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‘imp REPUBLIQUE ALGERIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES SCIENCES DE LA MER ET L’AMENAGEMENT DE LITTORAL ENSSMAL Micropterus salmoides Thème proposé par : Mr BELHASNAT Fait par : SAYAH Aïcha et HAMDI Mohamed 4 ème aquaculture -

Expo Black Bass

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Thème proposé par : Mr BELHASNATFait par : SAYAH Aïcha et HAMDI Mohamed SalimDe 1985 à 2001, l’activité piscicole en Algérie consistait en l’importation de diverses espèces dulçaquicoles : le sandre Sander lucioperca (Percidae), la carpe Cyprinus carpio, la carpe grande bouche Aristichthys nobilis, la carpe argentée Hypophthalmichthys molitrix et la carpe herbivore Ctenopharyngodon idella (Cyprinidae) et leur introduction dans divers plans d’eau et barrages.C’est uniquement dans un but de pêche sportive que le Black-bass à grande bouche (Micropterus salmoides) (uniquement cette espèce, à notre connaissance) a été introduit à plusieurs reprises en Algérie, à l’époque du colonialisme français. Depuis il ne s’est pas réellement développé.

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES SCIENCES DE LA MER ET L’AMENAGEMENT DE LITTORAL

ENSSMAL

Micropterus salmoides

Thème proposé par : Mr BELHASNAT

Fait par : SAYAH Aïcha et HAMDI Mohamed Salim

4ème aquaculture - 2009/2010 -

Page 2: Expo Black Bass

SOMMAIRE

TITRES PAGES

Introduction 1

Chapitre 1 : BIOLOGIE / ECOLOGIE

1-1-Systématique

2

2

1-2- Localisation en Algérie 3

1-3- Description morphologique 3

Anatomie externe 3

Anatomie interne 5

1-4- Préférences écologiques 6

1-5- Croissance 7

1-6- Régime alimentaire 8

1-7- Reproduction 8

Chapitre 2 : ELEVAGE 10

2-1- Introduction 10

2-2- Reproduction 12

En élevage extensif ou semi-intensif 12

La reproduction naturelle 12

La reproduction naturelle aménagée 12

En élevage intensif 13

Reproduction 13

Elevage larvaire et sevrage 14

Pré-grossissement en bassins ou en cages 15

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TITRES PAGES

Le grossissement 15

2-3- traitement et adaptation des géniteurs 16

Traitement sanitaire 16

Adaptation en bassin 16

2-5- hygiène et prévention 16

Conclusion 17

Bibliographie 18

Annexe 20

Page 4: Expo Black Bass

LISTE DES FIGURES

FIGURES PAGESPhoto d’un black-bass ‘Micropterus salmoides’ adulte 4Photo du Black-bass à petite bouche 'Micropterus dolomieu' 4Bouche du black-bass ‘Micropterus salmoides’ 5Anatomie interne du Black-bass 6Eclosion après 96hLarve de 3 jours (72 h après l’éclosion)Larve d’une semaineAlevin de 11 joursAlevin de 17 joursAlevin de 24 jours Pêche à la senneModel de nid artificielAutre model de nid

9910101010111212

Femelle de Black-bass au ventre bien arrondit (période de reproduction)

13

Exemple d'incubateurs verticaux 14Exemple d'incubateurs horizontaux 14Physiologie de la reproduction chez les pissons. Organes et hormones impliquées dans la reproduction des poissons

21

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAUX PAGES

Historique des opérations de peuplement et repeuplement ichtyologiques du Black-bass (alevins ou géniteurs) en Algérie de 1982 à 1985

3

Croissances comparées du black-bass en étang et en eau réchauffée 15Résumé des données biologiques de base sur le Black-bass 20Exemple de régime alimentaire du black-bass 20Table de rationnement utilisée pour le grossissement (en % de biomasse / jour)

20

Page 5: Expo Black Bass

Introduction

De 1985 à 2001, l’activité piscicole en Algérie consistait en l’importation de diverses espèces dulçaquicoles : le sandre Sander lucioperca (Percidae), la carpe Cyprinus carpio, la carpe grande bouche Aristichthys nobilis, la carpe argentée Hypophthalmichthys molitrix et la carpe herbivore Ctenopharyngodon idella (Cyprinidae) et leur introduction dans divers plans d’eau et barrages [17].

