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NA THALIE MALENF ANT
EXAMEN DE LA CONTRIBUTION
DES HABILETÉS DE TRAITEMENT TEMPOREL
À LA PERFORMANCE EN LECTURE DURANT L'ENFANCE
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de doctorat en psychologie pour l'obtention du grade Philosophiae Doctor (Ph.D.)
ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES
UNIVERSITÉ LA VAL QUÉBEC
2009
© Nathalie Malenfant, 2009
AVANT-PROPOS
La réalisation de cette thèse n'aurait pu être possible sans la collaboration et le
soutien de collègues, d'amis et de ma famille et c'est pourquoi je tiens à prendre ces
quelques lignes pour vous remercier tous sincèrement.
11
D'abord, je remercie Dre Ginette Dionne, ma directrice, qui a su me guider dans ce
processus d'apprentissage que constitue l'écriture d'une thèse de doctorat. Ginette, tu as su
non seulement m'offrir une supervision judicieuse, mais aussi me pousser à développer des
habiletés qui, j'ose espérer, me permettront de devenir une chercheure autonome. Un merci
spécial à Dr Michel Boivin, mon co-directeur, qui a lui aussi contribué ponctuellement mais
toujours de façon généreuse et avec une grande ouverture à la réalisation de ce travail.
Enfin, je remercie aussi les autres membres de mon comité de thèse, soit Dr Simon Grondin
et Dre Nancie Rouleau, pour leurs précieux commentaires.
Les deux articles empiriques qui composent le corps de cette thèse ont été écrits en
collaboration. L'identification des co-auteurs figure sur la page titre de chaque article. Je
suis la responsable de la recension des écrits, des analyses statistiques et de la rédaction de
tous les articles de cette thèse. Merci aux co-auteurs pour leur contribution exemplaire dans
l'élaboration de chaque étude et dans la production du document final.
Ma gratitude s'exprime également à l'endroit de mes collègues et amis du GRIP, qui
ont su m'apporter un soutien moral tout au long de ces cinq années et demie, tout en
contribuant à la réalisation de cette thèse. Je pense d'abord à Dre Nadine Forget-Dubois,
dont j'admire le dévouement et la générosité. Hélène Paradis et Bei Feng, les
statisticiennes, méritent aussi mes sincères remerciements pour m'avoir patiemment initiée
aux analyses génétiques. Et finalement, un merci spécial à Amélie, Stéphanie, Emmanuel,
Isabelle, Nancy et Annie, ainsi que les autres étudiants membres du GRIP qui m'ont
écoutée et fait rire et surtout, qui sont devenus mes amis au fil des années.
Je ne saurais passer sous silence la contribution des organismes subventionnaires qui
m'ont soutenue durant toutes mes études supérieures, soit le CRSNG (Conseil de
111
recherches en sciences naturelles et en génie du Canada) et le FQRSC (Fonds québécois de
recherche sur la société et la culture).
Enfin, ma profonde gratitude s'exprime à l'endroit de mes amis et de ma famille.
Mathieu, Marie-Hélène, Liza, Étienne, Guylaine, Claudia, Aùde, Karine B. et Karine M.
ont tous, à leur façon, contribué à mon équilibre psychologique de par leur présence et leur
loyauté. Je dédie cette thèse à mon amoureux, Ghislain, ainsi qu'à mes parents, Charles et
Francine, ma sœur Karine et mon filleul Alex. Les mots ne peuvent exprimer la sincère
reconnaissance et l'affection profonde que vous m'inspirez. Sachez que votre présence est
pour moi ce qu'il ya de plus précieux, elle m'a permis d'avancer et me permettra encore de
le faire, j'en suis certaine.
IV
RÉSUMÉ
L'objectif principal de cette thèse consiste à explorer les mécanismes à la base de
l'association entre le traitement temporel et la performance en lecture durant l'enfance. La
contribution de la conscience phonologique à cette association est examinée. Le
vocabulaire et l'intelligence non-verbale sont également considérés à titre de facteurs
explicatifs de l'association entre le traiterpent temporel, la conscience phonologique et la
lecture. Les objectifs spécifiques sont de 1) tester l 'hypothèse d'une médiation de
l'association entre le traitement temporel et la lecture par la conscience phonologique, 2)
investiguer les influences génétiques et environnementales spécifiques et communes aux
phénotypes à l'étude et 3) examiner la contribution du vocabulaire et de l'intelligence non
verbale aux associations entre le traitement temporel, la conscience phonologique et la
lecture, tant sur le plan phénotypique qu'étiologique. Deux études empiriques constituent le
corps de cette thèse. La première vise à tester le modèle médiationnel. Les résultats
montrent que 44% de l'association entre le traitement temporel et la performance en lecture
passe par la conscience phonologique, indépendamment de l'intelligence non-verbale. Le
vocabulaire n'est que faiblement impliqué dans cette médiation partiellè. La seconde étude
a pour but de caractériser les étiologies spécifique et commune aux phénotypes ciblés. Les
différences individuelles sur le plan du traitement temporel sont, tout comme celles pour la
conscience phonologique et la lecture, fortement influencées par des gènes additifs. Qui
plus est, les résultats révèlent un facteur génétique commun à ces trois phénotypes. Cette
base génétique commune est spécifique à ces phénotypes, puisqu'elle n'influence que
faiblement le vocabulaire et l'intelligence non-verbale. L'effet de gènes ayant une portée
générale sur la cognition est donc insuffisant pour expliquer leur association.
v
ABSTRACT
The main purpose of this thesis was to explore the mechanisms underlying the association
between temporal processing and reading efficiency during childhood. Phonological
awareness, a complex set of skills recognized for their involvement in word decoding while
reading, was suggested as a potential mediator of the association between temporal
processing and reading. Lexical skills and nonverbal intelligence were also considered in
the theoretical mode! as factors influencing the association between temporal processing
and reading. The aims were to 1) test the hypothesis of phonologica! awareness as mediator
of the link between temporal processing and reading, 2) investigate genetic and
environmental influences specifie and common to the phenotypes under study and 3)
examine the contribution of lexical skills and nonverbal intelligence to the associations
between temporal processîng, phonological awareness and reading, on a phenotypic as well
as on an etiological level. Two empirical studies constitute the core of this thesis. The first
one was aiming at testing the mediation mode! at a phenotypic level. The results suggest
that 44% of the association between temporal processing and reading efficiency is mediated
by phonological awareness, independently of nonverbal intelligence. The contribution of
lexical skills to this mediation is minimal. The second study was aiming at characterizing
the specifie and common etiology of the phenotypes of interest. AlI, with the exception of
lexical skills, were highly influenced by additive genes. Moreover, the results revealed a
common genetic factor between temporal processing, phonological awareness and reading.
This common genetic core was specifie to these phenotyp'es, for it had only little influence
over lexical skills and nonverbal intelligence.
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos. ____________________ ____________________________ . _______________________________________________________________ _ .ii
Résumé ________________ _____________________________________ _______ . ___ __________ ________ __ ____ ________ ___________________ __ _ . ____ IV
Abstract ___________________ _______ ________ ____ _________________________________________________________________________________ ___ v
Table des matières _____________ ___________________________ . ________ _________________________________ _________ __ ______ ____ VI
Liste des tableaux. ____________________________ ________ _______________ ______ ___ _ . ___ __ ________________ . ____________________ VIn
Liste des figures ___ _______ _______ ____ ____ _________ _____ ____ _____ __________ ___ ____________________________________________ ___ .ix
CHAPITRE 1. PERSPECTIVES THÉORIQUES SUR L'ASSOCIATION ENTRE LE TRAITEMENT TEMPOREL, LA CONSCIENCE PHONOLOGIQUE ET LA LECTURE 1.0 Introduction générale. ___ __________________________ ________________________________ _____________ ________________ ____ _ .1 1.1 La définition du traitement temporel _____________ ___________________________ __________________ _______ _____ _ .9 1.2 Cadre théorique des processus impliqués dans la lecture:
le rôle du traitement temporel ____________ ________________ ______________ ________ ____________________________ __ .1 0 1.3 Synthèse des données empiriques sur la contribution du traitement temporel
à la lecture __________ _______ ___________________________________________ ________________________ __________________ ______ ____ 15 1.3.1 Études de la dyslexie. _________________ ___________________________________ ________________________ ________ .15 1.3.2 Études nonnatives de l 'hypothèse du traitement temporel. __________ ______________ 23
1.4 Étiologie commune au traitement temporel et à la lecture. _______________________________ ___ .26 1.4.1 Étiologie génétique et environnementale de la lecture,
du langage et du traitement temporel __________________ _____________ __ ~ ______________ _______ __ __ .27 1.4.2 Étiologje commune aux habiletés phonologiques et à la lecture _______________ .30 1.4.3 Apport du traitement temporel à la caractérisation des voies
étiologiques héritables phonologiques et non-phonologiques de la lecture. ____________________ _______________________________ ________________________________________________ 34
1.5 Objectifs de la thèse. _________________________ ___ __ ____________________________ ___ ________ " _________________________ .35
CHAPITRE 2. LES PREMIER ET DEUXIÈME ARTICLES EMPIRIQUES DE LA THÈSE Article 1. The contribution of temporal processing skills to reading comprehension in 8-year-olds : Evidence for a mediation effect of phono 10 gi cal awareness ___ ________ _______ _____________ __________ _ ~ __________________________________________ ______ .38 Article 2; Individual differences in temporal processing skills in 8-year-old twins : Evidence for an additive genetic etiology, partly shared with phonological awareness and reading comprehension. ___ __ _______________________ ________ ____________ .69
CHAPITRE 3. CONCLUSION GÉNÉRALE 3.0 Retour sur les objectifs ___ ___ _ . ___ ______________ ______________________________ ____ ______ __ ____________ ________ __ ___ .97 3.1 Médiation partielle: l'association modérée entre le
VI
VIl
traitement temporel et la lecture passe, à 44%,
par la conscience phonologique .............................................................. .. ... ..... ... · ... 98 3.2 Héritabilité des différences individuelles sur le plan des
habiletés de traitement temporel .................. .... ... .. ............. .................................. 101 3.3.Facteur génétique commun au traitement temporel, à la conscience
phonologique et à la lecture, largement indépendant des habiletés verbales et non-verbales ....................... .. ............................ .. ................................... ........... .. 102
3.4 Intervention des gènes généralistes? .............................. .. ..................... .............. 103 3.5 Retour sur le modèle théorique proposé .............................................................. ) 03 3.6 Limites de la thèse .................................. ................................... .. ....... ............... ... ) 06 3. 7 Avenues de recherche prometteuses ........................... .... ................................. .... 107 3.8 Conclusion .... .. ........................................... ............... ... .... .................................. ... 109 Références (Chapitres 1 et 3) .......... .. ............... .. .............. .. ............... .. ....................... 111
VIl l
LISTE DES TABLEAUX
Article 1 : The contribution of temporal pro cess ing skills to reading comprehension in 8-
year-olds: Evidencefor a mediation effect ofphonological awareness.
Table 1. Descriptive statistics for total sample. __ __ ____________________________ ______________________ __ _____ ___ _______ 64
Table 2. Bivariate phenotypic correlations for total sample, wh en controlling
for age and sex. ______________________________________________________ _______ _______________________________________________ ________ . ______ 65
Table 3. Multilevel models testing the mediation hypothesis .. _____________________ _____ _____ ____ ____________ 66
Article 2: lndividual differences in temporal processing skills in 8-year-old twins: Evidence
for an additive genetic etiology, partly shared with phonological awareness and reading
comprehension
Table 1. Means and standard deviations for aIl measures for the tota~ sample
and by zygosi ty. __________________________________________________________________________ __ ______ _______________ ___________________ . _____ 8 9
Table 2. Intraclass correlations for total sample and by zygosity for temporal
processing, phonological awareness and reading skills. ___________ __________________________________ ____________ 90
Table 3. Full and best-fitting multivariate correlated factors model fitting estimates
for aIl variables. 91
Table 4. Shared and specifie variance components estimates for the full and
best-fitting independent pathway models. ________________ ~ ______________ ___________________________ __________________ ____ 93
Table 5. Parameter estimates for nested independent pathway models, when
controlling for vocabulary skills and nonverbal IQ. ________________________ ____ ______________________________ ______ 94
LISTE DES FIGURES
Article 1 : The contribution of temporal processing skills to reading comprehension in 8-
year-olds: Evidencefor a mediation effect ofphonological awareness
Figure 1. The theoretical model. Equation 1 is the regression with temporal
processing (TP), the independent variable (IV) in this model, and reading,
which is the dependent variable (DV). Equation 2 is the regression of TP on
phonological awareness (PA), the mediator in this model. Equation 3 is the
regression of PA on reading. Equation 4 is the regression of both TP and PA 1
on reading. In order to support the mediation model, the contribution of TP
to reading in equation 4 must diminish significantly, when compared with its
IX
contribution is equation 1. ____________________ _______ __ .. _______ ______________________ _________________________ ________ ____ . _______ 67
Article 2. lndividual differences in temporal processing skills in 8-year-old twins:
Evidence for an additive genetic etiology, partly shared with phonological awareness
and reading comprehension
Figure 1. Best-fitting independent pathway model and estimates of variance
components for common genetic influences and residual genetic and unique
environmental influences (with no covariatel with vocabulary and nonverbal IQ
as covariates). For greater clarity, only the parameter estimates for genetic factor
loadings and residual variance components are shown. Unique environmental (E)
factor loadings are equal to 1 minus the A + C loadings. ______________________________ ______ ____ __ __ ___ ___ ___ __ 95
Figure présentée dans le chapitre 1 de la thèse:
Figure 1. Modèle de la lecture de Bishop et Snowling (2004) adapté
pour y incorporer les processus par lesquels le traitement temporel
y serait impliqué .. _____________ __ ___ ______ _____ _____________ ________________________________ __ _______________ ____ _______________ _________ 13
EXAMEN DE LA CONTRIBUTION DES HABILETÉS DE TRAITEMENT TEMPOREL
À LA PERFORMANCE EN LECTURE
CHAPIrRE 1. PERSPECTIVES THÉORIQUES SUR L'ASSOCIATION ENTRE LE
TRAITEMENT TEMPOREL, LA CONSCIENCE PHONOLOGIQUE ET LA LECTURE
1.0 INTRODUCTION GÉNÉRALE
Plusieurs études ont observé une association entre les habiletés langagières, dont le
langage parlé et la lecture, et la perception sensorielle liée au traitement temporel (voir
Fanner & Klein, 1995 et Wright" Bowen, & Zecker, 2000 pour des revues complètes), mais
le mécanisme à la base de ce lien demeure à, ce jour méconnu. Les habiletés cognitives
impliquées dans le traitement temporel gèrent notamment la perception des informations
sensorielles brèves et rapprochées, présentées en séquences. Plus spécifiquement, ces
habiletés pennettent de distinguer les unités perceptives et leurs qualités et de porter un
jugement sur leur ordre d'apparition.
Durant les années soixante-dix, une série d'études menées par TallaI et Piercy a
popularisé l 'hypothèse selon laquelle les difficultés langagières et en lecture
s'expliqueraient par une difficulté à traiter des stimuli brefs et rapprochés dans le temps
(TallaI, 1980; TallaI & Piercy, 1973, 1974, 1975). Selon cette hypothèse, la capacité à
percevoir et traiter les unités, acoustiques et/ou visuelles serait à la base de l'apprentissage
du langage parlé et subséquemment, de la lecture. Parce que la fenêtre temporelle
pennettant d'isoler les unités langagières se limite à quelques dizaines de milIlsecondes
(e.g., /bal - Ida!) (Jusczyk & Hohne, 1997), la perception, la reconnaissance et
l'identification de l'ordre de ces unités dépendraient directement de la capacité de
traitement temporel. En ce sens, les difficultés langagières et/ou en lecture découleraient de
difficultés de traitement temporel.
Ce serait principalement via les habiletés phonologiques que s'exercerait l'influence
du traitement temporel sur l'acquisition du langage et de la lecture. Les phonèmes forment
l'ensemble des unités acoustiques du langage. _ La reconnaissance, la segmentation et la
manipulation des phonèmes constituent les habiletés phonologiques. Les habiletés
2
phonologiques sont reconnues comme étant à la base du langage oral (CastIes & Coltheart,
2004), puisque c'est l'identification des phonèmes et de leur ordre d'apparition qui permet
de décoder le discours. La capacité à distinguer les unités phonétiques et leur organisation
auraient des répercussions ponctuelles et, possiblement aussi, cumulatives sur la
compréhension et la production langagières (Karnhi & Catts, 1986; Leitao, Hogben, &
Fletcher, 1997). Or, le rôle des habiletés phonologiques ne s'arrête pas là. Les habiletés
phonologiques constituent également un élément fondamental de l'acquisition de la lecture,
puisqu'elles régissent, avec la connaissance des lettres (Bowey, 2005), l'association entre
les phonèmes et leur fonne écrite, les graphèmes (Byme, 1998). En ce sens, on reconnaît la
capacité à manipuler explicitement les phonème.s, la conscience phonologique, comme
étant le principal déterminant de la performance en lecture en bas âge (Stanovich & Siegel,
1994). Même si d'autres habiletés issues du langage oral sont impliquées dans la lecture
(Snowling, 2000), les habiletés phonologiques demeurent importantes pour le décodage de
mots nouveaux (Ehri, 2005) et pour l'automatisation de la lecture (Torgesen, Wagner &
Rashotte, 1994) et sont reconnues comme étant la compétence centrale à la base du
décodage des mots (Stanovich & Siegel, 1994). Or, selon l'hypothèse proposée par TallaI et
ses collègues (Ta~lal, 1980, 2004; voir aussi Benasich & Read, 1998; TallaI, Miller,
J enkins, & Merzenich, 1997), le traitement temporel serait à la base de l'acquisition des
habiletés phonologiques, plus particulièrement de la conscience phonologique.
Les résultats de la série d'études à l'origine de l 'hypothèse du traitement temporel
ont montré l'association entre les habiletés de traitement temporel et les difficultés
phonologiques, ainsi que le lien entre les difficultés de traitement temporel et les retards de
langage (TallaI & Piercy, 1973, 1974, 1975) et en lecture (TallaI, 1980). Et si ces études ont
suscité un certain intérêt, elles ont aussi fait l'objet de nombreuses critiques. Notamment,
on a reproché à cette série d'études l'utilisation de stimuli linguistiques dans des tâches
censées mesurer des processus perceptifs qui ne sont pas spécifiques au langage. De plus, la
possibilité que des habiletés cognitives plus générales (e.g., l'intelligence générale ou
encore la vitesse de traitement) puissent expliquer les résultats n'a pas été prise en cOlnpte.
Mais c'est surtout le manque de spécificité du déficit de traitement temporel chez les
enfants avec des difficultés langagières et/ou en lecture qui a contribué à la remise en
question de l'hypothèse du traitement temporel (Ramus, 2003). En effet, même dans l'étude
3
à l'origine de l'hypothèse d'une contribution causale du traitement temporel à la dyslexie,
45% des , participants dyslexiques ne présentaient aucun déficit de traitement temporel
(TallaI, 1980).
Les critiques générées à l'égard des appuis empiriques à l 'hypothèse du traitement
temporel ont encouragé l'apparition de modèles , théoriques rivaux quant aux processus
cognitifs à la base des habiletés langagières et en lecture. Ces modèles sont essentiellement
de deux ordres. Les premiers types de modèles postulent l'intervention de processus non
linguistiques dans le développement du langage et de la lecture. Plusieurs domaines
d'habiletés non-linguistiques ont ainsi été impliqués dans le développement de difficultés à
manipuler les représentations phonologiques verbales ou écrites, dont la vitesse de
traitement de l'information déficitaire (Wright et al., 2000), le déficit attentionnel sélectif
(Hari, Vlata, & ~utela, 1999) ou encore le déficit sensorimoteur général affectant les voies
auditive, visuelle et motrice (Ramus, 2003). Toutefois, les appuis empiriques sont peu
nombreux, ont été peu répliqués et n'expliquent que partiellement les associations
observées dans les études antérieures.
Les tenants du second type de modèle persiste à défendre la présence d'un module
langagier (Bailey & Snowling, 2002; Mody, 2003), c'est-à-dire d'un système
neurophysiologique réservé au traitement du langage et servant aussi, par extension, à
l'acquisition de la lecture. Ces modèles théoriques s'appuient sur des modèles classiques
attribuant la faculté de langage à des processus spécifiquement linguistiques, c'est -à-dire
des processus régissant le traitement du langage, que ce soit dans sa forme parlée ou écrite
(Snowling, 2000; voir aussi Chomsky, 1991; Shankweiler, Liberman, Mark, Fowler, &
Fischer, 1979). Divers modèles théoriques font partie de ce courant dit linguistique.
Cependant, il existe un certain consensus entre ces modèles à l'effet que les habiletés
phonologiques sont centrales à l'acquisition du langage et de la lecture (Bishop &
Snowling, 2004).
Lors de l'acquisition du langage, de mauvaises habiletés phonologiques rendraient
plus difficile la segmentation du discours et la compréhension des mots et subséquemlnent
la capacité à utiliser correctement le langage (Stackhouse, 2000). En plus de limiter le
développement langagier, ces difficultés d'analyse des sons du langage affecteraient le
4
développement de la conscience phonologique. La conscience phonologique est ce qui
permet le traitement et la manipulation explicites des phonèmes (e.g., isoler les phonèmes
et les syllabes, reconnaître les rimes, transposer certains sons d 'l:ln mot pour d'autres, etc.)
(CastIes & Coltheart, 2004; Wagner & Torgesen, 1987). Lors de l'acquisition de la lecture,
la conscience phono~ogique serait à la base du décodage des mots en permettant
l'établissement d'une correspondance stable et automatique entre le mot sous sa forme
écrite et sa structure phonologique (Byrne, 1998). Il n'est donc pas étonnant de voir que la
conscience phonologique est fréquemment atteinte chez les sujets dyslexiques et constitue
même déterminant efficace de la dyslexie (voir la recension de CastIes & Coltheart, 2004).
Ainsi, les habiletés phonologiques, et principalement la conscience- phonologique,
constitueraient les éléments clés de la continuité langage-lecture.
Selon certains tenants de l'approche linguistique, le présumé déficit de traitement
temporel mesuré dans les études de TallaI et de ses collègues, serait plutôt un déficit
phonologique (Bishop, Carlyon, Deeks, & Bishop, 1999; Mody, Studdert-Kennedy, &
Brady, 1997). Mody et ses collègues s'appuient sur leur comparaison de 20 bons lecteurs et
20 mauvais lecteurs en 2e année du primaire, appariés selon leur âge et leur intelligence, à
des tâches de traitement temporel auditif impliquant des stimuli non-linguistiques et une
tâche de discrimination syllabique (/ba! - Ida!) pour formuler cette critique. Ils ont observé
que les bons et mauvais lecteurs ne se distinguaient pas sur les tâches impliquant des
stimuli non-linguistiques mais qu'ils se distinguaient sur la tâche impliquant des stimuli
syllabiques. En s'appuyant sur d'autres études n'ayant observé aucun lien entre le
traitement temporel et les habiletés langagières ou la performance en lecture, Mody et ses
collègues concluent que l'étiologie des difficultés en lecture ne peut être réduite à des
processus perceptifs de base reliés à la perception séquentielle rapide, mais qu'elle
implique spécifiquement la capacité à discriminer et manipuler des phonèmes.
Nonobstant les conclusions qu'ils en tirent,_ Mody et ses collègues (1997) ont quand
même observé un lien étroit entre les habiletés de traitement temporel et les habiletés
phonologiques dans leur étude. Alors qu'ils y voient une possible confusion dans
l' opérationnalisation de ces deux domaines-d'habiletés, d'autres auteurs y voient plutôt un
indice d'un processus développemental sous-jacent impliquant les habiletés temporelles
5
dans l'acquisition des habiletés phonologiques (Benasich & Re'ad, 1998; TallaI et al. ,
1997).
Des appuIs empInques récents en psycholinguistique, en psychophysique et en
neurophysiologie vont dans le même sens: les traitements temporel et phonologique
seraient des composantes cognitives distinctes associées sur le plan développemental. Les
corrélations significatives entre le traitement temporel et la conscience phonologique
observées dans plusieurs études qui ont utilisé une méthodologie plus rigoureuse que celle
des études initialeS' de TallaI (e.g., Boets, Wouters, Wieringen, & Ghesquiere, 2006; Talcott
et al., 2000; Walker, Hall, Klein, & Phillips, 2006; Witton, Stein, Stoodley, Rosner, &
Talcott, 2002; Witton et al., 1998) appuient cette hypothèse. De surcroît, des études
récentes en psycholinguistique et en psychophysiologie ont démontré que la discrimination
rapide de fréquences acoustiques chez les nourrissons, telles que mesurées à l'aide du
paradigme head-turn conditioning, prédit les compétences langagières à la petite enfance
impliquant directement l'efficacité du traitement temporel dans l'acquisition du langage
(voir revue de Benasich, Thomas, Choudhury, & Leppanën, 2002). Sur le plan
neurologique, certains ont observé des patrons électrophysiologiques atypiques lors de
tâches de discrimination de tonalités et de voyelles chez des adolescents et des adultes avec
un déficit langagier (Bishop & McArthur, 2005; McArthur & Bishop, 2005). D'autres ont
aussi observé que certaines régions corticales associées au traitement phonologique (cortex
frontal inférieur gauche) s'activent différemment suite à des manipulations des
caractéristiques temporelles du discours (Poldrack et al., 2001). Cela indiquerait que les
régions corticales activées pour traiter les composantes temporelles sont les mêmes qui
traitent l'information phonologique.
Ensemble, ces appuis provenant de divers domaines indiquent que le traitement
temporel serait étroitement associé aux habiletés phonologiques, langagières et en lecture.
La conscience phonologique dépendrait ainsi en partie des habiletés de traitement temporel,
puisque ces dernières affecteraient la formation des représentations phonologiques. Elles
permettraient aux individus de percevoir et d'encoder les caractéristiques propres à chaque
phonème à partir du discours normal, la perception de ces qualités reposant sur un
traitement perceptif effectué dans une fenêtre temporelle très restreinte.
6
Bien que ces résultats convergent pour appuyer l'hypothèse d'une association
fonctionnelle entre le traitement temporel et les habiletés phonologiques, peu d'études ont
exploré les mécanismes en cause au-delà de l'observation de corrélations ou encore d'une
fréquence plus élevée de déficit temporel chez ceux qui présentent un déficit langagier ou
en lecture. En effet, le test formel de la médiation de la contribution des habiletés
temporelles via la conscience phonologique n'a, à notre connaissance, encore jamais été
effectué.
