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Le Château d’Eau pôle photographique Toulouse Weegee L’œil de New York Exposition > 26 mars - 18 mai 2014 Présentée en collaboration avec Horaires Le Château d’Eau est ouvert tous les jours de 13 h 00 à 19 h 00 sauf le lundi. Le centre de documentation est ouvert du mardi au samedi de 13 h 00 à 18 h 00 Tarifs Tarif normal : 2,50 € Tarif réduit : 1,50 € Groupe (10 personnes et +): 1,50 € Moins de 18 ans : gratuit Carte Pass valable un an : 15 € et 9 € pour les étudiants. Service des publics > Visites guidées pour les scolaires accompagnées de supports pédagogiques adaptés aux différentes classes d’âge sur rendez-vous du lundi au vendredi . > Visites commentées sans réservation tous les mercredis à 15h et à 17h. Contact : Dominique Roux - T 05 61 77 09 42 Librairie en ligne Affiches, monographies, livres photo... http://boutique.galeriechateaudeau.org/editions/ 1, place Laganne 31300 Toulouse 05 61 77 09 40 / www.galeriechateaudeau.org M° St Cyprien-République / Esquirol Ligne de bus: 2-10-12-14-52-78-80 Le Château d’Eau reçoit le soutien de la Mairie de Toulouse Le Château d’Eau Le Château d’Eau présente une exposition d’Arthur H. Fellig connu sous le pseudonyme de Weegee. Tirés de la collection de la Fondation Auer-Ory, ces vintages emblématiques pour certains et moins connus pour d’autres présentent le parcours de ce fils de rabbin austro-hongrois émigré aux États-Unis à l’âge de 10 ans. Considéré comme l’un des plus grands reporters de son époque, il est célèbre pour ses photographies en noir et blanc de la vie nocturne à New York. [Notes biographiques] Weegee, de son vrai nom Arthur Usher Fellig, est né en 1899 à Złoczew (PL), ville autrichienne à l’époque. Sa famille, fuyant la montée de l’antisémitisme, émigre en 1910 à New York. Les sept enfants et leurs parents vivent dans le Lower East Side à Manatthan. Le jeune Weegee travaille pour aider sa famille et interrompt ses études en 1913. A 18 ans, il quitte le domicile familial, dort dans des foyers pour sans abris ou dans la gare centrale. En 1918, il trouve un emploi dans un atelier de photographie. De 1924 à 1927, il est embauché par le laboratoire Acme Newspictures. Il commence ensuite à effectuer des reportages de nuit. C’est l’époque de la prohibition où il photographie la guerre des gangs, les meurtres en plein jour, les accidents, les apparitions publiques des célébrités… En 1935, il s’établit à son compte. Il se consacre au reportage dans un périmètre circonscrit au commissariat central de Manatthan. En 1938, il reçoit l’autorisation de capter la fréquence radio de la police dans sa voiture. Il arrive ainsi le premier sur les lieux de crimes ou d’accidents. C’est aussi à cette époque qu’il prend le surnom de Weegee, probablement à cause du surnom que lui donnait les employés de l’agence Acme «Ouija», du nom de la planchette qui sert à communiquer avec les esprits (censée répondre «oui» en français ou «Ja» en allemand. De 1940 à 1944, il est en contrat avec le journal PM, où il peut choisir ses sujets et qui publiera ses séquences à l’infrarouge. Sa réputation grandit et en 1941 la Photo League de New York organise l’exposition Weegee : murder is my business. Le Museum of Modern Art lui achète plusieurs photographies. En 1945, il publie son livre Naked City, suivi en 1946 de Weegee’s people. En 1947-1948, Naked City est porté à l’écran par Universal Pictures. Appelé à Holywood pour servir de conseiller sur le projet, il s’intéresse à certaines formes de cinéma d’avant-garde et prolonge son séjour en Californie. De retour à New York en 1952, il se livre à des maniupulations avec divers objectifs spéciaux qui débouchent sur la série des déformations; des portraits de gens célèbres déformés jusqu’à la caricature. Pendant les années 1950, il donne des conférences, voyage aux etats-Unis, en Europe et en Russie. En 1961, il publie ses mémoires Weegee by Weegee. Il meurt en 1968. [Livres - sélection] 1945 «Naked City» Essential Books, New York (USA) 1946 «Weegee’s People» Duell, Sloan & Pearce, New York (USA) 1953 «Naked Hollywood» Weegee + Mel Harris, Pellegrini & Cudahy, New York (USA) 1955 «Naked Hollywood» édition de poche complète 150 photos, Berkley Publishing Corp. New York (USA) 1961 «Weegee by Weegee : An Autobiography» Ziff-Davis, New York (USA) + 1975 Da Capo, New York (USA) 1975 Da Capo, New York (USA). «Weegee’s Secrets of Shooting with Photo Flash» Weegee + Mel Harris, Designers 3 (USA) 1975 Da Capo, New York (USA). «Weegee’s Naked City» Zebra Picture Books, Cincinnati (USA) «Et tandis que je prenais ces photos, je photographiais en même temps l’âme de la grande cité que j’aimais et que je connaissais comme le fond de ma poche.» Weegee Weegee, Enseigne d’une boutique d’armes, Police up Forms, visant des bâtiments officiels d’une rue où le parking est interdit des deux côtés, 1943 - Collection Fondation Auer - Ory pour la photographie de photographie -2014 1974 40ans

