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le lieu unique Scène nationale de Nantes Question(s) d’éthique Femmes sous les violences samedi 2 et dimanche 3 décembre 2017 entrée libre www.lelieuunique.com en partenariat avec 2 jours de débats, conférences et projections

Femmes sous les violences · si le rapport entre les femmes et la violence relève du politique et celle de comprendre ... co-fondateur de la consultation d’éthique clinique du

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lelieu unique

Scène nationale de Nantes

Question(s) d’éthique Femmes sous les violences

samedi 2 et dimanche 3

décembre 2017entrée libre

www.lelieuunique.com

en partenariat avec

2 jours de débats, conférences et projections

Les 2 et 3 décembre 2017 a lieu la troisième édition de Question(s) d’éthique, cet événement créé par le lieu unique et l’association EthicA, qui tend à apporter un éclairage sur les grands débats de société qui questionnent les mœurs et le vivre ensemble : cette année, les violences à l’encontre des femmes.

Mariage forcé, mutilation sexuelle, prostitution, violences conjugales... Dans le monde, les femmes ont souvent été et sont encore aujourd’hui, y compris dans les démocraties, les victimes de violences physiques, sexuelles, morales, religieuses, sociales ou encore économiques. De nombreuses sociétés ont justifié et justifient encore certaines de ces atteintes fondamentales à la personne humaine. De telles violences sont-elles inhérentes à la nature humaine ou dépendent-elles essentiellement de facteurs sociaux, culturels et politiques ? Et pourquoi sont-elles dirigées le plus souvent contre les femmes ? Que peuvent faire les démocraties pour lutter efficacement contre les multiples formes de violences faites aux femmes ? Autant de questions posées lors de conférences, tables rondes, entretiens et aussi par le biais du cinéma documentaire.

Avec : Claire Alet, Christine Bellas Cabane, Philippe David, Alice Debauche, Martha Diomandé, Pierre Foldes, Geneviève Fraisse, Jane Freedman, Ghada Hatem-Gantzer, Safia Lebdi, Frédérique Martz, Laurence Rossignol, Linda Weil-Curiel

1SAMEDi 2 DéCEMBRE 2017

15h–16h : Femmes et violences : quel sujet politique ?Conférence de Geneviève FraisseAvec la notion de “ sujet politique ” nous saisissons d’emblée deux questions : celle de savoir si le rapport entre les femmes et la violence relève du politique et celle de comprendre comment le sujet, une femme, se place face à la violence, dans une situation individuelle qui est aussi une expérience collective. Entre consentement et responsabilité, entre refus de consentir et culpabilité, se déploient des argumentaires qu’il faut tenter d’identifier.

Geneviève Fraisse est philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS. Elle a publié de nombreux ouvrages relatifs à la généalogie de la pensée féministe ainsi qu’à la controverse sexe/genre d’un point de vue épistémologique et politique. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages, récemment : Les Excès du genre, concept, image, nudité (Éditions Lignes, 2014), La Sexuation du monde, réflexions sur l’émancipation (Presses de Sciences Po, 2016). Et deux rééditions en 2017 : Muse de la raison, démocratie exclusive et différence des sexes (Folio-Gallimard), Du consentement (édition augmentée, Seuil).

16h30–17h30 : Violences sexuelles et genre – une approche sociologiqueConférence d’Alice DebaucheLongtemps passées sous silence, les violences sexuelles ont acquis une visibilité dans le débat public sous l’impulsion du mouvement féministe des années 1970. Si viols et agressions sexuelles font désormais l’objet d’une forte attention médiatique et politique, ils demeurent l’objet de nombreux stéréotypes qui tendent notamment à faire porter une part de responsabilité aux personnes victimes et à nier leur caractère systémique. Les enquêtes sociologiques permettent de remettre en cause ces stéréotypes et de décrire les formes des violences sexuelles, leurs victimes et leurs auteurs.

Alice Debauche est maîtresse de conférence en sociologie à l’université de Strasbourg (SAGE) et chercheuse associée à l’unité “ Démographie, genre et sociétés ”. Elle a publié en 2016 la notice “ Violences sexuelles ” dans l’Encyclopédie critique du genre dirigée par Juliette Rennes (La Découverte).