Une façon alternative, et complémentaire, d'explorer l'association fonctionnelle
entre deux construits consiste en l'examen de leur nature étiologique respective et
commune (Dionne, Dale, Boivin, & Plomin, 2003). Or, la nature étiologique du lien entre
traitement temporel et habiletés phonologiques a fait l'objet de peu d'études empiriques.
Pourtant, comme le traitement temporel et le traitement phonologique sont associés aux
mêmes régions corticales, ils pourraient partager une étiologie commune (Bishop &
Snowling, 2004) . . Qui plus est, certaines données laissent croire que cette étiologie
.commune,pourrait être d'origine génétique.
La forte héritabilité des habiletés phonologiques a été abondamment documentée
(Bishop, Bishop, et al., 1999; Byrne et al., 2005; Gayan & OIson, 2001; Hohnen &
Stevenson, 1999; Kovas et al., 2005; Petrill, Deater-Deckard, Thompson, DeThome, &
Schatschneider, 2006; Samuelson et al., 2005). On explique même le lien entre les habiletés
phonologiques et les habiletés en lecture par leur base génétique commune substantielle, la
conscience phonologique partageant, dans certaines études, plus des 2/3 de son étiologie
génétique avec la lecture (Gayan & OIson, 2001). Or, les habiletés de traitement temporel
pourraient elles aussi être héritables, puisqu'elles présentent une agrégation familiale, c'est
à-dire que les habiletés des individus d'une même famille se ressemblent et ce, dès les
premiers mois de la vie, soit avant que l'éducation familiale ou d'autres facteurs
environnementaux puissent exercer leur influence (Benasich & TallaI, 1996, 2002). Le
traitement temporel pourrait donc avoir une origine génétique et celle-ci pourrait être
commune à celle des habiletés .phonologiques.
Or, une seule étude à ce jour a exploré l'étiologie génétique et environnementale des
habiletés de traitement temporel et son lien avec l'étiologie des habiletés phonologiques et
7
langagières (Bishop, Bishop et al., 1999). Contrairement à ce qui était attendu, les résultats
ont montré une absence d 'héritabilité et une étiologie enviromlementale à l'agrégation
familiale pour le traitement temporel. La généralisation de ces résultats à l'examen des
différences individuelles est toutefois discutable. En effet, le sous-échantillon normatif de
cette étude était très restreint (environ 200 enfants). À l'aide d'un autre sous-échantillon de
jumeaux dans lequel au moins un des jumeaux d'une paire avait des difficultés langagières,
les auteurs ont comparé les participants avec de faibles scores à la tâche phonologique à
celui de leur co-jumeau à la tâche de traitement temporel; ils n'ont observé aucune étiologie
génétique commune entre les deux variables. Ce sous-échantillon était aussi très petit (N =
120). De plus, les tâches de traitement temporel de cette étude impliquaient l'identification
de séquences de 2 à 5 stimuli auditifs alors que. des séquences de 2 stimuli seulement sont
généralement utilisées (Reed, 1989; TallaI, 1980) pour éviter que les habiletés mnésiques
soient sollicitées et expliquent la performance aux tâches. Comme aucun résultat publié par
la suite n'a même tenté de répliquer ces résultats, la nature étiologique du lien entre
traitement temporel et habiletés phonologiques reste à élucider.
Cette thèse s'inscrit dans la foulée des études récentes sur le rôle du traitement
temporel dans la performance en lecture à l'enfance. Plus précisément, elle propose, dans
un premier temps, un examen formel de l'hypothèse d'une médiation par la conscience
phonologique de l'association entre le traitement temporel et la performance en lecture à un
âge où les processus de décodage de la lecture sont encore en développement, c'est-à-dire
où les enfants dépendent encore dans une large mesure de la voie phonologique pour lire un
texte (Speece, Ritchey, Cooper, Roth, & Schatschneider, 2004). Il s'agit donc de vérifier 1)
si les habiletés de traitement temporel mesurées avec des · stimuli non linguistiques
contribuent à la performance en lecture et, le cas échéant, de voir 2) si la contribution du
traitement temporel à la lecture s'explique partiellement, voire complètement, par la
conscience phonologique. Dans un deuxième temps, la thèse propose un examen des .
sources d'explication génétiques et environnementales propres et communes au traitement
temporel, à la conscience phonologique, à la performance en lecture, aux habiletés
langagières et à l'intelligence non-verbale chez ces enfants. Elle tire avantage du fait que
l'étude a été réalisée auprès d'un échantillon de jumeaux. L'application de modèles en
génétique du comportement permet ainsi l'examen de l'étiologie unique et commune de
8
construits liés sur le plan phénotypique pour identifier les facteurs sur lesquels se fonde leur
association (Bishop & Snowling, 2004). De l'examen combiné de ces modèles
médiationnel et étiologique devrait découler une meilleure compréhension des mécanismes
sous-ja.cents à l'association entre le traitement temporel, les habiletés phonologiques et la
lecture.
La thèse se divise' en quatre grandes sections. La suite du présent chapitre constitue
une synthèse des travaux réalisés sur le traitement temporel dans le contexte de
l'acquisition du langage et de la lecture et débouche sur la présentation du modèle théorique
sur lequel s'appuient les articles de la thèse. Le chapitre 2 présente d'abord le premier
article empirique de la thèse, dans lequel l'examen forinel de la médiation postulée a été
effectué. Ensuite, ce chapitre présente le deuxième article empirique de la thèse, dans lequel
on retrouve l'examen de l'étiologie du traitement temporel auprès d'un échantillon
normatif, et le premier examen de la nature génétique et/ou environnementale du lien entre
le traitement temporel, les habiletés phonologiques et la lecture, en tenant compte des
habiletés langagières et du QI non-verbal. Le chapitre 3 présente la conclusion générale de
la thèse et met en lumière.la contribution de ses deux études empiriques quant au rôle du
traitement temporel dans la performance en lecture à l'enfance.
9
1.1 LA DÉFINITION DU TRAITEMENT TEMPOREL
Le terme traitement temporel est une appel,lation globale, utilisée pour désigner un
ensemble d'habiletés complexes qui, bien qu'abondamment étudié, demeure mal compris.
Cet état des choses complique l'élaboration d'une définition opérationnelle de ce construit.
En ce sens, il existe, presqu'autant de façons de définir le traitement temporel qu'il existe de
tâches retenues pour le mesurer. L' opérationnalisation retenue dans le cadre de la présente
thèse s'inspire des travaux initiaux de TallaI et Piercy (1973), et c'est celle rapportée dans
plusieurs études subséquentes en psycholinguistique. Le traitement temporel y est défini
comme un processus cognitif qui entre en jeu dans le traitement de séquences de stimuli
brefs et rapprochés dans le temps.
Hirsh et Sherrick (1961) ont identifié deux composante~ au traitement temporel dit
séquentiel par le biais d'une tâche de jugement de l'ordre temporel (lOT), qui a plus tard
été reprise par TallaI dans ses travaux, sous l'appellation <<Auditory Repetition Tas 10>
(ART). Cette tâche implique la présentation d'une paire de stimuli auditifs brefs et
rapprochés dans le temps. Le sujet doit identifier la séquence (i.e. l'ordre) d'apparition des
stimuli. Avec une audition normale, la première composante intervenant dans la résolution
de cette tâche est l'individuation des stimuli, c'est -à-dire la capacité à percevoir chaque
stimulus de façon individuelle. Elle est directement reliée à la durée de l'intervalle inter
stimulus (IlS) nécessaire pour isoler les unités auditives afin que les stimuli soient perçu,s
comme distincts. La deuxième composante concerne la reconnaissance des stimuli et de
leur ordre d'apparition, c'est-à-dire la capacité à nommer les stimuli dans l'ordre dans
lequel ils ont été présentés. Pour éviter que d'autres ressources, telles que la mémoire,
soient sollicitées les séquences sont généralement limitées à deux stimuli.
Bien que cette opérationnalisation soit celle retenue dans le cadre de la présente
thèse et qu'une plus grande attention sera portée aux travaux qui l'ont aussi adoptée,
d'autres mesures sont fréquemment utilisées et rapportées dans les études s'attardant à
l 'hypothèse du traitement temporel. Parmi ces tâches se trouve la perception de brefs
silences insérés dans un stimulus ou entre deux stimuli différents (gap detection - e.g., Au
& Lovegrove, 2001). La perception de tonalités insérées dans un bruit continu (tone in
noise - e.g., Boets et al., 2006), la perception d'un son bref inséré avant ou dans l'un ou
10
l'autre de deux bruits séparés par un IlS, le participant devant indiquer lequel des bruits
contenait ou était précédé de la tonalité cible (auditory backward masking - Rosen &
Manganari, 2001; Wright et al.,1997), ainsi que la perception de légères modulations dans
l'amplitude ou la fréquence de stimuli auditifs ifrequency modulation - e.g., Boets et al.,
2006; amplitude modulation - Richardson, Thomson, Scott, & Goswami, 2004) constituent
également des mesures utilisées. De même, la discrimination de fréquences acoustiques
semblables présentées en succession rapide (auditory frequency discrimination - e.g., Hill,
Hogben, & Bishop, 2005) représente une autre tâche de traitement temporel. Cette
énumération n'est pas exhaustive, mais regroupe les tâches qui sollicitent une acuité
perceptive dans une fenêtre temporelle restreinte.
1.2 CADRE THÉORIQUE DES PROCESSUS IMPLIQUÉS DANS LA LECTURE: LE
RÔLE DU TRAITEMENT TEMPOREL
La lecture est un acte complexe qui implique plusieurs processus cognitifs qui, tout
en conservant leur rôle spécifique, s'influencent. Le meilleur exemple de l'aspect
multidimensionnel de la lecture provient de la dyslexie. La dyslexie est un trouble
d'apprentissage de la lecture, qui survient malgré des capacités intellectuelles et perceptives
adéquates (Shaywitz, 1996). Bien qu'elles engendrent généralement des difficultés au plan
de la reconnaissance des mots, les manifestations de ce trouble peuvent différer d'une
personne à l'autre. Par exemple, certains enfants vont avoir de la difficulté à lire des mots
irréguliers ou des non-mots, mais vont être en mesure de décoder les mots qui font partie de
leur lexique, c'est-à-dire, des mots dont ils connaissent le sens. D'autres vont pouvoir lire la
plupart des mots, mais éprouveront de la difficulté à extraire un sens de ce qui est lu
(Snowling, 2000). Ces différents profils suggèrent que les causes de la dyslexie sont
hétérogènes, c'est -à-dire que ses manifestations dépendent des sous-composantes atteintes.
Plusieurs chercheurs ont étudié les dyslexiques pour identifier les processus
cognitifs sous-jacents à la lecture, ce qui a mené à différentes propositions théoriques au
sujet de ce domaine d'apprentissage. Le courant théorique le plus prévalent est celui qui
propose une continuité entre le développement du langage et l'apprentissage de la lecture.
Selon les tenants de ce courant, les habiletés qui permettent l'acquisition du langage, et les
habiletés langagières elles-mêmes, joueraient un rôle central dans l'apprentissage et la
Il
maîtrise de la lecture. Ce modèle conceptuel découle de l'observation répétée d'une
cooccurrence substantielle des difficultés dans les deux domaines. En fait, on estime que
500/0 des enfants qui présentent une difficulté à apprendre à lire ont aussi des difficultés
langagières (Catts, Fey, Tomblin, & Zang, 2002).
Plaut, McClelland, Seidenberg, et Patterson (1996) (voir aussi Seidenberg &
McClelland, 1989, pour la version originale du modèle) ont proposé un modèle théorique
de la continuité langage-lecture. Selon leur modèle, la contribution des habiletés
langagières à la lecture s'organise autour de deux voies: la voie phonologique et la voie
sémantique. La voie phonologique serait reliée strictement au décodage des mots: elle
permettrait d'établir une correspondance entre le mot sous sa forme écrite et sous sa forme
orale, ou phonologique. La voie sémantique serait impliquée à la fois dans le décodage de
mots et la compréhension: elle permettrait de référer au lexique, c'est-à-dire aux mots dont
la significat~on est connue pour faciliter le décodage et comprendre un texte (Snowling,
2000). D'autres compétences langagières, comme les habiletés grammaticales et les
habiletés pragmatiques, c'est-à-dire la capacité à saisir le sens d'un mot, d'un texte ou d'un
acte de communication en s'aidant de son contexte, seraient également impliquées dans la
compréhension en lecture, par l'entremise de la voie sémantique. Cette voie serait ainsi
impliquée dans le décodage des mots en permettant une reconnaissance grossière et rapide
des mots connus, sans avoir à les décoder phonème par phonème (e.g., première et dernière
syllabes, reconnaissance de l'aspect visuel du mot, etc.). Les lecteurs expérimentés utilisent
les deux voies lors de la lecture: la voie phonologique pour les mots qu'ils ne connaissent
pas ou qu'ils ne voient pas souvent sous leur forme écrite et la voie sémantique, afin de
reconnaître rapidement les mots qu'ils connaissent et/ou qui ont une prononciation
particulière ne répondant pas précisément à leur forme orthographique (Ehri, 2005).
En appui à la distinction des voies phonologique et sémantique, certains auteurs ont
observé que, malgré des difficultés phonologiques, certains individus peuvent lire des mots
qu'ils connaissent et/ou mis en contexte par le reste du texte (Nation & Snowling, 1998).
Par contre, ces mêmes individus ne pourront décoder des mots qu'ils ne connaissent pas ou
isolés, puisqu'ils ne peuvent s'appuyer sur leurs connaissances ou le contexte. Ces
individus présentent un déficit au plan phonologique, qu'ils compensent en s'appuyant sur
12
la voie sémantique. D'autres présentent un déficit de la voie sémantique: ils lisent sans
problème des mots inconnus qui répondent à une association graphème-phonème
invariable, comme par exemple «tatami» ou «rutabaga» mais ne comprennent pas ce
qu'ils lisent et ont de la difficulté à lire des mots dont la prononciation diffère de son
orthographe, comme par exemple le mot «œil» (Rann, McCandliss, & Seidenberg, 2003 ;
Snowling, Gallagher, & Frith, 2003).
Si les voies phonologique et sémantique de la lecture sont gérées par des fonctions
cognitives et langagières différentes, leurs contributions à la lecture seraient largement
distinctes, sans toutefois être complètement indépendantes. En effet, les habiletés
phonologiques peuvent servir à décoder de nouveaux mots qui viendront augmenter le
lexique. De la même façon, le lexique qui augmente pennet le développement des habiletés
phonologiques puisque les enfants doivent raffiner leurs représentations phonologiques
pour distinguer les mots complexes ou qui se ressemblent sur le plan phonologique
(Walley, Metsala, & Garlock, 2003). Ainsi, même s'ils ont une contribution différente à la
lecture, une association entre les habiletés impliquées dans ces deux voies est attendue.
Bishop et Snowling (2004) ont récemment proposé un modèle théorique de la
lecture qui s'inspire de celui de Plaut et ses collègues (1996) ; ce modèle est représenté
dans la portion de droite de la figure ci-dessous. Le traitement temporel peut y être
incorporé comme une composante cognitive distincte, agissant sur la lecture par
l'entremise de trois processus (A, B et C dans la figure).
13
Sémantique
Traitement
temporel
Orthographe Phonologie
Figure 1. Modèle de la lecture de Bishop et Snowling (2004) ad.apté pour y incorporer les
processus par lesquels le traitement temporel y serait impliqué.
Le traitement temporel pourrait contribuer de différentes façons à l'acte de la
lecture, c'est-à-dire via les processus sémantiques, phonologiques et orthographiques
énoncés par Bishop et Snowling (2004). En ordre d'importance, une première contribution
du traitement temporel à la lecture (voir le parcours B de la Figure 1) pourrait passer par sa
contribution aux habiletés phonologiques qui permettent le décodage. On présume alors
que le traitement temporel influence la formation des représentations phonologiques et
affecte indirectement l'établissement de la correspondance graphème-phonème par la voie
phonologique. La deuxième contribution du traitement temporel à la lecture (voir le
parcours A de la Figure 1) pourrait découler de sa contribution indirecte à l'acquisition du
lexique et de la grammaire (TallaI, 2004). En influençant la segmentation du discours, le
14
traitement temporel serait impliqué dans la fonnation du lexique et des habiletés
grammaticales et avoir une contribution à la lecture via la voie sémantique.
La troisième contribution du traitement temporel à la lecture (voir le parcours C de
la Figure 1) pourrait découler d'une troisième voie associée aux neurones magnocellulaires
du système nerveux central. Certains auteurs ont proposé qu'un déficit magnocellulaire,
affectant la coordination sensorimotrice au niveau neurologique pourrait entraîner les
difficultés de traitement temporel des dyslexiques (Ramus, 2003; Stein, 2001). Les
neurones magnocellulaires sont responsables, entre autres, du traitement des stimuli rapides
et des contrastes. Un lien a été observé entre la dyslexie et la sensibilité aux contrastes
visuels (Martin & Lovegrove, 1988), l'acuité dans la perception de clignotements rapides
(Martin & Lovegrove, 1987, 1988), ainsi que l'acuité dans la perception de mouvements
coordonnés (Comelissen, Richardson, Mason, Fowler, & Stein, 1995). Un déficit
magnocellulaire sur le plan . visuel, pourrait affecter le décodage de la lecture en nuisant au
traitement rapide des séquences graphiques du texte écrit. Par extension, cela devrait aussi
se traduire par des conséquences sur les habiletés orthographiques. Talcott et ses collègues
ont d'ailleurs observé une corrélation significative entre les habiletés orthographiques et le
traitement temporel visuel (Talcott et al., 2000).
L'atteinte des habiletés orthographiques pourrait avoir des conséquences sur la voie
phonologique surtout, mais aussi sur la voie sémantique de la lecture. Au niveau du
graphème, un déficit magnocellulaire pourrait entraîner une confusion des graphèmes
visuellement similaires (ex: p, b, d, q) ou encore, une confusion quant à l'ordre
d'apparition des graphèmes à l'intérieur d'un mot (ex: aréoport pour aéroport) : la voie
phonologique serait alors aussi touchée. De telles difficultés ont d'ailleurs été constatées
chez les dyslexiques (Comelissen et al., 1995). De plus, une perception visuelle instable ou
altérée des graphèmes pourrait empêcher qu'ils soient correctement encodés en mémoire.
La reconnaissance visuelle rapide du mot serait alors affectée, diminuant la possibilité
d'avoir recours à la voie sémantique pour le décodage (Stein, 2001).
Quelques précisions doivent être apportées concernant ce modèle. D'abord, d'autres
facteurs peuvent influencer les mécanismes postulés, comme l'âge, le sexe et l'intelligence
générale. En ce sens, le modèle proposé n'est pas exhaustif. De plus, les trois processus
15
illust;és ne sont pas concurrents ni mutuellement exclusifs. Au contraire, puisqu'ils
interviennent à différents niveaux du processus de lecture, ils sont susceptibles d'expliquer
individuellement une partie des habiletés en lecture mais aussi de s'influencer entre eux.
Finalement, le modèle ne fait pas de distinction claire quant aux modalités sensorielles
impliquées. Le modèle s'attarde aux processus cognitifs sous-jacents aux habiletés en
lecture et le traitement temporel peut être sollicité à la fois dans le traitement d' information
auditive et dans le traitement d'information visuelle.
1.3 SYNTHÈSE DES DONNÉES EMPIRIQUES SUR LA CONTRIBUTION DU
TRAITEMENT TEMPOREL À LA LECTURE
1.3.1 Études de 'la dyslexie
La majorité des conclusions tirées sur l 'hypothèse de la contribution du traitement
temporel au développement du langage et de la lecture repose sur des études auprès
d'enfants avec un déficit spécifique du langage (DSL) ou dyslexiques. Dans leurs travaux,
TallaI et Piercy (1973, 1974, 1975) ont comparé la performance des enfants DSL à celle de
contrôles sur des tâches de lOT et de discrimination de stimulï. Dans les tâches de lOT,
l'enfant devait identifier la séquence d'apparition de deux stimuli parmi les possibilités 1-1 ;
1-2; 2-1; 2-2. Dans les tâches de discrimination de paires de stimuli, l'enfant devait
identifier si deux stimuli présentés en séquence, séparés par des Ils longs (428 msec) ou
courts (8 à 305 msec) étaient identiques ou différents. Les paires de stimuli étaient de trois
natures: des tonalités complexes de fréquences différentes de longue durée (250 msec) et
de courte durée (8 à 305 msec); des voyelles constantes de longue durée (250 msec) et de
courte durée (43 msec); des syllabes d'une durée de 250 msec (e.g., /bal-/dal) avec de
longues (95 msec) ou courtes (43 msec) transitions entre les phonèmes des syllabes. Les
chercheurs ont observé que les enfants DSL réussissaient 'moins bien que les contrôles
seulement aux tâches impliquant des stimuli et des Ils de courte durée, donc des stimuli
courts et rapprochés. TallaI et Piercy en ont conclu que les enfants DSL ont de la difficulté
à distinguer des stimuli auditifs brefs et rapprochés.
En 1980, TallaI a élargi son hypothèse à la dyslexie, -en répliquant ses résultats
auprès de 20 enfants dyslexiques âgés en moyenne de 9 ans, montrant que ceux -ci
16
réussissaient moins bien que des sujets témoins aux tâches avec,des Ils courts (8-305 msec)
seulement. Les capacités de discrimination et de mise en séquence étaient atteintes chez les
enfants dyslexiques à des Ils plus longs que chez les enfants normaux. De plus, l'auteur
rapporte une corrélation de .81 entre la lecture de pseudo-mots, une mesure du décodage
phonologique, et la performance aux tâches de traitement temporel, ' chez les enfants
dyslexiques. Elle conclut qu'un mécanisme perceptif de base impliquant le traitement de
séquences auditives brèves et rapprochées est sous-jacent à l'analyse phonologique
impliquée en lecture.
D 'autres études ont observé des difficultés similaires de traitement temporel en
modalités auditive et visuelle chez les enfants atteints de difficultés langagières (Grondin et
al., 2007; TallaI, Stark, & Mellits, 1985; Wright et al., 1997). C'est toutefois en tant que
déterminant des difficultés en lecture que le traitement temporel a été le plus étudié.
Plusieurs études ont montré que des individus souffrant de difficultés en lecture
réussissaient moins bien que des enfants normaux à différentes tâches de traitement
temporel et ce, à l'enfance (e.g., DeWeirdt, 1988; Dougherty, Cynader, Bjornson, Edgell , &
Giaschi , 1998; Edward et al., 2004; Heievrang, Stevenson, & Hugdhal, 2002; Montgomery,
Morris, Sevcik, &Clarkson, 2005) et à l 'âge adulte (e.g., Hari, Saaskilahti, Helenius, &
Uutela, 1999; McAnally & Stein, 1996; Nagarajan et al., 1999; Ramus et al., 2003).
La diversité des tâches de traitement temporel d'une étude à l'autre a permis de
dresser un portrait de l'étendue des difficultés de traitement temporel chez les individus
atteints de difficultés en lecture. Ainsi, pour la modalité auditive, des études ont montré que
les individus avec des difficultés en lecture présentaient plus de difficulté à localiser la
provenance d'un son dans l'espace (e.g., son présenté à gauche ou à droite) (Hari & Kiesila,
1996), à identifier les séquences auditives de paires de stimuli auditifs de tonalités
différentes (son grave ou aigu; e.g., McGivern, Berka, Languis, & Chapman, 1991), à
discriminer des fréquences acoustiques, c'est-à-dire à distinguer des tonalités similaires, à
détecter des tonalités présentées avec un bruit de fond (McAnally & Stein, 1996), et à
détecter des changements (modulations) de fréquences dans des sons complexes (Stein &
McAnally, 1996; WiUon & al., 1998).
17
D'autres études ont démontré que les difficultés de traitement temporel chez les
dyslexiques s'étendent aussi à la modalité visuelle et même à la motricité (voir la recension
de Fanner & Klein, 1995). Les dyslexiques réussissent moins bien que des sujets normaux
à des tâches impliquant la détection simple de brefs stimuli visuels (e.g., flash lumineux)
(Blackwell, McIntyre, & Murray, 1983; Gross-Glen & Rothenberg, 1984; Klein, Berry,
Briand, D'Entremont, & Farmer, 1990; Mason, · 1980), l'individuation de deux stimuli
visuels (e.g., Amett et DiLollo, 1979; DiLollo, Hanson, & McIntyre, 1983), le jugement
d'ordre temporel de deux stimuli visuels (e.g., Brannan & Williams, 1988; Kinsboume,
Rufo, Gamzu, Palmer, & Berliner, 1991; May, Williams, & Dunlap, 1988) et
l'identification de séquences de stimuli visuels (e.g., Fanner & Bryson, 1989, dans Farmer
& Klein, 1995). De plus, les dyslexiques perçoivent moins bien les contrastes visuels, que
les stimuli soient immobiles (Brannan & Williams, 1988; Evans, Drasdo, & Richards,
1996) ou en mouvement (Martin & Lovegrove, 1987; Slaghuis & Ryan, 1999) et ont plus
de difficulté à identifier la vitesse d'un mouvement (Demb, Boynton, Best, & Heeger,
1998) ou sa direction (e.g., Everatt, Bradshaw, & Hibbard, 1999). Le déficit de traitement
temporel sur le plan moteur est moins bien documenté. Des études ont montré que les
dyslexiques avaient des difficultés à reproduire ,des séquences motrices ou des patrons
rythmiques, plus particulièrement lorsque les stimuli impliqués étaient rapides (Wolff,
Cohen, & Drake, 1984; Wolff, Michel, Ovrut, & Drake, 1990) ou que la tâche impliquait
une coordination des deux hémisphères latéraux (Gladstone, Best, & Davidson, 1989).
Edwards et ses collègues (2004) ont montré que les déficits de traitement temporel
des dyslexiques étaient indépendants des habiletés intellectuelles non-verbales. Ils ont
administré à 21 dyslexiques et 24 contrôles, âgés entre 9 et 13 ans et de QI similaires, une
batterie de 12 tâches de traitement temporel. Ils ont observé que 760/0 des enfants
dyslexiques de leur échantillon présentaient un déficit de traitement temporel, en modalité
auditive, visuelle ou dans les deux modalités. L'ensemble de ces tâches suffisait à classifier
correctement 80% des enfants.