Feuille de salle de l'exposition Weegee

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Entrez dans l'univers de weegee et laissez vous guider dans l'exposition du Château d'Eau

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L e C h â t e a u d ’ E a upôle photographique Toulouse

WeegeeL’œil de New York

Exposition > 26 mars - 18 mai 2014Présentée en collaboration avec

HorairesLe Château d’Eau est ouvert tous les jours de 13 h 00 à 19 h 00 sauf le lundi.

Le centre de documentation est ouvert du mardi au samedi de 13 h 00 à 18 h 00

TarifsTarif normal : 2,50 €Tarif réduit : 1,50 €Groupe (10 personnes et +): 1,50 €Moins de 18 ans : gratuitCarte Pass valable un an : 15 € et 9 € pour les étudiants.

Service des publics

> Visites guidées pour les scolaires accompagnées de supports pédagogiques adaptés aux différentes classes d’âge

sur rendez-vous du lundi au vendredi .

> Visites commentées sans réservation tous les mercredis à 15h et à 17h.

Contact : Dominique Roux - T 05 61 77 09 42

Librairie en ligne Affiches, monographies, livres photo... http://boutique.galeriechateaudeau.org/editions/

1, place Laganne 31300 Toulouse

05 61 77 09 40 / www.galeriechateaudeau.org

M° St Cyprien-République / Esquirol

Ligne de bus: 2-10-12-14-52-78-80

Le Château d’Eau reçoit le soutien de la Mairie de Toulouse

L e C h â t e a u d ’ E a u

Le Château d’Eau présente une exposition d’Arthur H. Fellig connu sous le pseudonyme de Weegee. Tirés de la collection de la Fondation Auer-Ory, ces vintages emblématiques pour certains et moins connus pour d’autres présentent le parcours de ce fils de rabbin austro-hongrois émigré aux États-Unis à l’âge de 10 ans.Considéré comme l’un des plus grands reporters de son époque, il est célèbre pour ses photographies en noir et blanc de la vie nocturne à New York.

[Notes biographiques]Weegee, de son vrai nom Arthur Usher Fellig, est né en 1899 à Złoczew (PL), ville autrichienne à l’époque. Sa famille, fuyant la montée de l’antisémitisme, émigre en 1910 à New York.Les sept enfants et leurs parents vivent dans le Lower East Side à Manatthan. Le jeune Weegee travaille pour aider sa famille et interrompt ses études en 1913. A 18 ans, il quitte le domicile familial, dort dans des foyers pour sans abris ou dans la gare centrale. En 1918, il trouve un emploi dans un atelier de photographie. De 1924 à 1927, il est embauché par le laboratoire Acme Newspictures. Il commence ensuite à effectuer des reportages de nuit. C’est l’époque de la prohibition où il photographie la guerre des gangs, les meurtres en plein jour, les accidents, les apparitions publiques des célébrités…En 1935, il s’établit à son compte. Il se consacre au reportage dans un périmètre circonscrit au commissariat central de Manatthan. En 1938, il reçoit l’autorisation de capter la fréquence radio de la police dans sa voiture. Il arrive ainsi le premier sur les lieux de crimes ou d’accidents. C’est aussi à cette époque qu’il prend le surnom de Weegee, probablement à cause du surnom que lui donnait les employés de l’agence Acme «Ouija», du nom de la planchette qui sert à communiquer avec les esprits (censée répondre «oui» en français ou «Ja» en allemand. De 1940 à 1944, il est en contrat avec le journal PM, où il peut choisir ses sujets et qui publiera ses séquences à l’infrarouge.Sa réputation grandit et en 1941 la Photo League de New York organise l’exposition Weegee : murder is my business. Le Museum of Modern Art lui achète plusieurs photographies. En 1945, il publie son livre Naked City, suivi en 1946 de Weegee’s people.En 1947-1948, Naked City est porté à l’écran par Universal Pictures. Appelé à Holywood pour servir de conseiller sur le projet, il s’intéresse à certaines formes de cinéma d’avant-garde et prolonge son séjour en Californie.De retour à New York en 1952, il se livre à des maniupulations avec divers objectifs spéciaux qui débouchent sur la série des déformations; des portraits de gens célèbres déformés jusqu’à la caricature.Pendant les années 1950, il donne des conférences, voyage aux etats-Unis, en Europe et en Russie. En 1961, il publie ses mémoires Weegee by Weegee. Il meurt en 1968.

