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Un aperu des femmes et de la
pauvret au Nouveau-Brunswick en
2014
Rsum
Le Front commun pour la justice sociale du
Nouveau-Brunswick
Le 8 mars, 2014
www.frontnb.ca
1 Un aperu des femmes et de la pauvret en 2014 - Rsum
Le 8 mars, 2014
Le Front commun pour la justice sociale souligne la 105e Journe internationale
de la femme en publiant un aperu de la pauvret chez les femmes au Nouveau-
Brunswick en 2014. Le rapport examine la fminisation de la pauvret et les dfis
auxquels les femmes sont confrontes aujourdhui, quelles soient salaries,
bnficiaires de laide sociale ou de prestations de retraite. Voici quelques faits
saillants :
Les femmes sont surreprsentes parmi les personnes
pauvres au Nouveau-Brunswick, particulirement si elles
sont sans partenaire.
Des taux levs de pauvret persistent chez les femmes monoparentales et
leurs enfants : 28,9 % des familles ayant une femme leur tte sont pauvres. En
2011, prs dune femme seule sur trois, et dun homme seul sur quatre, vivaient
dans la pauvret au Nouveau-Brunswick, selon Statistique Canada. Au
Nouveau-Brunswick, entre 88 000 et 100 000 personnes vivent dans la pauvret.
Les causes de la pauvret chez les femmes sont
diffrentes de celles chez les hommes. La pauvret chez les
hommes est souvent directement lie au march du travail o ils occupent des
emplois faible salaire ou au fait quils ne puissent trouver du travail. Par contre,
les femmes sont pauvres en raison de lcart salarial persistant. Elles sont
concentres dans des emplois faible salaire et comme elles passent plus de
temps faire du travail non rmunr, elles ont moins de temps pour le travail
rmunr.
cart salarial persistant entre les hommes et les femmes
du Nouveau-Brunswick.
Lcart salarial entre les sexes persiste. Cela sexplique, en partie, par la
discrimination historique des sexes voulant que les emplois traditionnellement
occups par des femmes soient moins rmunrs que
les emplois traditionnellement masculins, et parce que
les femmes sont souvent limites aux ghettos
demplois faible salaire, par exemple la vente au
dtail et la restauration, secteurs o le taux de
syndicalisation est faible. En 2013, au
28,9 % des familles ayant
une femme leur tte
sont pauvres.
cart
salariale
11,4 %
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Nouveau-Brunswick, le salaire des femmes tait, en moyenne, 88,6% de celui
des hommes, soit un cart salarial de 11,4 % lorsque que lon compare le salaire
horaire de tous les employs, toutes professions confondues. En 2000, selon
Statistique Canada, lcart salarial tat de 22,5 %. Parce que les femmes ont une
capacit de revenu potentiel infrieur, elles sont plus susceptibles de joindre les
rangs des travailleurs pauvres si elles ont des enfants et se sparent, divorcent
ou deviennent veuves. Les femmes sont moins en mesure dconomiser pour
leur retraite et plus susceptibles dtre pauvres lorsquelles sont ges. En raison
de la peur de sombrer dans la pauvret, certaines femmes sont piges dans
une relation de violence.
Salaires dplorablement inadquats offerts au personnel
des services de soins financs par ltat. En 2011, le personnel des services de soutien domicile gagnait en moyenne 11 $ lheure. Selon le
gouvernement du Nouveau-Brunswick, et la suite dune tude sur lquit
salariale au sein de ce secteur, le salaire quitable pour les travailleurs est de
13,15 $ lheure.
En 2011,les intervenants durgence dans les maisons de transition gagnaient en
moyenne 13,37 $ lheure. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick affirme quils
mritent une pitre augmentation de 3 cents lheure, ce qui porterait le taux
horaire 13,40 $. Le personnel de soutien dans les garderies gagnait en
moyenne 10 $ lheure en 2011 mais aprs lexercice en matire dquit
salariale, ils seraient admissibles 12,52 $ lheure. Les employs de ces
secteurs de soins et davantage de femmes du Nouveau-Brunswick ont plus dun
emploi afin de joindre les deux bouts. Selon les donnes de Statistique Canada pour 2013, 6,5 % des femmes et 4,4 % des hommes avaient deux emplois ou
plus au Nouveau-Brunswick.