Devant · l'étendue des difficultés temporelles chez les dyslexiques, Fanner et Klein
(1995) ont proposé qu'un déficit multi-sensoriel du traitement temporel soit impliqué dans
la dyslexie, pouvant causer des difficultés en lecture par la modalité auditive, visuelle, ou
18
les deux à la fois. Ce qui détenninerait la modalité touchée serait la nature des dysfonctions
neurologiques. Une atteinte de la modalité auditive aurait des répercussions sur le
développement des représentations phonémiques, ce qui engendrerait une dyslexie dite
«phonologique». Une atteinte à cette modalité pourrait aussi entraîner des difficultés sur le
plan visuel, lorsque l'individu doit établir de façon automatisée la correspondance
phonème-graphème. Une atteinte de la modalité visuelle rendrait difficile le traitement
visuel du texte écrit, engendrant des difficultés orthographiques importantes et
conséquemment, un évitement de la lecture. La résultante serait une exposition moindre à
l'orthographe, ce qui produirait une dyslexie dite «de surface», qui se manifeste surtout lors
de la lecture de mots irréguliers ou peu connus. Comme la dyslexie phonologique est plus
fréquente, les auteurs stipulent que l'atteinte de la voie auditive serait la plus commune.
Une atteinte de la modalité visuelle serait plus rare et liée au déficit magnocellulaire, ou
sensorimoteur, décrit par Martin et Lovegrove (1987).
Bien que très peu d'études se soient spécifiquement attardées à tester ces
mécanismes, certains résultats récoltés auprès d'enfants dyslexiques ou DSL appuient
l'hypothèse d'une intervention causale du traitement temporel en lecture via les habiletés
phonologiques. Il s'agit d'études en neurophysiologie, d'études longitudinales et d'études
expérimentales.
D'abord, les études de potentiels évoqués avec des stimuli auditifs brefs montrent
que l'activation dans le cortex pariétal gauche des sujets DSL est plus lente que celle des
contrôles (Bishop & McArthur, 2005; Duffy, McAnulty, & Waber, 1999). De plus, par le
biais d'imagerie fonctionnelle par résonnance magnétique, une autre étude a montré une
activation réduite du cortex préfrontal gauche des adultes dyslexiques confrontés à des
stimuli auditifs rapides (Temple et al., 2000). En établissant un lien entre le traitelnent
temporel et la lecture sur le plan neurologique, ces études suggèrent que leur association
phénotypique peut être causale même si elles ne permettent pas de documenter comment se
déploie cet effet sur,le plan cognitif.
Les études longitudinales qui ont examiné la contribution du traitement temporel au
langage en général sont également peu nombreuses. De surcroît, elles ont surtout été
menées auprès d'enfants présentant des troubles langagiers, ou provenant de familles avec
19
une histoire de troubles langagiers. Dans l'ensemble, les études longitudinales auprès
d'enfants à risque de troubles langagiers rapportent que, nourrissons, ces enfants prenaient
plus de temps à traiter les stimuli auditifs verbaux et non-verbaux que des enfants contrôles
(Benasich & TallaI, 1996; Leppanen, Pihko, Eklund, & Lyytinen, 1999) et qu'ils ont été
plus nombreux à présenter un trouble langagier à la petite enfance (Benasich & TallaI ,
1996; Trehub & Henderson, 1996). Benasich et TallaI (2002) ont aussi comparé le
développement langagier de Il nourrissons avec une histoire familiale de troubles
langagiers à celui de 32 nourrissons contrôles. · Les habiletés de traitement temporel
mesurées à 7.5 mois par le biais de tâches lOT selon le paradigme du head-turn technique
se sont avérées être le meilleur déterminant des habiletés langagières à 36 mois, expliquant
jusqu'à 41 % de la variance. Hill et ses collègues (2005) aussi observé que les habiletés de
traitement auditif, telles que mesurées par une tâche de discrimination de fréquences , se
développent entre 7 et 10 ans même chez les enfants avec un trouble de langage, mais
qu'elles persistent à distinguer les enfants avec un trouble spécifique du langage des enfants
normaux à 10 ans.
Bien ciue ces études ne s'attardent pas spécifiquement à l'acquisition de la lecture,
elles montrent que les difficultés de traitement temporel précèdent les difficultés
langagières et qu'elles permettent de prédire, dans le temps, les enfants qui présenteront des
di ffi cul tés sur ces aspects.
Une seule étude recensée a exploré de façon longitudinale l'association entre le
traitement temporel et la lecture (Share, lorm, McLean, & Matthews, 2002). Ces auteurs
ont administré une tâche lOT auditive à la maternelle et une en 3e année et une mesure de
lecture en 3 e année auprès d ',enfants identifiés à la maternelle comme ayant de bonnes ou de
mauvaises habiletés phonologiques. Ils ont observé que la tâche de traitement temporel à la
maternelle, mais pas celle effectuée en 3 e année, distinguait les bons et mauvais lecteurs en
3 e année mais seulement lorsque les Ils étaient longs.
En somme, les données longitudinales sont peu nombreuses et leurs résultats ne
convergent pas toujours. Néanmoins, elles montrent que les difficultés de traitement
temporel précèdent les difficultés langagières et de lecture. De plus, elles font valoir
l'importance d'étudier la contribution du traitement temporel non seulement à la petite
20
enfance, alors que les habiletés phonologiques émergent, mais également à l'âge scolaire
alors qu'elles continuent de se développer.
Les études expérimentales sont l'ultime démonstration d'une contribution causale
d'une variable sur une autre. Quelques études ont documenté l'efficacité d'une intervention
visant à réduire les difficultés de traitement temporel chez des enfants avec des difficultés
langagières. La technique d'intervention, qui s'inspire des travaux de TallaI (TallaI , 1980;
TallaI, Miller, & Fitch, 1993; TallaI & Piercy, 1973, 1975), est basée sur la prémisse qu 'un
entraînement à la segmentation de stimuli auditifs non-linguistiques et linguistiques devrait
améliorer la perception et la compréhension du langage. Merzenich et ses collègues (1996)
ont comparé le progrès langagier de 7 enfants âgés en moyenne de 7.3 ans soumis à un
entraînement par le biais de tâches de lOT informatisées, effectuées avec des stimuli non
langagiers (tonalités pures) et langagiers (phonèmes) à celui de 22 enfants n'ayant reçu
qu'un traitement orthophonique standard. Au début de 1'entraÎnement, la durée des stimuli
et des Ils était longue. Selon les performances de -l'enfant, le niveau de difficulté allait en
s'accroissant, c'est-à-dire que la durée des stimuli et des Ils était progressivement réduite.
Les résultats ont montré qu'un entraînement quotidien à raison de trois heures par jour
pendant quatre semaines était associé à un progrès langagier plus important chez les enfants
du groupe expérimental et que ceux-ci se sont améliorés au point d'atteindre un niveau
langagier normal pour leur âge au terme de l'entraînement.
D'autres chercheurs ont obtenu des résultats comparables, en employant ce mode
d'intervention auprès d'enfants avec des difficultés en lecture (Habib et al., 1999). Le
programme d'intervention Fast ForWord a même été instauré, sur la base de ces résultats
concluants, dans plus de 60 écoles et cliniques. Temple et ses collègues (Temple et al.,
2003) ont observé une amélioration significative chez 20 enfants dyslexiques sur toutes les
mesures phonologiques, langagières et de lecture qu'ils ont administrées après 8 semaines
du programme d'intervention. Les enfants dyslexiques sont même passés d'un score d'un
écart-type sous la moyenne à un score dans la moyenne pour leur âge sur une mesure de
décodage phonologique. Ces enfants dyslexiques et 12 enfants normaux ont également subi
une IRMf durant l'exécution d'une tâche phonologique, au début et à la fin du traitement.
Les résultats aux tests d'imagerie montrent une normalisation du fonctionnement chez les
21
enfants dyslexiques après l'intervention, c'est-à-dire une plus grande activation au niveau
des aires langagières temporo-pariétales gauches lors de l'accomplissement de la tâche
phonologique~
En somme, les interventions axées sur l'amélioration du traitement temporel
indiquent une contribution du traitement temporel aux habiletés phonologiques. En effet,
les auteurs concluent que l'entraînement aux habiletés temporelles a contribué à améliorer
le traitement des unités langagières, ce qui a entraîné des répercussions positives sur les
habiletés langagières, les habiletés phonologiques ou de lecture. Néanmoins, comme
l'intervention portait à la fois sur la perception de stimuli auditifs langagiers et non
langagiers, il demeure difficile d'affirmer que les progrès réalisés sont attribuables
spécifiquement au traitement temporel. On pourrait en effet arguer que l'entraînement
touchait aussi les habiletés phonologiques. Comme elles n'ont pas été étudiées séparément,
il est impossible de déterminer si les interventions touchant exclusivement le traitement
temporel surpassent, en termes d'efficacité, celles touchant les habiletés phonologiques
(Mody, 2003). Ainsi, malgré quelques résultats retentissants, ces limites justifient un
examen combiné du rôle du traitement temporel, des habiletés phonologiques et du langage
pour mieux comprendre leur contribution spécifique et combinée à la lecture.
La recension de Farmer et Klein en 1995 semble avoir eu pour effet de relancer
l 'hypothèse du traitement temporel pour expliquer la dyslexie, et ce, après les nombreuses
critiques qui ont affligé des travaux initiaux de TallaI et son équipe. Et si les appuis
emplnques sont nombreux depuis, d'autres données recueillies auprès . d'individus
dyslexiques demeurent plus mitigés. En fait, il est impossible d'ignorer une certaine
variabilité dans les résultats: certains auteurs n'ont pas observé de lien entre le traitement
temporel et les habiletés langagières ou en lecture ou ont observé que les performances des
individus dyslexiques aux tâches temporelles étaient très variables (Bishop, Carlyon et al.,
1999; Heath & Hogben, 2004; Heath, Hogben, & Clark, 1999; Mody et al., 1997; Rosen &
Manganari, 2001; Schulte-Kome, Deimel, Bartling, · & Remschmidt, 1998). D'autres,
comme Boets et al. (2006) ont même questionné l ' inclusion du traitement temporel comme
composante cognitive importante de la dyslexie, alors que le traitement temporel chez les
22
enfants d'âge préscolaire qu'ils ont étudiés ne distinguait pas les enfants à risque de
développer une dyslexie des contrôles, contrairement aux habiletés phonologiques.
Pour expliquer ces incohérences, certains chercheurs ont insisté sur la nécessité de
prendre en compte l'intelligence générale, mesurée par la vitesse de traitement ou les
habiletés non-verbales. Par exemple, Mody (2003). propose que les enfants dyslexiques ont
simplement besoin de plus de temps pour traiter la structure phonologique du langage écrit
et parlé et qu'il s'agit d'un problème de vitesse de traitement de l'infonnation plutôt que
d'un problème de traitement temporel. Hanson et Montgomery (2002) abondent dans le
même sens et montrent qu'une fois l'effet de la capacité générale de traitement cognitif et
l'attention soutenue contrôlées, les enfants SLI ne présentent plus de difficultés de
traitement temporel comparativement au groupe contrôle de leur étude. De même, Ram
Tsur, Faust et Zivotofsky (2006), après avoir observé que des adultes dyslexiques
présentaient un déficit pour les séquences de stimuli séparés par des Ils courts et longs, ont
plutôt attribué ces difficultés à des processus attentionnels et de la mémoire de travail.
Finalement, Ahissar, Protopapas, Reid, et Merzenich (2000) ont observé qu'en tenant
compte des habiletés cognitives non-verbales, la proportion d.e variance expliquée par une
tâche de traitement temporel (discrimination de fréquence dans une tâche de masquage
rétroactif) quant aux habiletés en lecture passait de 37% à 6%. La spécificité de la
contribution du traitement temporel est donc controversée.
Pour éviter de conclure à tort à une contribution spécifique du traitement temporel,
Rosen (2003) signale qu'il est impératif de tenir compte des habiletés cognitives générales
dans la perfonnance aux tâches auditives. Même si peu d'études antérieures ont tenu
compte l'influence potentielle des habiletés générales non-verbales sur leurs résultats,
certaines des études récentes montrent que la contribution des habiletés de traitement
temporel à la dyslexie ou aux DSL demeure significative même lorsque l'intelligence non
verbale est prise en compte (e.g., Edwards et al., 2004; Grondin et al., 2007). Donc, même
si les habiletés non-verbales expliquent une partie de la contribution du traitement
temporel, le traitement temporel semble conserver une contribution unique à la dyslexie.
En conclusion, bien qu'ils ne soient pas toujours cohérents, les appuis empiriques à
l'hypothèse d'un déficit de traitement temporel dans la dyslexie. sont . nombreux et
23
diversifiés. Quant à la nature de ce déficit, elle demeure difficile à définir, puisque, d 'une
part, très peu d'études ont exploré simultanément le lien entre les habiletés de traitement
temporel et les habiletés phonologiques et la dyslexie. Or, comme l'ont proposé TallaI
(1980) puis Farmer et Klein (1995), la contribution du traitement temporel à la lecture
pourrait se faire indirectement, entre autres par l'entremise des habiletés phonologiques.
Nonobstant la nature hétérogène de la dyslexie, il demeure possible que les habiletés de
traitement temporel ne soient pas un bon marqueur phénotypique pour ce trouble.
D'ailleurs, Ramus (2003) a conclu, suite à sa recension des écrits, que malgré les preuves
en faveur d'un déficit de traitement temporel auditif, visuel et moteur, il demeure, dans
toutes les études, un certain pourcentage de dyslexiques qui ne présentent aucune difficulté
sur ces aspects. Toutefois, cela n'équivaut pas à dire que le traitement temporel n'explique
pas une partie importante des différences individuelles sur le plan normatif. En fait, le
traite~ent temporel pourrait être impliqué dans les habiletés phonologiques et la lecture au
plan normatif, sans toutefois être adéquat pour distinguer les individus dyslexiques de ceux
qui ne le sont pas. En ce sens, il pourrait être pertinent d'aborder la question sous l'angle
des différences individuelles.
1.3.2 Études normatives de 1 'hypothèse du traitement temporel
L'étude des différences individuelles dans le contexte du traitement temporel a
généré peu d'intérêt scientifique. Il est possible que les facteurs qui expliquent la variance à
l'échelle normative et ceux qui expliquent la dyslexie soient différents. Ils risquent tout de
même d'être similaires à certains égards et d'offrir des éléments de réponse pertinents pour
la compréhension des origines de la dyslexie.
Bien qu'elles soient peu nombreuses, quelques études ont documenté le rôle du
traitement temporel dans le développement langagier auprès d'échantillons représentatifs
de la population générale. Premièrement, Trehub et Henderson (1996) ont démontré que les
habiletés de résolution temporelle mesurées à 6 et 12 mois prédisent les habiletés
langagières à 23 mois (n = 95). En effet, en administrant une tâche dans laquelle les enfants
avaient à identifier s' ils percevaient un ou deux sons (en fait, deux sons identiques séparés
par un court intervalle variable leur étaient présentés), ils ont observé que les enfants qui
obtenaient de meilleures performances à 6 et 12 mois avaient de meilleurs scores aux
24
mesures parentales de vocabulaire et de grammaire. Ils signalent toutefois qu'il est difficile
d'attribuer leurs résultats à une association spécifique; les enfants ayant obtenu de meilleurs
résultats pouvaient avoir été plus attentifs ou avancés sur le plan développemental. Dans la
même veine, N orrelgen, Lacerda et F orssberg (2001) ont administré des tâcht?s lOT
auditives, ainsi que des mesures d'habiletés phonologiques et d'habiletés langagières à 119
enfants âgés de 6 à 9 ans. Leurs résultats montrent une corrélation de .47 entre le traitement
temporel et la conscience phonologique. Par contre, le vocabulaire et la grammaIre
réceptive n'étaient pas associés au traitement temporel. Ils concluent à une association
complexe et non spécifique entre le traitement temporel et le langage, et évoquent eux aussi
la possibilité qu'un facteur de maturation soit à l'origine de l'association entre le traitement
temporel et la conscience phonologique, même s'ils n'observent pas de lien entre l ' âge et le
traitement temporel.
Deux études recensées ont spécifiquement examiné la contribution du traitement
temporel à la lecture dans un échantillon normatif. Marshall, Snowling et Bailey (2001) ont
administré une tâche lOT auditive, des tâches mesurant diverses composantes des habiletés
phonologiques (répétition de non-mots, élision de phonèmes et perception de rimes), ainsi
qu'une tâche de lecture de mots à 82 enfants âgés entre 6 et 13 ans. Ils observent, entre
autres, une fois la prise en compte de l'âge et du QI non-verbal (tel que mesuré par le sous
test Blocs du WISC-III), une corrélation élevée entre le traitement temporel et la
performance en lecture (r = .53, p < .01). Le traitement temporel était aussi corrélé aux
habiletés phonologiques, notamment une corrélation de .39 (p < .01) avec la tâche d'élision
de phonèmes de la conscience phonologique. Malheureusement, les auteurs n'ont pas testé
la contribution du traitement temporel à la lecture par une médiation via les habiletés
phonologiques. Plutôt, ils ont conclu que cette hypothèse était infirmée parce que le
traitement temporel ne prédisait pas de façon unique la conscience phonologique, qui était
le meilleur déterminant de la lecture, une fois la prise en compte, dans une équation de
régression, de l'âge, du QI non-verbal, et de deux autres mesures des habiletés
phonologiques. Comme les mesures phonologiques étaient fortement corrélées entre elles,
la portion de variance inexpliquée de la conscience phonologique ne pouvait qu ' être
négligeable. Il est donc impossible de savoir si le modèle médiationnel aurait été appuyé
par leurs données si 1) la contribution du traitement temporel à la conscie~ce phonologique,
25
ou à l'ensemble des mesures phonologiques et 2) la contribution de ses deux variables à la
lecture avaient été formellement testées. De plus, la contribution des habiletés langagières à
la lecture n'a pas été prise en compte.
La seconde étude normative impliquant le traitement temporel dans la prédiction de
la lecture dans ' un échantillon normatif a été réalisée par Walker et al. (2006) auprès de 124
participants âgés entre 7 et 45 ans. Ils ont administré huit tâches de traitement temporel.
Quatre de ces tâches étaient auditives (deux tâches de perception d'un court silence et deux
tâches de lOT impliquant un stimulus aigu et un stimulus grave, présentés avec différents
Ils dans une tâche et graduellement confondus dans la seconde) et quatre d'entre elles
visuelles (dont deux tâches de lOT, impliquant deux patrons visuels et deux tâches de
détection d'un mouvement), et trois tâches d'habiletés phonologiques (élision de
phonèmes, synthèse de phonèmes, décodage phonologique - reconnaissance de mots
phonologiquement semblables à un mot cible présenté à l'oral, parmi un ensemble de mots
~crits). Ils ont également administré une tâche d 'habiletés orthographiques ~ une tâche de
compréhension langagière et une mesure de lecture (mots isolés). Les auteurs ont observé
que, une fois 1.' âge et les habiletés cognitives générales prises en compte, 1) toutes les
tâches temporelles sont significativement associées à la mesure de lecture, 2) toutes ces
tâches sont aussi associées aux mesures phonologiques et 3) que trois tâches de traitement
temporel auditives prédisent la compréhension du langage. Ils concluent que leurs données
sont compatibles avec une intervention causale du traitement temporel, touchant les
modalités auditive et visuelle, aux habiletés phonologiques et à la lecture. De plus, comme
la performance aux tâches de traitement temporel séquentiel, toutes modalités sensorielles
confondues, était reliée au décodage phonologique, et que la performance à la tâche
nécessitant le traitement d'un seul stimulus (<<within-channel gap detection) était davantage
associée aux habiletés orthographiques, les auteurs concluent que le traitement temporel
peut contribuer à la lecture par plus d'une voie. Ils discutent de la nécessité de distinguer
entre «le temps nécessaire au traitement» et le «traitement du temps ». Le premier réfère à
la capacité de traiter ce qui est présenté en séquence rapide et serait davantage relié à une
voie orthographique alors que le traitement du temps réfère plutôt à la perception des
caractéristiques temporelles des stimuli ( séquence) et serait plutôt relié à une voie
phonologique. Ce sont deux processus temporels qui pourraient impliquer des réseaux
26
neuronaux différents. Comme Marshall et ses collègues (2001), les auteurs n'ont pas
effectué de test formel de la médiation. Toutefois, comme ils rapportent une baisse de la
corrélation entre plusieurs habiletés de traitement temporel et la lecture, une fois la prise en
compte du décodage phonologique, leurs résultats sont compatibles avec un tel mécanisme.
En résumé, les études normatives du traitement temporel démontrent que ce
domaine d'habiletés se distribue normalement dans la population et qu'il est associé aux
différences individuelles sur le plan langagier et de la perfonnance en lecture et 'ce, chez les
enfants comme chez les adultes. Quoique compatibles avec 1 'hypothèse d'une contribution
du traitement temporel à la lecture via les habiletés phonologiques, ces études n'en ont pas
fait le test formel. De plus, elles suggèrent que le traitement tempor~l pourrait avoir une
influence sur la lecture à la fois par sa contribution aux habiletés phonologiques mais aussi
en jouant un rôle dans le traitement rapide des séquences graphiques.
1.4 ÉTIOLOGIE COMMUNE AU TRAITEMENT TEMPOREL ET À LA-LECTURE
Les études en génétique quantitative permettent d'estimer l'influence relative des
facteurs génétiques et environnementaux sur les différences individuelles d'un phénotype et
d'estimer les facteurs étiologiques communs entre plusieurs phénotypes, un phénotype
étant 'une manifestation observable d'un trait. De plus, elles permettent de vérifier certaines
hypothèses quant aux mécanismes sous-jacents à l'association entre deux ou plusieurs
phénotypes (Dionne et al., 2003). En effet, les processus cognitifs qui gèrent des
comportements observables sont issus d'une interaction complexe entre facteurs génétiques
et environnementaux (Bishop & Snowling, 2004). En remontant à la base, c'est-à-dire en
étudiant l'étiologie spécifique et commune entre différents processus cognitifs, la source de
leur association sur le plan comportemental est étudiée. Il est ainsi possible de formuler des
hypothèses plus précises quant aux mécanismes sous-jacents à une association
phénotypique, constatée par exemple, par l'entremise d'une simple corrélation. En effet,
une corrélation entre deux variables pourrait résulter d'une intervention causale d'une de
ces variables sur l'autre, ou de leurs bases génétiques et/ou environnementales communes
ou encore, du fait qu'elles sont toutes deux influencées par le même construit latent. De
telles conclusions peuvent être tirées en investiguant les associations phénotypiques sous
l'angle des analyses génétiques.
27
Les études de jumeaux tirent profit du fait que les jumeaux monozygotes (MZ)
partagent 100% de leur bagage génétique, tandis que les jumeaux dizygotes (DZ) n'en
partagent en moyenne que 50%, et partent de la prémisse que les deux catégories de
jumeaux partagent un environnement équivalent. Ainsi, dans ces études, la variance totale
d'un phénotype observé est décomposée sur la base des ressemblances et des différences
entre les jumeaux MZ et les jumeaux DZ de différentes familles~ Elles pennettent ainsi
d'estimer l'in,fluence relative des facteurs génétiques additifs (i.e. l 'héritabilité, exprimée le
plus souvent en pourcentage de variance expliquée), des facteurs environnementaux
communs aux jumeaux d'une même famille et des facteurs environnementaux qui sont
propres à chaque enfant (cette portion de la variance contient aussi l'erreur). La variance
commune entre deux phénotypes est alors représentée par une' corrélation qui peut être
d'origine génétique (RG), environnementale commune (Re) et/ou environnementale unique
(RE).
1.4.1 Étiologie génétique et environnementale de la lecture, du langage et du traitement
temporel
Un grand nombre d'études génétiques ont identifié une influence très marquée des
facteurs génétiques (supérieure à 60%) associés à la lecture, aussi bien dans la population
générale qu'auprès d'individus présentant des difficultés (Byme et al., 2007; Gayan &
OIson, 2001; Hayiou-Thomas, Harlaar, Dale, & Plomin 2006; OIson, Gillis, Rack, DeFries,
& Fulker, 1991; OIson, Wise, Conners, Rack, & Fulker, 1989; Petrill et al., 2006).
Quelques études ont obtenu des taux d'héritabilité légèrement plus élevés pour les
difficultés en lecture (Boada et al., 2002; Honhen & Stevenson, 1999; Spinath, Price, Dale,
& Plomin, 2004). Quoiqu'il en soit, la lecture et les difficultés qui y sont associées sont
parmi les phénotypes les plus héritables de l'enfance.
À l'inverse, les habiletés langagières présentent une héritabilité plus modeste
(autour de 30 %) (Byme et al., 2005; Stromswold, 2001), et certaines d'entre elles, comme
le vocabulaire, semblent fortement influencées par des facteurs d'environnement communs
aux jumeaux d'une même famille en bas âge (Dale, Dionne, Eley, & Plomin, 2000; Dionne
et al., 2003). Ce sont les habiletés grammaticales et les déficits langagiers qui présentent
l 'héritabilité la plus élevée, autour de 50% et 80% respectivement.
28
Seules deux . études de jumeaux ont examiné l'étiologie du traitement temporel.
OIson et Datta (2002) n'ont pas effectué de modélisation génétique, mais rapportent des
corrélations intra-classes pour un échantillon de jumeaux, âgés de 8 à 19 ans (79 paires MZ
et 69 paires DZ) avec un sur-échantillonnage de difficultés en lecture (30% de
l'échantillon), sur une tâche de traitement temporel visuelle (acuité à distinguer deux
pat~ons visuels brefs et semblables). Ces corrélations ne présentent aucune agrégation
familiale (i.e. les jumeaux d'une même famille ne sont pas semblables et · ce,
indépendamment de leur relation génétique) ce qui laisse croire à une absence d'héritabilité
pour cette tâche. Notons toutefois que la variance à cette tâche était peu élevée et qu'elle
était fortement associée au QI général, association dont l'effet était par ailleurs contrôlé
dans les corrélations intra-classes. Les auteurs, qui reconnaissent ces limites, admettent que
leur étude est insuffisante pour conclure que la sensibilité aux contrastes visuels n' est pas
héritable.
