25
FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA ETUDE SOCIO ECONOMIQUE DE LA ZONE D’INTERVENTION DE LA FAPAL Février 2012

FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA

ETUDE SOCIO ECONOMIQUE DE LA ZONE

D’INTERVENTION DE LA FAPAL

Février 2012

Page 2: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION

1. Estimer l’étendue, la sévérité et la durée probable des changements dans la

disponibilité de la nourriture (y compris le fonctionnement des marchés), les moyens

de subsistance, l’accès et l’utilisation de la nourriture au niveau des ménages ;

2. Evaluer selon les profils des campagnes agricoles les Disponibilités alimentaires et

fonctionnement des marchés (propre production des ménages, fonctionnement des

marchés, disponibilité des produits sur les marchés ;

3. Moyens de subsistance et principales sources de revenu en proportion des ménages ;

4. Dépenses alimentaires et non alimentaires Répartition des dépenses alimentaires dans

les dépenses totales du ménage, La caractérisation des organisations, en levant les

différentes typologies : les activités économiques en cours, les revenues par activités et

par ménage, les modes de gestion des revenues. Changements dans les dépenses

alimentaires et non alimentaires du ménage : les dépenses alimentaires, Déterminer les

principales denrées consommées dans les zones de l’étude et les modalités

d’utilisation ; De déterminer les tendances de consommation ;

5. Consommation alimentaire et Variation du régime alimentaire des ménages. Identifier

les zones et populations où la sécurité alimentaire a été plus affectée; Cerner les causes

de l’insécurité alimentaire ; Déterminer les capacités des différents groupes de la

population de faire face à l’insécurité alimentaire, Stratégies adoptées pour faire face à

la crise Stratégie d’adaptation

6. Dresser le profil sommaire de la pauvreté : estimation du nombre de ménages touchés

et profils des ménages, tableau des indicateurs de pauvreté :

disponibilité en nourriture et couverture des besoins sur l’année

accès aux services économiques de base

les dépenses des ménages (part des dépenses alimentaires, par des dépenses de

santé, les dépenses annuelles par tête

le Taux de ménages pauvres

la priorité des ménages

Page 3: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

SOMMAIRE

AVANT PROPOS .................................................................................................................................................................. 1

A. PREPARATION ET CONDUITE DE L’ETUDE ........................................................................................................... 4 1. Phase de préparation ............................................................................................................................. 4 2. Méthodologie ......................................................................................................................................... 5

B. PROFIL GENERAL DE LA REGION DE LOUGA ........................................................................................................ 6

1. Population et pauvreté ........................................................................................................................... 6 2. Secteur agricole régional ........................................................................................................................ 6

C. CARACTERISATION SOCIO-ECONOMIQUE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES .................................................... 8

1. Compréhension du concept « ménage rural » et exploitations familiales ............................................. 8 2. Le foncier et les modes de gestion des terres des exploitations familiales ........................................... 9 3. Population active et main-d’œuvre agricole ........................................................................................ 11 4. Le niveau d’équipements ..................................................................................................................... 12

4.1. Les animaux de traits ..................................................................................................................... 12 4.2. Le matériel agricole ....................................................................................................................... 13

5. Revenus des exploitations .................................................................................................................... 13 6. Dépenses de fonctionnement des exploitations .................................................................................. 15 7. Les capacités de production ................................................................................................................. 16

7.1. Superficies ...................................................................................................................................... 16 7.2. La production ................................................................................................................................. 17

8. Consommations et couverture des besoins alimentaires .................................................................... 18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles .................................................................. 19

D. PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS .................................................................................... 20

Page 4: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

1

AVANT-PROPOS

Avec l’élaboration du DOS, la FAPAL s’est résolument engagée dans des perspectives

nouvelles, marquées par une volonté d’introspection devant conduire à une meilleure

appréciation de ses forces et faibles, des réalités socio économiques qui prévalent dans sa

zone d’intervention. La FAPAL a jugé indispensable de se connaitre d’abord pour mieux

articuler son discours au parcours qu’elle s’est fixé pour appuyer les organisations de base et

les exploitations familiales.

Ce souhait d’introspection et d’auto évaluation, met le système FAPAL dans sa globalité au

cœur d’un questionnement simple : « où en sommes nous, et que devons nous faire », « ce que

nous souhaitons, ce que nous n’acceptons pas ». Cette démarche participative est importante

car elle donne une assise populaire et consensuelle à son intervention, chaque frange de la

société se retrouve dans les actions et programmes. La démarche donne du crédit aux

programmes de la FAPAL dans la mesure où elle permet d’avoir une perception plus juste des

réalités, par exemple le point de vue des ménages et leur savoir faire contribuent à mieux

apprécier la couverture des besoins alimentaires et par conséquent elle participe à renforcer

les niveaux de pertinence de la lutte contre l’insécurité alimentaire. Par ailleurs, la démarche

d’auto évaluation, permet aussi à la FAPAL d’enrichir ses projets par des données nouvelles

qui sont d’ordre socio culturel, comme des savoirs faires locaux crédibles, adaptés au

contexte, efficaces, pertinents, durables et à moindre coût.

La présence dans la zone d’un dispositif dense d’encadrement du monde rural constitué par

les services techniques des ministères ayant en charge le développement agricole et rural,

offre aux producteurs des opportunités d’améliorer leurs pratiques techniques et

organisationnelles. En dépit des apports du dispositif d’encadrement régional, la FAPAL juge

que nombre de questions fondamentales à l’émergence économique des EF, ne sont

parfaitement prises en compte. Le monde paysan a évolué et les mutations internes que vivent

les EF justifient la mise en œuvre d’une démarche d’accompagnement plus adaptée et

inclusive. La démarche permet :

(i) de substituer l’encadrement classique généralement dirigé vers des filières, par la

démarche d’accompagner un projet familiale

(ii) de considérer les groupements et associations villageoises, comme des

prolongements naturels des EF, et d’amplifier l’action des EF. Le passage par les

OP permet de porter des enjeux plus globaux comme les questions touchant la

sécurité collective des ménages, l’accès aux facteurs sociaux de base, la gestion

des ressources naturelles, l’approvisionnement en semences et autres intrants etc.

La stratégie d’appui au monde rural doit avoir comme pivot l’EF, qui est le premier niveau

d’organisation, de planification et d’action pour agir et améliorer profondément et

durablement les conditions de vie des populations rurales. L’EF met en jeu des mécanismes

de fonctionnement moins sectoriels, plus globaux, et en tant qu’unité de production son

développement demande un appui plus conséquent en moyens financiers et techniques.

L’appui aux EF dicte une bonne articulation entre les activités de production, la

commercialisation, la transformation des produits agricoles, le financement des activités

agricoles et non agricoles, la gestion des ressources naturelles.

