF), soit 124

millions de dollars américains. La Sotelgui était sous perfusion depuis des mois. L’Etat débloquait 3 milliards GNF mensuellement pour payer les travailleurs. Le ministre des Postes et Télécom-munications, Oyé Guilavogui, demandait une subvention mensuelle en plus : 10 milliards GNF pendant six à huit mois.

Créée en 1992, la Sotelgui a fini par tomber en faillite. Mais le gouvernement veut encore y

Guinée : le redressement de la Sotelgui piétineLa relance de la société publique passe par l’arrivée de nouveaux investisseurs. Mais elle doit faire l’autopsie de la malgouvernance qui a causé sa faillite.

Par Assongmo Necdem

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 25

opératEurs historiquEs

Pour remettre la Sotelgui à flots, il suffit de résoudre les problèmes qui la minent et que personne n’ignore.

croire. Il préfère la voie du redressement à celle de la liquidation. Tout n’est pas perdu pour cette entreprise publique dont le potentiel reste intact, dans un secteur des télécoms riche en opportuni-tés. En effet, le projet de fibre optique est censé élargir l’offre de services de la Sotelgui. L’entre-prise publique dispose de la meilleure implanta-tion technique du pays. Elle est la seule en Guinée pourvue d’installations souterraines à Conakry et dans les capitales régionales, capables de conduire les câbles à fibre optique. La location de ces ins-tallations souterraines et d’autres infrastructures à travers le pays peut être une importante source de revenus.

Descente aux enfersPour remettre la Sotelgui à flots, il suffit de ré-soudre les problèmes qui la minent et que per-sonne n’ignore. Les difficultés avaient commencé au lendemain du départ en 2005 de Telekom Ma-laysia, actionnaire de l’entreprise, après dix ans de gestion florissante. Le partenaire malaisien avait cédé ses 60% du capital à l’Etat guinéen qui deve-nait alors l’unique propriétaire de la société. L’ère de la mauvaise gestion était ouverte à la Sotelgui qui affichait jusque-là de bons résultats et venait de faire un chiffre d’affaires annuel de 300 mil-liards GNF.

«  En Guinée, une entreprise attise les appétits dès qu’elle appartient à l ’Etat. Ici on a une mauvaise perception du bien public. On se dit qu’il n’appar-tient au père de personne, donc chacun doit se ser-vir », expliquera plus tard un ancien cadre de la société, cité par le site web Guinée.com. De nom-breuses personnes profitaient donc de la Sotelgui, en fonction de leur position au sein de l’entre-prise ou dans l’administration guinéenne. Des recrutements ont été faits à la pelle, si bien que la Sotelgui s’est retrouvée avec pas moins de 1 600 employés, soit trois fois plus que la normale pour une entreprise de cette taille.

Cinq ans après le départ des Malaysiens, un rapport d’audit commandé par le gouvernement indiquait déjà que la Sotelgui connaissait une sai-gnée financière telle que la recette mensuelle se chiffrait à 400 millions GNF contre une masse salariale d’environ 2,5 milliards. La subvention étatique était devenue incontournable. La gabe-gie s’accentuait, car la société payait ses factures avec des cartes de recharge sous évaluées. Sans compter le trafic créé autour de ces cartes et au-tour du carburant nécessaire au fonctionnement des antennes à travers le pays. L’essentiel de ces antennes étaient d’ores et déjà à l’arrêt. Selon un rapport du collectif des directeurs, la part de marché de l’opérateur historique de la télépho-

nie était passée de 75% en 2005 à 15% en 2010. Le ministre des Postes et Télécommunications reconnaissait que la Sotelgui était désormais clas-sée dernière parmi les cinq opérateurs en activité en Guinée.

Plan de relanceLes problèmes sont ainsi identifiés. Pourtant, le redressement de la Sotelgui piétine depuis trois ans. Au lendemain de la faillite, un Comité de gestion avait été mis sur pied, avec la mission de surveiller la gestion administrative et financière de la société, mais aussi de calmer les travailleurs sans salaire et impatients de voir leur entreprise redécoller. Le comité est coprésidé par le ministre des Postes et Télécoms, Oyé Guilavogui, et son ancien collègue, M. Coulibaly, qui à l’époque était

au Ministère du contrôle économique et finan-cier. La gestion du comité a été confiée au direc-teur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, Moustapha Mamy Diaby. Cette nouvelle organisation a ouvert la porte à des batailles, car le conseil d’administration et la direction générale de la Sotelgui acceptent mal leur mise en hibernation.

N’empêche que le comité de gestion s’est mis au travail. En août 2013, le gouvernement a opté pour un redressement judiciaire. En d’autres termes, il faut établir les créances et les dettes de la Sotelgui, ainsi que les raisons de la faillite. Une mission d’inspection d’Etat avait d’ailleurs mené une enquête sur la gestion administrative, finan-cière et comptable de la société de 2010 et 2012.

Tel est le préalable avant de remettre l’en-treprise à flots. Surtout que l’Etat entend céder une partie du capital. Mais voilà trois ans que le ministre des Postes et Télécoms annonce un fi-nancement de 50 millions de dollars américains apportés par la société chinoise Huawei, qui fut d’ailleurs l’équipementier de la Sotelgui. La Gui-née a également obtenu de la Chine un finance-ment de 250 millions de dollars pour le projet de fibre optique. Le ministre Oyé Guilavogui avait même annoncé la relance des activités de la Sotel-gui avant la fin 2014. Jusqu’ici pourtant, aucun si-gnal n’indique que cette échéance sera respectée. L’actualité de l’opérateur historique, c’est plutôt le rejet du plan social par le personnel. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7326 x Août/Septembre 2014

opératEurs historiquEs

6 Il y a de la place pour se développer, car, à 40%, le taux de pénétration du mobile reste relative-ment faible comparati-vement aux autres pays du continent. Celui de l’internet est encore plus bas.

candidats à la reprise de l’opérateur historique au Tchad. Chacun a déposé son offre et attend. L’Etat tchadien qui entend céder 80% du capital de l’entreprise, a choisi le cabinet sud-africain Ci-vitas Partners comme conseiller financier exclusif pour la transaction.

Le Tchad s’est voulu exigeant dans l’appel d’offres qu’il a lancé. Les investisseurs doivent être « expérimentés ». Ils devraient d’ailleurs four-nir des preuves de leurs expériences de gestion de société de télécommunications et leur capa-cité à mobiliser des fonds supérieurs à 200 mil-lions d’euros, soit un peu plus de 131 milliards de francs CFA, la monnaie utilisée par le Tchad. Au cas où les investisseurs forment un consortium, le gouvernement tchadien exige qu’il y ait un inves-tisseur majoritaire. Celui-ci doit avoir l’expérience et la capacité financière requises.

Nul besoin de rappeler que l’objectif est de «  renforcer  » la Sotel pour qu’elle devienne « un acteur de référence » sur le marché tchadien des té-lécommunications. Un avenir radieux lui est pro-mis, car, en tant que seul gestionnaire du réseau de fibre optique dans le pays, elle est appelée à jouer un « rôle clé » dans le développement du sec-teur. Pourtant, le passé de l’opérateur historique est loin d’être glorieux.

A la queue du pelotonLa Sotel est classée dernière parmi les trois opé-rateurs présents sur le marché. D’ailleurs, sa situa-tion est « ridicule », selon l’ex-ministre des Postes et des nouvelles Technologies de l’information et de la communication, Abdoulaye Sabre Fadoul.

Quatorze ans d’activité effective et bientôt une troisième privatisation. Ainsi peut se résumer la trajectoire de la Société des

télécommunications du Tchad (Sotel Tchad). De gré ou de force, l’Etat tchadien s’est résolu à pri-vatiser cette société mal gérée. En effet, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont toujours considéré la faiblesse de la Sotel Tchad comme un obstacle au décollage écono-mique du pays.

L’opération de privatisation lancée en février 2014 par le gouvernement a permis de présélec-tionner huit groupes internationaux de télécoms,

L’opérateur historique ne s’est jamais bien porté, même si le secteur des télécoms reste à développer. La privation semble la voie dictée à l’Etat.

Par Assongmo Necdem

Tchad : Sotel dernière de la classe

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 27

opératEurs historiquEs

5 En 2009, l’Etat est venu à la rescousse, en épongeant le passif de 55 milliards de francs CFA, afin de remettre son entreprise sur les rails.

Pour s’en convaincre, il suffit de faire une com-paraison avec Tigo, le leader avec 50% des parts de marché, soit 2,2 millions de clients et Airtel, qui arrive en seconde position. Pourtant, il y a de la place pour se développer, car, à 40%, le taux de pénétration du mobile reste relativement faible comparativement aux autres pays du continent. Celui de l’internet est encore plus bas.

L’histoire de la Sotel montre qu’elle portait ses problèmes dès sa naissance. Au lendemain de son lancement en l’an 2000, la société est dessai-sie de 57% de ses recettes, au profit de la Société tchadienne des postes et de l’épargne ainsi que de l’Office tchadien de régulation des télécom-munications. Puis, la Banque mondiale exige sa privatisation. Voilà donc la Sotel reprise par Libertis. Mais le partenariat avec cette entreprise privée étrangère est vite rompu à la demande de la même Banque mondiale.

La situation de la Sotel est aussi en partie liée à la mauvaise gestion dont cette entreprise a été l’objet. En effet, selon le ministre Sabre Fadoul, les maigres ressources restantes ont été mal gé-rées. « Les responsabilités sont partagées entre les di-rigeants qui se sont succédés à la tête de la Sotel, l ’Etat qui n’a pas assuré une pleine tutelle sur la Sotel, et l ’absence depuis la création de la Sotel d’une vision stratégique à long terme », explique-t-il. La faillite n’a donc pas tardé. La société s’est retrouvée avec les caisses vides. Les salaires ne sont pas payés à temps. Il faut recourir à des découverts bancaires pour supporter une masse salariale alourdie par un trop plein d’employés, estimés à 550.

RelanceEn 2009, l’Etat est venu à la rescousse, en épon-geant le passif de 55 milliards de francs CFA, afin de remettre son entreprise sur les rails. Ce qui avait permis l’arrivée du fonds d’investissement libyen, Lybian African Investment Portfolio, à travers la société LAP Green Network. 60% du capital de la Sotel étaient cédés au nouvel acqué-reur à hauteur de 45 milliards de francs CFA. Une avance de 10 milliards avait été versée. Par ailleurs, le nouvel actionnaire s’engageait à inves-tir entre 50 à 100 milliards pour le développe-ment de la Sotel Tchad. L’accord avait été signé le 1er décembre 2010 en présence du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, et du président tchadien, Idriss Déby Itno.

Mais le sort s’est noué contre la partie tcha-dienne. La crise politique que la Libye a connue l’année suivante ne lui a pas permis de tenir ses engagements. Tout s’est définitivement arrêté avec la chute de Mouammar Kadhafi. L’Etat tchadien n’a pas eu d’autre choix que de reprendre son

bien. Aujourd’hui, il cherche à nouveau preneur.A l’Assemblée nationale en juin dernier, le

nouveau ministre des Postes, Daoussa Déby Itno, affirmait, devant des députés sceptiques, que la privatisation est nécessaire et assurait que le passif de la Sotel n’est plus que de 23 milliards de francs CFA, après l’investissement de 53 milliards consentis par l’Etat en 2009. Assurance donnée également que l’opérateur historique peut rebon-dir sur un marché tchadien couvert à moins de 50% par le mobile et où il est le seul gestionnaire du réseau de fibre optique.

Le gouvernement dit qu’il a tiré les leçons des défaillances d’hier et pose les bases d’une ges-tion plus saine de la Sotel. Seulement, il reste le plan social estimé à 12 milliards de francs CFA. Là-dessus, les employés sont intransigeants, sur-tout ceux qui vont perdre leur emploi. y

La Société des télécommunications du Tchad (Sotel Tchad), créée le 17 août 1998, est une société d’Etat à caractère commercial, issue de la fusion des activités des télécommunications de l’Office national des postes et télécommunications, ainsi que de la Société des télécommuni-cations internationales du Tchad.Mise en place depuis le 1er juin 2000 par la loi n 009/PR/98 portant sur les télécommunications, elle est dotée d’une autonomie de gestion. Placée sous la tutelle du Ministère des postes et des nouvelles techno-logies de communication, la Sotel Tchad est principalement chargée de l’exploitation de réseau de télécommunications de base (téléphonie fixe), de la téléphonie mobile et de l’internet.

Sotel Tchad en bref

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7328 x Août/Septembre 2014

opératEurs historiquEs

4 Dès 2002, Telecom Egypt qui caresse des rêves de grandeur se lance dans une succession d’actions fortes.

Depuis le début de l’année 2014, le groupe Telecom Egypt est engagé dans une opé-ration d’envergure qui lui permettra de

devenir un opérateur des télécommunications incontournable dans le pays. Il s’agit de l’obten-tion d’une licence de téléphonie mobile. Les né-gociations avec l’Autorité nationale de régulation des télécommunications (ANRT) et le Ministère des télécommunications à ce sujet ont finalement abouti le 2 avril 2014, lorsque les autorités du pays ont présenté les détails entourant cette licence.

Contre versement d’un montant de 2,5  mil-liards de livres (près de 360 millions de dollars) qu’a accepté Telecom Egypt le 4 mai 2014 lors de la réunion d’urgence de son conseil d’admi-nistration, l’opérateur historique pourra offrir ses nouveaux services de téléphonie mobile à partir des équipements de Vodafone Egypt, Etisalat et MobiNil. Cette incursion dans l’univers du

mobile lui permettra de renforcer ses revenus, évoluant en dents de scie depuis la libéralisation du secteur national des télécommunications en 1991 et la transformation de l’entreprise en socié-té anonyme détenue à 100% par l’Etat en 1998. En 2011 par exemple, le résultat net de l’entre-prise était de 2,929 milliards de livres (dollars), en 2012, il est tombé 2,611 milliards de livres. En 2013, il est remonté à 2,959 milliards de livres. Un revenu faible quand on sait que celui des opé-rateurs télécoms est de deux chiffres même quand il est mauvais.

L’avènement du mobileAvant la libéralisation des télécoms, en 1993, Telecom Egypt qui se nomme encore l’Organi-sation nationale des télécommunications de la République arabe d’Egypte (ARENTO), jouit alors de 70 000 abonnés au fixe pour une popula-tion de 74,72 millions d’habitants, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Son service qui laisse encore à désirer est adossé à un réseau porté par une infrastructure de cuivre qui rend les liaisons télécoms instables. Le télé-phone fixe n’est alors présent que dans les grandes villes comme le Caire ou Alexandrie. Après la libéralisation, MobiNil s’installe dans le pays en 1996, suivi de Vodafone en 1998. L’engouement autour du mobile est tel qu’entre le début de 1999 et 2001, le nombre d’abonnés passe de 200 000 à 3,4 millions de personnes. Puis, de 5,8 millions fin 2003 à 7,7 millions fin  2004. En 2005, le

Egypt Telecom

L’opérateur historique n’a pas dit son dernier motPar Muriel Edjo

Malgré la réduction de ses parts de marché survenue avec la libéralisation du secteur national des télécommunications, le doyen des télécoms national multiplie les stratégies commerciales agressives et visionnaires. Il compte reprendre du poil de la bête.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 29

opératEurs historiquEs

nombre monte encore pour passer de 12 millions à 17 millions en 2007. Lorsqu’Etisalat s’installe à son tour en Egypte en 2007 et apporte avec lui la 3G, on parle déjà de 25 millions d’utilisateurs. En 2012, l’Egypte comptabilisait 93,72 millions d’abonnés au mobile alors que Telecom Egypt n’enregistrait que 7,3 millions de lignes fixes. Malgré ce fossé, l’opérateur historique ne baisse pas les bras sur le marché national. Il multiplie les actions pour fidéliser ses clients. Avant la libé-ralisation, Telecom Egypt améliore l’expérience télécom de ses abonnés en remplaçant en 1985 ses infrastructures réseau en cuivre par de la fibre optique. En 1989, il lance même Egypnet, un ré-seau de données. Après la libéralisation, le groupe qui est devenu une entreprise anonyme détenue à 100% par l’Etat décide de se réinventer pour éviter la faillite.