Les essais concluants de reproduction artificielle de ces espèces grâce à l’induction de la ponte (utilisation d’extraits hypophysaires de carpe) représentent une solution idéale pour éviter de lourdes et coûteuses opérations d’importations et les risques de transferts d’entités pathogènes.

Le black-bass est un poisson d’eau douce (chaude et/ou tempérée) originaire de la moitié Est du continent nord Américain.

Il a été introduit dans de nombreux pays dès la fin du siècle dernier, et s’est acclimaté maintenant dans de nombreuses régions du globe.

Il est recherché de part le monde pour sa chair excellente, sa capacité d’adaptation à des climats différents, mais surtout à des fins de pêche sportive ; car c’est un poisson carnivore et très vorace. Ce qui fait qu’il lui arrive de mordre, quel que soit l’appât qu’on lui offre.

C’est uniquement dans un but de pêche sportive que le Black-bass à grande bouche (Micropterus salmoides)

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(uniquement cette espèce, à notre connaissance) a été introduit à plusieurs reprises en Algérie, à l’époque du colonialisme français. Depuis il ne s’est pas réellement développé.

Sa chair étant bien plus savoureuse que celle de la carpe, on peut s’étonner de voir que beaucoup d’efforts ont été faits pour introduire et développer cette dernière, en ‘omettant’ le Black-bass.

Chapitre 1   : BIOLOGIE / ECOLOGIE

1-1-Systématique   :

Notre travail concerne uniquement le black-bass à grande bouche, du nom latin Micropterus salmoides (Lacepède, 1802), appelé aussi Achigan à grande bouche, perche noire, perche truitée, perche d’Amérique ou encore perche truitée d’Amérique [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7]. Il existe 7 espèces du genre Micropterus dans le monde : [8]

-M. cataractae

-M. coosae

-M. dolomieu

-M. notius

-M. punctulatus

-M. salmoides

-M. treculii (nous avons préféré ne pas illustrer ces espèces, pour ne pas embrouiller le lecteur ; car celles-ci se ressembles beaucoup)

Le black-bass à petite bouche (Micropterus dolomieu) et celui à grande bouche (Micropterus salmoides) étant les plus connus et les plus répartis dans le monde.

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Présentation de l’espèce étudiée [12] :

Règne AnimaliaEmbranchement ChordésSuper-classe OsteichthyensClasse ActinopyerygiensSous-classe NeopterygiensInfra-classe TeleostéensSuper ordre AcanthoptérygiensOrdre PerciformesSous-ordre PercoidésFamille CentrarchidésGenre MicropterusEspèce M. salmoides (Lacepède, 1802)

1-2- Localisation en Algérie   :

Le Black-bass à grande bouche a été introduit par la France, pour la première fois en Algérie, en 1956 puis en 1970 ; Pour la pratique de la pêche sportive, dans des milieux primitivement sans prédateurs et dont les eaux sont relativement fraîches [13].

Plusieurs opérations de peuplement et de repeuplement ont été effectuées depuis (voir tableau 1), par l’importation d’alevins de l’étranger, ou à partir de ceux issus d’une reproduction naturelle contrôlée :

Tableau 1: Historique des opérations de peuplement et repeuplement ichtyologiques du Black-bass (alevins ou géniteurs) en Algérie de 1982 à 1985 [12]

Lieu de déversement Année WilayaQuantité (individu)

Barrage de Beni Bahdel 1982 Tlemcen 2000

Barrage de Boukhafa 1982 Tizi Ouzou 500

Barrage Meffrough 1985 Tlemcen ?

Barrage Bouhnifia 1985 Mascara ?

