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 laplumedys.blog4ever.com http://laplum edys.blog4ever.c om/bl og/lire-artic le-71436-1676539- les_fantomes___caracterisation_filmique__1_.html  FANTOMES : RING Un essai d'étude filmique: caracté risat ion des personnages & construction d'un récit horrifique Caractérisations physiques du personnage fantôme... INTRODUCTION En complément de mon (fabuleux et extr aordinaire !) article sur les fantômes que je vous ai concocté en essayant de vous donner un exempl e de mise en trav ail d 'écriture (Cli quez sur : Boouuhhh ! Fantômes ! un exemple de "mise en travail" ), il m'a paru opportun d'introduire en parallèle, une ébauche d'étude filmique concernant le même type de personnage, en m'attachant à quelques films qui, pour moi, repr ésentent une recherche originale et réussie de caractéri sation des fantômes tout en renouv elant le genre. J'ai déjà i nsisté sur la v aleur de l'image et sur son impact dans la manière que nou s avons d'écrire et dans la manière désormais que nou s avons de décrypter, à trav ers nos lectu res, les personn ages mai s aussi les resso rts de la dramaturgie. Si les films s'i nspirent sou ven t de ré cits co uch és sur le papi er, on aurait tort de nier l'impact de cette nou vel le vision de l'imagi naire et de la fi ction, donn ée p ar le ciném a, quand n ous nous attachons à transcrire en mots ce que nous avons dans la tête. C'est que, dans notre tête, notre relation au monde a considérablement chan gé à trav ers les médias, la pellicule, la photographie... En quelqu e so rte, c'est un ju ste retour des choses : une coopérati on écrit-image et i mage-écrit q ui, malgré quelqu es adaptations littéraires proches du navet, est absolument incontournable qu'on le veuille ou non. Je reprends donc nos fantômes bien-aimés comme exemple, puisque maintenant, vous en savez beaucoup plus sur eux (n'hésitez pas à vous rafraîchir la mémoire en relisant mon premier (fabuleux et extr aordinaire !) a rticle les concerna nt. En même temps, j'en profite pour vous donn er quelques ficelles concernant les rouages de mise sous tension du spectateur, rouages qui trouvent leurs correspondants dans les techniques d'écriture... Vous allez voir et décrypter les ressources insoupçonnées de l'écriture filmique. Je vous engage à une réflexion personnelle sur votre manière d'écrire et comment vous pourriez adapter votre style et votre construction du récit quant à obtenir de tels résultats sur vos lecteurs... RING Versi on japon aise , hein.. .

Fantastique Fantôme 2

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Conseils pour écrire du fantastique

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  • laplumedys.blog4ever.com http://laplumedys.blog4ever.com/blog/lire-article-71436-1676539-les_fantomes___caracterisation_filmique__1_.html

    FANTOMES : RINGUn essai d'tude filmique:

    caractrisation des personnages &construction d'un rcit horrifique

    Caractrisations physiques du personnagefantme...

    INTRODUCTIONEn complment de mon (fabuleux etextraordinaire !) article sur les fantmes que jevous ai concoct en essayant de vous donner unexemple de mise en travail d'criture (Cliquez sur: Boouuhhh ! Fantmes ! un exemple de "mise entravail"), il m'a paru opportun d'introduire enparallle, une bauche d'tude filmiqueconcernant le mme type de personnage, enm'attachant quelques films qui, pour moi,reprsentent une recherche originale et russiede caractrisation des fantmes tout enrenouvelant le genre.J'ai dj insist sur la valeur de l'image et sur sonimpact dans la manire que nous avons d'crire et dans la manire dsormais que nous avons dedcrypter, travers nos lectures, les personnages mais aussi les ressorts de la dramaturgie. Si lesfilms s'inspirent souvent de rcits couchs sur le papier, on aurait tort de nier l'impact de cette nouvellevision de l'imaginaire et de la fiction, donne par le cinma, quand nous nous attachons transcrire enmots ce que nous avons dans la tte. C'est que, dans notre tte, notre relation au monde aconsidrablement chang travers les mdias, la pellicule, la photographie... En quelque sorte, c'estun juste retour des choses : une coopration crit-image et image-crit qui, malgr quelquesadaptations littraires proches du navet, est absolument incontournable qu'on le veuille ou non.Je reprends donc nos fantmes bien-aims comme exemple, puisque maintenant, vous en savezbeaucoup plus sur eux (n'hsitez pas vous rafrachir la mmoire en relisant mon premier (fabuleux etextraordinaire !) article les concernant. En mme temps, j'en profite pour vous donner quelques ficellesconcernant les rouages de mise sous tension du spectateur, rouages qui trouvent leurs correspondantsdans les techniques d'criture...Vous allez voir et dcrypter les ressources insouponnes de l'criture filmique. Je vous engage unerflexion personnelle sur votre manire d'crire et comment vous pourriez adapter votre style et votreconstruction du rcit quant obtenir de tels rsultats sur vos lecteurs...RINGVersion japonaise, hein...