Des investissements stratégiquesDès 2002, TE qui caresse des rêves de grandeur se lance dans une succession d’actions fortes. Après le lancement de l’internet gratuit dans tous les gouvernorats du pays, l’entreprise s’associe en 2006 à plusieurs opérateurs télécoms pour la construction d’un système de câble sous-marin de fibre optique entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est (I-ME-WE). En 2007, l’opé-

rateur signe un autre contrat avec SEACOM et VSNL pour son projet de câble sous-marin de fibre optique TE North déployé par Alcatel-Lucent. Pour diversifier ses sources de revenus, Telecom Egypt s’offre également diverses filiales en Egypte et à l’étranger. Ses offres voix et Inter-net se diversifient pour contrer les promotions et autres tarifs préférentiels pratiqués par les opéra-teurs de téléphonie mobile. L’offre Kalamy et son forfait variable d’appels illimités, ou encore le té-léphone fixe avec ses appels sur fixe et mobile lo-caux, et l’ADSL sur mobile sont quelques succès de l’entreprise, auxquels s’ajoutent divers services à valeur ajoutée et de multiples promotions. y

LES PARTICIPATIONS DE TELECOM EGYPT

N° Entreprises Participation Secteur d’activité Zone d’activité

1 TE Data 99,999994% Internet Egypte et Jordanie

2 TE France SES 100% Câble sous-marin Moyen-Orient, Eurasie, Eurafrique, Bassin Méditerranée

3 Xceed 97,66% Services BPO Sud de la Méditerranée

4 Centra Technology 58,76% Solutions IT Egypte

5 TE Investment Holding 99,95% Investissement Egypte et Etranger

6 Middle East Radio Communication (MERC) 49,00% TIC Egypte

7 The Fund 46,15% Finance Egypte et région MENA

8 Vodafone Egypt 45% Télécoms Egypte

9 Egypt Trust ET 35,71% Sécurité IT Egypte

10 Ideavelopers 18,75% Gestion et consulting Moyen-Orient

11 Nokia Siemens Networks 10,00% Télécoms région MENA

12 CITC 10,00% Support technique IT Egypte

13 ACCM 10,00% Fabrication de Produit IT et Electronique Egypte

14 Arab Sat 1,590% Radio et télédiffusion Région MENA et Europe

15 Thuraya 0,4970% Télécoms par Satellites Egypte, Europe, Moyen-Orient, Afrique, Asie, Australie

Depuis le début de l’année 2014, le groupe Telecom Egypt est engagé

dans une opération d’envergure qui lui permettra de devenir un

opérateur des télécommunications incontournable dans le pays.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7330 x Août/Septembre 2014

séCurité

La Côte d’Ivoire identifie les cybercafés pour contrer les cybercriminelsPar Muriel Edjo

La mesure préventive pilotée par le régulateur télécom permettra à long terme, comme avec l’identification des abonnés au téléphone mobile, d’obtenir des informations vérifiées sur les personnes qui s’investissent dans cette activité répréhensible et de les empêcher de la poursuivre.

3 Par son ampleur, la cybercriminalité a fait tellement de victimes en Côte d’Ivoire que celles-ci ont décidé de créer, en avril 2013, l’Asso-ciation des victimes d’escroquerie et d’usurpation du net (l’AVEU du Net).

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 31

séCurité

Symantec, dans son rapport de 2012, a classé la Côte d’Ivoire parmi les six pays d’Afrique où la cybercriminalité

était des plus inquiétantes.

L ’opération d’identification des cybercafés par l’Autorité de régulation des télécommunica-tions de la Côte d’Ivoire (Artci) a pris fin le

15 juillet 2015. Lancée au début du mois de juillet 2014, l’opération a comme objectif final de com-battre la criminalité qui prolifère dans le pays via les technologies de l’information et de la commu-nication (TIC). Chaque propriétaire de cybercafé devait se présenter dans les services du régulateur télécom pour fournir un certain nombre d’infor-mations sur son commerce. Les cybercafés qui n’auront pas été identifiés seront fermés. Si l’identi-fication des numéros de mobile vise à lutter contre les actes de chantage et autres menaces via le télé-phone cellulaire, très répandus en Côte d’Ivoire, l’identification des cybercafés, elle, permettra de combattre le phénomène des «  brouteurs  » qui donne une mauvaise réputation de la Côte d’Ivoire à l’international. Les « brouteurs » sont des escrocs qui opèrent depuis le pays, généralement à partir de cybercafés pour ne pas être localisés et identifiée à partir de leur adresse IP.

Au-delà du spamming et du phishing, leur technique la plus utilisée est l’arnaque aux senti-ments. Ce n’est pas toujours le sentiment amou-reux qui est mis en avant. Parfois, dans un mail, les « brouteurs » se font passer pour un ami qui serait bloqué dans un pays étranger, et qui sollicite de l’aide à travers un prêt d’argent qu’il remboursera à son retour. L’arnaque aux sentiments prend aussi la forme d’une réfugiée d’un pays en guerre dont le père décédé a légué une fortune considérable et qui a besoin de votre aide pour transférer son argent dans votre compte bancaire pour le protéger. Des arnaques qui semblent banales, mais qui fonc-tionnent presque toujours au point où la société d’antivirus Symantec, dans son rapport de 2012, a classé la Côte d’Ivoire parmi les six pays d’Afrique où la cybercriminalité était des plus inquiétantes.

Les chiffresSelon les statistiques compilées par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) pour l’année 2013, en collaboration avec la Direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT) de la police scientifique de Côte d’Ivoire, la cybercriminalité demeure un problème majeur. La France et la Côte d’Ivoire sont les pays où les brouteurs ivoiriens opèrent le plus. Le nombre de plaintes provenant de la France aurait augmenté de plus de 100% entre le 1er et le 2ème semestre 2013. En 2012, 41,18% des plaintes enregistrées par la PLCC émanaient de victimes résidant en France. Ce chiffre est passé à 50,90% en 2013. En Côte d’Ivoire, le taux de plainte déposé par des

victimes de cybercriminels est passé à 33,83% au second semestre 2013. L’arnaque aux sentiments a contribué à l’escroquerie de 69,28% des sommes totales croquées par les cybercriminels au cours du second semestre 2013. Ce chiffre était de 27,70% au premier semestre, soit une augmentation de plus de 100%. Le taux de plaintes déposées pour l’arnaque aux sentiments est passé de 33,03% à 47,60% entre le 1er et le 2ème semestre 2013. Les données de la PLCC et du DITT révèlent que le réseau de l’opérateur Orange a été le plus utilisé par les cybercriminels dans leurs opérations au cours du second semestre 2013, 34,70%. Il est passé devant Moov qui était pourtant le plus uti-lisé au premier semestre 2013. 

Les victimes se réunissentPar son ampleur, la cybercriminalité a fait telle-ment de victimes en Côte d’Ivoire que celles-ci ont décidé de créer, en avril 2013, l’Association des victimes d’escroquerie et d’usurpation du net (l’AVEU du Net). Le mouvement, à partir de son blog, sensibilise les internautes sur les dangers de l’internet, donne des conseils sur un

certain nombre de sujets, notamment la manière de se protéger sur la toile, comment dénoncer les faux profils sur les réseaux sociaux comme Face-book, Badoo, que faire en cas de vol de photos ou d’identités utilisées ensuite à des fins nuisibles, comment ajouter un filigrane de protection sur des photos avant de les publier sur Internet, etc. Cette action vient en soutien aux nombreuses mesures prises par l’Etat pour endiguer la cyber-criminalité, comme l’adoption  du projet de loi relatif à la lutte contre la cybercriminalité et la protection des donnés à caractère personnel. y

- 9497 tentatives d’escroquerie signalées à la PLCC.- 552 plaintes enregistrées par la PLCC.- 3 601 993 735 FCFA de préjudice financier direct déclaré par

les victimes. - 40,66% de réquisitions émises non-satisfaites. Soit 723 réquisitions

émises, pour seulement 294 réponses reçues. - 70 suspects interpellés, dont 65 ont été déférés devant le parquet.

Quelques chiffres

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7332 x Août/Septembre 2014

EquipEmEnt

Les PNHD des pays émergents s’inscrivent dans un contexte où, derrière l’extraordinaire succès du déploiement de la téléphonie mo-

bile 2G, voire 3G dans certains pays, le dévelop-pement des télécoms est encore loin d’être abouti. Les dimensions réglementaires et de politique économique se croisent. Tout d’abord, le PNHD s’inscrit souvent dans une logique de refonte de l’environnement de la régulation. Le cas le plus simple sera lié à l’attribution, conjointe au PNHD, de nouvelles licences, notamment de 3G (UMTS, HSPA) ou 4G (LTE). Une refonte plus large des autorités de régulation pourra être pos-sible quand une défaillance de celles-ci devient trop criante par rapport au poids des télécommu-nications dans l’économie. C’est ici l’occasion de renforcer le périmètre d’intervention de l’autorité, voire ses outils mis à disposition, notamment sur les aspects de suivi des coûts, qui est un levier clé de régulation (de gros comme de détail). Les questions liées à l’ouverture de certains accès (les points IXP) ou à certaines technologies (VoIP par exemple) sont aussi au cœur du débat dans plusieurs pays. La question du service universel peut être alors posée, notamment sur la couver-ture géographique ou l’itinérance nationale sur la mobilité. Deux sujets d’ordre politique peuvent

aussi s’ajouter dans le débat. D’une part, celui des taxes, avec des recherches d’idées pour ponction-ner les acteurs du haut débit (équipementiers, opérateurs ou fournisseur de services). D’autre part, la question de la couverture géographique du haut débit. Le point est encore plus complexe que dans les pays développés car la densité urbaine est plus faible, les zones à faible densité sont parfois nombreuses (désert, forêt), et plus difficiles d’ac-cès encore. Si 70% des Africains habitent en zone couverte par la téléphonie, seuls 30% des villages du continent ont des accès par route bitumée  ! Sans parler des questions d’électricité.

En dehors de ces enjeux politico-réglemen-taires, importants, les PNHD des pays émergents doivent aussi proposer concrètement des feuilles de route permettant de corriger les imperfections du déploiement 2G et de maximiser les avantages du haut débit. Certaines questions classiques bien sûr refont surface. Le choix technologique, avec dans ces pays la question de tout faire en haut dé-bit mobile en termes d’infrastructures (LTE) ou de jouer une complémentarité sur les accès Wi-Fi outdoor, les réseaux câblés et la fibre optique. Si l’histoire récente des télécoms va dans le sens du haut débit mobile, les bailleurs internationaux

La plupart des pays émergents africains, sud-américains et asiatiques sont en train de mener leur « PNHD », acronyme pour Plan national haut débit (voire très haut débit), avec parfois le soutien des bailleurs internationaux. Bien qu’ayant des points communs standards, ils diffèrent de ceux des pays développés car ils sont associés à un contexte différent.

Les PNHD des pays émergents, signe d’une nouvelle vague ?Jean-Michel Huet, directeur associé BearingPoint

Une refonte plus large des autorités de régula-tion pourra être possible quand une défaillance de celles-ci devient trop criante par rapport au poids des té-lécommuni-cations dans l’économie.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 33

EquipEmEnt

6 Les PNHD des pays émergents s’inscrivent dans un contexte où, derrière l’extraordinaire succès du déploiement de la téléphonie mobile 2G, voire 3G dans cer-tains pays, le développe-ment des télécoms est encore loin d’être abouti.

ayant, au cours de la décennie écoulée, financé de lourds projets de câbles sous-marins, la question reste ouverte. Le long des côtes, pour les inter-lands souvent en lien avec des projets de déve-loppement de smart cities ou d’infrastructures de transport multimodal liées à des exploitations de matières premières (pétrole, gaz, métaux) ou agri-coles, le haut débit fixe peut jouer un rôle nouveau. La question de la couverture géographique des infrastructures haut débit est aussi importante. Il s’agit d’un enjeu de développement local et donc de lien politique entre capitale versus province ou de lien entre région des Etats à dominante fédé-rale… les deux tiers des pays fédéraux étant des pays émergents. De même, la géopolitique peut entrer en jeu avec le « poids » des frontières, qui est plus fort qu’en Europe de l’Ouest. Dans ce cas, le PNHD peut être facteur d’ouverture – souvent poussée par l’économie – ou de repli – le courant géopolitique.

D’autres questions sont plus marquées encore par la spécificité des pays émergents. Le PNHD peut être l’occasion d’une refonte plus large des acteurs en présence. D’une part une réorganisa-tion du secteur des télécoms peut être réalisée à cette occasion. Il peut s’agir de l’attribution de

nouvelle licences opérateurs, du lancement de modèles de MVNO data, voire de la consolida-tion d’opérateurs existants mais défaillants ou en danger, souvent des opérateurs historiques. Dans des cas plus matures, c’est la mise en place d’un véritable écosystème du haut débit qui peut être embarquée dans les PNHD. Cet écosystème, sou-vent à créer, inclut aussi bien des services grand public, notamment la création de contenus cultu-rels locaux accessibles par haut débit, que de vraies offres de services B2B. Dans les cas plus avancés, les sujets type data center, cloud, big data peuvent aussi être proposés. Enfin, les PNHD des pays émergents insistent sur la dimension « dévelop-pement » : en quoi le haut débit va-t-il contribuer à faire passer le pays d’un niveau d’émergence à l’autre en créant des emplois notamment ? A la différence des emplois de la vague « GSM » – à 95% dans le secteur de la distribution, donc peu qualifiés –, les emplois évoqués ici sont plus liés à l’implantation d’entreprises dans les pays, donc au développement de profils formés. On arrive ici à l’enjeu essentiel des PNHD des pays émergents : la clé pour les faire entrer dans la compétition in-ternationale au niveau des entreprises. Le PNHD est donc en cela aussi une feuille de route de la concurrence entre Etats. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7334 x Août/Septembre 2014

opératEur

5 Au-delà de l’Inde, qui représente de formidables possibilités économiques avec sa gigantesque popu-lation, le groupe MTN n’exclut pas d’entrer sur d’autres territoires d’Asie très peuplés, malgré son récent échec en Birmanie.

Dans une de ses éditions de la pre-mière semaine du mois d’août 2014, le journal indien Hindustan

Times  a révélé une nouvelle action du groupe sud-africain des télécoms MTN dans son désir d’entrer sur le marché indien des télécommunications. L’entreprise que dirige Sifiso Daben-gwa serait en négociation avec le groupe indien des télécommunications Tata Teleservices pour y acquérir des actions. Une source interne, citée par la publica-tion, a indiqué que pour le moment il est encore difficile de dire à quel stade se trouvent les discussions entre les deux

parties. Deux rencontres préliminaires auraient toutefois déjà eu lieu. MTN voudrait racheter les 26,5% de parts de Tata Teleservices, branche du groupe indien Tata Communications, que dé-tient et que veut céder le groupe Japo-nais NTT Docomo. Tata Teleservices revendique une fourniture de service à plus de 450 000 villes et villages à travers l’Inde. La société télécom propose de la téléphonie mobile, des services fixe et sans fil, des services de cabines télépho-niques publiques. Son réseau est com-posé de 60 000 stations de base et d’un parc clients de 84 millions de personnes.

Si MTN, qui a déclaré ne pas faire de commentaires sur les prospections du groupe, réussit à se faire une place en Inde, ce sont des millions de nouveaux abonnés télécom que l’entreprise aura gagné pour renforcer ses revenus

Au-delà de l’Inde, l’AsieCet intérêt de MTN pour Tata Teleser-vices remet une fois de plus au goût du jour le rêve de l’opérateur pour le marché indien des télécommunications. En ef-fet, ce n’est pas la première fois que la so-ciété télécom tente de se faire une place dans le sous-continent. En 2013, il avait manifesté une nouvelle fois un fort désir d’acquérir 24% de parts du groupe Re-liance Communications Ltd (RCOM) du milliardaire Anil Ambani. Mais l’affaire qui était estimée à 1,2 milliard de dollars avait capoté. En 2008 déjà, MTN avait tenté, sans succès, d’entrer dans le capital de Reliance Communica-tions Ltd. L’opérateur africain ne s’était pas découragé et était reparti à l’assaut de l’Inde en visant pour sa nouvelle tentative les 47% de part d’Idea Cellu-lar, le troisième plus grand opérateur de téléphonie mobile d’Inde, appartenant à Aditya Birla. C’était en 2011. L’Agence Bloomberg avait évalué cette opération à 2,35 milliards de dollars. Elle aussi s’était finalement soldée par un échec. Une fois de plus, MTN a vu les portes du mar-ché indien des télécoms se refermer sur ses ambitions. Pourtant, chacune de ses velléités était parvenue à des niveaux de négociation très poussés avec les entre-prises concernées. Au-delà de l’Inde, qui représente de formidables possibi-lités économiques avec sa gigantesque population, le groupe MTN n’exclut pas d’entrer sur d’autres territoires d’Asie très peuplés, malgré son récent échec en Birmanie. y

Le groupe sud-africain des télécommunications multiplie sans succès les tentatives d’incursion dans le sous-continent. Il est certain qu’une réussite lui assurera des centaines de millions d’abonnés télécom et une importante nouvelle source de revenus.

Par Muriel Edjo

MTN n’abandonne pas son rêve d’expansion en Inde

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 35

Brèves

OPERATEUROrange et Flowminder veulent combattre le virus Ebola en Afrique grâce au mobileL’opérateur de téléphonie mobile Orange et l’Organisation non-gouver-nementale suédoise Flowminder ont réussi à mettre au point une carte per-mettant de visualiser les déplacements de la population vivant en Afrique de l’Ouest. Ce sont les données GPS, contenues dans les appareils mobiles des populations, fournies à Flowminder par Orange, qui ont permis de mettre au point cette technique de suivi de la propagation de la maladie. De cette manière, les deux partenaires peuvent déterminer en avance les prochains foyers probables de la contagion.L’information révélée par la MIT Technology Review rappelle des re-cherches similaires entreprises l’année dernière par des chercheurs de l’uni-versité de Harvard pour maîtriser la propagation du paludisme en Afrique. Pour les recherches sur Ebola, Orange a confié exceptionnellement à Flow-minder des données collectées en 2013 de 1500 smartphones au Sénégal. Ces informations ont été anonymisées et croisées avec des données d’Orange Côte d’Ivoire, et d’autres données sur les mouvements de population dans la région Afrique de l’Ouest, fournies par des enquêtes démographiques.La carte des déplacements des popu-lations élaborée par Flowminder, bien qu’étant un prototype, a permis de re-tracer les zones de grandes affluences, de grands passages. Fière tout de même de la faisabilité de son projet, l’ONG suédoise explique qu’avec des données en temps réel qui prennent en compte les mouvements des populations en période d’épidémie, il sera possible d’identifier à l’avance les foyers probables de contamination et de mettre en place des mesures préventives.