18h–19h30 : Mutilations sexuelles et traditionsTable ronde avec Christine Bellas Cabane, Martha Diomandé, Pierre Foldes, Frédérique Martz, modérée par Linda Weil-Curiel

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, “ les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales. Cette intervention est le plus souvent pratiquée par des circonciseurs traditionnels, qui jouent souvent un rôle central dans les communautés, notamment en tant qu’accoucheurs. ”

Comment appréhender de tels actes ? Quelle voie possible entre un relativisme culturelexcessif qui permettrait de les justifier au nom du respect des “ traditions ” et une approche qui les condamnerait comme barbares au nom d’un universalisme aveugle ? Quelle posture serait efficiente pour accompagner les sociétés concernées, sans les humilier, vers un abandon de la pratique ?

2 SAMEDi 2 DéCEMBRE 2017

Christine Bellas Cabane est pédiatre et anthropologue de la santé. Elle a travaillé longtemps dans un service de protection maternelle et infantile en milieu pluriculturel et depuis 2009, dans le cadre de la coopération française, au Sénégal et à Madagascar. Ses champs de recherche s’articulent autour de la santé des femmes et des enfants et des conflits des normes culturelles ayant un impact sur la santé, dont la pratique de l’excision. La coupure, l’excision ou les identités douloureuses (La Dispute, 2008) reprend ce travail de recherche et les interrogations éthiques qu’il soulève.Martha Diomandé, née en Côte d’Ivoire, fille et petite-fille d’exciseuses, a été excisée à l’âge de 8 ans dans la “ forêt sacrée ”. Danseuse, chorégraphe et présidente de l’association ACZA (lutte contre l’excision), elle vit aujourd’hui en France et a décidé de prendre le contrepied de cet héritage en s’engageant dans un combat pour convaincre les femmes de son village natal d’abandonner l’excision.Frédérique Martz et Pierre Foldes ont fondé en 2014 l’Institut en Santé Génésique, dénommé aujourd’hui WOMEN SAFE. Premier centre de prise en charge des femmes victimes de toute forme de violences, il s’appuie sur l’expertise de professionnels : infirmière, médecin, psychologue, juriste, avocat. WOMEN SAFE prend en charge les violences psychologiques, verbales, physiques, sexuelles, rituelles, économiques, quel que soit le lieu où elles sont perpétrées (au sein de la cellule intrafamiliale, dans le couple, au sein d’une entreprise, d’une collectivité…). WOMEN SAFE se définit au sein d’un réseau interdisciplinaire et interprofessionnel qui engage la femme accueillie dans un parcours défini et pérenne. Linda Weil-Curiel est avocate au Barreau de Paris. Elle anime la Commission pour l’abolition des mutilations sexuelles (CAMS).

20h30–22h : Maman ColonelleProjection du film documentaire de Dieudo Hamadi (République Démocratique du Congo/France, 2017, 72’)Grand Prix Cinéma du Réel, Paris, 2017Dans le cadre de Doc à LU

La Colonelle Honorine travaille au sein de la police congolaise où elle est chargée de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles. Alors qu’elle travaille depuis 15 ans à Bukavu, à l’est de la République Démocratique du Congo, elle apprend qu’elle est mutée à Kisangani. Sur place elle se trouve face à de nouveaux enjeux.

“ Avec dextérité, Dieudo Hamadi signe un portrait dont la dimension narrative, puis la force politique, montent en puissance calmement. Son cinéma direct s’accorde au franc-parler et à la placidité de “ maman Colonelle ”. À Kisangani, la maltraitance des enfants accusés par leurs parents de sorcellerie fait rage. Mais surtout, des femmes viennent témoigner d’exactions moins récentes. La ville natale du cinéaste a en effet été le théâtre en 2000 d’une “ guerre des 6 jours ” entre les armées ougandaise et rwandaise qui a coûté la vie à des milliers de civils et n’a jamais fait l’objet de procès officiels. Au portrait de la mère-courage se substitue le récit de l’éveil d’une conscience historique... ” (Charlotte Garson)

Dieudo Hamadi, né à Kisangani en République Démocratique du Congo, a étudié la médecine avant de se tourner vers le documentaire. Il a notamment réalisé Atalaku (2013) et Examen d’État (2014).