Barrage Sarno 1985 Oran ?

Retenue collinaire de Naceria 1985 Boumerdes 30*

* Nombre de géniteurs

1-3- Description morphologique   :

Anatomie externe   :

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Le Black-bass à grande bouche a une forme allongée et aplatie latéralement. Son corps est assez massif avec un dos légèrement bossu et un pédoncule caudal épais (à 17 rayons [14]).

La nageoire dorsale est en deux parties fusionnées, mais presque entièrement séparées. La première est à rayons épineux (10 épines [14]), la seconde à rayons souples (11 à 14 rayons [14]). La nageoire anale est dotée de 3 épines et de 10 à 12 rayons mous [14].

La coloration générale du corps varie du vert brillant à l’olive [2] (vert foncé à noir [3]) avec des reflets argentés et un ventre plus clair [13]. Les flancs ne sont pas marqués de barres verticales comme chez le black-bass à petite bouche mais plutôt d’une large bande noire horizontale qui traverse tout le corps.

Cette bande est très évidente chez les jeunes mais s’estompe parfois chez les adultes. (Figure 1).

Figure 1: Photo d’un black-bass ‘Micropterus salmoides’ adulte [9]

A titre de comparaison, voici ci-dessous une photo du Black-bass à petite bouche (Micropterus dolomieu) :

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Figure 2: Photo du Black-bass à petite bouche 'Micropterus dolomieu'

La tête de M. salmoides porte une grande bouche à mâchoire inférieure proéminente (figure 3).

Figure 3: Bouche du black-bass ‘Micropterus salmoides’

Les yeux sont l’organe sensoriel le plus important chez le black-bass, car il compte avant tout sur la vue, pour appréhender ses proies.

Les narines, quant à elles, ne servent pas à la respiration, mais au sens de l’odorat, qui est environ mille fois plus développé que celui du chien. Ce dernier est à son tour, environ mille fois plus développé que celui de l’être humain [15].

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Il mesure en moyenne, entre 20 et 38 cm de longueur [2], mais peut atteindre une taille plus considérable (80 cm [3]). En France, il peut atteindre une masse de 400 g à 3 ans, 700 g à 4 ans et 1 kg à 5 ans ; en milieu naturel, il atteint couramment 40 à 70 cm et des poids de 2.5 à 3kg [1] (selon [10] il dépasse rarement les 3 à 4 kg). Il semble cependant que les femelles aient une vitesse de croissance supérieure à celle des mâles [10].

Anatomie interne   :

La figure 4 montre les différents organes internes (en couleur) :

Figure 4: Anatomie interne du Black-bass [15]

La colonne vertébrale comprend 30 à 32 vertèbres [14]. Et comme on le voit sur la figure ci-dessus ; il y a de nombreux caecums pyloriques ; caractéristique générale des poissons omnivores, ou plus spécialement carnivores.

1-4- Préférences écologiques   :

Il vit en eaux calmes, chaudes et limpides, souvent près de la surface ; les jeunes individus restent à proximité des zones de végétation [11]. Il s’accommode de l’eau saumâtre et est souvent présent dans les estuaires des grands fleuves [10].

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Exemples du milieu de vie du Black-bass :

Barrage de Béni Bahdel

Il supporte des températures élevées (30°C) [11]. La température optimale étant dans les environs de 27°C, et la température létale est d’environ 36°C [10].

Sa croissance cesse au dessous de 10°C [10]. En étang, il ne se nourrit plus quand la température de l’eau est de 5-7°C, contrairement au brochet et au sandre [11].

Les black-bass sont volontiers grégaires, et il n’est pas rare d’observer des troupes de 8 à 10 poissons. Les gros spécimens sont toutefois peu enclins à vivre en groupe et chassent généralement en solitaire [3].

Lorsque l’automne touche à ça fin et que les eaux se rafraichissent sensiblement, les black-bass vont en profondeur. Ils reviennent chasser entre deux eaux au printemps, et en surface en été.