Nigeria : eTranzact investit dans le mobile money pour développer les paiements sans espècesLa société de paiement mobile eTranzact a décidé d’investir la somme de 350 000 dollars dans le projet baptisé « The PocketMoni 500 ». L’entreprise travaille en collaboration avec Enhancing Financial Innovation and Access (EFInA), l’organisation de développe-ment du secteur financier. Le projet, qui sera déployé dans les Etats d’Ogun et de Kano, dans les régions du Nord et du Sud-ouest du Nigeria, épouse la politique de paiement sans espèces de la banque centrale du Nigéria.L’objectif que veut atteindre eTranzact à travers cet investissement est de susciter l’adoption du Mobile Money par les com-merçants et les consommateurs de ces deux régions. Pour Valentine Obi, le directeur général d’eTranzact, « nous sommes très heureux d’annoncer ce projet en ce moment. Depuis que nous avons démarré notre service d’argent mobile au Nigeria, il est clair que

des efforts importants ont dû être faits par les parties prenantes à tous les niveaux pour éduquer et inciter les commerçants et les utili-sateurs. En collaboration avec nos partenaires, nous allons continuer à pousser jusqu’à ce qu’à ce que la politique de paiement sans espèce soit achevée ».Valentine Obi ajoute que la collaboration avec EFinA est le premier d’une série de par-tenariats stratégiques qu’eTranzact a prévu. La société envisage de lancer d’autres projets similaires dans d’autres régions du Nigeria.eTranzact International PLC, qui facilite les services bancaires mobiles de onze banques à travers sa plateforme de commutation mobile, traite plus d’un trillion de nairas (6,1 milliards de dollars) par an. Il a obtenu une licence de Mobile money de la Banque centrale du Nigeria pour le service « Pocket-Moni » en 2012.

Algérie: les actionnaires de GTH ont accepté de céder la majorité de Djezzy à l’Etat pour 2,6 milliards $L’opérateur de téléphonie mobile Djezzy est désormais à 51% contrôlé par l’Etat algérien. Le 26 août 2014, les actionnaires de Global Telecom Holding, maison-mère de Djezzy, ont approuvé la cession de la majorité de l’entreprise télécom pour 2,6 milliards de dollars. Leur décision a été prise au cours de l’assemblée générale extraordi-naire (AGE) tenue à cet effet. Ce qui met définiti-vement un terme à « l’affaire Djezzy ».Le 18 avril dernier, à Paris, la première phase de cession de Djezzy à l’Etat s’était matérialisée par la signature d’un accord de principe sur la vente de 51% de Djezzy. Il tenait lieu de « Contrat d’achat ». Les signataires étaient GTH, le Fonds National d’Investissement, représentant l’Etat d’Algérie, et VimpelCom Ltd. Avant la clôture de la vente de Djezzy, le groupe GTH devait au préalable payer ses dettes.

En avril, Ahmed Abdou Domah, le président directeur général de Global Telecom Hol-ding, avait expliqué que Djezzy paierait tout d’abord les bénéfices dus à Global Telecom d’un montant de 1,9 milliard $. Puis, Opti-mum, filiale de Djezzy obtiendrait une facilité financière de 1 milliard $. Ensuite, la dette fiscale de Djezzy d’un montant de 48 millions $ devrait être payée, tout comme une amende de 1,3 milliard $ imposée par la Banque centrale algérienne.GTH devrait aussi verser à Vimpelcom un remboursement de dettes de 4 milliards $ issus du produit la cession de ses intérêts dans Djezzy. Ce paiement réduirait son endettement envers sa maison-mère de 800 millions ou un milliards $, et de 500 millions $ les coûts financiers annuels générés par sa dette globale.

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GEstion publiquE

5 Hamadoun Touré, secrétaire général de l’UIT : « Je vois le Congo de ces grands travaux qui revient. »

Réseau Telecom Network : Je vois quatre smart-phones et deux iPad. Le secrétaire général de l’UIT dispose de combien de smartphones  en permanence ?Hamadoun Touré  : (Rires). Il faut être connecté en permanence. Ce n’est pas forcément le nombre

de téléphones qui importe, mais le fait d’être connecté. J’espère que chaque citoyen de cette planète, d’ici la fin de cette année 2014, va être aussi connecté que chacun de nous.

RTN  : Parlant de connectivité, en termes de bilan de l’UIT et d’évolution de la technologie, les chiffres indiquent déjà environ 7 milliards d’abonnés à la téléphonie mobile sur la planète. Un succès pour l’UIT ?HT : L’on nous accorde le prix de cette connecti-vité. Particulièrement, moi en tant que secrétaire général de l’UIT. Mais en réalité, ce sont ceux qui sont sur le terrain qui l’ont fait. Nous avons sim-plement donné des conseils, donné les statistiques et partagé l’information. Nous sommes dans une société de l’information. De ce fait, nul n’a le droit de commettre une erreur déjà commise ailleurs dans le monde, quel que soit le lieu, par manque d’information. Nul n’a le droit de passer un temps fou à réinventer quelque chose qui a déjà été inventé quelque part par manque d’information. L’information est la seule chose qui, quand on la partage, se multiplie, parce qu’en fait chacun y ajoute une valeur.

Donc, c’est un grand avantage, parce que toute chose matérielle, lorsqu’elle est partagée

En visite en République démocratique du Congo du 23 au 27 juillet 2014 à l’invitation de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre congolais des PT & NTIC, le Dr Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications, a accepté de répondre à nos questions sur l’actualité des TIC et de commenter son bilan à la tête de l’organisation qu’il dirige. C’était le 26 juillet 2014 à Kinshasha.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum à Kinshasa

Hamadoun Touré : « En RD Congo, l’on entre à présent dans l’ère de la société de l’information »

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 37

GEstion publiquE

se divise. C’est la puissance de l’outil que nous avons aujourd’hui. Et cet outil va servir à déve-lopper tous les autres secteurs  : l’éducation y est déjà, la santé avec l’e-santé, le commerce avec l’e-commerce, la gouvernance avec l’e-gouvernement, etc. Je crois que c’est un outil que nous n’avons pas encore suffisamment exploré et j’espère que le continent africain va apporter sa contribution en termes d’innovations. Nous avons déjà vu le m-Pesa mis en place pour la première fois au Kenya, puis en Ouganda. Ce sont là des solutions locales aux problèmes locaux, c’est-à-dire faciliter la tâche aux personnes qui veulent transférer des petits montants de cinq à six dollars et que le système bancaire n’avait pas prévu. Car, ces personnes n’avaient pas de comptes bancaire, ni d’adresse. Une solution a été trouvée. Aujourd’hui, la banque mobile se fait partout dans le monde entier et vous pouvez payer un livre ou un hamburger avec votre téléphone portable aujourd’hui à Tokyo ou aux Etats-Unis. Nous avons commencé à concevoir, développer, implémenter les programmes et les exporter vers le monde entier. Beaucoup d’autres innovations viendront de cette jeunesse très inno-vante. Le cerveau humain est le même partout. Si vous le formez, il va pouvoir faire des miracles. Il n’y a pas de limite à ses capacités.

RTN  : Monsieur le secrétaire général, le vol MH370 de la Malaysia Airlines a disparu des écrans radars après son décollage à Kuala Lum-pur, le 8 mars 2014. Le Boeing 777 devait relier Pékin avec 239 personnes à bord. A l’initiative du ministre malaysien des Communications, l’UIT a créé le 25 juin dernier un nouveau groupe spécialisé sur les applications à l’avia-tion de l’informatique en nuage pour le suivi des données de vol. Quelle est l’importance d’un tel groupe et comment les compagnies aériennes africaines peuvent-elles bénéficier de son travail ?HT  : Nous avons une situation très incroyable aujourd’hui. Un boeing qui disparait avec plus de 300 passagers à bord sans aucune trace… On utilise encore la technologie des années 40 où il faut trouver la boite noire d’un avion pour savoir ce qui s’est passé. Or, nous sommes quand même au troisième millénaire avec toutes les évolutions. A l’heure du cloud, on aurait pu mieux faire que cela. C’est le défi que le ministre malaysien nous a lancé à Dubaï pendant la conférence mon-diale du développement, juste un mois après le crash du vol MH370. Il nous a dit : « Réveillez-vous  ! Que faites-vous  ? » Alors, l’UIT a immé-diatement réagi en mettant en place une com-mission d’études en place en collaboration avec

l’Agence internationale en charge de l’aviation civile. J’ai immédiatement contacté le directeur général, Raymond Benjamin, afin que nous puis-sions travailler ensemble et que nous apportions notre contribution. Nous pouvons apporter notre contribution du point de vue de la normalisation, du point de vue de la gestion du spectre si néces-saire, du point de vue de l’utilisation des satellites et autres et les autres techniques pour pouvoir enregistrer et avoir accès aux données à bord des avions de façon instantanée au fur et à mesure

lorsqu’ils vont partout dans le monde. D’ici un an, on pourrait éventuellement trouver des solu-tions qui pourront être vulgarisées dans le monde entier, y compris en Afrique. On ne peut pas le faire uniquement dans un seul continent. Il faut le faire partout. On vient d’avoir le crash d’Air Al-gérie. Cela a pris plusieurs heures avant que l’on ne retrouve les débris. Aussi, la boite noire doit être prise pour aller l’analyser ailleurs. On peut le faire de façon instantanée. Nous allons trouver une solution à cela. Les avions ne se fabriquent pas en Afrique, mais je sais qu’un jour cela vien-dra.

RTN : Comment avoir accès aux informations de la boîte noire en temps réel ?HT  : Pour le moment, tout avion fabriqué doit pouvoir avoir un système qui lui permettra de donner des informations en temps réel qui seront stockées quelque part. Du point de vue tech-nologique, nous n’avons aucun problème. Vous savez, il y a toujours des solutions techniques aux problèmes techniques. Ce qui nous bloque aujourd’hui, ce sont des questions législatives, légales et juridiques. Quand vous avez vos don-

« Aujourd’hui, la banque mobile se fait partout dans le monde entier

et vous pouvez payer un livre ou un hamburger avec votre téléphone

portable aujourd’hui à Tokyo ou aux Etats-Unis. Nous avons commencé à concevoir, développer, implémenter les programmes et les exporter vers

le monde entier. »

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7338 x Août/Septembre 2014

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nées dans le cloud, est-ce que ce sont vos don-nées  ? Est-ce que cela appartient à celui qui a le cloud  ? Dans le cas d’un avion, cela va passer sur plusieurs territoires. Il y a une multitude de questions juridiques qu’il faut gérer. Si non, la technologie est là pour trouver des solutions. Il faut donc voir les meilleurs cas de scénarios et les analyser afin que nous puissions trouver des solu-tions aux problèmes qui se poseront. Il faudrait que l’on tienne compte des préoccupations des pilotes, qui, désormais, quand ils seront au travail, tout ce qu’ils diront va être enregistré. Il s’agira de leur vie privée. Il y a donc beaucoup de questions d’ordre éthique et juridique à résoudre. C’est la grande préoccupation aujourd’hui. Il faut s’assu-rer qu’il y a la transparence. Je lance un appel à tout le monde. Il faut que nous laissions de côté nos potentielles différences et nos doutes sur cer-taines choses. C’est la vie de nombreux citoyens qui est en danger. Nous nous devons de trouver des solutions idoines le plus rapidement possible.

RTN : Après trois jours de visite en RD Congo en juillet 2014, quelle appréciation faites-vous du développement des TIC et des télécoms dans ce pays-là ?HT : Mon ami, le Professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba, m’a invité en RDC. J’ai pris beaucoup de plaisir à rencontrer les dirigeants de ce pays :

le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, ainsi que de nombreux ministres. Le pays a déjà mis en place plusieurs infrastructures sur le plan routier, les bâtiments et autres. Je crois que l’heure est maintenant au développement des TIC. Il y a beaucoup de projets en cours dans le domaine des TIC. La fibre optique a déjà atterri à Muanda, ce qui fait que l’on entre à présent dans l’ère de la société de l’information en RDC. Les coûts vont baisser en conséquence et la qualité des services va s’améliorer. Le Congo est le pre-mier pays africain qui a abrité le premier satellite pour le réseau domestique, le premier pays où nous avons eu la téléphonie mobile. C’était dû au fait que le téléphone fixe était complètement à terre. Mais les solutions ont été trouvées ici à ce moment-là, car il y alors eu un rôle de leadership. Je vois le Congo de ces grands travaux qui revient. Et cela me plaît de faire partie de cela maintenant. Pendant mes discussions, j’ai surtout mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un cadre juri-dique et réglementaire propice à l’investissement, adapté à l’évolution actuelle des technologies de l’information et de la communication. J’ai eu la chance de rencontrer le président du Parlement qui a vite compris que cet environnement évolue tellement vite que non seulement de nouvelles lois viendront rapidement et fréquemment, mais aussi qu’il y aura des amendements très souvent

5 Hamadoun Touré : « Dès le mois de janvier, vous entendrez certaine-ment parler de moi. »

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 39

GEstion publiquE

« On a suivi la guerre féroce des prix qui était faite ici il y a quelques années. Ces

opérateurs se plaignent du niveau de taxe sur les équipements télécoms et

aussi sur les terminaux. »

afin d’adapter très vite ces lois à l’environnement changeant. Et que ce ne sera pas de l’incom-pétence de la part de ceux qui vont amener les premiers documents, mais tout simplement de la nécessité de s’adapter vite et de pouvoir en tirer le meilleur profit. Donc, sur ce plan on a eu un très grand soutien. Le ministre aussi est un fervent soutien dans le développement des TIC. Il m’a vraiment rassuré.

RTN  : Vous avez indiqué que la RDC était à jour de ses cotisations à l’UIT…HT  : Ce n’est pas par hasard que la RD Congo a épongé sa dette de plus de vingt ans à l’UIT. Le pays était sous sanction. Il y a deux ans, ils ont épongé complètement leur dette qui s’éle-vait à deux millions de dollars. La cotisation des pays est volontaire et le niveau de cotisation que la RD Congo avait choisi était le plus bas, mais malgré cela, il ne payait pas. Et je suis sûr que ce n’était pas par manque de moyens financiers. Peut-être qu’il y a eu négligence ou d’autres de priorité, mais l’essentiel est que cela a été rétabli aujourd’hui et le Congo, a repris avec beaucoup plus de dynamisme ses activités avec l’UIT. Et je me dois de les encourager sur ce plan là. Mon ob-jectif, en RDC, était de m’assurer que nous allions avoir une vision commune à l’horizon 2020, basée sur l’économie numérique. Le Congo est un pays qui a la chance d’avoir des ressources minérales et forestières très riches, mais je dis toujours que la plus grande richesse d’un pays c’est le cerveau humain. Et là aussi ils ont plus de 70 millions d’habitants. Cela veut dire qu’il y a des potentiali-tés. Il y a une population très jeune, il faut que l’on donne de l’espoir à ces jeunes-là, il faut qu’on crée des potentialités pour eux, pour la création d’em-plois, pour la recherche d’emplois, pour l’amé-lioration de leurs vies quotidiennes. Ce sont les priorités de tous les gouvernements d’aujourd’hui et cela entre dans le cadre global que je trace pour le continent africain.

RTN  : Vous avez rencontré les opérateurs de télécommunications. Quelles étaient leurs principales doléances et quelles solutions pré-conisez-vous ?HT  : Les opérateurs de télécommunications en RDC, il y en a sept aujourd’hui en compétition. Les ISP, on en compte 27. C’est déjà très bien. On a suivi la guerre féroce des prix qui était faite ici il y a quelques années. Ces opérateurs se plaignent du niveau de taxe sur les équipements télécoms et aussi sur les terminaux. Ce sont les questions que j’ai soulevées avec le Premier ministre, qui est ministre des Finances en même temps, pour

qu’il comprenne très bien qu’en fait en révisant les taxes même de moitié, on peut toujours atteindre les objectifs budgétaires fixés par le Ministère des finances, puisque le nombre d’utilisateur des terminaux va doubler en réalité. Certains pays comme le Bangladesh ou le Pakistan, qui avaient les taxes les plus élevées dans le monde, ont eu à baisser les taxes et en ont bénéficié. En plus, les TIC étant un outil pour tous les autres secteurs, l’influence dans les autres domaines est beaucoup plus grande. Le Premier ministre m’a impression-né. C’est un économiste, il comprend très bien les choses. Donc, je suis très confiant sur le fait que

les préoccupations des opérateurs de télécommu-nication et des ISP vont être tenues en compte très bientôt, et cela va faire un boom dans les TIC au Congo

RTN  : On le constate parfois dans plusieurs pays en Afrique, y compris en RD Congo, les régulateurs fixent la tarification des appels té-léphoniques. Quel conseil donnez-vous pour qu’il n’y ait plus de problèmes entre opérateurs et régulateurs concernant les tarifs d’intercon-nexion ?HT  : C’est clair. Dans ce sens, nous conseillons aux régulateurs de se tenir en marge des discus-sions sur les tarifs d’interconnexion. Ils sont là pour défendre les intérêts des consommateurs. Ils disent aux opérateurs, discutez entre vous pour avoir le taux d’interconnexion le plus bas possible. Car au bout de la ligne, c’est le consommateur qui gagnerait. Malheureusement, il arrive sou-vent que les opérateurs ne s’entendent pas. A ce moment-là, le régulateur n’a d’autres choix que d’intervenir. Il analyse le terrain il est obligé de siffler à un moment donné. Mais tant que le jeu se joue bien, il n’a pas à intervenir. Mais, ça a été le cas en RDC. Il y a eu certains opérateurs qui ont traîné le pied. C’est inacceptable. Le régula-teur doit agir.

