1

Le lieu où je me sensbien avec mon enfantLe lieu où je me sensbien avec mon enfant

EXPOSITION POLAROIDS

LE THÉÂTRE SAINT GERVAIS GENÈVEDU 10 OCTOBRE AU 16 DÉCEMBRE 2017

2 3

ExEMpLE D’UNE SORTIE-pHOTO AU LIGNONpAR STÉpHANIE METzGERLe 19 janvier 2017 je suis allée à la Carambole pour présenter le projet-photo aux femmes qui participent aux cours de français organisés par Camarada.J’ai été accueillie très chaleureusement par leur enseignante, Martine FEDRIZZI. L’explication du projet-photo a été l’opportunité pour les femmes présentes, d’apprendre des nouveaux mots en français.

J’ai expliqué les buts et les objectifs du projet ainsi que sa démarche et ses différentes étapes. Hakima TOUANINA, Amina ALADE et Viviana SERRATE GONZALES se sont montrées intéressées d’y participer et nous avons tout de suite fixé une date pour la sortie-photo. Nous nous sommes donc données rendez-vous le 21

février 2017, à la cafétéria de la Migros au centre commercial du Lignon, et voilà que l’aventure commence !

Nous nous dirigeons vers le Rhône et sur le chemin, notre photographe Léonard Mugny, prend une photo du groupe, devant la Carambole. Viviana a pris une photo des chèvres du Jardin Robinson et nous attendons que l’image apparaisse sur la photo instantanée. La découverte de l’image qui s’insinue timidement et progressivement sur le papier

qUEL EST LE LIEU DE MON qUARTIER Où jE ME SENS BIEN AVEC MON ENfANT ? ExpOSITION pHOTOGRApHIqUE ASSOCIATION AppARTENANCES-GENÈVE DU 10 OCTOBRE AU 16 DÉCEMBRE 2017 VERNISSAGE LE 10 OCTOBRE à 18H Les associations et les services publics sont nombreux à proposer des activités et prodiguer des soins à l’usage des personnes nouvellement arrivées à Genève. Mais comment en avoir connaissance quand on est une jeune mère (ou sur le point de l’être), qu’on a fui son pays, qu’on ne parle pas la langue, bref, que les repères font défaut ?

L’association Appartenances-Genève, qui s’implique pour la promotion de la santé psychique et communautaire des personnes migrantes, a proposé à des femmes, arrivées depuis suffisamment de temps à Genève pour bénéficier d’un réseau solide, de photographier avec un appareil photo polaroïd les lieux qu’elles fréquentent, notamment en compagnie de leurs enfants.

Les recommandations de ces « passeuses d’informations » sont ensuite affichées dans les quartiers, les lieux de vie. L’ensemble de la démarche s’expose aujourd’hui à Saint-Gervais.

AUTOUR DE L’ExpOSITION LUNDI 23 OCTOBRE Dépression périnatale et interculturalité : quel rôle et quel champ de compétence des sages-femmes dans le contexte spécifique de la migration et de l’isolement social ? Table ronde organisée par l’Association Appartenances-Genève. Avec Dany AUBERT-BURRI, Azucena GONZALEZ-GOMEZ et Barbara KAISER (Haute École de santé de Genève), Betty GOGUIKIAN (Université de Genève et Appartenances-Genève).

LUNDI 30 OCTOBRE Regards croisés et stéréotypes : représentations et droits des femmes d’ici et d’ailleurs. Table ronde organisée par l’Association pour la promotion des droits humains (APDH), dans le cadre du projet national Femmes-Tische, qui rassemble autour de la même table des femmes de diverses origines et cultures pour des moments de discussion et de partage privilégiés. Table ronde ouverte à toutes les femmes.

Appartenances-Genève Association à but non lucratif, active dans le domaine des soins psychologiques, le soutien et l’intégration des familles migrantes et des personnes ayant subi des violences collectives. Promeut le développement de l’autonomie et la qualité de vie des populations migrantes.

Informations supplémentaires et inscriptions : mediation@saintgervais.ch

4 5

photo polaroïd, est toujours une joie pleine de curiosité. Déjà avec quelques photos en main, nous nous asseyons au bord du Rhône, pour consacrer un temps à l’écriture.A ce stade, Amina et Hakima ont aussi pris leur photo. L’une s’inspirant du bois, et l’autre, de l’eau. La consigne est d’écrire une phrase ou des mots clés, sous la photo. Nous les encourageons à écrire dans leur langue d’origine, si ainsi elles le souhaitent.