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Lorsque la chaleur est trop forte, ils recherchent les parties ombragées du plan d’eau ou s’enfoncent de quelques décimètres [3].

Son activité est directement dépendante de la température des eaux. Diurne pendant le printemps et l’automne, elle tend à devenir nocturne pendant les mois les plus chauds de l’été [12].

1-5- Croissance   :

La croissance du Black-bass dépend directement de la richesse trophique du milieu et des conditions thermiques et climatiques [5].

Croissance en milieu naturel :

1 été : 4-6 cm/4 g habituellement, mais 15cm, voire plus si on met à leur disposition des quantités importantes de petits poissons [11] (3-20 g [12]).

2 étés : 12-20 cm/20-100 g [11] (40-120 g [12]).

3 étés : 200 à 600 g [12].

Au cours de la 2eme saison, les jeunes black-bass peuvent être introduits à raison de 10-12 kg/ha avec du poisson fourrage (au moins 50-80 kg/ha de poissons tout venant dont une partie se reproduira sur place) ; la production nette en fin de saison est de l’ordre de 20 kg de black-bass/ha.

1-6- Régime alimentaire   :

La première nourriture est principalement constituée de zooplancton [1]. En grandissant, il devient carnivore opportuniste, se nourrissant de petits poissons, insectes, têtards et grenouilles, vers, crustacés et mollusques [1, 11].

C’est un prédateur naturel du poisson-chat. Certaines observations indiquent qu’il est un plus grand consommateur de petits poissons fourrage que le sandre ou le brochet.

D’après des observations américaines, pendant son 1er été, un jeune Black-bass consomme 10 à 15% de son poids par jour [11].

Il faut savoir aussi que les poissons fourrage ne représentent que 20 à 50% de son régime alimentaire [1].

Ce redoutable prédateur qui chasse le jour, peut présenter un cannibalisme, surtout au stade juvénile [12].

La durée de digestion en poisson fourrage, dure plus de 300 h à 5°C, 37 h à 15°C, 16 h à 20°C, 14 h à 25°C. Il faut noter aussi qu’il ne se nourrit plus

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quand la température de l’eau descend en dessous de 5 à 7°C [11].

1-7- Reproduction   :

Dans les conditions naturelles, de nombreux facteurs (physiques, chimiques, biologiques, sociaux, environnementaux) interviennent pour induire la reproduction des poissons.

Les facteurs de l’environnement ont un rôle primordial, en particulier trois d’entre eux : la température de l’eau, la photopériode et l’alimentation.

Ces stimulis agissent sur l’hypothalamus où se déclenche la sécrétion de Gn-RH, « hormone libérente ». Transportée par voie sanguine, la Gn-RH va agir sur les récepteurs de Gn-RH de cellules gonadotropes de l’adéno-hypophyse. Ces cellules vont produire des hormones gonadotropes (Gn) agissant sur la maturation des gonades mâles et femelles [12] (voir physiologie de la reproduction chez les poissons, en annexe).

La présence de supports de ponte à une profondeur convenant au poisson est indispensable pour les espèces dont les œufs sont adhésifs (comme le black-bass), ainsi que celles de congénères du sexe opposé.

Le Black-bass atteint la maturité sexuelle généralement à l’âge de deux ans [1] (3 à 4 étés pour mâles et femelles [11]) (2 à 5 ans avec 22 cm chez les mâles et 25 cm chez les femelles [5]). Il pond sur un nid situé à faible profondeur (0.3 – 0.8 m [11]) sur un fond dur (graviers [11]) ou sablonneux [3], que le mâle a préparé (dimensions : 0.5 – 0.8 m de diamètre [11]) (30 cm de diamètre environ [1]).

La période de reproduction se situe à la mi-avril, début mai (en Algérie). C'est-à-dire, dès que la température de l’eau est aux environs de 18 – 20°C [11] (16 – 18°C selon [1]). La femelle pond 1/8ème de son poids en œufs, soit quelques 2000 à 3000 œufs [1] (2000 à 10000 œufs selon [11]) que le mâle féconde aussitôt. Il est ensuite chargé de leur surveillance (jusqu’à 3 – 4 semaines). Le diamètre des œufs est de 1.5 à 2 mm [11] de couleur jaune à orange [12].