RTN : C’est votre dernier mandat à l’UIT. A sa tête, vous avez mené des projets principaux. On pense par exemple aux initiatives «  Connecter ...

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7340 x Août/Septembre 2014

GEstion publiquE

5 Hamadoun Touré : « La commission broadband a eu un succès fulgurant. »

l’Afrique  » et «  Transform Africa  ». Pensez-vous que ce sont là deux projets qui doivent rester comme héritage de votre passage à l›UIT?HT : Oui. Depuis mon arrivée à l’UIT, j’ai créé un certain nombre de grandes initiatives. Le GSR, le Symposium global des régulateurs est une machine bien moulée aujourd’hui, qui marche bien. Nous avons fait l’initiative « Connecter le monde  », qu’on a fait commencer par l’Afrique avec «  Connecter l’Afrique  ». Il y a eu par la suite «  Connecter le monde Arabe  » ou encore « l’Europe », etc. Cela a bien marché et c’est sûr que cela va continuer. Par exemple la dernière ini-tiative sur le broadband que j’ai créée pour m’as-

surer que le large bande soit vue comme l’outil principal qui va développer nos économies et nos sociétés. La commission broadband a eu un suc-cès fulgurant, au-delà de notre objectif. Quand je mettais cette commission en place, c’était pour qu’elle se réunisse une seule fois par an, le 10 juin 2010 à l’époque. Et puis, je faisais un rapport en septembre. Mais les commissaires que j’ai choi-sis sont allés un peu plus loin et ils financent le programme qui marche bien. La dernière initia-tive que j’ai commencée était le Transform Africa Initiave. On a tenu un sommet qui a débouché sur un manifeste avec le Smart Africa Manifesto. C’est une initiative très importante pour moi. Cela nous permet d’avoir une vision commune 2020. C’est pourquoi j’ai engagé les chefs d’Etat tout de suite à Malabo pour avancer et je crois que cela va faire tâche d’huile. D’ici quelles an-nées, nous pourrons avoir des dizaines d’emplois et de nouveaux emplois créés pour les jeunes dans le domaine des TIC, partout dans le continent

africain. Parce que je crois en cette jeunesse-là, qui est très innovante. Si on leur donne l’opportu-nité de développer des logiciels, ils vont être très innovants.

RTN : L’UIT promet-elle de toujours accompa-gner ces jeunes-là ?HT : L’UIT les accompagne déjà. Nous encoura-geons les pays à mettre en place des incubateurs. Il y a même un prix pour les jeunes innovateurs. On amène deux jeunes de chaque pays du monde entier à chaque ITU Télécom. Ces jeunes font un réseau depuis presque dix ans. Le réseau est énorme. Je suis très heureux que ces jeunes-là voient l’UIT comme partie intégrante de leur avenir et voient l’UIT comme une partie de la solution à leurs problèmes. Et je m’en réjouis beaucoup. Et c’était l’un de mes objectifs, en fait, quand je venais à la tête de cette organisation.

RTN  : La prochaine conférence des plénipo-tentiaires de l’UIT se tiendra du 20 octobre au 7 novembre 2014. Une conférence qui verra l’élection du nouvel staff dirigeant. Vous n’êtes plus candidat. Après l’UIT, où retrouvera-t-on le Dr Hamadoun Touré ?HT : Je reviens sûrement chez moi au Mali. C’est sur l’emploi du temps que je serais dans l’avion pour Bamako. Mais, je vais rester très actif évi-demment. Vous voulez savoir dans quel domaine je serai… Compte tenu du fait que je suis encore pendant les cinq mois et quatre jours à venir ac-tivement secrétaire général de l’UIT, je vais me concentrer sur cela. Mais je dis toujours à mes enfants et aux jeunes que je coache : « Il faut que vous sachiez ce que vous voulez, même si c’est dans dix ans, sinon vous serez un homme mort.  » Et je dois appliquer la même chose. Je sais exactement ce que je veux faire quand je vais finir. Et ce sera dans le domaine des TIC. C’est évidemment tout ce que je connais. Les détails viendront plus tard. Dès le mois de janvier, vous entendrez certaine-ment parler de moi. Une chose est sûre est que je ne connais pas ce que c’est que la retraite, parce que retraite pour moi est synonyme de dispari-tion. Le cerveau doit continuer à travailler.

RTN : Surtout avec toute cette expérience dont vous disposez…HT : Ce serait un gâchis si je ne la mets pas à la disposition du continent, du monde entier et de mon pays aussi. C’est également pour des raisons personnelles, parce que cela me permettra même de vivre en bonne santé, de vivre longtemps. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui attendent cela. Je ne décevrai personne (…) y

...

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 41

réGulation

Tigo maintient la croissance, Orange se stabilise et Expresso recule dans le mobilePar Muriel Edjo

Décidément, l’opérateur de téléphonie mo-bile Tigo est dans une belle période. La société ne cesse d’enregistrer une crois-

sance de son parc d’abonnés, alors que ça stagne du côté de ses concurrents. C’est le dernier rap-port de l’Autorité de régulation des télécommu-nications et des postes (ARTP) pour le second trimestre 2014 qui le dit. Du 1er avril au 30 juin 2014, Tigo est en effet l’entreprise qui a de nou-veau enregistré le plus d’abonnés sur son service, même s’il est moindre que celui enregistré au premier trimestre 2014. Soit 150  009 nouvelles lignes à son parc d’abonnés, contre 514  484 au 31 mars. Chez Orange, c’est 96  677 nouvelles lignes de mobile que l’opérateur a enregistré au 30 juin 2014. Expresso n’en a eu que 44 078, la plus faible croissance comme au premier trimestre de l’année. Au total, c’est 14  356  055 lignes de mobile actives que comptait le Sénégal au terme du premier semestre 2014. Bien que l’ARTP note une augmentation du parc des opérateurs mobile au 2ème trimestre 2014, il apparaît cependant un ralentissement. La croissance qui était de 7,09% il y a trois mois est retombée à de 2,7%.

Orange demeure leaderEn termes de parts de marché, Orange affiche 55,07%, malgré une perte de 0,45% au profit de Tigo qui détient 24,79%. Expresso qui a perdu

0,10%, toujours au profit de Tigo, enregistre 20,15% de parts de marché. Tigo, qui est dans ses bons jours, profite encore de l’élan que lui a conféré sa 3G++ lancée en décembre 2014. C’est d’ailleurs grâce à cette 3G que la filiale de Milli-com avait retrouvé sa place de second opérateur télécom du pays. Une place que lui avait arrachée Expresso au troisième trimestre 2013. Malgré cette progression dans le secteur de la téléphonie mobile, la qualité de service demeure mauvaise selon le régulateur télécom.

Au-delà du mobile, le rapport de l’Artp sou-ligne que le parc global de lignes de téléphonie fixe s’élevait à 330 858 au 30 juin 2014. Soit en-core une baisse de 1,7% par rapport au trimestre précédent à cause du recul « de 2,4% du parc des lignes résidentielles qui représente 77,9% du parc to-tal ». Dans ce segment, Orange conserve 89% des parts de marché et Expresso 11%. Ces deux opé-rateurs sont les seuls qui offrent des services de téléphonie fixe. Côté Internet, l’on remarque une explosion du nombre d’abonnements. 3 614 033 au premier trimestre, 6 328 670 au second. Soit une croissance de 75,1%, portée par l’internet mobile qui représente 93,8% du parc total des abonnés Internet. En part de marché, l’inter-net mobile arrache 98% de parts au fixe, qui ne garde que 2%. Le taux de pénétration qui était de 26,46% est passé à 49,16%. y

L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes a publié son dernier rapport trimestriel sur l’état du secteur national des télécommunications. La filiale d’Orange reste leader, suivie de celle de Millicom International Cellular. Expresso de Sudatel traîne toujours le pas.

Côté Inter-net, l’on remarque une explo-sion du nombre d’abonne-ments.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7342 x Août/Septembre 2014

dossiEr bénin

5 Depuis deux ans, les autorités se sont enga-gées dans un programme de maillage du pays en fibre optique pour renforcer celui du SAT-3 auquel il est connecté depuis 2002.

La position géographique idéale du Bénin fait de ce pays de l’Afrique de l’Ouest un point de transit important entre les pays de la sous-

région, et celui-ci compte occuper une place im-portante dans le développement des technologies sur le continent. Le secteur des technologies de l’information et de la communication au Bénin continue en effet de surprendre par son dyna-misme. Le Président Bony Yayi a déjà fixé une vision claire : faire du Bénin le « quartier numé-rique » de l’Afrique. L’ambitieux projet e-bénin est dans une phase d’exécution très prometteuse avec un cadre réglementaire assaini et des acteurs qui vont chercher la croissance en proposant des services innovants. Malgré le départ du ministre Koumi Koutché à la tête du Ministère de la com-munication et des technologies de l’information et de la communication  (MCTIC), on s’attend tout de même à une continuité dans les actions. Etat des lieux.

La modernisation des infrastructuresAvec une population estimée à 10 160 556 habi-tants et une superficie de 114 763 km2 (source  : populationsdumonde.com), le Bénin apparaîtrait, en termes de taille du marché, comme un petit poucet des télécoms en Afrique. Cependant, ce pays voi-sin du Nigeria se présente comme un atout dans la mise en place plusieurs projets structurants.

Ainsi depuis deux ans, les autorités se sont engagées dans un programme de maillage du pays en fibre optique pour renforcer celui du SAT-3 auquel il est connecté depuis 2002. Par ailleurs, avec l’appui financier de 35 millions de dollars de la Banque Mondiale, le Bénin est engagé dans le Programme régional d’infrastructures de com-munication de l’Afrique de l’Ouest (WARCIP) qui a pour objectif d’accroître la connectivité et l’accès aux services de l’administration publique.

Les projets e-Benin et WARCIPCes chantiers de modernisation des TIC se résu-ment pour beaucoup au projet e-Bénin. Ce pro-gramme du Ministère des TIC vise à promouvoir l’accès aux TIC, favoriser la création des e-applica-tions, et fournir un appui à l’industrie des TIC. Le Dr Olivier B. Capo-Chichi en est le coordinateur. C’est lui qui avec son équipe, sur la base du nou-veau cadre juridique et réglementaire en vigueur, fournit l’assistance technique pour la création d’une plateforme de développement des applica-tions électroniques (e-applications) pour l’amélio-ration de la gouvernance électronique (e-gouver-nement) du Bénin. A terme, les services publics voire les services capitaux fournis dans les transac-tions économiques doivent être accessibles via des applications mobiles ou en ligne afin de « faciliter le développement du pays vers une économie émergente ». Le projet WARCIP est un pan tout aussi impor-tant pour faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique. Il s’agit de favoriser l’intégration numé-rique du pays dans la sous-région et par-delà, dans la société mondiale de l’information. La Banque mondiale a approuvé en effet, en janvier 2011, un programme régional d’infrastructure de commu-nication pour l’Afrique de l’Ouest (West Africa

Le Bénin, un exemple en AfriquePar Serge Patrick Séry

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 43

dossiEr bénin

Régional Communications Infrastructure Pro-gram - WARCIP). Ce programme vise à accroître la portée géographique des réseaux à large bande et la réduction des coûts des services de télécom-munications sur le territoire des pays participants. A l’instar d’autres pays bénéficiaires, le Bénin a également sollicité et obtenu le financement de la banque mondiale. Une partie de ces projets est financée par l’Etat béninois. Grâce à ce partenariat, le câble sous-marin ACE (Africa Coast to Europ) dispose désormais d’une station d’atterrissement aux larges des côtes béninoises.

L’ATRPT (Autorité transitoire de régulation des télécommunications)

La réforme du secteur des télécommunications est initiée depuis 2006 par le gouvernement béni-nois. Par le décret N°2007 -209 du 10 mai 2007, le Dr Boni Yayi, Président de la République du Bénin, a créé l’Autorité transitoire de régulation des télécommunications. Cette structure a la lourde tâche de garantir les intérêts de l’Etat et des consommateurs, mais aussi de s’assurer que les opérateurs se conforment à leurs différents cahiers des charges. L’ATRPT tient une place de choix dans la nouvelle réforme des télécommuni-cations du Bénin. Elle a en charge l’audit com-mercial des réseaux, la supervision des activités d’interconnexion, la réglementation du secteur, la gestion des spectres de fréquence et des res-sources numériques. Le premier responsable de cette structure est M. Marcellin Ilougbade, Pré-sident du Conseil transitoire de régulation des postes et télécommunications.Le site internet de l’ARTPT : www.atrpt.bj

L’Agence pour la gestion des nouvelles technologies de l’information et de la

communication (AGENTIC)L’AGENTIC est un GIE (groupement d’inté-rêt économique (GIE)), sans capital. S’il est bon

de mettre sur pied des systèmes d’information utilisant les NTIC, il est aussi primordial de s’assurer que les solutions dégagées sont utili-sées de façon optimale dans tous les secteurs de l’administration ou de l’économie. D’autre part, la complexité des solutions et le grand nombre de solutions existantes ne rendent toujours pas la tâche facile lorsqu’il s’agit de faire le choix de la solution que l’on recherche, d’optimiser les ressources financières. L’AGENTIC au Bénin est chargée d’assister les organismes publics et privés dans la gestion de projets TIC, la rédac-tion des cahiers des charges, les appels d’offres et autres travaux liés au développement des TIC au Bénin.www.agentic.bj

Développement du haut débitL’on décompte 1 140 772 selon les chiffres publiés par l’ATRPT, avec une écrasante composante de l’internet mobile, à près de 97% (voir chiffres du tableau). L’internet mobile est en nette croissance par rapport à 2013. MTN demeure le leader d’ac-cès à Internet mobile, avec une part de marché de 55% sur les quatre derniers mois à mars 2014. Il est suivi en cela par Moov, la filiale locale du groupe émirati Etisalat.

La fourniture d’accès à Internet fait l’ob-jet désormais d’un cahier des charges et d’une licence bien déterminée. A l’horizon 2017, la connectivité large bande sera une réalité au dire des experts. D’ici là, selon l’Agence Eco-f in, le Bénin «  veut réduire de 60% le tarif de ses offres Internet et booster le taux de pénétra-tion de cette technologie  ». C’est sur cette vague que surfent les opérateurs dont les plus impor-tants sont Bénin Telecom SA (opérateur histo-rique), MTN (major africain de la téléphonie mobile) et Moov (groupe Etisalat). Bénéficiant de l’implémentation du réseau WACS, MTN a été la première entité à lancer la 3G au Bénin.