Lcart salarial entre les femmes et les hommes
syndiqus est infrieur celui des travailleurs non
syndiqus. Selon les donnes de Statistique Canada, les femmes
syndiques ayant des postes permanents au Nouveau-Brunswick gagnaient, en
moyenne, 2,6 % de moins que leurs homologues masculins en 2013, alors que
les femmes non syndiques ayant des emplois permanents gagnaient, en
moyenne 19,3 % de moins que leurs homologues masculins.
quit salariale,
Maintenant !
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Les femmes passent davantage de temps accomplir un
travail non rmunr, ce qui leur laisse moins de temps
pour le travail rmunr. Le travail non
rmunr comprend, sans sy limiter, les soins aux
enfants, les soins aux personnes ges, les travaux
mnagers et la prparation des repas. Les femmes
sont plus susceptibles que les hommes de perdre des
heures de travail rmunr en raison de
responsabilits familiales. Plusieurs femmes
choisissent des emplois temps partiel, saisonniers,
contractuels ou occassionels lorsquelles ont des
responsabilits familiales. Selon Statistique Canada,
au Nouveau-Brunswick, davantage de femmes ges
de 15 64 ans travaillent temps partiel comparativement aux hommes. En
2013, les femmes occupaient 72 % des postes temps partiel, comparativement
74 % en 2000, alors que les hommes occupaient 28 % des emplois temps
partiel en 2013, comparativement 26 % en 2000. Malheureusement, la plupart
de ces emplois sont faible salaire et noffrent aucune scurit demploi,
assurance soins mdicaux, et offrent peu de possibilit davancement. Labsence
de services abordables de garderie ou de politiques dans le milieu de travail, par
exemple les horaires flexibles ou les congs pour aidant naturel forcent souvent
les femmes choisir des carrires favorisant la famille mais limitant de beaucoup
leur revenu potentiel.
La plupart des personnes travaillant au salaire minimum
au Nouveau-Brunswick sont des femmes. Au Nouveau-
Brunswick, le salaire minimum, en 2014, est de 10 $ lheure, ce qui est insuffisant
pour maintenir une qualit de vie dcente. Selon le gouvernement du Nouveau-
Brunswick, en 2011, soixante-cinq pourcent de tous les travailleurs salaire
minimum taient des femmes.
Les femmes du Nouveau-Brunswick sont moins
susceptibles dtre sans emploi mais plus risque dtre
sous-employes. Au Nouveau-Brunswick, les femmes sont moins
susceptibles dtre sans emploi (8,1 % de femmes en 2013, comparativement
12,7 % dhommes). Or, elles sont surreprsentes dans les emplois prcaires :
en particulier dans les emplois temps partiel, et occasionnel. Par consquent,
cest plus difficile pour elles davoir accs lassurance-emploi en raison des
heures ncessaires pour tre admissible. Lorsque les femmes reoivent des
prestations dAE cest gnralement pendant de plus courtes priodes,
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comparativement aux hommes, parce quelles ont accumul moins dheures de
travail.
Les compressions lAssurance-emploi auront dautres
rpercussions chez les travailleuses. Les changements radicaux
apports par le gouvernement Harper au programme dAssurance-emploi en
2012 auront dautres rpercussions chez les femmes. Des milliers de femmes du
Nouveau-Brunswick font partie de la catgorie de demandeurs frquents en
raison de leurs emplois saisonniers : tourisme, industrie de la pche, ducation,
etc.
En raison des nouveaux changements, les femmes occupant des emplois
saisonniers auront moins de temps pour trouver un emploi qui leur convient, et
seront maintenant forces daccepter des emplois qui paieront jusqu 30 % de
moins que leur ancien emploi. Les changements auront un impact sur le revenu
tir de leur emploi actuel et sur leurs prestations futures dAssurance-emploi
Les mres monoparentales bnficiaires de laide sociale
vivent sous le seuil de la pauvret. Les femmes assistes sociales
ou les femmes faible revenu qui lvent leurs enfants ont de la difficult
payer le loyer, le chauffage et llectricit. Ainsi, il y a peu qui reste pour payer la
nourriture, les vtements, le transport, les fournitures scolaires et autres
lments essentiels. On sait que la majorit des familles monoparentales ont une
femme leur tte et, par consquent, nous pouvons prsumer que les femmes
sont surreprsentes parmi les bnficiaires daide sociale.
