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Ezzaddine BOUSSOURA&
Olfa ZERIBI
La Stakeholder Theory permet-elle d’appréhender le concept de RSE ?
Présenté par :Wafa NECHMI et Jamila HENCHIRI
Présentation de l’article
Les auteurs
Ezzedine BOUSSOURA: doctorant en science de gestion UREMO,IHEC.Olfa ZERIBI: maitre de conférence agrée UREMO,IHEC.
La Problématique
A quel point la Stakeholder Theory (SHT) contribut a l’éclairage du concept de RSE ?
Présentation de l’article
La méthodologieC’est un état d’art avec un soubassement théorique tiré des recherches antérieurs.
RéponseVue l’absence d’un fondement théorique pour analyser le concept de RSE,
Les auteurs se sont basés sur la « Stakeholder Theory »(SHT) pour le cerner.
c’est un débat qui a été conçu par des travaux précédents d’où l’auteur nous propose une démarche permettant de conceptualiser la RSE orientée SHT.
.
RSE ?
La revue de la littérature montre plusieurs définitions, modèles et approches de
la RSE, ce qui traduit la complexité du concept
Les contradictions structurantes liées à la RSE dû en majeure partie à
l’absence d’un fondement théorique capable de fournir un cadre
d’analyse approprié pour cerner le concept.
La responsabilité sociale selon Gilford La responsabilité individuelle des décideurs en fonction de leur
conscience. Répondre de façon équilibrée aux attentes des différentes parties prenantes; Un engagement clair: une responsabilité explicite qui se traduit par des
pratiques cohérentes (déclaration-politique-décisions-pratiques-interactions);
La définition de la Commission européenne de la RSE est la suivante :
« Un concept qui désigne l'intégration volontaire par les
entreprises de préoccupations sociales et environnementales
à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs
parties prenantes. » un concept selon lequel les entreprises intègrent les
problèmes sociaux et environnementaux dans leurs opérations commerciales, et dans leur interaction volontaire avec les parties intéressées .
SHT : ORIGINE ET APPROCHES
La notion de SH date depuis les années 30 et 40, mais c’est a Freeman qu’on attribue la paternité du concept.
La SH est un engagement constant qui vise à la durabilité des relations entre l’entreprise et ses parties prenantes fondée sur la réciprocité et
l’harmonie. Freeman(1984) la définit comme tout individu ou tout groupe pouvant influencer ou être influencer lui-même par l’activité organisationnelle.
Les auteurs ne se sont pas mis d’accord sur l’origine exacte de la SHT puisqu’ils sont difficile voire impossible à identifier.
Cependant c’est Freeman (1984) qui a approfondis ce concept et qui a développer plusieurs approches pour définir la SH vu son caractère ambigu.
Les approches en matière SHT
Approche Auteurs Définition
indispensable à la survie de l’entreprise
Freeman et Reed
(1983, p91)
« groupe ou individu dont l’entreprise dépend pour assurer sa survie »
Rhenman et Stymne (1965)
« groupe qui dépend de l’entreprise pour réaliser ses buts propres et dont cette dernière dépend pour assurer son existence »
affecté ou affectant
l’activité de l’entreprise
Freeman (1984, p. 46) « individu ou groupe d’individus qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels »
Charreaux et Desbrières (1998, p.58)
« agents dont l’utilité est affectée par les décisions de la firme »
disposant d’un droit sur
l’entreprise
Hill et Jones (1992, p. 133)
« les participants possédant un droit légitime sur l’entreprise »
Evan et Freeman
(1993, p. 392)
« groupes qui ont un intérêt ou un droit sur l’entreprise »
doté d’attributs Mitchell, Agle et Wood (1997)
« possèdent au moins un de ces trois attributs : le pouvoir, la légitimité et l’urgence »
LES DIFFÉRENTES PERSPECTIVES DE LA SHT
Donaldson et Preston (1995) ont classé les approches de la SHT en trois courants :
Le courant descriptif : Brenner et Cochran (1991) sont les premiers à
adopter cette perspective.