Répartition du parc Internet Mobile par Opérateur GSM Désignations Déc.13 Jan.14 Fév.14 Mars 14

Parc Internet MTN 533 379 591 855 652 678 559 899

Parc Internet MOOV

496 525 424 523 418 133 525 860

Parc Internet GLO MOBILE

7 607 9 229 9 162 6 771

Parc Internet LIBERCOM

49 578 49 876 48 324 48 242

Parc Internet BBCOM

TOTAL 1 087 089 1 075 483 1 128 297 1 140 772

Evolution du parc internet mobile

L’ATRPT tient une place de

choix dans la nouvelle

réforme des télécommu-

nications. Elle a en charge l’audit com-mercial des réseaux, la

supervision des activités

d’intercon-nexion, la ré-

glementation du secteur, la

gestion des spectres de

fréquence et des ressources

numériques.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7344 x Août/Septembre 2014

dossiEr bénin

Société Adresse Téléphone/Fax Site web /réseaux sociauxBénin Télécoms SA GANHI (Zone

commerciale)01 BP 5959 Cotonou

Tél : (229) 21 31 2045/46/47/48/49Fax : (229) 21 31 38 43

www.benintelecoms.bj

MTN Carré N° 10 Tokpa xoxoAvenue Mgr Steinmetz01 BP 5293 Cotonou

Tél :(229) 21 31 66 41Fax : (229) 21 31 66 43

www.mtn.bj

MOOV 36 Avenue MgrSteinmetz5e étage immeubleKOUGBLENOU06 BP 328 Cotonou

Tél : (229) 21 31 66 60Fax : (229) 21 31 66 62

www.moov.bj

BBCOM Gbégamey, PlaceBulgarie02 BP 1886 Cotonou

Tél : (229) 21 30 52 84Fax : 21 30 84 84

www.bellbenin.bj

LIBERCOM En face du Halldes Arts01 BP 5959 Cotonou

Tél : (229) 21 31 46 68/21 31 69 02

www.libercom.bj

GLO MOBILE BENIN

Aïdjèdo, Lot 817Parcelle C, Avenue dela Libération01 BP 8050 Cotonou

Tél : (229) 21 32 4456/63

ISOCEL TELECOM 01 B. P. 3366 Cotonou - PO BOX 01 BP 3666 Cotonou République du Bénin

Tél. +229 21 31 20 11 Fax. +229 21 31 62 12

www.isoceltelecom.com

Aujourd’hui, justifiant amplement le cahier des charges qui lui a été soumis, de nombreuses localités sont connectées à des débits pouvant aller jusqu’à 4Mb/s (voir l’interview de Kenedy Melamu). Ayant hérité de la paire de cuivre, Benin Télécoms, l’opérateur historique, a plutôt axé sa stratégie sur l’ADSL pour offrir ses ser-vices haut débit. Cependant, avec les nouvelles infrastructures en satellite et surtout en fibre optique, les usagers des TIC expérimentent de nouveaux services large bande. Bénin Télécoms joue un rôle important dans la mise à disposi-tion de ressources publiques critiques à certains fournisseurs d’accès à Internet comme Isocel Telecom, qui est le plus connu au Bénin. Récent lauréat de l’initiative Africa Telecom People,

Isocel a su se rendre incontournable avec ses formules internet haut de gamme adaptées à la bourse du citoyen lambda.

La téléphonie mobileLe taux de pénétration du mobile au Bénin est de 102%. C’est le signe évident de l’évolution sans cesse croissante du mobile dans les habi-tudes des béninois, comme partout ailleurs sur le continent africain. De nos jours, avoir un télé-phone ne tient plus du luxe, mais de la nécessité. Sur un marché global de 10 272 157 abonnés, MTN et MOOV cumulent à eux seuls 71% du marché. Cela laisse très peu de place aux trois (03) autres opérateurs de plus petite taille (BB-COM, GLO, LIBERCOM). y

Parts de marché Internet Mobile Part de marché

MTN 53%MTN 35%

MOOV 42% MOOV 36%

BBCOM 11%

SOURCE : ATRPT, 2014 SOURCE : ATRPT, 2014

LIBERCOM 4% LIBERCOM 12%GLOMOMOBILE 1% GLOMOMOBILE 6%

Cependant, avec les nou-velles infras-tructures en satellite et surtout en fibre optique, les usagers des TIC expé-rimentent de nouveaux services large bande.

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Afrique de l’Ouest, centrale et australeq 1 an 47 500 FCFA/73 €q 2 ans 95 000 FCFA/145 €q 3 ans 142 500 FCFA/217 €

Europe et Maghrebq 1 an 42 500 FCFA/65 €q 2 ans 85 000 FCFA/130 €q 3 ans 127 500 FCFA/195 €

Dom-Tom et reste du mondeq 1 an 50 000 FCFA /77 €q 2 ans 100 000 FCFA/154 €q 3 ans 150 500 FCFA/231 €

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Date et signature

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 73

dossiEr bénin / Communiqué

Bonjour M. Djalil A. Assouma, vous avez été nommé en mars dernier à la tête de Bénin Télécoms SA, quelles sont les principales réformes que vous comptez mettre en place pour doper les performances de la structure ?Djalil Assouma  : Pour faire de Bénin Télécoms SA une entreprise vraiment performante du secteur des télécommu-nications et des TIC, nous avons défini un plan de relance qui vise à renverser la tendance baissière au niveau financier et à regagner notre part de marché perdue. Cette réorientation stratégique passera par les axes de transformation et d’inno-vation. En termes de transformation, il s’agira d’alléger la structure actuelle de Bénin Télécoms SA en séparant la vente en gros des infrastructures de la vente au détail des services, de réorganiser les pro-cessus d’affaires et de renforcer le réseau d’infrastructures. Sur l’axe de l’innovation, il est envisagé l’introduction de services innovants répondant adéquatement aux besoins des clients résidentiels, des entre-prises et des opérateurs, la création de par-tenariats technologiques pour rattraper le retard accumulé et le renforcement des compétences des ressources humaines par des formations de calibre international.

Le Bénin, «  quartier numérique  » de l’Afrique : quelle est la partition que vous comptez jouer pour réaliser cette ambition ?DA  : Bénin Télécoms SA, opérateur historique, est aujourd’hui le leader en termes d’infrastructures des télécom-munications au Bénin. Avec l’aboutis-sement des réformes en cours, il sera positionné pour être reconnu comme la meilleure plateforme de services de

Nommé Directeur Général de Bénin Télécoms SA en mars dernier, de nombreux chantiers attendent cet ingénieur en télécommunications de l’Ecole polytechnique, titulaire d’un MBA en finances et stratégie de l’Université Concordia de Montréal. Confiant, il prêche dans cette société d’Etat la transformation et l’innovation pour atteindre la prospérité.

Djalil Assouma : « Bénin Télécoms SA deviendra un hub sous-régional »

4 M. Djalil ASSOUMA, PDG de BENIN TELECOM SA : « Bénin Télécoms SA pourra proposer sa bande passante internationale aux opérateurs à des tarifs si préférentiels qu’il leur serait plus profitable de se connecter à lui que d’utiliser leurs propres infrastructures. »

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 47

dossiEr bénin / Communiqué

télécommunications et pour mettre à disposition des clients les meilleures solutions en TIC. Avec la capacité dis-ponible sur sa fibre optique SAT-3/WASC (South Africa Transit 3/West Africa Submarine Cable) et sa partici-pation à la construction d’un deuxième câble sous-marin ACE (Africa Coast to Europe) qui lui servira de redon-dance, Bénin Télécoms SA deviendra un hub sous-régional et pourra pro-poser sa bande passante internationale aux opérateurs à des tarifs si préféren-tiels qu’il leur serait plus profitable de se connecter à Bénin Télécoms SA que d’utiliser leurs propres infrastructures. Ce qui permettra l’accès de tous au haut débit et à moindre coût.

Les experts sont nombreux à penser que le cloud est l’avenir pour permettre aux entrepreneurs africains d’accé-der aux outils TIC, et cela mis à part quelques problématiques liées à la sé-curité des données et aux coûts. Bénin Télécoms SA propose-t-il aujourd’hui des offres en cloud business ?DA : Pas encore ! Mais dans la stratégie de développement de ses activités, Bé-nin Télécoms SA entend se positionner sur ce segment d’hébergement d’infras-

tructures. Il n’y a pas de data center au Bénin, c’est pourquoi Bénin Télécoms SA planifie d’y installer un data center de classe internationale qui pourra ser-vir non seulement les clients au Bénin, mais dans la sous-région. La phase suivante sera de développer des appli-cations sous forme de services pour les segments de marché verticaux adaptés à leurs besoins. C’est une richesse et un défi pour nous.

Vous avez en face la concurrence, constituée par des opérateurs privés, et surtout une montée en puissance du mobile. Comment comptez-vous maintenir votre position concurren-tielle ?DA  : Les réseaux mobiles sont au-jourd’hui au niveau des services indi-viduels, et malgré leur présence ainsi que celle des autres opérateurs, le taux de pénétration voix et Internet est très faible. Face au marché potentiel restant, notre avantage concurrentiel voudrait passer par une meilleure satisfaction de la clientèle garantie par un système de management de qualité bientôt confir-mé par la certification ISO 9001-2008. Bénin Télécoms SA envisage de main-tenir et de moderniser son réseau filaire

afin de développer des services inno-vants comme le tripleplay et autres. Par ailleurs, Bénin Télécoms SA étant le seul opérateur autorisé à déployer la tech-nologie LTE (Long Term Evolution) fixe aujourd’hui, il entend prendre de l’avance sur la concurrence en profitant au maximum de cette opportunité par le maillage de tout le territoire.

Nous sommes au terme de cet entre-tien. M. le Directeur Général, votre mot de fin ?DA  : Je voudrais féliciter l’équipe d’édition du magazine Réseau Télécom Network, qui permet au monde entier de découvrir l’évolution et les transforma-tions qui s’opèrent dans le secteur des té-lécoms. Pour ma part, je vous transmets la reconnaissance de Bénin Télécoms SA pour l’opportunité qui lui est offerte de faire découvrir aux lecteurs toutes les potentialités dont il regorge encore. Je voudrais enfin rassurer que pour accom-pagner la vision du Gouvernement de faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique, Bénin Télécoms SA a décidé d’être au cœur de la croissance écono-mique du pays en offrant des services adaptés et en remettant le client au cœur de ses activités. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7348 x Août/Septembre 2014

dossiEr bénin / Communiqué

d’installation et de déploiement de réseaux privés sans fil.

Le Bénin entend être le « Quartier Numérique de l’Afrique » ; Quelles sont les initiatives de votre société dans le sens de cette vision fixée par le Gouvernement?

Cotonou et ses périphéries et depuis janvier 2014, Porto Novo, la capitale. Nous décomptons environs 5000 abonnés, résidentiels et entreprises confondus et une centaine d’em-ployés dont 30% de femmes. Le cœur de réseau d’ISOCEL est directement relié aux principaux fournisseurs de transit IP. ISOCEL est membre de plusieurs points d’échange Internet notoires à Amsterdam, Londres et Paris ; acteur dans le projet d’instal-lation du deuxième câble sous marin « ACE » au Bénin ainsi que dans la mise en place du point d’échange Internet « BENIN-IX » à Cotonou.

Quels sont les produits et services que vous proposez, et à quels mar-chés ?RA : Nous avons adopté une techno-logie de pointe de dernière généra-tion et opté pour une architecture de réseau qui nous permet d’offrir une gamme variée de produits prépayés et post payés à coût abordable aussi bien aux particuliers qu’aux petites, moyennes et grandes entreprises. Nous proposons également des liai-sons dédiées ou spécialisées, des ser-vices de transmission de données et d’interconnexion de sites même distants, d’hébergement de serveurs,

Avec un sens aigu de l’opportu-nité, il avait flairé il y a plus d’une décennie le business

de l’internet sur le continent. Ro-bert Aouad est aujourd’hui à la tête d’ISOCEL, l’un des plus grands FAI du Bénin. Pendant que des jeunes entrepreneurs africains rencontrent le Président OBAMA pour s’inspi-rer des modèles américains, l’Afrique regorge en son sein d’exemples et à foison. Robert Aouad, Meilleur Opérateur Données Afrique de l’Ouest ATP 2012, incarne aussi le rêve numérique de l’Afrique.

Pour commencer nous allons vous demander de vous présenter, ainsi que votre société, ISOCEL SA.Je m’appelle Robert Aouad, je suis le Directeur Général de ISOCEL SA.

ISOCEL est l’un des premiers Fournisseurs d’Accès à Internet au Bénin. L’objectif était de fournir une connexion Internet Haut Débit de qualité et à coût réduit à tous dans la région ouest africaine. D’où le slogan « L’Internet pour tous ». L’entreprise a acquis aujourd’hui 6 années d’expé-rience et totalise, notamment grâce à ses partenaires financiers, un inves-tissement de plus de 4 milliards de FCFA. Le réseau couvre la ville de

« Fournir à court terme des services d’accès à haut débit et de qualité mais à des tarifs encore plus attractifs »

5 Robert Aouad : « Le réseau couvre la ville de Cotonou et ses périphéries et depuis janvier 2014, Porto Novo, la capitale. Nous décomptons environs 5000 abonnés, résidentiels et entreprises confondus et une centaine d’employés dont 30% de femmes. »

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 49

RubRique

RA : Etant donné le manque d’infrastructures fiables, les contraintes liées à la réglementa-tion et le manque latent de res-sources humaines qualifiées, tout reste encore à faire et les oppor-tunités sont multiples. Notre défi à ISOCEL est d’améliorer, chaque jour un peu plus, la quali-té de nos services afin de garantir le haut débit pour une connexion fiable à Internet. Ceci se traduit par des investissements en ma-tière d’infrastructure autant pour augmenter notre bande passante internationale, que pour étendre la couverture du réseau d’accès.

Depuis quelque temps, le Gouvernement du Bénin encou-rage de plus en plus les partena-riats publics privés et nous adhé-rons à cette démarche surtout quand le rôle de chaque partie est bien défini car cela permet à chacun de retrouver son inté-rêt tout en préservant celui de l’autre. C’est dans ce cadre que nous comptons initier des pro-jets novateurs qui contribueront au développement du secteur et profiteront aux populations.

Votre mot de fin M Aouad ?RA : Nous remercions l’équipe du magazine « Réseau Télécom » pour son intérêt envers le Bénin et nous profitons de cette occa-sion pour réitérer notre engage-ment de contribuer à la vision du Gouvernement en renforçant nos investissements pour l’expansion de notre réseau d’accès.

Notre objectif principal vise à fournir à court terme des ser-vices d’accès à haut débit et de qualité mais à des tarifs encore plus attractifs afin de combler les attentes des consommateurs, surtout ceux à faibles revenus. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7350 x Août/Septembre 2014

dossiEr bénin / Communiqué

4 « Notre objectif, à long terme, sera d’apporter notre contribution à faire du Bénin le quartier numé-rique de l’Afrique. »

Kennedy Melamu : « Notre leadership ne se décrète pas, il se constate sur le terrain »

Etes-vous toujours leader du marché ?Kennedy Melamu : Nous sommes toujours lea-der des télécoms au Bénin avec plus de 45% de parts de marché. A travers des offres attrayantes et novatrices, nous nous efforçons de mettre sur le marché ce qu’il y a de meilleur dans le domaine des télécommunications. Etant à l’avant-garde du nouveau monde numérique, nous avons organisé le concours des meilleures applications et nous avons reçu plus de 500 entrées, une première au Bénin. C’est dire que notre leadership ne se dé-crète pas, il se constate sur le terrain à travers des actions précises.

Etes-vous en mesure aujourd’hui d’offrir des connectivités en fibre optique en local et à l’in-ternational ?KM : Pour l’instant, je dois dire que nous sommes en pleine restructuration pour une meilleure pro-position d’offres business. La possibilité que nous offrira l’Etat béninois à être Fournisseur d’accès internet (FAI) sera un pas de gagné pour offrir des connectivités en fibre optique aussi bien sur le plan local qu’international, surtout que le taux de pénétration internet est relativement faible (15%).

MTN, ajouté aux cinq fournisseurs d’accès internet que nous avons déjà, contribuera à faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique en améliorant l’accès des populations aux services TIC à moindre coût et de meilleure qualité.

Quels sont les produits innovants que vous offrez aux PME/PMI au Bénin ?KM : En termes de produits innovants, nous fai-sons chaque jour un peu plus pour simplifier la vie de nos abonnés. En ce qui concerne les entre-

Acteur majeur des télécommunications au Bénin MTN, qui a changé de management, est à l’initiative de plusieurs projets innovants et structurants. Dans cette interview, Kennedy Melamu, le nouveau CEO, apporte un éclairage sur les activités que mène son entreprise pour permettre aux Béninois d’avoir des services TIC de qualité.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 51

dossiEr bénin / Communiqué

5 « Le Mobile Money de MTN est un service qui a de l’avenir. Avec les nom-breux avantages qu’il offre, je peux vous dire que nous avons une énorme marge de progression au sein de nos millions d’abonnés qui utiliseront leur téléphone portable pour faire des transferts d’argent. »

prises, nous offrons des services tels que le MTN Hybride qui a le double avantage de cumuler les services prépayés et post-payés.

Le client qui dispose de cette offre commu-nique normalement et paie une facture à la fin du mois. Une fois sa limite atteinte, il a la possibilité de recharger son compte et de continuer de com-muniquer jusqu’au renouvellement de son forfait le mois suivant.

Une offre innovante et non moins intéres-sante est l’interconnexion de sites. Une solution offerte par MTN pour permettre aux entreprises d’interconnecter leurs agences dispersées sur le territoire national. Une bande passante dédiée est allouée à cette connexion qui utilise les infras-tructures fiables du réseau MTN. Le service est fourni avec une interface pour la connexion aux infrastructures du client.

Le support aux entreprises est un domaine qui nous tient beaucoup à cœur et nous y avons dédié une équipe spéciale dénommée Entreprise Business Unit. Nous pensons qu’en tant que pion-nier de l’univers digital au Bénin il est important que nous offrions des solutions d’entreprises de pointe, flexibles et sur mesure. C’est pourquoi nous travaillons à mettre en place une gamme innovante de solutions dont MTN Standard Pro, un service d’optimisation du standard télépho-nique et MTN Directory Services, un service de géolocalisation des entreprises locales.

Quelle est votre vision du Mobile Money  au Bénin?KM : Le Bénin, à l’instar des autre pays africains, a un taux de bancarisation assez faible. Le service mobile Money vient donc pour pallier, dans une certaine mesure, à ce déficit qui est la véritable source de l’informel.

Notre vision est d’être au cœur des transac-tions financières de nos populations à travers le téléphone mobile.