  • 1998, de Hideo Nakata - Scnario de Hiroshi Takahashi d'aprs le livre de Koji Suzuki "Ring". Il s'agiten effet d'une adaptation littraire. Le bouquin est paru aux ditions Fleuve Noir (en format poche, c'estmoins cher...)

    Version littraire primitive...CINEMA JAPONAIS, SCHIZOPHRENIE,TRADITION & PARANOIA TECHNOLOGIQUE....Je ne vais pas faire une analyse "sociologique" ducinma japonais bien que cela soit extrmementinstructif quant la comprhension d'une socit lafois hritire d'une lourde tradition transcende danstous les domaines : culture, rapports sociaux,inconscient collectif, etc. et porte en mme temps auxavances technologiques les plus novatrices de notrepoque contemporaine.Cet aspect schizophrnique du film et du livre a tsoulign par des spcialistes du genre bien plussavants que moi en ce domaine. Ce qu'il faut noter, enrevanche, pour nous, c'est que Ring a su renouveler ungenre cul comme celui des fantmes en alliant tout la fois la caractrisation habituelle des revenants dans le film fantastique et des lments de notremodernit comme la vido, lment de propagation de la maldiction du fantme comme se propageun virus, crant le cercle dont personne ne sortira vivant.Dans un prcdent (fabuleux et extraordinaire !) article concernant l'ide que chaque objet peut devenirsupport d'une indicible terreur (Cliquez sur : Terreur en ligne ! ), je vous avais dj branch sur lescoups de tlphone intempestifs et malveillants... Voyez ici, dans Ring, combien le relai estpertinemment pris par la tlvision. Cela aurait pu tre aussi d'autres nouveauts technologiquescomme les rseaux internet.... D'ailleurs d'autres scnaristes ne s'en sont pas privs... J'y reviendraidans la fiche technique ci-dessous.SYNOPSISPour ceux qui auraient commis l'erreur impardonable de ne pas avoir vu ce film (version japonaisehein, quoi que la version amricaine n'est pas mal non plus mais bon, cette dernire est beaucoup plusformate, moins dpaysante tellement nous sommes gavs de culture amricaine...), je rappelle trsbrivement l'ide de dpart mais comme je suis maligne, je vous donne le texte de la quatrime decouverture du livre, cela vous donnera peut-tre envie de lire aussi le bouquin :"Ceux qui regardent ces images sont condamns mourir dans une semaine, exactement lamme heure..."Kazayuki Asakawa dglutit, les yeux rivs sur l'cran de tlvision. Au fond de lui-mme, il sait quec'est vrai, que ce n'est ni une plaisanterie, ni une menace en l'air.Il sait que les quatre adolescents, dont sa propre nice, qui ont regard ensemble la cassette vidoavant lui sont morts. Juste au mme moment.S'il veut survivre, il lui faut comrpendre d'o vient cette cassette, le sens de ces imagesnigmatiques et inquitantes, de cette maldiction absurde.