La SHT décrit, et parfois explique, les différentes formes d’interaction entre
l’entreprise et ses diverses SH. C’est l’influence de ses derniers sur la prise de
décision, ainsi que sur le comportement organisationnel.
Le courant instrumentaliste: il existe une relation entre les pratiques de
gestion des stakeholders et les rentabilité de l’entreprise. Cette approche se
base sur des recherches empiriques.
Le courant normatif: ce courant est inspiré d’un fondement philosophiqueayant pour but d’établir des normes et des références pour justifier l’interactionentre les deux concepts . Il présente les obligations morales de l’entreprise visà-vis de ses SH.
L’intégration de ces trois approches présente l’avantage de présenterl’orientation actuelle des chercheurs dans leurs travaux sur la relation entrel’entreprise et ses SH.
Ces approches sont complémentaires , leur intégration dépasse les visions réductionniste
LES CATÉGORIES DES SH
distinction selon l’appartenance a l’organisation
Les SH internes : ceux qui appartiennent à l’intérieur de la frontière organisationnelle, tels que : les employés, les actionnaires, etc.. Les SH externes : ceux qui sont en dehors de cette frontière tels les
fournisseurs, les clients, la communauté, etc..
distinction selon la proximité de l’activité Ceux qui sont prés de l’entreprise et qui suivent de près son activité tels les
employés, les fournisseurs, les actionnaires etc.ceux qui sont plus ou moins loin mais influencent indirectement son
activité tels les médias,l’Etat, etc..
Distinction selon Clarkson (1995) SH primaires : sont de premier rang, ceux qui l’entreprise ne peut se passersans remettre en cause son fonctionnement ou sa survie tels que les salariés, clients, actionnaires et fournisseurs SH secondaires : de second rang ne sont pas indispensables pour le fonctionnement ou la survie de l’entreprise exp les pouvoirs publics, les médias, les associations, les institutions, la collectivité territoriale etc.
Distinction selon Damak et Pesqueux (2003) les parties prenantes institutionnelles : qui sont liées aux lois, réglementations, entités inter-organisationnelles, organisations professionnelles propres à une industrie les parties prenantes économiques : les acteurs opérant sur les marchés de l’entreprise concernée
les parties prenantes éthiques : qui émanent des organismes despressions éthiques et politiques.
Distinction selon Mitchell et al. (1997) La vision étroite : se base sur sur l’hypothèse de ressources limitées
(le temps, l’attention et la patience des managers de faire face aux contraintes
externes). La vision large : l’entreprise peut affecter ou serait affectée par
n’importe quel acteur
Comment identifier les parties prenantes pertinentes pour une entreprise ?
CRITÈRES D’IDENTIFICATION DES SH
1. Le pouvoir : la capacité d'exercer sa volonté au-delà de celle des autres.
2. La légitimité : les actions construit de valeurs, de normes, de croyances…
3. L’urgence : le degré de priorité des demandes des SH, c’est les délais acceptables pour la réponse des dirigeants.
SHT RSE
Vu les contradictions, les divergences de conceptions qui sont dus à
l’absence d’un fondement théorique capable de justifier la multiplicité des
dimensions de la RSE, l’utilisation de la SHT comme nouvelle piste
d’investigation va remédier à ce problème.
« La notion de SH permet ainsi de « personnaliser » la RSE en délimitant les
groupes ou les acteurs vis-à-vis desquels l’entreprise devrait être responsable » (Carroll, 1991).
LES ANOMALIES CONCEPTUELLES ET OPERATIONNELLES
Vue les différentes définitions, modèles et approches de la RSE, un regard critique sur leurs limites conceptuelles et opérationnelles nous parait évident.
Plusieurs anomalies conceptuelles et notamment méthodologiques entourent
les tentatives de développement des mesures de la RSE.
Les différentes évolution théorique de la notion RSE a donné lieu à des
Conceptualisations divergentes voire contradictoires, même les tentative
d’opérationnalisation se révèle peu homogènes ou du moins difficile à
agréger.