L'étude de Bishop, Bishop et al. (1999) présente la seule modélisation génétique
avec une mesure de traitement temporel. Cette étude cherchait à tester l'hypothèse d'une
contribution du traitement temporel aux difficultés langagières qui soit en partie partagée
avec les habiletés phonologiques et qui partagent une étiologie génétique commune dans un
échantillon composé de paires de jumeaux dont ·au moins un jumeau souffre de troubles
langagiers et de paires de jumeaux sans difficulté (n = 131). La tâche phonologique
employée, la répétition de non-mots, mesure la mémoire phonologique à court terme, une
composante distincte mais reliée à la conscience phonologique (Wagner & Torgesen,
1987). La tâche de traitement temporel comportait cinq phases. Dans la phase 1, l'enfant
était entraîné à détecter les deux stimuli auditifs qui lui étaient présentés dans les phases
subséquentes (stimulus 1 : fréquence de 100 Hz et d'une durée de 75 msec; stimulus 2 :
fréquence de 300 Hz et d'une durée de 75 msec). Dans la phase 2, l'enfant était entraîné à
identifier les stimuli 1 et 2 qui lui étaient présentés aléatoirement jusqu'à l'atteinte d'un
critère de réussite de 10 essais réussis sur 12. Dans la phase 3, l'enfant était entraîné à
reconnaître les combinaisons des stimuli 1 et 2 (1-1; 1-2; 2-1; 2-2) séparés par un Ils de
500 msec. Les erreurs de l'enfant étaient corrigées et l'entraînement se poursuivait jusqu'à
l'atteinte de 8 items consécutifs réussis. Dans la phase 4, l'enfant devait à nouveau
identifier les combinaisons de stimuli , mais cette fois, les Ils variaient de 10 à 70 msec et
29
12 items étaient présentés. Finalement, dans la phase 5, les séquences de stimuli présentées
étaient graduellement plus longues et comprenaiènt de 3 à 7 stimuli. L'enfant disposait
d'essais additionnels chaque fois que la longueur de la combinaison augmentait. La somme
des items réussis pour les combinaisons allant de 2 à 7 items a été comptabilisée.
Les résultats pour l'ensemble de l'échantillon ont montré que la tâche de traitement
temporel discriminait bien les enfants présentant un trouble langagier. Toutefois,
contrairement à ce qui était attendu, l'analyse génétique 1 a révélé une agrégation familiale
attribuable à des facteurs environnementaux communs pour la tâche de traitement temporel,
donc une absence d 'héritabilité pour cette tâche. De plus, bien que la relation entre le
traitement temporel et la RNM était significatIve (corrélation partielle en tenant compte du
QI, de l'âge et du sexe = .35), en sélectionnant les enfants ayant obtenu un faible score à
RNM et en observant le score de leur co-jumeau à la tâche de traitement temporel , les
auteurs ont constaté que les jumeaux MZ n'avaient pas une moyenne différente des
jumeaux DZ à la tâche de traitement temporel (t(58) = 0.84, P = .40). Ils en concluent qu'il
n'y a pas de facteurs génétiques partagés entre le traitement temporel et les habiletés
phonologiques.
Plusieurs éléments doivent toutefois nuancer ce résultat. D'abord, l'échantillon est
restreint et regroupe des enfants d'âge variable (de 7 à 13 ans), ce qui correspond à une
grande étendue d'âges pour mesurer une habileté susceptible de se développer avec la
maturation. De plus, la nature de la tâche temporelle est discutable. En effet, en plus de
mesurer le traitement temporel par le biais du jugement de l'ordre de présentation des
stimuli, cette tâche sollicite directement la mémoire de travail, ainsi que la mémoire à long
terme (l'enfant doit mémoriser le numéro du stimulus), lorsque les séquences s'allongent.
L'implication de processus mnésiques diminue donc grandement la validité de construit de
la tâche de traitement temporel. Leur conclusion quant à l'étiologie du traitement temporel
est donc prématurée.
Il est d'autant plus difficile d'interpréter ces résultats, sachant qu'ils ne concordent
pas avec les études de Benasich et TallaI (1996, 2002), qui ont montré que les habiletés
J L'analyse effectuée ici a porté sur un sous-échantillon normatif de 49 paires DZ et 51 paires MZ.
30
temporelles auditives d'enfants de 7.5 mois étaient significativement différentes, selon leur
appartenance à une famille avec ou sans histoire de trouble langagier. Or, une transmission
familiale identifiable si tôt suggère fortement l'intervention de facteurs génétiques dans le
processus. Pour examiner l'étiologie du traitement temporel, et son étiologie commune
avec d'autres phénotypes, une étude populationnelle de jumeaux comprenant un plus grand
nombre de sujets, des tâches mieux définies et l'estimation de l'étiologie propre et
commune à chacun de ces traits doit être réalisée.
1.4.2 Étiologie commune aux habiletés phonologiques et à la lecture
Comme elles sont perçues comme étant centrales à l'apprentissage de la lecture, les
habiletés phonologiques ont été abondamment étudiées en génétique quantitative.
Nonobstant ses limites, l'étude de Bishop, Bishop et al. (1999) décrite précédemment avait
identifié une étiologie génétique substantielle aux habiletés phonologiques. Une étiologie
génétique modérée à élevée pour des habiletés phonologiques variées a été estimée dans
plusieurs autres études auprès d'échantillons normatifs.
Hohnen et Stevenson (1999) ont identifié, pour la conscience phonologique, une
forte héritabilité, 52% et 62% pour les jumeaux âgés en moyenne de 5 et 7 ans,
respectivement, et une étiologie environnementale commune modérée, 350/0 et 28% pour
les mêmes groupes. Plus récemment, trois études ont répliqué essentiellement les mêmes
résultats pour des mesures de conscience phonologique chez de jumeaux du préscolaire à la
1 re année du primaire: Samuelsson et al. (2005) ont estimé à 61 % et 30% 1 'héritabilité et la
contribution de facteurs environnementaux communs respectivement, Byrne ses collègues
(2005) à 59% et 27% respectivement et Petrill et ses collègues (2006) à 630/0 et 28%. La
seule étude à rapporter des résultats légèrement différents est celle de Kovas et al. (2005),
réalisée auprès de 787 jumeaux âgés en moyenne de 4.5 ans. L'héritabilité estimée était de
38% pour la conscience phonologique mesurée à l'aide d'une tâche de rime (identifier
parmi une liste, un mot rimant avec un mot cible) et la contribution de l'environnement
commun était négligeable (6%). Une étude génétique auprès d'une population clinique
identifie, tout comme celle de Bishop, Bishop et al. (1999), une forte contribution des
facteurs génétiques, et une faible contribution des facteurs environnementaux communs, à
la variation des habiletés phonologiques chez des individus dyslexiques âgés de 8 à 20 ans
31
(Gayan & OIson, 2001). En somme, les études convergent pour identifier une étiologie
génétique . importante aux habiletés phonologiques. Quant aux influences
environnementales communes aux enfants d'une même famille, elles demeurent pour le
moment plus difficiles à caractériser.
Parmi les études génétiques des habiletés phonologiques, quelques-unes se sont
également attardées à qualifier l'étiologie commune entre les habiletés phonologiques et la
lecture. Hohnen et Stevenson (1999) ont estimé une étiologie génétique commune entre la
conscience phonologique et les habiletés de décodage orthographique, une fois la prise en
compte des habiletés cognitives non-verbales. Cette étiologie génétique était par ailleurs
entièrement partagée avec l'étiologie génétique des habiletés langagières générales
mesurées par le voca~ulaire,les habiletés syntaxiques et la longueur moyenne des énoncés.
Petrill et al. (2006) identifient également une étiologie commune entre la conscience
phonologique et les habiletés en lecture chez les jeunes enfants, étiologie d'origine
génétique (RG = .26) et environnementale commune (Re = .22). Cette étiologie génétique
commune se généralise aussi à la dénomination automatisée (capacité à nommer
rapidement des stimuli visuels connus), une habileté reconnue comme faisant partie des
trois construits à la base des habiletés phonologiques, avec la conscience phonologique et la
mémoire phonologique à court terme (voir Wagner & Torgesen, 1987). Ceci suggère que
l'étiologie génétique commune constatée n'est pas réservée à la conscience phonologique et
à la lecture, mais qu'elle s'étend à l'ensemble des habiletés phonologiques. Notons
cependant que les résultats ne tiennent pas compte des habiletés non-verbales des
participants, qui pourraient expliquer, du moins en partie, cette étiologie génétique
commune. En ce sens, la mémoire phonologique à court terme, le troisième construit des
habiletés phonologiques, partage elle aussi une étiologie génétique commune avec la
lecture, chez les enfants aux prises avec des difficultés en lecture (Bishop, 2001). Ce sont
autant d'éléments qui convergent en faveur d'une hase phonologique «<phonological
core») héritable à la lecture.
Cependant, Samuelsson et al. (2005), qui ont également estimé, chez les jumeaux de
4-5 ans, une corrélation génétique commune entre la conscience phonologique et les
habiletés verbales générales (RG = .62), ainsi qu'entre la conscience phonologique et la
32
dénomination automatisée (RG = .43), obtiennent aussi des corrélations environnementales
communes entre ces paires de variables (Re = .94 et Re = .57 respectivement). De plus, ils
remarquent que ces traits conservent une étiologie génétique unique, une fois la prise en
compte de leur corrélation génétiqu~ substantielle. Ces étiologies génétiques résiduelles
suggèrent que la base phonologique d' origine géné~ique n'explique pas tout de l'association
entre ces phénotypes.
C'est aussi ce qu'ont observé Gayan et OIson (2001). Ils observent une corrélation
génétique (RG) de .67 entre la conscience phonologique et une mesure de reconnaissance de
mots écrits chez des dyslexiques, enfants et adultes. Dans une étude subséquente auprès de
440 jumeaux de 8 à 18 ans, avec et sans difficultés de lecture, ils observent que cette
étiologie génétique commune est largement indépendante des habiletés cognitives non
verbales et même qu'elle augmente lorsque l'effet de ces dernières est contrôlé (Gayan &
OIson, 2003). Ces auteurs ont identifié des facteurs génétiques communs entre les quatre
construits latents mesurés, soit la conscience phonologique, la lecture de mots, la lecture de
non-mots et le codage orthographique (reconnaissance de la bonne orthographe d'un mot
cible panni des homophones), et cette base génétique était indépendante du QI non-verbal.
Cependant, ils notent aussi une association génétique spécifique entre le codage
orthographique et la reconnaissance de mots, une fois la prise en compte de la conscience
phonologique. Quoiqu'ils évitent de caractériser cette autre composante génétique
commune, ces résultats suggèrent qu'au moins deux voies héritables peuvent contribuer à la
lecture de mots, une qui repose sur l'intégrité des représentations phonologiques et une
seconde, aussi héritable, par l'entremise de laquelle le mot est reconnu pour ses
caractéristiques orthographiques.
Ces derniers résultats sont cohérents avec le modèle théorique proposé dans cette
thèse (voir Figure 1) qui identifie des contributions distinctes des habiletés phonologiques
et orthographiques à la lecture. Si le traitement temporel contribue à la lecture par
l'entremise de ces voies, les habiletés de traitement temporel devraient part~ger une
étiologie commune avec les habiletés phonologiques et/ou orthographiques.
Byme et ses collègues (2007, 2005) poussent l'investigation plus loin en mesurant à
l'âge préscolaire des habiletés précoces en lecture et en dressant l'évolution de leurs
33
étiologies spécifique et commune dans le temps, c'est-à-dire jusqu'à la maternelle. Ils
identifient, chez les jumeaux à la maternelle, trois sources de variation génétique entre les
phénotypes · mesurés: une commune à la conscience phonologique, la dénomination
automatisée, la lecture et l'épellation, une spécifique à la dénomination automatisée et à la
lecture et une spécifique à la lecture et à l'épellation. La première semble refléter la base
phonologique héritable identifiée dans d'autres études, tandis que la seconde pourrait, selon
les auteurs, refléter l'implication de processus visuels dans le traitement rapide. La
troisième, quant à elle, pourrait refléter l'intervention des compétences orthographiques
pour lire des mots. À noter que ces auteurs estiment aussi une étiologie environnementale
modeste commune à toutes les variables, ce qui est d'ailleurs compatible avec une
contribution de l'environnement familial, possiblement de l'enseignement parental ou de
l'exposition familial à la lecture (Forget-Dubois, Lemelin, Pérusse, Tremblay, & Boivin,
sous presse).
Ces deux études ont également exploré la continuité et la discontinuité des
influences génétiques et environnementales communes à ces phénotypes sur le plan
longitudinal, de l'âge préscolaire et à la maternelle. Les résultats montrent une continuité
des influences environnementales et génétiques entre les deux temps de mesure
possiblement attribuable à la voie phonologique, mais aussi de nouvelles influences
génétiques à la maternelle, associée à la dénomination automatisée. Les auteurs suggèrent
que ces nouvelles influences génétiques sont attribuables aux nouveaux enseignements
prodigués qui concernent la connaissance des lettres et pennettent l'expression de
nouveaux gènes, impliqués dans la voie orthographique cette fois, et qui n'étaient pas
sollicités auparavant.
La voie sémantique pourrait également être influencée par les facteurs génétiques
communs entre les habiletés phonologiques, orthographiques et en lecture, mais peu
. d'études ont pris en compte les habiletés langagières dans l'examen des convergences
étiologiques. Celles qui l'ont fait, (Honhen & Stevenson, 1999; Samuelsson et al. , 2005)
ont obse!Vé que l 'héritabilité des habiletés langagières était commune à la base
phonologique héritable. Les habiletés langagières pourraient toutefois présenter des
associations plus spécifiques avec la lecture, d'origine possiblement environnementale,
34
attribuables aux connaissances sémantiques. En effet, le vocabulaire, un déterminant
important de la voie sémantique sur le plan théorique, dépend surtout de facteurs
environnementaux communs en bas âge et, dans une moindre mesure, de facteurs
génétiques (Dale et al., 2000 ; Dionne et al., 2003).
Le fait que la lecture et la conscience phonologique partagent systématiquement
plus de la moitié de leurs gènes, et que cette étiologie commune s'étende aux habiletés
langagières, à la mémoire phonologique à court terme, à l'automatisation de la lecture et
même aux habiletés non-verbales, a amené certains auteurs à postuler la présence d'une
base génétique commune à l'ensemble des processus cognitifs (voir Hayiou-Thomas et al. ,
2006). En fait, plusieurs aspects du développement cognitif pourraient s'appuyer, en partie,
sur le même ensemble de gènes, que Plomin et Kovas (2005) ont appelé les «gènes
généralistes». Il n'est donc pas exclu qu'une partie de la variance génétique commune entre
les habiletés phonologiques et la lecture soit attribuable à ces gènes généraux. Néanmoins,
. lorsque des mesures cognitives non-verbales ont été prises en compte dans les études
antérieures, elles n'expliquent que peu ou pas du tout · le lien entre les habiletés
phonologiques et la lecture. Nonobstant ces gènes généralistes, certains phénotypes
pourraient donc présenter une covariance étiologique plus spécifique ou encore, conserver
une étiologie génétique ou environnementale unique autre que celle impliquée par la voie
phonologique.
1.4.3 Apport du traitement temporel à la caractérisation des voies étiologiques héritables
phonologiques et non-phonologiques de la lecture
Qu'est-ce que la prise en compte du traitement temporel et de ses composantes
étiologiques peut apporter de plus à ce courant de recherche? Le modèle théorique proposé
dans cette thèse et les études empiriques impliquant une base phonologique héritable à la
lecture indiquent que le traitement temporel participe probablement à cette base héritable.
Toutefois, l'examen formel de cette hypothèse doit être réalisé. Or, d'autres composantes
génétiques de la lecture pourraient être indépendantes de cette base phonologique. En effet,
quelques études (Byme et al., 2007, 2005; Gayan & OIson, 2001, 2003; Samuelsson et al. ,
2005), ont observé qu'une partie de l'étiologie génétique de la lecture est indépendante des
aspects phonologiques et semble plutôt impliquer des composantes pré-linguistiques de la
35
lecture ou encore des composantes associées au traitement visuel rapide de l'écrit. Compte
tenu de l'ensemble des informations présentées dans ce chapitre, cette composante
génétique résiduelle de la lecture pourrait être partagée avec le traitement temporeL Si le
modèle théorique proposé est valable, le traitement temporel devrait partager une étiologie
génétique commune avec les habiletés phonologiques et la lecture, mais possiblement aussi
expliquer une partie de l'étiologie génétique résiduelle de la lecture.
Pour répondre à ces questions, cette thèse propose de faire l'examen de l'étiologie
du traitement temporel dans un échantillon normatif de jumeaux de 8 ans. Elle propose
ensuite de caractériser la contribution du traitement temporel à la lecture en départageant
s'il Y a lieu, l' étiolo gie génétique commune aux habiletés phonologiques et à la lecture de
l'étiologie que le traitement temporel pourrait partagér spécifiquement avec la lecture. Qui
plus est, ces composantes génétiques, si elles sont identifiées, devraient être largement
indépendante des habiletés langagières lexicales, qui devraient plutôt être liées à la lecture
via une voie sémantique (Bishop & Snowling, 2004). Enfin, la prise en compte des
habiletés non-verbales est nécessaire dans cet examen pour s'assurer que l'étiologie
génétique commune entre ces phénotypes n'est pas simplement attribuable à l'intervention
de gènes généralistes (Plomin & Kovas, 2005).
1.5 OBJECTIFS DE LA THÈSE
L'objectif général de cette thèse est d'examiner la contribution des habiletés de
traitement temporel à la lecture à 8 ans, un âge où les compétences en lecture commencent
à s'installer. Cet objectif général compte deux objectifs spécifiques qui font chacun l'objet
d'une étude empirique. Les études empiriques sont présentées au chapitre 2 de la thèse.
Dans la première étude empirique, l'objectif spécifique est de tester 1 'hypothèse
d'une contribution du traitement temporel à la lecture via deux ensembles de voies, l'une
impliquant une médiation de la contribution du traitement temporel par les habiletés
phonologiques et l'autre impliquant une contribution du traitement temporel à la lecture
indépendante des habiletés phonologiques dans une population normale. Autrement dit, il
s'agit d'évaluer si la contribution des habiletés de traitement temporel à l'explication des
différences individuelles dans la performance en lecture s'explique essentiellement par les
36
habiletés phonologiques ou si le traitement temporel y apporte une contribution unique
significative, indépendante des habiletés phonologiques.
Une médiation complète suggérerait que l'association entre le traitement temporel et
la lecture est essentiellement attribuable à une influence indirecte de la première variable
sur la seconde, par l'entremise des habiletés phonologiques. De tels résultats seraient
compatib~es avec 1 'hypothèse de TallaI (2004) et avec le processus B (contribution indirecte
via les habiletés phonologiques - voir Figure 1) du modèle théorique proposé. Une
médiation partielle suggérerait que le mécanisme impliquant les habiletés phonologiques ne
constitue pas la seule explication de la corrélation entre le traitement temporel et la lecture,
du moins dans le contexte du développement normatif chez les individus de 8 ans, et que
d'autres processus, notamment les voies orthographiques et/ou sémantiques peuvent
expliquer, du moins en partie, la contribution du traitement temporel à la lecture. Advenant
une médiation partielle ou complète, un autre objectif est de vérifier si la médiation est
toujours présente une fois la prise en compte des habiletés langagières, ici mesurées par le
biais du vocabulaire expryssif et réceptif entre 5 et 7 ans. Une contribution dépendante du
vocabulaire aux habiletés en lecture serait compatible avec un processus impliqué dans la
voie sémantique de la lecture (processus A de la Figure 1). Une contribution résiduelle
toujours significative du traitement temporel serait alors compatible avec une voie
orthographique à la lecture (processus C de la Figure 1).
Dans la deuxième étude, l'objectif spécifique est de vérifier l'hypothèse d'une ou
plusieurs composantes génétiques susceptibles d'expliquer l'association entre le traitement
temporel, les habiletés phonologiques et la lecture par le biais d'analyses génétiques. Il a
. été prévu prendre en considération de la contribution des habiletés non-verbales à ces
associations afin de prendre en compte l'effet de gènes généralistes susceptibles
d'expliquer une portion de l'étiologie génétique commune. De plus, l'implication des
habiletés l~xicales dans ces associations étiologiques devait être examinée afin de
caractériser la nature des composantes génétiques isolées, le cas échéant, à la lumière des
processus via les habiletés phonologiques, sémantiques et orthographiques du modèle
théorique proposé.
CHAPITRE 2. LES PREMIER ET DEUXIÈME ARTICLES EMPIRIQUES DE LA
THÈSE
ARTICLE 1. THE CONTRIBUTION OF TEMPORAL PROCESSING SKILLS TO
READING COMPREHENSION IN 8-YEAR-OLDS: EVIDENCE FOR A MEDIATION
EFFECT OF PHONOLOGICAL A W ARENESS
ARTICLE 2. INDIVIDUAL DIFFERENCES IN TEMPORAL PROCESSING SKILLS IN
8-YEAR-OLD TWINS: EVIDENCE FOR AN ADDITIVE GENETIC ETIOLOGY,
PARTLY SHARED WITH PHONOLOGICAL AWARENESS AND READING
COMPREHENSION
Temporal processing's contribution 38
ARTICLE 1. THE CONTRIBUTION OF TEMPORAL PROCESSING SKILLS TO
READING COMPREHENSION IN 8-YEAR-OLDS: EVIDENCE FOR A MEDIATION
EFFECT OF PHONOLOGICAL A W ARENESS
Nathalie Malenfant l, Simon Grondin2
, Michel Boivinl, Nadine Forget-Dubois 1
, Philippe
Robaey3,Ginette Dionne l
IGroupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant, Université Laval,
Quebec City, Canada
2Université Laval, Quebec City, Canada
3Groupe de recherche sur l'inadaptation ' psychosociale chez l'enfant, Université de
Montréal, Canada
Corresponding author: Ginette Dionne, École de Psychologie, Université Laval, Pavillon
Félix-Antoine Savard, 2325 Rue des Bibliothèques, Quebec City, Quebec, Canada, G 1 V
OA6
Running title: The contribution of temporal processing to reading
We are grateful to the parents and the twins participating in the Quebec N ewbom Twin
Study. We also thank Hélène Paradis and Bei Feng for their assistance in data management
and preparation, and Jocelyn Malo for coordinating the data collection. This research was
supported by grants awarded to Michel Boivin, Daniel Pérusse, and Richard E. Trelnblay
from the National Health Research Development Program (NHRDP, #6605-05-
2000/2590183), the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada
(SSHRC), the Canadian Institutes of Health Research (CIHR), the Fonds québécois de la
recherche sur la société et la culture (FQRSC), and the Fonds de la recherche en santé du
Québec (FRSQ).
Temporal processing's contribution 39
Résumé
Le traitement temporel (TT) et la conscience phonologique (CP) constituent, selon certains
modèles théoriques, des domaines d'habiletés à la base de l'acquisition de la lecture. Des
auteurs stipulent d'ailleurs que la contribution du TT à la lecture se ferait indirectelTIent et
que la CP en serait le médiateur. Cette étude teste ce modèle de médiation auprès d'un
échantillon normatif de 527 jumeaux âgés de 8 ans. Le TT, mesuré par des tâches de
jugement de l'ordre temporel impliquant des stimuli non-linguistiques, est le prédicteur, la
CP, mesurée par une tâche d'élision de pJ:lonèmes, est le médiateur et la compréhension en
lecture constitue la variable prédite. Les effets des habiletés non-verbales et verbales ont
successivement été contrôlés. Les résultats révèlent une médiation partielle, 44% de
l'association entre le TT et la lecture passant par la CP, ce qui suggère que le lTIodèle de
médiation est plausible. De plus, cette médiation partielle est largement indépendante des
habiletés verbales et non-verbales, ce qui laisse entendre que le mécanisme testé est
spécifique et non explicable par des habiletés cognitives générales. En conclusion, cette
étude offre un appui sans précédent à une contribution indirecte du TT à la lecture par
l'entremise de la CP dans le contexte du développement normatif, . mais suggère que
d'autres processus pourraient aussi être impliqués.
Temporal processing's contribution 40
Abstract
Temporal processing (TP) and phonological awareness (PA) have been argued to be core
skills in reading development, sorne suggesting that PA mediates the implication of TP to
reading. This study tested a mediation model in a normative sample of 527 8-year-old
twins. TP, the predictor, was measured with non-linguistic temporal order judgment tasks;
PA was the mediator and reading skills were the predicted variable. Nonverbaland verbal
skills were controlled. The results revealed a partial mediation, 44% of the TP contribution
to reading being mediated by PA; the mediation model is thus plausible. This partial
mediation was largely independent from nonverbal and verbal skills, suggesting that the
mechanism is not accountable by general cognitive skills. This study offers support for an
indirect contribution of TP to reading through PAin normative development, but suggests
that other mechanisms might be implicated as weIl.
Temporal processing's contribution 4 1
THE CONTRIBUTION OF TEMPORAL PROCESSING SKILLS TO READING
COMPREHENSION IN 8-YEAR-OLDS: EVIDENCE FOR A MEDIATION EFFECT OF
PHONOLOGICAL A WARENESS
Temporal processing (TP) is a broad term used to define the ability to process and
recognize rapidly occurring sequences of stimuli. Many studies have shown that po or low
level perceptual skills of both auditory and visual stimuli related to TP are associated with
reading difficulties (see reviews from Farmer & Klein, 1995; TallaI & Benasich, 2002;
Wright, Bowen, & Zecker, 2000). In fact, these skills distinguish individuals with and
without reading difficulties· during childhood (e.g., DeWeirdt, 1988; Edward et al. , 2004;
Heievrang, Stevenson, & Hugdhal, 2002; Montgomery, Morris, Sevcik, & Clarkson, 2005),
and in adulthood (e.g., Hari et Kiesila, 1996; McAnally & Stein, 1996; Nagarajan et al. ,
1999; Ramus et al., 2003). They also correlate with reading performance in nonnative
samples of children (Marshall, Snowling, & Bailey, 2001) and adults (Walker, Hall , Klein,
& Phillips, 2006; see also Au & Lovegrove, 2001).
A prevalent hypothesis regarding the contribution of TP to reading stipulates that
TP is central to the development of the phonological skills required in reading (TallaI,
2004; Walker et al., 2006). Indeed, several acoustic features of normal speech are dynamic
and occur rapidly, sometimes in tenths of milliseconds, such as the fonnant transitions,
which allow distinguishing between similar consonants (Jusczyck & Hohne, 1997).
According to this hypothesis, TP enables the processing of the speech signal into
meaningful units, and the development of precise and stable phonological representations.
of the structure of words (TallaI, Miller, J enkins, & Merzenich, 1997). In turn, phonological
awareness (PA), the ability to consciously access and manipulate these phonological
representations, is arguably one of the best predictors of early reading proficiency (see
reviews from CastIes & Coltheart, 2004; Stanovich & Siegel, 1994). Along with letter
knowledge, PA enables the mapping between orthographic and phonological codes when
leaming to read (Bowey, 2005) and assist skilled readers in novel word decoding (Ehri,
2005).
Empirical studies have documented significant correlations between TP and PA, in
normally developing (Au & Lovegrove, 2001; Marshall et al., 2001; Walker et al. , 2006),
Temporal processing's contribution 42
language impaired (Bishop, Bishop et al., 1999) and/or reading impaired individuals
(Boets, Wouters, van Wieringen, & Ghesquiere, 2006; TallaI, 1980; Witton, Stein,
Stoodley, Rosner, & Talcott, 2002). Furthermore, experimental studies, involving the
training of TP skills to make the transient properties of speech more salient, have shown a
significant effect of the treatment on phonological and reading skills in ehildren with
reading impairments (Habib et al., 1999; Temple, et al., 2003). Taken together, these results
argue in favour of a functional contribution ofTP to developing phonological skills.