Page 5: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

2

Pour mieux répondre aux exigences qu’impose un encadrement efficace des EF, la FAPAL

s’est dotée d’un dispositif paysan pour améliorer et renforcer le suivi, l’évaluation des

activités des EF. Ce dispositif, n’entre pas en concurrence avec les services techniques

d’encadrement, il vient en appoint. Le dispositif FAPAL est composé par des animateurs, des

assemblées de famille, experts intervenant de manière ad hoc. Chaque élément du dispositif a

une utilité particulière :

(i) Les assemblées de famille ont acquis de l’expérience dans la gestion et

l’organisation, cela grâce aux activités de sensibilisation, d’animation et de

formation. Ces assemblées privilégient de nouvelles pratiques de gestion socio-

économique basées sur la concertation, la transparence et l’implication des jeunes

et des femmes dans la prise de décision sur les questions essentielles touchant la

conduite des projets économiques de la famille ;

(ii) L’animateur constitue un relais important entre la coordination de l’association et

les EF ;

(iii) Les cellules spécialisées ou commissions ad hoc de la coordination entretiennent

avec les EF un processus continu de collecte et de remonté d’informations, après

analyse les conclusions sont renvoyées alimenter les EF ;

(iv) Les compétences extérieures mobilisées dans le cadre de conventions partenariales

liant FAPAL a aux services techniques des ministères (ISRA, ANCAR, etc.), ou

provenant des plate formes comme les CLCOP, et le recours aux services de

consultants et experts sur des questions relevant de politique, de stratégie agricole

ou ayant un caractère pointu.

Page 6: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

3

Les deux premiers éléments (assemblées de familles et animateurs) constituent une sorte

d’observation sur les EF qui facilite la collecte et analyse participative des informations, la

prise de bonnes décisions notamment en ce qui concerne la sélection des micros projets des

EF, l’élaboration de mécanismes de mise en œuvre de ces micros projets. La qualité des

analyses et des prises de décision montre combien le partenariat avec les services des

ministères et le recours aux experts consultants a bonifié l’action de l’association. La FAPAL

se construit progressivement une base de données et d’informations dont la capitalisation et

l’exploitation permettent à l’améliorer l’argumentaire pour dialoguer d’égal à égal avec

l’environnement institutionnel au niveau de la région et au plan national.

La FAPAL commence à avoir une influence sur la stratégie agricole de la région de Louga. Sa

banque de données et d’informations permet orienter les opérations et les services d’appui aux

EF comme les services de formation, d’appui conseille et d’organisation, le service du crédit,

le marché des produits agricoles, l’impact de l’exode et de l’immigration.

Page 7: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

4

A. PREPARATION ET CONDUITE DE L’ETUDE SOCIO ECONOMIQUE

1. Phase de préparation

La présente mission s’inscrit en droite ligne du principe de « se connaitre pour mieux agir »,

elle participe à l’amélioration des capacités de capitalisation des informations et données

collectées par la FAPAL. Les résultats issus des analyses des données et informations sur

l’environnement socio-économique de la zone d’action, vont servir à alimenter un processus

d’élaboration de propositions de programme d’action, avec pour objectifs :

renforcer l’action économique de la FAPAL afin de créer et promouvoir des initiatives

économiques dans un esprit de réduction de la pauvreté, de la sécurité alimentaire, et

de développement durable.

Influencer la politique de développement rurale de la région de Louga, et défendre les

intérêts des paysans,

Innover par un développement organisationnel qui donne des responsivités aux OP

pour améliorer les conditions de vie de leurs membres

La préparation l’étude, a donné lieu à des échanges entre le consultant et l’équipe dirigeante

de la FAPAL, cela aux fins de s’accorder sur les termes de référence et surtout d’harmoniser

les compréhensions sur les résultats attendus. Une première trame de la mission a été élaborée

par les deux parties, il s’en est suivi une série d’échanges pour déboucher sur une version

définitive des TDR et l’organisation des enquêtes.

Comme pour la phase élaboration des TDR, la phase de lancement de l’étude a fait objet

d’échanges utiles entre le consultant et la Coordination de l’association, ceci pour s’accorder

sur l’organisation générale des activités de terrain et le format du Programme d’appui aux EF

qui sera élaboré à partir des conclusions de l’étude. Une fois le format du programme défini,

le consultant à procédé à une mise à niveau des animateurs de la FAPAL sur les objectifs de

l’étude, le contenu du guide d’entretien, ce qui a permis de partager la problématique de

l’étude, et de finaliser la méthodologie (questionnaire, échantillonnage, choix des villages et

des ménages).

Page 8: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

5

2. Méthodologie

Il avait été retenu d’enquêter sur un minimum de 180 EF dans les deux départements de

Louga et Kébémer. Il a été arrêté la taille approximative de l’échantillon des ménages à

enquêter dans chaque village, celui-ci devait être limité à 30% au maximum du nombre des

EF du village. Cette disposition n’a pas été toujours maintenue à cause de la forte variation

dans la structure démographique des villages et il a fallu parfois jumeler des villages du même

voisinage. Sur la base de la liste de l’ensemble des ménages du village détenue par le chef de

village, l’équipe a procédé à un tirage aléatoire pour obtenir l’échantillon requis. Dans

certains cas, une unité d’habitation peut être considérée, de façon erronée, comme un ménage.

Dans ce cas, ces ménages doivent alors être enquêtés de façon séparée.

Le dispositif d’enquête a été instruit sur le contenu du guide d’entretien, le support de

l’enquête, la définition du champ d’application du guide, la constitution des pools

d’enquêteurs et les modalités du test du guide. Cette étape préparatoire a été clôturée par le

test et la mise à jour du guide d’entretien. Finalement il a été retenu d’appliquer l’enquête sur

un échantillon de 150 exploitations familiales tirées d’une population globale de 480

exploitations. Les exploitations enquêtées sont réparties sur 16 villages.

L'objectif du questionnaire "ménage" est de procéder à l’identification et au dénombrement

des ménages des différents villages et de recueillir des informations sur les chefs de ménage

et les autres membres du ménage exerçant une activité agricole ou non. Le questionnaire

comporte cinq modules :

1) Caractérisation du ménage ;

2) Patrimoine et facteurs de production agricole ;

3) Caractérisation de l’activité sur l’exploitation agricole ;

4) Consommation et dépenses ;

5) Trajectoires et projets d’activités.