Le Mobile Money de MTN est un service qui a de l’avenir. Avec les nombreux avantages qu’il offre, je peux vous dire que nous avons une énorme marge de progression au sein de nos millions d’abonnés qui utiliseront leur téléphone portable pour faire des transferts d’argent, ache-ter du crédit, payer leurs factures via le télé-phone. Nous sommes aujourd’hui à plus de 500 000 enregistrements au service. L’avenir est donc prometteur.

En termes d’initiative RSE (Responsabilité so-ciale de l’entreprise), quelles sont vos actions ?KM : Nous travaillons de plus en plus dans l’at-teinte des objectifs du troisième millénaire pour le développement dans son volet éducatif, raison pour laquelle les actions de la fondation sont de plus en plus orientées vers l’éducation pour tous en nous inspirant de toutes les opportunités qu’offrent les TIC tant pour l’éducation des enseignants que des apprenants. Aussi avons-nous construit un module de classes dans des écoles primaires et secondaires, inauguré un centre culturel en l’honneur de Nelson Mandela qui sert à la fois de lieu de divertissement et d’espace éducatif à travers sa bibliothèque et son centre multimédia.

La fondation travaille aussi à la promotion de l’énergie renouvelable dans les régions reculées et enclavées du pays, en l’occurrence un projet d’im-plantation de centres solaires dans dix villages du Bénin et la mise en place d’une centaine de char-rettes solaires à l’endroit de micro entrepreneurs villageois.

Vos principaux challenges à court, moyen et long termes ?KM : Notre défi immédiat est de mettre en place les stratégies avant-gardistes du nouveau monde numérique. Cela se traduit par le concours de meilleures applications que nous avons lancé, l’offre internet à petit prix pour permettre à nos abonnés d’utiliser des solutions de communica-tion simples tout en ayant accès à une connexion internet de qualité.

Notre objectif, à long terme, sera d’apporter notre contribution à faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique à travers la proposition d’offres innovantes qui changent durablement la vie de nos abonnés. y

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7352 x Août/Septembre 2014

EquipEmEnt

Bharti Airtel discute avec ATC et Eaton Towers pour ses tours télécoms en AfriquePar Agence Ecofin

Comme plusieurs de ses pairs, le groupe indien des télécommuni-cations Bharti Airtel s’est engagé

dans une stratégie de réduction de ses dépenses opérationnelles. L’objectif, maximiser l’investissement dans les ser-vices innovants. C’est dans cette optique que l’entreprise télécom serait, d’après des sources proches du dossier, en dis-cussions avancées avec les gestionnaires d’infrastructures télécoms American Tower Corporation (ATC) et Eaton Towers. Les discussions en question portent sur la cession de l’ensemble des équipements télécom de Bharti Airtel dans plusieurs pays d’Afrique, notam-ment au Nigeria, au Ghana et en Ou-ganda. La source qui dévoile cette infor-mation indique que l’affaire pourrait se régler entre 1,2 et 2 milliards de dollars.

En juillet 2014, Bharti Airtel avait déjà réussi à vendre 3 100 tours télécoms dans quatre pays d’Afrique à Helios Towers Africa, pour une somme qui n’a pas été révélée. Actuellement, il reste à

Bharti Airtel près de 14 500 tours télé-coms en Afrique. L’argent que le groupe réussira à obtenir de cette opération financière pourrait lui permettre de réduire sa dette. Eaton Towers et Ame-rican Tower Corporation (ATC) offrent leurs services de gestion d’infrastruc-tures télécoms au Nigeria, au Ghana, en Afrique du Sud et en Ouganda.

L’externalisationC’est depuis 2010, après acquisition des opérations du groupe Zain en Afrique, que Bharti Airtel cherche à externaliser ses opérations sur le continent. La société fondée et dirigée par Bharti Sunnil Mit-tal, son président directeur général, avait même entamé des pourparlers avec cer-tains grands groupes tels que Wipro ou encore Hewlett-Packard. Mais suite aux nombreux changements survenus dans le marché télécom mondial, suscité par la forte concurrence, le programme d’exter-nalisation avait été d’une certaine manière mis en veille. Il a refait son apparition

avec force en 2013, lorsque la majorité des grands groupes ont vu leurs dépenses en équipements augmenter pour faire face au déficit énergétique du continent, alors que les revenus nets chutaient.

Certains majors se sont alors em-pressés de lâcher du lest. C’est le cas du groupe sud-africain des télécommunica-tions MTN qui a cédé ses tours à IHS Holding et a par la suite remercié le per-sonnel qui s’en occupait, devenu non-es-sentiel. Après la soixantaine d’ingénieurs télécoms en Guinée, puis les près de 250 autres au Nigeria, 850 autres employés seraient dans le viseur en Afrique du Sud. Chez Bharti Airtel, les choses sérieuses ont véritablement commencé en avril 2014, lorsque le groupe a rete-nu IHS, Helios Tower Africa, Helios Tower Nigeria et Eaton Towers pour discuter des possibilités de cession de ses tours télécoms. Bien qu’Airtel n’ait pas déjà atteint les mêmes extrémités que MTN, plusieurs analystes du secteur des télécommunications pensent que ce n’est plus qu’une question de temps. y

Le groupe indien des télécommunications serait entré en négociations avancées avec les deux gestionnaires d’infrastructures télécoms pour ses équipements de transmission sur l’ensemble du continent. La réussite de cette opération lui permettra de réduire en grande partie ses dépenses opérationnelles.

5 Actuellement, il reste à Bharti Airtel près de 14 500 tours télécoms en Afrique.

Bharti Airtel cède 3500 de ses tours télécoms à Eaton TowersA l’heure où nous mettons sous presse, Bharti Airtel a signé avec Eaton Towers pour 3500 unités. Ces équipements seront en retour loués à Bharti Airtel pour un contrat d’une durée de dix ans.

Dernière minute

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 53

EquipEmEnt

MTN améliore son réseau à Johannesburg via les lampadaires urbainsPar Stephen Okwomkor

C ’est véritablement une guerre sans merci que se livrent les quatre opérateurs de téléphonie mobile

– Vodacom, MTN, Telkom et Cell C – installés en Afrique du Sud. Après une baisse généralisée des tarifs d’appels en juin dernier, le bras de fer s’est déporté vers la qualité de service. Tous les opé-rateurs sont en chantier pour offrir le meilleur réseau télécom à leurs abon-nés. Leur fidélisation passe par là. À Johannesburg, afin d’éviter de dénatu-rer l’aspect visuel de la ville, l’entreprise MTN a eu l’idée d’installer des antennes réseau sur des lampadaires urbains. Les travaux techniques engagés par MTN à la mi-août découlent d’un contrat de

trois ans signé avec le gestionnaire éner-gétique de la ville, au terme d’un appel à manifestation d’intérêt. Par ce moyen judicieux, MTN va résoudre le pro-blème que posent plusieurs nouveaux immeubles construits dans les zones ouest et nord de Johannesburg et qui

bloquent la propagation du réseau dans ces parties de la capitale. Vu la pénibilité qu’il y avait à ériger des stations télécoms traditionnelles, les antennes de rue sont apparues comme la meilleure solution pour résoudre le problème de réseau qui commençait à se poser sérieusement dans la ville.

Réseau de proximitéDans la première phase d’installation des antennes, sont visés, entre autres, les quartiers de Randburg, Fourways, Bryanston et Saxonworld. La seconde phase, qui sera une poursuite de l’opé-ration, sera déterminée par les exi-gences des clients. Les antennes et mâts

télécoms installés sur les lampadaires urbains ont un rayon de couverture de 400 à 600 mètres. Leur nombre dans une zone dépendra de la densité de la clien-tèle dans les zones. Pour Eben Albertyn, le directeur technique de MTN Afrique du Sud, «  les clients connaîtront une dif-

férence notable dans la qualité du service lorsque le projet sera terminé (…) Le dé-ploiement de cette solution aura d’immenses avantages pour nos clients qui commencent à faire l ’expérience d’une couverture ré-seau améliorée, de vitesses d’Internet plus rapides, d’une meilleure expérience voix et données, et connexion Wi-Fi ».

D’autre part, cet investissement «  permettra également de jeter les bases solides pour un futur déploiement de la fibre optique à domicile », ajoute Eben Alber-tyn. Pour MTN Afrique du Sud, le dé-ploiement des antennes réseau témoigne

de l’engagement continu de la com-pagnie à toujours trouver des moyens novateurs pour satisfaire les attentes de ses clients. Avec ces antennes réseau, la qualité du réseau MTN sera optimum partout dans la ville. À travers cette stra-tégie de proximité, l’entreprise qui misait hier sur la maximisation des gains liés aux appels téléphoniques veut aussi, par son réseau de qualité constante, susciter une utilisation massive des données et d’Internet, prochain segment de crois-sance dans lequel se projettent tous les opérateurs télécoms du pays. y

En proie à une rude concurrence entretenue par son principal rival Vodacom et les opérateurs mineurs Telkom et Cell C en Afrique du Sud, la société multiplie les actions pour satisfaire ses abonnés et conserver ses parts de marché.

Avec ces antennes réseau, la qualité du réseau MTN sera optimum partout

dans la ville.

Tous les opérateurs sont en chantier pour offrir le meilleur réseau télécom à

leurs abonnés.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7354 x Août/Septembre 2014

EquipEmEnt

Afrique du Sud : le Wi-Fi aux populations rurales via la lampe solairePar Stephen Okwomkor

En Afrique du Sud, les initiatives pour connec-ter l’ensemble du pays, même les commu-nautés défavorisées et enclavées, au monde

numérique se multiplient. La dernière en date est le fruit des recherches de l’entreprise technolo-gique Net1 Mobile Solutions, filiale du groupe Net1 UEPS Technologies, basée en Afrique du Sud. Il s’agit de sa lampe solaire baptisée « Sun-e-light » et dotée d’une fonction Internet sans fil et Bluetooth. En fait, la lampe est un modem com-patible 3G qui agit comme un routeur Wi-Fi. Sa conception, qui rentre dans le cadre de la respon-sabilité sociale d’entreprise de Net1 Mobile Solu-tions, a évolué selon José Carlos Da Silva Soares, le directeur marketing de Net1 Mobile Solutions, lorsque la société a examiné les moyens de fournir une connectivité aux communautés rurales qui ne sont pas reliées au réseau d’électricité. « Nous avons entamé des pourparlers avec une société de production en Chine qui se spécialise dans la production simple de produits innovants pour nous fournir un prototype qui a été affiné et testé sur une période de deux ans. » La lampe solaire prend huit heures pour charger et offre une autonomie de batterie de 16 heures.

Faire des économies José Carlos Da Silva Soares explique que dans une première phase, « nous allons d’abord déployer 2000 lampes, puis nous poursuivrons l ’opération une

fois que nous aurons une idée précise sur la demande (…) Nous essayons de faire en sorte que l ’acquisition d’une lampe soit aussi facile que possible. Nous avons établi des fonctions dans notre plateforme USSD qui permettent de commander une lampe directe-ment à partir de son téléphone mobile », poursuit le directeur marketing de Net1 Mobile Solutions. L’appareil, qui devrait être proposé au prix de 300 rands (près de 28 dollars), est porteur de plusieurs espoirs pour Net1 Mobile Solutions.

Avec des prix de l’électricité qui ont récem-ment connu une hausse de 7%, José Carlos Da Silva Soares pense que l’énorme marché cible de la lampe solaire sera fortement touché. Elle atti-rera une majorité de gens qui voudront faire des économies mensuelles sur les factures d’électri-cité et accéder par la même occasion à Internet. Si les projections de Net1 Mobile Solutions se vérifient d’ici la fin de l’année, la société envisage de déplacer la fabrication en Afrique du Sud, ce qui apporterait plus de possibilités d’emploi à la population locale. Avant Net1 Mobile Solutions, d’autres projets destinés à apporter le Wi-Fi aux zones rurales ont déjà été pensés en Afrique du Sud. Le plus récent est le projet de Steve Song, technicien informatique sud-africain, qui a eu l’idée d’utiliser des boîtes de conserves et des rou-teurs bricolés pour développer un réseau Internet Wi-Fi gratuit. y

La société technologique Net1 Mobile Solutions, basée en Afrique du Sud, filiale du groupe Net1 UEPS Technologies, va ouvrir le monde rural au monde numérique. Elle se prépare à distribuer sa lampe solaire dotée d’une fonction Wi-Fi et Bluetooth, à travers les villages du pays.

En Afrique du Sud, les ini-tiatives pour connecter l’ensemble du pays, même les commu-nautés défa-vorisées et enclavées, au monde numé-rique se multi-plient.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 55

opEratEurs

3 Dans un communiqué, l’entreprise a expliqué aux baigneurs et aux pro-meneurs que nettoyer la plage leur permettrait de bénéficier d’un accès Wi-Fi gratuit partout dans le pays.

Tunisie Télécom troque des kilos d’ordures contre des GB d’Internet mobile

Le 29 juin 2014, l’opérateur historique des télécommunications Tunisie Télécom a lancé une nouvelle édition de sa campagne écolo-

gique «  Gardons nos plages propres  ». L’opération qui a démarré à la plage la Goulette, dans la ban-lieue nord de Tunis, avait une particularité cette année. Dans le souci de rallier le maximum de personnes à son activité de salubrité du littoral national, l’opérateur a associé à sa campagne un dispositif technologique qui permet de conver-tir les kilos d’ordures ramassés par un citoyen en gigabytes d’Internet mobile. Dans un communi-qué, l’entreprise a expliqué aux baigneurs et aux promeneurs que nettoyer la plage leur permettrait ainsi de bénéficier d’un accès Wi-Fi gratuit par-tout dans le pays. Chaque kilo de déchets ramassé et mis dans le convertisseur équivalait donc à un Go d’internet Mobile 3G++ offert. Pour qu’aucun doute ne subsiste dans l’esprit des participants à cette activité, le convertisseur était muni d’un écran à partir duquel chaque nettoyeur pouvait assister à la conversion de ses ordures en forfait Internet mobile. La campagne écologique, qui se poursuivait jusqu’au 7 septembre 2014, voulait joindre l’utile à l’agréable. Au-delà des forfaits Internet mobile, plusieurs autres cadeaux étaient offerts aux ramasseurs d’ordures sur les plages.

RSELa Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) de Tunisie Télécom, axée sur la protection du littoral national, est née suite à l’aggravation de la pollu-tion sur les plages du pays. Depuis 2008, les dé-chets retrouvés sur les plages tunisiennes ont aug-menté, menaçant la santé des populations et le

tourisme du pays. Les populations s’en plaignent et appellent l’Etat à réagir. À Ezzarha, dans la banlieue Sud de Tunis, la pollution de la plage est telle qu’une odeur nauséabonde a remplacé l’air marin et salé que portait, il y a quelques années, la Méditerranée jusqu’aux fenêtres des riverains. Au fil du temps, la situation a empiré au point où la direction générale de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement (DGHMPE), en collaboration avec le Ministère de la santé, en est arrivée à publier chaque été la liste des plages jugées « souillées et polluées » et interdites de bai-gnade.

Les populations en colère accusent l’Office national de l’assainissement (ONAS) et ses rejets d’eaux usées. Il y a aussi les rejets industriels des entreprises. Malgré les actions citoyennes qu’ont multipliées les populations des zones souillées pour faire cesser la pollution des plages, rien ne change. Pour Tunisie Télécom, son troc des gigas d’Internet pour des déchets a pour but de susci-ter dans l’esprit des populations, même si c’est le temps d’un été, un esprit écologique qui pourrait perdurer avec le temps. y

Une fois de plus, l’opérateur historique des télécommunications a réitéré son engagement écologique envers le littoral national. La campagne de salubrité, qui a pris fin le 7 septembre dernier, avait cette année une particularité qui joignait l’utile à l’agréable.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7356 x Août/Septembre 2014

sErviCEs

L ’opérateur de téléphonie mobile MTN Côte d’Ivoire a signé un accord de partenariat avec Western

Union dans le transfert d’argent mobile. La société de service de paiement inter-national l’a annoncé le 11 août dernier sur son site web, en expliquant que cette alliance va lui permettre d’effectuer des paiements d’argent par mobile depuis plusieurs destinations en direction de la Côte d’Ivoire. Les abonnés de MTN pourront en effet percevoir leur argent envoyé par Western Union directement

dans leur mobile. Ils pourront aussi uti-liser les 900 agences que compte Wes-tern Union dans le pays pour envoyer de l’argent à l’étranger depuis leur téléphone. Fier de cette nouvelle avancée de Wes-tern Union, Khalid Fellahi, le vice-pré-sident et directeur général de la branche numérique de l’entreprise, a expliqué que l’entreprise «  cherche à promouvoir les possibilités économiques mondiales en comblant les lacunes dans le système des services financiers traditionnels, et s›efforce

d›offrir aux consommateurs un accès à des services de Western Union de toute façon et en tout temps, selon leur choix ». Avant la Côte d’Ivoire, un partenariat de même nature avait déjà été conclu en 2012 entre MTN et Western Union en Ouganda.