An alternative hypothesis stipulates that TP could also directly influence the ability
to rapidly process the graphic sequences involved in reading. Orthographie decoding
possibly implicates the magnocellular pathway, a network of neurons with projections to
the vi suaI cortex, involved in processing fast and transient visual stimuli (Martin &
Lovegrove, 1987; see Stein, 2001, for a complete review of this theory). Poor visual TP
skills could thus impair the ability to read fluently and integrate other visual elements while
reading. Based on the observation that dyslexics have been shown to be impaired through
one or both of these pathways, sorne authors consider both auditory and visual TP as
different pathways by which the same underlying skills affect reading (Panner & Klein,
1995; Ramus, 2003; Stein, 2001).
Notwithstanding the relatively large amount of supportive data, the speeificity of
the TP contribution to reading impairment remains controversial. Sorne studies have failed
to find TP deficits in the reading impaired (e.g., Bishop, Carlyon, Deeks, & Bishop, 1999;
Nittrouer, 1999; Rosen & Manganari, 2001; Schulte-Korne, Deimel, Bartling, &
Remschmidt, 1999) or found that TP skills do not distinguish normal and impaired readers
(Boets et al., 2006; Gibson, Hogben, & Fletcher, 2006). This has led sorne authors to
conclude that TP deficits constitute, at best, a risk factor for reading problems in sorne
childr~n (Bishop, 2003; Ramus, 2003). Indeed, as dyslexia is a heterogeneous diagnosis
(Rutter et Maughan, 2005), TP deficits may not be its best behavioural marker. However,
this does not mean that TP is not involved in reading at the normative level.
To our knowledge, two studies have investigated the underlying mechanisms of the
association between TP, PA and reading in normative samples. Marshall et al. (2001)
specifically tested the hypothesis that TP is associated with reading through PA. They
Temporal processing's contribution 43
administered an auditory TP task, the Auditory Repetition Task initially developed by
TallaI (1980), along with a phoneme deletion task to measure PA, two other measures of
phonological skills, a rhyme oddity task and nonword repetition, and a word reading
measure to a sample of 82 children between the ages of 6 - 13 years. They found that, once
age and nonverbal IQ were taken into account, PA had the strongest correlation with word
reading (r = .73,p < .01) and TP was also strongly correlated with reading (r = .53 , p < .01),
and PA (r = .39, p < .01). However, when entered in a step-by-step linear regression to
predict PA, they found that TP' was no longer a unique predictor after age, nonverbal IQ,
and the other phonological skills were entered. Indeed, the high correlation between PA and
rhyme oddity Cr = .69) and nonword repetition Cr = .40) left little residual variance to be
explained by TP. Surprisingly, the authors did not consider the possibility that, taken
together, PA and the other phonological skills mediate the contribution of TP to reading.
Walker and colleagues (2006) performed an extensive assessment of TP using 4
auditory tasks, 2 gap detection and 2 temporal order judgment tasks (TOJ), and 4 visual
tasks, 2 movement detection and 2 TOJ tasks, in 124 children and adults between the ages
of 7 - 45 years. They also assessed 3 phonological skills, PA using a phoneme deletion task,
a phoneme synthesis task and rhyme recognition task, language comprehension,
orthographic and phonological decoding and single word reading. They found that, once
age and nonverbal , IQ were taken into account, the performances on aIl the TP tasks
correlated with both reading and the three phonological measures. They did not set out to
formally test the mediation of TP to reading through PA. However, they did report that the
correlations between TP measures and reading dropped once phonological decoding was
taken into account. They concluded that their overall results were compatible with a
specific contribution of TP to reading involving both auditory and visual modalities. In
addition, they found that sequential TP tasks, regardless of rhodality, were more strongly
related to phonological decoding, whereas gap and movement detection was linked more
strongly to orthographic decoding. They further concluded that TP could contribute to
reading through more than one pathway.
The results from this second study are consistent with the hypothetical models
described previously linking TP to reading through 1) a phonological pathway and 2) a
Temporal processing' s contribution 44
visual-orthographic pathway. However, the possibility that more general cognitive skills
could account for the observed associations needs to be considered. On one hand, general
verbal skills, specifically lexical knowledge, could partly account for the link between TP
and reading; by influe~cing on-line speech decoding, TP has been shown to predict early
vocabulary (Benasich & TallaI, 2002; Trehub & Henderson, 1996), and the implication of
lexical skills in reading, is weIl established (see Bishop & Snowling, 2004). On the other
hand, sorne have argued that TP may merely reflect general nonverbal cognitive skills, such
as general intelligence (Rosen, 2003), attentional processes (Petkov, O'Connor, Benmoshe,
Baynes, & Sutter, 2005; Steven, Sanders, & Neville, 2006) or general processing speed
(Hanson & Montgomery, 2002; Montgomery, 2002). Therefore, any attempt to clarify the
specifie contribution of TP to reading must demonstrate that this contribution cannot be
attributed to general verbal or nonverbal cognitive skills.
The objective of the present study was to formally test the hypothesis that TP, as
measured with multimodal temporal order judgment tasks (TOJ), contributes to reading
through PA, assessed using a version of the phoneme deletion task, in a normative sample
of 8-year-olds. To test for mediation, successive regression models were fitted to the data
following guidelines described by Baron and Kenny (1986). If TP is associated with
reading~ a complete mediation through PA would suggest that the phonological pathway is
the mechanism by which TP indirectly influences reading. A partial or no mediation, would
alternately suggest there are other pathways, possibly involving visual processing of
orthographic material, by which TP contributes to reading. Lexical and nonverbal skills
were taken into account to further characterize the specificity of TP skills ..
Method
Participants and Procedure
The participants were part of the Quebec Newborn Twin Study (QNTS), a
longitudinal study involving a normative sample of 1344 twins born in Montreal (Canada)
between November 1995 and July 1998. Language, reading and cognitive assessments were
carried out in a controlled laboratory setting when the twins were on average, 5.3 (SD =
.26), 7 (SD = .27) and 8.4 (SD = .11) years old. At age 5, nonverbal IQ, as weIl as
Temporal processing's contribution 45
expressive and receptive vocabulary were assessed in 929 participants, 192 MZ (92 male
and 100 female pairs), 260 DZ twin pairs (65 male pairs, 66 female pairs and 129 pairs of
different sex), and 25 children from incomplete pairs were assessed. At age 7, vocabulary
was assessed in 535 participants (107 MZ pairs: 47 male and 60 female pairs; 157 DZ
pairs: 46 male, 33 female and 78 pairs of different sex; 7 children from incomplete pairs)
were available. Finally, at age 8, temporal processing, phonological awareness and reading
comprehension were assessed in 615 participants (128 MZ pairs: 56 male and 72 female
pairs; 174 DZ pairs: 45 male, 44 female and 85 of different sex; Il children from
incomplete pairs) were evaluated. Only French-speaking children were assessed in the last
assessment wave. 91 % oftwins were Caucasian, around 2% had Asiatic origins, 0.8% were.
African-American and the remaining were ab original or from other ethnie backgrounds.
Children for whom zygosity assignment was inconclusive and who failed to complete the
tasks were excluded.
Measures and Procedure
Temporal processing tasks: 1. Bimodal TOJ. The bimodal temporal order judgment
task (bimodal TOJ) was inspired from Tallal's original auditory repetition tasks (see TallaI
& Piercy, 1973, 1974, 1975); the child had to exercise judgment over the presentation order
of two brief sensory signaIs. In this task, a light flash and atone were presented qnd the
child had to tell the research assistant which came first. The assistant would then record the
child' s response on a computer. Duration of both signaIs was similar and held constant
throughout the task. The 'visual signal consisted of a 5ms light flash produced by a small
circular light-emitting diode (LED) placed about lm from the participant. The auditory
signal was a 5 ms 1 kHz sound, delivered from a computer placed in front of the
participant. Inter-stimulus intervals (ISIs) were determined based on the results from a pilot
study using similar tasks (Grondin et al., 2007). The following ISI between the visual and
auditory signal were used: 60, 180, 300, and 420 ms. ISIs, and type of trial (visuallauditory
or auditory/visual) were randomly distributed in 48 trials. A brief pause was introduced
after the first block of 24 trials. The 48 trialswere administered to aIl children. The number
of correct temporal order judgments was the score on the task. As expected, performances
were significantly different across aIl adjacent ISIs, with shorter ISIs yielding lower scores:
Temporal processing's contribution 46
ISIs: 60 ms vs 180 ms, t(622) = -18.58,p <.01,180 ms vs 300 ms, t(622) = -20.02,p <.01 ,
and 300 ms vs 420 ms, t(622) = 14.11, p <.01. Scores were normally distributed in the
sample.
2. Auditory temporal processing. The a~ditory temporal processing task was
inspired from the Seashore Measures for Musical Talents (Seashore, Lewis, & Saetveit,
1960). Two brief sounds of the same frequency and amplitude but of different durations
were presented to the child who had to judge which was the longest: the first or the second
sound. The child would give hislher response orally and the assistant would record it on a
computer. This task involved two components of temporal processing: (1) comparing the
duration of stimuli and (2) determining their order of presentation. Sound frequency was 1
kHz. Duration of pairs of stimuli, in order of increasing di ffi cult y, were the following: 800
vs 650 ms (type A); 800 vs 675 ms (type B) and 800 vs 700 ms (type C). Thus, for each
trial of the task, one auditory signallasted 800 ms and was called the standard (S); the other
signal was called the comparator (C). The order of Sand C signaIs was randomized in -two
blocks of 15 trials separated by a brief pause. As expected, performance differed
significantly across all types of trials (A and B trials, t(619) = -10.62,p <.01, Band C trials,
t(619) = -5.14,p <.01, and A and C trials, t(619) =-14.62, <.01), with greater differences in
the duration of Sand C yielding better results. The scores represent the percentage of
accurate responses and were normally distributed in the sample.
Phonological awareness. The phoneme deletion task administered in this study, the
"Tâche d'analyse auditive en français", is the French adaptation of the Auditory Analysis
Test (Rosner & Simon, 1971) by Cormier, MacDonald, Grandmaison, and Ouellette-Lebel
(1995). The child first heard a word and was asked to repeat it out loud (e.g., «Repeat after
me: fake»). Then, the assistant asked the child to eliminate a segment of the word, a sound
or set of sounds (e.g., «Now say that word again but don't say Ici»). The items varied in
difficulty, depending on (1) the segment to eliminate, a phoneme or a syllable and (2) the
position of the segment, at one extremity or in the middle ' of the word. Twenty-four items
were chosen to reflect to the whole range of difficulty of the original task; the items were
administered in increasing order of difficulty and all of them were completed. To be worth
a point, the deletion had to be correct and the response had to be given fluently. The score
Temporal processing's contribution 47
was the number of correct items. The distribution showed a mild negative skewness,
therefore it was transforrned using the square-root.
Reading. Reading was assessed with the · "Test d 'habiletés en lecture" (Reading
Skills Test) (Pépin & Loranger, 1999), a computerized reading test designed to assess
reading-specific skills in French for children 5 years and up. The battery was standardized
on a sample of 1457 French-speaking children (738 males and 719 females). InternaI
consistency coefficients ranged from .90 to .98, inter-items correlations ranged from .68 to
.79. It contains three subtests: grapheme decoding, phonological decoding and text
comprehension. The phonological decoding and comprehension subtests were administered
to the sample. However, only the comprehension subtest was retained for this study
because the phonological decoding task is arguably a phonological task more than a reading
task. During the comprehension subtest, which is a closure task, participant had to read a
short text (a maximum of four sentences) displayed on a computer screen, in which sorne
words were missing. · The cursor automatically highlighted the blank space with the missing
word and jumped to the next blank space when a response was given. The child was unable
to go back and correct a previous response. When a blank was highlighted, a list of four
possible responses would appear at the bottom of the screen. The participant had to choose
which word fitted best in the given text. There was only one correct response per item and
the possible responses were not graphical or phonetic confounds of the correct one. They
could however reflect a grammatically correct alternative (same part of speech). The child
therefore had to understand the sentence to select the word that made sense. There were 40
items in the task. Score was based on the number of correct responses and the time used to
provide one at each trial.
Longitudinal vocabulary: 1. Peabody picture vocabulary test. A French Canadian
adaptation of the Peabody Picture Vocabulary Test - Revised (PPVT-R, Dunn, Thériault
Whalen, Dunn, 1993) was administered to assess expressive and receptive vocabulary at
age 5 and receptive vocabulary at age 7. The PPVT-R is a standardized language test, it
displays good internaI consistency and its validity for both French- and English-speaking
Canadian youth is established (Flipsen, 1998). The task was adapted to assess both
expressive and receptive vocabulary at age 5; in the expressive vocabulary condition the
Temporal processing's contribution 48
child was first asked to name an inustrated object; once the stop criterion was reached, the
assistant came back to items the child 'missed in the expressive condition and started the
receptive condition by asking the child to point the object named among four illustrations.
The task is composed of 170 items in increasing order of difficulty. Administration stopped
when the child missed 6 out of 8 consecutive items.
2. Vocabulary subtest - WISe-III. The Vocabulary subtest from the Wechsler
Intelligence Scale for Children, 3rd edition (WISC-III, Wechsler, 1992) was also
administered at age 7. In this task, the child was asked to give his or her best definition of
different words. There were 30 items in increasing order of difficulty. Items were scored (0)
wrong response (1) partly correct response and (2) precise response following the manual
guidelines. Points were added across items to yield a total score. The task was stopped if
the child gave four consecutive responses worth o. This subtest shows good internaI
consistency and its validity is established (McGrew & Wrightson, 1997); it was chosen
because it constitutes a good estimate for general verbal skills (Sattler, 2001).
AlI four language measures were age regressed and Z-standardized. Correlations
between vocabulary measures were high and aIl significant, ranging from .54 to .74. A
mean vocabulary score was computed allowing two missing values, to maximize sample
slze.
Nonverbal Intelligence. Nonverbal IQ was measured with the Block Design subtest
(BD) of the Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence - Revised (WPPSI-R;
Wechsler, 1989). This subtest has excellent internaI consistency and test-retest reliability. It
was chosen because it has been identified as the best predictor of the nonverbal IQ total
scale and it is also highly correlated with the Full Scale score (r =.62) (Sattler, 2001). The
BD subtest is composed of 14 models that the child had to reproduce using blocks. Points
were awarded as a function of the time needed to complete each model. The test stops after
three incomplete reproductions of a model. The maximum possible score on the task was
42; aIl scores were age regressed and Z- standardized.
Temporal processing' s contribution 49
Statistical analyses
With a sample of twins, the independence of observations, a postulate of regression
analyses, was not satisfied. To allow the calculation of coefficients without having ta select
one twin per family, data were analyzed through multilevel modelling. Multilevel models
structure data in a hierarchical way. In this case, 'a two-Ievel model was chosen: the first
lower-Ievel observations (i .e., Level 1 unit of analysis) are nested within the higher-Ievel
observations (i.e., Level 2 unit of analysis). Level 1 unit of analysis represents each twin,
plus the random measurement error, whereas the Level 2 unit of analysis stands for the twin
pair. The Level 1 variance estimates describe the extent to which twins within a pair differ
from each other (i.e., within-pair variance), while . Level 2 variance estimates quantify the
variance across pairs of given families (i.e., between-pair variance) regarding the dependant
variable. Several models of increasing complexity were fit to the data. Each model was
compared to the preceding one (using change in the log likelihood) to determine whether
the inclusion of additional predictors improved model fit. The MLwiN pro gram was
employed to test aIl multilevel models (Rasbash et al., 2000).
Mediati~n was fomally tested following guidelines by Baron and Kenny (1986).
The test for mediation investigates the nature of the association between two variables by
testing if this association is partly or entirely attributable to a third variable, called the
mediation variable. The basic mediation model is pictured in Figure 1. Several conditions
must be met in order to establish mediation. First, aIl the ' associations are tested through a
series of regression analyses, and every resulting B coefficients (equations 1, 2 and 3 in
Figure 1) must b.e significant. In other words, the independent variable must be associated
with the dependent variable (Equation 1 in Figure 1) and the mediator variable (Equation 2
in Figure 1), and the mediator variable must be associated with the dependent variable
(Equation 3 in Figure 1). When the mediator and the independent variable are both entered
in the equation (Equation 4 in Figure 1), the B coefficient resulting from Equation 1 must
diminish significantly, showing that the link between the independent variable and the
dependent variable is significantly reduced when the effect of the mediator is taken into
account. If the B for the independent variable reaches non-significance, we are in the
presence of a complete mediation. If this B is lower but still significant, a partial mediation
Temporal processing's contribution 50
can be established albeit the decrease in contribution is significant. A one-tailed post hoc
Sobel significance test can be used to confinn if the" decrease in the contribution 3 is
significant. The Baron and Kenny (1986) · procedure was tested through multilevel
rnodeIling, each condition corresponding to one tested model and covariates entered in the
fixed part of the models.
Results
Means and standard deviations for TP, PA, reading, vocabulary and nonverbal IQ
are shown in Table 1. AlI variables were regressed for age. A TP composite was computed
by averaging scores on the two TP tasks. This composite was retained for the regression
analyses2•
Bivariate correlations between variables for the total sample are displayed in Table
23. AIl correlations were significant. TP was moderately correlated with reading and PA.
As expected, the highest correlation was between PA and reading (r = .47, p< .01).
Vocabulary and reading comprehension were also correlated (.35, p< .01). Nonverbal IQ
was modestly correlated with aIl of the measures, suggesting it could account for part of
their covariance.
Does PA mediate the association between TP and reading in 8-year-olds?
Multilevel models were used to examine (1) the contribution of TP and PA to
reading, (2) the contribution of TP to PA, (3) the mediation of the effect of TP on reading
through PA and (4) the contribution of vocabulary to the pattern of associations, after
controIling for sex and nonverbal IQ. Results from the multilevel analyses are presented in
Table 3. AlI variables were regressed for age. Since multilevel modelling with MLwiN
allows no missing values, only twins with valid scores for aIl measures were kept in the
analysis (n = 527).
2 Analyses with temporal scores taken separately yielded similar results. The composite is used for ease of presentation. The bivariate correlation between the two tasks was moderate [r(615) == .32, p < .Ol}. 3 Bivariate correlations were calculated with only one twin per family (randomly selected), and the results were highly similar to {hose for the total sample, thus suggesting that the sampling bias was n egligib le.
Temporal processing's contribution 51
The first model was the nuIl hypothesis without any predictor. It showed the within
pair and between-pair variances for reading. The · variance estimates in Model 1 indicate
that, in proportion, 49% of the variance in reading scores is within families and 51 %
between families [e.g., for within-pair: .48 / (.48 + .50) = .49]. This result suggests
considerable familial aggregation in reading comprehension resulting from twins of the
same family (there is no distinction here between MZ and DZ twins) having similar scores.
In Model 2, aIl covariates (sex, zygosity and nonverbal IQ) were added to the model as
fixed effects. As indicated by the likelihood ratio, the addition of these variables improved
the model fit compared to the null hypothesis (~Likelihood ratio = 38.17, p < .01) with
significant unique contributions of nonverbal IQ CB = .28, p < .001) and zygosity CB = .26,
P < .05; MZ twins having lower mean reading scores), and negligible effects of sex4.
Zygosity was considered to investigate whether the distribution of the variance within and
between pairs was similar for MZ and DZ pairs, as a positive result could have resulted
from sampling problems (Neale & Maes, unpublished manuscript). Variances were similar
for MZ and DZ twins indicating the sampling bias was negligible.
Model 3 tested the contribution of TP to reading above the control variables. This
model displayed a significantly better fit than the model containing the constant and the
covariates (~Likelihood ratio = 29.31, p < .001), with a significant unique contribution of
TP to reading (B = .25, p < .001). The first condition to test mediationwas thus met. The
second condition consisted in determining if TP contributes significantly to PA. When
compared to the null model (Model 4) the model testing the contribution of TP . and the
covariates to PA (Model 5) fits significantly better (~Likelihood ratio = 76.32, p < .001)
with a unique contribution of TP to PA (B = .37, p < .001). The third condition for
mediation was twofold. Pirst, it required PA to be significantly linked with reading. Again,
this condition was met as the fit of Model 6 was significantly better when compared to the
model including only the covariates (~Likelihood ratio = 75.92, p < .001), and PA
contributed significantly to the model (B = .38, p < .001). Then, to establish mediation, the
contribution of TP to reading had to be significantly lower when PA was entered in the
4 Analyses were done separately for boys and girls as an interaction term can not be readily added in a multilevel mode/. Results were highly similar for both sexes, indicating that a moderation effect of sex is urilikely,' we thus present only the results for the overall sample.
Temporal processing's contribution 52
model. Support for a partial mediation of the contribution of TP to reading through its
effect on PA was provided in Model 7. The contribution of TP to reading remained
significant even after taking PA into account, the · B for TP dropped from .25 to .14, thus
indicating that 44% of the contribution of TP to reading can be accounted for by PA [.25 -
.14) / .25 = .44]. To detennine if this decrease was significant, a Sobel post-hoc test was
perfonned, based on the B for TP in the model predicting the mediator (B = .37, SE = .05)
and on the B for PA in the model predicting the dependent variable, reading (B = .38, SE = .
. 04). The coefficient for the Sobel test was significant (6.05, p < .001), indicating that PA
mediates a significant portion of the contribution of TP to reading. Thus, TP contributes to
reading both directly and indirectly, through PA, in this sample.
Interestingly, the contributions of TP and PA to reading mainly affected the
between family variance. Multilevel models estimate what portion of the variance is
situated at each level of the analyses, in this case~ within families (within twin pairs) and
between families. As variables are added to the basic model (containing only the constant
and the covariates) hierarchically, it is possible to compare variance composition of tested
models to the basic model. Overall, the results suggest that the mediation mechanism
involves a process linking reading, TP and PA taking place on a familiallevel. This further
justifies taking a multilevel approach for the statistical analyses.
Does vocabulary account for the mediation?
One possibility is that vocabulary could account for the covariance between TP, PA
and reading. To test this possibility, vocabulary was added as a covariate in the last step of
the test for mediation. The results showed · that the effect of vocabulary over the partial
mediation linking TP to reading through PA was negligible. In fact, aIl the conditions for
the mediation model were still met once vocabulary skills were controlled (Model 8). The
inclusion of vocabulary as a covariate did not account for a significant part of the
contribution of TP to reading, nor did it account for the indirect contribution of TP to
reading through PA. These results suggest that lexical skills do not explain the association
between TP skiIls, PA and reading comprehension in this sample of 8-year-olds, at least not
above the contribution of nonverbal IQ and the other covariates.
Temporal processing's contribution 53
Discussion
The aim of this study was to test if TP skills contribute to reading skills in a large
sample of 8 year-olds through effects on PA. Results show that TP does contribute to
reading skills and that part of this contribution, ~ little less than half, is indeed mediated by
the effect of temporal skills on PA. Therefore, both TP and PA contribute uniquely to
reading skills in this sarnple as weIl as through a shared path. Moreover, these mechanisms
are largely independent from nonverbal IQ and lexical skills.
These results provide empirical support for the TP hypothesis first outlined by
TallaI (1980) and reiterated by her and others in several papers (TallaI , 2004; see also
Farmer & Klein, 1995; TallaI et al., 1997). Although the mediation model had been
previously hypothesized, results from this study provide the first empirical evidence that a
mediation process is at play. Even if a few past studies have examined the associations
between TP, phonological processing and reading (Bishop, Bishop et al., 1999; Boets et al. ,
2006; Chiappe, Stringer, Siegel, & Stanovich, 2002; Marshall et al., 2001; Nittrouer, 1999;
Walker et al. , 2006; Watson & Miller, 1993), none of them have explicitly tested the
significance of the indirect path linking TP to reading through phonological skills. In
addition, only two of these studies involved normative samples (Marshall et al. , 2001;
Walker et al., 2006). The hypothesis stating that the ability to process temporal
characteristics of sensory stimuli, such as sequence and duration, with rapidity and
precision influences long term mental representations of phonemes and consequently,
automatic and rapid correspondences between phonemes and graphernes, an essential
component of reading, seems plausible. However, because this mediation is only partial,
other mechanisms might be involved in this association.
A substantiallink between TP, PA and reading at a normative level
The observed moderate association between TP skills and PA, when controlling for
age, sex and nonverbal IQ, is in line with previous results on normal readers (Marshall et
al., 2001; Walker et al., 2006). They are also consistent with Au and Lovegrove (2001),
who found visual and auditory TO] scores to correlate with phonological decoding
(nonword reading) in normal college students, and with sorne investigations of reading-
Temporal processing's contribution 54
irnpaired populations (Bishop, Bishop et al., 1999; Boets et al., 2006; Montgomery et al. ,
2005; TallaI, 1980). However, sorne authors didn't find TP skills, as measured by auditory
TOJ tasks, to distinguish between children with good or poor PA skills (e.g. , Nittrouer,
1999) or found the correlation between phonological decoding skills and frequency
discrimination to be non-significant in reading-impaired children but moderate in controls
(e.g., Gibson et al., 2006).
As for the association between TP skills and reading performance when sex, age
and nonverbal IQ were controlled, it was moderate and significant in the present study.
Again, these results are consistent with Marshall et al. (2001) and with Walker et al. (z006) .
As for papers conceming reading~impaired individuaIs, although sorne reported that TP
skills didn 't distinguish between good and bad readers (e.g., Chiappe et al., 2002), sorne, on
the opposite, found TOJ performance to distinguish between them (e.g., Au & Lovegrove,
2001; Nagarajan et al., 1999; Reed, 1989).
In surn, although the results in reading disabled populations are variable and thus
relatively supported by the present results, available evidence for normative sarnples is
perfectly in line with what we observed. The fact that the correlation between these two
traits is consistently moderate, not strong, doesn't mean that the hypothesis is only weakly
supported. On the opposite, it confirms that TP and PA do not provide redundant
information about one single construct. Altogether, past and present results suggest the
existence of a cornmon core linking TP to PA, existing in the general population.