Pour le traitement des données, le logiciel Census and Survey Processing System (CSPro) a

été utilisé pour la saisie et le Statistical package for social sciences (SPSS) pour le contrôle de

cohérence, l'apurement, la tabulation et la production des tableaux statistiques. Compte tenu

de la lourdeur du questionnaire, il a fallu trouver une solution informatique conviviale, facile

d’utilisation et d’un niveau de fiabilité acceptable pour la saisie des données. C’est ainsi que

le choix a été porté sur le logiciel Census and Survey Processing System (CSPro) qui est une

compilation des logiciels IPMPS (Integrated Microcomputer Processing System) et ISSA

(Integrated System for Survey Analysis). C’est un logiciel qui au-delà de la saisie, permet de

procéder à un contrôle de structure et d’avoir un premier aperçu de la répartition des données

des variables utilisées. Le logiciel Statistical Package for Social Sciences (SPSS) a été utilisé

pour le contrôle de cohérence, l'apurement, la tabulation et la production des tableaux

statistiques. Ce choix a été dicté par plusieurs raisons dont le professionnalisme du logiciel

SPSS largement connu et également sa puissance de calcul et les grandes facilités qu’il offre

dans la production des tableaux statistiques.

Page 9: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

6

B. PROFIL GENERAL DE LA REGION DE LOUGA

1. Population et pauvreté

La population de la région est estimée à 831 309 habitants en 2009 avec un taux

d’accroissement moyen annuel de 2,7%. La région de Louga concentre à peu près 6% de la

population nationale sur un territoire représentant 12% de la superficie du Sénégal soit une

densité moyenne de 33 habitants au kilomètre carré en 2009 avec des disparités entre les

différents départements. Globalement, la répartition de la population par sexe fait ressortir une

légère prédominance des femmes. Le rapport de masculinité est de 95 hommes pour 100

femmes. Cette situation pourrait s’expliquer par la forte mobilité des hommes surtout celle

des jeunes garçons vers d’autres cieux plus cléments. La région de Louga est rurale p Un peu

plus de quatre Lougatois sur cinq (86,3%) résident en zone rurale.

La région de Louga connait à une forte mobilité des populations (nomadisme et transhumance

des peuls, migration internationale).Certaines zones se dépeuplent également au profit de

Darou Mousty et de Touba. Globalement, l’évolution des indicateurs reflète une augmentation

de la pauvreté au cours des cinq dernières années. Le nombre total de ménages au niveau

régional est estimé à 68 730 par l’ESPS en 2005-2006 dont 54 987 en milieu rural et 13 743

en zone urbaine. La proportion de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimée

à 65%. Le département de Louga concentre 42% de la population régionale contre 30% et

28% pour Kébémer et Linguère respectivement. La plus forte densité se rencontre dans le

département avec 67 habitants au km2 Linguère qui occupe 62% de la superficie régionale est

marqué par une densité très faible de 15 habitants au km2, bien inférieure à la moyenne

régionale.

Les dernières estimations fixent la population émigrées à 53000 personnes répartis entre la

Mauritanie voisine (12%), l’Italie (55 %), la France (13 %) et l’Espagne (11 %) pour le

continent européen.

La pauvreté touche 65,6% des ménages de Kébémer et 62,4% dans le département de Louga.

Les proportions de populations pauvres s’élèvent à 71,8% et 63,8% respectivement pour les

départements de Kébémer et Louga. Le milieu rural est plus touché par la pauvreté (67,5%

des ménages et 71% de la population). L’incidence de la pauvreté des ménages en ville est de

55% contre 56,6% pour les individus.

2. Secteur agricole régional

La région est comprise entre les isohyètes 200 et 400 mm. Sur la dernière décénie, les

précipitations sont passées de 310,6 mm à 474,3 mm avec des variations relativement fortes

d’une année à une autre. Sur le plan agro écologique, la région peut être divisée en quatre

zones :

Page 10: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

7

- La zone du vieux bassin arachidier : Elle correspond aux départements de Kébemer

et de Louga, en dehors de la bande maritime des Niayes et au pourtour du lac de

Guiers et d’une partie de la vallée fossile du Ferlo. La culture de l’arachide s’y est

développée au fur et à mesure de la construction du chemin de fer Dakar-Saint-Louis

dans les années 1880 sur les sols diors, peu lessivés et dégradés en surface. Les

systèmes de production sont basés sur la culture du mil souna à cycle court, de

l’arachide, du niébé et de l’élevage de petits ruminants. Avant même les sécheresses

de la fin des années 1960, les populations ont massivement migré vers l’Est et le Sud-

Est dans les régions de Diourbel et de Kaolack attirées par la colonisation arachidière

sous la conduite des marabouts de la confrérie mouride. Les sécheresses citées plus

haut ont accéléré l’exode rural vers les villes, principalement Dakar et vers les pays de

la sous-région et, phénomène nouveau, vers l’Europe.

- La zone des Niayes constitue une mince bande de terre le long de la côte atlantique

(arrondissements de Ndande et Sakal). Les populations installées sur le littoral

combinent des activités de pêche artisanale et de culture maraîchère grâce à la nappe

phréatique qui affleure dans les bas-fonds et les alizés marins qui offrent un

microclimat favorable. Ces cuvettes sont aujourd’hui menacées par l’avancée des

dunes de sable et l’invasion de la nappe phréatique par le biseau salé. Des projets

d’exploitation des sables titanifères de la côte et des projets touristiques sont envisagés

dans cette zone.

- La zone du pourtour du lac de Guiers. Le lac est un défluent du fleuve Sénégal avec

son prolongement, la vallée fossile du Ferlo. Les aménagements hydro-agricoles du

fleuve permettent le développement de l’horticulture dans cette zone qui était

principalement une zone d’agriculture et de pâturages de décrue contrôlée par les

pasteurs peuls. De grandes entreprises horticoles ont commencé à s’installer dans la

zone et constituent une menace pour l’élevage même si elles représentent une source

d’emplois par l’embauche par exemple d’ouvriers agricoles. Le lac constitue aussi la

principale source d’alimentation en eau potable pour la capitale sénégalaise et pour

d’autres villes comme Thiès.

- La zone Sylvo-pastorale correspond principalement au département de Linguère. Elle

est le cœur de l’élevage Sylvo-pastorale pratiquée par les peuls et la cueillette des

fruits sauvages. Sa position permet des transhumances de saison sèche du bétail vers la

vallée du fleuve Sénégal et vers les régions plus au sud. Celles-ci se heurtent de plus

en plus à l’opposition des populations autochtones et à la disparition des terres de

pâturage et des voies de transhumance. Ces évolutions, la faible pluviométrie et les

sécheresses de plus en plus fréquentes fragilisent, sinon mettent en péril l’élevage

pastoral.

Page 11: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

8

La capitale régionale ne joue pas un rôle important en termes de polarisation. La partie ouest

et centre (départements de Louga et de Kébemer) est fortement polarisée par la capitale Dakar

qui se trouve à 203 km au sud et très peu par la ville de Saint-Louis, à 70 km au nord. La

partie Est de la région (département de Linguère) est fortement polarisée par la ville de

Touba, centre religieux de la confrérie mouride, devenue la deuxième ville du pays et qui

connaît une croissance démographique largement supérieure à celle de Dakar (12% contre

4%).