Selon une tude mene par le Caledon Institute for Social Policy, au Nouveau-
Brunswick en 2012, le revenu daide sociale dune famille monoparentale ayant
un enfant (16 460 $) reprsentait 81,6 % du seuil de pauvret alors que celui
dune famille biparentale avec deux enfants (20 318 $) reprsentait 64,8 %, et le
revenu total daide sociale dun bnficiaire seul pouvant travailler (6 801 $)
reprsentait 41,0 % du seuil de pauvret. Les taux dplorablement inadquats
daide sociale se refltent dans le nombre croissant dassists sociaux devant
faire appel aux banques alimentaires du Nouveau-Brunswick. Selon Bilan-Faim
2013 publi par Banques alimentaires Canada, parmi les 19 989 personnes
devant faire appel aux banques alimentaires en 2013, 69,3 % ont indiqu laide
sociale comme premire source de revenus et 5,8 % ont indiqu les prestations
de retraite comme principale source de revenus. Parmi ces personnes, 49,2 %
Les coupures lassurance-
emploi sont nfastes aux femmes
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taient des femmes; 23 % faisaient partie de familles monoparentales; 20,5 %
vivaient dans une famille biparentale.
Les femmes sont surreprsentes parmi les pensionns
faible revenu. Au Nouveau-Brunswick, environ 50 % des femmes la
retraite et 40 % des hommes la retraite ont reu le Supplment de revenu
garanti en 2011.
Lorsque ces ans sont seuls, ils reoivent une somme annuelle maximale de
15 592,80 $ venant de la Scurit de la vieillesse et du Supplment de revenu
garanti, ce qui est en de du seuil de la pauvret. Les faibles salaires des
femmes pendant leur vie au travail se refltent dans les prestations de retraite.
Chez les femmes anes, le revenu moyen provenant de toutes sources est
encore trs infrieur celui des hommes ans du Nouveau-Brunswick. En 2011,
le revenu total moyen des femmes anes au Nouveau-Brunswick tait de 23 200
$ ou 70,1 % du revenu total moyen des hommes du mme groupe dge (33 100
$).
Mettre fin la pauvret exige une approche globale tenant
compte des diffrences entre les sexes, par exemple comment le fait de
combiner un travail rmunr et des responsabilits familiales non rmunres
pendant toute une vie nuit la scurit financire long terme des femmes;
labsence de garderies abordables et de qualit qui limite la capacit des femmes
gagner un salaire dcent et soutenir leur famille; et les politiques du
gouvernement qui rduisent le soutien aux chmeurs, les taux daide sociale, les
soutiens offerts aux mres monoparentales et aux femmes ges, empchant
ainsi les femmes davoir un revenu et affaiblissant leur potentiel
dpanouissement personnel.
La Journe internationale de la femme est plus quune journe pour clbrer les
victoires des femmes au niveau conomique, politique et pour la justice sociale.
Cest aussi loccasion de se souvenir de la ncessit de travailler pour
llimination de la pauvret, loppression et les ingalits envers les femmes et
les hommes.
50 % des femmes ans
Reoivent le SRG
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Le 8 mars, 2014
Le Front commun pour la justice sociale
considre que les actions suivantes
pourraient rduire la pauvret :
Indexation du salaire minimum linflation; Rpondre aux besoins financiers des femmes plus ges qui
vivent seules en augmentant le Supplment de revenu garanti pour les personnes seules;
Changements au programme dAE afin de permettre lgalit daccs aux femmes et aux hommes;
Augmenter les taux daide sociale au-dessus du seuil de pauvret pour les familles monoparentales et tous les autres bnficiaires;
Accorder une attention spciale aux besoins financiers de certains groupes, notamment les personnes handicapes, les Autochtones, les communauts visibles et les nouveaux immigrants;
Mettre en uvre un programme national dapprentissage et de garde de jeunes enfants;
Mettre en uvre lquit salariale dans les secteurs public et priv;
R-tablir un systme fiscal plus progressif afin de financer des programmes sociaux solides;
Mettre en uvre un mcanisme de suivi permettant de mesurer les progrs par rapport la pauvret et lgalit des sexes