L’OugandaDans le petit pays d’Afrique de l’Est, le service d’envoi et de retrait d’argent par mobile depuis l’étranger est disponible depuis le 28 mars 2012. C’est à cette date qu’a eu lieu son lancement officiel

à Kampala, la capitale du pays. Diane Scott, la vice-présidente exécutive, chef du marketing et président des entre-prises Western Union, avait expliqué que la société est «  en train de changer rapidement ». Elle avait ajouté  : «  Nous montrons la voie en apportant des envois de fonds internationaux aux abonnés mobiles dans le monde entier (…) Notre réseau de près d’un demi-million de sites, notre expé-rience dans le transfert d’argent à travers les frontières, et nos relations avec les opéra-

teurs mobiles les plus performants du monde tels que MTN nous positionne idéalement pour introduire de nombreuses personnes aux services financiers transfrontaliers. Notre service de transfert d’argent mobile va débloquer de nouvelles possibilités éco-nomiques pour des milliers de consomma-teurs desservis en Ouganda, dont les besoins financiers ne sont pas satisfaits d’ailleurs. » Christian de Faria, alors directeur com-mercial du groupe MTN, avait considéré ce partenariat entre l’opérateur télécom et Western Union comme un grand suc-cès du service de transfert d’argent par mobile de MTN en Ouganda. En joi-gnant nos forces avec Western Union, les consommateurs n’auraient plus dé-sormais de frontières pour leurs opéra-tions d’envoi et de retrait d’argent. Le service qui était annoncé dans les autres pays où la société télécom opère a donc bel et bien démarré son expansion par la Côte d’Ivoire. y

MTN CI signe avec Western Union et étend la portée de son Mobile MoneyLes consommateurs ivoiriens de l’opérateur de téléphonie mobile n’ont plus de restrictions à envoyer ou à recevoir de l’argent de l’étranger depuis leur téléphone portable. Le partenariat stratégique passé entre les deux sociétés jette un pont sur un nouveau marché.

Par Muriel Edjo

5 Les abonnés de MTN pourront percevoir leur argent envoyé par Western Union directement dans leur mobile.

Avant la Côte d’Ivoire, un partenariat de même nature avait déjà été conclu en 2012 entre MTN et Western Union en Ouganda.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 57

EquipEmEnt

Annoncée en début d’année pour août 2014, la 4G LTE a connu quelques retards techniques. Une

autre date avait été annoncée pour le 1er septembre 2014. Le réseau qui est actuellement en phase test dans le pays depuis plusieurs mois est attendu avec impatience par les populations des prin-cipales villes du pays. Une impatience qui a été entretenue au fil du temps par  MTN  et  Airtel. Les opérateurs de téléphonie mobile ont multiplié les publicités dans la presse locale, vantant l’internet de grande qualité que pour-ront bientôt expérimenter leurs abonnés et les entreprises. Le réseau 4G LTE dont jouiront bientôt les Rwandais est déployé par Olleh Rwanda Networks (ORN), une co-entreprise entre le gou-vernement du Rwanda et le groupe télé-com Korea Telecom. Selon les termes de leur collaboration, ORN jouera le rôle de fournisseur en gros tandis que les opéra-teurs télécoms et les fournisseurs d’accès Internet seront des détaillants. Au sujet de l’accord matérialisant cette colla-boration technologique, dont la signa-ture avait eu lieu en juin 2013, Philbert Nsengimana, le ministre de la Jeunesse et des Tic, avait expliqué que la déci-sion du gouvernement « aidera à étendre l ’infrastructure d’information, à soutenir le progrès social et à booster notre économie ». Objectif, atteindre le développement du pays à l’horizon 2020 grâce au pouvoir transformateur de la technologie.

L’économie numériqueA ce jour, ORN a déjà testé avec suc-cès la 4G auprès de treize institutions gouvernementales, treize sites publics, 17 sites privés incluant des hôtels et des entreprises. Les tests se sont achevés en juillet dernier. Après l’amélioration de l’accès des populations à une connec-tivité de qualité, la 4G déployée par le Rwanda servira d’ici 2015 au lancement d’une centaine de services publics en ligne. À partir de leur ordinateur bureau ou portable, les internautes rwandais pourront accéder en ligne à des services essentiels tels que l’Etat-civil, l’assurance maladie, le service des passeports, et bien d’autres applications pour l’iden-tification, les titres fonciers, les licences de commerce, les permis de conduire,

etc. Philbert Nsengimana pense que cet accès direct aux services publics donnera plus d’efficacité au gouvernement dans la gestion des affaires publiques. Didier Nkurikiyimfura, le directeur général des TIC, au Ministère de la jeunesse et des tic, avait indiqué que le programme de mise en ligne de services publics visait d’abord 100 services essentiels. Puis, il a été finalement décidé de tout numériser, dans un souci de simplicité et d’intuiti-vité. C’est le site web RwandaOnline, dé-veloppé par la société Ngali Holdings et le gouvernement, qui regroupera tous ces services gouvernementaux. La numéri-sation des services publics rentre dans le cadre des investissements réalisés par le Rwanda pour devenir un carrefour tech-nologique en Afrique de l’Est. y

L’impatience gagne progressivement les abonnés télécoms qui rêvent depuis longtemps du très haut débit. Du côté des opérateurs de téléphonie mobile, l’on multiplie les publicités sur le sujet pour exacerber l’attente.

Le Rwanda aux portes de la 4GPar Muriel Edjo

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7358 x Août/Septembre 2014

Communiqué

Un nouveau statut pour la Fondation MTN Côte d’IvoireAprès sa création en 2013, l’associa-

tion MTN Côte d’Ivoire Founda-tion est désormais formellement

reconnue comme une entité juridique depuis le 10 juillet 2014, date de paru-tion de son récépissé définitif de décla-ration d’association au Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire. Pour marquer ce changement et faire un point des activités réalisées jusqu’à ce jour, un petit-déjeuner de presse a été orga-nisé le vendredi 8 août. En présence de Madame la Ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Madame Anne OULOTO, ainsi que de l’Ambassadeur d’Afrique du Sud, Son excellence Lawrence SINDANE, plus d’une centaine de convives, membres des ministères et autorités administratives, institutions internationales, Fondations d’Entreprise, bénéficiaires et journalistes étaient présents sur invitation afin de se faire présenter la fondation, ses réalisa-tion, ses domaines d’intervention ainsi que sa nouvelle identité visuelle.

Ce changement juridique fut l’occasion pour le CEO de MTN Côte d’Ivoire, Monsieur Wim VANHELLEPUTTE d’exprimer sa fierté sur l’engagement sociétal de l’entreprise de téléphonie mobile : « Je suis fier d’être le premier res-ponsable d’une société aux racines africaines qui a une fondation d’entreprise, dont la vocation est de mener des actions en faveur des populations défavorisées ».

Monsieur Yigo THIAM, Directeur Gé-néral de Teyliom Telecom et Président du Conseil de Gestion de la Fondation, en a profité pour déjà évoquer un futur meilleur : « Nous savons pertinemment, au vu des besoins des communautés que les attentes sont grandes et que bon nombre d’actions doivent encore être réalisées. Avec

l ’aide continue de MTN Côte d’Ivoire et avec nos idées, nous sommes convaincus que nous saurons ensemble surmonter les diffi-cultés qui s’imposent à nous, et entrer avec les communautés vivant en Côte d’Ivoire, dans le Nouveau Monde. »

La Fondation MTN a été créée en Juillet 2006 avec pour mission initiale de me-ner des actions dans différents domaines dont notamment l’éducation, la santé, le développement communautaire, le sport et la culture. En 2012, MTN Group a émis des recommandations afin que les fondations soient des entités juridiques séparées ayant la personnalité morale. Ainsi, en 2013, MTN CI Foundation a été créée et les formalités ont été finali-sées cette année.

Aujourd’hui, après huit ans d’existence, le bilan de la Fondation MTN, c’est plus de cent projets réalisés pour un mil-lion de bénéficiaires dans toute la Côte d’Ivoire et plus de FCFA deux milliards investis. Sous l’égide d’un Conseil de Gestion composé de six membres et d’un secrétariat exécutif, plus de 1000 dossiers sont étudiés chaque année. En 2014, le budget de la Fondation se chiffre à un milliard de FCFA dont près de 70 % est consacré à l’éducation. Le programme-phare est « Génération Numérique ». Lancé en 2007, il vise à permettre l’ini-tiation aux technologies de l’informa-tion et de la communication des élèves, des étudiants, ainsi que des enseignants de Côte d’Ivoire. Grâce à la Fondation MTN, 150 000 élèves et professeurs ont accès au nouveau monde numérique à Abidjan et à l’Intérieur du pays.

Les données-clés de la Fondation- création en 2006- 6 membres du Comité de Gestion

et 4 collaborateurs à temps plein- plus de 100 projets financés- plus de 1 000 000 bénéficiaires- 4 domaines d’intervention : éducation,

santé, entreprenariat, priorité nationale.

A propos de la Fondation MTN Côte d’IvoireLancée en 2006, la Fondation MTN Côte d’Ivoire soutient les projets contri-buant durablement à l’amélioration de la qualité de vie des populations de Côte d’Ivoire, principalement dans les domaines de l’Education, la Santé et de l’entreprenariat. Enfin, elle s’investit également dans des réalisations liées aux priorités nationales. y

Éléments d’organigrammePrésident du Conseil de Gestion • M. Yigo THIAM Administrateurs • M. Alexandre N’GUESSAN, • Mr René YEDIETI, • Mme Éliane EKRA, • M Dominique DESPOISSE.Secrétaire Exécutif• M Jocelyn ADJOBYSous-directrice de la Fondation• Naminsita BAKAYOKO Coordinatrice de la Fondation• Mme Dorothée ANZOUA

Pour suivre toute l’actualité de la Fondation MTN Côte d’Ivoire, retrouver les photos et vidéos des activités et avoir des informations exclusives, rendez-vous sur :- www.mtn.ci/MTNCI/ fondationmtn, www.facebook.com/FondationMtnCoteDIvoire - www.twitter.com/ MTN_Cotedivoire- www.youtube.com/ MTNcotedivoire

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 59

Brèves

TECHNOLOGIE

Nokia travaille sur un moyen de recharge du mobile avec le bruit ambiant

Le fabricant d’appa-reils télécoms Nokia est actuellement en train de travailler sur un moyen innovant et économique pour recharger la batterie de

ses smartphones Nokia Lumia. Il s’agit du bruit.Eh oui! Le groupe finlandais voudrait utiliser les ondes générées par les nuisances sonores et autres bruits ambiants pour fournir de l’énergie à ses mobiles. La trouvaille est basée sur la nanotech-nologie.Depuis plusieurs années, différents constructeurs cherchent une alternative aux batteries en lithium qui sont non seulement toxiques, mais aussi temporaires. Pour son projet, Nokia s’est offert les services de deux spécialistes des nanotech-nologies du Queen Mary University of London (QMUL) : les Dr Joe Briscoe et Steve Dunn. Ils vont développer un nano-générateur qui conver-tira les vibrations en énergie électriques.

GSMA approuve Safaricom : les cartes SIM minces présentent un grave risqueL’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) a écrit à l’Autorité des communications du Kenya (CAK) au sujet du refus de Safaricom à Finserve Africa Ltd d’utiliser la carte SIM mince sur le réseau de l’opérateur pour offrir ses services de paiement par mobile.GSMA soutient le refus du leader des télécoms dans le pays en expli-quant dans sa lettre que la carte SIM mince constitue un grave risque à l’intégrité des plateformes de télécommunications par mobile.Insérée entre la carte SIM normale et le téléphone, cet outil « a le potentiel de faciliter une attaque “homme du milieu” par observation, collecte et révélation de données sensibles telles que les codes PIN, chiffrement et les clés d’intégrité », indique GSMA. Pour l’Association, la carte SIM mince peut également faciliter l’accès non autorisé à la carte SIM primaire, le changement de paramètres de configuration et l’exécution des actions sans la permission ou la connaissance de l’utilisateur mobile.Contraint de partager ses infrastructures, Safaricom s’est toujours

opposé à l’utilisation de la carte SIM minces par Finserve sur son réseau. L’opérateur avait signalé à la CAK les mêmes risques de sécu-rité que ceux listés par la GSMA. Suite à ces accusations, la société Taisys Technologies Ltd, basé à Taiwan, conceptrice de ces cartes SIM mince, avait déclaré que les inquiétudes de Safaricom étaient compréhensibles mais injustifiées. Pour elle, la carte SIM mince n’est pas destinée à perturber ou interférer avec les fonctions de la carte SIM primaire. Elle n’a pas de logiciel et de fonctionnalités pertinentes pour perturber les fonctions mobiles.C’est au mois d’avril dernier que l’Autorité des communications du Kenya (CAK) a octroyé la licence d’opérateur virtuel de réseau mobile pour les services Mobile Money à Finserve Africa Ltd, filiale d’Equity Bank, à Mobile Pays Ltd de Tangaza et à Zioncell Kenya Ltd. Ces entreprises devaient, sur instructions du régulateur télécom, signer avec les opérateurs conventionnels pour utiliser leurs infrastructures réseau. Airtel s’est exécuté, Telkom et Safaricom s’y opposent toujours.

Des systèmes mondiaux de « tracking » des abonnés au mobile en vente libre aux USA

The Washington Post a titré à sa une : « A vendre : systèmes capables de suivre secrètement les déplacements des utilisateurs de portables partout dans le monde ». Le journal révélait qu’aux Etats-Unis, des individus contri-buent à une grave atteinte à la vie privée de milliards d’utilisateurs du mobile dans le monde. Le journal attirait aussi l’attention sur le danger que représentent

des outils de surveillance de cet acabit entre des mains de personnes mal intentionnées.Ces systèmes exploiteraient des failles de sécurité dans le réseau mondial de partage de données utilisé par les opérateurs de téléphonie mobile. Il suffit d’entrer le numéro de téléphone qu’on cherche à localiser dans un portail informatique qui collecte des infor-mations depuis des bases de données des opérateurs téléphoniques. Le système situe alors l’abonné en localisant l’antenne relais la plus proche qu’il utilise. En connaissant la localisation approximative d’un individu, un autre système informatique, qui peut être associé au premier, permet d’intercepter les appels et le trafic internet, d’activer des micros ou d’accéder à des documents de la personne traquée.Pour ce qui est des personnes mal intentionnées, The Washington Post s’inquiète surtout de l’utilisation de ce système mondial de surveillance des utilisateurs de mobile par des dictateurs ou des criminels.Contrairement aux systèmes sophistiqués utilisés par les grands services de renseigne-ments, ces nouveaux outils technologiques relativement abordables seraient moins com-pliqués puisqu’« ils permettent à des gouvernements technologiquement moins avancés de suivre des gens dans n’importe quel pays [...] de manière relativement aisée et précise », indique le journal.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7360 x Août/Septembre 2014

GEstion publiquE

La fin de l’utilisation abusive des moyens de télécommunications dans les administrations publiques

du Cameroun est amorcée. Le signe annonciateur de ce grand bouleverse-ment s’est matérialisé le 18 juin dernier, lorsque Jean Pierre Biyiti Bi Essam, le ministre des Postes et Télécommunica-tions (Minpostel), a lancé l’avis inter-national à manifestation d’intérêt pour la conduite d’une étude devant aboutir

à la réalisation d’une autre étude, celle-ci technique et détaillée, permettant de déterminer les besoins réels des ser-vices publics en matière de moyens de télécommunications. Elle inclura entre autres les besoins des administrations publiques en termes de mutualisation

des infrastructures, de transmission de données, de mise en place d’une pla-teforme d’échange d’informations et de facturation des consommations des moyens de télécommunications des services publics. Sur le terrain, l’on peut en effet constater que l’utilisation du téléphone dans les administrations pu-bliques sert largement à plusieurs des-seins mais dans une moindre mesure à communiquer entre collaborateurs ou

administrations. Conséquence, les fac-tures téléphoniques sont souvent fara-mineuses. En s’investissant dans une meilleure gestion du téléphone dans les administrations publiques, le Cameroun suit l’exemple du Sénégal en matière de bonne gouvernance et de lutte contre le

CamerounL’Etat voudrait contrôler les dépenses télécoms des services publicsUn avis international à manifestation d’intérêt a été lancé par le Ministère des postes et télécommunications pour évaluer déjà les besoins des administrations publiques en moyens de télécommunications. L’utilisation qui en sera faite fera par la suite l’objet d’un contrôle.

gaspillage. En 2011, le pays avait mis en place le projet «  téléphonie de l’Etat  » afin de réduire sa facture annuelle, qui avoisinait les 18 milliards FCFA.