L’absence de consensus théorique sur une définition nous amène a se poser la question suivante : qu’est ce qu’il faut mesurer ?
L’ANALYSEDE CONTENU
DES RAPPORTSANNUELS
mobilisées dans les travaux de comptabilité s’efforçant de mesurer la dimension sociale du discours, le plus souvent dans le but d’en expliquer les déterminants (Igalens et Gond, 2003) .
LES INDICESPRESCRITS
PAR DESORGANISMES
PRIVES OUPUBLICS
Les indices depollution
L’indicateurs les plus utilisés est le « Toxic Release Inventory » (TRI). Le TRI ou l'Inventaire des rejets toxiques, mesure le taux de libération des déchets toxiques dans la terre, l’air ou l’eau
Les indicateurs
de réputation
Les deux mesures les plus utilisées sont l’indicateur de réputation de Moskowitz (1972 cité par Griffin et Mahon, 1997) et l’indicateur du magazine « Fortune » qui est une base de données qui fournit annuellement un classement1 des dix meilleures firmes appartenant à la même industrie.
produits par les
organismes denotation
Elle renvoie aux données produites par des agences spécialisées dans l’évaluation du comportement socialement responsable de l’entreprise tel que le KLD.
degénérosité
Ces mesures portent sur la contribution ou les donations qu’accordent les entreprises aux charités
LES MESURES PERCEPTUELL
ES ISSUESD’ENQUETES
PARQUESTIONNAI
RE
Ces mesures se proposent d’opérationnaliser directement les quatre dimensions du modèle de Carroll (1979) en générant des items inhérents à chaque dimension.
Les différents modes de mesure de la RSE
Ces mesures soulèvent souvent des interrogations quant à leur pertinence ainsi qu’à leur fiabilité.
D’où l’apparition d’anomalies conceptuelles,
opérationnelles et notamment méthodologiques
entourent les tentatives de développement de mesures
de la RSE.
“No Theory, No CSP” comme remise en cause majeure
La plupart des mesures souffrent d’une absence claire de
soubassements théoriques susceptible de fonder la mesure
préconisée. Les chercheurs se contentent souvent de proposer des
modèles sans préciser la logique qui la sous-tend, raison pour
laquelle ces modèles
Exp : l’indice KLD regroupe plusieurs items en même temps sans
Justification adaptée (des aspects sociaux de l’entreprise, d’autres
se rattachent au respect de l’environnement…)
Mitnick (1993) énonce « que les champs de recherche et les
modèles conçus manquent de logique pertinente capable de
justifier les dimensions composant la RSE ».
«l’absence d’une théorie de base qui lui donne de la légitimité » (Carroll,1994 ; Rowley et Berman, 2000). Carroll 1994).
En fait utiliser le terme « social » est très vague, pour cela caroll
(1991) introduit la notion de SH comme remède à l’insuffisance
opérationnelle du concept (permet ainsi de « personnaliser » la RSE en
délimitant les groupes).
Les difficultés relatifs à l’opérationnalisation du concept
1- Les caractéristiques unidimensionnelles de la mesure: Une revue des travaux empiriques montre que certaines mesures de RSE
sont de nature unidimensionnelle voire de simple indice de responsabilité
sociétale.
Plusieurs auteurs prévoient que le construit est bien multidimensionnel
Carroll (2000) affirme que les mesures utilisé pour la RSE relève d’une vision
réductrice de la portée réelle du concept Problème de porter des comparaisons entre les mesures puisque les inputs
varies d’une à l’autre.
Comment pourrait-on juger la fiabilité d’une mesure contre une autre ?
2-L’intégration de multiples dimensions:Plusieurs recherches ont tendance à élaborer une seule mesure a partir de
plusieurs composantes ou dimensions. Ceci suscite des questionnements quant
à la signification de cette mesure unique : que représente-t-elle ?
Généralement on associe le résultat a la performance financière.
3- Les questionnements liés aux méthodologies adoptées :
Le problème réside dans le fait d’adopter l’approche statistique pour appuyer la
mesure qui est elle-même pose problème.