[Livres - sélection]1945 «Naked City» Essential Books, New York (USA) 1946 «Weegee’s People» Duell, Sloan & Pearce, New York (USA) 1953 «Naked Hollywood» Weegee + Mel Harris, Pellegrini & Cudahy, New York (USA) 1955 «Naked Hollywood» édition de poche complète 150 photos, Berkley Publishing Corp. New York (USA) 1961 «Weegee by Weegee : An Autobiography» Ziff-Davis, New York (USA) + 1975 Da Capo, New York (USA)1975 Da Capo, New York (USA). «Weegee’s Secrets of Shooting with Photo Flash» Weegee + Mel Harris, Designers 3 (USA)1975 Da Capo, New York (USA). «Weegee’s Naked City» Zebra Picture Books, Cincinnati (USA)

«Et tandis que je prenais ces photos, je photographiais en même temps l’âme de la grande cité que j’aimais et que je connaissais comme le fond de ma poche.» Weegee

Weegee, Enseigne d’une boutique d’armes, Police up Forms, visant des bâtiments officiels d’une rue où le parking est interdit des deux côtés, 1943 - Collection Fondation Auer - Ory pour la photographie

de photographie

- 2014197440ans

Très jeune il commence à occuper divers emplois pour aider sa famille. On peut ima-giner qu’il est attiré par la photographie car assez vite il est laborantin. C’est en 1935 qu’il devient photographe indépendant pour la presse et il choisit la nuit pour éviter trop de concurrence. Par souci d’efficacité, il transforme le coffre de sa voiture en mini labo-ratoire/bureau équipé pour développer les clichés et taper les légendes sur sa vieille machine à écrire, ainsi il pouvait être le premier à proposer ses photographies aux rédactions. Sa rapidité et la qualité de ses documents lui valurent de se faire un nom. Il est alors chargé de rendre compte de la réalité de la société américaine, au plus près des événements et fut notamment le premier reporter autorisé à installer dans sa voiture une radio branchée sur la fréquence de la police. Cela lui permettait d’arriver très vite sur les lieux de crime ou d’incendie, parfois avant la police ou les pompiers, pour fournir rapidement les journaux en photographies qui feraient la Une du lendemain. Mais Weegee n’est pas qu’un opérateur alimentant la presse populaire d’illustrations sur les faits divers, il est aussi et surtout un homme d’image acharné et assidu qui fera de la nuit New Yorkaise son principal motif. Équipé de son appareil à plaque Speed Graphic et de son imposant flash à ampoule, il en saisit le fourmillement en fréquentant tout autant les salles de spectacles que les clubs de Jazz, les foyers de l’opéra que les bars populaires ou les arrières cours, photographiant riches et pauvres, bonheurs et disgrâces avec la même neutralité. Ainsi ses photographies témoignent de cette époque des années 30 et 40 marquées par la grande dépression. Leur style direct, l’étrangeté qu’elle confèrent à des scènes pourtant banales, les cadrages qui semblent instinctifs, la frontalité parfois, développent une écriture visuelle qui souvent préfigure l’esthétique qui fera la renommée d’auteurs de la génération suivante tels Robert Frank, dans les « Américains » ou Diane Arbus.

En homme d’image conscient de la valeur photographique de son travail, avec une énergie semblable à celle qu’il met à couvrir l’événement de l’ordinaire et du quo-tidien, avec passion et de son œil sûr, il désigne, classe et apparie ses images. Il en fera un livre au titre comme un coup de poing «Naked city», paru en 1945 chez Essential Books. Malgré une écriture visuelle sans complaisance, cet ouvrage fut un immense succès. C’est que Weegee est un génie, comme il se plaisait à penser de lui même et ce que beaucoup ont approuvé par la suite, mais aussi parce que son regard est celui d’un homme sincèrement humaniste.

