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BLE TENDRE HIVER
TRITICUM AESTIVUM
CARACTÉRISTIQUES BOTANIQUES Céréale à paille, famille des graminées
Fiche Technique Grandes Cultures Biologiques
07 • 2015
Fiche thématique
CULTURES
TYPES DE SOL Le blé s’accommode de différents types de sols mais son rendement sera meilleur en sols profonds (rendement pouvant augmenter de 30 à 50%). Le blé se plaira sur un sol exempt de maladie tellurique (carie, ergot, fusariose, piétin) et qui libère beaucoup d’azote.
PLACE DANS LA ROTATION
A éviter : derrière une 1ère paille (hors antéprécédent luzerne), derrière tournesol du fait de l ‘épuisement des sols en azote et jamais derrière un maïs (problèmes de fusariose)
CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS
1) Profil variétal en fonction de la place dans la rotation et du potentiel de la parcelle : choix commercial ren-dement / protéines (blé fourrager / blé panifiable)
2) Fertilité des épis (en bio, il existe un fort risque de rupture d’alimentation azotée qui diminue la fertilité des épis et laisse la place à l’ergot sur les épillets non fertilisés).
3) Résistance et tolérance aux maladies : rouille jaune et brune, septoriose, oïdium et fusariose épis
4) Variété avec un bon PS (quelle que soit l’utilisation)
5) Sensibilité à la germination sur pied (rédhibitoire commercialement)
6) Alternativité en fonction de la période de semis
7) Favoriser les cultivars qui concurrencent l’enherbement (hauteur, port des feuilles étalé)
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Par ailleurs, il est fortement conseillé de cultiver 3 ou 4 variétés différentes, soit « en pur », soit en mélange, pour éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier.
Les mélanges variétaux permettront de stabiliser les rendements dans le temps et de composer un équilibre entre rendement/PS/protéines. Par contre, la mise en marché des blés mélangés peut-être un frein et il est impératif de consulter vos partenaires commerciaux avant semis. Il est également préférable de disposer d’un stockage tam-pon car la vente se fait en général sur analyse qualité du lot.
ITINÉRAIRE TECHNIQUE
Travail du sol
Le blé s’accommode de différentes structures, et notamment d’un lit de semences assez grossier. Le semis sans labour est possible mais le désherbage est plus délicat à réussir dans la durée. Si l’on n’est pas certain de pouvoir intervenir en désherbage plus tard, il vaut mieux rechercher un sol motteux. Dans les autres cas, la pratique du faux-semis est fortement conseillé : elle permettra notamment de lutter contre le vulpin.
Fertilisation
Après une légumineuse, il n’est pas nécessaire de réaliser un apport de matière organique azoté. Par contre, en position de 2ème paille, un apport peut-être réalisé pour obtenir un gain de productivité et de qualité (protéine et PS). On réalisera soit un apport d’engrais de ferme ou de compost jeune à l’automne avant semis (10 à 20 t/ha), soit un apport d’engrais organique en sortie d’hiver.
Semis
Semer en sol frais, dans l’idéal en rappuyant la ligne de semis afin d’obtenir une levée rapide qui permet de limiter les parasites, les maladies du sol et les mauvaises herbes.
Date de semis : 10 octobre au 1er novembre en présence de vulpin, préférer les semis tardifs permettant la pratique de faux-semis.
Densité de semis : 400 à 500 grains/m2
Profondeur de semis : 2 à 3 cm de profondeur. Recouvrir les grains
Ecartement entre les rangs : en cas d’absence de désherbage à la bineuse, il vaut mieux avoir des inter-lignes faibles (<12cm dans l’idéal) pour étouffer les adventices.
Désherbage
Le nombre d’interventions dépend du salissement de la parcelle et du climat. Généralement il est compris entre 2 et 3 passages.
Possibilités d’intervention à la herse étrille :
1 passage à l’aveugle environ 3 jours après le semis sur grains non germés
1 passage au stade 2-3 feuilles (le plus délicat) à 1 cm de profondeur, avec une vitesse de travail lente (3-4km/h) et une agressivité faible des dents (ne pas recouvrir la céréale)
1 à 2 passages en sortie d’hiver (plein à fin tallage) avec une plus forte agressivité et une plus grande vitesse (8-10 km/h)
Remarque : si un blé est trop envahi au stade juvénile, le désherbage mécanique ne permettra pas de gérer le salissement. Dans ce cas, il vaut mieux retourner la parcelle en début d’hiver de manière à permettre l’implantation correcte d’une culture de printemps.
Possibilité d’intervenir à l’aide d’une bineuse avec guidage de précision : elle permet d’intervenir en pré-sence de plantes développées ou de vivaces que la herse ne peut atteindre. Cette pratique est recomman-dée en système grandes cultures avec une fertilisation azotée abondante.
Passage manuel : en présence de contamination modérée en vivaces (chardon, rumex,…) qui peuvent échapper au désherbage mécanique, un passage manuel peut-être nécessaire pour éviter les dissémina-tions futures. Il peut nécessiter 4 à 6 heures de travail/ha.
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Pour réaliser un mélange variétal :
mélanger uniquement des variétés de précocité de montaison similaire
proscrire les mélanges de variétés ayant un profil de sensibilité aux maladies identiques
Attention : vigilance face à la Nielle des blés (Agrostemma githago)
SENSIBILITÉ AUX MALADIES, PARASITES ET RAVAGEURS En bio, la génétique des variétés compte beaucoup car il n’existe aucun moyen de lutte en végétation pour faire face aux maladies du blé, d’où l’importance de bien choisir des variétés tolérantes ou résis-tantes.
RÉCOLTE La récolte a lieu généralement en juillet, dès que le grain « croque sous la dent ». Ne jamais récolter un grain à plus de 16 % d’humidité (conservation) ! Possibilité de récolter de nuit si la parcelle est propre puisque la paille de blé ne se ré-humidifie pas.
ATTENTION : un blé mûr n’attend pas ! Il faut le récolter sans attendre pour ne pas risquer de perdre du PS et voir le temps de chute de Hagberg diminuer en cas de pluie.
RENDEMENTS Les rendements observés en Bourgogne s’échelonnent de 18 à 40 q/ha en fonc-tion des profondeurs de sol :
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Profondeur Rendement moyen Blé hiver
Moins de 30 cm 18-25 q/ha 30 à 60 cm 25-30 q/ha Plus de 60 cm 30-40 q/ha
AVANTAGES / INCONVÉNIENTS
Avantages Inconvénients
Débouchés en alimentation humaine bien rémunérés Rendement sensible au potentiel du sol
Volumes mis en marché important Sensible au piétin échaudage
Potentiel de rendement stable dans le temps Vigilance indispensable face à la carie
Cultures nitrophile qui valorise bien les reliquats azo-tés
Peu compétitif vis à vis des adventices pour les variétés courtes
S’adapte à tous types de sol sauf ceux de pH très bas
Exigence de qualité :
PS pour toute valorisation
Protéine et W pour la boulangerie
Espèce autogame : adaptée aux semences de ferme et à la sélection paysanne
Choix variétal important
Cette fiche a été réalisée en collaboration par les équipes techniques
grandes cultures biologiques des chambres d’agriculture de Bourgogne et
du SEDARB
Avec la contribution financière de :