3DiMANCHE 3 DéCEMBRE 2017

15h–16h : Soigner les violencesEntretien avec Ghada Hatem-Gantzer, mené par Philippe David

Les violences faites aux femmes concernent tous les milieux, même si pauvreté, migration et exclusion aggravent leurs conséquences sanitaires et sociales.Elles imposent une prise en charge plurielle, tant éducative que juridique, et un travail de fond en faveur de l’égalité femmes/hommes.Leurs conséquences sur les femmes et leurs enfants sont d’une extrême gravité, notamment sur la santé.Conscients que le personnel soignant est le plus souvent l’interlocuteur premier, voire unique, des femmes, nous avons créé une structure de soin, mais aussi d’orientation et de coordination des parcours, dédiée à toutes les formes de violences et de vulnérabilités.Ce lieu est apparu d’emblée comme une ressource pour l’ensemble des acteurs du territoire, et permet la formation continue des soignants et la sensibilisation du grand public. Il est aussi une forme de plaidoyer auprès des pouvoirs publics.

Ghada Hatem-Gantzer, née au Liban, étudie la médecine à Paris. Elle exercera notamment à la maternité des Bluets (Paris), à l’hôpital militaire des armées Bégin à Saint-Mandé, sera chef du service de la maternité Angélique du Coudray (Hôpital Delafontaine à Saint-Denis). Elle crée un centre d’Assistance médicalisée à la procréation, un centre de prise en charge des cancers du sein ou encore une unité de prise en charge des mutilations sexuelles féminines. Elle est la fondatrice de la Maison des Femmes, ouverte en 2016 : centre d’accueil, d’information et d’orientation pour les femmes vulnérables et/ou victimes de violences, conjugales, sexuelles, intrafamiliales.Philippe David est gynécologue-obstétricien, membre de la commission d’éthique du Collège des Gynécologues Obstétriciens Français, co-fondateur de la consultation d’éthique clinique du Pôle hospitalier mutualiste Jules Verne à Nantes.

16h30–17h30 : Les femmes à l’épreuve des guerresConférence de Jane Freedman

Les “ nouvelles guerres ” qui marquent la fin du 20e et le début du 21e siècle se sont distinguées par la croissance des violences ciblées contre les populations civiles, dont les femmes. Au-delà des viols et des violences sexuelles dont elles sont victimes, les femmes doivent aussi faire face à de nombreuses autres formes de violences physiques, économiques et psychologiques. Les périodes de “ post-conflit ” posent aussi des problèmes spécifiques aux femmes et les exposent souvent à différentes formes d’insécurité et de violence. Malgré les actions et les campagnes des organisations internationales et des gouvernements, les violences faites aux femmes pendant les guerres ne diminuent pas. Nous aborderons dans cette conférence les causes fondamentales de ces violences et les réponses possibles à celles-ci.

Jane Freedman est professeure à l’université Paris 8 (Département de sociologie & d’anthropologie) et membre du Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA). Elle a publié, avec Jérôme Valluy, Persécutions des femmes : savoirs, mobilisations et protections (Éditions du Croquant, 2007). Parmi ses publications récentes : Gendering the International Asylum and Refugee Debate (Palgrave Macmillan, 2015) et Gender, Violence and Politics in the Democratic Republic of Congo (Ashgate, 2015).

4 DiMANCHE 3 DéCEMBRE 2017

18h–19h30 : Violences faites aux femmes : quelle politique aujourd’hui ?Discussion entre Laurence Rossignol et Safia Lebdi, modérée par Claire Alet

Même dans les démocraties, les femmes ont eu à lutter et luttent encore aujourd’hui pour la reconnaissance de leurs droits : droit de vote, liberté de se marier, de (ne pas) procréer, égalité salariale, etc. Mais dans nos sociétés gouvernées majoritairement par les hommes, cette égalité de droit ne s’accompagne pas toujours d’une égalité de fait et ces combats restent d’actualité. Quand les mœurs et les lois restent sourdes aux revendications des femmes (pilule contraceptive à la fin des années 50, droit à l’IVG à la fin des années 70, etc.), certaines font le choix de lutter à leur manière. Manifester en donnant à voir son corps comme un objet politique plutôt que sexuel, ainsi que le font les Femen, organiser des événements non-mixtes, etc. Toutes les actions sont-elles légitimes ? Lesquelles sont les plus efficaces pour changer les choses ?