- Partial mediation eJJect of PA over the association between TP and reading proficiency
The CUITent results demonstrated that a little less than half of the association
between TP and reading skills is rnediated through PA. They are thus coherent with the
existence of a functional mechanism, by which TP influences reading performance in
general population partly because of its implication in PA. Support for the mediation model
offers strong and unprecedented evidence for the existence of an underlying rnechanism
linking TP to PA and by extent, to reading skills. A partial rnediation means that to sorne
extent, the association between TP and reading efficiency is significantly dependant upon
PA. More precisely, it supports the idea that language decoding in its written form is
Temporal processing's contribution 55
assisted by the ability to map text with speech sounds segments, or phonemes, and more
importantly, that these phonological skills are substantially rooted in the ability to segment
and sequence 'rapidly occurring non-linguistic perceptual stimuli. The current results are not .
as consistent with explorations of associations between TP, phonological processing and
reading skills in reading-impaired populations (see Boets et al., 2006; Nittrouer, 1999). It
thus seems like these mechanisms accurately explain the individual differences in reading
efficiency in general population, but that they are not sufficient to explain why sorne
individuals develop reading disabilities. However, it remains possible that a more coherent
pattern will ernerge when dyslexia subgroups, as well as underlying cognitive deficits, will
be better delineated.
A partial médiation also means that TP skills are significantly linked with reading
skills, above and beyond their common variance with PA. Since the variables were
controlled for nonverbal IQ, nonverbal intelligence should be discarded as a possible
explanation. A reason for these results could reside in the nature of the tasks. TP tasks
required rapid processing of the stimuli, a component that was not involved in the phonerne
deletion task. However, reading performance is supposedly affected by information
processing speed, or the ability to act promptly in reaction simple cognitive dernands, as
readers have to rapidly encode the stream of letters they see and associate them to the
appropriate sound (Wagner & Torgesen, 1987). Coherently, Walker et al. (2006) suggested
two functional mechanisms in word reading: one linking sequence perception to
phonological decoding skills and one linking rapid processing to orthographie decoding
skills. Then, although it remains to be tested, this low-level processing capacity could
account for the residual correlation between TP and reading efficiency, onée their cornrnon
link to pp is taken out. This suggests that TP could be implicated in normal reading through
separate and largely distinct pathways: one influencing phonological aspects and another
influencing visual and orthographie components of reading.
Common core between TP, PA and reading efficiency, but not longitudinal lexical skills
A score representing vocabulary skills on the participants from their 5th through
their 7th year of life was partialled out of the analyses to explore whether sorne of the
previous associations were better accounted for by general language skills. As emphasized
Temporal processing's contribution 56
by Torgesen, Wagner, and Rashotte (1994): « It is important to include measures of verbal
ability in one's model to justify a specific causal relation between a phonological ability
and reading that is not subsumed by the more general relation between verbal ability and
reading» (p. 75). In the CUITent study, verbal ability is not a major actor in this association.
Alternatively, the fact that phonological and lexical skills' contribution to reading are
largely independent is coherent with a dual-route model of reading, similar to the one
described in Bishop and Snowling (2004), in which phonological skills would assist word
decoding through a phonological pathway (close mapping between the word in its written
form to the word in its spoken form) and lexical skills would assist reading through a
semantic pathway (by allowing a gross recognition of the visual fonn of the word to access
the lexical store and by contributing to reading comprehension).
The fact that TP is also largely independent from lexical skills in its contribution to
either PA or reading performance reinforces 'the idea that it is implicated in reading through
the phonological pathway. In other words, it would be implicated in establishing a close
and rapid mapping between graphemic and phonological segments while reading. The idea
that TP skills are involved in 'language decoding (Benasich & TallaI, 2002) and thus affect
reading performance through their cumulative effects on vocabulary skills (TallaI, 2004), is
not supported by the present data. However, TP skills could contribute to vocabulary skills
in ot11er ways. On the opposite, several studies, sorne of them longitudinal, have
demonstrated that TP skills indeed precede and predict vocabulary skills during childhood
(see Benasich & TallaI, 2002; Benasich, Thomas, Choudhury, & Leppanen, 2002).
However, the CUITent results suggest that TP skills contribute to language and reading skills
through largely distinct pathways.
Limits, implications and future directions
This study presents sorne limitations. The tirst one concerns the time the measures
were taken. Most of the tasks were completed wh en the participants were 8-years-old.
However, mediation models are usually temporally organized, in such a way that the order
of the variables is inherent. In our case, only theoretical hypotheses dictated which variable
should be in which position, and thus there is no direction in the associations we observed.
It is crucial that future studies try to test the model using a prospective longitudinal design.
Temporal processing's contribution 57
As for the control variables, the only available nonverbal IQ proxy, the WPPSI-R Block
Design subtest, was administered when they were approximately 5-years-old. The
vocabulary composite, comprised of measures taken at ~he 5 years and 7 years time collect.
Because these skills may change with age, the associations among constructs may have
been underestimated. However, the correlation patterns found in the present study are
coherent with those reported in previous studies for normal school-aged children (see for
instance Hohnen & Stevenson, 1999). In addition, the vocabulary measures were taken at
various ages and averaged, which reduced the variability attributable to the passage of time.
Second, while all published papers on the TP hypothesis have focused on word
reading skills, the current study concentrated on reading comprehension skills. Reading
comprehension is a more complex phenotype, which depends not only on decoding skills,
but also on syntactic, lexical, pragmatic, as well as reasoning skills (Snowling, 2000).
Therefore, the associations with TP and phonological skills were less straightforward.
However, this should have resulted in weaker or different associations between the
phel).otypes under study and, considering past results, it was not the case.
Third, the TP tasks used here are experimental, although the bimodal TOJ task has
been shown to distinguish children with and without language impairments (Grondin et al. ,
2007). Little is known about the association between time estimation and reading. Although
dyslexies have been shown to be less accurate at keeping a rhythm, these difficulties have
been linked with motor control difficulties more than TP difficulties (see Ramus, 2003).
These tasks are a promising way of evalué:lting TP skills because they control for
discrimination skills. AIso, by limiting the sequences to two stimuli, they plac~ a less heavy
load on memory skills. Moreover both TOJ tasks could have been considered separately in
the analyses, since they might tap different TP skills. H6wever, we argue that considering
the two of them separately in their associations with PA and reading skills would have lead
to redundant information. In support, while each of the TOJ tasks predicted reading scores
when they were considered separately with the covariates, auditory TOJ no longer added a
significant contribution when bimodal TOJ was added to the list of predictors, thus
supporting that their contribution to reading scores is largel y common.
Temporal processing's contribution 58
In conclusion, the present study contributes to the understanding of mechanisms
involved in reading acquisition by demonstrating the implication of non-linguistic skills
related to time processing in phonological and reading skills. From a developrnental
perspective, TP could enable phonological processing throughout development, and then
would act as an indirect cause of reading efficiency. Future studies need to extend their
conceptual framework in order to include longitudinal data documenting TP, phonological,
language and reading skills from early childhood through primary school. In fact,
prospective longitudinal studies, while shedding sorne light on the normative
developmental sequence of language and reading, would also be bringing sorne new
information as to the possible causal intervention of TP in the process. Finally, it is worth
noting that TP and PA explain differences between twins on a pair level and not on an
individual level. These results suggest that a process is taking place on a familial level and
making twins from the same families more similar than if they were not related or, jn other
words, is creating familial aggregation. Two categories of factors could characterize this
process: genetic factors and environmental factors cornmon ta twins of the same family.
Genetic modelling with the Cholesky decomposition could allow the estimation of the
extent to which each type of factors is associated to -individual differences in regards to
reading skills.
Temporal processing's contribution 59
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Temporal processing's contribution 64
Table 1
Descriptive statistics for total sample.
Measures N M(SD) Range
1. Temporal processing composite 615 0.00 (1.00) -2.96 - 2.34
a) Bimodal temporal processing 618 23.97 (3.35) 6 -32
b) Auditory temporal processing 620 67.17 (12.79) 0-100
2. Phonological awareness 603 17.13 (5.40) 1 - 24
3. Reading comprehension 528 28.71 (14.46) 0-66
4. Nonverbal IQ 929 19.70 (6.56) 0- 37
5. Vocabulary 855 0.00 (1.00) -2.80 - 2.95
Temporal processing's contribution 65
Table 2
Bivariate phenotypic correlations for total sample, when controlling for age and sexe
Variable
1.Temporal
processlng
2.Phonological
awareness
3.Reading
4.Nonverbal IQ
5.Vocabulary
2
.40**
(n = 592)
Note. *p < .05, two-tailed. **p < .01, two-tailed.
3
.36**
(n = 517)
.47**
(n = 508)
4 5
.21 ** .19**
(n = 556) (n = 502)
.23** .24**
(n = 548) (n = 498)
.29** .35**
(n = 482) (n = 483)
.34**
(n = 775)
Temporal processing's contribution 66
Table 3
Multilevel models testing the mediation hypothesis.
Model- Predictor B (se) Within-pair Between-pair -2* LL (dt) f1 LL (dt)
outcome cr (se) cr (se)
1 Reading .48 (.05) .50 (.08) 1143.94 (427)
Constant .03 (.06)
2 Reading .46 (.05) .42 (.07) 1105.77 38.17*** (3)
Sex .13 (.09)
Zygosity .26* (.11)
NVIQ .28*** (.05)
3 Reading .46 (.05) .34 (.06) 1076.46 29.31 *** (1)
TP .25*** (.05)
4PA .64 (.06) .35 (.07) 1181.40 (427)
Constant .06 (.06)
5 PA .61 (.06) .19 (.06) 1105.08 76.32*** (4)
Sex .15 (.09)
Zygosity .28** (.10)
NVIQ .12** (.05)
TP .37*** (.05)
6 Reading .44 (.04) .26 (.05) 1029.85 75.92***(1)
PA .38*** (.04)
7 Reading .44 (.04) .25 (.05) 1020.88 55.58*** (1)
TP .14** (.05)
PA .34*** (.04)
8 Reading .43 (.04) .21 (.05) 999.99 20.89*** (1)
Voc .21 *** (.05)
TP .14** (.05)
PA .31 *** (.04)
Note. *p < .05, two-tailed. **p < .01, two-tailed, ***p < .001, two-tailed. NVIQ stands for nonverbal IQ, TP stands for temporal processing, PA stands forphonological awareness,
. and Voc stands for Vocabulary.
Temporal processing's contribution 67
Figure captions
Figure 1. The theoretical niediation model. Equation 1 is the regression with temporal
processing (TP), the independent variable (IV) in this model, and reading, which is the
. dependent variable (DV). Equation 2 is the regression of TP on phonological awareness
(PA), the mediator in this model. Equation 3 is the regression of PA C?n reading. Equation 4
is the regression ofboth TP and PA on reading. In order to support the mediation model,
the contribution of TP to reading in equation 4 must diminish significantly, when compared
with its contribution is equation 1.
Temporal processlng
Equation 2
Temporal processlng
Equation 1
Phonological awareness
Equation 4
Temporal processing's contribution 68
Reading
Equation 3
. Reading
Genetic association 69
ARTICLE 2. INDIVIDUAL DIFFERENCES IN TEMPORAL PROCESSING SKILLS IN
8-YEAR-OLD TWINS: EVIDENCE FOR AN ADDITIVE GENETIC ETIOLOGY,
PARTLY SHARED WITH PHONOLOGICAL AWARENESS AND READING
COMPREHENSION
Nathalie Malenfant1, Simon Grondin2
, Michel Boivin1, Nadine Forget-Dubois 1
, Philippe
Robaey3,Ginette Dionne l
1 Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant, Université Laval,
Quebec City, Canada
2Université Laval, Quebec City, Canada
3Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant, Université de
Montréal, Canada
Corresponding author: Ginette Dionne, École de Psychologie, Université Laval, Pavillon
Félix-Antoine Savard, 2325 Rue des Bibliothèques, Quebec City, Quebec, Canada, G 1 V
OA6
Running title: Genetic association hetween temporal processlng and phonological
awareness
We are grateful to the parents and the twins participating in the Quebec Newbom Twin
Study. We also thank Hélène Paradis and Bei Feng for their assistance in data management
and preparation, and Jocelyn Malo for coordinating the data collection. This research was
supported by grants awarded to Michel Boivin, Daniel Pérusse, and Richard E. Tremblay
, from the National Health Research Development Program (NHRDP, #6605-05-
2000/2590183), the Social Sciences and 'Humanities Research Council of Canada
(SSHRC), the Canadian Institutes of Health Research (CIHR), the Fonds québécois de la
recherche sur la société et la culture (FQRSC), and the Fonds de la recherche en santé du
Québec (FRSQ).
Genetic association 70
Résumé
L'association entre la conscience phonologique (CP) et la lecture serait attribuable à une
base génétique commune à ces deux traits et largement indépendante des habiletés .
langagières. La présente étude vise à examiner si le traitement temp<;>rel (TT), un domaine
d 'habiletés liées partiellement à la, lecture par l'entremise de la CP, est aussi influencé par
cette base génétique. Les influences génétiques et environnementales communes et
spécifiques au TT, à la CP et à la lecture sont estimées auprès d'un échantillon normatif de
jumeaux de 8 ans, en tenant compte du vocabulaire et de l'intelligence non-verbale. Les
résultats révèlent un facteur génétique commun qui explique 21 % de la variance totale du
TT, ainsi que 48% et 30% de la variance de la CP et de la lecture, respectivement. Le
vocabulaire et l'intelligence non-verbale partagent une petite partie de cette covariance
génétique, ce qui est compatible avec l'intervention de gènes ayant une portée générale sur
la cognition. Par contre, le vocabulaire et l'intelligence non-verbale sont insuffisants pour
e~pliquer à eux seuls la covariance génétique entre le TT, la CP et la lecture. Donc, le TT
ferait partie de la base génétique reliant la CP à la lecture.
Genetic association 71
Abstract
The association between phonological awareness (PA) and reading has been argued to stem
from a genetic core independent of other language skills. The present study sought to
investigate if temporal proeessing (TP), which is linked with reading through PA, was also
part of th~lt core. Genetic and environmental influences common and specifie to TP, PA and
reading were estimated in a normative sample of 8 year-old twins, with and without
controlling for vocabulary skillS and nonverbal IQ. Results revealed a genetic factor
explaining 21 % of total variance for TP, and 48% and 300/0 of the variance for PA and
reading respectively. Voeabulary and nonverbal IQ accounted for a small portion of that
genetic covariance, consistent with the intervention of generalist cognitive genes, but were
insufficient to explain the genetic covariance between these traits. We conelude that TP is
an intrinsic part of the genetic core linking reading and PA.
Genetic association 72
INDIVIDUAL DIFFERENCES IN TEMPORAL PROCESSING SKILLS IN 8-YEAR
OLD TWINS: EVIDENCE FOR AN ADDITIVE GENETIC ETIOLOGY, PARTLY
SHARED WITH PHONOLOGICAL A WARENESS AND READING
COMPREHENSION
A prevalent theoretical model of reading (Bishop and Snowling, 2004; Plaut,
McClelland, Seidenberg, & Patterson, 1996) confers a central . role to phonological
awareness (PA) in leaming to read and novel word decoding. Consistent with this theory,
genetic studies have repeatedly shown a substantial genetic association between reading
and PA often referred to as the genetic core of reading (Bishop, 2001; Gayan & OIson,
2001, 2003; Hohnen & Stevenson, 1999; Petrill, Deater-Deckard, Thompson, Dethome, &
Schatschneider, 2006). However, this theoretical model may be incomplete.
Temporal processing (TP), associated with the ability to segment rapidly occurring
sequences of stimuli, as weIl as the ability to perceive stimuli duration and order in
sequences, has been proposed as the basis of PA development and both a direct and an
indirect determinant of reading skills, partly through its effect on PA (TallaI, 2004).
Evidence of this mediation process in normative development has been recently
documented (Malenfant et al., unpublished manuscript) . Combined with data showing an
early and long-lasting association between TP, PA and reading in normal populations
(Marshall, Snowling, & Bailey, 2001; Norrelgen, Lacerda, & Forssberg, 2001; Trehub &
Henderson, 1996; Walker, Hall, Klein, & Phillips, 2006), as weIl as among dyslexic
individuals (e.g., Edward et al., 2004; Heiervang, Stevenson, & Hugdhal , 2002;
Montgomery, Morris, Sevcik, & Clarkson, 2005), these results suggest that TP plays a
central role in the mechanisms linking PA to reading. If this is the case, TP could be part of
the genetic core linking PA to reading. The current study seeks to investigate the genetic
and environmental etiology of TP within a conceptual framework linking it to the genetic
covariation between reading and PA in a normative sample of 8-years-old twins.
Bishop and Snowling (2004), inspired by Plaut et al. (1996), distinguish two main
pathways, or mechanisms, in reading: the phonological and the semantic pathways. The
phonological pathway IS associated with establishing the grapheme-phoneme
correspondence, a crucial ski Il in leaming to read and in novel word reading (Byrne, 1998).
Genetic association 73
P A, the ability to explicitly identify and manipulate phonemes, is responsible for the
integrity of this pathway; it has consistently been shown to be highly heritable, (Byme et
al., 2005; Gayan & OIson, 2001; Kovas et al., 2005; Sarnuelsson et al., 2005; Petrill et al. ,
2006), although sorne suggest it could also be influenced, to a lesser extent, by family
experience (Byme et al., 2005; Honhen & Stevenson, 1999; Petrill et al., 2006; Samuelsson
et al., 2005). More importantly, a large part of this genetic etiology, more than two thirds of
shared variance in sorne studies (Gayan & OIson, · 2001), is shared with reading skills and
possibly independent of the genetic factors involved in other language skills, such as
orthographic (Gayan & OIson, 20(3) and lexical skills (Sarnuelsson et al., 2005). This
suggests that the genetic mechanism linking reading and PAis not the mere product of
general genes (Plomin & Kavas, 2005) but rather specifie to reading through the
phonological pathway described by Bishop and Snowling.
Lexical skills rnay be solicited in reading through a sernantic pathway, a process
through which one uses lexical knowledge to rapidly recognize partially decoded words
(Snowling, 2000). Contrary to PA, lexical skills are mostly influenced by environmental
factors cornmon to siblings and to a lesser extent, by additive genetic factors (Dale, Dionne,
Eley, & Plomin, 2000; Dionne, Dale, Boivin, &Plomin, 2003). Genetic studies provide
support for the lexical pathway to reading. Lexical skills have been shown to share a
common etiology with reading, both genetic and environmental in nature, which is largely
iridependent from the etiology of phonological skills (Gayan & OIson, 2003; Hohnen &
Stevenson, 1999; Sarnuelsson et al., 2005).
In sum, genetically informative data support Bishop and Snowling's double
pathway model, by showing two distinct patterns of etiological associations in reading, one
involving PA and another involving lexical skills. Note that this model is not exhaustive
and rnay involve additional pathways at specific developmental stages. For instance, letter
knowledge, an important part of the letter-sound association, is strongly associated with
early reading skills (Bowey, 2005) but not the differential skills of seasoned readers.
Mal enfant and colleagues (unpublished manuscript) have shown a phenotypic
covariance between TP, PA and reading skills, consistent with the mediation of the
association between TP and reading through the effect of TP on PA. This covariance was
Genetic association 74
only partly linked to lexical and nonverbal skills, suggesting a specific functional
mechanism linking TP and PA to reading. These results are consistent with those of other
investigations of individual differences in reading, which have considered TP skills (Au &
Lovegrove, 2001; Marshall et al., 2001; Walker et al., 2006). These studies reported
specific associations between TP, phonological skills and reading, but had not tested the
mediation process explicitly. Since the association between PA and reading appears to be
essentially genetic in nature, it seerns logical that TP could share a cornrnon genetic
etiology with these phenotypes. However, little is known about the etiology of individual
differences in TP, whether unique or shared with other phenotypes. Only two studies have
addressed this question, one of thern also investigating the cornrnon etiology between TP
and a componentof phonology, phonological short-tenn memory, in language-impaired
individuals.
First, OIson and Datta (2002) reported intraclass correlations for a sample of twins
between 8 and 19 years of age (79 MZ pairs and 69 DZ pairs), in which 30% had reading
difficulties. TP skills were only assessed using a visual task, in which participants were
asked to discrirninate between two visual patterns (sensitivity to visual contrasts). Intraclass
correlations showed that twins, whether MZ or DZ, were not sirnilar in their performance
on the TP task; suggesting null heritability for this rneasure. However, the variance for this
TP task was srnall, suggesting it rnay not have been sensitive to individual differences in
this sample. The authors, aware of these limits, adrnitted that their results were insufficient
to draw conclusions on the etiology of visual TP skills.
The other study, by Bishop and colleagues (1999), provides the only genetic
modelling of individual differences on a TP measure to date. This study tested the
hypothesis of a TP contribution to language difficulties partly shared 'with phonological
skills. Two subsamples were used. The first one included 74 7 to 13 year-old twin pairs, in
which one child displayed language difficulties. The second subsarnple was a normative
sample of 104 twin pairs aged between 7 and 13 years-old. TP skills were measured using
an auditory temporal order judgment task (TOJ), a classic task in psycholinguistic studies
of TP in which the child has to identify the presentation order of two or more brief
tonalities. Contrary to what was expected, results for the normative subsample of twins
revealed a shared environmental component and no genetic contribution to individual
Genetic association 75
differences on TP. Moreover, the phenotypic associations between TP and both
phonological or receptive language skills were moderate (partial correlation = .35 and .29,
respectively after controlling for Matrix IQ, sex and age). However, results for the first
subsample revealed that the covariance between deficits on the phonological task and TP
skills showed no common genetic origin.
These results should be interpreted cautiously for several reasons. First, the
normative subsample was limited (n = 208) and the age range was quite large to assess
associations between skills that are susceptible to change with age. In addition, the TP task,
which involved more than two stimuli, placed great demands on short-tenn memory skills,
thus affecting its construct validity. Finally, these results are not compatible with growing
neurophysiological evidence for a functional association between TP and PAin the normal
brain (e.g., Gelfand & Bookheimer, 2003; Poldrack et al., 2001). From a hierarchical
perspective, etiological factors affect the neurophysiology of the brain, which in retum is
responsible for cognitive processes underlying complex behaviors (Bishop & Snowling,
2004); if TP and PA activate the same brain structure, they should logically display a
common etiology, possibly of a genetic nature. Bishop and colleagues' results àre neither
compatible with prospective longitudinal data showing that individual differences in TP
skills measured during the first year of life distinguish children with and without a familial
risk for language difficulties (Benasich & TallaI, 2002). Early familial aggregation suggests
a genetic etiology for TP. A population-based study would be better suited to examine the
etiology of TP, as weIl as its common etiology with PA and reading.
The CUITent study seeks (1) to investigate the etiology of individual differences in
TP skiIls, as measured by computerized TOJ tasks involving visual and auditory non
linguistic stimuli, ·in a nonnative sample of 615 8 year-old twins and (2) to explore the
common etiology between TP, PA and reading skiIls specifically looking for a common
genetic core linking aIl three skiIls. We further hypothesized that if temporal processing
shares a specifie genetic association with PA and reading, it should be (a) largely
independent from lexical knowledge, since lexical skills are putatively involved in a
distinct pathway to reading, the semantic pathway and (b) largely independent from general
cognitive skills.
Genetic association 76
Method
Participants and Procedure
For a description of the sample and measures, refer to Malenfant et al. (unpublished
manuscript).
Genetic modelling
To estimate the relative influence on individual differences from additive genetic
effects (A), shared-environment effects (C) and nonshared-environment effects (E), the data
were subjected to structural equation modelling with the MX package (MX; Neale &
Cardon, 1992). It is the similarity of MZ twins versus DZ twins that allows this variance
decomposition. Since MZ twins share 100% of their genes and DZ twins 500/0, postulating
additive contributions of variance components, we expect the correlation between MZ
twins of a pair to stem from: A + C, and the correlation between DZ twins to be: .5A + C.
Structural modelling allows the estimation of parameters A, C and E which offer the best fit
to the data.
AlI tested models must respect the basic assumptions of structural equation based
genetic modelling, which include the additive effect of genetic material, no-gene
environment interaction or correlation. AdditionalIy, the equal environment assumption
specifies that MZ twins and ,DZ twins experience similar environments (see Emde et al. ,
1992, for details).
A multivariate correlated factors model (Loehlin, 1996) and an independent
pathway model (Neale & Maes, unsubmitted.manuscript) were fitted to the data. Correlated
factor models, in addition to the characterization of variance on a measure, allow the
decomposition of the covariance across pairs of measures into A, C and E sources,
represented by correlation coefficient (RG, Re and RE, respectively). Independent pathway
models, also called biometric factor models (Goldsmith, 1991) describe the covariation
between many variables with a smaller number of latent factors. It supposes three latent
factors, A, C and E, with loadings from each of the observed variables. Paths can be
interpreted as factor loadings, which translate the variance portion for a given variable
explained by the factor. Residual variance can further be decomposed into a, c and e
sources unique to each variable. AlI genetic models were. fitted to raw data, allowing for
Genetic association 77
missing values. MX uses a Full Information Maximum Likelihood (FIML) procedure to
account for missing data.
Results
Descriptive statistics
Descriptive statistics for total sample and by zygosity are displayed in Table 1. Note
that aIl variables were regressed for age and seXe Descriptive statistics, variable
transformations and phenotypic correlations are documented in Mal enfant et al.
(unsubmitted manuscript). Note that correlations were significant and ranged from modest,
.21 between TP and nonverbal IQ, to moderate, .47 between PA and reading. In addition,
vocabulary skills and nonverbal IQ showed modest yet significant covariance with aIl of
the measures. Therefore, genetic models for temporal processing, phonological awareness
and reading skills were first tested without covariates, then controlling successively for
vocabulary alone and both vocabulary and nonverbal IQ.
Table 2 presents intraclass correlations (ICCs) by zygosity for TP, PA, reading,
vocabulary and nonverbal IQ, and partial ICCs for TP, PA and reading after controlling for
vocabulary skills alone and both vocabulary and nonverbal IQ. A first look at the ICCs for
aIl variables shows overall higher ICCs for MZs than DZs across measures, suggesting a
subst'antial contribution of additive genes to the etiology of individual differences for these
phenotypes, albeit to a lesser extent for vocabulary, for which ICCs are high across
zygosity, indicating familial aggregation linked to shared environment. For TP, PA and
reading, partial ICCs after controlling for vocabulary skills show little change when
compared to ICCs without the covariate. In fact, MZ and DZ coefficients are slightly lower
when vocabulary skills are controlled, suggesting only a srnall cornmon etiology between
these traits and vocabulary skills. Once vocabulary and nonverbal IQ are controlled, the
pattern of high MZ ICCs and lower DZ ICCs for TP, PA and reading rernains, nonverbal
IQ explaining little additional covariance. These reSUltS suggest negligible common genetic
etiology between the variables and the covariates.
What is the etiology of temporal processing at age 8 years in a normative sample?
A correlated factors model was fitted to raw data for TP, PA, reading, vocabulary
and nonverbal IQ. Full and nested multivariate genetic models were successively fitted to
Genetic association 78
the data. Full and final nested model parameters and fit statistics are shown in Table 3. The
-2LL for the full model wasn't different from the saturated model [X2(20) = 20.98, p = .40] ,
nor was the final nested model fit statisticaIly different from the full model [X2(24) = 13.96,
p = .83].