Donc le fait d’adopter une mesure unique sans le prouver statistiquement est
méthodologiquement non valide.
SHT ET RSE, QUELLE CONVERGENCE
La convergence entre la SHT et le RSE Pourrais elle remédier a ce problème ?
L’auteur invite donc à approcher le concept de RSE sous une Stakeholder
Basedperspective et d’essayer de déceler les stratégies de réponse de
l’entreprise aux exigences de chacun des SH.
l’interaction entreprise/SH est une composante capitale dans toute démarche
RSE.
Les auteurs énonce que l’émergence d’une conception adéquate de la RSE ne
Peut se faire que sous une perspective fondée sur la SHT. Cette théorie permet
de délimiter le champ d’intervention de l’entreprise responsable (« to whom
should the firm be responsible ? » Freeman (1984))
Les SH disposent de 3 rôles :
1- Les SH revendiquent, explicitement ou implicitement, leurs exigences
en matière de performance de l’entreprise.
2. Les SH testent l’effet du comportement de l’entreprise (en réponse à
leurs exigences) puisqu’ils sont directement affectés par ce comportement.
3. Les SH évaluent la façon avec laquelle l’entreprise a répondu à leurs
revendications.
Donc une mesure ne peut être valide que si elle ne prend pas en considération le pouvoir des SH.
SHT
Convergence a posteriori
RSE
Droit des sociétés
Droit des sociétés Renforcement par
une intégration de l’éthique dans la loi
sous forme de sanction
L’entreprise doit sélectionner les SH envers lesquelles elle sera responsable.
Cette sélection se base sur 2 critères :
- le critère de légitimité de revendiquer ses droits-le critère de pouvoir dont dispose la partie concernée
Une fois la sélection est faite , l’entreprise doit spécifier la nature de
responsabilité (économique, légale, éthique ou philanthropique) envers
chaque partie.
Davenport (2000) souligne que les résultats ambigus du construit RSE
auxquels sont parvenues les recherches proviennent essentiellement de
l’absence d’un cadre conceptuel alliant RSE et SHT.
LA DEMARCHE DE CONCEPTUALISATION DE LA RSE
FONDEE SUR LA SHT
Il est possible de créer une démarche de conceptualisation de la RSE orientée
SH à travers 4 étapes :
1ère étape : Cerner les normes et les valeurs organisationnelles :
Il s’agit d’identifier les valeurs et des normes organisationnelles qui sont
étroitement liées aux spécificités culturelles et contextuelles de l’entreprise tels
la culture d’entreprise, le pays d’origine, les croyances des dirigeants, etc..
2ème étape : Identifier les SH :
Il est nécessaire de reconnaître tous les besoins et les exigences des
SH pour parvenir à mieux les cerner. La légitimité d’un SH dépend du droit
qu’il dispose dans l’entreprise.
3ème étape : Relever les problèmes soulevés par les SH :
relever les problèmes qu’ils soulèvent. Ceci se fait sur la base de consultation
des SH ou des majeurs acteurs en relation directe avec ces derniers.
Cette étape permet de prévoir pour chacun des SH les différentes actions jugées
comme socialement responsables.
4ème étape : Faire émerger la conceptualisation de la RSE :
Les 3 premiers étapes amènent vers la conceptualisation de la RSE qui met en
avant les intérêts des SH.
Cette étape définie deux aspects :
- Les motivations qui viennent soutenir l’engagement envers la RSE.
- Les préoccupations des SH perçues être prioritaires pour l’organisation.
Cette démarche résulte d’une approche déconstruction / reconstruction.
déconstruire, dans un premier temps, le concept à travers le passage en
revue des ses différentes lacunes conceptuelles et opérationnelles. Dans un
deuxième temps, reconstruire le concept à partir d’éléments issues de
la SHT.
Une telle démarche ne représente pas une configuration « universelle » applicable à n’importe quel type d’organisation ca dépond du pays d’origine, du secteur d’activité ou de la taille, voire de la culture d’entreprise, etc..