En 2009, la région de Louga concentrait 13,62% des superficies totales emblavées (2.989.609

hectares) dans le pays. Les emblavures, toutes spéculations confondues, sont passées de

307591 hectares en 2008 à 407319 ha pour 2009, soit une augmentation de 99728 ha en

valeur absolue et 32,4% en termes relatifs. Les emblavures pour l’arachide ont connu une plus

grande hausse relative (75%) entre 2008 et 2009. Les superficies réservées à la culture du

Niébé ont baissé de 20%. Pour les céréales (mil et sorgho), les emblavures sont en hausse de

44% par rapport à la précédente campagne. Les moyennes départementales en termes de

superficies cultivées sont pour le département de Louga : 106704 ha en arachide, 30098 ha en

mil 53 081 ha en niébé et 8893 ha en sorgho, pour le département de Kébémer : 48 400 ha en

arachide, 37 697 en mil et 22 447 en niébé.

Pour la campagne 2009, la production globale (arachide, mil, niébé et sorgho) est évaluée à

240804 tonnes contre 160650 tonnes l’année précédente soit une hausse relative de 49,89%.

Sauf le Niébé en régression, les autres spéculations ont connu une augmentation de

production en 2009. La production céréalière (mil et sorgho) a augmenté de 6310 tonnes en

valeur absolue passant de 47902 tonnes en 2008 à 54212 tonnes en 2009 soit 13,2% en terme

relatif. La production arachidière a augmenté de 161% alors que celle de Niébé a chuté de

34,24%.

C. CARACTERISATION SOCIO ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS

FAMILIALES

1. Compréhension du concept « ménage rural » et exploitation familiale

Le secteur agricole et rural reste encore largement dominé par le mode familial d’organisation

de la production. Le ménage rural se définit comme un groupe familial résidant en milieu

rural au sein duquel s’organisent la production agricole et/ou non agricole, la préparation et la

consommation des repas. Traditionnellement, le ménage rural se confond avec le ménage

agricole ; toutefois, on note de plus en plus que la nourriture du ménage rural provient de

moins en moins de la production ou des revenus tirés de l’agriculture au sens large :

production agricole, élevage, pêche et foresterie.

L’unité familiale de production et de consommation ne coïncide pas forcément avec l’unité de

résidence. Historiquement, ce sont des familles larges ou segments de lignages (trois à quatre

générations) qui sont regroupées au sein de la même concession. Les droits fonciers du

groupe sont familiaux et gérés par l’aîné. Celui-ci détient l’autorité sur l’ensemble du groupe

familial et organise la production et l’affectation des biens produits au profit de la famille.

Avec l’augmentation de la taille du groupe, celui-ci doit, à un moment ou à un autre, se

scinder.

Page 12: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

9

En général, c’est le frère puîné qui s’émancipe avec ses frères utérins et leurs épouses et

descendants. Le nouveau groupe ne quitte pas forcément la concession. Il se voit attribuer une

partie des terres du domaine familial suivant ses propres besoins et les disponibilités foncières

et s’organise pour sa production et sa consommation. L’émancipation peut aussi être le

résultat d’un conflit entre l’aîné et un de ses frères.

La différenciation des structures de production dépend donc de plus en plus de trois facteurs

essentiels : la disponibilité foncière, la fragmentation par le jeu des héritages et les rentrées

d’argent de l’extérieur. La notion d'exploitation agricole familiale, correspondant initialement

au concept traditionnel « Terres Travail Capital », évolue de plus en plus en fonction des

opportunités d'emplois extérieurs (dans le pays et hors du pays). Avec les départs d’actifs à la

recherche des revenus complémentaires hors du village, ce concept a évolué vers une

combinaison « Terre Travail Capital et Opportunité d'emplois extérieurs » faisant de ces

unités paysannes des unités d'attache évoluant plus vers des unités de survie ou ménages

ruraux, combinant des activités agricoles comme non agricole pour faire face à la pauvreté

(Faye et alii, 2006 ; Debouvry 2007). Compte tenu des mutations en cours en milieu rural

(exode rural, pauvreté, responsabilisation de plus en plus importante des femmes), le ménage

rural a été retenu comme unité d’observation et d’enquête. En effet, la prise de décision n’est

plus déterminante pour caractériser un ménage, avec un chef seul à décider de la répartition

du travail. Dans certains cas, le fils qui se trouve en migration gère de fait l’organisation

quotidienne du ménage et exerce une influence prépondérante sur les orientations prises, les

performances et la viabilité économique de l’exploitation. La principale caractéristique

retenue est celle du njël (cuisine) en Wolof. Le ménage est défini ici comme une unité de

consommation autonome, organisé autour de ceux qui prennent le repas ensemble.

Habituellement, cette unité est caractérisée par une gestion communautaire de la production,

de la consommation et de l’épargne. Aujourd’hui, chaque membre du ménage, notamment les

femmes et les jeunes, organise leurs activités productives de façon autonome.

2. Le foncier et les modes de gestion des terres dans les exploitations familiales

L’analyse de la question foncière porte sur le potentiel disponible, le mode d’acquissions, les

modalités de répartition selon l’Age, le Sexe et le Ménage.

Le Nord du Bassin arachidier est caractérisé par une densité démographique assez élevée,

laissant supposer une saturation foncière. Il ressort de l’enquête que les exploitations

familiales de la zone d’intervention de FAPAL renferment un potentiel foncier souvent

consistant. La moyenne disponible en superficie tourne autour de 15 ha et le disponible

minimum est de 2 ha, avec un potentiel maximum de 130 ha répartis sur plusieurs sites. De

manière plus générale, il apparait que 75% des exploitations détiennent un potentiel foncier au

plus égal à 15 ha et 1.7% ont au moins 48 ha.

Au plan accès à la terre, les enseignements tirés de l’analyse, renseignent que : le critère lié à

l’âge n’est pas déterminent dans le mode de répartition des terres au sein de la famille, dans

84% des cas la variable âge n’est pas évoquée dans les arbitrages pour l’affectation des terres

de l’exploitation. Il en résulte de cette analyse que pour 16% des exploitations, les terres sont

exclusivement affectées aux adultes, les jeunes ne sont pas pris en compte dans les arbitrages.

Page 13: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

10

Répartition selon l’âge

La Répartition des Terres selon les ménages est un point de vu bien sollicité dans la plus part

des Exploitations (environ 58,7%). Cependant on note que pour 41,3% des exploitations, les

modalités de répartition des terres ne sont pas définies, il n’y a pas apriori d’arbitrage, toute

répartition se fait en fonction des situations factuelles. Ainsi l’affectation de terre à un ménage

donné revêt un aspect de lègue temporel et provisoire. Cette tendance nette et explicite montre

le caractère traditionnel de partage et d’exploitation des terres ainsi que le rôle important que

joue l’héritage dans la répartition des terres.