A l’éclosion dont la durée oscille entre 85 et 105 degrés*jour, l’alevin mesure 2,3 mm et ne commence à s’alimenter qu’au bout de 5 à 6 jours d’âge. La vésicule vitelline est résorbée en 8 – 10 jours. Après 2 à 3 semaines, les alevins quittent le nid et restent en groupe pendant 2 – 3 mois [1].

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Figure 5: larve de 3 jours [12] Figure 6: éclosion après 96h [12]

Figure7: larve d’une semaine [12] Figure8 : alevin de 11 jours [12]

Figure 9: alevin de 17 jours [12] Figure10 : alevin de 24 jours

Chapitre 2   : Elevage

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2-1- Introduction   :

Le black-bass est traditionnellement élevé en étang, de façon extensive, donc nécessitant de grandes surfaces en eau, le plus souvent de 5000 m2 à plusieurs hectares par bassin ou pièce d’eau.

Ces grandes surfaces, la profondeur des étangs, et les eaux souvent troubles (matières en suspension), font que les poissons ne sont pas visibles directement lors d’une simple inspection des bassins de production.

La régularité de production en étang, d’une saison à l’autre, repose sur la disponibilité initiale en alevins…en prenant soin de leur fournir des conditions optimales pour leur développement (milieu riche en zooplancton, grâce à la fertilisation par exemple).

En fonction du volume de production à assurer pour les différentes espèces de poissons (et en fonction des contraintes spécifiques). Le choix se fera entre une production naturelle dans l’étang (avec ses aléas), une production contrôlée (bassin à température requise, présence de supports de ponte) ou une production artificielle en écloserie, avec traitement hormonal des géniteurs. Cette dernière solution est la dernière envisageable pour les espèces qui se reproduisent mal ou pas du tout dans les étangs.

Une écloserie n’est pas nécessairement coûteuse, mais un minimum de soins est nécessaire lors de son montage et pendant les opérations de ponte.

Le mode d’approvisionnement en eau des étangs est varié : l’eau est recueillie par ruissellement des eaux de pluies, drainage des terres agricoles, source, forage, ruisseau ou rivière en fonction des disponibilités.

Rares sont les pièces d’eau dont le pisciculteur maîtrise parfaitement l’alimentation en eau (forte influence des conditions météorologiques).

Dans beaucoup de pays, la récupération du poisson vivant est réalisée par vidange totale de l’étang ou pêche à l’aide de sennes (figure 11) après vidange partielle.

Page 16: Expo Black Bass

Figure 11: Pêche à la senne

Les vidanges ont généralement lieu tous les ans, parfois tous les deux ans, le plus souvent sur une période s’étalant d’octobre à mars : remplissage des étangs facile en hiver et au printemps (précipitations importantes), et température extérieure facilitant techniquement la manipulation et le transport (poissons à jeun) et donc la survie et la qualité du poisson récupéré.

Malheureusement la technique de vidange ne peut être pratiquée en Algérie, car les seuls points d’eau où on peut faire de l’aquaculture continentale, sont des barrages. Donc la récupération des poissons en élevage extensif est cantonnée à la seule pêche au filet, qui est moins efficace que la vidange.

2-2- Reproduction   :

En élevage extensif ou semi-intensif   :

-La reproduction naturelle   :

Dans un étang de 1 à 2 ha chargé de 100 à 150 kg de poissons fourrage tout venant, on introduit environ 7 couples de géniteurs. On peut ainsi espérer avoir en moyenne 80 Kg d’alevins de 3 à 10 g par hectare [1].