Premier pas vers l’e-gouvernanceAu-delà d’un meilleur contrôle de la facture téléphonique de l’Etat, l’étude que commande le Minpostel devra aussi résoudre les problèmes d’échanges d’informations entre administrations publiques qui évoluent encore de façon cloisonnée. Dans les quelques adminis-trations publiques qui jouissent d’In-ternet, la connexion est généralement orientée vers certains hauts cadres et non à tous les services. Conséquence, le suivi des dossiers requiert encore les dé-placements entre différents étages d’un même service. Plus compliqué encore, les relations entre administrations dif-férentes. L’absence d’une plateforme qui réunit de manière transversale les ser-vices de l’Etat est un frein à la conduite concertée de multiples projets. Ce sont tous ces écueils au développement de l’administration publique camerounaise, à l’ère de la gouvernance numérique, que voudrait briser à long terme Jean Pierre Biyiti Bi Essam. Là encore, le Sénégal montre l’exemple au Cameroun à travers son projet « la téléphonie de l’Etat », qui était en fait un intranet gouvernemental s’appuyant sur 30 km de fibre optique reliant les ministères et les administra-tions centrales de Dakar. 500 autres km de fibre optique reliaient ensuite Dakar à sept capitales régionales. y

Par Muriel Edjo

La fin de l’utilisation abusive des moyens de télécommunications dans les administrations publiques

du Cameroun est amorcée.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7362 x Août/Septembre 2014

opEratEur

C ’est décidé. Viettel Cameroun va opérer sous la marque Nexttel. Vu Khanh Duy, le directeur général

de la filiale camerounaise de l’entreprise vietnamienne, l’a confirmé aux médias fin août 2014. Le nouvel opérateur de téléphonie mobile du pays, détenteur de la 3G, a maintenu le lancement de ses activités pour le 18 septembre 2014. En effet, alors que les Vietnamiens (actionnaires majoritaires) ont opté pour Nexttel, la partie camerounaise proposait la marque Ca Viettel. Dans la presse camerounaise, les publicités en quatrième de couverture qui vantaient Viettel Cameroun s’étaient déjà muées en Nexttel. Ce changement de déno-mination aurait déjà été notifié depuis

plusieurs semaines à l’Agence de régu-lation des télécommunications (ART). D’après une source contactée par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, aucune décision sur le sujet n’a déjà été prise. La partie camerounaise soutenait que la marque « Ca Viettel » faisait référence au Cameroun. Et côté vietnamien, l’on indiquait que l’appel-lation « Nexttel  » avait déjà déposée à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour les formali-tés d’obtention d’un brevet. Tout ce que les consommateurs espèrent mainte-nant, c’est que ce nouveau rebondisse-ment dans le long feuilleton du lance-ment de Viettel Cameroun n’ait pas de conséquences sur l’entreprise.

Cascade de problèmesIl faut dire que depuis l’acquisition de la 3ème licence de téléphonie mobile du pays en 2012, Viettel s’est illustré à tra-vers plusieurs problèmes. D’abord en décembre 2013, lorsque le démarrage initial de ses activités, prévu en janvier 2014 a été reporté à mars 2014 pour des problèmes techniques sur le terrain. Puis, un nouveau report est survenu en mars pour septembre 2014, actuellement attendu. Entre-temps, une querelle d’ac-tionnaires est intervenue en mars autour de la répartition du capital de la société. Un compromis a finalement été trouvé entre Nguyen Duy Tho, le directeur gé-néral de Viettel Global JSC et Ahmadou Baba Danpullo, le patron de Bestinver Cameroon. Il prévoit qu’Ahmadou Baba Danpullo demeure président du conseil d’administration de Viettel Cameroun et qu’il conserve 30% de parts dans l’opérateur télécom.

En échange, Nguyen Duy Tho de-vient vice-président du conseil d’admi-nistration de Viettel Cameroun et la société, qui était à responsabilité limi-tée devient société anonyme avec un capital de 20 millions FCFA. En juin, une nouvelle querelle d’actionnaires survient. Celle-ci porte sur la politique de gestion de la ressource humaine à implémenter par l’entreprise. La par-tie vietnamienne veut importer au Cameroun jusqu’aux producteurs, gros distributeurs et vendeurs au détail des produits (cartes SIM, crédits de com-munications, etc.) du nouvel opérateur. Une action qui va à l’encontre de l’enga-gement pris vis-à-vis de l’Etat du Ca-meroun par Viettel de créer 6300 em-plois dans le pays. Pour certains acteurs locaux des télécommunications, il serait encore trop tôt pour clore le feuilleton Viettel Cameroun. y

Viettel Cameroun choisit le nom commercial NexttelUne fois de plus, les actionnaires du troisième opérateur de téléphonie mobile du pays ne se sont pas entendus. Motif de la querelle, le nom de la marque sous laquelle va opérer le détenteur exclusif de la 3G.

Par Muriel Edjo

4 Tout ce que les consommateurs espèrent mainte-nant, c’est que ce nouveau rebon-dissement dans le long feuilleton du lancement de Viettel Came-roun n’ait pas de conséquences sur l’entreprise.

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 63

opEratEur

Dans quelques jours, Viettel Came-roun (ou Nexttel ndlr) lancera officiellement ses activités de télé-

communication dans le pays. Pour la concurrence constituée d’Orange et de MTN, ce démarrage marquera le début d’une nouvelle ère, empreint d’une compé-titivité relevée dans le marché camerounais des télécoms. D’autant plus que le nouveau venu détient dans sa manche un atout exclusif  : la 3G. Face à ce qui s’annonce être une rude bataille, Orange multiplie

les mesures pour contenir les éventuelles conséquences sur sa rentabilité.

Chez l’opérateur français, Orange avait déjà commencé à verrouiller son marché en signant des conventions de services avec des associations profession-nelles comme celle passée tout récem-ment avec le Club des fonctionnaires de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC). Il y a eu aussi, avant cela, la mise sur le mar-ché d’une nouvelle gamme de forfaits tarifaires incluant une offre ramenant les prix de l’appel téléphonique à 0,5 FCFA la seconde, soit 30 FCFA la minute vers tous les réseaux. Elisabeth Medou Badang, directeur général d’Orange Ca-meroun avait alors soutenu qu’« il s’agit du tarif d’appel national le moins cher d’Afrique subsaharienne ».

L’opérateur sud-africain MTN Ca-meroon, lui aussi, a déjà plusieurs offres et forfaits pour réduire les coûts des appels.

L’appel aux députésAu-delà de ces actions commerciales, Orange avait également sollicité l’appui des parlementaires pour contrer Viettel Cameroun. Le 3 juillet 2014, Elisabeth Medou Badang, invitée à l’Assemblée nationale dans le cadre des activités du Réseau des parlementaires pour les TIC, leur avait rappelé la demande d’Orange

Cameroun faite au gouvernement, restée sans réponse. Opposé, sans clairement le dire, à la demande adressée par Viettel aux autorités camerounaises sur la pro-longation de leur exclusivité sur la 3G, Orange a fait savoir au gouvernement les avantages qu’il y aurait à libéraliser l’accès à cette technologie. « Saisissons l’opportu-nité que représente 2015 pour un renouvelle-ment conséquent des concessions qui doivent accélérer l ’atteinte de l’émergence du pays. La bataille des tarifs accessibles passe également par-là (…) La qualité de l’internet d’un

pays est un des facteurs clés de décision d’in-vestissement des entreprises internationales qui évaluent désormais systématiquement, avant de s’implanter, la disponibilité des infrastructures et des services (…) dans tous les pays où l’internet haut débit ou très haut débit est opérationnel, les études démontrent qu’il est un catalyseur du changement écono-mique et social  ; un moteur du développe-ment au niveau collectif et individuel  ; un support efficace et démontré de la croissance du PIB, de l’innovation, de la productivité et des emplois », a-t-elle plaidé.y

Orange Cameroon prépare la concurrence avec l’arrivée de ViettelEn prélude au lancement des activités de la filiale camerounaise du groupe vietnamien Viettel, le 18 septembre 2014, la société française des télécommunications multiplie les actions préventives pour l’empêcher d’entamer ses parts de marché.

Par Dany Bidjo

Au-delà des actions commerciales, Orange avait

également sollicité l’appui des

parlementaires pour contrer Viettel

Cameroun.5 Dans quelques jours, Viettel Cameroun (ou Nexttel, Ndlr) lancera officiellement ses activi-tés de télécommunication dans le pays.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7364 x Août/Septembre 2014

rEGulation

Selon les statistique de la Commission des communications du Nigeria (NCC), l’opé-rateur de téléphonie mobile Globacom est

la société télécom qui bénéficie actuellement le plus de la portabilité des numéros de mobile, lan-cée dans le pays en mai 2013. Des données du régulateur télécom, il apparait qu’en mars 2014, 3212 abonnés d’autres réseaux ont rejoint l’opé-rateur Glo. En avril, c’est une nouvelle vague de 7955 nouveaux abonnés qui a rejoint la société. Ce qui fait au total 11 167 nouveaux clients qui ont déserté leur ancien opérateur au cours des mois de mars et avril 2014 pour Glo. Chez les concurrents, Airtel arrive en seconde place des grands bénéficiaires de la portabilité. La filiale nigériane du groupe Indien Bharti Airtel a ajouté 8565 nouveaux clients durant ces deux mois, 5749 en mars et 2816 en avril. Etisalat, pourtant grand gagnant de la portabilité en mars dernier avec un gain de 3016 nouveaux clients, a enregistré 3280 autres abonnés en avril pour un total de 6296 nouveaux clients durant ces deux mois. Le grand perdant de la portabilité demeure MTN qui n’a enregistré qu’un total de 2332 nouveaux abonnés, 1780 en mars et 552 en avril 2014. Pour la NCC, c’est 14  183 abonnés qui ont fait usage de la portabilité en avril 2014, contre 13 383 en mars 2014.

Les atouts de GloAfin de s’assurer une croissance de son parc d’abonnés, mais surtout de ne plus subir les sanc-tions du régulateur télécom qui lui cause beau-coup de pertes d’argent, l’entreprise nigériane Glo s’est lancée dans un vaste chantier de mise à niveau et d’extension de son réseau en 2013. Un contrat a été signé à cet effet en avril 2014 avec l’équipementier télécom Huawei Technologies. Coup de l’opération, 750 millions de dollars. L’en-treprise chinoise s’est engagée à construire pour Glo de nouveaux centres de transferts d’appels pour décongestionner les lignes, installer 4000 km de plus de fibre optique pour compléter les équipements déjà existants, et améliorer des tech-nologies IP/MPLS et TDM – qui ont déjà une capacité de 30 Gb – pour le « Generalised Multi-protocol Label Switching » (GMPLS).

La réponse de MTNConscient du recul enregistré dans sa base d’abonnés en mars et avril dernier, malgré qu’il demeure l’opérateur leader du pays, MTN a aussi décidé de procéder à une amélioration de son ré-seau et à son extension. Dans les trois prochaines

L’opérateur de téléphonie mobile a enregistré le plus grand nombre d’abonnés issus de la portabilité des numéros de mobile lancée dans le pays en mai 2013. Le grand perdant du processus, au regard du nombre de clients perdus, est sans conteste MTN. La filiale du groupe sud-africain éponyme a déjà pris des mesures pour renverser la vapeur.

Par l’Agence Ecofin

Nigeria : Glo, actuel grand gagnant de la portabilité

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N° 73 x RESEAU TELECOM NETWORK Août/Septembre 2014 x 65

rEGulation

années, le groupe sud-africain des télécommu-nications  MTN a dévoilé un investissement de plus de 3 milliards de dollars pour reconquérir des consommateurs. Sifiso Dabengwa, le pré-sident directeur général de MTN a expliqué  : « Nous continuerons à investir à ce niveau dans le moyen terme, et nous nous assurerons que la qualité de service soit partout acceptable ». Pour le patron du groupe MTN qui a reconnu que l’opérateur de téléphonie fait face à de gros défis au Nigeria, portés par la demande croissante en services de qualité, doit réagir vite. La société télécom compte installer 597 nouvelles stations de base 3G avant la fin de l’année. Malgré ses mauvais résultats avec la portabilité des numéros de mobile, MTN Nigeria semble être toujours leader du marché télécom national. Au 31 mars 2014, la société comptait 57,2 millions d’abonnés, soit 49,3% de parts de marché. En améliorant sa qualité de ser-vice, MTN caresse le rêve d’atteindre 60 millions d’abonnés cette année.

Les raisons de la portabilitéLe 22 avril 2013, la Commission des communi-cations du Nigeria (NCC) a lancé la portabilité

des numéros mobiles. Initialement prévue pour le 1er  avril, l’opération avait été reportée après que plusieurs opérateurs ont signifié au régulateur qu’ils n’étaient pas encore tout à fait prêts pour l’expérimenter. Son objectif, largement visible au-jourd’hui, est de booster la concurrence entre les opérateurs télécoms présents dans le pays. Face aux pénalités de la NCC sur la mauvaise qualité de service qui se sont avérées inefficaces au fil du temps, et les critiques qu’elles ont par la suite sus-cité chez les consommateurs et les opérateurs, la portabilité est venue mettre les opérateurs télé-coms au pied du mur. Ce n’est plus le bâton du régulateur télécom qui les incite à offrir une meil-leure expérience des télécommunications, mais la migration des abonnés pour la concurrence. Ce mouvement des clients, provoqué par une claire appréciation négative des services de leur opé-rateur, signifie pour eux une chute des revenus. L’adoption rapide de la portabilité par les abon-nés, près de 4000 changements d’opérateurs 48h seulement après son lancement selon la NCC, té-moigne du mécontentement des abonnés envers leur opérateur et de leur impatience à expérimen-ter un autre réseau. y

5 Conscient du recul enregistré dans sa base d’abonnés en mars et avril dernier, malgré qu’il demeure l’opérateur leader du pays, MTN a aussi décidé de procéder à une amélioration de son réseau et à son extension.

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RESEAU TELECOM NETWORK x N° 7366 x Août/Septembre 2014

L’argument probant de la réduction des coûts

aniqué par une concurrence féroce en perspective, anticipant sur l’ar-rivée d’un géant du secteur ban-caire, à savoir Equity Bank dans le mobile Money, Safaricom a pris de bonnes décisions dans la guerre froide qui l’oppose à Equity Bank. Au bonheur, de ses abonnés.

Le premier opérateur mobile kényan, à qui l’on doit la paternité du M-Pesa, le service de paiement mobile, a eu la sage décision de réduire de 67% le coût des transactions financières via le mobile. Ainsi, les 19 millions d’utilisateurs du M-Pesa qui effectuent des transactions mobiles des montants variant de 15 et 1500 shillings kényans connaissent depuis le 21 août 2014 une réduction significative.

Bob Collymore, le PDG de la filiale de Voda-fone au Kenya, justifie cette baisse par la volonté de l’entreprise d’augmenter considérablement son por-tefeuille d’utilisateurs du M-Pesa et ainsi démocra-tiser l’accès de la majorité des Kenyans aux services financiers de base. Ces raisons valent bien entendu leur pesant d’or, mais il ne faut pas perdre de vue ce qui a incité Safaricom à cette réduction.

En effet, l’opérateur téléphonique a en face un concurrent de poids : Equity Bank. Cette banque a obtenu en avril dernier, pour l’une de ses filiales, une licence pour être opérateur mobile virtuel. C’est la plus grande banque de l’Afrique de l’Est. Elle dis-pose à son actif de près de neuf millions de comptes bancaires et contrôle 50% du total des comptes ban-caires du pays. C’est donc ce géant de la finance qui va se lancer dans le mobile Money avec la fourni-ture à ses clients de mini-cartes SIM pouvant être intégrés dans les téléphones portables. Il attend uniquement le OK du régulateur. Imaginez donc cette banque débarquer dans le secteur des services

financiers mobiles de Safaricom. Une activité qui lui rapporte 20% de ses revenus !

Le GSMA se rétracteAu départ, Safaricom s’était lancé dans une argumen-tation peu convaincante selon laquelle la technolo-gie à utiliser par Safaricom pour offrir les services de paiement mobile, à savoir les cartes SIM ultra minces, présentait des risques de sécurité. Risques qui pour-raient selon l’entreprise compromettre la sécurité du M-Pesa. Le GSMA, l’association mondiale des opé-rateurs du mobile, a même soutenu Safaricom dans cette thèse avant de se rétracter quelques jours plus tard, le 28 août 2014, au Kenya, au cours d’une réu-nion avec le régulateur. Le GSMA a confirmé qu’il ne disposait pas des capacités techniques pour une évaluation technique des cartes SIM ultra minces et qu’il basait son opinion simplement sur les allé-gations des opérateurs. Pour le GSMA, un cabinet indépendant devrait être mandaté pour évaluer les risques réels des cartes ultra-minces, qui, d’après les opérateurs, pourraient permettre d’espionner et de copier les informations de la carte SIM du téléphone. Le régulateur des télécommunications kenyan, après ce revirement du GSMA, pourrait ainsi délivrer le go ahead à Equity Bank.

La stratégie qui s’avère plus convaincante est donc celle de la réduction des coûts, de la multipli-cation des services à acquérir via le paiement mobile et les diverses innovations à entreprendre pour amé-liorer le M-Pesa. C’est dire que la bataille pour le contrôle du marché du Mobile Money au Kenya s’annonce davantage rude.

Le paiement mobile étant né au Kenya, l’exemple de réduction des coûts à Safaricom peut donc inspirer plusieurs autres opérateurs de télé-phonie mobile qui brillent au contraire par une aug-mentation des prix. y

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PERSPECTIVES Par Beaugas-Orain Djoyum

Page 67: exactement ce que je veux faire après l’UIT marques sont plus connues – Huawei, ZTE, etc. Pendant une conférence internationale sur les TIC, j’ai entendu quelqu’un résumer
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