Répartition des Chefs de Ménages selon le sexe

L’étude de la composition démographique des ménages, indique que les Chefs des

exploitations sont pour l’essentiel de sexe masculin. Les chefs de ménage homme

représentent environ 89% de la population des chefs exploitants contre seulement 9% de

femme. Ces tendances prouvent une fois de plus que les hommes sont les plus concernés dans

la gestion des exploitations familiales.

84%

15%

Aucun Mode de Répartition

Les Personnes Adultes ont plus accés aux Terres cultivables

89%

11%

Homme

Femme

Page 14: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

11

L’analyse descriptive des variables nombre de ménage dans l’exploitation et taille de

l’exploitation renseigne que le nombre moyen d’exploitations par village tourne autour de 20

unités familiales. La taille des EF connait une forte disparité, 72% des exploitations familiales

ont au plus 3 ménages, chez 21.6% la taille moyenne est de 6 ménages, toutefois il faut noter

des cas extrêmes où des EF arrivent à contenir 14 ménages pour un poids démographique

moyen de 70 personnes. Le poids démographique est supérieur à la moyenne régionale, ainsi

7.7% des EF ont une population comprise entre 16 et 30 personnes, tandis que pour 38.7% le

poids démographique est au plus égal à 15 personnes. Ces indicateurs attestent de l’existence

de structures sociales assez hétérogènes si on s’en tient à la seule démographie des EF.

3. Population active et main-d’œuvre agricole

Le recours à une main d’œuvre hors exploitation est une pratique courante dans la zone. Le

manque de matériel agricole et la multiplicité des sites de production en sont les principales

raisons. Ainsi durant toute la campagne et tenant compte des divers sites de production, les

ratios suivants sont observés

- 67,3% voire la plus part des Exploitations utilisent au plus 5 surgas

- 18% des Exploitations utilisent entre 6 et 11 surgas.

- 12% des Exploitations utilisent entre 12 et 17 sourga.

- Environ 2,7% des Exploitations Agricoles utilisent au moins 17 surgas

Page 15: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

12

Cette main d’œuvre extérieure vient en appoint à la main d’ouvre interne à l’exploitation qui

est tout aussi consistante. Ainsi, il est apparu que :

- 84,7 % voire la plus part des Exploitations utilisent au plus 7 personnes

- 11,3 % des Exploitations utilisent entre 8 et 10 personnes

- 2,7 % des Exploitations utilisent entre 11 et 13 personnes

- Environ 1,3 % des Exploitations Agricoles utilisent au moins 14 personnes

L’un des principaux enseignements à tirer, est la propension à palier au déficit d’équipements

par l’augmentation du travail physique.

4. Le niveau d’équipements

4.1. Les animaux de traits

De manière générale, toutes les exploitations pratiquent un type d’élevage soit pour la

consommation soit pour’ les besoins des travaux agricoles. Il apparait que la pratique

associant ces deux types d’élevage est présente dans 55.3% des exploitations, par contre on

constate une large présence des animaux de trait, 44.7% des exploitations ne disposent que

d’animaux de trait. Malgré la rigueur des conditions qui prévalent , les difficultés d’accès aux

aliments et à l’eau pour abreuver le bétail, il y a lieu de noter que celui-ci est bien entretenu,

les conditions d’élevage sont jugées satisfaisantes. Pour 45 % des exploitations la qualité de

l’entretien du bétail est jugée bonne, dans 35% des cas l’entretien reste encore acceptable, et

pour 15 % des situations les conditions d’élevage sont mauvaises à cause des difficultés

d’accès à l’alimentation et surtout aux soins vétérinaires. Ceci atteste que malgré le caractère

traditionnel de la pratique d’élevage, le bétail bénéficie encore de conditions favorables.

Page 16: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

13

4.2. Le matériel agricole

La présence d’une large gamme de matériels traditionnels reste très dominante dans la quasi-

totalité des exploitations familiales. Le matériel tel que le semoir, la souleveuse et la houe est

présent dans 55% des exploitations, le sous équipement (parlant du nombre d’unités)

concerne 44% des EF ne disposant que du semoir, de la houe ou de la souleveuse.

Le nombre d’unités de matériels disponibles au sein des exploitations, ne doit aucunement

occulter le caractère obsolète de celui-ci, lié son l’âge, à son degré d’amortissement et la sa

qualité résiduelle. En règle générale, le matériel disponible est d’âge avancé, et il ne doit sa

survie que grâce à sa maintenance et sa réhabilitation continue après chaque campagne

agricole. Il ressort que 44.7% des exploitations disposent d’un matériel ayant plus de 10 ans

d’âge, 51% ont un matériel d’âge inférieur à 10 ans, et seulement 4.3% des exploitations

disposent de matériel ayant au plus 5 ans.

Le parc de matériel au sein des exploitations, de par sa taille et son âge, reste très en deçà des

besoins critiques. Pour palier à cette situation, les populations ont la propension de recourir à

un fort volume en main d’œuvre provenant de l’extérieur de l’exploitation, qui vient alors en

appoint à la main d’œuvre familiale interne

5. Revenus des exploitations

La revue des revenus des exploitations est faite à partir des analyses des recettes totales

annuelles générées par toutes les activités, en particulier les recettes générées par l’activité

agricole et les transferts des immigrés.

Les revenus annuels globaux moyens engrangés par exploitation peuvent atteindre 5.303.002

francs CFA. L’analyse statistique montre une grande disparité de revenu entre les

exploitations familiales, en effet 50% des exploitations ont au plus 3.165.500 francs CFA de

revenu par an ; cette même analyse permet de constater que 25% des exploitations se

retrouvent au plus avec 2.075.000 francs CFA par an, et les 25% autres ont des revenus

compris entre 3.165.500 francs CFA et 6.379.125 francs CFA.

L’importance des revenus engrangés par les exploitations s’expliquent évidemment par la

prise de conscience des producteurs à ne pas vivre exclusivement des activités agricoles.

Dans la constitution du stock ressources, les revenus tirés des activités agricoles ont le même

poids que ceux tirés des activités non agricoles. Les ressources tirées des activités agricoles se

situent en moyenne annuelle à 1.629.328 francs CFA contre 1.633.674 francs CFA pour les

activités non agricoles. Quel que soit la classe socio-économique de l’exploitation familiale

(famille riche, famille moyennement riche, famille pauvre), l’impact de l’arachide dans la

constitution des revenus est très important, ce qui témoigne de l’existence d’une stratégie de

diversification mise en œuvre par les EF. L’apport de l’arachide dans la constitution des

revenus est important, il représente 41.5% des ressources générées par les activités agricoles.

Par ailleurs les ressources annuelles injectées par les émigrés sont en moyenne de 371.667

francs CFA par bénéficiaire, et ces apports varient entre 125.000 francs CFA et 1.750.000

francs CFA. Le constat est que ces transferts ont baissé de l’ordre de 23% par rapport à 2005.