As could be expected from the ICCs, the best fitting model revealed A and E
components to the variance on TP where 60% of the variance was linked to additive genetic
variance (a2) and 40% to unique environmental factors (e2
). This means that the familial
aggregation for TP in this sample is genetic in nature. This is in sharp contrast with the
shared environmental component identified by Bishop et al. (1999).
ls there a common genetic eti%gy between TP, PA, and reading skills?
Consistent with previous studies, the best fitting model shows PA and reading also
to have a high additive genetic component, 51 % and 70% respectively with no contribution
of shared environment factors. N onshared environment variance, responsible for the
dissimilarity between twins within a family, accounts for 49% and 30% of individual
differences respectively on PA and reading. This means that .the familial aggregation for
P A and reading in this sample is genetic in nature. Furthermore, significant genetic
correlations across pairs of these variables were also observed, ranging from .52 between
TP and reading to .78 between PA and reading in the best fitting model.
As per the covariates, nonverbal IQ also has a high additive genetic component
(67%) with no contribution of shared environment factors and a 33% unique environment
component. Vocabulary is the only phenotype with a significant shared environment
component to its variance, 45%, with 32% of the · variance attributable to additive genetic
influences and the remaining 23 % to factors unique to each child.
In Table 3, the parameter correlations between TP, PA, reading and either
vocabulary or nonverbal IQ indicate that aIl phenotypic associations seem to be attributable
to genetic covariance. Genetic correlations are in fact sufficient to explain the phenotypic
associations between the v~riables, with the exception of PA and vocabulary, which also
display a significant RE correlation (.23). In sum, these results suggest genetic correlations
could account for the overall covariance between these variables and covariates, compatible
with the generalist genes hypothesis (Plomin & Kovas, 2005).
Genetic association 79
However, since the Cholesky decomposition only allows looking at bivariate
associations, it cannot test for a common genetic core among aIl variable. For this reason,
raw data was also fitted to an independent pathway model postulating a latent genetic factor
among variables, first without covariates, then taking vocabulary into account, and finally
taking both vocabulary and nonverbal IQ into account as covariates.
Full and nested independent pathway models were tested. The parameter estimates,
as weIl as fit statistics for full and final nested models are displayed in Table 4. Again, full
model -2LL, did not differ from the saturated model [X2(15) = 14.45, p = .49]. The best
fitting model revealed a latent genetic factor common to TP , PA and reading skills,
consistent with the hypothesis of a genetic core linking aIl three variables. In other words,
they show that TP, PA and reading skills are associated largely because they .are influenced
by the same genes. In fact, around 20% (parameter estimate2) of the etiology for TP is
accounted for by that genetic core, and for PA and reading respectively, it is 52% and 450/0
of their variance. Thus, this genetic core seems to account totally for the genetic variance in
P A, and for the majority of the genetic variance of reading, largely two thirds, and
somewhat less, one third, of the genetic variance of TP.
In addition, TP and reading skills have a residual genetic etiology, explaining 40%
and 26% of their respective total variance. Since the independent pathway model onl y
identifies one latent genetic factor, it cannot say if these residuals share a second, more
specific, genetic factor, affecting TP and reading skills only. To assess this possibility,
another independent pathway model was fitted between TP and reading, with PA as a
covariate. The results indicated no genetic association between TP and reading skills, once
PA was taken into account. In fact, only a unique environmentallatent factor accounted for
the residual association hetween these variables; 6% and 9% of TP's and reading's
variance, respectively, was explained by this factor.
Independent pathway models for TP, PA and reading skills were then fitted with
covariates, first with vocabulary as a covariate and then with both vocabulary and
nonverbal IQ. The results, displayed in Table 5, show that although the covariates slightly
lower the genetic factor loadings for aIl variables, they cannot account for genetic factor
between TP, PA and reading skills. The best-fitting model, displaying parameter estimates
Genetic association 80
with and without controlling for vocabulary skills and nonverbal IQ, is illustrated in Figure
1. In sum, vocabulary and nonverbal IQ, which respectively represent approximations of
general verbal and nonverbal intelligence, explained a small portion of the additive genetic
covariance between TP, PA and reading skills.
Finally, it is worth noting that statistical power may have been limited to detect
smaller variance components. For instance, small shared environmental influences, as
shawn in the full model results in Table 3, suggest that modest environmental influences
might be at play, but statistical power insufficient to detect them. Deleting this component
did not worsen the fit of models. With a larger sample, we might have been able to model
this cornmon environmental etiology and estimate factor loadings on it. The fact that this
shared environment component disappeared in the full model once vocabulary was entered
as covariate suggests that shared environmental influences on vocabulary may largel y be
responsible for a putative shared environment latent factor.
Discussion
The principal purpose of the present study was ta investigate the etiology of TP and
the etiology of its association with PA and reading skills in a nonnative sample of 8 year
old twins. Results show that TP is highly heritable in this sample and that a substantial
genetic core links it to PA and reading. This genetic core is largely independent from
vocabulary skills, thus suggesting a specifie genetically mediated mechanism linking TP to
PA in reading efficiency. In addition, it is only poorly associated with nonverbal IQ,
suggesting that if generalist genes (Plomin and Kovas, 2005) play a role in this genetic
core, it is relatively negligible.
Genetic and environmental eliology of individual difJerences in TP
As early familial aggregation has been reported for auditory TP (Benasich & TallaI,
2002), a genetic etiology was expected and confinned for this trait. Results in the present
study revealed a marked influence of additive genes to individual differences in 8-year
olds, and a negligible effect of shared environment factors. This is in sharp contrast with
the environmental etiology found for one TP task in Bishop and colleagues (1999). This
discrepancy could reflect methodological differences. Indeed, the present sample is larger,
Genetic association 81
and the TP tasks limited the memory demands that were involved in their task, suggesting ,
the CUITent results might be more representative of overall individual differences at this age.
Evidence of a genetic core linking TP, PA and reading
The results of the genetic modelling reported in this study are consistent with what
was reported in previous studies for PA (Byme et al. , 2005; Hohnen & Stevenson, 1999;
Kovas et al., 2005; Petrill et al., 2006; Samuelsson et al., 2005), word reading (Byme et al. ,
2007; Harlaar, Dale, & Plomin 2007; Petrill, Deater-Deckard, Schatschneider, & Davis,
2007; Wadsworth, Corley, Plomin, Hewitt, & DeFries, 2006), reading comprehension
(Keenan, Betjemann, Wadsworth, DeFries, and OIson, 2006), vocabulary, albeit in younger
samples (Dale et al., 2000; Dionne et al., 2003) and nonverbal IQ (Hayiou-Thomas,
Harlaar, Dale, & Plomin, 2006). Although these results are not original, they add to the
body of evidence by replicating previous results and more importantly, they demonstrate
that the CUITent sample was not biased and thus suitable to test specific hypotheses about
etiological associations.
The main objective of the CUITent study waS to investigate whether TP is impliéated
in the genetic core linking PA and reading. A latent genetic factor linking TP, PA and
reading skills was identified. This genetic factor explains a considerable part of the genetic
variance for each of these traits, suggesting that they are · indeed under the influence of the
same set of genes. Considering that vocabulary only accounted for a modest part of this
latent genetic factor, this common set of genes seems involved in prelexical aspects of
reading, as Samuelsson and colleagues (2005) also concluded. In addition, nonverbal IQ
could only account for a small portion of this genetic core, suggesting it is largely
independent from generalist cognitive genes.
This common genetic core was expected because, from a functional perspective, TP
skills seem to be involved in normative reading skills partly through phonological skills
(Malenfant et al., unpublished manuscript; Marshall et al., 2001; Walker et al. , 2006).
Convergent evidence suggests that TP plays a role in the emergence and precision of
phonological representations (see TallaI, 2004, and also Benasich, TallaI, Choudhury, &
Leppanen, 2002) and that these, in tum, form the basis upon which leaming to read is
established (Bishop and Snowling, 2004; Stanovich & Siegel, 1994). As such, we would
Genetic association 82
expect TP to be a part of the phonological pathway to reading. The CUITent results
confinned this hypothesis. Moreover, this core was almost entirely independent from
vocabulary skills, lending support to the distinction between phonological and semantic
skills in reading as hypothesized in Bishop and Snowling's double pathway model to
reading (2004).
We further suggest that the involvement of TP skills in this core means that there
may be a non-linguistic component to reading. As TP skills appear very early in
development (see Benasich et TallaI, 1996, 2002) and are followed by phonological skills
and later, reading efficiency, this genetic core could reflect a causal chain in leaming to
read, with TP at its basis. This hypothetie ehain eould explain substantial variation in
normative reading skills, and the involvement of TP skills possibly reflects a non-linguistic
component to this chain, independent of general cognitive skills.
Interestingly, this common set of genes seemed to affect PA more than TP and
reading skills, which both presented a residual genetic etiology. These results could reflect
a genetic overlap specific to TP and reading skills. This would be coherent with the
implication of a second mechanism linking TP to reading skills. Rence, rapid and
sequential visual Tp· has been proposed as key elements of orthographie skills in · reading
(Au & Lovegrove, 2001; Ramus, 2003; Walker et al., 2006). Little is known about the
etiology of orthographic skills, although sorne studies suggested it shared genetic overlap
with reading that was independent from PA (Bym·e et al., 2007). Although ot1hographic
skills were not assessed in the CUITent sample, specific genetic correlation between TP and
reading would have been coherent with the implication ofTP in that mechanism. Rowever,
once PA was contrÇ>lled, TP and reading skills' association was only explained by unique
environmental factors. Thus, the present data doesn 't seem to support the hypothesis of a
second distinct mechanism in the association between TP and reading. Orthographic skills
should be considered in future studies to confirm this.
Other novel results
This is the first study to report a substantial genetic covariation between TP and PA.
In fact, the current results show that the phenotypic correlation between TP and PAis
mostly due to this shared genetic etiology. By contrast, Bishop and colleagues (1999) found
Genetic association 83
no evidence for a common genetic etiology between the two phenotypes. Therefore, the
present results need to be replicated before meaningful conclusions can be drawn.
This study also reported genetic and environniental correlations between TP and
reading in a normative sample. Notwithstanding sorne inconsistencies, correlational studies
suggested that they are associated throughout development, from childhood to adulthood, in
dyslexia as weIl as in normative development (e.g., Au & Lovegrove, 2001 ; DeWeirdt,
1988; Edward et al., 2004; Heiervang, Stevenson, ,& Hugdhal, 2002; Marshall et al. , 2001 ;
McAnally & Stein, 1996; Montgomery et al., 2005; Nagarajan et al., 1999; Ramus et al. ,
2003; Walker et al., 2006). The present study estimated their phenotypic association to be
due in large part to the same set of genes.
Etiological covariance between TP and both vocabulary skills and nonverbal IQ w,!s
also explored for the first time. As auditory TP skills measured during infancy have been
shown to distinguish children with and without familial history for language difficulties and
to predict vocabulary skills in toddlerhood, at least a small genetic overlap was expected
between the two (TallaI & Benasich, 2002). There was a moderate genetic correlation
between TP and vocabulary in the current results. However, this genetic association was
also largely shared with nonverbal IQ, thus suggesting that it was not specific to language
skills but related to more general cognitive skills. The substantial genetic overlap between
vocabulary skills and nonverbal IQ, which were assessed at 5 and 7 years of age, is in line
with previous results in four-year-olds (see Hayiou-Thomas, Oliver, & Plomin, 2005).
These results are also coherent with the generalist geneshypothesis (Plomin & Kovas,
2005).
Lifnits, implications and future directions
Notwithstanding the novel results of this study, sorne limitations regarding the age
at which specific measures were taken and the choice of TP measures warrant caution.
These limitations are discussed in more detail in Malenfant et al. (unpublished manuscript).
In addition, it should be kept in mind that, while virtually aIl published papers on
the genetics surrounding the association between PA and reading ' have centered on word
reading, the current study used a reading comprehension measure. As reading
comprehension is a more complex phenotype, depending not only on decoding skills, but
Genetic association 84
also on syntactic, lexical, pragmatic, as well as reasoning skills (Snowling, 2000), the
associations with TP and phonological skills may have been less straightforward. However,
this should have resulted in weaker associations b~tween our variables than in past studies,
yet this was not the case. And although reading comprehension has been shown to be less
heritable than word reading in Il year-old dyslexics (Keenan et al., 2006), it was highly
heritable in this study, suggesting that around age 8, in early reading, both word reading
and reading comprehension are highly dependent on heritable factors. Reading
comprehension may become less heritable with time as basic decoding skills evolve. This
hypothesis should be addressed specifically in future studies.
Moreover, .a recurrent limitation of genetically informative studies is a possible
underestimation of shared environment contributions. Sorne have argued that shared
environment components to the variance might be underestimated because (1) they
represent residual variance once heritability is taken into account and (2) testedmodels
generally don't consider possible gene-environment transactions (i.e., GxE interactions and
G-E correlations) (Collins, Maccoby, Steinberg, Hetherington, & Bomstein, 2000;
Maccoby, 2000; Rutter, 2002). Therefore, shared environment influences might have been
underestimated in the present study. Lack of statistieal power may also have led to the
underestimation of shared environment influences in the CUITent study. As was mentioned
previously, such influences were estimated but too small to be kept in best-fitting models.
This studywas the first to investigate the etiology of individual differences for TP
skills in a normative sample. It was also the first to study its covariance with PA, reading,
vocabulary skills and nonverbal IQ in a genetically informative design. Although
preliminary, it offers an empirical insight into the mechanics underlying phonological skills
in normative reading development and the role of TP within this mechanism. Future studies
should make use of genetically informative designs to investigate specifie mechanisms
involved in the processes linking TP, phonological skills, language and reading
longitudinally. They should also explicitly explore the implication of other reading-related
skills, such as orthographic skills and phonological short-term memory, in these
associations.
Genetic association 85
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Genetic association 89
Table 1
Means and standard deviations for ail measures for the total sample and by zygosity.
Total sample MZ twins DZ twins
Measures N M SD N M SD N M SD
Auditory TO] 620 403.03 76.74 260 406.15 75.70 352 400.85 77.52
Bimodal TO] 618 23.93 3.37 258 24.07 3.42 352 23.95 3.29
PA 603 16.68 5.54 242 16.74 5.48 341 17.41 5.32
Reading 528 28.71 14.46 217 27.31 14.39 303 29.85 14.33
Vocabulary 855 0.00 1.00 345 -.08 .89 490 .03 .89
Nonverbal IQ 929 19.70 6.56 384 20.06 6.29 521 19.48 6.64
Genetic association 90
Table 2
Intraclass correlations for total sample and by zygosity for temporal processing,
phonological awareness and reading skills.
Variable
Temporal processing
Phonological awareness
Reading
Vocabulary
NonverbalIQ
No covariate
MZ DZ
.65 .22
.54 .25
.72 .32
.81 .63
.67 .34
Controlling for
Controlling for Vocabulary and
Vocabulary Nonverbal IQ
MZ DZ MZ DZ
.62 .22 .61 .20
.53 .24 .51 .22
.67 .29 .64 .25
Genetic association 91
Table 3
Full and best-fitting mu/tivariate correlated factors model fitting estimates for ail
variables.
Covariance parameter estimates (confidence intervals)
Full model Best-fitting model
Variables a2 c2 e2 a2 c2 e2
TP .53 .07 .39 .60 n.s. .40
(.28-.67) (.00-.29) (.30-.50) (.50-.69) (.31-.50)
PA .40 .11 .49 .51 n.s. .49
(.16-.60) (.00-.32) (.38-.60) (.40-.61) . (.39-.60)
Reading .59 .12 .29 .70 n.s. .30
(.34-.74) (.00-.33) (.22-.39) (.61-.78) (.22-.39)
Vocabulary .23 .55 .21 .32 .45 .23
(.07-.44) (.35-.69) (.16-.28) (.16-.53) (.25-.60) (.17-.30)
NonverbalIQ .60 .07 .33 .67 n.s. .33
(.34-.74) (.00-.29) (.25-.43) (.57-.74) (.26-.43)
Correlations estimates (confidence intervals)
Ra Re RE Ra Re RE
TP and PA .61 .85 .09 .70 n.s. n.s.
(.27-.93) ( -1.00-1.00) ( -.08-.25) (.57-.83)
TP and .43 .88 .06 .52 n.s . n.s.
Reading (.14·-.74) (.85-1.00) ( -.13~.25) (.39-.64)
Genetic association 92
TP and .14 .72 -.02 .39 n.s. n.s.
Vocabulary ( -.40-.65) (.53-1.00) ( -.20-.17) (.19-.63)
TP and .22 .76 .07 .31 n.s. n.s.
Nonverbal IQ ( -.12-.52) (-1.00-1.00) (-.10-.24) (.17-.44)
PA and .88 .50 .03 .78 n.s. n.s.
Reading (.58-1.00) (-1.00-1.00) ( -.20-.16) (.66-.89)
PA and .17 .56 .21 .27 n.s. .23
Vocabulary (-.35-.75) (-1.00-1.00) (.03-.37) (.13-.46) (.11-.38)
PA and .40 .59 -.06 .35 n.s. n.s.
Nonverbal IQ (.00-.73) ( -1 .00-1 .00) ( -.22-.12) (.20-.49)
Reading and .44 .77 .00 .65 n.s. n.s.
Vocabulary (.02-.81) (.23-1.00) (-.18-.18) (.44-.84)
Reading and .36 .71 .04 .40 n.s. n.s.
nonverbalIQ (.08-.63) ( -1.00-1.00) (-.14-.21 ) (.27-.53)
Vocabulary .75 .17 -.13 .59 n.s. n.s.
and (.29-1.00) ( -1.00-1.00) (-.29-.05) (.37-.84)
NonverbalIQ -
Note. TP stands for temporal processing; PA stands for phonological awareness.
Genetic association 93
Table 4
Shared and specifie variance components estimates for the full and best-fitting independent
pathway mode/s.
Factor loadings Residualvariance components
Variable -2LL* (Df)
a2 c2 . e2 a2 c2 e2
2695.18 Full model
(1328)
Temporal .45 -.02 .63 .64 .00 (-.47- .00
processlng (.25-.62) (-.48-.48) (.34-.73) (.00-.72) .47) (-.72-.72)
Phonological .72 .14 .08 .00 .00 .68
awareness (.45-.79) (-.53-.53) (.00-.77) (-.47-.47) (-.41-.41) (-.76-.76)
.70 -.07 .01 .47 .00 .54 Reading
(.48-.88) (-.51-.51) (.00-.60) (-.63-.63) (-.47-.47) (.46-.63)
2695.44 Final nested model
(1335)
Temporal .45 .63 .63 .00 n.s. n.s.
processlng (.32-'.56) (.00-.72) (.51-.72) (-.72-.72)
Phonological .72 .07 .69 n.s. n.s. n.s.
awareness (.63-.79) (.00-.77) (-.77-.77)
.67 .02 .51 .54 Reading n.s. n.s.
(.56-.77) (.00-.60) (.34-.63) (.46-.62)
* Note. 1 change = .27, p = .99.
Genetic association 94
Table 5
Parameter estimates for nested independent pathway mode/s, when controlling for
vocabulary skills and nonverbal IQ.
Factor loadings Residual variance components
Variable -2LL (Df)
a2 c2 e2 a2 c2 e2
2652.50 Controlling for vocabulary
(1332)
Temporal .41 .65 .64 .00 n.s. n.s.
processlng (.27-.52) (.00-.74) (.52-.74) (-.72-.72)
Phonological .72 .08 .69 n.s. n.s. n.s.
awareness (.62-.79) (.00-.78) (-.78-.78)
.61 .04 .52 .60 Reading n.s. n.s.
(.49-.71) (.00-.67) (.35-.. 64) (-.69-.69)
2636.07 Controlling for vocabulary and nonverbal 1Q
(1329)
Temporal .39 .57 .65 .32 n.s. n.s.
processlng (.25-.52) (.00-.75) (.53-.74) (-.73-.73)
Phonological .71 .10 .69 n.s. n.s. n.s.
awareness (.61-.79) (.00-.79) (-.78-.78)
.59 .05 .52 .61 Reading n.s. n.s.
(.46-.70) (.00-.67) (.35-.65) (-.70-.70)
Genetic association 95
Figure captions
Figure 1.
Best-fitting independent pathway model and estimates of variance components for cornrnon
genetic influences and residual genetic and unique environmental influences (with no
covariate/ with vocabulary and nonverbal IQ as covariates). For greater clarity, only the
parameter estimates for genetic factor loadings and residual variance components are
shown. Unique environmental (E) factor loadings are equal to 1 minus the A + C loadings.
.40/.42
A
.20/.15
Temporal processlng
00/.10
E
Phonological awareness
.48/.48
E
Genetic association 96
Reading
.26/.27 .29/.37
E
CHAPITRE 3. CONCLUSION GÉNÉRALE
3.0 RETOUR SUR LES OBJECTIFS
Le modèle théorique exploré dans le cadre de cette thèse suggère que les habiletés
de traitement temporel interviennent dans le développement des habiletés en lecture. Ce
modèle, inspiré de celui de Bishop et Snowling (2004) (voir Figure 1 du Chapitre 1 de la
thèse), stipule que la contribution du traitement temporel serait indirecte, c'est-à-dire
qu'elle pourrait passer par la conscience phonologique (Walker et al., 2006; voir aussi
Farmer & Klein, 1995). D'autres processus, impliquant les habiletés sémantiques (TallaI,
2004) ou les habiletés orthographiques (Ramus, 2003) pourraient également expliquer la
contribution indirecte du traitement temporel à la lecture.
L'objectif général de cette thèse était d'évaluer ce modèle théorique, d'abord sur le
plan phénotypique, puis sur le plan étiologique, à un moment du développement où les
différences inter-individus sur le plan de la lecture commencent à se stabiliser (Speece et
al., 2004). Pour ce faire, deux études ont été menées auprès d'un échantillon normatif de
jumeaux âgés de 8 ans.
L'étude . 1 visait à explorer, sur le plan phénotypique, les associations entre les
habiletés de traitement temporel, la conscience phonologique et les habiletés en lecture en
testant à la pertinence d'un modèle médiationnel (Baron & Kenny, 1986). Il s'agissait donc
de voir si une partie ou la totalité de l'association entre le traitement temporel et la lecture
était dépendante de la conscience phonologique. Au second plan, cette étude visait à
extraire du modèle la variance expliquée par les habiletés non-verbales, estimées ici par la
performance à une tâche visuo-spatiale, afin de s'assurer que les associations observées ne
reflétaient pas principalement des habiletés générales associées au traitement des stimuli
non-verbaux. Aussi, il s'agissait d'explorer la contribution des habiletés de vocabulaire au
modèle retenu, afin de voir dans quelle mesure et de quelle façon y intervenaient ces
habiletés, qui sont reconnues comme étant un bon indice des habiletés verbales générales
(Sattler, 2001).
98
L'étude 2 visait, d'autre part, à tester l'implication du traitement temporel dans une
association génétique déjà reconnue dans la littérature comme ayant une influence
prépondérante sur l'acquisition des habiletés en lecture: celle entre la conscience
phonologique et les habiletés en lecture (Snowling & Hayiou-Thomas, 2006). Rappelons
que le terme traitement temporel est employé pour désigner un ensemble d'habiletés
cognitives impliquées dans le traitement des stimuli perceptifs en général, qu'ils soient
linguistiques ou non. L'implication du traitement temporel dans un facteur génétique latent
associant analyse phonologique et lecture revenait donc à proposer l'intervention de
processus cognitifs non-linguistiques dans un mécanisme sous-jacent à la lecture. Cette
étude avait également pour objectif d'examiner les influences génétiques et
environnementales propres et communes à ces trois traits, tout en contrôlant les habiletés
verbales et non-verbales. Cet objectif visait à déterminer la spécificité du mécanisme
proposé, c'est-à-dire qu'il avait pour but de s'assurer que les associations étiologiques
constatées n'étaient pas attribuables à des facteurs plus généraux, communs aux habiletés
cognitives en général (Plomin & Kovas, 2005). Il s'agissait également de positionner la
contribution du traitement temporel dans un modèle théorique de la lecture qui distingue
deux processus principaux : les processus phonologiques et les processus sémantiques. En
contrôlant les habiletés lexicales, il devenait possible de voir si la contribution du
traitement temporel à la lecture était restreinte aux processus phonologiques.
Cette discussion présente un bref résumé des résultats principaux en rapport avec
chacun des volets de cette étude, en commençant par la validation du modèle théorique de
l'association entre le traitement temporel, la conscience phonologique et la lecture sur le
plan phénotypique puis ensuite, sur le plan étiologique.
3.1 MÉDIATION PARTIELLE: L'ASSOCIATION MODÉRÉE ENTRE LE
TRAITEMENT TEMPOREL ' ET LA LECTURE PASSE, À 44%, P AR LA
CONSCIENCE PHONOLOGIQUE
Le modèle médiationnel proposant une association indirecte significative entre le
traitement temporel et la lecture, passant par la conscience phonologique, a été appuyé par
les résultats de l'étude 1. En fait, une médiation partielle a été observée, c'est-à-dire que
l'association entre les habiletés de traitement temporel et les habiletés en lecture passe en
99
partie par la conSCIence phonologique, indépendamment des habiletés non-verbales. À
noter qu'une des conditions préalables à la démonstration de ce modèle exige des
associations significatives entre les variables à l'étude. À cet égard, des associations
significatives modérées ont été observées entre les habiletés de traitement temporel et les
deux autres variables, ce qui est tout à fait conforme aux études antérieures ayant employé
des échantillons nonnatifs (Au & Lovegrove, 2001; Marshall et al., 2001; Walker et al. ,
2006). Quant à l'explication que les habiletés de traitement temporel apportent à la variance
inter-individuelle sur le plan de la lecture, elle passe en bonne partie, soit à 440/0, par la
conscience phonologique. Ces résultats suggèrent que le modèle théorique proposé est
plausible chez les enfants de 8 ans. Cette médiation partielle est compatible avec certaines
études ayant démontré que l'association entre le traitement temporel et la lecture baisse
lorsque les habiletés phonologiques sont contrôlées (Walker et al, 2006; voir aussi Marshall
et al., 2001). Par contre, il s'agit de la première étude à avoir testé spécifiquement ce
modèle médiationnel, c'est-à-dire à tester si l'association indirecte entre le traitement
temporel et la lecture par l'entremise de la cons~ience phonologique est significative; il
s ' agit-là d'une contribution notable de la thèse. Enfin, il est à noter que malgré l'appui que
constituent les résultats de cette étude pour le modèle théorique proposé, il semble que cette
médiation soit insuffisante pour expliquer l'association entre le traitement temporel et la
lecture.