  • Et il ne lui reste plus que sept jours. Mme moins de sept jours !Et pas la moindre piste..."FICHE TECHNIQUE SUR LA DRAMATURGIE DE RINGCette fiche technique ne prtend pas tre exhaustive. Elle vous permettra en revanche de comprendrecomment vous devez remplir vos fiches techniques concernant la prparation de vos chapitres, de vosscnes, sur la globalit de votre rcit ou sur une scne prcise (allez faire un tour du ct de la section"fiche pratique" de la Plume).La fiche tient compte des techniques mises en oeuvre la fois par le scnariste et par le ralisateurafin d'obtenir un impact motionnel prcis sur le spectateur. N'oubliez jamais que vous crivez pourcommuniquer avec les autres. C'est vous de vous creuser les mninges afin de faire passer votremessage et susciter le plaisir chez le lecteur vous lire par l'intermdiaire des sensations, motionsque vous lui procurerez par votre histoire, vos mots, votre style. Ce n'est pas le lecteur qui doit fournirdes trsors de rflexion pour vous comprendre. Il a dj fait l'effort d'acheter votre prose et de prendrele temps de vous lire. Dans le cas contraire, je vous suggre d'aller soigner votre ego et de vous fairecomprendre par votre psy... (oui, je sais, je vais encore me faire beaucoup d'amis...)1 - Thmes globaux qui sous-tendent l'histoire : vengeance - enqute - survie - fantme - maldictionou malfice - angoisse2 - Caractrisation du personnage fantme : pas besoin d'en faire des tonnes sur le plan des effetsspciaux pour construire l'image d'un fantme dont l'apparation flanque une sacre frousse.Ici, matrialisation d'un fantme vtu d'un suaire blanc (je prcise que la couleur blanche est le symbolede la mort, le noir quant lui est plutt le symbole du mal. Les symboles communment admisaident les spectateurs comme les lecteurs au dcryptage de l'histoire avec un langage verbal,une analyse de la socit et de ses ressorts comprhensibles par tous..)L'angoisse est gnre moins par l'apparition en elle-mme que par les postures destructures ducorps lorsqu'il avance : dans le film, l'actrice se meut avec des techniques de mime finement tudies.On a l'impression que le corps a subi un "dmembrement" lorsqu'il marche. Cette allusion a un corpsaux os briss suscite un profond malaise alliant l'ide de douleur et d'impossibilit physique ourationnelle de marcher normalement de cette faon : le surnaturel s'immisce ici, sans ostentationcependant, dans le rcit... Voyez la finesse du procd et l'conomie de moyens : le personnage nefait que marcher !!!Le fait qu'il ne parle pas, participe galement la tension : c'est une fonction dterminante de notrecondition d'tre vivant que de parler ou tout du moins d'mettre des sons, des cris. L'absence d'un sonorganique relgue le personnage du fantme un tre indfini vivant mais aussi "chose" qui necorrespond aucun repre connu de notre normalit.Une autre ide de gnie est d'avoir associ cette marche de zombie (vous remarquerez que ce seulprocd visant nous faire peur est souvent repris dans les histoires de morts-vivants...) l'absenced'un visage, non pas par un effet spcial mais simplement par cette chevelure noire et longue portedevant, ce qui d'ailleurs, renforce l'ide de destructuration du corps : les cheveux reposenthabituellement sur le dos. La frontire habituelle du corps devant-derrire se brouille... Cette massenoire nous indique aussi qu'il y a galement quelque chose de malveillant transpirant de cet tresurnaturel, outre la douleur qu'il dgage. Ce fantme ainsi caractris rend vidente l'ide qu'il est uneentit particulirement sombre.Certains noteront que cette vision du fantme n'est pas entirement nouvelle. Nous sommes dans la

  • reprsentation ancestrale japonaise des personnages de thtre (un art trs raffin au pays du sak)de tradition No ou Kabuki.3 - Quelques rflexions sur les autres personnages :

    Les lycennes qui regardent la vido malfique sont des personnages jeunes et innocents,choisis pour faire ressortir le fantme antithtique et s'y opposer comme la juxtaposition de lacouleur blanche et noire qui se ravivent mutuellement dans leur prsence simultane.

    Le personnage de Kazayuki, l'oncle d'une des lycennes ayant subi la maldiction, est plusmature, de fait plus crdible et plus solide qu'un teenager pour occuper la fonction dupersonnage de l'enquteur : s'il veut sauver sa peau, il faut qu'il enqute pour comprendre etessayer de trouver la parade. Il est le personnage "fil rouge" du rcit. Pour autant, je ne peux pasdire ici, qu'il est le personnage principal... Ici, la construction du personnage s'apparentera doncau personnage type du dtective dont l'crivain peut s'inspirer directement. Voyez comme vouspouvez vous trouver des repres qui vous aident l'criture et la construction de vospersonnages et histoires...

    La vidocassette n'est pas personnifie proprement parler, mais son rle et sa significationsont tellement dterminants dans l'histoire que je place cet objet malfique au rang depersonnage. Le rle de la TV est sous-entendu bien videmment. La vidocassette est lemessager malfique, le porteur de mort : l'image est votre tueur. Vous remarquerez qu'elle secomporte comme un virus biologique (autre procd bien connu de mise en situationd'angoisse...) et qu'elle sme la mort implacablement avec un sursis de temps (d'incubation...)fixe, soit sept jours...