-La reproduction naturelle aménagée   : [1]

-Dépôt des substrats de ponte (sable ou graviers) dans des bassins de 1000 à 3000m2 [1] ou dans des petits étangs à bordures sablonneuses, ou pontes en boxes (nids aménagés) de 1 m2 avec fond de gravier, installés en bordure d’un bassin ne présentant pas d’autres sites favorables. Une densité élevée en zooplancton au moment de l’éclosion, puis la présence de petits poissons fourrage sont des facteurs de réussite. [11].

Page 17: Expo Black Bass

Figure 12: model de nid artificiel [19]

Figure 13 : autre model de nid [12]

-On introduit ensuite 10 géniteurs de 250 à 500 g par bassin. Une fois que les alevins ont une taille de 10 à 12 mm, les géniteurs sont pêchés à la ligne. Les bassins sont vidangés au bout de 12 mois quand les alevins mesurent 3 à 4 cm.

Les rendements atteignent 100 kg/ha. Les alevins sont ensuite déversés dans un étang empoissonné. Les densités vont de 500 à 2000 individus par hectare.

En élevage intensif   :

-Reproduction   :

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Page 18: Expo Black Bass

Cette méthode fait appel aux mêmes techniques de ponte sur substrat artificiel. Les femelles et les mâles peuvent recevoir une injection de 4000 à 8000 UI de HCG par kg de poids vif ou 3 mg/kg de glande pituitaire (4500 UI/kg + 1 mg de d’hormone hypophysaire selon [12]), ce qui déclenche la ponte dans les 48 heures si la femelle est parfaitement mature (figure 6).

Figure 14: Femelle de Black-bass au ventre bien arrondit (période de reproduction) [12]

On récolte ensuite les œufs pondus et fécondés pour les installer en incubateurs verticaux (figure 15) jusqu’à leur éclosion (une période de 50 à 65°Cxj à 22°C a été constatée par [12]). Une fois les œufs éclos, les larves sont placées dans des incubateurs horizontaux (figure 16) munis de filtres à sable et de réchauffeurs.

Cette opération dure jusqu’à la résorption de la vésicule vitelline. Pendant cette période, les larves sont nourries de zooplancton.

Ensuite, ces larves sont placées en étang à la densité de 10 à 30 individus par m2 [1].

Page 19: Expo Black Bass

Figure 15: Exemple d'incubateurs verticaux Figure 16: Exemple d'incubateurs horizontaux

Cette méthode est peu pratiquée, car la maturité des ovules dans l’ovaire est très hétérogène et donc le stripping des femelles donne des résultats moyens [1].

-Elevage larvaire et sevrage   : [1]

Les alevins commencent à se nourrir dès qu’ils ont atteint la taille de 6 à 8 mm. Le premier aliment des larves est le zooplancton (rotifères, nauplii de copépodes…)

La taille optimale des alevins pour le sevrage est de 3 à 5 cm. Le sevrage consiste à placer des alevins sains dans des bacs à 25-27°C, à une charge de 4 à 8 kg/m2. Après 24 h d’acclimatation, les alevins sont nourris à un taux journalier de 15 à 20% de leur biomasse, 8 à 12 fois par jour si la distribution est manuelle.

Le sevrage dure entre 7 et 14 jours. Les animaux sont facilement habitués à un aliment sec (voir annexe : tableau 4), flottant ou coulant, et peuvent être mis en étang à une densité de 24000 alevins par hectare. Il faut noter que les contraintes économiques actuelles obligent d’une part à réduire la durée du sevrage, et d’autre part, à sevrer au plus tôt les alevins avec des aliments inertes [1].

Page 20: Expo Black Bass

-Pré-grossissement en bassins ou en cages   : [10]

Il s’agit d’amener les alevins de 5 semaines à une masse moyenne individuelle de 10 – 12 g. Il existe deux systèmes de production :

* en bassins en terre : mise en charge de 20000 à 25000 individus de 1 g à l’hectare, pour obtenir après 100 jours environ, des alevins de 10 – 12 g avec un taux de survie de 70%.

* en cages : le taux de survie peut être supérieur et atteindre 90%.