Afin, entre autres, d'expliquer l'association résiduelle entre le traitement temporel et
la lecture, un des objectifs secondaires de cette étude était d'examiner la contribution du
vocabulaire à celle-ci. Les résultats montrent qu'indépendamment de la conscience
phonologique, moins de 10% de la contribution du traitement temporel à la lecture est
expliquée par le vocabulaire. Également, la même proportion de la contribution de la
conscience phonologique à la lecture est expliquée par cette variable. Ces résultats appuient
le modèle théorique proposé, en révélant que les liens constatés ne sont que faiblement
attribuables aux habiletés verbales générales, estimées ici par le vocabulaire. Ainsi, même
si les habiletés de traitement temporel sont susceptibles, selon les études antérieures,
d'influencer le niveau des habiletés langagières en contribuant au décodage du langage
parlé (Benasich et al., 2002), les résultats actuels suggèrent que cette association est
largement distincte du mécanisme qui les relie aux habiletés en lecture par la conscience
100
phonologique. Ces résultats s'alignent également avec le modèle à double voie de la lecture
proposé par Bishop et Snowling (2004), qui stipule que les habiletés phonologiques et
sémantiques contribuent de façon largement indépendante à la lecture. Il se peut aussi que
les habiletés de traitement temporel à cet âge aient moins d'impact sur les habil.etés
langagières que sur les habiletés en lecture. Par. exemple, un enfant de 8 ans avec de
mauvaises habiletés de traitement temporel pourrait être en mesure de compenser
. adéquatement ses difficultés sur le plan langagier en reconnaissant les mots grossièrement
et en se fiant au contexte et/ou à ses connaissances afin de décoder le discours . Par contre,
de telles difficultés pourraient avoir des conséquences plus apparentes et plus durables sur
la lecture fluide, qui pourrait continuer de solliciter les habiletés d'analyse et de décodage
même pour les mots connus. Or, une lenteur ou un inconfort au niveau du décodage peut
entraîner des conséquences néfastes qui auront des répercussions sur la compréhension en
lecture, en empêchant l'enfant de se concentrer sur le contenu de ce qu 'il lit. Conformément
à cette explication, certains enfants et adultes dont les difficultés langagières se sont
résorbées avec l'âge continuent de présenter des difficultés de décodage en lecture, qu 'ils
compensent en s'appuyant davantage sur leurs ressources sémantiques lorsqu 'ils lisent
(Snowling, 2000). Néanmoins, ces explications sont encore à un stade embryonnaire et
devront être considérées spécifiquement dans les études futures.
Enfin, puisque le vocabulaire et les blocs sont les deux sous-tests utilisés pour
estimer le QI général (Sattler, 2001), il est raisonnable de conclure que le mécanisme de
médiation observé dépasse l'influence des habiletés intellectuelles générales. Il s ' agit de la
première étude populationnelle portant sur l 'hypothèse du traitement temporel dans la
lecture à avoir tenu compte de ces deux domaines d'habiletés. L'ensemble des résultats de
la première étude appuient la pertinence de considérer ce mécanisme reliant le traitement
temporel à la lecture par l'entremise de la conscience phonologique distinctement, comme
décrivant une chaîne causale qui n'est pas seulement le produit de l'influence d'habiletés
cognitives générales. Cependant, d'autres mécanismes indépendants des habiletés
intellectuelles générales pourraient co-exister avec celui testé ici, puisque près de la moitié
de la contribution du traitement temporel à la lecture était indépendante de ceux -ci et de la
conscience phonologique. D'autres auteurs ont suggéré une association complexe entre le
traitement temporel et la lecture dans la population générale (Au & Lovegrove, 2001 ;
101
Marshall et al., 2001; Walkeret al., 2006). Ceux-ci suggèrent qu'en plus de contribuer à la
lecture par l'entremise des habiletés phonologiques, certains processus impliqués dans les
tâches de traitement temporel pourraient aUSSI l'influencer via les habiletés
orthographiques. Les processus orthographiques sont en lien avec la reconnaissance des
séquences graphiques durant la lecture; un traitement rapide des stimuli visuels et de leur
ordre de présentation est donc requis, ce qui expliquerait l'implication du traitement
temporel dans ces processus (Stein, .2001). Les résultats de l'Étude 1 sont compatibles avec
l'existence d'un tel processus.
3.2 HÉRITABILITÉ DES DIFFÉRENCES INDIVIDUELLES SUR LE PLAN DES .
HABILETÉS DE TRAITEMENT TEMPOREL
Dans l'étude 2, un des objectifs préalables à l'estimation de l'étiologie génétique et
environnementale commune entre le traitement temporel, la conscience phonologique et la
lecture était de qualifier l'étiologie des différences individuelles sur le plan des habiletés de
traitement temporel à 8 ans. Les résultats suggèrent que ces habiletés sont fortement
héritables. En fait, toute la ressemblance familiale en regard des habiletés de traitement
temporel passerait par des facteurs génétiques. Ces résultats laissent entendre que les
habiletés de traitement temporel ne sont pas seulement le produit de l'exposition à certains
stimuli mais que leur niveau est, dans une mesure importante, déterminé par le bagage
génétique de chacun. Ces résultats sont conformes à ceux d'une étude longitudinale
prospective, qui identifie une agrégation familiale présente très tôt chez les enfants avec et
sans risque de développer de~ troubles langagiers (Benasich & TallaI, 2002). Il s'agit de la
première étude détenant suffisamment de puissance statistique pour modéliser l'étiologie
des différences individuelles en regard de ces habiletés. Il s'agit donc d'un élément
novateur additionnel de cette thèse.
102
3.3 FACTEUR GÉNÉTIQUE COMMUN AU · TRAITEMENT TEMPOREL, À LA
CONSCIENCE PHONOLOGIQUE ET À. LA LECTURE, LARGEMENT
INDÉPENDANT DES HABILETÉS VERBALES ET NON-VERBALES
L'objectif principal de l'étude 2 était de voir si l'étiologie génétique du traitement
temporel relève en partie du facteur latent génétique qui réunit la conscience phonologique
et la lecture, au-delà de leur association génétique potentielle avec des habiletés verbales et
non-verbales. Il s'agit ge la première étude documentant l'étiologie génétique et
environnementale commune aux différences individuelles sur les habiletés de traitement
temporel et d'autres traits associés à la lecture. Les résultats des analyses génétiques
multivariées révèlent la présence d'un facteur génétique latent commun au traitement
temporel, à la conscience phonologIque et à la lecture. De concert avec les résultats
montrant une association entre ces traits au plan neurophysiologique (Gelfand &
Bookhei~er, 2003; Poldrack et al., 2001), les résultats présentés dans cette thèse suggèrent
que ces traits sont non seulement fondamentalement liés au cours du le développement
normatif de la lecture, mais qu'ils le sont aussi sur le plan étiologique. Le mécanisme
fonctionnel apparaît donc plausible pour expliquer la façon dont s'organise ce lien. Certes,
il n'est qu'un mécanisme parmi d'autres, utilisé pour expliquer l'apprentissage de la
lecture. Après tout, l'étude 1 a montré que 8% de la variance intra-paire et environ 50% de
la variance inter-paire quant à la lecture était expliqué par la contribution partagée et unique
entre le traitement temporel et la conscience phonologique. L'implication de ce mécanisme
pour la perfonnance en lecture est tout de même significative et spécifique, c'est-à-dire
qu'elle ne semble pas s'expliquer par l'intervention de gènes dont la portée serait plus large
sur le plan de la cognition (Plomin & Kovas, 2005). Plusieurs études ont déjà fait valoir
l'étiologie génétique de l'association entre la conscience phonologique et la lecture (e.g.,
Gayan & OIson, 2001). Les résultats présents ajoutent à cette démonstration en montrant
que le traitement temporel a son rôle à jouer dans ce mécanisme, parce qu'une partie des
gènes qui expliquent le lien entre la conscience phonologique et la lecture sont aussi
impliqués dans l'étiologie du traitement temporel.
L'étiologie génétique commune n'explique toutefois pas toute la covariance
génétique entre les variables de l'étude 2. En effet, malgré ce facteur génétique commun, le
103
traitement temporel et la lecture conservent une étiologie génétique qui leur est spécifique.
Une analyse révèle que d'autres gènes sont impliqués dans les différences individuelles sur
le plan des habiletés de traitement temporel et que ces influences ne sont pas impliquées
dans les habiletés en lecture. Des études futures pourront tenter de voir si cette étiologie
génétique résiduelle est partagée avec d'autres phénotypes.
3.4 INTERVENTION DES GÈNES GÉNÉRALISTES?
Bien que les habiletés non-verbales partagent une petite portion de vanance
génétique avec les variables de l'étude 2, cette étiologie commune est insuffisante pour
expliquer leurs associations génétiques. Les habiletés verbales, mesurées par le vocabulaire,
partagent, dans cette étude, une bonne partie de leur étiologie génétique avec les habiletés
non-verbales, ce qui est tout à fait compatible avec l 'hypothèse d'un facteur g sur le plan
cognitif qui serait d'origine génétique (Plomin & Kovas, 2005). Ceux-ci sont toutefois
insuffisants pour expliquer l'étiologie génétique commune aux habiletés de traitement
temporel, à la conscience phonologique et à la lecture, ce qui est également conforme aux
résultats antérieurs qui suggèrent que les diverses composantes de la lecture possèdent des
associations étiologiques entre elles qui surpassent l'intervention de ces gènes généralistes
(Snowling & Hayiou-Thomas, 2006). Les écrits antérieurs justifient donc de contrôler
l'effet de ces gènes généralistes pour isoler l'étiologie génétique spécifique au mécanisme
postulé, mais les résultats obtenus suggèrent aussi que les associations génétiques dans le
développement de la lecture sont plus complexes et que pour bien les comprendre, il faut
s'attarder aux associations étiologiques plus spécifiques qui les unissent.
3.5 RETOUR SUR LE MODÈLE THÉORIQUE PROPOSÉ
. Le modèle théorique proposé dans le cadre de la présente thèse intégrait le
traitement temporel à l'explication de la continuité entre le développement langagier et
l'apprentissage de la lecture. Ce modèle s'inspirait de celui élaboré par Bishop et Snowling
(2004), qui identifie deux voies à l'origine de cette ' continuité : la voie sémantique et la voie
phonologique, qui comprend les processus phonologiques et orthographiques. Chaque voie
est gérée par des habiletés cognitives et langagières différentes et leur contribution à la
lecture est largement distincte, sans toutefois être indépendante. Essentiellement, le modèle
104
proposé stipulait que le traitement temporel était une composante cognitive additionnelle à
considérer dans ce modèle, qui pouvait agir de façon indirecte sur l'apprentissage de la
lecture en affectant ces trois domaines d'habiletés. Bien que plus d'insistance ait été mise
sur le processus impliquant les habiletés phonologiques, les résultats récoltés ont toutefois
permis de préciser certaines hypothèses quant à l'ensemble de ce modèle. En résumé, cette
thèse appuie la pertinence d'un tel modèle théorique, c'est-à-dire qu'elle soutient que des
habiletés cognitives de l'ordre du traitement temporel sont importantes pour bien
comprendre la continuité entre le développement du langage et l'acquisition de la lecture.
Premièrement, les résultats de cette thèse ont permi~ de mettre en évidence une
contribution substantielle et spécifique du traitement temporel à la ,lecture par l' entremise
de la conscience phonologique, qui permet le décodage des mots. Cette association
indirecte est suffisante pour expliquer près de la moitié du lien entre le traitement temporel
et la lecture. De plus, elle est en grande partie indépendante des habiletés lexicales et non
verbales, ce qui démontre sa spécificité. Cette thèse a aussi permis de faire valoir l'origine
génétique de ce mécanisme. Ces résultats sont donc compatibles avec l'existence d'une
chaîne causale d'origine génétique, reliant le traitement temporel à la lecture par
l'entremise de la conscience phonologique durant le développement. Le traitement
temporel influencerait donc la formation des représentations phonologiques et affecterait
indirectement l'établissement de la correspondance graphème-phonème par la voie
phonologique.
Une contribution importante de cette thèse est donc d'avoir approfondi la
compréhension de 'l'intervention des habiletés phonologiques à l'acquisition de la lecture.
Ainsi, au moment de l'entrée à l'école, l'enfant moyen possède une telle connaissance de la
structure phonologique du langage qu'il est en mesure d'analyser et de segmenter les mots
en leurs phonèmes et même de manipuler ces phonèmes; il possède une certaine conscience
phonologique (Nittrouer, 2002). En aidant le jeune enfant à mieux percevoir et analyser les
caractéristiques temporelles du discours normal, les habiletés de traitement temporel
l'aideraient à forger des représentations précises et stables des phonèmes. Elles seraient
donc un pré-requis de la conscience phonologique. De même, elles pourraient entretenir un
lien durable avec la conscience phonologique, en affectant la capacité avec laquelle
105
l'individu peut accéder à la structure phonologique et à la séquence d'apparition des unités
linguistiques; en continuité avec cette affinnation, l'association entre le traitement temporel
et la conscience phonologique a été observé non seulement chez les enfants, mais aussi
chez les adultes (e.g., Au & Lovegrove, 2001).
Deuxièmement, le modèle théorique proposé stipulait que la contribution du
traitement temporel à la lecture pouvait aussi découler de sa contribution indirecte à
l'acquisition du lexique et de la grammaire, qui constituent les habiletés sémantiques
(TallaI, 2004). En influençant la segmentation du discours, le traitement temporel serait
impliqué dans la fonnation du lexique et des habiletés grammaticales et avoir une
contribution à la lecture via la voie sémantique. Cette voie, qui implique aussi les habiletés
phonologiques, est à distinguer de la voie phonologique en ce sens qu'elle maintient que la
continuité entre les habiletés langagières et en lecture n'est pas attribuable à la phonologie
mais aux . connaissances lexicales et grammaticales. Confonnément à cette hypothèse,
l'association entre le traitement temporel et les habiletés lexicales passait également par les
habiletés phonologiques. De surcroît, bien qu'elle était significative, la contribution du
traitement temporel à la lecture par l'entremise de la voie sémantique était moins
importante que celle passant par la voie phonologique. Ces résultats soutiennent que la
contribution du traitement temporel dépasse l'influence qu'il peut avoir sur l'acquisition du
vocabulaire, qu'il est impliqué dans le décodage même de la lecture. L'existence des deux
processus a néanmoins été appuyée par les présents résultats.
Troisièmement, toujours selon le modèle proposé, la contribution du traitement
temporel à la lecture pouvait aussi découler d'une voie impliquant les habiletés
orthographiques, en affectant le traitement rapide des séquences graphiques du texte écrit
(Stein, 2001). Ce processus n'a pas spécifiquement été testé dans le cadre de cette thèse,
mais certains résultats soutiennent qu'il est important de le considérer. En effet, sur le plan
phénotypique, une fois les habiletés phonologiques, lexicales et non-verbales considérées, il
demeurait une association résiduelle significative entre le traitement temporel et la lecture.
Puisque les tâches respectives à ces deux domaines d 'habiletés étaient les seules à
impliquer un traitement visuel rapide, cette association résiduelle pourrait, par- déduction,
refléter ce troisième p.rocessus. Sur le plan étiologique, une telle association résiduelle entre
106
le traitement temporel et la lecture n'a pas été mise en évidence. Ces résultats pourraient
être à l'encontre de ce processus ou tout simplement refléter un manque de puissance
statistique. Or, il se peut également que ce processus partage une grande partie de son
étiologie avec celui impliquant le traitement temporel aux habiletés phonologiques, ce qui
serait cohérent avec certains résultats antérieurs montrant une étiologie commune entre les
habiletés phonologiques et orthographiques (Byme et al., 2007, 2005).
Cette thèse aura donc fait valoir que la contribution du traitement temporel à la
lecture se fait indirectement et surtout, par l'entremise de plusieurs processus, dont le plus
important semble être celui impliquant la conscience phonologique.
3.6 LIMITES DE LA THÈSE
Cette thèse comporte certaines limites méthodologiques qui diminuent la portée des
conclusions pouvant en être tirées. Principalement, des tâches additionnelles auraient pu
être administrées lorsque les jumeaux étaient âgés de 8 ans, afin de bien distinguer les trois
processus proposés dans le modèle théorique. Entre autres, une évaluation complète des
habiletés sémantiques à 8 ans, comprenant des tâches de vocabulaire et de grammaire,
aurait permis de mieux caractériser la contribution du . traitement temporel par la voie
sémantique. De même, une évaluation des habiletés orthographiques aurait permis · de
mieux définir la contribution du traitement temporel par la voie orthographique, ainsi que
l'étiologie de cette dernière. Dans un tout autre ordre d'idées, des tâches de traitement
temporel plus nombreuses et plus circonscrites auraient pu permettre de distinguer les
différents domaines d 'habiletés temporelles, comme celles ' reliées au traitement rapide et 1
celles reliées à la mise en séquence de stimuli. La façon dont les habiletés de traitement
temporel interviennent sur les habiletés phonologiques, sémantiques et orthographiques
aurait donc pu être précisée. Enfin, une plus grande puissance statistique, conférée par un
plus grand nombre de participants, aurait peut-être permis de modéliser certaines influences
étiologiques de moins grande amplitude, mais tout de même importantes pour bien
comprendre la nature des associations phénotypiques observées entre les variables. Ces
limites principales, loin d'invalider les résultats de la thèse, signalent tout de même une
certaine prudence dans leur interprétation. Malgré tout, ces résultats précisent de
107
nombreuses hypothèses quant à l'association entre le traitement temporel et la lecture et
constituent une base solide sur laquelle pourront s'appuyer les études futures.
3.7 AVENUES DE RECHERCHE PROMETTEUSES
Les études qui composent cette thèse ont apporté de nouveaux éléments de réponse
à des questions centrales concernant l'implication des habiletés de traitement temporel dans
, l'acquisition de la phonologie et de la lecture. Cependant, le travail est loin d'être terminé.
En effet, les résultats obtenus ne représentent pas un aboutissement, mais ouvrent plutôt la
voie à de nombreuses pistes de recherche. De plus, plusieurs questions n'ont pu être
abordées dans le cadre de cette thèse et demeurent donc sans réponse.
Ainsi, les études de cette thèse appuient la présence d'un mécanisme fonctionnel
reliant le traitement temporel aux habiletés phonologiques en lecture. Par contre, les
résultats ont laissé entrevoir que ce mécanisme n'était pas le seul responsable de
l'association entre le traitement temporel et la lecture, ce qui s'apparente aux conclusions
de quelques études, qui ont aus'si proposé plusieurs voies impliquées dans le processus de
lecture (Au & Lovegrove, 2001; Walker et al., 2006). Clairement, les prochaines études
devront étudier simultanément plusieurs processus parmi ceux susceptibles de lier .le
traitement temporel à la lecture. Pour ce faire, elles devront employer des tâches qUI
permettront de décomposer ces mécanismes. Par exemple, Walker et ses collègues ont
proposé que le traitement rapide des stimuli perceptifs était spécifiquement relié aux
habiletés orthographiques impliquées dans la lecture. Il pourrait donc être pertinent
d'administrer aux mêmes participants des tâches de traitement rapide, des tâches de
traitement séquentiel qui n'impliquent pas le traitement rapide, des tâches phonologiques,
ainsi que des tâches orthographiques, en plus d'évaluer les habiletés en lecture. D'autres
habiletés phonologiques, comme la mémoire phonologique à court terme et la
dénomination automatisée, pourraient également être jointes à l'étude. De plus, il pourrait
être intéressant d'estimer l'étiologie propre et commune à ces différents mécanismes; cela
permettrait de voir s'il s'agit du même processus de base agissant à divers niveaux ou s'il
s'agit plutôt de plusieurs processus inter-reliés mais néanmoins distincts sur le plan
étiologique et phénotypique. Par exemple, certaines études génétiques ont suggéré que
l'association génétique à la base de la conscience phonologique et de la lecture s'étendait
108
aussi aux autres domaines d'habiletés phonologiques (Petrill et al., 2006). Or, d'autres
résultats d'études de jumeaux (Gayan & OIson, 2003), ainsi que des études phénotypiques
(e.g., Marshall et al., 2001), suggèrent que les composantes des habiletés phonologiques
interviennent à différents niveaux de la lecture et qu'elle possèdent une association
étiologique distincte avec celle-ci. En explorant simultanément l'étiologie de plusieurs
mécanismes, il sera possible de qualifier la contribution de chacun au processus de lecture,
et ce, à différentes étapes du développement.
Enfin, les études présentées dans cette thèse ont démontré la présence d 'un
mécanisme fonctionnel d'origine génétique, reliant le traitement temporel aux habiletés
phonologiques et à la lecture à 8 ans. Ces résultats soutiennent que l'association entre ces
phénotypes est durable, c'est-à-dire qu'elle ne se" produit pas seulement lors de la petite
enfance, alors que l'enfant acquiert ses représentations phonologiques qui constitueront le
fondement de l'apprentissage de la lecture. Toutefois, ils n'offrent pas d'information quant
à l'évolution de cette association, de la petite enfance à l'âge scolaire. Or, ces informations
sont primordiales afin que le traitement temporel soit reconnu comme faisant partie
intégrante de l'apprentissage de la lecture dans la population générale. En d'autres mots,
l'intervention causale du traitement temporel dans l'acquisition de la conscience
phonologique et des habiletés en lecture ne pourra être reconnue que lorsque des résultats
longitudinaux prospectifs soutiendront que le traitement temporel précède et prédit
efficacement ces phénotypes. Dans la même veine, des données génétiquement
informatives recueillies longitudinalement permettront aussi de mieux comprendre l'origine
et l'évolution de ce mécanisme. Par exemple, elles permettraient de voir si les habiletés de
traitement temporel sont héritables dès la petite enfance et si tel est le cas, si ce sont les
mêmes influences génétiques qui expliquent les diffé~ences individuelles sur le plan de la
phonologie et de la lecture subséquemment De tels résultats indiqueraient que les habiletés
de traitement temporel sont héritables et qu'elles interviennent, de façon causale, dans le
développement des habiletés phonologiques et donc indirectement, lors de l'apprentissage
de la lecture.
Enfin, les prochaines études devront tenter de bénéficier d'une plus grande
puissance statistique, afin d'explorer les sources d'influence environnementales communes
109
et spécifiques au traitement temporel, à. la conscience phonologique et à la lecture.
L'exploration présente a pennis de déceler de petites influences environnementales, mais la
puissance statistique était probablement insuffisante pour bien les estimer. Or, sur le plan
théorique, de telles influences font sens. Les influences environnementales familiales
reliées aux différences individuelles sur le plan langagier et de la lecture sont reconnues
(e.g. , Snow, Burns, & Griffin, 1998). Les influences environnementales qui pourraient être
associées aux habiletés phonologiques et au traitement temporel ont été peu discutées. Tout
de même, en faveur de l'intervention de l'environnement sur le niveau des habiletés
phonologiques, l'exposition à un vocabulaire plus riche a été associée à une meilleure
conscience phonologique (Walley et al., 2003). De même, les apprentissages effectués à
l'entrée à l'école en vue de l'acquisition de la lecture ont aussi des effets positifs sur les
habiletés phonologiques (CastIes, Holmes, Neath, & Kinoshita, 2003). Il semble donc
. qu'un environnement familial plus riche sur les plans langagier et de la litéracie contribue
aussi à l'amélioration des habiletés phonologiques. Les habiletés de traitement temporel
pourraient elles aussi bénéficier de telles influences. Par exemple, Bishop (2006) a proposé
que les habiletés de traitement temporel étaient sensibles à l'exposition environnementale,
évoquant par ailleurs l'éducation musicale précoce afin d'expliquer les différences
individuelles sur ce point. De même, les études d'intervention ont 4émontré qu'il était
possible de changer le niveau des habiletés de traitement temporel, en exposant des enfants
de façon intensive à un discours acoustiquement modifié pour le rendre plus facilement
décodable (Habib et al., 1999; Temple et al., 2003). Tous ces éléments suggèrent que les
influences environnementales, bien que moins importantes, auraient leur rôle à jouer dans
l'explication de l'association entre ces variables. Des études effectuées auprès de plus
grands échantillons pourront vérifier la .validité de ces hypothèses.
3.8 CONCLUSION
Ces travaux ont permis de jeter un regard neuf sur une hypothèse qui, depuis plus de
trente ans, a fait l'objet de nombreuses critiques. En se concentrant sur l'association et
l'étiologie des variables à l'étude au plan des différences individuelles, il a été possible de
vérifier empiriquement la présence · d'un mécanisme reliant les habiletés de traitement
temporel, un ensemble de processus non-linguistiques, à l'acquisition de la lecture, un
110
domaine d 'habiletés prépondérant pour le développement de l'enfant, autant sur le plan
scolaire que socio-affectif (Cohen, 2005). Ces résultats suggèrent que la variabilité
constatée dans les études antérieures portant sur la dyslexie, qui constitue une bonne part
des critiques formulées à l'endroit de cette hypothèse, n'était pas, comme l'ont suggéré
certains (e.g., Ramus, 2003), un élément allant à l'encontre de celle-ci. Alternativement,
des facteurs méthodologiques pourraient être responsables d'une part substantielle de la
confusion qui règne autour de 1 'hypothèse du traitement temporel. · Entre autres, la dyslexie
étant un diagnostic complexe dont les causes sont méconnues (Rutter et Maughan, 2005),
les critères de sélection présentent une grande variabilité entre les études, ce qui a pu
contribuer aux incohérences remarquées antérieurement. Ces résultats présentent des
implications pour l'intervention auprès des enfants aux prises avec des difficultés en
lecture, puisqu'ils proposent que des interventions touchant les habiletés perceptives de
base sont susceptibles d'entraîner les répercussions positives sur les compétences en lecture
lorsque les habiletés phonologiques sont aussi touchées. Toutefois, les résultats laissent
présager que de telles interventions, même bien ciblées, ne seraient pas suffisantes pour
régler toutes les difficultés en lecture, du moins chez les enfants de 8 ans. Malgré tout,
l'ensemble de ces travaux soutient que les habiletés de traitement temporel sont impliquées
dans les processus sous-j acents à la lecture.
En terminant, cette thèse suggère que les processus impliqués dans la lecture ne sont
pas complètement distincts de processus cognitifs qui ne touchent pas spécifiquement le
traitement de stimuli linguistiques. Ces résultats remettent en question les théories
linguistiques du langage et de la lecture, qui postulent un module restreint au traitement
linguistique dans le cerveau humain (Liberman, Shankweiler, & Libberman, 1989;
Studdert-Kennedy, 2002). Toutefois, plutôt que de dénaturer les processus à la base de la
lecture, ils proposent plutôt que certains processus cognitifs, notamment en lien avec le
traitement temporel, y contribuent.
III
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