Page 17: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

14

Diversification des sources de revenue des ménages

On note que la plus part des ménages, environ 54,70%, s’activent dans le commerce et la

transformation des produits agricoles. La principale activité de transformation concerne la

production d’huile d’arachide et de tourtereaux. Aussi, le petit commerce reste important en

volume mais il est pratiqué par 22,7% des ménages.

En définitive la caractéristique principale est l’importance des revenus hors exploitation aussi

bien pour les ménages à faibles revenus que les ménages considérés comme riches. Les aléas

climatiques, le déficit chronique de la pluviométrie et la dégradation des terres ont instruit les

populations à adopter des stratégies de survie et d’accumulation hors agriculture même si le

plus souvent cette dernière sert de soubassement à leurs activités de diversification (artisanat).

Les revenus des cultures sont assez élevés, suivis des revenus d’activités non agricoles

indépendantes, le salariat non agricole, les transferts privés et l’élevage. La structuration des

sources de revenus repose sur les revenus des activités non agricoles indépendantes qui sont

les plus importants surtout pour les classes de revenus les plus élevées. Les revenus de

cultures se placent juste après les revenus des activités indépendantes. Le salariat non agricole

est aussi une source non négligeable de revenus.

Face à l’ampleur de la crise de l’agriculture et ses conséquences, les populations ont recours à

diverses stratégies pour maintenir leur niveau de revenus : artisanat (vannerie, cuirs et peaux,

broderie et couture), petit commerce, transport hippomobile, l’élevage (notamment

l’embouche, bovins pour les hommes et ovins pour les femmes et les jeunes), la migration

interne, voire de plus en plus internationale. Cette nouvelle donne se traduit par ce qu’il est

convenu d’appeler la « nouvelle économie rurale ». La proximité des centres urbains (Louga,

St louis, Tivaouane, Touba, Thiès, Kayar, Dakar) constitue des atouts pour l’absorption de la

main-d’oeuvre, pendant la saison sèche, dans des activités non agricoles et permet

l’organisation des migrations intra-régionales. Le vieux bassin arachidier est caractérisé par

l’ancienneté de la crise de l’agriculture qui a contraint les populations de la région à

développer, outre des stratégies liées à la migration, des activités non agricoles, notamment

l’artisanat d’art (vannerie) et de services (forge). L’histoire de l’artisanat dans la région est

aussi ancienne que celle de l’implantation des populations dans cette région. Son

développement est lié à la décrépitude des anciennes escales (tout le long du chemin de fer

Thiès-Saint-Louis) et du transfert progressif du bassin arachidier vers les régions du sud.

Plusieurs formes de migration peuvent être repérées dans la région :

22,70%

54,70%

22,70% Petit Commerce

Commerce

Transformation et Commerce

Page 18: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

15

- Déplacement des jeunes vers les côtes. Après les travaux champêtres on constate un

déplacement vers les zones côtières (Mbour, Kayar, St Louis, Joal et Hann) pour

s’adonner aux activités de pêche ou parfois salariées comme ouvrier agricole dans les

Niayes. Les retours pendant l’hivernage diminuent d’année en année. Les jeunes

préfèrent s’installer dans les villes, comme marchands ambulants, s’ils ne sont pas

tentés par la migration clandestine.

- Migration vers les centres urbains. Les villages des zones céréalières envoient leurs

filles dans les villes secondaires proches (Mekhe, Tivaoune, Thiès, Dakar) pour

travailler comme employées de maison ou bonnes. Elles s’y activent comme

restauratrices ou lingères, avec des salaires variant entre 7.500 et 25.000 F.CFA par

mois. Dans la zone manioc où la vannerie domine, la migration féminine est marginale

du fait des opportunités offertes par cette activité. Les jeunes garçons travaillent

comme des apprentis mécaniciens, des menuisiers métalliques, des maçons, des

cordonniers dans les centres urbains : Touba, Kaolack, Thiès, Saint-Louis, Mbour. Il

s’agit d’activités informelles payées à la tâche. Le salaire journalier varie entre 2.000

et 3.000 F CFA par jour. On note également des déplacements de plus en plus

importants de familles entières vers la ville de Touba. Si la plupart des familles

parviennent, en mobilisant leurs réseaux socioreligieux, à insérer professionnellement

leurs membres (filles et garçons).

Evolutions des différentes Recettes sur le Total des Recettes

6. Dépense de fonctionnement des exploitations

Les principaux postes de dépense sont les: dépenses en nourritures, dépenses en sante,

dépenses en éducation, dépenses dues aux cérémonies

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

50,34% 49,66%

20,89% 7,01%

Part sur les Recettes Totales

Page 19: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

16

Ces dépenses sont de nature homogène et associent en une grande structure au sein des

exploitants. La moyenne annuelle de dépense des principaux postes de fonctionnement se

décline ainsi : dépenses de nourriture 923.642 francs CFA, dépenses de santé : 184.728 francs

CFA, éducation 230.911 francs CFA, dépenses sociales et de cérémonie : 307.881 francs

CFA. De manière globale, les dépenses de fonctionnement et d’entretien des EF se situent en

moyenne à 1.647.162 francs CFA, avec un diapason de variation très élargi allant des

extrêmes de 88.899 à 6.057.092 francs CFA par an. Naturellement, le poste dépense pour

l’alimentation est le plus important, représentant 56.1% des dépenses annuelles moyennes,

suivi des dépenses sociales et de cérémonie qui représentent 18.7% des dépenses annuelles,

les dépenses de santé représentent 11.21%, les dépenses d’éducation 14.02%. Il faut noter que

certaines exploitations sont exposées à des dépenses sociales et de cérémonie très

importantes, allant jusqu’à 1.132.167 francs CFA. De manière plus fine, il ressort de l’analyse

statistique que 25% des exploitations dépensent au plus 890.597 francs CFA.

Dépenses annuelles effectuées par les exploitants

7. Les capacités de production

7.1. Superficies

Les besoins en superficies destinées à la culture de l’arachide sont importants. Il est établi que

les exploitations ont des sites de production d’arachide implantés dans des localités et zones

différentes. Ce potentiel est renforcé par des acquisitions de terre sous forme de location ou

par des mécanismes à caractère provisoire. Il ressort que par le phénomène de remembrement

ou d’exploitation temporaire, 94% des exploitations disposent en moyenne de 10 ha au plus,

4.7% ont des superficies emblavées entre 10 et 16.4%, 1.3% cultivent sur à peu près 30 ha.

Par contre, pour un site donné, la moyenne de la superficie cultivable est de 4 ha, et les

moyennes de superficies emblavées en arachide sont de 1.1 ha, le mil 1.1 ha, le niébé 1.2 ha.

56,07%

11,21%

14,02%

18,69%

Nourritures

Santé

Education

Cérémonies

Page 20: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

17

Potentiel moyen global exploité en mil

Potentiel moyen global affecté au niébé

La quasi-totalité (88%) des superficies allouées au Niébé sont au plus égales à 3 hectares.