-Le grossissement   : [1]

C’est la phase ultime du cycle de production, qui peut être prolongée sur plusieurs années. On préconise :

Une bonne gestion de la qualité de l’eau, principalement en terme d’oxygénation, avec aération nocturne plus ou moins durable, de mai à septembre.

Une alimentation quotidienne manuelle, pendant les saisons de forte croissance, au moyen d’aliment flottant de taille adaptée.

Complémentation avec du poisson fourrage en hiver.

Echantillonnage périodique permettant l’ajustement de la ration.

Quand les poissons atteignent la taille de 10 cm, un aliment sec flottant ou coulant est substitué à l’aliment du sevrage. Le taux de nourrissage est progressivement réduit de 15 à 5% de leur biomasse/ jour (voir annexe : tableau 5). L’indice de conversion espéré est alors de 1.3 à 1.5. La croissance observée en étang est plus lente que celle réalisée en eau réchauffée (voir tableau ci-dessous) [1].

Tableau 2: Croissances comparées du black-bass en étang et en eau réchauffée

Croissance comparées du black-bass en étang et en eau réchauffée

Croissance Taux de survieEn étang 5 à 90 g en 150 jr 72%

En eau réchauffée 20 à 135 g en 106 jr 94%

La technique dite de grossissement en eau réchauffée est surtout développée aux Etats-Unis [1].

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2-3- traitement et adaptation des géniteurs   :

Certaines mesures s’imposent lorsqu’on veut capturer des poissons (capture de géniteurs pour reproduction artificielle par exemple) :

Traitement sanitaire   :

Il est très important de traiter les géniteurs à chaque manipulation, dans des bains de vert de malachite à une concentration de 1 ppm. On peut aussi utiliser du bleu de méthylène 1 ppm, pendant environ 5 minutes [12].

En effet, lors des essais de capture des géniteurs, les poissons sont souvent malmenés ou blessés, par exemple par le filet de pêche (perte d’écailles, nageoires abîmées) en plus du stress.

Donc ce traitement est là, afin d’éviter toute affection supplémentaire de nature parasitaire, bactérienne ou autre.

En plus de cela, avant chaque manipulation sur le poisson, on se doit de lui administrer un tranquillisant (généralement le Phénoxyéthanol) à une dose de 0.5 à 1 ml / litre d’eau bien oxygénée et attendre qu’il fasse son effet, c'est-à-dire arrêt des mouvements du poisson [12].

Adaptation en bassin   :

Une fois capturés, les géniteurs sont placés en incubation dans des bassins, afin qu’ils puissent s’adapter à leur nouveau milieu artificiel, et soient en meilleurs conditions pour une meilleure reproduction [12].

Durant cette période, la qualité de l’eau et l’état des géniteurs sont étroitement surveillés.

2-5- hygiène et prévention

Comme la majorité des poissons, le black-bass est sensible à certains parasites, bactéries et virus. Plus spécialement à certaines épidémies comme la NHI (nécrose hématopoïétique infectieuse) et la SHV (septicémie hémorragique virale), dont il peut être victime indirectement, à cause de la contamination d’autres espèces présente dans son milieu de vie.

Mais la principale maladie du black-bass en élevage est l’aeromonose, causée par des Aeromonas sp (bactéries gram négatif), que l’on traite à

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l’aide d’oxytétracycline dans l’alimentation à raison de 60 mg/kg de poisson et par jour, pendant 7 à 10 jours [1].

Conclusion

Les différents écosystèmes aquatiques continentaux dont dispose l’Algérie, sont de plus en plus utilisés pour le développement de la pisciculture et de la pêche continentale.

Plusieurs études ont été réalisées par différentes institutions nationales sur ces hydrosystèmes algériens ; en particulier sur les lacs de réservoirs (barrages) dans le but de connaître leur état écologique et leur potentiel aquacole.