Fort de sa réputation, il quitte New York en 1946 pour s’installer à Los Angeles. Abandonnant les scènes populaires, Weegee a tourné son objectif vers les célébrités de Hollywood, les starlettes, les demandeurs d’autographes que volontairement il déformait en créant des distorsions surréalistes et des collages bizarres pour mieux défigurer ou ridiculiser ses sujets. Son livre « Naked Hollywood » composé de ces images expérimentales ne recevant pas la même audience que ses précédents, il revient à ses premiers intérêts. Ces tentatives formelles faites de multiplications du sujet dans le même cadre, d’effets kaléidoscopiques, de déformations optiques, de collages, démontrent toutefois qu’il était un homme passionné par son métier ne craignant pas de bousculer le confort de sa réputation.

Constituée de près de cent-trente images originales, d’esquisses de mise en page et de matériel lui ayant appartenu, cette exposition retrace le parcours d’un photographe dont le regard à la fois incisif et plein d’humanité, s’il lui apporta gloire et fortune, en fit surtout un auteur majeur de l’histoire de la photographie. JM Lacabe

Ma machine à écrire est cassée. Je n’ai pas de dictionnaire et je ne saurais prétendre faire des phrases. Mais si Shakespeare, Balzac et Dostoïevski ont réussi, pourquoi pas moi ? Je ne suis ni drogué, ni alcoolique, ni psy-chopathe ; donc je n’ai pas besoin d’un nègre pour écrire à ma place. Je n’ai aucune inhibi-tion, mes appareils non plus. J’ai vécu une vie bien remplie et j’ai tout essayé. Ce qui vous parait anormal, pour moi ne l’était pas. Si je devais recommencer, j’agirais de même. J’en rajouterais encore !

Ma voiture est devenue mon domicile. c’était un coupé doté d’un très grand coffre. J’y mettais tout, un appareil photo de rechange, des boîtes d’ampoules pour le falsh, des châssis porte-fim déjà chargés, une machine à écrire, des bottes de pompier, des boîtes à cigares, du saucisson, du film infrarouge pour photographier dans l’obscurité, des uniformes, déguisements, sous-vêtements, chaussettes et chaussures. Je n’étais plus lié au téléscripteur du commissariat central. J’avais la liberté de mes mouvements. Au lieu d’attendre que le crime vienne à moi, je pouvais aller le chercher. Je restais suspendu aux messages radio de la police. Mon appareil photo était toute ma vie, mon amour, mon unique sésame.

Je commençais ma tournée à minuit. D’abord, je jetais un coup d’œil au téléscripteur du commissariat pour faire le tour de la situation. Et ensuite, en voiture, je me branchais sur la fréquence de la police. […] La vie se dérou-lait comme un programme, tragique, mais ponctuel, alternant les crimes avec quelques petits interludes comiques. De minuit à une heure, j’écoutais les appels aux commissariats de quartier, concernant des voyeurs postés sur les toits ou dans les escaliers de secours des internats pour élèves infirmières. […] De une à deux heures, c’étaient les braquages des boutiques de traiteurs encore ouvertes. […] Entre deux et trois, les accidents de la route et les incendies. […] A quatre heures, l’ambiance commençait à chauffer. C’était l’heure de fer-meture des bars, avec des clients passablement éméchés. Le cafetier hurlait : «On ferme !» Mais ils refusaient de bouger. Pourquoi retourner auprès de leurs épouses acariâtres ? […] Entre quatre et cinq, on avait les appels pour cam-briolages et vitrines fracassées. Le moment le plus tragique arrivait après cinq heures. Ceux qui n’avaient pas fermé l’œil de la nuit, à cause de leurs ennuis de santé, les problèmes d’argent ou leurs peines de cœur, se trouvaient dans un état d’épuisement moral et physique, et finissaient par se jeter par la fenêtre. Je n’ai jamais photographié ce genre de sucide. je passais mon chemin. […] Pour moi la nuit était terminée.

Pour moi, le crime était rentable, et même très largement. Mais le crime n’était pas rentable pour un gangster […] Qui a envie de finir dans le caniveau avec la cervelle explosée sur le trottoir ?

« J’avais photographié pendant des années des gangsters morts, des femmes en pleurs, des incendies, j’étais saturé de ces horreurs aussi j’ai décidé de chercher ailleurs un peu d’humour et de beauté »

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