7.2. La production

Les niveaux de production sont globalement faibles, en raison du faible niveau

d’intensification de la production, de la péjoration climatique et de la baisse prononcée de la

fertilité des sols. La moyenne des rendements de production est de 0.87 t pour l’arachide,

0.55 t pour le niébé et 1.2 t pour le mil. La culture du sorgho est marginale dans la zone. Les

productions moyennes tournent autour de 1.6 t de niébé, 7 t pour l’arachide, et 1.4 t pour le

mil. Les résultats de la dernière campagne agricole sont bien en deçà des moyennes énoncées,

les rendements arachide se situent entre 400 et 500 kg/ha, ceux du mil entre 600 et 650 kg/ha,

250 kg/ha pour le niébé. Ces résultats sont souvent fragilisés par des difficultés diverses se

rapportant aux conditions de conservation donc aux pertes liées aux attaques diverses qui sont

estimées à 7%.

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

<= 7,00 hectares Entre 7,01 et 24,17 hectares

Plus de 24,18 hectares

90,70%

8% 1,30%

Page 21: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

18

7.3. Charges de production

Les principaux postes de dépense et les dépenses les plus courantes, sont les postes :

acquisition de semences (arachide surtout), réhabilitation du matériel agricole, dépenses pour

achats d’autres intrants comme les engrais et les produits phytosanitaires. En moyenne les

dépenses se chiffrent à 25.500 francs CFA pour acheter les semences, 16.038 francs CFA

pour achat d’engrais et de produits phytosanitaires, et 15.056 francs CFA pour les réparations

diverses du matériel agricole. Les dépenses les plus élevées se situent à 90.000 francs CFA

pour les frais de réparation du matériel, 67.000 francs CFA pour l’achat de semences, et

100.970 francs CFA pour l’achat de produits. Le faible volume de charges s’explique par le

fait que les semences achetées viennent en appoint aux réserves personnelles disponibles dans

les ménages, ensuite les quantités engrais sont tout à fait négligeables, la grande partie de

l’enveloppe destinée aux produits servent à acheter des produits de protection du niébé. Le

recours aux semences personnelles est une option forcée en raison de difficultés de toutes

sortes que les producteurs éprouvent à trouver des semences de qualité, en quantité suffisante

et dans le respect du calendrier cultural. Plus de 82% des exploitations affirment rencontrer de

sérieuses difficultés pour disposer de semences de qualité, l’accès aux semences, le

relèvement du niveau de fertilité des sols, le renouvellement du matériel agricole et le crédit

en général constituent des priorités les exploitations.

Répartition des EF suivant leur condition d’Accès aux Semences

8. Consommations et couverture des besoins alimentaires

Le riz, le mil et l’arachide et le niébé constituent les denrées de base de la consommation. Le riz

est acheté au commerce, tandis que les autres céréales sont produites localement. En moyenne

dans les EF, l’autoconsommation mensuelle s’élève à 44,7 Kg pour l’arachide, 89,4 kg de mil et

53,64 kg pour le niébé. Les quantités mensuelles consommées varient de 15 à 210 kg pour

l’arachide, 30 à 420 kg pour le mil et de 18 à 252 pour le niébé. En moyenne les besoins annuels

par céréale sont respectivement 536 kg pour arachide, 1072.8 pour le mil et 643.7 kg pour le

niébé.

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

Trés Difficile Pas Difficile

Page 22: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

19

Le taux de couverture (nombre de mois d’utilisation de la production) est défini par rapport à

une année favorable ayant une bonne pluviométrie, notamment la campagne agricole

2009/2010. Pour une telle année le disponible en arachide couvre 11 mois de consommation,

le disponible en mil couvre 6 mois de consommation et le disponible en niébé couvre 8 mois

de consommation. L’analyse par la médiane, montre que pour 50% des exploitations, le

disponible en arachide ne couvre que 8 mois de consommation, le disponible en mil

seulement 4 mois de consommation et le disponible en niébé 5 mois. Il ressort de ces

évaluations que les ménages font face à un déséquilibre de consommation très marqué, le

déficit annuel de couverture des besoins en céréales par la seule production local est

important. Même en année de bonne pluviométrie la zone fait face à cette difficulté. La

période de soudure couvre plus de la moitié de l’année, ce qui est énorme.

L’approvisionnement en céréales pour les ménages, est rendu diificile par le mauvais

l’approvisionnement des marchés surtout en période de forte tension, pendant les mois de

soudure. Globalement seules 50.7% des exploitations jugent que les produits sont disponibles

sur les marchés toute l’année, contre 49.3% pour qui il y a un véritable problème

d’approvisionnement en céréales de base, problème lié soit à la faible disponibilité de stocks

ou à un prix élevé et dissuasif.

La situation de cette année 2011 reste globalement préoccupante pour 83.3% des

exploitations, les résultats de la campagne ne sont pas satisfaisants, contre 16.7% qui jugent la

campagne agricole tout juste acceptable. Cette campagne a aussi enregistré des attaques des

oiseaux sur les champs de mil dans les zones de Kelle Gueye, Mbandagne. A cette situation

est venu s’ajouter un grave problème lié à la mortalité du bétail (moutons et même touchant

des animaux de trait).

9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles

La réflexion sur leur condition de vie constitue un thème central des assemblées de famille.

Les raisons les plus indexées sont :

(i) pour 28% des exploitations c’est l’absence ou le manque de ressources pour

explorer ou exploiter d’autres créneaux économiques supposés plus rentables que

l’agriculture,

(ii) pour 34.7% c’est la démission de l’Etat qui n’aide pas suffisamment les

producteurs surtout pour disposer de semences de qualité, dans cette rubrique

69.2% déplorent le manque de semences, d’infrastructures socio économiques de

base, notamment les forages, les cases de santé et salles de clase,

(iii) pour 37.3% la situation n’est pas irréversible, si des améliorations sont portées sur

les mécanismes de fonctionnement des marchés des produits agricoles,

particulièrement sur le circuit de collecte et de commercialisation des arachides.

Dans cette introspection, les exploitations soulèvent des contraintes qui sont fondées sur des

considérations culturelles notamment la taille des familles jugée trop large par rapport aux

capacités des ménages comme l’exprime 84% des sondés, tandis que 16% déplorent le

problème foncier et entrevoient la possibilité de déménager pendant les hivernages dans des

zones ayant encore des réserves foncières.

Page 23: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

20

D. PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L’étude donne des éclairages importants, notamment:

1. La proportion de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimée à 65% de

la population. La pauvreté touche 65,6% des ménages de Kébémer et 62,4% dans le

département de Louga.