Celles qui le désirent peuvent écrire un petit texte plus exhaustif. L’inspiration pour écrire ces textes, leur vient des émotions et sentiments que ces lieux évoquent en elles. Le lien mère-enfant est au centre de ce projet de même que le lien des femmes entre elles et avec le réseau.

Et nous voici à la fin de notre sortie-photo au Lignon. Ce fut une belle expérience, teintée de partages, découvertes et simplicité !

pRÉVENIR LA DÉpRESSION pÉRINATALEDans différents pays occidentaux, les mères migrantes présentent un risque accru de dévelop- per une dépression du post-partum. Comment comprendre ce phénomène et y remédier?

Beaucoup de femmes migrantes viennent de sociétés dites «traditionnelles» où la grossesse demeure ritualisée: la future mère est protégée, accompagnée et entourée. Une première grossesse est conçue comme un temps initiatique marqué par la transmission par les autres femmes du groupe familial de savoirs ancestraux et d’expériences préparant la femme enceinte aux différentes étapes de la grossesse, de l’accouchement et de la maternité. Par ailleurs, dans toutes les cultures, la naissance de l’enfant s’accompagne de rituels visant à protéger et renforcer l’enfant et à l’inscrire dans une filiation et une affiliation à un groupe social.

Les pratiques culturelles permettent de relier la mère et l’enfant à une trame transgénérationnelle procurant un sentiment primordial de contenance, de sécurité et d’ancrage, qui a un impact profond sur l’état affectif de la femme durant la grossesse et sur le sentiment de compétence maternelle après la naissance de l’enfant.

Avec la migration, l’éloignement du cadre familial et la perte des ressources groupales et culturelles privent la mère de cette protection et de la possibilité d’être accompagnée et soutenue. Les contraintes liées à l’adaptation à un nouvel environnement culturel viennent s’ajouter aux modifications physiologiques et au remaniement psychique inhérent à toute grossesse et maternité.

Le sentiment de solitude est au premier plan chez les mères migrantes qui accouchent souvent seules dans un monde étranger dont elles ne connaissent ni la médecine, ni la langue, ni les codes. La rupture des liens avec leur propre mère – volontaire ou forcée – constitue un facteur de risque qui affecte durablement la relation avec le bébé, et ce dès les premières semaines. Dans ce contexte, le soutien du partenaire, lorsqu’il est présent, prend une importance capitale, alors même qu’il est parfois lui-même débordé par ses émotions ou ses obligations.

De plus, certaines femmes présentent des séquelles psychiques consécutives à des expériences traumatiques, voire à des viols, survenus dans le pays d’origine ou sur le parcours migratoire. Cela peut affecter le déroulement de la grossesse et rendre ces mères émotionnellement fragiles et peu disponibles lors des interactions avec le bébé.

Pourtant, donner naissance à un enfant en situation migratoire constitue, pour les mères, à la fois un défi et un espoir pour l’avenir, une opportunité d’ancrage dans le pays d’accueil, de stabilité voire de réussite du projet migratoire. Il appartient aux intervenants de la périnatalité d’être conscients de ces enjeux et des conditions qui augmentent la vulnérabilité des femmes pendant cette période de vie. Il convient de dépister précocement les situations à risque et d’y répondre par des mesures préventives et culturellement sensibles de soutien et d’insertion sociale des mères durant toute la période périnatale, de la grossesse au post-partum.

Betty GOGUIKIAN RATCLIFF PhD, Université de Genève

Appartenances-Genève.

6 7

COLLABORATION ENTRE AppARTENANCES-GENÈVE ET LA HAUTE ÉCOLE DE SANTÉ DE GENÈVE (HEDS)La filière de formation initiale des sages-femmes de la Haute école de santé collabore depuis de nombreuses années avec les différents partenaires des terrains autour des problématiques de vulnérabilité psychosociale, et plus particulièrement autour de la dépression périnatale (Alliance contre la dépression). Ceci en raison d’une part de l’importante population migrante dans le canton de Genève (41.2 % selon OCSTAT, 2015) et d’autre part en raison de la prévalence des troubles psychiques significativement beaucoup plus élevée chez les mères migrantes que dans la population générale (dépression anténatale 25-42 % vs 12-25 % et dépression postpartum 38-50 % vs 10-15 % respectivement). De ce fait, l’objectif de l’équipe pédagogique est de former des sages-femmes compétentes dans le champ de la multi culturalité, afin de relever les défis de santé actuels.

fEMMES AyANT pARTICIpÉà CAROUGEHatixhe AZIRI, Claudia SOUSA MARQUES, Rosa Maria DE JESUS, Elisângela THIOLY, Heather LOHMAN-JUNOD, Izamilde GOMES-BARBOSA, Maria Jesús CONTRERAS, Yolande MIGAN, Shqipdona MUSLIU, Leyla RABI, Shermine REDZPI, Rosaria SIEGRIST, Tiziana DE SANTIS, Adelina ZEJNULLAHI.