Laurence Rossignol est Sénatrice de l’Oise, ancienne Secrétaire d’État aux Personnes âgées puis Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes de 2014 à 2017. Safia Lebdi, après s’être engagée aux côtés de l’association Ni Putes Ni Soumises, crée Les Insoumis-e-s. En 2010, elle est élue conseillère régionale EELV en Ile-de-France, préside pendant 6 ans la commission du film qui organise l’industrie du cinéma de la région et soutient alors de nombreuses créations, notamment le film Divines de la réalisatrice Houda Benyamina. Parallèlement, Safia Lebdi organise la venue à Paris des Femen d’Ukraine. Elle se consacre aujourd’hui à la production de documentaires et d’une collection de livres féministes.Claire Alet est journaliste à Alternatives Économiques, co-fondatrice du collectif Prenons la Une.

5SAM 2 Et DiM 3 DéCEMBRE, EN CoNtiNu DE 15H à 20H

||| Projections vidéo

– 10 minutes, de Jorge León (Belgique, documentaire, 2009, 19’)Dix minutes, c’est la durée standard de la passe, imposée, minuterie de cuisine à l’appui et souvent douze heures par jour, aux prostituées, par les souteneurs des branches les plus dures et “ productivistes ” du milieu bruxellois. 10 minutes relate le parcours d’une jeune Bulgare projetée malgré elle dans un réseau de prostitution.Pour illustrer ce sujet, Jorge León choisit un dispositif original : la confrontation d’objets explicites – horloge, chambre, lit, chaussures à talons, argent… – à la lecture, par l’acteur et réalisateur Josse De Pauw, du témoignage de la jeune fille à la police.

– Les violences du silence, de Carole Roussopoulos (Suisse, documentaire, 1998, 26’)Portrait de deux femmes confrontées à la violence conjugale. Aux côtés de professionnels et de professionnelles, elles proposent des améliorations dans l’accueil et l’accompagnement des victimes, suggèrent un changement dans le regard porté par la société et préconisent une responsabilisation des auteurs de ces actes. En ne donnant pas à voir le corps des femmes blessées, la réalisatrice pose la question de ce qui ne se voit pas, qui est sans mesure, insaisissable dans un film : la violence psychologique. Elle y parvient en redonnant une place centrale à la voix de ses personnages. Carole Roussopoulos est l’une des principales mémorialistes du mouvement féministe.

– Maral Tanié, de Mahamat-Saleh Haroun (Tchad, fiction, 1994, 25’)Premier court métrage du réalisateur de Daratt, Un homme qui crie ou Grigris. Les parents d’Halimé, 17 ans, décident de la marier à un homme d’une cinquantaine d’années. Elle refuse, le mariage sera célébré contre son gré mais Halimé n’acceptera jamais d’offrir son corps à celui qu’elle n’aime pas. Elle ne cèdera pas à la pression de la famille et ce duel se terminera en un tragique affrontement.

– Espace, de Eleonor Gilbert (France, documentaire, 2014, 14’)À l’aide d’un croquis, une petite fille explique comment l’espace et les jeux se répartissent lors de la récréation, en particulier entre les garçons et les filles, et en quoi cela lui pose un problème au quotidien. Malgré ses différentes tentatives pour régler ce problème, elle ne trouve pas de solution, ceci d’autant plus qu’il passe inaperçu pour les autres, enfants comme adultes, qui ne semblent pas être concernés. On découvre alors les subtilités d’une géopolitique de l’espace public à l’échelle d’une cour d’école.

||| La librairie Vent d’ouest au lieu uniquepropose une sélection d’ouvrages sur le thème des violences faites aux femmes : sciences humaines, littérature, photographie…

visuel © François Olislaeger /// Licences N° 1-1046904, N° 2-1046905, N° 3-1046906

le lieu uniqueentrée quai Ferdinand-Favre (entre l’accès sud de la gare SNCFet La Cité, Le Centre des Congrès)

+ 33 2 40 12 14 34www.lelieuunique.com

Pour venir au lieu unique :BusWay, ligne 4 / Tramway, ligne 1Arrêt : Duchesse AnneChronobus C3Arrêt : le lieu uniqueLes parkings les plus proches :Duchesse Anne, Allée BacoParking de La Cité, Le Centre des CongrèsEmplacement bicloo devant le lieu unique