Ainsi plusieurs espèces dulcicoles y ont été introduites (surtout les carpes et tilapias). Malheureusement, le Black-bass n’a fait l’objet d’aucune étude publiée en Algérie (selon [12]). Probablement parce que le Black-bass est connu pour être élevé en étang, parmi d’autres espèces de poissons ; et puisque la pisciculture est encore nouvelle en Algérie, on ne peut se permettre d’introduire un poisson vorace, connu pour avoir causé le déclin de plusieurs populations de poissons dans certaines parties du globe [13].

Il faut aussi considérer le nombre limité de ressources hydriques, et tacher de veiller d’abord à maintenir les espèces introduites, comme la carpe et le tilapia.

Page 23: Expo Black Bass

Bibliographie

[1]=C. BENNETAU et D. CHINZI, 1989. Références aquaculture. Synthèse agricole. P101-104.

[2]= L. BERNATCHEZ et M. GIROUX, 2000. Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’Est du Canada. Edition Broquet. P283-285.

[3]= D. MAGNAN, 1999. Poissons d’eau douce. Editions Artémis. P120-122.

[4]= www.encyclopeche.com

[5]= J. BRUSLÉ et J.P. QUIGNARD, 2001. Biologie des poissons d’eau douce européens. Tec & Doc édition. 625 p.

[6]= P. RIVAILLON, 1948. Quelques essais sur l'alevinage du black-bass et les engrais en pisciculture. P 167-171. Bulletin Français de Pisciculture No 149

[7]= C. GALLOIS, 1932. La perche truitée d'Amérique. Son élevage. P 269-273. Bulletin Français de Pisciculture No 45

[8]= fr.wikipedia.org/wiki/micropterus

[9]= http://filaman.ifm-geomar.de

[10]= http://www.pep.chambagri.fr/aquaculture/html/contenu/pdf/Black-bass_bdef.pdf

[11]= O. Schlumberger, 2002. Mémento de pisciculture d’étang. Edition CEMAGREF, 238p.

[12]= A. BENHADDAD et M.A. GHEZAL, 2007. Premières expérimentations en Algérie sur la reproduction naturelle du Black-bass Micropterus salmoides (Pisces, Percidae), Essai de reproduction du sandre Lucioperca lucioperca (Pices, Percidae). Mémoire d’ingénieur, option environnement littoral. ENSSMAL. 56p.

[13] = C.LÉVÊQUE et M.N.BRUTON, 1994. Biologie et écologie des poissons d’eau douce africains. Editions de l’ORSTOM. P 210, 460.

[14]= http://fishbase.mnhn.fr/Summary/speciesSummary.php?ID=3385&genusname=Micropterus&speciesname=salmoides&lang=French

[15]= http://www.bassfishingandcatching.com/fish-anatomy.html

[16]= http://wwwbibli.vet-nantes.fr/theses/2005/thaon05_53/p1.pdf

[17]= http://www.umc.edu.dz/VersionFrancais/autres%20sites/Revue/Site_ST/IntegralsC23/IntegralC23_9.pdf

[18]= http://www.aprondurhone.fr/resultats_apron/images/stories/ApronPart7/life%20apron%20ii%20-%20besancon%20repro%202006.pdf

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[19]= http://www.kybassfed.com/Conservation/Sportsmans%20Report%2002.pdf#zoom=81&statusbar=0&navpanes=0&messages=0

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Annexe

Tableau 3: Résumé des données biologiques de base sur le Black-bass [16]

Tableau 4: Exemple de régime alimentaire du black-bass [1]

Taille en cm Alimentation

3.5 à 5 Zooplancton et insectes7.5 à 10 Insectes12.5 à 20.5 Aliments artificielsAdulte Vifs et/ou aliments artificiels

Tableau 5: Table de rationnement utilisée pour le grossissement (en % de biomasse / jour) [10]

Température (°C) Masse (g)

< 30 g > 30 g18 2.2 1.621 2.4 2.023 3.0 2.026 3.3 2.229 3.5 2.432 3.9 2.7

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Figure 17 : Physiologie de la reproduction chez les pissons.Organes et hormones impliquées dans la reproduction des poissons [11].