à MEyRINBahar MAVYGOK, Carolyn TAY, Huey-Jen CHANG, Luzia Ridaura JACINTO, Naono JUNKO, Nazret GHEDE, Nicole NOUBIAP, Shazia AFRIN, Svetlana TUAL, Tsaring CHANGMA, Zara KHUMIDOVA.

AU LIGNON Amina ALADE, Hakima TOUANINA, Idil ALI, Madeleine ROUGEMONT, Viviana SERRATE GONZALES.

AUx AVANCHETS Blancanuvias GOMEZ, Evelyn MOLINA, Julia QUINTANAR, Vlora ISUFI.

AUx LIBELLULES Carolina PEREZ, Hamdi INDHAYARE, Nada SAAD, Makoura DOUMBIA, Mayra JIMENEZ, Saïda DURU, Smruti PADHEE, Yuwita SARI.

EN VILLE DE GENÈVEAgustina FOURCADE, Alice VAGHGGINI, Aline POLAT, Leonora ALIU, Asmaa EL MORSHEDI, Elisabeth KRÄUCHI, Fatima ZARZAK, Gülperi KAYA, Gülten KARKUS, Halima MORSLI, Mekka DUMUR, Mitra TAHMASEB, Nanthini JEYASOORIAN, Saliha AZZOUZ, Samira EL FAKIR, Serena CICCONE, Liza EL BADWI, Swetha RAMAGONI, Valbone BEKTESHI, Zelihe SELIMI.

fEMMES DE L’UNIVERSITÉ pOpULAIRE ALBANAISE AyANT pARTICIpÉ EN VILLE DE GENÈVEAlrwda AHMED ALSIDDIK, Dounya OUIROUH, Ellen ABADOO, Emanuela PEIRANI, Esena ALIRAJ, Julia AGUILERA RODRIGUEZ, Lina SAMOUR, Nebiat TEWELD, Olga BUSHMELEVA, Pratima RAI, Samira ALI-SAMI OSMAN, Yasmine EL HADIDY.

Détection précoce des

vulnérabilités psychiques et

sociales

Prise en soin et accompagnement

dans la période périnatale

Orientation et collaboration

avec le réseau inter-professionnel

Créativité Adaptation

Humilité

Réalisation d’une démarche en soins (DDS)

en interculturalité - praticien réflexif

Permet la validation d’un module en fin de formation

FORMATION THÉORIQUE(Cours, ateliers)

• interculturalité• pratiques de maternage• santé mentale• prise en main sages-femmes

(p. ex. CAMSCO des HUG)

• différentes maternités en Suisse en Europe et en pays émergeants

• auprès des sages-femmes indépendantes• analyse de la pratique professionnelle

FORMATION PRATIQUE

(Stage)

Barbara Kaiser, Professeure HES PhD, Responsable filière Sage-femme HEdS, Genève Dany Aubert-Burri, Conseillère aux études et chargée de cours HEdS, Genève Azucena Gonzalez Gomez, Sage-femme, assistante HES HEdS, Genève

8

ibellulesmaison de quartier

des

REMERCIEMENTSNous remercions chaleureusement l’ensemble des femmes qui ont participé au projet ainsi que les institutions et les partenaires qui nous ont aidé à les approcher :

Marko BANDLER, Thierry APOTHÉLOZ, Isabelle LAMM, Cédric SCHÖLL, Joseph MINNITI, Griscia HOCH, Gladys ROD, Esther ALDER, Vanessa DAHAN, Fabrice ROMAN, Pauline COURT, Nathalie LEUENBERGER, Nora BERNARDI, Anaïs LOUTAN, Diane FLOCH, Marie TIGROUDJA, Cédric PAULI, Anne GOEHNER, François BERTHOUD, Isabelle BUISSON, Jessica MIELE, Albana KRASNIQI, Jacques BOESH, Hania CHACOUR, Badia EL KOUTIT, Mylène JAUSLIN, Nadia HUSSAIN, Alba CORREDOIRA, Martine FEDRIZZI, Nicolas VARCHER, Eduardo HERRERA, Valérie BAGATTINI, Angela GALLON, Sandra VAZQUEZ et isabelle MELLOS.

Crédits photo : François Ledermann (photo de couverture), Léonard Mugny (Sortie photo).