2. Au plan de l’assiette foncière, il ressort de l’enquête que les exploitations familiales de

la zone d’intervention de FAPAL ont un potentiel foncier souvent consistant. La

moyenne disponible en superficie tourne autour de 15 ha. De manière plus générale, il

apparait que 75% des exploitations détiennent un potentiel foncier au plus égal à 15 ha

et 1.7% ont au moins 48 ha. Il ressort que par le phénomène de remembrement ou

d’exploitation temporaire, 94% des exploitations disposent en moyenne de 10 ha au

plus, 4.7% ont des superficies emblavées entre 10 et 16.4%, 1.3% cultivent sur à peu

prés 30 ha.

3. Les exploitations utilisent un fort taux de main d’œuvre, cela pour pallier à une forte

carence de matériel agricole performent. Les EF font appel à de la main d’œuvre

extérieur en appoint à la main d’œuvre familiale, 84,7 % des exploitations utilisent au

plus 7 personnes et 67,3% voire la plus part des Exploitations utilisent au plus 5

ouvriers agricoles.

4. En règle générale, le matériel agricole disponible est obsolète, et il ne doit sa survie

que grâce à sa maintenance et réhabilitation continue après chaque campagne agricole.

Il ressort que 44.7% des exploitations dispose d’un matériel ayant plus de 10 ans d’âge

et 51% ont un matériel d’âge inférieur à 10 ans, et seulement 4.3% des exploitations

disposent de matériel ayant au plus 5 ans.

5. La productivité des EF est globalement faible. La moyenne des rendements de

production est de 0.87 t pour l’arachide, 0.55 t pour le niébé et 1.2 t pour le mil. La

culture du sorgho est marginale dans la zone. Les productions moyennes tournent

autour de 1.6 t de niébé, 7 t pour l’arachide, et 1.4 t pour le mil. Les résultats de la

dernière campagne agricole sont bien en deçà des moyennes énoncées, les rendements

arachide se situent entre 400 et 500 kg/ha, ceux du mil entre 600 et 650 kg/ha, 250

kg/ha pour le niébé.

6. Dans la constitution de revenus, on constate que les revenus tirés de l’agriculture ont

un poids sensiblement égal à ceux tirés des activités non agricoles. L’apport de

l’arachide dans la constitution des revenus est important, il représente 41.5% des

ressources générées par les activités agricoles. Par ailleurs les transferts réalisés par les

émigrés ont baissé de l’ordre de 23% par rapport à 2005. Face à l’ampleur de la crise

de l’agriculture et ses conséquences, les populations ont recours à diverses stratégies

pour maintenir leur niveau de revenus : artisanat, petit commerce, transport

hippomobile, migration interne, voire de plus en plus internationale.

Page 24: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

21

7. L’insécurité alimentaire est fort présente dans les EF. Par exemple pour la période

2000/10, le disponible en arachide couvre 11 mois de consommation, le disponible en

mil couvre 6 mois de consommation et le disponible en niébé couvre 8 mois de

consommation. Ces chiffres cachent mal des réalités plus poignantes, ainsi pour 50%

des ménages, le disponible en arachide ne couvre que 8 mois de consommation, le

disponible en mil 4 mois de consommation et le disponible en niébé 5 mois. Il ressort

de ces évaluations que les ménages font face à un bilan céréalier profondément

déficitaire, le déficit annuel de couverture des besoins en céréales par la seule

production local est important. La période de soudure couvre plus de la moitié de

l’année, ce qui est énorme.

8. Les marchés sont en général mal approvisionnés en céréales de base, surtout en

période de forte tension, pendant les mois de soudure. En règle générale, les ménages

jugent qu’il y a un véritable problème d’approvisionnement en céréales de base,

problème lié soit à la faible disponibilité de stocks ou à un prix élevé et dissuasif.

9. Les conditions de vie et d’alimentation des populations sont devenues très difficile,

surtout après la mauvaise campagne agricole de cette année 2011, elle est jugée

préoccupante pour 83.3% des exploitations. Il y a de fortes chances que les pratiques

alimentaires soient bouleversées, que les ratios alimentaires s’appauvrissent avec une

détérioration notable de la composition et de qualité des repas, il n’est pas alors exclut

que les stocks destinés aux semences soient détournés vers la consommation.

10. La précarité est diversement interprétée, (i) pour 28% des exploitations c’est l’absence

ou le manque de ressources pour explorer ou exploiter d’autres créneaux économiques

supposés plus rentables que l’agriculture, particulièrement les semences (ii) pour

34.7% c’est la démission de l’Etat qui n’aide pas suffisamment les producteurs, dans

cette rubrique 69.2% déplorent le manque de semences, d’infrastructures socio

économiques de base, notamment les forages, les cases de santé et salles de clase (iii)

pour 37.3% la situation n’est pas irréversible, si des améliorations sont portées sur

l’amélioration de la fertilité des sols, la disponibilité de semences de qualité, sur les

mécanismes de fonctionnement des marchés des produits agricoles, particulièrement

sur le circuit de collecte et de commercialisation des arachide.

Ces conclusions rejoignent les inquiétudes de FAPAL et attestent de la pertinence du DOS.

De manière générale, les EF subissent des tensions et contraintes structurelles profondes,

dont les redressements pour améliorer la vie des populations imposent des actions

d’envergure et de rupture. Il s’agira de la lutte contre l’insécurité alimentaire, la bonne gestion

des ressources naturelles à savoir la restauration de la fertilité des sols, assurer une bonne

gestion de l’espace de production en intégrant les besoins l’élevage. En définitive, l’étude fait

ressortir des besoins prioritaires clairement exprimés par les populations, à savoir : la

disponibilité et l’accès aux semences de bonne qualité et en quantité suffisante, la bonne

fertilité des terres.

Page 25: FEDERATION DES ASSOCIATIONS PAYSANNES DE LOUGA · Consommations et couverture des besoins alimentaires .....18 9. Quels avis des exploitations sur leurs conditions actuelles ... nouvelles,

22

En conséquence de tout ce qui précède et dans des perspectives de lutte contre la pauvreté,

l’insécurité alimentaire et la dégradation des ressources naturelles, l’appui aux EF doit en

priorité porter sur les axes suivants :

1. La gestion des ressources naturelles, avec un accent porté sur la restauration durable

et la bonne de la fertilité des sols, la gestion durable des terres ;

2. L’appui à la sécurité alimentaire par la reconstitution des bases productives des

exploitations, la reconstitution d’un capital semencier de qualité

3. Le développement des marchés agricole et de la transformation des produits de base.

Ces axes prioritaires ouvrent un champ d’action très large qui dépasse et transcende les

limites de FAPAL ; ils imposent de fait un large partenariat institutionnel et opérationnel

regroupant les services techniques décentralisés des ministères, les collectivités locales, les

acteurs non étatiques, notamment les ONG et organisations paysannes, les associations

villageoises et la FAPAL. La région de Louga a déjà un Cadre de concertation et d’action qui

répond à cette exigence, et qui ne demande qu’à être redynamisé pour accompagner l’action

de la FAPAL.