    4 - Les ressorts de l'angoisse et de la construction du rcit :L'enjeu de dpart : sauver sa peau (thme rcurrent s'il en est...)Premier lment d'angoisse : a priori, on ne peut chapper cette maldiction. La mort au

    final est inluctable.Deuxime lment d'angoisse : la pression temporelle : 7 jours pour s'en sortir. L encore,

    procd trs traditionnel de suspense... Notons que la construction du rcit part de ce constat :ces 7 jours doivent servir enquter pour trouver des rponses et ventuellement une solution.

    Troisime lment d'angoisse : mourir pour une cause peut tre acceptable, mais l il y a uneincomprhension totale de cette menace, mourir mais pourquoi ? Ne pas savoir, ne pascomprendre les sources de nos peurs est pire que tout. De fait, ces peurs sont incontrles, nondiscernes, non identifies et aboutissent la notion de terreur.

  • Le fantme se meut comme une bte, quatre pattes, les ongles arrachs et en sang(pour rappel d'un corps qui a tellement souffert). Il traverse l'cran, vritable sas entre le

    monde surnaturel et le monde rel. Il est l'heure de se trouver confront une terreurpalpable et inluctable..

    La terreur est gnre par une situation banale et quotidienne : visionner la TV ou une vido.Ah ben, cela me rappelle quelque chose a ! Pour ceux qui sont bien sages et qui ont lu monarticle "Terreur en ligne".. Les autres, allez vite le lire sinon je vous flanque des coups de pieds(sinon quoi a sert que la Plume se dcarcasse...) Pour les flemmards irrcuprables, jem'auto-cite (c'est grave docteur ? Cela me fait bizarre...) : "un des procds, crateur de peur etde malaise (...) est le dtournement de la fonction familire d'une chose (qui pourrait devenir"LA" chose) par l'auteur mal intentionn, que nous sommes tous plus ou moins, envers nospersonnages." L'objet bien sr est la vido, le tlviseur aussi, mais que voit-on aussi, hein ?Bon, je vous entends murmurer : "y'a le tlphone"... Ouf, au moins un qui suit... Je m'auto-citeencore (ben oui...) concernant le tlphone : "La sonnerie du tlphone est bien connue commeun lment sonore qui peut tre fort dsagrable, susceptible de nous faire surtauter, tant elledrange le silence, rgle ou drgle, selon le cas, l'espace sonore d'un film ou les chapitresd'un roman..." Voyez qu'ici, le ralisateur Nakata, ne fait que reprendre un procd techniquedsormais bien connu, mais il a l'ide visuelle et sonore d'associer les deux tensions pourl'instant paroxystique (on appelle cela "climax" au cinma) que vit le personnage : l'apparition dufantme sortant de l'cran du tlviseur et le tlphone qui sonne (il met le "paquet" !). En cettefin d'article, pour vous rcompenser de votre assiduit, j'ai trouv un petit extrait vido de Ring,qui est sans doute l'un des plus caractristiques du procd de mise en oeuvre de l'angoisse, etbien sr, vous sursauterez la fameuse sonnerie...

    J'attire encore votre attention sur un dcor particulirement lourd de signification : le puits o a tjete la pauvre enfant. La notion de l'eau, est communment admise comme tant l'environnementhabituel d'esprits et de spectres...Je note aussi pour le film, le refus d'une vritable musique d'accompagnement. Le choix se portesur une bande son o seuls les sons inquitants provenant de technologies inertes comme le bruit debandes passantes sont admis et qui soulignent encore l'atmosphre de terreur de ce chef-d'oeuvre du

  • 7me Art.

    CONCLUSION

    Vous remarquerez donc, que la construction et l'amnagement des diffrents lments nots ci-dessus ont permis un ralisateur particulirement talentueux de mettre en scne une oeuvre dequalit. Pourtant, au fond, il n'a pas invent quelque chose de totalement indit. C'est le travail deconstruction, la recherche de procds gnrant l'motion, la juxtaposition, l'ordonnancement, etc, desfaits et gestes des personnages, la matrise du temps de la narration, le travail affin decaractrisation des personnages qui ont permis un tel rsultat.